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> Focus Le chantier de l’îlot Yercin est lancé. > Portrait Jean-Jacques Launier, inventeur de l’art ludique La Halle Freyssinet, future cité numérique La Halle Freyssinet, future cité numérique fevrier - mars 2014 NUMÉRO 17 .. > Activités Les ateliers M1D, un lieu dédié à l’art et à l’artisanat. Restaurée et réaménagée, la Halle Freyssinet va accueillir 1 000 entreprises innovantes en cours de développement dans le domaine du numérique. Retour sur un projet de quartier. Restaurée et réaménagée, la Halle Freyssinet va accueillir 1 000 entreprises innovantes en cours de développement dans le domaine du numérique. Retour sur un projet de quartier.

fevrier - mars 2014 La Halle Freyssinet, future cité numérique

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Page 1: fevrier - mars 2014 La Halle Freyssinet, future cité numérique

> Focus Le chantier de l’îlot Yercin

est lancé.

> Portrait Jean-Jacques Launier,

inventeur de l’art ludique

La Halle Freyssinet, future cité numériqueLa Halle Freyssinet,future cité numérique

fevrier - mars 2014 NUMÉRO 17. .

> Activités Les ateliers M1D,

un lieu dédié à l’artet à l’artisanat.

Restaurée et réaménagée, la Halle Freyssinet vaaccueillir 1 000 entreprises innovantes en cours dedéveloppement dans le domaine du numérique. Retour sur un projet de quartier.

Restaurée et réaménagée, la Halle Freyssinet vaaccueillir 1 000 entreprises innovantes en cours dedéveloppement dans le domaine du numérique. Retour sur un projet de quartier.

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2 / treize Urbain le magazine de la Semapa

ACTU

Une exposition sur palissade, place Jean-Michel BasquiatMasquant l’emprise de la future Guinguette, café et équipement culturel qui sera construit sur la place Jean-Michel Basquiat,une exposition sur palissade présente aux passants les projets des immeubles qui seront réalisés d'ici 3 à 4 ans le long del'avenue de France et de la promenade plantée ainsi que les perspectives de la Halle Freyssinet, futur incubateur numérique.Une façon didactique de montrer l'avenir.

La promenadeplantée : un nouvelespace à arpenter Parallèle à l'avenue de France, un premier tronçon de lapromenade Claude Lévi - Straussa été réalisée entre la rue Neuve-Tolbiac et la place Jean-MichelBasquiat. Conçue par l'agenceEmpreinte (paysagiste) etl'architecte Pierre Gangnet cettepromenade plantée en balcon sur la rue du Chevaleret, d'unelargeur de 26 mètres s'étendra, à terme, sur 700 mètres de long.

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treize Urbain le magazine de la Semapa / 3

Suivre les chantiers avec la De Visu BoxGrâce à la Devisubox, installée sur une des tours de la BnF, la Semapa vous propose de suivre en direct l'aménagement duquartier Tolbiac-Chevaleret depuis son site internet : www.semapa.fr. Plusieurs clichés pris automatiquement de jour comme de nuit vous permettent de découvir ce qui a changé et suivre laprogression des travaux. Vous pouvez revenir en arrière, zoomer et même partager les photos sur vos réseaux sociaux préférés !

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ACTU

p 5 FocusLe chantier de l’îlot Yersin estlancé !

p 6 DossierLa Halle Freyssinet, après un totalréaménagement, deviendra lafuture cité du numérique

p 11 ÉvénementUne nouvelle fontaine Wallace àGare de Rungis.

p 12/13 Travaux et chantiersTravaux et chantiers.

p 14 AménagementPaul Bourget va débuter sa transformation.

p 16 LoisirsLa BnF fête ses 20 ans.

p 18 Développement durable

Des toits végétalisés prennent vie avenuede France.Des cultures d’algues dans vos murs.

p 18 PortraitJean-Jacques Launier inventeur d’artludique.

p 21 100 % conseilFaire des travaux chez soi.

p 22 ActivitésLes ateliers M1D, un lieu dédié à l’art età l’artisanat.

SommaireN Treize Urbain le magazine de la SemapaTreizeUrbain est le support d’infor mations de la Sociétéd’étude, de maîtrise d’ouvrage et d’aménagement parisienne(Semapa). Pour tous rensei gnements : Semapa - 69/71,rue du Chevaleret - 75013 Paris - Tél. : 01 44 06 20 00www.semapa.fr - Directrice de la publi-cation : NathalieGrand - Conception, création et exécution :Opérationnelle - Rédaction : Opération nelle (CatherineCénard, Joseph Gicquel, Léonor Lumineau) - Créditsphotos : Nicolas Thouvenin, Hugo Hébrard.

Bienvenue dans l’année du cheval !Comme chaque année, le 13e arrondissement fête le nouvel an chinois. Les manifestations célébrant l’entrée dans l’année ducheval ont débuté le 31 janvier. Le 9 février, le défilé des Olympiades a été le point d’orgue des célébrations. 2 000 personneset une quarantaine de groupes ont rendu possible ce grand événement alors qu’un public de près de 200 000 personness’était rassemblé pour y assister.

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Place Yersin, les boulistes ont laisséplace aux herbes folles mais, depuisfin février, l’îlot Yersin entame unenouvelle vie. Les travaux commencentsur ce petit triangle de terrain niché

entre l’avenue de la Porte d’Ivry, la place duDocteur-Yersin et l’avenue Claude-Régaud.L’immeuble qui occu pera l’îlot marquera lerenouveau architectural du quartier Bédier-Porte d’Ivry, avec la résidence étudiantebicolore qui lui fait déjà face. Ce bâtiment sera“pluriel” : il accueillera à la fois des logementspour les personnes âgées et des services pour les habitants. Le rez-de-chaussée abriteraun commerce de 470 m² environ et un centremédical.

Mieux accueillir les personnes âgéesLes six étages seront occupés par un pôled'hébergement et d'accueil pour personnesâgées dépendantes comprenant une unité devie ; une maison-relais conçue pour hébergerdes person nes en difficulté d’insertion socialeou à faible niveau de ressources qui ne peu -vent accéder à un logement ordinaire ; un foyer-logement et un centre d'accueil de jour destinéaux personnes atteintes de la maladie d'Alzhei -mer. Le projet de l’équipe d’architectes Brenac& Gonzalez avait été choisi, fin 2011, pour son articulation architecturale harmo nieuseavec les immeubles voisins. L’agence ment en“terrasses urbaines” (gradins) permettra auxespaces intérieurs de l’immeuble de bénéficier

d’une luminosité optimale, tout en préservantcelle des édifices situés à proximité. Lesespaces communs du bâtiment, grâce à degrandes baies vitrées, s’ouvriront vers l’extérieur,

et la vie du quartier. Paris Habitat, le maîtred’ouvrage, a déposé le permis de construire mi-2012. La livraison de l’immeuble est prévuepour la fin de l’année 2015.

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FOCUS

L’îlot Yersin, situé à un point d’entrée stratégique du quartier Bédier-Porte d’Ivry,accueillera en 2015 une structure dédiée aux seniors.

Bédier-Porte d’Ivry se refaçonne

Ce quartier entre périphérique et boulevard des maréchaux poursuit sa transfor -mation. L'aménagement de l'avenue Claude-Régaud devrait s’achever en avril 2014.Sur l’îlot ouest, en bordure de l’avenue de la Porte d’Ivry, le chantier du programmemixte (bureaux, services municipaux et poste de contrôle et d’exploitation dupériphérique) devrait démarrer en février. La construction de l’immeuble de bureauxde l’îlot est, entre l’avenue de la Porte d’Ivry et le périphérique, devrait démarrer fin2014, celle des logements au nord, en 2017. Sur l’îlot Maryse Bastié, la Maisoninternationale de séjour (MIS) sera livrée fin 2015. Les travaux relatifs aux bureaux,avenue de la porte de Vitry, débuteront en 2017.

Le chantierLe chantierde l’îlot Yersin est lancé

Place Yersin, les travaux vontcommencer.Déjà, lespalissades dechantier ont étéposées pourmatérialiser le site qui seratransformé parl’aménagement.

