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? ? ? ? ? ? ÉTUDE COMMUNICATION POLITIQUE vague 3 • MARS 2012 Étude qualitative Plus de 50 journalistes analysent et commentent la communication des politiques Personnalités politiques : Qui sont les meilleurs communicants ? S p é c i a l e élection présidentielle 2012

Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

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Étude communication politique

vague 3 • mars 2012

3Étude qualitative

Plus de 50 journalistes analysent et commentent la communication des politiques

Personnalités politiques : qui sont les meilleurs communicants ?

Sp

éciale

élection

présidentielle

2012

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Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 1

ne campagne « présiden-tielle » c’est toujours un moment fort, une période

particulièrement intense et intéressante pour tous les acteurs, les observateurs et commentateurs de la vie politique :

pour les journalistes évidemment, mais également pour les conseils en communication que nous sommes.

Nous avons donc décidé de réaliser la 3e édition de notre étude sur la communication politique et nous avons voulu la faire dans le temps de cette campagne.

Vae Solis est un cabinet de conseil indépendant et non engagé, aucun de ses consultants ayant une implication personnelle dans la campagne n’a participé à cette étude pilotée par mon associée, Corinne Dubos.

C’est donc un focus sur les candidats à la magistrature suprême que nous vous proposons. Qui sont les meilleurs communicants parmi les candidats ? et qui sont ceux dont la communication pénalise toute chance ?

Et donc, pour la première fois dans cette étude, la com-munication du président-candidat Nicolas Sarkozy est jugée par les journalistes (les présidents actuel et anciens n’en faisant d’habitude pas partie).

Une présidentielle ce sont des idées, des moyens, des stratégies incarnées par des personnalités. L’enjeu c’est la rencontre. Une rencontre entre une personnalité et les Français qui ne doit rien au hasard, et où la communica-tion joue une place majeure. Analysée, décryptée par les journalistes politiques depuis des mois, ils sont 56 jour-nalistes, éditorialistes, de tous médias, à avoir accepté de nous répondre. Voici donc ce qu’ils en pensent…

Bien évidemment, les résultats de cette étude ne sont que le fruit des avis recueillis auprès des journalistes interro-gés. Elle compile les notes et les avis donnés pour aboutir au classement que vous allez découvrir : cette année les journalistes ont mis en avant les femmes qui sont large-ment représentées sur tous les podiums.

Notre étude dresse également le classement général des personnalités politiques sur la base du panel IFOP- Paris Match (septembre 2011) et nous permet de voir les constantes et les évolutions.

Enfin, un éclairage ouvert et prospectif puisque les jour-nalistes interrogés sont invités à citer spontanément une personnalité dont la communication est prometteuse d’un rôle important à jouer dans les prochains mois…

Arnaud Dupui-Castérès

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U

Candidats à la présidentielle : Qui sont les meilleurs communicants ?

ÉDITORIAL

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- Achilli Jean-François France Inter

- AllAire Marie-Bénédicte RTL

- Askolovitch claude Le Point

- BAcqué raphaëlle Le Monde

- BArBier christophe L’Express

- BAzin François Le Nouvel Observateur

- Bédéi Jean-Pierre La Depêche du Midi

- BiAncone Patrice Journaliste indépendant

- BlAnchArd Agathe Canal+

- BoulArd denis Les dossiers du Canard

- cAstAgnet Mathieu La Croix

- chAvelet elisabeth Paris Match

- clAvel geoffroy Huffington Post

- cohen Patrick France inter

- cornudet cécile Les Échos

- coudurier hubert Le Télégramme de Brest

- de MAlherBe Apolline BFM TV

- de tourneMire Antoine Atlantico.fr

- dely renaud Le Nouvel Observateur

- deroudille Jean-Pierre Sud Ouest

- duhAMel Alain RTL

- FAlkehed Magnus Göteborg Posten

- Folch Arnaud Valeurs Actuelles

- FontAnAud hélène Les Inrockuptibles

- ForcAri christophe Libération

- Fouquet hélène Bloomberg

- goulliAud Philippe Le Figaro

- guerrier thierry Europe 1

- Jeudy Bruno Le Journal du Dimanche

- lAurent corinne La Croix

- leclerc gilles Public Sénat

- legrAnd thomas France Inter

- leroux thibault AP

- louet sophie Reuters

- MAhrAne saïd Le Point

- MAligorne sylvie AFP

- MAndonnet eric L’Express

- MAntoux Aymeric Optimum

- Medioni david CB News/Blog L’Express « Yes they can »

- Micoine didier Le Parisien

- MoAti serge LCP

- MoreAu isabelle La Tribune

- Morin gaëtane France Soir

- MurAcciole Florence LCP

- ottenheiMer ghislaine Challenges

- PAtino José-Maria Cadena Ser

- PilA renaud TF1 News

- reiller Philippe Lettre de l’Expansion

- risser hélène Public Sénat

- rissouli karim Canal+

- ruiz daniel La Montagne

- segAunes nathalie Le Parisien

- serAFini giovanni La Nazione

- soudAis Michel Politis

- sulzer Alexandre 20 Minutes

- WittenBerg Jeff France 2

Merci à…

56 journalistes politiques, éditorialistes, chefs de service, rédacteurs en chef, directeurs de rédaction, animateurs, chro-niqueurs, présidents de grands médias français ou représentants de la presse étrangère ont participé à cette troisième édition (ils étaient 50 dans l’édition 2010).

Nous sommes heureux de la fidélité du plus grand nombre et également de compter cette année de nouveaux noms du journalisme politique dans notre panel.

Les consultants de Vae Solis Corporate ont enquêté pendant trois mois, de décembre 2011 à février 2012, c’est aux journalistes que le mérite de cette étude revient. Elle présente leur analyse et leurs verbatim.

Nous les remercions vivement et chaleureusement du temps qu’ils ont bien voulu nous accorder… et leur donnons rendez-vous pour la prochaine édition.

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 20122

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Sommaire

Partie i : La communication deS candidatS à La PréSidentieLLe : toP 3 et FLoP 3 ......................................................................................................................................................................................... 4

1. Le “Top 3” des communicants candidats à la présidentielle .............................................................................................. 5

2. Le “Flop 3” des communicants à la présidentielle ....................................................................................................................... 12

3. Les autres ................................................................................................................................................................................................................................................. 16

4. Classement général ................................................................................................................................................................................................................... 23

Partie ii : notation deS PerSonnaLitéS PoLitiqueS base panel iFoP-Paris Match septembre 2011 – hors candidats ................................................. 24

Partie iii : La PerSonnaLité à Suivre .................................................................................................................................................... 27

1. La première ............................................................................................................................................................................................................................................. 28

2. Suivent de près… .......................................................................................................................................................................................................................... 29

3. Ont également été citées comme personnalités à suivre en 2012 ...................................................................... 30

“BeSt oF” ..........................................................................................................................................................................................................31

métHodoLoGie ........................................................................................................................................................................................ 32

Panel de journalistes interrogés et conduite des entretiens ................................................................................................ 32

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 3

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Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 20124

ParTie i :La CoMMuniCation des Candidats

à La présidentieLLe : TOP 3 eT FLOP 3

☛ Parmi les candidats, déclarés ou supposés à l’élection présidentielle,

quels sont selon vous les trois meilleurs communicants ?

☛ Parmi les candidats, déclarés ou supposés à l’élection présidentielle,

quels sont selon vous les trois moins bons communicants ?

• nathalie Arthaud• François Bayrou• christine Boutin• Jean-Pierre chevènement• dominique de villepin • hervé Morin • nicolas dupont-Aignan• François hollande• eva Joly

• carl lang• corinne lepage• Marine le Pen• Jean-luc Mélenchon• nicolas Miguet• Frédéric nihous• Philippe Poutou• nicolas sarkozy

candidats déclarés ou pressentis pour la présidentielle 2012

la liste des candidats à l’élection présidentielle sur laquelle nous avons interrogé les journalistes pour cette

première partie a été réalisée sur la base des principales candidatures officiellement déclarées ou pressenties au

1er novembre 2011.

Au cours de nos entretiens, échelonnés entre décembre 2011 et février 2012, certains candidats se sont retirés de

la course. nous les avons néanmoins conservés dans notre panel d’étude.

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1. Le “Top 3” des communicants candidats à la présidentielle

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 5

Avec 34 citations dans le Top, dont 12 en première

position*, c’est Marine le Pen qui arrive sur la pre-

mière marche de notre podium du meilleur commu-

nicant candidat. La transformation de l’image de son parti

qu’elle a réussi à conduire, son positionnement clair dans

cette campagne, ainsi que son travail sur la forme de ses

interventions sont les points fréquemment soulignés par

les journalistes rencontrés. Précisons ici qu’il ne s’agit pas

pour les journalistes interviewés d’une analyse politique ou

d’une inclination personnelle, mais bien d’un jugement sur

sa communication.

Parmi les 17 candidats à la présidentielle sur lesquels nous

avons demandé un classement Top/Flop aux journalistes,

Marine Le Pen est la seule prétendante à n’avoir jamais été

citée en position de Flop.

Arrive en deuxième position nicolas sarkozy, avec

31citations en Top dont 10 en première position, puis

François hollande sur la troisième marche du podium.

Celui-ci compte 30 citations en Top, dont 13 en première

position. Si la communication de Nicolas Sarkozy est globa-

lement reconnue comme efficace, celle de François Hollande

a été davantage révélée en fin d'enquête.

• Place aux femmes : tout comme la personnalité à suivre

pour 2012 (cf page 27), les journalistes ont élu une femme

comme meilleure communicante dans cette course à la

Présidentielle.

• Favoris des sondages : les meilleurs communicants

sont les représentants des deux principales forces

politiques du pays, UMP et PS, ainsi que du FN, que sa

nouvelle présidente tente de « dédiaboliser ». Arrivent en

quatrième et cinquième positions* Jean-Luc Mélenchon

et François Bayrou, respectivement candidats Front de

Gauche et Modem, dont la bonne communication est

globalement saluée.

* Voir classement général, page 23.

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Elle est très bonne dans les mé-

dias et elle a le sens des formu-

les qui font mouche. Elle a une

capacité de conviction stupéfiante.

Le plus fort c’est qu’elle parvient à se

dissocier du Front national : pas une

seule fois dans le décorum qui l’en-

toure on ne voit la flamme tricolore du

Front. Elle parvient à personnifier cette

campagne, ce qui lui permet de pren-

dre ses distances avec Jean-Marie

Le Pen et de capter des électeurs

qui découvrent une femme, jeune,

combattante et qui leur parle.

Elle sait aussi, et cela la met au

niveau d’un Nicolas Sarkozy par

exemple, retourner les attaques

dont elle est victime en sa faveur.

C’est une force. Marine Le Pen peut faire un très bon score

à ce scrutin teinté de désespérance, car elle est bien servie

par la crise. Son discours à la fois simpliste et caricatural est

totalement adapté aux événements. Elle paraît tour à tour

comme la "mère protectrice" ou "la grande sœur". Avec elle,

le FN est devenu, du moins dans le discours, le parti le plus

étatiste, le plus prolétarien et le plus en faveur d’un interven-

tionnisme d’État. Avec elle, le FN est quasi de gauche et anti-

mondialiste. En cette période, difficile de rêver mieux ! Elle va

en surprendre plus d’un au soir du premier tour.

Quelle forme !

Elle est douée. Et a un culot inoxydable. Elle a le verbe haut

et le sens de la formule de son père. Elle est habile et elle

passe bien à l’image. Marine Le Pen sait occuper le terrain et

est difficile à contrer. Elle travaille ses formules de façon effi-

cace. Par exemple, lorsqu’elle déclare que Nicolas Sarkozy

lui court après, "mais qu’il ne peut pas la rattraper, car elle a

les jambes plus longues !" Elle est très forte, sait argumenter

et s’exprimer. Elle a cette force rare de paraître compétente.

C’est une excellente oratrice qui tient parfaitement "tribune".

On l’entend… et, même mieux, on l’écoute ! Elle a de vrais

talents oratoires qui lui permettent, entre autres, de déstabi-

liser ses adversaires. Elle tient plutôt bien la route en débat :

elle sait éviter les pièges, elle maîtrise globalement et fait

preuve d’habilieté. Il y a chez elle une force dans le verbe

incroyable. Ses réponses sont simples. Efficaces. Dangereu-

ses. Sur la forme, elle est parfaite. Rassurante, elle assume

son rôle de femme de droite, moderne, mère de famille, di-

vorcée, ancrée dans son temps. Elle devient élégante. Un

contenu nul mais clair.

Elle a une capacité rare à mettre en scène l’information qui

la concerne. Elle sait utiliser travers et petites habitudes des

médias. Elle a tout compris à la com’. Sa communication

est instinctive. Elle répète deux ou trois concepts et le fait

de façon convaincante. Elle a inventé le slogan Bleu Marine.

De façon indéniable, elle a un instinct. Un flair. C’est une

spécialiste des coups médiatiques, comme son père. Tout

comme lui, elle sent là où elle doit frapper et intervenir. Elle a

le "nez" pour ça. Elle sait que la parole est d’autant plus forte

et entendue qu’elle est rare.

