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Gestes répétitifs Vous avez dit « TMS » ? 2ème Trimestre 2009 I Numéro 6 T r oubles Musculo-Squelettiques Et le SOL, dans tout ça ? > p20 Histoires de... préparateur de commandes > p24

Entreprise et Santé - numéro 6

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Numéro 6 du magazine Entreprise et Santé

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Gestes répétitifsVous avez dit « TMS » ?

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Troubles Musculo-Squelettiques

Et le SOL,dans tout ça ?

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17 Juridique

11 à 16 Dossier

18 Emplois et Santé 20 Techniques

Sommaire

23 Organisations 24 Ergonomie

26 Clin d’oeilTerritoire

de Santé au Travail

5 Tableau de bord 6 Vie des entreprises 10 Investir

2ème trimestre 09 I Numéro 6

Gestes répétitifs. Vous avez dit « TMS » ?

12-13Une inflation quidépasse les bornes

14La lutte contre lesTMS s'engage...

15-16Comprendre lesTMS Eviter les TMS(fiche détachable)

Face à un trau-matisme dansl’entreprise,vous n’êtes passeuls !

Et le SOL,dans tout ça ?

« Le travail,c'était mathérapie... »

Histoires de...préparateur decommandes

24 h avec...... Véronique

Plus de la moitiédes accidentsmortels du travailsurviennent sur laroute

Humanité & Santé Un investissementmal connu

Vers l’obligationde résultat enSanté au Travail ?

L’ARTOIS :AST 62/59

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ntreprise et Santé montre, une fois encore, tout ce que l’on peut fairepour améliorer la santé dans l’entreprise. Alors, allons de l’avant pour lasanté des salariés et de leurs entreprises.

Dans ce 6° numéro d’Entreprise et Santé, plusieurs articles se prolongentsur le site entrepriseetsante.com. Vous les repèrerez grâce à un renvoi.Le média papier vit, aujourd’hui, avec le média internet.

Entretrepriseetsante.com et le magazine Entreprise et Santé ne font qu’un pour toujours mieux vous informer. Pour vous donner « l’info utile ».Quand vous le voulez. Où vous la voulez. Notre but : vous aider au quotidien par des exemples concrets.

Une rubrique Investir démontre que la cotisation annuelle de Santé auTravail est un investissement. Le mal de dos en est un exemple.

A lire attentivement : la rubrique Juridique nous donne un éclairage sur « l’obligation de sécurité de résultat ».

Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) constituent près des troisquarts des maladies professionnelles indemnisées. Et cela progresse de20 % par an. La prévention est la seule solution rentable pour l’entrepriseet ses salariés. Un dossier s’y consacre.

Les accidents et les agressions constituent des « chocs » dans la vie autravail. La rubrique Emplois et Santé montre que l’entreprise peut trouver une

aide auprès de son Service de Santé au Travail.Plus du quart des accidents du travail indemniséssont dus à des chutes de plain-pied ou de hauteur.L’état du sol joue un rôle non négligeable. Voir larubrique Techniques.

Une maladie lentement invalidante peut frapperchacun d’entre nous. Il est capital de pouvoir

garder son travail. Voir la rubriqueOrganisations.

Rubrique Ergonomie : préparateursde commande est un métier de plusen plus répandu : 6 conseils prag-matiques ouvrent la réflexion.

Nous espérons que ceci pourravous aider. Bonne lecture.

Raphaël MulliezDirecteur de publication pour

les Services de Santé au Travail

Édito

N°6 I 2ème trimestre 09

Entreprise et SantéLe magazine des Services de Santé auTravail du Nord-Pas-de-Calais-Picardie.Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents (voir dernière page de couverture)

Contact : [email protected] éditions de l’encre viveTél : 03 20 14 07 77Fax : 03 20 14 06 16

Co-édité par : C.I.S.S.T. Centre Inter-Services de Santéau Travail118 rue Solférino BP 13 65 59 015 Lille CedexTél : 03 20 57 43 14www.cisst.frG.I.S.S.E.T. Groupement Inter ServicesSanté Et Travail79 rue Jean Baptiste Lebas BP 185 62 404 Béthune CedexTél : 03 21 01 65 36www.gisset.org

Directeur de publication : Raphaël Mulliez

Comité de rédaction : Alain Cuisse, Dr Didier Debarge,Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy,Jean-Jacques Léger, Dr Alain Moniez

Conception : Dr Matthieu Méreau, Méthodes etMédiation, LilleCabinet Sarah Leuridan, Roubaix

Responsables de rédaction : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan

Equipe rédactionnelle : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan,Amandine Le Comte, Séverine Lhomme

Création maquette : Séverine Maka,Cabinet Sarah Leuridan

Crédit photos :Purestockx, Fotolia

Coordination, Fabrication, Diffusion :Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello 59 000 LilleTél : 03 20 14 07 77Fax : 03 20 14 06 16

Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau Tél : 03 20 14 07 77Fax : 03 20 14 06 16

Impression :Imprimerie Léonce DeprezRuitz

Dépôt légal à parutionN° ISSN en cours

Tirage : 90 000 exemplaires

E

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Page 4: Entreprise et Santé - numéro 6

Site

Avec ce site :

- Retrouvez des infos par branches d’activités- Entrez en contact avec votre Service de Santé au Travail- Prenez connaissance de l’actualité en Santé au Travail

www.entrepriseetsante.com

Agenda

• 2009-2010Entreprises de Picardie enSantéA.R.A.M.I.E.

- Service de Santé au Travail d’Amiens (ASMIS)- Service de Santé au Travail de Saint Quentin (MTA)- Service de Santé au Travail de Woincourt (AISTV)

Dès janvier 2009, les entreprises de 20 à 200 salariés desbassins d’emploi d’Abbeville Ponthieu et du Vimeu(Picardie Maritime) et de Guise, La Capelle, Vervins,Hirson, Marle (Thiérache) seront invitées à participer àdes actions de prévention des maladies cardio-vasculaireset des cancers.

Dans le cadre d’un programme expérimental mis en placepar le Groupement Régional de Santé Publique de Picardie,avec le soutien de l’Etat, du Conseil Régional de Picardie etde Sanofi - Aventis.

• Du jeudi 11 au vendredi 19 juin 2009Sixième édition de la Semaine pour la Qualité de Vie au TravailOrganisée par le CESTP-ARACT

+ D’INFO www.cestp.aract.fr

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Nord-Pas-de-Calais - PicardieTableau de bord

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La route est l’un des premiers risques auxquels nous sommes exposés. Le nombre d’accidents entre le domicile habituel et le lieu de travail est parlant. On les appelle « Accidents de trajet ». Ils sont indemnisés par l’Assurance Maladie au titre du risque « Accident du travail-Maladie Professionnelle ». Un poids non négligeable pour la vie del’entreprise.

Plus de la moitié des accidents mortels du travailsurvient sur la route

Les risques

Les coûts2.Les priorités3.

En France, le nombre d’acci-dents de trajet indemniséspar l’Assurance Maladie(Régime Général) est passéde 76 280 en 2004 à 85 442en 2007. Dans 70 % descas, interviennent le véhiculeet la route. Ces accidentsont causé 486 morts en2004 et 407 en 2007. Soitplus d’un mort par jour.Dans 90 % des cas, levéhicule est en cause. Pourles régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie, les chiffresmoyens d’accidents de trajet, sur une année, s’établissent entre 6000 à7000 et environ 30 morts.

Source : CNAMTS

En France, le nombre dejournées de travail perdues,pour incapacité temporairedue à un accident de trajet,est passé de 5 258 230 en2004, à 5 393 824 en 2007.Le nombre d’incapacitéspermanentes accordéespour accident de trajet, estpassé de 10 089 en 2004 à8 646 en 2007. C’est dire lepoids économique. C’estsans compter les con-séquences pour la vie del’entreprise : perte de capa-cité de production, coût dela solution de remplacementdu salarié en arrêt, adapta-tion de poste ou reclasse-ment si les séquelles sontinvalidantes auxquelles s’ajoute le coût humain.

