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Le journal de l’Association Française d’Urologie POUR FAIRE LA JONCTION ENTRE UROLOGUES Juillet 2012 N° 76 uro uro Éditorial Dépistage du cancer de la prostate, mais que fait l’AFU ! N ous venons de connaître une offen- sive médiatique de haute intensité contre le dépistage du cancer de la prostate. Certains parlent d’un déferlement journalistique, d’autres d’un acharnement et quelques uns s’étonnent de ne pas voir une réponse plus virulente de l’AFU. En premier, il faut rappeler que ce n’est pas une cam- pagne nationale mais bien une diffusion in- ternationale dans tous les pays occidentaux. Nos collègues belges, allemands, hollan- dais… ont subi la même campagne. A l’AUA et à l’ASCO, il a même été évoqué l’abandon du dosage de PSA et des traitements cura- tifs pour tous les bas risques… le cancer de la prostate ne devant être pris en charge que lorsqu’il est symptomatique… oubliant qu’alors, dans la quasi totalité des cas, il n’est plus guérissable. Du dépistage de masse, on arrive à la négation du diagnostic précoce et au renoncement du dépistage ci- blé. Toute cette campagne médiatique qui a connu de réels débordements était, à l’ori- gine, fondée sur deux études dont les conclusions n’étaient pas franchement en fa- veur de l’utilisation extensive du PSA. Pour l’étude américaine, le dépistage de masse ne permet pas de gagner en survie et pour l’étude européenne, il faut dépister plus de 1000 hommes pour avoir un bénéfice sur 1 seul patient. Par ailleurs, le sur-traitement de certaines formes de cancer a été dé- montré et les abus de l’utilisation du PSA après 75 ans chez nos collègues généralistes est largement connu. C’est avec toutes ces données que certains journalistes ont fait des amalgames qui ont au minimum brouillé le message mais souvent ont conduit a des contre-vérités. Dans la plupart des cas, nous avons constaté un effet média- tique où plus l’informa- tion est “sensationnelle” plus elle trouve de lec- teurs. Relayant les conclusions de l’étude américaine, le collège des médecins généralistes s’est alors manifesté contre le dé- pistage basé sur le PSA et le TR. Dans une dérive non contrôlée, certains ont alors uti- lisé des propos très largement erronés. Ils étaient ravis de trouver une place dans ce concert médiatique. Certains de nos col- lègues n’ont pas forcément inversé la ten- dance et certaines interviews pouvaient prê- ter à confusion. Nous savons tous qu’on ne parle que très rarement des trains qui arri- vent à l’heure. Pour les journalistes, il était alors plus intéressant et surtout plus excitant de décrier le dépistage de manière peu scru- puleuse que de rappeler les bénéfices des traitements curatifs et le nombre de vies sauvées comme en témoigne la baisse de la mortalité par cancer de la prostate en France. Nous avons pu lire “le dépistage pire que le mal du cancer”, “les urologues qui enlèvent sans scrupules des prostates”. L’invective était de mise et nous avons tous constaté les débordements. L’AFU n’a pas cédé à la surenchère qui aurait été pire que la calomnie constatée et aurait conduit à un résultat inverse de celui recherché. En se ba- sant sur l’expertise de notre comité scienti- fique concerné (CCAFU), nous nous sommes efforcés de répondre point par Dossier - Conseil de l’Ordre Conseil de l’Ordre des Médecins en 2012 : rôle et implication des urologues ............ 3-9 1 Fiches Info AFU Mise à jour des Fiches d’Information de l’AFU . . . 10 2 Comités Le point sur 2 comités de l’AFU . . . . . . . . . . . 15-16 6 Internes dans le privé Internes dans le privé : bilan à 1 an . . . . . . . 11-12 3 Pénurie de médicaments Avec les pénuries, les queues s’allongent . . . . . . 14 5 Sexologie Être Urologue et Sexologue ! . . . . . . . . . . . . . . . 13 4 AFUF Fax AFUF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21-24 9 Réforme du médicament Les prix de l’indépendance vis-à-vis de l’industrie . 16 Déclarations des conflits d’intérêts et rédaction scientifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17-18 Ne ratons pas le train du DPC . . . . . . . . . . . .19-20 7 Sommaire Syndicat National des Chirurgiens Urologues Français Maison de l’Urologie Acquisition immobilière de la future MUR . . . . . . 28 12 Jeux de l’été Quizz, Rébus, mots fléchés et mots mélés . . . . 25-26 10 Journée de la prostate 8 e Journée Nationale de la Prostate, 20 septembre 2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 11 >>>> Thierry LEBRET Secrétaire Général de l’AFU JOUM 2012 4 ème édition des JOUM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 8 Patrick COLOBY Président de l’AFU

Éditorial Dépistageducancer delaprostate, maisquefaitl’AFU ... · toucher rectal (TR) ; ... L ’AFU sou l ig n amp rt c d - c u ione ré dta pl - ipl nar e dh qusCP g o t é

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L e j o u r n a l d e l ’A s s o c i a t i o n F r a n ç a i s e d ’ U r o l o g i ePOUR FAIRE LA JONCTIONENTRE UROLOGUES

Juillet 2012 N° 76urouroÉditor ial Dépistage du cancer

de la prostate,mais que fait l’AFU !

Nous venons de connaître une offen-sive médiatique de haute intensitécontre le dépistage du cancer de la

prostate. Certains parlent d’un déferlementjournalistique, d’autres d’un acharnement etquelques uns s’étonnent de ne pas voir uneréponse plus virulente de l’AFU. En premier,il faut rappeler que ce n’est pas une cam-pagne nationale mais bien une diffusion in-ternationale dans tous les pays occidentaux.Nos collègues belges, allemands, hollan-dais… ont subi la même campagne. A l’AUAet à l’ASCO, il a même été évoqué l’abandondu dosage de PSA et des traitements cura-tifs pour tous les bas risques… le cancer dela prostate ne devant être pris en charge quelorsqu’il est symptomatique… oubliantqu’alors, dans la quasi totalité des cas, iln’est plus guérissable. Du dépistage demasse, on arrive à la négation du diagnosticprécoce et au renoncement du dépistage ci-blé. Toute cette campagne médiatique qui aconnu de réels débordements était, à l’ori-gine, fondée sur deux études dont lesconclusions n’étaient pas franchement en fa-veur de l’utilisation extensive du PSA. Pourl’étude américaine, le dépistage de massene permet pas de gagner en survie et pourl’étude européenne, il faut dépister plus de1000 hommes pour avoir un bénéfice sur 1seul patient. Par ailleurs, le sur-traitementde certaines formes de cancer a été dé-montré et les abus de l’utilisation du PSAaprès 75 ans chez nos collègues généralistesest largement connu. C’est avec toutes cesdonnées que certains journalistes ont faitdes amalgames qui ont au minimumbrouillé le message mais souvent ontconduit a des contre-vérités. Dans la plupart

des cas, nous avonsconstaté un effet média-tique où plus l’informa-tion est “sensationnelle”plus elle trouve de lec-teurs.

Relayant les conclusionsde l’étude américaine, lecollège des médecinsgénéralistes s’est alorsmanifesté contre le dé-pistage basé sur le PSA et le TR. Dans unedérive non contrôlée, certains ont alors uti-lisé des propos très largement erronés. Ilsétaient ravis de trouver une place dans ceconcert médiatique. Certains de nos col-lègues n’ont pas forcément inversé la ten-dance et certaines interviews pouvaient prê-ter à confusion. Nous savons tous qu’on neparle que très rarement des trains qui arri-vent à l’heure. Pour les journalistes, il étaitalors plus intéressant et surtout plus excitantde décrier le dépistage demanière peu scru-puleuse que de rappeler les bénéfices destraitements curatifs et le nombre de viessauvées comme en témoigne la baisse dela mortalité par cancer de la prostate enFrance. Nous avons pu lire “le dépistagepire que le mal du cancer”, “les urologuesqui enlèvent sans scrupules des prostates”.L’invective était de mise et nous avons tousconstaté les débordements. L’AFU n’a pascédé à la surenchère qui aurait été pire quela calomnie constatée et aurait conduit à unrésultat inverse de celui recherché. En se ba-sant sur l’expertise de notre comité scienti-fique concerné (CCAFU), nous noussommes efforcés de répondre point par

Dossier - Conseil de l’OrdreConseil de l’Ordre des Médecins en 2012 :rôle et implication des urologues . . . . . . . . . . . . 3-9

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Fiches Info AFUMise à jour des Fiches d’Information de l’AFU . . . 10

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ComitésLe point sur 2 comités de l’AFU . . . . . . . . . . . 15-16

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Internes dans le privéInternes dans le privé : bilan à 1 an . . . . . . . 11-12

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Pénurie de médicamentsAvec les pénuries, les queues s’allongent . . . . . . 14

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SexologieÊtre Urologue et Sexologue ! . . . . . . . . . . . . . . . 13

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AFUFFax AFUF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21-24

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Réforme du médicamentLes prix de l’indépendance vis-à-vis de l’industrie . 16Déclarations des conflits d’intérêts et rédactionscientifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17-18Ne ratons pas le train du DPC . . . . . . . . . . . .19-20

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Sommaire

SyndicatNational desChirurgiensUrologuesFrançais

Maison de l’UrologieAcquisition immobilière de la future MUR . . . . . . 28

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Jeux de l’étéQuizz, Rébus, mots fléchés et mots mélés . . . . 25-26

1100Journée de la prostate8e Journée Nationale de la Prostate,20 septembre 2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27

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Thierry LEBRETSecrétaire Général de l’AFU

JOUM 20124ème édition des JOUM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

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Patrick COLOBYPrésident de l’AFU

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Editor ial - Dépistage du cancer de la prostate

point en utilisant les arguments scientifiques.Nous sommes restés des scientifiques res-ponsables rappelant sans cesse les biaisméthodologiques des études publiées et laprudence qu’il fallait avoir sur l’interpréta-tion de leurs résultats. Nous avons rappeléla différence entre dépistage et traitement dela maladie et avons introduit la notion de sur-veillance active qu’un bon nombre de jour-nalistes ne connaissait pas. Les progrès tech-niques et la réduction de la morbidité destraitements curatifs ont été soulignés et labaisse de la mortalité due au cancer de laprostate rappelée. Nous avons utilisé notreagence de communication et avons réagi ennous souvenant de la règle médiatique bienconnue : plus on répond avec virulence pluson crée le “buzz” et plus on amplifie l’infor-mation initiale.

La publication le 15 mars 2012 des résultatsactualisés de l’étude européenne ERSPC [1]du dépistage du cancer de la prostate (CP)par le dosage du PSA [1], celle du rapport dela Haute Autorité de Santé (HAS) sur le dé-pistage du CP dans les populations à risquele 4 avril 2012 [2] et la conférence de pressede l’Assurance Maladie du 5 avril 2012 [3],jointes à la polémique qui voudrait opposerles unes aux autres, ont semé le trouble surla conduite à tenir en termes de prise encharge du CP, notamment chez nos patients.

L’étude ERSPC a montré qu’après 11 ans desuivi, le dépistage du CP par le PSA diminuesignificativement la mortalité spécifique de21% (RR 0,79; IC 95% 0,68 à 0,91; p =0,001), comparativement à l’absence dedépistage, chez des hommes âgés de 55 à69 ans [1]. Cette baisse atteint 29% aprèsajustement pour mauvaise observance. Entermes de bénéfice absolu, cela signifie quepour éviter 1 décès par CP, il faut soumettre1055 hommes au dépistage et traiter 37 CPdécouverts.

La HAS a conclu dans son communiqué du4 avril à l’absence d’intérêt démontré actuel,à l’échelle populationnelle, de la mise enœuvre d’un dépistage systématique organisédans une population d’hommes considéréscomme à haut risque, comme elle l’avaitdéjà énoncé pour la population générale, dufait notamment, dans la balance bénéfice/risque, du risque de sur-diagnostic et de sur-traitement [2].

Les données de l’Assurance Maladie pré-sentées le 5 avril 2012 montrent que plusde trois-quarts des hommes âgés de plus de75 ans ont réalisé au moins un dosage dePSA entre 2008 et 2010, soit 890 000hommes de plus de 75 ans par an, alorsque toutes les recommandations interna-tionales préconisent de ne plus faire de dé-pistage à cet âge. Dans l'année suivant le do-sage du PSA, 91 600 hommes (dont 16000 de plus de 75 ans) ont eu une biopsiede la prostate, et 62 500 (20 900 de plusde 75 ans) un traitement (par chirurgieet/ou radiothérapie et/ou chimiothérapie).

Dans ce contexte apparemment contradic-toire, l’Association Française d’Urologie (AFU)a souligné que l’absence d’intérêt démontréd’un dépistage systématique à une échellepopulationnelle (tant en population généraleque chez les sujets avec facteurs de risque(FR)) ne dispense pas d’une démarche dedépistage individuel (appelée aussi dé-marche de diagnostic précoce), seule àmême de diagnostiquer à temps les formesagressives qui nécessitent un traitement ac-tif avec un impact sur la vie des patients [4].

Cette démarche repose sur :• une information suffisante pour parvenir àune décision éclairée ;

• la recherche par l’interrogatoire de l’exis-tence des FR ;

• l’examen clinique de la prostate par untoucher rectal (TR) ;

• l’utilisation pertinente du dosage du PSA, àproposer de façon plus précoce en pré-sence de FR, à ne plus proposer quandl’espérance de vie est estimée inférieure à10 ans en raison de l’âge avancé ou descomorbidités ;

• la réalisation de biopsies prostatiqueslorsqu’elles sont indiquées, en tenantcompte des données du TR et de la valeurdu PSA (interprétée selon l’âge, la ciné-tique, le volume prostatique, les maladiesintercurrentes).

La politique actuelle de l’AFU vise un doubleobjectif :• d’une part, ne pas sous-traiter les hommesporteurs d’un CP agressif, ce qui impliquede les diagnostiquer précocement pourproposer un traitement offrant les meil-leures chances de guérison ;

• d’autre part, éviter le diagnostic inutile desCP de faible volume et peu agressifs (di-minuer le “sur-diagnostic”), et leur traite-ment abusif (diminuer le “sur-traitement”).Devant un CP de ce type, on propose aupatient une “surveillance active”, et il doitêtre informé de cette possibilité avant la réa-lisation de la biopsie.

L’AFU souligne aussi l’importance de la dis-cussion en réunion de concertation pluridis-ciplinaire de chaque cas de CP diagnostiqué.

Pour mettre en œuvre cette politique l’AFUdéveloppe la recherche scientifique, évalueles pratiques, met en place des programmesde formation, et participe aux groupes de tra-vail coopératifs avec l’Institut National duCancer (INCa) et la HAS.

Il est important de tourner notre communi-cation vers les médecins généralistes quide par leur formation médicale ont la possi-bilité de comprendre toutes les nuances surle dépistage, le diagnostic précoce et sur lasurveillance active… si nous prenons letemps de bien leur expliquer.

Alors, à tous ceux qui pensent que l’AFU au-rait dû réagir plus violemment, nous dironsque nous avons su répondre point par pointen utilisant les moyens qui nous étaient of-ferts. Nous avons, comme la plupart des so-ciétés nationales des pays occidentaux, réagiscientifiquement en évitant les polémiques“sensationnelles” qui ne profitent qu’au po-lémiqueur et qui nous auraient été contre-productives. Le dépistage de masse effrénéne peut plus être promu, il nous faut êtrepragmatiques et rester médicalement irré-prochables.

Il est important de rappeler à tous que lePSA et le TR restent les deux seules armes

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urojonction 3uro

1Dossier - Consei l del ’Ordre des médecins

E n France, lesconseils de l'Or-dre des médecins

sont des organismesprofessionnels, adminis-tratifs et juridictionnels dedéfense et de régulationde la profession médi-cale. Au moment ou leConseil de l’Ordre est

sous les feux de l’actualité avec un certainnombre de propositions polémiques (limi-tation du secteur 2, régulation à l’installa-tion,…) qui relèvent plus du syndicalismemédical que du rôle princeps de l’institutionet brouillent son image dans le corps médi-cal, Urojonction a souhaité ouvrir un dossiersur l’Ordre des médecins et sur la relationque les urologues entretiennent avec cet or-ganisme.

