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L’association Entreprendre au féminin en Bretagne a récem- ment reçu un prix dans le cadre des Trophées de l’égalité de l’Apec, à Paris, une récompense qui est « une belle reconnais- sance de l’approche nova- trice que nous avons dévelop- pée », estime Gaëlle Vigouroux, cofondatrice (ci-dessus). En quoi consiste cette méthode ? Les 160 femmes qui, en moyenne, sont porteuses d’un projet chaque année, reçoivent un accompagnement personnali- sé « pour passer de l’idée au pro- jet » (lire ci-dessus). Sur ce nombre, 43 % finissent par créer leur entreprise et 75 % sont à tout le moins remobilisées dans l’emploi ou accèdent à l’emploi. Avec de tels résultats, pourquoi ne pas aussi en faire profiter les hommes ? « Ce qui est bon pour les femmes est bon pour les hommes, lance Gaëlle Vigouroux. Nous réfléchissons donc, avec nos partenaires, à une formation mixte. Nous allons vers une démarche d’égalité intégrée, qui devrait être profitable à toute la société. Mais la reconnaissance des différences entre femmes et hommes doit être un préalable ». Gaëlle Vigouroux dit attendre beaucoup du programme de sou- tien à l’entreprenariat actuelle- ment à l’étude. « Trop souvent, jusqu’ici, on regardait l’entre- prise à la capacité d’investisse- ment dont elle disposait. Il faut changer de prisme, à la fois le regard et les critères sur la viabili- té d’un projet ». Environ 160 femmes sont porteuses d’un projet chaque année et suivent dix jours de formation sur dix semaines. Et maintenant les hommes ? Karin Erni : « Il faut être folle, parfois, pour réaliser ses projets ! ». Dans le cadre du PAR (Plan d’ac- tions régional pour l’entrepreneu- riat féminin), l’État, le Conseil régional de Bretagne et la Caisse des Dépôts proposent, le mardi 8 décembre, de 9 h à 18 h, au Conseil départemental des Côtes- d’Armor, à Saint-Brieuc, une ren- contre autour de l’entrepreneuriat féminin en Bretagne. Cette jour- née, à laquelle l’association Entre- prendre au féminin participe, sera l’occasion de découvrir les lau- réates du concours Femmes et Entreprises en Bretagne et de ren- contrer l’ensemble des acteurs de la création d’entreprise. Inscription souhaitée auprès de droits-des-femmes@bre- tagne.pref.gouv.fr Aujourd’hui, seulement 30 % des entreprises françaises sont créées par des femmes. Les facteurs d’un tel dés- équilibre sont multiples, et sous- tendent, depuis 2007, l’action d’Entre- prendre au féminin en Bretagne. Fon- dée à Daoulas, par Christine Morin et Gaëlle Vigouroux, l’association ne cesse d’accroître son rayonnement et emploie actuellement six équivalents temps plein. Les locaux étant deve- nus trop petits, un déménagement est prévu au Faou en janvier 2016. « Tout est parti en 1999 d’une étude sur l’entreprenariat qui a permis de mettre en lumière les freins rencon- trés par les femmes, souligne la coor- donnatrice régionale d’Entreprendre au féminin, Gaëlle Vigouroux. Sou- vent, on s’aperçoit que les créatrices d’entreprises attendent la trentaine avant de se lancer, principalement pour des raisons familiales ». Rebondissant sur cette question, le Finistère se montra précurseur en ini- tiant le premier programme euro- péen Equal, entre 2002 et 2007. L’une des mesures fut de faire passer à 35 ans l’âge limite pour l’attribution des bourses jeunes créateurs. Le diagnostic initial ayant aussi démontré que les femmes étaient très peu investies dans les réseaux économiques, les acteurs du pro- gramme, inspirés par les méthodes de l’économie sociale et solidaire, encouragèrent la mise en réseau des entrepreneurs. Face au manque de confiance des femmes révélé par l’étude, l’associa- tion cherchera, dès le départ, à aider les femmes à prendre conscience de leur valeur. « On remarque que le rap- port des femmes à l’argent ou au risque est un peu différent ; elles ne souhaitent pas entraîner leur famille dans un projet risqué, ajoute Gaëlle Vigouroux. Cela explique en partie qu’elles se positionnent souvent sur des projets plus petits ». « UNE VRAIE RÉPONSE AUX BESOINS DES FEMMES » Lorsque le programme prit fin, en 2007, une dizaine de personnes déci- da de faire en sorte que le mouve- ment se poursuive. « Nous voulions qu’il y ait une vraie réponse aux besoins des femmes sur le terri- toire », souligne Gaëlle Vigouroux. C’est alors qu’est née l’association Entreprendre au féminin. Dès l’ori- gine, ce sont plus de 200 femmes entrepreneurs qui participent aux ren- contres. Aujourd’hui, elles avoisinent les 500. « Nous avons reçu, depuis l’origine, près de 350 femmes en entretien sur la région », précise Gaëlle Vigouroux. Sur les 113 entre- prises créées et accompagnées par l’association jusqu’en 2010, 83 % étaient toujours en activité trois ans plus tard, et 75 % cinq ans plus tard. C’est