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Communications affichées : épidémiologie / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 371–379 375 AE012 Enquête régionale Rein Haute-Normandie 2012 : les indicateurs qualité sont moins bons pour les patients jeunes ! S. Edet a , M.-S. Gavard b , M. Hanoy c , B. Wurtz d , K. Clabault e , S. Guiberteau f , E. Martin-Passos g , P. Séris h , F. Le Roy c a Néphrologie-hémodialyse, centre hospitalier général, Dieppe, France b Néphrologie-hémodialyse, centre hospitalier, Le Havre, France c Néphrologie-hémodialyse et transplantation rénale, CHU de Rouen, hôpital de Bois-Guillaume, Rouen, France d Département de santé publique et d’informatique médicale (Spim), CHU Charles-Nicolle, Rouen, France e Association de dialyse, Anider, Le Petit-Quevilly, France f Néphrologie-hémodialyse, hôpital prive de l’estuaire, Le Havre, France g Hémodialyse, centre hospitalier intercommunal, Elbeuf, France h Néphrologie-hémodialyse, hôpital de la Croix Rouge Franc ¸ aise, Bois-Guillaume, France Introduction.– Associée au réseau Rein, une première enquête régio- nale spécifique est proposée à l’ensemble des équipes de dialyse de Haute-Normandie. Patients et méthodes.– L’évaluation des indicateurs qualité concerne quatre modules (bilan phosphocalcique (PCa), anémie, nutrition et dose de dialyse). Les conformités sont définies selon les recomman- dations actualisées. Une analyse spécifique selon deux classes d’âge est proposée (< 40 et > 80 ans). Résultats.– Six cent quarante-sept patients prévalents ont été inclus (384 en centre, 134 en UDM, 80 en autodialyse et 48 en DP). La moyenne d’âge est de 69,5 ± 15,6 ans. Pour les patients de moins de 40 ans (n = 38) contre ceux de plus de 80 ans (n = 183) : – les conformités du bilan PCa sont moins bonnes : calcium 63,2 contre 77,6 %, phosphore 42,1 contre 65,0 %, PTH 34,2 contre 61,9 %, 25OH Vit D 31,6 contre 45,5 %. Il n’y a pas de différence de traitement hormis les chélateurs du phosphore (65,8 contre 46,7 %) et le cinacalcet (28,9 contre 15,7 %) ; – la conformité de l’hémoglobine est également moins bonne (27,0 contre 36,8 %) malgré une dose d’EPO plus élevée (157,9 contre 116,9 UI/kg par semaine) ; – la dénutrition est par contre moins fréquente (27,0 contre 34,7 %) ; – la dose de dialyse est meilleure (Kt conforme 95,2 contre 82,5 %) mais pas la ß2 microglobuline (61,8 % contre 85,8 %). Le % de cathé- ter est plus élevé (16,7 % contre 11,2 %). Enfin, l’HDF est moins utilisée (47,2 % contre 65,3 %). Discussion et conclusion.– Des axes d’amélioration des indicateurs qualité sont à trouver pour les patients les plus jeunes à l’espérance de vie supérieure et susceptibles de bénéficier d’une transplan- tation rénale. L’autorisation de l’HDF en autodialyse pourrait y participer... http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.342 AE013 Qui sont les patients âgés suivis par des néphrologues qui débutent la dialyse en urgence ? Étude de cas–témoins dans la cohorte PSPA O. Moranne a,b , C. Vigneau c , C. Fafin a , C. Hathroubi a , C. Couchoud d , Investigateurs Étude PSPA a Service de néphrologie-dialyse, CHU de Nice, Nice, France b Département de santé publique, CHU de Nice, Nice, France c Néphrologie-dialyse, CHU de Rennes, Rennes, France d Rein, agence de biomédecine, Saint-Denis, France Introduction.