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ENQUÊTE CONJONCTURELLE ANNUELLE 2012 - 2013

Enquête conjoncturelle 2012-2013

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Enquête conjoncturelle de la CCIG 2012-2013

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Page 1: Enquête conjoncturelle 2012-2013

ENQUÊTE CONJONCTURELLE ANNUELLE 2012 - 2013

Page 2: Enquête conjoncturelle 2012-2013
Page 3: Enquête conjoncturelle 2012-2013

Editorial

Commentaires généraux

Assurances

Automobiles

Banques, fi nance

Bâtiment, construction

Chimie, pharmacie

Commerces

Conseils

Energie, environnement

Enseignement, formation

Horlogerie, bijouterie

Immobilier

Siège de la Chambre:4, bd du Théâtre | 1204 Genève

Adresse postale: Case postale 5039 | 1211 Genève 11

Tél. 022 819 91 11 | Fax 022 918 91 00E-mail: [email protected]

Site internet: www.ccig.ch

Editeur:Chambre de commerce,

d’industrie et des services de Genève

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

SOMMAIRE

Page 4: Enquête conjoncturelle 2012-2013
Page 5: Enquête conjoncturelle 2012-2013

Industrie

Médias, arts graphiques

Négoce international

Ressources humaines

Santé

Technologies de l’information et de la communication

Tourisme, hôtellerie, restauration

Transports et logistique

Viticulture et commerces de vin

Autres secteurs

Résultats globaux

Les membres ont la parole

Opinion

36

38

41

44

47

50

53

57

60

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65

67

72

3

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

SOMMAIRE

IMPRESSUM

Publiée par la Chambre de commerce,d’industrie et des services de Genève (CCIG)

Responsable de l’enquête:Philippe Meyer, CCIG

Rédaction:Commentaires:

Philippe Meyer, CCIG

Interviews: Fabio Bonavita, Ernest Ghislain,

Anthony Kaeser, Benjamin Philippe

Les membres ont la parole: Stéphane Graber, GTSA; Jérémy Annen, Ifage;

Guy Bottequin, Genevaccord

Opinion: Ivan Pictet, Fondation pour Genève

Coordination:Géraldine Siegenthaler, CCIG

Relecture:Alexandra Rys et Géraldine Siegenthaler, CCIG

Renseignements/ commandes:[email protected]

Tél. 022 819 91 11 | Fax 022 819 91 00

Sources:L’Enquête conjoncturelle

se base sur 805 questionnaires reçus entre le 7 janvier et 8 février 2013.

Nos remerciements vont à:Banque Nationale Suisse – BCGE –

Credit Suisse – OCSTAT – seco – UBS

Reproduction autorisée (à l’exception des illustrations et photos) avec indication

des sources.

Photo de couverture:© Pierre-Yves Babelon – Fotolia.com

Impression:ATAR Roto Presse SA, Genève

Concept, édition:Roland Ray, Promoédition SA

Graphisme, mise en page:Atelier Promoédition

Production:Maryse Avidor

Coordination:Florence Ray et Viviane Cattin

Régie publicitaire:Promoguide SA

Responsable:Agostinho Dos Santos

Tirage en 3700 exemplairesMars 2013

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Page 7: Enquête conjoncturelle 2012-2013

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Jacques JeanneratDirecteur de la CCIG

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ÉDITORIAL

La 13e édition de notre Enquête conjoncturelle montre que, en 2012, les entre-prises genevoises ont globalement bien su faire face à la morosité et à l’adver-sité. On constate même un regain de vitalité de l’économie endogène, malgré un environnement conjoncturel toujours incertain. Les entreprises exportatrices connaissent davantage de difficultés, à l’exception notoire des acteurs présents sur les marchés émergents.

En dépit de la crise mondiale et de la concurrence accrue entre les places éco-nomiques, l’Enquête conjoncturelle 2012-2013 témoigne de l’attractivité de Genève. Ses conditions cadre – fiscalité, droit du travail et système de sécurité sociale notamment – sont compétitives, mais pour combien de temps encore? Genève est en butte à des tentatives de remise en cause qui sont le fait tantôt de forces exogènes (c’est de bonne guerre!), tantôt de forces internes (le dogme de la croissance 0 peut être électoralement porteur sur le très court terme). Malgré cela, la diversification de ses pôles économiques offre à notre canton un position-nement économique enviable, puisqu’il lui permet de résister dans la tourmente.

Il est particulièrement frappant de constater à quel point les prévisions sont deve-nues impossibles à formuler sur le long terme et très difficiles sur le moyen terme. En conséquence, nombre d’entreprises sont condamnées à réfléchir à court terme. Par la force des choses, elles semblent cependant s’y habituer et adopter de nouvelles pratiques.

Les quelques prévisions pour 2013 auxquelles se sont livrées les entreprises parti-cipant à cette Enquête conjoncturelle sont cependant assez bonnes. Espérons que l’avenir les confirmera! Pour sa part, la CCIG s’engage plus que jamais dans le maintien des conditions cadre si nécessaires à la prospérité des entreprises.

ATTENTION À NE PAS BAISSER LA GARDE!

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PréambuleMerci à tous nos membres qui ont répondu à l’Enquête conjonc-turelle 2013! Avec plus de 40% de taux de réponse, notre enquête peut se targuer de résultats représentatifs. L’Enquête conjoncturelle 2013 apporte une bonne dose d’opti-misme dans le ciel chargé que nous présentent les médias au quotidien! En effet, la tendance conjoncturelle s’oriente très clairement vers une prudente éclaircie par rapport à 2012. Dans pratiquement chacun des 20 secteurs répertoriés, nos membres affichent une confiance vers un lendemain qui, s’il ne chante pas encore, devrait apporter son lot de satisfactions conjoncturelles, teinté toutefois d’incertitude sur le court terme. Voici donc les enseignements à tirer, dans leur contexte.

Dans le mondeIls sont peu nombreux, ceux qui regardent 2012 comme une bonne année pour l’économie mondiale. La zone euro est retombée en récession, avec ses membres périphériques, payant le prix le plus élevé en termes de pertes d’emplois et de chute de niveau de vie. L’économie américaine est en meilleure santé que l’économie européenne. Toutefois, même les Etats-Unis n’ont pas vécu le fort rebond espéré par certains. Malgré tout, ce sentiment morose est peut-être exagéré. Si l’on regarde au-delà du monde occidental, 2012 ne manque pas de points réjouissants. Prenons la Chine. L’atterrissage brutal que beaucoup avaient craint ne s’est pas produit et l’économie a continué de croître à un rythme soutenu de 8%. Le pays se rééquilibre lentement, la proportion du produit national des-tiné à la consommation s’est accru. Et alors que ses petites et moyennes entreprises ont toujours été à court de crédit, les avancées de Beijing sur la route de la libéralisation financière signifient que les capitaux étrangers pourraient bientôt leur venir à la rescousse. Vrai, l’inaction politique a transformé le lièvre indien en tortue et la corruption et les coûts élevés du travail ligotent la croissance brésilienne, alors que leurs concurrents régionaux s’émancipent rapidement. Avec un taux de croissance de plus de 6%, l’Indo-

nésie est bien placée pour remplacer l’Inde en tant que «I» dans le club des BRICS. De même, le Mexique bénéficie grandement de la délocalisation des sociétés américaines d’Asie. Si son nou-veau président concrétise sa promesse de combattre les cartels de la drogue et les oligopoles industriels, le Mexique serait en position de faire de l’ombre au Brésil en tant qu’économie la plus dynamique d’Amérique latine. Sur la route de la prospérité, peu de pays avancent plus rapi-dement que les pays africains. Le FMI estime que l’Afrique sub- saharienne a eu une croissance de 5% en 2012. 4 des 10 pays à la plus forte croissance au monde étaient africains. Bien entendu, il est beaucoup plus facile pour les pays partant d’un niveau de PNB faible d’enregistrer des taux de croissance records. Et avec des inégalités hors pair, une large partie de la population africaine vivait, en 2012, toujours avec moins de 2 francs par jour. Cependant, de gros investissements provenant en particulier de Chine signifient que les infrastructures s’amé-liorent et que l’industrialisation s’accroît. La classe moyenne est en augmentation et, avec elle, l’exigence de meilleures poli-tiques se renforce. Pour 2013, ce sont les pays en développement qui continue-ront de nous apporter les meilleures nouvelles économiques. Selon les prévisions du FMI, les médailles d’or et d’argent dans la course à la plus forte croissance iront au Soudan et à la Libye, deux pays qui jouissent d’un regain d’activités économiques suite à des années de guerre et de destruction. Le bronze ira à la Mongolie, dont les sous-sols regorgent de richesses (or, ura-nium, charbon) et qui nourrit les appétits exponentiels de la Chine. Plus généralement, les économies riches en ressources naturelles d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine continueront de bien se porter. En ce qui concerne les derniers du classement, la liste est, de manière peu surprenante, dominée par des membres de la zone euro. 6 des 8 pays dont le FMI prédit une contraction en 2013 sont dans la zone euro. Même l’Allemagne et la France figurent dans les 20 plus mauvais. Cela est-il inévitable? Comme les politiques d’austérité font fondre les investissements publics, les

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Philippe MeyerMembre de la Direction

COMMENTAIRES GÉNÉRAUX

CONJONCTURE MONDIALE, SUISSE ET GENEVOISE

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

perspectives économiques dépendront d’un regain de confiance du secteur privé. Cela paraît difficile mais pas impossible. La crise européenne s’achemine vers une sortie ordonnée. Les Etats-Unis vivent déjà dans un climat de reprise, bien que lente. La croissance chinoise reprend du poil de la bête (ou plutôt de l’écaille, plus appropriée au dragon), à l’instar des économies émergentes, moteurs de l’économie mondiale. Le commerce mondial est proche de son plus haut niveau historique.

En SuisseLa période d’inflation négative est révolue. La construction et la consommation continuent de bénéficier du maintien par la BNS d’un taux plancher du franc face à l’euro, qui devrait perdurer aussi longtemps que nécessaire. A noter également que, face au franc, le dollar américain a perdu un tiers de sa valeur depuis 10 ans. La faiblesse de la conjoncture européenne est contre-balancée par la croissance des économies émergentes. Les marchés américains, en forte croissance, ont été les princi-paux moteurs des exportations suisses en 2012, alors que l’Asie, freinée par les toussotements chinois, se place en 2e position. L’économie suisse évolue un ton bien au-dessus de l’euro-péenne, grâce surtout à la libre circulation des personnes et à l’immigration haut de gamme qu’elle génère. Celle-ci stimule l’économie, augmente les recettes fiscales, améliore les finances publiques et fait baisser la charge fiscale; tous ces facteurs entraînant la Suisse dans un tourbillon de croissance. La plu-part des autres pays occidentaux se trouvent en revanche dans un cercle vicieux d’austérité, de contraction économique, de finances publiques dégradées et de hausses d’impôts. Ces cycles divergents semblent là pour durer, avec comme conséquence, l’amélioration de la compétitivité relative de l’économie suisse par rapport à ses voisins, mais aussi des pressions politiques fortes «pour nous faire payer» ce qui, en réalité, constitue une bonne conduite.

A Genève2013 sera affectée par le climat d’incertitude qui plane sur l’en-vironnement mondial. Néanmoins, certains secteurs restent très actifs, à l’image de l’horlogerie et plus généralement de tous les secteurs d’exportation, qui se portent bien. L’indicateur avancé LEA-PICTET-OCSTAT de l’économie gene-voise est un indicateur conjoncturel synthétique, construit sur la base de l’évolution relative de 10 séries statistiques cantonales (6 mensuelles et 4 trimestrielles), dont la propriété est d’antici-per l’évolution conjoncturelle avec un décalage de deux à trois trimestres. Les données relatives à 2012 montrent un recul sensible de l’indicateur avancé LEA-PICTET-OCSTAT. Qui plus est, une évolu-tion majoritairement négative des composantes de l’indicateur à la fin de 2012 remet en cause la tendance à la hausse obtenue lorsque l’on ne disposait que des composantes mensuelles. On revient ainsi à un pronostic incertain quant à l’évolution de la conjoncture genevoise, en phase avec le climat de doute persis-tant sur la solidité de l’économie au niveau international. Précisons que les valeurs les plus récentes de l’indicateur LEA-PICTET-OCSTAT ont été calculées sur la base de l’ensemble des composantes, tant mensuelles que trimestrielles. Il convient de noter qu’une révision des données du volume des bâtiments mis en chantier pour les 3 premiers trimestres de 2012 a été intégrée dans le calcul. En effet, cette révision laisse appa-raître une forte correction à la baisse (plus de 30%) pour le

troisième trimestre, avec un impact important sur l’indicateur, qu’il convient de prendre en compte. Au cours de la dernière période observée, la majorité de ces composantes enregistre une évolution défavorable à l’écono-mie genevoise. Trois séries dérogent à ce constat: les entrées de demandeurs d’emploi, le taux d’occupation des lits dans l’hôtel-lerie et l’évolution du bénéfice dans l’industrie (toutes ces séries en données corrigées des variations saisonnières).

Commentaires généraux

Source: LEA-PICTET-OCSTAT

A propos de l’Enquête conjoncturelle genevoise Comme chaque année, l’enquête a été adressée début janvier 2013 à l’ensemble des 2037 membres de la CCIG; elle a été menée en ligne, le questionnaire papier restant une alternative. Le taux de retour à fin février s’élevait à 40% avec quelques disparités en fonction des secteurs. Les services représentent plus de la moitié des réponses reçues (54%) contre 15% pour l’industrie et 16% pour les commerces. A noter également que 45% des réponses proviennent de petites entreprises de moins de 10 employés et 78% de moins de 50 salariés. En ce qui concerne le pourcentage du chiffre d’affaires réalisé en Suisse ou à l’étranger, il est intéressant de constater que les deux catégories les plus importantes sont, d’abord, les entre-prises purement locales, ne travaillant pas à l’international (60%), et, ensuite, celles qui, au contraire, réalisent leur chiffre d’affaires presque totalement à l’étranger (13%). D’une manière générale, alors que 2011 se caractérisait par l’absence de tendance définie, 2012 a été jugée plutôt diffi-cile. En effet, pour 37% des sondés, l’année fut difficile à très difficile, 34% l’ont jugée stable et le reste, bonne (24%) à très bonne (5%). En 2012, par rapport à 2011, le volume d’affaires est resté stable ou a augmenté (0 à +10% et plus) pour 59% des entre-prises interrogées, mais pour 41% d’entre elles (contre 35% en 2011), il a diminué (0 à –10% et moins). Si l’on ajoute à cela les statistiques concernant la rentabilité en 2012 en comparaison annuelle avec 2011, on constate le même type d’évolution: une rentabilité maintenue en équilibre ou augmentée (0 à +10% et plus) pour 60% des sondés, et une diminution (0 à –10% et moins) pour 40% d’entre eux. Plus de la moitié des entreprises ont stabilisé leurs effectifs en 2012 (62%), voire les ont aug-mentés (21%). Les prévisions pour 2013, quant à elles, sont bonnes: 75% des entreprises interrogées estiment que leur volume d’affaires sera stable ou en hausse, contre un quart des sondés (25%) qui le voit en diminution. Les prévisions de rentabilité pour 2013 suivent la même tendance: 75% les voient stables ou positives contre 25% négatives. Les effectifs, quant à eux, devraient rester stables pour 70% des sondés et augmenter pour 21% d’entre eux.

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Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

15%

70%

15%

inchangés inchangés

38%

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Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non44% 56%

21 réponses dont 1 en Commerce de détail, 18 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

CA stable, tendance identique pour 2013

Rentabilité stable, tendance à la baisse pour 2013

Investissements stables, tendance à la baisse pour 2013

Effectifs inchangés, légèrement en hausse, stabilisation en 2013

2012 a été assez difficile pour le secteur avec un plus grand nombre de catas-trophes naturelles que prévu. Le secteur dépend en effet directement des aléas climatologiques. 2013 s’annonce égale-ment difficile avec une forte pression sur les coûts dans le domaine du conseil.

Le secteur profite du besoin de sécurité suisse supérieur à la moyenne. La branche de l’assurance est constituée de grands établissements pour les affaires d’assu-rance-vie et de réassurance et de plus petits pour les assureurs non-vie. Le marché est saturé, le potentiel de crois-sance est ainsi limité.

Les consolidations attendues ont été réalisées et le secteur se caractérise par une stabilisation conjoncturelle en 2013.

ASSURANCES

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+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

0% 0%15%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

Evolution de la rentabilité 2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

10% 5% 20% 10% 50% 60% 15% 20% 0% 5% 5% 0%

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Directeur général d’Unirisc Group depuis 2010, Christophe Barman est passé par l’Autriche et le Canada, où il a débuté sa carrière dans le courtage en assurances. De retour à Genève, il a travaillé dans un cabinet de consulting en réorganisation d’entreprises avant d’intégrer Unirisc en 2004. En juin 2012, sous son égide, le groupe Unirisc a acquis un immeuble à Vésenaz.

Comment les assurances ont-elles traversé l’année 2012? En 2012, pour la première fois depuis la crise de 2008, les mau-vais rendements des assureurs sur les marchés financiers ont provoqué, dans certaines branches, une augmentation mar-quée des primes. Attendues par les spécialistes depuis plusieurs exercices, ces augmentations sont la conséquence directe de l’incapacité des compagnies à compenser de mauvais résultats techniques (primes-sinistres) par les rendements de leurs actifs sur les marchés. Une autre tendance forte de l’exercice 2012 dans notre région est la réduction des effectifs et des masses salariales au sein de grands employeurs, notamment dans les domaines financiers ainsi que pour les multinationales. Les compagnies d’assurance ainsi que les prestataires tels qu’Uni-risc étant en partie rémunérés sur la base des salaires versés par leurs clients, nous avons vécu un tassement de notre chiffre d’affaires sur les assurances de personnes. Dans ce domaine et pour ces corps de métier, certaines compagnies ont même refusé de déposer des offres, ce qui ne s’était jamais vu par le passé. De plus, une forte tendance à l’augmentation de l’absentéisme maladie a été remarquée. Ce phénomène a éga-lement eu pour conséquence un accroissement de prime pour certains employeurs.

