250

Click here to load reader

Estuaires a Venir

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Dans le cadre du semestre de préfiguration du Centre Michel Serres, le projet "Estuaire(s) à venir" a permis à douze étudiants de travailler sur l’aménagement des estuaires.

Citation preview

  • 1ESTUAIRE(S) VENIR

    Centre Michel Serres

  • 2SOMMAIRE

    Introduction gnrale

    Avant proposPrfacePrface du directeur du centre Michel SerresIntroduction

    I - Diagnostic

    1 - Dfinition estuaires, 2 - Estuaires et grands projets damnagement, 3 - Estuaires et rchauffement climatique,

    II - Les outils prospectifs

    1 - Interdisciplinarit et interdpendance2 - Ontologie3 - Matrice de dcouverte

  • 3Estuaire(s) venir

    Groupe Estuaire(s) venirCentre Michel Serres

    Association "Estuaire de la Seine Territoire de leau" Programme Paris Nouveaux Mondes

    PRES heSam

  • 4

  • 5

    SOMMAIRE

    Prfaces p. 7Cartographie des disciplines p. 15Droul du projet par tapes p. 16

    I. Diagnostic p. 191. Dfinition de lestuaire p. 202. Estuaire et rchauffement climatique, quelles approches p. 323. Estuaires et grands amnagements p. 55

    II. Les outils prospectifs p. 791. Interdisciplinarit et interdpendance p. 802. Ontologie p. 823. Matrice de dcouverte p. 84

    III. Une prospective estuarienne p. 911. Une prospective estuarienne p. 922. Futuribles 2040 2050 p. 105

    IV. Zooms Contributions individuelles p. 147n-BVUPSJUQPSUVBJSFVOSMFDFOUSBMQPVSMBWFOJSEFMFTUVBJSF QnRapprochement de lAgenda 21 aux territoires estuariens p. 163n-JNQPSUBODFEFMJNNFSTJPOEFUFSSBJOEBOTVOQSPKFUEFUFSSJUPJSF QnParis Port-de-Mer et la valle de la Seine p. 195n-FTSJTRVFTIZESPMPHJRVFTFYUSNFTEBOTMFTUVBJSFEFMB4FJOF Qn-BTEJNFOUBUJPOEFM&TUVBJSFEFMB4FJOF Q

    L'quipe du projet p. 242

  • 6

  • 7-PSTRVPO EDJEF EBMMFS FYQMPSFS EFT UFSSJUPJSFT NBM DPOOVT JM FTUprudent et rconfortant de constituer une quipe ! Nous avons donc cherch nous adjoindre des comptences diversifies. Cest ainsi quest ne la collaboration entre lassociation Estuaire de la Seine - Territoire de leau et le Centre Michel Serres. Premire collaboration entre nous, mais aussi, premire mission pour le Centre Michel Serres et la Seine, ses courants et ses boucles, pour guider nos pas. Territoires complexes, lieux de rencontres de la mer, du fleuve et de la terre, des eaux douce et sale, des courants et des mares, MFT FTUVBJSFT TPOUQFVUUSFVOF UINBUJRVF JEBMFQPVS QSPVWFS MBpdagogie interdisciplinaire du Centre Michel Serres.Et de fait, chacune de nos rencontres avec les tudiants et leurs enseignants a t passionnante : leurs comptences, la fois diverses et pointues, ont conduit des changes enrichissants et surtout, ont permis daborder les diffrentes thmatiques sous des angles indits. Elles ont renforc notre conviction que les estuaires sont au DVSEFTFOKFVYEVOEWFMPQQFNFOUEVSBCMFEFOPUSFQMBOUF-FTsminaires organiss en Normandie nous ont permis de prolonger ces discussions dans un cadre convivial et de faire (re)dcouvrir les atouts et les potentiels du territoire de lestuaire de la Seine. Jai pu mesurer limplication personnelle de chacun dans ce projet et cest donc avec un immense plaisir que je vous adresse ces quelques lignes pour vous remercier tous, dirigeants, enseignants et tudiants du Centre Michel Serres, pour toutes ces rflexions qui se matrialisent aujourdhui travers cet ouvrage. En le lisant, beaucoup dcouvriront le potentiel davenir de ces estuaires.

    Philippe Mandonnet, Directeur de lassociation Estuaire de la Seine Territoire de leau .

    PRFACES

  • 8

  • 9 Innovation , voici le matre mot du Centre Michel Serres. Partie intgrante du PRES heSam, le Centre Michel Serres a t cr en ce dbut danne 2013, dans le cadre de linitiative dexcellence Paris Nouveaux Mondes. Reflet de la composition du PRES, il articule les sciences humaines et sociales aux sciences pour lingnieur et au design, aux sciences de gestion, aux sciences de lart et du patrimoine. Il a vocation prparer des tudiants de toute filire acadmique, au niveau Master ou Doctorat, aborder de faon transdisciplinaire les problmatiques contemporaines de linnovation. Il a galement pour CVUEFMFTQSQBSFSFOUSFEFTDPOUSJCVUFVSTUBOUEBOTMFTFOUSFQSJTFTque dans les organisations publiques. Ces ambitions sont aujourdhui portes via les projets du Centre. Estuaire(s) venir est lun dentre eux. Ils ont pour objectif dapporter des rponses concrtes des dfis contemporains, sociaux, environnementaux, culturels, socitaux, conomiques. Ils sont le plus souvent commandits par des institutions publiques, des collectivits territoriales ou des entreprises, et conduits par des tudiants, encadrs denseignants et de chercheurs en sciences humaines et sociales, en ingnierie et design, en management (public et QSJWh%PUBOLqBWBOUEUSFVOhUIJOLUBOLqMF$FOUSF.JDIFM4FSSFTprend, pour certains projets, la forme dun laboratoire dides : TPJUQBSDFRVFMFTDPNNBOEJUBJSFTTPVIBJUFOUDFUZQFEFDPOUSJCVUJPOTPJUQBSDFRVFMBUINBUJRVFUSBJUFMFDPOUFYUFMFTNPZFOTEJTQPOJCMFTne permettent pas de dboucher sur une ralisation taille relle.

    Ces projets se ralisent sur la dure dun semestre. Dure pendant laquelle les tudiants slectionns portent le projet en quipe pluridisciplinaire, et dveloppent un projet individuel de connaissances (composs de travaux de recherche et denseignements au sein des tablissements du PRES heSam). Ils acquirent la pratique de la dmarche projet et du travail en quipe multidisciplinaire, et surtout toffent leurs capacits dinitiative et de crativit, essentielles pour innover.

    Alain Cadix Administrateur gnral du programme Paris Nouveaux Mondes (jusqu'au 30 aot 2013)Administrateur dlgu l'innovation

  • 10

  • 11

    -FTFNFTUSF.JDIFM4FSSFTBUQFOTDPNNFMVOEFTPCKFUTEV$FOUSFMichel Serres, destin placer des tudiants issus de disciplines diffrentes au cur dun processus dinnovation. Il comprend deux lments pdagogiques principaux que sont le projet dinnovation interdisciplinaire et le projet individuel de connaissances.

    -FQBSJFTUDFMVJEFMJOUFSEJTDJQMJOBSJUMVOEFTFOKFVYEV13&4IF4BNFUsurtout la mise en pratique de cette interdisciplinarit. Elle est penser, mettre en uvre, digrer autant par les tudiants que par lquipe pdagogique.

    Pour la mise en uvre du projet Estuaire(s) venir , lun des deux projets engags lors de ce semestre de prfiguration, il a fallu trouver des pionniers, que ce soit les tudiants, les tuteurs mais galement le partenaire qui nous ont fait confiance et qui je pense ont apport la QSFVWFEFMJOUSUFUEFMBQFSUJOFODFEFDFEJTQPTJUJG

    -FT BQQPSUT EF DF QSFNJFS TFNFTUSF TPOU NVMUJQMFT FO UFSNFT EFrponse au problme pos et galement de rflexion sur les processus pdagogiques mettre en place.

    Que tous les acteurs de ce projet soient remercis, ils nous permettent denvisager le prochain semestre enrichis de cette exprience. Je suis convaincu que comme nous, ils garderont en mmoire ce parcours collectif et jespre quils en tireront profit dans leur vie professionnelle.

    .BSD-&$02Directeur des projets du Centre Michel Serres

  • 12

    -BMJWSBJTPOEFDFUSBWBJMQSPTQFDUJGTVSMFTFTUVBJSFTEBOTVODPOUFYUFEFDIBOHFNFOUDMJNBUJRVFFTUMFSTVMUBUEVOFFYQSJFODFPSJHJOBMF-Fpari initial, construire les conditions dune rencontre interdisciplinaire large autour dun projet, est simple. Mais si linterdisciplinarit est pratique dans le champ scientifique, la spcificit du Centre Michel Serres est dautoriser une rencontre entre des disciplines et des pratiques de recherche en apparence trs loignes. Ces rencontres, surprenantes parfois au premier abord, autorisent des croisements assums par des tudiants dont la motivation et labsence de cloisonnement disciplinaire trop marqu autorisent un regard rellement innovant. Douze tudiants se sont ainsi lancs dans cette aventure collective dune recherche intitule les Estuaire(s) venir . Ils viennent dhorizons divers, du design industriel, de lamnagement, EFMJOGPSNBUJRVFEFMDPOPNJFEFMIJTUPJSFEFMIZESPMPHJFFUEFTsciences de lingnieur. Ils ont en six mois relev le dfi de rpondre une commande de lassociation Estuaire de la Seine - Territoire de leau pour tracer les enjeux prospectifs de ces espaces spcifiques, riches et fragles, que sont les estuaires.

    -JUJOSBJSF EF DFUUF BWFOUVSF DPMMFDUJWF EPOU SFOE DPNQUF DFUouvrage permet dillustrer les deux apports essentiels de la pratique JOUFSEJTDJQMJOBJSF-BQSFNJSFFTUDMBTTJRVFMBWBSJUEFTEJTDJQMJOFTSFQSTFOUFT BVUPSJTF EFT EJBHOPTUJDT TDJFOUJiRVFT DPNQMFUT -Bpremire partie de louvrage en tmoigne proposant successivement une dfinition transversale des estuaires associe une rflexion sur lamnagement du territoire, puis une clarification des enjeux gnraux poss par le changement climatique. Ces diagnostics UINBUJRVFT QFSNFUUFOU BJOTJ EF DSPJTFS MFT FOKFVY QIZTJRVFT FUIVNBJOTEFDFTDPTZTUNFTFTUVBSJFOT.BJTMFEFVYJNFBQQPSUEFla pratique interdisciplinaire est bien de construire ou dexprimenter EFTNUIPEFT PGGSBOU FO EiOJUJWF EFT PVUJMT EF DPNQSIFOTJPO -Bdeuxime partie prsente la construction des deux outils mobiliss QPVSDFUUFSFDIFSDIF-BDPOTUSVDUJPOEVOFPOUPMPHJFQSFNJFSPVUJMapporte une plate-forme unique qui agrge la connaissance autour EFT DPNQPTBOUFT JEFOUJiFT EFT TZTUNFT FTUVBSJFOT &MMF QSPQPTFainsi une grille de lecture pour une vision prospective des estuaires. -BNJTFFOQMBDFEVOFNBUSJDFEFEDPVWFSUFEFVYJNFPVUJMSFQPTFsur lidentification exhaustive des lments perturbateurs venir dans un contexte de changement climatique et sur leur croisement avec MFT WBSJBCMFT FYQMJDBUJWFT EFT EZOBNJRVFT EFT FTUVBJSFT 2VFMRVFT

  • 13

    croisements, essentiels pour lavenir, sont ainsi tudis. Ces croisements permettent alors de livrer une prospective prsente en partie 3. Ces enjeux prospectifs sont ports par dix personnages imagins, mais OPOGBOUBTNTQBSMBOUEVEFWFOJSWFOUVFMEFTFTUVBJSFT-FYFSDJDFna bien sr pas vocation assumer une ambition prophtique, mais bien proposer des rflexions sur les questions principales que pose le changement climatique les estuaires. Certains de ces enjeux font lobjet dun traitement spcifique en partie 4. Ces fiches correspondent des travaux individuels mens dans le cadre du projet collectif.

    Cet ouvrage propos par les douze tudiants du projet Estuaires du Centre Michel Serres offre donc un diagnostic de la problmatique des estuaires dans un contexte de changement climatique et une QSPTQFDUJWFEFTFOKFVYBTTPDJT-FMFDUFVSZUSPVWFSBOPVTMFTQSPOTdes repres nouveaux. Au-del de cette information thmatique, cet PVWSBHF QSPQPTF HBMFNFOU EFT PVUJMT EF SjFYJPO -B NBUSJDF EFdcouverte, lontologie et les scnarii prospectifs, au cur du travail DPMMFDUJGOPOUEJOUSURVFEBOTMFTQJTUFTEFSFDIFSDIFRVJMTPVWSFOU la fois dans le champ scientifique mais galement destination du QVCMJD-JEFEFQSPQPTFSVOFQSPTQFDUJWFPVWFSUFBQQSPQSJBCMFQBStous, tait un objectif central du groupe qui espre avoir relev ce Ei -FYFSDJDF JOUFSEJTDJQMJOBJSF TDJFOUJiRVFQFVUBJOTJ SQPOESFEFGBPOJOOPWBOUFEFTEFNBOEFTTPDJBMFT*MZBUSPVWVOFNPUJWBUJPOvidente dont lengagement des tudiants dans ce travail tmoigne.

    Jean Debrie (Universit Paris 1)

    Chef du projet Estuaire(s) venir , Centre Michel Serres

  • 14

    -FTEJTDJQMJOFTPOUJOUFSBHJEJGGSFNNFOUUPVUBVMPOHEVQSPKFU-FDPEFHSBQIJRVFQSPQPTJDJQFSNFUEFcomprendre linteraction des disciplines tout au long de louvrage.

