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Dossier - PFROPFREIS

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DESCRIPTION

"PFROPFREIS" est une création de la compagnie mkcd. Écrite et mise en scène par Matthias Claeys, interprétée par Kévin Dez, Nadège Guenot, Romain Pichard, Françoise Roche, Marion Romagnan et Nadège Sellier, cette pièce est une plongée dans le monde fantasmé des soignants et des soignés, autour de la question de la greffe d'organes... Pièce soutenue par le Comité de Lecture À Mots Découverts Projet finaliste des Prix Paris Jeunes Talents 2012 Projet lauréat de la Bourse Déclic Jeunes de la Fondation de France 2012

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/// TEXTE ET MISE EN SC�NE ///Matthias Claeys

/// AVEC ///Matthias ClaeysK�vin DezNad�ge GuenotRomain PichardFran�oise RocheMarion RomagnanNad�ge Sellier

/// CollAborATion ArTisTiquE ///Boris Carr� Morgane Lory Camille Touati

�tre hybride et devenir nouveau. Se voir et ne pas savoir quoi penser. �tre celui d'avant, celui d'apr�s, et l'autre aussi. N�gocier avec. Se revoir et ne toujours pas savoir quoi penser. S'en remettre au monde.

Pfropfreis : all. Greffe, transplantation

Comment arrange-t-on sa vie avec quelque chose � l'int�rieur de nous qui ne nous appartient pas ?

C'est de cette question que na�t Pfropfreis, autour d'elle que se construisent sa narration et son univers qui empruntent au cin�ma pour plonger dans une vision fantasm�e du monde des soignants et des soign�s.

/// NOTE D'INTENTION ///

Il s'agit � travers cette pi�ce de parler du domaine du m�dical, du scientifique, qui est inh�rent � nos vies et pourtant tr�s �tranger.

Interroger cet homme, greff� de la main, qui a voulu qu'on la lui retire.

Il s'agit aussi plus profond�ment d'aborder les grands th�mes de la mort et de la maladie, d'aller voir un peu ce qui se raconte de nous quand on les aborde, ce que notre appr�hension d'eux donne � voir de ce qu'on est.Il s'agit enfin d'interroger les fronti�res, celles qui s�parent notre corps de celui des autres, celles qui nous d�limitent, celles que notre �thique nous interdit de franchir, et celles qu'on s'autorise � passer, parfois, parce qu'on estime que c'est notre bon droit.

"Si je me fais greffer du coeur, est-ce que j'aimerai encore ma femme ?"

Ce projet n'a �videmment par pour objet de donner des solutions d�finitives, de r�soudre les �quations, d'�tre p�dagogue. Bien au contraire, justement, il s'agit ici de poser les questions, de donner � voir ce qui nous interroge, partager une r�flexion. � travers cette pi�ce aux personnages peu d�finis et aux situations volontairement d�gag�es de tout contexte connotant, notre volont� est de donner � la parole toute son ampleur et de se confronter � ses limites, d'explorer une vision de la machine m�dicale � travers les parcours de ceux qui l'habitent bon gr� mal gr�, d'exprimer � la fois notre tragique et notre d�risoire.

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/// sYnoPsis ///

Une femme tombe dans le m�tro.

Un m�decin r�cite des ordonnances et annonce � un homme, malade depuis longtemps, depuis toujours peut-�tre, que l� c'est "l'ultime infection", il faut greffer.

L'amie de l'homme lui apporte des bonnets au cas o� l'op�ration le rendrait chauve, parce que l� elle ne sait vraiment pas quoi faire.

Elle rencontre une dame.

Apr�s l'op�ration, l'homme essaie de s'apprivoiser, malgr� cet esp�ce de fant�me que lui seul semble ressentir, qui n'existe que dans sa t�te, s�rement.

La dame enterre son fils.

La scientifique, qui �tait l� depuis longtemps, depuis toujours peut-�tre, se demande pourquoi on sauve les �tres non-viables.

Une transformation s'augure.

