12
Alpyrène Bulletin d'information n° 56 Janvier 2011 Club Alpin Français et Pyrénéiste de l'Aude Maison des associations, place des anciens combattants d'Algérie, 11000 CARCASSONNE

Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

Alpyrène

Bulletin d'information n° 56

Janvier 2011

Club Alpin Français et Pyrénéiste de l'Aude Maison des associations, place des anciens combatta nts d'Algérie, 11000 CARCASSONNE

Page 2: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

Alpyrène n° 56

Renseignements sur les activités

Nom Activités Téléphone

CHAPLAIN Patrick randonnée [email protected]

COMBES Laurence Ecole d’escalade 06 03 50 00 85

CROUZAT Florence Escalade 06.87.34.66.12

DUHERON Jean-Philippe Escalade 06 11 70 48 40

FUCHS Sylvain Salle d’escalade 06 24 55 54 58

GRILLERES Laurence Rando familiale 04 68 47 62 87

LOUBES Pierre-Jean Rando, ski nordique 04.68.47.19.35

NAUDY Norbert Rando, ski de rando 06 81 48 07 92

NOEL Michel Infos escalade, spéléo 04.68.25.21.94

PHAN Xavier Rando, VTT 04 68 25 29 91

RUBIO Stéphanie Rando été hiver 04.68.72.54.98

SERIEYS Betty Ski de fond, vélo [email protected]

VIDAL Vincent Escalade ados [email protected]

Cotisations 2010/2011 catégorie

Sans assurance

Avec assurance

Adulte, à partir de 25 ans T1 65,40 85,60 Jeune, de 18 à 24 ans J1 49,10 69,30

Jeune, moins de 18 ans J2 37,10 57,30

Conjoint d’adhérent C1 45,70 65,90 Enfant d’adhérent, de 18 à 24 ans E1 36,60 56,80

Enfant d’adhérent, moins de 18 ans E2 30,50 50,70

Vénérables Anciens ( + de 65 ans ou + de 15 ans au CAF )

A1 46,90 67,10

Détenteur d’un B-E « montagne » (accompagnateur M-M, Guide H-M)

S1 56,30 76,50

cotisations temporaires 24 h : 5 € - 48 h : 9 €

Pour le règlement nous acceptons aussi : les chèques vacances, les coupons sport et les chèq ues Carca-Jeunes

Location de matériel W-E semaine Skis de rando 5 € 15 €

Raquettes 5 € 10 € Crampons 3 € 10 €

Piolet classique 3 € 5 € Piolet technique 5 € 10 €

Tente 10 € 15 € Casque 3 € 10 €

Pelle, ancre à neige 3 € 10 € ARVA, sonde, en collective gratuit gratuit

Le bureau du CAFPA : Président :

Alain CALMIN (06.08.81.97.58) Vice président :

Pierre-Jean LOUBES Trésorière :

Lucienne DONNADIEU Trésorière-adjointe : Stéphanie RUBIO

Secrétaire : Florence CROUZAT Secrétaire-adjointe : Nadine CARRIERE

Sommaire - Programme des sorties - Rapport d’activités AG 2010 - Nostalgie sur nos cabanes - Mystère en Couserans - Cherchez l’intrus - Perles du sud - Escal(p)ade aux Baléares - Catalunya - Carca–Mazamet (le match final) montage photos Jean-Phi

Le CAFPA

Horaires et contacts : Permanences au local du

CAFPA à Carcassonne

les mardi et vendredi

de 18h30 à 20h

Maison des Associations, place des anciens

combattants d'Algérie et d’Afrique du nord

REZ-DE-CHAUSSEE aile nord

Téléphone : 04.68.47.35.31 [email protected]

Le blog du club :

http://cafpa.over-blog.com

A voir aussi : le forum des grimpeurs du carcassonnais

http://lescalator.org

1

Page 3: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

PROGRAMME DES SORTIES. Janvier 2011 à avril 2011

DATE LIEU & NATURE DE LA SORTIE Organisation Téléphone

29 janvier Visite de la grotte TM71 – inscription obligatoire –

nombre de places limité Alain CALMIN 06 08 81 97 58

6 février Escalade - lieu en fonction de la météo – grimpeurs

autonomes Florence CROUZAT 06 87 34 66 12

5 au 12 février Ski de rando dans les montagnes du Dévoluy –

skieurs autonomes Henri BOBBOLA 04 68 78 21 44

19 et 20 février Escalade à Claret – grimpeurs autonomes Jean-Philippe DUHERON 06 11 70 48 40

27 et 28 février Ski de rando dans les PO : Cambre d’Ase, Puigmal,

Madres, Péric…selon enneigement Alain CALMEL 06 81 11 40 41

6 mars Rando raquettes avec les jeunes de l’école

d’escalade – ouvert à tous Laurence COMBES 06 03 50 00 85

12 et 13 mars Escalade au Thaurac – grimpeurs autonomes Jean-Philippe DUHERON 06 11 70 48 40