Elle dispose d’une toute petite équipe mais ils sont très or-

ganisés. Quand on a besoin d’interview ou de réponses sur

un sujet, ils rappellent dans les 10 minutes pour nous pas-

ser quelqu’un. Son QG de campagne est le seul à disposer

d’un vrai studio télé et même d’une salle de maquillage. Les

éclairages sont professionnels et la candidate apparaît donc

à son avantage. De plus, Marine Le Pen est entourée de

gens doués de réelles qualités de com’, notamment Bruno

Bilde. Enfin, elle prend le parti de dire les choses sans faux-

semblant : oui, elle a grandi dans un cadre privilégié et oui,

elle n’est pas la plus présente au Parlement européen. Pour

la percer à jour, bien la comprendre, éclairer les électeurs sur

ce qu’elle et le FN prônent, il faut des documentaires longs

et fouillés. Et ce n’est pas la première qualité du journalisme

politique aujourd’hui !

Une transition familiale efficace

Elle sent les thèmes qui intéressent. Sa façon de travailler,

par thème, est intéressante : éducation, sécurité, fiscalité,

etc. Elle pioche dans les commentaires des Français de base

sur la Toile. Ainsi, elle est proche d’eux. Tout du moins donne

le sentiment d’être proche d’eux dans ses argumentaires et

ses propositions. Elle ne sombre pas dans les discours ra-

cistes et simplistes de son père. Le fait qu’elle ait réussi à

changer l’image du Front est une vraie victoire en matière de

com’ politique. Son travail sur la dédiabolisation du FN est

étonnant. Même s’il n’est pas abouti ! Et même s’il ne touche

absolument pas au fond des idées avancées. Mais Marine Le

Pen a fait l’essentiel, non sur le fond mais bien sur la forme.

On peut la juger artificielle, mais la mutation progressive du

Front national vers la République, la conquête de la Répu-

blique, est plutôt réussie. Et à mettre à son actif. Avec elle,

le Front a changé d’époque. Et peut-être même de pers-

pectives. Elle n’est plus à la tête d’un parti d’extrême droite,

mais bien d’un parti populaire. Elle a réalisé un tour de force

hallucinant en parvenant à faire croire que le FN était devenu

un parti politique comme les autres. Elle est différente de son

père : elle n’a pas fait la guerre en Algérie et elle ne compte

marine Le Pen“Eff icace”

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 20126

«

– Verbatim –

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pas dans ses amis des gens qui se sont engagés dans la

révolution nationale de Vichy. Mais le Front compte encore

près de 40 % de sympathisants "durs" ! Elle est bluffante.

Marine Le Pen doit maintenant trouver la sérénité

Et perdre en agressivité. Elle doit sans doute tra-

vailler plus pour ne plus se réfugier derrière cette

agressivité trop fréquente. Il lui reste à gagner

en crédibilité en apportant de la nuance à ses

discours et interventions. Elle pèche parfois par

excès de nervosité. On sent chez elle un certain

énervement. Une tension. Son agressivité, le plus

souvent contenue, éclate de plus en plus souvent, par

exemple sur France Inter le 26 janvier. Or, une campagne

présidentielle est un exercice épuisant. Très rude pour les

nerfs. Et il n’est pas certain que Marine Le Pen ait su antici-

per et préparer cet aspect-là des choses. Il faut dire qu’elle

est très attendue au tournant et qu’elle se retrouve, très na-

turellement, sur la défensive. Sa manière d’être reste, c’est

un constat, brutale. Même si – fort heureusement ! – elle l’est

moins que son père et mentor ! Il y a chez elle un manque de

repartie et une incapacité à l’esquive qui posent problème.

Marine Le Pen ne sait pas, de prime abord, gérer les ques-

tions qui la dérangent et ne servent pas le message qu’elle

veut délivrer. Il y a chez elle un manque de maîtrise, à la fois

de ses nerfs et de ses dossiers.

Elle a un positionnement clair dans cette campagne

On sait où elle va et ce qu’elle propose. Marine Le Pen se dé-

brouille très bien. On sait qu’elle veut sortir de l’Union euro-

péenne et de l’euro. Ces positions lui permettent, de façon

indiscutable, de s’affirmer comme différente et même de

convaincre certains électeurs. Elle est bien identifiée par ces

derniers. Elle sait capter l’attention, défendre ses positions

(même si celles-ci ne sont pas toujours claires, notamment

sur la Syrie), mais Marine Le Pen sait aussi attaquer ses ad-

versaires. Les mordre. Elle parvient à donner à beaucoup le

sentiment de pouvoir prendre et assumer de vraies respon-

sabilités. Sans compter qu’elle ne refuse jamais le débat et

qu’elle a réussi à s’implanter à Hénin-Beaumont. Avec elle, la

classe ouvrière en perdition a trouvé son héroïne. Mais sur le

fond, elle raconte n’importe quoi. Ne parlons pas idéologie.

Par exemple, sur ce credo de sortie de l’euro, elle est juste

à côté de la plaque. Et même si elle tente de se démarquer

du discours traditionnel du Front national, Marine Le Pen

reste estampillée. C’est ainsi que l’on constate en l’écou-

tant qu’elle propose peu de choses, alors même qu’elle est

toujours dans le registre de la contestation. Pour l’instant, ce

créneau d’opposition systématique est payant. Chez elle, la

forme prime sur le fond. Elle arrive même à faire prendre aux

gens des vessies pour des lanternes ! Sur la connaissance

des dossiers, elle n’est pas terrible. Elle sort d’énormes ab-

surdités. Mais elle n’est pas techno et elle sait se faire

comprendre par tous.

Elle est efficace et simple

À moins qu’elle ne soit efficace parce que sim-

ple. Elle est dans la mise en scène permanente

de ses messages et de ce qu’elle veut dire et faire

passer. Grâce à cette forme peignée, elle arrive à

masquer l’agressivité réelle de ses propos. Marine Le Pen

dégage un côté sympa, proche des gens dont elle joue très

bien. Elle est capable de délivrer des messages simples et

compréhensibles pour le plus grand nombre. Sur la forme,

elle a une grosse voix d’ancienne fumeuse et une allure

différente des autres politiques. Sans parler de son jean et

de ses santiags… C’est un "produit" électoral unique : une

culture politique et une gouaille héréditaires, mais aussi la

seule en lice sur le créneau du rejet de l’Union européenne

et de "l’établissement". Elle étale ses soutiens dans la haute

fonction publique, ou celui de Maître Collard. Comme son

père en 2002 et en 2007, elle réussit à faire oublier les in-

cohérences de son projet en "feuilletonnant" la collecte des

signatures nécessaires à ses 500 parrainages. Elle fait ainsi

habilement monter la pression. L’avenir dira si c’était de

l’intox ou pas. »

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 7

TOp 3 :34 citations

FLOp 3 :0 citation

– Verbatim –

Page 9: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Il ne faut pas l’enterrer trop vite. Nicolas

Sarkozy est un guerrier et un joueur. Il

y a deux Sarko. Le premier, de 2007 à

2010, est en roue libre et laisse toute la place

à ce qu’il est au fond : un homme politique

spontané, décomplexé et assu-

mant, notamment avec une

bonne dose de familiarité,

un goût du luxe prononcé

et une incontestable ner-

vosité. Mais depuis les

régionales de 2010, il

a changé. Il se "prési-

dentialise". Donne le

sentiment d’habiter la

fonction. Donne l’im-

pression d’écouter, de

maîtriser ses gestes,

de s’exprimer de façon

grave et solennelle. Ce

changement n’est que

de façade, mais il a su

corriger sa mauvaise image bling-bling. Il a tiré les leçons de

ce qui insupportait. Aujourd’hui, il est moins urticant, moins

exaspérant.

Il fait campagne sans en avoir l’air

Il a une communication pensée et maîtrisée. La crise

joue son rôle dans cette présidentialisation. Les Fran-

çais – et Nicolas Sarkozy l’a compris – attendent une

parole "utile" du chef de l’État. Ils attendent d’être ras-

surés. La conjonction de ces attentes et l’instinct de sur-

vie de la bête politique conduisent à ce changement de

ton. Sarko tente de faire croire qu’il est devenu le prési-

dent de tous. Il est omniprésent et a la finesse de jouer

du rôle protecteur du chef de l’État. Mais, pour l’instant,

le capitaine du "navire France" pris dans la tempête fi-

nancière et européenne ne parvient pas, en dépit de ses

gesticulations, à recueillir les fruits de ses engagements

docilement relayés par la presse. Le chemin est long mais,

là, la pente est surtout raide, dirait Jean-Pierre Raffarin !

Il y a trop de différences entre ce qu’il dit et ce qu’il fait. Son

déficit de popularité va être compliqué à combler, surtout

avec la hausse continue du chômage.

De par sa fonction, il a une audience. Quand certains

cherchent à exister, Nicolas Sarkozy cherche à mesurer

le poids de ses interventions. Il régule sa parole pour res-

ter au-dessus des autres. La notoriété ? Ce n’est pas

son combat. Il a même intérêt à se faire oublier. La magie

entre lui et l’électorat s’est évaporée et son bilan n’est

pas brillant. Il est passé de l’espérance à la désillusion.

Mais sa communication reste efficace. Il est toujours là.

Et garde toutes ses chances malgré son impopularité. Il

reste le meilleur dans la perception des attentes et dans la

traduction simple et accessible à tous. Il est, par exemple,

pédagogue – démago, diraient certains – sur les enjeux

macroéconomiques. Il sait parler de façon claire des sujets

compliqués. Ses interventions sur la crise en sont l’illus-

tration. Il rend compréhensibles des sujets qui ne le sont

pas. Il a toujours une structure d’argumentaire digne de

l’avocat qu’il est ! Lorsqu’il s’exprime, c’est toujours une

démonstration. Il sait faire simple et accessible. Nicolas

Sarkozy s’exprime sans laisser de place au doute : il le dit,

donc c’est évident. C’est ce qui fait son génie politique. Il

ne parle pas techno et s’exprime dans un langage parfois

assez éloigné du français.

Il a une com’ totalement maîtrisée

Il a de gros moyens entre ceux de l’Élysée et ceux de l’UMP.

C’est un chef qui tient ses troupes. Il a beaucoup de soldats,

une grosse équipe qui fournit argumentaires et réponses ra-

pides. Il peut multiplier les sondages, qui lui permettent de

savoir quels messages attend son électorat. Sa première

qualité ? Être entouré de professionnels de la com’ : des

bouffeurs de sondages, tant "qualitatifs" que "quantitatifs".

Malgré cinq ans de mandat et un bilan contestable, c’est

encore lui qui donne le rythme de la vie politique : la TVA

sociale, la célébration des 600 ans de Jeanne d’Arc ou la

question de l’Éducation. Il a toujours un coup d’avance !

Sa technique ? Le zapping. C’est-à-dire qu’une information

chasse l’autre. Il sait imposer ses thèmes, car il travaille le

terrain. Il a des médias qui lui sont favorables et donc des

moyens de diffuser ses idées et messages.

Il faut se méfier de lui comme candidat : il est excellent en

cinq minutes au JT, quand François Hollande a besoin de la

durée d’un meeting pour donner sa valeur. Nicolas Sarkozy

sait que c’est là, sur le plateau du 20 Heures, que se gagne

ce scrutin. Sa présence à la télévision, qui est le grand canal

de l’information, est monstrueuse.

Il est le plus offensif, notamment là où François Hollande et

François Bayrou sont davantage sur la défensive. Dès que

François Hollande se montre hésitant, il ne le rate pas. Il sait

exploiter le moindre faux pas de son adversaire. Il a ce talent

rare de savoir retourner les attaques. À ce niveau-là, c’est

un artiste !

nicolas Sarkozy“Pour le mei l leur et pour le pire”

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 20128

«

– Verbatim –

Page 10: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

La marque "Sarko" a du plomb dans l’aile

Il apparaît comme son pire adversaire. Il donne le

sentiment de détricoter ce qu’il a pu faire pendant

ces cinq ans. C’est étonnant de donner le sentiment de

n’avoir rien fait en nous annonçant à longueur d’interven-

tions ce qu’il veut, peut, voudrait, pourra faire s’il est réélu !

Cette autocritique étonne. Voici un président sortant qui, à

moins de trois mois de la présidentielle, n’est pas au mieux

de sa forme. Bas dans les sondages (comme jamais aucun

président sortant sous la Cinquième !), il est confronté à une

hausse du chômage et à une désaffection chronique. Sur sa

route, il a un adversaire de taille : lui. Interrogé sur la perte du

triple A (à trois reprises), il perd ses nerfs. Et son opération,

"je peux faire autre chose dans la vie", n’a pas convaincue.

Sans parler du "casse-toi pauvre con", qui a durablement

marqué.

Il y a un risque d’usure de sa com’. Sur la forme, il est

un peu devenu sa propre caricature : on ne croit plus à

ses émotions. Ses tics de langage sont lassants. C’est

un travers qu’il a tenté de corriger en étant plus sobre en

2011. Il s’est aujourd’hui calmé et est moins agressif qu’il

y a quelques mois. C’est un excellent communicant, qui

a été mauvais et décevant durant son mandat, avec une

com’ pas innovante, tenant les médias à distance et don-

nant l’impression qu’il refaisait du Chirac. Cela a ensuite

changé. Ainsi, Toulon 2, sur la forme, était une mise en

scène hallucinante. Très réussie sur la forme. Il a su pren-

dre de la hauteur et s’exprimer. Il a trouvé le bon niveau de

parole. Le problème ? Il utilise les "vieux trucs" de la com’,

dont il connaît les ficelles. Il est devenu décryptable. Joue le

modeste, mais tout le monde comprend qu’il joue ! Même

pour la naissance de sa fille.

