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1 Département des Sciences Géologiques (2019/2020) Géologie du Quaternaire (Cours) (Prof. Ramdane MARMI) Introduction Le Quaternaire est la troisième période géologique du Cénozoïque et la plus récente sur l'échelle des temps géologiques. Cette période se caractérise par le retour des glaciations, l'apparition du genre Homo et l'Extinction de l'Holocène. La dénomination « Quaternaire » a été proposée par Jules Desnoyers en 1829 pour qualifier des formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les roches du Tertiaire. Relation avec les autres disciplines 1. Historique de la définition du Quaternaire La limite inférieure de la période a fait l'objet de nombreux débats scientifiques et restait difficile à préciser car plusieurs marqueurs de froids peuvent être utilisés (donnant une limite inférieure entre environ -2,6 et -1,5 millions d'années). Avec l'avancée des méthodes de datation absolue des roches les plus anciennes et après la découverte de fossiles dans les roches précambriennes, le Quaternaire a été requalifié géo-chronologiquement comme la troisième des périodes géologiques du Cénozoïque (la seconde étant le Néogène). Cette disposition a été confirmée en 2009 par l'Union Internationale des Sciences Géologiques avec un début déterminé à environ 2,6 millions d'années BP. 2. Principes de stratigraphie du Quaternaire a. Les formations superficielles Les dépôts quaternaires continentaux se rapportent à ce que l’on appelle les formations superficielles. Il s’agit de dépôts généralement meubles, parfois indurés qui recouvrent le substratum le plus souvent en discordance. Campy et Macaire (1986) les définissent comme constituant l’interface terre-atmosphère. Variables dans leur nature géochimique, leur structure est généralement celle de roches détritiques meubles modifiées par les altérations. Leur répartition et leur nature sont étroitement dépendantes du contexte géomorphologique et des climats locaux. En général, elles représentent la résultante relique des processus antagonistes, ou complémentaires, de l’érosion et de la sédimentation. La grande variété des formations superficielles reflète celle des environnements sédimentaires. Les unités lithologiques présentent d’importantes variations de faciès latérales et verticales. On rassemble généralement sous la dénomination d’ensembles les groupements horizontaux de formations associées, intriquées résultant d’un phénomène complexe (glaciers, fleuves, etc.). Les formations superposées peuvent être regroupées en complexes reflétant les processus sédimentaires dans le temps. Cette double analyse spatio-temporelle des ensembles sédimentaires au moyen de la sédimentologie et de la géochimie permet de reconstituer la dynamique de leur mise en place. L’importance des formations superficielles dépend non seulement de la morphologie locale, mais aussi des anciens climats. Si les environnements climatiques froids ont favorisé la mobilisation des formations superficielles, les réchauffements ont tendance à les stabiliser par le développement de la végétation. L’une des grandes caractéristiques des formations superficielles est l’existence de nombreuses lacunes sédimentaires entraînant des discontinuités. A l’exception des dépôts lacustres ou marins profonds, les formations superficielles sont très discontinues, lenticulaires. Les dépôts n’ont pas enregistré toute l’histoire d’un phénomène, mais seulement sa phase maximal e. Par exemple les moraines terminales sont les témoins des extensions maximales des glaciers. Les formations superficielles actuellement observables, donc stabilisées, résultent d’un état d’équilibre entre les phases d’érosion et de sédimentation. b. Les méthodes d’étude En fait, les démarches des quaternaristes doivent être celles de la Géologie en général, avec en plus certaines approches particulières rendues possibles par la proximité et la finesse de la chronologie des événements et les comparaisons possibles avec les phénomènes actuels. Les principes élémentaires de la stratigraphie ont fait l’objet des travaux de la Commission de Stratigraphie de l’I.U.G.S. (International Union of Geology Sciences) qui a publié un guide de classification stratigraphique et de terminologie connue sous le nom de Guide Hedberg (1976). Ces recommandations s’appliquent naturellement au Quaternaire. On peut distinguer trois familles de méthodes dans cette approche : - La première concerne l’établissement des stratigraphies locales d’après le principe de superposition des couches, la nature des dépôts (Lithostratigraphie) et leur morphologie (géomorphologie), ce dernier aspect étant très particulier du Quaternaire. Cet ensemble que le Guide

Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

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Page 1: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

1

Deacutepartement des Sciences Geacuteologiques (20192020)

Geacuteologie du Quaternaire (Cours)

(Prof Ramdane MARMI) Introduction

Le Quaternaire est la troisiegraveme peacuteriode geacuteologique du Ceacutenozoiumlque et la plus reacutecente sur leacutechelle des

temps geacuteologiques Cette peacuteriode se caracteacuterise par le retour des glaciations lapparition du genre

Homo et lExtinction de lHolocegravene

La deacutenomination laquo Quaternaire raquo a eacuteteacute proposeacutee par Jules Desnoyers en 1829 pour qualifier des

formations ou terrains agrave partir de lanalyse des seacutediments du Bassin de la Seine qui semblaient ecirctre plus

jeunes que les roches du Tertiaire

Relation avec les autres disciplines

1 Historique de la deacutefinition du Quaternaire

La limite infeacuterieure de la peacuteriode a fait lobjet de nombreux deacutebats scientifiques et restait difficile agrave

preacuteciser car plusieurs marqueurs de froids peuvent ecirctre utiliseacutes (donnant une limite infeacuterieure entre

environ -26 et -15 millions danneacutees) Avec lavanceacutee des meacutethodes de datation absolue des roches les

plus anciennes et apregraves la deacutecouverte de fossiles dans les roches preacutecambriennes le Quaternaire a eacuteteacute

requalifieacute geacuteo-chronologiquement comme la troisiegraveme des peacuteriodes geacuteologiques du Ceacutenozoiumlque (la

seconde eacutetant le Neacuteogegravene) Cette disposition a eacuteteacute confirmeacutee en 2009 par lUnion Internationale des

Sciences Geacuteologiques avec un deacutebut deacutetermineacute agrave environ 26 millions danneacutees BP

2 Principes de stratigraphie du Quaternaire

a Les formations superficielles

Les deacutepocircts quaternaires continentaux se rapportent agrave ce que lrsquoon appelle les formations superficielles Il

srsquoagit de deacutepocircts geacuteneacuteralement meubles parfois indureacutes qui recouvrent le substratum le plus souvent en

discordance Campy et Macaire (1986) les deacutefinissent comme constituant lrsquointerface terre-atmosphegravere

Variables dans leur nature geacuteochimique leur structure est geacuteneacuteralement celle de roches deacutetritiques

meubles modifieacutees par les alteacuterations Leur reacutepartition et leur nature sont eacutetroitement deacutependantes du

contexte geacuteomorphologique et des climats locaux

En geacuteneacuteral elles repreacutesentent la reacutesultante relique des processus antagonistes ou compleacutementaires de

lrsquoeacuterosion et de la seacutedimentation La grande varieacuteteacute des formations superficielles reflegravete celle des

environnements seacutedimentaires Les uniteacutes lithologiques preacutesentent drsquoimportantes variations de faciegraves

lateacuterales et verticales On rassemble geacuteneacuteralement sous la deacutenomination drsquoensembles les groupements

horizontaux de formations associeacutees intriqueacutees reacutesultant drsquoun pheacutenomegravene complexe (glaciers fleuves

etc) Les formations superposeacutees peuvent ecirctre regroupeacutees en complexes refleacutetant les processus

seacutedimentaires dans le temps Cette double analyse spatio-temporelle des ensembles seacutedimentaires au

moyen de la seacutedimentologie et de la geacuteochimie permet de reconstituer la dynamique de leur mise en

place

Lrsquoimportance des formations superficielles deacutepend non seulement de la morphologie locale mais aussi

des anciens climats Si les environnements climatiques froids ont favoriseacute la mobilisation des

formations superficielles les reacutechauffements ont tendance agrave les stabiliser par le deacuteveloppement de la

veacutegeacutetation Lrsquoune des grandes caracteacuteristiques des formations superficielles est lrsquoexistence de

nombreuses lacunes seacutedimentaires entraicircnant des discontinuiteacutes A lrsquoexception des deacutepocircts lacustres ou

marins profonds les formations superficielles sont tregraves discontinues lenticulaires Les deacutepocircts nrsquoont pas

enregistreacute toute lrsquohistoire drsquoun pheacutenomegravene mais seulement sa phase maximale Par exemple les

moraines terminales sont les teacutemoins des extensions maximales des glaciers Les formations

superficielles actuellement observables donc stabiliseacutees reacutesultent drsquoun eacutetat drsquoeacutequilibre entre les phases

drsquoeacuterosion et de seacutedimentation

b Les meacutethodes drsquoeacutetude

En fait les deacutemarches des quaternaristes doivent ecirctre celles de la Geacuteologie en geacuteneacuteral avec en plus

certaines approches particuliegraveres rendues possibles par la proximiteacute et la finesse de la chronologie des

eacuteveacutenements et les comparaisons possibles avec les pheacutenomegravenes actuels

Les principes eacuteleacutementaires de la stratigraphie ont fait lrsquoobjet des travaux de la Commission de

Stratigraphie de lrsquoIUGS (International Union of Geology Sciences) qui a publieacute un guide de

classification stratigraphique et de terminologie connue sous le nom de Guide Hedberg (1976) Ces

recommandations srsquoappliquent naturellement au Quaternaire

On peut distinguer trois familles de meacutethodes dans cette approche

- La premiegravere concerne lrsquoeacutetablissement des stratigraphies locales drsquoapregraves le principe de

superposition des couches la nature des deacutepocircts (Lithostratigraphie) et leur morphologie

(geacuteomorphologie) ce dernier aspect eacutetant tregraves particulier du Quaternaire Cet ensemble que le Guide

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Hedberg rassemble sous le terme un peu restrictif de laquo Lithostratigraphie raquo pourrait comme lrsquoa suggeacutereacute

Rat (1978) ecirctre qualifieacute de laquo stratigraphie geacuteomeacutetrique raquo Il srsquoagit de lrsquoanalyse des seacutequences locales

reacutegion par reacutegion domaine par domaine La terminologie recommandeacutee pour la traduire est de la plus

grande agrave la plus petite uniteacute le groupe la formation le membre (ou assise) et le lit (ou la couche)

- La seconde deacutemarche est celle qui consiste agrave placer les seacutequences locales par rapport agrave une

eacutechelle de reacutefeacuterence Cette eacutechelle pourrait ecirctre lithologique mais elle se heurterait aux lacunes

possibles et agrave lrsquoinconveacutenient majeur que repreacutesente lrsquoaspect local des conditions de seacutedimentation On

cherche agrave se reacutefeacuterer agrave un pheacutenomegravene qui a une eacutevolution continue et irreacuteversible Deux ensembles de

processus reacutepondent agrave ces neacutecessiteacutes ce sont respectivement lrsquoeacutevolution biologique et la chronologie

absolue La biostratigraphie est fondeacutee sur le contenu paleacuteontologique des strates Compte tenu de la

dureacutee tregraves courte du Quaternaire tous les groupes nrsquoont pas une vitesse eacutevolutive assez grande et une

assez large extension pour servir de repegraveres

En milieu continental parmi les mammifegraveres ce sont les Rongeurs qui preacutesentent le plus grand inteacuterecirct

parce qursquoils ont eacutevolueacute tregraves vite sont tregraves abondants et ont une large reacutepartition

En milieu marin ougrave les foraminifegraveres et les mollusques nrsquoont pratiquement pas eacutevolueacute la zonation est

fondeacutee plutocirct sur les successions drsquoassociations eacutecologiques que sur les degreacutes drsquoeacutevolution des espegraveces

Lrsquouniteacute geacuteneacuterale de la biostratigraphie est la biozone Elle se preacutesente sous divers aspects tels que la

zone drsquoassociation (ensemble des taxons preacutesents dans tel groupe de couches) la zone de reacutepartition

(ensemble des couches correspondant agrave la reacutepartition stratigraphique du taxon choisi) la zone

drsquoabondance (ensemble des couches ougrave le taxon est tregraves abondant) etc

- La troisiegraveme deacutemarche du stratigraphe consiste agrave passer des eacutetapes stratigraphie geacuteomeacutetrique-

biostratigraphie agrave la chronostratigraphie La classification chronostratigraphique consiste agrave placer les

seacutequences des couches dans un cadre qui deacutecoupe le temps en uniteacutes ayant une valeur mondiale Les

uniteacutes chronostratigraphiques qui ordonnent les seacutequences des deacutepocircts correspondent agrave des intervalles

de temps geacuteologiques distingueacutes comme uniteacutes geacuteochronologiques

Pour ce qui concerne le Quaternaire la hieacuterarchie des uniteacutes chronostratigraphiques et

geacuteochronologiques correspondante est la suivante le systegraveme (peacuteriode) quaternaire est diviseacute en deux

seacuteries (eacutepoques) le Pleacuteistocegravene et lrsquoHolocegravene Les eacutetages sont ensuite subdiviseacutes en chronozones

(chrons) biozones ceacutenozones et climatozones

En pratique le stratigraphe deacutecrit selon une approche pluridisciplinaire les seacuteries locales en distinguant

les eacuteleacutements lithostratigraphiques et biostratigraphiques Ensuite il tente des correacutelations de reacutegion agrave

reacutegion drsquoune province seacutedimentologique agrave une autre de domaine agrave domaine drsquoun continent agrave lrsquoautre

Il peut proposer alors un cadre des eacutechelles chronostratigraphiques qui doivent ecirctre remodeleacutees en

fonction des progregraves Les uniteacutes chronostratigraphiques doivent ecirctre eacutetablies agrave partir de gisements ou

reacutegions types le stratotype ougrave lrsquoon doit avoir une seacutequence sans lacune renfermant des eacuteleacutements de

correacutelation

3 Deacutefinition actuelle du Quaternaire

Le Quaternaire est subdiviseacute en deux eacutepoques geacuteologiques Pleacuteistocegravene et Holocegravene Une troisiegraveme

eacutepoque est actuellement proposeacutee lAnthropocegravene

Le stratotype correspondant agrave son deacutebut au commencement du Geacutelasien (deacutebut du Pleacuteistocegravene) est la

coupe stratigraphique de Monte San Nicola pregraves de Gela en Sicile

Bien que lInternational Commission on Stratigraphy (ICS) ait proposeacute deacutetendre le Neacuteogegravene jusquagrave

nos jours en y incluant le Pleacuteistocegravene et lHolocegravene The Geologic Time Scale (2012) maintient ces

deux eacutepoques geacuteologiques dans le Quaternaire Tant que la proposition de creacuteation de lAnthropocegravene

nest pas retenue lHolocegravene correspond agrave lactuelle eacutepoque geacuteologique

- Notation chronostratigraphique q ou IV

- Stratotype Coupe de Monte San Nicola pregraves de Gela en Sicile (Italie)

- Niveau Peacuteriode (Systegraveme)

- Ere correspondante Ceacutenozoiumlque

Stratigraphie

- Deacutebut -26 Ma

- Fin en cours

Subdivisions

bull Pleacuteistocegravene

bull Holocegravene

Le Quaternaire est lrsquoeacutepoque la plus reacutecente de lhistoire de la terre les derniegraveres 26 millions drsquoanneacutees

Il est caracteacuteriseacute par lapparition des humains ainsi que des cycles de peacuteriode glaciaireinterglaciaire

reacutepeacuteteacutes qui ont fortement influenceacute les montagnes et leur environnement

3

Le Quaternaire correspond agrave la derniegravere peacuteriode de lhistoire geacuteologique de la terre Sa dureacutee est

comprise entre 2 et 3 millions danneacutees Cest au cours du Quaternaire quapparaissent les premiers

hommes et que sy deacuteroule toute leacutevolution de lHomme et de ses techniques Il est marqueacute par

plusieurs phases de refroidissements climatiques connus sous le nom de glaciations seacutepareacutees par des

peacuteriodes de reacutechauffements ougrave le climat est proche de celui que lon connaicirct actuellement

Chaque changement climatique entraicircne donc des modifications de la faune et de la flore

La derniegravere glaciation a eu lieu durant le Paleacuteolithique supeacuterieur Cest leacutepoque des chasseurs de

rennes Entre 35 000 ans et 18 000 ans la reacutegion est abandonneacutee par les hommes Apregraves le maximum

de froid peu agrave peu elle est reacuteoccupeacutee par les chasseurs du Paleacuteolithique final agrave partir de 13 000 ans

avant notre egravere A la fin de la glaciation vers 10 000 ans avant notre egravere tous les continents de la

planegravete sont coloniseacutes par lHomme

Chronologie du Paleacuteolithique

De

Limite infeacuterieure

agrave

Limite supeacuterieure

Les diffeacuterentes peacuteriodes

- 35 000 environ de - 10 000 environ Paleacuteolithique supeacuterieur

Pleacuteistocegravene

Preacutehistoire - 100 000 environ - 35 000 environ Paleacuteolithique moyen

- 16 Ma environ - 100 000 environ Paleacuteolithique infeacuterieur

- 53 Ma environ - 17 Ma Peacuteriode Preacute-Paleacuteolithique archaiumlque Pliocegravene

Meacutethodes et outils

- Repeacuterage des contextes geacuteomorphologiques favorables agrave lrsquoenregistrement des donneacutees

seacutedimentologiques et palynologiques tourbiegraveres cocircne de deacutejection formations colluviales de bas de

versant et formations fluviatiles

Prospection archeacuteologique de surface et sondages geacuteoarcheacuteologiques (Gagnaire 1986 1996 2002

Cubizolle et Georges 2002 et 2003) pour la deacutetection des indices drsquohabitat et plus geacuteneacuteralement de

preacutesence humaine ou de matiegraveres premiegraveres

Le pollen est un puissant marqueur de la reacuteponse de la veacutegeacutetation aux changements climatiques du

Quaternaire Lors des peacuteriodes froides les assemblages polliniques domineacutes par les herbaceacutees

reflegravetent des milieux ouverts A lrsquoinverse lors des peacuteriodes de reacutechauffements climatiques

lrsquoaugmentation des taux de pollen drsquoarbres teacutemoigne de la reconquecircte forestiegravere

Appliqueacutee aux derniers millions drsquoanneacutees en suivant une deacutemarche actualiste la palynologie

va eacutegalement servir agrave deacutecrire les environnements passeacutes En effet le pollen eacutemis transporteacute

puis deacuteposeacute sur le sol peut se conserver lorsqursquoil est enfoui rapidement dans le seacute diment La

peacuteriode geacuteologique du Quaternaire se caracteacuterise par lrsquoeacutemergence puis la reacutecurrence de

cycles climatiques depuis 26 millions drsquoanneacutees Les analyses polliniques entreprises sur des

seacutediments quaternaires enregistrent les dynamiques environnementales en reacuteponse agrave ces

changements climatiques

4 Anthroposphegravere

(anthropos laquo ecirctre humain raquo) et (kainos laquo nouveau raquo)

LAnthropocegravene est un terme relatif agrave la chronologie de la geacuteologie proposeacute pour caracteacuteriser

leacutepoque de lhistoire de la Terre qui a deacutebuteacute lorsque les activiteacutes humaines ont eu un impact global

significatif sur leacutecosystegraveme terrestre

LAnthropocegravene serait la peacuteriode durant laquelle linfluence de lecirctre humain sur la biosphegravere a atteint

un tel niveau quelle est devenue une laquo force geacuteologique raquo majeure capable de marquer la lithosphegravere

LAnthropocegravene est un concept de plus en plus utiliseacute dans les meacutedias et la litteacuterature scientifique mais

toujours discuteacute par la communauteacute scientifique geacuteologique ndash speacutecifiquement au sein de la Commission

Internationale de Stratigraphie (CIS) de lUnion Internationale des Sciences Geacuteologiques (UISG) ndash

qui deacutetermine les subdivisions de leacutechelle des temps geacuteologiques

5 Importance de la geacuteologie du quaternaire

Pour les projets de geacutenie civil les eacuteveacutenements geacuteologiques reacutecents (soit depuis le deacutebut du Quaternaire

environ) sont drsquoune grande importance Drsquoune part les formations quaternaires sont pour la plupart

situeacutees agrave lrsquointerface lithosphegravere‐atmosphegravere et donc les ouvrages les rencontrent presque toujours nous

laquo heacuteritons raquo en particulier de formations issues de peacuteriodes ougrave le climat eacutetait fort diffeacuterent du nocirctre

deacutepocircts glaciaires par exemple Drsquoautre part les processus drsquoeacutevolution actifs agrave la surface du globe

peuvent poser des problegravemes de seacutecuriteacute aux personnes ou de stabiliteacute aux ouvrages or les processus

4

actifs aujourdrsquohui eacuteruptions volcaniques ou seacuteismes par exemple lrsquoont presque toujours eacuteteacute eacutegalement

dans un passeacute geacuteologique reacutecent et peuvent donc ecirctre eacutetudieacutes par les meacutethodes de la geacuteologie

6 Les glaciations (Drsquoapregraves le geacuteologue allemand Albrecht Penck)

Une peacuteriode glaciaire est une phase climatique et geacuteologique de la Terre pendant laquelle une grande

partie des continents est geleacutee Il y a eu de nombreuses glaciations dans lrsquohistoire de la Terre et la fin de

la peacuteriode geacuteologique tertiaire et la peacuteriode quaternaire se caracteacuterisent par leur grande freacutequence

Si lon exclut la glaciation du Donau quatre grandes glaciations se sont succeacutedeacute suivies chacune dune

peacuteriode de reacutechauffement plus ou moins prolongeacutee ce sont

- Biber environ de ndash 3 Ma agrave -18 Ma

- Danau de -18 Ma agrave ndash 12 Ma

- Guumlnz de - 12 Ma agrave - 750000 ans

- Mindel de - 650000 agrave - 300000 ans

- Riss de - 250000 agrave - 120000 ans

La glaciation rissienne commence il y a 250 000 ans et sachegraveve vers ndash 120 000 Au cours du premier

interstade dans une steppe peupleacutee de rennes de chevaux et de rhinoceacuteros vit lhomme de

Tautavel (Pyreacuteneacutees-Orientales) qui a laisseacute le plus ancien cracircne dhominideacute dateacute avec certitude en

Europe Les derniers repreacutesentants de la faune de climat chaud tels le tigre agrave dents de sabre et le

rhinoceacuteros eacutetrusque seacuteteignent peu agrave peu Au cours dinterstades leacuteleacutephant antique et lhippopotame

replieacutes vers le sud se reacutepandent de nouveau

Linterglaciaire Mindel-Riss paraicirct plus chaud et plus humide que le climat actuel Aux abords de la

mer Meacutediterraneacutee un paleacuteosol rouge le ferretto est le teacutemoin dune alteacuteration des roches active et

profonde Le site de Saint-Acheul qui a donneacute son nom agrave lAcheuleacuteen est occupeacute par ses premiers

habitants

- Wuumlrm de - 120000 agrave - 10000 ans (4 eacutepisodes)

Au Wuumlrm derniegravere glaciation du Quaternaire les glaciers nont pas rejoint partout la limite extrecircme

atteinte en Europe par les glaciers rissiens mais le froid a eacuteteacute encore plus vif La faune arctique renne

bœuf musqueacute perdrix des neiges envahit lEurope Bouquetins chamois et marmottes descendent vers

les plaines ougrave ils rencontrent bisons et aurochs Cerfs et sangliers prolifegraverent lors des interstades au

cours desquels le climat se reacutechauffe

Linterglaciaire Riss-Wuumlrm (de ndash 120 000 agrave ndash 80 000 ans) repreacutesenteacute par lEleacutemien de lEurope du

Nord est deacutefini par des deacutepocircts lacustres et marins qui reposent sur des argiles morainiques rissiennes et

qui supportent les deacutepocircts fluvio-glaciaires de la derniegravere glaciation Le niveau de la mer est alors agrave

peine supeacuterieur au niveau actuel (environ de 6 agrave 8 m) La reconquecircte de lEurope du Nord par la

checircnaie mixte est en cours pendant la deuxiegraveme des six phases climatiques puis recule lors de la

troisiegraveme phase plus humide

Ces chiffres sont approximatifs

- Tardiglaciaire

Au tardiglaciaire (Wuumlrm supeacuterieur) des vagues de froid se poursuivent La toundra caracteacuteriseacutee par

une rosaceacutee en coussinet Dryas octopetala qui a donneacute son nom aux trois stades du dryas seacutetend sur

lEurope septentrionale et meacutediane Mais sous les latitudes moyennes leacuteteacute est plus long et plus

ensoleilleacute que dans la toundra actuelle Les hommes et de nombreux animaux comme lours des

cavernes se reacutefugient dans les grottes

bull Lholocegravene ou postglaciaire (de ndash 10 000 ans agrave aujourdhui)

Une rapide fusion des glaciers amorceacutee en Europe il y a dix mille ans environ marque le deacutebut de la

transgression flandrienne qui modifie le traceacute des littoraux Les rivages situeacutes vraisemblablement

entre 120 et 70 m au-dessous du niveau actuel lors du maximum glaciaire et entre 100 et 50 m au

Wuumlrm lors de la reacutegression preacuteflandrienne se rapprochent du niveau actuel Apregraves avoir eacuteteacute libeacutereacutees

rapidement du poids des glaciers les marges continentales se sont souleveacutees lentement par

compensation isostatique Le mouvement nest pas encore acheveacute aujourdhui il se poursuit au rythme

de 10 m par milleacutenaire dans les icircles et les continents proches de la zone arctique Le mammouth le

rhinoceacuteros laineux et lours des cavernes disparaissent Le renne remonte vers le nord Au cours du

preacuteboreacuteal la forecirct colonise les plaines occupeacutees auparavant par la toundra La tourbe commence agrave

saccumuler dans les deacutepressions mal draineacutees La fusion de linlandsis scandinave provoque le recul du

front glaciaire et la formation dun lac baltique ougrave saccumulent les argiles agrave varves La mer agrave Yoldia

submerge le lac agrave la suite du relegravevement glacio-eustatique du niveau marin

bull Le boreacuteal (de ndash 8 500 agrave ndash 7 500 ans)

Au boreacuteal (environ de ndash 8 500 agrave ndash 7 500 ans) lorme et la checircnaie mixte se substituent aux pins et aux

bouleaux premiers colonisateurs de la toundra En Fennoscandie la compensation isostatique annule

entre ndash 9 000 agrave ndash 8 000 ans les effets de la transgression Le lac agrave ancylus succegravede agrave la mer agrave yoldia Le

climat encore sec devient humide au cours de lAtlantique (de ndash 7 500 agrave ndash 4 500 ans) et se reacutechauffe

5

La reprise de la transgression flandrienne pendant cette peacuteriode atlantique et le ralentissement du

mouvement isostatique changent le lac Baltique en mer agrave littorines vers ndash 4 000 ans Le pas de Calais

se forme agrave la mecircme eacutepoque

bull Le subboreacuteal (de ndash 4 500 agrave ndash 2 800 ans)

Entre ndash 4 500 et ndash 2 800 ans environ au subboreacuteal le climat devient moins chaud et plus sec quau

cours de latlantique Lexpansion du hecirctre lhumification et lacidification des tourbiegraveres indiquent

ensuite un retour agrave lhumiditeacute qui distingue le subatlantique

bull Laction de lhomme au postglaciaire

Au cours de la peacuteriode postglaciaire laction de lhomme sest consideacuterablement renforceacutee Certes de

nombreux groupes vivent encore longtemps de la chasse de la pecircche et de la cueillette prolongeant le

paleacuteolithique par leacutepipaleacuteolithique Mais en Orient samorce degraves le IXe milleacutenaire une eacuteconomie de

production La domestication puis la culture des ceacutereacuteales favorisent la seacutedentarisation Ce mode de vie

neacuteolithique se propage vers lEurope occidentale Succeacutedant agrave la meacutetallurgie du cuivre lacircge du bronze

qui commence au IIIe milleacutenaire marque le deacutebut de la protohistoire

7 Le deacuteveloppement des Hominideacutes

Apparus au cours du Pliocegravene il y a 36 millions danneacuteesraquo (et peut-ecirctre mecircme agrave la fin du Miocegravene) les

hominideacutes vont eacutevoluer assez rapidement malgreacute des conditions de vie difficiles surtout en Europe

Venus dAfrique australe et orientale en passant par le moyen Orient et lAsie ils gagnegraverent peu agrave peu

lEurope en subissant de multiples transformations en nouvelles ligneacutees et nouvelles espegraveces toujours

de plus en plus eacutevolueacutees

Si lAfrique de lEst perdait son monopole de berceau de lhumaniteacute Des travaux publieacutes dans la

prestigieuse revue Science jeudi 29 novembre pourraient ouvrir cette possibiliteacute ils reacutevegravelent que des

archeacuteologues ont deacutecouvert en Algeacuterie des outils en pierre tailleacutee remontant agrave 24 millions danneacutees

Des objets bien plus anciens que ceux trouveacutes dans cette reacutegion jusquagrave preacutesent

Les galets en calcaire et en silex tailleacutes ont eacuteteacute deacutecouverts agrave Seacutetif agrave 300 km agrave lest dAlger par une

eacutequipe de chercheurs internationaux dont des chercheurs algeacuteriens Les outils ressemblaient exactement

agrave ceux dits Oldowan trouveacutes jusqualors principalement en Afrique de lEst

Ils ont aussi deacuteterreacute agrave proximiteacute plusieurs dizaines dossements animaux fossiliseacutes preacutesentant ce qui

ressemble agrave des marques doutils ndash de veacuteritables outils de boucherie preacutehistoriques Ces ossements

proviennent dancecirctres crocodiles eacuteleacutephants hippopotames ou encore girafes

8 Les conseacutequences dune glaciation

Une glaciation (ou englaciation) est une peacuteriode glaciaire cest-agrave-dire agrave la fois une phase

paleacuteoclimatique froide et une peacuteriode geacuteologique de la Terre durant laquelle une part importante des

continents est englaceacutee

Les glaciations ont dabord eacuteteacute mises en eacutevidence gracircce agrave leurs traces morphologiques (moraines blocs

erratiques) dans les valleacutees alpines agrave la fin du XIXe siegravecle

Depuis les anneacutees 1950 leacutetude des rapports entre les diffeacuterents isotopes de loxygegravene dans les

seacutediments preacuteleveacutes par carottage au fond des oceacuteans a confirmeacute et preacuteciseacute lexistence de nombreuses

fluctuations climatiques plus ou moins cycliques (cf Stades isotopiques marins et Chronologie

isotopique)

A chaque glaciation a succeacutedeacute une peacuteriode de reacutechauffement plus ou moins longue reacutetablissant un

climat plus cleacutement soit du type tempeacutereacute humide (Atlantique) soit sec avec des steppes froides Ces

peacuteriodes ont eacuteteacute appeleacutees interglaciaire ou interstades

a) Conseacutequences geacuteologiques

Une importante modification des rivages sest produite par suite de labaissement parfois important du

niveau des oceacuteans leau deacutevaporation stockeacutee par les glaciers sous forme de glace na pas suivi le

cycle naturel de reacutecupeacuteration par ruissellement

bull baisse du niveau de la mer (glacio-eustasie) le stockage de glace sur les continents provoque

la baisse du niveau des oceacuteans (de lordre de 120 m lors de la derniegravere peacuteriode glaciaire) et provoque

leacutemersion dune partie des plateaux continentaux

bull contraction oceacuteanique

bull mouvements tectoniques verticaux (glacio-isostasie) sous le poids de la glace des

mouvements tectoniques verticaux affectent les reacutegions englaceacutees et leur marges (enfoncement lors de

la glaciation soulegravevement ou rebond isostasique lors de la deacuteglaciation)

bull modification de la circulation oceacuteanique mondiale Elle est alors complegravetement transformeacutee

