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Patrimoine culturel immatériel Fiches d’information

Fiches d’information - UNESCO · 2013. 4. 30. · d'Amérique latine. Cette extraordinaire diversité n'est guère surprenante, ... murembe ou milembe, arbre de la paix, et chansons

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Avec plus de 700 festivités et carnavalstraditionnels chaque année et quelque 67 langues et dialectes qui ont résisté aux migrations forcées, aux conflits armés et au déclin de l'environnement, le patrimoine culturel immatériel de laColombie se place parmi les plus richesd'Amérique latine. Cette extraordinairediversité n'est guère surprenante,compte tenu de la population variée dela Colombie, faite de plus de 83groupes autochtones et denombreuses communautés d'origineafricaine. Consciente du rôle dupatrimoine culturel immatériel dans lapromotion de la créativité, de latolérance et de la paix, l'UNESCO asoutenu en 2002 une campagnenationale visant à attirer l’attention descommunautés, des organisationsbénévoles et des institutionsscientifiques et gouvernementales surl'importance de la sauvegarde dupatrimoine immatériel de la Colombie.

Travaillant sur plusieurs fronts, le projeta pu :

� Mettre en place le Comité dupatrimoine immatériel (2004), organe consultatif auprès du Ministèrecolombien de la culture chargé decontribuer à l'élaboration de politiqueset à la formulation des critères régissantl'inscription sur les listes nationales dupatrimoine culturel immatériel.

Une campagne de trois ans pour susciter de l’intérêt envers le patrimoine vivant de la Colombie

Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

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� Diffuser trois spots télévisés sur leschaînes nationales et régionales et 40 messages sur quelque 200 stationsde radio régionales commerciales et communautaires, ainsi qu'unecampagne de publicité dans desjournaux de premier plan. Unestratégie de communication fondéesur le thème « Montrez qui vous êtes »a fait prendre conscience, notammentaux jeunes Colombiens, del'importance qu'il y a à prendre soin de la diversité culturelle de la Colombie.

� Organiser cinq séminaires régionauxdestinés à encourager lescommunautés, les agents culturels, les groupes autochtones et lesprofessionnels de l'éducation et de la communication à s'impliqueractivement dans les mesures desauvegarde.

� Organiser la première Rencontrenationale pour le patrimoine culturelimmatériel, à Medellín (septembre2005), qui a donné lieu à la création de réseaux nationaux et encouragé les décideurs politiques à soutenir laratification de la Convention.

� Publier une brochure éducative et un guide présentant des conseils surles méthodes d'élaboration du premierinventaire du patrimoine culturelimmatériel colombien (RIPIC), et

concevoir une base de donnéescompatible avec les systèmesnationaux existants, qui a facilitél'expérimentation de projets pilotesd'inventaire (par exemple, sur lamusique et la danse traditionnellesdans la région de Gran Magdalena).

� Créer un site Web pour la diffusion demessages de sensibilisation et d'autresinformations pertinentes (liens,références bibliographiques,informations sur les inventaires) àl'intention du gouvernement etd'autres organes officiels.

Les principaux objectifs du projet – faire participer le grand public et lespartenaires aux actions de sauvegarde et susciter un soutien en faveur de laprotection du patrimoine culturelimmatériel chez les décideurs politiques etles élus – ont dans l'ensemble été atteints.

JL Le carnavalde Barranquilla

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Le chant polyphonique, musiquecomportant deux voix mélodiquesdistinctes, ou davantage, est unetradition populaire qui était au centrede tous les aspects de la viequotidienne en Géorgie, du labouragedes champs au traitement des maladieset à la célébration des fêtes. Au coursdes dernières décennies, cette tradition,ordinairement transmise de père en fils, s'est trouvée menacée par desproblèmes tels que les difficultéséconomiques rencontrées au débutdes années 1990, qui ont affaibli lesréseaux de chanteurs et limité lesrecherches sur le terrain et ladocumentation. L'enseignement de cette tradition aux jeunes par lagénération plus âgée a égalementconnu un important déclin du fait del'exode rural et de l'insuffisance desressources pédagogiques.

Avec le soutien de l'UNESCO, un projeta été lancé afin de soutenir la viabilitéde la polyphonie traditionnelle.Parallèlement aux activitésd'enregistrement et de recherche,l'objet principal du projet était desoutenir la transmissionintergénérationnelle du savoir-faire etdes traditions liés à ce chant, au moyend’une éducation non formelle. Septcentres de musique populaire pour lajeunesse ont été créés dans différentes

régions pour cultiver la transmission de cette tradition. Les autorités localesont fourni gratuitement un site pources centres. Dans chacun de ceux-ci, 10 à 15 jeunes élèves ont été forméspendant trois ans par des maîtres plusâgés. Pour favoriser l'apprentissage desélèves, le Centre international demusique populaire géorgienne (ICGFS)a produit du matériel didactique, descassettes audio, des CD et despartitions musicales et organisé desséminaires sur les méthodesd'enseignement et l'utilisationd'équipements tels que lesenregistreurs vidéo, lesvidéoprojecteurs, les rétroprojecteurs,les lecteurs de DVD et les enregistreurssur minidisque.

