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Léopold Beaulieu dépose un quatrième rapport «durable» Page 2 FINANCE PLACEMENTS & RESPONSABILITÉS L’économie verte et le libre-échange Canada-Union européenne Page 3 Avez-vous pensé à donner aux organismes de bienfaisance ? Page 4 CAHIER SPÉCIAL G › L E D E VO I R , L E S SA M E D I 1 3 E T D I M A N C H E 1 4 O C T O B R E 2 01 2 LA FORCE DE NOTRE ÉPARGNE. LA FORCE DE LA FINANCE RESPONSABLE. Une initiative de la CSN batirente.qc.ca L’investissement responsable a fait d’importantes avancées au Canada et au Québec au cours des dernières années, soutient Eugene Ellmen. Celui-ci agit à titre de directeur général de l’Association pour l’investissement responsable, un réseau na- tional qui en fait la promotion depuis plus de vingt ans. En at- tendant la publication de sa Revue 2012, qui dévoilera en dé- cembre les dernières tendances du secteur, l’association a ac- cepté de partager quelques observations avec Le Devoir. BENOIT ROSE B asée à Toronto, l’Association pour l’investissement responsable (AIR) a vu le jour en 1989. Ses administrateurs fon- dateurs voulaient créer une or- ganisation qui encouragerait le secteur des placements à ré- pondre aux besoins d’une éco- nomie plus humaine et plus respectueuse de l’environne- ment. Aujourd’hui, elle forme un réseau d’envergure natio- nale qui regroupe des institu- tions financières, des sociétés d’investissement, des conseil- lers financiers et d’autres or- ganisations et personnes inté- ressées par l’investissement socialement responsable (ISR). Elle est membre du Conseil pour l’éducation des investisseurs. Son mandat est constitué de quatre volets. Elle veut assu- mer un rôle de direction pour étendre l’usage des critères sociaux et écologiques dans la communauté financière du Ca- nada. Elle veut augmenter la sensibilisation du public à l’ISR. Elle cherche à justifier les arguments en faveur de l’analyse écologique et sociale auprès des autres organisa- tions d’investissement. Enfin, elle veut aussi fournir un fo- rum et une source de rensei- gnements sur l’ISR à ses mem- bres et au public. Son équipe effectue ainsi de la recherche sur les tendances de ce sec- teur au pays. Tous les deux ans depuis 2000, elle publie les résultats d’une analyse impor- tante dans sa Revue de l’ISR au Canada, une référence dans le domaine. La septième édition de cette œuvre pionnière sera disponible sous peu, en dé- cembre prochain. Avancées et rendement L’association estimait en 2002 qu’il y avait alors, au Ca- nada, pour environ 50 milliards de dollars d’actifs gérés selon différents critères d’ISR. Huit ans plus tard, elle évaluait déjà la somme à 530,9 milliards de dollars, soit près du cinquième des actifs totaux des secteurs des caisses de retraite, de la gestion de fonds et des fonds communs de placement. Au printemps 2011, son directeur général, Eugene Ellmen, souli- gnait avec enthousiasme que l’ISR avait « fait preuve de rési- lience dans un contexte difficile occasionné par la crise finan- cière de 2008 ». Cette avenue offrait toujours, selon lui, « une solide solution de rechange aux Canadiens qui désirent investir en conformité avec leurs valeurs personnelles ». Deux mois avant la publica- tion de la Revue 2012, M. Ell- men nous assure que la pro- gression continue. « L’investis- sement responsable a fait d’im- portantes avancées au Canada et au Québec au cours des der- nières années. Des conseillers financiers nous disent que les investisseurs leur posent sou- vent des questions sur l’inves- tissement responsable. Au même titre que les consomma- teurs soucieux de recycler leurs déchets et d’acheter du café équitable ou des aliments bio- logiques, [ils] veulent s’assurer que leurs investissements ap- puient l’environnement, les droits de la personne ou les pays en voie de développe- ment », affirme-t-il par voie de courrier électronique. Est-ce que ça rapporte vrai- ment ? Oui, nous dit-on. «Le rendement financier des inves- tissements durables et sociale- ment responsables est compara- ble à celui de placements tradi- tionnels au profil similaire. » Via son site Internet, l’AIR dif- fuse une feuille d’information visant à démasquer le mythe du rendement sacrifié sur l’au- tel des valeurs. Elle affirme qu’un ensemble croissant de preuves empiriques indique que la performance des ISR peut être aussi forte que celles des investissements tradition- nels. « Dans certains cas, leur rendement a été supérieur.» De- puis 2000, une lecture compa- rative du Jantzi Social Index (JSI), un indice de 60 sociétés canadiennes choisies en fonc- tion de critères de responsabi- lité sociale, et de son indice de référence traditionnel a permis d’arriver à une telle conclusion. Selon l’AIR, certains cher- cheurs croient à l’existence d’une « prime sociale » liée à des facteurs sociaux et écolo- giques, tels qu’une gestion prévoyante, une plus grande productivité, des responsabili- tés juridiques et sociales moins importantes et l’ouver- ture de débouchés sur le mar- ché. Le débat est ouvert et les discussions sont sérieuses. Communications directes et activisme M. Ellmen nous dit aussi qu’il y a, au Canada, «des progrès dans le domaine de l’investissement institution- nel. Les grandes caisses de re- traite ont accru de façon mar- quée leurs communications directes avec les entreprises sur des questions sociales et écologiques, afin d’améliorer leur rendement et leur divul- gation d’informations à ces égards, notamment en ma- tière de changements clima- tiques. Par ailleurs, certains fonds ont entrepris l’examen de nouvelles méthodes promet- teuses d’analyse des investisse- ments, y compris des straté- gies permettant de prendre en compte les facteurs écolo- giques et sociaux dans leur évaluation d’une entreprise. » « Nous croyons que ces déve- loppements sont très encoura- geants, car ils permettront aux investisseurs d’améliorer leur rendement financier et aux en- treprises de devenir beaucoup plus socialement responsables », de confier le directeur général. Les communications di- rectes sont à la base de ce que l’AIR appelle « l’activisme actionnarial » , ou engage- ment d’actionnaires. Ce pro- cessus consiste, pour ces der- niers, à se servir de leur in- fluence pour provoquer un changement positif chez les entreprises. Cette façon de faire va au-delà de la sélec- tion ou de l’exclusion des ac- tions qui correspondent ou non à une éthique donnée. « Cela comprend plusieurs moyens d’action, notamment des rencontres avec la haute direction, la soumission de propositions d’actionnaires, l’exercice de vos votes à l’égard de propositions d’actionnaires et le désinvestissement d’ac- tions d’entreprises qui ne ré- pondent pas à vos préoccupa- tions », résume l’AIR. Elle nous renvoie au plus ré- cent bulletin d’information de l’un de ses membres, Place- ments NEI, qui fait état des faits saillants de l’année 2012. « Nous privilégions la discussion à la présentation de propositions d’actionnaires, mais cela s’avère parfois nécessaire lorsqu’il est impossible de trouver un terrain d’entente avec une société, y ad- met-on. Principal défi à notre menu cette année : le dialogue avec la société Enbridge à pro- pos de l’opposition soulevée par les communautés autochtones au sujet de son mégaprojet de pi- peline Northern Gateway, vi- sant le transport du pétrole des gisements de sables bitumineux de l’Alberta vers la côte bri- tanno-colombienne, d’où il pourra être exporté. » Alors, en bout de ligne, est- ce que l’ISR peut aussi chan- ger le comportement des en- treprises ? « Oui, et voici un exemple : une entreprise peut être exclue des indices ESG [en- vironnement, responsabilité sociale et gouvernance]. La haute direction se préoccupera alors beaucoup de l’incidence de cette exclusion auprès de ses investisseurs et elle prendra le plus souvent des mesures qui permettront à l’entreprise d’être réadmise dans l’indice » , de conclure l’association. Collaborateur PETER RAIDER NEWSCOM À l’instar des consommateurs, les investisseurs veulent s’assurer de plus en plus que leurs investissements appuient l’environnement, les droits de la personne ou les pays en voie de développement. L’investissement responsable en pleine progression « Les grandes caisses de retraite ont accru de façon marquée leurs communications directes avec les entreprises sur des questions sociales et écologiques »

FINANCE - Le · PDF fileFondation Cit de la Sant ... Secours aux L preux Canada Soci t de lÕarthrite - Division du Qu bec (La) Soci t de recherche sur le cancer

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Léopold Beaulieudépose un quatrièmerapport «durable»Page 2

F I NA N C EPLACEMENTS & RESPONSABILITÉS

L’économie verteet le libre-échangeCanada-UnioneuropéennePage 3

Avez-vous penséà donner aux organismesde bienfaisance?Page 4

C A H I E R S P É C I A L G › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 3 E T D I M A N C H E 1 4 O C T O B R E 2 0 1 2

LA FORCE DE NOTRE ÉPARGNE. LA FORCE DE LA FINANCE RESPONSABLE.

