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Ann. Microbiol. (Inst. Pasteur) 1984, 135 B, 331-339 ETUDE DE LA SENSIBILITI~ AUX ANTIBIOTIQUES DE 139 SOUCHES DE LISTERIA S]~ROTYP~ES PAR LE CENTRE NATIONAL DE REFERENCE EN 1983 par A. Reynaud, E. P. Espaze, S. Papin et A. L. Courtieu (Avec la collaboration technique de G. FOURNAI~D) Laboratoire de Bacldriologie A, H6leI-Dieu, 44035 Nantes Cedex (France) SUMMARY STUDY OF THE SENSITIVITY TO ANTIBIOTICS oF 139 STRAINS OF (( LISTERIA )) SEROTYPED BY THE FRENCH NATIONAL REFERENCE CENTER IN 1983 The susceptibility of 139 strains of Listeria towards eight antibiotics - - penicillin, ampicillin, cephalotin, gentamicin, chloramphenicol, tetra- cycline, erythromycin and pefloxacin -- was studied. All strains were susceptible to all antibiotics except pefloxacin. The lowest MIC (~<0.5 mg/1) were obtained with penicillin, ampicillin, gentamicin and ery- thromycin. For tetracycline, cephalotin and chloramphenicol, MIC ranged from 0.5 to 16 mg/1. The MIC of pefloxacin varied from 4 to 16 rag/1. KEY-WORDS: Listeria, Antibioresistance; Serovars, MIC, France 1983. INTRODUCTION Si les p6nicillines constituent encore le traitement de choix des infections t~ Listeria, d'autres antibiotiques peuvent 6tre utilis6s, soit isol6inent, soit en association avec des p6nicillines. En effet, des 6tudes ant6- rieures [2, 3, 4, 5] ont montr6 la sensibilit6 de Listeria ~ de nombreux agents antimicrobiens, parmi lesquels les aminosides, les macrolides, les cyclines, le trim6thoprime. R6cemment, de nouvelles esp~ces ont 6t6 propos6es ~ l'int6rieur du genre Listeria, sur des bases g6n6tiques et biochimiques [8, 9, 10, 12]. Manuscrit re~u le 15 juin 1984, accept6 le 20 octobre 1984.

Étude de la sensibilité aux antibiotiques de 139 souches de Listeria sérotypées par le centre national de référence en 1983

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Ann. Microbiol. (Inst. Pasteur) 1984, 135 B, 331-339

ETUDE DE LA SENSIBILITI~ AUX ANTIBIOTIQUES

DE 139 SOUCHES DE L I S T E R I A S]~ROTYP~ES

PAR LE CENTRE NATIONAL DE R E F E R E N C E EN 1983

par A. Reynaud, E. P. Espaze, S. Papin et A. L. Courtieu

(Avec la collaboration technique de G. FOURNAI~D)

Laboratoire de Bacldriologie A, H6leI-Dieu, 44035 Nantes Cedex (France)

SUMMARY

STUDY OF THE SENSITIVITY TO ANTIBIOTICS

o F 139 STRAINS OF (( L ISTERIA )) SEROTYPED

BY THE F R E N C H NATIONAL R E F E R E N C E CENTER IN 1983

The susceptibility of 139 strains of Listeria towards eight antibiotics - - penicillin, ampicillin, cephalotin, gentamicin, chloramphenicol, tetra- cycline, erythromycin and pefloxacin - - was studied. All strains were susceptible to all antibiotics except pefloxacin. The lowest MIC (~<0.5 mg/1) were obtained with penicillin, ampicillin, gentamicin and ery- thromycin. For tetracycline, cephalotin and chloramphenicol, MIC ranged from 0.5 to 16 mg/1. The MIC of pefloxacin varied from 4 to 16 rag/1.

KEY-WORDS: Listeria, Antibioresistance; Serovars, MIC, France 1983.

INTRODUCTION

Si les p6nicillines constituent encore le traitement de choix des infections t~ Listeria, d'autres antibiotiques peuvent 6tre utilis6s, soit isol6inent, soit en association avec des p6nicillines. En effet, des 6tudes ant6- rieures [2, 3, 4, 5] ont montr6 la sensibilit6 de Listeria ~ de nombreux agents antimicrobiens, parmi lesquels les aminosides, les macrolides, les cyclines, le trim6thoprime.

