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S.P.O – Le Mans – avril 2005 Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 197-200 200 Une pneumopathie interstitielle diffuse rapportée à la prise de Simvastatine (Zocor ® ) J. Moroch 1 , A. Foulet-Rogé 2 , S. Visée 2 , F.X. Lebas 1 1 Départemen des Maladies respiratoires, CHR Le Mans, France. 2 Département d’Anatomopathologie, CHR Le Mans, France. Les auteurs rapportent le cas d’une réaction d’hypersensibilité à la simvastatine révélée par l’association clinique d’une dyspnée d’effort, d’une toux sèche et d’un syndrome interstitiel diffus radiologique chez un homme de 60 ans, non exposé, fumeur modéré. Pour seuls antécédents, on notait une sarcoïdose en 1959 de guérison spontanée et une hypercholestérolémie traitée par Zocor ® depuis 9 mois. L’aus- cultation pulmonaire retrouvait des crépitants bilatéraux ; les gaz du sang air ambiant montrait une hypoxémie à 57 mmHg, une normo- capnie. L’hémogramme, la VS, la CRP étaient normaux. La TDM thoracique a confirmé le syndrome interstitiel bilatéral, symétrique avec des hyperdensités en verre dépoli, diffuses ainsi que des opacités réticulonodulaires péribronchovasculaires. L’endoscopie bronchique était normale, avec au LBA une hyperlymphocytose à 51 % et une hyperéosinophilie à 30 %. Les EFR ont montré un trouble ventila- toire restrictif pur avec amputation harmonieuse de 45 % des débits. Le bilan auto-immun, les sérologies virales, parasitaires, les biopsies des glandes salivaires accessoires étaient négatifs. Les biopsies pulmo- naires chirurgicales ont révélé une atteinte interstitielle caractérisée par un infiltrat lymphoïde, d’alvéolite végétante, de bronchiolite obli- térante évoquant en premier lieu une atteinte immunoallergique. L’évolution a été très favorable à 3 mois après arrêt du Zocor ® et une corticothérapie courte, le bilan à un an était normal. Dans cette observation, le critère d’imputabilité de Dangoumeau montrait une forte imputabilité de la statine dans ce tableau clinique, score I 2 (C 2 S 2 B 2 ) devant la régression rapide dés éviction du traitement, le recul d’un an de suivi asymptomatique, l’absence d’autre étiologie, l’histologie évocatrice, ainsi que les données de la littérature impli- quant les statines dans les réactions d’hypersensibilité de l’arbre respi- ratoire. L’essai de surveillance des patients opérés d’un carcinome bronchique non à petites cellules (IFCT 0302) V. Westeel, P. Girard, R. Azarian, F. Barlési, P. Leclerc, J.P. Gamondes, G. Gonzales, F.X. LeBas, E. Renoux, P.J. Souquet, E. Quoix, A. Depierre Service de pneumologie, Besançon, France. Nous ne disposons d’aucune donnée issue d’une recherche randomi- sée nous permettant de connaître la surveillance la mieux adaptée aux patients opérés d’un carcinome bronchique non à petites cellules (CBNPC). Le premier essai randomisé comparant deux schémas de surveillance a débuté en janvier 2005 dans le cadre de l’Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique. Il compare : – une surveillance minimale : par examen clinique et radiographie thoracique, que tentent de nous imposer les grands groupes améric- ains avec leurs recommandations ; – une surveillance intensive : par examen clinique et radiographie thoracique, plus scanner thoracique et fibroscopie bronchique (optionnelle pour les adénocarcinomes et les carcinomes à grandes cellules). Dans les 2 groupes, la surveillance est semestrielle au cours des 2 pre- mières années postopératoires et annuelle entre les 3 e et 5 e années. Au-delà, la surveillance est laissée au choix de l’investigateur. Pour mener à bien ce projet jusqu’aux 1 744 patients prévus et offrir en connaissance de cause à nos patients la meilleure surveillance après chirurgie d’un CBNPC, la collaboration du plus grand nom- bre de pneumologues français sera précieuse. La femme et le cancer bronchique entre 1984 et 2003, en Maine-et-Loire, à partir du Registre des