Une initiative de la CSN batirente.qc.ca

L’investissement responsable a fait d’importantes avancées auCanada et au Québec au cours des dernières années, soutientEugene Ellmen. Celui-ci agit à titre de directeur général del’Association pour l’investissement responsable, un réseau na-tional qui en fait la promotion depuis plus de vingt ans. En at-tendant la publication de sa Revue 2012, qui dévoilera en dé-cembre les dernières tendances du secteur, l’association a ac-cepté de partager quelques observations avec Le Devoir.

B E N O I T R O S E

B asée à Toronto,l’Association pourl ’ investissementresponsable (AIR)a vu le jour en

1989. Ses administrateurs fon-dateurs voulaient créer une or-ganisation qui encourageraitle secteur des placements à ré-pondre aux besoins d’une éco-nomie plus humaine et plusrespectueuse de l’environne-ment. Aujourd’hui, elle formeun réseau d’envergure natio-nale qui regroupe des institu-tions financières, des sociétésd’investissement, des conseil-lers financiers et d’autres or-ganisations et personnes inté-ressées par l’investissementsocialement responsable(ISR). Elle est membre duConseil pour l’éducation desinvestisseurs.

Son mandat est constitué dequatre volets. Elle veut assu-mer un rôle de direction pourétendre l’usage des critèressociaux et écologiques dans lacommunauté financière du Ca-nada. Elle veut augmenter lasensibilisation du public àl’ISR. Elle cherche à justifierles arguments en faveur del’analyse écologique et socialeauprès des autres organisa-tions d’investissement. Enfin,elle veut aussi fournir un fo-rum et une source de rensei-gnements sur l’ISR à ses mem-bres et au public. Son équipeeffectue ainsi de la recherchesur les tendances de ce sec-teur au pays. Tous les deuxans depuis 2000, elle publie lesrésultats d’une analyse impor-tante dans sa Revue de l’ISR auCanada, une référence dans ledomaine. La septième éditionde cette œuvre pionnière seradisponible sous peu, en dé-cembre prochain.

Avancées et rendementL’association estimait en

2002 qu’il y avait alors, au Ca-

nada, pour environ 50 milliardsde dollars d’actifs gérés selondifférents critères d’ISR. Huitans plus tard, elle évaluait déjàla somme à 530,9 milliards dedollars, soit près du cinquièmedes actifs totaux des secteursdes caisses de retraite, de lagestion de fonds et des fondscommuns de placement. Auprintemps 2011, son directeurgénéral, Eugene Ellmen, souli-gnait avec enthousiasme quel’ISR avait « fait preuve de rési-lience dans un contexte difficileoccasionné par la crise finan-cière de 2008 ». Cette avenueoffrait toujours, selon lui, «unesolide solution de rechange auxCanadiens qui désirent investiren conformité avec leurs valeurspersonnelles».

Deux mois avant la publica-tion de la Revue 2012, M. Ell-men nous assure que la pro-gression continue. « L’investis-sement responsable a fait d’im-portantes avancées au Canadaet au Québec au cours des der-nières années. Des conseillersfinanciers nous disent que lesinvestisseurs leur posent sou-vent des questions sur l’inves-tissement responsable. Aumême titre que les consomma-teurs soucieux de recycler leursdéchets et d’acheter du cafééquitable ou des aliments bio-logiques, [ils] veulent s’assurerque leurs investissements ap-puient l’environnement, lesdroits de la personne ou lespays en voie de développe-ment », affirme-t-il par voie decourrier électronique.

Est-ce que ça rapporte vrai-ment ? Oui, nous dit-on. « Lerendement financier des inves-tissements durables et sociale-ment responsables est compara-ble à celui de placements tradi-tionnels au profil similaire. »Via son site Internet, l’AIR dif-fuse une feuille d’informationvisant à démasquer le mythedu rendement sacrifié sur l’au-tel des valeurs. Elle af firmequ’un ensemble croissant de

preuves empiriques indiqueque la per formance des ISRpeut être aussi forte que cellesdes investissements tradition-nels. « Dans certains cas, leurrendement a été supérieur.» De-puis 2000, une lecture compa-rative du Jantzi Social Index(JSI), un indice de 60 sociétéscanadiennes choisies en fonc-tion de critères de responsabi-lité sociale, et de son indice deréférence traditionnel a permisd’arriver à une telle conclusion.

Selon l’AIR, certains cher-cheurs croient à l’existenced’une « prime sociale » liée àdes facteurs sociaux et écolo-giques, tels qu’une gestionprévoyante, une plus grandeproductivité, des responsabili-tés juridiques et socialesmoins importantes et l’ouver-ture de débouchés sur le mar-ché. Le débat est ouvert et lesdiscussions sont sérieuses.

Communications directeset activisme

M. Ellmen nous dit aussiqu’ i l y a , au Canada, « desprogrès dans le domaine del’investissement institution-nel. Les grandes caisses de re-traite ont accru de façon mar-quée leurs communicationsdirectes avec les entreprisessur des questions sociales etécologiques, afin d’améliorerleur rendement et leur divul-gation d’informations à ceségards, notamment en ma-

tière de changements clima-tiques. Par ailleurs, cer tainsfonds ont entrepris l’examende nouvelles méthodes promet-teuses d’analyse des investisse-ments, y compris des straté-gies permettant de prendre encompte les facteurs écolo -giques et sociaux dans leurévaluation d’une entreprise. »

« Nous croyons que ces déve-loppements sont très encoura-geants, car ils permettront auxinvestisseurs d’améliorer leurrendement financier et aux en-treprises de devenir beaucoupplus socialement responsables »,de confier le directeur général.

Les communications di-rectes sont à la base de ceque l’AIR appelle « l’activismeactionnarial » , ou engage-ment d’actionnaires. Ce pro-cessus consiste, pour ces der-niers, à se ser vir de leur in-fluence pour provoquer unchangement positif chez lesentreprises. Cette façon defaire va au-delà de la sélec-tion ou de l’exclusion des ac-tions qui correspondent ounon à une éthique donnée.« Cela comprend plusieursmoyens d’action, notammentdes rencontres avec la hautedirection, la soumission depropositions d’actionnaires,l’exercice de vos votes à l’égardde propositions d’actionnaireset le désinvestissement d’ac-tions d’entreprises qui ne ré-pondent pas à vos préoccupa-

tions », résume l’AIR.Elle nous renvoie au plus ré-

cent bulletin d’information del’un de ses membres, Place-ments NEI, qui fait état desfaits saillants de l’année 2012.«Nous privilégions la discussionà la présentation de propositionsd’actionnaires, mais cela s’avèreparfois nécessaire lorsqu’il estimpossible de trouver un terraind’entente avec une société, y ad-met-on. Principal défi à notremenu cette année : le dialogueavec la société Enbridge à pro-pos de l’opposition soulevée parles communautés autochtonesau sujet de son mégaprojet de pi-peline Nor thern Gateway, vi-sant le transport du pétrole desgisements de sables bitumineuxde l’Alber ta vers la côte bri-tanno-colombienne, d’où ilpourra être exporté.»

Alors, en bout de ligne, est-ce que l’ISR peut aussi chan-ger le comportement des en-treprises ? « Oui, et voici unexemple : une entreprise peutêtre exclue des indices ESG [en-vironnement, responsabilitésociale et gouvernance]. Lahaute direction se préoccuperaalors beaucoup de l’incidencede cette exclusion auprès de sesinvestisseurs et elle prendra leplus souvent des mesures quipermettront à l’entreprise d’êtreréadmise dans l’indice », deconclure l’association.

Collaborateur

PETER RAIDER NEWSCOM

À l’instar des consommateurs, les investisseurs veulent s’assurer de plus en plus que leurs investissements appuient l’environnement,les droits de la personne ou les pays en voie de développement.

L’investissementresponsableen pleine progression

«Les grandescaisses de retraite ont accru de façonmarquée leurscommunicationsdirectes avec lesentreprises sur desquestionssociales et écologiques»

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F I N A N C EL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 3 E T D I M A N C H E 1 4 O C T O B R E 2 0 1 2G 2

LAISSER SA MARQUE DANS LA SOCIÉTÉJe m’informe pour ma cause, et je la soutiens grâceà un don planifi é !

Vous pouvez considérer le bien-être de vos proches et choisir de faire un don dans votre testament à une œuvre

de bienfaisance. Au besoin, votre testament peut être modifi é en fonction de l’évolution de vos volontés.

