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FIDÉLITÉ PRÉSENTE MICHEL BOUQUET CHRISTA THÉRET VINCENT ROTTIERS UN FILM DE GILLES BOURDOS DOSSIER PÉDAGOGIQUE PHOTO JEAN-MARIE LEROY MONTEUR YANNICK KERGOAT SON FRANÇOIS WALEDISCH VALÉRIE DELOOF CYRIL HOLTZ COSTUMES PASCALINE CHAVANNE DÉCORS BENOÎT BAROUH 1 ER ASSISTANT RÉALISATEUR CHRISTOPHE MARILLIER CASTING RICHARD ROUSSEAU ELSA PHARAON ACCESSOIRES MICHEL CHARVAZ PEINTURE GUY RIBES DIRECTEUR DE PRODUCTION SAMUEL AMAR PRODUCTRICE EXÉCUTIVE CHRISTINE DE JEKEL PRODUCTEURS OLIVIER DELBOSC ET MARC MISSONNIER COPRODUIT PAR WILD BUNCH MARS FILMS FRANCE 2 CINÉMA AVEC LA PARTICIPATION DE ORANGE CINÉMA SÉRIES FRANCE TÉLÉVISIONS AVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION PROVENCE ALPES CÔTE D’AZUR EN PARTENARIAT AVEC LE CNC VENTES INTERNATIONALES WILD BUNCH INTERNATIONAL THOMAS DORET MICHÈLE GLEIZER ROMANE BOHRINGER SCÉNARIO JÉRÔME TONNERRE GILLES BOURDOS COLLABORATION SCÉNARIO MICHEL SPINOSA D’APRÈS L’OUVRAGE «LE TABLEAU AMOUREUX» DE JACQUES RENOIR ÉDITIONS FAYARD MUSIQUE ORIGINALE ALEXANDRE DESPLAT IMAGE MARK PING BING LEE AU CINÉMA LE 2 JANVIER

DOSSIER PÉDAGOGIQUE · Jean Renoir est né à Paris en 1894. Il est le second fils de Pierre-Auguste Renoir. Jean Renoir a grandement influencé le cinéma français et mondial et

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Page 1: DOSSIER PÉDAGOGIQUE · Jean Renoir est né à Paris en 1894. Il est le second fils de Pierre-Auguste Renoir. Jean Renoir a grandement influencé le cinéma français et mondial et

FIDÉLITÉ PRÉSENTE

MICHEL BOUQUETCHRISTA THÉRET VINCENT ROTTIERS

UN FILM DEGILLES BOURDOS

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MONTEUR YANNICK KERGOAT SON FRANÇOIS WALEDISCH VALÉRIE DELOOF CYRIL HOLTZ COSTUMES PASCALINE CHAVANNE DÉCORS BENOÎT BAROUH 1ER ASSISTANT RÉALISATEUR CHRISTOPHE MARILLIER CASTING RICHARD ROUSSEAU ELSA PHARAON ACCESSOIRES MICHEL CHARVAZ

PEINTURE GUY RIBES DIRECTEUR DE PRODUCTION SAMUEL AMAR PRODUCTRICE EXÉCUTIVE CHRISTINE DE JEKEL PRODUCTEURS OLIVIER DELBOSC ET MARC MISSONNIER COPRODUIT PAR WILD BUNCH MARS FILMS FRANCE 2 CINÉMA AVEC LA PARTICIPATION DE ORANGE CINÉMA SÉRIES FRANCE TÉLÉVISIONSAVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION PROVENCE ALPES CÔTE D’AZUR EN PARTENARIAT AVEC LE CNC VENTES INTERNATIONALES WILD BUNCH INTERNATIONAL

THOMAS DORET MICHÈLE GLEIZER ROMANE BOHRINGER SCÉNARIO JÉRÔME TONNERRE GILLES BOURDOS COLLABORATION SCÉNARIO MICHEL SPINOSAD’APRÈS L’OUVRAGE «LE TABLEAU AMOUREUX» DE JACQUES RENOIR ÉDITIONS FAYARD MUSIQUE ORIGINALE ALEXANDRE DESPLAT IMAGE MARK PING BING LEE

AU CINÉMA LE 2 JANVIER

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1915. Sur la Côte d’Azur.

Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front : son fils Jean est blessé…

Mais une jeune fille, Andrée, apparue dans sa vie comme un miracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu’il n’attendait plus. Éclatante de vitalité, rayonnante de beauté, Andrée sera le dernier modèle du peintre, sa source de jouvence.

