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DÉCEMBRE 2018 N°31 Economie circulaire, éco-conception, recyclage, réemploi, dépollution…. Nous organiser pour préparer l’avenir développement international - p.5 setec renforce sa présence en Colombie table ronde - p. 6 Loi LOM : quelle philosophie pour les infrastructures de transport et le développement des mobilités ? à la une - p. 4 setec en live !

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N°3

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Economie circulaire, éco-conception, recyclage, réemploi, dépollution….

Nous organiser pour préparer l’avenir

développement international - p.5

setec renforcesa présence

en Colombie

table ronde - p. 6

Loi LOM :quelle philosophie

pour les infrastructuresde transport et

le développementdes mobilités ?

à la une - p. 4

setec en live !

2 3à la une à la une

Le magazine que vous tenez entre les mains illustre la concrétisation des orientations que nous avons données au Groupe setec depuis quelques années : d’une part réaliser le pontage entre les ouvrages neufs, qui nous occupent grandement aujourd’hui et la régénération, le réemploi ou la modification d’usage de l’existant dans le bâtiment ou les infrastructures de transport, dans un souci d’efficacité énergétique et d’économies de ressources, d’autre part, satisfaire notre goût de l’aventure et partager notre savoir-faire sur des horizons nouveaux, cette fois en nous installant durablement en Colombie.

Les célébrations de juin dernier nous ont donné l’occasion de mesurer le chemin parcouru depuis 1957 : nous travaillons désormais sur tous les continents, nos métiers et nos clients sont extrêmement diversifiés, tout comme nos projets. Si les nouvelles technologies représentent d’incontournables opportunités d’innovation, nous avons dédié ce numéro aux low-tech et à l’accompagnement de nos clients dans une logique d’économie circulaire.Vous l’avez en effet exprimé par vos votes lors de notre challenge : revenir aux fondamentaux de nos métiers d’ingénierie et contribuer à transformer le monde pour le rendre meilleur, plus éthique et plus respectueux de l’environnement…Voici votre rêve pour l’avenir.

édito

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le lerm, setec tpi

Une représentation 3D dans le cadre d’une mission de diagnostic de jetée d’embectage : une 1ère initiée par setec !

setec bâtiment, setec is

Livraison du nouveau siège de Colas à Issy-les-Moulineaux

Mandatée par la région Bretagne, l’agence du lerm à Rennes a réalisé le diagnostic de la jetée d’embectage Nord du port de Saint-Malo. Une représentation 3D avec implémentation des résultats a par ailleurs été effectuée en utilisant Datae, un logiciel conçu par Olivier Anterrieu du lerm, détaché à setec Canada, en partenariat avec l’INRS à Québec. Développé sur le principe du BIM, tout en étant plus orienté vers la maintenance, ce logiciel permet, entre autres, de restituer et d’intégrer conjointement différents types de données, comme l’épaisseur d’enrobage des armatures métalliques, l’état de corrosion… Le 1er volet de l’étude de la jetée, construite autour de 1927, a permis d’évaluer l’état des éléments en béton armé après un diagnostic et un relevé des désordres via une embarcation nautique. Dans un second temps, des investigations ont été menées sur les bétons de remplissage des piles, complétées par la recherche des vides et des hétérogénéités par auscultation radar. Cette étude a été réalisée en appui avec les équipes de Cécile Pratz et d’Alain Garnier (setec tpi), en charge de la partie structurelle de l’ouvrage.

Livré le 6 juillet 2018 par Bouygues Immobilier, ce bâtiment à énergie positive de 7500 m2 se distingue par son engagement environnemental ambitieux à forte valeur ajoutée. À ce titre, il dispose de plusieurs certifications : BREEAM International bureaux neufs 2013 niveau Excellent, HQE Bureaux 2015 avec passeport exceptionnel, ainsi que du label BEPOS. setec bâtiment et setec is sont intervenus dans le cadre de la construction et de l’aménagement des télécommunications & IT de ce bâtiment, conçu architecturalement par l’architecte 2PORTZAMPARC et construit par l’entreprise générale Bouygues Construction Privée Ile-de-France. L’équipe de setec bâtiment a réalisé la Coordination des études, la Maîtrise d’œuvre d’exécution, ainsi que les missions de bureau d’étude techniques en CVC, courants forts et faible, plomberie, cuisine, ascenseur, démolition- désamiantage, prévention incendie, coordination SSI et VRD.setec is, filiale informatique et télécom, s’est occupé de la gestion du lot de communication unifiée avec la mise en place de Skype, de l’arrivée des télécoms et de la mise en place des moyens audiovisuels dans une trentaine de salles de réunion.

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setec tpi, setec Côte d’Ivoire, terrasol

La réparation du Pont Houphouët-Boigny confirme l’implantation de setec en Côte d’Ivoiresetec tpi en groupement avec setec Côte d’Ivoire et la Société Générale pour l’industrie (SGI- Luxembourg, mandataire du groupement) sont titulaires du marché de maîtrise d’œuvre de la réparation du pont Houphouët-Boigny à Abidjan. Ce pont rail-route a été construit par les entreprises Boussiron entre 1954 et 1957. Vital pour le trafic, ce pont remplaçait alors un pont flottant. Il s’agit d’un pont à deux niveaux, portant la voie ferrée à l’intérieur du caisson et la route sur l’extrados. Long de 372 m, il franchit la lagune Ebrié, entre « le Plateau » et l’île de Petit-Bassam et la commune de Treichville. La plateforme supérieure de 14 m est complétée par deux trottoirs de 4 m. Chacune des travées de 46,50 m à l’axe des appuis est constituée de deux poutres caissons de 41 m de portée. Sa réalisation a fait l’objet, à l’époque, de techniques innovantes : préfabrication des travées, précontrainte tridimensionnelle des tabliers, caissons havés pour réaliser les piles, préfabrication de pieux de plus de 70 m au moyen de viroles précontraintes, fonçage de

pieux inclinés, vérins expansibles dans les couches de fondations. Il a fait, au moment de sa construction, la fierté des ingénieurs français qui ont souligné « une œuvre monumentale » (communication de Nicolas Esquillan - auteur du CNIT à la Défense – Travaux - n°282 - Avril 1958). Les travaux de réparation, décidés à l’issue de plusieurs années d’expertises, concernent la réalisation de nouveaux pieux, la mise en place de poutres de transfert précontraintes se substituant aux piles existantes, le renforcement des tabliers selon les techniques de câbles de précontraintes additionnels, béton projeté sous les hourdis endommagés par la fumée des trains et collage de fibre de carbone. Cette maîtrise d’œuvre, avec le quatrième pont d’Abidjan et la mission d’AMO relative au train urbain renforce les références de setec tpi en tant que spécialiste des ouvrages complexes en Afrique sub-saharienne, après le pont haubané du quinze Août 1960 à Brazzaville, le pont sur la Gambie et la rénovation du pont Faidherbe à Saint-Louis du Sénégal.

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setec tpi

Tour Hyperion, Bordeaux - La plus haute tour d’habitation à ossature bois de FranceLa tour Hyperion, haute de 57 mètres, sera la tour d’habitation en ossature bois la plus haute de France. A l’international, seul le projet de tour HoHo à Vienne (Autriche) fait mieux avec ses 84 mètres, même si d’autres projets en Norvège et à New York ambitionnent de faire encore mieux. Conçue par l’Architecte Jean-Paul Viguier et le bureau d’étude Terrell, la tour est contreventée par un noyau en béton armé, et est composée de planchers en CLT (bois lamellé - croisé), de poteaux périphériques en bois lamellé collé, d’une façade en murs à ossature bois, et de balcons métalliques. Eiffage Construction a confié à setec tpi les études d’exécution (calculs, dessins, et BIM) de la structure (béton, acier, bois et fondations).

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planitec btp

L’électrification des centres bus d’Ivry et Saint-Denis de la RATP : des travaux prévus dès 2019 !

setec tpi, setec als, setec international, terrasol

Échangeur de Sevenans : un chantier pour fluidifier la circulation entre l’A36 et la RN1019

La RATP s’est lancée dans une évolution technique et écologique majeure, dans le cadre du plan Bus 2025 visant à remplacer 2/3 de son parc de bus à l’électrique et 1/3 au biogaz. 17 de ses 23 centres bus en région parisienne sont concernés. C’est à planitec btp qu’elle a confié, suite à un appel d’offre, la mission d’OPC - Ordonnancement, Pilotage et Coordination - des 2 centres de Saint-Denis et celui d’Ivry-sur-Seine. Chaque centre bus à adapter fait l’objet d’une consultation séparée, lancée par le biais d’un accord cadre ou d’une consultation directe avec un rythme trimestriel sur chaque procédure. planitec btp est en charge d’une mission à deux volets : la mise au point des phasages de réalisation, des principes d’organisation de chantier et de la planification des travaux en phase d’études de conception en vue notamment de la préparation des contrats de travaux, puis le pilotage et la coordination des travaux en phase EXE. Les travaux d’adaptation comporteront la mise aux normes des sites, l’adaptation bâtimentaire de l’atelier existant, la création de locaux électriques et la distribution électrique des postes de charge de chaque bus. Enfin, il s’agira de créer le supportage pour le sprinklage et la distribution par gaines à barres et coffrets. Les travaux seront réalisés en maintenant l’exploitation des centres bus (remisage et maintenance). L’arrivée des nouveaux bus est prévue de mi-2021 à fin 2025.

