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Exposition Gallimard, 1911-2011 : un siecle d'edition ... · Raymond Queneau, fiche de lecture sur Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras, ... (Jean-Marie Gustave Le Clézio

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Réservations FNAC – 0892 684 694 (0,34 TTC / mn) – www.fnac.com

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Dossier de presse

Sommaire

Communiqué de presse 3

Informations pratiques 4 Iconographie 5

Présentation de l’exposition 8

Parcours de l’exposition 10

Chronologie 14

Publication 17

Autour de l’exposition 18

L’Ina, partenaire de l’exposition 20

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François-Mitterrand22 mars I 3 juillet 2011

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La BnF célèbre le centenaire des Editions Gallimard. S’appuyant sur des pièces exceptionnelles et des documents largement inédits - manuscrits, photographies, correspondances, fiches de lecture, affiches et archives audiovisuelles - l’exposition parcourt un siècle d’histoire intellectuelle à travers l’itinéraire d’une des plus prestigieuses maisons d’édition françaises.

Gide, Claudel, Aragon, Breton, Malraux, Joyce, Faulkner, Saint-Exupéry, Michaux, Sartre, Queneau, Ionesco, Pinter, Camus, Yourcenar, Duras, Kerouac, Modiano, Le Clézio, Kundera, Tournier... on pourrait écrire sans effort une histoire de la littérature et des idées au XXe siècle à la lecture du seul catalogue des Editions Gallimard. Derrière la célèbre couverture blanche aux filets rouge et noir siglée NRF se cache la richesse d’un catalogue aux multiples facettes, de la « Pléiade » à la « Série noire », du livre pour enfants aux collections de sciences humaines. Cent ans après leur création, les Editions Gallimard demeurent aujourd’hui la plus grande maison d’édition française indépendante, dotée d’un catalogue de quelque 40 000 titres. L’exposition s’appuie sur les archives très riches et largement inédites de l’éditeur, sur les collections de la BnF et d’autres bibliothèques françaises ou étrangères, ainsi que sur les ressources de l’Ina.Le premier temps du parcours donne toute sa portée à la diversité exemplaire du catalogue. Les visages et les voix des auteurs majeurs du XXe siècle, comme Louis-Ferdinand Céline ou Jorge Luis Borges, viennent donner vie à un choix exceptionnel de manuscrits, de Paul Claudel à Jonathan Littell, en passant par La Condition humaine ou Le Deuxième Sexe. Il s’agit de suggérer le parcours des œuvres, depuis leur création jusqu’à leur publication. Les étapes de cette « alchimie » sont évoquées à travers des fiches de lecture (signées par de grands auteurs de la maison comme Jean Paulhan, Raymond Queneau ou Albert Camus) ou des correspondances dévoilant le dialogue entre l’auteur et son éditeur.Le deuxième temps du parcours retrace les grandes étapes de l’histoire de l’entreprise tout en donnant des coups de projecteur sur des enjeux particuliers de la « fabrique éditoriale » : comment faire vivre le fonds par l’intermédiaire de collections comme « Folio », « L’Imaginaire » ou la « Pléiade » ? Comment choisir le graphisme de la couverture d’un « Découvertes » ? Comment assurer la promotion d’un livre ? Des éditions de luxe à la littérature populaire, des revues d’avant-garde à la grande presse, l’ambition reste la même : se donner les moyens de mener, en toute indépendance, et durablement, une politique d’auteurs et de collections. Sans oublier les erreurs d’appréciation, les échecs ou les repentirs à l’égard de certains auteurs (Proust, Giraudoux, Montherlant ou Céline…), les concurrences entre éditeurs, les débats et polémiques animant l’histoire de la profession (prix littéraires, censures) et quelques excursions dans le domaine du théâtre avec l’aventure du Vieux Colombier, du cinéma ou de la musique. Enfin, affiches, maquettes et illustrations originales (de La Belle Lisse Poire du Prince de Motordu à Harry Potter) viennent illustrer cette histoire familiale, commerciale et culturelle qui est aussi celle d’une profession.

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_______________________Dates 22 mars - 3 juillet 2011

_____________________Lieu BnF I François-Mitterrand Galerie François Ier

Quai François- Mauriac - Paris XIII

_____________________Horaires Du mardi au samedi 10h -19h Dimanche 13h-19h Fermé lundi et jours fériés Entrée : 7 euros, TR : 5 euros Réservations FNAC, Tél: 0892 684 694 (0.34 euros TTC / mn), www.fnac.com

_____________________Commissariat Virginie Meyer, conservateur, département Littérature et art, BnF Alban Cerisier, Éditions Gallimard

_____________________Coordination Cécile Pocheau-Lesteven, chargée d’exposition, BnF

_____________________Scénographie Véronique Dollfus

Graphisme Anne Lagarrigue, directrice artistique, Gallimard Martin Corbasson, graphiste, Gallimard_____________________Publication Gallimard, 1911 - 2011. Un siècle d’édition Sous la direction d’Alban Cerisier et Pascal Fouché

Éditions Gallimard 408 pages, 350 illustrations en couleur Prix : 49 euros

_____________________Visites guidées Renseignements et réservation au 01 53 79 49 49

_____________________Contacts presse Claudine Hermabessière, chef du service de presse 01 53 79 41 18 - [email protected]

Hélène Crenon, chargée de communication 01 53 79 46 76 - [email protected]

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Visuels libres de droits, disponibles dans le cadre de la promotion de l’exposition et pendant la durée de celle-ci.

