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Ecole Doctorale en Sciences Pharmaceutiques Etude de l’interaction des souches cliniques de Staphylococcus aureus avec une surface abiotique Jean-Marie LIESSE IYAMBA Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences Biomédicales et Pharmaceutiques Promoteur et co-promoteur: Prof. Jean-Paul DEHAYE (Laboratoire de Chimie biologique et médicale et de Microbiologie pharmaceutique, Faculté de Pharmacie) Prof. TAKAISI KIKUNI (Laboratoire de Microbiologie Expérimentale et Pharmaceutique, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, Université de Kinshasa) Composition du jury: Présidente: Prof. Véronique MATHIEU (Faculté de Pharmacie, Université Libre de Bruxelles) Secrétaire: Prof. Paule BOUSSARD (Faculté de Pharmacie, Université Libre de Bruxelles) Membres: Prof. Stéphanie POCHET (Faculté de Pharmacie, Université Libre de Bruxelles) Prof. Caroline STEVIGNY (Faculté de Pharmacie, Université Libre de Bruxelles) Prof. Philippe COURTOIS (Jury externe, Faculté de Médecine, Université de libre de Bruxelles) Dr. Thierry BERNARDI (Jury externe, Membre du groupe européen de recherche COATIM) Octobre 2012 Faculté de Pharmacie

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Ecole Doctorale en Sciences Pharmaceutiques

Etude de l’interaction des souches cliniques de Staphylococcus aureus avec

une surface abiotique

Jean-Marie LIESSE IYAMBA

Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences

Biomédicales et Pharmaceutiques

Promoteur et co-promoteur:

Prof. Jean-Paul DEHAYE (Laboratoire de Chimie biologique et médicale et de Microbiologie

pharmaceutique, Faculté de Pharmacie)

Prof. TAKAISI KIKUNI (Laboratoire de Microbiologie Expérimentale et Pharmaceutique,

Faculté des Sciences Pharmaceutiques, Université de Kinshasa)

Composition du jury:

Présidente: Prof. Véronique MATHIEU (Faculté de Pharmacie, Université Libre de

Bruxelles)

Secrétaire: Prof. Paule BOUSSARD (Faculté de Pharmacie, Université Libre de Bruxelles)

Membres:

Prof. Stéphanie POCHET (Faculté de Pharmacie, Université Libre de Bruxelles)

Prof. Caroline STEVIGNY (Faculté de Pharmacie, Université Libre de Bruxelles)

Prof. Philippe COURTOIS (Jury externe, Faculté de Médecine, Université de libre de

Bruxelles)

Dr. Thierry BERNARDI (Jury externe, Membre du groupe européen de recherche COATIM)

Octobre 2012

Faculté de Pharmacie

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DEDICACE

Je dédie ce travail

En mémoire de ma mère Marguerite SOSA BAMELA

A ma très chère et tendre épouse Nicky KIMBUTA pour son amour, sa patience, son soutien

permanent et surtout pour son dévouement à l’éducation de nos enfants en dépit de ses

nombreuses occupations.

A mes chers enfants Muriel et Daniel LIESSE pour tous les moments difficiles passés loin de

vous.

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REMERCIEMENTS

Je voudrais remercier vivement le Professeur Jean-Paul DEHAYE pour m’avoir permis

d’intégrer son laboratoire et pour l’encadrement dont j’ai bénéficié de sa part tout au long de

mes travaux de thèse. Votre disponibilité, vos critiques et remarques et surtout vos

connaissances scientifiques très poussées ont concouru à l’aboutissement heureux de ce

travail.

Je tiens à exprimer toute ma gratitude au Professeur TAKAISI KIKUNI pour avoir accepté de

co-diriger ce travail. Vous avez su me convaincre avec beaucoup de bienveillance et patience

afin que j’entreprenne ces études et m’avez entouré de meilleures conditions pour mener à

bien mes recherches. Que ce travail soit le témoignage de ma grande reconnaissance.

Je remercie l’initiateur de ce travail, le Professeur Michel DEVLEESCHOUWER. Durant

mes études pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies, vous n’aviez ménagé aucun

effort pour m’offrir des conditions de travail idéales, sans oublier l’accueil chaleureux dont

j’ai rencontré au sein de votre bienveillante famille.

Je remercie les membres de mon comité d’accompagnement, Professeurs Stéphanie POCHET

et Philippe COURTOIS, dont les pertinentes remarques et suggestions m’ont permis

d’améliorer ce travail.

Je voudrais aussi exprimer toute ma gratitude aux Professeurs Véronique MATHIEU, Paule

BOUSSARD, Stéphanie POCHET, Caroline STEVIGNY, Phillipe COURTOIS et au Docteur

Thierry BERNARDI, pour avoir accepté de participer au jury de cette thèse et

particulièrement pour le temps consacré à lire et à juger ce travail en vue de l’amélioration de

la version finale.

Je remercie la Coopération Technique Belge (CTB) dont la bourse m’a permis de réaliser

cette thèse.

Je remercie également toute ma famille, ma belle famille ainsi que tous mes proches pour leur

soutien moral indéfectible tout au long de ce parcours.

Je remercie le Docteur Michel SEIL et Mme Sara DULANTO pour leur expertise dans les

études de biologie moléculaire.

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Mes très sincères remerciements à mes collègues Carole NAGANT et Malika EL OUAALITI

pour avoir généreusement mis à ma disposition respectivement les matériels et réactifs pour

les études du biofilm et les macrophages.

Je remercie Mme Naima EL MANSSOURI et Mr Charaf EL KHATTABI pour leur

gentillesse et disponibilité.

Je remercie aussi les Dr. Ariane DEPLANO et Olivier DENIS ainsi que Mr Raf De RYCK du

Centre National de référence Staphylococcus aureus de l’Hôpital Erasme pour avoir accepté

avec promptitude de réaliser les études de typage moléculaire des souches de Staphylococcus

aureus.

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LISTE DES ABREVIATIONS

ADN: Acide désoxyribonucléique

agr: Accessory gene regulatory

Arl: autolysis –related locus

ARN: Acide ribonucléique

ARNr: Acide ribonucléique ribosomal

ATCC: American Type Culture Collection

Bap: Biofilm associated protein

BFI: Biofilm Forming Index

BFRT®: Biofilm Ring Test

®

BHI: Brain Heart Infusion

ccr: Cassette chromosomal recombinase gene

CDC: Center for Disease Control and Prevention

CHIPS: Chemotaxis inhibitory protein of staphylococci

Clf: Clumping factor

CLSI: Clinical and Laboratory Standard Institute

CLSM: Confocal laser scanning microscopy

CMI: Concentration minimale inhibitrice

Cna: Collagen binding protein

CV: Cristal violet

ddNTP: Didésoxyribonucléotide triphosphate

DHFR: Dihydrofolate réductase

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DHPS: Dihydroptéroate synthétase

DMSO: Diméthylsulfoxide

DNases: Désoxyribonucléases

dNTP: Désoxyribonuléotide triphospahate

D.O: Densité optique

EDTA:Acide éthylène diamine tetraacétique

EGTA:acide éthylèneglycol tétraacétique

EPS: Extracellular polymeric substances

ET: Epidermolytic toxin

FEM: Factor Essential for Methicillin Resistance

FnBP: Fibronectin Bindin Protein

gap: Gène codant pour la glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase

GISA: Glycopeptide Intermediate-Sensitive Staphylococcus aureus

HEPES: 4-(2-hydroxyéthyl)-1-pipérazine éthane sulfonique

HGPRK: Hôpital Général Provincial de Référence de Kinshasa

Ica: Intercellular adhesin

LPV: Leucocidine de Panton et Valentine

LukE-LukD: Composés de classe E et D de la LPV

MATS test: Microbial adhesion to solvents test

mec: Methicillin resistant gene

Mgr: Multiple gene regulators

MSCRAMM: Microbial surface components recognising the adhesin matrix molecules

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NAG: N-acétylglucosamine

NAM: Acide N-acétylmuramique

NCCLS: National Committee for Clinical and Laboratory Standard Institute

pb: Paires de base

PBP: Penicillin binding protein

PCR: Polymerase Chain Reaction

PGNA: poly-N-acétylglucosamine

PI: Periodate de sodiun

PIA: Polysaccharide intercellular adhesin

PK: Protéinase K

PSM: Phenol-Soluble Modulins

qRT-PCR: Quantitative real-time reverse transcriptase polymerase chain reaction

QS: Quorum sensing

RIP: Ribo Nucleic Acid III-Inhibiting Peptide

Rot: Repressor of toxins

Sae: Staphylococcal accessory element

sar: Staphylococcal accessory regulator

SARM: Staphylococcus aureus résistant à la méticilline

SasC: Staphylococcus aureus surface protein C

SasG: Staphylococcus aureus surface protein G

SASM: Staphylococcus aureus sensible à la méticilline

SAT test: Salt aggregation test

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SBI: Suspension Bactérienne Initiale

SCCmec: Staphylococcal Cassette Chromosome mec

SEM : Scanning electron microscopy

SpA: Staphylococcal Protein A

Srr: Staphylococcal respiratory response

TBE: Tampon tris-borate-EDTA

Tpn: Transferrin-binding protein

Tris: Tris (hydroxyméthyl) aminométhane

TSA: Tryptone soya agar

TSB: Tryptone soya broth

TSS: Toxic shock syndrome

TTSS-1: Toxic shock syndrome toxin 1

UFC: Unités formant une colonie

VISA: Vancomycin intermediate-sensitive Staphylococcus aureus

VRSA: Vancomycin resistant Staphylococcus aureus

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TABLE DES MATIERES

1. RESUME ............................................................................................................................. 15

2. INTRODUCTION .............................................................................................................. 17

2.1. STAPHYLOCOCCUS AUREUS ..................................................................................... 17

2.1.1. Caractères généraux de Staphylococcus aureus ............................................................. 17

2.1.1.1. Caractères morphologiques et culturaux ..................................................................... 17

2.1.1.2. Génome ....................................................................................................................... 17

2.1.1.3 Constituants de la paroi cellulaire ................................................................................ 18

2.1.2. Pouvoir pathogène de S. aureus ..................................................................................... 19

2.1.2.1. Colonisation de l’hôte ................................................................................................. 19

2.1.2.2. Facteurs de virulence ................................................................................................... 22

2.1.2.3. Portage et infections dues au Staphylococcus aureus ................................................. 25

2.1.3. Staphylococcus aureus et résistance aux antibiotiques .................................................. 26

2.1.3.1. Les β-lactamines .......................................................................................................... 26

2.1.3.1.1. Mécanismes d’action et de résistance ...................................................................... 26

2.1.3.1.2. Résistance à la pénicilline ........................................................................................ 27

2.1.3.1.3. Résistance à la méticilline ........................................................................................ 27

2.1.3.1.3.1. Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) .................................... 27

2.1.3.1.3.2. Mécanismes de résistance de S. aureus à la méticilline ........................................ 28

2.1.3.1.3.3. Facteurs influençant l’expression de la méticillino-résistance .............................. 28

2.1.3.2. Les glycopeptides ........................................................................................................ 29

2.1.3.2.1. Mécanisme d’action ................................................................................................. 30

2.1.3.2.2. Résistance de S. aureus aux glycopeptides .............................................................. 30

2.1.3.2.2.1. SARM de sensibilité intermédiaire à la vancomycine (VISA) ............................. 31

2.1.3.2.2.2. SARM résistant à la vancomycine (VRSA) .......................................................... 31

2.1.3.3. La mupirocine ............................................................................................................. 32

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2.1.3.4. Les autres antibiotiques utilisés contre S. aureus ........................................................ 32

2.2. LE BIOFILM BACTERIEN .......................................................................................... 34

2.2.1. Introduction .................................................................................................................... 34

2.2.2. Structure et organisation ................................................................................................. 35

2.2.3. Physiologie du biofilm ................................................................................................... 36

2.2.4. Biofilms staphylococciques ............................................................................................ 37

2.2.4.1. Infections liées à la présence des biofilms de S. aureus .............................................. 37

2.2.4.2. Base moléculaire de la formation du biofilm de S. aureus ......................................... 38

2.2.4.2.1. Adhésion ................................................................................................................... 39

2.2.4.2.1.1. Adhésion aux surfaces abiotiques ......................................................................... 39

2.2.4.2.1.2. Attachement aux surfaces biotiques ...................................................................... 39

2.2.4.2.2. Multiplication des bactéries et maturation du biofilm.............................................. 39

2.2.4.2.2.1. Adhésine polysaccharidique intercellulaire (PIA) ................................................ 40

2.2.4.2.2.2. Biosynthèse du PIA ............................................................................................... 40

2.2.4.2.2.3. Mécanismes indépendants de l’opéron ica ............................................................ 41

2.2.4.2.3. Détachement du biofilm ........................................................................................... 42

2.2.4.3. Facteurs favorisant la formation du biofilm ................................................................ 42

2.2.4.3.1. Caractéristiques de la surface du substrat ................................................................ 43

2.2.4.3.1.1. Les propriétés physico-chimiques de la surface .................................................... 43

2.2.4.3.1.2. La rugosité de la surface ........................................................................................ 44

2.2.4.3.2. La présence d’une couche protéique ou film conditionnant .................................... 44

2.2.4.3.3. Les caractéristiques du milieu .................................................................................. 44

2.2.4.3.4. Les propriétés de la surface cellulaire ...................................................................... 44

2.2.4.4. Quorum sensing et biofilm de S. aureus ..................................................................... 45

2.2.4.5. Résistance du biofilm .................................................................................................. 45

2.2.4.6. Lutte contre les biofilms de S. aureus sur les implants médicaux .............................. 46

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2.2.4.6.1. Inhibition de l’adhésion microbienne ....................................................................... 46

2.2.4.6.1.1. Les solutions verrous ............................................................................................. 46

2.2.4.6.1.2. Traitements par incorporation d’agents antimicrobiens ........................................ 46

2.2.4.6.2. Action sur le QS ....................................................................................................... 47

2.2.4.6.3. Le traitement du biofilm staphylococcique préformé .............................................. 47

3. BUT DU TRAVAIL ........................................................................................................... 49

4. MATERIEL ET METHODES .......................................................................................... 50

4.1. MATERIEL ..................................................................................................................... 50

4.1.1. Souches bactériennes ...................................................................................................... 50

4.1.1.1. Souches testées et types de prélèvement ..................................................................... 50

4.1.1.2. Identification, transport et conservation de souches ................................................... 51

4.1.2. Milieu de culture pour la formation des biofilms ........................................................... 51

4.1.3. Substances antibiofilms .................................................................................................. 51

4.1.4. Microplaques permettant la formation du biofilm ......................................................... 52

4.1.5. Dispositif du Biofilm Ring Test® (BFRT

®) ................................................................... 52

4.1.6. Les amorces utilisées ...................................................................................................... 52

4.2. METHODES .................................................................................................................... 54

4.2.1. Caractérisation des souches de S. aureus ....................................................................... 54

4.2.1.1. Antibiogrammes .......................................................................................................... 54

4.2.1.2. Caractérisation génomique des souches de S. aureus ................................................. 54

4.2.1.2.1. Détection de gènes codant pour l’ARNr 16S, la résistance à la méticilline et pour la

thermonucléase de S. aureus par une PCR triplex ................................................................... 54

4.2.1.2.1.1. Extraction de l’ADN ............................................................................................. 55

4.2.1.2.1.2. PCR triplex ARNr 16S, mecA et nuc .................................................................... 55

4.2.1.2.2. Typage moléculaire des souches de S. aureus par spa typing .................................. 56

4.2.1.2.2.1. Extraction de l’ADN ............................................................................................. 56

4.2.1.2.2.2. PCR de la région X du gène spa ........................................................................... 56

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4.2.1.2.2.3. Séquençage de l’ADN ........................................................................................... 57

4.2.1.2.2.4. PCR de séquençage ............................................................................................... 57

4.2.1.2.3. Détection du gène gap, et des gènes impliqués dans la résistance à la méticilline et à

la mupirocine ............................................................................................................................ 58

4.2.1.2.3.1. Extraction de l’ADN ............................................................................................. 58

4.2.1.2.3.2. PCR de fragments des gènes gap, mecA, femB, ileS-2 (mupR) ............................. 58

4.2.1.3. Détermination du taux de croissance des cellules bactériennes .................................. 60

4.2.1.4. Détermination des propriétés de surface des cellules bactériennes ............................. 60

4.2.1.4.1. La méthode MATS (Microbial Adhesion To Solvents) ........................................... 60

4.2.1.4.2. La méthode SAT (Salt Aggregation Test) ................................................................ 62

4.2.1.5. Test de l’adhérence bactérienne sur tube de cathéter .................................................. 62

4.2.2. Etudes sur la formation du biofilm ................................................................................. 63

4.2.2.1. Etude de la formation du biofilm par la méthode in vitro de «Biofilm Ring Test®

» .. 63

4.2.2.2. Etude de la formation de biofilm par la méthode in vitro de coloration au cristal violet

(CV) .......................................................................................................................................... 64

4.2.2.3. Exploration de la composition de la matrice du biofilm de SASM et de SARM par

BFRT® et CV: Effet de la protéinase K et du periodate de sodium sur la formation et la

déstructuration du biofilm ........................................................................................................ 65

4.2.2.3.1. Effet du periodate de sodium (PI) ............................................................................ 65

4.2.2.3.1.1. La méthode du BFRT®

.......................................................................................... 65

4.2.2.3.1.2. La méthode de coloration au CV ........................................................................... 65

4.2.2.3.2. Effet de la protéinase K sur la déstructuration du biofilm ....................................... 66

4.2.2.3.2.1. La méthode de BFRT®

.......................................................................................... 66

4.2.2.3.2.2. La méthode de coloration au CV ........................................................................... 67

4.2.2.3.3. Etude de l’effet du periodate de sodium et de la protéinase K sur la mobilité des

billes ......................................................................................................................................... 67

4.2.2.4. Etude de l’activité de l’EGTA sur les biofilms de SASM et de SARM ..................... 67

4.2.2.4.1. Evaluation de l’activité de l’EGTA sur les biofilms en formation et préformés ..... 67

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4.2.2.4.2. Evaluation de la toxicité de l’EGTA sur les cellules eucaryotes par le test MTT ... 67

4.2.2.4.2.1. Culture des cellules ............................................................................................... 67

4.2.2.4.2.2. Viabilité cellulaire ................................................................................................. 68

4.2.2.5. Détection de gènes codant pour IcaA et pour les protéines de surface impliquées dans

la formation des biofilms .......................................................................................................... 69

4.2.2.5.1. PCR de fragments des gènes sasC, sasG, fnbA, fnbB, clfA, clfB et icaA ............... 69

5. RESULTATS ...................................................................................................................... 71

5.1. Sensibilité aux antibiotiques ........................................................................................... 71

5.2. Gènes codant pour la résistance à la méticilline et à la mupirocine ........................... 72

5.3. spa typing ......................................................................................................................... 75

5.4. Croissance bactérienne ................................................................................................... 76

5.5. Caractérisation des propriétés de surface des souches bactériennes.......................... 78

5.6. Formation du biofilm ...................................................................................................... 81

5.6.1. Adhérence bactérienne sur une surface par le BFRT®

................................................... 81

5.6.2. Etude de la formation du biofilm par la méthode de coloration au cristal violet ........... 83

5.6.3. Composition de la matrice du biofilm ............................................................................ 86

5.6.3.1. Recherche par PCR d’un fragment de icaA................................................................. 86

5.6.3.2. Effet du periodate de sodium (PI) sur l’adhésion, la formation et sur la déstructuration

du biofilm ................................................................................................................................. 88

5.6.3.2.1. Effet du PI sur l’adhésion par le BFRT®

.................................................................. 88

5.6.3.2.2. Effet du PI sur la formation du biofilm par la méthode de coloration au cristal violet

.................................................................................................................................................. 91

5.6.3.2.3. Etude par la méthode de coloration au CV de l’effet du PI sur la déstructuration du

biofilm préformé de 24 heures ................................................................................................. 93

5.6.3.3. Effet de la protéinase K sur la déstructuration du biofilm .......................................... 95

5.6.3.3.1. Effet de la protéinase K sur la déstructuration du biofilm de 6 heures par BFRT®

. 95

5.6.3.3.2. Effet de la protéinase K sur la déstructuration du biofilm de 24 heures par la

méthode de coloration au cristal violet .................................................................................... 98

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5.7. Effet de l’EGTA sur les biofilms .................................................................................. 101

5.7.1. Effet de l’EGTA sur l’immobilisation des billes magnétiques par les souches

bactériennes dans le BFRT®

................................................................................................... 101

5.7.2. Effet de l’EGTA sur l’adhérence bactérienne sur des tubes de cathéter ...................... 104

5.7.3. Effet de l’EGTA sur la formation du biofilm par la méthode de coloration au cristal

violet ....................................................................................................................................... 106

5.7.4. Effet de l’EGTA sur les biofilms préformés de 24 heures par la méthode de coloration

au cristal violet ....................................................................................................................... 108

5.7.5. Effet de l’EGTA sur la croissance bactérienne ............................................................ 111

5.7.6. Effets des cations sur l’adhésion et la formation des biofilms ..................................... 113

5.7.7. Toxicité de l’EGTA sur les cellules eucaryotes ........................................................... 115

5.8. Détection des gènes codant pour les protéines de surface de S. aureus .................... 116

6. DISCUSSION GENERALE ............................................................................................ 119

6.1. Caractérisation des souches cliniques et de référence de S. aureus. ......................... 119

6.2. Adhésion et formation du biofilm par BFRT® et méthode basée sur la coloration au

CV .......................................................................................................................................... 122

6.3. Activité de l’EGTA sur l’adhésion et la formation du biofilm .................................. 125

6.4. Les protéines de surface de S. aureus. ......................................................................... 128

7. CONCLUSION GENERALE ......................................................................................... 130

8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................... 132

ANNEXES ............................................................................................................................. 159

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1. RESUME

Staphylococcus aureus est l’une des causes majeures des infections communautaires et

nosocomiales. Ce germe est responsable des infections aiguës et chroniques dont la plupart

sont dues à sa capacité à adhérer sur les implants médicaux et à former un biofilm. D’après le

Center for Disease Control and Prevention (CDC), 65% des infections bactériennes sont dues

à la présence des biofilms. En outre, les infections associées aux biofilms constituent un

problème majeur en clinique et sont la cause de l’augmentation de la mortalité et du coût de

traitement.

Chez S. aureus, la formation du biofilm se déroule en deux phases principales: la première

phase est l’attachement initial des cellules sur une surface, et la seconde est la multiplication

et la formation d’une communauté structurée, mature et multicouche des cellules

bactériennes. A l’intérieur du biofilm, les bactéries développent plusieurs types d’interactions

et accroissent leur résistance aux agents antimicrobiens et aux défenses immunitaires de

l’hôte, ce qui constitue un véritable problème de santé publique.

Les objectifs de ce travail étaient: (1) de caractériser des souches cliniques de S. aureus

sensibles et résistantes à la méticilline (SASM et SARM) par une analyse phénotypique et

génotypique; (2) d’étudier la répercussion des propriétés de membranes sur l’adhésion et la

formation du biofilm; (3) de rechercher un moyen pour la prévention de l’adhésion et de la

formation d’un biofilm sur une surface abiotique.

Deux souches de référence et 12 souches cliniques de S. aureus (4 SARM et 8 SASM)

collectées à Kinshasa ont été caractérisées par la résistance aux antibiotiques, par le typage

d’une région X du gène spa codant pour la protéine A de S. aureus et par la détermination des

propriétés de la surface cellulaire. L’adhésion à une surface et la formation du biofilm ont été

respectivement étudiées par la méthode de Biofilm Ring Test®

(BFRT®) et par celle de

coloration au cristal violet. Ces deux méthodes ont été utilisées pour l’évaluation de l’activité

de l’acide éthylèneglycol tétraacétique (EGTA) sur l’adhésion et la formation du biofilm.

L’amplification par PCR (Polymerase Chain Reaction) d’un fragment du gène mecA a

confirmé l’appartenance des souches étudiées au phénotype SARM ou SASM. L’analyse par

PCR des répétitions présentes dans la séquence codante de la protéine A de S. aureus (spa

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typing) a permis d’identifier 7 types spa pour toutes les souches SARM et SASM2 dont un

nouveau type spa t10715.

Les résultats du test MATS (Microbial Adhesion to Solvents) ont montré que les souches de

S. aureus sensibles et résistantes à la méticilline possédaient des propriétés membranaires

différentes susceptibles de modifier l’adhésion ou la formation d’un biofilm. Les souches

sensibles à la méticilline avaient une paroi plus hydrophobe que celle de souches résistantes

dont la paroi était acide, acceptrice d’électrons.

Les études sur l’interaction entre des souches cliniques de S. aureus et des surfaces abiotiques

ont montré que les souches SARM adhéraient moins vite à une surface et formaient moins de

biofilms que les souches SASM.

Les études de l’activité de l’EGTA, un chélateur des cations divalents, ont montré que ce

dernier inhibait l’adhésion de souches SARM à une surface abiotique comme un tube de

cathéter et empêchait la formation d’un biofilm par toutes les souches sensibles et résistantes

à la méticilline. Cette action inhibitrice sur la formation du biofilm était réversible en présence

d’un cation divalent (magnésium, calcium ou manganèse).

L’ensemble des données obtenues sur l’adhésion et la formation du biofilm par la méthode de

BFRT® et par celle de coloration au cristal violet ont montré que le BFRT

® était la méthode

de choix dans les études de l’adhésion initiale des souches de S. aureus sur une surface

abiotique. Le BFRT®

pourrait être utilisée dans le screening rapide de produits contre

l’adhésion bactérienne à la surface des implants médicaux à base de polystyrène ou de

silicone.

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2. INTRODUCTION

2.1. STAPHYLOCOCCUS AUREUS

2.1.1. Caractères généraux de Staphylococcus aureus

2.1.1.1. Caractères morphologiques et culturaux

Staphylococcus aureus, espèce membre de la famille des Staphylococaceae, est un coque à

Gram positif, sphérique, de 0,5 à 1 µm de diamètre, immobile, non sporulé, parfois encapsulé,

pouvant se présenter isolé, en paires, ou le plus souvent en grappes. Cette bactérie est aéro-

anaérobie facultative, à catalase positive et à oxydase négative (Sperber et Tatini, 1975;

Foster, 1996). S. aureus se cultive plus facilement dans les milieux usuels et dans des milieux

sélectifs contenant des fortes concentrations en sels (NaCl 7,5%) dans des conditions de pH et

de température variables. La production d’une coagulase et d’un pigment caroténoïde jaune

doré (d’où le nom de staphylocoque doré), et la présence d’une protéine A dans la paroi

caractérisent S. aureus.

Figure 2.1: Colonies de S. aureus sur une gélose de Chapmann

Figure 2.2: Aspects caractéristiques en amas de coques à Gram positif de S. aureus

(1) (2)

2.1.1.2. Génome

Le génome de S. aureus est constitué d’un chromosome circulaire comprenant 2,7 à 2,9.106

paires de bases (pb) (Mlynarczyk et al., 1999; Holden et al., 2004; Baba et al., 2008), avec des

prophages, des plasmides, des transposons et d’autres éléments génétiques tels que les

cassettes chromosomiques. Le contenu en paires G-C est de 33%. Les gènes de virulence ou

de résistance aux antibiotiques sont rencontrés sur le chromosome et sur des éléments

extrachromosomiques (Kuroda et al., 2001).

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2.1.1.3 Constituants de la paroi cellulaire

Le peptidoglycane constitue l’essentiel de la paroi de S. aureus. La structure de base est

formée de longues chaînes linéaires polysaccharidiques. La structure de ces chaînes contient

une séquence répétitive d’un disaccharide comprenant la N-acétylglusosamine (NAG) liée par

une liaison β 1-4 à l’acide N-acétylmuramique (NAM). Certains résidus de NAM fixent une

extension tétrapeptidique sur la fonction carboxylique. Ce tétrapeptide a une composition

variable mais on y retrouve, en général, deux résidus d’alanine, un résidu de lysine et un

résidu d’acide glutamique (AEKA). Ces peptides vont être utilisés pour relier entre elles les

chaînes de polysaccharides. En effet, une pentaglycine réalise des liens peptidiques avec des

peptides AEKA attachés à des chaînes polysaccharidiques différentes (Figure 2.3). Ces

pentapeptides forment un pontage entre les longues chaînes de polysaccharides et les

organisent en forme de réseau (Schleifer et Kandler, 1972).

Figure 2.3: Représentation schématique de la réticulation de deux chaînes glycaniques

dans le peptidoglycane de S. aureus.

D’après (Stapleton et Taylor, 2002)

La synthèse du peptidoglycane est sous la dépendance de plusieurs enzymes dont notamment:

la transglycosylase qui synthétise la chaîne glycanique à partir des sous-unités

monosaccharidiques et la transpeptidase qui achève la réaction de réticulation des chaînes

glycaniques préalablement synthétisées par formation des ponts peptidiques (Tipper et

Strominger, 1965). Les ponts pentaglycine sont préformés dans le cytoplasme par une famille

de protéines, les peptidyl transférases non ribosomales, qui attachent les résidus de glycine

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aux résidus L-lysine et D-alanine de la chaîne tétrapeptidique (Ehlert et al., 1997).

L’importance des peptidoglycanes est attestée par le fait que leur synthèse est la cible des

pénicillines. Ces antibiotiques sont en effet des inhibiteurs de la transpeptidase (Blumberg et

Strominger, 1974).

