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8/6/2019 Epitre sur la mise en garde contre les excs dans le takfir
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Eptre sur la mise en garde contre les excs dans le takfir
Beaucoup de gens qui prtendent suivre la voie du messager utilisent la rgle mentionn par
mohammed ibn 'abdel Wahhab dans la 3eme annulation de l'islam afin de rendre mcrant lesmusulmans qui ne le mritent pas, et vu que ceci est parmi les choses dangereuses, il est utile
je pense de faire un petit rappel ce sujet.Cette sentence est devenue chez les adeptes maladifs du takfir un pilier incontournable du Din
et ce tel point quils en sont qualifier de kfir toute personne qui ne reconnat pas le kufr
de celui ou celle queux-mmes considrent comme impie ! Libre chacun dimaginer,
partir de l, jusquo peut conduire ce genre de raisonnement htif et simpliste.
Certes le takfir est un verdict lgal dans la Sharia, donc utile et ncessaire et nen dplaise
aux pseudo-salafis et autres espces de laxistes endurcis qui cherchent relguer ce hukmchari , comme bien dautre dailleurs non conformes leurs passion, aux oubliettes. Mais de
l consacrer tout son temps, son nergie polmiquer sur le statut de tel ou tel individu,
pour ensuite se mettre lancer sauvagement et sans retenue lanathme sur ses
opposantscela ressemble plus la manifestation de symptmes pathologiques qu la
recherche de lapplication dun verdict lgal appuy par le Coran, la Sunna et lIjma !
Ceci dit, ce nest quavec lAide dAllah, que nous tenterons dclaircir un des principes du
takfir dont font usage de manire immodre, peu judicieuse, mais surtout non conforme ce
qui plat au Lgislateur, une partie de nos frres et surs qui ont succomb lappel, si jose
dire, du fast-takfir , au point de nen tre jamais rassasi ! QuAllah par Sa Misricorde
nous en prserve ainsi que de tout garement.
Nous disons donc, et que lAgrment dAllah soit avec nous : tout nonc, toute condition qui
nest appuy ni par le Livre dAllah, ni par la Sunna de Son Messagerest invalide ou nul ou si
vous prfrez rejeter. A partir de ce credo il nous appartient au pralable dexplorer
lorigine, la source, le dalil sur lequel repose le principe celui qui ne reconnat pas le kufr du
kfir est lui-mme kfir . Cela nous aidera alors le recadrer, cerner justement ses
implications et ses limites.
Ibn taymiya, du fait de son emploi frquent de cette sentence est encore actuellement
considr par beaucoup de gens comme tant lorigine de ce principe. Et beaucoup pense
encore quelle fut reprise alors par Muhammad ibn Abd el Wahhab et les Savants du Najd,quAllah leur fasse Misricorde tous. Cependant, dautres Savants plus anciens queux les
ont devancs dans la mention de cette qaida (fondement, base). Citons titre dexemple :-Sofian Ibn Oyaina, Amir el Mouminin dans la science du hadith (mort en 198 h) a dit : Le
Coran est la Parole dAllah, celui qui prtend quil est cr est un kfir, et quand celui qui
doute seulement du kufr de ce dernier, il est lui-mme kfirRapport par le fils de limam Ahmed Ibn Hanbal, AbdAllah dans louvrage Es Sunna n25 avec une chane de transmission authentique.
