Le livre

Finn a quitté les comtés pour pénétrer dans un monde in-connu, celui des forêts septentrionales où règnent, paraît-il, les loups, les monstres et les dragons. C’est pourtant làqu’il espère trouver refuge. Il a enfin compris qui il était :l’instrument du destin. Son destin ? Changer les choses, remettre en cause l’ordre établi et le pouvoir, tous les pouvoirs. Il est le Frélampier, un vengeur sans pitié et sansremords. Mais pour l’heure, tandis que l’armée de Sambucincendie les fermes apicoles et sème le massacre et la désolation, il doit encore fuir. Croiser aussi, sur son cheminde drôles de personnages : un Illustre Mage nomméMarceldupon tyrannisé par sa maman, des Maîtres Verrierset Bronziers obsédés par la fabrication des sabliers, et d’autres êtres singuliers… comme le Singulier, justement,un affreux jojo qui n’a pas de nom. Décidément, les mons-tres ne sont pas du tout ceux que l’on croyait.

Ce livre est le troisième tome de la série Sorcier ! qui encompte huit.

L’auteure

Moka est née en 1958 au Havre. Elle est diplômée de

l’Université de Cambridge. Très jeune, elle connaît un

grand succès avec son premier roman, Escalier C, dont elle

écrit elle-même les dialogues pour le cinéma. Elle a publié

quatre romans pour adultes, et se consacre à la littérature

pour la jeunesse depuis 1989. Ses domaines de prédilec-

tion : le fantastique et l’angoisse. Elle n’écrit pas pour exor-

ciser ses peurs puisqu’elle n’en a pas ! C’est le goût pour la

construction des énigmes, du suspense, pour le surnaturel

qui l’ont poussée à explorer ce terrain. Mais les livres de

Moka ne sont pas tous habités par des forces maléfiques et

ne dégagent pas tous des relents de soufre… elle écrit aussi

pour les petits et met en scène les bonheurs et les malheurs

de la vie des enfants !

Moka

Sorcier !3. Le premier temps du chaos

Neuf l’école des loisirs

11, rue de Sèvres, Paris 6e

Chapitre1Les forêts septentrionales

La neige fondait lentement, creusant des rigoles ver-glacées. Autant l’arrivée de l’hiver avait été brutale,autant l’était le redoux. Cette période clémente nedurerait pas. Finn continuait son chemin vers lenord. Ce n’était pas un choix. Il devait fuir loin descomtés. Il ne pouvait s’attaquer aux montagnes encette saison. Il ne restait plus que les forêts septen-trionales où il espérait trouver refuge.

Finn ruminait, morose depuis son départ dupalais de Sambuc. Les provisions disparaissaient plusvite que la neige. La région semblait déserte. Aucunvillage, pas la moindre habitation. La terre, sansdoute, était pauvre. Cependant, il fallait chercherailleurs la raison de cet abandon. Personne ne vou-lait vivre à proximité des sinistres forêts. Quiconqueavait le malheur de s’y aventurer n’en revenait

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jamais. On racontait de terribles histoires de loupsenragés, de monstres à deux têtes et de gnomesvoleurs d’enfants. Quelques mois plus tôt, Finnaurait été terrorisé rien qu’à l’idée de s’approcherd’un endroit pareil. Maintenant, il allait droit dessus.Les bêtes féroces et les affreux nains ne l’effrayaientplus. Son angoisse était tout autre et bien pire. Ilavait peur de lui-même. Ou, précisément, de cetinconnu qui était lui et qu’un imbécile de chaudronavait baptisé « le Frélampier ».

Lorsque Siki-Siki lui avait parlé de la prédiction,Finn n’avait pas vraiment compris. Il avait imaginéle Frélampier comme une espèce de sauveur glo-rieux capable de miracles inconcevables. Au mini-mum, il devait posséder un don extraordinaire. LesMaîtres Sorciers croyaient que Finn était le Frélam-pier. De cela, il ne doutait pas. Mais les Maîtres Sor-ciers pouvaient se tromper. Ils n’en étaient pas à uneerreur près : ils le prenaient bien pour le fils deMiricaï !