Source : CNAMTS

Sur un plan général, les con-ditions d’accès à l’entreprise,la circulation et la sensibilisa-tion des salariés aux risquesroutiers sont des priorités évidentes devant les chiffres.Sur un plan particulier, onpeut noter que 40 % desaccidents de trajet concernentdes entreprises de services etde travail temporaire. 17 %des entreprises de l’alimenta-tion. 11 % concernent descommerces non alimentaires.32 % concernent les autresactivités : métallurgie, BTP,transports, chimie, bois, textiles, sièges sociaux.A réfléchir.

Source : CNAMTS

1.

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Vie des entreprises«

37 salariésBertrand Calmein

Gérant CALSER spécialisée dans la chaudronnerie légère

Santé au Travail Dunkerque (CEDEST)

CALSER

130 salariésFrançois Marty

PDG

Santé au Travail Coquelles (ASTIL 62)

SCIERIES et PALETTES du LITTORAL

Notre entreprise spécialisée dans la chau-dronnerie légère doit faire face à une ambiancesonore conséquente. J'ai été alerté par un de messalariés, qui m'a fait part de sa fatigue liée au bruit.J'ai contacté le médecin du travail, le Dr Mailly, quim'a proposé une vérification sonore de l'atelier.Pendant une journée, 3 salariés ont été équipés d'undosimètre au niveau de leurs cols. A chaque changement d'activité, ils devaient le consigner dansun carnet. Nous avons ainsi pu mesurer le volumesonore de chaque poste de travail et maniementd'outils. Après quelques temps, j'ai récupéré lesrésultats et les explications qui allaient avec. Il estclair que des améliorations sont à apporter. Pour cefaire, le Dr Mailly doit revenir dans l'entreprise pour

une matinée avec l'ensemble des salariés. Elle leur expliquera les résultats et les solutions possibles.Bien que les salariés portent déjà des équipementsauditifs de protection individuelle, je pense que larelation entretenue avec la Santé au Travail deDunkerque (CEDEST), ne peut être que positive ».

«

“ J'ai été alerté par un demes salariés, qui m'a fait partde sa fatigue liée au bruit. ”

L’entreprise SPL est une société coopérativede production, dont les salariés sont associésmajoritaires et décident des grandes orienta-tions. Nous souhaitons aborder différemment lesrelations au travail, sans pour autant sacrifier la production. Notre recrutement est un peu particulierpuisqu'il se compose de personnes en réinsertion.Des salariés qui sont plus particulièrement exposésaux addictions et aux risques psychosociaux. Ainsi,nous collaborons activement avec notre médecin dutravail, Marcel De Beir, qui participe au CHSCT(Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions deTravail). Cette relation nous permet d'être très réactifen cas de problème. Grâce à cela, nous avons diminué les accidents de travail par deux. Nous

mettons également à disposition des salariésl'ensemble des équipements de protection nécessaire. Leur port est obligatoire, mais commebeaucoup ont des difficultés pour la lecture, lesaffichages ne sont pas forcément lus. J'insiste doncsur l'importance du langage oral, des formations personnalisées et des moyens d'affichage visuel.Prochain projet, la visite d'une Secrétaire Assistanteen Santé au Travail du Service de Santé au Travail deCoquelles (ASTIL 62) pour un bilan acoustique desateliers ».

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“Cette relation nous permetd'être très réactif en cas deproblème.”

IndustrieSécurité, hygiène, santé... ce trimestre, lesentreprises qui acceptent de témoignerfont preuve d'une grande humanité. C'estici un boulanger s'inquiétant des risquespour son apprenti, c'est là une chef d'entreprise choquée par la mort d'un deses salariés. Découvrez leurs expérienceshumaines en Santé au Travail.

Humanité& Santé

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BTPL ocataire d'un bâtiment depuis 3 ans pourmon activité menuiserie, j'ai pu constater que lalégislation concernant le contrôle du niveau depoussières dans l'air s'est durcie. Parallèlement, iln’était plus possible de faire des aménagements dansce local (manque de place, mauvais emplacement dela chaudière à copeaux). J'ai fait le choix de faire cons-truire un nouveau bâtiment qui respecterait lesnormes. La quasi totalité des postes opératoires estconcernée par un problème de poussières. J'aid'abord travaillé avec un fournisseur pour la ventila-tion. Nous avons effectué des tests pour définir nosbesoins techniques en la matière. Le local est ainsiéquipé de hottes aspirantes, qui démarrent en fonc-

tion des machines utilisées à un moment donné. J'aireçu une aide financière de la CRAM Nord Picardie(Caisse Régionale d'Assurance Maladie) à hauteur de20% pour ces investissements. Malgré mes efforts,lors d'une visite de contrôle, trois postes dépassaientencore les réglementations. Je ne m'y attendais pas !

En discutant avec les salariés concernés, nous avonsamélioré le système de captation des poussières eninstallant un bac de rattrapage. Aujourd'hui, les problèmes de poussières étant résolus, mon attentionse porte sur la manutention. Le Service de Santé auTravail d'Hénin-Beaumont (AST 62/59) est intervenu en sensibilisant mes menuisiers poseurs sur leurgestuelle, lors d'une formation PRAP (Prévention desRisques liés à l'Activité Physique). Les menuiseriesdevenant de plus en plus lourdes avec le double vitrage, il faut trouver des solutions humaines et techniques pour soulager les salariés ».

800personnes à gérer, réparties duPas-de-Calais à la Seine-Maritime qui travaillent surdes chantiers de voirie, d’assainissement, de géniecivil… Question risques professionnels, RameryTravaux Publics a misé sur la prévention et la forma-tion. Coté prévention, « 6 personnes veillent exclu-sivement à la bonne sécurité des chantiers en courset me tiennent quotidiennement informé. Si unaccident survient, je suis contacté immédiatementet peux intervenir en conséquence. D’ailleurs, entre 2006 et 2008, le taux de fréquence des accidents de travail a diminué de moitié et leur taux

de gravité de 70 % ». De bons résultats liés notam-ment aux efforts fournis sur la formation dessalariés. « Tous les employés de Ramery TravauxPublics selon leurs niveaux de compétences sont unjour formés ou formateurs. Comment ? Par l’inter-médiaire de l’atelier « Passerelle ». Cet atelier misen place avec la collaboration du CHSCT (Comitéd’Hygiène, de Sécurité et des Conditions deTravail), du médecin du travail, de la CRAM et del'OPPBTP (Organisme Professionnel de Préventiondu Bâtiment et des Travaux Publics) est un outil deformation pour les nouveaux embauchés. Maiségalement un outil de gestion des accidents de travail et des maladies professionnelles. Cettedémarche ne fonctionne que si l'ensemble dessalariés se sent impliqué dans le processus de formation. Avec l'atelier « Passerelle », on capitaliseet on valorise les compétences en interne ».

50 salariés Jean-Pierre BoyezChef d'entreprise

Santé au Travail Hénin-Beaumont (AST 62/59)

MENUISERIE BOUILLON

800 salariés Rodrigue Lescaillet

Chef d'entreprise

Santé au Travail Flandre Audomarois (STFA)

RAMERY TRAVAUX PUBLICS

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“Aujourd'hui, les problèmesde poussières étant résolus,mon attention se porte sur lamanutention.” “Ramery Travaux Publics

a misé sur la prévention etla formation.”

