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Festival International de Théâtre Francophone pour Étudiants 2ème Édition RÉPERTOIRE

Festival International de Théâtre Francophone pour … · 2018-03-11 · Mais c’est bien plus beau Que la peinture à l’eau ... vieux sorcier qui n’a plus toute sa tête ;

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Festival International de Théâtre Francophone

pour Étudiants

2ème Édition

RÉPERTOIRE

- Si vous montez une des pièces présentes dans ce répertoire, nous vous prions de nous faire part de l’éven-tuelle représentation même si le spectacle n’est pas programmé au Festival International de Théâtre Franco-

phone pour Étudiants -

Festival International de Théâtre Francophone pour Éudiants

[email protected]+48 535 291 666

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- Tous droits de traduction, reproduction, adaptation et représentation réservé pour tous pays -

AUTOPSIE D’UNE NAPKINErika Tremblay-Roy

Nombre de comédiens4 comédiens (2 filles, 2 garçons)

Genre ThèmeThéâtre musical Famille

Les personnages• Le père, 50 ans• La mère, 45 ans• La fille, 16 ans• Le gars, 14ans

RésuméAu camping Chez Lyne, cet été là, rien ne va plus : il pleut depuis 21 jours et, au moment où le soleil revient, on découvre, au milieu d’un désert de bouette et d’épinettes, la roulotte incen-diée de la famille Côté. L’autopsie psychologique du drame nous apprendra comment quatre membres d’une même famille, confinés dans une roulotte durant ces vacances monstrueuse-ment pluvieuses, ont pu vivre à 10 000 lieues les uns des autres. Ainsi, derrière le tableau d’une famille sans problèmes, se cachent des drames personnels, des désirs refoulés, des monstres prêts à exploser !

Extrait«…»

OuvertureLa scène est sinistrée et désolée, mais il y règne également une forte impression de calme,

une paix «d’après-crise», de poussière qui retombe. Le père, La mère, La fille et Le gars

s’affairent tranquillement dans les décombres, récupèrent peut-être quelques morceaux épar-

gnés, nettoient, balaient… On sent peut-être une nouvelle complicité, encore fragile.

1. - 31 juillet - CendresLe gars : Le feu a commencé par en haut

La mère : Ça s’est enflammé d’un coup

Le père : Me semble que ça a commencé doucement

La fille : J’étais là quand ça a commencé

Le gars : Ça sentait les aiguilles de pin

La mère : Ça sentait bon

Le père : Ça faisait presque du bien

La fille : Ça sentait rien

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AUTOPSIE D’UNE NAPKINErika Tremblay-Roy

Extrait (suite) «...»Le gars : J’ai pensé à sauver le chat

La fille : On n’a pas de chat

La mère : Notre chat est mort

Le père : Depuis des années

La fille : J’voulais pas me sauver

La mère : écrasé

Le père : J’ai pensé...

La mère : enfin

La fille : Pour une fois

Le gars : Depuis le temps

Les quatre : il va enfin se passer quelque chose

(Temps)

La mère : hoooonon...

Le gars : C’est ça qu’a dit maman

Le père : Seulement ça

La fille : A fait semblant

Le père : Un petit...

La mère : ...hoooonon...

Le gars : Presque entre les dents

La fille : hoooonon qui sonne faux

Le père : hoooononchalant

La fille : Carrément content

(Temps)

Le gars : Papa lui y a pas bronché

La fille : Pas d’un poil

Le gars : Y a pas pleuré

La fille : Papa plâtré

Le gars : Parfaitement pétrifié

La mère : Moi j’ai vu sa paupière sauter

(Temps)

Le gars : Moi j’ai rien dit je pouvais pas

La fille : J’aurais juste ri c’était plus fort que moi. Je me serais roulée

Le gars : Sur le gazon synthétique

La fille : J’aurais trinqué «...»

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CORO NEROStanislas Cotton

Nombre de comédiens8 comédiens (4 filles, 4 garçons)

Genre ThèmeDrame Camps d’extermination

Les personnagesNon définis

RésuméPar devoir de mémoire, des adolescents se penchent sur l’horreur des camps nazis. Non pas à travers le prisme de l’Histoire avec un grand H, trop abstraite, mais par le biais des destins individuels de jeunes de leur âge et de leurs parents, traités comme du bétail et privés des droits les plus élémentaires.

Extrait«…»

VALENTINEJ’ai une petite robe d’été

Je portais une jolie petite robe d’été le jour où

PHILEMONOh Mon pantalon est déchiré

Pas présentable ça Ce n’est pas du tout présentable

CORDELIALe vent joue de la flûte avec mes os

Si seulement j’avais pris mon manteau

PHILEMONMon pantalon

LEONORELa peinture à l’huile C’est bien difficileMais c’est bien plus beau

J’ai mal J’ai mal au pied

ELPHIDIASRègle numéro un Avoir une bonne paire de chaussures

BENJAMINAujourd’hui il y a des cafards dans la soupe

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CORO NEROStanislas Cotton

Extrait (suite) «...»MELINAJ’ai froid

ELPHIDIASAvec de bonnes chaussures tu peux rester vivant

LEONOREC’est à cause de la chaussure trop petite

ELPHIDIASAvec une chaussure trop petite on a le pied qui gonfle

MELINAJ’ai tellement froid Je chante pour me réchauffer

Je ne savais pas que c’était ça Avoir froid

ADELIUSJe suis vivant

J’avais oublié que j’étais vivant Je le suis

VALENTINEJe portais une jolie petite robe d’été le jour où

PHILEMONÇa J’ai l’air malin moi Avec mon pantalon déchiré

LEONOREFaut bien y mettre le pied dans la chaussure trop petiteAlors je pousse

Mais c’est bien plus beau Que la peinture à l’eau

CORDELIAEn plein hiver Un manteau Ça se porte

LEONOREJe pousse

ELPHIDIASCe n’est pas bon une chaussure trop petite

ADELIUSAh ça alors Je suis vivant mon bonhomme

Ou suis-je mon propre fantôme

VALENTINEJe suis dans la file de droite

PHILEMONMon pantalonEst déchiréOn verra bientôt le trou de mon pantalon «…»

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LA ROBE DE GULNARAIsabelle Hubert

Nombre de comédiens11 comédiens (7 filles, 4 garçons)

Genre ThèmeDrame Quête, conflit politique, condition humaine

Les personnages• Mika, fille de 13 ans• Gulnara, la sœur, 19 ans• Kazimov Nariman, le père, 40 ans• Vilma, la mère, 40 ans• Arif, le soupirant de Gulnara, 22 ans• Mubaris, un des enfants d’Arzu, 7 ans• Arzu, la mère de Mubaris, 40 ans• Minara, tisserande, 30 ans• Soviet, vieille femme, 100 ans• Mahiaddin, vieux sage, 70 ans• Janvanshi, marchand, 30 ans• Le chœur des voisins

Résumé

Extrait«…»

Balaja : Nous sommes à la frontière de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Mais ce pourrait être

dans bien d’autres régions du monde. Ces gens que vous voyez ont été forcés d’abandonner

leur maison et n’ont trouvé, pour tout refuge, qu’une enfilade de wagons désaffectés. Leurs

visages sont russes, arabes, noirs, blancs, musulmans, orthodoxes. Ils n’ont plus toutes leurs

dents, leurs ongles sont cassés et, le soir autour du feu, leurs chants montent avec la fumée

vers les étoiles. Tous ensemble, ils sont plus de dix mille. Ils vivent ainsi depuis dix ans.

(La foule s’arrête. Chacun dépose ses bagages et commence à s’installer. La vie domestique

s’organise. Ici, on allume un feu dans une vieille cuve ; là, on accroche des hamacs. Des

enfants courent. Des hommes jouent aux dames. Une soupe commence à bouillir)

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LA ROBE DE GULNARAIsabelle Hubert

«...»

Parmi eux, il y a la vieille Soviet - dont c’est le vrai nom - et qui aurait - selon ce qu’on raconte

- plus de cent ans. Il y a aussi le petit Mubaris, sept ans, qui n’est pas méchant mais qui

cause beaucoup de soucis à sa maman, Arzu, avec tous ses mauvais coups... elle qui a déjà

tant à faire avec sa douzaine d’enfants. Il y a Arif pour qui les filles soupirent ; Mahiaddin, le

vieux sorcier qui n’a plus toute sa tête ; Minara, la couturière qui a toujours besoin d’argent

; et Javanshi, le commerçant qui négocie sa pacotille comme un serpent ondule dans les

hautes herbes. Il y a enfin la famille Nariman : Kazimov le père, Vilma la mère, et leurs deux

filles, Gulnara - qui est déjà en âge de se marier et qui porte en elle la détermination d’une

rivière qui se rend à la mer... - et la petite Mika, ma mère, une fleur de treize ans qui a pous-

sé, on ne sait trop comment, dans les cailloux. C’est le début de cette histoire. Le début de

mon histoire.

1 - Le hamac de Mika

Wagon n° 43. Mika arrive en tenant sa jupe repliée devant elle, laquelle contient quelques

fleurs fragiles. Avec grand soin, elle en fait deux petits bouquets qu’elle noue avec un ruban.

