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Président : Professeur Mamadou Dembélé Membres : Docteur Yacouba Djiré Co-directeur : Docteur Mahamadou S Sissoko Directeurs : Professeur Ogobara K Doumbo Professeur Mamadou Aly Théra Ministère de l’Enseignement République du Mali Supérieur et de la Recherche Scientifique ----------------------- ----- ---- Université de Bamako Un Peuple – Un But – Une Foi --------------- Année Universitaire 2009/2010 Thèse N°… Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba Présentée et soutenue publiquement le 16/Août/2010 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie Par M.Yacouba Samaké Pour l’obtention du grade de Docteur en Médecine (Diplôme d’Etat). FACULTE DE MEDECINE DE PHARMACIE ET D’ODONTO-

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

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Page 1: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Président : Professeur Mamadou Dembélé Membres : Docteur Yacouba Djiré Co-directeur : Docteur Mahamadou S Sissoko Directeurs : Professeur Ogobara K Doumbo Professeur Mamadou Aly Théra

Ministère de l’Enseignement République du Mali Supérieur et de la Recherche Scientifique ----------------------- --------- Université de Bamako Un Peuple – Un But – Une Foi --------------- Année Universitaire 2009/2010 Thèse N°…

Epidémiologie du paludisme dans la population

rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba

Présentée et soutenue publiquement le 16/Août/2010

devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie

Par

M.Yacouba Samaké

Pour l’obtention du grade de Docteur en Médecine (Diplôme d’Etat).

FACULTE DE MEDECINE DE PHARMACIE ET D’ODONTO-

Page 2: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

DEDICACES

Je dédie ce travail

A

- Mon père Kokè

Ce travail est le résultat de tes multiples conseils et encouragements

que tu n’as cessé de me donner que Dieu te donne longue vie.

- Ma mère Fatoumata Fofana

C’est toi qui m’as donné la vie et tu as été une bonne mère sinon je n’allais

pas réussir à ces étapes de la vie. Chère mère je prie le bon Dieu, le Tout

Puissant pour qu’il te garde longtemps au près de nous.

- Ma mère Kadidia Traoré

Tu as été un pilier très important dans ma vie. Que le bon Dieu te

récompense pour tout ce que tu as fait pour moi et qu’Il te garde au près de

nous.

- Mon tuteur Cheick Santara et son épouse Assa Théra

Qui pendant mon séjour dans sa famille m’a traité comme son propre

enfant. Chez toi je n’ai pas versé une seule goutte de larme. C’est le

témoignage de ta foi de musulman pieux connu de tous. Que le tout

puissant Allah qu’Il te récompense pour tout ce que tu as fait pour moi.

- Toute ma famille à San dont le soutien ne m’a jamais fait défaut tout le

long de ce travail. Que Dieu renforce notre union.

- Toutes les victimes du paludisme à travers le

REMERCIEMENTS

Page 3: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Mes remerciements s’adressent

A

- Allah le Tout Puissant, le Sage, l’Omnipotent, le Miséricordieux de m’avoir

donné la vie et guidé sur le droit chemin (islam).

- Prophète Mohamed Rassouloulahi (P.b.s.l), le guide de l’islam, le sauveur

de l’humanité. Tu nous as montré le bon chemin à suivre.

- Mon père Allaye Karambé

Tu as été pour moi un père exemplaire. Cher père, je ne trouve pas les mots

convenables pour te remercier de tout ce que tu as fait pour moi pendant ma

vie scolaire au 1er cycle malgré la charge de la famille. Cette réussite

aujourd’hui est le fruit de votre dévouement pour moi. Que le bon Dieu

t’accorde une longue vie et qu’Il t’assiste dans ton rôle de chef de famille.

- Mon oncle Béni Traoré

Tu as fait pour moi tout ce qui était à ton pouvoir. Je ne cesserai de prier

pour qu’Allah t’accorde une longue vie.

- Mes petits frères et sœurs : Ousmane, Kadia, Ibrahim, Ladji, Lassina,

Baro, Ténin, Timi, Toma, Moussa, Ina et à tous les autres.

- La famille Idriss Santara, ma tante Awa Sidibé et leurs enfants

particulièrement Ismaël que je remercie pour ses multiples conseils et

encouragements.

- Les familles Ambaba Ouloguem, Amadou Nimaga, Commandant

Mamadou Traoré. Merci du soutien et des conseils.

Page 4: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

- La famille SANTARA à Doumanzana, mes tantes, mes tontons, à toutes

mes cousines et à tous mes cousins de la même famille. Mon séjour chez

vous m’a été très bénéfique tant sur le plan comportemental que social. A

travers cette famille, j’ai su apprécier l’importance de l’union et de la

solidarité des membres de la famille dans la joie et le respect. Je ne vous

oublierai jamais. Que Dieu vous accorde paix, longévité, prospérité et vous

bénisse.

- Mes oncles Balla Traoré et sa famille, Sidiki Traoré et sa famille. Merci

des bénédictions et du soutien.

- Tous mes amis: Boubacar Z Cissé et sa famille, Modibo Z Doumbia et

famille Mountaga Touré, et famille, Sébastien Dembélé et sa famille et à

tous les autres. Merci à tous.

- Mes grand frères : Mamé, Kalilou, Mohamed et tous les autres. Merci

pour tout ce que vous avez fait pour la réussite de ce travail.

- Mes collègues de la FMPOS : Bébé SAMAKE, Mamadou M DIARRA,

Seydou SAMAKE, Daouda et Mohamed DOUMBIA, feu Bakary TRAORE

(paix à son âme), Drs Moussa KONATE, Ibrahim FALL, Mohamed Aly

FOFANA et tous les autres. Merci du conseil et de l’encouragement de tous

les jours.

- Dr Hamma I Maïga: Plus qu’un beau frère tu as été pour moi un grand

frère. Mon intégration au DEAP s’est faite grâce à tes conseils. Je te

remercie pour tout et saches que je n’oublierai jamais cela. Que le tout

puissant Allah t’assiste dans tes œuvres de tous les jours. Je te souhaite une

bonne carrière universitaire dans le département.

Page 5: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

- Mes amis et collègues internes du DEAP : Bourama Kamaté, Allaseini

Balam, Siaka Goita. Merci

- Mes aînés du DEAP : Drs Guindo Drissa, Kourané SISSOKO, Hamidou

Traoré, Abdrahamane Sall, Nana Kodio, Amadou Tapily. Vous m’avez été

d’un grand secours dans la réalisation de ce travail depuis l’enquête

jusqu’au document final. Je remercie.

- Mes cadets du DEAP. Merci à tout le monde.

-Pr Ogobara K DOUMBO

Merci de m’avoir accepté dans votre département.

- Dr Mahamadou Soumana Sissoko

Votre abord m’a été utile et bénéfique. J’ai découvert en vous une

personnalité simple, aimable et respectueuse. Vous m’avez mis sur ce travail

sans hésitation et espère que vous n’avez pas été déçu ! Je vous témoigne

toute ma sympathie et ma disponibilité. Que Dieu vous accorde longue vie,

santé et prospérité.

- Aux Drs Safiatou Niaré, Sory DIAWARA, Hamma Maiga, Boubacar

Maïga. Mrs Amadou Abathina Touré et Aliou Togola, Allassane Niaré.

Merci à vous tous pour vos conseils ininterrompus.

- Aux encadreurs du DEAP

Merci des efforts soutenus que vous nous avez consacrés tout au long

de notre séjour au département.

- Au personnel administratif du DEAP et de la FMPOS, aux chauffeurs, aux

manœuvres et aux gardiens.

- Population de Sotuba et Kollé

Page 6: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Merci de l’accueil chaleureux dont j’ai bénéficié pendant mon séjour et de la spontanéité de votre participation aux différentes de l’étude.

- Aux guides de l’étude Fassoro Camara et Cheick Touré

Plus que de simples guides, vous avez été pour moi des frères. Merci

de votre dévouement, des précieux conseils et de la franche collaboration que

nous avons eue.

Merci de toute l’aide que vous nous avez apporté dans la réalisation de

ce travail. Ce travail est aussi le vôtre.

A tous mes enseignants depuis la fondamentale. Sans vous je n’allais

pas aujourd‘hui atteindre ce niveau d’étude. Merci à vous tous.

- A toutes les personnes dont les noms ne seraient pas mentionnés ici,

qu’elles sachent que c’est un oubli.

Page 7: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

HOMMAGES AUX MEMBRES DU JURY

Notre Maître et Juge Pr Mamadou Dembélé,

Professeur agrégé en Médecine Interne à la Faculté de Médecine de Pharmacie

et d’Odontostomatologie.

Votre simplicité, votre amour pour le travail bien fait, votre disponibilité

constante, votre honnêteté intellectuelle font de vous un maître apprécié par vos

élèves. Soyez témoin de notre profond respect et considération.

Page 8: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Notre Maître et juge Dr Yacouba Djiré,

Médecin chargé de formation de suivi et d’évaluation au Programme

National de Lutte contre le Paludisme

Vos qualités scientifiques, votre rigueur dans le travail, votre esprit critique font

de vous un chercheur de renommé. Nous vous remercions d’avoir accepté de

juger ce travail. Recevez ici cher maître notre profonde gratitude.

Page 9: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Notre Directeur de thèse Pr Ogobara K. DOUMBO. Professeur titulaire de

parasitologie-Mycologie à la faculté de Médecine, de Pharmacie et

d’Odontostomatologie.

Médecin chef du Département d’Epidémiologie des Affections Parasitaire,

(DEAP).

La qualité de votre enseignement, la valeur de vos connaissances scientifiques

nous ont toujours conquis. Nous sommes comblés d’être compter parmi vos

élèves. Recevez ici cher maître notre profond respect et reconnaissance.

4.1.3.1.1 Notre directeur de thèse Pr Mamadou Aly Théra.

4.1.3.1.2 Professeur agrégé en Parasitologie-mycologie à la Faculté de

Médecine de Pharmacie et d’Odontostomatologie ; Responsable de

l’unité vaccin au DEAP.

Votre simplicité, votre amour pour le travail bien fait, votre disponibilité

constante, votre honnêteté intellectuelle font de vous un maître apprécié par vos

élèves. Soyez témoin de notre profond respect et considération.

Page 10: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Notre co-directeur de thèse Docteur Mahamadou Soumana SISSOKO, MD

Spécialiste en santé publique, Médecin chercheur au MRTC/DEAP

Coordinateur pédagogique du cours d’épidémiologie pour cadres supérieurs

de la sante en Afrique.

Votre simplicité, votre humanisme, votre disponibilité, votre rigueur dans le

travail, votre qualité scientifique font de vous un enseignant de qualité apprécié

par vos élèves. Ce travail est en effet le vôtre. Plus qu’un élève avons été comme

des frères. Que Dieu vous récompense pour tout ce que vous avez pour moi.