– Les personnes âgées de plus de 75 ans représentent près de 40 % des incidents en dialyse en 2010 avec une mortalité à un an importante et un démarrage en urgence dans 30 % des cas. Le démarrage en urgence, facteur pronostic majeur nécessite d’être mieux expliqué en particulier en cas de suivi néphrologique préa- lable. L’objectif de l’étude est d’identifier les caractéristiques des patients ayant débuté la dialyse en urgence contre une initiation programmée dans une cohorte prospective de personnes-âgées recrutés avec un DFG inférieur à 20. Patients et méthodes.– Parmi les 581 patients de l’étude PSPA suivis par un néphrologue à l’inclusion, 253 (43 %) ont débuté la dialyse après trois ans de recul. Nous disposons des caractéristiques cli- niques des patients et du projet thérapeutique à l’inclusion dans la cohorte, de la raison de démarrage de la dialyse et des données renseignées dans Rein à l’initiation de la dialyse dont la variable « démarrage en urgence » pour 241 patients. Les caractéristiques cli- niques des patients, le projet thérapeutique à l’inclusion et la raison de démarrage de la dialyse ont été comparé entre les patients ayant démarré en urgence et les autres. Résultats.– À l’inclusion, les 241 patients avaient un âge médian de 81 [78–84] ans, 64 % étaient des hommes et 56 patients (22 %) ont débuté la dialyse en urgence. Les patients ayant débuté la dialyse en urgence, étaient significativement plus âgés, avec plus souvent un cancer actif, une insuffisance cardiaque, une moindre autonomie à la marche et un projet initial de refus de la dialyse ou sans indication devant une fonction rénale stable. Les raisons de démarrage de la dialyse étaient significativement plus souvent une hyperkaliémie et une anémie. Discussion et conclusion.– Cette étude suggère que les patients âgés débutant la dialyse en urgence sont les patients les plus fragiles et chez qui la dialyse n’est pas programmée en première intention, soit parce que le patient refuse ce projet thérapeutique soit parce que le néphrologue considère que la fonction rénale est stable. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.343 AE014 Précarité sociale : un facteur de risque d’insuffisance rénale terminale en Île-de-France ? A. Duquesne a , P. Landais b , C. Garcin c , C. Couffignal c , X. Belenfant d a Néphrologie, hôpital de Kremlin-Bicêtre, Kremlin-Bicêtre, France b Épidémiologie, hôpital Lapeyronnie, Montpellier, France c Biostatistiques, hôpital Necker, Paris, France d Néphrologue, centre hospitalier intercommunal André-Grégoire, Montreuil, France Introduction.– L’incidence et la prévalence de l’insuffisance rénale terminale traitée par dialyse en Ile-de-France présentent d’importantes disparités infra-régionales. Quelles en sont les rai- sons médicales et socio-économiques ? Patients et méthodes.– Nous avons réalisé une étude analytique observationnelle des patients incidents en dialyse et résidant en Seine-Saint-Denis (93), département présentant la plus forte inci- dence et prévalence en dialyse. Ces données sont issues du réseau Rein Île-de-France sur la période 2006–2011 et sont comparés au reste de l’Île-de-France. Afin d’affiner les données socio- démographiques, nous avons réalisé par questionnaires, une étude cas (patients incidents en hémodialyse en 2011 résident dans le 93) – temoins (appariés par âge et sexe et résident dans les dépar- tements limitrophes (75, 94, 92). Résultats.– Neuf mille deux cent quatre-vingt-quatorze patients sont incidents en dialyse en Île-de-France dont 15,2 % résidant dans le 93. Vingt-cinq pour cent des résidents de Seine-Saint- Denis dialysés ont moins de 50 ans. Ils sont 19 % dans les autres départements. En Seine-Saint-Denis, il existe plus de comorbidité diabétique à l’initiation en dialyse chez les 50–60 ans (45 % contre 37 %, p = 0,016). Les causes de néphropathies initiales chez les moins