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Gaston Gallimard© Photo Archives Gallimard

Le premier siège des Éditions Gallimard, dans une ancienne teinturerie de la rue Saint -Benoit, Paris 6e

en octobre 1911 © Photo Archives Gallimard

Siège des Éditions Gallimard, rue Sébastien Bottin, Paris 7e

Photographie d’Henri Manuel © Photo Archives Gallimard

Les premiers ouvrages des Éditions GallimardL’Otage de Paul Claudel, Isabelle d’André Gide et La mère et l’enfant de Charles-Louis Philippe© Photo Archives Gallimard

Couverture de L’Étranger d’Albert Camus, 1942© Photo Archives Gallimard

Maquette de couverture pourDu côté de chez Swannde Marcel Proust, 1911© Photo Archives Gallimard

Les Faux monnayeurs d’André GideBnF, département des Manuscrits

Épreuves corrigées de La Condition humained’André MalrauxBnF, Réserve des livres rares

Éloges de Saint-John Perse, premier volume de poésieau catalogue de la maison© Photo Archives Gallimard

Iconographie

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Jean-Paul Sartre, lettre à Simone de Beauvoirsur la réception de La Nausée, avril 1937BnF, département des Manuscrits

Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Gaston Gallimard sur Voyage au bout de la nuit, avril 1932© Photo Archives Gallimard

Couverture de L’Adieu aux armesd’Ernest Hemingway, 1932© Photo Archives Gallimard

Affiche d’Autant en emporte le vent, 1939© Photo Archives Gallimard

Exemplaires cartonnés, avec et sans jaquette, de la Série noire, créé en 1945 par Marcel Duhamel© Photo Archives Gallimard

Détective, Voila, Marianne : trois hebdomadairescréés dans les années 1920-1930© Photo Archives Gallimard

Affiche de Courrier Sud, premier titre d’Antoine de Saint-Exupéry, 1929© Photo Archives Gallimard

Affiche promotionnelle de Le locataire, premier ouvrage de Georges Simenon publié parles Éditions Gallimard, 1934 © Photo Archives Gallimard

Raymond Queneau, fiche de lecturesur Un barrage contre le Pacifiquede Marguerite Duras, 1949© Photo Archives Gallimard

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Marcel Mouloudji, Gaston Gallimardet Raymond Queneau, 1944© Photo Archives Gallimard

Claude Gallimard et Aragon © Photo Archives Gallimard

Marguerite Duras et Gaston Gallimard© Photo Archives Gallimard

Gaston Gallimard, portrait de Roger Parry,à l’occasion de l’un des fameux cocktails de la NRF dans les jardins de la rue Sébastien Bottin en 1953© Photo Archives Gallimard

Antoine et Claude Gallimard au cours d’un cocktail en 1986© Photo Archives Gallimard

Antoine Gallimard, actuel PDG des Éditions Gallimard© Photo Archives Gallimard

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Présentation

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Après les cent ans de La Nouvelle Revue française en 2009, les Editions Gallimard célèbrent en 2011 le centenaire de leur création. Fondée par Gaston Gallimard, André Gide et Jean Schlumbergerle 31 mai 1911 dans le sillage de la revue littéraire, et présidée aujourd’hui par son petit-fils Antoine, c’est la plus grande maison d’édition indépendante française. Par la richesse de son catalogue, c’est aussi la plus prestigieuse, puisqu’elle a accueilli les plus grands auteurs français et étrangers. En consacrant une exposition à l’histoire de cette maison, c’est donc un siècle de vie littéraire et intellectuelle que la Bibliothèque nationale de France met à l’honneur.

L’exposition s’appuie sur les archives très riches et largement inédites de l’éditeur et sur les collections de la BnF. Elle bénéficie également de prêts exceptionnels du Musée d’Orsay, du Musée Rodin, de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, de la Comédie-Française, de la médiathèque de Bourges, de la médiathèque de Chartres (fonds Massin), de l’IMEC, du Roald Dahl Museum and Story Centre en Angleterre, et de nombreuses collections particulières.

Plusieurs spécialistes de l’histoire du livre et de la littérature au XXe siècle ont composé le comité scientifique de l’exposition : Pascal Fouché, Marie-Odile Germain, Claire Paulhan, Eric Vigne.

L’exposition repose sur un dialogue entre la masse et l’exception. Il s’agit donc à la fois de suggérer l’ampleur du catalogue (par la présence des livres eux-mêmes dans de véritables bibliothèques, par le traitement monumental de certains types de pièces comme les fiches de lecture, les maquettes ou les affiches) et d’explorer une multitude d’histoires particulières, à travers les manuscrits, les correspondances, les archives éditoriales ou les illustrations. Plus de 350 documents originaux montrent donc cet éditeur à l’œuvre.

Pour jouer la connivence avec le visiteur, les couleurs de la scénographie sont autant de clins d’œil aux collections que chacun connaît sans peut-être le savoir : l’ivoire, le rouge et le noir de la « Collection Blanche » dominent et s’éclairent çà et là de compositions plus colorées qui évoquent les jaquettes contemporaines. En hommage à la « Série noire », c’est en noir et jaune que sont présentées les archives audiovisuelles de l’Ina, qui donnent vie aux acteurs de cette histoire.