Lorsque Jean, revenu blessé de la guerre, vient passer sa convalescence dans la maison familiale, il découvre à son tour, fasciné, celle qui est devenue l’astre roux de la galaxie Renoir. Et dans cet éden Méditerranéen, Jean, malgré l’opposition ronchonne du vieux peintre, va aimer celle qui, animée par une volonté désordonnée, insaisissable, fera de lui, jeune officier velléitaire et bancal, un apprenti cinéaste…

LES PERSONNAGES

Pierre-Auguste dit Auguste Renoir est né en 1841 à Limoges, dans une famille très modeste.

À 13 ans, il entre comme apprenti à l’atelier de porcelaine pour y faire de la décoration d’assiettes. Parallèlement, il suit les cours de l’École d’arts décoratifs. À 21 ans, Renoir entre à l’École des Beaux-Arts de Paris où il rencontre Claude Monet, Frédéric Bazille et Alfred Sisley. Une solide amitié se noue entre les quatre jeunes hommes qui vont souvent peindre en plein air dans la forêt de Fontainebleau.

Il expose sa première œuvre en 1864 qu’il détruit rapidement malgré le succès rencontré. Ce sont alors des peintres tels que Courbet, Ingres ou encore Delacroix qui l’inspirent. Pendant quelques années, la critique fut plutôt mauvaise, et de nombreuses caricatures parurent dans la presse. C’est lors d’un séjour avec Monet qu’il découvre véritablement la peinture en plein-air. Il expose avec les Impressionnistes dès 1874 et réalise son chef-d’œuvre : le Bal du moulin de la Galette, à Montmartre, en 1877. C’est en travaillant sur cette toile que son style se définit : touches fluides et colorées, absence de noir, effets de textures, goût pour les scènes de la vie populaire, pour des modèles de son entourage.

Mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous. À court d’argent, il décide de ne plus exposer avec les impressionnistes et retrouve le Salon officiel. Il devient un peintre à qui l’on commande des portraits prestigieux. Il travaille alors davantage sur les contrastes marqués, les contours soulignés. Il peint le Déjeuner des Canotiers (1880-81) dans lequel apparait celle qui deviendra sa femme et mère de ses trois garçons : Aline Charigot. Au cours de voyages dans le Sud de la France, en Afrique du Nord ou encore en Italie, son style se précise et il s’éloigne alors de l’impressionnisme, désireux de faire un art plus intemporel, et plus «sérieux». C’est sa période ingresque qui s’entame pour atteindre son apogée en

1887 avec l’exposition des Grandes Baigneuses à Paris. L’accueil critique est très mauvais, le milieu académique le rejette. Au cours de la décennie 1890, il entame une nouvelle période au cours de laquelle il combine ses influences impressionnistes et ingresques. La première toile de cette ère, les Jeunes filles au piano (1892), est acquise par l’État pour le musée du Luxembourg. Devenu père, il consacre une grande partie de son temps à des toiles sur la maternité. La jeune femme qui s’occupe de ses enfants, Gabrielle, deviendra un de ses fréquents modèles. Il aura trois fils avec Aline : Pierre, Jean et Claude.

Les années 1890 sont celles de la maturité et du succès critique.

Il est atteint par des rhumatismes déformants qui l’obligeront progressivement à renoncer à marcher. Il s’installe avec sa famille à Cagnes-sur-Mer, la douceur du climat étant plus favorable à son état de santé. Il y acquiert le domaine des Collettes dont il admirait les oliviers. C’est là qu’il se concentre sur la peinture de portraits, de ses enfants ou de ses domestiques. Alors que le succès lui procure une aisance matérielle très confortable et malgré la paralysie qui commence à handicaper ses mains, il s’adonne également à la sculpture.

Sa femme décède en 1915, l’année où Jean, blessé à la guerre, sera en convalescence aux Collettes. Cette même année, il rencontre Dédée, son dernier modèle.

C’est dans sa maison familiale qu’il décède en 1919, à 78 ans.

Réalisation : Gilles BOURDOS

Scénario : Jérôme TONNERRE, Gilles BOURDOS

Avec la collaboration de Michel SPINOSA, d’après l’ouvrage «LE TABLEAU AMOUREUX» de Jacques RENOIR

Musique originale : Alexandre DESPLAT

RENOIR a été présenté en clôture de la sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes.

RENOIR a reçu le soutien de Télérama.

L’HISTOIRE DU FILM

AUGUSTE RENOIR - Michel Bouquet

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Jean Renoir est né à Paris en 1894. Il est le second fils de Pierre-Auguste Renoir. Jean Renoir a grandement influencé le cinéma français et mondial et est considéré aujourd’hui comme un cinéaste majeur.

