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Effet de sédiments d’étangs épurateurs combinés avec des engrais minéraux sur la croissance de l’avoine cultivée dans un substrat sablonneux Mémoire Étienne Dupont Maîtrise en sols et environnement Maître ès sciences (M.Sc.) Québec, Canada © Étienne Dupont, 2015

Effet de sédiments d'étangs épurateurs combinés avec des

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Effet de sédiments d’étangs épurateurs combinés

avec des engrais minéraux sur la croissance de

l’avoine cultivée dans un substrat sablonneux

Mémoire

Étienne Dupont

Maîtrise en sols et environnement

Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

© Étienne Dupont, 2015

III

Résumé

Un essai en serre a été effectué pour évaluer l’effet de sédiments provenant d’étangs

épurateurs et régulateurs de l’eau, en l’absence et en présence d’une fumure minérale

(N-P-K), sur la croissance, la production de biomasse aérienne sèche (BAS) et la

teneur en certains éléments traces métalliques (ÉTM) de l’avoine (Avena sativa L.)

cultivée dans un substrat minéral peu fertile. En général, le rendement en BAS a

augmenté avec les doses croissantes de sédiments et d’engrais. Bien que le sédiment

contenait des éléments nutritifs, sa valeur fertilisante était très faible. Les hauts

rendements ont été obtenus avec la combinaison d’engrais minéraux et de sédiments.

Les concentrations des ÉTM dans la BAS n’ont pas causées de problèmes de

phytotoxicité et étaient en deçà des normes établies. Les prélèvements aériens d’ÉTM

les plus élevés ont été obtenus dans le cas des échantillons de sol ayant produit les

rendements aériens les plus élevés.

V

Abstract

A greenhouse trial was conducted to evaluate the effect of sediments from scrubber

and water ponds, in combination with inorganic fertilizers (NPK), on the growth,

shoot biomass (SB) production and trace metal element (TME) concentration in SB

of oat (Avena sativa L.) grown in a low fertile mineral substrate. In general, the shoot

length and SB yield of the plant increased with increasing rates of sediment and

inorganic fertilizer. Although the sediment contained nutrients, its fertilizer value was

very low. The high SB yields were obtained with the combination of inorganic

fertilizers and sediment. The concentrations of TME in SB were below typical

phytotoxic levels. The uptake of the highest TME was obtained in the case of

substrates that produced the highest yields of SB.

VII

Table des matières

RÉSUMÉ ........................................................................................................................... III

ABSTRACT ......................................................................................................................... V

TABLE DES MATIÈRES ...................................................................................................... VII

LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ IX

LISTE DES FIGURES ........................................................................................................... XI

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES ............................................................................... XIII

REMERCIEMENTS ............................................................................................................ XV

INTRODUCTION................................................................................................................. 1

HYPOTHÈSE ....................................................................................................................... 2

OBJECTIF DE L’ÉTUDE ........................................................................................................ 2

CHAPITRE 1 - REVUE DE LITTÉRATURE ............................................................................ 3 1.1. PROBLÉMATIQUE DE L'ÉROSION AU CANADA ET AU QUÉBEC ................................................ 3 1.2. PHÉNOMÈNES D’ÉROSION DUS AU POUVOIR ÉROSIF DE L’EAU .............................................. 6 1.3. SOLIDES EN SUSPENSION, ÉLÉMENTS TRACES MÉTALLIQUES ET NUTRIMENTS ........................... 8 1.4. UTILISATION DES SÉDIMENTS EN AGRICULTURE ................................................................ 10 1.5. AUTRES PROPRIÉTÉS AGRONOMIQUES ........................................................................... 13 1.6. UTILISATION DES SÉDIMENTS EN TANT QUE SUBSTRAT DE CULTURE ..................................... 13 1.7. EFFET DES SÉDIMENTS SUR LA CROISSANCE ET LE RENDEMENT DES CULTURES ....................... 14

CHAPITRE 2 - MATÉRIEL ET MÉTHODES ......................................................................... 17 2.1. SÉDIMENTS ............................................................................................................... 17 2.2. SUBSTRAT DE CULTURE ................................................................................................ 19 2.3. ESSAI CULTURAL EN SERRE ........................................................................................... 20 2.4. PARAMÈTRES MESURÉS ............................................................................................... 21 2.5. ANALYSES STATISTIQUES .............................................................................................. 22

CHAPITRE 3 - RÉSULTATS ET DISCUSSION ...................................................................... 23 3.1. EFFET DES APPORTS DE SÉDIMENTS ET D’ENGRAIS MINÉRAUX SUR LES PARAMÈTRES DE

CROISSANCE DE L’AVOINE CULTIVÉE EN SERRE ................................................................. 23 3.2. EFFETS DES TRAITEMENTS SUR LA TENEUR EN QUELQUES ÉLÉMENTS TRACES MÉTALLIQUES DE LA

BIOMASSE AÉRIENNE SÈCHE DE L’AVOINE. ...................................................................... 30

CONCLUSION GÉNÉRALE .................................................................................................. 37

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ 39

ANNEXES ......................................................................................................................... 47

IX

Liste des tableaux

TABLEAU 1.1 TENEURS EN ÉLÉMENTS TRACES MÉTALLIQUES D’UN SOL AYANT REÇU DES DOSES D’ENGRAIS ET DE SÉDIMENTS

DRAGUÉS (PARKPIAN ET AL., 2002). .......................................................................................... 12 TABLEAU 2.1 QUELQUES PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES DU SÉDIMENT UTILISÉ DANS L’ESSAI CULTURAL. .................. 19 TABLEAU 2.2 IDENTIFICATION DES TRAITEMENTS RELATIFS À L’UTILISATION DE SÉDIMENTS ET D’ENGRAIS MINÉRAUX DE

BASE (N, P ET K) POUR LA CULTURE DE L’AVOINE DANS UN SUBSTRAT MINÉRAL. .................................. 21 TABLEAU 3.1 PARAMÈTRES DE CROISSANCE DE L’AVOINE CULTIVÉE EN SERRE DANS UN SOL AYANT REÇU DES DOSES

CROISSANTES DE SÉDIMENT ET D’ENGRAIS MINÉRAUX. .................................................................... 26 TABLEAU 3.2 RÉSULTATS DE L’ANALYSE DE LA VARIANCE DES EFFETS SIMPLES DES TRAITEMENTS SUR LES PARAMÈTRES DE

CROISSANCE DE L’AVOINE CULTIVÉE EN SERRE. .............................................................................. 29 TABLEAU 3.3 TENEURS (MG/KG) MOYENNES EN ÉLÉMENTS TRACES MÉTALLIQUES DES PARTIES AÉRIENNES DE L’AVOINE

CULTIVÉE DANS UN SUBSTRAT SABLONNEUX.................................................................................. 31 TABLEAU 3.4 QUANTITÉS (MG/KG) D’ÉLÉMENTS TRACES MÉTALLIQUES APPORTÉS AU SOL PAR LES DOSES DE SÉDIMENT. 32

XI

Liste des figures

FIGURE 2.1 BASSIN DE SÉDIMENTATION DU SITE DE ST-SAMUEL-DE-HORTON ........................................................ 17 FIGURE 3.1 CROISSANCE DE L’AVOINE : TRAITEMENTS 1 À 4. .............................................................................. 24 FIGURE 3.2 CROISSANCE DE L’AVOINE : TRAITEMENTS 5 À 8, PRÉSENTANT UN TRAITEMENT (7) AFFECTÉ PAR UNE BUSE

D’ARROSAGE DÉFECTUEUSE. ...................................................................................................... 24 FIGURE 3.3 CROISSANCE DE L’AVOINE : TRAITEMENTS 9 À 12 ............................................................................. 25 FIGURE 3.4 CROISSANCE DE L’AVOINE : TRAITEMENTS 13 À 16. .......................................................................... 25

.

XIII

Liste des abréviations et sigles

BAS : biomasse aérienne sèche

ÉTM : éléments traces métalliques

MAS : masse aérienne sèche

Al : aluminium

As : arsenic

Be: beryllium

Ca : calcium

Cd : cadmium

Co: cobalt

Cu: cuivre

Cr : chrome

Fe: fer

Hg : mercure

Mn: manganèse

N : azote

Ni : nickel

NH4: ammonium

NO3: nitrate

P: phosphore

Pb: plomb

Se: sélénium

Tl : thallium

V : vanadium

Zn : zinc

XV

Remerciements

Je tiens à remercier chaleureusement Éric Van Bochove et Antoine Karam de m’avoir

offert cette opportunité, mais principalement pour avoir été d’une grande patience

pendant ma rédaction.

À Lotfi Khiari, qui m’a suggéré d’entreprendre des études de maîtrise, merci.

Les méthodes d'analyse physico-chimique utilisées ont été effectuées sous la

supervision de Nadia Goussard, technicienne au Laboratoire de qualité de l'eau du

Centre de recherche et développement sur les sols et grandes cultures d’Agriculture

et Agroalimentaire Canada à Ste-Foy, Québec. Sa contribution fut grandement

appréciée.

À mes parents, mon frère, ma copine, pour votre support et vos encouragements,

merci.

À mes amis qui sont toujours là, merci.

À tous ceux qui ont cru, m’ont laissé tenter, ont su m’aiguiller, merci.

Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible.

Antoine de Saint-Exupéry

1

Introduction

L’érosion des sols agricoles causée par les pluies, le ruissellement superficiel, la fonte

des neiges au printemps et les tempêtes violentes de l’été est, de longue date,

reconnue comme une source de production de sédiments au Québec.

Les sédiments en milieu agricole sont des particules solides minérales (argiles,

carbonates, silicates, phosphates, etc.) et organiques pouvant être entraînées par le

mouvement de l’eau (érosion hydrique) ou de l’air (érosion éolienne), puis déposées

dans les cours d’eau et plans d'eau. Les sédiments issus de sols fertilisés et amendés

avec des biosolides municipaux ou industriels transportent bien souvent de métaux

toxiques ou de polluants organiques avec elles. Il est connu que l'apport de sédiments

riches en éléments nutritifs favorise la prolifération des plantes aquatiques et des

cyanobactéries (Hade, 2003), altérant ainsi la qualité des eaux de surface.

Pour améliorer le bilan agroenvironnemental, des étangs épurateurs et régulateurs de

l'eau en bassin versant ainsi que des bassins de stockage d’eau et de sédimentation

sont aménagés pour capter les particules de sol érodées. Toutefois, le devenir des

sédiments stockés dans les bassins peut représenter un obstacle majeur au

développement durable. Plusieurs stratégies de gestion des sédiments issus de

l’érosion en milieu agricole ont été proposées, parmi lesquelles nous retrouvons leur

valorisation agricole en tant que fertilisant ou amendement de sols peu fertiles. Par

leur composition, les sédiments, une fois épandus sur des sols peu fertiles, peuvent

augmenter le rendement des cultures. La matière organique contenue dans les

sédiments est indispensable à la fertilité des sols pauvres en matières organiques, car

elle peut contribuer à l'entretien d'une structure favorable au développement des

racines.

De nombreux éléments traces métalliques (ÉTM), qui sont naturellement présents

dans les sols érodés, et ceux apportés par les sédiments issus de sols amendés avec

des biosolides mixtes de papetiers, sont indispensables aux plantes, font partie des

oligo-éléments (Kabata-Pendias et Mukherjee, 2007). Toutefois, la teneur en certains

ÉTM dans les sédiments issus de sols amendés avec des biosolides peut s'élever

2

considérablement et devenir toxique pour la croissance des plantes agronomiques à

haute dose. Également, des apports répétés de sédiments contaminés par des ÉTM

pourraient, à long terme, provoquer dans le sol récepteur des accumulations

incompatibles avec la qualité des sols et des cultures. Les ÉTM qui ne jouent aucun

rôle utile pour les êtres vivants (Tremel-Schaub et Feix, 2005) et qui sont toxiques

pour les plantes, les animaux et les humains sont le cadmium (Cd), le mercure (Hg) et

le plomb (Pb) (Kabata-Pendias, 2011; Matech et al., 2014).