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Scénographie

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Parcours de l’exposition

Le catalogue

« Gallimard, c’est un catalogue ». Cette évidence, confirmée par la notoriété d’une double enseigne (Gallimard & NRF), est encore l’un des « principes actifs » de la maison d’édition actuelle, qui lui doit sa force d’attraction. Mais comment rendre compte de ce catalogue, riche de plus de 40 000 titres ?L’introduction propose un accès immédiat et synthétique à cette masse, au sein de laquelle le visiteur doit reconnaître des œuvres et des auteurs qui lui sont familiers. En offrant ce cheminement dans un premier espace très intime, il s’agit en quelque sorte de « sanctuariser » cette présentation du catalogue qui conduit du manuscrit au livre.

Ecrire

Le visiteur est immédiatement plongé au cœur de ce siècle de littérature et de vie des idées par un choix exceptionnel de manuscrits. Des figures tutélaires de la NRF, André Gide, Paul Claudel et Marcel Proust, aux contemporains Daniel Pennac, Jean-Christophe Rufin ou Jonathan Littell, en passant par André Malraux, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou Pierre Guyotat, c’est le travail intime des auteurs majeurs du siècle qui est ainsi suggéré. Du côté du livre pour enfants, ce sont Roald Dahl et Jacques Prévert, mais aussi le prêt exceptionnel de dessins originaux du Petit Prince par un collectionneur particulier, dont certains seront exposés pour la première fois.

Lire

Editer, c’est choisir : un passage plus étroit symbolise ce moment fatidique. Les fiches de lecture, encore jamais présentées au public, sont les documents les plus rares et les plus significatifs du travail de sélection. On expose ici un choix de fiches rédigées par les grands lecteurs/auteurs de Gallimard (André Malraux, Albert Camus, Jean Paulhan, Raymond Queneau...) sur les textes majeurs de leurs contemporains. Plus largement, c’est le fonctionnement du comité de lecture qui est dévoilé, sans oublier les erreurs d’appréciation et les repentirs (Paulhan regrette ainsi d’avoir « laissé échapper » Julien Gracq). Selon qu’il les accueille ou les repousse, les auteurs se plaisent alors à le caricaturer ou l’injurier (« Fuck them » écrit Henry Miller en 1936).

Publier

Le choix est fait : le travail éditorial commence. Les lettres entre l’auteur et son éditeur révèlent le climat amical ou conflictuel dans lequel il se déroule (« Quand aurai-je […] des sous ? » demande gentiment Jean Cocteau, tandis que Ionesco s’insurge : « Un citoyen peut avoir raison contre l’État, je ne crois pas qu’un auteur puisse avoir raison contre son éditeur »), le dialogue qui se noue concernant un titre (Jean-Marie Gustave Le Clézio s’explique sur le choix de Désert) ou des passages d’un texte. Le visiteur commence alors à entrer dans l’intimité, et la complexité, de la relation éditoriale.

La portée du catalogue

Pour donner vie à ces documents et évoquer les mouvements littéraires et intellectuels du siècle, la parole est donnée aux écrivains par l’intermédiaire de nombreuses archives audiovisuelles de l’Ina, que le visiteur pourra librement parcourir. Dans ces extraits d’interviews télévisées, les auteurs sortent de la simple description de leur œuvre propre pour en définir la portée et le sens. Michel Foucault, Georges Duby ou Georges Dumézil y décrivent les fondements de leur démarche scientifique, Yukio Mishima et William Burroughs évoquent la littérature française qui a influencé leur œuvre, tandis que Jorge-Luis Borges, Louis-Ferdinand Céline ou Michel Tournier analysent leur technique d’écriture.

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Une maison, un métier

La seconde partie du parcours relève plus strictement de l’histoire éditoriale, à savoir celle de l’entreprise, de la mise en œuvre de ses choix, de ses réseaux, de ses enjeux commerciaux et industriels. C’est, au sens le plus large, l’espace de la fabrique éditoriale.Le visiteur peut explorer cette histoire à travers un double parcours chronologique et thématique : au centre, les grandes étapes de l’histoire de la maison et à la périphérie, les différentes fonctions de la pratique éditoriale. A mi-chemin, des colonnes se dressent pour assurer le lien entre ces deux approches indissociables. Véritables bibliothèques qui mettent les livres eux-mêmes au cœur de l’exposition, elles offrent une perception intuitive de la masse que représente le catalogue évoqué dans la première partie. En outre, elles mettent à l’honneur les grandes collections qui font l’image de marque d’un éditeur : la « Bibliothèque de la Pléiade », « Métamorphoses », la « Série noire », « Le Chemin », « Folio », « Découvertes », etc.

Une maison

Les jalons de cette histoire très dense sont posés à travers cinq périodes chronologiques. Le parcours débute par une édition originale des Fleurs du mal illustrée par Rodin à la demande de Paul Gallimard, le père de Gaston, encore jamais exposée.