Bon et mauvais à la fois

La difficulté avec Nicolas Sarkozy est qu’il est à la fois

un bon, et un mauvais, communicant. Il joue trop sur

l’instantané, l’émotion. Cela le rend inapte à diffuser un

message cohérent, rassurant. Cela donne l’impression

que les réformes engagées ne sont pas durables. Et ce,

uniquement en raison de ses revirements tactiques et po-

litiques. Bon communicant ? Il est là, prêt à bondir sur la

moindre actualité pour rebondir. Et jouer avec la presse.

Même à terre, il reste dangereux. Il a un ressort unique,

incroyable. Il suffit de se souvenir de 1995 et de son sou-

tien à Edouard Balladur. Ce n’est pas un bon président

mais c’est un excellent candidat. Il dispose d’une machine

de guerre électorale puissante. Il est candidat

permanent avec l’envie d’être élu et réélu. Ce

qui l’amuse, c’est le challenge bien plus que la

fonction en elle-même.

En période de crise, c’est le meilleur

Il sait faire preuve de beaucoup de sang-froid. On l’a vu pen-

dant la crise de la Géorgie en 2008, quand il assurait la pré-

sidence de l’Union européenne ou lors du traité de Lisbonne

et, en ce moment, pendant la crise de l’euro. S’il est bon,

c’est grâce à ses super-conseillers techno. Sans réellement

l’assumer, Nicolas Sarkozy a changé son approche des pro-

blèmes économiques et sociaux. Il s’est transformé en un

véritable président de crise et est assez crédible. Cohérent. Il

ne fait pas que s’agiter. Il avance des idées. Cette séquence

"gestion de la crise" a été bonne. Désormais, il sait rester

sobre. C’est une forme achevée de la communication. Main-

tenant qu’il est de nouveau officiellement en campagne, il ar-

rive à la fois à avoir plus de sobriété et à avoir la capacité de

laisser filtrer des choses plus personnelles. Tout en étant plus

maîtrisé, Nicolas Sarkozy arrive à trouver la petite phrase ou

à glisser la petite remarque sur sa vie de famille. Il est sur un

équilibre assez intéressant, qu’il semble avoir trouvé.

Nicolas Sarkozy est usé sur ce qui concerne son action gou-

vernementale, notamment sur les retraites ou les universités.

Son message politique n’est pas clair. Quand on écoute ce

qu’il dit et ce que disent ses collaborateurs – et on ne les

imagine pas parler sans son aval – il n’y a pas de cohé-

rence. Il se présente comme le leader d’une Europe libérale

mais tient un discours dur sur les immigrés. Il donne l’im-

pression de maîtriser ses dossiers mais, en fait, il ne connaît

pas grand-chose. On peut douter de ses compétences. Mais

force est de constater que l’on parle toujours autant de lui…

depuis qu’il parle moins ! Nicolas Sarkozy est bien meilleur

en fin de mandat qu’en 2007, notamment avec ses "petites

confidences" qu’il laisse fuiter. Est-ce que cela suffira ? Rien

n’est moins sûr. »

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 9

TOp 3 :31 citations

FLOp 3 :4 citations

– Verbatim –

Page 11: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

François Hollande est celui qui a fait le

plus gros travail de fond depuis long-

temps. Et pas seulement en communi-

cation ! Il est le plus constant et le plus régulier

depuis plus de deux ans pour préparer ce

scrutin. Cela passe par son chan-

gement de poids et de lunettes,

mais pas seulement : il aurait

été candidat, même si Domini-

que Strauss-Kahn descendait

dans l’arène. C’est un tenace.

Les gens l’oublient, mais il est

parvenu à gagner la primaire

socialiste. Une élection qui

ne comptait pas que les mili-

tants du PS. Il a gagné sur un

discours de centre gauche face

à une Martine Aubry plus mar-

quée. Il a donc des réserves de voix.

À présent, il est passé du "flamby" à

candidat crédible. La dynamique est pour lui.

Qui le donnait gagnant ?

En communication, François Hollande alterne hauts et bas.

Il apparaît dans les "hauts" face à l'affaire DSK, où il sait

rester digne. Mais il est dans les "bas", lorsqu’une semaine

avant la fin de la primaire, il arrête de faire campagne ! Il a

été désigné, mais ce n’est pas le meilleur sur le fond. Il n’est

pas arrivé en tête seulement parce qu’il avait les armes. La

chance y est pour beaucoup. Mais quand il veut peser, il

s’en donne les moyens. En quelques semaines, François

Hollande a beaucoup progressé. Sa syntaxe est plus "pré-

sidentielle" et il a laissé de côté les aspects hésitants de son

expression. Il est parvenu à trouver l’équilibre entre fermeté

et clarté, ce qui lui permet d’être en adéquation avec son

ambition élyséenne. En termes de communication, c’est lui,

parmi tous les candidats, qui a le talent le plus affiné. Il a

une relation soignée avec les journalistes et les couacs du

début de sa campagne ne viennent pas de lui mais de son

entourage ! De façon naturelle, il va au-devant des gens et

s’intéresse à eux.

Des années de travail pour cette candidature

Contrairement à Ségolène Royal, sa grande qualité est

d’apparaître comme quelqu’un qui a travaillé. Qui n’im-

provise pas et qui est prêt. François Hollande a un grand

talent, qui tient à la fois au fond et à la forme : il sait se faire

sous-estimer. Il sait apparaître plus fragile et moins brillant

qu’il ne l’est. Ce fut le cas, hier, par ses camarades du PS.

C’est encore le cas aujourd’hui par l’Élysée, en particu-

lier, et par la droite, plus généralement. François Hollande

est un très bon tacticien. C’est un grand politique qui a

une maîtrise du calendrier. Depuis des décennies, il a, à

la fois, un savoir-faire politique et un réel savoir-faire de

communicant. Il connaît les destinataires de ses messa-

ges. Ce qui lui arrive depuis la révélation du Bourget n’est

pas étonnant. C’est mérité. Ce jour-là, un personnage de

président de la République l’a traversé. Il a cessé d’être

normal. Et il ne faut pas être normal pour être président :

il faut être "barjot" ! Il a transporté son public et a su faire

passer son enthousiasme. En politique, il faut savoir dé-

marrer une campagne et faire passer l’envie de marcher

– et de voter – à ses troupes. Au Bourget, il a su affirmer

son positionnement à gauche, dont certains doutaient. Il

a su transmettre son envie.

Il s’est préparé en "travaillant" les journalistes politiques. Il les

connaît, a leurs numéros de portables et leur passe le sien

facilement. Ce relationnel compte. Son défaut ? Il manque

encore d’assurance. Paraît léger. Mais le secret gardé sur

son discours du Bourget a créé la surprise. Il a "séché" les

snipers de l’UMP. Il a su capitaliser tout au long de cette

semaine avec la présentation du chiffrage de son projet – un

exercice austère réussi – et l’émission Des paroles et des

actes avec son duel face à Alain Juppé. Il a su faire preuve

d’une maîtrise de ses dossiers et a gagné en fermeté. De-

puis la présentation de son programme, il n’a pas été pris

en défaut, faisant même preuve de qualités de pédagogie. Il

a su rester lui-même avec ses traits d’humour, son habileté

à rebondir et sa bonhomie. Il a cessé de se faire brider par

son équipe.

Il a su trouver le ton du leader

S’il n’est pas le meilleur orateur, il est tout de même très

bon, notamment en "tribune". Il est (début février), dans une

excellente séquence. Il a recadré les ténors un peu bavards

du PS, notamment Benoît Hamon. Mais il y a toujours de

la "friture" dans son entourage. Cela ne peut que lui nuire.

Comment un homme intelligent peut-il s’abandonner à des

communicants incompétents ? Résultat ? Il n’impulse rien. Il

n’apparaît pas offensif. Pas volontaire. Au meeting de Méri-

gnac, le slogan "François Hollande 2012" était placé de telle

manière qu’il lui écrasait la tête ! Gagner en stature ne se

décrète pas. Quand il intervient, il a un ton solennel, grave.

Dans cette campagne, avec ces outils de com’ là, il n’est pas

lui-même. Sa finesse et son humour sont étouffés.

François Hollande“Le poids de la mesure”

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201210

«

– Verbatim –

Page 12: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Cet homme intelligent et ironique a mis du temps à trou-

ver le rythme. À passer de la posture à la démarche de

candidat. Sa communication apparaît brouillonne parce

que diluée entre trop d’interlocuteurs. Sauf lorsqu’il

perce l’écran parce qu’il se lâche. Et redevient (enfin)

lui-même. Il est encore le gentil qui ne parvient pas à

montrer qu’il peut mordre. Il n’est pas encore assez

respecté dans son propre camp. Ses débuts de

campagne ont été hésitants. Compliqués. Une

fois confronté à son adversaire, il retrouvera

sa personnalité. Celle qu’il laisse paraître dans

ses déplacements. Cohérent, sur le fond et la

forme, il a réussi à imposer dans le débat l’idée

d’un centre gauche. Il est le seul sur l’échiquier

à avoir cette image de concertation et ce souci de

fédérer. Il est le seul à avoir cette image de chef sans être

forcément méchant.

Quels ressorts pour ce candidat ?

Il a une réelle maîtrise des dossiers, mais il ne dévoile

qu’une partie de son programme. On voit les axes de

cette campagne et la philosophie de ce qu’il veut faire,

mais, sur la forme, c’est cafouilleux. Un exemple : pour

la commémoration du 11 Novembre, François Hollande

essaye de solenniser son intervention et de se don-

ner des accents de présidentiable. Mais il commente

en "off" la polémique sur la perte du triple A. Il tue sa

propre com’ ! Est-il prêt ? On ne saura qu’à l’arrivée,

si François Hollande a gagné son pari. Il a choisi un

registre et il n’en bougera pas : celui du candidat res-

pectable héritier de François Mitterrand, tout du moins

dans le ton et la stature. Ce peut être efficace. Si les

électeurs "achètent" cette dignité un peu hautaine qu’il

se fabrique au quotidien, dans les expressions, les re-

gards, les postures, François Hollande aura eu raison.

À l’inverse, ce pourrait être pathétique. Son registre

coincé et je vous cause à la "mode Tonton" peut pa-

raître construit, illusoire et cache-misère. Il peut se pla-

quer une image qu’il ne sait ou ne peut pas porter. Si

les électeurs estiment que cette image est fausse, et

le seul résultat d’une com’ destinée à masquer un vide

idéologique, alors il aura échoué. Et la gauche avec lui.

À cet égard, l’anecdote du "sale mec" adressée indirec-

tement à son principal adversaire, Nicolas Sarkozy, de-

vant quelques journalistes, est inquiétante. Et pourrait

prouver qu’il est toujours dans son jeu de faire le beau

devant des journalistes et qu’il reste dans son registre

favori et vain : celui du chansonnier qui aimerait bien

faire de la politique.

François Hollande reste à la surface des choses

Il est un peu démago. Tout comme François Bayrou, on sent

qu’il ne veut pas trop se mouiller et qu’il surfe sur la vague du

rejet de Sarko. Il est réactif… mais en défensif. François Hol-

lande est parvenu à construire une image très terrienne

dans le style "j’ai de la glaise sur les chaussures".

Un côté provincial bien enraciné et qui "parle".

Son problème ? "Est-il crédible ?" Il paraît mou

et consensuel. L’UMP l’attaque d’ailleurs sur

cette "adolescence politique". Son côté auto-

ritaire ne passe pas. On n’y croit pas. Lorsqu’il

attaque Nicolas Sarkozy en l’accusant de ne pas

avoir tenu bon face à Angela Merkel, on ne le trouve

pas crédible. Il n’aurait certainement pas fait mieux ! Fran-

çois Hollande veut être un président "normal" ? Il l’incarne

plutôt bien. Mais, dans cette période, les électeurs vont-ils se

tourner vers un "capitaine" avec du tempérament ou vers un

candidat "normal" ? Effacé ? La meilleure séquence de com’

de François Hollande, c’est le soutien de Jacques Chirac.

Jusqu’à présent, il a plutôt fait un sans-faute. Il est l’anti-

Sarkozy. Un "président apaisé" qui dit la vérité. Mais il lui

manque la ferveur. L’enthousiasme. François Hollande est le

candidat sincère qui ne fait pas de promesses.

On l’a sous estimé

Aujourd’hui, il s’impose. Mais son art du consensus mou

reste un problème. Par exemple, quand il n’ "ose" pas

se prononcer sur la conservation – ou non – du ministère

de l’Immigration. Avec François Hollande, on est dans le

"normal". Rien d’extraordinaire. Rien ne décoiffe. Avec lui,

c’est maîtrisé. C’est le pragmatique qui va gérer. On sait où

l’on va. Il sera probablement au second tour, et peut-être

même élu. »

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 11

TOp 3 :30 citations

FLOp 3 :6 citations

– Verbatim –

Page 13: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

2. Le “Flop 3” des communicants candidats à la présidentielle

Sur ce podium des derniers de la classe, eva Joly

arrive de loin en tête avec 35 citations en Flop.

Alors que ses poursuivants, Philippe Poutou et

Hervé Morin, n’ont quant à eux jamais été cités en Top, Eva

Joly a tout de même recueilli deux citations dans le classe-

ment Top, au plus proche du début de sa campagne. De-

puis, les journalistes sont unanimes pour lui reprocher sa

communication maladroite et son positionnement raté sur

l’écologie.