setec énergie environnement

Conversion chaleur-énergie mécanique. Principes et applications industrielles

Quel sera le meilleur rendement compte tenu des contraintes écono-miques et environnementales ? Quel mécanisme fonctionnera le mieux ? Des turbines à gaz, à vapeur ou bien des moteurs ? Quel combus-tible sélectionner ? Dans tous les corps de métier, les ingénieurs sont confrontés à la problématique de

l’alimentation en énergie et sont amenés à se poser nombre de questions. Dans son récent manuel publié par les éditions Lavoi-sier, Jacques Woillez apporte des réponses quantifiées et chiffrées, tant aux décideurs (financiers, donneurs d’ordre…) qu’aux professionnels de l’ingénierie des centrales de production d’élec-tricité cherchant à optimiser le fonctionnement de leurs instal-lations. Ponctué de nombreuses figures, équations et illustrations, cet ouvrage de synthèse original et pédagogique constitue, pour les étudiants de master, une introduction adaptée aux problèmes de l’énergie thermique. Ingénieur civil du génie maritime et titulaire d’un DEA de mécanique des fluides, Jacques Woillez a rejoint le groupe setec en 2012. Très vite, il s’est investi sur la question de la conversion de chaleur en énergie mécanique, en apportant des éléments d’optimisation et d’innovation. Aujourd’hui, il explore le chemin d’une progression possible, grâce à une amélioration significative du rendement et des économies d’énergie des installations existantes et à venir, par exemple en injectant une dose de cha-leur solaire dans les installations conventionnelles.

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Dans le cadre d’un contrat pluri-annuel avec Iléo (Véolia), diadès a mené à bien une mission de diagnostic sur les châteaux d’eau d’Halluin et de Sainghin en Weppes, sur le territoire de la métropole Lilloise. Réalisée par drone à l’aide notamment d’une caméra infrarouge, elle a été complétée par la modélisation 3D et l’impression d’une maquette 3D : une première ! L’acquisition photo a permis de réaliser environ 2000 clichés, assemblés pour créer le modèle 3D. La thermographie a permis l’identification des « pathologies » (éclats béton, fissures calcitées, micro-fuites, cloquage..), qui ont été cartographiées sur les photos lors de l’inspection. Un modèle 3D de haute définition a été remis au client lui permettant de visualiser en détails l’intégralité de la structure depuis son bureau. Ce modèle est ensuite intégré au SIG de gestion du réseau d’exploitation concédé. Une impression 3D est livrée au client lui permettant d’exposer des supports de communication auprès des Maitres d’Ouvrage. Encore peu exploitée, l’inspection à partir d’un modèle 3D pourrait à terme se répandre, grâce à l’évolution des différents logiciels développés par diadès.

diadès

L’impression d’un modèle 3D du château d’eau d’Halluin : une première pour setec !

En parallèle des études réalisées par les MOE, l’Andra a missionné setec (dans le cadre du contrat-cadre de setec tpi - terrasol) sur le projet Cigéo pour proposer un dimensionnement des voussoirs avec matériau compressible qui formeront la structure interne des galeries qui seront creusées dans le Callovo-Oxfordien, une formation géologique à comportement différé. Ces galeries accueilleront le futur stockage géologique de déchets radioactifs. La 1ère étude, traitée essentiellement par terrasol compte tenu de la dominante géotechnique, s’est focalisée sur l’analyse approfondie des mesures provenant du Laboratoire de recherche Souterrain de Meuse/Haute-Marne (LSMHM), situé à environ 500 m de profondeur.Ces mesures permettent de suivre le comportement du terrain et des structures grâce aux différentes observations et aux capteurs installés avant, pendant, et après la réalisation des galeries. La méthode de calcul fournie par l’Andra a été calée sur ces mesures et une extrapolation à 100 ans a conduit à un dimensionnement robuste par la prise en compte de la variabilité de certains paramètres. terrasol, avec l’appui de setec tpi, mène depuis mai 2018 une seconde étude consacrée au dimensionnement des galeries d’accès des quartiers de stockage prenant en compte les effets thermiques induits dans les alvéoles par les colis les plus exothermiques.

terrasol, setec tpi

Une approche d’ingénierie appliquée au dimensionnement d’ouvrages souterrains du projet Cigéo

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Débutée en 2018, l’opération de jonction entre l’A36 et la RN1019 au niveau de l’échangeur de Sevenans est vouée à faciliter la circulation entre les deux axes routiers. Mené en parallèle par setec tpi et setec international, dans le cadre d’un contrat avec setec als, ce chantier a requis la mise en place d’un barreau de 800 mètres de long (mis en circulation fin 2018) et de deux demi-diffuseurs de 2,5 km pour la RN1019 (mise en circulation courant 2019). Au total, dix ouvrages neufs ont été créés, dont deux tabliers métalliques de 57 m de long, posés de nuit avec des porteurs spécifiques. Relativement petit, ce chantier s’est révélé complexe pour deux raisons. Tout d’abord, à cause du phasage des travaux, conduits alors que la circulation continuait de s’effectuer. Ensuite, en raison de la nécessité de respecter un certain nombre d’ouvrages d’art. Inscrit dans une démarche de développement durable, il a vu la construction d’un remblai allégé - suite à l’élargissement de l’autoroute existante en bordure d’une ravière - avec des billes de verre recyclées. Un procédé innovant sur les autoroutes de France.

Conversion chaleur-énergie mécaniquePrincipes et applications industriellesJacques Woillez, Editions Lavoisier, 313 pages, 59 euros

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#setec60

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Vous avez été présents le 26 juin dernier.A Toulouse, à Bordeaux, à Dubaï, à Bogotá, à Lyon, dans le Sud-Est de la France, au Caire, à Tunis, à Rabat, à Abidjan, à São Paulo, à Dakar, à Birmingham, à Moscou, à Montréal ou à Paris… Ce soir-là, nous étions plus de 1600 réunis au même moment, partout dans le monde, en multiplex et en live streaming. Une première pour setec !

Merci à tous les seteciens d’avoir fait de nos 60 ans une fête mémorable partout dans le monde ! Pour la première fois, réunis aux quatre coins du monde pour partager et célébrer les 60 ans de setec à distance Lyon, Moscou, Tourves et Paris en multiplex et les autres sites en live streaming… Nous avons, pour la plupart, eu l’occasion de participer. Animations diverses et variées, dégustations d’huîtres, magiciens, baby-foot, partages de selfies ou soirées dansantes ont ainsi rythmé les différentes manifestations. L’occasion également pour notre président de nous adresser un message fort et tourné vers notre avenir dans « un monde global et numérique » et dans lequel l’ingénierie a un rôle fondamental à jouer.

Challenge #setec60 : vous rêvez de transformer le monde…Pour le rendre meilleur, plus respectueux de l’environnement, plus éthique et plus économe en énergie. Telle est la lecture que nous pouvons faire des projets présentés et pour lesquels vous avez donné libre cours à votre imagination. Vous avez été nombreux à répondre à ce challenge et vos réponses témoignent de votre passion pour la richesse de nos métiers et pour la complexité de ses enjeux. Impossible de citer tous les projets ici puisqu’il y a eu 276 participants au challenge, 50 équipes créées et 80 finalistes dans 10 équipes !

Dans les semaines précédentes, vous aviez également rivalisé d’inventivité pour concevoir la une de votre magazine préféré en 2030 à l’occasion de notre challenge #setec60. Retour sur les temps forts de ces événements.

Les lauréats du Challenge, l’Equipe 12, ont proposé un projet de conception low tech (Métropoles, après l’exode, la recon-quête ?) Ingrid Bertin, Bilge Aksoy, Claire Callé, Lio Picard, Denis Seimbille, Julien Tanant, Arthur Grimonpont, Pascal Blachier et Charles-Eric du Perray

Objectif : Sauver les océans !Les équipes arrivées en deuxième et troisième position, Seatizen et Connect’Elles ont proposé des projets autour du recyclage du plastique des océans. La première en imaginant un procédé per-mettant de convertir le plastique en filaments d’encre pour impression 3D et la seconde en inventant le textile fabriqué en déchets plastiques flottants.

Une présence historiqueLa viabilité de notre développement international suppose une diversification géographique de nos activités. Comme le souligne Felipe Starling, directeur du développement international du groupe,« Nous avons choisi de densifier là où nous avions déjà une présence historique. C’était le cas en Amérique Latine avec setec Hidrobrasileira ». Pour Alberto D’Amato, directeur chez setec international, ce rachat est « un rêve qui se concrétise ». « Nous avions en effet étudié depuis plusieurs années, la possibilité de racheter une société en Colombie », explique-t-il, « nous y travaillons depuis très longtemps, notamment sur des projets aéroportuaires, des équipements (la Cité judiciaire ou le lycée français) et sur des programmes autoroutiers. Nous allons désormais pouvoir collaborer avec Gómez Cajiao et nous appuyer sur leur présence locale ».