En arrivant au palais de Sambuc, Finn ne savaitplus que penser. L’apparition inattendue de VirenMajus pendant le mariage avait mis un terme à sesinterrogations. Finn avait ressenti un trouble, l’étrangeconviction d’être le Frélampier. Il était soudain

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devenu un autre. Et celui-ci avait fait quelque chosed’épouvantable. En dénonçant l’imposture desMaîtres Sorciers, le Frélampier ne les avait pas seule-ment condamnés. Il avait déclenché le premier tempsdu chaos.

La vision des corps ensanglantés des drapiers etdu Vénérable ne le quitterait plus jamais. Il devaitvivre avec le poids de sa culpabilité, même s’il n’étaitpas responsable de la tuerie. Il n’était que l’instru-ment d’un implacable destin. Rien n’aurait puempêcher les événements de se produire. Finn avaitenfin compris.

Alors, il avait peur.

Brume s’arrêta net. Prunelle leva un regard inter-rogatif vers Finn. Même les animaux étaient impres-sionnés par la barrière sombre des arbres qui coupaiten deux l’horizon blanc. Il ne semblait y avoiraucune limite. Seules les hautes montagnes émer-geaient à l’ouest. Plutôt que la fin de la forêt, ellesmarquaient le début d’un monde tout aussi inconnuet inquiétant.

Finn encouragea la jument de la voix. Brumerepartit d’une allure modérée. L’effet de masse com-

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pacte s’atténuait au fur et à mesure. Les arbres gran-dissaient à vue d’œil et se détachaient les uns desautres. Ce n’était pas plus rassurant, bien au contraire.Ils n’en paraissaient que plus menaçants encore,comme prêts à écraser les imprudents.

Parvenu à la lisière, Finn constata que la végéta-tion du sous-bois était dense. Il n’allait pas être facilede tracer un passage dans les buissons, les ronces etles fougères. Finn mit pied à terre. Il prit le bâtonqui avait appartenu au Renégat et s’avança. Il frappadevant lui, aplatissant les plantes. De crainte derenoncer, il appela ses compagnons sans se retour-ner. Il entendit Prunelle souffler dans son dos. Finnfit un pas. Il était entré dans les forêts septentrio-nales. Il laissait derrière lui les comtés, son village, samère, des amis et des ennemis, son passé et tout cequ’il connaissait. Il aurait voulu abandonner aussi sessouvenirs. Oublier…

La pénombre régnait en maître. Le ciel avait dis-paru. Finn fut surpris par le silence. Le vent qui par-courait les plaines enneigées n’agitait que les cimes.En dessous, il ne pénétrait pas. Finn dégageait la voieà grands coups de bâton. Il devait en permanencecontourner des arbres. Comment savoir dans quelledirection il allait sans le secours du soleil ?

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La nuit tombait brusquement en cette saison. Iln’était pas prudent de continuer. Finn ôta la selle dela jument et soulagea l’âne de son chargement. Pru-nelle grignotait des fougères et avait l’air d’apprécierleur goût. Brume ne tarda pas à l’imiter. Au moins,il y avait à manger pour les bêtes. Finn coupa desplantes et les entassa pour s’isoler du sol glacé. Iln’osa pas allumer un feu. Il n’y avait pas de risqued’incendie, les bois étant très humides. Mais unelumière dans le noir pouvait attirer des indésirables.De quel genre ? Finn préférait ne pas y songer.

– Je compte sur toi pour monter la garde, ditFinn à Prunelle.

Sa voix résonna bizarrement, à la fois étouffée etvibrante. Finn se pelotonna dans sa couverture enfrissonnant. Il ne s’habituait pas au froid. Il observale rapide déclin du jour au travers des ramures.Bientôt, il ne vit plus rien. Prunelle s’agita un peupuis se calma. Sa respiration devint paisible. Finnrabattit un pan de la couverture sur sa tête et se cou-cha sur le côté. Et s’il s’endormait pour toujours ?