Voulant faire une carrière militaire, Jean s’engage dans l’armée en 1913. Deux ans plus tard, il se brise le fémur et achève sa convalescence aux Collettes, la maison où vit son père. C’est là que Jean rencontre Andrée. Il l’épouse en 1920 quelques mois après le décès de son père et la met en scène dans ses premiers films sous le nom de Catherine Hessling.

La sortie, en 1921, du film d’Erich von Stroheim, FOLIES DE FEMMES le convainc de se porter vers le cinéma qui lui permet d’exposer la beauté de sa femme. Il réalise son premier long métrage en 1924, LA FILLE DE L’EAU, mettant en scène son épouse et son grand frère.

Malgré l’accueil mitigé de son premier film, Jean Renoir renouvelle l’exercice et dirige sa femme dans ses deux films suivants : NANA, d’après Émile Zola en 1926, LA PETITE MARCHANDE D’ALLUMETTES, d’après Andersen en 1928. Suivent TIRE-AU-FLANC, une comédie militaire en 1928 puis ON PURGE BÉBÉ (1931), d’après la pièce de Feydeau avec Michel Simon. C’est alors le premier succès populaire du jeune cinéaste. Cette même année, il se sépare de Catherine Hessling.

Il décide de poursuivre sa collaboration avec Michel Simon en 1931, dans un des premiers films parlants de l’histoire, LA CHIENNE. Ce film marque un tournant dans la carrière de Jean Renoir qui réalisera par la suite des films plus personnels, plus politiques. Cette tendance est sans doute le fruit de l’influence de sa nouvelle femme, Marguerite Houlle, fille de militant communiste, devenue la monteuse de ses films. Jean Renoir est par ailleurs proche des idées défendues par le Front Populaire qui arrive au pouvoir en 1936. Ses films suivants, politiques et engagés, LA NUIT DU CARREFOUR (1932), BOUDU SAUVE DES EAUX (1932), LE CRIME DE M. LANGE (1935), LES BAS-FONDS (1936) rencontrent leur public et sont salués par la critique.

Juste avant-guerre, Jean Renoir réalise LA GRANDE ILLUSION (1937), une ode à la paix sur fond de Première Guerre mondiale où il met en scène, en guise d’hommage, Erich von Stroheim aux côtés de Jean Gabin. Le film est récompensé à Venise.

C’est dans les années 1930 qu’il réalise des films comme MADAME BOVARY (1933), UNE PARTIE DE CAMPAGNE (1936) ou LA BÊTE HUMAINE (1938), trois adaptations littéraires (Flaubert, Maupassant, Zola) dans lesquelles Renoir s’attache à retranscrire le réalisme et le naturalisme des auteurs.

En 1939, Jean Renoir tourne LA RÈGLE DU JEU qui, considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands films du patrimoine mondial, fut un échec au moment de sa sortie. Le film, défini par son auteur comme une «fantaisie dramatique», est une peinture des mœurs de la société française.

La guerre éclatant, il s’exile aux États-Unis en 1940 avec sa nouvelle compagne Dido Freire et prend la nationalité américaine. Il réalise plusieurs films de commande, compromis entre les enjeux sociaux qu’il souhaite défendre et les impératifs de l’industrie américaine : VIVRE LIBRE ! (1943), SALUT À LA FRANCE (1944), LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE (1946), ou encore L’HOMME DU SUD qui lui vaut une nomination aux Oscars en 1945. Les films ne sont pas des succès. Il part en Inde tourner LE FLEUVE son premier film en couleur.

De retour en Europe au début des années 1950, Jean Renoir tourne LE CARROSSE D’OR, FRENCH CANCAN, ELENA ET LES HOMMES. Avec LE DÉJEUNER SUR L’HERBE (1959), il rend hommage aux peintres et bien sûr à son père. Il tourne son dernier film de cinéma en 1962, LE CAPORAL ÉPINGLÉ, film en noir et blanc qui se passe pendant la seconde guerre mondiale.

Rencontrant des difficultés de plus en plus importantes à produire ses films, il se tourne vers la télévision et se consacre plus largement à l’écriture. Il reçoit en 1975 un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière et meurt à Beverly Hills le 12 février 1979.