Bien qu’un guide de bonnes pratiques spécifiques au milieu agricole (matières

résiduelles fertilisantes) ait été produit (Hébert, 2012), l’expertise québécoise en

matière de valorisation agricole des sédiments issus de l’érosion des sols agricoles est

limitée. Il existe un besoin en matière de recherche, de développement et de

démonstration. Des possibilités de valorisation agricole peuvent exister pour amender

des sols peu fertiles ou des terres marginales, ou pour fertiliser des cultures, mais tout

en demeurant dans un cadre d'épandage contrôlé et réglementé.

Hypothèse

L’ajout de sédiments d’étangs épurateurs issus de l’érosion de sols fertilisés et

amendés, seuls ou combinés avec des engrais minéraux, à un substrat pauvre en

éléments nutritifs permet d’augmenter la biomasse aérienne de l’avoine ainsi que la

teneur de certains ÉTM.

Objectif de l’étude

L’objectif principal de cette étude est de valoriser des sédiments provenant d’étangs

épurateurs et régulateurs de l'eau à des fins d’amendement ou de fertilisant pour la

culture de l’avoine (Avena sativa L.).

3

CHAPITRE 1 - REVUE DE LITTÉRATURE

1.1. Problématique de l'érosion au Canada et au Québec

1.1.1. Érosion hydrique

L’érosion est un mécanisme par lequel les particules de sol sont déplacées. L’érosion

hydrique comprend tout déplacement de particules dû à l’action de la pluie frappant

le sol et éliminant des particules minérales et organiques des couches supérieures du

sol (Favis-Mortlock, 2002). L’accumulation de cette eau cause du ruissellement qui

transporte lesdites particules et peut, par le fait même, en soulever de nouvelles

(Lens, 2005). Une autre forme d’érosion est l’érosion éolienne, qui se distingue de

l’érosion hydrique parce que c’est le vent qui dégage, soulève et transporte les

particules de sol et de matières organiques plutôt que l’eau. Elle ne sera pas abordée

dans le présent cadre.

L'érosion hydrique est un phénomène naturel (Favis-Mortlock, 2002) qui se produit

principalement lors de la fonte des neiges et lors des tempêtes violentes de l'été. Le

sol érodé, entrainé vers les drains agricoles, les fossés ou autres voies d'eau, altère la

qualité de l'eau par l'augmentation de la turbidité et l'augmentation de la

sédimentation (van Vliet et al., 2005).

En 2001, 86 % des terres agricoles canadiennes étaient considérées comme à très

faible risque d'érosion hydrique, représentant moins de 6 tonnes de perte de sol par

hectare par an. Cela représente une amélioration de 8 % par rapport à l'année 1981

(van Vliet et al., 2005). On retrouvait 6 % des terres dans la catégorie de faible risque

(6 à 11 t/ha/an), 4 % dans la catégorie de risque moyen (11 à 22 t/ha/an), 2 % dans la

catégorie de risque élevé (22 à 33 t/ha/an) et finalement 2 % dans la catégorie de

risque très élevé ( ≥ 33 t/ha/an) (van Vliet et al., 2005).

La baisse du risque d'érosion au pays est principalement due aux changements

apportés aux systèmes culturaux et aux méthodes de travail du sol. En effet, malgré

une superficie cultivée totale en hausse de 400 000 hectares en 20 ans, la diminution

des jachères (de plus de la moitié) et le retrait des terres marginales ont aidé à réduire

4

l'érosion. Un autre facteur positif dans la réduction de l’érosion hydrique, le travail

réduit du sol a fait une progression appréciable, passant de nulle en 1981 à 42 % des

superficies en 2001 (van Vliet et al., 2005).

Au niveau québécois, les types de cultures ont considérablement changé dans la

période visée, passant principalement des cultures fourragères aux cultures en rang,

ce qui assure une moins bonne protection contre l'érosion. Le taux d'adoption de 20 %

du travail réduit a neutralisé les effets néfastes du passage aux cultures en rang. Il n'y

a donc pas eu de variation notoire dans les risques d'érosion hydrique au Québec (van

Vliet et al., 2005).

En 2001, on retrouvait 71 % des terres dans la catégorie de très faible risque, 15 %

des terres dans la catégorie de faible risque, 6 % dans la catégorie de risque moyen, 4

% dans la catégorie de risque élevé et finalement 4 % dans la catégorie de risque très

élevé (Vliet et al., 2005). Compte tenu des quantités de sol possiblement perdues, on

estime que les terres canadiennes présentant un risque très important d'érosion

hydrique – parfois négligées dans les programmes de conservation à grande échelle –

sont responsables de 16 % des pertes totales de sol. En orientant les efforts de

conservation vers les sites les plus vulnérables (approximativement 2 % des terres

agricoles canadiennes), on obtiendrait une réduction considérable de l'érosion

hydrique (van Vliet et al., 2005).

Un projet tel que celui des étangs épurateurs et régulateurs de l'eau en milieu agricole

n'influe pas sur l'érosion, mais est plutôt un outil permettant de réduire les effets de ce

phénomène naturel sur les habitats en aval des terres agricoles. Un complément,

donc, aux efforts de réduction de l'érosion du sol par l'eau.

1.1.2. Érosion attribuable au travail du sol

Beaucoup d'instruments aratoires déplacent les sols, phénomène amplifié dans le cas

d'un sol pentu. Même dans le cas de labours en travers de la pente d'une terre en

angle, une plus grande proportion de particules de sol est déplacée vers le bas de la

pente (Little et al., 2005; van Vliet et al., 2005; Tiessen, 2009). Ainsi, l'accumulation

5

progressive de sol à la base des pentes est très difficile à prévenir, même lorsque l'on

prend les précautions recommandées pour l'exécution des travaux au champ. Les

méthodes de culture intensive, les labours et les pentes courtes mais escarpées sont

les principaux facteurs de risque de l'érosion lors de l'intervention humaine au champ

(van Vliet et al., 2005). L'érosion attribuable au travail du sol influe sur l'érosion

hydrique ou éolienne, principalement en exposant le sous-sol, plus sensible aux

phénomènes d'érosion.

L'érosion que l'on pourrait qualifier d'anthropique est aussi responsable du

déplacement mécanique du sol vers des endroits plus sensibles à l'érosion, le milieu et

le bas de pentes, là où l'eau de ruissellement a accumulé plus d'énergie et peut

emporter plus de sol (Tiessen, 2009). La perte de sol dans le haut des pentes entraine

une baisse des rendements qui n’est pas compensée par l’accumulation de sol dans le

milieu ou le bas des pentes où l’érosion hydrique est plus active, ce qui peut entraîner

une hausse de l’utilisation d’intrants (Tiessen, 2009).

Il est possible de réduire l’érosivité des interventions humaines au champ en

s’assurant que certains paramètres de l’intervention soient bien adaptés au besoin de

la culture et au paysage. Il faut donc bien choisir le modèle et type d’instruments

aratoires, réduire au minimum recommandé la profondeur et vitesse de travail du sol,

réduire le nombre de passages, réduire la taille des instruments aratoires, etc.

(Tiessen, 2009).

Au Canada, le risque d'érosion par la méthode du travail du sol a constamment

diminué entre 1981 et 2001. Une baisse de 43 % de l'érosivité des méthodes utilisées

a permis une diminution de 48 % de l'érosion de ce type. En 2001, 50 % des terres

étaient dans la catégorie de risque très faible pour l'érosion par la méthode de travail,

26 % dans la catégorie faible, 22 % dans la catégorie de risque moyen et 2 % et 0 %

dans les catégories de risque élevé et très élevé (van Vliet et al., 2005).

Il y a eu une baisse dans l'érosion par les méthodes de travail de 1981 à 2001, la

catégorie de très faible risque passant de 38 % à 50 %, la progression la plus notable

étant de 1996 à 2001 (+ 7 %). Ce qui a eu le plus grand effet sur la réduction de

6

l'érodabilité fut l'adoption du semis direct dans les cultures céréalières ainsi que,

comme mentionné précédemment, la diminution des jachères et des labours (van

Vliet et al., 2005).

Au Québec, 70 % des terres sont considérées comme ayant une très faible érodabilité.

L'érosivité des méthodes a augmenté due à l'augmentation des superficies consacrées

aux cultures intensives ou en rang, mais cela a eu peu d'influence en raison des

caractéristiques avantageuses des sols québécois (van Vliet et al., 2005). Le Québec

présentait en 2001 45 % de sa superficie cultivée dans la catégorie de très faible

risque, 39 % dans la catégorie de faible risque et 13 %, 2 % et 1 % respectivement

dans les catégories de risque moyen, élevé et très élevé. L'évolution dans le type de

culture se reflète dans l'évolution de la catégorie de risque très faible, qui est passé de

61 % en 1981, à 45 % en 2001 (-16 %) et la catégorie de faible risque qui est passé

de 20 à 39 % (+ 19 %, dont 3 % proviennent de la catégorie de risque moyen) (van

Vliet et al., 2005).

Le Québec présente un des plus forts taux d'érosivité de ses pratiques culturales et est

l'une des deux provinces à présenter une augmentation de cette érosivité (+13 % entre

1981 et 2001) (van Vliet et al., 2005). L'adoption massive des cultures en rang, de 10

% des superficies en 1981 à 35 % en 2001 (van Vliet et al., 2005) et 54,6 % en 2011

(Canada, 2012), est à pointer du doigt, mais aussi un certain retard dans l'adoption de

méthodes moins dommageables, telles que le semis direct, le chisel au lieu de la

charrue à soc, les labours en remonte-pente, etc. (van Vliet et al., 2005).

1.2. Phénomènes d’érosion dus au pouvoir érosif de l’eau

1.2.1. Érosion en nappe

Il s’agit d’un écoulement uniforme, non concentré dans l’espace, de l’eau. Le

mouvement de l’eau peut alors entrainer des particules fines. Son caractère diffus le

rend difficilement détectable, mais il peut causer des pertes importantes de sol. Les

rendements dans les zones affectées sont plus faibles et la couche arable est plus

mince, due aux pertes de sol. Ce phénomène est favorisé par des sols ayant une faible

rugosité et une faible capacité d’infiltration (Beaulieu et al., 2007).

7

1.2.2. Ravinement au champ ou des berges

Le ravinement est causé par un ruissellement de surface se concentrant dans l’espace.

L’érosion, provoquée par le déplacement de l’eau emportant une grande quantité de

sol, crée des canaux d’écoulement qui s’approfondissent en fonction de la gravité de

la problématique. Ce phénomène peut être dû à un événement météorologique

particulier ou à un changement d’utilisation du sol en amon. Il est observé en plein

champ ou aux environs des raies de curage, fossés et autres cours d’eau en champ

agricole (Beaulieu et al., 2007).

1.2.3. Résurgence d’écoulement hypodermique ou de nappe

phréatique

Il y a résurgence d’écoulement hypodermique ou de nappe phréatique lorsque de

l’eau provenant du système hydrologique souterrain ressort dans une pente. Ce

phénomène est difficile à distinguer des dépressions humides qui elles peuvent être

causées par d’autres phénomènes tels que des nappes perchées. Lorsque l’eau

rencontre un obstacle souterrain ou si la nature du sol traversé varie brusquement et

cause une déviation dans le flot d’eau, l’eau, en ressortant de la terre et en suivant la

pente naturelle à la surface, peut alors causer de l’érosion de surface (Beaulieu et al.,

2007).

1.2.4. Érosion des berges due à l’effet gravitaire

Le phénomène d’érosion des berges dû à l’effet gravitaire est attribuable à l’effet

érosif d’un cours d’eau lorsque le fil de l’eau est dévié par un obstacle ou que la

direction du cours d’eau change brusquement. La berge se dégrade alors jusqu’au

point où les matériaux de la berge se situant au-dessus de la ligne d’eau ne peuvent

plus résister aux forces gravitationnelles (Cazelais et al., 2008). L’érosion des berges

est aussi problématique aux confluences de cours d’eau à vocation agricole, due aux

débits importants, aux différences d’élévation et à d’autres facteurs tels que l’angle

dans lequel le tributaire se jette dans le plus grand des cours d’eau, ce qui pourrait

8

créer le même phénomène que pour les changements de direction des cours d’eau

(Beaulieu et al., 2007).