  • 15

    CARTOGRAPHIEDES DISCIPLINES

    Ingnieurs

    Designers

    AmnageursUrbanistes

    Historien

    conomiste

    conomiste du dveloppement durable

    )ZESPMPHVFT

    Ingnieurinformaticien

  • 16

    FUTURIBLES2040-2050

    CROISEMENTSPROSPECTIFS

    PERTURBATEURS

    TERRITOIRE DE LEAU

    SCNARII PROSPECTIFS

    MATRICE DE DCOUVERTE

    +ONTOLOGIE

    MATRICE+

    ONTOLOGIE

    DIAGNOSTIC

    TAPES

    TERRITOIRE DE LEAU

    Submersionmarine-rosion

    Habitat Produc!onindustrielle

    Ressourcesen eau

    vnementsclima!quesextrmes

    Rservoir de biodiversit

    PERTURBATEURS

    Composi!on du milieu

    Habitat

    SITE NATUREL

    Terre Fleuve

    Mer

    CHANGEMENTSCLIMATIQUES

    Enjeux

    Vulnrabilit Alas

    Rsilience

    SITE APPROPRI

    MilieuHumain

    MilieuNaturel

    Imaginaire

    DROUL DU PROJET PAR TAPES

  • 17

    FUTURIBLES2040-2050

    CROISEMENTSPROSPECTIFS

    PERTURBATEURS

    TERRITOIRE DE LEAU

    SCNARII PROSPECTIFS

    MATRICE DE DCOUVERTE

    +ONTOLOGIE

    MATRICE+

    ONTOLOGIE

    DIAGNOSTIC

    TAPES

    TERRITOIRE DE LEAU

    Submersionmarine-rosion

    Habitat Produc!onindustrielle

    Ressourcesen eau

    vnementsclima!quesextrmes

    Rservoir de biodiversit

    PERTURBATEURS

    Composi!on du milieu

    Habitat

    SITE NATUREL

    Terre Fleuve

    Mer

    CHANGEMENTSCLIMATIQUES

    Enjeux

    Vulnrabilit Alas

    Rsilience

    SITE APPROPRI

    MilieuHumain

    MilieuNaturel

    Imaginaire

  • 18

  • 19

    I. DIAGNOSTIC

  • 20

    1. DFINITION DE LESTUAIRE

  • 21

    Hydrologiecologie Biologie

    Bassin versantPlaine alluviale Sdimenta!on

    Cadre de vieCulture de leau

    Inonda!onPollu!on

    Peur de leau

    TourismeBarrages

    Espace de loisirsPorts

    CanauxMobilit - Rseaux

    Ac!vitsLimites administra!ves

    GatewayEspace de loisirs

    LIMAGINAIRE

    LE MILIEU NATUREL

    LE MILIEU HUMAIN

    Terre Fleuve

    Mer

    Diagramme de dfinition dun estuaire.Ci-contre : Licence Tous droits rservs par Scalvenzi Michel.

  • 22

  • 23

    1. FAIRBRIDGE R. W., The estuary : its definition and geody-namis cycle , in Chemestry and Biogeochemestry of Estuaries, London, John Wiley ans Sons Ltd.,p. 1-35.

    ORIGINE

    -FUFSNFFTUVBJSFWJFOUEV MBUJOhBFTUVTqMBNBSF

    MVJNNFTVCTUBOUJGEVWFSCFhBFTUPqCPVJMMPOOFSSelon lobservateur ou le domaine dtude, la notion destuaire sentend selon diffrents critres.

    EN HYDROLOGIE

    &O IZESPMPHJF VO FTUVBJSF FTU EiOJ QBS MB [POFEJOjVFODFEFMBNBSFEZOBNJRVFTVSVODPVSTEFBV-BUSBMFNFOU MFTUVBJSF JODMVU MB QMBJOF BMMVWJBMFnotamment les berges et les zones humides connexes, ainsi que la frange littorale et la zone maritime proche. (GIP Seine Aval 2011). Sur le plan morphologique, lestuaire est dfini comme une valle fluviale ouverte sur locan.Cet espace est une zone daffrontement des deux NJMJFVY NBSJOT FU jVWJBVY 6OF EJTTZNUSJF EV jPU(mouvement horizontal de leau avec un dcalage plus ou moins important, de la mare montante) et jusant (bis, descendante) opre. Des phnomnes alluvionnaires actifs et complexes sont prsents limage du bouchon vaseux.En 1980, Fairbridge1 propose une dfinition et un dcoupage de lestuaire en plusieurs secteurs :

    Un estuaire est un bras de mer pntrant une valle fluviale jusqu la limite amont de propagation de la mare, habituellement divisible en trois secteurs : - un bas estuaire ou estuaire marin ; - un estuaire moyen, sujet dimportants mlanges entre eaux douces et eaux sales, eaux qualifies de saumtres.- un haut estuaire ou estuaire fluvial, caractris par de leau douce mais sujet aux actions quotidiennes de la mare. Les limites entre ces trois secteurs sont variables et sujettes aux constantes variations du dbit fluvial.

    QUEST-CE QUUN ESTUAIRE ?

    Un estuaire est caractris par la rencontre entre trois milieux naturels qui sont : la terre, le fleuve et la mer.

  • 24

    BIOLOGIE

    &OCJPMPHJFMFTUVBJSFFTUVODPTZTUNFJOEJWJEVBMJTproductif et fragile. Individualis, cest un cotone MB SFODPOUSF EF EFVY DPTZTUNFT

    JM QFSNFU MBcohabitation des espces appartenant lun ou MBVUSF EFT DPTZTUNFT 1SPEVDUJG MFTUVBJSF FTUsource et origine dune trs grande varit biologique. Il est fragile, tant lensemble de ce milieu est interdpendant. Ainsi, linterface du bassin versant et de locan, les estuaires et deltas sont des lieux o TFYBDFSCFOUMFTGBDUFVSTQIZTJRVFTDPMPHJRVFTFUMFTpressions anthropiques.

    ESTUAIRES ET DELTAS

    -FNCPVDIVSF EVO jFVWF EBOT MB NFS DPOTUJUVF VOdomaine intermdiaire au sein duquel les influences NBSJOFT FU jVWJBUJMFT TF DPOGSPOUFOU -F DPVST EFBVapporte des matriaux qui saccumulent et avancent TVS MBNFSRVJ MFT SFNBOJF -F SBQQPSUEF GPSDFFOUSFinfluences marine et fluviatle implique diffrentes configurations. En effet, lorsque linfluence fluviatle est dominante lextrmit du fleuve constitue un delta (ex. Mississippi), linverse quand linfluence marine est dominante (mares), lextrmit est un estuaire (ex : 4FJOF4U-BVSFOU*MFYJTUFEFTSHJNFTJOUFSNEJBJSFTFOUSFDFTEFVYUZQFT1.

    IMAGINAIRE

    Enfin, la figure de lestuaire dans limaginaire collectif (les arts et la culture) le fait ressortir comme le territoire EFMFBV&OFGGFUDFMVJDJNMFDFUUFSFMBUJPOWJUBMFFUQBSGPJTGBUBMFDFUMNFOU-FBVFTUVOMNFOUDMmoteur et frein du territoire, principale ressource mais aussi danger quotidien.

    MILIEUX HUMAINS

    -FT FTUVBJSFT TPOU EFT MJFVY EJOUFOTF BDUJWJUhumaine. En permettant la rencontre entre trafics fluvial et maritime, ces espaces sont sujets une circulation intense depuis parfois plusieurs sicles. Cette importance des changes a progressivement agrg de larges populations. Alors que les changes mondiaux se multipliaient et que la taille des navires augmentait, de nouvelles conceptions des espaces de contact entre la mer et le continent ont t mises en QMBDF -FT DPNQMFYFT JOEVTUSJBMPQPSUVBJSFT TF TPOUaffirms comme des lments structurants des espaces estuariens, et les extensions des ports ont consolid ou cr de nouveaux espaces dhabitation.

    CO-SYSTMES

    "JOTJMFTFTUVBJSFTTPOUQMVTRVFEBVUSFT DPTZTUNFTfrquents, occups, amnags par les socits IVNBJOFT-BQMVQBSUEFThWJMMFTNPOEFqTPOUTJUVFTdans des estuaires. Malgr la reconnaissance empirique EFMBWBMFVSEFTTFSWJDFT DPTZTUNJRVFTRVJMTSFOEFOUMFUSJCVUQBZBVEWFMPQQFNFOUDPOPNJRVFTFSWMFtrs lourd (port, industrie, voie de communication, FYUSBDUJPOEQUEFNBUSJBVY2 ...).

    BIOLOGIE

    1. Source : www.u-picardie.fr/beauchamp/cours-sed/sed-10.htm.2. MELIN M., BARNAUD G., BARBIER L., Les estuaires : un summum dintrts et de contraintes , in Zone Humide Info, n61, 2008, 32 pages.

  • 25

    CO-SYSTMES

    FONCTIONNEMENTPHYSIQUE

    DE LESTUAIRE

    SYSTME ESTUARIEN

    Industrie - services

    Logis!que - transport

    Ports

    Agriculture

    Pche

    Urbanisme Habitat

    Cadre de vie

    Patrimoine naturel

    Tourisme

    Structure interne du systme estuaire de la Seine . Les secteurs dactivit socio-conomique. GIP Seine Aval.

    Source : LAIGNEL B., SOUISSI S., Les eets du changement cli-matique dans le contexte des changements globaux - Expertise collective sur lestuaire de la Seine, GIP Seine Aval, mars 2010, 60 pages.

  • 26

    lchelle locale, nous pouvons parler EVO TZTUNF FTUVBSJFO JNQMJRVBOU EFTDBSBDUSJTUJRVFT QSPQSFT -FT FTUVBJSFTtant des espaces cls pour le transport et la logistique, lindustrie tire des BWBOUBHFT TZ JOTUBMMFS -FT TQDJiDJUTenvironnementales permettent des DPTZTUNFTGPOEBNFOUBVYEFGPODUJPOOFSet offrent ainsi un riche patrimoine naturel. -B SFODPOUSF EF EFVY NJMJFVY BRVBUJRVFTmarins et fluviaux offre de plus des FTQBDFT JOUSFTTBOUT QPVS MB QDIF FU MFTplaines alluviales sont valorisantes pour lagriculture. Ce cadre est galement

    attractif pour le tourisme. -FTUVBJSFQFVUUSFMBGPJTMJNJUFFUDFOUSBMJU-FT jFVWFT FU QBS M MFT FTUVBJSFT TPOUdes zones privilgies pour partager les UFSSJUPJSFT -PCTUBDMF BRVBUJRVF B FO FGGFUinfluenc linstallation humaine, dont les sparations administratives sont les hritires. Ainsi, de nombreux estuaires sont frontires rgionales ou internationales. Cela complexifie a priori les possibilits de gestion des territoires estuariens. Par ailleurs, un modle dune rive productive face une rive naturelle valorise pour son cadre se retrouve frquemment.

    ESTUAIRE - LIEU DE VIE

  • 27

    CHOROTYPE DE LESTUAIRE EUROPEN

    Chorotype estuaire Europen, Brocard Madeleine, Bruno Lecoquierre, Pascal Mallet, Le chorotype de lestuaire Europen Mappemonde, 3/1995.

  • 28

    LE BASSIN VERSANT DE LA SEINE ET SON RGIME HYDRIQUE

    -FCBTTJOWFSTBOUEFMB4FJOFFTUUSBWFSTQBSEFOPNCSFVYDPVSTEFBVEPOUMB4FJOFFUTFTQSJODJQBVYBGjVFOUTM0JTFMB.BSOFFUM:POOF-BTVSGBDFEVCBTTJOFTUEMJNJUFQBSEFTMJHOFTEFQBSUBHFEFTFBVYBVTFJOEFTRVFMMFTUPVUFTMFTFBVYDPOWFSHFOUWFSTVONNFlieu, lexutoire (voir carte ci-contre). Cette surface couvre un peu plus de 75 000 km soit environ 1/5 de la France mtropolitaine. Elle est draine par 23 000 km de fleuves au travers desquels un dbit en eau de 14 milliards de m3 scoule chaque anne.1

    -FCBTTJOWFSTBOUEFMB4FJOFFTUJOTDSJUEBOTTBRVBTJUPUBMJUBVTFJOEVCBTTJOTEJNFO-UBJSFQBSJTJFO$FEFSOJFSDPNQSFOEEFOPNCSFVTFTGPSNBUJPOTBRVJGSFTDSUBD-B4FJOFQSFOETBTPVSDFTVSMFQMBUFBVEF-BOHSFTFUTDPVMFWFSTMFOPSEPVFTUBWBOUEFSFKPJO-ESF MB.BODIFLNQMVT MPJO &MMF USBWFSTF DFT UFSSBJOT DSBZFVYRVJ SHVMFOU MFECJUEFTSJWJSFTBTTPDJTVOFQMVWJPNUSJFSQBSUJFSHVMJSFNFOUBVDPVSTEF MBOOF-FTvents douest caractristiques dun climat ocanique contribuent lapport quasi constant dhumidit.

    &ONPZFOOFMBQMVWJPNUSJF1FTUEF750 mm/an sur le bassin, ce qui se traduit par 550 mm/an dvapotranspiration (Ev) et 200 NNBOEDPVMFNFOU&D-FCJMBOIZESPMPHJRVFQFVUUSFUBCMJEFNBOJSFTJNQMF

    P = Ec + Ev -DPVMFNFOU EFT FBVY EV CBTTJO EF MB 4FJOF FTU QFV MFW FO DPNQBSBJTPO EFT BVUSFTfleuves franais qui prennent leur source dans des rgions montagneuses, plus leves et donc plus alimentes en prcipitations. De ce fait, linfluence dun rgime nival est faible BVTFJOEVCBTTJOEFMB4FJOF"JOTJDFCBTTJOFTUDBSBDUSJTQBSVOSHJNFIZESPMPHJRVFdit pluvial ocanique . En effet, son dbit est maximal en hiver, associ une faible vapotranspiration et inversement en t.

    1MVTJFVSTTUBUJPOTIZESPNUSJRVFTTPOUEJTTNJOFTUSBWFSTMFSTFBVIZESPHSBQIJRVFEVbassin de la Seine afin de mesurer le dbit des cours deau. Par exemple, la station de Poses qui marque la limite entre le domaine estuarien et lamont, NFTVSFVOECJUNPZFOEFMB4FJOFEFN3/s qui passe de 805 m3/s en fvrier 240 m3/s FOBPUNPZFOOFTEF$FQFOEBOUVOFGPSUFWBSJBCJMJUJOUFSBOOVFMMFQFVUTFNBOJGFTUFSBVTFJOEFDFTWBMFVSTNPZ-ennes. En effet, les trois dernires crues les plus fortes en 1910, 1955 et 2001 se sont traduites par des dbits respectifs de 2 500, 2 300 et 2 200 m3/s Poses.

    BASSIN VERSANT

  • 29

    Source : Goportail B.R.G.M. (Bureau des Recherches Gologiques et Minires).

    Ci-dessus : Carte gologique de lestuaire de la Seine1 : 250 000

  • 30

    QUEST-CE QUE LESTUAIRE DE LA SEINE ?

    -FTUVBJSF EF MB 4FJOF DPSSFTQPOE TFMPO MB EiOJUJPO IZESPMPHJRVF BVY EFSOJFSTkilomtres du fleuve. Il est dlimit par le barrage de Poses en amont (barrage le plus en aval sur la Seine) et la partie orientale de la baie de Seine en aval. Son influence stend du terminal dAntifer au nord, jusqu lOrne au sud.

    -F CBTTJO WFSTBOU EF MB 4FJOF PV MFTQBDF RVJ SFDVFJMMF MFT FBVY EF SVJTTFMMFNFOU FUdinfiltration, stend sur une superficie de 75 000 km2. Il bnficie, dune part, dun relief modr et, dautre part, dun climat ocanique homogne avec une influence marque des BRVJGSFTTVSMIZESPMPHJFEFTVSGBDFRVJBUUOVFMBWBSJBCJMJUTBJTPOOJSFFUJOUFSBOOVFMMFdes dbits des cours deau.-FCBTTJOWFSTBOUEFMB4FJOFDPVWSFEVUFSSJUPJSFEFMB'SBODFNUSPQPMJUBJOFQPVSEFMBQPQVMBUJPOFUEFMJOEVTUSJF

    -BQBSUJFEFMFTUVBJSFFOBWBMEF3PVFOFTUFOUJSFNFOUFOEJHVFFUTFVMTRVFMRVFTTFDUFVSTen amont de lagglomration rouennaise prsentent encore des berges naturelles . Sur la base de la dfinition de Fairbridge1, lestuaire de la Seine est hirarchis en trois secteurs :

    UN EXEMPLE : LESTUAIRE DE LA SEINE

    * Point kilomtrique

    1. FAIRBRIDGE R. W., The estuary : its definition and geody-namis cycle , in Chemestry and Biogeochemestry of Estuaries, London, John Wiley ans Sons Ltd., p. 1-35.