1911-1919 : Le comptoir d’édition

Les Editions de la Nouvelle Revue française naissent en 1911 dans le prolongement de la revue littéraire créée en 1909 par un groupe d’écrivains réunis autour d’André Gide. Il faut un homme pour gérer l’affaire et contribuer à son financement : Gaston Gallimard, un élégant représentant de la bohême bourgeoise de la rive droite, signe avec Gide et Jean Schlumberger l’acte qui donne naissance le 31 mai 1911 aux Éditions de la NRF. La proximité entre la revue et la maison d’édition est fructueuse, mais l’un des épisodes les plus mémorables de cette période est le refus de publier la première partie de La Recherche du temps perdu de Marcel Proust, publiée fin1913 à compte d’auteur chez Bernard Grasset. Il faut l’action conjuguée de Gide, de Jacques Rivière, secrétaire de la revue, et de Gaston Gallimard pour obtenir de Proust qu’il poursuive la publication de La Recherche à la NRF, A l’ombre des jeunes filles en fleur lui valant son premier Prix Goncourt en 1919. Même ralentie par les contraintes de guerre, l’activité des Éditions se prolonge durant le conflit, notamment avec la publication de La Jeune Parque de Paul Valéry.

1919-1939 : La double enseigne

A son retour des Etats-Unis en 1919 (où il a suivi la troupe du Vieux Colombier), Gaston Gallimard considère qu’il doit diversifier son catalogue pour financer une littérature de qualité. Au terme d’un véritable « coup d’État », la maison est rebaptisée Librairie Gallimard, à laquelle il associe son frère Raymond et son ami Maney Couvreux. Les Éditions prennent leur essor et trouvent leur équilibre économique au début des années 1930 en confiant leur diffusion aux Messageries Hachette et en s’engageant, provisoirement, dans la presse populaire et politique. Les collections se multiplient et le comité de lecture s’organise. André Malraux est le grand « animateur » de la maison dans les années 1930 et l’un des promoteurs de la jeune littérature américaine qu’accueille alors la maison (« Avis1 [c’est-à-dire publication immédiate], sauf objection grave, pour chaque roman de F[aulkner] », indique la fiche rédigée par Malraux en 1935).

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1939-1946 : Les années sombres

Avec l’Occupation, les autorités allemandes instaurent un régime de contrôle de l’édition, et la maison Gallimard est menacée de mise sous séquestre. Le 23 novembre 1940, un accord est trouvé : Gaston garde la maîtrise de son entreprise, mais accepte que soient confiées au collaborationniste Pierre Drieu la Rochelle la direction d’une NRF exclusivement littéraire et « une participation étendue » à la direction des Éditions. En parallèle, la résistance intellectuelle s’organise autour de Jean Paulhan au sein même des Éditions. Cette période douloureuse et complexe est marquée par la révélation des œuvres d’Albert Camus et, sur fond de censure et de pénurie de papier, par la publication de textes importants de Louis Aragon ou Antoine de Saint-Exupéry. A la Libération, la revue est interdite par le comité d’épuration, alors que le dossier des Éditions est classé. La question de l’épuration des milieux littéraires domine alors la vie intellectuelle.

1946-1970 : D’un Gallimard l’autre

Les frères Gallimard ont installé leurs fils au sein de la maison, mais une sévère crise de succession éclate au milieu des années 1950. La mort accidentelle de Michel Gallimard, fils de Raymond, et d’Albert Camus en 1960 met un terme tragique à cette querelle. La maison sort de la guerre dans une situation économique favorable, ce qui permet à Claude Gallimard de mener une politique de développement éditorial et d’asseoir les fondations d’un groupe, avec le rachat de Denoël et du Mercure de France. Cette évolution, simultanée à celle du groupe Hachette, tend les relations entre l’éditeur et son diffuseur. La rupture intervient en 1970, Gallimard reprenant son autonomie commerciale.Claude Gallimard publie Jean-Marie Gustave Le Clézio, Michel Tournier, Patrick Modiano, Milan Kundera, lance « L’Univers des formes », les premières collections de poche, et développe le secteur des sciences humaines.

1970-2010 : Une nouvelle donne éditoriale

A la mort de son fondateur en 1975, Gallimard est un empire convoité, Claude Gallimard continue à le développer, tout en faisant entrer ses quatre enfants dans l’entreprise afin de commencer à organiser sa propre succession. C’est son fils cadet, Antoine, qui prend en 1988 la présidence de la société. Il s’ensuit une sévère crise familiale, dont le règlement intervient en 1991.Le début des années 1970 : la constitution d’une société de distribution, le lancement de la collection de poche « Folio » et la mise sur pied d’un département Jeunesse confié à Pierre Marchand. D’abord réticent à l’idée d’une régulation des prix, Claude Gallimard soutient la loi sur le prix unique du livre en 1981, avant que son fils ne s’engage plus avant dans la défense de la librairie et de la propriété intellectuelle. Le groupe accueille de nouvelles enseignes, à l’identité éditoriale très forte, comme POL, Joëlle Losfeld, Verticales ou Futuropolis. Des succès hors norme, comme ceux de Jonathan Littell ou Harry Potter, permettent à Antoine Gallimard et ses proches de conserver l’indépendance de la maison. Soulignant la vitalité du secteur Jeunesse, les illustrations originales d’Etienne Delessert, Georges Lemoine, Pef (pour Le Prince de Motordu), Quentin Blake, Antoon Krings et Jean-Claude Götting(pour Harry Potter) viennent conclure ce cheminement historique.

