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ECHOS DU NORD Hebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 6eme année Change. Believe” Barack Obama N°134 du Lundi 02 Juillet 2012. Prix : 500 FCFA Police nationale: “Le Cochef accusé de malversation” Captation d’héritage Un haut magistrat sur la sellette P.4 La saga BGFIBANK et les comptes arrangés ! P.7 Lire en page 4 Lire en page 3 & 5 Rencontre Ali Bongo-Hollande “L’oppostion s’invite à l’Elysée” Dans ce numéro L a perquisition irrégulière effec- tuée au domicile de Jean de Dieu Nzé et le larcin qui s’en est suivi, à savoir le vol d’une somme de 4 500 000 FCFA par les éléments de cette unité, sont en train de tourner en un immense scandale dans la maison. Le Directeur des affaires criminelles à qui un rapport complet de cet impair a été demandé, refuserait de le faire au motif que le soit transmis en provenance du tribunal, suite à la plainte dépo- sée par Madame Epeck Banaken Jeanne d’Arc, contre Jean de Dieu Nzé, ne lui est pas parvenu directement. Il aurait été remis directement au chef de service des Affaires criminelles (CSAC), contrairement à l’usage qui veut que ce document passe d’abord par lui. A lui de l’expédier au CEMPJ, lequel à son tour l’envoie au CSAC, avant de parvenir aux agents de terrain pour exécution. Pourquoi dans le cas de Monsieur Nzé, cette procé- dure n’a pas été respectée ? Mieux au tribunal de Libreville d’où est parti le soit transmis, la même acrobatie a été de mise. Le substitut qui a fait partir ce document à la PJ n’a pas pris la peine de l’enre- gistrer au greffe. Pour preuve, avance les soutiens de Nzé, il ne porte aucun numéro. Le plus étonnant est que ce substitut savait parfaitement que cette affaire était en instruction au 6ème cabinet, pour- quoi malgré tout, a-t-il pris la peine d’envoyer le soit transmis ? Cette affaire, pour les proches du Sieur Nzé, est la traduction parfaite du disfonction- nement du système judiciaire au Gabon Le président de la République Ali Bongo Ondimba sera reçu à l’Elysée jeudi prochain à 15h par François Hollande. Cette rencontre ne sera pas une partie de plaisir pour l’intéressé, au regard de la forte présence de l’opposition à Paris, de l’activisme de plusieurs ONG telles que Survie, et de la mobilisation de la diaspora gabonaise. Rien n’exclut que les juges parisiens aussi ne se rappellent au bon souvenir d’Ali Bongo. D epuis au moins 12 mois, voire plus, le frère du Président de la République, Jeff Thierry Arsène Bongo Ondimba, a été affecté à la paierie de Paris comme Payeur. Le bon Jeff, depuis sa nomination, n’a pas daigné poser ses bagages à Paris. Ni même pren- dre ses fonctions. Est- ce parce que le poste « n est pas à son niveau ? ». Et depuis lors, et dans l’indifférence générale, ce membre éminent haut fonctionnaire du Trésor public des « réseaux Pascaline », dont les finances publiques du Gabon se souviendront pendant longtemps, vaque à ses nouvelles activités....... cinéma- tographiques. Il aurait été le producteur, à grands frais, de la Couronne du Roi Mokoko, un film d’Henri Joseph Koumba Bididi. Quant à savoir où il s’est constitué ce tré- sor de guerre, il suffit de regarder du côté du Trésor. Il faut tout de même se souvenir que ce bon propriétaire immobilier s’est offert de nombreuses résidences en France, achetées rubis sur ongle et sans sourciller. Donc le bon Jeff est à l’abri du besoin. Seulement, M. Bongo Ondimba Jeff qui émarge à la Fonction publique, selon des indiscrétions, n’a pas arrêté de bénéficier des primes du Trésor. Dans tous les cas, c’est le frère de l’autre et c’est une garantie d’emploi…vacant. Omar Bongo - feu leur père - n’a-t-il pas taillé des postes sur mesures… pour ses fils ? Et puis, ces gars qui ne répondaient pas toujours présents au lycée ont eu de gros diplômes. Alors, pourquoi s’em- barrasserait-il de stopper sa villégiature à travers le monde tant que la petite sœur de Blaise Loembé, l’ex TPG, en sa qualité de Fondé de pouvoir peut continuer d’assumer son intérim. Et puis, Jeff n’a pas flirté avec l’ex « UN », car ce sont eux qu’on vire pour une heure d’ab- sence au poste. Sans oublier que le métier de produc- teur est aussi exaltant qu’envahissant ! Wanted Où est donc passé Jeff Bongo Ondimba ? Justice/P J Des disfonction- nements à tous les niveaux

Echos du Nord N°134-3

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Page 1: Echos du Nord N°134-3

ECHOS DU NORDHebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 6eme année

“Change. Believe”Barack Obama

N°134 du Lundi 02 Juillet 2012. Prix : 500 FCFA

Police nationale: “Le Cochef accusé de malversation”

Captation d’héritage Un haut magistrat sur lasellette P.4

La saga BGFIBANK et lescomptes arrangés ! P.7

Lire en page 4

Lire en page 3 & 5

Rencontre Ali Bongo-Hollande

“L’oppostion s’invite à l’Elysée”

Dans ce numéro

La perquisitionirrégulière effec-tuée au domicile

de Jean de Dieu Nzé et lelarcin qui s’en est suivi,à savoir le vol d’unesomme de 4 500 000FCFA par les éléments decette unité, sont en trainde tourner en unimmense scandale dans lamaison. Le Directeur desaffaires criminelles à quiun rapport complet de cetimpair a été demandé,refuserait de le faire au motif que le soit transmisen provenance du tribunal, suite à la plainte dépo-sée par Madame Epeck Banaken Jeanne d’Arc,contre Jean de Dieu Nzé, ne lui est pas parvenudirectement. Il aurait été remis directement au chefde service des Affaires criminelles (CSAC),contrairement à l’usage qui veut que ce documentpasse d’abord par lui. A lui de l’expédier auCEMPJ, lequel à son tour l’envoie au CSAC, avantde parvenir aux agents de terrain pour exécution.Pourquoi dans le cas de Monsieur Nzé, cette procé-dure n’a pas été respectée ? Mieux au tribunal deLibreville d’où est parti le soit transmis, la mêmeacrobatie a été de mise. Le substitut qui a fait partirce document à la PJ n’a pas pris la peine de l’enre-gistrer au greffe. Pour preuve, avance les soutiensde Nzé, il ne porte aucun numéro. Le plus étonnantest que ce substitut savait parfaitement que cetteaffaire était en instruction au 6ème cabinet, pour-quoi malgré tout, a-t-il pris la peine d’envoyer lesoit transmis ? Cette affaire, pour les proches duSieur Nzé, est la traduction parfaite du disfonction-nement du système judiciaire au Gabon

Le président de la République Ali Bongo Ondimba sera reçu à l’Elysée jeudi prochain à 15hpar François Hollande. Cette rencontre ne sera pas une partie de plaisir pour l’intéressé, auregard de la forte présence de l’opposition à Paris, de l’activisme de plusieurs ONG telles queSurvie, et de la mobilisation de la diaspora gabonaise. Rien n’exclut que les juges parisiensaussi ne se rappellent au bon souvenir d’Ali Bongo.

Depuis au moins 12 mois, voire plus, le frère duPrésident de la République, Jeff Thierry ArsèneBongo Ondimba, a été affecté à la paierie de Paris

comme Payeur. Le bon Jeff, depuis sa nomination, n’apas daigné poser ses bagages à Paris. Ni même pren-dre ses fonctions. Est- ce parce que le poste « n est pasà son niveau ? ». Et depuis lors, et dans l’indifférencegénérale, ce membre éminent haut fonctionnaire duTrésor public des « réseaux Pascaline », dont lesfinances publiques du Gabon se souviendront pendantlongtemps, vaque à ses nouvelles activités....... cinéma-tographiques. Il aurait été le producteur, à grands frais,de la Couronne du Roi Mokoko, un film d’Henri JosephKoumba Bididi. Quant à savoir où il s’est constitué ce tré-sor de guerre, il suffit de regarder du côté du Trésor. Ilfaut tout de même se souvenir que ce bon propriétaireimmobilier s’est offert de nombreuses résidences en

France, achetées rubis sur ongle et sans sourciller.Donc le bon Jeff est à l’abri du besoin.Seulement, M. Bongo Ondimba Jeff qui émarge à laFonction publique, selon des indiscrétions, n’a pas arrêtéde bénéficier des primes du Trésor. Dans tous les cas,c’est le frère de l’autre et c’est une garantied’emploi…vacant. Omar Bongo - feu leur père - n’a-t-ilpas taillé des postes sur mesures… pour ses fils ? Etpuis, ces gars qui ne répondaient pas toujours présentsau lycée ont eu de gros diplômes. Alors, pourquoi s’em-barrasserait-il de stopper sa villégiature à travers lemonde tant que la petite sœur de Blaise Loembé, l’exTPG, en sa qualité de Fondé de pouvoir peut continuerd’assumer son intérim. Et puis, Jeff n’a pas flirté avec l’ex« UN », car ce sont eux qu’on vire pour une heure d’ab-sence au poste. Sans oublier que le métier de produc-teur est aussi exaltant qu’envahissant !

Wanted

Où est donc passé Jeff Bongo Ondimba ?

Justice/P J

Des disfonction-nements à tous les

niveaux

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2ACTUALITÉ ECHOS DU NORD N°134 du Lundi 02 Juillet 2012

Feu François MbaEssone a véritablementdu souci à se faire. Pour

peu que dans l’au-delà où cethomme de caractère s’en estallé depuis le 5 août 2008,pareille considération soitencore de mise. Car ce qui sepasse entre ses héritiers esttout simplement pathétique.L’une de ses filles aînées,haut magistrat à la Cour deCassation, Madame MartheObone Mba, a tout simple-ment entrepris de jouir à sonseul profit, au travers d’unesociété civile immobilière -SCI Espoir – des biensimmobiliers constitués parson père de son vivant sur laparcelle n°107 LB, au quar-tier Nkembo, et doté du titrefoncier n°13567.L’affaire prend son origineen 2007. Le 9 août de cetteannée-là, Monsieur FrançoisMba Essone décide de porterplainte contre sa fille,Madame Marthe OboneMba, pour lui avoir faitsigner, le 24 mai 2002, unacte de vente portant sur lapropriété indiquée plus haut.L’intéressé reconnaît avoirmandaté sa fille de trouverquelqu’un qui aurait pu êtreintéressé par la simple loca-tion du bien. Au regard deson positionnement - à proxi-mité du marché de Nkembo -l’affaire devait attirer plu-sieurs commerçants.Dans sa plainte, M. MbaEssonne accuse sa fille devol. En effet, en lieu et placed’un simple bail de construc-tion, le père s’apercevra enrecevant les expéditions dunotaire, Maître Mouyaga,

En réalité, le mouvementd’humeur observé parcertains travailleurs de la

SGS, le mari 26 juin dernier ausein de leur base, n’était pasprogrammé. Nonobstant lesnombreuses récriminations for-mulées à l’endroit de la direc-tion générale ces dernierstemps. Les travailleurs atten-daient par contre de voir leursbulletins de salaire de cette finde mois, de sorte de se rendrecompte de la réalisation de lapromesse d’augmentation desalaires que leur avait fait ladirection générale. Au cascontraire, la procédure d’entreren grève devrait intervenir, auxfins d’interpeller la tutelle surla non application de certains deses engagement vis-à-vis desemployés.Pour fait, le lundi 25 juin 2012,une réunion entre leGroupement d’Intervention(GI), les délégués du personnelet la direction générale avaitlieu. Le GI avait, à l’occasion,demandé le niveau d’avance-ment des différents points ins-crits dans son cahier de chargesdéposé, il y a un bon momentsur la table de la direction géné-rale par les délégués du person-nel.En réponse, la direction géné-rale, devant les éléments du GIet les délégués ne reconnaitrapas avoir reçu ce document.Toute situation qui a d’avantageenlisé les mauvais rapports quiexistaient déjà entre les travail-leurs et leurs délégués. Il siedde préciser que les travailleursde la SGS s’accordent à direqu’ils ne se reconnaissent plusaux personnes de leurs délé-gués. Ces-derniers sont taxés dene prendre en considération queleurs problèmes personnels,plutôt que de ceux de leursmandants. L’ascension socialede ces-derniers au sein de laboîte pourrait le justifier, s’il enétait besoin.