Née en 1900, près de Reims, Andrée Heuschling se réfugie à Nice avec sa famille en 1914. Envoyée au vieux peintre Auguste Renoir pour devenir son modèle, «Dédée» pose pour le maître, de 1915 jusqu’à la mort du peintre en 1919. Auguste Renoir dira d’elle : «Qu’elle est belle ! J’ai usé mes vieux yeux sur sa jeune peau, et alors, je n’étais plus un maître, mais un enfant.» Elle figure dans plusieurs de ses toiles dont Les Baigneuses aujourd’hui exposée au Musée d’Orsay. Arrivée dans la maison du peintre impressionniste, elle apporte la légèreté, la vitesse et le mouvement : c’est la modernité qui pousse la porte des Collettes. Elle vient pénétrer un lieu qui semble endormi et réveiller un vieux peintre endeuillé, pour ressusciter le désir chez lui.

Voilà comme l’a décrite Jean dans son livre sur son père : «Sa peau repoussait encore moins la lumière que celle de tous les modèles que Renoir avait eus dans sa vie. Elle chantait d’une voix un peu fausse des refrains à la mode, était gaie et dispensait à mon père les effluves vivifiants de sa jeunesse épanouie. Andrée est l’un des éléments vivants qui aidèrent Renoir à fixer sur la toile le prodigieux cri d’amour de la fin de sa vie.»

Blessé de guerre et en convalescence chez son père, Jean tombe amoureux de la jeune fille, qu’il épousera. Ils auront un enfant, Alain, en 1921.

Andrée Heuschling adore le cinéma et particulièrement les films américains. Elle développe une passion pour les vedettes américaines dont elle adopte les tenues vestimentaires notamment. C’est en devenant comédienne sous la caméra de son mari qu’elle décide de prendre un nom à la consonance plus américaine : Catherine Hessling.

Jean Renoir confirme dans ses mémoires qu’il n’a mis les pieds dans ce métier que dans l’espoir de faire de sa femme une vedette. Il en fit l’héroïne de ses cinq premiers films muets.

Séparée de Jean en 1931, elle ne tournera ensuite que dans trois films avant d’abandonner sa carrière de comédienne.

JEAN RENOIR - Vincent Rottiers ANDRÉE HEUSCHLING - Christa Théret

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Le film se passe en 1915, quelques années après l’apparition du cinéma et alors même que le peintre Auguste Renoir est à l’apogée de sa carrière. Le vieil homme a un regard sceptique sur ce nouvel art qui manque de substance selon-lui.

La famille d’Auguste vient de Limoges, et donc de la porcelaine : il a travaillé comme peintre sur assiette jusqu’à l’âge de 15 ans, au moment où la machine est arrivée et a supplanté l’homme. Il a toujours eu un rapport d’humilité avec le statut d’artiste, se considérant avant tout comme un «ouvrier de la peinture».

D’un point de vue général, il est incontestable de dire que la peinture a largement influencé le cinéma et que les arts se mêlent entre eux. Cette influence est sans doute d’autant plus vraie dans le travail d’un cinéaste quand l’œuvre d’un peintre est aussi celle d’un père.

Les œuvres des Renoir père et fils ne peuvent être absolument dissociées. On retrouve évidemment des influences du peintre dans le travail du cinéaste. Typiquement, lorsque Jean réalise en 1924, LA FILLE DE L’EAU, il met en scène sa femme et dernier modèle de son père dans une ambiance bucolique dont l’esthétique évoque les toiles d’Auguste. La nature, et l’eau en particulier, sont au cœur des œuvres des deux Renoir. Le réalisateur reconnaitra d’ailleurs dans ses mémoires, s’être attaché davantage à la beauté des images qu’à l’histoire même du film :

«LA FILLE DE L’EAU était une histoire sans importance littéraire. Lestringuez et moi avions écrit ce scénario pour mettre en valeur les qualités plastiques de Catherine Hessling. La magie de la forêt de Fontainebleau nous y aidait. L’intrigue était au second plan de nos préoccupations. Elle n’était qu’un prétexte à des plans présentant une valeur purement visuelle.»

PEINTURE ET CINÉMA

RENOIRJ’ai un fils acteur, Pierre, l’aîné.

ANDRÉEAh oui ? Au cinéma ?

RENOIRDieu merci, non : au théâtre. Ça ne vaut guère mieux.

ANDRÉEPourquoi vous dites ça ?

Renoir esquisse des variations autour d’un nu et d’une chaise. Méli mélo de pastel et d’huile légère…

RENOIRC’est pas un vrai métier, un métier qu’on exerce de ses mains pour fabriquer quelque chose qui restera.

ANDRÉEÇa reste dans la tête des gens.

RENOIRMais c’est du vent par rapport à une chaise, une maison… une paire de souliers. Une assiette.

PIERRETon amie Andrée prétend que vous allez vous lancer dans le cinéma…

JEANMais non… elle est dans ses rêves.

