2
4 La Superbe - Supplément Numéro 19 – 21 décembre 2013 Le déménagement de la mairie et de la poste au 7, rue Guy et Joseph Berthiot, a débuté en novembre et se finalise en cette période de fêtes de fin d’année. Tous les employés de la commune, volontaires du service civique en tête et à la planification des tâches, ont participé à la remise à neuf de ce que l’on appelle désormais la « nouvelle-ancienne » mairie. « Ancienne » puisqu’elle retrouve ses locaux d’origine qu’elle a quittés il y a plus de dix années déjà. Le bureau de poste et l’accueil de la mairie se trouveront au rez-de-chaussée tandis que les bureaux occuperont l’étage. En attendant les aménagements supplémentaires du préau de l’école et de la classe des cours moyens, le conseil municipal se réunira au rez-de-chaussée à côté de l’accueil. Les locaux au 2, rue Guy et Joseph Berthiot ont été quant à eux vendus à Habitat 70 . La mairie a mis comme condition à la vente la transformation du rez-de-chaussée en logements adaptés pour personnes semi-dépendantes. Ce type d’habitation, de plain-pied, est équipé de façon à permettre aux personnes âgées ou handicapées de vivre seules à domicile. Ce choix fera écho à l’installation d’une maison médicale de l’autre côté de la rue ; l’idée directrice étant d’offrir la possibilité à des personnes semi-dépendantes ou en voie de dépendance de vivre dans des conditions confortables tout en demeurant au sein de leur commune, conditions qui font souvent défaut aux maisons anciennes du milieu rural... Si vous souhaitez venir faire un tour des lieux de la nouvelle mairie, l’inauguration aura lieu le samedi 4 janvier à 10h, précédant ainsi les traditionnels vœux du Maire et du conseil municipal à la salle des fêtes. Déménagement de la mairie Transformation du rez de chaussée 2 rue Guy et Joseph Berthiot Plan de l’aménagement du rez de chaussée 2 rue Guy et Joseph Berthiot qui correspond à la création de 4 nouveaux appartements adaptés aux personnes âgées et handicapées Rue Pauléon Fournot Rue Guy et Joseph Berthiot 1 La Superbe - Supplément Numéro 19 – 21 décembre 2013 ENTRE NATURE ET CULTURE... « Le garde-manger des grands cervidés » quand Saint-Rémy devient une terre d’accueil pour les cerfs « colons » Le cerf élaphe est présent sur la Haute-Saône depuis 1955. Les premiers individus ont été prélevés dans la forêt domaniale de Chambord et ont peu à peu colonisé les forêts de Vauvillers, Ormoy et Gy. Aujourd’hui, ces noyaux de population s’étendent à la recherche de nouveaux territoires vitaux (source d’information: Gaston SŒUR, retraité de l’ONCFS invité). Saint-Rémy fait partie de ces nouveaux espaces, avec plusieurs individus signalés ces années passées et un brame entendu durant l’automne dernier sur le territoire de Clairefontaine. Dans ce contexte, à l’occasion d’une coupe blanche en 2010 sur une parcelle forestière de quelque 2 ha, le maire a saisi l’opportunité d’en faire un territoire de projet pour l’aménagement d’un grand verger observatoire pour une expérimentation originale, une première en France. L’idée première est de mettre en place un verger conservatoire d’espèces fruitières sauvages locales et de « mettre à disposition » des cervidés ce grand garde-manger, lesquels cervidés seront ainsi moins tentés de déguster les jeunes arbres. Désireuse de faire un projet viable, la municipalité a choisi d’associer plusieurs acteurs sur ce thème. Ainsi, pour ce premier projet de cette nature et de cette envergure en France, 15 spécialistes représentant 8 structures différentes, dont le directeur des recherches de l’ONCFS basé à Grenoble, se sont rassemblées le 28 octobre dernier pour valider les fondements de ce projet et les conditions de sa réussite, se félicitant unanimement de cette initiative. Le but est de créer un espace ouvert, en pleine forêt, qui sera le siège d’expérimentations sur l’équilibre forêt-faune- agriculture. L’objectif visé est de maintenir le cerf dans les forêts pour limiter les dégâts sur les parcelles agricoles, tout en lui fournissant une source de nourriture tout au long de l’année pour limiter également les dégâts sur les cultures forestières. Ce projet constituera une vitrine de la collaboration entre une municipalité, l’ONF en charge de la gestion des forêts, l’ONCFS en charge de la chasse et de la faune sauvage, et la fédération des chasseurs de Haute-Saône. Un comité de suivi a été constitué qui comprendra aussi l’ACCA de la commune, l’ONEMA, les élus locaux, le Conservatoire des Espaces Naturels, l’association « les croqueurs de pommes », la COFOR 70 (association des communes forestières), l’association « Aux sources du parc » ainsi que le CETE (Centre d’Etudes Technique de l’Equipement) de l’Est basé à Metz et spécialisé en biodiversité. Ci-dessus, de gauche à droite, un cerf 10 cors, un 14 cors irréguliers et une chevrette. Photo prises à Saint-Rémy, dans le secteur du futur verger pour cervidés D’un peu plus de 2,5 ha, ce verger sera cultivé de façon « pré-bois », avec une zone de gagnage, équivalent à du pâturage, disponible entre les arbres. Plusieurs essences d’arbres y seront plantées, essentiellement des fruitiers sauvages adaptés aux zones ombragées, dont la production fruitière sera sans comparaison avec les fruitiers de nos jardins (petits fruits, peu sucrés, restant longtemps sur l’arbre). Le verger sera installé autour d’un petit ruisseau temporaire où les crapauds sonneurs à ventre jaune coulent des jours heureux et protégera ainsi la zone humide en place. Un cône de vue sera dégagé depuis le sentier de randonnée, offrant ainsi à chacun une opportunité d’observer la faune locale et avec de la chance, de pouvoir percevoir le fantôme des bois ou le Grand Dahu des Terres de Saône. Une petite tour-observatoire sera aménagée à cet effet. FOCUS SUR LE PATRIMOINE DE SAINT-REMY