Suite en page 3

avait-il personne d’autre à ladirection générale, pour neserait-ce que prêter une oreilleà ce dernier? Cette questiondonne réponse au constatqu’au CGC, la quasi totalitédes collaborateurs du DG nerespecte pas les heures de tra-vail. Si les secrétaires prennentdu service à 9h30, «lespatrons», lorsqu’ils ne s’abon-nent pas purement aux abon-nés absentes, arrivent le plussouvent au travail entre 12h et14h. C’est vraiment commecela que les choses s’y pas-sent. Le dialogue entre la secré-

taire du DG et le mandant duministre n’ayant permis à ce-

dernier d’accomplir l’objet desa visite, il s’en ira et fera toutsimplement le rapport à qui dedroit. Après le rapport de sondirecteur de cabinet, le mer-credi 20 juin 2012, le ministredélégué aux transports impro-vise une visite au CGC. Auconstat: à 9h30, la grille del’entrée principale et les portesétaient fermées. Ainsi, ildécide de visiter les bureaux,au cas par cas.Ignoré du personnel trouvé

sur place, le ministre, là aussi,ne trouvera pas d’interlocu-teurs pour donner réponse àses préoccupations. A lalimite, le ministre était commehumilié face à ce qu’il vivait.

Cet épisode a pris finlorsqu’un agent de la maison,Gervais Evouna, a reconnu leministre. Après s’être rappro-ché de lui, pour savoir s’ilpouvait faire quelque chose, cedernier lui dira tout simple-ment de dire à son DG qu’ilétait passé par là et qu’ellen’était pas à son poste de tra-vail.A la direction générale du

CGC, l’acte apparaît anodin.Cette situation semblerait sejustifier par le fait que leministre n’ait pas communi-qué sur sa visite. Dans les cou-loirs du CGC, il se dit que leministre délégué n’a aucunpouvoir sur Liliane Ngari, tant

sa contigüité avecAccrombessi Maixent-le toutpuissant faiseur de roi du pou-voir émergent- ne souffre demaux.Le cas aujourd’hui du

Conseil Gabonais desChargeurs (CGC) est-il l’ar-chétype de l’administrationque sa petite majesté entendmettre en place pour hisser leGabon au rang de pays ‘’émer-gent’’ d’ici 2025?Liliane Ngari n’est-elle pas

considérée, au regard des faits,comme l’avait dit quelqu’un«il y a des supers DG, au-des-sus des ministres qui détei-gnent sur l’efficacité de l’ad-ministration»?

désigné pour la circonstance,qu’il venait en fait de signerun acte de vente au bénéficed’une société civile immobi-lière (SCI) dénommée Espoir.Cerise sur le gâteau, cetteentreprise a pour gérant sapropre fille, la même qui étaitchargée de rechercher desclients. L’homme n’a pasapprécié la supercherie et ademandé à la justice d’annu-ler purement et simplementledit document.D’ailleurs, quelques moisavant ce dépôt de plainte, etcomme pour pallier le pluspressé, il avait adressé le 24mai 2007, au conservateur dela propriété foncière et deshypothèques, une opposition« à tous les actes de disposi-tions ou d’exploitationactuels ou futurs que lasociété civile immobilièreentreprendra sur ces biens…» Ce, jusqu’à ce qu’ilobtienne réparation du tribu-nal. Malheureusement, l’aveniren décidera autrement.L’homme décédera le 5 août2008 sans que le tribunal aiteu le temps de vider sarequête introduite presque unan jour pour jour.Curieusement, six ans à peineaprès le décès de l’intéressé, àsavoir le 27 janvier 2009, letribunal va le débouter de sademande et confirmer lavente. Sauf que cette décision a étéobtenue en violation des arti-cles 22 à 24 du code de pro-cédure civile, selon l’avocatde la partie plaignante - lesautres enfants Mba Essone -Maître Jean RemyBantsantsa. Pour l’homme deloi, lorsque cette affaire a étéappelée à l’audience du 28janvier 2011, « les débats ont

exclusivement porté sur l’ex-ception qu’ils ont soulevéesur leur filiation paternellequi a été remise en cause parleur sœur. Le juge avait dèslors mis l’affaire en délibéréau 11 février 2011 sur cetteexception. Or, ils ont constatéavec surprise que le juge ajoint l’exception au fond et astatué sur la demande princi-pale de Madame OboneMba… sans donner la possi-bilité de donner aux appelantsde présenter leurs moyens dedéfense au fond sur la requête». En langage de profane, lejuge a donné raison à dameObone Mba, sans avoirécouté les arguments de lapartie adverse. Ce qui est toutsimplement interdit enmatière de jugement d’unequelconque affaire.Or, l’argumentaire de la par-tie adverse est béton. D’abordles recherches, disent-ils,qu’ils ont effectuées dans le

registre de commerce deLibreville, montreraient aumoins à la date de la signaturede la vente litigieuse, que laSCI Espoir n’avait pasd’existence légale. «Comment un tel fantôme a puconclure un acte d’achat », sedemandent-ils. Ensuite lenotaire qui a conclu cettevente dit avoir été abusé pardame Obone Mba Marthe.Auditionné par Maître EdouErnest Gervais, huissier dejustice le 20 juillet 2007,celui-ci a déclaré : «…Marthe est un magistratchevronné. Donc, je ne pou-vais pas soupçonner d’êtresujette à de telles mani-gances. Je l’ai aperçue la der-nière fois au rez-de-chausséede l’immeuble. Elle était sur-prise de me voir, parce que sielle m’avait vu avant, elleaurait changé de chemin. Jelui ai dit que je voulais la ren-contrer au sujet du dossier de

son père, elle m’a dit qu’elledevait passer. Jusqu’à présenttoujours pas de Marthe ». Unaveu qui en dit long. Enfin, lemême notaire a déclaré qu’iln’y a jamais eu une quel-conque transaction finan-cière, entre la SCI Espoir etfeu François Mba Essone.Cet homme était-il aussidéfaillant au point deconclure une vente sanscontrepartie financière ? Ce sont ces questions que lajustice n’a pas voulu se poser.Beaucoup dans le milieuinvoque un reflexe corpora-tiste. Aucun magistrat subal-terne ne peut prendre lerisque de condamner un hautmagistrat au risque de com-promettre à jamais sa car-rière. Qui eut pensé quemême l’Emergence pouvaits’accommoder de tels dénisdu droit et de justice ?(Affaire à suivre)

Le ministre délégué auxtransports mandateson conseiller écono-

mique au Conseil Gabonaisdes Chargeurs (CGC), le lundi18 juin 2012. La mission étaitde récolter certaines informa-tions relatives à l’avancementd’un certain nombre de dos-siers. Au secrétariat du direc-teur général, le conseiller estreçu par dame ChristelleFoubou. L’accueil du conseil-ler n’a pas été de très bongoût. Le directeur général,Liliane Ngari était absente deson bureau. La montre affi-chait environ, 9h45. En l’absence du DG, n’y

Henry Gauthier

SYA

Henry Gauthier

La maison à problème de Nkembo

Mandant du ministre délégué aux transports, le conseiller économique de ce- dernier n’a pu effectuer samission, le lundi 18 juin 2012 au Conseil Gabonais des Chargeurs (CGC). Conséquence du non respect desheures de travail, placardé par bons nombres des collaborateurs du directeur général. Et le mercredi 20juin 2012, sur la base du rapport de son directeur de cabinet, le ministre délégué aux transports y a effectuéune visite inopinée avec son protocole. Ayant trouvé la grille d’entrée et les portes du secrétariat fermées à9h30, il a improvisé une visite dans les bureaux aux fins de s’enquérir de la réalité du CGC.

Acte de vente contesté devant le tribunal par le propriétaire du bien, absence de trace financière prouvantla réalité de la vente, rétractation du notaire qui parle d’avoir été abusé. Et pourtant le tribunal de Librevillea débouté le plaignant…six mois après sa mort. Le fait qu’un haut magistrat de la Cour de Cassation soitimpliqué dans l’affaire justifie-t-il cette curieuse décision du tribunal ? La partie lésée le pense. Près de 60 millions de

perte financière et unequinzaine de contratsrésiliés. Telle est laprincipale consé-quence du débrayagede plusieurs dizainesdes employés de laSociété Gabonaise deSécurité (SGS), lemardi 26 juin 2012, à ladirection générale,située au quartierGlass dans le qua-trième arrondissementde Libreville. Ces-der-niers revendiquent,entre autre, l’améliora-tion des conditions detravail et l’harmonisa-tion des salaires parcatégorie, selon lagrille salariale signéed’accord partie avec latutelle, suivant l’arrêté00016/PM/MTE du 02février 2007. Ce mouve-ment d’humeur a étélevé en fin d’après mididu même jour, à l’issuede moult négociationsintervenues entre lestenants du mouvementet la direction générale.

Captation d’héritage

Un haut magistrat sur la selletteMouvementd’humeur à la

SociétéGabonaise deSécurité (SGS)

CGC

La direction générale répond aux abonnésabsents à une visite inopinée du ministre délégué

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3ACTUALITÉECHOS DU NORD N°134 du Lundi 02 Juillet 2012

Ce ne sera pas de la vil-légiature, loin s’enfaut. Ali Bongo

Ondimba devra faire avecl’opposition gabonaise lors deson séjour parisien. En effet,cette-dernière a décidé defaire entendre sa voix sous lesfenêtres de l’Elysée à cetteoccasion et avec tambours ettrompettes. Rien n’exclut quece ramdam ne vienne couvrirle son des échanges plus feu-trés qu’Ali Bongo Ondimbaaura avec François Hollandedans son bureau élyséen.Pour donner plus de force àcette initiative, plusieursténors de l’opposition ontrejoint André Mba Obame àParis. Zacharie Myboto, leprésident de l’Union natio-nale dissoute par le gouverne-ment, a pris l’avion jeudi der-nier en direction de la Francepour la même circonstance.Dans la foulée, il s’est tenu dusamedi 29 juin 2012 audimanche 1er, un forum àNeuilly sur Seine, présidé parMadame Mengue m’Eya’a,présidente exécutif duMouvement civique duGabon, en présence deZacharie Myboto, André MbaObame et Jean EyegheNdong. Selon les organisa-teurs, les conclusions de cetterencontre seront renduespubliques le 4 juillet 2012,veille de la rencontre AliBongo Ondimba-FrançoisHollande.Ce forum a été précédé parune intense activité diploma-tique de l’opposition gabo-naise, selon un cadre de cepan politique rencontré lasemaine dernière. D’ailleurs,affirme-t-il, le compte- rendude toutes ces démarches a étéfait aux intéressés par télé-conférence par André MbaObame lui-même.Information confirmée aussi

par notre confrère «Confidentiel Gabon » dans sadernière publication. AndréMba Obame a annoncé à cetteoccasion aux siens : « lemémorandum remis par l’op-position gabonaise à NicolasSarkozy en février 2010 àLibreville et, en juillet de lamême année, au secrétairegénéral de l’ONU, Ban Ki-Moon, devrait figurer enbonne place au menu de larencontre Ali BongoOndimba-François Hollande». Cette garantie, l’intéressél’aurait obtenue des prochesde François Hollande quil’ont déjà reçu : MadameHélène Le Gal, la nouvellemadame Afrique de FrançoisHollande, et ThomasMelonio, No 2 de la celluleAfrique. Notre confrère «Confidentiel Gabon » croitsavoir en outre, que l’ancienministre de l’Intérieur auraitprofité de ces rencontres pouraussi « inviter les autoritésfrançaises à soutenir le res-pect du verdict des urnes auGabon, en vue de favoriserune alternance politique apai-sée dans le pays, à travers latenue d’élections transpa-rentes et libres ». Du côté de la majorité prési-dentielle, on n’est pas restéinerte face à cet activisme del’opposition. On cherche àcirconscrire l’agenda auxseules questions économiqueset stratégiques d’intérêts com-muns entre la France et leGabon. Surtout qu’on assisteà un décrochage des entre-prises françaises sur lesgrands marchés au Gabon.Pas question pour eux derevenir sur le contentieuxélectoral de 2009. Le porte-parole de la présidence de laRépublique, Alain ClaudeBilé bi-Nze a réaffirmé cettevolonté du pouvoir lors de sonpoint de presse du vendredi29 juin 2012. Ce message aété adressé aux autorités fran-

