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EDITORIAL Claude Touloumdjian, Président de la CNPS Nous venons de rentrer dans le XXI-ème siècle et attaquons un nouveau millénaire... Les années à venir risquent d'être difficiles pour la plongée souterraine si nous ne prenons pas certaines précautions, notamment en matière de sécurité et de préventions des ac- cidents. Les cavités noyées faciles d'accès et encore vierges deviennent rares. L'engagement physique, technique, physiologique et financier devient de plus en plus important. Avec les nouveaux systèmes de plongées aux mélanges, nous devons faire face aux risques gran- dissant d'accidents qui pourraient survenir, et réfléchir sur la manière de les éviter. Notre responsabilité en tant qu'équipier ou chef de projet est maintenant recherchée par certai- nes institutions. A ce sujet, au cours de la mise en place des bouteilles de relais à -100m, pour l'exploration de la Fontaine des Chartreux (Cahors), Renaud Boutinon a fait, en surface, un accident de décompression après avoir effectué correctement ses paliers. Rapidement pris en main par le Dr B. Gauche, qui était sur place, le traitement de son " vestibulaire " au caisson de Tou- l ouse lui a permis de retrouver tous ses moyens physiques et sans aucune séquelle. Actuellement, les attaques que nous subissons doivent être repoussées par l'union des plongeurs souterrains appartenant aussi bien à la F.F.E.S.S.M. qu'à la F.F.S.. Lorsqu'elles ne sont pas soutenues par une volonté et une réflexion commune, certaines initiatives sont vouées à l'échec, ou peuvent entraîner de graves conséquences. Pour l'instant, l'élabora- tion d'une politique commune inter fédérale est toujours en gestation. Un nouvel arrêté ministériel, celui du 28 août 2000, vient de paraître. II vise " les règles techniques l a pratique et l'enseignement des activités sportives et de loisir en plongée autonome aux mélanges autres que l'air ". Tout comme pour l'arrêté du 22 juin 1998 relatif aux plongées à l'air, la plongée souterraine n'est pas concernée par cette réglementa- tion Un grand merci, au passage, à la Commission Nationale Mais ce n'est pas une raison pour faire n'importe quoi avec les mélanges. Il faut s'attendre sous peu à de nombreux débats, à des répercussions néfastes pour la plongée souterraine et sans doute pour l'organisation du secours plongée au sein du Spéléo Secours Français. A cet égard, je signale qu'un document interne, " Recommandations pour la pratique de l a plongée souterraine aux mélanges ", a été élaboré, et entériné. Il est propre à la Com- mission Nationale de Plongée Souterraine de la F.F.E.S.S.M. et disponible auprès de vos responsables régionaux. Dorénavant, ces recommandations s'appliqueront à toutes les ex- plorations rentrant dans le cadre de notre Fédération. Avec tout cela, je vous adresse mes meilleurs vaeux pour la nouvelle année en vous sou- haitant de bonnes plongées, de nouvelles explorations et de nouveaux articles pour « LE FIL". Responsable de la publication : Claude TOULOUMDJIAN, Président de la Commission 125 rue Jaubert --13005 MARSEILLE - tél 04 9148 97 10 Rédaction et diffusion : Laurent CAILLERE, Secrétaire 1 rue Philippe Bellocq - 67450 MUNDOLSHEIM - tél 03 88 20 20 10 Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins - 24 quai de Rive-Neuve - 13007 MARSEILLE

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EDITORIAL Claude Touloumdjian, Président de la CNPS

Nous venons de rentrer dans le XXI-ème siècle et attaquons un nouveau millénaire...Les années à venir risquent d'être difficiles pour la plongée souterraine si nous ne prenonspas certaines précautions, notamment en matière de sécurité et de préventions des ac-cidents.

Les cavités noyées faciles d'accès et encore vierges deviennent rares. L'engagementphysique, technique, physiologique et financier devient de plus en plus important. Avec lesnouveaux systèmes de plongées aux mélanges, nous devons faire face aux risques gran-dissant d'accidents qui pourraient survenir, et réfléchir sur la manière de les éviter. Notreresponsabilité en tant qu'équipier ou chef de projet est maintenant recherchée par certai-nes institutions.A ce sujet, au cours de la mise en place des bouteilles de relais à -100m, pour l'explorationde la Fontaine des Chartreux (Cahors), Renaud Boutinon a fait, en surface, un accident dedécompression après avoir effectué correctement ses paliers. Rapidement pris en main parle Dr B. Gauche, qui était sur place, le traitement de son " vestibulaire " au caisson de Tou-louse lui a permis de retrouver tous ses moyens physiques et sans aucune séquelle.Actuellement, les attaques que nous subissons doivent être repoussées par l'union desplongeurs souterrains appartenant aussi bien à la F.F.E.S.S.M. qu'à la F.F.S.. Lorsqu'ellesne sont pas soutenues par une volonté et une réflexion commune, certaines initiatives sontvouées à l'échec, ou peuvent entraîner de graves conséquences. Pour l'instant, l'élabora-tion d'une politique commune inter fédérale est toujours en gestation.Un nouvel arrêté ministériel, celui du 28 août 2000, vient de paraître. II vise " les règlestechniques l a pratique et l'enseignement des activités sportives et de loisir en plongéeautonome aux mélanges autres que l'air ". Tout comme pour l'arrêté du 22 juin 1998 relatifaux plongées à l'air, la plongée souterraine n'est pas concernée par cette réglementa-tion Un grand merci, au passage, à la Commission NationaleMais ce n'est pas une raison pour faire n'importe quoi avec les mélanges. Il faut s'attendresous peu à de nombreux débats, à des répercussions néfastes pour la plongée souterraineet sans doute pour l'organisation du secours plongée au sein du Spéléo Secours Français.A cet égard, je signale qu'un document interne, " Recommandations pour la pratique dela plongée souterraine aux mélanges ", a été élaboré, et entériné. Il est propre à la Com-mission Nationale de Plongée Souterraine de la F.F.E.S.S.M. et disponible auprès de vosresponsables régionaux. Dorénavant, ces recommandations s'appliqueront à toutes les ex-plorations rentrant dans le cadre de notre Fédération.Avec tout cela, je vous adresse mes meilleurs vaeux pour la nouvelle année en vous sou-haitant de bonnes plongées, de nouvelles explorations et de nouveaux articles pour« LE FIL".

Responsable de la publication : Claude TOULOUMDJIAN, Président de la Commission125 rue Jaubert --13005 MARSEILLE - tél 04 9148 97 10

Rédaction et diffusion :

Laurent CAILLERE, Secrétaire1 rue Philippe Bellocq - 67450 MUNDOLSHEIM - tél 03 88 20 20 10

Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins - 24 quai de Rive-Neuve - 13007 MARSEILLE

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SOMMAIRE

EDITORIALLA VIE DE LA COMMISSION NATIONALEEN BREF, par Marc DOUCHETLU POUR VOUS, par Marc DOUCHETLA VIE DES REGIONSCONGRES DE DIJONPLONGES SOUTERRAINE & ENSEIGNEMENT , par Ph.BRUNETLES EXPLORATIONSETUDE HYDROLOGIQUE DE L'ARDECHE, par Philippe BrunetFAUNE CAVERNICOLE DE L'ARDECHE, par Gal MonvoisinTOPOSMEMBRES DE LA CNPS

couverture134578

15-37374143

page de garde

PROCES-VERBAL DEL'ASSEMBLES GENERALE

MARSEILLE LE 8 AVRIL 2000(approuvé lors de la réunion du 23/09/00)

Représentation des Comités Régionaux

- Comité Provence (Marc Douchet)- Comité Est (Lucien Ciesielski)- Comité Ile de France (représenté

par Marc Douchet)- Comité Atlantique Sud (Bernard

Gauche)- Comité Rhône-Alpes (Patrice

Guerry)- Comité Centre (Frédéric Pinna)

Comité non représenté :LanguedocRoussillon Midi-Pyrénées, devait êtrereprésenté par Patrice Guerry, mais lePrésident de la dite région contestecette représentation.

Autres présentsClaude Touloumdjian (Provence) ,

Président de la CNPS, Laurent Caillère (Est),Secrétaire, Jean-Pierre Stefanato (Cias),Trésorier, Patrick Bolagno (Provence),Christian Moré (Provence), Michel Philips(Provence), Rémy Baron (Provence), Serge

Carrai (Provence), Jean-Michel Blanchet(Lr-Mip), Nelly Moutard ( Cias)

1. Approbation du PV de la réunion du 12mars 2000 à Toulouse.

Adopté à l'unanimité.

2. Rapport du Président ClaudeTouloumdjian

Le rapport a été diffusé par la Fédérationavec les convocations de l'AssembléeGénérale. Il poste sur les stages etl'enseignement, sur la réflexion menée sur lesrecycleurs, sur les manifestations typePlongexpo, festival de Mandelieu,Conforexpo et sur les expéditions en Franceet à l'étranger dont les résultats sontglobalement satisfaisants.

Rapport adopté à l'unanimité.

2. Rapport du secrétaire Laurent Caillère

Les quatre réunions de laCommission Nationale ont été faites en lieuxet dates prévus. L'organisation de cesréunions sur une journée est satisfaisante ; lesordres du jour ont été respectés. Nous avonsexpérimenté le principe de lieux tournantspour réaliser ces réunions. Si cela permetd'accéder à l'environnement proche desrégions, cela semble cependant poser unproblème de transport pour certains d'entrenous, mais aussi un problème de coût commel'a soulevé le Trésorier. Aussi, envisageons-

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nous de reprendre les réunions à Paris, maispeut-être à proximité de l'aéroport afin d'éviterde pertes de temps en transport et recherche derestaurant. L'esprit serein qui anime cesréunions montre le désir de chaque Présidentde Commission Régionale de faire avancer nostravaux ; travaux de fond permettant à notreactivité d'aller de l'avant et de s'imposer desrègles.

Après un an d'existence, notre bulletin«Le Fil» a atteint son rythme de croisière etest diffusé à 200 destinataires répartis dans lesrégions mais aussi à l'étranger.

Adopté à l'unanimité.

3. Rapport du Trésorier Jean-PierreStefanato

Le Trésorier rappelle la «bousculade» de find'année pour terminer les comptes , maissouligne cependant une amélioration parrapport aux années précédentes. Il commentele bilan de l'exercice écoulé en soulignant queles réunions excentrées ont un caractère«sympa », mais sont trop onéreuses. Il fautrevenir à Paris.Un point est fait sur le matériel détenu par lesCRPS.

Rapport et budget sont adoptés à l'unanimité.

4. Budget prévisionnel 2000

Jean-Pierre Stefanato explique, commente etrépond aux questions diverses sur ce budgetdont le montant total est de l'ordre de 400 000F

Le budget est adopté à l'unanimité

5. Groupes de travail

1) Mélanges. Marc Douchet commenteson récent document sur les mélanges.Quelques remarques mineures sontfaites sur la terminologie employée,sur l'uniformisation des notations. Lanotion d'information sera revue et leparagraphe 9.2 sera à nouveau rédigépar Marc Douchet.Le texte est adopté définitivement etsera soumis au prochain ComitéDirecteur Fédéral pour approbation

2) Recycleurs. Jean-Pierre Stefanato faitle point sur les trois week-endsconsacrés aux recycleurs. Une étudea été menée sur les recycleurs ducommerce afin de valider leur intérêten plongée souterraine

a. Drager

,

beaucoupd'inconvénients

b. Buddy

Inspiration,

pasconvaincant

c. Cis lunar, très complexed. Alcyon, n'a pu être essayée. RI

2000,

pascommercialisableDC 55, intéressantPrototype de Fred Badier,concept

modulaireintéressant maisdifficilement utilisable enfond de trou

L'étude montre que la sécurité desrecycleurs est assurée par des circuitsouverts !! Il faudrait du matérielredondant.Il n'existe rien de suffisammentfiable qui puisse être utilisé enplongée souterraine.

6. Divers

Intervention de J-Paul Farrugia,Président de la Région LR-MIP, quiinforme la CNPS que sa CRPS seraprise en main par Frank Vasseur

J-Pierre Stefanato fait un point sur laréunion CIA du 23/01/00 et souligneque la formation et son évolutions'essouffle. Côté FFS, Nelly Bouchera repris les choses en main ; côtéFFESSM, il souhaite un changement.C'est Michel PHILIPS, du comitéProvence qui se porte volontaire etqui est accepté à l'unanimité.

Intervention d'Alain Germain surl'évolution des brevets d'état et sur lacréation d'une unité de valeurplongée souterraine à ce brevet

Claude Touloumdjian demande àLaurent Caillère la création d'un sitepour la Commission ; ce dernier yréfléchira d'ici quelque temps

Jean-Pierre Stefanato souhaite uneréflexion sur l'utilisation deslogiciels de décompression. C'est

f.

g.

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Frédéric Pinna qui sera chargé de cettemission

• Claude Touloumdjian rappelle que le1" Vice-président de la CNPS estJPierre Stefanato et non HubertFoucart

• Intervention de Bernard Gauche quisouhaite une action officielle auprèsdes autorités concernées afin qu'aitlieu le défraiement des participants àMandelieu.

Laurent Caillère

Région Ile-de-France : La C.RP.S. issuedes élections du 07/12/2000 se composeainsiPierre Boudinet : Président, déléguéFrédéric Caen : Vice-Prés., suppléantPierre-Eric Deseigne = TrésorierChristine David : Secrétaire, suppléante

Ce n° 7 est produit en 210 exemplaires et estdiffusé gratuitement. Pour les non abonnés quidésirent recevoir les prochains numéros, ilsuffit d'adresser une demande écrite, enprécisant clairement votre nom et votre adresseau SecrétaireLaurent Caillère- adresse en couverture -

télécopie : 03 88 19 02 03mel : [email protected]

Tout article doit parvenir à la même adressesur disquette PC ou mela après correctionsorthographique et syntaxique. Merci de réduireles espaces (lignes blanches) au minimum. Nepas omettre les photos ou graphiqueséventuellement prévus. Il est souhaité un texteen Times New Roman 11 avec les titre en 14.Le nom de l'auteur doit être clairementindiqué.

Prochaine parution prévue mars 2001

image extraite du compte rendu e VOULIAGMENI GRECS s

Marc Douchet

UNE PUB EN PLONGESSOUTERRAINE : Du jamais vu à latélévision française une pub pour «Télé 2 »une compagnie de téléphone, qui met enscène deux spéléonautes à la recherche desprix les plus bas, ils descendent au plusprofond, avec un Apolo. Notre imagevéhicule d'un message publicitaire : c'est unerévolution ! A quand une équipe Festins,Polti ou la Française des Jeux en PlongéeSouterraine?

L'arrêté nouveau est arrivé (arrête du28/08/00)Primeur des primeurs l'arrêté concernant laplongée autonome aux mélanges autres quel'air n'a pas attendu comme le Beaujolais letroisième jeudi de novembre pour se dévoileraux amateurs, il est apparu au JO le 23septembre 2000. (legifrance.gouv.fr). Pas derévolution, même si cette nouvelleréglementation va entraver quelque peu leplongeur structuré, il n'y a pas de quoifouetter un chat. A part les problèmes liésaux classifications, il va même dans le bonsens, vers un encadrement léger de lasécurité. Et puis j'adore l'article 29: «lesdispositions du présent arrêté ne sont pasapplicables aux plongées archéologiques etsouterraines ».

Un Gilet Chauffant Haut de GammeLorsqu'un grand fabricant vient faire del'ombre à Bernard Glon, notre GéoTrouvetou national, le résultat est superbe.Fruit de la collaboration entre lesspéléonautes et Topstar ce gilet est unegrande réussite, les résistances se croisent etmême sectionnées le gilet chauffe toujours.Les filaments sont pris en sandwich dans untissu étanche et la finition est de grandequalité. Le prix assez élevé est néanmoinsjustifié par la qualité générale du produit(1450 francs). A savoir si le marché serasuffisamment important pour se développer?

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DIJON : LES ACTES

Les actes du congrès international de plongéesouterraine de Dijon viennent de sortir del'imprimerie. 114 pages entièrement consacréesà la plongée souterraine (+ couverture couleur)avec au sommaireHistorique de la plongée souterraine (Ph.Moya)Accidents de plongée en siphon (Ch. Dodelin)Organisation des secours de la plongéesouterraine (F.Poggia)Le groupe des spéléologues de la gendarmerie(B. Maestracci)Contribution pour plus d'efficacité dans lessecours en plongée souterraine(C.Touloumdjian)En amont d'une intervention : prévenirl'organisation d'une opération de secoursimpliquant des interventions en plongéesouterraine (F. Vasseur)Les brevets de cadres en plongée souterrainebientôt 10 ans ! (J. P. Stefanato)La prévention par l'information et la formation(P.Mugnier)Ce que peut apporter l'enseignement (Ph.Brunet)Le sexe de la plongée (J. J. Bolanz)Les communications sous-marines (W.Rownan)Plongées complexes : le système de marquagedes blocs de plongée et de gaz (Ph.Bigeard)La civière plongée et son évolution (R. Brunet)Le point sur la civière plongée (J. Michel)La qualité de l'air et les filtrations (M. Lebrun,F.Caen)Sécurité de la plongée autonome aux mélanges(P. Gavarry)Modèles de décompression : volume etdiamètre de bulles (J. P. Imbert)La compression rapide et ses effets néfastes (S.Redoutey)Recommandations pour la pratique de laplongée souterraine aux mélanges (M.Douchet)Les recycleurs (Ch. Thomas)L'avenir des recycleurs (O. Isler)Plongée profonde et comportement humain (L.Casati)Les équipements de protection individuelle (E.P. I.) (W. Rownan)Compte rendu de la réunion de la commissionplongée de PUIS (J. J. Bolanz)Actes des rencontres précédentesAdieu toubib... (P. Degouve)

4

Revue de presse.Cette publication est disponible à l'adressesuivante

Patrick DegouveChef Lieu

73400 - MARTHODTel. : 04.79.37.66.96

[email protected]

Le prix de vente est de 70 F + 20 F de portChèque à l'ordre de la LIGUESPELEOLOGIQUE DE BOURGOGNE

Un Mariage en Grandes Palmes : le samedi23 juin 2001 au Château de Dortan à laSource Bleue (Ain) aura lieu le mariage deLulu Locatelli et Kracotte. Tout le mondepeut s'inviter pour la plongée et le repas.Contact : [email protected]

Marc Douchet

L'EQUIPE MAGAZINE du 18 novembre2000: Explorateur des fonds terrestres.Quand l'Equipe consacre 6 pages à PascalBernabé et à la plongée souterraine, ça enjette. Les photos parlent avec talent, maisdécidément les journalistes ne maîtrisent pasle sujet. Malgré un texte très court qui nouslaisse sur la faim, l'auteur, qui n'a pas signé,trouve le moyen de faire un méli-mélo detoutes les informations qu'a du lui donnerPascal : « l'azote, un gaz d'avenir quiréduirait les risques de syndrome des hautespressions ou d'accidents de décompression...Pascal poursuit également sa quête de recordssportifs, il tentera au printemps prochain 260mètres, le record en apnée. En mer, cettefois. »

THE DARKNESS BECKONS (L'appel del'obscurité ou les signes de l'obscurité ou untruc comme ça). Par Martyn Farr.C'est l'histoire de la plongée souterraine dansle monde entier. Un livre de grande qualitétant par son contenu que sa richeprésentation, qui a elle seule est un véritableplaisir pour le bibliophile. A maconnaissance, c'est le seul livre qui traiteaussi parfaitement le sujet. Je ne lui connaît

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qu'un défaut et il est de taille : il est écrit enétranger.Cette nouvelle édition n'est pas une refonte del'ancienne version de 1991, mais une mise àjour avec un encart de photos récentes.Martyn Farr ne se contente pas d'évoquer laplongée anglo-saxonne. Une large place estfaite pour le reste du monde et en particulierpour la plongée européenne francophone : enBelgique, en Suisse et en France. A quand lamême chose en français ?25 £ sur le site : http//www.farrworld.co.uk

DIVERS

2 journées découvertes à Cassis les 11 et12 novembre 2000 avec 14 stagiaires pourune douzaine de cadres.

Dans le même état d'esprit, une journéed'initiation le 10 novembre pour 8plongeurs du RAID très demandeurs denos techniques dans le cadre de leurprofession.