Une base locale forte, des relais de croissance en Amérique Latine« Nous avons pour objectifs de nous faire mieux connaître sur le marché colombien,

d’apporter notre expertise de pointe en association avec des cabinets locaux et d’ancrer notre présence en prenant une part de plus en plus significative dans les marchés locaux », poursuit Felipe Starling. « La Colombie fait partie de notre stratégie de développement en Amérique Latine. C’est un pays d’opportunités », souligne Reginald Baussan, directeur du développement en Amérique Latine.

Une période transitoireDeux entités du groupe vont co-exister : Gómez Cajiao, pilotée par Xavier Laloum et setec Colombia, pilotée par Santiago Arroyo, qui depuis plusieurs années mène le développement commercial localement pour le groupe. Car, comme l’explique Santiago Arroyo, « il existe une forte complémentarité entre les deux entités. Gómez Cajiao pourra ainsi continuer à se concentrer sur ses secteurs d’activité historiques, et setec Colombia pilotera le développement sur les nouveaux secteurs. Notre objectif étant de réussir à trouver ainsi un fonctionnement non disruptif pour Gómez Cajiao dans le court terme, mais visant une intégration totale dans le moyen terme. » Directeur de missions chez setec organisation, Gabriel Sanchez est en charge de la transition technique durant cette période d’intégration. « Mon rôle consiste à créer des flux transversaux, permettant aux experts colombiens et français d’entrer en relation », détaille-t-il, « les aider à partager des expertises et à répondre conjointement à des appels d’offres. Nous travaillons également avec plusieurs filiales sur des missions de prospection ainsi que sur le partage de logiciels comme avec terrasol ou hydratec ». « C’est un échange mutuel, par lequel nous essayons aussi de nous enrichir du savoir-faire de Gómez Cajiao », explique Reginald Baussan. Ce dernier passe actuellement une semaine par mois en Colombie pour former les équipes sur les aspects de gestion de projets, la comptabilité, la culture et les valeurs managériales du groupe, les méthodes décisionnelles très courtes. » « Nous nous inscrivons dans une

démarche de continuité pour les équipes de Gómez Cajiao. D’autre part, ces échanges nous offrent un point d’entrée privilégié sur la culture sud-américaine. C’est une équipe très motivée, qui manifeste une réelle volonté de faire partie du groupe. L’aventure s’annonce formidable ! », conclut-il.

De nombreux projets en cours et à venirLa Colombie est une puissance régionale, disposant d’une population importante et de nombreuses ressources naturelles, avec un déficit d’infrastructures sur un territoire à la géographie complexe. De plus, selon Felipe Starling, « La situation politique actuelle inaugure une nouvelle ère de paix, ce qui renforce les promesses offertes par ce pays ». « Nous avons déjà de nombreux projets », souligne Gabriel Sanchez « et nous avons répondu à plusieurs appels d’offres, par exemple pour le design du pont de Chirajara avec setec tpi ou dans le domaine aéroportuaire avec setec international. Nous répondons également sur des appels d’offres pour le projet de nouvelle ligne du métro de Panama - Gómez Cajiao ayant déjà travaillé sur les premières phases de ce métro ».

Quels sont nos plus grands défis pour l’avenir ?Selon Xavier Laloum, Gómez Cajiao doit monter en gamme sur son expertise Bâtiments, développer le BIM et harmoniser ses méthodes dans ce domaine. « Nous devons continuer à tisser les réseaux non visibles qui nous permettront de nous intégrer dans le groupe setec », poursuit-il, « Pour l’avenir, nous allons commencer par consolider notre activité, et rendre le rachat opérationnel en mettant en place des méthodes communes à nos sociétés. D’autre part, nous allons travailler main dans la main avec setec Colombia qui développera les secteurs sur lesquels nous ne sommes pas historiquement présents, comme l’aéroportuaire ou les grands ouvrages d’art. Le rapprochement entre les deux entités est prévu en 2021. En attendant, les deux entités partageront les mêmes locaux à Bogota».

« Nous sommes convaincus que les métiers de setec seront

profondément transformés…Nous avons choisi de laisser une

part importante au concept de low tech dans notre proposition. Il nous semble en effet possible de réaliser

des projets très techniques et intelligents en pensant économies

de moyens et d’énergie… »

Arthur Grimonpont,parmi les lauréats du challenge,

Equipe 12

L’Equipe 12 - Paris

Bordeaux

Dakar

Moscou

Toulouse

Pour voir ou revoir les photos de l’événement sur tous les sites et les projets présentés pour le challenge, rendez-vous sur le site dédié à la soirée :

https://setecgroup.sharepoint.com/sites/setec_as/setec60

setec en live ! En août dernier, setec faisait l’acquisition de Gómez Cajiao y Asociados, une des sociétés d’ingénie-rie multidisciplinaire leader sur le marché colombien. Cette nouvelle présence sur le continent latino-améri-cain s’inscrit dans la volonté d’internationalisation du groupe et de son déve-loppement dans la région. L’occasion de revenir sur les raisons de notre présence dans ce pays, notre organi-sation et nos perspectives.

setec renforce sa présence en Colombie

De belles perspectives à partagerterrasol est intervenue en 2017 sur une expertise géotechnique de l’autoroute Bogota-Girardot avec la société Jeoprobe, et plus récemment pour Eiffage sur la problématique de réutilisation des fondations du Pont de Chirajara (prestation qui va se poursuivre). L’arrivée dans le groupe de Gómez Cajiao nous ouvre de nouvelles perspectives, d’autant que de nombreux ingénieurs de terrasol sont hispanophones. Prenons l’exemple des logiciels de calcul géotechniques de terrasol : les géotechniciens de Gómez Cajiao y auront facilement accès. En retour, leur utilisation de ces outils contribuera à la notoriété de nos logiciels en Colombie. Nous prévoyons aussi bien sûr de tirer le meilleur parti de nos complémentarités (références, clients, secteurs d’activité, expertises) en termes d’études géotechniques.

Valérie BernhardtDirectrice Générale

terrasol

setec sélectionné pour la reconstruction du Pont de ChirajaraAprès l’accident du 15 janvier 2018, le concessionnaire de l’autoroute Bogota-Villavicencio a lancé un appel d’offres pour la reconstruction. Eiffage et Puentes y Torones ont demandé à setec tpi de dessiner une variante haubanée. setec tpi a proposé un pylône en V plus esthétique que le pylône en A, dont le tirant inférieur a cédé brutalement. Le marché étant attribué au groupement conduit par Eiffage, setec tpi réalisera les études d’exécution, en partenariat avec notre filiale Gómez Cajiao qui produira les plans d’armatures et assistera le chantier. terrasol intervient de son côté sur les aspects géotechniques.

Jean-Bernard DatryDirecteursetec tpi

Nous sommes désormais en très bonne position sur ce marchéNous avons lancé une véritable démarche commerciale en Colombie à partir de 2016. Auparavant, setec international réalisait déjà quelques projets, pour accompagner Vinci ou Link-C. Nous nous sommes focalisés sur des services à forte valeur ajoutée et nous avons remporté quelques contrats, notamment la Cité Judiciaire et des études aéroportuaires. Après deux années d’efforts, nous commençons désormais à être sollicités pour des projets aéroportuaires, d’équipements, de bâtiments publics ou de transports publics. Grâce à Gómez Cajiao, nous bénéficions de références colombiennes sur des ouvrages géotechniques, dans les secteurs portuaires ou miniers. Nous sommes en très bonne position pour nous développer sur le marché en tant qu’acteur local avec un savoir-faire international.

Santiago ArroyoDirecteur

setec Colombie

« Gomez Cajiao a été créée en 1972 par des ingénieurs géo-techniciens. Ils ont commencé par travailler dans le secteur minier puis se sont développés dans d’autres domaines. Gomez Cajiao est finalement devenue une « petite setec », spécialisée dans l’ingénierie des ouvrages, la supervision, l’eau, les ressources environnementales, le secteur minier, ou encore les transports. Nous réalisons 6 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, avec 160 collaborateurs. Nous avons des projets dans tout le pays. setec correspondait parfaitement à nos valeurs. Nos longs échanges nous ont permis de comprendre qu’il y avait de nombreuses conver-gences, et une forte compatibilité entre nos deux sociétés.

Xavier LaloumDirecteur général de setec Gomez Cajiao

Gomez Cajiao est une « petite setec »

Une montée en puissance progressive dans l’aéroportuaireNous avons effectué une première mission de prévisions de trafic et de recettes en 2016 pour le concessionnaire des pistes de l’aéroport El Dorado à Bogota. Nous avions travaillé avec Link-C. Nous avons ensuite été sollicités sur un appel d’offres pour une étude d’évaluation préalable pour un PPP du nouvel aéroport de la région du Café. Cette mission s’est terminée en mars 2018. Actuellement, nous réalisons une étude de masters plans de 3 aéroports pour le réseau des aéroports de la côte Pacifique, pour l’aviation civile colombienne.

Régis HellotDirecteur de Projets Aéroportuaires

setec international

développement international

Pont de Chirajara, Colombie.

Etude de Pré-faisabilité pour la Cité Judiciaire de Bogota.

