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p1_ L’Édito p2_ La rencontre « Juger les crimes contre l’humanité » p3_ Le portrait « Francine Best, une pédagogue des Droits de l’Homme » p4_ La parole à « Robert Trocmé : Vers un droit à l’éducation aux droits de l’homme » p6_ Le zoom « Le premier Cahier de la Maison des Droits de l’Homme » p7_ Les lectures _ Histoire de… p8_ Les évènements _ Les brèves l’edito sommaire Bulletin trimestriel de la Maison des Droits de l’Homme n°2 octobre-décembre 2004 Conseil général de l’Isère. Directeur de la publication : Olivier Cogne Conception réalisation : Pierre Girardier Ont collaboré à ce numéro : Robert Trocmé Imprimeur : imprimerie des Deux Ponts Droits de l’homme, bulletin trimestriel de la Maison des Droits de l’Homme : 14, rue Hébert, 38000 Grenoble, tél. 04 76 42 38 53, fax 04 76 42 55 89 www.isere-droitsdelhomme.com Tirage : 8 000 exemplaires Dépôt légal : octobre 2004 ISSN en cours Ce deuxième numéro du bulletin de la Maison des Droits de l’Homme vous propose de mieux connaître les évène- ments de la rentrée. Il dispose désormais d’une nouvelle ligne éditoriale pour favoriser l’information et permettre le développement des idées. Affinant son identité, le som- maire du numéro présente de nouvelles rubriques, pour plus de renseignements sur les activités de la Maison et ses partenariats. Rencontres et partenariats sont organisés jusqu’au mois de décembre autour du thème de l’éducation et des Droits de l’Homme. Comment l’éducation est-elle ainsi envisa- gée pour assurer le respect de l’autre et le développement de la démocratie ? Ce numéro propose donc des pistes de réflexion que nous explorerons avec Francine Best et Robert Trocmé, nos invités de l’automne. Retour aussi sur une fin de saison riche en événements et notamment sur cette Rencontre du 18 mai dernier, consacrée aux crimes contre l’humanité, au cours de laquelle le président Truche et le professeur Jean-Claude Lescure, s’exprimèrent tour à tour sur l’utilité sociale du magistrat et de l’historien dans la reconnaissance de ces crimes. Des échanges qui pourront être bientôt portés à la connaissance des lecteurs dans les Cahiers de la Maison à paraître. Toujours en lien avec l’Histoire, rendez-vous est également pris dans le bulletin pour vous faire découvrir ou mieux connaître les acteurs de l’odyssée des Droits de l’Homme de notre région. Outil d’expression et relais d’information, ce numéro propose enfin l’intégralité du programme des activités d’octobre à décembre 2004 comme celui du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère qui conduit, depuis bientôt trois ans, le développement de la Maison des Droits de l’Homme. La rédaction « L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales » Déclaration universelle des Droits de l’Homme, 10 décembre 1948 DROITS DE L’HOMME 1

Droits de l'Homme n°2

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Journal du Musée de la Résistance et de la Déportation (ancien bulletin de la Maison des Droits de l'Homme)

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p1_ L’Éditop2_ La rencontre

« Juger les crimes contre l’humanité »p3_ Le portrait « Francine Best, une pédagogue

des Droits de l’Homme »p4_ La parole à « Robert Trocmé : Vers un droit

à l’éducation aux droits de l’homme » p6_ Le zoom « Le premier Cahier de la Maison

des Droits de l’Homme »p7_ Les lectures

_ Histoire de…p8_ Les évènements

_ Les brèves

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Bulletin

trimestriel

de la Maison

des Droits

de l’Homme

n ° 2 o c t o b r e - d é c e m b r e 2 0 0 4

Conseil général de l’Isère.Directeur de la publication : Olivier CogneConception réalisation : Pierre GirardierOnt collaboré à ce numéro : Robert TrocméImprimeur : imprimerie des Deux PontsDroits de l’homme, bulletin trimestriel de la Maison des Droits de l’Homme : 14, rue Hébert, 38000 Grenoble, tél. 04 76 42 38 53, fax 04 76 42 55 89www.isere-droitsdelhomme.comTirage : 8 000 exemplairesDépôt légal : octobre 2004ISSN en cours

Ce deuxième numéro du bulletin de la Maison des Droitsde l’Homme vous propose de mieux connaître les évène-ments de la rentrée. Il dispose désormais d’une nouvelleligne éditoriale pour favoriser l’information et permettrele développement des idées. Affinant son identité, le som-maire du numéro présente de nouvelles rubriques, pourplus de renseignements sur les activités de la Maison etses partenariats.

