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Geographica Timisiensis, vol. 16, nr.1 - 2, 2007 (pp. 83 - 94 ) ● DYNAMIQUE RESIDENTIELLE RECENTE DANS L’ESPACE LIMITROPHE DES GRANDES VILLES ROUMAINES. ETUDE DE CAS : TIMISOARA Cătălina ANCUŢA Université de l’Ouest de Timişoara Cosmin ANCUŢA, Alexandru BUFTEA, Ioana VLĂDUŞEL Collège National "C. Diaconovici - Loga" Timişoara Résumé. La ville de Timişoara est le pôle majeur traditionnel de l’ouest du pays. Avec la chute du communisme et le rejet du politique du bloc fonctionnel des villes roumaines, Timişoara a pu elle aussi reprendre le rôle structurant par rapport à son arrière-pays. Si dans les années 1990-1995 cet espace était encore profondément rural, avec fonction d’approvisionnement et de basin d’emplois, à l’heure actuelle, le changement du paysage grace aux constructions residentielles nouvelles est une des transformations les plus importantes. Le processus est annalysé à travesr les statistiques des maisons construites, des autorisations des constructions, la cartographie de ces nouvelles insertions pour faire reveler les impactes au niveau spatial. En vue de faire ressortir les causes, les facteurs, les acteurs et les effets du processus des questioonaires ont etes appliquées auprès de nouveaux résidents des ces communes et des entretiens avec des maires et des villageois des communes prises en considération. On peut conclure que les communes limitrophes deviennent des « couronnes extérieures » qui captent le « débordement » urbain. Le processus a des effets positifs - diffusion spatiale des attributs urbains de l’habitat, l’amélioration des indices démographiques, des budgets locaux, des profits des propriétaires fonciers -, mais aussi des conséquences moins désirées, mais tout à fait maîtrisables – le gaspillage d’espace, la spéculation foncière, l’extension des friches agricoles et le déclin de la société traditionnelle rurale. L’intégration sociale des nouveaux résidents – actuellement très rare - peut être intéressante pour les autorités qui en peuvaient faire l’élément - clé de la dynamisation de la vie économique et sociale de leurs communes. Rezumat. Dinamica rezidenţială recentă în spaţiul limitrof marilor oraşe din România. Studiu de caz – Timişoara. Oraşul Timişoara est polul tradiţional major al vestului ţării. Datorită căderii comunismului şi eliminării politicului din blocul funcţional al oraleşor româneşti Timişoara a putut -şi reia rolul structurant în raport cu hinterlandul propriu. Dacă în anii 1990-1995 acest spaţiu era încă profund rural, cu funcţie agricolă şi de bazin de mână de lucru, la ora actuală, schimbarea de peisaj datorată construcţiilor rezidenţiale noi este una din transformările cele mai importante. Procesul este analizat pe baza statistililor privind casele nou construite şi autorizaţiile de construcţie, de asemenea prin cartografierea acestor noi inserţii pentru a evidenţia efectele la nivel spaţial. În scopul relevării factorilor, actorilor şi efectelor procesului au fost aplicate chestionare noilor rezidenţi şi s-au realizat interviuri cu primari, respectiv cu săteni din comunele în cauză. În concluzie, comunele limitrofe devin «coroane exterioare » care captează revărsarea oraşului. Procesul are efecte pozitive – difuzia spaţială a atributelor urbane, ameliorarea indicilor demografici, a bugetelor locale, a profiturilor proprietarilor de teren -, dar, de asemenea, şi consecinţe mai puţin dezirabile, dar cu totul controlabile – risipa de spaţiu, specula funciară, extinderea terenurilor agricole nelucrate, declinul societăţii rurale tradiţionale. Integrarea socială a noilor rezidenţi în prezent extrem de rară – poate fi

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Geographica Timisiensis, vol. 16, nr.1 - 2, 2007 (pp. 83 - 94 ) ●

