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Père Loïc Le Huen
PRINTEMPS 2021 #29
« Allez à Joseph et faites tout ce qu’il vousdira » (Gn 41, 55). Par ces mots, prononcésen pleine période de famine, Pharaoninvitait ses fonctionnaires à s’adresser àJoseph, le fils de Jacob, devenu intendant deson royaume, qui plus d’une fois avait su tirerceluici de l’embarras.
Tandis que nous traversons, nous aussi, destemps difficiles à cause de la crise sanitairemondialisée, « Allez à Joseph » semble nousdire l’Eglise. Et cela afin que nous noustournions avec confiance vers cet autrepatriarche prénommé Joseph, l’époux deMarie et le père adoptif de Jésus, dont lamission, éminente, fut de protéger Jésus de lapersécution d’Hérode, de le nourrir, de levêtir et lui apprendre un métier. Certes cefurent de belles fonctions, mais son principalrôle fut ailleurs : il devait refléter auprès del’humanité de Jésus quelque chose du Pèreéternel. Privilège inouï !
Lorsqu’en 1871 le pape Pie IX a déclarésaint Joseph Patron de l’Eglise, il ne saluaitpas d’abord en lui le mécène, ni même leprotecteur de la Sainte Famille, mais plutôtson rôle d’« image du Père céleste ». Rôlequ’il peut aussi jouer pour chacun d’entrenous, comme naguère à l’égard de son filsadoptif, le Christ. En effet Joseph, pour grandqu’il soit, n’en demeure pas moins de lamême pâte que nous, ayant eu à affronterles soucis du foyer et de l’atelier, les douteset l’opprobre, le péché et le pardon…
C’est pourquoi Le pape François a annoncéune année spéciale dédiée à saint Joseph àl’occasion du 150ème anniversaire de laproclamation de saint Joseph comme Patronde l’Église universelle, publiant dans lafoulée une lettre apostolique nommée« Patris Corde » (un Cœur de Père), qui acommencé le mardi 8 décembre dernier.
Dans cette lettre apostolique, le papeFrançois explique avoir fait mûrir ce désir departager ses réflexions sur saint Joseph dufait du contexte de la pandémie de Covid19 : « Nous pouvons tous trouver en saintJoseph l’homme qui passe inaperçu, l’hommede la présence quotidienne, discrète etcachée, un intercesseur, un soutien et unguide dans les moments de difficultés. SaintJoseph nous rappelle que tous ceux qui,apparemment, sont cachés ou en "deuxièmeligne" jouent un rôle inégalé dans l’histoiredu salut. À eux tous, une parole dereconnaissance et de gratitude estadressée. » Et justement, s’il est un lieu humbleet caché, un peu en deuxième ligne denotre paroisse, c’est la chapelle SaintJoseph sise dans le quartier des Olivettes, lelieu incarne bien la figure de saint Josephpour notre temps.
Un lieu discret, un grand saint et un « coeurde père » à découvrir dans ce numéro deNDN !
De Nazareth aux Olivettes :Saint Joseph « Un coeur de père » !L'Edito
du PèreLoïc
Laparoisseen images
2 LE JOURNAL DE NOTREDAME DE NANTES
Actualité de la Paroisse
Prise d'aube des nouveauxservants d'autelDans la chapelle haute des franciscains de
Canclaux.
Confirmation des adultesLe 31 janvier en la basilique SaintNicolas,Mgr Fruchaud, éveque émérite deSaint–Brieuc, a confirmé dix adultes de laparoisse.
Mercredi des cendresLe 17 février, nous sommes entrés dans letemps de Carême. Six messes des cendresont eu lieu sur la paroisse.
On n’attend pas un an pour se revoir !