  • 31

    -FCBTFTUVBJSFPVFTUVBJSFNBSJOTUFOEEFMBMJNJUFFTUEFMBCBJFEF4FJOFMBWBMEF)POjFVS1,

    -FTUVBJSFNPZFODPSSFTQPOEMB[POFEFNMBOHFFOUSFFBVYEPVDFTFUFBVYTBMFT$FUUF[POFTUFOEEFMBWBMEF)POjFVS1,BVYFOWJSPOTEF7JFVY1PSU1,$FUUFMJNJUFWBSJFFOGPODUJPOEFTDPOEJUJPOTEFNBSFDZDMFTFNJEJVSOFDZDMFMVOBJSFFUEFTDPOEJUJPOTIZESPMPHJRVFTDZDMFDSVFUJBHF-FTUVBJSFNPZFOFTUMFTJHFEVCPVDIPOWBTFVY

    -FIBVUFTUVBJSFFTUVBJSFjVWJBMPVFTUVBJSFBNPOUFTUDPNQPTEFBVEPVDFNBJTFTUTPVNJTBVYPTDJMMBUJPOTEFMBNBSF-BNPOUEFDFTFDUFVSFTUNBUSJBMJTQBSMFCBSSBHFEF1PTFT1,

    MJNJUFBSUJiDJFMMFMBQSPQBHBUJPOde la mare. En aval, ce secteur stend jusqu la limite de lintrusion saline, cest--dire jusqu la limite amont EFMFTUVBJSFNPZFO

    GOLOGIE

    GOLOGIE DE LESTUAIRE DE LA SEINE

    -FTUVBJSFEFMB4FJOFFTUVOEFTFOTFNCMFTHPMPHJRVFTDPNQPTBOUMFCBTTJOQBSJTJFO$FCBTTJOFTUVOFJNNFOTFcuvette sdimentaire, allant au Sud, du Massif central lAngleterre au Nord, et lOuest, du Massif armoricain BVY7PTHFTM&TU

    Il est form par une alternance de couches permables (ex : calcaires) et dautres moins (ex. argles), allant du Trias infrieur (formations grseuses - 250 Ma) lOligocne (sables de Fontainebleau - 34 Ma), qui se sont dposes MPSTEFUSBOTHSFTTJPOTNBSJOFTTVDDFTTJWFT$FUUFGPSNFEFDVWFUUFFTUEVFVOFTVCTJEFODFEFUPVUFMBSHJPO-Fbassin parisien repose sur un socle cristallin dat davant lre primaire. -BHPMPHJFEFMFTUVBJSFEFMB4FJOFSFHSPVQFVOHSBOEOPNCSFEFTGPSNBUJPOTDPNQPTBOUMFCBTTJOQBSJTJFOPOSFUSPVWFEFTDPVDIFTBMMBOUEV+VSBTTJRVF.PZFO.TP[PRVFBV/PHOF$OP[PRVF-FTGPSNBUJPOTMFTQMVTWJTJCMFTMBGjFVSFNFOUEBOTMBSHJPOEFMFTUVBJSFTPOUDFMMFTEV$SUBDTVQSJFVS-F$SUBDFTUDBSBDUSJTUJRVFEV GBDJTEF MBDSBJFDFTUEF MRVFQSPWJFOUEBJMMFVST TPOOPN-BDSBJFFTUVOF SPDIFTEJNFOUBJSF JTTVFEFlaccumulation de coquilles carbonates. Elle est poreuse et permable et peut prsenter des rseaux de galeries souterraines formes par rosion, appels rseaux karstiques. Ces formations sont donc susceptibles de contenir EFTOBQQFTEFBVDFTPOUEFTBRVJGSFT-VOEFTQMVTDPOOVTEFMFTUVBJSFFTUMBRVJGSFEFMB$SBJFPV/BQQFEFla Craie), dge Crtac suprieur, lun des plus grands aquifres dEurope. Sa particularit est quil se recharge exclusivement par infiltration dans des btoires, qui sont les points dintroduction des eaux de surface dans laquifre.1

    Bien que le bassin parisien soit une rgion orogniquement peu active, le secteur de lestuaire prsente, quant lui, quelques dformations (plis, failles) dorientation diffrentes (NW-SE ou NE-SW). Ces dformations sont dues la ractivation daccidents tectoniques du socle sur lequel repose le bassin TEJNFOUBJSFEVSBOUTPOEQU-BEJTQPTJUJPOEFDFTTUSVDUVSFTUFDUPOJRVFTBVOFJOjVFODFTVSMFTDPVMFNFOUTEFTBRVJGSFTEFMFTUVBJSFEFMB4FJOFDFTEFSOJFSTBZBOUVOSMFEBOTMBWBSJBCJMJUTBJTPOOJSFEFTOJWFBVYEFTcours deau du bassin versant estuarien.

  • 32

  • 33

    2. ESTUAIRES ET RCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, QUELLES APPROCHES ?

  • 34

    INTRODUCTIONPour pouvoir se prononcer sur lvolution estuarienne dans le contexte du changement climatique, il importe de bien saisir la chane de modlisation, afin de pouvoir caractriser les incertitudes lies aux rsultats finaux.

    LA CHANE DES MODLISATIONS

    Analyse des impacts et

    incer!tudes

    Modle hydrologique

    Modleclima!que

    global

    Scnarii dmission

    de GES*

    Modle clima!que rgional pardsagrga!on

    Figure 1 - Chane des modlisations des impacts du rchauement climatique sur les systmes estuariens. ( Retouch sous Illustrator ).

  • 35

    Modles de transport

    mul!-variables

    Calibra!on Calibra!on

    Mesures en laboratoire

    Mesures sur le terrain

    Choix des nouveaux processus tudier

    Couplage Modles de processus

    Figure 2 - Dmarche globale de dveloppement et dutilisation des modles en relation avec les mesures sur le terrain et les expriences en laboratoire. ( Retouch sous Illustrator ).

    Figure 3 - Dmarche de modlisation adopte dans le programme Seine - Aval.Relation entre deux types de modles et les mesures. GIP Seine Aval. ( Retouch sous Illustrator ).

  • 36

    LE RCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET LE GIEC

    -FSDIBVGGFNFOUEVTZTUNFDMJNBUJRVFFTUTBOT RVJWPRVFJMTFSWMFEBOTMFTPCTFSWBUJPOTEFMBDDSPJTTFNFOUEFTUFNQSBUVSFTNPZFOOFTNPOEJBMFTEFMBUNPTQISFFUEFMPDBOEBOT MB GPOUF HOSBMJTF EF MB OFJHF FU EF MB HMBDF FU EF MMWBUJPO EV OJWFBVNPZFOmondial de la mer1.

    -F(SPVQFEFYQFSUT JOUFSHPVWFSOFNFOUBM TVS MWPMVUJPOEV DMJNBU (*&$ B U DS FO1988 par lOrganisation mtorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations 6OJFTQPVSMFOWJSPOOFNFOU1/6&*MTFEiOJUBJOTJh-F(*&$BQPVSNJTTJPOEWBMVFSsans parti pris et de faon mthodique, claire et objective, les informations dordre scientifique, technique et socio-conomique qui sont ncessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques lis au changement climatique dorigine humaine, cerner plus prcisment les consquences possibles de ce changement et envisager dventuelles stratgies dadaptation et dattnuation . Il na pas pour mandat dentreprendre des travaux de recherche ni de suivre lvolution des variables climatologiques ou dautres paramtres pertinents. Ses valuations sont principalement fondes sur les publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue.

    1PVS BOBMZTFS MF GVUVS EV DIBOHFNFOU DMJNBUJRVF MF (*&$ B WJUF QSPVW MF CFTPJO EFraisonner sur la base de scnarii socio-conomiques dit SRES, Special report on Emisions Scnarii. Prcdemment, le GIEC raisonnait suivant quatre grandes familles de scnarii organises en logique linaire issues de projections sur nos socits. Ces scnarii taient issu du 4e rapport. Dsormais et pour le 5e rapport, les mthodologies des scnarii vont changer. Quatre scnarii ont t dfinis a priori grce plus de 300 projections faites par les scientifiques.

    1. DELECLUSE P., Le changement climatique , in GIP Seine Seine, Les rencontres de Seine-aval, Paris, 2008, 36 pages.2. Site du GIEC (Groupe dExpert Intergouvernemental sur lEvolution du Climat) ou en anglais IPCC (Intergouvernemental Panel On Climate Change) : http://www.ipcc.ch/.3. Rapport spcial du GIEC - Les scnarios dmissions, Aval, Impact du rchauement climatique sur lestuaire de la rsum lintention des dcideurs, Paris, 2000, 27 pages.

  • 37

    LABORATION EN PARALLLE DES SCNARII CLIMATIQUES ET SOCIO-CONOMIQUES, LE PROCESS DE NOORWIJKERHOUT (SIMPLIFI)

    Representa!ve Concentra!on Pathways

    (W/m2 en 2100)

    Climate simula!on(RCP = Input)

    Socio-economic scenarios (SSPs)(SSP & RCP sont cohrents)

    Source : GIEC, les nou-veaux scnarii utiliss par le GIEC.Quelques cls pour comprendre, synthse du sminaire du 23 novembre 2011, Paris.

    -BQMVQBSUEFTUVEFTEJTQPOJCMFTEFOPTKPVSTUBOUSBMJTFTQBSUJSEFTBODJFOTNPEMFTJM DPOWJFOUEF MFTEUBJMMFS -FT TDOBSJJ"EDSJWFOUVOF TJUVBUJPODPOPNJRVFNPOEJBMFsans virage environnemental, les scnarii B, eux, dcrivent une situation avec un virage environnemental. Ensuite, les scnarii x1 projettent une dmographie maximale en 2050 puis un dclin de la population quand les scnarii x2 projettent un accroissement dmographique continu. Plusieurs branches de scnarii existant ainsi dans ces familles. Ensemble, ils dcrivent des futurs divergents, qui englobent une partie importante des incertitudes sous-jacentes dans les principales forces motrices. Ils recouvrent un large ventail de caractristiques futures cls, comme lvolution dmographique, le dveloppement conomique et lvolution technologique. En dfinitive, 6 grands scnarii existent trois pour la famille A1 (en fonction du recours aux nergies fossles ou dautres nergies) puis un pour chaque autre famille.

    partir de ces scnarii, les scientifiques appliquent leur modle localement. Il sagit de la dsagrgation, descente dchelle ou rgionalisation. valuer limpact du changement DMJNBUJRVFTVSMFTZTUNFIZESPMPHJRVFMPDBMTVQQPTFEFQBTTFSEFTQSPKFDUJPOTSBMJTFTpar les modles globaux vers des scnarii du changement climatique lchelle rgionale du bassin.

  • 38

    *MFYJTUFEFVYNUIPEFTEBQQSFOUJTTBHFFUEPODEFETBHSHBUJPOEVNPEMFHMPCBM-BQSFNJSFest dite dynamique : elle prcise lchelle laquelle on souhaite utiliser le modle global. Ce modle global doit fournir ses conditions aux limites de lchelle spatiale souhaite. partir de ces conditions aux limites et en utilisant un modle climatique rgional, on peut faire travailler ce modle rgional de manire dynamique en lui donnant les paramtres des conditions aux limites du modle global.

    Illustration de limpact de la dsagrgation. La dsagrgation (par la mthode des rgimes de temps) permet de retrouver les fortes prcipitations sur les zones de relief (Pyrnes, Alpes, Cvennes, Massif Central, Vosges et Jura). Source : figure adapte de Bo 2007.

    Simulation climatique ~ 250 km Simulation climatique < 10 km.

    ILLUSTRATION DE LIMPACT DE LA DSAGREGATION

    MODLISATION ET DSAGRGATION

    Prcipitations (mm/jour)

  • 39

    Il existe une deuxime srie de mthodes statistiques pour dsagrger le modle global : la mthode par anomalies . Elle suppose que les erreurs du modle par rapport aux observations TPOUDPOTUBOUFTEBOTMFUFNQT0OUSBWBJMMFEPODTVSEFTNPZFOOFTPCTFSWFT DIFMMFTSHVMJSFTOn note O lobservation, M le rsultat prvu par le modle, p et f sont les indices pour les temps prsents et futurs et lerreur du modle. On a lquation suivante : Mp = Op + et Mf = Of +

    On ne connat pas lobservation future Of mais on essaie de sen approcher via la correction de la projection (Mf_cor). Par contre on connat lobservation prsente (Op) et les simulations du modle au prsent et au futur (Mp et Mf). On peut donc en dduire le modle corrig au futur comme tant exprim ainsi : Mf_cor = Of = Mf- = Op + (Mf Mp)

    Pour certaines variables, par exemple les prcipitations, on considre que lerreur nest pas BEEJUJWFDPNNFQPVSMBUFNQSBUVSF$

    NBJTNVMUJQMJDBUJWFFYVOFFSSFVSEFOn a alors lquation suivante : 0G0Qn.G.Q

    Principe de la mthode des anomalies : la projection du climat dans le futur conserve la distribution des valeurs observes dans le temps prsent, mais reste dcale par une perturbation dduite des simulations climatiques en temps futur et en temps prsent.

    MTHODE PAR ANOMALIES - PIREN

  • 40

    Enfin, on peut utiliser une dernire mthode par rgime de temps . Cest une mthode statistique qui TJOTQJSFEFMBNUIPEFEZOBNJRVFElle repose sur des prdicteurs de grandes chelles comme la pression atmosphrique au niveau de la mer et/ou un indice de temprature. Partant du principe que le modle global est efficace pour prvoir ces GBDUFVSTFURVFDFTGBDUFVSTTPOUFVYNNFTFGiDBDFTpour prvoir le climat local, on cherche donc des journes similaires dans les prvisions du modle et les PCTFSWBUJPOT SHJPOBMFTEJTQPOJCMFT -BDPSSFDUJPOEVNPEMFHMPCBMOFTFGGFDUVFQBTQBSUJSEFNPZFOOFTPVEFEJTUSJCVUJPOTNBJTQBSUJSEFTKPVSOFTUZQFT

    MTHODE QUANTLE - QUANTLE - PIREN

    MTHODE PAR RGIMEDES TEMPS

    Cette mthode statistique par anomalie suppose quon SBJTPOOF TVS EFT NPZFOOFT JOUFSWBMMFT SHVMJFSTcest--dire une distribution normale de cette erreur et EFTFTFYUSNFT0ODPOTJESFEPODRVFMBWBSJBCJMJUjournalire et interannuelle est invariante entre le futur et le pass. Par une mthode statistique plus pousse, dite mthode quantle-quantle , on sintresse BVY QSPCBCJMJUT EFT FYUSNFT BiO EF RVBMJiFS QMVTprcisment la courbe de distribution des vnements. On cherche donc corriger dans un premier temps le modle en temps prsent (Mp) qui corrige ensuite la prvision du modle (Mf). Cest une mthode plus BCPVUJFRVJOFSBJTPOOFQMVTTVSEFTNPZFOOFTNBJTpartir de distributions de probabilits, et qui est aussi plus gourmande en capacit de calculs.