Un peu d’histoire…

Après la Révolution française qui a fait dis-paraître les corporations, il fallait trouver unremède au charlatanisme et proposition futfaite d'instaurer un ordre professionnel desmédecins, habilité à décider qui avait le droitd'exercer ou non. De multiples projets decréation d'un Ordre des médecins furentdiscutés dans les années 1920-1930, sansjamais toutefois aboutir faute de majoritéau Parlement. Ainsi, après la proposition deloi déposée par le ministre Barthou et restéesans lendemain, l'écrivain Paul Bourget en-visagea “la reconnaissance d'un Ordre desmédecins”.

C'est donc sous le régime de Vichy, en dé-voyant le projet législatif du 7 mars 1928 deM. Ernest Couteaux, député socialiste duNord, que la loi du 7 octobre 1940 (parueau JO le 26 octobre) créé un Ordre des mé-

decins comprenant le Conseil supérieur dela médecine et les Conseils départementaux.Elle est complétée par la loi du 26 mai 1941portant sur l'exercice illégal de l’art médicalet de l’art dentaire et par celle du 26 no-vembre 1941 qui règle les élections à l’Or-dre des médecins. Sous Vichy, l'Ordre desmédecins, de sa propre initiative parfois,sous pression de l'Occupant ou du Com-missariat général aux questions juives d'au-tres fois, relayait les consignes gouverne-mentales. C'est ainsi que, suite à ladeuxième loi portant sur le statut des juifs (2 juin 1941 - décret du 11 août 1941) il aimposé un Numerus clausus pour l'exercicede la médecine par les médecins juifs, leslistes ainsi constituées ayant pu ultérieure-ment être utilisées par les services de policepour des arrestations. Pris dans l'étau de Vi-chy, l'Ordre des médecins n'a jamais pro-testé contre les lois d'exclusion des méde-cins de confession israélite. L'Ordre seradissout le 27 août 1944 par une ordon-nance du gouvernement provisoire de laRépublique établi à Alger (qui, le 18 octobre1943, avait déjà annulé les dispositions de“l’autorité de fait” tout en maintenant le prin-cipe de l’Ordre). Dans sa forme actuelle,l'Ordre fut institué le 24 septembre 1945,sur proposition du Ministre de la santé, M.François Billoux, du parti communiste fran-çais, par l'ordonnance no 45-2184 “relativeà l'exercice et à l'organisation des professionsde médecin, de chirurgien-dentiste et desage-femme”. Dans un exposé des motifs,l'ordonnance rappelle que les textes suc-cessifs mis en place par l'autorité de Vichy“sont contraires à la légalité républicaine etne peuvent être maintenus”.

Désormais composé de médecins élus

Morgan ROUPRÊT

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Conseil de l’Ordre des Médecinsen 2012 : rôle et implication desurologuesefficaces pour diagnostiquer à temps un

cancer en vue de le guérir. Chaquehomme a le droit de savoir ou d’igno-rer...c’est à nous de l’informer des risqueset des avantages.

Patrick COLOBY, Thierry LEBRET

Références :1. Schroder, F.H., et al., Prostate-cancermortality at 11 years of follow-up. NEngl J Med, 2012. 366(11): p. 981-90.

2. Haute Autorité de Sante. Dépistage ducancer de la prostate chez les popula-tions d’hommes présentant des facteursde risque. Questions/Réponses 4 avril2012; Available from: http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1238094/depistage-du-cancer-de-la-prostate-par-dosage-du-psa-interet-non-demontre-chez-les-hommes-presentant-des-facteurs-de-risque.

3. Assurance Maladie, Le dépistage ducancer de la prostate par dosage duPSA : état des lieux des pratiques.Conférence de presse du 5 avril 2012.

4. Association Française d'Urologie. Cancerde la prostate et dépistage. 12/04/2012 ;Available from: http://www.urofrance.o r g / f i l e a dm i n /m e d i a s / a f u /communiques/2012-03-15_cancer-prostate.pdf.

Mais que faitl’AFU !

Et s’il s’était fait dépister àtemps ?

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Dossier - Consei l de l ’Ordre des médecins

(dans les instances départementales, régio-nales disciplinaires et nationales) l'Ordre estchargé de veiller “au maintien des principesdemoralité, de probité et de dévouement in-dispensables à l'exercice de la médecine”.Par la même occasion, la section dentaire del'Ordre des médecins gagne son autono-mie et devient ainsi l'Ordre des chirurgiens-dentistes. Complétée par le décret du 26 oc-tobre 1948 qui en fixe les procédures(décret modifié légèrement en 1956, 1977et 1993) cette ordonnance de 1945 a fourniun cadre législatif inaltéré pendant plus decinquante ans. Une décision du Conseild'État du 13 janvier 1961 précise le statut lesordres professionnels (laissé en suspens parcelui du 2 avril 1943) qui deviennent des or-ganismes privés chargés d’une mission deservice public. La loi du 13 juil-let 1972 d'abord, puis celle du25 juillet 1985 portant sur di-verses mesures d'ordre socialn'apportèrent que des modifi-cations mineures.

La loi n°2002-303 du 4 mars2002 relative aux droits des ma-lades et à la qualité du systèmede santé a modifié considéra-blement les dispositions rela-tives aux ordres compétents àl'égard des professions médi-cales. Concernant l'Ordre desmédecins elle établit désormaisune distinction complète entreles instances juridictionnelles etles organes de représentationde la profession, tant au niveaurégional que national.

Articulées autour du code dedéontologie médicale publié lapremière fois le 28 juin 1947,les missions actuelles de l'Ordredes médecins sont multiples, et il est veilléà ce qu'elles s'adaptent aux évolutions tech-niques, scientifiques et sociétales d'unmonde perpétuellement en mouvement.

Le législateur a donné une valeur législativetrès forte au code de déontologie médicalepuisque celui-ci a été édicté sous forme dedécret en Conseil d'État et qu'il est partie in-tégrante du code de la santé publique. Or-ganisme privé à mission de service public,l'Ordre est une structure strictement profes-

sionnelle et ne subit aucune tutelle. Sesmembres sont des conseillers élus par l'en-semble des médecins français qui assurent,seuls, le financement de l'institution. L'Ordreest l'interlocuteur, parfois même le conseil-ler, des pouvoirs publics, notamment endonnant son avis sur les projets de règle-ments, de décrets ou de lois qui lui sont sou-mis par les autorités. L'Ordre porte aussi lesintérêts des patients et de la profession mé-dicale auprès des institutions européennes.Il est garant du maintien de la compétenceet de la probité du corps médical. Il lui ap-partient d'établir et d'actualiser un tableauauquel ne peuvent être inscrits que les doc-teurs enmédecine qui remplissent les condi-tions légales et de moralité requises pourexercer la profession. Cette inscription est

obligatoire pour quiconque veut exercer lamédecine en France, hormis les médecinsdes Armées ou ceux qui, en aucune ma-nière, ne sont appelés à exercer une méde-cine de soins ou de prévention au contact demalades. Le libellé des ordonnances et desplaques professionnelles, l'examen descontrats professionnels, la délivrance des au-torisations de remplacement, l'exercice ensites multiples font l'objet de son attention.Les décisions d'ordre administratif sont sus-

ceptibles d'appel devant le Conseil régionalou le Conseil national, puis éventuellementcontestées devant le Conseil d'État. Les mé-decins qui ne respectent pas les principes dedévouement, de compétence ou de mora-lité comparaissent devant leurs pairs au seindes “chambres disciplinaires de premièreinstance”, qui siègent au sein du conseil ré-gional, et qui sont présidées par un magis-trat nommé par le vice-président du Conseild'État. L'appel est réalisé auprès de la “cham-bre disciplinaire d'appel” du Conseil national,formation rendant une justice d'ordre admi-nistratif, totalement indépendante de la struc-ture du Conseil National, même si celui-cil'accueille, et présidée par un conseiller d'Étatde haut rang. Les recours en cassation peu-vent être formés devant le Conseil d'État.

Organisation actuelle

L'Ordre des médecins se com-pose de trois structures, corrélésrespectivement au département,à la région et à l'échelon national.

Conseil départemental de l'Or-dre

Interlocuteur naturel des pouvoirspublics, ainsi que des organismesde protection sociale et de laDDASS, le conseil départementaltient à jour le tableau des méde-cins inscrits, contrôle leur indé-pendance professionnelle en vé-rifiant les contrats de cesmédecins, statue sur certainesdemandes d'installation, vérifie labonne maîtrise de la langue fran-çaise des médecins postulant àl'inscription au Tableau.

Conseil régional de l'Ordre

Sa structure est modifiée depuisle premier février 2007. Avant cette date, il selimitait à un rôle de première instancecontentieuse et disciplinaire :• en matière disciplinaire à la suite deplaintes de particuliers ou de praticiens ;• en matière électorale lors des électionsdes conseils départementaux ;• en matière de conflit lors de l'inscription autableau de l'Ordre.

Le conseil régional de l'Ordre des médecinsa, depuis 2007, un rôle essentiellement

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Diminution des installations en pratique libérale

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administratif et de régulation des soins mé-dicaux, en phase avec les autres structuresadministratives régionales (Agence régionalede santé, O.R.S., Union régionale des pro-fessionnels de santé représentant les mé-decins, conseil de gestion des UFR de mé-decine, caisse d'assurance retraite et de lasanté au travail...) et l'organisme gestion-naire du développement professionnelcontinu. Il a un rôle important d'informationet d'action de représentation de la professiondans toutes les structures régionales, qu'ellessoient relatives à la santé publique, à la for-mation médicale universitaire, ou adminis-tratives. Il aura par ailleurs à décider du sortdes médecins devenus temporairement mé-dicalement inaptes à l'exercice, ou dont lescompétences médicales semblent insuffi-santes au regard des exigences actuelles.Enfin, y est rattachée la structure discipli-naire indépendante, maintenant présidéepar un magistrat issu du tribunal administra-tif ou de la cour administrative d'appel.

La composition du conseil régional varie enfonction du nombre de médecins inscritsdans la région. Habituellement il sera com-posé de 12 membres titulaires et autant desuppléants, tous élus par les conseillers dé-partementaux, seuls électeurs, parmi les can-didats issus des médecins de la région. La ré-partition des sièges au conseil se fera àraison d’un élu par département de la région,le reste des postes étant distribué au proratadu nombre de médecins inscrits danschaque département.

Conseil national de l'Ordre

Le rôle primordial du Conseil national est defaire respecter le code de déontologie mé-dicale, “au service de la Santé publique et

des malades”. Le Conseil national de l'Ordredes médecins est composé de cinquantemembres, élus pour six ans par les membrestitulaires des conseils départementaux duressort de la région, et renouvelables parmoitié tous les 3 ans. Un conseiller d'État,nommé par le Garde des Sceaux, l'assiste enses travaux. Y siègent aussi de droit un re-présentant nommé par le ministre de laSanté,et un membre de l'Académie natio-nale de médecine. Des représentants du

ministre de la Santé et du ministère de l'En-seignement supérieur et de la Recherche as-sistent aux sessions mais avec voix consul-tative. Il accueille la chambre disciplinairenationale d'appel, juridiction administrativequi siège en séance publique, sous la prési-dence d'un des six conseillers d'État qui ysont affectés. Cette juridiction, bien qu'ac-cueillie en ses locaux, est totalement indé-pendante du Conseil national. Ses décisionspeuvent être contestées devant le Conseild'État. Cette chambre disciplinaire nationaled'appel est élue par l'ensemble des conseil-lers nationaux sur le même mode de scru-tin que la chambre disciplinaire de premièreinstance auprès du conseil régional. Elle estcomposée de douze membres (six titulaireset six suppléants) élus parmi les candidats is-sus du Conseil national, avec un mandat de

trois ans, et six titulaires et autant de sup-pléants élus “au tour externe” parmi les can-didats médecins ayant eu ou ayant la qua-lité de conseiller ordinal à quelque titre quece soit, élus pour six ans, et renouvelablespar moitié tous les trois ans. Il se réunit ensession à huis clos au moins 5 fois par an.

Pour mieux coordonner l'ensemble de sesactivités, le Conseil National comporte enson sein 4 sections. Chaque Conseiller Na-tional ne peut être membre que de l'uned'entre elles :1. La section Ethique et Déontologie qui

s'attache, en fonction de l'évolution desmœurs et de la législation, à adapter lecode de déontologie médicale et de sescommentaires aux réalités actuelles de lamédecine en notre société.

2. La section Exercice professionnel qui apour champ d'étude l'évolution des mo-dalités d'exercice des médecins en réfé-rence aux divers changements législatifs età la naturelle évolution de la société.

3. La section Formation et CompétencesMédicales.

4. La section Santé Publique et Démo-graphie Médicale anime et coordonnetous travaux en matière de démographiemédicale. Elle coopère avec l'Etat en ma-tière de veille sanitaire.

Aujourd’hui, quatre urologues sont élus dansles instances du Conseil de l’Ordre : Didier Le-geais (Conseil départemental de l’Isère), Pas-cal Bournel (Conseil régional du Limousin),François Rousselot (Conseil national) et AlainHaertig (Vice-Président du Conseil départe-mental de Paris). Urojonction est allé à la re-contre de trois d’entre eux.

Morgan ROUPRÊT

Entretien avec François ROUSSELOT

Question 1. Depuisquand siégez-vous auConseil de l'Ordre etquelle est votre posi-tion actuelle dans le

Conseil (département versus national) ?En quoi consiste votre rôle concrète-ment ?Je suis élu au Conseil départemental de laCorrèze depuis 1986. J'en ai été un des

vice-présidents pendant 10 ans. Je suis éluau conseil régional du Limousin depuis2007. Je suis Conseiller national, représen-tant de la région du Limousin depuis 2004.Comme tout conseiller national, je travailledans une des 4 sections (FMQ- formationet qualification) et en plus, à l'Entraide, laDAEI (affaires européennes et internatio-nales), la CAITN (technologies nouvelles),plusieurs commissions de qualification

(uro, néphro, gynéco) assesseur au SAS etVP de la formation restreinte.Le CNOM a 52 représentations extérieures(Croix Rouge, Seccos, Veritas/Visite médi-cale, RSI, CNC ....) J'en assume plusieursqui représentent des charges très différentes.Je suis surtout très occupé par le serviceRMI (Relations médecins-industrie) dontj'ai la charge. L'actualité aidant, c'est

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Dossier - Consei l de l ’Ordre des médecins

devenu très accaparant et passionnant.Le tout représente une activité à mi-tempspour moi, donc incompatible avec une ac-tivité libérale et ne peut être que résumé ici.

Question 2. Pourquoi avez-vous choiside vous engager au Conseil de l'Ordre ?Je me suis présenté aux élections ordi-nales parce que c'était la suite logique demon engagement "permanent" : admi-nistrateur de ma mutuelle étudiante dès la2ème année de fac, administrateur du GIELDF (litho mobile) dès le début, adminis-trateur puis responsable de l'AGMF 19,puis AGMF nationale (Vice-Présidentquelques années).Nous avons la chance d'avoir un Ordre, ilétait logique que je m'y investisse commejeune (40 ans au départ), spécialiste, li-béral, avec quelques convictions person-nelles sur la société.

Question 3. Parallèlement, quelle estvotre activité urologique et combien devotre temps consacrez-vous au Conseil ?J'ai arrêté mon activité libérale assez bru-talement à 61 ans pour des raisons desanté, et suis resté un an en arrêt de tra-vail. Je dis souvent en plaisantant que leCN est un mi-temps thérapeutique pourmoi. Il est certain que je ne peux avoircette activité importante au CNOM, et à unmoindre titre au CROM, que parce que jesuis en retraite.