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Vie des entreprises

80 salariésNicole Wiart

Directrice Générale

Santé au Travail Douai (SISTRAD)

WIART SASU

32 salariésVéronique Yvart

Directrice

Santé au Travail Arras et Béthune (AST 62/59)

MAISON DE RETRAITE SAINTE CAMILLE

C’était lors de la collecte des déchets que le drame est survenu. En août 2007, un de nos salariésest tombé du camion benne alors que celui-ci reculait.Il est passé en dessous et n'a pas survécu. Un trauma-tisme pour toute l'entreprise. Selon les règles de sécurité en collecte, affichées sur le camion, ce derniern'est pas censé reculer si un des éboueurs est sur sonmarche pied. Et l'éboueur a l'interdiction formelled'être sur le marche pied pendant une manoeuvre de recul. Ce jour-là, les deux règles n'ont pas été respectées. Immédiatement après l'accident, notre médecin du travail nous a proposé un suivi psychologique pour les deux collègues sur le terrain,mais également pour moi, chef d'entreprise. J'ai ététrès choquée par cet évènement. J'ai donc décidé derenforcer la sécurité. L'ergonome du Service de Santéau Travail de Douai (SISTRAD) a analysé notre organi-sation du travail et a créé un diaporama sur les risquesdu métier. Nous en sommes au quatrième mardi deformation et de présentation pour mes anciens et nou-veaux salariés.Nous insistonssur les chosesà faire et cellesà ne surtoutpas faire. Undrame terriblequi m'a renduhyper réceptive aux thématiques sécurité. Je penseaujourd'hui avoir fait le maximum sur ce sujet et je visdans l'espoir que cela ne se reproduise jamais ».

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“C'était lors de lacollecte des déchetsque le drame est survenu. ”

T ravailler dans une maison de retraite est beau-coup plus sollicitant pour le corps qu'il n'y paraît :soutenir ou porter les pensionnaires, effectuer leurtoilette... autant de gestes qui, s'ils sont mal effec-tués, peuvent causer des problèmes de santé. Pourlimiter ces risques, notre médecin du travail nous a pro-posé une formation en Prévention des Risques liés àl'Activité Physique. Etonnée, je ne pensais pas que laSanté au Travail réalisait cette prestation. Si bien quequelques temps auparavant, j'avais fait appel à un autreorganisme, avec lequel la formation n'avait pas été uneréussite ! J'ai compris pourquoi lorsque la formatricede la Santé au Travail est venue nous voir. Elle nous aproposéun pro-grammeadaptéaux per-sonnes, au matériel et aux catégories de postes quenous avons dans l'établissement. Ainsi, les personnelsde soins ont eu le droit à une demie journée en plus deformation, avec application sur le terrain des préconi-sations. La formatrice a aussi prouvé l'utilité de certainséquipements, peu utilisés par le personnel jusqu'àprésent, comme le lève malade ou les planches detransfert. Pour continuer sur notre lancée, nous avonsformé avec l'aide de la CRAM (Caisse Régionaled'Assurance Maladie) une monitrice manutention eninterne. Cette dernière a été soutenue et éclairée dansson rôle par la formatrice de la Santé au Travail. Unebonne expérience à renouveler ! »

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“Une bonne expérienceà renouveler ! ”

Service

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Commerce& Artisanat

RESTAURANT CLEMENT MAROT

J’allais embaucher un apprenti et j'ai contactéla Santé au Travail de St Quentin (MTA) pour connaître mes obligations en tant que chef d'entreprise vis-à-vis de ce nouveau salarié.Rapidement, on m'a proposé la visite d'une SecrétaireAssistante en Santé au Travail pour faire le tour de la question. Elle est venue nous voir directement à la boutique. Nous avons discuté des risques inhérents àmon métier de boulanger, notamment des dangers liésà l'utilisation des machines. Nous en avons tout de

même six ! Cependant, la chose qui m'a le plus surpris... c'est que j'avais des droits et que monapprenti avait des obligations ! En tant qu'employeur,je peux faire appel à mon Service de Santé au Travail sije rencontre un souci. Dans mon métier, ce qui mepréoccupe beaucoup, c'est l'hygiène. Et si à l'avenir, j'ai un problème de ce type avec un apprenti, il me suffira de passer un coup de téléphone pour qu'un professionnel en Santé au Travail m'aide à ce propos ».

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“Dans mon métier, ce quime préoccupe beaucoup,c'est l'hygiène. ”

Dans notre métier, nous courons toute lajournée et nous devons être efficaces et rapides.Alors la Santé au Travail, c'est tous les jours ! Être à l'écoute de mes employés est une priorité. J'observeleur manière de travailler et je vérifie qu'ils ont à leurdisposition tout ce qui leur permet de travailler entoute sécurité. Par exemple, des chaussures confortableset antidérapantes, des tenues de travail appropriées.Un donné pour un rendu. De bonnes conditions de travail ce sont des salariés heureux de se lever le matin.

Et ça marche : 20 jours d'arrêts de travail seulement en26 ans d'activité ! Attention, le risque zéro n'existe pas.Il faut donc tout faire pour les limiter au maximum, etavoir régulièrement un oeil neuf sur les installations, leshabitudes prises, les précautions à rappeler (manipula-tion des couteaux, eau bouillante dans les casserolesetc...). Je collabore activement avec notre médecin dutravail, le Dr Villers, de la Santé au Travail de Lille(AMEST). Elle nous connaît bien et nous a notammentconseillés sur l'évaluation des risques professionnelspour le restaurant. Nous avons, par exemple, investidans une machine qui sèche les verres. Cela évite la casse lors de l'essuyage manuel et les inévitablescoupures qui vont avec ! Nous nous interrogeons également sur l'amélioration de la plonge. J'ai parailleurs engagé une personne handicapée mentale,pour qui nous allons faire un dossier à l'AGEFIPH afinde la maintenir à son poste. En tant que chef d'entre-prise, les journées sont bien remplies, mais quand laSanté au Travail devient une manière de vivre... ellen'est plus une contrainte ! »

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“20 jours d'arrêts de travail seulement en 26 ansd'activité ! ”

5 salariés et 4 apprentisClément Marot

Chef d'entreprise

Santé au Travail Lille (AMEST)

BOULANGERIE THUILLIER

1 apprentiLaurent Thuillier

Chef d'entreprise

Santé au Travail St Quentin (MTA)

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6 à 8 adultes sur 10 disent avoir eu unmal de dos à un moment de leur vie.Entre l’épisode unique, passager et sanssuite, jusqu’à la lésion constituée durachis qui ouvre droit à indemnisation,tout peut se voir. Tous les métiers sontconcernés. Même si le stress, le port decharge, le travail debout ou assis prolongé, la conduite de véhicule sontautant de facteurs de risques.

Attention à la factureEn dehors des frais de Sécurité Sociale,vus en introduction et prélevés sur lerésultat économique de l’entreprise àtravers les charges sociales, le mal dedos entraîne des pertes de capacité deproduction et de performance au travail.Un salarié absent ou en reclassement vagénérer des frais pour l’entreprise, dufait des solutions de remplacement àtrouver. Les cas sont très variables d’une situation à une autre. Si chacun peut fairesa facture, il est imprudent d’avancer deschiffres, comme des vérités premières.Donc, à chacun ses comptes…

Investir en préventionLe premier investissement de préventionest la cotisation que l’entreprise paie, endébut d’année, à son Service de Santéau Travail. Pour environ 100 € par salarié,l’entreprise bénéficie d’avis et de suivismédicaux spécialisés, en liaison avec lasituation réelle de travail. Cette sommepermet également à l’entreprise debénéficier d’avis, de conseils, d’informa-tion et de formation sur les lieux de travail. Et ceci, pour maîtriser les risques,voire faciliter la reprise du travail le caséchéant. Comme quoi, l’investissementest là, où on ne l’attend pas. Sachons enprofiter pour le mal de dos…

Investir

Un investissement mal connu

Empêcher le mal de dos

Le mal de dos lié aux conditions de travail coûte cher. A l’Assurance Maladie bien sûr. Mais ce que l’AssuranceMaladie dépense, elle le retrouve grâce aux cotisations « AT-MP » que les entreprises paient. Donc tout est pris en finde compte, dans le résultat économique de l’entreprise. Petitcoup d’oeil en passant.

Sourisà ton dos !

