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FICHES PATHOLOGIE BÂTIMENT PÔLE PRÉVENTION CONSTRUCTION Professionnels SPÉCIAL OUTRE-MER Photo : © 2012 - Vincent Ossola - AQC

FICHES PATHOLOGIE BÂTIMENT - … · le prix spécial de l’Association des maîtres d’ouvrage(AMO), dont l’objet est la qualité architecturale et urbanistique. Sommaire Fondations

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Préambule

Pour la première fois, l’Agence Qualité Construction et la Fondation Excellence SMA publientun fascicule Fiches pathologie bâtiment traitant exclusivement des pathologies rencontrées parles professionnels sur les bâtiments de l’Outre-mer. Ce contenu est un extrait « en avant-pre-mière » de la prochaine mise à jour du classeur Fiches pathologie bâtiment qui paraîtra en 2018.Ce contenu est disponible également sur l’AppliQC©.

Les départements et régions d’Outre-mer (DROM) possèdent une grande variété degéographies et de climats au sein d’un même territoire et peuvent être sujets à des situationspotentiellement extrêmes (cyclones, séismes…). Les expositions climatiques peuvent égalementêtre très sévères (forte température, humidité, intenses précipitations…) et variables selon lesrégions. Les conséquences sont souvent dramatiques tant pour les constructions que pourles hommes.

D’une part, les principes constructifs courants diffèrent de ceux de la métropole et doiventpouvoir s’adapter à ces contraintes. D’autre part, le cadre réglementaire présente égalementses spécificités telles que des dispositions complémentaires appliquées aux Règles de l’artcommunément admises, l’application par défaut des DTU, des Avis Techniques sans extensionDROM pour la plupart.

Ces fiches ont été réalisées pour répondre aux principaux désordres spécifiques rencontrésdans ces territoires et rédigées en collaboration avec les experts construction officiant dansles DROM. Vous trouverez, dans les pages suivantes, des fiches totalement dédiées, ou biendes encarts spécifiques dans des fiches existantes, le logo Outre-mer servant à chaque fois depoint de repère.

Destinées aux professionnels en activité, mais aussi aux futurs professionnels et à leursformateurs, les informations simples, condensées et claires, contenues dans ce supportcontribuent à améliorer la qualité des ouvrages en prévenant les désordres. C’est la missionque poursuivent ensemble l’Agence Qualité Construction et la fondation Excellence SMA depuisbientôt 25 ans.

Gérard LaurentPrésidentFondation Excellence SMA

Philippe EstingoyDirecteur généralAgence Qualité Construction

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Agence Qualité ConstructionPrévenir les désordres, améliorer la qualité de la constructionAssociation loi de 1901

L’Agence Qualité Construction (AQC) est une association loi de 1901 et prendses racines dans le dispositif mis en place par la loi du 04 janvier 1978, dite « loiSpinetta », relative à la responsabilité et à l’assurance dans le domaine de laconstruction.

Créée en 1982, l’Agence Qualité Construction (AQC), regroupe les principalesorganisations professionnelles de la construction autour d’une même mission:prévenir les désordres dans le bâtiment et améliorer la qualité des constructions.Son fonctionnement garantit aux acteurs de la construction un cadre de travailunique et neutre, structuré en trois pôles: observation, prévention, communication.

Financée à l’origine par un fonds alimenté obligatoirement par les assureurs, elleest, depuis 2005, financée par les « constructeurs » dans le cadre d’une conventionquinquennale dans laquelle, en contrepartie d’actions de l’AQC, ils s’engagent àune contribution volontaire collectée par les assureurs.

L’AQC est le lieu de travail et d’échanges de 44 organismes membres qui repré-sentent la quasi-totalité des acteurs français de la construction.

Menbres de l’AQC au 1er janvier 2018

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Pôle observatoirePour prévenir les désordres, la première étape consiste à les connaître. Pour celal’AQC se repose sur l’Observatoire de la Qualité de la Construction qui est construitautour de 4 dispositifs.

Pôle prévention produitsLe pôle Prévention Produits se mobilise sur les pathologies relatives auxproduits/procédés industriels et sur les textes qui régissent leur mise en œuvre.La durabilité des matériaux et la connaissance des techniques de mises en œuvresont les principaux enjeux pour évaluer l’assurabilité et donc le développement denouveaux procédés. Le pôle Prévention Produits, grâce à ses publications, accom-pagne les professionnels pour maîtriser les risques liés à l’innovation.

Il a 3 objectifs clés :■ tenir compte des enseignements de la pathologie pour améliorer les produits

et les textes qui régissent leur mise en oeuvre;■ éviter que de nouveaux produits ou textes ne soient à l’origine d’une sinistralité

importante et répétée;■ attirer l’attention des professionnels lors de leurs choix techniques sur des pro-

duits et/ou procédés susceptibles de présenter des désordres.

Le champ traité est vaste puisqu’il couvre: le domaine traditionnel et non tradi-tionnel : normes et Documents techniques unifiés (NF DTU), Recommandationsprofessionnelles RAGE, Règles professionnelles ; Avis Techniques (ATec) et Docu-ments Techniques d’Application (DTA).

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Le pôle Prévention Produits mis en œuvre met à jour un outil d’analyse de risquespour les acteurs de la construction permettant de distinguer les techniques cou-rantes des techniques non courantes.

Les communications du pôle Prévention Produits, sont disponibles sur le site del’AQC, dans la rubrique « Nos Ressources ».

Pôle prévention constructionLe pôle Prévention Construction traite des pathologies qui trouvent leur sourcedans les défauts de conception ou d’exécution comme les interfaces entre les ac-teurs.

Ces problématiques sont généralement dues à des manques de communicationou d’organisation, des insuffisances de connaissances et de savoir-faire des per-sonnes participant à l’acte de construire.

Ainsi, après identification des causes d’une pathologie, des outils sur les pointssensibles sont élaborés et mis à disposition des différents acteurs autour de thé-matiques:■ organisationnelles entre les acteurs;■ techniques (conception et mise en œuvre) ;■ juridiques, relatives aux responsabilités engagées.

Pour mener ces actions, les représentants des différents acteurs se réunissent ausein de la Commission Prévention Construction (CPC) qui, définit les sujets sourcesde pathologies constatées puis valide les supports de communication. Ces travauxsont réalisés au sein de groupes de travail.

Chaque acteur de la construction peut retrouver sur le site Internet de l’AQC desinformations de prévention précises et libres d’accès.

Ces différentes ressources, produites par le pôle Prévention Construction, sont ac-cessibles sur ce site, à la rubrique « Nos Ressources ».

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Fondation Excellence SMAFondation d’entreprise de SMABTP créée en 1994

La fondation EXCELLENCE SMA est une fondation d’entreprise entièrement vouéeà la qualité dans la construction et à la prévention. Elle s’est imposée au fil du tempscomme une référence en matière de prévention des pathologies et de la maîtrisedes risques dans la construction. Ses missions sont multiples :■ sensibiliser le plus grand nombre de professionnels du BTP pour prévenir les

risques dans la construction et les aider à mettre en oeuvre des démarchesd’amélioration et de progrès;

■ former et informer les acteurs de la construction et notamment des jeunes enapprentissage et en alternance;

■ valoriser la qualité, le respect des règles de l’art et l’excellence professionnelle,■ améliorer la sécurité des biens et des personnes sur les chantiers ;■ comprendre les pathologies pour mieux anticiper les effets et prévoir des dis-

positifs de prévention adaptés, agir pour la prévention des risques automobilesdans le BTP.

Dès l’origine, la gouvernance de la fondation Excellence SMA, avec la CAM btp etL’Auxiliaire, a intégré des personnalités qui font autorité dans le secteur de laconstruction et qui participent à l’élaboration de la stratégie d’Excellence SMA:l’AQC, Qualibat, la FFB, la FNTP, la FPI, un représentant des experts de l’assuranceconstruction ainsi qu’un représentant de SOCABAT.

Au fil des années la fondation Excellence SMA a noué des partenariats avec desacteurs référents de la filière construction:

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Un acteur expert et engagéaux côtés de la fondation Excellence SMA

Intégrés dans le maillage régional de SMABTP, les experts-conseils de SOCABATGIE sont des professionnels, architectes et ingénieurs bâtiment ou génie civil, ayantune grande expérience du monde de la construction. Leur mission va bien au-delàdu rôle habituel de l’expert dans le règlement des sinistres: aide à la décision, op-timisation des choix, valorisation et diffusion des connaissances (notamment via lesRencontres de l’Excellence), assistance technique. SOCABAT GIE contribue fortementà la qualité de la construction et à la prévention des désordres.

Efficiente et concrète, Excellence SMA s’est distinguée par de nombreuses réalisa-tions auprès de tous les acteurs du BTP.

Sensibiliser les professionnelsAu-delà des Fiches pathologie bâtiment, objet de ce fascicule, d’autres actions sontmenées par la fondation Excellence SMA.

Les ColloquesChaque année, Excellence SMA organise un colloque dans le but de réfléchir auxmutations techniques, économiques et sociales de ce secteur. Ces rendez-vousthématiques font le point sur les conséquences des bouleversements, dégagentles perspectives d’évolution des risques et des responsabilités.

Les Rencontres de l’ExcellenceChaque année, près de 100 réunions ont lieu dans tous les départements deFrance et d’Outre-mer avec la participation des instances professionnelles du BTPet de la construction. Elles abordent les problématiques les plus actuelles entermes de pathologies et de risques sous le triple angle technique, juridique et as-surantiel.

La prévention AutomobileLa fondation propose gratuitement des outils pédagogiques, des réunions en ré-gion, des sessions de formation à la prévention des risques routiers dans le BTPafin d’aider les entreprises à mieux prendre en charge ce risque à fort enjeu.

Encourager la recherchePour améliorer l’état des connaissances dans un domaine particulièrement évolutif,Excellence SMA s’associe à des projets de recherches et d’études avec des orga-nismes de référence tels le CNRS, le CSTB ou l’Institut pour la recherche appliquéeet l’expérimentation en génie civil (IREX) qui porte le projet MINnD sur la modélisa-tion numérique.

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Auprès des jeunesPour préparer l’avenir, la fondation s’est, de longue date, associée aux Olympiadesdes métiers ; elle parraine des concours professionnels, mène des actionsconcrètes et s’engage auprès des Centres de Formation d’Apprentis (CFA) avec leCCCA-BTP.

Prix et concoursDes récompenses prestigieuses encouragent le partage des connaissances et ladiffusion des bonnes pratiques auprès des chercheurs, des étudiants, des artisanset des entreprises:■ les trophées « Thèses » (travaux de recherche et d’études) ;■ les trophées de l’Excellence (actions novatrices et exemplaires) ;■ le prix spécial de l’Association des maîtres d’ouvrage (AMO), dont l’objet est la

qualité architecturale et urbanistique.

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Sommaire

Fondations et infrastructures

1 Glissement de sols et désordres des murs de soutènement en milieu tropical................................... 13

Structures et gros œuvre

2 Humidité en sous-sol des bâtiments ...........................................................19

3 Les attaques des bois par les agents biologiques ..................... 25

Toitures et charpentes

4 Infiltrations d’eau des couvertures en milieu tropical ........... 31

5 Toiture-terrasse et coursives en milieu tropical ............................ 35

Enveloppes et revêtements extérieurs

6 Infiltrations d’eau par les liaisons menuiserie extérieure/gros œuvre ............................................................... 41

7 Infiltrations d’eau par seuil de porte-fenêtre ................................... 47

8 Revêtements extérieurs sur ouvrages neufs .................................... 51

Équipements

9 Installations photovoltaïques en milieu tropical ........................... 57

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Glissement de sols et désordresdes murs de soutènement en milieu tropical

Fondations et infrastructures FICHE1

La typologie des sols principalement rencontrésdans les DROM correspond à des îles volca-niques. Les sols sont composés de différentescouches de lave correspondant à des couléessuccessives. La qualité de chaque strate dépenddu type d’éruption, d’où la succession de rochescompactes de bonne résistance (de 3 à 10 bars),de roches altérées de résistance moyenne (entre1,5 et 3 bars) et de couches de scories de qualitémédiocre (< à 1,5 bar). Des sols de type sableuxbénéficiant d’une bonne résistance à la compres-sion mais d’une cohésion nulle sont rencontréssur les zones littorales.

Plus rarement, des sols sensibles aux variationshydriques, à granulométrie fine de type argile,pseudo-gonflantes sont observés dans les an-ciens méandres des ravines. Bien que peu fré-quents, ces sols sont à l’origine des sinistres lesplus coûteux.

La topographie, la nature des sols et le contexteclimatique particuliers (expositions cycloniques,précipitations importantes) des DROM, en conco-mitance avec les contraintes d’urbanisme (densifi-cation du bâti et extension des constructions sur leshauteurs ou sur des terrains en pente) ont nécessité

la réalisation de murs de soutènement, favorisantl’émergence de pathologies.Ces ouvrages peuvent être de hauteur limitée(moins de 2 mètres), mais également présenter deshauteurs de 5 à 6 mètres. Les ouvrages rencon-trés sont de plusieurs types:- des murs-poids, constitués d’un assemblage de

moellons (pierres extraites localement, souvent vol-caniques), en maçonnerie de petits éléments,maçonnés au mortier ;

- des murs en béton banché ;- parois cloutées ou ancrées, rencontrées en sta-

bilisation des décaissements en terrain rocheux(alternance de scories et de roche compacte rendantles parois instables) ;

- des parois berlinoises.

Les désordres affectant des murs de soutène-ment se traduisent principalement par :- des fissurations ; - des bombements ; - des tassements ;- des poinçonnements ;

conduisant à des déversements, glissements,pouvant aller jusqu’à des effondrements surve-nant lors d’épisodes pluvieux ou en période cyclo-nique. Les premiers désordres arriventgénéralement entre 2 et 3 ans après la date de ré-ception de l’ouvrage.

1 Le constat

Les désordres affectant les mursde soutènement prennent leurorigine à différentes étapes de laconception et de la réalisationde l’ouvrage.

■ La cause principale est l’ab-sence ou mauvaise prise en

compte des contraintes géné-rées par l’eau, au niveau:- du massif drainant (matériaux

locaux inadaptés, car imperméa-bles, servant au remblaiement,approvisionnement en quantitéinsuffisante, non-respect des gra-dients de granulométrie du tertred’infiltration…) ;

- des drains (positionnement du

drain, pente, positionnement desfentes, utilisation inadaptée dedrains agricoles…) ;

- du non-respect du sens depose du géotextile drainant ;

- de l’absence de barbacanes.

■ Le mauvais dimensionne-ment est également source dedésordres (mauvaise prise en

2 Le diagnostic

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compte des poussées des terres, descoefficients de frottement interne desterres, absence de prise en compte despoussées hydriques, des contraintesd’exploitations aussi bien sur la partieinférieure que supérieure, contraintesupérieure à celle envisagée sous lasemelle…). Il peut induire une sous-estimation des contraintes et un dé-placement des points d’applicationdes efforts. Ceci peut conduire à unbasculement voire un renversementde l’ouvrage (schémas ci-dessous).

■ L’absence d’étude géotechnique,ne permet pas de prendre encompte la présence de scories volca-niques (qui peuvent modifier la por-tance du sol) ou de statuer sur lerisque de grand glissement.