Une centaine de jeunes ont été formésavec succès aux chants régionaux dansces centres de musique populaire pourla jeunesse, faisant revivre la pratique,qui disparaissait doucement, de latransmission du chant d'une générationà l'autre. Quatre des sept centrespoursuivent leur travail grâce à des financements fournis par despartenaires locaux. Une écoleconsacrée à la pratique menacée dukrimanchuli (jodler géorgien) a étécréée à la suite du succès des centresde musique populaire pour la jeunesse,avec des financements de l’ICGFS et du

Patriarcat géorgien. La majorité des élèves a trouvé des emplois en enseignant le chant polyphonique,en chantant dans les chœurs deséglises locales et en créant et gérantdes petits « ensembles » interprétantdes chants régionaux lors de différentesmanifestations sociales et sur scène. Un autre effet à long terme du projet est la proposition d'inclure lapolyphonie traditionnelle géorgiennedans le programme scolaire national et de confier cet enseignement auxdiplômés du Centre.

Ces évolutions ont contribué àsensibiliser à la valeur de la sauvegardede cette tradition et du patrimoineculturel immatériel en général. Ceprojet, qui a été un succès grâce à unpartenariat créatif et à la collaborationde partenaires très variés, est devenuun modèle pour d'autres activitésrelatives au patrimoine.

La revitalisation de la transmission intergénérationnellede la polyphonie géorgienne traditionnelle

JL Des chanteursde polyphoniegéorgiennePh

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Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

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la vallée du Rift, qui s'étend jusqu'en Tanzanie

vers le Sud) et de Tessa (représentant les

communautés voisines vivant des deux côtés

de la frontière entre le Kenya et l'Ouganda)

étaient invités à participer au forum en plein

air en tant que témoins et médiateurs. Les

peuples Kalenjin et Luo, voisins immédiats

des Luhya, étaient également présents.

De nombreux usages symboliques liés à la

résolution des conflits et à la paix ont été

observés, comme l'échange de cadeaux

(pierres de meule, vêtements et

ornements), partage de la Busaa, boisson

alcoolique brassée localement, au moyen

de longues et fines pailles, salutations et

appellations rendant hommage aux autres

groupes, partage de nourriture et de

boissons, nombreuses références au

murembe ou milembe, arbre de la paix, et

chansons connues de tous.

Pendant la préparation de cet événement,

le Ministère de la culture a contribué à

l'organisation de consultations au sein des

groupes et entre groupes différents. Le

forum en plein air a été perçu par de

nombreuses personnes comme une

L'Ouest du Kenya est le foyer de nombreuses

communautés qui appartiennent au

deuxième groupe ethnolinguistique du

pays, les Luhya. Depuis très longtemps, les

différentes communautés Luhya coexistent

pacifiquement entre elles et avec leurs

voisins, notamment les Luo et les Kalenjin,

et les groupes vivant de l'autre côté de la

frontière, en Ouganda, comme les

communautés Teso, Sabaot et Samia. Si cette

région, parfois appelée le « pays de la paix », a

connu si peu de conflits, c'est peut-être grâce

aux mécanismes traditionnels et aux

pratiques culturelles qu'utilisaient les Luhya

et leurs voisins pour résoudre leurs différends.

Récemment, toutefois, le Kenya a connu des

tensions qui ont culminé lors de la crise qui

a suivi l'élection présidentielle de décembre

2007. La violence a fait plus de 1 000 victimes

et près de 350 000 Kenyans ont été déplacés

dans le pays. Des villes importantes de la

province de l'Ouest ont connu le pillage, la

destruction de bâtiments et le déplacement

d'une partie de leur population.

Bien que la situation se soit calmée avec

la mise en place d'un gouvernement de

coalition début 2008, une atmosphère de

suspicion et de tensions se fait encore sentir

entre de nombreuses sous-communautés

Luhya. Afin de contribuer à la réconciliation

entre celles-ci, le Ministère de la culture, les

musées nationaux du Kenya et l'UNESCO –

en coopération avec les communautés de

l'Ouest du Kenya – ont organisé un forum en

plein air à Kakamega pour promouvoir des

éléments du patrimoine culturel immatériel

susceptibles de jouer un rôle dans la

prévention et la résolution des conflits.

Cette activité a été conçue dans l'esprit de la

Convention de 2003 pour la sauvegarde du

patrimoine culturel immatériel, que le Kenya

a ratifiée en octobre 2007. Cet instrument

juridique international reconnaît, dans son

préambule, le « rôle inestimable du

patrimoine culturel immatériel comme

facteur de rapprochement, d'échange et de

compréhension entre les êtres humains ».