Question 4. Lorsque l'on est élu à l'Or-dre, est-ce que l'on touche une rému-nération pour son action ? Quelle est ladurée du mandat ?On est élu pour 6 ans. Renouvellementpar moitié tous les 3 ans. Nos frais sontremboursés. Et nous touchons une in-demnité par 1/2 journée ou journée quiest la même que celle qui est versée auxmédecins qui suivent une FMC conven-tionnelle. Pour un libéral en activité, celane couvre pas le manque à gagner. Pourun retraité qui touche l'indemnité lui aussi(au même titre qu'un retraité a droit au cu-mul emploi-retraite) c'est un sérieux com-plément à la CARMF !

Question 5. Certains médecins font par-fois la une des médias (Dukan, Dela-joux, etc...) pensez-vous que l'Ordrejoue pleinement son rôle pour l'enca-drement de l'éthique et de la déontolo-gie médicale et que les sanctions ordi-nales promulguées sont toujoursadaptées à la situation ?Ce n'est pas en quelque lignes qu'une ré-ponse peut être apportée. Je suis à votredisposition pour présenter l'organisation,les statistiques et l'esprit du disciplinaire,de la SAS (Section des assurances so-ciales où sont traitées les plaintes descaisses) et la formation restreinte.Pour commenter, et a fortiori discuter uneaffaire jugée, il faut disposer d'élémentsdont on ne dispose pas en général (re-marquez la prudence de Sioux des poli-tiques en pareille circonstance). Celan'empêche pas de parler de ce quej'évoque ci-dessus. A votre disposition.

Question 6. L'Ordre des médecins in-tervient parfois sur certains sujets(comptes sociaux, rémunération et dé-passements d'honoraires, organisationde la Santé) et cette stratégie est par-fois critiquée par certains collègues.Pensez vous qu'il est dans son rôlelorsqu'il s'immisce dans la vie syndicaleet professionnelle ? Pourquoi ?Oui, la frontière est étroite, en particulierentre Syndicat et Ordre. L'Ordre est chargé de la déontologie de laprofession : devoirs et obligations des mé-decins. L'exercice de la médecine est doncau centre de son attention, là où l'Ordrerencontre les représentants des profes-sionnels (les syndicats) en charge de ladéfense de leurs intérêts. Alors ... quel-quefois oui, ça frotte ... !

Question 7. Pensez-vous que l'imagede l'Ordre auprès des urologues et desautres collègues est positive ou néga-tive ? Pourquoi ?Notre image chez les urologues ? Il faut leleur demander.Une autorité, à adhésion obligatoire quiplus est, quelle qu'elle soit a toujours dumal à avoir une belle image, bien positive.Je note que la participation aux élections(en dehors de Paris !) oscille entre 30 et40%. Ce qui est beaucoup pour des élec-tions professionnelles. D'autre part, noscollègues en difficulté n'hésitent jamais àfaire appel à nous. Mais il est certain qu'onne communique jamais assez et assezbien.

Question 8. Comment voyez-vous lerôle de l'Ordre dans les années à venir :censeur, protecteur, coercitif ? Lieu dedébat et d'émulation ?L'avenir de l'Ordre ? C'est la femme, tropabsente de nos assemblées (4 conseil-lères nationales, mais elles comptent pourbeaucoup plus).L'institution ordinale est une chance pourla profession. D'ailleurs on continue à encréer, au grand dam des syndicats, de-mandez-vous pourquoi.En 1981, Mitterrand avait programmé sasuppression. Et Il a changé d'avis.Pourquoi parler de coercition ? Les pro-positions récentes de l'Ordre quant auxproblèmes de l'accès aux soins (1ère ins-tallation et compléments d'honoraires),ont permis de relancer le débat et on nepeut nous reprocher que des maladressesde communication dans cette affaire.Nous n'avons trahi personne, ni rien renié.La seule préoccupation prise en compteest le PATIENT et la société. Respecter no-tre déontologie, c'est ne jamais oublierqu’en toutes circonstances, c'est le patientqui est le premier et au centre de tout.Et tant pis si je fais un peu rétro. Mais, danstous les cas, je ne cherche pas à être undonneur de leçons, soyez-en persuadés.

François ROUSSELOT etMorgan ROUPRÊT

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Question 1. Depuisquand siégez-vous auConseil de l'Ordre etquelle est votre posi-tion actuelle dans le

Conseil (département versus national) ?En quoi consiste votre rôle concrète-ment ?Je siège au Conseil départemental del'Isère depuis 2001 comme conseiller or-dinal simple, puis rapidement président dela commission des contrats, membre de lacommission d'entraide, et conciliateur.Chaque mois nous intervenons dans plu-sieurs centaines de dossiers pour préser-ver l'honneur et la dignité de nos profes-sions. Discrètement, entre médecins, nousréglons les différents qui opposent des as-sociés, les conflits entre les patients etleurs médecins, les conflits avec certainesadministrations, les problèmes de conti-nuité de soin, de permanence de soin ;nous conseillons les jeunes pour leur ins-tallation ; nous aidons financièrement etpsychologiquement ceux d'entre nous endifficultés ; nous nous assurons du respectdu code de déontologie et de l'équité en-tre tous les confrères. Je suis actuellement vice-président.

Question 2. Pourquoi avez-vous choiside vous engager au Conseil de l'Ordre ?Ancien président de l'ISNIH et de l'INSCCA,président actuel du Syndicat des méde-cins de l'Isère, vice-président de l'UCDF,membre du CA du SNCUF, c'est tout na-turellement que j'ai souhaité intègrer l'Or-dre départemental, clé de voûte de notreorganisation professionnelle. Autorité pro-fessionnelle nécessaire et incontournable,le Conseil de l'ordre travaille au service desconfrères pour maintenir des équilibresindispensables à la sérénité de notre exer-cice. C'était pour moi un engagement na-turellement complémentaire de mescombats et luttes syndicales.

Question 3. Parallèlement, quelle estvotre activité urologique et combien devotre temps consacrez-vous au Conseil ?

J'exerce presque comme n'importe quelurologue libéral, réservant les études decontrats, les conciliations, les missions or-dinales après 19h00. Le premier mercredi de chaque mois leconseil se réunit des 17h00 pour analyserà la commission des contrats puis enséance plénière toutes les problématiquesdu mois. Le conseil se termine en géné-ral entre 23h00 et minuit.En fonction des besoins, j'annule ou dé-cale mes consultations en journée pourdes réunions administratives où je repré-sente l'Ordre.

Question 4. Lorsque l'on est élu à l'Or-dre, est-ce que l'on touche une rému-nération pour son action ? Quelle est ladurée du mandat ?La rémunération ordinale est de 3 € del'heure, en indemnités, uniquement en casd'intervention entre 8-12h00 et 14-18h00.Après l'application d'une réforme récente,le conseil est renouvelle par moitié tousles 3 ans, nous sommes donc élus pour6 ans.

Question 5. Certains médecins font par-fois la une des médias (Dukan, Dela-joux, etc...) pensez-vous que l'Ordrejoue pleinement son rôle pour l'enca-drement de l'éthique et de la déontolo-gie médicale et que les sanctions ordi-nales promulguées sont toujoursadaptées à la situation ?Le Conseil de l'ordre, dont les lignes defonctionnement sont précisées par la loi,

a des missions très larges et complexesavec finalement des moyens limités. Tousles conseillers sont bénévoles et légère-ment indemnisés. Il nous faudrait employerdes juristes, faire appel à des huissiers, ......Le Conseil départemental n'est pas uneinstance disciplinaire. C'est l'Ordre régionalet l'Ordre national dans leur section disci-plinaire qui représentent les instances dis-ciplinaires de premier niveau et d'appel.Le Conseil départemental accompagneles confrères qui le souhaitent et lesconfrères en difficulté, il intervient mal-heureusement pour le reste en curatif etpas assez en préventif. Nous intervenons sur signalement decomportement déviant et manquons detemps et de moyen pour faire plus. L'Ordre applique des règles de fonction-nement professionnelles mais n'a pas l'ex-pertise médicale. Il n'existe pas de procé-dure permettant la saisie d'un expert pourconnaître le fond médical d' un accidentmédical fautif ou non, médiatisé ou non.Nous ne pouvons que juger le respect ounon de la déontologie. Les sanctions ordinales sont prises parnos instances disciplinaires après étudedes mémoires en défense apportés parles parties. C'est une procédure écritecontradictoire, sous contrôle d'un magis-trat, président du conseil disciplinaire. LeConseil rend alors sa décision en son âmeet conscience après avoir pris connais-sance des faits, parfois inconnus ou ma-nipulés par les médias.

Question 6. L'Ordre des médecins in-tervient parfois sur certains sujets(comptes sociaux, rémunération et dé-passements d'honoraires, organisationde la Santé) et cette stratégie est par-fois critiquée par certains collègues.Pensez vous qu'il est dans son rôlelorsqu'il s'immisce dans la vie syndicaleet professionnelle ? Pourquoi ?L'Ordre est le garant de notre indépen-dance professionnelle et du maintien d'unéquilibre confraternel permettant à chacun

Entretien avec Didier LEGEAIS

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De l’ordre dans le conseil

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Dossier - Consei l de l ’Ordre des médecins

d'entre nous d'exercer dans la sérénité,mais aussi dans le respect de nos mis-sions de soin. Certains Conseils dérapentprogressivement par orgueil ou par mé-connaissance. La sagesse de l'Ordre estsollicitée parfois pour des réformes poli-tiques de notre système de santé. Certainsalors dérapent, sensibles à certains argu-ments politiques non acceptables. L'Ordre devrait critiquer et combattretoutes les nouvelles règles qui remettenten cause notre indépendance et favori-sent notre asservissement comme un ta-rif opposable indécent, une conventionavec un paiement à la performance...touten évitant les dérives syndicales ou poli-tiques partisanes.

Question 7. Pensez-vous que l'imagede l'Ordre auprès des urologues et des

autres collègues est positive ou néga-tive ? Pourquoi ?L'image de l'Ordre est globalement néga-tive car nous intervenons essentiellementen contrôle et en censure. De plus, lagrande partie de notre engagement est in-connue et invisible.

Question 8. Comment voyez-vous lerôle de l'Ordre dans les années à venir :censeur, protecteur, coercitif ? Lieu dedébat et d'émulation ?Les confrères doivent comprendre quenous avons l'Ordre que nous méritons.Notre absence d'élus, notre silence sontcomplices d'un Ordre abandonné à cer-tains confrères n'exerçant plus ou cher-chant une indemnisation de leur inactivité. Il faut investir les Ordres départementaux,régionaux et l'Ordre national pour faire

entendre notre vision d'un Ordre plus fortau service des professionnels et non pasau service de l'État. Enfin, il est triste de constater que nosconfrères découvrent leurs obligations pro-fessionnelles et déontologiques dans lesconclusions et sanctions des procéduresdisciplinaires ou surtout judiciaires (pé-nales ou civiles).Je rêve d'un monde où les étudiants au-ront enfin un enseignement sur leur obli-gations professionnelles et déontologiquesà la faculté, ce qui permettrait plus de sé-rénité et de qualité dans nos activités etnos relations professionnelles.

Didier LEGEAIS etMorgan ROUPRÊT

Question 1. Depuisquand siégez-vous auConseil de l'Ordre etquelle est votre posi-tion actuelle dans le

Conseil (département versus national) ?En quoi consiste votre rôle concrète-ment ?Je siège au Conseil département de l’Or-dre des médecins de la Ville de Paris de-puis 2002.Arrivé en plein conflit avec un Président etson Conseil pour malversation supposée,luttes d’influence, l’élection de médecinshospitalo-universitaires pouvait à mes yeuxaméliorer l’image du Conseil de l’ordrede Paris. Notre liste a donc gagné les der-nières élections. Un déménagement du siège du Conseildépartemental permettant de travaillerdans des locaux adaptés a été fait, ainsiqu’une moralisation de l’image que don-nait l’Ordre aux médecins.Le Bureau et le Conseil se réunissent tousles 15 jours en alternance avec principa-lement l’examen des plaintes entreconfrères et de plaintes de patients envers

les confrères, cela devient vite très dé-courageant dans la lecture de notre so-ciété, le Conseil a à se prononcer sur lesinstallations des confrères et sur les équi-valences ou autorisations d’exercice despécialités, sur l’entraide envers desconfrères en difficultés financières ou mo-rales.Je suis actuellement vice-président.

Question 2. Pourquoi avez-vous choiside vous engager au Conseil de l'Ordre ?Défenseur de l’Internat et d’une médecined’excellence, sans passe-droit, l’internatavec son concours anonyme était un gagede respect des valeurs du travail et du vo-lontariat.Comme Président des Internes des Hôpi-taux de Paris puis des Chefs de Cliniquede Paris puis de France, j’ai toujours dé-fendu la notion d’effort et de compa-gnonnage dans la médecine. L’évolutionvers la facilité a été à l’encontre de mes va-leurs : suppression des concours de l’in-ternat, internat pour tout le monde, puissuppression des spécialités en décrétantque la médecine générale est aussi une

spécialité, accord automatique de qualifi-cation de spécialité pour les étudiants issus de la zone euro dans un premiertemps, puis étendu à d’autres pays, ontprofondément modifié l’exercice de la mé-decine en France. On le voit aujourd’hui dans le recrute-ment de Praticiens hospitaliers dans lesHôpitaux Généraux et les CHU dans cer-taines spécialités …ou des décisions descommissions de première instance dequalification voire d’appel sont revus par leConseil national sur des critères flous …

Question 3. Parallèlement, quelle estvotre activité urologique et combiende votre temps consacrez-vous auConseil ?Un mercredi sur deux pour les réunionsde bureau ou du Conseil départementalquand je ne suis pas en Congrès ou mis-sion d’expertise judiciaire.Consultations hospitalières publiques etlibérales 3 fois par semaine. Activités opé-ratoires volontiers proposées et confiéesaux jeunes spécialistes de la robotique duservice, les adénomectomies voie haute

Entretien avec Alain HAERTIG

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1Dossier - Consei l de l ’Ordre des médecins

sont encore pour moi comme la chirurgiede l’infertilité…

Question 4. Lorsque l'on est élu à l'Or-dre, est-ce que l'on touche une rému-nération pour son action ? Quelle est ladurée du mandat ?Je ne touche et n’ai touché aucune ré-munération de l’Ordre (en dehors de sai-sies de dossier pour la Police Judiciaire)comme dans aucun des postes assurésauparavant : syndicat CSMF, UMESPE, Syndicat des Chefs de Clinique, Associa-tion des Anciens Internes des Hôpitaux deParis.A Paris, le secrétaire général a une rému-nération de 4500 euros par mois , la pré-sidente 3500 euros avec une rémunéra-tion spécifique de cumul pour lesconseillers nationaux qui sont rémunéréscomme le président du Conseil nationalde l’ordre et les membres de son bureau.La rémunération ordinale est de 3 € del'heure, en indemnités, uniquement encas d'intervention entre 8-12 heures et14-18 heures. Après l'application d'uneréforme récente, le conseil est renouvelépar moitié tous les 3 ans, nous sommesdonc élus pour 6 ans.

Question 5. Certains médecins font par-fois la une des médias (Dukan, Dela-joux, etc...) pensez-vous que l'Ordrejoue pleinement son rôle pour l'enca-drement de l'éthique et de la déontolo-gie médicale et que les sanctions ordi-nales promulguées sont toujoursadaptées à la situation ?L’Ordre est pour moi trop opaque dèsqu’une affaire dite sensible ou se projetantsous le feu de la presse ou lorsque deshommes politiques apparaîssent, sa ges-tion normale devient “anormale”.Au lieu d’interdire rapidement à un méde-cin d’exercer on préfère attendre une déci-sion de justice au pénal ou au civil, c’estainsi qu’il peut falloir plus de 10 ans pourqu’un médecin soit interdit d’exercer défi-nitivement encore que dans ce cas ce nesoit même pas le Conseil de l’Ordre qui aitpris la décision d’interdiction mais l’ARS … Sinon le décès de l’intéressé peut encore

mettre fin aux éventuelles poursuites …Actuellement nous vivons une tendancede certains Conseils départementaux del’Ordre voire au niveau national de pour-suivre les confrères sur demande ou si-gnalement des caisses d’assurances ma-ladies sur le tact et mesure notamment. Jepense que ces poursuites sont inéquita-bles car tant dans le signalement descaisses et leur dossiers mal ficelés qu’auniveau de l’Ordre, les confrères ne peu-vent se prévaloir à tous les niveaux déci-sionnels du principe pourtant simple ducontradictoire. Faire un exemple pourl’exemple ceci me paraît malsain et of-fensant pour les médecins.