Bédier Porte d’Ivry

Bd Kellermann

Rue de TolbiacAv. d

’Italie

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En 2016, la Halle Freyssinet, ce vestigede l’activité ferroviaire, deviendra l’undes plus grands incubateurs numériquedu monde en accueillant 1 000 start-ups. « Une première mondiale », assure

Xavier Niel, le fondateur de Free, à l’initiativedu projet. Dans cette « cité du numérique »,les entreprises bénéficieront d’espaces parta -gés (salles de réunion, espaces de travail,auditorium, imprimante 3D Fab Lab...). En lesréunissant au même endroit, le but est ausside favoriser le partage d’expériences et deconnaissances, à l’image de ce qui se fait dansd’autres incubateurs.

Un projet ouvert sur le quartierLa Halle Freyssinet rénovée et reconvertieaccueillera également un restaurant ouvert24 h sur 24. Elle s’intégrera idéalement au seinde Paris Rive Gauche qui héberge déjà denombreux lieux en faveur de l’innovation etplusieurs acteurs du numérique. Au final, c’estun vrai « écosystème numérique » que lesinstigateurs du projet veulent faire naître etvoir rayonner sur la scène internationale. La

Mairie de Paris, par le biais de la Semapa aracheté la Halle Freyssinet à la SNCF. Elle l’arevendue au même prix (70 millions d’euros)à un consortium financé à 90 % ou 95 % parle fondateur de Free et le reste par la Caissedes Dépôts et Consi gnations.

Préserver le patrimoine industrielCe projet hors du commun va aussi permettrede donner une nouvelle vie à ce site historiqueatypique conçu en 1927 par l’architecte EugèneFreyssinet. En 2012, cette ancienne hallemessagerie de la SNCF a même été classée àl’inventaire des Monuments historiques. Leprojet architectural dirigé par l’architecte derenom Jean-Michel Wilmotte est ambitieux etinnovant tout en préservant l’histoire de cehaut lieu du patrimoine industriel. La Halle,aujourd’hui nichée entre les voies de la Gared’Austerlitz et la rue Louise Weiss sera, avecl’aménagement du quartier, mise en valeur ettissera des liens entre les quartiers de la Biblio -thèque nationale de France et du Chevaleret. En savoir plus :http://1000startups.fr/

DOSSIERParis Rive Gauche

Restauré et réaménagé, l’édifice va devenir une cité dédiée au numérique quihébergera 1 000 start-up, entreprises innovantes en phase de développement. Xavier Niel, PDG de Free, acquéreur de la Halle et porteur du projet, veut en faire« le plus grand incubateur numérique au monde. »

Bd Kellermann

Rue de TolbiacPlace d’Italie

Av. d

’Italie

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La Halle Freyssinet, future cité numérique

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Transformer la Halle en point de jonction etnon plus de séparation entre les quartiersde la BnF et du Chevaleret est un des enjeuxprincipaux du projet. La grande place actuelleoù est situé le bâtiment est, en effet, enclavée eten décaissé, tant par rapport à la rue du Cheva-leret que par rapport à la future promenadeplantée. « Le défi est d’aménager autour de laHalle un vrai espace public qui la mette en valeurtout en la connectant et en l’ouvrant sur le restedu quartier », souligne Ludovic Vion de laSemapa. L’idée est de transformer ce qui pourraitêtre des contraintes en atouts pour souligner lecaractère exceptionnel de l’endroit ». Pour cela,plusieurs solutions sont prévues : une nouvellevoie entre le boulevard Vincent-Auriol et la rue

du Chevaleret longera le flan ouest de la halle.Ce sera un espace partagé où la priorité seradonnée aux piétons sans exclure la voiture.Devant l'accès principal de la « cité du numé-rique » un parvis ouvert sur le boulevard Vin-cent-Auriol sera aménagé. Des escaliers, desascenseurs ou des rampes permettront de fran-chir le dénivelé et de rejoindre les rues du Che-valeret et Louise Weiss ainsi que la promenadeplantée et les futurs espaces publics situés deplain-pied avec l'avenue de France. Traversant laHalle, deux passages ouverts au public permet-tront également de relier le quartier de la BnF auquartier du Chevaleret. La rue Charcot sera aussiprolongée, non plus par une passerelle mais parune vraie rue, dénommée Alphonse Boudard.

Le projetarchitectural de la Halle Freyssinet,dirigé parl’architecte Jean-Michel Wilmotte,permet à la fois de conserver lepatrimoineindustriel du lieu existant tout en ouvrantl’équipement sur le quartier Tolbiac-Chevaleret.

Un projet bien intégré dans le quartier

La Halle Freyssinet en 3 dates 1927 : Eugène Freyssinet conçoit cet entrepôtferroviaire. 2006 : le service de fret de la SNCF,la Sernam, abandonne le lieu et la démolitionest envisagée. 2012 : la Halle est inscrite auxmonuments historiques...

Un incubateur est une structure d’appui des start-up(entreprises innovantes en phase dedéveloppement). Il leur apporte unaccompagnement en termes deformation à l’entreprenariat, de contactet rencontres, d’aide à la constructiond’un modèle économique, de recherchede financements…

.. Depuis la fin des années 2000,les incubateurs fleurissent dans la capitale.

Il en existe aujourd’hui unevingtaine qui apportent leursoutien aux créateurs des jeunessociétés en devenir qu’ils ontsélectionnées. Les plus connuss’appellent Le Camping, Spark,Numa, La Ruche… Ils sontgénéralement cofinancés par la Région Ile-de-France, desassociations du numérique (Silicon Sentier, notamment), la Mairie de Paris, de grandesécoles de commerce oud’ingénieurs (HEC, École nationalesupérieure des Arts et Métiers) ou par des partenaires privés,comme c’est le cas, pour la

Halle Freyssinetreconvertie,

avec XavierNiel, le patron de Free.

ZoomN

Que pensez-vous de l’ouverture de cet incubateur et du renouveaude la Halle Freyssinet ?U

« Je travaille ici depuis troisans et je trouve la zone encorepeu active. L’installation del’incubateur de start-up vadynamiser le quartier ! Enplus, les jeunes, c’est l’ave-nir ! Cette proximité peutaussi être intéressante pourcréer des partenariats entreles jeunes créateurs et lesentreprises déjà présentesen nombre dans le quartier. »

« Ce projet va amener de nou-veaux emplois. Cette initiativeparticipe aussi d’un aménage-ment du quartier que j’ap-prouve, notamment le projetde recouvrement des voiesferrées du réseau Austerlitz.Je travaille dans l’antenne duministère qui donne sur laHalle Freyssinet; la vue seraaussi beaucoup plus joliequand elle sera refaite ! »

« Ce nouveau centre d’activité,tout proche de notre magasin,est une bonne nouvelle car ilva nous apporter de nou-veaux clients, d’autant plusqu’il y a peu de petits com-merces pour déjeuner sur lepouce, le midi, les salariésdes bureaux déjeunent dansles restaurants d’entreprise etnous avons, surtout, uneclientèle d’habitants. »

Hassina Karecha, 50 ans,boulangère, “La Fournéecroustillante”, rue LouiseWeiss

Aude Grisoni, 39 ans,informaticienne, ministèrede l’Économie et desFinances

Romuald Gaisnon, 39 ans, technicien télécom

treize Urbain le magazine de la Semapa / 7

Silicon 13e

La Halle Freyssinet donnera auquartier un petit air de “SiliconValley”, le berceau californien desstart up informatiques, et contribueraau rayonnement mondial du 13e

arrondissement.