(avec des influences reacuteciproques complexes et meacuteconnues dans le deacutetail sur le climat)

6

b) Conseacutequences eacutecologiques

A chaque glaciation une partie de la flore et de la faune a disparu soit par laction directe du froid soit

pour la faune par migration vers des reacutegions plus meacuteridionales (les espegraveces soumises agrave un froid trop

important pour elles doivent descendre vers les plaines etou se rapprocher de leacutequateur)

Les proboscidiens (mastodontes eacuteleacutephants) disparaissent les premiers quittant lEurope pour lAfrique

et le moyen-Orient avec les hippopotames et les rhinoceacuteros

Seuls subsistent encore durant la troisiegraveme glaciation les grands mammifegraveres agrave toison laineuse

rhinoceacuteros laineux mammouths ours des cavernes et certains herbivores rennes aurochs chevaux

rongeurs qui reacuteussissent agrave sadapter agrave la maigre veacutegeacutetation des steppes froides

Enfin la quatriegraveme glaciation tregraves seacutevegravere surtout au Wuumlrm final fait disparaicirctre les mammouths

rhinoceacuteros laineux et ours des cavernes deacutefinitivement

Notons cependant que lhomme le plus grand preacutedateur y fut aussi pour quelque chose

81 Les traces des paysages glaciaires et peacuteriglaciaires du Quaternaire

Les glaciations du Quaternaire ont produit des inlandsis des calottes glaciaires et le deacuteveloppement de

langues glaciaires qui ont couvert et marqueacute de nombreuses montagnes y compris en zone

intertropicale et des espaces aujourdhui submergeacutes par la remonteacutee de la mer (plateau continental) qui

a suivi la deacuteglaciation

Les glaces eacutepaisses ont raboteacute certains reliefs ou entameacute le sol dune maniegravere speacutecifique Leur fonte a

ensuite libeacutereacute une eacutenorme quantiteacute deau cette double action associeacutee agrave des pheacutenomegravenes de

cryoturbation de solifluxion (geacutelifluxion)hellip a laisseacute de nombreuses traces encore visibles dans les

reacutegions anciennement englaceacutees

Certains modeleacutes daccumulation et deacuterosion en sont notamment caracteacuteristiques Les ocircs drumlins et

chenaux proglaciaires marquent ainsi encore de nombreux reliefs glaciaires et peacuteriglaciaires des Alpes

des Pyreacuteneacutees des Vosges du Massif central et de lAlaska du Spitzberg de lIslande etc

82 Les formes et formations glaciaires

Les quaternaristes observent et eacutetudient

bull des valleacutees des cirques et des moraines Dans les valleacutees en particulier il est possible de

connaicirctre laltitude atteinte par la glace lors des glaciations en utilisant certaines formes heacuteriteacutees de

celles-ci ndash les sites teacutemoins ndash tels les eacutepaulements que preacutesentent parfois les arecirctes descendues des

sommets lateacuteraux en direction du talweg des valleacutees

bull Ces diverses formes peacuteriglaciaires parfois regroupeacutees sous le nom dhydrolaccolites

comprennent les pingos les palses et les lithalses dont les reliques sont des laquets La plupart dentre

elles sont apparues pendant les eacutepoques glaciaires essentiellement dans le nord de lEurope mais agrave

lheure actuelle encore des hydrolaccolites prennent naissance sous les climats froids de lAlaska et du

nord-ouest du Canada par exemple

bull des formations dites kettles des drumlins des pipkrates des laquets des laquo fers agrave repasser raquo et

des dreikanters

bull deacutepais deacutepocircts de lœss et de limons accumuleacutes sur de vastes surfaces en Ameacuterique du Nord

sur les plateaux et les plaines dEurope moyenne et en Chine septentrionale et dans lheacutemisphegravere Sud

en Argentine (Pampa) Transporteacutes par le vent les lœss finissent par former une couverture plus ou

moins eacutepaisse (jusquagrave 200 m en Chine) rendant fertiles ces reacutegions mais en posant des problegravemes de

stabiliteacute (sols tregraves vulneacuterables agrave leacuterosion) Par exemple la reacutegion des Boumlrde (en Allemagne) ou celle de

Shanxi (valleacutee du Huang He en Chine) sont tapisseacutees de lœss

Certains paysages actuels formations veacutegeacutetales lacs etc sont des heacuteritages directs de ces eacutepisodes

climatiques

bull des landes dorigine glaciaire par exemple la plaine de la Geest (Allemagne) et la plaine

polonaise sont concerneacutees par les deacutepocircts morainiques du Quaternaire avec de nombreuses landes

(Lande de Lunebourg) ou de collines (Mazurie polonaise) encadrant des fleuves qui coulent vers le

nord

bull des paysages de marais et de tourbiegraveres (marais de Pinsk en Ukraine)

bull des lacs (Lac Ladoga Lac Onega en Russie Grands Lacs en Ameacuterique du Nord)

9 La notion de cycle interglaciaire-glaciaire

Une peacuteriode interglaciaire est une peacuteriode seacuteparant deux glaciations et durant laquelle les tempeacuteratures

moyennes de la planegravete sont relativement eacuteleveacutees LHolocegravene eacutepoque geacuteologique actuelle est une

peacuteriode interglaciaire Il dure depuis la fin de la derniegravere peacuteriode glaciaire il y a environ 11 700 ans

- Les cycles glaciaires

La fin du Ceacutenozoiumlque est marqueacutee par le retour de glaciations dites quaternaires denviron 26 millions

danneacutees agrave 12 000 ans avant le preacutesent

7

Les glaciations quaternaires correspondent agrave la mise en place dun climat qui se refroidit et au retour

cyclique de peacuteriodes froides (dites glaciaires) et tempeacutereacutees (interglaciaires)

Depuis le deacutebut du Q se sont deacuterouleacutes une vingtaine de cycles interglaciaire-glaciaire La dureacutee drsquoun

cycle peut ecirctre estimeacutee agrave 100 000ans Le cycle se compose drsquoune phase tempeacutereacutee ou chaude

sensiblement comparable agrave lrsquoactuel appeleacutee interglaciaire et drsquoune phase froide ou phase glaciaire

Lrsquointerglaciaire repreacutesente environ 110 du cycle le glaciaire 910 Il faut savoir toutefois que les

peacuteriodes tregraves froides sont aussi des exceptions puisqursquoelles ne sont estimeacutees qursquoagrave environ 110egrave drsquoun

cycle

- Lrsquoeacutevolution drsquoun cycle

Actuellement nous eacutevoluons sous une phase tempeacutereacutee il srsquoagit de lrsquointerglaciaire Flandrien La

derniegravere peacuteriode glaciaire (Weichseacutelien) srsquoest acheveacute il y a environ 10 000 ans BP (deacutebut du Preacuteboreacuteal

deacutebut Holocegravene)

Les changements climatiques constants au cours du Quaternaire vont entrainer avec eux de profonds

changements paleacuteo-environnementaux Les changements les plus profonds vont naturellement srsquoopeacuterer

lors du passage entre les phases tempeacutereacutees et les phases froides

Durant les peacuteriodes glaciaires on assiste agrave un deacuteveloppement important des glaciers aux pocircles

(inlandsis -calotte polaire est un glacier de tregraves grande eacutetendue se preacutesentant sous la forme dune nappe de glace

recouvrant la terre ferme et qui peut atteindre plusieurs milliers de megravetres deacutepaisseur Ils peuvent se prolonger agrave la

surface de la mer en formant des barriegraveres de glace- scandinave pour lrsquoEurope du nord-ouest) et de

montagnes (Alpes Pyreacuteneacutees Balkans Carpateshellip) La conseacutequence de cette reacutetention drsquoeau sous

forme de glace est une baisse massive de lrsquoapprovisionnement en eau douce des oceacuteans pheacutenomegravene se

traduisant par une baisse des niveaux marins

Les phases anteacuterieures de lrsquoHistoire humaine relegravevent de la paleacuteoclimatologie Elles permettent de

suivre au fil de la deacuterive des continents et des peacuteriodes de glaciations successives les variations lieacutees

au changement climatique ayant affecteacute les sols et les espegraveces selon leur nature Le cycle du carbone

(cycle biogeacuteochimique) en est deacutesormais partie prenante Le cycle des changements climatiques permet

aujourdrsquohui drsquoestimer 6 glaciations anteacuterieures Biber Donau Gunz Mindel Riss et le Wuumlrm (voir

plus haut)

10 Changement climatique et Facteurs agrave lrsquoorigine des changements climatiques

Le reacutechauffement climatique reacutechauffement planeacutetaire reacutechauffement global ou deacuteregraveglement

climatique est le pheacutenomegravene daugmentation des tempeacuteratures moyennes oceacuteaniques et de lair induit

par la quantiteacute de chaleur pieacutegeacutee agrave la surface terrestre mesureacutee depuis plusieurs deacutecennies du fait des

eacutemissions de gaz agrave effet de serre (CO2 etc)

Un changement climatique ou deacuteregraveglement climatique correspond agrave une modification durable (de la

deacutecennie au million danneacutees) des paramegravetres statistiques (paramegravetres moyens variabiliteacute)

du climat global de la Terre ou de ses divers climats reacutegionaux Ces changements peuvent ecirctre dus agrave

des processus intrinsegraveques agrave la Terre agrave des influences exteacuterieures ou plus reacutecemment aux activiteacutes

humaines

- Facteurs astronomiques

Cette theacuteorie est confirmeacutee par leacutetude de loxygegravene 18 et largement approuveacutee par la communauteacute

scientifique explique les cycles climatiques glaciaires interglaciaires par les variations dexcentriciteacute

de lrsquoorbite de la Terre autour du soleil dobliquiteacute (des changements dans lrsquoinclinaison de lrsquoaxe de la

Terre et de preacutecession ( changement graduel dorientation de laxe de rotation ) terrestre et des

collisions avec les asteacuteroiumldes ou des comegravetes

- Facteurs geacuteologiques

Comme la deacuterive des continents des changements dans la topographie des fonds oceacuteaniques les

eacuteruptions volcaniques la formation des montagnes lrsquoeacuterosion et lrsquoalteacuteration des roches

- Facteurs oceacuteaniques comme lrsquoeffet du pheacutenomegravene El Nino des changements dans la

circulation oceacuteanique des variations du niveau de la mer la formation de glace les efflorescences

phytoplanctoniques et la production de sulfures de dimeacutethyle (Biochimie composeacute organo-sulfureacute de

formule chimique (CH3)2S produit notamment par le phytoplancton et certaines bacteacuteries)

- Facteurs intervenant agrave la surface de la Terre notamment lrsquoeffet de la veacutegeacutetation sur

lrsquoalbeacutedo de la surface (la blancheur ou le degreacute de reacuteflexion de la lumiegravere incidente provenant drsquoun

objet) et lrsquoeacutevapotranspiration les effets des plans drsquoeau y compris lrsquoirrigation et la poussiegravere

- Facteurs atmospheacuteriques tels que le rocircle des gaz agrave effet de serre du dioxyde de soufre et les

polluants atmospheacuteriques les effets de la couche nuageuse et les interactions entre lrsquoair la Terre et la

mer

8

GEOCHRONOLOGIE DU QUATERNAIRE LES METHODES DE DATATION

1 Datations relatives

Meacutethodes fondeacutees sur les pheacutenomegravenes naturels non calibreacutees ou par profils

- Varves

- Dendrochronologie

- Stratigraphie

- Biostratigraphie

- Teacutephrochronologie

- Paleacuteomagneacutetisme

- Archeacuteomagneacutetisme

- Isotopes de lrsquooxygegravene

- Variation climatique

2 Introduction

Lrsquohistoire de lrsquohomme comme celle de la Terre se situent dans le temps et lrsquoune des grandes difficulteacutes

de ces disciplines reacuteside dans la datation A la base de toute meacutethode de datation il y a neacutecessairement

un processus eacutevolutif lieacute au deacuteroulement du temps

Les premiegraveres recherches drsquoun chronomegravetre furent tenteacutees en Sciences de la Terre en utilisant un

pheacutenomegravene qui se serait accru plus ou moins reacuteguliegraverement avec le temps On a tout drsquoabord utiliseacute la

vitesse drsquoaccumulation seacutedimentaire et drsquoalteacuteration Puis on est passeacute au comptage de donneacutees

rythmiques naturelles comme les stries drsquoaccroissement des fossiles des arbres (dendrochronologie)

des varves avec leurs feuillets successifs drsquohiver et drsquoeacuteteacute Toutes ces meacutethodes de datation ont une

valeur locale et une utilisation limiteacutee dans le temps (fig 1)

Fig 1- Les domaines chronologiques couverts par les principales meacutethodes de datation

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984)

La biostratigraphie fondeacutee sur le pheacutenomegravene de lrsquoeacutevolution biologique est une meacutethode de datation

relative Drsquoautres meacutethodes enfin qui utilisent les pheacutenomegravenes physico-chimiques donnent des reacutesultats

quantifieacutes Elles ont fait tellement impression qursquoon les a tout drsquoabord dites laquo absolues raquo En fait ce

sont des meacutethodes physiques quantitatives qui conservent une certaine relativiteacute du fait que les

eacutechantillons se trouvent dans des environnements ayant subi le plus souvent une eacutevolution complexe

perturbant les conditions initiales

3 Principales meacutethodes utiliseacutees en Geacuteochronologie

31 La biostratigraphie

La biostratigraphie est une meacutethode qui utilise le pheacutenomegravene irreacuteversible de lrsquoeacutevolution biologique

Dans le premier temps on proceacutedait par analyse des associations de faunes successives (apparition et

disparition drsquoespegraveces) On srsquoappuie maintenant en plus sur la distinction des degreacutes eacutevolutifs des

diverses ligneacutees au moyen de meacutethodes statistiques drsquoanalyses de donneacutees et lrsquoon aboutit agrave une

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Cette meacutethode implique que lrsquoon connaisse bien le pheacutenomegravene

eacutevolutif Or il faut savoir que les ligneacutees peuvent avoir des eacutevolutions diffeacuterentes Certaines ligneacutees

peuvent rester stables pendant des milliers voire des millions drsquoanneacutees en stase morphologique Ces

espegraveces ne peuvent ecirctre utiliseacutees que dans des groupements drsquoespegraveces ougrave sont seuls significatifs leur

premiegravere et leur derniegravere apparition Drsquoautres ligneacutees sont globalement stables mais ont une grande

9

variabiliteacute morphologique potentielle qui ne srsquoexprime que partiellement sous la forme

drsquoeacutecopheacutenotypes adapteacutes aux conditions locales et momentaneacutees du milieu Ces eacutecopheacutenotypes ont

alors une signification eacutecologique et paleacuteoclimatique mais pas reacuteellement biostratigraphique dans le

sens de la chronologie

Enfin il existe des ligneacutees qui preacutesentent des eacutevolutions graduelles agrave rythme drsquoailleurs variable Il

semble que ce gradualisme phyleacutetique reacutesulte dans la plupart des cas drsquoheacuteteacuterochronies de

deacuteveloppement c-agrave-d de lrsquoextension dans le temps des processus ontogeacuteneacutetiques qui regraveglent la

constitution des individus Seules ces ligneacutees agrave eacutevolution continue se precirctent agrave la biostratographie fine

en distinguant les degreacutes eacutevolutifs

Monde vivant

Domaine rarr Regravegne rarrEmbranchement rarrClasse rarrOrdre rarrFamille rarrGenre rarrEspegravece

On arrive actuellement au stade ougrave gracircce aux meacutethodes statistiques et agrave lrsquoutilisation de lrsquooutil

informatique chaque degreacute eacutevolutif pourra ecirctre deacutefini par des paramegravetres quantitatifs et la

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Elles srsquoappliquent du Pliocegravene supeacuterieur agrave la fin du Pleacuteistocegravene

moyen Au Pleacuteistocegravene supeacuterieur lrsquoeacutevolution est trop peu marqueacutee pour servir de chronomegravetre

32 La dendrochronologie

Reconstruire le climat des zones tempeacutereacutees et datation

Elle est fondeacutee sur la croissance saisonniegravere des arbres par deacutenombrement des anneaux concentriques

successifs appeleacutes cernes Cette meacutethode utilise les arbres ayant une grande longeacuteviteacute qui peuvent

permettre de remonter respectivement agrave 7000 ans BP et au-delagrave de 200 ans AT (Actually Time) La

largeur des cernes est conditionneacutee en Ameacuterique du Nord par les preacutecipitations en Scandinavie par les

tempeacuteratures estivales En Europe crsquoest le checircne qui permet de reconstituer les grandes seacutequences (exp

6000BP en Allemagne) (Fig 2a et 2b)

Deux arbres contemporains portent les mecircmes signatures climatiques les mecircmes cernes Il est possible

drsquoapregraves lrsquoeacutepaisseur de ces cernes drsquoeacutetablir un signal qui statistiquement peut se recouvrir et ecirctre

identique Cela permet drsquoobtenir une datation de lrsquoarbre et ainsi de lrsquoanneacutee drsquoabatage de cet arbre

La limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000ans

Anneaux de croissance

La largeur de lrsquoanneau est fonction de tempeacuteratures et de preacutecipitations

Utilisation en archeacuteologie expertise drsquoœuvre drsquoart (ceacuteramique)

10

Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

Reacutefeacuterences bibliographiques

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Page 2: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

2

Hedberg rassemble sous le terme un peu restrictif de laquo Lithostratigraphie raquo pourrait comme lrsquoa suggeacutereacute

Rat (1978) ecirctre qualifieacute de laquo stratigraphie geacuteomeacutetrique raquo Il srsquoagit de lrsquoanalyse des seacutequences locales

reacutegion par reacutegion domaine par domaine La terminologie recommandeacutee pour la traduire est de la plus

grande agrave la plus petite uniteacute le groupe la formation le membre (ou assise) et le lit (ou la couche)

- La seconde deacutemarche est celle qui consiste agrave placer les seacutequences locales par rapport agrave une

eacutechelle de reacutefeacuterence Cette eacutechelle pourrait ecirctre lithologique mais elle se heurterait aux lacunes

possibles et agrave lrsquoinconveacutenient majeur que repreacutesente lrsquoaspect local des conditions de seacutedimentation On

cherche agrave se reacutefeacuterer agrave un pheacutenomegravene qui a une eacutevolution continue et irreacuteversible Deux ensembles de

processus reacutepondent agrave ces neacutecessiteacutes ce sont respectivement lrsquoeacutevolution biologique et la chronologie

absolue La biostratigraphie est fondeacutee sur le contenu paleacuteontologique des strates Compte tenu de la

dureacutee tregraves courte du Quaternaire tous les groupes nrsquoont pas une vitesse eacutevolutive assez grande et une

assez large extension pour servir de repegraveres

En milieu continental parmi les mammifegraveres ce sont les Rongeurs qui preacutesentent le plus grand inteacuterecirct

parce qursquoils ont eacutevolueacute tregraves vite sont tregraves abondants et ont une large reacutepartition

En milieu marin ougrave les foraminifegraveres et les mollusques nrsquoont pratiquement pas eacutevolueacute la zonation est

fondeacutee plutocirct sur les successions drsquoassociations eacutecologiques que sur les degreacutes drsquoeacutevolution des espegraveces

Lrsquouniteacute geacuteneacuterale de la biostratigraphie est la biozone Elle se preacutesente sous divers aspects tels que la

zone drsquoassociation (ensemble des taxons preacutesents dans tel groupe de couches) la zone de reacutepartition

(ensemble des couches correspondant agrave la reacutepartition stratigraphique du taxon choisi) la zone

drsquoabondance (ensemble des couches ougrave le taxon est tregraves abondant) etc

- La troisiegraveme deacutemarche du stratigraphe consiste agrave passer des eacutetapes stratigraphie geacuteomeacutetrique-

biostratigraphie agrave la chronostratigraphie La classification chronostratigraphique consiste agrave placer les

seacutequences des couches dans un cadre qui deacutecoupe le temps en uniteacutes ayant une valeur mondiale Les

uniteacutes chronostratigraphiques qui ordonnent les seacutequences des deacutepocircts correspondent agrave des intervalles

de temps geacuteologiques distingueacutes comme uniteacutes geacuteochronologiques

Pour ce qui concerne le Quaternaire la hieacuterarchie des uniteacutes chronostratigraphiques et

geacuteochronologiques correspondante est la suivante le systegraveme (peacuteriode) quaternaire est diviseacute en deux

seacuteries (eacutepoques) le Pleacuteistocegravene et lrsquoHolocegravene Les eacutetages sont ensuite subdiviseacutes en chronozones

(chrons) biozones ceacutenozones et climatozones

En pratique le stratigraphe deacutecrit selon une approche pluridisciplinaire les seacuteries locales en distinguant

les eacuteleacutements lithostratigraphiques et biostratigraphiques Ensuite il tente des correacutelations de reacutegion agrave

reacutegion drsquoune province seacutedimentologique agrave une autre de domaine agrave domaine drsquoun continent agrave lrsquoautre

Il peut proposer alors un cadre des eacutechelles chronostratigraphiques qui doivent ecirctre remodeleacutees en

fonction des progregraves Les uniteacutes chronostratigraphiques doivent ecirctre eacutetablies agrave partir de gisements ou

reacutegions types le stratotype ougrave lrsquoon doit avoir une seacutequence sans lacune renfermant des eacuteleacutements de

correacutelation

3 Deacutefinition actuelle du Quaternaire

Le Quaternaire est subdiviseacute en deux eacutepoques geacuteologiques Pleacuteistocegravene et Holocegravene Une troisiegraveme

eacutepoque est actuellement proposeacutee lAnthropocegravene

Le stratotype correspondant agrave son deacutebut au commencement du Geacutelasien (deacutebut du Pleacuteistocegravene) est la

coupe stratigraphique de Monte San Nicola pregraves de Gela en Sicile

Bien que lInternational Commission on Stratigraphy (ICS) ait proposeacute deacutetendre le Neacuteogegravene jusquagrave

nos jours en y incluant le Pleacuteistocegravene et lHolocegravene The Geologic Time Scale (2012) maintient ces

deux eacutepoques geacuteologiques dans le Quaternaire Tant que la proposition de creacuteation de lAnthropocegravene

nest pas retenue lHolocegravene correspond agrave lactuelle eacutepoque geacuteologique

- Notation chronostratigraphique q ou IV

- Stratotype Coupe de Monte San Nicola pregraves de Gela en Sicile (Italie)

- Niveau Peacuteriode (Systegraveme)

- Ere correspondante Ceacutenozoiumlque

Stratigraphie

- Deacutebut -26 Ma

- Fin en cours

Subdivisions

bull Pleacuteistocegravene

bull Holocegravene

Le Quaternaire est lrsquoeacutepoque la plus reacutecente de lhistoire de la terre les derniegraveres 26 millions drsquoanneacutees

Il est caracteacuteriseacute par lapparition des humains ainsi que des cycles de peacuteriode glaciaireinterglaciaire

reacutepeacuteteacutes qui ont fortement influenceacute les montagnes et leur environnement

3

Le Quaternaire correspond agrave la derniegravere peacuteriode de lhistoire geacuteologique de la terre Sa dureacutee est

comprise entre 2 et 3 millions danneacutees Cest au cours du Quaternaire quapparaissent les premiers

hommes et que sy deacuteroule toute leacutevolution de lHomme et de ses techniques Il est marqueacute par

plusieurs phases de refroidissements climatiques connus sous le nom de glaciations seacutepareacutees par des

peacuteriodes de reacutechauffements ougrave le climat est proche de celui que lon connaicirct actuellement

Chaque changement climatique entraicircne donc des modifications de la faune et de la flore

La derniegravere glaciation a eu lieu durant le Paleacuteolithique supeacuterieur Cest leacutepoque des chasseurs de

rennes Entre 35 000 ans et 18 000 ans la reacutegion est abandonneacutee par les hommes Apregraves le maximum

de froid peu agrave peu elle est reacuteoccupeacutee par les chasseurs du Paleacuteolithique final agrave partir de 13 000 ans

avant notre egravere A la fin de la glaciation vers 10 000 ans avant notre egravere tous les continents de la

planegravete sont coloniseacutes par lHomme

Chronologie du Paleacuteolithique

De

Limite infeacuterieure

agrave

Limite supeacuterieure

Les diffeacuterentes peacuteriodes

- 35 000 environ de - 10 000 environ Paleacuteolithique supeacuterieur

Pleacuteistocegravene

Preacutehistoire - 100 000 environ - 35 000 environ Paleacuteolithique moyen

- 16 Ma environ - 100 000 environ Paleacuteolithique infeacuterieur

- 53 Ma environ - 17 Ma Peacuteriode Preacute-Paleacuteolithique archaiumlque Pliocegravene

Meacutethodes et outils

- Repeacuterage des contextes geacuteomorphologiques favorables agrave lrsquoenregistrement des donneacutees

seacutedimentologiques et palynologiques tourbiegraveres cocircne de deacutejection formations colluviales de bas de

versant et formations fluviatiles

Prospection archeacuteologique de surface et sondages geacuteoarcheacuteologiques (Gagnaire 1986 1996 2002

Cubizolle et Georges 2002 et 2003) pour la deacutetection des indices drsquohabitat et plus geacuteneacuteralement de

preacutesence humaine ou de matiegraveres premiegraveres

Le pollen est un puissant marqueur de la reacuteponse de la veacutegeacutetation aux changements climatiques du

Quaternaire Lors des peacuteriodes froides les assemblages polliniques domineacutes par les herbaceacutees

reflegravetent des milieux ouverts A lrsquoinverse lors des peacuteriodes de reacutechauffements climatiques

lrsquoaugmentation des taux de pollen drsquoarbres teacutemoigne de la reconquecircte forestiegravere

Appliqueacutee aux derniers millions drsquoanneacutees en suivant une deacutemarche actualiste la palynologie

va eacutegalement servir agrave deacutecrire les environnements passeacutes En effet le pollen eacutemis transporteacute

puis deacuteposeacute sur le sol peut se conserver lorsqursquoil est enfoui rapidement dans le seacute diment La

peacuteriode geacuteologique du Quaternaire se caracteacuterise par lrsquoeacutemergence puis la reacutecurrence de

cycles climatiques depuis 26 millions drsquoanneacutees Les analyses polliniques entreprises sur des

seacutediments quaternaires enregistrent les dynamiques environnementales en reacuteponse agrave ces

changements climatiques

4 Anthroposphegravere

(anthropos laquo ecirctre humain raquo) et (kainos laquo nouveau raquo)

LAnthropocegravene est un terme relatif agrave la chronologie de la geacuteologie proposeacute pour caracteacuteriser

leacutepoque de lhistoire de la Terre qui a deacutebuteacute lorsque les activiteacutes humaines ont eu un impact global

significatif sur leacutecosystegraveme terrestre

LAnthropocegravene serait la peacuteriode durant laquelle linfluence de lecirctre humain sur la biosphegravere a atteint

un tel niveau quelle est devenue une laquo force geacuteologique raquo majeure capable de marquer la lithosphegravere

LAnthropocegravene est un concept de plus en plus utiliseacute dans les meacutedias et la litteacuterature scientifique mais

toujours discuteacute par la communauteacute scientifique geacuteologique ndash speacutecifiquement au sein de la Commission

Internationale de Stratigraphie (CIS) de lUnion Internationale des Sciences Geacuteologiques (UISG) ndash

qui deacutetermine les subdivisions de leacutechelle des temps geacuteologiques

5 Importance de la geacuteologie du quaternaire

Pour les projets de geacutenie civil les eacuteveacutenements geacuteologiques reacutecents (soit depuis le deacutebut du Quaternaire

environ) sont drsquoune grande importance Drsquoune part les formations quaternaires sont pour la plupart

situeacutees agrave lrsquointerface lithosphegravere‐atmosphegravere et donc les ouvrages les rencontrent presque toujours nous

laquo heacuteritons raquo en particulier de formations issues de peacuteriodes ougrave le climat eacutetait fort diffeacuterent du nocirctre

deacutepocircts glaciaires par exemple Drsquoautre part les processus drsquoeacutevolution actifs agrave la surface du globe

peuvent poser des problegravemes de seacutecuriteacute aux personnes ou de stabiliteacute aux ouvrages or les processus

4

actifs aujourdrsquohui eacuteruptions volcaniques ou seacuteismes par exemple lrsquoont presque toujours eacuteteacute eacutegalement

dans un passeacute geacuteologique reacutecent et peuvent donc ecirctre eacutetudieacutes par les meacutethodes de la geacuteologie

6 Les glaciations (Drsquoapregraves le geacuteologue allemand Albrecht Penck)

Une peacuteriode glaciaire est une phase climatique et geacuteologique de la Terre pendant laquelle une grande

partie des continents est geleacutee Il y a eu de nombreuses glaciations dans lrsquohistoire de la Terre et la fin de

la peacuteriode geacuteologique tertiaire et la peacuteriode quaternaire se caracteacuterisent par leur grande freacutequence

Si lon exclut la glaciation du Donau quatre grandes glaciations se sont succeacutedeacute suivies chacune dune

peacuteriode de reacutechauffement plus ou moins prolongeacutee ce sont

- Biber environ de ndash 3 Ma agrave -18 Ma

- Danau de -18 Ma agrave ndash 12 Ma

- Guumlnz de - 12 Ma agrave - 750000 ans

- Mindel de - 650000 agrave - 300000 ans

- Riss de - 250000 agrave - 120000 ans

La glaciation rissienne commence il y a 250 000 ans et sachegraveve vers ndash 120 000 Au cours du premier

interstade dans une steppe peupleacutee de rennes de chevaux et de rhinoceacuteros vit lhomme de

Tautavel (Pyreacuteneacutees-Orientales) qui a laisseacute le plus ancien cracircne dhominideacute dateacute avec certitude en

Europe Les derniers repreacutesentants de la faune de climat chaud tels le tigre agrave dents de sabre et le

rhinoceacuteros eacutetrusque seacuteteignent peu agrave peu Au cours dinterstades leacuteleacutephant antique et lhippopotame

replieacutes vers le sud se reacutepandent de nouveau

Linterglaciaire Mindel-Riss paraicirct plus chaud et plus humide que le climat actuel Aux abords de la

mer Meacutediterraneacutee un paleacuteosol rouge le ferretto est le teacutemoin dune alteacuteration des roches active et

profonde Le site de Saint-Acheul qui a donneacute son nom agrave lAcheuleacuteen est occupeacute par ses premiers

habitants

- Wuumlrm de - 120000 agrave - 10000 ans (4 eacutepisodes)

Au Wuumlrm derniegravere glaciation du Quaternaire les glaciers nont pas rejoint partout la limite extrecircme

atteinte en Europe par les glaciers rissiens mais le froid a eacuteteacute encore plus vif La faune arctique renne

bœuf musqueacute perdrix des neiges envahit lEurope Bouquetins chamois et marmottes descendent vers

les plaines ougrave ils rencontrent bisons et aurochs Cerfs et sangliers prolifegraverent lors des interstades au

cours desquels le climat se reacutechauffe

Linterglaciaire Riss-Wuumlrm (de ndash 120 000 agrave ndash 80 000 ans) repreacutesenteacute par lEleacutemien de lEurope du