-Le mme dire est attribu Abou Moab Ibn Said et Moayfi par le Hafidh Abou el Qasimel Lalka-i ( mort en 418 H ) dans son ouvrage trs connu Charh itiqad ahl es sunna wal
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jamaa vol.II p256
-Citons galement lexemple de Abou Bakr Ibn Eyach el Mouqri qui, interrog aussi sur la
question du Coran, Parole dAllah incre et au sujet de celui qui affirme le contraire. Sarponse fut : Cest un kfir et celui qui ne reconnat pas que ce dernier est un kfir est lui-
mme kfir. Voir Es Sunna toujours de El Lalka-i vol.II p 256
-Ibn Hajjar el Asqalani quant lui, rapporte dans son tahdhib que El Bayhaqi a dit : ilmest parvenu que El Halwani a dit : -Je ne considre pas kfir celui qui sur la question ducoran ne se prononce pas. Jai (El Bayhaqi est le narrateur) alors interrog Salama Ibn
Chabib ben En Nissbouri (savant du hadith de la Mecque mort en 247 H ) sur les dires de El
Halwani. Il ma rpondu en ces termes : -quils soit jet aux latrines (traduction littrale de
yourma fil houch ), celui qui ne reconnat pas le kufr du kfir est lui-mme kfir Et
tahdhib-Ibn Hajjar elAsqalani vol.II p 303. A noter que El Khtib el Baghdadi rapporte la
mme chose dans Trikh Bagdad (lhistoire de Bagdad) vol. VII p365.-Autre exemple, celui dAbou Zara Obeyd Allah Ibn Abd el Karim er-Razi (mort en 264 H)
qui a dit : Celui qui prtend que le Coran est cr est kfir et sort de la communaut. Quand
celui qui doute seulement du kufr de ce dernier, il est lui-mme kfir, et ce sil a eu
connaissance du sens exact de cette affirmation.
En considrant les exemples mentionns sur lusage de cette qaida par certains Savants et
qui remontent ici lpoque des Salafs (trois sicle qui suivirent la mort du Prophte
Muhammad alaihi es salat wa es salam), on retiendra quelle nest pas une invention
rcente et quon ne peut en attribuer lorigine au Cheikh Ibn Taymya ou au CheikhMuhammad Ibn abd el Wahhab ainsi que ses suiveurs - QuAllah leur fasse Misricorde
tous-.
Nous pouvons mentionner comme dalil (preuves) sur lesquels repose ce principe lesversets suivants :
Et seuls les kfiroun nient Nos Signes (29 :47), Qui est plus injuste que celui qui ment
au sujet dAllah et qui nie la Vrit lorsquelle lui parvient ? Mais lEnfer nest-il pas lelieu de sjour des mcrants ? (39 :32)
Ainsi ces versets et tous les autres qui sont de la mme teneur, constituent des arguments qui
indiquent que quiconque nie une chose tablie de manire certaine par la Lgislation est un
kfir.
Le Qdhi Ayadh mentionne quant lui, dans son ouvrage echchifa , la position de certainsde ses contemporains qui ne se considraient pas comme kfir la majorit du commun peuple
comme les femmes, les illettrs et les suiveurs parmi les Juifs et les Chrtiens, du fait de leur
ignorance et de leur manque de jugement. En rponse cela voici ce quil dit vol.II 280-281 :
El Ghazali a mentionn dans et taffarrouqa un dire proche de celui-ci (susmentionn),
mais celui qui soutient cela est kfir selon lijma qui stipule quest kfir celui qui ne
considre pas les Chrtiens et les Juifs ou quiconque nest pas Musulman comme un
mcrant, ou en vient simplement en douter.
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Le Qdhi ajoute ensuite : car le Consensus reconnat que les catgories de personnes sus
mentionnes sont des kuffars ; celui donc qui le nie, ou en doute rejette alors le Texte ; or le
reniement ou le doute vis--vis des Textes ne peuvent tre luvre que dun kfir.Sappuyant sur ce qui vient dtre cit, nous retiendrons comme dfinition de ce principe ce
qui suit : celui qui ne considre pas comme kfir toute personne ayant eu connaissance des
textes (Coran et Sunna) constituant des preuves indiscutables et exemptes dambiguts (et quia ni aprs cela) est lui-mme un kfir.
Il faut remarquer cependant que lapplication du verdict ne peut se faire quen labsence
dempchements dapplication du verdict tels que lignorance, la contrainte, lerreur
dinterprtation etc., et en prsence des conditions ncessaires lapplication du verdict.Quand lindividu dont le kufr relve dune erreur dinterprtation ou dun ijtihad, ou de
lignorance des preuves lgales (dalil), ou ayant trait une question particulire ncessitant
des claircissements (houjja), il est ncessaire de sabstenir daccuser dimpit celui qui ne
considre pas ce dernier comme kfir. Ce principe ne sappliquant quen labscence de toute
ambigut. Cest pour cette raison que limam Abou Obad el Qsim Ibn Salm (mort en
224 H) disait au sujet des jahmya : Je ne connais pas de personnes plus gares dans leur
kufr queux. Cependant je ne considre que comme ignorant celui qui ne les reconnat pas
impies.
