Errata - E a u x et Fonta ines du Var

Page 51, bas : Fontaine lavoir du quartier Barboulin, Saint- Maximin.

Page 6l, haut : Cotignac.

Page 105, bas-gauche : borne fontaine de la boulangerie, Seillons source d'Argens.

bas-droite : Barjols, fontaine de l'église.

Page 112, milieu : Le Val, fontaine du Martyr de la Résistance.

Page 116 : Besse-sur-Issole se reporte à la photo de la page 127.

Page 119, gauche : Besse-sur-lssole droite : Lorgues, fontaine de la Nuix.

Page 129, de haut en bas et de gauche à droite : Cotignac, ■ Hyères, Cuges et Grasse.

Page 130 : inversion de légendes

Page 134, haut : Solliès-Toucas

Page 137 : Towves et Méounes, nouveaux ou anciens usagers ? Le besoin de fontaine reste le même, légende des photos du haut

de la page 138

E a u x e t f o n t a i n e s d u V a r

ISBN 2-85744-849-X (0 C.-Y. Chaudoreille, Édisud, Aix-en-Provence, 1996. Tous droits réservés.

Photographies de couverture :

page 1 : Tourves

page 4 : Besse-sur-Issole et Brue-Auriac

E a u x e t f o n t a i n e s d u V a r

Texte

Odile Jacquemin

Photographie Noël Minneboo

Édisud La Calade, 13090 Aix-en-Provence, France

Merci

Pour leurs soutiens, leurs apports et leurs relectures : à Catherine Berro, Hélène Dauga, Christine Eugène, Catherine Cadet et Marie-France Nicolas.

Pour ses dessins de fontaines : à Maurice Jacquemin.

Pour leur accueil, et leur documentation : aux mairies d'Ampus, d'Artignosc, d'Aups, de Barjols, de Bauduen, du Beausset, de Besse-sur-Issole, de Collobrières, de Cotignac, d'Entrecasteaux, de La Garde, de Hyères, de Ginasservis, de Grimaud, de Saint-Maximin, de Saint-Zacharie, de Saint-Julien, de Trigance, du Val, de la Valette, de la Verdière et de Vidau- ban. Aux syndicats d'initiative de Nans-les-Pins, de Montau- roux, de Tourtour, de Rians, de Seillans et de Signes ; aux Archives départementales du Var, à la Bibliothèque du Musée des amis du Vieux Toulon, à la Bibliothèque Municipale de Hyères, à la Maison régionale de l'eau, à M. Blanc de Coti- gnac, M. Bonnaure de Ramatuelle, M. Carrazet de Saint-Maxi- min, M. Eustache de Puget-Ville, Mme Gendraux de Flayosc, Mme Jean de Brue-Auriac, M. Porre de Cuers, M.-F. Eustache

de Puget-Ville, Mme C. Dumas d'Ollioules, M. Rotgers de Sanary, à Mme Fluchère de l'ex-ADAC, à M. Cova, hydrogéologue départemental, aux centres de documentation du Musée d'Orsay et de la Direction du patrimoine du ministère de la Culture, au Service départemental de l'architecture, à la Biblio- thèque Forney ainsi qu'à la Bibliothèque nationale.

Pour leur crédit photographique : à la Caisse nationale des Monuments historiques, au Musée de Toulon, au musée d'Orsay, à Serge Porre, Frédéric Ney ainsi qu'aux Villes de Hyères et de Grasse.

Merci enfin au Conseil Général du Var pour son soutien financier.

Cet ouvrage fait suite à une maîtrise d'Histoire de l'Art sou- tenue par l'auteur à l'Université d'Aix-en-Provence en 1994 avec Claude et Denise Jasmin.

Une exposition itinérante a été réalisée en 1996 par les auteurs pour "Mémoire à Lire, Territoire à l'Ecoute" est dis- ponible.

Flayosc

Paradoxes de l'histoire : les fontaines nous donnent l'illusion d'être là depuis toujours alors qu'elles ne datent souvent que du XIXe siècle. Etranges destinées : symboles vivants d'une conquête commencée depuis des siècles,

elles seront parfois obsolètes dix ans plus tard, l'adduction d'eau continuant son chemin jusqu 'aux robinets des maisons.