Entretien des infrastructures : un enjeu prioritaire au cœur de la loi LOM

focus

Le réseau routier français est passé de 962 milliers de kilomètres en 1995 à 1 088 milliers de kilomètres en 2018 et il continue à se développer.

Ce réseau est composé de 9 137 km d’autoroutes concédées, de 3 219 kilomètres d’autoroutes non concédées, de 8 220 km de routes nationales, de 379 725 km de routes départementales et de 687 789 km de routes communales. La France dispose également de 30 000 km de voies ferrées (dont 2 100 km de LGV) et de 8 501 km de voies fluviales. A condition d’être bien entretenues, ces infrastructures représentent un atout formidable pour la mobilité de nos territoires. Cette nouvelle Loi d’Orientations des Mobilités a placé l’entretien de ce réseau au cœur de ses priorités, avec une programmation pluriannuelle des ressources associées. L’Etat gère le réseau routier national non concédé et assume le rôle de concédant des autoroutes à péage, exploitées et entretenues par les sociétés concessionnaires d’autoroutes, en exerçant une tutelle à la fois économique et financière.

7table ronde

6table ronde

Ont également participé à cette table ronde :

Alain Bloch Directeur setec international

Jean-Pierre Jacquet Directeur général setec lerm

Michel Kahan Président groupe setec

François Olivier Directeur setec its

Christophe Raulet Directeur général diadès

Bernard Tonnoir Ingénieur expert, setec lerm

table ronde

François Poupard Directeur général des infrastructures, des transports et de la mer.

l’invité

Laurent Guérin : Quelle est la philosophie générale de cette nouvelle loi ?

François Poupard : Ce projet de loi modifie les gouvernances, aujourd’hui décentrali-sées en matière de mobilité, mais superpo-sées entre le bloc communal ou intercom-munal, les départements et les régions, avec une difficile coexistence entre les transports urbains et les transports ferroviaires et l’incapacité de facto de faire des trains ur-bains, en dehors de l’Ile-de-France.Ce constat se retrouve pour d’autres modes : bus, autocars, gares routières, etc. L’idée de la LOM est donc de mettre en place des outils pour amener les collectivités à faire converger leurs politiques de transport au bénéfice de l’usager. Autre objectif impor-tant de la loi : la numérisation. Nous souhai-tons privilégier l’utilisation de nouvelles applications permettant de réguler les transports ou celle de nouvelles plateformes complètement intégrées associant « billet-

tique » et « données ». Ces systèmes existent déjà dans certaines collectivités et nous souhaitons les développer. Nous œuvrons à la création d’un cadre réglementaire pour mettre en place un système de tarification commun. Cette loi comprend également un volet relatif aux véhicules autonomes. Nous allons coordonner les différentes expéri-mentations mises en œuvre, répondre aux questions législatives qui se posent inévita-blement, chercher à mettre en convergence le concept de véhicule autonome à l’échelle internationale. Le dernier volet du projet porte sur la programmation des infrastruc-tures, qui compte parmi les engagements du Président de la République, avec la pro-grammation de l’augmentation des inves-tissements.L’idée consiste à sortir de l’exercice quin-quennal et à caler de façon réaliste la trajec-toire budgétaire sur le long terme. Dans le cadre de cet exercice, nous essayons d’assu-rer une trajectoire pluriannuelle budgétaire

raisonnable, avec des priorités affichées ; la première d’entre elles étant l’entretien et la maintenance de notre patrimoine, en par-ticulier routier et fluvial. Nous souhaitons faire évoluer le budget de 600 millions d’euros par an de dépenses, à 800 voire 1 milliard d’euros par an, d’ici 10 ans.

LG : Quels éléments de diagnostic ont conduit à cette inflexion volontariste vers l’entretien ?

FP : Nous avons lancé un audit externe sur l’état de notre réseau routier national, réa-lisé par une société suisse, indépendante, destiné à poser les bases d’une politique de gestion d’actifs sur le réseau routier natio-nal, qui représente 2 % du linéaire total mais 20 % du trafic. Les audits réalisés précédem-ment se sont révélés crédibles : majoritaire-ment construits dans les années 1950 et 1960, les ouvrages du réseau routier natio-nal ont effectivement souffert d’un manque

De gauche à droite : Bernard Tonnoir, Michel Kahan, Alain Bloch, François Poupard, Laurent Guérin, Christophe Raulet, Jean-Pierre Jacquet et François Olivier

Faciliter et améliorer notre mobilité au quotidien, programmer les infrastructures, donner la priorité à leur entretien, innover en faveur des mobilités propres… tels sont quelques-uns des objectifs du projet de loi mobilité (Loi d’Orientation des Mobilités : LOM), présenté par Elizabeth Borne, ministre chargée des Transports. Issu des trois mois de concertation des Assises nationales de la mobilité, le projet de loi a été présenté fin novembre en Conseil des Ministres. C’est dans ce contexte que nous avons reçu François Poupard, Directeur général des Infrastructures, des Transports et de la Mer, à l’occasion d’une table ronde animée par Laurent Guérin (Directeur général de setec organisation) sur les grandes orientations de cette future LOM, sa philosophie générale et les investissements prévus dans le cadre d’un patrimoine routier qui se dégrade.

Loi LOM :

quelle philosophie pour les infrastructures de transport et le développement des nouvelles mobilités ?

d’entretien et d’un vieillissement plus im-portant que prévu. Un exemple : au rythme des investissements actuels, dans 10 ans, la plupart des ouvrages du réseau routier na-tional ne pourront plus accueillir de ca-mions.

Michel Kahan : Dans le cadre de cette loi de programmation, le scenario d’investis-sement retenu par le Conseil d’Orientation des Infrastructures permet-il de maintenir le réseau en état ? de l’améliorer ?

FP : Nous pensons que cela va permettre de l’améliorer, mais en parallèle, il sera néces-saire de faire des gains de productivité. Avec un budget de 900 millions d’euros par an dédié à l’entretien et à la régénération du patrimoine des routes nationales, il n’y aura aucune fermeture d’ouvrage. C’est un sce-nario raisonnable et fonctionnel.D’autre part, la loi de programmation va flécher les priorités, améliorer les infrastruc-tures du quotidien notamment les voies ferroviaires les plus utilisées, en particulier en site urbain, redonner une attractivité à certains itinéraires. Sur les grands projets ferroviaires, sans investir massivement, nous allons essayer de restructurer les nœuds urbains qui n’ont pas été traités grâce à des investissements à forte valeur ajoutée : on peut citer la gare de Toulouse-Matabiau, la partie sud de la gare Saint-Jean ou la gare de Lyon-Part-Dieu.

Christophe Raulet : Le récent audit externe effectué pour le compte du Ministère des Transports en juin dernier précise qu’envi-ron 30 % des 12 000 ponts du réseau routier national non concédé auraient besoin de réparations. 7 % d’entre eux présenteraient même un « risque d’effondrement ».Que sait-on de l’état des différents réseaux et en particulier de l’état des ponts des collectivités et communes, quelles sont les obligations de ces collectivités, souvent désemparées techniquement et financiè-rement ?

FP : Nous allons fixer aux collectivités des obligations de transparence et de commu-nication sur l’état de leurs ouvrages. Ceci

via des contrats par projets ou par des contrats d’assistance et à renforcer la maî-trise d’ouvrage, aujourd’hui relativement faible.D’autre part, nous envisageons de faire des gains de productivité sur la partie « process industriels », via des économies d’organisa-tion. Enfin, notre troisième piste : la sous-traitance d’une partie de l’exploitation via des contrats et la concentration des Res-sources Humaines sur le pilotage et l’exper-tise technique.

Alain Bloch : L’Asfa (Association des Socié-tés Françaises d’Autoroutes) propose par exemple de reprendre l’entretien et l’ex-ploitation d’une partie du réseau d’Ile-de- France en échange d’un allongement de ses concessions, quelle est votre position ?

FP : Nous ne sommes pas réticents à l’ados-sement mais la pratique de l’adossement est très contrainte par le cadre juridique. La position de la Commission Européenne sur ce sujet est d’ailleurs claire : les adossements ne doivent pas être une occasion d’échapper à la mise en concurrence. Or, en Ile-de-France notamment, il n’y a pas de logique à ne pas mettre en concurrence. Le Conseil d’Etat a d’ailleurs tranché : dans le cas de la prolongation d’une route, ce sont les usagers de cette route qui doivent payer. Pour les prolongements qui ne sont pas dédiés aux mêmes usagers, notre position serait de décider la création d’un fonds de concours et non plus un adossement, ce fonds serait alimenté par un péage destiné aux usagers concernés.

LG : L’Etat envisage-t-il la mise à péage d’autoroutes existantes, telles que l’A25, l’A75, l’A84, voire les routes express bre-tonnes, avec des tarifs d’exploitation, l’in-vestissement initial étant déjà amorti ?

FP : La réponse aujourd’hui est qu’il n’y aura pas de mise à péage des autoroutes du réseau routier national non concédé.

François Olivier : On parle beaucoup de véhicules autonomes. Existe-t-il des orien-tations données pour que les phases

devrait conduire à homogénéiser les indices d’état des ouvrages et obliger ainsi les col-lectivités à certifier régulièrement leur parc d’ouvrage, dans le cadre d’une démarche de type ISO 9000. En cas de difficultés, elles devront assumer le choix de la fermeture de l’ouvrage. La mise en place d’un finance-ment de cette certification est envisagée.