Le forum en plein air s'est déroulé le 9

décembre 2008 au jardin Muliro, dans la

ville de Kakamega. Plus de 25

communautés, menées par leurs chefs et

leurs représentants, ont participé à cet

événement. Tout autour du jardin, des

tentes abritaient des démonstrations de

plantes médicinales, de pratiques

alimentaires traditionnelles (ingrédients,

plats cuisinés ou concours de mouture) et

d'objets artisanaux décrivant des scènes

de réconciliation. Chaque groupe était

invité à se produire – par des danses, des

chants ou la représentation de brèves

saynètes théâtrales – sur le pré, au milieu

d’un large cercle. Les interprètes ont

intensément interagi avec le public, qui

comptait 8 000 à 9 000 personnes.

La manifestation a été honorée de la

présence du Secrétaire permanent du

Ministère d'État de la culture et du patrimoine

national et du Commissaire de la Province

de l'Ouest. En outre, des groupes de Masaï

(groupe nomade vivant non loin de là, dans

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Forum en plein air sur le patrimoine culturelimmatériel et la résolution des conflits au Kenya (9 décembre 2008, Kakamega)

Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

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Améliorer la capacité des femmes rurales

à lire et à écrire a été un sujet de grande

préoccupation au Yémen. Divers cours

d'alphabétisation ont été élaborés et

proposés aux femmes yéménites, mais ont

rencontré peu de succès. Une étude des

raisons pour lesquelles ce projet n'avait

guère eu de résultats concrets a fait

apparaître que le contenu de l'enseignement

n'était pas adapté à la vie quotidienne de ces

femmes. De ce fait, les cours ne retenaient

pas leur intérêt. Ces cours, qui promouvaient

l'alphabétisation comme outil de

développement, encourageaient en fait un

système économique moderne plutôt que

des activités traditionnelles liées à la pêche

ou à l'élevage. Les femmes qui y assistaient

étaient découragées, car leurs connaissances

et leurs savoir-faire traditionnels en matière

d'agriculture étaient souvent dédaignés.

Pour tenter de les encourager et d’entretenir

leur intérêt pour l'apprentissage de la lecture

et de l'écriture, le cours a commencé à

mettre l'accent sur la poésie orale, ou parlée.

Un nouveau programme, « Alphabétisation

par la poésie », a été créé. Ce programme

était inspiré par le rôle éminent que joue la

poésie orale dans la société yéménite, où l'on

utilise de courts poèmes et des proverbes

rimés pour exprimer ses sentiments

profonds et ses opinions. Par exemple, les

femmes yéménites composent leurs propres

chansons et les chantent en effectuant les

tâches domestiques ou en travaillant aux

champs.

Le programme a d'abord encouragé les

femmes à discuter de questions qui les

intéressaient. Après cela, elles composaient

des poèmes et des proverbes et les

recopiaient sur de grandes feuilles de papier

qui étaient accrochées aux murs. Les paroles

de ces femmes devenaient alors des textes

dans lesquels les femmes apprenaient à

reconnaître les lettres de l'alphabet, ce qui les

acheminait vers l'alphabétisme. On donnait

également aux femmes les textes imprimés

afin qu'elles apprennent à lire leurs propres

mots sous cette forme. Chaque cours était

différent du précédent, car le matériel

didactique dépendait des apprenantes elles-

mêmes. Au terme du programme, chaque

élève a reçu un recueil relié des textes

composés.

Les résultats du projet pilote ont été

remarquables. Le taux d’abandon a été

faible et le taux de succès élevé : 72 % des

apprenantes au cours de la première phase

et 63 % au cours de la deuxième sont

parvenues à apprendre à lire et à écrire et

presque toutes ont exprimé leur intérêt pour

poursuivre leur éducation. Plus largement,

le programme a eu pour conséquence de

susciter un plus grand respect pour les

femmes chez les membres de leur famille

et un plus grand intérêt de la communauté

pour l'éducation des femmes adultes en

général. Les apprenantes ont commencé

à participer activement aux élections

nationales, à composer des poèmes sur

divers sujets, et certaines d'entre elles

ont même créé de nouveaux genres

poétiques. Le succès du programme a été

particulièrement important compte tenu

des menaces que font peser sur la tradition

poétique des femmes, qui passe souvent par

le chant, les nouveaux médias et les attitudes

néoconservatrices qui ont rabaissé la valeur

des chants et des histoires traditionnels des

femmes. « Alphabétisme par la poésie » est

un exemple de projet dans lequel le recours

aux expressions orales et traditionnelles a

suscité l'intérêt des apprenants, et en

particulier des femmes, pour l'éducation des

adultes. Celle-ci, à son tour, a revigoré les

traditions orales en péril et leur a apporté

une valeur ajoutée.