" Ton patrimoine, Si tu le gardes, tu le perds Si tu le donnes, tu le gardes... -

disait le proverbe

PRÉSENTATION

« Les charmants édifices de pierre qui apportent la fraî- cheur du murmure de l'eau... », cette définition quelque peu désuète empruntée aux années 60 correspond tou- jours à la place qui est accordée aux fontaines dans les dépliants touristiques qui vantent en cartes anciennes ou en couleur le charme et le pittoresque des villages de Provence.

Pourtant, au delà de cette qualité première, non négli- geable, la fontaine est plus encore : tout à la fois édifice civil, bâti architectural, monument de sculpteur, machine fonctionnelle - et pour quel noble usage : distribuer l'eau au village !

Malgré la modestie de leurs dimensions, les fontaines sont, dans le Var comme ailleurs, des témoins de l'his- toire de l'urbanisme, de l'histoire de l'architecture, de la sculpture et des techniques qui ensemble les ont pro- duites.

Telles des icebergs, les fontaines sont les petites par- ties visibles, terminales, de la grande aventure plus sou- terraine de la recherche et du captage de l'eau néces- saire à toute implantation humaine.

Celles du Var racontent l'histoire de l'apprivoisement par ses habitants de ce rude territoire ; elles restent la

trace des extensions urbaines qu'elles ont parfois pro- voquées; elles témoignent surtout de la modernisation des cités ; la Ille République est la période d'érection de monuments dans l'espace urbain; le xixe siècle fut le moment privilégié de l'essor de l'urbanisme et de l'his- toire de la modernité : emploi de nouveaux matériaux, développement d'un mode de vie « hygiéniste », chan- gement d'échelle dans les besoins en eau. Il est, par là même, l'âge d'or des fontaines ; pourtant il serait illusoire de lire un cheminement uniforme d'un progrès dont on limiterait l'arrivée au siècle dernier. Certains équipements n'arrivent dans des communes rurales de l'arrière-pays que tard dans le xxe siècle alors que les premières polices des eaux sont mises en place ailleurs dès le xvie siècle ; le progrès social a eu plusieurs vitesses, selon la richesse des pays, leurs habitudes culturelles, les particularismes locaux ou les hommes en présence.

Dans ces siècles où les fontaines vécurent leurs heures

de gloire, nous proposons donc au fil de l'eau et des fontaines dont elle s'échappe une promenade dans cette aventure de la modernité qui transforma le paysage médiéval en un espace contemporain ; la multitude des gestes inventifs qui ont embelli les lieux où se distribue

l'eau devrait conduire les aménageurs d'aujourd'hui à remettre en cause leurs certitudes.

Puisse cette étude apporter sa contribution à la réflexion sur le devenir des « charmants monuments murmurants » et ouvrir la porte à de nombreuses publications. Le tra- vail sur le terrain l'a confirmé. Dans de nombreuses com- munes, dans les sociétés d'histoire locale comme à l'uni- versité, l'histoire de l'eau et des fontaines varoises fait actuellement l'objet d'une recherche vive, passionnée et passionnante.

Petites et grandes fontaines ; fontaines centrées, acco- lées, à bassin, à vasque, à abreuvoir, lavoirs, bornes fon- taines; fontaines en pierre, en fonte, en ciment ou en briques...

Fontaines-puits, fontaines rurales, fontaines-lavoirs, fontaines-réseau, fontaines intermittentes, fontaines à circuit fermé, fontaines à fond perdu...

Fontaines de place ou de cours ; fontaines d'église, fon- taines de mairie, fontaines et monuments aux morts, fon- taines et latrines, fontaines de rue, fontaines à la jonc- tion des rues, fontaines d'entrée de ville...

Les obélisques, les vases et urnes, les pyramides et pyra- midons, les inscriptions, effigies, les lions, tortues, gre-

nouilles, les figures humaines, les fresques allégoriques, les Mariannes et les Républiques...

