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Africa Review of Books/Revue Africaine des Livres Volume 7 N°2Septembre 2011 Réflexion (s) sur l’architecture et l’l’urbanisme en Algérie. De la période coloniale à nos jours Ammara Bekkouche (Pages 19-20) Le tout et le fragment Par Jean-Jacques Deluz Editions Barzakh, Alger, 2010, 379 p., ISBN: 978-9947-851-65-4 Cet ouvrage qui se veut sans prétention scientifique comme tient à le préciser Jean-Jacques Deluz, s’adresse aux architectes, enseignants et autres politiques inévitablement impliqués dans les processus de fabrication de la ville. Après un coup d’œil autobiographique, auquel s’est résigné cet homme solitaire et secret qui a fini par adopter le je, il aborde l’objet du livre qui est structuré en quatre parties thématiques : la ville, le logement urbain, Alger-Algérie, l’enseignement et la création. Plusieurs sujets y sont abordés autour des problématiques urbaines et architecturales sous forme de réflexions, notes et propos mêlant les commentaires théoriques aux récits dont certains ont valeur de témoignage. C’est donc avec un véritable intérêt et autant de plaisir que se lit cette compilation composée de recueils qui constituent le résultat d’une vie de lutte(s) : « Le travail que je propose ici est de constituer le recueil d’un certain nombre d’écrits que j’ai semés dans mon enseignement, dans des revues ou des colloques afin d’en vérifier la solidité. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une théorie de l’urbanisme ou de l’architecture : j’ai toujours été sceptique sur le bien-fondé de toutes les théories dans ce domaine, théories qui, tout en ayant qualité de stimulation, (mais aussi de stérilisation) sont à la clé de toutes les illusions et justifient tant d’erreurs, jusqu’à ce que d’autres théories les remplacent et entraînent à d’autres illusions et à d’autres erreurs ». C’est en effet sans équivoque ni complaisance aucune que Jean-Jacques Deluz tient à réitérer ses mises en garde et à exprimer ses critiques à l’égard de la production architecturale en Algérie, une situation par ailleurs qu’il estime transposable au Maghreb et à l’Afrique. Tout en décrivant l’inextricable complexité d’un tel domaine, il s’explique en reliant au bilan négatif qu’il nous présente, d’une part les ambiguïtés de son enseignement et, d’autre part, le règne d’une grande confusion dans le système réglementaire et administratif. Un bilan négatif mais pas forcément pessimiste L’objectif de ce bilan non dénué d’espoir, est une invitation à poursuivre la réflexion pour cerner les références et analyser les tendances afin d’éviter les leurres, qu’il s’agisse du stéréotype de l’architecture industrialisée ou de l’architecture de prestige des gros bureaux étrangers. Manifestement, l’architecture spectacle qui a les faveurs des médias est pour lui un artifice dont il convient de mesurer la menace sur les influences d’autant qu’elles semblent s’installer durablement dans les institutions d’enseignement. A l’appui de ces recommandations, l’expérience hors du commun de la ville nouvelle de Sidi Abdellah, entre autres, occupe une place importante dans l’engagement de Jean- Jacques Deluz qui, au passage, revient sporadiquement sur les nombreux démêlés qu’il a eu à affronter, souvent en vain. Quelle sorte de ville? et Comment définir aujourd’hui une ville? Sont des questions, malgré leur récurrence et leur antériorité dans l’histoire de l’urbanisme, toujours embarrassantes compte tenu de la multiplicité des points de vue et des amalgames commodes pour dévier les difficultés. Au centre des dangers qui guettent la production qualitative urbanistique et architecturale, Jean-Jacques Deluz met en exergue l’incohérence et l’uniformité. L’une présentée comme étant une conséquence de la sectorisation soumise à l’urbanisme de contrôle; l’autre renvoie au modèle occidental type clé en main reproduit par l’industrie du bâtiment. Plusieurs aspects puisés dans les abondantes épreuves et études de Jean-Jacques Deluz sont en outre exposés, explicités, commentés pour déterminer et évaluer les rapports du monde développé avec celui du Tiers-monde. Son

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  • AfricaReviewofBooks/RevueAfricainedesLivresVolume7N2Septembre2011

    Rflexion (s) sur larchitecture et llurbanisme en Algrie.