L’équipe « Au Cœur de l’homme »
Pour plus d’informations : [email protected]
Le groupe « Au Cœur de l’homme »est né au retour d ’un pèlerinagedes pères de famille, autour d ’undésir partagé : « on n’attend pas unan pour se revoir ! »
De là a émergé l’idée derassembler des hommes de toutesconditions et tous âges, enorganisant environ 5 soirées dansl'année, autour d'un temps delouange, d'une intervention sur unthème spécifique, puis d'un tempsde prière et d'adoration, avant dese retrouver pour une « troisième mitemps ».
Saint Joseph a accepté l’appel deDieu à vivre une mission hors ducommun, en devenant le père deJésus. Il l’a fait avec humilité etobéissance tout en vivant savocation d ’époux, de père et detravailleur. Pilier de la Sainte Famille,il est une inspiration et uncompagnon pour nous en tant quecroyants.
Saint Joseph a pris les choses enmain avec force et confiance, etnous pensons qu ’il peut aiderchaque homme à trouver la clairevision de ce qu ’il doit faire et laforce de l’accomplir.
Les soirées que propose « Au Cœurde l’homme » visent à rassembler,quel que soit notre parcours, et àaccueillir et nous faire progresserdans notre foi.
La prière, la louange, la formation,l’adoration et la confessionstructurent nos soirées. A l’image desaint Joseph, nous aspirons àprendre le temps et à réveiller lescœurs autour de la plus belle desaventures, celle de la vie intérieure.
Artisan et éducateur, saint Josephs’est investi à transmettre. Cettevocation de formation estimportante dans la mission d ’ « AuCœur de l’homme ». Ainsi, nousproposons à des grands témoinsde partager leurs expériences, leursconvictions et leur vision de la foien tant qu ’homme dans la vie defamille, la vie professionnelle, la viede paroissien…
Rassembler, c’est s’inquiéter de soncompagnon. Saint Joseph portait lesresponsabilités à bout de bras touten restant particulièrement attentifaux autres. Dans cet esprit, notregroupe propose son aide auxparoisses ou aux associations pourdes temps de service.
S’inquiéter de son compagnon,c’est aussi partager des momentsfestifs et nous l’avons bien comprispuisque chacune de nos soirées determine par une « troisième mitemps » !
Nous avons hâte de reprendre leprogramme de nos soirées et demarcher avec saint Joseph le19 mars.
3LE JOURNAL DE NOTRE AME DE NANTESPortrait
Saint Joseph brille par son absence,
tant à la conception du Christ qu’à
sa crucifixion. Le soin qu’il prendra de
la Vierge Marie, son épouse et la
mère de Dieu, jette pourtant une
lumière inattendue sur la paternité
divine, comme en témoigne la
dévotion populaire qui l’entoure. Il
n’est pas seulement l’ombre d’un père
par ses absences remarquées, mais
par sa vie l’ombre du Père céleste sur
la terre.
Georges de la Tour nous permet de
contempler ce mystère étonnant par
quelques peintures, lorsqu’il place la
lampe entre les mains du père dans la
grotte de la Nativité, puis entre celles
du Fils à Nazareth dans l’atelier. En
effet saint Joseph a d’abord été aimé
par Jésus pour son courage créatif.
Avec prudence il a veillé sans relâche
sur ses premières années, lui assurant
un toit à Bethléem pour naître
dignement, un refuge en Egypte pour
échapper à la persécution et enfin
une maison en Galilée pour
s’épanouir en famille. Et c’est pourquoi
la parole de Pharaon adressée à son
lointain ancêtre a résonné pour le
Christ enfant : « Va à Joseph, et fais ce
qu’il dira. » (Gn. 41, 55) A la manière
de Dieu, annoncée prophétiquement,
« il lui a appris à marcher, en le tenant
par la main. (…) Il se penchait vers lui
pour lui donner à manger. » (Os. 11,
34) Cependant, tandis qu’il lui
transmettait avec tendresse son
savoirfaire, les perspectives
s’inversèrent. Les outils en main, le
charpentier pouvait voir dans son
apprenti chéri son véritable maître.