Arrive Soviet qui observe la petite.

Soviet : Misère ! Misère... Quelle chaleur ! Je n’ai pas dormi de la nuit. (Elle regarde Mika.

Rudement) Tu es bien la seule ici qui arrive à trouver des fleurs sur cette terre de cailloux !

Mika : Bonjour, Madame... Vous voulez mon hamac ?

Soviet : C’est pour qui, ces bouquets ?

Mika : Celui-là, c’est pour Mubaris. Il vient tout juste de sortir de l’hôpital.

Soviet : Ah ! Et pourquoi ?

Mika : Il avait bu de l’eau de javel. Il croyait que c’était de l’eau. L’autre, c’est pour ma soeur,

Gulnara. Elle est si triste depuis que son ami Arif est parti à Gandja.

Soviet : Je ne savais pas qu’il était parti à Gandja. Depuis quand ?

Mika : Trois semaines déjà. Pour trouver du travail.

Soviet : Cet Arif n’est qu’un bon à rien, paresseux et arrogant.

Mika : Pas du tout. C’est un gentil garçon. Ma soeur l’aime beaucoup.

Soviet : Il ne trouvera rien. Tu vois tous ces gens ici ? Il n’y a rien pour eux. Ni travail, ni nour-

riture, ni projets d’avenir. La guerre nous a tout pris. Et ne nous rendra rien. Tu es trop jeune

pour le savoir mais moi qui ai vu tant de choses, je te le dis : nous sommes tous condamnés.

Oui, ma petite, condamnés. /// Tu as parlé tout à l’heure de hamac...

Mika : Mais oui, bien sûr. Vous pouvez vous installer. Allez-y.

Soviet : Il fait si chaud chez moi...

«...»

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LES PETITES EMPECHEES – HISTOIRES DE PRINCESSESCarole Thibaut

Un conte qui renverse l’image des princesses

Nombre de comédiens5 comédiennes (5 filles)

Genre ThèmeDrame Condition féminine, conte

Les personnages• Nimue (la marraine), Reine, Angel Ange (l’aînée des princesses), Chérie Rose (la cadette

des princesses), Celle dont le nom s’est perdu (rôlemuet - chantant)

RésuméIl était une fois… une reine terrible qui, pour protéger ses secrets, interdits dans tout son royaume toute forme de question. Cette reine a deux filles, prisonnières des jupes de leur mère. Élevées dans le respect absolu des règles appliquées à leur sexe et à leur rang, les deux petites princesses aspirent secrètement à d’autres destinées : partir à l’aventure pour l’une ; épouser le petit berger pour l’autre. Le retour de leur marraine, fée quelque peu déglinguée, bouleverse l’ordre instauré et ouvre la voie difficile de la liberté.Dans ces contes qui bercent notre enfance, les princesses sont destinées à rencontrer le prince charmant, à se marier et à lui faire beaucoup d’enfants. Ici, Carole Thibaut propose dans cette perspective d’entrer en accord avec une émancipation féminine d’actualité.

Extrait«…»Chérie RoseAngel Angeoù vas-tuAngel Angeattends-moi

Angel AngeAh c’est toiRetourne te coucherIci ce n’est pas pour les bébésSi notre mère te voit

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LES PETITES EMPECHEES – HISTOIRES DE PRINCESSESCarole Thibaut

Extrait (suite) «...»

Chérie RosePareil pour toi

Angel AngeRien à voirMoi je suis l’ainéebien plus grande que toi

Chérie RoseDeux ans à peineÇa ne change rienOù vas-tu ainsi en pleine nuit

Angel AngeNulle partJe prends l’air

Chérie RoseMenteuseCe n’est pas la première fois que je te voisLe mois dernier déjà j’ai aperçu ta tpete d’oiseau dressée à la luneet puis te glissant furtive vers où on n’a pas le droitMais je n’ai pas osé te suivre

Angel AngeC’est que tu es encore un bébé

Chérie RoseCe n’est pas vraiMoi aussi comme toi j’ai grandi

Angel AngeToujours plus petite quand même

Chérie RoseEt alorsLorsque nous serons toutes deux très vieillesseras-tu toujours à me traiter ainsi

Ange AngeToujoursEt maintenant laisse-moi

Chérie RoseTu vas retrouver un amoureux «...»

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LITTLE BOY EN TROIS TEMPSCamille Rebetez

Nombre de comédiensÀ partir de 4 comédiens (2 filles, 2 garçons)

Genre ThèmeDrame Amour, drogue

Les personnages • Ptit Louis • La vieille Fille • Skippy • Mirador • Blanche Neige • (Gace de Stéthoscope) • (Le père de Ptit Louis)

RésuméLittle boy en trois temps est le portrait d’un adolescent, Petit Louis, au travers de rencontres. Entre Mirador et Skippy, plus ou moins mauvais génies et Blanche-Neige, mal à l’aise mais lumineuse dans la franchise de ses propos. Chaque scène est un élément d’un tableau d’en-semble. Plusieurs fils sont tirés et s’adaptent, s’encastrent : drogue, sexe, versus amour et sens de la vie. Les trois temps de la vie de P’tit Louis sont le largage : P’tit Louis est largué, sa mère morte, sa vie à la dérive, sans relations avec les filles. Mirador va lui permettre de vivre des expériences, heureuses, sa rencontre avec Blanche-Neige ou malheureuse, la rencontre avec la drogue.

Extrait«…»

Premier temps - Largage

Les noms propres

Ptit Louis : Je monte et descends les fermetures Eclair. Un cran après l’autre en faisant du

bruit avec la tirette sur mes dents. Je déchire des bouts de papier en deux pis encore en deux

jusqu’à ce que ça donne des microbes.

La vieille fille : Louis, s’il te plaît !

Ptit Louis : Je me griffe pas le visage parce que ça fait mal et que je suis une lavette.

La vieille fille : Les noms propres, Louis ?

Ptit Louis : Y en a pas.

La vieille fille : Tu dois les apprendre par coeur.

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LITTLE BOY EN TROIS TEMPSCamille Rebetez

«...»

Ptit Louis : J’ai craché le tout dernier sur la tombe de ma mère.

La vieille fille : C’est important que tu reprennes une vie normale. Au moins que tu sortes un

peu d’ici.

Ptit Louis : C’est normal que je veuille plus rien apprendre. C’est normal qu’une boîte de

Sprite tombe dans le distributeur quand tu mets une pièce. C’est normal que les petits Soma-

liens crèvent de faim. Moi, j’suis pas normal. Je laisserai plus rien entrer dans mon cerveau.

Faut te le dire avec des noms propres, aussi ? Ou t’arrives à comprendre «Va te faire ramollir

la couenne» ?

La vieille fille : On finit ça, pis après je te laisse.

Ptit Louis : «Pêche pomme poire, y en a une, y en a une...»

La vieille fille : Il paraît que les morts reviennent sur terre une journée en papillons pour finir

ce qu’ils avaient à faire de leur vivant.

Ptit Louis : J’ai perdu mon doudou, tu me racontes Cendrillon ?

La vieille fille : C’est une légende japonaise.

Ptit Louis : C’est pas la saison des papillons. Avec tous ces pesticides, en plus. Et tu crois

qu’ils font comment, les papillons ? Ils croupissent la vie entière dans leur cocon tout seuls,

mais ils sont tranquilles dedans et y a pas de vieilles filles comme toi qui viennent sonner à la

porte toutes les cinq minutes. J’ai envie de rester seul. Et dès qu’ils sortent, ils se font bouffer

par un rapace...

La vieille fille : Elle réparerait quoi, ta maman, si elle pouvait revenir une journée ?

Ptit Louis : J’espère bien qu’elle prendrait la pilule pour pas faire d’autres conneries que moi.

La vieille fille : Je te laisse en tête-à-tête. Tu appuies sur le bouton rouge au-dessus du lit, si

quelque chose se passe.

Rouler une pelle

Ptit Louis : Tu lui as roulé une pelle ?

Mirador : Ouaip !

Ptit Louis : Une vraie mouillée ? Avec la langue et

tout ?

Mirador : Ben non, ducon ! Avec le pied.

Ptit Louis : C’était comment ?

Mirador : T’as quel âge ?

Ptit Louis : Raconte-moi.

Mirador : T’as déjà touché un escargot ?

Ptit Louis : J’en ai mangé à Noël avec maman.

Mirador : ... «...»

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LE COLLIER D’HELENECarole Fréchette

Nombre de comédiens6 comédiens (2 filles, 4 garçons)

Genre ThèmeDrame La guerre, la quête

Les personnages• Hélène• Nabil, chauffeur de taxi• Le contremaître• La femme• L’homme• Le rôdeur

RésuméAu milieu d’une ville chaude et chaotique, Hélène, une congressiste venue du nord, s’aperçoit tout à coup qu’elle a perdu son petit collier de perles blanches. Dans un élan un peu fou, elle part à la recherche de cet objet modeste et fragile auquel elle tient très fort sans trop savoir pourquoi. Un chauffeur de taxi nommé Nabil sera son guide et son protecteur dans cette course effrénée. Son périple à travers les rues encombrées et les quartiers ravagés la mène jusqu’aux habitants de cette ville meurtrie qui opposent leur propre souffrance à son malheur apparem-ment dérisoire.

