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Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’Agriculture Rue Maurice Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - E-mail : [email protected] www.chambre-agriculture-bretagne.fr des IAA Revue de l’Observatoire La N° 118 - JUILLET 2015 ISSN 1299 - 8095 FLASHS : TOUS LES FAITS MARQUANTS Cooperl Arc Atlantique vend du jambon cuit en Chine Terrena devient actionnaire majoritaire de Doux AIM Antrain repris par Monfort Viandes La Trinitaine : nouvelle génération, nouvelles ambitions p.28 « ABC – Agriculture et Agroalimentaire de Bretagne en Clair – Analyse & perspectives » Edition 2015 p.36 TENDANCES AGROALIMENTAIRES DOSSIERS VIENT DE PARAÎTRE DOSSIER : LE GROS PLAN ACTIVITÉ Léger mieux dans l'agroalimentaire français et breton au 1 er trimestre 2015 p.2 EXPORTATIONS Reprise partielle des exportations agroalimentaires bretonnes au 1 er trimestre 2015 p.4 EMPLOI Stabilité de l’emploi dans les IAA bretonnes confirmée au 4 ème trimestre 2014 p.6 L’ECONOMIE BRETONNE VUE PAR LES CHEFS D’ENTREPRISE Focus sur l’agroalimentaire p.7 PROJET IDEALG Comment développer la filière des macro-algues en France ? p.10 MARCHE DE LA NUTRITION SANTE Tendances et émergences p.18 LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE EN BRETAGNE 2014, un contexte de marché compliqué p.24 Le secteur agroalimentaire breton résiste dans un contexte de marché compliqué En 2014, malgré un fléchissement des exportations, un ralentissement de la dynamique de la restauration hors domicile et une redistribution des cartes dans la grande distribution, des signaux positifs émergent dans la situation économique du secteur. p.24

EXE RevueObs118 07-2015 - Chambres d'Agriculture de Bretagne · DOSSIER 2014, UN CONTEXTE DE MARCHÉ COMPLIQUÉ POUR L’AGROALIMENTAIRE BRETON Les indicateurs économiques des industries

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Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’AgricultureRue Maurice Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex

Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - E-mail : [email protected]

www.chambre-agriculture-bretagne.fr

desIAARevue

de l’Observatoire La

N° 118 - JUILLET 2015 • ISSN 1299 - 8095

FLASHS : TOUS LES FAITS MARQUANTS• Cooperl Arc Atlantique vend du jambon cuit en Chine

• Terrena devient actionnaire majoritaire de Doux

• AIM Antrain repris par Monfort Viandes

• La Trinitaine : nouvelle génération, nouvelles ambitions p.28

« ABC – Agriculture et Agroalimentaire de Bretagne enClair – Analyse & perspectives » Edition 2015 p.36

TENDANCES AGROALIMENTAIRES

DOSSIERS

VIENT DE PARAÎTRE

DOSSIER : LE GROS PLAN

ACTIVITÉ

Léger mieux dans l'agroalimentaire françaiset breton au 1er trimestre 2015 p.2

EXPORTATIONS

Reprise partielle des exportations agroalimentairesbretonnes au 1er trimestre 2015 p.4

EMPLOI

Stabilité de l’emploi dans les IAA bretonnesconfirmée au 4ème trimestre 2014 p.6

L’ECONOMIE BRETONNE VUE PAR LES CHEFS D’ENTREPRISEFocus sur l’agroalimentaire p.7

PROJET IDEALGComment développer la filière des macro-alguesen France ? p.10

MARCHE DE LA NUTRITION SANTETendances et émergences p.18

LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE EN BRETAGNE2014, un contexte de marché compliqué p.24

Le secteur agroalimentairebreton résiste dans un contextede marché compliquéEn 2014, malgré un fléchissementdes exportations, un ralentissement dela dynamique de la restauration hors domicileet une redistribution des cartes dans la grandedistribution, des signaux positifs émergentdans la situation économique du secteur.