Quelles sont les conséquences de ces turbulences sur votre métier? Les phénomènes évoqués ci-dessus engendrent une pression accrue sur les prestataires actifs dans le domaine de la gestion des risques et de l’outsourcing RH. Le durcissement des positions des assureurs sur les primes peut entraîner une insatisfaction de certains clients, habitués à voir leurs budgets assurantiels diminuer ces dernières années. La réduction des masses salariales a un impact direct sur notre chiffre d’affaires et la tendance semble se renforcer. Certains sièges de multinationales ont allégé leurs effectifs. L’impact est gigantesque dans une région qui est un terreau de services. Nous sommes dans l’attente inquiète de ce que feront les

politiciens et sommes heureux que la CCIG se batte pour le maintien de conditions cadre favorables à ces entreprises.

Quelles perspectives se dessinent pour l’année en cours? L’année 2013 s’annonce incertaine. Beaucoup de facteurs laissent présager une année difficile. Nos clients traitent avec l’international, lui-même sévèrement touché. Il pourrait y avoir moins d’effectifs à couvrir. A cela s’ajoute l’inconnue de la fiscalité. Les engagements pris par nos gouvernants seront-ils tenus? Il nous est difficile de jauger la capacité de nos entreprises et de nos clients à s’accommoder du franc fort. Le problème, de taille, est de parvenir à développer nos activités malgré les salaires élevés. La solvabilité des pays est également moins certaine aujourd’hui qu’auparavant. La situation dans l’Union européenne est catastrophique; or, les entreprises de la zone euro sont souvent les clients de nos clients. Comment l’arc lémanique se comportera-t-il, au milieu des prévisions moroses pour l’Europe et optimistes pour le reste de la Suisse? Le trading, la banque et la finance posent également des incer-titudes, la levée du secret bancaire fiscal, les lois visant à réguler les bonus… Tout cela est source d’instabilité.

Quels sont les différents enjeux pour votre secteur? La sensibilité accrue aux coûts pose un nouveau paradigme. Les clients, désormais, privilégient des coûts bas à du conseil de qua-lité. Nous pouvons présager d’un renforcement de la concur-rence et une concentration des professionnels de la branche. Des investissements sont à anticiper et une quête d’excellence à mener. Les prestations à forte valeur ajoutée et la formation des collaborateurs feront la différence. Les clients doivent être rassurés et se focaliser sur leur cœur de métier en externalisant leurs fonctions de support et en réduisant leurs coûts. L’heure est à la prudence en matière de résultats, mais la prudence tue l’économie, c’est pourquoi l’optimisme est de rigueur.

Propos recueillis par Ernest Ghislain

Les prestations à forte valeur ajoutée et laformation des collaborateurs feront la différence. ©

DR

Assurances

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Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

20%

60%

20%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

supérieurs

20

%

80%

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non60% 40%

5 réponses dont 1 en Commerce de gros, 3 en Commerce de détail, 1 en Services (conseil, gestion, etc.)

CA en hausse, mais tendance à la baisse pour 2013

Rentabilité en hausse, mais forte baisse prévue pour 2013

Investissements stables, légèrement en baisse

Effectifs stables, inchangés en 2013

Le nombre de nouvelles immatriculations de voitures en Suisse a progressé de 10%.

Toutefois, dans le commerce automobile, les possibilités de croissance sont limitées en raison de la saturation du marché.

Pour de nombreux foyers, l’automobile est l’objet de consommation le plus coûteux. Comme son achat peut être repoussé, le secteur dépend de la confiance et de la situation financière des ménages, les cycles sont donc marqués. Les activités de réparation sont en revanche bien moins sensibles à la conjoncture et plutôt tribu-taires de l’âge et du taux d’utilisation des véhicules.

La densité des garages reste élevée et ceux-ci sont en moyenne de petites entreprises. Toutefois, la proximité géo-graphique et la connaissance de la clien-tèle expliquent la bonne résistance de ces petites entreprises.

Après une année 2012 plutôt bonne, les indicateurs sont au rouge avec des pers-pectives en baisse pour le chiffre d’affaires, la rentabilité ainsi que les investissements en 2013.

AUTOMOBILES

20% 0% 20% 20% 60% 40% 0% 20% 0% 20%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

0% 0%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

20% 0% 20% 0% 60% 40% 0% 40% 0% 0% 0% 20%

Evolution de la rentabilité

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

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Automobiles

Originaire de Vionnaz (VS), François Launaz a effectué toute sa carrière dans le secteur automobile. Directeur des ventes de Honda Automobile Suisse SA pendant dix-neuf ans, il a été promu directeur général en avril 2008, puis vice-président en 2011. Au prin-temps 2012, la société fusionne avec Honda Suisse SA, dont il devient vice-président. Il cumule alors ces fonctions avec celles de vice-président d’Auto-Suisse. Il siège également au conseil de fondation du Salon international de l’automobile.

Pour le marché de l’automobile suisse, l’année 2012 a été une année remarquable. Comment cela s’explique-t-il? L’année 2012 a profité d’un formidable effet de levier grâce au taux de change de l’euro, ce qui a permis au secteur de proposer de nombreux rabais et, ainsi, d’être attractif. C’est sans aucun doute l’élément prépondérant. Ensuite, l’excellente forme du secteur s’explique par les importations directes, qui n’ont rien de négligeable. L’an dernier, ce sont près de 10% des voitures vendues qui ont emprunté un cir-cuit parallèle – 30 000 voitures! Enfin, un facteur aussi inat-tendu que significatif aura été la nouvelle législation pour l’environnement, entrée en vigueur en juillet dernier. Loin de nuire aux ventes, elle a incité les consommateurs à la devancer. Juin a été l’un des mois les plus fastes que l’on ait connus, avec 41% d’immatriculations supplémentaires.

Comment se profilent les ventes en 2013? L’année 2013 sera forcément plus problématique. Alors que l’exercice 2011-2012 a été exceptionnel, les portefeuilles des importateurs seront moins pourvus. D’une part, les primes de reprise n’ont pas vocation à être indéfiniment reconduites. Le marché marquera le pas si elles sont défi-nitivement arrêtées. Il faut bien comprendre que les gros rabais proposés ont précipité les ventes. D’autre part, avec la taxe CO2, ce sont 65% des voitures qui doivent respecter le quota de 130 g d’émission, puis 100% d’ici 2015. Il y aura donc forcément un changement de structure du marché, avec des véhicules plus petits et moins polluants. Certes, ce type de voiture ne correspond pas à la mentalité suisse mais, sous la pression politique, il faudra s’y plier. Les importa-teurs indépendants, généralement orientés vers les grosses cylindrées, risquent d’en subir les conséquences. Le secteur s’attend ainsi à une baisse des ventes probable, de l’ordre de 10%. Cette situation est particulière à l’Europe, puisqu’en Chine et aux Etats-Unis, le marché automobile se porte bien.

Quelles seront les conséquences en ce qui concerne l’emploi? La baisse de marché ne devrait normalement pas avoir d’influence sur les emplois ni sur le système. Les restruc-turations ont déjà toutes été effectuées. Toutefois, il n’est pas exclu que le départ pour Zurich de certains sièges de marques ait des répercussions sur l’emploi. Notons que Ge-nève a beaucoup perdu et continuera sans doute à perdre des représentations. Rien n’a été fait pour nous retenir, per-sonne n’est même venu nous demander si nous comptions rester dans le canton… Pour ce qui est des petits garages qui vivent de l’après-vente, ils ne sont pas menacés pour le moment; à long terme, sans doute. Leur résistance est une spécificité suisse. Ces structures, peu coûteuses, entre-tiennent un parc automobile vieilli, qui demande beaucoup d’entretien.

Quid des avancées technologiques vis-à-vis des impératifs écologiques? Il en était question depuis sept ou huit ans, la taxe CO2 a finalement été instaurée. En dix ans, les avancées techno-logiques ont été considérables. Nous avons assisté à une révolution automobile sous la pression de l’économie et des lobbies de l’environnement. La technologie alternative est désormais en place, la demande suivra. Certains construc-teurs auront sans doute de la peine à s’adapter aux normes, vraisemblablement se regrouperont-ils. L’idée européenne est d’imposer pour 2020 des voitures émettant 95 g de CO2. A l’heure actuelle, le seuil est inaccessible autrement qu’avec des véhicules électriques. Les discussions sont en cours, mais l’Allemagne est naturellement totalement opposée à l’idée. Il restera de toute façon d’autres problèmes à traiter en matière de pollution. Ce seront autant de défis pour les véhicules de demain.

Propos recueillis par Benjamin Philippe

Le départ pour Zurich de certains sièges de marques a des répercussions sur l’emploi mais rien n’a été fait pour nous retenir.

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

10%

78%

12%inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

21

%

61%

18%supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non86% 14%

50 réponses dont 1 en Négoce, 48 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

19% 11% 17% 19% 17% 36% 17% 26% 13% 6%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

17%2%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

13% 15%2%

15% 27% 36% 27% 20% 13% 7% 18% 7%

Evolution de la rentabilité

BANQUES, FINANCE

CA très diversifié, stabilisation prévue pour 2013

Rentabilité stable, pas de changements prévus en 2013

Investissements stables, légèrement à la baisse

Effectifs stables, légèrement en baisse, stabilisation prévue pour 2013

Le secteur financier demeure le moteur de l’économie genevoise. Ainsi, confirmant les prévisions conjoncturelles de la BCGE, ce secteur, après avoir représenté 23% du PIB cantonal il y a 6 ans, 18% après la crise financière, représente à nouveau 19% du PIB genevois, ce que confirme la tendance plutôt positive découlant des répondants à notre enquête.

Le secteur s’est vu submergé par une avalanche de nouvelles réglementations, autant suisses qu’étrangères en 2012. A l’image du taux de fonds propres dont l’exigence est monté de 26%! Immédia-tement, l’effet sur les marges s’en est fait ressentir. Le secteur ne prévoit pas de bulle immobilière pour 2013 et une sortie plu-tôt ordonnée de la crise de la zone euro. Ajouté à cela, des perspectives de crois-sance retrouvée en Chine, malgré la fai-blesse de la conjoncture européenne, tous les acteurs du secteur s’accordent à voir le salut de notre économie dans la croissance des pays émergents.

A noter que la baisse des salaires et des bonus dans ce secteur a comme consé-quence une contraction de la masse sala-riale versée dans le canton, contraction qui pèse lourd dans les caisses de l’Etat.

Malgré les pressions régulatrices crois-santes, la place financière genevoise conserve une bonne position au niveau international, grâce notamment à sa forte diversification. Ses atouts sont mondia-lement reconnus: son savoir-faire, son expertise en matière de gestion de patri-moine privé, une activité au bon potentiel de croissance dans les pays émergents, et le secteur du négoce international, où le trade finance joue un rôle unique au niveau mondial.

Le secteur se caractérise par des indica-teurs conjoncturels placés sous le signe de la stabilité en 2013.

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15

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

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ARC

Banques, finance

Venu à Genève pour faire de l’audit, il y a dix-neuf ans, Olivier Calloud a pris les commandes de la banque Piguet Galland & Cie SA en avril 2012. Avant d’être promu président-directeur général du nouvel établis-sement bancaire issu de la fusion de Piguet & Cie avec la banque Franck Galland, il a fait ses armes chez Andersen, de 1992 à 2000, puis chez Lombard Odier durant quatre ans. Passé par Sciences Po Paris, Olivier Calloud a été diplômé de l’INSEAD en 2001.

Des frayeurs et des espoirs, que reste-t-il de l’année 2012? L’année 2012 a vu s’opérer de grandes transformations pour les banques. Elles ont, en effet, été confrontées à un changement de modèle d’affaires, ce qui les a néces-sairement contraintes à s’adapter. Le tour de force a été d’obtenir des résultats identiques, en termes de ratio coûts-revenus, dans le cadre bouleversé qu’est ce nouveau monde bancaire. Avant, il n’était pas nécessaire de sélec-tionner les clients, seul leur nombre importait. Désormais, la question se pose de savoir avec qui on veut travailler. Le beau deuxième semestre 2012, qui devrait se confirmer au premier semestre 2013, a cependant ramené un peu de sérénité. Sur le plan des marchés, les investisseurs se sont rassurés grâce la conjonction de trois facteurs: l’action de Mario Draghi et de la Banque centrale européenne (BCE), la reprise économique de la Chine et le sursis américain, avec l’accord entre démocrates et républicains sur le «mur budgétaire».

2013 marquera-t-elle le renouveau du monde bancaire? On peut déjà noter que les valeurs financières se sont parti-culièrement bien comportées ces derniers mois. L’environ-nement économique reste cependant incertain. La visibilité à long terme est relativement faible. La confiance est de mise, il faut juste rester mobilisé.

Après ces années de crise, comment le secteur peut-il se réinventer? Les banques doivent, dans un premier temps, redéfinir leur offre pour préserver leur rentabilité et, ensuite, se développer. Quitte à acquérir de nouvelles compétences, elles doivent élargir leur champ d’intervention pour mieux répondre aux besoins d’une clientèle qui ne cesse d’évoluer. D’accord, le secret bancaire fiscal est très affaibli depuis longtemps,

mais les banques suisses ont d’autres arguments majeurs à faire valoir auprès de leurs clients. Leur qualité de service, par exemple, ou encore leur très haut niveau d’expertise dans tous les domaines ayant trait à la gestion de patri-moine.

Quelles sont les forces dont dispose le secteur bancaire? En matière de conseil et de gestion de patrimoine, la Suisse demeure une référence mondiale. Les banques locales auront donc encore des opportunités, même dans le climat un peu terne d’une croissance relativement faible. Les suc-cès commerciaux passeront par l’évolution de l’offre et la maîtrise des coûts. La redécouverte de notion de marque est également un enjeu. Les banques doivent développer une stratégie marketing pour mettre davantage en valeur leur identité, leurs spécificités et leurs atouts. Ce travail est d’autant plus important que le secteur risque de se conso-lider. Les banques dépendent aussi de la perception des clients. Pour l’influencer, une solution consiste à apprécier plus finement leur profil et leurs besoins. Dans la mesure où le secret bancaire fiscal n’est plus au catalogue, les clients seront plus sensibles à l’avenir à des compétences accrues, une formation plus aboutie et un esprit d’entre-prise plus prononcé. L’avenir sera radieux pour l’industrie et pour ceux qui entreprendront. On peut être très confiant dans l’avenir de la place financière, justement du fait de cette grande vitalité. Pour accélérer leur redressement, les banques peuvent, par exemple, s’inspirer du tissu entre-preneurial, ingénieux et dynamique, qui rend la Suisse romande si compétitive. L’industrie est plus ouverte qu’il y a dix ans, c’est très enthousiasmant.

Propos recueillis par Benjamin Philippe

En matière de conseilet de gestion de patrimoine, la Suisse demeure une référence mondiale.

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17

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

10%

69%

21%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

18%

64%

18%supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non57% 43%

134 réponses dont 51 en Production, 5 en Commerce de gros, 8 en Commerce de détail, 2 en Négoce, 41 en Services (conseil, gestion, etc.), 27 en Autres

17% 10% 12% 10% 36% 51% 17% 17% 6% 7%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

12% 5%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

10% 9% 8% 8% 50% 56% 21% 19% 5%3%

6% 5%

Evolution de la rentabilité

BÂTIMENT, CONSTRUCTION

CA en légère hausse, confirmée pour 2013

Rentabilité stable, tendance à la hausse pour 2013

Investissements stables

Effectifs en augmentation, confirmée en 2013

La demande de nouvelles constructions affiche un taux de croissance positif, une évolution satisfaisante pour ce domaine d’activité.

2012 peut être qualifiée de bonne année pour ce secteur. Inutile de relever que l’on construit toujours beaucoup trop peu de logements à Genève: 2500 en 2012, au lieu des 3500 prévus, sachant que l’idéal serait de 6000. Les commandes publiques sont en berne, un fort ralentissement est signalé. Mais la bonne nouvelle réside dans la volonté politique de simplifier les procédures et d’appliquer une démarche consensuelle pour débloquer de gros pro-jets. Les infrastructures des organisations internationales arrivent à la croisée des chemins, de lourds travaux d’entretien, estimés à 3 milliards de francs, devraient être entrepris dans les plus brefs délais.

Quant aux bureaux d’ingénieurs et d’archi-tectes, même s’ils prévoient une baisse des prix pour 2013, la plupart sont satis-faits d’une demande solide et d’un chiffre d’affaires élevé.

Tous les indicateurs de ce secteur sont à la hausse pour 2013!

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Né en 1953 à Sion, Hervé Dessimoz obtient sa maturité fédérale dix-huit ans plus tard. En 1977, il décroche son diplôme d’architecte à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et s’établit à son compte la même année. Depuis 1990, il est PDG du Groupe H Suisse et, depuis 1992, de la société d’architecture Groupe H à Paris. En 2012, il se voit décerner le Prix de l’économie genevoise.

Comment s’est porté votre secteur en 2012? Le secteur du bâtiment a connu une année 2012 très active. Pour la première fois depuis plusieurs années, le nombre de logements construits ou en cours de construc-tion est en augmentation notoire. Le niveau moyen des prix de l’immobilier et la marge bénéficiaire y relative sont bons et stables.

Quelles sont vos prévisions pour 2013? La conjonc-ture va-t-elle se maintenir? Dans un environnement international difficile, et malgré des institutions bancaires plus exigeantes dans l’octroi des crédits, 2013 sera une année de continuité. 2012 a vu l’ou-verture du chantier de La Chapelle-Les Sciers pour lequel les commandes vont s’accélérer en 2013. Dans le deuxième semestre 2013, les premiers chantiers du quartier des Ver-gers à Meyrin s’ouvriront. A cela s’ajoutent les avancées du chantier du CEVA avec la construction des gares. Cepen-dant l’état des finances cantonales se détériore, avec pour conséquence un effet négatif sur l’ouverture de nouveaux chantiers publics. Toutefois, ce déficit devrait être comblé par les commandes des investisseurs privés. On peut donc affirmer que, sans être exceptionnelle, la conjoncture 2013 sera bonne.

