Etat des lieux des refuges pyrénéenscolloquepyrenees.refuges-montagnes.fr/tzr/scripts/downloader2.php?... · Dorian Jeauneau – Master Tourisme ISTHIA Etude menée de mai à septembre

1 Comité Régional Occitanie des clubs alpins et de montagne

Etat des lieux des refuges pyrénéens

Dorian Jeauneau – Master Tourisme ISTHIA

Etude menée de mai à septembre 2016 Mise à jour février 2017


1 Introduction ...................................................................................................................3

2 NOMBRE ET CAPACITES DES REFUGES PYRENEENS PAR TYPE ET LOCALISATION ...........7

3 Propriété et gestion........................................................................................................9

3.1 France ................................................................................................................................9

3.2 Espagne ........................................................................................................................... 12

3.3 Andorre ........................................................................................................................... 13

4 Gardiens .......................................................................................................................13

5 Caractérisation de refuges ...........................................................................................15

5.1 Altitude :.......................................................................................................................... 15

5.2 Temps d’accès ................................................................................................................. 16

5.3 Dénivelé d’accès : ............................................................................................................ 17

5.4 Taille des dortoirs : .......................................................................................................... 18

5.5 Dates d’ouverture :.......................................................................................................... 20

6 Equipement des cuisines et restauration......................................................................21

7 Equipements des refuges .............................................................................................22

8 Services et Animations .................................................................................................24

9 Secours - sécurité - santé ..............................................................................................24

10 Information, communication, commercialisation ........................................................25

11 Fréquentation ..............................................................................................................26

11.1 France : ............................................................................................................................ 26

11.2 Espagne : ......................................................................................................................... 29

12 Tarifs ............................................................................................................................31

13 Estimation du chiffre d’affaires ....................................................................................35

14 Impact économique ......................................................................................................37

15 Conclusion ....................................................................................................................39


1 Introduction

Cet état des lieux est un constat en 2016 qui servira à ouvrir le colloque sur les refuges de montagnes pyrénéens organisé les 1 et 2 Décembre 2016 à Bagnères de Luchon.

Il comprend :

- Un diagnostic de l’offre

- Un diagnostic de la demande

- Une évaluation de la fréquentation

- Une évaluation du chiffre d’affaires

Pourquoi un état des lieux ?

L’objectif principal de cet état des lieux est, à partir d’une « photographie » des refuges Pyrénéen à un instant T, d’avoir un aperçu, ou une évaluation de la situation actuelle de l’offre pyrénéenne en refuge gardé, de la fréquentation qu’elle entraîne et du chiffre d’affaires généré.

Connaître l’offre, ses spécificités, ses points forts mais surtout ses point faibles, est essentiel pour pouvoir par la suite agir sur celle-ci et arriver à une plus grande homogénéité au sein de la chaîne.

Il est important avant toute chose, d’aborder rapidement l’offre en hébergement de montagne dans laquelle appartiennent les refuges gardés de montagne.

Différentes solutions s’offrent aux touristes ou aux pratiquants de la montagne qui choisissent ce mode d’hébergement.

En France :

chalets-refuges (ou refuge bord de route) :

Ce sont des bâtiments accessibles en voiture, par la route ou chemins forestiers.

La plupart d’entre eux sont implantés en fond des vallées, certains dans des villages de montagne. Leur altitude moyenne se situe autour de 1500m

Certains bâtiments, comme des chalets l’été, se retrouve refuges l’hiver, coupés de la route par la neige.

Ce sont des camps de bases idéaux pour la pratique des activités de montagne. Ces hébergements collectifs ouverts à tous répondent à la double vocation d’accueillir les stages de formation à la montagne et tous les publics qui la fréquentent.


Gîte d’étapes :

Il n’existe pas en France de définition précise sur ce qu’est un gîte d’étape.

On peut dire que le gîte d’étape peut être situé en zone de montagne, mais pas uniquement, sur des itinéraires de randonnée reconnus, comme les GR, FRP, ou à moins de 2km de ces derniers. Ils sont accessibles par voie carrossable.

L’accueil doit pouvoir se faire à la nuitée et dans une grande majorité, le gîte d’étape dispose d’un coin cuisine où l’utilisateur peut préparer son repas.

Refuge de montagne gardé :

En France :

Depuis le 23 mars 2007, d’après le décret n°2007-407, le refuge est un « établissement d’hébergement recevant du public (ERP) gardé ou non, situé en altitude dans un site isolé » qui a une fonction d’intérêt général.

L’isolement se définit par « l’absence d’accès tant par voie carrossable que par remontée mécanique de type téléporté, ouvert au public et par l’inaccessibilité pendant au moins une partie de l’année aux véhicules et engins de secours ».

En ce qui concerne l’altitude, le refuge est par définition « situé en zone de montagne » au sens de la loi montagne 1985.

La capacité d’hébergement est limitée à 150 personnes.

Enfin, le décret affirme la fonction d’intérêt général du refuge qui est d’offrir un abri « aux personnes de passage », que le refuge soit gardé ou non. En effet, le décret stipule que le refuge doit disposer « en permanence, à l’intérieur, d’un espace ouvert au public » qui doit, dans le cas où le refuge est gardé, comprendre « une salle permettant de consommer ses propres provisions » et lorsque le refuge n’est pas gardé, «offrir un hébergement sommaire».

En France, l’obligation d’un espace hors sac n’apparaissait pas dans le décret de 1994. Il y a donc encore certains refuges qui ne proposent pas ce service.

En Espagne :

Au niveau Espagnol, seul les Aragonais ont légiféré sur cette question. Les refuges sont des auberges qui comportent des caractéristiques supplémentaires. Trois caractéristiques majeures ressortent du décret 84/1995, du 25 avril de la Députation Générale d’Aragon. Les auberges sont des structures à vocation touristique où l’hébergement y est à caractère collectif. Elles ne peuvent être situées dans des communes de plus de 5000 habitants, dans le cas contraire, elles se doivent d’être en dehors des centres urbains, et enfin elles doivent offrir la possibilité de pratiquer des activités sportives ou en contact avec la nature.

Pour qu’une auberge soit considérée comme un refuge, il faut qu’elle présente en plus l’une des caractéristiques suivantes :


être située dans une zone pouvant être considérée comme une zone de montagne,

ne pas compter d’accès routier (accès par piste ou sentier seulement),

être un édifice isolé des zones habitées,

faciliter la pratique des activités de montagne ou sportives.

Les refuges appartenant ou étant gérés par la FAM (Fédération aragonaise de montagne), ils doivent être ouverts toute l’année.

L’un des aspects importants de cette définition est le fait que l’absence d’accès routier n’est pas un critère obligatoire. Certains refuges sont donc accessibles par voie carrossable tout au long de l’année ce qui n’est pas le cas des refuges français.

Dans le reste de l’Espagne, il n’existe pas de texte définissant la notion de refuge. Cependant il est à noter que les fédérations sportives, principaux propriétaires et gestionnaires des refuges espagnols, s’appuient sur « les normes de qualité et de fonctionnement des refuges de montagne », pour la rénovation, l’aménagement et la construction des refuges de montagne. Ces normes, issues de la Fédération Espagnole des Sports de Montagne et d’Escalade (FEDME), n’ont pas été officialisées et approuvées, mais servent de guide dans toutes les opérations citées précédemment. Elles mettent aussi en avant le fait que les refuges, de par leur situation géographique sont soumis à des conditions difficiles (altitude, conditions météorologiques difficiles, isolement) ce qui rend leur fonctionnement différent des autres types d’hébergements. Ils gardent néanmoins les mêmes objectifs que les refuges aragonais à savoir :

la fonction d’appui à la pratique des sports de montagne,

le souci de l’intégration paysagère,

la notion de respect de l’environnement,

la mission d’accueil des usagers en toute sécurité.

En Andorre :

Il n’existe aucune réglementation qui définit directement les refuges et qui régit leur fonctionnement. En revanche il existe des lois sectorielles qui s’appliquent aux refuges gardés en tant qu’hébergement recevant du public.