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« Ce bâtiment de 310 m de long sur 60 mde large est, aujourd’hui, une barrière dansle quartier. Notre mission consiste tout d’abordà le rendre perméable pour qu’il ne le soit plus.La façade nord, l’entrée principale, sera entransparence. Un petit chef d’œuvre d’ingénieriesera réalisé pour cela : nous allons moiser[NDLR : assembler les pièces deux à deux avecdes boulons] la structure pour la renforcer. Ce

sera une rencontre entre le travail d’ingénieurde 2014 et le travail de l’ingénieur EugèneFreyssinet en 1927. À l’intérieur, le bâtiment sedivise en trois parties. La première abrite unforum ouvert au public avec des salles de réu-nion et le Fablab situés sur les côtés. Elle seraséparée de la 2e partie par un passage public.Les start-up seront installées dans cette 2e par-tie qui sera organisée en huit villages regrou-pant 2 500 postes de travail sur plusieurs strates(espaces de convivialité, grandes tables de tra-vail, espaces de réunion). C’est ici qu’on trouvera

le concept de containers. En son centre, la Hallesera dégagée afin de mettre en valeur la nefcentrale d’une hauteur de 13 m. Au-delà du 2e

passage public, la dernière partie du bâtimentsera occupée par un restaurant d’une capacitéde 600 couverts. Nous conserverons la mémoiredu lieu en y installant plusieurs wagons qui ser-viront de lieu de restauration. Conserver lestrois nefs initiales permet de mettre en valeurl’architecture d’Eugène Freyssinet. Enfin, unegrande partie du travail va consister à rénoverla Halle qui n’est pas en très bon état. »

Pourquoi avoir choisi d’installer cetincubateur dans la Halle Freyssinet ?Ce site de la Halle Freyssinet présente le double intérêt d’être dans Paris intramuros,donc facilement accessible, et de disposerd’une superficie suffisamment grande, plus de30 000 m², pour accueillir ce projet qui sera leplus grand incubateur de start-up au monde.De plus, le quartier Paris Rive Gauche est enpleine renaissance. La création du plus grandincubateur du monde en plein cœur de cequartier va accroître encore son dynamisme et

le développement de l’écosystème numériqueà Paris et en France.

Quelles seront les interactions avec leprojet d'aménagement du quartier ? Dès le début, ce projet a été conçu pour êtreen complète osmose avec le quartier Paris RiveGauche. Il prévoit de permettre aux habitantsd’accéder à une partie de ses espaces. C’est le cas, par exemple, avec le forum, un grandauditorium d’une capacité de 360 placesassises, le Fablab de 1 000 m², où des outils, et

notamment des machines-outils pilotées parordinateurs, seront mis à disposition du publicpour concevoir et réaliser des objets, ou encorele restaurant ouvert 24h/24 donnant sur le jardin. Tous ces lieux seront accessibles auxriverains. De plus, le bâtiment sera traversé pardeux passages publics. Ces passages en vitrinesur la halle permettront de relier l’avenue deFrance aux quartiers historiques du 13e arron-dissement. Ils contribueront aussi à faire décou-vrir le bouillonnement constant qui habitera laHalle Freyssinet.

«Conserver les 3 nefs initiales permet de mettre en valeur l’architectured’Eugène Freyssinet »Jean-Michel Wilmotte, architecte de l’incubateur numérique de la Halle Freyssinet.

Paris Rive Gauche DOSSIERInterviewN

«

L’investissement dans la Halle Freyssinet par l’entreprenant XavierNiel, pour en faire la plus grande pépinière mondiale de start up, enpartie ouverte au public, constitue une formidable promesse d’animationdu quartier et de valorisation du 13e.

Dès le début, ce projet a étéconçu pour être en complèteosmose avec le quartier Paris RiveGauche »

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Le projet dans cette partie de Paris RiveGauche est de connecter le quartier de la BnF au quartier Chevaleret enrecouvrant le faisceau de voies ferréesde la Gare d’Austerlitz », explique Ludovic

Vion, directeur de la programmation et del’urbanisme à la Semapa. Le long de l’avenuede France, une série de bâtiments mêlantcommerces au rez-de-chaussée et logementsou bureaux se dressent déjà, tel le surprenantimmeuble, qui a déjà reçu le surnom de « nidd’oiseau » car constellé de « branchages », signépar l’architecte Rudi Ricciotti. D’autres vontêtre construits jusqu’en 2021. « Ils s’organiserontperpendiculairement à l'avenue de France,autour d’une succession de passages et de voies qui créeront de la porosité et enjamberontles voies ferrées afin d’affirmer que l’on peutfacilement passer d’un quartier à l’autre ». CôtéChevaleret, une promenade plantée exposéeau sud-ouest, dont un premier tronçon débou -chant sur la rue de Tolbiac est déjà en place,sera aménagée le long de ces immeu bles aufur et à mesure des construc tions. En contrebas

et en bordure des voies ferrées, la HalleFreyssinet rénovée et réaménagée trônera aumilieu d’un grand espace public urbain quimettra en valeur ce bâtiment inscrit à l’inven -taire des monuments historiques. L’actuellepasserelle provisoire quirelie la rue du Chevaleretet l’avenue de France seraremplacée par une ruedéfinitive, dans le pro -

longe ment de la rue Charcot. Elle longera unjardin suspendu situé au même niveau que la promenade plantée et donnera donc, enbalcon, sur la rue du Chevaleret.

Un quartier en pleine mutation

Avec ses longues nefs, ses verrières, ses voûtes en béton armé et ses auvents extérieurs,la Halle Freyssinet est un témoin de l’architecture industrielle du 20e siècle. C’étaitaussi, déjà à l’époque, un lieu d’innovation puisque son concepteur, l’ingénieur EugèneFreyssinet y a expérimenté deux de ses inventions : le compactage du béton parvibration et le béton précontraint. Ce qui a amené ensuite beaucoup de liberté dansla création architecturale. Le projet de l’architecte Jean-Michel Wilmotte allierapréservation de l'édifice et nouvelle ambition architecturale.

Un site architectural hors du commun

Le projet reliera la BnF au quartier Chevaleret en recouvrant les voies ferréesde la gare d’Austerlitz .

La passerelle provisoiresera remplacée par une vraie rue dans le prolongement de la rue Charcot.

La promenadeplantée, parallèleà l’avenue deFrance, offre enbalcon une vuesur l’ancien 13e.

La place Jean-Michel Basquiat.

La Halle Freyssinetsera mise en valeur.

La réhabilitation et la conversion de la Halle Freyssinet s’inscrivent dansl’aménagement global qui va relier le nouveau et l’ancien quartier, historiquementcloisonnés par les voies ferrées.

La couverture des voies ferrées avenue de Franceaccueillera, immeubles, commerces, espaces publics.

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Toute l’Ile-de-France esttournée vers l’innovation

Pour construire et conduire les projetsles plus innovants, la région Ile-de-Francea créé 8 pôles de compétitivité. Cesentités associent entreprises, centres derecherche et organismes de formationpour dégager des synergies. Advancity-Ville et Mobilité durables (bâtiments,infrastructures, aménagement urbain,transports), ASTech Paris Région(motorisation, transport spatial, aviationd'affaires), Cap Digital (technologies del'information et de la communication,technologie des contenus numériques),Cosmetic Valley (parfumerie,cosmétique), Finance Innovation(projets industriels et de recherche à haute valeur ajoutée et créateursd'emplois, expertise financière), Medicen Paris Région (santé, nouveauxmédicaments, nouvelles thérapiesgéniques, moléculaires et cellulaires),Mov'éo (automobile, transports collectifs,aéronautique, ingénierie routière),Systematic Paris Région (optique,électronique, logiciels)...

Paris Rive Gauche DOSSIER

Un quartier tourné vers l’innovationQuartier historiquement industriel et ouvrier, Paris Rive Gauche devient le berceaude l’innovation dans plusieurs domaines.

� Paris Diderot Les chiffres expriment l’investissement de l’Uni-versité pluridisciplinairedans une recherche depointe de dimension euro-péenne : 92 équipes derecherche associées à de grandes institutions(CNRS, INSERM, CEA,INRIA, Institut Pasteur,IRD), 23 écoles doctorales,2 000 chercheurs et ensei-gnants-chercheurs, 2 300doctorants, 500 thèses/an.Elle est membre fondateurdu Pôle de recherche etd’enseignement supérieur(PRES) Sorbonne ParisCité, qui réunit 3 autresuniversités et 4 grandesécoles ou instituts.