A Genève, il n’est pas aisé d’opérer dans le secteur du bâtiment… La solution serait-elle de trouver des mandats hors des frontières cantonales? La conjoncture est difficile au-delà de la frontière, mais la demande de logements reste forte dans le Grand Genève. Après des années d’attente, et après la forte croissance du secteur du génie civil découlant de la construction du réseau de tramways et de l’ouverture du chantier du CEVA notamment, la construction de logements va réellement décoller à Genève. Début 2013, nous pouvons objective-ment penser que les premiers chantiers du quartier Praille-

Acacias pourraient voir le jour courant 2014. Dès lors, nous pouvons espérer une croissance interne suffisamment forte pour ne pas être contraints de rechercher des mandats hors des frontières cantonales. Je ne peux m’empêcher, cependant, d’observer qu’il est des cantons dans lesquels les bureaux d’études, voire les entreprises genevoises, ont peu de succès, alors qu’à Genève, à l’inverse, d’importants mandats publics sont attribués à des architectes originaires de ces cantons, voire de l’étranger.

Quels défis les bureaux d’architectes auront-ils à relever dans les années à venir? Dans le domaine conceptuel, les bureaux d’architectes devront produire des bâtiments durables. Ces derniers demandent une grande maîtrise des installations tech-niques liées notamment aux concepts énergétiques. Le savoir des ingénieurs prendra de plus en plus d’impor-tance. L’architecte d’aujourd’hui et de demain doit savoir intégrer un nombre sans cesse croissant de composants techniques. En complément de son rôle de concepteur, il devra aussi assumer celui de pilote de groupes pluridis-ciplinaires, rôle d’autant plus important qu’il s’agira de réaliser des bâtiments très complexes sur le plan technique, sans pour autant perdre la maîtrise des coûts ou encore celle des délais. Enfin, les bureaux d’architectes devront dégager des marges bénéficiaires significatives pour être en mesure d’adapter leur parc informatique aux nouvelles exi-gences de collaboration avec les ingénieurs et se doter de programmes de dessin, notamment en 3D car les clients sont de plus en plus demandeurs d’images de synthèse.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

Pour la première fois depuis plusieurs années, le nombre de logements construitsou en cours de construction est en augmentation notoire. ©

DR

Bâtiment, construction

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Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

30%

70%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

36%

36%

28%

supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non89%

11%

11 réponses dont 3 en Production, 5 en Commerce de gros, 1 en Commerce de détail, 1 en Négoce, 1 en Services (conseil, gestion, etc.)

CHIMIE, PHARMACIE

10% 0% 27% 27% 36% 64% 27% 9% 0% 0%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

0% 0%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

10% 0% 0% 0% 50% 60% 20% 40% 10% 0% 10% 0%

Evolution de la rentabilité

CA stable, légère hausse prévue pour 2013

Rentabilité stable, inchangée en 2013

Investissements stables

Effectifs stables, légère diminution prévue en 2013

Outre l’horlogerie, le pilier des exporta-tions genevoises reste la pharmacie et la chimie.

En Suisse, la branche bénéficie d’une posi-tion de premier plan au niveau internatio-nal dans les domaines de la recherche et de l’innovation, et parvient à s’imposer face à la concurrence mondiale.

Le secteur est largement axé sur l’exporta-tion, avec plus de 90% de son CA réalisé à l’étranger. La branche pharmaceutique profite du vieillissement démographique et de la place croissante de la santé dans le budget des ménages. Dans la chimie, la concurrence internationale pèse sur les marges.

Au vu des coûts salariaux et de production élevés en Suisse et à Genève en particulier, l’innovation, la liberté de recherche et les brevets sont extrêmement importants. La recherche et les coûts de développement coûtant cher, le secteur est très concentré, 50% étant constitués de grosses entre-prises, les autres 50% étant représentés, à l’opposé, par des microentreprises occu-pant des marchés de niche ou en start-up.

Le secteur prévoit une hausse du chiffre d’affaires en 2013, mais un fléchissement de l’emploi. Il est le plus innovant de tous les secteurs interrogés et le restera certai-nement en 2013.

Page 23: Enquête conjoncturelle 2012-2013

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Marc Berthier reprend les rênes d’Ideal Chimic SA en 2010. L’entreprise familiale, fondée en 1973 par son père Pierre Berthier, était à l’origine spécialisée dans la revente de produits de nettoyage. Sous son impulsion, la société devient le plus gros fabricant romand de détergents. Ses premières expériences pro-fessionnelles en Allemagne et en Angleterre lui donnent le goût de l’apprentissage, ses stages chez des fournisseurs, sa connaissance du métier.

Le secteur est-il satisfait des résultats 2012? Pour la détergence, l’année 2012 a été une année record. Plus précisément, la forte demande en produits nettoyants en tout genre a amplifié la production, d’où des résultats excep-tionnels. Si les activités d’entretien se sont réduites, d’autres comme la rénovation ont compensé cette baisse. Une étroite collaboration avec l’horlogerie et la joaillerie a également permis de renforcer la distribution de produits dans ces domaines. De ce point de vue, c’est une chance d’être à Genève.

Quels sont les enjeux de 2013? Le succès passera indubitablement par le service qui, ultra-rapide et précis, sera gage de réussite et de progression. En Suisse – romande, qui plus est –, il convient d’être hyper-réactif à la demande. Cette efficacité est indispensable pour décrocher des contrats conséquents, garantie de pérennité pour les entreprises. Les investissements dans les machines-outils et l’automatisation se feront sans doute au détriment de l’embauche. Il en va de la compétitivité des entreprises. C’est un équilibre subtil et vital. Le succès passera également par leur capacité à adapter les produits à l’environnement et à la santé. Cette attention, cette ambition, ne datent pas d’hier mais restent un défi au quotidien. Les industriels ont réduit tout ou partie des composants polluants, toxiques, inflam-mables, irritants ou parfois allergènes; ils ont rapidement compris qu’il était dans leur intérêt de proposer à leurs clients des alternatives avantageuses aux produits inadaptés et pour-tant encore utilisés à ce jour. Le secteur doit faire évoluer les mentalités et encourager l’utilisation de produits à faible impact sur notre environnement en développant des gammes écolabélisées vendues à prix compétitifs.

En quoi le marché local est-il stratégique? La Suisse romande est un marché essentiel pour une rai-son évidente: les perspectives favorables de l’horlogerie

et de la construction. Ces domaines en pleine croissance demandent le développement de solutions chimiques tou-jours plus fiables, disponibles rapidement dans de grandes proportions. Les grands projets entrepris dans ces secteurs par Genève et sa région sont vus d’un très bon œil.

Comment poursuivre le développement de l’activité? Les clients réclament des produits industriels à faible impact écologique. Les produits écolabélisés séduisent car ils font appel à cette conscience collective. La recherche de la satis-faction de cette demande a porté ses fruits et a beaucoup contribué au succès passé. Il s’agit de toujours s’adapter, voire de devancer les normes. Quand l’écolabel européen est a minima, pour ne pas dire laxiste, le label CIEM (Suisse) de la Communauté d’Intérêt Ecologie et Marché pousse le secteur à se dépasser. Ainsi, les critères suisses pour des pro-duits de nettoyage sont plus élevés que ceux de l’écolabel européen: une biodégradabilité de 97% en 28 jours, contre seulement 70%. En ce sens, le label CIEM est contraignant, mais en même temps justifié car les industriels disposent aujourd’hui des ressources nécessaires pour se conformer à des critères plus drastiques. Chimie et écologie font donc ici bon ménage! La meilleure formule est clairement de réformer et de performer chaque année pour atteindre les niveaux d’exigence fixés par nos clients.

Propos recueillis par Ernest Ghislain

L’horlogerie et la construction demandent le développement de solutions chimiques toujours plus fiables, disponibles rapidement dans de grandes proportions. ©

DR

Chimie, pharmacie

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22

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

8%

75%

17%inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

18%

57%

25%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non62% 38%

66 réponses dont 3 en Production, 14 en Commerce de gros, 35 en Commerce de détail, 5 en Négoce, 6 en Services (conseil, gestion, etc.), 3 en Autres

COMMERCES

15% 8% 15% 8% 28% 57% 21% 21% 8% 6%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

13% 0%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

12% 6% 8% 8% 36% 56% 19% 24% 15% 6% 10% 0%

Evolution de la rentabilité

CA stable, tout comme les prévisions 2013

Rentabilité en légère hausse, stabilisation prévue pour 2013

Investissements en légère hausse

Effectifs en légère baisse, stabilisation prévue pour 2013

Les achats frontaliers ont pesé dans la balance, à cause de la faiblesse de l’euro. De même, le développement des ventes par Internet ne facilite pas la marche des affaires des petits commerces traditionnels. Cela fait ainsi 2 ans que le consommateur est sur la retenue et manque de confiance pour assurer un climat de consommation serein. En effet, le point le plus marquant à relever dans ce secteur est le manque de visibilité à long terme, voire même à moyen terme. S’ajoute à cela un dialogue social plus tendu à Genève que dans le reste de la Suisse, ce qui n’encourage pas aux inves-tissements dans notre canton.

Le panier du ménage a tendance à baisser. L’avenir semble se définir par un complé-ment arcades et Internet.

Le commerce de détail souffre toujours de la baisse des prix, d’une perte de chiffre d’affaires et du recul des marges.

Seul indicateur positif pour 2013: les investissements, prévus à la hausse.

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Jean-Marc Brachard, directeur des bou-tiques Brachard, dont la création remonte à 1839, est surnommé «le Monsieur Papier de Genève» par certains. Né à Genève en 1949, il y effectue ses études, avant d’entamer une formation commerciale à Paris, complétée à Genève. En 1976, il succède à son père à la tête de l’entreprise genevoise en mains fami-liales depuis cinq générations.

Comment se sont portés les commerces spécialisés en 2012? L’année n’a globalement pas été excellente pour le com-merce dans le canton de Genève. On constate cependant de fortes inégalités selon les secteurs. Par exemple, celui du luxe fonctionne parfaitement et les ventes sont en hausse. Alors que d’autres sont à la baisse, comme celui des fournitures de bureau ou des agendas papier. Ces der-niers sont victimes de la concurrence d’Internet et, surtout, du développement du numérique. Les gens écrivent moins qu’avant, principalement les jeunes, mais dessinent davan-tage. On constate donc un glissement de la demande.

Comment expliquer cette montée du luxe? Les gens achètent moins mais mieux. C’est la première raison. Ensuite, il faut aussi compter avec la clientèle étran-gère, notamment russe, ou locale qui a les moyens de s’offrir des pièces d’exception. Et elle ne s’en prive pas.

La nouvelle année s’annonce-t-elle périlleuse? L’année 2013 ne sera pas meilleure que 2012, mais les fon-damentaux seront les mêmes. Une accalmie va se produire et les années suivantes vont être meilleures pour le secteur du commerce. Ce dernier doit laisser passer la tempête et surtout résister afin de se présenter sous ses meilleurs aus-pices dans le futur. Ces temps plus difficiles doivent nous amener à une réflexion afin de se réinventer. L’enjeu pour notre secteur est primordial, il en va de l’économie gene-voise et, par conséquent, de milliers d’emplois.

Les centres commerciaux se multiplient en Suisse romande. Comment jugez-vous cette tendance? La plupart des grandes surfaces sont peu attrayantes et monotones. On y retrouve toujours les mêmes marques. Du coup, cela devient lassant. Elles sont aussi tristes et mal éclairées. Et il y en a trop. Je souhaite que le commerce

se développe en centre-ville. Mais pour y parvenir, les pou-voirs publics doivent comprendre qu’il ne faut pas s’achar-ner sur la mobilité privée, soit l’automobile. Au contraire, il faut imaginer des parkings ainsi qu’un réseau de transports publics efficace. C’est essentiel pour notre avenir et celui de Genève.

Quels sont les défis de votre secteur pour ces pro-chaines années?Si, un jour, le papier venait à disparaître ou que la commu-nication écrite soit remplacée par l’électronique, le secteur s’adaptera et les commerces spécialisés trouveront de nou-velles idées. Il n’est pas dans ma nature de paniquer, même lors des prévisions les plus pessimistes. Cela ne signifie pas pour autant que je n’éprouve jamais d’inquiétudes; c’est légitime pour tout chef d’entreprise.

La concurrence d’Internet ne vous effraye-t-elle pas? Parfois, j’entends que tout se vend sur Internet. C’est valable pour certains produits, mais pas pour tout. Acheter une plume ou un cartable en ligne n’est pas une bonne idée. En toute franchise, la toile ne me fait pas peur. A mon sens, certains projets ou certaines décisions politiques, comme de réserver le centre-ville aux piétons uniquement, risquent de s’avérer plus nuisibles aux commerces spéciali-sés qu’Internet. Là réside ma réelle préoccupation.

Propos recueillis par Anthony Kaeser

Le secteur du luxe est en forte hausse.

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Commerces

Page 26: Enquête conjoncturelle 2012-2013

24

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

7%

68%

25%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

19%

61%

20%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non77% 23%

103 réponses dont 102 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

CONSEILS

20% 16% 12% 20% 29% 36% 14% 20% 5% 4%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

20% 4%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

13% 14% 11% 17% 40% 41% 16% 24% 7%2%

13%2%

Evolution de la rentabilité

CA très diversifié, tendance à la hausse pour 2013

Rentabilité en légère hausse, stabilisation prévue pour 2013

Investissements en légère hausse

Effectifs stables en 2012, tendance à la hausse pour 2013

Secteur très diversifié mais mature. La marche des affaires reste, en moyenne, stable, plutôt bonne.

La demande s’améliore et les entreprises interrogées jugent la situation bonne. Ces signes positifs expliquent la tendance à la hausse des effectifs pour 2013.

Les domaines de la fiscalité et de l’audit ne cessent de se complexifier, offrant des mandats au secteur. La globalisation et l’interconnexion des différents domaines avantagent les grandes fiduciaires, même si la branche est essentiellement compo-sée de petits établissements.

Les clients du secteur sont de plus en plus attentifs aux coûts, ce qui ravive la concur-rence. Une consolidation des acteurs de la branche n’est pas impossible dans le moyen terme.

A noter que les indicateurs conjonctu-rels du secteur sont principalement à la hausse pour 2013, notamment le chiffre d’affaires, les investissements et l’emploi.

Page 27: Enquête conjoncturelle 2012-2013

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Etienne Eichenberger débute sa carrière à la Direction du développement et de la coopéra-tion à Berne. En quinze ans d’expérience dans le conseil en philanthropie, il collabore notam-ment à la Fondation Avina pour l’entrepreneu-riat social et œuvre pour Nestlé sur le terrain, en Inde. De retour en Suisse, il travaille durant cinq ans pour le Forum économique mondial de Davos. En 2004, avec son associé Maurice Machenbaum, il crée WISE, qui reçoit le Prix 2012 de l’innovation. Il est également membre du conseil de la Swiss Philanthropy Foundation.

Quel regard portez-vous sur l’état de votre secteur, en 2012? Le domaine de la philanthropie est un domaine vaste, qui concerne aussi bien les fondations, les banques, les associa-tions, les donateurs… Pour ce qui est des consultants, 2012 a été une année faste, avec une vraie reconnaissance de ce nou-veau métier. Pour notre part, recevoir le Prix de l’innovation signifie une réelle reconnaissance de la qualité de nos conseils. Il conforte également nos partenaires dans la confiance qu’ils nous accordent. De plus, le recours croissant à notre activité est la preuve intangible et précieuse du sérieux de notre démarche, comme de notre rôle essentiel dans le tissu local et international.

La tendance devrait-elle se maintenir en 2013? La tendance de 2012 devrait se poursuivre, même si notre secteur dépend de deux facteurs sur lesquels nous n’avons pas d’emprise directe: d’un côté, les particuliers et les entre-prises, qui font appel à du conseil de manière irrégulière; de l’autre, les fondations d’utilité publique, qui dépendent des marchés financiers. L’excellence des projets et la qualité de l’accompagnement peuvent faire la différence. A un niveau supérieur, la gageure pour la Suisse, et avant tout pour Genève, s’inscrit dans la continuité de son histoire: il faut cultiver à nou-veau le prestige passé pour le faire fructifier et le transformer en une promesse pour l’avenir. A notre échelle, nous avons su convaincre l’European Venture Philanthropy Association de tenir sa réunion annuelle à Genève, en novembre. L’opportunité se présente ainsi à la «Ville de la paix» de tirer parti de sa légiti-mité historique pour devenir un acteur du futur.

A quoi est dû le succès de votre métier? Les enjeux autour de la philanthropie se sont complexifiés et les attentes des donateurs sont en constante augmentation. Conseillés hier surtout par leur gérant de fortune ou leur avo-cat, les donateurs souhaitent aujourd’hui plus d’impact pour leur engagement ou des mécanismes de gouvernance plus effi-caces. Le conseil est une réponse au manque d’accompagne-

ment lié à ces nouvelles demandes. Pour illustration, la forma-tion en gestion des fondations donatrices que nous avons mise sur pied conjointement avec le Centre for Philanthropy Studies de l’Université de Bâle, et avec le soutien de l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève, marque bien cet intérêt. L’appétence pour ce programme fait écho au désir d’être efficient, de faire davantage et mieux, à tous les niveaux.

On dénombre de plus en plus de fondations. Les compor-tements changent-ils?L’envie de rendre à l’autre a toujours existé, la manière de le faire a évolué. Ainsi, le «pourquoi je donne» prime sur le «comment je donne». L’argent et les réseaux se doivent d’être respective-ment canalisés et utilisés à meilleur escient. Cet engouement s’explique aussi par une convergence de causalités: le capital permet dorénavant de s’enrichir de façon substantielle dans des périodes courtes et l’espérance de vie est plus longue. Les gens ressentent l’envie de voir de leur vivant la concrétisation d’un engagement.