Tumeurs Bronchiques en Maine-et-Loire J. Hureaux et le Registre des Tumeurs Bronchiques en Maine-et-Loire Registre des Tumeurs Bronchiques en Maine-et-Loire, Angers, France. Introduction : Le Registre des Tumeurs Bronchiques en Maine- et-Loire (RTBML) enregistre depuis 1984 tout cas de tumeur tra- chéobronchique ou pulmonaire primitive, bénigne ou maligne, dia- gnostiqué en Maine-et-Loire. Matériels et méthodes : Etude descriptive de l’évolution des quatre principaux types histologiques de cancer bronchique primitifs (carcinome épidermoïde, adénocarcinome, carcinome à petites cellu- les et carcinome à grandes cellules) prouvés histologiquement entre 1984 et 2003 à partir des données provenant du RTBML. Résultats : Sur cette période, 3 601 tumeurs ont été observées dont 11 % chez des femmes. Chez l’homme, le type histologique le plus fréquent est le carcinome épidermoïde et chez la femme, l’adé- nocarcinome. L’incidence globale du cancer bronchique (estimée à partir des estimations localisées de population-données INSEE) aug- mente de 1990 à 1997 puis semble se stabiliser. Le sex ratio moyen est égal à 7,7 et est en baisse constante. En 2003, l’adénocarcinome, tumeur la plus fréquente chez la femme, dépasse le carcinome épi- dermoïde chez l’homme. Le sex ratio des sujets atteints d’un adéno- carcinome est proche de 5 et stable sur la période étudiée. Conclusion : L’incidence du cancer bronchique en Maine-et-Loire atteint un sommet en 1997 puis se stabilise. Le nombre des tumeurs de type adénocarcinome augmente et celles-ci sont les tumeurs les plus fré- quentes dans les deux sexes en 2003. Cette augmentation s’explique par la diminution du carcinome épidermoïde chez l’homme et l’augmenta- tion symétrique des adénocarcinomes chez l’homme et la femme. Éducation thérapeutique du patient asthmatique Rôle et implication du médecin généraliste M. Verdaguer, N. Murguet, M. Adoun, L. Thiaudière, M. Mordelet, V. Levrat, J.C. Meurice Service de Pneumologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France. L’asthme est un problème majeur de santé publique en raison de sa forte prévalence et de son taux de mortalité. Un projet de création d’un centre d’éducation de l’asthmatique (CEA) s’est ainsi mis en place au CHU de Poitiers, afin d’améliorer le contrôle et la prise en charge de cette pathologie. Notre étude a consisté à informer les méde- cins généralistes de Poitiers de ce projet, et à évaluer leurs connaissan- ces vis-à-vis de l’éducation et de la pathologie asthmatique, ainsi que leur motivation vis-à-vis de leur participation à l’activité de ce Centre. 172 médecins généralistes ont été contactés pour participer à un entretien à leur cabinet. Parmi eux, 142 (82,5 %) ont accepté de nous recevoir. Avant notre visite, la majorité (81,7 %) ignorait l’exis- tence de structures d’éducation thérapeutique pour les asthmatiques. Les difficultés les plus fréquemment citées par les généralistes dans ce domaine étaient : le manque d’observance pour 73,2 %, l’automédi- cation pour 33,8 %, le manque de temps et le déni de la maladie par le patient pour 28,9 %. Ils semblaient avoir de réelles attentes vis-à- vis du CEA : l’éducation était citée par 85,2 %, l’amélioration du suivi des patients par 38,7 %, l’amélioration de leur qualité de vie par 35,9 % et la présence d’un interlocuteur facilement joignable par 21,8 %. Les médecins ont semblé enthousiasmés par la création du CEA et 85,9 % d’entre eux ont souhaité travailler en partenariat avec cette structure, tout en précisant, pour certains, qu’elle ne serait pro- bablement pas la solution à toutes leurs difficultés. Ces résultats sont très encourageants et devraient favoriser le recrute- ment des patients vers ce Centre d’éducation des asthmatiques, afin d’améliorer la qualité de leur prise en charge et de leur éducation. [email protected] [email protected] j[email protected] Mots-clés : Cancer bronchique • Epidémiologie • Registre en cancérologie.