12 au 19 mars Ski de rando dans le Champsaur – skieurs

autonomes Patrick CHAPLAIN 04 68 78 79 60

20 mars Grimper en tête sur voie facile – lieu en fonction de la

météo Sylvain FUCHS 06 24 55 54 58

27 et 28 mars Ski de rando dans les PO : Cambre d’Ase, Puigmal,

Madres, Péric…selon enneigement Alain CALMEL 06 81 11 40 41

9 au 18 avril Ski de rando dans le Champsaur – skieurs

autonomes Henri BOBBOLA 04 68 78 21 44

10 avril Escalade - lieu en fonction de la météo – grimpeurs

autonomes Florence CROUZAT 06 87 34 66 12

16 avril Escalade – lieu à définir – grimpeurs autonomes Jean-Philippe DUHERON 06 11 70 48 40

15 mai VTT en Montagne Noire autour de Saint-Denis Alain B ECOURT 06 85 88 19 69

14 et 15 mai Escalade autour du refuge de Mariailles – grimpeurs

autonomes Jean-Philippe

DUHERON 06 11 70 48 40

ESCALADE, GRIMPE, VARAPPE, ACROBATIES VERTICALES . . . Cours escalade jeunes ( 8-14 ans ) avec monitrice d iplômée d'Etat , les mercredi & samedi

sur sites naturels ou en salle, avec stages multi-activités (canyon, via-ferrata, etc...)

Entre adhérents et bénévoles les mardi et mercredi soir à partir de 18h30 à la salle Côte Buffon : contacter Sylvain au 06 24 55 54 58

A partir du mois de mai, séances d’escalade le soir à ND du Cros ou Fauzan

Entre adhérents et bénévoles le dimanche : voir le calendrier des sorties ou le blog

Championnat départemental FFME

Le 18 décembre le gymnase Maraussan à Narbonne a accueilli le championnat départemental Aude/PO organisé par le comité départemental FFME. Plusieurs Carcassonnais y ont participé et ont obtenu des podiums : chez les minimes Kelsey s’est classée première, elle est qualifiée pour le championnat régional. Chez les séniors, la compétition était très serrée, c’est Vincent qui fait deuxième, le premier étant Jérémie (de Mazamet), inscrit sous les couleurs du CAFPA.

REDUCTIONS : sur présentation de la licence, dans les stations de ski (Font Romeu, Monts d’Olmes,

Formiguères…) et nouveau 10% de réduction sur le matériel d’escalade et de randonnée (hors soldes et promos) à Décathlon Carcassonne.

2

Page 4: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

Le nombre d’adhérents pour cet exercice s’établit à 155, dont 27 jeunes. Les effectifs sont en légère diminution. L’école d’escalade et la multi-activité pour les jeunes s’installent dans un rythme de croisière. Le ski de randonnée et la randonnée ont bénéficié de bonnes conditions météo suscitant un nouvel engouement pour ces disciplines.

� Vie du club : Le conseil d'administration s'est réuni 4 fois. Les permanences au local de la Maison des associations ont lieu tous les mardis et vendredis, soit plus de 90 permanences. Le club a commencé à préparer son déménagement dans d’autres locaux à l’occasion de travaux de mise en sécurité du bâtiment qui devraient être programmés.

� Communication : En interne avec le bulletin de liaison Alpyrène qui paraît trois fois par saison. En externe avec : - la participation à la fête de l’escalade organisée par le comité départemental le 26 juin 2010 à Caunes-Minervois. - la participation à la Vertical Session organisée par Décathlon Carcassonne le 18 septembre 2010. - la participation au forum des associations organisé au stade Domec le 16 octobre 2010. - le blog qui vient en complément au site internet de la FFCAM.

� Représentation externe du club : le président et les membres du bureau se rendent aux réunions des divers comités fédéraux : AG de la Fédération des CAF à Perpignan, Unité Régionale 5 à Moissac, comité régional des CAF, comité départemental CAF-FFME.

� Formation : En escalade : - Sortie « manips de cordes » proposée par le comité départemental - Diplômes d’initiateurs SAE et SNE (structure artificielle d’escalade et site naturel d’escalade) - Participation au grand parcours Caroux (terrain d’aventure) En alpinisme : - participation au grand parcours à Gavarnie.

� Activités sportives : Nos animateurs ont consacré 186 jours à l'encadrement des diverses sorties. La fréquentation s'est traduite par 918 journées participants. Soit plus de sorties en quantité que la saison précédente, mais avec un nombre de pratiquants par sortie plus faible.