encart n°1 pour la superbe décembre 2013 (2)static.reseaudespetitescommunes.fr/.../documents/pwj1el99womic6.pdf · où vous serez conviés à découvrir leurs plus grands secrets

  • Upload
    buique

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

4

La Superbe - Supplément Numéro 19 – 21 décembre 2013

Le déménagement de la mairie et de la poste au 7, rue Guy et Joseph Berthiot, a débuté en novembre et se finalise en cette période de fêtes de fin d’année. Tous les employés de la commune, volontaires du service civique en tête et à la planification des tâches, ont participé à la remise à neuf de ce que l’on appelle désormais la « nouvelle-ancienne » mairie. « Ancienne » puisqu’elle retrouve ses locaux d’origine qu’elle a quittés il y a plus de dix années déjà.

Le bureau de poste et l’accueil de la mairie se trouveront au rez-de-chaussée tandis que les bureaux occuperont l’étage. En attendant les aménagements supplémentaires du préau de l’école et de la classe des cours moyens, le conseil municipal se réunira au rez-de-chaussée à côté de l’accueil.

Les locaux au 2, rue Guy et Joseph Berthiot ont été quant à eux vendus à Habitat 70 . La mairie a mis comme condition à la vente la transformation du rez-de-chaussée en logements adaptés pour personnes semi-dépendantes. Ce type d’habitation, de plain-pied, est équipé de façon à permettre aux personnes âgées ou handicapées de vivre seules à domicile. Ce choix fera écho à l’installation d’une maison médicale de l’autre côté de la rue ; l’idée directrice étant d’offrir la possibilité à des personnes semi-dépendantes ou en voie de dépendance de vivre dans des conditions confortables tout en demeurant au sein de leur commune, conditions qui font souvent défaut aux maisons anciennes du milieu rural... Si vous souhaitez venir faire un tour des lieux de la nouvelle mairie, l’inauguration aura lieu le samedi 4 janvier à 10h,

précédant ainsi les traditionnels vœux du Maire et du conseil municipal à la salle des fêtes.

Déménagement de la mairie

Transformation du rez de chaussée 2 rue Guy et Joseph Berthiot

Plan de l’aménagement du rez de chaussée 2 rue Guy et Joseph Berthiot qui correspond à la création de 4 nouveaux appartements adaptés aux personnes âgées et handicapées

Rue Pauléon Fournot

Ru

e G

uy

et J

ose

ph

Ber

thio

t

1

La Superbe - Supplément Numéro 19 – 21 décembre 2013

ENTRE NATURE ET CULTURE...