Question 6. L'Ordre des médecins in-tervient parfois sur certains sujets(comptes sociaux, rémunération et dé-passements d'honoraires, organisationde la Santé) et cette stratégie est par-fois critiquée par certains collègues.Pensez vous qu'il est dans son rôlelorsqu'il s'immisce dans la vie syndicaleet professionnelle ? Pourquoi ?C’est le rôle des sociétés savantes, desacadémies de parler des problèmes desanté publique, de dépistage, de traite-ment etc. et non à l’Ordre ou aux syndicatsmédicaux, c’est aux syndicats et non auxsociétés savantes ou à l’Ordre de parlerdes rémunérations, du blocage des ho-noraires et non des dépassements car cene sont pas des dépassements ce sontdes honoraires réévalués ou complé-mentaires par le DP ou le secteur 2 en raison de leur blocage depuis presque 20 ans. A l’heure de l’Europe, le Conseil de l’Ordrequi a des réseaux avec les autres Ordres

devrait s’inspirer des rémunérations desmédecins anglo-saxons, anglais, alle-mands, belges, etc avant de s’aventurersur le tact et mesure …

Question 7. Pensez-vous que l'imagede l'Ordre auprès des urologues et desautres collègues est positive ou néga-tive ? Pourquoi ?L'image de l'Ordre actuellement est tota-lement négative, le dernier message surles étudiants en Médecine et leur installa-tion, ainsi que le tact et mesure a encoreplus déstabilisé le corps médical désignétous les jours par la presse, les politiquesà la vindicte populaire.

Question 8. Comment voyez-vous lerôle de l'Ordre dans les années à venir :censeur, protecteur, coercitif ? Lieu dedébat et d'émulation ?Je suis d’accord avec Didier LEGEAIS, sinous voulons que l’Ordre évolue, il nedoit pas être et rester une assemblée engrande majorité de retraités, loin despréoccupations quotidiennes des méde-cins et de leur exercice en perpétuel évo-lution, qui ne voient leur fonction ordinaleque comme un complément de retraiteou de cumul emploi-retraite.Une limite d’âge comme pour nos dépu-tés et sénateurs serait préférable mais ceciest une autre histoire, les réformes nepouvant pas venir de ceux qui en vivent …

Alain HAERTIG etMorgan ROUPRÊT

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Fiches Info AFU

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Mise à jour des Fichesd’Information de l’AFU

L a mise à jour desfiches “Patient” del’AFU pour les in-

terventions chirurgicalesétait un projet annoncédu CA de l’AFU, aveccomme objectif le re-nouvellement desfiches déjà existantesmais aussi la rajout d’in-

terventions oubliées et des voies d’abordsnouvellement développées. Encore fallait-il recruter des volontaires ca-pables de passer plusieurs journées com-plètes devant leur ordinateur pour rédi-ger/corriger/améliorer les fiches AFU (toutle contraire d’une sinécure) avant de lesmettre en ligne sur UroFrance. D’aucunsconsidéraient qu’il s’agissait là d’un objec-tif inattingible.

C’est alors qu’une idée tordue surgit d’unesprit malade : puisque les membres duCA de l’AFU étaient conviés au 3ème

congrès francophone d’urologie (FASULF2012) et 20ème congrès annuel de l'AMU,il suffisait d’organiser la mise à jour desfiches AFU en parallèle de ce congrès…Le piège était tendu, sous le Haut Patro-nage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

L’appât était facile : le congrès ayant lieu aumois d’avril, dans la palmeraie de Marra-kech, inviter une troupe d’urologues auteint maladif (excepté le bon Dr Kouri victime du microclimat de Périgueux) dansla ville ocre laissait présager nombre de réponses positives. Tout était questiond’organisation et de timing. Un peu à l’image de Dédale qui construi-sit un leurre en bois pour que le taureaudu roi Minos (croyant prendre en levretteune mignonne petite génisse) copule avecla reine Pasiphaé, notre Secrétaire généralde l’AFU abreuva les messageries des

membres du CA (et des secrétaires ducongrès) d’images de Marrakech, de sesriads, de la place Jemaa ElFna au coucherdu soleil, du minaret de la Koutoubia, dela synagogue Salat Al Azama, de tableauxd’Henri Matisse et de films d’Alfred Hitch-cock ou d’Henri Verneuil. Il alla jusqu’àfaire coïncider les dates avec le Grand PrixAutomobile FIA/WTCC de Marrakech,nous jurant par tous les saints que les im-pudiques Umbrella Girls séjourneraientdans le même hôtel que nous.Et comme l’on pouvait s’y attendre, nousrépondîmes tous présent. Repensant àcette scène mythique où Doris Day chante “Whatever will be”, imaginant leshôtesses callipyges de l’écurie Toro Rossodéambuler dans les couloirs de notre Riad,rêvant au goût finement caramélisé des oignons cuits en tajine et au croustillant dela pastilla au pigeon…

Mais le pigeon.. C’était bien nous !!Notre hôtel : au milieu d’un terrain vague,coincé entre une caserne militaire et unestation service, à 20Km de la Médina(étions nous encore au Maroc ou déjà enMauritanie ??) et à une bonne heure deroute de la palmeraie.Le climat : 15 degrés celsius maximum,avec de la pluie tous les jours.La mission : un travail de dingue, sans externe à insulter pour se défouler.Quant aux hôtesses des écuries des voi-tures de course, nous n’en avons pas vul’ombre d’un mini-short…tout au plusavons nous senti une forte odeur (de ga-zole ?) lorsque nous nous aventurâmes àfaire un petit footing dans la décharge pu-blique autour de notre camp retranché…

Et du coup, nous avons travaillé, rigoureu-sement, pendant presque 3 jours, dans unhall un peu sombre, avec nos ordinateursportables, tablettes et connexions WIFI.

Mais le résultat est bien là !!! Près de 150fiches AFU mises à jour, réécrites oucréées. Des nouveautés comme la miseen place de ballons ACT ou la voie lapa-roscopique robot-assistée. Des ancienne-tés oubliées comme la résection urétéralesegmentaire ou l’urétéro-iléoplastie…Avecà chaque fois un double objectif : informerle patient en toute objectivité (ce qui n’estpas toujours simple compte tenu de l’ap-parition de nouvelles techniques dont lasupériorité n’est pas encore démontréepar la sainte Evidence Base Medicine)tout en protégeant au mieux l’urologued’éventuelles procédures judiciaires.

Bien sûr, certains pourront peut-être en-core relever quelques imperfections. Biensûr dans 6 mois, certaines fiches serontdéjà désuètes et certaines nouveautésnon encore intégrées. Mais en attendant,ces nouvelles fiches version 2012 seronttrès prochainement disponibles sur Uro-france.org (juillet/aout 2012) et sauront, jel’espère, nous servir quotidiennementdans notre pratique.

Mais de grâce, si vous recevez un e-mailen 2014 vous proposant de vous réuniraux Seychelles pour remettre à jour lesfiches AFU, méfiez-vous et n’ouvrez sur-tout pas ce SPAM maléfique…

Marc-Olivier TIMSIT

Marc-OlivierTIMSIT

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Internes dans le privé : bilan à 1 an

Internes dans le pr ivé

CADRE JURIDIQUE

La démarche nécessaire à l'accréditationn'est pas des plus simples et fait appel àde nombreux intervenants. L'Arrêté du 4février 2011 mis à jour le 16 octobre1

ainsi que l'arrêté du 24 mai 20112 ont pré-cisé les modalités pratiques d'application.Comment cela se passe-t-il en pratique ?

Une convention d'accueil doit être signéeentre le centre hospitalier universitaire derattachement de l'interne et l'établisse-ment privé. Cette convention précise lesinformations relatives à la rémunérationdes internes, aux indemnités auxquelles ilspourront prétendre, au versement decharges sociales ainsi que des élémentsassurantiels. Cette convention doit aussipréciser les conditions générales pédago-giques auxquelles l'interne est soumis du-rant son stage.

Un rapport est ensuite établi, après une vi-site réalisée sous l'autorité du directeurde l'unité de formation et de recherche demédecine. Cette visite est assurée par uneéquipe mixte composée d'un enseignantdu service d'accueil, d'un praticien nonuniversitaire désigné par le directeur del'unité de formation et de recherche demédecine et d'un représentant des in-ternes désigné par les organisations re-présentatives des internes. De ce rapportdécoule un avis du coordonnateur local dela spécialité et du représentant des in-ternes concernés.

Une commission de subdivision se réunitalors pour proposer au directeur de l'ARS :soit un agrément pour 5 ans, soit un agré-ment conditionnel d'un an assorti de re-commandations soit un refus accompa-gné de recommandations.

Les établissements concernés doivent aufinal obtenir la signature :• du directeur de l’ARS (dont dépend leCHU impliqué),

• du directeur général de ce même CHU, • du directeur de l’unité de formation et derecherche dont relève l’interne,

• du responsable légal de l’établissementd’accueil.

L'agrément est réexaminé systématique-ment tous les 5 ans ou lors d'un change-ment du responsable médical du stagemais aussi lorsque le responsable des in-ternes ou le coordonnateur local le de-mande. Les internes auront donc une forteinfluence sur la pérennité de ces stages. Laréévaluation par la commission de subdi-vision prendra alors en compte le rapportd'une nouvelle visite ainsi que les grillesd'évaluation de stage.

Au final, c'est le directeur de l'ARS qui dé-cide parmi les stages ayant été agréésceux qui seront mis à disposition du choixdes internes.

On voit qu'au final, le texte a mis en placede nombreux verrous pour s'assurer de labonne prise en charge des internes et dela valeur pédagogique de ces stages, avecen particulier un rôle important des in-ternes eux-mêmes ou du coordonnateurlocal.

MISE EN PLACE SUR LE TERRAIN

Au sein de la fédération de l'hospitalisationprivée, 282 demandes d'agrémentavaient été examinées selon Jean-LoupDurousset, président de la fédération. Autotal ce sont 81 terrains de stage qui ontété agréés et 61 internes accueillis en no-vembre 2011. Toutefois, très peu destages étaient ouverts en chirurgie, alorsque c'était le domaine où l'on s'attendaità voir le plus d'engouement. Ces stagesont mis en évidence la problématiquesoulevée par la tarification d'un acte délé-gué à un interne.

Les retours d'expérience sont encore peunombreux, mais si on en croit le rapportd'un mémoire concernant une expériencelyonnaise de stages en anesthésie réani-mation dans le privé (Laurent Gergelé,Mémoire de DES 2007), les internes ontconsidéré ces stages comme très forma-teurs (8,8/10) et la qualité pédagogique

NIl y a un peu plus d'un an, le comité de rédaction d'urojonction avait publié undossier concernant la possibilité offerte par la loi HPST d'accueillir des internes enstage dans des structures privées (urojonction n°71). Ce dossier avait mis en avantles points clés de cette approche, avec en particulier les interrogations concernant

la responsabilité des internes et la possibilité d'intervenir comme premier opérateur, l'impactsur la rentabilité de la clinique, la rémunération, la valeur pédagogique de ces stages. Il ya les enthousiastes et les opposants à cette approche mais quoi qu'il en soit, c'est à présentune réalité, des internes ont fait leurs premiers stages dans des établissements privés.

StéphaneLARRÉ

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3Internes dans le pr ivé

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de leurs enseignant comme excellente(3-4/4). Aucun interne ne regrettait sonstage.

Des avis plus nuancés ont aussi été émispar le président de la conférence desDoyens, Patrice Deteix, qui rappelle que"les stages dans le privé ne devraient êtreouverts que lorsqu'ils offrent une forma-tion non disponible dans le public". Celarejoint la position de la fédération hospi-talière de France sous la plume de CédricLussiez, qui rappelle "sa ferme oppositionau projet de confier au secteur privé unepartie de cette formation au prétexte qu’ilne serait plus possible de trouver assez deterrains de stages". Il rappelle que la for-mation des internes doit entrer dans le ca-dre du service public et que "la formationne peut être confiée au secteur privé qu’àtitre subsidiaire". La FHD redoute une mul-tiplication de ces stages au détriment desstages dans les centres hospitaliers régio-naux ou départementaux.

Du coté de l’urologie, Bertrand Doré, pré-sident du Collège Français d’Urologie, in-terrogé sur le sujet rapporte que les spé-cialités les plus concernées sont lachirurgie de la main, la radiothérapie,l’anesthésie-réanimation et l’urologie. Il in-siste sur les points les plus importants àrespecter qui sont de limiter ces stages aux8ème à 10ème semestres et pour 6 moismaximum, que les internes aient un travaileffectif (aidé en intervention), qu’ils aientdes responsabilités (gardes opération-nelles), que ce ne soient pas de “petitesmains” pour faire les papiers de sortie parexemple et que le problème de l’assu-rance professionnelle soit réglé.

Quelques expériences sont en cours enurologie, par exemple dans des cliniquesmutualistes comme à Saint Etienne (Ni-colas Mottet) ou encore à l’hôpital Saint-André à Metz (Jean-Pierre Pellerin) quiaccueille des internes depuis plusieurs an-nées. Comment ces services prennent-ilsles internes en charge et comment sepasse leur stage ? Thierry Piéchaud, uro-logue à la Clinique Saint-Augustin à Bor-deaux, rapporte son expérience aprèsavoir accueilli ses deux premiers internes

depuis novembre : L’interne a principale-ment une activité au bloc opératoire avecprès de douze heures passées chaquejour. L’interne apprend d’abord à aider se-lon les protocoles bien rodés des aidesopératoires habituels puis réalise progres-sivement des parties d’intervention jusqu’àréaliser entièrement les interventionsd’urologie courante (résection, endosco-pie). Petit à petit, la pratique est étendueaux gestes plus complexes (laparoscopie,robotique). Thierry Piéchaud rapporte êtretrès satisfait de cette expérience. Il notetoutefois que le bilan financier n’est pasnul pour la clinique qui a dû- au final pren-dre en charge une partie du salaire de l’in-terne avec un petit ralentissement du dé-bit d’activité lié à l’encadrement. Il aapprécié le niveau de connaissance aca-démique élevé des internes ce qui dénoted’une bonne formation régionale et na-tionale. Les internes ont toutefois privilégiéles activités chirurgicales plutôt que la pos-sibilité de participer aux consultations ouaux réunions de discussion des dossiers.Les internes avaient une petite activitéd’astreinte en fin de journée mais n’étaientpas vraiment complètement “lâchés” avecune supervision forte de la part des uro-logues séniors. Le stage semble avoir étéapprécié et ce sont des internes quiétaient en fin de cursus qui ont choisi lestage en priorité. Le poste a été ouvertaprès la réduction de deux à un poste ou-vert dans un centre hospitalier de péri-phérie (Libourne). On voit que les in-ternes recherchent dans ce type de stageavant tout un entrainement intensif auxtechniques chirurgicales l’année qui pré-cède leur prise de responsabilité commechef de clinique. L’avenir nous dira si cepassage dans le privé a contribué à avoirdes chefs de clinique plus rapidement au-tonomes lors de leur retour en CHU.

Au final, le processus est en marche et ilreviendra à chacun de veiller au respect del'esprit de cette loi, à savoir offrir un en-seignement de qualité le plus varié possi-ble à l'heure où le nombre d'internes esten augmentation. Les quelques expé-riences en la matière suggèrent que c'esttout à fait possible et de nombreuses so-

lutions sont offertes aux internes et auxcoordonnateurs pour s'assurer que celacontinuera à être le cas. Il faudra encoreun peu de temps pour se faire une idéebien précise ce ces stages, mais il y a fortà parier que tout dépendra de la volontéde ces services de mettre en place uneformation de qualité. Alors qu'importe leflacon pourvu qu'on ait l'ivresse.