Randonnée : (randonnée raquettes, 4 journées d’encadrement, rando moyenne montagne et rando alpine, 34 journées). La randonnée pédestre a connu un regain d’activité, avec une pratique estivale ainsi qu’en « hors-saison » c’est-à-dire lorsque l’enneigement n’est pas suffisant pour la pratique de la raquette ou du ski de randonnée. Les sorties se sont effectuées principalement sur deux jours. Alpinisme : très peu d’activité cette saison, en raison notamment de l’absence d’encadrants (2 journées). Ski de randonnée : c’est l‘activité qui a connu la plus forte progression cette saison (64 journées d’encadrement). Plusieurs séjours d’une semaine dans les Alpes se sont organisés, avec chaque fois un bon nombre de participants. De nombreux sites ariégeois ou catalans permettent d’effectuer des sorties sur une journée ou le week-end. On note plusieurs raids d’une semaine dans les Hautes-Alpes et de très fréquentes sorties au Tarbesou, au Saint-Barthélémy, au Cambre d’Aze et au Puigmal. Vélo : progression également pour cette activité qui ne compte cependant qu’un petit groupe d’adeptes au sein du club (8 journées). Spéléo : visite de la grotte TM 71. Escalade jeunes et adultes (71 journées d’encadrement). Sont concernés 15 enfants (de 9 à 16 ans) sur deux créneaux horaires le samedi. L’activité est encadrée par Laurence COMBES, par le biais de l’école d’escalade FFME-CAF de l’Aude. Parmi les activités : entraînement à Narbonne pour préparer la compétition départementale de Canohès, participation au contest de bloc à Quillan, journées falaise à Notre Dame du Cros, Saint Salvayre, Pech Cardou, stage grandes voies en Ariège, 2 stages d'été multi activité aventure (9/12 ans) et (13/16) à Caudiès de Fenouillèdes. Vincent VIDAL propose un entraînement pour les plus grands avec des sorties en falaise. Les séances en salle ont eu lieu au lycée Charlemagne (convention) et occasionnellement au pan du CAFPA. Pour les adultes, l’activité escalade du jeudi soir a lieu au mur du 3ème RPIMa ou au pan et dès le printemps à la falaise du Cros à Caunes-Minervois ou à Fauzan. On note le dynamisme apporté par le forum l’Escalator qui permet d’organiser des sorties. Les grimpeurs se sont investis dans l’organisation de la fête de l’escalade (proposée par le comité départemental) et ont participé à l’animation de la journée « Vertical Session » de Décathlon ainsi qu’au forum des associations de Carcassonne. 3 adultes ont également pris part à la compétition départementale à Canohès.

Assemblée Générale du 3 décembre 2010 - Rapport d’activité s de la saison 2009/2010

Conclusion Une saison dynamique avec des tendances qui se confirment : - l’accroissement de l’activité escalade, avec d’une part l’école jeunes qui diversifie ses activités, d’autre part les adultes qui proposent un entraînement en semaine et des sorties les week-ends. On note d’ailleurs une forte demande, insatisfaite pour l’instant faute de salle adaptée, pour une pratique en salle le soir. - la prépondérance du ski de randonnée dans les activités purement « montagne ».

3

Page 5: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

Tout fout le camp,

nostalgie sur nos cabanes Depuis que notre ami Patrick a débarqué de sa Bretagne natale, lors de randonnées automnales, nous visitons tout ce qui peut être construit en montagne au-dessus de 1700 m d’altitude. Surtout en Ariège, oui, nous ne nous éloignons pas beaucoup parce que dès que nous ne voyons plus « le toit de notre pauvre chaumière qui nous est une province et beaucoup davantage »nous sommes un peu perdus. Et depuis quelques années, mettons une bonne dizaine, des cabanes de plus en plus confortables sont bâties par les communes pour abriter les bergers et les randonneurs, avec une partie hiver toujours ouverte. Pour nous qui ne sommes plus tout jeunes, nous en apprécions le confort ! Avec quand même quelques petits souvenirs nostalgiques sur l’inconfort de ce que nous avons connu. Ben oui, tout fout le camp ! Je me souviens, bon ce devait être au Jurassique inférieur, lors de nos premières sorties montagne, nous dormions dans des orris où les moutons avaient passé une partie de l’été, je ne vous dis pas la « flaîrade ». Après, nous nous sommes abrités dans des cabanes sans porte avec troncs d’arbres tout juste ébranchés pour supporter les tôles ondulées ; il fallait vivre les nuits d’orage, de grêle, le boucan là-dedans. Je me souviens d’un hiver au dessus du lac du Lanoux où la porte d’entrée, couchée à l’intérieur, était sous vingt centimètres de neige. Et au Camporeils, oui car, au Jurassique, il n’y avait que la première partie du refuge, nous passions par la fenêtre pour atterrir sur la neige qui était à hauteur du premier bat-flanc, je ne vous dis pas la nuit de bonheur que nous passions là-dedans, surtout quand un fort vent chargé de neige laissait s’écouler par la cheminée quelques particules ouatées. Puis le refuge du Portillon ; l’ancien, la cabane goudronnée, bon là on est passé au Néolithique supérieur, le dortoir en soupente avec quarante paillasses alignées les unes à coté des autres. Avec plein de randonneurs évidemment et parfois le genre humain, hein ! .D’ici que tout le monde ait trouvé sa place, le barouf là-dedans ! Il y avait les ronchons qui ronchonnent pour un oui ou un non ; ceux dont les pieds exaltent quelques fortes odeurs, ceux qui ronflent et ceux qui ont oublié les boules Quiès. Il y avait ceux qui voulaient ouvrir la fenêtre et ceux qui voulaient la

fermer. Il y avait les pas pressés de se coucher et ceux qui se lèvent tôt, ceux qui se retrouvent entre deux matelas et qui le font savoir et puis, plus discrets, les impatients qui attendent que tout s’éteigne pour attaquer les jeux d’approche avec la voisine. Et le matin, je vous dis pas entre ceux qui partent de bonne heure et ceux qui partent plus tard. Le balai des frontales à 4 heures, le balai des frontales à 6 heures, entre les couche-tard et les lève-tôt. Quand tu avais dormi deux heures c’était le bout du monde et encore, si la voisine ne t’avait pas embarqué pour Cythère. Maintenant, nos cabanes sont aux normes Européennes ISO 9007, équipées de portes et fenêtres étanches et double vitrages, peinture intérieur blanc, avec l’éclairage au néon, d’un insert pour chauffer, bientôt peut-être même d’un poêle à granules avec une réserve, l’eau courante à l’évier, les matelas épais de vingt centimètres, peut-être que même les ronfleurs seront bientôt interdits. Et d’ici que ce soit ….une rhapsodie de Mendelssohn sur France culture qui orchestre nos réveils, y a pas loin ! Tout fout le camp!