En 2 ans, près de 1000 salariésd’entreprises adhérentes à laSanté au Travail de Roubaix-Tourcoing, ont bénéficié d’uneinformation « sur mesure » surle mal de dos et sa prévention.Grâce à un outil et une méthode mis au point à l’originepour une entreprise de lagrande distribution. Après avoirreçu elle-même une formationspécialisée, Caroline Lagache,Secrétaire Assistante en Santéau Travail, réalise ces informa-tions d’une heure à une heureet demie, au sein des TPE etPME. Chaque information estadaptée aux risques de l’entre-prise. Leur but : que l’entrepriseprenne conscience que laprévention, c’est possible !

Pour en savoir +

@www.entrepriseetsanté.com

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TMS. Marque commerciale ? Nouvelle norme ? Expressionsavante ?En fait : Troubles Musculo-Squelettiques… Ces troublesdécrivent le surmenage des articulations. Et des muscles,des tendons et des nerfs qui les environnent. Jusque lalésion irréversible si on dépasse les limites… Les sportifs ou bricoleurs du dimanche vont parler des courbatures passagères du lundi… Le tennisman, le footballeur ou le cycliste professionnel, eux, sont suivisde près. Et au travail ? Pourtant, des heures, des journées et des semaines de gestes répétitifs peuvent s’accumuler…Réflexions pour des solutions.

Dossier

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Gestes répétitifsVous avez dit « TMS » ?

Troubles Musculo-Squelettiques

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L’hygroma du genou du carreleur, la crampe de l’écrivain sont bien connus du grand public.Les troubles musculo-squelettiques constituent en effet des phénomènes anciens. Mais lenombre de personnes atteintes a un taux de croissance spectaculaire dans les pays développés.Cette inflation est directement liée au développement des tâches répétitives, qui entraînentdes efforts répétés dans des gestes précis, des postures figées et des cadences imposées.Cette inflation existait avant que les TMS ne soient reconnus en maladies professionnellesindemnisables. L’indemnisation n’a pas créé la cause. Et combattre les causes permettra deréduire le nombre d’indemnisations.

Une inflation quidépasse les bornes

DossierTroubles Musculo-Squelettiques

5 TableauxPour le Régime Général de l’Assurance Maladie, les TMSreconnus en maladies professionnelles indemnisables serépartissent en 5 tableaux, qui correspondent à 5 familles delésions :- affections péri-articulaires provoquées par certains gestes etpostures de travail, au niveau de l’épaule, du coude, dupoignet, de la main et des doigts, de la jambe, du genou, dela cheville (tableau 57)- affections provoquées par les vibrations et les chocs transmis par certaines machines-outils, outils et objets et parles chocs itératifs du talon de la main sur des éléments fixes(tableau 69)- lésions chroniques du ménisque (tableau 79)- affections chroniques du rachis lombaire provoquées pardes vibrations de basses et moyennes fréquences transmisesau corps entier (tableau 97)- affections chroniques du rachis lombaire provoquées par lamanutention de charges lourdes (tableau 98).Pour avoir une indemnisation il faut répondre à des critèreslimitatifs de délais et de travaux concernés. Pour le tableau 57(gestes et postures), le malade peut obtenir une reconnais-sance sur expertise médicale, s’il ne répond pas aux critèresdu tableau… Tant la famille de lésions et de causes professionnelles est grande.

4 fois plus en 10 ansEn 2007, 44 000 malades ont été indemnisés par leRégime Général de l’Assurance Maladie au titre d’un deces cinq tableaux. Soit près de 3/4 des maladies professionnelles indemnisées. Et quatre fois plus qu’en1997. 40 000 d’entre eux le sont pour des lésions duesaux gestes et postures de travail. C’est dire l’ampleur dela question.

Des coûts à l’avenantLes 44 000 maladies indemnisées correspondent à 750millions d’euros, à retrouver dans les cotisations « AT-MP »des entreprises… A ces coûts de soins, d’indemnités jour-nalières pour arrêt de travail et de rentes, s’ajoutent lesimpacts au sein de l’entreprise. Cela correspond à 7 000 000 de journées de travail (donc de production)perdues par an. Sans compter les impacts sur la performance de l’entreprise. Auxquelles s’ajoutent lesconséquences psychologiques, sociales et familiales pourle malade. Certains parlent de coûts cachés… mais ilssont bien réels.

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De la douleuréphémère à la lésiondéfinitiveTout commence, par exemple, avec des douleurs, des picotements,des fourmillements, des engourdissements, une baisse de la forcedans les doigts ou la main, ou une difficulté à maintenir la posture ou l’effort… Ces troubles disparaissent avec les repos (fin de semaine, congés). Dans un second temps, les repos ne suffisent pas pourrécupérer. La gêne et les douleurs deviennent alors permanentes etperturbent les gestes de la vie professionnelle… et domestique ! A cestade, les lésions sont installées et sont irréversibles. Elles sont là au travail et à la maison.

Des maux et des mots savantsLes médecins baptisent ces lésions de noms peu commodes à retenir.En fonction de la lésion et du lieu, cela donnera : tendinite, teno-synovite, hygroma, syndrome canalaire, syndrome du canal carpien,épicondylite, épitrochléite, syndrome de la coiffe des rotateurs, syndrome de Quervain, syndrome de la loge de Guyon, etc. Lesmédecins regroupent ces différentes affections aux noms barbares sous le terme générique d’affections péri-articulaires. C'est-à-dire des « maladies autour de l’articulation ».

La famille est grandeLe nombre et la variété de lésions qui se cachent derrière le terme deTMS est considérable. Elles touchent donc les chevilles, les genoux, leshanches, le dos, le cou, le poignet, les coudes et les épaules. Bref, làoù des os, des muscles, des tendons et des ligaments constituent les articulations, et là où passent les nerfs dans d’étroits et fragiles tunnels.

A propos de« surmenage »

Qui dit surmenage, dit déjà tout. On a trop sollicité l’organisme. Onpense souvent au surmenage du cerveau de l’étudiant qui passe unexamen, du cadre de direction qui est soumis à de multiples pressionset stress. Dans le cas des TMS, il s’agit à la base du surmenage des articulations, c'est-à-dire des os, tendons, gaines, et nerfs qui la composent ou l’environnent. On parlera d’hyper-sollicitation.

Faire le lienentre Santé et Travail

Dès lors que des gestes, destâches, des efforts répétitifss’enchaînent au long desheures de travail, les facteursprincipaux sont réunis. Il va de soi que cela concerne de nombreux métiers et secteurs d’activité.

�Un interlocuteur privilégiéDevant la définition des TMS,un interlocuteur a un rôleessentiel : le médecin du travail.Il a la compétence médicalepour faire le lien entre la situa-tion de travail et le risquelésionnel. Demandons son avisavant d’avoir des maladiesdéclarées à la Sécurité Sociale.Après une visite de l’entreprise,il pourra diligenter les réflexionsà poursuivre et, le cas échéant,conseiller sur les premièresmesures à prendre.

�Un allié essentiel

Devant l’enjeu des TMS, unallié est essentiel : le dialogue.C’est grâce à lui que lessalariés, le médecin du travail et le chef d’entreprise pourrontdéfinir une « démarche deprévention » sur les situations detravail.

�Une approche adaptéeDevant la complexité des TMS,il est préférable de s’engagerdans une démarche qui puisseassocier de multiples compé-tences. L’ergonome est la personne qui peut réunir lescompétences nécessaires, enpartant de l’analyse de la situation de travail.Pour endiguer les TMS, uneseule formule : soyons vigilants !

