72
ENQUÊTE CONJONCTURELLE ANNUELLE 2010 - 2011

Enquête conjoncturelle 2010-2011

  • Upload
    ccig

  • View
    215

  • Download
    1

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Enquête conjoncturelle 2010-2011 de la CCIG

Citation preview

Page 1: Enquête conjoncturelle 2010-2011

ENQUÊTE CONJONCTURELLE ANNUELLE 2010 - 2011

Page 2: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 3: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Edito

Commentaires généraux

Assurances et gestion des risques

Automobiles

Banques, sociétés financières

Bâtiment, génie civil, bureaux d’architectes

Chimie, pharmacie, parfumerie, cosmétiques

Conseils économiques, juridiques, commerciaux, scientifiques

Education, formation

Energie, environnement

Grands magasins, commerces spécialisés

Horlogerie, bijouterie

Immobilier, courtage, régies

Sommaire

Siège de la Chambre:4, bd du Théâtre | 1204 Genève

Adresse postale: Case postale 5039 | 1211 Genève 11

Tél. 022 819 91 11 | Fax 022 918 91 00E-mail: [email protected]

Site internet: www.ccig.ch

Editeur:Chambre de commerce,

d’industrie et des services de Genève

5

6

8

10

13

16

18

21

24

26

28

31

34

Page 4: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 5: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Sommaire

36

38

41

44

46

48

51

54

56

59

61

63

67

Médias, édition, arts graphiques

Métallurgie, machines, mécatronique, électronique

Négoce international

Ressources humaines

Santé

Technologies de l’information et de la communication

Tourisme, hôtellerie, restauration

Transports et logistique

Viticulture et commerce de vin

Autres secteurs

Résultats globaux

Les membres ont la parole

Opinion

IMPRESSUM

Publiée par la Chambre de commerce,d’industrie et des services de Genève (CCIG)

Responsable de l’enquête:Philippe Meyer, CCIG

Rédaction:Commentaires:

Philippe Meyer, CCIG

Interviews:Fabio Bonavita, Joël A. Grandjean,

Jean-Charles Kollros, Didier Planche

Les membres ont la parole: Philippe Vignon, Genève Tourisme & Congrès,et Philippe Moeschinger, Fondation pour les

terrains industriels de Genève

Opinion:Dr Ariane Vlérick, BioAlps,

et Daniel Loeffler, Service de la promotionéconomique de Genève

Coordination et relecture:Morgane Le Lostec, CCIG

Renseignements/commandes:[email protected]

Tél. 022 819 91 11 | Fax 022 819 91 00

Sources:L’Enquête conjoncturelle

se base sur 691 questionnaires reçusen janvier et février 2011.

Nos remerciements vont à:Banque Nationale Suisse – BCGE –

Credit Suisse – OCSTAT – seco – UBS

Reproduction autorisée (à l’exception des illustrations et photos) avec indication

des sources.

Photo de couverture:Didier Jordan, photographe, Genève

Impression:Atar Roto Presse SA, Genève

Concept, édition:Roland Ray, Promoédition SA

Graphisme, mise en page:Atelier Promoédition

Production:Maryse Avidor

Conseiller éditorial:Fabio Bonavita

Coordination:Viviane Cattin

Régie publicitaire:Promoguide SA

Tirage en 3900 exemplairesAvril 2011

Page 6: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 7: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Jacques Jeanneratdirecteur

C’est avec grand plaisir que je vous présente cette 11e édition de l’Enquête

conjoncturelle. Nous nous réjouissons du taux de réponses toujours plus élevé

de nos membres. Plus d’un tiers a accepté de participer à cette enquête afin de

nous offrir à tous une photographie de l’économie genevoise en 2010 et

des perspectives pour 2011.

Les résultats de l’Enquête conjoncturelle révèlent une année 2010 de reprise

économique. La récession est véritablement derrière nous et, donnée révélatrice

et particulièrement réjouissante, pratiquement tous les secteurs prévoient de

recruter du personnel supplémentaire en 2011.

De grands bouleversements ont déjà rythmé les premiers mois de 2011, avec

le centre de gravité économique mondial bien implanté désormais en

Extrême-Orient, les révolutions populaires des pays arabes et l’horrible

catastrophe japonaise. Dans ce contexte, j’aimerais affirmer encore davantage

l’importance du rôle de la Chambre auprès de ses membres. Toutes les occasions

doivent être saisies pour créer des moments de rencontres, d’échanges entre

entrepreneurs, afin de susciter des collaborations et des initiatives innovantes.

A ce titre, tous les collaborateurs de la Chambre sont à votre disposition.

Bonne lecture!

5Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

Edito

Un certain optimisme

Page 8: Enquête conjoncturelle 2010-2011

PréambuleL’environnement global reste favorable. Les risques de récession s’éloignentaux Etats-Unis. L’économie mondiale ralentit mais reste en croissance. Leséchanges ont pratiquement retrouvé leur niveau record. Ils ont progresséde 70% lors des dix dernières années. Mais les effets mondiaux de soutienconjoncturel commencent à s’essouffler. Les atouts et faiblesses structurelsdes branches reprennent ainsi une importance accrue.

En SuisseLes qualités intrinsèques de la Suisse peuvent à nouveau être mises enavant. Ses finances publiques saines sont un atout. La force du franc freinetoutefois la croissance. En effet, face au franc, le dollar a perdu presque40% de sa valeur lors des dix dernières années. Pendant ce temps, l’euroa perdu plus de 15%.

L’année 2010 a été réussie pour l’économie suisse, qui a redémarré avecvigueur et rapidité en s’affirmant face à la concurrence internationale. Lesexportations ont rapidement retrouvé la croissance, grâce à la reprise del’économie mondiale et à la force de la Suisse sur les marchés émergents.Le marché du travail a été solide et la consommation des ménages a conti-nué à progresser fortement. L’économie suisse a profité indirectement desmesures monétaires et fiscales engagées au niveau mondial.

Grâce à la libre circulation des personnes, les entreprises ont pu recruterplus facilement du personnel spécialisé et qualifié. Le fort accroissementde la population qui en résulte depuis 2007 a soutenu la consommationet augmenté la demande de logements. La Suisse fait partie des rares paysn’ayant pas vécu au-dessus de leurs moyens avant la crise. Elle bénéficied’une bien meilleure situation que la plupart des autres pays occidentauxindustrialisés, fortement endettés. La crise a également augmenté l’attrac-tivité de la Suisse comme place économique.

A GenèveLa marche des affaires dans les différentes branches est, en général, plutôtbonne. Le marché du travail s’améliore aussi.

La croissance genevoise dépasse légèrement celle de la Suisse, grâce à sonéconomie orientée vers des activités à haute valeur ajoutée et à ses expor-tations vers les économies émergentes à forte croissance. En effet, plus dela moitié de nos exportations vont vers l’extérieur de l’Europe. La Chinen’est-elle pas devenue le premier partenaire commercial de l’économiegenevoise?

La reprise est donc plus forte à Genève qu’en Suisse alors que la récessiony a été moins marquée, le pic du chômage ayant été atteint en février 2010.

6 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

Commentaires généraux

Conjoncture mondiale, suisse et genevoise

Philippe Meyermembre de la Direction

Page 9: Enquête conjoncturelle 2010-2011

La chimie et l’horlogerie, qui exportent principalement vers les marchésémergents, sont les principaux moteurs de la croissance genevoise. Lesecteur financier se remet de la crise et figure également parmi les secteursà la croissance la plus marquée à Genève. L’installation continue à Genèvede nouvelles sociétés de négoce international confirme le statut de notreville comme capitale mondiale du secteur et permet également de déve-lopper toujours plus les activités de trade finance.

La demande intérieure genevoise devrait rester soutenue en raison de la stabilitéde l’emploi et de la progression des revenus qui stimulent la consommation.

Ainsi, les entreprises multinationales sont un véritable moteur de l’écono-mie genevoise, qui entraîne les autres secteurs, car elles font vivre beau-coup de PME locales en leur donnant du travail. En effet, un emploi qualifiédans une multinationale génère trois emplois non qualifiés locaux. Lesrecettes fiscales provenant de ces sociétés internationales permettent definancer les prestations sociales de l’Etat et de diminuer la charge fiscalede la classe moyenne.

En résumé, une bonne année en perspective, avec une hausse de l’emploidans pratiquement tous les secteurs. Les principales menaces qui planentdans ce ciel dégagé concernent la force du franc et le prix du pétrole.

Indicateur avancé LEA-PICTET-OCSTATL’indicateur avancé LEA-PICTET-OCSTAT de l’économie genevoise est unindicateur conjoncturel synthétique, construit sur la base de l’évolutionrelative de 10 séries statistiques cantonales (6 mensuelles et 4 trimes-trielles), dont la propriété est d’anticiper l’évolution conjoncturelle avecun décalage de deux à trois trimestres.

Les données relatives au mois de décembre 2010 donnent lieu à une baissede l’indicateur avancé LEA-PICTET-OCSTAT. Le mouvement de va-et-vientobservé depuis quelques mois se poursuit. Malgré cette incertitude, etmême si la tendance sous-jacente reste peu marquée, la présence d’unpoint de retournement de l’indicateur en mars 2010, signal d’un ralentis-sement de l’économie genevoise pour 2011, semble se confirmer.

On précisera que les valeurs les plus récentes de l’indicateur LEA-PICTET-OCSTAT ont été calculées sur la base de l’ensemble des composantes, men-suelles et trimestrielles.

Au cours de la dernière période d’observation, une évolution différenciéedes composantes de l’indicateur LEA-PICTET-OCSTAT a été constatée. Lesséries qui enregistrent une évolution favorable à l’économie genevoise sontles entrées de demandeurs d’emploi, les importations réelles par jourouvrable (ces deux séries en données corrigées des variations saisonnières)et le volume des bâtiments mis en chantier.

A propos de l’Enquête conjoncturelle genevoiseComme chaque année, un questionnaire a été adressé début janvier 2011aux 2027 membres de la CCIG; l’enquête a été menée en ligne, le ques-tionnaire papier restant une alternative. Le taux de retour à fin février s’éle-vait à près de 35% avec quelques disparités en fonction des secteurs. Lesservices représentent plus de la moitié des réponses reçues (54%) contre13% pour l’industrie et 17% pour les commerces. A noter également que45% des réponses proviennent de petites entreprises de moins de10 employés et 80% de moins de 50 salariés.

En ce qui concerne le pourcentage du chiffre d’affaires réalisé en Suisseou à l’étranger, il est intéressant de constater que les deux catégories lesplus importantes sont, d’abord, les entreprises locales, ne travaillantpas à l’international (57%), et, ensuite, celles qui, au contraire, réalisentleur chiffre d’affaires presque totalement à l’étranger (16%).

D’une manière générale, à l’inverse de l’année 2009, jugée difficile, voiretrès difficile, par les entreprises, 2010 fut en comparaison une bonne annéepour 45% des sondés; elle fut même très bonne pour 10% d’entre eux. En2010 et par rapport à 2009, le volume d’affaires des entreprises interro-gées est resté stable ou a augmenté (0 à +12% et plus) pour 74% d’entreelles, mais a diminué (0 à –12% et moins) pour les 24% restantes. Si l’onajoute à cela les statistiques concernant la rentabilité en 2010 en compa-raison annuelle avec 2009, on constate le même type d’évolution: unerentabilité maintenue en équilibre ou augmentée (0 à +12% et plus) pour72% des entreprises interrogées et une diminution (0 à –12% et moins)pour 28% d’entre elles. Plus de la moitié des entreprises ont stabilisé leurseffectifs en 2010 (60%), voire les ont augmentés (27%).

Les prévisions pour 2011 sont, quant à elles, excellentes: 89% des entre-prises interrogées estiment que leur chiffre d’affaires sera stable ou enhausse, et 11% seulement le voient en diminution. Les prévisions de ren-tabilité pour 2011 suivent la même tendance: 88% les voient stables oupositives contre 12% négatives, il en va de même pour les effectifs quidevraient se stabiliser (63%), voire augmenter (32%).

7Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

110

105

100

95

9090 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10

Source: LEA-PICTET-OCSTAT

11

Page 10: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Yvon Voland,agent général d’AllianzSuisse à Genève, gère

un portefeuille de26 000 clients; il est épaulépar 45 collaborateurs. Actif

tout au long de sa carrièreau sein de cette compagnie,il a créé, il y a cinq ans, en

collaboration avec desprofessionnels aux

compétences éprouvées,une cellule de conseils à

l’attention des clients VIPet fortunés ainsi que

des expatriés.

Quels principaux événements ontmar qué le secteur de l’assurance en2010? Malgré une conjoncture et des conditions de marchédifficiles, l’année 2010 a été un bon cru pour lesassureurs suisses. Dans le secteur des assurances-vie, le volume des primes a connu sa plus forte crois-sance depuis des années, affaires-vie individuelleset collectives ou LPP confondues. L’assurance non-vie a aussi continué à croître légèrement. En effet,elle a profité de l’évolution «favorable» des sinistres,à savoir l’absence de catastrophes naturelles etautres dégâts majeurs.

Quelle activité au sein de votresecteur pourrait être davantage sol-licitée cette année et pour quellesraisons? La progression de 4,2% enregistrée par les seulesassurances-vie collectives est la plus forte de ceshuit dernières années. Aussi, les assureurs-viecontinuent de proposer aux PME un modèle d’as-surance qui garantit les avoirs de vieillesse desassurés. Ils sécurisent ainsi les employeurs et lesemployés. En effet, ceux-ci n’auront pas à mettrela main au porte-monnaie en cas de revers impor-tant et même durable des marchés financiers. Or,ce cas de figure peut arriver lorsqu’une caisse depension affiche un taux de couverture de sesengagements futurs à hauteur de 80%, voire85%. L’incertitude qui domine les marchés finan-ciers va d’ailleurs certainement inciter davantageles PME à adhérer cette année encore au modèlede prévoyance «garanti» proposé par les assureursprivés.