Les refuges non gardés ne sont soumis à aucune réglementation. En revanche les refuges gardés sont soumis aux lois générales en termes :

d’hygiène et de santé,

d’approvisionnement en eau,

de gestion des déchets,

de sécurité incendie,

d’assainissement,

d’aménagement et de construction.


Il n’y a pas de réglementation sur la capacité d’accueil des refuges gardés. Les normes d’assainissement sont très exigeantes et demandent d’importants investissements financiers.

En Andorre, seul le Gouvernement d’Andorre est propriétaire des refuges, il en cède la gestion aux communes dans lesquelles ils sont implantés.

Les refuges sont soumis à différentes réglementations suivant les pays et à des normes toujours plus nombreuses. Une étude, à part entière, permettrait de dégager les ressemblances et différences entre les trois pays de la chaîne pyrénéenne.

Cette augmentation a des conséquences tant pour les propriétaires ou gestionnaires de refuges que pour les gardiens eux-mêmes. En effet, les normes et réglementations de plus en plus exigeantes et techniques conduisent à réaliser des rénovations, des travaux d’adaptation pour rendre conformes les refuges. Les gardiens ainsi que les bénévoles ou professionnels en charge des refuges, doivent continuellement se former et rester qualifiés pour intégrer ces nouvelles normes et réglementations. A cela s’ajoutent les problèmes de financement de ces travaux.

De plus, certains refuges sont implantés dans différents espaces protégés comme les parcs nationaux, les parcs régionaux, ou sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cela rajoute encore d’autres contraintes à respecter, chartes et réglementations en vigueur.


2 NOMBRE ET CAPACITES DES REFUGES PYRENEENS PAR TYPE ET LOCALISATION

Dans cet état des lieux, seuls sont retenus les refuges qui ne sont pas accessibles par voies carrossables tout ou partie de l’année car ce paramètre entraîne des différences notoires tant en terme de fréquentation, que de retombées économiques ou encore que de prestations et services proposés.

Selon le critère retenu, nous avons ainsi recensé 74 refuges gardés sur toute la chaîne des Pyrénées pour un total de 3909 lits.

Pays Nombre refuges gardés % Capacité d'accueil % Capacité d’accueil moyenne

France 41 54 % 1983 50.1 % 48

Espagne 30 42 % 1784 46.4 % 59

Andorre 3 4 % 142 3,5 % 47

Total 74 100 % 3909 100 % 52 Figure 1: Capacité d'accueil par pays. Source: D. Jeauneau

Avec 59 places en moyenne par refuge, l’Espagne est le pays disposant des plus gros refuges en terme de capacité, ils ont de 11 à 12 places de plus que la France et l’Andorre. Cela explique pourquoi avec 11 refuges de moins que la France, elle atteint tout de même 46,4% de la capacité totale d’accueil.

Figure 2: Proportion du nombre de lits par région, source : D. Jeauneau

Dans les Pyrénées françaises, on compte 41 refuges gardés pour 1983 lits, soit 50% du total de la chaîne. Ils sont répartis sur les 2 régions, qui de la Méditerranée à l’Atlantique, bordent


les Pyrénées : la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie. Leur capacité moyenne d’accueil est de 48 places.

L’ancienne région Midi-Pyrénées est la partie française la plus importante, tant en termes de nombre de refuges, 30, que de nombre de lits, 1480, soit 37% du nombre de lits total.

Quasiment 40% des refuges pyrénéens français (soit 16 refuges) sont situés dans le département des Hautes Pyrénées.

Côté espagnol, nous avons recensé suivant nos critères de sélection, 30 refuges, dans deux régions autonomes, la Catalogne et l’Aragon.

21 sont en Catalogne pour une capacité d’accueil de 1027 lits.

9 en Aragon pour 740 lits.

Soit un total de 1784 lits.

La capacité moyenne est plus élevée qu’en France, elle est de 59 places. On remarque que la capacité d’accueil moyenne en Aragon est nettement supérieure à celle du reste de l’Espagne, puisqu’elle est de 81 lits en moyenne contre 50 lits.

En Andorre, il existe 3 refuges gardés pour une capacité d’accueil de 142 lits et une capacité moyenne de 47 places.

Nombre de refuges

Capacité d'accueil France Espagne Andorre Total

10<Capacité <31 12 3 0 15

30 < Capacité < 71 24 17 3 44

70 < Capacité < 121 5 10 0 15

Total 41 30 3 74 Figure 3: Classement des refuges suivant la capacité d'accueil. Source: D. Jeauneau

On remarque qu’environ 29% des refuges français ont une capacité inférieure à 31 places

contre 10% pour les refuges espagnols et aucun pour les refuges andorrans. La part de

refuge de petite capacité est beaucoup plus importante en France.

La majorité des refuges pyrénéens, plus de 79%, sont des refuges à faible ou moyenne

capacité, (inférieur à 71 places). Le plus petit refuge est celui du Col Del Torn avec 12 places

et les refuges les plus grands sont les refuges du Wallon-Marcadau et d’Estos avec

respectivement 120 places.


3 Propriété et gestion

Propriétaires France Espagne Andorre

Privés 1 refuge

Associatifs

FFCAM : 18 refuges FAM : 6 refuges

FEEC : 8 refuges

ASPTT : 1 refuge CEC : 4 refuges

UEC : 1 refuge

Publics 22 refuges 7 refuges 3 refuges

Figure 4: Nombre de refuges par type de propriétaire. Source : D. Jeauneau

46% des refuges gardés français appartiennent à des propriétaires associatifs dont 44% au Club Alpin Français, le reste, 53%, dépendent de collectivités publiques.

De l’autre côté des Pyrénées, coté ibérique, la part associative représente 63% des refuges, la part publique 23%.

Enfin, en Andorre, 100% des refuges gardés appartiennent au gouvernement.

3.1 France

Liste des refuges appartenant à des propriétaires publics :

Propriétaire Refuge

Parc national des Pyrénées

Refuge d’Arlet

Refuge d’Ayous

Refuge des Espuguettes

Refuge de Migouelou

Commission syndicale de la Vallée de Saint-Savin (CSVSS)

Refuge Wallon-Marcadau

Refuge du Lac d’Estom

Refuge du Clot

Refuge d’Ilhéou

Syndicat Intercommunale Forestier et Pastoral d'Orgeix-Orlu Refuge d’en Beys


Communes

Auzat Refuge des étangs de

Bassiès

Saint-Lary Soulan Refuge de l’Oule

Aragnouet Refuge d’Orédon

Oô Refuge du lac d’Oô

Fontpédrouse Refuge du Ras de la Carança

Casteil Refuge de Mariailles

Communautés de communes

C.C. de la Vallée du Louron : Refuge de la Soula

C.C du Castillonais : Refuge les Estagnous

C.C. des Vallées d'Ax : Refuge du Chioula

Refuge du Ruhle

C.C Capcir Haut Conflent : Refuge des Camporells

Refuge du Col del Torn

Communauté de communes du

Haut Vallespir : Refuge de Sant Guillem

Liste des refuges appartenant à des propriétaires associatifs:

Propriétaires et gestionnaire Refuges

FFCAM

CAF Pau Refuge de Pombie

Refuge d’Arrémoulit

CAF Bordeaux Refuge de Baysselance

CAF Tarbes Refuge de la Brèche de Roland

CAF Bagnères Refuge Campana de Cloutou

CAF Lourdes

Refuge de la Glère

Refuge de Larribet

Refuge Oulettes de Gaube


CAF Toulouse

Refuge d’Espingo

Refuge du Maupas

Refuge du Portillon

Refuge de Vénasque

CAF des Montagnard Ariégeois

Refuge de l’étang d’Araing

Refuge du Pinet

Refuge de l’étang Fourcat

Refuge des Bésines

CAF Perpignan Refuge des Bouillouses

CAF Prades Refuge des Cortalets

ASPTT Haute-Garonne Refuge de Bastan


3.2 Espagne

Propriétaires Refuge

FAM

Refuge Angel Orus

Refuge Cap de Llauset

Refuge d’Estos

Refuge de Goriz

Refuge de la Renclusa

Refuge de los Ibones de Bachimana

FEEC

Refuge de Colomina

Refuge Prado de Aguilo

Refuge San Jordi

Refuge Coma de Vaca

Refuge Estanys de la Pera

Refuge Ernest Mallafré

Refuge Sierra de Ensija

Refuge Estasen

Refuge Vallferrera

CEC

Refuge Amitges

Refuge Josep Maria Blanc

Refuge Ventosa i Calvell

Refuge Ulldeter

UEC Refuge de Puigcercos


Liste des refuges appartenant à des propriétaires publics :