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DossierTroubles Musculo-Squelettiques

« Les usines Conté à Boulogne-sur-Mer et Samer (62)emploient 304 personnes pour la fabrication d’articlesd’écriture. Sur ces 3 dernières années, l’entreprise aenregistré une recrudescence de demande de recon-naissance de maladies professionnelles. Plusieursopératrices sont atteintes de multiples pathologiesarticulaires (poignet, coude, épaule). Age et ancien-neté du personnel n'arrangeant pas ! En parallèle, leservice des ressources humaines établit le coût réeld’une reconnaissance de maladie professionnellepour l’entreprise. Face à un coût élevé, la lutte contreles TMS s'est engagée. Aidée par de multiples acteurs :opérateurs, CHSCT, service sécurité, Service de Santé au Travail de Coquelles (ASTIL 62), CRAM... Au programme : observation du travail et interviews dessalariés. 3 actions à risque sont dégagées et font l’objet d'une étude approfondie : le conditionnementdes crayons (gestuelle de mise en forme des boîtescontraignante), le chargement et l’approvisionnementde la machine (port de charge lourde, travail répétitifd’alimentation), et le dysfonctionnement répété de ladistribution des capuchons sur la machine. Après 18mois d'études, nous avons opéré des changementsd’ordre technique, comme par exemple l'investisse-ment dans des élévateurs afin de réduire le port decharge. Mais aussi humain, une personne a été forméeà l’analyse ergonomique et à la prévention des TMS.Elle est consultée pour chaque conception de nouveaux postes de production ».

Témoignages

« 320 salariés et une recrudescence des arrêts de travail supérieurs à 5 jours dus aux Troubles Musculo-Squelettiques (TMS). 600 jours d'arrêt sur l'année2006, dont 70 % concernent le rachis. Pas vraimentsurprenant, puisque notre activité se compose à 90 %d'assemblage manuel. Tel est le constat dressé par lemédecin du travail et l’infirmière du Service de Santéau Travail d’Amiens (ASMIS). Notre document uniquemet d'ailleurs l'accent sur les risques liés aux manuten-tions manuelles. Il était temps de réagir ! Nous avonsconstitué un groupe de travail. Son objectif ? Analyserles conditions de travail et de postures des salariésd'une chaîne de production. Première action : unquestionnaire interne pour 35 salariés afin de cibler lesdouleurs liées au poste. Ensuite, aidés par l'ergonomede la Santé au Travail d'Amiens (ASMIS), nous avonsexaminé un film, que nous avions tourné sur cettechaîne de production. Cela a permis d'observer le travail dans sa réalité. A partir de là, nous avons établides fiches critiques de poste, mettant en avant lespoints à améliorer. Une maquette de la nouvelleimplantation de l'atelier a été réalisée. Les résultatsde cette étude ont provoqué la réorganisation de laligne d'assemblage. Finis les déplacements inutiles !Certains outils ont également été changés. Prochainesétapes avec le médecin du travail : analyse du nombrede plaintes d'ordre lombalgique et tendineux recensés depuis la mise en place du plan d'action, etlancement d'un deuxième questionnaire/salariés.Nous verrons alors si les changements ont réellementporté leurs fruits. Mais nous savons que nous sommessur la bonne voie...».

Correspondant méthodes chez Conté,filiale du groupe BIC

Santé au Travail Coquelles (ASTIL 62)

Marc Bourdon

Chargé sécurité environnement chez Faiveley Transport, concepteur et fabricant de systèmes de freinage ferroviaire

Santé au Travail Amiens (ASMIS)

Fabrice Veret

La lutte contre les TMSs'engage...

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Page 15: Entreprise et Santé - numéro 6

Comprendreles TMS

�Fiche détachableEntreprise & Santé n°6

Une articulation est fragile et complexe.Elle est sollicitée en permanence dans la vie

domestique, la vie au travail et la vie de loisirs.Une sollicitation trop forte et répétée peut

créer des lésions irréversibles.

Les troubles siègent autour de l'articulation.L'articulation elle-même est « emballée » dans une capsule.Dans son environnement immédiat, s'insèrent des muscles et tendons. Les nerfspassent à proximité dans des canaux ou tunnels étroits. Les chocs, les étirements, lespressions dues aux gestes et aux efforts peuvent abimer à la longue l'un ou l'autre deces éléments.

épaule

coude

genou

cheville

cou

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jambe

A tous les niveaux en fonction de laposture adoptée, du geste effectué,de l'effort réalisé, du choc ou desvibrations reçus : cheville, genou,jambe, coude, épaule, cou, dos.

Les gestes et efforts répétés jouent un rôle :• Mouvements d'extension ou de flexion• Efforts de préhension• Efforts de manutention• Appuis répétés• Utilisation d'outils vibrants• Position statique prolongée• Vibrations du corps entierLe contexte joue également un rôle : cadence, stress, poste et situation de travail ainsi que le travail au froid.

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Fiche détachableEntreprise & Santé n°6

Eviterles TMSAu sein de l'entreprise, il faut agir aujourd'hui pour éviterde payer la facture demain.Voici cinq conseils pour y parvenir.

Différents outils et méthodes d'analyse existent afind'évaluer le risque, situer les dangers et établir despriorités. Consultez votre Service de Santé au Travail…

OUVRIR LE DIALOGUEFace aux nombreuses contraintes de l'entreprise,

le dialogue sur les situations et postes de travail est parfois délicat. Dans tous les cas, le médecin du travail est un facilitateur neutre et averti.

OUVRIR LA RÉFLEXIONFace aux TMS, le dialogue doit permettre de s'engager progressivement

sur une démarche de prévention. On ne peut pas tout changer du jour au lendemain.

Réfléchir"POSTE DE TRAVAIL"

Identifier les gestes, postureset tâches à risques.

Réfléchir"SITUATION DE TRAVAIL"Identifier l'environnement et

l'organisation du travail.

Réfléchir"EVOLUTION DE TRAVAIL"Identifier les volontés et les

ressources disponibles àcourt, moyen et long terme

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En bref

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Pour en savoir +

@www.info-tms.frwww.entrepriseetsanté.com

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Juridique

On parle souvent d’employeur, de patron, de chef d’entreprise… On parle aussi de responsable d’entreprise. C’est sur ce terme que nous allons faireun bref arrêt sur image. « Responsable d’entreprise »,donc le premier responsable de Santé au Travail.

Une jurisprudence après l’autre …

Au cours d’une journée, le chef d’entreprise prend de multiples décisions. Dans une PME et une TPE, il concentre sur ses épaules nombre de fonctions : commerce et relation clients, production et suivi deproduction, administration et gestion, achats etinvestissements… Ces décisions portent sur le courtterme, voire l’urgence, le moyen ou le long terme…

Vous avez dit L 4121-1 ?Cet article du code du travail est clair : « l’employeurprend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et assurer la santé physique et mentale des travailleurs… ». Il en assure la responsabilité. Ces obligations, au devant desquelles il est responsable,sont liées à sa fonction d’une part et l’existence d’uncontrat de travail d’autre part. En cas de manquementà ces obligations, il est condamnable si un recours enjustice aboutit à la procédure de jugement.

L’obligation de sécurité de résultatAu cours de différentes procédures de jugement s’estécrite la jurisprudence. Celle-ci fait avancer l’interpréta-tion des textes de droit, au fur et à mesure des plainteset des jugements, en fonction de l’évolution des faitsincriminés et de la société. Depuis 2002, les arrêts« amiante », pris par la cour de cassation définissent : « en vertu du contrat de travail le liant à son salarié,l’employeur est tenu envers celui-ci d’une obligationde sécurité de résultat, notamment en ce qui concerneles maladies professionnelles contractées par ce salarié du fait des produits fabriqués ou utilisés par l’entreprise ».

Le manquement à cette obligationLa responsabilité de l’employeur est engagée dès lors « qu’il avait ou aurait du avoir conscience du danger

auquel était exposé le salarié et qu’il n’a pas pris lesmesures nécessaires ». En l’espèce cela permet deretenir à l’encontre de l’employeur, le principe de lafaute inexcusable.

L’extension de cette obligationPar la suite, l’obligation de sécurité de résultat a étéretenue dans d’autres cas. Citons l’accident du travail(2002), le tabagisme passif (2005), le harcèlementmoral (2006), l’aptitude du salarié à reprendre le travail(2006), l’intervention dans les locaux d’une autre entreprise (2007).