çaises par l’Ambassadeur duGabon en France, GermainNgoyo Moussavou. La Lettredu Continent qui révèle sestractations croit savoir quel’Ambassadeur du Gabon autilisé plusieurs canaux offi-ciels et officieux pour essayerd’atteindre son objectif.Rencontre avec Hélène LeGal et Sophie Moal-Makame,les conseillères Afrique deFrançois Hollande et deLaurent Fabius. Dîner enprivé avec Kofi Yamgnane,ami du ministre des Affairesétrangères. L’homme a égale-ment approché une vieilleconnaissance Hugo Sada. Ce-dernier, actuel délégué auxdroits de l’homme de l’OIF,qui s’apprête à partir enretraite, a travaillé dans lecabinet de Charles Josselin,aux côtés d’Hélène Le Gal. L’ambassadeur a-t-il réussi samission ? Rien n’est sûr, sur-tout que les ONG - notam-ment Survie qui vient de lan-cer une pétition mondiale surla toile pour amener Hollandeà renoncer à la rencontre, et lecollectif des Gabonais del’Etranger qui invite la popu-lation à venir se « masser dansle silence, la discipline et ladignité devant l’Elysée pourmanifester votre soutien à laFrance de François Hollandepour qu’elle nous aide à fairebouger les lignes au Gabon eten Afrique et pour accompa-gner nos peuples à retrouverleur souveraineté » - main-tiennent la pression.Véritablement, ce séjour nesera pas de tout repos. Il peutmême se transformer en sup-plice pour peu que les jugesqui instruisent le dossier desbiens mal acquis, décident de« convoquer » le chef del’Etat. François Hollandeayant averti qu’il « n’y aurapas d’interférence » de sa partsur ce dossier. Wait and see.

Echos du Nord : Cela fait plu-sieurs mois que vous annon-ciez votre retour définitif auGabon. Peut-on dire que cettefois c’est la bonne?Bruno Ben Moubamba :J’étais déjà rentré, mais il setrouve que j’ai dû repartir enFrance parce que je suis un deséléments clés du mouvementdes Africains-Français, présidépar Mme Calixte Beyala. Nousavons décidé de faire la cam-pagne de François Hollande etnous avons participé à sonélection. Il était entendu quepar rapport à ce que l’Afriqueet les Africains attendent de lui,il fallait qu’il soit élu. Maisnous sommes un peu inquiets.

Inquiets de quoi?Il faut déjà faire remarquer quetous les Africains attendenténormément de la présidencede Hollande, et c’est pour cetteraison qu’il a été élu par plu-sieurs millions de Franco-afri-cains. Je crois savoir qu’il y aune rencontre imminente entrele chef de l’Etat gabonais et lechef de l’Etat français. Je medemande si cette rencontren’est pas prématurée? Nous savons tous que le pro-gramme pour lequel FrançoisHollande a été élu tourneautour du concept «Le change-ment, c’est maintenant». C’estce même changement que j’aiprêché lors de ma campagneélectorale en 2009. Je penseque nous attendons encore deschangements au Gabon, sur leplan de la modernisation dupays, la moralisation, les liber-tés et droits de chacun, l’enri-chissement illicite. L’Afriquecentrale étant la prochainezone émergente, il faut des

Suite de la page 2En outre, la direction généraleavait réceptionné le cahier decharges et avait pris l’engage-ment d’initier une énième ren-contre avec les travailleurs dansles prochains jours, au regard dece que la situation de l’ensem-ble des agents SGS méritaitd’être revue. A la fin de cetteréunion, la direction générale aremis une enveloppe de deuxcent mille francs (200.000FCA) aux personnes quiavaient pris part aux travauxpour partager un verre dans uncoin de leur choix.Une information erronée estdonc venue mettre le feu auxpoudres: la direction généraleaurait acheté la conscience detous les participants à ces tra-vaux, en remettant une enve-loppe de deux cent mille à cha-cun et que seules les conditionsdes éléments du Groupementd’Intervention se verraient amé-liorées sous peu.Alors les travailleurs quiavaient reçu l’information ontréclamé l’amnistie des agents

négociateurs (représentants dupersonnel et tous les agents gré-vistes); l’harmonisation dessalaires par catégorie, selon lanouvelle grille salariale, signéepar les représentants du secteurgardiennage, suivant l’arrêté00016/PM/MTE du 26 février2007. Qu’est-ce que cette grillesalariale prévoit?Personnels d’exécution MEP: A=260.000 fcfa;B=280.000 fca et C=312.000fca.Agents de maîtriseDOP: A=310.500 fcfa;B=414.000 fcfa et C=517.500fcaCadresBx: A=710.500 fca; B=812.000fca et C=957.145 fcaSur le plan social, l’évolution del’agent jusqu’à la retraite; laprise en charge intégrale d’unagent et ses proches en cas demaladie et de mortalité; l’attri-bution d’une prime de risque de50.000 fca aux agents de laMEP; la revalorisation de laprime de risque des agents desopérations; l’augmentation de laprime de port d’arme pour tous

les agents et de bien d’autresavantages…Les agents grévistes, en find’après midi du jour dudébrayage, ont levé le mouve-ment d’humeur, après moultnégociations avec la tutelle.Après s’être rendu compte de ceque l’information véhiculée etcitée plus haut n’était pas avé-rée. A leur demande, la directiongénérale a pris, une fois de plusl’engagement de ne sanctionneraucun des grévistes. La SGS, ausortir de cette demi-journée deperturbation a réalisé une pertede près de 60 millions et la rési-liation de quinze contrats. La situation actuelle des travail-leurs SGS impose, dès lorsqu’une assemblée généraleextraordinaire se tienne rapide-ment. Elle seule pourra choisirde nouveaux représentants, danslesquels les travailleurs sereconnaitront. La directiongénérale quant à elle, se ditouverte aux négociations, vuqu’elle ne fait qu’hériter d’unesituation antérieure à sa prise defonction.

changements forts. Il ne fautpas que la prochaine visite duprésident Ali soit vécue commeun adoubement et qu’on veuilletout simplement aller rassurerdes gens qui n’ont rien à voiravec la réalité sur place.J’en profite d’ailleurs pourprendre de la distance et criti-quer par avance tout ce quipourrait être des arrangementsde couloir à Paris. Noussommes absolument contre çaet ce que nous voulons, c’est leprogrès social, en mettant unaccent particulier sur le pro-blème de l’enrichissement illi-cite à outrance. Pour moi, on nepeut pas changer le Gabon surla base du passé. Il faut en finiravec une certaine oligarchiepartout au Gabon. Je suis donc heureux de rentrerau Gabon et je vais prendretoutes mes responsabilités dansla relance de l’opposition.

Vous revenez au pays aumoment où l’UPG, partiauquel vous avez librementchoisi d’adhérer, connaît deplus en plus de départs de sescadres.

Depuis le départ, je dis quel’unité de l’UPG sera préservéeet j’en fais le serment. Je donne-rai tout ce que j’ai et dont je suiscapable pour maintenir la cohé-sion de l’UPG. Et j’invite dèsmaintenant les brebis égarées àregagner le bercail.

Que dit Bruno BenMoubamba sur la crise àl’UOB?La crise à l’université ne peutpas être résolue par des mesu-rettes. Il faut une réforme glo-bale et cela fait partie des chan-gements qu’on attend auGabon. On a le sentiment que lenouveau pouvoir est plein d’in-tentions, mais il y a comme unessoufflement social, politiqueet économique. Et cela est vumême de l’étranger. On ne peutpas changer le pays tout simple-ment parce qu’on en a lavolonté, mais parce que qu’onprend des mesures selon la gra-vité des problèmes. Sur l’uni-versité, il faut une réforme glo-bale et profonde du systèmeéducatif gabonais, la démissiondu ministre de l’Enseignementsupérieur qui a vraiment mon-tré son incompétence. Aprèstoutes les violations des droitsdes étudiants et autres fran-chises universitaires, SéraphinMoundounga devait démission-ner si on était dans un payssérieux. Je me réjouis qu’il y ait eu desengagements, mais nous allonsjuger le maçon au pied du mur.Et pour finir, je dis à la jeunessegabonaise en général et auxétudiants en particulier qu’ilspourront compter sur moi pourêtre leur porte-parole politiquede leurs revendications. Je seraidevant eux, je les conduirai etje les défendrai jusqu’à la satis-faction de leurs revendications,et ils peuvent compter sur moi.

Rencontre Ali Bongo-François Hollande

L’opposition s’inviteà l’Elysée

Entretien avec Bruno Ben Moubamba

«Pas question d’aller faire desarrangements de couloir à Paris »

Mouvement d’humeur à la SociétéGabonaise de Sécurité (SGS)

Le président de la République Ali Bongo Ondimba sera reçu àl’Elysée jeudi prochain à 15h par François Hollande. Cette ren-contre ne sera pas une partie de plaisir pour l’intéressé, auregard de la forte présence de l’opposition à Paris, de l’acti-visme de plusieurs ONG telles que Survie, et de la mobilisationde la diaspora gabonaise. Rien n’exclut que les juges parisiensaussi ne se rappellent au bon souvenir d’Ali Bongo.

Après plusieurs années passées en France, cet ancien candidatà l’élection présidentielle de 2009, aujourd’hui militant del’Union du peuple gabonais (UPG), a définitivement décidé derevenir au terroir pour contribuer, à sa manière, à la construc-tion du pays. Il nous a accordé une interview à sa descented’avion mercredi dernier, à l’aéroport international Léon Mba.

Jean Michel Sylvain

Les deux frères

SYA

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nouvelle ressource à cette struc-ture dont ils perçoivent demoins en moins l’impact dansleur quotidien, du fait d’unegestion pas toujours transpa-rente. Surtout, affirment-il sanstoutefois en apporter la preuve,que depuis que le CochefMistoul est aux commandes,plusieurs millions de FCFAauraient disparu des caisses deladite mutuelle, sans que leCommandant en chef daignediligenter une enquête à ce

sujet. Les policiersne comprennentpas surtout le bienfondé de musclerles finances de lamutuelle, quandbien même elledemeure incapabled’apporter un quel-conque réconfortaux policiers retrai-tés au moment deleur départ de lapolice. Pourtant, ilsont alimenté cettecaisse tout au longde leur service. Pour la base, le

fruit des servicespayés devait êtreutilisé commeauparavant, àsavoir pour faireface à certaines dif-ficultés d’ordrelogistique (carbu-rant, papier). Etant

entendu que les moyens mis àleur disposition ne permettentpas de bien fonctionner. Toutcomme une partie de cet argentdevrait continuer à être utilisépour verser des primes aux poli-ciers pour compenser leurssoldes souvent sans communemesure avec le coût de la vieactuellement au Gabon. Un autre hic reproché par la

troupe au Cochef, c’est cetteautre ponction de 60% effec-

tuée sur les indemnités journa-lières des policiers, sans queceux-ci ne sachent ni la destina-tion de ces fonds ni la motiva-tion d’une telle décision. Lesplus acharnés n’hésitent pas àcomparer cette situation à cellede l’ancien préfet deFranceville qui vient d’êtreincarcéré pour avoir ponction-ner sans raison le salaire d’unemployé de la Préfecture.Autre reproche fait au Général

Léon Mistoul : la curieuse ges-tion du budget mis à la disposi-tion de la police pour sécuriserles examens de cette fin d’an-née. Selon les intéressés, unesomme de 32 millions de FCFAaurait été sortie du Trésor publicà cet effet. Presque la même quel’année dernière. Or, le Cochefa décidé d’octroyer une prime «royale » journalière de 1500FCFA par policier concerné.L’année dernière, sous le géné-ral Embinga, chaque élémentaffecté à la sécurisation des exa-mens recevait 10000 FCFA parjour. Que justifie un tel écart,soit 85% de coupe? Les ser-vices du Cochef n’ont pasvoulu recevoir notre reporterpour l’éclairer. A moins quecette rumeur, qui laisse enten-dre qu’au sommet du comman-dement en chef, il y aurait desfissures, tant le chef « gère »seul, a amené certains de sescollaborateurs à ne plus vouloir

défendre le chef face à de tellesaccusations.Enfin, l’imbroglio de la CAN.