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DOSSIER 2014, UN CONTEXTE DE MARCHÉ COMPLIQUÉPOUR L’AGROALIMENTAIRE BRETON

Les indicateurs économiques desindustries agroalimentairesbretonnes se maintiennent

-0,5 %, c’est l’évolution du chiffre d’affaires de l’industrie agroa-limentaire bretonne en 2014 par rapport à 2013 selon l’enquêteannuelle réalisée par la Banque de France. Une évolution dumême ordre qu’au niveau national (-0,8 % selon l’Insee). Lesecteur résiste de nouveau dans un contexte économique moroseet ce, alors que les prévisionnistes économiques annonçaient uneannée sombre. L’investissement se maintient dans les indus-tries agroalimentaires (IAA) régionales, tiré par les secteurs desproduits laitiers et de la viande. Contre toute attente, l’emploidans le secteur retrouve même le chemin de la croissance(+0,6 % en 2014 par rapport à 2013 selon l’Insee, soit environ 400emplois supplémentaires) après trois années de recul, mais desinégalités existent selon les territoires (cf. tableau 1).

Pour 2015, les industriels présents en Bretagne, interrogés endébut d’année par la Banque de France, anticipent une amélio-ration de leur chiffre d’affaires (+2 % par rapport à 2014). Ladynamique d’investissement devrait se poursuivre mais dansune moindre mesure. La légère amélioration des chiffres del’emploi dans le secteur en 2014 restera à confirmer.

Pour autant, l’heure n’est pas à l’enthousiasme généralisé !Divers signaux interpellent. S’il n’y a pas lieu de parler derupture, certains modèles paraissent en cours de mutation. Tousles marchés de l’agroalimentaire sont concernés, qu’il s’agissedes exportations ou du marché intérieur avec la RestaurationHors Domicile (RHD) et la grande distribution.

1 Un fléchissement des exportationsbretonnes

Après une augmentation de presque 50 % en quatre ans et unrecord à 4,4 milliards d’euros en 2013, le niveau des exporta-tions agricoles et agroalimentaires bretonnes baisse de 8 % en2014 (cf. figure 1 en page 25). Il s’établit à 4 milliards d’euros.La faute est principalement à imputer à l’embargo décrété parla Russie à l’encontre de l’Union européenne, pour des raisonssanitaires pour le porc en début d’année, puis pour des raisonspolitiques plus largement à l’été.

L’effet est direct, perte de débouchés vers la Russie, ou indirect,report des produits sur d’autres marchés, notamment le marchéeuropéen. Les prix se dégradent, l’offre devenant plus impor-tante que la demande... Avec 63 % de ses exportations desti-nées à l’Union européenne, la Bretagne est impactée. D’autantplus que sur le marché européen, la situation économique deplusieurs pays, notamment dans le sud de l’Europe, freine ladynamique d’échanges. Les opérateurs bretons, qui entretien-nent des flux historiques avec ces pays, voient leurs ventesreculer. Ils font preuve d’adaptation et trouvent d’autres débou-chés dans l’Union européenne ou vers les pays tiers, soutenusnotamment vers certaines zones par une parité monétairefavorable.

Cette année illustre bien les enjeux autour des exportations.L’agroalimentaire breton a de nombreux atouts à faire valoir.

Des débouchés européens réguliers existent. Ils dépendent dudynamisme économique de la zone qui soutient la consomma-tion et offrent peu de perspective d’expansion.