Les autres constituants importants de la paroi sont (i) des acides teichoïques qui sont des

polymères du ribitol ou du glycérol phosphate; soit ils se fixent par liaison covalente au

peptidoglycane (acides téichoïques de la paroi), soit ils traversent la couche de

peptidoglycane et se lient aux lipides de la membrane plasmique (acides lipoteichoïques ou

acides teichoïques de la membrane) (Knox et Wicken, 1973; Xia et al., 2010), et (ii) des

protéines intrinsèques et des protéines périphériques ou de surface (Bien et al., 2011).

La transferrin-binding protein (Tpn ou protéine liant la transferrine) est une protéine de 42

kDa localisée dans la paroi cellulaire, décrite chez S. aureus et chez un grand nombre de

staphylocoques à coagulase négative. Elle appartient à la famille multifonctionnelle des

glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénases associées à la paroi cellulaire. Cette protéine

catalyse la phosphorylation oxydative du glycéraldéhyde-3-phosphate en phosphoglycérate-3

phosphate et permet au S. aureus de lier la transferrine humaine. Le gène codant pour la Tpn

ou pour la glycéraldéhyde-3- phosphate déshydrogénase (gap) a été décrit comme un outil

taxonomique utile pour les staphylocoques (Yugueros et al., 2000).

2.1.2. Pouvoir pathogène de S. aureus

2.1.2.1. Colonisation de l’hôte

L’adhérence bactérienne à la surface des cellules épithéliales des muqueuses représente la

première étape menant à la colonisation et, éventuellement, à l’invasion de l’hôte. L’adhésion

de S. aureus aux molécules de l’hôte (ou aux surfaces inertes de type cathéters) est médiée par

des adhésines qui sont aussi appelées MSCRAMMs (Microbial Surface Components

Recognizing Adhesive Matrix Molecules). Les adhésines de S. aureus les mieux caractérisées

sont les protéines de liaison à la fibronectine, FnBPA et FnBPB, la protéine de liaison au

collagène Cna, les protéines de liaison au fibrinogène (Clumping factor) ClfA et ClfB, et la

protéine A (SpA pour staphylococcal protein A) (Foster et Hööker, 1998; Corrigan et al.,

2009; Burke et al., 2010). Les MSCRAMMs ont une structure commune incluant une

séquence signal à leur extrémité N-terminale, un domaine contenant le site de liaison au

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ligand, un domaine exposé contenant des séquences répétitives, et un domaine C-terminal

contenant le motif consensus LPXTG (Leu-Pro-X-Thr-Gly) responsable de la liaison

covalente au peptidoglycane de la paroi bactérienne. La figure 2.4 illustre les structures de

ClfA et de Cna. Le motif LPXTG est reconnu par une famille d’enzymes, les sortases, qui

vont lier de façon covalente l’adhésine au peptidoglycane de la paroi bactérienne (Marraffini

et al., 2006; Schneewind et Missiakas, 2012).

Figure 2.4: Structure de la protéine de liaison au fibrinogène (ClfA) et de la protéine de

liaison au collagène (Cna) de S. aureus

S: peptide signal, A: domaine de fixation du ligand, B: séquences répétitives, SD: répétition du dipeptide sérine-

aspartate ou région R, W: région pariétale, M: région membranaire, LPXTG: motif consensus (Foster et Höök,

1998; Heilmann, 2011).

La protéine A (42 kDa) de S. aureus contient à son extrémité N-terminale 5 domaines

conservés (E, D, A, B et C) de liaison aux immunoglobulines. La partie C-terminale de cette

protéine, aussi appelée région X, est dépourvue de toute capacité de liaison aux

immunoglobulines. Par contre, elle permet la fixation de la protéine A au peptidoglycane de la

paroi bactérienne (Löfdal et al., 1982; Shopsin et al., 1999). La région codant pour X est

divisée en deux sous-régions: une région polymorphe Xr contenant des courtes séquences

répétitives (1 à 22) de 24 paires de base et une région constante Xc n’ayant aucune séquence

répétitive (Uhlén et al.; 1984; Garofalo et al.; 2012) (Figure 2.5). La variation de séquence de

la région codant pour Xr est générée soit par une délétion, une duplication, soit par des points

de mutations et, est actuellement utilisée comme un outil épidémiologique pour le typage

moléculaire de S. aureus (Shopsin et al., 1999, Hallin et al., 2007).

ClfA

Cna

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Figure 2.5: Diagramme du gène spa avec chaque boite illustrant les domaines de la

protéine codés par les différents segments du gène ainsi que la localisation des amorces

sens et antisens

S: peptide signal, [A-D]: sites de fixation des immunoglobulines, [E]: région homologue à A-D; [X]: extrémité

COOH-terminale, [Xr]: région contenant des courtes séquences répétitives, [Xc]: séquence d’attachement à la

paroi (Shopsin et al; 1999).

Mongodin et al. (2002) et Nashev et al. (2004) ont montré que les protéines de liaison à la

fibronectine (Figure 2.6) étaient impliquées dans l’adhésion de S. aureus à l’épithélium

respiratoire et à l’épithélium nasal chez l’homme. Deux gènes distincts, fnbA et fnbB, codent

pour ces deux protéines.

Figure 2.6: Structure des protéines de liaison à la fibronectine de S. aureus

Les deux protéines FnBPs présentent des régions hautement conservées, particulièrement dans la séquence de

liaison à la fibronectine. Les pourcentages d’homologie sont indiqués entre les régions délimitées par des lignes

verticales. Les parties N-terminales de FnBPA et FnBPB contiennent un peptide signal S, un domaine A de

fixation du fibrinogène et de l’élastine et subdivisé en trois sous-domaines N1, N2 et N3. Les domaines A

suivants contiennent des motifs de liaison à la fibronectine répétés en tandem. Ils contiennent un site unique de

fixation de la fibronectine. Les domaines A de FnBPA et FnBPB contiennent respectivement 37-511 résidus et

37-480 résidus. PRR: répétitions riches en proline, W: région pariétale, M: région membranaire, LPETG: motif

consensus (Burke et al., 2010).

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D’autres protéines de surface de S. aureus ont été récemment identifiées et partagent les

propriétés de tous les MSCRAMMs. Il s’agit de la protéine de surface de S. aureus G (SasG)

impliquée dans l’adhérence de S. aureus à l’épithélium nasal (Roche et al., 2003) et de la

protéine de surface SasC impliquée dans l’adhésion intercellulaire (Schroeder et al., 2009)

2.1.2.2. Facteurs de virulence

La pathogénicité de S. aureus est essentiellement due à l’expression de plusieurs facteurs de

virulence (Figure 2.7). S. aureus sécrète des enzymes qui lui permettent de dégrader les tissus

humains et qui favorisent l’extension du foyer infectieux. Les principales enzymes

extracellulaires sont des protéases, l’auréolysine, une désoxyribonucléase, une lipase, une

phosphatase, une catalase, une hyaluronidase et une coagulase. S. aureus produit plusieurs

toxines cytolytiques ayant la capacité de détruire les cellules de la défense de l’hôte en

formant des pores au niveau des membranes cellulaires. Parmi elles, on peut citer les

hémolysines (α-δ), les peptides PSM (phenol-soluble modulins) ou «phenol-soluble peptides»,

la leucocidine de Panton Valentine (LPV), et la leucocidine LukE-LukD. En plus des toxines

cytolytiques citées ci-dessus, certaines souches de S. aureus produisent également des toxines

à activité épidermolytique (exfoliatines ou épidermolysines ETA, ETB et ETD), et des

protéines CHIPS (Chemotaxis Inhibitory Proteins of Staphylococci) dont l’action est

d’inhiber le chimiotactisme des neutrophiles et des monocytes. D’autres souches de S. aureus

produisent des toxines (superantigènes) responsables de syndromes spécifiques (entérotoxines

A-E et toxine du choc toxique staphylococcique 1 [TSST-1]) (Dinges et al., 2000; Bien et al.,

2011). La majorité des souches cliniques produisent une capsule polysaccharidique qui

confère à la bactérie la capacité de résister à la phagocytose (O’Riordan et Lee, 2004). La

protéine A quant à elle se fixe aux immunoglobulines et empêche l’opsonisation (Peterson et

al., 1977).

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Figure 2.7: Facteurs de virulence de S. aureus

Les protéines de surface et protéines sécrétées en fonction de phases de croissance bactérienne. Phases de

croissance contrôlées par le système de quorum sensing agr (Gordon et Lowy, 2008).

La transcription de gènes de virulence est régulée par une molécule d’acide ribonucléique

(ARN) de 510 nucléotides, appelée ARNIII (Tegmark et al., 1998). L’ARNIII est un

composant du système global du quorum sensing (QS) agr (accessory gene regulator) qui

active la transcription de gènes codant pour les facteurs de virulence, et qui réprime la

transcription de gènes codant pour les protéines de surface (Heilmann et Götz, 2010). Le

système agr est constitué de deux gènes sous le contrôle de deux promoteurs P2 et P3 et dont

la transcription, en orientation opposée, génère les transcrits ARNII et ARNIII (Figure 2.8).

L’unité de transcription P2 est un opéron qui code 4 protéines qui participent au mécanisme

de QS agr. La protéine AgrC est le senseur d’un système de traduction de signal à deux

composants dont AgrA est le régulateur de réponse. La protéine transmembranaire AgrB clive

le produit du gène agrD au niveau d’une cystéine et libère un oligopeptide de 7-9 acides

aminés avec un cycle thiolactone à son extrémité C-terminale. Cet oligopeptide, appelé

peptide auto-inducteur (PAI), est sécrété dans l’environnement extracellulaire et son

accumulation agit comme un signal de densité cellulaire conduisant à l’activation de

l’ensemble du système agr. Ce phénomène de régulation est appelé «déclenchement par un

seuil» (quorum sensing). Le PAI se fixe sur AgrC le senseur ayant une activité histidine

kinase. L’interaction entre PAI et AgrC stimule l’activité kinase de ce dernier qui phosphoryle

le régulateur de réponse AgrA. Cette protéine va augmenter la transcription de l’opéron P3,

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avec comme conséquence une augmentation de la concentration intracellulaire de l’ARNIII,

indispensable à l’expression des exoprotéines (Novick et Geisinger 2008). La variation de

séquence dans la région agr B-D-C a conduit à l’identification d’au moins quatre groupes

différents d’agr. Le PAI produit par une souche ayant une séquence agr d’un groupe inhibe la

synthèse de PAI par une autre souche ayant une séquence agr différente (Novick et Geisinger,

2008).

Figure 2.8: Système de quorum sensing agr

L’opéron P2 (via ARNII) code pour le mecanisme de signalisation. Le transcrit de l’opéron P3, ARNIII, agit

comme une molécule effectrice du locus agr. On y trouve aussi des régulateurs additionnels de la réponse QS et

des gènes de virulence (Yarwood et Schlievert, 2003).

Un autre exemple du régulateur transcriptionnel global le mieux étudié et capable d’influencer

l’expression des protéines sécrétées dans le milieu est le système sarA (Staphylococcal

accessory regulator A) (Cheung et al., 1992). Le système sarA agit en coopération avec le

système agr du fait de la présence de plusieurs sites de liaison dans la région intergénique

comprise entre les promoteurs P2 et P3 (Rechtin et al, 1999). Cette liaison permet de ce fait

l’activation de ces deux promoteurs.

D’autres régulateurs capables d’influencer l’expression des protéines sécrétées et de contrôler

l’expression de facteurs de virulence ont été étudiés. Il s’agit (i) du système SaeRS

(Staphylococcal accessory element) qui répond à plusieurs stimulis environnementaux

(Steinhuber et al., 2003, Rogasch et al., 2006), (ii) du système ArlSR (autolysis –related

locus) qui s’oppose à l’autoinduction du système de quorum sensing agr en reprimant la

production des hémolysines et des exoenzymes (Fournier et al., 2001), (iii) du système SrrAB

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(Staphylococcal respiratory response) qui régule l’expression de gènes impliqués dans le

métabolisme énergétique (Yarwood et al., 2001), (iv) du système Rot (Repressor of toxins)

(McNamara et al., 2000), (v) du facteur sigma alternatif σB (Wu et al., 1996, Bischoff et al.,

2001) qui affectent l’expression de nombreux gènes de virulence et (vi) du système Mgr

(Multiple gene regulator) qui contrôle l’autolyse, la virulence et l’activation des pompes à

efflux chez S. aureus (Luong et al.,2003).

2.1.2.3. Portage et infections dues au Staphylococcus aureus

S. aureus est un agent commensal de la peau et des muqueuses de l’homme et des animaux à

sang chaud. Il présente le potentiel de pathogénicité le plus important de toutes les espèces du

genre Staphylococcus. Les fosses nasales antérieures (Kluytmans et Wertheim, 2005)

constituent, avec la peau (Aly et al., 1977), le site réservoir essentiel de S. aureus. Cette

bactérie est aussi rencontrée au niveau du pharynx (Mertz et al., 2007), du périnée (Ridley,

1959), du tractus gastro-intestinal (Acton et al., 2009) et urinaire. La prévalence du portage

nasal permanent est d’environ 20% et approximativement 30% chez les porteurs intermittents

(Gordon et Lowy, 2008). Elle diminue avec l’âge dans la population en général.

Les mécanismes qui conduisent à la colonisation nasale par S. aureus sont multifactoriels. On

trouve, entre autres, les facteurs liés à l’hôte, avec un taux de portage élevé dans la population

de race blanche, des facteurs liés à la bactérie (les protéines de surface SasG et ClfB), et des

facteurs environnementaux (Wertheim et al., 2008; Sivaraman et al., 2009).

S. aureus est responsable de nombreux types d’infections chez l’homme et compte parmi les

agents pathogènes les plus souvent isolés des infections nosocomiales et communautaires

(Vincenot et al., 2008; Kurlenda et Grinholc, 2012; Otto, 2012). Les infections suppuratives

superficielles cutanéo-muqueuses tels les furoncles, les folliculites, les impétigos, les sinusites

et les otites sont les plus couramment rencontrées. Ces infections peuvent se compliquer par

une diffusion hématogène de la bactérie ou par une extension loco-régionale de l’infection.

S. aureus est aussi responsable de méningites, des infections respiratoires et urinaires. Des

infections non suppuratives d’origine toxique appelées toxémies staphylococciques sont, elles,

dues à la diffusion de toxines à partir d’un foyer infectieux ou à l’ingestion d’une toxine

préformée dans un aliment contaminé. Ces toxémies regroupent les syndromes cutanés

staphylococciques par les exfoliatines, le choc toxique staphylococcique (TSS) par la TSST-1

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et les intoxications alimentaires par les entérotoxines (Foster, 1996; Harris et al., 2002). En

plus des infections aiguës, S. aureus peut provoquer des infections chroniques. La plupart

d’entres elles sont dues à la capacité de ce pathogène à adhérer sur les implants médicaux

temporaires (ex: cathéters) ou permanents (ex: prothèses orthopédiques, valves cardiaques) et

à former un biofilm (von Eiff et al., 2005; Harris et Richards, 2006; Bernard, 2006).

2.1.3. Staphylococcus aureus et résistance aux antibiotiques

2.1.3.1. Les β-lactamines

Depuis la découverte par Alexander Fleming en 1928 de l’effet inhibiteur de la moisissure

Penicillium sur une colonie de S. aureus (Kong et al., 2010), les β-lactamines demeurent

jusqu’à ce jour les antibiotiques les plus utilisés en médecine humaine pour combattre les

infections bactériennes. Ces antibiotiques possèdent tous un noyau β-lactame sur lequel sont

greffés différentes chaînes latérales (Demain et Elander, 1999). Ils sont divisés en 4 classes,

avec différents spectres d’activité: pénicillines (pénicilline G, oxacilline, méticilline,

cloxacilline,…), céphalosporines (céfalexine, céfuroxime, ceftriaxone, céfépime,…),

carbapénèmes (imipénème, méropénème et ertapénème) et monobactames (aztréonam).

2.1.3.1.1. Mécanismes d’action et de résistance

La cible des β-lactamines est un ensemble d’enzymes de la membrane cytoplasmique

nécessaires à la formation du peptidoglycane. Ces molécules se fixent de façon covalente aux

transpeptidases, aussi appelées protéines liant la pénicilline (PBP pour Penicillin Binding

Protein). Le substrat normal de ces PBP est l’acétyl-D-alanyl-D-alanine (Tipper et

Strominger, 1965). La pénicilline et les autres β-lactamines agissent comme analogues des

substrats empêchant la synthèse de la paroi cellulaire. Ainsi, la fixation d’une β-lactamine sur

les PBP va altérer la structure de la paroi cellulaire en la rendant notamment moins stable,

plus fragile et incapable de résister à la pression osmotique interne très élevée. Ceci

provoquera la lyse secondaire de la bactérie (Blumberg et Strominger, 1974).

Deux principaux mécanismes sont impliqués dans la résistance acquise de S. aureus aux β-

lactamines. Il s’agit de la production des β-lactamases, et de la modification de la cible des

antibiotiques (Lowy, 2003).

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2.1.3.1.2. Résistance à la pénicilline

La β-lactamase est une enzyme inductible codée par le gène blaZ porté par un plasmide. Cette

enzyme hydrolyse le noyau β-lactame de la pénicilline G et ses analogues de structure.

L’expression du blaZ est régulée par deux gènes, blaR1-blaI situés en amont et transcrits en

direction opposée à blaZ (Hackbarth et Chambers, 1993; Gregory et al., 1997).

2.1.3.1.3. Résistance à la méticilline

2.1.3.1.3.1. Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM)

Entre 1940 et 1950, la pénicilline était l’antibiotique de choix pour traiter les infections à S.

aureus. Cependant la sensibilité à la pénicilline a été de courte durée suite à l’apparition de

souches résistantes productrices des β-lactamases. Des nouvelles molécules furent alors

commercialisées et deux ans après l’introduction de la méticilline en 1959 comme

antistaphylococcique puissant, les premières souches résistantes à la méticilline ont été

décrites. Ces souches résistantes à la méticilline ont actuellement une distribution mondiale

(Appelbaum, 2006).

Les SARM sont responsables d’infections nosocomiales. La prévalence des SARM varie d’un

continent à un autre. Elle est supérieure à 30% aux Etats-Unis d’Amérique, en Australie, et

dans les pays asiatiques. En Europe, la prévalence des SARM varie aussi énormément selon

les pays, avec des proportions très faibles dans les pays nordiques (< 1% dans les pays

scandinaves) et supérieure à 40% dans les pays du Sud de l’Europe (Appelbaum, 2006).

En Afrique, l’épidémiologie des SARM n’est pas très documentée. Les données semblent plus

hétérogènes selon les pays: si le nombre des souches de SARM est plus élevé en Afrique

noire (21 à 30%), il est plus faible au Maghreb avec des pourcentages inférieurs à 10% (4,8%

en Algérie et 8,1% en Tunisie). Les études menées dans 8 pays d’Afrique par Kesah et al.

(2003) ont montré une forte prévalence des SARM au Nigeria (29,6%), au Kenya (27,7%), et

au Cameroun (21,3%). Une étude plus récente menée en République Démocratique du Congo

sur le portage nasal des staphylocoques conclut à une prévalence des SARM de 63,1%,

66,7%, et 23,3% respectivement chez les patients hospitalisés, le personnel soignant et chez

les patients en ambulatoire (Vlieghe et al., 2009). Les SARM sont aussi la cause des

infections communautaires tant humaines qu’animales. Elles sont provoquées par des souches

hospitalières qui ont disséminé en-dehors de l’hôpital. Le plus souvent, les SARM

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communataires sont plus impliquées dans les infections cutanées et des tissus mous dans

lesquelles la LPV joue un rôle déterminant (Eady et Cole, 2003) plutôt que dans les infections

pulmonaires (Herold et al., 1998). Comme décrit dans d’autres parties du monde, S. aureus est

aussi responsable d’infections communautaires en Afrique (Brerec et al., 2011, Kacou-

N’douba et al., 2011). Le profil génétique des souches africaines semble différent de celui

rencontré dans les autres parties du monde (Shrestha et al., 2005). Les voyageurs et les

migrants sont maintenant considérés comme des vecteurs majeurs de ces infections parmi les

populations.

2.1.3.1.3.2. Mécanismes de résistance de S. aureus à la méticilline

S. aureus produit 4 types de PBPs impliquées dans la transpeptidation: PBP1, PBP2, PBP3, et

PBP4. La résistance à la méticilline par modification de la cible est due à la production par S.

aureus d’une 5ème

PBP appelée PBP2a ou PBP2’ présentant peu d’affinité pour la méticilline

et toutes les autres β-lactamines par rapport aux PBPs normales (Utsui et Yokota, 1985). La

PBP2a est codée par le gène mecA (Matsuhashi et al., 1986). Le «Staphylococcal cassette

chromosome mec» (SCCmec) est l’élément génétique véhiculant le gène mecA qui code pour

la résistance à la méticilline (Katayama et al., 2000). Chez S. aureus cinq types majeurs de

SCCmec (types I à V) ont été identifiés (Hanssen et Ericson- Sollid, 2006); ils diffèrent par

leur taille (20,9 – 66,9 kb) et leur composition génétique. Pour ses mouvements, SCCmec

contient une paire de gènes codant pour les recombinases A et B appelées «cassette

chromosomal recombinase genes A et B» (ccrA et ccrB). SCCmec types I (34,4 kb), IV (20,9-

24,3 kb) et V (28 kb) codent pour la résistance exclusive aux β-lactamines. SCCmec types II

(53,0 kb) et III (66,9 kb) contiennent des sites privilégiés où les plasmides et transposons

s’intègrent entraînant ainsi la résistance aux antibiotiques non β-lactamines (fluoroquinolones,

macrolides, kanamycine et tobramycine) et aux métaux lourds. SCCmec de types I-III

caractérisent les souches SARM hospitalières isolées actuellement et disséminées dans le

monde. Les types IV et V ont été décrits récemment dans les souches émergentes des SARM

dites communautaires (Deresinski, 2005).

2.1.3.1.3.3. Facteurs influençant l’expression de la méticillino-résistance

Plusieurs autres gènes sont impliqués dans l’expression de la résistance à la méticilline. Il

s’agit des gènes auxiliaires fem (pour «factors essential for methicillin resistance») nécessaires

dans l’expression de la résistance de haut niveau chez les souches présentant une résistance

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hétérogène à la méticilline (Berger-Bächi, 1983 et 1995). Leur existence a été initialement

suspectée devant l’absence de relation d’une souche à l’autre entre le niveau de résistance et

le niveau d’expression de PBP2a. Ces autres gènes de résistance sont trouvés chez toutes les

souches de S. aureus, indépendamment de la présence du gène mecA. Ils ne sont pas

responsables à eux seuls de la résistance à la méticilline, mais peuvent augmenter le niveau de

résistance chez une souche SARM. Les protéines FemA, FemB et FemX sont impliquées dans

la synthèse du pont pentaglycine qui lie les chaînes glycanes. FemX catalyse l’incorporation

de la première glycine, FemA celle des glycines 2 et 3, et FemB ajoute les glycines 4 et 5

(Figure 2.9). FemA et FemB ne sont pas interchangeables. Par conséquent, l’inactivation des

gènes codant pour chacune de ces protéines conduit à l’obtention d’une paroi cellulaire

déstructurée contenant des ponts mono- ou triglycine respectivement (Ehlert et al., 1997).

L’inactivation de femA ou femB conduit à une large réduction de la résistance à la méticilline

et à une augmentation de la sensibilité à plusieurs antibiotiques (Ling et Berger-Bächi, 1998).

Mais la compensation de l’inactivation par mutations peut restaurer la viabilité cellulaire et la

résistance à la méticilline. Cependant la croissance est sévèrement affectée (Hübscher et al.,

2007).

Figure 2.9: Synthèse de l’interpeptide pentaglycine

D’après (Berger-Bächi et Tschierske, 1998)

2.1.3.2. Les glycopeptides

La vancomycine et la téicoplamine sont des antibiotiques utilisés dans le traitement des

infections à coques à Gram positif, essentiellement les staphylocoques, les streptocoques et

les entérocoques, en cas de multirésistance aux antibiotiques et d’intolérance aux β-

lactamines. Ces antibiotiques constituent le traitement de choix dans les infections à SARM.

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Les glycopeptides présentent de nombreuses limitations: une bactéricidie lente, une

fluctuation de CMI, une faible pénétration intracellulaire, une toxicité potentielle, et enfin le

développement de la résistance souvent associée à un échec thérapeutique (Levine, 2006).

2.1.3.2.1. Mécanisme d’action

Les glycopeptides inhibent la synthèse du composant essentiel de la paroi cellulaire, le

peptidoglycane. L’inhibition est due à l’affinité de ces antibiotiques pour l’extrémité (D-

alanyl-D-alanine) des précurseurs du peptidoglycane. Ceux-ci, après avoir été synthétisés

dans le cytoplasme bactérien, sont transportés à travers la membrane cytoplasmique pour

finalement être branchés par des enzymes (transglycosylases et transpeptidases) au

peptidoglycane en cours d’élongation. La fixation du glycopeptide sur l’extrémité du

précurseur empêche, par encombrement stérique, son branchement au peptidoglycane (Daurel

et Leclercq, 2010) (Figure 2. 10).

2.1.3.2.2. Résistance de S. aureus aux glycopeptides

Suivant les recommandations du Clinical and Laboratory Standard Institute (CLSI,

anciennement NCCLS), une souche de S. aureus est dite sensible à la vancomycine si sa

concentration minimale inhibitrice (CMI) est ≤ 4 mg/L. Une souche de S. aureus de

sensibilité intermédiaire à la vancomycine (GISA ou VISA pour Glycopeptide ou Vancomycin

Intermediate-sensitive Staphylococcus aureus) se définit par une CMI comprise entre 8 et 16

mg/L. Les souches résistantes à la vancomycine (VRSA pour Vancomycin Resistant

Staphylococcus aureus) ont une CMI > 32 mg/L (Tiwari, 2009; Ng et al., 2011). Les

mécanismes d’action et de résistance sont repris dans la Figure 2.10.

Figure 2.10: Mécanismes d’action de la vancomycine et de résistance de S. aureus à la

vancomycine

D’après (Lowy, 2003)

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2.1.3.2.2.1. SARM de sensibilité intermédiaire à la vancomycine (VISA)

Depuis la découverte de SARM de sensibilité diminuée à la vancomycine au Japon en 1996,

plusieurs rapports similaires font état de l’isolement de ces souches à travers plusieurs pays du

monde, y compris en Afrique (Gemmell, 2004; Mastouri et al., 2006).

La réduction de la sensibilité à la vancomycine est due aux changements affectant la

biosynthèse du peptidoglycane et à l’activité autolytique (Sieradzki et Tomasz, 1997; Reipert

et al., 2003). Les souches VISA synthétisent des quantités additionnelles du peptidoglycane

avec un accroissement du nombre de résidus D-ala-D-ala qui fixent la vancomycine. Ainsi, le

mécanisme de résistance à la vancomycine est lié à un épaississement de la paroi bactérienne

qui piège la vancomycine dans les couches superficielles du peptidoglycane l’empêchant ainsi

d’atteindre la membrane cytoplasmique où le peptidoglycane est synthétisé (Hiramatsu,

2001).

2.1.3.2.2.2. SARM résistant à la vancomycine (VRSA)

La résistance à la vancomycine fut rapportée pour la première fois chez les entérocoques en

1988 et les premières souches de SARM portant le gène vanA ont été isolées au Michigan en

2002. Depuis cette date, des souches VRSA ont été isolées dans d’autres pays du monde (Ng

et al., 2011). La résistance de VRSA est acquise par transposition du gène vanA de souches

d’Enterococcus faecalis résistantes à la vancomycine chez les patients coinfectés (Showsh et

al., 2001). L’opéron van code pour une déhydrogénase VanH, qui réduit le pyruvate en D-

lactate, et une VanA-ligase qui catalyse la formation d’une liaison ester entre la D-alanine et

le D-lactate. Le résultat de l’action de ces deux enzymes est la synthèse d’un nouveau

précurseur de synthèse du peptidoglycane se terminant par le depsipeptide D-alanyl-D-lactate

au lieu du dipeptide D-alanyl-D-alanine. Ainsi, il se forme une liaison ester terminale au lieu

d’une liaison amide nécessaire dans la formation des ponts hydrogènes avec la vancomycine,

ce qui entraîne une réduction de l’affinité de la vancomycine pour la chaine pentapeptide. La

synthèse de D-alanyl-D-lactate survient avec l’exposition à de faibles concentrations de

vancomycine (Ng et al, 2011).

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2.1.3.3. La mupirocine

La mupirocine, anciennement connue sous le nom d’acide pseudomonique A, est un agent

antibactérien topique produit par Pseudomonas fluorescens. Elle est constituée d’une

molécule d’acide monique relié par une liaison ester à une courte chaine d’acide gras (l’acide

9-hydroxynonanoïque) (Gurney et Thomas, 2011). Cet antibiotique est utilisé pour

l’éradication du portage nasal de S. aureus, et dans la prévention de la transmission de SARM

dans les unités des soins intensifs. La mupirocine par voie intranasale est utilisée en

préopératoire pour prévenir les infections du site opératoire, contrôler la transmission des

SARM, et pour décoloniser le personnel et les patients colonisés par les SARM (Patel et al.,

2009). La mupirocine exerce son activité antimicrobienne par l’inhibition de la synthèse de

protéines en se fixant irréversiblement à l’isoleucyl-tRNA synthétase codée par le gène

chromosomique ileS.