Enquête régionale Rein Haute-Normandie 2012 : les indicateurs qualité sont moins bons pour les patients jeunes !

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Communications affichées : épidémiologie / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 371–379 375

AE012Enquête régionale ReinHaute-Normandie 2012 : lesindicateurs qualité sont moins bonspour les patients jeunes !S. Edet a, M.-S. Gavard b, M. Hanoy c, B. Wurtz d,K. Clabault e, S. Guiberteau f, E. Martin-Passos g,P. Séris h, F. Le Roy c

a Néphrologie-hémodialyse, centre hospitalier général, Dieppe, Franceb Néphrologie-hémodialyse, centre hospitalier, Le Havre, Francec Néphrologie-hémodialyse et transplantation rénale, CHU de Rouen,hôpital de Bois-Guillaume, Rouen, Franced Département de santé publique et d’informatique médicale (Spim),CHU Charles-Nicolle, Rouen, Francee Association de dialyse, Anider, Le Petit-Quevilly, Francef Néphrologie-hémodialyse, hôpital prive de l’estuaire, Le Havre,Franceg Hémodialyse, centre hospitalier intercommunal, Elbeuf, Franceh Néphrologie-hémodialyse, hôpital de la Croix Rouge Francaise,Bois-Guillaume, France

Introduction.– Associée au réseau Rein, une première enquête régio-nale spécifique est proposée à l’ensemble des équipes de dialyse deHaute-Normandie.Patients et méthodes.– L’évaluation des indicateurs qualité concernequatre modules (bilan phosphocalcique (PCa), anémie, nutrition etdose de dialyse). Les conformités sont définies selon les recomman-dations actualisées. Une analyse spécifique selon deux classes d’âgeest proposée (< 40 et > 80 ans).Résultats.– Six cent quarante-sept patients prévalents ont été inclus(384 en centre, 134 en UDM, 80 en autodialyse et 48 en DP). Lamoyenne d’âge est de 69,5 ± 15,6 ans. Pour les patients de moinsde 40 ans (n = 38) contre ceux de plus de 80 ans (n = 183) :– les conformités du bilan PCa sont moins bonnes : calcium63,2 contre 77,6 %, phosphore 42,1 contre 65,0 %, PTH 34,2 contre61,9 %, 25OH Vit D 31,6 contre 45,5 %. Il n’y a pas de différence detraitement hormis les chélateurs du phosphore (65,8 contre 46,7 %)et le cinacalcet (28,9 contre 15,7 %) ;– la conformité de l’hémoglobine est également moins bonne(27,0 contre 36,8 %) malgré une dose d’EPO plus élevée(157,9 contre 116,9 UI/kg par semaine) ;– la dénutrition est par contre moins fréquente (27,0 contre 34,7 %) ;– la dose de dialyse est meilleure (Kt conforme 95,2 contre 82,5 %)mais pas la ß2 microglobuline (61,8 % contre 85,8 %). Le % de cathé-ter est plus élevé (16,7 % contre 11,2 %). Enfin, l’HDF est moinsutilisée (47,2 % contre 65,3 %).Discussion et conclusion.– Des axes d’amélioration des indicateursqualité sont à trouver pour les patients les plus jeunes à l’espérancede vie supérieure et susceptibles de bénéficier d’une transplan-tation rénale. L’autorisation de l’HDF en autodialyse pourrait yparticiper. . .

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.342

AE013Qui sont les patients âgés suivis pardes néphrologues qui débutent ladialyse en urgence ? Étude decas–témoins dans la cohorte PSPAO. Moranne a,b, C. Vigneau c, C. Fafin a,C. Hathroubi a,C. Couchoud d, Investigateurs Étude PSPAa Service de néphrologie-dialyse, CHU de Nice, Nice, Franceb Département de santé publique, CHU de Nice, Nice, Francec Néphrologie-dialyse, CHU de Rennes, Rennes, Franced Rein, agence de biomédecine, Saint-Denis, France