Dans quelle tradition votre secteur d’activité s’inscrit-il? La philanthropie s’exprime dans un contexte culturel donné. Si la volonté de rendre en retour, et de le faire de manière ouverte, est viscéralement ancrée chez les Anglo-Saxons, les Suisses ont la philanthropie discrète. De notre expérience en Europe, nous avons pu constater que les donateurs éprouvent de nos jours plus souvent le besoin de se rencontrer et d’échanger sur leurs démarches et leur cheminement personnel. Il y a donc, d’une part, le vœu de moins d’anonymat vis-à-vis de leurs pairs et, d’autre part, de plus de confidentialité. Pour certains, cette démarche est directement liée à la valeur inhérente du libéra-lisme, celle d’une responsabilité assumée. Les entrepreneurs, les employeurs ont un vrai rôle social à jouer.

Propos recueillis par Benjamin Philippe

La philanthropie reflèteune valeur inhérente du libéralisme: la responsabilité assumée. ©

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Conseils

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27

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

13%

56%

31%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

6%

63%

31%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non79% 21%

16 réponses dont 1 en Production, 3 en Commerce de gros, 2 en Négoce, 8 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

0% 7% 14% 20% 72% 40% 14% 33% 0% 0%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

0% 0%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

7% 7% 0% 20% 86% 53% 7% 13% 0% 0% 0% 7%

Evolution de la rentabilité

ÉNERGIE, ENVIRONNEMENT

CA stable, mais hausse prévue pour 2013

Rentabilité en légère hausse, fortement confirmée pour 2013

Investissements en hausse

Effectifs à la hausse, confirmée pour 2013

La production industrielle et la météo sont les principaux facteurs influençant la consommation d’énergie.

La concurrence est vive dans ce secteur, entraînant une réduction des marges. Entre les activités de recyclage, les nou-velles technologies et les sociétés actives dans le pétrole, les disparités ne per-mettent pas de tirer un bilan conjonctu-rel clair du secteur, dont la seule donnée commune semble être des investissements à la hausse.

A noter que ce secteur se situe en 2e position dans le classement des meil-leures perspectives conjoncturelles 2013: hausse prévue pour le chiffre d’affaires, les investissements et l’emploi. Les données concernant la rentabilité sont même parmi les meilleures tous secteurs confondus.

Mieux, il se situe en tête de tous les sec-teurs en termes d’embauche!

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29

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Après une formation d’ingénieur HES en méca nique à Genève, Olivier Andres obtient un Master en systèmes d’énergie à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Il travaille vingt ans durant dans les tech-niques du bâtiment puis, souhaitant changer d’activité et ouvrir sa vision énergétique à de nouveaux horizons, il fonde, en juin 2011, la société Energy 8 à Genève.

Comment jugez-vous la conjoncture 2012 pour le secteur de l’énergie à Genève?L’année 2012 s’est avérée un très bon cru. Beaucoup de projets ont vu le jour dans le canton. Certes, les médias ont évoqué la crise du photovoltaïque partout en Europe, où, subventionnées à outrance, les sociétés actives dans ce créneau se sont retrou-vées en mauvaise posture lorsque le soutien étatique a pris fin. Ce n’est pas le cas en Suisse, ni pour ce secteur ni pour les énergies renouvelables en général, loin de là!

En 2013, le secteur des énergies va-t-il encore prendre de l’importance dans le canton? Oui, le marché va poursuivre sur cette lancée positive. Il y a une volonté affichée à Genève de se diriger vers les énergies renou-velables. La prise de conscience collective ne suffit pas, il faut des lois. Elles sont de plus en plus contraignantes et obligent les métiers de la construction à agir en faveur du développement durable. Ce facteur législatif est pour beaucoup dans le suc-cès des énergies vertes. Genève a pris le parti depuis plusieurs années de développer un plan directeur à long terme dans le domaine de l’énergie et ses effets commencent à se faire sentir. Des projets de production/distribution à grande échelle voient le jour, tous basés sur des énergies renouvelables (excepté pour les pointes de puissance). Ce phénomène s’amplifie depuis quelques mois et dynamisera le secteur pour les années à venir.

Quels sont les principaux enjeux en matière de politique énergétique? La nouvelle politique doit intégrer la notion de décentralisation de la production. En effet, 25% à 50% de l’énergie primaire est perdue et dissipée dans l’atmosphère (tours de refroidisse-ment, refroidissement sur un cours d’eau, etc.). La décentralisa-tion permettra de valoriser la quasi-totalité de l’énergie primaire avec des installations de cogénération comme il en existe déjà depuis plusieurs années. En parallèle, les Smart grids (réseaux électriques «intelligents») devront être développés pour réduire

les besoins en énergie. Ces solutions sont très faciles à mettre en œuvre sur les nouvelles zones de développements qui ver-ront le jour à Genève, telles que les Cherpines ou le PAV.

Comment jugez-vous la Suisse par rapport à ses pays voi-sins? La Suisse est dans le peloton de tête en matière d’énergies renouvelables, devancée, toutefois, par l’Allemagne et les pays scandinaves. La décision du Conseil fédéral de sortir du nucléaire dans les prochaines décennies peut nous permettre de rattraper notre retard dans ce domaine.

Comment jugez-vous la volonté politique dans le domaine des nouvelles constructions? Doit-on aller plus loin?Je pense que l’équilibre actuel est idéal. Par exemple, tous les nouveaux bâtiments de l’Etat et des communes genevoises doivent être conformes aux normes Minergie. Le secteur privé n’a pas encore adopté ces impératifs, mais devra très certaine-ment s’y soumettre dans les prochaines années. Il faut laisser le temps au marché de s’habituer à des coûts de construction un peu plus élevés. Preuve que la démarche est bonne, les bâtiments d’aujourd’hui consomment trois à quatre fois moins d’énergie que ceux des années 80. Le pas qui a été franchi est gigantesque et on ne peut que s’en féliciter.

Quels sont les risques pour votre secteur dans les années à venir?Financièrement, le marché est sain car les entreprises actives dans le développement durable ne sont pas tributaires du sou-tien de l’Etat. Le seul facteur dont le secteur pourrait avoir à se méfier serait une trop grande rigidité de la législation. Dans le cas de la biomasse, par exemple, les lois manquent de flexibilité et, conséquence directe, empêchent sa croissance dans l’envie de diversification des énergies primaires.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

Les énergies renouvelables ont un avenir à long terme.

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R

Energie, environnement

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30

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

5%

81%

14%inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

10%

61%

29%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non94%

6%

22 réponses dont 18 en Services (conseil, gestion, etc.), 4 en Autres

ENSEIGNEMENT, FORMATION

14% 14% 10% 14% 47% 57% 10% 10% 0% 0%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

19% 5%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

0% 20% 5% 5% 40% 65% 35% 10% 0% 0% 20% 0%

Evolution de la rentabilité

CA en hausse, confirmée pour 2013

Rentabilité en baisse notable, mais forte hausse prévue pour 2013

Investissements en légère hausse

Effectifs stables, confirmés en 2013

Suite à de bonnes années, le secteur a vécu une année 2012 plus difficile, prin-cipalement due aux effets induits de la faiblesse de l’euro.

Malgré cela, cette branche, de par son caractère anticyclique, est, avec la santé, celle qui a le mieux traversé la crise. Elle englobe principalement des écoles privées, un secteur qui enregistre une hausse struc-turelle depuis plusieurs années.

Les écoles privées sont victimes de leur succès auprès de la communauté interna-tionale de Genève pour laquelle il manque à nouveau de la capacité dans les écoles privées, principalement anglophones, du canton.

C’est le secteur le plus satisfait du niveau de formation du personnel sur le marché local.

Le secteur fait partie de ceux qui ont beau-coup embauché en 2012. C’est au tour des autres indicateurs de s’afficher avec une note positive en 2013: hausse du chiffre d’affaires, de la rentabilité et des investissements au programme!

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Yves Leuzinger est, depuis janvier 2009, direc-teur de la Haute école du paysage, d’ingé-nierie et d’architecture de Genève (hepia). Licencié en biologie, ingénieur en enviro-nnement, il a dirigé pendant vingt-cinq ans le Bureau Natura. Ses différents rôles politiques lui ont toujours permis de jeter un pont entre développement durable et société civile. Député au Grand Conseil du canton de Berne de 2005 à sa prise de fonction à Genève, il a été, pen-dant huit ans, président de l’Association suisse des professionnels de l’environnement.

Quel bilan pouvez-vous tirer de l’année 2012 pour votre secteur? Le nombre d’étudiants est en augmentation, le volume de recherches également, de l’ordre de 10%. 2012 a donc été une année satisfaisante. Les HES sont jeunes, l’hepia l’est encore plus, l’institution n’ayant que trois ans. La réunion entre l’Ecole d’ingénieurs de Genève et celle de Lullier est maintenant achevée et les acteurs de cette réalisation d’en-vergure en sont globalement satisfaits, même si certains chantiers n’ont pas pu se réaliser. Le bilan 2012 est tout à fait positif avec le lancement d’une nouvelle filière en Technique des bâtiments et de nombreux projets en collaboration avec l’Université de Genève. Parmi les autres motifs de satisfaction, il y a aussi la consolidation des liens avec le tissu économique du canton, par le biais de partenariats et de conventions, et avec les nombreuses structures de soutien à l’économie. Et puis, pour la première fois, émergent des start-up issues de l’école.

Quels obstacles se dressent sur la route de votre activité, en 2013? Il s’agit de maîtriser la croissance. En effet, nos locaux ne suf-fisent plus et les budgets ne sont pas extensibles. A l’inverse, Genève a dû faire face à l’attractivité de certaines forma-tions auprès des étrangers, Français en tête. Nous avons ainsi limité les entrées d’étudiants étrangers dans une filière et ren-forcé les exigences d’admission pour d’autres. En revanche, à l’image du génie civil, certains métiers souffrent de leur manque d’attractivité vis-à-vis des jeunes, alors que le marché de l’emploi est tout à fait ouvert. Dans cette branche, il n’est pas rare que des chasseurs de tête viennent recruter nos étu-diants. Outre ce problème, le trop faible pourcentage d’élé-ments féminins dans les domaines techniques est à déplorer. Notre société doit compter des expertes dans ces professions. Leur approche est différente, leur créativité aussi. Ce renou-vellement d’idées serait un atout.

Dans un contexte fortement concurrentiel, comment se positionne une haute école spécialisée? Les instituts de recherche dépendent en grande partie de fonds externes. Vis-à-vis des entreprises, il s’agit donc tout d’abord de se faire connaître, d’être connu et reconnu. Il est essentiel de mettre en valeur les compétences de nos cher-cheurs, sans concurrencer le secteur privé, à son profit et à celui de la grande région genevoise; il est dans l’intérêt des entreprises d’aller à la rencontre des grandes écoles. Nos man-dats pour divers services de l’Etat en sont un exemple; nous mettons à disposition nos savoir-faire, nos infrastructures et nos laboratoires pour répondre à des questions de société. Un retour sur investissement de notre financeur en quelque sorte. Bien sûr, nous souhaiterions voir nos projets aboutir plus rapidement et disposer de plus de souplesse adminis-trative. Pourtant l’administration cantonale ne fait qu’appli-quer ce qu’on lui a imposé politiquement. Contrairement aux idées reçues, dans une structure publique comme la nôtre, en tenant compte des contraintes qui sont les siennes, l’implica-tion des collaborateurs est comparable à celle que l’on trouve dans les entreprises privées. Les professeurs ont une vraie liberté académique qu’ils utilisent à bon escient. La dyna-mique est bonne. Le rôle du management est donc d’alléger les procédures et de tendre vers la réactivité la plus large pos-sible dans le cadre institutionnel. Les forces vives sont pré-sentes en interne, nous devons les soutenir.

Propos recueillis par Ernest Ghislain

Les liens avec le tissu économique du canton se consolident, des start-up issues de l’école émergent. ©

DR

Enseignement, formation

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32

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

68%

32%

inférieurs

inchangés inchangés

18%

53%

29%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non85% 15%

38 réponses dont 13 en Production, 10 en Commerce de gros, 10 en Commerce de détail, 3 en Négoce, 2 en Services (conseil, gestion, etc.)

HORLOGERIE, BIJOUTERIE

36% 9% 19% 37% 11% 45% 17%3%

6% 0%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

11% 6%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

9%3%

9% 33% 40% 55% 18%3%

6%3%

18%3%

Evolution de la rentabilité

CA en très forte hausse, confirmée pour 2013

Rentabilité en hausse, fortement confirmée en 2013

Investissements en légère hausse

Effectifs en hausse, confirmée en 2013

Une quantité en baisse mais une valeur par produit en hausse: une tendance qui n’empêche pas de signer une année record en 2012. Pour agrémenter encore ces chiffres, s’il y avait lieu, le secteur s’at-tend à une nouvelle année de croissance en 2013, donc à un nouveau record après avoir bondi de presque 20% en 2011.

A noter que les exportations horlogères ont augmenté d’un tiers depuis 5 ans!

Les montres sont des biens durables dont 95% partent à l’exportation. Les horlogers dépendent donc de la conjoncture mon-diale. L’industrie horlogère genevoise se concentre sur le haut de gamme où elle est leader sur le marché mondial. La popu-lation à fort pouvoir d’achat augmente sensiblement dans les pays émergents et permet à la branche de présager d’un fort potentiel de croissance.

Grâce à sa tradition ancestrale, son savoir-faire unique et son prestige mon-dial, l’industrie horlogère genevoise a l’un des potentiels de croissance les plus élevés.

Seule inquiétude au tableau: l’horloge-rie est le secteur qui a le plus délocalisé à l’étranger (en Asie) en 2012, principale-ment des activités de production pour des raisons de coûts.

C’est le seul secteur, parmi les 20 étu-diés, dont tous les indicateurs sont au vert: forte hausse prévue en 2013 pour le chiffre d’affaires, la rentabilité, les investis-sements et l’emploi!

Page 35: Enquête conjoncturelle 2012-2013

33

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Allen Adler est né à Istanbul en 1966. Il fait partie de la quatrième génération de la famille de joailliers Adler. Il suit des études universi-taires aux Etats-Unis où il obtient une licence et une maîtrise en sciences politiques, ainsi qu’un MBA en finance. Il débute son parcours professionnel en tant qu’analyste financier, puis poursuit comme gestionnaire de porte-feuille et de projets. Il rejoint l’entreprise fami-liale en 2005 en tant que responsable de la stratégie et du développement.

L’année qui vient de s’écouler a-t-elle été bonne pour le secteur de la joaillerie et de l’horlogerie? Même si nous sommes loin des meilleures ventes survenues en 2008, l’année 2012 a été globalement satisfaisante. L’hor-logerie de luxe s’est largement développée en Asie, et plus spécifiquement en Chine. Les marques actives dans ce seg-ment de marché appartiennent principalement à de grands groupes qui disposent des ressources nécessaires au déploie-ment de stratégies marketing et de communication élabo-rées, deux outils essentiels au développement mondialisé de leur marque. Pour les marques indépendantes ou naissantes, l’expansion est moins aisée et ainsi plus lente.

Votre analyse laisse-t-elle entendre qu’en 2013, la conjoncture sera bonne? Oui, certainement meilleure qu’en 2012. Les signes émanant des quatre coins du globe sont très positifs. Il faut cepen-dant rester vigilant car la conjoncture peut se retourner très rapidement. Ce qui permet de déterminer la marche de nos affaires, c’est l’évolution du PIB suisse. Il correspond souvent à l’évolution de notre chiffre d’affaires. La santé de l’économie helvétique, principalement par le biais de ses exportations, est souvent un bon baromètre pour l’économie mondiale.

Le centre de gravité de l’horlogerie et de la joaillerie se déplace de plus en plus vers l’Asie… Quelle est votre analyse? Malgré le léger ralentissement constaté en Chine, ce pays devrait rester l’un des moteurs de la croissance mondiale, notamment dans le domaine du luxe. Selon une enquête classant les pays les plus demandeurs dans le domaine des produits haut de gamme, la première région est le Moyen-Orient, la deuxième l’Asie, la troisième les Etats-Unis, et ensuite l’Europe et l’Amérique latine. Cela prouve bien que les cartes ont été redistribuées. Ce qui compte pour l’avenir de notre secteur, ce sont les accords de libre-échange pré-

vus avec le Brésil et les pays du Golfe. Tout accord permet-tant de fluidifier les échanges commerciaux est une bonne chose. Les obstacles à la croissance sont, par exemple, les droits de douane et la TVA. Notre secteur, pour contrer ces obstacles et donc parfois des hausses de prix, essaie d’améliorer la productivité et de développer une politique marketing davantage axée sur la qualité. Il faut que nous apprenions à mieux rendre compte de la rareté de nos produits.

Quels sont les défis des années à venir? La matière première se fait rare et donc deviendra de plus en plus onéreuse. Les réserves de pierres précieuses et d’or ne sont pas intarissables. Un autre point essentiel concerne la provenance et l’extraction. Si actuellement le consomma-teur ne demande pas un système humainement et écologi-quement responsable et que l’essentiel demeure la création de produits esthétiquement plaisants, un début de prise de conscience s’opère néanmoins. Le modèle d’affaires va ainsi être amené à changer pour répondre aux nouvelles exigences qui ne manqueront pas de naître.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

Ce qui compte pourl’avenir de notre secteur, ce sont les accords de libre-échange prévus avec le Brésil et les pays du Golfe. ©

DR

Horlogerie, bijouterie

Page 36: Enquête conjoncturelle 2012-2013

34

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

4%

72%

24%inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

14%

67%

19%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non76% 24%

47 réponses dont 2 en Commerce de détail, 42 en Services (conseil, gestion, etc.), 3 en Autres

IMMOBILIER

7% 14% 22% 23% 42% 61% 11% 2% 5% 0%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

13% 0%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

11% 9% 7% 16% 51% 68% 16% 7%4%

0% 11% 0%

Evolution de la rentabilité

CA en hausse, confirmée pour 2013

Rentabilité en hausse, confirmée en 2013

Investissements stables

Effectifs en augmentation, confirmée en 2013

L’immobilier affiche une évolution satisfai-sante. Le taux de vacance des logements reste toujours infime (0,33%). La progres-sion des prix ralentit. Le secteur dénote toutefois un refroidissement, notamment dans les surfaces commerciales dispo-nibles: fin 2012, c’étaient 160 000 m2 qui restaient vacants, alors que plus de 400 000 m2 vont arriver sur le marché d’ici 2017. La tendance est également au dépla-cement des bureaux du centre-ville à la périphérie. Les grandes sociétés tendent en effet à déménager dans le périurbain. Dans le résidentiel, les locations haut de gamme ont vécu des baisses de loyer de 20%. Il s’ensuit que les 5/6 pièces deviennent accessibles aux Genevois. Mais le dévelop-pement du résidentiel doit toujours faire face à des procédures de 12 ans.

