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Eco 3 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de
l’environnement ?
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Diapo modifié du 5/3 Attention, je vais continuer à modifier le diapo
pour vous faciliter la tâche.
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La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
Sujet de dissertation
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Eléments de réponse : Croissance = augmentation soutenue etc… Préservation de l’environnement se rapproche de développement durable ou soutenable = capacité de répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Vidéo 1 = montre que le développement économique (élévation du niveau de vie, consommation de viande, croissance démographique, etc.) provoque une augmentation des gaz à effet de serre provoquant le réchauffement climatique (élévation des températures, montée des océans, multiplication des épisodes climatiques extrêmes, réfugiés climatiques, etc.) Vidéo 2 = soulève l’importance du pétrole dans notre modèle (principale source d’énergie émettrice de C02 qui constitue des gaz à effet de serre + intrant principal du plastique) et la difficulté de s’en passer. D’où au moins deux problématiques possibles : Une optimiste : Pourquoi la croissance nuit-elle à l’environnement ? Et quelles sont les pistes d’un point de vue économique pour y remédier ? Une pessimiste : Quelles sont les mesures économiques pour remédier au réchauffement climatique ? En quoi ces mesures peuvent-elles paraître insuffisantes ? Se rappeler (malgré les tentations de puiser en sc Po ou en philosophie) que nous restons dans une perspective économique (Thème Eco 3) et que nous nous limiterons à un état des lieux des politiques climatiques (mais au sens éco)
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En général il y a trois réponses possibles face à la question environnementale : - Ne rien faire. Cela revient à faire confiance au système actuel, c’est-à-dire
principalement le marché. La flexibilité des prix et la concurrence pure et parfaite garantissent la meilleure allocation possible des ressources. La raréfaction des ressources entrainera une hausse des prix et nécessairement une réorientation des flux de demande vers d’autres productions. L’incitation à innover fera le reste.
- Rejeter le marché. Cette voie refuse de considérer la nature comme un bien comme les autres (une partie des ressources naturelles n’est pas renouvelable, et personne, aucune génération, n’a plus le droit qu’une autre d’user du capital naturel à son seul profit) cela implique alors de produire moins, de rentrer en décroissance (mais seuls de rares militants sont prêts à renoncer à notre de vie actuelle, et de nombreux habitants de la planète vivent dans des conditions indécentes) .
- Développer les politiques environnementales ou climatiques : sans rejeter le marché totalement mais en mettant en place des dispositifs incitatifs, des réglementations, une régulation du marché, il est possible d’envisager une voie intermédiaire qui envisage à la fois de continuer à faire de la croissance tout en préservant l’environnement.
Le paradoxe d’Easterlin
Alternatives économiques,266, Février 2008
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1 – A quelles conditions la croissance économique peut-elle être durable ?
* Quels sont les différents types de capitaux nécessaires à la croissance et au bien-être ?
Easterling a montré par
ce graphique que la
relation croissance disparaît à partir de 15000 $
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Ainsi la croissance est nécessaire au bien-être surtout dans les pays en développement où la population ne satisfait fait pas ses besoins vitaux Passé les 15000 $ - les logiques de comparaison l’emportent : les besoins vitaux sont
satisfaits et les habitants nourrissent de la frustration à se comparer les uns les autres, le marketing s’appuie sur cette frustration pour susciter l’envie
- le mode de vie moderne est générateur de stress (bouchons, pression professionnelle, équipements à entretenir, problèmes de santé lié au mode de vie, etc.)
- les sociétés modernes sont basées sur l’obsolescence programmée (ce que P.Rhabi appelle la frustration programmée)
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Le PIB ne mesure que partiellement le bien-être. Ainsi observer un beau paysage participe à mon bien-être mais n’a aucune mesure économique.
Certaines externalités négatives ont pour effet que les richesses produites s’accompagnent de désutilité : marée noire, bouchons, etc..