Propriétaires Refuges

Conseil général d’Aran

Refuge Restanca

Refuge Colomers

Refuge Saboredo

Généralité de Catalogne Refuge Comes de Rubio

Refuge Pla de la Font

Gouvernement d’Aragon Refuge de Respomuso

Mancomunidad Forestal de Aragüés del Puerto y Jasa Refuge de Lizara

Refuge appartenant à un propriétaire privé : Refuge de Viados

Autres refuges :

Refuge Amics de Montgarri Refuge Estany Llong

3.3 Andorre

4 Gardiens

On estime au minimum, d’après les données récoltées et en se basant sur un seul gardien pour les refuges dont nous n’avons pas pu avoir l’information, qu’il y a dans les Pyrénées au minimum 107 gardiens en poste sur les 74 refuges étudiés:

56 gardiens côté français 48 côté espagnols 3 côté andorrans

Le nombre de gardiens par refuge varie de 1 à 4, (ils se relaient sur l’année en Aragon), le nombre d’aide gardiens lui, peut varier de 0 à 5 suivant la capacité, la localisation, les besoins des différents refuges.

Propriétaire Refuges

Gouvernement d’Andorre

Refuge de Comapedrosa

Refuge de Juclar

Refuge de Sorteny


Formation :

Le diplôme universitaire Gardien de Refuge de Montagne en chiffres -143 étudiants formés en formation initiale dont environ 75% sont devenus gardiens ou aides gardiens -70 gardiens en activités ont obtenus le diplôme dans le cadre d’une validation d’acquis professionnelle -12 gardiens (dont 5 pyrénéens) ont obtenus le diplôme dans le cadre de la VAE (dispositif opérationnel depuis 2010). 6 inscrits cette année dont 1 pyrénéen -Une trentaine de gardiens espagnols ont obtenus le diplôme dans le cadre de deux programmes européens -64% des gardiens pyrénéens côté français ont le diplôme Le financement de la formation : -Un diplôme universitaire ne bénéficie pas comme les diplômes nationaux d’une dotation de l’Etat, le D.U. gardien de refuge doit s’autofinancer -Implication et financement chaque année de la formation par les régions PACA, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées -Implication financière de la FFCAM et des Parcs Nationaux -La mobilisation de moyens humains internes par l’ISTHIA-Université Toulouse 2 et par l’AFRAT -L’intégration de la formation dans des programmes européens transfrontaliers pour son développement en Espagne -La mobilisation des fonds issus des OPCA La formation continue des gardiens : Plusieurs formations ont eu lieu (depuis 2004) en relation avec l’AGREPY sur des thématiques diverses (financement par l’ADEPFO et autofinancement des gardiens). Ces formations étaient ouvertes aux gardiens diplômés ou non : -Incendie

-HACCP

-Contrats des gardiens / droit

-Energies renouvelables / possibilités en refuge

-Langues

-Permis d’exploiter

-Management environnemental

-Webmarketing Un accompagnement à la VAE est proposé aux gardiens en place en relation avec le SNGRGE

Espace de vie gardien :

Contrairement aux visiteurs ou aux usagers du refuge, le gardien lui a une expérience longue du refuge, il y passe toute une saison. C’est le principal habitant du refuge, c’est lui qui l’occupe, l’anime, l’entretient.


Bien que travaillant dans des espaces naturels, souvent magnifiques, parfois sauvages, coupé des préoccupations citadines, le gardien se retrouve confronté à la solitude, parfois au manque d’espace et de temps, à l’éloignement de ses proches, à la fatigue.

Pour le gardien, le refuge représente son espace de travail, son espace domestique mais aussi son espace intime. Pour qu’il se sente bien dans son travail, mais surtout dans sa maison, il faut que les espaces domestiques et intimes, soient les plus séparés possibles des espaces de travail. L’espace domestique et intime du gardien, c'est-à-dire son espace de vie lorsqu’il ne travaille pas, doit lui permettre de se retrouver, de se ressourcer, de trouver du repos, du confort, même si cette notion est très subjective, et du calme. Tout cela afin de servir des prestations et services de qualité, d’assurer une bonne gestion du refuge et un excellent accueil.

Longtemps, les espaces de vie des gardiens n’ont que très peu préoccupé les bâtisseurs. Aujourd’hui, il y a une réelle prise en compte du bien-être des gardiens et les nouveaux projets de réhabilitation, de rénovation ou de construction intègrent ce besoin et réalisent des espaces gardien de meilleure qualité.

En Aragon, le législateur a ainsi rendu obligatoire la présence d’un espace de vie pour le gardien et les employés où doivent figurer douches et sanitaires. Dans le reste de l’Espagne, un hébergement privé doit être à disposition du gardien et les aides gardiens doivent pouvoir profiter d’un dortoir de 4 places.

5 Caractérisation de refuges

5.1 Altitude :

Figure 5 Répartition des refuges par altitude. Source : Jeauneau


Le refuge le plus bas d’Espagne est celui de Puigcércos en Catalogne. Il est situé à 1090m d’altitude. Côté français, c’est le refuge de Sant Guillem dans le Languedoc-Roussillon qui est le plus bas à 1283m d’altitude.

L’altitude maximale est de 2651m côté français avec le refuge de Baysselance et 2450m côté espagnol avec le tout nouveau refuge du Cap de Llauset en Aragon.

- 9 des 10 refuges français pyrénéens les plus hauts se trouvent en Midi-Pyrénées.

- L’altitude moyenne se situe autour de 2030 mètres.

5.2 Temps d’accès

Le temps moyen d’accès pour les refuges pyrénéens est de 2h.

Pays Temps d’accès moyen

France 2h20

Espagne 1h30

Andorre 1h20

Figure 6 Répartition des refuges pyrénéens par temps d'accès. Source : Jeauneau


Il est

Important de noter que tous les refuges des Pyrénées sont accessibles par des sentiers en

été et que 70% peuvent être rejoints en moins de trois heures, temps qui peut être envisagé

pour des clientèles famille. Ils sont ainsi accessibles au randonneur de base qui peut en

prenant son temps l'atteindre sans grande difficulté.

Contrairement aux Alpes, il n’y a pas de refuge atteignable seulement par des courses

d’alpinisme.

On observe que la répartition des refuges pyrénéens, suivant leurs temps d’accès est assez

bien répartie, l’offre est variée et accessible par tout type de clientèle.

5.3 Dénivelé d’accès :

Le dénivelé moyen :

- France : 651m

- Andorre : 450m

Figure 7Répartition des refuges français par temps d'accès. Source : Jeauneau

Figure 8: Répartition des refuges français par dénivelé. Source : Jeauneau


Côté français, 27 des 41 refuges (66%) sont accessible à des dénivelés allant de 300 à 900m.

D’après « Le livre blanc des refuges » de mai 2015 de la FFCAM, la montée moyenne d’un marcheur est de 300m/h, on peut donc noter que le dénivelé correspond au temps d’accès des bâtiments français. Le dénivelé ne prend pas en compte la difficulté des sentiers ni leurs longueurs, ce qui explique les légères différences entre ces deux graphiques.

Les refuges dont les dénivelés sont les plus importants sont les refuges du Portillon et du Maupas situés en Haute-Garonne et les refuges des Estagnous et de l’étang Fourcat situé en dans le PNR des Pyrénées Ariègeoises.