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Un métier

Pour mieux comprendre les ressorts de ce succès et les évolutions de la profession, le parcours propose également des focus transversaux autour des grandes fonctions de la pratique éditoriale, telle qu’elle s’est incarnée dans l’aventure Gallimard.

Il s’agit tout d’abord de montrer l’éditeur à l’œuvre. Les bénéfices de la durée, ce sont les mécanismes d’une politique d’auteur destinée à assurer un développement à long terme, parfois sans espoir de rentabilité à court terme. Cet engagement dans la durée est symbolisé par une horloge atmosphérique offerte par Saint-Exupéry, qui signe en 1929 un contrat l’engageant pour plusieurs romans.

La vie du fonds est alors assurée par le jeu des collections, de la « Pléiade » aux livres de poche, qui permettent d’exploiter les succès sous plusieurs formes.

Pour constituer un tel catalogue, les Gallimard sont passés maîtres dans l’art de rassembler les auteurs au-delà des divisions politiques, morales ou esthétiques, « au nom de la suprématie de la chose littéraire », comme le rappelle Romain Gary en 1962.

Leur force réside également dans leur capacité à traduire le meilleur de la littérature étrangère, de Joseph Conrad à Philip Roth, en passant par Franz Kafka, Julio Cortázar ou le Docteur Jivago de Pasternak, grâce à l’action de leurs « rabatteurs » à l’étranger.

Du point de vue de la « mise en livre », une sélection de maquettes vient illustrer les problématiques d’identité visuelle des collections ou de choix de couvertures, et les étapes de la mise en page.

Gallimard s’illustre également dans la production de « beaux livres », avec Macao et Cosmage, Banalité de Léon-Paul Fargue illustré de photographies de Roger Parry, ou les couvertures de Paul Bonet.

En marge de l’édition mais au cœur de la vie culturelle parisienne, Gaston Gallimard s’investit également dans le théâtre, avec l’aventure du Vieux Colombier, l’art, la musique et le cinéma, pour le rayonnement de sa marque et de ses auteurs. La presse populaire et politique joue également un rôle non négligeable pour la trésorerie des éditions dans les années 1920-1930.

Enfin, s’il est le support privilégié de la vie intellectuelle, le livre n’en est pas moins une marchandise, « qu’il faut bien vendre ». L’enjeu est donc celui de la publicité, par des supports promotionnels variés au sein desquels les affiches tiennent une place particulière.

Dans ce commerce de l’esprit, Gallimard se trouve en concurrence avec ses confrères, dont il scrute l’activité et « débauche » au besoin les auteurs. Il est à son tour victime de cette compétition acharnée lorsqu’en 1923, Paul Morand cède aux propositions de Bernard Grasset, qui lui propose en 1923 une « somme énorme » pour Lewis et Irène.

De la même façon, les affaires de prix littéraires apportent périodiquement leur lot de polémiques sur les jeux d’influence et le pouvoir de prescription.

Les questions de censure sont tout aussi déterminantes dans le jeu éditorial : des scandales provoqués par L’Amant de Lady Chatterley ou le Journal du Voleur à l’interdiction d’Eden, Eden, Eden de Pierre Guyotat en 1970, les pressions extérieures comme intérieures sont nombreuses et parfois subtiles.

Comme une sorte de synthèse finale, le parcours se conclut par deux vitrines prenant un livre - L’Etranger de Camus – de l’amont à l’aval : manuscrit, avis des lecteurs de la maison, fiche de lecture par Jean Pauhlan, mise en fabrication, critique par Jean-Paul Sartre, édition originale et déclinaisons dans différentes collections, etc. Ce coup de projecteur sur le deuxième titre le plus vendu par la maison après Le Petit Prince permet de percevoir le métier, au plus près, dans toutes ses composantes.

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Chronologie

18 janvier 1881 Naissance de Gaston Gallimard.

1er février 1909 Premier numéro de La Nouvelle Revue française, revue de littérature et de critique animée par André Gide.

31 mai 1911 Création des Éditions de la Nouvelle Revue française par André Gide, Jean Schlumberger et Gaston Gallimard. Parution des trois premiers livres : Paul Claudel, L’Otage ; André Gide, Isabelle ; Charles-Louis Philippe, La Femme et l’Enfant.

Fin 1912 Refus du manuscrit de Marcel Proust (premier volume de A la recherche du temps perdu), qui publie Du côté de chez Swann à compte d’auteur chez Bernard Grasset.

1913 Publication de Jean Barois de Roger Martin-du-Gard.

23 octobre 1913 Ouverture du théâtre du Vieux-Colombier de Jacques Copeau, émanation de la NRF.

Juin 1919 Arrêtée en 1914, La NRF (revue) reparaît sous la direction de Jacques Rivière.

26 juillet 1919 Création de la Librairie Gallimard par Gaston Gallimard, son frère Raymond et son ami Maney Couvreux, André Gide et Jean Schlumberger restant associés.

1920 Arrivée de Jean Paulhan au secrétariat de La NRF. Il deviendra un des grands lecteurs et éditeurs de la Maison Gallimard.

1919 Ayant quitté Bernard Grasset pour Gallimard, Marcel Proust offre à la NRF son premier prix Goncourt avec À l’ombre des jeunes filles en fleurs.