Extrait…AU COIN D’UNE RUE, À UNE INTERSECTION ACHALANDÉE. DANS UNE VILLE CHAUDE ET CHAOTIQUE. BRUIT INTENSE DE CIRCULATION. KLAXONS À RÉPÉTITION.Nabil : Taxi, Madame ?Hélène : Excusez-moi, vous n’auriez pas vu... ?Nabil : Taxi, Madame ?Hélène : Un petit collier de perles. Il a dû glisser par ici.Nabil : Ici, Madame ?Hélène : Ce n’est pas un collier de perles comme les autres. Je veux dire, les perles ne sont pas enfilées les unes sur les autres ; elles sont fixées ici et là sur du fil invisible. Vous voyez? (UN TEMPS. NABIL NE DIT RIEN) Il y a plusieurs rangs de fil mais les rangs ne sont pas posés à plat sur le cou, non, ils sont comme euh... en saillie. C’est difficile à expliquer. Les perles sont retenues par des noeuds minuscules. Et parce qu’on ne voit pas le fil, on dirait

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LE COLLIER D’HELENECarole Fréchette

Extrait (suite) «...»qu’elle sont en suspens. Vous comprenez ? On dirait qu’elles flottent autour du cou. Vous ne l’avez pas vu, mon petit collier ? (NABIL NE DIT RIEN) Tout à l’heure, je me suis arrêtée ici, juste ici, au coin. Vous étiez là. A la même place. Vous m’avez demandé si je voulais un taxi.Nabil : Taxi, Madame ?Hélène : J’ai attendu longtemps avant de traverser. Je me souviens que je me suis épongéle cou. Il fait tellement chaud, j’ai pris un mouchoir et je me suis épongée comme ça, et jeme dis que ça doit être à ce moment-là que... (UN TEMPS. NABIL NE DIT RIEN) Mais peut-être que c’est arrivé avant. Je le porte tout le temps, même la nuit. Ce n’est pas un collier qu’on garde la nuit pourtant. Pas comme une chaîne en or ou enargent, non, mais moi je... Il est tellement léger, je ne le sens pas du tout. Il a pu glisser n’im-porte quand. Tout à l’heure, en passant devant une vitrine, je me suis regardée et j’ai vu qu’il n’était plus là. J’ai crié : mon collier ! Vous ne l’auriez pas ramassé ? Ou vous n’auriez pas vu quelqu’un le ramasser ? S’il vous plaît.Nabil : S’il vous plaît taxi, Madame ?(UN TEMPS)Hélène : Non ! Euh... Oui. Oui, d’accord. Taxi.Nabil : Où, Madame ?Hélène : Par là. Tout droit.Nabil : Yalla, yalla !Hélène : Je monte dans son taxi. Une très très vieille Mercedes rouge, sauf les portes dederrière, l’une est jaune, l’autre vert kaki... On part dans un nuage gris. Je crie : attention ! Uncamion énorme nous coupe effrontément. Je crie : il est fou ! Je crie : les fenêtres. S’il vousplaît, pouvez-vous fermer les fenêtres ? Il dit : s’il vous plaît, Madame ? en souriant. Je fais des gestes. Il finit par comprendre. Il ferme tout. (LE BRuIT DE CIRCuLATIoN S’ARRêTE) On roule. Je regarde la mer, derrière les immeubles, les affiches, les voitures, les fils électriques. La mer. Je surveille un peu la route. De temps en temps, je crie : attention ! Ça le fait rigoler. Je ferme les yeux. Je revois tous les endroits où je suis allée depuis que je suis arrivée. Il y en a beaucoup. Je ne sais plus dans quel ordre c’était. J’en oublie. J’ai tellement marché. Je pense à mon collier. Un petit nuage blanc autour de mon cou. Tellement délicat. Tout le monde le remarquait. Même cet homme à qui j’ai demandé mon chemin. Il a souri. Il a dit : il est joli, votre collier, Madame.Nabil : Où, Madame ?Hélène : En ville. Tout droit.Nabil : Est ou Ouest, Madame ?Hélène : Au Centre. Par là.Nabil : Yalla !Hélène : Je regarde la mer. Le bleu de la mer, dont je rêve tant quand je suis chez moi, à desmilliers de kilomètres d’ici. Je touche mon cou. «..»

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ADAGIOEmanuelle Dell Piane

Nombre de comédiensPièce à mutiples personnages4 comédiens minimum (2 filles, 2 garçons)

Genre ThèmeTragique/comique La mort

Les personnages• ELLE (femme de la quarantaine)• LUI (homme de la quarantaine)• Elle (femme de vingt-trente ans)• Lui (homme de vingt-trente ans)

RésuméA-t-on trouvé meilleur révélateur que la mort pour réévaluer son désir de vivre?… Parfois le suicide n’est plus si urgent… surtout quand on a retrouvé goût au champagne… qu’on n’a pas encore déniché la tenue idéale pour sa dernière bière… ou qu’on craint d’être entouré par des voisins d’éternité peu recommandables…Sur le ton de la comédie à l’italienne, Adagio nous parle de la mort en huit «dramolettes» tragi-comiques et deux brèves funèbres. La mort, celle que l’on prépare, que l’on attend, que l’on côtoie volontairement, que l’on organise méticuleusement alors qu’on est encore bel et bien vivant. La mort, celle de connaissances ou de proches. Celle à laquelle on pense souvent ou parfois. Celle qui tourmente ou simplement inquiète les vaillants bien vivants. Comment com-poser avec elle, sinon par facétie? Mieux vaut encore la narguer pour la regarder en face ou la tenir à distance. Elle s’octroie une place de toute façon… alors autant l’inviter à danser!

Extrait«…»À l’entrée du cimetière…Lui. Allez, dépêche-toi !Elle. Oui, oui, je suis là… Pourquoi on court ? Peuvent pas s’envoler.Lui. Ah, très drôle, bravo, vraiment !Elle, joli rire bref. Désolée, je…Lui. Merde, les fleurs ! Je savais qu’on oubliait quelque chose.Agacé, il regarde autour de lui, aperçoit un petit arbre, s’en approche et lui arrache quelques jeunes pousses.Lui. Faute de mieux…

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ADAGIOEmanuelle Dell Piane

Extrait (suite) «...»Elle, visiblement, désapprouve le geste, mais se retient d’en faire cas. Elle sort un paquet de cigarettes de sa poche, l’ouvre nerveusement, porte une cigarette à ses lèvres.Lui, offusqué. Qu’est-ce que tu fais ! ? Ça va pas la tête ! ? Pas ici !Elle, s’empressant de dissimuler sa cigarette. Oh! pardon.Lui. Tu ne respectes rien décidément.Elle. C’est… c’est la nervosité. Je… oui, ça m’angoisse un peu de… de les rencontrer ici, comme ça.Lui. Ce n’est pas une raison pour fumer. Est-ce que je fume, moi?Elle. Non. Non, tu ne fumes jamais, toi.Lui. Eh bien, tu devrais faire pareil.Elle soupire.Lui. Attends un peu de te retrouver enceinte. Si l’enfant est de moi, crois-moi, tu n’auras plus le choix !Elle. Reconnais que je fais des efforts. Je n’ai pas touché à une seule cigarette de tout le trajet. Rien. Pas la moindre petite bouffée.Lui. Il n’aurait manqué plus que ça. Que tu enfumes tout le compartiment.Elle. Je serais sortie dans le couloir.Lui. Oui, et après tu serais revenue infestée empestant le tabac ! Tu penses à moi parfois, toi qui dis m’aimer ?Elle. Oui, je t’aime.Lui. Alors arrête de fumer ! Il regarde son espèce de bouquet de feuilles avec mépris. Mi-nable, cette gerbe. Tu aurais pu m’y faire penser. Enfin, c’est l’attention qui compte après tout. On est là, c’est déjà ça.Elle. L’intention avant tout, oui.Lui. Allons-y, c’est par là ! Il se précipite dans une direction mais se ravise peu après. Non. Bien sûr que non ! C’est par ici, plutôt. Viens ! Il va par là, mais revient sur ses pas aussitôt après. Nous allons passer par l’allée centrale, je ne suis plus tout à fait certain des raccourcis.Elle. Je te suis.Lui, qui tente de se repérer. Attends. Réfléchissons peu, mais bien. Nous sommes arrivés par là, l’église se trouve au nord, la fontaine au sud, à l’ouest le portail, et le soleil est…?Elle Le soleil ? Le ciel est tout couvert et gris.Lui. Comme si ça devait empêcher le soleil de se lever ! Arrête d’être bête, Marie, je t’en prie.Elle. Pardon.Lui. Une, deux, trois rangées à gauche, deux sur la droite et droit devant. Voilà, j’y suis !Elle. Je te suis.Lui devant, elle juste derrière. Ils suivent un itinéraire bien précis. Il s’arrête enfin.Lui. Nous y sommes! «...»