Comment se dessine l’année en courspour votre secteur d’activité? D’une manière globale, les assureurs privés suissesabordent l’année en cours avec confiance. L’assu-rance-vie doit toutefois faire face à des conditions demarché très difficiles, et ce, notamment du fait detaux d’intérêts historiquement bas. Le secteur desprimes uniques est, pour sa part, pénalisé par leseffets ravageurs du droit de timbre, qui diminue larentabilité de l’épargne lorsque les taux sont bas. Dèslors, certains clients choisissent le modèle de l’assu-rance-vie à primes uniques ou périodiques lié auxfonds de placement. Ce type d’assurance représentedésormais 35% du volume des primes des assu-rances-vie individuelles. Dans le domaine de l’assu-rance-vie et de la prévoyance toujours, il existe unvéritable besoin de conseils, notamment pour toutela génération qui sera à la retraite dans les cinq àsept ans à venir, car elle hésitera sur la manière d’uti-liser les capitaux importants provenant de sa caissede pension. Dans ce domaine pointu, où se côtoientla fiscalité, les revenus pour la retraite, les succes-sions et la protection des proches, les assureurs-vieprivés ont de belles perspectives. Concernant l’acti-vité des dommages et assurances de personnes, desopportunités sont à prévoir, liées notamment à l’at-tractivité de la Suisse pour les personnes privées for-tunées ou les entreprises étrangères. D’ailleurs, onignore souvent que les assureurs-vie fournissent desprêts hypothécaires à des taux plus attractifs que lesbanques. Les Suisses étant de plus en plus souventpropriétaires, les perspectives dans ce secteur s’avè-rent donc également intéressantes.

Propos recueillis par Didier Planche

8 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«La progression de 4,2% enregistrée

par les seules assurances-vie collectives est laplus forte de ces huit dernières années.»

Assurances et gestion des risques

© DR

Page 11: Enquête conjoncturelle 2010-2011

9Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

22 réponses dont 20 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

• Légère hausse du CA,forte augmentationprévue pour 2011

• Stabilitéde la rentabilité,mais forteaugmentationprévue pour 2011

• Stabilitédes investissements

• Hausse des effectifs,tendance quis’accentuera en 2011

L e secteur des assurances estquasiment sorti de la crise,

réalisant même un chiffre d’affairessupérieur à son niveau d’avant-crise.La branche a profité de la reprisedes marchés des capitaux en 2010,principale source de revenus, unetendance que les membres dusecteur voient d’ailleursperdurer en 2011. La branche se compose de grandsétablissements pour les affairesd’assurance-vie et de réassurance,et d’établissements plus petits pourles assurances non-vie. Le marchéintérieur lié aux activités non-vie etde réassurance est saturé et laissepeu de place aux nouveaux entrants.Le potentiel de croissance à moyenet long termes se situe davantagedu côté des assurances-vie et desactivités de prévoyance. De fait,le secteur bénéficie et continuera àbénéficier du besoin de sécuritésupérieur à la moyenneinternationale de la populationsuisse.

Page 12: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Philippe Favre, à la têtede Philippe Favre Events SA,

totalise plus devingt-cinq ans de compétition

automobile au niveauinternational. Spécialisé

dans l’organisationd’événements sur circuits

ainsi que dans les essais etl’expertise de tous véhicules

automobiles de luxe ou decompétition, Philippe Favre

se veut un véritablepédagogue du pilotage

automobile.

Quel bilan global pouvez-vous tirerde l’année 2010? Le bilan est positif. L’organisation des activités auto-mobiles plutôt tournées vers le haut de gamme,hormis quelques cas particuliers, n’a pas été troptouchée par la crise.

Comment entrevoyez-vous la marchedes affaires en 2011? La marche des affaires témoigne d’une nettereprise et je m’attends à une évolution à lahausse car, précisément, ce sont les sociétés etentreprises qui reviennent vers nous. 2011devrait, dès lors, être une bonne année.

L’avenir de votre secteur d’activitévous semble-t-il préservé à long terme?Rien n’est jamais définitif. Les secteurs qui meconcernent touchent à la sécurité et aux loisirs,deux activités qui demeurent forcément fragilesface aux besoins primaires. Je reste persuadé quele choix opéré consistant à cibler au mieux nospropositions sur le monde de l’automobile, plutôtque de nous disperser tous azimuts, est une stra-tégie porteuse.

Le monde de l’automobile est toute-fois soumis à de fortes pressions,voire à des critiques. Cela ne vousinquiète-t-il pas à long terme? La situation est très paradoxale et mérite, dèslors, analyse. Certes, l’automobiliste est soumisà de plus en plus de contraintes et de restric-tions. Parallèlement, les constructeurs continuentà mettre sur le marché des voitures de plus en

plus chères, de plus en plus puissantes, de plusen plus sportives. Leurs propriétaires sont alorsintéressés à se rendre en circuits pour mieuxconnaître leurs bolides. En d’autres termes, il y alà un «vrai marché».

Qu’attendez-vous de l’année 2011? Globalement, la reprise de la croissance; plusprécisément, j’espère que le millésime qui s’ouvreverra le démarrage concret du dossier en vue dedoter la Suisse d’un véritable circuit automobile.Une telle infrastructure servirait directement lacause de la sécurité routière, par exemple en per-mettant à certains jeunes de se «défouler» surcircuit plutôt qu’en milieu urbain.

Propos recueillis par Jean-Charles Kollros

10 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Les constructeurs continuent à mettre surle marché des voitures de plus en pluschères, de plus en plus puissantes,

de plus en plus sportives.»

Automobiles

© DR

Page 13: Enquête conjoncturelle 2010-2011

11Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

7 réponses dont 1 en Commerce de gros, 5 en Commerce de détail, 1 en Autres

• Forte hausse du CA,mais tassement prévupour 2011

• Stabilité de la rentabilité, peu d’évolution prévue pour 2011 • Hausse des investissements• Hausse des effectifs, confirmée en 2011

Après l’effondrement de 2009,le secteur a retrouvé en 2010

des niveaux d’achats plus élevés,preuve en est la forte hausse desimmatriculations en véhicules neufs.La demande a montré des signes deralentissement au cours de l’annéeet devrait faiblir en 2011, selon nosmembres du secteur. De fait, les possibilités de croissancedans le commerce automobile sontlimitées en raison de la saturationdu marché. Pour de nombreuxménages, l’automobile est l’objet deconsommation le plus coûteux.Comme son achat peut être différé,le secteur dépend de la confiance etde la situation financière des ménages.Les activités de réparation sont enrevanche bien moins sensibles à laconjoncture et plutôt tributaires del’âge et du taux d’utilisation desvéhicules. La proximité géographiqueet la connaissance de la clientèleexpliquent la bonne résistance desgarages-ateliers, petites entreprisesdont la densité reste élevée, tendancequi devrait se poursuivre en 2011.

Page 14: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 15: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Quels principaux événements ontmarqué le secteur bancaire suisse en2010? Sans conteste, et cela a pu en surprendre plus d’unpeu après le tsunami financier, économique et régle-mentaire que l’on sait, le secteur a été caractérisépar une sensible restauration de la confiance desclients en leurs banquiers. Cela était nécessaire,considérant les dommages considérables causés àla profession par certaines pratiques et institutions.La place financière helvétique a démontré sa résis-tance suite à une crise lui imposant des défismajeurs. Cela étant, la partie n’est pas gagnéed’avance. Depuis 2008, le secteur fait l’objet detoutes les attentions en Suisse, notamment poli-tiques. 2010 a confirmé cet état de fait, ce qui peutêtre un mal pour un bien, car les avantages collectifsd’une industrie bancaire forte pour le pays et sapopulation sont ainsi mieux pris en compte.

Les nouvelles législations et régula-tions du secteur bancaire nuisent-elles à son dynamisme? Il est encore trop tôt pour l’affirmer, les règles du jeun’étant encore ni figées ni acquises. On constate,toutefois, que l’adversité et le doute incitent cer-taines banques à faire preuve d’audace et à seremettre en question pour repositionner leur offre,ce qui est positif pour la clientèle. Les rentes desituation ne sont plus de mise, car la capacité à seréinventer et à s’adapter est devenue essentielle. Ence sens, les nouvelles législations et régulations enpréparation constituent, paradoxalement, des oppor-tunités de renforcer encore l’attractivité du secteuret de le dynamiser.

Le secteur bancaire va-t-il connaîtreun regain de fusions et d’acquisitionscette année? La consolidation du secteur bancaire est un proces-sus constant qui enregistre parfois des accélérations,notamment à la suite des crises. Aujourd’hui, qu’ilssoient potentiellement acheteurs ou vendeurs, lesacteurs concernés semblent encore dans l’expecta-tive. De fait, ils attendent de connaître plus précisé-ment les effets des profondes mutations en coursdans l’industrie bancaire, ce qui est encore plus vraidans la gestion de fortune. Cependant, la tendancegénérale est clairement à la croissance, laquellereflète un degré d’optimisme réjouissant pour l’ave-nir de notre place financière.

Comment se dessine l’année encours? Des dossiers importants et décisifs vont continuerde mobiliser les autorités suisses, comme les négo-ciations sur l’impôt libératoire – qui permettrait degarantir la conformité des avoirs détenus en Suissepar les clients résidant dans d’autres pays en pré-servant leur sphère privée financière – et l’accèslibre aux marchés étrangers. Par ailleurs, le secteurbancaire souhaite qu’une politique proactive amé-liorant les conditions cadre au niveau national soitréellement initiée, car il en va de la compétitivité dela place financière. Au-delà de ces considérations,Genève continuera d’assumer son leadershipmondial dans les activités de gestion de fortuneinternationale et de financement de négoce.

Propos recueillis par Didier Planche

13Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

«La place financière helvétique

a démontré sa résistance suite à une criselui imposant des défis majeurs.»

Banques, sociétés financières

Nicolas Gonet, associé deGonet & Cie, représentela cinquième génération debanquiers au sein deGonet & Cie. Il a rejointl’établissement familial degestion de fortune en 1997 etest devenu membre du Collègedes associés en 2003.

© DR

Page 16: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 17: Enquête conjoncturelle 2010-2011

15Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

49 réponses dont 1 en Négoce, 45 en Services (conseil, gestion, etc.), 3 en Autres

• Forte reprise du CA,confirmée en 2011

• Stabilité de la rentabilité, maisaugmentation prévueen 2011

• Légère hausse des investissements en 2011 • Hausse des effectifs,confirmée en 2011

Le secteur financier est quasimentsorti de la crise. Malgré les

pressions régulatrices croissantes,la place financière genevoise apréservé sa position privilégiée,parmi les dix premières au niveauinternational. Elle se distingue par une gammediversifiée de services financiers.Les activités de gestion de fortunen’ont subi que peu de conséquencesde la crise financière ou desincertitudes de la zone euro etdemeurent très importantes àGenève. La croissance du revenumondial a même eu un impactpositif sur cette activité. Bien que le secteur soit tributairede l’évolution des devises etdes capitaux à l’échelle mondiale,de solides perspectivesde développement, en Asienotamment, permettentd’envisager un potentiel decroissance supérieur à la moyenneen 2011.

Banques, sociétés financières

Page 18: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Bernard Chauvet est, depuis2006, le directeur délégué deLosinger Construction SA

pour la Suisse romande.Diplômé d’un master en gestionet administration des entreprises

à Lille et après avoir suivil’Ecole nationale supérieure de

géologie et géophysique deNancy, c’est au sein du groupe

Bouygues qu’il forge saréputation et son expérience.

Quelle est votre analyse du secteursur l’année qui vient de s’écouler? Dans la région genevoise, ce fut une bonneannée. Contrairement à d’autres secteurs, nousn’avons pas connu de ralentissement. Nous avonsl’impression qu’à Genève les affaires ont continuéd’avancer à la même allure. Il faut savoir quenous nous situons au cœur d’un marché qui aénormément de besoins en infrastructures, enlogements et en bureaux tertiaires. Deux phéno-mènes se conjuguent. Le premier concerne l’at-tractivité du canton de Genève, exacerbée enpériode de crise mondiale. Le second se situe auniveau du développement des projets. Il existe unvéritable goulot d’étranglement dans le domainede la construction. Par conséquent, le niveaud’activité se maintient, et ce, même en temps decrise. Le marché aurait pourtant la capacité d’ab-sorber davantage de projets immobiliers.

En 2011, les affaires seront doncbonnes, voire meilleures? Oui, certainement, car les demandes et les pers-pectives de développement se décuplent, notam-ment avec l’arrivée prochaine du CEVA, quidémultipliera l’activité dans le domaine du géniecivil. Il y a, en outre, de nombreux autres projetsimmobiliers importants qui entrent en phase deconcrétisation. Cet ensemble de paramètres vaconsidérablement accroître l’activité dans lecanton. D’autant que la reprise semble s’amorcer.

On a l’impression que le secteur dubâtiment est «intouchable» face auxsoubresauts de la conjoncture… Aucun secteur n’est intouchable. Mais il est vraiqu’à Genève, nous sommes dans un processustrès spécifique. La difficulté à faire aboutir desprojets immobiliers dans le canton est bien pré-sente et handicapante. La demande reste fortealors que l’offre est évidemment inférieure. Quandune crise arrive, le secteur accuse un retard parrapport à la demande. En d’autres termes, nousréalisons des projets anciens qui arrivent à matu-rité tardivement. Le secteur bénéficie finalementde son propre handicap. En effet, le goulotd’étranglement de la construction constitue unamortisseur de crise. Nous sommes ainsi moinsliés à la conjoncture que d’autres secteurs quisont, eux, plus réactifs aux fluctuations écono-miques.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

16 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Nous nous situons au cœur d’un marché

qui a énormément de besoins en infrastructures,en logements et en bureaux tertiaires.»

Bâtiment, génie civil, bureaux d’architectes

© DR

Page 19: Enquête conjoncturelle 2010-2011

17Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

64 réponses dont 19 en Production, 2 en Commerce de gros, 5 en Commerce de détail,34 en Services (conseil, gestion, etc.), 4 en Autres

• Stabilité du CA et de la rentabilité• Stabilité des investissements• Hausse des effectifs,confirmée en 2011

Les membres du secteur de laconstruction sont satisfaits de la

marche de leurs affaires en 2010.Les premières réalisations de grandsprojets dans le domaine destransports et des infrastructures ontassuré au secteur une croissancecontinue de son chiffre d’affaires.Le nombre, le volume et la valeurtotale des bâtiments construits en2010 sont supérieurs à ceux de2008 et 2009. En 2010,1560 logements neufs ont été missur le marché, soit 27% de plusqu’en 2009. La branche se caractérise par depetites entreprises particulièrementexposées aux fluctuationsconjoncturelles, les salairesconstituant leurs principaux coûts.Les faibles barrières à l’entrée et legrand nombre de petits acteursprovoquent une forte pression surles prix et la faiblesse des margesaccroît les risques de faillite en casde conjoncture basse. Les sociétésspécialisées dans les matériauxinnovants et produits Minergies’en sortent, quant à elles, mieux,car elles profitent de la tendance àla rénovation, même en périodesdifficiles. Malgré cela, actuellement, plus de2400 logements sont en cours deconstruction.