Page 11: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

SIGLES ET ABREVIATIONS

%

%

Pourcentage

°

°C

Degré Celsus

µ

µmol/l

Micro mole par litre

C

CHU

Centre Hospitalier Universitaire

CIVD

Coagulation Intra Vasculaire Disseminée

CPN

Consultation Pré Natale

D

DEAP

Département Epidemiologie des Affections Parasitaires

G

g/dl

Gramme par decilitre

GIS

Geographic Information System

GPS

Global Positionning System

Page 12: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

I

IP

Indice Splasmodique

IS

Indice Splénique

K

km

Kilo Mètre

M

mg

milligramme

ml/kg

Millilitre par Kilo gramme

mm Hg

millimetre de mercure

mmol/l

millimole par litre

MRTC

Malaria Research and Training Center

O

OMS

Organisation Mondiale de la Santé

P

P

Plasmodium

PNLP

Programme Nationale de Lutte contre le Paludisme

T

TNF

Tumor Necrosis Factor

Page 13: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 13

TABLE DES MATIERES

I. INTRODUCTION 1

II. OBJECTIF 4

1. OBJECTIF GENERAL : 4

2. OBJECTIFS SPECIFIQUES : 4

III. GENERALITES 5

1. CYCLE BIOLOGIQUE DU PLASMODIUM : 5

1.1 CYCLE CHEZ L’ANOPHELE : 5

1.2 CYCLE CHEZ L’HOMME : 5

1.2.1 CYCLE EXO ERYTHROCYTAIRE : 6

1.2.2 CYCLE INTRA ERYTHROCYTAIRE : 6

2. PHYSIOPATHOLOGIE DU PALUDISME 8

2.1 LE PALUDISME SIMPLE : 8

2.2. LE PALUDISME GRAVE ET COMPLIQUE : 8

3. RAPPELS EPIDEMIOLOGIQUES 12

4. ENTOMOLOGIE DU PALUDISME 12

CYCLE BIOLOGIQUE DU MOUSTIQUE ANOPHELES : 12

5. MANIFESTATIONS CLINIQUES DU PALUDISME 13

6. METHODES DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME: 16

IV. MATERIELS ET METHODES 18

4.1 CADRE DE L’ETUDE 18

4.1.1 PERIODE ET TYPE D’ETUDE 19

4.2 POPULATION D’ETUDE : 19

4.2.1 CRITERES D’INCLUSION : 19

4.2.2 CRITERES DE NON INCLUSION : 19

4.2.3 TAILLE DE L’ECHANTILLON 19

4.3 PROCEDURES DE L’ETUDE 20

4.3.1 ETUDES PARASITOLOGIQUES 20

4.3.2 EVALUATION CLINIQUE ET TRAITEMENT 21

4.4 SUPPORT DES DONNEES 24

4.5 CONSIDERATIONS ETHIQUES 24

4.6 RISQUES ET BENEFICES 24

4.7 ALTERNATIVES A LA PARTICIPATION 25

4.8 APPROBATION DU COMITE D’ETHIQUE 25

V. RESULTATS 26

A. RESULTATS DE L’ETUDE PALUDOMETRIQUE 26

B. ETUDE DES FACTEURS DE RISQUE 31

Page 14: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 14

C. CONNAISSANCES DES POPULATIONS SUR LE PALUDISME A SOTUBA ET A KOLLE 34

VI. COMMENTAIRES ET DISCUTION 38

VII. CONCLUSION 43

VIII. RECOMMANDATIONS 44

IX. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 45

Page 15: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 15

I. INTRODUCTION

Le paludisme est une érythrocytopathie souvent fébrile et hémolysante dû au

développement dans le foie puis dans les hématies d’un hématozoaire du genre

Plasmodium, transmis par la piqûre infectante de l’anophèle femelle.

A ce jour, il a été identifié quatre espèces plasmodiales spécifiquement

humaines: Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale,

Plasmodium malariae1. Une dernière espèce de Plasmodium a été nouvellement

décrite chez l’homme P. knowlesi. Cette espèce se trouve également chez les

singes. Parmi ces cinq espèces, P. falciparum est la plus répandue, la plus

redoutable puisse qu’elle est responsable de l’accès pernicieux potentiellement

mortel2. On lui attribue 85 à 95% de la formule parasitaire au Mali3.

Le paludisme reste toujours un problème majeur de santé publique dans le

monde. Selon l’OMS 247 millions de cas en 2006, avec près d’un million de

décès, dont 85% chez les enfants de moins de 5 ans.4

Le paludisme demeure la parasitose tropicale la plus importante et

frappe les pays intertropicaux à majorités pauvres.

L’incidence cumulée des accès palustres par enfant en Afrique peut atteindre

deux à quatre accès durant une saison de transmission. Le risque de mourir

ou de souffrir du paludisme varie d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre. La

transmission de la maladie et par conséquent, l’intensité du paludisme peut

varier d’une année à l’autre.5

Parmi les 109 pays endémiques de paludisme en 2008, 45 pays sont dans la

région africaine de l’OMS 2008.

En Afrique subsaharienne, quatre vingt cinq pour cent (85%) des cas sont

enregistrés chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes.6

Dans les zones d’endémie palustre 30 à 50% des admissions hospitalières, 50%

des consultations externes et 13 à 50% des absences scolaires pour des

Page 16: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 16

raisons médicales sont dues au paludisme.7 Les formes graves du paludisme

peuvent être aussi responsables de séquelles invalidantes chez les enfants

(troubles psychiques, retard mental, ataxie, cérébelleuse, cécité corticale8.

Seule ou associée à d’autres maladies, le paludisme tue un enfant toutes les 30

secondes.

Elle entrave le développement économique de l’Afrique due à ses énormes

pertes socio-économiques : décès, absentéisme scolaire et professionnel, etc.…9

Près de 12 milliards de dollars de déficit dans le budget de l’Afrique soit dont

1,3% du budget de l’Afrique et cela due à l’arrêt de travail causé par le

paludisme. 10

Au Mali le paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants de

moins de 5 ans et de morbidité dans la population générale. En 2007, il a été

enregistré 1.291.853 cas de paludisme dont 1.762 décès soit un taux de létalité

de 1,36%. Il représente 37,52% des motifs de consultation curative.11

Il est la première cause des convulsions fébriles de l’enfant et du nourrisson au

CHU Gabriel Touré de Bamako avec 49,07%. On estime que 51,7% des

urgences pédiatriques sont dues au neuropaludisme.12

En 2002, au Mali les fièvres présumées d’origine palustre occupaient la

première place parmi les motifs de consultation avec 34% dans la population

générale et 39% chez les enfants de 1 à 4 ans.13

La prévalence de l’infection dépend de la pluviométrie et de la température, elle

est de 7,2% à 83,5% respectivement en zones sahélienne et soudanienne.14

Au Mali, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) crée en

1993 à pour mission de :

- Contribuer à l’élaboration des normes et des procédures et de veiller à

leur application.

- Préparer les plans d’action et veiller á leur mise en œuvre.

- Contribuer à la conception et à l’élaboration des stratégies nationales en

matière de lutte contre le paludisme.

- Coordonner les recherches et études dans le domaine de la lutte contre le

paludisme.

Page 17: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 17

A cet effet des stratégies de lutte ont été élaborées telles que :

Les mesures préventives : axées sur

- Le traitement préventif intermittent à la Sulfadoxine-Pyriméthamine chez

les femmes enceintes vues en consultation prénatale (CPN)

- La distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue

durée de rémanence chez les enfants de moins d’un an au cours de la

vaccination de routine et pendant les campagnes de masse pour toutes

la population.

- La pulvérisant intra domiciliaire (PID).

- La lutte anti larvaire dont l’accent est mis sur la promotion de l’hygiène

et de l’assainissement du milieu pour la destruction des gîtes larvaires.

La prise en charge des cas :

- Le traitement du paludisme simple est fait par les Combinaisons

Thérapeutiques à base d’Artémisine qui sont : Artésunate-Amodiaquine

et Artemether-Lumefantrine

- Le traitement du paludisme grave et compliqué est fait par la Quinine

injectable et l’Arthémether injectable.

Notre travail s’est déroulé dans le village périurbain de Sotuba et le village rural

de Kollé. Sotuba, une zone péri urbaine en commune I de Bamako où la

transmission du paludisme est hypo endémique, toutes les tranches d’âge

sont affectées. Le taux d’inoculation entomologique et l’incidence du paludisme

varient d’une année à l’autre suivant la pluviométrie. La prévalence du

paludisme était de 91,8% en 1999 et 69,1% en 2000.15 Kollé, un village rurale

où le paludisme à P. falciparum est à la fois endémique et saisonnière avec une

prévalence de 40-50% pendant la saison sèche (Octobre-Mai) et de 70-85%

pendant la saison des pluies (Juin-Septembre).16

Quoique des nombreuses études aient porté sur le paludisme à Sotuba et

Kollé, aucune d’entre elles n’a porté sur les facteurs de risques. D’où l’intérêt

de ce travail qui a pour but d’évaluer la charge de la morbidité du paludisme

dans une zone périurbaine de Bamako (Sotuba) et dans une zone rurale (Kollé),

Page 18: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 18

afin de mettre à la disposition du PNLP des stratégies les mieux adoptées pour

lutter contre le paludisme dans notre pays.

Page 19: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 19

II. OBJECTIF

1. Objectif général :

Evaluer la charge de la morbidité du paludisme dans le village périurbain de

Sotuba et le village rural de Kollé pendant la saison de transmission de

l’année 2009.

2. Objectifs spécifiques :

@ Déterminer les indicateurs paludométriques au début et à la fin de la

saison de transmission du paludisme ;

@ Déterminer la prévalence des accès palustres au début et à la fin de la

saison de transmission ;

@ Déterminer l’incidence du paludisme pendant la saison de transmission

du paludisme ;

@ Déterminer la distribution des facteurs de risque de la transmission du

paludisme à Sotuba et à Kollé.

Page 20: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 20

III. GENERALITES Le paludisme est une érythrocytopathie fébrile hémolysante due à la

présence, au développement et à la multiplication dans le foie puis dans les

hématies d’un ou de plusieurs hématozoaires du genre Plasmodium transmis

par la piqûre infestante d’un moustique anophèle femelle.

1. CYCLE BIOLOGIQUE DU PLASMODIUM17 :

1.1 Cycle chez l’Anophèle :

Lors du repas sanguin sur un individu infecté, l’Anophèle femelle ingère des

gamétocytes, à potentiel sexuel male ou femelle. Ceux-ci parviennent dans

l’estomac du moustique et se transforment en gamètes. Le gamète male subit

un processus d’exflagelation à la suite duquel les gamètes femelles sont

fécondés. Il en résulte un zygote appelé ookinète ; celui-ci s’implante sous la

paroi stomacale en formant l’oocyste. Cette phase diploïde s’achève par une

division méiotique et est suivi par plusieurs milliers de mitoses qui

conduisent au développement de sporozoïtes. L’éclatement de l’oocyste libère

ces éléments mobiles et haploïdes dans l’hémolymphe. Les sporozoïtes

gagnent préférentiellement les glandes salivaires du moustique d’où ils

pourront être injectés avec la salive lors d’une piqûre infestante. Chez le

moustique, l’ensemble de ce cycle se déroule en 10 à 40 jours, suivant la

température extérieure et les espèces en cause. La durée de vie de l’anophèle

est d’environ 30 jours.

1.2 Cycle chez l’homme :

1.2.1 Cycle exo érythrocytaire :

Au cours de la piqûre, l’Anophèle femelle infectée injecte dans un capillaire

des sporozoïtes. Il est à noter que moins de 20% des piqûres de moustiques

contenant des sporozoïtes dans leurs glandes salivaires sont responsables

d’infections en zone endémique. Les sporozoïtes transitent dans la

circulation générale et, en quelques minutes, ils envahissent les hépatocytes

Page 21: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 21

grâce à une interaction spécifique entre la protéine majeure de surface du

sporozoïtes et un récepteur spécifique situé sur la membrane plasmatique de

l’hépatocyte.