Jésus, auquel il a donné son nom, lui
dévoilait jour après jour le nom du
Père céleste. Comment comprendre
sans cela l’admiration craintive qui
l’avait saisie avec son épouse devant
leur tout jeune adolescent, qui
écoutait et interrogeait les maîtres
d’Israël dans le Temple, sans leur
permission ?
Saint Joseph est le père providentiel,
celui qui correspond au plan de Dieu,
qui est envoyé par le Seigneur et
prend part à ses œuvres. Il ne se
confond pas avec la lumière céleste,
parce qu’il a appris à se laisser guider
par elle. Ainsi il ne s’est pas voilé la
face, en apprenant la grossesse de
sa fiancée. Au contraire le peintre le
représente épuisé à force de penser,
la lampe encore allumée sur la table,
le livre de l’Alliance posé sur les
genoux, tandis que l’ange du
Seigneur vient le visiter en songe. Nul
plus que lui n’a craint de prendre la
place de Dieu. Disciple de Jésus,
avant l’heure, il manifestait donc le
sens ultime de son avertissement :
« N’appelez personne votre Père sur
la terre, car vous n’en avez qu’un, le
Père céleste. » (Mt. 23, 9) Avec le Fils
de Dieu « il apprit par ses souffrances
l’obéissance. » (He. 5, 8). Ce faisant, il
pouvait bien être pour tous les temps
l’ombre du Père, celui qui veille sur
Dieu et ses desseins, tout en se tenant
sous leur ombre.
JeanHugues Petit
Saint Josephun pèredans l’ombre
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Tout simplement tournée vers le ciel, la verrière de la Chapelle SaintJoseph abritediscrètement une communauté fraternellebien vivante dans le quartier longtempsconsidéré comme un des plus vétustes etpauvres de la ville. De la rue, le porches’ouvre largement sur l’endroit, un grandChrist en bois invite à en franchir le seuil. Lelieu est simple. La présence de la SainteFamille du sculpteur Jean Fréour, installée icidepuis 1963, rappelle que les lieuxétaient occupés par une école de formation d’apprentis dont celle au métier demenuisier. La chapelle se cache au fond,espace de prière humble, connue de tousdans le quartier.
Le portail franchi, le premier signe d’accueilqui se présente au visiteur est la bibliothèque : Daniel et Michèle Lignier l’ontcréée il y a 9 ans. Bien plus qu’une bibliothèque, c’est le « café papote » dit Michèle. Trois aprèsmidis par semaine toutel’année, les gens du quartier y trouventprésence, écoute et des livres... Il y a eu lesvendredis philo, des samedis de la poésie,des groupes de lecture, d’écriture, depeinture, mais surtout on y fête des anniversaires, on vit, on partage du temps, ontisse les liens avec les habitants du quartierpour rompre leur solitude. Une soixantained’habitués s’y retrouvent. « C’est le lieu del’amitié et de la relation, le tout confiédans la prière » précisetelle.
Parmi les bénévoles, Anne Portugal contribue grandement à l’ornementation de lachapelle. Elle met en scène la crèche sousla verrière, très visitée chaque année. Appréciés aussi : un désert symbolique pendant le Carême et un paradis pour leJeudi Saint.
Un groupe de prière marial (ND du SacréCœur de Jésus et de Marie) médite lechapelet tous les jeudis à 17h30 afin deconserver la présence de la prière dansles lieux. « Le 29 de chaque mois on priepour le monde, la France et nos quartiers,sans oublier les prières d’intercession » ditencore Michèle. On prie saint Michel etsaint Joseph et il y a des temps d’adoration. La messe est célébrée un samedi parmois.