� Biopark Cet hôtel industriel deverre et d’acier inauguréen 2006 est le premierberceau de l’innovation à Paris Rive Gauche.Implanté délibérément

à proximité de l’Universitépour créer des synergiesentre les entreprises et les unités de recherche le bâtiment héberge desentreprises à la pointe des biotechnologies. Une partie desmédicaments du futur s’y construit.

� L’UniversitéPierre et MarieCurie

porte 9 laboratoiresd’excellence (Labex) dansdes domaines très divers :mathématiques, étude de la matière, chimie,désordres psychiatriques,immunité, constituants de l’Univers, plasmas,modélisation et simulationnumériques en recherche,numérique. Elle estimpliquée dans des Labexextérieurs. Elle est investiedans les innovationsthérapeutiques (maladiescardiovasculaires, du

métabolisme et de lanutrition, affections du système nerveux), larecherche sur la biologieet l’écologie marines, en bio-informatique... Elle dispose d’équipe -ments de pointe que peuvent utiliserchercheurs et industriels.

� Paris InnovationMasséna

est un incubateur detechnologies numériquesouvert en 2001. Installé,15, rue Jean-Baptiste-Berlier, à côté dupériphérique, sur 3 000 m²,il accueille des entreprisesqui opèrent des synergiesentre elles, associent leurstechnologies et leurssavoir-faire. Certainessont déjà des “successstories” : To Luna,Sequans Communication,Exalead, Qosmos, Wedia…

Tourné vers l’innovation, les pépinières d’entreprises comme celle dela rue Berlier, donnent un coup de pouce à de jeunes entrepreneurs.

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ÉVÉNEMENT

Une nouvelle fontaine Wallace pour Gare de RungisLe quartier Gare de Rungis accueille une fontaine Wallace bleue. Cette fontaine, bien connue des Parisiens, au chapiteauportée par quatre cariatides, s’habille de couleurs dans les opérations d’urbanisme en cours. Comme ses semblables du 13e

(une rouge aux Olympiades, une jaune sur l’esplanade Pierre Vidal-Naquet et une rose place Jean-Anouilh), la fontaine Wallacede Gare de Rungis retrouvera sa traditionnelle couleur vert bouteille lorsque le quartier sera terminé.

Gare de Rungis

Bd Kellermann

Rue de TolbiacAv. d

’Italie

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TRAVAUX ET CHANTIERS

71 nouveaux logements à Masséna-ChevaleretLe programme mixte -logements sociaux, crèche de 30 berceaux, locaux d’activités, commerces- situé entre les rues LéoFränkel et Jeanne Chauvin vient juste d’être livré. Les premiers habitants peuvent commencer à s’installer. La crèche accueillerales enfants au printemps. Les 2 immeubles séparés par une faille étagée présentent des architectures à la fois contrastées etharmonieuses. L’immeuble de la rue Jeanne Chauvin s’appuie sur l’alignement de la voie. L’immeuble, rue Léo Fränkel, avec sesbalcons filants, tire profit de son implantation au droit d’une “fenêtre végétale” -en voie de réalisation-, qui assure le lien entrela rue du Chevaleret et les nouveaux quartiers. Les immeubles comprennent 120 m² de panneaux solaires, des terrassesvégétalisées et un système de récupération des eaux de pluie.

Bruneseau Rue Jean-Baptiste Berlier : c’est parti !L’aménagement va s’opérer en deux phases. La 1ère, en cours,durera 15 mois et concerne la rue “basse”, entre le quai d’Ivry etla future allée Paris-Ivry. Elle s’achèvera en février 2015. Le tracéde la rue Berlier va être modifié et la patte d’oie actuelle (au niveaudu quai d’Ivry) va disparaître. Une voie provisoire est en cours deréalisation. Dès qu’elle sera achevée, en mai 2014, la circulationbasculera d’un seul côté de la patte d’oie, côté Ivry. Des travaux deterrassement seront alors entrepris sur la voie, côté Paris. La 2e phase concerne la partie haute, entre la future allée Paris Ivryet le boulevard du général Jean-Simon. Elle s’achèvera au 3e

trimestre 2017. La topologie, le profil en long et le tracé de la ruevont être modifiés afin de l’intégrer à la trame viaire générale duprojet d’aménagement de Bruneseau nord. Dans sa partie “haute”,la rue intègrera les mesures conservatoires permettant le passagede la ligne 10 du métro et la création d’une réservation pour lafuture station de métro en interconnexion avec le tramway T3. La circulation de la rue Jean-Baptiste-Berlier est maintenue pendanttous les travaux, du quai d’Ivry jusqu’à la rue Bruneseau.

A

B

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Gare de Rungis s’affineUne fontaine Wallace de couleur bleu a étéinstallée, place Pierre-Riboulet, devant leslogements d’étudiants-chercheurs. Elle seraen service au terme de l’aménagement de laplace. 10 arbres ont été plantés le long de larue Annie-Girardot et le futur jardin public esten cours d’aménagement. Le pavement desespaces publics, rue Madeleine-Brès, rueAugustin-Mouchot et place Pierre-Riboulet esten cours de finition. Le gros œuvre del’immeuble de bureaux qui longe la rue Brillat-Savarin est bientôt achevé.

D

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FocusNPériph’ déviéA partir d’avril 2014,commencent les travaux dedévoiement du boulevardpériphérique. Cetteopération préalable à larestructuration del’échangeur du quai d’Ivrydurera un an. Elle permettradans une seconde phase lacréation des ouvrages d’artnécessaires au passage de l’allée Paris-Ivry sous le boulevard ainsi que la restructuration del’échangeur, la reprise des 4 bretelles et la création de l’allée Paris-Ivry, au droitdu boulevard périphérique.

Couverture des voiesDans le quartier Masséna-Chevaleret, la 2e phase de la couverture des voiesferrées de l’îlot M9, entre la rue Jeanne-Chauvin etl’avenue de France et entreles rues Jacques-Lacan et Julie-Daubié, commenceen avril 2014. Elle s’achèveraau 3ème trimestre 2016. La dalle partielle de l’îlotM10, située entre la rue duLoiret et l’avenue de France,est achevée.Dans lequartier Tolbiac-Chevaleret,la couverture se poursuitentre la rue Domrémy et larue Charcot (îlot T7) avec lapose des 30 poutres de 58m préfabriquées sur place.

SondagesterrestresPendant les travaux derestructuration del’échangeur du périphériqueet le percement de l’alléeParis-Ivry sous l’échangeur,une grande quantité deterre sera excavée. Depuisfévrier, près de 225sondages géotechniques etenvironnementaux sont encours d’être réalisés pourdéterminer les filièresd’évacuation des terresappropriées et assurer lemeilleur traitement desterres. Durée des travaux4 à 5 mois.

Austerlitz Gare va bon trainL’élargissement du quai d’Austerlitz est bientôt achevé. L’espace public est élargi. Deuxescaliers sont créés. L’un, dans l’axe du pont Charles-de-Gaulle, permet l’accès public à lagare d’Austerlitz. Une rampe d’accès pour personnes à mobilité réduites est, elle aussi,réalisée. Le second escalier, dans l’axe de l’avenue Pierre-Mendès-France, mettra en relationl’espace public du niveau haut (avenue Pierre-Mendès-France) avec la cour Seine. Lachaussée du quai et le parvis de la gare se terminent en mars 2014. La dalle du secteurAusterlitz sud est en cours d’achèvement.

Des bureaux àMasséna Le programme de bureaux situé rue Albert Ein-stein a été livré fin février. Le volume de cebâtiment de granit gris bleu est percé de largesbaies en quinconces. Il accueille en partie basseun commerce double hauteur. Celui-ci permet-tra d’animer le boulevard du général Jean-Simon. Un “hall” se déve lop pant toute hauteurcomprendra des cir cula tions, des paliersouverts et des ascenseurs panoramiques.

B

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AMÉNAGEMENT

C’est une toute nouvelle histoire qui se dessine dans l’îlot Paul Bourget à l’extrémité de l’avenuede la Porte d’Italie. Les bâtiments vont être démolis et reconstruits par étapes pour voir naîtreun espace de vie de quatre hectares ouvert sur le parc Kellerman et protégé du périphérique.