PIERRETu me rassures… Le cinéma, c’est pas pour nous, les Français. Ça reste une attraction pour les foules. Nos bagages artistiques sont trop vieux, trop lourds…

Au moment de l’écriture de son film RENOIR, le réalisateur Gilles Bourdos s’est interrogé sur la représentation de la peinture, ce moment tout particulier de création de l’artiste face à sa toile. Il s’agissait bien sûr pour lui de respecter l’authenticité des touches, des gestes qu’avaient dûs être ceux de l’artiste.

Si on se réfère à d’autres films portant à l’écran le travail d’un grand maître, on pense à deux grands cinéastes : Minnelli et Pialat qui consacrèrent tous deux un film à Van Gogh, le premier en 1956 dans LA VIE PASSIONNÉE DE VINCENT VAN GOGH et le second en 1991 dans son film VAN GOGH. Leurs approches ont alors été dia-métralement opposées : celle de Pialat refuse totalement de filmer le peintre au travail et celle de Minnelli met en scène littéralement les situations dépeintes dans les tableaux par la mise en scène.

Gilles Bourdos a lui trouvé une autre voie, filmant la pratique de la peinture, sans pour autant vouloir faire de citations picturales des œuvres de Renoir. Du coup, il n’y a pas de reconstitution de «tableau vivant». D’où aussi un décalage permanent entre les tableaux qu’Auguste peint devant la caméra et son modèle, comme pour souligner la part de réinterprétation de l’artiste par rapport au motif.

LES DATES CLÉSDE L’HISTOIRE DU CINÉMA

12 FÉVRIER 1892Le «cinématographe» est déposé dans un brevet par Léon Bouly. Il désigne un appareil de prise de vue ou de projection des images animées.

28 DÉCEMBRE 1895Première projection publique donnée par les Frères Lumière à Paris. C’est à cette projection qu’on se réfère pour dater la naissance du cinéma. C’est le premier film de l’histoire du cinéma qui a été projeté : LA SORTIE DE L’USINE LUMIÈRE À LYON, séquence de 45 secondes. Les frères Lumière avaient déposé le brevet de leur invention en février 1895, le cinématographe Lumière permettant à la fois de filmer et de projeter l’image.

Si le phonographe a été inventé en 1877, le cinéma reste lui pour le moment, muet. Les projections sont souvent accompagnées par des musiciens ou bruiteurs en coulisses.

1902Georges Méliès réalise le premier film de science-fiction, LE VOYAGE DANS LA LUNE.

1910Cette décennie voit apparaitre les premières stars : Charlie Chaplin, Buster Keaton aux États-Unis notamment et des réalisateurs comme Abel Gance ou Louis Feuillade en France.

1911Apparition de l’expression «Septième Art» sous la plume d’un critique franco-italien, Ricciotto Canudo

1927LE CHANTEUR DE JAZZ est considéré comme le premier film parlant de l’histoire. Réalisé par l’américain Alan Crosland, il comporte en effet plusieurs scènes chantées et quelques dialogues. C’est alors la disparition brutale du cinéma muet.

1935Le premier film en couleur est tourné aux États-Unis : BECKY SHARP de Rouben Mamoulian. Films en noir et blanc et films en couleur ont alors coexisté jusqu’à la fin des années 60.

1ER SEPTEMBRE 1939Le premier Festival de Cannes présidé par Louis Lumière devait avoir lieu. La guerre éclate. La première édition se déroulera finalement en 1946.

Le dialogue entre Jean et Pierre, son frère ainé traduit même la méfiance de cet art a priori réservé aux Américains et trop peu noble pour être pratiqué par des descendants français d’arts plus classiques.

L’ARRIVÉE D’UN ART NOUVEAU L’INFLUENCE DE LA PEINTURE SUR LE CINÉMA,DU TRAVAIL DU PèRE SUR CELUI DU FILS

Quand en 1959, Jean Renoir réalise LE DÉJEUNER SUR L’HERBE, le titre se réfère à la très célèbre toile d’Edouard Manet peinte un siècle auparavant. Il rend ainsi hommage à la peinture au sens large mais sans doute également indirectement à son père. Nombreux sont les plans qui rappellent les tableaux de Renoir. Par ailleurs, le film a été tourné en Provence, non loin des Collettes qui ont bercé l’enfance de Jean.

Le lien entre les toiles du père et les films du fils peut également être envisagé d’un point de vue purement mercantile. C’est la vente de tableaux d’Auguste et la dilapidation de son héritage qui ont permis à Jean la production de ses films. Jean rendra hommage à son père dans un ouvrage qu’il intitulera sobrement Renoir.