On distingue deux phénotypes de résistance (Janssen et al., 1993; Gilbart et al., 1997; Patel et

al., 2009):

une résistance de bas niveau (CMI comprise entre 8 et 256 µg/mL) due à une mutation

chromosomique au niveau du gène ileS;

une résistance de haut niveau (CMI ≥ 512 µg/mL) causée par la présence d’un gène

plasmidique, mupR (ou ileS-2), codant pour une isoleucyl-tRNA synthétase additionnelle non

inhibée par la mupirocine.

2.1.3.4. Les autres antibiotiques utilisés contre S. aureus

Les mécanismes de résistance de S. aureus à d’autres antibiotiques sont résumés dans le

Tableau 2.1.

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Tableau 2.1: Résistance de S. aureus à quelques antibiotiques

Antibiotiques Gènes de résistance Mécanismes de résistance Références

Fluoroquinolones

grlA Modification de la cible (mutations des gènes codant pour la

topoisomérase IV ou pour la gyrase)

Yoshida et al., 1990;

Hopper, 2000; Ruiz, 2003;

Jacoby, 2005 gyrA ou gyrB

norA Pompe à efflux

Rifampicine ropB Modification de la cible (réduction de l'affinité pour l'ARN

polymérase)

Wichelhaus et al., 2001

Triméthoprim-

sulfaméthoxazole

Sulfonamide: sulA Hyperproduction de l'acide para-aminobenzoique par l'enzyme DHPS Huovinen, 200; Lowy, 2003

TPM: dfrB Réduction de l'affinité pour la DHFR

Oxazolidinones rrn Modification de la cible (méthylation d’une adénosine à la position

2503 dans l’ARNr 23S conduit à la résistance au linézolide)

Lowy, 2003

Quinupristine-

dalfopristine

Q: ermA, ermB, ermC Réduction de la liaison à la sous-unité ribosomale 23S Lowy, 2003

D: vat, vatB Modification enzymatique de la dalfopristine

Macrolides ermA, ermB Modification de la cible (méthylation de l’ARNr 23S de la sous-unité

ribosomale 50S)

Quincampoix et Mainardi,

2001;

MacCallum et al., 2010

msrA, mrsB Pompe à efflux

Lincosamides ermA, ermB Modification de la cible (méthylation de l’ARNr 23S de la sous unité

ribosomale 50S)

Streptogramines ermA, ermB Modification de la cible (méthylation de l’ARNr 23S de la sous-unité

ribosomale 50S)

Acide fusidique fusA Modification de la cible (altération au niveau du facteur EF-G) O'Neil et al., 2007;

Chen et al., 2010

Tétracyclines tetK, tetL Pompe à efflux Chopora et Roberts, 2001

tetM, tetO Protection ribosomale

Chloramphénicol cat Acétylation de l'antibiotique avec production d’un dérivé diacétylé

inactif

Shaw et Brodwsky, 1968

Aminoglycosides aac, aph,... Inactivation de l’antibiotique (acétylation et/ou phosphorylation par les

enzymes modifiant les aminoglycosides)

Quincampoix et Mainardi,

2001

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2.2. LE BIOFILM BACTERIEN

2.2.1. Introduction

L’idée que les bactéries croissent préférentiellement sur des surfaces a été avancée à

intervalles réguliers au cours des 150 dernières années (Costerton, 1999). Parallèlement,

certains microbiologistes ont constaté au microscope optique que les bactéries planctoniques

poussaient différemment après avoir adhéré à une surface et initié la formation d’un biofilm.

Les termes de bactéries sessiles et planctoniques décrivent des micro-organismes

respectivement adhérents à une surface et libres dans une suspension. La surface d’adhésion

des organismes sessiles peut être abiotique (les matériaux inertes) ou biotique (les tissus ou

les cellules vivantes) (Dune, 2002). Toute surface naturelle ou artificielle peut être le siège

d’une colonisation bactérienne avec formation d’un biofilm. C’est le cas des coques de

bateaux, des canalisations d’eau, des rochers dans les rivières, des lentilles de contact, et de

toutes les variétés d’implants biomédicaux. Toute surface du corps humain exposée à

l’environnement extérieur (peau, dents, épithéliums buccal, respiratoire, gastro-intestinal et

vésical, vagin) peut aussi faire l’objet d’une colonisation bactérienne avec formation d’un

biofilm (Cooper et Okhiria, 2006). Tenant compte de ces deux aspects (surface biotique ou

abiotique), Costerton et al. (1999) ont défini le biofilm comme une communauté structurée de

cellules bactériennes incluses dans une matrice polymérique autoproduite et adhérentes à une

surface inerte ou vivante. Dans ce contexte précis, la matrice du biofilm a comme seule

origine les cellules bactériennes.

Cette définition paraît cependant incomplète car la matrice du biofilm peut être aussi

constituée de matériaux non cellulaires tels que les cristaux minéraux, les particules de

corrosion ou d’argile. Le biofilm formé dans le système de canalisation d’eau est hautement

complexe du fait de la présence de bactéries filamenteuses et de certains éléments cités ci-

dessus (Donlan, 2002). Tout dépend de l’environnement dans lequel le biofilm s’est formé.

La définition précédente limite la formation du biofilm à l’interface solide/liquide alors qu’un

biofilm peut aussi se former à l’interface air/liquide ou liquide /liquide (Spencer et al., 2011).

Les agrégats de cellules bactériennes flottant dans le liquide ont les mêmes caractéristiques

que les agrégats formés à l’interface solide/liquide (Hall-Stoodley et al., 2012). Sur le plan

médical, la matrice du biofilm peut héberger des composants «extramicrobiens» provenant de

l’hôte. Les biofilms dentaires peuvent par exemple, utiliser les protéines de la salive à la

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surface de la pellicule pour s’attacher aux dents. D’autres bactéries peuvent se lier à la

fibronectine à la surface d’un implant médical et, dans une endocardite infectieuse, les

populations bactériennes peuvent s’imbriquer dans une masse de plaquettes agrégées, de

fibrine et d’autres protéines de l’hôte. Restreindre la définition du biofilm à la seule origine

bactérienne pousse à faire abstraction des infections dans lesquelles les bactéries interagissent

avec les molécules et les récepteurs de l’hôte pour s’attacher, se multiplier et s’agréger. Tous

les facteurs cités ci-dessus permettent de donner une définition du biofilm plus complète et

pertinente cliniquement. Ainsi, le biofilm est défini comme un ensemble des cellules

microbiennes agrégées, entourées d’une matrice polymérique autoproduite et pouvant

contenir des composants de l’hôte (Hall-Stoodley et al., 2012).

2.2.2. Structure et organisation

Le biofilm est constitué essentiellement des microorganismes et de la matrice qu’ils

synthétisent. Les micro-organismes représentent 2 à 15% du matériel du biofilm selon

l’espèce impliquée alors que la matrice extracellulaire (EPS, extracellular polymeric

substances), représente 50 à 90% de la masse organique carbonée du biofilm. Mais l’eau

demeure le principal composant du biofilm (Costerton, 1999; Sutherland, 2001; Dolan, 2002).

Les propriétés physico-chimiques de l’EPS sont variables d’un biofilm à un autre, mais un

biofilm est initialement constitué de polysaccharides. La composition et la structure de

polysaccharides déterminent la conformation primaire du biofilm. La quantité des EPS

produits varie en fonction du micro-organisme, et elle augmente avec l’âge du biofilm. La

matrice du biofilm peut aussi être composée d’ions métalliques, de cations divalents, de

macromolécules (protéines, ADN, lipides, phospholipides) et de composants de l’hôte

(Sutherland, 2001; Donlan, 2002; Hall-Stoodley et al., 2012).

La matrice d’exopolysaccharides exerce différents rôles. Elle assure la protection et la

cohésion de chaque microcolonie bactérienne, absorbe l’eau et piège les petites particules

circulantes. L’EPS intervient aussi sur la relation des microorganismes entre eux et avec les

surfaces. Son important degré d’hydratation, due à sa capacité à fixer un grand nombre de

molécules d’eau par des liaisons hydrogène, permet de lutter contre la dessiccation de certains

biofilms dans le milieu naturel. Cette matrice contribue aussi aux propriétés

d’antibiorésistance des biofilms en se liant directement aux agents antimicrobiens et en les

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empêchant de pénétrer au sein du biofilm (Wingender et al., 1999). Elle est aussi impliquée

dans le maintien d’un microenvironnement unique pour les bactéries (Costerton et al., 1994).

Figure 2.11: Biofilm de Staphylococcus spp à la surface d’un implant médical visualisé

par microscopie confocale

Photographie de J. Carr, Center for Disease Control and Prevention, Atlanta, GA, USA

De nombreux travaux de laboratoire ont étudié comment les bactéries coordonnent leur

activité et construisent les structures dans les biofilms matures. L’arrivée de nouvelles

techniques comme la CLSM (confocal laser scanning microscopy) et la SEM (Scanning

electron microscopy) ont permis de comprendre et de visualiser la structure complexe du

biofilm (Donlan et Costerton, 2002). Sur la photographie ci-dessus, on observe des structures

sphériques, ressemblant à des champignons et unis par des filaments (Figure 2. 11). Les

biofilms sont traversés par une multitude de pores et de canaux aqueux permettant d’une part

de maintenir une pression en oxygène et des concentrations de nutriments significatives dans

les régions profondes du biofilm, et d’autre part d’évacuer les déchets. Le matériel soluble

peut diffuser à travers la matrice d’exopolysaccharides et être utilisé par les bactéries.

2.2.3. Physiologie du biofilm

Les études menées sur le transport par diffusion des composants gazeux et liquides à travers la

matrice du biofilm ont montré que les cellules situées dans le biofilm reçoivent moins

d’oxygène et de nutriments que les cellules en suspension. On peut mettre en évidence un

gradient de nutriments et d’oxygène depuis le sommet du biofilm jusqu’à sa base où l’on a un

microenvironnement anaérobie. Les cellules de la périphérie d’une microcolonie sont mieux

desservies par les réseaux de canaux que celles situées au centre. L’état métabolique d’une

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bactérie à l’intérieur d’un biofilm dépend de sa localisation au sein de la structure. Les

cellules situées dans les couches les plus profondes ont une activité métabolique réduite (Le

Magrex et al., 1994; McLandsborough et al., 2006). Les cellules bactériennes qui s’établissent

sur une surface et s’engagent dans la formation du biofilm adoptent ainsi un phénotype

profondément différent, l’expression de nombreux gènes change, ce qui conduit à des

modifications métaboliques (Becker et al., 2001; Beenken et al., 2004).

Les bactéries présentes au sein du biofilm sont actuellement considérées comme pouvant être

à l’origine d’infections chroniques. En effet, elles peuvent mieux résister aux défenses

naturelles (immunité cellulaire et humorale) (Hall-Stoodley et Stoodley, 2009). Les bactéries

d’un biofilm peuvent habituellement survivre à l’utilisation d’antiseptiques et/ou

d’antibiotiques à des concentrations 1000 à 1500 fois supérieures à celles qui tuent les

bactéries planctoniques des mêmes espèces bactériennes (Tenke et al., 2012). Ce mode de vie

offre un grand intérêt pour la bactérie puisqu’il lui confère également une résistance aux UV,

aux forces de cisaillement et aux variations de pH (Costerton et al, 1999).

2.2.4. Biofilms staphylococciques

2.2.4.1. Infections liées à la présence des biofilms de S. aureus

Les staphylocoques sont responsables de la grande majorité des infections causées par les

biofilms. Ceci est dû au fait que ces germes sont présents en grand nombre dans la flore

commensale de la peau et des muqueuses de l’homme et de l’animal (Otto, 2008). Les

biofilms à S. aureus sont à l’origine d’infections chroniques et nosocomiales, le plus souvent

en rapport avec l’utilisation des implants médicaux. Ces infections sont plus difficiles à traiter

et nécessitent un remplacement plus fréquent des implants médicaux (von Eiff et al., 2005).

Les principales infections liées à la présence de biofilm de S. aureus sont les suivantes

(Archer et al., 2011):

ostéomyélites,

endocardites,

infections associées aux implants médicaux,

infections des plaies chroniques (notamment chez les diabétiques),

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rhinosinusites chroniques,

infections oculaires.

Les infections du tractus urinaire sont également dues au biofilm de S. aureus car le risque de

développer une infection urinaire augmente avec, par exemple, l’implantation d’un cathéter

urinaire (Ando et al., 2004; Tenke et al., 2012).

2.2.4.2. Base moléculaire de la formation du biofilm de S. aureus

La formation d’un biofilm de S. aureus est un processus qui se déroule en deux phases. La

première phase consiste en l’attachement initial des cellules sur une surface, et la seconde à la

multiplication et à la formation d’une communauté structurée, mature et multicouche des

cellules bactériennes. Ces deux phases sont physiologiquement différentes l’une de l’autre et

requièrent chacune des facteurs spécifiques. Le détachement de cellules du biofilm mature

permet la dissémination des bactéries et la colonisation de nouveaux sites d’infection chez

l’homme (Otto, 2008) (Figure 2.12).

Figure 2.12: Phases de développement d’un biofilm staphylococcique

Attachement initial, maturation et détachement de cellules (Otto, 2012).

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2.2.4.2.1. Adhésion

2.2.4.2.1.1. Adhésion aux surfaces abiotiques

L’adhérence des microorganismes aux biomatériaux dépend de la nature de ces derniers et des

caractéristiques de la surface cellulaire. Les interactions initiales surviennent par

l’intermédiaire de forces physico-chimiques non spécifiques telles que les interactions

électrostatiques, les forces de van der Walls, les interactions hydrophobes et les interactions

acide-base (interactions de Lewis) (Speranza et al., 2004; Garret et al., 2008). La colonisation

des surfaces abiotiques par S. aureus dépend de la charge de ses acides teichoïques (Gross et

al, 2001). L’attachement initial sur une surface abiotique est aussi attribué aux protéines de

surface de S. aureus. C’est le cas de Bap (biofilm-associated protein) (Cucarella et al, 2001) et

de la protéine A (Henry-Stanley et al, 2011).

2.2.4.2.1.2. Attachement aux surfaces biotiques

Dans le corps humain, la formation du biofilm est initiée par l’attachement irreversible des

adhésines des cellules bactériennes aux protéines de la matrice extracellulaire. Chez S. aureus,

l’adhérence est médiée par les adhésines protéiques de surface de la famille de MSCRAMMs

qui ont la capacité de se fixer aux différentes protéines du plasma ou de la matrice

extracellulaire telles que le fibrinogène ou la fibronectine (Foster et Höök, 1998). Après leur

implantation, les biomatériaux (cathéters, prothèses orthopédiques, sondes urinaires, valves

cardiaques…) sont aussitôt couverts par les protéines de la matrice extracellulaire ou du

plasma. Les interactions spécifiques entre les protéines de l’hôte et les MSCRAMMs sont

alors très importantes pour l’établissement d’une colonisation bactérienne (Otto, 2008). Les

staphylocoques sont ainsi connus pour leur extraordinaire capacité d’adhésion à la surface des

implants médicaux.

2.2.4.2.2. Multiplication des bactéries et maturation du biofilm

Après l’attachement à la surface, les bactéries vont se multiplier et s’accumuler. Cette phase

est caractérisée par (i) l’agrégation intercellulaire pouvant s’accomplir par une variété de

molécules telles que les protéines d’adhésion ou le plus souvent par les exopolymères

polysaccharidiques, et (ii) la structuration conduisant à l’obtention d’une communauté mature,

multicouche sous forme de champignon, et contenant des canaux qui permettent le passage

des nutriments pour les bactéries présentes à l’intérieur du biofilm (Otto, 2008).

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2.2.4.2.2.1. Adhésine polysaccharidique intercellulaire (PIA)

Chez les staphylocoques, la principale molécule responsable de l’adhésion intercellulaire est

la PIA (polysaccharide intercellular adhesin), aussi appelée poly-N-acétylglucosamine

(PGNA). C’est un polymère de résidus de N-acétylglucosamine partiellement déacétylés et

réunis pas une liaison β-1-6 (Figure 2.13). Ce polymère forme avec les autres polymères tels

que les acides teichoïques et les protéines, le slime, la matrice extracellulaire des

staphylocoques formant le biofilm. La déacétylation partielle de 15-20% des résidus N-

acétylglucosamine est d’une importance biologique majeure (Götz, 2000). Elle introduit une

charge positive dans le polysaccharide en libérant des fonctions amines libres chargées au pH

neutre ou acide, tel celui trouvé sur la peau de l’homme (Vuong et al., 2004). Comme la

surface bactérienne est chargée négativement, la PIA joue le rôle d’une «colle» qui attache les

bactéries entre elles par des interactions électrostatiques. Les acides teichoïques représentent

alors les molécules chargées négativement qui interagissent avec la PIA à la surface cellulaire.

Figure 2.13: Structure de l’adhésine polysaccharidique intercellulaire (PIA)

Un homoglycane linéaire composé de liaisons des résidus β-1,6- N-acétylglucosamine dont environ 20% sont

déacétylés et positivement chargés (Adapté de Mac et al., 1996).

2.2.4.2.2.2. Biosynthèse du PIA

Identifié pour la première fois chez Staphylococcus epidermidis, l’opéron ica est aussi présent

chez S. aureus et chez d’autres espèces de staphylocoques (Heilmann et al., 1996; Cramton et

al, 1999). La biosynthèse du PIA est effectuée par les produits de gènes codés par l’opéron

icaADBC qui comprend une N-acétylglucosamine transférase (icaA et icaD), une PIA

déacétylase (icaB) et un exportateur potentiel du PIA (icaC) (Vuong et al., 2004). Elle

s’effectue en trois étapes (Figure 2.14):

(i) IcaA ajoute à la chaîne de PIA en croissance, les résidus N-acétylglucosamine provenant

d’UDP-GlcNac. La transférase IcaA nécessite la présence d’IcaD pour une pleine activité.

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L’activité N-acétylglucosamine transférase conduit à l’obtention d’oligomères de N-

acétylglucosamine d’environ 20 résidus.

(ii) La chaîne de PIA en croissance est ensuite exportée à travers la membrane par IcaC qui

est aussi nécessaire à l’allongement de la chaîne;

(iii) Après son exportation, la PIA est déacétylée par une protéine attachée à la surface, IcaB,

afin d’introduire des charges positives, cruciales pour son emplacement en surface et pour son

activité biologique.

Figure 2.14: Biosynthèse de la PIA en 3 étapes chez Staphylococcus spp.

D’après (Vuong et al., 2004)

2.2.4.2.2.3. Mécanismes indépendants de l’opéron ica

En dépit du rôle indéniablement important du locus icaADBC et des voies de régulation

contrôlant la production du PIA/PGNA dans le développement du biofilm staphylococcique,

des études récentes commencent à mettre en exergue l’existence chez S. aureus de

mécanismes de formation du biofilm indépendants de PIA/PGNA. Le premier mécanisme le

mieux caractérisé de formation de biofilm icaADBC - indépendant a été décrit par Penades et

Lassa qui ont montré que la protéine Bap (biofilm associated protein) est essentielle à la fois

dans l’adhérence, l’agrégation intercellulaire, et dans la formation du biofilm par la souche

V329 de S. aureus impliquée dans la mastite bovine (Cucarella et al., 2001). Le gène bap est

présent dans 5% des 350 souches bovines, et est absent dans les souches cliniques de S.

aureus d’origine humaine. Des études récentes ont décrit d’autres mécanismes icaADBC-

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indépendants de formation du biofilm. C’est le cas de la protéine de surface SasG codée par le

gène sasG (Corrigan et al., 2007; Makoto Kuroda et al., 2008), des protéines de liaison à la

fibronectine, FnBPA et FnBPA (O’Neill et al., 2008; Vergara-Irigaray et al., 2009), de la

protéine de surface de S. aureus SasC codée par le gène sasC (Schroeder et al., (2009) et de la

protéine A (Merino et al., 2009).

La matrice du biofilm peut aussi contenir de l’ADN extracellulaire (ADNe). L’ADN étant une

molécule polyanionique, il peut interagir avec un polymère chargé positivement comme le

PIA/PGNA. Il a un rôle de structure en participant au développement du biofilm. (Mann et al.,

2009).

2.2.4.2.3. Détachement du biofilm

La dispersion du biofilm joue un rôle très important dans les infections associées aux

biofilms. C’est le cas des infections métastasiques telles que les ostéomyélites et les abcès, les

complications d’embolies d’une endocardite provoquées par le détachement d’un biofilm des

valves cardiaques ainsi que les infections aiguës sévères comme le sepsis (von Eiff et al.,

2005; Boles et Horswill, 2011).

Le principal mécanisme de détachement du biofilm utilisé par S. aureus est la production

d’enzymes extracellulaires ou des surfactants qui dégradent et solubilisent les différents

composants de la matrice du biofilm. Ainsi, les principaux facteurs de détachement sont les

protéases, les DNases et les surfactants PSM (Phenol-soluble modulins). A ceux-ci, il faut

ajouter le système de quorum sensing agr qui contrôle la production de ces enzymes et des

PSM dégradant la matrice du biofilm, et certaines conditions environnementales, telles que la

carence en glucose dans le milieu de culture (Boles et Horswill, 2011; McDougald et al.,

2012).

2.2.4.3. Facteurs favorisant la formation du biofilm

La formation du biofilm est un phénomène complexe, sous l’influence de nombreux facteurs

comme par exemple les caractéristiques du substrat sur lequel les bactéries vont se fixer, les

forces s’exerçant dans le milieu aqueux (hydrodynamique du fluide), les caractéristiques du

milieu et les propriétés de la surface des cellules (Donlan, 2002).

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2.2.4.3.1. Caractéristiques de la surface du substrat

Une surface solide possède plusieurs caractéristiques essentielles au processus d’attachement.

2.2.4.3.1.1. Les propriétés physico-chimiques de la surface

Les interactions entre la paroi cellulaire bactérienne et les surfaces sont principalement

influencées par les forces électrostatiques interfaciales d’attraction ou de répulsion et par les

forces de van der Waals. Cependant, plusieurs interactions non spécifiques et forces

interfaciales influencent aussi l’attachement aux surfaces. C’est le cas de forces d’hydratation,

d’interactions hydrophobes et de forces stériques. Les cellules sont capables d’outrepasser les

forces répulsives que peut exercer sur elles le substrat, via l’action de liaisons hydrophobes.

Les interactions hydrophobes (l’énergie de surface faible) et les interactions électrostatiques

(la charge) sont les phénomènes les mieux étudiés (Renner et Weibel, 2011).

Les propriétés physico-chimiques peuvent exercer une influence sur le taux d’attachement et

sur son ampleur. Les micro-organismes se fixent plus facilement sur des surfaces

hydrophobes et non polarisées comme le téflon ou d’autres matières plastiques, que sur des

matériaux hydrophiles comme le verre ou les métaux (Hamadi et al., 2009).

Les interactions acide-base de Lewis (accepteur-donneur d’électrons) permettent la formation

de liaisons hydrogènes. Ce sont des interactions électrostatiques fortes, de courte distance,

possibles lorsqu’un atome d’hydrogène est en contact avec un atome électronégatif (Speranza

et al., 2004).

Les interactions de van der Waals correspondent aux forces de faible énergie qui s’établissent

entre les atomes des molécules de deux structures différentes lorsqu’elles se rapprochent. Ces

forces résultent de l’interaction entre les électrons d’une molécule et les charges d’une autre.

Les forces électrostatiques répulsives sont amoindries quand les bactéries entrent en contact

via les polymères extracellulaires ou le matériel capsulaire qui les maintiennent à une certaine

distance. D’après la théorie développée par Derjaguin, Landau, Verwey et Overbeek (théorie

DVLO), la résultante des interactions de van der Waals et des interactions électrostatiques

gouvernent l’adhésion bactérienne initiale (Garret et al., 2008). Elle est fonction de la distance

bactérie-support, ainsi que de la force ionique du milieu: à force ionique faible, les forces

électrostatiques sont très importantes et les conditions sont défavorables à l’adhésion

bactérienne due à la barrière du potentiel zêta; par contre, à force ionique élevée, les

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interactions sont masquées par les nombreuses charges du milieu (suppression de la barrière

de solvatation et interactions électrostatiques répulsives négligeables), les conditions sont très

favorables à l’adhésion grâce aux forces de van der Waals (Katsikogiani et Missirlis, 2004).

La force consécutive aux interactions électrostatiques entre une bactérie et une surface est liée

aux structures de surface (protéines) et à la force ionique du milieu.

2.2.4.3.1.2. La rugosité de la surface

La rugosité d’une surface influence l’attachement des bactéries à celle-ci. En effet, plus une

surface est rugueuse, plus la colonisation de celle-ci par des microcolonies est importante

(Katsikogiani et Missirlis, 2004). Les surfaces rugueuses sont colonisées de façon

préférentielle, car les forces répulsives sont moindres et la surface de fixation est augmentée

grâce à la présence d’aspérités (Donlan, 2002).

2.2.4.3.2. La présence d’une couche protéique ou film conditionnant

La présence de polymères sur un matériau solide exposé dans un milieu aqueux modifie les

propriétés physico-chimiques de sa surface et a une influence directe sur l’attachement des

bactéries à cette dernière. En effet, la présence d’un film protéique sur des implants médicaux

en contact direct avec un fluide favorise la formation de biofilms. Par exemple, les implants

médicaux, en contact direct avec le sang, sont couverts de plaquettes, du plasma et de

protéines parmi lesquelles: albumine, fibrinogène, fibronectine, laminine, collagène, facteur

de von Willebrand (Katsikogiani et Missirlis 2004; von Eiff et al., 2005).

2.2.4.3.3. Les caractéristiques du milieu

Les caractéristiques du milieu aqueux, telles que le pH, la quantité de nutriments, la force

ionique, la température, peuvent jouer un rôle important dans l’adhésion de la bactérie à une

surface (Mahami et Adu-Gyamfi, 2011).

2.2.4.3.4. Les propriétés de la surface cellulaire

L’hydrophobicité de la surface de la cellule bactérienne influence l’attachement des bactéries

à une surface. L’hydrophobicité d’une surface est également importante dans l’adhésion des

microorganismes à celle-ci. Moins les matériaux sont polarisés, plus les liaisons hydrophobes

deviennent importantes. La plupart des bactéries sont chargées négativement et présentent à

leur surface des zones hydrophobes. Les éléments structuraux de S. aureus intervenant dans

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son attachement à une surface sont ses adhésines, les MSCRAMMs. Une bactérie hydrophobe

aura plus de facilité pour enlever le film d’eau la séparant de la surface à coloniser et elle

établira plus facilement le contact avec cette surface qu’une bactérie hydrophile (Doyle, 2000;

Donlan, 2002).

2.2.4.4. Quorum sensing et biofilm de S. aureus

Chez S. aureus, la production des protéines de surface et des exoprotéines se fait en deux

phases. A une faible densité cellulaire (faible activité agr au début d’une infection), la

bactérie produit des facteurs protéiques, tels que les MSCRAMMs et d’autres adhésines

capables de promouvoir l’attachement et l’accumulation du biofilm. En revanche, à une forte

densité cellulaire (forte activité agr), la bactérie réprime les gènes codant pour les facteurs de

colonisation, et initie la sécrétion d’une variété de toxines (telles que α-toxine, δ-toxine, et

TTSS-1) et la sécrétion d’enzymes (telles que protéases, lipases, hyaluronidase, et nucléases)

qui sont impliquées dans la destruction des tissus et/ou dans le détachement du biofilm

(Heilmann et Götz, 2010). Les adhésines bactériennes sont spécialement importantes dans les

étapes initiales de la formation du biofilm et la δ-hémolysine exercerait une action négative

dans la maturation de la structure du biofilm du fait de ses propriétés détergentes. Les

protéases extracellulaires diminuent les biofilms en dégradant les protéines requises (Novick

et Geisinger, 2008; Martí et al., 2009). Ainsi, la répression du système agr est nécessaire à la

formation d’un biofilm et l’induction du système agr dans un biofilm établi favorise le

détachement du biofilm de son site de fixation (Boles et Horswill, 2008).

2.2.4.5. Résistance du biofilm

L’éradication d’un biofilm pose des problèmes cliniques, car l’antibiothérapie active

habituellement sur les bactéries à l’état planctonique se révèle bien souvent moins efficace sur

des structures organisées en biofilm (Stewart et Costerton, 2001). Quelques hypothèses sont

avancées pour tenter d’expliquer les mécanismes de résistance des biofilms aux antibiotiques.

La première repose sur la notion de barrière physique qui expliquerait la pénétration lente et

incomplète de certains antibiotiques. La seconde hypothèse est liée à l’environnement

spécifique du biofilm, dont les zones les plus profondes, riches en acides et pauvres en

oxygène et en nutriments, pourraient gêner l’action de l’antibiotique. Enfin, la dernière

hypothèse s’appuie sur les modifications phénotypiques observées dans certains biofilms. Les

bactéries à l’intérieur du biofilm activent plusieurs gènes qui altèrent l’enveloppe cellulaire,

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les cibles moléculaires et la sensibilité aux antibiotiques (Steward et Costerton, 2001; Tenke

et al., 2012).

En dehors de la diminution de la sensibilité aux antibiotiques, les biofilms de S. aureus

montrent une résistance aux cellules phagocytaires de l’hôte (Hall-Stoodley et Stoodley,

2009; Thurlow et al., 2011).

2.2.4.6. Lutte contre les biofilms de S. aureus sur les implants médicaux

Les moyens de lutte contre les biofilms suivent trois axes de recherche: l’inhibition de

l’adhésion microbienne à une surface et de la colonisation, l’action sur le QS et le traitement

du biofilm préformé (Francolini et Donelli, 2010).