Abordons maintenant la position du Cheikh Ibn Taymyaface lusage de la qaida man la youkaffirou kfir . Voici ce que nous lisons dans el fatawi (vol II p.83) au sujet
des adeptes du courant de penses el itihadya dont fut lorigine Ibn Arabi :
Celui qui prtend (comme Ibn Arabi et ses suiveurs) que les adorateurs didoles
sombreraient dans lignorance sils abandonnaient leurs idoles, est encore plus impie que lesJuifs et les Chrtiens. Et par consquent, celui qui ne considre pas comme impie lauteurdune telle affirmation est lui-mme plus kfir quun Juif ou un Chrtien car ces derniers
reconnaissent au moins que les idoltres sont des mcrants.
Ibn Taymya nest videmment pas le seul stre prononc sur les dviances dIbn Arabi,
mais lui ayant consacr dans majmouat el fatawi nombreuses pages dans lesquelles il
dvoile ses garements et les rfute il passe pour tre un de ses plus farouches adversaires. Ce
qui est dailleurs tout son honneur car lorsque lon se penche un moment sur les affirmations
de Ibn Arabi, le Croyant ne peut tre que choqu par les normits de kufr vident dont sest
rendu coupable ce dernier.
A titre indicatif, citons quelques dires dIbn Taymya dans el fatawi (vol II p.86) : Etcest pour cela quils (adeptes de Ibn Arabi) affirment quAllah azza wa jalla - est toutechose existante. Les idoles sont donc une partie dAllah, celui donc qui abandonne
ladoration des idoles, abandonne alors une partie de la Vrit, etde ladoration dAllah Concernant toujours le cas de Ibn Arabi, Ibn el Mouqri dit dans son ouvrage er rawdh :
Celui qui hsite appliquer sur les juifs, les chrtiens, Ibn Arabi et ses adeptes le verdict du
takfir, est lui-mme un kfir.
Mais il faut remarquer que lapplication du principe man la youkaffirou kfir par les
savants concerne le cas de ceux qui doutent sur le kufr de Ibn Arabi et ses adeptes qui sont
eux auteurs de blasphmes vidents que ne peut nier seul celui qui est leur semblable. Ibn
Taymiya dit dans majmou el fatawi : et je nai mentionn ici quun dixime du kufrdont ils ( Ibn Arabi, Ibn Sabin, et Tlemceni) se sont rendus coupable . Et cependant le
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Cheikh nomet pas de mentionner aprs avoir rpertori tous les dires de Ibn Arabi ce qui
suit concernant le verdict de ce dernier : tous ces dires sont ceux de Ibn Arabi dans elfouous et Allah sait sur quelles croyances sest termin la vie de ce dernier. (majmou el
fatawi II p 284). Il faut noter la retenue du Cheikh el Islam lgard du takfir, en labsence de
certitude et dans le cas de lignorance concernant la croyance au moment de la mort.
Il nous semble ncessaire de citer dautre passages de majmouat el fatawi cette uvre
monumentale du Cheikh, concernant le principe man la youkaffirou kfir . Dans le
volume II p.86 Ibn Taymiya-quAllah lui fasse misricorde- dit :
De ce fait, ils (adeptes de Ibn Arabi) approuvent la position des chrtiens et des juifs dans
ce quils affirmentde la divinit de Jsus et de Uzair pour les juifs, et ils les considrent
comme tant dans le vrai, de mme que les idoltres, alors que cela fait partie du plus grand
kufr (c d : le fait de considrer les chrtiens, les juifs et les idoltres comme bien guids).
En ce qui concerne la personne qui serait encore dans le doute vis--vis des membres de cette
secte gare, et qui prtendrait ignorer leurs blasphmes, il est ncessaire de les clairer sur
leur situation vritable. Si aprs cela (aprs avoir t mis au fait des positions des adeptes de
el itihadya, et de wahdat el oujoud) ces personnes ne manifestent pas leur dsaveu lgardde ces innovateurs, ils rejoignent alors leur camp (c d : ils deviennent eux-mmes kuffars).