■ Un défaut d’exécution de l’ouvrage(positionnement des armatures, défautde continuité de chaînage, absence dejoints de dilatation…) peut s’avérerpréjudiciable au comportement del’ouvrage.

■ Les défauts d’exécution sont leplus souvent relatifs à un remblaie-ment mal réalisé (réalisé par couchestrop épaisses, avec des engins inadap-tés, talutage en tête trop prononcé…),réalisé prématurément (temps de

prise des ouvrages béton non respecté),avec des matériaux inadaptés (ex :matériaux argileux, imperméables oupollués).

De plus, en fonction du territoireconsidéré, la combinaison d’une eauabondante et d’un sol volcaniqueriche en minéraux (altération et lessi-vage des roches et des sols) peut en-traîner une forte agressivité de l’eau(ions en solution) en contact avec lesouvrages en béton.

Murs de soutènement, en maçonnerie de petits éléments et en moellons de pierres maçonnées

Dans certains cas, notamment pourles soutènements de faible hauteur,il s’agit de petites entreprises de ma-çonnerie qui construisent un murpour un particulier, sans respect desrègles de l’art, ni intervention d’un BETpour la conception et le dimension-nement de l’ouvrage. Pour ces typesd’ouvrage, les désordres sont liés à:- un défaut d’ancrage de la base élar-

gie dans le sol (mauvaise géométriesur la largeur ou l’épaisseur de la se-melle…), pouvant entraîner un bas-culement de l’ouvrage ;

- une accumulation d’eau sur la facecôté terre avec une poussée hy-

drostatique importante, renforcéepar un défaut ou une absence dedrainage et une insuffisance d’éva-cuation par barbacane. En effet, enpériode cyclonique, les précipita-tions sont telles qu’elles créentd’importantes poussées hydrau-liques sur ce type d’ouvrage. Lesdéfauts des systèmes d’évacuationdes eaux de ruissellement, l’ab-sence ou l’inefficacité du systèmede drainage ne permettent au-cune décharge hydraulique der-rière le mur ;

- en complément, des défauts de di-mensionnement (fondation, ferrail-lage, continuité d’armatures…) nepermettent pas au mur de soutè-nement de s’opposer à la pousséedes terres saturées et celui-ci s’ef-fondre côté libre.

Murs en béton banché

Les ouvrages en béton armé fontl’objet d’une étude de conceptionpar un BET structure. Toutefois, l’in-tervention d’un BET structure neremplace pas celle d’un géotechni-cien, ce dernier devant déterminerles paramètres du sol (frottement, co-hésion, contrainte de sol). Les défautsde ferraillage et de chaînage sont ra-rement à l’origine d’instabilité de l’en-semble, contrairement à des choix

Fondations et infrastructuresFICHE 1

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Ligne de gliss

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Diagrammedes contraintes

sur le sol

Résultante générale

TRIANGLEDE COULOMB

Basculement

Barbacane

Résultantede poussée

Poids de l’ouvrage

Barbacane

Résultantede poussée

Poids de l’ouvrage

Cas de basculement de paroi

Angle defrottement interne

Le massif sera stable si : � � �

Joint de mortier à la terre

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de caractéristiques de sol trop opti-mistes par le BET, à défaut de mis-sions G2 et G3 attribuées augéotechnicien.

Parois cloutées ou ancrées

Au niveau de ce type de paroi, le re-tour de pathologie ne montre pas depoints émergents significatifs. Ilconvient de consulter un géotechni-cien pour ce genre d’ouvrages spé-ciaux en conception et en suivid’exécution.

Parois berlinoises

Les parois berlinoises sont utiliséesafin de stabiliser un terrassementlorsque le talutage n’est pas réalisable,comme par exemple en mitoyennetéou au droit d’ouvrage existant.

Dans les DROM, les sols ne permet-tent pas la réalisation de passes alter-nées correspondant à des sols detrès faible cohérence, comme les ter-rains sableux dans les zones littorales.

La phase de remplissage de l’espaceentre la paroi berlinoise et le terrain àstabiliser doit être réalisée à l’avance-ment de l’ouvrage sans délais, souspeine de voir le sol se décomprimer.

La survenance d’un épisode pluvieuxde type tropical lors d’une phase cri-tique entraînera le lessivage desparticules fines du sol et la déstabili-sation du terrain ou des ouvragesavoisinants.

Les autres causes de désordres

La stabilité de l’ouvrage (équilibre auxmoments) peut être compromise par:

■ une modification d’ouvragecomme une surélévation qui, mêmede faible hauteur, peut compromet-tre la stabilité de l’ouvrage (équilibredes moments) ;

■ une modification de l’environne-ment ou modification des aménage-

ments en pied (réalisation d’unepiscine) ;

■ un dépassement des chargesd’exploitation sur la zone supé-rieure (surcharges dues à des rem-blais, aménagement de parking nonprévu initialement, construction d’unbâtiment…) ;

■ une fuite de réseaux enterrés ;

■ un lessivage des particules finesdes matériaux de remblais en l’ab-sence de géotextile permettant deles retenir.

■ Prendre en compte dans les PPRles exigences liées aux mouvementsde terrain.

■ Intégrer les exigences éventuellesliées au zonage sismique.

■ En phase conception, dimension-ner l’ouvrage afin de pouvoir déter-miner l’aptitude de l’ouvrage vis-à-visde l’environnement et réaliser unplan d’exécution.

■ Veiller au phasage des travaux(10 ml au plus) et à la protection desouvrages à l’avancement.

■ Si le site se révèle sensible géo-techniquement (relativement au PPRou sujet à une épaisseur attendue nonnégligeable de sols meubles), deman-der un avis géotechnique minimalselon la norme NF P 94-500.

■ Éviter les soutènements en agglossauf à soigner le chaînage et l’encas-trement en pied dans une semelle.

■ Consulter les prévisions météoro-logiques avant la réalisation deterrassement ou de talutage, spécia-

lement pour des sols de faible cohé-rence mais aussi pour des terrainsrocheux, en raison de la présencequasi systématique de poches descories et de couches comportantdes particules fines.

■ Dans tous les cas, vérifier la qualitédu sol d’assise, la profondeur d’an-crage et la propreté du fond defouille et apporter un soin particulierau compactage.

■ Pour les ouvrages de H > 4 mètres,faire appel à un maître d’œuvre ex-terne pour la conception et la réali-sation des travaux.- Réaliser une étude de sol dans le

cas général selon la norme NF P94-500 selon l’enchaînement completdes missions géotechniques,notam ment si des signes d’instabi-lité sont détectés (végétation cou-chée, amorce de glissement, loupes,fissures et vides, éboulements…).

- Demander le dimensionnementcomplet de l’ouvrage et de la partiedrainage (prise en compte de touttype de contraintes, eaux, terres,poids/surcharges…) avec plan de fer-raillage à l’appui et plans de drai-nage par un BET Structure.

- Tenir compte de la présence d’avoi-sinants, de la position du mur desoutènement par rapport à la limitede propriété, de la pente du talus:s’assurer que la pente du talus estinférieure à 100 % (45° ou pente 1pour 1).

Prendre en compte lescontraintes hydriques et celles du système de drainage

■ Dimensionner les systèmes dedrainage trop souvent à l’origine dedésordres.

■ Réaliser, derrière le mur, un massiffiltrant (système de drainage vertical)en graviers de granulométrie adap-tée et croissante (dans le sens de

3 Les bonnes pratiques

FICHE 1

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Glissement de sols et désordres des murs de soutènement en milieu tropical

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l’écoulement de l’eau), exempts defines, muni d’un géotextile imputres-cible (200 g/m2).

■ Réaliser un système de drainagehorizontal à l’aide d’un produit dédiéà cette utilisation (fentes orientées versle haut, sous un géotextile).

■ Vérifier la pente du drain (3 à10 mm/m) et le bon raccordementau réseau EP et la présence de re-gard de visite (conception). Situer ledrain au-dessus du niveau des fon-dations pour éviter leur affouille-ment. Cette non-qualité peut aposteriori générer la ruine de l’ou-vrage.

■ Prévoir un dispositif de barbacaneset le positionner plus haut que ledrain pour avertir du dysfonctionne-ment de ce dernier. Elles ne consti-tuent pas à elles seules un dispositifde drainage.

Remblaiement

■ Compacter le sol avec des enginslégers, par couches successives (<20 cm). Un compactage serré engen-dre un effort supplémentaire sur lemur et peut avoir un impact sur ledrainage.

■ Prêter attention à la qualité desremblais. Ne pas utiliser des terreslocales non prévues pour cet usage.Préférer l’utilisation de matériauxdrainants, propres, concassés, issusde carrières.

■ Éviter l’utilisation de matériaux dedémolition.

■ Mise en œuvre de géotextiles pourmaintien des particules fines desmatériaux de remblais.

Entretien

■ Vérifier périodiquement le bonfonctionnement du drainage et desbarbacanes.

■ Éliminer les végétations parasitessur l’ouvrage.

■ Respecter les charges d’exploita-tion pour lesquelles le mur a été di-mensionné.

Fondations et infrastructuresFICHE 1

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L’essentiel■ Faire dimensionner l’ouvrage

par un BET, adapter l’ouvrageau sol.

■ En conception, impliquer ungéotechnicien.

■ Soigner la liaison entre la fon-dation et la paroi.

■ Soigner les dispositifs de dé-charge hydraulique contre laparoi : drainage vertical côtéterre, évacuation des eaux, bar-bacanes ou évacuation.

■ Intégrer l’environnement : éva-cuation des eaux en pied, stabi-lité de l’assise, circulation deseaux de surface.

■ Eurocode 2 Calcul des structures béton.

■ Règles BAEL 91 révisées 99 -Règles techniques deconception et de calcul des ouvrages et constructionsen béton armé aux états limites.

■ DTU 13.11 fondations superficielles.

■ DTU 13.12 Règles pour le calcul des fondations superficielles.

■ NF DTU 20.1 Ouvrages de maçonneries de petits éléments - Parois et murs..

Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.comwww.groupe-sma.fr

4 À Consulter

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Glissement de sols et désordres des murs de soutènement en milieu tropical FICHE 1

Effondrement du mur de soutènement dû à une absence de drainage vertical ainsi qu’à des fondations non conformes.

5 L’œil de l’expert

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Humidité en sous-sol des bâtiments

Structures et gros œuvre FICHE2

Selon la destination du sous-sol, les parois devront être ré-putées « imperméables » ou« étanches ». Les locaux desti-nés à être aménagés (atelier,buanderie, pièces habitables) doi-vent être protégés par desmurs étanches et traités avecdes complexes adaptés à cettefonction. Les locaux restant àl’état de cave peuvent tolérerdes traces d’humidité et si ledrain est réalisé selon les règles

de l’art, seuls les murs devrontêtre traités par un revêtementimperméabilisant.

L’absence d’ouvrage

■ Cuvelage non prévu ni réaliséalors que le niveau de la nappephréatique est susceptible d’êtresupérieur à celui du dallage.

■ Cuvelage non prévu ni réaliséalors que des ruissellementsd’eau souterrains importantssont susceptibles d’atteindre lesous-sol.

■ Drainage périphérique nonprévu ni réalisé alors que deseaux souterraines (telluriques) oude ruissellement sont suscepti-bles de s’accumuler contre lesmurs de sous-sol.

■ Emploi de revêtements ina da p - tés sur la face extérieure desmurs périphériques. Une sim-ple émulsion bitumineuse ap-pliquée directement sur lamaçonnerie n’apporte pas deprotection efficace contre lesinfiltrations d’eau. Il faut, au mi-

2 Le diagnostic

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Les infiltrations se manifestentsous diverses formes, depuisde simples traces d’humiditéponctuelles sur la face inté-rieure des murs périphériquesou à la jonction entre murs pé-riphériques et dallage, jusqu’àl’inondation totale du sous-sol.

Ce type de désordre concerneessentiellement les sous-solsréalisés en maçonnerie de pe-tits éléments, et principalementles maisons individuelles. Maisdes sous-sols réalisés en bétonbanché sont aussi susceptiblesd’être concernés.

1 Le constatSpécificités

Les DROM présentent une densification du littoral et une exten-sion des constructions sur les hauteurs et zones en pente (reliefaccidenté). Ces caractéristiques, conjuguées aux expositions cy-cloniques et aux précipitations importantes rendent les désor-dres d’humidité en sous-sols ou parties enterrées plus aigus etplus fréquents. Néanmoins, en fonction de l’usage des locaux (dé-terminée à l’avance), il pourra être toléré que des infiltrations puis-sent avoir cours.

En complément, les modes constructifs associés à l’absence dedoublage intérieur rendent ces phénomènes plus visibles, lamoindre pénétration d’eau au travers des parois engendrant iné-vitablement des dommages de mouille avec traces d’humidité oudégradations des parements intérieurs. Pour autant, la présenced’un doublage ne prémunit en aucune manière des infiltrationset peut même aggraver la pathologie en enfermant l’eau d’infil-tration. Il faut donc tabler sur la mise en œuvre de véritables pro-duits d’étanchéité.

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nimum, un revêtement à fonctionimperméabilisante, type enduit demortier ou enduit bitumineux, voireun revêtement étanche (type mem-brane bitumineuse collée) qui interdittout passage d’eau.

■ Les nappes à excroissances n’assu-rent aucune protection à l’eau car,n’étant pas collées, l’eau lescontourne. Elles n’assurent qu’uneprotection mécanique des revête-ments, ou sont intégrées à des sys-tèmes de drainage en associationavec d’autres matériaux.

Les défauts d’exécution

■ Défauts d’exécution des drainages- Drainage vertical inefficace : par ab-

sence ou mauvaise mise en œuvrede matériaux drainants ou de pro-cédés drainants performants,contre toutes les surfaces de mursenterrés.

- Mauvais raccordement de ce drai-nage vertical avec les drains.

- Utilisation de drains type agricole(perforés de tous côtés) à la place dedrains type bâtiment (perforationsuniquement sur le dessus).

- Insuffisance de pente des drains,contre-pente entraînant des réten-tions d’eau.

- Fil d’eau du drain plus haut que lesol intérieur du sous-sol.

- Absence ou insuffisance d’exutoiredes eaux recueillies par les drains.L’eau s’accumule alors contre lesmurs de sous-sol.

- Absence de feutre géotextile, ouéquivalent, empêchant le colmatagedu système de drainage par entraî-nement des particules de terre.

- Absence, mauvaise réalisation oudécrochage, par le compactage desterres de remblai, de la protectionen tête du système de drainage(nappe à excroissances). La terre pé-nètre dans le système de drainageet le colmate.

- Absence de regards de visite auxchangements de direction desdrains (impossibilité de contrôle etd’intervention en cas de colmatage).

■ Défauts d’exécutiondes revêtements extérieursdes murs périphériques - Nombre de couches de produit de

revêtement inférieur aux préconi-sations du fabricant.

- Omission de l’enduit de mortierpréalable à la mise en œuvre decertains produits bitumineux.

- Discontinuités du revêtement exté-rieur.

- Manques localisés de revêtementautour des châssis de sous-sol, auxattentes de murets sur rampe desous-sol, au niveau supérieur dessols.

■ Défauts d’exécution des abords- Remblais de fouille mal ou non

compactés. Les cavités présentesdans ces remblais favorisent l’accu-mulation d’eau contre les murs desous-sol.