  • 41

    LES MODLES HYDROLOGIQUES

    $PNNFMFTNPEMFTDMJNBUJRVFT MFTNPEMFTIZESPMPHJRVFTTVQQPTFOUVOFQIBTFEUBMPOOBHFFUVOFQIBTFEBQQMJDBUJPORVJQFVUBMPSTTFSWJSDPNNFJOTUSVNFOUEFHFTUJPO-FTIZQPUITFTFUMFTDPODFQUTVUJMJTTSFQPTFOUTVSlobservation en milieu naturel ou confin. Ainsi, un modle correctement talonn peut permettre de rvler des vnements non observs a priori et conduire un choix plus appropri dans leffort de mesure de terrain. Dans tout NPEMFIZESPMPHJRVFPOEJTUJOHVFMFTNPEMFTTQBUJBMJTTRVJUVEJFOUMFNPVWFNFOUFUMFTNMBOHFTEFTNBTTFTEFBVFUMFTNPEMFTEFQSPDFTTVTRVJUVEJFOUMFTQSPDFTTVTQIZTJRVFTDIJNJRVFTFUPVCJPMPHJRVFT

    De plus, chaque modle se caractrise par une chelle de temps et une chelle spatiale pour lesquelles il est BQQMJDBCMF-FDPVQMBHFEFDFSUBJOTNPEMFTFOUSFFVYQFVUQFSNFUUSFEBOTDFSUBJOTDBTEFIJSBSDIJTFSMFTfacteurs de causalits. Il faut cependant noter que le couplage des modles suppose de respecter la cohrence des caractristiques spatiales et temporelles des diffrents modles.

    1PVSDFUUFSBJTPOMF(*14FJOF"WBMBNJTBVQPJOUQMVTJFVSTWFSTJPOTEFTNNFTNPEMFTEWFMPQQTQBSEJGGSFOUTcentres de recherche. Cette bote outils permet donc de rpondre une palette de question.

    %VOFNBOJSFHOSBMFMFTNPEMFTQFSNFUUFOUEFSQPOESFUSPJTUZQFTEFQSPCMNBUJRVFT -FUSBOTQPSUTEJNFOUBJSF -FDPOUSMFEPYZHOBUJPO -BDPOUBNJOBUJPODIJNJRVF

    Temps de rsidence des sdiments

    Temps de rsidence de leau

    Forage temprature

    Forage vent

    Forage mare

    Apports amont

    Processus hydrodynamique

    Processus hydrosdimentaire

    Dynamique du phytoplancton

    Ac!vit bactrienne htrotrophe

    Nitrifica!on

    Adsorp!on / dsorp!on du cadmium

    chelle de temps en jour

    0,00 0,01 0,10 1,00 10,00 100,0 1000

    ORDRE DE GRANDEUR DES CHELLES DE TEMPS POUR CERTAINES DISCIPLINES, FORAGE OU PROCESSUS

    ( Retouch sous Illustrator ).

  • 42

    Source : impact du changement climatique sur les ressources en eau du bassin versant de la Seine (rsultat du projet GICC- RExHySS), Programme PIREN Seine, 2011. Les modles : outils de connaissances et de gestion, Programme Seine Aval, 1999.

    Tableau : Liste des applications ralises ou projetes correspondant aux principales questions poses dans le cadre du programme Seine-Aval.

    LES MODLES : OUTILS DE CONNAISSANCES ET DE GESTION

  • 43

    ANALYSE CLIMATIQUE ET HYDROLOGIQUE DES ESTUAIRES AU NIVEAU MONDIAL

    -FTEJGGSFOUTDMJNBUTBVUPVSEVHMPCFSHJTTFOUMFTQIOPNOFTOBUVSFMTJNQBDUBOUMFTFTUVBJSFT&OFGGFUMFGPODUJPOOFNFOUEVOFTUVBJSFFTUDBSBDUSJTQBSMFDMJNBURVJMVJFTUQSPQSF-FDMJNBUSHJUMFTBQQPSUTcontinentaux aux estuaires, au travers des prcipitations, du ruissellement et de lvaporation dans les bassins versants. Cependant, le rchauffement de la plante li aux missions de gaz effet de serre fera apparatre des phnomnes qui affecteront tous les estuaires, et certains de ces phnomnes sont dj visibles aujourdhui.

    -B QSFNJSF DPOTRVFODF PCTFSWF EV DIBOHFNFOU DMJNBUJRVF FTU MB NPOUF EFT FBVY %ZVSHFSPW FU .FJFS2005)1-BEJMBUBUJPOUIFSNJRVFEFTPDBOTFOSBJTPOEFMBVHNFOUBUJPOEFTUFNQSBUVSFTFUMBGPOUFEFTHMBDFTDPOUJOFOUBMFTTPOUMFTQSJODJQBMFTDBVTFTPCTFSWFTEFDFUUFNPOUFEFTFBVYQPVSMFTJDMFWFOJS-BVHNFOUBUJPOdes tempratures depuis la fin du XXe sicle, daprs les tudes de modles, inclut probablement un forage anthropique, bien que la prsence dincertitudes et labsence dtudes appropries ne permettent pas de dterminer la part de responsabilit humaine dans ce rchauffement (Groupe de travail n1 du GIEC). De plus DFSUBJOFT[POFTDUJSFTDPNNFBV#BOHMBEFTITFOGPODFOUOBUVSFMMFNFOUDBVTFEFDPOEJUJPOTTEJNFOUBJSFTFUtectoniques particulires. Il est ainsi ais dimaginer les dgts engendrs par la combinaison de la monte des FBVYFUEFMBGGBJTTFNFOUEFTUFSSFTNFSHFT-BNPOUFEFTFBVYWBFOUPVUQSFNJFSMJFVGBJSFSFDVMFSMBMJHOFEFDUF$FMBWBUSFDBSBDUSJTQBSVOFSPTJPOQMVTJNQPSUBOUFEVMJUUPSBMFUQBSVOFBWBODFEBOTMFTUFSSFTEFMFTUSBO-BDPOUBNJOBUJPOEFTBRVJGSFTMJUUPSBVYQBSEFTFBVYTBMFTFTUDSBJOESFEBOTMFTDBTPMFOJWFBVNBSJOTF SFUSPVWFSBJUBVEFTTVTEFDFMVJEF MBOBQQF -DPVMFNFOUTF GFSBJUBMPSTEF MPDBOWFST MFDPOUJOFOUet dgraderait irrmdiablement la disponibilit de leau douce dans les zones touches. Un dgazage toxique EBOTMFTTEJNFOUTWBTFVYBOPYJRVFTEVMJUUPSBMFTUQSWPJSQBSSFNBOJFNFOUEFDFTTEJNFOUTQBSMBNBSF-FThabitats naturels de nombreuses espces se verront dtruits ou dplacs. -BSDVSSFODFEFQIOPNOFTEFUZQFUFNQUFFUMFEQMBDFNFOUEFDFMMFTDJWFSTEFQMVTIBVUFTMBUJUVEFTFOMJFOavec de forts coefficients de mare, est galement prvoir, et entranerait la submersion de la frange littorale plus SHVMJSFNFOUEQPTBOUEVTFMTUSMFQPVSMFEWFMPQQFNFOUWHUBM-FTNBSFTEFGPSUFTBNQMJUVEFTFOUSBOBJFOUMFgradient de sel plus loin en amont dans les estuaires.

    -FTQSPKFDUJPOTJOEJRVFOUEFTBVHNFOUBUJPOTEFTNPZFOOFTEFTQSDJQJUBUJPOTMDIFMMFNPOEJBMFQPVSMF99*e TJDMF$FTQSDJQJUBUJPOTWPOUUSFDBSBDUSJTFTQBSMBSDVSSFODFEQJTPEFTQMVWJFVYQMVTJOUFOTFTFUQMVTCSFGTRVBVKPVSEIVJFUQBSVOFBVHNFOUBUJPOEFTKPVSTEFTDIFSFTTFDPOTDVUJGTFOQBSBMMMF-FTQMVJFTJOUFOTFTWPOUFOUSBOFS VO MFTTJWBHF BDDFOUVEFT TPMT FU EPOD VOF BVHNFOUBUJPOEFT EQUT TEJNFOUBJSFT EBOT MFT [POFTpropices, les estuaires verront alors le dplacement et lexpansion du bouchon vaseux. 2

    QUELS SONT LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE FONCTIONNEMENT NATUREL DES ESTUAIRES ?

    1. Document technique VI du GIEC, Le changement climatique et leau, GIEC, juin 2008, 237 pages.2. LEEMANS R. and KLEIDON A., 2002 : Regional and global assessment of the dimensions of desertification , in REYNOLD J.F. and SMITH D.S., Eds., Global Desertification : Do Humans Cause Deserts ?, Berlin, Dahlem University Press, p. 215-232.

  • 44

    Figure 2.7 : Moyenne des variations des prcipitations, calcule partie de quinze modles (en mm/jour) de dcembre fvrier (DJF, gauche) et de juin aot (JJA, droite). Les changements sont donns pour le scnario A1B du SRES pour la priode 2080-2099 par rapport la priode 1980-1999. Les pointills dsignent les zones o le niveau de la moyenne de lensemble des multi-modles exde lcart type de linter-modle. (GT I figure 10.9)Source : Wikipdia

    Prcipitations A1B : 2080-2099 DJF

    Prcipitations A1B : 2080-2099 JJA

  • 45

    -JNQBDUEVSDIBVGGFNFOUTVSMFTEJGGSFOUTDMJNBUTWBGBJSFWBSJFSMPDBMFNFOUMFTQSDJQJUBUJPOTMWBQPSBUJPOFUle ruissellement, bien que ce dernier soit galement modifi par lhomme.

    En effet, les modles saccordent dire que les prcipitations augmenteront dans les zones quatoriales, tropicales humides et aux hautes latitudes. Certaines moussons (Asie du Sud-Est en t et Australie en t) se manifesteront par des rgimes de pluies plus intenses galement. En comparaison, les rgions tropicales sches et les faades ouest subtropicales des continents feront face une baisse gnrale des prcipitations. Quant aux rgions tempres, elles feront face une baisse des prcipitations durant la saison estivale. Nous devons aussi nous attendre des impacts MJTMBNPEJiDBUJPOEFQIOPNOFTBUNPTQISJRVFTFUPDBOJRVFTUFMTRVFMF(VMG4USFBNFU&M/JP-B/JOB

    Il va falloir sattendre galement des variations de dbits fluviaux et de ruissellement des eaux des pluies. Celles-ci TPOUEVFTBVYWBSJBUJPOTEVWPMVNFEFQSDJQJUBUJPOTEFMFVSSQBSUJUJPOEBOTMFUFNQTFUEFMFVSOBUVSF-FT[POFTrecevant plus de prcipitations prsenteraient donc des coulements accrus, et linverse pour des zones recevant moins de prcipitations. Sans pour autant ngliger les caractristiques dvaporation propres chaque bassin versant (couvert vgtal, teneur en CO2 IVNJEJU EFT TPMT FUD

    MWBQPSBUJPO BZBOU VOF JOjVFODF TVS MB WBSJBUJPO EFTcoulements. Mais, il ne faut pas non plus oublier que lanthropisation du milieu peut favoriser le ruissellement des eaux de pluies et accentuer les dbits fluviaux dans les estuaires.

    %VQPJOUEFWVFEFTSJTRVFTOBUVSFMTFUEFTCFTPJOTTPDJPDPOPNJRVFTMFTFTUVBJSFTWPZBOUMFTECJUTBVHNFOUFSTFSPOUQMVUUTVKFUTEFTJOPOEBUJPOTFUEFTDSVFT"MPSTRVMJOWFSTFMFT[POFTWPZBOUMFTECJUTEJNJOVFSTFSPOUQMVT TVTDFQUJCMFTEF TVCJSVO TUSFTTIZESJRVFFO SBJTPOEF MBCBJTTFEF MB SFTTPVSDFFUEF MBVHNFOUBUJPOEFTbesoins en eau pour les populations, pouvant aboutir sur le long terme une dsertification.

    Il est dj possible dobserver des consquences du changement climatique lchelle de la plante, et, grce aux NPEMFTEFEUFSNJOFSEBVUSFTQSPCMNBUJRVFTWFOJS-FTFTUVBJSFTTPOUEFTFTQBDFTTPVNJTDFTDPOTRVFODFTactuelles ou futures. Il est ncessaire de se prmunir des risques naturels dans un but de protection de nos enjeux EBOT MFTFTUVBJSFT-FTDPOTRVFODFTEVDIBOHFNFOUDMJNBUJRVFOFTFSPOUQBTUPVUFT JEFOUJRVFTFOSBJTPOEFTdiffrents climats qui sappliquent aux estuaires autour du globe. Il sera donc ncessaire daffiner les modles de prvision car beaucoup dincertitudes et dimprcisions lies la rgionalisation des scnarii et aux phnomnes de variabilit saisonnire persistent. Cependant le rapport du GIEC attendu pour 2014 et lutilisation de nouveaux NPEMFTQPVSSBJFOUZSFNEJFSFUQFSNFUUSFMBNJTFFOQMBDFEFQPMJUJRVFTEBUUOVBUJPOFGiDBDFT

    ZOOM SUR LES RSULTATS DU PROJET REXHYSS DE PROSPECTIVE DE LESTUAIRE DE LA SEINE

    -FTBDUFVSTEVQSPKFU3&Y)ZTTTOPVTEPOOFOUEFTIZQPUITFT TVS MWPMVUJPOEFTQBSBNUSFTIZESPDMJNBUJRVFTEFlestuaire de la Seine lhorizon 2100.-F3&Y)Z44QSWPJUVOFIBVTTFEFMBUFNQSBUVSFBUNPTQISJRVFEF$*MQPVSSBJUFOSTVMUFSVOFEJNJOVUJPOEFTQSDJQJUBUJPOTBOOVFMMFTDIJGGSFTUne hausse de 18 27 cm du niveau marin est probable, alors que le niveau mondial augmenterait de 60 cm (valeur IBVUFEV(*&$*MGBVUBVTTJQSWPJSVOFCBJTTFNPZFOOFEVECJUEFMB4FJOFFUVOFEJNJOVUJPOHOSBMFEFTressources en eau du fait de la sdimentation et du mouvement du bouchon vaseux. Cette monte des eaux marines et DFUUFEJNJOVUJPOEVECJUJNQBDUFSPOUBVTTJMWPMVUJPOEVCJTFBVTBMEBOTMFTBRVJGSFT-FDIBOHFNFOUEFECJUFUde temprature aura donc un impact sur la qualit de leau, notamment sur sa turbidit et son indice de pollution. Il faut galement sattendre des conditions climatiques plus dures (vent violent, forte pluie..) et donc une acclration EVQSPDFTTVTESPTJPOEFTDUFT

  • 46

    CONSQUENCES SUR LE MILIEU ESTUARIEN

    lchelle locale, les initiatives cologiques telles que la rduction de gaz effet de serre ne sont que peu envisages. Chacun simagine impuissant face des changements globaux dpassant les capacits issues de linitiative personnelle. En outre, certains craignent la perte de comptitivit face trop de restrictions cologiques. Ainsi, seuls les prils directement sensibles sont pris en compte par les acteurs sociaux. Cest pourquoi JMJNQPSUFEFEiOJSVOTZTUNFFTUVBSJFORVJGPSNBMJTFMFTOPNCSFVTFTJOUFSBDUJPOTNBJTBVTTJEFGBJSFEFTBOBMZTFTDPNNVOFTFOUFSNFTEBWBOUBHFTFUEJODPOWOJFOUT

    Face ces enjeux, deux postures saffrontent cette chelle1. Un premier groupe, NBKPSJUBJSFSBTTFNCMFDFVYRVJQSDPOJTFOUMBQSPUFDUJPOGBDFBVYWOFNFOUTFYUSNFTdus aux changements climatiques. Ils se focalisent sur les exigences immdiates, avant UPVU DPOPNJRVFTFOPQQPTJUJPOBWFDMFT MNFOUTOBUVSFMT-FTFDPOEHSPVQFNJOPSJUBJSFTPVIBJUFPQSFSVOhSFQMJTVSTPJqFUQBSMDIBOHFSMFTQSBUJRVFT-FVSENBSDIFTJOTDSJUdans un plus long terme.