« Le garde-manger des grands cervidés » quand Saint-Rémy devient une terre d’accueil pour les cerfs « colons »

Le cerf élaphe est présent sur la Haute-Saône depuis 1955. Les premiers individus ont été prélevés dans la forêt domaniale de Chambord et ont peu à peu colonisé les forêts de Vauvillers, Ormoy et Gy. Aujourd’hui, ces noyaux de population s’étendent à la recherche de nouveaux territoires vitaux (source d’information: Gaston SŒUR, retraité de l’ONCFS invité). Saint-Rémy fait partie de ces nouveaux espaces, avec plusieurs individus signalés ces années passées et un brame entendu durant l’automne dernier sur le territoire de Clairefontaine. Dans ce contexte, à l’occasion d’une coupe blanche en 2010 sur une parcelle forestière de quelque 2 ha, le maire a saisi l’opportunité d’en faire un territoire de projet pour l’aménagement d’un grand verger observatoire pour une expérimentation originale, une première en France.

L’idée première est de mettre en place un verger conservatoire d’espèces fruitières sauvages locales et de « mettre à disposition » des cervidés ce grand garde-manger, lesquels cervidés seront ainsi moins tentés de déguster les jeunes arbres. Désireuse de faire un projet viable, la municipalité a choisi d’associer plusieurs acteurs sur ce thème. Ainsi, pour ce premier projet de cette nature et de cette envergure en France, 15 spécialistes représentant 8 structures différentes, dont le directeur des recherches de l’ONCFS basé à Grenoble, se sont rassemblées le 28 octobre dernier pour valider les fondements de ce projet et les conditions de sa réussite, se félicitant unanimement de cette initiative. Le but est de créer un espace ouvert, en pleine forêt, qui sera le siège d’expérimentations sur l’équilibre forêt-faune-agriculture. L’objectif visé est de maintenir le cerf dans les forêts pour limiter les dégâts sur les parcelles agricoles, tout en lui fournissant une source de nourriture tout au long de l’année pour limiter également les dégâts sur les cultures forestières.

Ce projet constituera une vitrine de la collaboration entre une municipalité, l’ONF en charge de la gestion des forêts, l’ONCFS en charge de la chasse et de la faune sauvage, et la fédération des chasseurs de Haute-Saône. Un comité de suivi a été constitué qui comprendra aussi l’ACCA de la commune, l’ONEMA, les élus locaux, le Conservatoire des Espaces Naturels, l’association « les croqueurs de pommes », la COFOR 70 (association des communes forestières), l’association « Aux sources du parc » ainsi que le CETE (Centre d’Etudes Technique de l’Equipement) de l’Est basé à Metz et spécialisé en biodiversité.

Ci-dessus, de gauche à droite, un cerf 10 cors, un 14 cors irréguliers et une chevrette. Photo prises à Saint-Rémy, dans le secteur du futur verger pour cervidés

D’un peu plus de 2,5 ha, ce verger sera cultivé de façon « pré-bois », avec une zone de gagnage, équivalent à du pâturage, disponible entre les arbres. Plusieurs essences d’arbres y seront plantées, essentiellement des fruitiers sauvages adaptés aux zones ombragées, dont la production fruitière sera sans comparaison avec les fruitiers de nos jardins (petits fruits, peu sucrés, restant longtemps sur l’arbre). Le verger sera installé autour d’un petit ruisseau temporaire où les crapauds sonneurs à ventre jaune coulent des jours heureux et protégera ainsi la zone humide en place. Un cône de vue sera dégagé depuis le sentier de randonnée, offrant ainsi à chacun une opportunité d’observer la faune locale et avec de la chance, de pouvoir percevoir le fantôme des bois ou le Grand Dahu des Terres de Saône. Une petite tour-observatoire sera aménagée à cet effet.

FOCUS SUR LE PATRIMOINE DE SAINT-REMY

2

La Superbe - Supplément Numéro 19 – 21 décembre 2013

Oyez Oyez Braves gens, Damoiselles et Damoiseaux,

voici l’heure pour les seigneurs de Saint-Rémy de vous ouvrir les portes de leur château.

C’est à l’occasion de la très attendue parution du premier tome, retraçant la vie de ces grands hommes,

qu’ils vous convient dans le Salon d’Honneur du château de Saint-Rémy,

où vous serez conviés à découvrir leurs plus grands secrets (voir agenda)

Mais avant cela, retour sur cet ouvrage qui du XIIe

siècle à la Révolution, de ses prémisses à sa réalisation,

retrace l’histoire locale qui, vous allez le voir, n’est pas banale !