- Présence de trottoirs et terrassesen pavés autobloquants posés surlit de sable, en pied de façade. Ilsconstituent des réservoirs d’eau aucontact des murs de sous-sol.

- Niveau excessif des sols extérieurspar rapport à celui du revêtementextérieur des murs de sous-sol : lesruissellements de surface passentpar-dessus les arases étanches (oucoupures de capillarité). Les exi-gences en matière d’ac cessibilitédes PMR nécessitent des disposi-tions particulières, au moins audroit des accès.

- Les pentes dirigées vers le bâti-ment favorisent l’accumulationd’eau contre les murs enterrés.

- Les cours anglaises, sauts-de-loupet tout aménagement en cuvettecontre les sous-sols, et qui sont dé-pourvus de système de renvoi deseaux pluviales à bonne distance.

- Défaut d’étanchéité des regards,des réseaux enterrés, des récupé-rateurs d’eau et autres à proximitédes sous-sols.

- Proximité excessive d’épandage desystème d’assainissement non col-lectif.

Structures et gros œuvreFICHE 2

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Sable 0/3

Tranchée de fouille

Textile non tissé

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Imperméa.

Gravillons5/15

Cailloux30/60

Eau (Schémas extraits des guides AQC)

Plaque ou dalle

Tranchéeet canalisation

drainantes

Terrain peuperméable

Terrainperméable

En terrain Exemple de plaqueou dalle drainante

Systèmes de drainage

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- Absence ou fuite de gouttières etdescentes d’eaux pluviales.

■ Réaliser impérativement uneétude de sol préalable approfondiepour identifier si des eaux risquentde s’accumuler contre les sous-sols.

■ Adapter la conception en fonc-tion de l’usage du local et de la ca-pacité du terrain à se saturer en eau.

■ Éviter d’aménager ultérieurementen lieu de vie ou d’habitation unlocal en sous-sol non conçu initiale-ment pour cet usage.

■ Mettre en place une ventilationdes locaux en sous-sol.

■ Veiller à la bonne exécution destravaux prévus, en particulier audroit de tous les points singuliers, etau traitement des abords.

■ Solidariser les regards EP auxmurs de sous-sols.

■ Utiliser des regards EP avec jointsd’étanchéité en EPHD incorporés àla fabrication,

3 Les bonnes pratiques

FICHE 2

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Humidité en sous-sol des bâtiments

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Spécificités

Les désordres résultent principa-lement des causes suivantes :

■ la non-prise en compte de ladestination de la pièce affectée :les pièces enterrées ne sont pastoujours appréhendées commedes zones nobles, impliquantalors dans ce cas, une absence to-tale de pénétration d’eau ;

■ des aménagements extérieursdéfavorables : la limitation natu-relle du foncier au regard des re-liefs et l’optimisation des zones

constructibles favorisent des dis-positions d’aménagements exté-rieurs concen trant les eaux deruissellement. La densité deconstruction renforce l’imperméa-bilisation des sols ;

■ l’absence ou l’inadaptation d’ou-vrages : par omission ou défaut deconnaissance des circulationsd’eaux souterraines ou surfa-ciques, le traitement des paroisenterrées est souvent réalisé parimperméabilisation avec une sim-ple peinture bitumineuse à défautd’un traitement d’étanchéitéadapté (enduit d’étanchéité, mem-brane d’étanchéité collée…) ;

■ des défauts d’exécution des re-vêtements extérieurs :- défaut d’application du revête-

ment d’étanchéité (épaisseur insuf-fisante, traitement des pointssinguliers et pénétrations, jonctionsdallage et base de la paroi verti-cale…),

- drainage vertical absent ou ina-dapté,

- défaut de raccordement et d’éva -cuation du drainage,

- défaut de protection de l’étan-chéité, notamment dans le casd’un drainage vertical en contactdirect avec la membrane ou l’en-duit.

Spécificités

Les précipitations étant beaucoupplus importantes dans les DROM,la quantité d’eau circulant à proxi-mité des murs enterrés est égale-ment plus conséquente, les effetssont plus sévères qu’en Métro-pole. Il est impératif lors de la réa-lisation d’un mur enterré associéà un local :

■ de définir avec précision et anti-cipation l’affectation ou la destina-tion de ce local ;

■ d’étudier avec soin la configura-tion du site (relief et pentes, exposi-tion, altitude, précipitations…) ;

■ d’identifier et de prendre encompte la présence d’eaux sou-terraines ;

■ de choisir un traitement de laparoi enterrée adapté :- étanchéité monocouche + pro-

tection par nappe à excroissance+ remblai drainant (avec drain decollecte en partie inférieure),

- étanchéité par double paroi ven-tilée avec collecte et évacuationdes eaux d’infiltration en partie

inférieure de la double paroi,- cuvelage intérieur, sous réserve

d’étude spécifique de la paroibéton (condition de fissurationpréjudiciable, utilisation de jointhydrogonflant aux reprises de bé-tonnage etc.) ;

■ de prévoir un dispositif de drai-nage vertical, de drainage horizon-tal et une évacuation des eauxadaptée au contexte et au profildu terrain ;

■ de soigner l’exécution des pointssinguliers (reprises de bétonnage oujonctions d’ouvrages, pénétrations…).

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Structures et gros œuvreFICHE 2

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L’essentiel■ Définir préalablement, avec le

maître d’ouvrage, l’usage finalde ces locaux (stockage, par-king, local habitable...) et les exi-gences.

■ Faire réaliser une étude de solpréalable (nature du sol et cir-culation d’eau).

■ Bien concevoir les murs desous-sol au regard des exi-gences et des risques.

■ Bien choisir et bien exécuter lesrevêtements d’imperméabilisa-tion et d’étanchéité, les drai-nages et leurs exutoires, lesréseaux EP et les abords.

■ NF DTU 20.1: Ouvrages en maçonnerie de petitséléments - Parois et murs.

■ DTU 14.1: Travaux de cuvelage.

■ Avis Techniquespour les procédés autresque traditionnels.

■ BP X 35-075: Accessibilitédes établissements recevantdu public,

■ Principes constructifs pourl’accessibilité des balcons,loggias et terrasses

Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.comwww.groupe-sma.fr

4 À Consulter

Humidité en sous sol enterré : importantes infiltrations par les murs périmétriques. Ventilationdes locaux inexistante. Pas de traitement d’étanchéité et de drainage par l’extérieur des murspérimétriques. Facteurs aggravants, les descentes d’eaux pluviales sont épandues sur le terrainà la demande de la mairie. La maison se situe dans une zone d’aléas forts pour les risquesinondations (selon PLU) et le PPRI interdit toute construction en dessous du terrain naturel.Locaux insalubres peuvent entraîner des risques sanitaires pour les occupants

L’humidité monte dans les cloisons intérieures du rez-de-chaussée partiellement enterrés.Les murs extérieurs sont étanchés.L’eau remonte par le dallage.La quantité d’eau qui s’écoule par le drain en amont montre que les eaux circulant dans lesol sont très importantes. Le drain ne suffit pas à évacuer les eaux, elles se mettent en chargesous le dallage.La solution a consisté à créer une tranchée drainante en amont de la maison.

5 L’œil de l’expert

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Humidité en sous-sol des bâtiments FICHE 2

••• GUADELOUPE ••• GUYANE ••• MARTINIQUE ••• MAYOTTE ••• RÉUNION •••

Infiltration au-dessus et en pied d’une banquette maçonnée en fond de garage.Le garage a été réalisé, semi enterré, en contrebas d’un mur de clôture en limite de propriété.La banquette a permis de ne pas toucher à la fondation du mur de clôture et de contournercelle-ci.Aucune étanchéité n’a été réalisée derrière la banquette et aucun drain en pied de de cettebanquette.

Infiltrations d’eau dans le sous-sol en pied de mur.Plusieurs causes à ces infiltrations :- les murs sont en blocs de polystyrène emplis de béton. La continuité du béton en pied de

mur est souvent mal réalisée par manque de vibrage du béton ;- le drain en pied de mur est réalisé au-dessus du niveau du dallage ;- La nappe drainante en PVC embossé ne comporte pas de solin en tête. Ceci favorise l’infil-

tration des eaux de ruissellement superficiel.

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Les attaques des bois par les agents biologiques

Structures et gros œuvre FICHE3

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Trois groupes principaux d’agentsbiologiques causent des dégrada-tions observées sur les bois mis enœuvre. Il s’agit des insectes à larvesxylophages (ILX), des champignonset des termites.

■ L’attaque des ILX se caractérisegénéralement par les trous d’envolde l’adulte en surface du bois et desvermoulures (déjections) accumuléesdans les galeries creusées par lalarve.

■ Les champignons dont le dévelop-pement est mis en évidence par:- une dégradation de l’aspect du re-

vêtement du bois ;- la diminution de la résistance mé-

canique de la zone attaquée quel’on peut tester avec un instrumentcomme un tournevis ou un couteau.

Les désordres liés au méruleappart iennent à cette catégorie.

■ Les termites, insectes xylophages,s’attaquent au bois et à tous les ma-tériaux cellulosiques. Leur colonisa-tion s’étend (16 départementsconcernés en 1953, plus de 50 actuel-lement). L’attaque des termites estsournoise car les insectes sont ca-pables de circuler dans d’autres ma-tériaux de construction (isolant,gaines électriques) pour se rendrevers les pièces de bois.

1 Le constatSpécificités

Les pathologies liées aux termites sont renforcées dans lesDROM en raison des conditions particulières de chaleur etd’humidité. Le cadre réglementaire est spécifique.

3 juillet 2000: décret d’application de la loi du 8 juin1999 tendant à protéger les acquéreurs et propriétairesd’immeubles contre les termites et autres insectes xylo-phages:- obligation de traitement préventif ;- obligation faite au vendeur de faire un diagnostic termite

par un diagnostiqueur agréé ;- obligation de déclarer la présence de termites sur son ter-

rain (bâti ou non) à la mairie ;- interdiction de transporter du bois potentiellement infesté

en cas de démolition ;- prérogative du maire, qui dans une zone infestée, peut

obliger, dans un délai de 6 mois, les propriétaires à traiterleur immeuble contre les termites.

Le décret n° 2006-591 du 23 mai 2006 relatif à la protec-tion des bâtiments contre les termites et autres insectesxylophages et modifiant le Code de la construction et del’habitation. (modifié par l’annexe I de l’arrêté du 16 février2010 paru au JO en mars 2010) s’applique pour les PC dépo-sés après le 1er novembre 2007 et pour les rénovations sireprise de contact avec le sol. Il remplace le décret du 3 juil-let 2000 (Décret d’application de la loi du 8 juin 1999).Le décret modifie le code de la construction et défnit denouvelles obligations :- art. R112-2 : obligations de traitement des bois de la

construction ;- art. R112-3 : traitement préventif par barrière dont l’état

est contrôlable (donc physico-chimique) ;- art. R112-4: notice à remettre avant réception au maître

d’ouvrage sur le traitement préventif mis en œuvre (boiset sol).

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Insectes à larves xylophages

L’essence de bois attaquée, le diamè-tre et la forme du trou d’envol et desgaleries, la forme et la granulométriedes vermoulures, donnent des indi-cations quant à l’identité de l’insecteà l’origine des dégâts. Les insectesles plus fréquemment rencontréssont les capricornes, les vrillettes etles lyctus.

Champignons de pourriture

Le développement de champignonsdans le bois est la conséquence dumaintien d’une humidité relative su-périeure à 20 % dans tout ou partied’éléments de construction en boisou à base de cellulose (carton). Les fi-laments mycéliens se développentalors en surface puis à l’intérieur dubois afin de trouver leur nourriture,pour ne laisser derrière eux que dela pourriture.

La pourriture prend plusieursformes selon son aspect visuel :- pourriture cubique (bois clivé en

cubes, aspect sombre, « brûlé » dubois) ;

- pourriture fibreuse (bois très clair,défibrillé) ;

- pourriture molle (bois d’aspect ra-molli ou clivé en petits cubes peu pro-fonds).

Termites souterrains

Les colonies de termites rencontréesen France métropolitaine vivent dansla terre et infestent le bois à la re-cherche de nourriture. Les termitesse nourrissent de la cellulose conte-nue dans le bois, le carton, le papier,les textiles. Ils ne s’attaquent pasqu’au bâti ancien. Sensible à la sé-cheresse de l’air et allergique à la lu-mière, le termite réalise des tunnelsaériens appelés « cordonnets » afinde traverser les vides ventilés oucontourner les matériaux trop durs.

Cette dernière action peut fragiliser,voire plus rarement, détruire com-plètement, un élément d’une bâtissecomme par exemple le plancher basdu RDC sur cave. L’aspect des dégâtsest caractéristique, les termites pré-

férant les parties plus tendres dubois (bois de printemps). Leur attaquese matérialise par un aspect feuilletédes bois dégradés. En cas d’infesta-tion, un traitement curatif est indis-pensable.

2 Le diagnostic

Structures et gros œuvreFICHE 3

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Spécificités

Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, il a été dénombré a mi-nima 9 espèces de termites, dontla plupart sont exotiques et 3 en-démiques.

Termites de bois sec :

- Cryptotermes brevis, urbain,commun et nombreux dégâtsdans les maisons, Caraïbes ;

- Cryptotermes dudleyi, rare à LaRéunion, nuisible en Afrique, Ma-dagascar, Maurice, etc. ;

- Cryptotermes pallidus, ville/campagne, attaque le bois mort,peu dangereux, Mascareignes ;

- Procryptotermes falcifer, com-mun, ravageur des arbres en mi-lieu naturel, Mascareignes ;

- Neotermes reunionensis, relati-vement rare, en forêt humide, en-démique de La Réunion ;

- Postelectrotermes howa, tra-vaux en cours, en forêt humide,endémique de La Réunion?

Termites souterrains :

- Coptotermes havilandi (7),très commun, ville et campagne,très nuisible aux habitations ;

- Prorhinotermes canalifrons (6),moins commun, nuisible auxmanguiers, présent à Mada -gascar.

Termite arboricole :

- Microcerotermes subtilis (8),rare, dans les troncs creux, nui-sible à Madagascar et Seychelles

On constate ainsi la présence dedifférentes espèces de populationde termites, et donc, des consé-quences diverses en termes d’in-tensité d’attaque et de ruine, enfonction de l’espèce et de la naturedu bois de l’ouvrage.

D’après rapport de mission 1987, « les termites de l’île de laRéunion » Christian Bordereau, UMR-CNRS 5548 - Dévelop-pement et communication chimique Université de Bour-gogne, 6 Bd Gabriel, 21000 Dijon

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Soigner la conceptionde l’ouvrage

Il est nécessaire de concevoir un ou-vrage,

■ de façon à éviter l’expositionprolongée à l’eau:

- par les rejaillissements: arase sani-taire de 20 cm minimum entre unepièce de bois (poteau ou bardage)avec le sol ;

- par un rejet des eaux : bavettes,couvertines.