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BienfaiteursCentraide du Grand MontréalFondation CHU Sainte-JustineFondation communautaire juive de Montréal (La)Fondation des maladies du cœur et de l’AVCFondation du Grand Montréal

AmisAiles de l’Espérance (Québec) inc. (Les)Centre Missionnaire Ste-ThérèseCollège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière/

Amicale du Collège et la Fondation Bouchard inc.Croix-Rouge canadienne, QuébecFondation de la Maison du Père (La)Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants (La)Fondation de l’Hôpital Royal VictoriaFondation de l’Université Laval (La)Fondation des Aveugles du QuébecFondation Héma-QuébecHôpitaux Shriners pour enfants® - CanadaOratoire Saint-Joseph du Mont-Royal (L’)Société canadienne du cancer, Division du QuébecTel-AideUniversité de Montréal

PlatineAide à l’Église en Détresse (Canada) Inc.Armée du SalutBon Dieu dans la rue (Le)Centraide Richelieu-Yamaska inc.Développement et Paix (Organisation catholique

canadienne pour le Développement et la Paix)Diabète QuébecFibrose kystique QuébecFondation Cité de la SantéFondation de l’Hôpital du Sacré-Cœur, MontréalFondation de l’Hôpital Maisonneuve-RosemontFondation de l’Hôpital St. MaryFondation de l’Institut de Cardiologie de MontréalFondation de l’Université du Québec

en Abitibi-TémiscamingueFondation de l’UQAMFondation de ma vieFondation du Centre de santé

et de services sociaux de GatineauFondation du Centre des femmes de MontréalFondation du Collège Mont-Saint-Louis (La)

Fondation du Grand Séminaire de MontréalFondation HEC MontréalFondation Hôpital Charles LeMoyneFondation Jeunesses Musicales du CanadaFondation Jules et Paul-Émile Léger/L’Œuvre LégerFondation Père SablonFondation PortageFondation pour la Santé du Nord de LanaudièreFondation québécoise du cancerFondation Santé Haut-Richelieu-RouvilleFondation Surdité et Communication de l’Institut

Raymond-DewarInstitut du cancer de Montréal/Fonds Robert-

Bourassa pour la recherche sur le cancerInstitut et Hôpital neurologiques de MontréalMédecins Sans Frontières CanadaMoisson Montréal inc.Moisson Québec Inc.Orchestre symphonique de MontréalPartage-Action de l’Ouest-de-l’ÎlePetits frères des Pauvres (Les)Secours aux Lépreux CanadaSociété de l’arthrite - Division du Québec (La)Société de recherche sur le cancerSUCO (Solidarité Union Coopération)YMCA du Québec (Les)

OrAmis de la montagne (Les)Arche-Montréal inc. (L’)Association pulmonaire du QuébecCentraide LaurentidesCentre d’étude et de coopération

internationale (CECI)Congrégation Missionnaire de MariannhillÉglise catholique de Montréal – C.A.C.R.M.Église catholique de QuébecFédération québécoise des sociétés AlzheimerFondation Anna-LabergeFondation canadienne du rein – Division du

Québec (La)Fondation Centaur pour les arts d’interprétation (La)Fondation Centre de cancérologie Charles-BruneauFondation communautaire du grand QuébecFondation de la Maison Michel-SarrazinFondation de la Mission Old BreweryFondation de l’Hôpital d’Argenteuil

Fondation de l’Hôpital de LachineFondation de l’Hôpital du SuroîtFondation de l’Hôpital Pierre-BoucherFondation de l’Hôpital régional de Saint-JérômeFondation de l’Hôpital Sainte-Anne

pour anciens combattantsFondation de l’Institut de recherches cliniques

de MontréalFondation de l’Institut Nazareth et Louis-BrailleFondation de l’Université Bishop’sFondation de l’Université de Sherbrooke (La)Fondation des étoilesFondation des maladies mentalesFondation du cancer du sein du QuébecFondation du Centre hospitalier de Granby inc.Fondation du Centre hospitalier universitaire

de SherbrookeFondation du CSSS du Sud de LanaudièreFondation du Pensionnat du Saint-Nom-de-MarieFondation Gracia CSSS de Bordeaux-Cartierville-

Saint-LaurentFondation Honoré-MercierFondation Institut de gériatrie de MontréalFondation Internationale RoncalliFondation Mgr Jean-Marie Fortier Inc. (La)Fondation pastorale du diocèse de Nicolet inc.Fondation Père Raymond-Bernier, s.v.Fondation Sainte-Croix/HeriotFondation Santa CabriniFondation SEMAFOFondation VITAEGrands Ballets Canadiens de Montréal (Les)Mission chez nousŒuvres et Missions Don BoscoOrchestre MétropolitainSociété Alzheimer de MontréalSociété canadienne de la sclérose en plaques –

Division du QuébecSociété canadienne de l’hémophilieSociété des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs)Société des Missions-Étrangères de la Province

de QuébecUNICEF QuébecUniversité ConcordiaUniversité McGill

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FONDACTION

Le développement est devenu une réalité durableUne cote A + pour un quatrième rapport de développement durable

R É G I N A L D H A R V E Y

L e développement durable,« c’était inhérent à la rai-

son d’être de Fondaction ; aumoment de sa conception, ons’est inspiré du rappor tBrundtland de 1987, qui pro-posait cette conjugaison del’économique, du social et del’écologique, plutôt que de trai-ter ces trois thématiques ensilo, voire de les opposer l’uneà l’autre ; cette façon de faireconstituait une voie de sor tiedu cul-de-sac économique quise manifeste malheureusementde plus en plus. Le fonds est néde cette conviction qu’il est nonseulement possible, mais aussinécessaire de faire les chosesautrement », rappelle LéopoldBeaulieu, son président.

Il élabore sa vision du déve-loppement : « On a patiem-ment construit une institutionfinancière dont le but n’est pasuniquement de consentir desinvestissements dans les entre-prises qui sont tournées versl’environnement, mais, en tantque fonds généraliste, on porteces préoccupations-là sur notrefaçon d’être et sur nos activi-tés. Il est devenu évident d’agirde la sorte par rapport aux dé-fis énormes qui se posent àl’humanité, que ce soit en ma-tière de changements clima-tiques, de disponibilité des res-sources naturelles, d’accroisse-

ment des inégalités, de crisesalimentaires qui reviennent etde troubles sociaux que celaannonce aussi. »

Une cotation enviableFondaction publie son qua-

trième rapport et a poussé labarre encore plus haut dans sonélaboration pour accéder à unecotation supérieure. Le prési-dent résume les étapes fran-chies pour en arriver là : «C’estintéressant de voir que notre ac-tion s’est inscrite en continuum.Lorsqu’on avait cette vision dansnotre raison d’être, on se cher-chait des instruments de mesurepour arriver à savoir comment lamettre en route sur le plan des en-treprises, comment faire pénétrerles manières d’appliquer le déve-loppement durable à l’intérieurde celles-ci.»

Il y a un certain nombre deréférences qui sont apparuespour apporter une réponse àcette interrogation, soulignele président : « Il est utile deles identifier parce que ceschoses-là se sont construites lesunes à la suite des autres parla connaissance de celles quiexistaient auparavant ; jepense à la GRI, la Global Re-porting Initiative, qui est réel-lement une référence fonda-trice essentielle ; il y a le Pactemondial de Kofi Annan, il y aISO 26 000 (norme relative àla responsabilité sociétale des

organisations), qui a été misen place plus récemment, et ily a les PRI, Principles for Res-ponsible Investment. Tous cesoutils de référence fournissentdes indicateurs de per for-mance et des protocoles de ré-ponse à ceux-ci ; il est ainsipossible d’apprécier l’évolutionde l ’entreprise, mais aussid’établir des comparaisonsavec d’autres. »

D’un rapport à l’autre, Fon-daction s’est servi de ces pré-cieux outils pour enrichir sesconnaissances et améliorerson application des règles debase du développement dura-ble. Tant et si bien qu’une évo-lution majeure s’est produitede la publication d’un docu-ment à l’autre : « Systématique-ment, il faut donc s’instrumen-ter sur cette question-là. En2008, on a approfondi de façonimportante les paramètres. En2010, on a été la première ins-titution financière québécoise,parmi celles qui font appel àl’épargne du grand public, à

demander un examen de notrerapport par un auditeur indé-pendant ; il a reconnu un statutde niveau A + à celui-ci, ce quine veut pas dire que noussommes exemplaires en tout,mais ce qui signifie que la qua-lité des réponses aux indica-teurs en cause était d’un trèsfort calibre. »

En 2012, une autre étape aété franchie : «Encore une fois,un auditeur indépendant est in-tervenu. De plus, la GRI s’estpenchée sur notre travail, ce quireprésentait une nouvelle exi-gence pour obtenir la cote A + ;nous avons finalement reçuconfirmation de cet organismeque notre rapport avait passél’examen avec succès.»