Éducation thérapeutique du patient asthmatique Rôle et implication du médecin généraliste

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Page 1: Éducation thérapeutique du patient asthmatique Rôle et implication du médecin généraliste

S.P.O – Le Mans – avril 2005

Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 197-200 200

Une pneumopathie interstitielle diffuse rapportée à la prise de Simvastatine (Zocor®)

J. Moroch1, A. Foulet-Rogé2, S. Visée2, F.X. Lebas1

1 Départemen des Maladies respiratoires, CHR Le Mans, France.2 Département d’Anatomopathologie, CHR Le Mans, France.

Les auteurs rapportent le cas d’une réaction d’hypersensibilité à lasimvastatine révélée par l’association clinique d’une dyspnée d’effort,d’une toux sèche et d’un syndrome interstitiel diffus radiologiquechez un homme de 60 ans, non exposé, fumeur modéré. Pour seulsantécédents, on notait une sarcoïdose en 1959 de guérison spontanéeet une hypercholestérolémie traitée par Zocor® depuis 9 mois. L’aus-cultation pulmonaire retrouvait des crépitants bilatéraux ; les gaz dusang air ambiant montrait une hypoxémie à 57 mmHg, une normo-capnie. L’hémogramme, la VS, la CRP étaient normaux. La TDMthoracique a confirmé le syndrome interstitiel bilatéral, symétriqueavec des hyperdensités en verre dépoli, diffuses ainsi que des opacitésréticulonodulaires péribronchovasculaires. L’endoscopie bronchiqueétait normale, avec au LBA une hyperlymphocytose à 51 % et unehyperéosinophilie à 30 %. Les EFR ont montré un trouble ventila-toire restrictif pur avec amputation harmonieuse de 45 % des débits.Le bilan auto-immun, les sérologies virales, parasitaires, les biopsiesdes glandes salivaires accessoires étaient négatifs. Les biopsies pulmo-naires chirurgicales ont révélé une atteinte interstitielle caractériséepar un infiltrat lymphoïde, d’alvéolite végétante, de bronchiolite obli-térante évoquant en premier lieu une atteinte immunoallergique.L’évolution a été très favorable à 3 mois après arrêt du Zocor® et unecorticothérapie courte, le bilan à un an était normal. Dans cetteobservation, le critère d’imputabilité de Dangoumeau montrait uneforte imputabilité de la statine dans ce tableau clinique, score I2(C2S2B2) devant la régression rapide dés éviction du traitement, lerecul d’un an de suivi asymptomatique, l’absence d’autre étiologie,l’histologie évocatrice, ainsi que les données de la littérature impli-quant les statines dans les réactions d’hypersensibilité de l’arbre respi-ratoire.

L’essai de surveillance des patients opérés d’un carcinome bronchique non à petites cellules (IFCT 0302)

V. Westeel, P. Girard, R. Azarian, F. Barlési, P. Leclerc, J.P. Gamondes, G. Gonzales, F.X. LeBas, E. Renoux, P.J. Souquet, E. Quoix, A. Depierre

Service de pneumologie, Besançon, France.

Nous ne disposons d’aucune donnée issue d’une recherche randomi-sée nous permettant de connaître la surveillance la mieux adaptéeaux patients opérés d’un carcinome bronchique non à petites cellules(CBNPC). Le premier essai randomisé comparant deux schémas desurveillance a débuté en janvier 2005 dans le cadre de l’IntergroupeFrancophone de Cancérologie Thoracique. Il compare :– une surveillance minimale : par examen clinique et radiographiethoracique, que tentent de nous imposer les grands groupes améric-ains avec leurs recommandations ;– une surveillance intensive : par examen clinique et radiographiethoracique, plus scanner thoracique et fibroscopie bronchique(optionnelle pour les adénocarcinomes et les carcinomes à grandescellules).Dans les 2 groupes, la surveillance est semestrielle au cours des 2 pre-mières années postopératoires et annuelle entre les 3e et 5e années.Au-delà, la surveillance est laissée au choix de l’investigateur.Pour mener à bien ce projet jusqu’aux 1 744 patients prévus et offriren connaissance de cause à nos patients la meilleure surveillanceaprès chirurgie d’un CBNPC, la collaboration du plus grand nom-bre de pneumologues français sera précieuse.