■ en choisissant des matériauxadaptés :

- bien évaluer la classe d’emploi desbois (en fonction des 4 paramètressuivants : la salubrité de la concep-tion, les conditions climatiques d’hu-midification, l’orientation du ou desvents de pluie dominants, la massivitédes pièces de bois) ;

- bien choisir l’essence (durabilité na-turelle, ou  imprégnabilité  suffisantepour la durabilité conférée) ;

- bien choisir le traitement préventif(produit et procédé de traitement)contre les agents pathogènes (ter-mites, champignons/moisissures, ILX).Les bois utilisés dans les régions af-fectées notamment par les ter-mites doivent faire l’objet detraitements spécifiques mais doi-vent faire réfléchir à la conceptiondes ouvrages avant même la posedes éléments d’ossature bois.

■ en adaptant les finitionsà l’usage

N.B.: dans les zones classées par ar-rêté préfectoral en tant que zonesinfestées par les termites, s’il y a dé-molition totale ou partielle d’un bâti-ment, les bois et matériauxcontaminés doivent être incinérésou traités .

Réaliser l’ouvrage

■ Stocker les bois hors sol, en phasechantier, et les protéger si l’exposi-tion aux intempéries dépasse 15jours.

■ Tous les bois de structure doiventêtre traités contre les ILX, ce qui im-plique de prévoir un retraitementaprès coupe et entaille.

■ Soigner le drainage des assem-blages qui ne doivent pas constituerdes pièges à eau: il faut supprimerles pièges à eau éventuels.

■ Choisir le produit de finition adapté(lasure, peinture microporeuse…).

■ Demander les attestations de trai-tement des bois.

Les NF DTU apportent les préconisa-tions minimales pour définir les ou-vrages en bois et pour supprimertout risque d’exposition prolongée àl’eau: ne pas enfermer le bois et s’as-surer que l’eau pourra s’évacuer ra-pidement sans s’accumuler.

Les dispositions constructives sont àadapter en fonction du lieu du projet(bord de mer, montagne…).

Cas des termites :

Pour les bâtiments neufs, le décret2006-591 du 23-05-2006 modifié en2015 impose des règles soit dans lesdépartements contaminés dans leurglobalité, soit dans les départementspartiellement contaminés ou sus-ceptibles de l’être à court terme (voirarrêté préfectoral).

■ Traitement des boisL’utilisation de bois de structure ré-sistants aux termites, naturellementdurables ou à durabilité conférée parun traitement (cf. fiches bois duCIRAD).

■ Interface sol et bâtimentLa mise en place d’une barrière deprotection entre le sol et le bâtimentà l’aide de l’une des solutions sui-vantes, (de préférence certifiées ou sousAvis Technique) :- barrière physique;

N.B. : le béton et les blocs de bétonjointoyés constituent une barrièrephysique efficace.

- barrière physico-chimique;- ou un dispositif de construction

contrôlable (sauf pour les départe-ments d’Outre-mer, où ce dispositifn’est envisageable qu’en complémentde l’une des deux techniques précé-dentes).

N.B. : dans le cas de barrières phy-siques ou physico-chimiques, la cer-tification « valide » l’aspect barrièrephysique ou physico-chimique duproduit ou système, et l’Avis Tech -nique « valide » sa mise en œuvre etson intégration dans l’ouvrage.

L’arrêté du 16 février 2010 rend obli-gatoire à compter du 1er juin 2010la fourniture d’une notice technique(annexée à l’arrêté) précisant lesdispo sitifs retenus, au plus tard à laréception des travaux.

Le fascicule de documentation NFX40-501 « Protection des construc-tions contre les termites en France »rappelle que le propriétaire ou l’usa-ger doit respecter quelques condi-tions minimales d’hygiène et desalubrité dans le bâtiment et sesalentours:

■ empêcher la formation de trousd’eau stagnante;

■ faire attention aux dépôts debois, de vieux cartons… à mêmele sol.

3 Les bonnes pratiques

FICHE 3

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Les attaques des bois par les agents biologiques

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Structures et gros œuvreFICHE 3

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L’essentiel■ Supprimer tout risque d’exposi-

tion prolongée à l’eau.

■ Bien évaluer la classe d’emploiet l’essence de bois correctes.

■ Bien choisir les traitements pré-ventifs.

■ En l’absence de soubassementet/ou plancher béton, mettre enplace une barrière de protec-tion entre le sol et le bâtiment àl’aide d’une solution de préfé-rence certifiée ou sous AvisTechnique.

■ Décret du 23 mai 2006 et arrêté du 27 juin 2006 relatifsà la protection des bâtimentscontre les termites et autresinsectes xylophages.

■ Arrêté du 16 février 2010, modifiant l’arrêté du 27 juin2006, relatif à la protectiondes bâtiments contre l’actiondes termites et des autres insectes xylophages.

■ FD X40-501: Protection desconstructions contre l’infestation par les termites.

■ NF P03-200 : Agent de dégradation biologique du bois - Constat de l’état parasitaire dans les immeubles bâtis et non bâtiset sur les ouvrages.

■ NF P03-201 Diagnostic technique - État du bâtimentrelatif à la présence de termites

■ NF EN 335 Durabilité du boiset des matériaux à base debois - Classes d’emploi : définitions, application au boismassif et aux matériaux à base de bois 

■ NF EN-350-2 et NF EN-460:Durabilité naturelle du boismassif.

■ Prévention contre les termites à l’interface sol-bâti,guide technique et réglementaire (janvier 2013).

■ La protection des bâtimentsneufs contre les termites etles autres insectes xylophages (septembre 2010).

Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.comwww.groupe-sma.fr

4 À Consulter

■ Dans les départements infes-tés par les termites, une vigilancepériodique est recom mandéepour localiser les signes tangiblesd’une attaque.

■ L’infestation termite variantbeaucoup en fonction de la ré-gion considérée, consulter lescartes d’infestation (type de ter-mite et intensité de l’infestation).

■ Privilégier les bois durs ou exo-tiques.

■ Traiter impérativement les dé-coupes : les découpes réaliséessur chantier constituent le pointfaible des bois ayant fait l’objetd’un traitement. Les attaques seproduisent au niveau des dé-coupes non traitées. Il est impé-ratif de procéder à un traitementsystématique des découpes sursite, notamment pour les élé-ments devenant difficilement ac-cessibles ultérieurement, afin derestituer un traitement completde l’ouvrage bois

■ Adopter des systèmesconstructifs permettant unremplacement aisé des boiscontaminés.

■ Un entretien des parties bois(surtout après détection d’indices deprésence… trous, galeries vermou-lure…) : sondage mécanique, bû-chage des parties vermoulues,brossage et dépoussiérage desgaleries apparentes…

Spécificités

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FICHE 3

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Les attaques des bois par les agents biologiques

5 L’œil de l’expert

Cordonnets de termites révélateurs d’une infestationpar vide sanitaire. En l’absence de protection, les ter-mites progressent via les réseaux et les fissures de ma-çonneries.Les niveaux inférieurs sont les premiers touchés. Ondétecte les termites principalement dans les sols etmurs des caves, sous-sols, vides sanitaires, gaines,zones humides (sous baignoire etc.), endroits som-bres et peu visités (sous escalier etc.), parquets recou-verts d’un revêtement imperméable.

Traces de termites derrière un papier peint. Les termites se nourrissent de bois et detous les matériaux cellulosiques.

En surface, ils construisent des cordons terreux qui leurservent de tunnel de circulation, à l’abri des courants d’air.

Points d’injection d’un traitement curatif, en pieds de murs maçonnéset dans la charpente bois. Les chevilles sous capuchon permettent derenouveler les injections.

Trace d’infestation

Traîtement curatif par injections

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Structures et gros œuvre FICHE 3

© 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA.30

La première protection consiste à éviter le contact sol/bois et bois/végétaux même si le classement du bois en classe IV permetthéoriquement ce type de contact. La découpe en partie basse d’un bois classe IV correctement traitée est efficacement pro-tégée (Photo bois classe IV non attaqué).

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Infiltrations d’eau descouvertures en milieu tropical

Toitures et charpentes FICHE4

Les infiltrations par couverture constituent unedes principales causes de sinistres, y comprisdans les DROM. Les modes constructifs relèventd’une utilisation principale de couvertures de typebacs acier ou aluminium, nervurés ou ondulés.Ces modes correspondent aux spécificités dezones soumises aux phénomènes cycloniques, oùl’utilisation de couvertures en petits éléments estdéconseillée (risque d’envol).

En outre, en fonction de l’altitude à laquelle estréalisé l’ouvrage, il y a nécessité (ou pas) de prévoirune lame d’air ventilée en sous-face de couver-ture. Son absence peut générer des phénomènesde condensations en sous-face de tôles.

Les conditions météorologiques particulières en-traînent des infiltrations par le moindre intersticeou percement dans la couverture. Poussée par levent, l’eau peut remonter la pente et pénétrer parles points les plus improbables. Des phénomènesde corrosion sont également observés.

1 Le constat

Causes principales

La majorité des infiltrationssont dues à des défauts d’étan-chéité aux points singuliers (faî-tière, arêtier, solin, noue). Lestraversées de toiture (ventila-tions, canalisations de CESI,…) etles émergences traitées par dessolins (lucarne, souche, édicule…)sont également concernées.

Lorsque des infiltrations appa-raissent aux points de fixationdes tôles, elles sont relatives àde mauvais percements de latôle, des tirefonds mal fixés, desécrasements de rondellesd’étanchéité par force de ser-rage inadaptée.

Les quelques infiltrations pré-sentes en partie courante ontessentiellement pour originedes défauts d’étanchéité ponc-

tuels de fixations et des recou-vrements longitudinaux ettransversaux limités ou réduits,que ce soit en bac acier nervuréou plus significativement entôle ondulée.

Les autres causesde désordres.

■ Absence de joints de typebande auto-adhésive au recou-vrement de tôles ondulées in-duisant un effet de siphonnagevers l’intérieur, l’eau passantentre les deux tôles. Ce phéno-mène est surtout rencontréavec les tôles ondulées malgréle double recouvrement (deuxondes). Il est moins fréquentavec les couvertures en bacsaciers nervurés (meilleur ajuste-ment des tôles au recouvrement).

■ Dégradation de la protectionanticorrosion lors de découpesdes tôles (corrosion sur leschamps de tôles) à la disqueuse

(utilisation de grignoteuse préco-nisée par les fournisseurs).

■ Oxydation de l’aluminium parélectrolyse due à un contactalu/panne acier.

■ Corrosion accélérée et perce-ment de toitures zinc consécu-tifs à un défaut de ventilationde la sous-face de la couverturezinc (condensation) et dans cer-tains cas à un contact du zincavec certains bois classe IV (an-ciens traitements utilisant de l’ar-senic). Certaines essences debois sont à éviter du fait de lamise en relation des tanins encontact avec le zinc : chêne, ar-bres tropicaux…

■ Condensation : en sous-facede couverture, tôle non ventilée(dans les bas – altitude < 400 m)et/ou non isolée avec isolant detype laine de verre avec pare-va-peur.

2 Le diagnostic

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■ Usure prématurée des jointsEPDM des sorties de canalisationsd’eau chaude solaire en raison deleur inadaptation aux températuresen sortie de capteur (> 120 °C enpointe).

■ Des défauts d’entretien:- corrosion par aggravation d’un

point faible de la protection anticorrosion de type couche de zinc+ thermolaquage (éraflure ou dégra -dation localisée non perceptible lorsde la pose) ;

- corrosion due à la dégradation devégétaux non évacués en fond dechéneau ;

- obstruction des eaux pluviales parpousse de végétaux au niveau desnaissances en toiture mal net-toyées ou en pied de descente ;

- circulation parfois intense en cou-verture, souvent non prévue dansle cahier des charges initiales, enraison de la présence de nombreuxéquipements techniques et notam -ment des panneaux photovol-taïques (nécessité de nettoyagerégulier des panneaux afin d’optimi-ser leur rendement sensible aux salis-sures).

■ Entoilage au faîtage: cette dispo-sition coutumière des régions ultra-marines donne de bons résultatslorsqu’elle est bien mise en œuvre.Les bords des tôles doivent êtreassez proches pour éviter que l’eaune s’infiltre entre les deux. Le som-met est chapeauté d’un pontageétanche. Des accessoires complé-mentaires tels que des plaques detôle profilées pour faîtières ou desclosoirs et bandes de pontage vien-nent en recouvrement sur les extré-mités supérieures des tôles.

■ Étanchéité supplémentaire: réali -sation d’une étanchéité supplémen-taire en traitant les noues etchéneaux avec des résines d’étan-chéité. La difficulté provient du trai-tement des noues encaissées et dela réduction du risque de remontéed’eau sous les ondes.

■ Les recouvrements des pointssinguliers (bandes de rive, arêtiers,solins) : le recouvrement assure gé-néralement l’étanchéité. Ce dispositifest insuffisant dans les DROM. Il fautdonc apporter une étanchéité com-plémentaire sous-jacente consti-tuée d’un entoilage et d’unepeinture d’étanchéité, la pièce métal-lique (solin, bande de rive, arêtier…)étant posée en partie supérieure.

■ Lame d’air : adapter une lame d’airde ventilation de hauteur supérieureaux recommandations DTU de laMétropole.

■ Le traitement des traversées detoiture : l’élément d’étanchéité pré-fabriqué, dispositif de sortie de toi-ture qui assure l’étanchéité entre latôle et la canalisation PVC de venti-lation, est généralement à éviter carc’est une cause de désordre récur-

rente (piège à eau si posé en bas denervure ou d’onde). Les systèmesadoptés doivent être efficaces vis-à-vis du risque d’infiltration et résis-tants au vent cyclonique. Les jointsd’étanchéité doivent être adaptésaux températures (eau chaude so-laire à plus de 120 °C en pointe en sor-tie de capteur), au type de profilé etaux matériaux notamment pour lesfixations.

■ Le cas de la varangue : des pas-sages d’eau ponctuels peuvent seproduire au niveau des cassures depente entre la couverture et la va-rangue, par siphonnage, au niveaudes recouvrements longitudinauxen tôle ondulée. La cassure de penteest réalisée soit par une ligne de bri-sis, soit avec des croquages de tôles(tôles pliées prévues à cet effet).

Les recouvrements longitudinaux ettransversaux : le recouvrement lon-gitudinal comporte deux ondes(25 cm minimum) ou une nervure(20 à 30 cm minimum) en cas de bacnervuré. Le recouvrement de la tôleondulée présente davantage derisque d’infiltration par siphonnageque le recouvrement trapézoïdal.C’est la raison pour laquelle sapente doit être remontée à 25 %.Dans tous les cas, un joint complé-mentaire d’étanchéité transversal etlongitudinal (selon norme NF P 30-305) doit être disposé dans les re-couvrements.

■ Les fixations: les principaux dés-ordres sont liés à l’absence de calesd’ondes ou “pontets”, et de ce fait, lestôles sont en sous-serrage ou ensur-serrage. Les cales ou pontets of-frent une résistance lors du vissageet évitent le poinçonnement destôles au droit des fixations. Sanscales, l’onde peut s’élargir sous l’effetdu vent. Même une fois revissée, latôle bouge et l’étanchéité n’est plusassurée.

3 Les bonnes pratiques

Toitures et charpentesFICHE 4

© 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA.32

Lame d’air ventilée

Panneau isolant autoporteuravec pare-vapeur

Suspente

Panne

Closoiren mousse

Isolateur ou isolant minceavec pare-vapeur

Panneau avec pare-vapeur

Fourrure

Panne

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Posé sur la panne, le “pontet”épouse la forme d’onde ou de ner-vure de la tôle. Le cavalier rigidifiel’onde et réduit le risque de “débou-tonnage” lorsque le vent soulève latôle. Les rondelles d’étanchéité souscavalier ou sous rondelle métalliquedoivent être suffisamment serréesmais non écrasées. Ainsi, la tôle estcalée et serrée avec un maintienadapté.

