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ABEL B ALAIN LE NINÈZE SATOR L’ÉNIGME DU CARRÉ MAGIQUE ROMAN

Extrait de "Sator"

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Extrait de "Sator" d'Alain Le Ninèze paru en mai 2008 Actes Sud Histoire et en juin 2012 dans la collection de poche Babel

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-:HSMDNA=UU^\ZZ:DIFFUSION :Québec : LEMÉAC ISBN 978-2-7609-0811-6Suisse : SERVIDISFrance et autres pays : ACTES SUD Dép. lég. : juin 2012 (France)8 € TTC France / www.actes-sud.fr

ISBN 978-2-330-00975-5

SATORL’énigme du carré magique

Rome et Jérusalem, 62-67 après J.-C. Trente ans après Ponce Pilate, Lucius Albinus est procurateur de la province de Judée. A la demande de son oncle, Bal-bus Pison, sénateur romain secrètement converti au christianisme, Albinus entreprend de déchiffrer le cryptogramme sacré qui sert de signe de ralliement aux premiers chrétiens persécutés par Néron. L’en-quête qu’il mène en Palestine le conduit à rencontrer les derniers témoins encore vivants du procès et de la mort de Jésus. Pendant ce temps, la révolte gronde en Judée contre l’occupant romain. Le procurateur est entraîné malgré lui dans la tourmente de la pre-mière insurrection juive qui aboutira en 67 à la libé-ration éphémère de Jérusalem…

Connu depuis l’Antiquité par des inscriptions découvertes en divers lieux du monde chrétien, le mystérieux cryptogramme, appelé “carré Sator”, a été exhumé des ruines de Pompéi en 1936 et daté de 62 après J.-C., mais il n’a jamais pu être déchiffré. Le récit de Lucius Albinus jette une lumière nouvelle sur cette fascinante énigme de l’archéologie chré-tienne.

Agrégé de lettres classiques, Alain Le Ninèze enseigne le français et les langues anciennes à Paris. Il a publié plusieurs essais et romans parmi lesquels, chez Actes Sud : SATOR (2008, prix Jean d’Heurs du roman historique), La Contro-verse de Bethléem (2009) et AGLA (2012).

Illustration de couverture : Sir Lawrence Alma-Tadema, Une lecture d’Homère (détail), 1885. Georges W. Elkins Collection. © AKG-Images

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BABEL, UNE COLLECTION DE LIVRES DE POCHE

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En ce jour des ides de février de la dixièmeannée du règne de Néron*, cela fait deux ansque je suis arrivé en Palestine. Deux ans que jeme morfonds sur cette terre accablée de soleil,infestée de moustiques et peuplée d’hommes àl’œil sombre où l’on peut lire la haine de tout cequi est romain. Et rien n’annonce la fin pro-chaine de cet exil. Lorsque Balbus m’avait faitobtenir cette procurature de Judée, il m’avaitexpliqué qu’elle serait une étape dans moncursus honorum. Ma mission, m’avait-il dit, nedurerait qu’un an ou peut-être deux. Et voiciqu’on me parle, maintenant, d’une troisième an -née… Décidément, l’oncle Balbus s’est bien mo -qué de moi.

Pendant ces deux années, je n’ai reçu aucunenouvelle de lui. Jusqu’à cette lettre qui m’estarrivée hier. Une lettre déconcertante… Je laverse à ce dossier qui, avec diverses pièces ac -compagnant mes notes personnelles, constituerala chronique de ma procurature en Palestine.

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* Le 13 février 64.

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Publius Balbus Pison à son cher Lucius

Cette lettre, mon cher neveu, est un appel ausecours. Il se trouve, aujourd’hui, que j’ai besoinde toi. Oui, j’ai besoin de tes lumières pour m’ai-der à déchiffrer le cryptogramme que tu trouverasreproduit sous ces lignes. Il faut que j’y parvienne.Il y va de ma liberté, de ma vie. Je t’expliqueraipourquoi quand je le pourrai. Je n’en ai pas leloisir pour l’instant. Aide-moi donc, mon cherLucius ! Fais cela pour ton vieil oncle qui t’a tou-jours considéré comme un fils.

Je t’en remercie par avance.Porte-toi bien.