Entre 2010 et 2012, une personnalité politique se main-

tient dans le classement des Flop : hervé Morin. Si, en

2010, c’était sa communication à l’exercice du pouvoir qui

était jugée mauvaise, c’est, cette année, le candidat qui est

sanctionné.

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201212

Page 14: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 13

Sur la forme, elle est mauvaise et on souffre pour elle quand elle passe à la télévision

Ses propos sont souvent mal compris. Compliqués.

Inaudibles. Elle est une candidate inaccessible. Eva Joly

n’est pas compréhensible. Elle reste prisonnière

de ses fiches ! Elle apparaît incapable d’improviser

un discours, même sur ses sujets de prédilection

comme l’environnement ou le nucléaire. Par exem-

ple, le week-end du 28 et 29 janvier, devant l’asso-

ciation France Nature Environnement, elle a été la

seule candidate à la présidentielle à lire ses fiches !

Elle n’est clairement pas la reine des talk-shows !

Sans parler de son look et/ou de son accent qui la dis-

tinguent des autres candidats, mais ne marchent pas auprès

des électeurs, à en croire les enquêtes d’opinion. De plus, on

ne comprend pas toujours ce qu’elle dit. Elle a du mal à clarifier

ses pensées et ses propositions. Son débit et son rythme sont

ternes et plats. Il n’y a pas de silence, pas de moment où l’on

fait appel à l’émotionnel. Sa parole est automatique.

On pensait qu’être différente allait la servir, mais c’est l’inverse qui se produit

Je crois que nous n’avons pas fini de rire avec ses bourdes, no-

tamment, dernièrement, avec son éloge de Christine Lagarde !

Elle est intéressante, intelligente, honnête, intègre et sincère.

Mais la sincérité n’est pas forcément la meilleure arme pour

mener efficacement une campagne présidentielle. Elle manque

de ce cynisme et de cette professionnalisation du politique qui

permet d’avancer ses idées et tacler celles des autres. Eva

Joly n’est pas douée pour la politique : elle ne sait pas perdre

une bataille pour gagner une guerre. Elle ne sait pas se taire,

accumule les gaffes. Elle est romanesque et catastrophique…

Émouvante, d’une gaucherie exotique. On a le sentiment

qu’elle hésite toujours entre la "Mamy Nova" gentille des écolos

et la "mère Fouettarde" des radicaux Verts.

Elle a surtout un gros problème politique

Son seul succès est d’avoir battu Nicolas Hulot dans la dé-

signation des candidats à la présidentielle au sein des éco-

logistes. Mais depuis… rien ! Ce choix militant – strictement

militant – est clairement une erreur de casting. La preuve ? Elle

ne décolle pas dans les sondages. Elle ne suit pas la ligne de

son parti – parti qui le lui rend bien d’ailleurs ! Quand va-t-elle

s’arrêter ? Eva Joly est candidate à une élection qui n’a aucun

intérêt politique pour les écologistes. Ils jouent

les législatives bien plus que la présidentielle. Sa

campagne est en pointillé, n’apparaît pas en adé-

quation avec le programme qu’elle est suppo-

sée porter, paraît brouillonne, construite autour

d’humeurs changeantes, de rancœurs tena-

ces ou d’idéologies mal digérées. Eva

Joly est régulièrement contredite par

les autres leaders Verts, notam-

ment par Daniel Cohn-Bendit. Le

dialogue avec ses troupes pa-

raît impossible. Avec Eva Joly,

il n’y a pas de son de cloche

unique. Elle ne parle pas comme les Verts. De façon

incontestable, Eva Joly plante la campagne d’Europe

Écologie les Verts, alors que cette formation a des choses à

dire et des idées à proposer. C’est un tour de force…

Elle multiplie les erreurs de com’

Eva Joly a déjà perdu en raison de l’irritation du peuple de

gauche sur les polémiques qui ont entouré l’accord électoral

PS-EELV. Elle pensait pouvoir atténuer certaines positions

du PS sur le nucléaire et menaçait d’aller au bras de fer.

Cette stratégie était vouée à l’échec, même pour l’opinion

publique et les écologistes. Elle est sur une com’ bancale.

Quelles en sont les bases ? Quelle en est la cohérence ? Elle

n’arrive pas à faire passer le message écolo. Elle est trop ra-

dicale sur l’environnement, "ayatollahesque" dans ses inter-

ventions, acceptant peu ou pas la contradiction. Elle multiplie

les erreurs de com’ : la place de la France au sein de l’ONU,

les jours fériés qu’elle veut instaurer, etc. ! En dehors de ses

lunettes, que restera-t-il de sa com’ et de cette campagne ?

Elle fait erreur sur erreur. Son image est brouillée.

Eva Joly n’est pas responsable de sa campagne !

À bien y réfléchir, Eva Joly est une bonne communicante :

l’image qu’elle renvoie d’elle est très proche de sa réalité et

de sa personnalité. Ainsi, elle est parvenue à passer de l’ano-

nymat au symbolique. Il y a quelques mois, personne ne la

connaissait vraiment. Aujourd’hui, vous mettez une paire de

lunettes rouge… et tout le monde fait le lien avec elle ! Elle

a également réussi à imposer ses thèmes de campagne et

même plus que cela : faire du nucléaire LE sujet de fracture

des candidatures, LE sujet du débat public. Pour cela, c’est

un succès. Enfin, il y a une vraie sincérité dans sa démarche.

On sent bien qu’Eva Joly n’est là, ni pour son ego, ni pour le

fric. C’est rare. Et à souligner. »

eva Joly“L’erreur de cast ing”

TOp 3 :2 citations

FLOp 3 :35 citations

«

– Verbatim –

Page 15: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Philippe Poutou“Dans les choux”

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201214

Mais dans quelle galère on l’a mis ?

Son principal problème c’est de pas-

ser après le médiatique et excellent

communicant Olivier Besancenot.

Il est frappé par le complexe du cadet. Il

n’est pas capable d’affirmer sa différence

par rapport à son prédécesseur… le fac-

teur bobo à la mine de poupon et au

verbe acéré. Philippe Poutou, lui, est té-

tanisé par l’enjeu de cette présidentielle. Il

n’aime pas la lumière, on dirait un lapin pris

dans les phares. Pour faire une déclaration

d’amour à 40 millions d’électeurs

français, il faut vraiment

avoir envie d’y aller. Or,

ce n’est pas son cas. Il

a juste l’air de se dire :

"Mais dans quelle galère

on m’a mis ?"

Il ne parvient pas à in-

carner le NPA. Faire

le choix d’un candidat

aussi décalé n’était pas

forcément une bonne

stratégie de la part de ce parti ! Sauf pour les spécialistes

de l’extrême gauche et les rares militants de son mouve-

ment, Philippe Poutou n’existe pas et ne parviendra pas à

exister. C’est un échec. Il n’a pas – et n’aura pas – le capital

de sympathie du facteur gentil et souriant capa-

ble de pousser des coups de gueule. Pour lui,

c’est zéro pointé ! Même Nathalie Arthaud

est plus présente que lui grâce à ses trou-

pes qui collent des affiches et qui se bat-

tent pour lui décrocher les fameuses 500

signatures. Au fond, ce est qui étonnant,

c’est que Philippe Poutou est en décalage :

dans une période de crise où tout le monde est

inquiet, le NPA devrait avoir un boulevard devant lui.

Mais ce n’est pas le cas ! C’est une vraie erreur de casting.

Sans compter qu’il semble manquer de moyens…

Un perdant

On a l’impression que Philippe Poutou tient plus de la bau-

druche que du candidat. Il paraît un peu maladroit ou rigide,

mais il donne surtout l’impression d’être prisonnier de l’or-

ganisation qu’il représente. Et semble constamment hésiter

entre ce qu’il a le droit, ou non, de dire. Ses apparitions mé-

diatiques sont des catastrophes. On voit qu’il est là parce

que personne ne voulait y aller ! Il plombe tout. Sera-t-il le

fossoyeur du NPA ? Seule certitude : son amateurisme le

dessert. Sans compter qu’il est incapable de formuler de

façon simple une idée claire… il ne sait pas s’exprimer en

public – et même en petit comité – et cela se voit ! Cer-

tes, cela peut s’expliquer par son inexpérience politique. Au

contraire d’Olivier Besancenot, Philippe Poutou, lui, donne

l’impression de se laisser porter par les événements. Il attend

les relais médiatiques. Mais quand ils sont là, il les rate : il

ne parle pas très bien et son discours ne passe pas. Il n’est

franchement pas bon sur la forme : il est tremblant, hésitant

et peu charismatique. Il ne décoche aucune formule média-

tique. Or, un candidat inexpérimenté est inaudible dans le

fracas médiatique contemporain.

Pour autant, il est sincère

C’est un vrai ouvrier, il est légitime. Il est le gars sympa avec

qui on a envie d’aller faire un tour à la pêche… mais de là à

lui confier les clés de la maison, il y a une nuance ! Un ouvrier

comme candidat, "cela pourrait être frais" ! Mais il est très

mauvais ! Seul candidat issu de ce milieu, il n’arrive pas à va-

loriser sa propre histoire dans sa communication. Peut-être

aurait-il juste dû demander au NPA de lui financer un congé

sans solde pour mener cette campagne… parce que là,

c’est une évidence, il ne va pas y arriver ! On peut même se

demander si le pauvre Philippe Poutou pourra aller jusqu’au

bout, tant ses messages – qui ne sont pas nouveaux ! – sont

repris (et avec quel talent !) par Jean-Luc Mélenchon.

Pour résumer ? Philippe Poutou est le mauvais homme au

mauvais endroit. Il ne peut pas être décemment candidat

à la présidentielle dans un pays ultra-médiatisé, c’est juste

impossible. Mais il est touchant, on a presque envie de le

prendre dans ses bras. »

TOp 3 :0 citation

FLOp 3 :24 citations

«

– Verbatim –

Page 16: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Mais que vient-il faire là ?

Il tente d’exister sur un créneau déjà occupé par François

Bayrou : celui du centre.

Mais personne ne reconnaît à Hervé Morin de légitimité

à représenter le centre droit. N’est-ce qu’un problème de

com’ ? Ce n’est pas si sûr ! En effet, face à lui, Nicolas

Dupont-Aignan existe, lui. La com’ d’Hervé Morin paraît

brouillonne, fade et inaudible. Il est en campagne, mais per-

sonne ne le sait. Cela n’intéresse personne. Sur le fond, il

est bouffé par François Bayrou et il n’arrive pas à trouver le

déclic qui pourrait le faire décoller. De plus, son image est

brouillée par le fait qu’il s’agit de l’ancien ministre de

Nicolas Sarkozy. Il ne peut donc pas tirer sur l’ac-

tuel président de la République. Pour lui, c’est

mort. Mort-né. Sa campagne ne décolle pas et

ne décollera pas. Même ses amis politiques le

conspuent ! La seule question que l’on se pose

quand on le voit ? Mais quand va-t-il donc s’ar-

rêter ? Cette déclaration de candidature devant

le pont de Normandie était incroyable. Il fallait oser le

faire ! Il ne manquait plus que le brouillard…

Hervé Morin ne parvient pas à faire comprendre pourquoi

il est candidat. Et encore moins ce qu’il incarne dans cette

campagne. Ou ce qui le motive d’y participer. C’est un per-

sonnage atypique : un enfant gâté et plutôt beau gosse qui

fait de la politique comme d’autres partent en week-end à

la chasse. Pourquoi se présente-t-il ? Qu’a-t-il à dire de dif-

férent et d’original ? Hervé Morin est juste insignifiant. Dans

tous les sens du terme. Est-ce que battre Nicolas Sarkozy,

contribuer – peut-être – à faire battre Nicolas Sarkozy qui l’a

pourtant fait ministre, est un but ? Une finalité ? Un message

politique ? Sans compter que même ça, même cet "assas-

sinat" là, il ne s’y prend pas très bien ! À moins qu’il ne soit

là pour rassembler des voix pour Nicolas Sarkozy, celles de

certains électeurs qui ne veulent plus voter pour lui, au moins

au 1er tour ?

Personne ne croit qu’il ira au bout. Même pas lui…

Il n’a pas de soutien et n’aura pas d’électeurs. Alors, que

veut-il négocier ? Quel poste cherche-t-il ? Et avec qui ? Il

est en campagne depuis qu’il a quitté le ministère de la Dé-

fense, mais on sent trop qu’il n’a qu’une seule ambition : sa

carrière. Hervé Morin fait de la politique d’une autre époque.

Il est démodé. Il était ministre et il a quitté le gouvernement

pour se lancer dans cette campagne. C’était sa première

faute. Sans doute la plus grave. Qui est derrière lui ? Que

reste-t-il du Nouveau Centre ? Cette candidature n’a pas de

sens politique. Quand on n'a derrière soi que la moitié de son

propre camp – et a fortiori quand son camp est marginal –,

on reste chez soi. Ses soutiens correspondent plus à la

corde du pendu qu’autre chose. Avec Hervé Morin, nous

avons l’une des vraies-fausses candidatures de cette cam-

pagne. Oui, finalement, il est l’un des non-candidats de cette

présidentielle. Il n’a pas d’identité politique, au contraire de

Christine Boutin ou Dominique de Villepin.