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24 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 118 - J U I L L E T 2 015

2014, un contexte de marché compliquépour l’agroalimentaire bretonJoëlle Salaün, Chargée de mission agroalimentaire, Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne

En 2014 encore, l’agroalimentaire breton résiste. L’emploi progresse même légèrement. Pourtant du côté des marchés, lasituation est tendue. Le développement des exportations est freiné par l’embargo russe. Le marché de la restauration hors domi-cile recule. La guerre des prix dans la grande distribution impacte les marges de ses fournisseurs. Les relations commercialesdifficiles avec la grande distribution poussent les entreprises agroalimentaires à innover. Certaines explorent d’autres circuitsdans le but de mieux valoriser leurs produits. Parallèlement, la distribution investit dans l’industrie. En Bretagne, le secteur desviandes est concerné.

Tableau 1 : évolution de l’emploi salarié permanent dans les IAA

Nombre d’emplois permanents(en milliers)

Variation en glissement annuel 2014 / 2013

Variation en glissement annuel2013 / 2012

Bretagne 67,4 +0,6 % -0,9 %

Côtes d’Armor 14,9 +0,2 % +1,3 %

Finistère 16,8 -1,2 % -4,7 %

Ille-et-Vilaine 18,1 +2,6 % +0,3 %

Morbihan 17,6 +0,7 % -3,1 %

Source : Insee, estimation d’emploi

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DOSSIER2014, UN CONTEXTE DE MARCHÉ COMPLIQUÉPOUR L’AGROALIMENTAIRE BRETON

Les marchés vers les pays tiers sont globalement en croissance.Ils rendent possible le développement de flux au départ de laBretagne et donc d’activités industrielles et agricoles sur leterritoire, permettant d’optimiser les capacités de production.Mais ces marchés sont volatils et peuvent être déstabilisés augré de crises politiques, sanitaires, climatiques… cela nécessitede la part des acteurs la capacité à supporter cette instabilitéet à s’adapter en permanence.

Une première baisse de la RHD endix ans

La Restauration Hors Domicile (RHD) est un marché straté-gique pour les IAA. Elle offre une alternative à la grande distri-bution sur le marché intérieur. Les produits qui y sont vendussont parfois différents et permettent des équilibres (au niveaudes flux de matières premières, de la gestion des pics d’acti-vité…). Les modalités de négociation aussi sont différentesmême si elles s’en rapprochent de plus en plus, les contrats sontsouvent passés sur des périodes plus longues et donnent un peude visibilité aux industriels… Mais surtout, du fait notammentdes évolutions sociétales (travail des femmes, progression dunombre de repas pris à l’extérieur…) et du vieillissement de lapopulation, ce marché est en progression depuis des années.

Pourtant, le secteur observe un coup d’arrêt en 2014. Pour lapremière fois depuis dix ans, le marché de la RHD baisse, avecun chiffre d’affaires de près de 87 milliards d’euros, en recul de0,3 % par rapport à 2013 selon Gira Conseil. Si le nombre derepas continue de croître avec près de 10 milliards de repas prishors domicile en France, la dépense moyenne diminue pour latroisième année consécutive et s’établit à 8,82 euros.

Les différents circuits de la RHD ne sont pas logés à la mêmeenseigne (cf. tableau 2). Le chiffre d’affaires de la restaurationcollective (dans les établissements scolaires, de santé, les restau-rants d’entreprise…) progresse de 0,7 %. Les circuits alimen-taires alternatifs (boulangeries, stations-services…) sont lesplus dynamiques avec une croissance de 2 %. En revanche, larestauration hôtelière et la restauration commerciale déclinentavec un chiffre d’affaires en recul respectivement de 4 et 1 %en 2014 par rapport à 2013. Les chaînes de restaurants, et parmielles surtout les grills et la restauration rapide à la française(Paul, Brioche Dorée), sont davantage touchées que les restau-rateurs indépendants. En période de crise, le consommateur sort

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moins mais il semblerait qu’il veuille sortir ‘mieux’, sensible aurapport qualité/prix et au service proposé. Tendance qui devraits’amplifier avec l’entrée en vigueur des dispositions du décretrévisé sur le ‘fait maison’.