5.4 Taille des dortoirs :

Dans l’imaginaire collectif, le refuge a longtemps été un lieu de partage, d’accueil des montagnards, un peu vétuste où le confort n’était souvent pas au rendez-vous. Les dortoirs faisaient partie de cet imaginaire, ils étaient assimilés à de grands dortoirs, où il fallait compter sur la chance pour ne pas se faire déranger par les ronfleurs.

Pour remédier à ce problème, des chambres individuelles ont un moment été demandées, mais on s’est vite rendu compte que l’esprit refuge était d’abord dans le caractère collectif de son hébergement. L’idée de partage, de vie en communauté est une question centrale dans la vie au refuge.

Aujourd’hui, les travaux de rénovations/restructurations ont tendance à limiter les capacités des dortoirs pour le confort des usagers mais l’idée des chambres individuelles n’est plus vraiment d’actualité.

Une étude pourrait être envisagée pour mesurer, pour déterminer le nombre de places maximales et minimales que les usagers sont prêts à accepter pour rester toujours dans ce caractère d’hébergement collectif et ne pas dénaturer cet esprit si cher aux pratiquants.

France :

Nombre de refuges qui ont un dortoir de plus de 20 places : 10 (environ 25%)

Nombre de refuges qui ont au moins un dortoir de 4 places : 14 (environ 34%)

Nombre de refuges dont la capacité des dortoirs ne dépasse pas 12 places : 16 (environ 40%)

Espagne :

En Aragon, le décret précise qu’au moins 20% de la capacité totale d’hébergement doit être des chambres et des dortoirs de 6 places maximum. Les 80% restant peuvent être des dortoirs de taille supérieure mais n’excédant pas 24 places.

L’accent est mis en Aragon sur le fait que pour le bien-être et la sécurité des usagers, il est important que le nombre de lits par dortoirs ne dépasse pas une certaine limite. Plus le dortoir est petit, plus le calme et le repos pourront être assurés.


En Catalogne, d’après le texte sur les normes de qualité des refuges de montagne, l’hébergement doit être à caractère collectif. 20% de la capacité d’accueil doit être sous forme de dortoirs de moins de 6 places, les 80% restant peuvent aller de 6 à 18 places.

Comme nous l’avons évoqué précédemment, le texte sur les normes de qualité des refuges de montagnes n’a jamais été validé. Les rénovations et les travaux de modernisation s’appuient dessus mais on trouve encore des refuges avec des dortoirs de grande taille (44 places au refuge Amitges, 28 places au refuge Saboredo).

Andorre :

Seules les données du refuge Borda de Sorteny ont pu être récoltées. Le refuge dispose de dortoirs de petites tailles allant de 8 à 10 places.

Le nombre moyen de lits par dortoirs du tableau est issu de la division de la capacité moyenne d’accueil par le nombre moyen de dortoirs. Il ne prend pas en compte les réelles capacités des dortoirs.

Pays Nombre de dortoirs moyen Capacité moyenne d’accueil Nombre de lits moyen par dortoirs

France 4,0 48,4 12,0

Espagne 4,7 59.5 12,5

Andorre 5,7 47,3 8,3

4,8 51,5 10,9


5.5 Dates d’ouverture :

Figure 9: Répartition des refuges ouverts durant l'année. Source : Jeauneau

Ce graphique montre le pourcentage de refuges ouverts par pays suivant les mois de l’année mais ne prend pas en compte les extensions d’ouverture.

On peut se rendre compte qu’il y a une part plus importante de refuges espagnols ouverts et gardés tout au long de l’année.

Les refuges Andorrans ne sont ouverts et gardés que 4 mois dans l’année, de début juin à fin septembre.

Hors période de haute saison (mai->octobre), on constate que très peu de refuges français sont ouverts, moins de 20%.

La période d’ouverture des refuges espagnols est la plus importante. En Mars, quasiment 50% des refuges espagnols sont ouverts et gardés contre 20% pour les refuges français et 0% pour les refuges andorrans.

Seuls 7 des 41 refuges français sont ouverts et gardés en période hivernale, un chiffre trop faible pour satisfaire les pratiquants qui, faute de choix, sont contraints de partir du côté espagnol ou dans les régions alpines.

Néanmoins, de plus en plus de refuges élargissent leurs périodes d’ouverture ou offrent la possibilité de réserver à l’avance en contactant le gardien, pour profiter de certains refuges ouvert l’hiver, mais pas pour les refuges hors période de gardiennage.


En Espagne, 8 refuges sont ouverts toute l’année, dont 7 sont gérés par la FAM. En effet,

dans les contrats liant la fédération aragonaise de montagne avec les gardiens de refuges, il

est stipulé que les refuges doivent rester ouverts tout au long de l’année.

6 Equipement des cuisines et restauration

La restauration est devenue un critère déterminant dans le choix des utilisateurs. En effet, avec l’élargissement de la gamme de clientèle que connaissent les refuges, et notamment la proportion grandissante des clientèles famille, le refuge devient davantage un but en soi qu’une étape pour accéder à différentes courses. Cette nouvelle clientèle est plus sensible à la qualité des repas.

Un bon repas est essentiel en montagne pour pouvoir récupérer suffisamment d’énergie et être en bonne forme le lendemain.

Les refuges dont la dernière restructuration date de moins d’une dizaine d’années sont équipés selon les normes en vigueur. Ils possèdent les équipements suffisants pour assurer un service de restauration de qualité. Dans les autres refuges, au contraire, les gardiens doivent se débrouiller avec le minimum, l’agencement des cuisines ne correspond plus aux normes actuelles, les équipements vieillissent et sont difficiles à maintenir en état.

Un questionnaire soumis aux gardiens de refuges nous a permis de mettre en évidence la volonté des gardiens de proposer des produits locaux, bio et issus de circuit court. Cette volonté d’utiliser ce genre de produits montre l’investissement des gardiens dans le développement de leur entreprise dans le respect de l’environnement.


92% des gardiens répondants (12 des 13 gardiens) ont fait évoluer leurs menus durant les 5 dernières années mais ils sont encore trop peu à mettre en avant la qualité de la restauration sur leur site internet.

Une étude complète sur la restauration et l’état des équipements des cuisines permettrait d’obtenir des données exploitables.

7 Equipements des refuges

Production et approvisionnement en énergie :

Différents modes de production et d’approvisionnement en énergie existent pour les sites isolés en altitude. Les technologies utilisées doivent être adaptés à la situation de chaque refuge, à son environnement, à ses caractéristiques. Il est important que ces technologies soient efficaces et faciles d’entretien pour que les gardiens puissent, en cas de besoins, les réparer ou apporter des modifications.

Voici une liste des différents modes de production d’énergie :

Chauffage :

- Chauffe-eau (gaz, électrique, bois)

- Panneaux solaires thermiques et capteur solaires thermiques

- Tube PEHD enroulé noir

- Gaz

- Chaudière (fuel, gasoil)

- Cheminée, poêles

Electricité :

-Générateur photovoltaïque

- Le solaire thermique

- Le générateur hydroélectrique

- L’éolien

- Le groupe électrogène

- Pico-centrale

- Réseau électrique


Espace de stockage :

En Aragon, le gouvernement Autonome impose aux refuges de disposer d’espace suffisant pour ranger les chaussures des utilisateurs, d’un espace adapté pour faire sécher le matériel et les vêtements mouillés, d’un local à ski pour les périodes neigeuses, de casiers et de système de chauffage lorsque les conditions d’accès le rendent possible.

Equipements sanitaires:

Une des questions centrales concernant les sanitaires, est la question de la douche dans les refuges. Les douches font partie des services attendus par les nouveaux utilisateurs. Seulement, dans certains cas, la douche et la protection de l’environnement ne sont pas compatibles.

En France, environ 30% des refuges ne disposent pas de douche pour les usagers. Les refuges possédant ce service le proposent sous différentes formes. Soit elle est intégrée dans le prix de la nuitée, soit elle est payée à part (1 à 6€).