2.2.4.6.1. Inhibition de l’adhésion microbienne

Deux stratégies de traitement de surface sont généralement utilisées: la première consiste à

utiliser les solutions verrous pour lutter contre l’adhésion, la seconde, à éliminer ces

pathogènes par incorporation sur la surface, de molécules antimicrobiennes (von Eiff et al.,

2005, de Carvalho, 2012).

2.2.4.6.1.1. Les solutions verrous

La solution verrou traditionnelle contient de l’héparine, à raison de 5.000 à 10.000 UI/mL.

Mais des faibles concentrations d’héparine stimulent in vitro la formation du biofilm (Shanks

et al., 2005). Le citrate trisodique est utilisé comme solution verrou en raison de ses propriétés

antimicrobiennes puissantes, sans risque de résistance. Les concentrations supérieures à 0,5-

4% préviennent in vitro la formation du biofilm par S. aureus, mais ne détruisent pas un

biofilm préexistant (Shanks et al., 2006). Les propriétés antibactériennes du citrate peuvent

être accrues par l’adjonction d’autres substances, comme la gentamycine, la lepirudine,

l’acide éthylène diamine tétraacétique (EDTA) (Shanks et al., 2006) ou la taurolidine (Shah et

al., 2002).

2.2.4.6.1.2. Traitements par incorporation d’agents antimicrobiens

Pour empêcher l’adhésion des microorganismes sur les surfaces des implants médicaux, les

efforts de recherche se sont focalisés sur le traitement des surfaces par diverses molécules.

Parmi les systèmes les plus répandus, on peut citer: l’addition des métaux ou des enzymes sur

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les surfaces et l’imprégnation aux antibiotiques et/ ou aux antiseptiques (de Carvalho, 2012).

Cependant, l’utilisation des antibiotiques ou des antiseptiques à des concentrations

subinhibitrices ou à titre prophylactique pour prévenir les infections des implants médicaux,

contribue à l’augmentation de la formation des biofilms et à la sélection des mutants résistants

(Campoccia et al., 2010).

2.2.4.6.2. Action sur le QS

Chez les staphylocoques, l’inhibiteur du QS, RIP (RNAIII-inhibiting peptide) qui interfère

avec le système agr, est efficace dans la prévention et le traitement des infections à S. aureus,

y compris celles associées aux implants médicaux (Otto, 2004).

Dans des nombreux modèles animaux, l’utilisation locale ou systémique de RIP prévient

l’infection et inhibe complètement la formation du biofilm par des souches résistantes de S.

aureus, et en même temps restaure la sensibilité aux antibiotiques (Dell’acqua et al., 2004;

Balaban et al., 2007). Balaban et al. (2003) avaient aussi préalablement démontré que RIP

inhibait l’adhésion de S. aureus aux cellules de l’hôte et réduisait in vitro l’adhérence et la

formation du biofilm sur les cathéters de dialyse en silicone ou en polyuréthane.

Dans les implants orthopédiques, les billes de polyméthylméthacrylate chargées de RIP et,

implantées chez les rats, étaient capables de prévenir in vivo la formation des biofilms par les

SARM (Anguita-Alonso et al., 2007).

2.2.4.6.3. Le traitement du biofilm staphylococcique préformé

Comme nous l’avons dit ci-dessus, les biofilms staphylococciques sont impliqués dans

différentes infections et contribuent aux difficultés rencontrées dans le traitement. La thérapie

possible des infections associées au biofilm pourrait être basée sur la combinaison des

molécules anti-biofilm avec différents antibiotiques conventionnels (Otto, 2008).

Raad et al. (2007) ont démontré que le linézolide et la vancomycine administrés séparément,

étaient moins efficaces sur le biofilm de S. aureus que la daptomycine, la minocycline et la

tigécycline. Cependant, la destruction du biofilm et la mort des bactéries planctoniques étaient

obtenues avec l’association rifampicine-linézolide ou vancomycine. Une autre étude a montré

que l’amikacine et la ciprofloxacine pénétraient les biofilms de S. aureus et S. epidermidis

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contrairement à l’oxacilline, la cefotaxime et la vancomycine dont la pénétration était

significativement réduite (Singh et al., 2010).

L’utilisation des substances telles que les phages (Kelly et al., 2012), les enzymes (la

lysostaphine, la DNase I, la protéinase K, la protéase V8) (Kiedrowski et Horswill, 2011)

capables de détruire l’intégrité physique de la matrice du biofilm, constitue aussi une

approche antibiofilm attractive.

D’autres stratégies ont été étudiées dans le but de promouvoir la libération des cellules

bactériennes du biofilm de S. aureus, et augmenter ainsi leur sensibilité à la vancomycine. Il

s’agit notamment du traitement photodynamique (FTD) (Di Poto et al., 2009) et de la

vaccination contre des biofilms. (Brady et al., 2011).

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3. BUT DU TRAVAIL

Les infections bactériennes sont la cause majeure de la morbidité et de la mortalité en milieu

hospitalier dont la majorité peut être due à S. aureus. L’importance médicale de cette espèce

bactérienne est sa capacité à provoquer de nombreux types d’infections chez l’homme et à

persister à la surface des implants médicaux. La présence d’un film protéique sur les implants

médicaux en contact direct avec un fluide favorise l’adhésion et la formation des biofilms par

S. aureus, avec comme corollaire la résistance aux défenses immunitaires de l’hôte et aux

antibiotiques.

Plusieurs travaux de recherche se focalisent actuellement sur l’élimination des bactéries

planctoniques avant qu’elles n’adhèrent à une surface et n’initient la formation d’un biofilm

ou sur la réduction de la colonisation des implants médicaux. L’une des approches exploitées

pour la prévention de l’adhésion et la formation du biofilm est l’utilisation des agents

chélateurs des cations divalents comme solutions verrous des implants médicaux. La méthode

in vitro la plus utilisée pour l’évaluation de l’adhésion et de la formation du biofilm et des

effets des antagonistes de ce processus est la méthode classique de coloration au cristal violet.

Bien qu’efficace, cette dernière présente cependant de nombreuses limitations, notamment la

longueur du temps d’incubation et plusieurs étapes de lavage des puits avant et après

coloration du biofilm formé avec le cristal violet. Une méthode efficace pour l’évaluation

rapide de l’adhésion à une surface abiotique est nécessaire.

Le but de ce travail était d’étudier l’interaction entre des souches cliniques de S. aureus

sensibles et résistantes à la méticilline (SASM et SARM) et des surfaces abiotiques et

d’évaluer l’activité de l’EGTA, chélateur des cations divalents dans le processus d’adhésion et

de formation du biofilm en comparant la méthode de coloration au cristal violet et celle du

Biofilm Ring Test®

récemment décrite.

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4. MATERIEL ET METHODES

4.1. MATERIEL

4.1.1. Souches bactériennes

4.1.1.1. Souches testées et types de prélèvement

Au départ, 8 souches cliniques de S. aureus (4 souches sensibles à la méticilline [SASM1] et

4 souches résistantes à la méticilline [SARM]) ont été collectées à des fins diagnostiques par

le laboratoire de bactériologie de l’Hôpital Général Provincial de Référence de Kinshasa

(HGPRK) en République Démocratique du Congo en 2008. Une souche de référence de S.

aureus sensible à la méticilline et une souche de référence résistante à la méticilline

(respectivement, ATCC 25923 et ATCC 33591; American Type Culture Collection,

Manassas, VA, Etats-Unis d’Amérique) ont été également étudiées. Suite à un incident

survenu au laboratoire pendant la réalisation de nos travaux, toutes les souches cliniques de

SASM1 ont été remplacées en novembre 2011 par 4 nouvelles souches sensibles à la

méticilline (SASM2) collectées à Kinshasa dans le même laboratoire. Le Tableau 4.1 reprend

les caractéristiques de différentes souches étudiées.

Tableau 4.1. Caractéristiques de souches cliniques et de référence

Souches bactériennes Types de prélèvement Sensibilité à l'oxacilline

SARM

ATCC 33591 Référence Résistante

011/LP Liquide prostatique Résistante

027/U Urines Résistante

028/FV Frottis vaginal Résistante

007/FV Frottis vaginal Résistante

SASM1

ATCC 25923 Référence Sensible

020/LP Liquide prostatique Sensible

008/U Urines Sensible

022/U Urines Sensible

018/FV Frottis vaginal Sensible

SASM2

5668/S Sang Sensible

5741/S Sang Sensible

1532/P Pus plaie Sensible

1620/P Pus plaie Sensible

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4.1.1.2. Identification, transport et conservation de souches

Les bactéries ont été cultivées et isolées dans le milieu Brain Heart Agar additionné de 5%

(v/v) de sang de mouton et dans le milieu Mannitol Salt Agar (Difco, BD Franklin Lakes, NJ,

Etats-Unis d’Amérique). L’identification des isolats a été faite par des méthodes

conventionnelles de microbiologie, à savoir: la coloration de Gram, les tests de la catalase, la

DNase, la coagulase et par le test d’agglutination au latex Pastorex Staph-plus (Biorad,

Marnes-la-Coquette, France). A Kinshasa, les souches ont été conservées à la température

ambiante dans le milieu Tryptone Soya Agar (TSA) (Oxoid, Basingstoke, Hampshire,

Angleterre), puis transportées en Belgique dans le même milieu. En Belgique, les souches ont

été repiquées sur la boîte de gélose TSA et incubées pendant 24 h à 37°C. Après incubation,

les morceaux de gélose TSA ont été placés dans les fioles de 5 mL contenant de la glycérine

stérile puis conservés au surgélateur à - 20°C. Les cultures de travail étaient obtenues après

étalement et 3 repiquages successifs de 24 h à 37°C sur une boîte de gélose TSA.

4.1.2. Milieu de culture pour la formation des biofilms

Le milieu de culture utilisé dans les études de formation du biofilm était le milieu BHI (Brain

Heart Infusion) dont la composition se trouve dans l’annexe n°4.

4.1.3. Substances antibiofilms

Acide éthylèneglycol tétraacétique (EGTA) de Sigma-Aldrich (France),

Protéinase K (PK) de Sigma- Aldrich (St Louis, MI, Etats-Unis d’Amérique),

Periodate de sodium (PI) de Merck (Darmstadt, Allemagne).

Le choix de l’EGTA était basé sur une étude suggérant que les cations, en particulier le

calcium, jouent un rôle dans la liaison des polymères et dans la cohésion du biofilm. Par

conséquent, l’absence de ces cations ou leur chélation par l’EGTA, peut conduire au

détachement du biofilm (Turakhia et al., 1983).

Pour explorer la composition de la matrice d’un biofilm staphylococcique, plusieurs études

préconisent l’utilisation d’une protéase comme la protéinase K ou du PI, un oxydant des

polysaccharides (Fitzpatrick et al., 2005; O’Neill et al, 2007).

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La solution stock de l’EGTA de 100 mM (pH 7,0) était préparée extemporanément dans l’eau

déminéralisée puis stérilisée par filtration (Millipore 0,2 µm). Une solution stock de 200 mM

de PI (dans du tampon acétate de sodium 50 mM, pH 4.5) était également préparée dans les

mêmes conditions. La solution stock de la protéinase K (1 mg/mL) était préparée à l’aide de

tampon Tris-HCl 20 mM à pH 7, stérilisée par filtration (Millipore 0,2 µm), puis conservée à -

20°C.

4.1.4. Microplaques permettant la formation du biofilm

Les microplaques utilisées étaient en polystyrène comportant 96 puits, et sur lesquelles les

bactéries vont adhérer et former un biofilm. Il s’agissait des microplaques 96 Well Cell Plate

de marque Cellstar®, N° 655 180 (Greiner Bio-One).

4.1.5. Dispositif du Biofilm Ring Test® (BFRT

®)

Le kit du BFRT®

(Saint Beauzire, France) comprenait des microplaques de 96 puits

constituées de 12 barrettes à usage unique Strip Well (SW) de 8 puits stériles, du liquide de

contraste (LIC-001), du toner (TON-005) stérile contenant une suspension de particules

magnétisables, et un Block Test (BKT) pour aimantation. Les microplaques étaient lues au

scanner (lecteur BFC) et un logiciel BFC elements® a été utilisé pour calculer l’indice de

formation du biofilm (BFI) (Figure 4.1).

Figure 4.1: Dispositif et consommables du BFRT®

.

Image de BioFilm Control, Saint - Beauzire, France

Scanner

Logiciel BFC elements®

Block Test Microplaques

Strip Well

Liquide de

contraste

Solution de

Toner

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4.1.6. Les amorces utilisées

Toutes les amorces utilisées dans les différentes réactions de PCR pour la détection du gène

gap, des gènes impliquées dans la résistance aux antibiotiques et dans la formation du biofilm

ont été fournies par Eurogentec (Liège, Belgique).

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4.2. METHODES

4.2.1. Caractérisation des souches de S. aureus

4.2.1.1. Antibiogrammes

L’antibiogramme de chaque souche a été réalisé par la méthode de diffusion en milieu gélosé

de Mueller Hinton, décrite dans le document de NCCLS (1998) avec un inoculum contenant

environ 108

UFC/mL. Les disques d’antibiotiques (Liofichen, Roseto degli Abbruzi, Italie)

suivants ont été testés: amikacine, amoxicilline, cefazoline, ceftazidime, ciprofloxacine,

gentamicine, oxacilline et vancomycine. La détection de la méticillinorésistance a été

effectuée par la méthode de diffusion sur gélose de Mueller Hinton hypersalée par addition de

4% de NaCl (p/v), à l’aide de disques chargés de 1 µg d’oxacilline ou de céfoxitine. Les

résultats de l’antibiogramme ont été interprétés suivant les recommandations de NCCLS

(1998).

4.2.1.2. Caractérisation génomique des souches de S. aureus

4.2.1.2.1. Détection de gènes codant pour l’ARNr 16S, la résistance à la méticilline et

pour la thermonucléase de S. aureus par une PCR triplex

La détection de ces 3 gènes a été effectuée par une PCR multiplex qui permet l’amplification

simultanée de plusieurs séquences cibles dans un même tube d’amplification. Chaque

amplification doit être, dans le même tube, indépendante des autres, le résultat devant être

identique à celui obtenu isolément dans un tube avec un seul couple d’amorces. Dans le cas

d’espèce, la PCR multiplex utilisée permet la détection de gènes suivants:

- le gène mecA qui révèle un des mécanismes de résistance à l’oxacilline. L’expression

du gène mecA code pour la PBP2a, une protéine modifiée de liaison aux pénicillines,

possédant une faible affinité pour les bêta-lactamines,

- le gène nuc codant pour une thermonucléase spécifique de S. aureus et qui révèle la

présence d’un S. aureus,

- La détection du gène ARNr 16S, spécifique du genre Staphylococcus et qui sert de

contrôle de qualité interne.

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4.2.1.2.1.1. Extraction de l’ADN

L’extraction de l’ADN a été réalisée selon le protocole décrit par Unal et al. (1992). Les

cellules bactériennes provenant d’une gélose Columbia additionnée de 5% de sang de mouton

ont été incubées pendant 10 min à 37°C avec 50 µL de lysostaphine 100 µg/mL. Une

deuxième incubation a été réalisée pendant 10 min à 37°C avec 150 µL de protéinase K 100

µg/mL préparée dans du tampon Tris-HCl 0,1 M (pH 7,5). Les cellules ont été ensuite portées

à ébullition pendant 5 min à 95°C, puis centrifugées à 8000 g pendant 5 min. Le lysat

bactérien obtenu contenant de l’ADN a été utilisé pour la réaction d’amplification par PCR.

4.2.1.2.1.2. PCR triplex ARNr 16S, mecA et nuc

La PCR triplex a été réalisée selon le protocole décrit par Maes et al. (2002). La réaction de

PCR a été effectuée dans un mélange réactionnel de 50 µL contenant le tampon de PCR 1X

(Perkin-Elmer Applied Biosystem, Foster City, Californie), 2 mM de MgCl2, 0,6 µM de

chaque amorce sens et antisens spécifique à l’ARNr 16S, 0,4 µM de chaque amorce sens et

antisens spécifiques à mecA et nuc respectivement (Amersham Pharmacia Biotech,

Roosendaal, Hollande), 250 µM de chacun des 4 dNTPs, 2 U de Taq ADN polymérase et de 5

µL de lysat bactérien. Les conditions d’amplification comprenaient une dénaturation initiale à

95°C pendant 15 min suivie de 25 cycles de dénaturation (30 sec à 95°C), hydridation (90 sec

à 57°C), extension (90 sec à 72°C) et une extension finale à 72°C pendant 10 min. Les

fragments amplifiés ont été séparés par électrophorèse sur gel d’agarose à 1,5% dans du TBE

1 X additionné de bromure d’éthidium. Les amorces utilisées sont reprises dans le Tableau

4.2.

Tableau 4.2: Les amorces utilisées dans la PCR multiplex

Gène GenBank Amorces Fragment

mecA X 52593

S 5'- AAAATCGATGGTAAAGGTTGGC-

533 pb AS 5'- AGTTCTGCAGTACCGGATTTGC-

nuc DQ 507381

S 5' GCGATTGATGGTGATACGGTT-

279 pb AS 5'- AGCCAAGCCTTGACGAACTAAAGC-

ARNr16S NR 037007

S 5’- GTTATTAGGGAAGAACATATGTG-

750 pb AS 5’- CCACCTTCCTCCGGTTTGTCACC

S: Sens; AS: Antisens; pb: paires de base

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4.2.1.2.2. Typage moléculaire des souches de S. aureus par spa typing

L’analyse des répétitions présentes dans la séquence codant pour la protéine A de S. aureus

(spa typing) a été effectuée suivant la méthode décrite par Hallin et al. (2007). Cette technique

consiste à séquencer une région contenant un nombre variable de séquences répétées en

tandem ou « repeat » de la région X de la protéine A (gène spa) (voir Figure 2.5). Le logiciel

Ridom StaphType (Ridom GmbH, Allemagne) permet l’analyse de ces séquences par la

détermination automatique de ces éléments répétés, l’analyse de ces éléments et, finalement

l’attribution d’un profil (spa type). Le principe de la méthode consiste à réaliser une PCR de

type end-point permettant d’amplifier la région spa et de séquencer l’amplicon spa obtenu.

4.2.1.2.2.1. Extraction de l’ADN

L’extraction de l’ADN a été effectuée selon le protocole décrit au paragraphe précédent.

4.2.1.2.2.2. PCR de la région X du gène spa

La réaction de PCR s’est réalisée dans un volume final de 25 µL contenant 12,5 µL de master

mix PCR multiplex Qiagen, 3 µL de lysat bactérien, 10 µM des amorces sens (spa-1113) et

antisens (spa-1514) (0,5 µL respectivement) et 8,5 µL d’eau apyrogène. Les amorces

classiques utilisées étaient les suivantes (voir Figure 2.5): amorce sens spa-1113 (5’-TAA

AGA CGA TCC TTC GGT GAG C - 3’) et amorce antisens spa-1514 (5’-CAG CAG TAG

TGC CGT TTG CTT- 3’) (Aires-de-Sousa et al., 2006).

Le protocole d’une PCR de type end-point a été utilisé. Les séquences ont été amplifiées en

deux phases: (1) les échantillons ont subi une dénaturation initiale à 94°C pendant 5 min

suivie de 3 cycles de dénaturation à 94°C pendant 1 min, hydridation à 55°C pendant 2 min et

extension des amorces à 72°C pendant 1 min, (2) puis 30 cycles de dénaturation à 94°C

pendant 20 sec, hydridation à 55°C pendant 1 min, extension des amorces à 72°C pendant 2

min, et enfin une extension finale à 72°C pendant 7 min. Les produits d’amplification ont été

révélés sur l’automate QIaxel (Qiagen).

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4.2.1.2.2.3. Séquençage de l’ADN

La méthode de séquençage utilisée est celle décrite par Sanger et al. (1977). Le principe de

cette méthode consiste à initier la polymérisation de l’ADN à l'aide d'un oligonucléotide

(amorce) complémentaire à une partie du fragment d’ADN à séquencer. L’élongation de

l’amorce est réalisée par l’action enzymatique d’une polymérase thermostable comme celle

utilisée pour la PCR (Taq ADN polymérase). Les quatre désoxyribonucléotides (dATP,

dCTP, dGTP, dTTP) sont ajoutés, ainsi qu’une faible concentration de quatre

didésoxyribonucléotides (ddNTP) (ddATP, ddCTP, ddGTP ou ddTTP). Chaque ddNTP est

marqué par une molécule fluorescente distincte. Ces didésoxyribonucléotides agissent comme

des terminateurs de chaîne: une fois incorporés dans le nouveau brin synthétisé, ils empêchent

la poursuite de l’élongation. Cette terminaison se fait spécifiquement au niveau des

nucléotides correspondant aux didésoxyribonucléotides marqués incorporés dans la réaction.

La terminaison se fait de manière statistique suivant que l'ADN polymérase utilise un dNTP

ou un ddNTP. Il en résulte un mélange de fragments d’ADN de tailles croissantes, qui se

terminent tous au niveau d'un ddNTP. Ces fragments sont ensuite séparés sur le séquenceur

d’ADN qui permet de détecter automatiquement le traceur fluorescent incorporé dans l’ADN.

La séquence d’acide nucléique est déduite des mobilités électrophorétiques des différents

produits d’extension résultant de la réaction. La réaction de séquençage est réalisée dans un

thermocycleur de PCR de type end-point.

4.2.1.2.2.4. PCR de séquençage

La réaction de séquençage a été réalisée dans un volume final de 10 µL. Un mélange

réactionnel de 6 µL contenant 2,5 µL d’eau apyrogène, 2 µL de Big Dye Terminator DNA

sequencing kit V1.1 (Applied Biosystems, Darmstadt, Allemagne), 1 µL de tampon fourni par

le kit de séquençage et 10 µM de l’amorce de séquençage (0,5 µL) sont déposés sur une

microplaque préconisée pour la PCR. A ce mélange réactionnel sont ajoutés 4 µL de produit

PCR dilué au 1/10 dans de l’eau apyrogène. Les conditions d’amplification étaient les

suivantes: un cycle de dénaturation à 96°C pendant 2 min suivi de 25 cycles de dénaturation

(30 sec à 96°C), hybridation (15 sec à 50°C), extension (1 min à 60°C).

Les produits de séquençage ont été purifiés par le kit SOPACHEM. Les séquences ont été

obtenues en utilisant le séquenceur automatique d’ADN ABI 3100 Avant Genetic Analyser

(Applied Biosystems, Darmstadt, Allemagne). Les types spa ont été déterminés en utilisant le

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logiciel Ridom StaphType qui détecte automatiquement les répétitions spa et attribue un type

spa selon Hallin et al. (2007).

Remarque: Les expériences portant sur la PCR triplex et le typage moléculaire par spa typing

ont été réalisées par le Centre national de référence Staphylococcus aureus du laboratoire de

microbiologie de l’Hôpital Erasme.

4.2.1.2.3. Détection du gène gap, et des gènes impliqués dans la résistance à la méticilline

et à la mupirocine

4.2.1.2.3.1. Extraction de l’ADN

L’extraction de l’ADN a été réalisée selon la méthode décrite par Martín-Lopez et al. (2004)

de la façon suivante: après culture pendant une nuit des différentes souches de SARM et

SASM sur une gélose TSA, une à deux colonies isolées ont été placées dans 20 mL d’eau

distillée stérile. La suspension obtenue a été chauffée à 100°C pendant 20 min. De cette

suspension, un aliquote de 5 µL a été utilisé directement pour la réaction d’amplification par

PCR.

4.2.1.2.3.2. PCR de fragments des gènes gap, mecA, femB, ileS-2 (mupR)

Les réactions de polymérisation en chaine ont été effectuées pour rechercher:

a. le gène gap codant pour la glycéraldéhyde - 3 - phosphate déshydrogénase,

b. le gène mecA codant pour la résistance à la méticilline,

c. le gène femB impliqué dans l’expression de la résistance à la méticilline,

d. le gène ileS-2 ou mupR impliqué dans la résistance à la mupirocine.

Les séquences des amorces sens et antisens correspondant aux 4 gènes sont reprises dans le

Tableau 4.3. Chaque réaction de PCR, en fonction du gène recherché, a été effectuée dans un

volume final de 50 µL contenant soit 0,8 µM de chaque amorce sens et antisens pour le gène

gap, 0,1 µM de chaque amorce sens et antisens pour le gène mecA, 3,6 µM de chaque amorce

sens et antisens pour le gène femB ou de 0,2 µM de chaque amorce sens et antisens pour le

gène ileS-2, 5 µL de solution contenant de l’ADN génomique, 0,2 mM de chacun des 4

dNTPs, 1,25 U de Taq ADN polymérase, du tampon réactionnel (16 mM de sulfate

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d’ammonium, 67 mM de Tris-HCl pH 8,8), 3,5 mM de chlorure de magnésium et de l’eau

sans nucléase. Le protocole d’une PCR hot start a été utilisé. Les séquences ont été amplifiées

dans un thermocycler (Bio-Rad icycler) en utilisant le programme suivant: dénaturation

initiale à 94°C pendant 5 min, dénaturation, hybridation, extension des amorces selon les

protocoles repris dans le Tableau 4.4 et une extension finale de 10 min à 72°C.

Les produits d’amplification ont été séparés par électrophorèse soit sur gel d’agarose à 2%

pour les gènes femB, mupR et mecA, soit sur gel d’agarose à 1% pour le gène gap dans du

tampon TBE à 60 V pendant 60 min. Les gels ont ensuite été colorés avec du GelRed (VWR,

Leuven, Belgique), puis visualisés sous lumière UV dans le Chemidoc XRS+ (BioRad,

Nazareth, Belgique). La taille des fragments amplifiés a été estimée en comparaison avec un

marqueur de 100 pb (GeneRuler 100-bp DNA ladder plus, Fermentas, Hanover, MD, Etats-

Unis d’Amérique).

Tableau 4.3: Amorces utilisées dans les PCR

Gène

Gen

Bank

Amorces

Fragment

Références

gap 1123535 S

AS

5'-ATGGTTTTGGTAGAATTGGTCGTTTA

5'-GACATTTCGTTATCATACCAAGCTG 934 bp

Yugueros et al.,

2000

femB X17688 S

AS

5'-TTACAGAGTTAACTGTTACC

5'-ATACAAATCCAGCACGCTCT 651 pb

Martin-Lopez

et al., 2004

mupR X75439 S

AS

5'-TATATTATGCGATGGAAGGTTGG

5'-AATAAAATCAGCTGGAAAGTGTTG 458 pb

Martin-Lopez

et al., 2004

mecA Y00688 S

AS

5'-GTAGAAATGACTGAACGTCCGATAA

5'-CCAATTCCACATTGTTTCGGTCTAA 310 pb

Martin-Lopez

et al., 2004

S: Sens; AS: Antisens; pb: paires de base

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Tableau 4.4: Conditions des PCR

gap fembB + mupA + mecA

Dénaturation Temps (sec) 30 30 45 45

Temp. (°C) 94 94 94 94

Hybridation Temps (sec) 30 45 45 45

Temp. (°C) 55 66 64 50

Elongation Temps (sec) 45 60 60 60

Temp. (°C) 72 72 72 72

Nombre de cycles 35 10 5 25

4.2.1.3. Détermination du taux de croissance des cellules bactériennes

Les colonies de S. aureus cultivées sur une gélose TSA ont été inoculées dans le milieu BHI

et incubées à 37°C sous agitation orbitale à 100 tours/min pour obtenir une culture en phase

stationnaire. Deux cent cinquante µL de cellules en phase stationnaire ont été ensuite

inoculées dans 50 mL de BHI frais. Cent µL de cette suspension bactérienne ont été transférés

dans une microplaque stérile à 96 puits et incubés pendant 8 h sous agitation constante dans

un lecteur à microplaques (Synergy HT, BioTek, Winooski, VT, Etats-Unis d’Amérique). Les

puits ont été lus toutes les 5 min à une longueur d’onde de 600 nm. Les données collectées

entre 2 et 4 h ont été ajustées avec une équation exponentielle et le temps de doublement a été

calculé en utilisant le logiciel GraphPad.

4.2.1.4. Détermination des propriétés de surface des cellules bactériennes

4.2.1.4.1. La méthode MATS (Microbial Adhesion To Solvents)

Les propriétés des surfaces bactériennes ont été déterminées selon la méthode MATS décrite

par Bellon-Fontaine et al. (1996). La mesure de l’adhésion des cellules bactériennes à des

solvants permet de déterminer les propriétés des surfaces bactériennes intervenant dans le

phénomène d’adhérence en particulier les caractères acide/base de bactéries. Deux couples de

solvants ayant la même tension de surface liée au caractère Lifshitz-van der Waals ont été

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choisis: le couple chloroforme (un solvant acide et accepteur d’électrons)/hexadecane (n-

alcane apolaire) et le couple acétate d’éthyle (un solvant basique et donneur

d’électrons)/hexane (n-alcane apolaire). Ces 4 solvants ont été fournis par la firme Sigma-

Aldrich (France). L’adhésion à l’hexadecane et à l’hexane permet de connaître le caractère

hydrophobe/hydrophile de la souche bactérienne. L’adhésion des cellules au chloroforme

(accepteur d’électrons) et à l’acétate d’éthyle (donneur d’électrons), par comparaison à

l’adhésion à l’hexadecane et à l’hexane permet de connaître respectivement les

caractéristiques basiques (donneur d’électrons) ou acides (accepteur d’électrons) de la souche

bactérienne.