    On peut sattendre ce que le changement climatique affecte les systmes naturels et sociaux surtout par augmentation de la frquence et de lintensit dvnements extrmes, sajoutant une lvation du niveau des mers. GIEC 2007

    1. SALVADOR J., Les acteurs locaux face au changement climatique. Le cas du littoral normand, Etudes rurales, n188, 2011/2, p. 189-203.

  • 47

    COMMENT PRVOIR, SADAPTER, VOIR DIMINUER CETTE HAUSSE DU NIVEAU DE LEAU ?

    -BNPOUFEFTFBVYFTUMFQSJODJQBMSJTRVFMJBVDIBOHFNFOUDMJNBUJRVFEBOTMFTNJMJFVYFTUVBSJFOT BOUISPQJTT -F SJTRVF TF EiOJU DPNNF MB DPNCJOBJTPO EVO BMB FU EVOFvulnrabilit. Ses effets se dclinent en diffrents alas: une rosion accrue, des inondations plus frquentes et la submersion marine. En corollaire la monte des eaux, les effets des UFNQUFTQPVSSBJFOUTBDDSPUSFTVSMFTGSBOHFTMJUUPSBMFTFUKVTRVMJOUSJFVSEFTFTUVBJSFT

    LES CONDITIONS MTOROLOGIQUES ET LES VNEMENTS EXTRMES

    Avec laugmentation du niveau de la mer, sil parat logique de sattendre des inondations, il ne faudra pas ngliger les risques de scheresses. Suivant la position gographique de lestuaire, la frquence et la rpartition annuelle des prcipitations seront modifies. -F EPNBJOF EF MB QSWJTJPONUPSPMPHJRVF FTU UST QPJOUV FU OPVT TBWPOT EK RVVODIBOHFNFOUNJOJNF EBOT MFT UFNQSBUVSFTNPZFOOFT FTU TVGiTBOU QPVS CPVMFWFSTFS MBGSRVFODFFUMJOUFOTJUEFTWOFNFOUTEJUFYUSNFTDPNNFMFTPVSBHBOTMFTDSVFTFUD

    LROSION ET LA SDIMENTATION

    %FNBOJSFWJEFOUFMFTUSBJUTEFDUFTDIBOHFSPOUBWFDMFOJWFBVNPZFOEFMBNFS-FTconditions climatiques fluctuantes de par llvation de la temprature acclreront priori lrosion. Il faut donc prvoir des amnagements particuliers pour les zones TVTDFQUJCMFTEFDIBOHFSPVTJNQMFNFOUEJTQBSBUSFBWFDMBNPOUFEFTFBVY-FQSPDFTTVTde sdimentation sera modifi en consquence et il faut sattendre une modification de la gomorphologie des estuaires dans le monde. Cela se traduira, par exemple, par un dplacement du bouchon vaseux caractristique du milieu, ainsi que des variations JNQPSUBOUFTEFTDPVSBOUTFUECJUTBVTFJONNFEFTFTUVBJSFT*MFTUJNQPSUBOUEFQSWPJSces modifications qui auront des effets directs et indirects sur les activits prsentes dans le milieu (production dnergie, taux de pollution, etc ).

  • 48

    CHANGEMENT CLIMATIQUEAugmenta!on globale de la temprature. Modifica!on des rgimes de prcipita!ons. Modifica!on de la frquence et de lintensit des vnements extrmes.

    Augmenta!on atmosphrique de la concentra!on en CO2 et des

    autres gaz eet de serre

    Stress hydrique rosionInonda!on, submersion

    marine

    Modifica!on des faunes et flores

    Modifica!on du fonc!onnement

    de lestuaire hydrologique.

    Bouchon vaseux, dbit

    Modifica!on des interac!ons hommes milieux

    Adapta!onar!ficialisa!on

    du milieu

    Repli sur soi, abandon du milieu

    Changement dans la structure et la composi!on

    du systme estuairien

    Canevas global des consquences du changement climatique sur le systme estuarien

    SCHMATISATION DES CONSQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE SYSTME ESTUARIEN ET SUR LE VIVANT

  • 49

    Source : LAIGNEL B., SOUISSI S., Les eets du changement cli-matique dans le contexte des changements globaux - Expertise collective sur lestuaire de la Seine, GIP Seine Aval, mars 2010, 60 pages.

    CHANGEMENT CLIMATIQUEAugmenta!on globale de la temprature. Modifica!on des rgimes de prcipita!ons. Modifica!on de la frquence et de lintensit des vnements extrmes.

    Augmenta!on atmosphrique de la concentra!on en CO2 et des

    autres gaz eet de serre

    Eet sur la physiologie (ex: photosynthse, respira!on, croissance

    soma!que, composi!on des !ssus, dcomposi!on des li!res)

    Eet sur la distribu!on des espces

    (dplacements vers les ples, monte en al!tude)

    Eet sur la phnologie(avancement des

    phnomnes printaniers, retard des phnomnes

    automnaux)

    Adapta!on sur place

    Modifica!on des interac!ons (rela!ons prdateur-prois, parasi!sme, mutualisme)

    Bascules dans les

    distribu!onsEx!nc!on despces

    Changement dans la structure

    et de la composi!on des communauts

    Canevas global des consquences du changement climatique sur le vivant, adapt daprs Hughes, 2000

  • 50

    UN PHNOMNE PARTICULIER : LA HAUSSE DE LA SALINIT

    Il est probable quune augmentation du niveau de la mer permettrait leau sale prsente dans les estuaires de pntrer plus en profondeur dans le territoire. Une augmentation du taux de sel prsent dans la zone fluviale pourrait avoir des consquences sur la faune et la flore. Certaines espces de poissons deau douce ou doiseaux notamment seffaceront petit petit au profit despces marines. %FNNFMFT[POFTGPSFTUJSFTTFSPOUHSBOEFNFOUJNQBDUFTQBSMBIBVTTFEFTBMJOJUFUJMFTUQPTTJCMFRVFDFSUBJOFTGPSUT EJTQBSBJTTFOU SBQJEFNFOU -FT SFTTPVSDFT FO FBV QPVS MFT BDUJWJUT IVNBJOFT UFMMFT RVF MBHSJDVMUVSF PVMBRVBDVMUVSFMFYFNQMFEFMPTUSJDVMUVSFFTUMFQMVTQSPCBOUTFSPOUHBMFNFOUBGGFDUFT-WPMVUJPOEFTCJTFBVYsals dans les aquifres est aussi prendre en compte puisque ce processus conduit une dgradation progressive et parfois irrversible de leau disponible dans les rgions concernes.

    LE RCHAUFFEMENT CLIMATIQUE PEUT-IL TRE BNFIQUE ?

    -FTSjFYJPOTRVJEDPVMFOUEVSDIBVGGFNFOUDMJNBUJRVFUFOEFOUTPVMJHOFSMFSJTRVFFUMFEBOHFSEFTDIBOHFNFOUTfuturs. Il est cependant possible de mettre en vidence certains points positifs, spcifiques ou non aux estuaires, qui pourront constituer par la suite des pistes de dveloppement.

    Tout dabord, une hausse eustatique se traduira certainement par llargissement et lapprofondissement des canaux portuaires existants. Cela engendrera une circulation plus sre et sera srement un stimulant pour lconomie locale. De plus, de nouvelles opportunits concernant laquaculture souvriront. En effet, de nouvelles espces feront leurs apparitions et de nouvelles surfaces maritimes seront exploitables.

    Il faut aussi comprendre que les estuaires sont des environnements trs intressants en matire dnergie. Ainsi VOFFYQMPJUBUJPOBDDSVFEFMOFSHJFNBSNPUSJDFFTUFOWJTBHFS%FNBOJSFQMVTHOSBMFMOFSHJFIZESBVMJRVFnotamment via les barrages pourrait stendre davantage.

    $FSUBJOTQBZTQSPiUFOUEVSDIBVGGFNFOUDMJNBUJRVFQPVSSFOGPSDFSMFVSTZTUNFEVDBUJGFUSVOJSMBQPQVMBUJPOBVUPVSEF[POFTIVNJEFT$FTFTQBDFTQSFOOFOUQMBDFEBOTMJNBHJOBJSFDPMMFDUJGFUTVTDJUFOUMJOUSUEFTSJWFSBJOTFUEFT UPVSJTUFT -F UPVSJTNFFU MBQMBJTBODF TPOUEBJMMFVSTEFVYEFT BTQFDUT MFTQMVTQSPNFUUFVST WJTWJTEFMBVHNFOUBUJPOEFTUFNQSBUVSFTNPZFOOFT$FSUBJOFTSHJPOTWFSSPOUMFVSDPUFEFQPQVMBSJUTBDDSPUSF

  • 51

    UN EXEMPLE DE COOPRATION FACE AUX VNEMENTS EXTRMES

    -B DIBSUF JOUFSOBUJPOBMF FU MF QSPHSBNNF 4BGFS WJTFOU mobiliser lensemble des ressources satellitaires lors dune catastrophe dorigine naturelle ou humaine. Chaque agence dobservation satellitaire membre sest engage fournir ses propres ressources et contribue ainsi attnuer les rpercussions de telles catastrophes TVSMBWJFEFTHFOTFUTVSMBQSPQSJU-B$IBSUFTBESFTTFgratuitement tous les acteurs de la protection civle et de laide humanitaire, commission EU, administrations, autorits.En effet, en cas de catastrophe, les acteurs en charge de la gestion de lurgence ont un besoin immdiat en informations relatives lvnement pour : n-BMPDBMJTBUJPOFUMFYUFOTJPOEFT[POFTBGGFDUFTn-WBMVBUJPOEFTJNQBDUTIVNBJOTFUNBUSJFMTn-FQBSBNUSBHFEFTNPZFOTEFTFDPVSTn -FEQMPJFNFOU FU MFQPTJUJPOOFNFOUEF DFTNPZFOTsur le terrain

    LA GESTION DE LA CRISE PEUT SEXPLIQUER EN QUATRE TEMPS

    -BNPCJMJTBUJPOMBDBUBTUSPQIFTVSWJFOUla charte et ou du safer sont mobiliss.

    -BDRVJTJUJPO MFT TBUFMMJUFT TPOU QSPHSBNNT MFTJNBHFTTPOUBDRVJTFTQVJTUSBOTNJTFTBVTPM-FTJNBHFTdarchives sont aussi mobilises.

    -B DSBUJPO EJOGPSNBUJPO TVS MB DSJTF MFT TFSWJDFTde cartographie rapide tel que le SERTIT interprte les images, cre de linformation et la diffuse.

    -JOGPSNBUJPOEFTBDUFVST-FTBDUFVSTSFPJWFOUMFTcartes travailles, ils peuvent agir avec une meilleureinformation.

    LA CHARTE INTERNATIONALE : ESPACES ET CATASTROPHES MAJEURES

    Schma : Silvre Saillard

    Rcupre les imagesJoint la Safer

    Reoit les imagesCr de linforma!on

    Reoit lescartes

    Dclenche lac!on n29

    Autorit responsable

    COGIC - DDSG

    Ac!on responsable et informe

    24/247/7

    365 / an> 12h

    24/247/7

    365 / an> 12h

    > 6h aprs rcep!on des images

    Catastrophe

    An!cipa!on

  • 52

    LE CAS DU SYSTME ESTUARIEN DE LA SEINE

    Dans le cas de lestuaire de la Seine, les rserves naturelles ainsi que plusieurs sites portuaires QPVSSBJFOUUSFTVCNFSHT$FSJTRVFFOUSBOFSBJUVOFartificialisation accrue des ports, ce qui de surcrot NPEJiFSBJU MFT EZOBNJRVFT TEJNFOUBJSFT (*1 4FJOFBWBM -SPTJPO EFT DUFT TBDDSPUSBJU FMMF BVTTJ DFqui causerait la fragilisation de lensemble du milieu touristique.

    -B IBVTTF EFT UFNQSBUVSFT BVSB VOF JOjVFODF TVSMBWJGBVOFTVSDFTDZDMFTEFWJFFUMFTFTQDFTQSTFOUFTlocalement. Celle-ci modifierait lquilibre actuel de MDPTZTUNF

    Enfin, la baisse des prcipitations pourrait entraner un TUSFTT IZESJRVF BDDSV %FT DPOjJUT EVTBHF EFT FBVYTFSBJFOU TVTDFQUJCMFT E BQQBSBUSF -FT SFOEFNFOUTagricoles seraient affects par la baisse des eaux ainsi que par des vnements climatiques plus fort.

    Source : explicit daprs Carmen, GIP Seine Aval, 2010.

    INSTALLATIONS CLASSES DANS LA ZONE PORTUAIRE DU HAVRE ET SECTEURS POTENTIELLEMENT SENSIBLES UNE LVATION DU NIVEAU MARIN

  • 53

    CONCLUSION

    4FMPO 4 1-"/50/ NUP 'SBODF NFNCSF EV (*&$

    QMVUU RVF EF QFOTFS hNBUSJTFS MFT SJTRVFTq DF RVJrelve dune tentative trop habituelle de quantifier la nature, il est important de connatre les alas, et EQPVTFSVOFQPTUVSFIVNCMF-FTTFOUJFMFTUEFCJFOsaisir lchelle spatiale et temporelle des modles afin de pouvoir les interroger sur la possibilit des alas. Plus important encore est de connatre et dapprhender la WVMOSBCJMJU EFT TZTUNFT OBUVSFMT FU IVNBJOT DFTBMBT 1PVS DFMB OPVT BWPOT FTTBZ EF QSTFOUFS VOTZTUNF OBUVSFM FU VO TZTUNF IVNBJO RVJ JOEJRVFOUles interactions prvisibles et leurs impacts potentiels. Ainsi, ces deux dmarches de connaissance des alas et de la vulnrabilit permettent de rendre compte de la notion de risque, telle quelle est mesure par la communaut des assureurs, mais aussi potentiellement par les communauts estuariennes du monde. Et, comme on la vu, il importe pour cela de bien comprendre pralablement les questions auxquelles les scientifiques QFVWFOUSQPOESFBiORVFMFTDJUPZFOTQVJTTFOUNFUUSFen uvre les programmes de recherches adquats.