R6cemment, de nouvelles esp~ces ont 6t6 propos6es ~ l'int6rieur du genre Listeria, sur des bases g6n6tiques et biochimiques [8, 9, 10, 12].

Manuscrit re~u le 15 juin 1984, accept6 le 20 octobre 1984.

332 A. REYNAUD ET COLL.

Ut i l i s an t 139 souches adress6es au Centre Na t iona l de R6f~rence des L i s t e r i a en 1983 pou r d6 t e rmina t i on du s6rovar , nous avons essay6 de m e t t r e en 6vidence une 6ventuel le 6volu t ion de la sensibil i t6 de L . m o n o -

c y t o g e n e s h divers an t ib io t iques et de vo i r si celle des esp~ces n o u v e l l e m e n t d@ri tes 6 ta i t ou non semblable . Nous avons 6ga lement 6tudi6 l ' ac t iv i t6 sur L i s l e r i a de la p6floxacine, nouve l le qu ino lone poss6dan t une bonne ac t iv i t6 sur les en t@obac t6r ies e t un spec t re 6 tendu n o t a m m e n t a u x cocci h Gram posit if .

M A T t ~ R I E L E T M I ~ T H O D E S

Souches bactdriennes.

I1 s'agit de 139 souches de L i s l e r i a dont les s6rovars ont 6t6 determin6s selon les m6thodes d6crites par ailleurs [10, 11] ; elles appart iennent aux esp~.ces r6cem- ment propos6es [8, 9, 10, 12] : L . monocy togenes ( s e n s u s tr ic lo) , L . i v a n o v u , L . i nocua et L. seeligcri. Les s6rovars non d6sign6s (L.SND) sont des souches non h6molytiques et avirulentes, tr6s comparables ou identiques ~t L . inocua [11]. La r6partition des esp~ces et s6rovars, ainsi que l'origine des souches sont indiqu6es dans les tableaux I h III.

TABLEAU I, - - R6partition par esp~ces et s6rovars des 139 souches 6tudi6es.

Sdrovars

1/2a 1/2b 4b 5 6a 6b Total

L. ivanovii . . . . 1 - - - - 1 L. inocua . . . . 9 17 26 L. monoc!ttoyenes 17 17 53 . . . . . . 87 L. seeligeri - - 2 . . . . 2

Total 17 19 53 1 9 17 116

Listeria s6rovar non d~sign6 (SND) : 23.

Anl ib io l i ques .

Les antibiotiques ont ~t~ choisis parmi les principales families. La p6floxacine a ~t6 retenue en tan t que quinolone h spectre 61argi, pouvant pr6senter une eertaine activit6 sur les ent6rocoques. Les mol6cules 6tudi6es sont les suivantes : p6ni- cilline G (Laboratoires Specia), ampicilline (Bristol), c6falotine (Glaxo), genta- micine (Unicet), chloramph6nieol, t6tracycline et 6rythromycine (Roussel), p6floxa- eine (Roger Bellon).

Des solutions-m~res ont 6t6 pr6par6es h part ir de poudre titr6e, par dilution clans le solvant recommand6, puis dilu6es en eau distill6e sterile selon la m6thode pr6conis6e par Ericsson [6], pour aboutir h une gamme de concentrations de 0,03 h 64 mg/1.

LISTERIA : SENSIBILITI~ AUX ANTIBIOTIQUES 333

TABLEAU II. - - 0rigine gdographique des souches.

L. inocua L. monocytogenes Lisleria

L. ivanovii 6 a 6 b 1 / 2 a 1 / 2 b 4 b L. seeligeri S N D

A n g e r s - - - - 1 5 5 3 1 2 2 3

Brest 1 - - - - 1 - - 2 - - - -

Limoges 9 2 3 - - 1 3 - - - -

L y o n - - - - - - 4 2 1 6 - - - -

Nantes - - - - - - 1 4 4 - - - -

Poitiers - - - - - - 2 1 1 - - - -

Reims . . . . . 5 - - - -

Toulouse - - - - - - 1 3 6 - - - -

Divers ( * ) . . . . 4 5 - - - -

Total 1 9 1 7 1 7 1 7 5 3 2 2 3

( * ) ~< 2 souches par vil le d'origine.