L’Aragon, a mis en place des règles très strictes. Toutes les chambres/dortoirs de moins de 6 places doivent comporter des toilettes, un lavabo et une douche. Les autres dortoirs doivent disposer au minimum des équipements suivants :

Un WC pour 20 places (avec un minimum de deux), ou moins avec une porte pour fermer

Un lavabo pour 10 personnes ou moins (avec un minimum de deux),

Une douche pour 20 personnes ou moins (avec un minimum de deux par refuges).

Toutes les douches sont alimentées par de l’eau chaude et de l’eau froide et leur prix est inclus dans le tarif de la nuitée.

Comme vu précédemment, la Fédération Espagnole des Sports de Montagne et d’Escalade (FEDME) a élaboré un texte sur les normes de qualité des refuges de montagne mais qui n’a jamais été validé.

Les refuges doivent proposer divers équipements tel que :

Des locaux pour les chaussures, le matériel et les skis, ainsi que d’une zone de séchage.

Un système d’éclairage et de chauffage dans les espaces communs,

L’alimentation en eau courante à l’intérieur,

Une cuisine libre (équipée de robinets et d’éviers) et d’une salle à manger (proportionnelle à la capacité du refuge),

2 WC pour 40 places (deux de plus toutes les 20 places supplémentaires),

2 lavabos pour 30 places (deux de plus toutes les 20 places supplémentaires),

2 douches pour 50 places (une de plus toutes les 25 places supplémentaires).

Tous les refuges gardés andorrans possèdent des douches.


8 Services et Animations

Animation :

Sur un échantillon de 20 refuges français et espagnols dont nous avons pu avoir les informations (site internet, réponse aux questionnaires), 14 d’entre eux programment différentes animations telles que :

Soirées à thèmes

Lecture de compte

Animation avec tailleur de pierres

Observation de la faune et de la flore

Observation des étoiles

…

Connexion internet et recharge de batterie:

Seule une poignée de refuges pyrénéens ne dispose pas de connexion internet. En France, l’utilisation d’internet est majoritairement réservée aux gardiens des refuges. En général ils ne partagent pas la connexion avec les utilisateurs pour raison d’économie d’énergie.

Lorsque le refuge est relié au réseau électrique, les gardiens choisissent eux même de partager ou non cette connexion.

Côté espagnol, les refuges reliés au réseau électrique étant plus nombreux, le partage de connexion est plus répandu.

Il en va de même pour la recharge des batteries.

9 Secours - sécurité - santé

En Aragon, les refuges sont des structures dites « outils de secours en montagne » et d’appui à la pratique de la randonnée. Ce rôle donné aux refuges, fait qu’ils doivent disposer du matériel de secours et de premiers soins. De plus, tous les refuges doivent disposer d’une infirmerie pour éviter qu’en cas d’accident, les personnes à secourir ne reçoivent les soins dans les dortoirs voire dans la cuisine.

Des nouveaux dispositifs tels que des outils de télécommunication ou de vidéoconférence sont à l’étude pour permettre aux gardiens d’être en contact direct avec des médecins de la vallée en cas de nécessité.

Dans le reste de l’Espagne et d’après le document écrit par la FEDME, les refuges sont des équipements d’intérêt public et doivent comporter une mallette de secours, un radiotéléphone, et d’une zone adaptée pour l’atterrissage d’hélicoptère. La présence d’un local hiver d’au moins 10% de la capacité du refuge est obligatoire.

En France, les refuges doivent respecter le « Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public du type REF4 ».

Les équipements obligatoires sont règlementés dans les refuges de montagne :


Matériel de sécurité : extincteurs, système d’alarme, d’éclairages de sécurité, système d’alerte pour les secours et installation électrique conforme aux normes, trousse de premier secours (pharmarefuge).

la disposition des lieux : présence d’escaliers cloisonnés, portes coupe-feu, volumes-recueil

10 Information, communication, commercialisation

En termes d’information et de communication, il y a quelques différences notoires. Les refuges communiquent en partie grâce à des sites internet. Environ 70% des refuges possèdent leurs propres sites internet, plus de 70% apparaissent sur les sites collectifs des gestionnaires (CAF, FEEC, FAM …) ou sur des sites collectifs des acteurs de la promotion touristique ou des institutionnels (département, office de tourisme…). Encore 30% des refuges y sont absents.


11 Fréquentation

11.1 France :

o Refuges CAF :

Entre 2007 et 2015, la fréquentation des refuges pyrénéens du CAF a oscillé entre 45 600 nuitées (en 2013) et 55 200 (en 2012)1.

Figure 10: Evolution du nombre de nuitées dans les refuges CAF. Source : Jeauneau

* Refuges : Bésines, Etang d'Araing, Etang Fourcat, Etang Pinet, Espingo, Maupas, Portillon, Vénasque, Baysselance, Brèche de Rolland, La

Glère, Larribet, Oulettes de Gaube, Campana de Cloutou, Arrémoulit, Pombie, Bouillouses, Cortalets.

1 Données issues du Club Alpin Français Figure 11Evolution de la fréquentation et du taux d'occupation dans les refuges CAF


En 2013, la fréquentation des refuges CAF a chuté de 17% par rapport à l’année 2012. Cette chute de fréquentation observée en 2013 est due au climat très pluvieux de l’été. En effet, des fortes précipitations ont été concentrées sur la chaîne des Pyrénées qui a entrainé des fortes crues, des inondations, des routes effondrées et certains des refuges n’ont pu ouvrir qu’en août.

Cette chute de fréquentation est commune à l’ensemble des refuges CAF mais certains ont été plus impactés que d’autre. Par exemple, le refuge du Maupas a connu une baisse de 49% de sa fréquentation, le refuge de la Glère -43%, ou encore le refuge du Portillon (- 28%).

On voit que la courbe du taux de fréquentation évolue quasiment de la même façon que celle de la fréquentation.

Par contre, on aperçoit que la fréquentation a connu une forte baisse entre 2012 et 2013 pour remonter en 2014 alors que le taux d’occupation lui connait cette baisse de 2012 à 2014 et remonte en 2015.

Pour comprendre cette différence, il faut savoir que le taux d’occupation ne prend pas en compte la forte saisonnalité de l’activité d’hébergement en montagne. Le taux d’occupation montré ici est le taux d’occupation sur la période entière d’ouverture des refuges.

Les refuges peuvent être saturés quelques semaines par an et être quasiment vide le reste de l’année. Un refuge, ouvert 4 mois dans l’année, plein pendant 2mois et vide les 2 autres aura un taux de d’occupation de 50%. De la même façon, un refuge ouvert 4 mois et rempli à moitié durant les 4mois aura le même taux d’occupation (50%), pourtant il est clair que la situation n’est pas du tout la même pour les deux refuges.

De plus, le taux d’occupation ne prend pas en compte les périodes de travaux effectués dans les refuges qui influent sur leur capacité d’accueil.

Ce que nous pouvons dire, c’est que malgré un été 2013 difficile, le taux d’occupation des refuges CAF n’est passé que de 39% en 2012 à 36% en 2013 alors que la fréquentation a baissé elle de 17%.

Le taux d’occupation n’est que si peu impacté car ce n’est que durant l’été que la fréquentation a été impactée.

Une étude plus poussée sur la fréquentation par mois permettrait de savoir si la fréquentation en moyenne et basse saison a pu rattraper ou estomper la perte de fréquentation durant la haute saison et expliquer la différence de baisse entre ces deux variables.

Les variations du taux d’occupation et de la fréquentation entre 2013 et 2014 nous le confirment, en effet, la fréquentation a augmenté de 8% alors que le taux d’occupation lui a baissé de 36 à 34%. L’explication vient toujours de la saisonnalité. En effet, la hausse du nombre de nuitées s’explique par le fait que l’été fut meilleur que l’année précédente. Mais la baisse du taux d’occupation est relative au hors saison, période qui a dû être moins fréquentée que l’année précédente.


Ces deux variables sont très importantes quand on analyse les situations des refuges. On voit que dans l’ensemble, elles suivent les mêmes tendances, mais elles ne sont pas liées pour autant.