La fontaine du maire, du mécène, des habitants, de l'ingénieur, de l'architecte, du sculpteur, du maçon, du tailleur de pierres, du fontainier, de la femme du fontai- nier, de l'aiguadier... la fontaine des services techniques, de la DDE, des catalogues...

La fontaine sans eau, la fontaine à eau potable ou non potable, la fontaine jardinière, la fontaine à poissons rouges...

La fontaine jamais construite, la fontaine disparue, ignorée, à l'abandon; la fontaine perpétuellement recons- truite, entretenue, protégée, restaurée, dessinée, redé- couverte; nouvelles fontaines, fontaines à venir, fontaines à inventer...

Les édifices présentés ici n'épuiseront pas le sujet; combien en faudrait-il? 1000, 2000? et comment dénom- brer toutes celles qui furent détruites ou abandonnées à l'arrivée de l'eau dans les maisons? mais pourquoi vou- loir compter? Pourquoi ne pas seulement s'en laisser conter? A qui prend le temps de les interroger, les fon- taines racontent beaucoup plus que de simples histoires d'eau.

Aups Figanières

Régions naturelles COMMUNES

LE VAR DES FONTAINES

L e département du Var n'a pris ses limites géogra- phiques actuelles qu'en 1860. Jusqu'à l'annexion du

Comté de Nice et la création du département des Alpes- Maritimes, l'arrondissement de Grasse faisait partie du Var. Celui-ci était alors traversé par le fleuve dont il prit le nom.

Même privé du fleuve Var, le département possède encore de beaux bassins fluviaux : le principal est l'Argens qui arrose Montfort, Carcès, Vidauban, Puget et Fréjus.

Le Caramy et l'Issole prennent leur source dans la Sainte-Baume pour drainer vers l'est, sur plus de 40 km, les plaines de Brignoles, Besse et La Roquebrussanne.

Le Gapeau alimente sur 40 km la fertile plaine des Sol- liès jusqu'à Hyères en passant par la Crau.

La Nartuby traverse Draguignan et sillonne le dépar- tement sur 35 km.

Il faut encore ajouter l'Aille dans la forêt des Arcs, l'Artuby, la Bresque, le Jabron et le Reyran si tristement célèbre qui rejoint l'Argens à Fréjus.

Enfin, d'autres grands cours d'eau lui servent de fron- tières : à l'est, la Siagne ; au nord, le Verdon ; à l'ouest, l'Huveaune qui arrose Saint-Zacharie avant de desservir Marseille.

Contrairement aux idées reçues, le Var est une terre riche en eau. Déjà en 1836, Noyon qualifiait ce dépar- tement comme étant l'un des mieux arrosés des dépar- tements de France et aujourd'hui encore, malgré la crois- sance exorbitante des besoins en eau, le Var tire plus des deux tiers de sa consommation d'eau potable de ses p r o p r e s r e s s o u r c e s s o u t e r r a i n e s , s o i t 8 0 m i l l i o n s d e m 3

par an dans les années 1990.

Aujourd'hui, le département représente un centième du territoire national et regroupe dans les trois arron- dissements de Toulon, Brignoles et Draguignan plus de 800000 habitants répartis sur 153 communes. Plus des trois quarts de cette population sont concentrés sur le littoral varois, et 50 % dans la seule grande région tou- lonnaise.

A l'époque où les fontaines étaient les lieux privilé- giés et centraux des villages varois, les trois cent mille habitants vivaient mieux répartis dans les quatre régions du territoire varois : le littoral, le centre Var, le haut Var et la montagne.

Un réseau de villages - villes dynamiques, dépassant souvent les 2 000 habitants - distants d'une vingtaine de kilomètres permettait aux territoires qui les entouraient

A Grasse, la fontaine de la place aux Aires est construite en 1778 sur les plans de jean-joseph Laugier, architecte, et joseph Besasse,

tailleur de pierres. jusqu 'en 1860, elle restera varoise et sera, avec ses vasques superposées, un des plus beaux monuments d'architecture Louis XVI.

Figanières

ISBN 2-85744-849-X

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