Le devoir de démontrerLe responsable d’entreprise doit donc être, à toutinstant, capable de démontrer qu’il prend correcte-ment en charge les enjeux de santé et de sécurité deses salariés, sur tous les lieux et dans toutes les situations de travail. Principe de base : avoir fait sondocument unique d’évaluation des risques. Suitelogique : mettre en place une politique cohérente deprévention, suivie et contrôlée.

Vers l’obligation de résultaten Santé au Travail ?

Pour en savoir +

@www.entrepriseetsanté.com

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Emplois & Santé

Face à untraumatismedans l’entreprise,vousn’êtes pas seuls !

Suite à la chute d’un salarié d’une nacelle en décembre 2008, l’entreprise Debèvre, fabricant et monteur de gaine métallique pourclimatisation, a du faire face à l’exceptionnel. Premier accident gravedepuis plus de 30 ans d’existence, un salarié grièvement blessé, soncollègue choqué… il a fallu réagir très vite. Les secours sont intervenuset ont emmené le blessé. Le lendemain de l’accident, ChristianDecoster, responsable administratif et financier, est entré en contactavec Bernard Bonte, médecin du travail à la Santé au Travail FlandresAudomarois (STFA). Ce dernier a tout de suite proposé une prise en charge psychologique pour le salarié témoin de l’accident. « J’ai compris que nous pouvions disposer de son aide pour mettre en placeun suivi psychologique », confie Christian Decoster, « le médecin a étéparticulièrement réactif. Dès le lendemain, il était sur les lieux. Une collaboration active s’est établie pour soutenir le salarié traumatisé ».

Comment réagir en cas d’agres-sion ou d’accident grave sur lelieu de travail ? Beaucoup dechefs d’entreprise se retrouventbien souvent démunis dans cessituations délicates. Ils ne sontpourtant pas seuls. Pour êtreépaulé, il suffit de décrocher son téléphone et d’appeler sonService de Santé au Travail.Suivons l’exemple de l’entrepriseDebèvre, 111 salariés.

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De la nécessité d’un suivi…Le salarié témoin de l’accident ne souhaitant pas poursuivredans un premier temps l’accompagnement, il s’y est finale-ment soumis, conscient de la nécessité d’être suivi après untel choc. Quant au blessé, il est actuellement en période derééducation. Selon Christian Decoster, « il souhaite reprendreson activité dès qu’il ira mieux. Par ailleurs, l’entreprise le soutient. Patrice Debèvre, PDG, lui rend visite fréquemment.Nous sommes tous mobilisés pour qu’il reprenne un postequi conviendra le mieux à son état de santé ». Dès lors, en cas d’accident, comme pour l’entreprise Debèvre, ou d’uneagression, comme un braquage par exemple, ayez le réflexed’appeler votre Service de Santé au Travail.

“Premier accident gravedepuis plus de 30 ans d’exis-tence, un salarié grièvementblessé, son collègue choqué… il a fallu réagir très vite.”

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La Santé au Travail de Valenciennes (ASTAV) amis en place une convention avec le SAVU(Service d’Aide aux Victimes en Urgence) pour répondre aux besoins des entreprisesadhérentes, dont les salariés ont subi un trau-matisme. Le SAVU peut intervenir dans l’entre-prise à la demande du médecin du travail suiteà une agression ou un accident grave. Une foissur place, la collaboration Santé au Travail etSAVU s’opère pour évaluer les éventuelsbesoins de suivi psychologique des victimes.Selon la gravité, une prise en charge individu-elle ou collective peut être mise en place, avec continuité hors du lieu de travail. Ce serviceest totalement gratuit et confidentiel. Cette collaboration proposée par la Santé au Travailvalenciennoise (ASTAV) est un plus pour lesentreprises, qui trouvent ici écoute et réactivité .

DebriefingLe « debriefing » est un entretien qui suit uneaction réalisée à plusieurs ou un évènement(ex : match sportif, action commerciale, …).Dans le cas présent, le « debriefing » s’applique à un évènement stressant ou traumatisant. Sa finalité est de lever la souffrance psychique liée à l’évènement, parl’écoute des paroles de la victime. S’il est réalisé sur place et dans l’immédiateté del’évènement, on parle de « defusing ». Si lasouffrance est très importante ou en casd’évènements répétés, le débriefing rentredans le cadre d’une prise en charge psychologique suivie de la victime.

A noter

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Et le SOL,dans tout ça ?

Certes, un accident ne résulte pasd’une seule cause. On le sait bienavec les accidents de la circulation :la pluie, l’état de la route, le défautde visibilité, le fait d’être pressé oupréoccupé, etc. Mais une causepeut être déterminante, favorisanteou aggravante. C’est le cas de lavitesse en automobile. L’état du sol,son entretien, la tâche effectuée, lecontexte général tel que l’empresse-ment ou le bruit qui empêche d’en-tendre un collègue, la qualité deschaussures par rapport au revête-ment de sol sont autant de facteursà prendre en compte dans l’analysed’une chute de plain-pied.

Une utile classificationLes bâtiments industriels et lescuisines collectives répondent à uneclassification des sols P/MC selon leseffets liés à différentes contraintes. P signifie performance. M situe leseffets des contraintes tels les chocs,

les poinçonnements, le ripage, leroulage. La classification se fait enquatre grades : de P/M1 à P/M4. C qualifie les effets des substancesphysico-chimiques (acides, bases,solvants, agents nettoyants, lubrifi-ants, autres produits). La classifica-tion se fait en trois grades : de P/C1à P/C3. Cette classification permetd’évaluer la qualité des revêtementsadoptés, en fonction de l’usage quileur est réservé.

D’utiles obligationsSans entrer dans le détail des textesen vigueur (code du travail, directiveseuropéennes, etc.) des obligationss’imposent. Il est recommandé,notamment dans les milieux desoins médicaux et de préparationalimentaire, que la jonction entre lesol et le mur soit arrondie. Le revête-ment de sol doit être imperméableet imputrescible, facile à nettoyer et à désinfecter, étanche. Dans les

laboratoires de préparation alimen-taire, des points de captage deseaux de préparation ou de nettoyagesont bienvenus ; une pente de 1 à 2% doit faciliter l’écoulement deseaux vers ce point.

Deux règles d’orLa circulation des piétons et deschariots, automoteurs ou non, doitêtre pensée sans risque de glissade,de choc. Le code du travail est clair : les lieux de travail doivent être aménagés de telle sorte que la circulation des piétons et desvéhicules puisse se faire de manièresûre. En outre, il ne faut pas oublier lenettoyage et la maintenance dans lavie de l’entreprise. Bref, du type desol à l’organisation du travail, il n’y aqu’un pas… vite franchi. Pour vous yaider, pensez à consulter votreService de Santé au Travail.

En 2007, 720 000 accidents du travail ont été reconnus en France,au titre du Régime Général de l’Assurance Maladie, Près de 25%d’entre eux, soit 171 000, sont des accidents de plain-pied. 12 %d’entre eux, soit 88 000, sont des chutes de hauteur. Bref, dansprès de 40 % des accidents du travail, on peut considérer que letraumatisme est une chute ou un choc contre un obstacle. Le soljoue un rôle parmi l’ensemble des causes ayant conduit à l’accident.Penchons-nous sur la question.

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Victor Vanborre, 54 ans, marié et père defamille, atteint d'une maladie neurologiquedégénérative qui détruit un peu plus chaquejour ses muscles. Il vit en fauteuil électrique,commandé par une manette au menton. Sonépouse l'aide au quotidien. Mais il y a peuVictor travaillait encore ! Récit d'une histoire de courage, de solidarité, et d'engagement...

Le travail,c'était ma thérapie...