Stéphane LARRÉ

1. Arrêté du 4 février 2011 relatif à l'agré-ment, à l'organisation, au déroulement et àla validation des stages des étudiants entroisième cycle des études médicales.

2. Arrêté du 24 mai 2011 relatif aux conven-tions permettant l'accueil d'internes effec-tuant des stages en dehors de leur centrehospitalier universitaire de rattachement.

Convention CHU-Privé> Rémunération> Assurance> Projet pédagogique

Visite pédagogique> Enseignant du stage d’accueil> Praticien non universitaire> Représentant des internes

Avis émis par> Le coordonnateur local> Le représentant des internes local

Commission de subdivision> Avis favorable pour 5 ans> Avis favorable conditionnel pour 1 an> Avis défavorable

4 Accords nécessaires> Du directeur de l’ARS> Du directeur du CHU> Du directeur de l’unité de formation> Du responsable légal de l’établisse-

ment d’accueil

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Être Urologue et Sexologue !

Sexologie

D epuis monstage d'externeau CHU de Poi-

tiers avec BertrandDoré, cette spécialitémédico-chirurgicalem'attirait ; l'oncologie, lachirurgie majeure, lecôté fonctionnel, la

prostate, l'incontinence urinaire féminine,les calculs, bref tout était si différent maistoujours intéressant dans cette spécialitéplurielle à la fois chirurgicale et médicale.

Lorsque je débutais quelque temps plustard l'Internat d'urologie au CHU deNîmes, après un crochet par l’orthopédie,dans le Service du Professeur Navratil etavec Pierre Costa, j'ai alors découvert quel'appareil urinaire était très proche de l'ap-pareil génital, ce qui est pourtant une évi-dence… À ce moment là, j'ai comprisqu'une formation complémentaire à lafois sur le plan technique mais égalementen terme de communication était essen-tielle pour parfaire la spécialité d'urologue.J’ai commencé par l'andrologie et je mesuis spécialisé dans la chirurgie de la vergeà travers différentes expériences en Franceet à l’étranger, mais il me manquait encoreun petit quelque chose ... Et ce petitquelque chose, c'était la compréhensionde la sexualité humaine pour pouvoirmieux communiquer avec les patients, etnon pas seulement s’intéresser au fonc-tionnement érectile de l'homme. A ce mo-ment là, j'ai décidé d'effectuer un cursuscomplémentaire en sexologie, qui a étéparticulièrement bénéfique pour savoircommuniquer en terme de sexualité, cequi est loin d'être une chose évidente,même pour un urologue habitué à parlerdes conséquences éventuelles sur le plansexuel des différents traitements médi-caux ou chirurgicaux qu'il peut proposer auquotidien.

Cela m’a permis, par la suite, de modifierma façon d'être un urologue, de devenir etconfirmer la position de référent andro-logue dans l'institution où je travaille, maiségalement sur le plan local, en tant quesexologue, même si bien évidemment, jem'occupe essentiellement des patholo-gies organiques et ne suis pas un sexo-logue au sens psychothérapeute duterme. Car nos patients et patientes sontextrêmement demandeurs d’informationscomplémentaires sur leur sexualité, et lesujet est si sensible qu’un savoir et unecommunication adaptés sont souhaitablespour être au plus proches de leurs inter-rogations et attentes.

J'ai ensuite décidé de dédier des consul-tations spécifiques aux problèmes andro-logiques et sexologiques, de façon à flé-cher les patients et avoir une écoute plusattentive de ma part. Cela a ensuite permisd’authentifier un réseau pour les corres-pondants généralistes et spécialistes, etaussi le développement de la chirurgieandrologique ; savoir mettre un implantpénien, opérer une maladie de Lapeyronieest bien évidemment relative-ment complexe mais savoir recruter, com-muniquer, convaincre un patient est

quelque chose de différent, et parfois dedifficile, que j'ai appris grâce à cette for-mation complémentaire. Par la suite, celaa permis d'évoluer progressivement versdes consultations encore plus spéciali-sées, notamment en onco-sexologie avantintervention chirurgicale, d'optimiser laprise en charge des hommes notammentdans le processus de réhabilitation del'érection après prostatectomie radicale,et de former des Infirmières dédiées pourcompléter cette activité.

Il y a bien sûr un revers de la médaille àavoir une orientation spécifique, c'estd'être "étiqueté" andrologue-sexologue etnon plus urologue à part entière. C'est laraison pour laquelle la consultation d'uro-logie classique spécifique existe toujours etpermet de faire le lien, mais il est impor-tant pour vos correspondants de vousidentifier comme référent-spécialiste maisnon exclusif et de garder haut et fort vo-tre drapeau d'urologue qui reste votrespécialité "première".

Dans une époque de sur-spécialisationmédicale en urologie, la sexologie me pa-rait extrêmement importante en complé-ment d'une formation andrologique, no-tamment dans la compréhension de lasexualité humaine afin de pouvoir appré-hender au mieux les problèmes même siceux-ci sont éminemment organiques.L’urologue “chirurgien”, parfois mutilateur,doit savoir garder dans son giron les as-pects sexologiques avec pour certains uncursus complémentaire bénéfique pourfaire le lien avec les sexologues psycho-thérapeutes.

Antoine FAIX

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Antoine FAIX

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Pénurie de médicaments

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Bonne nouvelle : avec les pénuries, les queues s’allongent

Depuis le 22 février2012 le Myam-butol, antibiotique

utilisé pour le traite-ment des effets indési-rables sévères de laBCG thérapie est enrupture de stock enFrance. Heureusement,depuis le 5 mai 2012,nous connaissons éga-

lement une rupture d’approvisionnementen ImmuCyst de nos pharmacies de villeet hospitalières !

Cette situation inédite pour les urologuesfrançais est la conséquence de problèmestechniques intervenus sur l’unique site defabrication de ce produit au Canada. Ce-pendant, autour de nous, d’autres exem-ples récents de pénuries ont été remar-quables. Vous vous souvenez certaine-ment du cas, en février 2009, de la pénu-rie en Technétium-99m utilisé pour lesscintigraphies suite à une panne surve-nue dans le réacteur nucléaire de Pettenen Hollande, principal fournisseur euro-péen. Les cas de ruptures de stock semultiplient de manière inquiétante depuisquelques années, comme en témoigne lenombre de bulletins d’alerte émis parl’AFSSAPS, qui est passé de deux en 2009,à quatre en 2010 puis soixante en 2011.Ces problèmes d’approvisionnement enmédicament ne sont pas spécifiques à laFrance ou même à l’Europe : Aux États-Unis, la Food and Drug Administration(FDA) rapportait 56 nouvelles pénuries en2006 et 178 en 2010. Les ruptures destocks ont bondi de 40% à 250 en 2011.

Dans le cas du BCG ou de Te-99m, un in-cident technique a été à l’origine de lapénurie. Mais dans la majorité des autressituations, ce sont les choix stratégiques deproduction et de distribution de l’industriepharmaceutique qui sont en cause. En1980, seulement 20% des médicamentsétaient fabriqué en Inde et en Chine. Au-jourd’hui, c’est 80% de la productionmondiale qui provient de ces deux pays.

Sur un marché évalué à 76 milliards deDollars US par an, 60% sont générés parces industriels qui ne fabriquent que lamatière active, les laboratoires occiden-taux ne prenant en charge que le condi-tionnement du médicament sous formede gélule ou de solution injectable. Leséconomies de coût de fabrication ainsiréalisées sont de l’ordre de 15%. Pourdes raisons économiques évidentes, lesmédicaments génériques sont les pre-miers concernés par cette délocalisationde la production. Ainsi, il n’y a plus de pa-racétamol fabriqué en Europe depuis2008 et la fermeture de l’usine françaisede Rhodia. La dépendance vis-à-vis de sespays est devenue telle que certains in-dustriel font le choix de relocaliser leurproduction en Europe.

Cependant, même à l’échelle européenne,l’appât financier peut être une source depénurie. En effet, les prix des médicamentsen Europe sont fixés nationalement.Jusqu'à 20% plus chers en Allemagne parrapport à la France, ils coûtent 10% demoins en moyenne en Espagne, en Italieou en Grèce. Certains grossistes (inter-médiaires entre les industriels et les phar-maciens) en jouent pour revendre àl'étranger des produits nationaux, gonflantleurs marges grâce au différentiel de prix.Un “commerce intracommunautaire” par-faitement légal estimé à quelques 500 mil-lions d'euros en France. À ce petit jeu, lesquatre grossistes hexagonaux (les françaisOCP et CERP, le britannique AllianceHealthcare et l'allemand Phoenix) poin-

tent la responsabilité d'une vingtaine denouveaux acteurs, appelés “shortliners”.Ceux-ci ne vendent que quelques réfé-rences (d'où leur nom) et n'hésitent pasà exporter directement les plus lucratifs,alors que les grossistes traditionnels ontl'obligation de servir d'abord le marchéfrançais.

Ces pratiques ne représentent que 2-3%du marché en France et n’expliquent parconséquent pas la totalité des problèmes.Néanmoins, pour s’en prémunir, les in-dustriels imposent des quotas sur près de600 médicaments. Les grossistes n’enn’ont donc pas suffisamment pour les re-vendre à l'étranger une fois servi le mar-ché domestique. Selon L'Union des syn-dicats de pharmaciens d'officine (USPO),certains industriels imposeraient des quo-tas trop restrictifs pour pouvoir faire faceau moindre dysfonctionnement dans lachaine d’approvisionnement. L’industriedu médicament fonctionne aujourd'hui àflux tendu, avec des stocks tout juste ajus-tés à la demande. La généralisation descontrôles sanitaires, une préparation desubstance active ou une notice nonconforme entraînent le rappel d'un lot, etle manque se fait alors ressentir. A l'in-verse, il suffit d'une hausse soudaine de lademande pour que l'offre ne suive pas.

Une dernière situation peut engendrer lapénurie d’un médicament : l’abandon desa production. Ce fut par exemple le caspour le thiopental, produit hypnotique uti-lisé par les anesthésistes depuis la se-conde guerre mondiale. Le laboratoireaméricain qui fabriquait cette molécule,irremplaçable dans certaines situations, adécidé en 2002 d’en arrêter la production.D’autres laboratoires ont pris le relais maisl’histoire ne dit pas si ce sont les sollicita-tions appuyées de nos confrères anes-thésistes qui ont abouti à ce sauvetage ousi c’est le fait que 33 États américains uti-lisent le thiopental pour les injections lé-tales de leurs condamnés à mort…

Yann NEUZILLET

Yann NEUZILLET

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6Ils travaillent pour vous !

A fin de mieux connaître les comités de l’AFU, UroJonction vous propose uneinterview sans langue de bois des responsables des comités scientifiques etprofessionnels.

Ce mois-ci, nous avons discuté avec Bernard Boillot (Comité d’urologie de l’enfant etde l’adolescent), et Stéphane Droupy (Comité d’andrologie et de médecine sexuelle).Voici leurs réponses et quelques illustrations !

Comités de l ’AFU

Quel accomplissement de votre co-mité vous a apporté la plus grande sa-tisfaction ?

Être l'interface entredeux spécialités quimaintenant s'enten-dent très bien : les chi-rurgiens pédiatres etles urologues intéres-sés par la pédiatrie.

Il s’agit sans doute dela valorisation du Fo-rum du comité 2008par un numéro spécialde progrès en urologieréférencé, constitué deplusieurs articles de re-commandations sur lesdysfonctions sexuellesaprès traitement du

cancer de la prostate. Le travail de syn-thèse fourni lors de chaque forum devraitpermettre de réaliser au moins une pu-blication afin de valoriser et garder la mé-moire du travail accompli, mais le travaild’écriture est long et peu d’entre nous ysont habitués. En ce qui concerne messatisfactions à venir, les publications issuesde la série collégiale des tumeurs testi-

culaires que Ludovic Ferretti est allé colli-ger dans les différents centres françaisspécialisés en infertilité sera égalementune grande satisfaction, cette fois au ni-veau international je l’espère.

Quelle situation vous a jeté dans laplus grande exaspération ?B.B. : Que certains confrères ne com-prennent pas que l’urologie pédiatriquecomplexe n’est plus pratiquée par les uro-logues généralistes, mais que pour autant,l’AFU et ses membres ont tout intérêt àaccueillir les urologues pédiatres.S.D. : Je ne m’exaspère jamais vraimentmais la gestion des susceptibilités indivi-duelles, dans le contexte de la réductiondu nombre de membres des comités etde l’apparition du statut d’expert (indis-pensable au bon fonctionnement des co-mités) lors de ma prise de fonction, a pume lasser à certains moments.

Quel projet considérez-vous commeprioritaire ?B.B. : Il faut que les centres de référencespour le suivi à l’âge adulte des malfor-mations graves soient identifiés autre-ment que par le bouche à oreille.S.D. : Le recrutement de jeunes uro-logues motivés pour travailler sur des pro-jets transversaux et écrire. Les bases de la

transversalité ont été posés au cours deces derrières années grâce à des liensavec le CTMH, les pédiatres (BernardBoillot), le comité de neuro-urologie, leCCAFU-OGE, mais il faudra pouvoir lesconcrétiser par des travaux de rechercheet d’évaluation collaboratifs. De façon plusgénérale la promotion de la place desurologues en médecine de la reproduc-tion est également une de mes prioritésque je poursuivrai après avoir quitté mesfonctions de responsable dans 2 ans.

Et puis le mini-portrait chinois ; si votrecomité était…• Une chanson ?B.B. : “Non, je n’ai rien oublié” de CharlesAznavour.S.D. : “Relax” de Frankie Goes To Holly-wood, une des rares chansons sur l’éjacu-lation prématurée ayant fait N°1 dans lesCharts et qui a rapporté beaucoup plusd’argent que la Dapoxétine.• Un alcool ?B.B. : Un cocktail avec 1/3 d’alcool jeune,1/3 d’alcool vieux et une sucrerie pour lesréunir.S.D. : Un vin, Le Gama-Sutra, les vinsContés, Olivier Lemasson. (Gamay Cen-tenaire du Loir-et-Cher).

Le point sur 2 comités de l’AFU :le Comité d’urologie de l’enfant et de l’adolescentet le Comité d’andrologie et de médecine sexuelle

Marc-OlivierTIMSIT

BernardBOILLOT

StéphaneDROUPY

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Réforme du médicament

L a loi relative aurenforcement dela sécurité sanitaire

du médicament et desproduits de santé estparue le 30 décembre2011 au Journal Offi-ciel. Cette réforme estl’aboutissement d’im-portants travaux d’éva-luation, de concerta-

tions et de débats préparatoires avec tousles acteurs des produits de santé, enparticulier, dans le cadre des Assises dumédicament.

Suite à l’affaire du Médiator, le gouver-nement a souhaité “une réforme en pro-fondeur pour redonner confiance auxFrançais dans notre système de santé”.Cette loi, qui refonde le système de sé-curité sanitaire français, repose sur troisgrands axes dont l’un est la préventiondes conflits d’intérêt et la transparencedes décisions, un doute qui doit systé-matiquement bénéficier au patient,ainsi qu’une meilleure formation et in-formation des professionnels de santéet des patients.

En effet, la loi oblige à la transparence detous les liens entre les industriels et les ac-teurs du monde de la santé : toutes lesconventions seront désormais renduespubliques. La prévention des conflits d’in-térêts et la transparence des décisionssont les gages indispensables pour ga-rantir la qualité des décisions prises.

Pourtant, les décrets d’application tar-dent à venir et les professionnels de

santé ne savent toujours pas ce que celaimpliquera dans leur pratique quotidienneet leur formation continue dont le fi-nancement est actuellement majori-tairement soutenu par l’industrie phar-maceutique.

Plusieurs textes réglementaires d'applica-tion de la loi relative au renforcement dela sécurité sanitaire du médicament etdes produits de santé devraient paraîtredans les semaines qui viennent avec plusd'un mois de retard sur le calendrier an-noncé, a-t-on appris de sources compé-tentes.

Interrogé, le ministère se refuse à donnerun nouveau calendrier, assurant simple-ment que les textes seront publiés "leplus vite possible".

