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Dysplasie anale
Julia ATTALI Dr Isabelle ETIENNEY
Séminaire DES du 17/01/14
Anatomo-pathologie normale du canal et marge anale
Epithélium glandulaire de type rectal
Epithélium transitionnel
Epithélium malpighien non kératinisé
Marge anale: épithélium malpighien kératinisé en continuité avec le revêtement cutané péri-anal
Définition: AIN Anal intra epithelial neoplasia
Lésions de l’épithélium malpighien ou transitionnel du canal anal
Intra épithéliales = respect de la membrane basale ++
Secondaires à une infection persistante par un papilloma virus humain (HPV)
Dont certaines vont progresser vers le carcinome épidermoïde du canal anal.
Dysplasie de bas grade: AIN1
Atypies cellulaires modérées
Localisées au tiers profond de la muqueuse
Cliché JF Fléjou
Dysplasie de haut grade: AIN 2 et 3
Atypies cellulaires plus marquées, Présentes dans les 2/3 profonds ou la totalité de
l’épaisseur de la muqueuse
S’accompagnent d’un pléiomorphisme cellulaire Désorganisation architecturale importante
AIN: classification
Réalisation d’un frottis
Cellules recueillies par une brosse en dacron introduite dans le canal anal avec mouvement circulaire
Puis on plonge la brosse dans le liquide de cytologie
Puis centrifugation et sédimentation en couche mince
Puis coloration de Papanicolaou Sensibilité pour détecter les AIN = 70 à 93% Spécificité = 32 à 64%
Cliché I Etienney
Classification cytologique Selon Béthesda
Lésions de bas grade ou LSIL
low-grade squamous intraepithelial lesion
Lésions de haut grade ou HSIL
high-grade squamous intraepithelial lesion
Lésions de signification indéterminée ou ASCUS
atypical squamous cell of undetermined significance
Cliché S Vuong
Anuscopie Haute Résolution
En cas de frottis anormal (ASCUS, LSIL, HSIL) Examen sous colposcope à travers l’anuscope sans
préparation préalable
Coloration à l’acide acétique Coloration au lugol
Dure environ 20 minutes
Cliché I Etienney
AHR: coloration à l’acide acétique
Provoque la coagulation et la précipitation réversible des protéines nucléaires et des cytokératines,
induisant un gonflement de l’épithélium glandulaire et une légère coagulation de la couche superficielle de l’épithélium malpighien normal
Cliché I Etienney
AHR: coloration à l’acide acétique
Dans les zones d’AIN: coagulation plus marquée, provoquant un blanchiment de l’épithélium (fortes quantités de protéines nucléaires)
Plus le degré d’AIN est important, plus la réaction est intense et rapide
Cliché I Etienney
Lésion d’AIN 3 sans coloration
Lésion d’AIN 3 après coloration avec acide acétique
I. Etienney, post U 2013
Lésion d’AIN 3 après coloration à l’acide acétique et vue au filtre vert
I. Etienney, post U 2013
Recherche de vaisseaux anormaux mosaïques ou ponctuations
AHR: coloration au lugol
Changement de couleur selon la présence ou l’absence de glycogène dans les cellules
Muqueuse normale (contient du glycogène): couleur brune ou noire
AIN, cancer, régions leucoplasiques ou hyperkératosiques (pauvre en glycogène): couleur jaune ou orangée
Permet de mieux définir les limites anatomiques des zones anormales
A: Avant coloration B: Après acide acétique C: Après coloration au lugol (couleur jaune safran, zone dite lugol négative)
S.PERNOT, I.ETIENNEY, Hépato Gastro 2013
Biopsies dirigées
Sur les zones anormales aux différentes colorations
Pour diagnostic histologique (frottis insuffisant!)