Années 1920 Premières collections (« Les Peintres français nouveaux », « Une œuvre, un portrait », « Les Documents bleus » [avec les premières traductions de Freud]...). La Maison publie les Dadaïstes (Aragon, Breton, Crevel, Eluard) et la jeune génération.

1925 Création du comité de lecture, avec les grands critiques de La NRF.

25 octobre 1928 Premier numéro de Détective, hebdomadaire publié par Gaston Gallimard. Suivront Voilà et Marianne.

Octobre 1928 Recrutement d’André Malraux comme éditeur, lecteur et directeur artistique.

1930 Installation des Éditions au 5, rue Sébastien-Bottin.

1931 Création de la collection « Du Monde entier » (Hemingway, Faulkner, Döblin, Kafka, Steinbeck...)

29 mars 1932 Accord de distribution Gallimard / Hachette.

1933 Reprise de la « Bibliothèque de la Pléiade », créée deux ans plus tôt par Jacques Schiffrin.

1936 Création de la collection « Métamorphoses » de Jean Paulhan.

4 octobre 1937 Entrée de Claude Gallimard, fils de Gaston, dans l’entreprise.

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1938 Entrée de Raymond Queneau au comité de lecture des Éditions.

1939 Publication de Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.

10 septembre 1939 Repli des Éditions dans la Manche 9 novembre 1940 Les scellés sont déposés par les Allemands rue Sébastien-Bottin 2 décembre 1940 Réouverture de la Maison Gallimard. La revue NRF est placée sous la direction de Pierre Drieu la

Rochelle ; Gaston Gallimard reste maître des Éditions. Juin 1942 Publication de L’Étranger d’Albert Camus. L’écrivain deviendra lecteur puis éditeur chez Gallimard.

Juin 1943 La NRF de Drieu cesse de paraître.

1945 Création des Temps modernes, par Jean-Paul Sartre.

Septembre 1945 Naissance de la « Série noire », créée par Marcel Duhamel : le royaume du polar américain, puis du roman policier français.

Avril 1946 Publication en France du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry.

26 octobre 1946 Le dossier d’épuration de Gallimard est classé, tandis que La NRF est interdite de publication.

1949 Parution du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir.

1951 Rachat des Éditions Denoël.

1953 Création du « Livre de poche » par Hachette. Gallimard y publie les titres phares de son fonds.

1958 Rachat des Éditions du Mercure de France. Publication de Docteur Jivago de Boris Pasternak.

1959 Création du « Chemin », dirigée par Georges Lambrichs. J.-M.G. Le Clézio y publie son premier livre, Le Procès-Verbal.

1960 Création de « L’Univers des formes » par André Malraux.

Janvier 1960 Mort d’Albert Camus et de Michel Gallimard, suite à un accident de voiture.

1962 Première collection de poche pour les essais : « Idées », dirigée par François Erval.

1966 Première collection de poche pour la poésie : « Poésie / Gallimard ». Création de la « Bibliothèque des Sciences humaines » de Pierre Nora.

1968 Parution de La Plaisanterie de Milan Kundera.

1971 Après la rupture de son contrat commercial avec Hachette, Gallimard lance sa propre structure de distribution, la Sodis.

1972 Création de la collection de poche « Folio ». Création de « Mille Soleils », première collection du futur département Gallimard Jeunesse, confié

à Pierre Marchand et Jean-Olivier Héron.

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25 décembre 1975 Disparition de Gaston Gallimard. 1977 Création de « Folio Junior » ; création de « L’Imaginaire ».

1986 Création de « Découvertes Gallimard ».

1987 Philippe Sollers entre chez Gallimard avec « L’Infini », collection et revue.

1988 Antoine Gallimard, fils cadet de Claude Gallimard, devient P-DG des Éditions. Arrivée de Pascal Quignard et de Teresa Cremisi dans les équipes éditoriales de Gallimard.

1989-1990 Crise entre les frères et sœurs de la troisième génération. Entrée de nouveaux actionnaires dans le capital Gallimard, via la BNP.

29 avril 1991 Disparition de Claude Gallimard.

1992 Création des Guides Gallimard.

Années 1990-2000 La Maison recouvre son indépendance, notamment grâce à ses succès éditoriaux, tant en jeunesse (Harry Potter, La Croisée des mondes...) qu’en littérature (Philippe Delerm, Muriel Barbery, Daniel Pennac, Jean-Christophe Rufin, ...). Création de nouvelles collections (« Quarto », « NRF Essais »...)

Juin 2010 Antoine Gallimard, président du Syndicat national de l’édition.