Gira Conseil souligne qu’en 2014, les circuits traditionnels ethistoriques sont les plus chahutés par l’irruption de nouveauxacteurs innovants et de nouveaux modes de distribution. Lesentreprises agroalimentaires doivent être en veille sur cesévolutions afin de profiter des segments en croissance en sepositionnant comme apporteur de solutions, de services et deproduits et ce, grâce aux innovations qu’elles peuvent proposerà ces acteurs.

La guerre des prix et redistributiondes cartes dans la grande distribu-tion française

2014 aura été marquée par une bagarre en règle entreenseignes des GMS françaises pour proposer des prix bas auxconsommateurs. Le résultat est là. Selon l’Insee, en décembre2014, les prix des produits alimentaires dans la grande distri-bution (hors produits frais) sont en baisse de 0,6 % par rapportà décembre 2013.

Selon la société d’études IRI et les éditions Dauvers, les prix desproduits de grande consommation (PGC) dans les super ethypermarchés ont baissé de 1,3 % en 2014. Sur un marché de85 milliards d’euros, le gain est d’environ 1 million d’eurospour les consommateurs. Les évolutions ont varié selon lesrayons avec par exemple, le pain de mie -6,9 %, les pizzasfraîches -3,9 %, les viandes et charcuterie qui sont les moinstouchées à -0,4 %.

Malgré cette déflation, les ventes alimentaires en hyper etsupermarchés progressent de 0,6 % en valeur et 0,2 % envolume selon IRI. Une meilleure valorisation et une offre dyna-mique en sont les principales explications. Les prix des produitsde référence de marques phares sont ‘sacrifiés’. Les consom-mateurs le comprennent bien. Avec les économies générées, ilsen profitent pour se faire des petits plaisirs, se tournant vers desproduits innovants, des produits bio, des produits locaux…Cette tendance se poursuit en début d’année 2015. Les indus-triels se trouvent sous pression entre les baisses demandées parla grande distribution et des prix de matières premières qui nereculent pas aussi vite. 2014 démontre une nouvelle fois lanécessité pour les entreprises agroalimentaires de miser surl’innovation et le marketing pour tirer leur épingle du jeu.

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Tableau 2 : marché de la consommation alimentaire hors domicile en France enrecul en 2014

Evolution du chiffre d’affairesen France en 2014par rapport à 2013

Consommation hors domicile(tous circuits confondus)

Restauration collectiveCircuits alimentaires alternatifs

Restauration hôtelièreRestauration commerciale

-0,3 %

+0,7 %+2 %-4 %-1 %

Source : Gira conseil

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20142013201220112010200920082007200620052004

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Figure 1 : fléchissement de la progression des exportations agricoles etagroalimentaires bretonnes

Source : Chambres d’agriculture de Bretagne d’après Direction Nationale Statistiques du Commerce Extérieur

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DOSSIER 2014, UN CONTEXTE DE MARCHÉ COMPLIQUÉPOUR L’AGROALIMENTAIRE BRETON

La guerre de prix accélère les mouvements de concentrationentre enseignes de la distribution. Elle attaque en effet lesmarges des distributeurs. En septembre, Auchan et Système Uannoncent une alliance à l’achat, suivis quelques semainesplus tard par l’annonce d’une autre alliance entre Intermarchéet Casino sur les produits des grandes marques internationales.En toute fin d’année, c’est au tour de Carrefour et de Cora designer un accord de coopération à l’achat. Quant à Leclerc,resté selon sa formule « seul vrai indépendant », le groupeentend bien rester dans la course.

Cette nouvelle donne augmente la pression sur les industriels.Ils se trouvent face à quatre entités qui détiennent plus de90 % des parts de marché (cf. figure 2) !