Les éléments-clés et l’effort fourni

Après avoir mentionné uncer tain nombre de facteursqui ont pesé dans la balancepour que Fondaction de-vienne un premier de classe,M. Beaulieu identif ie les

points majeurs que renfermeun tel document : « Il y ad’une par t l’expression de lavision de l ’organisation àl’égard du développement du-rable. Par la suite, on retrouvela reddition de comptes desconsultations auprès des par-ties prenantes. » Il insiste surun point important : « Il s’agitlà de la reconnaissance de cespar ties prenantes de l’entre-prise, qu’elles soient internesou externes. »

Après avoir dressé la listede ces gens qui sont associésau processus et avoir affirméqu’ils sont des acteurs essen-tiels de son déroulement, ilsignale une autre facette durapport : « C’est la réponse auxdif férents indicateurs selon lesgrands aspects que compor tela triple reddition de comptes :la performance globale de l’or-ganisation, la gouvernance etla concrétisation de ses enga-gements socioéconomiques, so-ciaux et écologiques ; c ’estainsi qu’on peut jeter un re-

gard sur l’ensemble des activi-tés et du fonctionnement decelle-ci en matière de dévelop-pement durable. »

Il restait à savoir s’il étaitdavantage motivant quecontraignant de se livrer à untel exercice dans un milieu fi-nancier. Léopold Beaulieuexamine le sujet sous cet an-gle : « C’est exigeant. Il s’en dé-gage une fierté très claire pourceux qui évoluent au quotidiendans cette institution et qui lafont vivre, que ce soient les ac-tionnaires, le conseil d’admi-nistration, les cadres ou les sa-lariés de Fondaction. »

Il s’ensuit que « le développe-ment durable n’apparaît pascomme un objectif lointain,mais comme une série d’ac-tions concrètes et mesurablesqui contribuent à faire progres-ser le Québec. Cette approche-là encourage la gestion partici-pative et elle associe toutes lescomposantes du fonds à un pro-jet commun tissé, que ce soitautour de la gouvernance avecdes lignes directrices inspiréesde meilleures pratiques, d’uncode d’éthique, des politiquesd’achat responsables, des poli-tiques écologiques et linguis-tiques, etc. Il existe cet ensem-ble-là des gestes à poser et éga-lement les engagements quenous prenons auprès de touteune série de par tenaires aux-quels nous sommes associés. »

Et de conclure : « Oui, c’estexigeant, mais il y a des mo-ments donnés ou des tempscomme celui-ci où on fait lepoint : on reprend son souf fle,on constate le chemin parcouruet on se tourne vers l’avenir…»

CollaborateurLe Devoir

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a inscrit dèsle départ, dans les gènes de Fondaction, le développement du-rable et l’investissement responsable, au moment où elle amis sur pied ce fonds destiné aux travailleurs, en 1996. Lefonds rend public, en ce 13 octobre, son quatrième rapportde développement durable et devient ainsi un modèle à suivredans cette voie.

ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR

Léopold Beaulieu est le président-directeur général de Fondaction, le Fonds de développement de laCSN pour la coopération et l’emploi, depuis sa fondation en 1996.

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www.fondaction.com

POUR NOUS, LE DÉVELOPPEMENT DURABLE N’EST PAS UNE OPTION, C’EST NOTRE RAISON D’ÊTRE.

DONNER DU SENSÀ L’ARGENT

Rapport de développement durable A+

RENDEZ-VOUS QUÉBEC-EUROPE

L’économie verte prépare « son» libre-échange« On n’attend pas la signature de l’accord pour mettre en relation des intervenants européens avec nos entrepreneurs »

É T I E N N E P L A M O N D O N É M O N D

L es entreprises dans le sec-teur des technologies

ver tes sont directementconcernées par l’accord de li-bre-échange de « nouvelle gé-nération » entre le Canada etl’Union européenne (UE).Pierre Marc Johnson, négocia-teur du Québec, a expliqué,lors de l’exercice de transpa-rence tenu à Montréal le 5 oc-tobre, que l’accord «permettrad’établir des liens forts entre leCanada et l’UE afin de pro-mouvoir et faire avancer laprotection de l’environnement,notamment dans la facilitationet la circulation des produitsécologiques, ce que ne fait pasl’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui apassé sous silence cette dimen-sion de la production des tech-nologies de l’environnement».

Deux jours plus tôt, lors duRendez-vous Québec-Europe2012, Denis Leclerc, le prési-dent et chef de la directiond’Écotech Québec, aconcédé, lors d’une entrevueavec Le Devoir, qu’« il y a tou-jours des menaces et des occa-sions propices » par suite de cetype d’exercice. Dans les cou-loirs du Palais des congrès deMontréal, pendant que desgrappes technologiques del’Allemagne, de l’Autriche, duDanemark, de l’Espagne etde la Finlande présentaientleur marché et leurs projets àl’intérieur d’une salle, il a ex-pliqué que c’est pour cetteraison qu’il avait planifié ceRendez-vous. « On n’attendpas la signature de l’accordpour mettre en relation des in-tervenants européens avec nosentrepreneurs d’ici, afin dejustement créer ces liens et depouvoir profiter le plus rapide-ment possible de cet accord, sijamais il est ratifié. »

D’autant plus que le Canadaespère conclure un accordd’ici la fin de l’année 2012,avant que l’UE n’amorce desnégociations semblables avecles États-Unis en janvier 2013.

Malgré la crise de la zoneeuro, de grands pans de l’écono-mie verte, comme l’ef ficacitéénergétique, la valorisation desmatières résiduelles et le traite-

ment de l’eau, semblent sepoursuivre en Europe, a indiquéDenis Leclerc, rassuré aprèsavoir consulté ses collègues eu-ropéens à ce sujet.

Cette nouvelle l’a même ré-joui, puisque les matières rési-duelles et l’ef ficacité énergé-tique ont été identifiéescomme des niches où le Qué-bec possède des avantagesconcurrentiels sur la scène in-ternationale, selon une étudede Deloitte publiée en marsdernier. D’ailleurs, le Finlan-dais Tom Sangder, directeurde BMH Technology, a confié,lors de son passage à Mont-réal, qu’il veut déterminer sides partenariats dans la trans-formation des matières rési-duelles sont possibles avecdes entreprises d’ici, puisqu’ilvient tout juste d’ouvrir unecentrale électrique alimentéepar des déchets à Lahti.

Vers l’EuropeAlain Proulx, directeur gé-

néral d’Export Québec, a sou-ligné au sujet des exportationsquébécoises que « l’Europe estprioritaire en matière de tech-nologie propre et les technolo-gies propres sont prioritaires enmatière d’entreprises qu’on veutmettre de l’avant». La stratégiedu gouvernement du Québecà l’égard de l’Europe cible déjàla France, le Royaume-Uni,l’Allemagne et la Belgiquepour maximiser les résultatséconomiques dans le domainedes technologies vertes. D’ail-

leurs, un article du quotidenThe Globe and Mail publié le 9octobre dernier révélait que52 % des revenus des entre-prises canadiennes de techno-logies propres provenaient dumarché de l’exportation.

Plusieurs aspects soulevésdans les pourparlers entre leCanada et l’UE préoccupentles entreprises de technolo-gies vertes. Au premier chef,les marchés publics.

Dossier-charnière dans l’ac-cord de libre-échange, il s’agit

aussi d’un marché ciblé parÉcotech Québec. Dans uneautre étude réalisée par De-loitte en avril dernier, les mar-chés publics étaient pointéscomme «un outil de dynamisa-tion […] par ticulièrementadapté au contexte des techno-logies propres ».

Les gouvernements, minis-tères, municipalités, orga-

nismes publics et pa-rapublics, avec unmarché qui avoisineles 29 milliards de dol-lars au Québec, peu-vent jouer un rôle im-portant dans la mise àl’essai et la démonstra-

tion de certaines nouvelles tech-nologies, accélérer l’adoption decertaines innovations dans l’en-semble de la société, permettreaux PME du domaine d’attein-dre une taille critique et contri-buer à donner une vitrine sur lemarché international.

Denis Leclerc est revenusur les innovations québé-coises dans la transformationdes matières résiduelles enénergie. « Peut-être qu’on n’envendra pas beaucoup au Qué-bec, puisque l’énergie et l’élec-

tricité sont moins en demandeici par rapport à d’autres pays,reconnaît-il. Mais si on fait ladémonstration de cette techno-logie ici, ça devient une plate-forme incroyable pour nos en-treprises afin de faire rayonnerleurs innovations. »

Dans l’exercice de transpa-rence tenu le 5 octobre, il aété décor tiqué qu’environ11 mil l iards de dollars dumarché public québécois se-raient accessibles aux entre-prises européennes. MaisDenis Leclerc ne semblaitpas s ’ inquiéter de voir cemarché québécois s’ouvriraux entrepreneurs du VieuxContinent. « Les innovateursvivent dans un milieu deconcurrence continuelle. Çavient par fois stimuler davan-tage l’innovation lorsqu’on ade la concurrence. »

Partenariats européensIl lorgne plutôt du côté des

partenariats possibles sur leterritoire de l’UE. Des collabo-rations d’af faires pourraientselon lui se nouer autour degrands projets mobilisateursmis en branle dans cer tains

pays. Par exemple, les impor-tants besoins de décontamina-tion dans certaines régions del’Europe pourraient devenirun terreau fertile pour l’exper-tise québécoise dans ce do-maine, croit M. Leclerc.