Pour des sols peu cohérents, le phénomène ressemble souvent à des affaissements

successifs faisant reculer la limite haute de la berge. Dans des sols cohérents, le sol au

bas de la berge est emporté par le courant alors que le sol en haut de la pente n’est pas

déplacé. Lorsque les matériaux ne peuvent plus résister à cause d’une charge

excessive, d’une saturation en eau ou simplement si la pente devient trop abrupte, le

sol s’effondre (Cazelais et al., 2008).

1.2.5. Érosion due au phénomène de boulance

La boulance est un phénomène qui est lié à une fragilisation de la rive par une

résurgence de la nappe phréatique ou d’une nappe perchée, souvent dans la partie

inférieure de la berge. Cette résurgence crée une couche fragilisée qui, en plus d’être

entrainée par le mouvement de l’eau, se détache plus facilement de la masse. Ce

phénomène peut entrainer ensuite de l’érosion due à l’effet gravitaire (Cazelais et al.,

2008).

1.3. Solides en suspension, éléments traces métalliques et nutriments

1.3.1. Problématique du transport de métaux par ruissellement

Il est important de garder à l’esprit que plusieurs éléments traces métalliques (ÉTM)

métaux dits lourds (As, Cd, Cu, Cr, Fe, Hg, Mn, Ni, Pd, V et Zn) sont nécessaires à la

croissance et à la bonne santé des plantes, mais seulement en concentration minime.

Ils deviennent problématiques lorsque leur teneur dépasse une certaine limite dans la

plante (CRAAQ, 2010). Une autre limitation est la concentration acceptable pour

l'utilisation du matériel végétal. Ainsi, il existe un seuil acceptable pour

l’alimentation humaine, un autre pour l’alimentation animale, un pour les plantes

d’ornement et finalement un à partir duquel l’élément visé devient toxique pour la

plante (CRAAQ, 2010). Bien que présents naturellement dans les sols, les métaux

lourds deviennent problématiques principalement dues à des apports anthropiques,

apports dont les sources sont multiples. Par exemple, des engrais phosphatés

9

contiennent aussi, à des concentrations diverses, divers métaux tels que As, Cd, Cr,

Pd, Hg, Ni et V (Quinton et Catt, 2007). Ces métaux ÉTM se retrouvent alors en

surface ou incorporés à faible profondeur, ce qui peut causer des problématiques

d’accumulation.

La principale source de Zn, Ni, Pb, Cd, As et Hg dans les sols serait la pollution

atmosphérique, ces molécules se déposant en surface (Quinton et Catt, 2007). Une

fois dans les sols, elles ont tendance à s’accumuler dans les couches superficielles

grâce à leur capacité d’absorption sur les particules du sol (principalement argiles et

limons) et sur la matière organique.

Les proportions de particules de différentes masses varient en fonction de l’intensité

des événements de ruissellement (fortes pluies, fonte des neiges, etc.). Les pertes de

particules de faible masse sont, de façon relative, les plus importantes lors des

événements de moindre intensité. La charge totale de métaux augmente lors des

événements d'importance, mais la concentration (charge par volume d’eau de

ruissellement) diminue.

Ainsi, les pertes de sol dues aux événements pluviaux de faible intensité (plus

nombreux que ceux de forte intensité) comptent pour 50 % des pertes totales de sol,

mais on remarque une proportion plus importante des pertes de métaux pour ces

événements; 63 % pour le Cr, 71 % pour le Cu, 59 % pour le Ni et 52 % pour le Pb

(Quinton et Catt, 2007). Donc, les événements pluvieux de faible intensité sont

responsables de plus de pertes de sol que leur intensité pourrait le suggérer, mais

surtout la perte de métaux qui leur est due est plus importante encore. La création

d’un système tel que les étangs étudiés est une solution élégante à cette

problématique, réduisant la quantité de particules chargées se rendant dans les cours

d’eau environnants.

10

1.3.2. Problématique du transport de nutriments par ruissellement

L’azote, le potassium et les micronutriments divers ne sont pas considérés comme

problématiques dans la phase particulaire du ruissellement, contrairement au

phosphore (CRAAQ, 2010). On démontre une relation directe entre la concentration

en phosphore (P) total dans le ruissellement et la concentration en P particulaire

(Little et al., 2005) que l’on retrouvera dans nos sédiments.

L'importance de récupérer le plus possible de ce P provient du fait qu'il peut

constituer une proportion majeure du P biodisponible. Cette fraction du P total, le P

réactif particulaire, peut représenter jusqu'à 55 % du P particulaire (Uusitalo, 2003),

et le P particulaire pouvant représenter jusqu'à 94 % du P total (Uusitalo et Ekholm,

2003). Les données de composition du P total sont variables selon les situations. Par

exemple, le P dissous, pratiquement réactif à 100 %, est fortement majoritaire dans

certains cas, au point où le P particulaire ne représente plus que 11 % du P total

(Shigaki et al., 2007).

D'autres études (Mabit et al., 2002; Kleinman et al., 2006) donnent des valeurs

différentes, mais une constante ressort: le phosphore particulaire serait dominant dans

les sols avec une faible capacité de drainage ou à forte pente, deux situations où

l'infiltration de l'eau est limitée. Ainsi, l'intensité d'une précipitation donnée est

négativement corrélée à la concentration en P et en N dissout, mais positivement

corrélée à la perte de masse de sol (donc de phosphore particulaire) (Kleinman et al.,

2006).

1.4. Utilisation des sédiments en agriculture

1.4.1. Effet des sédiments sur les propriétés du sol

Grâce à leur contenu en particules fines et grossières, en matières organiques et en

éléments nutritifs, les sédiments peuvent améliorer les propriétés chimiques et

physiques des sols. De nombreux auteurs (Bakšienė, 2004; 2009; Bakšienė et al.,

2011; Booth et al., 2007) ont trouvés que les apports répétés (1995, 1998, 1999 et

2003) de sédiments lacustres au taux de 100 t/ha à un Cambisol de texture loam

11

sableux a rehaussé la quantité d’azote total du sol de 0,002-0,021 % et celle de

l'humus de 0,53 %. La quantité de cations basiques échangeables a augmenté très

légèrement avec les doses d’application. Les autres propriétés du sol qui ont

enregistré une hausse sont la teneur en eau (1 à 1,5 %) et la porosité totale du sol

(7,89 %), tandis que la densité apparente moyenne du sol a diminué de 0,15 mg m-3

(Bakšienė, 2009). Ces effets bénéfiques seraient encore plus grands dans le cas où les

sédiments seraient compostés dans un mélange contenant de fumiers (Bakšienė,

2009).

Les sédiments, en plus d’une potentielle source de fertilisants, peuvent être utilisés en

tant que source de matière organique, d’éléments calcaires ou siliceux (Bakšiene et

Janušiene, 2005; Bakšienė et Asakaviciute, 2013). Par exemple, des sédiments classés

comme organiques (50 à 90 % de matière organique), en opposition à calcaires (30 à

60 % d’équivalent CaCO3) ou siliceux (25 à 45 % de dioxyde de silice) (Bakšienė,

2004). Dans une autre publication parue en 2011, Bakšienė et al. rapportent que les

sédiments calcaires ont diminué l'acidité du sol, alors que les sédiments organiques et

siliceux n'ont eu aucun effet sur l'acidité du Cambisol.

1.4.2. Effet d'applications de sédiments en tant qu’amendement sur

l’accumulation d’éléments traces métalliques dans le sol

Un des facteurs limitants potentiels de l’utilisation des sédiments en tant que matière

fertilisante est la possibilité d’une accumulation de métaux dans les sols ou les

plantes cultivées. Parkpian et al., (2002) ont évalué l’effet de l’application de doses

croissantes (28 et 42 tonnes / ha ou équivalent à 100 kg N / ha et 150 kg N / ha ) de

sédiments dragués de la rivière Saigon sur l’accumulation de certains métaux dans un

sol agricole. Ces doses ont apporté une quantité accrue de métaux dans le sol

(Tableau 1.1). Les auteurs ont procédé au fractionnement chimique des métaux et à la

détermination de la concentration de quelques ÉTM sous forme disponible dans les

sédiments dragués à l'aide du réactif DTPA (acide diéthylènetriamine pentaacétique).

Les données obtenues par (Parkpian et al., 2002) montrent une augmentation de la

teneur en métaux disponibles du sol due à l’application des sédiments et à la baisse

12

importante qui a lieu au cours de la saison de croissance de cette fraction disponible.

Cette baisse est due, selon les auteurs, à trois facteurs :

1) l’absorption par les plantes (notamment dans le cas du zinc),

2) la transformation en formes amorphes et

3) les pertes dans l’environnement.

Les concentrations des métaux disponibles dans le sol sont majoritairement

positivement corrélées avec les quantités de métaux prélevés par la plante. Les

quantités de métaux absorbés dans les plantes semblent dépendre d’une multitude de

facteurs qui n’ont pu être isolés. Les auteurs remarquent tout de même une corrélation

entre certains métaux biodisponibles et la teneur dans une et/ou l’autre partie de la

plante. On remarque aussi que les traitements où les sols ne sont pas amendés

donnent des plants contenant moins de métaux, suivi des traitements d’engrais

minéraux puis des sédiments. La hausse en épandage d’engrais ou de sédiments

semble aussi être un facteur faisant augmenter la teneur en métaux (Parkpian et al.,

2002). La conclusion que les auteurs tirent de cette expérience d’une saison de

croissance seulement est qu’à très court terme, l’utilisation de sédiments pollués n’est

pas problématique d’un point de vue des rendements agricoles (Parkpian et al., 2002).

Tableau 1.1 Teneurs en éléments traces métalliques d’un sol ayant reçu des doses

d’engrais et de sédiments dragués (Parkpian et al., 2002).

Traitement

(kg N/ha, origine)

Taux

d'application

(t/ha)

Quantités de métaux (kg/ha)

Cu Zn Pb Ni Cd

100, Engrais 0,625 0,004 0,048 0,008 0,012 0,001

150, Engrais 1,094 0,007 0,085 0,015 0,020 0,002

100, Sédiment 28 6,730 70,280 9,770 2,660 0,560

150, Sédiment 42 10,100 10,420 14,660 3,990 0,840

13

1.5. Autres propriétés agronomiques

Les sédiments, en plus d’une potentielle source de fertilisants, peuvent être utilisés en

tant que source de matière organique, d’élément calcaire ou siliceux. Par exemple,

des sédiments classés comme organiques (50 à 90 % de matières organiques), en

opposition à calcaires (30 à 60 % d’équivalent CaCO3) ou siliceux (25 à 45 % de

dioxyde de silice) (Bakšienė, 2004). Les sédiments ont été mélangés avec une autre

source de nutriments pour obtenir une amélioration des rendements. On remarque que

dans tous les cas, les sédiments ont comme effet une augmentation appréciable de la

teneur en eau du sol. Les sédiments organiques et siliceux ont permis d’augmenter la

porosité, par le fait même diminuant la densité apparente des sols. Aussi,

l’application de sédiments calcaires serait plus efficace que la chaux à quantité égale

d’équivalents CaCO3 dans l’amélioration des propriétés des sols (Bakšienė, 2004).

Au niveau des rendements, on note 46 % d’amélioration avec 100 t/ha de sédiments

siliceux, 20 % pour 40 t/ha de sédiments organiques. Une application de 65 t/ha de

fumier hause le rendement de 27 %, équivalent à 25 t/ha de sédiments calcaires

(Bakšienė, 2004). Il est affirmé que lorsqu’utilisés avec des engrais minéraux, ou

lorsque les sols fertilisés avec des sédiments ont un passé d’épandage d’engrais

minéral, l’efficacité est décuplée (Bakšienė, 2004). Ainsi, un traitement de 100 t/ha

de sédiments siliceux et 40 t/ha de sédiments organiques permet d’obtenir des

améliorations de 34 et 30 % respectivement sur des sols au passé de fertilisation

minérale. Dans des conditions similaires, le traitement de 65 t/ha de fumier fait

augmenter le rendement de 27 % (Bakšienė, 2004).