DYNAMIQUE RESIDENTIELLE RECENTE DANS L’ESPACE LIMITROPHE DES GRANDES

VILLES ROUMAINES. ETUDE DE CAS : TIMISOARA

Cătălina ANCUŢA

Université de l’Ouest de Timişoara Cosmin ANCUŢA, Alexandru BUFTEA, Ioana VLĂDUŞEL

Collège National "C. Diaconovici - Loga" Timişoara

Résumé. La ville de Timişoara est le pôle majeur traditionnel de l’ouest du pays. Avec la chute du communisme et le rejet du politique du bloc fonctionnel des villes roumaines, Timişoara a pu elle aussi reprendre le rôle structurant par rapport à son arrière-pays. Si dans les années 1990-1995 cet espace était encore profondément rural, avec fonction d’approvisionnement et de basin d’emplois, à l’heure actuelle, le changement du paysage grace aux constructions residentielles nouvelles est une des transformations les plus importantes. Le processus est annalysé à travesr les statistiques des maisons construites, des autorisations des constructions, la cartographie de ces nouvelles insertions pour faire reveler les impactes au niveau spatial. En vue de faire ressortir les causes, les facteurs, les acteurs et les effets du processus des questioonaires ont etes appliquées auprès de nouveaux résidents des ces communes et des entretiens avec des maires et des villageois des communes prises en considération. On peut conclure que les communes limitrophes deviennent des « couronnes extérieures » qui captent le « débordement » urbain. Le processus a des effets positifs - diffusion spatiale des attributs urbains de l’habitat, l’amélioration des indices démographiques, des budgets locaux, des profits des propriétaires fonciers -, mais aussi des conséquences moins désirées, mais tout à fait maîtrisables – le gaspillage d’espace, la spéculation foncière, l’extension des friches agricoles et le déclin de la société traditionnelle rurale. L’intégration sociale des nouveaux résidents – actuellement très rare - peut être intéressante pour les autorités qui en peuvaient faire l’élément - clé de la dynamisation de la vie économique et sociale de leurs communes. Rezumat. Dinamica rezidenţială recentă în spaţiul limitrof marilor oraşe din România. Studiu de caz – Timişoara. Oraşul Timişoara est polul tradiţional major al vestului ţării. Datorită căderii comunismului şi eliminării politicului din blocul funcţional al oraleşor româneşti Timişoara a putut să-şi reia rolul structurant în raport cu hinterlandul propriu. Dacă în anii 1990-1995 acest spaţiu era încă profund rural, cu funcţie agricolă şi de bazin de mână de lucru, la ora actuală, schimbarea de peisaj datorată construcţiilor rezidenţiale noi este una din transformările cele mai importante. Procesul este analizat pe baza statistililor privind casele nou construite şi autorizaţiile de construcţie, de asemenea prin cartografierea acestor noi inserţii pentru a evidenţia efectele la nivel spaţial. În scopul relevării factorilor, actorilor şi efectelor procesului au fost aplicate chestionare noilor rezidenţi şi s-au realizat interviuri cu primari, respectiv cu săteni din comunele în cauză. În concluzie, comunele limitrofe devin «coroane exterioare » care captează revărsarea oraşului. Procesul are efecte pozitive – difuzia spaţială a atributelor urbane, ameliorarea indicilor demografici, a bugetelor locale, a profiturilor proprietarilor de teren -, dar, de asemenea, şi consecinţe mai puţin dezirabile, dar cu totul controlabile – risipa de spaţiu, specula funciară, extinderea terenurilor agricole nelucrate, declinul societăţii rurale tradiţionale. Integrarea socială a noilor rezidenţi – în prezent extrem de rară – poate fi

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interesantă pentru autorităţile locale, care ar putea-o valoriza ca element cheie al redinamizării sociale şi economice a comunelor lor. Mots cles: dynamiques residentielle, couronne extérieure, grande ville, Timişoara, Roumanie Cuvinte cheie: dinamică rezidenţială, coraonă exterioară, oraş mare, Timişoara, România

INTRODUCTION

3eme ville dans la hiérarchie urbaine roumaine, Timişoara est le pôle majeur traditionnel de l’ouest du pays.