Un autre point majeur dansles négociations entre le Ca-nada et l’UE touche particuliè-rement les entreprises inno-vantes : la propriété intellec-tuelle. «C’est important de […]démontrer qu’on peut protégerla propriété intellectuelle plusfacilement et, à l’inverse, quenos entreprises, quand elles ar-rivent avec une technologieverte en Europe, puissent êtrerassurées et que ce soit plus fa-cile de faire enregistrer leurpropriété intellectuelle », a in-sisté Alain Proulx. Il espèrepar la même occasion que cesdémarches déboucheront surune meilleure harmonisationdans l’attribution des dif fé-rentes certifications. « Je penseque, au niveau de nos entre-prises, ça va être encore plusimportant qu’elles se familiari-sent davantage avec des straté-gies — parce que cela peut êtrestratégique, la propriété intel-

lectuelle — de façon à pouvoirnon seulement sécuriser leursavoirs, mais aussi à les fairevaloir », a prévenu de son côtéM. Leclerc.

Finalement, les discussionssur la mobilité de la main-d’œuvre préoccupent aussi.Denis Leclerc a souligné queplusieurs membres d’ÉcotechQuébec accueillent des cher-cheurs provenant de l’étran-ger. « Cela représente des coûtspour l’entreprise. Si la gestionde la mobilité de la main-d’œuvre ressemblait à ce qu’ona présentement entre le Qué-bec et la France, ce seraitbeaucoup plus simple pour nosentrepreneurs. Les échanges etles par tenariats pourraientprobablement croître grâce àcette mobilité de la main-d’œu-vre ». M. Proulx a aussi ex-primé son espoir de voir cetaccord de libre-échange inci-ter des investisseurs euro-péens à développer des fondsau Québec pour financer desentreprises partenaires aveccelles de l’UE.

CollaborateurLe Devoir

Devant l’imminence d’un accord de libre-échange entre le Ca-nada et l’Union européenne, la grappe de technologie propreÉcotech Québec a pris les devants. Les 3 et 4 octobre derniers,elle a organisé le Rendez-vous Québec-Europe 2012 pour jouerles entremetteurs entre des grappes européennes et des entre-preneurs québécois dans le secteur de l’économie verte.

JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE

Les entreprises œuvrant dans différents secteurs de l’économie verte, comme l’efficacité énergétique, la valorisation des matières résiduelleset le traitement des sols et de l’eau, sont directement concernées par l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

Les matières résiduelles etl’efficacité énergétique ont étéidentifiées comme des niches où le Québec est avantagé

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F I N A N C EL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 3 E T D I M A N C H E 1 4 O C T O B R E 2 0 1 2G 4

Dès sa création, en 1971, la Caisse d’économie solidaire Des-jardins a fait le pari de faire de la finance autrement. Pariréussi, car elle est aujourd’hui, avec un chif fre d’af faires de1,274 milliard de dollars, la principale institution financièrespécialisée en économie sociale et en investissements sociale-ment responsables au Québec.

CAISSE D’ÉCONOMIE SOLIDAIRE

Rendement et économiesociale vont de pair

UN HÉRITAGE À PARTAGER

Avez-vous pensé à donner aux organismes de bienfaisance?

ÉRIC SAINT-PIERRE

Oxfam-Québec travaille à la reconstruction d’Haïti dans une optique de développement durable en visant la réhabilitation du territoire,l’agriculture et l’éducation des jeunes.

P I E R R E V A L L É E

«I l faut se rappeler que laCaisse d’économie solidaire

Desjardins est d’abord issue dumilieu syndical, plus précisé-ment des travailleurs et des mili-tants de la CSN, explique Co-lette Harvey, directrice du dé-veloppement stratégique de laCaisse d’économie solidaireDesjardins. C’est dire que la no-tion de justice sociale était bienancrée dans la tête des premiersadministrateurs. Tout commel’était celle d’un meilleur par-tage de la richesse. Dès le départ,ils ont prôné une économie diffé-rente en soutenant en premierl’action collective.»

Bien que la Caisse d’écono-mie solidaire Desjardins offre àses membres indivi-duels et collectifs lesmêmes services finan-ciers que les autres ins-titutions financières,elle se démarque deces dernières par l’utili-sation qu’elle fait del’épargne de ses dépo-sants. En effet, selon ledernier rappor t an-nuel, la Caisse d’écono-mie solidaire Desjar-dins a terminé l’exercice finan-cier 2011 avec un portefeuille deprêts de 597,3 millions, dont444,9 millions ont été destinésau financement d’entreprisescollectives.

Parmi ces dernières, la partdu lion de ce financement —soit 60 % — va aux coopéra-tives et aux organismes d’ac-tion citoyenne et associative,dont la très grande majoritéœuvrent dans le domaine del’habitation et du logement so-cial. S’ajoutent aussi des entre-prises collectives présentesdans des domaines commel’insertion au travail, les ser-vices de garde, le développe-ment durable et la culture.

« Au fil des ans, nous avonsdéveloppé une véritable exper-tise dans le domaine de l’écono-mie sociale. Les entreprisesd’économie sociale doivent êtreévaluées dif féremment des en-treprises privées et nous avonsmis en place une grille d’ana-lyse conçue pour elles. Évidem-ment, il faut faire une analysefinancière afin de s’assurer quele projet est viable. Mais ontient aussi compte de critèrescomme la finalité sociale duprojet, le soutien de la collecti-vité, l’engagement de l’entre-prise dans son milieu, etc. »

Le placement àrendement social

La Caisse d’économie solidaireDesjardins se distingue aussi parla composition de ses membres.Selon le rapport annuel 2011, ellecomptait 14631 membres répar-tis comme suit: 11807 membresindividuels, 2490 entreprises col-lectives d’économie sociale et334 entreprises privées sociale-ment engagées.

C’est évidemment l’épargnede ses membres qui permet à laCaisse d’économie solidaireDesjardins de remplir sa mis-sion. Afin de mieux faire connaî-tre du grand public cet usageparticulier de l’épargne de sesmembres, on lui a donné le nomde «placement à rendement so-cial» et une porte-parole en lapersonne de Laure Waridel.

«Le placement à rendement so-cial constitue notre réservoird’épargne pour le financement desprojets, souligne Colette Harvey.

En lui donnant un nom et un vi-sage, on veut faire savoir aux in-dividus et aux entreprises qui ontdes épargnes à placer, mais quiont aussi une conscience sociale,que, en plaçant leurs épargnes àla Caisse d’économie solidaire,ils obtiendront des placementsresponsables.»

Le principal véhicule finan-cier du placement à rendementsocial est le dépôt à terme ga-ranti selon les règles de la Régiede l’assurance-dépôts du Qué-bec. Ce dépôt à terme offre unrendement aussi avantageuxque celui des dépôts à termedes autres institutions finan-cières. On peut le détenir ounon à l’intérieur d’un REER,d’un FERR ou d’un CELI.

«Les entreprises collectives ontsouvent des liquiditésqu’elles doivent placeret le dépôt à terme leurconvient parfaitement.Ensuite, il y a de plusen plus d’individus quisont sensibilisés sociale-ment et qui veulent queleurs épargnes soientinvesties selon leurs va-leurs. Le placement àrendement social ré-pond à cette attente.»

Les épargnants pour qui ledépôt à terme ne peut pasconstituer le seul véhicule deplacement pourront profiterdes judicieux conseils desconseillers financiers de laCaisse d’économie solidaireDesjardins. «Nos conseillers fi-nanciers ont tous été formés eninvestissement socialement res-ponsable. Ils pourront aisémentguider l’épargnant vers d’autresvéhicules financiers socialementresponsables. Ainsi, il est possiblede diversifier un portefeuille touten s’assurant qu’il demeure so-cialement responsable.»

Autres innovationsLa Caisse d’économie soli-

daire Desjardins a aussi innovéen invitant ses membres à in-vestir directement dans sa capi-talisation par l’achat de parts so-ciétales et à renoncer du mêmecoup aux intérêts. Cetteépargne solidaire, comme on lanomme, a permis la mise enplace du Fonds de soutien à l’ac-tion collective solidaire. Cet ins-trument collectif permet d’ap-puyer des travailleurs en conflitde travail, tout comme il permetd’investir dans des entreprisescollectives dans la perspectivedu maintien ou de la créationd’emplois.

De plus, la Caisse d’économiesolidaire Desjardins se dis-tingue des autres caisses popu-laires en ce qui concerne la ges-tion des ristournes. « Nousavons choisi de ne pas verser deristournes à nos membres indivi-duels, mais plutôt de verser nosristournes de manière collec-tive.» Ainsi, l’an dernier, ce sontprès d’un million de dollars quiont été ainsi investis, sousforme de dons, de bourses oude commandites, dans 366 pro-jets présentés par les membresde la Caisse d’économie soli-daire Desjardins.