La troupe soutient que le nou-veau Cochef, sitôt en fonction,serait entré en possession d’unesomme de 450 millions deFCFA provenant du comitéd’organisation de cette mani-festation, et destinée à payer lespoliciers. Tous les corps desforces de sécurité et de défenseavaient reçu pareille dotation.Sauf qu’aucun policier n’estencore à ce jour entré en pos-session d’un quelconquecopeck lié à la sécurisation de laCAN, contrairement aux élé-ments des autres corps desforces de sécurité et de défense.Tout comme ils affirment aussi

ignorer la destination prise parles 80 millions alloués à lapolice dans le cadre des assisesde l’Organisation de la confé-rence islamique récemmenttenue à Libreville.La coupe est donc pleine pour

la base. Le ministre del’Intérieur doit sans attendreinstruire l’Inspection généralede la police nationale afin dediligenter une enquête sur lagestion de Léon Mistoul.Laisser la situation en l’étatserait encourager des actes hau-tement répréhensibles, maissurtout entretenir un climatdélétère au sein de corps de lapolice. Ce qui démotiveraitlourdement les agents. Quid dèslors de la sécurité des Gabonais.

ECHOS DU NORD N°134 du Lundi 02 Juillet 2012 4POLITIQUE

Jean-François Ndongouaura fort à faire pourramener la sérénité au

sein des Forces de police natio-nale. Surtout que depuis l’arri-vée du Général Léon Mistoul àla tête de cette unité des forcesde sécurité, plusieurs mesuresprises par lui donnent du tour-nis à la troupe. Certains élé-ments rencontrés n’hésitent pasà accuser le commandant enchef de malversations. Tant ilsne comprennent pas que cer-tains avantages financiers aux-quels ils avaient droit sous lerègne de l’ancien Cochef, leursoient subitement retirés, alorsque les budgets sont constants.Par exemple, les rentrées finan-cières liées aux services payésde la police (sommes payéespar des citoyens ou des associa-tions pour s’offrir les servicesde la police lors d’une manifes-tation privée). Elles sont doré-navant ponctionnées à hauteurde 60% sur décision du CochefMistoul, officiellement pourrenforcer la caisse de lamutuelle de la police. Pour lespoliciers, cette mesure ne sejustifie pas dans la mesure oùcette mutuelle est régulière-ment alimentée par une ponc-tion sur leurs salaires depuis lasolde. Pourquoi affecter cette

Victor Obame Otsaghese démène ces jours-cicomme un beau dia-

ble. Le mandataire de lafamille, qui a usé jusque làsans succès toutes les voies dedroit, pour faire comprendre àl’Etat qu’il se trompe lourde-ment dans son opération dedéguerpissement entreprise surles sections cadastrale MN3 etMN4 du plan cadastral deLibreville, est en passe delivrer sa plus importantebataille. Il s’agit d’empêcherles pouvoirs publics de procé-der à l’exhumation des tombesde ses parents. Selon l’inté-ressé, qui a reçu la presse à sondomicile de Nombakélé lesamedi 30 juin 2012 en mati-née, et avec un argumentairede poids, la mairie d’Owendoet la société Mika Service quiont en charge cette opération,se fondent sur des décrets d’at-tribution qui sont entachés d’ir-régularité. C’est peut-être pour-quoi poursuit-il, « pour évitertoute opposition », les deuxacteurs ne délivrent aucuneinformation à la famille. Toutsemble selon l’intéressé se pas-ser dans l’opacité la plus totale.Pourtant soupire-t-il, « cesmessieurs sont munis des docu-ments dits légaux ».Mieux, les autorités ont

décidé de profiter de la division

de la famille. Le pouvoir privi-légie les rencontres avec « unepartie de la famille qui ne repré-sente que 20% de la masse suc-cessive ». Ces personnes,affirme-t-il, n’ont de « décisionà prendre que sur 3 personnessur un ensemble de 11 tombesqui constituent l’entièreté ducimetière ». Mieux, sur ce ter-rain, « ces mêmes personnes nesont pas concernées pour avoirdéjà reçu en partage entre vifsleur héritage ».Cette attitude cachotière des

autorités se comprend mieuxlorsqu’on étudie les documentsofficiels établis qui transfèrent

effectivement la propriété desterrains du Pont Nomba- dontceux de la famille OtsagheObame-, ont est frappé par lalégèreté des actes commis. Onest surtout interloqué de savoirqu’un Etat puisse engager uneaction publique sur la base des-dits documents.En effet, l’Etat a pris deux

décrets d’attribution définitive àla République Gabonaise desterrains urbains sis Owendo, aulieu dit « Pont Nomba » sur lasection MN3 du plan cadastralde Libreville le 3 octobre 2011.Le premier terrain d’une super-ficie de 9,2ha est bien situé phy-

siquement sur la section MN3.Son décret n°1121 est conformeà la loi quant à la procédurelégale. Par contre, il est entachéd’énormes erreurs de procédurequi le rendent illégal. En effet,outre que le décret d’utilitépublique sur la base duquel il aété pris n’a pas été notifié auxpropriétaires légaux qu’il aexpropriés, d’ailleurs ces-der-niers, ont vu leur bien détruitavant leur expropriation propre-ment dite, laquelle a devancé laprise du décret. Tout ce proces-sus est contraire aux disposi-tions des chapitres 1er, 2ème, et3ème de la 6/61 sur l’expropria-tion pour cause d’utilitépublique. Ce qui rend caduc ledécret susmentionné.Le second terrain est par

contre situé sur la section MN4.Son décret n°1122 n’est pris suraucune base légale car la sec-tion MN4 n’a jamais fait l’objetd’une déclaration d’utilitépublique. Mieux, en agissantcomme il a fait, le gouverne-ment veut laisser croire que sondécret, ignore l’existence juri-dique de la section MN4, où setrouve le terrain querellé de lafamille Otsaghe Obame. Pources raisons, ce texte est égale-ment illégal.Le gouvernement peut-il

comprendre qu’il a tort, et arrê-ter de perturber la vie de paisi-bles citoyens ? (Affaire à sui-vre)

Monsieur le Directeur de la PublicationJournal Echos du NordMonsieur le Directeur,J’ai été consterné en lisant votre article consacré à la conférence

de presse que l’opposition a animée, le samedi 23 juin 2012.En introduisant cette conférence, j’ai bien indiqué quelles étaient

les exigences de l’opposition gabonaise. Jules Aristide BourdesOgouliguende a donné lecture de la lettre que l’opposition a adres-sée au Ministre de l’Intérieur et dans cette lettre, l’opposition sou-haitait entre autre une rencontre avec le Chef de l’Etat. Un de vos confrères a posé la question de savoir si l’insistance de

l’opposition à rencontrer le Chef de l’Etat n’était pas dictée par uneenvie de solliciter de l’argent au Chef de l’Etat ? J’ai répondu àvotre collègue, que le Président de la République, lui-même quej’ai cité dans mon propos liminaire, avait dit qu’il était disposé àrencontrer l’opposition ‘’tant que le besoin le nécessitera’’ et j’aiajouté que de toutes les façons, Ali Bongo Ondimba ne donnait pasde l’argent, ce qui est tout à son honneur, soulignant en cela, quenotre démarche était dépourvue de tout intérêt pécuniaire.Vous me faites dire qu’il s’agissait d’un lapsus et c’est parce que

j’aurais eu par le passé à solliciter sans succès la générosité d’AliBongo Ondimba ! Cela viendra peut-être demain, maisaujourd’hui, je peux vous assurer que je suis à l’abri du besoin.Pour revenir à votre tarte à la crème des dernières élections légis-

latives, entre les partis politiques qui sont allés aux élections etceux qui les ont boycottées, j’ai toujours dit que le mot d’ordre deboycott des élections n’avait pas été clairement explicité au sein del’opposition. D’abord, les tenants du boycott avaient affirmé que les élections

n’auraient pas lieu. Nous avons été nombreux à nous demander dequels moyens disposaient les tenants de cette thèse, pour empêcherla tenue des élections ! Le mot d’ordre de boycott n’est venu quepar la suite, quand la tenue des élections était devenue inéluctable.Au sein de l’ACR, le mot d’ordre était ‘’tout sauf le boycott’’ et

je peux affirmer que 3 mois avant les rencontres communes,j’avais déjà indiqué qu’avec où sans biométrie j’irai aux élections.Quand j’ai réaffirmé cette position au cours des deux réunionscommunes, il m’a été répondu « qu’on ne peut pas m’empêcherd’aller aux élections, mais qu’il ne fallait pas le dire trop tôt, pourne pas conforter le pouvoir dans son refus d’introduire la biométriedans le processus électoral ». Et puis, quand vous êtes ensemble, il faut éviter de se poser en

donneurs de leçons, Je l’ai toujours dit que dans tous les camps,dans toutes les familles, personne ne peut s’arroger le monopôle dela vérité et que ceux qui ont prôné le boycott avaient raison, maisqu’ils souffrent que d’autres aussi avaient raison de soutenir que lapolitique de la chaise vide ne paye pas, les exemples sont là.L’opposition s’était déjà retrouvée à 4 reprises, 2 fois à la cham-

bre de commerce, 2 fois au siège du CDJ, ce débat n’a été soulevépar personne, c’était à la fois maladroit et malhonnête de profiterde la tenue de la conférence de presse pour attiser à nouveau lesdivisions au sein de l’opposition, et en distillant ces propos dansl’opinion, vous contribuez à maintenir une division stérile qui neprofite à personne, car la seule chance de l’opposition c’est d’êtreunie dans les combats qui conditionnent l’avenir du pays.

SYA

SYA

Expropriation de la famille Otsaghe Obame

Le pouvoir agit en marge de la loi

Police Nationale

Le Commandant en chef accusé de malversations

Droit de réponse à MaîtreLouis Gaston Mayila, Présidentde l’Union pour une nouvelleRépublique (UPNR), Président

de l’Alliance pour leChangement Républicain (ACR)

Non perception des primes liées à l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et de la coupe d’Afrique, ponctions par le com-mandement en chef de 60% sur les recettes générées par les services payés de la police, baisse de 85% cette année de la primejournalière versée dans le cadre de la sécurisation des examens. Pour la troupe, la coupe est pleine. Elle appelle le ministre del’Intérieur à la rescousse.

La famille de feu Otsaghe Obame est au prise avec les pouvoirs publics depuis delongs mois pour une question foncière. L’Etat est en train d’exproprier cette famille endehors de tout cadre légal. Ultime action prévue sur le terrain : l’exhumation destombes de la famille. Le gouvernement va-t-il s’apercevoir de son erreur et tout arrê-ter ?

Léon Mistoul, le Cochef de lapolice

Là ou était la maison de la famille de feu OtsagheObame

Page 5: Echos du Nord N°134-3

L’EDITORIALde Désiré ENAME

5ANALYSE & COMMENTAIRE

ECHOS Du NordUne publication de la SARL Nord Edition

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Collaborateurs : Fam Kesley /Henri GauthierContribution spéciale : Pierre Durand/PLO

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Secrétariat de Rédaction : Nguema BivegheImpression : Multipress

Distribution : SOGAPRESSTirage :12.000 ex.