Rencontres et partenariats sont organisés jusqu’au mois dedécembre autour du thème de l’éducation et des Droitsde l’Homme. Comment l’éducation est-elle ainsi envisa-gée pour assurer le respect de l’autre et le développementde la démocratie ? Ce numéro propose donc des pistes deréflexion que nous explorerons avec Francine Best etRobert Trocmé, nos invités de l’automne.Retour aussi sur une fin de saison riche en événementset notamment sur cette Rencontre du 18 mai dernier,consacrée aux crimes contre l’humanité, au cours delaquelle le président Truche et le professeur Jean-ClaudeLescure, s’exprimèrent tour à tour sur l’utilité sociale dumagistrat et de l’historien dans la reconnaissance de cescrimes. Des échanges qui pourront être bientôt portés à laconnaissance des lecteurs dans les Cahiers de la Maison àparaître. Toujours en lien avec l’Histoire, rendez-vous estégalement pris dans le bulletin pour vous faire découvrirou mieux connaître les acteurs de l’odyssée des Droits del’Homme de notre région.

Outil d’expression et relais d’information, ce numéropropose enfin l’intégralité du programme des activitésd’octobre à décembre 2004 comme celui du Musée de laRésistance et de la Déportation de l’Isère qui conduit,depuis bientôt trois ans, le développement de la Maisondes Droits de l’Homme.

La rédaction

« L’éducation doitviser au pleinépanouissement de lapersonnalité humaineet au renforcement durespect des droits del’homme et des libertésfondamentales »

Déclaration universelle des Droits de l’Homme,10 décembre 1948

DROITSDE L’HOMME

1

a g e n d a

LesRencontresde la maisondes droitsde l’homme

TREIZIÈMESRENCONTRESDE LA MAISONDES DROITS DE L’HOMME

Citoyenneté, démocratieet Droits de l’Homme :vers une culture du débatAvec la participation de FrancineBest, philosophe, inspectricegénérale honoraire de l’Éducationnationale, directrice honorairede l’Institut national de recherchepédagogique.

En partenariat avec le CRDP deGrenoble

Mardi 12 octobre 2004à 18h30

CRDP de Grenoble11, av. Général-Champon38000 Grenoble

QUATORZIÈMESRENCONTRESDE LA MAISONDES DROITS DE L’HOMME

Pour une éducation auxDroits de l’HommeAvec la participation de RobertTrocmé, directeur de l’Universitéd’été des Droits de l’Homme àGenève

Mardi 7 décembre 2004à 18h30

Archives départementalesde l’Isère2, rue Auguste-Prudhomme38000 Grenoble

l a r e n c o n t r e

Croiser le regard de l’historiencontemporanéiste et du magistratpénaliste face aux crimes contrel’humanité, présenter les rapportsentre l’histoire et la justice, tellesétaient les perspectives de cette der-nière rencontre du cycle Histoire etenjeux de la justice proposé par lesArchives départementales de l’Isère.Jean-Claude Lescure entama lesdébats sur le rôle social de l’histo-rien. Comment transmettre une his-toire de ces crimes contre l’huma-nité ? Comment les historiens lesabordent-ils ?

Point de départ de son intervention,l’historien rappella la naissance duterme de crimes contre l’humanitéaux lendemains de la SecondeGuerre mondiale. Aux procès de

Juger les crimescontre l’humanité

l e p o r t r a i tFrancine Best, une pédagogue des Droits de l’Homme

Le 18 mai dernier,

la Maison des Droits de l’Homme

clôturait sa saison par l’organisation

d’une conférence consacrée aux crimes contre

l’humanité avec les Archives départementales

de l’Isère. Tandis que Jean-Claude Lescure,

professeur des universités à Grenoble

et à l’Institut d’Études politiques de Paris,

évoquait le rôle social de l’historien,

le premier président Truche présentait

une réflexion sur l’action de la justice confrontée

à ces crimes.

2

Nuremberg, en 1946, des caméras del’armée américaine font intrusiondans les salles d’audience, créant,avec ces archives, une dimensiontoute autre que celle de l’écrit. EnFrance, en 1985, Robert Badinter,alors garde des Sceaux, autorise laprésence des caméras dans l’enceintedes tribunaux. Ainsi près de 700heures d’audiences sont enregistréesà l’occasion des procès de Klaus Bar-bie, Paul Touvier et Maurice Papon,jugés pour crimes ou complicité decrimes contre l’humanité. Mais àquelles fins ? La décision est d’im-portance car elle permet notammentde réagir à la montée du négation-nisme en France. L’exploitation deces images a ainsi été faite par les his-toriens qui ont travaillé à leur dif-fusion sur la Chaîne Histoire pourles faire découvrir au public ; commela question se pose aujourd’hui pourles dépositions filmées à Arusha(Rwanda) ou à La Haye (Pays-Bas)au sein du Tribunal pénal interna-tional pour l’ex-Yougoslavie.

Jean-Claude Lescure parla enfind’une “utilité sociale” de l’historiende la période contemporaine : « nousavons aussi cette responsabilité sociale

de fabriquer du lien social entre lesindividus qui ont été confrontés à desexpériences extrêmes ». Le rôle del’historien et de la justice ne s’ar-rête pas au lendemain de la tragédie.