Ce secteur est très diversifié. A Genève, du fait du faible taux de vacance, la hausse des loyers a un effet positif sur les marges du secteur. Le secteur comporte quelques grandes sociétés et de nombreuses petites entreprises.

Les principaux indicateurs conjoncturels du secteur sont au vert: hausse prévue du chiffre d’affaires, de la rentabilité et de l’emploi en 2013.

Page 37: Enquête conjoncturelle 2012-2013

35

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Après des études d’architecte à la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (hepia), Xavier Jeanneret obtient un Master en unité d’image de synthèse numé-rique à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL). Il crée ensuite son bureau d’architec-ture et signera de nombreuses réalisations à Genève ainsi qu’à l’étranger. Il décide, en 2010, de s’orienter sur de grands projets urbains en tant que directeur général de la société Privera Construction Management SA.

Comment s’est porté l’immobilier à Genève en 2012? L’immobilier, comme d’autres secteurs de l’économie, subit la tendance du marché. Le secteur éprouve donc une crainte évidente, liée aux problèmes fiscaux et bancaires. La Loi Weber a vraisemblablement également provoqué un certain ralentissement et contribué à un climat de méfiance dans le milieu immobilier. Il est intéressant de noter qu’en l’espace de quelques mois, tout s’est figé. Dans le même temps, il y a trois fois plus d’objets immobiliers privés qu’avant et le milieu de la propriété privée genevoise reste toujours très demandeur. En 2012, les prix étaient cependant surévalués.

Les prix vont-ils baisser en 2013? Oui, 2013 va être l’année du réajustement et d’une forme de prise de conscience des prix surfaits et des projets irraisonnés qui ont sévi dernièrement. Quel que soit le parti politique, la préoccupation principale demeure la qualité de vie à Genève. Depuis cinq ans, les politiques, les professionnels de l’immo-bilier et les citoyens se posent une question fondamentale: celle du type d’urbanisation. La densité n’est pas incompatible avec qualité des espaces publics et variété des programmes bâtis. La question subsiste: sommes-nous en mesure de réa-liser, dans des délais réduits, des logements afin d’augmen-ter l’offre, diminuer la demande et, de facto, provoquer une baisse des prix?

Quels sont les obstacles qui empêchent l’accès à la propriété? Ils sont multiples. La limitation de l’utilisation des fonds propres, la Loi Weber ou la Loi sur les démolitions, transfor-mations et rénovations de maisons d’habitation (LDTR) en sont les principaux. Ils contribuent à compliquer cet accès tant souhaité à la propriété. Il est, en effet, de plus en plus ardu pour un locataire d’acheter un appartement qu’il loue depuis plusieurs années, voire décennies. Les outils juridiques sont sans cesse contestés et les autorisations de vendre des

appartements à des locataires continuellement bloquées. Les outils actuellement en place pour la promotion de projets de construction sont en voie de transformation et d’améliora-tion. Cependant, la dynamique est encore trop lente pour que des programmes et des quartiers de qualité puissent émerger rapidement.

Quels sont les défis de ces prochaines années? Le principal challenge consiste à trouver un bon équilibre dans la mixité des quartiers: emplois et logements ou locatifs et la PPE. Il est également important de penser quotidienne-ment aux questions énergétiques. Actuellement, il y a trop de labels. Il faut sensibiliser la population à ces questions fondamentales et proposer des infrastructures appropriées. Le défi de ces prochaines années sera, premièrement, d’anti-ciper les besoins de demain et de tout mettre en œuvre pour y répondre. Il s’agira ensuite d’améliorer la qualité urbaine et architecturale de la ville. En effet, comparée à des villes du Nord de l’Europe, Genève est pauvre en belles et nou-velles architectures contemporaines. Il est crucial pour la ville de conserver son attrait international ainsi que sa qualité de vie. Construire du logement rapidement, de qualité, dans des quartiers avec de la mixité, des infrastructures publiques adé-quates et une mobilité adaptée sont les enjeux auxquels des acteurs tels que l’Etat, les communes ou des privés s’attellent quotidiennement.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

Les prix devraient se réajuster en 2013.

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Immobilier

Page 38: Enquête conjoncturelle 2012-2013

36

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

12%

56%

32%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

26%

64%

10%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non69% 31%

42 réponses dont 24 en Production, 5 en Commerce de gros, 2 en Commerce de détail, 2 en Négoce, 7 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

INDUSTRIE

23% 13% 12% 22% 20% 39% 20% 10% 15% 13%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

10% 3%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

15% 5% 8% 16% 33% 43% 34% 16% 0% 15% 10% 5%

Evolution de la rentabilité

CA en forte hausse, prévisions positives pour 2013

Rentabilité stable, légère hausse prévue pour 2013

Investissements en légère baisse

Effectifs stables, légère augmentation prévue pour 2013

Début 2012, la situation dans l’industrie s’améliorait. Mais, depuis juillet, la marche des affaires s’est dégradée. Jusque-là,  les commandes étrangères rentraient à nou-veau, le chiffre d’affaire était en forte hausse et les capacités de production s’en trouvaient ainsi mieux mises à contribu-tion. La rentabilité s’est stabilisée, grâce à une hausse des prix.

La branche est axée sur l’exportation. La hausse des prix des matières premières et de l’énergie est un véritable problème pour le secteur. Ainsi, l’industrie des machi nes absorbe près de 3% de la consommation totale d’électricité en Suisse.

Les perspectives du secteur restent contras-tées pour 2013, avec, outre une visibilité faible à moyen/long terme, un chiffre d’af-faires et une rentabilité en hausse, alors que les investissements et l’emploi ont plutôt une tendance à la baisse.

Page 39: Enquête conjoncturelle 2012-2013

37

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

André Boeuf est directeur général de la société Hydro-Léman SA à Vernier. Après avoir suivi une formation d’ingénieur en mécanique à Genève, il s’occupe du reposi-tionnement de l’entreprise familiale en 1996. Avec son père, il la scinde en deux et crée Hydro-Léman SA, spécialisée dans la fourni-ture d’équipements hydrauliques.

L’année 2012 a-t-elle été bonne d’un point de vue conjoncturel? Oui, notre secteur peut se vanter d’avoir un ciel dégagé sur un horizon de dix ans, ce qui est extrêmement réjouis-sant. Le domaine des barrages est très porteur, surtout depuis la catastrophe de Fukushima, qui a largement sensibilisé l’opinion publique aux énergies renouvelables. Cet événement a accéléré la rénovation des barrages en Suisse et, plus largement, en Europe. L’hydraulique est une alternative au nucléaire. La décision du Conseil fédéral de sortir du nucléaire a également donné un nouvel essor à notre secteur. Les chiffres sont consé-quents: pour exemple, la France vient de débloquer 15 milliards de francs suisses et notre pays dispose d’environ 5 milliards pour procéder aux rénovations des barrages et ainsi bénéficier de davantage de puissance hydraulique. A n’en pas douter, les choses devraient se poursuivre sur la même lignée dans les cinq ans à venir, d’autant plus que nous ne sommes qu’au début de cette campagne euro-péenne.

Peut-on imaginer, dès lors, que l’année 2013 sera des plus positives?Totalement. D’après certaines prévisions, la croissance devrait se situer aux alentours de 25% pour la seule année à venir. Les sociétés actives sur ce segment de marché s’apprêtent à recruter massivement afin de disposer des effectifs nécessaires pour pouvoir répondre aux nouvelles demandes de ces prochains mois, c’est une nécessité absolue.

Avec une telle croissance et des commandes en nombre, le risque n’est-il pas de voir les prix chuter? Non, pas dans un premier temps, bien au contraire. Les prix augmenteront d’abord, avant d’entamer une phase de baisse. Par contre, la concurrence se fera plus féroce; c’est

une évidence, il faudra davantage se battre pour obtenir de nouveaux contrats. De plus, après le boom des cinq premières années, donc aux alentours de 2018, un léger tassement du marché se dessinera.

Craignez-vous la concurrence des entreprises étran-gères qui viseraient le marché suisse?Non. Actuellement, les sociétés du secteur entretiennent des rapports cordiaux et ne se livrent pas une concurrence achar-née, qui tirerait les prix vers le bas. Cependant, il est évident que, d’ici quelques mois, d’autres entreprises voudront obtenir une part du marché. Elles ne pourront se départager et s’imposer que par leurs compétences. Si toutes sont en mesure de gérer un barrage, rares sont celles capables de s’occuper du chantier dans son intégralité, de connaître le produit parfaitement et d’avoir une approche globale. Il en existe trois en Suisse et le même nombre en France. A moyen ou long terme, le risque de voir certaines entre-prises abandonner de petites affaires au profit de mandats importants existe. La situation serait alors délicate: des sociétés de moindres compétences pourraient reprendre à leur compte ces mandats délaissés, ce qui pourrait nuire au marché dans sa globalité. Il est indéniable que le sec-teur connaîtra de profonds changements dans les années à venir, obligeant les dirigeants d’entreprises à mener une réelle réflexion quant à son avenir.

Propos recueillis par Anthony Kaeser

Notre secteurprévoit une croissance de 25% en 2013.

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Industrie

Page 40: Enquête conjoncturelle 2012-2013

38

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

17%

77%

6%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

35

%

38%

27%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non76% 24%

33 réponses dont 13 en Production, 1 en Commerce de détail, 14 en Services (conseil, gestion, etc.), 5 en Autres

MÉDIAS, ARTS GRAPHIQUES

3%9%

3%9% 34% 46% 21% 12% 24% 12%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

15% 12%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

3%6% 0% 9% 47% 50% 26% 9% 12% 20% 12% 6%

Evolution de la rentabilité

CA en forte baisse, léger mieux en 2013

Rentabilité stable, légère reprise pour 2013

Investissements stables

Effectifs en baisse, stabilisation prévue pour 2013

Ce domaine est principalement influencé par les budgets publicitaires des entre-prises. Les imprimés publicitaires repré-sentant un quart de leur chiffre d’affaires. Pour ce qui est des médias imprimés, plus de la moitié des recettes proviennent de la publicité. La branche réagit donc forte-ment aux fluctuations de la conjoncture et à la concurrence des médias électroniques.

Les nouvelles offres numériques influ-encent les habitudes de consommation de médias. La publicité se déplace de l’imprimé à l’électronique. Mais toutes les études montrent, paradoxalement, que l’augmentation de la lecture des journaux sur Internet accroît la lecture papier.

La branche est presque exclusivement axée sur le marché intérieur.

Le secteur prévoit une hausse de son chiffre d’affaires et de la rentabilité en 2013.

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Maxime Guer, diplômé en communication visuelle et art graphique, a fondé l’agence de communication Galet Blanc, à Paris, en 2001. Il rencontre Emilie Salvaridis Thion en 2008 à l’Université de Genève, pendant leurs études de DAS en Création de luxe et métiers de l’art. Il cofonde avec elle My Big Collection & Co en 2012 (www.mybiggeneva.com), maison d’édition numérique indépendante, spéciali-sée dans la conception et la publication multi-média sur smartphones et tablettes.

Comment le secteur des médias s’est-il porté en 2012?Les titres de presse qui n’ont pas pris le virage des réseaux sociaux et qui tardent à reformuler leur offre pour s’adap-ter au modèle numérique sont en grande difficulté, en Suisse romande comme ailleurs. Il est intéressant de noter qu’en France, le groupe Le Monde, qui a restructuré toute son offre avec des produits d’appel comme une application mobile et un bouquet numérique global, rencontre un grand succès. Dans le secteur «magazines», l’augmentation de la demande numérique a permis la création de toute une kyrielle de nou-velles start-up extrêmement dynamiques, dédiées à l’édition numérique et ce, à tous les maillons de la chaîne, que ce soit dans la conception ou la diffusion, voire le lancement de nou-veaux titres s’orientant vers un type de narration novateur, entre la presse traditionnelle et le web-doc. Richard Branson, pour qui «l’avenir est dans les App et non sur les étagères», a lancé, en 2010, Project, un magazine 100% numérique dis-ponible sur iPad. Il y a quelques mois, la direction de News-week a décidé d’arrêter purement et simplement sa diffusion papier.

Quelles sont vos prévisions pour 2013? La conjoncture va-t-elle s’améliorer? Si l’on fait abstraction de la distribution et des supports, la presse dépend en grande partie de la publicité. La conjoncture du secteur suivra les tendances des économies nationales. La presse ne va pas mourir, elle doit simplement se réinventer. Nous devons nous réjouir qu’en inventant l’iPad – au même titre que l’iPod et le logiciel iTunes dans les années 2000 –, Steve Jobs ait conçu en même temps un modèle économique viable avec l’App Store et Newsstand. Cela n’a pas été le cas pour le web et il a fallu plusieurs dizaines d’années avant de voir émerger des standards, qui ne sont d’ailleurs toujours pas viables, si l’on en croit la bataille que se livrent Google, les fournisseurs d’accès et les titres de presse sur la rémunération des liens.

Comment faire face à la montée du numérique pour les médias traditionnels? Le numérique va-t-il tuer le papier? Face à une révolution technologique, deux attitudes s’offrent à nous: soit minimiser, voire dénigrer, ce changement, soit l’accepter et évoluer. Il ne s’agit pas de sous-estimer une cer-taine nostalgie du papier; cependant, il faut se réjouir que les tablettes permettent de nouveaux modes de diffusion, plus économes, plus souples et plus écologiques. A moyen terme, la disparition du papier pour la presse quotidienne et maga-zine semble inévitable. Le livre, quant à lui, est un objet à forte valeur affective qui a pour vocation d’être gardé et transmis.

L’avenir n’appartient-il pas finalement aux services ultrapersonnalisés?Pour la presse et l’édition, le modèle de prescripteur domine. Pendant des années, nous avons été de fidèles auditeurs des radios, puis les podcasts sont arrivés. Il était alors possible de choisir notre propre programmation, mais se limiter à ses propres choix revient à vivre dans un bocal. Ecouter la radio, tourner les pages d’un magazine, c’est se donner la possibilité d’apprendre des choses nouvelles, prescrites par des titres qui ont notre confiance. En cela, les titres de presse sont peut-être en train de devenir des marques comme les autres.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

Les titres de presse deviennent des marques.

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Médias, arts graphiques

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

6%

79%

15%inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

15%

76%

9%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non93%

7%

32 réponses dont 7 en Commerce de gros, 21 en Négoce, 4 en Services (conseil, gestion, etc.)

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 2013

12% 12% 18% 9% 22% 45% 18% 12% 12% 7%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

18% 15%

2012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

6% 6% 9% 21% 42% 43% 18% 12% 4% 9% 21% 9%

Evolution de la rentabilité

NÉGOCE INTERNATIONAL

CA en légère hausse, idem pour 2013

Rentabilité en forte baisse, reprise prévue pour 2013

Investissements stables

Effectifs stables, tout comme pour 2013

Les sociétés de négoce de matières pre-mières jouent un rôle déterminant dans l’économie genevoise depuis 50 ans. Un tiers des volumes mondiaux de pétrole y sont traités. Genève est devenue le principal centre mondial d’échanges de céréales et le numéro 1 européen dans le commerce du coton et du sucre. Un cinquième des affrètements mondiaux se prépare à Genève. Le secteur contri-bue pour un dixième du PIB cantonal et emploie près de 10 000 collaborateurs. Sa présence à Genève dépend du maintien d’une fiscalité attractive et de réglemen-tations allégées.

Son développement à Genève ne se joue cependant pas seulement sur des avan-tages fiscaux. Des liens de confiance avec nos banques et un savoir-faire spécifique ont aussi favorisé le développement du trade finance, destiné au financement des opérations de négoce.

Le secteur prévoit une hausse de son chiffre d’affaires et de sa rentabilité en 2013.

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43

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Blaise Godet, né en 1947 à Neuchâtel, est nommé directeur de la Direction du droit international public à Berne en 1989. Ambas-sadeur de Suisse dans divers pays dès 1993, il rejoint Pékin en 2008. Nommé chef de la mission permanente de la Suisse auprès de l’Office des Nations unies à Genève en 2004, il devient, en 2006, vice-président du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il est, depuis fin 2012, conseiller spécial auprès du comité de direction de Mercuria Energy Trading SA.

Pour le secteur, quelle a été la situation en 2012? Là où une année de transition était à craindre, on constate un regain d’opérations de rééquilibrage sur tous les types de produits. Au final, l’année 2012 peut donc être considérée comme un bon millésime. Sous pression conjoncturelle, les flux ont malgré tout augmenté en valeur absolue, les grands équilibres du passé se dispersent et se transforment. Il y a davantage de sollicitations pour déplacer les marchandises dif-féremment et dans d’autres zones. Le secteur digère les chan-gements aussi vite que possible et il a même déjà beaucoup évolué structurellement.

Quel rôle incombe-t-il au négociant moderne? Le trader contribue à la dynamique du circuit économique. Il a pour objectif de faciliter les échanges entre consommateurs et producteurs en faisant intervenir des acteurs travaillant dans des registres aussi différents que la finance, la logistique, le transport ou le contrôle de qualité. En tant que facilitateurs d’échanges, les traders sont des marchands, des merchants, qui ont une place fondamentale dans leur système. Il existe une notion réelle de communauté qui met en relief l’aspect humain des échanges. Pour bien négocier et organiser phy-siquement les échanges des matières premières, il faut s’en-tendre et se voir. Il est plus simple de communiquer quand le fuseau horaire est partagé. Il est plus fructueux encore de se rencontrer.