1.6. Utilisation des sédiments en tant que substrat de culture

Les sédiments pourraient être utilisés en tant que substrats dans divers mélanges

(biosolodes, composts). À titre d’exemple, Diaz et Darmody (2004), ont mélangé des

sédiments fluviatiles avec de la perlite, de biosolides municipaux, de compost

provenant du site d’enfouissement local ou du fumier de cheval pour la culture de

l’orge et d’haricots. Il s’est avéré que le mélange de biosolides et de sédiments à

proportion égale (50 %-50 %) était celui qui a offert le meilleur rendement dans le

14

cas d’orge et 70 % de sédiments avec 30 % de biosolides dans le cas de haricots.

(Diaz et Darmody, 2004). Les mélanges de biosolides et de sédiments permettent

d’atteindre un équilibre entre les avantages et désavantages de chaque produit pris

séparément. Ainsi, les biosolides présentent une salinité élevée qui est contrebalancée

par la salinité faible des sédiments. Le pH des sédiments est de 7,6 (valeure

supérieure au pH cible de 5,5 à 6,5 généralement visé) et celui des biosolides est de

6,0, ce qui est idéal (Diaz et Darmody, 2004). Les ratios sédiments : biosolides

offrant les meilleurs résultats ont un pH approximatif de 6,8 (50 %-50 %) et 7,1 (70

%-30 %). Bien que ces mesures soient légèrement supérieures à ce qui est désiré,

l’utilisation d’engrais minéral (généralement reconnu comme agent acidifiant)

permettrait l’atteinte des valeurs visées (Diaz et Darmody, 2004). Les concentrations

en phosphore et en calcium tendent à augmenter entre l’analyse effectuée avant les

semis et celle effectuée après la seconde récolte, alors que ces critères diminuent dans

le cas du substrat de contrôle.

Globalement, les sédiments seuls ou mélangés présentent des caractéristiques plus

stables dans le temps que le substrat utilisé en contrôle (Diaz et Darmody, 2004). La

conclusion des auteurs est que les sédiments et les biosolides municipaux sont des

ressources qui sont présentes en quantité pratiquement infinie (puisque leur

renouvellement est constant et prévisible), et que leurs qualités agronomiques sont

excellentes lorsqu’utilisées dans les bonnes conditions (Diaz et Darmody, 2004).

1.7. Effet des sédiments sur la croissance et le rendement des cultures

L’efficacité des sédiments d’origines diverses en tant que source d’éléments nutritifs

pour des plantes est reconnue (Fonseca et al., 2003; Ahipathy et Puttaiah, 2007;

Bakšienė, 2009). L’utilisation de sédiments promeut tous les indicateurs de

croissance (vitesse de croissance, période de floraison et de fructification, ouverture

des fleurs, nombre et masse des fruits, etc.) tant que la texture et la porosité

demeurent dans les limites recommandées (Fonseca et al., 2003). La forte teneur en

nutriments, sous des formes solubles ou échangeables, est aussi notée comme un

élément contribuant positivement au pouvoir fertilisant.

15

Dans un essai cultural mené en serre, Woodard (1999) a évalué la valeur fertilisante

d’un sédiment dragué d'un lac d'eau douce dans le Dakota du Sud mélangé avec

différentes proportions (sur base de volume sec) d’une couche arable d’un sol

agricole ou d’un sable. Les plantes cultivées dans les substrats étaient le maïs (Zea

mays L.), le soja (Glycine max L.), le tournesol (Helianthus annus L.), la luzerne

(Medicago sativa L.) et le barbon de Gérard (Andropogon gerardii Vitman). Les

résultats obtenus ont montré que le rendement en matière sèche des parties aériennes

des plantes ainsi que les concentrations et les prélèvements (concentration x

rendement) de N, P et K des parties aériennes n'ont pas diminué lorsque le volume du

sédiment mélangé avec le sol est passé de 25 % à 100 %. Cependant, le rendement en

matière sèche des parties aériennes des plantes ainsi que les concentrations et les

prélèvements (concentration x rendement) de N, P et K des parties aériennes ont

considérablement augmentés avec l’augmentation de la proportion de sédiments

mélangés avec le sable. L’auteur a conclu que les sédiments de fond dragués du lac

pourraient être appliqués sur un sol agricole sans pour autant nuire à la croissance des

plantes. L’ajout du sédiment aurait amélioré la fertilité chimique et physique du sable.

Dans un essai en serre, Darmody et al. (2004) ont évalué l’effet de sédiments

calcaires de la rivière Illinois (centre de l’Illinois) sur la croissance et le rendement de

plantes agronomiques. Les résultats ont indiqué que la laitue (Lactuca sativa L.),

l'orge (Hordeum vulgare L.), le radis (Raphanus sativus L.), la tomate (Solanum

lycopersicum L.), et le haricot vert (Phaseolus vulagaris L. var . Humillis) cultivés

dans ces sédiments et dans une couche de sol arable n'ont pas montré de différences

significatives sur le plan de la germination ou le rendement. Ils ont conclu que ces

sédiments, relativement peu contaminés aux métaux lourds, peuvent être utilisés

comme un sol productif ou substrat de culture en raison de leur fertilité naturelle et

une capacité de rétention d'eau, et que l'absorption de métaux par les plantes cultivées

dans ces sédiments n’est généralement pas une préoccupation.

Dans une autre étude publiée, Ebbs et al. (2006) ont évalué la valeur fertilisante de ce

même sédiment en tant que milieu de croissance pour le brocoli (Brassica oleracea

L.), la carotte (Daucus carota L.) et le piment (Capsicum annuum L.). Ils ont conclu

16

que le sédiment calcaire pourrait être utilisé pour la production de légumes destinés à

la consommation humaine. L’effet positif à long terme de l’application de sédiments

a aussi été démontré (Bakšienė, 2009). À long terme (11 saisons de

culture), l’application de fortes doses de sédiments (de 50 à 100 t/ha) a un potentiel

supérieur pour l’amélioration des rendements (25 à 30 %) que l’application de

quantités équivalentes de fumier (21 à 25 %). Les propriétés du sol sont aussi

améliorées, telles que le contenu en eau des sols qui démontre une hausse entre 1 et

1,5 % , la porosité totale du sol en hausse de 7,89 % et la densité moyenne du sol qui

diminue de 0,15 mg/m3. On note aussi une hausse de la quantité de cations

échangeables (entre 11,8 et 48 méq/kg) dans les sols traités. Ces effets bénéfiques

seraient encore plus grands dans le cas où les sédiments seraient compostés dans un

mélange contenant des fumiers (Bakšienė, 2009).

Dans le cas où les sédiments et l’eau d’une rivière fortement polluée sont utilisés en

tant qu’amendement et d’eau d’irrigation (Ahipathy et Puttaiah, 2007), les

rendements peuvent être grandement améliorés sans effet nocif sur la qualité de la

culture. Des cas extrêmes (rejets d’usines de caoutchouc ou de papetières utilisés en

tant que source de nutriments et d’eau d’irrigation) peuvent réduire le taux de

germination de certains types de plants, mais aucune accumulation nocive dans les

portions comestibles n’est notée (Ahipathy et Puttaiah, 2007).

Ces cas ne seraient pas permis dans le cadre de la réglementation québécoise (Hébert

et al., 2012). La faible nocivité et accumulation de métaux pourrait être liée à la

grande quantité de carbone organique présent dans les effluents industriels, ce qui

rendrait les métaux solubles moins disponibles. Le processus expliquant ce

phénomène n’est pas décrit. Un paramètre suceptible d’expliquer cette observation

serait le pH légèrement alcalin rendant la plupart des métaux non disponibles à

l’absorption par les plantes (Ahipathy et Puttaiah, 2007). La conclusion est que

malgré le niveau élevé de contaminants dans les sédiments et l’eau de la rivière, ces

matériaux permettent un gain important de rendement (Ahipathy et Puttaiah, 2007).

CHAPITRE 2 - MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.1. Sédiments

Les sédiments d’étangs épurateurs et régulateurs de l'eau proviennent de bassins de

sédimentation installés sur un site d’essai expérimental d’Agriculture et

Agroalimentaire Canada (AAC), dans le village de St-Samuel-De-Horton, près de

Victoriaville, dans la région du Centre-du-Québec.

Figure 2.1 Bassin de sédimentation du site de St-Samuel-De-Horton 1

Les champs des sols avoisinant les bassins possèdent une pente faible (3 %) et le

drainage est lent (Série St-Jude et St-Jude Fin) (Choinière et Laplante, 1948). Le

prélèvement des sédiments s’est fait manuellement à l’aide d’une pelle-pince à

sédiment utilisée dans le laboratoire de qualité de l’eau d’AAC. Les sédiments ont été

stockés dans des bacs de plastique et mis au réfrigérateur le plus rapidement possible.

Le prélèvement s’est fait au cours du mois d’août 2009. Les champs où les étangs

épurateurs d’eau étaient aménagés reçurent environ 215 tonnes (sur une base humide)

de boues de papetières et de boues mixtes entre 2003 et 2006 (Annexes 1A à 5A).

Ces boues ne furent pas incorporées en profondeur dans les sols en raison de la

pratique du semis direct sans labour. L'épandage de ces biosolides semble avoir été

1 Crédits photo Victor Savoie, MAPAQ Centre-du-Québec, 2008

18

fait de façon laxiste, puisque l'on retrouvait des croûtes où les cultures étaient moins

vigoureuses ou ne poussaient simplement pas. Les sédiments des quatre bassins ont

été mélangés en parts égales en fonction de la masse de matière sèche. Ils ont été

séchés à l’air et tamisés à 2 mm puis mélangés et homogénéisés pour former un

échantillon composite.

Les méthodes analytiques utilisées sont celles du manuel des méthodes

d’échantillonnage et d’analyse des sols (CPVQ, 1988; Carter et Gregorich, 2008). La

granulométrie du sédiment composite a été déterminée par la méthode de

l’hydromètre. Le pH a été déterminé par potentiométrie dans l’eau distillée en

utilisant un rapport sol :solution de 1 :1 (P/V). Le contenu en matières organiques du

sédiment a été déterminé par voie humide par la méthode de Walkley-Black

modifiée. La teneur de N minéral (N-NH4 + N-NO3) dans le sédiment a été

déterminée au moyen d’une solution de KCl (2N) tandis que le N total a été mesuré

par la méthode d’analyse avec digestion micro-Kjeldahl (Nkonge et Ballance, 1982).

Les éléments nutritifs disponibles (P, K, Ca, Mg) ont été extraits suivant la méthode

de Mehlich 3. Les oxydes et hydroxydes libres (sesquioxydes) d’aluminium, de fer et

de manganèse ont été extraits au moyen des solutions suivantes: l’oxalate acide

d’ammonium et le pyrophosphate de sodium. Le contenu en éléments traces

métalliques totaux (Hagedom, 2008) a été obtenu après une digestion acide à l'aide

d'acide nitrique concentré (69-70% HNO3) et H2O2 (30%). Il est à souligner que cette

méthode n’extrait pas complètement le métal lié aux phyllosilicates (forme

récalcitrante), mais extrait la quantité totale de métal susceptible d’être mobile dans le

sol (Hagedom, 2008). Les principales propriétés de l’échantillon de sédiments

composite sont présentées dans le Tableau 2.1.

19

Tableau 2.1 Quelques propriétés physico-chimiques du sédiment utilisé dans l’essai

cultural.