Henri Bobbola

Heu… tout

compte fait,

aujourd’hui,

j’vais pas

grimper… !

4

Page 6: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

Mystère en Couserans . . . Si par hasard ou par mégarde

Un so ir le mauvais temps vous p iège

Et vous fasse échouer à « Lacarde »

(une cabane en Haute Ar iège),

Vous y l i rez ces mots cur ieux

Et proprement cabal ist iques

Sur un carnet t rès poussiéreux

Rongé par des lo i rs famél iques : « S’il est un Dieu pour les ivrognes, Hier encore il a sévi Et que pluie tombe ou soleil cogne, C’est grâce à lui qu’on est ici !

La « traversée de Bonrepos », En vérité fort mal nommée, On faillit s’y rompre les os Dans un brouillard des plus épais !

Et quant au Dieu pour les « gugusses », Sans doute eût-il à faire ailleurs Car point ne vînt Kiki d’Aulus Pousser son brame en ces hauteurs !

Genépi, rhum, calva sont bus Et c’est un jour de rude ascèse Qui s’impose à nos corps fourbus Dans l’espoir de rallier Ossèse !

Ce jour, treizième de septembre, De l’an de grâce deux mil et dix, Prions pour que nos pauvres membres Point trop ne souffrent de varices ! »

La s ignature est i l l is ib le

Et bientôt moisi le gr imoire.

Qu’en fut- i l donc de ces r is ib les ???

Nul ne sait la f in de l ’h isto ire.. .

Seul indice : ce cliché pris par la caméra de vidéo-surveillance de Bonrepos laissant craindre une infiltration de subversifs et d’indésirables en Ari ège . . .

Cherchez l’intrus !

Un imposteur s’est glissé parmi ces charmeurs de serpents… Saurez-vous le découvrir et gagner un bivouac dans la bouse à Coumebière ?

5

Page 7: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

Ces ‘’perles’’ ne sont pas des galéjades marseillaises, ce sont des découvertes que la météo clémente de cet automne 2O1O m’a permis de découvrir dans notre région, et elles sont au nombre de quatre. Si j’en fais un compte-rendu, c’est d’abord pour permettre à certains d’y aller mais c’est surtout pour en remercier et féliciter les découvreurs, défricheurs, baliseurs et équipeurs qui, par leur travail, nous permettent de bénéficier de ces ‘’perles ‘’. La première de ces perles est un itinéraire de randonnée. Partant du village de Cabrespine, il rallie le Pic de Nore. Outre son coté sportif (900 mètres de dénivelé), il offre surtout la possibilité de traverser des paysages complètement différents du point de vue géologique et botanique. Mais il offre également de splendides points de vue sur la Montagne Noire et surtout sur la plaine de l’Aude et les avants monts. Il faudra, suivant votre forme, entre 3 et 4 heures pour le parcourir à l’aller. L’itinéraire est très simple : on part de Cabrespine par le haut du village et vers l’Ouest d’où un chemin qui passe à la grotte éponyme permet de rejoindre au lieu-dit les Escoles, une variante du GR 36, donc bien balisé, qui passe au point 700, le pas de Montserrat, et enfin le village de Pradelles Cabardès. De là continuer à suivre le GR 36 qui, par une rude montée, vous conduit au point culminant de la Montagne Noire : le pic de Nore. Pour le retour deux solutions : soit retour par le même itinéraire soit avec un véhicule laissé là comme navette. La deuxième perle a été la découverte du site d’escalade de Turguilla en Ariège : ce site confidentiel n’est connu que de quelques initiés et c’est fort dommage. Il se trouve dans la vallée d’Aulus et plus précisément à proximité de la station de ski de Guzet Neige. Situé à une altitude de 1900 mètres, c’est un site estival. Mais c’est le cadre et surtout le caillou qui font son charme : une ambiance de montagne ariègeoise (mais sans poivrots !) et un granit extrêmement sculpté avec d’étranges protubérances style champignons qui rendent de fait l’escalade possible dans du vertical voire légèrement déversant et ce pour des cotations humaines. Trois secteurs se répartissent sur le site, totalisant 88 longueurs pour des voies de 1 à 5 longueurs et dans des cotations allant de 4 sup à 7 C+ : autant dire que chacun y trouvera son compte. Si l’on ajoute que pour les deux principaux sites la marche d’approche est de l’ordre de 20 minutes, on comprendra pourquoi j’ai parlé de perle !