Pour plus d’informations sur ce projet, voir :

www.najwaadra.net/literacy.html

Texte publié avec l’aimable autorisation de Najwa Adra

Programme d’alphabétisation par l’enseignement de la poésieorale traditionnelle : le cas des femmes rurales au Yémen

manière naturelle et festive de conclure un

processus de réconciliation. L'un des chefs

a annoncé au cours du forum qu'un

marché régional aux bestiaux dans les

districts du Mont Elgon et de Bungoma,

dont l’activité était suspendue depuis les

violences qui avaient suivi les élections,

serait rouvert, ce qui traduisait le fait que

les communautés concernées se parlaient

de nouveau.

Le forum en plein air a également été

l'occasion d'informer le grand public de la

région sur les progrès de l'inventaire du

patrimoine culturel immatériel de la

Province de l'Ouest. Quarante-quatre

représentants, chefs et adjoints s'étaient

réunis pour la préparation du forum en

plein air dans la deuxième moitié du mois

de novembre 2008, afin de débattre de la

Convention de 2003 et d’identifier les

éléments du patrimoine culturel

immatériel considérés comme importants

pour leurs communautés. À ce jour, les

aspects identifiés sont notamment les

pratiques rituelles associées à l'initiation, à

la naissance, au mariage et à la mort, à la

nourriture, à la préparation des aliments et

aux boissons, aux arts du spectacle, à la

gouvernance, à l'architecture, aux plantes

et sources médicinales ainsi qu’à la

tradition orale et aux langues.

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Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

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Le Koutammakou, paysage culturelsitué dans le Nord-Est du Togo ets’étendant au-delà de la frontière avec le Bénin, abrite les Batammariba,dont les maisons à tourelles en terre, les takyièntas, sont un remarquableexemple de système d'habitattraditionnel demeuré vivant, actif et changeant, et où les rituels, lestraditions et les expressions sontétroitement liés à la nature. LesBatammariba vivent selon des règlestraditionnelles fortes qui définissent des espaces cérémoniels, sources,rochers, bosquets sacrés ou sitesdestinés à certaines pratiquesculturelles, telles que les cérémoniesd'initiation. Certaines parties destakyièntas jouent un rôle importantdans diverses cérémonies etreprésentent le cosmos desBatammariba.

L'inscription sur la Liste du patrimoinemondial en 2004 a provoqué denombreux changements et le nombretrès important de touristes qui acommencé à visiter le Koutammakou a perturbé le mode de vie desBatammariba. En 2007, l’UNESCO alancé un projet pilote de deux ansdestiné à sauvegarder leur patrimoineculturel immatériel, y compris lelitammari, la langue des Batammariba, a été élaboré avec la participation de lacommunauté Batammariba et enétroite collaboration avec les Ministèrestogolais de la culture et del'enseignement primaire et secondaire.

L'un des principaux objectifs du projetest de promouvoir un tourisme durablequi respecte les traditions locales. Les sites sacrés de chaque village duKoutammakou ont été répertoriés etpubliés afin d'empêcher les touristes de traîner dans les sites sacrés. Uneréplique de takyièntia, accessiblegratuitement, a été construite pourpermettre aux touristes de découvrir

Sauvegarder le patrimoine culturel immatériel au moyend’un tourisme culturel durable : le cas des Batammaribadu Koutammakou, site du Patrimoine mondial au Togo

L Des Batammaribapratiquant les artsdivinatoires devantune « takyiènta ».

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l'environnement des Batammariba. Un nombre déterminé de Batammaribaont été formés pour devenir guidestouristiques et accueillent les visiteursen leur présentant leur culture. Desinformations invitant à adopter uncomportement conforme aux règlesculturelles du Koutammakou sontdésormais à la disposition des touristes,des chercheurs et des personnessouhaitant tourner des films sur lesBatammariba. Ces informations relativesà un comportement culturellementapproprié contribuent à promouvoir un tourisme respectueux tout enpermettant de mieux connaître larichesse du patrimoine matériel etimmatériel des Batammariba.

Cette approche, qui combine lasauvegarde du patrimoine matériel et immatériel, contribue à préserver lepaysage culturel du Koutammakou etaide la communauté Batammariba àcontinuer à transmettre ses savoirs etses savoir-faire traditionnels auxgénérations futures.

Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

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Outre son emblématique théâtre demarionnettes sur l’eau, le Viet Nam aplusieurs autres traditions locales dethéâtre de marionnettes moins connues.Les marionnettes sur tige du peuple Taydans le village de Tham Roc, province deThai Nguyen, au nord de Hanoi, en sontun exemple. Cette tradition, qui remonteà près de cinq générations, n’était pluspratiquée depuis plusieurs décenniesquand le Musée d’ethnologie du VietNam commanda en 1997 un ensemblede marionnettes pour sa collection.Encouragés par cet intérêt, les villageoisde Tham Roc se demandèrent s’il neserait pas possible de remonter desspectacles avec ces marionnettes.