EXPLORATIONS

Foux de Nans (83). Courant septembre,une pointe n'a pas permis de jonctionneravec le gouffre du Petit St Cassien. Leplongeur a buté sur des pincements defaille à la cote -15 après un peu plus de450 m de progression et un passage bas à -,80 mètres.

Vouliagmeni (Grèce). Une équipeinternationale (Suisse, Italie, France etGrèce) s'est à nouveau attaqué à cegigantesque vide souterrain noyé. Unetrentaine de plongées d'envergure apermis de se faire une idée assez précisede cet effondrement. A savoir uneimmense salle d'environ 800 mètres delong, 110 mètres de large pour 40 mètresde hauteur.(fond de la salle entre 110 et120 mètres).

Marc DOUCHET

1) LES ACTIVITES

Les activités d'exploration de cet été ont étémarquées par le percement d'un puits, encollaboration étroite avec des spéléos ducoin : J.Luc Kammerer et J.Bernard Lhommedu GPP (Groupe Pénétration Profonde),Denis Motte du GSCB (GroupeSpéléologique

de

Clarval-Baume-les-Dames), Jean Varlet du SCV (SpléléologieClub Vesoul), Pascal Beteille et J. MarieFrossart du GSML (Groupe SpéléologiqueMarcel Loubens) ; cette percée permetl'accès au fond de la galerie Colette enquelques minutes (au lieu des 2 h 30précédemment nécessaires). Cette facilité adéjà été mise en oeuvre cette automne et apermis le franchissement du siphon Colette etl'exploration de deux galeries nouvelles(topographie en cours).Outre l'accès qu'il rend plus facile en été, cepuits permet l'accès « hivernal » au réseauinitialement post-siphon et nous permet desobservations non réalisables en été. Nousavons pu ainsi observer un écoulement d'eaude l'ordre de 200 mètre-cube/heure là ou enété on observe rien ; cette piste sera doncsuivie lors de l'expédition nationale de 2001.

Le stage de l'automne a été consacré àl'exploration de la rivière souterraine deChauveroche (25). Nous avons repris cetteannée cette sortie jadis classique, qui permetà des pratiquants de la plongée subaquatiquede se familiariser avec le milieu aquatiquesouterrain. L'intérêt de la plupart des 14stagiaires pour un stage de découverte de la

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plongée souterraine a été fortement exprimé,Vivement 2001 !

LES STAGES ORGANISES PAR LECOMITE INTER-REGIONAL EST POURL'AN 2001

DECOUVERTE:Du vendredi 27 avril soir au 29 avril midi àChatillon sur SeineCe stage comprendra une initiation théorique etl'application pratique avec deux plongéesprévues en siphon.Niveau de plongée requis : Niveau 2.Prévoir comme matériel pour deux personnes2 mono 10 ou 12 litres, deux détendeurs, sipossible avec robinetterie DIN, avec mano,bouée avec « direct system », 1 casque avec 2lampes étanches. Du matériel peut être mis àdisposition prendre contact

Participation aux frais : 570Fr y compris deuxnuits, petits déjeuners et repas.

• PERFECTIONNEMENT : dans le systèmede siphon du réseau Sappoie - Lougre (70-25)

Perf I : du vendredi 13 juillet matin aulundi 16 juillet après-midi

Perf II : à définir

• EXPEDITION NATIONALE : dans lesystème de siphon du réseau Sappoie -Lougre (70-25)

L'expédition nationale se déroulera du 17 au25 juillet pour sa première partie et en Aoûtpendant deux week-end à définir.

Avance sur frais 800 Fr.

Contacts : Laurent Caillère :

03 88 20 20 [email protected]

Lucien Ciesielski : 03 88 61 52 [email protected]

STAGE DE PLONGEESOUTERRAINE DU 1 AU 4 juin 2000

1 - PROGRAMME DU STAGE

Ce stage comportait deux volets- initiation pour les stagiaires ayant peu oupas plongé sous terre,- perfectionnement pour les stagiaires ayantdéjà réalisé quelques plongées souterraines.

2 - PLANNING voir ci-dessous

3.- CAVITES PLONGEESLandenouse, Trou Madame,Ressel, Lantouy, Combe Nègre, StSauveur, OEil de Ladoux, Font delTruffe, Crégols, Saint Georges.

4. - BILAN

Dix cadres pour neuf stagiaires, cela peutparaître luxueux cependant, les cadresayant été présents par roulement, ça nousa permis de toujours assurer unencadrement optimal des 81 plongées quiont été effectuées dans 10 cavitésdifférentes. Le samedi matin tout lemonde a préféré la plongée au cours ensalle mais les stagiaires ont tout de mêmeeu à subir 12 heures de cours en 4 jours.

L'exploitation des fiches d'évaluationremplies par les stagiaires donne cetteannée des résultats intéressants. On peutconstater que les 4 plongeuses sont à lafois prolixes, et pertinentes dans leurscritiques : la plongée-spéléo est un sportmachiste, elles ne nous l'envoient pasdire ! Il est probable que les violencesphysiques et morales que s'infligent lesexplorateurs sont typiquementmasculines mais elles n'en sont pasmoins indispensables pour progresser.

En conclusion il semble que le messagede prévention soit passé et que lesparticipants soient persuadés de lanécessité d'une pratique plus pousséeavant de prétendre à l'autonomie.Rappelons notre définition del'autonomie : il ne s'agit pas de pouvoir

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tout faire mais de savoir ce qu'on ne peutpas faire, autrement dit il s'agit deconnaître ses limites. Il est sûr qu'un stagede 4 jours n'y suffit pas. Donc n'hésitezpas à revenir au stage du CIAS ou à un desstages

organisés par les autres

Message de Patrick Degouve

Bonjour à tous,Les actes du congrès international de plongéesouterraine de Dijon viennent de sortir del'imprimerie. 114 pages entièrementconsacrées à la plongée souterraine(+couverture couleur) avec au sommaire

Historique de la plongée souterraine(Ph. Moya)

*Accidents de plongée en siphon (Ch.Dodelin)

Organisation des secours de laplongée souterraine (F. Poggia)

Le groupe des spéléologues de lagendarmerie (B. Maestracci)

*Contribution pour plus d'efficacité dansles secours en plongée souterraine (C.Touloumdjian)

• En amont d'une intervention : prévenirl'organisation d'une opération desecours impliquant•

des interventions en plongéesouterraine (F. Vasseur)• Les brevets de cadres en plongéesouterraine : bientôt 10 ans ! (J. P.Stefanato)•

La prévention par l'information et laformation (P. Mugnier)•

Ce que peut apporter l'enseignement(Ph. Brunet)•

Le sexe de la plongée (J. J. Bolanz)•

Les communications sous-marines (W.Rownan)*Plongées complexes : le système demarquage des blocs de plongée et degaz (Ph. Bigeard)•

La civière plongée et sonévolution (R. Brunet)•

Le point sur la civière plongée (J.Michel)

• La qualité de l'air et les filtrations(M. Lebrun, F.Caen)

commissions régionales (voir liste dansSUBAQUA ou dans SPELUNCA).

Encore merci à tous (stagiaires et cadresainsi que Serge et ChristianeRASSENEUR) pour la bonne ambiance et la qualité de ce stage.

Jeudi Accueil des stagiaires. Plongée d'évaluation. Bilan des plongées.Rappels théoriques (JP CoursStef). Concepts d'autonomie (JP Stef)

Gestion air et éclairage (Daniel).Vendredi Cours : Plongée. Bilan des plongées.

Spécificités du milieu Organisation des secours (JP Stef).(Henri). Gestion de la décompression (Ludo).Fil-guide contrôle et pose,techniques de dégagement(Philippe).

Samedi Plongée Plongée. Bilan des plongées.Exercice de synthèse : organisationd'une plongée (Fred).Diapos.

Dimanche Plongée

Clôture du stage.

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*Sécurité de la plongée autonomeaux mélanges (P. Gavarry)

Modèles de décompressionvolume et diamètre de bulles (J. P.Imbert)

La compression rapide et seseffets néfastes (S. Redoutey)

• Recommandations pour lapratique de la plongée souterraineaux mélanges (M. Douchet)•

Les recycleurs (Ch. Thomas)•

L'avenir des recycleurs (O. Isler)

*Plongée profonde et comportementhumain (L. Casati)

Les équipements de protectioni ndividuelle (E. P. I.) (W. Rownan)

• Compte rendu de la réunion de lacommission plongée de PUIS (J. J.Bolanz)

Actes des rencontres précédentes•

Adieu toubib... (P. Degouve)•

Revue de presseCette publication est disponible à l'adressesuivante

Patrick DegouveChef Lieu

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Le prix de vente est de 70 F + 20 F de port (+5F par bulletin supplémentaire ; franco àpartir de 10 numéros)(vous pouvez couplervos commandes avec celles du bulletin "Sousle plancher" pour diminuer les frais de port ;dernier numéro paru : N°14, 1999/2000)Chèque à l'ordre de la LIGUESPELEOLOGIQUE DE BOURGOGNE

Philippe Brunet

L'essors de la plongée souterraine futhistoriquement le fait de spéléologues quisouhaitaient franchir les verrous liquides quibloquaient leur passage. Tout était alors àinventer. Il faut se souvenir que les pionniersspéléologues, tel Guy de Lavaur, plongèrenten pieds lourds. D'autres, après guerre,récupérèrent des appareils circuit ferméoxygène utilisés dans certains avions etplongèrent avec.A cette époque, le fil à la patte, ou à la main,ce que certains appellent aujourd'hui lacommande, était de rigueur. Les spéléologuesexpérimentent sans cesse. Les accidents sontfréquents. Il était donc crucial de leur apporterles premières connaissances des techniques deplongée, les bricolages indispensables et lesinformations et problèmes liés à ce nouveaumilieu. Nous étions à l'époque des " grottes,avec de l'eau dedans ".

Puis, peu à peu, les plongeurs mers vinrent àla plongée souterraine. L'époque de " l'eauavec une grotte autour " venait de poindre.

Si la motivation des pionniers puis desexplorateurs

spéléologues

était

claire:« franchir le verrou liquide », celle , dessuccesseurs des années 70 devenait pluscomplexe, parfois flou. Bien sur, certainsétaient toujours attirés par l'exploration« allez plus loin » mais l'attrait de l'aventureet de ses dangers était très présent. Cesaventuriers explorèrent sans relâche nombrede résurgences, c'était Page d'or.

Dans les années 80 d'autres motivations, plusmorbides vinrent s'ajouter aux anciennes. Laplongée souterraine, jugée alors par le mondede la plongée, très dangereuse, motivaientégalement certains plongeurs uniquementpour ce risque. On venait là, se faire peur,

HISTORIQUE

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comme on se faisait peur, avant et toujours, enprofondeur, totalement narcosé.Enfin, la catégorie des prophylactiques sedéveloppait aussi: « j'y suis allé donc je t'yemmène! ! ».

Avec les années 90, La plongée souterrainen'a plus mauvaise presse. Le combat mené parbeaucoup pour faire reconnaître le cotéspécifique et technique mais raisonné de cettepratique a prévalu. La plongée souterraine estsouvent présentée comme une formule 1.Conséquence, deux nouvelles catégoriesapparaissent : celle des « amoureux de latechnique » qui viennent à la plongéesouterraine pour la complexité du matérielutilisé et celle des « bons » qui se disentplongeurs-spéléos pour montrer aux autresleur niveau de « compétence ».

A chaque époque, il a fallu répondre àl'ensemble de ces problèmes et de cesattentes. Il fallait former pour éviter desaccidents tout en évitant d'attirer à la plongéesouterraine les plongeurs n'ayant pas uneréelle philosophie spéléologique.

L'ENSEIGNEMENT EN STAGE

Dés 1976, les fameux stages de la commissionnationale de plongée souterraine de laFédération Française de Spéléologie (FFS)prennent leurs quartiers à Cabreret pour delongues années. Ils permettent de partagerl'expérience de quelques explorateurs. Ils'agit de bénévoles spécialistes de l'activité,choisis pour leur compétence.A partir de 1987, en Ile de France, lescommissions FFS et FFESSM, décident defonctionner ensemble et de faire des stages encommun. Cette philosophie est toujoursd'actualité. Là aussi, les encadrants sont desspéléologues spécialistes de l'activité.Pourtant malgré notre enseignement et lescampagnes d'information dirigées vers lesclubs FFESSM trop d'accidents et de situationd'accidents subsistaient. Le schéma se répétaitimmuable, un moniteur de plongée ayant faitun baptême de plongée souterraine, entraîneles plongeurs de son club, qui en touteinnocence lui font confiance. Or légalementson brevet d'enseignement de la plongée, n'aaucune valeur pour ce qui concerne la plongée

souterraine (ceci est explicitement écrit danstous les décrets qui régissent la plongée).

Aussi, malgré les réticences de plusieursplongeurs spéléologues, une réflexions'engage entre les fédérations de spéléologieet de plongée au sujet de l'encadrement desstages. Elle aboutit en 1991, à la création demoniteurs et d'initiateurs de plongéesouterraine. Ces brevets sont des habilitationsannuelles, qui ne valent que pourl'enseignement de la plongée souterraine dansle cadre de stages fédéraux. Pour obtenirl'habilitation annuelle, l'encadrant doitjustifier d'un nombre minimum de journéesd'encadrement dans le cadre d'un stagefédéral, au cours de l'année précédente. Cesbrevets et cette procédure ont été validés parles comités directeurs des 2 fédérations (FFSet FFESSM) et sont délivrés par unecommission bi fédérale (Commission Fédéraled'Agrément : CIA). Ainsi, nul moniteur deplongée « mer » ne peut désormais ignorer laspécificité de cette activité, la plongéesouterraine. Les présidents de club sont ainsisensibilisés aux problèmes de compétences etde leur responsabilité.

Le but des stage est d'apporter de laconnaissance et de la sécurité mais pasd'inciter à pratiquer cette activité. Aussi, lacommission décide qu'il n'y aura pas debaptêmes de plongée souterraine. Les stagesd'initiation comporteront 2 à 3 jours minimumafin de pouvoir avant tout sensibiliser lesstagiaires aux risques inhérents à la pratiquede la plongée souterraine.

QUE PEUT APPORTER L'ENSEIGNEMENT

Sur la nécessité des stages

Nous avons vu que les pionniers ont construitpeu à peu les techniques de la plongéesouterraine. Pour cela, ils ont collectivementpayé un très lourd tribut à leur, à notrepassion. Trop d'accidents, trop de disparus.Aujourd'hui, certains refont les mêmeserreurs, ne tiennent aucun compte du passé, del'histoire, le plus souvent par pure ignorance.Cet acquis, lentement accumulé, cet historiquedoit être transmis. Il est criminel aujourd'huide vouloir redémarrer à zéro. Il faut êtreconvaincu, que l'apprentissage de la plongée

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souterraine ne peut se faire par la techniqueitérative: essai, erreur, nouvel essai, erreur,....car la première erreur est souvent fatale.Alors, comment apprendre ?

Le plus agréable est d'apprendre avec unproche, compétent qui en plus du savoir et del'expérience transmet un esprit et accompagnetout au long de la formation. Cette voie estpourtant difficile voir impossible à la plupart.Tout le monde ne connaît pas un plongeurspéléologue compétent et la demande d'unanonyme a peu de chance d'aboutir, dansnotre milieu très individualiste. De plus, laphilosophie du disciple a également ceslimites intrinsèques. Le message est unique, ilrepose sur les connaissances d'un seul, le« maître » et suppose que celui-ci est capablede transmettre correctement les techniquesqu'il maîtrise.Si la prévention est jugée importante, il fautalors concevoir un mode ouvert à tous (oupresque) de transmission des connaissances.Le stage est une réponse.

Le stage permet, car il est conçu pour cela, detransmettre un message, quelqu'il soit, d'unefaçon construite, réfléchie et organisée. Aucours du stage, le plongeur novice varencontrer plusieurs plongeurs spéléologues etva ainsi obligatoirement confronter leursexpériences et leurs pratiques à la sienne. Unefédération, dont le rôle est entre autre deformer, sans prosélytisme mais efficacementse doit donc de proposer des stages deplongées souterraines.

Ces dernières années m'ont beaucoup faitréfléchir sur ce que pouvait apporter un stageà ceux qui le suivent, ainsi qu'à ceux quil'encadrent. Ainsi, en 1996, plusieursstagiaires remirent en cause une partie ducontenu d'un stage perfectionnement à laplongée souterraine. Ils souhaitaient moins dethéorie, plus de pratique (soit 2 plongées parjour ! !) et surtout supprimer toutes référencesà une quelconque philosophie spéléo, auxexplorations ou aux fédérations. Ilssouhaitaient également ne pas plonger dansdes siphons qu'ils avaient déjà vu, etpréféraient aller loin, plutôt que faire desexercices ! Ces stagiaires, issus pour certainsde corps constitués, souhaitaientmanifestement une sortie plongée souterraine

et rien de plus. Il y avait dés le départ, unedivergence fondamentale d'objectifs!

Sur l'apport des stages

Un stage, c'est bien sur une maison biensituée et suffisamment vaste, des sitesreconnus et adaptée, une organisation efficaceavec des repas et le gonflage!! Pourtant cetaspect, que nous souhaitons toujoursimpeccable, n'est pas l'essentiel. L'essentielsera dans ce que le stage va apporter auxparticipants.

Tout apprentissage consiste à acquérir- un savoir,- un savoir faire,- un savoir être et,- une capacité.

Je vais tenter d'examiner les points qu'il estpossible de faire progresser au cours d'unstage, puis la façon d'y parvenir.

LE SAVOIR

Les connaissances de bases (théoriques) sur laplongée doivent être préalablement acquises.Le stagiaire doit maîtriser toutes les notionsclassiques physiques et physiologiques de laplongée, de la décompression, dufonctionnement du matériel. Les points lesplus importants doivent d'ailleurs être évaluerdés le départ si l'on veut être efficace, que lestagiaire comprenne et qu'il n'arrive pasd'incidents. Il en sera bien sur de même pource qui concernera la pratique de la plongéesubaquatique. Au cours du stage de plongéesouterraine, il s'agit de faire passer lesconnaissances théoriques nécessaires à lapratique de la plongée souterraine. Cesconnaissances concernent le matériel, lestechniques spécifiques et la connaissance dumilieu.

La plongée souterraine nécessite un matérielparticulier, en partie différent de celui utiliséen milieu libre. D'une part, ce matériel estdoublé, d'autre part ce matériel nécessairepeut être différent ou nouveau (détendeurs àmembrane, robinetterie DIN, sécateur,compas, éclairage,...). Il est indispensabled'indiquer rapidement ce qu'il faudra utiliser.

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Au delà d'une liste à la Prévert, il fautargumenter et expliquer la raison de chaquechoix, pourquoi du DIN, des membranes, uncompas,.... Sinon, la contrainte nouvelle serarefusée car jugée exagérée. Ce cours est unfondamental. Il faut partir du bon matérielpour aller vers la pratique. L'outil précède sonutilisation.Le stage est particulièrement bien adapté àcette présentation. Au delà de la descriptionthéorique, le « stagiaire » peut constater parmiles cadres(et les autres participants) lesréponses variantes possibles à chaquequestions. Les mauvais choix sont indiqués,l'usage même peut être tenté pour montrer lacontrainte ou la panne résultante, en sécuritégrâce au cadre qui accompagne.Il faudra éviter les marchands du temple, quipréconisent dès le départ un matérieloutrancier et trop sophistiqué. Ou du moinsmontrer que la super double wing + bi 18litres et l'étanche vont mal dans ce boyauétroit suivi d'un petit portage.Le choix personnel de chaque stagiaire se feraà l'issue, en fonction de sa sensibilité et desessais qu'il fera dans la partie pratique.

Les techniques spécifiques viennent ensuite.Elles résultent de l'usage du matériel nouveau(fil d'Ariane, double bouteille, manomètres,topographie,....) ou du changement de milieu(déplacement horizontal lié aux galeries, eaudouce, obscurité, plafond,...). La encore, il estfacile d'indiquer en théorie comments'adapter à ses contraintes. Reste, que cetteconnaissance reste justement,... théorique.Ainsi, indiquer comment il faut poser le fild'ariane est très facile. Celui-ci doit éviter defrotter sur les parois, doit être fixé parl'intermédiaire de caoutchouc, passer là où leplongeur passera, etc. Le choix des prises et lafaçon d'y attacher le fil est tout aussi simple ài ndiquer, dessin à l'appui. L'exercice serapourtant autrement intéressant.La théorie permet pourtant d'offrir quelquesclés qui indéniablement accélèrent la réussitetendre le fil, préparer l'élastique, le placer surle fil avant d'arriver à la prise, .... Ainsi, il serapossible d'éviter le nuage de touille quimasque à tout débutant la prise d'anthologiequ'il s'était choisi !L'exemple de la topographie serait tout. aussidémonstratif. La encore, la prise de notes et lereport ne s'improvisent pas. Le cours estaccélérateur de réussite.