D.L.B.N N°2359/01/2011

Directeur de la PublicationDirecteur de la Rédaction

Désiré ENAMERédacteur en ChefJean Michel Sylvain

La dictature n’est sensible qu’au bruit !Une conférence des forces démocratiques et de la

Société civile est en passe de se tenir en France dansles tout prochains jours. Ces différents groupes ont

fait un diagnostic de la situation politique, économique, etsociale du Gabon. Nous avons retenu quelques extraits de dudocument de base de cette plate forme. Nous les partageonsavec vous tout comme nous avons donné notre opinion auregard de la solution de sortie de crise envisagée. Ainsi, disent-ils : « La crise politique que traverse le Gabon est inéditedepuis 1990. Jamais depuis cette période, l’on aura autantassisté au recul de la démocratie et de l’Etat droit : dissolutionde l’Union nationale, première force politique de l’opposition,par le gouvernement, organisation de procès politiques contreles leaders de l’opposition et de la société civile, interdictionou répression de toute manifestation publique ou marche paci-fique de l’opposition ou tout simplement des citoyens pour pro-tester contre la cherté de la vie, interpellations habituelles etarrestations arbitraires des journalistes indépendants, assimila-tion des revendications sociales des étudiants à des velléités dedéstabilisation politique puis intervention sur les campus uni-versitaires de l’armée ou de la police pour bastonner les étu-diants suivie d’arrestations multiples d’étudiants, censurecontre la presse et les médias audiovisuels distants à l’égard dela politique du régime, rétention des documents administratifs(passeports) des opposants ou menaces de blocage de leurcompte bancaire, interdiction ou limitation des entrées et sor-ties des opposants du territoire national…Et la liste des écueilsest très longue à faire ici.Ils poursuivent : « La crise politique n’est pas aussi sans se

mesurer par l’usage régulière et arbitraire du droit : modifica-tion de la Constitution pour renforcer les prérogatives de M. AliBongo Ondimba incluant la non limitation des mandats prési-dentiels, publication de décrets et d’ordonnances réduisantconsidérablement le champ de participation des Gabonais à lavie politique, ainsi que les droits de l’opposition, dénaturationsystématique du rôle de la Commission nationale chargée degérer le processus électoral et de la Cour constitutionnelle quien est (en principe) l’arbitre absolu, etc. » Puis ils ajoutent : « La tenue en décembre 2011 de tout pre-

mier scrutin législatif sous sa présidence a été « boycottée »,dans ce contexte de provocations et de tensions sociales et poli-tiques, par l’opposition et vigoureusement dénoncée par lasociété civile. Après avoir depuis le début de l’année 2011demandé au gouvernement de renforcer la transparence du pro-cessus électoral par l’introduction de la biométrie dans l’enrô-lement des électeurs pour éviter des querelles postélectoralesinutiles, l’opposition s’est vu répondre par le gouvernement, àpartir d’une ordonnance présidentielle, que la transparenceélectorale n’est envisageable qu’à l’horizon 2013, à l’occasiondes élections locales. Le parti au pouvoir, parti quasiment seulà ce scrutin, s’est attribué 118 sièges de députés sur 120. Lapopulation, qui a suivi la campagne de l’opposition et de lasociété civile pour un boycott desdites élections, s’est effecti-vement abstenue de se rendre aux urnes pour aller voter, soit untaux d’abstention de 92% (près de 70% « seulement » selon lerégime établi) ». A cela nous ajoutons que le même gouvernement et Ali

Bongo, sa petite majesté, sont en train de tout faire pour ins-trumentaliser la mise en place de cette biométrie. Seulement,pour nos conférenciers de Paris : « Il faut d’urgence un accordpolitique pour mettre fin à la montée des tensions politiques auGabon ». Sur ce, nous pensons que leur position est des plusabsurdes et des plus naïves. Pourquoi ? Quel accord peut res-pecter quelqu’un qui a usurpé un pouvoir et s’y maintient par laforce ? Quel accord a respecté Omar Bongo Ondimba dans letemps ? Les résolutions de la Conférence nationale, il en a faitde simples recommandations qui ne s’imposaient pas à lui. Lesélections législatives suites aux accords de Paris ont été unfiasco pour l’opposition malgré les règles établies. Nos confé-renciers rappellent que sa petite majesté Ali Bongo a vu l’ur-gence de la mise en route des données biométriques pour queles élections ne souffrent pas de contestation. C’était en mai2011. Cependant, le même Ali Bongo s’est satisfait d’une élec-tion boycottée en décembre 2011 après être passé par une modi-fication unilatérale par ordonnance de la loi électorale, au pointde verrouiller le peu d’expression démocratique qui s’y trouvaitencore.Nous n’aurons jamais de cesse de le dire : Ali Bongo ne res-

pecte rien. Il est regrettable devant cette situation que l’opposi-tion et la société civile ne montrent pas plus d’ardeur à faireentendre raison à sa petite majesté. En trois ans, toutes leursactions se sont limitées à des meetings timides, à des déclara-tions tièdes. Entre temps, le Roi Ubu du Palais du bord de mera continué d’imposer son diktat. Que pouvait produire un lan-gage aussi mou ? Si des opposants en Tunisie, en Lybie, en Egypte s’étaient

contentés de déclaration depuis des sièges feutrés, il n’y auraitjamais eu de révolution du jasmin, encore moins de printempsarabe. Certains peuvent toujours organiser des conférences àParis sur l’Etat du Gabon, cela ne remplira pas le panier de laménagère. Cela ne rétablira pas le respect des droits del’Homme au Gabon. Mais cela amènera les uns et les autres àspéculer sur les signes d’essoufflement de l’opposition. Maisqu’on sorte de l’illusion de la foi en un messie occidental quiviendrait chasser les voyous de la République !

Là-bas s’élève le MontIboundji, c’est aussià cet endroit que

coule l’Ogooué, doté d’unnom dérivé de la langue por-tugaise comme nombre depays en Afrique. Le Gabon –puisqu’il s’agit de lui – a faitcouler beaucoup d’encre etde salive à l’occasion de latenue du New York ForumAfrica (NYFA). Ce pays, quia généré un PIB de 24,28milliards de dollars en 2011,donne le sentiment de vou-loir créer un Nation brandingqui sera un levier pour l’at-traction d’investisseurs quil’aideront à émerger d’ici2025. Seulement, les résul-tats sont-ils probants ?2012 est indiscutablement

une année où le pays dirigépar Ali Bongo Ondimba(ABO) aura bénéficié d’unevisibilité exceptionnelle.Aimant les tribunes lui per-mettant de parler au mondeéconomique, ABO, après leTimes CEO Summit l’andernier, s’est rendu au WorldEconomic Forum Africa enmai 2012. Du Nation branding gabo-

naisCe fut une occasion pour le

numéro 1 gabonais d’expri-mer son point de vue et parle fait même, celui de lanation qu’il préside. Mais cesont surtout la CAN (Couped’Afrique des Nations defootball) et le NYFA qui ontsans doute offert les pluslarges visibilités au pays quia eu pour premier présidentLéon Mba.Lors du Sommet Afrique-

France de 2010 – ou France-Afrique, si vous préférez – leprésident Sarkozy avait ditque l’Afrique du Sud seraitdurant le mois de la Coupe,le pays-monde. Le paraphra-sant, nous pouvons dire queles Gabon et Guinée Équato-riale ont été les pays-Afriquedurant la plus grande compé-tition de football du conti-nent africain. Ils ont attirésur eux les caméras de toutel’Afrique, et dans une cer-taine mesure, du mondeentier.Mais c’est le pari écono-

mique derrière cet évène-

ment sportif qui nous inté-resse. Le gouvernementgabonais a voulu se servir decet évènement pour fairevaloir ses attraits touris-tiques. Selon le rapportpublié par le COCAN(Comité d’Organisation dela CAN), « en termes deretombées presse pour leGabon, la CAN aura aussiété exemplaire. On parled’environ 1 500 spots tv dif-fusés sur quatorze chaînesleader sur leur segment avecplus de 150 millions de spec-tateurs touchés par la promo-tion du Gabon. »Le gouvernement gabonais

a également investi dans laconstruction de diversesinfrastructures et moderniséplusieurs services. Ce sontau total 370 millions d’eurosqui ont été dépensés parl’État gabonais au titre deséquipements pour la CAN2012. Selon le même rap-port, « 6 hôtels nouvelle-ment construits auront égale-ment servi à l’instar de l’hô-tel d’Angondje, de l’hôtel deNzeng-Ayong qui accueilledésormais la fondationSamuel Eto’o, de l’hôtelMbaya à Franceville, descomplexes Héliconia deBongoville, Moanda etNgouoni. L’ensemble de cesinfrastructures a pu être livrégrâce au travail de supervi-sion et de coordination del’ANGT (Agence Nationaledes Grands Travaux, ndlr). »Le New York Forum

Africa, de son côté, en ras-semblant plus de 600 déci-deurs économiques, finan-

ciers et politiques, venant dumonde entier, a permis auGabon, d’être pendant troisjours la capitale de laréflexion économique ducontinent noir. Y ont affluéplusieurs des meilleurs spé-cialistes des questions dedéveloppement et d’écono-mie internationale.L’évènement a connu un telsuccès que quelques joursavant sa tenue, l’on indiquaitque l’on ne pouvait pluss’inscrire.La visibilité médiatique – il

faut dire que TV5,Euronews, Vox Africa ou leFinancial Times étaient par-tenaires de l’évènement,dont a bénéficié le Gabon –est de nature à le positionnercomme une destination d’af-faires.

Une stratégie nécessaireet pertinente…

Bien que les efforts pouratteindre ce stade soientlongs et nécessitent unegamme de changements –amélioration du DoingBusiness au Gabon parexemple –, il faut signalerque ce genre d’opérations, demon point de vue, vaut plei-nement le coup. Ceci, pourau moins trois raisons.Dans un premier temps, il

me paraît évident que pour «vendre » des atouts, promou-voir des opportunités d’af-faires, il faut créer des occa-sions propices, des momentsoù les décideurs peuvent serencontrer. Le NYF Africa,en ce sens est tout à fait àpropos.Ensuite, au moment où la

plupart des pays africains, àtout le moins plusieurs d’en-tre eux, disent vouloir émer-ger, n’y a-t-il pas lieu de sepositionner comme une des-tination privilégiée pour lesaffaires ? Alors que l’onrevendique nombre d’atoutscomparables aux voisins, nedoit-on pas essayer de sedémarquer ? De faciliterleurs démarches de prospec-tion en les accueillant cheznous ?Enfin, ces évènements, il

faut le savoir, ont naturelle-ment aussi une incidencediplomatique. Ils visent aussià indiquer la place que lepays entend jouer dans sasous-région et à l’échelleafricaine. D’ailleurs, dès sondiscours d’ouverture, AliBongo plantait le décor en

disant ceci : « […] Notrepatrie, terre d’accueil, doitrester un modèle pourl’Afrique par : la défense etl’amélioration de notre rangen Afrique ainsi que notreplace dans le mondemoderne ; […] »

… Mais rentable ?Chacun peut donc en

convenir : le Nation brandingest nécessaire et pertinentpour se positionner commeune destination d’affaires,pour promouvoir ses atouts,se différencier des autres ;seulement, est-ce rentable ?C’est là où le bât blesse.