Une famille vit sur place et complète cetteprésence active : Isabelle, LouisÉtiennede Labarthe et leurs enfants. Isabelle travaille à la Pastorale des migrants, très sensibilisée par l’isolement des personnes. « Ici,c’est une vie toute simple. On est au courant des intentions de tout le monde.Cette petite fraternité de groupes qui sesoutiennent représente une présence familiale et chrétienne dans ce quartierpopulaire » Leur mission de coordinationdu lieu est prévue jusqu’à la restructurationenvisagée par l’évêché et la paroisse quiy projettent un espace dédié aux solidarités. Isabelle a installé Fatou et sa fille dansle studio qui accueille une famille migranteen difficulté : un lieu d’accompagnementsocial, psychologique et pastoral depuisquelques années. « Le récent confinementdu printemps nous a permis de vivre desbeaux temps de fraternité » : partage
Un quartier paroissial à découvrir :
LE JOURNAL DE NOTREDAME DE NANTES
Sous la grande verrière…la Chapelle SaintJoseph
les Olivettes
Aux origines la chapelle SaintJoseph, avaitété aménagée dès les années 1960, dansles anciens ateliers de l'entreprise Fillaud,une tonnellerie située à l’angle de la ruedes Olivettes et la rue Emile Péhant. Ce lieude culte, consacré en 1961, était encoreprésent sur les lieux au début des années1990 avant d'être démoli (des palmiers enmarquent désormais l’emplacement). C’estainsi qu’une nouvelle chapelle se trouvedésormais dans l'ancienne école SainteCroix, située un peu plus haut au numéro 2de la rue des Olivettes.
Cette école fut créée en 1821 par lesFrères de SaintJeanBaptiste de la Salle,de Nantes. Très vite le succès est au rendezvous. Et en 1853, pour répondre à lademande, un bâtiment supplémentaire estédifié rue Pélisson.
En 1927, un atelier pour l'enseignementdes métiers du fer, un atelier pour le travaildu bois et une chapelle dédiée au ChristRoi complètent l’école grâce à l’acquisitiondes anciens ateliers (dont la verrière) etbureaux des « Cycles Petit Breton ». A lasortie de la seconde guerre mondiale,l’école jouit d’une très bonne réputation etde nouveaux aménagements sont nécessaires. En 1958, des travaux de rénovationsont entrepris, la verrière est restaurée et lachapelle est installée au première étagedu bâtiment rue Pélisson. Mais les élèvessont trop nombreux. C’est ainsi qu’en 1966,une partie de l’école est transférée àl'école SaintJean Baptiste de la Salle etune autre à l'école SaintPierre. Seul l'enseignement primaire restera rue des Olivettes.Le 29 septembre 1983, l'école SainteCroix de la rue des Olivettes fermera définitivement, victime de son succès.
La désaffection de la chapelle du ChristRoi dans l’école, la destruction de la chapelle SaintJoseph, entraîne la créationd’une nouvelle chapelle au rezdechaussée du bâtiment rue Pelisson qui prendra lenom de SaintJoseph : C’est celle que nousconnaissons aujourd’hui.
De l'école à la chapelle
Père Loïc Le Huen
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Gildas. Elle évangélise en écoutant etproposant des solutions aux difficultésdes habitants en demande. Très vite,entrée dans les associations, elle a prispart à ce tissu d’entraide jusqu’à intégrerla Maison de quartier, toujours pour créerdu lien dans ce village de 6000habitants, dont 1200 étudiants. Elleanime aussi un groupe de jeunes filles dela JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) etde l’ACE (action catholique des enfants).« Par la réalisation d’un projet, onapprend aux jeunes à devenir acteurs, àêtre citoyens et chrétiens ». « On a vécudes choses extraordinaires, ici ».
De même, on ne s’étonnera pas derencontrer à la chapelle SaintJoseph uneautre façon de prier. Animé parYves Beaupérin, un groupe de“mimo—pédagogie” ( issue desrecherches du jésuite Marcel Jousse.www.mimopedagogie.com ) présente unrapport très vivant aux textes bibliques :balancement corporel, rythmomélodie etgestes expressifs pour vivre la Paroleavec tout son être (une soirée par mois.).
On prie beaucoup dans la chapelleSaintJoseph. Passez rue des Olivettes etn’hésitez pas à pénétrer sous la verrière,la chapelle vous y attend et sacommunauté fraternelle vous ouvrira lesbras.