Paramètres Valeur

pH 6,94

Granulométrie

Sable (%) 69,2

Argile (%) 5,4

Limon (%) 25,4

Matière organique (%)

2,3

Azote (mg/kg)

N-NH4 1,75

N-NO3 2,28

Nt 16,15

Indice d’éléments disponibles (Mehlich 3) (mg/kg)

Ca 1150,0

K 68,5

Mg 48,8

Mn 10,3

P 18,6

Éléments traces métalliques mobiles

(digestion à l’acide nitrique concentré) (mg/kg)

Al 109,0

Be 0,3

Cd 0,1

Co 7,0

Cr 73,0

Cu 61,2

Ni 128,0

Pb 4,1

Zn 60,0

2.2. Substrat de culture

Le substrat de culture (sol) utilisé comme support pour la croissance de la plante est

composé de 60 % (m/m) de silice commerciale (2 mm) et de 40 % (m/m) de sable

grossier. La silice et le sable grossier, considérés comme relativement inertes (ou

fournissant très peu d’éléments nutritifs), proviennent des laboratoires du Centre de

recherche et de développement sur les sols et les grandes cultures d’Agriculture et

Agroalimentaire Canada à Sainte-Foy. Les doses de sédiments et d’engrais ont été

incorporées à une profondeur de 2,5 cm.

20

2.3. Essai cultural en serre

Plusieurs portions de substrat minéral ont été mélangées avec trois doses de

sédiments composites et trois doses de fumures minérales. Chaque répétition était

faite dans un pot contenant 3,4 kg d’un mélange de sable de silice tel que décrit

précédemment. Les doses de sédiments et leur apport en nutriments majeurs sont

présentés au Tableau 2.2.

Les doses de la fumure minérale étaient 0,5x, 1x et 2x, ou x est la dose normale de

fumure minérale complète recommandée par le CRAAQ (2003) pour l’avoine

cultivée dans un sol possédant une fertilité très faible. Ainsi, les doses de l’engrais

azoté (nitrate d’ammonium et de calcium, 27-0-0) correspondaient à 25, 50 et 100

kg/ha, celles de l’engrais phosphoré (superphosphate triple, 0-46-0) correspondaient à

30, 60 et 120 kg/ha et celles de l’engrais potassique (muriate de potassium, 0-0-60)

correspondaient à 40, 80 et 160 kg/ha.

Deux substrats témoins, l’un n’ayant reçu aucun amendement (sédiments) et engrais,

l’autre ayant reçu uniquement des engrais ont été inclus dans le dispositif

expérimental. Le sédiment et les engrais ont été incorporés à une profondeur de 2,5

cm dans le substrat. Les traitements ont été répartis dans un bloc distribué au hasard à

l’intérieur des cinq répétitions à l’aide du logiciel R (Team, 2014) pour un total de 80

pots. La période de croissance était d’environ 10 semaines. La description détaillée

des traitements est présentée au Tableau 2.2.

De l’avoine (Avena sativa L.) de variété Nice a été semée à raison de 8 graines par

pot, simulant un taux de semis de 350 graines par mètre carré. La période de

croissance a débuté la date de semis est le 11 février 2010 et la récolte a eu lieu le 26

avril 2010. La température de la serre était contrôlée entre 25 et 30 ºC, sous un

éclairage naturel ou artificiel d’une durée de 16 heures par jour. L’arrosage a été

réalisé au besoin avec de l’eau distillée.

21

Tableau 2.2 Identification des traitements relatifs à l’utilisation de sédiments et

d’engrais minéraux de base (N, P et K) pour la culture de l’avoine dans un substrat

minéral.

Traitements

Quantités de

sédiments

ajoutées

Quantités de N, P et K

apportées (sédiments)

Quantités de N, P et K

apportées (engrais)

N P K N P K

(g/pot) (mg/pot) (mg/pot)

T1 0 0 0 0 0,0 0,0 0,0

T2 0 0 0 0 85,1 70,9 113,4

T3 0 0 0 0 170,1 141,8 226,8

T4 0 0 0 0 340,2 283,5 453,6

T5 56,4 3,34 1,05 3,88 0,0 0,0 0,0

T6 56,4 3,34 1,05 3,88 81,7 69,7 109,4

T7 56,4 3,34 1,05 3,88 166,7 140,6 222,9

T8 56,4 3,34 1,05 3,88 336,8 282,4 449,7

T9 113,4 6,75 2,10 7,80 0,0 0,0 0,0

T10 113,4 6,75 2,10 7,80 78,3 68,9 105,8

T11 113,4 6,75 2,10 7,80 163,3 139,8 219,2

T12 113,4 6,75 2,10 7,80 333,4 281,5 446,0

T13 170,1 10,09 3,18 11,62 0,0 0,0 0,0

T14 170,1 10,09 3,18 11,62 74,9 67,8 101,8

T15 170,1 10,09 3,18 11,62 159,9 138,6 215,2

T16 170,1 10,09 3,18 11,62 330,0 280,4 442,0

2.4. Paramètres mesurés

Après 10 semaines de croissance, la partie aérienne des plants a été récoltée et

mesurée, puis séchée dans une étuve à air forcé à 35 °C pour environ 100 heures Le

matériel végétal a été broyé à 1 mm puis soumis à la digestion humide (Acide

Nitrique 69-70% et H2O2 30%, Hagedom, 2008). Les éléments suivants ont été

déterminés avant d’être pesée afin de déterminer le rendement en matière sèche de la

partie aérienne, indice de croissance des végétaux.: Al, Be, Cd, Co, Cr, Cu, Ni, Pb et

Zn. Les mesures de la chlorophylle ont été effectuées lors de la sixième semaine de la

croissance de l’avoine, soit avant le début de l’épiaison (Ziadi et Robichaud, 2010).

Les paramètres de croissance de l’avoine mesurés étaient le nombre de talles, la

hauteur du plant, le rendement en biomasse aérienne sèche et le contenu en

chlorophylle de la partie aérienne des plants.

22

2.5. Analyses statistiques

Toutes les analyses statistiques ainsi que les diagrammes des sections 3 et 4 ont été

réalisés à l’aide du logiciel R (R Development Core team, 2013) et du module Rcmdr

(Fox et al., 2011). Les tableaux ont été réalisés à l’aide du Tableur Excel (Microsoft,

2010). Le rendement et les paramètres de croissance mesurés ont subi un test

d’homogénéité de la variance, soit le test Brown-Forsythe. Une analyse de la

variance, une comparaison multiple des moyennes (méthode de Tukey) ainsi qu’une

matrice de corrélation (méthode Pearson) ont été effectuées sur les paramètres

mesurés. Finalement, une régression linéaire a été effectuée sur tous les facteurs

significativement corrélés lors de l’analyse de variance. Les effets significatifs à P ≤

0,001 (***), P ≤ 0,01 (**), P ≤ 0,05 (*) et P ≤ 0,1 (.) ont été utilisés pour l’analyse

des paramètres étudiés.

23

CHAPITRE 3 - RÉSULTATS ET DISCUSSION

3.1. Effet des apports de sédiments et d’engrais minéraux sur les paramètres

de croissance de l’avoine cultivée en serre

Les Figures 3.1 à 3.4 montrent la croissance et le développement de l’avoine, en

fonction de quelques traitements. D’une façon générale, l’avoine s’est bien

développée dans les milieux croissance, excepté le témoin. La croissance de l’avoine

observée pour l’une des répétitions du traitement 7 (Fig. 3.2) fut affectée par une buse

d’irrigation défectueuse, causant une irrigation très importante qui a lessivé l’engrais

minéral. Ce fut la seule répétition affectée.

Le Tableau 3.1 rapporte l’effet de l’ajout de sédiments, en présence (T5 à T16) et en

l’absence (T2 à T4) d’engrais minéraux (N, P et K), sur les paramètres de croissance

de l’avoine, à savoir : masse sèche des parties aériennes (tiges + feuilles), nombre de

talles, teneur en chlorophylle et hauteur des plants.

D’une façon générale, les valeurs de la masse aérienne sèche (MAS), les teneurs en

chlorophylle et les hauteurs des plants de l’avoine cultivée dans les échantillons de

sol ayant reçu de doses croissantes de sédiments et de fumures minérales complètes

(T2 à T16) sont plus élevées que celles obtenues avec le témoin (T1). L’obtention de

rendements maxima ou optima requiert donc l’application combinée de sédiments et

d’engrais minéraux.

En l’absence d’apport de sédiments (T2 à T4), la fertilisation minérale a augmenté la

hauteur des plants, le rendement en matière sèche des parties aériennes et le contenu

en chlorophylle de la plante. Le rendement en matière sèche des parties aériennes a

augmenté de 0,76 g/pot pour le témoin à : (i) 10,48 g/pot pour T2, (ii) 20,65 g/pot

pour T3 et (iii) 30,61 g/pot pour T4.

24

Figure 3.1 Croissance de l’avoine : traitements 1 à 4.

Figure 3.2 Croissance de l’avoine : traitements 5 à 8, présentant un traitement (7)

affecté par une buse d’arrosage défectueuse.

25

Figure 3.3 Croissance de l’avoine : traitements 9 à 12

Figure 3.4 Croissance de l’avoine : traitements 13 à 16.

26

Tableau 3.1 Paramètres de croissance de l’avoine cultivée en serre dans un sol ayant

reçu des doses croissantes de sédiment et d’engrais minéraux.

Traitement Masse aérienne

sèche (g/pot)

Nombre

de talles

Teneur en

chlorophylle

Hauteur des

plants (cm)

T1 0,76 7,6 0,01 5,7

T2 10,48 7,8 22,09 42,0

T3 20,65 7,4 35,32 78,3

T4 30,61 8,6 45,51 88,0

T5 1,15 7,0 6,75 6,7

T6 13,19 8,0 22,09 43,9

T7 18,28 7,8 29,25 75,0

T8 31,46 9,2 45,71 79,7

T9 0,74 8,0 4,43 6,2

T10 13,08 7,2 26,13 34,4

T11 37,23 6,8 38,61 77,8

T12 33,02 12,4 46,5 91,9

T13 2,94 7,6 7,33 6,7

T14 12,95 7,6 21,88 40,7

T15 21,17 7,8 35,33 75,2

T16 32,25 10,2 45,98 82,4

Les rapports T1/T1, T2/T1, T3/T1 et T4/T1 concernant la masse aérienne sèche des

plants de l'avoine ont varié de 1,0 pour le témoin (T1) à 3,9 pour T4. Les rapports

T1/T1, T2/T1, T3/T1 et T4/T1 concernant le contenu en chlorophylle de l'avoine ont

varié de 1,0 pour le témoin (T1) à 4551 pour T4.

En l’absence de fertilisation minérale, l'apport de sédiments (T5, T9 et T13) a

augmenté la hauteur des plants, le rendement en matière sèche des parties aériennes et

le contenu en chlorophylle de la plante par rapport au témoin. La masse aérienne

sèche de l'avoine a augmenté de 0,76 g pour le témoin (T1) à 2,94 g pour T13, soit

une augmentation de 287%. Il est à noter que ces sédiments possèdent quelques

propriétés chimiques qui militent en faveur de leur utilisation comme amendement

inorganique (Tableau 2.1).

En effet, l’échantillon de sédiments composite a un pH voisin de la neutralité et

contient de nombreux éléments nutritifs tels que N, P, K, Ca, Mg, K, Zn, Cu, Mn et

de matières organiques (environ 2,3 %). Le calcium extractible à la solution Mehlich-

27

3 est le cation basique prédominant, avec un contenu s’élevant à 1150 mg/kg. La

fertilité chimique de nombreux sédiments a été soulignée par plusieurs chercheurs

Darmody, 2004; Mtibaa et al., 2012). De nombreuses recherches ont démontré l’effet

favorable de l’ajout de quantité de sédiments élevée aux sols sablonneux sur la

croissance et le rendement des cultures (Woodard, 1999).

Dans une expérience conduite en serre, Darmody et al. (2004) ont trouvé que la laitue

(Lactuca sativa L. ), l'orge (Hordeum vulgare L. ), le radis (Raphanus sativus L. ), la

tomate (Lycopersicon lycopersicum L. ) et le haricot (Phaseolus vulagaris L. var.

humillis) cultivés dans des sédiments fluviaux dragués et dans un sol arable de

référence (loam limoneux argileux) n'ont pas montré de différences significatives

quant à la germination, la croissance ou les rendements. Ces sédiments, qui

contenaient des éléments traces métalliques tels que As, Cd, Co, Cr et Cu, ainsi que le

sol agricole ont été mélangés avec de la perlite (pour améliorer l’aération) et fertilisés

avec un engrais de formule 20-10-20 (20–4,37–16,6 de N–P–K) à un taux de 200 mg

N/kg appliqué chaque semaine après l'amincissement. Les augmentations de

rendement observées ont été attribuées à la mise en disponibilité des éléments

nutritifs.