mieux que la moyenne régio- nale ! Environ 160 femmes sont porteuses d’un projet chaque année et suivent dix jours de formation sur dix semaines. Un accompagnement bien- venu. « Notre travail a une dimension psycho-sociale ; les femmes doivent gagner en confiance. Mais nous œuvrons aussi, bien sûr, sur la partie économique, le fil rouge étant d’ac- compagner la professionnalisation pour qu’elles puissent vivre correcte- ment de leur activité ». D’abord soutenue par le Conseil géné- ral, l’association a reçu peu à peu le soutien d’autres partenaires, comme les communautés de communes, ou la région, ce qui explique que l’asso- ciation ait l’objectif, à court terme, d’avoir une antenne dans chacun des départements bretons. Depuis 2012, elle bénéficie aussi d’aides du fonds social européen. JEAN-NOËL POTIN PRATIQUE Entreprendre au féminin Bretagne Ecopôle, Vern Ar Piquet 29460 Daoulas. www.entreprendre-au-feminin.net/ En Centre Bretagne, elles ne sont pas légion, celles qui ont choisi d’aller frap- per à la porte de l’association Entre- prendre au féminin pour peaufiner leur projet d’entreprise. Karin Erni en fait partie. D’origine suisse allemande, cette artiste photo- graphe de formation a entendu parler de l’association par le biais d’une amie, alors qu’elle venait de créer son entre- prise de chambres d’hôtes écologiques à Langonnet, en 2014. « Je me suis dit qu’il était essentiel de créer du lien et de profiter des expériences mutuelles », explique-t-elle. Venue en Bretagne « au départ pour la mer », Karin ironise aujourd’hui sur le fait qu’elle se soit finalement établie en Centre Bretagne. « Ce sont des amis qui m’ont parlé de cette maison qui était à vendre près de chez eux ; ça a été le coup de cœur ». Sans tarder, elle fait donc l’acquisition, il y a cinq ans, de la fermette en question. « Par manque d’argent, je réalise l’ensemble des travaux, toute seule ou avec l’aide d’amis. Les gens se montrent toujours prêts à me donner un coup de main ». Elle fait aussi ponctuellement interve- nir des entreprises locales, notamment lorsqu’elle obtient une subvention pour l’isolation d’une toiture ». ARDEUR ET MÉTHODE Son projet de chambres d’hôtes, elle le mûrissait depuis 25 ans. Son parcours, cependant, ne l’y prédisposait pas. Après les Beaux-Arts, Karin Erni a occu- pé un poste d’assistante à l’Université des Beaux-Arts de Zurich, avant de devenir prof de photographie à l’école d’art de Bâle. Pas vraiment le profil d’un ouvrier du bâtiment. Et pourtant ! Comme l’arai- gnée tissant sa toile, Karin déploie ardeur et méthode pour rénover, inlas- sablement, chaque pièce de la maison qu’elle occupe. « J’ai terminé la pre- mière chambre d’hôtes l’été dernier ; la deuxième sera prête dans un mois, souligne-t-elle, non sans fierté. Tout a été rénové avec des matériaux écolo- giques ; je veux que cette maison res- pire, qu’on s’y sente bien ». Phyto épu- ration au lieu de fosses septiques, toi- lettes sèches : tout est pensé dans l’op- tique du développement durable. DES REPAS 100 % BIO Au-delà des murs, Karin mise aussi sur l’accueil. « J’adore cuisiner et manger ; je fais donc table d’hôtes et propose des repas 100 % bio, de la cuisine végé- tarienne inspirée par les traditions culi- naires italienne ou indienne ». Dès son arrivée, la photographe s’était beaucoup investie au jardin : elle a agrandi le potager, planté des arbres fruitiers. Des ingrédients qui se retrou- veront naturellement dans sa cuisine faite maison. Elle proposera aussi sans doute à ses hôtes des promenades dans la belle campagne de Langonnet en compagnie de ses chèvres de compagnie. « Les chèvres, ça apaise ; j’aimerais proposer des randonnées où les chèvres porte- raient les petits bagages des mar- cheurs ». Autre projet : des week-ends à thème autour de la cuisine ou de la photogra- phie, deux de ses passions. « Je n’ai jamais autant travaillé de ma vie ; ça me plaît car c’est mon projet. J’avais envie de créer quelque chose de bien, précise-t-elle ; il faut être folle, parfois, pour réaliser ses projets. Je vis de peu et je n’ai aujourd’hui aucun regret. Je vis à mon rythme, avec la nature, et ça me rend heureuse. C’est ma petite contribution pour un monde meilleur ». JNP PRATIQUE Chambres d’hôtes Au Septième, Lanjou, Langonnet. Tél. 02.97.23.87.60. Mail : [email protected] www.au-septieme.fr L’entreprenariat féminin demeure timide en France, pour une série de raisons. L’association Entreprendre au féminin en Bretagne veut que les choses évoluent et propose, depuis 2007, un accompagnement personnalisé qui fait des émules. Entrepreneurs : une présence féminine à doper Entreprenariat féminin : rencontre à Saint-Brieuc mardi Karin Erni : « Je n’ai jamais autant travaillé » LE DOSSIER DE LA SEMAINE 0 LE POHER Semaine du 2 au 8 décembre 2015