Page 20: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Jack Barbut, CEO deNovImmune, jouit d’une

longue expérience dansles essais cliniques et

le développementde médicaments. Il était

précédemment CEOet président de Synarc Inc, à

San Francisco. Il est égalementle fondateur du service

clinique de ChrysalisInternational Inc.

Quels principaux événements ontmarqué votre secteur d’activité en2010? Dans notre secteur, la biotechnologie, la ten-dance récente se porte vers des thérapies person-nalisées, avec pour conséquence le rôle accru desbiomarqueurs. Dans les domaines de l’immuno-logie/inflammation et du cancer, les anticorpsmonoclonaux sont particulièrement adaptés pourfaire face à ces nouveaux paramètres. De plus, lessociétés pharmaceutiques sont constamment à larecherche de nouveaux produits innovants pourpallier la perte de revenus importants, due à l’ex-piration de brevets pour leurs médicamentsphares.

Quelles innovations majeures le secteurconnaît-il? Pour répondre au besoin constant d’innovationdans le domaine de la biotechnologie, lesgrandes sociétés pharmaceutiques sont à larecherche de technologies innovantes pour lacréation de nouveaux produits. Pour sa part,NovImmune a développé des technologies per-mettant de générer des anticorps avec unedouble/multiple spécificité. Ces nouvelles tech-nologies vont générer des produits thérapeu-tiques potentiellement plus efficaces tout endiminuant les effets secondaires.

La cherté du franc suisse pénalise-t-elle vos affaires à l’exportation? Le coût du travail et des services est certaine-ment moins élevé aux Etats-Unis. En tant quesociété qui se positionne comme une entreprise

innovante dans le domaine des médicamentsd’origine biologique, NovImmune génère cepen-dant des produits à haute valeur ajoutée quidépendent du degré d’innovation et donc peusensibles aux taux de change.

Sur le plan économique, commentse dessine l’exercice en cours? Dans un domaine où les investissements sontparticulièrement importants et courent sur lelong terme, une reprise économique faciliteraitcertainement le recrutement de nouveaux inves-tisseurs et/ou influencerait favorablement le com-portement d’investisseurs peu enclins à prendredes risques. De plus, les sociétés pharmaceu-tiques moyennes à grandes continueront dans lefutur à rechercher des produits attractifs pourremplir leurs pipelines de développement et ainsigénérer des revenus.

Propos recueillis par Didier Planche

18 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Une forte reprise économique faciliterait

certainement le recrutement denouveaux investisseurs.»

Chimie, pharmacie, parfumerie, cosmétiques

© DR

Page 21: Enquête conjoncturelle 2010-2011

19Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

32 réponses dont 9 en Production, 10 en Commerce de gros, 3 en Commerce de détail, 5 en Négoce,2 en Services (conseil, gestion, etc.), 3 en Autres

• Forte hausse du CA,bonnes prévisionspour 2011

• Forte hausse de la rentabilité, maisstabilisation en 2011

• Hausse des investissements• Hausse des effectifs,confirmée en 2011

Doté d’une position de premierplan en Suisse dans les domaines

de la recherche et de l’innovation,ce secteur parvient à s’imposer faceà la concurrence mondiale.Largement axé vers l’exportation,avec plus de 90% de son chiffred’affaires réalisé à l’étranger, il ad’ailleurs bénéficié en fin d’annéed’une reprise marquée. L’innovation, la liberté de rechercheet les brevets sont des enjeux dedéveloppement primordiaux pour lesecteur, notamment au vu des coûtssalariaux et de production élevés enSuisse et à Genève en particulier.La recherche et le développementcoûtant cher, le secteur est trèsconcentré, constitué pour moitié degrandes entreprises, et de l’autre, àl’opposé, de micro-entreprisesoccupant des marchés de niche oude start-up. L’industrie chimique a beaucoupprofité de la reprise conjoncturelleen 2010. La branche pharmaceutiqueprofite, quant à elle, du vieillissementdémographique et de la placecroissante de la santé dans le budgetdes ménages. Les perspectives dusecteur s’annoncent excellentes,et ce, malgré la concurrenceinternationale qui pèse surles marges, notamment dansla chimie.

Page 22: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 23: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Quels principaux événements ontmarqué le secteur juridique en 2010? 2010 fut clairement marquée par l’évolution del’environnement régulatoire du secteur bancaire,entre autres avec la nouvelle réglementation surles fonds propres; sans oublier les bonus, carl’Etat a commencé à se préoccuper des salaireset des bonus des banquiers, via la FINMA, puisdes rémunérations des chefs d’entreprises par lebiais de l’initiative Minder. Comme ces nouvelleslois et directives ont une influence directe sur lesactivités bancaires, les PME qui sollicitent descrédits ont également été touchées.

Quelles spécialisations, de la créa-tion d’une société au règlementd’une faillite, en passant par unesuccession, par exemple, ont faitl’objet de demandes soutenues dansvotre secteur en 2010? Pouvez-vousen expliquer les raisons? Au cours du premier semestre 2010, les étudesd’avocats spécialisées dans le secteur bancaireont dû régler de nombreux litiges liés à l’affaireMadoff et à la faillite de Lehman Brothers. Suiteà la crise économique, d’autres études se sontdavantage focalisées sur les faillites et lesrestructurations d’entreprises. Puis, dès l’été, laconjoncture s’est améliorée. Les conseils enmatière commerciale et contractuelle ainsi queceux en matière de création d’entreprises ontainsi nettement repris.

Le renforcement de la régulation ban-caire nécessite-t-il une plus grandespécialisation des avocats? Bien sûr, la régulation du secteur financier estcomplexe. Elle est aussi bien d’ordre national etinternational que d’ordre étatique et privé. EnSuisse, en sus des lois et de la réglementation dela FINMA, le secteur est fortement basé sur l’auto-régulation. Sur le plan international, le secteurbancaire helvétique est également touché, direc-tement ou indirectement, par les réglementationsde l’Union européenne, de l’OCDE, du G20 etmême des pays étrangers comme les Etats-Unis,avec le FATCA. A titre d’exemple, l’avocat suissedevra maîtriser la future directive de l’UE sur lesgérants des fonds alternatifs, car elle toucheraaussi la Suisse. Par conséquent, les études d’avo-cats requièrent de plus en plus de spécialistes dela régulation du secteur bancaire helvétiqueconnaissant aussi les réglementations internatio-nales et le droit des pays étrangers.

Comment se dessine l’année en courspour votre secteur d’activité? Je constate que les investisseurs reviennent massi-vement en Suisse pour y déposer leurs fonds, inves-tir, créer des sociétés et même s’y établir, car, au vude la situation géopolitique actuelle, notre pays estplus que jamais considéré comme un réel havre depaix politique et sociale. Par conséquent, cetteannée sera favorable à la profession d’avocat.

Propos recueillis par Didier Planche

21Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

«Notre pays est devenu encore

plus attractif, car considéré comme un réelhavre de paix politique et sociale.»

Conseils économiques, juridiques, commerciaux, scientifiques

Me Charles Sulmoni, associéde l’étude SFM Sulmoni,Félix, Maissen, fondéeen janvier 2008, est spécialisédans le secteur bancaire etfinancier, la création de sociétéset les contrats. Précédemment,il travaillait pour l’étude Lenz &Staehelin Avocats.

© DR

Page 24: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 25: Enquête conjoncturelle 2010-2011

23Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

89 réponses dont 1 en Production, 1 en Commerce de gros, 85 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

• Stabilité du CA et de la rentabilité • Stabilité des investissements• Hausse des effectifs en 2010, confirmée en 2011

Après une année de repli,le chiffre d’affaires du secteur

est reparti à la hausse en 2010.L’interconnexion et la complexitécroissante de l’économieet de la société ontdes effets positifs surles demandes de la branche,composée principalementde petits établissements. Les membres du secteurprévoient une confirmationdes affaires en 2011,principalement dueaux nouveaux standardsde régulation et aux besoinsen conseils lors derestructurations.

Conseils économiques, juridiques, commerciaux, scientifiques

Page 26: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Alain Moser est le directeurgénéral de l’Ecole Moser.

Il a d’abord été directeur del’Ecole Moser à Nyon puis

directeur adjoint de l’EcoleMoser SA avant de prendreses fonctions dirigeantes en

novembre 2006.Précédemment, il a été

analyste financier à la BanqueScandinave en Suisse. Son

père, Henri, a fondé l’EcoleMoser à Genève en 1961.

Quelles sont les grandes tendancesque vous avez pu constater sur lemarché de l’éducation et de la for-mation pour l’année 2010? La croissance de la demande reste très soutenuedans le privé. Il y a clairement une pénurie deplaces dans ce secteur. Actuellement, plusieursmilliers d’élèves ne trouvent pas de places dansune école privée à Genève. Les chiffres sont clairs,il y a une augmentation de 40,2% des élèvesdans le privé depuis dix ans, alors que ce chiffreest de 8,1% dans le public. 17% des enfantssuivent une scolarité privée. Il s’agit donc d’unsecteur en plein développement. La moitié de cesélèves environ sont issus de familles d’origineinternationale. Il s’agit d’une alternative désor-mais essentielle à la scolarité publique dans lepaysage genevois.

La concurrence entre école privéeet école publique s’est-elle accrue? Non. I l faut savoir que 83% des élèves sontsatisfaits du secteur public à Genève. I l estessentiel de relever que les deux secteurs agis-sent en complémentarité. Les deux sont desbiens publics essentiels à l’image de la ville etdu canton au niveau international. Le cl ivageentre public et privé est dépassé. Le secteurprivé ne bénéfic ie toutefois d’aucune recon-naissance de la part des autorités, ni d’aucuneaide. Or, nous consentons à d’importants inves-t issements dans notre secteur pour être enphase avec le XXIe siècle. Depuis toujours, lesgrandes réformes de l’éducation sont nées dansle privé.

Les défis qui attendent le secteur del’éducation pour 2011 sont-ils nom-breux? La chose la plus importante est d’abolir la vision«Genève contre Vaud». Il faut avoir une visionplus large. La chance de Genève, c’est son aéro-port et ses organisations internationales. Lesentreprises accordent une grande importance aunombre de places disponibles dans les écoles ducanton. Il est donc primordial de mettre en placedes conditions cadre à l’attention du secteur privépour qu’il se développe encore davantage. Il fautsavoir que ce dernier permet une économie d’en-viron 200 millions de francs suisses par année àl’Etat.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

24 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Le clivage entre école publique et école privée

est dépassé!»

Education, formation

© DR

Page 27: Enquête conjoncturelle 2010-2011

25Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

15 réponses dont 11 en Services (conseil, gestion, etc.), 4 en Autres

• Forte hausse du CA, excellentes perspectivespour 2011

• Stabilité de la rentabilité, maisforte hausse prévuepour 2011

• Hausse des investissements • Hausse des effectifs,confirmée en 2011

Le secteur de l’éducation faitpartie de ceux qui bénéficient le

plus de la croissance économique.Cette branche, de par son caractèreanticyclique, est, avec la santé, l’unede celles qui ont le mieux traversé lacrise, avec une progression annuellecontinue du nombre d’élèves depuisplusieurs années de près de 4%.Elle englobe des écoles publiques etprivées ainsi que des instituts deformation. C’est au sein des écoles privées queles perspectives de croissance sontles plus élevées.15% des élèves du canton sontscolarisés dans le privé au niveauprimaire et secondaire. Les écolesprivées sont victimes de leur succès, etce, malgré une forte augmentation del’offre durant ces dernières annéesavec l’ouverture et la construction deplusieurs campus. Elles sontplébiscitées tant par les Genevois quifont le choix d’une pédagogie et d’unencadrement différents pour leursenfants, mais aussi et surtout auprèsde la communauté internationale deGenève à la recherche de places dansdes écoles, principalementanglophones. Le seul secteur desécoles privées représente3000 emplois dans le canton, deseffectifs qui devraient encore serenforcer pour l’année 2011.

Page 28: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Laurent Vulliet occupe, depuismi-2008, la fonction deprésident de la direction

générale (CEO) deBG Ingénieurs Conseils, une

société active dans les secteursdes infrastructures, de

l’environnement, du bâtimentet de l’énergie. En 1980, il

obtient son diplôme d’ingénieurcivil à l’EPFZ, puis le titre de

docteur ès sciences techniquesà l’EPFL en 1986. Professeur àl’EPFL depuis 1993, il a dirigé,

de 2001 à 2007, la facultéregroupant architecture, géniecivil et génie de l’environnement

(ENAC). En 2009, il estnommé vice-président de la

Société suisse des ingénieurset des architectes (SIA).

Comment jugez-vous l’année quivient de s’écouler? Elle fut très bonne pour notre secteur. Nousavons eu une bonne croissance, même si elle futmoins forte qu’en 2009. De manière générale, etje le sais pour en avoir parlé avec mes collègues,les bureaux d’ingénieurs sont contents des douzemois qui viennent de s’écouler. Malgré descraintes préalables, la conjoncture n’a pasinfluencé négativement l’ingénierie.

Les perspectives sont-elles bonnespour ces prochains mois? D’après nos estimations, l’année à venir devraitêtre aussi bonne. Des augmentations de chiffresd’affaires dans la branche sont même envisagées.Certaines tendances du secteur vont encoredavantage s’affirmer. C’est le cas de la prise deconscience aiguë de la problématique énergé-tique. Nous allons au devant de nouvellesconstructions respectueuses de l’environnementet de la consommation énergétique. Ces habita-tions seront plus complexes qu’auparavant et laquestion énergétique interviendra davantage enamont dans les projets. D’autre part, les dimen-sions territoriales et stratégiques joueront un rôledéterminant. Par ailleurs, le secteur de l’environ-nement est soutenu par une volonté à la foispopulaire et politique. Les besoins restent impor-tants, par exemple dans le secteur de la gestionde l’eau, de la réduction des impacts sur l’envi-ronnement ou de la mitigation des risques naturels.