/// �CriTurE ///

Les sept r�les tels qu'ils apparaissent dans le spectacle sont :

Le Greff� / Le Greffon / L'Amie du Greff� / La Dame / Le Chirurgien / La Scientifique / L'Autre Chirurgien

Les sc�nes sont �crites dans une suite logique qui emprunte � la narration et au montage cin�matographiques : elles suivent un ordre chronologique, except�s deux "retours en arri�re" qui apportent un �clairage sur l'action, et sautent d'un lieu � l'autre selon un processus elliptique. Le seul lieu nomm� dans la pi�ce est l'h�pital, les autres ne sont que sugg�r�s comme �tant un "ailleurs".

«Je tiens � travers l'�criture � garder l'esth�tique qui m'est ch�re, inspir�e des travaux de Jean-Luc Lagarce et de Bernard-Marie Kolt�s (entre autres), � savoir la parole qui pr�cise, qui se reprend, la difficult� de la communication, de l'expression simple des choses, les confrontations violentes parfois des visions du monde, les �changes et les marchandages, avec la non-explication et la non-psychologie comme axes principaux. Il s'agit autour des th�mes de celui qu'on sauve par la mort d'un autre, du monde m�dical, des «�tres scientifiquement non- viables» de livrer des paroles et des �changes qui soient pris en tant que tels, c'est-�-dire pas r�ductibles � un drame qui enfermerait le propos.»

Matthias Claeys

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Le traitement du jeu et du corps des acteurs s'�loigne quant � lui de cette inspiration cin�matographique. Nous cherchons un jeu qui ne soit pas naturaliste, mais au contraire port�, projet�, avec des corps tenus, des d�placements chor�graphi�s. Chacun des espaces implique une prise en charge corporelle des com�diens (dans l'h�pital, par exemple, les d�placements sont rapides, anguleux...) Cette volont� s'appuie sur l'envie de toujours maintenir une juste distance avec le propos, lourd, de la pi�ce, pour �tre capable d'humour, de recul, et laisser au spectateur l'enti�re libert� de ses r�actions.

� travers la mise en sc�ne, l'id�e est donc de garder le cadre de l'�criture, o� tout s'enchaine � un rythme soutenu, o� les lieux sont sugg�r�s mais jamais d�finis : donner une grille de lecture tr�s claire, de sorte qu'il soit ais� de situer une sc�ne par rapport aux autres, tant dans le lieu que dans le temps sans pour autant imposer une image du dit lieu ; et, comme dans l'�criture, de trouver l'endroit o� le syst�me d�vie vers autre chose, nous emm�ne ailleurs.

/// misE En sC�nE ///

Le plateau est s�par� en trois parties distinctes : l'h�pital, la salle d'attente et l'endroit de la parole intime. Aucun changement de plateau n'interrompt l'action.

L'espace de jeu est d�limit� par un marquage blanc au sol, avec en fond de sc�ne un �cran en PVC ou cyclo permettant d'accueillir les projections, et s'int�grant dans le d�cor par sa blancheur. La partie h�pital sera symbolis�e par deux longues tables blanches, la salle d'attente par des chaises blanches elles aussi et l'endroit de la parole intime par un luminaire de couleur.

Dans la continuit� de l'�criture, la mise en sc�ne s'inspire de la narration cin�matographique dans l'utilisation des lumi�res. En effet, chaque partie du plateau a une ambiance lumineuse qui lui est propre et peut �tre �clair�e � l'exclusion du reste de la sc�ne. � de rares exceptions pr�s, les acteurs sont d�j� pr�sents dans leur espace de jeu quand la lumi�re se fait, ce qui permet de passer d'une sc�ne � l'autre avec la fluidit� d'un film.

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/// MAT�RIAU VID�O-SON ///

Afin d'ancrer en quelques sortes la pi�ce dans une r�alit� tangible, l'id�e est venue naturellement d'utiliser un support sonore qui ait une place importante dans la mise en sc�ne. L'envie �tait de faire de ce mat�riau une partie du d�cor : ne pas l'utiliser comme indicateur d'�motion, mais plut�t comme un cadre, une possibilit�. Partir de sons d'h�pital, de machines, de vent, de rue, s'amuser avec pour cr�er aussi des moments de silence. S'en servir pour ouvrir les horizons et les r�flexions.