Entrepreneurs : une présence féminine à doper · est prévu au Faou en janvier 2016. « Tout est parti en 1999 d’une étude sur l’entreprenariat qui a permis de mettre en lumière

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Page 1: Entrepreneurs : une présence féminine à doper · est prévu au Faou en janvier 2016. « Tout est parti en 1999 d’une étude sur l’entreprenariat qui a permis de mettre en lumière

L’association Entreprendre auféminin en Bretagne a récem-ment reçu un prix dans le cadredes Trophées de l’égalité del’Apec, à Paris, une récompensequi est « une belle reconnais-sance de l’approche nova-trice que nous avons dévelop-pée », estime Gaëlle Vigouroux,cofondatrice (ci-dessus).En quoi consiste cette méthode ?Les 160 femmes qui, enmoyenne, sont porteuses d’unprojet chaque année, reçoivent

un accompagnement personnali-sé « pour passer de l’idée au pro-jet » (lire ci-dessus). Sur cenombre, 43 % finissent par créerleur entreprise et 75 % sont àtout le moins remobilisées dansl’emploi ou accèdent à l’emploi.Avec de tels résultats, pourquoine pas aussi en faire profiter leshommes ? « Ce qui est bon pourles femmes est bon pour leshommes, lance Gaëlle Vigouroux.Nous réfléchissons donc, avecnos partenaires, à une formationmixte. Nous allons vers unedémarche d’égalité intégrée, quidevrait être profitable à toute lasociété. Mais la reconnaissancedes différences entre femmes ethommes doit être un préalable ».Gaëlle Vigouroux dit attendrebeaucoup du programme de sou-tien à l’entreprenariat actuelle-ment à l’étude. « Trop souvent,jusqu’ici, on regardait l’entre-prise à la capacité d’investisse-ment dont elle disposait. Il fautchanger de prisme, à la fois leregard et les critères sur la viabili-té d’un projet ».

Environ 160 femmes sont porteuses d’un projet chaque année et suivent dix jours de formation sur dix semaines.

Et maintenant les hommes ?

Karin Erni : « Il faut être folle, parfois, pour réaliser ses projets ! ».