Elles peuvent être comparées mais l’une n’explique pas forcément l’autre.

Distribution de la fréquentation des refuges CAF pyrénéens par type de clientèle2:

Typologie de clientèle

Individuels Membres

CAF

Membres d'Association

réciprocitaires

Membres STD

Nuitées hors gardiennage

Part des nuitées

47,0% 7,3% 13,5% 3,0% 0,5%

Typologie de clientèle

Groupes >= 9

Groupes scolaires

Jeunes <18 ans

Jeunes (<18ans)

membre CAF

Tarif famille

Autres

Part des nuitées

12,0% 2,0% 0,5% 0,5% 6,8% 6.9%

o Refuges non CAF3

On remarque la même forte baisse de fréquentation que dans les refuges CAF durant l’année 2013, amplifiée du fait que le refuge de l’Oule était fermé cette année-là et représente environ 1000 nuitées par an.

2 Données issues du CAF 3 Données issues du PNP

Figure 12: Evolution de la fréquentation en nombre de nuitées (Refuge : Arlet, Ayous, Bastan, Migouelou, Oule, Espuguettes, Wallon, Ilhéou, Chioula, Ruhle)


Le nombre total de nuitées dans les refuges français dont nous disposons des données (18 refuges CAF et 10 refuges non CAF4) s’élève à 70 526 nuitées en 20145.

Figure 13 : Evolution de la fréquentation (Refuge CAF + Arlet, Ayous, Bastan, Migouelou, Oule, Espuguettes, Wallon, Ilhéou, Chioula, Ruhle). Source : Jeauneau

11.2 Espagne :

o FEEC

Les 9 refuges gérés par la FEEC ont comptabilisé en 2015 un total de 15 913 nuitées.

4 Arlet, Ayous, Bastan, Migouelou, Oule, Espuguettes, Wallon, Ilhéou, Chioula, Ruhle 5 Données issues du club Alpin et du PNP

Figure 14: Evolution de la fréquentation des refuges FEEC. Source Jeauneau


Ce schéma rend compte de la forte saisonnalité que connaissent les hébergements de montagne. Dans le cas présent, 47% de la fréquentation se fait sur les seuls mois de juillet et août.

o FAM

La fréquentation des 7 refuges* gérés par la FAM en Aragon représente 48 327 nuitées en 2015.

C’est le refuge de Goriz qui comptabilise le plus de nuitées en 2015 avec 11 590 nuitées. La fréquentation moyenne par refuge aragonais est de 6 900 nuitées par an (2 919 pour les refuges CAF, 1768 pour les refuges FEEC)

*Goriz, Angel Orus, Estos, Respomuso, Los Ibones de Bachimana, Lizara, La Renclusa

Les Aragonais et Catalans prennent en compte dans leurs statistiques l’origine de la clientèle. Le comportement des différents types de clientèles, leurs attentes mais aussi leurs besoins dépendent de leur passé, de leur culture, de leur éducation et de nombreux autres facteurs. Pour répondre à la demande, aussi diversifiée soit elle, il est impératif de bien la connaître.

La clientèle française n’a pas les mêmes habitudes de consommation que la clientèle espagnole ou andorrane ou d’encore d’autre pays européens. Alors comment répondre aux besoins et attentes de ces clientèles si l’on ne peut pas chiffrer sa part dans la fréquentation totale.

Il est important, qu’au niveau de la chaîne pyrénéenne, les outils et techniques d’observation soient homogénéisés pour pouvoir segmenter la clientèle et offrir un positionnement cohérent à l’échelle des Pyrénées.

Gestionnaire Nombre de refuges Nombre de nuitées 2015

FFCAM 18 52 491

FAM 7 48 327

FEEC 9 15 913

TOTAL 34 116 731

En 2015, la fréquentation des refuges FFCAM, FAM, et FEEC6 s’élève à un total de 116 731 nuitées.7

6 CAF : Bésines, Etang d'Araing, Etang Fourcat, Etang Pinet, Espingo, Maupas, Portillon, Vénasque, Baysselance, Brèche de Rolland, La

Glère, Larribet, Oulettes de Gaube, Campana de Cloutou, Arrémoulit, Pombie, Bouillouses, Cortalets.


12 Tarifs Tableau récapitulatif des tarifs moyens:

France Espagne Andorre

Nuitée fédéré adulte 9,81 € 9,10 € 11,00 €

Nuitée fédéré jeune 4,89 € 6,44 €

Nuitée adulte non fédéré 16,53 € 16,28 € 15,00 €

Nuitée jeune non fédéré 10,84 € 10,96 €

DP adulte fédéré 33,73 € 30,04 € 35,25 €

DP adulte non fédéré 40,23 € 40,76 € 38,25 €

DP jeune non fédéré 32,89 € 34,03 €

PC fédéré 40,14 €

PC non fédéré 50,45 € 51,32 €

Repas adulte 17,32 € 15,12 €

Pique-nique 9,18 € 10,94 € 10,25 €

Les moyennes sont calculées à partir des données issues des sites internet des refuges et des sites des propriétaires ou gestionnaires de refuges.

Nuitée adulte non-fédéré ou non-adhérent:


FFCAM Autre FAM FEEC CEC Autre

Nuitée adulte non fédéré

Min 17,20 € 8,15 € 15,00 € 16,50 € 16,00 € 11,50 € 13,00 €

Max 24,30 € 18,50 € 16,80 € 16,50 € 17,00 € 22,00 € 17,00 €

Moyenne 19,49 € 13,61 € 16,56 € 16,50 € 16,75 € 15,18 € 15,00 €

Les tarifs sur la chaîne des Pyrénées sont très hétérogènes. La fourchette de prix d’une

nuitée en France pour un adulte ne faisant pas partie d’une fédération ou d’un club s’étend

de 8.15 € à 24.30€. En Espagne, le prix de la même nuitée oscille entre 11 et 17€ et en

Andorre entre 13 et 178.

On voit que l’utilisateur en France est confronté à une trop large fourchette de prix qui peut

provoquer chez certains, le sentiment d’une tromperie, un sentiment de non transparence

de la part des professionnels alors que les prestations offertes sont sensiblement les mêmes.

Il faut plus d’homogénéité pour que le consommateur s’y retrouve dans ces prestations.

FAM : Goriz, Angel Orus, Estos, Respomuso, Los Ibones de Bachimana, Lizara, La Renclusa,

FEEC : Colomina, Coma de Vaca, Estanys de la Pera, Sant Jordi, Estasen, Prat d’Aguilo, Ernest Mallafré, Serra d’Ensija, Vall Ferrera 7 Données issues des fédérations sportives espagnoles et du CAF. 8 Issue des données recueillis sur les sites internet de 2 des 3 refuges andorrans : Juclar et Borda de Sorteny.


Les clubs ou fédérations sportives (FAM, FEEC, CEC, CAF), fixent eux même le tarif ou une

fourchette de prix pour ce qui est de l’hébergement. La FEEC applique le même tarif à tous

ses refuges.

En moyenne sur le massif pyrénéen, la nuitée adulte (non -fédéré, non- adhérent) revient à

16.16€.

Nuitée adulte fédéré ou adhérent :



Nuitée fédéré adulte

Min 8,60 € 9,40 € 8,50 € 0,00 € 10,50 € 11,00 €

Max 12,15 € 10,20 € 8,50 € 12,80 € 15,00 € 11,00 €

Moyenne 9,94 € 10,09 € 8,50 € 3,45 € 13,00 € 11,00 €

En France, les refuges non FFCAM ne pratiquent que très peu ou pas de tarifs spécifiques

pour les personnes affiliées à une fédération ou un club alpin. Au contraire de l’Andorre et

l’Espagne ou la plupart des refuges disposent d’un tarif spécifique.

On peut noter que la CEC propose à ses adhérents des tarifs très bas, les plus bas des

Pyrénées. En effet, deux des quatre refuges CEC (Amitges, Josep Maria Blanc) offrent la

nuitée aux personnes adhérentes, le refuge de Ventosa i Calvell la propose lui à 1€. Seul le

Refuge Ulldeter propose la nuitée à un tarif de 12.80€.