Quant celui qui oserait prtendre que les affirmations de Ibn Arabi et ses suiveurs sont
sujettes des interprtations (t-will) conformes la charia, il ne peut sagir que dunmeneur ou dun imam de cette secte, car soit il se ment lui-mme en affirmant une tellechose, ou sil y croit vraiment il est plus impie quun chrtien .Autre citation du Cheikh qui nous semble utile de rapporter pour fournir au lecteur dautres
claircissements quant la manire dont Ibn Taymiya faisait usage de la qaida :
Les dires de ces derniers (il sagit toujours de Ibn Arabi et ses disciples) sont pires que
ceux des chrtiens, et ils renferment autant de contradictions que ceux des chrtiens. Ainsi
concernant lessence divine ils voquent parfois lincarnation ( la manire des chrtiens qui
disent que Jsus est lincarnation de Dieu sur Terre), et dautres fois la communion (du divinet de lhumain comme chez certains autres chrtiens), ou encore de lunitarisme (dans lequelle divin et tout ce qui est cr ne sont quun). Cest donc une doctrine sujette lacontradiction, ce qui explique quils cherchent la travestir ceux qui ne comprennent pas.
Tout ceci nest que kufr selon le consensus approuv par tous les Musulmans, et celui qui
doute seulement de cela aprs avoir eut connaissance de cette doctrine et de celle de lislam
est un kfir, de mme quest kfir celui qui doute du kufr des juifs, des chrtiens et des
idoltres. (majmouat el fatawi vol.II p.223)
A partir des citations susmentionnes du Cheikh el Islam Ibn Taymiya nous
pouvons retenir ce qui suit :
-Le Cheikh fait mention de la qaida man la youkkafirr kafir lorsquil sagit dun kufr
apparent reconnu par un ijma (consensus) de la Umma, comme celui des adeptes de Ibn
Arabi auquel font rfrences les citations ci-dessus et qui elle seules montrent la gravit du
kufr dans lequel avaient sombr ces derniers.-Le Cheikh, malgr les normits dclares par les membres de la secte wahdat el oujoud, et
el itihadya, et malgr avoir affirm lui-mme que le kufr de ces derniers est pire que celui des
juifs et des chrtiens, ne considre comme impie celui qui doute de la mcrance de ces
gars quaprs que celui-ci ait connaissance des tenants et aboutissants de la doctrine.Et ceci rejoint la position des Cheikhs Abou Zara et Abou Hatim lorsquils ont affirm au
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sujet de celui qui doute du kufr des Jahmya (secte ayant soutenu que le Coran est la Parole
cre dAllah), quil tait lui-mme kfir condition quil ait connaissance de leur kufr. Sont
donc labri dece verdict daprs ce qui vient dtre nonc, les nouveaux convertis et ceux
qui sont excuss du fait de leur ignorance.
Dans ce qui vient dtre mentionn, se trouve un expos clair montrant que lapplication duprincipe que nous discutons ici, ne se fait quen prsence dun kufr vident, et aprs que les
individus concerns aient t informs. Car seul peut tomber sous le coup de ce verdict, celui
qui rejette un Texte authentique dargumentation dcisive. Le fait quun individu ignore la
position de lIslam sur une question donne, et quil ignore en outre, ou ne comprenne pas
exactement les implications de certaines assertions le met labri du verdict de kufr du fait de
ces deux ignorances : lignorance de lislam, et celle de la situation courante (el wqi).
On retrouve la mme approche dans la fatwa dIbn Taymiya concernant les Tartars
(Monghols) :
Louanges Allah Seigneurs des Mondes, oui il est ncessaire de combattre ces hommes
selon le Livre dAllah, la Sunna de Son Messager, et selonlopinion des Savants de la Umma.
Et cette dcision repose sur deux fondements :
1-La connaissance de la situation des Tatars
2-La connaissance du verdict divin sappliquant eux.