■ Pentes : il convient d’éviter lespentes minimales: 15 % pour le ner-vuré et 25 % pour l’ondulé. La penteclassique est à 30 % avec des parti-cularités locales correspondant àune pente de la couverture de la “va-rangue” faible.

■ Les chants des tôles : les chantsdécoupés à la disqueuse doiventêtre traités.

■ Un entretien adaptéLes principes d’entretien sont men-tionnés à l’annexe C du DTU 40.35:

L’entretien normal comporte notamment :- l’enlèvement périodique des

feuilles, herbes, mousses et autresdépôts ou objets étrangers ;

- le maintien en bon état des évacua-tions d’eaux pluviales ;

- s’il y a lieu, le maintien en bon étatde la ventilation de la sous-face dela couverture ;

- le maintien en bon état des revête-ments de protection en cas de dé-gradation accidentelle ou bien encas d’amorce de corrosion, notam-ment localisée en rive d’égout ousur les recouvrements transver-saux;

- le maintien en bon état des ou-vrages qui contribuent à l’étan-chéité de la couverture (solins,larmiers, bandeaux...) ;

- pour les surfaces non soumises aulavage naturel assuré par les pré-cipitations atmosphériques, unnettoyage régulier suivi, le caséchéant, d’un traitement systéma-tique et immédiat des parties pré-sentant des amorces de corrosion ;

- le resserrage des tirefonds au maxi-mum tous les deux ans (phénomènede dilatation, de vibrations, vent).

FICHE 4

© 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA. 33

Infiltrations d’eau des couvertures en milieu tropical

Étanchéitéscomplémentaires

20 cmmaxi

100 cmmaxi

Vents dominantsTrop faible

Correct

Trop fort

Fixations

Vents dominants

Fixationsmaxi

0 cm10

Vents dominants

complémentairesÉtanchéités

maxi20 cm

complémentairesÉtanchéités

Correct

Trop faible

Correct

Trop faible

Trop fortTrop fort

L’essentiel■ Assurer un entretien de la cou-verture adapté et régulier (a mi-nima annuel).

■ Soigner le traitement des pointssinguliers.

■ Respecter les ATEC des fabri-cants et leurs prescriptions com-plémentaires.

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Toitures et charpentes FICHE 4

© 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA.34

■ Règles NV 65 : Règles définissant les effetsde la neige et du vent sur lesconstructions et annexes.

■ NF EN 1991-1-4 - Eurocode 1: actions sur lesstructures. Partie I-4 : actionsgénérales. Actions du vent.

■ NF EN 1991-1-4/NA - Eurocode 1: actions sur lesstructures. Partie I-4 : actions générales. Actions du vent. Annexe nationale à la NF EN 1991-1-4:2005 - Actions générales - Actions du vent.

■ NF DTU 40.35 Couvertures en plaques nervurées issues de tôles d’acier revêtues.

■ NF DTU 40.36Couverture en plaquesd’aluminium prélaqué ou non.

■ NF DTU 40.41Couvertures par élémentsmétalliques en feuilleset longues feuilles en zinc.

■ XP P34-301Tôles et bandes en acier prélaquées ou revêtues d’unfilm organique contrecollé ou colaminé destinées au bâtiment - Conditions techniques de livraison.

■ Memo chantier Couverture en grands éléments SpécialOutre-Mer.

Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.comwww.groupe-sma.fr

4 À Consulter 5 L’œil de l’expert

Absence de joint au recouvrement longitudinal, phenomene de siphonnage.

Tôle deformee par la circulation excessive.

Corrosion de couverture acier en bord de mer.

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Toitures-terrasseset coursives en milieu tropical

Toitures et charpentes FICHE5

Les toitures-terrasses et les terrasses circulablessont soumises dans les DROM à des précipita-tions qui peuvent être très abondantes avec desrayonnements et des températures en surfacemettant à l’épreuve les revêtements. Les malfa-çons sont parfois semblables à celles rencontréesen Métropole : mauvaise exécution des relevésd’étanchéité, défauts de protection en tête de re-levés, défauts de réalisation des remontéesd’étanchéité au niveau des émergences, et ab-sence de joint de dilatation au pourtour des pro-tections lourdes.

Les terrasses et toitures-terrasses sont des ou-vrages sujets à des infiltrations: - par défaut d’étanchéité des revêtements ;- par décollement ;- par fissuration ou dégradation du revêtement,

soit intrinsèquement, soit du fait de la protectionrapportée.

Deux types d’ouvrages sont principalement ren-contrés :

■ toitures-terrasses: dans l’habitat collectif ou lesbureaux, elles sont principalement traitées pardes revêtements de type bicouche élastomère enlés de type auto-protégés. Une protection lourdede type gravillon est exclue dans les DROM sou-mis à des risques cycloniques, au même titre queles tuiles ou ardoises sur les toitures en pentes(risque d’envol). Ponctuellement, dans le cas d’ou-vrages tertiaires, certaines toitures sont traitéespar une étanchéité sur des tôles d’acier nervu-rées;

■ terrasses circulables: ces terrasses sont sou-vent traitées par une étanchéité liquide (trafic pié-tonnier surtout), son usage sous les carrelages desterrasses étant beaucoup plus courant qu’en mé-tropole. Les terrasses étanchées circulables (pié-tonnes ou véhicules) peuvent également recevoirdes protections lourdes par dalle béton.

1 Le constat

Toitures-terrasses

Relevés d’étanchéité et points singuliersLes infiltrations sont dues, dansla plupart des cas, à des défautsd’exécution des points singu-liers. Elles se manifestent princi-palement au niveau des relevésd’étanchéité décollés ou malprotégés en tête et des émer-gences des évacuations au tra-vers de l’étanchéité.

Les relevés d’étanchéité ontpour fonction d’empêcher lespénétrations d’eau au niveaudes périphéries des terrasses etau droit des sorties ou édicules.Les désordres de décollementau niveau des relevés sont deplusieurs types:- défaut de tenue, résultant d’un

défaut d’imprégnation, ou d’unsupport trop humide;

- de défaut ou d’absence de pro-tection en tête, entraînant desdécollements par la partie su-périeure ;

- de cisaillements de relevés

consécutifs à des efforts mé-caniques (tensions ou cisaille-ments par effets de dilatation oupar effets thermiques).

Parties courantesMoins fréquemment, les dé-fauts d’étanchéité résultent dedécollements de lés en partiecourante. Ces décollements à lajonction des lés correspondentà des défauts d’exécution dessoudures des membranes ou àl’absence de réalisation ducomplément de pontage danscertains cas.

2 Le diagnostic

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Terrasses circulables

Les désordres concernent autantdes défauts de mise en œuvre del’étanchéité que des défauts d’exécu-tion des protections (carrelages,béton, chape). L’étanchéité liquide estsouvent appliquée par des entre-prises de peinture et non par desétancheurs.

Pour la protection par carrelage, lecarreleur ne sait pas toujours queltype d’étanchéité liquide a été utilisé.Exposé à des rayonnements solairesimportants et des températures éle-vées, le revêtement de carrelage sedilate et se met en compression.Dans le cas de dispositifs de dilata-tion périphériques insuffisants,l’étanchéité peut être cisaillée au ni-veau des relevés ou des équerresd’étanchéité et des infiltrations pénè-trent sous les terrasses.

Protection d’étanchéité circulable Véhicules

En général, la pose des couches deprotection lourde se fait sur un com-plexe non tissé + granulats ou sable+ polyane + protection (schéma 1). Laprotection béton doit avoir uneépaisseur adaptée à la sollicitation,au minimum 6 cm d’épaisseur com-portant un dosage minimum de350 kg de ciment par m³ de béton etl’incorporation d’un adjuvant: réduc-teur d’eau plastifiant (NF P 18-336) ousuperplastifiant (NF P 18-333).

La pathologie principale est un cisail-lement des relevés d’étanchéité, lié àl’absence ou au non-respect desjoints de fraction nement et/ou desjoints périphériques.

Protection d’étanchéité circulable Piéton

Dans le cas du béton, la protectionbéton présente une épaisseur mini-male de 4 cm, avec un dosage de300 kg/m3 de béton et incorporation

d’un adjuvant. La pose s’opère surgranulats de 3 à 15 mm de diamètreet d’un non tissé de 170 g/m² entrele granulat et le béton. Les problé-matiques de respect des joints defractionnement et des joints péri-phériques sont similaires au cas pré-cédent (schéma 2).

Dans le cas courant d’une protectionpar carrelage ou autre revêtementscellé, les règles APSEL font réfé-rence au DTU 52.1, renvoyant auDTU 43.1 avec des préconisationstypes : désolidarisation par polyaneou non tissé de 170 g/m² + joint pé-riphérique + surdosage de la chapede mortier à 400 kg/m3 de sable etadjuvant d’un plastifiant.Les désordres rencontrés corres -pondent à :

- un cisaillement des joints périphé-riques lié au non-respect des jointsde dilatation ;

- une dégradation de l’étanchéité enpartie courante, par frottement dela chape sous les effets de la dilata-tion et du retrait, dans le cas d’undéfaut de désolidarisation ou d’uneconstitution de chape défaillante.

Dans le cas d’un carrelage collé, enprotection dure de procédé d’étan-chéité liquide, la pose se fait avec unmortier-colle compatible avec l’étan-chéité (parfois sur une étanchéité sa-blée pour augmenter l’adhérence de lacolle). Les pathologies sont simi-laires pour les cisaillements de rele-vés.Nota: les protections par caillebotisbois ponctuellement rencontrées

Toitures et charpentesFICHE 5

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exemple de protection dure coulée sur place

pour toiture-terrasse accessible aux piétons

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- joint garni de produit ou dispositif imputrescible apte aux déformations alternées

Revêtementd’étanchéité

Non tissé synthétique+ Couche de granulats de 3 cm d’epaisseur+ non tissé synthétique

Dallage posé surun non tissé 170g/m²

+ granulats de 3 à 15mm + non tissé.

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sont non visées par le DTU et appa-raissent inadaptées. En effet, dansun cas la fixation des caillebotis en-traîne un risque de percement del’étanchéité en partie courante, alorsque dans l’autre cas, la mise enœuvre de caillebotis en indépen-dance présente un risque d’envol encas d’épisode cyclonique.

Évacuation des eaux pluviales

Les fortes quantités d’eau de préci-pitations conduisent :- à adopter des pentes de 2 % pour

améliorer l’évacuation des eauxvers l’extérieur du bâtiment ;

- à surdimensionner les évacuations(les sections des eaux pluviales sontmajorées de 50 % et les terrasses doi-vent comporter, soit 2 dispositifsd’évacuations distincts, soit une éva-cuation doublée d’un trop-plein de ca-pacité d’évacuation au moinséquivalente).

Défauts d’entretien:

Le défaut d’entretien des terrassesentraîne le développement demicro-organismes et de végétaux.

En région tropicale, le dévelop -pement de végétaux est bien plusrapide qu’en Métropole. Les princi-paux végétaux rencontrés en toi-ture-terrasse sont les herbesrampantes, appelées traînasses etparfois des bambous. Ces 2 types devégétaux sont particulièrement so-lides, notamment au niveau des ra-cines qualifiables de perforantes,même dans les premiersr mois dedéveloppement. Parfois, l’absenced’entretien peut empêcher le traite-ment préventif dans le cas d’amorcesde décollement ou de désordre auniveau des protections. L’entretiendes terrasses est impératif pourmaintenir leur bon état, de fré-quence a minima annuelle voire plusselon l’exposition (souscription d’uncontrat d’entretien auprès d’une entre-prise spécialisée).

Dans tous les cas, un respect desconditions de mise en œuvre des re-levés est impératif, aussi bien au ni-veau des relevés que desémergences.

Selon la nature des supports, les avistechniques spécifiques aux régionstropicales précisent les principesd’exécution. Il faut utiliser et favoriserles ATEc avec extension DROM.

Le choix du type d’étanchéité et desa protection éventuelle est impor-tant compte tenu des rayonnementset des chocs thermiques auxquelsl’ouvrage est exposé.

Les travaux d’étanchéité et leur pro-tection mettent en jeu plusieurs in-tervenants. La gestion des interfaceset la coordination des entreprisesapparaissent essentielles.

Nota: pour les toitures-terrasses desurfaces importantes avec pentes,des dispositifs de surverse sontconseillés en complément de lapente de 2 % afin d’éviter des misesen charge lors de la période cyclo-nique. La surverse est un dispositifde trop-plein en façade de la ter-rasse (fermé sur 3 côtés maximum),permettant le passage libre de l’eauen partie supérieure en cas d’obtu-ration accidentelle des dispositifsd’évacuations verticaux (débris impor-tants déposés par le vent en période cy-clonique et débits d’eau conséquentspouvant conduire à la mise en chargedes terrasses).

3 Les bonnes pratiques

FICHE 5

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Toitures-terrasses et coursives en milieu tropical

L’essentiel■ Pente de 2 % au moins donnée

par le support d’étanchéité etpermettant l‘évacuation deseaux pluviales vers l’extérieurdu bâtiment.

■ Exécution avec soin des relevés,de leur adhérence et protectionen tête.

■ Veiller à la constitution adaptéede la protection (désolidarisa-tion) et respecter les joints de di-latation périphérique et defractionnement.

■ Respecter les obligations d’en-tretien pour la pérennité desouvrages (contrat d’entretien).

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Toitures et charpentesFICHE 5

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■ DTU 20.12: Gros œuvre en maçonnerie des toituresdestinées à recevoir un revêtement d’étanchéité.

■ DTU 43.1: Étanchéité des toitures-terrasses et toituresinclinées avec éléments porteurs en maçonnerie en climat de plaine.

■ NF DTU 43.3: Mise en œuvre des toitures en tôles d’aciernervurées avec revêtementd’étanchéité.

■ DTU 43.5: Réfectiondes ouvrages d’étanchéité des toitures-terrassesou inclinées.

■ NF DTU 52.1: Revêtementsde sols scellés.

■ ATec des fabricants.

Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.comwww.groupe-sma.fr

4 À Consulter

Etancheite apres cyclone Bejisa.

5 L’œil de l’expert

Etancheite apres cyclone Bejisa.

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Toitures-terrasses et coursives en milieu tropical FICHE 5

Infiltrations sous toiture-terrasse.

Décollement du relevé d’étanchéité.

Sondage réalisé pour déterminer l’origine de l’infiltration: cisaillement du relevé d’étanchéité.

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Infiltrations par les liaisons menuiserie extérieure/gros oeuvre

Enveloppes et revêtements extérieurs FICHE6

La méthode traditionnelle debourrage au mortier, bien sou-vent accompagnée de fissuresde retrait ou de défauts locali-sés, a laissé place, depuis2010, à des techniques de cal-feutrement par mastics de

construction sur fond de jointou cordons en mousse impré-gnée comprimés. Un cordonen mousse imprégnée et com-primé à la mise en œuvre re-çoit, côté extérieur, un joint enmastic élastomère. Le premierassure l’étanchéité à l’air, le se-cond l’étanchéité à l’eau.