Même si les distributeurs se sont voulus rassurants, les négo-ciations tarifaires 2015 sont difficiles. Dans cette ambiancetendue, des signaux attirent l’attention. Le développement d’uncertain nombre d’enseignes spécialisées, telles Grand Frais ouBiocoop, se poursuit avec succès. Des nouveaux formats dedistribution s’installent dans le paysage. Souvent positionnés surle créneau des produits locaux, bio, équitables, éthiques soli-daires… ils proposent des approches différentes dans la rela-tion au producteur et au consommateur. ‘La Ruche qui dit Oui’,‘les Fermiers du coin’ en Bretagne, des drive fermiers, en sontdes exemples. Ces concepts trouvent leur public. Le consom-mateur saisit toutes les opportunités, il apprécie tout à la foisd’acheter des grandes marques en promotion dans un hyper-marché et de rencontrer un producteur près de chez lui.

La guerre de position entre enseignes, les relations tenduesentre enseignes et industriels et la tension sur les marges detous les maillons font bouger les lignes. Les industriels ne s’in-terdisent plus de vendre eux-mêmes leurs produits comme lemontrent différents exemples, ce qu’ils ne faisaient pas, souventpar peur de représailles. Ainsi, Cooperl Arc Atlantique déve-loppe son enseigne de boucherie, les boucheries d’Aurélien.

Elle propose de la viande de boucherie, de la charcuterie, desproduits traiteurs, du snacking et de la rôtisserie à destinationd’une clientèle de jeunes actifs. L’entreprise Yves Fantou deDol-de-Bretagne ouvre elle aussi deux boucheries. A la vente,des barquettes de viande libre-service, des produits de rôtisserieet un comptoir à hamburger. Une application permet égalementde commander en ligne. Plusieurs groupes proposent des ventesdirectes en magasin (Groupe Guyader par exemple) mais égale-ment par internet. Bonduelle, via un site de e-commerce dédié,vend et livre des produits Cassegrain dans toute la France.Mais en 2014, la nouveauté vient du monde coopératif, décidéà valoriser directement une partie de ses produits via uneenseigne, Frais d’Ici, dont le premier point de vente a ouvert àToulouse.

La distribution est aussi présentedans les redistributions de cartesau niveau industriel

En 2014, au chapitre des restructurations dans les IAAbretonnes1, quelques mouvements structurants interviennent.Le rapprochement des sites de transformation de volaille dugroupe Glon et des sites bretons du groupe LDC donne le jourà la Société bretonne de Volaille, forte d’environ 2 500 salariésen Bretagne. Cette opération est de nature à accélérer la recom-position du secteur. Autre évènement marquant de l’année, lacession par Cecab du site de Gad à Josselin à SVA Jean Rozé,filiale du groupe Intermarché. Pour mémoire, près de 800 postesavaient été supprimés suite à la fermeture en 2013 du site Gadde Lampaul-Guimiliau.

Agromousquetaires, le pôle industriel de l’enseigneIntermarché, prend également le contrôle de la majorité ducapital de Holvia Porc à Briec de l’Odet (29), la coopérativeTerrena devenant actionnaire minoritaire. Intermarché, déjàtrès présent dans le tissu industriel agroalimentaire breton, etparticulièrement dans le secteur de la viande et de la charcu-terie, renforce encore ses positions. Si l’on cumule les positionsde cette enseigne et celles de Leclerc, via le groupe Kermené,on mesure la place de la distribution avec près de 13 % des sala-riés présents en Bretagne contrôlés par ces capitaux (cf. tableau3 en page 27).

Cette stratégie, jusqu’ici assez atypique, ferait-elle des émules ?Le groupe Casino début 2015 a repris une usine de volailles dugroupe Gastronome et les rumeurs disent que l’enseignechercherait d’autres acquisitions…