Le premier président Pierre Truche,ancien procureur général du pro-cès Barbie, pris ensuite la parolepour rappeler l’histoire de la notionde crimes contre l’humanité et sonapplication en droit, depuis sa créa-tion juridique le 8 août 1945(1) jus-qu’à son imprescriptibilité pronon-cée en 1964.

En France, il faut attendre le débutdes années 1970 et l’affaire Touvierpour que la justice en tente uneapplication ; Pierre Truche rappe-lant ainsi au passage que dans les casde Barbie, Touvier et Papon, il nes’agit que de procès de subalternes,contrairement à Nuremberg, où cesont les hauts responsables qui ontété condamnés. Avec Paul Touvier,donc, la justice confrontée à la pres-cription du crime en tant que crimede guerre pour une nouvelle incul-pation, invoque le crime contre l’hu-manité et son imprescriptibilité, seréférant ainsi aux crimes commis

contre des personnes civiles entemps de paix comme en temps deguerre. Les mêmes notions sont aucœur du débat du procès Barbieavant que ne soit prononcée saréclusion criminelle à perpétuitépour crimes contre l’humanité en1987. Finalement, il faut attendre1994 pour que le crime contre l’hu-manité soit introduit dans le codepénal.

S’interrogeant ensuite sur les moti-vations de la justice dans cette actiondepuis la Seconde Guerre mondiale,Pierre Truche évoqua ainsi trois rai-sons : la gravité du crime, sa recon-naissance et le besoin d’expressiondes victimes.

Au-delà de l’action de justice, c’estaussi le problème de la réconcilia-tion et de la nécessité de vivreensemble après la tragédie qui estposé. Il n’y a pas de réconciliationpossible sans pardon. En Afriquedu Sud, une Commission “Vérité etRéconciliation”, présidée par Mon-seigneur Desmond Tutu, a été miseen place. Selon la même traditionafricaine, au Rwanda, les sages desjuridictions Gacaca entendent les

personnes et veillent à la réconcilia-tion après le génocide. « Il faut dansl’intérêt général l’oublier et se récon-cilier », souligne Pierre Truche,« mais est-ce possible ? »

En conclusion de son intervention,le premier président rappela les dif-ficultés d’un dispositif juridiqueinternational efficace. Quel avenirainsi pour la Cour pénale interna-tionale qui n’a pas encore été recon-nue par les États-Unis, la Chine, laRussie ou Israël. Tant que les Droitsde l’Homme ne seront pas unanime-ment acceptés, les crimes les plusgraves pourront encore échapper àla justice. w

, une pédagogue des Droits de l’HommeInspectrice générale honoraire de l’Éducation

nationale, Francine Best intervient mardi 12 octobre

2004 à l’occasion des treizièmes Rencontres de la

Maison. A cette occasion, droits de l’homme

a souhaité vous présenter celle qui fut l’une des

pionnières de l’éducation aux Droits de l’Homme

dans le système d’enseignement français, il y a

maintenant plus de vingt ans.

1– Signature des accords de Londresétablissant les statuts d'un tribunalmilitaire international chargé de juger lesgrands criminels de guerre et définissantles chefs d'inculpation.

suite en page 4

C’est en 1982 alors qu’elle vientd’être nommée “Directeur” de l’Ins-titut national de recherche pédago-gique (INRP) qu’Alain Savary,Ministre de l’Éducation nationale de1981 à 1984, lui confie la missiond’instaurer dans le système d’ensei-gnement en France l’éducation auxDroits de l’Homme. Les grandesassociations de défense des Droits del’Homme, telles la Ligue des Droitsde l’Homme (LDH), le Mouvementcontre le racisme et pour l’amitiéentre les peuples (MRAP), Amnesty

international, ainsi que la Ligue del’enseignement ayant convaincu dela nécessité d’instaurer (l’Éducationcivique ayant, de fait, quasiment dis-paru), sous une forme ou une autre,une éducation aux Droits del’Homme qui remplace l’instructioncivique d’antan.

POUR UN PROGRAMMED’ÉDUCATION AUX DROITSDE L’HOMME

Immédiatement, Francine Best lanceune recherche à l’INRP, que François

Audigier va piloter et diriger. Le rap-port de recherche qui s’appuie sur untravail de coopération intense avecdes enseignants de collège et d’écoleélémentaire, terminé en 1984,démontre la possibilité, la faisabilitéd’une éducation aux Droits del’Homme qui s’appuie sur trois principes :

1. Transmettre et faire comprendreles textes fondamentaux (1789, 1948)et ainsi ne pas hésiter à construireavec les élèves en partant ou non del’actualité, des connaissances autantjuridiques qu’historiques concernantles Droits de l’Homme.