En plus des deux conditions qui viennent dtre cites et qui sont ncessaires lapplication
du verdict li la qaida, nous tenons faire remarquer que dans tous les exemples, les
savants la mentionne de manire globale, comme une rgle gnrale. Ceci implique que lors
de lapplication de cette rgle sur une personne il devient obligatoire de sassurer de la
prsence des conditions du takfir (chourout et takfir) et de labsence dempchements dutakfir (mawniout takfir). Il sagit donc de faire une distinction entre le kufr global (el
moutlaq) et le kufr individuel (el mouayin) ainsi que le fait remarquer Ibn Taymiya dans el
fatawi lorsquil dit :
lorsquils (c--d les savants) disentcelui qui dit ceci est kfir- la majorit des genspensent que toute personne sans exception est vise par la rgle, sans considrer le fait que le
takfir a des chourout, des mawni qui doivent tre tudis lorsquil sapplique un individu,
et que le kufr el moutlaq nimplique pas forcment le kufr el mouayin.
A partir de ce qui vient dtre tabli comme rgles et conditions sur lapplication de la qaida
man la youkaffirou kfir, il parat clair quon ne peut en sappuyant sur cette dernire,
jeter lanathme sur celui qui ne considre pas comme impie la personne qui par exempleabandonne la salat. Ceci du fait quil existe des rfrences quil considre comme des
mawani. Ainsi il est tabli que de grands Imams tels que Ech Chafii et Mlik ne
considraient pas labandon de la salt comme du kufr, alors que ctait le cas dautres Imams
non moins connus tels que Ahmed Ibn Hanbal, Abd Allah Ibn el Moubarak ou Ishaq Ibn
Rahouwah (un des Cheikhs de Bokhari). Cependant, jamais il na t relat que ces derniers
aient qualifi les premiers de kuffars en vertu de la rgle man la youkaffirou kfir ! Et il en
fut ainsi pour lensemble de leurs divergences. Nous pourrions galement mentionner la
divergence qui apparut parmi les Compagnons (radhia llahu anhum) concernant le statut de
ceux qui aprs la mort du Prophte refusrent de sacquitter de la zakat, et remarquer
notamment quAbu Bakr Es Saddiq na jamais appliqu ce principe sur aucun des
Compagnons qui au dbut ont refus de combattre les mnii ez zakat (ceux qui ne sont pasacquitt de la zakat). Et nous savons tous quAbu Bakr les a combattus en tant quapostats,
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donc kuffars, et non simplement en tant que transgresseurs (boght). Dans le mme ordre
dides, Nous citerons le cas du Calife El Hajjaj Ibn Youssouf qui gouverna du vivant dun
grand nombre de salafs (suiveurs des Compagnons notamment). La majorit de ces derniers le
considraient, malgr tous ses garements et ses injustices, comme un Musulman et ne
sinterdisaient pas de prier derrire lui. Cependant que certains autres Tbioun le
considraient comme un kfir, ce fut le cas, entre autre de Said Ibn Joubir qui on demanda : -Comment ! Tu tes soustrait la tutelle de Houjjaj ?! Il rpondit : -Certes, et je ne laicependant fait que parce quil est un kfir. . Moujahed, llve en tafsir dIbn Abbas,
comptait aussi parmi ceux qui ne doutaient pas du kufr de El Hajjaj Ibn Youssouf et il
lappelait mme le Cheikh kfir . Ibn Askir rapporte de El Chobi : El Houjjaj croit en
le Jibt (faux dieu, idole, devin, sorcier) et le Taghout et est mcrant vis--vis dAllah .Malgr ces divergences connues au sujet de El Hajjaj, jamais les Salafs ne se sont jets
lanathme, saccusant mutuellement de kufr au nom du principe man la youkaffirou kfir
fahowa kfir.
Il est mme rapport du Tabii Et Ta-ouss selon une chane de transmission authentique ce
dire : Quel tonnement dentendre nos frres dIrak qualifier le Hajjaj de croyant.
Il existe dautres nombreux exemples sur lesquels les salafs et les Savants ont diverg comme
le kufr de certaines sectes de lislam telles que les khawarij, les qadarya ou les jahmya.