Nord est deacutefini par des deacutepocircts lacustres et marins qui reposent sur des argiles morainiques rissiennes et

qui supportent les deacutepocircts fluvio-glaciaires de la derniegravere glaciation Le niveau de la mer est alors agrave

peine supeacuterieur au niveau actuel (environ de 6 agrave 8 m) La reconquecircte de lEurope du Nord par la

checircnaie mixte est en cours pendant la deuxiegraveme des six phases climatiques puis recule lors de la

troisiegraveme phase plus humide

Ces chiffres sont approximatifs

- Tardiglaciaire

Au tardiglaciaire (Wuumlrm supeacuterieur) des vagues de froid se poursuivent La toundra caracteacuteriseacutee par

une rosaceacutee en coussinet Dryas octopetala qui a donneacute son nom aux trois stades du dryas seacutetend sur

lEurope septentrionale et meacutediane Mais sous les latitudes moyennes leacuteteacute est plus long et plus

ensoleilleacute que dans la toundra actuelle Les hommes et de nombreux animaux comme lours des

cavernes se reacutefugient dans les grottes

bull Lholocegravene ou postglaciaire (de ndash 10 000 ans agrave aujourdhui)

Une rapide fusion des glaciers amorceacutee en Europe il y a dix mille ans environ marque le deacutebut de la

transgression flandrienne qui modifie le traceacute des littoraux Les rivages situeacutes vraisemblablement

entre 120 et 70 m au-dessous du niveau actuel lors du maximum glaciaire et entre 100 et 50 m au

Wuumlrm lors de la reacutegression preacuteflandrienne se rapprochent du niveau actuel Apregraves avoir eacuteteacute libeacutereacutees

rapidement du poids des glaciers les marges continentales se sont souleveacutees lentement par

compensation isostatique Le mouvement nest pas encore acheveacute aujourdhui il se poursuit au rythme

de 10 m par milleacutenaire dans les icircles et les continents proches de la zone arctique Le mammouth le

rhinoceacuteros laineux et lours des cavernes disparaissent Le renne remonte vers le nord Au cours du

preacuteboreacuteal la forecirct colonise les plaines occupeacutees auparavant par la toundra La tourbe commence agrave

saccumuler dans les deacutepressions mal draineacutees La fusion de linlandsis scandinave provoque le recul du

front glaciaire et la formation dun lac baltique ougrave saccumulent les argiles agrave varves La mer agrave Yoldia

submerge le lac agrave la suite du relegravevement glacio-eustatique du niveau marin

bull Le boreacuteal (de ndash 8 500 agrave ndash 7 500 ans)

Au boreacuteal (environ de ndash 8 500 agrave ndash 7 500 ans) lorme et la checircnaie mixte se substituent aux pins et aux

bouleaux premiers colonisateurs de la toundra En Fennoscandie la compensation isostatique annule

entre ndash 9 000 agrave ndash 8 000 ans les effets de la transgression Le lac agrave ancylus succegravede agrave la mer agrave yoldia Le

climat encore sec devient humide au cours de lAtlantique (de ndash 7 500 agrave ndash 4 500 ans) et se reacutechauffe

5

La reprise de la transgression flandrienne pendant cette peacuteriode atlantique et le ralentissement du

mouvement isostatique changent le lac Baltique en mer agrave littorines vers ndash 4 000 ans Le pas de Calais

se forme agrave la mecircme eacutepoque

bull Le subboreacuteal (de ndash 4 500 agrave ndash 2 800 ans)

Entre ndash 4 500 et ndash 2 800 ans environ au subboreacuteal le climat devient moins chaud et plus sec quau

cours de latlantique Lexpansion du hecirctre lhumification et lacidification des tourbiegraveres indiquent

ensuite un retour agrave lhumiditeacute qui distingue le subatlantique

bull Laction de lhomme au postglaciaire

Au cours de la peacuteriode postglaciaire laction de lhomme sest consideacuterablement renforceacutee Certes de

nombreux groupes vivent encore longtemps de la chasse de la pecircche et de la cueillette prolongeant le

paleacuteolithique par leacutepipaleacuteolithique Mais en Orient samorce degraves le IXe milleacutenaire une eacuteconomie de

production La domestication puis la culture des ceacutereacuteales favorisent la seacutedentarisation Ce mode de vie

neacuteolithique se propage vers lEurope occidentale Succeacutedant agrave la meacutetallurgie du cuivre lacircge du bronze

qui commence au IIIe milleacutenaire marque le deacutebut de la protohistoire

7 Le deacuteveloppement des Hominideacutes

Apparus au cours du Pliocegravene il y a 36 millions danneacuteesraquo (et peut-ecirctre mecircme agrave la fin du Miocegravene) les

hominideacutes vont eacutevoluer assez rapidement malgreacute des conditions de vie difficiles surtout en Europe

Venus dAfrique australe et orientale en passant par le moyen Orient et lAsie ils gagnegraverent peu agrave peu

lEurope en subissant de multiples transformations en nouvelles ligneacutees et nouvelles espegraveces toujours

de plus en plus eacutevolueacutees

Si lAfrique de lEst perdait son monopole de berceau de lhumaniteacute Des travaux publieacutes dans la

prestigieuse revue Science jeudi 29 novembre pourraient ouvrir cette possibiliteacute ils reacutevegravelent que des

archeacuteologues ont deacutecouvert en Algeacuterie des outils en pierre tailleacutee remontant agrave 24 millions danneacutees

Des objets bien plus anciens que ceux trouveacutes dans cette reacutegion jusquagrave preacutesent

Les galets en calcaire et en silex tailleacutes ont eacuteteacute deacutecouverts agrave Seacutetif agrave 300 km agrave lest dAlger par une

eacutequipe de chercheurs internationaux dont des chercheurs algeacuteriens Les outils ressemblaient exactement

agrave ceux dits Oldowan trouveacutes jusqualors principalement en Afrique de lEst

Ils ont aussi deacuteterreacute agrave proximiteacute plusieurs dizaines dossements animaux fossiliseacutes preacutesentant ce qui

ressemble agrave des marques doutils ndash de veacuteritables outils de boucherie preacutehistoriques Ces ossements

proviennent dancecirctres crocodiles eacuteleacutephants hippopotames ou encore girafes

8 Les conseacutequences dune glaciation

Une glaciation (ou englaciation) est une peacuteriode glaciaire cest-agrave-dire agrave la fois une phase

paleacuteoclimatique froide et une peacuteriode geacuteologique de la Terre durant laquelle une part importante des

continents est englaceacutee

Les glaciations ont dabord eacuteteacute mises en eacutevidence gracircce agrave leurs traces morphologiques (moraines blocs

erratiques) dans les valleacutees alpines agrave la fin du XIXe siegravecle

Depuis les anneacutees 1950 leacutetude des rapports entre les diffeacuterents isotopes de loxygegravene dans les

seacutediments preacuteleveacutes par carottage au fond des oceacuteans a confirmeacute et preacuteciseacute lexistence de nombreuses

fluctuations climatiques plus ou moins cycliques (cf Stades isotopiques marins et Chronologie

isotopique)

A chaque glaciation a succeacutedeacute une peacuteriode de reacutechauffement plus ou moins longue reacutetablissant un

climat plus cleacutement soit du type tempeacutereacute humide (Atlantique) soit sec avec des steppes froides Ces

peacuteriodes ont eacuteteacute appeleacutees interglaciaire ou interstades

a) Conseacutequences geacuteologiques

Une importante modification des rivages sest produite par suite de labaissement parfois important du

niveau des oceacuteans leau deacutevaporation stockeacutee par les glaciers sous forme de glace na pas suivi le

cycle naturel de reacutecupeacuteration par ruissellement

bull baisse du niveau de la mer (glacio-eustasie) le stockage de glace sur les continents provoque

la baisse du niveau des oceacuteans (de lordre de 120 m lors de la derniegravere peacuteriode glaciaire) et provoque

leacutemersion dune partie des plateaux continentaux

bull contraction oceacuteanique

bull mouvements tectoniques verticaux (glacio-isostasie) sous le poids de la glace des

mouvements tectoniques verticaux affectent les reacutegions englaceacutees et leur marges (enfoncement lors de

la glaciation soulegravevement ou rebond isostasique lors de la deacuteglaciation)

bull modification de la circulation oceacuteanique mondiale Elle est alors complegravetement transformeacutee

(avec des influences reacuteciproques complexes et meacuteconnues dans le deacutetail sur le climat)

6

b) Conseacutequences eacutecologiques

A chaque glaciation une partie de la flore et de la faune a disparu soit par laction directe du froid soit

pour la faune par migration vers des reacutegions plus meacuteridionales (les espegraveces soumises agrave un froid trop

important pour elles doivent descendre vers les plaines etou se rapprocher de leacutequateur)

Les proboscidiens (mastodontes eacuteleacutephants) disparaissent les premiers quittant lEurope pour lAfrique

et le moyen-Orient avec les hippopotames et les rhinoceacuteros

Seuls subsistent encore durant la troisiegraveme glaciation les grands mammifegraveres agrave toison laineuse

rhinoceacuteros laineux mammouths ours des cavernes et certains herbivores rennes aurochs chevaux

rongeurs qui reacuteussissent agrave sadapter agrave la maigre veacutegeacutetation des steppes froides

Enfin la quatriegraveme glaciation tregraves seacutevegravere surtout au Wuumlrm final fait disparaicirctre les mammouths

rhinoceacuteros laineux et ours des cavernes deacutefinitivement

Notons cependant que lhomme le plus grand preacutedateur y fut aussi pour quelque chose

81 Les traces des paysages glaciaires et peacuteriglaciaires du Quaternaire

Les glaciations du Quaternaire ont produit des inlandsis des calottes glaciaires et le deacuteveloppement de

langues glaciaires qui ont couvert et marqueacute de nombreuses montagnes y compris en zone

intertropicale et des espaces aujourdhui submergeacutes par la remonteacutee de la mer (plateau continental) qui

a suivi la deacuteglaciation

Les glaces eacutepaisses ont raboteacute certains reliefs ou entameacute le sol dune maniegravere speacutecifique Leur fonte a

ensuite libeacutereacute une eacutenorme quantiteacute deau cette double action associeacutee agrave des pheacutenomegravenes de

cryoturbation de solifluxion (geacutelifluxion)hellip a laisseacute de nombreuses traces encore visibles dans les

reacutegions anciennement englaceacutees

Certains modeleacutes daccumulation et deacuterosion en sont notamment caracteacuteristiques Les ocircs drumlins et

chenaux proglaciaires marquent ainsi encore de nombreux reliefs glaciaires et peacuteriglaciaires des Alpes

des Pyreacuteneacutees des Vosges du Massif central et de lAlaska du Spitzberg de lIslande etc

82 Les formes et formations glaciaires

Les quaternaristes observent et eacutetudient

bull des valleacutees des cirques et des moraines Dans les valleacutees en particulier il est possible de

connaicirctre laltitude atteinte par la glace lors des glaciations en utilisant certaines formes heacuteriteacutees de

celles-ci ndash les sites teacutemoins ndash tels les eacutepaulements que preacutesentent parfois les arecirctes descendues des

sommets lateacuteraux en direction du talweg des valleacutees

bull Ces diverses formes peacuteriglaciaires parfois regroupeacutees sous le nom dhydrolaccolites

comprennent les pingos les palses et les lithalses dont les reliques sont des laquets La plupart dentre

elles sont apparues pendant les eacutepoques glaciaires essentiellement dans le nord de lEurope mais agrave

lheure actuelle encore des hydrolaccolites prennent naissance sous les climats froids de lAlaska et du

nord-ouest du Canada par exemple

bull des formations dites kettles des drumlins des pipkrates des laquets des laquo fers agrave repasser raquo et

des dreikanters

bull deacutepais deacutepocircts de lœss et de limons accumuleacutes sur de vastes surfaces en Ameacuterique du Nord

sur les plateaux et les plaines dEurope moyenne et en Chine septentrionale et dans lheacutemisphegravere Sud

en Argentine (Pampa) Transporteacutes par le vent les lœss finissent par former une couverture plus ou

moins eacutepaisse (jusquagrave 200 m en Chine) rendant fertiles ces reacutegions mais en posant des problegravemes de

stabiliteacute (sols tregraves vulneacuterables agrave leacuterosion) Par exemple la reacutegion des Boumlrde (en Allemagne) ou celle de

Shanxi (valleacutee du Huang He en Chine) sont tapisseacutees de lœss

Certains paysages actuels formations veacutegeacutetales lacs etc sont des heacuteritages directs de ces eacutepisodes

climatiques

bull des landes dorigine glaciaire par exemple la plaine de la Geest (Allemagne) et la plaine

polonaise sont concerneacutees par les deacutepocircts morainiques du Quaternaire avec de nombreuses landes

(Lande de Lunebourg) ou de collines (Mazurie polonaise) encadrant des fleuves qui coulent vers le

nord

bull des paysages de marais et de tourbiegraveres (marais de Pinsk en Ukraine)

bull des lacs (Lac Ladoga Lac Onega en Russie Grands Lacs en Ameacuterique du Nord)

9 La notion de cycle interglaciaire-glaciaire

Une peacuteriode interglaciaire est une peacuteriode seacuteparant deux glaciations et durant laquelle les tempeacuteratures

moyennes de la planegravete sont relativement eacuteleveacutees LHolocegravene eacutepoque geacuteologique actuelle est une

peacuteriode interglaciaire Il dure depuis la fin de la derniegravere peacuteriode glaciaire il y a environ 11 700 ans

- Les cycles glaciaires

La fin du Ceacutenozoiumlque est marqueacutee par le retour de glaciations dites quaternaires denviron 26 millions

danneacutees agrave 12 000 ans avant le preacutesent

7

Les glaciations quaternaires correspondent agrave la mise en place dun climat qui se refroidit et au retour

cyclique de peacuteriodes froides (dites glaciaires) et tempeacutereacutees (interglaciaires)

Depuis le deacutebut du Q se sont deacuterouleacutes une vingtaine de cycles interglaciaire-glaciaire La dureacutee drsquoun

cycle peut ecirctre estimeacutee agrave 100 000ans Le cycle se compose drsquoune phase tempeacutereacutee ou chaude

sensiblement comparable agrave lrsquoactuel appeleacutee interglaciaire et drsquoune phase froide ou phase glaciaire

Lrsquointerglaciaire repreacutesente environ 110 du cycle le glaciaire 910 Il faut savoir toutefois que les

peacuteriodes tregraves froides sont aussi des exceptions puisqursquoelles ne sont estimeacutees qursquoagrave environ 110egrave drsquoun

cycle

- Lrsquoeacutevolution drsquoun cycle

Actuellement nous eacutevoluons sous une phase tempeacutereacutee il srsquoagit de lrsquointerglaciaire Flandrien La

derniegravere peacuteriode glaciaire (Weichseacutelien) srsquoest acheveacute il y a environ 10 000 ans BP (deacutebut du Preacuteboreacuteal

deacutebut Holocegravene)

Les changements climatiques constants au cours du Quaternaire vont entrainer avec eux de profonds

changements paleacuteo-environnementaux Les changements les plus profonds vont naturellement srsquoopeacuterer

lors du passage entre les phases tempeacutereacutees et les phases froides

Durant les peacuteriodes glaciaires on assiste agrave un deacuteveloppement important des glaciers aux pocircles

(inlandsis -calotte polaire est un glacier de tregraves grande eacutetendue se preacutesentant sous la forme dune nappe de glace

recouvrant la terre ferme et qui peut atteindre plusieurs milliers de megravetres deacutepaisseur Ils peuvent se prolonger agrave la

surface de la mer en formant des barriegraveres de glace- scandinave pour lrsquoEurope du nord-ouest) et de

montagnes (Alpes Pyreacuteneacutees Balkans Carpateshellip) La conseacutequence de cette reacutetention drsquoeau sous

forme de glace est une baisse massive de lrsquoapprovisionnement en eau douce des oceacuteans pheacutenomegravene se

traduisant par une baisse des niveaux marins

Les phases anteacuterieures de lrsquoHistoire humaine relegravevent de la paleacuteoclimatologie Elles permettent de

suivre au fil de la deacuterive des continents et des peacuteriodes de glaciations successives les variations lieacutees

au changement climatique ayant affecteacute les sols et les espegraveces selon leur nature Le cycle du carbone

(cycle biogeacuteochimique) en est deacutesormais partie prenante Le cycle des changements climatiques permet

aujourdrsquohui drsquoestimer 6 glaciations anteacuterieures Biber Donau Gunz Mindel Riss et le Wuumlrm (voir

plus haut)

10 Changement climatique et Facteurs agrave lrsquoorigine des changements climatiques

Le reacutechauffement climatique reacutechauffement planeacutetaire reacutechauffement global ou deacuteregraveglement

climatique est le pheacutenomegravene daugmentation des tempeacuteratures moyennes oceacuteaniques et de lair induit

par la quantiteacute de chaleur pieacutegeacutee agrave la surface terrestre mesureacutee depuis plusieurs deacutecennies du fait des

eacutemissions de gaz agrave effet de serre (CO2 etc)

Un changement climatique ou deacuteregraveglement climatique correspond agrave une modification durable (de la

deacutecennie au million danneacutees) des paramegravetres statistiques (paramegravetres moyens variabiliteacute)

du climat global de la Terre ou de ses divers climats reacutegionaux Ces changements peuvent ecirctre dus agrave

des processus intrinsegraveques agrave la Terre agrave des influences exteacuterieures ou plus reacutecemment aux activiteacutes

humaines

- Facteurs astronomiques

Cette theacuteorie est confirmeacutee par leacutetude de loxygegravene 18 et largement approuveacutee par la communauteacute

scientifique explique les cycles climatiques glaciaires interglaciaires par les variations dexcentriciteacute

de lrsquoorbite de la Terre autour du soleil dobliquiteacute (des changements dans lrsquoinclinaison de lrsquoaxe de la

Terre et de preacutecession ( changement graduel dorientation de laxe de rotation ) terrestre et des

collisions avec les asteacuteroiumldes ou des comegravetes

- Facteurs geacuteologiques

Comme la deacuterive des continents des changements dans la topographie des fonds oceacuteaniques les

eacuteruptions volcaniques la formation des montagnes lrsquoeacuterosion et lrsquoalteacuteration des roches

- Facteurs oceacuteaniques comme lrsquoeffet du pheacutenomegravene El Nino des changements dans la

circulation oceacuteanique des variations du niveau de la mer la formation de glace les efflorescences

phytoplanctoniques et la production de sulfures de dimeacutethyle (Biochimie composeacute organo-sulfureacute de

formule chimique (CH3)2S produit notamment par le phytoplancton et certaines bacteacuteries)

- Facteurs intervenant agrave la surface de la Terre notamment lrsquoeffet de la veacutegeacutetation sur

lrsquoalbeacutedo de la surface (la blancheur ou le degreacute de reacuteflexion de la lumiegravere incidente provenant drsquoun

objet) et lrsquoeacutevapotranspiration les effets des plans drsquoeau y compris lrsquoirrigation et la poussiegravere

- Facteurs atmospheacuteriques tels que le rocircle des gaz agrave effet de serre du dioxyde de soufre et les

polluants atmospheacuteriques les effets de la couche nuageuse et les interactions entre lrsquoair la Terre et la

mer

8

GEOCHRONOLOGIE DU QUATERNAIRE LES METHODES DE DATATION

1 Datations relatives

Meacutethodes fondeacutees sur les pheacutenomegravenes naturels non calibreacutees ou par profils

- Varves

- Dendrochronologie

- Stratigraphie

- Biostratigraphie

- Teacutephrochronologie

- Paleacuteomagneacutetisme

- Archeacuteomagneacutetisme

- Isotopes de lrsquooxygegravene

- Variation climatique

2 Introduction

Lrsquohistoire de lrsquohomme comme celle de la Terre se situent dans le temps et lrsquoune des grandes difficulteacutes

de ces disciplines reacuteside dans la datation A la base de toute meacutethode de datation il y a neacutecessairement

un processus eacutevolutif lieacute au deacuteroulement du temps

Les premiegraveres recherches drsquoun chronomegravetre furent tenteacutees en Sciences de la Terre en utilisant un

pheacutenomegravene qui se serait accru plus ou moins reacuteguliegraverement avec le temps On a tout drsquoabord utiliseacute la

vitesse drsquoaccumulation seacutedimentaire et drsquoalteacuteration Puis on est passeacute au comptage de donneacutees

rythmiques naturelles comme les stries drsquoaccroissement des fossiles des arbres (dendrochronologie)

des varves avec leurs feuillets successifs drsquohiver et drsquoeacuteteacute Toutes ces meacutethodes de datation ont une

valeur locale et une utilisation limiteacutee dans le temps (fig 1)

Fig 1- Les domaines chronologiques couverts par les principales meacutethodes de datation

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984)

La biostratigraphie fondeacutee sur le pheacutenomegravene de lrsquoeacutevolution biologique est une meacutethode de datation

relative Drsquoautres meacutethodes enfin qui utilisent les pheacutenomegravenes physico-chimiques donnent des reacutesultats

quantifieacutes Elles ont fait tellement impression qursquoon les a tout drsquoabord dites laquo absolues raquo En fait ce

sont des meacutethodes physiques quantitatives qui conservent une certaine relativiteacute du fait que les

eacutechantillons se trouvent dans des environnements ayant subi le plus souvent une eacutevolution complexe

perturbant les conditions initiales

3 Principales meacutethodes utiliseacutees en Geacuteochronologie

31 La biostratigraphie

La biostratigraphie est une meacutethode qui utilise le pheacutenomegravene irreacuteversible de lrsquoeacutevolution biologique

Dans le premier temps on proceacutedait par analyse des associations de faunes successives (apparition et

disparition drsquoespegraveces) On srsquoappuie maintenant en plus sur la distinction des degreacutes eacutevolutifs des

diverses ligneacutees au moyen de meacutethodes statistiques drsquoanalyses de donneacutees et lrsquoon aboutit agrave une

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Cette meacutethode implique que lrsquoon connaisse bien le pheacutenomegravene

eacutevolutif Or il faut savoir que les ligneacutees peuvent avoir des eacutevolutions diffeacuterentes Certaines ligneacutees

peuvent rester stables pendant des milliers voire des millions drsquoanneacutees en stase morphologique Ces

espegraveces ne peuvent ecirctre utiliseacutees que dans des groupements drsquoespegraveces ougrave sont seuls significatifs leur

premiegravere et leur derniegravere apparition Drsquoautres ligneacutees sont globalement stables mais ont une grande

9

variabiliteacute morphologique potentielle qui ne srsquoexprime que partiellement sous la forme

drsquoeacutecopheacutenotypes adapteacutes aux conditions locales et momentaneacutees du milieu Ces eacutecopheacutenotypes ont

alors une signification eacutecologique et paleacuteoclimatique mais pas reacuteellement biostratigraphique dans le

sens de la chronologie

Enfin il existe des ligneacutees qui preacutesentent des eacutevolutions graduelles agrave rythme drsquoailleurs variable Il

semble que ce gradualisme phyleacutetique reacutesulte dans la plupart des cas drsquoheacuteteacuterochronies de

deacuteveloppement c-agrave-d de lrsquoextension dans le temps des processus ontogeacuteneacutetiques qui regraveglent la

constitution des individus Seules ces ligneacutees agrave eacutevolution continue se precirctent agrave la biostratographie fine

en distinguant les degreacutes eacutevolutifs

Monde vivant

Domaine rarr Regravegne rarrEmbranchement rarrClasse rarrOrdre rarrFamille rarrGenre rarrEspegravece

On arrive actuellement au stade ougrave gracircce aux meacutethodes statistiques et agrave lrsquoutilisation de lrsquooutil

informatique chaque degreacute eacutevolutif pourra ecirctre deacutefini par des paramegravetres quantitatifs et la

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Elles srsquoappliquent du Pliocegravene supeacuterieur agrave la fin du Pleacuteistocegravene

moyen Au Pleacuteistocegravene supeacuterieur lrsquoeacutevolution est trop peu marqueacutee pour servir de chronomegravetre

32 La dendrochronologie

Reconstruire le climat des zones tempeacutereacutees et datation

Elle est fondeacutee sur la croissance saisonniegravere des arbres par deacutenombrement des anneaux concentriques

successifs appeleacutes cernes Cette meacutethode utilise les arbres ayant une grande longeacuteviteacute qui peuvent

permettre de remonter respectivement agrave 7000 ans BP et au-delagrave de 200 ans AT (Actually Time) La

largeur des cernes est conditionneacutee en Ameacuterique du Nord par les preacutecipitations en Scandinavie par les

tempeacuteratures estivales En Europe crsquoest le checircne qui permet de reconstituer les grandes seacutequences (exp

6000BP en Allemagne) (Fig 2a et 2b)

Deux arbres contemporains portent les mecircmes signatures climatiques les mecircmes cernes Il est possible

drsquoapregraves lrsquoeacutepaisseur de ces cernes drsquoeacutetablir un signal qui statistiquement peut se recouvrir et ecirctre

identique Cela permet drsquoobtenir une datation de lrsquoarbre et ainsi de lrsquoanneacutee drsquoabatage de cet arbre

La limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000ans

Anneaux de croissance

La largeur de lrsquoanneau est fonction de tempeacuteratures et de preacutecipitations

Utilisation en archeacuteologie expertise drsquoœuvre drsquoart (ceacuteramique)

10

Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

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Page 3: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

3

Le Quaternaire correspond agrave la derniegravere peacuteriode de lhistoire geacuteologique de la terre Sa dureacutee est

comprise entre 2 et 3 millions danneacutees Cest au cours du Quaternaire quapparaissent les premiers

hommes et que sy deacuteroule toute leacutevolution de lHomme et de ses techniques Il est marqueacute par

plusieurs phases de refroidissements climatiques connus sous le nom de glaciations seacutepareacutees par des

peacuteriodes de reacutechauffements ougrave le climat est proche de celui que lon connaicirct actuellement

Chaque changement climatique entraicircne donc des modifications de la faune et de la flore

La derniegravere glaciation a eu lieu durant le Paleacuteolithique supeacuterieur Cest leacutepoque des chasseurs de

rennes Entre 35 000 ans et 18 000 ans la reacutegion est abandonneacutee par les hommes Apregraves le maximum

de froid peu agrave peu elle est reacuteoccupeacutee par les chasseurs du Paleacuteolithique final agrave partir de 13 000 ans

avant notre egravere A la fin de la glaciation vers 10 000 ans avant notre egravere tous les continents de la

planegravete sont coloniseacutes par lHomme

Chronologie du Paleacuteolithique

De

Limite infeacuterieure

agrave

Limite supeacuterieure

Les diffeacuterentes peacuteriodes

- 35 000 environ de - 10 000 environ Paleacuteolithique supeacuterieur

Pleacuteistocegravene

Preacutehistoire - 100 000 environ - 35 000 environ Paleacuteolithique moyen

- 16 Ma environ - 100 000 environ Paleacuteolithique infeacuterieur

- 53 Ma environ - 17 Ma Peacuteriode Preacute-Paleacuteolithique archaiumlque Pliocegravene

Meacutethodes et outils

- Repeacuterage des contextes geacuteomorphologiques favorables agrave lrsquoenregistrement des donneacutees

seacutedimentologiques et palynologiques tourbiegraveres cocircne de deacutejection formations colluviales de bas de

versant et formations fluviatiles

Prospection archeacuteologique de surface et sondages geacuteoarcheacuteologiques (Gagnaire 1986 1996 2002

Cubizolle et Georges 2002 et 2003) pour la deacutetection des indices drsquohabitat et plus geacuteneacuteralement de

preacutesence humaine ou de matiegraveres premiegraveres

Le pollen est un puissant marqueur de la reacuteponse de la veacutegeacutetation aux changements climatiques du

Quaternaire Lors des peacuteriodes froides les assemblages polliniques domineacutes par les herbaceacutees

reflegravetent des milieux ouverts A lrsquoinverse lors des peacuteriodes de reacutechauffements climatiques

lrsquoaugmentation des taux de pollen drsquoarbres teacutemoigne de la reconquecircte forestiegravere

Appliqueacutee aux derniers millions drsquoanneacutees en suivant une deacutemarche actualiste la palynologie

va eacutegalement servir agrave deacutecrire les environnements passeacutes En effet le pollen eacutemis transporteacute

puis deacuteposeacute sur le sol peut se conserver lorsqursquoil est enfoui rapidement dans le seacute diment La

peacuteriode geacuteologique du Quaternaire se caracteacuterise par lrsquoeacutemergence puis la reacutecurrence de

cycles climatiques depuis 26 millions drsquoanneacutees Les analyses polliniques entreprises sur des

seacutediments quaternaires enregistrent les dynamiques environnementales en reacuteponse agrave ces

changements climatiques

4 Anthroposphegravere

(anthropos laquo ecirctre humain raquo) et (kainos laquo nouveau raquo)

LAnthropocegravene est un terme relatif agrave la chronologie de la geacuteologie proposeacute pour caracteacuteriser

leacutepoque de lhistoire de la Terre qui a deacutebuteacute lorsque les activiteacutes humaines ont eu un impact global

significatif sur leacutecosystegraveme terrestre

LAnthropocegravene serait la peacuteriode durant laquelle linfluence de lecirctre humain sur la biosphegravere a atteint

un tel niveau quelle est devenue une laquo force geacuteologique raquo majeure capable de marquer la lithosphegravere

LAnthropocegravene est un concept de plus en plus utiliseacute dans les meacutedias et la litteacuterature scientifique mais

toujours discuteacute par la communauteacute scientifique geacuteologique ndash speacutecifiquement au sein de la Commission

Internationale de Stratigraphie (CIS) de lUnion Internationale des Sciences Geacuteologiques (UISG) ndash

qui deacutetermine les subdivisions de leacutechelle des temps geacuteologiques

5 Importance de la geacuteologie du quaternaire

Pour les projets de geacutenie civil les eacuteveacutenements geacuteologiques reacutecents (soit depuis le deacutebut du Quaternaire

environ) sont drsquoune grande importance Drsquoune part les formations quaternaires sont pour la plupart

situeacutees agrave lrsquointerface lithosphegravere‐atmosphegravere et donc les ouvrages les rencontrent presque toujours nous

laquo heacuteritons raquo en particulier de formations issues de peacuteriodes ougrave le climat eacutetait fort diffeacuterent du nocirctre

deacutepocircts glaciaires par exemple Drsquoautre part les processus drsquoeacutevolution actifs agrave la surface du globe

peuvent poser des problegravemes de seacutecuriteacute aux personnes ou de stabiliteacute aux ouvrages or les processus

4

actifs aujourdrsquohui eacuteruptions volcaniques ou seacuteismes par exemple lrsquoont presque toujours eacuteteacute eacutegalement

dans un passeacute geacuteologique reacutecent et peuvent donc ecirctre eacutetudieacutes par les meacutethodes de la geacuteologie