Expérimentalement, les souches bactériennes ont été cultivées dans le milieu TSA additionné

de 5% de sang de mouton et incubées 24 h à 37°C. Deux à 3 colonies ont été ensuite inoculées

dans le milieu TSB et incubées 24 h à 37°C. Les bactéries récupérées après centrifugation à

5000 tours/min pendant 10 min et 2 lavages avec du tampon phosphate de sodium (PBS) 150

mM pH 7 ont été remises en suspension dans le même tampon. Chaque suspension ajustée à

une densité optique à 400 nm (D.O.400 nm) comprise entre 0,4-0,8 (soit environ 108

bactéries/mL) (A0) avec du PBS a été agitée vigoureusement sur vortex avec 0,4 mL de

chacun des 4 solvants pendant 2 min afin d’obtenir une émulsion. Après 15 min de repos pour

assurer une bonne séparation, la D.O.400 nm de la phase aqueuse (A) a été mesurée.

Le pourcentage (%) d’adhérence des cellules au solvant a été calculé par la formule suivante:

% adhérence = (1-A/A0) × 100

Parmi les 4 solvants considérés, l’hexadecane et l’hexane ont été utilisés comme solvants de

référence pour évaluer l’hydrophobicité de la souche bactérienne. Lorsque le pourcentage

d’adhérence dans ces solvants est supérieur à 50%, la bactérie est dite hydrophobe. Si ce

pourcentage est inférieur à 20%, la bactérie est dite hydrophile. Si le pourcentage est compris

entre ces deux valeurs, la bactérie est moyennement hydrophobe (Krepsky et al., 2003).

Lorsque le pourcentage d’adhérence à l’acétate d’éthyle est élevé par rapport à celui de

l’adhérence à l’hexane, la bactérie est dite acide, elle est acceptrice d’électrons. Lorsque le

pourcentage d’extraction par le chloroforme est élevé par rapport à celui de l’hexadecane, la

bactérie est dite basique, donneuse d’électrons.

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4.2.1.4.2. La méthode SAT (Salt Aggregation Test)

L’hydrophobicité de la paroi bactérienne a été aussi évaluée par le test d’agrégation avec le

sulfate d’ammonium (SAT) décrit par Lindahl et al. (1981). Cette méthode est basée sur la

détermination de la plus faible concentration de sulfate d’ammonium qui induit une

agrégation de cellules bactériennes.

Ainsi, 2 à 3 colonies provenant d’une gélose TSA additionnée de 5% de sang de mouton ont

été repiquées dans le milieu TSB et incubées pendant 24 h à 37°C. Les cellules bactériennes

collectées après centrifugation pendant 10 min à 5000 tours/min ont été lavées 2 fois avec du

tampon sulfate de sodium 2 mM (pH 6,8) et mises en suspension dans le même tampon et

ajustées à une D.O.600 nm de 0,5. Un mL de cette suspension a été mélangé avec 1 mL de

solutions de concentrations croissantes de sulfate d’ammonium (pH 6,8) allant de 0,04 à 4 M

(préparées dans le tampon sulfate de sodium 2 mM à pH 6,8). L’agrégation a été observée par

une inspection visuelle du tube et la plus faible concentration de sulfate d’ammonium

provoquant l’agrégation a été considérée comme indice d’hydrophobicité. Un test était

considéré comme positif si la valeur du SAT était inférieure à 2 M. Si la valeur du SAT était

inférieure à 1 M, la souche était considéré comme très hydrophobe. Lorsque cette valeur était

comprise entre 1 et 2 M, la souche était hydrophobe, et si elle était supérieure à 2 M, la

souche était hydrophile (Krepsky et al., 2003).

4.2.1.5. Test de l’adhérence bactérienne sur tube de cathéter

Le protocole utilisé est celui décrit par Abraham et al. (2012). Les bactéries ont été cultivées

en milieu BHI et incubées toute la nuit à 37°C sous agitation orbitale à 120 tours/min afin

d’obtenir une culture bactérienne en phase stationnaire. Chaque culture a été ajustée à une

D.O.600 nm de 1,00 ± 0,05 et diluée au 1/250ème

dans du milieu BHI. Un morceau d’un tube de

cathéter intraveineux d’environ 2 cm a été introduit dans chaque tube et incubé à 37°C

pendant 18 h sans agitation. Après incubation, les tubes de cathéter ont été retirés puis lavés 2

fois avec de l’eau déminéralisée stérile avant ajout de 1 mL de 1× PBS (Gibco, Life

Technologies, Grande Bretagne) pH 7,2. Le décrochage de cellules a été réalisé après un

passage de tous les tubes dans un bain à ultrasons à 25°C pendant 5 min. Après une série de 4

dilutions successives avec du PBS de la suspension bactérienne obtenue, 1 mL de chacune de

ces dilutions a été déposé dans 2 boîtes de Pétri stériles contenant environ 15 mL de gélose

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TSA fondue à 45°C. Les boîtes ont été incubées pendant 48 à 72 h à une température

comprise entre 30 et 35°C. Après dénombrement, les résultats ont été exprimés en UFC/mL.

4.2.2. Etudes sur la formation du biofilm

4.2.2.1. Etude de la formation du biofilm par la méthode in vitro de «Biofilm Ring Test®

»

La méthode du BFRT®

décrite par Chavant et al. (2007) permet de suivre de façon simple et

rapide l’immobilisation de billes magnétiques par les cellules bactériennes adhérant au fond

du puits. Plus les billes seront piégées, moins elles se déplaceront dans le champ magnétique

et moins elles se regrouperont au centre du puits. L’immobilisation des billes est secondaire

soit au fait qu’elles sont «piégées» par des bactéries qui adhèrent au fond du puits, soit au fait

que les propriétés rhéologiques du milieu sont modifiées.

D’une façon expérimentale, les souches de SASM et SARM ont été cultivées en milieu BHI

et incubées toute la nuit à 35°C sous agitation orbitale à 150 tours/min afin d’obtenir une

culture bactérienne en phase stationnaire. Cette culture a été ajustée à une D.O.600 nm de 1,00 ±

0,05 et diluée au 1/250ème

dans du BHI stérile pour obtenir une suspension bactérienne initiale

(SBI) contenant environ 107 UFC/mL. Cette SBI a été mélangée avec un volume adéquat

d’une solution de toner (billes magnétiques) puis placée dans les puits de la microplaque.

Chaque condition était étudiée en triplicat. Deux puits de la barrette ont servi de puits

contrôle. Après chaque temps d’incubation à 35°C en atmosphère humide (0 h, 1 h, 2 h, 3 h, 4

h), tous les puits ont été couverts avec quelques gouttes du liquide de contraste et scannés

avec un lecteur de microplaques pour avoir une image Io. La microplaque a été ensuite placée

pendant 1 min sur un aimant (Block Test) et scannée de nouveau pour avoir une image I1. La

capacité d’adhésion de chaque souche était exprimée par un indice de formation du biofilm

(BFI) calculé par le logiciel BFC elements®

et était basée sur la comparaison de ces deux

images. Lorsque le BFI était ≥ 7, un spot correspondant aux microbilles attirées par l’aimant

était visible et indiquait l’absence d’adhésion ou de biofilm (1). Lorsque le BFI était ≤ 2, il y

avait absence de spot après magnétisation, signifiant ainsi le blocage des billes (2). Un biofilm

en formation se traduisait par une immobilisation partielle de billes (2 ≤ BFI ≤ 7) (3) (Figure

4.2).

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Figure 4.2: Critères d’interprétation du BFRT®

(1) (2) (3)

D’après (Badel et al., 2008)

4.2.2.2. Etude de la formation de biofilm par la méthode in vitro de coloration au cristal

violet (CV)

Cette méthode est adaptée des techniques décrites par Stepanovic et al. (2000) et par Chavant

et al. (2007). La méthode de coloration au CV est basée sur une mesure colorimétrique du

cristal violet incorporé à la fois par les cellules attachées sur les puits et par la matrice

organique formant le biofilm (Djordjevic et al., 2002). Toutes les souches étudiées avec le

BFRT® ont été également testées par la méthode de coloration au cristal violet. Pour chaque

souche de S. aureus étudiée, 200 µL d’une SBI calibrée (107 UFC/mL), préparée dans du

milieu BHI, ont été placés dans les puits d’une microplaque. Les plaques ont été incubées

dans des conditions similaires à celles du BFRT®

. Le milieu BHI stérile a servi de contrôle.

Après chaque temps d’incubation, le milieu de culture a été éliminé et les puits ont été rincés

3 fois avec 200 µL d’eau distillée stérile pour éliminer les cellules non adhérées, puis séchés

pendant 45 min sous la hotte. Ensuite, 100 µL de cristal violet (CV) ont été ajoutés dans les

puits. Après 45 min, l’excès du cristal violet a été éliminé par 5 lavages successifs des puits

avec 300 µL d’eau distillée stérile. Le colorant incorporé par les cellules ayant adhéré ou

ayant formé un biofilm et par la matrice organique a été solubilisé avec 200 µL d’acide

acétique glacial 33% (v/v). L’absorbance a été mesurée à 540 nm avec un lecteur de

microplaques (Synergy HT, BioTek, Winooski, VT, Etats-Unis d’Amérique) et corrigée par

l’absorbance des puits contrôles.

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4.2.2.3. Exploration de la composition de la matrice du biofilm de SASM et de SARM

par BFRT®

et CV: Effet de la protéinase K et du periodate de sodium sur la formation

et la déstructuration du biofilm

4.2.2.3.1. Effet du periodate de sodium (PI)

Les monosaccharides et les polysaccharides sont très sensibles à l’oxydation par le PI.

L’activité du PI sur l’adhésion et la formation de biofilms par les souches SASM et SARM a

été évaluée en triplicat par la méthode de BFRT® et par celle de coloration au CV comme

décrit ci-haut.

4.2.2.3.1.1. La méthode du BFRT®

Les puits ont été ensemencés par les cellules bactériennes au contact de billes magnétisables.

Les bactéries ont été incubées pendant 4 h (temps correspondant au blocage significatif,

complet ou partiel, des billes) soit en présence de 50 mM de tampon acétate de sodium (pH

4,5), soit en présence du même tampon plus du PI (10 mM concentration finale dans les

puits). Si des polysaccharides contribuent à la structure du biofilm, leur oxydation par le PI

affecte l’intégrité du biofilm et les particules magnétisables restent libres. On observe donc

l’apparition du spot après magnétisation.

4.2.2.3.1.2. La méthode de coloration au CV

4.2.2.3.1.2.1. Test en préventif

L’efficacité du PI à prévenir la formation d’un biofilm a été mesurée pendant une incubation

de 4 h sur les biofilms de SASM et SARM en formation. Pour ce faire, 180 µL de SBI ont été

mis en contact soit avec du tampon acétate de sodium/BHI, soit avec du même tampon/BHI

plus du PI (10 mM concentration finale dans les puits). Après l’incubation, les puits ont été

soigneusement rincés, séchés et colorés au CV suivant la technique standard de coloration au

CV. La densité optique a été lue à 540 nm comme indiqué ci-haut. L’inhibition (prévention)

de la formation du biofilm par le PI suite à l’oxydation des polysaccharides se traduit par une

diminution de la densité optique.

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4.2.2.3.1.2.2. Test en curatif

La capacité du PI à déstructurer un biofilm préformé a été évaluée sur des biofilms formés

pendant 24 h. Après ce délai, le milieu de culture a été soigneusement retiré et les puits ont été

lavés 3 fois avec 200 µL d’eau distillée stérile avant incubation pendant 2 h des puits

contrôles avec 200 µL de BHI-tampon acétate de sodium ou avec 200 µL de 10 mM

(concentration finale dans les puits) de PI dans du milieu BHI pour les puits essais. Après ce

temps d’incubation, les puits ont été vidés et rincés de nouveau 2 fois avec 200 µL d’eau

distillée stérile. L’expérience a été poursuivie suivant la méthode classique de coloration au

CV décrite ci-dessus. La déstructuration du biofilm préformé consécutive à l’oxydation des

polysaccharides de la matrice du biofilm par le PI se traduit par une diminution de

l’absorbance mesurée à 540 nm.

4.2.2.3.2. Effet de la protéinase K sur la déstructuration du biofilm

La capacité de la protéinase K (isolée de Tritirachium album) à dégrader un biofilm préformé

a été évaluée respectivement par la méthode de BFRT® et par celle de coloration au CV.

4.2.2.3.2.1. La méthode de BFRT®

La protéinase K a été testée sur des biofilms formés en présence du milieu BHI pendant 6 h,

temps correspondant au blocage complet des billes. Le traitement a consisté en l’application

de 50 µL de la solution de protéinase K (100 µg/mL) dans les puits (par-dessus le surnageant)

durant 4 h à la température de 35°C avant de tester ces biofilms avec le BFRT®. Tous les tests

ont été effectués en triplicat. Des témoins positifs sans la protéinase K ont été réalisés à

chaque expérience.

Si des protéines sont des constituants majeurs des biofilms, la protéinase K les dégrade, le

biofilm est détruit (curatif), les particules magnétisables sont libérées et on observe

l’apparition d’un spot après magnétisation. Par contre, si des protéines ne contribuent pas à la

formation du biofilm, la protéinase K n’a aucun effet sur le biofilm, les particules

magnétisables restent prisonnières du biofilm et il n’y a pas de spot formé au cours de la

magnétisation.

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4.2.2.3.2.2. La méthode de coloration au CV

La capacité de la protéinase K à déstructurer des biofilms préformés a été évaluée sur les

biofilms de 24 h. Après 3 lavages successifs des puits, les puits contrôles ont été incubés

pendant 4 h à 35°C avec 200 µL du milieu BHI-tampon Tris HCl (pH 7,0) et les puits essais

avec 200 µL d’une solution de protéinase K 100 µg/mL. Après rinçage des puits, les

microplaques ont été traitées suivant la technique classique de la méthode de coloration au

cristal violet. La déstructuration des biofilms préformés se traduit par une diminution de la

densité optique suite à la dégradation des protéines de la matrice du biofilm.

4.2.2.3.3. Etude de l’effet du periodate de sodium et de la protéinase K sur la mobilité

des billes

Cette étude avait pour but de vérifier comment 10 mM de PI ou 100 µg/mL de protéinase K

peuvent affecter la mobilité des billes magnétiques. Nous avons à cet effet incubé la

protéinase K ou le PI avec les billes magnétiques pendant une période de 4 h, temps

correspondant à la formation des biofilms jeunes par les deux méthodes. Les expériences ont

été réalisées et analysées suivant la technique standard de BFRT®. Des contrôles positifs

constitués de billes magnétiques/milieu de culture ont été réalisés à chaque expérience.

4.2.2.4. Etude de l’activité de l’EGTA sur les biofilms de SASM et de SARM

4.2.2.4.1. Evaluation de l’activité de l’EGTA sur les biofilms en formation et préformés

La capacité de l’EGTA à inhiber la formation des biofilms a été testée par les deux méthodes

décrites précédemment. Différentes concentrations d’EGTA ont été testées: 0,1, 0,3, 1, 3 et 10

mM. Deux concentrations d’EGTA, soit 1 et 10 mM, ont été testées sur les biofilms de 24 h

par la méthode de coloration au cristal violet décrite ci-dessus.

4.2.2.4.2. Evaluation de la toxicité de l’EGTA sur les cellules eucaryotes par le test MTT

4.2.2.4.2.1. Culture des cellules

Les macrophages murins de la lignée cellulaire J.774.2 nous ont été fournis par Melle M. EL

OUAALITI de notre laboratoire. Ils ont été cultivés dans des fioles de culture dans le milieu

DMEM/F-12 additionné de 10% de sérum fœtal de veau inactivé par la chaleur, 2 mM de L-

glutamine et 100 µg/mL de streptomycine (Gibco, Groningen, Hollande). Les fioles de culture

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ont été incubées à 37°C en atmosphère de 5% de CO2. La croissance des cellules en

suspension a été évaluée par une observation microscopique. Les cellules formant une

monocouche ont été ensuite décrochées puis centrifugées à 3000 tours/min et le culot obtenu a

été remis en suspension dans 2 mL de milieu DMEM/F-12. Après comptage de cellules dans

une cellule hématimètre, un volume adéquat de milieu DMEM/F-12 a été de nouveau ajouté

pour diluer les cellules. Deux cents µL de cette suspension ont été placés dans les puits d’une

microplaque de 96 puits, puis incubés une nuit pour atteindre une densité d’environ 106

cellules par puits.

4.2.2.4.2.2. Viabilité cellulaire

L’effet de l’EGTA sur la viabilité de cellules eucaryotes a été évalué en mesurant la capacité

de macrophages murins à réduire le MTT. Le principe du test est basé sur la capacité de

cellules métaboliquement actives à réduire le sel de tétrazolium MTT (bromure de 3 (4,5

dimethylthiazole-2-yl)-2,5-diphenyl tetrazolium) en un précipité formazan suite à l’action de

la succinate déshydrogénase mitochondriale (Berridge et Tan, 1993). La couleur du milieu

passe du jaune au violacé. L’intensité de la coloration est proportionnelle à l’activité de

l’enzyme mitochondriale et au nombre de cellules vivantes présentes lors du test.

Après l’incubation d’une nuit, le milieu de culture a été éliminé puis remplacé par le tampon

HEPES-NaOH 10 mM contenant 150 mM de NaCl, 2 mM de KCl, 1 mM de MgCl2, 1mM de

CaCl2, 13 mM de glucose et différentes concentrations d’EGTA (1, 5, 10, 20, 50 et 100 mM).

Les cellules ont été ensuite incubées pendant 20 min et le contenu des puits a été aspiré avant

l’ajout de 100 µL de MTT (1 mg/mL de milieu). Après 3-4 h d’incubation, la microplaque a

été centrifugée pendant 10 min à 1300 tours/min (25°C), puis 100 µL de dimethylsulfoxide

(DMSO) ont été ajoutés en vue de dissoudre le précipité formé. L’absorbance a été mesurée à

540 nm au lecteur de plaques. Chaque condition a été testée en triplicat.

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4.2.2.5. Détection de gènes codant pour IcaA et pour les protéines de surface impliquées

dans la formation des biofilms

4.2.2.5.1. PCR de fragments des gènes sasC, sasG, fnbA, fnbB, clfA, clfB et icaA

Les réactions de PCR ont été effectuées en vue de détecter les gènes codant pour la protéine

IcaA et pour les protéines de surface des parois de différentes souches cliniques et de

référence SASM et SARM étudiées.

Les différents gènes ci-dessous ont été recherchés:

a. le gène sasC codant pour la protéine de surface C de S. aureus,

b. le gène sasG codant pour la protéine de surface G de S. aureus,

c. les gènes fnbA et fnbB codant pour les protéines de liaison à la fibronectine,

d. le gène clfA et clfB codant pour les protéines de liaison au fibrinogène,

e. Le gène icaA codant pour la protéine IcaA.

Après extraction de l’ADN par la technique rapportée par Martín-Lopez et al. (2004), les

réactions de PCR ont été réalisées avec les amorces sens et antisens reprises dans le Tableau

4.5. Chaque réaction de PCR, en fonction du gène recherché, a été effectuée dans un volume

final de 50 µL. Chaque mélange réactionnel comprenait soit 0,5 µM de chaque amorce sens et

antisens pour les gènes sasC, fnbA et fnbB, 2 µM de chaque amorce sens et antisens pour le

gène sasG, 0,4 µM de chaque amorce sens et antisens pour les gènes clfA ou clfB ou de 0,8

µM de chaque amorce sens et antisens pour le gène icaA. A ces amorces ont été ajoutés 5 µL

de l’extrait d’ADN génomique, 0,2 mM de chacun des 4 dNTPs, 1,25 U de Taq ADN

polymérase, 3,5 mM de chlorure de magnésium, du tampon réactionnel (67 mM Tris-HCl pH

8,8), 16 mM (NH4)2SO4) et de l’eau sans nucléase.

Les séquences ont été amplifiées dans un thermocycler (Bio-Rad icycler) en utilisant le

programme suivant: dénaturation initiale à 94°C pendant 3 min, 30 cycles de PCR selon le

protocole repris dans le Tableau 4.6 pour la dénaturation, l’hybridation, et l’extension des

amorces respectivement, et enfin une extension finale de 10 min à 72°C. Les produits

d’amplification ont été séparés par électrophorèse soit sur gel d’agarose à 1% pour icaA et

clfA, soit sur gel d’agarose à 2% pour fnbA, fnbB, sasC, sasG et clfB dans du tampon TBE à

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60 V pendant 60 min. Les gels ont ensuite été traités et analysés selon le protocole décrit au

point 4.2.1.2.3.2.

Tableau 4.5: Les amorces utilisées dans les PCR

Gène Gen

Bank Amorces Fragment Références

sasC 2859120 S

AS

5'- GCAACGAATCAAGCATTGG-

5'- AGACAGCACTTCGTTAGG- 489 pb

Schroeder et al.,

2009

sasG 1193224 S

AS

5'- GGGAACTCAACAAGAGGCAG-

5'- CAGAACGAGCTTTTCTAACC- 311 pb Roche et al., 2003

fnbA 3913735 S

AS

5'- GATACAAACCCAGGTGGTGG-

5'- TGTGCTTGACCATGCTCTTC- 191 pb

Mongodin et al.,

2002

fnbB 3238062 S

AS

5'- GGAGCGGCCTCAGTATTCTT-

5'- AGTTGATGTCGCGCTGTATG- 201 pb

Mongodin et al.,

2002

clfA 5330438 S

AS

5- CCGGATCCGTAGCTGCAGATGCACC-3

5- GCTCTAGATCACTCATCAGGTTGTTCAGG- 1000 pb

Zmantar et al.,

2008

clfB 5331889

S

AS

5- ACATCAGTAAATAGTAGGGGGCAAC-

5-TTCGCACTGTTTGTGTGTTTGCAC- 205 pb

Tristan et al.,

2003

icaA

NC

017340

S

AS

5'-ACACTTGCTGGCGCAGTCAA

5'-TCTGGAACCAACATCCAACA 188 pb Zmantar et al.,

2008

icaA AF

086783

S

AS

5’-AAACTTGGTGCGGTTACAGG

5’-TCTGGGCTTGACCATGTTG 752 pb

Martin-Lopez et

al, 2004

S: sens; AS: antisens; pb: paire de bases

Tableau 4.6: Conditions des PCR

sasC sasG fnbA fnbB clfA clfB icaA

Dénaturation

Temps (sec) 60 60 30 30 60 60 30

Temp. (°C) 94 94 94 94 94 94 94

Hybridation

Temps (sec) 30 30 30 30 60 60 30

Temp. (°C) 50 50 55 55 55 55 55

Elongation

Temps (sec) 60 60 30 30 60 60 45

Temp. (°C) 72 72 72 72 72 72 72

Nombre de cycles 30 30 30 30 30 30 30

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5. RESULTATS

5.1. Sensibilité aux antibiotiques

Un antibiogramme a été réalisé par la méthode de diffusion en milieu gélosé de Mueller

Hinton sur toutes les souches de S. aureus collectées à Kinshasa. Les résultats de la sensibilité

aux antibiotiques des souches cliniques et de référence sont présentés dans le Tableau 5.1

Tableau 5.1: Sensibilité des souches de S. aureus aux antibiotiques

Souches Charges des disques et diamètres mesurés

AK

30 µg

AML

30 µg

KZ

30 µg

CIP

5 µg

CAZ

30 µg

CN

10 µg

OX

1 µg

VA

30 µg

SARM

011/LP 15:R 14:R 14:R 25:S 14:R 12:R 10:R 20:S

027/U 16:R 14:R 14:R 25:S 14:R 12:R 10:R 20:S

028/FV 14:R 14:R 15:R 25:S 14:R 12:R 10:R 18:S

007/FV 14:R 14:R 14:R 12:R 14:R 12:R 10:R 19:S

ATCC 33591 14:R 14:R 14:R 25:S 14:R 26:S 10:R 20:S

SASM1

020/LP 28: S 20:R 28:S 30:S 20:S 29:S 25:S 21:S

008/U 25:S 18:R 30:S 30:S 23:S 29:S 23:S 20:S

022/U 26:S 20:R 28:S 30:S 20:S 29:S 24:S 20:S

018/FV 22:S 14:R 36:S 33:S 20:S 35:S 24:S 22:S

ATCC 25923 28:S 30:S 34:S 30:S 24:S 30:S 30:S 20:S

SASM2

5668/S 26: S 18: R 26: S 30: S 26: S 30: S 24: S 20: S

5741/S 24: S 14: R 30: S 28: S 24: S 28: S 26: S 22: S

1532/P 30: S 14: R 36: S 34: S 22: S 36: S 26: S 24: S

1620/P 28: S 14: R 30: S 29: S 25: S 34: S 28: S 22: S

AK: Amikacine; AML: Amoxicilline; KZ: Céfazoline; CIP: Ciprofloxacine; CAZ: Ceftazidime; CN:

Gentamicine; OX: Oxacilline; VA: Vancomycine; S: Sensible; R: Résistant.

La sensibilité des souches cliniques de S. aureus pour la méticilline était la suivante: des 12

souches de S. aureus, 8 étaient sensibles et 4 étaient résistantes à la méticilline. Les données

de souches SARM montrent que toutes les souches étaient résistantes à l’amikacine,

l’amoxicilline, la céfazoline, la ceftazidime et la gentamicine et sensibles à la vancomycine.

Trois souches sur 4 étaient sensibles à la ciprofloxacine.

Chez les souches sensibles à la méticilline, les résultats montrent que toutes les souches

étaient sensibles à l’amikacine, la gentamicine, la cefazoline, la ciprofloxacine, la ceftazidime

et la vancomycine et résistantes à l’amoxicilline.

La souche de référence SASM ATCC 25923 était sensible à tous les antibiotiques étudiés. Par

contre, la souche de référence SARM ATCC 33591 était sensible à la vancomycine, la

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ciprofloxacine et la gentamicine et résistante à l’amikacine, l’amoxicilline, la cefazoline et la

ceftazidime.

5.2. Gènes codant pour la résistance à la méticilline et à la mupirocine

L’ADN de chaque souche de S. aureus étudiée a été analysé par PCR pour la mise en

évidence de 3 gènes sélectionnés codant pour la résistance aux antibiotiques. Le gène gap a

servi de référence dans la réaction PCR. Les résultats de cette étude sont présentés dans le

Tableau 5 .2 et dans les Figures 5. 1 à 5.3.

Tableau 5.2: Gènes codant pour la résistance aux antibiotiques

Souches Gènes

mecA femB ileS-2 gap

SARM

007/FV + + + +

011/LP + + - +

027/U + + - +

028/FV + + - +

ATCC 33591 + + - +

SASM1

020/LP - - - ND

008/LP - - - ND

022/U - - - ND

018/FV - - - ND

SASM2

5668/S - + - +

5741/S - + - +

1532/P - + - +

1620/P - + - +

ATCC 25923 - + - +

ND: non déterminé

La technique de PCR a confirmé dans le génome de toutes les souches de SARM et non dans

les souches SASM, la présence d’un fragment du gène mecA (310 pb) qui confère la

résistance à la méticilline. Un fragment du gène femB (651 pb), un gène codant pour la

protéine qui influence le niveau de résistance de S. aureus à la méticilline, a été amplifié dans

l’ADN provenant de toutes les souches cliniques et de référence de SARM et de SASM2, à

l’exception des souches SASM1. Un fragment du gène ileS-2 (458 pb) codant pour la

résistance à la mupirocine n’a été détecté que dans la souche de SARM 007/FV.

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Figure 5.1: Amplification par PCR de fragments de gènes mecA et femB

1. Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène femB dans les souches SARM ou les

souches SASM2. SARM: Ligne 1: 007/FV; 2: 011/LP; 3: 027/U; 4: 028/FV; 5: ST de 100 pb DNA ladder plus.

SASM2: Ligne 6: 5668/S; 7: 5741/S; 8: 1532/P; 9: 1620/P.

2. Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène mecA dans les souches SARM ou les

souches SASM2.SARM: Ligne 11: 007/FV; 12: 011/LP; 13: 027/U; 14: 028/FV; 15: ST de 100 pb DNA ladder

plus. SASM2: Ligne 16: 5668/S; 17: 5741/S; 18: 1532/P; 19: 1620/P.

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Figure 5. 2: Amplification par PCR d’un fragment du gène mupR

Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène mupR dans les souches SARM ou dans les

souches SASM2. SARM: Ligne 1: 007/FV; 2: 011/LP; 3: 027/U; 4: 028/FV; SASM2: Ligne 6: 5668/S; 7:

5741/S; 8: 1532/P; 9: 1620/P; 10: ST de 100 pb DNA ladder plus.

Figure 5. 3: Amplification par PCR d’un fragment du gène gap

Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène gap dans les souches SARM ou dans les

souches SASM2. SARM: Ligne 1: 007/FV; 2: 011/LP; 3: 027/U; 4: 028/FV; 5: ST de 100 pb DNA ladder plus.

SASM2: Ligne 6: 5668/S; 7: 5741/S; 8: 1532/P; 9: 1620/P.

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5.3. spa typing

Le tableau 5.3 ci-dessous reprend les résultats de l’analyse par PCR des répétitions présentes

dans la séquence codant pour la protéine A de S. aureus dans lequel sont également introduits

les résultats de PCR des fragments de gènes codant pour une nucléase et l’ARN 16S de S.

aureus, ainsi que les résultats de la sensibilité des souches à la céfoxitine.