On passe le portail de la société Cargill (350salariés) à Haubourdin, tout de suite, le visagede la secrétaire s'illumine : « Bonjour Victor,quel plaisir de te voir ici ! » Victor, un prénom quirésonne comme une belle aventure humainepour cette entreprise. Victor est connu de tous. 33 ans d’ancienneté dont 24 passés àla production et 9 au pointage de l'usine. Ilapprend en 2006 qu'il souffre d'une scléroselatérale amyotrophique. Concrètement, ildécrit cela comme « la fonte de ses muscles ».La nouvelle est dure à entendre, mais les symptômes ne sont pas immédiats. La vie continue jusqu'au jour où son pied commenceà ne plus répondre. Finie la conduite !Comment faire ? Quoi dire à ses collègues ?« Je ne voulais pas en parler. J'avais peur duregard des autres », avoue t-il.

Un pour tous...Mais voilà, ses collègues comprennent vitequ'il y a un problème. Ils savent... « Quand j'aicompris que tout le personnel était au courantpour la maladie, j'ai décidé de ne pas les laissertomber. J'allais continuer à travailler, tant que lamaladie me le permettrait ». Victor rencontrel'infirmière de l'entreprise, Joëlle Milliez (SSTRN),et le médecin du travail, Lucette Mignien, de laSanté au Travail de Lille (AMEST). Toutes lesdeux n'ont qu'un seul objectif : « maintenirVictor a son poste ». Plusieurs aménagementssont décidés, en concertation avec la Directionde Cargill Haubourdin. Ils suivent le cours de sa maladie. Au début, juste un fauteuil

Organisations

“Victor, un prénom qui résonnecomme une belle aventure humainepour cette entreprise.”

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ergonomique, puis vient le temps de réamé-nager l'ensemble du local de pointage. Uninvestissement conséquent, qui a non seulementtenu compte du handicap de Victor, mais aussides demandes de ses collègues.

... et tous pour Victor !Pour le docteur Lucette Mignien, cette expé-rience montre « tout l'intérêt d'un travail en concertation avec les salariés, la Santé auTravail, la direction de l'entreprise, les parte-naires sociaux, l’assistante sociale du SSTRN, leSAMETH Emploi et Handicap... Le nouvel amé-nagement, réalisé après étude ergonomique, aprofité à M. Vanborre et à ses collègues. Autotal, 13 870 euros financés aux deux tiers parl'entreprise et un tiers par l'AGEFIPH ». Lesdéplacements de Victor étant de plus en plus

difficiles, un covoiturages'organise avec son collègue Ludovic. Ladomotisation de son fauteuil de travail lui permet de tout gérer àdistance : l'ouverturedes barrières d'accès àl'usine, le décrochagedu téléphone... Victorne peut malheureuse-ment plus travailler seul.

La solution est rapidement trouvée. Profitantde son expérience,l'entreprise fait de lui unformateur pour les nouveaux salariés quiarrivent au poste de pointage. Ils peuvent ainsil'aider tout en apprenant de lui un métier,essentiel au bon fonctionnement de l'usine.

Un investissement humainA contre coeur, mais parce qu'il faut bienreconnaître ses limites, Victor décide de s'ar-rêter en janvier de cette année. Deux ans delutte contre la maladie pour se maintenir à sonposte... et l'entreprise dans tout ça ? Anne-Sophie Leroux, Adjointe Relations Sociales,n'hésite pas à défendre l'investissementhumain : « Personne n'est à l'abri d'une tellemaladie. Nous cultivons une forte traditiond'entraide. Les aménagements pour Victor ont été importants. Cependant, ils profitent à tous. Pour nous, il s'agit aussi de reconnaître l'engagement d'un salarié depuis 30 ans à noscôtés. Ce n'est qu'un juste retour des choses ».Alors, demandez à Victor pourquoi avoir continué à travailler alors qu'il savait que tôt outard la maladie le rattraperait. Il vous répondrasimplement : « Le travail, c'était ma thérapie.Travailler pour ne pas penser et faire connaîtrela maladie... »

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Histoires de...préparateur decommandes

Ergonomie

Préparer, emballer, soulever, déplacer... le métier de préparateur de commandesn'est pas de tout repos ! Un métierphysique, qui sollicite les articulations etles muscles. Mais il n'y pas là de fatalisme.Les solutions existent pour améliorer sesconditions de travail. Tour de la questionavec les conseils de Corinne Baczkowski,ergonome du Service de Santé au Travailde Douai (SISTRAD).

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“Pour certains préparateursde commandes, le port quotidiende charge se compte en tonnes.”

“Si la lumière n'estpas suffisante et pasassez homogène, nonseulement une fatiguevisuelle apparaît, maiscela peut égalementengendrer des posturesà risque.”

De la lumière, tu trouverasL'éclairage est aussi un élément important.

Ce qui pourrait surprendre ! En quoi la luminosité a t-elle un rapport avec la santé d'un préparateur decommandes ? Tout simplement. Si la lumière n'est passuffisante et pas assez homogène, non seulement unefatigue visuelle apparaît, mais cela peut égalementengendrer des postures à risque. En effet, un salariéqui doit se pencher pour lire une étiquette parce quel'entrepôt est sombre n'est a priori pas un problème.Mais si cela arrive 100 fois par jour, attention aux lombaires !

Une température agréable, tusupporteras

Les risques liés à l'ambiance thermique ne sont pasà négliger. Une température anormalement bassen'est pas conseillée pour les articulations. De mêmequ'une atmosphère trop chaude augmente le coûtcardiaque et les besoins en hydratation.

Aux équipements, tu veilleras!Etat du sol, matériel vétuste, manutention

inutile... si cela peut jouer sur la productivité, celajoue aussi sur la santé des salariés. Pour trouver lessolutions techniques les plus adaptées à chaqueentreprise, ne pas hésiter à contacter son Service de Santé au Travail. Un équipement n'étant pas forcément adapté à toutes les situations.

A l'organisation, tu t'attacheras !La problématique du port de charge lourde

s'aggrave également lorsqu'il existe une faiblessedans l'organisation du travail. Par exemple, unmanque d'encadrement, une mauvaise applicationdu processus de production ou des règles desécurité mal appliquées.

Mais direz-vous maintenant : où vais-je trouverde l'aide pour analyser la situation de mon entre-prise ? Avez-vous pensé à votre Service de Santéau Travail ?

Du poids, tu porterasPour certains préparateurs de commandes,

le port quotidien de charge se compte en tonnes.Voilà pourquoi, le premier point à observer pour cetype de poste est le tonnage journalier, autrementdit la quantité de colis soulevés chaque jour.Cependant, le tonnage maximum qu'un salarié peuteffectuer sans porter atteinte à sa santé est variable.En effet, il dépend de deux facteurs : le poids unitairedes colis soulevés et les conditions dans lesquelles ilporte sa charge. On analyse ainsi la posture, le nombrede déplacements et la répétitivité des actions.

Des kilomètres, tu ne feras pasEn allant d'une zone à une autre, le pré-parateur de commandes parcourt parfois

des kilomètres par jour. De la même façon, sans le savoir, beaucoup d'ateliers sont organisés de tellemanière qu'ils engendrent des déplacementsinutiles. Plus le salarié se déplace, plus la pénibilitéphysique et le coût cardiaque augmentent, et aveceux, les risques pour sa santé.

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8h45Un tour de clé, Véronique pénètredans son salon de coiffure situé àCroix. Le lieu est propre et rangé. Lenettoyage a été fait la veille pour êtreprêt à recevoir les premiers clients. Unpetit coup d’oeil à l’agenda. La journéepromet d’être remplie.

9h00La porte s’ouvre, Mme Dubois vientpour sa couleur. Véronique l’accueille.Il s’agit d’une habituée. En 5 minutes,Mme Dubois se retrouve « empapil-lotée ». Pendant que les papillotespausent, le salon de coiffure se fait

également salon de thé. Et puis souvent boudoir. On vient là pourraconter son quotidien et faire part deses petits tracas ou de ses grands bonheurs.

11h00Véronique et ses 4 employés n’ont pas chômé. Les clients s’enchaînent àcoups de permanentes et autres brushing. Et cela va durer jusque19h00 non-stop. Pas de fermeture lemidi, la pause déjeuner se prend parroulement.