6 Les glaciations (Drsquoapregraves le geacuteologue allemand Albrecht Penck)

Une peacuteriode glaciaire est une phase climatique et geacuteologique de la Terre pendant laquelle une grande

partie des continents est geleacutee Il y a eu de nombreuses glaciations dans lrsquohistoire de la Terre et la fin de

la peacuteriode geacuteologique tertiaire et la peacuteriode quaternaire se caracteacuterisent par leur grande freacutequence

Si lon exclut la glaciation du Donau quatre grandes glaciations se sont succeacutedeacute suivies chacune dune

peacuteriode de reacutechauffement plus ou moins prolongeacutee ce sont

- Biber environ de ndash 3 Ma agrave -18 Ma

- Danau de -18 Ma agrave ndash 12 Ma

- Guumlnz de - 12 Ma agrave - 750000 ans

- Mindel de - 650000 agrave - 300000 ans

- Riss de - 250000 agrave - 120000 ans

La glaciation rissienne commence il y a 250 000 ans et sachegraveve vers ndash 120 000 Au cours du premier

interstade dans une steppe peupleacutee de rennes de chevaux et de rhinoceacuteros vit lhomme de

Tautavel (Pyreacuteneacutees-Orientales) qui a laisseacute le plus ancien cracircne dhominideacute dateacute avec certitude en

Europe Les derniers repreacutesentants de la faune de climat chaud tels le tigre agrave dents de sabre et le

rhinoceacuteros eacutetrusque seacuteteignent peu agrave peu Au cours dinterstades leacuteleacutephant antique et lhippopotame

replieacutes vers le sud se reacutepandent de nouveau

Linterglaciaire Mindel-Riss paraicirct plus chaud et plus humide que le climat actuel Aux abords de la

mer Meacutediterraneacutee un paleacuteosol rouge le ferretto est le teacutemoin dune alteacuteration des roches active et

profonde Le site de Saint-Acheul qui a donneacute son nom agrave lAcheuleacuteen est occupeacute par ses premiers

habitants

- Wuumlrm de - 120000 agrave - 10000 ans (4 eacutepisodes)

Au Wuumlrm derniegravere glaciation du Quaternaire les glaciers nont pas rejoint partout la limite extrecircme

atteinte en Europe par les glaciers rissiens mais le froid a eacuteteacute encore plus vif La faune arctique renne

bœuf musqueacute perdrix des neiges envahit lEurope Bouquetins chamois et marmottes descendent vers

les plaines ougrave ils rencontrent bisons et aurochs Cerfs et sangliers prolifegraverent lors des interstades au

cours desquels le climat se reacutechauffe

Linterglaciaire Riss-Wuumlrm (de ndash 120 000 agrave ndash 80 000 ans) repreacutesenteacute par lEleacutemien de lEurope du

Nord est deacutefini par des deacutepocircts lacustres et marins qui reposent sur des argiles morainiques rissiennes et

qui supportent les deacutepocircts fluvio-glaciaires de la derniegravere glaciation Le niveau de la mer est alors agrave

peine supeacuterieur au niveau actuel (environ de 6 agrave 8 m) La reconquecircte de lEurope du Nord par la

checircnaie mixte est en cours pendant la deuxiegraveme des six phases climatiques puis recule lors de la

troisiegraveme phase plus humide

Ces chiffres sont approximatifs

- Tardiglaciaire

Au tardiglaciaire (Wuumlrm supeacuterieur) des vagues de froid se poursuivent La toundra caracteacuteriseacutee par

une rosaceacutee en coussinet Dryas octopetala qui a donneacute son nom aux trois stades du dryas seacutetend sur

lEurope septentrionale et meacutediane Mais sous les latitudes moyennes leacuteteacute est plus long et plus

ensoleilleacute que dans la toundra actuelle Les hommes et de nombreux animaux comme lours des

cavernes se reacutefugient dans les grottes

bull Lholocegravene ou postglaciaire (de ndash 10 000 ans agrave aujourdhui)

Une rapide fusion des glaciers amorceacutee en Europe il y a dix mille ans environ marque le deacutebut de la

transgression flandrienne qui modifie le traceacute des littoraux Les rivages situeacutes vraisemblablement

entre 120 et 70 m au-dessous du niveau actuel lors du maximum glaciaire et entre 100 et 50 m au

Wuumlrm lors de la reacutegression preacuteflandrienne se rapprochent du niveau actuel Apregraves avoir eacuteteacute libeacutereacutees

rapidement du poids des glaciers les marges continentales se sont souleveacutees lentement par

compensation isostatique Le mouvement nest pas encore acheveacute aujourdhui il se poursuit au rythme

de 10 m par milleacutenaire dans les icircles et les continents proches de la zone arctique Le mammouth le

rhinoceacuteros laineux et lours des cavernes disparaissent Le renne remonte vers le nord Au cours du

preacuteboreacuteal la forecirct colonise les plaines occupeacutees auparavant par la toundra La tourbe commence agrave

saccumuler dans les deacutepressions mal draineacutees La fusion de linlandsis scandinave provoque le recul du

front glaciaire et la formation dun lac baltique ougrave saccumulent les argiles agrave varves La mer agrave Yoldia

submerge le lac agrave la suite du relegravevement glacio-eustatique du niveau marin

bull Le boreacuteal (de ndash 8 500 agrave ndash 7 500 ans)

Au boreacuteal (environ de ndash 8 500 agrave ndash 7 500 ans) lorme et la checircnaie mixte se substituent aux pins et aux

bouleaux premiers colonisateurs de la toundra En Fennoscandie la compensation isostatique annule

entre ndash 9 000 agrave ndash 8 000 ans les effets de la transgression Le lac agrave ancylus succegravede agrave la mer agrave yoldia Le

climat encore sec devient humide au cours de lAtlantique (de ndash 7 500 agrave ndash 4 500 ans) et se reacutechauffe

5

La reprise de la transgression flandrienne pendant cette peacuteriode atlantique et le ralentissement du

mouvement isostatique changent le lac Baltique en mer agrave littorines vers ndash 4 000 ans Le pas de Calais

se forme agrave la mecircme eacutepoque

bull Le subboreacuteal (de ndash 4 500 agrave ndash 2 800 ans)

Entre ndash 4 500 et ndash 2 800 ans environ au subboreacuteal le climat devient moins chaud et plus sec quau

cours de latlantique Lexpansion du hecirctre lhumification et lacidification des tourbiegraveres indiquent

ensuite un retour agrave lhumiditeacute qui distingue le subatlantique

bull Laction de lhomme au postglaciaire

Au cours de la peacuteriode postglaciaire laction de lhomme sest consideacuterablement renforceacutee Certes de

nombreux groupes vivent encore longtemps de la chasse de la pecircche et de la cueillette prolongeant le

paleacuteolithique par leacutepipaleacuteolithique Mais en Orient samorce degraves le IXe milleacutenaire une eacuteconomie de

production La domestication puis la culture des ceacutereacuteales favorisent la seacutedentarisation Ce mode de vie

neacuteolithique se propage vers lEurope occidentale Succeacutedant agrave la meacutetallurgie du cuivre lacircge du bronze

qui commence au IIIe milleacutenaire marque le deacutebut de la protohistoire

7 Le deacuteveloppement des Hominideacutes

Apparus au cours du Pliocegravene il y a 36 millions danneacuteesraquo (et peut-ecirctre mecircme agrave la fin du Miocegravene) les

hominideacutes vont eacutevoluer assez rapidement malgreacute des conditions de vie difficiles surtout en Europe

Venus dAfrique australe et orientale en passant par le moyen Orient et lAsie ils gagnegraverent peu agrave peu

lEurope en subissant de multiples transformations en nouvelles ligneacutees et nouvelles espegraveces toujours

de plus en plus eacutevolueacutees

Si lAfrique de lEst perdait son monopole de berceau de lhumaniteacute Des travaux publieacutes dans la

prestigieuse revue Science jeudi 29 novembre pourraient ouvrir cette possibiliteacute ils reacutevegravelent que des

archeacuteologues ont deacutecouvert en Algeacuterie des outils en pierre tailleacutee remontant agrave 24 millions danneacutees

Des objets bien plus anciens que ceux trouveacutes dans cette reacutegion jusquagrave preacutesent

Les galets en calcaire et en silex tailleacutes ont eacuteteacute deacutecouverts agrave Seacutetif agrave 300 km agrave lest dAlger par une

eacutequipe de chercheurs internationaux dont des chercheurs algeacuteriens Les outils ressemblaient exactement

agrave ceux dits Oldowan trouveacutes jusqualors principalement en Afrique de lEst

Ils ont aussi deacuteterreacute agrave proximiteacute plusieurs dizaines dossements animaux fossiliseacutes preacutesentant ce qui

ressemble agrave des marques doutils ndash de veacuteritables outils de boucherie preacutehistoriques Ces ossements

proviennent dancecirctres crocodiles eacuteleacutephants hippopotames ou encore girafes

8 Les conseacutequences dune glaciation

Une glaciation (ou englaciation) est une peacuteriode glaciaire cest-agrave-dire agrave la fois une phase

paleacuteoclimatique froide et une peacuteriode geacuteologique de la Terre durant laquelle une part importante des

continents est englaceacutee

Les glaciations ont dabord eacuteteacute mises en eacutevidence gracircce agrave leurs traces morphologiques (moraines blocs

erratiques) dans les valleacutees alpines agrave la fin du XIXe siegravecle

Depuis les anneacutees 1950 leacutetude des rapports entre les diffeacuterents isotopes de loxygegravene dans les

seacutediments preacuteleveacutes par carottage au fond des oceacuteans a confirmeacute et preacuteciseacute lexistence de nombreuses

fluctuations climatiques plus ou moins cycliques (cf Stades isotopiques marins et Chronologie

isotopique)

A chaque glaciation a succeacutedeacute une peacuteriode de reacutechauffement plus ou moins longue reacutetablissant un

climat plus cleacutement soit du type tempeacutereacute humide (Atlantique) soit sec avec des steppes froides Ces

peacuteriodes ont eacuteteacute appeleacutees interglaciaire ou interstades

a) Conseacutequences geacuteologiques

Une importante modification des rivages sest produite par suite de labaissement parfois important du

niveau des oceacuteans leau deacutevaporation stockeacutee par les glaciers sous forme de glace na pas suivi le

cycle naturel de reacutecupeacuteration par ruissellement

bull baisse du niveau de la mer (glacio-eustasie) le stockage de glace sur les continents provoque

la baisse du niveau des oceacuteans (de lordre de 120 m lors de la derniegravere peacuteriode glaciaire) et provoque

leacutemersion dune partie des plateaux continentaux

bull contraction oceacuteanique

bull mouvements tectoniques verticaux (glacio-isostasie) sous le poids de la glace des

mouvements tectoniques verticaux affectent les reacutegions englaceacutees et leur marges (enfoncement lors de

la glaciation soulegravevement ou rebond isostasique lors de la deacuteglaciation)

bull modification de la circulation oceacuteanique mondiale Elle est alors complegravetement transformeacutee

(avec des influences reacuteciproques complexes et meacuteconnues dans le deacutetail sur le climat)

6

b) Conseacutequences eacutecologiques

A chaque glaciation une partie de la flore et de la faune a disparu soit par laction directe du froid soit

pour la faune par migration vers des reacutegions plus meacuteridionales (les espegraveces soumises agrave un froid trop

important pour elles doivent descendre vers les plaines etou se rapprocher de leacutequateur)

Les proboscidiens (mastodontes eacuteleacutephants) disparaissent les premiers quittant lEurope pour lAfrique

et le moyen-Orient avec les hippopotames et les rhinoceacuteros

Seuls subsistent encore durant la troisiegraveme glaciation les grands mammifegraveres agrave toison laineuse

rhinoceacuteros laineux mammouths ours des cavernes et certains herbivores rennes aurochs chevaux

rongeurs qui reacuteussissent agrave sadapter agrave la maigre veacutegeacutetation des steppes froides

Enfin la quatriegraveme glaciation tregraves seacutevegravere surtout au Wuumlrm final fait disparaicirctre les mammouths

rhinoceacuteros laineux et ours des cavernes deacutefinitivement

Notons cependant que lhomme le plus grand preacutedateur y fut aussi pour quelque chose

81 Les traces des paysages glaciaires et peacuteriglaciaires du Quaternaire

Les glaciations du Quaternaire ont produit des inlandsis des calottes glaciaires et le deacuteveloppement de

langues glaciaires qui ont couvert et marqueacute de nombreuses montagnes y compris en zone

intertropicale et des espaces aujourdhui submergeacutes par la remonteacutee de la mer (plateau continental) qui

a suivi la deacuteglaciation

Les glaces eacutepaisses ont raboteacute certains reliefs ou entameacute le sol dune maniegravere speacutecifique Leur fonte a

ensuite libeacutereacute une eacutenorme quantiteacute deau cette double action associeacutee agrave des pheacutenomegravenes de

cryoturbation de solifluxion (geacutelifluxion)hellip a laisseacute de nombreuses traces encore visibles dans les

reacutegions anciennement englaceacutees

Certains modeleacutes daccumulation et deacuterosion en sont notamment caracteacuteristiques Les ocircs drumlins et

chenaux proglaciaires marquent ainsi encore de nombreux reliefs glaciaires et peacuteriglaciaires des Alpes

des Pyreacuteneacutees des Vosges du Massif central et de lAlaska du Spitzberg de lIslande etc

82 Les formes et formations glaciaires

Les quaternaristes observent et eacutetudient

bull des valleacutees des cirques et des moraines Dans les valleacutees en particulier il est possible de

connaicirctre laltitude atteinte par la glace lors des glaciations en utilisant certaines formes heacuteriteacutees de

celles-ci ndash les sites teacutemoins ndash tels les eacutepaulements que preacutesentent parfois les arecirctes descendues des

sommets lateacuteraux en direction du talweg des valleacutees

bull Ces diverses formes peacuteriglaciaires parfois regroupeacutees sous le nom dhydrolaccolites

comprennent les pingos les palses et les lithalses dont les reliques sont des laquets La plupart dentre

elles sont apparues pendant les eacutepoques glaciaires essentiellement dans le nord de lEurope mais agrave

lheure actuelle encore des hydrolaccolites prennent naissance sous les climats froids de lAlaska et du

nord-ouest du Canada par exemple

bull des formations dites kettles des drumlins des pipkrates des laquets des laquo fers agrave repasser raquo et

des dreikanters

bull deacutepais deacutepocircts de lœss et de limons accumuleacutes sur de vastes surfaces en Ameacuterique du Nord

sur les plateaux et les plaines dEurope moyenne et en Chine septentrionale et dans lheacutemisphegravere Sud

en Argentine (Pampa) Transporteacutes par le vent les lœss finissent par former une couverture plus ou

moins eacutepaisse (jusquagrave 200 m en Chine) rendant fertiles ces reacutegions mais en posant des problegravemes de

stabiliteacute (sols tregraves vulneacuterables agrave leacuterosion) Par exemple la reacutegion des Boumlrde (en Allemagne) ou celle de

Shanxi (valleacutee du Huang He en Chine) sont tapisseacutees de lœss

Certains paysages actuels formations veacutegeacutetales lacs etc sont des heacuteritages directs de ces eacutepisodes

climatiques

bull des landes dorigine glaciaire par exemple la plaine de la Geest (Allemagne) et la plaine

polonaise sont concerneacutees par les deacutepocircts morainiques du Quaternaire avec de nombreuses landes

(Lande de Lunebourg) ou de collines (Mazurie polonaise) encadrant des fleuves qui coulent vers le

nord

bull des paysages de marais et de tourbiegraveres (marais de Pinsk en Ukraine)

bull des lacs (Lac Ladoga Lac Onega en Russie Grands Lacs en Ameacuterique du Nord)

9 La notion de cycle interglaciaire-glaciaire

Une peacuteriode interglaciaire est une peacuteriode seacuteparant deux glaciations et durant laquelle les tempeacuteratures

moyennes de la planegravete sont relativement eacuteleveacutees LHolocegravene eacutepoque geacuteologique actuelle est une

peacuteriode interglaciaire Il dure depuis la fin de la derniegravere peacuteriode glaciaire il y a environ 11 700 ans

- Les cycles glaciaires

La fin du Ceacutenozoiumlque est marqueacutee par le retour de glaciations dites quaternaires denviron 26 millions

danneacutees agrave 12 000 ans avant le preacutesent

7

Les glaciations quaternaires correspondent agrave la mise en place dun climat qui se refroidit et au retour

cyclique de peacuteriodes froides (dites glaciaires) et tempeacutereacutees (interglaciaires)

Depuis le deacutebut du Q se sont deacuterouleacutes une vingtaine de cycles interglaciaire-glaciaire La dureacutee drsquoun

cycle peut ecirctre estimeacutee agrave 100 000ans Le cycle se compose drsquoune phase tempeacutereacutee ou chaude

sensiblement comparable agrave lrsquoactuel appeleacutee interglaciaire et drsquoune phase froide ou phase glaciaire

Lrsquointerglaciaire repreacutesente environ 110 du cycle le glaciaire 910 Il faut savoir toutefois que les

peacuteriodes tregraves froides sont aussi des exceptions puisqursquoelles ne sont estimeacutees qursquoagrave environ 110egrave drsquoun

cycle

- Lrsquoeacutevolution drsquoun cycle

Actuellement nous eacutevoluons sous une phase tempeacutereacutee il srsquoagit de lrsquointerglaciaire Flandrien La

derniegravere peacuteriode glaciaire (Weichseacutelien) srsquoest acheveacute il y a environ 10 000 ans BP (deacutebut du Preacuteboreacuteal

deacutebut Holocegravene)

Les changements climatiques constants au cours du Quaternaire vont entrainer avec eux de profonds

changements paleacuteo-environnementaux Les changements les plus profonds vont naturellement srsquoopeacuterer

lors du passage entre les phases tempeacutereacutees et les phases froides

Durant les peacuteriodes glaciaires on assiste agrave un deacuteveloppement important des glaciers aux pocircles

(inlandsis -calotte polaire est un glacier de tregraves grande eacutetendue se preacutesentant sous la forme dune nappe de glace

recouvrant la terre ferme et qui peut atteindre plusieurs milliers de megravetres deacutepaisseur Ils peuvent se prolonger agrave la

surface de la mer en formant des barriegraveres de glace- scandinave pour lrsquoEurope du nord-ouest) et de

montagnes (Alpes Pyreacuteneacutees Balkans Carpateshellip) La conseacutequence de cette reacutetention drsquoeau sous

forme de glace est une baisse massive de lrsquoapprovisionnement en eau douce des oceacuteans pheacutenomegravene se

traduisant par une baisse des niveaux marins

Les phases anteacuterieures de lrsquoHistoire humaine relegravevent de la paleacuteoclimatologie Elles permettent de

suivre au fil de la deacuterive des continents et des peacuteriodes de glaciations successives les variations lieacutees

au changement climatique ayant affecteacute les sols et les espegraveces selon leur nature Le cycle du carbone

(cycle biogeacuteochimique) en est deacutesormais partie prenante Le cycle des changements climatiques permet

aujourdrsquohui drsquoestimer 6 glaciations anteacuterieures Biber Donau Gunz Mindel Riss et le Wuumlrm (voir

plus haut)

10 Changement climatique et Facteurs agrave lrsquoorigine des changements climatiques

Le reacutechauffement climatique reacutechauffement planeacutetaire reacutechauffement global ou deacuteregraveglement

climatique est le pheacutenomegravene daugmentation des tempeacuteratures moyennes oceacuteaniques et de lair induit

par la quantiteacute de chaleur pieacutegeacutee agrave la surface terrestre mesureacutee depuis plusieurs deacutecennies du fait des

eacutemissions de gaz agrave effet de serre (CO2 etc)

Un changement climatique ou deacuteregraveglement climatique correspond agrave une modification durable (de la

deacutecennie au million danneacutees) des paramegravetres statistiques (paramegravetres moyens variabiliteacute)

du climat global de la Terre ou de ses divers climats reacutegionaux Ces changements peuvent ecirctre dus agrave

des processus intrinsegraveques agrave la Terre agrave des influences exteacuterieures ou plus reacutecemment aux activiteacutes

humaines

- Facteurs astronomiques

Cette theacuteorie est confirmeacutee par leacutetude de loxygegravene 18 et largement approuveacutee par la communauteacute

scientifique explique les cycles climatiques glaciaires interglaciaires par les variations dexcentriciteacute

de lrsquoorbite de la Terre autour du soleil dobliquiteacute (des changements dans lrsquoinclinaison de lrsquoaxe de la

Terre et de preacutecession ( changement graduel dorientation de laxe de rotation ) terrestre et des

collisions avec les asteacuteroiumldes ou des comegravetes

- Facteurs geacuteologiques

Comme la deacuterive des continents des changements dans la topographie des fonds oceacuteaniques les

eacuteruptions volcaniques la formation des montagnes lrsquoeacuterosion et lrsquoalteacuteration des roches

- Facteurs oceacuteaniques comme lrsquoeffet du pheacutenomegravene El Nino des changements dans la

circulation oceacuteanique des variations du niveau de la mer la formation de glace les efflorescences

phytoplanctoniques et la production de sulfures de dimeacutethyle (Biochimie composeacute organo-sulfureacute de

formule chimique (CH3)2S produit notamment par le phytoplancton et certaines bacteacuteries)

- Facteurs intervenant agrave la surface de la Terre notamment lrsquoeffet de la veacutegeacutetation sur

lrsquoalbeacutedo de la surface (la blancheur ou le degreacute de reacuteflexion de la lumiegravere incidente provenant drsquoun

objet) et lrsquoeacutevapotranspiration les effets des plans drsquoeau y compris lrsquoirrigation et la poussiegravere

- Facteurs atmospheacuteriques tels que le rocircle des gaz agrave effet de serre du dioxyde de soufre et les

polluants atmospheacuteriques les effets de la couche nuageuse et les interactions entre lrsquoair la Terre et la

mer

8

GEOCHRONOLOGIE DU QUATERNAIRE LES METHODES DE DATATION

1 Datations relatives

Meacutethodes fondeacutees sur les pheacutenomegravenes naturels non calibreacutees ou par profils

- Varves

- Dendrochronologie

- Stratigraphie

- Biostratigraphie

- Teacutephrochronologie

- Paleacuteomagneacutetisme

- Archeacuteomagneacutetisme

- Isotopes de lrsquooxygegravene

- Variation climatique

2 Introduction

Lrsquohistoire de lrsquohomme comme celle de la Terre se situent dans le temps et lrsquoune des grandes difficulteacutes

de ces disciplines reacuteside dans la datation A la base de toute meacutethode de datation il y a neacutecessairement

un processus eacutevolutif lieacute au deacuteroulement du temps

Les premiegraveres recherches drsquoun chronomegravetre furent tenteacutees en Sciences de la Terre en utilisant un

pheacutenomegravene qui se serait accru plus ou moins reacuteguliegraverement avec le temps On a tout drsquoabord utiliseacute la

vitesse drsquoaccumulation seacutedimentaire et drsquoalteacuteration Puis on est passeacute au comptage de donneacutees

rythmiques naturelles comme les stries drsquoaccroissement des fossiles des arbres (dendrochronologie)

des varves avec leurs feuillets successifs drsquohiver et drsquoeacuteteacute Toutes ces meacutethodes de datation ont une

valeur locale et une utilisation limiteacutee dans le temps (fig 1)

Fig 1- Les domaines chronologiques couverts par les principales meacutethodes de datation

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984)

La biostratigraphie fondeacutee sur le pheacutenomegravene de lrsquoeacutevolution biologique est une meacutethode de datation

relative Drsquoautres meacutethodes enfin qui utilisent les pheacutenomegravenes physico-chimiques donnent des reacutesultats

quantifieacutes Elles ont fait tellement impression qursquoon les a tout drsquoabord dites laquo absolues raquo En fait ce

sont des meacutethodes physiques quantitatives qui conservent une certaine relativiteacute du fait que les

eacutechantillons se trouvent dans des environnements ayant subi le plus souvent une eacutevolution complexe

perturbant les conditions initiales

3 Principales meacutethodes utiliseacutees en Geacuteochronologie

31 La biostratigraphie

La biostratigraphie est une meacutethode qui utilise le pheacutenomegravene irreacuteversible de lrsquoeacutevolution biologique

Dans le premier temps on proceacutedait par analyse des associations de faunes successives (apparition et

disparition drsquoespegraveces) On srsquoappuie maintenant en plus sur la distinction des degreacutes eacutevolutifs des

diverses ligneacutees au moyen de meacutethodes statistiques drsquoanalyses de donneacutees et lrsquoon aboutit agrave une

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Cette meacutethode implique que lrsquoon connaisse bien le pheacutenomegravene

eacutevolutif Or il faut savoir que les ligneacutees peuvent avoir des eacutevolutions diffeacuterentes Certaines ligneacutees

peuvent rester stables pendant des milliers voire des millions drsquoanneacutees en stase morphologique Ces

espegraveces ne peuvent ecirctre utiliseacutees que dans des groupements drsquoespegraveces ougrave sont seuls significatifs leur

premiegravere et leur derniegravere apparition Drsquoautres ligneacutees sont globalement stables mais ont une grande

9

variabiliteacute morphologique potentielle qui ne srsquoexprime que partiellement sous la forme

drsquoeacutecopheacutenotypes adapteacutes aux conditions locales et momentaneacutees du milieu Ces eacutecopheacutenotypes ont

alors une signification eacutecologique et paleacuteoclimatique mais pas reacuteellement biostratigraphique dans le

sens de la chronologie

Enfin il existe des ligneacutees qui preacutesentent des eacutevolutions graduelles agrave rythme drsquoailleurs variable Il

semble que ce gradualisme phyleacutetique reacutesulte dans la plupart des cas drsquoheacuteteacuterochronies de

deacuteveloppement c-agrave-d de lrsquoextension dans le temps des processus ontogeacuteneacutetiques qui regraveglent la

constitution des individus Seules ces ligneacutees agrave eacutevolution continue se precirctent agrave la biostratographie fine

en distinguant les degreacutes eacutevolutifs

Monde vivant

Domaine rarr Regravegne rarrEmbranchement rarrClasse rarrOrdre rarrFamille rarrGenre rarrEspegravece

On arrive actuellement au stade ougrave gracircce aux meacutethodes statistiques et agrave lrsquoutilisation de lrsquooutil

informatique chaque degreacute eacutevolutif pourra ecirctre deacutefini par des paramegravetres quantitatifs et la

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Elles srsquoappliquent du Pliocegravene supeacuterieur agrave la fin du Pleacuteistocegravene

moyen Au Pleacuteistocegravene supeacuterieur lrsquoeacutevolution est trop peu marqueacutee pour servir de chronomegravetre

32 La dendrochronologie

Reconstruire le climat des zones tempeacutereacutees et datation

Elle est fondeacutee sur la croissance saisonniegravere des arbres par deacutenombrement des anneaux concentriques

successifs appeleacutes cernes Cette meacutethode utilise les arbres ayant une grande longeacuteviteacute qui peuvent

permettre de remonter respectivement agrave 7000 ans BP et au-delagrave de 200 ans AT (Actually Time) La

largeur des cernes est conditionneacutee en Ameacuterique du Nord par les preacutecipitations en Scandinavie par les

tempeacuteratures estivales En Europe crsquoest le checircne qui permet de reconstituer les grandes seacutequences (exp

6000BP en Allemagne) (Fig 2a et 2b)

Deux arbres contemporains portent les mecircmes signatures climatiques les mecircmes cernes Il est possible

drsquoapregraves lrsquoeacutepaisseur de ces cernes drsquoeacutetablir un signal qui statistiquement peut se recouvrir et ecirctre

identique Cela permet drsquoobtenir une datation de lrsquoarbre et ainsi de lrsquoanneacutee drsquoabatage de cet arbre

La limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000ans

Anneaux de croissance

La largeur de lrsquoanneau est fonction de tempeacuteratures et de preacutecipitations

Utilisation en archeacuteologie expertise drsquoœuvre drsquoart (ceacuteramique)

10

Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

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Page 4: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

4

actifs aujourdrsquohui eacuteruptions volcaniques ou seacuteismes par exemple lrsquoont presque toujours eacuteteacute eacutegalement

dans un passeacute geacuteologique reacutecent et peuvent donc ecirctre eacutetudieacutes par les meacutethodes de la geacuteologie

6 Les glaciations (Drsquoapregraves le geacuteologue allemand Albrecht Penck)

Une peacuteriode glaciaire est une phase climatique et geacuteologique de la Terre pendant laquelle une grande

partie des continents est geleacutee Il y a eu de nombreuses glaciations dans lrsquohistoire de la Terre et la fin de

la peacuteriode geacuteologique tertiaire et la peacuteriode quaternaire se caracteacuterisent par leur grande freacutequence

Si lon exclut la glaciation du Donau quatre grandes glaciations se sont succeacutedeacute suivies chacune dune

peacuteriode de reacutechauffement plus ou moins prolongeacutee ce sont

- Biber environ de ndash 3 Ma agrave -18 Ma

- Danau de -18 Ma agrave ndash 12 Ma

- Guumlnz de - 12 Ma agrave - 750000 ans

- Mindel de - 650000 agrave - 300000 ans

- Riss de - 250000 agrave - 120000 ans

La glaciation rissienne commence il y a 250 000 ans et sachegraveve vers ndash 120 000 Au cours du premier

interstade dans une steppe peupleacutee de rennes de chevaux et de rhinoceacuteros vit lhomme de

Tautavel (Pyreacuteneacutees-Orientales) qui a laisseacute le plus ancien cracircne dhominideacute dateacute avec certitude en

Europe Les derniers repreacutesentants de la faune de climat chaud tels le tigre agrave dents de sabre et le

rhinoceacuteros eacutetrusque seacuteteignent peu agrave peu Au cours dinterstades leacuteleacutephant antique et lhippopotame

replieacutes vers le sud se reacutepandent de nouveau

Linterglaciaire Mindel-Riss paraicirct plus chaud et plus humide que le climat actuel Aux abords de la

mer Meacutediterraneacutee un paleacuteosol rouge le ferretto est le teacutemoin dune alteacuteration des roches active et

profonde Le site de Saint-Acheul qui a donneacute son nom agrave lAcheuleacuteen est occupeacute par ses premiers

habitants

- Wuumlrm de - 120000 agrave - 10000 ans (4 eacutepisodes)

Au Wuumlrm derniegravere glaciation du Quaternaire les glaciers nont pas rejoint partout la limite extrecircme

atteinte en Europe par les glaciers rissiens mais le froid a eacuteteacute encore plus vif La faune arctique renne

bœuf musqueacute perdrix des neiges envahit lEurope Bouquetins chamois et marmottes descendent vers

les plaines ougrave ils rencontrent bisons et aurochs Cerfs et sangliers prolifegraverent lors des interstades au

cours desquels le climat se reacutechauffe

Linterglaciaire Riss-Wuumlrm (de ndash 120 000 agrave ndash 80 000 ans) repreacutesenteacute par lEleacutemien de lEurope du