En Andorre, les deux refuges dont nous disposons les données proposent la nuitée à 11€.

Pour un adulte fédéré ou adhérent dans les associations ou club, la nuitée dans un refuge

pyrénéen revient en moyenne à 9.33€.

Nuitée jeune fédéré :



Nuitée fédéré jeune

Min 4,30 € 5,20 € 7,00 € 12.00€

Max 6,10 € 5,90 € 7,00 €

Moyenne 4,89 € 5,80 € 7,00 €

Seules les fédérations espagnoles et le club alpin français appliquent un tarif spécifique pour les jeunes adhérents ou fédérés. On remarque que la France pratique le tarif le plus bas avec en moyenne 4.89€ la nuitée.

En moyenne, sur les Pyrénées la nuitée revient à 5.81€ pour les jeunes.


Le problème pour cette catégorie de tarif, c’est qu’elle ne s’applique pas aux mêmes tranches d’âges de la population. En effet, le tarif jeune en France étudié ici s’applique aux personnes ayant entre 8 et 24 ans. Du côté espagnol, le tarif s’applique aux moins de 14ans. Dès lors que la personne a plus de 14ans, elle est considérée comme adulte.

L’homogénéisation des tarifs et des tranches d’âge sur lesquels ils s’appliquent permettrait une lecture plus simple de la part des utilisateurs et permettrait d’éviter les mauvaises surprises lors de la facturation.

Nuitée jeune non fédéré :



Nuitée jeune non fédéré

Min 9,45 € 6,50 € 8,30 € 13,00 € 12.00€

Max 13,35 € 17,00 € 9,00 € 13,00 €

Moyenne 10,73 € 11,00 € 8,90 € 13,00 €

Pour un jeune, les tarifs en France peuvent aller du simple à quasiment le triple. On peut voir

que les tarifs sont entre 6.50€ et 17€ la nuitée. Comme pour les jeunes fédérés, les tranches

d’âges auxquelles s’appliquent les tarifs ne sont pas les mêmes, pour les refuges FFCAM, ce

tarif s’applique au 8/18ans accompagné d’un adulte, pour les autres refuges français, chacun

a ses propres critères (-12, -13, -10…).

Comme précédemment, les critères de la FAM et de la FEEC sont beaucoup plus simples, les

tarifs jeunes s’appliquent au moins de 14ans ce qui permet une meilleure lisibilité de l’offre.

Côté Andorrans, seul un tarif a pu être récolté dans cette catégorie, la nuitée jeune au

refuge de Borda de Sorteny équivaut à 12 €.

Demi-pension :



DP adulte fédéré

Min 31,30 € 28,50 € 20,80 € 28,50 € 34,50 €

Max 37,35 € 30,00 € 32,00 € 45,00 € 36,00 €

Moyenne 33,50 € 29,17 € 23,60 € 35,79 € 35,25 €

DP adulte non fédéré

Min 40,30 € 27,00 € 40,00 € 40,00 € 30,50 € 36,50 €

Max 49,50 € 48,00 € 43,00 € 45,00 € 49,40 € 40,00 €

Moyenne 43,20 € 38,22 € 41,83 € 43,75 € 37,67 € 38,25 €

Là encore, on note une hétérogénéité dans les prix pratiqués pour les demi-pensions. On

observe que la différence entre la demi-pension d’un adulte fédéré et d’un adulte non-

fédéré est de 10€ en moyenne pour les refuges du Club Alpin Français et peut aller jusqu’à

20€ pour les refuges du CEC. Les refuges FAM ne communiquent pas les tarifs demi-pension

sur leurs sites internet.


Repas adulte :



Repas adulte

Min 16,00 € 13,00 € 12,90 € 6,50 € 17,00 € 16,00 € 19.00€

Max 23,50 € 20,00 € 17,20 € 7,50 € 19,00 € 19,50 €

Moyenne 17,68 € 17,06 € 15,41 € 7,00 € 18,50 € 17,50 €

En ce qui concerne la restauration, les gardiens des refuges FAM et CAF fixent eux-mêmes leurs tarifs mais la Fédération aragonaise de montagne a établi une grille des tarifs maximum pour la restauration.

A noter que les refuges de la FEEC proposent les repas au prix le plus bas avec une moyenne à 7€. Outre les refuges FEEC, le prix moyen pour un repas est assez homogène (17.14€).

Pique-nique :



Pique-nique

Min 7,00 € 8,00 € 12,10 € 9,50 € 10,00 € 9,00 € 10,00 €

Max 11,00 € 12,50 € 12,90 € 11,00 € 12,50 € 10,00 € 10,50 €

Moyenne 8,83 € 9,57 € 12,70 € 10,22 € 11,63 € 9,75 € 10,25 €

Le tarif moyen pour un pique-nique sur la chaîne des Pyrénées est de 10.12€

Le club alpin français possède une grille tarifaire qui est très complexe puisqu’elle comporte

au moins de 17 tarifs différents pour une nuitée (adulte, jeune, fédéré, non fédéré, groupe,

famille, professionnels, enfants…).

Le modèle espagnol est beaucoup plus simple à appréhender puisqu’en général, il ne

comporte que 4 tarifs différents pour la nuitée :

adulte : fédéré/non fédéré

jeune : fédéré/non fédéré


13 Estimation du chiffre d’affaires

Pour estimer le chiffre d’affaires des refuges de montagne sur les Pyrénées, nous avons utilisé la formule suivante :

CA Global = (Nombre de nuitées du refuge) x (prix de la demi-pension au refuge) x 1.1 (coefficient multiplicateur)

Le nombre de nuitées est issu des données des fédérations sportives (FEEC, FAM), FFCAM, des gestionnaires ou encore des propriétaires de refuges.

Les prix des demi-pensions utilisés ici proviennent sur les sites internet des refuges ou des fédérations sportives. Ils correspondent aux tarifs 2016 pour un adulte sans réduction tarifaire. Faute d’information, nous avons appliqué une estimation pour les refuges suivants :

le refuge des Bouillouses, le refuge de l’étang Fourcat et le refuge des Oulettes de Gaube où l’on a appliqué la moyenne de prix d’une demi-pension dans les refuges CAF (43,20 €)

le refuge d’Ilhéou où l’on a appliqué la moyenne de prix d’une demi-pension dans les refuges gérés par la CSVSS (Commission Syndical de la Vallée de Saint-Savin (39,30 €)

les refuges gérés par la FAM excepté le refuge de Goriz où l’on a appliqué la formule suivante : DP = (prix nuitée adulte non fédéré) + (tarif repas adulte) + (moyenne espagnole des prix d’un petit déjeuner)

Le coefficient multiplicateur sert à prendre en compte :

- les autres recettes liées à l’activité refuge (vente diverses, repas, boissons, snack, pique-nique …),

- les usagers qui ne choisissent pas la demi-pension.


Les chiffres présentés ci-dessous, sont en aucun cas des chiffres officiels mais bien des estimations pour évaluer les chiffres d’affaires de l’activité refuge sur les Pyrénées.

Pays Gestionnaire Chiffre d'Affaire estimé 2014

France FFCAM9 2 371 640,59 €

Non FFCAM10 874 377,46 €

Espagne FAM11 2 075 354,69 €

FEEC12 731 700,20 €

Total 6 053 072,94 €

En 2014, le chiffre d’affaires des refuges FAM, FEEC, FFCAM et non-FFCAM, dont nous avons les données, s’élève, d’après notre méthode de calcul, à 6 053 072,94 €.