Le sporozoïte entre alors dans une phase de réplication, au sein de la

vacuole parasitophore et de prolifération intracellulaire qui repousse en

périphérie le noyau de la cellule et finit par constituer une masse multi

nucléée appelée : schizonte qui conduit à la libération de plusieurs dizaines

de milliers de mérozoïtes dans la circulation. Cette phase de multiplication

est asymptomatique et dure de 8 à 15 jours, selon les espèces.

Contrairement à P.vivax et P.ovale, P. falciparum et P. malarae ne possèdent

pas de formes de persistance hépatique ou hypnozoïtes.

1.2.2 Cycle intra érythrocytaire :

Seule cette phase sanguine est responsable des symptômes qui peuvent être

d’intensité variable. Les mérozoïtes libérés lors de la rupture de l’hépatocyte

vont débuter le cycle sanguin asexué de prolifération de P. falciparum en

infectant les érythrocytes. Le mérozoïte pénètre grâce à un processus

parasitaire actif et se différencie au sein de la vacuole parasitophore en

anneau, puis en trophozoïte, stade à partir duquel une intense phase

réplicative commence.

Il donne alors naissance au schizonte, celui-ci après segmentation montre

une forme caractéristique de rosace, puis libère 8 à 32 mérozoïtes selon

l’espèce qui rapidement réinfectent des érythrocytes sains. L’ensemble de ce

cycle dure 48 heures chez P. falciparum.

L’apparition des gamétocytes à lieu généralement à la deuxième semaine qui

suit l’infection et ces formes peuvent persister plusieurs semaines après

guérison. A la suite d’une nouvelle piqûre par une Anophèle, les gamétocytes

males et femelles sont ingérés avec le repas sanguin.

Page 22: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 22

Figure 118: Cycle biologique du plasmodium falciparum

Page 23: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 23

2. PHYSIOPATHOLOGIE DU PALUDISME

2.1 Le paludisme simple :

La période d’incubation de la maladie est en moyenne de 10 à 15 jours et

varie selon le mode de contamination.

Après la pénétration des sporozoites (forme infestante du Plasmodium) dans

l’organisme humain, ils s’installent dans le foie, envahissent les globules

rouges entraînant ainsi leur destruction massive. Cette destruction

s’accompagne d’une libération de substances pyrogènes.

Par la suite il va se produire un éclatement synchrone des rosaces contenues

dans les globules rouges. En absence de traitement ce phénomène se répète

toutes les 48 heures (fièvre tierce), ou toutes les 72 heures (fièvre quarte)

selon l’espèce parasitaire en cause.

La libération du pigment malarique (substance pyrogène issue de la

dégradation de l’hémoglobine en hémozoine) dans la circulation sanguine est

responsable de la fièvre.

La destruction des globules rouges entraîne l’anémie et la libération de

l’hémoglobine transformée en bilirubine libre par le foie va faire apparaître le

subictère.

2.2. Le paludisme grave et compliqué :

Les manifestations de l’infection vont de la maladie totalement

asymptomatique à la maladie grave mortelle et plusieurs facteurs influent

sur la gravité de l’affection, notamment:

Cytokines

L’une des cytokines produites par l’individu en réaction à l’infection palustre

est appelée Tumor Necrosis Factor (TNF). En cas de paludisme grave, surtout

dans les cas mortels, on constate une circulation d’importantes quantités de

TNF, responsables de nombreux symptômes signes et complications

caractéristiques de l’accès fébrile grave :

• Coma,

• Hypoglycémie,

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 24

• Acidose,

• Anémie,

• Syndrome de détresse respiratoire.

Séquestration

En cas de paludisme à P. falciparum, une caractéristique pathologique

fréquente est la séquestration des globules rouges contenant des parasites

en voie de maturation (schizontes ; trophozoites de taille importante) au plus

profond des capillaires et les veinules. Ce phénomène se présente dans de

nombreux organes et tissus différents :

• Le cerveau,

• Les poumons,

• Le cœur,

• La moelle épinière,

• Les intestins.

Il semble que le mécanisme par lequel la séquestration provoque l’accès

grave ne soit pas essentiellement mécanique, car si cela était le cas, des

lésions neurologiques persistantes devraient se manifester. On peut donc

penser que les parasites séquestrés, connus pour être métaboliquement

actifs, consomment des substances vitales telles que le glucose et l’oxygène,

qui ne sont alors plus disponibles pour les cellules hôtes, notamment du

cerveau.

Les parasites peuvent également produire des déchets, tels que du lactate ou

des radicaux libres toxiques qui endommagent directement les tissus locaux

hôtes. Une autre théorie est que la séquestration favorise la concentration

des schizontes dans les tissus vitaux. La rupture de ces schizontes pourrait

alors stimuler la diffusion locale de grandes quantités de cytokines, ce qui

pourrait avoir une incidence considérable si le taux de cytokines dans la

circulation générale n’est pas particulièrement élevé.

Pression intracrânienne élevée

Les enfants atteints du paludisme cérébral manifestent généralement une

pression élevée du liquide céphalorachidien aux orifices, ce qui indique une

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 25

augmentation de la pression au niveau du cerveau et de la colonne

vertébrale. Cette pression est parfois due à un accroissement du volume des

hématies séquestrées dans le cerveau ou à une dilatation des vaisseaux

dans le cerveau en réaction aux cytokines générés localement. Elle peut

toutefois intervenir dans la pathogénie ou l’évolution de la maladie, d’une

manière que l’on comprend encore mal.

3. Rappels épidémiologiques Dans une population donnée un certain nombre de variables permettent de

quantifier rapidement la situation du paludisme.

L’indice splénique (IS): correspond au nombre de grosses rates palpées

chez 100 sujets examinés parmi les enfants de 2 à 9 ans.

L’indice plasmodique (IP) correspond au nombre de personnes présentant

des parasites dans le sang par rapport à 100 sujets examinés.

L’étude de ces indices permet de classer le paludisme selon les niveaux de

transmission: classification de Kampala (indices spléniques) et de Yaoundé

Juillet 1962 (indices plasmodiques)

Une zone est dite:

� Hypo endémique: IS=0-10%, IP<25% ; dans cette zone, l’état de

prémunition de la population est faible, il existe un risque d’épidémie

grave selon les conditions climatiques. Le paludisme touche tant les

enfants que les adultes.

� Méso endémique: IS=11-50%, IP=26-50% ; dans cette zone, l’état de

prémunition moyen de la population est faible, le risque épidémique

existe. Des cas d’accès pernicieux sont observés chez les adultes

jeunes.

� Hyper endémique: IS=51-75%, IP=51-75% ; l’état de prémunition est

correct, pas de risque épidémique. Mais risque important pour le

nouvel arrivant, une forte mortalité infantile liée au paludisme. Le

paludisme viscéral évolutif est présent.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 26

� Holoendemique: IS>75%, IP>75% ; dans les zones des barrages,

surtout si la population n’intègre pas la lutte contre le vecteur. L’état

de prémunition est correct, pas de risque épidémique mais risque

majeur pour le nouvel arrivant, une forte mortalité infantile lié au

paludisme; existence de splénomégalie palustre de l’adulte; une

morbidité importante liée au paludisme.

L’indice sporozoitique: C’est le pourcentage d’anophèles femelles

présentant de sporozoïtes dans les glandes salivaires.

L’indice d’antropophilie: C’est le pourcentage de femelles fraîchement

gorgées avec du sang humain.

Le taux d’inoculation entomologique: est le nombre moyen de piqûres

infectantes reçues par un homme par unité de temps. C’est la mesure

entomologique de la transmission.

De nombreux facteurs tels que les facteurs écologiques, anthropologiques,

climatiques et biologiques etc.… interviennent dans la définition du faciès

épidémiologiques19 :

• L’environnement et ses modifications naturelles et ou artificielles, les

facteurs climatiques et le relief.

• Le parasite avec la prédominance de P.falciparum sur P. malariae et le

P. ovale.

• Les anophèles vecteurs avec leurs polymorphismes et leur

écophénotypiques et leurs comportements.

• La population dont le degré de réceptivité à l’infection palustre est

fonction :

o Du lieu d’habitat (urbain, périurbain, rural, côtier, fluvial ou

lagunaire)

o Du type d’habitat (banco, tôle ou paille)

o Du mode de vie, du degré de prémunition, des activités, de la

prise ou non d’antipaludique et des mesures de protection

contre les anophèles.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 27

Tous ces facteurs sont sous l’influence du phénomène d’urbanisation qui

s’effectue de façon anarchique dans les pays en voies de développement20.

Le Mali est un pays endémique avec 5 faciès épidémiologiques21:

-Zone soudano-guinéenne (IP>85):De juin en novembre. L’anémie peut

atteindre 41,2% chez les femmes enceintes. Le paludisme y est holo

endémique.

-Les régions des savanes soudaniennes Nord et le Sahel hyperendémiqe :

(50<IP<75) en saison des pluies.

-Zone sub-saharienne à transmission sporadique (IP<50%).

-Zone du delta inférieur du fleuve Niger et de riziculture (barrage) méso

endémique (IP<40) et le milieu urbain hypo endémique avec des formes

graves et compliquées.

4. Entomologie du paludisme22

Elle s’occupe de la biologie des moustiques qui transmettent le paludisme.

Le but est de comprendre d’une part la relation entre le vecteur, son écologie

et son comportement et d’autre part le parasite et l’hôte pour développer et

exécuter des stratégies efficaces de contrôle des vecteurs.

Cycle biologique du moustique anophèles :

Il y a environ 400 espèces de moustiques Anophèles dont une quarantaine

sont capables de transmettre le paludisme, et parmi celles-ci, seulement 15

sont des vecteurs d’importance majeure.

Certains anophèles préfèrent piquer l’animal et ne transmettent

normalement pas de parasites à l’homme ou alors très rarement. Chez

d’autres espèces, le parasite ne semble pas capable de se développer

jusqu’au stade de sporozoïte. Enfin, quelque soit l’espèce, l’insecte peut ne

pas survivre assez longtemps pour permettre l’évolution complète du

parasite.

Dans le cycle biologique des moustiques, il y a quatre stades: l’oeuf, la larve,

la pupe (nymphe) et l’adulte. Le temps pris par chaque stade pour se

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 28

développer dépend de la température de l’eau et d’autres facteurs, mais plus

la température est élevée, plus ce temps est court.

Un moustique femelle ne copule qu’une fois dans sa vie. Habituellement,

après la copulation, elle a besoin d’un repas de sang pour faire mûrir le

premier lot d’œufs. Un repas sanguin est généralement pris tous les deux

jours, conduisant à la maturation du lot d’œufs suivant.

Chaque lot comporte 100 à 150 œufs qui sont déposés sur la surface de

l’eau lors de la ponte. Les sites d’oviposition sont très variables : petites

quantités d’eau dans des empreintes de pas, des flaques d’eau de pluie ou

des collections plus grandes comme les rivières, canaux, marécages, lacs,

rizières. Chaque espèce de moustique préfère une variété bien déterminée de

surface aquatique pour déposer ses œufs.

Un moustique femelle continue à pondre pendant toute son existence. La

plupart des femelles pondent 1 à 3 fois, mais certaines peuvent pondre

jusqu’à 5 à 7 fois. Dans les meilleures conditions tropicales, la durée de vie

des moustiques est de 3 à 4 semaines.