Introduction.– Les personnes âgées de plus de 75 ans représententprès de 40 % des incidents en dialyse en 2010 avec une mortalité àun an importante et un démarrage en urgence dans 30 % des cas.Le démarrage en urgence, facteur pronostic majeur nécessite d’êtremieux expliqué en particulier en cas de suivi néphrologique préa-lable. L’objectif de l’étude est d’identifier les caractéristiques despatients ayant débuté la dialyse en urgence contre une initiationprogrammée dans une cohorte prospective de personnes-âgéesrecrutés avec un DFG inférieur à 20.Patients et méthodes.– Parmi les 581 patients de l’étude PSPA suivispar un néphrologue à l’inclusion, 253 (43 %) ont débuté la dialyseaprès trois ans de recul. Nous disposons des caractéristiques cli-niques des patients et du projet thérapeutique à l’inclusion dansla cohorte, de la raison de démarrage de la dialyse et des donnéesrenseignées dans Rein à l’initiation de la dialyse dont la variable« démarrage en urgence » pour 241 patients. Les caractéristiques cli-niques des patients, le projet thérapeutique à l’inclusion et la raisonde démarrage de la dialyse ont été comparé entre les patients ayantdémarré en urgence et les autres.Résultats.– À l’inclusion, les 241 patients avaient un âge médian de81 [78–84] ans, 64 % étaient des hommes et 56 patients (22 %) ontdébuté la dialyse en urgence. Les patients ayant débuté la dialyse enurgence, étaient significativement plus âgés, avec plus souvent uncancer actif, une insuffisance cardiaque, une moindre autonomie àla marche et un projet initial de refus de la dialyse ou sans indicationdevant une fonction rénale stable. Les raisons de démarrage de ladialyse étaient significativement plus souvent une hyperkaliémieet une anémie.Discussion et conclusion.– Cette étude suggère que les patients âgésdébutant la dialyse en urgence sont les patients les plus fragiles etchez qui la dialyse n’est pas programmée en première intention,soit parce que le patient refuse ce projet thérapeutique soit parceque le néphrologue considère que la fonction rénale est stable.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.343

AE014Précarité sociale : un facteur de risqued’insuffisance rénale terminale enÎle-de-France ?A. Duquesne a, P. Landais b, C. Garcin c,C. Couffignal c, X. Belenfant d

a Néphrologie, hôpital de Kremlin-Bicêtre, Kremlin-Bicêtre, Franceb Épidémiologie, hôpital Lapeyronnie, Montpellier, Francec Biostatistiques, hôpital Necker, Paris, Franced Néphrologue, centre hospitalier intercommunal André-Grégoire,Montreuil, France

Introduction.– L’incidence et la prévalence de l’insuffisancerénale terminale traitée par dialyse en Ile-de-France présententd’importantes disparités infra-régionales. Quelles en sont les rai-sons médicales et socio-économiques ?Patients et méthodes.– Nous avons réalisé une étude analytiqueobservationnelle des patients incidents en dialyse et résidant enSeine-Saint-Denis (93), département présentant la plus forte inci-dence et prévalence en dialyse. Ces données sont issues du réseauRein Île-de-France sur la période 2006–2011 et sont comparésau reste de l’Île-de-France. Afin d’affiner les données socio-démographiques, nous avons réalisé par questionnaires, une étudecas (patients incidents en hémodialyse en 2011 résident dans le93) – temoins (appariés par âge et sexe et résident dans les dépar-tements limitrophes (75, 94, 92).Résultats.– Neuf mille deux cent quatre-vingt-quatorze patientssont incidents en dialyse en Île-de-France dont 15,2 % résidantdans le 93. Vingt-cinq pour cent des résidents de Seine-Saint-Denis dialysés ont moins de 50 ans. Ils sont 19 % dans les autresdépartements. En Seine-Saint-Denis, il existe plus de comorbiditédiabétique à l’initiation en dialyse chez les 50–60 ans (45 % contre37 %, p = 0,016). Les causes de néphropathies initiales chez les moins