Jean-Pierre Jacquet : Avons-nous, à l’échelle nationale, une connaissance de la réparti-tion des origines de dégradation des ou-vrages (pathologies des matériaux, corro-sion, défaillance de la précontrainte, …) et des paramètres essentiels jouant sur la durée de vie des ouvrages ?

FP : Le parc d’ouvrages de l’Etat est relative-ment homogène, celui des collectivités très hétérogène. Si l’on s’en tient au parc de l’Etat, les ouvrages ont majoritairement une cin-quantaine d’années, avec beaucoup de pré-contrainte, de métal. Ils sont calculés pour supporter un très fort trafic mais avec des générations de béton différentes.Nous constatons que certains bétons vieillissent plus rapidement que les autres. Nous avons identifié des facteurs de risques : les murs en terre armée, par exemple, de-mandent à être gérés rapidement. La qua-lité de l’entretien est aussi un paramètre : quand la surface est peu entretenue, les courbes de durée de vie plongent très vite.Autre constat : la nécessité de faire des contrôles de l’état de la précontrainte. L’iden-tification des paramètres influents sur la durée de vie de l’ouvrage peut faire gagner des années de durée de vie. C’est la raison pour laquelle nous cherchons à développer des certifications et à systématiser la re-cherche des facteurs de risque.

Bernard Tonnoir : Quels sont les gains de productivité envisagés ? Avez-vous prévu des partenariats ?

FP : Nous pourrions nous doter d’un opéra-teur, gestionnaire du réseau. Cet opérateur devrait s’inscrire dans notre trajectoire de gain de productivité. Nous avons plusieurs pistes : la première consisterait à sous-trai-ter systématiquement la maîtrise d’œuvre,

d’entretien et de maintenance incluent la préparation de ces nouveaux usages des infrastructures ?

FP : Nous avons lancé un projet d’expéri-mentation sur le réseau routier national, SCOOP, sous la forme d’un programme de voies réservées dans la France entière, avec un dispositif de contrôles – sanctions auto-matique. Nous avons aussi prévu des appels à projets, destinés aux collectivités. A ce stade, le paysage n’est pas encore suffisam-ment stabilisé, les technologies évoluent encore très vite, bien plus vite que nos mé-tiers d’infrastructures. Nous essayons ac-tuellement de préparer les décrets des pro-chaines années.L’arrivée des véhicules autonomes devra donner lieu à une révision du code de la route et de réglementation des questions de sécurité. Le basculement pose de redou-tables problèmes de coexistence.

MK : L’accent est mis sur la régénération du réseau, son entretien, sa maintenance. Il y a un positionnement qui se met en place entre l’Etat, plutôt maître d’ouvrage, et les acteurs du privé, en tant que maîtrise d’œuvre.Quelles sont les attentes de votre adminis-tration vis-à-vis des sociétés privées d’ingé-nierie, dans la mise en œuvre de la LOM ? Cette question est-elle abordée par l’Etat ?

FP : Le virage stratégique se fait sur la maî-trise d’œuvre. Nous aurons besoin de conduire le changement. Sur la maîtrise d’ouvrage, le pilotage se fait souvent du côté de l’exploitant.D’autre part, je confirme que nous allons continuer à réaliser des opérations neuves. Il y a des projets en portefeuille, par exemple la Route Centre-Europe-Atlantique, le contournement de Rouen, Toulouse-Castres… Néanmoins, nous devons conser-ver notre expertise publique, au CEREMA ou en service technique central. Un gestion-naire de patrimoine peut difficilement se passer d’une expertise technique en propre et il est tout à fait possible de faire de la maî-trise d’ouvrage sans faire de maîtrise d’œuvre.

8c’est à vous

c’est à vous

Avec Bridges to Prosperity et Europengineers,

setec investit dans la construction de ponts piétons

contre la pauvreté

la parole à

Du 3 au 18 novembre dernier, une équipe de volontaires d’ingénieries européennes, Basler &Hofmann (Suisse),

Buro Happold (UK), Pondio (Espagne), Roughan&O’Donovan (Irlande), Salfo (Grèce), setec,

a participé à la construction du Pont suspendu Gatare, au Rwanda, avec le programme Bridges to Prosperity.

Ce pont était financé par Europengineers, un réseau d’ingénieries européennes, actuellement dirigé par

Pierre Lescaut, directeur général du groupe. Nous faisons, avec lui, le point sur notre contribution à ce réseau.

Quelles étaient les motivations de la création d’Europengineers ?

Europengineers a été créé en 1964, à l’ini-tiative conjointe de trois sociétés : setec, Aronsohn Consulting Engineers (Pays-Bas) et Basler & Hofmann. Il s’agissait avant tout de créer un lieu de partages et d’enrichis-sement mutuel dédié aux ingénieurs de différents pays européens. D’autre part, les fondateurs souhaitaient un cadre souple, permettant d’envisager la création de consortiums entre les sociétés membres. Une idée qui a porté ses fruits puisque de véritables partenariats se sont tissés sur certaines offres, au fil des années.

Comment fonctionne ce réseau ?

Il comprend aujourd’hui 10 membres. Aux membres fondateurs, se sont ajoutés Consulgal (Portugal), Elomatic (Finlande), Hydea (Italie), Salfo, Pondio et ROD. Il s’agit d’une association à but non lucratif, financée par la cotisation des membres. Un prestataire extérieur en assure le fonction-nement. Tous les ans, nous organisons une assemblée générale autour d’un sujet, par exemple l’innovation ou le recrutement. Notre seconde réunion annuelle est une discussion libre entre les dirigeants de so-ciétés, sur des thèmes techniques.Ce rendez-vous leur offre un cadre privilé-gié pour débattre librement. Par ailleurs, nous souhaitons mettre en place une ré-flexion commune et opérationnelle autour

de problématiques transverses, telles que le BIM ou le big data. Nous avons ainsi lancé plusieurs design sprints. Nous cher-chons à réfléchir et à progresser ensemble.

Pourquoi avez-vous choisi de participer au programme ?

Buro Happold était la première société du réseau à participer à ce programme et leur retour d’expérience est très positif. Nous avons donc retenu cette approche pour Europengineers. Il s’agit d’une opération financée par Europengineers et les sociétés participantes.En plus de l’équipe Europengineers qui est partie en novembre pour le pont Gatare au Rwanda, nous avons constitué une équipe setec, qui partira également au Rwanda, pour construire un autre pont au titre du prix du challenge #setec60.

Quels sont vos objectifs pour la suite ?

Nous souhaitons aller plus loin dans ce sens, en proposant de nouvelles expé-riences communes : constructions d’écoles, études de transports, stockage de récolte…Et pourquoi pas, des projets humanitaires avec une valeur ajoutée de conception par les ingénieurs. Nous souhaitons les encou-rager à s’associer à ce type de projets. La direction du groupe est d’ailleurs à l’écoute de propositions : cette expérience est une première, nous espérons qu’elle donnera des idées à d’autres collaborateurs.

9c’est à vous

recherche scientifique / terrasol

A la suite de mon diplôme en génie civil de Polytech Clermont-Ferrand, j’ai réalisé une thèse au sein du laboratoire Institut Pascal de Clermont-Ferrand, portant sur l’étude expéri-mentale de l’influence du degré de saturation sur le comportement à la liquéfaction des sables. Ingénieur docteur chez terrasol depuis janvier 2018, je découvre une dimension appli-quée et concrète de ma discipline, ainsi qu’une autre façon de l’exercer. Grâce à la thèse, j’ai pu acquérir des connaissances, une vision diffé-rente des problématiques. J’ai choisi d’entrer chez terrasol, plutôt que d’entamer une carrière universitaire, pour pouvoir mettre en pratique les différents acquis liés à ma thèse. Il est pos-sible chez terrasol de concilier ces deux aspects, à la fois la recherche scientifique et les appli-cations pratiques.

Diplômé de l’Ecole Polytechnique de Turin, j’ai réalisé ma cinquième année en programme Erasmus à l’INSA de Lyon. Après l’obtention de mon diplôme en Italie, j’ai été contacté par mes professeurs de Lyon. Ils m’ont proposé d’effectuer une thèse CIFRE chez terrasol, dans le cadre de la construction du deuxième tunnel de Toulon. Ma thèse avait pour objet de prédire les tassements générés par les tunnels, réalisés en méthode traditionnelle, avec prise en compte du soutènement. J’ai soutenu ma thèse en 2012. Il s’agissait d’une thèse appliquée qui a donné lieu à des publications dans des revues scientifiques ; j’ai utilisé ces travaux par la suite pour d’autres projets. Je suis resté chez terrasol et me suis spécialisé dans les tunnels. Je continue également à avoir des relations avec le monde universitaire , en donnant des cours. Je continue à écrire des articles sur les retombées pratiques de mon travail de thèse et cette démarche a été couronnée par l’obtention du prix Kérisel en 2016, un prix qui récompense, tous les deux ans, les jeunes professionnels ou chercheurs ayant contribué de manière significative à l’amélioration des méthodes d’analyses utilisées en géotechnique.