5. Manifestations cliniques du paludisme

Les manifestations cliniques du paludisme sont très diverses dans leur

expression et dans leur gravité et dépendent à la fois du parasite (espèce

plasmodiale et densité parasitaire) et de son hôte (réceptivité génétique et

état immunitaire). Nous allons nous concentrer sur la clinique du paludisme

à P. falciparum. Elle va de l’accès de primo invasion en passant par des

tableaux d’accès palustres à fièvre périodique, de paludisme viscéral évolutif

à la forme de paludisme grave et compliqué.

� L’accès de primo invasion:

Il apparaît chez un sujet neuf, non immun, ou chez l’enfant de 4 mois à 4

ans autochtone d’une zone d’endémie, mais aussi à tout âge, y compris chez

l’adulte (voyager d’un pays exempt de paludisme vers une zone d’endémie en

dehors de toutes mesures préventives).

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 29

Phase d’incubation: elle est cliniquement muette et dure habituellement 7 à

21 jours.

Phase d’invasion: est marquée par une fièvre progressivement croissante

qui devient continue avec plusieurs pics par jour atteignant 39° à 40°C. Elle

s’accompagne d’un malaise général avec myalgies, céphalées et douleurs

abdominales. Des nausées ou vomissements et parfois une diarrhée s’y

ajoutent. Un bouquet d’herpès labial et une diminution de la diurèse avec

urines foncées sont souvent notés.

L’évolution d’une primo-infection correctement traitée est favorable en

quelques heures.

� L’accès palustre à fièvre périodique

Il peut s’observer à tout moment dans l’année, même en dehors de la saison

de transmission, et chez le voyageur après séjour en zone tropicale. Il débute

brutalement, en fin de journée ou la nuit et dure une dizaine d’heures. Il se

caractérise par:

-Le stade de frissons: le malade se plaint de sensation de froid intense

quelque soit la température extérieure; la température s’élève à 39°C; la

pression artérielle baisse; la rate devient palpable; ce stade dure une heure

environ ;

-Le stade de chaleur: les frissons cessent, la température s’élève jusqu’ à

40°-41°C. La rate est toujours palpable; ce stade dure 3-4 heures;

-Le stade des sueurs: des sueurs abondantes baignent le malade; la

température s’effondre brusquement, avec une phase d’hypothermie; la

pression artérielle remonte; ce stade dure 2 à 4 heures. Il est parfois suivi

d’une sensation de bien-être. L’évolution est favorable sous traitement. Mais

en l’absence de traitement, les accès se répètent toutes les 48 heures.

L’accès pernicieux peut survenir à tout moment.

� Paludisme Viscéral Évolutif :

Il survient en zone d’endémie chez les sujets soumis à des infestations

palustres massives et répétées, ne se soumettant pas à une prophylaxie ou à

un traitement efficace et qui se situent en début de la période d’acquisition

de l’immunité. Ce sont des enfants des régions rurales d’endémie, entre 2 et

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 30

5 ans, parfois plus âgés dans les zones de savane à transmission

saisonnière.

La symptomatologie est subaiguë ou chronique: elle associe une anémie avec

pâleur, asthénie, anorexie, parfois dyspnée, œdèmes des membres inférieurs,

souffle systolique anorganique. La splénomégalie, constante chez l’enfant,

est volumineuse et sensible. La température est variable. Ce tableau

d’évolution prolongée entraîne chez l’enfant un retard staturo-pondéral.

Chez l’adulte l’anorexie est très marquée avec des nausées, diarrhées

entraînant un amaigrissement rapide.

En l’absence d’un traitement, l’évolution est variable. Pour P. falciparum des

accès palustres surviennent à répétition, l’accès pernicieux et la mort peut

survenir plus tard.

Des complications sont possibles: rupture traumatique de la rate

hypertrophiée, un infarctus splénique, la guérison survient sous traitement

approprié. La régression de la splénomégalie est spectaculaire sous

traitement.

� Paludisme grave et compliqué:23

La définition du paludisme grave selon l’OMS est la plus admise; le

paludisme grave pour ces auteurs est défini comme étant la présence

d’hématozoaires au stade asexué associé à un ou plusieurs des signes

décrits ci-dessous :

-le neuropaludisme avec coma stade II ou plus.

-l’anémie sévère: L’anémie a été définie selon les critères de l’OMS par un

taux d’hémoglobine inférieur à 11g/dl chez les enfants de moins de 5 ans.

L’anémie est classée en 3 niveaux:

o L’anémie est considérée comme sévère à un taux d’hémoglobine

inférieur à 7,0 g/dl,

o Elle est modérée si ce taux se situe entre 7,0 g/dl et 9,9 g/dl.

o Et l’anémie est considérée comme légère si ce taux se situe entre

10 g/dl et 11g/ dl.

Associée à une parasitémie > 100000 parasites sexués/ microlitre de sang.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 31

-l’insuffisance rénale: excrétion urinaire < 2 ml/kg/24 Heures chez l’enfant

et une créatinine sérique >265 µmol/l (ou 3 mg/ 100 ml)

-l’œdème pulmonaire ou syndrome de détresse respiratoire aiguë.

-l’hypoglycémie: une glycémie < 2,2 mmol/l (ou 0,4 g/l).

-le collapsus circulatoire avec une T.A systolique < 50 mm Hg chez l’enfant de

1 à 5 ans ou < 70 mm Hg chez l’enfant de plus de 5 ans associée à une peau

froide et moite ou à une différence de température centrale et périphérique >

10 degrés Celsius.

-des hémorragies spontanées diffuses ou CIVD.

-des convulsions généralisées répétées : plus de 2 fois/24 Heures malgré les

mesures de refroidissement.

-l’acidose avec un pH artériel < 7,25 et l’acidose avec un taux plasmatique de

bicarbonate < 15 mmol/l.

-hémoglobinurie macroscopique.

Il y a des critères mineurs de paludisme sévère qui par eux mêmes ne

peuvent pas définir les formes graves de paludisme ce sont:

-l’obnubilation ou coma stade I.

-la parasitémie > 5 % des globules rouges.

-l’ictère clinique avec bilirubine > 50 µmol.

-l’hyperthermie > = 41 degrés Celsius.

-la prostration ou faiblesse sans autre cause neurologique.

Evolution: le paludisme grave est toujours mortel en l’absence de

traitement.

En cas de traitement précoce et correct, la guérison est rapide et sans

séquelles.

6. Méthodes de lutte contre le paludisme:

La lutte antipaludique a été définie comme l’ensemble des mesures destinées

à supprimer, ou tout au moins à réduire la mortalité, la morbidité dues au

paludisme (OMS, 1974). Elle comporte des actions préventives et des actions

curatives.

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Les actions préventives: Ce sont des mesures qui protègent contre l’infection

et visent le vecteur de la maladie, à savoir le moustique. Elles peuvent être

des mesures de protection personnelle (individuelles ou familiales):

vêtements de protection, insectifuges, moustiquaires ou des mesures de

protection de la collectivité ou de la population: utilisation d’insecticides ou

gestion environnementale en vue de limiter la transmission.

Les actions curatives: elles constituent la base de lutte et souvent la seule

méthode d’intervention.

Pour réduire la morbidité et la mortalité paludiques, des stratégies de lutte

ont été adoptées au Mali par le Programme National de Lutte contre le

Paludisme (PNLP) crée en 1993:

-la prise en charge précoce et correcte des cas de paludisme ;

-les mesures préventives de lutte comprenant: l’utilisation massive des

supports imprégnés d’insecticide, les mesures de protection intra

domiciliaires (grillages aux portes et fenêtres), et les mesures

d’assainissement (destruction des gîtes larvaires) ;

-la chimioprophylaxie chez les femmes enceintes ;

-la prévision, la détection, la prévention et le contrôle des épidémies dans les

régions du nord (Gao, Tombouctou, Kidal) ;

-le renforcement des moyens locaux en matière de recherche fondamentale

et appliquée afin de permettre et de faciliter l’évaluation régulière de la

situation du pays en ce qui concerne le paludisme, et notamment des

déterminants écologiques, sociaux et économiques de la maladie.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

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IV. Matériels et Méthodes

4.1 Cadre de l’étude

Notre étude a eu pour cadre les villages de Sotuba et Kollé respectivement en

zone périurbaine de Bamako et en milieu rurale. Village périurbain de

Sotuba :

Sotuba est un village périurbain, avec une population estimée à environs

5665 habitants, situé à la périphérie de Bamako en commune I du district,

en bordure du fleuve Niger. La transmission du paludisme y est

principalement saisonnière de juin à décembre. Le taux d'inoculation

entomologique est bas (<15 piqûres infectantes/an/personne). L'incidence

du paludisme varie de 1,02 à 2,06 épisodes/personne/an chez les 0-20 ans

(Dicko et al, 2007). Sotuba a été le site de nombreuses études portant sur

l’épidémiologie du paludisme, l’efficacité des médicaments et l’entomologie,

menées par le DEAP. L'équipe du DEAP a établi un très bon rapport avec la

communauté et maintient un centre de santé et de recherche électrifié avec

une connexion internet. Ce centre comprend une salle d'examen médical,

une salle de soins une pharmacie, une salle d’attente et deux salles

d'observation ; des salles supplémentaires pour l’examen des participants à

l’étude d’essai de vaccin, un muni laboratoire de prélèvement sanguin et de

diagnostic parasitaire, une salle pour la randomisation. En outre le site n'est

pas loin du MRTC/DEAP et du Centre Hospitalier Universitaire Gabriel

Touré de Bamako.

Le village de Kollé est situé sur la route de Kangaba dans la commune rurale

de Bancoumana, cercle de Kati. Situé à 55 km au sud de Bamako en zone

soudano sahélienne, Kollé est à une distance de 9 km du fleuve Niger. Sa

population est estimée à environs 2.500 habitants composés essentiellement

de Malinké. Le village a un centre de santé destiné à la recherche sur le

paludisme. L'habitat est de type traditionnel, autour du village existent des

gîtes de moustiques, qui servent pour la culture de riz pendant la saison des

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Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 34

pluies. Le paludisme y est endémique avec une transmission saisonnière. La

prévalence de P.falciparum est d’environ 40 à 50% pendant la saison sèche et

70 à 85% pendant la saison des pluies. Le site est proche de Bancoumana et

de Bamako.

4.1.1 Période et type d’étude

L'étude s’est déroulée de Juillet à décembre 2009 avec un passage

transversal au mois de juillet et un autre au mois de décembre. Il s’agissait

d’une étude d'observation pour évaluer l'épidémiologie du paludisme suivant

la saison et les zones de risque.

4.2 Population d’étude :

Notre étude a été réalisée sur toutes les tranches d’âge de la population. 300

personnes ont participé aux différents passages transversaux à Sotuba et à

Kollé soit 600 personnes pour les deux villages.

4.2.1 Critères d’inclusion :

- Etre résidant à Sotuba ou à Kollé.

- Avoir le consentement éclairé du volontaire ou des parents pour les

enfants.

4.2.2 Critères de non inclusion :

- Ne résidant pas à Sotuba ou à Kollé pendant la période de

transmission.

5.2.3 Taille de l’échantillon

La taille de l’échantillon nécessaire considérant une prévalence de 22,6% à

Sotuba était de 269 participants. Cette taille était de 288 à Kollé avec une

prévalence entre 70 et 80%. Nous avons choisit la taille d’échantillon la plus

élevée 300 participants avec un risque alpha de 5% et une précision de 5%

par village. La population générale des deux villages était invitée à consulter

au centre de santé en cas de maladie (suivi passif).