2. Promouvoir des pratiques démo-cratiques dans les établissements(conseils d’élèves ; délégués élus etc).

3. Promouvoir, les valeurs liéesaux Droits de l’Homme, en faisantconverger connaissances et pratiques:dignité de chacun ; respect de l’autre;refus de tout racisme ; égalité desdroits ; universalité des Droits del’Homme.

Parallèlement au déroulement decette recherche, Francine Best réuniependant deux années consécutivesdes représentants des associations(citées plus haut), de la Commissionfrançaise pour l’UNESCO dont elleétait membre à titre institutionnel,des Inspecteurs généraux commeGabriel Beis, Joseph Leif, Pierre Fran-çois, André Zweyacker qui devientprésident de la fédération françaisedes clubs UNESCO, afin de définirles principales finalités et orienta-tions de l’éducation aux Droits del’Homme en France.

DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE

A la suite de cette Commission, leConseil national des Programmesmet sur pied un groupe de travailofficiel qui commença à concevoirde nouveaux programmes d’Éduca-tion civique, incluant les Droits del’Homme, les mettant au cœur et aufondement d’une Éducation civiquepour notre temps.

>3

l a p a r o l e à

Robert Trocmé Vers un droit à l’éducation aux droits de l’homme

a g e n d a

Enpartenariat

CONFÉRENCE

Intégration, droit,éducation,l’institution judiciaireet l’Éducation nationaleface aux minoritésOrganisée par le Rectorat deGrenoble, l’Association desprofesseurs d’histoire etgéographie (APHG), le Centrerégional de documentationpédagogique (CRDP), la Courd’appel de Grenoble, dans lecadre de la journée thématique«Enseignement et Justice».

Avec la participation d’unpsychosociologue, d’un juriste etd’un représentant de l’Éducationnationale.

Mercredi 10 novembre 2004de 13h45 à 17h

CRDP de Grenoble11, av. Général-Champon38000 Grenoble

CONFÉRENCE

De la solidarité à lacoresponsabilitéinternationale

Organisée dans le cadrede la Semaine de la SolidaritéInternationale, par l’Écolede la Paix et le Conseil généralde l’Isère.

Avec la participation du Conseilgénéral de l’Isère, du Conseilrégional Rhône-Alpes, de la villede Grenoble, du mondeuniversitaire et associatif

Mardi 16 novembre 2004à 20h30

Archives départementalesde l’Isère2, rue Auguste-Prudhomme38000 Grenoble

Robert Trocmé est

directeur de l’Université

d’Été des Droits de

l’Homme à Genève.

Il nous propose un bilan

de la Décennie des

Nations Unies pour

l’éducation aux Droits

de l’Homme et nous

présente les perspectives

de l’année 2005.

En 1994, dans le sillage de la Confé-rence mondiale de Vienne, l’Assem-blée générale des Nations Unies pro-clamait à l’unanimité le lancementde la Décennie pour l’éducation auxDroits de l’Homme. Dix années plustard, les réalisations demeurentmodestes par rapport aux objectifsannoncés. Alors que le plan d’actionprévoyait la création de commis-sions nationales chargées de pro-mouvoir l’éducation aux Droits del’Homme dans tous les domaines,seuls quelques pays se sont livrés àl’exercice, leurs efforts se limitant leplus souvent à formuler quelquesrecommandations à l’intention duseul secteur éducatif. Le plan pré-voyait également la création d’unfonds volontaire pour soutenir lesinitiatives de la société civile dans lespays les moins favorisés, mais aucunbudget d’intervention n’a été allouéau Haut-Commissariat aux Droitsde l’Homme qui devait, en principe,en assurer la gestion.

Le manque de ressources exprimetoujours une absence de volontépolitique et, dans le cas qui nousoccupe, il traduit un manque total

suite de la page 3 >

Actuellement, elle préside le Comitéfrançais institué pour la Décennie desNations Unies (1994-2004) concer-nant l’éducation aux Droits del’Homme, elle est vice-présidentedu Comité Droits de l’Homme dela Commission française pourl’UNESCO, et préside la fédérationdépartementale (La Manche) de laLigue des Droits de l’Homme ; cesfonctions lui permettent de pour-suivre le travail (entamé en 1982 !)de conception des programmesen Éducation civique, de façonnationale et internationale, de tra-vailler sur la liaison essentielle entrecitoyenneté, Droits de l’Homme etéducation. w

Bibliographie :

w Pour une philosophiede l’éducation, Traité des sciencesde l’éducation, tome 1 (1969) ;w Pour une pédagogie de l’éveil(1973);w Pour l’expression,Essai de pédagogie de la languematernelle (1975) ;w Plan de rénovation del’enseignement du françaisà l’école élémentaire,Vers la liberté de parole (1978) ;w L’adolescent dans la vie scolaire(1979) ;w l’Histoire mondialede l’Éducation, tome IV(en coll., 1981) ;w Naissance d’une autre école(en coll., 1983) ;w L’échec scolaire (1997) ;w Tous les êtres humains,Manuel pour l’éducationaux droits de l’Homme,UNESCO Paris (1998).