Pour la troisième perle, nous resterons dans l’Ariège et plus précisément à la Dent d’Orlu. Cela faisait quelques temps que Serge, mon nouveau compagnon d’escalade pour les grandes voies, souhaitait faire la voie « Alabets ». Alabets signifie « ça alors !», expression poussée par les ouvreurs de la voie en découvrant 2 longueurs verticales en fissure dans une face plutôt à configuration de dalles. Cela me convenait d’autant que c’était une des rares voies que je n’avais pas réalisée dans la face Sud-Est. Et en cette fin de septembre, nous voilà partis pour cette voie : du grand beau temps, la neige tombée deux jours auparavant qui coiffait tous les sommets environnants et la forme des grands jours. Tout s’est donc très bien passé .A noter surtout la beauté et l’homogénéité des passages entre le 5 sup et le 6b, l’équipement irréprochable et la longueur (12 longueurs entre 35 et 45 mètres) avec – suprême délice – une descente en rappel très bien équipée. Il n’en faut pas plus pour parler de perle et je classe sans hésiter cette voie dans le top 5 des voies de moyenne montagne des Pyrénées que j’ai parcourues à ce jour. Enfin pour la quatrième et dernière perle, nous reviendrons dans l’Aude mais cette fois sous terre. Depuis quelque temps, j’arrivais difficilement à traîner en paroi Alain et Michel car les deux lascars prétextaient un chantier sous terre en Montagne Noire. Un chantier qui se révélait être quelque chose d’exceptionnel et où peut-être m’amèneraient-ils un jour ! C’est vrai que j’ai dû espérer avant presque de désespérer tant cette visite se faisait attendre. Je dois même avouer qu’à un certain moment j’ai presque douté de l’existence de cette cavité. Mais tout arrive, et là aussi en cette fin de septembre nous voilà partis pour le trou de Vents d’Anges, car c’est de lui qu’il s’agit. Et là ce n’est plus de perle que l’on doit parler mais de joyau : en effet cette cavité se révèle être de toute beauté. Tout d’abord par la variété des passages : chatières, méandres, grandes salles et puits verticaux. Mais c’est surtout la beauté et le nombre des concrétions qui se révèlent être tout simplement exceptionnels : coulées de calcites, stalactites et stalagmites, et bien entendu concrétions d’aragonites avec des formes et des volumes qui dépassent l’imagination la plus fertile. Mais comment cela s’est-il formé et surtout comment cela peut-il tenir ? Les lois de la gravitation chères à Newton ne semblent pas sévir ici. Et j’allais oublier : des vraies perles de caverne dont c’était pour moi la découverte. Pour finir je dois mentionner que nous avons été super bien encadrés sur le plan technique par Michel et Christophe et sur le plan géologie par Daniel et Christophe. Pour visiter, deux conditions sont nécessaires : connaître les techniques de remontée sur cordes et obtenir le feu vert des découvreurs qui détiennent – et c’est tant mieux – les clés de l’entrée. Mais n’hésitez pas, car pour moi cette sortie reste un des grands moments de ma vie de sportif. Allez, plus que quelques perles et j’en ferai un collier !!!

Gérard BRARDA

Perles du Sud

6

Page 8: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

Ceux qui ont connu, comme moi, les escalades au parfum d’aventure en Espagne dans les années 60-70 ne peuvent qu’être étonnés de l’équipement actuel des falaises ibériques : où sont passés les ficelous, lacets de chaussure et autres rivets punaises ou relais fabriqués avec du fil de fer de récupération ? Depuis quelques années, nos voisins espagnols ont su se mettre au goût du jour et nous proposent des voies super bien équipées. Que ce soit sur des sites de couennes comme à la Mussara, Siurana ou sur de hautes falaises type Montserrat, Villanova de Meia ou Riglos, force est de constater que l’équipement est irréprochable, même si parfois il y a inflation de points. Notre dernier séjour aux Baléares n’a fait que confirmer cette tendance : nous y avons trouvé goujons et broches inox, relais bétons et des équipements pour les descentes en rappel parfaitement bien équipés. Parti comme chaque fois avec mon ami Dominique pour une nouvelle île de Méditerranée, je dois avouer qu’une fois encore nous avons eu de la chance, quant à la météo. En effet en cette mi-octobre, un épisode fortement pluvieux touche la Méditerranée et n’eussent été le billet d’avion, la voiture et l’hôtel retenus, nous aurions différé notre départ. Mais la chance a été avec

nous car sur les quatre jours de grimpe qui avaient été programmés, nous avons pu en faire trois et de plus, la qualité de l’escalade a fortement compensé la quantité. Après une traversée un peu mouvementée, nous voilà donc à Palma De Majorque. Après la traditionnelle récupération du véhicule (qu’il me tardait de voir, vu la modicité du coût de location), direction Port de Soller pour prendre possession de notre hôtel (qu’il me tardait là aussi de voir, vu le prix des chambres !). Et je dois avouer que dans les deux cas nous ne serons vraiment pas déçus : merci, Internet ! Nous allons donc pour cette première journée faire un peu de tourisme et aller voir quelques sites d’escalade : la côte nord très escarpée, le port de Valdemossa (magnifique) et le site d’escalade de Valdemossa qui va se révéler être un site de couennes de bord de route sans intérêt majeur. Nous irons également voir le site de blocs et les falaises de l’Estret qui eux non plus ne vont pas nous faire flasher. Grâce à cette visite nous exclurons ces sites, où je comptais aller mais qui vont se révéler être peu dépaysants.