Accueillir plus encore…
MarieSixtine Le Calvé
Deux mardis par mois, c’est la soiréeFrancesco, moment de fraternité avec lesgens de la rue qui viennent de toute laville. Cela répond à la vocation du lieu :l’accueil des plus pauvres. On dresse latable sous la verrière, les gens quipassent s’arrêtent, regardent, on les invite.L’humilité et la simplicité du lieu permettentles choses
« Se sentir accueilli est un petit miracle »dit Xavier Brunier, diacre et animateur dugroupe Francesco. On suit la règle des3 P : Potage, Partage, Prière. Chacunapporte, s’il le peut, des denrées à mettreen commun. On choisit un thème,occasion de partage et souventexpression d’une grande souffrance. Onécoute, on ne commente pas, c’est larègle. Après la vaisselle ensemble vient le
temps de la prière : louange, lecture dela parole de Dieu et intentions de prièredites à voix haute. Il y a jusqu’à 25personnes par soirée. « C ’est une vraiefraternité, un des rares lieux où l’on peutexister. Francesco est assez connu dansle milieu de la rue. Il y en a qui viennentparce qu’ils ont faim. Ce n’est pas fermé.On apprend à se connaître. En cemoment, on donne des nouvelles des unsdes autres par SMS » précise Xavier. Onattend beaucoup de ce grand projetde rénovation : logements, espace decoworking, d’écoute psychologique…sans dénaturer ce qui se vit ici depuistellement longtemps. La chapelle SaintJoseph en est le mur porteur, c’est lepoumon du lieu. Il ne faut pas enfouir lestalents reçus mais les faire fructifier, ditilencore. Proche du centre, cet espacedevrait répondre aux besoins derencontre et de solidarité. L’idée est defaire revivre en centreville L’écoute de larue. » Que celles et ceux qui ont despropositions d’accueil viennent s’yjoindre.
Depuis 11 ans, sous la verrière, un marchécontribue au lien et à l’ouverture sur lequartier. Tous les deux mois, desbénévoles proposent des denréeslocales et de qualité, en provenancedirecte de producteurs. Ils font la venteet proposent de partager un repas àprix modique après le marché (possibilitéde l’emporter). Cet évènement estimportant pour la centaine de familles quis’y presse. La chapelle SaintJosephrayonne ainsi, en famille pour les familles.
S’il est une figure connue dans cequartier qu’elle connaît comme sapoche, c’est sœur Bernadette. Elle y vitdepuis 21 ans, envoyée en mission parsa communauté des sœurs de saint
quotidien d’activités, de discussions, dejeux, de repas et de temps de prière. Fatou, d’origine musulmane, n’oubliera jamaisce qu’elle a vécu : « Cela fait partie demon arrivée en France, de l’histoire de mavie ».
6 LE JOURNAL DE NOTREDAME DE NANTES
Le nouveau visage
des Olivettes
Père Loïc Le Huen
Dessine moiSaint Joseph
Côme CM1
Zoé CM2
Jude Arthur CM2
Dessins réalisés par des enfants desécoles publiques de la la paroisse.
Caché entre la chaussée de laMadeleine et le ChampdeMars, lequartier des Olivettes est unentrelacs de petites rues, depassages couverts et de courspavées. Depuis quelques années, larue des Olivettes, proprement dite,est bouleversée par un vasteprogramme de réaménagementengagé par la municipalité. Lequartier des Olivettes, populaire etchargé de souvenirs de l’industrieautour des anciennes usines LU(actuel Lieu Unique) et de l’ancienmarché de gros a engagé uneprofonde mutation depuis laconstruction de la Cité des Congrès,inaugurée en 1992.
Le quartier témoigne d ’unereconversion qui tente de marier leneuf et l’ancien, des architecturescontemporaines et desreconversions originales debâtiments industriels qui ontrenouvelé les activités et l’animationde " ce petit village ". Il a égalementsu conserver le charme de sesvenelles, réhabilitées délicatement,et d ’un urbanisme de rues, deplacettes et de jardins.