Cette candidature est anecdotique

À moins qu’elle ne soit juste pathétique. Personne ne

comprend ce que veut Hervé Morin. Il n’assume pas

ce qu’il est. Il cherche des modèles ailleurs. Par

exemple, David Cameron, en Grande-Bretagne,

faisait passer des messages depuis sa cuisine

par webcam. Et que fait Hervé Morin ? Il s’en ins-

pire pour présenter ses vœux ! C’est le candidat

Century 21, qui passe de son salon à sa cuisine. Il

ne fait preuve d’aucune imagination. Et c’est comme

avec les marionnettistes : dès lors que l’on voit la peau

ou la main du technicien, on ne croit plus à la mise

en scène. Il joue dans le registre du Grand-

Guignol. Il a une absence totale de crédibilité.

Avec lui, on peut avoir de bonnes séquences,

notamment en images, mais il donne toujours

envie de se moquer de lui. Comment ne pas rire

quand il ose se comparer à Jacques Chirac en

campagne en 1995 ? Il n’a ni le profil de Chirac ni

ses résultats dans les sondages ! Il fait de grosses

erreurs de communication qui lui gâchent cette

campagne. Il ne sait pas ne pas franchir la fron-

tière entre le sympa et le ridicule.

On lâche prise

Avec Hervé Morin, c’est cela le problème

de fond : il n’a aucune spontanéité. Et il est

mauvais acteur. Il est trop léger et trop dé-

contracté. Il est inefficace. Pourtant, il avait de

bonnes cartes à jouer dans cette campagne.

En effet, il est l’un des rares candidats à dis-

poser d’un appareil partisan et à être (un

peu) connu. Mais voilà… il a tout gâché !

C’est le pire des candidats : il ne progresse

pas en notoriété. Mieux, il régresse ! C’est

fort ! Et triste pour lui et ses rares partisans.

Son côté réellement sympathique ne suffit

pas. »

Hervé morin“Rase campagne”

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 15

TOp 3 :0 citation

FLOp 3 :29 citations

«

– Verbatim –

Page 17: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

3. Les autres (par ordre alphabétique)

16

Il y a chez elle une vraie incapacité à exister dans

les médias !

Nathalie Arthaud ne parvient pas

à se débarrasser de la figure

tutélaire d’Arlette Laguiller,

qui reste, pour l’instant, la plus grande

communicante de l’extrême gauche.

Sans compter qu’il n’y a pas chez

cette jeune femme l’once d’un

début de commencement de

charisme.

Franchement, en termes de com’, elle est mauvaise

Elle ne parvient pas à décoller car elle est inaudible avec

son ton monocorde et elle ne dit rien de nouveau. Autant

Arlette Laguiller représentait une catégorie sociale clai-

rement identifiée, autant Nathalie Arthaud n’incarne pas

grand-chose. Son discours paraît tellement décalé entre

son idéologie et les attentes des Français ! Malheureuse-

ment pour elle, son tour de France qu’elle effectue pour-

tant avec conscience depuis six mois ne change rien à

cette perception… et elle n’a plus de troupes ! Nathalie

Arthaud ne peut pas émerger. »

Il est surprenant !

Tout le monde le donnait pour mort politiquement après

la surprise de 2007. Il faut dire qu’au lendemain de ce

résultat inattendu, il a sombré dans l’antisarkozysme

primaire et tout le monde l’avait enterré. Mais pas du tout !

François Bayrou parvient à "vendre" les mêmes idées depuis

des années. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est

constant. Il est la preuve vivante que les girouettes en politi-

que ne sont pas le modèle unique !

Il a lancé sa campagne avec moins de moyens, mais sa

courbe de progression parle d’elle-même. Il est passé de 7

à 15 points en quelques semaines. Il n’a pas de troupes, pas

de relais, son accès aux médias est plus faible ; Il capitalise

uniquement sur lui, et il est bon. Il y a une cohérence dans

la démarche. Par exemple, sur la réduction de la dette, son

discours n’a pas changé.

La présentation de ses vœux était frappante : le décor, sobre,

était en parfaite adéquation avec son discours, simple. Il était

très à l’aise. Il donnait l’impression d’être accessible, com-

préhensible par tous et soucieux de tous. C’était, en termes

de communication, une vraie réussite. Et, pour l’heure, sa

campagne est à cette image : efficace. En quelques semai-

nes, il est parvenu à doubler son score dans les intentions

de vote.

Il est constant et cohérent

Bayrou adopte une très bonne méthode, sa parole est rare

et précise. Au plan de sa communication, aussi bien au

fond que sur la forme, c’est bien maîtrisé. Il est présent, il

a un discours cohérent et a su mettre en avant ses quali-

tés de constance : c’est un vrai succès de communication

politique.

Il est éthique. Il est à la fois révolutionnaire (contre le système,

proche de la terre, pas parisien) et une force tranquille. Il y a

du Pompidou en lui, ou du Mitterrand par moments.

Son discours est élaboré : ce n’est pas un discours de pro-

messes mais un discours austère et vrai. Avec lui tout est sur

la table, rien n’est caché. Il joue sur la vérité de son discours

là où d’autres jouent sur la forme. Il est très pédagogue et

lucide, sans fioriture. Il tient des propos

positifs et rassurants. Il soulève des

sujets de fond (industrie, cohé-

sion en Europe). Il est le pre-

mier à avoir parlé du chaos de

la finance. C’est un homme de

lettres capable d’écrire. Sur la

forme, il manque vraiment d’auto-

rité et est ennuyeux à mourir.

nathalie arthaud“ Inaudible”

François Bayrou“L’or ig inal”

TOp 3 :0 citation

FLOp 3 :7 citations

«

«

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012

– Verbatim –

Page 18: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 17

Il est aujourd’hui, pour sa troisième présiden-

tielle, parfaitement légitime pour représenter le

centre. Il apparaît même crédible aux yeux de

certains, car on parvient facilement à le situer sur

l’échiquier politique : il est le centre. À partir d’un posi-

tionnement assez délicat, ni droite, ni gauche, il dispose d’un

pécule politique assez fragile : avec qui pourra-t-il gouverner,

comment, avec quelle majorité, etc. ?

Il est bien identifié

Dans l’opinion et les médias, c’est l’homme du désendet-

tement de la France et l’homme de culture. Il est aussi très

clairement perçu comme l’homme d’une certaine identité à la

française, celle de la terre et du bon sens. Sur la forme, même

son bégaiement, sur lequel il a travaillé mais qui lui fait encore

quelques mauvais tours, est plutôt réussi en termes de com-

munication… il force le respect dans ce combat-là, aussi.

François Bayrou est le candidat que l’on identifie bien, il

réussit à concentrer toute sa communication sur lui, en fi-

gure unique du parti. C’est sa première force. Sur le plan

relationnel, il aime savoir qui est le journaliste qu’il a en face

de lui, connaître son histoire… Il a, lui aussi, a un côté "bon

copain".

Il paraît dire la vérité

Il est seul et réussit parfois à faire passer son isolement pour

une force, ce que je considère être un grand talent de com-

municant, qui lui donne une influence dans le débat : tout le

monde est aujourd’hui peu ou prou amené à se positionner

par rapport à François Bayrou, alors qu’il est loin d’être favori

pour remporter l'élection présidentielle.

Il parvient à donner l’impression qu’il est l’homme du peuple.

Il utilise là de grosses ficelles, mais ça marche. Il sait éga-

lement transformer ses handicaps en forces : sa solitude,

son bégaiement, etc. François Bayrou réussit mieux que les

autres à convaincre qu’il est bien dans son époque.

Il arrive à rassurer, et c’est fort en cette période. Il est pé-

dagogue et ce qu’il dit est en adéquation avec l’actualité. Il

est l’instituteur, l’homme qui ne ment pas. C’est ainsi qu’il

dit ce qui va… et ce qui ne va pas. Il est aussi l’homme de

la terre… cette terre qui ne ment pas ! Avec lui, on ressent

un sentiment d’honnêteté et de transparence : il rassure.

Ainsi, ses deux tracteurs – et le tracteur miniature qu’il a sur

son bureau quand il reçoit les journalistes – confortent ce

sentiment de bon sens paysan, d’homme politi-

que qui marche sur ses deux pieds. En agissant

ainsi, il se démarque du président "bling-bling".

C’est sa carte de visite depuis 2007. Il y a sans doute

dans tout cela une part de vérité… mais aussi, bien sûr,

une communication bien montée qui joue à l’évidence de

l’effet de contraste.

Dans sa façon d’appréhender les dossiers et d’aborder les

problèmes, par rapport aux autres candidats à la présiden-

tielle, François Bayrou donne le sentiment de prendre de la

hauteur. Il joue une petite musique différente de celles des

autres, qui donne à penser qu’il réfléchit et qu’il travaille

autrement que les autres. Cette singularité le sert. Il incarne

l’alternative, la solution aux deux autres candidats. C’est sa

force.

Mais pour quoi faire ?

Malgré tout cela, on ne sait toujours pas bien ce qu’il pense

dans le fond… à part, bien sûr, qu’il veut le pouvoir ! Il est

candidat mais pour dire quoi ? Pour proposer quoi ? Si la

prestation est belle, elle reste vide de sens. Pas d’émergence

cette année, il ne porte aucun thème, rien n’émerge. La dé-

termination de François Bayrou à prendre le pouvoir (ou tuer

Nicolas Sarkozy, ça dépend des heures), n’est pas suffisante

pour convaincre. Et les suffrages qu’il peut recueillir sont des

bulletins de vote par défaut. Son électorat reste flou.

Toutefois, François Bayrou fait des bons diagnostics et

dit des choses qui intéressent beaucoup de gens, c’est

là sa force. Sur le fond, il a une assez bonne vision des

problèmes de la France ; il a eu un coup d’avance en 2007

lorsqu’il a prédit que la crise allait arriver et qu’il parlait de

la dette. Il est aujourd’hui en position de force pour tenir

ce discours. Disons qu’il a de bons arguments pour coller

à l’actualité, ce qui renforce sa position. Sur le fond, il se

démarque. Sauf que le contenu des propositions est très

faible. Il reste à la surface des choses. Il ne propose rien,

il reste au niveau du diagnostic. Dès lors, l’opération de

communication est un peu grosse et n’est pas convain-

cante. Certains esprits chagrins pourraient même consi-

dérer qu’elle est pathétique.

Enfin, son gros défaut c’est qu’il est seul, parce qu’il est trop

"perso" et "hors sol". Il aurait dû garder tout le monde en

2002. Sa faille, c’est sa gestion calamiteuse des personnes.

En fait, c’est un champion par défaut. »

TOp 3 :20 citations

FLOp 3 :2 citations

– Verbatim –

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Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201218

Sur le fond, son problème est qu’elle se prend pour une force politique majeure…

Alors qu’elle est seule ! Elle a ten-

dance à parler comme si elle

représentait 10 à 15 % du corps élec-

toral, alors que ce n’est pas le cas. Loin s’en faut !

Elle en est presque comique, notamment lorsqu’elle

utilise des phrases aussi graves que "j’utiliserai la

bombe atomique". Elle fait rire tout le monde. Il

y a une vacuité unique dans son discours.

Sur la forme, cette grandiloquence ne résiste pas au temps et aux résultats électoraux

Elle était l’une des rares à être connues avant

même le début de cette campagne. En effet,

Christine Boutin n’en est pas à sa pre-

mière élection présidentielle, elle a égale-

ment été ministre et elle compte même

quelques militants. Mais, aujourd’hui, sa

communication se limite à menacer et à

pleurer. Cette communication façon "rete-

nez-moi ou je fais un malheur" est affligeante

et inefficace. »

christine Boutin “La pleureuse”

TOp 3 :0 citation

FLOp 3 :4 citations

«…

Marine Le Pen a préempté le discours pro-

testataire et souverainiste. Sans compter

que l’entrée en campagne de Domini-

que de Villepin ferme la porte du discours gaulliste !

De plus, son combat contre l’euro est ridicule.

Pour autant, il réussit à bâtir son message…

même s’il se retrouve coincé entre Marine Le

Pen et Nicolas Sarkozy. Dans cette campagne,

il est anecdotique, drapé dans des valeurs ob-

solètes. »

nicolas dupont-aignan “L’orphel in”

Il a un discours difficile à tenir

TOp 3 :0 citation

FLOp 3 :2 citations

«

Il ne s’est jamais retrouvé confronté au scrutin du peuple… et cela se voit !

Pourquoi, donc, est-il candidat ? Comment

quelqu’un qui n’a jamais été "utile" politique-

ment, qui n’a aucun autre programme que

d’aller contre Nicolas Sarkozy, ou de se protéger des

affaires et n’a jamais été élu, peut-il s’imaginer faire

campagne pour la présidentielle ? C’est sidérant !

Il paraît seul contre tous

Et n’avance rien d’autre que des platitudes lénifiantes. Il n’a

pas d’équipe. C’est un homme seul qui ne réussit pas à

tirer profit de cette situation. Ce pseudo-poète a laissé la

place à des twitts pseudo-patriotiques. Nous sommes loin

du flamboyant ministre des Affaires étrangères de Jacques

Chirac refusant d’engager la France dans la guerre en Irak !

Nous sommes aujourd’hui dans le fabricant de perles : "Les

Français attendent des engagements" ou "Le temps est aux

actes, pas aux mots." Nous sommes bien loin

des alexandrins que nous pouvions attendre

– espérer même, peut-être –, de lui. Son dis-

cours "république paillette" est le même depuis

le début. Il n’a pas changé.