Enfin, la filiation entre les deux artistes s’exprimera de manière très concrète à travers la personne d’Andrée, modèle du père devenue comédienne du fils.

LA REPRÉSENTATION DE LA PEINTURE AU CINÉMA

Le réalisateur souhaitait intégrer dans le récit la pratique de la peinture mais sans recourir aux effets numériques. Il fallait donc trouver un peintre. La difficulté tenait au fait que la peinture de Renoir fonctionne par couches successives, extrêmement fluides et diluées à la térébenthine, si bien qu’avec un coup de pinceau un peu trop appuyé, la touche de Renoir n’était pas respectée.

Bourdos cherchait donc un peintre virtuose qui pouvait se fondre dans le corps de Renoir – dans sa main. Il a fait appel à Guy Ribes, qui sortait de prison. Guy Ribes est un célèbre faussaire, non pas un copiste, autrement dit, il peint des œuvres de grands peintres qui n’existent pas, en s’inspirant de leur style, mais il ne reproduit pas des originaux.

Ce sont donc ses mains et ses gestes qui sont filmés à chaque scène de peinture. Il fallait que les gestes du faussaire coïncident avec le jeu des acteurs. Bourdos captait d’abord la voix et l’esprit de Michel Bouquet, puis la main de Guy Ribes, tout en les «diri-geant» tous les deux.

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L’impressionnisme est une mouvance picturale française apparue à l’initiative d’artistes «refusés» – refusés par l’académisme – de la seconde moitié du XIXème siècle. Il se définit par une tendance à noter les impressions, la mobilité de la nature, du climat, plutôt que l’aspect stable et conceptuel des éléments. L’impressionnisme est apparu en rupture avec le classicisme des années 1800, ne faisant par exemple figurer des corps nus que dans un contexte mythologique. Avec son Déjeuner sur l’Herbe en 1863, Monet choque et est vivement critiqué. Renoir s’associe à Monet mais aussi à Pissarro, Sisley, Cézanne, Berthe Morisot et Edgar Degas

La Ferme des Collettes, 1914Metropolitan Museum of Art, New York City

LA GUERRE EN TOILE DE FOND

L’IMPRESSIONNISME

RENOIRToute ma vie je me suis embarrassé de complications. Aujourd’hui je simplifie. Des touches, encore des touches, les unes dans les autres… Il faut que ça baise !

Jean regarde son père avec un peu de gêne… Renoir se recule pour juger de l’effet.

RENOIRCe qui doit commander la structure, ce n’est pas le dessin mais la couleur, tu me suis… ?

JEANEuh, oui… j’essaie.

Quand Jean Renoir réalise LA GRANDE ILLUSION en 1937, il a 43 ans. LA GRANDE ILLUSION est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma. Jean Renoir situe l’action pendant la Première Guerre mondiale. Deux soldats français, le lieutenant Maréchal (Jean Gabin) et le capitaine de Boëldieu (Pierre Fresnay), sont faits prisonniers par le

commandant von Rauffenstein, un Allemand aristocrate. Envoyés dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrée à creuser un tunnel secret. Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont transférés et envoyés finalement dans un camp fortifié de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein qui se liera d’amitié avec Boëldieu. Les officiers français préparent alors une nouvelle évasion.

C’est l’histoire personnelle de Jean Renoir qui l’inspira : le capitaine Boëldieu interprété par Pierre Fresnay serait directement inspiré du capitaine Louis Bossut sous les ordres duquel Renoir combattit 20 ans auparavant.

Par ailleurs, le film s’inspire des récits d’évasion du Général Armand Pinsard que Jean Renoir a rencontré pendant la Première

Guerre mondiale. Pinsard lui aurait sauvé la vie alors qu’il était pris en chasse par un avion allemand. Les deux hommes se perdent de vue puis se retrouvent par hasard en 1934 pendant le tournage de TONI. Armand Pinsard raconte alors sa captivité en Allemagne et son évasion à Renoir qui s’en inspire pour écrire un premier scénario.

Sorti dans une seule salle à Paris en 1937, LA GRANDE ILLUSION remporte un succès critique et public immédiat. Le film, prônant le pacifisme, sera ensuite interdit par Vichy et dans le reste de l’Europe.

Le film sera nommé pour l’Oscar du Meilleur Film et recevra le Grand Prix de la Mostra de Venise.