TABLEAU III. - - R~partition des souches en fonction de la source d'isolement.

L. inocua L. monocgtogenes Listeria

L. ivanovii 6 a 6 b 1 / 2 a 1 / 2 b 4 b L. seeligeri S N D

H o m m e 1 - - - - 9 1 6 3 9 - - - -

A n i m a l - - - - t 5 6 1 3 2 2 3

Environnement - - 9 2 2 - - 1 1 - - - -

Total 1 9 1 7 1 7 1 7 5 3 2 2 3

Mil i eu de culture.

La gdose Mueller-Hinton (Difco) a ~t6 utilis6e sous forme de boltes rectangu- laires 85 • 125 m m contenant 40 ml de milieu de culture.

D~lerminalion de la concentration minimale inhibitrice ( C M I ) : mdthode de dilu- lion en milieu g~losL

Inoculum. - - I1 est repr~sent~ par une dilution ~ 1/100, en eau distill~e sterile, d'une culture de 18 h en bouillon cceur-cervelle (Institut Pasteur Production), soit 10e-107 bact~ries/ml.

Ensemencement. - - I1 a 5t6 r6alis~ h l'aide d'un ensemenceur h sites multiples dSposant 1 ~l soit, en final, 103-104 bact6ries par d~pSt.

Incubation. - - 24 et 48 h ~ 370 C.

Lecture el expression des rdsullats. - - La lecture, effectu~e h l'ceil nu, permet de d~terminer la CMI, correspondant fi la plus faible concentration d'antibiotique, exprim~e en mg/1, pour laquelle on dSnombre moins de trois colonies par d6pbt.

334 A. REYNAUD ET COLL.

RESULTATS

Le tableau IV rassemble les rfisultats des CMI pour les 139 souches 6tudiOes, exprimOs sous forme de poureentages eumul~s.

TABLEAU IV. - - Sensibilit~ aux antibiotiques de 139 souches de (( Listeria )) : pourcentages cumulus de souches en fonctions de la CMI (en rag/l).

~<0,03 0,06 0,12 0,25 0,5 1 2 4 8 16

]~ry thromycine 3 65 100 Ampici l l ine 38 85 97 100 P~nicilline G 8 25 76 100 Gentamic ine 12 63 99 99 99 100 T~tracycl ine 1 14 50 99 100 C~falotine 5 67 99 100 Pdfloxacine ? 48 99 Chloramphdnicol 6 96

100 100

Aucune souche ne poss~de une CMI>16 mg/l, quel que soit l 'anti- biotique, t~rythromycine et ampicilline ont les CMI les plus faibles (~<0,125 mg/1 pour la quasi-totalit6 des souches), alors que ehloram- ph6nieol et pOfloxacine ont des CMI >4 rag/1 dans plus de la moiti6 des cas.

En se r~f~rant aux concentrations critiques d~finies par le Comit~ de l 'Antibiogramme de la Soci~t~ Fran~aise de Microbiologie [1], toutes les souches sont sensibles h l '~rythromycine, h l'ampicilline, h la c~falo- fine, ~ la gentamicine et ~ la t~tracycline, 96 % le sont au chloramph~nicol et 76% h la p~nicilline G. Pour la p~floxacine, les CMI sont ~>4 rag/1 pour 93% des souches.

Dans le tableau V, les r~sultats sont exprim~s en fonction du s~rovar. Dans le cas de l '~rythromycine, 100% des souches sont inhib~es par

0,125 mg/l quel que soit le s~rovar, et plus de 90% des s~rovars 1/2a, 1/2b et 4b sont inhib~s par 0,06 rag/1.

L'ampicilline fi la concentration de 0,06 rag/1 inhibe 100% des souches des s~rovars 1/2a, 1/2b, 6a et 6b contre 81% des s~rovars 4b et seulement 52% des souches L.SND, pour lesquelles la CMIIoo atteint 0,25 mg/1.