  • 54

  • 55

    3. ESTUAIRES ET GRANDS AMNAGEMENTS

  • 56

    -F EZOBNJTNF EFT NJMJFVY OBUVSFMT FTUVBSJFOT IZESPMPHJRVF CJPMPHJRVF

    DPNCJO la concentration des hommes et des activits dans ces espace, pose la question de leurs amnagements.

    Plus rcemment, la problmatique environnementale et son cortge rglementaire ont modifi les termes de lquation estuarienne qui peut, pour partie, se poser en ces termes : comment concilier le dveloppement conomique despaces stratgiques et la QSTFSWBUJPOEFTGPODUJPOOBMJUTFOWJSPOOFNFOUBMFTEFNJMJFVYOBUVSFMTTFOTJCMFT Cette nouvelle donne redfinit galement le jeu dacteurs estuariens en largissant le champ des comptences mobilises et les structures institutionnelles qui leur correspondent. Face aux changements globaux (climatique, conomique) qui se dessinent dans le monde, la ncessit dune rponse globale pour les territoires estuariens semblent se faire jour. En posant la question des primtres adopter pour leur amnagement, les estuaires interrogent aussi la capacit qua lhomme organiser son intervention sur son environnement.

    INTRODUCTION

    1. LECOQUIERRE B., Les estuaires europens : une organisation en constante volution , in Linformation gographique, 1998, p. 311.

    Chorotype de lestuaire1 europenVoir illustration page 25

  • 57

    -B GPSUF DPODFOUSBUJPOEBDUJWJUT FU EFQPQVMBUJPOTEBOT MFT FTUVBJSFT RVF MPO PCTFSWFaujourdhui tmoigne dune implantation humaine ancienne. Par les ressources et les amnits quils offrent, les estuaires ont t, de longue date, amnags par lhomme selon EJWFSTPCKFDUJGT-FVSTJUVBUJPOTUSBUHJRVFMJOUFSGBDFEVEPNBJOFDPOUJOFOUBMFUNBSJUJNFen a fait des lieux privilgis dimplantation des activits portuaires, progressivement intgres des circuits dchanges mondiaux, qui ont contribu modifier le facis et le fonctionnement de ce milieu naturel.

    DES GNRATIONS DAMNAGEMENT DE LESTUAIRE

    -FTTJUFTEFGPOEEFTUVBJSFPOUMPOHUFNQTBDDVFJMMJEFTWJMMFTQPSUVBJSFTDBSJMTQSTFOUFOUVOEPVCMFJOUSU MFVSTJUVBUJPOFTUTUSBUHJRVFEVQPJOUEFWVFEGFOTJGFUFMMFQFSNFUgalement de rduire la part du transport terrestre dans lalimentation des marchs continentaux1. Aussi, la localisation de ces villes rpond grossirement au point dquilibre FOUSFMMPJHOFNFOUNBYJNBMMBNFSBiOEUSFTJUVFEBOTMBQBSUJFEFMFNCPVDIVSFMBmoins longue franchir, et la prsence de courant de mares permettant la remonte des OBWJSFTWFSTMBNPOU-BTUSVDUVSFVSCBJOFEFTFTQBDFTFTUVBSJFOTISJUFEFDFUUFQSFNJSFQIBTF EBNOBHFNFOU VOF PSHBOJTBUJPO CJDQIBMF -F )BWSF3PVFO

    PV QBSGPJTNNFun commandement de la ville de fond destuaire comme dans le cas dAnvers au sein de lestuaire de lEscaut. -VOEFTQSFNJFSTFOKFVYBEPODUMBNOBHFNFOUEVNJMJFVFTUVBSJFOBiOEFQFSNFUUSFla navigation entre la ville-port de fond destuaire et lavant-port fonction descale sur le parcours des navires. Ces amnagements ont d faire avec les caractristiques IZESPMPHJRVFTEFTFTUVBJSFTQPVWBOUFOUSBWFSMBOBWJHBUJPO

    LES ENJEUX DE LAMENAGEMENT HUMAIN EN MILIEU ESTUARIEN

  • 58

    STABILISER UN MILIEU DYNAMIQUE

    -BDDFTTJCJMJU EF MB WJMMF EF GPOE EFTUVBJSF B ODFTTJU MBSCJUSBHF FOUSF MB DSBUJPO EFcanaux latraux saffranchissant de la contrainte du fleuve et le creusement de chenaux EBOTMFMJUEVjFVWFMVJNNF$FTEFVYNPEFTEBNOBHFNFOUPOUTPVWFOUUDPOEVJUTde manire combine.

    Dans lestuaire de la Seine, les travaux dendiguement ont dbut au milieu du XIXe sicle afin de stabiliser le trac du chenal de navigation et daugmenter la profondeur disponible pour la navigation. Puis, la seconde option a t envisage dans les annes 1880 afin de relier le port du Havre Tancarville via le canal de Tancarville dont la construction sest acheve en 1886.

    LE MILIEU ESTUARIEN AU CUR DES CHANGES CONOMIQUES : INDUSTRIALISATION, URBANISATION ET PORTUARISATION

    Pour rpondre aux problmes de navigation rencontrs et aux mutations de lconomie des changes mondiaux, la migration vers laval des infrastructures portuaires simpose comme VOFTPMVUJPO-BTUBOEBSEJTBUJPOEFTDIBOHFTBWFD MB SWPMVUJPOEF MBDPOUFOFVSJTBUJPOa entran une augmentation de la taille des navires et par consquent du tirant deau (partie de la coque immerge) ncessaire la navigation. En se rapprochant de la mer, les ports ont modifi lorganisation des estuaires. Un partage des activits entre les ports avals qui prennent en charge le trafic conteneuris et les ports amont qui se rservent le trafic conventionnel se fait jour.

    Avec cette migration vers la mer, la question du transport se pose sous un nouveau jour. Des efforts indits sont mis en place pour relier ces nuds du trafic mondial aux marchs de consommation continentaux quils alimentent. Aussi, la qualit de la desserte des ports DPOEJUJPOOF MFVSEZOBNJTNFDPOPNJRVF -B GPSDFEFTHSBOETQPSUTEF MBNFSEV/PSEWJFOU EF MB EJWFSTJU EF MFVST MJFOT BWFD MBSSJSFQBZT USBOTQPSU SPVUJFS GFSSPWJBJSF FUjVWJBMRVJMFVSDPOGSFVOSMFEFSFEJTUSJCVUJPOMDIFMMFFVSPQFOOFFUMFVSBQFSNJTEFse constituer en vritable HBUFXBZ.

    linverse, lamlioration de la connexion au domaine continental reste un enjeu pour lestuaire de la Seine et le port du Havre. Si la connexion au domaine continental par lintermdiaire dinfrastructures de transport constitue une tape importante de MBNOBHFNFOU EFT FTUVBJSFT QBS MIPNNF MIZCSJEBUJPO FOUSF MFT GPODUJPOT QPSUVBJSFT

    Sources :- GIP Seine-Aval, Usages et amnits : amnagement de lestuaire de la Seine.- PERNICE R., Metabolist Movement between Tokyo Bay Planning and Urban Utopias in the Years of Rapid Economic Growth 1958-1964, 2007.

  • 59

    et industrielles marque une tape encore plus importante au regard de linfluence de MIPNNFTVSTPOFOWJSPOOFNFOU-FTQPSUTEFTUVBJSFTBDDVFJMMFOUEFOPNCSFVTFTJOEVTUSJFTlies au transport, la ptrochimie et au raffinage. Aussi, depuis la rvolution industrielle et surtout depuis la mondialisation du trafic portuaire, lhomme gagne des terres sur la mer par la construction de terre-pleins visant accueillir activits industrielles et bassins en eaux profondes pour les porte-conteneurs. Ce processus de poldrisation se retrouve EBOT MFTEJGGSFOUTFTUVBJSFTEVNPOEF MJOTUBSEF MFTUVBJSFEF5PLZPEPOU MB GPODUJPOEBMJNFOUBUJPOOFSHUJRVFEV+BQPOBKVTUJiMBDPORVUFQSPHSFTTJWFEFMBCBJFQBSMFTinfrastructures portuaires au cours du XXe sicle.

    Source : Estuaire de Tokyo, Pernice

    Historique des amnagements de lestuaire de la Seine Port 2000Source GIP Seine-Aval

  • 60

    NAVIGATION ET PROTECTION : DES ENJEUX PERMANENTS

    Logiques sdimentaires de lestuaire et amnagements ponctuels de navigation

    -FT BNOBHFNFOUT EFTUJOT BTTVSFS EF CPOOFT DPOEJUJPOT EF OBWJHBUJPO FU DFVY MJT lextension des ports nabolissent pas les contraintes du milieu naturel pour lactivit IVNBJOF$IBRVFFTUVBJSFQPTTEFTFTQSPQSFTDBSBDUSJTUJRVFTIZESPMPHJRVFT4FTBQQPSUTcontinentaux fluctuent avec la variabilit saisonnire et dfinissent les priodes de crues et dtiage plus ou moins importantes. Quant aux mares, elles prsentent des priodes de mortes-eaux, et de vives-eaux. Ces apports contribuent la logique sdimentaire dans les estuaires. Situ aux limites du domaine marin et du domaine continental, un estuaire prsente un caractre mixte de sdimentation : rsidus drosion du bassin versant plus PVNPJOTSFNBOJTQBSMBNBSF-FTUPDLEFTEJNFOUTBDDVNVMFTUETJHOQBSMFUFSNFde bouchon vaseux 1 -FCPVDIPOWBTFVYTFEQMBDFEBNPOUFOBWBMTFMPOMFTECJUTfluviaux et lintensit de la mare.

    -FT [POFT FOEJHVFT QSTFOUBOU EF GPSUFT WJUFTTFT EDPVMFNFOU GBWPSJTFOU MSPTJPO EVlit du fleuve, linverse des zones faibles vitesses ainsi que llargissement du corridor fluvial favorisent la sdimentation2. Cela produit le bouchon vaseux, obstacle majeur la navigation. Aussi, un dragage intensif est ncessaire au maintien des conditions de OBWJHBUJPO -FOUSFUJFO EFT DBOBVY EV QPSU EF 3PUUFSEBNODFTTJUF VO ESBHBHF BOOVFMoscillant entre 7 et 17 M de m3EFTEJNFOUT-BRVFTUJPOEVTUPDLBHFEFTTEJNFOUTESBHVTse pose alors depuis que la pression anthropique sur le milieu est telle. Traditionnellement stocks sur les vasires et les prs sals, les sdiments sont dsormais entreposs dans des cuves de stockage en raison de leur caractre polluant. Dautres mthodes visant approfondir et librer le cours du fleuve existent: redressement de mandres, destruction dles, etc2.

    DES MILIEUX FORTEMENT ARTIFICIALISS

    -B STVMUBOUF EF DFT QIBTFT EBNOBHFNFOUT TVDDFTTJWFT SFQSTFOUF VO GPSU EFHSdartificialisation des milieux estuariens. Au-del des pollutions dgages par les villes, les ports et les industries implantes en leur sein, la concentration des activits dans les estuaires a entran de profondes mutations de leur profil. Comme nous lavons aperu prcdemment, les profils latraux et longitudinaux des fleuves et de leur embouchure ont t modifis. Un exemple frappant est celui de lestuaire Rhin-Meuse fortement remani par le port de 3PUUFSEBN-FQSPKFU%FMUBEFBNBSRVVOF UBQFGPOEBNFOUBMFEBOTMBSUJiDJBMJTBUJPOEFMFTUVBJSF4FTBNOBHFNFOUTPOUGBJUEJTQBSBUSFEFTQSTTBMTEFTWBTJSFTFUEFTFBVYQSPGPOEFTEFMFTUVBJSF-BNOBHFNFOUEVDPVMPJSEFOBWJHBUJPOFOUSFlembouchure et le port dAnvers, The Wall , a contribu lamnagement dun port de 40 km de long pour 1500 ha doccupation au sol.

    1. DEGOUTTE G., Evolution morphologiques des rivires amnages, cours Agroparitech.2. CNRS, Lamnagement des cours deau - www.cnrs.fr.3. KAMAL A., IMAN H., La lutte contre les inondations , in Les cahiers du Mur, n19-20, 1990, 13 pages.4. EPTB Seine Grands lacs, www.seinegrandslacs.fr.

  • 61

    LE RISQUE INONDATION, AMNAGEMENTS ET CONSQUENCES

    -FT FTUVBJSFT TPOU OBUVSFMMFNFOU FYQPTT EFT SJTRVFT EJOPOEBUJPOT EPSJHJOFTDPOUJOFOUBMFT PV NBSJOFT -FT JOPOEBUJPOT FTUVBSJFOOFT TPOU DJONBUJRVF MFOUF3 : dbordement dun cours deau, remonte dune nappe phratique et submersion littorale lie aux fortes mares. Il est alors ais de simaginer les dgts causs par la combinaison EFEFVY PVQMVT EF DFT UZQFTEJOPOEBUJPOT FO UFSNFTEFEHUTNBUSJFMT DIJGGST FOmilliard deuros, de dure dinondation, sur plusieurs jours, et dtendue dinondations, sur des surfaces de plusieurs dizaines de kilomtres carrs.

    -IPNNFTFQSPUHFEFDFTQIOPNOFTEFEJGGSFOUFTNBOJSFT*MVUJMJTFMBOBUVSFDPNNFles plaines dinondation ou le maintien du couvert vgtal, pour se prmunir3. Mais, des BNOBHFNFOUTBSUJiDJFMTTPOUHOSBMFNFOUODFTTBJSFTFOBNPOUFUJOUSBFTUVBSJFOT-FTEJiDFTBNPOUPOUQMVTVOSMFEFSHVMBUJPOEVECJUQPVSDPOUSMFSVOF WFOUVFMMFNPOUFou baisse des eaux plus loin en aval, dans un souci de protection des amnagements et des populations et pour assurer la prennit des voies navigables. Cela passe par la redirection de leau via des canaux vers dautres cours deau et la mise en place ddifices de rtention, EBOTVOCVUEFSHVMBUJPOEFTECJUTFUEFTOJWFBVYEFBV-FTCBTTJOTEFSUFOUJPOPVMBDTSTFSWPJSTPOUEPODVOEPVCMF SMF4 -FTBNOBHFNFOUT JOUSBFTUVBSJFOTPOUVO SMFEFprotection immdiat et permanent. Des digues sont installes, rehausses et renforces pour MVUUFSDPOUSFUPVUECPSEFNFOUEVDPVSTEFBV-BDDMSBUJPOEFTECJUTQBSSFESFTTFNFOUEFTNBOESFTQFSNFUBVTTJEFMJNJUFSMFSJTRVFEFDSVFT-FTEJHVFTTFSWFOUBVTTJQSPUHFSMFMJUUPSBMEFTUFNQUFTFUEFTGPSUFTNBSFT-FSBCBUUFNFOUEFTOBQQFTQISatiques par pompage est galement ncessaire pour viter des rsurgences intempestives.