Organiser cet évènementaurait coûté cher – certainsavançant le chiffre de 7 mil-liards de FCFA, somme quisemble inimaginable pour unévènement de cette taille.Du coup, plusieurs, sans

doute même la vaste majoritéde la population, se demandesi cela valait la peine que legouvernement s’impliquedans pareille aventure.L’argent n’aurait-il pas puêtre dépensé ailleurs ?À cette question, le gouver-

nement répondrait sans douteque plusieurs contrats ont étésignés dans les domaines sui-vants : logement, infrastruc-tures, l’énergie, l’eau, mineset finances.Là encore, certains y ver-

ront des insuffisances, ilsvoudront savoir s’il y a desjoint-ventures qui accompa-gnent ces projets, ils sedemanderont, combiend’emplois seront générés parces contrats et même toutsimplement à quelle datepassera-t-on effectivement àla mise en œuvre réelle etcomplète de ces projetsannoncés.Afin que ces opérations de

charme, ces actions marke-ting soient perçues commeréellement bénéfiques, il estabsolument nécessairequ’elles produisent des résul-tats concrets que la popula-tion sera capable de sentir.Sinon, ce seront simple-

ment des images époustou-flantes, une petite noria deGabonais qui en profitera etle peuple chantera sans fincomme Dalida : paroles,paroles, paroles, encore desmots, toujours des mots, lesmêmes mots…In Afrique ExpansionMagazine - Vendredi, 22Juin 2012

Serge Tchaha

Lu pour vous

Le New York Forum Africa, leGabon et le Nation branding

Page 6: Echos du Nord N°134-3

6SOCIETE/POLITIQUE/ECONOMIE ECHOS DU NORD N°134 du Lundi 02 Juillet 2012

SYA

Barreau du Gabon/Radiation

Maître Oyane Ondo gagne son combatLa Cour de Cassation vient de trancher le litige qui opposait Maître Paulette Oyane Ondo au barreau du Gabon qui voulait la radierde son ordre pour une affaire que son cabinet a eu à suivre pendant qu’elle exerçait ses fonctions de membre du gouvernement.Récit !

Election/Biométrie

Paulette Oyane Ondo envoie ses propositionsau ministre de l’Intérieur

Assassinat de MonsieurSima Nkoghe : Marc Ona Nzé

s’explique

La présidente du Centre pour la promotion de la démocratie et la défense des droitsde l’homme (CDDH), a fait parvenir en fin de semaine dernière au ministre del’Intérieur ses propositions pour que le nouveau fichier électoral soit fiable. La balleest désormais dans les mains de ce-dernier.

Suite à l’article paru dans le numéro 132du Lundi 18 juin 2012, nous avons reçucette réaction de monsieur Marc Ona Nzé.Nous vous la livrons telle.

La Cour de Cassationvient de trancher.Maître Paulette Oyane

Ondo peut parfaitementpoursuivre ses activitésd’avocat. Suite à l’appelqu’elle a interjeté devantcette cour pour contester ladécision prise par le barreaudu Gabon en conseil de disci-pline de la radier en 2008,cette décision vient d’êtrerejetée par elle. Cette affairea été jugée en même tempsqu’une procédure plusrécente concernant certainsavocats que le barreau venaitde suspendre. Ce qui a pucréer une certaine confusionentre le cas Paulette OyaneOndo et celui des autres avo-cats.L’affaire Oyane Ondoremonte à l’année 2006.Cette année là, son cabinet

avait encaissé une provisionde 5 millions de FCFA, pro-venant d’une cliente pour deshonoraires qui se chiffraient à11 millions de FCFA.L’intéressée, faut-il le rappe-ler, exerçait à cette époqueune fonction ministérielle, etpour des raisons d’incompa-tibilité avec celle d’avocat,elle a dû céder la gestion deson cabinet à des confrères.C’est sous la responsabilitéde ces derniers que la provi-sion a été encaissée. OyaneOndo, selon ses dires, n’ensavait rien.Lorsqu’elle retrouve soncabinet en 2008, à la fin de sacarrière ministérielle, lebâtonnier de l’époque,Maître Akumbu lui fait par-venir une correspondancedans laquelle un dénomméNdong Bé l’accuse de luiavoir pris injustement 5 mil-lions de FCFA. L’avocate

étonnée, fera comprendre aubâtonnier qu’elle n’a jamaisvu Ndong Bé de sa vie etencore moins n’a jamais reçuun quelconque dépôt de sapart. Pour Me Akumbu, cetteaccusation a suffi. Un conseilde discipline a été tenu, sansmême entendre l’avocate surles faits qui lui sont repro-chés. Une décision de radia-tion de barreau sera mêmeprononcée à son encontre.Lorsque l’avocate pritconnaissance de cette déci-sion, elle interjettera appelauprès de la Cour deCassation.La Cour de Cassation, pourrendre son ordonnance, a dûinstruire cette affaire avecplus de sérénité. SelonMaître Paulette Oyane Ondo,l’irruption du Sieur Ndong Bédans cette tentative de radia-tion du barreau est due à larelation que l’intéressé entre-tient avec une de ses clientesqui est en réalité la belle-mèredu bonhomme.En effet, cette dame étaitemployée chez l’ancienministre Antoine Yalanzèle.Elle avait avoué à l’avocatequ’elle et ses collègues de tra-vail chez le ministre, avaientréussi à soustraire d’énormessommes d’argent à leuremployeur. Ses collègues

avaient fui hors du Gabon,alors qu’elle a réussi à restersur place sans être inquiétéepar les autorités judiciairespour ce forfait. C’est ainsiqu’elle décidera d’investir cetargent dans les affaires. Elleconfiera à son beau-filsNdong Bé le soin de le fairepour elle.Sauf que visiblement NdongBé, au courant de l’originedouteuse de la fortune de sabelle- mère, a entrepris deréaliser les investissements,non pas au nom de sa belle-mère comme convenu, maisen son nom propre. Lamenace de la dénoncer suffi-sait à tenir cette dernière àcarreau.Lasse de cette situation, etsuite à l’accident d’un véhi-cule que la belle-mère naïvecroyait être enregistré à sonnom, cette dernière refuserade payer les réparationscomme le lui exigeait sonbeau-fils. C’est ainsi qu’elledécide de saisir un avocatpour que son beau-fils arrêtede la spolier.L’avocat va donc entrepren-dre de remplir son mandatcomme le lui a demandé sacliente. Les notes d’hono-raires pour les divers actescommis par l’avocat s’élève-ront à 11 millions de FCFA.

C’est ainsi que la dame vafaire déposer les 5 millions deFCFA en guise de paiementpartiel des honoraires dus.Sieur Ndong Bé, qui a euconnaissance du dépôt des 5millions au cabinet de l’avo-cat, a cru devoir saisir MaîtreAkumbu, pour lui demanderd’intenter une action en vuede lui permettre de récupérercette somme qui ne lui appar-

tient nullement. MaîtreAkumbu, qui supporteraitmal l’indépendance affichéepar Paulette Oyane Ondo ausein du barreau, selon lesdires de l’avocate elle-même,a cru tenir là, une occasionrêvée pour bouter cette empê-cheuse de tourner en rond.Mal lui en pris, la Cour deCassation en a décidé autre-ment.

Maître Oyane Ondo adécidé d’agir. Pourelle, l’introduction

de la biométrie dans le fichierélectoral est sans aucun douteune avancée significativepour réduire considérable-ment les fraudes et autresinversions de résultats dontest coutumier le processusélectoral au Gabon.Pour qu’il en soit ainsi, pré-vient-elle, il va falloir s’en-tourer de beaucoup de garan-ties. Quelque soit ce que celadevra coûter « d’un point devue politique et partisan », auministre de l’Intérieur, pré-cise-t-elle. C’est le prix àpayer pour pouvoir « adopteret mettre en œuvre cesquelques mesures fondatricesd’une utilisation démocra-tique de la biométrie dans leprocessus électoral ».Pour la présidente du CDDH,son organisation « ne veut pasjouer les donneurs de leçonsrétrospectifs qui viennent,après le déplorable, dire cequ’il aurait fallu accomplirpour le prévenir. Pour ne pasavoir à solliciter ce recours sicommode, si facile à poste-riori, le CDDH Gabon croitêtre dans son registre de fairedes suggestions en amontallant dans le sens d’une utili-sation démocratique de labiométrie ».

«Comment expliquerque dans un petitvillage Abamassi,

on ne puisse savoir qui a tiré,alors que les habitants du vil-lage ont bien entendu, tôt cedimanche matin, venant dederrière la maison de JeanPaul Sima, la détonation ducoup de feu à la suite duquelil serait décédé ? Selon plu-sieurs témoins, sur les lieuxdu crime, étaient visibles destraces de rangers. Dans unbled, ils ne sont pas des mil-liers à porter ce type dechaussures. Pendant lesobsèques, un notable adéclaré ouvertement que JeanPaul Sima était menacé pourtrois raisons : son amitié avecEssila, son franc- parler avecles autorités, et le problèmede l’antenne de téléphoniemobile placée dans son ter-rain, à Avang (son villagenatal).S’agissant de la première rai-son, selon dame Essila, JeanPaul, avant sa mort, n’avaitcessé de lui dire que le com-mandant de brigade est parmiles gens qui lui en veulent .Ille lui a répété un jour dansson bureau .Quant à l’an-tenne, il était de notoriété queses parents le jalousaientdepuis qu’il en percevait lesristournes. Et la jalousie,comme chacun le sait, peutaller loin.Par ailleurs, pourquoi le com-mandant de brigade, aux diresde mis en cause incarcérés àla prison d’Oyem, cherche àécorner certaines dépositions? Pourquoi ne veut –il pasauditionner des personnesqui souhaitent témoigner, àl’exemple du chef de centreagricole ? Au central Bar(appartenant à MmeGertrude), M. Pascal MbéangNzé A affirmé, devant deuxgendarmes en service, queBié Peckoss en sait suffi-

samment sur le meurtre deJean Paul Sima ; or, uneenquête est ouverte sur cetteaffaire. Pourquoi ces deuxagents n’ont-ils rien fait ouont- ils rapporté les propos deMbéang à leur chef qui neveut rien faire ? Pis encore,malgré la réquisition de pro-cureur datée du 27 mai, pour-quoi le commandant de bri-gade refuse de recevoir ladéclaration de Bié Peckoss ?Pourquoi ne convoque-t-ilpas Jean Hilaire Biyoghe quia informé M. Mvone (en pri-son à Oyem) que le fusil quiaurait servi à tuer Jean PaulSima aurait été embarqué parM. Jean Bernard Essone,retraité d’Air Gabon, pourLibreville.Bref, on ne sait pas ce quecache cette attitude du com-mandant de brigade,Moudouma, adjudant chefmajor. Il reste que toute unefamille est jetée en prison surla base des suppositions dustyle : « on m’a dit que… » «J’ai appris que », etc. com-ment peut-on condamner desgens sans preuve ? C’estpour cela que CharlesAboghe, Justin Mintsa, JeanBernard Essone, Essila,Mvone et la petite sœur dudéfunt, au nom de la pré-somption d’innocence et dudroit des accusés, demandentau juge d’instruction d’ordon-ner la reprise de l’enquête,celle du commandant de bri-gade étant volontairementbâclée.Quant à la famille du disparuqui s’agite, la famille de feuNzé Bekale demande la rete-nue, la justice ayant été sai-sie. Car Medouneu est si petitet les langues finiront par sedélier ».