A ce jour, aucun texte n'a été publié auJournal officiel.

Nous avons essayé de demander leuravis à Eric Lechevallier, rédacteur de Pro-grès en urologie, et à Jean-Luc Descotes,responsable du comité de formationcontinue de l’AFU, leur vision à courtterme.

Jean-Alexandre LONG

La réforme du médicament : quelsseront les prix de l’indépendancevis-à-vis de l’industrie ?

• Un tableau ?B.B. : J’adore Dali et spécialement“Gala regardant la méditerranée”, oùavec de la distance, on voit A. Lincoln.Symboliquement proche de l’urologiepédiatrique…S.D. : “L’origine du monde” de GustaveCourbet qui réunit les deux compo-santes du comité d’andrologie et demédecine sexuelle dans leur finalité.

“Gala regardant la mer Méditerranéequi à vingt mètres se transforme enportrait d'Abraham Lincoln - Hom-mage à Rothko”. Salvador Dali (1975)

“L’origine du monde”Gustave Courbet (Huile sur toile,1866).

Jean-AlexandreLONG

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7Réforme du médicament

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Déclarations des conflits d’intérêts et rédactionscientifique : “Nul ne peut ignorer la loi”

L a Loi Kouchner du4 mars 2002 dansl’article L.4113-

13CSP (loi de Démo-cratie Sanitaire du 4mars 2002) imposeaux professionnels desanté “la déclarationobligatoire des liensavec l’industrie phar-

maceutique ou de produits de santé”.Cette loi concerne la rédaction d’articlesscientifiques, les interventions orales pu-bliques mais s’applique aussi lors d’ex-pression dans les medias écrits ou audio-visuels concernant les produits de santé.

Cette notion de conflit d’intérêts a été dé-finie en 1993 par Thompson dans le NewEngland Journal of Medicine comme une“situation dans laquelle le jugement pro-fessionnel concernant un intérêt essentiel(bien du patient, intégrité de la re-cherche,...) est susceptible d’être influencéde manière excessive par un intérêt se-condaire” (Thompson DF. Understandingfinancial conflicts of interest. N Engl J Med1993;329:573-6). Puis en 2003 dans leBritish Medical Journal il a été préciséqu’un conflit d’intérêts existe quand le ju-gement professionnel concernant un in-térêt primaire (tel que le bien être du pa-tient ou la validité d’une recherche) peutêtre influencé par un intérêt secondaire àsavoir financier ou une rivalité personnelle.

Le terme “conflit”, traduit de l’anglo-saxon,est un mauvais terme ayant une notion deculpabilité. Il faudrait lui préférer celui de“déclaration ou liens d’intérêts” qui intro-duit une notion “d’honnêteté, de transpa-rence, de loyauté, de confiance” et de“compétence” plutôt que “d’indépen-dance”. En effet, l’indépendance absoluepour un expert n’existe pas (implicationfréquente : essais cliniques, évaluation,

consulting…). Si bien que pour le ConseilNational de l’Ordre des Médecins ‘indé-pendance ne signifie pas forcément ex-cellence... /...interdire les conflits d’intérêtsserait aussi se priver des meilleurs” (AnonC. Faut-il interdire ou gérer les conflitsd’intérêts ? Bulletin du Conseil National deL’Ordre de Médecins. no 12 (juillet-août2010). p. 11,12 et 21). La recherche et ledéveloppement de l’innovation sont sou-vent effectués par des industriels si bienque recherche clinique et industrie sontétroitement liées. Mais en recherche cli-nique, il faut une différenciation des rôles,celui du producteur-promoteur et celui del’investigateur.

Par contre, pour le déclarant, l’auteur, il fautéliminer toute notion de fichage, de cul-pabilité et d’interdiction, de prohibition.

La déclaration de conflit d’intérêts n’est va-lable que pour le thème pour lequel l’ex-pertise est demandée et est limitée dansle temps.

Des liens d’intérêts peuvent influencer,consciemment ou non, l’opinion d’un ex-pert. La déclaration de liens d’intérêts vaaussi influencer celle du lecteur. En effet,Les experts par leurs écrits ou leurs proposscientifiques ont une influence sur l’opi-nion et le comportement (prescriptions,indications thérapeutiques) de leursconfrères et du public.

Les experts et leaders d’opinion sont sou-vent sollicités ou affirment leur compé-tence et leur expertise dans les articles oucommunications scientifiques. Le public etles lecteurs doivent donc pouvoir avoir lacapacité de juger l’indépendance de l’ex-pert ou de l’auteur sur le sujet.

La crédibilité et l’indépendance des ex-perts sont attendues par les lecteurs et lepublic. Le pouvoir de conviction des ex-perts est d’autant plus important qu’ils ont

une image exemplaire.

Pour la rédaction et la publication d’articlesscientifiques, les conflits d’intérêts concer-nent les auteurs et les relecteurs.

Une particularité reconnue des conflitsd’intérêts dans la rédaction scientifiqueest le rôle des publications pour l’avance-ment des carrières, et les relations entreles auteurs et les relecteurs.

Afin de minimiser les biais potentiels in-duits par les relations avec l’industrie, lescentres universitaires doivent réduire auminimum les présentations contrôlées parl’industrie et les aides à la rédaction.

Dans Progrès en Urologie la déclarationdes conflits d’intérêts est obligatoire. Lesconflits d’intérêts sont clairement énoncéset expliqués dans chaque numéro : “Unconflit d’intérêts existe quand un auteuret/ou un co-auteur a des relations finan-cières ou personnelles avec d’autres per-sonnes ou organisations qui sont suscep-tibles d’influencer ses jugements profes-sionnels concernant une valeur essen-tielle (bien du patient, intégrité de la re-cherche…)”, “les principaux conflits d’in-térêts étant les intérêts financiers, lesessais cliniques, les interventions ponc-tuelles, les relations familiales...“ Si bienque chaque auteur est censé avoir été in-formé et connaître les conflits d’intérêtslors de la soumission d’un article.

La déclaration de conflits d’intérêts n’estactuellement basée que sur la loyauté dudéclarant. Par contre, ne pas déclarer unconflit d’intérêts va à l’encontre de la trans-parence, et fait naître le soupçon de dissi-mulation volontaire. Déclarer un conflitd’intérêts est le meilleur moyen de seprotéger contre le soupçon et la dissimu-lation.

Eric LECHEVALLIER

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Un phénomène qui peut masquer lesconflits d’intérêts est celui des “ghost-writ-ters” : des articles originaux ou promo-tionnels sont signés par des “auteurs invi-tés” (et payés), de préférence de granderenommée, qui n’ont ni contribué, ni vé-rifié et encore moins critiqué ce qui estécrit. Il n’est plus exceptionnel de voir (oude lire) des présentations (ou des articles)effectuées par de grands noms qui ont étépréparées ou revues par les industriels. En-core plus dans ces cas, les “auteurs” si-gnataires doivent vérifier le contenu et dé-clarer les conflits d’intérêts qui sont alorsévidents.

Sur le plan légal, le conflit d’intérêts n’estpas défini, mais l’infraction pénale de prised’intérêts est qualifiée dans l’article 432-12du code pénal. Dans ce cas cette infra-ction est sanctionnable de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 Eurosd’amende.

Par ailleurs, les sanctions peuvent aussiconcerner l’article ou la production scien-tifique. En 2009, le Conseil d’État a annuléla recommandation professionnelle rela-tive au traitement du diabète de type2 éla-borée en 2006. Cette annulation a étéfaite au simple motif que les obligationsde déclaration des conflits d’intérêtsn’avaient pas été respectées.

On peut donc penser qu’en cas de litigeou de plainte (association de patients parexemple) sur des recommandations, laplainte puisse être recevable et aboutir siles auteurs n’ont pas déclaré leurs conflitsd’intérêts.

Un auteur (expert ou non) ne peut traiterune question dans laquelle il aurait un in-térêt direct ou indirect. On peut supposerqu’en cas de plainte aussi, dans ce casune annulation de la production scienti-fique pourrait aboutir.

Il existe des modes de régulation de laqualité de la presse médicale : confor-mité de la publicité, indépendance rédac-tionnelle, justification des chiffres de ladiffusion. La Commission de contrôle dela publicité de l’AFSSAPS vérifie la confor-mité des publicités destinées aux méde-

cins. La charte du SNPM engage les édi-teurs adhérents à respecter cette charte enveillant notamment à ce que les publici-taires n’interfèrent pas dans le domaine ré-dactionnel. La charte d’éthique de la pu-blicité pharmaceutique vérifie l’indépen-dance rédactionnelle, les publicationsd’auteurs par un éditeur. Enfin, l’accordrelatif aux engagements des bonnes pra-tiques précise (art. 4) que les relations en-tre les rédactions et les entreprises dumédicament ne donnent jamais lieu àdes échanges commerciaux. La HAS esten cours d’élaboration des critères de qua-lité de la presse médicale (déclaration desconflits d’intérêts, fonctionnement des co-mités de rédaction/lecture, procédure derelecture…). Par ailleurs, dans la nouvelleloi relative au renforcement de la sécuritésantaire, du médicament et des produitsde santé adoptée le 19/12/2011 (texten°805), il a été supprimé l'obligation depublication des conventions passées avecl'industrie, pour la remplacer par la cen-tralisation des informations sur un site in-ternet unique, accessible gratuitement etconsultable par nom et par raison sociale.Dès lors, toute personne souhaitantconnaître les liens d'intérêt d'un profes-sionnel de santé devra consulter un à unles sites de l'ensemble des entreprises

du secteur.

Par contre, il n’existe pas actuellement demoyen de régulation ou de contrôled’existence ou de déclaration de conflitsd’intérêts à titre individuel pour un auteursoumettant un article dans une revue. Ladéclaration des liens d’intérêts est encorebasée sur la loyauté de l’auteur. Mais il est

possible que des sanctions soient prises àl’encontre d’un auteur, en cas de plainteou de litige qui mettrait en évidence unlien d’intérêt non déclaré. L’adoption ré-cente (19 décembre 2011) de la loi pré-voit dans l’article 3, des sanctions pénalesen cas de manquement à la déclarationd'intérêts.

Dans l’affaire du benfluorex (Mediator), lelaboratoire commercialisant le produit aété particulièrement visé car le rapportcite “un positionnement du Mediator endécalage avec sa réalité pharmacologique”.Par ailleurs ce rapport a fait état de “pres-sions de la part du laboratoire sur des ac-teurs ayant participé à l’établissement dela toxicité du Mediator” (Morelle A, Ben-sadon AC, Marie E. Enquête sur le Me-diator. Inspection Générale des AffairesSociales, RM201-001, janvier 2011, 260pages). Le système de pharmacovigilanceet les ministres concernés ont aussi étémis en cause dans le rapport. Les méde-cins prescripteurs ont été moins impli-qués.

Mais c’est avec l’AFSSAPS et ses expertsque les conflits d’intérêts, et les biais, ontété les plus mis en cause dans le rapport.En effet, on peut se demander commentles leaders d’opinion avaient présenté leproduit lors de sa commercialisation. Cesleaders d’opinion et experts avaient-ils dé-clarés d’éventuels conflits d’intérêts quiauraient pu induire une plus grande pru-dence chez les prescripteurs. Mais cette si-tuation n’est pas propre au Mediator etc’est déjà produite avec d’autres médica-ments ou produits de santé.

La déclaration de conflits ou de liens d’in-térêts par un auteur doit faire partie sys-tématiquement du processus de soumis-sion d’un article scientifique. Cettedéclaration de liens d’intérêts n’est pasun fichage de l’auteur mais au contraire legarant de son intégrité et de la transpa-rence de son jugement. Ne pas déclarerles éventuels conflits d’intérêts met l’au-teur dans une situation potentielle defaute et de sanction.

Eric LECHEVALLIER

Réforme du médicament

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Ne ratons pas le train du DPC(Développement Professionnel Continu)…

L a publication en jan-vier 2012 des dé-crets d’application

concernant le dévelop-pement professionnelcontinu (DPC), mis enœuvre par le ministèrecette année, impose laréorganisation complètede la formation médicale

continue des professions médicales et pa-ramédicales, et il convient de s’y préparer.

Le développement professionnel continuest l'aboutissement d'une “demande so-ciale” et d'une exigence professionnelletranscrite par le législateur à travers la loiHPST du 21 juillet 2009.

La société, en effet, demande aux profes-sionnels de la santé un engagement systé-matique dans une démarche d'actualisationde leurs connaissances et de leurs pratiquesprofessionnelles, afin d'offrir aux patientsqu'ils prennent en charge des soins sécuri-sés de qualité.

Comme le décrit la Haute Autorité de Santédans le schéma ci-contre, le DPC est un en-chaînement permanent qui met en jeu uneanalyse régulière de son activité profession-nelle.

Cette démarche comprend une adaptationdes connaissances et des compétences, puisune évaluation de la qualité des soins ef-fectués.

Le DPC touche tous les professionnels desanté et s'organise par profession sous unemême gouvernance. Il constitue une obli-gation pour les médecins.

Le DPC est une démarche individuelle conti-nue. Réactualisé en permanence, il peut as-socier des notions théoriques de formationmédicale continue (FMC) et des aspects“pratiques” que l'on retrouve dans l'évalua-tion des pratiques professionnelles (EPP).

A partir de 2013, le médecin devra participer

au cours de chaque année civile à un pro-gramme de DPC collectif annuel ou plu-riannuel ou à un diplôme universitaire éva-lué favorablement par la CSI (commissionspécifique indépendante).

Cette réorganisation a engendré la créationde 3 nouvelles structures :• L’Organisme Gestionnaire du DPC(OGDPC), maitre d’œuvre du DPC, quidoit organiser, entre autres, le financementde ce dispositif et enregistrer les orga-nismes de DPC.

• L'OGDPC sera restreint aux programmesprioritaires : priorités nationales et régio-nales validées par les ARS.

• Les Commissions Scientifiques Indépen-dantes (CSI), qui se déclinent pour lesmédecins, les sages-femmes, les pharma-ciens, chirurgiens-dentistes et professionsparamédicales. Elles auront pour rôle dedéfinir les orientations nationales qui serontarrêtées par le ministre chargé de la santé.Ces orientations non limitées pourront êtrecomplétées par des orientations régionalesspécifiques. Ce conseil scientifique indé-pendant veillera, par ailleurs, à la valeur pé-dagogique des formations, la qualité desintervenants et surtout l'indépendance et latransparence financière des formations.

• Les organismes de DPC qui mettent enœuvre des programmes seront évalués

par les CSI. Par le biais du CNP d'urologie(Conseil National d’Urologie), les orga-nismes d’accréditations de l’AFU (OA FMCet OA EPP) ont pour vocation de devenirun organisme unique agréé de dévelop-pement professionnel continu. Cet orga-nisme proposera au CSI des programmesde DPC compatibles avec les orientationsnationales et régionales.

Seront prises en compte dans les actions deDPC, les priorités de santé publique avec unobjectif sous-entendu de maîtrise médicali-sée des dépenses de santé.

Les programmes de DPC se déclinent enplusieurs volets en particulier :• L'analyse des pratiques professionnelles :analyses, acquisition ou approfondissementde connaissances et de compétences.

• L'accréditation dont l’objectif principal estl'amélioration de la qualité et de la sécuritédes soins ; l’accréditation permet de ren-trer dans une démarche d’analyse de sapratique par rapport aux pratiques recom-mandées.

• L’analyse de ses pratiques par des audits,évaluation des événements indésirablesgraves, des éléments porteurs de risques,suivi d'indicateurs...

• Lamise en place d’actions d'amélioration quireposent sur la formation, la simulation…

Jean-LucDESCOTES

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JOUM 2012

Réforme du médicament

et le suivi de ces actions et de leur impactsur les pratiques par différents audits.

L'AFU se mobilise pour être organisme deDPC afin de permettre à tous les urologuesla validation annuelle de leurs obligationsde DPC soit lors d'une formation théoriquesoit dans le cadre de l'évaluation de leurspratiques professionnelles.