D’où une relation privilégiée entre Genève et le négoce? L’apport du trading à la ville se confirme et s’accroît. Les quelque 3% de postes de travail à Genève dans le négoce représentent 10 à 15% du produit cantonal brut et environ 3% du PNB. D’un point de vue pratique, le centre nerveux se trouve ici; tous les intervenants sont établis au même endroit, puisque le travail est par essence collaboratif. De nouvelles compétences se développent en fonction des pays d’exporta-

tion et des produits à déplacer. Le trading est une chance pour Genève, mais c’est surtout Genève qui est une chance pour ce dernier. La stabilité politique et la flexibilité de l’emploi font du canton une destination au climat de travail excellent et réputé.

Si les grandes lignes de 2013 pouvaient être esquis-sées… La tendance de fond qui tend à déplacer le centre de gravité économique vers l’est se confirme. Par contre, il faut garder à l’esprit que pour satisfaire des clients en Asie, il faut avoir une présence globale, établir des bureaux proches de ses clients et savoir gérer un nombre important de parties prenantes. Le métier est préservé car il est résistant aux cycles économiques; il est simplement soumis à de nouvelles problématiques. Un rééquilibrage des flux de marchandises vers des produits plus tournés vers le confort des classes moyennes au détriment des marchandises liées à l’infrastructure commence à se profiler. Ces flux, liés au transport, à l’habitat mais aussi au régime alimentaire, voient leur taux de croissance largement progres-ser. La variété des produits prend le relais sur le volume. La tendance observée en 2012 se poursuivra sans aucun doute.

Quels sont les espoirs du secteur? Sans hésiter, un changement de l’opinion publique sur le trading. Le métier souffre d’être mal compris et mal perçu. Des efforts sont entrepris pour le rendre plus visible et mieux connu. La transparence des processus est importante, mais elle est forcément limitée à la confidentialité des pratiques propres à toute entreprise concurrentielle. Qu’on se le dise, c’est un métier à ciel ouvert. Quant à Genève, il est précieux de disposer d’une telle chaîne de compétences à proximité, il serait dommage que ce tissu se distende. La Suisse et le can-ton doivent consolider la chaîne de compétences en renfor-çant et en valorisant ce savoir-faire.

Propos recueillis par Benjamin Philippe

Le trading est une chance pour Genève, mais c’est surtout Genève qui est une chance pour le trading. ©

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Négoce international

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Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

5%

90%

5%inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

22%

39%

39%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non76% 24%

20 réponses dont 19 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

RESSOURCES HUMAINES

11% 21% 11% 26% 5% 26% 21% 17% 31% 5%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

21% 5%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

11% 22% 5% 17% 16% 38% 36% 17% 0% 0% 32% 6%

Evolution de la rentabilité

CA en chute libre, mais bonne reprise prévue pour 2013

Idem pour la rentabilité

Investissements stables

Effectifs en baisse, stables en 2013

Dans une période à la conjoncture impré-visible, la tendance est à l’engagement d’intérimaires. 2012 est à diviser en 2: jusqu’en août, les affaires étaient cor-rectes, puis, calme plat. La situation per-dure en 2013 avec des affaires traitées au jour le jour, l’accent étant mis sur des engagements temporaires.

Le secteur vit donc toujours dans une grande incertitude.

Toujours en décalage avec la conjoncture, le travail temporaire est le premier à souf-frir d’une crise mais également le premier à bénéficier d’une reprise. Malgré ce déca-lage, le secteur est un bon baromètre conjoncturel.

Si le secteur prévoit une reprise de son chiffre d’affaires et de sa rentabilité pour 2013, les investissements et l’emploi, quant à eux, devraient rester stables.

Mais c’est le secteur qui a le plus baissé ses effectifs en 2012.

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Stéphanie Lafréchoux est directrice de l’agence genevoise de OK JOB SA. Après avoir suivi une formation universitaire et acquis quinze années d’expérience dans le placement de personnel temporaire et fixe (assistante d’agence, conseillère en personnel, responsable d’agence et directrice de région), elle devient responsable régionale pour OK JOB SA. Elle est spécialisée dans la gestion de grands comptes et le recrutement de cadres dans le secteur tertiaire.

Comment jugez-vous l’année 2012 pour les ressources humaines?L’année 2012 aura été une année de transition. Les grands volumes à exécuter avec du personnel peu qualifié se sont amoindris. Par contre, les entreprises ont toujours été à la recherche de personnel qualifié. En résumé, l’industrie, notam-ment la machine-outil, s’est retrouvée avec des commandes en baisse alors que la construction est restée sur de hauts niveaux. Les services sont restés stables, mais l’augmentation de la demande dans le domaine médical a largement compensé cette stabilité. On remarque que pour répondre efficacement aux attentes de leurs clients, les agences de placement doivent être de plus en plus professionnalisées par catégorie et offrir les services de conseillers en personnel de plus en plus pointus.

L’année 2013 s’annonce-t-elle bonne?Du point de vue conjoncturel, l’année 2013 sera de la même veine que 2012. Il n’y aura pas de grande reprise, mais la recherche de candidats qualifiés sera toujours aussi vive. Un espoir réside dans l’appréciation de l’euro par rapport au franc suisse qui va donner un sérieux coup de pouce à nos sociétés exportatrices. Dans un contexte économique comme celui-ci, les agences de placement doivent développer de nouveaux services comme l’out-placement afin d’être proches de leurs clients dans les bons comme dans les mauvais moments.

En Suisse, l’emploi temporaire semble gagner en importance… Effectivement, c’est le cas depuis quelques années, mais nous sommes encore loin de pays comme la France. Plusieurs fac-teurs amènent le temporaire à se populariser. Premièrement, les employés, principalement les jeunes qui se lancent sur le marché du travail, apprécient la possibilité d’expérimenter divers postes. Il est donc fréquent qu’ils enchaînent deux ou trois missions temporaires avant de se stabiliser dans une des entreprises où ils ont effectué une mission. La mode des

voyages favorise également le travail temporaire qui devient alors un travail alimentaire. Troisièmement, les entreprises traversent des crises de plus en plus répétées. Auparavant, il se passait dix à quinze ans entre deux crises; aujourd’hui, ce sont au maximum cinq ans et les entreprises doivent adapter, rapidement, leurs effectifs à cette situation. Aussi la plupart d’entre elles gardent-elles en emploi fixe le personnel indispen-sable qui représente le «cœur de l’entreprise», le savoir-faire, et utilisent des forces d’appoint pour absorber tous les pics de production. Cette situation a contribué à améliorer l’image des temporaires, maintenant reconnus comme des employés quali-fiés, compétents et surtout flexibles.

La menace d’une crise est-elle un risque pour votre secteur?Oui, toute crise potentielle représente un réel risque pour notre secteur car nous sommes «précurseurs». En effet, notre activité diminue en général largement dans les six mois qui précèdent une crise, mais elle redémarre tout aussi rapidement, bien avant que la reprise ne soit réellement confirmée. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation «plate» plutôt qu’en crise.

Quels sont les défis pour les années à venir? Dans les prochaines années, les ressources humaines rencon-treront de gros défis. Tout d’abord, les entreprises prennent de plus en plus conscience que leur capital est avant tout humain, avant d’être financier. Il faudra donc gérer ce capital humain, se préoccuper de la motivation des collaborateurs, de leurs envies. Il s’agira de mettre en place des conditions de travail qui les fidélisent; en effet, l’employé conscient de ses atouts aura certaines exigences et n’hésitera pas à changer d’employeur ou d’orientation si elles ne sont pas remplies. Cette mutation du secteur de l’emploi verra l’émergence de nouveaux métiers: des conseillers, voire des coaches, en carrière pour employés à fort potentiel.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

Les crises étant plus rapprochées, les entreprises adaptent leurs effectifs plus rapidement. ©

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Ressources humaines

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

23%

46%

31%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

8%

77%

15%supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non73% 27%

13 réponses dont 1 en Commerce de gros, 4 en Commerce de détail, 3 en Services (conseil, gestion, etc.), 5 en Autres

8% 8% 15% 8% 53% 54% 8% 15% 8% 15%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

8% 0%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

8% 0% 0% 25% 42% 41% 25% 17% 17% 17% 8% 0%

Evolution de la rentabilité

SANTÉ

CA en hausse, confirmée pour 2013

Rentabilité stable, fortes augmentations prévues pour 2013

Investissements stables

Effectifs à la hausse, stabilisation prévue pour 2013

Le vieillissement démographique ainsi que l’augmentation des besoins dans le secteur de la santé lui assurent de pouvoir comp-ter sur une demande solide. Il y a en effet toujours des personnes qui ont besoin de soins, quelle que soit la conjoncture.

Le secteur est composé d’acteurs très dif-férenciés. Les grands hôpitaux et centres de soins sont complétés par une multi-tude de cabinets et de petites structures. Mais tous ont connu la croissance durant ces 10 dernières années. On assiste à une concentration et une spécialisation, processus qui devraient se poursuivre en raison de la forte pression sur les coûts. Grâce à la dynamique de la demande, les membres du secteur prévoient une crois-sance supérieure à la moyenne.

La qualité des soins reste excellente à Genève, comme en attestent les nom-breux patients qui viennent des 4 coins du monde se faire soigner chez nous.

C’est également le secteur qui prévoit la plus forte hausse de sa rentabilité en 2013, et dont le chiffre d’affaires devrait également augmenter, dans une moindre proportion.

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

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Santé

Né en 1955, Philippe Cassegrain obtient, à Genève, une licence ès sciences commer-ciales et industrielles, option gestion d’entre-prise, en 1982. Son parcours professionnel est jalonné de plusieurs postes à responsabilités. Il est engagé en novembre 1993 en qualité de directeur de la Clinique Générale-Beaulieu. Il a été président de Genève-Cliniques pen-dant huit ans. Il est également vice-président de l’association The Swiss Leading Hospitals et membre du Conseil de direction de la FER.

Comment jugez-vous l’année qui vient de s’écouler d’un point de vue conjoncturel? C’était une année de transition. Nous avons vécu beaucoup de changements structurels depuis le 1er janvier 2012 avec l’introduction de la planification hospitalière et les DRG (Dia-gnosis Related Groups). Les conditions cadre ont été ainsi considérablement modifiées. Conséquence de ces change-ments, l’année n’a été que stable. D’un point de vue stricte-ment conjoncturel, la cherté du franc suisse et la concurrence internationale ont contribué à rendre l’offre genevoise moins attractive.

La concurrence étrangère est-elle forte pour les cli-niques privées? Oui, car elle est double. Il y a d’abord des établissements helvétiques, même publics, qui cherchent de plus en plus à attirer une clientèle étrangère. Il faut dire que cette politique permet aux cliniques de diversifier les risques; en outre, les patients étrangers sortent justement des conditions cadre suisses, leurs cas n’étant pas régis par les principes de la LAMal. Ensuite, à l’étranger, l’offre s’améliore considérable-ment avec des cliniques de très bonne facture à Moscou, Dubai, Singapour ou même Bangkok. Même si le personnel infirmier est parfois moins bien formé, les clients chinois, par exemple, peuvent être séduits par une proximité culturelle et géographique. Le monde de la santé est assez particulier. Il y a une part d’irrationnel et de traditionnel. Il est essentiel que les établissements suisses se rendent compte qu’ils doivent encore innover et évoluer pour conserver leur haut niveau. Si une vraie prise de conscience s’effectue, alors nous pourrons continuer à être à la pointe au niveau mondial. Il en va de notre économie.

Comment voyez-vous l’année 2013? Cette année sera probablement équivalente à 2012. Je ne vois pas de fortes progressions; les conditions cadre seront les

mêmes et elles ne vont pas forcément dans le sens espéré, car elles poussent à une dangereuse étatisation de la médecine. La conjoncture restera donc toujours très difficile. Il faudra se battre et chercher de nouveaux débouchés économiques afin de garder le cap que l’on s’est fixé.

Quels sont les défis qui attendent le secteur de la santé dans les années à venir? Les défis restent inchangés depuis quelques années. Il y a évi-demment celui de la maîtrise des coûts de la santé. En effet, empêcher leur augmentation est impossible car la popula-tion vieillit, certaines maladies chroniques progressent et les nouvelles technologies médicales sont onéreuses. Il faut donc tenter de minimiser ces coûts en recherchant, par exemple, une meilleure productivité et une excellente adéquation des effectifs. Le dossier patient informatisé permet aussi d’auto-matiser des tâches.

La médecine à deux vitesses représente-t-elle une menace?La médecine à deux vitesses existe déjà, même si elle doit être relativisée. En effet, si un patient peut se permettre des assurances complémentaires et être soigné en privé, alors que ce choix est impossible pour des raisons financières pour d’autres, cela signifie qu’il y a déjà deux vitesses. Cependant, il convient de relativiser car l’assurance de base en Suisse est d’excellente qualité et couvre déjà de nombreux besoins.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

L’étatisation de la médecine est un risque.

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50

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

14%

61%

25%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

11%

64%

25%

supérieurs supérieurs

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non60% 40%

43 réponses dont 1 en Commerce de détail, 36 en Services (conseil, gestion, etc.), 6 en Autres

TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

14% 16% 16% 27% 38% 43% 11% 9% 7% 5%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

14% 0%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

12% 18% 14% 27% 49% 41% 10% 9% 10% 5% 5% 0%

Evolution de la rentabilité

CA en hausse, fortement confirmée pour 2013

Idem pour la rentabilité

Investissements en légère hausse

Effectifs en hausse en 2012 et en 2013 également

Le secteur connaît une croissance à deux chiffres, malgré un léger ralentissement depuis 5 ans, dû principalement à la baisse des coûts. L’informatique reste un domaine porteur et les entre - prises doivent faire face à de nouvelles législations à mettre en place. Le principal défi que doit relever le secteur: le manque d’informaticiens. Mais les perspectives restent optimistes grâce aux nouveautés technologiques, telles les applications.

Le progrès technologique est le principal moteur de la croissance de ce secteur qui se distingue par un taux d’innovation élevé et des produits aux cycles de vie courts.

Dans un marché saturé, le progrès tech-nologique reste le moteur de croissance. La baisse des prix permet à un nombre croissant de consommateurs d’exploiter au mieux les services de télécommunica-tion. La libéralisation du marché de ces derniers est à l’origine de la baisse de 25% des prix durant ces 10 dernières années. En comparaison internationale, ces prix restent toutefois élevés. Si la téléphonie mobile n’est pas aussi répandue que dans d’autres marchés européens, le domaine du haut débit, en revanche, bénéficie d’une excellente infrastructure.

L’augmentation continue des possibilités d’utilisation des TIC et du potentiel de la fibre optique entraîne la branche dans des perspectives de croissance élevées.

A noter que ce secteur est le plus vola-til des secteurs interrogés: il figure en 2e place dans ceux qui délocalisent à l’étran-ger (coût), mais en 1re de ceux qui relo-calisent en Suisse (productivité)! Alors que les prévisions de délocalisations semblent se tasser en 2013, la tendance à la reloca-lisation se confirme, pour des raisons de productivité et de proximité des marchés.

Ce secteur se situe au 3e rang des meil-leures perspectives pour 2013: hausse de tous les indicateurs, chiffre d’affaires, ren-tabilité, investissements et emplois!

Page 53: Enquête conjoncturelle 2012-2013

51

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Entré chez IBM en 1997 comme chargé de clientèle bancaire, Pascal Allot accède, en 2005, au poste de directeur territorial. Fin 2011, il est nommé directeur Suisse romande. Anciennement chez Digital Equipment et Logi-cal Access, il a suivi une formation à l’INSEAD en 2003 pour compléter son Master en éco-nomie obtenu à l’Université Sorbonne-Paris II. Etabli à Genève depuis 1990, Pascal Allot est passionné par l’innovation et par le dévelop-pement de l’arc lémanique.

Le marché informatique a-t-il été à la hauteur des espérances en 2012? Les projets de transformation de structure sont plus consé-quents que par le passé; malgré la crise économique, le mar-ché se porte bien grâce à des projets d’externalisation des services informatiques. La révolution numérique a un impact du même ordre que celui de la révolution industrielle. L’ère des mobiles a commencé. Chacun peut en faire l’expérience tous les jours, cela transforme nos vies. D’ailleurs, les transac-tions marchandes via mobile ont d’ores et déjà dépassé celles menées par ordinateur.

Quelles sont les tendances qui se dessinent?Les sociétés ont besoin de se transformer pour suivre cette évolution et devenir plus flexibles. Le cloud computing – un concept qui consiste à déporter sur des serveurs distants des stockages et des traitements informatiques traditionnelle-ment localisés sur des serveurs locaux – va gagner encore en importance et le matériel informatique se résumera à une pure commodité. Nombreuses seront les entreprises qui ne feront plus l’acquisition d’ordinateurs. La juxtaposition du cloud computing et de l’Internet mobile explique les boule-versements du marché. Les fournisseurs habituels d’IT devront se réinventer pour survivre. Le marché des postes de travail ne sera plus monolithique; les tablettes s’imposeront et les entre-prises devront faire face à une diversité croissante, les utilisa-teurs seront contraints de gérer leur temps entre les activités professionnelles et privées.

Quels sont les prévisions pour 2013?Le marché est stable et mature, il facilite la visibilité à court terme. Ainsi, cette année encore, il devrait profiter de tous les travaux d’accompagnement dans la transformation qui seront initiés et réalisés. Parce qu’ils répondent à la recherche de flexibilité, essentielle aux entreprises, les projets cloud se trouveront favorisés par cette adaptation globale. Enfin, la

révolution numérique, évoquée précédemment, est éga-lement source d’optimisme. La relation client doit prendre en compte le monde 2.0. Elle doit être refondue pour tirer le meilleur parti de cette nouvelle composante. Une part non négligeable des investissements effectués dans les back offices et la production, caractéristiques des activités IT des années 2000, se reportera sur les services à la clientèle. Les fournisseurs spécialisés dans les contrats de service pluri-annuels résisteront mieux que ceux fournissant du hardware. Les projets d’externalisation de l’informatique permettant aux sociétés de se focaliser sur leur activité principale se poursui-vront.