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JUSQU’À LA MER ET AU-DELÀMichel Bellier

Nombre de comédiensPièces à multiples personnages2 femmes, 2 hommes

Genre ThèmeDrame Ecologie

Les personnages• La Bugadière• Celui qui tient les murs• L’Egouttière• L’Agriculteur en colère• Le Pilleur de fontaines• Le Petit Vieux• Le Prédicateur• Les Amants• La Femme de la rivière• Le Survivant• L’Ouvrier de la Ville du Plaisir Perpétuel• Monsieur• L’Assistant• Le Coryphée• Le choeur de la Ville• Le Choeur des Naufragés du Nord• Le Choeur des Naufragés du Sud

RésuméLa vie est belle et facile quand rien ne manque... Pourtant, il suffit de pas grand-chose, un robi-net qui tourne dans le vide, et la soif vous saisit lentement, impossible à éteindre. Comme une braise qui s’enflamme quelque part dans la tête et devient incendie... Difficile de s’imaginer, dans notre cher confort des villes occidentales, que l’eau puisse un jour ne plus couler. On y prête si peu attention. Un peu comme la fée électricité, on finit par ne plus remarquer... que son absence en cas de problème. Et si l’absence se prolongeait ? Et si elle entraînait les habitants de nos villes dans un périple vers le sud et vers le sable, là où l’eau se mérite et se gagne ?cette pièce aborde intelligemment la problématique de l’eau dans notre monde qui gaspille ses richesses.

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JUSQU’À LA MER ET AU-DELÀMichel Bellier

Extrait«...» Le Choeur :

- L’eau est partout.

- D’ici on voit la mer.

- Les vents ne viendront pas contrarier les semailles.

- Vous croyez quoi ? Une ville, on ne la construit jamais au hasard.

- Fonder une ville, je ne sais pas moi, on doit avoir l’impression...

- ...de faire une grande oeuvre.

- Après, c’est l’essor.

- Après : les ennuis...

- Le déclin.

- Toute ville connaît ça.

- Mais n’allons pas trop vite. D’abord l’essor.

- Bonne terre, bonne situation, bonne vue, vous disaiton.

- Une ville, quand elle se crée, quand elle commence à

monter haut dans le ciel, ça veut dire que tout va bien.

- Tout va forcément bien.

- Alors, jouons un peu. Imaginez la ville où tout va bien.

- Tenez d’ailleurs, appelons-la comme ça. Bienvenue dans la ville de :

- Tout Va Bien !

- Bienvenue, qui que vous soyez. Car vous n’êtes pas venus pour rien.

- Mains sans travail. Exilés.

- Ceux qui flairent la réussite.

- Ceux qui respirent le meilleur.

- Qui fuient l’ennui et la faillite.

- Le beurre, l’argent du beurre.

- Le fric, l’argent du fric.

- Le big big truc, la mégatrique.

- Ou simplement le froid, ceux qui ne veulent plus avoir froid.

- Ou la chaleur.

- Ou la faim.

- Ceux qui veulent la puissance. «...»

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ROULEZ JEUNESSE!Luc Tartar

Nombre de comédiensPièce à multiples personnages

Genre ThèmeDrame La vie, l’amour, la mort

Les personnagesFilles et garçons en alternance ou en même temps

RésuméRoulez Jeunesse! traite du vertige existentiel, cet ébranlement intime, inhérent à notre condi-tion de mortels, qui nous saisit lorsque nous faisons face aux grandes questions métaphysique: la vie, l’amour, la mort... Avec humour, lucidité et tendresse.

Extrait

«…»

* La réponse est oui *- Nous sommes sous la tente. Il est allongé à côté de moi. Je sens battre mon cœur. Tu com-

prends. A côté de moi. Lui. Lui que je n’ose pas approcher. Que je n’ose même pas regarder.

Allongé. Comme ça. A côté de moi. A portée de main. Oh là là. Tous les deux sous la même

tente. Comment je sens battre mon cœur. Je te raconte pas. J’ai plus de salive. Alors là. Plus

de salive. C’est la nuit. On est tous les deux sous la même tente et moi j’ai plus de salive.

Dehors on entend les grillons et tout il est là à côté de moi et moi je peux rien faire. Je me

raidis dans mon duvet. J’entends bouger le sien et tout à coup il fait « la réponse est oui ». Je

te raconte pas le choc. Je déglutis je me raidis et dans ma tête ça se bouscule : la réponse

la réponse quelle était la question quelle question tu te rends compte il me fait « La réponse

est oui » et moi j’en suis à me demander quelle est la question. J’aurais dû crier « Viens »

ou « J’arrive ». C’était si simple de lui sauter dessus. Au lieu de ça je m’excite et je me mets

à parler parler parler alors que j’ai plus de salive et que j’attends qu’une chose c’est qu’il me

caresse et moi je parle je parle je parle et du coup on n’a rien fait.

- Non ?

- Il s’est endormi.

Lansman

S'embrasentsuivi de Roulez jeunesse !

LUC TARTAR

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lez

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esse

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Ta

rta

rJonathan embrasse Latifa dans la cour

du lycée. C'est un coup de foudre qui

bouleverse les témoins de la scène - les

filles, les garçons, les profs, les

parents, la voisine d'en face et même le

directeur - c'est un amour du tonnerre

qui se joue des convenances. Jonathan

et Latifa ouvrent une brèche dans le

quotidien et leurs coeurs s'embrasent

jusqu'à les faire disparaître aux yeux

du monde…

S'embrasent, par sa forme, étonne,

déstabilise, bousculant nos habitudes

de lecteur et de spectateur. Luc Tartar

écrit simplement et directement, ne

couchant sur le papier que l'essentiel ;

en d'autres mots, il écrit comme on

crache du feu, à la manière de ces

amuseurs publics qui nous laissent

sans voix parce qu'ils donnent à voir,

en un acte aussi brutal qu'éblouissant,

la mécanique même de nos passions.

Ce texte, au croisement du clip et de

l'oratorio, clame haut et fort la

nécessité et la beauté du désir de vivre,

de découvrir, de créer, de se

démarquer et de s'accomplir, pour

venir raviver en chacun de nous la

flamme et l'émoi du premier amour.

Sébastien Harrisson

*

Né en 1963, Luc Tartar est auteur et

comédien. Il a écrit une vingtaine de

pièces, ainsi que deux romans.

Photo de couverture : Marlène Gélineau Payette

Un baiser

Un baiser de cour de lycée

Ils s'embrassent

Comme ça

Sans gêne

Dans la cour

Sans blague

Des baisers j'en ai vus mais

des comme celui-là

Latifa s'abandonne à l'avenir

tombe en arrière et entre dans

l'inconnu. Et lui Jonathan se

retourne et la rattrape au vol.

C'est un ange. Bouge à la

vitesse grand V. La recueille

dans ses bras l'étreint

légèrement et l'embrasse.

Leurs corps s'entremêlent –

une main ici un pied là. On

dirait qu'ils vont tomber. Mais

non. Ils s'embrassent.

Leurs âmes entremêlées qui

dansent comme sur un fil les

corps secoués par un violent

désir qui déferle et désarme et

déchire. Deux êtres en

équilibre instable au bord du

monde.

€ 9,00

ISBN 978-2-87282-693-3

SEMBRASENT COUV DEF.qxp 11/06/2009 16:35 Page 1

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ROULEZ JEUNESSE!Luc Tartar

Extrait (suite)

* J’ai vingt ans et j’ai pas fait l’amour *J’ai vingt ans et j’ai pas fait l’amour.

Personne m’a jamais embrassée

Ni sur les lèvres ni dans le cou

Personne m’a jamais touché les seins

Personne m’a caressé le dos

Personne n’a mis sa tête sur mon ventre

Personne m’a serrée dans ses bras

Personne pour me susurrer des mots à l’oreille

Pour me chatouiller sous les bras

Pour passer les doigts sur mes cicatrices

Personne dans mon lit au réveil

Personne pour m’offrir des culottes

Personne pour me voir toute nue

Pour me déshabiller

Pour entrer dans la salle de bain et plonger dans mon bain

Personne me suce les orteils

Y’a pas de main sous ma jupe

Personne pour me caresser les fesses

Personne pour entrer en moi

Personne pour me dire Je t’aime

Personne pour me faire jouir

Un sexe sec à pleurer

J’ai vingt ans et j’ai pas fait l’amour

J’ose pas le dire.

«...»

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BAROUF À LA MAIRIEIsabelle Rey

Nombre de comédiens

Genre ThèmeComédie

Les personnages• Pierrot• Zabeline• Les bateleurs• Le maire• L’adjoint• Le préfet• Le secrétaire du ministre• Le ministre• Le médecin• Le faux mari• Des policiers, dont un chef• Des amis de la noce• Des musiciens, des passants

RésuméC’est la fête : Pierrot va épouser Zabeline ! Hélas... ils vivent ici mais sont nés là-bas. Et le maire d’ici n’aime pas du tout ça ! Il va donc tout faire pour retarder la noce. Mais à malin, malin et demi : les amis des fiancés n’ont pas dit leur dernier mot. Un mélange subtil entre commedia dell’arte et actualité brûlante.