Quelles sont les attentes en matièred’emploi? L’emploi est une condition limitative. En effet, laquestion des talents recrutés pour notre secteurest essentielle. Or, il y a une véritable difficulté àrecruter des ingénieurs expérimentés en Suisse,mais aussi en Europe. Nous devons donc élargirnotre horizon de recherche à l’international. Celafreine les sociétés du secteur dans leur dévelop-pement.

A Genève, le marché est-il plus difficilequ’ailleurs? Considérablement pénalisés par des lourdeurstant politiques qu’administratives, nous souffronsà Genève de difficultés à réaliser de grandsprojets.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

26 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Il y a une véritable difficulté à recruterdes ingénieurs expérimentés en Suisse.Cela freine les sociétés du secteur dans

leur développement.»

Energie, environnement

© Marie-France Arnold

Page 29: Enquête conjoncturelle 2010-2011

27Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

16 réponses dont 3 en Production, 3 en Commerce de gros, 1 en Commerce de détail, 1 en Négoce,7 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

• Forte hausse du CA,confirmée en 2011

• Hausse de la rentabilité, également confirméeen 2011

• Hausse des investissements et des effectifs en 2010 et 2011

Ala suite de la repriseconjoncturelle de l’activité

économique et de la rigueur del’hiver, la consommation d’énergieest repartie à la hausse en 2010,une hausse qui devrait perdureren 2011. En effet, le Parlement a ratifiédurant l’été 2010 la révision dela Loi sur l’énergie. Les mesurespolitiques visant à réduire lesémissions de CO2 entraînent uneaugmentation, par transfert, dela consommation électrique.Au même moment, une grandepartie des centrales nucléairesdevraient être renouvelées etdes capacités supplémentairescréées.

Page 30: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Jean-Baptiste Maugars,directeur général

des Chocolats & CacaosFavarger SA, a

précédemment travailléchez Rémy Cointreau

comme directeur généralde la marque de cognacs

Rémy Martin. Il a aussioccupé des responsabilités

chez Moët & Chandonet L’Oréal.

Quels principaux événements ontmarqué votre secteur en 2010? Je soulignerais deux tendances, à savoir unepoursuite des regroupements d’entreprises etune certaine dichotomie du marché entre uneoffre de masse et une offre plus pointue, misantsur la haute qualité.

Comment se caractérise l’évolutiondes goûts? Elle se caractérise par une nette prise deconscience de l’importance à donner à la qualitédes produits de consommation. Il est maintenantreconnu que l’alimentation joue un rôle majeurpour la santé et le bien-être, et que le plaisir aégalement une influence significative. L’équilibredes repas et la place de l’alimentation dans notrevie ne sont plus des contraintes mais sontdevenus des choix. Chacun est de plus en plusattentif à la nature des ingrédients, à leurorigine, à leur traitement, à la présence d’additifset de conservateurs. Comme les consommateurssont exigeants, les producteurs ont un devoir derendre la qualité tangible.

Quelles sont les incidences des crisespolitiques des pays producteurs decacao sur les affaires? Les crises dans les pays producteurs affectent,bien sûr, les cours du cacao, opérant desrééquil ibrages. Il est rare, cependant, que lescrises ou des conflits se déroulent en mêmetemps dans tous les pays producteurs. Ce qui estparticulier aujourd’hui, c’est qu’une crise secouele premier producteur mondial de cacao: la Côte

d’Ivoire. Dès lors, les entreprises qui se fournissenten majorité auprès de ce terroir sont affectéespar la mauvaise situation que connaît le pays. Engénéral, il ne s’agit toutefois que de grandsgroupes, dont les besoins en quantités de fèvess’avèrent très élevés. Les acteurs plus modestes,comme Favarger, s’approvisionnent majoritairementauprès de plus petits terroirs, très qualitatifs,pour élaborer des chocolats fins. Ils sont doncmoins concernés par cette crise spécifique. Toutefois,il faut noter que les cours du cacao sont à desniveaux très élevés pour l’ensemble des origines.

Comment se dessine l’année encours pour votre secteur d’activité,sur le plan économique? Les récents résultats publiés par différentsacteurs du secteur montrent que la tendance eststructurellement bonne, avec néanmoins destensions ou des incertitudes sur l’évolution desmatières premières. L’univers du chocolat restetrès compétitif mais réceptif, de nouveauxentrants proposent des idées et des produits quitrouvent des échos positifs. De plus, des perspec-tives intéressantes existent également sur desmarchés autrefois peu sensibles au chocolat, enAsie en particulier.

Propos recueillis par Didier Planche

28 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Les cours du cacao se situent toujours àdes niveaux très élevés pour l’ensemble

des origines.»

Grands magasins, commerces spécialisés

© DR

Page 31: Enquête conjoncturelle 2010-2011

• Forte hausse du CA,mais stabilisation

prévue pour 2011 • Stabilité de la rentabilité• Investissements inchangés • Hausse des effectifs en2010, mais stabilisationen 2011

Le développement de la branchesuit l’évolution économique et

démographique suisse. Grâce à unexcellent climat de consommation en2010, le commerce de détail s’estrapidement remis de sa difficileannée 2009. L’augmentation de lapopulation et de l’emploi à Genève aeu un impact positif sur la branche.Une stabilisation est prévue pour2011, selon les membres du secteurinterrogés. Une perspective quiaurait pu s’avérer bien plus positive surle long terme si les Genevois avaientaccepté la Loi sur les heures d’ouver-ture des magasins (LHOM) en 2010. Le commerce de détail genevois estsoumis à la pression des commercesde France voisine, qui profitent d’unfranc fort. Alors qu’au niveau suisse,la situation des affaires est bonne etque le climat de consommation estsoutenu, à Genève, dans un contextede concurrence accrue et derenchérissement, la situation estjugée seulement stable parles commerçants. La demande devrait continuer àaugmenter en 2011, mais en perdantde son dynamisme. La confiance desconsommateurs s’est déjà un peudégradée à la fin de l’année 2010.La baisse conjoncturelle prévueincite les consommateurs àla prudence, ce qui se répercute surle chiffre d’affaires du secteur.Le commerce de détail se prépare àune dynamique positive mais moinssoutenue en 2011.

29Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

44 réponses dont 2 en Production, 10 en Commerce de gros, 31 en Commerce de détail, 1 en Autres

Page 32: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 33: Enquête conjoncturelle 2010-2011

François-Paul Journe est lefondateur desMontres Journe SA. Sous lelabel Invenit & Fecit, cethorloger s’imposenaturellement comme le lienentre l’âge d’or des scienceshorlogères et l’horlogeriecontemporaine. Au sein de samanufacture au cœur deGenève, sa démarche créatriceet inventive demeure celle dutemps où il était artisan, tandisque des boutiques à son nomfleurissent de Genève àNew York, en passant parParis, Hong Kong, le Japon etla Chine.

Face à l’or matière refuge et auxincidences d’un franc suisse fort,comment pourrait évoluer, demanière générale, le secteur del’horlogerie en 2011?En général, il devrait se rétablir de ses blessures,surtout celles endurées par les fournisseurs dusecteur et les acteurs de la sous-traitance,lorsqu’ils n’ont pas fait faillite. A cause du prixde l’or, la part de la trésorerie bloquée par lesmétaux précieux a sérieusement augmenté.

Dans votre secteur, quelles sont lesévolutions des habitudes de consom-mation?Je pense que la crise financière a eu pour effetde ralentir les dépenses dépassant la barre des60 000 francs suisses.

Les marques dites «de volume»servent-elles la cause horlogère dansson ensemble, y compris les enseignesreprésentatives de l’horlogerie dite«compliquée»? Bien sûr, il en faut pour toutes les bourses. Unemontre issue d’une marque de volume, c’estsouvent un commencement. Ensuite le goût s’affine.Cela ne dérange pas le très haut de gamme quine représente que de très petites quantités.L’horlogerie passe par les complications, à condi-tion qu’elles donnent l’heure et soient utilisables.La montre n’est qu’un vecteur, sa politesse, c’estde donner l’heure.

En matière d’emplois, reprise etrelève sont-elles au rendez-vous? En ce qui concerne les petits horlogers, cela n’arien changé, nous ne fabriquons pas assez demontres pour que cela ait un impact sur notreproduction. Nos collaborateurs sont donc lesmêmes qu’avant la crise.

La Suisse demeure-t-elle le terreauhorloger par excellence? La concurrence étrangère représente un dangerpour l’emploi en Suisse. Pour contrer cela, lelabel Swiss Made devrait être exclusivementappliqué sur les montres fabriquées à 100% enSuisse.

Quels sont les grands défis de l’hor-logerie de demain? C’est la qualité du service. C’est pour cela quenous devons être près des consommateurs. Celasuppose un réseau de vente de proximité extrê-mement sophistiqué, les boutiques en propre ensont les meilleurs outils.

Propos recueillis par Joël A. Grandjean

31Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

«La qualité du service suppose un réseau

de vente de proximitéextrêmement sophistiqué.»

Horlogerie, bijouterie

© DR

Page 34: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 35: Enquête conjoncturelle 2010-2011

33Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

26 réponses dont 9 en Production, 7 en Commerce de gros, 6 en Commerce de détail,

3 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

• Forte hausse du CA etde la rentabilité,

confirmée en 2011• Hausse des investissements• Hausse des effectifs,confirmée en 2011

Après son effondrement en2009, l’industrie horlogère a

connu une reprise spectaculaireen 2010, puisque exportations etchiffre d’affaires ont atteint leurniveau de 2007, deuxième meilleureannée de son histoire. Les montres sont des biensdurables dont 95% partent àl’exportation, la moitié à destinationde l’Asie. Les horlogers dépendentdonc de la conjoncture internationale.L’industrie horlogère genevoise seconcentre sur un marché haut degamme dont elle est leader.De nombreuses nouvelles petitessociétés ont tenté de s’arrogerune part de cette activité lors desdernières années de hauteconjoncture. Lorsque celle-ci afaibli, les grandes entreprisesrenommées ont mieux résisté queles autres. Aujourd’hui, la tendanceva vers l’intégration de l’ensembledu processus de fabrication ausein d’une entité: la «manufacture».Grâce à sa tradition ancestrale,son savoir-faire unique et sonprestige mondial, l’industriehorlogère genevoise aun potentiel de croissance élevé.A noter, le Poinçon de Genèvefête cette année ses 100 ans. L’industrie horlogère repose surl’augmentation sensibled’une population à fort pouvoird’achat en provenance des paysémergents et notamment dela demande en Asie(principalement en Chine).En 2011, les horlogers prévoientla poursuite de cette évolution,avec une réserve liée àl’appréciation du franc. Parmi lesautres préoccupationsdes membres du secteur figureégalement le renforcementdu label Swiss Made.

Horlogerie, bijouterie

Page 36: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Pierre-Yves Brun estdirecteur général du

Comptoir Immobilier.Actif dans l’immobilier

depuis plus de trente ans,il possède différentes

fonctions dans la branche.Membre de l’Association

professionnelle des gérantset courtiers en immeubles

(APGCI) depuis 1989,membre de l’Association

des régisseurs et courtiersen immeubles diplômés

(ARCID) depuis 1989, il estégalement membre de la

Commission des prestationsde l’USPI (Union suisse

des professionnels del’immobilier).

Le marché de l’immobilier s’est-ilbien porté l’année dernière? Globalement, ce fut une bonne année à la foispour l’immobilier commercial et pour la brancherésidentielle. A Genève, la population résidentea augmenté de 6000 habitants en 2010. Ces dixdernières années, une augmentation constantede population de l’ordre de 4000 habitants parannée a été enregistrée. En termes de logementssupplémentaires, l’idéal serait de construire unsocle de 2500 logements de plus par année dansle canton, alors que la moyenne atteint difficile-ment les 1500 ces dernières années. Il y a évi-demment un défaut chronique de nouvelles habi-tations sur le canton, lié en particulier à la duréedes procédures administratives (déclassement,PLQ, autorisations, etc.) et aux recours quasi sys-tématiques. Le décalage entre l’offre et lademande est un des facteurs d’augmentation,voire de maintien, des prix dans la fourchettehaute au sein du marché de l’immobilier.

Peut-on imaginer les mêmes per -spectives pour cette année?Il faut absolument densifier les zones à construireet envisager divers déclassements de terrainsdont la «vocation agricole» n’est plus d’actua-lité. Au niveau du logement, le cheval de batailledes politiciens reste la poursuite du travail entre-pris depuis quelques années à Genève pouratteindre les 2500 nouveaux logements annuels.Pour le domaine de l’immobilier en général, il ya de grands projets en cours comme, notamment,les Communaux d’Ambilly, Chapelle-Les Sciers,SOVALP ou le PAV.

Certains spécialistes de l’immobiliercraignent une bulle immobilière.Quel est votre sentiment? Les prix ont effectivement suivi une courbeascendante ces dernières années. Cependant,nous ne sommes pas prêts de revivre ce qui s’estproduit à la fin des années 80, avec une envoléedes taux d’intérêts à plus de 7%. En effet, actuel-lement, de nombreuses personnes souhaitentfaire le pas et accéder à la propriété grâce auxtaux d’intérêts historiquement bas, cumulés à lapossibilité de bloquer lesdits taux sur unepériode de quelques années à plus de dix, voirevingt ans. De plus, les banques font leur travailde surveillance et ne vont pas commettre lesmêmes erreurs que par le passé, et ce, quandbien même elles disposeraient d’une importantemasse de liquidités sous gestion. Enfin, les éta-blissements de crédits restent prudents dans l’es-timation des valeurs de gages et, par conséquent,dans l’octroi des crédits hypothécaires. Le risquede revivre une bulle immobilière est donc quasi-ment nul.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

34 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Le risque de revivre une bulle

immobilière est quasiment nul.»

Immobilier, courtage, régies

© DR

Page 37: Enquête conjoncturelle 2010-2011

• Forte hausse du CA,mais tassement en 2011

• Forte hausse de la rentabilité,confirmée en 2011

• Stabilité des investissements • Hausse des effectifs,confirmée en 2011

Ce secteur est très fragmenté etcomposé d’activités diverses:

gestion immobilière, courtage,promotion, gérance. Il comportequelques grandes sociétés et denombreuses plus petites.Il a bénéficié d’une bonneconjoncture en 2010. En find’année passée et pourle cinquième trimestre consécutif,le montant total des transactionsimmobilières a dépassé le milliardde francs. La gestion immobilière profite del’externalisation toujours plusétendue de la gérance immobilière.L’activité de courtage bénéficie,quant à elle, de l’installationde collaborateurs expatriéshautement qualifiés au seinde notre canton. Du fait du faibletaux de vacance, la haussedes loyers a un effet positifsur les marges des professionnels.

35Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

33 réponses dont 1 en Négoce, 31 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

Page 38: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Né en 1947, Antoni Mayerest titulaire d’un certificat de

commerce, d’un diplômed’assistant social à Genève etd’une licence en droit à Bâle.

Directeur des ressourceshumaines de la SBS à Genève

durant dix ans, il a repris, en2003, la direction générale de

Télégenève/Naxoo. Il est ledirecteur de la chaîne de

télévision genevoise LémanBleu depuis le 1er mai 2009.

Comment s’est porté votre secteuren 2010?Ce fut une année assez diff ic i le. En effet, entermes publicitaires, le marché n’a repris qu’enseptembre, après la forte chute de 2009. Celaconcerne la plupart des supports de presse.Dans la presse écrite, la publicité connaît aussides années difficiles. En ce qui concerne la télé-vision, une légère augmentation des téléspec-tateurs a été constatée, ce dont nous nousréjouissons bien évidemment. De manière géné-rale, un basculement des habitudes de consom-mation des médias vers Internet s’est opéré. Laconvergence de ces derniers est véritablementen train de se réaliser, avec une explosion desoffres dans le domaine des actualités. Des sitesInternet, comme ceux de Romandie ou de laTribune de Genève proposent un large contenudirectement en l igne. Petit à petit, le lectoratdépasse l’habitude du papier et se tourne versInternet pour s’informer.

En 2011, le regain de forme de lapublicité va-t-il se poursuivre? D’après nos analyses et dans la continuité dudernier tr imestre 2010, i l y a de bons espoirspublicitaires pour l’année 2011. I l faut savoirqu’un laps de temps entre le regain de formede l’économie et celui de la publicité dans lesmédias s’observe toujours. Les entrepr isesdoivent à nouveau mettre à disposit ion desbudgets publicitaires et redevenir plus activespour que nous, les médias, puissions en béné-f ic ier. La publ ic i té a toujours un temps deretard sur la reprise économique.

Les nouveaux supports, comme lestablettes tactiles ou les smartphones,vont-ils donner une seconde jeu-nesse aux médias traditionnels ou,au contraire, redistribuer les cartesdes principaux acteurs du secteur? Une chose est sûre, selon moi: ces nouveaux sup-ports ne vont pas «tuer» les médias traditionnels.Au contraire, ils offrent de nouvelles perspectives.Pour la télévision, par exemple, ils nous permet-tent d’attirer de nouveaux téléspectateurs qui, demanière mobile, peuvent regarder nos pro-grammes. Ce que nous attendons avec impa-tience, c’est une meilleure capacité à mesurerl’audience relative à l’utilisation de ces nouveauxsupports, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Lejour où cela sera possible, nous aurons des argu-ments supplémentaires auprès des annonceurs.Le «gâteau publicitaire» va certainement s’agran-dir dans les années à venir et cela ne peut quenous réjouir.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

36 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Il y a de bons espoirs publicitaires

pour l’année 2011.»

Médias, édition, arts graphiques

© DR

Page 39: Enquête conjoncturelle 2010-2011

• Stabilité du CA et de la rentabilité • Investissements inchangés • Baisse des effectifs, mais reprise du recrutement prévue pour 2011

Malgré la reprise en 2010,la croissance du secteur reste

très inférieure à la moyenne.La télévision a connu une légèreaugmentation des téléspectateurs.Les budgets publicitaires desentreprises conditionnent l’évolutionde ce secteur d’activité, dont unquart du chiffre d’affaires estconstitué par les impriméspublicitaires. La branche,presqu’exclusivement axée surle marché intérieur, réagit fortement aux fluctuationsde la conjoncture et àla concurrence des médiasélectroniques. Petit à petit, le lectorat dépassel’habitude du papier et se tournevers Internet pour s’informer.Les nouvelles offres numériquesinfluencent ainsi les habitudes deconsommation de médias imprimés,dont la moitié des recettesproviennent de la publicité, et fontainsi pression sur les prix. La reprise,jugée légèrement positive en 2011,semble plus difficile que dans lesautres secteurs de l’économie.

37Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

36 réponses dont 10 en Production, 3 en Commerce de détail, 1 en Négoce,

15 en Services (conseil, gestion, etc.), 7 en Autres

Page 40: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Nicolas Rebetez débutedans l’entrepreneuriat à l’âge

de 16 ans en proposant desservices de Web design. Aprèsune première expérience dansune société d’aéronautique, il

est approché par IBM.Il restera six ans dans

la multinationale dédiée àl’informatique au sens large.

En 2006, il fonde, avec unassocié, la société

Sensometrix, dont il estactuellement le CEO.

En regardant attentivement les évé-nements liés à votre secteur durantl’année écoulée, il semble que laconjoncture fut plutôt bonne… Notre secteur est en phase de croissance, marquépar la présence de nouveaux clients. Il est trèspeu dépendant des événements microécono-miques. En effet, le besoin en sécurité est perma-nent. En temps de crise, quand les sociétésannoncent des coupes budgétaires, celles-ciconcernent en général leurs dépenses en commu-nication ou en marketing, plus rarement cellesrelatives à la sécurité. Notre secteur est donc trèspeu lié à la conjoncture. Tout au plus, lors descrises, un décalage dans la mise à disposition decertains budgets est observé, mais, au final, lesinvestissements se réalisent quand même.

Cette année, la sécurité sera donc ànouveau sur tous les fronts? Oui, car il y a encore de la place pour de nouvellesformes de sécurité. Malgré la forte concurrenceopérée au sein du secteur, il est toujours possiblede consolider et d’accroître ses parts de marché.En d’autres termes, il faut savoir être innovant etproposer des produits réellement révolutionnaires.La clé de tout cela, c’est l’innovation.

Quels nouveaux produits vont donnerune impulsion supplémentaire ausecteur? Les produits qui vont révolutionner la branchesont ceux qui permettent une reconnaissance desindividus par les veines de la main. Cette techno-logie va littéralement exploser dans les mois à

venir, et ce, au niveau international. Les aéroportstout comme les multinationales vont se les appro-prier. Nous poursuivons nos efforts de R&D demanière à atteindre un risque proche de zéro.Pour le grand public, cela permettra, par exemple,de payer dans les commerces en posant simple-ment sa main sur une machine. C’est une révolu-tion!

Ce produit va-t-il créer un nouveaumarché? Totalement! Ce sera un nouveau moyen de paie-ment! L’homme a connu le troc, la monnaie, lescartes de crédit et passera prochainement à l’ap-pareil de reconnaissance des veines. C’est à labiométrie que l’on doit cela. Beaucoup de socié-tés y ont cru et, depuis, les progrès sont incroya-bles. Nous assistons à une convergence entresécurité, confort et simplicité pour l’utilisateur,exactement comme l’a fait Apple avec l’iPad, encréant de nouveaux marchés dans le domaine duhardware.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

38 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Il est toujours possible de consolider et

d’accroître ses parts de marché. La clé detout cela, c’est l’innovation.»

Métallurgie, machines, mécatronique, électronique

© DR

Page 41: Enquête conjoncturelle 2010-2011

• Fort contraste du CA selon les secteurs, mais prévisions positivespour 2011

• Hausse de la rentabilité,confirmée en 2011

• Stabilité des investissements • Stabilité des effectifs,mais reprise

du recrutement prévuepour 2011

L’industrie genevoise desmachines semble avoirsurmonté sa plus grave crisedepuis les années 90, comme entémoigne l’évolution positive desa production et de son chiffred’affaires en 2010. La vigueurdu franc va toutefois peser surses marges. Pendant la récession, les recettesde la branche se sont effondrées.Particulièrement touchée,l’industrie des machines avaitenregistré une chute de productionde plus de 30%. De nombreusessociétés avaient dû avoir recoursau chômage partiel. La demande extérieure devraitprogresser en 2011, particulièrementdans les pays émergents,principalement au Brésil et enChine. Dans un contextemonétaire défavorable, cettetendance devrait soulagerles entreprises industriellesexportatrices.Malgré ces perspectives positives,la branche reste prudente pour2011. En effet, un nouvelaffaiblissement de l’eurotoucherait durement l’industrieet pourrait poser un problèmemajeur à certaines d’entre elles,avec la tentation de délocaliserleur production à l’étranger.La hausse des prix des matièrespremières et de l’énergie estégalement un véritableproblème pour le secteur.Ainsi, l’industrie des machinesreprésente près de 3% dela consommation totaled’électricité en Suisse.

39Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

30 réponses dont 21 en Production, 2 en Commerce de gros, 5 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

Page 42: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 43: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Sergei Chaplygin est CEO deLitasco SA et travaille pour legroupe russe LukoilInternational Trading andSupply Company depuis 2005.Avant d’être nommé à ladirection générale, il s’estnotamment occupé desactivités de trading, detransport et de logistique.

Quels principaux événements ontmarqué votre secteur d’activité en 2010? L’éruption du volcan islandais ou les grèves dans lesports français, par exemple, ont certes eu un impact ausein de notre secteur, mais localement et sur le courtterme. En revanche, une tragédie comme la pollutiondans le golfe du Mexique aura vraisemblablement unimpact durable. Différents scénarios sont envisageables,comme la hausse à terme du coût d’extraction desréserves marginales en eaux profondes, le renchérisse-ment du cours du brut, avec pour résultat un regain d’in-fluence des pays producteurs détenant la majorité desréserves extractibles à bas coûts, ou encore l’accéléra-tion de l’agenda «énergies renouvelables» dans lemonde. D’autres faits, moins médiatisés, sont autant de«signes» de modifications géopolitiques majeuresinfluençant directement notre secteur. Des événementsà l’instar du changement des rapports de forces écono-miques, en particulier avec la Chine, ou des sanctionsinternationales, entre autres, influencent les flux d’im-port-export de produits pétroliers, ainsi que la compé-titivité relative des outils de raffinage.

Quel rôle jouent désormais la Suisse etGenève dans l’activité du négoce desmatières premières? Selon la Geneva Trading and Shipping Association, ledéveloppement historique de l’arc lémanique dans lenégoce international a fait boule de neige. Aujourd’hui,les plus grandes banques actives dans le Trade Financeet les sociétés d’inspection sont présentes sur la place.Le secteur représenterait environ 10% du PIB genevois.En outre, les chiffres sont éloquents avec, à Genève,400 compagnies de négoce, un tiers des échangespétroliers mondiaux, 8000 emplois directs dans le

domaine et 22% de l’affrètement des mouvementsglobaux.

Comment envisagez-vous l’évolutiondes cours du pétrole cette année? Il n’existe pas de boule de cristal en la matière et il esthasardeux de faire des prévisions! Certains éléments sontcependant à surveiller de près. En premier lieu, l’actualitéau Maghreb et ses conséquences potentielles. En raisonde la localisation stratégique et des parts de marché quereprésentent certains de ces pays dans la productionmondiale, l’issue des événements aura un impact sur lescours du brut. Ensuite, il y a aussi l’état de l’économiemondiale et la vigueur de la reprise, après deux ans d’unecrise qui perdure, comme le montre la situation financièreen zone Euro. Ceteris paribus, les tensions géopolitiques,accompagnées de signes tangibles de sortie de crise éco-nomique, pousseraient les cours à la hausse.

Sur le plan économique, comment sedessine l’exercice en cours pour votresecteur d’activité? La reprise de l’économie mondiale, la dépréciation decertaines devises occidentales et une politique régionaleinstable vont probablement créer plus de volatilité dansl’industrie de l’énergie en 2011. Nous observons dansle domaine du négoce que les opportunités d’arbitragediminuent en fréquence, en durée et en nombre. Par ail-leurs, les participants du marché développent rapide-ment leurs subtilités commerciales et la concurrence, deplus en plus solidement financée, est prête à investirdans le contrôle de flux pétroliers physiques. Autant dedéfis que notre secteur devra relever en 2011.

Propos recueillis par Didier Planche

41Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

«Les tensions géopolitiques accompagnéesde signes tangibles de sortie de criseéconomique pousseraient les cours

à la hausse.»

Négoce international

© DR

Page 44: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 45: Enquête conjoncturelle 2010-2011

43Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

42 réponses dont 10 en Commerce de gros, 27 en Négoce, 4 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

Négoce international

• Stabilité du CA, de la rentabilité, des investissements et des effectifs

Par définition, ce secteurest uniquement international

puisqu’il dépend des fluxcommerciaux mondiaux.Une forte augmentationde l’activité de négoceinternational a été observéeen 2010 à Genève,qui consolide ainsi son statutde carrefour mondialen la matière. Ainsi, selon la «Geneva Tradingand Shipping Association»(GTSA), Genève estaujourd’hui la plaque tournantepour plus de 30% du commercemondial de céréales et de blé,25% du négoce mondialdu pétrole, dont 75% du pétrolerusse, une position qui devraitperdurer en 2011 malgréla pression concurrentielle.

Page 46: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Christiane Morel estfondatrice et directrice du

cabinet Ethys SA,spécialisé dans le recrutement

de cadres, dans les bilanssocioprofessionnels et en droit

du travail depuis 2000.Précédemment, elle contrôlait

et dirigeait la sociétéSopac SA, également

experte en recrutementde cadres.

Quels événements majeurs ontmarqué le secteur du recrutementde personnel en 2010? La reprise économique, alliée à la création d’em-plois, que Genève a connue durant l’exercice2010 a fortement influencé la capacité de recru-tement des entreprises, tant pour les nouveauxpostes que pour les mutations. L’ensemble dusecteur en a bien évidemment bénéficié. Ilconvient, toutefois, de relever un effet induit dece dynamisme, à savoir la pénurie de candidaturesde valeur quasiment dans tous les secteurs d’acti-vités et niveaux hiérarchiques. Par conséquent,les entreprises sollicitent les cabinets de recrute-ment pour bénéficier des contacts directs quepeuvent avoir ces «chasseurs de têtes» avec lescandidats recherchés.

Selon votre expertise, quelles seront,cette année, les principales activitéséconomiques concernées par lerecrutement de personnel, et pourquelles raisons? Je ne dispose pas d’une vue générale du marché ausein de mon cabinet. Cependant, il m’apparaît clai-rement que le domaine bancaire dominera et devracombler les pertes en ressources humaines aux-quelles il a dû consentir en raison de la crise éco-nomique. D’une manière générale, les secteurs lesplus exposés à la crise, soit les secteurs d’exporta-tion essentiellement, seront également ceux quichercheront à combler le retard pris en termes derecrutement.