« Notre mission fondamen-tale est de faire de la financedif féremment et toutes nos ac-tions vont dans ce sens. Noussoutenons des projets où la jus-tice sociale et le bien collectifsont de réelles valeurs. Et nousespérons ainsi influencer la fa-çon dont on fait de l’économie. »

Collaborateur

Plus d’undemi-milliard de dollars ont servi àfinancer desentreprisescollectives

M A R T I N E L E T A R T E

P lusieurs s’inquiètent del’incertitude économique

et du rendement de leurs pla-cements. On pourrait penserqu’il est ardu dans ce contextede sensibiliser les gens à l’idéed’accorder une part de leursavoirs dans leur testament àun organisme à but non lucra-tif. Pourtant, l’équipe derrièrele programme Un héritage àpartager est optimiste et conti-nue son travail de persuasion.

« Nous encourageons les Ca-nadiens à donner à des orga-nismes de bienfaisance dansleur planification successoraleet nous les sensibilisons à cesujet, parce qu’il y a plusieurspossibilités et implications fis-cales à connaître » , af firmePaul Renaud, coordonnateurdes communications natio-nales du programme Un héri-tage à partager.

Il n’est pas inquiet de l’im-pact sur les dons que pourraitavoir le contexte économiquedifficile.

D’ailleurs, en mars, Statis-tique Canada a indiqué qu’en2010 près de 24 millions depersonnes, soit 84 % de la po-pulation âgée de 15 ans ouplus, ont donné de l’argent àun organisme de bienfaisanceou à but non lucratif pour unmontant total de 10,6 milliardsde dollars. Ces chif fres sontsensiblement les mêmes qu’en2007. «La Banque de Montréala aussi fait une étude auprès dedonateurs potentiels pour sa-voir si le contexte économiqueallait les détourner des dons, etla plupart ont dit que non», in-dique M. Renaud.

Le programme Un héritageà partager a été mis sur piedpar l’Association canadiennedes professionnels en donsplanifiés. « Nous n’acceptonspas de dons, précise Paul Re-

naud. Nous sommes le point deréférence pour faire le lien en-tre les dif férents intervenants :les professionnels, les orga-nismes de bienfaisance et lesdonateurs. »

Qui donne?Spontanément, on s’imagine

que, lorsque quelqu’un penseà donner à un organisme debienfaisance, c’est qu’il a unevéritable for tune à léguer.Pour certains, c’est le cas.

Marquis Giguère, directeurdes campagnes de finance-ment chez Oxfam-Québec, sesouvient du cas d’un hommequi a légué 250 000 $ à l’orga-nisation. « On n’avait pour-

tant aucune trace de cethomme dans notre base dedonnées, qu’on tient depuis 15ans, indique-t-il. Dans son tes-tament, l ’homme avait de-mandé qu’on rencontre sa fa-mille et qu’on lui explique cequ’on allait faire avec lasomme d’argent. Nous étionsavec deux autres organismesauxquels l’homme avait aussifait des legs testamentaires. »

D’autres ont des moyensplus modestes. « Il y a 1,4 mil-lion de Canadiens qui ont déjàpréparé un legs à un organismede bienfaisance, indique PaulRenaud. Ce ne sont pas tous desgens fortunés. »

Plusieurs sont des gens trèsengagés dans l’organisme au-quel ils décident de léguer unesomme. « Ce sont par exempledes donateurs de longue datepour qui Oxfam est très impor-tant, remarque M. Giguère. Ilsvont diviser par exemple la va-

leur de leurs biens entre leursenfants et Oxfam. D’autres ontété actifs dans l’organisation àun moment ou un autre de leurvie et ils veulent donner unedernière fois. Faire un legs tes-tamentaire est un geste très per-sonnel. C’est une façon de per-pétuer ses valeurs. »

Il est aussi possible de don-ner des directives par ticu-lières sur l’utilisation dessommes léguées. « Par exem-ple, on peut choisir de soutenirl’éducation, la santé, lesfemmes, les jeunes, les crisesalimentaires, les urgences, etc.Par contre, Oxfam-Québec dé-conseille de cibler un pays,parce qu’on ne sait jamais dansquel état il sera plusieurs an-nées plus tard», explique Mar-quis Giguère.

Une façon d’arriver à multi-plier la somme à léguer est de

souscrire à une assu-rance-vie et de choi-sir pour bénéficiairel’organisme de bien-faisance. « On voit çasouvent chez les gensqui ne sont pas fortu-nés », remarque M.

Renaud. « La personne obtientun reçu d’impôt pour ce que luicoûte sa police, étant donné quele bénéficiaire est un organismede charité, indique M. Gi-guère. Lorsque la police a ac-cumulé suffisamment de valeuraprès quelques années, elles’autofinance grâce aux inté-rêts, et, lorsque la personne dé-cède, le montant légué à l’orga-nisme est généralement beau-coup plus élevé que ce que lapersonne a déboursé. »

Il y a en fait plusieurs avan-tages fiscaux à prévoir un donde bienfaisance dans sa planifi-cation successorale. « Les legsà des organismes de bienfai-sance permettent de réduire lesimpôts à payer au décès », in-dique M. Renaud.

Les conseillers profession-nels membres de l’Associa-tion canadienne des profes-sionnels en dons planifiés ontpour mandat d’aider les gens

à comprendre les répercus-sions d’un don planifié à unorganisme de bienfaisancesur leur situation financière.« Dans notre site web, les genspeuvent consulter une liste deconseillers professionnels actifsdans dif férents domaines quipeuvent les aider », indiqueDiane MacDonald, directricegénérale de l’Association ca-nadienne des professionnelsen dons planifiés.

Parmi les professionnels, onretrouve des notaires, descomptables, des planificateurssuccessoraux, des planifica-teurs financiers, des courtiersen valeurs mobilières, descour tiers d’assurances, desprofessionnels en dons plani-fiés et des experts-conseils enphilanthropie.

Stratégies de sensibilisation

« Le programme Un héritageà partager est plus présent enligne qu’auparavant, préciseM. Renaud. Nous cherchonstoujours de nouvelles méthodespour rejoindre le plus de genspossible. »

Pour faire de la sensibilisa-tion, Un héritage à par tagercompte sur des bénévoles is-sus des 22 sections localescanadiennes qui connaissentbien le ter rain. Ces béné-voles sont susceptiblesd’être for t occupés dans lesprochaines décennies.

«Dans les 50 prochaines an-nées, indique Marquis Gi-guère, il y aura le plus grandtransfer t intergénérationneld’argent qu’on n’a jamais eu !Les baby-boomers sont nom-breux, mais ils ont aussi eu dessalaires annuels moyens inté-ressants et leur maison a prisbeaucoup de valeur. Mainte-nant, ces gens devront déciders’ils donneront à des orga-nismes ou non. Chez nous, onremarque que les legs sont enaugmentation. »

CollaboratriceLe Devoir

Le programme «Un héritage à partager» sensibilise les Cana-diens à l’importance et aux avantages de prévoir un don debienfaisance dans leur planification successorale.

«Les legs à des organismes debienfaisance permettent de réduireles impôts à payer au décès»

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F I N A N C EL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 3 E T D I M A N C H E 1 4 O C T O B R E 2 0 1 2 G 5

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Note : un placement dans un organisme de placement collectif peut donner lieu à des courtages, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Les ratios de frais de gestion varient d’une année à l’autre. Veuillez lire le prospectus avant d’effectuer un placement. Les organismes de placement collectif ne sont pas garantis, leur valeur fluctue souvent et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur. Les Fonds FÉRIQUE sont distribués par Placements Banque Nationale inc, à titre de Placeur principal, et par Services d’investissement FÉRIQUE.

FÉRIQUE est signataire des Principes pour l’Investissement Responsable, une initiative du Secrétaire général des Nations Unies, mise en place par le programme des Nations Unies pour l’Environnement Initiative Financière (UNEP FI) et le Pacte Mondial des Nations Unies. Il s’agit d’un ensemble de six principes généraux de bonne conduite tournés vers l’investissement responsable.

L’École de gestion John-Molson de l’UniversitéConcordia forme depuis peu une nouvelle gé-nération de jeunes entrepreneurs et investis-seurs. Ces futurs gens d’af faires se considè-rent comme avant tout responsables à l’égarddes enjeux écologiques, sociaux et éthiques.

C L A U D E L A F L E U R

«J’ ai complété mes études de MBA il y a cinqans et ce genre de préoccupation n’appa-

raissait pas sur le radar !, lance David Lank, as-sistant de recherche au Centre d’études David-O’Brien sur la durabilité des entreprises del’École de gestion John-Molson. Il y avait bienun cours sur l’éthique et la gouvernance, poursuit-il, mais il n’y avait rien concernant la durabilitédes entreprises. Or nous avons aujourd’hui affaireà une génération d’étudiants qui sepréoccupent non seulement de faire desprofits, mais aussi de s’y prendre de labonne façon. C’est là un impor tantchangement que nous voyons poindre.»