Il gâche son talent

Il est un peu plus langue de bois que les autres. Pour

autant, il a un talent de communicant naturel. Il est brillant

et cela se ressent. Lorsqu’il s’exprime, c’est à la fois précis,

réfléchi et clair. C’est une évidence : Dominique de Villepin

est doué, mais il ne bosse pas. Il parade, se prend pour un

grand héron. De fait, il s’enfonce dans sa posture… son

"melon" ne passe plus les portes… et, autour de lui, tout le

monde déserte : il n’a pas de partisans et que très peu de

soutiens.

Dominique de Villepin n’a pas grand-chose pour exister en

politique… en dehors de son incontestable élégance natu-

relle ! Mais cela ne suffit pas pour mener et gagner une cam-

pagne présidentielle. »

dominique de villepin “Le Matador” TOp 3 :2 citations

FLOp 3 :5 citations

«

– Verbatim –

Page 20: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 19

Qui sait qu’il est candidat ?

Il est clairement écrabouillé sur son créneau par Marine Le

Pen. En quoi marque-t-il sa différence ? Que prône-t-il ?

Qu’attend-il ? Que dit-il de nouveau et de différent ? Rien !

Il est impossible à identifier. Sur l’écran radar de la politique

il n’apparaît pas.

Il est l’ectoplasme ou le nostalgique. Qui sait ce

que représente "son" Parti de la France ?

Personne, y compris au sein de sa fa-

mille politique, ne sait qu’il est en lice.

Il est juste inexistant car inaudible.

J’apprends presque, là, dans cette

étude, qu’il est candidat !

Sa communication est totalement inefficace

La candidature de Carl Lang est, au mieux, une er-

reur politique. Il ne sait pas s’imposer. Il se voit

comme le successeur de Jean-Marie Le Pen,

mais il n’est que le candidat de l’ombre. Clai-

rement, la surenchère extrémiste n’est pas

une ligne gagnante. Sans compter qu’il n’a

pas de troupes et que ses relations compli-

quées, avec les anciens du Front national,

mais aussi avec les troupes actuelles du

Front ne lui facilitent pas la tâche.

Même s’il n’y peut rien et que c’est un peu facile, il a un look

qui ne passe pas. Il ne lui manque que l’uniforme pour rap-

peler les heures les plus sombres de l’Europe. »

carl Lang “Qui ?”

corinne Lepage “Aux fra ises !”

TOp 3 :0 citation

FLOp 3 :8 citations

TOp 3 :0 citation

FLOp 3 :4 citations

«

«Quel est le sens de cette candidature ?

Est-elle vraiment candidate à la présiden-

tielle ? Pour quoi faire ? Quelles sont ses

idées ? Ses propositions ? Corinne Le-

page est absente… son retrait de la course à

l’Élysée ne fera même pas

de bruit.

Sur le fond, le vrai problème c’est l’absence totale de sincérité de sa démarche

On sait qu’elle est candidate pour faire fructifier son business.

Elle ne fait pas campagne pour les Français. Corinne Lepage

ne fait campagne – disons essaye – que pour favoriser les

affaires de son cabinet d’avocat et pour faire tourner la très

petite entreprise que représente encore Cap 21.

Sur la forme, elle a une arrogance

Et une assurance de façade parce que, sur le fond, elle n’a

rien à dire. »

Il faut savoir raccrocher !

Jean-Pierre Chevènement est un

homme âgé, sorti du coma, et qui

devrait rester tranquille sur ses terres

de Belfort. Il a un caractère délicieusement

désuet, mais c’est daté sur le fond. À son

âge et après une vie politique bien remplie,

il devrait donner une meilleure image de lui-

même. Là, il n’a rien à dire et il n’est dans cette campagne que

pour "couper les jambes" au candidat de la gauche. Jean-Pierre

Chevènement est dans cette course à la présidentielle unique-

ment pour déranger François Hollande. C’est pathétique. Sans

oublier que sur la forme, il est nullissime. Il nous ressert ce qu’il

avait fait en 2002 sur le thème : "Je vous l’avais dit !"

Il maîtrise bien les sujets

S’il est rarement invité en télévision, c’est

parce que c’est un vieux politicien de

la vieille politique. Mais quand il y est,

Jean-Pierre Chevènement répond

bien sur les sujets de fond. Il fait une

petite campagne bien sûr, mais étant

donné la taille de son équipe, c’est tout

de même fort ! Par ailleurs, sur la vieille

histoire de son appartement, il a bien répondu. Il e s t

parvenu à mettre en perspective certains éléments et quel-

ques chiffres… et le ballon médiatique s’est très vite dégon-

flé. Il fait un petit tour de piste pour négocier, mais personne

ne prend ça au sérieux. »

Jean-Pierre chevènement “Le Retraité”

TOp 3 :1 citation

FLOp 3 :4 citations

«

– Verbatim –

Page 21: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

« Super-Mélenchon », c’est la découverte de l’année. C’est une bête politique !

Il est parvenu à occuper le créneau

pourtant très chargé de la gauche

de la gauche. Il a conquis le PCF

et les extrêmes gauches. Per-

sonne n’en parle mais il a

cannibalisé le PCF. Il a pris

le contenu idéologique et

la majeure partie des

troupes.

Jean-Luc Mélenchon c’est le cerveau du "casse du siècle"

Il est très malin. Il a pris un parti mieux verrouillé qu’un coffre-

fort. Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS, a su récupérer le

PCF et ce qui reste de son appareil pour porter sa candida-

ture à la présidentielle ! Oui, c’est le casse politique du siècle.

Un hold-up magistral réalisé, qui plus est, avec le consente-

ment du gardien des clés, Pierre Laurent. Cette opération de

com’ est à saluer.

Il a tout de même raflé l’extrême gauche, en devenant le seul

vrai porte-parole et le seul candidat du Parti communiste –

qui n’a carrément pas de candidat ! – mais aussi celui de

Lutte Ouvrière et de la Ligue contre-révolutionnaire (LCR).

Jean-Luc Mélenchon a tué les communistes et a bien abîmé

les trotskistes en à peine deux ans ! C’est bien joué ! Le

mieux, c’est qu’il a tué le parti, cassé la machine mais a su

garder les dernières troupes et sauver le moteur !

Il est la seule réelle nouveauté de cette élection

En 2008, quand il claque la porte du PS, personne ne com-

prend et ne suit ce choix. Mais lui, et son registre populiste

de gauche, sait qu’il faut sortir du PS pour être entendu.

Avec ce choix politique-là, il propose quelque chose de

nouveau à des électeurs déçus, déboussolés. Excellent tri-

bun, il a des formules qui font mouche : "(Hollande) est un

capitaine de pédalo". Pour ceux qui ont de la mémoire ou

une certaine culture politique, cela rappelle Roland Dumas

parlant de Michel Rocard alors en guerre avec François

Mitterrand : "C’est un barreur de petit vent". En 40 secon-

des, il sait rendre accessibles des sujets qui ne le sont pas

au grand public. Dans cette campagne, il est clairement le

meilleur en rhétorique.

Avec Jean-Luc Mélenchon, c’est le retour sur le devant de

la scène de l’éloquence tribunicienne. Certes, cela peut

paraître un peu vieillot, mais ça marche ! Il a su inventer

une rhétorique différente de Georges Marchais auquel on

le compare parfois. Certes, il reprend les thèmes de la

gauche de la gauche… mais il sait les rendre accessibles

et compréhensibles à tous. Il invente, en quelque sorte,

un méta-langage châtié qui correspond parfaitement aux

attentes de son public. Jean-Luc Mélenchon a su créer un

personnage sans pour autant sombrer dans la caricature.

C’est fort.

Côté com’, l’équipe du Parti de gauche est autour de son

candidat et il sait réagir vite.

Il a choisi un bon lieu de QG de campagne (Les Lilas), en

accord avec les idées défendues et dans un bon timing

(contrairement à Hollande qui va de mal en pis sur le sujet).

Jean-Luc Mélenchon a une démarche très intéressante sur

son site internet avec des "épisodes tous les mois" : c’est

vraiment bien pensé et adapté.

C’est un orateur hors pair

Jean-Luc Mélenchon a véritablement réussi à se créer un

créneau, je ne suis pas certaine que cela se traduise par

des voix à l’élection, mais qui lui permet d’exister vraiment et

visiblement dans la campagne présidentielle. Ce qu’il dit est

parfaitement clair et il est parfaitement cohérent. Ce qu’il dit

correspond à la réalité, telle qu’il la perçoit, et ses électeurs

se reconnaissent totalement en lui.

Il use de formules chocs qui marchent. Il rencontre un vrai

écho dans la population car il parle comme Monsieur et Ma-

dame tout-le-monde. Il ne se prend pas au sérieux. Certes,

et c’est un problème, il est parfois agressif. C’est inutile et

dommageable, car il a une dialectique excellente. Ses mes-

sages sont bien sentis. Il aborde des questions de fond. On

entend un discours différent. Il ne cherche pas nécessaire-

ment à maîtriser les sujets, il cherche à exister. Il était inconnu

il y a quelques années et aujourd’hui il existe. En tout cas, on

l’entend. Il est très lisible, c’est un "bel animal" politique.

Sur la forme, il est caricatural, il a construit un personnage.

Si son but était de gagner en notoriété, c’est réussi. Il est

très bon en débat. Il ose tout. Les gens en ont marre des

messages "énarquisés" et il joue très bien là-dessus. Il a un

vrai sens de la formule, il a de la gouaille, ce qui est devenu

très rare dans un monde politique lisse. Cette qualité est

d’autant plus notable que, contrairement aux autres, il ne fait

pas de média-training, c’est très naturel chez lui. C’est un

bon client médiatique.

Jean-Luc mélenchon“Bête de scène !”

«

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201220

– Verbatim –

Page 22: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 21

Il est efficace et malin

Il arrive à bien faire passer son message. On

peut le juger démagogique, mais ça passe. Il est

bien identifié dans cette campagne. Au point de

récupérer les "bobos" qui votaient Olivier Besance-

not. Son ton de bateleur plaît, alors que sur le fond son dis-

cours est poussiéreux. Il n’invente rien, pour autant il arrive à

donner une jeunesse au côté "franchouillard" qu’il participe

à représenter dans cette campagne.

Il est cultivé et a le sens de l’Histoire. Il travaille beaucoup ses

dossiers. Il prépare bien ses émissions médiatiques et ses

interventions publiques. Il connaît les dossiers qu’il aborde

et fait preuve d’une vraie qualité de pédagogie qui lui permet

de rendre les choses les plus compliquées accessibles au

plus grand nombre… mais sans tomber dans le simplisme !

Il travaille ses argumentaires et parvient à faire passer des

messages… même quand ses positions sont à la limite du

tenable, par exemple lors de ses attaques sur le Dalaï Lama.

Jean-Luc Mélenchon est le dernier tribun. Il utilise des ex-

pressions et des exemples qui sont énergiques et parlants.

Il travaille ses interventions et ne se retrouve pas dans la

situation des autres qui lisent leurs discours. Mais il y a un

risque à long terme : celui de se caricaturer.

Mais cet excellent communicant a un défaut. Un gros défaut

Il est agressif avec les journalistes. Est-ce travaillé ? Est-ce

pour appuyer sur le fait que les journalistes appartiennent,

peu ou prou, à une certaine élite parisienne ? Seule cer-

titude : cette agressivité ne passe pas à l’image. Il est en

campagne depuis deux ans et il n’est vraiment pas à l’abri

d’un dérapage. C’est sans doute, là, la limite du personnage.

Il est facilement irritable ; il a encore besoin d’apprendre des

choses, à se contrôler.

Tout comme Marine Le Pen, il manie très bien l’imposture

mais avec une classe certaine. Toutefois, il met une cer-

taine violence dans son éloquence et cela peut déranger,

empêcher ses messages de passer. Il passe en force. Sans

nuance. De façon incontestable, il devrait apprendre à se

maîtriser face aux journalistes. Son agressivité le dessert.

Son caractère, quelque peu éruptif à l’encontre

de la presse, peut faire des étincelles. Sans pour

autant déclencher le Grand Soir qu’il appelle de

ses vœux.

Il a l’agressivité et le lyrisme surannés de son posi-

tionnement politique. Il paraît nostalgique et présente

même des relents de la Commune. Avec lui, la République

est encore un combat ! Il s’identifie à la lutte des gens de peu

contre les belles personnes ! C’est sans doute le sentiment

qu’il a conservé de son long passage au sein du Parti Socia-

liste. Jean-Luc Mélenchon est un mélange d’agressivité, de

violence mais aussi de tendresse… Il sait parler de choses

graves et alterner avec des "phases" d’humour pour capter

l’attention. Ses discours sont vivants, le fruit d’une commu-

nication à fleur de peau. C’est un homme en colère et ça

ne peut que toucher les électeurs… après avoir séduit les

journalistes politiques.

Oui, Mélenchon peut aller loin

Il sait user de sa culture politique pour mobiliser son élec-

torat. Il parvient à convaincre qu’il est le seul héritier de la

gauche, des valeurs de gauche. Il s’inscrit dans cette conti-

nuité-là, cette histoire-là. C’est fort et efficace ! Mais cela lui

permet aussi d’esquiver les questions plus dérangeantes,

notamment sur le financement de ses propositions.