Il se réveilla. Il plissa le nez. Il y avait dans l’airune odeur agréable, quoique un peu âcre. Il s’étonnade distinguer les arbres. Le soleil venait de se lever.Finn n’avait pas dormi autant depuis longtemps. Des

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nappes de brouillard bleuté flottaient au niveau dusous-bois. Finn comprit, au bout d’un moment, quec’était en fait de la fumée. Il s’en inquiéta. La forêtgelée n’était certainement pas la proie des flammes.Il n’imaginait pas non plus un dragon se faisantgriller des saucisses. Pourquoi n’avait-il jamais penséqu’il pouvait tout simplement y avoir des gens danscette contrée ? Si c’était le cas, ou on lui viendraiten aide ou on le découperait en quartiers. Sa situa-tion présente n’étant pas loin d’être désespérée, iln’avait pas vraiment le choix. Il devait trouver de lanourriture.

Il fouilla dans ses sacoches. Il contempla la poireen peau prise au Renégat. La poudre rouge avaitprouvé son efficacité quand le sorcier en avaitaspergé les Frères Guerriers. Finn ne savait pas sebattre. Son meilleur moyen de défense était la fuite.

Il sella Brume et chargea les sacs sur le dos dePrunelle. Le bâton dans une main et la poire dansl’autre, il s’avança résolument. En l’absence de vent,la fumée était presque immobile. Finn se fia à sonodorat pour remonter la piste.

Il s’arrêta, stupéfait. Pourtant, sans le moindredoute, c’était bien un chemin qui s’ouvrait devantlui ! Voilà qui confirmait la présence d’habitants. Des

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lutins voleurs d’enfants ? Des dresseurs de monstres ?En fait, non. Un pauvre homme au visage noirci enpleurs devant une construction en bois, défoncée etfumante. Pas franchement effrayant.

– Holà ! appela Finn.L’homme eut un sursaut et se retourna en criant.

Puis il vit Finn et eut un pitoyable sourire.– Oh… J’ai cru qu’il était revenu…– Qui donc ?– Le Singulier.– Ah, connais pas, répondit Finn. Que s’est-il

passé, ici ?– Le Singulier a démoli ma meule ! Deux jours

que je veille à ce que la combustion ne s’emballepas ! Pour rien ! Je n’ai plus qu’à recommencer !

Finn s’approcha pour regarder la meule de plusprès. Il n’avait aucune idée de ce que c’était.

– À quoi ça sert ?– À faire du charbon, bien sûr ! Je suis Petit-

Grain, le charbonnier.Finn se présenta et demanda des explications. Il

apprit qu’une meule était une sorte de four où onbrûlait très lentement des bûchettes de hêtre. Il fal-lait surveiller le feu pendant six jours car le bois nedevait pas se consumer mais se transformer en char-

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bonnettes. On laissait refroidir puis on démolissait lameule. Finn ne comprenait pas l’intérêt d’un pareiltravail. Alors, Petit-Grain ramassa un objet noir et duret le lui montra. Du charbon. Les gens l’utilisaientpour se chauffer. Petit-Grain, cependant, apportait saproduction aux Mages Verriers.

– Et voilà, se lamenta-t-il, j’ai tout perdu ! LeSingulier m’a endormi et a détruit ma meule !

– Endormi ? répéta Finn. Comment ça ? Etpourquoi votre « Singulier » agit-il aussi mécham-ment ?

– Parce que c’est un esprit malfaisant, évidem-ment ! Des années qu’il nous empoisonne la vie ! Etimpossible de l’attraper, il a des pouvoirs surnaturels.

En disant cela, Petit-Grain jetait des regardsinquiets autour de lui.

– Il fait venir le sommeil sur nous autres… Jen’ai jamais pu le voir. Il paraît que c’est un gnomeaffreux, vous savez, il vient de là-bas.

– D’où ça ?– Des grandes plaines. C’est là où vivent les

monstres de son espèce. Heureusement pour nous,les pires d’entre eux ne s’aventurent pas dans la forêt.C’est parce que les arbres empêchent leurs dragonsde voler.

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Finn fronça les sourcils. Les histoires du char-bonnier lui rappelaient quelque chose.

– Et vous, d’où venez-vous ? demanda Petit-Grain.