La connaissance du milieu, est égalementnécessaire. Nous sommes dans des grottes etnon pas dans un labyrinthe comme il pourraitsembler au premier abord. La différence estdans l'organisation réelle que présente lacavité. Cette connaissance est indispensablepour réussir des premières mais également (etsans doute est ce le plus important dans lecadre d'un stage) pour retrouver son cheminlorsque celui-ci se dérobe. La présence decourant, l'évolution du courant, l'instabilitédu milieu doivent impérativement êtresignalés. Ici, l'expérience des cadres estfondamentale. Au delà, le retour d'expériencedu aux accidents passés est irremplaçable. Labase de données malheureusement s'élargitchaque année, il faut l'utiliser.Des

compléments

spécifiques

auxconnaissances de bases doivent être apportées,sur la physiologie (nous sommes en eaudouce, les oreilles ne passent plus pareil), lefroid (plongées longues dont il faut prévoir leretour),....

Les cours magistraux sont donc bien adaptésau transfert de ces connaissances sur lematériel, le milieu, la pratique. Les documentspédagogiques théoriques fournis et laprésentation orale permettent d'être certaind'un contenu minimum dispensé. Cependant,la masse de connaissance à acquérir, imposedes cours tous les jours, voir le matin et le soirpour les stages les moins longs (mais les plusdenses). Ces cours peuvent être difficiles àsuivre pour un public ayant parfois quitté lemilieu scolaire depuis longtemps. Et surtout,la fatigue liée aux plongées quotidiennes eneau froide, peut nuire fortement àl'assimilation du message dispensé.Le problème ici est l'inadéquation certaineentre la masse d'information à fournir et letemps pour le faire. Les solutions possiblessont dans l'allongement de la durée du stage(8 jours), la séparation du stage (et desconnaissances) en deux groupes (l er niveau etconfirmés) ou l'acquisition préalable desconnaissances théoriques. Chaque possibilitéprésentent des avantages et des inconvénients.Retenons qu'ici déjà, le stage a une limite,celle de sa durée.

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LE SAVOIR FAIRE

Ce terme regroupe tout ce qui concerne lapratique, l'habileté à exécuter le geste. Avantmême d'envisager le moindre exercice, il estindispensable que le plongeur soit à l'aisedans toutes les phases d'une plongéeclassique. La première immersion doitpermettre avant tout de vérifier l'aquacité etles réactions à des situations courantes (eaudans le masque, variation de profondeur,...).Le stage de plongée souterraine n'est enaucun cas l'occasion d'apprendre destechniques de base ou non spécifiques à laplongée souterraine (volume constant,....).La théorie permet d'expliquer de façonabstraite comment réaliser les différentsgestes technique. La pratique permet d'allerau delà, en montrant in situ, comment faire lemouvement. La pratique permet surtout defaire faire le mouvement, l'action, de laisser lestagiaire pratiquer afin de l'observer, de luimontrer les imperfections et les points clés. Ilest pour cela indispensable que la plongée soitune plongée d'exercice et que le cadre laissele stagiaire travailler. Ainsi, le fait d'êtredevant en « éclaireur », le stagiaire suivant estincorrect.

En poursuivant sur le fil, il s'agit maintenantde décider où le poser pratiquement, de lefixer, plus ou moins bien, plus ou moins vite,tout en étant capable de maîtriser l'ensemblede la plongée, flottabilité, autonomie,.... Lapose du fil est d'ailleurs l'un des exercice lesplus intéressants pour évaluer la maîtrise de laplongée souterraine.D'une part, il s'agit réellement de plongéesouterraine, c'est à dire d'une situation réellede plongée souterraine, qu'il est indispensablede pratiquer, d'autre part ce simple gesteimpose une parfaite maîtrise de tout le reste.L'aquacité doit être irréprochable, la gestionde l'air naturelle et l'observation de la cavitépermanente et pertinente.L'apport du stage peut être ici primordialepuisque le choix du trajet du fil ou de la prisepeut être corrigé. Au delà, le geste est analysé,expliqué et amélioré, en toute sécurité. Lestagiaire se rend d'ailleurs parfaitementcompte de lui même de sa prestation et de sonniveau tant lors de l'équipement que lors dudéséquipement, systématique, au retour.

Cet auto jugement est particulièrementintéressant car il aide le plongeur à se situerdans sa pratique.

Toujours pour le fil, le stage est l'uniquemoyen de faire travailler, encore une fois ensécurité la recherche du fi l ou ledésenmèlement. A chaque fois que lanécessité d'être deux apparaît, le stage peutjouer un rôle.

L'entraînement qui participe du savoir faire,n'est malheureusement pas améliorable aucours du stage. En effet, certainsautomatismes ne s'acquièrent qu'avec letemps, certaines capacités n'existent que peu àpeu. Il en est ainsi de la pure capacitéphysique. Nager s'apprend, nager longtempsaussi, mais pas à la même vitesse !Reprenons le fil, en supposant qu'on sache leposer correctement dans le siphon école, il vafalloir maintenant acquérir de l'aisance. Lapose est maintenant correcte mais les siphonssont parfois plus difficiles. Et que dire si lapremière s'éloigne. Qu'en est il sur 500mètres, 800 mètres ou en profondeur, ... ou encas de stress (perte de fil) ?Seul un travail efficace et un entraînementrenouvelé permettront une progression. Laballade est là de peu d'utilité. Seules lesplongées en première et les plongées detravail permettront de s'améliorer. Lerenouvellement de la pratique crée l'aisance etla capacité.

LE SAVOIR ETRE

L'expérience, vient peu à peu. Le stage est laencore capitale: les sites de plongée sontdifférents chaque jours, de même quel'encadrement. Les stagiaires en discutant deleur expérience s'enrichissent les uns lesautres. C'est le but du tour de tablesystématiquement pratiqué tous les soirs.Encore faut il être capable d'écouter lesautres, sans préjugés!!

L'expérience vient en plongeant(surtout), en lisant, en discutant, enréfléchissant, en faisant de la première. Lerôle des autres est primordial. Un plongeurisolé est un plongeur fragilisé., sa carrièrerisque malheureusement d'être courte.L'expérience, c'est la répétition d'uneexpérience vécue, c'est replacer une situation

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dans un cadre de connaissance. Un exempleclassique est la découverte (la visite) d'unenouvelle cavité, au bout d'un moment, etselon justement l'expérience, le siphondevient moins engageant, voir oppressant. Ilest temps de faire demi tour, la pression dumilieu est devenu trop forte. Le lendemain, aumême endroit, l'impression ressentie esttotalement différente. Les lieux sont connus,familiers, apprivoisés. L'expérience a permisde s'arrêter, l'expérience permet le lendemainde poursuivre.

LA CAPACITE

Plusieurs cadres FFS (dont je ne faisais paspartie) ont réfléchi sur l'intérêt de proposerune pose du fil dés les premières immersionsd'un débutant, en le plaçant dans une caviténon équipée. Ainsi, le plongeur se situe dés ledépart en situation de recherche etd'autonomie.Pour ma part, je préfère réserver cettesituation à la deuxième immersion, lapremière permettant la découverte de larespiration, du déplacement, del'obscurité, ... Bref, la première est un baptêmequi doit apporter quelques aides. Par contre,j'adhère totalement à cette philosophie.

La capacité que j'appellerai ici la maturité,participe bien sur de l'expérience, del'habileté, mais surtout de la vie. Plongerbeaucoup n'apporte pas de maturité même siun certain type d'expérience est la. Vieillir,s'occuper des autres, avoir des enfants, vivrecertains évènement apporte la maturité.Certains l'ont tôt, d'autres n'auront pas letemps de l'avoir. Je veux dire ici, qu'il ne sertà rien de courir, de brûler les étapes. Bien sur,d'autres feront certaines des premières quevous visiez, et alors?

Cette maturité, le stage ne vousl'apportera jamais, à moins d'êtreencadrant.

QU'EN PENSENT LES STAGIAIRES ?

Un questionnaire remis aux participants endébut de stage nous permet de connaître leniveau théorique de base des stagiaires

(niveau zéro) puis d'axer la formationthéorique et pratique sur les points les plusimportants à compléter. Nous avonsl'habitude de demander aux participants à lafin du stage de nous indiquez ce qu'ils ontappréciés ou regretter au cours du stage ainsique les réflexions que cela leur amènent.L'évaluation effectuée porte donc sur la façondont les objectifs proposés ont été réalisés.

Les découvertes les plus intéressantes faitesdurant le stage sont depuis plusieurs années

a) la Philosophie et la sécurité . La plupartsont arrivés à la plongée souterraine parincitation : curiosité vis à vis d'articles dansles revues, connaissances pratiquants ,souhaits de faire comme d'autres qui « l'ontdéjà fait ! ». Ceci dit, en dehors d'uneexpérience nouvelle et de techniques qu'ilssavent être autres, ils sont totalementétrangers au monde de la spéléo et desexplorateurs. Voici en vrac quelquesremarques sur ce qu'ils ontappris : « Psychologie du plongeur spéléo -certains aspects sur la sécurité (bouteilles,...)- garder son calme apporte énormément à lasécurité - on réfléchit, être capable d'évoluerdans un milieu hostile avec une meilleuresécurité - expérience supplémentaire - lasécurité en siphon - une plongée se prépare defaçon très approfondie - la gestion de laplongée (organisation, préparation) - lasécurité en général, (par rapport à mesplongées précédentes) - une meilleureconnaissance de soi dans la réflexion, - lesgens avec qui on pratique ».

b) Le matériel. Si la plupart du matérielest connu de façon relativement correcte, unemultitude de détails fondamentaux restesignorés. Il s'agit entre autres du placement etde l'utilisation de chaque élément. « Arrimagedu matériel sur le plongeur - 1 'équipement(en matière de sécurité et d'ergonomie) -matériel top niveau, sans concession -prisede conscience qu'il me reste encore un grandchemin à parcourir pour maîtriser lestechniques ! - choix du matériel qui doit êtrele plus adapté en fonction du profil du siphon- importance de l'entretien parfait du matérielet connaissance approfondie de celui que l'ondoit utiliser, Intérêt d'avoir un matérielperformant et adapté (dévidoir,

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combinaison,...) - ce qu'il faut revoird'urgence dans l'équipement (emplacementdes ustensiles vitaux)».

c) Lefil d Ariane vient ensuite avec unegrande richesse de remarques sur la pose dufil mais aussi son évaluation et même sonsuivi : - « La pose et la lecture dufil d'Ariane-le dévidoir parisien, appelé égalementmoulin à prière - lefl d'Ariane (équipementgaleries, ...) - difficulté et apprentissage de lapose dufil d 'ariane - les différents dévidoirs,je sais maintenant comment je vais faire lemien - réelle prise de conscience de ladifficulté de pose dufil - difficulté de larecherche dufil et prise de conscience du réeldanger de son proprefil - déroulement defil,démêlage, recherche, tout ce qui concerne lefil - recherche du fil - la pose d'unfild'Ariane est plus délicate qu'elle n y paraît -manipulation dufil d'Ariane dans l'obscuritétotale en intégrant la flottabilité - recherchedefil, méthode de pose defil -poser unfil touten gérant le reste de sa plongée n'est passimple - la pose dufil, la gestion générale,tenue (main droite à l'aller, main gauche auretour, »

Les éléments qu'ils pensez plusparticulièrement pouvoir mettre en oeuvresont.

Lefil d'ArianeTout ce qui concerne le fil, la pose du fild'Ariane et le déséquipement, la pose de filssecondaires, les manoeuvre de désemmélage,la recherche de fil, suivre un fil, l'arranger, leréparer : « technique de recherche defil (etde pose) quand ça "craint" dans le noir- suivre un fil en sécurité dans un siphon clairet peu profond - amélioration du fil existantou repose d'un fil - vérification, entretien defil »

- Lecture de la cavité,- D'une manière générale, tout ce qui a trait

à la sécurité.- Exploration de cavité déjà balisée et

équipée,- Mise en oeuvre de mon matériel.- Trouver et mettre en oeuvre le matos de

base (cela doit maintenant être fait pourma part),

Profiter du milieu dans lequel j'évolue,c.a.d la plongée souterraine.

- Préparation plongée,- Disposition du matériel.

Philosophie et sécurité- Là sécurité générale telle qu'on me l'aprésentée (à l'opposé de ce que j'ai souventfait),- Adaptation des règles de sécurité en plongée.- La sécurité.

Le matériel- La préparation du matériel post plongée,- Matériel à compléter,- Meilleure connaissance de mon matériel,

Gestion de l'air- Utilisation de relais,- La gestion du volume d'air (1/5),- Calcul de l'autonomie en air,

- Plonger plus léger,- Continuer à apprendre,

- Palier à l'oxygène,

- L'orientation au compas,

- Organisation de la plongée,

- Calcul de la flottabilité,

Les éléments que vous pensez plusparticulièrement pouvoir mettre en oeuvredans votre pratique.

- Fixation de blocs supplémentaires sur soi ousur le fil,- Autonomie,- Sécurité, autonomie,- Autonomie, relais,- être capable de gérer au mieux sonautonomie.

- observation du milieu, aller retour.- lecture du milieu ( mais demande encorebeaucoup de connaissances),- Culture hydrogéologique générale,

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- Utilisation des règles de sécurité(bibouteilles dissociés/ fil d'Ariane/ doublerespiration/ règle du 1/5 ème) dans notreprofession.- Ne pas dépasser ses limites,- Améliorer et mieux gérer ma flottabilité envue d'une meilleur aquaticité,- Amélioration du matériel personnel, choixapproprié.- Ne pas porter systématiquement de gants,

CONCLUSION

Les stages indéniablement sont appréciés parles participants. La richesse des échanges,l'enseignement apporté par les debriefingjournaliers, la compétence et la disponibilitédes encadrants. Cette disponibilité est le motclé, en stage nous sommes là pour faire passerle message. En explo, nous faisons de lapremière.

Une limite apparaît clairement, c'est la densitédu stage. Les cours en soirée sont regrettés.Pourtant les participants souhaitent plus decours, plus d'approfondissement. La solutionde rallonger le stage souvent proposée est peutêtre bonne, mais impose d'autres contraintes,en particulier quant à la disponibilité descadres et à la fatigue des stagiaires, au fil desplongées.

Pour finir, une réflexion de Philippe «l'apportpédagogique du cadre ne peut se faire quedans le travail. Dans la ballade, le cadren'apporte rien. ». Nous travaillons donc aucours des stages plutôt qu'effectuer des visitesque chacun fera bien tout seul,... plus tard.

Frank VASSEUR

"MATKA 2000", expédition nationale de laCNPS parrainée par la FFS, s'est déroulée du

3 au 25 Août 2000, en République deMacédoine.Cette destination n'est pas très prisée par lesspéléos, et encore moins par les plongeurs.Ceci dit, ces activités sont en pleindéveloppement sous l'impulsion depratiquants du pays. Lemanque de matériel, de moyens et devéhicules freinent considérablement lesexplorations.

La Macédoine est un pays enclavé, sans accèsdirect à la mer, situé au centre des Balkans, ausud-est de l'Europe. Ses voisins sontl'Albanie à l'ouest, la Yougoslavie(Monténégro et Serbie) au nord, la Bulgarie àl'est et la Grèce au sud. Le territoire estprincipalement montagneux avec un pointculminant à 2764 m, le mont Titov. Lacapitale, Skopje (540.000 hab), est elle-mêmesituée à 240 m au-dessus du niveau de la mer.Les autres grandes villes du pays sont: Tetovo( 180.000 hab.), Kumanovo (135.000 hab.), etBitola (125.000 hab.) Plusieurs grands coursd'eau aux affluents nombreux parcourent lepays: les fleuves Orhid et Prespa et la rivièreVardar. On compte aussi 25 lacs dont laplupart sont artificiels et destinés à laproduction hydroélectrique. Les lacs d'Ohrid,au sud-ouest du pays, sont les plus connus car,de tous temps, ils ont constitué un lieu devillégiature apprécié.

Un projet de reconnaissance préalable, enJuillet 1999, avait été annulé au derniermoment suite aux bombardements de l'OTANdans le cadre de la guerre du Kosovo.Mais les contacts avaient été maintenus, et lasociété spéléologique Peoni de Skopje et leclub Inferiorum de Kicevo nous ont étéchaleureusement accueillis.Nous avons plongé 5 sources ou cavités, visité4 autres, topographié plus de 2200m.degaleries et réalisé 1400m. de première autotal.

Cavités exploréesLe canyon Matka , abrupt et encadré de hautesfalaises, est une curiosité naturelle située auxportes de la capitale Skopje. Un barrage hydo-électrique a formé un lac artificiel alimentépar la rivière Treska.L'accès aux cavités se faisait en barque àmoteur depuis le quai d'embarquement,

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devant l'hotel-restaurant où nous étionshébergés.

Pestera Vrelo (Canyon Matka): Cavitéaménagée avec siphon à 65m. de l'entréereconnu par l'expé. Bulgare de 95 (65 m. ;-23). Au-delà de leur terminus, une fractureétroite remonte jusqu'à -11. Siphon (78m. ;-25) Un autre lac, à la base des escaliersd'accès, a été exploré sur une vingtaine demètres, arrêt à -11. De nombreusesconcrétions sont situées sous le niveau del'eau. Ne serait-ce la température de l'eau, oupourrait se croire au Yucatan. O T°=10°c.

Pestera Krishtalna (Canyon Matka): Petitegrotte dont le siphon n'a rien livré de plus(30m.-6) mais qui exhale un puissant courantd'air via un boyau à désobstruer.

Matka Vrelo (Canyon Matka): résurgencesous-lacustre explorée sur 180m en 1995 parune équipe bulgare. Nous avons poursuivijusqu'à 425m, arrêt à -67 avec vue à -90environ !Développement total porté à 550m.Découverte de deux énormes sallesimmergées dont une, la salle « PEONI » auxdimensions colossales: hauteur 52m (dont 5 mhors de l'eau avec départ de galerie exondée)longueur : 50m, et largeur de 10 à 30 m !Présence de concrétions sous la surface suite àune remontée des eaux de 8 à 10 m due à laconstruction d'un barrage hydroélectrique vers1945. Faut-il ajouter que les paysages y sontfort variés, l'eau translucide et à peine fraîche(13°c.), les conduits vastes ... etc. De l'avisunanime des participants, une des plus bellesource qu'il nous ait été donné de plonger.Allez, pour vous achever: l'accès se faitdirectement depuis le parvis du gîte (certainss'équipaient dans leur chambre!) via 20min denavigation dans un superbe canyon encaissé(250m. de haut). Pour accéder au siphon,depuis le bateau, il a fallu réviser la bascule etle saut droit.Un article détaillé, consacré essentiellement àcette source exceptionnelle, paraîtra dans lenuméro de Mars de Subaqua.

Pestera Gonovica (Gostivar):A 100 km à l'Ouest de Skopje, le massif duBukovic (1526m.) est cerné de nombreusessources.

Celle-ci a été explorée dès les années 50 parl'équipe du géographe Dusan MANAKOVIC.Cette rivière souterraine avait déjà étéremontée sur 320 m, jusqu'à uneimpressionnante cascade. Les spéléologuesmacédoniens l'avaient escaladée sur 6 m pourbuter sur un plan d'eau translucide. Leursefforts pour abaisser le seuil de déversementde la vasque restèrent vains.Nous traversons à la nage le petit lac, et aprèsune série d'étroitures et de passages presquenoyés, nous découvrons de vastes galeriesrichement ornées de stalactites et stalagmites.Un petit quart d'heure d'élargissement aumarteau-burin ouvrira le passage aux copainsmacédoniens avec qui nous poursuivronsl'exploration jusqu'à plus d'un kilomètre del'entrée.Là, plusieurs possibilités se présentent. Larivière sort d'un siphon, reconnu en apnéejusqu'à -4 et un boyau aquatique supérieurbute sur passage impénétrable. Des escaladesdans les voûtes augurent également un autrechamp d'exploration dans des galeries fossilessupérieures.En deux pointes nous avons découverts 680mde magnifiques galeries concrétionnée et unerivière souterraine superbe, derrière les voûtesmouillantes. Les galeries sont ventilées et desdéparts en hauteurs livreront certainementl'accès à des étages supérieurs. T°=8°c.