Le schéma pointe l’importance de 4 capitaux dont les relations font qu’ils se renforcent mutuellement (par l’effet d’externalités négatives)
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La croissance et le bien – être dépendent de 4 capitaux
-> Le recours au terme « capital » permet d’envisager ces éléments comme des biens précieux dans lesquels il faut investir, par ce que l’on en attend un retour sur investissement. Avant de les envisager comme tel ils étaient négligés. -> Le tableau précise donc comment on peut accroître ces capitaux -> C’est surtout à la collectivité de se charger de ces capitaux (une personne privée n’investit que si elle peut s’assurer de l’exclusivité des gains) d’ailleurs les gains sont diffus, ils découlent d’externalités positives. -> Parfois un capital, s’il vient à se raréfier peut être remplacé par un autre, mais ce n’est pas toujours possible !
Par rapport au chap ECO 1.1 on rajoute donc ici la notion de capital naturel
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Résumé des grandes dates
Document à retrouver dans l’ENT
La question n’est pas nouvelle !
La question avance, mais le réchauffement climatique échappe à l’observation humaine, le traitement politique est très lent et se heurte aux enjeux économiques en termes d’emplois ou politique en termes de réélection.
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Les trois piliers du développement durable
Doc 1 p 140
Le développement durable n’est pas qu’une question
économique.
La question du développement durable ne peut pas être la même pour les pays riches dans une logique de gaspillage des ressources et pour la pays pauvres dont les atteintes à l’environnement proviennent justement de leur pauvreté (exemple déboiser pour planter du café et survivre de l’agriculture)
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Aujourd’hui, la nouvelle approche du développement durable par les nations unies montre bien que la question ne se résume pas à
l’économie
Par exemple : la majorité de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable (quand la minorité la gâche pour laver sa voiture ou arroser son jardin). Ce sont souvent les femmes qui sont chargées de la collecte. Améliorer l’accès à l’eau c’est améliorer la condition des femmes et les conditions de développement (libérées de ces tâches elles peuvent plus facilement aller à l’école).
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* Quelles sont les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance ?
Croissance => diminution de bien-être
Capital naturel
Pourquoi ?
Activité éco ( VA et
donc PIB )
Externalités négatives
Surexploitation des communs
Exemples ?
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3 – Vers une soutenabilité faible ou une soutenabilité forte ?
La soutenabilité faible
La soutenabilité forte
Pas besoin de contrainte forte sur le modèle actuel de croissance, on va s’en sortir !
Besoin de contraintes fortes, car le modèle actuel nous emmène dans le mur !
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En quoi consiste l’hypothèse de soutenabilité faible ?
Confiance en le progrès technique
Augmentation du prix relatif du capital qui se raréfie
Règle de Hartwick
Les conditions d’une soutenabilité faible
Gestion coopérative des biens communs ( E.Olstrom )
Le Monde diplomatique, janvier 2005.
Le marché est la solution, si le prix des biens qui se raréfie augmente et que les gains sont réinvestis dans les nouveaux secteurs. Par exemple, si le prix du pétrole augmente et les gains sont investis dans les énergies. Renouvelables.
Et sur quels arguments s’appuie-t-elle ?
La courbe de Kuznets environnementale se vérifie en matière d’efficacité énergétique, la preuve ( les pays émergents profitent de l’expérience des pays développés)
A l’origine; Kuznets a travaillé plutôt sur le lien inégalités, développement (mesuré par le revenu par tête) constatant qu’au moment du take off, l’enrichissement d’un petit groupe faisait croître les inégalités en même temps que la croissance éco démarrait, ce n’est que plus tard , quand le pays est développé que l’on s’intéresse à la question des inégalités.. On peut faire la même hypothèse avec l’environnement. Effectivement la révolution industrielle s’est accompagnée de l’exploitation du charbon et du pétrole, par la suite, on s’est interrogé sur l’amélioration de l’efficacité énergétique. L’argument de la courbe de Kuznets consiste donc à dire que le processus que nous avons suivi est un processus normal. Maintenant que nous sommes riches nous pouvons réfléchir à des technologies plus durables.