Marqué par sa propre expérience de la guerre, Jean Renoir a présenté son film au public américain en 1938 et déclara : «On s’est longtemps représenté le pacifiste sous les traits d’un homme aux cheveux longs, aux pantalons fripés, qui, juché sur une caisse à savon, prophétisait sans relâche les calamités à venir et entrait en transes à la vue d’un uniforme. Les personnages de LA GRANDE ILLUSION n’appartiennent pas à cette catégorie. Ils sont la réplique exacte de ce que nous étions, nous, la «classe 14». Car j’étais officier pendant la guerre, et j’ai gardé un vif souvenir de mes camarades. Aucune haine ne nous animait contre nos adversaires. C’étaient de bons Allemands comme nous étions de bons Français…»

LA GRANDE ILLUSION, LE CHEF-D’œUVRE DE JEAN RENOIR

LES FRèRES RENOIR AU FRONT

L’action du film se déroule en 1915, en pleine Première Guerre mondiale, au moment où Jean rentre blessé. Les Renoir, comme la quasi-totalité des familles françaises de l’époque, ont été directement touchés par ce conflit mondial puisque deux des trois fils Renoir ont été envoyés et blessés au front. L’aîné, Pierre Renoir, sorti en 1907 du Conservatoire national d’art dramatique de Paris avec un premier prix de tragédie, tourne dès 1910 pour le cinéma muet, notamment aux côtés de la tragédienne Véra Sergine. En 1914, il est mobilisé. Blessé au bras et mutilé, il retournera aux Collettes en convalescence accompagné de Véra qu’il épousera. Il poursuivra sa carrière de comédien, amputé de l’avant-bras droit, en proche collaborateur de Louis Jouvet.

Quant à son cadet, Jean, il s’engage dans l’armée en 1912, et rejoint le corps des dragons. En 1914, quand commence la Première Guerre mondiale, il est Maréchal des logis sous les ordres du Capitaine Louis Bossut. En avril 1915, Renoir a le col du fémur fracturé par une balle, lors d’un combat à Gérardmer dans les Vosges, blessure qui le fera boiter toute sa vie. Il évite de justesse l’amputation grâce à la présence d’un infirmier qui s’oppose à cette intervention chirurgicale. En juin 1915, hospitalisé à Besançon, il apprend la mort de sa mère à l’hôpital de Nice. Convalescent à Paris dans un premier temps, Jean passe sa vie dans les cinémas, voyant jusqu’à vingt-cinq films par semaine parmi lesquels les films de Charlie Chaplin. Il poursuit sa convalescence aux Collettes

où il rencontre celle qui deviendra sa femme Catherine Hessling. En 1916, il retourne au front et sert dans l’aviation, où sa mauvaise jambe ne le gêne pas.

Le film se déroule dans les premières années de la Grande Guerre sans que celle-ci ne soit jamais directement montrée. Elle est évoquée à travers les fils blessés.

Malgré ce contexte historique dramatique, les blessures de ses fils, la mort de son épouse Aline et sa polyarthrite l’handicapant un peu plus chaque jour, Auguste Renoir s’applique à peindre des toiles débordant de volupté, de désir et de joie.

RENOIRIl y a assez de choses embêtantes dans la vie pour que je n’en fabrique pas davantage. Il faut embellir... La misère, le désespoir, la mort, ce n’est pas mon affaire...

JEANLa guerre, non plus... ?

RENOIRNon plus. Le tragique, d’autres s’en occupent fort bien. Pour certains, ça leur porte sur les nerfs.

Une scène d’ELENA ET LES HOMMES, 1956 Bal du Moulin de la Galette, Montmartre, 1876Musée d’Orsay, Paris

QUAND UN PLAN DU FILS RAPPELLE UN TABLEAU DU PèRE

Si on prend l’exemple très précis de cette scène extraite du film de Jean, ELENA ET LES HOMMES, on peut difficilement ne pas penser à l’une des toiles maîtresse d’Auguste Renoir, peinte 80 ans auparavant.

et ensemble, ils fondent la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs en 1874. Elle vient concurrencer le «Salon» organisé par l’Académie des beaux-arts, successeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Malgré les controverses, les impressionnistes exposeront à 8 reprises jusqu’en 1886, en rupture avec l’académisme.

Dans les années 1880, Renoir s’éloigne du mouvement impressionniste et se dirige vers une peinture aux contrastes plus forts. Il s’en inspirera à nouveau dans la dernière période de sa vie, mêlant influences impressionnistes et ingresques.

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Au cours de sa longue carrière, Auguste Renoir a peint plus de 7000 œuvres, essentiellement des corps de femmes. On imagine facilement qu’il ait parfaitement assimilé l’anatomie féminine. Et pourtant, jusqu’à la fin de sa vie, il aura eu besoin de modèles comme source d’inspiration. Ces modèles, à l’instar de Dédée, gorgés de mouvements, d’émotions étaient nécessaires à la stimulation de l’imagination et de la réinterprétation du peintre.

désirs, amoureux autant qu’artistiques. Elle fut, destin unique dans l’histoire de l’art, tour à tour modèle et actrice, à la jonction de la peinture et du cinéma, objet de l’œdipe artistique d’un père et d’un fils.