Tableau 5.3: Types spa des souches SARM et SASM2

Souches Gènes spa typing

Céfoxitine mecA nuc ARNr

16S

Profil spa

Type spa

SARM

007/FV R + + + 26-23-17-34-17-20-17-12-17-16 t002

011/LP R + + + 07-23-12-34-34-33-34 t044

027/U R + + + 11-19-21-12-21-17-34-24-34-22-25 t051

028/FV S + + + 08-39-34-17-34-16-34 t2265

SASM

5668/S S - + + 07-56-12-17-16-16-33-31-57-12 t355

5741/S S - + + 04-16-34-12-34-12 t939

1532/P - - + + - NT

1620/P S - + + 15-12-17-17-16-02-16-02-25-17 t10715

NT: Non typable

Les résultats présentés dans ce tableau montrent 7 types spa différents, dont 4 pour les

souches SARM et 3 pour les souches SASM2. La souche 1532/P était non typable. Le profil

spa t10715 n’a jamais été rencontré à travers le monde contrairement aux autres types spa

identifiés dans cette étude.

La souche 028/FV positive pour le gène mecA est hétéro-résistante à la méticilline. Le gène

ARNr 16S a été amplifié chez toutes les souches confirmant ainsi l’appartenance de ces

dernières au genre Staphylococcus. Toutes les souches sont positives pour nuc confirmant leur

appartenance à l’espèce S. aureus.

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5.4. Croissance bactérienne

La vitesse de croissance des bactéries a été évaluée en mesurant le temps de doublement des

différentes souches de S. aureus (Tableau 5.4). Les Figures 5.4 et 5.5 reprennent à titre

illustratif les courbes de croissance des souches SARM.

Tableau 5.4: Temps de doublement (TD) et hydrophobicité des souches de S. aureus

Souches TD (min) SAT

(Sulfate d’ammonium)

SARM

007/FV 33,2 ± 1,9 0,2 M

011/LP 35,8 ± 1,7 1,2 M

027/U 33,6 ± 0,7 1-1,2 M

028/FV 38,2 ± 1,9 1,0 M

ATCC 33591 42,1 ± 1,1 0,8 M

SASM1

020/LP 32,1 ± 1,0 1,0 M

008/U 32,0 ± 0,2 1,0 M

022/U 33,6 ± 0,1 1,2 M

018/FV 67,3 ± 7,8 1,6 M

SASM2

5668/S 38,3± 0,5 ND

5741/S 40,2 ± 0,6 ND

1532/P 42,5 ± 0,7 ND

1620/P 40,5 ± 0,7 ND

ATCC 25923 28,8 ± 0,5 1,2 M

ND: Non déterminé

Pour chaque analyse, le coefficient de corrélation était supérieur à 0,98. L’analyse de ces

résultats montre que le nombre des cellules bactériennes a doublé dans un intervalle de temps

compris entre 30-45 min pour toutes les souches, à l’exception de la souche MSSA 018/FV

dont le temps de doublement était significativement plus élevé (environ 60 min).

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Figure 5.4: Courbe de croissance des souches SASM2

0 2 4 6 80.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.05668/S

5741/S

1620/P

1532/P

ATCC 25923

Temps (heures)

Un

ités

d'

ab

sorb

an

ce

60

0 n

m

Les cellules en phase stationnaire ont été inoculées dans 50 mL de BHI frais. Cent µL de cette suspension

bactérienne ont été transférés dans une microplaque stérile à 96 puits et incubés pendant 8 h sous agitation

constante dans un lecteur à microplaques. Les puits ont été lus toutes les 5 min à une longueur d’onde de 600

nm. Les données collectées entre 2 et 4 h ont été ajustées avec une équation exponentielle et le temps de

doublement a été calculé en utilisant le logiciel GraphPad.

Figure 5.5: Courbe de croissance des souches SARM

0 2 4 6 80.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0007/FV

011/LP

028/U

027/FV

ATCC 33591

Temps (heures)

Un

ités

d'

ab

sorb

an

ce

60

0 n

m

Les cellules en phase stationnaire ont été inoculées dans 50 mL de BHI frais. Cent µL de cette suspension

bactérienne ont été transférés dans une microplaque stérile à 96 puits et incubés pendant 8 h sous agitation

constante dans un lecteur à microplaques. Les puits ont été lus toutes les 5 min à une longueur d’onde de 600

nm. Les données collectées entre 2 et 4 h ont été ajustées avec une équation exponentielle et le temps de

doublement a été calculé en utilisant le logiciel GraphPad.

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5.5. Caractérisation des propriétés de surface des souches bactériennes

L’hydrophobicité des souches cliniques et de référence de S. aureus a été dans un premier

temps évaluée en déterminant la plus faible concentration de sulfate d’ammonium capable

d’induire une agrégation des cellules bactériennes (SAT test). Les résultats repris dans le

Tableau 5.4 ci-dessus montrent que toutes les souches ont agrégé avec des concentrations en

sel allant de 0,8 à 1,2 M, à l’exception de la souche SASM 018/FV et de la souche SARM

007/FV qui paraissaient respectivement moins hydrophobe (1,6 M sulfate d’ammonium) et

plus hydrophobe (0,2 M sulfate d’ammonium) selon les critères définis par Krepsky et al.

(2003).

Le test MATS a été ensuite utilisé pour déterminer à la fois l’hydrophobicité des bactéries et

les propriétés acide-base de Lewis de leur membrane. Les résultats obtenus sont présentés

dans les Figures 5.6 à 5.8 et dans le Tableau 5.5.

Figure 5.6: Affinité des souches SARM pour les solvants

011/LP 027/U 028/FV 007/FV ATCC 335910

25

50

75

100

125

Chloroforme

Hexadecane Hexane

Acétate d'éthyle

n = 3

Souches

%

de b

acté

ries

extr

ait

es

pa

r le

so

lva

nt

L’affinité des souches SARM pour le chloroforme, l’hexadecane, l’acétate d’éthyle ou pour l’hexane. Les

résultats sont exprimés en pourcentage des bactéries transférées de la phase aqueuse à la phase organique. Les

valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 3 expériences.

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Figure 5.7: Affinité des souches SASM1 pour les solvants

020/LP 008/U 022/U 018/FV ATCC 259230

25

50

75

100

125

Chloroforme

Hexadecane

Acétate d'éthyle

Hexane

n = 3

Souches

% d

e b

act

érie

s ex

trait

es p

ar

le s

olv

an

t

L’affinité des souches SASM1 pour le chloroforme, l’hexadecane, l’acétate d’éthyle ou pour l’hexane. Les

résultats sont exprimés en pourcentage des bactéries transférées de la phase aqueuse à la phase organique. Les

valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 3 expériences.

Figure 5.8: Affinité des souches SASM2 pour les solvants

ATCC 25923 5668/S 5741/S 1532/P 1620/P0

25

50

75

100

125

Chloroforme

Hexadecane

Acétate d'éthyle

Hexane

n = 3

Souches

%

de b

acté

rie

s ex

tra

ites

pa

r l

e s

olv

an

t

L’affinité des souches SASM2 pour le chloroforme, l’hexadecane, l’acétate d’éthyle ou pour l’hexane. Les

résultats sont exprimés en pourcentage des bactéries transférées de la phase aqueuse à la phase organique. Les

valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 3 expériences.

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Tableau 5.5: Pourcentage d’adhésion aux solvants

SASM SARM

% HEXADECANE 90,1 ± 2,0 82,07 ± 0,9

% CHLOROFORME 90,01 ± 2,3 82,1 ± 2,2

% HEXANE 69,6 ± 6,1 16,2 ± 0,5

% ACETATE D'ETHYLE 51,4 ± 9,7 47,6 ± 0,3

Comme le montrent les Figures 5.6 à 5.8 et le Tableau 5.5, la valeur moyenne d’adhésion de

toutes les souches SASM à l’hexadecane est de 90%, alors que celle de souches SARM est

d’environ 80%. Toutes les souches ont une surface très hydrophobe selon les critères définis

par Krepsky et al. (2003), mais par rapport à l’adhésion à l’hexane, les souches SARM sont

moins hydrophobes que les souches SASM.

Concernant le caractère acide-base de Lewis des membranes, nous avons noté une meilleure

extraction de toutes les souches SASM de la phase aqueuse par le chloroforme que les

souches SARM. Mais l’indice de polarité est égal à l’indice d’hydrophobicité. Par contre, le

pourcentage d’extraction des souches SARM de la phase aqueuse par l’acétate d’éthyle est

plus élevé que celui observé avec son contrôle, le n-hexane. Au regard des résultats obtenus,

les membranes de souches SASM sont complètement dépourvues du caractère accepteur

d’électrons, alors que celles de SARM ont un léger caractère acide, accepteur d’électrons.

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5.6. Formation du biofilm

Dans les premières expériences, 5 souches de S. aureus résistantes et 5 souches sensibles à la

méticilline (SARM et SASM1 respectivement) ont été étudiées par le BFRT® et par le CV en

vue d’évaluer leur capacité à adhérer sur une surface et à former le biofilm.

5.6.1. Adhérence bactérienne sur une surface par le BFRT®

La méthode BFRT® est basée sur l’immobilisation des billes magnétiques par les bactéries

adhérentes au fond des puits. Les résultats de l’adhésion de souches SARM et SASM1 sont

présentés dans les Figures 5.9 et 5.10.

Figure 5.9: Adhérence à une surface par les souches SASM1

0 1 2 3 40

4

8

12

16

022/U

018/FV

020/LP

ATCC 25923

008/U

Temps (heures)

BF

I (u

nit

és

arb

itra

ires)

Les souches SASM1 mélangées aux billes magnétiques ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les

puits d’une microplaque à 96 puits. L’immobilisation des billes a été mesurée après 1, 2, 3, ou 4 h avec le

Biofilm Ring Test® et les résultats ont été exprimés en BFI. Les résultats sont les moyennes ± s.e.m de 6 à 18

expériences.

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Figure 5.10: Adhérence à une surface par les souches SARM

0 1 2 3 40

5

10

15

20

007/FV

011/LP

028/FV

ATCC 33591

027/U

Temps (heures)

BF

I (u

nit

és

arb

itra

ires)

Les souches SARM mélangées aux billes magnétiques ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les

puits d’une microplaque à 96 puits. L’immobilisation des billes a été mesurée après 1, 2, 3, ou 4 h avec le

Biofilm Ring Test® et les résultats ont été exprimés en BFI. Les résultats sont les moyennes ± s.e.m de 6 à 15

expériences.

Comme le montrent les Figures 5.9 et 5.10, l’adhésion des souches au fond des puits de la

microplaque était variable. Huit souches avaient complètement immobilisé les billes

magnétiques après 3 h d’incubation. Pour l’ensemble de ces 8 souches nous avons observé

une chute de l’indice de formation du biofilm (BFI) de 15 ± 0,4 (n = 63) à 2,3 ± 0,1 (n = 72).

L’adhésion de la souche SASM1 018/FV et celle de la souche SARM 007/FV étaient très

lentes. Après 4 h d’incubation, leur BFI respectif était de 5 ± 0,6 (Figure 5.9) et 8 ± 1 (n = 15)

(Figure 5.10).

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83

5.6.2. Etude de la formation du biofilm par la méthode de coloration au cristal violet

La méthode in vitro de coloration au cristal violet a été utilisée pour évaluer la capacité des

souches à former un biofilm. Les résultats de SARM et SASM1 sont présentés dans les

Figures 5.11 et 5.12 ci-dessous.

Figure 5.11: Formation des biofilms par les souches SASM1

0 1 2 3 40.00

0.05

0.10

0.15

0.20

018/FV

22/U

008/U

ATCC 25923

020/LP

Temps (heures)

Ab

sorb

an

ce5

40

nm

Les souches SASM1 ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits.

La formation du biofilm a été mesurée après 1, 2, 3 ou 4 h en utilisant la méthode de coloration au cristal violet.

Les résultats ont été exprimés en absorbance mesurée à 540 nm du colorant incorporé par les cellules formant un

biofilm et par les composants de la matrice. Les valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 6 à 9 expériences.

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84

Figure 5.12: Formation des biofilms par les souches SARM

0 1 2 3 40.00

0.05

0.10

0.15

0.20

007/FV

011/LP

028/FV

ATCC33591

027/U

Temps (heures)

Ab

sorb

an

ce

54

0 n

m

Les souches SARM ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits.

La formation du biofilm a été mesurée après 1, 2, 3 ou 4 h en utilisant la méthode de coloration au cristal violet.

Les résultats ont été exprimés en absorbance mesurée à 540 nm du colorant incorporé par les cellules formant un

biofilm et par les composants de la matrice. Les valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 6 à 9 expériences.

Une augmentation significative de l’absorbance a été observée après 3 h d’incubation pour

toutes les souches, à l’exception de la souche de référence ATCC 25923. En accord avec les

résultats obtenus par le BFRT®, la souche SARM 007/FV n’a formé un biofilm significatif

qu’après 4 h d’incubation (Figure 5.11).

Dans une seconde étude, la capacité d’adhésion à une surface et de formation de biofilm de 4

nouvelles souches cliniques de S. aureus sensibles à la méticilline (SASM2) a été explorée par

BFRT®

et par CV (Figures 5.13 et 5.14).

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Figure 5. 13: Adhérence à une surface par les souches SASM2

0 1 2 3 40

5

10

15

20

5668/S

1532/P

1620/P

5741/S

ATCC 25923

Temps (Heures)

BF

I (u

nit

és

arb

itrair

es)

Les souches SASM2 mélangées aux billes magnétiques ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les

puits d’une microplaque à 96 puits. L’immobilisation des billes a été mesurée après 1, 2, 3, ou 4 h avec le

Biofilm Ring Test® et les résultats ont été exprimés en BFI. Les résultats sont les moyennes ± s.e.m de 5 à 7

expériences.

Figure 5.14: Formation des biofilms par les souches SASM2

0 1 2 3 40.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

0.9

1.0

1620/P

5741/S

ATCC 25923

5668/S

1532/P

Temps (heures)

Ab

sorb

an

ce540 n

m

Les souches SASM2 ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits.

La formation du biofilm a été mesurée après 1, 2, 3 ou 4 h en utilisant la méthode de coloration au cristal violet.

Les résultats ont été exprimés en absorbance mesurée à 540 nm du colorant incorporé par les cellules formant un

biofilm et par les composants de la matrice. Les valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 8 expériences.

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Les résultats présentés dans la Figure 5.13 montrent que 2 souches cliniques isolées des plaies

cutanées (1532/P et 1620/P) immobilisent les billes magnétiques au bout de 2 h d’incubation à

l’instar de la souche de référence ATCC 25923. Leur BFI est passé rapidement de 17,01 ± 0,1

à 2,4 ± 0,3. Par contre, la cinétique d’immobilisation des billes magnétiques par les souches

5668/S et 5741/S isolées des échantillons de sang était lente (BFI de 17,6 ± 0,2 à 9,3 ± 1 après

2 h d’incubation). Au bout de 4 h, leur BFI était de 1,4 ± 0,1 (Figure 5.13).

Par la méthode de coloration au CV, un biofilm significatif n’a été formé qu’au bout de 4 h

d’incubation pour toutes les souches (Figure 5.14).

5.6.3. Composition de la matrice du biofilm

5.6.3.1. Recherche par PCR d’un fragment de icaA

La molécule principalement responsable de l’adhésion intercellulaire chez la majorité de

staphylocoques est le PIA (polysaccharide intercellular adhesion), aussi appelé poly-N-

acétylglucosamine (PGNA). Cette molécule est synthétisée par les enzymes codées par

l’opéron icaADBC. Nous avons recherché la présence du gène icaA, un gène qui code pour

une N-acétylglucosamine transférase indispensable à la synthèse de PIA.

Figure 5.15: Amplification par PCR d’un fragment du gène icaA

Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène icaA dans les souches SARM ou les

souches SASM2. SARM: Ligne 1: 007/FV; 2: 011/LP; 3: 027/U; 4: 028/FV; 5: ATCC 33591; 6: ST de 100 pb

DNA ladder plus. SASM2: Ligne 7: 5668/S; 8: 5741/S; 9: 1532/P; 10: 1620/P; 11: ATCC 25923.

Ces résultats ont été repris dans le Tableau 5.6 dans lequel nous avons introduit les résultats

obtenus avec les souches SASM1. Comme indiqué dans ce tableau, les souches de référence

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87

ainsi que toutes les souches SARM et SASM2 possédaient le produit d’amplification d’un

fragment du gène icaA (752 pb). Par contre, toutes les souches cliniques SASM1 étaient

négatives pour icaA (voir annexe n°1).

Tableau 5.6: Fragment du gène icaA de l’opéron icaADBC

Souches Gènes

icaA gap

SARM

007/FV + +

011/LP + +

027/U + +

028/FV + +

ATCC 33591 + +

SASM1

020/LP - ND

008/U - ND

022/U - ND

018/FV - ND

SASM2

5668/S + +

5741/S + +

1532/P + +

1620/P + + ND: Non déterminé

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88

5.6.3.2. Effet du periodate de sodium (PI) sur l’adhésion, la formation et sur la

déstructuration du biofilm

Les différentes expériences ont été menées sur 10 souches de S. aureus dont 5 SARM et 5

SASM1.

5.6.3.2.1. Effet du PI sur l’adhésion par le BFRT®

Nous avons commencé par évaluer l’influence du PI à la concentration de 10 mM sur

l’immobilisation des billes magnétiques en l’absence des bactéries.

Tableau 5.7: Influence du PI sur l’immobilisation de billes magnétiques

BHI + Billes PI 10 mM + Billes

BFI 16,28 ± 0,07 14,15 ± 0,5

Les résultats présentés dans le Tableau 5.7 montrent que le PI n’a pas entraîné une chute

significative de BFI. Ce dernier est passé respectivement de 16,2 ± 0,07 à 14,1 ± 0,5 (n = 4)

en l’absence et en présence du PI après 4 h d’incubation.

Après ce contrôle, l’activité du PI a été testée sur l’adhésion telle que l’illustrent les Figures

5.16 et 5.17.

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89

Figure 5.16: Effet de PI sur l’adhésion de souches SASM1 à une surface

020/LP 008/U 022/U 018/FV ATCC 259330

5

10

15Contrôle

Periodate

n=

5 5 5 5

66 6

6

****

**

**

7

4**

Souches

BF

I (u

nit

és a

rbit

rair

es)

Les souches SASM1 mélangées aux billes magnétiques en milieu BHI ont été incubées pendant 4 h en

atmosphère humide à 35°C dans les puits d’une microplaque soit en présence de 50 mM de tampon acétate de

sodium (pH 4,5), soit en présence de 50 mM de tampon acétate de sodium plus 10 mM de PI (concentration

finale). Après incubation, la migration de billes dans un champ magnétique a été évaluée et les résultats sont

exprimés en BFI. Les résultats sont les moyennes ± s.e.m de 4 à 7 expériences. Les résultats ont été analysés par

le test non-paramétrique de Mann-Whitney. ** P < 0,01.

Pour les 4 souches cliniques SASM1, nous avons noté une augmentation significative de BFI

qui est passé en moyenne de 1,4 ± 0,03 (n = 20) en absence du PI à 9,2 ± 0,2 (n = 24) en

présence de 10 mM de PI. Une exception a été cependant observée pour la souche ATCC

25923 qui était moins sensible au PI (BFI: 3,2 ± 0,3, n = 4, P < 0,005) en comparaison aux

souches cliniques (Figure 5.16).

Le PI a également bloqué l’immobilisation des billes par les 4 souches SARM dans les puits

de la microplaque (Figure 5.17).

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90

Figure 5.17: Effet du PI sur l’adhésion de souches SARM à une surface

011/LP 027/U 028/FV 007/FV ATCC 335910.0

2.5

5.0

7.5

10.0

Contrôle

Periodate

n=

5 55

5

6 6

64

** **

* **

6

6

**

Souches

BF

I (u

nit

és

arb

itra

ires)

Les souches SARM mélangées aux billes magnétiques en milieu BHI ont été incubées pendant 4 h en

atmosphère humide à 35°C dans les puits d’une microplaque soit en présence de 50 mM de tampon acétate de

sodium (pH 4,5), soit en présence de 50 mM de tampon acétate de sodium plus 10 mM de PI (concentration

finale). Après incubation, la migration de billes dans un champ magnétique a été évaluée et les résultats ont été

exprimés en BFI. Les résultats sont les moyennes ± s.e.m de 4 à 6 expériences. Les résultats ont été analysés par

le test non-paramétrique de Mann-Whitney. ** P < 0,01; * P < 0.05

Comme le montre la Figure 5.17, le BFI est passé en moyenne de 1,8 ± 0,1 (n = 20) en

absence du PI à 5,5 ± 0,2 (n = 22) en présence de 10 mM de PI. La souche de référence

ATCC 33591 était plus sensible au PI par rapport aux souches cliniques (BFI: 8,9 ± 0,7, n = 6,

P < 0,001). Par comparaison aux souches SASM1, les souches SARM étaient moins sensibles

au PI (P < 0,0001).

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91

5.6.3.2.2. Effet du PI sur la formation du biofilm par la méthode de coloration au cristal

violet

Les résultats de l’activité du PI sur la formation du biofilm sont présentés dans les Figures

5.18 et 5.19.

Figure 5.18: Effet du PI sur la formation des biofilms par les souches SASM1

020/LP 008/U 022/U 018/FV ATCC 259230.0

0.5

1.0

1.5

Contrôle

Periodate

n=

99

9

9

15 15 15 15

*** *** *** ***

6

6

**

Souches

Un

ités

d'a

bso

rb

an

ce

54

0 n

m

Les souches SASM1 ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits.

La formation du biofilm a été mesurée pendant 4 h dans le milieu BHI-tampon acétate de sodium ou en présence

de BHI-tampon acétate de sodium plus 10 mM de PI (concentration finale) en utilisant la méthode de coloration

au cristal violet. Les résultats sont exprimés en absorbance mesurée à 540 nm du colorant incorporé par les

cellules formant un biofilm et par les composants de la matrice. Les valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 6 à 15

expériences. Les résultats ont été analysés par le test non-paramétrique de Mann-Whitney. *** P < 0,005; ** P <

0,01.

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92

Figure 5.19: Effet du PI sur la formation des biofilms par les souches SARM

011/LP 027/U 028/FV 007/FV ATCC 335910.0

0.1

0.2

0.3

0.4

Contrôle

Periodate

n=

99

9

9

15 15 15 15

*** *** *** ***

6

6

***

Souches

Un

ités

d'a

bso

rb

an

ce

54

0 n

m

Les souches SARM ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits.

La formation du biofilm a été mesurée pendant 4 h dans le milieu BHI-tampon acétate de sodium ou en présence

de BHI-tampon acétate de sodium plus 10 mM de PI (concentration finale) en utilisant la méthode de coloration

au cristal violet. Les résultats sont exprimés en absorbance mesurée à 540 nm du colorant incorporé par les

cellules formant un biofilm et par les composants de la matrice. Les valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 6 à 15

expériences. Les résultats ont été analysés par le test non-paramétrique de Mann-Whitney. *** P < 0,005.

Toutes les souches de SASM1 étaient très sensibles au PI. Cette sensibilité s’est traduite par

une chute de l’absorbance mesurée en l’absence du PI (0,54 ± 0,007, n = 36) comme l’illustre

la Figure 5.18. A la concentration de 10 mM, le PI avait également une activité inhibitrice sur

la formation des biofilms de SARM (Figure 5.19). L’absorbance du colorant incorporé par les

cellules formant un biofilm et de la matrice polymérique extracellulaire a chuté en moyenne

de 0,21 ± 0,009 (n = 42) à 0,07 ± 0,002 (n = 66).

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93

5.6.3.2.3. Etude par la méthode de coloration au CV de l’effet du PI sur la

déstructuration du biofilm préformé de 24 heures

La capacité du PI à déstructurer les biofilms de SASM1 et SASM2 a été évaluée pendant 4 h

sur les biofilms formés pendant 24 h tel que décrit dans la méthodologie. Les résultats sont

présentés dans les Figures 5.20 et 5.21

Figure 5.20: Déstructuration des biofilms de SASM1 par le PI

020/LP 008/U 022/U 018/FV ATCC 25923

0

1

2

3

4

5

Contrôle

Periodate

n = 3

*

Souches

Un

ités

d'a

bso

rban

ce54

0 n

m

Les souches SASM1 ont été incubées pendant 24 h dans les puits d’une microplaque à 96 puits. Après

incubation, le milieu de culture (BHI) a été éliminé puis remplacé par du milieu BHI-50 mM de tampon acétate

(contrôle) ou contenant 10 mM de PI (essai). Les bactéries ayant formé un biofilm ont été de nouveau incubées

pendant 4 h à 35°C avant la quantification de la biomasse par la méthode de coloration au cristal violet. Les

résultats sont exprimés en unités d’absorbance et sont les moyennes ± s.e.m de 3 expériences. Les résultats ont

été analysés par le test non-paramétrique de Mann-Whitney. * P < 0,05.

Comme le montre la Figure 5.20, le PI n’a pas affecté la matrice de biofilm de toutes les

souches cliniques SASM1. Il a par contre affecté le biofilm de la souche de référence ATCC

25923 dont la matrice était fortement dégradée par 10 mM de PI (chute de l’absorbance de 0,6

± 0,04 à 0,15 ± 0,01; n = 3). Les biofilms de toutes les souches SASM2 ont été dégradés par

le PI. L’absorbance moyenne de ces biofilms est passée respectivement de 0,9 ± 0,09 (n= 16)

en absence du PI à 0.3 ± 0.03 (n= 16) en présence du PI (Figure 5.21).

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94

Figure 5.21. Déstructuration des biofilms de SASM2 par le PI

5668/S 5471/S 1620/P 1532/P0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5Contrôle

Periodate

n= 4

souches

Un

ités

d'a

bso

rban

ce5

40

nm

*

* **

Les souches SASM2 ont été incubées pendant 24 h dans les puits d’une microplaque à 96 puits. Après

incubation, le milieu de culture (BHI) a été éliminé puis remplacé par du milieu BHI-50 mM de tampon acétate

(contrôle) ou contenant 10 mM de PI (essai). Les bactéries ayant formé un biofilm ont été de nouveau incubées

pendant 4 h à 35°C avant la quantification de la biomasse par la méthode de coloration au cristal violet. Les

résultats sont exprimés en unités d’absorbance et sont les moyennes ± s.e.m de 4 expériences. Les résultats ont

été analysés par le test non-paramétrique de Mann-Whitney. * P < 0,05.

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95

5.6.3.3. Effet de la protéinase K sur la déstructuration du biofilm

Comme pour le PI, la capacité de 100 µg/mL de PK à immobiliser les billes magnétiques

chargées négativement a été également évaluée en absence des cellules bactériennes.

Tableau 5.8: Influence de la protéinase K sur l’immobilisation des billes magnétiques

BHI + Billes

Protéinase K

100 µg/mL + Billes

BFI 16,9 ± 0,05 1,6 ± 0,04

Les résultats présentés dans le Tableau 5.8 montrent que la protéinase K a provoqué une chute

très importante du BFI allant en moyenne de 16,9 ± 0,05 en l’absence de protéinase K à 1,6 ±

0,04 en présence de 100 µg/mL de protéinase K après 4 h d’incubation. En dépit de ce fait,

l’activité de la protéinase K a néanmoins été testée sur la déstructuration des biofilms de

SASM1 et SARM par BFRT® et par la méthode de coloration au CV.

5.6.3.3.1. Effet de la protéinase K sur la déstructuration du biofilm de 6 heures par

BFRT®

Les résultats de ces expériences sont présentés dans les Figures 5.22 et 5.23. L’analyse des

données montre une nette augmentation du BFI pour les dix souches testées.

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96

Figure 5.22: Déstructuration des biofilms de SASM1 par la protéinase K

020/LP 008/U 022/U 018/FV ATCC 259230.0

2.5

5.0

7.5

10.0Contrôle

Proteinase K

n=*

*

* *

4

4

4

4

4

4

4

4

6

4

**

Souches

BF

I (u

nit

és

arb

itrair

es)

Les souches SASM1 mélangées aux billes magnétiques ont été incubées pendant 6 h en atmosphère humide à

35°C dans les puits d’une microplaque. Après incubation, les biofilms préformés ont été traités soit avec du

milieu BHI- 20 mM de tampon Tris-HCl (pH 7), soit avec 100 µg/mL de protéinase K, puis de nouveau incubés

pendant 4 h. La migration de billes dans un champ magnétique a été évaluée et les résultats sont exprimés en

BFI. Les résultats sont les moyennes ± s.e.m de 4 à 6 expériences. Les résultats ont été analysés par le test non-

paramétrique de Mann-Whitney. ** P < 0.01; * P < 0,05.

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97

Figure 5.23: Déstructuration des biofilms de SARM par la protéinase K

011/LP 027/U 028/FV 007/FV ATCC 335910.0

2.5

5.0

7.5

10.0

12.5

15.0

Contrôle

Proteinase K

n=

**

**

4

4

4

4

4

4

4

4

6

6

**

Souches

BF

I (u

nit

és

arb

itrair

es)

Les souches SARM mélangées aux billes magnétiques ont été incubées pendant 6 h en atmosphère humide à

35°C dans les puits d’une microplaque. Après incubation, les biofilms préformés ont été traités soit avec du

milieu BHI- 20 mM de tampon Tris HCl (pH 7), soit avec 100 µg/mL de protéinase K, puis de nouveau incubés

pendant 4 h. La migration de billes dans un champ magnétique a été évaluée et les résultats ont été exprimés en

BFI. Les résultats sont les moyennes ± s.e.m de 4 à 6 expériences. Les résultats ont été analysés par le test non-

paramétrique de Mann-Whitney. ** P < 0.01; * P < 0,05.