    -FTBNOBHFNFOUTJOUSBFTUVBSJFOT rpondent des objectifs lgitimes, mais ont souvent U DPOTUSVJUT FO OHMJHFBOU EF OPNCSFVY QIOPNOFT MJT MIZESPMPHJF FU MDPMPHJFEFTTZTUNFTGMVWJBVY De nouveaux alas lis aux amnagements apparaissent alors : des inondations torrentielles en cas de fortes pluies sur des sols impermabiliss (btonisation FU UBTTFNFOU QBS BHSJDVMUVSF JOUFOTJWF MB SFNPOUF EFT OBQQFT QBS CBSSBHF EFTDPVMFNFOUTTPVUFSSBJOTQBSEFTEJHVFTPVQBSUBTTFNFOUEFTSPDIFTGPSNBOUMFTBRVJGSFTmais aussi des inondations brutales par rupture dlments de rtention5/6 -FTMNFOUTde rtention ont galement un effet ngatif sur lapport sdimentaire dans les estuaires, les retenues vont avoir tendance se combler. Ces lments coupent les connexions entre diffrents milieux naturels, et les eaux de retenues voient leur qualit se dgrader en raison de leutrophisation de la colonne deau.

    -IPNNFNPEJiFEPOD MFTQBDF FTUVBSJFO TPO BWBOUBHFQPVS TBTTVSFS TPO VUJMJTBUJPOoptimale. Il amnage les estuaires et les protge des risques naturels. Mais, il doit faireavec les contraintes lies ses amnagements pour sassurer la prennit de cet espace, en mettant en place des politiques de dveloppement durable (cf. Partie II, Mesures Compensatoires).

    5. EL ABIDA H., FISSON C., ALLAIN S., BACQ N., CHAIB J., GONCALVES LADIRAY K., FRITIER N., LARCHEVEQUE E., MACUR O. et TANGUY J., Le risque inondation, conditions de dclenchement et perspectives, GIP Seine Aval, 2010, 47 pages.6. POTTIER N., Le risque inondation, Universit Virtuelle Environnement et Dveloppement durable, 2006.

  • 62

  • 63

  • 64

    Lestuaire a remplac le port comme espace de rfrence et ce dernier na plus t quun acteur parmi dautres au sein dun espace estuarien dans lequel le jeu complexe des acteurs a ncessit de nouveaux arbitrages pour une nouvelle territorialit 1.

    -NFSHFODFEFOPVWFBVYBDUFVSTEBOTMBGBCSJRVFEFTUFSSJUPJSFTFTUVBSJFOTBDPOUSJCV MBSHJS MFVS DIFMMF EBNOBHFNFOU -B DPOGSPOUBUJPO EFT FOKFVY DPMPHJRVFT FUconomiques a fait merger une nouvelle manire damnager les estuaires comme le STVNF#SVOP-FDPRVJFSSF-FTBNOBHFNFOUTFTUVBSJFOTEPJWFOUETPSNBJTWBMVFSMFVSTimpacts sur le milieu environnemental et contribuer sa prservation.

    UNE DOCTRINE : ERC

    En France, cette volution fut consacre par ladoption de la doctrine viter, Rduire, Compenser (ERC) dont la dernire version date du 6 mars 20122. Cette doctrine est destine aux matres douvrages et constitue la traduction pragmatique des engagements internationaux et communautaires de la France en matire denvironnement.

    Chaque tape de la squence correspond au phasage dun projet damnagement du UFSSJUPJSF-PCKFDUJGQSJODJQBMFTUEviter les impacts naturels ds la phase de conception du projet et de redfinir les choix de localisation, voire de nature de linfrastructure ds lamont. Si les mesures prventives ne sont pas suffisantes, il sagira de rduire au maximum les impacts durant la phase de travaux et, le cas chant, de mettre en place des mesures visant compenser les impacts rsiduels des projets. Ces mesures visent ne pas dgrader la qualit environnementale du milieu naturel WPJSFMBNMJPSFS-BOPUJPOEFRVBMJUFOWJSPOOFNFOUBMFQSFOEFODPNQUFMFTEJWFSTFTcomposantes cologiques de lestuaire : habitats naturels, faune, flore, masses deau, continuits des trames vertes et bleues ainsi que des corridors cologiques. -FUFYUFDPOTFJMMFMBNJTFFOQMBDFEFQSPDEVSFEFDPODFSUBUJPOQFSNFUUBOUBVYBDUFVSTspcialiss de fournir leur expertise sur la dfinition des mesures compensatoires et le respect des cohrences cologiques observes sur le territoire estuarien3.

    CONCILIER DVELOPPEMENT CONOMIQUE ET PRSERVATION DU MILIEU NATUREL

    1. LECOQUIERRE B., Les estuaires europens : une organisation en constante volution , in Linformation gographique, 1998, p. 311.2. Prsent pour lavenir. Doctrine relative la squence viter, rduire et compenser les impacts sur le milieu naturel , Ministre de lEcologie du Dveloppement durable, des Transports et du Logement, mars 2012.3. Dans lestuaire de la Seine, le PNR des Boucles de la Seine normande occupe ce rle. A ce titre, il dfinit un schma des cohrences cologiques dans lestuaire aval au sein de son projet de Charte 2013-2025 du 9 juillet 2012.

  • 65

    LE PRINCIPE DES MESURES COMPENSATOIRES

    Ces mesures sont labores par le matre douvrage, valides par lautorit administrative FUDPOUSMFTBQSTMFVSNJTFFOQMBDFQBSMFTTFSWJDFTEDPODFOUSTEFMUBU%BOTMFDBESFdun territoire dtermin, comme lespace dun estuaire, la prsence de plusieurs projets QFVUQPTFSQSPCMNFT-FTNBUSFTEPVWSBHFEPJWFOUBMPSTTFDPODFSUFSBiOEFEiOJSMFTJNQBDUTDVNVMTEFMFVSTQSPKFUTSFTQFDUJGT6OFNNFNFTVSFDPNQFOTBUPJSFOFQFVUQBTservir pour des projets diffrents. Ce principe dexclusivit de la mesure compensatoire sajoute celui selon lequel toute mesure dun matre douvrage est additionnelle aux actions publiques en matire environnementale.

    Les mesures compensatoires Source: GIP Seine-Aval

  • 66

    LES MESURES ENVIRONNEMENTALES DE PORT 2000

    En pratique, le projet Port 2000 a illustr un changement dchelle dans la prise en DPNQUFEFT JNQBDUTEVOWBTUFBNOBHFNFOUQPSUVBJSFFODPOUFYUFFTUVBSJFO -FDVSdu projet ne concernait quun espace compris dans la circonscription du Port du Havre. -FTNFTVSFTFOWJSPOOFNFOUBMFTPOURVBOUFMMFTDPODFSOVOEPNBJOFQMVTFOBNPOUEFlembouchure de lestuaire.

    Entre 2001 et 2005, sest droule la premire phase de mise en place des mesures environnementales lies au dveloppement du projet Port 20001.

    Les lments phares en sont :

    -BSIBCJMJUBUJPOEFTWBTJSFTEFMBSJWF/PSEEFMB4FJOFFOBWBMFUFOBNPOUEVQPOUEFNormandie : concrtement, les digues ont t restaures et un pi cr afin dassurer une dviation vers le Nord des courants et un entretien automatique des vasires.-FNBJOUJFOEFMBCJPEJWFSTJUFTUBTTVSQBSMBQSTFSWBUJPOEFIBJOJUJBMFNFOUEWPMVTaux amnagements portuaires.-MFhSFQPTPJSqQPVSMFTPJTFBVYNBSJOTMBEJUFhMFBVYPJTFBVYqrapidement colonise par lavifaune estuarienne.-FSFOGPSDFNFOUEFMJOUSUDPMPHJRVFEFMBSTFSWFOBUVSFMMF(en soutien au plan de gestion).- Une plage vocation cologique ( louest de Port 2000).

    Plus rcemment encore, le projet de plate-forme multimodale du port du Havre a donn lieu une tude dimpacts et la dfinition de mesures compensatoires2 -B QIBTFdlaboration de ces mesures sest faite en partenariat avec le Groupement Ornithologique Normand (GON). Ces dernires se rpartissent selon la cration ou la restauration de [POFT h OBUVSFMMFT q -PVUJM SHMFNFOUBJSF B QV HBMFNFOU USF NPCJMJT QBS MB NJTFsous protection et gestion conservatoire de terrains en bordure du canal de Tancarville. -FDMBTTFNFOUTQBUJBMEFDFTNFTVSFTBWFDMBDSBUJPOEFhNFTVSFTEFSJWFTqQFSNFUEFprendre en compte des enjeux cologiques lchelle de lestuaire afin de maintenir des couloirs de circulation (corridors cologiques) entre la rive Nord et la rive Sud de lestuaire.

    1. GIP Seine-Aval, Usages et amnits : amnagement de lestuaire de la Seine.2. AnteaGroup, Projet de chantier multimodal dans la zone industrialo-portuaire du Havre. Grand Port Maritime du Havre et Le Havre Terminal Trimodal, juin 2011.

  • 67

    DPOLDRISATION ET (RE)NATURATION DU MILIEU NATUREL

    Cette tendance la restauration des fonctionnalits naturelles de lestuaire selon divers procds est observable dans les diffrents estuaires du monde.

    Dans lestuaire de lHumber, en Angleterre, un programme dit de ralignement stratgique visant dpoldriser certains espaces et (re)crer des habitats naturels est engag1 $F QSPHSBNNFQJMPU QBS M&OWJSPONFOU"HFODZ QBTTF OPUBNNFOUQBS MFdplacement de digues librant de lespace pour ramnager des zones dhabitats naturels FOCFSHFTjVWJBMFT-BSFMBUJWFETJOEVTUSJBMJTBUJPOBGGFDUBOUMFTBDUJWJUTDPOPNJRVFTEFMFTUVBJSFBQFSNJTEFNFOFSDFTBNOBHFNFOUTTVSEBODJFOTUFSSFQMFJOTJOEVTUSJFMT-Fremblaiement de 400 ha de zones industrielles Alkborough sinscrit dans cette dmarche porte par les acteurs locaux.

    Source: Hudson-Ranitan Estuary CRP (2009)

    1. DAUVIN J.-C., Estuaires nord-atlantiques : problmes et perspectives , in Bulletin Spcial Seine-Aval, septembre 2006.

  • 68

    1. ALLAIN Y.-M., HELLIAS A., RIBIERE G., GENEVOIS R., LE DORE F., La gestion des estuaires dans une approche communautaire, Conseil Gnral des Ponts et Chausses et Inspection Gnrale de lEnvironnement, mai 2006.2. DAUVIN J.-C., Perception sectorielle face la ncessit dune vision globale et partage de lestuaire de la seine , in La revue lectronique en sciences de lenvironnement, hors-srie n10, dcembre 2011.3. Directive relative aux incidences environnementales.

    -BODFTTJUEVOFBQQSPDIFHMPCBMFEFTUFSSJUPJSFTFTUVBSJFOTBUNJTFBVKPVSQBSMBQSJTFen compte des diffrentes solidarits spatiales assurant le fonctionnement de lestuaire et permettant dvaluer lampleur des impacts humains sur le milieu.

    travers le monde, aucun texte de loi ne concerne directement les estuaires et le caractre IZCSJEFEFDFTNJMJFVYTFSFUSPVWFEBOTMFVSUSBJUFNFOUKVSJEJRVFNVMUJQMF-FMHJTMBUFVSMBNOBHFVSFUMFEDJEFVSEPJWFOUGBJSFMBTZOUITFEFTOPSNFTBGGFDUBOUMFTQBDFFTUVBSJFO-JNCSJDBUJPOEFTSFTQPOTBCJMJUTOFQFSNFUQBTVOFCPOOFMJTJCJMJUEFTenjeux stratgiques estuariens ni des centres de dcisions concerns par tel ou tel projet1. Une approche globale de lamnagement des estuaires nest possible que par lintgration des diffrents acteurs prsents dans lestuaire.

    DES PRCDENTS

    -F QSJODJQF EJOUHSFS EJWFSTFT DPNQUFODFT QPVS MB HFTUJPO EFT [POFT MJUUPSBMFT BVYenjeux spcifiques, notamment en matire de gestion de leau, a t institu au cours de MBDPOGSFODFEF3JPFO-B(FTUJPO*OUHSFEFT;POFT$UJSFT(*;$TBSUJDVMFBVUPVSde cinq axes visant laborer une vision globale des milieux littoraux2:

    -JOUHSBUJPOTQBUJBMFEFTBDUFVSTBiOEFQFSNFUUSFVOFHFTUJPODPISFOUFEVDPOUJOVVNeau douce/eau marine en milieu estuarien.

    -JOUHSBUJPOBENJOJTUSBUJWFFU JOTUJUVUJPOOFMMFQBTTBOUQBS MBDSBUJPOEVOPSHBOJTNFde gouvernance.

    -JOUHSBUJPOUSBOTWFSTBMFEFTBDUJWJUTTPDJPDPOPNJRVFTBiOEWBMVFSMFTJNQBDUTEFTdiffrents domaines sur lensemble du territoire estuarien.

    -JOUHSBUJPOFOWJSPOOFNFOUBMFQPVSVOFQSJTFFODPNQUFUSBOTWFSTBMFEFTQSPDDVQBUJPOTdenvironnement par les diffrentes politiques sectorielles.

    -JOUHSBUJPO TDJFODFHFTUJPO BiO EF NVUVBMJTFS MFT DPOOBJTTBODFT TDJFOUJiRVFT FUdapporter les conseils ncessaires aux acteurs des estuaires.

    VERS UNE GESTION COHRENTE DE TERRITOIRES COMPLEXES ? LESTUAIRE COMME CHELLE DAMNAGEMENT DU TERRITOIRE

  • 69

    -BUSBOTDSJQUJPOEFTFOHBHFNFOUTJOUFSOBUJPOBVYEBOTMFESPJUDPNNVOBVUBJSFTVJUMBNNFMPHJRVF FU JM FO SFTTPSU MJOFYJTUFODF EF UFYUFT TQDJiRVFT BVY FTUVBJSFT -FT EJGGSFOUFTdirectives de lUnion Europenne dans ce domaine sont relatives la prservation du NJMJFVOBUVSFMMBEFSOJSFFOEBUF1 a t transcrite dans le droit national par la doctrine ERC expose en seconde partie.

    Un largissement de la dfinition de lestuaire par la coopration entre acteurs : lvolution de la dfinition du territoire de lestuaire de la Seine est rvlatrice de lextension de lchelle damnagement de lestuaire.