Pour la famille,Marc ONA NZE

Adjudant chef major degendarmerie, Matricule

3926

Elle propose ainsi au ministrede l’Intérieur de prendre encompte dès à présent deuxexigences fondamentales. Lapremière est en rapport avecl’enrôlement des citoyens surla liste électorale. La secondea trait au traitement des don-nées et à la gestion future dufichier électoral qui devra endécouler.Pour le CDDH, l’étape del’enrôlement est cruciale. Ilconvient de s’entourer d’unmaximum de précautions, degarde-fous. C’est pourquoiPaulette Oyane Ondo proposeau ministre « l’organisationdes audiences foraines ….Autrement dit, par exempleune personne qui souhaite êtreenrôlée sur les listes électo-rales doit apporter des preuvesde sa nationalité gabonaise, dece qu’elle est majeure etqu’elle jouit bien de ses droitsciviques et politiques. Et laprésentation des actes de nais-sances et de passeports et decarte d’identité, en raison dumanque de fiabilité de notrefichier d’Etat civil, est insuffi-sante à cet égard. La présenta-tion de l’une quelconque deces pièces d’identité doit pou-voir être corroborée à l’occa-sion des audiences foraines –en présence des certificateursde la majorité, de l’oppositionet de la société civile – par destémoignages des membres deleurs familles ainsi que des

frères et sœurs du village oudu quartier dûment réperto-riés. De sorte que les per-sonnes dont l’identité n’estpas contestée doivent fairel’objet d’une inscription surune liste blanche et êtreimmédiatement enrôlées.Celles dont l’éligibilité à l’en-rôlement est sujette à cautionpour une raison ou pour uneautre, doivent faire l’objetd’une inscription sur une listegrise en leur réclamant uncomplément d’informations etde témoignages, tout en lais-sant en suspens leur enrôle-ment. Et enfin les fraudeursdoivent faire l’objet d’une ins-cription sur une liste noire,exclus du processus d’enrôle-ment et traduits devant lesjuridictions compétentes ».Ceci permettra « de s’assurerde l’éligibilité et de la légiti-mité de la personne enrôlée.Car un trop grand nombre depersonnes présentes dans lefichier électoral frauduleuxque nous avons actuellementne sont pas éligibles à l’enrô-lement et risquent donc de seretrouver dans le fichier bio-métrique au moyen de faussespièces justificatives. Ce quilaissera intacts les problèmesque nous dénonçonsaujourd’hui. C’est le cas enparticulier des mineurs et despersonnes à la nationalitégabonaise douteuse ainsi quenaturellement tous les étran-

gers qui polluent l’actuelleliste électorale ».La seconde avancée faite parle CDDH est sans doute laplus audacieuse. Elle peutgarantir à jamais la fiabilité dela liste électorale au Gabon. Ils’agit de laisser confectionnerle fichier électoral biomé-trique « par une autorité indé-pendante composée des mem-bres du parti au pouvoir, deceux de l’opposition et ceuxde la société civile, à l’exclu-sion du ministère del’Intérieur et de la CENAP ».Pour l’avocate, « il faudraitune sacrée dose d’humourpour imaginer confier raison-nablement la tenue de cefichier au ministère del’Intérieur ou à la CENAP quisont des entités définitivementlibérées de toute retenuemorale concernant leur inféo-dation outrancière au parti aupouvoir.» Ces deux structuresont montré par le passé nonseulement de fortes conni-vences poussées auparoxysme, mais aussi dumilitantisme en direction dupouvoir. Jean François Ndongou com-prend-il ce langage de véritépour changer de braquet ? Passi sûr, vu la manière cavalièreavec laquelle il conduit l’opé-ration. En tout cas, le CDDH adéjà saisi la Commission del’Union africaine à toutes finsutiles.

SYA

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7ECONOMIE ECHOS DU NORD N°134 du Lundi 02 Juillet 2012

Dette extérieure

Le Gabon sous la pression des Agences de notation

Ramses Frank & HerbbieClotaire Hohim’s

La saga de BGFIBankressemble à cesfosses océaniques

dont l’exploration donneencore et toujours de nou-velles perspectives. De nou-velles découvertes et tou-jours la révélation de nou-veaux spécimens.Suite à notre dernière

livraison sur cette affaire,une question de fond sepose au sujet des comptesdu défunt président, OmarBongo Ondimba comptesdomiciliés à BGFI: qui aeffectué la quasi totalité desretraits sur les comptesOBO de BGFIBank Gabonau cours des dernièresannées précédant la mort dugrand camarade ? Il est cer-tain que le meilleur ban-quier africain, Henri ClaudeOyima, est mieux placé quequiconque pour répondre àcette question. Tout commeil est le mieux placé pourjustifier aux enfants Bongo,certains retraits effectuésdans ce cadre, identiques àceux faits au nom de Bongolui-même. Mais le plus sur-prenant est au niveau d’unedes nombreuses indiscré-tions qui ont transpiré d’unemission des inspecteurs dela COBAC (Commissionbancaire de l'Afrique cen-trale). Il semblerait que cesderniers ont révélé que plu-sieurs comptes appartenantau défunt chef de l’Etat

Le Gabon a donctrouvé in extrémisun accord avec le

groupe financier Sud-Africain Aveng. Cet arran-gement a permis au tribu-nal de Londres de lever lamesure de saisie prise surun dépôt de 32 millions dedollars -16 milliards deFCFA - que ce pays avaitconstitué dans une banquebritannique, pour réglerl’échéance du mois de juin2012 de sa dette exté-rieure.Faut-il rappeler qu’en

2007, le Gabon avait émissur le marché financierinternational des obliga-tions pour lui permettre derestructurer sa dette de 2,1milliards de dollars auprèsdu Club de Paris. Au coursde cette opération, il avaitréussi à lever 1 milliard dedollars (500 milliards deFCFA) remboursables sur10 ans, avec un taux d’in-térêt de 8,2%. Le remboursement des

souscripteurs de cetemprunt se fait via laCitibank de Londres.L’Etat, doit en consé-quence approvisionner soncompte qui se trouve danscette banque avantl’échéance de chaque

règlement. Ce qui permet àla banque de faire les vire-ments requis.En juin dernier,

l’échéance de juin devaitêtre payée le 12 dudit mois.Le gouvernement, commeprévu, a fait une provisionde 32 millions de dollars.

Sauf que son habitude quiest de ne pas toujours res-pecter sa parole en matièrede paiement de dette, aconduit le groupe sud afri-cain Aveng, de demanderau tribunal de Londres desaisir cette somme, aumotif que le gouvernement

gabonais lui doit beaucoupd’argent. Si la nature de ladette n’a pas été dévoilée,il faut cependant savoir quece groupe intervient dansplusieurs métiers : infra-structures, mines, construc-tion, etc.Le Gabon était presqu’ac-

culé. Il lui fallait trouver unaccord avant le 22 juin2012, sinon il risquait defaire défaut sur sa dette.Dans ces conditions, lesagences de notationdevaient sévir, et la consé-quence aura été de désignerle Gabon comme un pays àtrès haut risque. Pas besoinde faire un schéma pourcomprendre dans cesconditions que la seuleévocation du nom Gabonferait fuir les investisseursétrangers.Ce schéma catastrophe ne

s’est pas produit. Pourl’heure, le Gabon conservesa note long et court termesBB-/B. Tant mieux pourl’économie du pays. Maisles agences avertissent déjà« Nous pourrions abaisserla notation si le gouverne-ment échouait à réaliser sesplans de réforme écono-mique ou s'il permettaitque les arriérés interness'accroissent à nouveau. Onpourrait aussi abaisser lanotation si des défis juri-diques similaires à celuiconcernant le récent paie-ment du coupon, se produi-saient à nouveau, ou si legouvernement décidait deréduire les versements aufonds d'amortissement deson emprunt obligataire ».Standards and Poors (S&P)

qui signe ce communiquéne peut pas être plus clair.Et la gestion financièrescabreuse actuelle, si ellese poursuit, peut malheu-reusement amener cesagences à cette extrémité.L’agence S&P poursuit endisant qu’elle peut « aug-menter la notation si lesnécessités économiquesentraînaient des réformesconduisant à une moindredépendance sur les revenusdu pétrole et s'occupant demanière significative auxpressants besoins du paysen termes de développe-ment social, ou encore siles bilans budgétaires et debalance de paiement deve-naient beaucoup plussolides et si la fiabilité deleurs données s'améliorait».En d’autres termes, cela

veut dire bannir la corrup-tion qui rend peut efficacela dépense publique, et quiannihile tout effort dediversification économiqueou de développementsocial. Ce n’est pas avec undéficit budgétaire de 600milliards de FCFA tel quel’a révélé la Cour descomptes pour l’exercice2010, que le gouvernementpourra y parvenir.

n'avaient pas de dossierclient. Il s’en suivrait doncque leur création n'a proba-blement jamais été initiéepar leur titulaire. A la différence des fosses

océaniques infinimentinsondables, la maisonBGFIBank renferme depetits secrets dont certainssont en train de remonter àla surface. BGFIBank, viades succursales, a permis lamise en route de nom-breuses entreprises. On nesaurait dire si cela était unemauvaise affaire pour ledynamisme financier duGabon. Là où il y a un hic,c’est la sécurité de tant de

milliards injectés dans cessociétés qui, à la longue,pourrait mettre à mal lasécurité de l’édificeBGFIBank.

Quid de l’avenird’Afrijet ?

La flotte d'avions d'Afrijeta été financée par Crédit-bail à hauteur de 58 mil-liards de FCFA. Au départe-ment d’analyse des risquesd’une banque de la place, ilressort qu’un tel engage-ment est à très haut risque.Dans la maison BGFI, desemployés l’ont présentécomme étant le plus haute-

ment risqué de BGFIBankGabon. Pour l’avoir pris,l’influence de BGFIBankGabon sur la flotte des jetsde cette compagnie est opti-male. On ne saurait ne pasdire qu’elle en est le vérita-ble propriétaire, jusqu'aurèglement intégral de ce cré-dit-bail (sous réserve delever l'option d'achat à la findu crédit). Il ressort égale-ment que la compagnieAfrijet est la propriétéconjointe de la SCI OBALIet de la famille TOMI. Quiest derrière cette SCIOBALI ? L’AdministrateurDirecteur Général multiprimé a, à coup sûr, les élé-

ments de réponse à cettequestion.Ce qui est frappant

aujourd'hui et qu'il fautsavoir, c'est le fait que cetengagement soit compro-mis, car, Afrijet se porte trèsmal depuis quelques années.Situation qui menacerait labanque par sa forte exposi-tion au risque de crédit (coûtdu risque en stock et enflux). Afin de conjurer lesort, l’ADG, que des cadresont surnommé « SuperOyima », a donc trouvédeux solutions miraclespour soulager les comptesd'Afrijet: primo, faire payerles traites d'Afrijet auprès deBGFIBail - aujourd'hui inté-gré à FINATRA - par leTrésor public, au nom d'onne sait quel arrangement ousupercherie. Seuls « SuperOyima » et sa Direction desEngagements ont la réponse.Deuxio, l’occupation àoutrance de la flotte de jets.Sur ce, « Super Oyima »devient de loin le principalclient d’Afrijet, à traversses périples régionaux régu-liers au sein des filiales duCongo, de la Républiquedémocratique du Congo, dela Guinée Equatoriale, duBenin, du Cameroun, pourne citer que celles-là. Alors,quand on sait les coûts prati-qués par cette compagnie,les locations de « SuperOyima » sont donc descadeaux venus du ciel. Detoute façon, il n'y a pas icide gros soucis à se faire,

dans la mesure où ces diffé-rents voyages sont refactu-rés aux filiales ; les DG deces filiales diraient difficile-ment le contraire. N'est-cepas messieurs les DG defiliales? Il ne fait doncaucun doute que l'objectifpremier est donc de ren-flouer les comptes de la trèsendettée Afrijet afin queBGFIBank ne se retrouvepas avec un encours conten-tieux à provisionner de prèsde 20 milliards à ce jour.

Comment des comptesont été arrangés àBGFIBank Gabon

Il n’y a pas qu’Afrijet àqui a été destinée cette mis-sion de sauvetage d’enver-gure qui pourrait, aux diresdes analystes, faire crasherle groupe BGFIBank. Il y aégalement la défunte AirService, appartenant auxBongo et dirigés par eux,car bien représentés auconseil d’administration,ainsi que Gabon Airlines. Ce qu'il faut savoir, c'est

qu’Air service est une pro-priété conjointe de la familleBONGO, à travers DeltaSynergie, et des intérêts pri-vés français. Son niveaud'engagement auprès deBGFIBank est de près de 6milliards de FCFA.

Suite en page 8

La famille vient de constater la suspension de solde de l’adjudant-chef major Mbaga Allou Thomas, disparu en Guinée Equatorialedepuis le 8 novembre 2011. Pourtant, il n’y a aucun acte juridique qui permet de prendre une telle décision.

La saga BGFIBANK et les comptes arrangés !