Le BFI est passé de 1,5 ± 0,01 (n = 32) en absence de la protéinase K à 4,6 ± 0,3 (n = 32) en

présence de 100 µg/mL de protéinase K pour toutes les 8 souches cliniques. Chez les SASM1

(Figure 5.22), les biofilms préformés des souches 008/U et 020/LP étaient plus affectés par

100 µg/mL de protéinase K que ceux de souches 018/FV et 022/U.

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98

5.6.3.3.2. Effet de la protéinase K sur la déstructuration du biofilm préformé de 24

heures par la méthode de coloration au cristal violet

Considérant l’interaction de billes magnétiques avec la protéinase K dans le BFRT®, nous

avons également évalué la capacité de l’enzyme à déstructurer les biofilm préformés pendant

24 h par la méthode de coloration au cristal violet. Les résultats obtenus sont présentés dans

les Figures 5.24 à 5.26 ci- dessous.

Figure 5.24: Déstructuration des biofilms de SASM1 par la protéinase K

020/LP 008/U 022/U 018/FV ATCC 259230.0

0.1

0.2

Proteinase K

n=6

** ****

** **

6

6

66

6 6

6

6

6

6

*

Contrôle

2.0

3.0

4.0

5.0

Souches

Un

ités

d'a

bso

rb

an

ce

54

0 n

m

Les souches de S. aureus sensibles à la méticilline ont été incubées pendant 24 h dans les puits d’une

microplaque à 96 puits. Après incubation, le milieu de culture (BHI) a été éliminé puis remplacé par du milieu

BHI-tampon Tris HCl (pH 7) (contrôle) ou contenant 100 µg/mL de protéinase K (essai). Les bactéries ayant

formé un biofilm ont été de nouveau incubées pendant 4 h à 35°C avant la quantification de la biomasse par la

méthode de coloration au cristal violet. Les résultats sont exprimés en unités d’absorbance et sont les moyennes

± s.e.m de 6 expériences. Les résultats ont été analysés par le test non-paramétrique de Mann-Whitney. *** P <

0,005; ** P < 0,01.

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99

Figure 5.25: Déstructuration des biofilms de SARM par la protéinase K

011/LP 027/U 028/FV 007/FV ATCC 335910.0

0.1

0.2

0.3

0.4

Proteinase K

Contrôle

n=

** ****

**

**6

6 6

66

66

6

6

6

Souches

Un

ités

d'a

bso

rb

an

ce

54

0 n

m

Les souches de S. aureus résistantes à la méticilline ont été incubées pendant 24 h dans les puits d’une

microplaque à 96 puits. Après incubation, le milieu de culture (BHI) a été éliminé puis remplacé par du milieu

BHI-tampon Tris HCl (pH 7) (contrôle) ou avec 100 µg/mL de protéinase K (essai). Les bactéries ayant formé

un biofilm ont été de nouveau incubées pendant 4 h à 35°C avant la quantification de la biomasse par la méthode

de coloration au cristal violet. Les résultats sont exprimés en unités d’absorbance et sont les moyennes ± s.e.m de

6 expériences. Les résultats ont été analysés par le test non-paramétrique de Mann-Whitney. ** P < 0,01.

Cette seconde méthode a également confirmé la dégradation des biofilms de SASM1 et

SASM2 par une solution contenant 100 µg/mL de protéinase K. L’absorbance moyenne est

passée de 0,8 ± 0,2 (n = 40) en absence de la protéinase K à 0,09 ± 0,003 (n = 30) après

incubation avec 100 µg/mL de protéinase K pour les souches SASM1 (Figure 5. 24) et de 0.9

± 0.06 (n= 16) en absence de la protéinase K à 0.5 ± 0.04 (n= 16) en présence de la protéinase

K pour les souches SASM2 (Figure 5.26). La souche 018/FV a été particulièrement sensible à

la protéinase K. Le biofilm de 24 h de cette souche était pratiquement indétectable après 4 h

de contact avec l’enzyme. Nous avons observé une diminution très importante de

l’absorbance, de 3,3 ± 0,2 en l’absence de la protéinase K à 0,08 ± 0,009 (n = 6) en présence

de la protéinase K (Figure 5.24). Les biofilms de toutes les souches résistantes à la méticilline

ont été également dégradés par la protéinase K. L’absorbance moyenne de ces souches est

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100

passée de 0,18 ± 0,004 (n = 30) en absence de la protéinase K à 0,12 ± 0,003 (n = 30) en

présence de 100 µg/mL de protéinase K (Figure 5.25).

Figure 5.26. Déstructuration des biofilms de SASM2 par la protéinase K

5668/S 5741/S 1620/P 1532/P0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

Contrôle

Protéinase K

n= 4

* * *

souches

Un

ités d

'ab

so

rb

an

ce

54

0 n

m

Les souches de S. aureus résistantes à la méticilline ont été incubées pendant 24 h dans les puits d’une

microplaque à 96 puits. Après incubation, le milieu de culture (BHI) a été éliminé puis remplacé par du milieu

BHI-tampon Tris HCl (pH 7) (contrôle) ou avec 100 µg/mL de protéinase K (essai). Les bactéries ayant formé

un biofilm ont été de nouveau incubées pendant 4 h à 35°C avant la quantification de la biomasse par la méthode

de coloration au cristal violet. Les résultats sont exprimés en unités d’absorbance et sont les moyennes ± s.e.m de

4 expériences. Les résultats ont été analysés par le test non-paramétrique de Mann-Whitney. * P < 0,05.

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101

5.7. Effet de l’EGTA sur les biofilms

5.7.1. Effet de l’EGTA sur l’immobilisation des billes magnétiques par les souches

bactériennes dans le BFRT®

Dans une première expérience, l’influence de l’EGTA 10 mM sur l’immobilisation de billes

magnétiques a été évaluée pendant 4 h d’incubation en l’absence des bactéries.

Tableau 5.9: Influence de l’EGTA sur l’immobilisation des billes magnétiques

BHI + Billes EGTA 10 mM + Billes

BFI 16,8 ± 0,3 17,8 ± 0,9

Les résultats présentés dans le Tableau 5.9 montrent que l’EGTA n’affecte pas la mobilité des

billes magnétiques.

Après ce constat, l’activité de l’EGTA sur l’immobilisation des billes magnétiques par les 10

souches de S. aureus a été mesurée sur une période de 6 h. Les Figure 5.27 et 5. 28 illustrent

les différents résultats obtenus.

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102

Figure 5.27: Effet de l’EGTA sur l’adhésion de souches SASM2 à une surface

0

1

2

3

4

2.0 2.5 3.0 3.5 4.0

5668/S

5741/S

1532/P

1620/P

ATCC 25923

[EGTA] (Log µM)

BF

I (u

nit

és a

rb

itra

ires)

Les souches SASM2 ont été incubées à 35°C avec les billes magnétiques pendant 6 h dans les puits d’une

microplaque à 96 puits en absence ou en présence des différentes concentrations d’EGTA. Après l’incubation, la

migration des billes magnétiques dans un champ magnétique a été évaluée et les résultats ont été exprimés en

BFI. Les valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 4 à 6 expériences.

Les 4 souches cliniques de SASM2 et la souche de référence ATCC 25923 étaient totalement

insensibles aux concentrations d’EGTA allant de 100 µM à 10 mM (Figure 5.27).

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103

Figure 5. 28: Effet de l’EGTA sur l’adhésion de souches SARM à une surface

0.0

2.5

5.0

7.5

10.0

12.5

2.0 2.5 3.0 3.5 4.0

011/LP

027/U

028/FV

007/FV

ATCC 33591

[EGTA] (Log µM)

BF

I (u

nit

és a

rbit

rair

es)

Les souches SARM ont été incubées à 35°C avec les billes magnétiques pendant 6 h dans les puits d’une

microplaque à 96 puits en absence ou en présence des différentes concentrations d’EGTA. Après incubation, la

migration des billes magnétiques dans un champ magnétique a été évaluée et les résultats ont été exprimés en

BFI. Les valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 4 à 6 expériences.

Par contre, nous avons constaté une inhibition par l’EGTA de l’adhésion de 4 souches

cliniques de SARM (Figure 5.28). Un mM d’EGTA inhibait l’immobilisation des billes

magnétiques par la souche 011/LP (BFI de 3,6 ± 0,9 à 7,5 ± 1,0), la souche 027/U (BFI de 2,8

± 0,3 à 7,2 ± 0,7) et la souche 028/FV (BFI de 2,4 ± 0,1 à 4,6 ± 0,6). L’inhibition de

l’immobilisation des billes par la souche 007/FV n’a été observé qu’à une concentration de 10

mM d’EGTA (BFI de 2,1 ± 0,6 à 6,1 ± 0,6). La souche de référence SARM n’était pas

affectée par les différentes concentrations d’EGTA testées.

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104

5.7.2. Effet de l’EGTA sur l’adhérence bactérienne sur des tubes de cathéter

Les résultats de l’adhérence bactérienne sur des tubes de cathéter sont présentés dans les

Figures 5.29 et 5.30.

Figure 5.29: Adhésion de souches SASM2 sur des tubes de cathéter

5668/S 1620/P 1532/P 5741/S0

2

4

6

8

10Contrôle EGTA 1 mM

souches

Lo

g U

FC

/mL

Les souches SASM2 ont été incubées pendant 18 h en présence d’un morceau de tube de cathéter avec ou sans

EGTA 1 mM. Après rinçage, les bactéries ont été détachées par passage des tubes dans un bain à ultrasons et

différentes dilutions de la suspension bactérienne ont été placées dans les boites de gélose TSA, puis incubées

pendant 48 h. Après dénombrement, les résultats ont été exprimés en UFC/mL.

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105

Figure 5.30: Adhésion de souches SARM sur des tubes de cathéter

011/LP 007/U 027/FV 028/FV0

2

4

6

8

10

Contrôle EGTA 1 mM

* *

souches

Lo

g U

FC

/mL

Les souches SARM ont été incubées pendant 18 h en présence d’un morceau de tube de cathéter avec ou sans

EGTA 1 mM. Après rinçage, les bactéries ont été détachées par passage des tubes dans un bain à ultrasons et

différentes dilutions de la suspension bactérienne ont été placées dans les boites de gélose TSA puis incubées

pendant 48 h. Après dénombrement, les résultats ont été exprimés en UFC/mL. Les résultats ont été analysés par

Two-way ANOVA suivie du post test de Bonferroni. * P < 0,05.

Comme l’illustrent les Figures 5.29 et 5.30, les souches SASM2 ont plus adhéré sur le tube de

cathéter (1,1 x 107 ± 5 x 10

6 UFC/mL) que les souches SARM (2,4 x 10

5 ± 7 x 10

4 UFC/mL).

L’ajout de l’EGTA dans le milieu de culture a provoqué une augmentation de l’adhésion de

souches SASM2 (1,1 x 108 ± 1 x 10

7 UFC/mL) et une diminution de l’adhésion de souches

SARM (7,7 x 104 ± 2 x 10

4 UFC/mL). Au vu de la grande variation des mesures entre les

souches, les résultats de chaque souche ont été analysés individuellement. Les 4 souches de

SASM2 étaient comparables et n’étaient aucunement affectées par l’EGTA. Deux souches de

SARM (007/U et 028/FV) n’étaient pas non plus affectées par l’EGTA. Par contre, l’EGTA a

inhibé l’adhésion des 2 autres souches SARM (011/LP et 027/FV).

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106

5.7.3. Effet de l’EGTA sur la formation du biofilm par la méthode de coloration au

cristal violet

La densité optique de la biomasse (colorant incorporé par les cellules formant un biofilm et

par les composants de la matrice du biofilm) a été mesurée après 6 h d’incubation. Les

résultats de ces expériences sont présentés dans les Figures 5.31 et 5.32.

Figure 5.31: Effet de l’EGTA sur la formation des biofilms de SASM

1.000.00

0.25

0.50

0.75

2 3 4

5668/B

5741/B

1620/SW

ATCC 25923

1532/SW

[EGTA] (Log µM)

Ab

sorb

an

ce

Les souches SASM2 ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits.

La formation du biofilm a été mesurée pendant 6 h dans le milieu BHI ou en présence de différentes

concentrations d’EGTA en utilisant la méthode de coloration au cristal violet. Les résultats sont exprimés en

absorbance mesurée à 540 nm du colorant incorporé par les cellules formant un biofilm et par les composants de

la matrice. Les valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 4 à 6 expériences.

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107

Figure 5.32: Effet de l’EGTA sur la formation des biofilms de SARM

0.00

0.05

0.10

0.15

0.20

2.0 2.5 3.0 3.5 4.0

007/FV

027/U

028/FV

011/FV

[EGTA] (Log µM)

Ab

sorb

an

ce

54

0 n

m

Les souches SARM ont été incubées en atmosphère humide à 35°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits.

La formation du biofilm a été mesurée pendant 6 h dans le milieu BHI ou en présence de différentes

concentrations d’EGTA en utilisant la méthode de coloration au cristal violet. Les résultats sont exprimés en

absorbance mesurée à 540 nm du colorant incorporé par les cellules formant un biofilm et par les composants de

la matrice. Les valeurs sont les moyennes ± s.e.m de 4 à 6 expériences.

Comme le montrent les Figures 5.31 et 5. 32, les densités optiques moyennes de souches

SASM et SARM en l’absence de l’EGTA étaient respectivement de 0,3 ± 0,02 (n = 52) et de

0,16 ± 0,01 (n = 36) (P < 0,001). Après addition de l’EGTA (100 µM- 10 mM) dans le milieu

de culture, on a observé une diminution dose-dépendante de la densité optique pour toutes les

souches.

La concentration efficace à 50% (EC50) de l’EGTA avoisinait 48 µM pour les 5 souches

SASM2 et 26 µM pour les 4 souches cliniques de SARM testées. Mais la différence n’était

pas significative.

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108

5.7.4. Effet de l’EGTA sur les biofilms préformés de 24 heures par la méthode de

coloration au cristal violet

Les résultats de cette étude sont illustrés dans les Figures 5.33 et 5.34.

Figure 5.33: Effet de l’EGTA sur la déstructuration des biofilms de SARM

011/FV 027/U 028/FV 007/FV ATCC 335910.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

Contrôle

EGTA 1 mM

EGTA 10 mMn= 6

Souches

Ab

sorb

an

ce

54

0 n

m

Les souches SARM ont été incubées pendant 24 h dans les puits d’une microplaque à 96 puits. Après incubation,

le milieu de culture (BHI) a été éliminé puis remplacé par du milieu frais sans EGTA ou contenant 1 ou 10 mM

d’EGTA. Les bactéries ayant formé un biofilm ont été de nouveau incubées pendant 4 h à 35°C avant la

quantification de la biomasse par la méthode de coloration au cristal violet. Les résultats sont exprimés en unités

d’absorbance et sont les moyennes ± s.e.m de 6 expériences.

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109

Figure 5.34: Effet de l’EGTA sur la déstructuration des biofilms de SASM2

5668/S 5741/S 1532/P 1620/P ATCC 259230.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

EGTA 10 mM

Controln= 6 EGTA 1 mM

Souches

Ab

sorb

an

ce

54

0 n

m

Les souches SASM2 ont été incubées pendant 24 h dans les puits d’une microplaque à 96 puits. Après

incubation, le milieu de culture (BHI) a été éliminé puis remplacé par du milieu frais sans EGTA ou contenant 1

ou 10 mM d’EGTA. Les bactéries ayant formé un biofilm ont été de nouveau incubées pendant 4 h à 35°C avant

la quantification de la biomasse par la méthode de coloration au cristal violet. Les résultats sont exprimés en

unités d’absorbance et sont les moyennes ± s.e.m de 6 expériences.

Cette étude avait pour objet d’évaluer la capacité de l’EGTA à déstructurer les biofilms

préformés. Pour cela, les biofilms ont été formés pendant 24 h dans les puits d’une

microplaque stérile de 96 puits. Après l’élimination du milieu de culture, les bactéries ayant

formé un biofilm ont été de nouveau incubées pendant 4 h dans les conditions contrôle (milieu

BHI) ou en présence de 1 ou 10 mM d’EGTA. Comme l’illustrent les Figures 5.33 et 5.34,

l’EGTA n’a pas provoqué la déstructuration des biofilms de 24 h après mesure de la densité

optique.

Les différents résultats de l’activité de l’EGTA sur l’adhésion, la formation et sur la

déstructuration du biofilm ont été modélisés dans la Figure 5.35

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110

Figure 5.35: Résumé de l’effet de l’EGTA sur les biofilms de souches SARM et SASM2

Les souches SASM2 (en rouge) et les souches SARM (en bleu) ont été incubées dans les puits de la

microplaque. L’adhésion bactérienne a été évaluée par BFRT®

(A). L’EGTA a inhibé l’adhesion de souches

SARM (+) et non celle de souches SASM2 (-). Le développement de la biomasse (surface verte, B) et la

déstructuration du biofilm (C) ont été estimés par la méthode de coloration au cristal violet. L’EGTA a inhibé la

formation du biofilm (+), mais n’a pas provoqué sa déstructuration (-).

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111

5.7.5. Effet de l’EGTA sur la croissance bactérienne

Pour vérifier si l’inhibition de la formation des biofilms par l’EGTA était consécutive à une

inhibition de la croissance bactérienne, les bactéries planctoniques ont été incubées pendant

6h en absence et en présence de différentes concentrations d’EGTA (100 µM - 10 mM). Les

temps de doublement de cellules en présence de l’EGTA sont présentés dans les Figures 5.36

et 5.37.

Figure 5.36: Temps de doublement de souches SASM2 en présence de l’EGTA

5668/S 5741/S 1532/P 1620/P ATCC 259230

20

40

60

80 EGTA 1 mM

EGTA 10 mM

CONT

n=

1111

11 11

11

44

4 4 4

4

4 4

4

4

**

** EGTA 100 µM

EGTA 3 mM

4

4

4 4 4

44

4

4

4

Souches

Tem

ps

de d

ou

ble

men

t (m

inu

tes)

Les souches SASM2 ont été incubées à 37°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits en absence ou en

présence de concentrations croissantes d’EGTA. L’absorbance à 600 nm a été mesurée toutes les 5 min pendant

6h. Le temps de doublement a été estimé après ajustement des données avec une équation exponentielle. Les

résultats sont les moyennes ± s.e.m de n expériences. ** P < 0,01 tel que déterminé par Two-way ANOVA

suivie du post-test de Bonferroni.

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112

Figure 5.37: Temps de doublement de souches SARM en présence de l’EGTA

028/FV 011/FV 027/U 007/FV ATCC 335910

10

20

30

40

50

60

70

80

EGTA 1 mM EGTA 10 mM

CONT

n=

88

8

128

1212

1212

12

12

12

6

6 6

***

**

EGTA 3 mM EGTA 100 µM

66

6

6

6

6

6

64

4

Souches

Tem

ps

de d

ou

ble

men

t (m

inu

tes)

Les souches SARM ont été incubées à 37°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits en absence ou en

présence de concentrations croissantes d’EGTA. L’absorbance à 600 nm a été mesurée toutes les min pendant

6h. Le temps de doublement a été estimé après ajustement des données avec une équation exponentielle. Les

résultats sont les moyennes ± s.e.m de n expériences. ** P < 0,01; *** P < 0,001 tel que déterminé par Two-way

ANOVA suivie du post-test de Bonferroni.

Le temps de doublement de SASM2 était d’environ 39 ± 1 min. Les différentes concentrations

testées n’avaient aucun effet sur la croissance bactérienne en général. Mais à la concentration

d’EGTA de 10 mM, le temps de doublement a augmenté de 25% pour la souche 1532/P et de

120% pour la souche ATCC 25623 (Figure 5.36). Le temps de doublement des souches

SARM était d’environ 36 ± 1 min. La croissance de ces souches était partiellement affectée

par l’EGTA. Les effets les plus significatifs ont été observés à 3 mM où le temps de

doublement a augmenté respectivement de 50% pour la souche 007/FV et de 30% pour la

souche ATCC 33591(Figure 5.37).

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5.7.6. Effets des cations sur l’adhésion et la formation des biofilms

Les expériences préliminaires concernaient l’évaluation de l’influence des cations (calcium,

magnésium et manganèse) sur l’immobilisation de billes magnétiques. Les cations ont été

incubés en absence des bactéries pendant 4 h. Les résultats obtenus sont présentés dans la

Figure 5.38.

Figure 5.38: Effet des cations sur le BFRT®

0.00 0.25 0.50 0.75 1.000

5

10

15

20

Calcium

Magnésium

Manganèse

EGTA

Concentration (mM)

BF

I (u

nit

és

arb

itrair

es)

Les billes magnétiques ont été incubées à 35°C pendant 4 h en présence de concentrations croissantes d’EGTA,

de calcium, de magnésium ou de manganèse et en absence des bactéries. A la fin de l’incubation, le BFI a été

mesuré et les résultats sont les moyennes ± s.e.m de 3 expériences.

Comme l’illustre la Figure 5.38, les 3 cations ont immobilisé les billes magnétiques avec une

forte diminution du BFI. Compte tenu de l’interaction des ions avec les billes magnétiques,

les effets des ions sur l’inhibition de l’adhésion et de la formation du biofilm par l’EGTA ont

été étudiés uniquement par la méthode de coloration au CV. Les résultats obtenus sont

présentés dans le Tableau 5.10.

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Tableau 5.10: Effet des cations sur les biofilms

Souches SARM Souches SASM2

O.D.540 nm N O.D.540 nm n

CONT 0,124 ± 0,003 12 0,530 ± 0,040 12

EGTA 0,076 ± 0,004###

8 0,278 ± 0,013###

12

+ Ca 0,139 ± 0,005***

7 0,340 ± 0,020 11

+ Mg 0,137 ± 0,003***

8 0,353 ± 0,013 11

+ Mn 0,150 ± 0,006***

8 0,447 ± 0,025***

12

Les 4 souches SARM et SASM2 ont été incubées à 35°C dans les puits d’une microplaque à 96 puits soit en

absence ou en présence de 1 mM d’EGTA, soit en présence de 1 mM de calcium, magnésium ou manganèse plus

1 mM d’EGTA. La formation du biofilm a été mesurée après 24h par la méthode de coloration au cristal violet.

Les résultats sont exprimés en absorbance mesurée à 540 nm. Les données sont les moyennes ± s.e.m de n

expériences. ###

, P < 0,001 en l’absence des ions, ***

P < 0,001 en présence des ions selon le test non-

paramétrique de Mann-Whitney.

Les résultats obtenus montrent que les 3 cations utilisés ont levé l’inhibition provoquée par

l’EGTA. Dans les souches SASM2, seul le manganèse avait un effet très significatif.

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5.7.7. Toxicité de l’EGTA sur les cellules eucaryotes

La toxicité de l’EGTA sur les cellules eucaryotes a été évaluée par le test MTT. Ce test

explore la capacité de cellules à transférer les électrons et à réduire le colorant. Pour y

parvenir, les macrophages murins ont été incubés avec différentes concentrations d’EGTA (1-

50 mM).

Figure 5.39: Test MTT sur les macrophages

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0

0.2

0.3

0.4

[EGTA] (Log mM)

Ab

sorb

an

ce

54

0 n

m

Les macrophages ont été incubés toute la nuit dans les puits d’une microplaque à 96 puits. Le jour suivant, le

milieu a été éliminé et remplacé par du milieu frais contenant différentes concentrations d’EGTA. Les cellules

ont été incubées en présence de l’EGTA pendant 20 min. Après l’élimination du milieu, la capacité de cellules à

réduire le MTT a été testée. Les résultats sont exprimés en unités d’absorbance mesurée à 540 nm et sont les

moyennes ± s.e.m de 4 expériences.

Comme le montre la figure 5.39 ci-dessus, les concentrations d’EGTA allant de 1 à 5 mM

n’avaient aucun effet sur la densité optique. A des fortes concentrations, l’EGTA a provoqué

une diminution dose- dépendante de la densité optique (de 0, 348 à 5 mM à 0,219 à 50 mM.

Ces différents résultats ont montré que les faibles concentrations d’EGTA n’avaient aucun

effet toxique sur les macrophages.

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5.8. Détection des gènes codant pour les protéines de surface de S. aureus

Différents gènes codant pour les protéines de surface impliquées dans l’adhésion, l’agrégation

cellulaire et dans la formation des biofilms ont été recherchés par PCR. Le gène gap a servi de

référence dans la réaction PCR. Les résultats obtenus sont présentés dans le Tableau 5.11.

Tableau 5.11: Gènes amplifiés dans les souches de S. aureus

Souches Gènes

SARM fnbA fnbB sasC sasG gap clfA clfB

007/FV + + + - + + +

011/LP + + + + + + +

027/U + + + + + + +

028/FV + + + + + + +

ATCC 33591 + + + + + + +

SASM2

5668/S + + - - + + +

5741/S + + + + + + +

1532/P + + - - + + +

1620/P + + + - + + +

ATCC 25923 + + + - + + +

Comme le montre le Tableau 5.11 ci-dessus, toutes les souches sensibles et résistantes

possédaient le produit d’amplification des gènes fnbA (191 pb), fnbB (201 pb), clfA (1000 pb)

et clfB (205 pb). Toutes les souches de SARM étaient positives pour les gènes sasC (489 pb).

Le gène sasG (311 pb) a été détecté dans le génome de 4 souches de SARM, à l’exception de

la souche 007/FV. Des petites variations ont été cependant observées chez les souches

SASM2: le gène sasC n’était pas détecté dans le génome des souches 5668/S et 1532/P; sasG

était absent dans toutes les souches SASM2 excepté la souche 5741/S (sasG). Les différents

fragments des gènes amplifiés par PCR sont repris dans les Figures 5.40 à 5.43 ci-dessous.

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117

Figure 5.40: Amplification par PCR de fragments des gènes fnbA et fnbB

1) Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène fnbA chez les SARM ou les

SASM 2. SARM: Ligne 1: 007/FV; 2: 011/LP; 3: 027/U; 4: 028/FV; 5: ST de 100 pb DNA ladder plus.

SASM2: Ligne 6: 5668/S; 7: 5741/S; 8: 1532/P; 9: 1620/P.

2) Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène fnbB chez les MRSA ou les

MSSA. SARM: Ligne 11: 007/FV; 12: 011/LP; 13: 027/U; 14: 028/FV; 15: ST de 100 pb DNA ladder

plus. SASM2: Ligne 16: 5668/S; 17: 5741/S; 18: 1532/P; 19: 1620/P.

Figure 5.41: Amplification par PCR de fragments des gènes sasC et sasG

1) Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène sasC chez les SARM ou les

SASM2. SARM: Ligne 1: 007/FV; 2: 011/LP; 3: 027/U; 4: 028/FV; 5: ST de 100 pb DNA ladder plus.

SASM2: Ligne 6: 5668/S; 7: 5741/S; 8: 1532/P; 9: 1620/P.

2) Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène sasG chez les SARM ou les

SASM2. SARM: Ligne 11: 007/FV; 12: 011/LP; 13: 027/U; 14: 028/FV; 15: ST de 100 pb DNA ladder

plus.

SASM2: Ligne 16: 5668/S; 17: 5741/S; 18: 1532/P; 19: 1620/P.

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Figure 5.42: Amplification par PCR d’un fragment du gène clfA

Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène clfA chez les SARM ou les SASM2.

SARM: Ligne 1: 007/FV; 2: 011/LP; 3: 027/U; 4: 028/FV; 5: ATCC 33591; 6: ST de 100 pb DNA ladder plus.

SASM2: Ligne 7: 5668/S; 8: 5741/S; 9: 1532/P; 10: 1620/P; 11: ATCC 25923.

Figure 5. 43: Amplification par PCR d’un fragment du gène clfB

Electrophorèse sur gel d’agarose des produits d’amplification du gène clfB chez les SARM ou les SASM2.

SARM: Ligne 1: 007/FV; 2: 011/LP; 3: 027/U; 4: 028/FV; 5: ATCC 33591; 6: ST de 100 pb DNA ladder plus.

SASM2: Ligne 7: 5668/S; 8: 5741/S; 9: 1532/P; 10: 1620/P; 11: ATCC 25923.

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6. DISCUSSION GENERALE

Quatre points constitueront la charpente de la présente discussion. Dans un premier temps,

nous aborderons la caractérisation des souches cliniques et de référence des SARM et SASM.

Nous parlerons ensuite de deux méthodes (Biofilm Ring Test® et la méthode de coloration au

cristal violet) utilisées pour étudier l’adhésion de différentes souches de S. aureus sur une

surface inerte, la formation du biofilm et pour explorer la composition de la matrice des

biofilms. Dans un troisième temps, nous aborderons l’application de ces deux méthodes dans

la recherche de nouveaux traitements antibiofilms. Nous prendrons comme molécule l’EGTA

dont nous discuterons l’activité sur l’adhésion et la formation des biofilms de SARM et

SASM. Enfin, nous terminerons cette discussion par une analyse des résultats de la PCR.

6.1. Caractérisation des souches cliniques et de référence de S. aureus.

La caractérisation des souches étudiées a été principalement faite par la détermination de la

sensibilité aux antibiotiques (antibiogramme et recherche de gènes impliqués dans la

résistance), le génotypage (spa typing) et par la détermination des propriétés de surface des

cellules bactériennes.