Nord est deacutefini par des deacutepocircts lacustres et marins qui reposent sur des argiles morainiques rissiennes et

qui supportent les deacutepocircts fluvio-glaciaires de la derniegravere glaciation Le niveau de la mer est alors agrave

peine supeacuterieur au niveau actuel (environ de 6 agrave 8 m) La reconquecircte de lEurope du Nord par la

checircnaie mixte est en cours pendant la deuxiegraveme des six phases climatiques puis recule lors de la

troisiegraveme phase plus humide

Ces chiffres sont approximatifs

- Tardiglaciaire

Au tardiglaciaire (Wuumlrm supeacuterieur) des vagues de froid se poursuivent La toundra caracteacuteriseacutee par

une rosaceacutee en coussinet Dryas octopetala qui a donneacute son nom aux trois stades du dryas seacutetend sur

lEurope septentrionale et meacutediane Mais sous les latitudes moyennes leacuteteacute est plus long et plus

ensoleilleacute que dans la toundra actuelle Les hommes et de nombreux animaux comme lours des

cavernes se reacutefugient dans les grottes

bull Lholocegravene ou postglaciaire (de ndash 10 000 ans agrave aujourdhui)

Une rapide fusion des glaciers amorceacutee en Europe il y a dix mille ans environ marque le deacutebut de la

transgression flandrienne qui modifie le traceacute des littoraux Les rivages situeacutes vraisemblablement

entre 120 et 70 m au-dessous du niveau actuel lors du maximum glaciaire et entre 100 et 50 m au

Wuumlrm lors de la reacutegression preacuteflandrienne se rapprochent du niveau actuel Apregraves avoir eacuteteacute libeacutereacutees

rapidement du poids des glaciers les marges continentales se sont souleveacutees lentement par

compensation isostatique Le mouvement nest pas encore acheveacute aujourdhui il se poursuit au rythme

de 10 m par milleacutenaire dans les icircles et les continents proches de la zone arctique Le mammouth le

rhinoceacuteros laineux et lours des cavernes disparaissent Le renne remonte vers le nord Au cours du

preacuteboreacuteal la forecirct colonise les plaines occupeacutees auparavant par la toundra La tourbe commence agrave

saccumuler dans les deacutepressions mal draineacutees La fusion de linlandsis scandinave provoque le recul du

front glaciaire et la formation dun lac baltique ougrave saccumulent les argiles agrave varves La mer agrave Yoldia

submerge le lac agrave la suite du relegravevement glacio-eustatique du niveau marin

bull Le boreacuteal (de ndash 8 500 agrave ndash 7 500 ans)

Au boreacuteal (environ de ndash 8 500 agrave ndash 7 500 ans) lorme et la checircnaie mixte se substituent aux pins et aux

bouleaux premiers colonisateurs de la toundra En Fennoscandie la compensation isostatique annule

entre ndash 9 000 agrave ndash 8 000 ans les effets de la transgression Le lac agrave ancylus succegravede agrave la mer agrave yoldia Le

climat encore sec devient humide au cours de lAtlantique (de ndash 7 500 agrave ndash 4 500 ans) et se reacutechauffe

5

La reprise de la transgression flandrienne pendant cette peacuteriode atlantique et le ralentissement du

mouvement isostatique changent le lac Baltique en mer agrave littorines vers ndash 4 000 ans Le pas de Calais

se forme agrave la mecircme eacutepoque

bull Le subboreacuteal (de ndash 4 500 agrave ndash 2 800 ans)

Entre ndash 4 500 et ndash 2 800 ans environ au subboreacuteal le climat devient moins chaud et plus sec quau

cours de latlantique Lexpansion du hecirctre lhumification et lacidification des tourbiegraveres indiquent

ensuite un retour agrave lhumiditeacute qui distingue le subatlantique

bull Laction de lhomme au postglaciaire

Au cours de la peacuteriode postglaciaire laction de lhomme sest consideacuterablement renforceacutee Certes de

nombreux groupes vivent encore longtemps de la chasse de la pecircche et de la cueillette prolongeant le

paleacuteolithique par leacutepipaleacuteolithique Mais en Orient samorce degraves le IXe milleacutenaire une eacuteconomie de

production La domestication puis la culture des ceacutereacuteales favorisent la seacutedentarisation Ce mode de vie

neacuteolithique se propage vers lEurope occidentale Succeacutedant agrave la meacutetallurgie du cuivre lacircge du bronze

qui commence au IIIe milleacutenaire marque le deacutebut de la protohistoire

7 Le deacuteveloppement des Hominideacutes

Apparus au cours du Pliocegravene il y a 36 millions danneacuteesraquo (et peut-ecirctre mecircme agrave la fin du Miocegravene) les

hominideacutes vont eacutevoluer assez rapidement malgreacute des conditions de vie difficiles surtout en Europe

Venus dAfrique australe et orientale en passant par le moyen Orient et lAsie ils gagnegraverent peu agrave peu

lEurope en subissant de multiples transformations en nouvelles ligneacutees et nouvelles espegraveces toujours

de plus en plus eacutevolueacutees

Si lAfrique de lEst perdait son monopole de berceau de lhumaniteacute Des travaux publieacutes dans la

prestigieuse revue Science jeudi 29 novembre pourraient ouvrir cette possibiliteacute ils reacutevegravelent que des

archeacuteologues ont deacutecouvert en Algeacuterie des outils en pierre tailleacutee remontant agrave 24 millions danneacutees

Des objets bien plus anciens que ceux trouveacutes dans cette reacutegion jusquagrave preacutesent

Les galets en calcaire et en silex tailleacutes ont eacuteteacute deacutecouverts agrave Seacutetif agrave 300 km agrave lest dAlger par une

eacutequipe de chercheurs internationaux dont des chercheurs algeacuteriens Les outils ressemblaient exactement

agrave ceux dits Oldowan trouveacutes jusqualors principalement en Afrique de lEst

Ils ont aussi deacuteterreacute agrave proximiteacute plusieurs dizaines dossements animaux fossiliseacutes preacutesentant ce qui

ressemble agrave des marques doutils ndash de veacuteritables outils de boucherie preacutehistoriques Ces ossements

proviennent dancecirctres crocodiles eacuteleacutephants hippopotames ou encore girafes

8 Les conseacutequences dune glaciation

Une glaciation (ou englaciation) est une peacuteriode glaciaire cest-agrave-dire agrave la fois une phase

paleacuteoclimatique froide et une peacuteriode geacuteologique de la Terre durant laquelle une part importante des

continents est englaceacutee

Les glaciations ont dabord eacuteteacute mises en eacutevidence gracircce agrave leurs traces morphologiques (moraines blocs

erratiques) dans les valleacutees alpines agrave la fin du XIXe siegravecle

Depuis les anneacutees 1950 leacutetude des rapports entre les diffeacuterents isotopes de loxygegravene dans les

seacutediments preacuteleveacutes par carottage au fond des oceacuteans a confirmeacute et preacuteciseacute lexistence de nombreuses

fluctuations climatiques plus ou moins cycliques (cf Stades isotopiques marins et Chronologie

isotopique)

A chaque glaciation a succeacutedeacute une peacuteriode de reacutechauffement plus ou moins longue reacutetablissant un

climat plus cleacutement soit du type tempeacutereacute humide (Atlantique) soit sec avec des steppes froides Ces

peacuteriodes ont eacuteteacute appeleacutees interglaciaire ou interstades

a) Conseacutequences geacuteologiques

Une importante modification des rivages sest produite par suite de labaissement parfois important du

niveau des oceacuteans leau deacutevaporation stockeacutee par les glaciers sous forme de glace na pas suivi le

cycle naturel de reacutecupeacuteration par ruissellement

bull baisse du niveau de la mer (glacio-eustasie) le stockage de glace sur les continents provoque

la baisse du niveau des oceacuteans (de lordre de 120 m lors de la derniegravere peacuteriode glaciaire) et provoque

leacutemersion dune partie des plateaux continentaux

bull contraction oceacuteanique

bull mouvements tectoniques verticaux (glacio-isostasie) sous le poids de la glace des

mouvements tectoniques verticaux affectent les reacutegions englaceacutees et leur marges (enfoncement lors de

la glaciation soulegravevement ou rebond isostasique lors de la deacuteglaciation)

bull modification de la circulation oceacuteanique mondiale Elle est alors complegravetement transformeacutee

(avec des influences reacuteciproques complexes et meacuteconnues dans le deacutetail sur le climat)

6

b) Conseacutequences eacutecologiques

A chaque glaciation une partie de la flore et de la faune a disparu soit par laction directe du froid soit

pour la faune par migration vers des reacutegions plus meacuteridionales (les espegraveces soumises agrave un froid trop

important pour elles doivent descendre vers les plaines etou se rapprocher de leacutequateur)

Les proboscidiens (mastodontes eacuteleacutephants) disparaissent les premiers quittant lEurope pour lAfrique

et le moyen-Orient avec les hippopotames et les rhinoceacuteros

Seuls subsistent encore durant la troisiegraveme glaciation les grands mammifegraveres agrave toison laineuse

rhinoceacuteros laineux mammouths ours des cavernes et certains herbivores rennes aurochs chevaux

rongeurs qui reacuteussissent agrave sadapter agrave la maigre veacutegeacutetation des steppes froides

Enfin la quatriegraveme glaciation tregraves seacutevegravere surtout au Wuumlrm final fait disparaicirctre les mammouths

rhinoceacuteros laineux et ours des cavernes deacutefinitivement

Notons cependant que lhomme le plus grand preacutedateur y fut aussi pour quelque chose

81 Les traces des paysages glaciaires et peacuteriglaciaires du Quaternaire

Les glaciations du Quaternaire ont produit des inlandsis des calottes glaciaires et le deacuteveloppement de

langues glaciaires qui ont couvert et marqueacute de nombreuses montagnes y compris en zone

intertropicale et des espaces aujourdhui submergeacutes par la remonteacutee de la mer (plateau continental) qui

a suivi la deacuteglaciation

Les glaces eacutepaisses ont raboteacute certains reliefs ou entameacute le sol dune maniegravere speacutecifique Leur fonte a

ensuite libeacutereacute une eacutenorme quantiteacute deau cette double action associeacutee agrave des pheacutenomegravenes de

cryoturbation de solifluxion (geacutelifluxion)hellip a laisseacute de nombreuses traces encore visibles dans les

reacutegions anciennement englaceacutees

Certains modeleacutes daccumulation et deacuterosion en sont notamment caracteacuteristiques Les ocircs drumlins et

chenaux proglaciaires marquent ainsi encore de nombreux reliefs glaciaires et peacuteriglaciaires des Alpes

des Pyreacuteneacutees des Vosges du Massif central et de lAlaska du Spitzberg de lIslande etc

82 Les formes et formations glaciaires

Les quaternaristes observent et eacutetudient

bull des valleacutees des cirques et des moraines Dans les valleacutees en particulier il est possible de

connaicirctre laltitude atteinte par la glace lors des glaciations en utilisant certaines formes heacuteriteacutees de

celles-ci ndash les sites teacutemoins ndash tels les eacutepaulements que preacutesentent parfois les arecirctes descendues des

sommets lateacuteraux en direction du talweg des valleacutees

bull Ces diverses formes peacuteriglaciaires parfois regroupeacutees sous le nom dhydrolaccolites

comprennent les pingos les palses et les lithalses dont les reliques sont des laquets La plupart dentre

elles sont apparues pendant les eacutepoques glaciaires essentiellement dans le nord de lEurope mais agrave

lheure actuelle encore des hydrolaccolites prennent naissance sous les climats froids de lAlaska et du

nord-ouest du Canada par exemple

bull des formations dites kettles des drumlins des pipkrates des laquets des laquo fers agrave repasser raquo et

des dreikanters

bull deacutepais deacutepocircts de lœss et de limons accumuleacutes sur de vastes surfaces en Ameacuterique du Nord

sur les plateaux et les plaines dEurope moyenne et en Chine septentrionale et dans lheacutemisphegravere Sud

en Argentine (Pampa) Transporteacutes par le vent les lœss finissent par former une couverture plus ou

moins eacutepaisse (jusquagrave 200 m en Chine) rendant fertiles ces reacutegions mais en posant des problegravemes de

stabiliteacute (sols tregraves vulneacuterables agrave leacuterosion) Par exemple la reacutegion des Boumlrde (en Allemagne) ou celle de

Shanxi (valleacutee du Huang He en Chine) sont tapisseacutees de lœss

Certains paysages actuels formations veacutegeacutetales lacs etc sont des heacuteritages directs de ces eacutepisodes

climatiques

bull des landes dorigine glaciaire par exemple la plaine de la Geest (Allemagne) et la plaine

polonaise sont concerneacutees par les deacutepocircts morainiques du Quaternaire avec de nombreuses landes

(Lande de Lunebourg) ou de collines (Mazurie polonaise) encadrant des fleuves qui coulent vers le

nord

bull des paysages de marais et de tourbiegraveres (marais de Pinsk en Ukraine)

bull des lacs (Lac Ladoga Lac Onega en Russie Grands Lacs en Ameacuterique du Nord)

9 La notion de cycle interglaciaire-glaciaire

Une peacuteriode interglaciaire est une peacuteriode seacuteparant deux glaciations et durant laquelle les tempeacuteratures

moyennes de la planegravete sont relativement eacuteleveacutees LHolocegravene eacutepoque geacuteologique actuelle est une

peacuteriode interglaciaire Il dure depuis la fin de la derniegravere peacuteriode glaciaire il y a environ 11 700 ans

- Les cycles glaciaires

La fin du Ceacutenozoiumlque est marqueacutee par le retour de glaciations dites quaternaires denviron 26 millions

danneacutees agrave 12 000 ans avant le preacutesent

7

Les glaciations quaternaires correspondent agrave la mise en place dun climat qui se refroidit et au retour

cyclique de peacuteriodes froides (dites glaciaires) et tempeacutereacutees (interglaciaires)

Depuis le deacutebut du Q se sont deacuterouleacutes une vingtaine de cycles interglaciaire-glaciaire La dureacutee drsquoun

cycle peut ecirctre estimeacutee agrave 100 000ans Le cycle se compose drsquoune phase tempeacutereacutee ou chaude

sensiblement comparable agrave lrsquoactuel appeleacutee interglaciaire et drsquoune phase froide ou phase glaciaire

Lrsquointerglaciaire repreacutesente environ 110 du cycle le glaciaire 910 Il faut savoir toutefois que les

peacuteriodes tregraves froides sont aussi des exceptions puisqursquoelles ne sont estimeacutees qursquoagrave environ 110egrave drsquoun

cycle

- Lrsquoeacutevolution drsquoun cycle

Actuellement nous eacutevoluons sous une phase tempeacutereacutee il srsquoagit de lrsquointerglaciaire Flandrien La

derniegravere peacuteriode glaciaire (Weichseacutelien) srsquoest acheveacute il y a environ 10 000 ans BP (deacutebut du Preacuteboreacuteal

deacutebut Holocegravene)

Les changements climatiques constants au cours du Quaternaire vont entrainer avec eux de profonds

changements paleacuteo-environnementaux Les changements les plus profonds vont naturellement srsquoopeacuterer

lors du passage entre les phases tempeacutereacutees et les phases froides

Durant les peacuteriodes glaciaires on assiste agrave un deacuteveloppement important des glaciers aux pocircles

(inlandsis -calotte polaire est un glacier de tregraves grande eacutetendue se preacutesentant sous la forme dune nappe de glace

recouvrant la terre ferme et qui peut atteindre plusieurs milliers de megravetres deacutepaisseur Ils peuvent se prolonger agrave la

surface de la mer en formant des barriegraveres de glace- scandinave pour lrsquoEurope du nord-ouest) et de

montagnes (Alpes Pyreacuteneacutees Balkans Carpateshellip) La conseacutequence de cette reacutetention drsquoeau sous

forme de glace est une baisse massive de lrsquoapprovisionnement en eau douce des oceacuteans pheacutenomegravene se

traduisant par une baisse des niveaux marins

Les phases anteacuterieures de lrsquoHistoire humaine relegravevent de la paleacuteoclimatologie Elles permettent de

suivre au fil de la deacuterive des continents et des peacuteriodes de glaciations successives les variations lieacutees

au changement climatique ayant affecteacute les sols et les espegraveces selon leur nature Le cycle du carbone

(cycle biogeacuteochimique) en est deacutesormais partie prenante Le cycle des changements climatiques permet

aujourdrsquohui drsquoestimer 6 glaciations anteacuterieures Biber Donau Gunz Mindel Riss et le Wuumlrm (voir

plus haut)

10 Changement climatique et Facteurs agrave lrsquoorigine des changements climatiques

Le reacutechauffement climatique reacutechauffement planeacutetaire reacutechauffement global ou deacuteregraveglement

climatique est le pheacutenomegravene daugmentation des tempeacuteratures moyennes oceacuteaniques et de lair induit

par la quantiteacute de chaleur pieacutegeacutee agrave la surface terrestre mesureacutee depuis plusieurs deacutecennies du fait des

eacutemissions de gaz agrave effet de serre (CO2 etc)

Un changement climatique ou deacuteregraveglement climatique correspond agrave une modification durable (de la

deacutecennie au million danneacutees) des paramegravetres statistiques (paramegravetres moyens variabiliteacute)

du climat global de la Terre ou de ses divers climats reacutegionaux Ces changements peuvent ecirctre dus agrave

des processus intrinsegraveques agrave la Terre agrave des influences exteacuterieures ou plus reacutecemment aux activiteacutes

humaines

- Facteurs astronomiques

Cette theacuteorie est confirmeacutee par leacutetude de loxygegravene 18 et largement approuveacutee par la communauteacute

scientifique explique les cycles climatiques glaciaires interglaciaires par les variations dexcentriciteacute

de lrsquoorbite de la Terre autour du soleil dobliquiteacute (des changements dans lrsquoinclinaison de lrsquoaxe de la

Terre et de preacutecession ( changement graduel dorientation de laxe de rotation ) terrestre et des

collisions avec les asteacuteroiumldes ou des comegravetes

- Facteurs geacuteologiques

Comme la deacuterive des continents des changements dans la topographie des fonds oceacuteaniques les

eacuteruptions volcaniques la formation des montagnes lrsquoeacuterosion et lrsquoalteacuteration des roches

- Facteurs oceacuteaniques comme lrsquoeffet du pheacutenomegravene El Nino des changements dans la

circulation oceacuteanique des variations du niveau de la mer la formation de glace les efflorescences

phytoplanctoniques et la production de sulfures de dimeacutethyle (Biochimie composeacute organo-sulfureacute de

formule chimique (CH3)2S produit notamment par le phytoplancton et certaines bacteacuteries)

- Facteurs intervenant agrave la surface de la Terre notamment lrsquoeffet de la veacutegeacutetation sur

lrsquoalbeacutedo de la surface (la blancheur ou le degreacute de reacuteflexion de la lumiegravere incidente provenant drsquoun

objet) et lrsquoeacutevapotranspiration les effets des plans drsquoeau y compris lrsquoirrigation et la poussiegravere

- Facteurs atmospheacuteriques tels que le rocircle des gaz agrave effet de serre du dioxyde de soufre et les

polluants atmospheacuteriques les effets de la couche nuageuse et les interactions entre lrsquoair la Terre et la

mer

8

GEOCHRONOLOGIE DU QUATERNAIRE LES METHODES DE DATATION

1 Datations relatives

Meacutethodes fondeacutees sur les pheacutenomegravenes naturels non calibreacutees ou par profils

- Varves

- Dendrochronologie

- Stratigraphie

- Biostratigraphie

- Teacutephrochronologie

- Paleacuteomagneacutetisme

- Archeacuteomagneacutetisme

- Isotopes de lrsquooxygegravene

- Variation climatique

2 Introduction

Lrsquohistoire de lrsquohomme comme celle de la Terre se situent dans le temps et lrsquoune des grandes difficulteacutes

de ces disciplines reacuteside dans la datation A la base de toute meacutethode de datation il y a neacutecessairement

un processus eacutevolutif lieacute au deacuteroulement du temps

Les premiegraveres recherches drsquoun chronomegravetre furent tenteacutees en Sciences de la Terre en utilisant un

pheacutenomegravene qui se serait accru plus ou moins reacuteguliegraverement avec le temps On a tout drsquoabord utiliseacute la

vitesse drsquoaccumulation seacutedimentaire et drsquoalteacuteration Puis on est passeacute au comptage de donneacutees

rythmiques naturelles comme les stries drsquoaccroissement des fossiles des arbres (dendrochronologie)

des varves avec leurs feuillets successifs drsquohiver et drsquoeacuteteacute Toutes ces meacutethodes de datation ont une

valeur locale et une utilisation limiteacutee dans le temps (fig 1)

Fig 1- Les domaines chronologiques couverts par les principales meacutethodes de datation

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984)

La biostratigraphie fondeacutee sur le pheacutenomegravene de lrsquoeacutevolution biologique est une meacutethode de datation

relative Drsquoautres meacutethodes enfin qui utilisent les pheacutenomegravenes physico-chimiques donnent des reacutesultats

quantifieacutes Elles ont fait tellement impression qursquoon les a tout drsquoabord dites laquo absolues raquo En fait ce

sont des meacutethodes physiques quantitatives qui conservent une certaine relativiteacute du fait que les

eacutechantillons se trouvent dans des environnements ayant subi le plus souvent une eacutevolution complexe

perturbant les conditions initiales

3 Principales meacutethodes utiliseacutees en Geacuteochronologie

31 La biostratigraphie

La biostratigraphie est une meacutethode qui utilise le pheacutenomegravene irreacuteversible de lrsquoeacutevolution biologique

Dans le premier temps on proceacutedait par analyse des associations de faunes successives (apparition et

disparition drsquoespegraveces) On srsquoappuie maintenant en plus sur la distinction des degreacutes eacutevolutifs des

diverses ligneacutees au moyen de meacutethodes statistiques drsquoanalyses de donneacutees et lrsquoon aboutit agrave une

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Cette meacutethode implique que lrsquoon connaisse bien le pheacutenomegravene

eacutevolutif Or il faut savoir que les ligneacutees peuvent avoir des eacutevolutions diffeacuterentes Certaines ligneacutees

peuvent rester stables pendant des milliers voire des millions drsquoanneacutees en stase morphologique Ces

espegraveces ne peuvent ecirctre utiliseacutees que dans des groupements drsquoespegraveces ougrave sont seuls significatifs leur

premiegravere et leur derniegravere apparition Drsquoautres ligneacutees sont globalement stables mais ont une grande

9

variabiliteacute morphologique potentielle qui ne srsquoexprime que partiellement sous la forme

drsquoeacutecopheacutenotypes adapteacutes aux conditions locales et momentaneacutees du milieu Ces eacutecopheacutenotypes ont

alors une signification eacutecologique et paleacuteoclimatique mais pas reacuteellement biostratigraphique dans le

sens de la chronologie

Enfin il existe des ligneacutees qui preacutesentent des eacutevolutions graduelles agrave rythme drsquoailleurs variable Il

semble que ce gradualisme phyleacutetique reacutesulte dans la plupart des cas drsquoheacuteteacuterochronies de

deacuteveloppement c-agrave-d de lrsquoextension dans le temps des processus ontogeacuteneacutetiques qui regraveglent la

constitution des individus Seules ces ligneacutees agrave eacutevolution continue se precirctent agrave la biostratographie fine

en distinguant les degreacutes eacutevolutifs

Monde vivant

Domaine rarr Regravegne rarrEmbranchement rarrClasse rarrOrdre rarrFamille rarrGenre rarrEspegravece

On arrive actuellement au stade ougrave gracircce aux meacutethodes statistiques et agrave lrsquoutilisation de lrsquooutil

informatique chaque degreacute eacutevolutif pourra ecirctre deacutefini par des paramegravetres quantitatifs et la

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Elles srsquoappliquent du Pliocegravene supeacuterieur agrave la fin du Pleacuteistocegravene

moyen Au Pleacuteistocegravene supeacuterieur lrsquoeacutevolution est trop peu marqueacutee pour servir de chronomegravetre

32 La dendrochronologie

Reconstruire le climat des zones tempeacutereacutees et datation

Elle est fondeacutee sur la croissance saisonniegravere des arbres par deacutenombrement des anneaux concentriques

successifs appeleacutes cernes Cette meacutethode utilise les arbres ayant une grande longeacuteviteacute qui peuvent

permettre de remonter respectivement agrave 7000 ans BP et au-delagrave de 200 ans AT (Actually Time) La

largeur des cernes est conditionneacutee en Ameacuterique du Nord par les preacutecipitations en Scandinavie par les

tempeacuteratures estivales En Europe crsquoest le checircne qui permet de reconstituer les grandes seacutequences (exp

6000BP en Allemagne) (Fig 2a et 2b)

Deux arbres contemporains portent les mecircmes signatures climatiques les mecircmes cernes Il est possible

drsquoapregraves lrsquoeacutepaisseur de ces cernes drsquoeacutetablir un signal qui statistiquement peut se recouvrir et ecirctre

identique Cela permet drsquoobtenir une datation de lrsquoarbre et ainsi de lrsquoanneacutee drsquoabatage de cet arbre

La limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000ans

Anneaux de croissance

La largeur de lrsquoanneau est fonction de tempeacuteratures et de preacutecipitations

Utilisation en archeacuteologie expertise drsquoœuvre drsquoart (ceacuteramique)

10

Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

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Quaternary Stratigraphy (International Commission on Stratigraphy) Journal of Quaternary Science 27

Page 5: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

5

La reprise de la transgression flandrienne pendant cette peacuteriode atlantique et le ralentissement du

mouvement isostatique changent le lac Baltique en mer agrave littorines vers ndash 4 000 ans Le pas de Calais

se forme agrave la mecircme eacutepoque

bull Le subboreacuteal (de ndash 4 500 agrave ndash 2 800 ans)

Entre ndash 4 500 et ndash 2 800 ans environ au subboreacuteal le climat devient moins chaud et plus sec quau

cours de latlantique Lexpansion du hecirctre lhumification et lacidification des tourbiegraveres indiquent

ensuite un retour agrave lhumiditeacute qui distingue le subatlantique

bull Laction de lhomme au postglaciaire

Au cours de la peacuteriode postglaciaire laction de lhomme sest consideacuterablement renforceacutee Certes de

nombreux groupes vivent encore longtemps de la chasse de la pecircche et de la cueillette prolongeant le

paleacuteolithique par leacutepipaleacuteolithique Mais en Orient samorce degraves le IXe milleacutenaire une eacuteconomie de

production La domestication puis la culture des ceacutereacuteales favorisent la seacutedentarisation Ce mode de vie

neacuteolithique se propage vers lEurope occidentale Succeacutedant agrave la meacutetallurgie du cuivre lacircge du bronze

qui commence au IIIe milleacutenaire marque le deacutebut de la protohistoire

7 Le deacuteveloppement des Hominideacutes

Apparus au cours du Pliocegravene il y a 36 millions danneacuteesraquo (et peut-ecirctre mecircme agrave la fin du Miocegravene) les

hominideacutes vont eacutevoluer assez rapidement malgreacute des conditions de vie difficiles surtout en Europe

Venus dAfrique australe et orientale en passant par le moyen Orient et lAsie ils gagnegraverent peu agrave peu

lEurope en subissant de multiples transformations en nouvelles ligneacutees et nouvelles espegraveces toujours

de plus en plus eacutevolueacutees

Si lAfrique de lEst perdait son monopole de berceau de lhumaniteacute Des travaux publieacutes dans la

prestigieuse revue Science jeudi 29 novembre pourraient ouvrir cette possibiliteacute ils reacutevegravelent que des

archeacuteologues ont deacutecouvert en Algeacuterie des outils en pierre tailleacutee remontant agrave 24 millions danneacutees

Des objets bien plus anciens que ceux trouveacutes dans cette reacutegion jusquagrave preacutesent

Les galets en calcaire et en silex tailleacutes ont eacuteteacute deacutecouverts agrave Seacutetif agrave 300 km agrave lest dAlger par une

eacutequipe de chercheurs internationaux dont des chercheurs algeacuteriens Les outils ressemblaient exactement

agrave ceux dits Oldowan trouveacutes jusqualors principalement en Afrique de lEst

Ils ont aussi deacuteterreacute agrave proximiteacute plusieurs dizaines dossements animaux fossiliseacutes preacutesentant ce qui

ressemble agrave des marques doutils ndash de veacuteritables outils de boucherie preacutehistoriques Ces ossements

proviennent dancecirctres crocodiles eacuteleacutephants hippopotames ou encore girafes

8 Les conseacutequences dune glaciation

Une glaciation (ou englaciation) est une peacuteriode glaciaire cest-agrave-dire agrave la fois une phase

paleacuteoclimatique froide et une peacuteriode geacuteologique de la Terre durant laquelle une part importante des

continents est englaceacutee

Les glaciations ont dabord eacuteteacute mises en eacutevidence gracircce agrave leurs traces morphologiques (moraines blocs

erratiques) dans les valleacutees alpines agrave la fin du XIXe siegravecle

Depuis les anneacutees 1950 leacutetude des rapports entre les diffeacuterents isotopes de loxygegravene dans les

seacutediments preacuteleveacutes par carottage au fond des oceacuteans a confirmeacute et preacuteciseacute lexistence de nombreuses

fluctuations climatiques plus ou moins cycliques (cf Stades isotopiques marins et Chronologie

isotopique)

A chaque glaciation a succeacutedeacute une peacuteriode de reacutechauffement plus ou moins longue reacutetablissant un

climat plus cleacutement soit du type tempeacutereacute humide (Atlantique) soit sec avec des steppes froides Ces

peacuteriodes ont eacuteteacute appeleacutees interglaciaire ou interstades

a) Conseacutequences geacuteologiques

Une importante modification des rivages sest produite par suite de labaissement parfois important du

niveau des oceacuteans leau deacutevaporation stockeacutee par les glaciers sous forme de glace na pas suivi le

cycle naturel de reacutecupeacuteration par ruissellement

bull baisse du niveau de la mer (glacio-eustasie) le stockage de glace sur les continents provoque

la baisse du niveau des oceacuteans (de lordre de 120 m lors de la derniegravere peacuteriode glaciaire) et provoque

leacutemersion dune partie des plateaux continentaux

bull contraction oceacuteanique

bull mouvements tectoniques verticaux (glacio-isostasie) sous le poids de la glace des

mouvements tectoniques verticaux affectent les reacutegions englaceacutees et leur marges (enfoncement lors de

la glaciation soulegravevement ou rebond isostasique lors de la deacuteglaciation)

bull modification de la circulation oceacuteanique mondiale Elle est alors complegravetement transformeacutee

(avec des influences reacuteciproques complexes et meacuteconnues dans le deacutetail sur le climat)

6

b) Conseacutequences eacutecologiques

A chaque glaciation une partie de la flore et de la faune a disparu soit par laction directe du froid soit

pour la faune par migration vers des reacutegions plus meacuteridionales (les espegraveces soumises agrave un froid trop

important pour elles doivent descendre vers les plaines etou se rapprocher de leacutequateur)

Les proboscidiens (mastodontes eacuteleacutephants) disparaissent les premiers quittant lEurope pour lAfrique

et le moyen-Orient avec les hippopotames et les rhinoceacuteros

Seuls subsistent encore durant la troisiegraveme glaciation les grands mammifegraveres agrave toison laineuse

rhinoceacuteros laineux mammouths ours des cavernes et certains herbivores rennes aurochs chevaux

rongeurs qui reacuteussissent agrave sadapter agrave la maigre veacutegeacutetation des steppes froides