Alors, oui, les lignes bougent et s’entremêlent. La chaîne devaleur classique où se suivent les maillons de la filière lesuns après les autres n’existe plus. Cela pose de nombreusesquestions. Quelle place pour le maillon de la production agri-cole dans ces nouveaux rapports de force ? Quel type de rela-tions entre les maillons de la chaîne de valeur ? S’oriente–t-onvers un rapport de force à chaque étape ou les maillons vont-ils coopérer entre eux ? A l’heure où la concurrence interna-tionale est exacerbée et où les positions sur les marchés sontprécaires, les acteurs français, des producteurs agricoles et deleurs fournisseurs jusqu’aux distributeurs, auraient proba-blement plus à gagner à jouer collectif et, pour le moins,gagnant-gagnant…

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AutresLeclercAuchanSystème U

CarrefourCora

IntermarchéCasino

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21,6 %

19,9 %

7,4 %

Figure 2 : parts de marché des différentes enseignes françaises fin 2014 après lesannonces d’alliances

Source : Kantar WorldPanel

(1) Pour tout élément complémentaire : « Bilan des restructurations des entreprises agroalimentaires - Bretagne 2014 », supplément du n°117 de la Revue de l’Observatoiredes IAA- avril 2015.

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DOSSIER2014, UN CONTEXTE DE MARCHÉ COMPLIQUÉPOUR L’AGROALIMENTAIRE BRETON

Tableau 3 : sites industriels agroalimentaires bretons sous contrôle de la distribution

Source : CRAB, Observatoire économique des IAA de Bretagne, d’après des données CCI de Bretagne

Enseigne Entreprise Localisation Activité Tranche d’effectif permanent

Intermarché Environ 6 700 salariés

SVA Jean Rozé Vitré (35) Viandes de boucherie Plus de 1 000

SVA Jean Rozé Liffré (35) Viandes de boucherie 100 à 200

SVA Jean Rozé Trémorel (22) Viandes de boucherie 200 à 500

Gâtine Viandes La Guerche de Bretagne (35) Viandes de boucherie 500 à 1 000

Josselin Porc Abattage Josselin (56) Viandes de boucherie 500 à 1 000

Société Briécoise d’Abattage Briec (29) Viandes de boucherie 50 à 99

Saviel France Janzé (35) Viandes de boucherie 100 à 200

Société Alimentaire de Guidel Guidel (56) Viandes de boucherie 100 à 200

S.C.O. Saint-Evarzec (29) Charcuterie 500 à 1 000

Salaisons Celtiques Saint-Méen le Grand (35) Charcuterie 100 à 200

Salaisons Celtiques Pontivy (56) Charcuterie 200 à 500

Salaisons du Guemené Lorient (56) Charcuterie 100 à 200

Salaisons du Guémené Baud (56) Charcuterie 20 à 50

Cornillé Vitré (35) Traitement de coproduits 20 à 50

Keranna Productions Plumelin (56) Produits élaborés de volaille 50 à 90

Sveltic Laillé (35) Plats cuisinés traiteur 200 à 500

Délices de Saint-Léonard Theix (56) Plats cuisinés traiteur 200 à 500

Délices du Valplessis Vitré (35) Glaces et sorbets 100 à 200

Capitaine Cook Plozevet (29) Produits de la mer 100 à 200

Capitaine Cook Clohars Carnoët (29) Produits de la mer 100 à 200

Capitaine Houat Plougasnou (29) Produits de la mer 50 à 99

Capitaine Houat Lanester (56) Produits de la mer 200 à 500

Moulin de la Marche Châteaulin (29) Produits de la mer 200 à 500

Kerlys Locoal-Mendon (56) Légumes 100 à 200

Moulins de Saint-Armel Cléguérec (56) Boulangerie pâtisserie 50 à 99

Filet Bleu Saint-Evarzec (29) Biscuiterie 200 à 500

Eaux des sources de Paimpont Paimpont (35) Eaux Moins de 20

Leclerc Environ 2 500 salariés

Kermené Saint-Jacut du Mené - Collinée (22) Viandes de boucherie /Charcuterie Plus de 1 000