Pestera Aylilica (Tresonce)A 150 km au sud-ouest de Skopje, à proximitéde la frontière albanaise.Cette grotte de 500m. de long présente dessiphons en amont et en aval. Elle n'a pu êtreplongée pour cause de météo défavorable lejour où. nous nous y sommes rendus. Nousavons fait une rapide reconnaissance jusqu'àla rivière souterraine.La résurgence de cette cavité bute égalementsur siphon à 200m. de l'entrée.Une jonction pourrait être tentée par larésurgence. Vu la puissance du courant (maisnous étions en période de hautes eaux) uneplongée dans le siphon aval de la grotte neserait pas ... raisonnable.C'est assurément vers le siphon amont de lagrotte qu'il faudra concentrer les efforts.

Izvor BabunaSituée à 150 km au sud de Skopje, cettesource coule au pied d'un des points

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culminants du pays : Solunska Glava(2538m.)La source, connue sur une 91 mètres jusqu'àun siphon, avait été explorée en 1970 par laSociété Peoni.Quarante-cinq minutes de marche d'approcheà flanc de versant, puis une courte escalade etun puits de 20 m dans une petite grotte sontles préliminaires incontournables à la plongée.Un joli ruisseau souterrain provient d'un courtsiphon (20 m de long, 4 de profondeur). Passéle verrou liquide et glacial (6°) nousremontons l'écoulement via de véritables« Champs Elysés, voire même uneCannebière » hypogés (25m de haut, 8m. delarge) jusqu'à un grand lac siphonnant.T°=6°c.Durant 271 m, le ruisseau cascade dans devastes salles ébouleuses. La mélopée descascatelles se répercute à l'infmi, sous lesvoûtes qui s'élèvent parfois à plus de 20 m. Lesiphon terminal a été reconnu en apnéejusqu'à -4m.Dans une zone d'eau plus calme, un groupe deniphargus, petites crevettes dé pigmentées,agglutiné sur un rocher a été remarqué.D'après Gordan POLIC, le spécialiste de lafaune cavernicole, ce comportement peucommun correspondrait peut-être à unepériode de reproduction.Cette source, située à 1300 m d'altitude, seral'objectif principal d'une expédition future, en2002.

Nous n'étonnerons personne en annonçant dèsà présent que nous retournerons là-bas en2002 avec des moyens adaptés à la poursuitedes explorations entamées.

Outre l'exploration, nous avons également étéà la disposition de nos hôtes pour•

initier des spéléologues macédoniens à laplongée en surface libre (11 participants)tout en les sensibilisant aux spécificités dela plongée souterraine ;

perfectionner leurs techniques deprogression spéléologique en rivièresouterraine et sur corde,

prélever des spécimen de faune dans lescavités explorées (en cours dedétermination par les spéléologuesmacédoniens

et

l'association

debiospéléologie croate) ;

effectuer des prélèvements d'eau dans lessiphons du canyon Matka (analysés par lacompagnie des eaux de Skopje. Cette eauserait propre à la consommation et noshôtes ont récemment été reçus par leministère de l'environnement en vued'une étude approfondie)

réaliser des prises de vuesphotographiques et vidéo en siphon etgaleries post-siphon explorées ;

donner des interviews pour la pressetélévisée,

radiophonique

et

écritemacédonienne.

Participants:•

Élodie Dardenne, Ghislaine Noailles,Pierre Sciulara, Gilles Vareilhes, FrankVasseur pour la France.

Roger Cossemyns, Marc Vandermeulen,Martial Wuyts pour la Belgique.

Gordan Polic pour la Croatie.•

Aleksandar et Nikola Angelov, Maria etHristina Argirovska, Cele Bogeski, ElenaBuzarovska, Keti Dimitrovska, OliverGicevski, Hristijan Grozdanovski, SanjaGjorgjevic,

Slobodan

Jovanovski,Octavian Mihail Kivija, AleksandarMitrevski, Tania Nestoroska, KostaNikolovski, Biljana Petreska, Sead Sadrik,Ali Samet, Ivan Zezovski, Max Zoranpour la Macédoine.

Merci à la société Fenwick (Nîmes) et aux cds26 et 30 pour leur soutien financier, auxmagasins « Diving Surfing Marine »,« Conceptexpo », « Marès », « WorldtravelBelgium », à Serge Delaby, à nos amis duCsari, de l'esc, du gips, à la s.s.Namur au gek-Celadon, au gus pour leur soutien matériel, àla f.f.e.s.s.m. (c.n.p.s.), à la f.f.s.(c.r.e.i.) et àl'adeps pour leur parrainage et leurcontribution financière.Une attention toute particulière va à nos amismacédoniens de la Société spéléologiquePeoni, pour leur accueil et leur collaborationexemplaires.

Un rapport détaillé est en cours de rédaction.

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Philippe Brunet

Bilandes explorations 1999

Grotte de St. Marcel (Ardèche).

Au programme de 1999, dans le prolongementde l'an dernier, nous nous retrouvons enArdèche pour poursuivre l'exploration de lagrotte de St Marcel. De nombreuses plongéessont prévues, ainsi que les portagesd'accompagnement.

Cette année, les plongeurs d'AVENS ontcontinué les plongées post siphon en sedirigeant vers le nord dans deux directionscelle de la salle du cyprès et du réseau Solvay.

Nos explorations font suites à celles menéesdepuis 1995 dans le réseau de Saint Marceld'Ardèche. En 1999, nos plongées ont permisde découvrir et topographies 100 mètres degaleries nouvelles, dans le réseau A4 (réseaude la crypte : post siphon en fond de grotte)avec une jonction des deux galeriesdécouvertes en 98 et arrêt sur autonomie à -45 mètres. Nous avons poursuivi latopographie (135 mètres supplémentaires) dela galerie qui se dirige vers le Solvay.

Nous avons également entamé lerééquipement des puits du réseau Solvay etcelui du P70 du réseau 3. Les fortes pluies enréactivant des siphons temporaires n'ont paspermis de plonger le P70 comme initialementprévu.

Une quinzaine de personnes (Spéléos etplongeurs) ont participé à ces explorationsdont 8 plongeurs d'île de France, issus deplusieurs clubs ffessm.

REMERCIEMENT : Nous tenons àremercier les spéléos qui nous ontaccompagnés toute l'année dans la cavité pourle portage du matériel et sans qui rien ne seraitpossible, les municipalités de Bidon et SaintMarcel pour leur accueil, Annie Flahaut notre

hôtesse qui est envahie de matériel et despéléos d'avril à septembre, la CNPS de laFFESSM qui nous a attribué une aidematérielle pour ces explorations et leSIGARN pour ses autorisations.

GITE : le camping des grottes et surtout lamaison d'Annie à Bidon pour les plongeurs.

LOCALISATION

Grotte de St. Marcel: X=775,85 Y=227,58Z=99

En face de l'entrée de la grotte touristique,descendre le chemin empierré qui mène aucamping des Grottes. Après un kilomètre dedescente un chemin de terre sur la gaucheconduit rapidement à l'entrée de la grotte.Celle-ci est fermée par une imposante porteblindée. Notons la présence plus bas dans lecamping de la grotte Deloly et du Bateau.

HISTORIQUE : Grotte de St. Marceldécouverte par un chasseur en 1838, Martel en1892 et De Joly, entre 1937 et 1941,yconduisent les premières explorations (5000mètres de développement). Des belges et desgroupes locaux poursuivent ensuitel'exploration à partir de 1960.

SIPHON A4, Réseau de la crypte et Avalaval

La grotteSL Marcel s'ouvre par une lourdeporte, qui dévoile immédiatement une galerieaussi large que haute. Les 700 premiersmètres n'offrent aucune difficulté : seule uneéchelle de 7 mètres agrémente le parcours.Arrivés à proximité du parcours touristique,nous descendons à travers quelques passagesétroits sous la Cathédrale. Nous continuons lagalerie en tournant par deux fois sur la droite,par des étroitures ponctuelles. Nous délaissonsles réseaux UN et TROIS sur la gauche. Noussommes dans le réseau DEUX, galerie A ; leconduit est agréable à parcourir. Seul unlaminoir ensablé (totalement comblé par lescrues du printemps) freine sérieusement laprogression. Une coulée de calcite laminante,débouchant sur une flaque toujours alimentéeannonce le premier vestiaire. Une petite salle

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confortable, bien concrétionnée permet lapréparation des plongeurs. La suite est sous lagalerie principale et nécessite d'utiliser unéclairage électrique compte tenu de la faibleaération. Deux puits plus loin, nous arrivonssur un regard du collecteur A.En poursuivant la galerie principale, peu aprèsun départ sur la droite, nous arrivons auVestiaire primit qui précède un lac de 50mètres de long. Quelques mètres plus loin, leboyau devient boueux, et le siphon A s'offreaux palmes des plongeurs.

Déroulement : Les plongées dans les siphonsA nécessitent un portage d'une heure trenteenviron. Le lac qui s'est glissé entre levestiaire et le départ de la plongée oblige audéshabillage des troupes. Profond d' I m 50 etlong de 50 m, il nécessite un bain complet,heureusement l'absence de courant d'air rendl'exercice supportable.Le départ du boyau du S4, dans la grotte St.Marcel est atteint en 60 minutes. La conduited'accès au siphon A4 est basse et active,l'usage de petits traîneaux en plastique rend leportage des bouteilles plus aisé. Cet accès estcelui qui permet d'atteindre la plus grandepart du réseau.

LE GRAND COLLECTEURRéseau de la Crypte

Après près d'un kilomètre, la galerie enconduite forcée de 4 mètres de diamètreenviron légèrement remontante, se divise. Lagalerie de l'ouest passe sur un orifice. Celui citrépane une belle salle pouvant égalements'atteindre par une galerie déchiquetée : «laCrypte ». Nous sommes ici d'après lesreports topographiques, quasiment sous lacathédrale bis.La crypte, haute de 2 à 3 mètres pour unelargeur de 5 mètres se finit sur une failleperpendiculaire qui garde les mêmedimensions. L'eau est en permanence 7mètres plus bas. Les crues de l'hiver et duprintemps se sont déversées dans ce puits, noscordes déchiquetées et retrouvées dans lesfailles en sont la preuve.Le grand passage est donc l'alimentation dece réseau, quand les crues provenant del'amont profond ne peuvent s'évacuer parl'aval aval.

La mise à l'eau est toujours délicate car iin'est pas possible de se poser au sol.L'équipement se fait en nageant. Par contre,quelques becquets permettent de déposer lesbouteilles d'oxygène pour la décompression.La faille se poursuit sous l'eau en gardant lesmêmes dimensions. La galerie passe sous lacrypte, puis se dirige au nord-ouest enprofitant d'une belle faille.La galerie descend très rapidement à - 40mètres pour s'y stabiliser. Peu après leterminus de 1999, la galerie de l'antichambreest atteinte là où nous l'espérions. La suite està l'ouest au-delà de -45 mètres. Arrêt surautonomie (voir topographies).La suite est rendue difficile par la profondeur,la température de l'eau, les efforts nécessairesà la mise à l'eau et à l'accès au siphon.

Par contre, nous avons décidé de poursuivre àpartir de la crypte, l'exploration du nouvelaval, atteint anciennement par l'antichambre,compte tenu de la difficulté qu'entraînaient leP19 et le labyrinthe déchiqueté comprenant denombreuses escalades et désescalades. Lepassage aquatique emprunté suit la mêmefaille.

LE RESEAU AVers l'amont du Solvay

A partir du siphon Al, la galerie très boueuseatteint un collecteur très propre (voirtopographies). La galerie sur la gauche(ouest) atteint peu après une bifurcation, unecheminée exondée. Une escalade de 13 mètrespermet d'atteindre un conduit très boueuxd'environ deux mètres de diamètre.Un ressaut descendant mène à une vasque.Celle ci plonge directement à - 10 mètrespour remonter dans une nouvelle clocheboueuse

puis

la

galerie

descendprogressivement en s'élargissant. Tourmentéeet boueuse, elle annonce un écoulement peurapide. Il s'agit vraisemblablement d'unconduit d'équilibre alimenté alternativementpar l'amont (SOLVAY) ou l'aval (Amontprofond).La topographie s'arrête à - 24 mètres, la suiteest à faire à partir du puits du Solvay comptetenu de la distance noyée, des escaladesnécessaires et de la difficulté de laprogression.

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CONCLUSION

Peu à peu, les plongées permettent decomprendre un réseau très complexe, forméde plusieurs rivières connectées. Noussommes dans un vieux réseau, les galeriesactuelles sont la conjonction de formesanciennes, de captures récentes et de galeriesnouvelles. L'analyse détaillée desfracturations permet d'approcher la mise enplace du réseau. On notera (voirorganigramme des orientations) que ladirection N10 à N20 est la plus directrice pourles réseaux noyés profonds.

Nous pouvons déjà individualiser 3 amontsd'eau karstique

- le premier, l'amont profondprovient de l'est en passant par leréseau N6, il est régulièrementactivé, inondant alorspériodiquement le Solvay et leréseau A, sans toutefois provoquerde crue visible, l'eau s'évacuantlentement par le collecteur profond(Ardèche et Goule du Pont : voircolorations et report des fractures).Les puits ou cheminées quijalonnent l'aval du Solvayralentissent la vidange de cesystème, ce qui expliquel'ennoiement régulier et prolongédu puits du Solvay.

- Le deuxième est le Solvay, sagéométrie prouve un conduitjuvénile, apportant peu d'eau ausystème. Des crues ponctuellespeuvent cependant en provenir.

- Le troisième est le siphon de laCrypte qui est atteint par le réseaudu grand passage. Il provient deBidon (grande faille Nord).L'alimentation est permanente ets'écoule sous le réseau de SaintMarcel. La sortie de ce système estcertainement la source de l'écluse.

A cela, il faut ajouter une alimentation parl'Ardèche, prouvée par l'analyse, destempératures, de la faune et de la flore dans

plusieurs siphons (Deloly, P70, Ecluse,Collecteur profond).

L'évacuation des eaux de ces ensembles sefait en permanence par le collecteur profondet la source de l'écluse. En période de crue,la grotte Deloly sert également d'exutoire puisles 3 premiers siphons restent suspendus, lequatrième (le plus amont) redescendantimmédiatement avec l'Ardèche.

Ainsi, le régime étrange de l'écluse s'expliquepar une alimentation complexe intégrant deseaux du plateau de Gras, celles de l'Ardècheet ponctuellement une suralimentation par lenord Est.

Les différences d'altitudes des différentesconnections, avec des écoulements libres,permettent de complexifier si nécessaire lejeu.

Les explorations de notre équipe doivent sepoursuivre en 2000 pour lever quelques panssupplémentaires de cet immense pu771e.

ORIENTATION, SOURCE DU CASTORORIENTATION, SOURCE DE LADRAGONIEREORIENTATION, GROTTE DU CIRQUEORIENTATION, SOURCE DE L'ECLUSEORIENTATION, SOURCE DU PLATANEORIENTATION, PERTE DE LA CADIEREORIENTATION, RESEAU « A »SAINT MARCEL

NORD NORD NORD NORD NORD NORDNORD

CONTEXTE

Le réseau des grottes de Saint Marceld'Ardèche est l'un des plus grand de France(40 km). Son exploration a débuté il y a plus _d'un siècle par les grandes galeries du réseau1, dont une partie est aujourd'hui aménagée.Depuis, et en particulier dans les années 1970,

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de nombreuses découvertes permirent deconnaître les réseaux 2, 3 et 4. En plusieurspoints, parfois très éloignés les uns des autres,l'eau était atteinte sans que le niveau noyé nesoit connu. Les mises en charges et lesdécrues à priori peu cohérentes laissaientimaginer une structure complexe avec unealimentation multiple provenant de l'Ardècheet par plusieurs origines, des plateaux de Gras.Depuis 1994, les explorations ontprincipalement porté sur le réseau noyé. Lespremières réalisées à cette occasion dans lesystème « Saint Marcel, source du Bateau,Grotte Deloly et perte de la Cadière »représentent plus de 10 km. Les terminusCadière, Deloly, écluse et P70 de St Marcelsont à moins de 500 mètres les uns des autres.Une coloration en 1999 a prouvé la connexionde ces différents éléments dont les jonctionsrestent à faire.

PRINCIPAUX RÉSULTATS2000

Au cours de l'année 2000, les plongeursréunis au sein du projet "Saint Marcel "ontpoursuivi d'une part les plongées profondespost siphon du réseau de la crypte de SaintMarcel d'Ardèche et d'autre part exploré lespertes de l'Ardèche qui alimentent en partieles réseaux noyés.Ce projet faisait partie des explorationsretenues par la FFESSM au niveau nationalet reçoit à ce titre une aide matérielle de laCommission Nationale de PlongéeSouterraine.

Malgré les conditions météorologiques trèsdéfavorables (des pluies 1 jours sur deux enjuillet et trois crues de l'Ardèche durant l'été),les explorations 2000 du projet Saint Marcelont livré plus de 800 mètres de premières et1200 mètres topographiés.Les explorations concernent d'une partl'alimentation du réseau noyé de Saint marcelen eau «karstique» (depuis le plateau deGras, et ont permis d'atteindre à l'extrêmeNord Ouest du réseau une nouvellealimentation profonde à plus de 62 mètres deprofondeur.D'autre part, une origine des eaux de rivièrequi se mélangent sous Saint Marcel ont étéidentifiées aux pertes de la Cadière.

siphon de la crypte

La jonction réalisées en 1999 à - 45 m entreles 2 siphons du réseau de la crypte, nous apermis d'accéder plus simplement à l'amont"ouest" et à l'aval lointain. Les explorationsse font toutefois à partir du réseau A, dontl'accès se trouve à 2 km de l'entrée naturel,par une galerie basse débouchant sur un puitspuis nécessite 2 km de portage post siphon,donc l'obligation d'un porteur plongeur.Le siphon de la crypte débute par une faillequi domine l'eau de 6 mètres environ. Cettefaille se poursuit sous l'eau jusqu'à 30 mètres.La galerie qui lui fait suite oscille entre 40 et45 m, sur 350 m. Après la jonction effectuéedans une faille, nous retrouvons une galeriedescendante, puis peu après, un puits vertical.Compte tenu de la température de l'eau, de ladistance du parcours subaquatique et de ladifficulté du portage, Christophe Depin s'estarrêté en pleine eau à -61 mètres dans unpuits qui se poursuit au moins 4 mètres plusbas (limite visibilité).L'état du fil d'ariane, qui a du être remplacéau cours de plongées préalables, et l'absencede tout sédiment dans ces galeries, montre laviolence du courant qui emprunte ces conduitset nous conforte dans l'idée que nous trouvonsici l'alimentation principale Nord Ouest duréseau. L'alimentation Nord Est, nettementdistincte en origine avait été découverteauparavant (Brunet 1996).La température de l'eau et la profondeur sontdes contraintes majeures. Aussi, compte tenude la difficulté de l'accès, il sera difficile depoursuivre les plongées compte tenu desmoyens nécessaires pour une sécuritécorrecte.

pertes de la Cadière

La coloration réalisée en 1999 du conduitsouterrain de l'Ardèche atteint à -62 mètresen 1998, avait montré un transit très rapidevers la rivière et donc un trajet très direct(conduit de grande taille) vers une sortie.Malgré plusieurs plongées, cette sortie n'atoujours pas été localisée, il s'agirait sansdoute de plusieurs griffons de faibles tailles.Par contre, quoique cela nous semblait plusdifficile à priori, nous avons maintenantidentifié avec une quasi certitude l'origine

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des pertes. Il s'agit des pertes de la Cadière,situées environ 2 km en amont en rive droitedans un rapide de l'Ardèche.