– Moi ? Oh… heu… de nulle part en particu-lier. Je voyage. Ces grandes plaines, il me semble queje les ai aperçues, pas très loin.

– Oui, en effet. Ma femme me reproche souventde fabriquer mes meules trop près de la bordure.Elle craint que les loups féroces ne franchissent lalisière. À mon avis, ils n’existent pas. Ce n’est qu’unconte pour les enfants !

Finn eut un sourire un peu ironique.Petit-Grain ne doutait pas de l’existence des

lutins et des dragons mais il ne croyait pas auxloups !

– Il faut que je rentre au village. L’Illustre Magedoit être averti que le Singulier est de retour. Il neva pas être content.

Finn n’aimait pas entendre parler de Mages. Lecharbonnier avait déjà mentionné les Verriers etvoilà maintenant qu’il y avait aussi un Illustre !

– Pardonnez mon ignorance, je ne suis pas fami-liarisé avec vos termes. Hum… C’est quoi, au juste,un Illustre Mage ?

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– Ben, un mage, répondit Petit-Grain, les yeuxronds.

– Un sorcier, c’est ça ?– Je suppose, oui…Finn n’insista pas. Il demanda s’il était possible de

se procurer de la nourriture en échange d’uncoupé-besant d’argent. Petit-Grain fut très intriguéquand Finn lui montra la pièce.

– Est-ce un genre de bijou ?– Non, c’est une monnaie pour payer ce que

l’on désire. Comme je vous l’ai déjà dit, je suis ungrand voyageur. Dans d’autres contrées, j’ai rencon-tré des gens qui achetaient ce dont ils avaient besoinavec des barrettes d’argile. Et vous, que faites-vous ?Du troc ?

– Oui, je ne savais pas qu’on pouvait faire diffé-remment. Comme votre objet est en métal pré-cieux, vous trouverez facilement preneur chez lesMages Bronziers. Je n’ai moi-même pas grand-chose à vous offrir. C’est dommage… C’est si joli !Cela plairait tant à ma femme !

Finn ressentit un peu de pitié pour le pauvrecharbonnier. Sa compassion avait ses limites. Il fitdonc une proposition tout à son avantage. Il donne-rait le coupé-besant à Petit-Grain si celui-ci l’héber-

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geait et le nourrissait ainsi que ses bêtes pendantquelques jours. Finn s’intéressait aussi beaucoup à lachaude pelisse du charbonnier. Petit-Grain sauta surl’occasion : son épouse élevait des lapins. Elleconfectionnait ensuite des manteaux avec leurspeaux. Elle en ferait un sur mesure pour Finn. Petit-Grain voulait tellement la pièce qu’il était prêt àtout. Finn s’en aperçut et, profitant de la situation,réclama en plus trois couvertures en fourrure. Brumeet Prunelle avaient autant que lui le droit d’avoirchaud !

Après un dernier regard désolé sur la meule, lecharbonnier invita Finn à le suivre. Son moralremonta quand le coupé-besant changea de proprié-taire. Il ne se lassait pas de le contempler. Il s’émer-veillait sur le damier et la croix à huit pointes quidécoraient l’une et l’autre face. Finn supportait sesexclamations de contentement en songeant à sonfutur manteau. Ses mésaventures passées lui ayantappris la prudence, il ne posa aucune question surles Mages. Il prit garde de ne rien confier de com-promettant au charbonnier. Petit-Grain était unesprit simple et inoffensif mais il pouvait parler.

Le trajet parut bien long à Finn. Au moins, il lefit le ventre plein. Petit-Grain partagea ses provisions

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avec lui. Ils mangèrent, tout en marchant, le pain dechâtaignes et le pâté gras. Finn devina qu’il n’avaitpas fini de bouffer du lapin.

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Chapitre 2Mauvaises nouvelles

Le Maître Bibliothécaire remua la compote depommes avec la cuillère. Le Vénérable Islip n’y avaitmême pas goûté. Le vieillard se mourait lentement.Il n’avait plus guère de moments de conscience.Copiraille se sentait très seul en l’absence de Dystaret de Froideneige. Il quitta la chambre d’Islip, sonbol à la main. Il rencontra dans l’escalier le muletierOmoa, qui montait en courant.