La méthode de diffusion en milieu gélosé de Mueller Hinton a été utilisée en routine pour la

sélection de souches sensibles et résistantes à la méticilline. Les résultats obtenus ont montré

que 4 souches étaient résistantes et 8 sensibles à la méticilline. A cause du faible pouvoir

discriminant de cette méthode, nous avons utilisé la technique de PCR pour la recherche du

gène mecA codant pour la résistance à la méticilline et du gène femB qui influence le niveau

de résistance à la méticilline. Les 4 souches résistantes à la méticilline ont été confirmées

comme étant des SARM du fait de la présence du gène mecA. La présence du gène femB

codant pour l’enzyme impliqué dans l’incorporation des glycines 4 et 5 dans le pont

pentaglycine et dans l’augmentation de la résistance à la méticilline a été non seulement

confirmée dans toutes les souches SARM, mais aussi dans les 4 souches cliniques de SASM2

et dans la souche de référence ATCC 25923. Le gène femB n’était pas amplifié dans l’ADN

extrait de souches SASM1. Ces résultats corroborent ceux obtenus par Kaboyashi et al. (1994)

et par Mohanasoundaram et Lalitha, (2008).

Nous avons également recherché le gène ileS-2 impliqué dans la résistance à la mupirocine.

En effet, la résistance à cet antibiotique topique utilisé dans la prévention, la décolonisation

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120

nasale des MRSA et dans les infections post-opératoires a été rapportée dans plusieurs études

à travers le monde (Pérez-Roth et al., 2002; Simor et al., 2007; Shin-Moo et al., 2011). En

Afrique, cette résistance a déjà été mentionnée dans les souches SARM isolées au Nigéria et

en République Sud Africaine (Shittu et al., 2009; Marais et al., 2009). Des 4 souches SARM

isolées à Kinshasa, le gène ileS-2 n’a été détecté que dans la souche 007/FV. Ce cas constitue

la première description d’une souche résistante à la mupirocine en République Démocratique

du Congo.

Les résultats du typage moléculaire par spa typing ont montré que les 4 souches SARM et 3

souches SASM2 avaient des types spa différents (Tableau 5.3). La souche sensible à la

méticilline 1532/P était spa non typable. Ces résultats nous ont donc confirmé que les 8

souches cliniques étudiées étaient génomiquement distinctes. Chez les souches sensibles à la

méticilline, le type spa t355 a déjà été rencontré dans les souches provenant de plusieurs pays

d’Afrique, notamment le Mali (Ruimy et al., 2008), le Gabon (Schaumburg et al., 2011; Ateba

Ngoa et al., 2012), et le Nigeria (Shittu et al., 2011). Le type spa t939 a été récemment

identifié au Gabon (Schaumburg et al., 2011; Ateba Ngoa et al., 2012). L’analyse du gène spa

a aussi révélé l’existence d’un nouveau type spa t10715 d’une souche de SASM. N’ayant

trouvé aucune donnée rapportée sur le type t10715 dans la littérature, c’est pour la première

fois que ce génotype a été observé chez S. aureus isolé d’un produit pathologique non

seulement en Afrique mais aussi dans le monde. Il serait alors intéressant d’étudier les

relations de ce nouveau type avec d’autres types déjà décrits. En effet, ce type (15-12-17-17-

16-02-16-02-25-17) appartient au complexe clonal spa 012 (15-12-16-02-25-17-24-24) et

provient probablement après des insertions, délétions et des duplications successives

conduisant aux sous-types t021 (15-12-16-02-25-17-24), t421 (15-12-16-02-25-17), t342 (15-

12-16-02-16-02-25-17) et t1848 (15-12-17-16-02-16-02-25-17). L’absence d’un type spa pour

la souche 1532/P pourrait être due à l’absence ou la mutation de ce gène. Chez les souches

résistantes à la méticilline, le type spa t002 est rencontré dans les souches isolées en Europe

(Fenner et al. 2008), et dans certains pays d’Afrique tels que le Nigeria et le Gabon (Shittu et

al., 2011; Schaumburg et al., 2011, Ateba Ngoa et al., 2012). Les types spa t044 et t051 sont

majoritairement rencontrés dans les souches isolées en Europe (Denis et al., 2005; Fenner et

al., 2008). Mais le type spa t044 a été récemment identifié en Tunisie (Kechrid et al., 2010).

Ces résultats suggèrent un échange intercontinental de plusieurs clones. En effet, les

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voyageurs et les migrants sont maintenant considérés comme des vecteurs majeurs des

infections à S. aureus parmi les populations (Tappe et al., 2010).

Plusieurs facteurs énumérés dans la partie introductive de ce travail influencent l’adhésion de

S. aureus sur une surface. L’hydrophobicité de la surface cellulaire est l’un des facteurs les

mieux étudiés. A cet effet, les tests d’agrégation cellulaire par le sulfate d’ammonium (SAT)

et MATS (microbial adhesion to solvents) ont été utilisés pour étudier les propriétés de

surface de différentes souches de S. aureus.

Les résultats obtenus par le test SAT avaient montré une divergence de l’hydrophobicité de la

souche 007/FV par rapport aux autres souches. En effet, la concentration en sulfate

d’ammonium provoquant une agrégation de cellules était plus faible (0,2 M) que celle des

autres souches, suggérant que cette souche était plus hydrophobe. Cette différence n’était

pourtant pas observée dans le test MAT. Le test MAT compare l’affinité des bactéries pour un

solvant non- polaire et pour les solvants à caractère acide ou basique ayant des propriétés de

Lifshitz - Van der Waals similaires. Le pourcentage d’extraction de toutes les souches SASM

de la phase aqueuse par l’hexadecane, un n- alcane très hydrophobe, était plus élevé (autour

de 90%) que celui de SARM (environ 80%). Selon les critères définis par Krepsy et al.

(2003), toutes les souches étudiées avaient une paroi très hydrophobe, mais les SASM étaient

légèrement plus hydrophobes que les SARM (très faible adhésion à l’hexane). Une étude

récente menée par Bekir et al. (2012) a montré que les souches SARM possédaient un

caractère hydrophile. En dépit de la similitude des indices de polarité et d’hydrophobicité des

souches SASM, cette étude a aussi montré que ces bactéries présentaient des propriétés

basiques ou donneuses d’électrons à divers degrés et en fonction de la souche. Le caractère

basique résulterait de la présence des groupes chimiques carboxylate, hydroxyle, phosphate

ou amine à la surface cellulaire (Zeraik et Nitschke, 2010; Renner et Weibel, 2011). Pour la

majorité de souches cliniques de SARM, le pourcentage d’extraction par l’acétate d’éthyle

était plus élevé que le pourcentage d’extraction par le solvant contrôle, le n-hexane. Ces

résultats attestent que les souches cliniques de SARM ont une membrane légèrement acide,

avec un caractère accepteur d’électrons. Par contre, les souches SASM ont une paroi

complètement dépourvue du caractère acide, accepteur d’électrons. La différence des résultats

obtenus par les tests SAT et MATS n’est pas sans rappeler les résultats publiés par Vanhaecke

et al. (1990). En effet, ces auteurs ont rapporté que l’évaluation de l’hydrophobicité

membranaire n’était pas aussi aisée et dépendait de la méthode d’évaluation de celle-ci.

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6.2. Adhésion et formation du biofilm par BFRT® et méthode basée sur la coloration au

CV

Différentes méthodes ont été développées pour évaluer in vitro l’adhésion bactérienne à une

surface. L’adhésion et les étapes initiales de formation des biofilms peuvent donc être

étudiées dans des réacteurs spécifiques conçus pour la culture de biofilms. Nous pouvons citer

à titre d’exemples les cellules d’écoulement (Caldwell et Lawrence, 1988; Lawrence et al.,

1991), le réacteur annulaire rotatif (Escher et Characklis, 1990), le réacteur tubulaire

(l’appareil de Robbins) (Vorachit et al., 1993), le réacteur à biofilm CDC (Murga et al., 2001;

Nagant et al., 2012) dans lesquels les biofilms peuvent se former et être continuellement

approvisionnés en nutriments. Ces réacteurs présentent plusieurs désavantages, notamment

leur petite surface rendant le prélèvement direct du biofilm impossible, l’obtention d’une

faible quantité du biofilm fixé à la surface par rapport au volume initial. Les biofilms formés

dans ces réacteurs et sur les implants médicaux peuvent être facilement observés par des

techniques microscopiques (Surman et al., 1996; Burnet et al., 2000; Kodjikian et al., 2003;

Senechal et al., 2004). Mais ces techniques restent purement qualitatives et descriptives et ne

peuvent mesurer l’adhésion bactérienne (Xavier et al., 2003). Les méthodes de dénombrement

de cellules sont également utilisées (Anwar et al., 1992; Oulahal et al., 2004), mais elles ne

donnent qu’une indication sur le nombre de cellules se trouvant à l’intérieur du biofilm. La

méthode de culture en microplaques après coloration au cristal violet est actuellement la plus

utilisée pour évaluer l’adhésion bactérienne et la formation du biofilm (Christensen et al.,

1985).

Dans ce travail, nous avons utilisé deux méthodes basées sur la culture de bactéries en

microplaque pour étudier la capacité de souches de S. aureus à adhérer à une surface inerte et

à former les biofilms. Il s’agit du BFRT® et de la méthode de coloration au cristal violet.

Le BFRT® évalue la capacité de cellules bactériennes à immobiliser les billes magnétiques.

Cette méthode, de mise en œuvre simple et rapide, nécessite peu de manipulations et sa

procédure n’inclut pas les différentes étapes de lavage de puits. Elle a été utilisée avec succès

par Chavant et al. (2007) dans l’étude de formation d’un biofilm par les bactéries et les

microalgues (Badel et al., 2008). Les résultats de nos expériences ont montré que cette

méthode était la plus efficiente et la mieux indiquée pour une évaluation rapide de l’adhésion

bactérienne sur une surface en dehors de toute influence de la croissance bactérienne.

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Le BFRT® nous a également permis de démontrer que les souches SASM adhéraient plus

rapidement sur une surface que les souches SARM. Grinholc et al. (2007) et Atshan et al.

(2012) ont montré que les souches SASM étaient plus susceptibles à adhérer à une surface et à

former les biofilms que les souches SARM. Nos résultats corroborent également ceux obtenus

par O’Neill et al. (2007). Ces auteurs ont rapporté que la capacité des souches cliniques de S.

aureus à former un biofilm dans un milieu de culture contenant du NaCl était plus importante

chez les SASM que chez les SARM. Leurs résultats suggéraient aussi que différents

mécanismes intervenaient dans la formation des biofilms des SASM et des SARM. La forte

adhérence des SASM à la surface pourrait également être attribuée à la forte hydrophobicité

de leur membrane telle que mis en évidence par le test MATS. Il convient cependant de

souligner que des opinions divergentes existent à ce sujet. En effet, les travaux d’Amaral et al.

(2005) ont montré que l’adhésion de souches SARM aux cellules épithéliales bronchiques

était plus importante que celle de souches SASM. Plus récemment, Pozzi et al. (2012) ont

montré que l’expression du gène de résistance à la méticilline était associée avec une forte

adhésion sur un cathéter. A l’opposé, Aathithan et al. (2001) ont rapporté la similarité

d’adhésion de SARM et SASM sur les cellules épithéliales du foie. Par contre, l’adhésion de

SARM sur les cellules épithéliales respiratoires était inférieure à celle de SASM d’après les

travaux de Karauzum et al. (2008).

La méthode de coloration au CV est basée sur une mesure colorimétrique du cristal violet

incorporé à la fois par les cellules attachées sur les puits et par la matrice organique formant le

biofilm. Elle a été modifiée pour augmenter sa précision et sa reproductibilité (Stepanovic et

al., 2000; Peeters et al., 2008). Les résultats de nos travaux ont montré qu’elle était de faible

sensibilité et nécessitait des temps d’incubation plus longs pour observer une augmentation

significative de l’absorbance. Malheureusement, le manque de standardisation de différentes

étapes de lavage de puits rend souvent difficile la comparaison des résultats de différents

laboratoires (Chavant et al., 2007).

En utilisant ces deux méthodes, Nagant et al. (2010) avaient montré la cohérence des résultats

obtenus lorsqu’on étudie l’étape initiale de formation du biofilm par les souches cliniques et

de référence de Pseudomonas aeruginosa, mais à condition que la mesure de la formation du

biofilm se fasse en peu de temps. Ceci a été également observé dans nos travaux (Figures 5.9

à 14).

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Le BFRT® est une méthode facile et reproductible pour examiner rapidement l’adhésion et la

formation d’un biofilm, mais les résultats de nos études montrent aussi que cette méthode est

rapidement saturable et ne peut donner une estimation de la quantité du biofilm formé à des

temps dépassant 4 à 6 h. En effet, la formation d’un biofilm plus important ne peut être

détectée que par la méthode de coloration au CV. C’était le cas du biofilm formé dans notre

étude par la souche 018/FV après 24 h d’incubation (Figure 5.20). Cette souche de croissance

lente (temps de doublement plus long) avait formé un biofilm plus important que ceux de

toutes les autres souches.

La matrice des biofilms de staphylocoques est constituée en grande partie du PIA/PGNA et

des protéines (Götz, 2002). Nous avons utilisé le PI et la protéinase K pour explorer

respectivement la contribution des polysaccharides et des protéines dans la matrice du biofilm

par le BFRT® et par la méthode de coloration au CV.

Avec le BFRT®, les expériences préliminaires consistaient à examiner l’influence de ces deux

traitements sur l’immobilisation des billes magnétiques. Les résultats obtenus avaient montré

que le PI n’avait pas un effet significatif sur l’immobilisation de billes, tandis que la

protéinase K provoquait une chute massive du BFI suggérant ainsi une immobilisation

complète des billes magnétiques. Les forces électrostatiques entre les billes chargées

négativement et la protéine ne sembleraient pas être responsables de cette interaction. Des

interactions inattendues entre un composant du milieu de culture avec les billes avaient déjà

été observées par Badel et al. (2008; 2011). Ces auteurs avaient rapporté que certains milieux

de culture ayant une force ionique élevée pouvaient diminuer la mobilité de billes. En dépit de

cette interaction, les résultats obtenus par le BFRT avaient montré que les biofilms préformés

étaient déstructurés par la protéinase K suite à la disparition de l’interaction et à une

augmentation du BFI. Cette déstructuration avait également été confirmée par la méthode de

coloration au CV. Ces résultats corroboraient ceux obtenus par Cucarella et al. (2001) sur les

mécanismes de formation des biofilms dépendant de protéines.

La contribution de sucres dans le mécanisme de formation du biofilm a été testée en incubant

les bactéries avec le PI. Ce dernier oxyde les liaisons covalentes entre deux carbones

adjacents portant les groupes hydroxyles et clive les liaisons C3-C4 des résidus N-

acétylglucosamine. Les résultats obtenus par le BFRT et par la méthode de coloration au CV

ont montré une inhibition de la formation des biofilms pour toutes les souches testées.

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En vue de confirmer la présence des polysaccharides dans la matrice des biofilms de S.

aureus, un des gènes codant pour l’opéron ica a été recherché par PCR. Le gène icaA était

détecté dans toutes les 5 souches SARM, dans les 4 souches de SASM2 et dans la souche de

référence ATCC 25923. Toutes les souches SASM1étaient négatives pour le gène icaA.

Les études de dégradation des biofilms de SARM, SASM1 et de SASM2 par le PI avaient

également confirmé les résultats de PCR. Les biofilms de souches icaA+ étaient déstructurés

par 10 mM de PI contrairement aux souches icaA-. La souche de référence ATCC 25923 était

plus sensible à l’action du PI (P < 0.001). L’insensibilité des souches SASM1 au PI pourrait

s’expliquer par l’absence du gène icaA dans la structure de leur biofilm. Il est bien établi que

l’expression de l’opéron ica se traduit par une augmentation de la formation des biofilms dans

la majorité (Gad et al., 2009), mais pas dans toutes les souches de S. aureus (O’Gara et al.,

2007). Des mécanismes de formation des biofilms indépendants de l’opéron ica par les

souches cliniques de S. aureus sensibles à la méticilline avaient été mis en évidence par

Fitzpatrick et al. (2005) et O’Neill et al. (2007). Nos résultats sont en contradiction avec ceux

rapportés par ces auteurs en ce qui concerne les souches SASM1, mais conformes à ceux

obtenus par Petrelli et al. (2008) dans lesquels une souche clinique de SASM était négative

pour l’opéron icaA. En effet, la présence du gène icaA n’est pas toujours corrélée avec la

formation d’un biofilm in vitro (Nasr et al., 2012).

6.3. Activité de l’EGTA sur l’adhésion et la formation du biofilm

L’importance médicale des biofilms à S. aureus a été évoquée dans plusieurs travaux de

recherche. Cette bactérie est responsable de plusieurs types d’infections dont la majorité est

due à son habileté à adhérer sur les implants médicaux et à former les biofilms (Archer et al.,

2011). Le traitement des implants médicaux avec des substances antimicrobiennes ou avec

des solutions verrous à base de ces substances constituent sans doute les moyens les plus

utilisés soit pour prévenir la formation d’un biofilm soit pour éliminer un biofilm mature

préformé.

Un des composés ayant ces propriétés est l’EGTA, un agent complexant de cations divalents

(calcium, magnésium, manganèse,…). En effet, les cations divalents contribuent à

l’interaction entre bactéries, se lient aux groupes chimiques négativement chargés de la

surface cellulaire et interagissent avec les composants de la matrice extracellulaire du biofilm

(Özerdem Akpolat et al., 2003). Ils augmentent l’attachement d’une bactérie à une surface en

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réduisant les répulsions électrostatiques et en stabilisant les interactions entre la surface

bactérienne chargée négativement et les substrats anioniques (Renner et Weib, 2011).

Il a été démontré par Turakhia et al. (1983) que la séquestration par l’EGTA d’un cation tel

que le Ca2+

pouvait conduire au détachement du biofilm de son site de fixation. Ces

observations suggéraient que les cations divalents jouaient un rôle important dans le maintien

de la structure du biofilm.

Les techniques du BFRT® et de coloration au CV ont été utilisées pour évaluer la capacité de

l’EGTA à prévenir l’adhésion cellulaire et la formation d’un biofilm ainsi qu’à déstructurer un

biofilm préformé. Les résultats obtenus ont montré que l’adhésion et la formation d’un

biofilm par les 10 souches de S. aureus étaient différemment affectées par l’EGTA.

L’adhésion de toutes les souches SASM étudiées n’était affectée par aucune concentration de

l’EGTA présent dans le milieu. A la concentration de 1 mM, l’agent complexant n’avait

aucun effet sur l’adhésion d’une souche clinique (007/FV) et de référence (ATCC 33591) de

SARM, mais inhibait significativement l’adhésion des 2 autres souches cliniques de SARM.

Ces observations ont été confirmées par les tests d’adhésion sur des tubes de cathéter

intraveineux. En effet, 1mM d’EGTA inhibe l’adhérence de 2 souches cliniques de SARM sur

le tube de cathéter.

Par contre, l’inhibition de la formation du biofilm était observée à cette concentration pour

toutes les souches SASM et SARM. Il convient de souligner que cette concentration

inhibitrice de l’adhésion et de la formation du biofilm n’était pas toxique sur les cellules

eucaryotes.

Les biofilms préformés par toutes les souches n’étaient pas affectés par l’EGTA. Nos résultats

sont en accord avec ceux obtenus par Shanks et al. (2006) qui avaient montré que le citrate

qui fixe le calcium extracellulaire inhibait la formation d’un biofilm mais n’entraînait pas la

déstructuration d’un biofilm établi. Oulahal et al. (2004) avaient observé que l’EGTA

potentialisait l’effet des ultrasons sur l’élimination du biofilm d’E. coli formé à la surface de

l’acier inoxydable et non celui de S. aureus.

La concentration de 1mM n’avait aucun effet sur le temps de doublement de toutes les

souches confirmant que ces inhibitions n’étaient pas liées à une inhibition de la croissance

bactérienne.

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Les résultats divergents obtenus avec l’EGTA sur l’adhésion et la formation du biofilm

confirment que ces deux propriétés sont distinctes et sont différemment régulées par les

cations, probablement le calcium. En présence d’ions magnésium et calcium, les

polysaccharides extracellulaires polymérisent et forment un gel (Gristina et al., 1987). Dune et

Burd (1992) avaient également observé que les cations divalents augmentaient in vitro et dans

des conditions statiques l’adhésion de S. epidemidis sur le plastique. En accord avec

Taweechaisupapong et Doyle (2000), les agents complexants sont des inhibiteurs de plusieurs

adhésines bactériennes. Nos résultats suggèrent aussi que certaines souches cliniques ont

acquis la résistance non seulement aux agents antimicrobiens, mais ont aussi modifié les

propriétés de leur surface. Les résultats de l’adhésion des bactéries à une surface et du test

MATS étaient éloquents à ce sujet. En outre, Jansson et Wadström (1984) avaient montré que

certaines souches cliniques de S. aureus pouvaient exprimer une capsule polysaccharidique

contribuant aux propriétés invasives et à la résistance à la phagocytose. Ceci a été mieux

illustré par les résultats de Tachi et Hibaraschi (2004). En utilisant un modèle animal, ils ont

démontré que les souches cliniques de S. aureus pénétraient plus dans la plaie que la souche

de référence. Molina-Manso et al. (2010) ont également démontré qu’une collection de

souches cliniques et de référence de S. aureus adhéraient différemment sur le polyéthylène de

haut poids moléculaire traité avec la vitamine E. Ils conclurent que les études d’adhésion

devaient toujours inclure à la fois les souches cliniques et de référence.

Nous avons également étudié l’influence de cations (calcium, magnésium et manganèse) sur

l’inhibition causée par 1 mM d’EGTA. Les expériences préliminaires portant sur l’influence

des cations sur l’immobilisation des billes magnétiques avaient montré que les ions

interféraient avec les billes et diminuaient le BFI. Ces interactions (déjà abordées au point 6.2

de cette discussion) avaient été aussi observées avec les peptides cationiques dérivés de la

cathélicidine qui portent plusieurs charges positives au pH neutre (C. Nagant, communication

personnelle). Pareilles interactions seraient dues aux interactions électrostatiques entre les

billes négativement chargées et les cations ou entre certains composants du milieu de culture.

Ces résultats ont montré aussi que la mobilité des billes magnétiques pouvait être affectée non

seulement par les bactéries qui adhèrent à une surface, mais aussi par la modification des

propriétés rhéologiques du milieu. Pendant la réalisation de nos expériences, nous avions

constaté que l’ajout des ions dans les puits contenant de l’EGTA se traduisait par une chute

brutale du BFI au lieu de son augmentation.

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Compte tenu de cette forte interaction avec les billes, les expériences des effets des cations sur

l’inhibition de l’adhésion provoquée par l’EGTA ont été réalisées uniquement par la méthode

de coloration au CV. Les résultats obtenus ont montré que ces 3 ions n’affectaient pas la

formation des biofilms, mais levaient plutôt l’inhibition provoquée par l’EGTA. Seul le

manganèse était très efficace sur les souches SASM. En effet, l’affinité du manganèse pour

l’EGTA (pKa 12,12) est meilleure que celle du calcium (pKa 10,9) et de loin supérieure à

celle du magnésium (pKa 5,3). Ainsi, la concentration d’EGTA libre devrait être plus faible

en présence de 1 mM de manganèse qu’en présence des 2 autres cations (Smith et al., 2001).

L’explication la plus probable serait qu’en l’absence de l’ajout de tout cation divalent,

l’EGTA se lierait sans doute à un autre cation, le fer (Lin et al., 2012) ou le zinc (Conrady et

al., 2008) qui contribuerait à la formation du biofilm. Il a été récemment démontré que le zinc

contribuait à la dimérisation de la structure de SasG, une protéine impliquée dans la formation

des biofilms de S. aureus (Gruszka et al., 2012).

6.4. Les protéines de surface de S. aureus

Dans une étude très récente, Abraham et al. (2012) ont démontré que l’effet du citrate et de

l’EGTA sur la formation du biofilm variait énormément parmi les souches de S. aureus. Ces

produits inhibaient la formation d’un biofilm dans une souche de S. aureus, comme la souche

Newman, et favorisaient la formation du biofilm par la souche 10833. La délétion du gène

codant pour la protéine de liaison au fibrinogène B abolissait complètement les propriétés

stimulatrices du biofilm de ces deux agents complexants dans la souche 10833. Dans le but de

déterminer les gènes qui pouvaient nous donner une indication sur la différence de sensibilité

de l’adhésion à l’EGTA, des gènes codant pour les principales protéines de surface

impliquées dans l’adhésion ou la formation d’un biofilm ont été étudiés par PCR.

Les résultats de la PCR ont montré de très légères différences entre les 10 souches. Le gène

sasC était détecté dans toutes les souches, à l’exception de souches 5668/S et 1532/P. La

protéine SasC est impliquée dans l’agrégation et l’accumulation du biofilm (Schroeder et al.,

2009). L’absence de l’amplicon pour sasG et la présence de l’amplicon pour mupR

constituaient les seules différences entre la souche 007/FV et les autres souches SARM. La

protéine SasG est une protéine qui participe à l’adhérence et à la formation d’un biofilm par S.

aureus (Corrigan et al., 2007). Il a été aussi démontré par les mêmes auteurs que les souches

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qui exprimaient ces protéines pouvaient former un biofilm même à l’absence du PIA

(Corrigan et al., 2007).

Les résultats de PCR ont montré qu’aucune des différences entre les gènes amplifiés ne

pourrait expliquer les différents profils de souches de S. aureus en l’absence du calcium.

L’EGTA inhiberait probablement une protéase exprimée par les souches résistantes à la

méticilline et qui serait indispensable dans la formation du biofilm.

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7. CONCLUSION GENERALE

Ce travail avait pour objet d’étudier l’interaction des souches cliniques de S. aureus sensibles

et résistantes à la méticilline avec des surfaces abiotiques en vue de trouver un moyen de lutte

contre l’adhésion bactérienne, étape essentielle conduisant à la colonisation des surfaces

biotiques ou abiotiques et à la formation d’un biofilm.

Le mécanisme d’adhésion bactérienne à une surface dépendant entre autres des propriétés de

la surface cellulaire, nous avons caractérisé les souches SASM et SARM par la détermination

des propriétés de membranes dans le but de cerner leur influence sur le processus d’adhésion

et de formation du biofilm. Comme déjà décrit dans la littérature, les souches SASM étaient

plus hydrophobes que les souches SARM.

Les études d’adhésion bactérienne et de formation du biofilm réalisées par la méthode du

BFRT®et celle de coloration au cristal violet ont mis en évidence l’efficience de ces deux

méthodes pour étudier la formation du biofilm et les effets des antagonistes dans ce processus.

Différentes cinétiques d’adhésion et de formation du biofilm ont été observées entre les

souches. Nos études ont clairement montré que les souches SASM dont l’hydrophobicité était

supérieure à celle de SARM adhéraient plus vite à une surface et formaient un biofilm

beaucoup plus important.

La méthode BFRT® utilisée pour évaluer l’interaction entre la bactérie et une surface

abiotique nous a permis de démontrer que cette dernière était efficace pour étudier l’adhésion

cellulaire sur une surface en dehors de toute influence de la croissance bactérienne. Elle

pourrait ainsi contribuer dans la recherche des nouvelles solutions de lavage pour prévenir la

contamination des implants médicaux à base de polystyrène ou de silicone. En effet, nous

avons démontré en utilisant BFRT® que l’EGTA inhibait l’adhésion des souches SARM à une

surface abiotique. Ces données ont été confirmées par le test d’adhésion sur tube de cathéter

en silicone. La recherche des protéines de surface de la paroi bactérienne impliquées dans la

formation du biofilm ne nous a pas permis de tirer une conclusion sur la différence de

sensibilité des souches de S. aureus à l’EGTA. L’utilisation d’une méthode quantitative telle

que la qRT-PCR couplée à une approche protéomique permetrait dans l’avenir, de mener des

investigations envue de détecter les gènes qui seraient sur ou sous régulés chez les bactéries

exposées à l’EGTA.

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Puisque nous avons observé une modification des propriétés rhéologiques du milieu par le

produit à tester (immobilisation des billes en l’absence des bactéries), nous pensons que la

firme qui a développé le BFRT® devrait mener des études sur la réduction des interférences

avec les billes magnétiques. Ces nouveaux développements permettraient d’utiliser dans le

futur ce test afin de prédire la capacité à adhérer sur les surfaces biotiques telles que les plaies,

de souches cliniques de S. aureus.

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8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXES

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ANNEXE N° 1: Study of the formation of a biofilm by clinical strains of Staphylococcus

aureus

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ANNEXE 2: Study of the adhesion of clinical strains of Staphylococcus aureus on an

abiotic surface using the Biofilm Ring Test®

(article accepté)

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ANNEXE N° 3: Inhibition by EGTA of the formation of a biofilm by clinical strains of

Staphylococcus aureus (article soumis pour publication)

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ANNEXE N° 4: Composition du milieu Brain Heart Infusion (BHI) (Becton, Dickison,

Etats-Unis d’Amérique)

Formule approximative par litre

Cervelle de veau, infusion de 200 g………………………… 7,7 g

Cœur de bœuf, infusion de 200 g…………………………… 9,8 g

Peptone de protéose………………………………………... 10,0 g

Dextrose…………………………………………………….. 2,0 g

Chlorure de sodium………………………………………… 5,0 g

Phosphate disodique………………………………………. 2,5 g

pH 7,4 ± 0,2

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ANNEXE N° 5: Structures chimiques

Periodate de sodium