Escal (p) ade aux Baléares

Itinéraire de randonnée dans la Montagne Noire

7 1

Page 9: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

Le lendemain, qui devait être un jour de grimpe va devenir, vu la météo exécrable, un jour de visite de la capitale Palma. La cathédrale et le vieux quartier valent à eux seuls le déplacement. Retour à Port de Soller par la côte ouest avec des routes et des paysages extrêmement pittoresques. Le soir une méga paella, là aussi pour un prix modique, sur le front de mer et à l’abri des vagues et des averses. Le troisième jour, grand beau : direction la Cala Magraner, qui est tout simplement une calanque. C’est un des sites majeurs de l’île qui s’atteint après une bonne demi-heure de marche. C’est tant mieux, car cela limite la fréquentation grimpe et tourisme. Le site en lui-même est très beau, mais ce qui l’est encore plus, c’est la qualité du rocher : un calcaire très pur, extrêmement sculpté et ciselé qui m’a rappelé les calcaires de bord de mer orientale type Thaïlande. Bien sûr comme partout ailleurs un équipement irréprochable. Un petit bémol cependant, les voies ne font qu’une longueur, mais quelle longueur ! Tout d’abord 30 mètres mais surtout dans du vertical voire déversant. C’est grâce au calcaire extrêmement sculpté que l’on peut évoluer dans un registre relativement accessible (6a- 6b) et ce à proximité de voies présentant la même verticalité ou le même devers mais qui, vu la petite taille des prises, sont dans un registre nettement supérieur quant aux cotations : 7a-7b .Et très sincèrement les sensations ne doivent pas trop différer. Mon ami Dom finira par un petit bain délassant dans une mer tiède et agitée en fin de journée, puis ensuite retour à l’hôtel et surtout au restaurant pour devinez quoi : une paella ! Le quatrième jour je comptais aller à Sa Gubia qui est le spot majeur de l’île, mais le rocher de ce site était encore mouillé car les parois de plus de 250 mètres avaient encore gardé des traces d’humidité. Donc retour à Cala Magraner pour faire les voies qui nous avaient fait rêver la veille, notamment au dessus de l’eau, mais que nous n’avions pu faire faute de temps. Nous allons donc nous employer à les réaliser. Là encore une belle journée d’escalade bien qu’un peu écourtée par un grain dans l’après-midi.

Enfin le cinquième et dernier jour, nous irons le passer à Sa Gubia et je dois avouer être vraiment tombé sous le charme de ce site. Ici il ne faut pas loin d’une heure pour gagner le pied des voies, mais une fois arrivés, quelle beauté : le caillou certes mais aussi le cadre. Pas moins de quatre ou cinq grandes parois séparées par de profonds défilés. A noter la longueur des voies (certaines de 7 longueurs) et surtout le nombre : plus de 120 longueurs. Il n’y a pas que des couennes mais le point commun, dans le niveau 6a-6b est la verticalité qui n’a d’égale que la qualité de l’équipement et surtout un ciselé du calcaire qui m’a fait penser au secteur Emmenthal à Vingrau. Pour les cacous, il existe aussi d’autres configurations : des grands dévers truffés de concrétions type Kalymnos et surtout de grands surplombs orangés où les avants bras doivent chauffer. Nous y ferons de belles voies de plusieurs longueurs et pour finir quelques couennes mais toujours belles.

Cette dernière journée sera le point d’orgue de ce bref mais intense séjour dans l’île de Majorque : sur le plan escalade, nous aurions aimé grimper un jour de plus mais vu ce qui était annoncé, nous ne nous en tirons pas trop mal. Sur le plan purement touristique, si le Sud relativement plat est le bronze c… de l’Europe, donc bétonné à l’extrême et peu intéressant, le Nord sauvage et très montagneux vaut le déplacement. Il faut tout de même préciser que nous n’étions pas les seuls grimpeurs sur l’île : beaucoup d’Allemands, des Italiens, des Français, des sujets du Royaume uni, des Espagnols bien sûr, des Slovaques et même des Tchèques. A ce sujet, il y avait une bande de Tchèques tous bien copains mais l’un, apparemment, restait à l’écart. Je suis allé demander à ses copains pourquoi ils le laissaient à l’écart ; ‘’tout simplement parce qu’il n’apporte rien à manger ‘’. ’’ Et alors ne pouvez-vous pas lui en donner ?’’ leur rétorquai-je.’’ Le problème n’est pas là ‘’ me répondirent-ils, le problème est qu’il ne faut pas être pris avec un Tchèque sans provisions !!!!!!!! ‘’ Pour ce qui est de l’escalade, le fait de rester un peu sur sa faim ne peut que générer une chose : le désir d’y retourner. Je m’y emploierai !