Francine Best,une pédagogue des Droits de l’Homme

En 1990, devenue Inspectrice géné-rale de l’Éducation nationale,Francine Best continue à participeractivement, dans les groupes de tra-vail mis en place par le Ministère del’Éducation nationale - notammentau titre de la Vie scolaire puisqu’elleest inspectrice générale de ce groupe- à la confection des programmesd’Éducation civique pour le collège.Entre temps, le Premier MinistreMichel Rocard la nomme “personna-lité qualifiée”à la Commission natio-nale consultative des Droits del’Homme dont elle a été vice-prési-dente, puis membre pendant denombreuses années, jusqu’en 2001.Elle y préside la sous-commission “A”Éducation aux Droits de l’Homme.En parallèle, elle fait partie, en tantque directrice de l’INRP puis en tantqu’élue par les associations d’Éduca-tion populaire, de la Commissionfrançaise pour l’UNESCO, tant etsi bien qu’elle participe à de nom-breuses réunions d’experts interna-tionaux, aux conférences généralesorganisées par l’UNESCO.C’est aussipour cet organisme qu’elle rédigele “Manuel pour l’éducation auxdroits de l’Homme” intitulé “Tousles êtres humains”.

AU SERVICE DE L’ÉDUCATIONAUX DROITS DE L’HOMME

Bien que retraitée de l’Éducationnationale depuis 1996, elle poursuit -avec encore plus d’implication - saparticipation active à l’UNESCO,à la Commission française pourl’UNESCO, etc.

Elle garde longtemps, parallèle-ment, les fonctions de Présidente degrandes associations d’éducationpopulaire comme la Jeunesse au PleinAir, les Centres d’Entraînementaux Méthodes d’Éducation Active(CEMEA), ce qui lui permet de faireprendre en considération dansces mouvements pédagogiques, lesDroits de l’Homme, en particulier lesDroits de l’enfant, et l’éducation yafférant.

4

t Trocmé Vers un droit à l’éducation aux droits de l’homme

de vision. Tout se passe comme si lacommunauté internationale, fasci-née par l’urgence, ne voyait dans lesDroits de l’Homme qu’un ensembled’instruments semi-contraignantsque l’on brandit face aux Étatscomme un épouvantail alors mêmeque les violations se multiplient. Onoublie que la dénonciation, pourindispensable qu’elle soit, intervienttoujours trop tard et qu’elle doitêtre suivie de sanctions pour êtredissuasive. On oublie surtout queles Droits de l’Homme, par delà lerespect des obligations qu’ils sontcensés motiver, sont au fondementd’une culture politique qui valorisela participation et que, pour êtreeffective, la justiciabilité d’un droitdoit s’enraciner profondément dansla pratique sociale. A l’approcheréactive qui prévaut aujourd’hui, ilest grand temps de substituer uneapproche proactive qui conçoit lesdroits de l’homme comme revenant,de droit, aux hommes et aux femmesqui composent la société.

ÉDUQUERAUX DROITS DE L’HOMME,

c’est vouloir mettre un terme à uneconfiscation politique et juridiquequi a démontré son inefficacité.C’est affirmer que le droit à l’éduca-tion aux Droits de l’Homme doitêtre au cœur de tout projet éducatif.L’éducation aux Droits de l’Hommene doit pas être conçu comme undomaine à part dans la mise enœuvre du droit à l’éducation, maisbien comme l’élément centralqui garantit la nature universelle dece droit et sa capacité à transmettreun contenu universel. L’éducation,conçue comme droit de l’homme,ne concerne pas le seul accès ausavoir ; elle touche des contenusdont la vocation n’est pas seulementtechnique ou économique, maisconcerne la personne humaine danssa globalité. Se rapportant à laquestion centrale de la lutte contrela pauvreté, par exemple, il ne suffit

pas de garantir l’accès à l’enseigne-ment primaire pour tous, seulmoyen, il est vrai, pour lutter contrel’analphabétisme, pas plus qu’il nesuffit de reconduire des programmesconçus pour combler les déficits quiendiguent les processus de dévelop-pement. Ces conceptions-là, il y alongtemps que la communautéinternationale s’efforce de les pro-mouvoir, avec des moyens insuffi-sants, certes, et qu’il faudrait voircroître de façon significative. Mais,au-delà des moyens, c’est la méthodequ’il faut revoir. Il ne saurait y avoirde développement sans transferts decompétences, mais le droit ici negarantit pas seulement la transmis-sion de savoir-faire préexistants,il est aussi la condition de “l’empo-werment”, lui-même condition del’accès à la maturité politique.