14h00Un petit moment de calme dans lesalon. L’occasion de traiter l’adminis-tratif, qui attendait sur le bureau leprochain moment de répit. Pas évidentde s’occuper de ça entre deux clients.Mais Véronique a l’habitude. Et puis à chaque fois qu’elle prévoit de le faire à un moment précis, un imprévu chamboule le programme.

16h00Véronique remarque qu’une salariée aoublié de mettre ses gants pour faireune couleur. Gentiment, elle le lui rappelle. Un oubli anodin pour lasalariée, mais qui pour la gérante signifie un risque potentiel. Véronique connaît les risques inhérents à sonmétier. Elle les a même consignés dans un document unique. L’année

dernière, une salarié avait développédes allergies au contact des produits.Faute de pouvoir la reclasser, il avaitfallu la licencier pour cause de maladieprofessionnelle. Un souvenir pas facileà porter.

18h00 Le quotidien reprend le dessus. Il resteune heure avant la fermeture et encoredeux clientes qui attendent sous uncasque séchant.

19h00Le journée se termine. Ne resteplus qu’à préparer le salon pour le lendemain. Ce problème de gants luirevient à l’esprit. Véronique se sentresponsable de la santé de ses salariés.Elle aimerait qu’ils aient consciencedes risques du métier. Dans la semaineelle ressortira son document unique surl’évaluation des risques et leur en parlera. Elle sait que si elle en a besoin,elle pourra contacter son Service deSanté au Travail.

Clin d’oeil

24h avec

30 ans d’experience... 30 ans, la paire de ciseaux à lamain. Véronique, 46 ans, est une coiffeuse passionnéepar son métier. La seule différence avec ses débuts ?Elle gère aujourd’hui sa petite entreprise. Propriétaired’un salon depuis 10 ans, suivons la journée d’unefemme de tête !

... Véronique

Véronique TournauxCoiffeuse et Chef d’entreprise

SV Coiffure - 59170 Croix

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3 questions à Régis Lamoril,Président du conseil d’administration de l’AST 62/59

Pourquoi un seul Service de Santé au Travail sur l’Artois ?La volonté de s’unir répond à une finalité : mieux assumer nos mis-sions auprès des entreprises. Additionner moyens et compétencespermet de diversifier les prestations aux entreprises, pour mieuxrépondre à leurs besoins.

Quelle est votre ambition majeure ?En complément du suivi médical des salariés, nos adhérentsdoivent pouvoir demander à tout moment études et conseils. Notredynamique : Prévention-Détection-Solution face aux risques, pouraider le chef d’entreprise et ses salariés. Ne pas constater un dommage, agir avant. Notre atout : chaque intervention est pilotéepar le médecin du travail de l’entreprise.

Vous représentez près de 250 emplois, avez-vous les mêmespréoccupations qu’une entreprise ?Nous sommes une association sans but lucratif. Nous devons à nosentreprises adhérentes une gestion rigoureuse, en sachant investirpour se donner les moyens de nos missions. La proximité est capitale. D’où nos 16 implantations pour offrir un service de proximité.

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Territoire de Santé au Travail

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L’ARTOIS :AST 62/59

Des entreprises très variéesEn Artois, le tissu économique est très contrasté : de la petite entreprisefamiliale en zone rurale, aux établissements importants en zone indus-trielle, en passant par les commerces et services en zone urbaine…Malgré des projets tel que le Louvre-Lens, la crise économique frappetous les secteurs.

Des fusions-absorptions réfléchies et rationnellesEn Santé au Travail comme ailleurs, le regroupement est de mise. L’AST62/59 est née d’une première fusion en juin 2007 : Béthune et Arras. En janvier 2009, Lens-Liévin et Henin-Carvin rejoignent l’AST 62/59.Aujourd’hui, le plus grand Service de Santé au Travail au nord de Paris.

Une démarche QualitéL’AST 62/59 est l’un des neuf Services de Santé au Travail en France (surun total de près de 320) qui a obtenu la certification ISO 9001. C’estdire que la qualité des prestations apportées aux entreprises est aucoeur de l’AST 62/59.

De Saint Pol sur Ternoise àl’est jusque Arras à l’ouest,d’Aire sur la Lys au nordjusque Bapaume au sud, enpassant par l’axe urbainBruay la Buissière, Lens,Béthune, Henin-Beaumont,15 000 entreprises ont unpoint commun. Le mêmeService de Santé au Travail.Son nom : AST 62/59. Sa rai-son d’être : le développe-ment de la Santé au Travailde près de 240 000 salariés.Les salariés de l’Artois.

Statut : Association sans but lucratif(loi de 1901)

Adhérents : 15 000 entreprises detout secteur d’activité, soit 240 000salariés suivis : 78 % d’entreprises de1 à 9 salariés, 18 % de 10 à 49salariés, 3,5 % de 50 à 200 salariéset 0,5 % de plus de 200 salariés.

Effectifs : 236 emplois dont 80médecins du travail, outre des infirmiers en Santé au Travail,ergonomes, ingénieurs, hygiénistes,psychologues du travail, diététicien-nes, assistantes sociales, formateursen Sauvetage et Secourisme duTravail et à la Prévention des Risquesliés à l’Activité Physique, administratifs.

Siège Social : 6, rue de laSymphorine, Parc des Bonnettes, 62 008 ARRAS. Tél : 03 21 15 12 31.

Implantations : Aire sur la Lys, Arrascentre, Arras Artoipôle, Arras LesBonnettes, Arras ZI Tilloy, Bapaume,Béthune, Bruay, Burbure, Carvin,Henin-Beaumont, La Bassée, LaGorgue, Lens, Saint Pol.

Fiche d’identité AST 62/59

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SMIA NORDService de Santé au Travail des Industries Alimentaires40 rue Eugène-JacquetSac Postal n°1559708 Marcq-en-Baroeul Cedex Tél : 03 20 99 47 78www.smia.asso.fr

AMESTAssociation Médecine et Santé au Travail118 rue SolférinoLille BP 136559015 Lille CedexTél : 03 20 12 83 [email protected]

AST 62/59Association de Santé au Travail6 rue de la SymphorineParc des Bonnettes 62 008 ARRASTél : 03 21 15 12 31www.ast6259.fr

ASMISAssociation Santé et Médecine Interen-treprises du département de la Somme77 rue DebaussauxBP 013280001 Amiens Cedex 1Tél : 03 22 54 58 00www.asmis.net

ASTAVAssociation de Santé au Travail de l'Arrondissement de Valenciennes62 rue Milhomme59300 ValenciennesTél : 03 27 46 19 24www.astav.fr

SISTRADService Interentreprises de Santé au Travail du Douaisis65 rue François Lemaire59502 Douai CedexTél : 03 27 71 29 79www.sistrad.fr

AIMSTAssociation Interentreprises de Médecine et de Santé au Travail4 av. de la Fosse-aux-Chênes BP 44959058 Roubaix Cedex 1Tél : 03 20 26 15 71www.aimst-rbx-tg-asso.fr

STFASanté au Travail Flandres Audomarois187 bd. Faidherbe59280 ArmentièresTél : 03 20 77 27 32www.stfa.fr

85 000 entreprises reçoiventce numéro

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CEDESTCentre pour le Développement Santé au Travail4/10 rue Albert Thomas59210 Coudekerque-BrancheTél : 03 28 24 98 98www.cedest.net

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MTAMédecine du Travail de l'Aisnerue Théodore MonodZA Bois de la Chocque02100 Saint-QuentinTél : 03 23 62 52 48www.mt02.org

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ASTIL 62Association Santé Travail Interentreprises du Littoral430 Boulevard du Parc - BP 9462903 Coquelles CedexTél : 03 21 85 51 85

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Service de santé au travail

Centre Inter-Services de Santé au Travail118 rue Solférino59015 Lille Cedex

Groupement Inter Services Santé et Travail79 rue Jean-Baptiste Lebas62 404 Béthune Cedex

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