Gérard BRARDA

8

Page 10: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

Catalunya C’est un week-end escalade organisé par le CAF de Mazamet, un week-end rallongé, on profite du viaduc du 11 novembre. Notre destination : la Catalogne et ses spots mythiques. Premier arrêt à Garraf, sur la côte entre Barcelone et Sitges. On retrouve au bivouac Jerem et JB qui finissent la première semaine de leur trip escalade d’un mois. Avec l’arrivée de deux autres Tarnais le lendemain matin, le groupe atteint le nombre respectable de 14 personnes. Partis de Carcassonne avec la pluie la veille, on est contents de se lever avec le soleil qui fait briller la grande bleue. Pour accéder au site d’escalade il faut se garer sur un petit belvédère aménagé au bord de la route côtière C31. Ambiance maritime, la falaise est suspendue au-dessus de la mer. Le pied des voies est

recouvert de gravillons, c’est en fait le toit du tunnel de chemin de fer qui serpente au bord de l’eau ; chaque fois qu’un train passe on ressent des vibrations dans le sol. Le site n’est pas très étendu, et se remplit vite lorsque les grimpeurs locaux arrivent. On se met au diapason en reprenant les « venga » pour encourager les grimpeurs. Quelques jurons fusent dans la langue de Cervantès. La plupart des grimpeurs tente un 7a avec un passage bloc. Il y a aussi plusieurs dièdres en 6a/6b avec des fissures, et un 5+ qui se termine sur une belle arrête. Les voies s’appellent Friki de mar, El mono con navaja, Carnestoltes… Ça c’est pour le secteur « facile ». A côté, dans un petit cirque, les voies sont plus longues et plus déversantes. L’endroit est très photogénique, j’en profite pour faire quelques clichés bicolores, blanc de la falaise, bleu du ciel et de la mer. La journée avance et le site commence à se dépeupler. Il faut encore récupérer les dégaines dans le 7a. On sera les derniers à partir. J’appréhende un peu la remontée, car la descente était vertigineuse avec quelques passages délicats équipés d’une main courante. Heureusement je trouve un sherpa qui accepte de se charger de ma corde. En fin de compte dans ce sens c’est moins impressionnant, j’arrive même à suivre le rythme soutenu du groupe. Ce qui n’empêche pas Nadine de me doubler brusquement dans un virage. Si j’avais su je lui aurais laissé mon sac à dos ! De retour au parking on a la désagréable surprise de constater qu’une des voitures a été fracturée ; seuls quelques vêtements ont été pris. La nuit tombe, on descend à Sitges faire des courses. Ce sera Carrefour Market, pour ne pas être trop dépaysés.

Ensuite il nous reste plus d’une heure de route pour rejoindre le prochain bivouac. Margalef se situe dans le massif du Montsant, un parc naturel au nord ouest de Tarragone, truffé de sites d’escalade. La route est longue, les virages nombreux. Très nombreux. Et serrés… Finalement on trouve l’aire de bivouac autorisé, c’est plein de véhicules en tout genre et de tentes. Il n’est pas très tard mais tout le monde semble dormir ; c’est peut être aussi parce qu’il fait un peu frisquet, ce qui ne donne pas envie de s’attarder dehors. Toutefois il nous faut manger et on s’installe à une des grandes tables en béton, bien pratiques. On fait fuir des Espagnols qui vont planter leur tente plus loin. Aujourd’hui c’est vendredi et on va grimper à Margalef. Une pensée pour ceux qui travaillent. La nuit a été fraîche, le petit matin aussi mais il faut s’extirper du sac de couchage. L’endroit est humide, et pour cause, c’est une vallée au pied d’un barrage, le soleil n’arrivera pas avant plusieurs heures. A la recherche d’un coin tranquille, je m’aperçois que les gens qui fréquentent ces lieux ne semblent pas avoir ce genre de scrupule : ici on fait directement sur le chemin ! Une coutume locale semble-t-il, comme nous pourrons le constater sur tous les autres sites pendant le week-end. Beurk ! Le campement bouge tardivement, les grimpeurs n’ont pas besoin de se lever tôt car le soleil n’a pas encore atteint les falaises pour les réchauffer. Peu importe, on est impatients de se mettre en route. Petit déjeuner. Faire sécher les sacs de couchage au soleil qui pointe au-dessus des falaises. Choisir le secteur d’escalade de la journée. Ranger le matériel dans les voitures. Démarrer enfin… La marche d’approche est agréable, on croise des agriculteurs en train de récolter les olives, il y a des pins, du romarin et des arbouses, et aussi des cèpes. Le site choisi se trouve au-dessus de la route et des falaises aperçues la veille à la lueur des phares. On

regarde ces dévers ou plutôt ces abris sous roche, dans lesquels sont suspendues des dégaines. Se trouvent là quelques voies dures, très dures, dont Demencia senil, un court 9a+ tout en bi- et mono-doigt. Dans une vidéo on voit Iker Pou le réaliser, ça fait mal aux articulations rien que de le regarder. On s’installe au secteur Can Llepofils, juste au-dessus. Le rocher c’est du conglomérat de calcaire, en gros on grimpe dans les trous

laissés par les petits galets. De loin c’est joli, mais de près ça n’a pas l’air aussi simple. D’autant que le départ est disons…en surplomb. D’où l’utilisation massive de biscuits de toutes sortes, avec plus ou moins de résultat. Passé ce départ plutôt à bras, la suite des voies est jolie. Mais le secteur n’est pas grand, à la mi-journée on plie bagage pour rejoindre l’Ermita où se trouvent Jerem et Vincent depuis le matin. Le transit se fait en voiture. Il faut traverser le