La mise aux normes climatique et entermes d’accès aux personnesâgées ou handicapées des bâti-ments existants, voire l’améliorationdes appartements de la cité Paul

Bourget s’est révélée trop complexe engardant les constructions actuelles. Aprèsconsultation des habitants, ont été décidées ladémolition et la reconstruction des immeublesde logement ainsi que la réhabilitation de l’îlot,avec une liste d’objectifs élevés : restructurer lacité et mieux l’intégrer dans la ville, reconstruirele nombre de logements sociaux existants avantl’incendie d’un immeuble en 2008, soit 365,offrir aux habitants des logements aux normesactuelles de confort, désenclaver l’îlot, renforcerla continuité urbaine au-delà du périphérique,réduire les nuisances sonores du périphérique,requalifier l’avenue de la Porte d’Italie, aména-ger un jardin public, améliorer l’accessibilité etla lisibilité du parc Kellermann, relier lesespaces verts entre eux, aménager les espacespublics en faveur des circulations douces. Leprojet du cabinet d’architectes Urban Act a étéjugé le mieux à même de répondre à ces exi-gences. La transformation la plus attendue parles résidents concerne évidemment les loge-

ments. Les 4 bâtiments démolis vont laisserplace à 9 immeubles répartis autour d’unespace paysagé central. L’ouverture des bâti-ments actuels face au périphérique engendreun effet de caisse de résonnance. AlexandreBouton, l’architecte d’Urban Act, le corrige enconstruisant une lignée de bâtiments, majori-tairement d’activités, en bordure de la ceintureautoroutière. Pour obtenir l’effet écran sans pri-ver la cité du soleil, il implante les constructions

sur un talus paysager qui permet de renforcerla continuité avec le parc. Les habitants et lesélus, avec l’aide d’Urban Act, ont décidé dedoter le quartier d’une vaste dimension paysa-gère en le tournant et l’ouvrant sur le parc Kel-lerman qui le borde à l’ouest et en créant,depuis l’avenue de la porte d’Italie, une espla-nade est-ouest en pente douce : « Ce parc, leplus grand du 13e arrondissement, est une véri-table chance, commente Alexandre Bouton.

14 / treize Urbain le magazine de la Semapa

Garder la mémoire de l’ancienne citéLa réhabilitation de la cité Paul Bourget donne lieu à un travail de mémoire.L’association Trajectoires qui se fixe pour objectif de « participer à des projets desauvegarde et de transmission de la mémoire et de mener des recherches historiquesdans un souci d’analyse critique du passé et du présent » s’est proposée de consignerl’histoire de l’îlot. Elle a entamé le travail, à l’automne 2013, par le recueil d’archivessur la cité. Elle a engagé également la collecte des témoignages de résidents, encommençant par les membres de l’association des locataires. Elle poursuivra ensuitecette démarche auprès des habitants et les sollicitera sur le type de restitution qu’ilsen attendent : « Tout est ouvert, dit Pierre-Jacques Derainne, pilote de l’opération, maisnous aimerions croiser les publics, et, notamment, associer les enfants, les élèves ducollège voisin Évariste Gallois ». Trajectoires a organisé, à la mi-janvier une petite fêteavec l’association des locataires pour présenter le projet et « engager une dynamique ».

Le réaménagement de Paul Bourgetdonnera une nouvelle vie au quartieret plus de confort à ses habitants.

Paul Bourget va débuter sa transformation

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L’ouverture du quartier permettra de le connecteravec l’avenue, lui donner une visibilité qu’il n’avaitpas de ce côté et autoriser un passage plus fortde la ville à la nature ».

Une ouverture tous azimutsIl ressort des différentes réunions de concerta-tion menées avec les habitants que la cité estaujourd’hui « hors la ville ». Pour y remédier, larue Paul-Bourget, aujourd’hui en impasse surle parc, sera prolongée et reconnectée à sonenvironnement. De même, la création d’un “îlotéconomique”, en bordure de l’avenue de laporte d’Italie, composé de bureaux, d’un hôtel,de commerces, dont le magasin Bricoramaexistant, va favoriser la mixité du quartier. Unéquipement public (bibliothèque ou média-thèque) viendra renforcer l’offre de services

alors que 35 logements intermédiaires et 100logements étudiants seront réalisés. Enfin, pourrelier Paul Bourget au Kremlin-Bicêtre (com-mune limitrophe dont le centre est, à vol d’oi-seau, à moins d’un kilomètre), il a été convenud’imaginer une passerelle qui enjambera lepériphérique. Une intense concertation avaitdémarré dès l’annonce du projet, en 2010 etune charte du relogement a été signée en2011. Le dialogue va se poursuivre tout au longdes réalisations.

10 ans d’aménagement en 3 phasesLa 1ère phase s’engage au printemps et vaconcerner 2 bâtiments, soit 62 logements, àproximité de la nouvelle entrée du parc Keller-mann, ainsi que l’aménagement de l’Îlot « éco-nomique ». Le bâtiment 1 intégrera un local

collectif pour les résidents, inexistant jusqu’ici.Le concours d’architectes de la seconde phase—4 bâtiments, 190 logements— est lancé. Leslauréats seront connus fin 2014. La 3e phasepermettra la réalisation des 113 derniers loge-ments en 2 bâtiments. Les dates de construc-tion du bâtiment de logements intermédiaires(35) et de la résidence étudiante (100 cham-bres) ne sont pas encore arrêtées. Bailleur etmaître d’ouvrage des 365 logements sociaux,Élogie, juge ce projet « exceptionnel par sonenvergure, sa durée, et le fait qu’il s’agit derenouvellement urbain et de relogement : cesopérations nécessitent une intense et constanteconcertation », explique Valérie Pouwels, char-gée d'opération.

treize Urbain le magazine de la Semapa / 15

•• La Semapa, sociétéd’aménagement de la Ville deParis, qui œuvre sur plusieursquartiers du 13e

arrondissement, a étédésignée “aménageur” du quartier Paul Bourget. A ce titre, elle est chargéed’acquérir les terrains, depiloter (en qualité de maîtred’ouvrage) toutes lesopérations impliquées par laréhabilitation et d’en informerles habitants et les riverains.

La Semapa, aménageur

FocusN

Les accidents récents ont conduit à faire évoluer la réglementation française et européenne des tun-nels routiers pour assurer la sécurité des piétons. 22 tunnels d’Ile-de-France sont ainsi en voie demodernisation par les services de l’Etat. Dans ce cadre, 2 issues de secours de l’autoroute A6 vont êtrecréées en connexion avec le quartier Paul Bourget. La 1ère sera intégrée dans un bâtiment cons truit enbordure du périphérique, la seconde débouchera dans l’espace public au sud de la voie nouvelle.

2 issues de secours de l’A6 aménagées

« La transformation de la ville est

un processus long. L’implication

de tous, notamment des habitants

du quartier, est une force

incommensurable pour créer

et construire le projet dans

le temps. Avec comme objectif

l’amélioration du cadre de vie de

tous les habitants en leur offrant

plus de confort, plus de ciel, moins

de bruit et plus de paysages. »

« Réhabiliter un quartier estcomplexe et a des impactsforts pour la vie de seshabitants. Il était importantd'associer les habitants dèsles études préalables, pourengager des échanges, créerune relation de confiance ettravailler ensemble à bâtirun projet qui réponde aumieux à leurs attentes ».

Alexandre Bouton,architecte

Comment voyez-vous

latransformationdu quartier ?

Céline Deléron,chargée du projet,

Semapa

« Curieusement, nous trouvons peu de docu-ments d’archives sur la cité,comme si elle était égale-ment enclavée dans sonévocation. Nous avonsentrepris de faire revivre la mémoire à partir d’ou-vrages, de photos et dessouvenirs des habitants.Nous réfléchissons auxmoyens pour faire pariciperle public le plus large. »

Pierre-JacquesDerainne, pilote du

projet mémoire

L’îlot économique, Porte d’Italie.