Sur quels leviers la croissance du secteur s’appuiera-t-elle?Outre ce fameux cloud et les projets liés à l’Internet mobile, l’autre grand levier concerne le traitement massif de données. Actuellement, les informations générées tous azimuts, non seulement colossales et d’origines diverses, ne font l’objet d’aucune organisation, que ce soit en tables ou en structures. Produites en temps réel, elles arrivent en flux continu de par le monde – c’est ce que l’on nomme des «Big data» –, ce qui représente un réel enjeu stratégique pour la décennie. L’analyse prédictive de données s’imposera, que ce soit, par exemple, pour apporter de la valeur ajoutée à une retrans-mission sportive ou contribuer à la prévention des infractions auprès de la police de Genève.

Propos recueillis par Ernest Ghislain

Une part non négligeable des investissements effectués dans les back offices et la production se reportera sur les services à la clientèle. ©

DR

Technologies de l’information et de la communication

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

8%

71%

21%inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

27%

39%

34%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non67% 33%

42 réponses dont 1 en Production, 5 en Commerce de détail, 25 en Services (conseil, gestion, etc.), 11 en Autres

7% 10%2%

8% 40% 52% 24% 22% 17% 5%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

10%3%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

5% 5% 10% 20% 38% 44% 20% 23% 20% 5% 7% 3%

Evolution de la rentabilité

TOURISME, HÔTELLERIE, RESTAURATION

CA stable, de même que les prévisions 2013

Rentabilité en forte baisse, mais reprise prévue pour 2013

Investissements stables

Effectifs stables, hausse prévue pour 2013

2012 peut être comparée à 2011 pour ce qui est du chiffre d’affaires du secteur. A la dif-férence près que la pression sur les prix s’est encore accrue, notamment à cause de la faiblesse de l’euro. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: l’hôtellerie genevoise a enre-gistré 10 000 nuitées en plus pour, au final, un revenu identique mais des charges en augmentation. La chute la plus importante est à relever dans les déjeuners d’affaires dont le nombre s’est fortement restreint.

En 2011, notre enquête semblait indiquer que le tourisme se remettait lentement de la force du franc et de la baisse de la demande. Comme les coûts dans ce sec-teur sont élevés, le rendement des entre-prises dans le secteur du tourisme s’est dégradé.

Le tourisme ne profite pas encore de la reprise. Il souffre toujours d’une baisse de la demande en raison du ralentissement conjoncturel dans la zone euro et de la force du franc.

La faiblesse de l’euro et du dollar fait de l’Europe et du reste du monde des destina-tions de vacances plus attrayantes pour les Suisses et nuit à l’attrait de Genève pour les visiteurs étrangers.

Après une forte chute en 2012, la rentabi-lité du secteur devrait reprendre en 2013. De l’embauche est même au programme.

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55

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

© D

R

Tourisme, hôtellerie, restauration

Comment faut-il qualifier l’année 2012 pour le secteur hôtelier? Pour le secteur globalement, la facturation a accusé un recul de 5%. La situation est encore moins favorable pour les établissements de luxe qui ont perdu 10% de leur chiffre d’affaires, notamment à cause des fortes turbulences du secteur financier. L’hôtellerie genevoise est intimement liée à ce secteur, ainsi qu’aux différents acteurs de la place finan-cière. La situation a changé pour cette clientèle, mais pas pour le tourisme de loisir, qui a été moins touché. Genève reste une destination estivale ou de transit vers les stations de ski. Sur un plan comptable, si l’hiver a été correct pour la branche, l’été s’est avéré plus problématique.

La mauvaise publicité autour de l’insécurité perdure. Quel est son impact sur le secteur touristique? Une étude de marché lancée par l’association Hôtellerie suisse a montré que, pour l’ensemble du pays, le sentiment d’insécurité était de l’ordre de 0,8%. A Genève, ce taux est six fois plus élevé. C’est là la première des préoccupations. La Suisse doit protéger sa réputation, Genève en particu-lier car il ne faut pas oublier l’importance de la ville pour la Confédération. Avec Genève Aéroport, la ville est une porte d’entrée dans le pays. Il faut donc pouvoir garantir la sécurité des visiteurs. Les points névralgiques du tourisme d’affaires, comme la gare Cornavin, l’aéroport, la rue du Rhône et les quais, sont des accès à protéger en priorité. Certes, accroître la présence policière réclame des moyens financiers, mais jusqu’à présent la stratégie déployée ne s’est guère avérée fructueuse. Il faut maintenant passer à la vitesse supérieure. Les autorités sont conscientes du problème et les professionnels de l’hôtellerie n’ignorent pas l’ampleur de la tâche à accomplir; ils font pleinement confiance à M. Maudet pour prendre les décisions qui s’im-posent. Un doute subsiste cependant quant à l’étendue des moyens qui seront mis en œuvre.

Comment votre secteur envisage-t-il l’année 2013? L’industrie a souffert des problèmes rencontrés par les banques privées et 2013 devrait, peu ou prou, s’inscrire dans la continuité de 2012. Les milieux bancaires se préparent à une diminution graduelle de leurs affaires qui aura inévitablement des conséquences, tant sur la restauration que sur l’hôtelle-rie. Dans le même temps, les marchés émergents ne sont pas encore assez développés, notre capacité à les atteindre est pour l’heure limitée. Les hôteliers sont très attentifs au pro-jet de loi sur la nouvelle taxation des multinationales. Revoir la taxe à plus de 13% aurait des conséquences néfastes sur notre compétitivité et attractivité. Genève risquerait ainsi de voir les banques privées étrangères et les organisations non- gouvernementales s’établir ailleurs. Ce seraient deux vagues au même moment, de quoi faire violemment tanguer le navire.

Un mot sur la restauration... Où en est le secteur, à Genève? Malgré des charges parmi les plus chères au monde, les prix des mets proposés par les restaurateurs sont parmi les plus concurrentiels d’Europe. De ce fait, la majorité du secteur est gérée par des propriétaires exploitants. Il n’en demeure pas moins que le marché est porteur: les sorties, à midi et le soir, font partie des coutumes genevoises. La clientèle appré-cie la gastronomie internationale et les nouvelles tendances. D’autant qu’avec la démocratisation du luxe, les clients ont des rituels qui changent constamment, mais leurs exigences demeurent: l’addition doit correspondre à la prestation. La survie d’un établissement dépend du rapport qualité/prix et de sa capacité à satisfaire les goûts et les besoins des clients. Ce constat démontre que la qualité n’a pas d’étoiles. De plus, avec les médias sociaux, c’est l’opinion de tous qui prime puisque chacun peut s’exprimer; écouter les commentaires individuels est désormais essentiel.

Propos recueillis par Benjamin Philippe

Un taux d’imposition des sociétés supérieur à 13% aurait des conséquences néfastes sur notre secteur.

José Silva rejoint le groupe Four Seasons en 1990. En 1997, retour dans son pays d’ori-gine, le Portugal, au sein du Four Seasons Hotel Ritz de Lisbonne. Désormais à Genève depuis 2005, il est le directeur général du Four Seasons Hotel des Bergues. Vice-président de la société des hôteliers, il fait partie de la nouvelle commission consultative du tourisme et siège au comité scientifique du Master en management du luxe de l’Université de Genève.

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57

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

9%

60%

31%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

24%

61%

15%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non72% 28%

33 réponses dont 1 en Commerce de gros, 1 en Négoce, 26 en Services (conseil, gestion, etc.), 5 en Autres

14% 9% 11% 17% 26% 54% 29% 14%3% 3%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

17%3%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

24% 9%3%

9% 26% 56% 26% 23% 9% 0% 12%3%

Evolution de la rentabilité

TRANSPORTS ET LOGISTIQUE

CA stable, légère hausse prévue pour 2013

Rentabilité en forte hausse, stabilisation prévue pour 2013

Investissements en légère baisse

Effectifs stables, hausse prévue pour 2013

2012 s’est avérée meilleure que 2011 pour le domaine de la logistique. Les prévisions incitent à penser qu’elle sera moins bonne que 2013. Le secteur est en effet optimiste quant à la marche des affaires pour l’année en cours.

Le commerce mondial a une forte influ-ence sur le secteur logistique et du trans-port. Celui-ci profite de la tendance à l’externalisation des activités de transport. Les entreprises logistiques présentant à leurs clients une offre de services complète ont un avantage concurrentiel. La pression concurrentielle et l’érosion des marges ont assaini le marché et ont conduit à une augmentation de la taille moyenne des entreprises et à l’arrivée de prestataires de niche spécialisés. La branche transport de marchandises par route est constituée de plus petites entreprises qui souffrent de surcapacité.

Quant à la plateforme aéroportuaire gene-voise, elle a flirté avec les 14 millions de passagers en 2012, soit près de 6% de plus qu’en 2011. Dans le même temps, les mouvements (décollages et atterrissages) n’augmentent que de 2%, pour atteindre un total de 193 000. L’activité fret croît quant à elle d’un peu moins de 3%.

Ces bons chiffres sont pour une part le fruit du dynamisme du Grand Genève en tant que place industrielle, économique, financière, politique, diplomatique et tou-ristique.

C’est le secteur le plus optimiste quant à l’augmentation de ses effectifs en 2013.

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59

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Actif depuis trente-six ans dans le transport aérien, Markus Schmid est nommé directeur général de SWISS International Air Lines pour la Suisse romande le 1er septembre 2012. Il débute sa carrière en tant qu’apprenti chez Swissair avant d’occuper plusieurs postes dans la compagnie, tant en Suisse qu’à l’étranger. Chez SWISS, Markus Schmid a été successi-vement responsable pour la Russie en 2003 puis directeur régional pour l’Asie-Pacifique en 2006.

Quel bilan pour 2012 dans le secteur du transport aérien à Genève?L’année 2012 s’est terminée avec une hausse de plus de 5% du nombre de passagers au départ de Genève et plus de 85% des vols ont décollé à l’heure. Le bilan à Genève est positif, d’autant plus que notre secteur bénéficie d’un partenaire de choix dans le cadre du développement de ses affaires: Genève Aéroport. Dans ce contexte, des nouveautés durables sont prévues tant dans l’organisation de la nou-velle base de Genève que pour la gestion du marché local. L’objectif est d’offrir à la clientèle romande des prestations plus souples et mieux adaptées en ajustant l’offre aux exi-gences régionales. La création d’une base opérationnelle genevoise disposant de ses propres équipages et de sa propre organisation fait partie de ces nouveautés.

Quelles sont vos prévisions pour 2013?Pour l’instant, il est beaucoup trop tôt pour émettre des pronostics. Une évidence s’impose cependant: en 2013, les compagnies aériennes continueront d’être sous pres-sion, que cela soit dû à la cherté du franc suisse, au prix du kérosène ou à la concurrence du marché. Ces facteurs sont autant des défis qu’une grande source de motivation. Il s’agit de se dépasser et de le faire avec conviction.

L’aviation civile a considérablement changé ces dernières années. Quels sont les principaux défis qui l’attendent dans les années à venir?Les défis qui se présenteront à l’aviation civile sont mul-tiples, avant tout au niveau politico-économique. Le prix du fuel, la force du franc et l’instabilité politique, de même que la dette européenne sont des facteurs auxquels il fau-dra continuer de prêter attention. Dans notre industrie, les surcapacités, la concurrence agressive sur les prix et les

transporteurs du Golfe sont autant de challenges. Enfin, il ne faut pas oublier l’écologie et l’environnement. Des avions plus silencieux et moins gourmands en kérosène font leur apparition sur le marché, à l’instar des C-Series de Bombardier, qui seront progressivement mis en service dès 2014.

Dans l’aviation civile, quel est le modèle d’affaires du futur?Pour notre part, nous croyons fermement au modèle de l’offre «all inclusive». Il est essentiel d’offrir le maximum de qualité en termes de service, de confort à bord et de ponctualité. A l’avenir, nous souhaitons cependant être plus proches du marché romand; des adaptations du mo-dèle d’affaire et des produits sont donc impératives.

Propos recueillis par Fabio Bonavita

L’année 2012 s’est terminée avec une hausse de plus de 5% du nombre de passagers au départ de Genève.

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Transports et logistique

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60

Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

20%

70%

10%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

40%

40%

20%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non29% 71%

10 réponses dont 8 en Production, 1 en Commerce de détail, 1 en Autres

VITICULTURE ET COMMERCES DE VIN

10% 0% 0% 20% 20% 40% 40% 40% 30% 0%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

0% 0%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

10% 0% 0% 20% 20% 50% 40% 30% 30% 0% 0% 0%

Evolution de la rentabilité

CA en forte baisse, reprise prévue pour 2013

Idem pour la rentabilité

Investissements stables

Effectifs stables, en baisse en 2013

La part des produits alimentaires dans les dépenses de consommation ne cesse de baisser. Seules exceptions: les labels bio, Genève Terre Avenir ou produits de niche.

Le secteur est caractérisé par une activité cantonale, seul un faible nombre d’ac-teurs se sont lancés dans l’exportation. Il dépend donc considérablement des sec-teurs hôtellerie/restauration, qui sont for-tement tributaires de la conjoncture locale.

Le secteur souffre de la faiblesse de l’euro, puisque les produits étrangers ont ainsi vu leurs prix baisser.

La viticulture ressent moins vite les ralen-tissements économiques, mais il en est de même pour les reprises.

Le secteur prévoit une hausse de son chiffre d’affaires et de sa rentabilité en 2013, mais une baisse de l’emploi.

C’est le secteur qui donne la plus mauvaise note lorsqu’il s’agit de qualifier l’année 2012 et qui est le moins satisfait du niveau de formation du personnel sur le marché local.

Page 63: Enquête conjoncturelle 2012-2013

61

Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Viticulteur-encaveur, établi à Peissy-Satigny, Eric Leyvraz, fort de son diplôme d’ingénieur agronome EPFZ, a repris, il y a quarante-deux ans, les rênes du Domaine des Bossons, une exploitation familiale. Précurseur, il a été le premier à vendanger entièrement à la machine, en 1984. Citoyen concerné, il est impliqué en politique; député au Grand Conseil genevois depuis 2005, il en a été le président en 2009.

Quelle a été la teneur de l’année 2012 pour votre secteur? Le canton de Genève ne compte quasiment que des profes-sionnels dans la viticulture. Les vins vendangés en 2011 et mis en vente en 2012 sont d’excellente qualité. Le label «Esprit de Genève» est une référence et la rigoureuse sélection pour l’obtenir pousse à se dépasser. Nous avons à cœur de cultiver notre savoir-faire et de le faire connaître; malheureusement, la renommée ne suit pas toujours. La grande distribution y a sa part de responsabilité, en vendant, à des prix défiant toute concurrence, du vin fabriqué à partir de chasselas d’importa-tion. Consommer des produits bas de gamme en provenance des antipodes est un choix… Les professionnels de la région, eux, se concentrent sur l’agriculture durable et le canton tient à une certaine indépendance alimentaire. Cela dit, si le mar-ché du vin souffre de la concurrence et des lois, le produit est noble et reste associé au plaisir gastronomique. C’est une culture dont se réclament les amateurs et qui intéresse les jeunes.

Peut-on s’attendre à une année 2013 similaire? Il y a toutes les raisons d’être optimiste. Les structures sont rationnelles et regroupées, prêtes à se battre, notamment avec l’administration française, plus que réticente à faciliter la vente de vins étrangers sur son territoire. Alors que le Grand Genève prend forme, il n’est pas encore possible de fournir sans entrave les restaurants de France voisine. Le vin vendu en vrac est notre vrai défi. Il s’agit de développer la vente en bouteille avec sa plus-value pour le vigneron. Il faut égale-ment être plus visible, promouvoir massivement nos produits, qui ont un rapport qualité/prix imbattable. Les producteurs sont moins concurrents que collègues et ont bien compris leurs limites. Les manifestations du type «caves ouvertes» ou la Saint Martin connaissent un franc succès, mais cela ne suffit pas. A l’évidence, les producteurs ne peuvent être à la fois à la vigne, dans la cave et à la vente. Il appartient à l’Office de pro-

motion des produits agricoles de Genève (OPAGE) de mieux représenter les intérêts de notre corporation, notamment en Suisse alémanique. Ce qu’il faut savoir, c’est que notre pays compte 15 000 hectares de terrains viticoles, dont le dixième se situe à Genève. Le marché est pour ainsi dire minuscule. Ce qui ne s’avère pas être un problème en soi, même si le canton se situe aux portes de deux gros producteurs que sont l’Ita-lie et la France. 20 millions de litres de vin sont consommés par an, c’est-à-dire le double de la production locale. Il y a là un potentiel évident. J’ai fait mienne la formule péruvienne: «Nous sommes des mendiants assis sur un banc en or.» Il ne reste qu’à trouver des solutions.

Justement, concrètement, de quelle façon le dévelop-pement de votre activité peut-il se poursuivre? Le territoire suisse est fait de telle sorte que 80% de la vigne se situe essentiellement en Suisse romande. Cela n’aide pas à obtenir le soutien de la Confédération. Il faudrait donc multi-plier les efforts en direction de la Suisse alémanique, avec, par exemple, un représentant germanophone. La Genève internationale aussi doit être mieux ciblée. D’ailleurs, depuis peu, plusieurs producteurs organisent des séminaires dégus-tations en anglais et publient plusieurs fois par an un fascicule à l’attention de la clientèle d’expatriés. Des solutions simples existent pour accroître le chiffre d’affaires. Un site Internet pourrait, pourquoi pas, présenter les différents domaines et les 64 cépages de la région. A Genève, les viticulteurs sont tellement innovants qu’ils osent prendre des risques. Cultiver autant de cépages sur un territoire aussi réduit est un vrai risque économique, mais un beau défi. Quand cette diversité exceptionnelle se combine à la beauté d’un paysage et à un savoir-faire reconnu, on ne peut qu’être confiant.