Il faut faire confiance au marché, la raréfaction du capital naturel va contraindre l’offre et faire augmenter les prix. Ce signal va obliger les consommateurs à réorienter leur consommation. Ex : l’élévation du prix du pétrole incite à aller vers des voitures électriques.
C’est un peu l’argument schumpeterien de la destruction créatrice, la question climatique constitue une forte pression à innover. Nous arrivons à produire des biogaz dans l’agriculture, à exploiter l’énergie des courants ou des marées…. L’innovation est ce qui nous permet de trouver des solutions.
Tout le monde admet dorénavant que les communs (océans, ressources halieutiques, fleuves, climats,..) ne peuvent être laissés à une gestion privée, il faut s’organiser internationalement pour convenir de leur usage. C’est ce qui se passe notamment avec les COP
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En quoi consiste l’hypothèse de soutenabilité forte.
Le principe de précaution ( Hans Jonas ) selon ce principe on ne devrait pas prendre de décisions publiques
sans en connaître réellement les conséquences (On ne connaît pas bien les effets des OGM sur la santé et la biodiversité, une sage décision publique ne devrait pas les autoriser)
L’effet de rebond (on constate que
lorsque l’on parvient à mettre en place des technologies moins énergivores, la consommation augmente. Par exemple quand on améliore l’isolation des maisons, les agents ont tendance à chauffer plus ca cela leur coûte moins cher ).
Le principe de la soutenabilité forte (il faut des contraintes fortes)
Le refus de l’Inde, de la Chine et des Etats-Unis de ratifier Kyoto, la sortie des USA des accords de Paris
La décroissance (est la seule solution = réduire sa consommation et donc réduire le PIB)
Le greenwashing (comme
l’illustre l’image, le vert est un argument marketing, pour vendre plus, il n’est pas rare de trouver des produits bio qui utilisent de l’huile de palme !)
Les arguments
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Ai-je l’âme d’un « décroissant » ?
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Plickers : vérification des acquis
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* Pourquoi une politique climatique ?
Action des gaz à effet de serre ( GES )
Origine et facteurs de réduction des GES
http://www.developpement-durable.gouv.fr
http://www.connaissancedesenergies.org/
Les émissions de GES sont des externalités négatives ( = défaillance du marché )
Le climat est un bien commun mondial (avec risque de
« passagers clandestins »)
3 – Quels sont les instruments de la politique climatique ?
= Agents profitant du bien sans y apporter leur contribution
Dans le langage économique :
= L’activité économique normale génère des coûts sociaux supportés par le restant des agents
Les 2 caractéristiques d’un bien commun (non excluabilité mais rivalité) nécessitent une gestion qui ne peut être privée, et qui donc doit être publique.
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Offre 1 : sans prise en compte de l’externalité
Offre 2 : avec prise en compte de l’externalité
Quantités
Prix, coût marginal social de la pollution
Demande
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Un coût social supérieur au coût privé.
Internaliser les effets externes
* Le réchauffement climatique au prisme de l’analyse économique
Une distortion
Idée à retenir = la réintégration des coûts sociaux dans les coûts de production des agents à l’origine des externalité aurait pour effet de produire moins à un prix plus élevé.
Examen de la situation au travers du modèle du marché (courbes d’offre et de demande)
Examinons des productions à l’origine d’externalités, comme les ventes de voitures. Une voiture génère du CO2, des accidents, une détérioration du paysage, une accélération de l’érosion en cas de pluie du fait des routes, etc… la prise en compte de ces coûts fait que le coût assumé par la collectivité est supérieur à celui payé par le propriétaire de la voiture.
Comme le montre le modèle, les producteurs ne tenant pas compte des coûts qu’ils externalisent et renvoient à la collectivité ont tendance à vendre plus et à un prix plus faible que s’ils devaient intégrés ces coûts.
Conclusion : il faut réinternaliser les coûts (c’est le principe du pollueur payeur) pour éliminer la distortion (payer le juste prix et réduire la production)
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Trois instruments économiques pour une politique climatique
La solution réglementaire ( ou politique de régulation )
Le marché des droits à polluer ( la solution « coasienne » )
La fiscalité environnementale ( la solution « pigouvienne » )
Repose sur l’idée que tout est négociable sur un marché (une personne peut souffrir de nuisances sonores, mais accepte le bruit si elle est suffisamment indemnisée en négociant son droit à la tranquillité, argent avec lequel elle va pouvoir insonoriser son appartement).