Extrait«…»

Musique de fête, cortège de noce sans mariés, un homme seul, assis.Pierrot :Aujourd’hui je me marie !Zabeline va être ma femme.C’est mon mariage.Le plus beau jour de ma vie.(On découvre la mariée tout habillée de noir)

2.Dans la mairie.

Le maire : Dépêche-toi, va te mettre devant. Et mets cette écharpe correctement.

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BAROUF À LA MAIRIEIsabelle Rey

Extrait (suite) «...»(Il passe son écharpe de maire autour du cou de sonadjoint) Faut que je file maintenant.(Il disparaît)L’adjoint : Pourquoi moi ? Je n’ai pas le temps !

3.Les bateleurs :- Mesdames et Messieurs, le spectacle va commencer ! ... Ah ! Il a déjàcommencé... Excusez-nous, nous sommes en retard. Ceci dit, noussommes dans le ton.- L’histoire que nous allons vous conter n’est faite que de retards et derendez-vous manqués, de rencontres qui ne se font pas, de mariages quine peuvent être célébrés.- Voilà pour le prétexte, maintenant nous devons vous présenter lesprotagonistes, ceux sans qui cette histoire n’existerait pas.- Vous avez rencontré le mari, enfin, le futur mari. Il est assis, là.- La mariée, vous l’avez entraperçue dans le cortège, elle est en noir et cen’est pas une coquetterie.- Quant aux deux autres, dans leur bureau, ils font partie du troupeau desreprésentants de la loi et de l’ordre.- Ils se cachent, ils sont si fiers ! Ce sont eux les responsables de tout cetintamarre. Sans eux, nous en serions déjà à la fin : ils vécurent heureuxet eurent beaucoup d’enfants.- Mais non, pour le moment ils en ont décidé autrement. Dans le grandbazar, ils ont désigné deux nouveaux coupables. C’est leur histoire quenous allons raconter.- Tout commence par un mariage. Ou plutôt, tout aurait pu commencer parun mariage, mais ce n’est pas tout à fait ce qui s’est passé.- Voilà deux amoureux qui ne peuvent pas se marier. Ils n’ont pas le droit.C’est comme ça. C’est trop tard !- Non, en fait ce n’est pas ça. C’est plus compliqué.(La noce revient)- Nous ne pouvons pas commencer comme ça.- Il faut reprendre au début, pour vous expliquer.- Et laisser pour le moment le mariage de côté.(Le cortège disparaît derrière)- Alors, recommençons.«…»

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EINSTEINETTEDavid-Minor Ilunga

Nombre de comédiens4 comédiens (2 femmes, 2 hommes)

Genre ThèmeDrame

Les personnages• UN, le père• DEUX, la mère• TROIS, le père• QUATRE, la soeur

RésuméLe père a perdu son boulot, la mère essaie de joindre les deux bouts pour nourrir son petit monde, la fille se débat avec ses études et le fils ne rêve que de musique. Bref une famille presque ordinaire. Une famille où le père vénère sa fille pour ses brillants résultats scolaires et où la mère pardonne tout à son fils chéri. Bien entendu, il suffit d’un grain de sable pour enrayer la mécanique.

Extrait«…»Décor d’une cuisine assez urbaine avec salle à manger. Une femme y faitquelques bricoles matinales. Une voix résonne depuis les coulisses.UN, le père : Mes dessous d’Italie !DEUX, la mère : Quoi ?!UN, le père : Mes dessous d’Italie !DEUX, la mère : Tu pourrais finir tes phrases ?!UN, le père : Mes dessous d’Italie, où as-tu fourré mes dessous d’Italie ?!DEUX, la mère : Extrême droite de l’étagère gauche ; au sud.UN, le père : Repassés ?!DEUX, la mère : Et pliés.Décor d’une cuisine assez urbaine avec salle à manger. Une femme y faitquelques bricoles matinales. Une voix résonne depuis les coulisses.UN, le père : Mes dessous d’Italie !DEUX, la mère : Quoi ?!UN, le père : Mes dessous d’Italie !DEUX, la mère : Tu pourrais finir tes phrases ?!UN, le père : Mes dessous d’Italie, où as-tu fourré mes dessous d’Italie ?!

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EINSTEINETTEDavid-Minor Ilunga

Extrait (suite) «...»DEUX, la mère : Extrême droite de l’étagère gauche ; au sud.UN, le père : Repassés ?!DEUX, la mère : Et pliés.UN, le père : Mes chaussettes de Versailles !DEUX, la mère : Tu dis ?UN, le père : Mes chaussettes de Versailles !DEUX, la mère : Parle plus fort !UN, le père : Mes chaus-settes de V-E-R-SAAA-ILLEUES !!!DEUX, la mère : Buffet central – tiroir 6.UN, le père : Bottes Commodore !DEUX, la mère : Armoire B.UN, le père : Echarpe !DEUX, la mère : Armoire A.UN, le père : Grattoir !DEUX, la mère : Tiroir 1A.UN, le père : Rasoir !DEUX, la mère : Plumier 2.UN, le père : Mousse à barbe !DEUX, la mère : Etagère droite, position sud à 10 heures.UN, le père : Serviette !DEUX, la mère : Porte-cintres 18.UN, le père : Dentifrice !DEUX, la mère : A sec.UN, le père : Hein !DEUX, la mère : A sec.UN, le père : Ça veut dire... ?DEUX, la mère : Ça veut dire : mets du sel à la place.UN, le père : Bonjour de bonsoir !DEUX, la mère : Eh oui !(DEUX verse du thé chaud dans une tasse. UN apparaît)DEUX, la mère : La douche était bonne ?UN, le père : Hum ! ... Pouaa !! Qu’est-ce que c’est que ce thé ?DEUX, la mère : Le même que tu sirotes tous les matins depuis quarantejours.UN, le père : Bonjour de bonsoir ! Il stoppe quand, ce cauchemar ?DEUX, la mère : Va donc savoir ?!UN, le père : Quand je pense qu’un protozoaire déguste mes sandwiches et mes maniocs vautré dans mon rembourré. Looser de louson ! Pourquoi je ne pique pas une crise ? «…»

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POUR RIRE POUR PASSER LE TEMPSSylvain Levey

Nombre de comédiens4 comédiens (4 hommes)

Genre ThèmeDrame Torture

Les personnages• 1• 2• 3• 4

RésuméQuatre personnages «jouent» à la torture: deux bourreaux, une victime, un complice malgre lui. Mais est-on un complice malgré soi? Un texte à la langue coup de poing, à la sensualité perverse, à l’humour désespéré, pour un plaisir de lecture et pour quatre comédiens athlètes.

Extrait

«...»1 - C’est complètement con votre jeu.2 - C’est pas vraiment un jeu1 - Non mais si c’est vrai je vous jure. C’est.2 - T’occupe.1 - C’est complètement con. Je confirme. Ce n’est pas.2 - T’occupe.1 - Ce n’est pas raisonnable. Oui c’est ça. En fait. C’est le mot. Raisonnable. Ce n’est pas raisonnable.2 - Frappe.1 - Pourquoi je? Si ce n’est pas.2 - Parce que.1 - Ça n’a pas de bon sens.2 - On s’en fout.1 - Vraiment?2 - C’est justement ça qu’est bien.1 - Ah bon vraiment?2 - Frappe.3 - Frappe on dit. Ça nous fait plaisir.

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POUR RIRE POUR PASSER LE TEMPSSylvain Levey

Extrait (suite)

1 - Vous faire plaisir. Alors là. Pourquoi pas.4 - Aïe «...»3 - T’as dit quoi là toi?1 - Qui moi?3 - Non lui?4 - Moi?3 - Oui toi. T’as dit quoi?4 - Moi rien. J’ai rien dit.3 - Si t’as dit. Qu’est ce qu’il a dit?2 - Je sais pas. Pas entendu. Faudrait qu’il répète.4 - Mais j’ai rien dit.2 - Si t’as dit.3 - «Fait chier»2 - Quoi?3 - «Fais chier» T’as dit «fais chier». Il a dit «fait chier».2 - Oui c’est ça. J’avais pas tout entendu. En fait j’avais juste entendu «ier» mais maintenant que tu le dis. Maintenant que mon oreille s’habitue à sa mauvaise pronociation je confirme. Il a. Tu as dit «fais chier».4 - Mais j’ai pas dit.3 - Si tu as dit.2 - T’as dit quoi? Répète-le. T’as dit quoi?4 - J’ai rien dit.2 - Frappe. Vas-y frappe.1 - Toi d’abord. Je préfère.2 - Frappe en premier. C’est moi qui décide.1 - Si c’est toi qui décides.4 - Aïe3 - On dit pas «aïe». Qu’est-ce qu’on dit plutôt? Qu’est-ce qu’il faut dire?1 - Encore une fois?2 - Frappe plus fort.1 - Si c’est toi qui décides.4 - Aïe, Aïe.3 - On dit pas aïe. Qu’est-ce qu’on dit?4 - Merci beaucoup monsieur.1 - You’re welcome my friend.«...»