Dans un essai conduit en serre, Woodard (1999) a évalué l'effet d’un sédiment dragué

d'un lac d’eau fraîche au Dakota du Sud mélangé avec l’un ou l’autre, un sol agricole

productif ou un sable peu fertile, sur la croissance et le prélèvement d’éléments

nutritifs par le maïs (Zea mays L. ), le soja (Glycine max L. ), le tournesol (Helianthus

annus L. ), la luzerne (Medicago sativa L. ) et le bluestem (Andropogon gerardii

Vitman). Les doses croissantes du sédiment ont favorisé la croissance des végétaux et

ont augmenté considérablement les rendements de la biomasse aérienne ainsi que les

quantités de N, de P et K prélevés par les plantes cultivées dans le sable. Woodard

(1999) a conclu que le sédiment de fond dragué pourrait être appliqué

convenablement à un sol agricole sans affecter négativement la croissance des

plantes.

28

Mao et al. (2014) ont trouvé que les sédiments sableux dragués du Delta de la rivière

Jaune en Chine pouvaient aussi améliorer la fertilité physique (macroporisité,

conductivité hydraulique) d’un sol argileux pour la culture du coton.

Dans la présente étude, le rendement en matière sèche des parties aériennes le plus

élevé (T11) dépassait le témoin de 4 799 % grâce à l’apport de sédiments à la dose

de 114 g/pot et en présence de la dose 1x (dose normale) de fumures minérales. En

revanche, la hauteur de plant la plus élevée (T12) dépassait le témoin de 62 % grâce à

l’apport de sédiments à la dose de 114 g/pot et en présence de la dose 2x de fumures

minérales. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’obtention de rendements maxima

ou optima requiert l’application combinée de sédiments et d’engrais minéraux. Outre

les éléments majeurs N, P et K, le sédiment comporte une réserve d’autres éléments

nutritifs pour l’avoine. Toutefois, bien que le sédiment ait augmenté légèrement le

rendement aérien, sa valeur fertilisante demeure très faible en raison du faible apport

en N apporté par les doses sélectionnées. Les hauts rendements ont été obtenus avec

la combinaison d’engrais minéral et de sédiments.

En effet, les teneurs en N, P et K du sédiment (Tableau 2.1) sont faibles et par

conséquent, insuffisantes pour obtenir de hauts rendements aériens. À titre indicatif,

la teneur en N total du sédiment (0,62 %) est largement inférieure aux teneurs en N

total de biosolides, de déchets ou de matières fertilisantes tels que déchets de poissons

(8,18 %), déchets de crevettes (5,2 %), fumier de bovins frais (5,9 %), lisiers de porc

séchés, floculés, compostés ou traités avec divers amendements (0,9-4,3 %), déchets

alimentaires (3,2 %), compost de fumier de mouton et de paille (3,0 %), biosolides de

pâtes et papiers (1,5–2,5 %), fumier de bovin solide (1,7 %), algues marines (1,24 %),

compost de tourbe et de déchets de crevettes (1,3 %), compost de fumier de bovin et

de paille (1,0-1,3 %) et compost de fumier de poulet (1,1 %) (Mathur et al., 1986;

Proprasert, 1989; Hébert et al., 1991; Pesant et Vigneux, 1991; Kayhanian et

Tchobanoglous, 1992; Hountin et al., 1995; Huard et Fradette, 2000; Sullivan et

2001; Khiari et al., 2012; Gagnon et al., 2013). En outre, l’azote du sédiment est

moins efficace que celui des engrais de synthèse.

29

Les résultats statistiques du Tableau 3.2 montrent des effets simples très hautement

significatifs (p ≤ 0,001) de la fertilisation minérale sur l’ensemble des paramètres de

croissance mesurés, soit la hauteur des plants, le rendement en matière sèche des

parties aériennes, la teneur en chlorophylle et le nombre de talles. Les traitements de

sédiments ont eu un effet significatif (p ≤ 0,05) sur la teneur en chlorophylle. On

remarque finalement un effet synergique (significatif p ≤ 0,001) dans le cas du

nombre de talles (p ≤ 0,05) et de la hauteur moyenne des plants ( p ≤ 0,001). Les

effets synergiques notés sont des indicateurs principalement promus par l’azote

(Mohr et al., 2004).

Tableau 3.2 Résultats de l’analyse de la variance des effets simples des traitements

sur les paramètres de croissance de l’avoine cultivée en serre.

Traitements d.l. Valeur de F

Doses d’engrais

Teneur en chlorophylle 3 292,9 ***

Masse aérienne sèche 3 35,1 ***

Nombre de talles par pot 3 17,3 ***

Hauteur des plants 3 504,5 ***

Doses de

sédiments

Teneur en chlorophylle 3 3,8 *

Masse aérienne sèche 3 1,2

Nombre de talles par pot 3 1,2

Hauteur des plants 3 2,2

Doses combinées

d’engrais et de

sédiments

Teneur en chlorophylle 8 1,6

Masse aérienne sèche 9 0,9

Nombre de talles par pot 9 2,5 *

Hauteur des plants 9 9,3 ***

La fertilisation azotée est généralement reconnue comme un facteur directement lié à

la teneur en chlorophylle (CRAAQ, 2010). Seul ce critère présente une évolution

aussi importante, et les évolutions sont clairement liées aux traitements d’engrais

minéraux puisque les données ne varient que peu en fonction des traitements de

sédiments. Le facteur de la hauteur des plants d’avoine présente une variation

contenue pour les traitements ou les doses d’engrais sont de 1 et 2 fois la dose

recommndée. Encore une fois, la loi des suppléments de rendements moins que

proportionnels (Monfort et Falisse, 2009; CRAAQ, 2010) est l’explication la plus

plausible. Les doses moins importantes d’engrais permettraient d’atteindre la valeur

30

minimale critique, soit la concentration en éléments fertilisants au-delà de laquelle le

rendement plafonne (CRAAQ, 2010) pour cet indicateur de croissance.

Dans le cas du nombre de talles par pot, les variations par rapport au sol témoin sans

ajout de sédiments et d’engrais (T1) apparaissent seulement en présence de la dose la

plus importante d’engrais minéral. Les doses excessives d’engrais pourraient avoir

stimulé les plants à produire plus de tiges que dans les scénarios où les teneurs en

éléments nutritifs sont raisonnables ou déficitaires.

3.2. Effets des traitements sur la teneur en quelques éléments traces

métalliques de la biomasse aérienne sèche de l’avoine.

Le Tableau 3.3 rapporte l’effet de l’ajout de sédiments, en présence (T5 à T16) et en

l’absence (T2 à T4) d’engrais minéraux (N, P et K), sur les teneurs en certains

éléments traces métalliques de la biomasse aérienne sèche de l’avoine.

En l’absence d’apport de sédiments (T2 à T4), la fertilisation minérale a légèrement

augmenté la teneur en Al, Cu, Ni, Pb et Zn, mais a légèrement diminué la teneur en

Cd, Co et Cr de la biomasse aérienne sèche de l'avoine. De nombreuses études ont

démontré que les engrais minéraux de synthèse sont une source de certains éléments

traces pour les sols et les plantes (Mortvedt, 1996; Mendes et al., 2006; Carbonell et

al., 2011). Il est bien connu que les engrais minéraux de synthèse, particulièrement

ceux à base de phosphore, renferment des éléments traces métalliques comme

impuretés (Mortvedt, 1996; Jones et Jarvis, 1981; McBride et Spiers, 2001; Prochnow

et al., 2001; Nziguheba et Smolders, 2008).

Carbonell et al. (2011) ont trouvé que l’apport d’une fumure minérale complète (N-P-

K) à un sol agricole avait augmenté sa teneur en Cd et en Ni, mais avait diminué celle

de Hg. Tu et al. (2000) ont conclu que les applications de N sous forme de (NH2)2CO,

de P sous forme de KH2PO4, et de K sous forme de KCl, fournissent non seulement

des éléments nutritifs majeurs à la plante, mais modifient également la spéciation et la

biodisponibilité des éléments traces métalliques tels que Cd et Pb dans le sol

ferrallitique étudié. Les résultats obtenus dans le cadre de la présente étude laissent

31

indiquer que l’avoine est une plante qui peut accumuler des ÉTM dans ses tissus

aériens (Gutiérrez-Ginés et al., 2010; Flores-Márgez et al., 2013).

Tableau 3.3 Teneurs (mg/kg) moyennes en éléments traces métalliques des parties

aériennes de l’avoine cultivée dans un substrat sablonneux.

Traitements Al Be Cd Co Cr Cu Ni Pb Zn

1 5,5 Trace 0,006 0,01 0,07 0,5 0,6 0,02 1,5

2 57,4 5,0E-03 0,047 0,08 0,47 9,3 1,7 0,54 25,0

3 60,1 4,4E-03 0,064 0,09 0,47 12,1 1,9 0,73 22,2

4 63,3 5,1E-03 0,057 0,11 0,45 9,7 2,1 0,69 17,6

5 64,5 1,4E-03 0,076 0,09 0,45 7,2 3,0 0,10 19,5

6 65,7 1,7E-03 0,067 0,09 0,44 9,4 1,9 0,55 16,6

7 58,9 3,6E-03 0,070 0,08 0,57 9,8 2,7 0,85 17,8

8 61,4 3,3E-03 0,067 0,16 0,48 10,6 2,4 1,00 19,5

9 57,9 2,9E-03 0,025 0,11 0,48 7,9 2,5 0,79 22,8

10 57,0 4,2E-03 0,040 0,06 0,39 7,1 1,5 0,30 13,9

11 63,5 4,7E-03 0,062 0,06 0,43 8,3 2,0 0,47 18,5

12 61,5 3,4E-03 0,066 0,21 0,55 7,7 2,4 0,44 17,3

13 61,7 1,0E-03 0,043 0,03 0,45 10,7 1,5 0,78 23,6

14 54,9 1,2E-04 0,054 0,01 0,39 7,7 1,2 0,27 13,0

15 56,9 1,1E-03 0,057 0,10 0,38 9,4 1,7 0,82 16,3

16 56,5 1,5E-03 0,092 0,11 0,38 9,9 2,0 0,43 19,2

En l’absence de fertilisation minérale, l'apport de sédiments (T5, T9 et T13) au sol

(T1) a augmenté les concentrations de Al, Be, Cu, Ni, Pb et Zn, mais a diminué la

teneur de Cd, Co et Cr dans la biomasse aérienne sèche de l’avoine (Tableau 3.3).

Toutefois, les concentrations des ÉTM dans le substrat de croissance ne sont pas

toxiques et n’ont pas entravé la bonne croissance et le développement de l’avoine

(section 3.1).

Ces résultats corroborent ceux de nombreux chercheurs qui ont démontré l’effet

fertilisant de sédiments dragués contenant des métaux (Darmody et al., 2004). La

concentration accrue de certains ÉTM dans la biomasse aérienne de l’avoine peut

s’expliquer par le fait que les sédiments contiennent des métaux qui peuvent être

disponibles pour l’avoine. Les doses de sédiments utilisées avaient tendance à

augmenter les teneurs en ÉTM du sol (Tableau 3.4) et, par conséquent, leur mise en

disponibilité pour la plante. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus par

32

Parkpian et al. (2002) qui ont trouvé une augmentation de la teneur en Cd, Cu, Ni, Pb

et Zn dans le sol amendé avec des sédiments. Leurs résultats indiquent que les teneurs

des métaux dans le sol ont augmenté de 1,0 à 2,65 mg/kg pour le Cd, de 19,0 à 48,0

mg/kg pour le Cu, de 13,0 à 27,2 pour le Ni, de 22,6 à 63,3 pour le Pb et de 117,8 à

521,5 mg/kg pour le Zn. Par ailleurs, les teneurs des métaux dans les feuilles de la

plante utilisée comme plante indicatrice ont augmenté de 0,10 à 0,32 mg/kg pour le

Cd, de 10,9 à 16,3 mg/kg pour le Cu, de 0,10 à 0,44 mg/kg pour le Ni et de 62,7 à

131,5 mg/kg pour le Zn; la teneur du Pb étant demeuré stable. Weber et al. (2007) ont

observé une légère augmentation de la concentration de métaux lourds (Cd, Cr, Ni,

Pb, Zn) dans le sol sableux à la suite d’application de faibles quantités d’un compost

provenant de zones industrielles.