Deux causes principales

Montage irrégulier de la maçonnerie de baie

■ Les dimensions de la baie nerespectent pas les tolérancesusuelles vis-à-vis des cotes deplans.

2 Le diagnostic

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La RTAA DOM (Réglementations Thermique, Acoustique et Aé-ration spécifique aux DROM) impose aux bâtiments d’habi-tation un taux d’ouverture minimum en façade (entre 14 %et 25 % selon la région et l’altitude) pour faciliter la ventila-tion naturelle et le confort thermique.S’inspirant de cette réglementation, les bâtiments de bu-reaux disposent de conceptions similaires. Les ouvrants classiques montrent les inconvénients sui-vants : - ouvrants à la française encombrants en position ouverte,limitant les possibilités d’aménagements intérieurs ;

- ouvrants à soufflet peu encombrants mais de surfaceutile de ventilation très faible.

Les jalousies offrent l’avantage de permettre une bonnesurface utile de ventilation tout en offrant une protectionanti-effraction en position ouverte.Les jalousies, dont l’usage était initialement limité auxpièces humides, donc peu sensibles aux coulures d’eau(surface carrelée), sont désormais employées dans leschambres, séjours ou bureaux, locaux pour lesquels lesinfiltrations ne sont pas acceptables.Elles disposent de niveaux d’étanchéité à l’eau moins per-formants que les châssis classiques et en deçà des exi-gences des DTU.

SpécificitésLes infiltrations d’eau provoquent ungonflement des enduits, plaques deplâtre, isolants et plinthes, l’éclate-ment des peintures, la dégradationdes papiers peints et l’apparition demoisissures.

Des désordres peuvent aussi appa-raître sur tous les ouvrages sensiblesà l’eau, proches des fenêtres, commeles prises électriques, isolant acous-tique sous parquet, etc. La pathologiepeut toucher tous les types de me-nuiseries en bois, en métal ou enPVC.

Elle est largement influencée par lesconditions climatiques du site et l’ex-position du bâtiment (la façade reçoitplus ou moins d’eau accompagnée devent), ainsi que par la hauteur de labaie au-dessus du sol (le vent soufflantplus fort quand on s’élève).

N.B. : cette fiche concerne le mode depose en applique intérieure et enfeuillure extérieure.

1 Le constat

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■ Le tableau se présente avec du« faux-aplomb » ou un défaut de pa-rallélisme.

■ L’appui de fenêtre et son rejingotne sont pas bien plans et horizon-taux, ou sont discontinus en raccor-dement aux tableaux.

■ L’appui de fenêtre en maçonnerieest réalisé postérieurement à la posede la menuiserie extérieure (impossi-bilité technique de mettre en œuvre lejoint comprimé).La réalisation du joint est imparfaitesi le recouvrement de la menuiserie

en vis-à-vis de la maçonnerie est in-suffisant, si ce joint est d’épaisseurtrop variable (la maçonnerie comportedes épaufrures ou des joints en creux).En effet, le cordon en mousse impré-gnée est inefficace s’il n’est pas com-primé uniformément sur toute salongueur.

Malfaçons lors de la pose

■ La section du cordon est inadaptéeà la taille de l’interstice à calfeutrer.

■ Le mastic sélectionné n’est pasadapté à la taille de l’interstice à cal -feu trer (l’épaisseur du mastic doit

se tenir entre un minimum et unmaximum).

■ Utilisation de produits nonconformes: les mastics élastomèresou plastiques doivent être conformesà la norme NF EN ISO 11600 et com-porter le label SNJF; les mousses im-prégnées doivent être conformes à laclasse 1 de la norme NF P 85-570.

■ Le cordon en mousse imprégnéeprésente des discontinuités, notam-ment entre le rejingot et les tableaux.

■ Le cordon en mousse imprégnéeest trop ou insuffisamment com-primé entre menuiserie et maçon-nerie.

■ Le nettoyage soigné des parois decontact n’a pas été réalisé.

Autres causes de sinistres

Fixation de la menuiserie

Un défaut de fixation des élémentsde menuiserie, notamment dans lesparpaings creux, peut être à l’originede pénétration d’eau et d’air. Eneffet, l’instabilité de la menuiserieentraîne la rupture ou le décolle-ment des joints en mastic élasto-mère, la décompression, voire ledéplacement des cordons enmousse imprégnée.

Autres désordres présentant les mêmes symptômes

Un défaut d’étanchéité de la menui-serie elle-même, par l’assemblage àla jonction traverse basse/montantvertical, l’obturation des dispositifsde récupération des eaux ou un dé-faut dans le joint entre le bâti et l’ou-vrant peuvent entraîner desinfiltrations. Mais ces points relèventde vices de la menuiserie elle-mêmeet non de la jonction menuiserie/maçonnerie.À noter : les infiltrations d’eau se ma-nifestent souvent en partie basse de

Enveloppes et revêtements extérieursFICHE 6

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Avant pose Après posePose

Pose en embrasement avec feuillure Pose en applique intérieure

Écrasementminimal

pour assurerl‘étanchéité

Cordond’étanchéité

Appuibéton

Enduit ciment

Fond de joint

Mastic

Largeur minimale

Dormant

Épaisseur minimaleaprès écrasement

pour éviterle cintrage

de la traverse

Enduit organique

Fond de joint

Mastic

Épaisseur entremini et maxi

Dormant

Mur

Isolation

Tolérances d’exécution d’une baie

Ecartmaximalde planéité10 mm

Faux-aplombmaxi 10 mm

Faux-niveau3 mm/m maxi 10 mm

Faux-niveau maxi 10 mm

désaffleurementPlan de pose

L ± 10 mm

Appui de fenêtre

H ±

10

mm

H ±

10

mm

Tolérances d’exécutios

Plan de pose

L ± 10 mm

Faux-niveau maxi 10 mmFaux-niveau maxi 10 mm

on d’une baie

Ecart

désaffleurement

maxi 10 mmFaux-aplomb

turement

H ±

10

mm

Appui de fenêtre

3 mm/m maxi 10 mmFaux-niveau

3 mm/m maxi 10 mm10 mm

Ecart

Appui de fenêtre

Faux-niveaude planéitémaximalde planéitémaximal

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la fenêtre, mais les parties supé-rieures ne sont pas exemptes dedésordres. L’apparition d’humiditéen partie basse de la fenêtre peutprovenir d’une malfaçon du calfeu-trement en partie haute. En cas d’in-filtration, l’examen complet ducalfeutrement de la fenêtre doit êtreeffectué.

■ Vérifier la compatibilité et la qua-lité des mastics : dimensions de l’in-terstice à calfeutrer, élongation etcontraction minimales, compatibi-lité, adhésivité, durée de vie etstockage.

■ Soigner la pose des fonds de joints.

■ Porter un soin particulier au rac-cordement entre le cordon sous latraverse basse et les cordons verti-caux.

■ Rester dans les tolérances d’exécu-tion: épaisseur et profondeur mini-males de l’interstice, parallélisme desparois recevant le calfeutrement, etplanéité de ces parois.

■ Privilégier dans les ouvrages enbéton armé la pose sur précadre in-séré au coulage.

3 Les bonnes pratiques

FICHE 6

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Infiltrations par les liaisons menuiserie extérieure/gros oeuvre

Les principales causes des infil-trations des jalousies sont :- des défauts de recouvrements

des lames ;- des défauts de réglage des

lames et la présence d’inter -stices résiduels, même lorsqueles jalousies sont fermées ;

- des défauts de drainage desmontants latéraux, avec pas-sage des eaux de ruissellementpar les pivots de lames ;

- non-respect du schéma de cal-feutrement lors de la pose, ob-turant les dispositifs dedrainage des montants.

1. Réaliser un cordon d’étanchéité sur le rejingotet prolonger en remontéesur le tableau comme indiquéavec un mastic PU 1er catégorie.

2. placer le profilé sur le cordon de mastic.Et réaliser un cordon d’étanchéité.

3. Combler toutes lesgorges des profilés au niveau de la jonctionavec le seuil.Placer la meunuiseriesur la bavette.Réaliser un cordon de mastic périphériqueet lisser comme illustré.

20 mm

et prolonger en remontéed’étanchéité sur le rejingot

Réaliser un cordon 1.m20 m

d’étanchéité.Et réaliser un cordon sur le cordon de mastic.

placer le profilé 2.

catégorie.err1avec un mastic PU comme indiquésur le tableau et prolonger en remontée

et lisser comme illustré.mastic périphériqueRéaliser un cordon de sur la bavette.Placer la meunuiserieavec le seuil.niveau de la jonctiongorges des profilés au

Combler toutes les3.

Spécificités

■ Éviter la pose de jalousies enfaçade exposée et/ou prévoirune protection (débord de toiture,auvent…).

■ Soigner les ajustements : re-couvrement des lames, position-nement des joints, pivots delames.

■ Respecter les opérations d’en-tretien courant : réglages,contrôle des joints, état du mé-canisme et maintien des tolé-rances.

Spécificités

L’essentiel■ Porter un soin particulier à la

réalisation des points sensibles:parallélisme et planéité des pa-rois, fonds de joints, qualité desmastics, respect des cotes depose.

■ Définir les interfaces entrecorps d’état, et organiser l’ac-ceptation des ouvrages enmaçon nerie avant interven-tion du menuisier.

■ NF DTU 20.1: Ouvrages en maçonnerie de petits éléments. Parois et murs.

■ NF DTU 36.5: Mise en œuvredes fenêtres et portes extérieures.

■ NF DTU 44.1: Étanchéité desjoints de façade par mise en œuvre des mastics.

Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.comwww.groupe-sma.fr

4 À Consulter

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Enveloppes et revêtements extérieursFICHE 6

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5 L’œil de l’expert

Absence totale de coordination entre deux corps d’état.Les réservations du gros œuvre ne permettent pas la mise en œuvrecorrecte des menuiseries PVC.Les vides périphériques entre les dormants PVC et le support bétonsont de l’ordre de 5 cm sur chaque côté.Aucun dispositif d’étanchéité à l’eau entre le gros œuvre et la menui-serie ne peut, en l’état, répondre aux règles de l’art.

Les dormants de menuiseries, posés en applique intérieure par l’in-termédiaire de pattes de fixation, sont inadaptés à l’épaisseur dudoublage thermique. Le calfeutrement d’étanchéité du vide d’envi-ron 6 cm, entre la maçonnerie d’agglomérés de ciment et le dor-mant bois, est techniquement impossible au regard des règlesSNJF.

Les châssis ont été posés au nu intérieur du GO.Des déformations par gondolage des traverses basses des châssis sesont produites.L’expertise a montré :- un principe de pose sur des équerres métalliques de faible inertie à

entraxe variable (75 cm à 110 cm) ;- une mise en œuvre très aléatoire des fixations des équerres sur le

gros œuvre : défaut de calage, absence de rondelles, diamètre devis inadapté au trou oblong de l’équerre.

L’ensemble menuisé, avec angle rentrant, est posé directement surl’allège maçonnée par l’intermédiaire de cales en pastique. L’absenced’appui de fenêtre conforme aux règles DTU et la non-compressiondu joint imprégné sous la traverse basse sont des risques majeursd’infiltrations d’eau à la jonction avec le gros-œuvre.

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Infiltrations par les liaisons menuiserie extérieure/gros oeuvre FICHE 6

Defaut d'assemblage montant tra-verse.

Defaut d'assemblage montant tra-verse.

Jalousies alu Infiltration interfacetraverse/montant.

Infiltration sous jalousie

Infiltration allege de menuiseries alu.

Montant de jalousie en partie basse non draine vers l’ex-terieur.

Vue de la partie basse d'un montant non draine.

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Infiltrations d’eau par seuil de porte-fenêtre

Enveloppes et revêtements extérieurs FICHE7

Les seuils de portes-fenêtres sont des ouvragesoù les risques d’infiltrations sont importants, af-fectant aussi bien la pièce d’habitation attenanteque l’étage inférieur.

Ces désordres représentent 3 % de la sinistralitétotale. Les dommages vont de la simple flaque

d’eau épisodique sur le carrelage à la dégradationdes embellissements ou des cloisons en plâtre.

Ces infiltrations surviennent généralement parfort vent, car celui-ci rabat l’eau vers la menuiserieavec souvent un effet ascendant. Une évacuationinsuffisamment rapide des eaux collectées par lebalcon ou la terrasse peut aussi contribuer audésordre.

1 Le constat

Le défaut d’étanchéité entre rejingot et pièce d’appui

C’est la cause la plus fréquente.Les dispositions constructivesprévoient normalement:

■ une hauteur de rejingot suffi-sante (25 mm mini) avec unepente de l’appui maçonné de10 %. Les faces en contact doi-vent être régulières et horizon-tales afin de réduire l’intersticeexistant. Le rejingot doit se re-tourner en tableau d’une seulepièce (évitant ainsi la fissure fré-quente de reprise de coulage), afind’évacuer l’eau à l’extérieur dumur. Voir schéma du DTU ci-contre;

■ la mise en place d’un cordond’étanchéité entre le rejingot etla menuiserie. La continuité dece cordon doit être parfaite etson épaisseur suffisante. Samise en place, avant pose de la

menuiserie, permet de mieux encontrôler l’application. Mais, tropsouvent, ce calfeutrement estréalisé par extrusion rapide etsans fond de joint après la posede la porte-fenêtre. Des vides,en particulier dans les angles,sont alors possibles, laissantl’eau passer.

Les défauts propres à la menuiserie

On peut relever :■ le plus fréquent est le colma-tage des drains du seuil ou de lapièce d’appui ;

■ la déformation ou le retraitdes ouvrants non compenséspar les joints ;

■ le manque de résistance de lapièce d’appui à la circulation. Cedéfaut est d’autant plus accen-tué en présence d’une isolationthermique par l’extérieur. Eneffet la pièce d’appui avec sabavette éventuelle est plus largedonc plus exposée;

■ Le défaut ou l’absence de lar-mier (goutte d’eau) afin d’éviter lastagnation d’eau devant le cor-don d’étanchéité.

2 Le diagnostic

© 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA. 47

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Cordon

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Les défauts de la maçonnerie

■ Liaison incorrecte entre l’huisserieet le tableau verticalement. L’infil tra -tion se manifeste, alors, au niveau duseuil .

■ Absence de rejingot ou insuffi-sance de pente du seuil en béton.

Les défauts conceptuels

Trois cas se présentent fréquem-ment sur les balcons ou terrasses.

■ Continuité du plancher avec posedirecte de la menuiserie. Cette confi-guration est souvent aggravée par lamise en œuvre de carrelage ouchape en intérieur et en extérieur.

■ Absence ou insuffisance de gardeà l’eau. Constatée souvent en réha-bilitation de terrasse après mise enœuvre d’un isolant et d’une protec-tion.

■ Pente d’écoulement vers les des-centes EP réduite ou rallongée(jusqu’à 2 %, le risque de rétentiond’eau subsiste) ou mal orientée.

Adapter le type et la classe des menuiseries

Bois, aluminium ou PVC blanc, lesmenuiseries sont soumises à un NFDTU 36.5 unique et sont classées enfonction de leur étanchéité à l’eaubattante.