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 35

4.3 Procédures de l’étude

4.3.1 Etudes parasitologiques

-Matériels:

Lames porte-objet, vaccinostyles stériles, gants stériles, alcool, coton

hydrophile, microscopes, marqueurs indélébiles, boîtes de collection type

OMS, bacs de coloration, solution de giemsa, eau distillée tamponnée,

éprouvettes graduées, râtelier, papier confettis, minuterie, groupe

électrogène.

Pour cette étude, les opérations effectuées étaient basées sur la réalisation

de:

-Goutte épaisse:

Il s’agissait de désinfecter le bout du 3è ou du 4è doigt avec l’alcool puis de

nettoyer avec du coton sec et de faire une ponction capillaire avec un

vaccinostyle stérile. La première goutte était enlevée avec du coton sec. Puis

une seconde était déposée au milieu de la lame dégraissée et étalée avec le

bord d’une autre lame bien propre.

Les gouttes épaisses faites étaient conservées dans les boîtes de collection à

l’abri de la poussière et des mouches.

-Coloration des lames

La technique de coloration est tout à fait simple. Les lames étaient plongées

dans du giemsa à 3 % pendant 30 minutes.

-Lecture des lames :

Après séchage des gouttes épaisses la lecture était faite au microscope

optique à immersion à l’Objectif 100. La densité parasitaire a été établie sur

300 leucocytes et les résultats exprimés en nombre de parasites par µl de

sang sur la base de 7500 leucocytes comme moyenne du nombre

leucocytaire par µl.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 36

4.3.2 Evaluation clinique et traitement

-Matériels cliniques :

Thermomètre électronique, stéthoscopes, appareil à tension, pèse –personne,

boite de chirurgie, le registre de recensement, le registre de consultation, les

dossiers individuels des volontaires, les cartes d’identification portant entre

autre, les critères d’identification, les numéros d’étude (STNº) et l’âge des

volontaires.

-Mode opératoire :

Nous avons procédé à :

-L’interrogatoire : Il consiste à interroger le volontaire ou son

accompagnateur si c’est un enfant sur des symptômes compatibles avec un

accès palustre dans les 48 heures passées.

-La prise de la température axillaire :

La prise de la température axillaire était faite à l’aide d’un thermomètre

électronique placé dans le creux axillaire pendant une durée

électroniquement mesurée. Elle était exprimée en degré Celsius. Toute

élévation de la température supérieure ou égale à 37,5 degrés Celsius était

considérée comme fièvre.

-La palpation de la rate :

Elle était faite chez l’enfant en position débout

La splénomégalie était évaluée selon la classification de Hackett, 1944

Figure 2:Classification des splénomégalies selon HACKETT

Page 37: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 37

Détermination du portage de gamétocyte dans la population

Le portage de gamétocyte est la contribution de l’homme dans la

transmission du paludisme. Le but de l’étude était de démontrer l’existence

des zones avec une abondance de moustiques et une abondance de

gamétocytes. Puisque l'évidence que le portage de gamétocyte se produit à

tous les niveaux de la transmission et de manière significative contribue à la

transmission du paludisme, nous avons évalué le réservoir infectieux

humain à la microscopie.

Des enquêtes transversales ont été menées dans la population deux fois

pendant la saison de transmission: Août (début saison pluvieuse) ; et

Octobre (fin saison pluvieuse). La goutte épaisse était faite systématiquement

chez tous les participants. Pour chaque individu un questionnaire contenant

un minimum d'informations a été adressé pour rendre le processus aussi

Caractéristiques de la rate Classe

Non palpable

0

Palpable à l’inspiration profonde

1

Ne dépasse pas une ligne horizontale passant à égale distance

entre le rebord costal et l’ombilic.

2

Descend en dessous de cette ligne mais ne dépasse une horizontale

passant par l’ombilic.

3

Descente au-dessous de l’ombilic sans dépasse une ligne

passant égale distance entre l’ombilic et la symphyse pubienne

4

Descend au-delà de la limite précédente. 5

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 38

court que possible. Seules les informations concernant l'âge, le sexe, la

maison du participant, la notion de fièvre rapportée dans les 24 dernières

heures, les connaissances sur la mode de transmission et la prévention du

paludisme étaient posées comme question. La population entière a été

invitée à rapporter tous les cas de maladie au centre de santé.

La goutte épaisse était faite en cas de signe ou de symptôme compatible avec

le paludisme clinique. La température était mesurée à l’aide un thermomètre

électronique pendant chaque visite.

Les cas de paludisme étaient diagnostiqués et traités gratuitement selon les

directives du Programme National de Lutte contre le Paludisme.

Traitement systématique des accès palustres :

L’association Artésunate-Amodiaquine était administrée à tout sujet ayant

une goutte épaisse positive.

Les formes graves à l’admission recevaient une dose de charge de 10mg de

sels de quinine par kg poids dans du sérum glucosé 10% pendant 3 heures

de temps puis une dose de 8mg/kg poids toutes les 8 heures pendant 3

jours. Le maintien de la voie veineuse entre les perfusions de quinine était

assuré soit par le sérum glucosé 5% soit par le Ringer lactate en cas de

déshydratation. La quantité de soluté à perfuser était fonction du poids de

l’enfant. Le nombre de gouttes par minute était obtenu par le calcule

suivant : quantité de soluté à perfuser divisée par 3 fois la durée de la

perfusion.

4.4 Support des données

Les données ont été saisies sur le logiciel ACCESS et analysées par le logiciel

SPSS 12.0.

La moyenne et l’écart-type ont été déterminés pour l’analyse des variables

quantitatives. Les proportions ont été déterminées pour l’analyse des

variables qualitatives. Le Test de student ou le test de Mann Whitney ont été

utilisés pour la comparaison des moyennes de paramètres. Le Chi deux a été

Page 39: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 39

utilisé pour la comparaison des proportions. Les valeurs de p (seuil de

signification) < 0,05 ont été considérée comme statistiquement significatives.

4.5 Considérations éthiques

Les participants (parents, personnes en charge ou participants) étaient

informés des objectifs de l'étude, de la méthodologie, et de risques potentiels.

Chaque participant pouvait discuter avec l'investigateur principal ou le

médecin de l'étude et avait l’opportunité de poser des questions. Ils avaient

une période de trois jours pour discuter et étaient informés par une

personne qualifiée avant de signer tout document de consentement.

Avant tout prélèvement de sang, les participants étaient informés des

indications du test. Des préparations adéquates étaient faites pour assurer

l'asepsie dans le processus. Cependant, tout cas de paludisme détecté

pendant l'étude était traité selon les directives du Programme National de

Lutte contre le Paludisme au Mali.

Une personne qualifiée était responsable pour le processus de consentement

éclairé en présence de témoin au besoin.

4.6 Risques et bénéfices

Il n'y avait aucun avantage direct pour les participants de l'étude. Les

participants étaient informés au sujet des contraintes de l'essai surtout

(consultations, interview, analyses de sang etc.) et le caractère confidentiel

strict des données collectées aussi bien que la possibilité d'arrêter à tout

moment leur participation sans aucun besoin de justification. Un

témoignage écrit pour le consentement était obligatoire (si illettré).

Toutes les dépenses en rapport avec le traitement du paludisme dans cette

étude étaient prises en charge par l'étude pendant la période de l'étude.

La justification ultime de cette étude se trouve dans la possibilité de

développer de nouvelles stratégies efficaces pour se protéger contre le

paludisme qui pourrait être appliqué à tout le pays entier ou en régions

Page 40: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 40

endémiques du paludisme à travers le Programme National de Lutte contre

le Paludisme.

4.7 Alternatives à la participation

Le volontaire était libre de ne pas participer à cette étude. Le participant

pouvait cesser de participer à cette étude à n'importe quel moment. Refuser

de participer à l'étude ou arrêter une fois qu’elle avait commencé n'affectait

pas les soins médicaux administrés aux centres de santé de Sotuba et

Kollé.

4.8 Approbation du comité d’éthique

Avant le début de l'étude, le protocole et le consentement éclairé ont été

approuvés par le Comité Éthique de la Faculté de Médecine de Pharmacie et

d’Odonto Stomatologie de l’Université de Bamako, Mali. Apres l’obtention du

consentement communautaire, l’étude a débuté sur les deux sites.

Page 41: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 41

V. RESULTATS

A. Résultats de l’étude paludométrique

Tableau 1: Répartition des sujets par tranches d’âge et par village

A Kollé la majorité des volontaires était dans la tranche d’âge 5-14 ans

(56,9%) alors qu’à Sotuba le taux de participation des deux tranches d’âge 5-

14 et 15 et + étaient comparables.

Age (année)

Village

Sotuba

N (%)

Kollé

N (%)

0 - 4

5 - 14

15 et +

Total

21 7,1

137 46,3

138 46,6

296 100

32 11,0

165 56,9

93 32,1

290 100

Tableau 2: Répartition de la population d’étude par sexe et par village

L’analyse de ce tableau montre que le sexe féminin était plus représenté que

le sexe masculin dans les deux localités dont : 57,3% à Sotuba, 60,4% à

Kollé. Sex ratio est 0,65 en faveur du sexe féminin à Kollé et 0,74 à Sotuba

en faveur du sexe féminin.

Sexe

Sotuba

N (%)

Village

Kollé

N (%)

Masculin

Féminin

Total

128 42,7

172 57,3

300 100

118 39,6

180 60,4

298 100

Page 42: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 42

Tableau 3: Répartition des indices paludométriques pendant le premier

passage et le deuxième passage transversaux à Kollé.

L’analyse de ce tableau nous montre que les indices spléniques et

gametocytiques du premier et deuxième passage sont comparables p > 0,05,

par contre entre les indices plasmodiques des deux passages il existe une

différence statistiquement significative p<10-3. L’indice plasmodique est plus

élevé pendant le 2ème passage (fin de la saison de transmission) 33%.

Indices Passage 1

% N n

Passage2

% N n p

Indice Splénique

Indice Gamétocytique

Indice Plasmodique

1,7 298 5

2,7 297 8

19,2 297 57

2,94 272 8 0,46

4,1 267 11 0,48

33 267 88 <10-3

Tableau 4: Répartition des indices paludométriques pendant le premier

passage et le deuxième passage transversaux à Sotuba.

L’analyse de ce tableau montre que les indices paludométriques des deux

passages sont comparables à Sotuba, p > 0,05.

Indices Passage 1

% N n

Passage 2

% N n p

Indice Splénique

Indice Gamétocytique

Indice Plasmodique

0 300 0

1 300 3

5,7 300 17

0 272 0

0,4 267 1 0,69

5,2 267 14 0,97

Page 43: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 43

Tableau 5: La morbidité proportionnelle liée au paludisme clinique chez les

consultants au centre de santé dans la population générale pendant la

saison de transmission à Sotuba et Kollé.

L’analyse de ce tableau nous montre que le paludisme est plus fréquent en

milieu rural qu’en milieu périurbain avec une prévalence respective de

61,4% et 42,5%. Il existe donc une différence statistiquement significative

entre les deux zones, p < 10-3.

KOLLE

N %

SOTUBA

N % P

Paludisme -

Paludisme +

TOTAL

327 38,6

520 61,4

847 100

587 57,5

434 42,5 < 10-3

1021 100

Page 44: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 44

Tableau 6: L’incidence cumulée du paludisme clinique dans la population

générale pendant la saison de transmission à Sotuba et à Kollé sur les deux

sites.