S A T O RA R E P OT E N E TO P E R AR O T A S

*

La première chose que j’ai vue en examinant cetétrange carré magique où des lettres tiennentlieu de chiffres, c’est la croix des chrétiens figu-rée au milieu par les deux tenet :

L’idée m’est venue parce que je connais lescroyances de mon oncle : peu avant mon départen Palestine, Balbus m’avait dit, sous le sceau dusecret, qu’il avait embrassé la foi du mage galiléen

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A R P P OE N E

O P E R AR O EA S

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T E N E TET

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qui commençait depuis quelque temps à se ré -pandre à Rome. Ce cryptogramme, sans doute,avait un lien avec les croyances des gens de lasecte.

C’est dans cette voie que j’ai commencé àchercher. Et voici ce que j’ai fini par trouver. Sion lit le carré de droite à gauche, ce sont tou-jours les mêmes mots qui apparaissent :

R O T A SO P E R AT E N E TA R E P OS A T O R

Si, maintenant, on les lit dans le sens vertical,de haut en bas ou de bas en haut, les lettres ducarré composent toujours ces mêmes cinq mots :sator, arepo, tenet, opera, rotas. En laissant decôté le mot arepo, qui n’existe pas dans notrelangue, on peut tenter de construire un sensavec ces quatre mots : “le semeur”, “tient”, “lesœuvres”, “les roues”. On peut y voir, par exemple,une formulation imagée dans laquelle “le se meur”désignerait Dieu… Dans cette hypothèse, “lesœuvres” seraient celles des hommes, “les roues”seraient les rouages de l’univers, et le verbe “te -nir” serait à prendre au sens figuré de “régler”,“diriger”. Ce qui pourrait se lire ainsi :

Le semeur (Dieu) dirige les œuvres (des hom -mes) et les rouages (de l’univers).

*

Cette lecture, qui m’a occupé pendant une partiede la nuit, m’est apparue ce matin comme étant

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la seule possible*. Aussi l’ai-je adressée à Balbus,avec une courte lettre où je lui disais mon désirde savoir pourquoi lui, questeur du Sénat romain,occupait son temps à déchiffrer des énigmes…N’avait-il donc pas d’autres occupations ?

La vérité, c’est que je n’avais pas pris au sérieuxle ton tragique de sa lettre, ce prétendu dangerdont il s’affirmait menacé ; je le disais sans dé -tour, lui faisant remarquer que la gestion des affai -res de Rome, décidément, lui laissait du tempslibre… Je me moquais de lui, en fait, dans cettelettre que j’ai confiée ce midi au courrier mili-taire impérial.

* Sur les interprétations que les historiens feront de cetteinscription, voir, notamment : Jérôme Carcopino, Les Fouil -les de Saint-Pierre et la tradition. Le christianisme secretdu carré magique, Albin Michel, Paris, 1963.

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Trois mois se sont écoulés depuis cet échangede lettres. Trois mois pendant lesquels il ne s’estrien passé qui méritât d’être rapporté. Si je re -prends aujourd’hui mes tablettes, c’est parce quela situation vient brusquement de changer. Lorsdes fêtes de la Pâque juive, des émeutes ont éclatéun peu partout dans le pays et j’ai dû organiser,seul, les opérations nécessaires au rétablisse-ment de l’ordre. Rien ne m’avait préparé à unetelle responsabilité. J’ai dû improviser pour faireface à la situation. C’est ainsi, m’avait dit mononcle, que l’on se forme à la gestion des affairespolitiques. Alors disons que je suis désormaisformé !

C’est à Jérusalem que la situation a été la plustendue. La fête des Azymes venait de commen-cer lorsqu’un de mes centurions a été poignardédans la rue par un sicaire. C’est la première foisqu’un tel acte se produisait à Jérusalem. Pourrechercher le coupable, j’ai lancé des escouadesde soldats dans la ville. Mais comment retrouverun tueur sans visage dans la fourmilière de Jéru -salem ? Il m’aurait fallu des informateurs, et jen’en avais pas. Ni informateurs ni témoins : per-sonne n’avait rien vu. Les habitants de Jérusalemprotégeaient l’assassin par leur silence. Toute laville, en fait, était complice de l’attentat. Ne voulant

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pas donner l’impression de céder, j’ai envoyémes soldats fouiller les maisons une à une.