La ville s’impose même au niveau plus large que celui régional: Timişoara assure 3% du PIB, ayant une remarquable diversité des activités industrielles, concentre 25% de la population urbaine de l’ouest du pays, plus de 30% de la production industrielle de cette région, 35% du commerce et plus de 70% des étudiants. La ville est le plus important centre dans le domaine de recherche et développement, étant le pôle innovateur. La résonance spatiale de ses fonctions commerciales et scientifiques diverge au niveau de tous le pays et aussi au niveau international, de l’eurorégion Danube-Cris-Mures-Tisa.

Sa position géographique, son capital humain, son histoire culturelle et sa civilisation ont fait de Timişoara une des villes gagnantes d’une transition non sans spasmes économiques, sociaux et fonctionnels. Actuellement, la ville projette sa réussite sur sa couronne extérieure qui connaît une dynamique résidentielle accentuée.

1. EVOLUTION SPATIALE DE LA VILLE DE TIMIŞOARA

L’extension spatiale actuelle de la ville est le résultat des intégrations successives

au noyau central des établissements humaines proches, suivie par la transformation des espaces interstitiels. (fig. 1)

L’évolution territoriale et fonctionnelle a été déterminée par des facteurs géographiques, historiques, sociaux - économiques et politiques, qui ont joué de manière singulière, successivement, ayant ensuite une action simultanée, complexe, conjuguée. (Ianoş, 1984)

La position géographique a été significative dans l’apparition de la ville de Timişoara – au 13ème siècle – et dans son développement ultérieur, une position stratégique, au carrefour des routes militaires et de celle commerciales.

Au 18ème siècle, les gouverneurs autrichiens ajoutent à la fonction militaire de la ville celles administrative et économique. Les vastes travaux de desséchement réalisés a l’époque ont fait possible l’intégration dans l’espace urbain des vastes terrains destines a l’habitation , a la construction des entreprises ou a l’aménagement des espaces verts. La ville devient polynucléaire, par l’apparition d’une couronne de quartiers situes a une distance de 1,5 – 2 km du noyau central duquel étaient séparés par des terrains agricoles ou marécageux.

Jusqu’à la fin du 19ème siècle, la ville s’accroît par l’extension des quartiers périphériques, le noyau central restant aux mêmes dimensions.

Cette évolution « vers l’extérieur » est suivie par une évolution « vers l’intérieur » (d’après Rieser, 1992), en vue de croître la densité bâtie. Ainsi, dans la première moitié du XX – eme siècle ont été intégrés les quartiers de Mehala, Iosefin, Elisabetin, Fabric (fig. 1).

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Fig. 1 Etapes d’évolution spatiale de la ville de Timişoara (d’après Ianoş, 1984)

Après la deuxième guerre mondiale, tandis que la majorité des villes européennes

connaissaient une extension en tache d’huile, à Timisoara on se préoccupait de

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l’occupation des aires centrales encore non - bâties. Et cela surtout après 1974, quand la soi dite « planification urbaine » communiste servait à l’objectif majeur de sauver les terres agricoles du gaspillage urbain et d’utiliser au maximum les infrastructures existantes, sans tenir compte des plus élémentaires normes d’urbanisme, comme par exemple l’existence des espaces verts, espace de jeux pour les enfants, espace de rencontre, parking etc.

Conséquemment, dans les dernières années avant 1989 le développement territorial de la ville a été bloqué, de manière que le processus d’intégration urbaine des deux anneaux de villages, saisi en 1984 par le géographe Ianoş – conformément aux tendances naturelles d’évolution de la ville - ne s’est plus réalisé.

Avec la chute du communisme et le rejet du politique du bloc fonctionnel des villes roumaines (Ianoş, Tălângă, 1994), Timişoara a pu elle aussi reprendre le rôle structurant par rapport à son arrière-pays.