    De la priode coloniale nos jours

    Ammara Bekkouche (Pages 19-20)

    Le tout et le fragment

    Par Jean-Jacques Deluz Editions Barzakh, Alger, 2010, 379 p., ISBN: 978-9947-851-65-4

    Cet ouvrage qui se veut sans prtention scientifique comme tient le prciser Jean-Jacques Deluz, sadresse aux architectes, enseignants et autres politiques invitablement impliqus dans les processus de fabrication de la ville. Aprs un coup dil autobiographique, auquel sest rsign cet homme solitaire et secret qui a fini par adopter le je, il aborde lobjet du livre qui est structur en quatre parties thmatiques : la ville, le logement urbain, Alger-Algrie, lenseignement et la cration. Plusieurs sujets y sont abords autour des problmatiques urbaines et architecturales sous forme de rflexions, notes et propos mlant les commentaires thoriques aux rcits dont certains ont valeur de tmoignage. Cest donc avec un vritable intrt et autant de plaisir que se lit cette compilation compose de recueils qui constituent le rsultat dune vie de lutte(s) : Le travail que je propose ici est de constituer le recueil dun certain nombre dcrits que jai sems dans mon enseignement, dans des revues ou des colloques afin den vrifier la solidit. Je ne pense pas quil sagisse dune thorie de lurbanisme ou de larchitecture : jai toujours t sceptique sur le bien-fond de toutes les thories dans ce domaine, thories qui, tout en ayant qualit de stimulation, (mais aussi de strilisation) sont la cl de toutes les illusions et justifient tant derreurs, jusqu ce que dautres thories les remplacent et entranent dautres illusions et dautres erreurs .

    Cest en effet sans quivoque ni complaisance aucune que Jean-Jacques Deluz tient ritrer ses mises en garde et exprimer ses critiques lgard de la production architecturale en Algrie, une situation par ailleurs quil estime transposable au Maghreb et lAfrique. Tout en dcrivant linextricable complexit dun tel domaine, il sexplique en reliant au bilan ngatif quil nous prsente, dune part les ambiguts de son enseignement et, dautre part, le rgne dune grande confusion dans le systme rglementaire et administratif. Un bilan ngatif mais pas forcment pessimiste Lobjectif de ce bilan non dnu despoir, est une invitation poursuivre la rflexion pour cerner les rfrences et analyser les tendances afin dviter les leurres, quil sagisse du strotype de larchitecture industrialise ou de larchitecture de prestige des gros bureaux trangers. Manifestement, larchitecture spectacle qui a les faveurs des mdias est pour lui un artifice dont il convient de mesurer la menace sur les influences dautant quelles semblent sinstaller durablement dans les institutions denseignement. A lappui de ces recommandations, lexprience hors du commun de la ville nouvelle de Sidi Abdellah, entre autres, occupe une place importante dans lengagement de Jean- Jacques Deluz qui, au passage, revient sporadiquement sur les nombreux dmls quil a eu affronter, souvent en vain. Quelle sorte de ville? et Comment dfinir aujourdhui une ville? Sont des questions, malgr leur rcurrence et leur antriorit dans lhistoire de lurbanisme, toujours embarrassantes compte tenu de la multiplicit des points de vue et des amalgames commodes pour dvier les difficults. Au centre des dangers qui guettent la production qualitative urbanistique et architecturale, Jean-Jacques Deluz met en exergue lincohrence et luniformit. Lune prsente comme tant une consquence de la sectorisation soumise lurbanisme de contrle; lautre renvoie au modle occidental type cl en main reproduit par lindustrie du btiment.