Ce que j’ignorais, c’est que je m’attaquais ainsià la religion. Les Juifs sont obsédés par l’idée desouillure, ils en conçoivent d’innombrables mo -tifs. Que des soldats romains enjambent le seuilsacré de leurs maisons, qu’ils en foulent le solde leurs sandales crasseuses, c’était un scandale.Plus que cela encore : un sacrilège. Bref, la révoltegrondait dans Jérusalem. Dans les rues, sur lesmarchés, aux portes de la ville, des groupes d’en -fants et de jeunes gens se sont mis à lancer despierres contre mes soldats. J’ordonnai de ne pasrépliquer par les armes, ni même de pourchas-ser les assaillants. Une seule consigne était don -née à mes troupes : laisser faire, ne pas réagir. Etc’est ainsi que, pendant des semaines, mes sol-dats se sont fait lapider par des gamins. Certainsd’entre eux ont été blessés. Mais c’est surtoutleur moral qui en souffrait : mes hommes étaienthumiliés de ne pouvoir se défendre. Ils auraientpréféré risquer leur vie dans une vraie guerre.J’ai vu un de mes vétérans les plus endurcis enpleurer de rage.

Bien que la fouille des maisons n’ait duré quedeux jours, ces troubles se sont prolongés pen-dant plusieurs semaines. Aujourd’hui, les chosessont à peu près rentrées dans l’ordre. Mais, pen-dant tout ce temps, je suis resté sur le qui-vive.Je ne pensais plus depuis longtemps à mon oncleet à son étrange énigme. C’est alors qu’une lettrede lui m’arriva. Je la transcris ici in extenso :

Publius Balbus à son cher neveu Lucius

Je te prie d’excuser mon retard à t’écrire et,surtout, à te remercier. Ton aide m’a été précieuse

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même si, à vrai dire, j’avais moi-même envisagéton hypothèse de lecture. La seule chose qui megêne, c’est qu’elle fait l’impasse sur ce mot quin’existe pas en latin, arepo. Il faudra que nousréfléchissions encore sur ce point. Mais, d’abord,je dois t’expliquer pourquoi je m’obstine ainsi àdéchiffrer ce cryptogramme. Ce n’est pas, commetu sembles le penser, une façon d’occuper mesloisirs. Non, Lucius, bien loin de là ! Quand je tedis que c’est pour moi une question de vie oude mort, c’est malheureusement la vérité. Je vaiste raconter comment j’en suis arrivé là.

Les chrétiens de Rome, tu le sais, vivent ca -chés par crainte des persécutions. Ils se réunis-sent en secret pour célébrer leurs cérémonies.Ils ont entre eux un certain nombre de signes dereconnaissance, intelligibles à eux seuls. Ce fa -meux cryptogramme en est un : seul un chrétien– ou quelqu’un qui, comme toi, est bien informéde leurs croyances – peut y voir la croix dessi-née par les deux tenet. Mais pour ce qui est dusens exact du message les choses restent obs-cures, même pour les frères de notre commu-nauté. Je n’aurais pas fait appel à tes lumières sielles ne l’étaient pas.

La première fois que j’ai vu ce cryptogramme,pour ma part, c’était à Pompéi*. Il était gravé surune colonne de la grande palestre où, pendant

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* Ce cryptogramme sera exhumé des ruines de Pompéi en1936 par le professeur Matteo Della Corte. On le découvriraensuite dans d’autres lieux correspondant à des momentsdivers de l’expansion chrétienne : de Pompéi (Ier siècle) àdes villes de France telles que Jarnac, Oppède-le-Vieux ouLoches (Moyen Age), en passant par Budapest (IIe siècle),Doura-Europos en Syrie (IIIe siècle), Cirencester en Angle -terre (IVe siècle). Cf. documents en annexe, p. 235.

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ton adolescence, tu allais presque chaque jourlancer le disque ou le javelot. Tu ne l’as sansdoute jamais remarqué. Moi-même je l’ai décou-vert par hasard, un jour que je m’étais assis aupied de cette colonne pour regarder les jeux dustade. J’ai tenté en vain de le déchiffrer. Mais jen’ai pas insisté. Je n’avais pas, alors, les raisonsimpérieuses qui me poussent aujourd’hui à lefaire…

Tu te demandes sans doute où je veux en venir.Un peu de patience, mon cher Lucius, j’en arriveau fait : Néron, comme tu le sais, voue une hainefarouche aux chrétiens ; il prépare un décret pu -nissant de mort tout citoyen romain convaincu depratiquer notre culte. L’impératrice Poppée, fortheureusement, jouit d’une grande influence surson mari. C’est une femme à l’esprit ouvert etcurieux. Elle passe pour avoir de la sympathiepour tout ce qui vient de l’Orient, et en particulierde la Judée. C’est elle qui, pour l’instant, aurait dis-suadé Néron de publier son décret. Mais les per-sécutions à venir s’organisent dans l’ombre àl’instigation du sinistre préfet Tigellin. Il y a prèsde deux mois, une opération de police de grandeenvergure a eu lieu. Plusieurs frères romains ontété inquiétés, parfois même arrêtés. Des dizainesde maisons ont été fouillées par les sbires deTigellin. Et parmi ces maisons, mon cher neveu,se trouvait la mienne…