Enfin la quatriegraveme glaciation tregraves seacutevegravere surtout au Wuumlrm final fait disparaicirctre les mammouths

rhinoceacuteros laineux et ours des cavernes deacutefinitivement

Notons cependant que lhomme le plus grand preacutedateur y fut aussi pour quelque chose

81 Les traces des paysages glaciaires et peacuteriglaciaires du Quaternaire

Les glaciations du Quaternaire ont produit des inlandsis des calottes glaciaires et le deacuteveloppement de

langues glaciaires qui ont couvert et marqueacute de nombreuses montagnes y compris en zone

intertropicale et des espaces aujourdhui submergeacutes par la remonteacutee de la mer (plateau continental) qui

a suivi la deacuteglaciation

Les glaces eacutepaisses ont raboteacute certains reliefs ou entameacute le sol dune maniegravere speacutecifique Leur fonte a

ensuite libeacutereacute une eacutenorme quantiteacute deau cette double action associeacutee agrave des pheacutenomegravenes de

cryoturbation de solifluxion (geacutelifluxion)hellip a laisseacute de nombreuses traces encore visibles dans les

reacutegions anciennement englaceacutees

Certains modeleacutes daccumulation et deacuterosion en sont notamment caracteacuteristiques Les ocircs drumlins et

chenaux proglaciaires marquent ainsi encore de nombreux reliefs glaciaires et peacuteriglaciaires des Alpes

des Pyreacuteneacutees des Vosges du Massif central et de lAlaska du Spitzberg de lIslande etc

82 Les formes et formations glaciaires

Les quaternaristes observent et eacutetudient

bull des valleacutees des cirques et des moraines Dans les valleacutees en particulier il est possible de

connaicirctre laltitude atteinte par la glace lors des glaciations en utilisant certaines formes heacuteriteacutees de

celles-ci ndash les sites teacutemoins ndash tels les eacutepaulements que preacutesentent parfois les arecirctes descendues des

sommets lateacuteraux en direction du talweg des valleacutees

bull Ces diverses formes peacuteriglaciaires parfois regroupeacutees sous le nom dhydrolaccolites

comprennent les pingos les palses et les lithalses dont les reliques sont des laquets La plupart dentre

elles sont apparues pendant les eacutepoques glaciaires essentiellement dans le nord de lEurope mais agrave

lheure actuelle encore des hydrolaccolites prennent naissance sous les climats froids de lAlaska et du

nord-ouest du Canada par exemple

bull des formations dites kettles des drumlins des pipkrates des laquets des laquo fers agrave repasser raquo et

des dreikanters

bull deacutepais deacutepocircts de lœss et de limons accumuleacutes sur de vastes surfaces en Ameacuterique du Nord

sur les plateaux et les plaines dEurope moyenne et en Chine septentrionale et dans lheacutemisphegravere Sud

en Argentine (Pampa) Transporteacutes par le vent les lœss finissent par former une couverture plus ou

moins eacutepaisse (jusquagrave 200 m en Chine) rendant fertiles ces reacutegions mais en posant des problegravemes de

stabiliteacute (sols tregraves vulneacuterables agrave leacuterosion) Par exemple la reacutegion des Boumlrde (en Allemagne) ou celle de

Shanxi (valleacutee du Huang He en Chine) sont tapisseacutees de lœss

Certains paysages actuels formations veacutegeacutetales lacs etc sont des heacuteritages directs de ces eacutepisodes

climatiques

bull des landes dorigine glaciaire par exemple la plaine de la Geest (Allemagne) et la plaine

polonaise sont concerneacutees par les deacutepocircts morainiques du Quaternaire avec de nombreuses landes

(Lande de Lunebourg) ou de collines (Mazurie polonaise) encadrant des fleuves qui coulent vers le

nord

bull des paysages de marais et de tourbiegraveres (marais de Pinsk en Ukraine)

bull des lacs (Lac Ladoga Lac Onega en Russie Grands Lacs en Ameacuterique du Nord)

9 La notion de cycle interglaciaire-glaciaire

Une peacuteriode interglaciaire est une peacuteriode seacuteparant deux glaciations et durant laquelle les tempeacuteratures

moyennes de la planegravete sont relativement eacuteleveacutees LHolocegravene eacutepoque geacuteologique actuelle est une

peacuteriode interglaciaire Il dure depuis la fin de la derniegravere peacuteriode glaciaire il y a environ 11 700 ans

- Les cycles glaciaires

La fin du Ceacutenozoiumlque est marqueacutee par le retour de glaciations dites quaternaires denviron 26 millions

danneacutees agrave 12 000 ans avant le preacutesent

7

Les glaciations quaternaires correspondent agrave la mise en place dun climat qui se refroidit et au retour

cyclique de peacuteriodes froides (dites glaciaires) et tempeacutereacutees (interglaciaires)

Depuis le deacutebut du Q se sont deacuterouleacutes une vingtaine de cycles interglaciaire-glaciaire La dureacutee drsquoun

cycle peut ecirctre estimeacutee agrave 100 000ans Le cycle se compose drsquoune phase tempeacutereacutee ou chaude

sensiblement comparable agrave lrsquoactuel appeleacutee interglaciaire et drsquoune phase froide ou phase glaciaire

Lrsquointerglaciaire repreacutesente environ 110 du cycle le glaciaire 910 Il faut savoir toutefois que les

peacuteriodes tregraves froides sont aussi des exceptions puisqursquoelles ne sont estimeacutees qursquoagrave environ 110egrave drsquoun

cycle

- Lrsquoeacutevolution drsquoun cycle

Actuellement nous eacutevoluons sous une phase tempeacutereacutee il srsquoagit de lrsquointerglaciaire Flandrien La

derniegravere peacuteriode glaciaire (Weichseacutelien) srsquoest acheveacute il y a environ 10 000 ans BP (deacutebut du Preacuteboreacuteal

deacutebut Holocegravene)

Les changements climatiques constants au cours du Quaternaire vont entrainer avec eux de profonds

changements paleacuteo-environnementaux Les changements les plus profonds vont naturellement srsquoopeacuterer

lors du passage entre les phases tempeacutereacutees et les phases froides

Durant les peacuteriodes glaciaires on assiste agrave un deacuteveloppement important des glaciers aux pocircles

(inlandsis -calotte polaire est un glacier de tregraves grande eacutetendue se preacutesentant sous la forme dune nappe de glace

recouvrant la terre ferme et qui peut atteindre plusieurs milliers de megravetres deacutepaisseur Ils peuvent se prolonger agrave la

surface de la mer en formant des barriegraveres de glace- scandinave pour lrsquoEurope du nord-ouest) et de

montagnes (Alpes Pyreacuteneacutees Balkans Carpateshellip) La conseacutequence de cette reacutetention drsquoeau sous

forme de glace est une baisse massive de lrsquoapprovisionnement en eau douce des oceacuteans pheacutenomegravene se

traduisant par une baisse des niveaux marins

Les phases anteacuterieures de lrsquoHistoire humaine relegravevent de la paleacuteoclimatologie Elles permettent de

suivre au fil de la deacuterive des continents et des peacuteriodes de glaciations successives les variations lieacutees

au changement climatique ayant affecteacute les sols et les espegraveces selon leur nature Le cycle du carbone

(cycle biogeacuteochimique) en est deacutesormais partie prenante Le cycle des changements climatiques permet

aujourdrsquohui drsquoestimer 6 glaciations anteacuterieures Biber Donau Gunz Mindel Riss et le Wuumlrm (voir

plus haut)

10 Changement climatique et Facteurs agrave lrsquoorigine des changements climatiques

Le reacutechauffement climatique reacutechauffement planeacutetaire reacutechauffement global ou deacuteregraveglement

climatique est le pheacutenomegravene daugmentation des tempeacuteratures moyennes oceacuteaniques et de lair induit

par la quantiteacute de chaleur pieacutegeacutee agrave la surface terrestre mesureacutee depuis plusieurs deacutecennies du fait des

eacutemissions de gaz agrave effet de serre (CO2 etc)

Un changement climatique ou deacuteregraveglement climatique correspond agrave une modification durable (de la

deacutecennie au million danneacutees) des paramegravetres statistiques (paramegravetres moyens variabiliteacute)

du climat global de la Terre ou de ses divers climats reacutegionaux Ces changements peuvent ecirctre dus agrave

des processus intrinsegraveques agrave la Terre agrave des influences exteacuterieures ou plus reacutecemment aux activiteacutes

humaines

- Facteurs astronomiques

Cette theacuteorie est confirmeacutee par leacutetude de loxygegravene 18 et largement approuveacutee par la communauteacute

scientifique explique les cycles climatiques glaciaires interglaciaires par les variations dexcentriciteacute

de lrsquoorbite de la Terre autour du soleil dobliquiteacute (des changements dans lrsquoinclinaison de lrsquoaxe de la

Terre et de preacutecession ( changement graduel dorientation de laxe de rotation ) terrestre et des

collisions avec les asteacuteroiumldes ou des comegravetes

- Facteurs geacuteologiques

Comme la deacuterive des continents des changements dans la topographie des fonds oceacuteaniques les

eacuteruptions volcaniques la formation des montagnes lrsquoeacuterosion et lrsquoalteacuteration des roches

- Facteurs oceacuteaniques comme lrsquoeffet du pheacutenomegravene El Nino des changements dans la

circulation oceacuteanique des variations du niveau de la mer la formation de glace les efflorescences

phytoplanctoniques et la production de sulfures de dimeacutethyle (Biochimie composeacute organo-sulfureacute de

formule chimique (CH3)2S produit notamment par le phytoplancton et certaines bacteacuteries)

- Facteurs intervenant agrave la surface de la Terre notamment lrsquoeffet de la veacutegeacutetation sur

lrsquoalbeacutedo de la surface (la blancheur ou le degreacute de reacuteflexion de la lumiegravere incidente provenant drsquoun

objet) et lrsquoeacutevapotranspiration les effets des plans drsquoeau y compris lrsquoirrigation et la poussiegravere

- Facteurs atmospheacuteriques tels que le rocircle des gaz agrave effet de serre du dioxyde de soufre et les

polluants atmospheacuteriques les effets de la couche nuageuse et les interactions entre lrsquoair la Terre et la

mer

8

GEOCHRONOLOGIE DU QUATERNAIRE LES METHODES DE DATATION

1 Datations relatives

Meacutethodes fondeacutees sur les pheacutenomegravenes naturels non calibreacutees ou par profils

- Varves

- Dendrochronologie

- Stratigraphie

- Biostratigraphie

- Teacutephrochronologie

- Paleacuteomagneacutetisme

- Archeacuteomagneacutetisme

- Isotopes de lrsquooxygegravene

- Variation climatique

2 Introduction

Lrsquohistoire de lrsquohomme comme celle de la Terre se situent dans le temps et lrsquoune des grandes difficulteacutes

de ces disciplines reacuteside dans la datation A la base de toute meacutethode de datation il y a neacutecessairement

un processus eacutevolutif lieacute au deacuteroulement du temps

Les premiegraveres recherches drsquoun chronomegravetre furent tenteacutees en Sciences de la Terre en utilisant un

pheacutenomegravene qui se serait accru plus ou moins reacuteguliegraverement avec le temps On a tout drsquoabord utiliseacute la

vitesse drsquoaccumulation seacutedimentaire et drsquoalteacuteration Puis on est passeacute au comptage de donneacutees

rythmiques naturelles comme les stries drsquoaccroissement des fossiles des arbres (dendrochronologie)

des varves avec leurs feuillets successifs drsquohiver et drsquoeacuteteacute Toutes ces meacutethodes de datation ont une

valeur locale et une utilisation limiteacutee dans le temps (fig 1)

Fig 1- Les domaines chronologiques couverts par les principales meacutethodes de datation

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984)

La biostratigraphie fondeacutee sur le pheacutenomegravene de lrsquoeacutevolution biologique est une meacutethode de datation

relative Drsquoautres meacutethodes enfin qui utilisent les pheacutenomegravenes physico-chimiques donnent des reacutesultats

quantifieacutes Elles ont fait tellement impression qursquoon les a tout drsquoabord dites laquo absolues raquo En fait ce

sont des meacutethodes physiques quantitatives qui conservent une certaine relativiteacute du fait que les

eacutechantillons se trouvent dans des environnements ayant subi le plus souvent une eacutevolution complexe

perturbant les conditions initiales

3 Principales meacutethodes utiliseacutees en Geacuteochronologie

31 La biostratigraphie

La biostratigraphie est une meacutethode qui utilise le pheacutenomegravene irreacuteversible de lrsquoeacutevolution biologique

Dans le premier temps on proceacutedait par analyse des associations de faunes successives (apparition et

disparition drsquoespegraveces) On srsquoappuie maintenant en plus sur la distinction des degreacutes eacutevolutifs des

diverses ligneacutees au moyen de meacutethodes statistiques drsquoanalyses de donneacutees et lrsquoon aboutit agrave une

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Cette meacutethode implique que lrsquoon connaisse bien le pheacutenomegravene

eacutevolutif Or il faut savoir que les ligneacutees peuvent avoir des eacutevolutions diffeacuterentes Certaines ligneacutees

peuvent rester stables pendant des milliers voire des millions drsquoanneacutees en stase morphologique Ces

espegraveces ne peuvent ecirctre utiliseacutees que dans des groupements drsquoespegraveces ougrave sont seuls significatifs leur

premiegravere et leur derniegravere apparition Drsquoautres ligneacutees sont globalement stables mais ont une grande

9

variabiliteacute morphologique potentielle qui ne srsquoexprime que partiellement sous la forme

drsquoeacutecopheacutenotypes adapteacutes aux conditions locales et momentaneacutees du milieu Ces eacutecopheacutenotypes ont

alors une signification eacutecologique et paleacuteoclimatique mais pas reacuteellement biostratigraphique dans le

sens de la chronologie

Enfin il existe des ligneacutees qui preacutesentent des eacutevolutions graduelles agrave rythme drsquoailleurs variable Il

semble que ce gradualisme phyleacutetique reacutesulte dans la plupart des cas drsquoheacuteteacuterochronies de

deacuteveloppement c-agrave-d de lrsquoextension dans le temps des processus ontogeacuteneacutetiques qui regraveglent la

constitution des individus Seules ces ligneacutees agrave eacutevolution continue se precirctent agrave la biostratographie fine

en distinguant les degreacutes eacutevolutifs

Monde vivant

Domaine rarr Regravegne rarrEmbranchement rarrClasse rarrOrdre rarrFamille rarrGenre rarrEspegravece

On arrive actuellement au stade ougrave gracircce aux meacutethodes statistiques et agrave lrsquoutilisation de lrsquooutil

informatique chaque degreacute eacutevolutif pourra ecirctre deacutefini par des paramegravetres quantitatifs et la

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Elles srsquoappliquent du Pliocegravene supeacuterieur agrave la fin du Pleacuteistocegravene

moyen Au Pleacuteistocegravene supeacuterieur lrsquoeacutevolution est trop peu marqueacutee pour servir de chronomegravetre

32 La dendrochronologie

Reconstruire le climat des zones tempeacutereacutees et datation

Elle est fondeacutee sur la croissance saisonniegravere des arbres par deacutenombrement des anneaux concentriques

successifs appeleacutes cernes Cette meacutethode utilise les arbres ayant une grande longeacuteviteacute qui peuvent

permettre de remonter respectivement agrave 7000 ans BP et au-delagrave de 200 ans AT (Actually Time) La

largeur des cernes est conditionneacutee en Ameacuterique du Nord par les preacutecipitations en Scandinavie par les

tempeacuteratures estivales En Europe crsquoest le checircne qui permet de reconstituer les grandes seacutequences (exp

6000BP en Allemagne) (Fig 2a et 2b)

Deux arbres contemporains portent les mecircmes signatures climatiques les mecircmes cernes Il est possible

drsquoapregraves lrsquoeacutepaisseur de ces cernes drsquoeacutetablir un signal qui statistiquement peut se recouvrir et ecirctre

identique Cela permet drsquoobtenir une datation de lrsquoarbre et ainsi de lrsquoanneacutee drsquoabatage de cet arbre

La limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000ans

Anneaux de croissance

La largeur de lrsquoanneau est fonction de tempeacuteratures et de preacutecipitations

Utilisation en archeacuteologie expertise drsquoœuvre drsquoart (ceacuteramique)

10

Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

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Page 6: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

6

b) Conseacutequences eacutecologiques

A chaque glaciation une partie de la flore et de la faune a disparu soit par laction directe du froid soit

pour la faune par migration vers des reacutegions plus meacuteridionales (les espegraveces soumises agrave un froid trop

important pour elles doivent descendre vers les plaines etou se rapprocher de leacutequateur)

Les proboscidiens (mastodontes eacuteleacutephants) disparaissent les premiers quittant lEurope pour lAfrique

et le moyen-Orient avec les hippopotames et les rhinoceacuteros

Seuls subsistent encore durant la troisiegraveme glaciation les grands mammifegraveres agrave toison laineuse

rhinoceacuteros laineux mammouths ours des cavernes et certains herbivores rennes aurochs chevaux

rongeurs qui reacuteussissent agrave sadapter agrave la maigre veacutegeacutetation des steppes froides

Enfin la quatriegraveme glaciation tregraves seacutevegravere surtout au Wuumlrm final fait disparaicirctre les mammouths

rhinoceacuteros laineux et ours des cavernes deacutefinitivement

Notons cependant que lhomme le plus grand preacutedateur y fut aussi pour quelque chose

81 Les traces des paysages glaciaires et peacuteriglaciaires du Quaternaire

Les glaciations du Quaternaire ont produit des inlandsis des calottes glaciaires et le deacuteveloppement de

langues glaciaires qui ont couvert et marqueacute de nombreuses montagnes y compris en zone

intertropicale et des espaces aujourdhui submergeacutes par la remonteacutee de la mer (plateau continental) qui

a suivi la deacuteglaciation

Les glaces eacutepaisses ont raboteacute certains reliefs ou entameacute le sol dune maniegravere speacutecifique Leur fonte a

ensuite libeacutereacute une eacutenorme quantiteacute deau cette double action associeacutee agrave des pheacutenomegravenes de

cryoturbation de solifluxion (geacutelifluxion)hellip a laisseacute de nombreuses traces encore visibles dans les

reacutegions anciennement englaceacutees

Certains modeleacutes daccumulation et deacuterosion en sont notamment caracteacuteristiques Les ocircs drumlins et

chenaux proglaciaires marquent ainsi encore de nombreux reliefs glaciaires et peacuteriglaciaires des Alpes

des Pyreacuteneacutees des Vosges du Massif central et de lAlaska du Spitzberg de lIslande etc

82 Les formes et formations glaciaires

Les quaternaristes observent et eacutetudient

bull des valleacutees des cirques et des moraines Dans les valleacutees en particulier il est possible de

connaicirctre laltitude atteinte par la glace lors des glaciations en utilisant certaines formes heacuteriteacutees de

celles-ci ndash les sites teacutemoins ndash tels les eacutepaulements que preacutesentent parfois les arecirctes descendues des

sommets lateacuteraux en direction du talweg des valleacutees

bull Ces diverses formes peacuteriglaciaires parfois regroupeacutees sous le nom dhydrolaccolites

comprennent les pingos les palses et les lithalses dont les reliques sont des laquets La plupart dentre

elles sont apparues pendant les eacutepoques glaciaires essentiellement dans le nord de lEurope mais agrave

lheure actuelle encore des hydrolaccolites prennent naissance sous les climats froids de lAlaska et du

nord-ouest du Canada par exemple

bull des formations dites kettles des drumlins des pipkrates des laquets des laquo fers agrave repasser raquo et

des dreikanters

bull deacutepais deacutepocircts de lœss et de limons accumuleacutes sur de vastes surfaces en Ameacuterique du Nord

sur les plateaux et les plaines dEurope moyenne et en Chine septentrionale et dans lheacutemisphegravere Sud

en Argentine (Pampa) Transporteacutes par le vent les lœss finissent par former une couverture plus ou

moins eacutepaisse (jusquagrave 200 m en Chine) rendant fertiles ces reacutegions mais en posant des problegravemes de

stabiliteacute (sols tregraves vulneacuterables agrave leacuterosion) Par exemple la reacutegion des Boumlrde (en Allemagne) ou celle de

Shanxi (valleacutee du Huang He en Chine) sont tapisseacutees de lœss

Certains paysages actuels formations veacutegeacutetales lacs etc sont des heacuteritages directs de ces eacutepisodes

climatiques

bull des landes dorigine glaciaire par exemple la plaine de la Geest (Allemagne) et la plaine

polonaise sont concerneacutees par les deacutepocircts morainiques du Quaternaire avec de nombreuses landes

(Lande de Lunebourg) ou de collines (Mazurie polonaise) encadrant des fleuves qui coulent vers le

nord

bull des paysages de marais et de tourbiegraveres (marais de Pinsk en Ukraine)

bull des lacs (Lac Ladoga Lac Onega en Russie Grands Lacs en Ameacuterique du Nord)

9 La notion de cycle interglaciaire-glaciaire

Une peacuteriode interglaciaire est une peacuteriode seacuteparant deux glaciations et durant laquelle les tempeacuteratures

moyennes de la planegravete sont relativement eacuteleveacutees LHolocegravene eacutepoque geacuteologique actuelle est une

peacuteriode interglaciaire Il dure depuis la fin de la derniegravere peacuteriode glaciaire il y a environ 11 700 ans

- Les cycles glaciaires

La fin du Ceacutenozoiumlque est marqueacutee par le retour de glaciations dites quaternaires denviron 26 millions

danneacutees agrave 12 000 ans avant le preacutesent

7

Les glaciations quaternaires correspondent agrave la mise en place dun climat qui se refroidit et au retour

cyclique de peacuteriodes froides (dites glaciaires) et tempeacutereacutees (interglaciaires)

Depuis le deacutebut du Q se sont deacuterouleacutes une vingtaine de cycles interglaciaire-glaciaire La dureacutee drsquoun

cycle peut ecirctre estimeacutee agrave 100 000ans Le cycle se compose drsquoune phase tempeacutereacutee ou chaude

sensiblement comparable agrave lrsquoactuel appeleacutee interglaciaire et drsquoune phase froide ou phase glaciaire

Lrsquointerglaciaire repreacutesente environ 110 du cycle le glaciaire 910 Il faut savoir toutefois que les

peacuteriodes tregraves froides sont aussi des exceptions puisqursquoelles ne sont estimeacutees qursquoagrave environ 110egrave drsquoun

cycle

- Lrsquoeacutevolution drsquoun cycle

Actuellement nous eacutevoluons sous une phase tempeacutereacutee il srsquoagit de lrsquointerglaciaire Flandrien La

derniegravere peacuteriode glaciaire (Weichseacutelien) srsquoest acheveacute il y a environ 10 000 ans BP (deacutebut du Preacuteboreacuteal

deacutebut Holocegravene)

Les changements climatiques constants au cours du Quaternaire vont entrainer avec eux de profonds

changements paleacuteo-environnementaux Les changements les plus profonds vont naturellement srsquoopeacuterer

lors du passage entre les phases tempeacutereacutees et les phases froides

Durant les peacuteriodes glaciaires on assiste agrave un deacuteveloppement important des glaciers aux pocircles

(inlandsis -calotte polaire est un glacier de tregraves grande eacutetendue se preacutesentant sous la forme dune nappe de glace

recouvrant la terre ferme et qui peut atteindre plusieurs milliers de megravetres deacutepaisseur Ils peuvent se prolonger agrave la

surface de la mer en formant des barriegraveres de glace- scandinave pour lrsquoEurope du nord-ouest) et de

montagnes (Alpes Pyreacuteneacutees Balkans Carpateshellip) La conseacutequence de cette reacutetention drsquoeau sous

forme de glace est une baisse massive de lrsquoapprovisionnement en eau douce des oceacuteans pheacutenomegravene se

traduisant par une baisse des niveaux marins

Les phases anteacuterieures de lrsquoHistoire humaine relegravevent de la paleacuteoclimatologie Elles permettent de

suivre au fil de la deacuterive des continents et des peacuteriodes de glaciations successives les variations lieacutees

au changement climatique ayant affecteacute les sols et les espegraveces selon leur nature Le cycle du carbone

(cycle biogeacuteochimique) en est deacutesormais partie prenante Le cycle des changements climatiques permet

aujourdrsquohui drsquoestimer 6 glaciations anteacuterieures Biber Donau Gunz Mindel Riss et le Wuumlrm (voir

plus haut)

10 Changement climatique et Facteurs agrave lrsquoorigine des changements climatiques

Le reacutechauffement climatique reacutechauffement planeacutetaire reacutechauffement global ou deacuteregraveglement

climatique est le pheacutenomegravene daugmentation des tempeacuteratures moyennes oceacuteaniques et de lair induit

par la quantiteacute de chaleur pieacutegeacutee agrave la surface terrestre mesureacutee depuis plusieurs deacutecennies du fait des

eacutemissions de gaz agrave effet de serre (CO2 etc)

Un changement climatique ou deacuteregraveglement climatique correspond agrave une modification durable (de la

deacutecennie au million danneacutees) des paramegravetres statistiques (paramegravetres moyens variabiliteacute)

du climat global de la Terre ou de ses divers climats reacutegionaux Ces changements peuvent ecirctre dus agrave

des processus intrinsegraveques agrave la Terre agrave des influences exteacuterieures ou plus reacutecemment aux activiteacutes

humaines

- Facteurs astronomiques

Cette theacuteorie est confirmeacutee par leacutetude de loxygegravene 18 et largement approuveacutee par la communauteacute

scientifique explique les cycles climatiques glaciaires interglaciaires par les variations dexcentriciteacute

de lrsquoorbite de la Terre autour du soleil dobliquiteacute (des changements dans lrsquoinclinaison de lrsquoaxe de la

Terre et de preacutecession ( changement graduel dorientation de laxe de rotation ) terrestre et des

collisions avec les asteacuteroiumldes ou des comegravetes

- Facteurs geacuteologiques

Comme la deacuterive des continents des changements dans la topographie des fonds oceacuteaniques les

eacuteruptions volcaniques la formation des montagnes lrsquoeacuterosion et lrsquoalteacuteration des roches

- Facteurs oceacuteaniques comme lrsquoeffet du pheacutenomegravene El Nino des changements dans la

circulation oceacuteanique des variations du niveau de la mer la formation de glace les efflorescences

phytoplanctoniques et la production de sulfures de dimeacutethyle (Biochimie composeacute organo-sulfureacute de

formule chimique (CH3)2S produit notamment par le phytoplancton et certaines bacteacuteries)

- Facteurs intervenant agrave la surface de la Terre notamment lrsquoeffet de la veacutegeacutetation sur

lrsquoalbeacutedo de la surface (la blancheur ou le degreacute de reacuteflexion de la lumiegravere incidente provenant drsquoun

objet) et lrsquoeacutevapotranspiration les effets des plans drsquoeau y compris lrsquoirrigation et la poussiegravere

- Facteurs atmospheacuteriques tels que le rocircle des gaz agrave effet de serre du dioxyde de soufre et les

polluants atmospheacuteriques les effets de la couche nuageuse et les interactions entre lrsquoair la Terre et la

mer

8

GEOCHRONOLOGIE DU QUATERNAIRE LES METHODES DE DATATION

1 Datations relatives

Meacutethodes fondeacutees sur les pheacutenomegravenes naturels non calibreacutees ou par profils

- Varves

- Dendrochronologie

- Stratigraphie

- Biostratigraphie

- Teacutephrochronologie

- Paleacuteomagneacutetisme

- Archeacuteomagneacutetisme

- Isotopes de lrsquooxygegravene

- Variation climatique

2 Introduction

Lrsquohistoire de lrsquohomme comme celle de la Terre se situent dans le temps et lrsquoune des grandes difficulteacutes

de ces disciplines reacuteside dans la datation A la base de toute meacutethode de datation il y a neacutecessairement

un processus eacutevolutif lieacute au deacuteroulement du temps

Les premiegraveres recherches drsquoun chronomegravetre furent tenteacutees en Sciences de la Terre en utilisant un

pheacutenomegravene qui se serait accru plus ou moins reacuteguliegraverement avec le temps On a tout drsquoabord utiliseacute la

vitesse drsquoaccumulation seacutedimentaire et drsquoalteacuteration Puis on est passeacute au comptage de donneacutees

rythmiques naturelles comme les stries drsquoaccroissement des fossiles des arbres (dendrochronologie)

des varves avec leurs feuillets successifs drsquohiver et drsquoeacuteteacute Toutes ces meacutethodes de datation ont une

valeur locale et une utilisation limiteacutee dans le temps (fig 1)

Fig 1- Les domaines chronologiques couverts par les principales meacutethodes de datation

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984)

La biostratigraphie fondeacutee sur le pheacutenomegravene de lrsquoeacutevolution biologique est une meacutethode de datation

relative Drsquoautres meacutethodes enfin qui utilisent les pheacutenomegravenes physico-chimiques donnent des reacutesultats

quantifieacutes Elles ont fait tellement impression qursquoon les a tout drsquoabord dites laquo absolues raquo En fait ce

sont des meacutethodes physiques quantitatives qui conservent une certaine relativiteacute du fait que les

eacutechantillons se trouvent dans des environnements ayant subi le plus souvent une eacutevolution complexe

perturbant les conditions initiales

3 Principales meacutethodes utiliseacutees en Geacuteochronologie

31 La biostratigraphie

La biostratigraphie est une meacutethode qui utilise le pheacutenomegravene irreacuteversible de lrsquoeacutevolution biologique

Dans le premier temps on proceacutedait par analyse des associations de faunes successives (apparition et

disparition drsquoespegraveces) On srsquoappuie maintenant en plus sur la distinction des degreacutes eacutevolutifs des

diverses ligneacutees au moyen de meacutethodes statistiques drsquoanalyses de donneacutees et lrsquoon aboutit agrave une

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Cette meacutethode implique que lrsquoon connaisse bien le pheacutenomegravene

eacutevolutif Or il faut savoir que les ligneacutees peuvent avoir des eacutevolutions diffeacuterentes Certaines ligneacutees

peuvent rester stables pendant des milliers voire des millions drsquoanneacutees en stase morphologique Ces

espegraveces ne peuvent ecirctre utiliseacutees que dans des groupements drsquoespegraveces ougrave sont seuls significatifs leur

premiegravere et leur derniegravere apparition Drsquoautres ligneacutees sont globalement stables mais ont une grande

9

variabiliteacute morphologique potentielle qui ne srsquoexprime que partiellement sous la forme

drsquoeacutecopheacutenotypes adapteacutes aux conditions locales et momentaneacutees du milieu Ces eacutecopheacutenotypes ont

alors une signification eacutecologique et paleacuteoclimatique mais pas reacuteellement biostratigraphique dans le

sens de la chronologie

Enfin il existe des ligneacutees qui preacutesentent des eacutevolutions graduelles agrave rythme drsquoailleurs variable Il

semble que ce gradualisme phyleacutetique reacutesulte dans la plupart des cas drsquoheacuteteacuterochronies de

deacuteveloppement c-agrave-d de lrsquoextension dans le temps des processus ontogeacuteneacutetiques qui regraveglent la

constitution des individus Seules ces ligneacutees agrave eacutevolution continue se precirctent agrave la biostratographie fine

en distinguant les degreacutes eacutevolutifs

Monde vivant

Domaine rarr Regravegne rarrEmbranchement rarrClasse rarrOrdre rarrFamille rarrGenre rarrEspegravece