Tableau 3.4 Quantités (mg/kg) d’éléments traces métalliques apportés au sol par les

doses de sédiment.

Traitements

Doses de

sédiment

(gr/pot)

Al Be Cd Co Cr Cu Ni Pb Zn

T5 56,4 0,90 7,7E-05 7,3E-04 1,3E-03 0,007 0,15 0,027 0,008 0,39

T9 113,4 1,88 1,4E-04 2,0E-03 2,7E-03 0,015 0,38 0,061 0,023 0,69

T13 170,1 2,97 2,4E-04 2,7E-03 5,1E-03 0,021 0,45 0,098 0,032 0,82

Dans la présente étude, les concentrations d’Al dans la biomasse aérienne sèche de

l’avoine ont varié entre 54,7 et 65,7 mg/kg, largement inférieures à la concentration

moyenne de la majorité des plantes agricoles (200 mg/kg) et à la concentration

végétale de référence établie à 80 mg/kg (Pais et Jones, 1997). De façon générale, les

teneurs en ÉTM (Tableau 3.3) tels que Cd (0,025 – 0,092 mg/kg), Co (0,01 – 0,21

mg/kg), Cu (7,1 – 12,1 mg/kg), Cr (0,38 – 0,57 mg/kg), Ni (1,2 – 3,0 mg/kg), Pb

(0,10 – 1,00 mg/kg) et Zn (13 – 25,0 mg/kg) sont comparables à celles normalement

rencontrées chez la plupart des plantes cultivées dans des sols agricoles (Kabata-

Pendias et Mukherjee, 2007; Kabata-Pendias, 2011) ou des sols amendés avec des

sédiments (Darmody et al., 2004). Ces concentrations sont considérées en deçà des

normes établies (Robichaud et al., 2010). À titre indicatif, les teneurs en Zn de la

biomasse aérienne de l’avoine étaient largement inférieures aux concentrations de Zn

causant 50% de réduction dans le rendement de plantes (chou chinois, Brassica rapa

33

L. subsp. Chinensis; céleri, Apiumg graveolens L.) cultivées dans un sol alluvial de

texture loameuse enrichi artificiellement avec des doses croissantes de Zn (100, 200,

300 et 400 mg Zn/kg de sol sous forme de ZnSO4·7H2O) (Long et al., 2003).

Il est utile de mentionner que les concentrations de Ni dans la biomasse de l’avoine

sont supérieures à celles retrouvées dans les tiges d’épinards (1,85 ± 0,05 mg/kg), de

fenugrec (0,81 ± 0,05 mg/kg) et d’amarante rouge (1,21 ± 0,04 mg/kg ) cultivés dans

un sol artificiellement enrichi en Ni(NO3)2 ou en Co(NO3)2 (20 mg de sel métallique /

kg de sol) (Rangnekar et al., 2013). Toutefois, la concentration de Ni dans l’avoine

est faible et largement inférieure au seuil de toxicité. Dans une étude portant sur la

détermination des seuils de toxicité (EC25, premier quartile de la concentration

efficace) pour le Ni dans la biomasse aérienne de l’avoine cultivée dans quatre sols

agricoles pollués par le Ni près de Port Colborne, en Ontario (Canada), Dan et al.

(2008) ont trouvé des valeurs de EC25 comprises entre 35 et 71 mg Ni/kg de matière

végétale sèche.

De nombreuses études ont démontré que l’ajout de sédiments aux sols n’augmentait

pas la teneur en ÉTM dans les tissus végétaux au-delà des concentrations critiques ou

considérées comme toxiques. À titre d’exemple, Darmody et al. (2004) n’ont pas

trouvé de différence significative dans les teneurs en métaux des tomates

(Lycopersicon lycopersicum L. ) cultivées dans des sédiments dragués des lacs Peoria

de la rivière d’Illinois, dans un sol arable de référence, ou dans des sols de jardin.

Bien que les concentrations de Cd et de Cu dans les tissus de la tomate, de la laitue,

de l'orge, du radis et du haricot et la concentration de l’As dans la laitue et le haricot,

aient été élevées, ils ont conclu que ces niveaux (As : 0,15 – 0,40 mg/kg; Cd : 0,14 –

2,40 mg/kg; Co : 0,05 – 0,11 mg/kg; Cu : 3,73 – 8,52 mg/kg; Cr : 0,77 – 1,07 mg/kg)

étaient en deçà des concentrations considérées comme excessives ou nuisibles.

Cependant, quand les auteurs ont fait la moyenne des concentrations des ÉTM dans

toutes les plantes, ils ont trouvé que les teneurs en Ba et Mn étaient significativement

plus faibles, tandis que les teneurs en As, Cd, Cu, Se, Tl, Zn et Mo étaient

significativement plus élevées dans les tissus des plantes cultivées dans le sédiment

par rapport aux tissus des plantes cultivées dans le sol arable de référence.

34

Dans une étude portant sur l’évaluation de l’effet de l’apport de doses croissantes

(2%, 6 % et 10 %) d’un sédiment extrait d’un réservoir de stockage d'eau dans la

région de Sidi Abid (Tunisie) sur la solubilité et la disponibilité du Zn pour le brome

rude (Bromus ramosus) cultivé dans un sol agricole contaminé artificiellement avec

du Zn, Mtibaa et al. (2011) ont conclu que la matière organique du sédiment aurait la

capacité de fixer le Zn sous forme non disponible pour la plante. Ainsi, la matière

organique des sédiments peut jouer un rôle fixateur (chélatant) diminuant la

disponibilité de certains métaux pour les plantes.

Les quantités d’ÉTM accumulées dans la biomasse aérienne, i.e. les prélèvements

aériens (rendement aérien x concentration de l’élément), peuvent être affectés, entre

autres, par les quantités de sédiments et de fertilisants ajoutées au sol. Les quantités

d’ÉTM accumulées dans la biomasse aérienne de l’avoine (Tableau 3.5) ont varié : (i)

entre 42 et 2364 µg pour l’Al, (ii) entre 0,02 et 2,97 µg pour le Cd; (iii) entre 0,08 et

6,93 µg pour le Co, (iv) entre 0,36 et 18,16 µg pour le Cr, (v) entre 3,0 et 333,0 µg

pour le Ni, (vi) entre 0,12 et 21,12 µg pour le Pb et (vii) entre 11 et 689 µg pour le

Zn. Parmi les ÉTM, le Be est celui qui a été prélevé en plus faible quantité (0,001 –

0,175 µg).

En l’absence d’analyse élémentaire des racines, il est difficile de statuer sur le

processus d’accumulation des ÉTM dans les parties aériennes de l’avoine. Il est bien

connu que certains métaux s’accumulent en plus grande quantité dans la partie

racinaire de nombreuses plantes (Karam et al., 2006; Kisku et al., 2011). La littérature

fait mention d’interaction, de compétition ou de synergie entre les éléments ainsi que

d’une relation entre les teneurs des ÉTM dans les parties aériennes ou racinaires

(Wallace et Berry, 1989; Thys et al., 1991; Zornoza et al. 2010; Kabata-Pendias,

2011).

En l’absence d’amendement et de fertilisants (sol témoin), les quantités moyennes

d’ÉTM accumulées dans la biomasse aérienne suivaient l’ordre suivant : Al (4,2 µg)

˃ Zn (1,1 µg) ˃ Ni (0,5 µg) ˃ Cu (0,3 µg) ˃ Cr (0,05 µg) ˃ Pb (0,014 µg) ˃ Co (0,012

µg) ˃ Cd (0,005 µg) ˃ Be (0,0001 µg). En présence de sédiments seuls (T5, T9 et

T13), les quantités moyennes d’ÉTM accumulées dans la biomasse aérienne suivaient

35

l’ordre suivant : Al (99,3 µg) ˃ Zn (36,0 µg) ˃ Cu (15,0 µg) ˃ Ni (3,0 µg) ˃ Pb (1,0

µg) ˃ Cr (0,73 µg) ˃ Co (0,09 µg) ˃ Cd (0,08 µg) ˃ Be (0,002 µg). En présence de

fertilisants seuls (T2, T3 et T4), les quantités moyennes d’ÉTM accumulées dans la

biomasse aérienne suivaient l’ordre suivant : Al (1260,3 µg) ˃ Zn (419,7 µg) ˃ Cu

(214,7 µg) ˃ Ni (40,3 µg) ˃ Pb (13,9 µg) ˃ Cr (9,5 µg) ˃ Co (2,0 µg) ˃ Cd (1,2 µg) ˃

Be (0,1 µg).

Tableau 3.5. Quantités (µg) d’éléments traces métalliques accumulées dans la

biomasse aérienne sèche de l’avoine cultivée dans un sol sablonneux.

Traitements Al Be Cd Co Cr Cu Ni Pb Zn

T1 4,2 Trace 0,01 0,01 0,05 0,3 0,5 0,01 1,1

T2 602 0,052 0,49 0,84 4,93 97 18 5,66 262

T3 1241 0,091 1,32 1,86 9,71 250 39 15,07 458

T4 1938 0,156 1,74 3,37 13,77 297 64 21,12 539

T5 74 0,002 0,09 0,10 0,52 8 3 0,12 22

T6 867 0,022 0,88 1,19 5,80 124 25 7,25 219

T7 1077 0,066 1,28 1,46 10,42 179 49 15,54 325

T8 1932 0,104 2,11 5,03 15,10 333 76 31,46 613

T9 43 0,002 0,02 0,08 0,36 6 2 0,58 17

T10 746 0,055 0,52 0,78 5,10 93 20 3,92 182

T11 2364 0,175 2,31 2,23 16,01 309 74 17,50 689

T12 2031 0,112 2,18 6,93 18,16 254 79 14,53 571

T13 181 0,003 0,13 0,09 1,32 31 4 2,29 69

T14 711 0,002 0,70 0,13 5,05 100 16 3,50 168

T15 1205 0,023 1,21 2,12 8,04 199 36 17,36 345

T16 1822 0,048 2,97 3,55 12,26 319 65 13,87 619

Ces résultats indiquent que la fertilisation minérale joue un rôle important dans

l’accumulation des éléments nutritifs, y compris les métaux, dans les tissus végétaux

due à l’augmentation de la taille et de la biomasse aérienne (rendement) de la plante.

Toutefois, les prélèvements d’ÉTM enregistrés ne sont pas importants. D’une

manière générale, les prélèvements aériens d’ÉTM les plus élevés sont obtenus dans

le cas des échantillons de sol ayant produits des rendements aériens (MAS) ˃ 30 g/pot

(T11, T16, T12, T8 et T4) dû à la plus grande taille et biomasse aérienne de l’avoine.

En revanche, les prélèvements aériens d’ÉTM les plus faibles sont obtenus dans le

cas des échantillons de sol ayant produits des MAS les plus faibles, soit ˂ 3 g/pot

(T13, T5, T9, T1), dû à la plus petite taille et biomasse aérienne de l’avoine.

36

Bien que le sédiment soit plus riche en ÉMT que les fertilisants inorganiques, les

prélèvements aériens d’ÉTM sont plus faibles dans le cas des échantillons de sol

ayant reçu des doses de sédiments seuls (T5, T9 et T13). Ceci pourrait être expliqué

par le fait que le sédiment contient des sesquioxydes, de l’argile et de la matière

organique (Tableau 2.1) ayant un effet séquestrant envers les ÉTM (Karam et al.,

1982, 2003, 2011; Karam et Jaouich 2009; Alloway, 1995; Kabata-Pendias, 2011).

37

Conclusion générale

Les résultats obtenus mettent en évidence l’effet hautement bénéfique de la

fertilisation minérale sur le rendement en matière sèche de l’avoine.