Quelles innovations connaît le secteurdu recrutement de personnel?La professionnalisation des processus de recru-tement souhaitée par les entreprises, et pas seu-lement pour les cadres supérieurs, induit de factoun niveau de formation et de pertinence descabinets spécialisés dans le recrutement. Il n’y aplus vraiment de place pour l ’ improvisationdans ce secteur. En parallèle, dans les grandesentreprises, des réseaux RH continentaux, voiremondiaux, se développent avec de nouvellestechnologies telles que les CV vidéo, par exemple.Ces deux mondes cohabitent sans difficulté àGenève.

Comment se dessine l’année encours pour votre secteur d’activité,sur le plan économique? Compte tenu de la reprise économique et desretards de recrutement pris par certains secteursdurant la crise, il me semble raisonnable d’appré-hender l’année 2011 avec un certain optimisme.Je pense, par ailleurs, que la tendance consistantà faire appel à des spécialistes du recrutement vase renforcer.

Propos recueillis par Didier Planche

44 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Le domaine bancaire devra comblerles pertes en ressources humaines

causées par la crise.»

Ressources humaines

© DR

Page 47: Enquête conjoncturelle 2010-2011

45Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

24 réponses dont 1 en Négoce, 23 en Services (conseil, gestion, etc.)

• Hausse du CA, prévisions très positivespour 2011

• Forte hausse de la rentabilité, confirmée en 2011 • Hausse des investissements• Baisse des effectifs en 2010, mais reprise du recrutement en 2011

Dans le secteur tertiaire, l’évolutionannuelle de l’emploi est positive

(+0,5%). Quant au secteursecondaire, l’emploi se stabilise,après avoir reculé durant les sixderniers trimestres. Toujours endécalage avec la conjoncture,le marché du travail ne bénéficie quepartiellement de la repriseconjoncturelle. Bien que des signesd’amélioration soient visibles, le tauxde chômage stagne autour des 7%.Par ailleurs, le nombre d’emplois n’afait qu’augmenter en 2010. Il y aainsi une véritable dichotomie entrele chômage genevois (le plus élevé deSuisse) et un marché du travail quiest parmi ceux qui engagent le plusde Suisse. Les optimistes relèvent la stabilité dumarché du travail dansun environnement hostile et misentsur 2011. En dépit des grands défisrencontrés par l’économie genevoisedans un environnement internationaltoujours plus compétitif, le marché del’emploi s’est révélé extrêmementstable en 2010. Par rapport à 2009,lorsque le creux de la vague del’effondrement conjoncturel a étéatteint, l’offre d’emploi a tout demême augmenté d’environ 30%. Les portails d’emploi en ligne ont puaugmenter leur part de 30% parrapport à l’année précédente etles sites Internet des entreprisesde 35%.

Page 48: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Bernard Gruson est directeurgénéral des Hôpitaux

universitaires de Genève(HUG); précédemment

il occupait le poste dedirecteur adjoint au sein del’Hospice général à Genève

(jusqu’en 1989). C’est unspécialiste de l’économie

de la santé.

Quels principaux événements ont mar -qué votre secteur d’activité en 2010? L’ensemble des hôpitaux suisses, comme les HUG,ont déjà le regard tourné vers 2012. Dans undomaine en profonde mutation avec, entre autres,la réforme de la LAMal et l’introduction de laSwissDRG, tous se préparent à faire face à denouveaux défis: anticiper les évolutions socialeset politiques, adapter la capacité et les conditionsd’accueil aux exigences et à la démographiechangeantes de notre société, continuer d’inno-ver, développer et favoriser l’excellence dans uncontexte de pression économique et de concur-rence accrue, ou encore tendre à toujours plusd’efficience tout en maintenant une excellentequalité des soins. Pour leur part, les HUG ont fina-lisé, en 2010, leur troisième plan stratégique, quirépond concrètement à ces questions. Il résulted’une analyse approfondie des enjeux à venir, desmissions confiées à l’hôpital public, à la foishôpital de proximité et de référence, et des res-sources allouées pour les accomplir.

Quelles innovations majeures connais-sent les hôpitaux suisses? Sans parler des innovations constantes en matièrede soins, de technologies et d’équipements, leshôpitaux voient leurs conditions cadre changer. Ilssont soumis à l’évolution des exigences et standardsen matière d’hygiène et de prescriptions fédéralesavec, notamment, les démarches d’accréditation. Ilsdoivent également adapter leurs conditions tari-faires et biaisent ainsi la concurrence entre hôpitauxpublics et privés, la recherche de niches profitablesprivilégiées par le secteur privé s’opposant aux cas

lourds «moins rentables» renvoyés vers les établis-sements publics. Le cadre législatif des hôpitauxévolue également beaucoup, entre autres avec larévision de leur régime de financement. D’autresmesures, telles que les ordonnances fédéralesvisant à réduire les coûts d’assurance-maladie et àrenforcer la responsabilité individuelle des assurés,ont également un impact sur l’hôpital et sesfinances.

Selon vous, les coûts de la santévont-ils continuer à croître cetteannée? Le cas échéant, veuillez enexpliquer les raisons… Dans une étude publiée en 2007, l’Office fédéralde la statistique a étudié l’évolution des coûts dela santé en Suisse. Son constat: le nombre depatients augmente, tout comme le volume moyende soins par patient, et le coût unitaire des presta-tions médicales renchérit. D’ailleurs, cette tendancese retrouve dans tous les pays développés. Lesdépenses de santé croissent plus vite que l’écono-mie générale, bien que certains pays réussissentmieux que d’autres à contrôler la hausse des coûts.Cette croissance des dépenses s’explique par l’évo-lution démographique, l’allongement de l’espé-rance de vie, l’évolution de l’état de santé général,les progrès en technologie médicale, mais aussi parles attentes de la population, la densité médicale,la couverture d’assurance, le développement del’offre et de la demande des soins, ou encore parl’augmentation du recours au service public,notamment dans le domaine des urgences.

Propos recueillis par Didier Planche

46 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Les dépenses de santé croissent plus vite

que l’économie générale.»

Santé

© DR

Page 49: Enquête conjoncturelle 2010-2011

47Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

15 réponses dont 1 en Production, 1 en Commerce de gros, 2 en Commerce de détail,5 en Services (conseil, gestion, etc.), 6 en Autres

• Stabilité du CA et dela rentabilité, maisaugmentation prévuepour 2011

• Stabilité des investissements • Hausse des effectifs,confirmée en 2011

L’augmentation etle vieillissement de

la population, dont les besoinsen prestations de santé sontimportants, assurent une demandesolide au secteur. Celui-ci est composé d’acteurs trèsdifférenciés. Une multitude decabinets et de petites structuresviennent compléter l’offre proposéepar les hôpitaux et les centres desoins. Tous ont connu une évolutionpositive de la demande durant cesdix dernières années, conduisant àune concentration et une spécialisationdes établissements, processus quidevrait se poursuivre en raisonde la forte pression sur les coûts. Grâce à la dynamique et auniveau d’exigence élevéde la demande en soins,les membres du secteur prévoientune croissance supérieureà la moyenne en 2011.

Page 50: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Carlo Ferro occupe le posted’Executive Vice President et

directeur financier deST Microelectronics depuis

mai 2003. Il est égalementresponsable des relations avec

les investisseurs, de la trésorerieet de la communication au

niveau corporate. Membre ducomité stratégique corporate,il préside également le conseil

d’Incard SA, une société dugroupe ST spécialisée dans les

solutions pour cartes à puce.Par ailleurs, il siège au Conseil

de surveillance etpréside le Comité d’audit deST-Ericsson SA, coentreprise

spécialisée dans lessemi-conducteurs et les

plateformes pour applicationsde téléphonie mobile.

Les diverses sociétés actives dansvotre secteur ont annoncé des béné-fices record ces derniers mois. Labonne santé financière est doncrevenue en 2010? L’industrie des semi-conducteurs dans son ensem-ble a connu un redressement impressionnant aprèsla crise de 2009. 2010 a été une année exception-nelle pour le secteur, avec des chiffres d’affairesrecord et des rendements sur actif net très impor-tants. Le 4e trimestre a été le plus élevé depuis labulle des valeurs technologiques en 2000. Laplupart des sociétés de notre secteur ont vu leursituation financière nette s’améliorer, tout en conti-nuant à verser des dividendes et à investir pourfinancer leur croissance future.

Cette conjoncture favorable peut-elle s’inscrire dans la continuité,notamment en 2011? Sur la base des données les plus récentes pournotre secteur, nous prévoyons que 2011 sera uneannée de croissance plus rapide pour les sociétés,notamment grâce à leurs portefeuilles de produitsinnovants, comme par exemple les puces pour la3D et la télévision connectée, les nombreusesapplications grand public, industrielles et médicales,les MEMS (microsystèmes électromécaniques) oubien encore les puces dédiées aux applications degestion intelligente des réseaux électriques et àl’efficacité énergétique. Géographiquement, lesventes en Asie seront en augmentation et lesecteur est bien positionné pour tirer parti de lacroissance des économies asiatiques qui sont lesplus rapides.

Quels sont les risques financierspour les années à venir? En tant qu’acteur industriel mondial, nous sur-veillons en permanence l’état de l’économieglobale. Tout le monde voit, par exemple, ce qui sedéroule dans la zone méditerranéenne et l’impactde la dette souveraine européenne sur les marchés.Cependant, le premier de ces deux phénomènessemble jusqu’ici avoir un impact marginal sur lacroissance du PIB mondial. Pour le second, le piresemble derrière nous. En tant que secteur ayant desactivités importantes en Europe, nous sommesexposés aux variations de change. Nous suivonsconstamment ces facteurs de risque et noussommes habitués à gérer l’incertitude.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

48 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«2010 a été une année exceptionnelle

pour le secteur.»

Technologies de l’information et de la communication

© DR

Page 51: Enquête conjoncturelle 2010-2011

49Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

31 réponses dont 4 en Production, 1 en Commerce de gros, 24 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

• Hausse du CA et de la rentabilité,confirmée en 2011

• Hausse des investissements• Hausse des effectifs en2010 et en 2011

également

Dans un marché saturé,les progrès technologiques

sont le moteur de la croissance.La baisse des prix permet àun nombre croissant deconsommateurs de profiterau mieux des services detélécommunication.La libéralisation du marchédes télécommunications està l’origine de la baisse de 25%des prix durant ces dix dernièresannées. En comparaisoninternationale, ces prix restenttoutefois élevés dans la téléphoniemobile. Celle-ci n’a pasune pénétration aussi grande quedans d’autres marchés européens;le domaine du haut débit,en revanche, bénéficied’une excellente infrastructure. Le développement technologique etle potentiel de la fibre optiqueoffrent des perspectivesde croissance élevées à la brancheen 2011. De plus, la tendanceà l’externalisation des servicesinformatiques s’étend des grandesentreprises aux PME. Le secteur dépend fortement despécialistes pointus, difficiles àtrouver sur le marché genevois, etbénéficie grandement de la librecirculation des personnes.

Page 52: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 53: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Après plus de vingt ans decarrière dans la photographie,Jean-François Schlemmer setourne, en 2001, vers larestauration et ouvre, l’annéesuivante, L’Omnibus. En2004, il reprend le restaurantdu Parc des Bastions puis laBuvette du Petit Casino. En2008, il procède à la réouverturedu Palais Mascotte puis,l’année suivante, deL’Horizon, le restaurantpanoramique du Salève. 2011sera marquée par la mise enservice du Milk Club et del’ouverture – espérée – deLa Taverne de la République.

Comment votre secteur d’activités’est-il comporté en 2010? L’année écoulée, du côté des restaurants, laisseun sentiment assez mitigé, en raison notammentde circonstances météorologiques peu favora-bles, à commencer par un printemps et un étémaussades. Cela a notamment eu des consé-quences sur la fréquentation des terrasses, dontles restaurateurs attendaient beaucoup suite auxproblèmes liés à l’interdiction de la fumée enlieux clos. De plus, la conjoncture était encoredifficile. Pour ce qui est des établissements denuit, il est frappant de constater que les gensconsomment de moins en moins dans les disco-thèques et de plus en plus à l’extérieur, autravers d’achats personnels. D’ailleurs, les der-niers chiffres publ iés ne sont guère enthousias-mants. Pour la première fois, en Suisse, laconsommation de boissons s’est faite davantageà l’extérieur que dans les discothèques, à raisonde 52% contre 48%. En France et en Allemagne,la tendance est déjà de 70 contre 30.

Comment percevez-vous l’année2011, meilleure ou plus difficile? Malgré ce qui précède, je demeure résolumentoptimiste et positif. Nous sommes maintenantarrivés au sortir de la crise, au bout du tunnel.Nous ne pourrons dès lors que faire mieux, àcondition de s’accrocher, de mettre l’imaginationau pouvoir et d’innover.

L’avenir de votre secteur d’activitésemble donc plus ou moins pré-servé… On ne peut se contenter ici d’une réponseglobale. De fait, le traditionnel bistrot de grand-papa semble plus ou moins condamné à disparaître.Ce qu’il convient aujourd’hui de prendre fondamen-talement en considération, c’est l’extrême seg-mentation du marché. Il y a le secteur gastronomique,la «bistronomie» et les brasseries, la cuisine àl’emporter, les bistrots tendance et les fast-foods.Chaque cas doit être pris à part, faire l’objet destratégies précises et personnalisées.

Entrevoyez-vous d’autres perspec-tives d’avenir dans votre secteur? Je pense qu’il y aura toujours de l’avenir pour lesesprits entreprenants, mais il y a aujourd’hui tropd’établissements éphémères. On doit avoir lecourage de se pencher sur l’opportunité qu’il yaurait, ou non, de rétablir la clause du besoin. Entout état de cause, cette dernière doit fairel’objet d’un véritable débat public.

Propos recueillis par Jean-Charles Kollros

51Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

«Le traditionnel bistrot de grand-papasemble plus ou moins condamné

à disparaître.»