Cependant, ces divergences nont jamais conduit les partisans de chaque tendance parmi les
Savants appliquer le verdict du takfir sur ses opposants comme le font les ghoulats, de nos
jours, sans retenue et sans prendre en considration les rgles lmentaires du takfir.Daprs les dires du Cheikh El Islam, contenus dans majmouat el fatawi au sujet des
diffrentes approches quune personne peut avoir face aux sources et qui ont un liendirect avec lapplication du verdict du takfir, nous retiendrons cinq cas :
1-Lorsque certaines sources sopposent conduisant ainsi plusieurs interprtations
diffrentes.
2-Lorsque certaines sources ne sont pas parvenues une personne et quelles lui sont
inconnues du fait par exemple de sa conversion rcente, ou du fait de son loignement des
hommes de sciences
3- Lorsque certaines sources sont connues, mais considres par la personne, comme non
valables du point de vue de leur authenticit.
4-Lorsque la personne nest pas en mesure de comprendre les sources correctement du fait dela difficult de certains textes, ou de lincapacit de la personne den cerner le sens exact.
5-Lexistence dambiguts rpandues (choubouht) autour de la personne qui le plonge dans
le doute, voir vers une fausse approche, et qui le rendent alors excusable.
Voici maintenant les passages de majmout el fatawi dans lesquels Ibn Taymiya fait
allusion ces diffrents cas :
Ainsi il existe des dires par lesquels lhomme sort de lIslam, et qui sont cependant dus aufait que les Textes ne lui soient pas parvenus lempchant alors daccder la vrit. Il est
aussi possible que ces dites sources soient prsentent chez lui mais quil juge leur authenticitdiscutable, ou encore quil ne possde pas les outils ncessaires leur juste comprhension.
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Et enfin il se peut aussi quil ait t soumis une controverse (ambigut) pour laquelle il est
excusable auprs dAllah. Celui donc qui compte parmi les croyants et qui par souci de la
recherche de la vrit se trompe, sera certes pardonn par Allah, quel quil soit [].
(vol.23 p.195/196)
Le takfir est un verdict qui contient la menace de chtiment. Si quelquun vient rejeter undire du Prophte, tabli, il est possible quil le fasse du fait de sa conversion rcente, ou quil
vive dans un endroit loign de tout savoir. Celui dont la situation relve de ces cas, ne peut
tre considr comme impie, cause de son reniement des textes, jusqu ce que la preuve (el
houjja) lui soit prsente. Et quand bien mme les sources seraient connues de lui, il se peut
quil les rejette les jugeant douteuses quant leur authenticit, ou leur opposant dautres
sources pouvant conduire une interprtation diffrente mme si elle est fausse. (vol.III
p.148)
Ce qui doit tre retenu est le fait quon ne peut qualifier de kfir celui qui rejette un Texte sil
le fait et quil se trouve dans lun des cinq cas mentionns ci-dessus. Sil en est ainsi de celuiqui rejette un Texte il est exclure, de facto, dappliquer ce mme v erdict celui qui ne
considre pas ce dernier comme kfir ou qui doute de sa mcrance. A partir de l, il apparat
encore bien plus vident quon ne doit en aucun cas considrer comme kfir un individu qui
ne qualifie pas dimpie celui qui est considr comme tel par certaines autres personnes etc
Dans el fatawi dIbn Taymya (vol 35 p.79), ce dernier mentionne les Obaydyin (dynastie
fatimide qui rgna en Egypte, innovateurs, apostats lorigine de la secte druze). Il dit leur
sujet ce qui suit :
Ces derniers (les Obaydiyin) sont lobjet dun tmoignage unanime de la part des Savantsde la Umma, qui les ont qualifis dhypocrites, apostats qui malgr leurs apparences demusulmans sont des kuffars. [] Celui donc qui affirmerait que les Obaydyin sont croyants,est un ignorant. , remarquer que le Cheikh a dit ici ignorant et non pas kfir. Prenons donc
exemple dans ce domaine sur les gens de science et comme eux faisons preuve de retenue et
de sagesse et surtout tenons-nous en au strict respect des Textes afin de ne pas sombrer dans
ce qui peut avoir pour notre foi et notre vie future de fcheuses consquences.
Et Allah est Le Plus Savant.
Wa Allahou `alam .