Ce réseau des pertes de la Cadière a étéexploré et topographié sur 1 km (voir topo).G1 : 60 mètres de laminoirs bas, Si: 110mètres -7, G2 : 230 m, S2 : 50 m, -5 m, S3220 m - 14 m. Plusieurs diverticules et schuntont été topographiés pour un développementtotal de 1010m.Les galeries très envasés s'agrandissent peu àpeu (apport d'affluents non explorés? encours de route). Des traversées d'une paroi àl'autre dans la touille, montrent par momentdes largeurs de 8 à 10 mètres.La très nombreuse faune (truites, anguilles,carpes, bardot, poisson chat,...), flore(éponge) et température (22 °C) montrent àl'évidence que nous sommes bels et bien dansune perte de l'Ardèche. Les épongesfluviatiles fixées aux parois sont les mêmeque celles vues au fond de Deloly (Brunet,terminus à 1 km) et à l'entrée de l'écluse(Brandi, Brunet) confortent l'hypothèse del'alimentation de celles-ci.La visibilité exécrable dans cette perte gèneconsidérablement l'exploration de cette cavitécomplexe. Les prises trouvées pour fixer le filétaient le plus souvent des branchages ou desbouteilles plastiques provenant de la «rivièreréserve ».

Le tracé de la rivière souterraine se précise, ilreste encore à relier différentes pièces. Ceci sefera lentement compte tenu de la profondeuret de la difficulté d'accès aux siphons.

Les explorations de 2000 ont existé grâce àune équipe de spéléologues et de plongeurs,dont Frédéric Roux, Laurent Rouchon,Philippe Imbert, Christophe Sohier, AnneDutheillet, Sandra, Nicolas Brucher, GaelMonvoisin, Pierre Boudinet, PhilippeCabrejas, frédéric Bonacossa, Philippe Brunetet Christophe Depin.

L'aide de la FFESSM nous a permis decouvrir le coût des consommables pour tousles participants (mélanges respiratoires,gonflage, carbure, petit matériel, photos,... ),d'une partie des frais de déplacement (voitureet location de canoës) et de l'entretien dumatériel durement sollicité.

DIFFUSION DES RESULTAT.S

Les principaux résultats des explorations deSaint Marcel ont été diffusés auprès desautorités locales (SIGARN) ainsi que desresponsables de la réserve naturelle des gorgesde l'Ardèche.Une conférence audiovisuelle relatant cesrésultats ainsi que les hypothèses sur laformation de l'adèche au quaternaire à étédonnée à la Société des Géographes de Franceainsi qu'à l'occasion des journée d'octobre duspéléo club de Paris.

PROJET 2001

En 2001, les explorations porteront d'une partsur la plongée de l'aval du réseau profondde la crypte et sur sa coloration (ce collecteurest supposé alimenter la source du bateau) etd'autre part sur l'exploration des pertes de laCadière afin de les fonctionner avec la grotteDeloly et /ou le P70 du réseau 3 (la distanceentre les terminus est de 500 mètres environ).En fonction des conditions météorologiques(défavorables en 2000), des topographiescomplémentaires seront menées à l'aval duréseau Solvay et dans l'amont du N17. Cessiphons sont tous situés aux limites du réseaude Saint Marcel et nécessitent de 5 à 10porteurs totalement autonomes en spéléologie.

(voir les topos en annexe)

Responsable des explorations PhilippeBrunet,

21 rue Louis Fablet, 94200 Ivry sur seine,Tel : 01 46 72 03 62

e-mail : [email protected] : Plongée scientifique Université Pierre etMarie Curie, Paris

SITUATION

La source de la Dragonière (ou Dragonnièrede Labastide) s'ouvre en rive droite et à 12mètres au dessus de l'Ardèche, au sonunet duméandre de Gaud. La source de l'Esclapaire

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située plus bas et en aval, au bord del'Ardèche, lui est liée. Celle-ci constitue avecd'autres venues immergées, les exurgencespérennes du système de la Dragonnière deLabastide.L'accès se fait depuis un sentier provenant duhameau des Crottes ou par le domaine deGaud, en rive gauche de l'Ardèche. Il fautalors franchir l'Ardèche profonde de 1,6mètres à cet endroit lors de l'étiage, bien plusen régime normal ou en crue. La routedonnant accès au domaine de Gaud estinterdite et réservée au personnel de la réserveet au service de sécurité.La source est située dans la réserve naturelledes gorges de l'Ardèche et est soumise àautorisation et préavis d'exploration.

DESCRIPTION

La grotte s'ouvre par un vaste porche seprolongeant par une galerie sinueuse de 80mètres de longueur, orientée au Sud-Ouest.Après avoir franchis deux ressauts et évité unpetit puits, le couloir est régulièrementdescendant pour atteindre un lac recouvertd'une pellicule de calcite à certaines époques.Ce lac se poursuit sur plusieurs mètres avantde rencontrer une voûte basse puis de sepoursuivre jusqu'au siphon amont.Une galerie étroite formant déversoir part auSud-Est sur 40 mètres, en partie immergée etse poursuit par une cascade de 3,50 m, pouraboutir à un petit siphon avalUne galerie avant le lac et deux autres auniveau du lac rejoignent un étage supérieurfossile débouchant 20 mètres au dessus del'entrée principale, au bord du chemind'accès.

Un système de 3 autres petites . grottesinférieures, au dessous et en aval, dont l'uneavec un plan d'eau, totalisent près de 100mètres de développement.

Le siphon amont débute par un seuil sableuxpuis descend très régulièrement dans unefracture majestueuse.La faille qui détermine l'écoulement est icitrès visible avec une galerie haute et étroite.Des amas de fil, la plupart en paroi droite,montrent la fréquentation de la cavité ou plusprécisément le peu de compétence de certainsvisiteurs.

Vers - 40 mètres, la galerie se transformepour devenir laminante, le sol étant toujoursformé de sable.La sortie du laminoir vers les - 50 mètrespour une galerie quadrangulaire montre l'arrêtdes visiteurs sans doute très narcosés. Tous lesfils se raccordent au même crochon, auplafond de la galerie, en pleine eau. Sansdoute le pire endroit pour stopper unedescente, sans appuis, sans repères. Choixincohérent de qui a suivi sans réfléchir le filprécédent.Nous avons posé notre fil en paroi, sur lagauche de la galerie. Celle ci descendrégulièrement puis se stabilise vers les - 75mètres. L'arrêt des explorations en octobre1999, se fait à -76 mètres de profondeur dansune sorte de cuvette.Les fils en place sur la paroi de droite, n'ontpas tous été nettoyés. Ceci fera l'objet d'unepartie des prochaines plongées.

EXPLORATIONS

Ce camp s'est déroulé en 3 week-endsprolongés, du 8 au 14 juillet, du 17 au 18juillet, du 1 er au 3 octobre. Les premièresplongées ont permis de rééquiper le départ dusiphon amont et la pose de la ligne dedécompression jusqu'à la cote - 50m.Pour cela, des anneaux de cordes et des spicsont été posés. Nous espérons que les crueshivernales épargneront ce travail.

Ultérieurement, 4 plongées aux mélangesternaires permirent d'atteindre - 60 mètres(Philippe B.), - 65 mètres (Christophe D.), -70 mètres (Philippe B.) en juillet, puis - 76mètres (Christophe D.) en octobre 99.

Paradoxalement, deux périodes opposées sontnéfastes aux explorations, l'été pour cause dechaleur et tourisme intense avec la rivière et laplage de Gaud envahies par les candidats aubivouac, et les périodes de crue lorsque larivière est infranchissable. Dans ce cas, l'eauest de plus très trouble. Ainsi, lors de ladernière pointe, la visibilité était inférieure aumètre.L'utilisation de bouteilles 18 litres et lesnombreux portages pour les plongées aux

-mélanges nous ont incité à installer une maincourante dans la partie ascendante de lagalerie, en particulier lors du franchissement

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du puits. Cet aménagement permet d'assurerune bonne sécurité pour les aides non spéléos.Après avoir essayé différents éclairages, nousavons adopté l'acétylène pour son confort lorsdes portages. Quelques bougie au siphon sontune aide appréciable.

La mise à l'eau se fait au début du lac mais leportage en plongée du matériel est renduinconfortable par le franchissement d'un seuilrocheux au bout de 20 mètres. Ce point peutégalement être atteint par la galerie supérieurefossile après une courte escalade. L'assistancepeut attendre là.Il serait cependant judicieux de supprimer cepoint gênant en redressant le rocher qui formecet obstacle. A effectuer lors de la suite desexplorations.

APPROCHE DU FONCTIONNEMENTDE LA SOURCE

Cette source pérenne (de l'Esclapaire )s'écoule au niveau de l'Ardèche. Des sourcesimmergées existent également à l'aplomb duporche. D'autres orifices plus en aval, auniveau de la rivière, évacuent les eaux descrues les moins importantes.

La galerie principale de la Dragonière etl'évent situé a 10 mètres du niveau d'étiagesont très rarement réutilisés et constituentl'exutoire des fortes crues actuelles.Le réseau fossile à la cote z=100, forme unancien exutoire.

Le réseau noyé, plongé sur 250 mètres semblese stabiliser à -76 m (étude en cours).

Le réseau est limité au Nord par un accidentpluri kilométrique NORD 50, qui abaisse lecompartiment Sud-Est. Le réseau sedéveloppe dans des calcaires barremieninférieur. L'accident N 50 a joué le rôle defaille écran et forcé la source à résurger.La question se pose de savoir si cette source atoujours fonctionné en résurgence où si elleconstitua une perte à certaines époques.

Cette question, au delà de l'exploration purede la source et de son étude biologique vanous guider dans la suite de nos recherches etobservations.

BIOLOGIE

Cette cavitée est connue depuis longtemps, ledomaine de Gaud ayant été exploité par unancien grognard de Napoléon. De Joly,Balazuc et bien d'autre (pour finir par le Guenet Monvoisin) se sont intéressés à sa faune.Voici quelques unes de leurs observations.

Dans la cavité on été observés plusieurschiroptèresRhinolophum ferrum-equinuum,Rhinolophum hipposideros,

Des coléoptèresCatops fuscus

ArachnidesTegenaria parietina

AmphibieNiphargus orcinus VireiIsopodes, Spheromides Raimondi

La plupart des observations biologiques ontété faite dès le début du 20 ème siècle.Gael Monvoisin (AVENS) a entrepris uncomplément à ces recherches, projet biologiede l'ardèche avec la réserve et l'aide du CIF.

EXPLORATEURSREMERCIEMENTS

Ces recherches ont été menées par plusieursplongeurs Franciliens issus de nombreuxclubs FFESSM. La plupart sont membresd'AVENS : Philippe Imbert, FrédéricBonacossa, Philippe Brunet, Frédéric Caen,Isabelle Calvora, Christophe Depin, AnneDutheillet, Sylvie Fontaine, Gael Monvoisin,Christophe Sohier.

Nous remercions Michel Bosse responsabledu bivouac de Gaud pour son aide, RogerEstève, Directeur de la réserve pour sesautorisations, Annie Flahaut pour son accueilet son aide toujours aussi efficace ainsi quetous nos amis ardéchois qui nous soutiennentrégulièrement.Merci également à la commission Ile deFrance de plongée souterraine de la FFESSM,de nous avoir promis une aide matérielle très

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L'utilisation systématique de mélange par lesplongeurs de l'équipe et la situation du siphonen fond de trou, imposent la présence d'uneéquipe de soutien importante.

La localisation de la source dans la réservecomplique son exploration par la limitation decirculation imposée aux visiteurs même sil'équipe a obtenu préalablement l'autorisationd'utiliser les routes de la réserve dans le cadrede ce projet.

RESIJLTATS 2000

Les objectifs prévus dans le projet 2000 ontété atteint : nous avons porté ledéveloppement topographié de la Dragonièreà 880 mètres, le siphon principal faisant 390m de longueur pour une profondeurmaximale de - 88 m.

Un siphon aval actif, accessible à travers unetrémie exondée a été approché. Son accès aété topographié, mais la plongée n'a pas étéfaite compte tenu du danger représenté par latrémie et l'étroitesse des passages entre lesblocs.

Les explorations ont été réalisées en 2périodes, du 1 er au 4 juin et du 8 au 17 juillet2000. Le regroupement des plongées facilitele travail en optimisant l'utilisation (ou plutôtla non utilisation) des bouteilles de sécurité.Par contre, les nombreux aller et retoursdestinés à préparer la plongée de pointe(nettoyage des fils dessablés depuis ladernière pointe, mise en place des relais et desblocs de décompression,...) ou durant celle ci(visites des plongeurs d'assistance) altèrentprofondément la visibilité. L'équilibre n'a pasété trouvé , sachant qu'il n'est pas possibled'abandonner le matériel dans cette grotte tropproche des touristes en canné, et que letransport de l'équipement des plongeurs et deleurs bouteilles se fait pour une grande partpédestrement dans le sable puis les galetsavant de traverser l'Ardèche... comme onpeut!!

Au niveau organisation, nous avionssystématiquement 2 plongeurs d'assistanceprêt à intervenir. Enfin, les paliers réalisésprofonds et l'absence d'utilisation d'air pourla décompression ont permis une excellentedécompression et une absence de fatigue

PRESENTATION

La source de la Dragonnière (ou Dragonnièrede Labastide) s'ouvre en rive droite et à 12mètres au dessus de l'Ardèche, au départ duméandre de Gaud (actuel bivouac de laréserve). La route donnant accès au domainede Gaud est interdite et réservée au personnelde la réserve et au service de sécurité. Lasource est située dans la réserve naturelle desgorges de l'Ardèche et est soumise àautorisation et préavis d'exploration.

La source résurge à travers des fissuresimpénétrables directement dans le lit del'Ardèche. Cependant une grotte situéeenviron 5 mètres au dessus du niveau d'étiagepermet d'atteindre après une centaine demètres, un lac qui siphonne peu après. Cettesource est connue depuis très longtemps, citéedans l'inventaire des grottes de l'Ardèche parBalazuc. Il y indique la présence d'animauxcavernicoles spécifiques : SpheromidesRaymondi. Olivier Issler aurait entamél'exploration de cette source jusqu'à - 50 m.Plus récemment, Francis Leguen dans le cadrede planète bleue replonge la source,redécouvre ces animaux et publie sa plongéedans l'eau du tertiaire.La topographie de la source qui n'avait pas ànotre connaissance été levée jusqu'àmaintenant, a été réalisée en 1999 jusqu'à -70 mètres.

OBJECTIFS 2000

Il était prévu en 2000, de poursuivrel'exploration de la source au delà du terminusde 1999, en effectuant la topographie etl'étude géomorphologique du conduit.

précieuse et à Eau Noire pour la mise àdisposition de son compresseur.

Philippe ImbertDécembre 1999

(voir les topos en annexe)

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étonnante malgré la longueur des paliers (4heures). L'ensemble des informations sur lesplongées ont été communiquées à PhilippeBigeard afin d'enrichir la base de donnée surla plongée aux mélanges ternaires.

DESCRIPTION DE LA DRAGONIERE

La grotte s'ouvre par un vaste porche seprolongeant principalement par une galerie de4 à 6 mètres de large pour une hauteuridentique. Cette galerie, globalement orientéeau Sud-Ouest, est sinueuse durant les 80premiers mètres. Une courte escalade de + 5mètres puis une descente régulière mènent àun lac de 35 mètres de longueur et de 3 à 6mètres de large, pour une profondeur de 3mètres maximum.

En fait, la grotte un véritable labyrinthecomprenant un accès supérieur (en retrait et audessus de l'entrée principale) et denombreuses sorties basses. Certains de cesconduits, très étroits n'ont pu être totalementparcourus. D'autres débouchent sous leporche principal, directement au niveau del'eau.

Le siphon amont (voir topographie) débutepar un seuil sableux puis descend trèsrégulièrement dans une fracture majestueusede 4 mètres de large. Un rétrécissement versles - 12 mètres oblige à passer dans unefenêtre rocheuse de 1 m de haut pour 0,5 m delarge. Vers - 40 mètres, la galerie setransforme et devient laminante. La sortie dulaminoir se fait vers les - 52 mètres dans unebelle galerie quadrangulaire. C'est ici leterminus classiques des anciens visiteurs. Unbecquet providentiel au plafond estsolidement lié par 5 ou 6 fils.La galerie poursuit sa descente régulièrementpuis se stabilise vers les - 75 mètres. Deuxbrusques changement de direction conduisentà - 81 m. La galerie reprend alors la mêmedirection jusqu'à -90 mètres (point 350 m),point bas actuel encombré de gros blocs.Le changement est alors complet, le conduitdevient très ascendant avec une pente de 45 °,entrecoupé de légers replats qui laissentespérer une suite horizontale. Nous avonsstoppé à -61(point 390m), profondeur de nospremiers paliers.

Les très nombreux fils en place, de la surfacejusqu'à -50, ont été presque tous nettoyés.500 mètres de fils de toutes sorte (du kevlarau fil de pèche, en passant par du fil d'Arianede 1,4 mm et du 3 mm) ont été ressortis de lagrotte. Les derniers fils volants (et piégeant)se trouvent dans la zone des 40 à 50 mètres.

PROJET 2001

En 2001, il est prévu de poursuivrel'exploration de la source tant dans sa partieprofonde amont que dans son aval étroit.La profondeur et le profil de l'amont impliquela poursuite de l'utilisation de mélangegazeux. De plus, il est nécessaire d'installerune cloche de décompression compte tenu del'allongement de la durée des paliers (5 heuresen 2000). L'aménagement d'une partie de lacavité sera sans doute nécessaire pour faciliterle portage du matériel.La fin du nettoyage des fils de la partieprofonde (environ 50 mètres) est impérative.A l'aval, il sera nécessaire de stabiliser latrémie dans laquelle s'écoule la rivière. Lesplongées s'effectueront avec des blocs depetite à très petite capacité.

EXPLORATEURSREMERCIEMENTS

Ces recherches ont été menées par plusieursplongeurs Franciliens issus de nombreuxclubs FFESSM. Philippe Imbert (responsabledu projet), Frédéric Bonacossa, PhilippeBrunet, Laurent Rouchon, Nicolas Brucher,Philippe Cabrejas, Christophe Depin, AnneDutheillet, Sylvie Fontaine, Pierre Boudinet,Christophe Sohier.

Nous remercions Charly responsable desbivouacs de la réserve et François responsablede Gaud pour leur aide, Emmanuel Buis,Directeur de la réserve pour ses autorisations,Annie Flahaut pour son accueil et son aidetoujours aussi efficace ainsi que tous nos amisardéchois qui nous soutiennent régulièrement.

Nous remercions également la FFESSM qui aaidée financièrement l'expédition.

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L'EQUIPE

Plongeurs pointes

Philippe IMBERT (responsable du projet)Christophe DEPINPhilippe BRUNET

Plongeurs soutien fond(plongeurs nitrox)

Pierre BoudinetFrédéric BonacossaLaurent RouchonChristophe Sohier

Plongeurs assistances(gentils sherpas)

Philippe CabrejasAnne DutheilletNicolas Brucher

(voir les topos en annexe)

Pierre-Eric Deseigne

« Font Froide ou Fontaine du Rocher de laDube ou Cul Froid ou Résurgence de laDube(Le nom de Font Froide pourrait signifier queles autochtones ne se trempaient les pieds quel'été)En relation avec la Grotte ou Rivièresouterraine de la Poirelle ou du Gué del'Embûche ou de la Roche Noire.»

Coordonnées Lambert X : 2183.25

Carte IGN 1926 EST LE BLANC.Série Bleue. 1 :25 000

Site. (idyllique... !). La résurgence en contre

bas de la route, s'ouvre aux pieds d'un talux

rocheux et elle se déverse en cascades dans

l'Anglin. La vasque, peu profonde (1.8 m),

laisse échapper une eau claire et fraîche. Des

écoulements mineurs se répartissent sur la

droite de la vasque. Pour ceux qui préférent la

pêche, l'Anglin regorge de sandres, de

sillures et de brochets. A chacun son plaisir.

« HISTORIQUE ».