On arrive actuellement au stade ougrave gracircce aux meacutethodes statistiques et agrave lrsquoutilisation de lrsquooutil

informatique chaque degreacute eacutevolutif pourra ecirctre deacutefini par des paramegravetres quantitatifs et la

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Elles srsquoappliquent du Pliocegravene supeacuterieur agrave la fin du Pleacuteistocegravene

moyen Au Pleacuteistocegravene supeacuterieur lrsquoeacutevolution est trop peu marqueacutee pour servir de chronomegravetre

32 La dendrochronologie

Reconstruire le climat des zones tempeacutereacutees et datation

Elle est fondeacutee sur la croissance saisonniegravere des arbres par deacutenombrement des anneaux concentriques

successifs appeleacutes cernes Cette meacutethode utilise les arbres ayant une grande longeacuteviteacute qui peuvent

permettre de remonter respectivement agrave 7000 ans BP et au-delagrave de 200 ans AT (Actually Time) La

largeur des cernes est conditionneacutee en Ameacuterique du Nord par les preacutecipitations en Scandinavie par les

tempeacuteratures estivales En Europe crsquoest le checircne qui permet de reconstituer les grandes seacutequences (exp

6000BP en Allemagne) (Fig 2a et 2b)

Deux arbres contemporains portent les mecircmes signatures climatiques les mecircmes cernes Il est possible

drsquoapregraves lrsquoeacutepaisseur de ces cernes drsquoeacutetablir un signal qui statistiquement peut se recouvrir et ecirctre

identique Cela permet drsquoobtenir une datation de lrsquoarbre et ainsi de lrsquoanneacutee drsquoabatage de cet arbre

La limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000ans

Anneaux de croissance

La largeur de lrsquoanneau est fonction de tempeacuteratures et de preacutecipitations

Utilisation en archeacuteologie expertise drsquoœuvre drsquoart (ceacuteramique)

10

Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

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Quaternary Stratigraphy (International Commission on Stratigraphy) Journal of Quaternary Science 27

Page 7: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

7

Les glaciations quaternaires correspondent agrave la mise en place dun climat qui se refroidit et au retour

cyclique de peacuteriodes froides (dites glaciaires) et tempeacutereacutees (interglaciaires)

Depuis le deacutebut du Q se sont deacuterouleacutes une vingtaine de cycles interglaciaire-glaciaire La dureacutee drsquoun

cycle peut ecirctre estimeacutee agrave 100 000ans Le cycle se compose drsquoune phase tempeacutereacutee ou chaude

sensiblement comparable agrave lrsquoactuel appeleacutee interglaciaire et drsquoune phase froide ou phase glaciaire

Lrsquointerglaciaire repreacutesente environ 110 du cycle le glaciaire 910 Il faut savoir toutefois que les

peacuteriodes tregraves froides sont aussi des exceptions puisqursquoelles ne sont estimeacutees qursquoagrave environ 110egrave drsquoun

cycle

- Lrsquoeacutevolution drsquoun cycle

Actuellement nous eacutevoluons sous une phase tempeacutereacutee il srsquoagit de lrsquointerglaciaire Flandrien La

derniegravere peacuteriode glaciaire (Weichseacutelien) srsquoest acheveacute il y a environ 10 000 ans BP (deacutebut du Preacuteboreacuteal

deacutebut Holocegravene)

Les changements climatiques constants au cours du Quaternaire vont entrainer avec eux de profonds

changements paleacuteo-environnementaux Les changements les plus profonds vont naturellement srsquoopeacuterer

lors du passage entre les phases tempeacutereacutees et les phases froides

Durant les peacuteriodes glaciaires on assiste agrave un deacuteveloppement important des glaciers aux pocircles

(inlandsis -calotte polaire est un glacier de tregraves grande eacutetendue se preacutesentant sous la forme dune nappe de glace

recouvrant la terre ferme et qui peut atteindre plusieurs milliers de megravetres deacutepaisseur Ils peuvent se prolonger agrave la

surface de la mer en formant des barriegraveres de glace- scandinave pour lrsquoEurope du nord-ouest) et de

montagnes (Alpes Pyreacuteneacutees Balkans Carpateshellip) La conseacutequence de cette reacutetention drsquoeau sous

forme de glace est une baisse massive de lrsquoapprovisionnement en eau douce des oceacuteans pheacutenomegravene se

traduisant par une baisse des niveaux marins

Les phases anteacuterieures de lrsquoHistoire humaine relegravevent de la paleacuteoclimatologie Elles permettent de

suivre au fil de la deacuterive des continents et des peacuteriodes de glaciations successives les variations lieacutees

au changement climatique ayant affecteacute les sols et les espegraveces selon leur nature Le cycle du carbone

(cycle biogeacuteochimique) en est deacutesormais partie prenante Le cycle des changements climatiques permet

aujourdrsquohui drsquoestimer 6 glaciations anteacuterieures Biber Donau Gunz Mindel Riss et le Wuumlrm (voir

plus haut)

10 Changement climatique et Facteurs agrave lrsquoorigine des changements climatiques

Le reacutechauffement climatique reacutechauffement planeacutetaire reacutechauffement global ou deacuteregraveglement

climatique est le pheacutenomegravene daugmentation des tempeacuteratures moyennes oceacuteaniques et de lair induit

par la quantiteacute de chaleur pieacutegeacutee agrave la surface terrestre mesureacutee depuis plusieurs deacutecennies du fait des

eacutemissions de gaz agrave effet de serre (CO2 etc)

Un changement climatique ou deacuteregraveglement climatique correspond agrave une modification durable (de la

deacutecennie au million danneacutees) des paramegravetres statistiques (paramegravetres moyens variabiliteacute)

du climat global de la Terre ou de ses divers climats reacutegionaux Ces changements peuvent ecirctre dus agrave

des processus intrinsegraveques agrave la Terre agrave des influences exteacuterieures ou plus reacutecemment aux activiteacutes

humaines

- Facteurs astronomiques

Cette theacuteorie est confirmeacutee par leacutetude de loxygegravene 18 et largement approuveacutee par la communauteacute

scientifique explique les cycles climatiques glaciaires interglaciaires par les variations dexcentriciteacute

de lrsquoorbite de la Terre autour du soleil dobliquiteacute (des changements dans lrsquoinclinaison de lrsquoaxe de la

Terre et de preacutecession ( changement graduel dorientation de laxe de rotation ) terrestre et des

collisions avec les asteacuteroiumldes ou des comegravetes

- Facteurs geacuteologiques

Comme la deacuterive des continents des changements dans la topographie des fonds oceacuteaniques les

eacuteruptions volcaniques la formation des montagnes lrsquoeacuterosion et lrsquoalteacuteration des roches

- Facteurs oceacuteaniques comme lrsquoeffet du pheacutenomegravene El Nino des changements dans la

circulation oceacuteanique des variations du niveau de la mer la formation de glace les efflorescences

phytoplanctoniques et la production de sulfures de dimeacutethyle (Biochimie composeacute organo-sulfureacute de

formule chimique (CH3)2S produit notamment par le phytoplancton et certaines bacteacuteries)

- Facteurs intervenant agrave la surface de la Terre notamment lrsquoeffet de la veacutegeacutetation sur

lrsquoalbeacutedo de la surface (la blancheur ou le degreacute de reacuteflexion de la lumiegravere incidente provenant drsquoun

objet) et lrsquoeacutevapotranspiration les effets des plans drsquoeau y compris lrsquoirrigation et la poussiegravere

- Facteurs atmospheacuteriques tels que le rocircle des gaz agrave effet de serre du dioxyde de soufre et les

polluants atmospheacuteriques les effets de la couche nuageuse et les interactions entre lrsquoair la Terre et la

mer

8

GEOCHRONOLOGIE DU QUATERNAIRE LES METHODES DE DATATION

1 Datations relatives

Meacutethodes fondeacutees sur les pheacutenomegravenes naturels non calibreacutees ou par profils

- Varves

- Dendrochronologie

- Stratigraphie

- Biostratigraphie

- Teacutephrochronologie

- Paleacuteomagneacutetisme

- Archeacuteomagneacutetisme

- Isotopes de lrsquooxygegravene

- Variation climatique

2 Introduction

Lrsquohistoire de lrsquohomme comme celle de la Terre se situent dans le temps et lrsquoune des grandes difficulteacutes

de ces disciplines reacuteside dans la datation A la base de toute meacutethode de datation il y a neacutecessairement

un processus eacutevolutif lieacute au deacuteroulement du temps

Les premiegraveres recherches drsquoun chronomegravetre furent tenteacutees en Sciences de la Terre en utilisant un

pheacutenomegravene qui se serait accru plus ou moins reacuteguliegraverement avec le temps On a tout drsquoabord utiliseacute la

vitesse drsquoaccumulation seacutedimentaire et drsquoalteacuteration Puis on est passeacute au comptage de donneacutees

rythmiques naturelles comme les stries drsquoaccroissement des fossiles des arbres (dendrochronologie)

des varves avec leurs feuillets successifs drsquohiver et drsquoeacuteteacute Toutes ces meacutethodes de datation ont une

valeur locale et une utilisation limiteacutee dans le temps (fig 1)

Fig 1- Les domaines chronologiques couverts par les principales meacutethodes de datation

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984)

La biostratigraphie fondeacutee sur le pheacutenomegravene de lrsquoeacutevolution biologique est une meacutethode de datation

relative Drsquoautres meacutethodes enfin qui utilisent les pheacutenomegravenes physico-chimiques donnent des reacutesultats

quantifieacutes Elles ont fait tellement impression qursquoon les a tout drsquoabord dites laquo absolues raquo En fait ce

sont des meacutethodes physiques quantitatives qui conservent une certaine relativiteacute du fait que les

eacutechantillons se trouvent dans des environnements ayant subi le plus souvent une eacutevolution complexe

perturbant les conditions initiales

3 Principales meacutethodes utiliseacutees en Geacuteochronologie

31 La biostratigraphie

La biostratigraphie est une meacutethode qui utilise le pheacutenomegravene irreacuteversible de lrsquoeacutevolution biologique

Dans le premier temps on proceacutedait par analyse des associations de faunes successives (apparition et

disparition drsquoespegraveces) On srsquoappuie maintenant en plus sur la distinction des degreacutes eacutevolutifs des

diverses ligneacutees au moyen de meacutethodes statistiques drsquoanalyses de donneacutees et lrsquoon aboutit agrave une

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Cette meacutethode implique que lrsquoon connaisse bien le pheacutenomegravene

eacutevolutif Or il faut savoir que les ligneacutees peuvent avoir des eacutevolutions diffeacuterentes Certaines ligneacutees

peuvent rester stables pendant des milliers voire des millions drsquoanneacutees en stase morphologique Ces

espegraveces ne peuvent ecirctre utiliseacutees que dans des groupements drsquoespegraveces ougrave sont seuls significatifs leur

premiegravere et leur derniegravere apparition Drsquoautres ligneacutees sont globalement stables mais ont une grande

9

variabiliteacute morphologique potentielle qui ne srsquoexprime que partiellement sous la forme

drsquoeacutecopheacutenotypes adapteacutes aux conditions locales et momentaneacutees du milieu Ces eacutecopheacutenotypes ont

alors une signification eacutecologique et paleacuteoclimatique mais pas reacuteellement biostratigraphique dans le

sens de la chronologie

Enfin il existe des ligneacutees qui preacutesentent des eacutevolutions graduelles agrave rythme drsquoailleurs variable Il

semble que ce gradualisme phyleacutetique reacutesulte dans la plupart des cas drsquoheacuteteacuterochronies de

deacuteveloppement c-agrave-d de lrsquoextension dans le temps des processus ontogeacuteneacutetiques qui regraveglent la

constitution des individus Seules ces ligneacutees agrave eacutevolution continue se precirctent agrave la biostratographie fine

en distinguant les degreacutes eacutevolutifs

Monde vivant

Domaine rarr Regravegne rarrEmbranchement rarrClasse rarrOrdre rarrFamille rarrGenre rarrEspegravece

On arrive actuellement au stade ougrave gracircce aux meacutethodes statistiques et agrave lrsquoutilisation de lrsquooutil

informatique chaque degreacute eacutevolutif pourra ecirctre deacutefini par des paramegravetres quantitatifs et la

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Elles srsquoappliquent du Pliocegravene supeacuterieur agrave la fin du Pleacuteistocegravene

moyen Au Pleacuteistocegravene supeacuterieur lrsquoeacutevolution est trop peu marqueacutee pour servir de chronomegravetre

32 La dendrochronologie

Reconstruire le climat des zones tempeacutereacutees et datation

Elle est fondeacutee sur la croissance saisonniegravere des arbres par deacutenombrement des anneaux concentriques

successifs appeleacutes cernes Cette meacutethode utilise les arbres ayant une grande longeacuteviteacute qui peuvent

permettre de remonter respectivement agrave 7000 ans BP et au-delagrave de 200 ans AT (Actually Time) La

largeur des cernes est conditionneacutee en Ameacuterique du Nord par les preacutecipitations en Scandinavie par les

tempeacuteratures estivales En Europe crsquoest le checircne qui permet de reconstituer les grandes seacutequences (exp

6000BP en Allemagne) (Fig 2a et 2b)

Deux arbres contemporains portent les mecircmes signatures climatiques les mecircmes cernes Il est possible

drsquoapregraves lrsquoeacutepaisseur de ces cernes drsquoeacutetablir un signal qui statistiquement peut se recouvrir et ecirctre

identique Cela permet drsquoobtenir une datation de lrsquoarbre et ainsi de lrsquoanneacutee drsquoabatage de cet arbre

La limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000ans

Anneaux de croissance

La largeur de lrsquoanneau est fonction de tempeacuteratures et de preacutecipitations

Utilisation en archeacuteologie expertise drsquoœuvre drsquoart (ceacuteramique)

10

Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

Reacutefeacuterences bibliographiques

Ciampalini A Firpo M (2015) Depositional architecture and sequence stratigraphy of Pleistocene coarse-grained

deltas along the Ligurian coast (Italy) Journal of Earth System Science 124

De Schepper S Head M J (2009) pliocene and pleistocene dinoflagellate cyst and acritarch zonation of dsdp

hole 610a eastern north atlantic Palynology 33

Doukas Constantin S Papayianni Katerina (2016) Vertebrate Paleobiology and Paleoanthropology

Paleoanthropology of the Balkans and Anatolia

Gaudenyi Tivadar Nenadić Draženko Jovanović Mladjen Bogićević Katarina (2014) The stratigraphical

position and the use of the term Eopleistocene in Serbian geological literature Quaternary International 319

Gibbard Philip L Head Martin J Walker Michael J C (2010) Formal ratification of the Quaternary

SystemPeriod and the Pleistocene SeriesEpoch with a base at 258 Ma Journal of Quaternary Science 25

Habib Kazi Ahsan Jeong Dageum Myoung Jung-Goo Lee Youn-Ho (2015) Population panmixia and the

Pleistocene demographic expansion of spotty belly greenling Hexagrammos agrammus in the East Sea and

Northwest Pacific Ocean Science Journal 50

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future Quaternary International 383

Higashi Hiroyuki Ikeda Hajime Setoguchi Hiroaki (2015) Molecular phylogeny of Shortia sensu lato

(Diapensiaceae) based on multiple nuclear sequences Plant Systematics and Evolution 301

15

Jeffries Daniel L Copp Gordon H Lawson Handley Lori Olseacuten K Haringkan Sayer Carl D Haumlnfling Bernd

(2016) Comparing RADseq and microsatellites to infer complex phylogeographic patterns an empirical

perspective in the Crucian carpCarassius carassiusL Molecular Ecology 25

Kuzmina S A (2015) Quaternary insects and environment of northeastern Asia Paleontological Journal 49

Laine Angeacutelique Gauthier Emilie Garcia Jean-Pierre Petit Christophe Cruz Freacutedeacuteric Richard Herveacute (2010)

A three-thousand-year history of vegetation and human impact in Burgundy (France) reconstructed from pollen

and non-pollen palynomophs analysis Comptes Rendus Biologies 333

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(Archidiskodon Elephantidae) from the Oldowan Muhkai IIa site Doklady Biological Sciences 465

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212

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Cenozoic mammals Integrative Zoology 4 DOI 101111j1749-4877200900174x

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early Pleistocene foreland basin in northwestern Taiwan An example from the Dahan River sectionIsland Arc

24

Papanikolaou Maria D Triantaphyllou Maria V Platzman Ellen S Gibbard Philip L Niocaill Conall Mac

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island western Greece Magneto-biostratigraphic constraints and palaeoclimatic implications Journal of

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Pavia Marco Zunino Marta Coltorti Mauro Angelone Chiara Arzarello Marta Bagnus Cristina Bellucci

Luca Colombero Simone Marcolini Federica Peretto Carlo Petronio Carmelo Petrucci Mauro Pieruccini

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palaeontological data from the Early Pleistocene Pirro 10 site of Pirro Nord (Puglia south eastern

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Philip L Gibbard et Martin J Head laquo The Definition of the Quaternary SystemEra and the Pleistocene

SeriesEpoch raquo Quaternaire vol 202 | 2009 125-133

Ruddiman William F (2018) Three flaws in defining a formal lsquoAnthropocenersquoProgress in Physical Geography

Earth and Environment 42

Walker M J C Berkelhammer M Bjoumlrck S Cwynar L C Fisher D A Long A J Lowe J J Newnham R

M Rasmussen S O Weiss H (2012) Formal subdivision of the Holocene SeriesEpoch a Discussion Paper by a

Working Group of INTIMATE (Integration of ice-core marine and terrestrial records) and the Subcommission on

Quaternary Stratigraphy (International Commission on Stratigraphy) Journal of Quaternary Science 27

Page 8: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

8

GEOCHRONOLOGIE DU QUATERNAIRE LES METHODES DE DATATION

1 Datations relatives

Meacutethodes fondeacutees sur les pheacutenomegravenes naturels non calibreacutees ou par profils

- Varves

- Dendrochronologie

- Stratigraphie

- Biostratigraphie

- Teacutephrochronologie

- Paleacuteomagneacutetisme

- Archeacuteomagneacutetisme

- Isotopes de lrsquooxygegravene

- Variation climatique

2 Introduction

Lrsquohistoire de lrsquohomme comme celle de la Terre se situent dans le temps et lrsquoune des grandes difficulteacutes

de ces disciplines reacuteside dans la datation A la base de toute meacutethode de datation il y a neacutecessairement

un processus eacutevolutif lieacute au deacuteroulement du temps

Les premiegraveres recherches drsquoun chronomegravetre furent tenteacutees en Sciences de la Terre en utilisant un

pheacutenomegravene qui se serait accru plus ou moins reacuteguliegraverement avec le temps On a tout drsquoabord utiliseacute la

vitesse drsquoaccumulation seacutedimentaire et drsquoalteacuteration Puis on est passeacute au comptage de donneacutees

rythmiques naturelles comme les stries drsquoaccroissement des fossiles des arbres (dendrochronologie)

des varves avec leurs feuillets successifs drsquohiver et drsquoeacuteteacute Toutes ces meacutethodes de datation ont une

valeur locale et une utilisation limiteacutee dans le temps (fig 1)

Fig 1- Les domaines chronologiques couverts par les principales meacutethodes de datation

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984)

La biostratigraphie fondeacutee sur le pheacutenomegravene de lrsquoeacutevolution biologique est une meacutethode de datation

relative Drsquoautres meacutethodes enfin qui utilisent les pheacutenomegravenes physico-chimiques donnent des reacutesultats

quantifieacutes Elles ont fait tellement impression qursquoon les a tout drsquoabord dites laquo absolues raquo En fait ce

sont des meacutethodes physiques quantitatives qui conservent une certaine relativiteacute du fait que les

eacutechantillons se trouvent dans des environnements ayant subi le plus souvent une eacutevolution complexe

perturbant les conditions initiales

3 Principales meacutethodes utiliseacutees en Geacuteochronologie

31 La biostratigraphie

La biostratigraphie est une meacutethode qui utilise le pheacutenomegravene irreacuteversible de lrsquoeacutevolution biologique

Dans le premier temps on proceacutedait par analyse des associations de faunes successives (apparition et

disparition drsquoespegraveces) On srsquoappuie maintenant en plus sur la distinction des degreacutes eacutevolutifs des

diverses ligneacutees au moyen de meacutethodes statistiques drsquoanalyses de donneacutees et lrsquoon aboutit agrave une

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Cette meacutethode implique que lrsquoon connaisse bien le pheacutenomegravene

eacutevolutif Or il faut savoir que les ligneacutees peuvent avoir des eacutevolutions diffeacuterentes Certaines ligneacutees

peuvent rester stables pendant des milliers voire des millions drsquoanneacutees en stase morphologique Ces

espegraveces ne peuvent ecirctre utiliseacutees que dans des groupements drsquoespegraveces ougrave sont seuls significatifs leur

premiegravere et leur derniegravere apparition Drsquoautres ligneacutees sont globalement stables mais ont une grande

9

variabiliteacute morphologique potentielle qui ne srsquoexprime que partiellement sous la forme

drsquoeacutecopheacutenotypes adapteacutes aux conditions locales et momentaneacutees du milieu Ces eacutecopheacutenotypes ont

alors une signification eacutecologique et paleacuteoclimatique mais pas reacuteellement biostratigraphique dans le

sens de la chronologie

Enfin il existe des ligneacutees qui preacutesentent des eacutevolutions graduelles agrave rythme drsquoailleurs variable Il

semble que ce gradualisme phyleacutetique reacutesulte dans la plupart des cas drsquoheacuteteacuterochronies de

deacuteveloppement c-agrave-d de lrsquoextension dans le temps des processus ontogeacuteneacutetiques qui regraveglent la

constitution des individus Seules ces ligneacutees agrave eacutevolution continue se precirctent agrave la biostratographie fine

en distinguant les degreacutes eacutevolutifs

Monde vivant

Domaine rarr Regravegne rarrEmbranchement rarrClasse rarrOrdre rarrFamille rarrGenre rarrEspegravece

On arrive actuellement au stade ougrave gracircce aux meacutethodes statistiques et agrave lrsquoutilisation de lrsquooutil

informatique chaque degreacute eacutevolutif pourra ecirctre deacutefini par des paramegravetres quantitatifs et la

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Elles srsquoappliquent du Pliocegravene supeacuterieur agrave la fin du Pleacuteistocegravene

moyen Au Pleacuteistocegravene supeacuterieur lrsquoeacutevolution est trop peu marqueacutee pour servir de chronomegravetre

32 La dendrochronologie

Reconstruire le climat des zones tempeacutereacutees et datation

Elle est fondeacutee sur la croissance saisonniegravere des arbres par deacutenombrement des anneaux concentriques

successifs appeleacutes cernes Cette meacutethode utilise les arbres ayant une grande longeacuteviteacute qui peuvent

permettre de remonter respectivement agrave 7000 ans BP et au-delagrave de 200 ans AT (Actually Time) La

largeur des cernes est conditionneacutee en Ameacuterique du Nord par les preacutecipitations en Scandinavie par les

tempeacuteratures estivales En Europe crsquoest le checircne qui permet de reconstituer les grandes seacutequences (exp

6000BP en Allemagne) (Fig 2a et 2b)

Deux arbres contemporains portent les mecircmes signatures climatiques les mecircmes cernes Il est possible

drsquoapregraves lrsquoeacutepaisseur de ces cernes drsquoeacutetablir un signal qui statistiquement peut se recouvrir et ecirctre

identique Cela permet drsquoobtenir une datation de lrsquoarbre et ainsi de lrsquoanneacutee drsquoabatage de cet arbre

La limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000ans

Anneaux de croissance

La largeur de lrsquoanneau est fonction de tempeacuteratures et de preacutecipitations

Utilisation en archeacuteologie expertise drsquoœuvre drsquoart (ceacuteramique)

10

Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

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Paleoanthropology of the Balkans and Anatolia

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position and the use of the term Eopleistocene in Serbian geological literature Quaternary International 319

Gibbard Philip L Head Martin J Walker Michael J C (2010) Formal ratification of the Quaternary

SystemPeriod and the Pleistocene SeriesEpoch with a base at 258 Ma Journal of Quaternary Science 25

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Pleistocene demographic expansion of spotty belly greenling Hexagrammos agrammus in the East Sea and

Northwest Pacific Ocean Science Journal 50

Head Martin J Gibbard Philip L (2015) Formal subdivision of the Quaternary SystemPeriod Past present and

future Quaternary International 383

Higashi Hiroyuki Ikeda Hajime Setoguchi Hiroaki (2015) Molecular phylogeny of Shortia sensu lato

(Diapensiaceae) based on multiple nuclear sequences Plant Systematics and Evolution 301

15

Jeffries Daniel L Copp Gordon H Lawson Handley Lori Olseacuten K Haringkan Sayer Carl D Haumlnfling Bernd

(2016) Comparing RADseq and microsatellites to infer complex phylogeographic patterns an empirical

perspective in the Crucian carpCarassius carassiusL Molecular Ecology 25

Kuzmina S A (2015) Quaternary insects and environment of northeastern Asia Paleontological Journal 49

Laine Angeacutelique Gauthier Emilie Garcia Jean-Pierre Petit Christophe Cruz Freacutedeacuteric Richard Herveacute (2010)

A three-thousand-year history of vegetation and human impact in Burgundy (France) reconstructed from pollen

and non-pollen palynomophs analysis Comptes Rendus Biologies 333

Mashchenko E N Amirkhanov Kh A Ozherelyev D V (2015) Morphology of a fossil elephant calf

(Archidiskodon Elephantidae) from the Oldowan Muhkai IIa site Doklady Biological Sciences 465

Palombo MR Brugal J-Ph (2010) Quaternary mammal communities at a glance Quaternary International

212

Paombo Maria R (2009) Biochronology paleobiogeography and faunal turnover in western Mediterranean

Cenozoic mammals Integrative Zoology 4 DOI 101111j1749-4877200900174x

Pan Tsun-You Lin Andrew Tien-Shun Chi Wen-Rong (2015) Paleoenvironments of the evolving Pliocene to

early Pleistocene foreland basin in northwestern Taiwan An example from the Dahan River sectionIsland Arc

24

Papanikolaou Maria D Triantaphyllou Maria V Platzman Ellen S Gibbard Philip L Niocaill Conall Mac

Head Martin J (2011) A well-established Early-Middle Pleistocene marine sequence on south-east Zakynthos

island western Greece Magneto-biostratigraphic constraints and palaeoclimatic implications Journal of

Quaternary Science 26

Pavia Marco Zunino Marta Coltorti Mauro Angelone Chiara Arzarello Marta Bagnus Cristina Bellucci

Luca Colombero Simone Marcolini Federica Peretto Carlo Petronio Carmelo Petrucci Mauro Pieruccini

Pierluigi Sardella Raffaele Tema Evdokia Villier Boris Pavia Giulio (2012) Stratigraphical and

palaeontological data from the Early Pleistocene Pirro 10 site of Pirro Nord (Puglia south eastern

Italy) Quaternary International 267

Philip L Gibbard et Martin J Head laquo The Definition of the Quaternary SystemEra and the Pleistocene

SeriesEpoch raquo Quaternaire vol 202 | 2009 125-133

Ruddiman William F (2018) Three flaws in defining a formal lsquoAnthropocenersquoProgress in Physical Geography

Earth and Environment 42

Walker M J C Berkelhammer M Bjoumlrck S Cwynar L C Fisher D A Long A J Lowe J J Newnham R

M Rasmussen S O Weiss H (2012) Formal subdivision of the Holocene SeriesEpoch a Discussion Paper by a

Working Group of INTIMATE (Integration of ice-core marine and terrestrial records) and the Subcommission on

Quaternary Stratigraphy (International Commission on Stratigraphy) Journal of Quaternary Science 27

Page 9: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

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variabiliteacute morphologique potentielle qui ne srsquoexprime que partiellement sous la forme

drsquoeacutecopheacutenotypes adapteacutes aux conditions locales et momentaneacutees du milieu Ces eacutecopheacutenotypes ont

alors une signification eacutecologique et paleacuteoclimatique mais pas reacuteellement biostratigraphique dans le

sens de la chronologie

Enfin il existe des ligneacutees qui preacutesentent des eacutevolutions graduelles agrave rythme drsquoailleurs variable Il

semble que ce gradualisme phyleacutetique reacutesulte dans la plupart des cas drsquoheacuteteacuterochronies de

deacuteveloppement c-agrave-d de lrsquoextension dans le temps des processus ontogeacuteneacutetiques qui regraveglent la

constitution des individus Seules ces ligneacutees agrave eacutevolution continue se precirctent agrave la biostratographie fine

en distinguant les degreacutes eacutevolutifs

Monde vivant

Domaine rarr Regravegne rarrEmbranchement rarrClasse rarrOrdre rarrFamille rarrGenre rarrEspegravece

On arrive actuellement au stade ougrave gracircce aux meacutethodes statistiques et agrave lrsquoutilisation de lrsquooutil

informatique chaque degreacute eacutevolutif pourra ecirctre deacutefini par des paramegravetres quantitatifs et la

biostratigraphie agrave haute reacutesolution Elles srsquoappliquent du Pliocegravene supeacuterieur agrave la fin du Pleacuteistocegravene

moyen Au Pleacuteistocegravene supeacuterieur lrsquoeacutevolution est trop peu marqueacutee pour servir de chronomegravetre

32 La dendrochronologie

Reconstruire le climat des zones tempeacutereacutees et datation

Elle est fondeacutee sur la croissance saisonniegravere des arbres par deacutenombrement des anneaux concentriques

successifs appeleacutes cernes Cette meacutethode utilise les arbres ayant une grande longeacuteviteacute qui peuvent

permettre de remonter respectivement agrave 7000 ans BP et au-delagrave de 200 ans AT (Actually Time) La

largeur des cernes est conditionneacutee en Ameacuterique du Nord par les preacutecipitations en Scandinavie par les

tempeacuteratures estivales En Europe crsquoest le checircne qui permet de reconstituer les grandes seacutequences (exp

6000BP en Allemagne) (Fig 2a et 2b)

Deux arbres contemporains portent les mecircmes signatures climatiques les mecircmes cernes Il est possible

drsquoapregraves lrsquoeacutepaisseur de ces cernes drsquoeacutetablir un signal qui statistiquement peut se recouvrir et ecirctre

identique Cela permet drsquoobtenir une datation de lrsquoarbre et ainsi de lrsquoanneacutee drsquoabatage de cet arbre

La limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000ans

Anneaux de croissance

La largeur de lrsquoanneau est fonction de tempeacuteratures et de preacutecipitations

Utilisation en archeacuteologie expertise drsquoœuvre drsquoart (ceacuteramique)

10

Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

Reacutefeacuterences bibliographiques

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Pavia Marco Zunino Marta Coltorti Mauro Angelone Chiara Arzarello Marta Bagnus Cristina Bellucci

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palaeontological data from the Early Pleistocene Pirro 10 site of Pirro Nord (Puglia south eastern

Italy) Quaternary International 267

Philip L Gibbard et Martin J Head laquo The Definition of the Quaternary SystemEra and the Pleistocene