« Les Seigneurs de Saint-Rémy. Du XIIe

siècle à la Révolution » est donc le premier tome de la série intitulée « Histoires de Saint-Rémy ». 7 volontaires en service civique, diplômés en master d’Histoire et de Patrimoine se sont succédés pour mener à bien le projet. De la collecte de nombreux documents d’archives relatifs à l’ensemble du passé du village à la concentration sur ceux portant sur les seigneurs de Saint-Rémy, ce sont des centaines de kilomètres et de documents qui ont été parcourus ! C’est à Noëllie AULAS, ex-volontaire en service civique que nous devons le résultat final. En plus de la rédaction de cet ouvrage pour lequel elle avait préalablement effectué des recherches, elle s’est aussi chargée du choix des illustrations et de tout ce qui a trait à la conception graphique du livre. Le texte est en effet enrichi par de nombreuses annexes et accompagné par un poster sur lequel figure un arbre généalogique des Seigneurs de Saint-Rémy.

La commune souhaitait se lancer dans un tel projet pour montrer aux Saint-Rémois que même si l’histoire locale nous est en partie comptée par les monuments, elle l’est aussi par la vie de ses habitants. Sont aussi visés par cet ouvrage , les amateurs d’histoire locale qui contribue à la connaissance du territoire et pour qui nous l’espérons ce texte constituera une base de connaissance indispensable. Plus largement encore, pour tous les historiens amateurs ou confirmés qui travaillent sur l’histoire des régions. Tous ces documents produits par la commune de Saint-Rémy sont en effet autant de pierres qui permettent de construire l’histoire locale, une histoire qui importe tant aux niveaux départemental et régional qu’au niveau européen. Gardons en tête l’histoire de Jeanne de la Motte, instigatrice de l’Affaire du vol du collier de la Reine Marie-Antoinette mais aussi le baron Louis Fontaine qui s’est fait remarqué lors des campagnes napoléoniennes.

S’il était venu le temps des remerciements, il serait bon de saluer monsieur Jean-Noël JEANNENEY. Cet éminent agrégé d’histoire, spécialiste de l’histoire des médias et exerçant de nombreuses fonctions dans le domaine de la culture et de la communication, nous a fait l’honneur de rédiger la préface de cet ouvrage. Originaire de Haute-Saône, cet auteur a entre autre été Président de la Bibliothèque Nationale de France de 2002 à 2007, après avoir été Secrétaire d’État à la communication de 1992 à 1993. Excusez du peu ! Vous l’aurez compris rien n’a été laissé au hasard pour la conception de ce livre et s’il fallait encore en témoigner, l’édition a été confiée à Naturalia Publications qui avait déjà réalisé l’Atlas de la biodiversité. Un vrai « pro » de l’édition !

Les Seigneurs de Saint-Rémy.

Du XIIe siècle à la Révolution...

Baudelaire le disait, seule l’histoire n’a pas de fin…Il a pourtant fallu mettre un point final à cet article. Mais pour ne pas vous laisser sur votre faim, voici un extrait du chapitre 3 consacré à Sire Romuald dit baron de Saint-Rémy. Un seigneur pour le moins particulier dont le principal trait de caractère n’était sûrement pas la modestie… Alors que 6400 hommes d’armes de Charles le Téméraire, alors comte et duc de Bourgogne, dressent leur camp à environ mille cinq cent mètres du château de Saint-Rémy, et l’exhortent à se rendre, ledit Sire Romuald leur clame : « Ha, Ha ! Vous croyiez me prendre avec vos joujoux et

tubes en cuivre faisant beaucoup de bruit mais peu d’effet,

jeter bas le castel, faire crouler donjon et tours avec vos

cailloux ronds. Points de fêlure encore dans nos murs.

Au revoir, Monseigneur, à demain ! » Ce n’est pas là le seul rebondissement de la vie de ce fantasque baron qui ira même jusqu’à prédire la date et le lieu de la mort de Charles le Téméraire qui surviendra quelques temps après ses prédictions...