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Les dix plus gros tirages (1911 - 2011)

Antoine de Saint-Exupéry Le Petit Prince (1946) 13 096 000

Albert Camus L’Étranger (1942) 10 035 000

Albert Camus La Peste (1947) 6 813 000

Joseph Kessel Le Lion (1958) 4 843 000

Antoine de Saint-Exupéry Vol de nuit (1931) 4 670 000

Jacques Prévert Paroles (1949) 4 218 000

André Malraux La Condition humaine (1933)

4 015 000

Ernest Hemingway Le Vieil Homme et la mer (1952) 3 909 000

Jules Romains Knock (1924) 3 887 000

Jean-Paul Sartre Huis clos / Les Mouches (1976) 3 782 000

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Publication Gallimard, 1911 - 2011

Un siècle d’édition

Sous la direction d’Alban Cerisier et Pascal Fouché.Avec les contributions d’Olivier Bessard-Banquy, Alban Cerisier, Pascal Fouché, Virginie Meyer, Gisèle Sapiro, Hervé Serry et Anne Simonin.Coédition Éditions Gallimard / BNFRelié, 250 x 250 mm 408 pages, environ 350 illustrations couleurPrix : 49 euros

Les Éditions de la Nouvelle Revue française – rebaptisées, en 1919, Librairie Gallimard – ont été créées en 1911 dans le prolongement de la célèbre revue littéraire fondée deux ans plus tôt par André Gide et ses amis. Cent ans plus tard, elles demeurent la plus grande maison d’édition française indépendante, dotée d’un catalogue de quelque 40 000 titres.

Associé à l’affaire dès ses débuts, le jeune Gaston Gallimard a pris à cœur d’en développer l’activité, avant d’en prendre la direction. Tout en la tenant au plus près de l’extraordinaire creuset littéraire et critique de La NRF, il veille très tôt à en étendre l’assise éditoriale et commerciale. Sous son impulsion, le comptoir d’édition des premières années laisse place à une véritable entreprise dont le seul dessein sera de se donner les moyens de mener en toute indépendance, et durablement, une politique d’auteurs et de collections. Gide, Claudel, Aragon, Breton, Eluard, Ponge, Malraux, Faulkner, Saint-Exupéry, Michaux, Sartre, Queneau, Ionesco, Pinter, Camus, Yourcenar, Duras, Kerouac, Mishima, Modiano, Le Clézio, Kundera, Tournier... on pourrait écrire sans effort une histoire de la littérature et des idées au vingtième siècle à la lecture de ce seul catalogue, en s’accordant par ailleurs de pertinentes excursions dans le monde de l’enfance, du roman populaire, du journalisme, du théâtre ou de la musique... Tout lecteur peut y trouver son bien, avant même d’entrer dans le secret des choix, raisons et pratiques qui sont le propre de la « fabrique éditoriale ».

Le présent ouvrage accompagne l’exposition présentée à la Bibliothèque nationale de France du 22 mars au 3 juillet 1911 (Galerie François Ier, Quai François-Mauriac). S’appuyant sur les archives très riches et largement inédites de l’éditeur (correspondances et fiches de lecture ; documents promotionnels et commerciaux ; maquettes...), il retrace la chronique professionnelle et culturelle d’un siècle mouvementé durant lequel, dans le secret des murs comme à la lumière des rayonnages, une certaine conception de la profession d’éditeur s’est affirmée, mise au service, en dernier ressort, du seul mouvement de la littérature et des idées.

Contacts presse

Editions Gallimardpresse nationale : Béatrice Foti, 01 49 54 42 10 – [email protected] régionale et étrangère : Pierre Gestède, 01 49 54 42 54 - [email protected]élène Crenon, 01 53 79 46 76 – [email protected]

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Le cercle littéraireune émission sur le web de Laure Adler et Bruno Racine

Laure Adler et Bruno Racine consacrent une émission spéciale au centenaire des Éditions Gallimard. Ils reçoivent Anne Wiazemsky, Jean Rouaud et Antoine GallimardEn ligne à partir du 18 mars sur bnf.fr, dailymotion.com, lemagazine-litteraire.com et TV5.org

Journée d’études : Gallimard et les sciences humaines20 mai 2011 Présentée par François Chaubet, François Dosse et Pascal Mercier.BnF I François -MitterrandPetit auditorium - entrée libre

Si la maison d’édition Gallimard domine le panorama des Lettres françaises au XXe siècle, son rôle dans la production et la circulation des idées et des savoirs s’avère également capital. Il est en effet revenu en France à quelques maisons d’édition généralistes le soin de prospecter et de soutenir l’univers nébuleux de la recherche. Le catalogue Gallimard l’atteste : une bonne partie de la philosophie, de l’histoire, de l’histoire de l’art, des sciences humaines et sociales du XXe siècle, sortent de la fabrique du n°5 de la rue Sébastien-Bottin. Il s’agira de revisiter quelques grands « moments » intellectuels (« moment existentialiste », « moment structuraliste »…) animés par de prestigieuses collections et revues (Temps Modernes en 1945, Le Débat en 1980). Cette tentative d’historisation permettra de cerner la dynamique de l’institution éditoriale en même temps que le rôle majeur des hommes, directeurs de collection, auteurs et autres passeurs du métier de l’édition.

9h40 - Les années quarante, par François Chaubet

11h00 - Jean Paulhan, par Claude-Pierre Pérez

11h30 - “ Connaissance de l’inconscient “, par Elisabeth Roudinesco

14h00 - Les années soixante, par François Dosse

14h30 - Les années quatre-vingts, par Jean-Yves Mollier

16h00 - Table ronde animée par Bruno Auerbach : « Où vont les sciences humaines ? » avec Jean-François Dortier, Thierry Paquot et Jean-Louis Schlegel.