Traitement des lésions: chirurgie
Permet le diagnostic (absence de franchissement de la membrane basale)
Et permet le traitement Possible sur des petites lésions occupant moins d’1/3
de la circonférence anale
Risque de morbidité importante si chirurgie répétée (patients VIH: haut risque de récidive)
Risque de sténose anale, troubles de la continence, si chirurgie répétée
Traitement des lésions: photocoagulation infrarouge
Moins délétère car moins profond qu’une électrocoagulation
Taux de rémission à 1 an = 62% (vs 86% à 3 ans pour la chirurgie)
Inconvénient majeur: absence d’analyse histologique++
Cliché S.PERNOT, I.ETIENNEY, Hépato Gastro 2013
Autres traitements
Application de 5FU en crème
IMIQUIMOD (validé dans le traitement des condylomes et des VIN mais pas d’AMM en France)
Pour toutes les méthodes de traitement: risque de récidive du fait de la présence chronique d’HPV
IMIQUIMOD: utilisé pour les VIN
Action sur les Toll Like récepteurs
• Etude randomisée vs placebo (52 patients inclus)
• Réduction de la taille des lésions de 25% après 20 semaines de traitement chez 81% des patients sous IMIQUIMOD par rapport au placebo (p
IMIQUIMOD pour les AIN
Une étude contrôlée vs placebo chez VIH+ (chez 53 patients)
Disparition des lésions chez 14% des patients
29% des patients ont eu une diminution du grade des lésions à LSIL
61% des patients n’ont pas eu de lésions de haut grade de nouveau, pendant un suivi de 36 mois
Fox and al. AIDS 2010
Patients VIH et carcinome épidermoïde du canal anal
Risque multiplié par 30 par rapport à la population générale
Et de 80 à 100: homosexuels masculins VIH + (MSM) Femmes VIH+ avec ATCD de dysplasie cervicale
La prévalence ne diminue pas avec l’introduction des antirétroviraux
Epidémiologie HPV et des AIN chez les patients VIH+
Prévalence HPV très élevée chez les hommes homosexuels VIH+ (entre 72 et 97%)
Co-infection par plusieurs génotypes chez 2/3 des patients
Incidence des AIN:
- Entre 41 et 97% chez les hommes homosexuels VIH+
- 34% chez les hommes hétérosexuels VIH+
- 14 à 28% chez les hommes homosexuels VIH-
Dépistage du cancer du canal anal chez les PVVIH
Recommandations nationales (rapport Morlat 2013)
Il est proposé de renforcer le dépistage chez:
Les homosexuels masculins
Tous les patients ayant un ATCD de condylomes
Toutes les femmes ayant un ATCD de dysplasie ou cancer du col utérin
Dépistage du cancer du canal anal: modalités
Examen proctologique standard (examen de la MA, TR, anuscopie) Tous les ans en cas d’anomalie sur le bilan initial Rythme défini par le proctologue en l’absence
d’anomalie
Il s’agit d’un dépistage du cancer pas des AIN Car le plus souvent infra-cliniques…
Park, Palefsky, 2010
Autre proposition de dépistage
Risque de progression des lésions de haut grade vers le
cancer
VIH + : risque 1/633 patients
VIH - : 1/4196 patients
L’incidence du cancer du canal anal est plus importante chez les hommes VIH + par rapport aux hommes VIH – (p=0.011)
MACHALEK and al. The lancet oncology, 2012
Suivi des patients après traitement d’une AIN
Pas de recommandation Rythme déterminé par le grade des lésions et le
terrain
Suivi semestriel chez les patients VIH avec AIN de haut grade (médiane de survenue d’un cancer= 8,6 mois)
Suivi annuel des patients VIH + si AIN de bas grade avec plusieurs examens de suivi normaux
Conclusion Dysplasie = AIN +++ Définition histologique (respect de la membrane basale) Dépistage reposant sur frottis et AHR Evolution vers le cancer Traitement décevant (récidive fréquente)
Nécessite une suivi régulier Nécessité d’un dépistage des patients à risque (VIH,
transplantés, patients sous immuno-suppresseurs) mais absence de consensus sur les modalités de dépistage et de prise en charge