– Vénérable ! Vénérable ! Vous n’allez pas lecroire !

– Qu’y a-t-il, mon bon ami ?– C’est Trago ! Il s’est présenté à la porte des

écuries ! Je… je ne l’ai pas laissé entrer. Mais il ditque c’est de la plus haute importance. Il veut abso-lument vous parler !

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– Il ne manque pas de culot, celui-là, grommelaCopiraille.

Le serviteur avait trahi les Vénérables en espion-nant pour le compte du Vidame de Marlane. Lacuriosité l’emporta sur la rancune. Le Maître Biblio-thécaire pria le muletier de rester à ses côtés, au casoù Trago aurait des velléités de vengeance. Copi-raille était vulnérable de par son âge et sa petitetaille.

Trago tenait à peine debout, tremblant de froid,de fatigue et de faim. Omoa eut pitié en le voyantainsi. Copiraille eut une pensée nettement moinscharitable. Le serviteur ne semblait pas en état decommettre un acte de violence.

– Vénérable, il s’est passé quelque chose de ter-rible, déclara Trago. Maître Viren Majus a été assas-siné !

Quand il était en proie à une grande émotion,Copiraille transpirait abondamment. La sueur coulade son front chauve.

– Qu’est-ce que vous racontez ? balbutia-t-il.Trago lui fit le récit des événements tragiques

survenus dans le palais de Sambuc, premier digni-taire du Conseil d’Hibah. Il ne se priva pas d’accu-ser Finn, l’étudiant, d’être responsable du massacre.

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Omoa regarda le Bibliothécaire. Était-il possible queles Maîtres Sorciers n’eussent plus aucun pouvoirmagique ?

– Sambuc veut s’emparer d’Ulcamar, dit Trago.C’est la guerre qu’il désire !

Copiraille était un homme intelligent et décidé.Il avait toutes les raisons de se méfier de Trago, quiavait déjà trahi les Vénérables. Cependant, il ne mitpas une seconde en doute la véracité de ses propos.Trago ne pouvait pas savoir que les Sorciers necomprenaient pas le Langage. Finn, apparemment,l’avait deviné… Copiraille n’avait pas le temps des’apitoyer sur la mort du Devin de Lur. Il fallait agirsans attendre. Il fit effort de compassion enversTrago en lui offrant le gîte et le couvert. Dès que leserviteur eut quitté les écuries, il se retourna vers lemuletier.

– Je crains qu’il ne soit trop tard pour prévenir lesfermes apicoles. Mais il nous reste une chance dedevancer Sambuc à Ulcamar. Je ne peux compter quesur vous. Prenez votre meilleure mule et sortez par laporte principale. Gagnez au plus vite la voie com-merciale et alertez la première caravane que vous ren-contrerez. La suite, hélas, dépendra des drapiers.

– Et le Grand Maître Dystar ? demanda Omoa.

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Du même auteur à l’école des loisirs

Collection NEUF

Sorcier ! 1. Menteurs, charlatans et soudards

2. Le Frélampier4. L’Honorable et le Monarque

5. L’Étoile6. Les quatre Dragons7. Secrets et confiture8. La fin du monde

La chose qui ne pouvait pas existerWilliams et nous

Un ange avec des basketsVilaine fille

Un sale moment à passerL’esprit de la forêt

Jusqu’au bout de la peur

Collection MÉDIUM

Ailleurs rien n’est tout blanc ou tout noirLe puits d’amour

Un phare dans le cielL’enfant des ombresLa marque du diable

Derrière la porteL’écolier assassin

CelaLe petit cœur brisé

La chambre du penduJeu mortelPourquoi ?

C’est l’aventure (recueil de nouvelles collectif)Ailleurs

© 2007, l’école des loisirs, Paris, pour l’édition papier© 2014, l’école des loisirs, Paris, pour l’édition numériqueLoi n° 49.956 du 16 juillet 1949 sur les publications

destinées à la jeunesse : mars 2007

ISBN 978-2-211-21854-2 978-2-211-21932-7