Oui, Lucius, on a osé me faire ça ! A moi,Publius Balbus Pison, descendant de la plusancienne noblesse romaine ! Quelqu’un m’avait-il dénoncé ? Je n’arrive pas à le croire. Quoi qu’ilen soit, ma maison du quartier des Carènes a étéfouillée de fond en comble. Et tu devines ce quis’est passé : on y a découvert, dans la chambre quime sert de bureau, le cryptogramme de Pompéi

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que j’avais eu la mauvaise idée de reproduiresur un pan de mur dissimulé par un coffre. Plu -sieurs frères se sont fait piéger de la même façon.Tu imagines le désastre. Surtout pour moi, ma -gistrat du Sénat, homme connu de toute la ville…Très vite, je suis devenu le principal accusé danscette affaire.

Interrogé par Tigellin, je me suis défendu com -me je le pouvais. J’ai prétendu que l’inscriptionétait déjà là quand j’avais loué la maison, je n’yavais pas prêté attention, j’ignorais qu’elle pûtêtre un symbole de la secte chrétienne dont, pourma part, je n’avais entendu parler que par ouï-dire… Voilà, Lucius, le mensonge que j’ai serviau préfet. Inutile de préciser que le rusé Tigellinne m’a pas cru : ayant noté ma déposition, ils’est contenté de dire qu’elle serait transmise àl’empereur, lequel déciderait de mon sort.

Par chance, il se trouve que je connais Pop -pée. Je l’ai rencontrée jadis à Pompéi, sa villenatale où elle possède encore plusieurs résidencesdont la fameuse Maison des Amours dorés. De -puis qu’elle est devenue l’épouse de Néron, jel’ai revue une fois au théâtre, puis au Palais oùj’ai été reçu par elle en compagnie de Sénèque.Nos conversations ont toujours été franches etdirectes. J’apprécie, je te l’ai dit, l’intelligence decette femme qui est infiniment supérieure à sonempereur de mari. Quant à elle, je crois qu’ellem’estime pour mon franc-parler qui trancheavec l’hypocrisie des courtisans. Bref, nos rela-tions sont cordiales, pour autant qu’on puisseemployer un tel mot s’agissant de l’impératriceet de moi… J’ai donc repris espoir lorsqu’uncenturion est venu m’informer que Poppée mefaisait mander au palais.

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ISBN 978-2-330-00975-5

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Rome et Jérusalem, 62-67 après J.-C. Trente ans après Ponce Pilate, Lucius Albinus est procurateur de la province de Judée. A la demande de son oncle, Bal-bus Pison, sénateur romain secrètement converti au christianisme, Albinus entreprend de déchiffrer le cryptogramme sacré qui sert de signe de ralliement aux premiers chrétiens persécutés par Néron. L’en-quête qu’il mène en Palestine le conduit à rencontrer les derniers témoins encore vivants du procès et de la mort de Jésus. Pendant ce temps, la révolte gronde en Judée contre l’occupant romain. Le procurateur est entraîné malgré lui dans la tourmente de la pre-mière insurrection juive qui aboutira en 67 à la libé-ration éphémère de Jérusalem…

Connu depuis l’Antiquité par des inscriptions découvertes en divers lieux du monde chrétien, le mystérieux cryptogramme, appelé “carré Sator”, a été exhumé des ruines de Pompéi en 1936 et daté de 62 après J.-C., mais il n’a jamais pu être déchiffré. Le récit de Lucius Albinus jette une lumière nouvelle sur cette fascinante énigme de l’archéologie chré-tienne.

Agrégé de lettres classiques, Alain Le Ninèze enseigne le français et les langues anciennes à Paris. Il a publié plusieurs essais et romans parmi lesquels, chez Actes Sud : SATOR (2008, prix Jean d’Heurs du roman historique), La Contro-verse de Bethléem (2009) et AGLA (2012).

Illustration de couverture : Sir Lawrence Alma-Tadema, Une lecture d’Homère (détail), 1885. Georges W. Elkins Collection. © AKG-Images

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