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LOISIRS

e 14 juillet 1988, lors de son tradi -tionnel entretien télévisé, le présidentde la République François Mitterrandannonce « la construction (...) de la plusgrande et de la plus moderne bibliothèque

de langue française au monde (...) Elle devracouvrir tous les champs de la connaissance,être à la disposition de tous, utiliser les tech -nologies les plus modernes de transmission dedonnées, pouvoir être consultée à distance (...). »En janvier 1994, un décret officialise la créationde la Bibliothèque nationale de France (BnF).Un projet plus que nécessaire car la Biblio -thèque nationale, ancienne bibliothèque du roi,peine à faire face aux problèmes de stockageet à l’accélération des progrès informatiques.En 1989, le projet architectural de DominiquePerrault — quatre livres ouverts encadrant uneesplanade — est retenu par le Président de laRépublique au terme d’une procédure desélection des projets par un jury international,et la BnF ouvre en 1996. Aujour d’hui, « la BnFest devenue une grande institution culturellereconnue dans le monde et ouverte à tous les

publics alors que l'ancienne Bibliothèque natio -nale était réservée aux seuls chercheurs », seréjouit Bruno Racine, son président. Tournantmajeur, l’établissement a aussi été un despremiers à numériser ses collections, dès 2007.Aujourd’hui, 3 millions de documents sont en

ligne. « Nous comptons 14 millions de visites enligne pour 1 million sur place, ce qui reste unchiffre très élevé que nous voulons maintenirgrâce à l'amélioration constante de notre accueilet de nos services ».

Le site François Mitterrand est déjà riche d’une histoire et d’une actualité foisonnante.Depuis sa construction, la Bibliothèque nationale de France conduit une modernisationconstante pour servir au mieux ses publics.

La BnF fête ses vingt ans

En 2013, l’accès aux documents audiovisuels a été moderniséet l’offre renouvelée. 1,5 million de documents sonores, vidéoset multimédias, c’est le trésor sur lequel veille le départementaudiovisuel de la BnF. La bibliothèque publique met à disposi-tion les meilleures productions de cette collection. La salle A,dédiée à l’audiovisuel, a été repensée : dix stations de consul-tation y ont été installées. Un écran plasma diffuse des pro-grammations du département. Un studio de montage estaussi accessible sur réservation. Dans les salles de lecture duHaut-de-jardin, des stations numériques donnent désormaisaccès aux ressources audiovisuelles. L’offre a aussi été étayée :webdocumentaires, livres audio ou encore “discothèqueidéale” sont par exemple proposés.

Une offre audiovisuelle de pointe

L

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À l’est, du nouveauDepuis l’origine, l’entrée de la Bibliothèque François Mitterrand n’a jamais satisfait le public : difficile à repérer, aléas des tapisroulants, esplanade glissante en cas d’intempéries... La direction a décidé, conjointement à l’affectation d’un espace de 1 000 m², à l’est,au MK2 Bibliothèque, de doter le site d’une nouvelle entrée, financée par la société cinématographique. Mise en service en décembre2013, elle est située dans le prolongement de la rue Jean-Anouilh. Surplombée d’une impressionnante structure métallique, elle seremarque de loin, « est beaucoup plus visible et plus sûre pour les usagers que l'ancienne », explique Bruno Racine. Le large escalier, enmétal lui aussi, conduit vers le hall, avec vue sur le jardin-forêt. L’ouvrage d’art a de quoi impressionner : ses marches laissent apparaîtrele sol en contrebas et donnent une impression de légèreté à la structure. Les deux ascenseurs rendent l’entrée accessible aux personnesà mobilité réduite.

MK2-BnF en synergie Originalité, la nouvelle entréeEst assure la desserte de labibliothèque, à gauche et dequatre nouvelles salles d’art et d’essai du MK2, à droite,constituant ainsi une passerelleentre les deux établissements.Ouvertes fin 2013, « ces salles,avec 5 000 spectateurs parsemaine, semblent déjà avoirtrouvé leur public », se réjouitBruno Racine.

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

C’est la nouvelle passion aux Etats-Unis,particulièrement à New-york, enAustralie ou encore à Londres ; on lesappelle “rooftop gardens”, jardins de toit. En octobre 2013, Michael

Bloomberg, alors maire de New-York, aprésenté des réalisations de la métropoleaméricaine dont les jardins-terrasses. Aujour -d'hui, ce concept est repris à Paris RiveGauche. Les bâtiments qui vont les accueillirsont situés avenue de France, en face de laBibliothèque nationale de France (BnF). Leurstoitures accessibles bénéficieront d’uneorientation sud-ouest et s’étendront sur plus de 500 m². « C’est une expérimentationà l’échelle de plusieurs bâtiments qui se juxta -po seront », explique Ludovic Vion, direc teurde la Programmation et de l’Urbanisme de laSemapa.

Objectif jardins collectifsPour la première fois, les directives en faveurde jardins-terrasses ont été inscrites dans lescahiers des charges dès la commercialisationdes terrains et le lancement des consultationsd’architectes : « Le poids supplémentaire quereprésente un jardin-terrasse engendre un sur-coût structurel. Il faut pouvoir intégrer cettecontraintes dès le début dans les calculs destructure ». Les architectes retenus pour cesprojets — Jean et Aline Harari pour le premierbâtiment ; SOA Architectes pour le deuxièmeet Fabrice Dusapin pour le troisième — ontégalement dû intégrer l’accessibilité et la sécu-

rité de ces jardins suspendus dès les premièresesquisses. Un premier programme de loge-ments sociaux prévoit la réalisation d’un toitjardin collectif planté d’arbres, de végétauxornementaux et d’un potager. Le secondimmeuble de logements sociaux comporteraune terrasse collective dont les cultures pota-gères, aromatiques ou florifères prendrontplace au sol ou en bacs. Enfin, le programme

de logements en accession à la propriété intè-grera quant à lui des jardins individuels aux-quels les habitants du dernier étage accèderontdirectement depuis leur appartement. Les habi-tants de ces immeubles pourront donc cultiverleurs légumes avec vue sur Paris et sur laSeine ! La livraison de ces bâtiments nouvellegénération est prévue pour 2017.

C’est une innovation architecturale. La Semapa a initié trois programmes de constructionde logements dont les toits, transformés en jardins-terrasses, seront ouverts aux usagersde l’immeuble. Un quatrième va être lancé prochainement.

Des fonctions à valeur ajoutée «Les toits terrasses sont le plus souvent dédiés exclusivement à la technique, avecdes cheminées, des appareils de ventilation par exemple, alors qu’ils ont un potentield’usage non négligeable pour les usagers habitants de l’immeuble, qui peuvent ytrouver un espace végétalisé pour la détente ou pour cultiver un potager », souligneLudovic Vion. De plus, ils permettent de « fabriquer un paysage en hauteur, qui sevoit parfois de loin ». Enfin, cette utilisation des toits - jardins participe à la biodiversité,à une meilleure récupération des eaux de pluie qui sont retenues en toiture au lieude terminer dans le réseau, et engendrent une régulation thermique optimisée puisque« cette couche supplémentaire dans ce qui constitue la peau du bâtiment contribueà son inertie thermique, c’est-à-dire à sa capacité à emmagasiner puis restituer lachaleur de manière diffuse ».

Des toits végétalisés prennent vieavenue de France

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© Fabrice Dusapin

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treize Urbain le magazine de la Semapa / 19

Montrer au public tout en testant desprocédés du futur, c’est l’idée del’exposition “Algocultures” qui s’esttenue du 7 décembre 2013 au9 février 2014, au Pavillon de l’Arse -

nal, le Centre d'information, de documen tationet d'exposition d'Urbanisme et d'Architecturede Paris. Le premier étage exhibait des “biofa -çades”, des pans de murs sertis de sortesd’aquariums très fins dont le double vitrageest rempli d’eau. Des équi pements vertueux àplusieurs titres. Les microalgues, à l’origine del’atmosphère respirable de la Planète,représentent une promesse très intéressantepour le futur. « Elles captent le CO2, nettoientles eaux usées et peuvent être utilisées pourproduire de manière plus économique desénergies en bio-carbu rants, des bio-plastiques,des aliments, des médicaments, des cosmé -tiques... », explique Anouk Legendre, architectede l’agence X-TU, à l’origine du projet “Algo -cultures”.