2. LA VILLE ET SON ARRIERE-PAYS PROCHE DANS LES ANNEES 1990

Dans les années 1980-1990 la ville de Timişoara a évolué coupée de son arrière-

pays (Ianoş, 1994) qui est resté profondément rural, avec fonction d’approvisionnement et de basin d’emplois.

Après 1989, la disparition du monopôle d’Etat, la décentralisation des pouvoirs et des décisions ont offert le cadre économique et juridique propice pour que l’espace entourant la ville devienne périurbain au sens qualitatif du terme : espace rural localise à la périphérie d’une ville, étant l’objet des transformations profondes paysagères, fonctionnelles, démographiques, sociales, culturelles et même politiques (George, P., 1992, Erdeli, 1999).

En 1995 déjà on pouvait signaler les éléments d’une tendance générale de redéfinition des relations de cet espace périurbain avec la ville:

- l’investissement des communes limitrophes avec des fonctions typiques périurbaines – le grand commerce, le loisir ;

- l’apparition des entreprises valorisant la disponibilité de l’espace, l’accessibilité par rapport au tissu urbain dense et encombrant (Sîrbovan, 1995). La difficile application de la loi 18/1991, qui rétablissait la propriété prive sur la

terre, mais aussi la libéralisation tardive des transactions foncières explique l’agencement timide d’un double marché foncier – espaces agricole et espaces à destination résidentielle. C’est ainsi qu’au niveau de l’année 1995, une seule opération de type pavillonnaire avait été réalisée pour « répondre au besoin profond de changement, d’accès a une nouvelle manière d’habiter, totalement différent par rapport au passe » (Bachelet, 1992). Même si le taux des maisons modernisées avait augmenté par rapport au 1989, on ne pouvait pas parler d’une dynamique résidentielle à vraie dire (Sîrbovan, 1995).

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3. DYNAMIQUE RESIDENTIELLE RECENTE DANS L’ESPACE LIMITROPHE DE TIMIŞOARA

3.1 Statistiques et impact spatial Le changement du paysage des communes situées dans la proximité de Timişoara

(fig. 2) grace aux constructions residentielles nouvelles est une des transformations les plus importantes de cet espace.

Fig. 2 Localisation géographique de l’espace analysé

Les statistiques reflettent elles aussi cette réalité (tab 1) et indiquent l’année 2001 comme moment d’accélération du processus qui continue au même rythme dans les années suivantes. La tendance ascendante est relevée comme étant encore plus importante par le nombre des autorisations de constructions délivrées par les mairies et qui dépassent de loin celui des maisons inscrites dans les documents cadastraux (Fig. 3 et 5).

Tab. 1 Evolution du nombre des maisons dans les communes proches de Timişoara

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 Dumbraviţa 823 823 823 825 830 834 842 869 Ghiroda 1442 1444 1446 1447 1448 1450 1453 1458 Giroc 1324 1313 1314 1317 1321 1332 1344 1351 Moşniţa Nouă 1314 1314 1314 1322 1337 1359 1365 1373 Şag 1475 1477 1482 1483 1485 1487 1487 1487 Sânandrei 1537 1539 1542 1542 1544 1546 1551 1551 Sânmihaiu Român 1289 1296 1304 1301 1314 1321 1327 1333 Săcălaz 1761 1772 1789 1792 1798 1806 1810 1819 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

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Dumbraviţa 879 983 983 987 1087 1215 1215 Ghiroda 1470 1589 1597 1647 1708 1770 1770 Giroc 1353 1353 1412 1435 1445 1498 1571 Moşniţa Nouă 1382 1444 1451 1459 1471 1494 1494 Şag 1487 1530 1530 1536 1552 1572 1572 Sânandrei 1574 1674 1674 1677 1695 1718 1718 Sânmihaiu Român 1336 1384 1397 1411 1462 1472 1472 Săcălaz 1825 2035 2041 2045 2048 2060 2060