SeriesEpoch raquo Quaternaire vol 202 | 2009 125-133

Ruddiman William F (2018) Three flaws in defining a formal lsquoAnthropocenersquoProgress in Physical Geography

Earth and Environment 42

Walker M J C Berkelhammer M Bjoumlrck S Cwynar L C Fisher D A Long A J Lowe J J Newnham R

M Rasmussen S O Weiss H (2012) Formal subdivision of the Holocene SeriesEpoch a Discussion Paper by a

Working Group of INTIMATE (Integration of ice-core marine and terrestrial records) and the Subcommission on

Quaternary Stratigraphy (International Commission on Stratigraphy) Journal of Quaternary Science 27

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Fig 2a- La dendrochronologie

(drsquoapregraves Giot et Langouet 1984) Elaboration drsquoune grande seacutequence de reacutefeacuterence gracircce au chevauchement de seacutequences plus courtes obtenues agrave partir des troncs

drsquoarbres 1 2 et 3 La seacutequence de reacutefeacuterence montre les variations de lrsquoeacutepaisseur des cernes (E en mm)

Fig 2b- La dendrochronologie utilisation du rythme de croissance de lrsquoarbre

33 Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7 000 agrave 10 000ans avec une preacutecision de 20 ans

Limites de la meacutethode

bull dureacutee depuis le dernier temps de chauffe

bull mateacuteriel doit contenir quartz feldspaths ou zircon

bull laquocapaciteacute drsquoemmagasinageraquo des mineacuteraux 700 000 ans

4 Les datations physiques agrave partir des isotopes radioactifs

Ces meacutethodes utilisent des pheacutenomegravenes physico-chimiques qui suivent des lois voire statistiques

simples formulables matheacutematiquement Beaucoup sont fondeacutes sur la loi de la deacutecroissance de la

radioactiviteacute deacutecouverte par Rutherford et Soddy en 1905 Ces lois donnent la possibiliteacute drsquoeacutetablir un

chronomegravetre Dans tous ces pheacutenomegravenes il faut trouver un fait marquant qui puisse ecirctre mis en

correacutelation avec un eacuteveacutenement geacuteologique ou archeacuteologique un eacutetat initial repeacuterable agrave partir duquel on

puisse mesurer une eacutevolution lieacutee au deacuteroulement du temps Dans la meacutethode du carbone 14 (14C)

absorbeacute par cet individu diminuera inexorablement Pour la thermoluminescence ce sera le chauffage

drsquoun galet dans un foyer de lrsquohomme preacutehistorique

Les datations absolues permettent de fournir un cadre chronologique mieux deacutefini aux divers

eacutevegravenements jalonnant le Quaternaire

Elles permettent une ordonnance des faits dans le temps Une eacutechelle de temps relative est reacutealiseacutee par

une comparaison des eacuteveacutenements les uns par rapport aux autres

Une eacutechelle de temps absolue apporte une date agrave un fait crsquoest un gain de preacutecision

Les meacutethodes de datations absolues utiliseacutees sont diverses et fonctionnent suivant des conditions

preacutecises Chaque meacutethode doit ou ne peut intervenir qursquoen fonction des conditions physico-chimique et

de la nature du site comme des mateacuteriaux agrave disposition

Meacutethodes fondeacutees sur la croissance ou la deacutecroissance radioactive (Fig 3)

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

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Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

Reacutefeacuterences bibliographiques

Ciampalini A Firpo M (2015) Depositional architecture and sequence stratigraphy of Pleistocene coarse-grained

deltas along the Ligurian coast (Italy) Journal of Earth System Science 124

De Schepper S Head M J (2009) pliocene and pleistocene dinoflagellate cyst and acritarch zonation of dsdp

hole 610a eastern north atlantic Palynology 33

Doukas Constantin S Papayianni Katerina (2016) Vertebrate Paleobiology and Paleoanthropology

Paleoanthropology of the Balkans and Anatolia

Gaudenyi Tivadar Nenadić Draženko Jovanović Mladjen Bogićević Katarina (2014) The stratigraphical

position and the use of the term Eopleistocene in Serbian geological literature Quaternary International 319

Gibbard Philip L Head Martin J Walker Michael J C (2010) Formal ratification of the Quaternary

SystemPeriod and the Pleistocene SeriesEpoch with a base at 258 Ma Journal of Quaternary Science 25

Habib Kazi Ahsan Jeong Dageum Myoung Jung-Goo Lee Youn-Ho (2015) Population panmixia and the

Pleistocene demographic expansion of spotty belly greenling Hexagrammos agrammus in the East Sea and

Northwest Pacific Ocean Science Journal 50

Head Martin J Gibbard Philip L (2015) Formal subdivision of the Quaternary SystemPeriod Past present and

future Quaternary International 383

Higashi Hiroyuki Ikeda Hajime Setoguchi Hiroaki (2015) Molecular phylogeny of Shortia sensu lato

(Diapensiaceae) based on multiple nuclear sequences Plant Systematics and Evolution 301

15

Jeffries Daniel L Copp Gordon H Lawson Handley Lori Olseacuten K Haringkan Sayer Carl D Haumlnfling Bernd

(2016) Comparing RADseq and microsatellites to infer complex phylogeographic patterns an empirical

perspective in the Crucian carpCarassius carassiusL Molecular Ecology 25

Kuzmina S A (2015) Quaternary insects and environment of northeastern Asia Paleontological Journal 49

Laine Angeacutelique Gauthier Emilie Garcia Jean-Pierre Petit Christophe Cruz Freacutedeacuteric Richard Herveacute (2010)

A three-thousand-year history of vegetation and human impact in Burgundy (France) reconstructed from pollen

and non-pollen palynomophs analysis Comptes Rendus Biologies 333

Mashchenko E N Amirkhanov Kh A Ozherelyev D V (2015) Morphology of a fossil elephant calf

(Archidiskodon Elephantidae) from the Oldowan Muhkai IIa site Doklady Biological Sciences 465

Palombo MR Brugal J-Ph (2010) Quaternary mammal communities at a glance Quaternary International

212

Paombo Maria R (2009) Biochronology paleobiogeography and faunal turnover in western Mediterranean

Cenozoic mammals Integrative Zoology 4 DOI 101111j1749-4877200900174x

Pan Tsun-You Lin Andrew Tien-Shun Chi Wen-Rong (2015) Paleoenvironments of the evolving Pliocene to

early Pleistocene foreland basin in northwestern Taiwan An example from the Dahan River sectionIsland Arc

24

Papanikolaou Maria D Triantaphyllou Maria V Platzman Ellen S Gibbard Philip L Niocaill Conall Mac

Head Martin J (2011) A well-established Early-Middle Pleistocene marine sequence on south-east Zakynthos

island western Greece Magneto-biostratigraphic constraints and palaeoclimatic implications Journal of

Quaternary Science 26

Pavia Marco Zunino Marta Coltorti Mauro Angelone Chiara Arzarello Marta Bagnus Cristina Bellucci

Luca Colombero Simone Marcolini Federica Peretto Carlo Petronio Carmelo Petrucci Mauro Pieruccini

Pierluigi Sardella Raffaele Tema Evdokia Villier Boris Pavia Giulio (2012) Stratigraphical and

palaeontological data from the Early Pleistocene Pirro 10 site of Pirro Nord (Puglia south eastern

Italy) Quaternary International 267

Philip L Gibbard et Martin J Head laquo The Definition of the Quaternary SystemEra and the Pleistocene

SeriesEpoch raquo Quaternaire vol 202 | 2009 125-133

Ruddiman William F (2018) Three flaws in defining a formal lsquoAnthropocenersquoProgress in Physical Geography

Earth and Environment 42

Walker M J C Berkelhammer M Bjoumlrck S Cwynar L C Fisher D A Long A J Lowe J J Newnham R

M Rasmussen S O Weiss H (2012) Formal subdivision of the Holocene SeriesEpoch a Discussion Paper by a

Working Group of INTIMATE (Integration of ice-core marine and terrestrial records) and the Subcommission on

Quaternary Stratigraphy (International Commission on Stratigraphy) Journal of Quaternary Science 27

Page 11: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

11

Fig 3 Principe de la croissance ou la deacutecroissance radioactive

41 Datation au carbone 14

Les isotopes du carbone C11 C12 C13 C14

Le C14 est produit en haute atmosphegravere (par des rayons cosmiques puis il est inteacutegreacute dans le CO2

Crsquoest sous cette forme qursquoil est absorbeacute par les plantes et organismes photosyntheacutetique puis dans le

reste de la chaicircne alimentaire (os chair bois)

Le C14 fait partie inteacutegrante de la matiegravere organique agrave lrsquoheure actuelle comme agrave un tempsT0

Enfouit la dose (agrave T0) ou la concentration du C14 devient une paleacuteodose Le C14 est un eacuteleacutement radioactif Sa peacuteriode T= 5570 ans (peacuteriode de demi-vie)

Les datations au C14 sont exprimeacutees en BP avec un intervalle de confiance de 95 (soit deux eacutecart-

types)

42 PotassiumArgon

Potassium 40 (se transforme en calcium 40 et Argon 40)

Crsquoest le rapport entre les deux eacuteleacutements qui va permettre de deacuteterminer une date

Preacutesent dans les mineacuteraux Feldspath micas dans les roches volcaniques

Limite de la meacutethode (10 000 agrave plusieurs millions drsquoanneacutees (500 000) agrave plusieurs millions drsquoanneacutees)

Peacuteriode 125 Ma 43 UraniumThorium

U238 se transforme en Th230 et Pb Ces eacuteleacutements sont preacutesents dans les seacutediments coraux

coquillages travertins stalagmites

Peacuteriode 447Ma (Fig 4)

Limite de la meacutethode (500 000ans)

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

Reacutefeacuterences bibliographiques

Ciampalini A Firpo M (2015) Depositional architecture and sequence stratigraphy of Pleistocene coarse-grained

deltas along the Ligurian coast (Italy) Journal of Earth System Science 124

De Schepper S Head M J (2009) pliocene and pleistocene dinoflagellate cyst and acritarch zonation of dsdp

hole 610a eastern north atlantic Palynology 33

Doukas Constantin S Papayianni Katerina (2016) Vertebrate Paleobiology and Paleoanthropology

Paleoanthropology of the Balkans and Anatolia

Gaudenyi Tivadar Nenadić Draženko Jovanović Mladjen Bogićević Katarina (2014) The stratigraphical

position and the use of the term Eopleistocene in Serbian geological literature Quaternary International 319

Gibbard Philip L Head Martin J Walker Michael J C (2010) Formal ratification of the Quaternary

SystemPeriod and the Pleistocene SeriesEpoch with a base at 258 Ma Journal of Quaternary Science 25

Habib Kazi Ahsan Jeong Dageum Myoung Jung-Goo Lee Youn-Ho (2015) Population panmixia and the

Pleistocene demographic expansion of spotty belly greenling Hexagrammos agrammus in the East Sea and

Northwest Pacific Ocean Science Journal 50

Head Martin J Gibbard Philip L (2015) Formal subdivision of the Quaternary SystemPeriod Past present and

future Quaternary International 383

Higashi Hiroyuki Ikeda Hajime Setoguchi Hiroaki (2015) Molecular phylogeny of Shortia sensu lato

(Diapensiaceae) based on multiple nuclear sequences Plant Systematics and Evolution 301

15

Jeffries Daniel L Copp Gordon H Lawson Handley Lori Olseacuten K Haringkan Sayer Carl D Haumlnfling Bernd

(2016) Comparing RADseq and microsatellites to infer complex phylogeographic patterns an empirical

perspective in the Crucian carpCarassius carassiusL Molecular Ecology 25

Kuzmina S A (2015) Quaternary insects and environment of northeastern Asia Paleontological Journal 49

Laine Angeacutelique Gauthier Emilie Garcia Jean-Pierre Petit Christophe Cruz Freacutedeacuteric Richard Herveacute (2010)

A three-thousand-year history of vegetation and human impact in Burgundy (France) reconstructed from pollen

and non-pollen palynomophs analysis Comptes Rendus Biologies 333

Mashchenko E N Amirkhanov Kh A Ozherelyev D V (2015) Morphology of a fossil elephant calf

(Archidiskodon Elephantidae) from the Oldowan Muhkai IIa site Doklady Biological Sciences 465

Palombo MR Brugal J-Ph (2010) Quaternary mammal communities at a glance Quaternary International

212

Paombo Maria R (2009) Biochronology paleobiogeography and faunal turnover in western Mediterranean

Cenozoic mammals Integrative Zoology 4 DOI 101111j1749-4877200900174x

Pan Tsun-You Lin Andrew Tien-Shun Chi Wen-Rong (2015) Paleoenvironments of the evolving Pliocene to

early Pleistocene foreland basin in northwestern Taiwan An example from the Dahan River sectionIsland Arc

24

Papanikolaou Maria D Triantaphyllou Maria V Platzman Ellen S Gibbard Philip L Niocaill Conall Mac

Head Martin J (2011) A well-established Early-Middle Pleistocene marine sequence on south-east Zakynthos

island western Greece Magneto-biostratigraphic constraints and palaeoclimatic implications Journal of

Quaternary Science 26

Pavia Marco Zunino Marta Coltorti Mauro Angelone Chiara Arzarello Marta Bagnus Cristina Bellucci

Luca Colombero Simone Marcolini Federica Peretto Carlo Petronio Carmelo Petrucci Mauro Pieruccini

Pierluigi Sardella Raffaele Tema Evdokia Villier Boris Pavia Giulio (2012) Stratigraphical and

palaeontological data from the Early Pleistocene Pirro 10 site of Pirro Nord (Puglia south eastern

Italy) Quaternary International 267

Philip L Gibbard et Martin J Head laquo The Definition of the Quaternary SystemEra and the Pleistocene

SeriesEpoch raquo Quaternaire vol 202 | 2009 125-133

Ruddiman William F (2018) Three flaws in defining a formal lsquoAnthropocenersquoProgress in Physical Geography

Earth and Environment 42

Walker M J C Berkelhammer M Bjoumlrck S Cwynar L C Fisher D A Long A J Lowe J J Newnham R

M Rasmussen S O Weiss H (2012) Formal subdivision of the Holocene SeriesEpoch a Discussion Paper by a

Working Group of INTIMATE (Integration of ice-core marine and terrestrial records) and the Subcommission on

Quaternary Stratigraphy (International Commission on Stratigraphy) Journal of Quaternary Science 27

Page 12: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

12

Fig 4- Deacutesinteacutegration des isotopes de lrsquoUranium 238 en Thorium et Radium

Ce que lrsquoon date

- Carbonates

- Dents et ossements de grands mammifegraveres

- Seacutediments

- Mineacuteraux volcaniques

- Bois et charbons

- Eleacutements chauffeacutes

Les isotopes radiogeacuteniques ndash Isotopes Cosmogeacuteniques

Diffeacuterents nucleacuteides cosmogeacuteniques

bull 14C 10Be 36Cl

Deacutefinition Eleacutements chimiques de mecircme numeacutero atomique (et donc de mecircme nom et de mecircme

position dans la classification de Mendeleiumlev) mais qui diffegraverent par leur masse atomique

Equation de la radioactiviteacute Nt = N0 e ndashλt

Ougrave N0 nombre drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement pegravere agrave lrsquoinstant initial (non deacuteterminable)

Nt nombre drsquoeacuteleacutements fils (deacuteterminable) preacutesents agrave la date t

λ constante radioactive

Equation de la demi vie t = ln2λ

Exemples 10Be = 15106 ans 14C = 5730 ans 36Cl = 3105 ans

Les nucleacuteides cosmogeacuteniques produits deacutependent du type de composition mineacuterale de la roche

44 Datation par les acides amineacutes

Les acides amineacutes contenus dans un organisme vivant sont leacutevogyre exclusivement

Apregraves le mort de lrsquoorganisme il y a une activiteacute chimique qui exeacutecute la transformation de ces acides

amineacutes de leacutevogyre vers dextrogyre

Le pheacutenomegravene se poursuit jusqursquoagrave lrsquoeacutequilibre 50

Limite de la meacutethode (1000 agrave 1 millions drsquoanneacutees)

45 Hydratations de lrsquoobsidienne

Apregraves le taille drsquoun outil sur de lrsquoobsidienne il se produit une hydratation de la surface de lrsquoobjet En

fonction de cette eacutepaisseur il est possible drsquoeacutetablir une date preacutecise jusqursquoagrave 1 millions drsquoanneacutees

- Archeacuteomagneacutetisme

Direction du champ magneacutetique terrestre

Les mineacuteraux ferromagneacutesiens srsquoorientent par rapport au pocircle magneacutetique (direction) de la terre Cette

direction varie suivant les anneacutees et un repeacuterage preacutecis des diffeacuterences entre lrsquoactuel et la direction du

passeacute permet de donner une date

Les mateacuteriaux concerneacutes sont des argiles chauffeacutes (et preacuteleveacute in situ)

Limite de la meacutethode 7000 agrave 10 000 ans avec une preacutecision de 20 ans

46 La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique (RPE) reacutesonance de spin eacutelectronique (RSE) ou en

anglais electron spin resonance (ESR) deacutesigne la proprieacuteteacute de certains eacutelectrons agrave absorber puis

reacuteeacutemettre leacutenergie dun rayonnement eacutelectromagneacutetique lorsquils sont placeacutes dans un champ

magneacutetique (Fig5)

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

Reacutefeacuterences bibliographiques

Ciampalini A Firpo M (2015) Depositional architecture and sequence stratigraphy of Pleistocene coarse-grained

deltas along the Ligurian coast (Italy) Journal of Earth System Science 124

De Schepper S Head M J (2009) pliocene and pleistocene dinoflagellate cyst and acritarch zonation of dsdp

hole 610a eastern north atlantic Palynology 33

Doukas Constantin S Papayianni Katerina (2016) Vertebrate Paleobiology and Paleoanthropology

Paleoanthropology of the Balkans and Anatolia

Gaudenyi Tivadar Nenadić Draženko Jovanović Mladjen Bogićević Katarina (2014) The stratigraphical

position and the use of the term Eopleistocene in Serbian geological literature Quaternary International 319

Gibbard Philip L Head Martin J Walker Michael J C (2010) Formal ratification of the Quaternary

SystemPeriod and the Pleistocene SeriesEpoch with a base at 258 Ma Journal of Quaternary Science 25

Habib Kazi Ahsan Jeong Dageum Myoung Jung-Goo Lee Youn-Ho (2015) Population panmixia and the

Pleistocene demographic expansion of spotty belly greenling Hexagrammos agrammus in the East Sea and

Northwest Pacific Ocean Science Journal 50

Head Martin J Gibbard Philip L (2015) Formal subdivision of the Quaternary SystemPeriod Past present and

future Quaternary International 383

Higashi Hiroyuki Ikeda Hajime Setoguchi Hiroaki (2015) Molecular phylogeny of Shortia sensu lato

(Diapensiaceae) based on multiple nuclear sequences Plant Systematics and Evolution 301

15

Jeffries Daniel L Copp Gordon H Lawson Handley Lori Olseacuten K Haringkan Sayer Carl D Haumlnfling Bernd

(2016) Comparing RADseq and microsatellites to infer complex phylogeographic patterns an empirical

perspective in the Crucian carpCarassius carassiusL Molecular Ecology 25

Kuzmina S A (2015) Quaternary insects and environment of northeastern Asia Paleontological Journal 49

Laine Angeacutelique Gauthier Emilie Garcia Jean-Pierre Petit Christophe Cruz Freacutedeacuteric Richard Herveacute (2010)

A three-thousand-year history of vegetation and human impact in Burgundy (France) reconstructed from pollen

and non-pollen palynomophs analysis Comptes Rendus Biologies 333

Mashchenko E N Amirkhanov Kh A Ozherelyev D V (2015) Morphology of a fossil elephant calf

(Archidiskodon Elephantidae) from the Oldowan Muhkai IIa site Doklady Biological Sciences 465

Palombo MR Brugal J-Ph (2010) Quaternary mammal communities at a glance Quaternary International

212

Paombo Maria R (2009) Biochronology paleobiogeography and faunal turnover in western Mediterranean

Cenozoic mammals Integrative Zoology 4 DOI 101111j1749-4877200900174x

Pan Tsun-You Lin Andrew Tien-Shun Chi Wen-Rong (2015) Paleoenvironments of the evolving Pliocene to

early Pleistocene foreland basin in northwestern Taiwan An example from the Dahan River sectionIsland Arc

24

Papanikolaou Maria D Triantaphyllou Maria V Platzman Ellen S Gibbard Philip L Niocaill Conall Mac

Head Martin J (2011) A well-established Early-Middle Pleistocene marine sequence on south-east Zakynthos

island western Greece Magneto-biostratigraphic constraints and palaeoclimatic implications Journal of

Quaternary Science 26

Pavia Marco Zunino Marta Coltorti Mauro Angelone Chiara Arzarello Marta Bagnus Cristina Bellucci

Luca Colombero Simone Marcolini Federica Peretto Carlo Petronio Carmelo Petrucci Mauro Pieruccini

Pierluigi Sardella Raffaele Tema Evdokia Villier Boris Pavia Giulio (2012) Stratigraphical and

palaeontological data from the Early Pleistocene Pirro 10 site of Pirro Nord (Puglia south eastern

Italy) Quaternary International 267

Philip L Gibbard et Martin J Head laquo The Definition of the Quaternary SystemEra and the Pleistocene

SeriesEpoch raquo Quaternaire vol 202 | 2009 125-133

Ruddiman William F (2018) Three flaws in defining a formal lsquoAnthropocenersquoProgress in Physical Geography

Earth and Environment 42

Walker M J C Berkelhammer M Bjoumlrck S Cwynar L C Fisher D A Long A J Lowe J J Newnham R

M Rasmussen S O Weiss H (2012) Formal subdivision of the Holocene SeriesEpoch a Discussion Paper by a

Working Group of INTIMATE (Integration of ice-core marine and terrestrial records) and the Subcommission on

Quaternary Stratigraphy (International Commission on Stratigraphy) Journal of Quaternary Science 27

Page 13: Département des Sciences Géologiques (2019/2020 ......formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la Seine qui semblaient être plus jeunes que les

13

Fig 5- La reacutesonance paramagneacutetique de spin

La reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique a eacuteteacute deacutecouverte en 1945 par Zavoisky

Un eacutelectron dans une moleacutecule est associeacute agrave un nombre quantique dit nombre de spin Ms =

+12 ou Ms = -12

Les eacutelectrons ont tendance agrave sapparier deux agrave deux (un eacutelectron Ms = +12 et un eacutelectron Ms = -12) Le

spin de la moleacutecule est alors S = 0

Lorsque ce nest pas le cas le systegraveme contient un ou des eacutelectron(s) ceacutelibataire(s) ou non-apparieacutes sil

ny en a quun le spin est de 12 Leacutelectron peut alors se positionner sur deux niveaux de valeurs

eacutenergeacutetiques diffeacuterentes Ms = +12 et Ms = -12 (scheacutema ci-dessous Fig 6)

Fig 6 Reacutesonance paramagneacutetique eacutelectronique

Sous laction dun champ magneacutetique B leacutenergie apporteacutee peut faire passer leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre la transition a lieu si ΔMs = 1 Cest le pheacutenomegravene de reacutesonance paramagneacutetique

eacutelectronique

Leacutenergie de londe eacutelectromagneacutetique (9 agrave 10 GHz) qui fait passer le spin de leacutelectron dun niveau

eacutenergeacutetique agrave lautre vaut ΔE = hν = γ β B

bull ΔE diffeacuterence deacutenergie entre les deux eacutetats de spin

bull h constante de Planck

bull ν freacutequence de londe eacutelectromagneacutetique

bull γe rapport gyromagneacutetique de leacutelectron paramagneacutetique (qui vaut - q2me)

bull β magneacuteton de Bohr de leacutelectron

bull B champs magneacutetique

5 Thermoluminescence

Un cristal exposeacute agrave des rayonnements emmagasine de leacutenergie quil eacutemet ensuite sous la forme de

lumiegravere quand on le chauffe Gracircce agrave ce pheacutenomegravene on date des statuettes en terre cuite

Mesurer lrsquoeacutenergie contenue dans des piegraveges du reacuteseau cristallin Des eacutelectrons libres sont pieacutegeacutes dans

les laquo reacuteservoirs raquo du reacuteseau cristallin (anomalies de cristallisations)

La quantiteacute drsquoeacutelectrons augmente avec le temps (Fig 7)

14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

Reacutefeacuterences bibliographiques

Ciampalini A Firpo M (2015) Depositional architecture and sequence stratigraphy of Pleistocene coarse-grained

deltas along the Ligurian coast (Italy) Journal of Earth System Science 124

De Schepper S Head M J (2009) pliocene and pleistocene dinoflagellate cyst and acritarch zonation of dsdp

hole 610a eastern north atlantic Palynology 33

Doukas Constantin S Papayianni Katerina (2016) Vertebrate Paleobiology and Paleoanthropology

Paleoanthropology of the Balkans and Anatolia

Gaudenyi Tivadar Nenadić Draženko Jovanović Mladjen Bogićević Katarina (2014) The stratigraphical

position and the use of the term Eopleistocene in Serbian geological literature Quaternary International 319

Gibbard Philip L Head Martin J Walker Michael J C (2010) Formal ratification of the Quaternary

SystemPeriod and the Pleistocene SeriesEpoch with a base at 258 Ma Journal of Quaternary Science 25

Habib Kazi Ahsan Jeong Dageum Myoung Jung-Goo Lee Youn-Ho (2015) Population panmixia and the

Pleistocene demographic expansion of spotty belly greenling Hexagrammos agrammus in the East Sea and

Northwest Pacific Ocean Science Journal 50

Head Martin J Gibbard Philip L (2015) Formal subdivision of the Quaternary SystemPeriod Past present and

future Quaternary International 383

Higashi Hiroyuki Ikeda Hajime Setoguchi Hiroaki (2015) Molecular phylogeny of Shortia sensu lato

(Diapensiaceae) based on multiple nuclear sequences Plant Systematics and Evolution 301

15

Jeffries Daniel L Copp Gordon H Lawson Handley Lori Olseacuten K Haringkan Sayer Carl D Haumlnfling Bernd

(2016) Comparing RADseq and microsatellites to infer complex phylogeographic patterns an empirical

perspective in the Crucian carpCarassius carassiusL Molecular Ecology 25

Kuzmina S A (2015) Quaternary insects and environment of northeastern Asia Paleontological Journal 49

Laine Angeacutelique Gauthier Emilie Garcia Jean-Pierre Petit Christophe Cruz Freacutedeacuteric Richard Herveacute (2010)

A three-thousand-year history of vegetation and human impact in Burgundy (France) reconstructed from pollen

and non-pollen palynomophs analysis Comptes Rendus Biologies 333

Mashchenko E N Amirkhanov Kh A Ozherelyev D V (2015) Morphology of a fossil elephant calf

(Archidiskodon Elephantidae) from the Oldowan Muhkai IIa site Doklady Biological Sciences 465

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212

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early Pleistocene foreland basin in northwestern Taiwan An example from the Dahan River sectionIsland Arc

24

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island western Greece Magneto-biostratigraphic constraints and palaeoclimatic implications Journal of

Quaternary Science 26

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palaeontological data from the Early Pleistocene Pirro 10 site of Pirro Nord (Puglia south eastern

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Walker M J C Berkelhammer M Bjoumlrck S Cwynar L C Fisher D A Long A J Lowe J J Newnham R

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14

U238 Th230 K40 eacutemetteurs drsquoeacutenergie

Eacuteleacutements chauffeacutes

Les piegraveges se vident agrave cette occasion Pierre de foyer ceacuteramique couche de lœss (sous lave

volcanique) silex chauffeacutes quartz tous ces eacuteleacutements sont enfouis et cacheacutes des rayonnements du

soleil

La dose annuelle correspond agrave lrsquoeacutenergie libeacutereacutee par rayonnement des eacuteleacutements radioactifs de la roche

ou de lrsquoencaissant La dose archeacuteologique est deacutetermineacutee comme eacutetant lrsquoeacutenergie stockeacutee et donc

libeacutereacutee apregraves chauffage Limite de la meacutethode (100 000 ans)

Fig 7- Courbes de thermoluminescence (exemple drsquoeacutechantillon de plancher de stalagmite supeacuterieur de

la grotte de lrsquoArago acircge 15 350 +- 800ans drsquoapregraves Valadas et Massot 1981)

Ce pheacutenomegravene est fondeacute sur laccumulation par les mineacuteraux tels le quartz lalumine ou le feldspath

de leacutenergie provenant de la radioactiviteacute ambiante Un chauffage agrave 500 degC ou une exposition agrave la

lumiegravere durant toute une journeacutee libegraverent cette eacutenergie sous forme lumineuse Ces deux proprieacuteteacutes

accumulation et remise agrave zeacutero sont les piliers de plusieurs meacutethodes de datation On mesure dune

part la paleacuteodose cest-agrave-dire leacutenergie emmagasineacutee depuis la derniegravere remise agrave zeacutero et dautre part la

dose reccedilue chaque anneacutee par leacutechantillon le rapport de la paleacuteodose sur la dose annuelle fournit lacircge

de lobjet analyseacute

Reacutefeacuterences bibliographiques

Ciampalini A Firpo M (2015) Depositional architecture and sequence stratigraphy of Pleistocene coarse-grained

deltas along the Ligurian coast (Italy) Journal of Earth System Science 124

De Schepper S Head M J (2009) pliocene and pleistocene dinoflagellate cyst and acritarch zonation of dsdp

hole 610a eastern north atlantic Palynology 33

Doukas Constantin S Papayianni Katerina (2016) Vertebrate Paleobiology and Paleoanthropology

Paleoanthropology of the Balkans and Anatolia

Gaudenyi Tivadar Nenadić Draženko Jovanović Mladjen Bogićević Katarina (2014) The stratigraphical

position and the use of the term Eopleistocene in Serbian geological literature Quaternary International 319

Gibbard Philip L Head Martin J Walker Michael J C (2010) Formal ratification of the Quaternary

SystemPeriod and the Pleistocene SeriesEpoch with a base at 258 Ma Journal of Quaternary Science 25

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Pleistocene demographic expansion of spotty belly greenling Hexagrammos agrammus in the East Sea and

Northwest Pacific Ocean Science Journal 50

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Higashi Hiroyuki Ikeda Hajime Setoguchi Hiroaki (2015) Molecular phylogeny of Shortia sensu lato

(Diapensiaceae) based on multiple nuclear sequences Plant Systematics and Evolution 301

15

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212

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24

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15

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212

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24

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Quaternary Science 26

Pavia Marco Zunino Marta Coltorti Mauro Angelone Chiara Arzarello Marta Bagnus Cristina Bellucci

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palaeontological data from the Early Pleistocene Pirro 10 site of Pirro Nord (Puglia south eastern

Italy) Quaternary International 267

Philip L Gibbard et Martin J Head laquo The Definition of the Quaternary SystemEra and the Pleistocene

SeriesEpoch raquo Quaternaire vol 202 | 2009 125-133

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Earth and Environment 42

Walker M J C Berkelhammer M Bjoumlrck S Cwynar L C Fisher D A Long A J Lowe J J Newnham R

M Rasmussen S O Weiss H (2012) Formal subdivision of the Holocene SeriesEpoch a Discussion Paper by a

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