L’incidence cumulée du paludisme est plus élevée à Kollé qu’à Sotuba soit

respectivement 20,80% et 7,66% par personne et par saison de

transmission. La différence est statistiquement significative entre les deux

sites (p <10-6

).

KOLLE

N %

SOTUBA

N %

Paludisme -

Paludisme +

TOTAL

1980 79,20

520 20,80

2500 100

5231 92,34

434 7,66

5665 100

Tableau 7: comparaison des paramètres paludométriques des deux sites lors

du premier passage.

L’analyse de ce tableau nous montre que lors du premier passage sur les

deux sites les indices spléniques et gametocytiques étaient comparables p >

0,05 ; entre les indices plasmodiques il y avait une différence statistiquement

significative p <10-3.

Indices Kollé

% n N

Sotuba

% n N

P

Indice Splénique

Indice Gamétocytique

Indice Plasmodique

1,7 5 298

2,7 8 297

19,2 7 297

0 0 300

1 3 300

5,7 1,7 300

0,07

0,22

<10-3

Page 45: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 45

Tableau 8: comparaison des paramètres paludométriques des deux sites lors

du deuxième passage.

L’analyse de ce tableau nous montre qu’entre les paramètres

paludométriques des deux sites lors du deuxième passage il y avait une

différence statistiquement significative ; p < 0,05.

Indices

Paludometriques

Kollé

% n N

Sotuba

% n N

P

Indice Splénique

Indice Gamétocytique

Indice plasmodique

2,94 8 272

4,1 11 267

33 88 267

0 0 272

0,4 1 267

5,2 14 267

0,01

<10-3

<10-3

Page 46: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 46

B. Etude des facteurs de risque :

Tableau 9: Les types d’habitats à Sotuba et Kollé

L’analyse de ce tableau nous montre que dans la majorité des cas, les

habitats étaient de constructions banco sur les deux sites avec 74,4% à

Sotuba et 99,4% à Kollé, p<10-3.

Types

de construction

Sotuba

N %

Kollé

N %

Banco

Ciment

TOTAL

224 74,4

77 25,6

301 100

308 99,4

2 0,6

310 100

Tableau 10: Les types de toiture à Sotuba et Kollé.

L’analyse nous montre que dans les deux localités d’étude la toiture est en

majorité faite de tôles 94,7% à Sotuba et 58,5% à Kollé. Un nombre élevé de

toits sont également en paille 40,5% dans le village de Kollé.

Constituants de la

toiture

SOTUBA

n %

KOLLE

n %

Tuiles

Tôles

Pailles

Autres

TOTAL

3 1,0

284 94,7

0 0,0

13 4,3

301 100

1 0, 3

182 58,5

126 40,5

2 0,6

311 100

Autres : Bétons, banco

Page 47: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 47

Tableau 11: Présence de réservoir d’eau aux alentours des maisons à

Sotuba et à Kollé.

L’analyse de ce tableau nous montre qu’à Kollé il y a plus de réservoir d’eau

aux alentours des maisons qu’à Sotuba ; p <10-3.

Gîtes Sotuba

n %

Kollé

n %

p

Réservoir+

Réservoir -

Total

44 14,7

256 85,3

300 100

82 26,4

229 73,6

311 100

<10-3

Tableau 12: Présence des animaux aux alentours des maisons à Sotuba et à

Kollé.

L’analyse de ce tableau nous montre qu’à Kollé il y a plus d’animaux aux

alentours des maisons qu’a Sotuba, p<10-3.

Gîtes Sotuba

n %

Kollé

n %

P

Animaux près de la cours +

Animaux près de la cours -

Total

75 24,9

226 75,1

301 100

265 85,2

46 14,8

311 100

<10-3

Page 48: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 48

Tableau 13: Présence des animaux dans la cours des maisons à Sotuba et à

Kollé.

L’analyse de ce tableau nous montre qu’à Kollé il y avait plus d’animaux

passant la nuit dans la cours qu’à Sotuba p<10-3.

Gîtes Sotuba

n %

Kollé

n %

P

Animaux dans la cours+

Animaux dans la cours-

Total

133 44,2

168 55,8

301 100

277 89,4

33 10,6

310 100

<10-3

Page 49: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 49

C. Connaissances des populations sur le paludisme à Sotuba et

à Kollé.

Tableau 14: Répartition des participants selon leur connaissance des

groupes cibles du paludisme à Sotuba et à Kollé.

L’analyse de ce tableau montre que 82,7% de la population à Sotuba et

94,5% à Kollé savent que les enfants de moins de 5 ans constituent le

groupe cible du paludisme. Seulement 4,1% à Sotuba et 1,6% à Kollé savent

que les femmes enceintes constituent un groupe cible.

Tableau 15: Répartition des participants selon leur connaissance du mode

de transmission du paludisme.

L’analyse de ce tableau nous montre que les moustiques sont les premiers

incriminés dans la transmission du paludisme avec 68,1% à Sotuba et

91,0% à Kollé.

Sotuba

N %

Kollé

N %

Eaux sales 5 1,7 0 0

Moustiques 205 68,1 283 91,0

Déséquilibres alimentaires 2 0,7 0 0

Mauvais temps 1 0,3 0 0

Autres

TOTAL

88 29,2

301 100

28 9,0

311 100

Autres : les aliments gras, le lait frais, l’humidité

Sotuba

N %

Kollé

N %

Enfants moins de 5 ans

Enfants de 5-15 ans

Femmes enceintes

Adultes

TOTAL

244 82,7

10 3,4

12 4,1

29 9,8

301 100

294 94,5

12 3,9

5 1,6

0 0

311 100

Page 50: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 50

Tableau 16: Répartition des participants selon leur connaissance des signes

et symptômes du paludisme.

Les signes ou symptômes définissant le paludisme dans les deux sites

étaient : la fièvre, les vomissements, les céphalées et la douleur abdominale.

Sotuba

N %

Kollé

N %

Fièvre 257 85,38 270 86,8

Vomissements 265 88,04 259 83,3

Céphalées 230 76,41 232 74,6

Douleur abdominale 230 76,41 232 74,6

Asthénie physique 27 9 38 12,2

Troubles digestifs 9 3 14 4,5

Anorexie,

Nausée

35 11,6

35 11,6

27 8,7

27 8,7

TOTAL INTERVIEWE 301 311

Tableau 17: Répartition des participants selon leurs connaissances de la

saison de transmission du paludisme.

Ce tableau nous montre que la saison pluvieuse est la saison de

transmission selon les deux sites dont 93,3% à Sotuba et 100% à Kollé.

Sotuba

N %

Kollé

N %

Saison sèche 8 2,7 0 0

Saison pluvieuse 277 93,3 311 100

Toute année 12 4 0 0

TOTAL

301

100

311

100

Page 51: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 51

Tableau 18: Répartition des participants selon leur connaissance sur la

possibilité de prévention du paludisme à Sotuba et à Kollé.

A Sotuba 68,1% de la population d’étude pense qu’on peut éviter le

paludisme contre 14,1% de la population à Kollé, p<10-3.

Sotuba

N %

Kollé

N %

Peut être évité 203 68,1 44 14,1

Ne peut être évité

TOTAL

95 31,9

298 100

267 85,9

311 100

Tableau 19: Répartition des participants selon leur connaissance des

mesures préventives du paludisme à Sotuba et à Kollé.

Ce tableau nous montre que 90,15% de la population de Sotuba et 77,27%

de celle de Kollé savent que l’on peut se protéger du paludisme en utilisant

la moustiquaire imprégnée d’insecticide et la pulvérisation d’insecticide.

Sotuba

N %

Kollé

N %

Moustiquaire imprégnée

et pulvérisation d’insecticide

183 90,15 34 77,27

Hygiène 0 0 6 13,64

Prophylaxie

Médicamenteuse

14 6,90 0 0

Médicaments

Traditionnels

4 1,97 4 9,09

Alimentation

TOTAL

2 0,99

203 100

0 0

44 100

Page 52: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 52

Tableau 20: Répartition des participants selon l’utilisation des

moustiquaires imprégnées d’insecticide à Sotuba et à Kollé.

L’analyse de ce tableau nous montre qu’à Sotuba 76,4% des volontaires

interviewés utilisent les moustiquaires imprégnées d’insecticides contre 0,3%

à Kollé, p < 10-3.

Sotuba

N %

Kollé

N %

MII +

MII -

Total

230 76,4

71 23,6

301 100

001 0,3

310 99,7

311 100

Page 53: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 53

VI. COMMENTAIRES ET DISCUSSION Nous avons utilisé d’une part une population rurale (Kollé) et d’autre part

une population périurbaine (Sotuba), tous sédentaires. Les populations de

ces deux villages ont bénéficié durant la période de l’étude d’une couverture

sanitaire. Une surveillance passive était accordée à toutes les deux

populations de Sotuba et Kollé. En plus de la permanence de l’offre de soins,

les deux passages transversaux, l’un au début de la saison de transmission

du paludisme et l’autre à la fin de la saison nous ont permis de détecter les

infections palustres sans expression clinique. Nous estimons avoir couvert la

presque totalité des cas cliniques survenus dans les deux villages au cours

de la période d’étude qui s’étendait d’août à décembre 2009. Connaissant la

dynamique saisonnière des formes graves et compliquées et du paludisme

simple au Mali dont le pic s’observe en septembre - octobre 24 25 26 27. Nous

avons ciblé la période d’étude du mois d’Août à Décembre 2009.

Les limites de cette étude se situent en 2 points :

• L’évaluation de l’incidence du paludisme pendant la saison seulement

empêche de se prononcer sur l’incidence annuelle.

• L’interview pour la détermination des facteurs de risques a eu lieu

durant un seul passage (début), cela empêche de voir la variation du

niveau des facteurs de risque au cours de l’année.

Pour les deux passages transversaux nous avons sélectionné un échantillon

de 300 sujets par village. Les deux échantillons étaient comparables sur le

plan de la structure par sexe. Le sex ratio était en faveur de la population

féminine 0,66 à Kollé contre 0,74 à Sotuba.

L’indice plasmodique était de 19,2% à Kollé et 5,7% à Sotuba au début de la

saison de transmission du paludisme. Cet indice était plus élevé à Kollé 33%

et comparable à Sotuba 5,2% à la fin de la saison de transmission.

Page 54: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 54

L’indice splénique était de 1,7% à Kollé au début de la saison de

transmission du paludisme contre 2,94% à la fin de la saison de

transmission, Il n’y avait pas de porteurs de splénomégalie dans le village

périurbain de Sotuba.

L’indice gamétocytique était de 2,7% à Kollé et 1% à Sotuba au début de la

saison de transmission du paludisme. Cet indice était plus élevé à Kollé

4,1% et comparable à Sotuba 0,4% à la fin de la saison de transmission.

Du début à la fin de la saison de transmission à Sotuba 1021 personnes

sont venus en consultation, il y a eu 434 cas de paludisme soit 42,5%. Ce

résultat est nettement inférieur à celui de KAMATE B. sur le même site en

2000 qui était de 69,1%28. A Kollé 847 personnes sont venus en

consultation, parmi eux 520 cas de paludisme ont été détectés soit 61,4%.

Nos résultats diffèrent significativement de ceux de Kamaté B. qui a trouvé

en 2000 à Donéguébougou en milieu rural 77,6%. p<10-3 et aussi de Dolo A.

qui a trouvé en octobre 1994, 78,5% chez les enfants de 1 à 4 ans à

Bancoumana29. Cette différence serait probablement due, à la faible

pluviométrie, le changement climatique, l’utilisation par la population des

mesures préventives de lutte contre le paludisme, la présence continue de

l’équipe médicale et l’urbanisation.