De plus, de la projection sera utilis�e pendant le spectacle, sous deux axes :

- Utiliser de la mati�re textuelle pour approfondir la veine cin�matographique, en projetant des titres de sc�ne («Sc�ne de greffe»...) et des indications de lieu et de temps («Avant»...)

- Pour le monologue central de la pi�ce, qui marque une rupture dans le cours de la narration, utiliser la vid�o pour le mettre en exergue, affirmer son r�le de pivot. Projeter une succession de lieux, envahir le plateau d'images, cr�er une parenth�se.

D'autre part, un site internet a �t� cr�� pour entourer la pi�ce. Par «entourer», nous entendons cr�er une plate-forme sur laquelle seront publi�s des textes, des vid�os, des entretiens, des photographies, qui participent de la r�flexion de la pi�ce, l'�tendent, l'ouvrent � d'autres perspectives.

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/// EXTrAiT ///

L'AMIE DU GREFF� : Ca va ?LE GREFF� : J'ai mang� trois parts de flan alors que je n'avais pas tr�s faim �a doit bien vouloir dire que �a va tu ne crois pas ?L'AMIE DU GREFF� : Si. Bien s�r.LE GREFF� : J'ai pris du poids, �a n'a l'air de rien, je sais, pour les autres, enfin, pas pour toi, je sais bien que pour toi �a n'a pas l'air de rien, tu me connais, depuis le temps, tu sais, c'est l'Everest, c'�tait l'Everest pour moi, tu te souviens, pour nous, de me faire prendre 500 grammes, tu te souviens de �a non ?L'AMIE DU GREFF� : Tu as l'air fatigu�. Oui bien s�r je me souviens.LE GREFF� : J'ai pris 3 kilogrammes, tu l'avais remarqu�, tu me l'as dit, je suis tr�s fier, depuis l'op�ration, 3 kilogrammes !L'AMIE DU GREFF� : Je m'inqui�te tu sais. Oui c'est tr�s bien 3 kilogrammes. Tu devras peut- �tre m�me bient�t faire un r�gime.LE GREFF� : Je ne sais pas.L'AMIE DU GREFF� : Tu devrais te reposer.LE GREFF� : Je suis tr�s excit�.L'AMIE DU GREFF� : Je vois oui. Tu devrais te reposer.LE GREFF� : Je n'y arrive pas. J'ai trop de choses � faire. Je me rends compte de choses, je ne savais pas qu'on pouvait se rendre compte de choses, si tard, c'est fou, non, tu ne crois pas que c'est fou ?L'AMIE DU GREFF� : S�rement, oui, �a doit �tre fou, puisque tu dis que c'est fou.LE GREFF� : Je me suis rendu compte, comme �a, un exemple, je me suis rendu compte que j'�tais incollable sur les religions des gens, tu sais, enfin, j'arrive � dire, presque � chaque coup, en parlant un peu aux gens, mais pas beaucoup, on s'entend, sans leur poser de questions qui m'influenceraient, je sais dire, deviner, je sais deviner la religion des gens. C'est tr�s clair.LA SCIENTIFIQUE : Ca ne sert � rien d'�tre incollable sur les religions.LE GREFF� ET son AmiE : AH !LE GREFF� : Je ne vous avais pas vue, j'ai du parler fort, je parle souvent fort.LA SCIENTIFIQUE : J'�tais juste l�, je suis discr�te, c'est vrai que vous parlez fort.L'AMIE DU GREFF� : Bonjour alors.LA SCIENTIFIQUE : Oui.LE GREFF� : Et l'odeur de l'essence, est-ce que tu savais que j'aime l'odeur de l'essence ?L'AMIE DU GREFF� : Tu ne m'avais jamais dit, non, pas l'occasion, peut-�tre, je ne sais pas, je me sens un peu, je ne sais pas, prise au d�pourvu, je ne comprends pas.LE GREFF� : Je ne le savais pas, c'est pour �a, je ne m'en rappelais pas, je veux dire, je ne me souviens pas jusqu'� maintenant m'�tre dit «j'aime l'odeur de l'essence», et d'un coup, il y a peu, c'est tout neuf, avec la nouvelle respiration, c'est arriv�, comme une�vidence, avec mon nouveau corps, c'est l�, comme de toute �ternit�, j'aime l'odeur de l'essence, c'est incroyable que je ne m'en sois pas rendu compte plus t�t, non ?L'AMIE DU GREFF� : Oui, c'est incroyable, c'est �a, incroyable, moi je n'aime pas du tout l'odeur de l'essence.LA SCIENTIFIQUE : C'est un sch�ma assez classique, en fin de compte, ces histoires de renaissance.