Lors de sa dernière session, la Com-mission des Droits de l’Homme aopté pour le lancement d’un Pro-

gramme mondial pour l’éducationaux Droits de l’Homme dont la pre-mière phase (2005-2007) sera axéesur les enseignements primaire etsecondaire. De nombreuses ONG,qui s’était impliquées pour obtenirle lancement d’une deuxième décen-nie, ont estimé que ce choix limitaitla portée de l’initiative. Au terme dela Décennie, il semblait acquis quel’éducation aux Droits de l’Hommene concernait pas seulement le sec-teur de l’éducation formelle pas plusqu’elle ne concernait les seulsgroupes professionnels chargés dumaintien de l’ordre ou impliquésdans la défense et la promotion desdroits humains. L’éducation auxDroits de l’Homme est un élémentconstitutif de l’éducation tout aulong de la vie. Elle est destinée à tousles groupes qui composent la sociétéet plus particulièrement aux groupesvulnérables, telles les populationsengagées dans la reconstructionpost-conflictuelle, les femmes et

autres groupes souffrant de discri-mination, les pauvres en tant qu’ac-teurs potentiels du développementhumain.

UN NOUVEAU PROGRAMME

Une lecture attentive de la résolutionadoptée par la Commission révèlepourtant que le Programme mon-dial ne se limite pas à une prioritéexclusive. La résolution invite lesgouvernements à « poursuivre etétendre la mise en œuvre des pro-grammes d’éducation dans ledomaine des droits de l’homme danstous les secteurs » et pose le cadred’une coopération renouvelée avecla société civile couvrant tous leschamps d’activité ouverts par laDécennie. Mais à la différence duplan d’action de la Décennie, auquelon a reproché son côté “fourre-tout”,le Programme mondial procèderapar étapes. En définissant les objec-tifs minimaux qui devront êtreatteints par tous dans un délai pré-cis, les étapes successives devraientpermettre de mieux circonscrirel’action des gouvernements dans lessecteurs jugés prioritaires. Ilsdevraient en outre être l’occasion dedévelopper des stratégies innovantesen focalisant les énergies. Il restepourtant que la résolution ne com-porte que peu d’indications surles étapes futures du Programmemondial. D’un certain point de vue,on peut se féliciter que l’agendademeure ouvert, mais, si l’on prenden compte la propension des Étatsà renier leurs engagements, on peutcraindre aussi que le champ d’inter-vention ne soit au bout du compteréduit. w

Robert Trocmé,directeur de l’université d’été

des Droits de l’Homme

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www.aidh.org

l e s l e c t u r e s

Civilité CivismeCitoyennetépar R. Gisbert, R. Bergeraset G. Cellier

Le livre de ces enseignants grenobloissera au cœur de la réflexion proposéeau public le 12 octobre prochainqui aura pour thème Citoyenneté,démocratie et Droits de l’Homme :vers une culture du débat (Cf. notrePortrait p. 3).

Rolland Gisbert, Roger Bergeras etGérard Cellier sont enseignants dansdes établissements de l’Académie deGrenoble et animateurs de groupesde travail sur le thème de la citoyen-neté. Ce guide pour les collèges et leslycées pose la question de l’exercicedes principes démocratiques dans lacité scolaire. Les auteurs nourrissentleurs analyses de leurs expériences etproposent des actions à mener.

« Une éducation à la citoyennetémoderne se fonde sur la simplicité duprincipe suivant : admettre la diffé-rence de chacun dans le respect d’uncontrat établi par tous, et clair pourtous ».

Etre citoyen, ce n’est pas un état maisune conquête permanente. Com-ment appliquer la citoyenneté dansla cité scolaire ? Quels outils sontà la disposition des personnels del’Éducation Nationale ?

Cet ouvrage permet de trouver deséléments pratiques au sein d’uneréflexion plus générale sur la possi-bilité de réaliser dans chaque établis-sement un projet d’intérêt généralqui permette à l’école de remplirtoutes ses missions.

a g e n d a

EXPOSITIONS DU MRDI

« L’Isère libérée. 20 août -2 septembre 1944 »jusqu’au 8 novembre 2004

« L’Anti-Monument. L’œuvrepublique de Jochen Gerz »25 novembre 200428 mars 2005

CONFÉRENCES DU MRDI

Aux Archivesdépartementales de l’Isère2, rue Auguste-Prudhomme38000 Grenoble

La presse quotidiennegrenobloise. septembre1939 - août 1944.L’information en tempsde guerreavec Bernard Montergnole,docteur en Histoireet ancien maître de conférencesà l’Institut d’Études Politiquesde Grenoble et Paul Blanc,rédacteur en chef honorairedu Dauphiné Libéré.

mercredi 20 octobre 200418h30

Histoire et mémoiresde la Deuxième Guerremondiale. Grenobleen ses après-guerre.1944 - 1964.par Philippe Barrière, professeuragrégé d’histoire, docteur enHistoire contemporaine et membredu service éducatif du MRDI.

jeudi 18 novembre 200418h30

L’image et soninterprétationpar Martine Joly, spécialiste desémiologie de l’image, professeurà l’Université Michelde Montaigne-Bordeaux 3.

mercredi 1er décembre 200418h30

Le programmedu Musée dela Résistanceet de laDéportationde l’Isère

l e z o o m

Le premier Cahierde la Maison desDroits de l’HommeLes actes des premières Rencontres de la Maison des Droitsde l’Homme seront bientôt publiés dans le cadre des Cahiersde la MDH.