Propos recueillis par Ernest Ghislain

Alors que le Grand Genève prend forme, il n’est pas encore possible de fournir sans entrave les restaurants de France voisine.

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Viticulture et commerces de vin

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

50%

50%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

33%

50%

17%

supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non67% 33%

6 réponses dont 1 en Commerce de gros, 3 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

0% 33% 0% 0% 33% 50% 17% 0% 0% 0%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

50% 17%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

0% 17% 0% 0% 0% 49% 20% 17% 0% 0% 80% 17%

Evolution de la rentabilité

AUTRES SECTEURS

Six entreprises ayant répondu à notre sondage ne correspondent à aucun des secteurs figurant dans cette enquête.

Leurs réponses, regroupées ci-contre, confirment la tendance générale.

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

10%

69%

21%

inférieurs inférieurs

inchangés inchangés

20

%

59%

21%

supérieurs supérieurs

Estimation de l’évolution deseffectifs 2013 versus 2012

Estimation de l’évolution desinvestissements 2013 versus 2012

Niveau de formation du personnel adapté aux besoins

oui

non70% 30%

787 réponses dont 117 en Production, 53 en Commerce de gros, 74 en Commerce de détail, 38 en Négoce, 424 en Services (conseil, gestion, etc.), 81 en Autres

15% 11% 13% 17% 31% 47% 17% 16% 10% 5%

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

14% 4%

Evolution du chiffre d’affaires prévisions pour 20132012 versus 2011

2012 versus 2011 prévisions pour 2013

+10% et plus +5% à +10% 0% à 5% 0% à -5% -5% à -10% -10% et moins

11% 10% 7% 15% 41% 50% 21% 18% 8% 4% 12%3%

Evolution de la rentabilité

RÉSULTATS GLOBAUX

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Dr Stéphane Graber est secrétaire général de GTSA, la plus importante association profes-sionnelle du négoce des matières premières et de l’affrètement en Suisse, depuis le 1er octo- bre 2012. GTSA a pour mission de représen-ter les intérêts du secteur en Suisse à travers l’organisation et la promotion de formations académiques et professionnelles, de groupes de travail, de conférences publiques, et ses relations avec les partenaires économiques, les autorités et la société civile.

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LES MEMBRES ONT LA PAROLE GTSA – GENEVA TRADING AND SHIPPING ASSOCIATION

Le secteur du négoce et de l’affrètement est une branche économique peu connue et souvent mal comprise du grand public. Pourtant, il représente un des secteurs majeurs de l’économie lémanique. Il se caractérise par des emplois à haute valeur ajoutée et représente, selon les estimations, jusqu’à 10% du PIB genevois. Cette activité trouve ses origines dans la Genève des Foires du XVe siècle, où marchands du Sud et du Nord de l’Europe venaient y échanger leurs marchandises. La région a connu un très fort essor au XXe siècle, profitant de la présence d’ac-teurs historiques comme Nestlé (1839) ou le groupe André (1877). Sur la base d’une expertise très spécialisée, d’une ouverture à l’international, d’une stabilité économique et politique ainsi que de compétences pointues dans le finance-ment des échanges internationaux, le cluster lémanique s’est forgé une position de leader dans le négoce des matières premières. Il occupe la première place dans le commerce du sucre, du café, du cacao, des céréales, du riz, des oléagineux ou encore de l’énergie et du pétrole, mais également dans l’inspection et la certification des matières premières. La qualité et la quantité des matières premières présentes dans une zone donnée correspondent rarement aux besoins de cet endroit. Le négoce de matières premières consiste donc à équilibrer l’offre et la demande en assurant des opé-rations de transport, de stockage et de transformation. Les négociants sont des professionnels des marchés physiques qui facilitent les échanges de marchandises grâce à leurs connaissances des marchés et des besoins spécifiques des acheteurs. Leur valeur ajoutée vient de leur capacité, d’une

part, à optimiser les chaînes logistiques et, d’autre part, à gérer les risques de prix (volatilité des prix durant l’achemine-ment des marchandises) et les risques opérationnels (météo-rologiques, de piraterie, de contrepartie, juridiques). Leurs marges sont généralement très faibles et nécessitent de gérer de gros volumes. Par comparaison, les marges des sociétés minières ou extractives, avec qui les sociétés de négoce sont souvent confondues, sont dix à quinze fois plus élevées. Il existe aujourd’hui une forte compétition entre les prin-cipaux centres de négoce de matières premières dans le monde. L’avantage compétitif de notre région est son extrême densité d’acteurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur (commerce, financement, logistique, transport, ins-pection et certification, assurance, formation et services) ainsi que la disponibilité de ressources humaines de qualité et multilingues. Pour défendre nos emplois face aux appétits de Dubai ou Singapour, il est impératif pour notre région de maintenir notre compétitivité économique et notre exper-tise unique. GTSA, principale association professionnelle du négoce de matières premières et de l’affrètement en Suisse, est consciente des défis réglementaires, sociaux et environnementaux auxquels est confronté le secteur dans un contexte international. Nous sommes confiants dans la capacité des autorités, de la société civile, de GTSA et de ses membres de travailler conjointement pour assurer la qualité, la solidité et la pérennité de notre place de négoce dans les années à venir.

Stéphane Graber

LE SECTEUR GENEVOIS DU NÉGOCE ET DE L’AFFRÈTEMENT À LA CROISÉE DES CHEMINS

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Jeremy Annen prend la direction générale de l’Ifage, la Fondation pour la formation des adultes, en mai 2011. Avant cela, il est directeur des ressources humaines d’abord de Palexpo, de 2003 à 2008, puis du Grand Théâtre de Genève durant trois ans. Parallè-lement à ses responsabilités de l’époque, il est, pour la septième année, président de l’association HR Genève. Jeremy Annen, né en 1975, est titulaire d’un master en gestion d’entreprise, de HEC – Université de Genève.

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LES MEMBRES ONT LA PAROLE IFAGE – FONDATION POUR LA FORMATION DES ADULTES

A tort ou à raison, on admet aujourd’hui largement que c’est l’individu qui est responsable de la tenue à jour de ses com-pétences. La formation doit donc lui permettre de réussir trois démarches fondamentales tout au long de sa vie profes-sionnelle: trouver un emploi, se développer dans son emploi, trouver un nouvel emploi. Il a pour cela besoin de formations certifiantes, reconnues par les acteurs du marché. Du côté de l’entreprise, investir dans la formation est un fac-teur clé de compétitivité. L’entreprise a besoin de formations ciblées, de courte durée, permettant un retour sur investisse-ment quasi immédiat. A Genève, nous bénéficions de conditions très favorables pour la formation d’adultes, une législation dynamique, une volonté forte de mettre en avant la validation des acquis de l’expérience et de nombreuses aides financières à destination des particuliers et des entreprises. Pourtant, et malgré une offre de formations «tournée vers l’économie» (cf. étude CCIG-BCGE, nov. 2012), bon nombre d’entreprises, notamment les PME, ont encore du mal à for-mer leur personnel… Dans ce contexte, le marché de la formation des adultes se tend. La concurrence que se livrent les instituts de formation – publics et privés – en est l’une des causes. La pression sur les budgets en est une autre, avec des exigences qui augmentent et des prix souvent mis en cause. Ainsi, on s’adapte, on passe d’une logique de la demande, de la pédagogie et du sur-mesure à une logique du market-ing, du chiffre d’affaires et du catalogue, voire du «prêt-à- penser». On voit ainsi émerger de nouveaux acteurs, microentreprises ou filiales de grands groupes, commercialement agressifs, et dont le client ne sait si le ramage se rapporte au plumage. Mais la concurrence accrue n’est pas le seul facteur de tension.

Des changements importants s’opèrent dans l’entreprise. Les services d’achats et les procédures d’appel d’offres remplacent souvent les RH dans les choix des instituts de formation, avec des critères autres qu’un travail pédagogique allant au fond des choses ou un partenariat constructif et durable. Dans le domaine des langues, par exemple, une entreprise peut se voir proposer des prix allant quasiment du simple au double pour un même cahier des charges. Avec les consé-quences que l’on connaît sur la qualité de la prestation ou les salaires des formateurs. A produit low cost, salariés low cost... Cela montre bien l’importance d’une vision stratégique à long terme pour qu’une action de formation ne soit pas réduite à sa portion congrue et prenne toute sa mesure. A ce titre, on peut relever l’engagement du secteur horloger dans le développement de ses savoir-faire et la qualification de ses employés (la défense du Swiss Made est à ce prix), la démarche du Département de l’instruction publique pour la mise à niveau en anglais des maître-sse-s qui doivent l’ensei-gner au primaire ou la conviction des associations d’installa-teurs électriciens (AIEG-UGIE) qui ont mis en place pour leurs membres une offre modulaire de formation continue, tech-nique et managériale, avec certificats cantonaux à la clé. Dans cet environnement, les instituts de formation ont encore de l’avenir devant eux. Surtout s’ils réunissent autour de struc-tures innovantes des formateurs motivés et professionnels, s’ils dépassent une simple logique client-fournisseur pour col-laborer avec leurs clients dans une perspective de partenariat. Et s’ils parviennent à dépasser la compétition pour travailler en «coopétition» entre eux, comme le propose l’association REFORM au niveau suisse romand, alors c’est tout l’écosys-tème de la formation qui donnera la preuve de son efficacité.

Jérémy Annen

FORMATION DES ADULTES: DE NOUVELLES EXIGENCES

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Enquête conjoncturelle annuelle 2012 - 2013

Guy A. Bottequin est médiateur assermenté de conflits en affaires commerciales. Ancien juge consulaire du tribunal de commerce belge, il a fondé Genevaccord Alternative Dispute Resolution SARL en 2012. Membre du comité de direction de la Chambre suisse médiation commerciale (section Suisse romande), il a été formé par le Centre de médiation et d’arbitrage de Paris sous les auspices de la Chambre de commerce et d’industrie de région Paris Île-de-France. Il a pris part à la création de l’Institut médiation espace francophone (IMEF). ©

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LES MEMBRES ONT LA PAROLE GENEVACCORD ALTERNATIVE DISPUTE RESOLUTION

Sujette à longs débats entre anciens et modernes, la médiation agite le monde judiciaire qui la connaît encore mal. En période de crise et de tension économique, les dirigeants de PME doivent pouvoir rapidement résoudre un conflit commercial. Dans l’économie réelle, non spéculative, le résultat se doit d’être rapide et clair. La méthode raisonnée qu’est la média-tion le permet; mieux, elle a l’obligation d’être efficiente. Avec l’introduction de l’article 120 dans la nouvelle Constitution genevoise, l’Etat va devoir accélérer le développement de la formation spécifique autant qu’encourager le recours à des médiateurs professionnels, formés et indépendants. Les PME n’ont pas à disposition les cinq ans, voire huit, que dure une procédure. Leurs dirigeants ne peuvent pas composer avec de telles épées de Damoclès au-dessus de leurs entreprises. Le champ d’investigation du juge est plus restreint que celui du médiateur, qui peut trouver des solutions économiques favorables aux parties. Le carcan du droit impose au juge de trancher. Il n’appartient pas à la justice de proposer des solutions alternatives. Ainsi, la justice change sur la forme, mais pas sur le fond. Les avocats demeurent incontournables, une médiation sans les avocats est une médiation contre les avocats. Un médiateur est un chef d’orchestre, il ouvre des pistes et les explore avec les parties qui peuvent se mettre en valeur. La solution est, la plupart du temps, anticonventionnelle mais certainement plus pertinente puisqu’elle s’adapte parfaitement à la situation. Le bon médiateur est au fait des pratiques mais demeure impartial et neutre. Tout l’enjeu d’une médiation réussie réside précisément dans la confiance et la certitude d’être considéré – pour soi-même et autant que par l’adver-saire. Par la voie judiciaire, les affaires s’étalent sur des années. En médiation, elles peuvent être résolues en quelques séances. Il est très rare qu’une médiation dépasse le mois, pour la simple raison qu’avec des rencontres périodiques, uniquement consa-

crées à la résolution du conflit, le processus est accéléré – et rentable: 87% des affaires débouchent sur une solution au conflit. Ce gain de temps est un gain d’argent: les honoraires sont considérablement réduits grâce aux délais raccourcis et sont pris en charge à parts égales. En s’épargnant une pro-cédure judiciaire, on contribue à désengorger le système qui peut consacrer plus de temps aux conflits les plus inextricables. Surtout, cela coûte moins cher aux contribuables. De très grosses sociétés cotées en Bourse ont de plus en plus recours à la médiation. La raison est la confidentialité du pro-cessus. Le conflit se résout de façon pragmatique sans faire la une des journaux et sans causer de dégâts d’image aux parties. Les formations qui sont mises sur pied attestent du sérieux et du professionnalisme des médiateurs professionnels. Les Etats-Unis et le Canada, qui encouragent la médiation depuis vingt-cinq ans, obtiennent des résultats positifs sur tous les tableaux. Cette approche gagne l’Europe car il est urgent de fluidifier les circuits tant judiciaires qu’économiques. La Roumanie l’encourage par des participations aux coûts de la médiation. La Suisse a bien compris les avantages de la démarche et compte sur une initiative volontaire. Il appartient donc aux dirigeants d’entreprises d’introduire dans le corps de leurs contrats le recours obligatoire à la médiation dans la clause «for et juridiction». Cette recherche d’efficience, au moindre coût, permettra à chacun d’y trouver son compte. En ce sens, la médiation est une démarche révolutionnaire. Elle ne détruit rien, mais elle change tout. C’est une révolution sans conflits, simple et efficace. Une fois encore, la nouvelle Consti-tution genevoise, qui entre en vigueur le 1er juin prochain, va certainement changer la donne dans ce domaine. On ne saurait trop recommander d’insérer dans les contrats la clause modèle de médiation proposée par la CCIG, laquelle peut être directement téléchargée sur son site Internet.

Guy A. Bottequin

LA MÉDIATION EST UNE RÉVOLUTION DE L’ÉTAT D’ESPRIT POUR RÉSOUDRE DES CONFLITS

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Il y a deux ans, la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève, associée à la BCGE et à l’Etat de Genève, publiait une excellente étude, «Genève, ville mondiale: mythe ou réalité?» Elle précédait d’autres publications et d’autres lui succéderont pour souligner l’apport irremplaçable de la Genève internatio-nale à l’essor de notre canton et de la région lémanique tout entière. Cette dernière n’a-t-elle pas connu au cours de la der-nière décennie la plus forte croissance économique du pays? Et pourtant, ces études ainsi que les nombreux témoignages entendus sur le rôle de notre «petite ville mondiale» non seu-lement sur le plan économique local mais aussi sur celui du rayonnement qu’il apporte à la Suisse dans le monde, pièce maîtresse de la politique étrangère de la Confédération, n’ont pas suffi à rassurer une partie de la population et à faire taire quelques personnalités politiques profitant de l’opportunité de pointer du doigt les internationaux de Genève. Ce phéno-mène s’explique d’autant plus qu’au cours de cette décennie, notre ville a été traversée par de douloureux problèmes de logement, de mobilité et de sécurité. Le climat s’est progres-sivement tendu. Une situation particulièrement dangereuse à l’heure où la concurrence entre «villes mondiales» est sans merci. Certes, il n’y a pas le «feu au lac». Toutefois, de nombreux signaux sont au rouge pour que l’on prenne sérieusement la question à bras-le-corps. Genève et sa région demeurent-elles, oui ou non, un lieu d’accueil bénéfique pour les inter-nationaux? Pour en juger et fournir à tout décideur politique et privé un état des lieux clair et précis, la Fondation pour Genève a pris, en 2012, l’initiative de lancer une étude d’une ampleur jusqu’ici jamais atteinte. Pour connaître le véritable impact

sous toutes ses formes de la Genève internationale sur notre canton et sur l’arc lémanique, elle a ni plus ni moins fait appel aux quatre principaux centres universitaires de la région, l’UNIGE, l’UNIL, l’EPFL et l’IHEID. Démarrée en 2012, cette étude se déroule en six parties, limitée dans un premier temps au seul canton de Genève. Elle durera deux ans et fournira tous les trois mois jusqu’au printemps 2014 des résultats partiels portant sur la valeur ajoutée des internationaux, la démographie, la mobilité, le logement, l’urbanisme, la formation, la santé, le vivre ensemble et l’analyse détaillée des centres d’excellence (clusters). Elle sera basée sur des chiffres actualisés, calcu-lés par les centres de statistiques officiels ainsi que par les dizaines de milliers de données obtenues grâce à des ques-tionnaires envoyés aux intéressés.Les six rapports, dont le premier sera déjà disponible lorsque paraîtra cet article, seront accessibles aux membres de la CCIG sur simple demande à l’adresse électronique [email protected]. Je remercie la Chambre de l’intérêt et du soutien qu’elle a manifestés et qui, avec de nombreux autres facilitateurs, aura rendu possible la réalisation de cet ambitieux projet. Sans vouloir anticiper ou dévoiler les résultats des premiers dépouillements, je peux affirmer que la question posée par l’étude de la CCIG à laquelle je me suis référé au début de cet article y trouvera clairement sa réponse. Et face à la rigueur académique de cette nouvelle analyse d’impact, nul ne pourra nier la réalité ou asséner de contre-vérités. Les choix resteront pourtant entiers, l’étude se gardant de formuler de quelconques recommandations.

Ivan Pictet

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Président depuis plus de dix ans de la Fon-dation pour Genève, Ivan Pictet a marqué de son empreinte la banque privée genevoise Pictet & Cie, qu’il a rejointe en 1972 avant d’en devenir associé dix ans plus tard. Son départ de l’établissement en 2010 a mis fin à une carrière initiée à New York, en 1970, chez Morgan Stanley et couronnée, en 2009, du titre de meilleur banquier privé de Suisse par Private Banking et Bilanz. Né en 1944, Ivan Pictet a présidé la CCIG, de 1991 à 1996.

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Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

OPINIONFONDATION POUR GENÈVE

FAUT-IL BRÛLER LA GENÈVE INTERNATIONALE?

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