Un chercheur du musée, La Cong Y, lui-même tay, suggéra alors que ledépartement audiovisuel réalise un filmethnographique sur cette tradition. Lemusée sollicita le soutien financier duBureau de la Fondation Ford à Hanoi.Des membres du personnel du muséereçurent rapidement une formation surla documentation et le montage vidéo.L’équipe partit pour Tham Roc en 1999.

L’obstacle le plus immédiat fut que lesvillageois ne donnaient plus dereprésentations de ce théâtre de

marionnettes, celui-ci ayant été rejeté entant que vestige de la superstition lorsde la vague révolutionnaire des années1950. Heureusement, les villageoisavaient soigneusement emballé lesmarionnettes dans des caisses en boisqu’ils avaient dissimulées dans leschevrons de la maison d’un ancien duvillage. Les gardiens de la tradition ontexpliqué à l’équipe de tournage que lesvillageois hésitaient à les sortir car lesesprits protecteurs des marionnettespouvaient être offensés. Des cérémoniesspéciales devaient être accomplies pourpouvoir ouvrir les caisses et refaire jouerles marionnettes.

C’est devant les caméras que lesmarionnettes furent enfin ramenées à la lumière – et à la vie. La vidéoethnographique ayant besoin d’un filconducteur narratif, pouvait-il y en avoir un meilleur que la premièrereprésentation des marionnettes Tay de Tham Roc depuis des décennies ? Les villageois se mirent donc au travailavec enthousiasme, les grands-pèresmontrant à leurs petits-fils (et pour lapremière fois à leurs petites-filles)comment manipuler les marionnettes et raconter les textes anciens. Lareprésentation enregistrée pour le

musée ne fut pas la dernière : stimulés par le succès de la vidéo, lesmarionnettistes de Tham Roc donnèrentpar la suite plusieurs représentationsdans leur province et au Muséed’ethnologie de Hanoi.

Comme l’explique l’ancien directeur dumusée, Nguyen Van Huy, « Les savoir-faire traditionnels liés à la fabrication et à la manipulation des marionnettesont été rétablis… et le lien entre lesmembres de la communauté a étérenforcé » – et tout cela, grâce à unprojet de documentation.

Documentation et revitalisation desmarionnettes de Tham Roc, au Viet Nam

J Ma Quang Chong et Ma Quang Engapprennent à manipulerles marionnettes sur tigedu village de Tham Roc.Ph

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À la fin des années 1990, l'Académieautrichienne des sciences de Vienne acollaboré avec l’Institut d’études dePapouasie-Nouvelle-Guinée en vue derendre largement accessible la collectiond'enregistrements sonores de Papouasie-Nouvelle-Guinée figurant dans sesPhonogrammarchiv. En 2000, l'Académie a publié une série comportant cinq CD demusique, de contes et autres documentslinguistiques, accompagnés d’un CDprésentant la documentation d’origineavec une traduction imprimée en anglaisde 223 pages, mise à jour avec lesinformations pertinentes sur les auteurs deces enregistrements et sur l'importancedes collections*.

L'anthropologue autrichien Rudolf Pöch a effectué la plus grande part desenregistrements dans trois régionsdifférentes de Papouasie Nouvelle-Guinéede 1904 à 1906. Il existe également desenregistrements d'un adolescent dePapouasie-Nouvelle-Guinée, réalisés enEurope en 1907 par Fr. Wilhelm Schmidt, et d'autres réalisés en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1908-1909 par Fr. Josef Winthuis,premier missionnaire à avoir réalisé desenregistrements sur le terrain dans ce pays. La série de CD a été diffusée auprèsd'institutions et de centres culturels en Papouasie-Nouvelle-Guinée, lasensibilisation du public étant assurée par les journaux et les radios locales. Lespersonnes qui connaissaient l'existence de ces enregistrements étaient jusqu'alorspeu nombreuses et l'intérêt pour cesdocuments, tout comme leur usage, était réduit. Désormais les linguistes etmusicologues bénéficient de la possibilitéde comparer ces enregistrements avec lespratiques actuelles. Un enregistrementparticulièrement important est le premierqui ait été réalisé du Tok Pisin, ou pidgin deNouvelle-Guinée, qui est aujourd’hui lalangue la plus largement parlée du pays.

Certains des enregistrements témoignentde chants de cérémonie qui ne sont plusinterprétés, car ils ont été interdits par lesmissionnaires ou remplacés par les

cérémonies de groupes voisins. Cestraditions n'ont laissé aujourd'hui qu'unsouvenir très fragmentaire. Accompagnésde photographies prises lors de ce premiertravail de terrain, les enregistrementsservent également à confirmer lespratiques contemporaines d'interprétation,apportant la preuve documentaire quecertaines traditions sont convena blementmaintenues.