Dans le cadre du PAR (Plan d’ac-tions régional pour l’entrepreneu-riat féminin), l’État, le Conseilrégional de Bretagne et la Caissedes Dépôts proposent, le mardi8 décembre, de 9 h à 18 h, auConseil départemental des Côtes-d’Armor, à Saint-Brieuc, une ren-contre autour de l’entrepreneuriatféminin en Bretagne. Cette jour-

née, à laquelle l’association Entre-prendre au féminin participe, seral’occasion de découvrir les lau-réates du concours Femmes etEntreprises en Bretagne et de ren-contrer l’ensemble des acteurs dela création d’entreprise.Inscription souhaitée auprès ded r o i t s - d e s - f e m m e s @ b r e -tagne.pref.gouv.fr

Aujourd’hui, seulement 30 % desentreprises françaises sont créées pardes femmes. Les facteurs d’un tel dés-équilibre sont multiples, et sous-tendent, depuis 2007, l’action d’Entre-prendre au féminin en Bretagne. Fon-dée à Daoulas, par Christine Morin etGaëlle Vigouroux, l’association necesse d’accroître son rayonnement et

emploie actuellement six équivalentstemps plein. Les locaux étant deve-nus trop petits, un déménagementest prévu au Faou en janvier 2016.« Tout est parti en 1999 d’une étudesur l’entreprenariat qui a permis demettre en lumière les freins rencon-trés par les femmes, souligne la coor-donnatrice régionale d’Entreprendre

au féminin, Gaëlle Vigouroux. Sou-vent, on s’aperçoit que les créatricesd’entreprises attendent la trentaineavant de se lancer, principalementpour des raisons familiales ».Rebondissant sur cette question, leFinistère se montra précurseur en ini-tiant le premier programme euro-péen Equal, entre 2002 et 2007.

L’une des mesures fut de faire passerà 35 ans l’âge limite pour l’attributiondes bourses jeunes créateurs.Le diagnostic initial ayant aussidémontré que les femmes étaienttrès peu investies dans les réseauxéconomiques, les acteurs du pro-gramme, inspirés par les méthodesde l’économie sociale et solidaire,encouragèrent la mise en réseau desentrepreneurs.Face au manque de confiance desfemmes révélé par l’étude, l’associa-tion cherchera, dès le départ, à aiderles femmes à prendre conscience deleur valeur. « On remarque que le rap-port des femmes à l’argent ou aurisque est un peu différent ; elles nesouhaitent pas entraîner leur familledans un projet risqué, ajoute GaëlleVigouroux. Cela explique en partiequ’elles se positionnent souvent surdes projets plus petits ».

« UNE VRAIE RÉPONSEAUX BESOINS DES FEMMES »Lorsque le programme prit fin, en2007, une dizaine de personnes déci-da de faire en sorte que le mouve-ment se poursuive. « Nous voulionsqu’il y ait une vraie réponse auxbesoins des femmes sur le terri-toire », souligne Gaëlle Vigouroux.C’est alors qu’est née l’associationEntreprendre au féminin. Dès l’ori-gine, ce sont plus de 200 femmesentrepreneurs qui participent aux ren-contres. Aujourd’hui, elles avoisinent

les 500. « Nous avons reçu, depuisl’origine, près de 350 femmes enentretien sur la région », préciseGaëlle Vigouroux. Sur les 113 entre-prises créées et accompagnées parl’association jusqu’en 2010, 83 %étaient toujours en activité trois ansplus tard, et 75 % cinq ans plus tard.C’est mieux que la moyenne régio-nale !Environ 160 femmes sont porteusesd’un projet chaque année et suiventdix jours de formation sur dixsemaines. Un accompagnement bien-venu. « Notre travail a une dimensionpsycho-sociale ; les femmes doiventgagner en confiance. Mais nousœuvrons aussi, bien sûr, sur la partieéconomique, le fil rouge étant d’ac-compagner la professionnalisationpour qu’elles puissent vivre correcte-ment de leur activité ».D’abord soutenue par le Conseil géné-ral, l’association a reçu peu à peu lesoutien d’autres partenaires, commeles communautés de communes, oula région, ce qui explique que l’asso-ciation ait l’objectif, à court terme,d’avoir une antenne dans chacun desdépartements bretons.Depuis 2012, elle bénéficie aussid’aides du fonds social européen.