En 1964, Francis LEGUEN y aurait trempéses palmes, à confirmer, légende ou réalité?Il n'a pas répondu à mes demandes derenseignement. En 1967, Bertrand LEGER(et oui, encore lui!) plonge pour la premièrefois à Cul Froid. Il s'arrête à la secondeétroiture. En 1972, une coloration esteffectuée dans la grotte de la Roche Noire oùdes pertes de l'Anglin forment une rivièresouterraine. (C LORENZ et le Spéléo ClubChatelleraudais) Trente trois heures plus tardles eaux de Cul Froid se teintaient de vert.Ca communique ! En 1987, la vasque s'estrebouchée et la tentative d'y replongeréchoue. (P JOLI VET, T DELAGE, TBOUE). Arrêtez de lancer des cailloux dansl'eau ! ! ! ! En 1989, nouvel essai, nouveléchec.( SC Chatelleraudais) Un déblayage àla pelle mécanique, pas moins, est entrepris etl'étroiture d'entréeest enfin libérée. Tum'étonnes.! ! ! ! A l'automne, soit 22 ansaprès LEGER, T DELAGE en bi 9 litresdécapelé,parvient non sans mal au terminus.Une semaine plus tard, trois plongeursreviennent à l'assaut des deux étroitures.W PEDERGNANA et T BOUE passent lapremière. T BOUE deblaie la seconde, lafranchie et s'arrête 2 mètresplus loin sur unimportant dépos glaiseux, soit dans unetouille monstrueuse. En décembre, JPPEDERGNANA et T BOUE s'en retournentdans les eaux glacées de l'Indre, à cettepériode.

Y : 492.T BOUE franchit à nouveau la secondeétroiture, il avance de 10 mêtres environ, fixe

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son fil tant bien que mal,apperçoit uncroisement et s'en retourne dans la purée de poix .JPPEDERGNANA échoue sur

l'étroiture.Neuf jours plus tard, T BOUE plonge seul etajoute 10 mêtres de plus à son précédentterminus. Longueur totale développée,environ 40 mêtres. Depuis plus de nouvellemajeure, connue ! Cul Froid glisse dansl'oubli.

Contexte Hydrogéologique. (d'après uneétude des LORENZ)La Fontaine de Cul Froid s'inscrit dans leréseau de la « Roche Noire> où l'Anglinperd une partie de ses eaux et forme unerivière souterraine qui se termine par unsiphon. Le débit de la perte est inférieurs àcelui de la résurgence. Donc un autre (oud'autres) apport alimente le flux. La roche estcomposée de calcaire à silex de l'oxfordienmoyen. Un système de failles axées Nord Sudse remarque au niveau des Rochers de laDube. (constitués de calcaires récifaux del'oxfordien supérieur). Une faille plusprononcée, sud-est nord-ouest, traverse le litde la rivière à cent métrer en amont de larésurgence. Une fracture semble sesuperposer au parcours éventuel deseaux.Une des principales caractéristiques decette résurgence est la relative grande stabilitéet constance de son débit qui pourrait êtreexpliqué par les éléments suivants(Explications en très grandes parties liées autravail et à l'étude de la région par les Lorenzen 1984)Le conduit de la source a été volontairementobstrué au 19 ème siècle par des gros blocsqui peuvent avoir contrariés la force de l'eauqui rongeait les champs en face. Le 2 janvier1984 ils observent un champignon de 20 cmde haut à la sortie de la source. Le débit est del'ordre de 100 à 120 l/sec. (6 à 7 m3/min) etdonc très peu variable. La température del'eau est à la fin de l'été de 13°2 alors quel'Anglin est lui à 16°2. L'hiver l'eau est à12°5 et l'Anglin à 5°.Une coloration effectuée en 1972 prouve queles eaux de l'Anglin qui se perdent en partiedans la Grotte de la Roche Noire et ressortentà Cul Froid. Comme le montrent lesdifférences de débit et de chimisme les eauxperdues sont mélangées avec d'autresprovenant du drainage du plateau. Voici unepremière justification du débit, mais la grande

surface de drainage peut aussi contredire cetteaffirmation.L'existence d'un apport souterrain des eauxpar un drain provenant de la région de lavallée [sèche] d'Auphine à l'Est dePlaincourault est envisageable. L'alimentationpar ce drain hypothétique pourrait expliqueren partie la régularité de l'écoulement, en casde grosse crue le trop-plein se déverse ensurface vers l'Anglin ce qui contribue àl'alimentation de la perte.Un événement surprenant est survenu ausiècle dernier.«Vers 1880, dans le lit de l'Anglin couvertde sable, près du "gué de l'embûche" voisin,un effondrement accompagné d'un bruit sourdentraîna un jeune garçon qui marchait dansl'eau. A en juger par l'emploi des grappins etsurtout "de tiges de fer soudées bout à bout"pour retrouver le corps, l'effondrement devaitavoir créé un trou très profond dans le lit dela rivière. »Les affaissements ne seraient pas rares dansla région. D'ailleurs lors de la réfection dupont enjambant l'Anglin à Mérigny, lestravaux ont connu de grandes difficultés parla présence d'importants volumes creux sousles fondations de l'ouvrage d'art. Cet incidentdu 19 ème a provoqué un tarissementprovisoire de la résurgence, donc, autrehypothèse : l'apport important d'alluvionsdans les conduits amènerait il unerégularisation des écoulements ?????Depuis plus d'un siècle l'eau décolmate enpartie les galeries ou elle emprunte d'autresconduits ou fractures. Des pertes comme cellede la Roche Noire pourraient jalonnerl'Anglin et elles alimenteraient la rivièresouterraine mais la faiblesse de leurs sectionspourraient justifier de la régularité du débitdes eaux de Cul Froid. Ces tâtonnementstentent de se rapprocher d'une réalité encoremal connue. Le discernement entre lesécoulements souterrains et aériens restedifficile à établir.

Et depuis

Depuis notre première plongée en juillet1999, nous avons porté le développement decette cavité à 308 mètres. Ce qui peut paraîtrepeu mais ce qui compte tenu des conditionsde plongée n'est pas si mal.

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Nous plongeons équipés avec les blocs enlatéral car de nombreuses étroitures jalonnentle parcours.Le point bas de cette résurgence est à - 36mètres et la profondeur moyenne est de - 26mètres environ.La visibilité à l'aller varie de moyenne àassez bonne mais au retour elle est nulle, à untel point de rendre les instruments parfoisillisibles... Nous plongeons au Nitrox car lestemps d'immersions, paliers inclus avoisinentles 2h30 environ et ça ne va pas aller ens'améliorant. Les pointes sont ralenties parles nombreuses étroitures qu'il faut souventélargir, c'est sympa la désob loin de l'entrée,dans la mouise...De plus nous sommes obligés d'effectuer ledouble de plongées car il est impossibled'effectuer une topo digne de ce nom auretour. Quant à l'aller, la touille se soulève sirapidement qu'il est déjà difficile de trouverla suite et d'accrocher le fil décemment, alorsvous pensez pour le dessin c'est pas facile...Comme vous le verrez sur la topo, troisbranches fonctionnent en perte, desmontagnes d'argile extrêmement fme etvolatile jalonnent toute la progression. Leparcours est assez sinueux et vallonné ce quipour les oreilles et la flottabilité est des plussympathique.... Mais à part ça la cavité offrede belles surprises, comme de grandes salles,belles comme des petites cathédrales, desroches et des physionomies variées, desécrevisses et des suites toujours inattenduesmais toujours autant appréciées. Nouscontinuons la topo et l'exploration de cettecavité inattendue, découverte par hasard àquelques kilomètres de la maison decampagne familiale. Elle devrait nousl'espérons continuer à alimenter nos rêves depremières durant longtemps....

Notre équipe de pieds Nickelés s'estcomposée informellement deSerge Cesarano, Michel Desenne, MarcFerrante, Joël Raimbourg (et ses deux filles),Philippe Whorer, Pierre-Eric Deseigne. Et enguest star, Jean Luc Rouy et ChristopheGault. Soutien moral de surface: Bulle,comme d'habitude.Enfin je vais jouer le Michel Drucker deservice et lancer une volée de remerciementspour contenter tout le monde. Donc merci àNos mères pour nous avoir mis au mondebien que certains le regrettent certainement..)

29

Nos pères pour nous avoir botté le Cul(Chaud ,après...) Nos femmes et nos enfantsqui supportent nos absences et errancesspéléomaniaques.... La FFESSM pour sonaide matérielle. Le club Latoniccia de Gif surYvette, pour les même raisons. M Tricoche,JL Rouy et F Mouriaux pour leurs précieusesinfo sur le passé glorieux de cette région. Lesbeaux-parents du «dictateur» de l'expéditionpour le prêt de la maison. Les chèvres dePieds Marteaux pour leurs fromages. JacquesTati pour ses musiques de films que l'onécoute à l'aller comme au retour de plongée,histoire de se mettre en train.Compte rendu BULLES MANL4C. Novembre2000.

(voir les topos en annexe)

SITUATIONMarc Douchet

Située en rive gauche, la grotte de Pâques estla plus importante résurgence du Gardon. Ellese situe sur la commune de Collias qui capteson eau à sa sortie.Cette cavité majeure du système karstique duGardon est un paléo-karst qui constitue undrainage Nord du Gardon souterrain.

HISTORIQUE

En 1970 les plongeurs de l'ASN (Nîmes)franchissent le S 1 (30 m -4) puis le S2 (230 m-25) et s'arrêtent devant le S3.En 1974 G. Franeziakis et C. Touloumdjianfranchissent le S3 (50 m -9) et stoppent leurexploration devant le S4.En 1978 puis 1979 C. Touloumdjian porte ledéveloppement du S4 à 380 m puis à 635 m.En 1980 B. Léger et F. Poggia progressejusqu'au point 935.

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Le 25 mai 1980 B. Léger franchit enfm le S4(1260 m -30) lors d'une pointe de plus de 9heures.En 1981 O. Isler franchit lui aussi le S4 ets'arrête dans les rapides, quelques tempsaprès, B. Léger stoppe sa progression devantle S5 à 350 m de la sortie du S4.La même année F. Poggia franchit le S5 (15m) puis le S6 (100 m) et enfin le S7 (10 m), ilarrête l'exploration à 2500 m de l'entréedevant le S8. En 1999, nous explorons le S8sur 100 m.

DESCRITION

L'entrée de la grotte ressemble à un immensepoulailler troglodyte fermé par du grillage. Al'intérieur nous sommes

isolés despromeneurs qui longent le Gardon.Cette protection, quoique peu esthétique, estune obligation pour assurer un mini-périmètrede protection de la source captée pourl'alimentation en eau potable de la commune.

Le trajet jusqu'au S4 est une promenadesympathique si le plongeur se contente d'unbi-9, par contre ce n'est plus une sinécure s'ildoit amener un Zeep et 3 ou 4 bouteilles de 20litres.

Le grand siphon

Le grand siphon a une section elliptiquequasi-constante tout le long de son parcoursde l'ordre de 8 m de diamètre. Il s'estprobablement creusé au profit d'un joint destrate horizontale. Un remplissage partielréduit pourtant la hauteur de 2 ou 3 m. Eneffet le fond est recouvert d'une épaissecouche de sédiments argileux malgré laprésence d'un courant violent qui sembledépasser le débit visible des parties exondéesde la rivière.

Le franchissement de ce siphon est un «rudecombat », tant le courant est violent. A ce titrele scooter est indispensable pour réduire laconsommation à un simple bi-20 et pouréviter les paliers.

Post grand siphon

La rivière qui suit le S4 est un canyon quienchaîne sans interruption cascatelles, rapideset siphons dans un décor féerique où les

concrétions règnent en maître en déployanttoute leur collection : draperies, médusesdifformes, stalagtites, colonnes, macaronis,excentriques, etc.La rivière garde un débit important, supérieurà 1M3 (juin 99 et juin 2000) d'après nosestimations, mais semble-t-il inférieur à celuidu grand siphon. Il est probable qu'un sousécoulement existe et soutire une partie de saforce.La hauteur varie entre 5 et 15 m et la largeurentre 5 et 10 m. En moyenne, le lit d'étiagen'emprunte que la moitié de la largeur de lagalerie. Dans la hauteur, trois étages sedistinguent aisément1. Les 3 ou 4 m du lit d'étiage et les siphons

sont taillés dans la roche franche. Trèscorrodée, elle est blanche et nette sans lemoindre dépôt.

2. Dans les parties moyennes, du ras de l'eaujusqu'à 3 ou 4 m de haut, les parois sontentièrement tapissées d'un film deconcrétion plus ou moins épais qui leurdonne l'aspect rugueux d'un crépiagressif. Ponctuellement, sur cette base decalcite de nombreuses concrétionstombent du plafond et soudent lesimportantes et spectaculaires stalagmites.De temps à autre, dans les rares sinuositésde la rivière, des masses importantesd'argile s'amassent et recouvrent lesconcrétions sur 3 ou 4 mètres d'épaisseur.Cà et là, quelques plages de sables encontrefort du courant rompent l'unité de larivière.

3. Les parties hautes sont, elles aussi, tailléesdans la roche en place. Une fine pelliculenoirâtre les différencie des parties noyées.De nombreuses traces de niveau attestentde la mise en charge intégrale du réseau.

LA CAMPAGNE 2000 (juin)

Sur le papier le planning prévisionnel de nosactivités est toujours simple et facile. « YaKa ». Nous pointons le week-end du 1" mai àl'aven-évent de Bez, le suivant à la Baume deNéoules et tous les week-ends de juin sontréservés pour la grotte de Paques. C'est sanscompter sur les aléas de la plongée souterraineet sur les problèmes inhérents à la météo qui,Oh scandale ! Ne respecte rien. Pas même leslongs week-ends de mai et de juin !

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Tout cela pour dire que cette année, nousn'avons eu que 3 petits dimanches à consacrerà la Grotte de Pâques.Entre la topo dans le S4, le portage des bi etdes Zeep, il ne restait qu'une journée pourtenter une pointe.

Nous avions opté pour une «collective» à 4ou plus exactement avec deux équipesautonomes de deux qui s'emboîtent le pas à 1

/4

d'heure d'intervalle.Marc Renaud et Michel Guis formaient lapremière palanquée, alors que Michel Philipset moi-même formions la deuxième.Nos quatre Zeep aidant, la traversée s'est faitesans encombre et sans palier, en un peu moinsde 3

/4 d'heure, malgré un courant très violent.

Nous avions de nombreux objectifs post-S4, àsavoir

1. Poursuivre l'explo du S8,2. Lever la topo depuis la sortie du S4

jusqu'au S8,3. Vérifier tous les départs éventuels,4. Faire un reportage photo.

En débouchant derrière le S4, j'espérairetrouver la rivière tumultueuse de l'andernier et une équipe euphorique prête àréaliser tout ce que nous avions prévu au beaumilieu du fracas extraordinaire du tobogganqui crache toute l'énergie de la rivière dansune marmite d'écume. Pour la rivière, pas deproblèmes, elle était là, bien là. Les rapides etles cascades engendraient un violent courantd'air qui rafraîchissait l'atmosphère.Pour l'euphorie, c'était raté! Marc et MichelG. étaient prostrés à une centaine de mètres dela sortie du siphon. Le regard hagard, scotchéssur une banquette au-dessus du lit de larivière, toujours harnachés de leur bi-20 sur ledos, ils respiraient à qui mieux mieux dansleur détendeur. Marc, à coup sur, était le plussensible à la concentration de CO 2 et nedesserrait pas les dents, même lorsqu'ilessayait de nous faire savoir qu'il allaitstopper sa progression ici et repartir dans lesplus brefs délais. Michel P. fit la même erreurque la première palanquée, à savoir qu'il fitun effort violent pour aller les rejoindre avectout son attirail. Même causes, même effets, ils'assit à la droite de ses compères etemboucha, lui aussi, son détendeur pourrécupérer son souffle.

Fort de l'expérience de l'an dernier, j'optai,quant à moi, pour l'abandon de tout le matosinutile dans la vasque du siphon avantd'entreprendre l'assaut de la rivière. Enéconomisant les efforts, j'ai probablementévité de rejoindre le trio.Michel G. semblait récupérer peu à peu et seproposa de faire équipe avec moi pour unemini séance photo. S'il se sentait mieux, iln'en avait pas moins décidé de repartirrapidement avec Marc pour assurer sa sécuritétout le long du retour.Après quelques clichés pris à la hâte, c'est encompagnie de Michel P. que je remontai larivière. A mesure que nous progressions, nosrespirations s'amélioraient. Les siphons et lespseudo siphons s'enchaînaient. A mi-chemin,au hasard d'une bifurcation, je perdis lecontact avec Michel et c'est seul que jecontinuai vers le S8, terme de notre dernièreexploration. Oubliée la topo, oublié lereportage photo et avec un simple bi-9 sur ledos, je savais pertinemment que la premièreserait réduite.Pourtant j'avançai. Ma respiration semblaitnormale et je ne pensai plus qu'au S8. Ceréseau est décidément fabuleux. Le couranttoujours violent me donnait cette sensationétrange de faire du canyoning en sens inverse.Chaque mètre se mérite en marchant au fonddes siphons ou en tirant fortement sur debonnes prises de mains.Un peu seul, j'arrivai enfm devant le S8, butde notre exploration. L'an dernier, PatrickBolagno m'avait mis le doute en me disant- «Je ne suis pas sur que nous soyons dans

le bon réseau : je ne sens plus le courant,il est possible que la suite se situe plus enhauteur ».

C'est donc avec un regard inquisiteur que jem'enfonçai dans le siphon. Vers -30, je vis undépart important qui remontait au profit d'unlarge puits de plus de 10 mètres de diamètre.Pensant à la remarque de Bobo de l'andernier, je n'ai pu renoncer à l'exploration dupuits même si mon «sens de la galerie»m'incitait à aller droit devant. Cette remontéem'amena jusqu'à une surface, une simplecloche sans suite de 20 à 30 m3 à pressionatmosphérique formée par le haut de l'ogivede la faille empruntée par le réseau.Le doute n'était plus permis, la suite était endessous. Je rembobinai mon fil, en pestantd'avoir gaspillé 10 minutes et surtout deprécieux bars de mon bi.

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Je m'empressai de redescendre et de filer versle terminus de 1999 en évitant de tomber aufond des marmites noyées (au-delà de 35 m).Je restai dans la zone des 30 mètres.Rapidement je fus au bout de fil en place etm'appliquai à rabouter mon touret. Ceci étant,je jetai un aeil désolé sur mes mano. Il ne merestait que 130 bars. L'exploration allait vitetournait court. Une petite centaine de mètresplus loin je du renoncer sur autonomie(terminus du S8 à 190 m-30).

Le retour fut digne d'un parcours dans un parcaquatique. Il suffisait de se jeter dans lecourant en essayant d'éviter les roches à fleurd'eau. A la hauteur du S6 je récupéra Michelqui avait préféré m'attendre là, n'étant pas trèssur du cheminement et étant encorerelativement essoufflé.Arrivés devant le S4, nous nous affairâmes ànos petites affaires. Ayant été plus prompt queMichel dans ma préparation, je dus l'attendreun bon quart d'heure au raz de l'eau avantd'entamer la plongée de retour et le malaisede tantôt se manifesta à nouveau. Marespiration devint difficile, et ce fut essouffléque je m'immergeai. En respirant sur nosscaphandres il me semblait que ma gènes'améliorait. Ce fut probablement le cas pourla première moitié du siphon. Mais pour lesdernières centaines de mètres, j'étais très malun mal de tête violent et une envieincontrôlable de vomir mon quatre-heures.Michel, lui semblait allait parfaitement.Quand il me doublait, je ne me sentais pas detaille à lui expliquer mes problèmes. A centmètres de la sortie, j'abandonnai Zeep et relaispour sortir au mieux et au plus vite. Je pensaisà tout ce chemin qui me restait à faire, un bi-20 sur le dos quand en sortant enfin la tête del'eau, je vis Bobo qui était venu à notrerencontre. Sa vue me réconfortaimmédiatement. D'un coup mon malaises'atténua. Les copains ne manquaient pas deme «rassurer» en me disant que mon teint étaitblanc pour les uns, vert ou même blafard pourd'autres. Délesté de mon fardeau, je récupéraipeu à peu en prenant des nouvelles de mesprédécesseurs. Ils étaient sortis guère plusfringant que moi, mais rapidement ils avaientrepris leurs couleurs. En arrivant à l'extérieur,ma migraine avait disparu et j'avais mêmefaim.Temps passé sous terre: 7h 30.

Cette grotte s'ouvre dans les bois de lacommune de Nans les Pins, juste au-dessus ducamping municipal à la base des contrefortsde la Sainte Baume. Connue depuis la nuit destemps pour ses mises en charge violentes etspectaculaires. Elle donne naissance à larivière du Cauron.

La singularité de la grotte réside dans lesvariations du plan d'eau terminal, qui peutatteindre plus de 50m. Le niveau d'eau oscillenormalement de la cote -40 à la fm de lapériode estivale à la cote -12 où des exutoiressecondaires stabilisent le niveau.Exceptionnellement la Foux coule par sonorifice supérieur et le débit peut atteindre8m3/seconde, mais son fonctionnement esttoujours bref, calé sur la durée des

Le bilan de cette campagne est mitigé, nousn'avons pas réussi à atteindre tous nosobjectifs.