Ainsi, le Conseil National Professionnel d'uro-logie (CNP d’Urologie) représenté par le DrD. Prunet au sein de la Fédération des Spé-cialités Médicales (FSM), structure qui re-groupe l'Association Française d'Urologie, leCollège Français des Urologues, et le Syndi-cat des urologues vous représente au niveaunational.

Son rôle sera de centraliser, d'évaluer et devalider les différentes actions de développe-ment professionnel continu.

Parmi les actions permettant la validationpour un urologue de son DPC, soulignons :• L’engagement dans une démarche d’ac-créditation.

• L’inscription à une action de formation oud’EPP.

• La participation à une revue de mortalité-morbidité.

• La participation aux enquêtes de pratiquesprofessionnelles de l’AFU ou aux bases dedonnées d’évaluation des pratiques del’urologie, et probablement d’autres ac-tions sur lesquelles le conseil d’adminis-tration de l’AFU devra statuer.

• L’inscription à un diplôme universitaire va-lidé par le CSI.

Les urologues, par les actions déjà entre-prises par l’AFU, ont à leur disposition demultiples formations leur permettant un en-gagement personnel rapide dans une dé-

marche d’auto-évaluation. Ils n’ont pas àcraindre la mise en place du DPC et doivents’organiser pendant cette année de transitionpour définir les actions qu’ils devront privilé-gier dans leur démarche de DPC.

Jean-Luc DESCOTES

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L es JOUM (journéesd’onco-urologie mé-dicale) se sont te-

nues cette année les 29et 30 juin 2012 dans lessalons de l’Aveyron à Pa-ris. Cette 4ème édition ade nouveau connu unimportant succès auprès

des urologues mais également de nos col-lègues oncologues médicaux et radiothéra-peutes. Au total, 432 participants étaient ins-crits dont 75% d’urologues. Comme lesannées précédentes, ces journées ont per-mis de faire une mise au point sur les nou-veautés des traitements médicaux en onco-urologie. Elles permettent des échangesfructueux entre les urologues, les chimio- etradiothérapeutes. Sur le plan de l’organisa-

tion, le schéma de ces journées semble trèsapprécié. Il correspond à une suite de brefsexposés sur des sujets d’actualité alternantavec des cas cliniques qui permettent de dis-cuter des sujets controversés.

Les cancers urologiques évoluent beaucoupdans leur prise en charge avec l’apparition denouveaux traitements médicaux notammentpour les stades évolués. Pour les cancers durein, alors que les thérapies ciblées ont bou-leversé la prise en charge des stades mé-tastatiques, les nouveaux traitements ontété moins nombreux à apparaître dans lesdeux dernières années. Plusieurs protocolesse focalisent maintenant sur la meilleure sé-quence de traitement à proposer et les dif-férentes drogues sont également testé enadjuvant dans des études de phase 3. Parmiles nouvelles molécules qui vont être dis-

ponibles très prochainement, c’est au ni-veau du cancer de la prostate que l’évolutionest la plus importante. En effet, avec la misesur le marché actuelle et à venir de l’acétated’abiratérone, du denosumab ou encore duMDV-3100, c’est à une petite révolution quenous allons assister dans les 2-3 ans à venir.Il apparaît donc fondamental que les uro-logues continuent de s’intéresser à la partiemédicale de notre spécialité et leur intérêtpour les JOUM encore cette année est ungage de bonne santé de notre spécialité. LesJOUM sont en train de devenir une réunionannuelle incontournable pour l’ensemblede notre communauté. Nous vous donnonsdonc rendez-vous l’année prochaine pourles JOUM 2013 qui se tiendront dans les sa-lons de l’Aveyron les 28 et 29 juin.

Laurent GUY

84ème édition des JOUM

Laurent GUY

Salons de l’Aveyron 17 rue de l’Aubrac - 75012 Paris

29-30 juin 2012

www.urofrance.org

AssociationFrançaised'Urologie

Journées d'Onco-Urologie MédicaleLa pratique, les protocoles

2012

Organisation :Colloquium - JOUM 201112 rue de la Croix-Faubin75557 PARIS cedex [email protected]

en partenariat avec

et le CCAFU

Programme

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Fax AFUF

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C hers adhérents, nous sommestrès heureux de vous proposerce Fax AFUF qui témoigne une

fois de plus du dynamisme de notreassociation. Vous trouverez dans cespages, les premiers résultats de l’en-quête nationale sur le travail des in-ternes d’urologie en garde. Vous pour-rez constater à quel point l’action desurologues en formation est importantedans la prise en charge des soins uro-logiques d’urgences. Nous remercionsvivement tous ceux d’entre vous quinous ont permis de faire cet état deslieux et particulièrement Nicolas Kout-lidis qui en a été le chef d’orchestre.

Nous avons également souhaité fairele point sur l’accession à l’internatd’urologie et regarder comment seplace le choix de notre discipline enfonction du rang à l’ECN. Alors s’il estvrai qu’une place à un concours ne re-flète pas nécessairement la qualitéd’une personne, il est tout de mêmeimportant de constater que l’urologieattire année après année les étudiantsles plus performants. La relève est as-surée ; l’AFUF à de belles années de-vant elle !

Enfin, nous avons sollicité Jean-NicolasCornu et Evanguelos Xylinas, deuxmembres qui ont choisi cette annéede s’expatrier aux Etats-Unis pour com-pléter leur formation parmi l’élite in-ternationale. Ils ont accepté de parta-ger leur expérience dans ce numéro.

Finalement, malgré cette périoded’austérité, nous ne pouvons queconstater ce que nous répètent nos ai-nées : “L’Urologie est une discipline ex-traordinaire pleine d’avenir”.

Vive l’Urologie et vive l’AFUF !

Bonne lecture à tous

Thomas BESSÈDE, Pierre BIGOT,Pierre Olivier FAÏS

Editorial

C haque année, des représentants del’AFUF s’expatrient pour compléterleur formation à l’étranger. Parmi nos

membres globe-trotteurs nous avonschoisi de demander à Jean-NicolasCORNU et Evanguelos XYLINAS denous faire partager leur expérience. Ilsnous répondent en direct des Etats-Unis.

Jean-Nicolas, Evanguelos, pouvez-vousnous dire précisément où vous avezchoisi de passer cette année et pour yfaire quoi ?J.N.C. : Je réalise actuellement ma mobi-lité universitaire au sein du laboratoire degénétique translationnelle (LTG), rattachéau National Institutes of Health (NIH), àBethesda, qui est une ville limitrophe deWashington DC. Mon projet consiste, enligne avec mon DEA, à poursuivre les re-cherches auxquelles j’avais participé sur lagénétique et les maladies prostatiques àParis, dans mon service d’origine. Monobjectif, plus clairement, est de découvrirà la fois le monde de la recherche très fon-damentale et de la bio-informatique, maisaussi de découvrir le fonctionnement d’unlaboratoire américain pour comprendreles différences avec le milieu de la re-cherche française.E.X. : Je suis actuellement fellow dans leservice d'urologie du Weill Cornell MedicalCenter à New York sous la direction du PrShahrokh F. Shariat. Mon projet de re-cherche consistait également à poursuivremon travail de master 2 sur l'épigéné-tique des tumeurs de vessie. Etant donnéque je suis parti pour une durée de deuxans, j'ai l'opportunité, en plus, d'effectuerce travail de recherche fondamentale, deme confronter au monde hospitalier etuniversitaire américain (participer aux staffscliniques, aller au bloc opératoire, effectuerun master de statistiques).

Comment avez-vous articulé cette an-née avec votre cursus et comment avez-vous organisé et financé votre départ ?J.N.C. : J’ai choisi de faire valider cette an-née comme une mobilité universitaire.

Cela a guidé l’organisation et les dé-marches, car l’année de mobilité (post in-ternat) répond à des critères précis pourêtre validée par le CNU. J’ai choisi, en ac-cord avec mes patrons, d’intercaler cetteannée entre la fin de mon internat et ledébut de mon clinicat. Il a fallu monter leprojet, organiser le voyage et le séjourpour ma femme et mes enfants, etcomme tu le dis, obtenir les financements.C’est bien le nerf de la guerre. Il faut s’at-taquer à recueillir le plus de financementscompatibles possibles. Cela oblige à fairedes choix, parfois contraints, de passer dutemps à préparer les dossiers, mais c’estle jeu. J’ai pu obtenir la bourse de l’AFU,qui est une ressource importante, maismalheureusement insuffisante dans maconfiguration. Pour ce qui est du départ, la pression estexponentielle avant la date fatidique ! Lenombre de formalités à remplir, avec cha-cune des dates limites, est important. Parexemple, visa à demander, couverturesanté à toute la famille, etc.E.X. : Ce projet constitue également monprojet de mobilité universitaire. Je suisdans la même configuration que Jean-Ni-colas à savoir en post-internat et pré-clini-cat. Pour le financement, j'ai obtenu unebourse de l'ARC pour la première annéeet une bourse de l'AFU pour la deuxièmeannée. Pour ce qui est des formalités ad-ministratives du départ, en dehors d'orga-niser un déménagement, elles sont nom-breuses et prenantes ; cependant tousces moments de stress sont rapidementoubliés.

A quoi ressemble votre vie au quoti-dien ? Avez-vous bien été intégrés parvos équipes respectives ?J.N.C. : En ce qui me concerne l’intégra-tion dans le labo est parfaite, mon boss enparticulier. Mais aussi toutes les autrespersonnes travaillant autour de moi ontété très accueillantes. Tout le monde tra-vaille dans une entente très cordiale.La vie au quotidien est très différente decelle du CHU, pour trois raisons :

L’AFUF vous parle des States

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Fax AFUF

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notion de frontière dans la recherche. Lescollaborations, y compris internationales,sont multiples et beaucoup plus impor-tantes qu’en France. Les américains sontaujourd’hui à la tête de la plupart desconsortiums en génétique, par exemple. E.X. : Clairement, le niveau d'exigencen'est pas le même. Les américains nesont pas plus travailleurs, mais ils ontgrandi dans une culture et une recherchepermanente de la perfection. Par ailleurs,j'évolue au quotidien à côté d'un médecin,d'un chercheur et d'un homme excep-tionnel qui montre l'exemple dans cettedirection, jour après jour. Shahrokh Shariatest un collaborateur né, un chercheur pointuet un médecin chevronné ; il m'a pris sousson aile à mon plus grand bonheur.

De façon traditionnelle, la mobilité estune étape incontournable dans unecarrière universitaire. Qu’en retiendrez-vous et la conseilleriez-vous à un uro-logue en formation qui envisage unecarrière en libéral ?J.N.C. : Oui, pourquoi pas, mais dans uncadre plus clinique que le mien, qui esttrès aride et très fondamental. Evanguelospourra surement en parler mieux que moi.Mais une chose est sûre, c’est que mêmedu point de vue personnel, familial, intel-lectuel, cela ouvre tellement l’esprit, c’estune expérience de toute façon enrichis-sante qui ne peut être que profitable. E.X. : L'expérience personnelle et familiale

est effectivement extrêmement enrichis-sante. L'expérience professionnelle dé-pend énormément du lieu et des per-sonnes qui vous encadrent. Donc, pourmoi un seul conseil, bien choisir son en-vironnement de travail.

Selon le vécu, un an ça peu paraîtretrès long ou très court, qu’en est-il pourvous ? Le rêve américain existe-t-il vrai-ment ?J.N.C. : 12 mois c’est effectivement trèscourt pour un projet de recherche fonda-mentale. Pour ce qui est du ressenti per-sonnel, cela dépend de la situation per-sonnelle. Un an apparait comme unedurée minimale pour pouvoir en profiterun peu car globalement, avec une familleavec enfants, il faut 1 ou 2 mois pour met-tre les choses complètement en place etde même pour le retour, à partir de 3mois avant les formalités commencent às’accumuler.E.X. : Je pense comme Jean-Nicolas que12 mois c'est très court. Pour un projet derecherche fondamental, c'est un mini-mum. C'est pour cela qu'en accord avecma femme et mon chef de service (PrMarc Zerbib), j'ai opté pour un séjour pluslong (24 mois). Le vrai obstacle à cela eton n'en a déjà parlé est financier.

Partir est une chose et revenir en estune autre ! Comment avez-vous orga-nisé votre retour et l’appréhendez-vous ?J.N.C. : Effectivement ! Et du point de vueprofessionnel tout doit être organisé avantmême de partir. Mais ce qui est notrepoint commun à tous, ça reste la passionde la chirurgie, alors on meurt d’envie deretrouver le bloc opératoire !E.X. : Entièrement d'accord sur le fait quele poste de CCA doit être clairement or-ganisé pour le retour. Je pense qu'il esttrop périlleux et stressant de partir sans"point de chute".

Pour finir, un petit conseil pour arriver àmener son projet de mobilité au bout ?J.N.C. : Epouser la culture de l’excellencequ’il y a ici et ne rien lâcher, même dansles moments les plus difficiles. E.X. : Bien choisir son mentor.

• Je travaille sur les projets de “dry lab”,comme ils disent ici, faits de bio-infor-matique et de statistiques très com-plexes. D’intenses heures de lecturesont été nécessaires dans les premierstemps. Puis une fois dans le cœur duprojet, 100% du temps se passe surmon ordinateur ou en réunion.

- Je fais partie, étant affilié au NIH, d’un or-gane gouvernemental, et non pas d’unhôpital ou d’une faculté, et l’ambiances’en ressent. Les moyens mis à disposi-tion (librairie, ordinateurs, logiciels) sontimpressionnants.

- Contrairement à notre activité cliniquequotidienne, pas de garde, très peu d’im-pératifs en dehors des horaires de travail,ce qui fait redécouvrir la notion de tempslibre et procure un calme salvateur.

E.X. : Je partage mon temps entre re-cherche fondamentale au laboratoire et re-cherche clinique sur les tumeurs urothé-liales du haut et du bas appareil. Mafemme et moi-même avons été excel-lemment bien reçus par l'équipe d'urolo-gie. Pour la petite anecdote, une sortieavec tout le département avait été orga-nisé le premier samedi suivant notre arri-vée à Chinatown, quartier haut en cou-leurs de New York afin de nous accueilliret nous souhaiter la bienvenue. New Yorkest une ville cosmopolite ; la vie est trèsproche de celle de Paris. L'acclimatationn'y a été que plus facile.

Il paraît que les américains sont trèsprofessionnels et exigeants, ressentez-vous les choses de cette façon ?J.N.C. : Oui clairement. Le niveau d’exi-gence est très élevé, il n’y a pas d’ “à peuprès”. Tout doit être parfait à la virgule prèset ce comportement est tout à fait naturelpour les gens ici. Ils ne conçoivent pas leschoses autrement. Par ailleurs, la tâchede chacun est très bien définie, il y a unepersonne dédiée pour chaque aspect del’organisation du labo, du matériel, la ges-tion des grants, la communication du labo,l’editing des manuscrits, etc. Les ordina-teurs et les fax tombent en panne autantqu’en France, sauf qu’ils sont réparés dansl’heure.L’autre aspect frappant est qu’il n’y a riend’ “a priori infaisable”, et qu’il n’y a pas de

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WE NEED YOU FOR MEDICAL RESEARCH

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Fellowship aux USA, astreintes et urologieà l’ECN au menu de ce fax

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urojonction 23uro

Evaluation par l’AFUF du travail desinternes d’urologie d’astreinte

C ombien sommes-nous, avons-nous été et serons-nous à râler undimanche soir d’astreinte lorsque

pour la énième fois du week-end le té-léphone sonne pour une sonde bou-chée, une colique néphrétique simpleou un autre avis ne relevant pas de l’ur-gence urologique ? Et puis il y a aussi cesentiment d’injustice qui nous envahitquand c’est comme d’habitude au milieude la nuit, un sentiment qui à termepourrait conduire à la paranoïa (ils nenous aiment pas et le font exprès…).C’est ainsi que nous avons souhaité éva-luer avec l’aide de nos membres, lacharge de travail d’un interne d’astreinteen urologie au sein des CHU.