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NEUF PETITES FILLESSandrine Roche

Nombre de comédiens9 comédiennes

Genre ThèmeDrame Féminité, misogynie, homosexualité, statut social

RésuméNeuf petites filles juent à s’inventer des histoires. À tour de rôle, elle livrent leurs souvenirs plus ou moins romancés, leurs craintes, leurs vies rêvées. A travers ce jeu à première vue innocent et le sthèmes qu’elles abordent tels que la féminité, la misogynie, le statut social, le corps de la femme, l’homosexualité... on observe à quel point ces fillettes peuvent être - envers elles-mêmes et les autres - cruelles, perverses, ambivalentes, effrayantes de lucidité.

Extrait

«...»- Elle est en retard.- Elle est toujours pénible.- C’est pénible. On ne peut rien prévoir.- C’est ça, le petit personnel.- Toujours à se plaindre sans faire d’efforts...- Le beurre, l’argent du beurre et le lait de la crémière!- C’est quoi ça?- C’est ma mère qui le dit.- Qu’est-ce qe ça veut dire?- Qu’on n’est pas contentes.

- Ils disent qu’ils veulent du travail- Et quand ils en ont...- On ne les voit plus!- Ils se plaignent que c’est trop dur...- On leur tend la main...- Et voilà le résultat!- C’est pas croyable.- Qu’est-ce qu’on peut faire?- Les écouter?

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NEUF PETITES FILLESSandrine Roche

Extrait (suite)

- Les plaindre?- On ne va travailler à leur place?- C’est pas croyable!Tout essouflée- C’est pas sérieuxTout essouflée regarde écarquillée- Pas sérieux, pas fiable.- Oui, c’est ça, pas fiable.Rouge- Vous avez commencé?- Ce personnel, ça n’est plus ce que c’était...- Ah ça non!- On ne peut plus faire confiance à personne.Écarquillée rouge- Vous avez commencé sans moi? Vous avez commencé sans moi?- C’est pas possible.- T’es en retard.- Tout le temps.- On ne paut pas faire confiance, nous!- Mais c’est ma mère, elle...- C’est pas ta mère, c’est toi.- On parle de toi.

- Bon on commence?- C’est commencé depuis longtemps.- Depuis très longtemps- Trop tard maintenant.- On ne va pas revenir en arrière.- Tans pis pour toi.- Fallait y réfléchir avant.- Allez, quoi, dites-moi ce que vous faites?- On t’attendait.- On t’attendait. Comme toujours.- Mais pour qui?- Pour faire le boulot évidemment.- Le boulot?- Le boulot!

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CHRONIQUESDES JOURS ENTIERS,DES NUITS ENTIÈRES

Xavier Durringer

Nombre de comédiensPièces à multiples personnages

Genre ThèmeDrame Histoires d’amour et d’argent

RésuméChroniques...Ou des petits bouts de texte, des monologues, des pensées, parfois des dialogues, sans ja-mais tomber dans la facilité du montage. Des confrontations pour les acteurs ; des histoires de thunes et des histoires d’amour.

Extrait

«…»PIERRE - Excuse-moi, je peux te demander quelque chose?GASPARD - Oui...PIERRE - J’ai bonne mine?GASPARD - Euh... Je sais pas...PIERRE - J’ai bonne mine?GASPARD - Je peux pas vous dire, je vous connais pas, alors je peux pas faire de compa-raison avec l’autre tête si vous allez bien ou non, si votre tête d’avant est plus radieuse ou si justement, elle est.. comment dire... plus grise...PIERRE - Est-ce que, là, j’ai l’air d’avoir bonne mine? Juste l’air.GASPARD - Oui, vous avez bonne mine...PIERRE - Sûr?GASPARD - Euh... Oui...PIERRE - C’est vachement important pour moi de savoir.GASPARD - Vous avez bonne mine.PIERRE - Merci monsieur.GASPARD - De rien.PIERRE - Non, pour toi c’est rien, mais pour moi c’est vachement important.

*FRED - Je sens que t’es pas là, si, je sens bien que t’écoutes pas!LUCIE - Si, si...FRED - Dis pas «si-si», t’es pas là, t’es ailleurs, où t’es?LUCIE - Je suis là.

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CHRONIQUESDES JOURS ENTIERS,DES NUITS ENTIÈRES

Xavier Durringer

Extrait (suite)

«...»FRED - Où? LUCIE - Là, là avec toi, en face de toi!FRED - C’est pas la peine.LUCIE - Qu’est-ce qu’est pas la peine?FRED - Que je me casse le cul, t’écoutes pas!LUCIE - Si...FRED - Non..LUCIE - Merde!FRED - Quoi?LUCIE - Merde!FRED - Ah ouais...(seul) C’est ça, tire-toi!... Ça revient au même de toute façon.Faut que j’arrête... Faut que j’arrête de parler...

*GASPARD - Où c’est l’endroit où on passe le plus ici?PIERRE - Pardon?GASPARD - S’il vous plaît, quelle est la rue, le croisement, le café où on s eretrouve?PIERRE - Je sais pas...GASPARD - Le passage obligatoire!PIERRE - Je comprends pas ce que vous voulez...GASPARD - Y’a bien une rue principale, un axe, quelque chose ici! MERDE!PIERRE - C’est ci le centre, c’est là...GASPARD - Où?PIERRE - Là...GASPARD - Là?PIERRE - Oui là, entre mes deux gros orteils, là ou j’écrase ma clope, c’est là le centre.GASPARD - Vous vous foutez de ma gueule?PIERRE - Non pas du tout... demandez à n’importe qui ici où est le centre, il vous dira, c’est là-bas entre les deux gros orteils du mec, là-bas, où sa clope est écrasée.«...»

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TUER LE MOUSTIQUEMartin Bellemare

Nombre de comédiens4 comédiens (hommes et/ou femmes)

Genre ThèmeComédie Complexité de l’identité

Les personnages• OBSESSION• PERCEPTION• CURIOSITÉ• IMAGINATION

RésuméDans un cerveau, entre une partie d’échec et un moustique dérangeant, quatre pensées colo-rées se disputent le rôle de meneur. Qui d’OSESSION, PERCEPTION, CURIOSITÉ ou IMAGI-NATION l’emportera?

Extrait«…»

OBSESSION (À CURIOSITÉ) : Cet espace-ci, cet

espace-là, il m’appartient, il est à moi, c’est mon cerveau,

tu comprends ça ?

CURIOSITÉ : Non, je comprends pas. C’est quoi, un

cerveau ?

IMAGINATION : C’est comme ici.

CURIOSITÉ : Comme ici ?

(OBSESSION soupire)

PERCEPTION : C’est ici.

CURIOSITÉ : Où, ici ?

OBSESSION : Ici !

IMAGINATION : Et là, et là, et là…

CURIOSITÉ : Je le crois pas. Ici ? Je suis dans un

cerveau ?

OBSESSION : Oui, c’est ça.

CURIOSITÉ : Ah bon ?

IMAGINATION : C’est comme un espace.

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TUER LE MOUSTIQUEMartin Bellemare

«...»

CURIOSITÉ : C’est quoi, un espace ?

IMAGINATION : C’est comme, c’est comme de l’air ! Mais rempli !

CURIOSITÉ : Un cerveau, c’est de l’air ?

OBSESSION : Le cerveau, c’est plein de nerfs.

IMAGINATION : Il y a des réseaux, des rues et des quartiers, comme dans une ville. Et

j’habite dedans. Il y a de l’électricité. Je peux sortir le soir, et même la nuit ; il y a de la lumière

; et de l’activité.

OBSESSION : C’est la guerre des nerfs.

CURIOSITÉ : C’est quoi, la guerre ? C’est quoi, les nerfs ? Comment est-ce que de l’air peut

t’appartenir ?

OBSESSION : T’arrives et t’essaies de faire l’intelligente ? Je vais te répondre : je suis tout le

temps ici. Depuis très très très longtemps. C’est pour ça que l’air m’appartient.

CURIOSITÉ : L’air, c’est comme du vent ? Est-ce que je suis de l’air, moi aussi ?

OBSESSION (après un soupir) : Tu fais exprès ou quoi ?

CURIOSITÉ : De quoi ?

OBSESSION : De pas comprendre.

CURIOSITÉ : Je sais pas.

IMAGINATION : Mais non, elle fait pas exprès.

OBSESSION : Oui, elle doit faire exprès.

PERCEPTION : Mais non. (À CURIOSITÉ) Ce qu’elle essaie de dire, c’est simplement qu’elle

est une Pensée dans /

OBSESSION : Une Obsession !

PERCEPTION : C’est qu’elle est une Obsession dans le cerveau.

IMAGINATION : Dans le château.

CURIOSITÉ : C’est où, le château ?

OBSESSION : Dans la tête.

PERCEPTION : Le cerveau dans la tête.

CURIOSITÉ : Dans la tête ?

OBSESSION : Dans la tête.

PERCEPTION : Le cerveau dans la tête, la tête sur le cou, le cou sur le corps et le corps sur

la terre.