Jean-Pierre Janin, ingénieur docteur

Mathilde Vernay, ingénieur docteur

Diplômé de l’Ecole des Ponts en 2013, j’ai tra-vaillé en tant qu’ingénieur dans un bureau spécialisé en études parasismiques avant d’être mis en relation avec une chercheuse de l’IFST-TAR et un professeur de l’Ecole Centrale de Nantes qui montaient une thèse sur l’interac-tion sol-structure en dynamique. terrasol cher-chait à s’investir dans un projet de recherche dans le domaine parasismique et s’est tout de suite intéressée à ce projet. L’objet de la thèse est d’étudier l’interaction sol-structure sous séisme dans le cas d’une structure portée par un groupe de fondations profondes. Le pro-blème est abordé via une approche couplée numérique/expérimentale, avec des simula-tions numériques et des modèles réduits en centrifugeuse. Réaliser une thèse CIFRE pré-sente des avantages importants pour le docto-rant : encadré par Fahd Cuira chez terrasol, ainsi que par l’école et le laboratoire, j’ai accès aux ressources de Centrale Nantes (moyens de calcul, bibliothèque), mais aussi à la centrifu-geuse géotechnique de l’IFSTTAR à Nantes. Cela se traduit par trois manières différentes d’ap-procher le même problème et, parfois, des com-promis à trouver ! Le monde académique rai-sonne sur un modèle idéal. En tant qu’ingénieurs, nous devons adapter ce modèle à une réalité qui est complexe. terrasol était prête à accepter la démarche d’un point de vue scientifique, c’est la philosophie de l’entreprise et l’un de ses points forts.

Jesús Pérez Herreros, ingénieur en thèse CIFRE

Nous encourageons les ingénieurs à mettre en pratique et à utiliser dans leur quotidien les résultats de leurs travaux de recherche, en lien notamment avec notre activité logiciels. Ac-tuellement, nous avons deux ingénieurs en thèse CIFRE et huit ingénieurs docteurs, dont certains ont réalisé leur thèse chez terrasol. Par ailleurs nous entretenons des liens étroits avec les écoles, que ce soit à travers des activités de recherche ou d’enseignement (en formations initiale et continue).Au total, nous sommes présents dans une ving-taine d’écoles. Cela nous permet de former de jeunes ingénieurs, de les familiariser à nos logi-ciels, de les recruter également, et de tisser des liens avec des futurs partenaires et clients.

Fahd Cuira, Directeur scientifique

S’associer à la recherche scientifique dans une démarche d’innovation et de progrès

fait partie de l’ADN du groupe.A la clé, pour les ingénieurs-chercheurs,

la possibilité d’abolir les frontières entre théorie et pratique en se confrontant à la réalité, et pour

setec, l’opportunité d’insuffler les technologies de pointe dans ses projets en les rendant applicables au sein de l’entreprise. Exemple chez terrasol, qui accueille aujourd’hui dans ses effectifs plusieurs

ingénieurs docteurs et thèses CIFRE.

Concilierune approche théorique

avec les besoinsconcrets des entreprises

Diplômée de l’école des Mines de Nancy, j’ai choisi la géotechnique car c’est la première pierre d’un projet de génie civil et c’est aussi la principale source d’incertitude impactant sa conception. J’ai fait un Master en géotechnique à l’Ecole des Ponts, en parallèle de ma 3ème an-née, et réalisé mon stage de fin d’études chez terrasol sur les déplacements irréversibles post-séisme. J’ai souscrit à la proposition d’ef-fectuer une thèse CIFRE à terrasol sur le com-portement des soutènements d’excavations profondes, en lien avec les travaux du Grand Paris (fouilles prévues jusqu’à 60 mètres de profondeur). Son objectif : comparer la méthode de calcul aux éléments finis à la méthode usuelle aux coefficients de réaction, afin de fiabiliser la conception d’un soutènement d’excavation profonde. Cette thèse vise égale-ment à constituer un retour d’expérience valo-risable sur ces fouilles d’une ampleur inégalée. Nous avons ainsi mis en place une instrumen-tation complète sur la gare de Fort d’Issy – Vanves – Clamart (la première en travaux). J’espère pouvoir poursuivre ma carrière chez terrasol, et emprunter bientôt les escalators de cette gare du Grand Paris !

Khadija Nejjar, ingénieur en thèse CIFRE

« En tant qu’ingénieurs, nous devons adapter le modèle

« idéal » de la recherche scientifique à une réalité qui est complexe »

Les thèses CIFRE, pour créer des liens entre le monde académique,

la recherche scientifique et l’entrepriseLe dispositif des Conventions Industrielles de Formation par la REcherche (CIFRE) permet à une entreprise de bénéficier d’une aide financière pour recruter un jeune doctorant dont les travaux de recherche, encadrés par un laboratoire public de recherche, conduiront à la soutenance d’une thèse. Sa vocation est de renforcer les échanges entre les laboratoires de recherche publique et les milieux socio-économiques, de favoriser l’emploi des docteurs dans les entreprises et de contribuer au processus d’innovation des entreprises.

« Le programme Bridges to Prosperity donnera une nouvelle couleur à notre savoir-faire, nous allons

nous confronter à la réalité, apprendre à

travailler à une nouvelle échelle, avec peu de

ressources ou de moyens » Julien Tanant

setec tpi

« Ce projet a du sens, il va améliorer les

conditions de vie de toute une communauté. C’est

une aventure humaine qui nous permet de revenir

aux fondamentaux de nos métiers d’ingénieurs en

apportant des solutions »

Pascal Blachier setec organisation

Réalisation du pont Uwarukara,

au Rwanda

Un pont financé par setec et construit par notre équipe gagnante du chal-lenge #setec60…En janvier prochain, une partie de l’équipe gagnante du challenge #se-tec60 participera à la construction d’un autre pont, au sud du Rwanda. Une fa-çon de passer de la théorie à la pratique pour cette équipe ayant remporté le challenge sur son projet de low-tech.

L’équipe Europengineers présente au Rwanda du 3 au 18 novembre 2018, pour construire le pont Gatare. De gauche à droite : Caroline Day-Califet (setec), Andrew O’Connell (ROD), Laurie Avrillaud (setec), Georges Iakovidis (Salfo & Associates), Nii Amanor Dodoo-Amoo (Buro Happold), Franziska Morganti (Basler Hofmann), Jose Carlos Deniz (Pondio), Raquel Martin (Pondio), Adrian Wildhaber (Basler Hofmann), Sam Youdan (Buro Happold).

10 11on en parle on en parle

on en parle

La loi de 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte a mis la prévention et le recyclage des déchets au cœur de ses priorités. Avec un objectif ambitieux : atteindre un taux de valorisation des déchets du BTP de 70% d’ici 2020. Pour aider les acteurs de ce secteur à entrer dans une logique d’économie circulaire, sans déchet, le groupe setec a développé un ensemble d’expertises complémentaires, pour tout type de projet, avant sa construction et jusqu’à sa déconstruction et la dépollution du site. Tour d’horizon des différentes activités du groupe dans ces domaines.

Déconstruction et réhabilitation : des pro-grès, mais encore de nombreux obstacles

« C’est une tendance que nous constatons », souligne Aziz Atiyeh, responsable du pôle décontamination, déconstruction et dé-mantèlement, chez setec bâtiment, « Les cahiers des charges comprennent désor-mais un volet recyclage et valorisation des matériaux ». « Nous proposons un diagnos-tic quantitatif et qualitatif des déchets, ainsi que des solutions de recyclage », pour-suit-il, « actuellement, nous arrivons à 70% de recyclage du béton et des structures en acier, dans la déconstruction ». Les équipes du lerm apportent leur expertise matériaux pour mieux qualifier certains bétons voués à être réutilisés (granulométrie, vieillisse-ment des structures). « Il reste toutefois de nombreux freins à la revalorisation et au réemploi des déchets de chantiers », constate Aziz Atiyeh, « ils sont principale-ment associés aux surcoûts générés par la dépose soignée, aux problèmes de stockage ou encore aux surcoûts d’assurance ».

Prévoir la gestion des déblais et des dé-chets, le plus en amont possible du chantier

« L’évolution des pratiques est à la fois liée à la réglementation et à l’évolution des mentalités », explique Isabelle Moulin, Di-rectrice régionale du lerm. Gérer les déblais d’un chantier, par exemple, représente ef-fectivement un coût global pour les sociétés et pour la collectivité. Mais ne pas les gérer a aussi un coût, lié à la pollution, au coût foncier, ou encore aux problèmes sanitaires engendrés. « Nous intervenons avec setec bâtiment sur des diagnostics avant dé-

construction, pour préparer, le plus en amont possible la déconstruction d’ou-vrages, en respectant la meilleure qualifi-cation possible des matériaux à réutiliser, recycler ou réemployer. Par exemple, nous évaluons la résistance des bétons et leurs caractéristiques et identifions les filières locales les plus pertinentes. La planification est un facteur essentiel car nous devons éviter d’avoir à stocker les matériaux. Cela demande d’anticiper ces questions au maxi-mum », poursuit-elle. « En 10 ans, la situa-tion a beaucoup évolué. Les maîtres d’ou-vrage ont pris conscience de l’importance de ces problématiques. Il est désormais es-sentiel de trouver un exutoire aux déblais générés par un projet. La question du trans-port et de la gestion des matériaux d’exca-vation générés sur le Tunnel Lyon-Turin est une des composantes essentielles du pro-jet. La démarche d’anticipation de l’usage des matériaux, doit être généralisée à l’en-semble des filières pas seulement pour la gestion des déblais et des remblais » ajoute Isabelle Moulin.