La durabilité des entreprises est lefait que, de nos jours, pour croître etprospérer, les entreprises doivent deplus en plus se préoccuper des condi-tions dans lesquelles elles sont actives,notamment leurs impacts écologiqueset sociaux, ainsi que le bien-être deleurs employés.

David Lank rapporte que diverses re-cherches réalisées un peu partout, àpropos des facteurs de réussite pour lesentreprises, montrent que plus celles-cifont preuve de responsabilité à l’égard des enjeuxécologiques et sociaux, meilleur est leur rende-ment sur les marchés boursiers.

C’est pourquoi, en 2009, l’école de gestion del’Université Concordia a créé le Centre d’étudesDavid-O’Brien sur la durabilité des entreprises.Au cours des années 2000, relate M. Lank,«nous avons vu se développer un intérêt pour lesquestions de durabilité des entreprises. Nos étu-diants désirent acquérir davantage d’habileté, deconnaissances et de formation en ce domaine. Onassiste donc à un changement, à un changementde génération dans la façon de faire des affaireset des profits. Il s’agit maintenant pour eux de semontrer responsables envers l’environnement etla société.»

Tout se passe donc comme si, après les abusauxquels a mené la recherche du profit coûteque coûte durant les années 2000, une nouvellefaçon de faire des af faires — plus rentable àlong terme — est en train d’émerger.

« Et on ne parle pas seulement de se préoccu-per de l’environnement, poursuit David Lank.Bien sûr, les entreprises cherchent à réduire leurempreinte écologique, à utiliser moins d’énergieet de matières, à recycler, etc. — ce qui réduitleurs coûts — mais elles se doivent également dese préoccuper des enjeux sociaux et éthiques.Elles se doivent de considérer leurs impacts sur

la collectivité où elles œuvrent, de même que dese soucier de la santé, de la sécurité et du bien-être de leurs employés.»

«C’est ainsi que nous observons que, pour obte-nir de véritables résultats, il faut générer un lienaf fectif, poursuit-il. Et l’un des bons moyens decréer ce lien, c’est de passer par l’art. » Il peuts’agir, par exemple, d’installer des œuvres d’artdans l’entreprise puisque, dans un bel environ-nement, on devient plus sensible à ce qui nousentoure. De même, un bel immeuble stimule laproductivité des employés.

Un MBA en durabilité des entreprises?À titre de responsable de la recherche au

centre O’Brien, David Lank s’occupe à la foisd’organiser la recherche universitaire et de dé-velopper de nouveaux programmes de forma-tion. Ces derniers s’adressent autant aux étu-

diants réguliers qu’aux gens d’affaireset investisseurs qui viennent y suivreune formation spécialisée.

«Nous offrons déjà des programmes engestion de l’environnement et affaires dura-bles, dit-il. Ainsi, l’an dernier, nous avonsamorcé un programme de certification pro-fessionnelle en investissement durable quis’adresse aux conseillers en investissement,aux gestionnaires de portefeuille, aux pro-fessionnels qui s’intéressent aux investisse-ments rentables tout en étant respectueuxde l’environnement. Nous développons ac-tuellement un programme s’adressant auxprofessionnels de l’immobilier. On peutainsi penser que des immeubles conçus enfonction de l’environnement, bien implan-

tés dans leur collectivité, esthétiques et agréables pourceux qui y travaillent, etc., devraient être de bons in-vestissements.»

«Par ailleurs, nous constatons que de plus enplus de gens qui œuvrent dans l’industrie mi-nière désirent transformer leur secteur en une ac-tivité plus durable, poursuit David Lank. En col-laboration avec eux, nous sommes en voie de dé-velopper une formation de gestion durable del’industrie minière. Nous observons que de plusen plus de gens œuvrant dans dif férents secteursviennent nous voir afin qu’on assemble pour euxdes formations sur la durabilité de leur secteur. »

Le centre O’Brien cherche en outre à sensibili-ser davantage la communauté des affaires deMontréal à l’importance de prendre en compte lesfacteurs de durabilité dans la poursuite de leursactivités.

Et qui sait, poursuit-il, peut-être un jour pro-chain l’École John-Molson offrira-t-elle des di-plômes en durabilité des entreprises ? « C’estquelque chose que nous examinons, rapporte-t-il.Il y a déjà des écoles de gestion au Canada qui of-frent de tels diplômes. C’est une tendance qui de-vient de plus en plus présente, et nous, au centreO’Brien, nous participons à l’aventure ! »

CollaborateurLe Devoir

UNIVERSITÉ CONCORDIA

Et si la crise économique de 2008avait aussi du bon…

MOUVEMENT DESJARDINS

Miser sur l’investissement socialement responsableLes actifs gérés cumulés totalisent plus de 700 millions de dollars

Une nouvellefaçon de fairedes affaires,alliantdurabilité etrentabilité àlong terme,est en traind’émerger

T H I E R R Y H A R O U N

E n ouverture, comment dé-finit-on l’investissement

socialement responsable ?« C’est le fait d’intégrer les fac-teurs écologiques, sociaux et degouvernance dans la sélectionet la gestion des placements etdes investissements », juge Ro-salie Vendette, précisant que« c’est relativement nouveaucomme approche. Vous savez,cela fait appel à des change-ments [de comportement]. Onimplante donc l’ISR de dif fé-rentes manières en utilisant dif-férentes stratégies. »

Qu’en est-il du modus ope-randi de l’ISR ? Notons, dansun premier temps, qu’il y a ceque le Mouvement Desjardinsappelle les « filtres d’exclusion».En clair, Fonds Desjardinsécarte de ses portefeuilles deplacement ISR cer tains do-maines qui peuvent causer degraves préjudices aux hu-mains et à leur environne-ment. Ainsi, trois secteurs del’économie sont exclus defacto : l’industrie nucléaire, l’in-dustrie de l’armement et l’in-dustrie du tabac. Deuxième-ment, une fois ces domaineséliminés, Fonds Desjardinsutilise une « stratégie de sélec-tion » des entreprises baséesur les aspects écologiques,sociaux et de gouvernance, lit-on dans la documentation.

Ce qui se traduit de manièreconcrète par « une évaluationdes entreprises utilisée dans lecadre de la gestion des por te-feuilles ISR de Desjardins, quiinclut une analyse classique ba-sée sur des critères financiers,ainsi qu’une analyse rigoureusebasée sur des considérations éco-logiques, sociales et de gouver-nance (ESG)». En cela, lit-onplus loin, l’analyse des pra-tiques ESG est adaptée àchaque industrie en fonctiondes enjeux qui lui sont propres.Chaque entreprise est évaluéepar rapport à un groupe com-parable, ce qui permet de la sé-lectionner ou de l’exclure dubassin d’entreprises dans les-quelles les gestionnaires deportefeuilles de Fonds Desjar-dins peuvent investir.

Pas de chicanesEnfin, en procédant à ces

deux analyses, explique-t-on, ilest possible de répertorier lesentreprises qui font preuved’une meilleure gestion desrisques en choisissant de prio-riser les volets ESG de leursactivités. Et ce n’est pas tout.S’ajoute à cela une autrecouche, que le MouvementDesjardins appelle « l’actionna-riat engagé», qui prône le dia-logue avec les entreprises, pré-cise Rosalie Vendette. «En fait,on souhaite intervenir auprèsdes entreprises où on a dénoté

une possibilité de progression etau sein desquelles on intervientpar l’entremise de ce qu’on ap-pelle l’actionnariat engagé, quiest, dans les faits, une combinai-son de votes et de dialogues afind’influencer positivement les en-treprises [ciblées].»

Une approche qui n’est pasétrangère aux deux secteursqui composent la majeure par-tie des investissements du vo-let ISR chez Desjardins. Cessecteurs sont les industriespétrolière et minière. « Il faut

que le client connaisse le pro-duit dans lequel il investit afind’éviter toute mauvaise sur-prise, raconte Rosalie Ven-dette. Et, quand on leur ex-plique, il y a une bonne pro-portion des gens qui compren-nent notre démarche prônantle dialogue avec les entreprises.Cela dit, il y a une petite par-tie des gens qui ne voudrontpas être accolés à ce type d’ac-tivité [pétrole et mines]. Il y ades gens qui sont réticents à yinvestir. Il faut donc leur trou-

ver une autre solution de pla-cement, mais les choix sont res-treints. Vous savez, j’estimequ’on s’en sortira mieux si ontravaille avec ces entreprises-làpour faire en sor te qu’ellessoient meilleures. Donc, nonseulement cela permettra d’ob-tenir un rendement apprécia-ble de notre produit [finan-cier], mais aussi un meilleurbénéfice pour l’entreprise enquestion, en plus de l’influencequ’elle peut avoir au seinmême de son secteur. »

Sur le plan des produits fi-nanciers offerts par le Mouve-ment Desjardins en ISR, qua-tre portefeuilles sont disponi-bles sous le chapeau appeléSociéTerre qui sont conçuspour répondre à divers objec-tifs de placement. Ils sont com-posés du Fonds Desjardins en-vironnement et d’une sélectionde Fonds éthiques. Les actifsgérés cumulés de ces porte-feuilles totalisent plus de700 millions de dollars. «Si onsitue ce chif fre à l’échelle cana-dienne, on est parmi les chefsde file dans ce domaine », ré-sume Mme Vendette.