Repose sur l’idée que l’on peut modifier les comportements de façon centralisée par la loi et des sanctions crédibles.
Repose sur l’idée que l’on peut réaffecter au pollueur, de façon centraliser les coûts de la pollution.
Le point de vue de l’économiste est de tenter de réaffecter les coûts à son auteur
C’est l’idée que la nature est un capital (évidemment, d’un point de vue philosophique on pourrait critiquer cette vision)
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Grille de questionnement. Vidéo dans l’espace d’échange à retrouver dans l’ENT
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Synthèse : présentation des trois instruments
Réglementation Taxation Marché des quotas
d’émission
Principes
Exemples
Atouts
Limites
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Synthèse : présentation des trois instruments
Réglementation Taxation Marché des quotas
d’émission
Principes Contrainte : obligation de changer les comportements ( règles et normes ) Internaliser le coût des externalités
Donner un prix aux dégâts sur l’environnement. Internaliser le coût des externalités
Contrôler les quantités de pollution émises. Internaliser les coûts des externalités
Exemples
Normes d’émission : seuils/produits phytosanitaires Normes de procédé : pots catalytique, recyclage des déchets, stations épuration Normes de produits : interdiction des gaz CFC dans les aérosols, ampoules à incandescence Normes de qualité : niveau de bruit, concentration de nitrates dans l’eau, qualité de l’air (Paris), quantité de phosphate dans les lessives
Eco taxe ( éco participation ) Taxe carbone TGAP ( taxe générale sur les activités polluantes ) = Principe du pollueur-payeur : le pollueur doit supporter les coûts directs et indirects de sa pollution. Bonus malus écologique : appliqué à l’achat de voitures neuves Taxes assimilables : TIPP, TICGN ( gaz naturel), TICC ( consommation de charbon )
Système communautaire d’échange de quotas d’émission Powernext Quotas attribués par pays. MDP ( Mécanismes de développement propres )
Atouts
Efficace pour les pollutions les plus dangereuses ( protocole Montréal 1987 et CFC )
Facilité de mise en œuvre (décret ou règlement)
Peut s’appuyer sur puissance normative de l’Europe
Incite les entreprises à investir ( si la taxe est suffisamment élevée )
Permet un double dividende ( la recette de la taxe peut être affectée à l’emploi ou à des mesures environnementales )
Les agents restent libres La fixation du prix est centralisée
Incite à moins polluer ( les agents gagnent de l’argent en revendant les droits ou en évitant les pénalités ) et donc à investir
La fixation du prix est décentralisée et les quantités sont maîtrisées.
Différenciation = ne concerne que les grandes installations
Limites
Effet de rebond Existence de lobbies Indifférenciation (taille des producteurs et
niveau de revenu des consommateurs ) Fuite carbone + dumping environnemental Pas d’incitation à faire mieux (le pollueur
se cale sur le niveau maximum ) Action par contrainte ( recours au
monopole de la violence légitime de l’Etat ) et non par intériorisation consentie de l’objectif
Crédibilité de la sanction
L’action porte sur les prix et non sur les quantités
Indifférenciation (taille des producteurs et niveau de revenu des consommateurs )
Estimation des coûts sociaux Réactions de rejet vis-à-vis de la fiscalité (
bonnets rouges en 2014 ) Risque de fuite carbone + dumping fiscal Diminution du surplus ( du consommateur
et du producteur ) = perte sèche
Pas de recette fiscale L’action porte sur les quantité et non sur
les prix ( incertitude sur le niveau des prix dont dépend pourtant l’efficacité de la mesure )
Existence de coûts de transaction ( et donc indifférenciation selon la taille des producteurs )
Banking Le marché ne concerne que les plus
grandes unités émettrices
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Illustration de la perte sèche ou la distortion