L’incidence cumulée du paludisme à Kollé était de 0,21 épisodes de

paludisme par personne et par saison de transmission à Kollé contre 0,08

épisodes à Sotuba, p <10-6.Nos résultats diffèrent de ceux de Kamaté B. qui

a trouvé, une incidence 1,5 épisodes par enfant pendant 24 semaines de

suivi à Doneguebougou en 1999 et 1,9 en 2000 dans le même village chez les

enfants de 3 mois à 20 ans. A Sotuba il trouve 2,4 en 1999 et 1,2 épisode

par enfants pendant 24 semaines de suivi en 2000 chez les enfants de 3

mois à 20 ans.

Page 55: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 55

Trois cent(300) ménages choisis au hasard. Dans chaque ménage, un adulte

a été interrogé quant aux types d’habitat, aux alentours, à la connaissance

sur le paludisme et aux pratiques de prévention.

A Sotuba, 74,4% des maisons sont en banco et les matériaux les plus

utilisés pour la toiture sont des tôles 94,7%. Respectivement 14,7%, 24,9%,

44,2% avaient un réservoir d’eau près de la maison, un bétail passant la nuit

près de la maison et des animaux passant la nuit dans la cours.

A Kollé, 99,4% des maisons sont en banco et les matériaux les plus utilisés

pour la toiture sont des tôles 58,5% et de la paille 40,5%. Respectivement

26,4%, 85,2%, 89,4% avaient un réservoir d’eau près de la maison, un bétail

passant la nuit près de la maison et des animaux passant la nuit dans la

cours.

Les résultats portant sur la connaissance du paludisme.

La saison pluvieuse est la saison de transmission selon la majorité de la

population d’étude soit 93,3% à Sotuba et 100% à Kollé. Cette même saison

a été citée par la population de la zone office du Niger par Sagara I. en

199730.

A Sotuba, 82,7% des interviewés ont signalé que les enfants de moins de 5

ans sont les plus touchés suivi des adultes 9,8%, des femmes enceintes

4,1% et des enfants de 5 à 15 ans 3,4%.

A Kollé, 94,5% interviewés ont signalé que les enfants de moins 5 ans sont

les plus touchés puis 3,9% pour les enfants de 5 à 15 ans et 1,6% pour les

femmes enceintes. Cette population pense que les adultes ne font pas le

paludisme.

Sur la transmission du paludisme, les moustiques sont les premiers

incriminés dans la transmission du paludisme selon 68,1% de la population

d’étude à Sotuba et 91,0% de la population d’étude à Kollé. Ce taux élevé de

sujets évoquant les moustiques comme vecteurs du paludisme s’expliquerait

par la présence continue des équipes médicales sur les deux sites d’étude.

Page 56: Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de

Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 56

Les symptômes définissant le paludisme dans les deux sites étaient : les

céphalées avec 76,41% à Sotuba contre 74,6% à Kollé, les vomissements

avec 88,04% à Sotuba contre 83,3% à Kollé, la fièvre avec 85,38% à Sotuba

contre 86,8% à Kollé et la douleur abdominale 76,1% à Sotuba contre 74,6%

à Kollé.

Ces résultats sont similaires avec ceux de Tal-Dia et al. qui avaient trouvé à

Mekhé, à l’Est du Sénégal que 85% des femmes interrogées avaient cité la

piqûre de moustique comme mode de transmission et la fièvre comme

principal signe clinique du paludisme simple31. Ndour et al. avaient aussi

trouvé à Gossas au centre du Sénégal, que 74,8% des chefs de ménages

connaissaient bien le mode de transmission du paludisme.32. Au Rwanda,

dans l’enquête ménage menée dans le Kibuye, Hutton et al. avaient trouvé

aussi que le mode de transmission du paludisme et les signes du paludisme

simple étaient bien connus dans près de 85% des cas33.

Au Nigeria, Oguonu T et al. avaient trouvé que 99% des chefs de ménage

urbain et 74% des ruraux avaient entendu parler du paludisme34.

A Sotuba, 68,1% de la population d’étude croient que le paludisme peut être

évité par contre à Kollé 85,9% de la population d’étude n’y croient pas à

l’éviction du paludisme.

Parmi ceux qui pensent qu’on peut éviter le paludisme 90,15% à Sotuba et

77,27% ont proposé l’utilisation de moustiquaire imprégnée d’insecticide et

l’utilisation d’insecticide dans les maisons.

A Piron en zone rural de Bandiagara, M.Rhee et al. ont trouvé que seulement

35% des personnes savaient que le paludisme est transmis par les

moustiques et moins de 40% des gens savaient que l'on peut prévenir le

paludisme. Seulement 17% de ces personnes ont déclaré que les MII est un

moyen important de prévention35.

Les informations collectées sur l’utilisation des moustiquaires imprégnées

d’insecticide dans les deux villages nous montrent qu’à Sotuba 76,4% des

301 volontaires interviewés utilisent les moustiquaires imprégnées

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 57

d’insecticides contre 0,3% à Kollé, p < 10-3. Cette faible utilisation de

moustiquaire imprégnée d’insecticide à Kollé peut s’expliquée par le niveau

d’étude des chefs de ménage qui sont à majorité analphabète, le niveau de

sensibilisation de la population dans le cadre de la lutte contre le paludisme

et le coût des moustiquaires imprégnées d’insecticide qui reste élevée pour la

population.

Dans la région de Mopti, Mali, Rhee.M et al. ont trouvé que seulement 11%

des ménages utilisaient des moustiquaires imprégnées d’insecticide dans

l’ensemble des quatre villages où les enquêtes ont étés effectuées ; ils lient ce

faible taux à l’alphabétisation des chefs de ménage, au coût, à la largesse

des ménages et le manque d’information sur l’utilité des moustiquaires

imprégnées d’insecticide36.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 58

VII. CONCLUSION Notre travail était basé sur l’étude de l’incidence du paludisme et sur les

facteurs de risques de transmission du paludisme dans le village périurbain

de Sotuba et dans le village rural de Kollé.

Au terme de cette étude nous pouvons conclure que :

L’incidence du paludisme était plus élevée à Kollé 0,208 épisodes par

personne par saison de transmission qu’à Sotuba 0,0776 épisodes.

La prévalence du paludisme à Kollé était moins élevée en début de saison

19,2% qu’en fin de saison de transmission 33%. A Sotuba elle était

comparable au début 5,7% et à la fin de la saison de transmission 5,2%.

Les facteurs de risque de transmission du paludisme (type de maison, type

de toit, présence d’eau, présence des animaux) étaient plus fréquents à Kollé

qu’à Sotuba :

• Type de maison 99,4% à Kollé contre 74,4% à Sotuba, pour

les constructions en banco.

• Type de toit 58,5% pour les tôles, 40,5% pour la paille à

Kollé contre 94,7% pour les tôles et 0% pour la paille à

Sotuba.

• Présence d’eau près de la maison : 26,4% à Kollé contre

14,7% à Sotuba.

• Présence des animaux passant la nuit près de la maison :

85,2% à Kollé contre 24,9% à Sotuba.

• Présence des animaux passant la nuit dans la cours :

89,4% à Kollé contre 44,2% à Sotuba.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 59

VIII. RECOMMANDATIONS

Au regard de ces résultats, certaines recommandations sont faites :

Aux chercheurs du MRTC :

- Communiquer les résultats aux autorités régionales et nationales de la

santé.

- Poursuivre la surveillance parasitoclinique pendant la période de

transmission palustre mais aussi pendant la saison sèche pour déterminer

l’incidence annuelle du paludisme pour un meilleur contrôle de la maladie

au niveau des deux localités.

Au programme nationale de lutte contre le paludisme de :

-Tenir compte des données épidémiologiques du paludisme de chaque zone

pour la mise en œuvre des stratégies de lutte contre le paludisme.

-Renforcer les communications pour un changement de comportement (CCC)

dans le cadre de la lutte contre le paludisme.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 60

IX. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Protein) et la mortalité palustre dans la zone d’hyperendemie palustre du

Mali (Afrique de l’ouest). Thèse de recherche en santé publique, Université de

Rome : la SALPIENZA ; 1996.

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service de pédiatrie de l’hôpital National Gabriel Touré. Thèse, Médecine,

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10. Anonym, 2000. He Abuja Declaration on Roll Back Malaria in Africa.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

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paludisme simple à Sotuba et Doneguebougou (MALI) en 1999 et 2000.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

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23. Warrell D A. Pathophysiologie du paludisme grave. Cahier de santé

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24. DOUMBO O; TOURE Y; COULIBALY B; KOITA O; TRAORÉ B; DOLO A; DIALLO A. N. & QUILICI M. Incidence du paludisme et HbS en milieu hospitalier pédiatrique de Bamako au Mali. Méd. Trop 1992; 52: 169-174. 25. GUINET F ; DIALLO DA ; MINTA D ; DICKO A ; SISSOKO M ; KEITA MM; WELLEMS ET & DOUMBO O. A comparaison of incidence of severe malaria in Malian with normal and C-trait hemoglobin profiles. Acta Tropica 1997 ; 68: 175-182. 26. POUDIOUGOU B. Epidémiologie du paludisme grave au Mali, Intérêt clinique des anticorps anti-TRAP. Thèse Med, Bamako; 1995, NO28. 27. SISSOKO M S. Efficacité et tolérance de l’arthémether dans le traitement du paludisme grave. Thèse Médecine, Bamako; 1996, No14. 28. Kamaté .B.Effets du niveau de transmission et de l’âge sur l’incidence du paludisme simple à Sotuba et Doneguebougou (MALI) en 1999 et 2000. Thèse médecine, Bamako; 2001-2002. 29. Dolo A, Camara F, Poudiougou B, Touré A, Kouriba B, Bagayoko M, Sangaré D, Diallo M, Bosman A, Modiano D, Touré YT & Doumbo O. Epidémiologie du paludisme dans un village de savane soudanienne du Mali (Bancoumana). Bull Soc Pathol Exot 2003 Nov; 96(4): 308-12. 30. Sagara I. Impact de la riziculture irriguée sur l’épidémiologie du paludisme dans la zone de l’office du niger au Mali. Thèse Médecine, Bamako; 1997. 31. Tall-Dia A, Fall IS, Camara B, Wone I, Ndiaye P, Mbaye, Diouf FN. Obstacle dans la prise en charge du paludisme de l’enfant dans la ville de Mékhé (Sénégal). Dakar Med 2002 ; 47 : 159-63. 32. Ndour CT, Ba O, Manga NM, Fortes ML, Nyamwasa D, Sow PS. Le paludisme : connaissance, attitudes et pratiques des chefs de ménage de la population rurale de Gossa, Sénégal. Bull Soc Pathol Exot 2006; 99: 290-3. 33. Hutton G, Musango L, Savadogo B. Résultats de l’Enquête-Ménage dans la province de Kibuye, Rwanda. Direction de la Santé, Genre et Affaires Sociales Province de Kibuye Swiss tropical Institute. Février-mars 2003 ; 53 p.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 63

34. Oguonu T, Okafor HU, Obubu HA. Caregivers’s knowledge, attitude and practice on childhood malaria and treatment in urban and rural communities in Enugu, southeast Nigeria. Public Heath 2005 ; 119 : 409-14.