Source: Diréction Departementale de Statistique Timiş

Fig. 3 Commune de Săcălaz – évolution du nombre d’autorisations de construction et

des maisons nouvelles enregistrées dans les statistiques

Fig. 4 Commune de Moşniţa Nouă – évolution du nombre d’autorisations de construction et des maisons nouvelles enregistrées dans les statistiques

A l’intérieur ou à la périphérie de ces communes, les nouvelles maisons forment

des quartiers (fig. 5 - 6); le rôle structurant des routes d’accès et de la proximité de la forêt est bien mis en évidence.

0

50

100

150

200

250

autorisations deconstructions

maisons inscrites dansles documentscadastraux

autorisations de constructions 10 13 41 7 5 26 56 17 41 23 27 35 103 186

maisons inscrites dans les documentscadastraux

11 17 3 6 8 4 9 6 210 6 4 3 12 0

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

0

50

100

150

200

autorisations deconstructions

maisons inscrites dans lesdocuments cadastraux

autorisations de constructions 11 32 32 48 27 30 33 63 67 27 33 66 113 157

maisons inscrites dans les documentscadastraux

0 0 8 15 22 6 8 9 62 7 8 12 13 0

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

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Fig. 5 Localisation des mini-quartiers

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Fig. 6 Localisation des mini - quartiers

3.2 Exemple de la commune de Giroc L’étude plus détaillée d’une des communes donne la mesure d’impact du processus

à micro - échelle. La commune de Giroc est située a 3 kilomètres sud de la ville de Timisoara est a

enregistré depuis 1990 un plus de 326 maisons. Cela a déterminé premièrement l’extension du tissu construit, un micro - quartier est bien distinct au long de la route qui fait la liaison avec la ville (fig. 6). De même, notons la hausse de 39% de la densité bâtie du village, bon nombre des maisons étant construites sur des petites parcelles de 250 – 500 m² qui ont pris la place d’anciens jardins potagers des villageois (fig. 7).

Vu le fait que en 2005 le Conseil local a approuvé la demande des propriétaires fonciers pour que encore 32,8 hectares soient sorties de la catégorie « agricole », on peut apprécier que la pression foncière reste intense.

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Fig. 7 Densification du tissu construit de la commune de GIROC (les points reprèsentent les maisons construits dans les anciens jardins des villageois)

3.3 Causes, facteurs, acteurs et effets du processus Si la visibilité de la dynamique résidentielle dans les communes situées dans la

proximité de la ville de Timişoara n’est ni contestable ni contesté, la lisibilité suppose la double perspective rurale et urbaine. Les deux lectures ont été faites par l’intermédiaire des questionnaires appliquées auprès de nouveaux résidents des ces communes et des entretiens avec des maires et des villageois.

D’une perspective urbaine, les espaces récemment occupés représentent la réserve foncière disponible pour „le front dynamique de la diffusion urbaine”. Dans la ville se placent les facteurs responsable de la dynamique présentée plus haut : la croissance économique de la ville, traduite dans la hausse des revenues de certaines catégories, aussi dans le nombre des voitures. Les nouveaux arrivés sont des adultes actifs, qui travaillent en ville, ayant un age moyen de 35 - 40 ans et des professions bien valorisées sur le marché du travail (fig. 8).

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Fig. 8 Structure professionnelle de l’échantillon des nouveaux résidents

La ville et ses problèmes fonctionnels – pollution, trafic intense (dans l’absence

d’une ceinture pour le trafic de transit), infrastructures édilitaires anciennes ou même leur absence à la périphérie, grande densité du bâti dans les quartiers communistes, gestion difficile des déchets, milieu malsain a cause des réseaux de radio et télécommunication, manque des espaces de jeux pour les enfants ou de rencontre pour les autres, rétrécissement des espaces verts – motivent en proportions importante le déménagement des anciens citadins (fig. 9). Fig. 9 Raisons d’établissement dans les communes dans les communes situées

dans la proximité de la ville de Timişoara A. répulsion envers la ville ; B. le désir d’avoir plus d’espace, une maison avec un jardin;