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UN CHÂTEAU SUR LE DOSMartin Bellemare

Nombre de comédiensPièces à multiples personnages

Genre ThèmeComédie Aventure

Les personnages• Tremendita• Dimindiata• Le soldat droit• Le soldat gauche• Minodique, fille• Cassabon, garçon• Garimelle, femme• Palsambleu, homme• Plum Plum, conseiller du roi• Boulamite, homme• Martinèque, homme

RésuméLe général Tremendiata est assoiffé de triomphes et épris de courage. Il s’apprête à massacrer le château d’Ambauchois avec son armée. Pendant ce temps, Dimindiata, l’assistant du géné-ral, est à la recherche de sa fille Minodique, disparue trois ans plus tôt durant la guerre.

Extrait«…»

2. L’ennemi est aux portesEn fin de journée. Sur une colline, près d’Ambauchois.TREMENDIATA (chanson) :ils ils ils ilsils sont les hommes de Tremendiatails ont pris des châteaux villages et villesils ils ils ilsils sont les hommes de Tremendiataet Tremendiata c’est moiNon c’est moiNon c’est moiNon c’est moi

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UN CHÂTEAU SUR LE DOSMartin Bellemare

ils veulent tous être TremendiataMais Tremendiata c’est moi«...»Pour l’instant mes hommes sont au reposAprès la route qu’on a parcourue il a bien fallu leuraccorder un moment de répitLes voilà au coin du feuLes voilà jouant aux désLes voilà se nourrissantLes voilà pour certains assoupisMais moi je ne tiens plus en place ! Je dis : attaquonsattaquons attaquons ! DIMINDIATA :Général Tremendiata ?TREMENDIATA :Oui ?DIMINDIATA :Général ?TREMENDIATA :Je t’ai déjà dit oui DimindiataTu es mon assistant chef de camp et un assistant ne faitpas répéter son chef de campil le conseille parfois mais la plupart du temps il écouteson chef en silenceParce que l’assistant a compris que ses propres idéesimportent peuDIMINDIATA :C’est juste queTREMENDIATA :Que ses propres idées importent peuTu n’as rien compris !Tu es un assistant !Bon qu’est-ce que tu veux ?DIMINDIATA :Quand je vous ai entendu dire : attaquons attaquonsattaquonsJe me disais que pour attaquer ben ça prenait une arméeÇa vous l’avezMais l’armée pour attaquer il faut qu’elle soit prête et jeme disais «...»

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LE RAPPORT DES ENFANTSSUR L’ÉTAT DU MONDE

Stanislas Cotton

Nombre de comédiensPièces à multiples personnages

Genre ThèmeDrame

RésuméLa vérité sort de la bouche des enfants. Leur regard éveille notre coeur d’enfant qui s’émeut avec eux de l’état du monde dont ils nous brossent le cru portrait. Entre celui dont le père bat la mère, l’enfant soldat, celui dont le père est marchant d’armes et la petite qui meurt du sida après toute sa famille, ils témoignent de ce monde dont ils sont les plus sensibles fusibles. Leur parole est simple et juste. Elle donne envie de changer le monde.

Extrait«…»LUCILDEENous sommes embêtésMELIBEEÇa c’est sûr(Mélinias ouvre son cartable et présente un classeur)MELINIASC’est le rapportA cause du rapportMELIBEEOn a regardéMELINIASOn s’est penchés sur la questionMELIBEEOn s’est demandéMais qu’est-ce qu’on y voitLUCILDEEQu’est-ce qu’on y voit quand on regarde le mondeAlors on a regardéLUCILDEENous sommes embêtés

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LE RAPPORT DES ENFANTSSUR L’ÉTAT DU MONDE

Stanislas Cotton

MELIBEEÇa c’est sûr(Mélinias ouvre son cartable et présente un classeur)MELINIASC’est le rapportA cause du rapportMELIBEEOn a regardéMELINIASOn s’est penchés sur la questionMELIBEEOn s’est demandéMais qu’est-ce qu’on y voitLUCILDEEQu’est-ce qu’on y voit quand on regarde le mondeAlors on a regardéMELINIASJe vous garantis qu’on est plutôt emmerdésMELIBEEHéMELINIASEmbêtés pardon Par ce qu’on a vuCe qu’on y a vuMELIBEEAlors Embêtés On est venusAvec des extraits du rapportDes extraits du rapport des enfants sur l’état du mondeMELINIASOn est venus présenter desMorceaux choisisLUCILDEECocktail d’enfants du mondeMELINIASJe crois qu’il n’y a pas de temps à perdreD’abord nous avons Nous allons entendrePar qui on commence «...»

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LA GUEULE À L’ENVERSStéphanie Mangez

Nombre de comédiensPièces à multiples personnages

Genre ThèmeDrame La guerre 14/18, solidarité

Les personnages• Le médecin• Soeur Catherine• Soeur François• Suzon• La baronne• Lucie• La mère de Lucie• Rosa• Les gueules cassés

Résumé1919. Louis Le baveux, Adrien Le grelot, L’esgourde, Le boche... Des grands blessés, des gueules cassées, dans un dortoir de fortune, attendent la visite des femmes qui sillonnent le pays dans l’espoir de retrouver un proche. Un médecin, entouré de bonnes soeurs, tente de soulager ces anciens poilus avec le peu de moyens qui reste. De l’humour comme remède au désespoir. De la solidarité aussi pour survivre dans cette promiscuité.

Extrait«…»

PrologueFoutre le campJ’aurais dû foutre le campTant qu’il était encore tempsOn croisait des civils apeurésEt nous on allait exactement dans la direction opposéeOn continuait notre progressionComme des consMême des moutons ne se suivent pas en rangs d’oignonspour aller à l’abattoirEt pourquoi ? Pour la gloire ?

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LA GUEULE À L’ENVERSStéphanie Mangez

Plus ni instinct, ni raisonRien qu’une énorme erreur, un immense malentendu,une bêtise sans nomOn allait au front

1.Un dortoir. Des éclopés, des gueules cassées.Maurice : Un anniversaire, ça doit se fêter ! On n’a pas tellement d’occasions de ribouldin-guer, pas vrai les poteaux ?! En grande pompe ! Grande pompe pour une grande dame !Louis : Aaaaaaarrrrrrgh.Maurice : On se lève pour une dame ! (Maurice s’affaire à redresser les uns, à rhabiller les autres) Une dame qui a marqué son époque. Une dame qui fait partie de chaque famille, de chaque village. Une dame qui a fait tourner bien des têtes, une dame qui est sur toutes les lèvres. En ce jour nous célébrons...Adrien : Le bleuet, fais sonner le clairon ! Sortez les flonflons.(Un enfant surgit de sous un lit)Maurice : Louis, à toi ! Joue-nous du Mozart ! L’hymne à la joie ! La Traviata ! (Louis pianote sur le drap de lit) Nous célébrons le premier anniversaire de la fin de la guerre, Madame la der des ders !Jacquot : Ma main à couper que ce n’est pas la dernière.Maurice : Tous en choeur !(quelques hommes. Peut-être certains esquissent-ils un pas de danse. Jacquot sort une bou-teille d’alcool)Jacquot : Santé !Adrien : Où t’as été pêcher ça, Jacquot ?(Ils boivent)Maurice : Ça se laisse boire.Célestin : Mais c’est de l’alcool de la pharmacie ?!(Le bleuet tente de s’emparer de la bouteille mais Le grelot la lui retire. Puis c’est Célestin qui veut la prendre)Jacquot : Pas toi, Le fritz !(Des religieuses entrent)Soeur Catherine : Par tous les saints de la terre, qu’est-ce que c’est que ce raffut !(Maurice planque la bouteille derrière Louis)Louis : AArgghh...rrre...surm...Soeur François : Lààà, du calme.Soeur Catherine : Messieurs, demain, nous aurons de la visite. Je compte sur vous pour faire bonne figure.Jacquot (en regardant Louis) : J’en connais qui vont avoir du mal, ma soeur !(Rires) «...»

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COME TO MECOMME TOUT LE MONDE

Marie Henry

Nombre de comédiens5 comédiens

Genre ThèmeDrame Révolte

RésuméCome to me est un enfant parfait. Celle qui espère toujours aussi. Come to me entend le déses-poir à la ronde. E court au secours d etous ceux qui geignent et lui demndent de l’aide. Celle qui attend toujours (eh oui, son nom varie au ryrhme de ses états) s’enferme mentalement dans sa chambre et exécute au pas toutes les demandes de sa mère, comme un petit soldat. Dans ce conte tout mal fichu, les personnages ne veulent qu’une chose: ne plus être les héros d el’histoire. Mais au fond d’eux mêmes ils souhaitent surtout et enfin se révolter et ne plus coller à l’image d’enfants «rêvés» dont on les affuble. Come to me et Celle qui espère toujours ne tomberons pas amoureux, non. Ne vivront pas ensemble heureux, non. Mais ils parviendront enfin à dire non, ça oui! Ce qui s’annonce pour eux comme une révolution.