JEAN-NOËL POTIN

PRATIQUEEntreprendre au féminin BretagneEcopôle, Vern Ar Piquet 29460 Daoulas.www.entreprendre-au-feminin.net/

En Centre Bretagne, elles ne sont paslégion, celles qui ont choisi d’aller frap-per à la porte de l’association Entre-prendre au féminin pour peaufiner leurprojet d’entreprise.Karin Erni en fait partie. D’originesuisse allemande, cette artiste photo-graphe de formation a entendu parlerde l’association par le biais d’une amie,alors qu’elle venait de créer son entre-prise de chambres d’hôtes écologiquesà Langonnet, en 2014. « Je me suis ditqu’il était essentiel de créer du lien etde profiter des expériencesmutuelles », explique-t-elle.Venue en Bretagne « au départ pour lamer », Karin ironise aujourd’hui sur lefait qu’elle se soit finalement établieen Centre Bretagne. « Ce sont des amisqui m’ont parlé de cette maison quiétait à vendre près de chez eux ; ça aété le coup de cœur ». Sans tarder, ellefait donc l’acquisition, il y a cinq ans,de la fermette en question. « Parmanque d’argent, je réalise l’ensembledes travaux, toute seule ou avec l’aided’amis. Les gens se montrent toujours

prêts à me donner un coup de main ».Elle fait aussi ponctuellement interve-nir des entreprises locales, notammentlorsqu’elle obtient une subventionpour l’isolation d’une toiture ».

ARDEUR ET MÉTHODESon projet de chambres d’hôtes, elle lemûrissait depuis 25 ans. Son parcours,cependant, ne l’y prédisposait pas.Après les Beaux-Arts, Karin Erni a occu-pé un poste d’assistante à l’Universitédes Beaux-Arts de Zurich, avant dedevenir prof de photographie à l’écoled’art de Bâle.Pas vraiment le profil d’un ouvrier dubâtiment. Et pourtant ! Comme l’arai-gnée tissant sa toile, Karin déploieardeur et méthode pour rénover, inlas-sablement, chaque pièce de la maisonqu’elle occupe. « J’ai terminé la pre-mière chambre d’hôtes l’été dernier ;la deuxième sera prête dans un mois,souligne-t-elle, non sans fierté. Tout aété rénové avec des matériaux écolo-giques ; je veux que cette maison res-pire, qu’on s’y sente bien ». Phyto épu-

ration au lieu de fosses septiques, toi-lettes sèches : tout est pensé dans l’op-tique du développement durable.

DES REPAS 100 % BIOAu-delà des murs, Karin mise aussi surl’accueil. « J’adore cuisiner et manger ;je fais donc table d’hôtes et proposedes repas 100 % bio, de la cuisine végé-tarienne inspirée par les traditions culi-naires italienne ou indienne ».Dès son arrivée, la photographe s’étaitbeaucoup investie au jardin : elle aagrandi le potager, planté des arbresfruitiers. Des ingrédients qui se retrou-veront naturellement dans sa cuisinefaite maison.Elle proposera aussi sans doute à seshôtes des promenades dans la bellecampagne de Langonnet en compagniede ses chèvres de compagnie. « Leschèvres, ça apaise ; j’aimerais proposerdes randonnées où les chèvres porte-raient les petits bagages des mar-cheurs ».Autre projet : des week-ends à thèmeautour de la cuisine ou de la photogra-phie, deux de ses passions. « Je n’aijamais autant travaillé de ma vie ; çame plaît car c’est mon projet. J’avaisenvie de créer quelque chose de bien,précise-t-elle ; il faut être folle, parfois,pour réaliser ses projets. Je vis de peuet je n’ai aujourd’hui aucun regret. Jevis à mon rythme, avec la nature, et çame rend heureuse. C’est ma petitecontribution pour un mondemeilleur ».

JNP

PRATIQUEChambres d’hôtes Au Septième, Lanjou,Langonnet. Tél. 02.97.23.87.60.Mail : [email protected]

L’entreprenariat féminin demeure timide en France, pour une série de raisons. L’association Entreprendre au féminin en Bretagne veut queles choses évoluent et propose, depuis 2007, un accompagnement personnalisé qui fait des émules.

Entrepreneurs : une présence féminine à doper

Entreprenariat féminin :rencontre à Saint-Brieuc mardi

Karin Erni : « Je n’ai jamais autant travaillé »

LE DOSSIER DE LA SEMAINE

0 LE POHERSemaine du 2 au 8 décembre 2015