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Matthias Claeys a suivi une formation de com�dien au sein de l'�cole de Th��tre l'�ponyme puis de metteur en sc�ne � l'Atelier Th��tral de Cr�ation. Il est l'auteur de quatre pi�ces de th��tre (Alors je suis rentr�(e) chez moi r�nover mon sol ; On a regard� un film que j'avais choisi ; Je ne crois pas que je t'ai oubli� ; On n'imagine pas combien �a peut �tre difficile d'ouvrir une porte), qu'il a mises en sc�ne. En tant que com�dien il a travaill� sous la direction de Serge Rychenkow, Fran�oise Roche, Fr�d�ric Aspisi, Nad�ge Guenot et Julie Barant. Il travaille actuellement � l'�criture de son premier roman.

K�vin Dez a aussi suivi une formation de com�dien au sein de l'�cole de Th��tre l'�ponyme puis de l'Atelier Th��tral de Cr�ation.En tant que com�dien, il a travaill� sous la direction de Matthias Claeys, Fran�oise Roche, Fr�d�ric Aspisi, Marion Chobert, Serge Rychenkow. Touche - � - tout, il s'investit aussi dans le milieu des arts plastiques et des performances (cr�ation de Palimpseste et du Syndrome de la vache dans le cadre du festival Petites Urbanit�s Libres organis� par Confluences en 2011). Il s'emploie actuellement � deux projets d'installations plastiques (Be a star kill yourself ; who Ur)

/// MKCD, 31 ///

«Accepter de se regarder soi pour regarder le Monde, ne pas s'�loigner, se poser l� au beau milieu de l'espace et du temps, oser chercher dans son esprit, dans son corps, la trace de tous les autres hommes.»

Jean-Luc Lagarce, Du luxe et de l'impuissance

La Compagnie MKCD 31 a �t� cr��e en juillet 2009 � l'initiative de K�vin Dez et Matthias Claeys. La r�flexion � laquelle est attach� le travail de la MKCD 31 s'articule autour de la question de la repr�sentation, ce que c'est de faire spectacle, quelle en est la l�gitimit� ; o�, au travers d'une cr�ation th��trale, touche-t-on � l'universel ? Comment la repr�sentation peut-elle �tre un terreau de questionnement commun ?

«Je me disais : quand je serai grande, je t�cherai de me souvenir de comment c'est quand on est petit.»

Fran�oise Dolto, Enfances

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///////////////////////////////////////// www.mkcd31.com / www.pfropfreis.com ////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// 31 rue Guy M�quet, 75017 Paris //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// [email protected] ///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// 09 63 59 98 80 //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Matthias Claeys 06 33 87 57 54 ///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// K�vin Dez 06 10 46 65 91 ///////////////////////////////////////////////////

Association de loi 1901 MKCD 31 / SIRET 514 317 882 00017 / Licence 2 - 1028990 Conception Graphique / Violaine Martin

Le texte de PFROPFREIS a re�u le soutien du Comit� de Lecture A Mots D�couverts

La compagnie MKCD,31 a �t� finaliste des Prix Paris Jeunes Talents 2012 pour cette pi�ce.

Matthias Claeys a re�u une Bourse D�clic Jeunes de la Fondation de France (Pr�t d'honneur aux jeunes Salavin-Fournier) pour ce projet.

La pi�ce a �t� cr��e en mars 2012 au Studio le Regard du Cygne, � Paris