9

Page 11: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements

village de Margalef et remonter un vallon encaissé. Il reste quelques places pour garer les voitures à proximité de l’ermitage de Sant Salvador. La marche d’approche n’est pas longue, une autre spécialité locale. Beaucoup de monde déjà se trouve sur le site, et notre arrivage massif achève le tableau. Ici aussi le départ des voies est à bras, mais au moins ils ont pensé à sceller des barreaux d’échelle, comme pour une via ferrata. Enfin, ça c’est pour les 6a. Car pour les autres cotations, il faut se débrouiller sans. Les voies sont longues, il fait beau et chaud. Mais dès que le soleil commence à baisser, le froid s’installe. Justement le soleil nous offre un spectacle magnifique, en colorant de rouge orangé les falaises au-dessus de l’ermitage. Sur le chemin de retour au campement, arrêt au village pour faire le plein d’eau. La fontaine se trouve dans une rue bordée d’un côté par des maisons à colombage, de l’autre par une paroi de conglomérat. Une petite falaise de ce genre à Carcassonne nous suffirait pour l’entraînement hebdomadaire… on se prend à rêver. Le campement ce soir est moins bondé. On s’installe à la même table, les champignons sont triés (une collecte fructueuse a été effectuée dans la journée par Vincent et Fred) et ajoutés aux pâtes. C’est bon, mais je vais passer la nuit à les digérer. Jean-Phi lui aura besoin de toute la journée du lendemain. C’est en effet ce qui peut arriver quand on ne pèle pas les cèpes de pin. Samedi matin à Margalef. Cette fois pas besoin de faire réchauffer le Nutella sur le réchaud, il a passé la nuit dans le sac de couchage et est à point. Avant de partir on va saluer le groupe de Tarbais qui passe ici les 4 jours, il y a le frère de Marjo et aussi Emilie qui avait participé à la mémorable sortie bien arrosée (par la pluie) à Roquefixade. On retourne au secteur Cami de l’ermita, qui accueille autant de monde que la veille. La journée s’écoule « paisiblement », alternant escalade et repos à l’ombre des pins ou dans le hamac. Histoire de faire quand même une voie en tête, je vais dans un 5 que Nadine vient de quitter. C’est une

dalle à la forme arrondie, avec ce qu’il faut de trous pour poser les pieds et les mains. Dommage que la voie ne soit pas plus longue ! Vers 16h je propose de redescendre au village par le sentier de randonnée ; Nadine et Mag m’accompagnent. Les murets de pierre sèche sont par endroits écroulés mais certaines parcelles récemment défrichées laissent penser que la vallée est peu à peu réinvestie et les cultures (olivier et arbres fruitiers)

relancées. Visite du village, accroché à une falaise, avec son église du XIVème siècle, ses deux fontaines,

son café et son restaurant qui propose des menus spécial grimpeurs. Le seul gîte est tenu par Jordi Pou, le principal équipeur du site. A la tombée de la nuit on croise dans Margalef des grimpeurs de toutes nationalités venus refaire le plein des bidons d’eau ou bien se ravitailler à la petite épicerie. Le reste du groupe nous rejoint, et le convoi s’ébranle à nouveau pour le lieu du prochain bivouac : La Mussara. Cette fois c’est moi qui prends le volant, j’ai remarqué les nombreux virages qui nous attendent. On n’utilise pas l’i-Phone pour se guider, on le fait à l’ancienne avec la carte Michelin, et avec l’aide des indications du topo. L’accès au parking est trouvé de justesse, coup de volant à droite dans un virage. Le camp est promptement installé, même s’il faut chercher un peu pour trouver un endroit pas trop souillé par les détritus. Ce soir il y a encore des champignons au menu, mais je préfère m’abstenir et me fais chauffer des vermicelles dans du bouillon. La nuit est plus clémente, il fait presque chaud le lendemain matin. Là encore la marche d’approche est

courte pour rejoindre le secteur Primitiu. De la falaise, vue panoramique sur la vallée. Au fil de la journée les nuages côtiers vont envahir le ciel et donner au paysage des allures de « sfumato » à la façon de De Vinci. Quant aux voies, une dalle avec des fissures offrant une escalade technique, dulfer, coincements de pieds, verrous, avec un réta pour sortir sur une petite vire…que du bonheur ! Il faut quand même songer à s’arrêter, il y en a qui travaillent le lendemain ! Pour une fois on fait la route de jour, virages serrés pour redescendre dans la vallée du Francoli. Voie rapide à Reus puis l’autoroute vers Barcelone. A l’approche de la frontière le ciel se couvre pour devenir franchement gris en France. Florence CROUZAT

10 1

Page 12: Bulletin d'information n° 56pyreneiste.aude.ffcam.fr/tzr/scripts/downloader2.php?...Alpyrène n 56 COMBES Laurence - Escal(p)ade aux Baléares RUBIO Stéphanie 30,50 50,70 Renseignements