Les noms des chanteurs étant docu -mentés, de nombreux membres descommunautés d'aujourd'hui peuvententendre les voix de leurs ancêtres. Enfin,les groupes d'interprètes locaux utilisent les enregistrements pour inciter lesanciens du village à se souvenir despratiques d'interprétation de leurjeunesse, qu'ils peuvent alors transmettreaux générations plus jeunes. Sans lepoint de départ que constituent cesexemples enregistrés, de tels efforts derevitalisation sont presque impossibles.

* Tondokumente aus dem Phonogrammarchiv der

Österreichischen Akademie der Wissenschaften.

Gesamtausgabe der historischen Bestände 1899–1950.

Series 3: Papua New Guinea (1904–1909). Dietrich

Schüller (ed.), commentaire de Don Niles

(http://www.oeaw.ac.at/verlag).

La valeur actuelle des enregistrements anciens : le cas de la Papouasie-Nouvelle-Guinée

Texte publié avec l’aimable autorisation de Don Niles (Institutd’études de Papouasie-Nouvelle-Guinée) et Dietrich Schüller(Académie autrichienne des sciences).

L Des hommes Baifa chantant au phonographe.Photographie prise pendant les enregistrements auphonographe 524 par Rudolph Pöch, Cap Nelson, 12novembre 1905.

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Des enregistrements anciens préservés de l'autre côté du globe ont une grandeimportance aujourd'hui pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils parlent de traditionsqui auraient pu se perdre et apportent une nouvelle confirmation de traditionsancestrales. Les personnes enregistréessont peut-être mortes depuis longtemps,mais leurs voix continuent d'inspirer leursdescendants de bien des manières.

Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

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Les jeux de société traditionnels sontdepuis longtemps un passe-temps trèsprisé des sociétés nomades de la Cornede l'Afrique. La pratique et latransmission de ces jeux sontaujourd'hui en péril, du fait del'urbanisation croissante et des effets dela mondialisation.

Face à cette situation, l’UNESCO aélaboré en 2007 un projet destiné àrevitaliser la pratique de ces jeuxtraditionnels dans tous les groupesd'âges. Le Centre d'études et derecherche de Djibouti a mené en vuede ce projet un travail sur le terraindans diverses parties du pays,interrogeant des joueurs chevronnés et collectant des informations sur lapratique, la fonction et l'histoire de ces jeux. À partir de ces recherches,l'association locale Paix et Lait a créé unmodèle de mallette contenant tout lematériel nécessaire pour ces jeux.

En décembre 2007, le Ministère chargéde la culture a organisé le premiertournoi national de jeux de sociététraditionnels. Quelque 120 joueurs ontfranchi le cap des sélections régionalespour participer à ce tournoi, qui abénéficié, au niveau national, d’unelarge couverture médiatique.

Sauvegarde des jeux de société des Afars et desSomalis de la Corne de l’Afrique

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L'enthousiasme pour ces jeux s'estaccru. L’Association Paix et Lait aorganisé des ateliers à l’Université deDjibouti et dans des lycées dedifférentes régions du pays, au coursdesquels des joueurs expérimentés ontappris ces jeux aux enfants à traversl’usage du kit mentionné ci-dessus, touten discutant de la valeur et de lafonction de ces pratiques du

J Démonstration dujeu traditionnel ‘Ri’yoKa Dhalis’ pendant lelancement du projeten février 2007

L ‘Modèle demallette contenanttout le matérielnécessaire pour lesjeux traditionnelspratiqués dans laCorne de l’Afrique

patrimoine culturel immatériel. On aégalement encouragé les étudiants àcontinuer à pratiquer ces jeux dans lecadre de leurs activités extrascolaires ouextracurriculaires. Au terme du projet,les participants ont examiné lesrésultats et débattu des stratégies àmettre en œuvre dans le cadre d'unplan national de sauvegarde des jeuxtraditionnels afars et somalis.

Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

Patrimoine culturel immatériel

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Au Vanuatu, certains biens tels que lesdéfenses de cochon, les nattes tissées et les colliers de coquillages ont uneimportance culturelle reconnue partous. Ils ont également une valeuréconomique, dans la mesure où ilsservent de monnaie d’échange, et sontsource de prestige social.

En 2004, le Centre culturel du Vanuatu(VKS) a lancé un projet visant à renforcer et promouvoir un système bancaireinédit fondé non sur l’argent, mais sur les objets de valeur traditionnels.Avec le soutien de l’UNESCO, lesvolontaires locaux du VKS, membres dela communauté désireux de participerau projet, ont reçu du matériel, commedes enclos à cochons ou du fil barbelé,nécessaire à leur subsistance au sein del’économie locale, et l’ont payé avec lamonnaie d’échange traditionnelle. Cecia eu pour effet de favoriser la productionde ces objets, de stimuler la générationde revenus et d’encourager lerenouveau des pratiques et valeurstraditionnelles du Vanuatu.