35. M. Rhee, S. Mahamadou, P. Sharon, W. McFarland, J. Parsonnet et D.Ogobara. L'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide (MII) à la suite d'une intervention d'éducation contre le paludisme à Piron, au Mali: un essai contrôlé avec répartition systématique des ménages. Malaria journal 2005; 4: 35. 36. Rhee M, M Sissoko, Perry S, A, Dicko, Mc Farland W, O Doumbo. Les pratiques de prévention du paludisme dans la région de Mopti, Mali. East African Medical Journal 2005; 82 :396-402.

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FICHE SIGNALITIQUE

Nom : SAMAKE

Prénom : Yacouba

Titre de la thèse : Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Date de soutenance : 2010

Ville de soutenance : Bamako.

Pays d’origine : Mali.

Lieu de dépôt : Bibliothèque de la Faculté de Médecine de Pharmacie et

d’Odontostomatologie de l’Université de Bamako.

Secteur d’intérêt : Parasitologie, Santé Publique, épidémiologie.

RESUME :

Au Mali, le paludisme est un problème majeur de santé publique et de

développement, car il représente la première cause de morbidité et de

mortalité. Ce sont les enfants de 0-5 ans et les femmes enceintes qui sont les

plus vulnérables. L’objectif est d’évaluer le poids du paludisme dans le

village périurbain de Sotuba et le village rural de Kollé pendant la saison de

transmission de l’année 2009. Il s’agit d’une étude d’observation, menée

dans en milieu rural de Kollé et en milieu péri urbain de Bamako à Sotuba

de Juillet à Décembre 2009. La taille de l’échantillon calculée était égale à

300 par zone. L’incidence du paludisme était plus élevée à Kollé 0,208

épisodes par personne par saison de transmission qu’à Sotuba 0,0776

épisodes. La prévalence du paludisme à Kollé était moins élevée en début de

saison 19,2% qu’en fin de saison de transmission 33%. A Sotuba elle était

comparable au début 5,7% et à la fin de la saison de transmission 5,2%. Les

facteurs de risque de transmission du paludisme (type de maison, type de

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 65

toit, présence d’eau, présence des animaux) étaient plus fréquents à Kollé

qu’à Sotuba :

• Type de maison 99,4% à Kollé contre 74,4% à Sotuba, pour

les constructions en banco.

• Type de toit 58,5% pour les tôles, 40,5% pour la paille à

Kollé contre 94,7% à Sotuba.

• Présence d’eau près de la maison : 26,4% à Kollé contre

14,7% à Sotuba.

• Présence des animaux passant la nuit près de la maison :

85,2% à Kollé contre 24,9% à Sotuba.

• Présence des animaux passant la nuit dans la cours :

89,4% à Kollé contre 44,2% à Sotuba.

MOTS-CLÉS • Paludisme. Zone rurale. Zone péri urbaine. Facteurs de

risques.

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

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Annexe

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Questionnaire ménage

INSTRUCTIONS: Il vous est demandé de nous fournir des réponses avec honnêteté au sujet des facteurs qui

influencent la transmission du paludisme dans votre maison. Vos réponses seront traitées

confidentiellement et seront utilisées seulement pour ce but.

Nom du village ________________ Nom du quartier________________

Numéro de l’auréole ______________/

Numéro de la maison __________

Type de construction et alentours

1. Le mur de votre maison est de quel type?

______/ 1=Terre 2=Brique 3=Brique de terre

4=Brique de Ciment 5=Ciment

2. Le toit de votre maison est de quel type de matériel?

______/ 1=Tuiles 2=Tôles ondulées 3=Pailles

4=Autres à spécifier_________________________________

3. Votre maison a-t-elle des paravents ouverts?

_____/ 1=Oui 2=Non

4. Quelles sont les dimensions de vos fenêtres? Sont-elles protégées?, Sont-elles percées?

Fenêtres Dimensions

(cm x cm) (mesures)

Protection ? Rideaux

troués?

Nombre/dimensions

des trous

1

2

3

4

5

6

5. Quelle est la distance entre votre maison et votre proche voisin? ________mètres

6. Quelle est la distance entre votre maison et le buisson le plus proche, plantation de

banane ou arbres ? ________mètres

7. Quelle est la distance entre votre toilette et votre chambre ? ______mètres

8. Quelle est la distance entre votre puisard, ordures ménagères et votre maison?

________mètres

9. Le mur de votre toilette est de quel type?

________/ 1=Terre 2=Brique 3=Brique de terre 4=Brique de Ciment

5=Ciment 6=Polythène paper 7=Paille 8=Tiges de maïs

10. Quel matériel est utilisé pour la toiture de votre toilette ?

_______/ 1=Tuiles 2=Tôles ondulées 3=Paille 4=Sans toiture

5=Autres à préciser ______________________________

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 68

11. Y-a-t-il un réservoir d’eau près de la maison (points d’eau pour le bétail, moule

contenant de l’eau pour la volaille)?

______/ 1=Oui 2=Non

12. Quelle est la distance entre la source d’eau permanente et votre maison (mares, riz

padis, canaux d’irrigation, rivière etc.)? ___________mètres

13. Combien de personnes dorment dans cette maison?

_ ______/ personnes

14. Y-a-t-il combien de chambres à coucher dans votre maison? ______ chambres

15. Quel est le nombre maximum de personnes dormant dans une chambre? ________/

personnes

16. Quelles sont les dimensions de votre maison?

______ x _________ mètres

17. Y-a-t-il du bétail qui passe la nuit près de votre maison?

________/ 1=Oui 2=Non

18. Y-a-t-il des animaux tels que les chats, les poules, les chèvres etc. qui passent la nuit

près de votre famille?

______/ 1=Oui 2=Non

19. Quel type de combustible utilisez-vous pour la cuisine dans votre maison?

_____/ 1=Kérosène 2=Bois de chauffe 3=Charbon 4=Electricité

20. Où préparez-vous?

______/ 1=Cuisine 2=la même maison où vous dormez 3=Dehors

Socio-économique 21. Qui est le chef de ménage?

_____/ 1=Mère 2=Père 3=Les deux

4=Autre préciser_____________________________

22. Si un enfant devient malade, qui décide du traitement ou du type de soins médicaux?

____/ 1=Mère 2=Père 3=Les deux

4=Autre préciser___________________________________

23. Quel est le niveau d’éducation le plus élevé atteint par le père du ménage?

____/ 1=Primaire 2=secondaire 3=Au-delà du secondaire 4=Sans instruction

24. Quel est le niveau d’éducation le plus élevé atteint par la mère du ménage?

____/ 1=Primaire 2=secondaire 3=Au-delà du secondaire 4=Sans instruction

25. Quelle est l’occupation du chef de ménage?

______/ 1=Cultivateur 2=Fonctionnaire 3=Petite entreprise 4=Ouvrier 5=Grande

entreprise 6=Aucun

26. Quel est le revenu mensuel de votre ménage?

__________FCFA

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 69

27. Votre revenu est-il suffisant pour couvrir la plus part des besoins de la famille?

______/ 1=Oui 2=Non

28. Lequel des média suivants utilisez vous toujours pour accéder à l’information?

____/ 1=Journaux 2=Télévision 3=Radio 4=Aucun

Utilisation des mesures préventives

29. Nombre d’enfants, age, sexe, utilisation de moustiquaires et traitement insecticide

Enfant Age Sexe Dort-il sous

moustiquaire?

Quand est ce que la moustiquaire a été traitée

la dernière fois?

Condition*

Oui Non Mois

passé

An

passé

Rien de

tout cela

Ne sait pas

1

2

3

4

6

7

8

9

10

Condition: a) Moins de 5 trous de la taille du pouce; b) Approximativement 5-10 trous de la

taille du pouce; c) >10 petits trous ou la taille du poing.

30. Combien d’adultes dorment sous moustiquaire? _______adultes ; out of _____

adultes

31. Combien de personnes dorment sous une seule moustiquaire? _______personnes

32. Quand est ce que les membres de votre famille préfèrent dormir sous moustiquaire?

_____/ 1=Saison sèche et chaude 2=Saison pluvieuse 3=Toute l’année

33. Indépendamment de l’utilisation des moustiquaires, citez d’autres méthodes que vous

employez pour protéger votre famille contre le paludisme?

____/ 1=Serpentin 2=Autres répulsifs 3=Autres méthodes (citer)

___________________________________________________

Connaissance sur le paludisme

34. Dans votre famille, quel groupe est le plus fréquemment atteint de paludisme?

____/ 1=Enfants de moins de 5 ans 2= 5-15 ans 3=Femmes enceintes 4=Adultes (>15

ans)

35. Comment se transmet le paludisme?

____/ 1=Eaux sales 2=Moustiques 3=Déséquilibre alimentaire 4=Mauvais temps

5=Autre à préciser___________________________

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 70

36. Comment savez-vous que vous souffrez de paludisme? (Citer les symptômes)

______________________________________________________

_________________________________________________________

_________________________________________________________

37. Connaissez-vous des médicaments qui traitent le paludisme?

____/ 1=Panadol 2=Chloroquine 3=Fansidar 4=Coartem 5=Amodiaquine 6=Metakelfin

7= Autres préciser

________________________________________________________________________

________________________________________

38. Dans votre famille, pendant quelle saison vous avez plus de cas de paludisme?

_______/ 1=Saison sèche 2=Saison pluvieuse 3=Toujours 4=Aucun

39. Que faites vous en cas de maladie d’un membre de la famille?

____/ 1=Achat de médicament à la boutique 2=Prier pour lui 3=Emmener à l’hôpital

immédiatement 4=Donner des médicaments traditionnels 5=Emmener à l’hôpital

quand ça devient sérieux.

40. Pendant combien de temps, vous donnez un médicament contre le paludisme à un

patient de votre famille ?

____/ 1=Jusqu’à la disparition des symptômes 2=Jusqu’à la fin des médicaments 3=Ne

sait pas.

41. Gardez-vous des médicaments contre le paludisme dans votre maison pour les cas

d’urgence?

______/ 1=Oui 2=Non 3=Souvent

42. Y-a-t-il assez de variétés de médicaments contre le paludisme stockés dans les

magasins au marché? _____/ 1=Oui 2=Non

43. La prise en charge d’un paludéen prend combien de temps à l’hôpital?

_________heures.

44. Combien dépensez-vous par an pour le paludisme? ________FCFA

45. Citez d’autres maladies que vous pensez être une menace pour la vie dans ce village?

______________________________________

46. Pensez-vous que le paludisme peut être évité ?

1)____/ Oui, citez quelques mesures de prévention

_____________________________________________________________________

__________________________________ 2)____/ Non

47. Avez-vous dormi en dehors de votre chambre cette semaine ?

____ _/ 1=Oui 2=Non

48. Si Oui, pour combien de jours ? ______/ Jours

49. Si Oui, Où avez-vous dormi?

___________________________________________________________________________

_______________________________________________

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Epidémiologie du paludisme dans la population rurale de Kollé et péri urbaine de Sotuba.

Thèse de médecine 2010 MRTC/DEAP/FMPOS (Yacouba Samaké). 71

Serment d’Hippocrate

En présence des maîtres de cette faculté , de mes condisciples ; devant l’effigié

d’Hippocrate, je promets et je jure au nom de l’être suprême, d’être fidèle aux

lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la Médecine.

Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au

dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage clandestin d’honoraires.

Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma

langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à

corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.

Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de

parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient.

4.1.3.1 Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception

Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes connaissances

médicales contre les lois de l’humanité.

Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants

l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.

Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.

Je le jure.