Mieux isoler les mursCes microalgues se développent idéalementdans la même atmosphère ther mique quecelles des humains. Les élever dans une“biofaçade” conjugue culture et bâtiment. « Surle plan élevage, poursuit Anouk Legendre, les“biofa çades” permettraient de réduire de 80 %

la consom mation d’énergie par rapport à descultures classiques en bassin. Le bâtimentéquipé voit, lui, sa consommation thermiquebaissée de moitié : en hiver, les algues captentl’énergie solaire, en été, les flux d’eau rafraî -chissent le mur. » L’exposition a permis de fairedécouvrir cette technique révolutionnaire aupublic, aux aménageurs, aux promoteurs touten permet tant aux architectes de l’agence X-TU, aux ingénieurs d’AlgoSource Techno logieset aux chercheurs du Laboratoire Génie desprocédés Environnement et Agroali mentaire(GEPEA) de tester leur prototype.

Au pavillonde l’Asrsenal,un prototypede biofaçadea été installécomme dansune maison.

Des cultures d’alguesdans vos murs Le Pavillon de l’Arsenala accueilli un prototypede “biofaçade”constituée de champsverticaux de culture de microalgues.

De près, les biofaçades constituéesd’algues ressemblent à du verre.

Les micro-algues sont des alguesmicroscopiques. Elles sont cultivées enmasse dans un but industriel ou com-mercial. Connues pour leurs vertus envi-ronnementales, elles seront sans douteprésentes dans tous les aspects denotre vie quotidienne : de l’alimentation,en passant par les médicaments, lescarburants, les emballages plastiquesou encore dans l’agriculture.

Les micro-algues

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Après Pixar, MarvelLe bilan de cette première exposition est déjà excep-tionnel : en moins de six mois, près de 100 000 visiteursse sont enthousiasmés devant les esquisses, fusainsou pastels originaux des créateurs des films du studioPixar. Vous pouvez revisiter la genèse des plus grandssuccès du studio américain, jusqu’au 2 mars 2014...

A partir du 22 mars et jusqu’au 31 août, le musée réci-dive avec un autre “must”, une exposition sur l’art dessuper-héros Marvel (Iron Man, Hulk, Spider Man, Thor,X-Men, Daredevil, Ghost Rider, etc.). Les visiteurs pour-ront admirer les planches originales des comics (BD)et les œuvres ayant servi à l’élaboration des films.

PORTRAIT

Regardez, c’est magnifique ». Jean-JacquesLaunier s’extasie, dans le musée qu’il acréé, devant un dessin au fusain représen-tant une scène du film Le Monde de Nemo,sorti en 2003 ! Cet homme souriant, à la

longue chevelure de jais, a beau connaître par cœur lesœuvres de l’exposition dédiée au célèbre studio d’anima-tion Pixar (Toy Story, Cars, Ratatouille...), il s’enémerveille encore lorsqu'il la fait visiter. C’est sansdoute parce qu’il a la flamme et qu’il est habitépar une passion, viscérale : « Enfant, j’adorais des-siner. Devenu adulte, je ne comprenais pas qu’aucunhommage ne soit rendu à des dessinateurs commeMoebius (Blueberry, L’Incal) ou Hugo Pratt (Corto Maltese),qu’ils ne soient pas reconnus comme des artistes contem-porains sous prétexte qu’ils créaient du divertissement. »Il décide de le faire lui-même. Après une carrière dedirecteur artistique dans la publicité, il crée la galerie

Artludik, sur l’île Saint-Louis, au cœur de Paris, en 2003.« C’était la première galerie consacrée aux artistes qui secachent derrière les chefs d’œuvres du cinéma, de la BD,du jeu vidéo. » Le 14 novembre 2013, il poursuit son rêvefou en inaugurant un musée dédié à ce qu’il a baptisé“l’art ludique”, à la Cité de la Mode et du Design, à Paris.« Ce qui est génial c’est que des jeunes artistes que nous

avions dénichés et exposés à la galerie, il y a des années,sont aujourd’hui sur les murs de ce musée et sont reconnusdans le monde entier ! » Art Ludique Le Musée,Les Docks, 34, quai d'Austerlitz, Paris 13e. http://artludique.com, www.arludik.com

Jean-Jacques Launier •• Jean-Jacques Launier en 5 dates :

•• 1958 Naissance à Alger.

•• Années 1980 Diplômé de l’Écolesupérieure de design, d’artgraphique et d’architectureintérieure Penninghen, Paris 6e.

•• 2003 Ouverture, avec sonépouse Diane, de la galerieArtludik, la première galeried’art au monde à exposer lesdessins originaux issus de labande dessinée, du jeu vidéo,des mangas, du filmd’animation et du cinéma.

•• 2005 Organisation par lecouple de l’exposition Miyazaki(maître japonais du cinémad’animation)-Moebius auMusée de la Monnaie de Paris, qui réunit plus de 110 000 visiteurs en trois mois.

•• 2013 Ouverture du musée Art Ludique à la Cité de la Mode et du Design.

CV expressN

inventeur de “l’art ludique”

Installé aux Dock, quai d’Austerlitz, le musée Art Ludique veut « abolir les frontièresentre bande dessinée, manga, jeu vidéo, cinéma live action ou film d’animation » et soncréateur souhaite « établir une passerelle entre le grand public et l’art contemporain ».

Art Ludique : le dernier né des muséesdu 13e arrondissement imaginé parJean-Jacques Launier.

Paris Rive Gauche

Bd Kellermann

Place d’Italie

Av. d

’Italie Rue de Tolbiac

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Faire des aménagements chez soi implique de prendre des pré-cautions et de respecter certaines règles.

Les horaires. Les plages de travaux dépendent de chaque commune.À Paris, les plages autorisées sont 7 h-22 h, du lundi au vendredi, 8 h-20 h, le samedi ; interdiction totale, dimanches et jours fériés.

La réglementation. Refaire les peintures, changer la moquette, poserdes étagères, percer des trous (à reboucher en quittant les lieux) sontlibres de tout accord préalable du bailleur. En revanche, toute modifica-tion de l’appartement (abattement d’une cloison, installation d’une cuisineintégrée) nécessite une autorisation écrite du bailleur. Toute modificationqui touche aux parties communes, percer un plancher pour passer une

canalisation, récupérer et aménager les combles, abattre un mur porteur,agrandir, peindre une fenêtre, changer les menuiseries, installer desvolets, peindre les portes palières... exigent une autorisation de la copro-priété (obtenue généralement lors d’une assemblée générale annuelle)et/ou du bailleur et ceux-ci peuvent subordonner l’autorisation à lasouscription d'une assurance spéciale « dommages-ouvrage ».

Chaque intervention impose donc de se renseigner au préalable sur lesdémarches à entreprendre ; ouvrir une fenêtre, poser un Velux en toitureou agrandir une pièce sur l’extérieur sont sujets à des démarches diffé-rentes qui peuvent parfois imposer le dépôt d’un permis de construire.Des copropriétés et bailleurs imposent certains matériaux (exemple,motif du tissu des stores extérieurs). Dans une maison, créer unevéranda de moins de 20 m² n’exige qu’une déclaration préalable à lamairie.

Faire appel à un professionnel. Il importe de bien le choisir, surtoutsi votre logement et/ou vos travaux sont sujets à réglementation. Fauted’en connaître un, vous pouvez notamment vous rapprocher des sitesdes fédérations nationales (FFB ou CAPEB).

www.ameliorer-mon-logement.fr

treize Urbain le magazine de la Semapa / 21

Recourir à un architecteDPLG. C’est facultatif mais est fortementconseillé pour les travaux structurelset délicats. Des travaux importantstels de vastes agrandis sements(170 m² de surface de planchertotale) imposent d’y recourir.