Du 27 février au 12 mars 2012, 7 cen-tres ont participé à cette évaluation (Gre-noble, Tours, Nantes, Angers, Dijon etParis (Créteil et Kremlin-Bicêtre)). Durantces 15 jours, les internes d’astreintes ontété sollicités pour 400 avis dont seuls 47(11%) nécessitaient une prise en chargeau bloc opératoire (pyélonéphrite obs-tructive, greffe et prélèvement d’organe).

Cinq avis en moyenne étaient deman-dés par jour [0-17]. En semaine, après19h, l’interne était sollicité 4,2 fois [0-17],contre 7 les samedis [2-17] et 7,45 lesdimanches [2-16]. Après minuit, l’interneétait “dérangé” moins de deux fois (1,6) :un peu plus la semaine (1,7) par rapportau samedi ou au dimanche (1,3).

Nous avons représenté sur la figure 1 lesmotifs des appels reçus par l’interned’urologie : les avis téléphoniques sim-ples sont nombreux, talonnés par lesavis pour rétention d’urine (RAU) et lesproblèmes de sonde, puis par les co-liques néphrétiques (CN).

Cependant, un peu plus de la moitiédes appels seulement (2,8) [0-13]étaient urgents, c’est-à-dire jugés néces-saires par l’interne d’urologie. Le dépla-

cement était indispensable pour 17%des avis pour Colique néphrétique (CN),55% des avis pour rétention aiguëd’urine (RAU) et problème de sonde,30% des avis pour pyélonéphrite aiguë(PNA) 14% des avis pour hématuries, et43% des avis pour greffe/PMO.

Ce sont les problèmes de sonde, RAUcomprise, qui sont les principaux pro-blèmes de l’interne d’urologie lors deson astreinte alors que la CN est la pa-thologie la plus pourvoyeuse d’appel(16%) mais finit peu souvent au blocopératoire (9/52). Les appels provien-nent le plus souvent d’un autre interne,principalement celui du service d’accueildes urgences. Là encore, la RAU et lesproblèmes de sonde restent la princi-pale préoccupation de l’appelant der-rière la CN.

Devant ces résultats, il apparaît que l’in-terne d’astreinte d’urologie se déplaceessentiellement pour des problèmes quidevraient être gérés par des médecinsurgentistes ou des internes. Il y a proba-

blement une lacune dans la formationinitiale des étudiants en médecine pouravoir autant d’avis sur des problèmes desondage. Par ailleurs, la colique néphré-tique, pathologie relativement fréquenteaux urgences, est, au vu de ces résultats,un problème de prise en charge puisquel’urologue ne devrait intervenir que dansdes cas compliqués, ce qui n’est pas for-cément le cas aujourd’hui dans lesCHU…

Alors au vu de ces résultats, il n’y aqu’une issue possible : formons nos ex-ternes qui seront nos collègues internesde demain. Car comme dirait le sage“Qui fait l’âne ne doit pas s’étonner si lesautres lui montent dessus”.

Nous remercions tous nos collègues in-ternes qui ont participé au recueil desdonnées et espérons pouvoir écrire unarticle plus détaillé sur l’ensemble des ré-sultats collectés.

Nicolas KOUTLIDIS

Figure 1 : Les appels en urologie

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Fax AFUF

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L’urologie à l’ECN : une spécialitéqui ne connaît pas la crise ?

Al’heure où la croissance est au cœurdu débat, nous avons choisi de re-centrer la discussion à notre échelle

sur notre spécialité en étudiant l’évolutiondes rangs de classement à l’ECN des in-ternes choisissant l’urologie. Croissanceau beau fixe ou menace d’austérité ?L’AFUF a mené l’enquête…

Premier constat : l’évolution des rangsde classement en urologie n’est pasindexée sur la croissance (du nombrede candidats à l’ECN).

Entre 2006 et 2011, le nombre de can-didats à l’ECN, du fait de l’augmentationrégulière du Numerus Clausus, est passéde 4989 à 7772, soit une augmentationde 55%. Pendant la même période, lerang de classement moyen d’un interneen urologie est passé de 1369 à 1164,soit une baisse de 15%.

Deuxième constat : l’accès à l’urologieest devenu de plus en plus difficile aucours des 5 dernières années

En 2006, pour choisir l’urologie, un internedevait faire partie des 57% d’étudiantsles mieux classés. En 2011 cette propor-tion s’est réduite à 40%. Le graphique ci-dessous montre bien cette tendance, avecun accès à l’urologie qui est devenu deplus en plus difficile avec l’augmentationdu nombre de candidats, surtout au coursdes 3 dernières années.

L’interne d’urologie en 2011 : meilleurqu’hier et moins bon que demain ?

Entre 2006 et 2011, le nombre de postesde spécialités chirurgicales est passé de550 à 633, soit une augmentation de15%. Malgré cela, en 2011, un meilleurclassement était nécessaire pour accéderà l’urologie.

Ceci peut être expliqué de plusieurs fa-çons :- les internes voulant faire de l’urologie

en 2011 étaient meilleurs que ceux de2006 (…) ;

- l’augmentation du nombre de postes

d’interne en urologie n’a pas suivi l’aug-mentation du nombre de candidats :oui, et ce dans le but de majorer le nom-bre de places en médecine généraleavec le fameux quota de postes de mé-decine générale dont on connaît les dé-rives (redoublements, triplements, postesnon pourvus…) ;

- l’urologie est une spécialité de plus enplus attractive !

En conclusion : une spécialité en pleinecroissance !

Cette analyse des rangs de classementdes 5 dernières années confirme que no-tre spécialité a su rester attractive pour lesnouveaux internes au cours des 5 der-nières années. Tendance à confirmer parla promotion de DCEM4 qui planche ac-tuellement sur les dossiers de l’ECN 2012et à qui nous souhaitons bonne chance !

Gaëlle FIARD

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urojonction 25uro

10Jeux de l ’été

Une étude vient de montrer que dans la majorité des CHU Français 1,5 anaesthésistes endorment1,5 malades en 1,5 jours. Pour améliorer la productivité le directeur vous propose de passer à 3 anaesthésistes. Combien de malades allez-vous pouvoir opérer en 3 jours ?

Quizz

Rébus

1 2

3 4

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Jeux de l ’été

urojonction 26uro

Chirurgiencontre le

vent

Urorisq Amour SphincterWeek end intégration

Nos échecsT3b prostate

Enlève l’adénome

EnseignementFascia cousinde Gepetto !

“S’il vous plaît” au bloc

Prudent

Sait battre la Royale

Enseigne-ment dirigé

Coag

FSH

Gardes et PMO

Tête d’HIFU

Divertit

Sélection

Triangulation1912

Sans ordonnance

Toujours à Chicago

Schistosomia haematobium

Autorisationtemporaire

B.a.-ba1er transplan-teur rénal

Défaillance viscérale

Proche du malade

U P R E D A R G O R T E R

E S E H T O R P G H O E O

N O L Y N I E R P U T R B

D I I P S S F O L E Y E O

O L P R I F I S H R I O T

S E L O M B O T O M I E N

C O A G H L A A O R T E O

O C N R C C O T E E A U U

P C U E O B L E R I C H E

E T S S T O M I E N T I R

ProstateFoley

LombotomieCatheterGuyonRTUPProgresLericheChopinBCGFISH

StomieCoelio

ReinReinPlanCN

ProtheseEndoscope

IPSSPile

NylonRobot

RetrogradeUPRAorte

AnusECNSte

NouerCoteTomieClosTOTHuerEAUACTTir

Mots fléchés

Mots mélés

Retrouvez les solutions dans le prochain numéro d’Urojonction.

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urojonction 27uro

Journée nationale de laprostate 2012

8ème Journée Nationale de la Prostate20 septembre 2012

La politique actuelle de l’AFU apour double objectif :• d’une part, de ne pas sous-trai-ter la population d’hommes por-teurs d’un cancer de la prostateagressif, et donc de les diagnos-tiquer à temps, pour un traite-ment à temps ;

• d’autre part, d’éviter le sur-diag-nostic et le sur-traitement desformes à évolution plus lente.

Partant de ce constat, notre rôleest de bien montrer qu’il y a deuxparcours du cancer de la pros-tate :

• celui des formes lentes, qui ne modifient pas l’es-pérance de vie du patient ;

• celui des formes agressives qui nécessitent undiagnostic et un traitement actif précoce afin d’évi-ter le décès du patient, tout en veillant au maintiend’une qualité de vie aussi bonne que possible.

Nous vous invitons à programmer dans la semainedu 17 au 21 septembre des réunions d’information.

Ces réunions peuvent s’adresser soit au grand public,soit à vos correspondants.

Pour vous y aider, nous vous proposerons un “scé-nario idéal”, comprenant un kit de diapositives, télé-chargeable sur Urofrance, dès le 11 septembre.

En attendant la mise à disposition de ces docu-ments, vous pouvez vous mettre en relation avec Vé-ronique Simon (07 77 69 05 80) qui vous appor-tera le soutien de notre agence MHC Commu-nication dans la réalisation de vos projets.

Rédacteur en chef :Thierry LEBRETTél. : 01 46 25 24 87Courriel : [email protected]

Secrétaires de rédactions :Stéphane LARRÉTél. : 02 41 35 38 05Courriel : [email protected]

Jean-Alexandre LONGCourriel : [email protected]

Yann NEUZILLETTél. : 01 46 25 24 65Courriel : [email protected]

Morgan ROUPRÊTTél. : 01 42 17 71 39Courriel : [email protected]

Marc-Olivier TIMSITTél. : 01 44 49 53 52 Courriel : [email protected]

Coordination générale :Anne-Marie MÉRIENNETél. : 01 45 48 97 03 Courriel : [email protected]

Courrier à adresser à :AFU - UROjonction 61 rue de Vaugirard - 75006 Paris Courriel : [email protected]

Comité de rédaction d’UROjonction

Mise en page et impression : Accent Aigu

Georges KOURIVice-Présidentde l’AFU Responsabledu groupe decommunicationde l’AFU

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12Maison de l ’Urologie

Il y a 3 ans, sous la pré-cédente mandature duconseil d’administration,

l’AFU s’est autonomisée deColloquium en créant une“Maison de l’Urologie”. Ilavait alors été décidé delouer un local afin d’ac-cueillir les deux perma-nents de notre association,le délégué général qui étaità l’époque DominiqueCARRÉ et son assistante Tifenn BARIL. Sous l’impul-

sion mobilisatrice de notre président Pascal RISCHMANN et de son conseil d’administration,le choix s’est porté sur les magnifiques bureauxde la rue de Vaugirard près de Montparnasse,Ces locaux ont servi à accueillir bon nombre deréunions de l’AFU mais très vite nous noussommes aperçus que les deux principales sallesétaient trop petites pour pouvoir recevoir cer-taines manifestations. Par ailleurs, les loyers men-suels étaient importants et donc il avait été dé-cidé de réfléchir à un déménagement afin demieux répondre aux besoins de notre associationen ayant une optimisation financière. Avec unesociété d‘audit (Junior Entreprise de l’ESSEC),nous avons étudié deux solutions : la location oul’acquisition d’un local. Quatre paramètres nousont fait choisir l’achat d’un nouveau local. • Le premier est la conséquence d’une excel-lente gestion financière de notre association parles différents bureaux et les différents conseilsd’administration qui se sont succédé depuis denombreuses années. La gestion efficace destrésoriers a permis de constituer un péculesubstantiel qui était jusqu’à présent placé enbanque. Nous avions donc la possibilité d’ac-quérir sans éventuellement avoir recours à unemprunt.

• Le deuxième paramètre provient plus du bonsens terrien : il vaut mieux payer pour avoirquelque chose à soi plutôt que de louer àfonds perdus.

• L’acquisition d’un bien immobilier est un pla-cement sûr, surtout dans une grande capitalecomme Paris. Les variations de la bourse, l’in-stabilité des marchés et l’incertitude sur lesplacements financiers en banque ont conduitles trésoriers du précédent et de l’actuel bureau

(Jean-Pierre MIGNARD, Arnaud MÉJEAN et Denis PRUNET) à choisir la prudence et àconseiller l’achat.

• La quatrième raison du choix de cette acquisi-tion est directement liée au marché immobilier,nous avons eu l’occasion de trouver une “perlerare” : un local qui correspondait exactement ànotre cahier des charges et une vente à un prixtout à fait raisonnable pour le marché. Ce localest sobre et non ostentatoire tout en étant uninvestissement d’une grande valeur. Il est a lafois pratique (3 niveaux, bonne isolation pho-nique pour les réunions en parallèles, bureauxindépendants), accueillant (grande verrière),chaleureux (vieilles pierres) et surtout très biensitué dans Paris et facilement accessible desgares et des aéroports. Le quartier comprenddes hôtels et des restaurants qui pourront ac-cueillir les urologues lors des réunions aux ho-raires parfois tardifs.

À l’unanimité, le conseil d’administration de no-tre association, après avoir pris l’opinion du pré-cédent bureau, a donc opté pour l’achat d’ungrand espace situé rue Viete au rez-de-chaussée d’un immeuble dans le 17e arrondis-sement de Paris. Ce local qui comprend deuxgrandes salles de réunion pouvant se scinder entrois et 4 bureaux va permettre à la fois d’hé-berger nos 2 temps plein et demi, Christine AUTIN notre déléguée générale et les deux as-sistantes Anne-Marie MERIENNE et Tifenn BARIL, mais surtout va permettre de recevoir laquasi-totalité des réunions de l’AFU. Nous pour-rons dès lors accueillir les réunions et les audi-tions de tous les comités scientifiques (9 comi-tés scientifiques de l’AFU) et les comitéstransversaux (Evaluation des Pratiques Profes-sionnelles, Comité d’Ethique et de déontologie,

Comité de Formation Continue, Comité d’Orga-nisation du Congrès), les manifestations de l’Or-ganisme d’Accréditation (Urorisq), les réunionsdu Syndicat, de l’AFUF, du Conseil Scientifique etdu Collège. Les réunions stratégiques du groupede communication et les conférences de pressepourront également se tenir dans nos futurs lo-caux. Il sera également possible d’accueillir lesformations professionnelles comme les SUCS oules journées thématiques comme les JAMS etbientôt les JITT (Journées des Innovations Tech-niques et Technologiques). Enfin et surtout,toutes les réunions de l’AFU avec les partenaireset avec les tutelles pourront se tenir dans notrenouvelle “MUR : Maison de l’Urologie”. Nous al-lons donc pouvoir internaliser bon nombre demanifestations que l’on ne pouvait accueillir ac-tuellement dans nos locaux de la rue de Vaugi-rard ce qui nous obligeait à des locations oné-reuses le plus souvent dans des hôtels.

Cette maison sera bien sûr la maison de tous lesmembres de notre association, nous souhai-tons créer un lieu convivial et attractif pour tousles urologues de France. Il s’agit d’un investisse-ment patrimonial qui va permettre à la fois unplacement financier intelligent mais surtout derépondre à un besoin de locaux dédiés à la viede notre association. Comme les pneumo-logues, les orthopédistes, les gynécologues,…nous investissons sans risque afin de garderl’autonomie de notre spécialité et préparer l’ave-nir pour les générations futures. L’assemblée gé-nérale ordinaire de notre association convoquéede façon extraordinaire le 11 mai à Lyon a per-mis de concrétiser ce projet. Les locaux vont dé-finitivement être acquis mi-juillet, nous com-mencerons les travaux d’aménagement dès le1er septembre, ces travaux devraient durerjusqu’à la fin 2012 avant que nous puissions dé-finitivement aménager dans ses locaux que nousaurons plaisir à vous faire tous découvrir. Tous lesmembres de notre association seront bien sur in-vités à l’inauguration afin de découvrir notre“nouvelle maison”. Nous espérons qu’ensemblenous nous sentirons bien dans ces nouveaux lo-caux. Comme l’a rappelé notre président PatrickCOLOBY, cette MUR est faite pour recevoir tousles urologues et pas seulement les gestionnaires,alors, … à bientôt dans notre nouvelle MUR.

Thierry LEBRET

Acquisition immobilière : notre “MUR = Maison de l’URologie” Le projet était mûr pour acquérir notre MUR

Thierry LEBRETSecrétaire Général del’AFU