La p~nicilline G inhibe 100% des souches ~ la concentration de 0,25 0,5 mg/1, quel que soit leur s~rovar, le s~rovar 4b ~tant caract&is~ par

17% de souches inhib~es d~s la concentration de 0,06 mg/1. En presence de gentamicine, 100~ des souehes sont inhib~es par 0,5

ou 1 mg/l ; on observe que 71% des souches 1/2a, contrairement aux autres s~rovars, le sont d~j~ par 0,125 mg/1 de gentamicine.

La t~tracycline inhibe prat iquement toutes les souches h la concen- tration de 2 mg/ l ; on note que 76% des souehes 1/2b et 18% des 6b, contre moins de 10% des autres s~rovars, Ie sont par 0,5 rag/1.

LISTERIA : SENSIBILITI~ AUX ANTIBIOTIQUES 335

TABLEAU V. - - Sensibilit6 aux antibiotiques des diff~rents sfirovars (Sv) de (~ Listeria ~ : pourcentages cumul6s de souches en fonction de la CMI (en mg/1).

t~rythromycine Ampic i l l ine

~ < 0 , 0 3 0 , 0 6 0 , 1 2 0 , 2 5 0 , 5 ~ < 0 , 0 3 0 , 0 6 0 , 1 2 0 , 2 5 0 , 5

l / 2 a 9 4 1 0 0 - - - - 9 4 1 0 0 - - - -

1 / 2 b 9 4 1 0 0 - - 6 5 1 0 0 . . . .

4 b - - 9 8 1 0 0 - - - - - 3 6 8 1 9 8 1 0 0 - -

6 a - - 1 1 1 0 0 - - - - - - 1 0 0 ~ - - -

6 b - - - - 1 0 0 - - - - 1 8 1 0 0 . . . .

S N D 4 9 1 0 0 - - - - 4 5 2 8 7 1 0 0 - -

P6nici l l ine G Gent amicine

~ < 0 , 0 3 0 , 0 6 0 , 1 2 0 , 2 5 0 , 5 ~ < 0 , 0 3 0 , 0 6 0 , 1 2 0 , 2 5 0 , 5 1

1 / 2 a - - - - 5 9 1 0 0 - - - - - - 7 1 7 6 1 0 0 - -

1 / 2 b - - - - 6 1 0 0 . . . . . . 5 3 1 0 0 - - -

4 b - - 1 7 3 6 7 2 1 0 0 - - - - 4 8 7 1 0 0 - -

6 a . . . . 1 0 0 . . . . . . 1 0 0 - - - -

6 b - - - - 6 8 2 | 0 0 - - - - - - 3 5 9 4 1 0 0

S N D . - - - - 4 3 0 1 0 0 - - - - - - 9 1 0 0 - -

T6tracyc l ine Cdfalotine

0 , 2 5 0 , 5 1 2 4 8 0 , 2 5 0 , 5 1 2 4 8

l / 2 a - - 6 8 9 1 0 0 . . . . . . 9 4 1 0 0 - -

1 / 2 b - - 7 6 8 2 1 0 0 . . . . . . 1 0 0 - - -

4 b - - 2 3 2 1 0 0 . . . . 9 8 1 9 8 1 0 0

6 a - - - - 11 1 0 0 . . . . . 7 8 1 0 0 - -

6 b 1 2 1 8 6 5 1 0 0 . . . . . . 1 8 1 0 0 - -

S N D - - - 4 8 7 9 6 9 6 1 0 0 - - - - - - 1 7 1 0 0 - -

P6f loxacine Chloramphdnico l

1 2 4 8 16 1 2 4 8 16

1 / 2 a - - 6 5 9 1 0 0 - - - - - - 1 2 1 0 0 - -

1 / 2 b - - 4 7 8 8 1 0 0 - - - - 1 8 1 0 0 - -

4 b - - 2 6 6 1 0 0 . . . . 2 1 0 0 - -

6 a - - - - - 2 2 1 0 0 . . . . 1 0 0 - -

6 b - - - - 6 1 0 0 . . . . 1 0 0 - -

S N I ) - - - 1 7 1 0 0 . . . . 7 8 1 0 0

A 4 mg/1, la c6falotine inhibe pratiquement 100% des souehes, ind6- pendamment de leur s6rovar.