Faire appel à un maître d’œuvre. Certains travaux importants peuvent nécessiter de s’attacher leur concours,par exemple, pour l’ouverture d’un mur porteur. Cette obligation peut êtreimposée par la copropriété et ne pas recourir à ces professionnels engagevotre responsabilité.

La garantie décennale. Si vous faites appel à un profes -sionnel, elle s’applique aux travauximportants (charpente, toiture,véranda, ravalement impor tant defaçade, restauration de carrelage ).

Bons conseils

Tout le monde ou presque effectue destravaux chez soi. Certaines interventions,par leur impact, leur ampleur, nécessitentdes autorisations et des précautions. En voici un guide succinct.

Traquez additionnez les aides !« Les aides et subventions peuvent être bien plus diverses etnombreuses que vous ne l’imaginez, notamment pour desgains énergétiques, indique Guillaume Bourlier, directeur del’agence Ile-de-France d’Habitat & Développement, réseau d’in-formation et de conseil, et elles peuvent s’additionner : créditd’impôt, TVA réduite, éco-prêt à taux zéro, aide spécifique del’état tel le programme étatique “Habiter Mieux” qui peutcouvrir 80 % du montant des travaux ! La participation dontbénéficient certains salariés peut également être débloquée ». www.service-public.fr, Vos droits et démarches > Logement >Aides financières pour le logement.

Faire des travaux chez soi en toute sérénité

100%CONSEILNom :

Directeur de

l’Agence Ile-de-France

Habitat et Développement.

Guillaume

Bourlier

Fonction :

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Depuis janvier 2013, une cinquantaine d’artistes et d’artisans occupent les vingt et un ateliers qui ont été construit à côté des Frigos. Certains ouvriront leurs portes les 4, 5 et 6 avril lors des journées européennes des métiers d’art.

Impossible de se tromper, sur la portede cet immeuble d’architecte situé au20 de la rue Primo-Lévi, le numéro estinscrit en gros. Ce pôle d’activité desmétiers d’art, a permis de répondre à une

attente exprimée par l’association des locatairesdes Frigos, membre de la concertation de ParisRive Gauche. Le célèbre lieu de productionartistique avait demandé à la Mairie la restitu-tion de 4 000 m² d’ateliers d’artistes anéantis, ily a longtemps, dans un incendie. VéroniqueFrémy y a installé son atelier de sérigraphie— technique d’impression —, en mars 2013.

Faciliter les collaborationsElle a trouvé dans ce lieu un « espace idéal »pour exercer son art qui associe innovation etsavoir-faire traditionnel. Elle peut aussi yaccueillir des stagiaires pour des formations.« Et en 2014, je proposerai des ateliers créatifsde 2 ou 3 heures qui permettront de fabriquer etd’emporter un petit objet », sourit-elle en impri-

mant un plan de Paris. Reliés par un trait rougesymbolique sur le trottoir, les ateliers M1D etles Frigos prévoient des synergies événemen-tielles et les locataires sont invités à collaborerentre eux, ce qui est facilité par la grandevariété de savoirs représentés : photographie,mode, design, sculpture, etc. « À titre d’exemple,

l’agence Didier Saco Design du 4e étage m'aconfié l'impression de la plaque d'inaugurationd'un projet de médiathèque », mentionne Véro-nique Frémy. Les artistes comptent ouvrir le lieuau public : ventes de Noël, portes ouvertes desFrigos, Journées européennes des métiers d’art,Designer’s Day, Fashion Week, Nuit blanche...

Les ateliers M1D, un lieu dédiéà l’art et à l’artisanat

Un foisonnement de métiers Comme dans les Frigos, au 19 de la ruedu même nom, les ateliers M1D regroupentdes artistes variés. Au 1er étage cohabitentdes ateliers de sculpture, de luminaires, depeinture, de photographie, d’art contem -porain ou d’installation dessin et vidéo. Le2e héberge des créateurs en laiton, sérigra -phie, mode, scénographie urbaine. Le 3eaccueille du design industriel, de la reliure,de la création de bijoux, d’objets, d’acces -

soires de mode et de vêtements d’enfants.Au 4e, l’œil se rassasie de photographie, dedesign, d’architecture. Le 5e étage estoccupé par des artistes de la mode, de lacréation d’accessoires, et des arts plasti -ques, de la photographie, de l’urbanismeet de l’art contemporain. Un atelier dédiéaux arts vidéo et aux installations et unatelier de couture occupent le dernier étage.

Dans son atelier,Véronique Frémypratique la gravure. Le mélange del’innovation et dusavoir-faire traditionnelconstitue la signaturedes ateliers M1D.

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ACTIVITÉS

Page 23: fevrier - mars 2014 La Halle Freyssinet, future cité numérique

Avis aux curieux ou aux passionnés, lesJournées européennes des métiers d’artauront lieu, comme chaque année, le pre-mier week-end d’avril. Les 4, 5 et 6 avril, denombreux artisans-créateurs français et de plu-sieurs pays européens ouvriront les portes deleur atelier ou iront présenter leur travail aupublic hors-les-murs. Douze artisans-créa teurs

des ateliers M1D ont d’ores-et-déjà confirméleur participation. Il s’agit de l’atelier 5.1 avecJanaïna Milheiro (création textile), Denovem-bre (accessoires de mode), Aurore Thibout(mode, arts plastiques), de l’atelier 4.1 d’EricBouvet (photographie), de l’atelier 3.2 de LaurelParker (livre d’artiste, boîtes, coffrets, pressbook), de l’atelier 3.3 de LauClem (créa tion debijoux), de l’atelier 2.2 de Véronique Frémy(sérigraphie, innovation, création) où sera éga-lement invitée la sellerie Rutko, et, enfin, de

l’atelier 1.3 de Laure Vasconi (photo graphie)qui accueillera également deux artisans espa-gnols. En 2013, plus de 4 100 ateliers desmétiers d’art et 137 centres de formationavaient participé à l’événement, 400 manifes-tations avaient été mises en œuvre et 37 circuitsavaient été créés dans plusieurs pays euro-péens.Renseignement : http://www.institut-metiersdart.org rubrique les journées euro-péennes des métiers d’art.

Le programme des journées européennes des métiers d’art

treize Urbain le magazine de la Semapa / 23

D

•• Aujourd’hui, les 21 ateliers sontoccupés par des créateurs.Pour pouvoir s’installer, lesartistes ont fait l’objet d’unesélection. « Il fallait faire unedemande, via un dossier deprésentation, aux Ateliers deParis (NDLR : incubateur desmétiers de création), rappelleun heureux élu. Les dossiersont été présentés devant unecommission composée dereprésentants des Ateliers deParis, de représentants desFrigos, de la Ville de Paris etd’autres professionnels ».

Les ateliers M1D

FocusNU

« Nous fabriquons des objetsde conservation, présentationet préservation et des livresd’artistes. Nos clients sontdes éditeurs, des galeries,des artistes et des maisonsde mode pour fabriquer descoffrets de série limitée parexemple. Je n’ai pas encorede projets communs avecd’autres artistes du pôle carnous venons d’arriver maisj’espère que cela se fera ! »

« Nous fabriquons des bijouxtextiles à partir de techniquesde tissage macramé. Nousavons pu aménager l’espaceafin que tout soit modulable.Avant, nous travaillions cheznous. Nous sommes trèsheureux d’être ici, il n’y a pasmieux ! Quand on arrive àfaire de son art un vraimétier, il y a un moment oùavoir un espace de travaildédié devientindispensable. »

« Cet atelier nous permet derecevoir les clients, de stockerdes matières, de travailler surles collections et de présenterles précédentes. Arrivés fin2013, nous apprenons àconnaître le travail desautres locataires et dèsqu’une occasion decollaboration se présentera,nous regarderons plutôtchez le voisin qu’àl’extérieur du pôle. »

Laurent Mouzon, atelier Octavio Pizarro,design de mode

Laurentine Périlhou, atelier LauClem, conceptionde bijoux

Laurel Parker, atelier Laurel Parker Book,reliure

Paroles d’artistes et d’artisans

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