Page de couverture de l’ouvrage

3

La Superbe - Supplément Numéro 19 – 21 décembre 2013

Des soldats russes à Saint-Rémy

Ils s’appelaient Mitrophane KOTCHANOFF et Jean SOLOVTSOV… Deux soldats russes de la Première Guerre mondiale qui comme des millions d’autres ne sont jamais rentrés chez eux. Ces deux-là ont gardé pour dernière demeure le cimetière de Saint-Rémy. Ils faisaient partie de la troisième brigade du corps expéditionnaire russe qui, partie d’Arkhangelsk près de la Mer Blanche arriva à Brest en août 1916. Nous vous avions déjà fait part dans la Superbe du mois de décembre 2012, des recherches effectuées sur le cimetière de Saint-Rémy. Un registre des tombes militaires datant de 1919 et répertoriant 110 tombes venaient alors d’être découvert dans les archives communales. Le grand carré militaire au sein du cimetière n’existe plus depuis 1923 et seules 10 tombes sont restées sur place. Parmi ces 10 tombes se trouvent celles de ces 2 soldats russes. Nous avons cherché à en savoir plus sur la vie de ces deux hommes et plus largement sur le parcours des quelque 20 000 moujiks venus de Russie sur le front occidental pour combattre aux côtés des troupes françaises…

Décembre 1915, le sénateur Paul Doumer, suite à une demande du maréchal Joffre, se rend en Russie pour demander au Tsar Nicolas II l’envoi d’un corps expéditionnaire qui renforcerait les troupes françaises en difficultés sur le front. La Russie se présente alors comme un pays « aux réserves humaines inépuisables » mais sa situation économique ne lui permet pas de satisfaire sa production d’armement. Un accord entre les deux pays alliés est donc signé en mai 1916 : en échange de 40 000 soldats, la France fournit des armes à la Russie. 4 brigades de 10 000 hommes sont constituées dont deux (la 1ère et la 3ème) sont envoyées sur le front occidental, soit 20 000 hommes.

Dès leur arrivée sur le sol français, les soldats sont envoyés au camp de Mailly dans l’Aube pour y être entraînés et armés. Les deux brigades sont successivement envoyées sur le front de Champagne et prennent part à l’offensive Nivelle de 1917. Elles subissent également de lourdes pertes. En avril 1917, ces soldats qui sont sur le front apprennent que dans leur pays, la Révolution vient de commencer. Le tsar Nicolas II a abdiqué le 12 mars 1917 et les militaires ont prêté serment à un gouvernement provisoire. Ces soldats refusent alors de continuer à combattre et exigent d’être rapatriés dans leur pays. L’État major français décide de les isoler et de les envoyer au camp de la Courtine dans la Creuse. Une mutinerie éclate alors, sévèrement réprimée par canonnade les 16, 17 et 18 septembre. Le gouvernement français propose alors aux soldats russes différentes propositions : ils peuvent choisir de s’engager dans l’armée française ou être volontaires comme travailleurs militaires. Les plus réfractaires sont envoyés dans un camp en Algérie. KOTCHANOFF et SOLOVTSOV choisissent de se porter volontaires comme travailleurs et intègrent la compagnie 7/11 qui se forment au camp du Courneau en Gironde. La faïencerie de Clairefontaine est la dernière affectation de cette compagnie qui a changé 5 fois de lieu. Ces deux hommes travaillant à l’exploitation du bois meurent tous deux à l’hôpital militaire de Saint-Rémy en 1918. Nous ne savons guère les raisons de cette mort : grippe espagnole ou accident de travail peut-être. Un mystère de plus dans la vie de ces deux hommes sur lesquels nous cherchons encore à en connaître davantage.

Les demandes d’informations auprès des autorités militaires françaises s’étant révélées infructueuses, des contacts avec l’ambassade de Russie en France ont été créés. De nombreuses lettres ont également été envoyées à des personnes susceptibles d’apporter leur concours dans cette recherche du passé. Jean Gavrilenko et Gilbert Cahen respectivement fils et petit fils de soldats russes appartenant au corps expéditionnaire ont permis de faire avancer les recherches et nous tenons à les remercier. En espérant connaître un jour le fin mot sur la vie de ces deux soldats russes inhumés dans notre cimetière communal, nous continuons nos recherches et nous ne manquerons pas de vous tenir informés de nos avancées.

Jean SOLOVTSOV Mort pour la Patrie

Mitrophane KOTCHANOFF Mort le 1er Aout 1918

Texte : Emmanuelle ALLIOT

Jean SOLOVTSOV Mort le 6 septembre 1918

Mitrophane KOTCHANOFF Mort pour la Patrie