Activités pédagogiquesPour les enseignants :- Visite guidée gratuite le mercredi à 14h30.- Dossier pédagogique sur l’histoire de l’édition, proposé lors des visites et téléchargeable sur bnf.frPour les classes : - Dossier “ parcours de l’exposition” proposé à l’entrée de l’exposition et téléchargeable sur bnf.fr.- Visite guidée de l’exposition mardi, jeudi et vendredi à 10h et 11h30.

Réservation au 01 53 79 49 49

Autour de l’exposition

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La visite guidée par les commissairesL’internaute pourra télécharger sur son téléphone ou son MP3 les commentaires surl’exposition. Après la visite, il retrouvera les commentaires en ligne, avec des zooms sur les principaux documents.

L’exposition en imagesL'exposition virtuelle invite à découvrir un siècle d'édition en cinq étapes : 1909-1919 La littérature au comptoir 1919-1939 La double enseigne1939-1945 Les Années sombres 1946-1970 D'un Gallimard l'autre1970-2010 Une nouvelle donne

Le dossier propose des textes d’Alban Cerisier accompagnés de documents d’archives et s’enrichit d’un important volet sur la littérature étrangère.

Un dossier pédagogique sur le thème "lire, écrire, publier", au programme des lycées, permet de suivre toutes les étapes du livre. Les fonctions du brouillon dans l'écriture, le rapport de l'écrivain avec son premier lecteur, les corrections, la réécriture, le choix du titre, de la couverture, la publicité et la promotion, les rééditions… : à chaque étape, des études de cas sont proposées.

Pages luesLecture à voix haute de nombreuses pages manuscrites, de fiches de lecture et de correspondances.

RepèresUn certain nombre de repères sont proposés : chronologie, prix littéraires, membres successifs du comité de lecture.

Parcours enfantsUn parcours ludique à travers une sélection de livres pour la jeunesse est proposé aux plus jeunes.

Le site de l’exposition en ligne expositions.bnf.fr /gallimard

ouverture à partir du 16 mars 2011

Coéditée, l’exposition virtuelle est accessible depuis le site de la BnF et celui des Éditions Gallimard.

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L’Ina partenaire de l’exposition « Gallimard, un siècle d’édition »

« Je suis lié à Monsieur Gallimard par certains engagements qui me permettent de lui demander des avances que nous avons. Et il se fatigue de donner des avances s’il ne vend pas. Et pour vendre, il compte sur la publicité. Et si je me refuse à cet effort de publicité, évidemment il ne me donnera plus d’avances. C’est assez simple. » Dès 1958, Louis-Ferdinand Céline, interviewé par André Parinaud dans l’émission Voyons un peu, pose la question de la relation entre la télévision et la littérature, toujours d’actualité aujourd’hui.Mais qu’importe qu’il s’agisse de promotion. Grâce à la télévision et aux archives de l’Ina, tous les courants de pensée du XXe siècle sont représentés à travers 60 ans d’entretiens avec des écrivains et des intellectuels.

La richesse de ce patrimoine audiovisuel et sonore permet à l’Ina d’être le partenaire incontournable de la Bibliothèque nationale de France (BnF) et des Éditions Gallimard pour la célébration du centenaire de cette prestigieuse maison d’édition en incarnant les écrivains du catalogue. Milan Kundera explique comment son éducation musicale a influencé sa façon de construire un roman ; Georges Bataille estime que « la littérature nous permet de voir le pire et de savoir lui faire face » ; Albert Cohen décrit l’écriture comme un acte d’amour, au sens physique du terme ; Simone de Beauvoir s’explique sur sa célèbre formule « on ne naît pas femme, on le devient » et Elisabeth Badinter analyse l’importance du Deuxième sexe qui a permis que « la liberté s’énonce aussi au féminin » ; Michel Foucault, interviewé par Pierre Dumayet à propos de son livre Les mots et les choses pour Lectures pour tous , explique qu’il a voulu traiter d’un point de vue ethnologique le savoir occidental.Au fil des images, ils transmettent leurs idées, témoignent de la création de la maison d’édition, de la Nouvelle revue française (NRF), des séances de lecture...Ces images apportent également un éclairage sur les relations entre les éditeurs et les auteurs.

C’est en transmettant ses images et ses sons sous des formes les plus variées au sein de festivals, rétrospectives, expositions, musées ou autres événements culturels que l’Ina leur donne sens et participe à la construction d’une mémoire commune.

Avec plus de 3 500 000 heures de programmes télé et radio et plus d’un million de documents photographiques conservés, l’Ina partage une richesse exceptionnelle avec ses publics.

Grâce à sa politique d’édition, à son site internet ina.fr, et à son engagement comme partenaire d’événements culturels et éducatifs, l’Ina favorise la diffusion de ses images et de ses sons. Parmi les 100 000 émissions de télévision ou de radio à visionner ou télécharger sur ina.fr, sont réunies les emblématiques Lectures pour tous, Apostrophes ou Le Masque et la plume. Un catalogue d’éditions audio et vidéo rassemble les grandes voix des écrivains du XXe siècle. Citons notamment Colette, Jean Giono, Marguerite Duras … édités dans la collection audio Ina Mémoire vive, Samuel Beckett et Georges Perec ou les entretiens de Bernard Pivot, avec Gallimard, édités en DVD.

Rassembler, conserver, et donner sens aux images et aux sons, pour les transmettre au plus grand nombre, telle est la mission de l’Ina.