    Plusieurs aspects puiss dans les abondantes preuves et tudes de Jean-Jacques Deluz sont en outre exposs, explicits, comments pour dterminer et valuer les rapports du monde dvelopp avec celui du Tiers-monde. Son

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    pressentiment carrment lencontre des visions dominantes se nourrit de ses continuelles observations des pratiques de fonctionnement et de ralisation du cadre bti: On raisonne comme si le Tiers-monde ou les tats en voie de dveloppement qui cherchent sen sortir tait en retard de quelques dcades et que son devenir le condamnait suivre toujours en retard les traces imposes du dveloppement . Cest ainsi quen Algrie et partout ailleurs dans les pays anciennement coloniss, des zones dhabitations sous forme de grands ensembles standardiss ont t raliss avec 20 ans de retard1. La ville nouvelle de Sidi Abdellah Pour mieux comprendre la vision de Jean-Jacques Deluz et les leons en tirer (mme si l ntait point son intention), il nous livre le droulement dune exprience passionnante, au demeurant unique, de concevoir et projeter une ville nouvelle : Sidi Abdellah, non loin dAlger, sur laquelle il travaille depuis 1997. Le concept ncessite des claircissements dont les composantes thoriques une fois ludes, ne refltent pas les obstacles franchir quand on est dans la ralit des lacunes de procdures et des conflits dintrt. La pratique a montr [] que ni les matres douvrage, ni les entreprises, ni les matres duvre, dans leur majorit, ntaient prts accepter le dialogue, ou plus simplement comprendre des directives unificatrices leur paraissant carrment sotriques : ctait le cas des plans dpannelage, ce qui ma contraint recourir au plan de masse, dfinissant essentiellement la nature des espaces et les silhouettes du bti . Entre autres conditions de mise en uvre, les problmes rsoudre relatifs la programmation et la parcellisation du site, celui du support juridique pse dfavorablement sur la dmarche et la cohrence du projet: cette [] condition manquait et reste un problme . Aussi la confusion na pas manqu de nuire la gestion du projet contraint des affronts et des dysfonctionnements administratifs et financiers. Le suppos discernement entre le contenu de la Charte de lhabitat Alger et ceux de la rglementation ou des normes appliquer, na jamais fait lobjet dun quelconque consensus pour mettre niveau les a priori et les objectifs attendus. Cette dmarche est dautant plus essentielle quelle sinscrit dans une volution de production architecturale qui cautionne un certain mimtisme ambiant pour lequel Jean-Jacques Deluz nest pas tendre : Larchitecture contemporaine celle de la seconde moiti du XXe sicle se distingue par le vedettariat des architectes et lobjet architectural considr en soi comme une uvre singulire. Le dveloppement des technologies, les idologies nolibrales, labrutissement mdiatiques, ont favoris ce dvoiement architectural . Comment faire autrement et comment surtout enseigner cette matire pour laquelle il a vou de nombreuses annes de pratiques et dengagement. Stant inlassablement et concrtement impliqu dans les rformes, les mthodes et les dbats dont il nous fait part, il avouera, non sans amertume, que lenseignement a t pour [lui] un combat. Il concerne plus de deux dcennies partages entre lEcole Nationale des Beaux-Arts dAlger (ENABA) en 1964 o il fut parmi les premiers enseignants et lEcole Polytechnique dArchitecture et dUrbanisme (EPAU) quil quitta en 19882. Pour cette priode, il avouera notamment : Lorsque je regarde le dcor architectural de ces vingt dernires annes autour dAlger et dans tout le pays, que je pense que des centaines darchitectes sortis de lcole en sont en partie responsables, je ressens, sinon de lamertume, au moins une certaine inquitude: est-ce que lenseignement sert quelque chose, ou alors avons-nous t de mauvais enseignants, ou encore la socit broie-t-elle les individus au point de leur faire perdre ce quon croyait leur avoir appris ? . Au sujet de lenseignement et de la cration La part rserve cette partie de louvrage, en tant quuvre dune vie, culmine par son omniprsence implicite et son aboutissement susciter des interrogations spcifiques au domaine de larchitecture. Pour cette raison, elle nous intresse au plus haut point du fait des nombreuses quivoques qui caractrisent cette discipline en perptuelle confrontation soit avec les rgles dun vague acadmisme, soit avec les alas dune improbable application des connaissances acquises. Quel contenu et quelle direction donner la recherche quand on est architecte ? Jean-Jacques Deluz nous livre ses penses dans le chapitre intitul Proposition pour une recherche en architecture en concluant sur Faire autre choseHypothse de travail, Direction dtudes. Par ce texte, il nous invite simplement constater la production blmable du logement et identifier les sries de problmes inhrents une vision anti-urbaine de la ville. Mais au centre de la rflexion, il sagit de retenir et de partager sa conviction que des solutions existent dans la simplicit et le didactisme, contre le simplisme impos par la technocratie. Il nous rappelle et prcise