Disposer des connaissances les plus rigoureuses, les partager etsusciter des réflexions communes sur les conditions, ici et ailleurs,du futur de l’humanité, tel est l’objectif des Rencontres de la Mai-son des Droits de l’Homme. Dans la continuité de cette démarche,il est apparu important de mettre à disposition du public les actesde ces conférences.

Ainsi, le premier Cahier de la Maison des Droits de l’Hommeparaîtra cet automne. Rassemblant l’ensemble des interventionsde la première saison de la Maison des Droits de l’Homme, cettepublication abordera les origines des Droits de l’Homme dans lesAlpes dauphinoises (Bruno-Marie Duffé, Jean-Clément Martinet Martial Mathieu), le rôle du témoignage dans la constructionde la mémoire collective et la place de celui-ci comme contribu-tion à l’interprétation et à la lisibilité du passé (Janine Altounianet Anne-Marie Granet), la commémoration comme repèrestemporels et spatiaux pour nos sociétés (Philippe Dujardin etOlivier Ihl) et enfin les rôles, les outils et les fonctions histo-riques de la recherche et de l’enseignement en histoire dansl’édification du citoyen et la lutte contre le négationnisme (SophieErnst).

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Éditions du CRDP de Grenoble,

2002, 293 p. 22 € (prix éditeur).

Sarajevo,mon amourpar J. Divjak, entretiens(avec Florence La Bruyère)

Retour sur le livre de Jovan Divjakprésenté aux Archives départemen-tales de l’Isère, par l’auteur, le 29 avrildernier, dans le cadre d’une manifes-tation coordonnée par Le Forum pourla Démocratie dans les Balkans, enpartenariat avec le Musée de laRésistance et de la Déportation del’Isère, l’Association des Amis duMusée de la Résistance et de la Dépor-tation de l’Isère et la Maison desDroits de l’Homme.

Jovan Divjak incarne l’idéal euro-péen en ex-Yougoslavie et cettevolonté de maintenir la “multieth-nicité”en Bosnie-Herzégovine, terrequ’il l’a adoptée trente-sept ans plustôt. Tombé amoureux de Sarajevo,l’homme est pourtant bien serbed’origine.

Il revient ainsi sur l’émergencedes nationalismes jusqu’à l’éclate-ment de la Yougoslavie. Alors queles premières offensives serbess’amorcent au début de 1992 contre

la Bosnie, Divjak, alors en poste àSarajevo, n’hésite pas à assurer ladéfense de la ville.

Témoin des atrocités, le chef mili-taire parle d’une guerre où les civilsn’ont jamais été épargnés. Il évoquele “nettoyage ethnique” et ce qu’ilqualifie de génocide du peuplemusulman de Bosnie.

Selon lui, les accords de Dayton « ontentériné le nettoyage ethnique » enpermettant la création de nouvellesentités territoriales fondées sur lescommunautarismes. Très critique àl’égard du plan de paix, Divjak necache pas non plus ses craintes d’unnouveau conflit. L’homme n’en estpourtant pas moins actif. En créantau lendemain de la guerre l’associa-tion “l’Éducation construit la Bos-nie-Herzégovine”, il souhaite offrirun soutien moral et financier auxorphelins de guerre afin qu’ils puis-sent poursuivre leurs études malgréla précarité du pays.

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Éditions Buchet-Chastel, 2004,

298 p. 20 € (prix éditeur).

h i s t o i r e d e …

Faisant lien avec les Rencontres consacrées à la justice et àl’évolution du droit pénal international, cette première rubriquedédiée aux événements marquants de l’histoire des Droits del’Homme et à ces grandes figures, marque un premier tempsd’arrêt sur l’existence du dauphinois Michel Servan, qui essaya,en son temps, de proposer une réforme du droit criminel.

Rien ne prédestine Michel Servan àfaire une grande carrière de magis-trat. D’origine plutôt modeste, cedauphinois de souche est reçu avo-cat général au parlement de Gre-noble en 1759, à l’âge de 22 ans.