Enfin, 100% des souches sont inhib6es par 8 mg/1 de p6floxacine, 47% des s6rovars 1/2b l'etant d6j~ par 2 rag/l, contrairement aux autres. Et 100% des souches sont inhib6es par 8 i~ 16 rag/1 de chloramph6nicol.

Les courbes de la figure 1 - - qui donnent la r6partition des CMI en

336 A. REYNAUD ET COLL.

fonction de l 'ant ibiot ique et du s6rovar - - font apparai t re deux aspects essentiels.

Duns le cas du chloramph6nicol, de la c6falotine ou de l '6rythroinycine, les CMI sont trbs regroup6es. Ainsi, pour 80 A 100% des souches, la CMI de chloramph6nicol est de 8 mg/1, avec des chiffres extremes de 4~e t

1 0 0

5 0

% DE S O U C H E S

a

.

8 1 6 3 2

J kl /,;i

fl"/"~l/'"~ / / /

I I i i I . I r ' i - - - - ~ ~_

0.03 0.06 0125 0.25 0.5 1 2 4 6 4 C.MI(mg/l)

% DE S O U C H E S

1 0 0

5 0

0 I', J

/

I

II q

//1~ 1 "

i ',

il AJ I, .J,\ "0, i / ,-/,,'~ \~

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0.03 0.06 0.125 0.25 0 5 1 2

i i i i i I m

4 8 1 6 3 2 6 4 CMlfmg/ l )

Fro . 1. - - Prof i l de rdpar t i t ion des C M I en [onct ion du sdrovar.

A ~ L . inocua 6a, �9 = L . inocua 6b, o ~ L . monocy togenes 1 /2 a , �9 = L . monocy togenes 1 /2b , �9 = L . monocy togenes 4b, u = L . S N D (la d e r n i ~ r e p e n t e de c e t t e c o u r b e a ~t6 a c c i d e n t e l - l e m e n t i n t e r r o m p u e ) .

a = c h l o r a m p h 6 n i c o l ; b ~ g e n t a m i c i n e .

LISTERIA : SENSIBILITI~ AUX ANTIBIOTIQUES 337

16 mg[1, donnant des pics de fr~quence maximale superposes, quel que soit le s~rovar (fig. la).

Par contre, avec la gentamicine, la p~nicilline G, l'ampicilline, la t~tra- cycline et la p~floxacine, les valeurs de la CMI s '~tendent dans des limites plus importantes, de 0,125 ~ l mg/l, dans le cas de la gentamicine pour laquelle on observe trois pics de fr~quence maximale en fonction du s~ro- var (figure lb) :

- - f i 0,125 rag/1 pour L. monocytogenes 1/2a; - - h 0,25 rag/1 pour L. monocytogenes 1/2b et 4b et L. inocua 6a; - - fi 0,5 mg/l pour L. inocua 6b et L.SND.

La seule souche de L. ivanovii ~tudi~e (s~rovar 5) se caract~rise unique- mant par une CMI de 4 rag/1 avec la gentamicine, ne t tement sup~rieure h celle qui est observ~e pour les autres s~rovars.

Pour les 2 souches L. seeligeri (s~rovar 1/2b), les CMI sont plus basses que pour les autres souches, ~ l 'exception des CMI de la p~floxacine qui ne les inhibe qu'fi la concentration de 16 mg/l.

DISCUSSION

Nos r6sultats confirment la grande sensibilit6 des souches de Listeria de nombreuses familles d'antibiotiques.

Parmi les ~-lactamines, les p6nicillines ont dans l 'ensemble des CMI ne t tement moins 61ev6es que celles de la c6falotine, en accord avec les r6sultats de Boisivon [2], Courtieu et coll. [3, 4] et Cronberg et coll. [5]. L'ampicilline apparait plus active que la p6nicilline G, alors que les r6sul- tats des m6mes auteurs ne montraient pas de diff6rences.