Idéalement situé au carrefour destransports collectifs, le quartieraccueille de nouvelles populations,développe son école et seséquipements et retrouve uneambiance piétonne. Une mutationdu quartier est en marche, unnouveau défi pour la chapelle SaintJoseph et pour la paroisse.
D'ailleurs vos idées sont lesbienvenues afin de donner unnouvel élan et un avenir à ce lieud'Eglise.
7LE JOURNAL DE NOTREDAME DE NANTES
Une annéeSaint Joseph « Avec un cœur de père »
Mgr Percerou
Le 8 décembre dernier, le PapeFrançois a ouvert une annéejubilaire à l’occasion du 150èmeanniversaire de la déclaration desaint Joseph comme Patron del’Église Universelle. Il nous la présentedans une lettre apostolique intitulée« Patris Corde », avec « un cœurde père ».
De cette lettre, je retiens cinqappels que le Pape François nousadresse pour vivre cette annéejubilaire :
• Un appel à l’humilité : « SaintJoseph nous rappelle que tous ceuxqui, apparemment, sont cachés ouen “ deuxième ligne ” jouent un rôleinégalé dans l’histoire du salut. »Nous pensons, parfois, quel’annonce de l’Évangile du Salut nepeut se faire que par de grandsévénements, des stratégiescomplexes et onéreuses, destechniques sophistiquées… Lapandémie a relativisé cette illusion.Joseph nous révèle que c’est plutôten nous abandonnant à l’EspritSaint, dans les tâches les plusmodestes et les petits gestes duquotidien, que nous témoignons duChrist qui pardonne, sauve et relève.
• Un appel à la confiance :« Joseph nous enseigne ainsiqu’avoir foi en Dieu comprendégalement le fait de croire qu’il peutagir à travers nos peurs, nosfragilités, nos faiblesses. Et il nousenseigne que, dans les tempêtes dela vie, nous ne devons pas craindrede laisser à Dieu le gouvernail denotre bateau. » Alors que la peur etle doute étreignent noscontemporains, Joseph nous invite àfaire toute la place au Christ en nosvies afin d’attester qu’avec Lui,aucun chemin n’est sans issue et qu’ilest là, vivant, au milieu de nous.
• Un appel à l’engagement auservice des frères et sœurs enfragilité : « L’accueil de Joseph nousinvite à accueillir les autres sansexclusion, tels qu’ils sont, avec uneprédilection pour les faibles parceque Dieu choisit ce qui estfaible (…) Implorons saint Josephtravailleur pour que nous puissionstrouver des chemins qui nousengagent à dire : aucun jeune,aucune personne, aucune famillesans travail ! » Nombreuses sont lesvictimes des conséquences de lapandémie : les malades, lespersonnes âgées et isolées enEHPAD ou chez elles, ceux quicraignent pour leur emploi, lesjeunes précaires, les migrants, lesmallogés… Joseph nous provoque,personnellement et en Église, àposer des choix de vie solidaires, àemprunter la route du BonSamaritain.
• Un appel à vivre en disciplemissionnaire : « Nous devonsapprendre de Joseph le même soinet la même responsabilité : aimerl’Enfant et sa mère ; aimer lesSacrements et la charité ; aimer
l’Église et les pauvres. Chacune deces réalités est toujours l’Enfant et samère. » Contemplons l’itinéraire deJoseph : c’est dans cet amour reçude Dieu en JésusChrist ques’enracine cette exigence à lerépandre. C’est le cinquième appelqui constitue comme le sommet decette Lettre apostolique :
• Un appel à « tout donner et àse donner soimême » : « Lebonheur de Joseph n’est pas dansla logique du sacrifice de soi, maisdu don de soi. On ne perçoit jamaisen cet homme de la frustration, maisseulement de la confiance. Toutevraie vocation naît du don de soiqui est la maturation du simplesacrifice. Ce type de maturité estdemandé même dans le sacerdoceet dans la vie consacrée. Là où unevocation matrimoniale, célibataireou virginale n’arrive pas à lamaturation du don de soi, ens’arrêtant seulement à la logique dusacrifice, alors, au lieu de se fairesigne de la beauté et de la joie del’amour, elle risque d’exprimermalheur, tristesse et frustration. »
Nul doute qu’avec son potentiel et soncharisme, il aurait pu « faire carrière »ailleurs, mais il ne l’a pas fait.