Tourisme, hôtellerie, restauration

© point-of-view.ch

Page 54: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 55: Enquête conjoncturelle 2010-2011

53Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

34 réponses dont 2 en Production, 6 en Commerce de détail, 21 en Services (conseil, gestion, etc.), 5 en Autres

• Stabilité du CA et de la rentabilité, maisaugmentation prévuepour 2011

• Baisse des investissements• Stabilité des effectifs, mais reprise du recrutement prévue pour 2011

Pour l’hôtellerie, 2010 se révèleproche des excellentes années

que furent 2007 et 2008.Les restaurateurs, quant à eux,déplorent une demande stagnante etun chiffre d’affaires inférieur, tout enjugeant la marche des affairesmeilleure qu’en 2009. La branche est soumise à de fortesfluctuations saisonnières ainsi qu’auxconditions climatiques. La demandedes clients étrangers dépendfortement du taux de change(franc fort = vacances onéreuses).La première phase d’appréciation dufranc a été bien supportée, car, dansle même temps, la situationéconomique s’améliorait. Les secteurs de l’hôtellerie et de larestauration doivent lutter contre lessurcapacités et la forte pressionconcurrentielle. Le taux de faillitedans l’hôtellerie et la restauration estdans la moyenne supérieure desbranches. La concurrence d’Internetdevrait encore exercer une plus fortepression sur les marges dansla branche du voyage. La demande devrait continuer àaugmenter en 2011, mais en perdantde son dynamisme. La confiance desconsommateurs s’est déjà un peudégradée à la fin de l’année 2010.La baisse conjoncturelle prévue inciteles consommateurs à la prudence,celle-ci se répercute sur le chiffred’affaires du secteur.L’hôtellerie se prépare àune dynamique moins soutenue.La faiblesse de l’euro et du dollar faitde l’Europe et du reste du monde desdestinations de vacances plusattrayantes pour les Suisses et nuit àl’attrait de Genève auprèsdes visiteurs étrangers.

Tourisme, hôtellerie, restauration

Page 56: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Jean-Jacques Borgstedt estprésident et propriétaire de

Pelichet SA et deSecur’Archiv SA.

Il est aussi actionnaire,administrateur et

vice-président de Pelichet NLC,président du Conseil

d’administration et actionnairede Trans China International

Ltd. (Hong Kong, Pékin,Shanghai, Guangzhou) et

dirige encore de nombreusessociétés en Asie notamment.

Quels principaux événements ontmarqué le secteur du déménage-ment en 2010? L’année 2010 a été marquée par un premiersemestre difficile, lié à une baisse d’activitégénérale dans l’industrie du déménagementcomme dans pratiquement tous les secteursd’activités. Le segment du déménagement inter-national n’a pas été épargné, car les entreprisesont fortement réduit leurs mutations profession-nelles internationales. La crise économique etfinancière a provoqué une baisse du nombre detransferts de sièges européens de multinationalesvers la Suisse en 2009 et en 2010. Enfin, la fortevalorisation du franc suisse par rapport à l’euroa impacté très négativement la compétitivité desentreprises helvétiques de déménagement parrapport à leurs concurrents de l’Union européenne.

L’arrivée en Suisse et à Genève denombreuses sociétés étrangères et deleurs collaborateurs représente-t-elleun réel volume d’affaires supplémen-taire? Au-delà de l’activité supplémentaire générée,l’installation en Suisse des sièges administratifsde sociétés étrangères, accompagnée de trans-ferts massifs de collaborateurs, entraîne unchiffre d’affaires supplémentaire récurrent. Eneffet, une fois installées, elles continuent derecruter à l’étranger et de muter certains de leurscollaborateurs à l’international. Dans le cadre decette mobilité professionnelle, ces entreprises, etnotamment leurs ressources humaines, souhai-tent être assistées pour la logistique, afin de

s’assurer un gain de temps et garantir une muta-tion réussie pour leur plus grand bénéfice et celuides expatriés. En outre, ces groupes exprimentégalement des besoins en termes de déménagementlocal, de transfert de bureaux, de manutentioninterne, d’entreposage et de gestion de documents,comme l’archivage papier et numérique.

Comment se dessine l’année en courspour votre secteur d’activité? La reprise économique mondiale s’accompagned’un mouvement sensible des transferts de siègeseuropéens vers les cantons de Genève et deVaud. Nous attendons donc des arrivées impor-tantes les deux prochaines années. Au cours dela dernière décennie, nous avons constaté unehausse importante des transferts internationauxdepuis et vers l’Asie. Cette tendance connaît undéveloppement exponentiel depuis ces deux der-nières années et le rythme devrait se poursuivre.Enfin, la reprise américaine devrait entraîner unehausse des transferts transatlantiques. La com-pétitivité dans le domaine du déménagementdevient de plus en plus marquée, avec l’arrivéeen Suisse de multinationales du déménagementinternational.

Propos recueillis par Didier Planche

54 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Au cours de la dernière décennie,nous avons constaté une hausse

importante des transferts internationauxdepuis et vers l’Asie.»

Transports et logistique

© DR

Page 57: Enquête conjoncturelle 2010-2011

55Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

31 réponses dont 2 en Négoce, 21 en Services (conseil, gestion, etc.), 8 en Autres

• Forte hausse du CA,confirmée en 2011

• Stabilité de la rentabilité,mais augmentationprévue pour 2011

• Hausse des investissements• Hausse des effectifs,mais prévisions

contrastées pour 2011

Le commerce mondial a une forteinfluence sur le secteur du

transport. L’amélioration de la situationéconomique a profité aux sociétés delogistique internationales qui, par leuroffre complète, disposent d’unavantage concurrentiel. De manière générale, le secteur abénéficié de la tendance àl’externalisation des activités detransport des entreprises. La pressionconcurrentielle et l’érosion des margesdue à la hausse du prix des carburantset de la RPLP a assaini le marché etconduit à une augmentation substantiellede la taille moyenne des entreprisestout comme à leur concentration. Au niveau du transport aérien, aucours de l’année 2010, l’AéroportInternational de Genève a accueilliprès de 12 millions de passagers, soitune croissance de plus de 4,9%par rapport à 2009. Ce recordhistorique de fréquentation estd’autant plus remarquable quela plateforme aéroportuaire a étéconfrontée en 2010 à plusieurs joursde fermeture, occasionnéspar l’éruption du volcan islandais etdes conditions météorologiquesdifficiles (neige). Sur la même période,le total du trafic n’a augmenté que de2,7%, passant de172 700 mouvements en 2009à 177 400 en 2010. Cette évolutionplus faible du trafic par rapport aunombre de passagers s’explique parl’adaptation des capacitésdes compagnies à la demande et parune amélioration des tauxde remplissage des avions. Le secteur du fret connaît lui aussiune croissance remarquable, de l’ordrede 32,4%, répartie entre le fretavionné (39 200 tonnes) et le fretcamionné (21 500 tonnes). Malgré la pression constante surles prix, le secteur du transport tablesur une légère croissance en 2011.

Page 58: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Daniel Sulliger est unautodidacte. Après une

formation à l’Ecole des Arts etMétiers de Genève,

il a travaillé dans le bâtimenten effectuant des travaux decharpentier et de menuisier.C’est en 1980, au décès de

son père, qu’il décide dereprendre le Domaine de la

Clé de Sol, à Satigny.

Comment s’est porté le secteur de laviticulture l’année dernière? Les vins genevois ont extrêmement bien résisté.En gardant une haute estime de notre image demarque et en «tapant sur le clou de la qualité»,nous avons réussi à tirer notre épingle du jeu. AGenève, le marché est en perpétuelle expansion.Les clients veulent des vins locaux. C’est uneattente qui est toujours plus forte. Cela nousréjouit évidemment. En d’autres termes, 2010aura été une très bonne année pour le secteur,tout comme 2009 l’a du reste été. Les ventes ontlégèrement augmenté. De plus, la cuvée a étéremarquable, avec des vins très structurés et uneexcellente maturation.

L’année à venir s’annonce doncsous les meilleurs auspices? Oui. D’autant plus que nous avons de nombreuxprojets afin d’améliorer encore l’offre genevoise.Le projet principal consiste à élaborer une stra-tégie pour les vins de Genève à l’horizon 2020.Il s’agit d’une démarche à long terme. Le but estd’effectuer une vaste étude qui permette dedéterminer la qualité des grands crus et l’étatactuel du marché. Un groupe de travail va égale-ment être mis sur pied. Au final, l’idée est bienévidemment de promouvoir les vins du cantonsurtout en Suisse allemande, où nous avons duretard en matière d’image et de renommée, parrapport à d’autres cantons romands comme leValais ou Vaud. Il est temps de réfléchir au futurmaintenant que la crise est passée. Même si nousl’avons traversée sans trop de problèmes, il fautque nous soyons plus présents sur le marché.

La concurrence des vins du Nouveau-Monde se fait-elle de plus en plusforte? Pas forcément. Disons que nos premiers concur-rents, ce ne sont pas les vins du Nouveau-Mondemais plutôt ceux de pays proches comme laFrance, l’Italie ou l’Allemagne qui pratiquent unepolitique de prix de plus en plus agressive. Celanous inquiète, car les vins à bas prix vendus engrandes surfaces nous causent beaucoup de tort.Il faut savoir que les supermarchés représententenviron 60% du marché global. Les consomma-teurs, souvent des femmes, regardent davantagele prix que l’étiquette ou la qualité supposée. Deplus, en achetant des vins étrangers, les dégâtscausés à la planète en termes de transport etdonc de pollution sont souvent occultés. Acheterlocal, c’est aussi une manière de diminuer l’im-pact négatif sur la planète pour les générationsfutures.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

56 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Les vins locaux ont de plus en plus

la cote.»

Viticulture et commerce de vin

© Patrick Gilliéron Lopreno

Page 59: Enquête conjoncturelle 2010-2011

57Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

13 réponses dont 7 en Production, 1 en Commerce de gros, 4 en Commerce de détail, 1 en Autres

• Stabilité du CA, des investissements etdes effectifs

• Hausse de la rentabilité, mais prévisions prudentes pour 2011

La moitié du canton genevois estconsacrée à l’espace rural.

Le secteur est caractérisé par uneactivité majoritairement cantonale;seul un faible nombre d’acteurs sesont lancés dans l’exportation.Il dépend donc fortement dela conjoncture locale. La part des produits alimentairesdans les dépenses de consommationne cesse de baisser. Seulesexceptions: les labels bio,Terre d’Avenir ou les produits deniche, pour lesquelsla consommation est en hausse.Genève est le troisième cantonviticole de Suisse. Satigny est la plusgrande commune viticole, 12 cépagesy sont vinifiés. La Suisse compteparmi les plus grands consommateursde vin dans le monde et se place en5e position au niveau mondial.La Suisse n'étant pas autosuffisante,elle importe une grande quantité devins pour satisfaire la demande(60% de la consommation).Elle tend à développer sa productionà l’exportation. Cependant, outre la conjoncture,le secteur souffre d’une législationextrêmement contraignante,augmentant encore la quantité detravail, mais pas forcémentles revenus. Ceux-ci restent peuattractifs par rapport à d’autressecteurs, n’incitant donc pasla relève à s’engager dansce domaine d’activité.

Page 60: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 61: Enquête conjoncturelle 2010-2011

59Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

Autres secteurs

Trente-huit entreprises ayantrépondu à notre sondage ne

correspondent à aucun des secteurs figurant dans cette enquête.Leurs réponses, regroupées ci-contre,confirment la tendance générale.

38 réponses dont 2 en Production, 3 en Commerce de détail, 15 en Services (conseil, gestion, etc.), 18 en Autres

Page 62: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 63: Enquête conjoncturelle 2010-2011

61Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

Résultats globaux

61

691 réponses dont 90 en Production, 49 en Commerce de gros, 69 en Commerce de détail, 39 en Négoce,371 en Services (conseil, gestion, etc.), 73 en Autres

Page 64: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 65: Enquête conjoncturelle 2010-2011

«La réalisation de l’extension du Musée d’art et d’histoirepar le célèbre architecte français Jean Nouvelplacerait Genève parmi le top ten des villes

muséales d’Europe.»

63Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

Les membres ont la parole | GENÈVE TOURISME & CONGRÈS

Genève Tourisme & Congrèspasse à l’action!

Philippe Vignon estdirecteur général deGenève Tourisme &Congrès depuis avril 2010.Genevois, licencié ès sciencespolitiques, il a débuté sacarrière professionnelle en1992 dans la multinationaleL’Oréal puis chez easyJet, qu’ila contribué à développer avecsuccès tant en Suisse qu’enEurope centrale, en qualité dedirecteur général commercial.

L’importance du tourismeEn charge du développement commercial d’easyJet enSuisse et à l’étranger pendant neuf ans, j’ai lancé prèsde 100 nouvelles destinations dans une quinzaine depays. Systématiquement, j’y ai obtenu le soutien d’orga-nismes de promotion touristique dynamiques, capablesde définir conjointement une identité, un territoire demarque valorisant les atouts de leur destination etenclins à collaborer pour favoriser le développement tou-ristique car conscients de son importance économique.De retour à Genève, rien de semblable ou si peu. Et pour-tant… le tourisme réceptif pèse près d’un milliard defrancs suisses, 3,7% du PIB du canton de Genève. Lesretombées directes et indirectes s’élèvent à 2,5 milliardsde francs et 7% des personnes actives travaillent dansle secteur touristique, soit près de 20 000 personnes.

2011: l’année des grands chantiers Reprenant en 2010 la direction de Genève Tourisme &Congrès, j’ai rapidement été convaincu de la nécessitéde faire évoluer l’entreprise vers une organisation «mar-keting de la destination» professionnelle efficace et demettre en place une vraie stratégie de communicationpropre à renforcer la visibilité de Genève et à valoriserses atouts. Mais lesquels? Il s’agit de comprendre lesattentes des touristes et non pas de s’attacher aux goûtset habitudes des Genevois.Genève est-elle attractive pour sa situation privilégiéeau cœur de l’Europe, au carrefour de plusieurs nations,ou pour ses organisations internationales? Pour le luxe,le wellness et les soins médicaux? Pour ses boutiques ouson patrimoine culturel et religieux? Ou encore pour sonchocolat et sa gastronomie? Est-ce sa situation excep-tionnelle de «3 en 1» – lac-montagne-campagne – quila différencie de la concurrence? Ou finalement la qualitéet la douceur de vie d’une ville à échelle humaine? Une étude auprès des visiteurs sera menée en 2011 pourconfirmer la justesse du positionnement de la destinationet ses thèmes prioritaires. Mais commençons déjà par

effacer les préjugés qui font de Genève une destinationchère, ennuyeuse, et valorisons sa large gamme d’acti-vités en y associant des symboles forts, à l’instar duMusée Guggenheim qui a contribué au positionnementunique de Bilbao par exemple. Rapporté à Genève, laréalisation de l’extension du Musée d’art et d’histoirepar le célèbre architecte français Jean Nouvel, avec lesoutien des organismes privés et publics, placeraitGenève parmi le top ten des villes muséales d’Europe.Encore faudrait-il que tous s’accordent sur l’importanced’un tel projet pour qu’il voie finalement le jour, au-delàdes batailles partisanes que Genève ne connaît que tropbien.