- 90 mètres de première dans le siphonterminal, malgré la présence importante duCO2

- 200 mètres de topographie levée dansle grand siphon.

Nous ne désarmons pas pour autant. En 2001nous consacrerons beaucoup plus de temps etnous porterons un soin particulier au problèmedu CO2 pour

poursuivre la levée de la topographiejusqu'au S8,

tenter une série de pointe dans le S8,•

et réaliser enfin un reportagemagazine.

Rappel : La Grotte de Pâques étant captée,toutes les plongées y sont interdites. Nousavons obtenu une autorisation pour la seuledurée de l'exploration.

Participants : Olivier ANDRÉ, PatrickBOLAGNO, Serge CARRAI, HervéCHAUVEZ, Marc DOUCT4ET, BernardGIAI-CHECA, Michel GUIS, MichelPHILIPS, Marc RENAUD, SylvainRUFFIER, Claude TOULOUMDJIAN

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précipitations, souvent quelques heures paran.

La première reconnaissance eut lieu en 1962par J.P. Fabre. En 1967 la municipalité deNans aménage la Grotte pour y installer unpompage. Une plongée effectuée par B. Sapin,J.L. Vernette et C. Touloumdjian permetd'atteindre la cote -58 pour un parcoursdéveloppé de 240 m. En 1979, BernardHugues des Excurs marseillais plonge à -65msoit à la cote -110 de l'entrée. En été 1981,Rousset de Pina, lors de travauxd'aménagement, dépasse le point bas (-114m)et remonte dans une diaclase. La même annéeC. Touloumdjian dépasse ce terminus de 80m.Enfin le 11 décembre 1983, le même,profitant d'un étiage particulièrement bas,prolonge l'exploration du siphon et s'arrêtedans la zone des paliers à -9m (environ 450 mde développement).

Plongées 2000

Après un galop d'essai en 1999, avorté parune terrible crue, où j'étais arrivé à uneencablure du terminus de «Touloum», nousavions en mains tous les paramètres de laplongée qui nous attendait pour unehypothétique jonction avec le St Cas.Nous avions réussi la gageure de tenir lesdates prévisionnelles et étions exacts aurendez-vous du premier week-end deseptembre. Encore que ce week-end serésumait à peu de chose. En cette fin d'été,nous avions, les uns et les autres épuisé nosstocks vacances. La reprise avait desexigences tyranniques à propos des samedis.Heureusement nous reçûmes le prompt renfortde Serge et de Richard pour installer lescordes nécessaires à la descente des hommeset surtout du matériel jusqu'au seuil dusiphon.Le dimanche 2 septembre, nous descendonsun matériel considérable devant le siphon,environ 40 charges : bouteilles, kits, Zeep, etc.Dans la foulée Kiki reconnaît l'état du fil surun peu plus de 100 mètres et installe une ligneSde décompression pour une éventuelle pointela semaine suivante, aidé en cela par SylvainRuffier. Le niveau d'eau est au niveau des 2forages, soit environ vers la côte -34 depuisl'entrée.Nous savions qu'à moins d'un coup de chanceinouï, il fallait tenter rapidement une pointe

avant l'équinoxe et ses inévitableschangements de temps. Le 10/09, vers 11heures, je pars sur les traces de Touloum biendécidé à faire un grand pas vers le St Cas.L'eau est claire, les conditions idéales. Arrivéà la base de la diaclase vers -80, je ne refaispas l'erreur de l'an dernier, je garde le Zeep, ilva encore me servir. Vers -50 je suis lagalerie horizontale qu'avait empruntée Claudeen ayant pris soin de vérifier qu'il n'y a pas, àpriori, d'autres alternatives de cheminement.La galerie remonte en pente douce pendantprès de 80 mètres jusqu'à -45. Là, à nouveau,je bute sur une diaclase verticale, sans autreéchappatoire. Vers -30, je récupère le touretque j'avais abandonné un an plus tôt et jeremonte encore vers la surface, vers leGouffre du Petit St Cassien. Un peu plus haut,j'aperçois le terminus de Touloum. Je suisdans la zone des paliers, je freine monimpatience en devançant mes palmes duregard vers une hypothétique surface, mais jene vois rien de tel. A moins quinze, je dois merésoudre à abandonner, je suis dans un cul desac. La faille pince, la turbidité de l'eaus'épaissit, le passage humain n'existe pas ici.Mes bulles ont décroché de nombreusesparticules des parois et bientôt je suis dans latouille contraint et forcé à faire demi-tour. Leprofil est tel qu'il n'est pas raisonnabled'envisager une recherche en yo-yo dans lesquelques décrochements de faille présentsdans les 20 ou 30 derniers mètres quipourraient éventuellement receler un passage.Nous n'avons droit qu'à un coup par plongéeet l'investissement est tellement important, lafenêtre météo est tellement courte qu'il estbeaucoup plus simple à mon avis de fouiller àrebrousse poil en partant du St Cas. Nousélaborons à chaud un grand projet dans cesens pour l'été 2002.Après une immersion de plus de quatreheures, nous remontons tout le matériel etdéséquipons la cavité car la météo annonçaitdes pluies violentes pour le courant de lasemaine.Arrêt à la cote -15, environ 450 mètres dedéveloppement, point bas -80.

Participants : Patrick BOLAGNO, SergeDECRESCENZO, Marc DOUCHE T, BernardGIAI-CHECA, Miche! GUIS, Richard JAMIN,Christian MORE, Miche! PHILIPS, MarcRENAUD, Sylvain RUFFIER

(voir les topos en annexe)

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LE MEJANEL1PEGAIROLLES DEBI EGES (34)Campagne 2000

Situé à quelques centaines de mètres en amontde la Source de la Buèges, L'Event de laCoudouliére exceptionnellement émissif estun regard sur le réseau noyé du système, ils'ouvre dans un talweg situé sur une faille.Un réseau important de conduits noyés sedéveloppent en plusieurs branches dont lessens d'écoulement ne sont pas clairementétablis, seul son fonctionnement hydrologiqueen trop-plein de la Foux de la Buèges estévident.

Après une descente entre les blocs instablesde l'éboulis, deux galeries se dirigent vers lesud et s'arrêtent sur deux plans d'eau quifonctionnent par siphon. Pendant longtempsune seule galerie, la plus escarpée des deux,était connue. La «Galerie Parrot», belle etconcrétionnée, a été récemment ouverteartificiellement par des spéléos, ce qui facilitesensiblement la mise à l'eau. Toutefois, mêmecourt, le portage dans l'éboulis d'entrée resteune opération fastidieuse et délicate.

Plongé par P. PARROT et J.L. GILLES surenviron 100 m de long, ce siphon est vitedevenu le fief exclusif de ClaudeTouloumdjian qui avait atteint dans la galerieprincipale la profondeur de 65 m à quelque480 m de l'entrée. Par dépit, les plongeursfreinés par le profil technique de ce réseau,ont fouillé avec réussite d'autres voies. C'estainsi que Jérôme Derrijard et Eric Puech,encore eux, ont découvert une nouvellebranche au sommet d'un puits (400 m -40).Christian Moré a alors pris le relais et a portéle développement de cette nouvelle branche,la «Galerie Ri-Kiki», à 600 m sans trouver desuite évidente.Dans la «Galerie Touloum » je m'étais arrêtéà 690 mètres de l'entrée à -80.

Plongée de juillet 2000

La plongée souterraine est tributaire du temps,un orage, une saison trop pluvieuse et tout estreporté, voire annulé ; pire encore, le matérielen place peut-être noyé, emporté ou perdu lorsd'une crue soudaine. Mais la plongéesouterraine est aussi tributaire d'un incidenthumain. Pendant trois jours nous avionspréparé une plongée en pointe pour aller au-delà de mon terminus de l'an dernier. Nousavions descendu au travers l'éboulis d'entréetoute la logistique adéquate. Le mardi 11, vers10 heures, j'étais dans mes palmes, prêt àpartir à l'assaut de la Coudoulières.Mais il y a des aléas. Lors du cheminementprofond, une poignée du scooter a cassé sansprévenir et sans choc. L'examen de la soudurea décelé un vice de forme sur le scooter neuf.J'ai donc été contraint à faire demi-tour. Enrègle générale, un incident de ce genre nouscoûte 24 heures. Et, après réparation, c'estreparti. En l'occurrence ce jour-là ce ne futpas le cas.

Cet incident m'a servi de catalyseur et adéclenché en moi une «crise existentielle» etpendant tout le retour paliers y compris, je mesuis mis à penser (c'est peut-être ça l'erreur, jene suis pas habitué). Qu'est-ce que je fais ici?Et pourquoi ne suis-je pas au soleil avec toutema famille? (Mon fils s'était cassé le brasquelques jours auparavant). Bref je découvraisun peu tardivement qu'une accumulation deproblèmes personnels doublée d'un excèsimportant de travail avait eu raison de moi.Pour l'heure, je n'étais pas suffisammentserein pour une plongée de cette envergure.

En sortant j'ai eu la sottise d'en faire part àBobo, j'ai même eu l'imprudence de lui dire«Ou tu pointes à ma place ou je déséquipe letrou dans la foulée ».

Bobo est très serviable. Aussi, le lendemain,c'est lui qui revêtait ma combinaison, mon bi,et tout mon matériel pour mener à son termenotre entreprise d'exploration de laCoudoulières. Tout ça pour ne pas gâcher !Qu'il est gentil !

Bien que me remplaçant au pied levé, etdécouvrant ce secteur du réseau pour lapremière fois, il a réalisé une superbe plongéeen déroulant 160 mètres de fil. Il s'est arrête à

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Le programme de la semaine que j'aiconcocté est ardu, les journées serontlongues et épuisantes, surtout que nousne sommes pas trop nombreux parrapport aux autres années. D'autresexpéditions en Croatie en particulier ontmobilisé une partie des troupes.

Samedi 12 : premier jour.

C'est le branle-bas de combat d'unemain je monte la tente et de l'autre nousgonflons et préparons le premiermatériel pour le portage du lendemain.

Dimanche 13: normalement le jourdu seigneur.

Sous un soleil de plomb, pour lespremiers

voyages nous sommeschargés comme des mulets, plusieursallers et retours sont nécessaires avantque je me mette à l'eau pour placer lacloche de décompression.A ma sortie nous préparons le matérielpour le lendemain, les bi sont prêts, lessurox et les scooters sont essayés et enplus ça marche.

Lundi 14: c'est l'angoisse pourcertains.

Encore du portage, mais maintenant il ya aussi du portage subaquatique, ladécompression est installée pour lepoint relais à 500m de l'entrée.Pendant ce temps le reste de l'équipecontinue les allers et retours sur lechemin, vers dix sept heures Marc estdehors, à 500 mètres, tout est prêt.

Mardi 15: remise en forme.

C'est la même journée qu'hier mais leportage est cette fois-ci à 1000 m del'entrée. C'est moi qui me jette à l'eau.Cela va me permettre de me mettre encondition, de vérifier le matériel enplace et de peaufiner les derniersréglages.

Mercredi 16: pour moi journée derepos, enfin presque.

CAMPAGNE CNPS H~'ESSM 2000

C'est dans le département de l'Hérault,sur la commune de Visses, que la Fouxsourd, elle donne son nom à la rivièrequi coule au fond du cirque deNavacelles.

Depuis 1994, à raison de 10 à 15 joursde camp par an, je poursuisl'exploration de ce réseau où j'étaisarrivé en 1999 à la cote 1400 m. depuisl'entrée (profondeur : -42).

Voilà maintenant plusieurs années quetout un groupe de fidèles amis, qu'ilsfassent ou non partie du CRPS,s'épuisent au portage pour simplementune personne, je ne les remercieraijamais assez.Jusqu'à maintenant les résultats sont àla hauteur de nos espérances, et surtoutde notre sueur.L'année précédente je me suis arrêté surune panne de fil (200m de déroulé),cette fois-ci 300m sontenroulés sur mon dévidoir je trouve celaun peu prétentieux, en fait c'est pourfaire plaisir à Claude. A cet age il nefaut pas les contrarier (Touloum jeplaisante !).

850 mètres de l'entrée au sommet d'un redanà -75, vue à -90, où la galerie sembleretrouver son allure horizontale.

Après une immersion de 330 minutes, palierscompris, il a osé me demandé si j'abandonnaisdéfmitivement cette explo.

Développement de la Galerie Touloum 850mètres, point bas -80, arrêt à -75, vue à -90.

Liste des participants : Olivier ANDRÉ,Patrick BOLAGNO, Serge CARRAI, MarcDOUCHE T, Bernard GIAI-CHECA,Richard JAMIN, Michel GUIS, ChristianMORE. Marc RENAUD.

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Nous devons tout mettre en place, laligne de décompression et tout lematériel de la pointe que nous devonsposer derrière l'étroiture de -12.Tout le monde s'affaire, dans le trouc'est la cohue, la journée se termine tardmais tout est prêt.Sur le chemin du retour je me remémorela plongée du lendemain, tout est clairdans ma tête, je n'ai pas de stress, manuit devrait être paisible.

Jeudi 17: le grand jour.

Le départ du camp se fait de bonneheure tout le monde est debout. Arrivédans la grotte, je me prépare, règle monmatériel, pendant qu'un plongeurpeaufine les derniers éléments pour mondépart.Je culpabilise en le voyant en humidedans une eau à 11 0 .Il est 11 heures c'est le départ je croiseun spéléonaute à -15 qui remonte dufond, il vient de déposer ma batterie dechauffage.Ca y est, je suis en haut du puits vers -50 et je peste sur mon détendeurrécalcitrant, je dois me poser en faisantdemi-tour, je trouve une margelle ledémontage devient urgent car je boistoute la Vis à chaque inspiration.Je viens de perdre de précieusesminutes, mais tant pis, je progressetranquillement à la vitesse de monscooter qui est trop faible à mon goût.A 500m le changement de relais estrapide. Je dois refaire l'opération à1000m,je trouve le temps long jusqu'à1200m à partir de là, le relief change, jemonte, je descends cela m'occupej'aperçois maintenant mon terminus rivedroite. J'accroche mon fil et commenceà dérouler la physionomie de la galeriereste la même, elle est de bonnedimension 15 m de large sur 6 m dehauteur, le sol est argileux, jonché dequelques dalles qui me permettentd'attacher mon fil.A environ 150 m du terminus de 1999,tout change : les dimensionsaugmentent, il n'y a plus d'argile laroche est lessivée et je bute sur uneparoi en face de moi, le seul cheminvisible est au sol, j'y descends et là je

retrouve une galerie horizontale surquelques mètres.Puis tout replonge encore, mes yeuxscrutent dans tous les sens, j'attachemon fil dans un éboulis, je suis à -61met j'aperçois la suite qui continue àdescendre dans les profondeurs.Je décide de faire demi-tour après avoirpris l'azimut ( 210°), je coupe mon fil àl'étiquette 1610 mètres.Sur le chemin du retour je décide deramener tout le matériel de 1000m,unejournée d'économisée, je jette tout à500m et j'arrive en haut du puits avecun temps de progression de 87 minutes.Je suis à la bourre et je trouve Kiki à -45qui m'attend depuis un petit moment,c'est le ronronnement du Zeep qui lui afait faire demi-tour. D'après lui, c'étaitplutôt l'angoisse car je n'étais pas aurendez-vous.Je me fais un plaisir de répondre à sesquestions qui sont déjà préparées sur unpetit carnet, c'est simple mais efficace(oui ou non rayer la mention inutile).Maintenant le plus dur reste à faire ; lecalcul est rapide 87 minutes à -75 = çava être long et froid.

Vendredi 18, samedi 19 et dimanche20 : c'est la fin.

Marc et Kiki vont chercher le matos à500 pendant que nous faisons lesvoyages de retour.Au fmal, j'ai déroulé 210m. Arrêt à laprofondeur de 61 mètres, azimut 210°ce qui porte le développement de lacavité à 1610 m -80, temps del'immersion : 8 heures 30.Une tonne et demie de matériel a étéemmené jusqu'à la résurgence en 55voyages, autant pour le retour.

Participants : Olivier ANDRÉ,Gérard AQUAVIVA et sa femme,Patrick et Andy BOLAGNO, Marc etMaxime DOUCHET, Bernard GIAI-CHECA, Michel et Laurent GUIS,Christian MORE, Jean-Paul etIsabelle PALOC, Sylvain RUFFIER,Claude TOULOUMJIAN, RichardVILLEMEJEANNE et son amiXavier.

(voir les topos en annexe)

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d'observation

des

indices

de

sensd'écoulements (qui peuvent s'inverser aucours des temps), des présences de failles, deremplissages (à dater éventuellement), deconstituer des colonnes stratigraphiques enidentifiant les roches encaissantes le long desforages naturels que sont les siphonsprofonds, des mesures de température d'eau,de signatures chimiques, ...Des informations précieuses sont égalementfournies par les profils des ruisseauxintermittents, des vallées sèches, et même desprofils du fond de la rivière tout au long desgorges.

Tout plongeur et même promeneur peutparticiper à ce travail. La seule contrainte estde faire remonter les informations au chef deprojet Philippe Brunet.

LE KARST DES PLATEAUXCRETACES DE LA BORDURERHODANIENNE

Le bas Vivarais forme une entité bienindividualisée au sud Est du Massif central.Le karst des plateaux crétacés de la bordurerhodanienne correspond à la zoned'affleurement des calcaires barrémo-bédouliens envahis par le faciès urgonien.Cette unité de forme triangulaire est limitée àl'Ouest et au Nord par les séries marno-calcaires du Crétacé inférieur, à l'Est par lavallée du Rhône et au Sud par les formationsoligocènes du synclinal de Barjac-Issirac.C'est un ensemble massif, à tendancetabulaire, aux surfaces aplanies sansécoulement pérenne. Il est traversé de part enpart, du nord-ouest au sud-est par le canyonde l'Ardèche qui l'entaille sur une profondeurde 200 à 300 mètres selon les secteurs. Cekarst est caractérisé par la faiblesse des formesde surface et l'importance du développementdes formes souterraines (système de saintMarcel supérieur à 35 km, nombreux réseauxpluri kilométriques) [Debard 1997].

LES SOURCES DU CANYON DEL'ARDECHE

Plusieurs sources ou résurgences jalonnent larivière, régulièrement réparties sur chacune deses rives. Il existe 3 types d'émergences dansles gorges de l'Ardèche.

PROBLEMATIQUE

DE

LARECHERCHE

Aujourd'hui, l'Ardèche dans la dernière partiede son cours coule dans des gorges profondesavant de rejoindre le Rhône. Mais son tracésinueux signe une origine de rivière de plaine.Sa pente de un pour mille reste faible, bienloin de celle des torrents cévenols.La rivière Ardèche a une histoire. Au coursdes temps géologiques, l'adèche a coulé etévolué en fonction des conditions régionales.Cette histoire qui nous est actuellement quasi-inconnue permettrait de comprendrel'organisation des réseaux hydrologiquesrégionaux.Malheureusement en s'enfonçant, la rivière adétruit une partie des traces de ce passé.Pourtant des indices existent encore et nouspermettent de reconstituer une partie del'histoire de l'Ardèche. Ces indices sont sousterre, là où le temps n'a pu les effacer.

Le projet Hydrogéologie de l'Ardècheconsiste à effectuer des observationsdétaillées, raisonnées et de les rassembler ausein d'une même étude. Ainsi, lesi nformations parcellaires fournissent par leurensemble un résultat plus important que lasomme de chaque partie.

Les observations peuvent être conduites àn'importe quelle époque de l'année. Aucontraire, l'évolution des contraintesextérieures et de la réponse du système nousoffrent des informations très précieuses. Lespériodes les plus profitables sont celles descrues, des étiages prononcés, l'hiver (ou leseaux souterraines sont proportionnellementplus chaudes) et l'été (ou les eauxsouterraines sont proportionnellement plusfroides).