Être candidat, pour lui, ne correspond pas à une envie. Mais

sans doute, plutôt, à une certaine soif de revanche. Et il n’y

a sans doute rien de plus dur à battre que ce profil-là ! Et il a

bien l’intention de le prouver. Il peut être redoutable, surtout

que son ambition n’est pas d’atteindre Nicolas Sarkozy, mais

bien de se tailler une part dans l’électorat de gauche. Il veut

affaiblir François Hollande pour peser dans les futures négo-

ciations. Cette stratégie est payante… pour l’instant !

On pourrait penser que c’est un excellent communicant, mais

je pense que ce n’est pas le cas, car il est censé représenter

un électorat ouvrier, alors que dans sa manière de s’exprimer,

il n’a pas su trouver les mots et le vocabulaire pour toucher cet

électorat en question. Il a un certain potentiel électoral qu’il n’a

pas su capitaliser et a donc été assez décevant par rapport

à ce que l’on pouvait attendre de lui. Paradoxalement, il dit

s’adresser aux couches populaires mais ne les touche pas. Il

est surtout efficace avec les jeunes. »

TOp 3 :30 citations

FLOp 3 :4 citations

– Verbatim –

Page 23: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201222

C’est un malhonnête qui n’arrive pas !

Tout le monde sait qu’il ne fait pas cam-

pagne pour ses idées mais pour l’ar-

gent qui est son seul moteur. Il

est inaudible. Invisible.

Malgré les moyens financiers im-

portants qu’il met dans sa com-

munication, il ne parvient pas à

trouver une légitimité politique.

Alors même que Nicolas Miguet

avait, dans le contexte actuel, une

certaine légitimité ! Mais il reste un ma-

nipulateur qui veut juste instrumentaliser

la présidentielle.

C’est un imposteur politique

Il n’est pas politique. Il n’est dans cette campagne que pour

les profits qu’il peut en retirer. Son seul but ? Essayer de

faire du buzz autour de sa candidature à la présidence de

la République pour gagner de l’argent. Il est l’une

des illustrations d’une dérive de la Cinquième

République. Tel que l’on peut le percevoir, Ni-

colas Miguet apparaît aujourd’hui comme un

écervelé, presque un sectaire, un poujadiste et

même, pour certains, un escroc qui relève plutôt

de la psychiatrie que de la politique. Finalement,

c’est juste un roitelet qui s’écoute parler et qui reste

inaudible car il est au degré zéro de la communication.

C’est dommage, car sur la baisse des impôts il y a pourtant

des choses à dire ! »

Sa candidature elle-même est une erreur de com’ magistrale

Il est bien plus faible, par exemple, que son prédécesseur à

la présidentielle au nom des chasseurs, Jean Saint-Josse.

Mais attend-on vraiment les chasseurs dans ce scrutin ?

J’en doute ! Ils sont plutôt attendus et audibles sur des élec-

tions européennes ou locales, c’est une évidence.

Il est pathétique. Même s’il a déjà fait campagne en 2007 et

que cela lui donne à peine le début d’une once de commen-

cement de légitimité… Il avait raté sa campagne lors de la

dernière présidentielle. Mais il revient… et si, la der-

nière fois, prôner la cause des chasseurs pouvait

faire sourire, aujourd’hui, c’est tout simplement

inaudible. Comment peut-il oser tenir ce genre

de discours sur la défense des chasseurs dans

un tel contexte ?

Il est inaudible

Sans compter que Frédéric Nihous, par ailleurs sympathique,

n’arrive pas à faire une phrase normale ! C’est

une vraie calamité ! Il ne sait pas se renouveler

et ce qu’il dit ne fait plus rire. Il a la même

grille de lecture et d’analyse qu’il y a cinq

ans. Tout a changé depuis, sauf lui. Il n’a

pas su évoluer. Il ne prend pas la mesure

de ce qu’une campagne présidentielle repré-

sente en termes d’interventions médiatiques.

Il n’existe pas et ne peut pas exister. »

nicolas miguet“Campagne en bois”

Frédéric nihous “Déplacé”

«

TOp 3 :0 citation

FLOp 3 :8 citations

TOp 3 :0 citation

FLOp 3 :4 citations

«

– Verbatim –

Page 24: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 23

4. Classement général

 (Coef. 3) (Coef. 2) (Coef. 1)

TOTAL citations

TOTALPoints

TroisièmePremier Deuxième

Nathalie Arthaud François Bayrou 9 4 7 20 42Christine Boutin Jean-Pierre Chevènement 1 1 2Dominique de Villepin 2 2 2Nicolas Dupont-Aignan François Hollande 13 7 10 30 63Eva Joly 1 1 2 4Carl Lang Corinne Lepage Marine Le Pen 12 11 11 34 69Jean-Luc Mélenchon 5 11 14 30 51Nicolas Miguet Hervé Morin Frédéric Nihous Philippe Poutou Nicolas Sarkozy 10 16 5 31 67

 (Coef. 3) (Coef. 2) (Coef. 1)

TOTAL citations

TOTALPoints

TroisièmePremier Deuxième

Nathalie Arthaud 2 4 1 7 15François Bayrou 1 1 2 5Christine Boutin 1 1 2 4 7Jean-Pierre Chevènement 2 2 4 6Dominique de Villepin 1 4 5 6Nicolas Dupont-Aignan 1 0 1 2 4François Hollande 4 2 6 10Eva Joly 19 7 9 35 80Carl Lang 2 4 2 8 16Corinne Lepage 1 1 2 4 7 Marine Le Pen Jean-Luc Mélenchon 4 4 4Nicolas Miguet 2 1 5 8 13Hervé Morin 6 11 12 29 52Frédéric Nihous 2 1 1 4 9Philippe Poutou 11 10 3 24 56Nicolas Sarkozy 2 2 4 10

détail du classement « top 3 » et scores Nombre de citations pondérées en fonction de la position dans le « Top 3 »

détail du classement « Flop 3 » et scores Nombre de citations pondérées en fonction de la position dans le « Flop 3 »

nombre de citations pondérées en fonction de la position dans le « top 3 » / « Flop 3 »

Top

Flop

Marine Le Pen

Nicolas Sarkozy

François Hollande

Jean-Luc Mélenchon

François Bayro

u

Eva Joly

Jean-Pierre

Chevènement

Dominique de Villepin

Nathalie Arthaud

Christin

e Boutin

Nicolas Dupont-A

ignan

Carl Lang

Corinne Lepage

Nicolas Miguet

Hervé M

orin

Frédéric Nihous

Philippe Poutou

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Page 25: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201224

ParTie ii :notation des personnaLités

poLitiQues base panel iFop-Paris Match

septembre 2011 – hors candidats

☛ Pour chacune des personnalités proposées, notez de 1 à 10 :

• la qualité du fond (clarté du message politique, maîtrise des sujets et

des dossiers, qualité de l’argumentation, effort de pédagogie, etc.) ;

•et la qualité de la forme (capacité à mettre en scène l’information,

qualité des prestations tv-radio, style et attitude, etc.).

comme pour les éditions précédentes, nous nous sommes basés sur le baromètre iFoP-Paris Match des person-

nalités politiques préférées des Français, édition de septembre 2011.

cette année encore, ont été extraits de ce panel les anciens présidents de la république et les personnalités moins

visibles sur la scène politique française car appelées à d’autres fonctions. nous avons également retiré l’ensemble

des candidats à la présidentielle, traités en Partie i de l’étude.

Page 26: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 25

CLASSEMENT FOND CLASSEMENT FORME MOYENNE

Alain Juppé 7,47

Daniel Cohn-Bendit 7,00

François Fillon 6,70

Martine Aubry 6,59

Arnaud Montebourg 6,52

Nathalie Kosciusko-Morizet 6,49

Manuel Valls 6,48

Cécile Duflot 6,42

Laurent Fabius 6,32

Christine Lagarde 6,28

Bruno Le Maire 6,24

Pierre Moscovici 6,17

Jean-François Copé 6,10

Jean-Pierre Raffarin 5,86

Valérie Pécresse 5,72

Xavier Bertrand 5,70

Nicolas Hulot 5,67

Vincent Peillon 5,60

Laurent Wauquiez 5,59

Benoît Hamon 5,52

François Baroin 5,46

Claude Guéant 5,44

Bertrand Delanoé 5,35

Ségolène Royal 5,24

Jean-Louis Borloo 5,14

Eric Besson 5,00

Luc Chatel 4,95

Elisabeth Guigou 4,86

Jack Lang 4,75

Roselyne Bachelot 4,63

Chantal Jouanno 4,58

Gérard Longuet 4,52

Brice Hortefeux 4,42

Nadine Morano 4,20

Rama Yade 3,86

Rachida Dati 3,62

Daniel Cohn-Bendit 6,98

Bertrand Delanoé 6,56

Laurent Fabius 6,26

Arnaud Montebourg 6,22

Christine Lagarde 6,05

Ségolène Royal 6,01

Cécile Duflot 6,00

Nathalie Kosciusko-Morizet 6,00

Benoît Hamon 5,96

Jean-Pierre Raffarin 5,96

Manuel Valls 5,90

Jean-Louis Borloo 5,85

Bruno Le Maire 5,76

Rama Yade 5,74

Valérie Pécresse 5,71

Alain Juppé 5,62

Laurent Wauquiez 5,49

Xavier Bertrand 5,48

François Fillon 5,48

Nicolas Hulot 5,48

Chantal Jouanno 5,42

Eric Besson 5,41

François Baroin 5,37

Rachida Dati 5,35

Nadine Morano 5,32

Pierre Moscovici 5,28

Vincent Peillon 5,28

Luc Chatel 5,27

Jack Lang 5,19

Gérard Longuet 5,14

Jean-François Copé 5,04

Martine Aubry 4,95

Claude Guéant 4,78

Brice Hortefeux 4,70

Roselyne Bachelot 4,67

Elisabeth Guigou 4,55

Daniel Cohn-Bendit 6,99

Alain Juppé 6,55

Arnaud Montebourg 6,37

Laurent Fabius 6,29

Nathalie Kosciusko-Morizet 6,25

Cécile Duflot 6,21

Manuel Valls 6,19

Christine Lagarde 6,17

François Fillon 6,09

Bruno Le Maire 6,00

Bertrand Delanoé 5,95

Jean-Pierre Raffarin 5,91

Martine Aubry 5,77

Benoît Hamon 5,74

Pierre Moscovici 5,73

Valérie Pécresse 5,71

Ségolène Royal 5,62

Xavier Bertrand 5,59

Nicolas Hulot 5,58

Jean-François Copé 5,57

Laurent Wauquiez 5,54

Jean-Louis Borloo 5,49

Vincent Peillon 5,44

François Baroin 5,41

Eric Besson 5,20

Luc Chatel 5,11

Claude Guéant 5,11

Chantal Jouanno 5,00

Jack Lang 4,97

Gérard Longuet 4,83

Rama Yade 4,80

Nadine Morano 4,76

Elisabeth Guigou 4,70

Roselyne Bachelot 4,65

Brice Hortefeux 4,56

Rachida Dati 4,49

notation des personnalités

Cette année encore, daniel cohn-Bendit confirme

sa place de « chouchou » des médias. En cumu-

lant de très bonnes notes sur la forme et le fond, il

se distingue nettement du panel.

Alain Juppé, Arnaud Montebourg et laurent Fabius font

leur entrée dans le nuage de personnalités à fort potentiel

communicant, disposant de qualités reconnues sur le fond

et/ou sur la forme.

La communication d’Alain Juppé qui a longtemps été consi-

dérée comme un frein est à présent saluée. Celle de Laurent

Fabius est également jugée sérieuse et équilibrée tant sur la

forme que sur le fond. Enfin, Arnaud Montebourg bénéficie

de son émergence lors de la primaire socialiste.

nathalie kosciusko-Morizet, cécile duflot et Manuel

valls confirment, quant à eux, leur position.

Page 27: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201226

mapping des positions (moyenne générale)

Page 28: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 27

ParTie iii :LA peRsOnnALITÉ à suIvRe

☛ au-delà des candidats à l’élection présidentielle, voyez-vous une person-

nalité « montante », dont la communication vous ferait dire qu’il/elle va

émerger ou occuper de plus hautes fonctions dans les prochains mois ?

Lorsque nous avons demandé aux journalistes de citer

spontanément la personnalité qui, selon eux, est à

suivre pour 2012, ce sont des figures de gauche qui

ont davantage remporté les suffrages. Peut-être signe de

l’alternance pressentie de leur part ?

Si, une fois de plus, c’est une femme qui l’emporte, la parité

est respectée. Sur la globalité, nous recensons 23 personna-

lités citées, dont 16 ne recueillent qu’une seule voix. L’éven-

tail des « nominés » est donc large, mais quatre personnalités

se distinguent : cécile duflot remporte la mise et Manuel

Valls, Arnaud Montebourg et Nathalie Kosciusko-Morizet re-

cueillent tous plus de cinq citations.

• cécile duflot : elle se détache notamment par sa rigu-

eur intellectuelle et son côté « acharnée » au travail. Lors

de l’étude précédente, elle figurait déjà dans le Top 5

des meilleurs communicants et apparaît donc encore

aujourd’hui comme la meilleure porte-parole de l’écologie.

• Manuel valls et Arnaud Montebourg : jouant un rôle

dans la campagne de François Hollande, ils bénéficient

également de la lumière obtenue lors de leur campagne

au cours de la primaire socialiste.