Les banques de monnaies d’échange traditionnelles du Vanuatu

L Le chef Paul TahiHubwehubwenVanua, de la régiondu North Pentecost,Président du Conseilnational des chefs du Malvatumauri,portant des défensesde cochon, desnattes Bari memea et des colliers decoquillages Homu,Port Vila, septembre2004.

J La procession, le18 novembre 2006 àPort Vila, célébrant ladéclaration officiellepar le Gouvernementde Vanuatu del'année 2007 « Annéede l’économietraditionnelle ».

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Une enquête de terrain a d’abord identifiéles communautés qui se prêtaient àl’application du système d’échangetraditionnel. Des stratégies ont ensuite étéélaborées afin d’encourager la productiondes différents biens de valeur traditionnelset le système d’échange. Une campagnenationale a été organisée en vue desensibiliser le public au rôle et aux méritesde ces approches économiquestraditionnelles. Enfin, le Gouvernement du Vanuatu a proclamé 2007 « Année del’économie traditionnelle ». Les économiestraditionnelles et la sauvegarde desconnaissances et des pratiques s’yrapportant sont désormais fermementancrées dans les politiques gouverne -mentales. Grâce à l’implication des chefsdes communautés locales et desreprésentants du gouvernement, le projeta connu un grand succès. Le Centre a su tirer activement parti de son réseauexceptionnel d’acteurs de terrain – qui estle réseau associatif le plus étendu duVanuatu et le réseau culturel de base leplus efficace de la région Pacifique – pourétendre le projet à l’ensemble du pays.

Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

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Documentation du patrimoine musical en HongriePh

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J Béla Bartokrecueillant de lamusique traditionnelleen Anatolie à Jürük

L Béla Bartóktranscrivant de lamusique populaire à partir desenregistrements sur un phonographe

k György Martin enregistrant des chansonspopulaires interprétées par une tzigane enHongrie

Texte publié avec l'aimable autorisation de Laszlo Felföldi, Institut de musicologie de l’Académie hongroise des sciences

gratuitement à ces bases de donnéesinestimables sur la musique et la danse.Le « Système Bartók », déjà accessiblesur le site Internet de l’Institut(www.zti.hu), contient à lui seul 14 000chants traditionnels accompagnés desinformations correspondantes, recueillisentre 1896 et 1940 par Béla Bartók,Zoltán Kodály, leurs collaborateurs etleurs successeurs. Sur le même site, labase de données des « Publicationsd’enregistrements musicaux » contient 6 000 autres chants et mélodiestraditionnels publiés sur disques vinyle,cassettes ou autres supports entre 1950 et 2000.

Un outil cartographique est intégré dansle moteur de recherche de la base dedonnées pour aider les communautés àretrouver les expressions musicales de leurrégion. Toutes ces expressions musicalespeuvent être écoutées ou téléchargéessur le site. Les bases de données en

Après plus de 100 ans de recherches et de documentation, une immensequantité d’enregistrements musicaux et de documents photographiques,audiovisuels et écrits sur la musiquetraditionnelle s’est accumulée dans lesarchives des États d’Europe de l’Est. LaConvention de l’UNESCO de 2003 adonné un élan à la quête de nouveauxusages de ces archives, dépassant leur rôle traditionnel dans la recherche etl’éducation. De plus en plus souvent, lesdocuments qui en sont tirés sont utiliséspour renforcer ou revitaliser des traditionsde musique ou de danse au sein descommunautés concernées.

L’Institut de musicologie de l’Académiehongroise des sciences a entrepris, avecdes académies européennespartenaires, l’élaboration d’un projetintitulé « Archives musicales ouvertessur Internet » pour permettre au grandpublic d’accéder facilement et

ligne sont très fréquemment consultéespar les communautés qui intègrentprogressivement la documentationancienne sur la musique dans leursprogrammes scolaires et culturels. En retour, les membres des communautésdocumentent des expressionscontemporaines.

Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

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La tradition de la danse Cocolo estapparue pour la première fois au milieudu XIXe siècle parmi les travailleursimmigrés en République dominicaine,parlant l’anglais des Caraïbes. Restéeculturellement et linguistiquementdistincte, la communauté a créé sespropres églises, écoles, sociétés debienfaisance et foyers d'assistancemutuelle. Les représentations dethéâtre dansé étaient la forme la plusdistinctive de son expression culturelle.Associant musique et danse, la traditionpuise stylistiquement dans des sourcesafricaines, en ajoutant des éléments prisaux traditions européennes.