JMS

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8ECHOS DU NORD N°134 du Lundi 02 Juillet 2012ICI ET D’AILLEURS

Depuis le mois demars 2012, lesalaire de l’adju-

dant-chef major ThomasMbaga est suspendu. Auniveau des services de laSolde, personne n’a été enmesure de donner des expli-cations convaincantes à lafamille. Le contraire auraitété étonnant. Faut-il rappeler que toute

mesure allant dans le sensde la suspension du salaired’un fonctionnaire, doit êtremotivée. C’est-à-direqu’elle doit reposer sur lescas suivants : décès du fonc-tionnaire dument constatépar un médecin, et confirmépar un acte de décès établi àcet effet ; abandon de postedument constaté par un rap-port de l’autorité hiérar-chique ; démission du fonc-tionnaire dument matériali-sée par un acte commis parl’intéressé ; radiation deseffectifs, etc. La questiondès lors est de savoir dansquelle catégorie les autoritésont classé le cas MbagaAllou pour pouvoir procé-der à la suspension de son

Suite de la page 7Air Service est en liquida-

tion. Elle a des engagementsqui sont régulièrement rem-boursés grâce à un artificefinancier qui place encoreune fois l'Etat au sein d'undispositif obscur où il doitpayer pour des actes de ges-tion d'ordre privé qui n'enga-gent que les actionnaires. Cetengagement aurait dû plom-ber les comptes annuels deBGFIBank Gabon, ce quiaurait fait de BGFIBankCongo le premier contribu-teur au résultat net consolidédu Groupe. Ce qui aurait puêtre un gros camouflet pourle grand banquier « superOyima ». Quant à Gabon Airlines,

autre compagnie aériennemêlant les intérêts Bongo etcorses, elle a un encoursd'engagement de près de 12milliards, et est en cours deliquidation pour former lafameuse nouvelle compagnieaérienne nationale. Cetencours aurait dû être provi-sionné sur les comptes 2010et 2011, mais par le plus heu-reux des hasards, il a étédécidé de la création de cettenouvelle compagnie aérienneétatique qui, par enchante-ment reprend les dettes de ladéfunte Gabon Airlines et ducoup, voilà BGFIBank sau-vée d'un provisionnement deprès de 12 milliards en find'exercice. Belle gymnas-tique financière.Une question se pose

cependant : pourquoi repren-drait-on l'actif - il faut le sou-ligner - quasi inexistant, et lepassif, très visible, d'unesociété familiale (Corses+Bongos), alors qu'il auraitsimplement fallu créer une

Les habitants de ce petit village situé sur l’axe Mbigou/Malingaont même du mal à se souvenir de la période du lancement destravaux qui consistaient à installer une pompe hydraulique

pour l’ensemble du village. « Je crois que c’est entre 2002 et 2005 », a indiqué vaguement un

habitant ruiné par le temps. Deux autres ajoutent que c’était pendantune période électorale. Dans tous les cas, raconte-t-on, la société char-gée des travaux était arrivée au village avec un stock de matériel dontun nombre important des tuyaux. Malheureusement, après ce stockage de matériel au village, les res-

ponsables de la société sont partis et ne sont plus jamais revenus.Même les travaux de forage qui avait pourtant démarré se sont vuarrêter sans aucune explication. Après plusieurs années, voyant que les tuyaux sont à la traine,

quelques habitants dont les toitures sont fragilisées par la vétusté ontdécidé de s’en servir en les mettant comme support au-dessus destôles pour empêcher qu’elles ne soient emportées par les forts oragesdans cette région pluvieuse car faisant parti du Massif du Chaillu. Désormais, tout passant peut observer la présence de ces tuyaux

bleu sur les toitures ou au bord des maisons, soutenant le plancher.Dans le village, plus personne ne croit à une reprise de ces travauxd’adduction d’eau potable. Pour avoir de l’eau les populations se tour-nent vers les différents cours d’eau. « C’est difficile de rester dans ce village. Nous sommes encore obli-

gés de parcourir des kilomètres pour avoir une eau acceptable àconsommer », a déclaré François en congé dans le village. « Et pour-tant dans les villages voisins, il y a des pompes et pourquoi pas cheznous », a-t-il poursuivi. AGP Malinga

nouvelle société sans dette etavec du capital disponible?Lorsqu'on sait que le capital

de la future compagnieaérienne sera de 26 milliardsde FCFA, si on en déduit les13 milliards d'engagementsBGFI à reprendre par la nou-velle compagnie (plus grandbonheur du compte de résul-tat 2011 de BGFIBank Gabonqui se voit ainsi privé de 13milliards de provisions), cettedernière commencera avecune situation nette horsexploitation de près de 13milliards. Il faut aussi intégrerle rachat des parts aux action-naires qui vont se retrouveravec de l'argent frais de l'Etatpour des actions sans aucunevaleur. Cela ne ressemble t-ilpas à du vol en bande organi-sée? Avec comme principauxcomplices (et bénéficiaires)les familles BONGO, lesCorses et BGFIBank ? Il fautsouligner qu’ainsi,BGFIBank est sauvée d'unedotation aux provisionspotentiellement fatale pourdes comptes annuels !On comprend mieux pour-

quoi cette fameuse compa-gnie a du mal à démarreraujourd'hui car elle risqued'être tuée dans l'œuf vu quele capital est en train de fon-dre avant même le début desactivités. On pourrait simple-ment parler d’une chroniqued'un échec annoncé. Elle estde facto liquidée (rachat desdettes Gabon Airlines àBGFIBank et des actions auxactionnaires). Qui a doncaussi mal conseillé l'Etat?Qui avait intérêt à ce que leschoses se passent ainsi?

Résultats de BGFIBankGabon et soutien de l'Etat

Au regard de ce qui pré-cède, si l'on fait le compte desgaranties et autres concourscomplaisants apportés parl'Etat à BGFIBank sur cessociétés, cela donnerait: Airservice: 6 milliards FCFA,Afrijet: 20 milliards FCFA, etGabon Airlines: 13 milliards.Soit un total de créancespotentiellement compromisesde près de 40 milliards queBGFIBank aurait dû provi-sionner au titre des exercices2010 et 2011, si l'Etat n'avaitpas fait preuve de duplicitésans limites en allant systé-matiquement au secours deces trois compagniesaériennes appartenant à lamême famille . Ce qui revient à dire que les

résultats réels de BGFIBankdevraient intégrer 40 mil-liards de provisions, ce quiengendrerait une perte de prèsde 10 milliards au lieu desfameux "résultats extraordi-naires actuels" et ce n'est pasHenri Claude Oyima, l’omni-présent ADG qui dirait lecontraire ; les apparences sontdonc trompeuses car, il suffitque l'Etat gabonais stoppetout le processus pour quetout le groupe s'effondre.« Super Oyima » n'est donc

pas aussi solidement assiscomme on le dit car il suffiraitque l'Etat stoppe les règle-ments et retire ses garantiespour que la maison BGFIs'effondre comme un châteaude cartes, avec des répercus-sions sur le marché bancairecar BGFI pèse pour 45% depart de marché en emplois etressources.Le talon d'Achille actuel est

la somme d’Air service+Afrijet+ Gabon Airlines.

Conclusion : l'Etat gabonaisest donc le principal garantdes beaux résultats deBGFIBank. Avis donc auxinspecteurs de la COBAC!!!Toute chose qui amène àposer une question essentielle: « Super Oyima » est-il ban-quier dans l'âme ? A regarderce qui précède, on pourraitavancer qu’il excellerait dansl'art des montages financiers.Et à quoi aboutissent cesmontages ? N’est-ce pas aupillage des fonds de l'Etat ?Bien qu’au stade actuel, nuln’affirme encore avec certi-tude qu’il en est le bénéfi-ciaire. Mais… en dressantune liste, l’on est effaré surces montages qui n’ont rienproduit : Le Club deLibreville, Air service, GabonAirlines, Afrijet, le déguerpis-sement des populations de laVallée Sainte Marie, Sotéga,Sorbonne, ou encore leCrédit-bail de 120 milliards àl'Etat. Cette liste pourraitencore s’allonger. Une autrequestion : ferait-il le fier sil'Etat arrêtait les garanties etremboursements indus sur lestrois compagnies aériennescitées plus haut? Répondrepositivement à cette questionest un risque. Car, tel un châ-teau de cartes, BGFIBanks'effondrerait.L’on se demande si en défi-

nitive les commissaires auxcomptes ne certifient-ils pastout et n'importe quoi sansréserve, faisant fi du contenudes articles 716, 725 et 726 del'acte uniforme de l'OHADAsur le droit des sociétés com-merciales et groupementd’intérêts économiques(GIE).

salaire? S’agit-il à leurs yeuxd’un décès ? Dans ce cas legouvernement peut-il affir-mer qu’il est en possessiond’un acte de décès établi parun médecin ? Pas sûr,puisque depuis le communi-qué qu’il a publié dans lequotidien « L’Union » du 7décembre 2011, annonçantle décès de cet officier enGuinée Equatoriale, lafamille, dès le 9 décembre2011, n’a jamais cessé deréclamer aux autorités gabo-naises, de lui remettre lecorps pour qu’elle puissefaire son deuil. Demanderestée à ce jour sans suites.

Le salaire de l’adjudant a-t-il été suspendu pour caused’abandon de poste ? Cettehypothèse n’est pas non plusrecevable, car son chef decorps basé à Oyem sait par-faitement que son élémentavait pris une permission dequelques jours en bonne etdue forme.Malheureusement, il dispa-raîtra pendant cette périodeen Guinée Equatoriale. Lafamille de l’intéressé l’asaisi de cette situation. Elle amême saisi les autoritésjudiciaires pour que lumièresoit faite sur cette situation.Le chef de corps, lui-même,

a accompagné le gouverneurde la province du Woleu-Ntem à Mongomo, prendrepart à la rencontre qui aréuni autour du gouverneurdu Woleu-Ntem et celui dela province du Woleu-Nsa(Guinée Equatoriale), le 23novembre 2011, les diffé-rents chefs de corps desforces de sécurité et dedéfense des deux provinces. La précipitation avec

laquelle le gouvernement asuspendu le salaire de l’offi-cier disparu, démontre clai-rement sa volonté de passercette affaire par pertes et

profits. Tout se passe commes’il fallait au plus vite effa-cer de la mémoire collectivecette mystérieuse disparitionqui laisse une famille dans ladouleur, incapable de faireson deuil. Cette volonté detaire à jamais cette affaire estmême indiquée à certainsmédias. Les membres de lafamille rencontrés affirmentavoir essuyé le refus d’unquotidien de la place,lorsqu’ils ont souhaité insé-rer une annonce relative à ladisparition du major.L’argument invoqué a été dedire « qu’ils ont reçu des

consignes ».D’ailleurs, ce mutisme

s’étend aussi jusqu’au pou-voir judiciaire qui sembletrainer les pieds depuisqu’une plainte a été déposéeau tribunal d’Oyem. Lafamille ne sait pas si uneenquête a été diligentée ou siune demande d’entraidejudiciaire a été adressée à laGuinée Equatoriale.D’autant que les nouvellesqui reviennent de ce côté dufleuve Kye ne sont pas ras-surantes. On apprend desources sûres que le princi-pal suspect dans cetteaffaire, Monsieur DonatoAbogho Mendene, seraitdécédé le 22 décembre 2011,dans des circonstances trou-bles dans sa prison de Bataoù il avait été incarcéré pourcette affaire par la justiceéquato-guinéenne.Le gouvernement doit

redoubler d’efforts pouréclairer la famille. RaymondNdong Sima qui est l’élu ducanton Kye, lieu du drame,doit savoir que cette affaireservira de baromètre à sesélecteurs pour juger sonaction. A bon entendeur !

Disparition de l’adjudant Mbaga Allou Thomas

Sur quelle base le gouvernement suspend-il son salaire ?La famille vient de constater la suspension de solde de l’adjudant-chef major Mbaga Allou Thomas, disparu en Guinée Equatorialedepuis le 8 novembre 2011. Pourtant, il n’y a aucun acte juridique qui permet de prendre une telle décision.

Les habitants du village Mombi dans le départementde la Louétsi-Bibaka ont fini par transformer lestuyaux destinés à l’adduction d’eau potable en sup-ports des toitures après l’abandon des travaux enga-gés par les autorités politiques du département.

JMS

La saga BGFIBANK et les comptes arrangés ! Gabon : Les tuyaux d’adductiond’eau potable transformés en

support de toiture