Trouver les meilleures filières de réutilisa-tion, recyclage ou valorisation à proximité

Un des enjeux pour setec consiste à accom-pagner les maîtres d’ouvrage pour les aider à trouver les meilleures filières de réutilisa-tion, recyclage ou valorisation à proximité. « L’idée est d’assister le maitre d’ouvrage pour qu’il intègre très en amont ces problé-matiques », souligne Isabelle Moulin, « c’est une nouvelle façon de gérer les projets, avec une réflexion sur l’usage des matériaux. Nous avons ainsi trouvé les filières et oppor-tunités de valorisation permettant d’utiliser

les matériaux d’excavation afin de produire du béton localement et de l’utiliser dans la construction du tunnel Lyon-Turin. Une plateforme de traitement des matériaux d’excavation destinée à produire du granu-lat pour béton est prévue sur un des chan-tiers logistiques du projet. C’est un cercle vertueux qui se crée ainsi ». Le savoir-faire apporté par setec, la connaissance des be-soins précis de chaque filière et les caracté-ristiques de matériaux offre de multiples avantages pour les maîtres d’ouvrage. A titre expérimental, dans le cadre du projet national RECYBETON et de sa mission de maîtrise d’œuvre du Contournement ferro-viaire de Nîmes Montpellier, setec a parti-cipé dès l’été 2014 à la réalisation d’un ou-vrage routier à base de granulats recyclés issus de bétons concassés.

L’éco-conception, pour réduire les impacts environnementaux de la construction…

L’analyse du cycle de vie des bâtiments ré-cents montre que la phase de construction représente la plus grande part des émis-sions. Lorsqu’on analyse ces résultats, ce sont les matériaux du gros œuvre qui sont en majeure partie responsables des émis-sions de CO2. Il s’agit de l’énergie grise de la construction. D’autre part, les déchets issus de la déconstruction et de la réhabilitation dans le BTP s’élèvent à près de 212 millions de tonnes annuels. Réduire l’impact envi-ronnemental d’un bâtiment dès la phase de conception pour construire de nouveaux bâtiments qui ne génèreront pas de dé-chets : telle est la solution préconisée par Ingrid Bertin (setec tpi), architecte et docto-rante. Elle réalise actuellement une thèse

sur ces sujets (construire, déconstruire, anticiper le réemploi des matériaux : une possible réversibilité des bâtiments, thèse réalisée chez setec et au sein du laboratoire Navier de l’ENPC). « L’architecture tend au-jourd’hui à se recentrer sur l’humain, et sur son impact environnemental. Ma formation d’abord à l’Ecole Boulle puis à l’Ecole d’Archi-tecture de Marne la Vallée et en parallèle à l’Ecole des Ponts pour étudier les structures, m’a permis d’être sensibilisée à l’impact de l’acte de construire. D’autre part, j’ai eu l’occasion de travailler pour Patrick Bou-chain, architecte pionnier en France pour le réemploi des matériaux », explique-t-elle. « Il est impératif de retrouver du bon sens. S’intéresser aux matériaux et au cycle de vie redonne de la signification et permet de mieux mobiliser les acteurs autour de la construction », souligne-t-elle. C’est ainsi que les équipes de setec énergie environnement encadrent en Bretagne la mise en œuvre d’un premier BIM dé-construction de bâtiment tertiaire dans l’objectif de maximiser le réemploi de ses éléments constitutifs, sur site, au niveau du chantier de modernisation du centre voisin de valorisation énergétique des déchets. Une expérience limitée car le bâtiment à déconstruire n’a jamais été conçu dans cet objectif. La réflexion menée en amont, dès la phase de conception du bâtiment, pré-voyant le démontage ultérieur de ses élé-ments et identifiant leurs caractéristiques structurelles et leurs conditions de réutili-sation est également la solution proposée par François Pigaux. « C’est un véritable changement de paradigme », souligne-t-il, « Nous nous sommes focalisés jusqu’à maintenant sur la consommation énergé-

tique des bâtiments et moins sur l’énergie nécessaire à leur construction. Or cette énergie représente une part non négli-geable de l’énergie consommée par un bâtiment. Aujourd’hui, nous devons réflé-chir au moment de la conception à la réu-tilisation des matériaux et concrétiser des projets à la fois économes en énergie mais aussi en ressources. Dans un monde d’anti-cipation, nous n’aurions plus de déchets, mais uniquement des ressources ! ».

Le réemploi, une piste incontournable de la réduction des GES

« Au rythme actuel d’épuisement des res-sources terrestres, il y a urgence à agir car nous n’aurons bientôt plus d’autre choix pour faire face à la pénurie des ressources naturelles nécessaires à la fabrication des matériaux », confirme Ingrid Bertin. « Le réemploi, en particulier pour le gros œuvre, est une piste incontournable de la réduction des GES. Le principe consiste à prévoir le réemploi des éléments constitutifs de la structure d’un ouvrage : poutres, poteaux, dalles,…, dès sa conception, en assurant la traçabilité de ses éléments, via le BIM. Alors qu’aujourd’hui, avec les bâtiments exis-tants, certains arrivent à réutiliser le béton des voiles pour en faire un pavage, demain, sur les bâtiment neufs, nous serons en mesure de garantir la traçabilité et le réem-ploi de tous les matériaux pour la même fonction ».« En 2018, le gouvernement a présenté sa feuille de route pour développer une éco-nomie 100% circulaire. Prévoir le réemploi sera bientôt imposé par la loi», souligne Ingrid Bertin, « C’est une condition qui nous

permettra d’atteindre les objectifs de neu-tralité carbone et de lutter contre l’épuise-ment des ressources naturelles ». Les nouveaux bâtiments seront finalement des « banques de données » de matériaux permettant de gérer en flux tendu le réem-ploi. A titre d’exemple, la 3ème édition des challenges DATACITY avec NUMA et la Mai-rie de Paris, a été l’occasion pour setec d’ac-compagner la start-up Backacia dans le développement d’un service d’évaluation du potentiel de réemploi des matériaux issus de chantiers.

Vers des solutions efficaces et économique-ment viables

« Il y a de vraies fortes complémentarités au sein du groupe setec sur ces sujets », sou-ligne Isabelle Moulin. « Cela nous permet de pouvoir proposer des solutions com-plètes et très techniques ». « Bien gérée, suffisamment en amont, la valorisation des déblais peut représenter une véritable source d’économies », souligne Cyrille Sain-zelle, directeur du pôle environnement, hydratec. « Par exemple, le groupe a réalisé la maîtrise d’œuvre de la refonte du hall 6 du parc des expositions, porte de Versailles. La valorisation des déblais sur ce projet a permis de réaliser plus d’un million d’euro d’économies ».« L’objectif », selon Isabelle Moulin, « est de réussir à effectuer le moins de transformation possible, et de privilégier les filières les plus proches possibles de l’usage initial. Récemment nous avons tra-vaillé avec Bellastock, un cabinet d’archi-tecture, sur un projet financé par l’Ademe, qui consistait à réemployer le béton en évaluant ses caractéristiques ».

Nous organiser pour préparer l’avenir

Eco-conception, réemploi, recyclage, valorisation, déconstruction, dépollution…

De gauche à droite, Aziz Atiyeh (setec bâtiment), Yannick Guigue (hydratec), Ingrid Bertin (setec tpi), Cyrille Sainzelle (hydratec), Magali Manuel (hydratec), Hervé Le Bissonnais (terrasol) et Melissa Lequeux (hydratec).

Jacques Pouilhe,pôle industriel, hydratec

« Nous accompagnons les maîtres d’ouvrage dans la gestion des aléas liés à la pol-lution des sols et des nappes, qui est de plus en plus complexe à gérer. La gestion de la pollution des sols devient progressivement un enjeu significatif dans un projet. Il est important de lier les sols pollués à la nappe. Il ne faut pas oublier qu’un site industriel peut par exemple avoir pollué les nappes et que cette pollution peut se retrouver dans les habitations alentours. Concernant le projet du Grand Paris Express, nous avons intercepté 5 ou 6 nappes de qualité différente sur certaines gares. Ce qui implique des modalités de traitements différentes pour chaque nappe interceptée.»

Yannick Guigue,pôle industriel, hydratec

« Compte-tenu du volume considérable des déblais générés par le projet du Grand Paris Express, un outil T-REX a été créé par la SGP et son usage a été intégré par chaque maitrise d’œuvre dont la Ligne 15 Sud. Il nous permet de gérer les terres excavées avec l’ensemble du processus de traçabilité de l’extraction jusqu’au stockage définitif. Cet outil nous permet également de lier les coûts engendrés par la gestion des terres excavées et notamment leur valorisation et réutilisation, tout en gardant le processus complet de traçabilité. Nous avons donc une vision globale sur l’en-semble du projet avec les mots clefs « traçabilité », « gestion », « coût ».»