Les spectacles de danse Cocolo avaientlieu à Noël, pour la fête de la Saint Pierreet lors des carnavals. Les troupesentrelaçaient des thèmes et desspectacles tirés de diverses cultures,avec notamment des chants de Noël,des mascarades ou la mise en scèned'adaptations théâtrales d'histoires ou de thèmes bien connus tels que « David et Goliath », « Moko-Yombi » ou « les cow-boys et les Indiens ».

Aujourd'hui, les descendants desCocolos sont bien intégrés dans lasociété dominicaine et répartis danstout le pays. Si les anciens parlentencore l'anglais des Caraïbes à lamaison, la plupart des membres de la

communauté Cocolo parlent espagnol,ce qui a mis la tradition de théâtredansé Cocolo en danger. Il existe une seule troupe d'acteurs âgés quis'attache à transmettre activement latradition aux générations plus jeunes.L'UNESCO a élaboré un projet visant àsauvegarder la tradition en faisant ensorte que celle-ci soit mieux reconnueet en accroissant les financements.

L'élément principal était un festival quis'est déroulé pour la première fois à San Pedro de Macorís en décembre2007, berceau bicentenaire de l'histoireCocolo. Baptisé Good MorningWavaberry, du nom d'une chansontraditionnelle Cocolo, ce festival mettaiten lumière la contribution des Cocolosà la culture dominicaine. Il a égalementété pour la communauté Cocolo uneoccasion d'examiner les stratégies pour sauvegarder leurs expressionsculturelles et a contribué à lasensibilisation au niveau national. Une autre étape essentielle a étél'enregistrement juridique de lacommunauté Cocolo, qui peut, sur lelong terme, garantir le statut officiel des dépositaires de la tradition et leurreconnaissance au sein de la sociétédominicaine.

La tradition du théâtre dansé Cocolo, République dominicaine

JL Premier festivalde la culture Cocolodans les rues de SanPedro de Macorís,RépubliquedominicainePh

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Patrimoine culturel immatériel

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Le Shashmaqom est la tradition musicaleclassique de l'Asie centrale, qui s'estdéveloppée durant plus de dix sièclesdans les centres urbains de l'Ouzbékistanet du Tadjikistan actuels et est étroitementliée aux villes de Boukhara et deSamarcande. Le nom de Shashmaqomsignifie « six maqoms », le terme de « maqom » désignant une suite musicalecombinant musique instrumentale etchant. Un orchestre de luths, de vièles, de tambours sur cadre et de flûtesaccompagne le ou les chanteurs.

La pratique du Shashmaqom nécessiteune formation spécifique qui repose surun enseignement oral de maître à disciple,car la notation standard n'indique que le schéma de base. Depuis les années1970, de nombreux interprètes deShashmaqom ont émigré. Aprèsl'indépendance, en 1991, l'Ouzbékistan etle Tadjikistan ont pris des mesures en vuede sauvegarder le Shashmaqom, maisseuls quelques musiciens pratiquentencore les styles locaux.

En 2005, l'UNESCO a lancé un projet dedeux ans prévoyant des programmes deformation et des master classes, la factureinstrumentale traditionnelle, l'élaborationd'un inventaire, une aide à l’archivage et la

publication de travaux de recherche etd'enregistrements sonores.

Le projet a notamment été marqué par l’organisation conjointe, parl’Ouzbékistan et le Tadjikistan, d’un« Festival international des interprètes du Shashmaqom », qui s’est tenu àDouchanbé, capitale du Tadjikistan, ennovembre 2006. La musique interprétéepar des artistes ouzbeks et tadjiks a fait decette manifestation une célébration dudialogue culturel et de la compréhensionmutuelle. Bénéficiant d’une largecouverture médiatique, ce festival a étésuivi d’une table ronde sur la sauvegardedes traditions du Shashmaqom, qui aréuni chercheurs, interprètes etcompositeurs des deux pays.

Le projet a rassemblé des praticiens du Shashmaqom venus des deux côtés de la frontière, ce qui contribuerasans doute à sa continuation. Le projet a également donné lieu à l’organisationde nombreuses master classes consacrées à l’interprétation et à la facture instrumentale, tandis que le travail d’inventaire et la formation adébuté au Conservatoire national tadjik deDouchanbé et à l’Institut de recherche surles beaux-arts de Tachkent (Ouzbékistan).

Le Shashmaqom – sauvegarde d’un patrimoinecommun, Ouzbékistan et Tadjikistan

Le tanbur,instrument àcordes pincées,est tres utilisédans leShashmaqom

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Le patrimoine culturel immatériel, transmis de générationen génération, est recréé en permanence par lescommunautés et les groupes, et leur procure unsentiment d’identité et de continuité, promouvant ainsi lerespect de la diversité culturelle et la créativité humaine.

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