Les doses de sédiments utilisées n’ont pas contribué à augmenter significativement le

rendement de l’avoine en raison de la faible dose de N apporté. Le faible niveau de

réserve (quantité) en plusieurs éléments nutritifs majeurs des sédiments explique la

faible réponse de la plante à une fertilisation à base de sédiments seuls. L’action

combinée sédiments-fumure minérale a eu une incidence positive sur la hauteur des

plants.

Toutefois, l’essai de croissance, d’une durée de 10 semaines, a mis en évidence le

fait que, par rapport au sol sans sédiments et sans fertilisant, les échantillons de sol

amendés avec des sédiments seuls ont produit plus de matière aérienne sèche totale

avec des plants plus hauts et ayant prélevé plus d’éléments. Cette observation peut

être attribuée à la présence d’azote, de phosphore, de potassium et d’oligo-éléments

disponibles pour la plante dans le sédiment. Son incorporation peut contribuer à

rehausser le niveau de fertilité d’un sol peu fertile, pauvre en matière organique.

Toutefois, les teneurs de ces éléments dans le sédiment sont trop faibles pour obtenir

de hauts rendements, d’où la nécessité ou la pertinence de l’application de fertilisants.

Dans les conditions expérimentales de l’étude, les sédiments et les engrais minéraux

apportent des éléments traces métalliques (ÉTM) au sol et à la plante. Les

concentrations des ÉTM dans les parties aériennes de l’avoine n’ont pas causé de

problèmes de phytotoxicité et sont en deçà des normes établies.

L’apport de fumure minérale seule contribue à un prélèvement aérien d’ÉTM plus

élevé que l’apport de sédiment seul dû à la production accrue de biomasse. D’une

manière générale, l’apport d’une fumure minérale augmente les prélèvements aériens

des ÉTM. Les prélèvements aériens d’ÉTM les plus élevés sont obtenus dans le cas

des échantillons de sol ayant produit les rendements aériens (MAS) les plus élevés.

38

Finalement, pour tirer des conclusions spécifiques d’ordre environnemental, il serait

nécessaire, lors d’une éventuelle étude, d’analyser : i) le fractionnement (spéciation)

des ÉTM dans ces sédiments, ii) les cinétiques d’évolution de l’azote minéral des

sédiments (minéralisation), iii) l’effet de l’apport de sédiments sur l’accumulation des

ÉTM dans les racines de plusieurs plantes, iii) les interactions P (fertilisation

phosphatée) – ÉTM des sédiments sur la croissance et l’accumulation des métaux

dans les plantes, et finalement d’expérimenter de plantes accumulatrices de métaux. Il

est connu (Kabata-Pendias et Mukherjee, 2007; Kabata-Pendias, 2011) que : i)

plusieurs paramètres physico-chimiques comme la forme des métaux dans le sol, le

pH du sol, la richesse du sol en colloïdes organiques ou minéraux, la présence de

sesquioxydes, de carbonates et de phosphates dans le sol peuvent jouer un rôle dans

la séquestration ou la mise en disponibilité des ÉTM pour les plantes, ii)

l’accumulation des ÉTM dans les différentes parties de la plante est relative selon la

composition du sol, la forme des métaux dans le sol et la nature et la physiologie de la

plante.

39

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47

Annexes

48

Annexe 1-A. Quantités de boues de papetières appliquées sur le sol où les étangs

épurateurs d’eau étaient aménagés (section 2.1).

Année (Descriptif) Zone d’intervention

Quantité épandue

(TMH) Quantité en m3

2003

(Désencrage

Cascades

Kingsey

Falls)

Parcelle 7 à 9 (P-118) 1281 1830 10 à 15(P-119) 1500 2143

Classement C1-P1-O1 TMH/ha 50 Densité (TMH/m3) 0,65

2004 (Désencrage

Cascades

Kingsey

Falls)

Parcelle 7 à 9 (P-118)

6934 9905 10 à 15(P-119)

Classement C1-P1-O1 TMH/ha 50 Densité (TMH/m3) 0,7

2004

(Mixtes

Cascades

Kingsey

Falls)

Parcelle 7 à 9 (P-118)

2026 2384 10 à 15(P-119)

Classement C1-P2-O3 TMH/ha 15 Densité (TMH/m3) 0,85

2005

(Désencrage

Cascades

Kingsey

Falls)

Parcelle 7 à 9 (P-118)

1947 2781 10 à 15(P-119)

Classement C1-P1-O1 TMH/ha 35 Densité (TMH/m3) 0,7

Parcelle 7 à 9 (P-118)

835 982 2005

(Mixtes

Cascades

Kingsey

Falls)

10 à 15(P-119) Classement C2-P1-O3 TMH/ha 15

Densité (TMH/m3) 0,85

2006

(Désencrage

Cascades

Kingsey

Falls)

Parcelle 7 à 9 (P-118) 2293 3276

10 à 15(P-119)

Classement C1-P1-O1 TMH/ha 35 Densité (TMH/m3) 0,7

2006

(Mixtes

Cascades

Kingsey

Falls)

Parcelle 7 à 9 (P-118) 1341 1578

10 à 15(P-119)

Classement C2-P2-O2 TMH/ha 15 Densité (TMH/m3) 0,85

49

Annexe 2-A. Caractéristiques des boues de désencrage de l'usine Cascades de

Kingsey Falls de 10/01 à 12/02 (épandues en automne 2003).

Paramètre

Unités

Boues mixtes Boues désencrage

Moyenne Médiane Moyenne Moyenne

Al

mg/kg MS

1556 1500 - -

As 1,1 0,7 - -

N tot Kjeldahl 1504 1500 - -

N NH4 76,4 30 - -

Bo 5,8 5 - -

Cd 0,8 1 - -

Ca assimilable 121889 120000 - -

Cr 4 5 - -

Co 1,8 2 - -

Cu 35 35 - -

Fe 1311 1300 - -

Mg assimilable 1756 1800 - -

Mn 43 43 - -

Hg 0,3 0 - -

Mo 2,1 2 - -

Ni 3,6 3 - -

P2O5 (P

assimilable) 818 640

- -

P total 1105 310 - -

Pb 8 10 - -

K2O (K

assimilable) 101 96

- -

K total 85 80 - -

Se 1,6 0,5 - -

Zn 210 210 - -

Al + 0,5 Fe 2211 2050 - -

Matière organique %, p/p, sec 56,9 56,5 - -

Matière totale % 40,4 40,1 - -

pH - 8 8 - -

C/N - 203 192 - -

Teneur en eau % 60 60,1 - -

Dioxine et furanne Teq pg/L(ppt) - - - -

Salmonella NPP / 4g (BS) 4,1 2 - -

Escherichia coli NPP / g (BS) 592 5 - -

50

Annexe 3-A. Caractéristiques des boues de désencrage de l'usine Cascades de

Kingsey Falls de 02/03 à 02/04 (boues mixtes de 03/03 à 03/04) (épandues en

automne 2004).

Paramètre Unités Boues mixtes Boues désencrage

Moyenne Médianne Moyenne Médiane

Al

mg/kg

2438 2650 1829 1800

As 0,6 0,5 0,3 0,2

N tot Kjeldahl 24767 23000 1787 1530

N NH4 999 825 205 142

Bo 31,7 33 6,1 6

Cd 1,1 0,9 0,3 0,2

Ca assimilable 23022 17000 128571 130000

Cr 21,2 21 3,9 4,1

Co 1,9 2 1,7 1,8

Cu 56 62 41 40

Fe 2822 2600 1318 1300

Mg assimilable 1671 1700 1700 1600

Mn 86 93 42 43

Hg 0,18 0,2 0,14 0,2

Mo 4,9 5 3 2,4

Ni 9,6 10 4 5

P2O5 (P assimilable) 8751 8091 597 378

P total 3825 3533 261 165

Pb 12 14 5 5

K2O (K assimilable) 776 680 96 100

K total 643 570 94 93

Se 0,3 0,2 0,3 0,2

Zn 149 150 139 120

Al + 0,5 Fe 3578 3950 2366 2250

Matière organique %, p/p, sec 79,6 80,4 55,1 53,8

Matière totale % 27,8 27,5 41,1 41,5

pH - 6,8 6,9 8,4 8,3

C/N 17 17 194 168

Teneur en eau % 72,1 72,5 58,6 58

Dioxine et furanne Teq pg/L(ppt) 1,7 1,7 - -

Salmonella NPP / 4g (BS) 6,2 3 2,1 2

Escherichia coli NPP / g (BS) 151,8 66 13 5

51

Annexe 4-A. Caractéristiques des boues de désencrage de l'usine Cascades de

Kingsey Falls de 08/03 à 08/04 (boues mixtes de 07/03 à 07/04) (épandues en

automne 2005).

Paramètre Unités Boues mixtes Boues désencrage

Moyenne Médianne Moyenne Médiane

Al

mg/kg MS

2471 2500 1857 1800

As 0,3 0,3 0,2 0,2

N tot Kjeldahl 27114 24800 1260 1480

N NH4 1210 1090 166 142

Bo 36,1 39 9,2 6,7

Cd 1,4 1,4 0,2 0,2

Ca assimilable 30286 28000 119429 140000

Cr 20,1 21 3,6 3,8

Co 1,9 2,1 1,5 1,7

Cu 54 62 41 40

Fe 3571 3400 1211 1300

Mg assimilable 1829 1900 2000 2100

Mn 100 93 42 42

Hg 0,2 0,2 0,23 0,2

Mo 5,4 5,2 3,6 3,9

Ni 8,9 7,4 3,4 2,4

P2O5 (P assimilable) 10841 10700 421 320

P total 4736 4680 184 140

Pb 11 12 2 2

K2O (K assimilable) 760 680 273 101

K total 629 570 228 84

Se 0,2 0,2 0,2 0,2

Zn 137 150 123 99

Al + 0,5 Fe 4257 440 2463 2450

Matière organique %, p/p, sec 77,3 76,9 52,8 53

Matière totale % 26,4 27 44,5 44,5

pH -

6,7 6,7 8,3 8,3

C/N 15 15 242 178

Teneur en eau % 73,6 73 55,4 56

Dioxine et furanne Teq pg/L(ppt) 2,1 2,1 - -

Salmonella NPP / 4g (BS) 3 1,5 2,1 2

Escherichia coli NPP / g (BS) 167,6 44 8 5

52

Annexe 5-A. Caractéristiques des boues de désencrage de l'usine Cascades de

Kingsey Falls de 11/04 à 09/05 (boues mixtes de 09/04 à 09/05) (épandues en

automne 2006).

Paramètre Unités Boues mixtes Boues désencrage

Moyenne Médianne Moyenne Médiane

Al

mg/kg MS

2313 2300 1592 1550

As 0,5 0,5 0,2 0,2

N tot Kjeldahl 14460 11550 1850 1755

N NH4 724 765 145 126

Bo 41,8 44,5 6 6,8

Cd 0,9 0,9 0,1 0,1

Ca assimilable 47688 47500 135833 140000

Cr 18,6 15,5 3,2 3,2

Co 2,9 3 1,5 1,5

Cu 60 61 41 41

Fe 2775 2650 1057 1050

Mg assimilable 2150 2200 2175 2150

Mn 122 115 37 36

Hg 0,14 0,11 0,14 0,11

Mo 6,1 6,1 4,3 4,5

Ni 9,8 9 2,4 2,4

P2O5 (P assimilable) 6903 7700 455 445

P total 3009 3355 199 195

Pb 10 9 1 1

K2O (K assimilable) 1093 925 71 70

K total 894 765 59 58

Se 0,2 0,2 0,2 0,2

Zn 151 145 94 75

Al + 0,5 Fe 3701 3625 2121 2075

Matière organique %, p/p, sec 72,1 74,5 51,7 50

Matière totale % 30,9 31 48,6 48

pH -

6,9 6,9 8,7 8,6

C/N 35 30 151 144

Teneur en eau % 69,5 70,5 51,4 52

Dioxine et furanne Teq pg/L(ppt) - - - -

Salmonella NPP / 4g (BS) 47 1,5 1 1

Escherichia coli NPP / g (BS) 171,8 30 3,5 2,5