Les 139 souches 6tudi6es sont trbs sensibles ~ la gentamicine et /~ l '6rythromycine et les CMI sont ne t tement inf6rieures aux concentrations critiques d6finies par le Comit6 de l 'Antibiogramme de la Soci6t6 Franqaise de Microbiologie [1]. Les pourcentages cumulus que nous avons calcul6s diffbrent peu de ceux obtenus en 1981 par Courtieu et coll. [3].

Pour le chloramph6nicol et la t6tracycline, par contre, si la tr~s grande majorit6 des souches peut 6tre d6finie comme sensible, les CMI mesur6es sont tr~s voisines de la concentration critique s6parant les souches (( sen- sibles )~ des souches de c~ sensibilit6 interm6diaire ~. Cela est en accord avec les t ravaux de Courtieu et coll. [4] qui fournissaient des courbes de pour- centages cumul6s peu diff6rents de ceux que nous pr6sentons i c i e t obser- vaient, de plus, un faible pourcentage de souches de ~( sensibilit6 inter- m6diaire ), ou ~( r6sistantes )). Les r6sultats de Cronberg et coll. [5] sont similaires en ce qui concerne le chloramph6nicol ; toutefois, leurs souches pr6sentaient une plus grande sensibilit6 ~ la t6tracycline (CMI=0,25- 0,5 mg/l).

La p~floxacine, quinolone de mise au point r~cente, est un acide fluoro- pyridone carboxylique poss~dant une bonne activit~ sur les ent~robact~ries et dont le spectre a ~t~ ~largi, par rapport aux quinolones plus anciennes,

338 A. REYNAUD ET COLL.

pour at teindre les cocci /~ Gram positif. D'apr6s nos rfisultats, l 'activit6 de la p~floxaeine sur Listeria est faible, et les CMI mesur6es sont sup6- rieures aux t aux s6riques suseeptibles d 'etre atteints [7].

Les dittieult6s de eroissanee de L. seeligeri sur la g~lose Mueller-Hinton utilis6e expliquent sans doute, en partie, les CMI particuli~rement basses que nous avons observ~es.

CONCLUSION

Les 139 souches de Listeria sfirotyp~es par le Centre National de R~f6- rence au eours de l 'ann6e 1983 pr6sentent une bonne sensibilit6 aux prin- eipales familles d'antibiotiques, ~ l 'exception de la p6floxacine.

Malgr6 un 6ventail de s6rovars plus impor tant que celui des 6tudes ant6rieures [2, 3, 4, 6], on ne note pas de diff6renee majeure dans les r~sultats obtenus. La sensibilit6 de L. monocytogenes aux antibiotiques ~tudi6s ne semble pas 6voluer dans le temps ; L. inocua a une sensibilit6 peu difffi- rente de eelle de L. monocylogenes ; les souches de L. seeligeri 6taient t rop peu nombreuses pour qu'une conclusion valable puisse en ~tre tir@ au sujet de leur sensibilit6 aux antibiotiques.

RESUME

La sensibilit6 de 139 souches de Lisleria a ~t6 6tudi6e vis-a-vis de 8 antibiotiques : p6nicilline G, ampicilline, c6falotine, gentamicine, chlor- amph6nicol, t6tracycline, ~rythromycine et p6floxacine. Toutes les souches sont sensibles ~ ces antibiotiques, sauf ~ la p6floxacine. Les CMI les plus basses (~<0,5 mg/1)sont observ6es avec la p6nicilline G, l'ampicilline, la gentamicine et l '6rythromycine. Pour la t6tracycline, la @falotine et le chloramph~nicol, elles sont de 0,5 a 16 rag/1. Les CMI de la p~tloxacine varient de 4 ~ 16 rag/1.

MOTS-CLI~S : Listeria, Antibior~sistance; S6rovars, CMI, Bilan 1983, France.

R E M E l q C I E M E N T S

Nous remercions tous les biologistes qui ont permis la r6alisation de cette etude grace aux souches transmises au Centre National de R6ference des Lisleria pour s6rotypie.

BIBLIOGBAPHIE

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L I S T E R I A : SENSIBILITt~ AUX ANTIBIOTIQUES 339

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