    -VO EFT QSFNJFST QSPCMNFT QPTT MB EiOJUJPO EVOF DIFMMF FTUVBSJFOOF EFMBNOBHFNFOU FTU MB NVMUJQMJDJU EFT BDUFVST SFOWPZBOU BVUBOU EF EMJNJUBUJPOT EVterritoire. De lestuaire scientifique dfini par les limites de pntration de la mare et la variation du taux de salinit des eaux lestuaire politique n de la Directive territoriale dAmnagement (DTA) de lestuaire de la Seine, incluant lagglomration caennaise dans son primtre, la diffrence est grande. Toutefois, ce primtre de la DTA, reprise par la version de juillet 2006, acte dun processus dextension des primtres de la planification du territoire estuarien2.

    -B USBOTDSJQUJPO EFT FOHBHFNFOUT JOUFSOBUJPOBVY EBOT MFT MHJTMBUJPOT OBUJPOBMFT GBJUBQQBSBUSFVONNFQSPDFTTVTEJOUHSBUJPOEFTBDUFVSTFTUVBSJFOTBVTFJOEVOFNNFstructure, largissant de fait lchelle damnagement. %BOT MFTUVBJSF EF MB 5BNJTF MF .BOBHFNFOU (VJEBODF GPS UIF 5IBNFT &TUVBSZ

    EPDVNFOU WJTBOU USBOTDSJSF MB (*;$ EBOT MF DPOUFYUF CSJUBOOJRVF BNBSRV MF ECVUEVO QSPDFTTVT EF DPPQSBUJPO FU EF QMBOJiDBUJPO EVO FTUVBJSF MBSHJ -F /BUVSFImprovement Act et le Greater Thames Marshes actant la prise en compte de proccupations environnementales ont aliment la construction dune gouvernance estuarienne au cours des annes 20003 $FTU FOiO MF 5IBNFT &TUVBSZ1MBO

    EPDVNFOUQSPTQFDUJGJTTVEVOFDPODFSUBUJPOEFBOTFOUSFMFTBDUFVSTMPDBVYFUM&OWJSPONFOU"HFODZRVJBachev de donner une chelle de planification lestuaire pour lavenir.

  • 70

    Ces initiatives, dont lefficacit reste valuer, possdent leurs homologues internationaux. lchelle transnationale, des programmes de gestion coordonne des estuaires peuvent galement voir le jour. Aux frontires administratives dpasses en contextes nationaux, sajoute lambition de dpasser les frontires tatiques afin dharmoniser les politiques. En Europe, les gouvernements hollandais et belges se sont engags travers le projet ProSes QMBOJiFSVOEWFMPQQFNFOUEVSBCMFDPODFSUMIPSJ[POBVTFJOEVQSPHSBNNF-POH5FSN7JTJPO4DIFMEU&TUVBSZ

    En Amrique latine, la gestion des eaux du Rio de la Plata, support de la frontire entre M"SHFOUJOF FU M6SVHVBZ FTU ETPSNBJT QFOTF EBOT VOF QFSTQFDUJWF CJOBUJPOBMF &O MJOJUJBUJWFEF M6SVHVBZ MFQSPHSBNNF&DP1MBUBBEiOJDJOREPNBJOFTWBMJETpar les deux parties, de coopration entre les tats. Ce programme pose les questions de la gouvernance, de la conservation et du dveloppement du littoral ainsi que celui EVOTZTUNFEJOGPSNBUJPODPNNVOTVSMFOWJSPOOFNFOUMJUUPSBM-FCVUQSFNJFSEFDFUUFinitiative est didentifier les modles possibles dune structure de gouvernance des zones DUJSFTPTJHFSBJFOUMFTSFQSTFOUBOUTEFTEFVYUBUT

    travers ces exemples, on constate que la mise en place dune planification lchelle estuarienne ne peut saffranchir dune rflexion sur lorganisation de la gouvernance MPDBMF$FTJOJUJBUJWFTQBSGPJTOPNCSFVTFTTVSVONNFUFSSJUPJSFQFVWFOUNVMUJQMJFS MFTespaces de dialogues et les lieux de concertation brouillant leur tour les discours et la position des diffrents acteurs1.

    1. BROCARD M. et alii, Atlas de lestuaire de la Seine, Cirtai, 1996. 2. DAUVIN J.-C., Estuaires nord-atlantiques : problmes et perspectives , in Bulletin spcial Seine-Aval, septembre 2006.

  • 71

    -FT BVUFVST JOTJTUFOU TVS MB ODFTTJU EBQQSPGPOEJS MB DPODFSUBUJPO FOUSF BDUFVST BiOdassurer quelques chances de concrtisation aux projets estuariens. Aussi, une telle dmarche pourrait se drouler en trois phases : -JEFOUJiDBUJPOEVUFSSJUPJSFFTUVBSJFOJMTBHJUEFEiOJSMFQSJNUSFEFMBDPODFSUBUJPOen fonction des organisations prexistantes (communauts de projets, par exemple). -BEiOJUJPOEVTDINBPSHBOJTBUJPOOFMEBOTMFRVFMTPOUJEFOUJiTVODPNJUUFSSJUPSJBMet une structure de pilotage de la dmarche de concertation. Son objectif est triple : il doit prendre en compte les prospectives engages sur le primtre retenu, valider et hirarchiser les enjeux stratgiques du territoire et mobiliser les matres douvrage par un travail dinformation leur gard. - laborer une charte du territoire estuaire consistant faire approuver lensemble des choix pralables par lintgralit des parties prenantes.

    /PVT SFUJFOESPOT EF DFUUF BOBMZTF OPO FYIBVTUJWF EFT FYFNQMFT EF HFTUJPO JOUHSFdes estuaires le poids de la concertation dans llaboration de projets globaux. Par leur complexit et lhtrognit de leurs composantes, lamnagement des estuaires implique la coordination entre acteurs. Par leur fonctionnement et leurs problmes spcifiques, leur amnagement implique galement la capacit laborer un projet global damnagement.

    3. ALLAIN Y.-M., HELLIAS A., RIBIERE G., GENEVOIS R., LE DORE F., La gestion des estuaires dans une approche communautaire, Conseil Gnral des Ponts et Chausses et Inspection Gnrale de lEnvironnement, mai 2006.

  • 72

    Aprs avoir pris la mesure de la gouvernance locale dans la gestion actuelle et future EFT FTUVBJSFT JM DPOWJFOU EBOBMZTFS MF USBJUFNFOU EF DFU FOKFV EBOT MFT ENBSDIFT EFQSPTQFDUJWF FTUVBSJFOOFT -F GPODUJPOOFNFOU EF MB QSPTQFDUJWF EBOT MFTUVBJSF EFla Tamise, de la prospective 2025 de lestuaire de la Seine et des structures de pilotage BNSJDBJOFTTFSBBOBMZTJDJNPJOTUJUSFFYIBVTUJGRVFQPVSFOUJSFSEFTFOTFJHOFNFOUTTVSMBQSPTQFDUJWFEFTFTUVBJSFTFOFMMFNNF

    1. Thames Estuary Plan 2100, Managing flood risk through London and the Thames Estuary , Environment Agency, novembre 2012.

    Le Thames Estuary Plan 2100: une dmarche de concertation de 10 ans. Source: TEP 2100

    PROSPECTIVE ET GOUVERNANCE EN MILIEU ESTUARIEN

  • 73

    Source: TEP 2100.

    Aprs avoir pris la mesure de la gouvernance locale dans la gestion actuelle et future EFT FTUVBJSFT JM DPOWJFOU EBOBMZTFS MF USBJUFNFOU EF DFU FOKFV EBOT MFT ENBSDIFT EFQSPTQFDUJWF FTUVBSJFOOFT -F GPODUJPOOFNFOU EF MB QSPTQFDUJWF EBOT MFTUVBJSF EFla Tamise, de la prospective 2025 de lestuaire de la Seine et des structures de pilotage BNSJDBJOFTTFSBBOBMZTJDJNPJOTUJUSFFYIBVTUJGRVFQPVSFOUJSFSEFTFOTFJHOFNFOUTTVSMBQSPTQFDUJWFEFTFTUVBJSFTFOFMMFNNF

    "WBOUEUSFVOFTSJFEFSFDPNNBOEBUJPOTQPVSMBWFOJSEFMFTUVBJSFEFMB5BNJTFMF5&121001FTUVOFENBSDIFEFDPODFSUBUJPOBZBOUEVSEFQJMPUFQBSM"HFODFFOWJSPOOFNFOUBMF CSJUBOOJRVF -F EJBMPHVF FOUSF BDUFVST TFTU DPOTUJUV BVUPVS EF MBmonte des eaux, du risque dinondation associ et des mesures prendre pour limiter DF SJTRVF"QSTVOFQIBTFEF TZOUITFEFT SFDIFSDIFTFYJTUBOUFT TVS MFT SJTRVFTFU MFVSgestion, le document sattache rpertorier les zones et le patrimoine concerns par une ventuelle monte des eaux pour dcliner des recommandations locales selon 8 zones daction identifies. Quatre de ces zones concernent lagglomration londonienne, lment DFOUSBMEFDFUUFENBSDIFQSWFOUJWFQVJTRVFNJMMJPOEF-POEPOJFOTTFTJUVFSBJFOUFOzone inondable lhorizon 2100.

  • 74

    -B MPHJRVF BEBQUBUJWF EF MB QSPTQFDUJWF FTU FODPSF QMVT SFNBSRVBCMF &O EiOJTTBOU10 indicateurs du changement climatique adapts lestuaire, le document invite les acteurs faire varier lapplication des recommandations en fonction de lvolution de ces JOEJDBUFVST"JOTJJMGBVESBBVTTJCJFOPCTFSWFSMWPMVUJPOEVOJWFBVNPZFOEFTNBSFTet des crues fluviales que la localisation des zones urbanises ou encore le degr de prparation des autorits une gestion de crise. Cette approche globalisante et adaptative DPOGSF DFUUF ENBSDIF VO SMF EF UBCMFBV EF CPSE FU EF TZOUITF EFT FYQSJFODFTprcdentes pour guider les acteurs venir dans la planification dune gestion du risque lchelle estuarienne.

    -VO EFT USBWBVY EV 5&1 STJEF FOiO EBOT MJOTFSUJPO EF DF UBCMFBV EF CPSE BVsein des structures de planification et de dcisions existantes. En fonction de lchelle gographique concerne et de lorigine des normes damnagements des territoires, la TZOUITFTDINBUJRVFDJEFTTPVTGPVSOJUVOFWJTJPOEFMBSUJDVMBUJPOEFTEJGGSFOUTTDINBTentres eux et de la place occupe par le prsent document dans cette architecture de laction publique.

    $FUUF TZOUITFEF MBQMBDFEF DIBRVF DIFMMFEBNOBHFNFOUEBOT MFQSPDFTTVTHMPCBMEFQSPEVDUJPOEFTOPSNFTRVJTBQQMJRVFSPOUBVUFSSJUPJSFFTUQFVUUSFMVOEFTBQQPSUTmajeurs de cette prospective estuarienne. Bien que celle-ci varie en fonction des contextes institutionnels nationaux et communautaires, cette reprsentation donne une piste sur la position occupe par lamnagement des territoires estuariens.

    Source : Schneider et al., Building Consensual Institutions: Networksand the National Estuary Program , American Journal of PoliticalScience, 2003, vol. 47, no 1.

  • 75

    LA PROSPECTIVE 2025 SUR LESTUAIRE DE LA SEINE : UNE INTGRATION SCIENCE-GESTION

    A linverse du TEP 2100, la prospective mene sur lestuaire de la Seine se veut plus globale et moins programmatique. partir dun objectif de restauration progressive des fonctions environnementales de lestuaire, la dmarche cherche faire merger une vision partage des souhaits exprims par les diffrents acteurs de lestuaire. "VTTJMBDPOTUSVDUJPOEVOTZTUNFFTUVBSJFOFUMBEiOJUJPOEFTFTDPNQPTBOUFTECVUFOUpar la construction dune reprsentation des fonctions environnementales de lestuaire. Cette dernire est labore par un va-et-vient entre un comit technique compos dexperts et un comit de pilotage compos des acteurs reprsentatifs de lestuaire. -FTZTUNFSFUFOVFTUEPODMFGSVJUEVOFDPODFSUBUJPOFOUSFMFTSFDIFSDIFTTDJFOUJiRVFTet les enjeux stratgiques identifis par les dcideurs.

    $F UZQF EMBCPSBUJPO EV TZTUNF FTUVBSJFO BCPVUJU JOUHSFS BV TFJO EFT WBSJBCMFTEZOBNJRVFTBGGFDUBOUMBWFOJSEFMFTUVBJSFEFTMNFOUTQSPQSFTMPSHBOJTBUJPOIVNBJOFEFMFTQBDFFUEFTPSHBOJTBUJPOTRVJMFSHJTTFOU"VTTJMFTWBSJBCMFTh7BMFVSTEFMBTPDJUWPMPOUBSJTNFEJSFDUJWFDBESFqFUh7PMPOUEFHFTUJPODPMMFDUJWFEFMFTUVBJSFEFMB4FJOFqse donnent pour but de prendre en compte les degrs dintgration des diffrents acteurs entre eux et les volutions lgislatives nationales et communautaires.

    -BRVFTUJPOEFMBHPVWFSOBODFFTUEPODVOFWBSJBCMFEFMBQSPTQFDUJWFFTUVBSJFOOFEFMBWJTdes membres scientifiques comme de celui des dcideurs et acteurs interrogs au sein du comit technique.

    LE RSEAU NATIONAL ESTUARY PROGRAM (NEP) : UN COMIT DE PILOTAGE EFFICACE ? -FYFNQMFBNSJDBJOFTUMBSHFNFOUUSJCVUBJSFEFTEJGGSFOUFTTUSBUFTFOUSFBENJOJTUSBUJPOfdrale, UBUTFUBVUPSJUTMPDBMFT-F/BUJPOBM&TUVBSZ1SPHSBN/&1FTUVOQSPHSBNNFEFM&OWJSPONFOU1SPUFDUJPO"HFODZ&1"EPOUMBNJTTJPOFTUEBTTVSFSDFUUFDPPSEJOBUJPOFOTPVUFOBOUEFEJWFSTFTNBOJSFT MFTQBSUJFTQSFOBOUFTTUBLFIPMEFSTEJTQPTBOUEJOUSUTEBOTMFUFSSJUPJSFDPODFSO-F/&1JOUFSWJFOUMPDBMFNFOUTPVTMBGPSNFEVO$PNQSFIFOTJWF$POTFSWBUJPO.BOBHFNFOU1MBO$$.1

    RVJVUJMJTFDJORNPZFOTEBDUJPO

    n'JOBODFNFOUEBUFMJFSTDPNJUTUVEFTn%iOJUJPOHPHSBQIJRVFEFTBJSFTEBDUJPOn'PSVNEFEMJCSBUJPOTUBUVUTMFDUJGTEFTNFNCSFTn1BSUJDJQBUJPOEVQVCMJDUSBOTQBSFODFEFTiOBODFNFOUTEDJET