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    que toutefois, sil termine son raisonnement par une sorte de proposition architecturale, cest parce que cest son mtier : [] ce nest pas tant pour prtendre donner la solution que pour montrer la relation qui peut stablir entre des donnes objectives qui devraient faire lobjet de recherches srieuses menes par des quipes o les disciplines de lconomie de la gographie, de la sociologie, du droit soient reprsentes- et des problmes caractre purement architectural .

    A titre dexemple, pointant du doigt les risques de conjonctions et autres rductions du problme de rapport ville/ campagne, Jean-Jacques Deluz, arguments et justifications lappui, soutient que dautres solutions sont possibles. Sans occulter la mesure de la complexit (tensions de voisinage, moyens et comptences des entreprises), la densit, la diversit typologique, lchelle des oprations, les quipements publics sont autant de paramtres mettre en quation pour rviser la propension hasardeuse de ltalement urbain au dtriment des terres cultivables. Le cas dAlger et de la Mitidja est ici suffisamment loquent pour consentir aux apprhensions que Jean-Jacques Deluz nous lgue au terme de ses dmonstrations. Alger, entre hasards et projets Lorsque Jean-Jacques Deluz dbarque Alger en 1956, il se consacre dabord un travail en agence o il rencontre nombre figures qui ont marqu lhistoire architecturale et urbaine de lAlgrie coloniale. Au centre de ses souvenirs, plusieurs personnalits sont voques telles que Pierre Dalloz, Gerald Hanning, Robert Hansberger, Jean de Maisonseul, Pierre Emery, Andr Ravereau3 Ces premiers contacts avec le milieu servirent plus tard, quand lui fut confie en 1997 ltude de la ville nouvelle de Sidi Abdellah. Entre temps, le hasard a voulu quil rejoigne lenseignement puis lETAU, un bureau dtudes tatique o il passa une malheureuse anne.

    Alger en fait, au regard de la bibliographie qui lui a t consacre, est dans ce volume, une parenthse prsente en ouverture pour lui donner une assise visant revenir sur les questions du patrimoine. En titrant un chapitre Architecture coloniale ou architecture en territoire colonis? (1995), Jean-Jacques Deluz introduit une nuance pour poser les problmes de lappropriation autour de la question de savoir si larchitecture coloniale doitfigurer, dans une histoire de lart exhaustive , lintrieur dune catgorie part o la qualification coloniale primerait sur la qualification architecturale? En citant plusieurs exemples pour Alger tels que le Palais du Gouvernement (1930), LAro-habitat (une transposition de lunit dhabitation de le Corbusier), la Cit des Allobroges au val dHydra, la Cit des Palmiers, lpoque Jonnart, les ensembles de Pouillon, il en dduit que le problme du patrimoine architectural est avant tout un problme culturel menant le raisonnement gnral soit justifier des dmolitions soit laisser se dgrader jusqu ltat de ruine.