Hervé Le Bissonnais,directeur général délégué, terrasol

En charge de l’AMO géotechnique auprès de la SGP pour les lignes 16 et 18, nous cherchions des solutions pour la valorisation des déblais du Grand Paris. Nous avions une bonne connaissance des formations géologiques du Bassin parisien, composées de formations de nature variée (sables, argiles ou roches tendres). Nous avons effec-tué des reconnaissances en sous-sol et le lerm a pu identifier les matériaux réutili-sables ainsi que le traitement à effectuer sur ces déblais. Ces opérations portent sur des millions de m3 excavés du Grand Paris. Les enjeux économiques et écologiques sont importants. L’objectif sur le Grand Paris : 70% de valorisation des déblais.

La différence entre réemploi, réutilisation, recyclage ou valorisation est liée au statut et à l’usage de l’objet réemployé. La tendance actuelle consiste à privilégier le réem-ploi et à utiliser le matériau avec le moins de transformations possibles.

Réemploi : opération par laquelle des biens qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils ont été conçus.

Réutilisation : opération par laquelle des biens devenus des déchets, sont utilisés de nouveau.

Recyclage : opération par laquelle la matière première d’un déchet est utilisée dans une filière identique pour fabriquer un nouvel objet.

Valorisation : opération par laquelle la matière première d’un déchet est utilisée dans une nouvelle filière, notamment pour produire de l’énergie.

définitions

Réemploi, réutilisation, recyclage, valorisation : une approche différenciée des matériaux

Selon François Pigaux, Directeur de setec énergie environnement, « la recherche d’optimisation des ressources énergétiques et des matières premières amène nos clients (collectivités et opérateurs de services urbains) à trouver des filières de réemploi et de valorisation pour des matériaux n’ayant plus d’usage ». L’expertise de setec énergie environnement permet de définir les conditions concrètes et opérationnelles de mise en œuvre de ces filières (séparation, conditionnement, logistique, stockage) sans lesquelles leur devenir reste théorique.En outre, SEE réalise l’évaluation environnementale et économique des démarches d’économie circulaire afin de fournir l’ensemble des éléments d’aide à la décision.

Une expertise permettant de définir les conditions concrètes et opérationnelles de mise en œuvre des différentes filières

Déconstruction et dépollution des sols : « Nous avons aussi un rôle pédagogique à jouer, avoir une vision en amont du projet pour le consolider techniquement et foncièrement » Cyrille Sainzelle, directeur pôle industriel, hydratec

Traitement in situ de la pollution des sols par venting,sur le site d’un ancien garage en vue de la construction de logements, Paris.

Magali Manuel,pôle environnement, hydratec

« La réglementation s’est étoffée et la dépollution d’un site est devenue une compo-sante essentielle du projet, avec la volonté de valoriser les terres plutôt que de les évacuer. Nous commençons toujours par mener une enquête historique sur l’utili-sation des sols. Cette phase est primordiale car elle permet d’identifier et de calibrer les sources de pollution potentielle. C’est un investissement pour la suite du projet ».

Melissa Lequeux,pôle industriel, hydratec

« L’enjeu consiste notamment à orienter et classifier les sols en fonction de leur caractéristique géochimique et leurs potentiels de revalorisation suivant les filières. Nous réalisons pour cela un maillage horizontal et vertical des terrains, au préalable des travaux d’excavation. Sur le projet du Grand Paris Express, les volumes de terres excavées représentent des centaines de milliers de camions et plusieurs centaines de millions d’euros. Tout l’enjeu consiste à ne pas les percevoir comme des déchets mais comme une ressource à utiliser, et une source d’économies potentielles, ain-si nous sensibilisons tous les acteurs du projet pour une gestion la plus précise et économique possible. Dans l’idéal, nous devons intervenir le plus en amont possible du projet, de façon à éviter les dérives de planning et de coût. »

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setec bâtiment

Le centre de recherche d’Air Liquide :une histoire de confiance, d’échanges et d’innovation.

Depuis juin 2018, Air Liquide dispose de son nouveau centre de recherche de Paris Saclay, aux Loges-en-Josas. Vitrine du savoir-faire du leader mondial des gaz, cet édifice de 14 700 m2 accueillant des centaines de chercheurs chaque jour, est le fruit d’un an et demi d’étude, de 2 ans de travaux et d’un dialogue basé sur la confiance et la convivialité avec le directeur innovation et développement d’Air Liquide. Exemplaire en matière de performance énergétique (certification BREEAM), il fonctionne avec une pile à combustible – Cette dernière fait partie d’une unité de cogénération qui produit une partie du besoin électrique, une partie du besoin calorifique et frigorifique et sert de source d’alimentation électrique de secours. La conception et l’intégration de cette unité dans le projet est le fruit du travail collaboratif entre les chercheurs d’Air Liquide, les ingénieurs spécialistes de setec bâtiment et le fabriquant. L’unité est fournie par Fuji Electric.Le hall d’entrée du bâtiment se présente tout en rondeur et fait office de show-room. Sa coupole surbaissée est constituée d’une fine tôle métallique supportée par un maillage de raidisseurs triangulé. La mise en lumière conçue par l’artiste Yann Kersalé souligne la structure en spirale de la sous-face. Doté d’un éclairage magnifique, son amphithéâtre relié par une douce rampe au hall joue aussi sur la forme des molécules avec ses murs curvilignes. 24 laboratoires se connectent à l’allée de la recherche, allée qui relie les espaces de recherche aux plateaux de bureaux co-working et permet échanges et collaborations aux sein des espaces de rencontre. Les laboratoires sont évolutifs grâce aux cheminements par caniveaux extérieurs et colonnes verticales.

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Planitec a accompagné une partie des activités de gestion de projet du Beluga XL, dans le cadre de ses accords de sous-traitance avec Airbus. Ce cargo contribuera à la chaîne d’approvisionnement du constructeur, en acheminant des pièces d’avions situées dans ses usines de fabrication en Europe, vers la chaîne d’assemblage finale à Toulouse (ailes,

fuselage, empennage des futurs A320 neo et A350, par exemple). Plus grand que le Beluga ST actuel, le Beluga XL peut contenir jusqu’à deux ailes d’un A350. Un avantage certain pour le nouveau géant de la famille Airbus, 63,10 m de long, 18,90 m de haut, 8,10 m de large et un air de baleine au sourire malicieux.L’équipe de Planitec est fière d’avoir participé à cette aventure, de la phase de conception à celle de fabrication et de certification en cours. Satisfaite, aussi, d’avoir pu respecter un planning d’envergure dans un secteur où les contraintes sont nombreuses ! Après son décollage le 19 juillet 2018, il a survolé les Pyrénées, les Cévennes et la Méditerranée avant d’atterrir à Toulouse 4 heures après environ. Un second avion est en cours d’achèvement et, à terme, cinq Beluga XL seront construits.

planitec

Beluga XL d’Airbus : une gestion de projet réussie, de la conception à la construction !

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association sportive

De nouvelles activités sportives !

Voilà une rentrée sportive avec de nouvelles activités comme la Capoeira ou le Pilates à Paris mais un automne très traditionnel avec le 15ème tournoi de foot en salle de l’AS setec qui s’est déroulé le 17 novembre. 16 équipes, 13 filiales présentes, 56 matches, 5 heures de jeu, 110 collègues, 110 sourires. La Direction Générale du groupe a pu apprécier la ténacité, la générosité dans l’effort et l’esprit d’équipe de ses salariés. C’est setec ferroviaire qui a remporté la finale devant setec hydratec.

L’AS vous rappelle également les week-ends proposés tout le long de l’année, eaux vives, pilotage, plongée, ski, voile, … Excellente année sportive !

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setec its

Le Pass’ Mobilité, un agrégateur de services de mobilité publics et privés.setec its travaille à la mise en place du Pass’ Mobilité, aux côtés du Syndicat Mixte des Transports en Commun de Grenoble (SMTC) et de La Métro. Son objectif est de proposer, dès 2019, des alternatives crédibles, fiables et pérennes à la voiture particulière « en solo ». Comment ? En fédérant l’ensemble des outils d’information et de distribution des services de mobilité du territoire (covoiturage, autopartage, vélos en location, électromobilité, transports en commun, …) sur une seule et unique plateforme participative. Pour permettre l’accès et l’abonnement à ces services pour les usagers qui vivent ou travaillent sur le territoire de la métropole de Grenoble, un partenariat d’innovation sera conclu entre la collectivité et un opérateur privé. Ce prestataire, autonome et indépendant, développera entres autres le système central du Pass’Mobilité, qui sera complété par un site web et une application mobile pour l’inscription, le paiement et la facturation. Plus tard, cette partie « services » sera combinée à des projets d’infrastructures : péages urbains pour la voiture particulière, zones réservées en centre-ville, voies rapides non taxées pour le covoiturage... Le Pass’ Mobilité illustre concrètement le concept de Maas - Mobility as a Service - sur lequel setec its œuvre depuis longtemps.

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