Réduire les risques d’infiltration

■ Par une bonne conception pré-voyant tous les détails d’étanchéité,d’écoulement des eaux et éclabous-sures. Dans tous les cas, il faut veillerà éloigner les eaux de ruissellement

et réduire le nombre d’ouverturesexposées aux vents.

■ Par une réalisation soignée et biensupervisée.

■ Par une coordination entre lescorps d’état prenant en charge cerisque spécifique.

■ Par un entretien régulier desdrains et calfeutrements (inspection,nettoyage et réparation).

Prendre en compte l’accessibilité des espaces privatifs extérieursaux personnesà mobilité réduite

■ Cela implique une adaptation deplusieurs ouvrages dont les bal-cons, loggias et terrasses privatifs.La hauteur du ressaut des seuils demenuiseries permettant l’accès àces ouvrages doit être inférieure à2 cm.

3 Les bonnes pratiques

Enveloppes et revêtements extérieursFICHE 7

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Caillebotis Dallette

Pente 1,5 %10

0 mm

60 m

mCalage et isolation thermiquepar pièce de bois massif ou autre

Dispositif d’évacuation des eauxSEL

0,014f

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20 mm 20 mm 0,014f 0,014f DallettesCailleboti

par pièce de bois massif ou autre

0,00f

Calage et isolation thermiquepar pièce de bois massif ou autre

SEL

Calage et isolation thermique m60

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Dispositif d’évacuation des eaux

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Pente 1,5 %

Caillebotis Dallette

Pente 1 %

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Pièce de bois massif ou autre(isolation thermique)

0,00f 20 mm 0,014f

0,00f 20 mm 20 m s DalletteCaillebotiis 0,014f Dallette

(isolation thermique)Pièce de bois massif ou autre

(isolation thermique)Pièce de bois massif ou autre

m85

m

Pente 1 %

Source : CSTB - Carnet de détails pour l’accessibilité des balcons, des loggias et des terrassesdans les constructions neuves (convention Y 08-15 - Action 19).

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■ Dès la conception générale de l’ou-vrage, les solutions constructives per-mettant d’assurer l’accessibilitérequise, mais aussi l’étanchéité desmenuiseries, doivent être élaborées.

■ Des solutions entraînent des mo-difications touchant plusieurs corpsd’état. Une coordination accrue deséquipes en charge des différents lotsest de ce fait nécessaire.

FICHE 7

© 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA. 49

Infiltrations d’eau par seuil de porte-fenêtre

■ NF DTU 20.1: Ouvrages en maçonnerie de petits éléments. Parois et murs.

■ NF DTU 36.5: Mise en œuvredes fenêtres et portes extérieures.

■ NF DTU 44.1: Étanchéité desjoints de façade par mise en œuvre des mastics.

Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.comwww.groupe-sma.fr

4 À Consulter

Combinées à la RTAA DOM, lesrègles d’accessibilité PMR ontmultiplié l’usage de commandesdéportées de type manivellepour ouvrir les lames des jalou-sies. S’agissant d’un mode de ma-nœuvre inhabituelle, cettedisposition est bien souvent malréalisée.

Enfin, les manœuvres par mani-velles font l’objet d’usures préma-turées en raison de sollicitationsdes genouillères (rotules de jonc-tion de la manivelle et du méca-nisme dans le bâti) en dehors deleur axe.

Spécificités

L’essentiel■ Bien concevoir et réaliser la liai-

son entre menuiserie et maçon-nerie pour assurer l’étanchéitéde l’ouvrage.

■ Adapter les solutions construc-tives au regard de la réglemen-tation sur l’accessibilité.

■ Prendre en compte et gérer enamont les interfaces très sensi-bles entre corps d’état. (grosœuvre, menuiserie, revête mentde sol, étanchéité, isola tion ex-térieure…)

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Enveloppes et revêtements extérieurs FICHE 7

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5 L’œil de l’expert

Les infiltrations d’eau, visibles sur le parquet, sont principale-ment dues à l’obstruction des évacuations d’eau par la pelouseajustée au niveau du seuil. De plus, avec cette configuration,le joint entre le seuil béton et la menuiserie est très sollicité parl’humidité du terrain. La moindre pluie engendre une pressiond’eau sur ce joint non prévu à cet effet.

Cette photo montre l’absence de seuil en béton pour recevoirla porte. La porte a été posée sur des cales plastiques (en basà gauche). Dans ces conditions, il est impossible de réaliser unseuil correct en béton. le risque d’infiltration par le seuil est trèsimportant. De plus, le calage de la menuiserie n’est pas pé-renne.

Infiltration d’eau dans l’angle d’une porte d’entrée. Les infiltra-tions d’eau ont plusieurs origines cumulées : 1. stagnation d’eau sur le seuil béton laissant apparaître des

traces de mousse verte. Le seuil présente une légère contre-pente dans cet angle ;

2. le faible rejingot béton (environ 1 cm) ne présente pas de re-tour sur les jambages. Le bas du montant de la menuiseriebois repose donc directement sur le seuil. On ob serve une lé-gère pourriture du bois en pied du montant ;

3. cette porte se situe sur une façade sud-ouest de la côte atlan-tique donc très exposée aux intempéries.

Seuil d’une baie coulissante. La pièce d’appui est composé d’unsimple rail de guidage. Les causes des infiltrations sont : 1. la non-conformité de la pièce d’appui de la menuiserie (pas

de gorge de récupération entre autres) ; 2. l’absence de larmier sur les ouvrants ;3. l’absence d’étanchéité côté intérieur et côté extérieur néces-

saire en cas de seuil à niveau.

N.B. Il faut préconiser le caniveau devant la baie plutôt quel’étanchéité horizontale côté intérieur qui s’avère souvent insuf-fisante quand la baie est très exposée.

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Revêtements extérieurssur ouvrages neufs

Enveloppes et revêtements extérieurs FICHE8

Dans les DROM, les revêtements extérieurs cor-respondent généralement au type de revête-ments souples d’imperméabilité de façade, lesenduits mono couches étant peu utilisés voire ina-daptés selon les zones.

Les enduits monocouches restent limités auxconstructions de faible hauteur, et bien souventaux maisons individuelles. Les principaux désor-dres concernent des décollements, fissures du re-vêtement, ou des défauts d’épaisseur générantdes infiltrations.

En métropole, les revêtements souples d’imper-méabilité sont utilisés en « réfection de façades enservice », souvent mis en place après dix ans devie d’un ouvrage, le temps de la stabilisation de cetouvrage sur le sol (fondations) et de l’apparitiond’éventuelles fissures. Dans les DROM, ces revê-tements sont utilisés sur ouvrages neufs, leur élas-ticité (ou résistance à la fissuration) pouvantmasquer l’apparition d’éventuelles fissures dansles premiers âges des ouvrages.

Enduit monocouche

Avec la permanence des pluies, des vents et desembruns, l’enduit monocouche des maisons indi-viduelles se dégrade plus vite qu’en Métropole. Ilperd assez rapidement ses fonctions de coupurecapillaire et se sature lorsqu’il pleut beaucoup etque l’hygrométrie de l’air est importante.

En Métropole, l’étanchéité globale de la façade estassurée par l’ensemble constitué de l’enduit mo-nocouche, de la paroi et d’un doublage intérieur.Ce dernier étant peu utilisé dans les DROM, celarevient à enlever un composant du mur formant

coupure de capillarité (isolant non hydrophile),alors que les conditions climatiques sont plus sé-vères.

L’enduit monocouche est plus sensible à la fissu-ration qu’un revêtement souple, notamment dansun contexte de stabilité de bâtiment, de tasse-ment, de chocs thermiques, et de pression desvents.

De plus, la maçonnerie extérieure, tout commel’enduit, sont susceptibles de microfissurer. Les in-filtrations d’humidité à travers la paroi arrivent di-rectement sur l’enduit plâtre intérieur. Ce dernierse comporte comme du papier buvard sur lequell’humidité forme de larges auréoles.

Peinture d’imperméabilité

Historiquement, les peintures d’imperméabilitéétaient utilisées en rénovation de façades an-ciennes qui subissaient des phénomènes de fis-suration. D’ailleurs, ce type de revêtementbénéficie d’un classement de type I1 à I4 corres-pondant à une résistance à l’ouverture des fis-sures (de 0,2 mm pour I1 à 2 mm pour I4).

En région tropicale, l’utilisation de granulats locaux(qualité, argiles, zéolites, pollutions diverses, pH et po-rosité accrus des granulats modifiant le comporte-ment au retrait du béton et donc sa fissuration) etles fortes contraintes thermiques entre les partiesexposées ou non au soleil, entraînent des fissu-rations des façades bétonnées et maçonnées.

Les conditions de concomitance de vent et de pluieen région tropicale, l’absence d’isolation intérieuredes façades et donc de coupure de capillarité ontfinalement conduit à privilégier la peinture d’imper-méabilité de façade, correspondant aux murs detype IV du DTU 20.1.

1 Le constat

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Enduit monocouche

La pathologie des enduits mono-couches en région tropicale est com-parable à celle en Métropole :faïençage, fissuration en relationavec le respect des conditions demise en œuvre, brûlage ou grillage,décollement…

Ceci étant, les conditions de mise enœuvre (température, vent) rendentplus délicate leur application.

Les expositions et conditions clima-tiques spécifiques accélèrent le vieil-lissement de l’enduit monocouche etle développement de mousses, salis-sures et micro-organismes.

Peinture d’imperméabilité

Les fournisseurs de peinture d’im-perméabilité recommandent la miseen œuvre d’un complexe I3 en partiecourante (résistance à l’ouverture defissure de 1 mm d’épaisseur) et I4 auniveau des points singuliers sui-vants :- nez de plancher ;- reprise de bétonnage ; - périphérie des ouvertures ;- tête d’acrotère ;- jonction béton/maçonnerie.

Nota: les points singuliers pour les-quels la nécessité de renfort estidentifiée, dans les cahiers descharges des fournisseurs, corres-pondent pour la majeure partie àceux indiqués par les DTU de la série26 (enduits de mortier et hydrauliques).

Les causes principales des désor-dres sont :

Défaut d’épaisseur du complexeLe contrôle de l’épaisseur n’est pasvérifiable aisément avec des essaisnon destructifs, le support béton

étant irrégulier. Le DTU 42-1 proposeune méthode de mesure destructive(passage d’une lame selon une tramedéfinie par le DTU pour appréciation dela tenue du complexe).

Le complexe n’atteignant pas l’épais-seur correspondant à I3 ne résisterapas aux fissurations prévisibles dusupport, même minimes. Les fis-sures deviendront infiltrantes selonles conditions de vent et de pluie.

Les infiltrations en parties courantescorrespondent aux fissurations deretrait des façades (fissurations géné-ralement verticales de < 1mm).

Les défauts d’épaisseur du complexeau niveau des points singuliers entoi-lés sont plus fréquents : la trameétant visible, l’épaisseur du complexeest donc reprise par les intervenants.

Défaut de renforts par entoilagedes points singuliersLa cause principale reste les défautsde repérage et de traitement despoints singuliers. Le repérage des re-prises de bétonnage du lot grosœuvre est rarement réalisé.

Bien souvent, les entoilages sur lesfaçades se limitent aux nez de dalledes planchers.

La coordination entre corps d’état in-tervenant en façade est importante.En effet, selon leur localisation, lesentoilages ne pourront plus être réa-lisés après la pose d’équipements(par exemple brise-soleil métallique oubois) ou ossatures posées sur les fa-çades, ces éléments s’étant multi-pliés avec les récentes évolutions dela RTAA DOM.

L’absence d’entoilage des ouver-tures, des acrotères, des jonctionsavec des brise-soleil béton et plusgénéralement des éléments de fa-çade comportant des parties légère-

ment inclinées par rapport à l’hori-zontale conduira à des infiltrationsplus importantes.

Une pathologie non infiltrante cor-respond au cas de la dégradation duravalement de façade par cloquage,sans infiltration consécutive, l’eauétant piégée entre les parties debéton non fissurées et la peintured’imperméabilité en partie courante.

Dans les cas de passage d’eau der-rière le complexe de peinture d’im-perméabilité avec présence d’unefissuration, même dans les tolé-rances prévues, des infiltrationsd’eau apparaissent inévitables dansles parties habitables.

Peinture d’imperméabilité en façade de zone non étanchéeLes prescripteurs (maître d’œuvre etfournisseurs) imposent la réalisationde peinture d’imperméabilité surl’intégralité des façades, afin d’obte-nir le niveau de garantie maximum.

Toutefois, la réalisation de peintured’imperméabilité de façade sur desparties d’ouvrage dont les planchersne sont pas traités en étanchéitéconduira à la migration et au blo-cage d’eau derrière le complexe defaçade.

Les parties d’ouvrage concernéessont les parties communes noncloses en façade et les varangues(terrasses extérieures couvertes)pour lesquelles des percolationsd’eau sont tolérées par le DTU 20-1(aucune obligation d’étanchéité).

Pour ces parties d’ouvrage non trai-tées en étanchéité, le choix de lapeinture d’imperméabilité aura doncune incidence négative à la fois surl’aspect de la façade (cloquage), maiségalement sur le séchage des sup-ports en piégeant l’eau de percola-tion au niveau du ravalement.

2 Le diagnostic

Enveloppes et revêtements extérieursFICHE 8

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Ce décalage entre le niveau d’étan-chéité des supports horizontaux etle traitement de façade est aussirencontré en rénovation, les fa-çades devant être reprises aprèsvérification du couvert (toiture-ter-rasse, jardinière etc.) et après vérifi-cation de l’étanchéité du clos(menuiseries, jonctions structurelles).

Les autres causes en provenancedu support :■ Fissuration anormale du support(au-delà de la résistance du complexeI3, soit 1 mm) : les causes de ces fis-sures peuvent être structurelles (fon-dations, défauts de solidité, deferraillage etc.) ou simplement liéesau matériau béton et à ses condi-tions de mise en œuvre (phénomènede retrait aggravé par ajout d’eau aucoulage, défaut de vibration du béton).

■ Épaisseur insuffisante de l’enduitde ravalement sur maçonnerie oudéfaut de pose entraînant son décol-lement ou sa fissuration.

■ Reconnaissance du support etdes zones de fissuration correspon-dant aux points singuliers de façade(ouverture, reprise de bétonnage etc.).

■ Respect des préconisations desfournisseurs sur le nombre decouches pour atteindre les épais-seurs.

■ Vérification de l’épaisseur du com-plexe par le fournisseur.

■ Vérification de la quantité de pein-ture commandée et posée par le lotpeinture.

■ Coordination avec les autres corpsd’état et vérification des entoilagespar réception avant pose des équi-pements.

■ Vérification de la bonne réalisationde l’arrêt du complexe en partiehaute, notamment les acrotèresbéton (schéma ci-dessous)

■ Pour les ravalements de façadesexistantes, réalisation d’un diagnosticcomplet du clos et du couvert.

■ Utiliser le bon rouleau pour dépo-ser la bonne charge, dans le cas derevêtement d’imperméabilité.

3 Les bonnes pratiques

FICHE 8

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Revêtements extérieurs sur ouvrages neufs

10 cmmini

Revêtementde façade

Revêtementd’étanchéité de toiture

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L’essentiel■ Enduit monocouche: à éviter

selon les zones, en général ina-dapté à l’exposition accrue enrégion tropicale (vents et pluie).

■ Épaisseur des traitements I2, I3,I4 : à respecter pour fissurationdu support.