    Mais le patrimoine cest aussi pour Jean-Jacques Deluz, une occasion de toujours revenir sur sa conception en se rfrant aux crits de Le Corbusier concernant Algrie : Larchitecture arabe nous donne un enseignement prcieux. Elle sapprcie la marche, avec le pied ; cest en marchant, en se dplaant que lon voit se dvelopper les ordonnances de larchitecture. Cest un principe contraire larchitecture baroque qui est conue sur le papier, autour dun point fixe thorique. Je prfre lenseignement de larchitecture arabe 4. Il sagit en fait de temprer une certaine vision du patrimoine qui le musifie en privilgiant une priode au dtriment dune autre ou en donnant la primaut aux monuments historiques. En guise de conclusion Louvrage que nous propose Jean-Jacques Deluz, et dont il a vu le produit peu avant sa mort (2009)5, est sans aucun doute un hritage dont la valeur instructive peut sexercer de plusieurs manires:

    Les architectes praticiens y trouveront ce que Faire une ville veut dire quand toutes les conditions ne sont pas runies et quil faut affronter les lacunes dune situation, ngocier, expliquer en gardant lesprit que le dernier mot est du ct des financiers.

    Les chercheurs auront le choix entre les diffrentes propositions relatives la spcificit de cette discipline

    pour problmatiser et laborer des hypothses la manire de ceux qui ont ouvert des voies et parmi

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    lesquels sont cits Hassan Fathy, Le Corbusier Des mules existent en Algrie, en croire Jean-Jacques Deluz, avec qui il faut esprer que leurs travaux simposeront un jour et quils feront cole.

    Dans cette ligne o se distinguent les matres de larchitecture, les architectes enseignants, pourront y puiser et dvelopper les quelques rflexions et approches pdagogiques o se refltent les visions centres sur laspect pratique et professionnalisant de cette discipline. Pour le moins et linstar de ces matres, les croquis qui illustrent le livre, sont quasiment tous dessins la main: geste essentiel pour reprsenter une pense et une sensibilit, ce fut ma rponse des tudiants qui se questionnaient sur le bien-fond dune technique quils jugent archaque. Leur enttement nutiliser que des logiciels de dessins assists par ordinateur sajoute aux multiples tracas qui proccupent les enseignants en mal de persuasion face ce raz de mare technologique.

    En sus de son couronnement dune vie professionnelle, cet ouvrage enfin est comprendre comme son titre de notorit dans lequel se peroit une petite revanche: celle davoir tout dit (ou presque) avec dtermination mais sans mot de trop6. Le ton y est engag, les sujets pertinents et riches en ides, le fond novateur et mme provocateur. Sans doute est-ce l lultime message de cet architecte suisse qui a choisi lAlgrie pour vivre, ce Prof quun certain conformisme universitaire na jamais affect ?

    Notes 1 Tel retard qui a permis aux pays fournisseurs damliorer leurs techniques industrialises de construction aprs avoir vendu aux pays sous-dvelopps, celles qui avaient fait leur temps chez eux. 2 LENABA comprenait les sections Architecture et Beaux-Arts qui utilisaient la mme enceinte pour leur enseignement respectif. Larchitecture fut dlocalise dans les annes 70 vers lEPAU, institution nouvellement cre. 3 Voir le texte de Ammara Bekkouche, Pour une architecture algrienne, in tat des savoirs, ss direction Nouria Benghabrit-Remaoun et Mustapha Haddab, pp. 503-513, Oran, Ed CRASC, 2008. 4 Le Corbusier, OEuvres compltes, 1929-34, cit en p. 198. 5 Hommage Jean-Jacques Deluz, LHomme qui marche , par Ammara Bekkouche, in Insaniyat N 44-45, Oran, CRASC, 2009. 6 Selon lexpression de ses collgues et amis de longue date Manuelle Roche et Andr Ravreau.