Extrait«…»

PETITE INTRODUCTIONDANS LE SALON, AUTOUR D’UNE TASSE DE CAFÉ

Narrateur : Les personnages ici ne veulent rien vous apprendreCome to me : Non rienNarrateur : Ils souhaitent seulement vous raconter une histoire Celle qui espère toujours : Oui, rien de plusNarrateur : Ils veulent vous faire partager leur histoire.Virabelle : Ni plus ni moinsNarrateur : De peur et de démonsPeter Varsinovitch Four : De peur et de démonsNarrateur : Une histoire que vous jugerez par vousmêmesEnsemble : Sans grande importanceNarrateur : Tout commence un beau jour où- Ou il était une fois des-Les cinq personnages principaux sont assis autour de la table à manger. Il y a de la nourriture disposée. Pas d’assiettes. C’est un dîner «picorage», autrement dit, un dîner léger, où chacun mange ce qui lui plaît, au rythme qui lui sied. Tout autour de la table, des murs carrés, avec de grands cadres disposés. Les portraits de famille, et au long, un grand couloir, serait-ce le signe d’une échappée future ? Il fait chaud. Les lumières sont franches. On aimerait parfois un peu plus d’intimité. Mais il fait chaud, et le repas est bon. Que demander de plus ?- C’est bon, non ?

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COME TO MECOMME TOUT LE MONDE

Marie Henry- DélicieuxTout commence un beau jour de- Il était une fois un-Jeune garçon. 10 ans. Frisé. Roux. Gentil et studieux. Raisonnable et curieux. Sage et ambi-tieux. Et assez grand pour son âge. Disponible et intuitif. Généreux et vif. Soumis etinventif. Et très grand pour son âge. Souriant et éclairé. Honnête et passionné. Humble etdévoué. Et vraiment très grand pour son âge. Très très grand pour son âge. Son nom est Come to meNarrateur : On ne lui connaît pas de familleVirabelle : Sa mère serait morte un jour de juilletPeter Varsinovitch Four : Son père serait mort, lui, en hérosNarrateur : Et ses soeurs auraient migré, vers d’autres universEnsemble : Autour de Come to me plane une légendeIl était une fois une-Forêt. Il y en a forcément une. Une forêt dans un conte, c’est comme une cerise sur le des-sus d’un gâteau. Il y en a forcément une. Alors comme Come to me est le personnage prin-cipal de ce conte, il se promène dans la forêt sans rien dire. Il en croisera, Come to me, des redites, des banalités, des lieux communs tout au long de son conte mais comme c’est son conte, il ne dira rien. Come to me est sage, c’est le personnage principal de cette histoireTout commence un beau jour où- Il était une fois jeCome to me : Je marche dans la forêt. Une forêt dans un conte, c’est comme une cerise sur un gâteau. Il y en a forcément une. Alors je marche dans cette forêt sans rien dire. J’en ai croisé des forêts tout au long de mes contes, mais celle-ci est plus dense que les autres, car je suis le héros de cette histoireNarrateur : Come to me marche dans la forêt. Il a mis de grandes bottes pour marcher plus vite. Elles sont très hautes, presque jusqu’à la taille elles lui montent les bottes, et elles sont marron, comme le tronc des arbres, avec une fermeture éclairCome to me : Je suis dans la forêt. Il fait noir. Les arbres dansent dans l’air ; ils déchirent le ciel de leurs cimes. Il fait noir et je n’ai pas peur car je suis un hérosNarrateur : Come to me arpente les monts et les vallées, ses bottes bondissent, rugissent, il peut tout Come to me avec ses bottes

MUSIQUEOu il était une fois une-Jolie fille. Gentille. Douce. Une jolie fille. Attendrie. Endormie. Une jolie filleUne jolie fille comme toutes les autres qui espère un jour rencontrer un ami. Une jolie fille comme toutes les autres qui attend l’homme de sa vie. Une jolie fille qui dort pour oublier son ennui. Une jolie fille qui rêve qu’à son réveil tout sera éblouiTout se poursuit un beau jour où-Il était une fois celle-Celle qui espère toujours attend sur son lit. «...»

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DE MEMOIRE D’ESTOMACAntoinette Rychner

Nombre de comédiensNombre d’acteurs illimités

Genre ThèmeComédie différence

Les personnages• Petite fille / Jeune fille• L’estomac• Petit garçon / Jeune homme• La vieille• Alphonso• L’écureuil• La mère / La mère II• Le père / Le père II

RésuméUne petite fille est née, prête à éprouver, à aimer la vie, comme tous les enfants su monde. Pourtant, il apparaît rapidement qu’elle n’est pas tout à fait comme les autres... au point d evoir ses propres parents l’abandonner à son sort. Heureusement, notre héroïne va pouvoir compter sur un allié extraordinaire: son estomac, organe doué non seulement d eparole, mais aussi d ebon sens, d’expérience et de courage. Au fil de srencontres, l’estomac - parfois contre son grés mais toujours fidèlement - va servir la petite fille bientôt adolescente et s erévéler source de sagesse et d’émotion. Peuu à peu, la différence qui enfermait la fillette dans un univers clos va se muer en instrument de rapprochement et de partage...

Extrait«...» Naissance I

La mère: Un, deux, trois, quatre, cinq, six !

Un, deux, trois, quatre, cinq, six !

Le père: Vas-y, nom d’un bifteck, continue !

La mère: Un, deux, trois, quatre, cinq, six !

Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, sept !

Le père: Huit !

La mère: Huuiiit. Huuuiiit. Peux plus.

Le père: La tête ! Je vois la tête !

La mère: Peux plus.

Le père: La tête est presque dehors.

Lansman

ANTOINETTE

RYCHNER

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Une petite fille est née, prête à

éprouver, à aimer la vie, comme tous

les enfants du monde. Pourtant, il

apparaît rapidement qu'elle n'est pas

tout à fait comme les autres... au

point de voir ses propres parents

l'abandonner à son sort.

Heureusement, notre héroïne va

pouvoir compter sur un allié

extraordinaire : son estomac, organe

doué non seulement de parole, mais

aussi de bon sens, d'expérience et de

courage.

Au fil des rencontres, l'estomac -

parfois contre son gré mais toujours

fidèlement - va servir la petite fille

bientôt adolescente et se révéler

source de sagesse et d'émotion.

Peu à peu, la différence qui

enfermait la fillette dans un univers

clos va se muer en instrument de

rapprochement et de partage...

*

Née en 1979, Antoinette Rychner est

d'abord sensibilisée à la scénographie.

L'écriture, toujours présente en parallèle

de ses activités professionnelles, est

devenue sa principale activité depuis

2006.

Cette pièce a reçu en 2011

Photo de couverture : Emile Lansman

L'estomac : Tu n'as qu'un seul

bras ?

Petite fille : Comment dire ... le

deuxième n'a rien à voir avec le

premier.

L'estomac : A quoi est-ce qu'il

ressemble ?

Petite fille : Je ne sais pas

comment te l'expliquer.

L'estomac : Ondulé ? Rebondi ?

Petite fille : Plutôt, oui.

L'estomac : Sûrement un

cornichon.

Petite fille : Mon cornichon est

comestible ?

L'estomac : On ne peut pas se

manger soi-même. Je te l'ai déjà

dit, quand tu mangeais tes

crottes de nez.

Petite fille : On ne peut pas ?

L'estomac : C'est comme ça.

***

Petite fille : C'est à cause du

cornichon que mes parents sont

partis ?

L'estomac : Une petite fille au

milieu de nulle part, avec un

cornichon en guise de bras. On

n'est pas prêts de dîner.

€ 10,00

De mémoire

d'estomac

LA N S M A N / EM I L E&CI E

ISBN 978-2-87282-835-7

MEMOIRE ESTOMAC 14 couv 05 DEF_JC COUV02.qxd 15/04/2014 11:30 Page 1

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DE MEMOIRE D’ESTOMACAntoinette Rychner

«...» La mère: Tant pis.

Le père: Un, deux, trois, quatre, cinq, siw !

La mère: Un, deux, trois, quatre, cinq, six !

Le père: un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit !

La mère: Sept, Huuuiiiit !

Le père: Recommence !

La mère: Plus posible.

Le père: Si tu veux en finir.

Un, deux, trois !

La mère: Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit,

neeuuuf !

Le père: Neeuuuufff, c’est juste, neeeuuuff, et après neeeuuufff?

La mère: Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neeuuf... diiixx !

Le père: Tu l’as fait ! Tu l’as fait, tu l’as fait, tu l’as fait !

Oui, tu l’as fait, ui, oui, tu l’as fait.

La mère: Où ça?

Le père: Une crapule, comme elle est belle, son petit crâne.

La mère: Ses petits cheveux.

Le père: Son petit menton.

La mère: Ses petites oreilles.

Le père: Les mollets.

La mère: Et les genoux, tout comme il faut.

Le père: Ses petites épaules ! Regarde-moi ça ! C’est pas biquet?

La mère: In-vrai-semblable, biquet biquet biquet, jamais rien vu de plus biquet.

Le père: Et ses biceps miniatures sont encore plus b...

nom d’un bifteck.

La mère: Quelque chose?

Le père: Ça.

La mère: Tu crois?

Le père: Ici.

La mère: Je ne vois pas.

Le père: ce truc ! Cette chose, là.

La mère: rien de spécial.

Le père: Une belle catastrophe, que tu nous as fabriquées, oui !

La mère: Su tu dis ça pour son bras.

Le père: Tu appelles ça un bras? «...»

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