Très vite, il s’annonce avec éclatcomme un grand disciple des philo-sophes des Lumières. Il prononceainsi, lors de la rentrée au parlementen 1763, un discours dans lequel ilprône l’utilité de la philosophie quidéveloppe chez les juges l’amour del’humanité. Mais c’est surtout sonDiscours sur l’administration de lajustice criminelle en 1766 qui luivaut une grande notoriété. Servanreprend l’idée d’une réforme

du droit pénal que Beccaria venaitd’exposer dans son Traité des délitset des peines, réclamant pour l’ac-cusé une plus grande diligence dansl’instruction des crimes, la présenced’un avocat pour l’aider dans sadéfense et s’élevant aussi contrel’usage de la torture. Incitant leparlement à la tolérance et à l’équité,ses plaidoyers dans l’affaire Rouxcontre Robequin vont permettre lareconnaissance d’un mariage protes-tant devant la justice alors que le culteest interdit en France depuis 1685.

Il compte parmi les grands réforma-teurs qui ont tenté d’introduire plusd’humanité dans l’appareil judiciaireavant la Révolution française.

Michel Servan,magistratdes Lumières

a g e n d a

l’exposition“Colombie,voyages pourla paix”

Du 1er au 16 octobre 2004

A la mairie d’IzeronContacts : tél. 04.76.38.28.02

Du 18 octobreau 3 novembre 2004

A la mairie de l’AlbencContacts : tél. 04.76.64.74.16

Du 15 novembreau 3 décembre 2004

A Bourg-Saint-Maurice

Du 5 au 16 décembre 2004Office du tourisme d’AutransContacts : tél. : 04.76.95.30.70

Du 17 décembreau 3 janvier 2005

A la mairie de Vif Contacts : tél. 04.76.73.50.50

Sur la route...“Colombie,voyages pourla paix”

Cette exposition “Colombie, voyagespour la paix” marque la volonté deporter à la connaissance du publicles actions internationales dansun pays qui connaît depuis plusieursdécennies une crise grave. Elles’organise autour des photographiesprises par Fernand Meunier,membred’Amnesty International, lors de lamission du Comité de solidaritéen 2003. Elle a été conçue en parte-nariat avec Amnesty International,l’École de la Paix, le Secours-Catho-lique et le Comité Ingrid BetancourtIsère.

L’engagement de plusieurs associa-tions iséroises se traduit par l’accom-pagnement de populations grâce àun Comité de solidarité avec lesCommunautés de Paix d’Urabá. LeComité isérois de soutien à IngridBetancourt, figure emblématiqueparmi les captifs, rappelle cette situa-tion tragique et lutte pour obtenir lalibération des otages, autres victimesdu conflit armé colombien.

Répondant au souhait de rendreaccessible cette exposition à l’en-semble des isérois, de nombreusescommunes ont souhaité l’accueillirtout au long de l’année. w

Pour plus de renseignements :[email protected]

Après avoir été présenté au sein de l’espace

pédagogique du Musée de la Résistance

et de la Déportation de l’Isère,

du 18 au 24 mars dernier, la première exposition

de la Maison des Droits de l’Homme entame

une itinérance cet automne.

l e s b r è v e sl e s é v é n e m e n t s

SEMAINE DE LA SOLIDARITÉINTERNATIONALE

13 novembre - 21 novembre 2004

La 7e édition de la Semaine de laSolidarité Internationale est lancéeautour du thème Migration etdéveloppement. Associations desolidarité internationale, ONG,collectivités territoriales, établisse-ments scolaires et d’éducationpopulaire présentent leurs projets,leurs actions en ce domaine. Danstout le département de l'Isère, desmanifestations sont proposées aupublic : représentations théâtrales,projections de film, expositions,animations jeunesse, spectacles culi-naires, concerts et contes, confé-rences, etc. A cette occasion, unetable ronde sur le thème De la soli-darité à la coresponsabilité interna-tionale est organisée le 16 novembreaux Archives départementales del'Isère à 20h30, par l'École de la Paixet le Conseil général de l'Isère, afinde présenter les pratiques actuelles etles perspectives d'avenir en matièrede politique de développement.

EXPOSITIONL’ANTI-MONUMENT. L’ŒUVREPUBLIQUE DE JOCHEN GERZ

25 novembre 2004 - 28 mars 2005

S’exprimant sur l’actualité desvaleurs de la Résistance, lors de savisite au Musée de la Résistance etde la Déportation de l’Isère en sep-tembre 1994, Geneviève Anthoniozde Gaulle s’exclama : « La principalerésistance qui vaille d’être opposée,aujourd’hui, c’est la résistance à lamisère ». Un artiste plasticien derenommée internationale, JochenGerz, choisissant de se confronter àla question des “sans domicile fixe”,intervient durant quelques mois surle parvis de Notre Dame de Paris.Son intervention, à laquelle est asso-ciée un groupe de SDF, a lieu plu-sieurs mois durant, au printemps2000, sur le parvis de Notre Damede Paris. Elle a fait l’objet d’uneexposition, présentée notamment enArles en 2001, à l’occasion des Ren-contres internationales de la pho-tographie. Jochen Gerz a donné sonaccord pour qu’elle le soit à nouveauà Grenoble, au Musée de la Résis-tance et de la Déportation de l’Isère,à l’automne 2004.

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