Saint-Léry (56) Viandes charcuterie 200 à 500

Trélivan (22) Plats cuisinés 100 à 200

Vildé-Guingalan (22) Salaisons 100 à 200

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Comitéde rédaction

Stéphanie BENVELChambre de commerce et d’industrie de région Bretagne

Gilbert BLANCHARDCBB Capbiotek

Hervé BOVIINSEE Bretagne

Jean-Luc CADEABEA

Maude DUVALCCI Morbihan

Magali FEVRIERDRAAF Bretagne

Stéphane GOUINAgrocampus Rennes

Gwénola FLOC’H PENNChambre d’Agriculture du Finistère

Michel GUILLEMETDirection régionale de l’INSEE

Nathalie LE DREZENChambre d’Agriculture des Côtes d’Armor

Gwenc’hlan LE GALChambre de commerce et d’industrie de région Bretagne

Youenn LOHEACBrest Business School

Joseph PENNORSChambre d’Agriculturedes Côtes d’Armor (Membre associé)

Julie RIOChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Patrick ROLANDINBanque de France

Monique RUFFELChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Joëlle SALAÜNChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Nathalie SIMON-RICHARTÉConseil régional de Bretagne

Philippe SOMMER

CCI Morbihan

Hervé THIBOULTChambre régionale d’Agriculture de Bretagne (Collège salariés)

Vincent TRAN

DRAAF Bretagne

Dépôt légal 2ème trimestre 2015

Directeur de la publication : Jacques JAOUEN

Responsable de la rédaction : Julie RIO

Maquette et exécution : PYGMALION - Rennes

Prix de l’abonnement :

105 € HT (TVA à 5,5 %) par an, 28 € HT (TVA à 5,5 %) au numéro22,5 € HT (TVA à 5,5 %) le numéro spécial

La reproduction des informations contenues dans cette revueest autorisée sous réserve de la mention de la source : “Revue de l’Observatoire Économique des IAA de Bretagne”.

Cette revue trimestrielle d’informations bénéficie du soutien financier du Conseil Régional de Bretagne et de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt

Observatoire Economique des IAA de BretagneChambre régionale d’Agriculture

Rue Maurice le LannouCS 7422335042 Rennes Cedex

V I E N T D E PA R A Î T R E

ABC Agriculture et Agroalimentaire de Bretagne en Clair :analyse & perspectivesEdition 2015

Synthèse de l’activité agricole et agroalimentaire régionale, la brochureABC Agriculture et Agroalimentaire de Bretagne en Clair - Analyse & perspectivesest publiée chaque année avec le soutien financier du Conseil Régional.

Elle offre :

• une photographie économique complète de l'année écoulée dans toutes les grandesfilières agricoles et agroalimentaires bretonnes,

• un suivi, d'une année sur l'autre, de l'évolution du secteur,

• des éléments clés de perspectives pour l'avenir.

Des thématiques telles que le contexte politique, l'agriculture biologique, l’environne-ment et le changement climatique sont également traitées.

En 2015, l'ABC contient aussi des focus sur :

- le salariat en élevage laitier,

- l'approvisionnement de proximité dans la restauration collective,

- les exportations agroalimentaires bretonnes,

- la filière légumes industrie.

A travers l’embargo russe la géopolitiqueconstitue, en 2014, le facteur le plus déstabilisantpour l’agriculture et l’agroalimentaire bretons. Laproduction porcine et les légumes frais boivent lapotion la plus amère. Les vents sont plus favora-bles pour le lait et les légumes destinés à l’indus-trie, mais l’accalmie est de courte durée pour lepremier qui replonge dans la tempête en 2015. Lavolaille retrouve des couleurs tandis que la viandebovine s’interroge.

S’adapter, se moderniser, ajuster les voiles, larecette la plus sûre pour résister dans la tempête.

Document disponible au prix de 27,43 €frais de port inclus, à commander àla Chambre régionale d’agriculture de Bretagne([email protected],tél : 02.23.48.27.70).

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