Les observations peuvent être faites dans lesgrottes sèches (fossiles ou exutoires de crue),les sources ponctuelles ou les exurgencesnoyées. Il s'agit avant tout de topographies,

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Il s'agit d'eaurgences immergées arrivantsous pression dans le lit de la rivière enpermanence ou temporairement. Elles nepeuvent être localisées que lorsque l'exutoireprincipal concentre les eaux. En cas de sortiesdiffuses, seule la différence de débit indiquecet apport. Malheureusement, la faiblesse descontributions classiques de ces exurgenceslimite la valeur de cette technique. Une autreméthode consisterait à mesurer des paramètresphysico chimiques permettant de trouver unesignature caractéristique de ces eaux. Un biaisest introduit par la re circulation prouvée deseaux de la rivière qui se perdent à plusieursendroits.Les exurgences aériennes sont situées au-dessus du lit d'étiage de l'Ardèche, souventsur son lit majeur. Elles sont le plus souventpérennes mais se tarissent parfois, leur apportest modéré.Les exurgences perchées donnent accès a desgaleries noyées (guigonne, dragonieres) trèssouvent à contre pente. Elles servaientd'exutoire à une période antérieure où lesdébits à écouler étaient plus important.Aujourd'hui, ces conduits sont parfoisréempruntés lors de crues.

Une autre hypothèse serait la transformationd'un certain nombre de pertes, en sourcesdepuis la remontée du niveau de base.

Plusieurs descentes de l'Ardèche en canoëet/ou barque à moteur ont permis d'identifierles zones remarquables. Des plongées (6 autotal) dans le lit de l'Ardèche nous ont servi àrepérer (du moins essayer) des arrivées d'eauimmergées. Des profils de la rivière ont étéévalués de la même façon.Les données rassemblées ici sont exposées del'amont vers l'aval.

SOURCE DE LA DRAGON1ERE

Cette source pérenne s'écoule au niveau del'Ardèche. Des sources immergées existent àl'aplomb du porche. D'autres orifices plus enaval, au niveau de la rivière, évacuent les eauxde crues. L'évent situé à 10 mètres du niveaud'étiage est très rarement réutilisé.Le réseau plongé sur 250 mètres semble sestabiliser à -76 m (étude en cours).Le réseau est limite au nord par un accidentpluri kilométriques NORD 50, qui abaisse lecompartiment sud est.

Le réseau se développe dans des calcairesbarremien inférieur. L'accident N 50 a joué lerôle de faille écran.Le conduit noyé est régulièrement ascendant(contre pente). Nous n'avons pas pourl'instant observé d'indice de paléoécoulements (voir topo originale).

LA SOURCE DU PLATANE

La source du platane est située en rivegauche, juste en dessous du lit majeur del' Ardèche. Son débit est faible et montre unepollution certaine par l'Ardèche. Ici, lecaractère linéaire de la galerie est totalementoublié, avec un virage important au contactd'une faille N 50. Le réseau est contraint parl'accident N50, au niveau des falaises del'Ardèche.Ce n'est pas une source de Karst faille (cf.Luc Belleville) mais un véritable conduitkarstique individualisé.L'exploration de la source du Platane sur 250mètres nous a mené à - 50 mètres (voir topooriginale).

La

progression

vers

lesprofondeurs se fait lors du changement dedirection, au contact de la faille.La profondeur finale de la cavité pourraits'établir, comme pour ses voisines, vers lacote -74 m.L'étude de la source est en cours.

LA TOUPINE DE GOURNIER

La toupine de gournier est un véritablecanyon immergé d'une profondeur de 10mètres. L'alimentation de ce canal est à mettreen rapport avec l'évent de gournier. Nousavons noté des arrivées immergées au niveaude la toupine.L'évent peut donner un débit maximum dequelques m3/s lors d'épisodes pluvieuxconséquentsLa zone noyée alimente le bivouac et n'a puêtre plongée (En cours).

EVENT DE LA GUIGONNE

L'évent s'ouvre à 30 mètres de l'Ardèche:Une galerie de belle dimension conduit à deslacs suspendus puis à un siphon. L'évent peutse mettre en crue et atteindre plusieurs m 3/sdurant quelques jours. Des venues dans le litde l'Ardèche évacuent le débit pérenne.

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Cette galerie est connectée à l'évent de midroiet se développe à une profondeur d'environ 40mètres. Des arrivées d'eau se greffent sur cecollecteur au niveau de l'aven Rochas etdirectement dans le siphon. (En cours)

LA SOURCE DU CASTOR.

La source du castor (rive Droite, commune duGarn) se situe au fond des gorges del'Ardèche, à l'entrée du cirque de laMadeleine, en rive droite 200 mètres en amontdu rapide de la Pastière.L'accès à cette source est difficile et rendd'autant plus dangereuses les plongées. Lestéléphones mobiles sont inopérants ici. Lesplongées dans la source sont soumises àautorisation puisque dans une... réserve.L'accès classique s'effectue par le sentier quidescend depuis la route touristique vers laPastière. Le sentier plus à l'est conduit aucamping naturiste des templiers dont latraversée est interdite.

L'entrée est à -2 mètres sous le niveau d'étiagede l'Ardèche. Derrière l'étroiture d'entrée,nous trouvons le véritable volume de lacavité : une salle de 10 mètres de diamètre,pour une hauteur de 3 mètres environ. Le solest formé d'un amas de galets, de sable, devase et de débris variés, charriés par la rivière.A 15 mètres, sur la droite en progressant versle fond, se trouve un petit labyrinthe, menant àplusieurs cheminées exondées, très étroites.Une galerie spacieuse poursuit cette salle,entre - 12 et - 15 mètres. Au sol, dessédiments indurés indiquent un passé exondéde la source. Celle-ci a fonctionné en pertependant un temps suffisamment prolongé pourcreuser un petit canyon dans les remplissages.

La source s'enfonce progressivement, entraversant des salles de 10 à 15 mètres dehauteur pour une largeur de 10 mètres, avantde se resserrer dans des passages où lesbouteilles veulent cogner le plafond (voir topooriginale). En fait, nous franchissons une sériede fractures perpendiculaires au trajet de larivière. Une dernière salle à - 30 m, annoncela partie profonde. Nous sommes à 400 mètresde l'entrée dans une étroiture à - 40m.Derrière, la galerie s'enfonce inexorablementdans une très belle diaclase de 2 à 3 mètres delarge. Le fond se trouve à - 70 mètres et noussommes obligés de le passer car ce point est

une étroiture (laminante). Derrière la galerieremonte dans un décor majestueux. Plus desédiment, du rocher compact sur les paroisformées d'un très beau calcaire massif. Au solde cette diaclase, des blocs métriques jonchentla galerie qui remonte avec une pente de 80degrés environ.

La source du Castor présente de son exutoirejusqu'à la cote -25 mètres environ, la tracetrès nette d'un écoulement libre qui a recreusédes sédiments ayant comblés partiellement lagalerie. Il y aurait donc là, phase decreusement, puis remplissage, puissurcreusement en perte et maintenant après laremonté du niveau de base, fonctionnement ensource pérenne. Ceci correspond sans aucundoute à l'époque ou le Rhône coulait 60mètres plus profondément qu'aujourd'hui àl'occasion d'une régression méditerranéenne.Le point bas est atteint à - 70 mètres, àl'intersection d'une faille N180 et d'une failleN50 qui impose une remontée rapide duconduit.Il faut signaler des plafonds élevés dans lessalles situées à -20 et - 40 mètres.Nous n'avons pas trouvé d'indices deraccordement de cette galerie à un collecteur,sous écoulement de l'Ardèche. Mais lagalerie pourrait avoir été comblée par dessédiments lors de la remontée du niveau debase (étude en cours).

LE LAC DU CIRQUE DE LAMADELEINE

Le lac du cirque de la madeleineUn accident N60 matérialise par un filon decalcite au toit la galerie d'entrée. La grotte estsituée à l'intersection d'un accident N10 etN60. La galerie atteint après 300 mètres unlac d'une 40 de mètres de profondeur, quicommunique avec une zone noyée importante(voir topo originale). Une faille très marquéebloque le conduit qui est totalement remplid'éboulis. Des épisodes de vidange subite (10mètres) observé après crue par le propriétairedu camping des templiers indiqueraient lapossibilité d'une conduite annexe (derrière lafaille) permettant de siphonner le lac. Enhaute eau un écoulement aérien s'écoule versl'Ardèche (compte tenu des altitudes relativesje pense plutôt a une coïncidence)

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SOURCE DU CRAPAUD

Au niveau du lit de l'Ardèche

Autre faille N 115 et méga accident N140

LA SOURCE DE L'ECLUSE

La source de l'Ecluse qui résurge dans lesderniers kilomètres des gorges est située sousle réseau de st Marcel auquel elle sembleindéniablement connectée.Les galeries profondes explorées montrentune pente régulière de 0,5 %, avec uneprofondeur de -57 mètres au niveau del'Ardèche et une profondeur de -53 mètres à800 mètres environ. L'exploration de 1500mètres de galerie à ce niveau signe le niveaude base.La source de l'écluse et la grotte Deloly sontcontraintes par une faille Nord 170.

LA SOURCE DELOLY

La source Deloly est située en rive gauche del' Ardèche à 10 mètres d'altitude. 3 entréesrégulièrement étagées donnent accès auconduit. L'entrée supérieure est la plus aiséeet ne sert plus que très occasionnellementd'exutoire de crue (ce qui est dommagecompte tenu de l'usage qui en est fait parcertains campeurs). Le siphon est atteint après400 mètres de parcours agréable dans unebelle galerie toujours boueuse et humide (voirtopographie originale). Ceci lui fait porter lesurnom de grotte de la boue. Martel pensaitque le siphon était rapidement connecté à lasource du bateau située immédiatement enaval. Nos explorations nous ont fourni 1000mètres de conduits noyés pour une profondeurmaximum de 26 mètres, se dirigeant au Nord,en empruntant exactement le tracé de laCombe Pouzat. Les débris ménagers et leséponges fluviatiles observés à l'extrémité duconduit prouvent la jonction avec l'Ardèche.De plus le siphon 4 oscille au rythme del'Ardèche, les 3 précédents restant perchéspresque toute la saison. La grotte Deloly estdonc déconnectée de la source du bateau.Elle est certainement reliée au réseau de stMarcel par le P70 du réseau 3 et à l'adèchepar un collecteur à découvrir.

LE RESEAU DE ST MARCEL

Le réseau de st Marcel est limité à l'est parl'accident majeur N50 de st Remèze.Il faut signaler un conduit majeur découvertpar Philippe Brunet à - 60 mètres sous lacathédrale dans le réseau A, et directementconnecté à la rivière. Les pertes de l'Ardèchesituées au niveau du méandre de la madeleinedoivent sans doute alimenter un sousécoulement qui transite sous le réseau de SaintMarcel à une cote d'environ -20 m NGF. Cecollecteur a été atteint à partir de St Marcel,par une faille. Ce conduit pourrait être letémoin du sous écoulement qui existait dansles gorges à l'époque de l'enfoncement duRhône.Il présente une section de 10 mètres par 6mètres sur les 50 mètres parcourus. Ces 50 m 2

indiquent un régime de crue d'environ 50 à100 m3/s.L'exutoire ancien de ce collecteur serait àchercher vers Bourg autant que vers Sauze(coloration originale Brunet 1998)

Il faut rajouter à ceci les 400 mètres degaleries explorées à la même profondeur dansle réseau A amont de St Marcel. (Le raccorddes profondeurs compte tenu des distances n'apas été réalisé.).

LE GOUL DE LA TANNERIE

Plusieurs plongées nous ont permis deretopographier une partie du petit Goul et defaire des observations dans les remplissagesdes zones intermédiaires (-20 mètres). Ceciprolonge nos observations de 89, 90 et 94 auxmême endroits. (travail en cours)

CONCLUSIONS

De nombreuses sources montrent le caractèreaérien d'une partie de leur phase decreusement et/ou de fonctionnement.L'hypothèse avancée par Luc Belleville(1985) d'un sous écoulement de l'Ardèchelors de la régression fin miocène estindibutable. Les jaugeages réalisés par cetauteur à différents seuils rocheux lors del'étiage demandent à être affinés. Il estindispensable par exemple de quantifier lesapports des sources immergées reconnues.

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Par contre le caractère de faille écran desaccidents Nord 130 à l'est de Bidon estcontredit par nos observations.

L'étude de 1999 constitue les prémisses d'unprojet plus ambitieux pour les années à venir.Les contacts nécessaires ont été pris tant auniveau de la réserve (président du SIGARN,directeur de la réserve) que des scientifiques(E. Debard Hydro géologue, spécialiste duquaternaire, Université Lyon 1).

Les observations actuelles ne sont nisynthétisées ni exhaustives. Elles permettentsimplement d'attirer l'attention de ceux quisouhaiteraient participer à cette action en2000.La poursuite de l'étude est totalementjustifiée. Une réunion de travail a eu lieu leweek end du 15 janvier à Lyon afind'exploiter les premiers résultats et depréparer la suite de l'étude.D'ores et déjà nous souhaitons que la CIFpoursuive l'aide qui a été accordée en 1999 àcette ébauche.Nous remercions la CIF pour son aide ainsique E Debard (Lyon 1), Annie Flahaut, M.Serre (maire de Bourg), Roger Estève(directeur de la réserve), les bateliers del'ardèche, Michel Bosse et Christian pour lesdescentes en bateau, et tous ceux qui ont déjàcontribué à ce travail.

Gaél Monvoisin.

De la spéléologie à la biospéléologieLe paysage spéléologique français

commence a être relativement bien connu.Pourtant, après plus d'un siècled'explorations, il reste encore de nombreusescavités à découvrir et celles qui sont connuesn'ont pas toujours été entièrement explorées,il reste parfois des branches ou des galeriesinconnues ou non topographiées pouvantencore livrer des secrets.

Ces recherches de connaissance du sous-sol sont motivées par la découverte "enpremière" ou l'exploit, et sont donc de plus enplus difficiles et dangereuses. Une nouvelle

approche du milieu souterrain, amenée par laplongée souterraine au milieu du XX

émesiècle,

est une source de nouvelles découvertes, lespassages siphonnant ou noyés ne sont plus desobstacles. De nouvelles galeries d'étagesinférieurs et de galeries post-siphon sontlivrées aux explorateurs. On peut doncaujourd'hui explorer encore plus loin dans lescavités. C'est le cas des galeries noyées de lagrotte de Saint Marcel d'Ardèche dont ledéveloppement a pu être quasiment doublédepuis 5 ans par la découverte d'un grandréseau post-siphon. On peut donc envisagerun reflet de cela dans d'autres grottes etcavités des Gorges de l'Ardèche.

Avec l'avènement de la spéléologie estarrivé la biologie souterraine, appeléebiospéléologie par Armand Viré, en 1904.Cette science a connu une grande extension audébut du siècle et, encore aujourd'hui, enEurope de l'Est et en Amérique du Sud.Pourtant elle tombe en désuétude en France,alors qu'il reste énormément de choses àdécouvrir, d'espèces à connaître et derecherches à faire. La connaissance de cesanimaux se réduit la plupart du temps à uneétude descriptive ou morphologique. Pourtantces animaux ont encore beaucoup de secrets ànous livrer.

On sait que ces animaux sont généralementanophtalmes et dépigmentés, mais pourquoitrouve-t-on si peu de biodiversité dans chaquegrotte, pourquoi les espèces sont différentesd'une grotte à l'autre même si ces deux grottessont très proches? On connaît une grandebiodiversité "inter-grottes" mais pas àl'intérieur d'une même cavité.

Captures et analyses de crustacéscavernicoles

L'étude de la faune cavernicole estdifficile, hormis les problèmes d'accès auxcavités, en raison de la petite taille desindividus et de leur faible densité. La faunenoyée est encore moins aisée à capturer,puisque cela ne peut se faire qu'en piégeantdans les résurgences lors de crues d'hiver oude printemps. Cependant, elle n'a jamais étéétudiée in situ en France, parce que le milieusouterrain est encore plus difficile d'accèslorsqu'il s'agit de grottes noyées, de pertes, desiphons ou de résurgences.

Une étude in situ permettrait de mieuxconnaître la biologie de ces animaux, deprélever plus aisément et plus sélectivement

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les animaux et de capturer les individus qui nesortiraient éventuellement pas des profondeursde la grotte, et donc de découvrir de nouvellesespèces.Expédition Saint Marcel 1998

Une première série de prélèvements a étéfaite lors d'une expédition de spéléologieautour des grottes de Saint Marcel d'Ardèche,en Juillet 1998. Les débuts de cette étude ontvu le jour lors de la quatrième expédition desréseaux noyés des grottes de l'Ardèche etparticulièrement de Saint Marcel. 15 joursfurent employés à explorer le fond de SaintMarcel ainsi que d'autres grottes, à découvriret topographies la partie inondée. Cesplongées se passent rarement sans que l'oncroise ce crustacé bien connu des plongeurssouterrains, le Niphargus. Lors de cetteexpédition, des prélèvements ont été réalisésen plongée dans les résurgences du "Bateau",de la "Source du castor", de la "Dragonnièrede Gaud", de 1"Event de Foussoubie", dansles Gorges de l'Ardèche même, ainsi que dansdes résurgences situées hors du périmètre desGorges, "Marnade" et "Font-vive".

Elles ont permis de mettre au point unetechnique de capture efficace et decommencer une analyse de la biodiversité decrustacés qui peut exister dans les partiessouterraines noyées des Gorges de l'Ardèche.Il y a déjà deux familles connues,l'amphipode Niphargus virei et l'isopodeSphaeromydes raymondi. Des analysesbiologique vont être entamées sur lesindividus prélevés, sous la direction dechercheurs d'Universités de Lyon, de Paris etde Toulouse.

Mais aucune de ces études n'est possiblesans détermination précise de la diversitébiologique et de la systématique de cesespèces de crustacés. Ce projet d'étude de lafaune cavernicole noyée permettrait de faireune étude exhaustive mais précise etsystématique des siphons des Gorges del'Ardèche. Il existe déjà une espèce connue etrare, endémique de la "Dragonnière de Gaud",le Sphaeromides raymondi, un isopoderépertorié dans seulement quelques grottes deFrance. Peut-être celui-ci existe-t-il ailleursdans les Gorges de l'Ardèche, peut-être y a-t-il d'autres espèces encore inconnues.

Combien de sous-espèce de Niphargussont présentes dans les Gorges de l'Ardèche?Comment ces animaux sont arrivés là,comment ils se sont adaptés, comment

peuvent ils vivre sans lumière et avec si peude nourriture, comment se reproduisent ils,comment se rencontrent ils? Il resteénormément d'études et de découvertes à faireen ce qui concerne ces animaux peucommuns, tant autour de leur mode de vie,d'alimentation, de reproduction, qu'à proposde problèmes de génétique et de phyllogénie,de biochimie et de biologie moléculaire.

Des colorations à la fluoresceine faites parMr Brunet et analysées par le Laboratoired'Hydro-Biologie et Ecologie Souterraine deLyon ont permis de mettre en évidenced'autres circuits d'eau dans les Gorges del'Ardèche. Cela laisse à supposer ladécouverte de nouvelles grottes et denouveaux siphons.Expédition Saint Marcel 1999

L'année 1999 verra une nouvelleexpédition pour continuer les travaux de 1998,du 13 au 24 mai: poursuite des explorationsdans les Gorges de l'Ardèche et continuationde l'inventaire faunistique des siphons.L'inventaire sera poursuivi pour les siphonsdes Gorges de l'Ardèche, non prélevés lors del'été 1998, à 1"Event de la Guigonne", dans lagrotte "Deloly", dans 1"'Ecluse", ainsi quepour d'autres résurgences ou grottes auxalentours des Gorges, à "Font-vive", où a étéentamée une désobstruction de la rampe degraviers de la galerie d'entrée, lors de laquelleont été vues des salamandres aquatiques et descrustacés occu lés.

Analyse des résultatsMme Turquin doit effectuer un inventaire

de la faune pariétale des grottes des Gorges del'Ardèche, étude incluse dans le projet Natura2000. Ce projet d'étude de la faune noyéepourrait y être rattaché en un projet commund'étude de la faune cavernicole.

Les études de systématique et dedétermination des espèces se ferontprobablement sous la direction de MmeTurquin et Mr Ginet, de l'Université de Lyon,de Mr Queinnec, de l'Université de Paris VIet de Mr Deharveng, de l'Université deToulouse III. Ces travaux seront la based'autres recherches plus spécifiques, commela répartition des espèces dans les Gorges del'Ardèche, la biodiversité, la biologie desespèces rencontrées, les problèmes dephyllogénie, etc...

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