Evolution du chiffre d’affaires des refuges CAF :

9 Refuges : Bésines, Etang d'Araing, Etang Fourcat, Etang Pinet, Espingo, Maupas, Portillon, Vénasque, Baysselance, Brèche de Rolland, La Glère, Larribet, Oulettes de Gaube, Campana de Cloutou, Arrémoulit, Pombie, Bouillouses, Cortalets. 10 Refuges : Arlet, Ayous, Bastan, Migouelou, Oule, Espuguettes, Wallon, Ilhéou, Chioula, Ruhle

11 Refuges : Goriz, Angel Orus, Estos, Respomuso, Los Ibones de Bachimana, Lizara, La Renclusa

12 Refuges: Colomina, Coma de Vaca, Estanys de la Pera, Sant Jordi, Estasen, Prat d’Aguilo, Ernest Mallafré, Serra d’Ensija, Vall Ferrara


Les chiffres d’affaires obtenus ici sont calculés avec les tarifs 2016.

14 Impact économique

L’impact économique des refuges prend en compte différentes variables. Parmi celles-ci, on trouve le chiffre d’affaires déjà évoqué précédemment, les charges globales, c'est-à-dire les charges relatives à la maintenance et à l’entretien des refuges, les investissements.

Ci-dessous est présenté le tableau récapitulatif du montant des différentes charges et des investissements réalisés sur les refuges du club alpin français dans les Pyrénées entre 2014-2015.

Club Gestionnaire

Refuge Total Charges Globales

(en €)

Total charges globales par CAF

gestionnaire (en €)

Investissements (en €)

Total investissements

par CAF gestionnaire

(en €)

CAF

MONTAGNARDS ARIEGEOIS

BESINES 10 573

46 737

ETANG D'ARAING 15 057

ETANG FOURCAT 7 717

ETANG PINET 13 390

CAF TOULOUSE

ESPINGO 32 010

75 686

MAUPAS 4 553

PORTILLON 25 598

VÉNASQUE 13 526

CAF BORDEAUX BAYSSELLANCE 35 405 35 405

CAF TARBES BRÈCHE DE

ROLAND 55 120 55 120 28104 28104

CAF LOURDES CAUTERETS

GRANGE DE HOLLE

0

216 803

121880

LA GLERE 76 392 43076

LARRIBET 97 604 78804

OULETTES DE GAUBE

42 807

CAF BAGNERES DE BIGORRE

CAMPANA DE CLOUTOU

290 445 290 445 282375 282375

CAF PERPIGNAN BOUILLOUSES 36 920 36 920 52473 52473

CAF PRADES CORTALETS 31 043 31 043 4004 4004

CAF MONTPELLIER SAINT-GUILHEM-

LE-DÉSERT 35 866 35 866 22233 22233

TOTAL GENERAL 824 025 824 025 511 069 511069


Le total des charges globales relatives à la maintenance et à l’entretien des refuges CAF s’élève à 824 025 €. Les investissements eux sont à hauteur de 511 069 €.

La construction de nouveaux refuges, ou la réhabilitation de refuges déjà existants entre dans l’impact économique de ces derniers.

Le refuge du Cap de Llauset, dont l’inauguration a eu lieu l’été 2016, a représenté un investissement total de plus de 2,56 millions d’euros13.

La rénovation et l’agrandissement du refuge de la Brèche de Roland s’est élevée à environ 2,5 millions euros d’euros14.

Ajouté à cela, l’impact économique prend en compte le ravitaillement des refuges en denrées alimentaire, en boisson, combustibles et autres fournitures essentielles à la vie d’un refuge. Nous n’avons pas pu ici l’estimer.

13Heraldo. Los primeros visitantes del refugio de Llauset llegan de Nueva Zelanda [en ligne] Disponible sur <http://www.heraldo.es/noticias/aragon/huesca-provincia/2016/06/17/los-primeros-visitantes-del-refugio-llauset-llegan-nueva-zelanda-915324-1101026.html> Consulté le 15/10/2016 14Région Languedoc-Rousillion-Midi-Pyrénées. Toutes les actualités [en ligne] Disponible sur <http://www.europe-en-lrmp.eu/actualites/?item=246457> Consulté le 15/10/2016

http://www.heraldo.es/noticias/aragon/huesca-provincia/2016/06/17/los-primeros-visitantes-del-refugio-llauset-llegan-nueva-zelanda-915324-1101026.html

http://www.heraldo.es/noticias/aragon/huesca-provincia/2016/06/17/los-primeros-visitantes-del-refugio-llauset-llegan-nueva-zelanda-915324-1101026.html

http://www.europe-en-lrmp.eu/actualites/?item=246457


15 Conclusion

L’offre en refuges gardés de montagne sur la chaîne des Pyrénées est conséquente et variée puisqu’elle compte 74 refuges répartis sur quelques 430 km de longueur. Elle est dispatchée sur 3 pays que sont la France, l’Espagne et l’Andorre et représente une capacité d’accueil de 3 909 lits.

On compte trois grands gestionnaires de refuge sur les Pyrénées, la FEEC, la FAM et la FFCAM, qui à eux seuls compte 45% du nombre total de refuge.

Chaque pays, ou grandes régions pour l’Espagne, propose des définitions et des réglementations qui leur sont propres ce qui entraîne une grande hétérogénéité dans l’offre (infrastructures, services, confort, animations…). Cette hétérogénéité peut amener chez les usagers un sentiment de méfiance car les prix et les services proposés ne correspondent pas d’un refuge à l’autre. En effet, ces écarts entre les différents pays, voir même entre les différents gestionnaires, rendent la lisibilité de l’offre moins évidente et l’usager peut se retrouver déconcerté.

Néanmoins, les Pyrénées française sont une destination de choix pour tous les pratiquants de la montagne, qu’ils soient expérimentés ou non, puisque les refuges sont accessibles par tous par des sentiers de randonnée.

Même s’il existe des différences comme évoqué précédemment, on peut dire que le refuge des Pyrénées a en moyenne 52 places réparties en 5 dortoirs de 11 places, qu’il se situe aux alentours de 2030m d’altitude, qu’il est accessible entre mai et octobre en 2h de randonnée. Le prix moyen d’une nuitée est d’environ 16 € contre 40€ pour la demi-pension.

Il existe cependant de grandes disparités dans les trois pays sur les périodes d’ouverture, sur la possibilité de l’usager à disposer d’électricité et d’internet, le prix, la taille des dortoirs, les services proposés. L’homogénéisation de tous ces critères permettrait sans doute à donner aux Pyrénées une réelle image de marque solide et contribuerai à faire d’elle une destination montagne et randonnée à part entière.

Entre 2014 et 2015, les données recensées nous permettent de dire que l’activité refuge de montagne représente plus de 140 000 nuitées (pour 44 des 74 refuges). Si l’on prend le chiffre d’affaires calculé, plus les charges et investissement des refuges CAF, plus les travaux de rénovation à la Brèche de Roland et la création du refuge du Cap de Llauset, l’activité a généré 12 millions d’euros au minimum.


Le nombre important de refuge, la difficulté à collecter les informations (état des lieux réalisé pendant la haute saison), les délais pour réaliser cette étude ne nous ont pas permis de cerner le sujet entièrement et d’avoir pleinement conscience de tous les tenants et aboutissant que la question des refuges gardés de montagne soulève. Plusieurs études complémentaires permettraient de compléter cet état des lieux.

Parmi ces études, on peut citer :

Une étude la clientèle (typologie, besoins, attentes …)

Une étude approfondie sur les gardiens de refuges (contrats, ancienneté, formation, attentes et besoins…)

Une étude sur les infrastructures, les équipements des refuges et leurs durées de vie

Une étude sur l’équipement des cuisines, les réfectoires, l’origine des produits alimentaires,

Une étude portant sur les portes d’entrées des refuges ainsi que sur les sentiers de randonnées,

Une étude sur les liens entre la vallée et le refuge,

Une étude sur la promotion, la commercialisation des refuges,

Une étude plus approfondie sur l’impact économique réel des refuges

La mise en place d’un observatoire agrégeant toutes ces données permettrait de faciliter l’observation et l’analyse du tourisme en refuges de montagne.

Documents

Etat des lieux des refuges pyrénéenscolloquepyrenees.refuges-montagnes.fr/tzr/scripts/downloader2.php?... · Dorian Jeauneau – Master Tourisme ISTHIA Etude menée de mai à septembre