C. rapprochement de la nature ; D. distance acceptable au lieu de travail

Ingénieurs 35%

Docteurs 31%Enseignants

4%

Electriciens, mécaniciens, commerçants

30%

A37%

B23%

C17%

D23%

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D’une perspective rurale, cette dynamique pose le problème de la production -

consommation de l’espace. La vague urbaine produit un nouveau type d’espace avec une physionomie nettement différente de celle rurale. Elle consomme des terres agricoles par changement de fonction et perpétue la pression foncière, la spéculation foncière et les friches agricoles.

Les retombées financières pour les propriétaires des terres sont importantes1, de manière qu’ils en font la solution la plus facile pour une meilleure vie et assez souvent pour le financement de leurs initiatives entrepreneuriales. Les budgets des communes en gagnent aussi à travers les impôts.

Les statistiques enregistrent un solde migratoire positif, le rajeunissement de la population, l’amélioration de la structure professionnelle de la population.

En réalité les nouveaux arrivés ont une vie cristallisée autour de la ville, qui reste le lieu préféré pour des activités diverses. 52% des questionnées invoquent le manque de temps pour expliquer l’absence de relation avec la société locale. Les 48% autres citent: « les voisins et le prêtre, les autorités », soit des repères obligés.

Il n’y a pas des comportements strictement définis pour les citadins établis dans ces communes; leur participation à la vie sociale est étroitement liée à un certain type de culture (qui incluse l’ouverture envers l’autre), mais aussi aux certaines facilites d’ordre matériel : le commerce rural – qui donne l’occasion à des nombreux contacts interpersonnels, est plus cher que les grandes surface commerciales. Les personnes les plus aisées et les jeunes avec des enfants semblent valoriser le plus et avec plus de satisfactions les avantages de leur localisation résidentielle – le rapprochement de la nature et des hommes.

Sont rares les cas des nouveaux résidents à vouloir s’enraciner, qui développent des formes de sociabilité en participant aux activités scolaires, sportives, culturelles et même à l’administration locale.

La classe moyenne perpétue dans sa grande majorité un comportement imprégné des valeurs urbaines. En ce cas les relations ne se tissent pas sur la base du code de la sociabilité traditionnelle rurale, sinon sur une base contractuelle : les autorités « doivent renoncer à la bureaucratie, assurer l’infrastructure, les lieux de jeu et d’agrément », les voisins « doivent renoncer aux activités traditionnelles tel que l’élevage, qui dérange à cause des odeurs ».

Reste à voir si l’individualisme, la fermeture sociale, l’indifférence par rapport aux autres subsiste ou cède, confronté à la mentalité rurale.

CONCLUSIONS

La reprise de l’évolution spontanée des grandes villes roumaines, après 1989, fait que les communes limitrophes gagnent des attributs périurbains et deviennent des « couronnes extérieures » qui captent le « débordement » urbain.

La dynamique résidentielle en est la composante la plus active dans la structuration de cet espace qui reçoit ainsi des fonctions urbaines complémentaires, principalement celle d’espace dortoir.

1 le prix de la terre varie entre 60 – 150 euros/m².

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La diffusion spatiale des attributs urbains de l’habitat, tout comme l’amélioration des indices démographiques, des budgets locaux, des profits des propriétaires fonciers sont des effets positifs incontestables.

La consommation d’espace, la spéculation foncière, l’extension des friches agricoles et le déclin de la société traditionnelle rurale sont des conséquences tout à fait maîtrisables qui demandent pourtant une adaptation du cadre législatif.

L’intégration sociale des nouveaux résidents – actuellement très rare - peut être intéressante pour les autorités qui peuvent en faire l’élément - clé de la dynamisation de la vie économique et sociale de leurs communes.

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