■ Entoilage points singuliers (nezde dalle, reprises de bétonnage)et acrotères.

■ Les complexes d’imperméabilitéde façade restent un procédéde mise en œuvre relativementsimple, sous réserve d’unebonne reconnaissance du sup-port et du respect des épais-seurs préconisées.

■ Ces préconisations sont rappe-lées dans les dossiers tech-niques des fournisseurs.

■ Le maître d’ouvrage s’attacheraà exiger l’attestation d’assu-rance fournisseur/applicateurdélivrée par le fournisseuraprès vérification de la bonnemise en œuvre par l’applica-teur, cette attestation permet-tant de bénéficier de la garantiede 10 ans.

Couche d’impression Armature

> 600 �m

(1ère couche armée)

> 400 �m

> 300 �m

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Acrotere entoile (fissuration inferieure a 2 mm non visible).

5 L’œil de l’expert

Enveloppes et revêtements extérieursFICHE 8

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■ NF DTU 42-1: Réfection de façades en service par revêtements d’imperméabilitéà base de polymères.

■ NF DTU 20-1: Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – parois et murs.

■ DTU 26.1 (P15-201) : Travaux d’enduits de mortiers.

■ DTU 26.2: Chapes et dalles à base de liants hydrauliques

■ NF EN 1062-1 :

Produits de peinture et systèmes de revêtementspour maçonnerie en bétonextérieurs.

■ Cahier des charges des fournisseurs de peinture.

Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.comwww.groupe-sma.fr

4 À Consulter

Acrotere non entoile et imper I3 d'epaisseur insuffisante.

Infiltrations sous acroteres, defaut d’épaisseur peinture imper et absence d’entoilage.Ph

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Revêtements extérieurs sur ouvrages neufs FICHE 8

Cloquage imper sous acrotere non entoile.

Fissuration façade en partie courante (detail).

Fissuration façade en partie courante, infiltration.

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Installations photovoltaïquesen milieu tropical

Équipements FICHE9

Les DROM disposent de taux d’équipement enpanneaux photovoltaïques élevés par rapport auxdépartements métropolitains. Ces équipementssont soumis dans le même temps au risque cyclo-nique.

Deux modes de pose des panneaux photovol-taïques sont utilisés:

1. en surimposition sur des ossatures en profiléaluminium, fixé sur les pannes de la couvertureexistante. C’est de loin, le mode le plus courantdans les DROM ;

2. en système dit « intégré à la couverture », lespanneaux et leur système d’étanchéité étant ins-tallés dans le plan de la toiture en substitution deséléments du clos et couvert.

Les principaux dommages en relation avec lespanneaux en surimposition relèvent de défautsde pose des compléments d’étanchéité entre lesfixations de l’ossature primaire des panneaux etla tôle de couverture (écrasement des joints par ser-rage excessif, absence de joint, etc.). Ces pathologiessont abordées dans la fiche C09 « couverture enmilieu tropical »

Les panneaux intégrés font l’objet d’une pathologiespécifique, liée principalement à des infiltrations.

Les autres désordres sont liés à des défauts derendement des panneaux photovoltaïques, ren-dant caduque l’intérêt d’une telle installation dontles matériaux de base sont coûteux.

Un autre point d’attention doit être souligné : laprise au vent des procédés en surimposition rela-tivement au risque vent et cyclone.

1 Le constat

Causes principales

Infiltrations par panneauxintégrés en couverture

■ Des infiltrations par les jonc-tions entre la couverture exis-tante conservée et les panneauxphotovoltaïques.

Les profilés des embases despanneaux photovoltaïques,conçus en Europe continentale,sont uniquement de type ner-vuré et leurs caractéristiquesgéométriques peuvent différer

de celles des panneaux fabri-qués localement.

Les calfeutrements sont réali-sés au mastic polyuréthane afinde remplir les interstices entreles embases des panneaux etles tôles dont les profils sontdifférents.

Les variations dimensionnellesde ces interstices et le linéaireimportant de ces dispositionsdélicates en font un point faiblevis-à-vis du risque d’infiltration.

■ Des infiltrations entre les jonc-tions de panneaux. Chaquepanneau photovoltaï que, d’une

surface variable comprise entre1 et 2 m² selon le modèle, estdisposé sur une embase enpanneau de type nervuré.

Alors que le DTU 40.35 et les rè-gles tropicales préconisent delimiter le nombre de recouvre-ments transversaux des tôles(perpendiculairement au sens dela pente), les installations de pan-neaux intégrés les multiplient.

Ces points sont l’objet d’infiltra-tions par effet de siphonnageen raison de la différence depression intérieure/extérieureet des débits d’eaux pluvialesimportants.

2 Le diagnostic

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La plupart du temps, ces points sen-sibles disposent de complémentsd’étanchéité de type joint EPDMcomprimé entre les tôles ou masticpolyuréthane.

Toutefois, le linéaire important deces points singuliers implique unsoin particulier de mise en œuvredes joints avec fond de joint et choixde mastic disposant de label adap-tée à leur utilisation (label SNJF 1ère ca-tégorie).

■ Un phénomène d’usure prématu-rée des compléments d’étanchéité.

Par destination, les panneaux et leurmastic d’étanchéité sont particulière-ment exposés aux UV pendant laquasi-totalité de la journée.

Ces mastics, habituellement posésen façade, sont exposés aux rayon-nements UV avec une incidence bienplus importante en toiture.Enfin, la température de la tôle dé-passe facilement 50 °C sur plusieursheures (plus de 4 heures) pour lesjournées ensoleillées.

L’ensemble de ces facteurs entraîneune usure prématurée des complé-ments d’étanchéité et notammentdes mastics.

Faible rendement de l’installation

Les faibles rendements sont liés à:■ une mauvaise estimation de l’effi-cacité des panneaux pour des micro-climats nombreux, en fonction del’altitude et des zones dites exposées« aux vents » ou « sous le vent ».

■ une mauvaise configuration initialede la couverture, dont l’expositionn’est pas optimale pour la zoneconsidérée ;Nota: la plupart des constructionstraditionnelles et des habitations ré-

pondant aux critères de la RTAADOM, évitent l’exposition directe destoitures au soleil afin de limiter l’élé-vation de température dans les lo-caux.

■ une faible pente de la couverturefavorisant l’accumulation de pous-sière et limitant l’autocurage lors despluies ;

■ un défaut d’entretien et de net-toyage des panneaux.

La présence d’une salissure sur unepartie d’une cellule composant lepanneau entraîne une perte de per-formance sur l’ensemble du pan-neau, la puissance de chaque cellulemontée en série s’alignant sur la plusfaible.

La présence d’ombres portées surles panneaux a également une inci-dence : elle est liée à la pousse devégétaux avoisinants dont la crois-sance est très rapide dans les ré-gions tropicales et/ou à l’ajoutd’antennes, de paraboles, deconduits de ventilation, etc.

Panneaux en surimposition

Les principaux dommages d’infiltra-tions correspondent à des défautsde pose des compléments d’étan-chéité entre les fixations de l’ossa-ture primaire des panneaux et la tôlede couverture ou bien à des traver-sées de couverture inadaptées.

Pour ces ouvrages rapportés en cou-verture, qui ont été installés de façontrès importante dans les territoiresultramarins depuis une dizaine d’an-nées, les risques d’arrachement sontliés à :

■ un défaut de prise en compte dessymptômes surimposés. Il faut véri-fier que la charpente support soitdimensionnée en conséquence ;

■ des fixations des ossatures despanneaux solaires directement sur latôle et non sur les pannes ;

■ une mauvaise évaluation oudiagnostic de l’état de l’ossature exis-tante (état de corrosion ou dimension-nement) ; la durée d’exploitation descentrales étant de 19 ans, l’évolutionde l’état du site est à anticiper (proxi-mité du front de mer ou agressivité dusite notamment) ;

■ ce que les cadres aluminium despanneaux ne pouvant pas êtrepercés, leur maintien est assuré pardes profilés les plaquant sur les os-satures. Le défaut de serrage d’unseul élément peut entraîner l’envold’un panneau et de ceux reliés à cedernier.

Les autres causes de désordres

- Un risque d’échauffement et d’in-cendie des boîtiers de raccorde-ment, de dérivation et desonduleurs.

- Un indice de protection IP du ma-tériel électrique, notamment les on-duleurs, inadapté à son expositionaux projections d’eau,

- L’existence de points d’infiltrationsen amont des panneaux sur la cou-verture conservée (mauvais diag-nostic de l’existant).

- Une pente insuffisante de la cou-verture initiale ne répondant pasaux règles tropicales des couver-tures (15 % pour les tôles nervurées,25 % pour les tôles ondulées).

- La décoloration d’encapsulant EVA(Ethylène Vinyle Acétate) liée à l’expo-sition aux UV. Ceci induit une pro-duction d’acide acétique et unecorrosion des rubans métalliquesqui assurent la jonction électriqueentre les cellules. Cette dégradationgénère des micros-arcs électriques,une baisse de production et unrisque incendie.

ÉquipementsFICHE 9

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- Les dysfonctionnements élec-triques liés à des câbles immergésdans l’eau (câbles enterrés), des dé-fauts d’isolement de l’onduleur, unonduleur en défaut, ou le vieillisse-ment prématuré des câbles (câblesnon gainés et inadaptés à l’expositionaux UV).

Les couvertures en panneaux pho-tovoltaïques restent une installationdemandant des compétences à lafois en diagnostic, en conception decouverture et enfin, en électricité.

- Réaliser un diagnostic de la couver-ture existante avant travaux (pente,usure, corrosion, type de matériauxpour éviter les contacts alu/acier).

- Utiliser des panneaux sous avistechniques adaptés aux régionstropicales.

- Étudier la position des panneauxpour limiter le nombre de pointssinguliers.

- Prévoir le passage des câbles élec-triques par les sous-rives et éviterles traversées de tôles de couver-ture en partie courante.

- Dimensionner le système de fixa-tion pour renforcer la résistanceaux vents.

- Prévoir des profilés de jonction spé-cifiques entre les embases despanneaux et la tôle existante.

- Définir les compléments d’étan-chéité ainsi que les mastics adaptés(voir également la fiche C9 : Infiltra-tions d’eau des couvertures en milieutropical).

Les études préalables à la pose despanneaux photovoltaïques pourl’évaluation du rendement de l’instal-lation doivent tenir compte:- du niveau d’ensoleillement du site

selon les données de la stationmétéo locale la plus proche et en

prenant en compte une moyennesur 5 années minimum ;

- des ombres portées sur les pan-neaux comme les végétaux oulignes électriques (chaque panneauconnecté en série a comme limite depuissance celle du panneau le plusfaible - l’ombre portée sur un seulpanneau aura une incidence sur tousles panneaux reliés à la même série);

- de l’orientation des panneaux, lescouvertures existantes n’ayant pastoujours l’orientation optimale.

■ Établir avant pose, en cas de poseen surimposition, un diagnostic del’état des existants.

■ Faire valider par un bureau decontrôle les systèmes de fixation.

■ Utiliser des profilés de qualité ma-rine pour les systèmes, et éviter lescouples galvaniques.

■ Vérifier que le domaine d’emploide panneaux bénéficie d’un avistechnique permettant leur utilisationdans les DROM (résistance au vent, os-sature de maintien adaptée).

■ Soigner la mise en œuvre des pan-neaux et réaliser avec soin l’en-semble des points singuliers(traversées de couvertures, recouvre-ments…).

■ Vérifier minutieusement les méca-nismes de maintien et de serragedes panneaux en raison de l’effet do-mino potentiel dans le cas de l’envold’un panneau.

N.B. : les systèmes intégrés présen-tent des risques importants de dé-faut d’étanchéité et de risqued’incendie.

3 Les bonnes pratiques

FICHE 9

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Installations photovoltaïques en milieu tropical

L’essentiel■ Respecter les précautions de

pose et des points singuliers desavis techniques des panneaux,relativement aux référentiels(DTU et règles tropicales) descouvertures.

■ Prendre en compte l’aspect,compétence, qualification etformation des personnels. Lapose de ce type d’installationnécessite donc du personnelqualifié en couverture tôle maisaussi formé aux risques élec-triques.

■ Réaliser la mise en œuvre despanneaux avec soin, toute dé-faillance de pose entraînant defacto des incidences sur les exis-tants, en raison des risques d’in-filtration mais aussi surl’exploitation des panneaux encas de réparation.

■ Prêter attention aux risquesinhérents à ce type d’installa-tion, les panneaux étant soustension dès exposition auxrayonnements solaires.

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ÉquipementsFICHE 9

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■ Série 40 des DTU, y compris le DTU 40.35 relatif aux couvertures en tôle de grands éléments et de la couverture.

■ NF C 15-100 - Installations électriques à basse tension.

■ UTE C15 712 Installations électriques à basse tension - Guide pratique - Installations photovoltaïques.

■ Règles de pose des couvertures en région tropicale.

■ Avis techniques des panneauxphotovoltaïques.

■ NF EN 50548 - Boîtier de jonction pour modules photovoltaïques.

■ NF EN 62446 - Systèmes photovoltaïquesconnectés au réseau électrique - Exigences minimales pour la documentation du système, les essais de mise en service et l’examen.

■ NF EN 50583 - Éléments photovoltaïquesdans la construction.

■ NF EN 50380 - Spécifications particulières et informations sur lesplaques de constructeur pour les modules photovoltaïques.

■ NF EN 61215 - Modules photovoltaïques (PV) au silicium cristallin pour application terrestre - Qualification de la conceptionet homologation.

■ NF EN 61646 - Modules photovoltaïques (PV) en couches minces pour application terrestre - Qualification de la conceptionet homologation.

■ NF EN 61730 - Qualificationpour la sûreté de fonctionnement des modulesphotovoltaïques (PV).

■ NF EN 61727 - Systèmes photovoltaïques (PV) - Caractéristiques de l’interfacede raccordement au réseau.

Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.comwww.groupe-sma.fr

4 À Consulter

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Installations photovoltaïques en milieu tropical FICHE 9

5 L’œil de l’expert

Pente insuffisante - defaut etancheite - accumulationpoussiere en bas de panneaux.

Recouvrement panneaux.

Detail rive haute jonction panneaux - tôle ondule Absence de commplement panneaux - tôle egout.

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Notes

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L’Agence Qualité Construction et la fondation Excellence SMAsouhaitent remercier tout particulièrement :

Laurent CANU et Pierre LAMORIL, experts SARETEC,pour la rédaction des fiches,

Marc DUPONT, expert GIE SOCABAT,pour la supervision technique,

Erwan BIDAN (AQC) et Stéphane ORSETTI (GIE SOCABAT), pour la coordination de cet ouvrage.

Et tous les professionnels qui,par leur relecture attentive et leurs conseils avisés,

ont contribué à la réalisation de ce fasicule.

•Relecture orthographique : Nathalie ROGER

Maquette: Michel HOUEIXImprimeur: société OTT

•Avril 2018

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AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION29, rue de Miromesnil, 75008 Paris

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Depuis 1993 les Fiches pathologie bâtimentrecensent les désordres avérés, constatéssur le terrain par les experts construction.Chaque fiche établit le constat et le diag-nostic concerné, développe les bonnespratiques de mise en œuvre à l’aide denombreux schémas et illustrations.

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ISBN : 978-2-35443-597-4