Engagé à Canaan, Joseph est demeuréfidèle, fidèle à son pays, à son peuple,à ses amis, à ses choix de vie, à Dieu. Ilne lâche pas.
Haïtien, homme d’espérance, le pèreJoseph appartient à la cohorte de ceuxqui, « en deuxième ligne », jouent un rôleinégalé dans l’histoire du salut*.
*Lettre apostolique du pape François "Un coeur
de père"
8 LE JOURNAL DE NOTREDAME DE NANTES
Jumelage Haïti
Père Joseph,portraità plusieurs voix
Le groupe Haïti de la paroisseNotreDame de Nantes
Vous avez apprécié ce journal ? Participez aux frais de fabrication en mettant 1€ ou 2€dans un tronc de l'une des églises de la paroisse. Merci !
MESSES DOMINICALES
SAMEDI18h00 (SaintNicolas)16h30 si couvrefeu de 18H
DIMANCHE09h30 (Franciscains de Canclaux)10h00 (SaintNicolas)11h00 (Franciscains de Canclaux)11h30 (SainteCroix)18h00 (SaintNicolas)16h30 si couvrefeu de 18H
MESSES EN SEMAINE
09h00 : du mardi au vendredi (Franciscains de Canclaux)11h15 : le mercredi, vendredi et samedi (SainteCroix)12h15 : le mardi et jeudi (SainteCroix)19h00 : du lundi au vendredi (SaintNicolas)7h15 si couvrefeu de 18H
Pour connaître le détail des horaires (messes en semaine, permanencesde confession, permanences d ’accueil dans les presbytères…), consulterle site internet ou le bulletin paroissial.
PAROISSE NOTRE DAME DE NANTES
5 rue Affre 44000 Nantes02 40 48 19 94
Mail : [email protected] : notredamedenantes.com
COMITÉ ÉDITORIALPère Loïc Le Huen, MarieAgnès Peigné, AuldeBrochard, Agnès Dubois, Catherine Morio
Pour tous commentaires, suggestions, ou dons, mercide contacter : Aulde [email protected] artistique : AB Crédit photo : Paroisse NotreDamede Nantes Ne pas jeter sur la voie publique
Infos pratiques
Dans le hall d’arrivée de l’aéroport dePortauPrince, le père Joseph ne passepas inaperçu.
De grande taille, le visage émacié,masquant la joie des retrouvaillesderrière une impatience non dissimulée :« Que faisiezvous ? Je vous attendais !». Dans ce lieu, on ne traîne pas,danger.
Originaire de Jacmel, jolie ville portuairesituée au sud d’Haïti, de son histoirenous ne savons que peu de choses.
De prime abord, Joseph sembledéroutant, insondable, insatiable, mais,progressivement, se révèle unepersonnalité hors du commun,attachante. Personnalité façonnée par
une enfance et une jeunesse vécuessous la dictature puis, jeune adulte, parl’exil. Exil en France, en Belgique, en Italieoù il complète une formation de prêtre,religieux montfortain, psychiatre,professeur d’université. Exil mis à profitpour découvrir le monde et apprendre.Apprendre avec un seul objectif, rentreren Haïti.
Son investissement, opiniâtre et sansrépit, envers les plus déshérités de sonpays, façonne l’homme. Infatigable,inventif, charismatique, engagé à fond,d’une grande intelligence, d’unefulgurance certaine dans ses intuitions,on pourrait presque dire qu’il est unesorte de fou visionnaire, armé decourage, de confiance et de ténacité. Ilforce l’admiration.