La femme et le cancer bronchique entre 1984 et 2003, en Maine-et-Loire, à partir du Registre des Tumeurs Bronchiques en Maine-et-Loire

J. Hureaux et le Registre des Tumeurs Bronchiques en Maine-et-Loire

Registre des Tumeurs Bronchiques en Maine-et-Loire, Angers, France.

Introduction : Le Registre des Tumeurs Bronchiques en Maine-et-Loire (RTBML) enregistre depuis 1984 tout cas de tumeur tra-chéobronchique ou pulmonaire primitive, bénigne ou maligne, dia-gnostiqué en Maine-et-Loire.Matériels et méthodes : Etude descriptive de l’évolution desquatre principaux types histologiques de cancer bronchique primitifs(carcinome épidermoïde, adénocarcinome, carcinome à petites cellu-les et carcinome à grandes cellules) prouvés histologiquemententre 1984 et 2003 à partir des données provenant du RTBML.Résultats : Sur cette période, 3 601 tumeurs ont été observéesdont 11 % chez des femmes. Chez l’homme, le type histologique leplus fréquent est le carcinome épidermoïde et chez la femme, l’adé-nocarcinome. L’incidence globale du cancer bronchique (estimée àpartir des estimations localisées de population-données INSEE) aug-mente de 1990 à 1997 puis semble se stabiliser. Le sex ratio moyenest égal à 7,7 et est en baisse constante. En 2003, l’adénocarcinome,tumeur la plus fréquente chez la femme, dépasse le carcinome épi-dermoïde chez l’homme. Le sex ratio des sujets atteints d’un adéno-carcinome est proche de 5 et stable sur la période étudiée.Conclusion : L’incidence du cancer bronchique en Maine-et-Loireatteint un sommet en 1997 puis se stabilise. Le nombre des tumeurs detype adénocarcinome augmente et celles-ci sont les tumeurs les plus fré-quentes dans les deux sexes en 2003. Cette augmentation s’explique parla diminution du carcinome épidermoïde chez l’homme et l’augmenta-tion symétrique des adénocarcinomes chez l’homme et la femme.

Éducation thérapeutique du patient asthmatiqueRôle et implication du médecin généraliste

M. Verdaguer, N. Murguet, M. Adoun, L. Thiaudière, M. Mordelet, V. Levrat, J.C. Meurice

Service de Pneumologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France.

L’asthme est un problème majeur de santé publique en raison de saforte prévalence et de son taux de mortalité. Un projet de créationd’un centre d’éducation de l’asthmatique (CEA) s’est ainsi mis enplace au CHU de Poitiers, afin d’améliorer le contrôle et la prise encharge de cette pathologie. Notre étude a consisté à informer les méde-cins généralistes de Poitiers de ce projet, et à évaluer leurs connaissan-ces vis-à-vis de l’éducation et de la pathologie asthmatique, ainsi queleur motivation vis-à-vis de leur participation à l’activité de ce Centre.172 médecins généralistes ont été contactés pour participer à unentretien à leur cabinet. Parmi eux, 142 (82,5 %) ont accepté denous recevoir. Avant notre visite, la majorité (81,7 %) ignorait l’exis-tence de structures d’éducation thérapeutique pour les asthmatiques.Les difficultés les plus fréquemment citées par les généralistes dans cedomaine étaient : le manque d’observance pour 73,2 %, l’automédi-cation pour 33,8 %, le manque de temps et le déni de la maladie parle patient pour 28,9 %. Ils semblaient avoir de réelles attentes vis-à-vis du CEA : l’éducation était citée par 85,2 %, l’amélioration dusuivi des patients par 38,7 %, l’amélioration de leur qualité de viepar 35,9 % et la présence d’un interlocuteur facilement joignable par21,8 %. Les médecins ont semblé enthousiasmés par la création duCEA et 85,9 % d’entre eux ont souhaité travailler en partenariat aveccette structure, tout en précisant, pour certains, qu’elle ne serait pro-bablement pas la solution à toutes leurs difficultés.Ces résultats sont très encourageants et devraient favoriser le recrute-ment des patients vers ce Centre d’éducation des asthmatiques, afind’améliorer la qualité de leur prise en charge et de leur éducation.

[email protected]

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Mots-clés : Cancer bronchique • Epidémiologie • Registre en cancérologie.