• nathalie kosciusko-Morizet : elle conforte sa bonne

position de communicante analysée lors de l’étude précé-

dente et les journalistes ne s’y sont pas trompés puisqu’elle

a été récemment nommée porte-parole de Nicolas Sarkozy

dans le cadre de sa campagne.

• Enfin, najat vallaud-Belkacem, Pierre Moscovici et

Alain Juppé ont également été cités par plus d’un jour-

naliste : du fait de leurs rôles de premier plan dans la cam-

pagne du candidat socialiste pour les uns et du soutien au

candidat UMP pour l’autre.

Page 29: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201228

1. La première

Cécile Duflot est excellente, intelli-gente, travailleuse et volontaire

Elle donne l’impression d’une "Sarkozy" au féminin, car

elle a un vrai potentiel et sait toujours retomber sur

ses pattes, comme un chat. Elle fait preuve d’une

vraie agilité intellectuelle et apporte toujours une réponse à la

question qui lui est posée. Certes, elle n’est pas une oratrice

de première. Mais sa communication reste cohérente.

Elle n’est pas près de quitter nos écrans de télévision !

Cette jeune femme a un côté rafraîchissant, qui ne l’empêche

pas d’avoir très bien compris comment fonctionnent les mé-

dias… mais aussi les partis politiques et, au-delà,

la vie publique dans ce pays. Oui, elle est jeune

mais pour autant elle est déjà installée dans

le paysage politique tout en conservant

une image de nouveauté que beaucoup de

politiques peuvent lui envier. Elle connaît le système médiati-

que mais ne tombe pas dans ses travers qui piègent certains.

Cela peut paraître anecdotique, mais Cécile Duflot est une

femme ; et, en politique, c’est encore rare. Elle parvient à

faire naturelle et assume de bien belle manière son ambition

politique qui est réelle.

Enfin, elle est bien ancrée dans la réalité du quotidien

Par exemple, elle sait twitter et elle ne donne pas le senti-

ment d’avoir peur de s’engager dans ses interventions. Mais

elle ne pourra pas garder éternellement l’image de la "jeune

qui débarque". Et la question de l’évolution de son image

se pose. Peut-être en devenant ministre ? En 2014, ce sera

une vraie bonne candidate pour les municipales à Paris. Pour

reprendre une expression utilisée par d’autres, elle est la fille

"normale" qui fait de la politique. C’est un peu la nouvelle

Olivier Besancenot… sauf qu’elle descend de son RER et

pas de son vélo ! »

cécile duflot “La pousse verte”

10 citations

«

– Verbatim –

Page 30: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 29

2. suivent de près… (plus de 5 citations)

Il a pris le pouvoir sur l’appareil hollan-

dais. Manuel Valls a d’ores et déjà gagné

son bras de fer avec Pierre Moscovici et

Michel Sapin. Il tente d’apporter au candi-

dat François Hollande la fermeté qui lui fait

défaut. Si le candidat du Parti socialiste

gagne cette élection présidentielle,

Manuel Valls devrait beaucoup y ga-

gner lui aussi… Il apparaît comme

la révélation des primaires au sein

du PS. C’est un opiniâtre, qui se

situe entre un discours de gauche modernisé et un corpus

de valeurs clairement sociales. Un démocrate moderne fort

d’une expression directe, simple et sans complexe. Manuel

Valls apparaît comme l’un des rares leaders socialistes fran-

çais aujourd’hui débarrassés du "volapük" crypto-gauchiste

et socioculturel. Il est la nouvelle aile droite du PS. Avec ces

primaires, Manuel Valls a pris la lumière… il faut juste qu’il

parvienne à la garder. Il apparaît comme authentique. Et

son ancrage est intéressant : il est à la fois dans la réalité du

quotidien avec son mandat de maire d’Evry – à la différence

de nombreux apparatchiks. »

Il est déjà bien identifié dans l’opinion pour ses propos

contre la corruption et le renouvellement ou la modernisa-

tion des institutions. Il fait des efforts pour fédérer autour

du Parti socialiste des organisations comme Attac ou les

mouvements altermondialistes. Il a réussi quelque chose,

là-dessus. Si la gauche gagne cette année, il aura des res-

ponsabilités, ou comme ministre ou – pourquoi pas ? –

dans la course à la mairie de Paris. Mais Arnaud Monte-

bourg a des failles : on voit trop son cynisme et l’on perçoit

trop son double discours sur le thème "faites ce que je dis,

mais ne faites pas ce que je fais".

Ce ténor, qui a su tirer profit des primaires au sein du PS,

a une incontestable façon de louvoyer. Son but ? Pren-

dre la lumière et ne plus la lâcher. C’est un Rastignac,

conscient qu’il a une carte à jouer. Il est positionné pour

prendre une place de choix si François Hollande remporte

ce scrutin. De plus, il s’adapte à toutes les situations : c’est

à la fois un politique de salon et un politique de campagne.

Sa personnalité est intéressante. Il est intelligent et souvent

très fin…

Arnaud Montebourg est la surprise à gauche : par chance

ou par discernement, il lance toujours des débats qui inté-

ressent ou des idées que les Français "lambda" veulent en-

tendre. Par exemple, sur la crainte de l’hégémonie

des Allemands, il a joué sur la germanophobie

latente dans ce pays. Sur une période de

deux ans, on se dit qu’il a tort… bien évidem-

ment ! Mais sur une période de trente ans,

on se rend compte qu’il a aussi raison. C’est

le sens de l’Histoire ! Ainsi, sur son refus de

laisser l’euro entre les mains des Allemands,

il a raison ! Mais il n’est pas forcément mûr,

politiquement. Il doit faire ses preuves s’il

veut vraiment émerger et sa com-

munication paraît aujourd’hui en-

core tâtonnante. »

manuel valls “Gauche-droite”

arnaud montebourg “Droite-gauche”

«

«

– Verbatim –

Page 31: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201230

3. ont également été citées comme personnalités à suivre en 2012

Elle présente un profil original à droite. D’abord, c’est

une femme. Elle est assez originale dans ses thèmes

de prédilection : nouvelles technologies, écologie et

droite sociale. De ces points de vue-là, avant elle, la droite

était faible. À présent, NKM est bien identifiée sur ces thé-

matiques. De plus, elle a un physique facile mais cela va

au-delà : elle est intelligente, elle a une bonne voix et elle

est bardée de diplômes… c’est un profil intéressant. Une

pointure.

Mais elle est assez seule, car elle ne parvient pas à fédérer

au sein même de sa famille politique. Il ne faut pas confon-

dre les "followers" de Tweeter avec des troupes fidèles ! Elle

n’a pas de bande, pas d’écurie. Elle est très indépendante

d’esprit… c’est ce qui fait sa force mais aussi sa faiblesse.

C’est une femme de tête. Elle sait se tenir à l’écart des

luttes de courants de l’UMP et se distingue des autres

ministres en montrant qu’elle n’est pas seulement l’une

des porte-parole de Nicolas Sarkozy. Elle n’est pas per-

çue comme une adepte de la langue de bois. Elle donne,

à l’inverse, le sentiment d’être solide et de défendre ses

convictions. Elle parvient même à convaincre les électeurs

et les gens qu’elle est, dans la vraie vie,

loin d’être seulement enfermée dans

son ministère ou dans ses mandats.

Son énergie, sa féminité, son prag-

matisme et son intelligence sont des

plus… à condition qu’elle parvienne, un jour, à se "débour-

geoiser". Aujourd’hui, elle apparaît comme une conserva-

trice moderne aux dents assez longues pour réussir.

NKM est une "post-moderne", toujours sur le coup d’après

et sur tous les sujets économiques ou de société. Pour

elle, nous sommes dans une société où les gens travaillent

en réseau, où il y a des jeunes et des femmes à tous les

échelons. Sur le nucléaire, par exemple, elle se distingue

des discours très pro-nucléaires de la droite en se mon-

trant beaucoup plus modérée. De façon incontestable, elle

"sent" très bien l’opinion. En même temps, NKM reste d’un

grand classicisme : c’est une femme de droite qui n’oublie

pas d’où elle vient.

Elle aura un rôle important à l’avenir. Surtout si la droite doit

se recomposer au lendemain de la présidentielle, au cas où

Nicolas Sarkozy serait battu. »

- Benoist Apparu

- Jean-Marc Ayrault

- Guillaume Bachelay

- François Baroin

- Jean-François Copé

- Olivier Faure

- Aurélie Filippetti

- Claude Guéant

- Alain Juppé

- Christine Lagarde

- Bruno Le Maire

- Pierre Moscovici

- Fleur Pellerin- Guillaume Peltier- Franck Riester- René Ricol- Laurent Wauquiez

nathalie Kosciusko-morizet “L’atout vert”

«

– Verbatim –

Page 32: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Drôles ou assassines, sélection de « petites phrases »

comme ils les aiment…

« Elle a tété de l’art oratoire depuis toute petite. »

(À propos de Marine Le Pen)

« Les journalistes politiques s’emmerdent, il est donc parfait en ce moment. »

(À propos de Jean-Luc Mélenchon)

« Sa traversée du désert aura été salutaire. » (À propos d’Alain Juppé)

« Elle n’est pas près de quitter nos écrans

de télévision ! » (À propos de Cécile Duflot)

« L’un des rares leaders socialistes débarrassés du "volapük" gauchiste

et socioculturel. » (À propos de Manuel Valls)

« C’est le seul qui va mettre en œuvre son programme de second mandat

avant d’avoir terminé le premier. » (À propos de Nicolas Sarkozy)

« C’est la grande injustice de la communication politique ! »

(À propos d’Eva Joly)

« Son registre "coincé " et je vous cause à la "mode Tonton"

peut paraître plaqué, construit… » (À propos de François Hollande)

« Il a "séché " les snipers de l’UMP. »

(À propos de François Hollande)

« Ce n’est pas un bon président, tous s’accordent à le dire, mais c’est un bon candidat. Un excellent candidat ! »

(À propos de Nicolas Sarkozy)

« Il ne faut pas être normal pour être président, il faut être barjot. »

« Il n’aime pas la lumière. On dirait un lapin pris dans les phares d’une voiture. »

(À propos de Philippe Poutou)

« C’est le candidat Century 21, qui passe de sa cuisine à son salon. »

(À propos d’Hervé Morin)

« Quand il vous appelle, en deux secondes c’est comme si vous aviez fait Mai 68 ensemble. »

(À propos de Daniel Cohn-Bendit)

« Elle est audible sur tout sauf sur l’écologie. »

(À propos d’Eva Joly)

“BeSt oF”

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 2012 31

Page 33: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

Communication politique - Étude Vae Solis Corporate - Vague 3 - Mars 201232

MéThODOLOgie

Cette étude est le résultat des classements, notations et verbatim des seuls journalistes. Vae Solis Corpo-rate n’a fait aucun commentaire et a retranscrit les

analyses sans aucun ajout dans les portraits présentés.

Nous avons souhaité constituer un panel le plus représentatif possible du paysage médiatique français. Nous espérons y être parvenus.

Au total, 56 journalistes politiques ont participé à l’enquête :

• Représentant la variété des supports : agences de presse, télévisions, PQN, PQR, médias Internet, hebdo-madaires nationaux, presse étrangère ; la répartition par famille de médias est approximativement la même que lors de la précédente édition. Nous comptons notamment cette année davantage de journalistes Internet et blogs.

• Occupant des fonctions diverses : journalistes spécia-lisés, éditorialistes, animateurs, chroniqueurs, chefs de service/rubrique et rédacteurs en chef.

Les entretiens, dont la durée a pu varier de trente minutes à deux heures, ont été conduits entre décembre 2011 et février 2012, en face-à-face ou par téléphone, sur la base d’un questionnaire organisé en trois parties :

1/ Top 3 et Flop 3 des candidats communicants : dési-gnation des trois meilleurs et trois moins bons candidats à la présidentielle.

2/ Notation du fond et de la forme pour les 36 personna-lités politiques proposées.

3/ Une personnalité à suivre pour 2012, à désigner spontanément.

panel de journalistes interrogés et conduite des entretiens

PRESSE INTERNET, BLOGS ET FREELANCE

PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE

PRESSE ÉTRANGÈRE

TÉLÉVISIONS

AGENCES

PRESSE QUOTIDIENNE NATIONALE

RADIOS

12%

7%

5%

16%

7%14%

11%

28%

répartition de notre échantillon “journalistes” par famille de médias.

Base : 56 journalistes

Page 34: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

crédits photos

Nathalie Arthaud : DR ; François Bayrou : ©Soazig de la Moissonnière ; Christine Boutin : DR ; Jean-Pierre Chevènement : DR ;

Dominique de Villepin : DR ; Cécile Duflot : ©N4thaniel ; Arnaud Dupui-Castérès : ©F. Criquet ; François Hollande : ©Thierry Mor-

ton ; Eva Joly : ©Xavier Cantat ; Nathalie Kosciusko-Morizet : DR ; Carl Lang : DR ; Corinne Lepage : ©Cap21photo ; Marine Le

Pen : DR ; Jean-Luc Mélenchon : DR jean-luc-melenchon.fr ; Arnaud Montebourg : ©Philippe Grangeaud – Solfé Communications ;

Nicolas Miguet : DR ; Hervé Morin : DR ; Frédéric Nihous : DR ; Philippe Poutou : DR ; Nicolas Sarkozy : DR - lafranceforte.fr ;

Manuel Valls : DR ; Podium : 123RF.

Page 35: Etude qualitative Vae Solis : personnalités politiques, qui sont les meilleurs communicants?

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