Tous ensembleNotre responsabilité, c’est d’être le fer de lance opéra-tionnel du tourisme et d’inciter tous les acteurs écono-miques genevois à dialoguer et oser lancer de grandsprojets pour conserver Genève dans la cour des grandsalors même que la concurrence des villes se fait toujoursplus forte. A l’exemple des grandes manifestations deSuisse Tourisme organisées en avril 2011 à Genève,grâce au soutien de la Ville et l’Etat, des hôteliers et res-taurateurs, de Geneva Palexpo, du CICG, de GenevaArena et du Théâtre du Léman, comme le «SwitzerlandTravel Mart», le plus important salon dédié aux profes-sionnels du tourisme avec près de 500 tour-opérateurs,ainsi que la «Journée Suisse des Vacances», le rendez-vous annuel des acteurs du tourisme suisse. L’occasionde montrer à nos amis confédérés les atouts encoreméconnus de Genève, qui se classe pourtant en 2010 entroisième position des villes offrant la meilleure qualitéde vie au monde (Etude Mercer).En conclusion, je suis convaincu que nous pouvonsréussir ensemble à rendre la destination encore plus atti-rante, à condition de voir le verre à moitié plein… d’eaudu lac, bien sûr!

Philippe Vignon

© GT&C

Page 66: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 67: Enquête conjoncturelle 2010-2011

«L’exiguïté du territoire et la raréfaction des terrainsdisponibles nous astreignent à la densification des zones

industrielles, sur lesquelles il devient indispensablede bâtir en hauteur.»

65Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

Les membres ont la parole | FONDATION POUR LES TERRAINS INDUSTRIELS DE GENÈVE

Accompagner la mutationdu secteur secondaire

Philippe Moeschingerest directeur général de laFTI (Fondation pour lesterrains industriels deGenève), licencié en sciencescommerciales et industriellesde l’Université de Genèveet diplômé de l’Institutd’études immobilières.

15%de l’économie genevoise repose sur lesecteur secondaire, qui participe à la

diversité sectorielle du canton. Cette pluralité est unedes priorités des autorités politiques, renforcée suite àla récente crise financière. Or, sous la pression de lamondialisation, l’industrie et l’artisanat sont contraintsd’améliorer continuellement leur compétitivité; soutenirleur expansion passe par la mise à disposition d’infra-structures en adéquation avec les besoins recensés. L’exiguïté du territoire et la raréfaction des terrainsdisponibles nous astreignent à proposer des solutionsinnovantes. Elles passent par la densification des zonesindustrielles, sur lesquelles il devient indispensable debâtir en hauteur. Toute nouvelle construction doitaujourd’hui atteindre un indice d’utilisation du sol d’aumoins 1, soit 1000 m2 de plancher doivent au minimumêtre construits sur une parcelle de 1000 m2, sauf exceptionliée à une exploitation particulière. Des projets d’immeublesallant jusqu’à quatre étages, dotés de rampes d’accèspour véhicules légers à chaque niveau, sont à l’étude.Cela s’accompagnera d’un changement d’habitudede l’entrepreneur, qui sera amené à composer avec desespaces situés plus fréquemment à l’étage supérieur.

Nouvelles exigences On observe aussi une mue progressive du secteur secon-daire, liée, entre autres, à l’augmentation du nombre desociétés actives dans les nouvelles technologies – clean-tech, biotech et medtech –, ainsi qu’aux exigences del’industrie moderne qui doit soutenir son processus detransformation de la matière et de production de bienspar des opérations administratives et de marketing deplus en plus importantes. Cette transformation conduità la modification du paysage des zones industrielles etpousse à plus d’harmonisation entre les infrastructureset les aspects environnementaux pour rendre ces pôleséconomiques attractifs et conviviaux. Le développement durable, qui inclut une dimensionsociale et écologique, est également pris en compte par

l’économie industrielle. Il oblige à plus de mixité desactivités pour répondre aux besoins des travailleurs dece domaine et réduire les déplacements par véhiculesmotorisés. Crèches, offices postaux, guichets bancaires,commerces de proximité et services hôteliers professionnelssont donc appelés à se développer en zones industrielles.Un afflux massif du tertiaire, associé à une augmenta-tion des prix des surfaces, est toutefois exclu sur cespérimètres dont le but premier est de fournir des condi-tions structurelles et financières favorables au dévelop-pement du secteur secondaire.

Relogement essentiel Enfin, ces prochaines années, le développement écono-mique du canton passera immanquablement par laconstruction du CEVA et la mise en œuvre du projet derenouvellement urbain de la région Praille-Acacias-Vernets. Il incombera à la Fondation pour les terrainsindustriels de Genève de trouver des surfaces adéquatespour contribuer au relogement des entreprises situéessur les espaces concernés par ces ouvrages. Grâce à sonexpertise, la fondation, qui vient de fêter ses cinquante ans,saura accompagner de façon optimale la mutation de lazone industrielle et pérenniser l’activité et le développementdu secteur secondaire à Genève.

Philippe Moeschinger

© DR

ZDIA de Meyrin-Satigny 1 817 203 m2 34,7%ZIA Praille-Acacias 960 124 m2 18,4%ZDIA du Bois-de-Bay 769 301 m2 14,7%ZDIA de Plan-les-Ouates 642 567 m2 12,3%ZDIA de Mouille-Galand 528 779 m2 10,2%ZDIA de Meyrin 359 528 m2 6,9%ZIA du Lignon 95 290 m2 1,8%ZIA de la Renfile 31 836 m2 0,6%ZDIA de Riantbosson 19 888 m2 0,4%TOTAL 5 224 516 m2 100,0%

Pôles industriels gérés par la FTIau 31.12.2010

ZIA: zone industrielle et artisanale ZDIA: zone de développement industriel etartisanal

Page 68: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 69: Enquête conjoncturelle 2010-2011

Que la Suisse occidentale représente un phare sur la carte mon-diale en matière de biotechnologies et de technologies médi-

cales ne fait aujourd’hui l’objet d’aucune contestation. Notre régionjoue dans la cour des grands, aux côtés de Cambridge et d’Oxford enEurope, mais aussi de Boston et de San Francisco aux Etats-Unis. En2006, l’Institut BAK publiait une étude qui positionnait le bassinlémanique au sommet du tableau reprenant la croissance moyenneannuelle entre 2000 et 2006, en fonction de la part des sciences dela vie dans le PIB entre 2000 et 2006. Tant et si bien que nous avonspu qualifier notre pôle d’excellence de «fastest growing life sciencecluster in the world».

Le savoir-faire des biologistes et des médecins installés dans larégion y est certes pour beaucoup. Mais ce qui crée réellement ladifférence réside sans nul doute dans la richesse et la diversité desprofils qui se sont investis en faveur du secteur biomédical, ainsi quedans les infrastructures qui y ont été développées.

Quelle ne fut pas, pour ne citer qu’un exemple, la plus-value, pour lamédecine, du savoir-faire et des technologies développés à la basepour l’industrie horlogère par des microtechniciens? Combien de nosentreprises biotech/medtech/pharma, combien de nos hautes écolesjouissent-elles d’une réputation internationale? Lequel de nos septcantons ne se soucie pas d’offrir aux entrepreneurs des structures desoutien à l’innovation, qu’il s’agisse de parcs scientifiques, d’incuba-teurs de start-up, de bureaux de transfert de technologies? Qui nieraque notre région offre, à tous ces acteurs, de par leur proximité géo-graphique, des facilités de collaborer et des moyens de se connaîtrede par le dynamisme croissant de notre cluster?

Celui-ci représente un guichet permanent d’information, se posi-tionne comme la porte d’entrée du secteur des sciences de la vie de

Suisse occidentale et offre toujours plus de possibilités de connaîtreles forces du réseau et de se faire connaître des partenaires poten-tiels, à travers des publications et de nombreux événements. Enfin,qui démentira… qu’il est si agréable de travailler face à de si beauxpaysages?

Le buzz produit en 2010 autour de l’appellation Health Valley léma-nique, par BioAlps et ses partenaires, n’a eu de cesse de renforcerl’interconnexion entre les innombrables compétences présentes dansla région, qui, ensemble, tissent la toile de notre pôle d’excellence.Cette bioconvergence qui nous distingue est l’essence même del’émergence de secteurs de pointe tels que la médecine personnalisée,fondée sur le développement d’outils diagnostiques rapides, efficaces,accessibles au plus grand nombre, et la télémédecine, s’appuyant surl’une de nos autres grandes expertises, les technologies de l’informationet de la communication.

La tendance va clairement à un rapprochement entre les divers par-tenaires, à la création de synergies entre leur savoir-faire et leursoffres, à une clarification des missions de chacun des organismes desoutien à l’innovation. Nous sommes à l’aune de la création d’un véri-table cluster industriel. C’est dans ce sens que nous travaillons désormaiset, à l’occasion de l’événement marquant le coup de nos dix ans, quise tiendra à l’automne prochain au siège de Merck Serono, nous pour-rons dresser un panorama de ce qui a fait le succès de notre régionces dernières années, ainsi qu’identifier les chemins à explorer pourfaire encore mieux dans le futur.

Dr Ariane Vlérick

Opinion

2001-2011: dix années qui ontmené à la Health Valley lémanique!

Dr Ariane Vléricksecrétaire générale, BioAlps

© Cedric Bregnard

«Notre région joue dans la cour des grands,aux côtés de Cambridge et d’Oxford en Europe, mais aussi

de Boston et de San Francisco aux Etats-Unis.»

67Enquête conjoncturelle annuelle 2010 - 2011

Page 70: Enquête conjoncturelle 2010-2011

L’économie représente un facteur essentiel de développement, de stabilitéet de progrès. L’histoire et le devenir de Genève illustrent bien à quel

point un tissu économique diversifié, innovant, collaboratif et ouvert sur lemonde est important pour soutenir la création de valeur et d’emplois.

Si l’économie genevoise a offert une bonne résistance aux fluctuations descycles économiques et, notamment, à la dernière crise, c’est en grande partiegrâce aux efforts qui ont été consentis et qui continuent d’être menés afin dedévelopper une économie diversifiée. Ainsi, aux côtés de domaines renommésque sont la banque, la finance ou l’horlogerie, Genève est désormais reconnuedans des secteurs tels que les sciences de la vie et le medtech, les technologiesde l’information et de la communication, le négoce de matières premières ouencore des pôles en plein développement tels que les micro et nanotechno-logies, ainsi que les cleantech.

Les services de la promotion économique soutiennent activement la diver-sification de l’économie, tout en misant sur le renforcement constant despôles de compétences existants. Pour atteindre ces objectifs, ils ne cessentd’œuvrer sur deux plans: le développement de l’économie locale et lesoutien aux investissements des entreprises étrangères dans le canton. Lesdeux axes sont intimement liés; ils permettent d’assurer un développementéconomique harmonieux, en créant notamment de nombreuses synergiesentre entreprises locales et internationales.

Cette adéquation entre tissu économique local et entreprises en provenancede l’étranger apparaît comme un élément primordial. Une action de pro-motion économique ne peut s’inscrire que dans cette perspective, uneperspective dans laquelle la création de valeur n’est pas cloisonnée maispartagée, une perspective dans laquelle l’innovation est de plus en plusissue de collaborations entre PME, académies, instituts de recherche etentreprises multinationales. De ce fait, il faut à tout prix favoriser l’intégra-tion des entreprises dans notre canton – qu’il s’agisse de PME ou de socié-tés globales. Cela doit se faire avec une vision à long terme, notamment

afin d’assurer le développement équilibré en créant les emplois dedemain et des per spectives de développement prometteuses pour lesentreprises traditionnelles locales.

Les entreprises étrangères qui désirent développer leurs activités à l’interna-tional vont rechercher des environnements favorables à leur croissance,marqués par des conditions cadre attractives, mais également propices audéveloppement de nouvelles opportunités d’affaires. Force est de constaterque Genève dispose d’atouts tant au niveau des conditions cadre qu’au niveaud’un environnement favorable. Une fiscalité compétitive ainsi qu’un droit dutravail flexible représentent des avantages certains. En ce qui concerne lesinfrastructures, le rôle de l’aéroport est primordial et la présence d’écoles inter-nationales est essentielle. Cependant, pour évaluer la compétitivité d’unerégion, il est nécessaire de comparer ses atouts dans la durée, en tenantcompte des enjeux auxquels nous devrons faire face à l’avenir.

La période que nous traversons est stimulante, car notre environnementse complexifie et les enjeux se multiplient. Le monde devient multipolaire,l’apparition de nouvelles puissances économiques offre non seulement denouvelles opportunités d’affaires, mais intensifie la compétition entre lesdifférentes régions et entre les entreprises.

Face à cette évolution, Genève conserve des atouts indéniables – les dernièresdonnées de l’OCSTAT le confirment: avec 931 entreprises multinationales surson sol, représentant près de 76 177 emplois en 2008, Genève a su non seu-lement subvenir au développement des entreprises présentes, mais aussi enattirer de nombreuses nouvelles ces dernières années. Cependant, la concur-rence s’intensifie pour attirer des sociétés ayant un savoir-faire important etdont l’impact sur l’économie locale est considérable. A nous donc de continuerà être attentifs à notre environnement et à tirer le meilleur parti de nosatouts – au bénéfice de Genève et de ses emplois.

Daniel Loeffler

68 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

Opinion

L’entrepreneuriat au servicede Genève

Daniel Loeffler directeur du Service de la promotionéconomique du canton de Genève

© F. Grobet

«L’apparition de nouvelles puissances économiquesintensifie la compétition entre les différentes régions

et entre les entreprises.»

Page 71: Enquête conjoncturelle 2010-2011
Page 72: Enquête conjoncturelle 2010-2011