Andrée, déterminée à devenir actrice, insuffle au jeune homme sa passion pour le cinéma. Il la laisse décider pour lui, fidèle en cela à la théorie du père : se laisser porter dans la vie tel le bouchon au fil de l’eau. Plus tard, il conviendra : «Je n’ai mis les pieds dans le cinéma que dans l’espoir de faire de ma femme une vedette».

Les œuvres du père et du fils Renoir peuvent être rapprochées si on se place du point de vue de la source d’inspiration de l’artiste. La question du modèle traverse l’œuvre du père comme celle du fils. Pour Jean, elle est à l’origine même de son désir de devenir cinéaste puisque c’est par amour pour sa femme, motivé par le désir de faire d’elle une vedette, qu’il s’est lancé dans le cinéma. Parallèlement, pour Auguste, le modèle est la condition de l’exercice de son travail de peintre. Auguste a beaucoup peint ses fils, sa femme, ses domestiques. Jean, dans son premier film a mis en scène sa femme, son frère…

On retrouve cette filiation entre le jeune comédien Vincent Rottiers qui interprète Jean Renoir et l’acteur chevronné Michel Bouquet qui joue Auguste. Ce qui intéressait Gilles Bourdos au moment où il a choisi Michel Bouquet, outre son talent d’acteur, c’est le rapport du «vieux maître» aux jeunes acteurs afin de créer des passerelles entre la réalité et la fiction.

Le point commun et la transmission entre le père et le fils sont incarnés par Catherine Hessling, modèle du père devenu muse du fils. Si c’est elle qui a poussé Jean vers le cinéma, elle avait dans un premier temps été le modèle du peintre et apparait dans un certains nombre de toiles.

Source de vie du père qui meurt et du fils «pas encore né», Andrée Heuschling aura été le médium d’une tortueuse circulation de

ANDRÉEJean... il faut me promettre.

JEANQuoi ?

ANDRÉEQuand la guerre sera finie, on fera du cinéma.

JEANC’est toi qui veux en faire...

ANDRÉENon, tous les deux, ensemble.

DÉDÉE VUE PAR AUGUSTE RENOIR

Arrivée aux Collettes en 1915, Dédée aura posé durant les dernières années de la vie du peintre et apparait notamment dans les toiles suivantes :

Blonde à la Rose, 1915-1917Musée de l’Orangerie, Paris

Le Concert, 1918-1919Art Gallery of Ontario, Toronto

Les Baigneuses, 1918-1919Musée d’Orsay, Paris

CATHERINE HESSLINGVUE PAR JEAN RENOIR

Muse de son époux, Catherine Hessling apparait dans ses quatre premiers films, tous muets. Suite à leur séparation, elle ne tournera quasiment plus.

LA PETITE MARCHANDE D’ALLUMETTES, 1928

LA FILLE DE L’EAU, 1924 NANA, 1926

SUR UN AIR DE CHARLESTON, 1927

QUELQUES ACTIVITÉS POUR VOS CLASSES

LE MODèLECOMME SOURCE D’INSPIRATION

Le rôle du modèle se limite-t-il à un simple repère anatomique ? Quelle est la part de réinterprétation du peintre ?

En quoi Auguste Renoir a-t-il influencé des peintres modernes comme Picasso, Matisse ou Bonnard ?

LES ARTISTES ET LA GUERREQuelle doit-être l’attitude de l’artiste en temps de guerre :

doit-il se faire le témoin des horreurs ou doit-il se positionner en contrepoint ?

L’IMPRESSIONNISMEPeindre un paysage à la manière impressionniste.

En quoi l’impressionnisme donne à voir les «impressions» du peintre ?

Qu’est-ce qui distingue la peinture classique de la peinture impressionniste ?

PEINTURE ET CINÉMAEn quoi l’apparition de la photographie et du cinéma a-t-elle

bouleversé l’histoire de la peinture ?

Étudier les différentes représentations de la peinture au cinéma à travers trois exemples :

LA VIE PASSIONNÉE DE VINCENT VAN GOGH de Vincente Minnelli, VAN GOGH de Maurice Pialat et RENOIR de Gilles Bourdos.

LE MODèLE DEVENU MUSEQUAND DÉDÉE DEVIENT CATHERINE HESSLING