À l’échelle de la clientèle,une étude démontre que laclientèle de ces produits finan-ciers est principalement com-posée de femmes, de jeunes etde personnes ayant fait desétudes supérieures. Mais unpréjugé persiste sur le plandes investissements en ISR,rappelle Rosalie Vendette. «Enfait, on se bat contre deux obsta-cles. D’abord, les gens neconnaissent pas l’ISR, il est peuconnu. De plus, les gens ontl’impression que l’ISR rapportemoins. Ils ont l’impression desacrifier une partie du rende-ment financier, ce qui n’est pasle cas. »

Et à quoi ressemblera l’ISRdemain? «Ce qu’on voit venir, cesont des produits [financiers] àcaractère thématique. Pensons,par exemple, à des fonds qui se-raient uniquement dédiés à l’eau,à sa préservation, à son traite-ment, à la réduction de saconsommation, etc. On com-mence d’ailleurs à voir émergerce type de produit.»

CollaborateurLe Devoir

L’investissement financier auquel on accole une approchequalifiée de « socialement responsable » est une partie inté-grante des activités du Mouvement Desjardins, par l’entre-mise de dif férents portefeuilles qui répondent à des besoinsde diverses clientèles. Qu’en est-il ? Rosalie Vendette, conseil-lère principale en investissement socialement responsable(ISR) au Mouvement Desjardins, répond à nos questions.

JACQUES NADEAU LE DEVOIR

L’investissement financier socialement responsable est une partie intégrante des activités duMouvement Desjardins.

Page 6: FINANCE - Le  · PDF fileFondation Cit de la Sant ... Secours aux L preux Canada Soci t de lÕarthrite - Division du Qu bec (La) Soci t de recherche sur le cancer

F I N A N C EL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 3 E T D I M A N C H E 1 4 O C T O B R E 2 0 1 2G 6

R É G I N A L D H A R V E Y

L e coordonnateur généralde Bâtirente, Daniel Si-

mard, siège au conseil d’admi-nistration du PRI, cet orga-nisme à caractère internatio-nal, pour un troisième mandatdepuis sa fondation. De retourd’une séance du conseil à Co-penhague, il laisse savoir com-ment il s’est retrouvé à remplircette fonction : «On avait déjàentrepris depuis quelques an-nées une réflexion, qui nous aconduits, en décembre 2005, àadopter notre politique d’inves-tissement responsable ; par lebiais d’Internet, on a apprisque les PRI allaient être lancésau mois d’avril suivant. » À cemoment-là se déroulait laphase de recrutement.

Il a donc été décidé de sous-crire à cette organisation pourla raison suivante : «Les grandsprincipes de l’ONU pour l’inves-tissement et notre politique ànous se rejoignaient; on pouvaits’identifier spontanément à cequi venait d’être élaboré par lesgrands joueurs de ces marchés.»Le président de Bâtirente adonné son aval à l’adhésion auxPRI: «À sa demande, je me suisrendu aux États-Unis pour le lan-cement, où on a fait partie des25 premiers signataires qui se joi-gnaient au mouvement. »Comme il était issu d’un fondsde taille relativement petitedans un univers d’investisseursmajeurs, M. Simard a été par lasuite désigné pour représenterce segment du marché au seindu conseil d’administration.

Depuis 2006, les PRI ontconnu une véritable explosion,comme le démontrent ses pro-pos : « Au départ, on était unevingtaine de signataires de la dé-claration qui étaient présents ;une semaine plus tard, une céré-monie semblable se tenait à Pa-ris qui réunissait un autrecontingent du même nombre depersonnes. Aujourd’hui, on estrendu à 1200 institutions detous les continents qui se sont en-gagées pour ces grands principesque j’appelle “directionnels”.»

Il s’explique : «On dit, on dé-clare et on s’engage à aller danscette voie-là sans qu’il y ait decontraintes au bout du compte.Il n’y a pas une recette ou uneseule façon de faire ce qu’ilconvient d’appeler de l’investisse-ment responsable; celui-ci reposesur les trois premiers grandsprincipes de la déclaration :primo, on doit se compor tercomme un détenteur actif quis’intéresse à ce que font les entre-prises en faisant preuve d’engage-ment actionnarial, ce sur quoiBâtirente a beaucoup misé de-puis son engagement dans cettevoie; deuxièmement, dans le pro-cessus de construction d’un porte-feuille d’investissements, on doitaspirer à incorporer l’analyse ex-trafinancière qui s’intéresse auxenjeux écologiques, sociaux et degouvernance ; finalement, ondoit réclamer, auprès des émet-teurs de titres financiers, de latransparence et la publicationd’informations significatives ausujet de leurs performances ex-trafinancières.»

Mesures incitativesIl revient au conseil d’admi-

nistration d’assurer la dif fu-sion et le rayonnement desprincipes retenus : « On doitfaire monter la marée, faireaugmenter qualitativement etquantitativement le degré d’in-térêt et d’engagement des signa-taires dans la voie de l’investis-sement responsable, tout en s’as-surant de répandre de meil-leures pratiques. »

Il donne un exemple despoints inscrits à l’ordre du jourdes réunions : « Comme nousne sommes pas normatifs, lesmoyens qu’on déploie dans no-tre action, c’est d’encourager lesgens à produire un rapport àl’intérieur duquel ils exposentleur façon d’incorporer ou demettre en œuvre ces principes-là ; on les invite aussi à publierannuellement une espèce de re-vue de ce qui se fait, pour

mieux être en mesure d’en me-surer la progression et pour dis-poser d’un instrument de me-sure de leurs interventions parrapport aux autres. En réalité,c’est le moyen dont on se ser tpour mettre un peu de pressionsur les signataires afin qu’ilsjoignent le geste à la parole. »

Après avoir dressé un ra-pide inventaire des par tici-pants du mouvement au Qué-bec, Daniel Simard livre lesdernières nouvelles de ce quise passe ici : « Longtemps, ona été seulement trois signa-

taires, mais, depuis deux outrois ans, on peut dire que lacourbe de progression a com-mencé à grimper significative-ment. On est en train de se for-mer un regroupement parcequ’on a eu du succès àconvaincre nos gestionnairesde por tefeuilles de s’engager ;on monte un réseau local quiest reconnu par le secrétariatde l’organisation. »

Il donne des détails : « Pourl’instant, on a une activité quiest relativement privée, mais onest en train d’organiser un évé-nement public pour le mois defévrier durant lequel on aural’occasion de manifester collecti-vement notre engagement,même si chacun est déjà passa-blement explicite par rapport àce dernier ; parmi les messagesqu’on veut passer de la sorte, ily a celui-ci : si vous décidez devous engager dans la voie de

l’investissement responsablecomme institution, vous allezobtenir notre appui, parcequ’on a un collectif qui va vousexpliquer comment y arriver ; sivous êtes un participant à unecaisse de retraite, sachez que vo-tre fonds pourrait développer detelles pratiques d’investisse-ment, ce qui ne se fera pas envase clos, parce qu’on disposed’un regroupement qui poussedans ce sens-là. »

25 000 participantsDu côté de Bâtirente, qui

est une fédération de régimesde retraite faisant af fairesavec quelque 350 groupes ousyndicats affiliés et avec plusde 25 000 par ticipants, il semanifeste un éveil à la notiond’investissement responsa-ble : « On s’adresse sur tout ànos responsables syndicaux quise réunissent de temps à autre ;

on leur parle du discoursqu’on tient aux entreprises etje pense qu’il y a de plus enplus de fierté qui est ressentieà cet égard. »

Il y va d’une remarque quis’inscrit dans le même ordred’idées : « C’est un peu dans lagénétique d’une organisationcomme la nôtre que cet enga-gement ; étant donné qu’on estissu d’une centrale syndicale,i l est cer tain qu’on doitconstruire une légitimité au-tour du fait qu’on représenteles intérêts des travailleurs enprocédant à un investissementdans les entreprises. Il y apour nous comme une pulsionde faire en sorte que nos activi-tés financières ne soient pasnuisibles aux intérêts de nosmembres. »

CollaborateurLe Devoir

LES PORTEFEUILLES SOCIÉTERRE

(1) Les Fonds Desjardins sont offerts par Desjardins Cabinet de services financiers inc., un courtier en épargne collective appartenant au Mouvement Desjardins. Les Fonds Desjardins ne sont pas garantis, leur valeur fluctue fréquemment et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur. Les taux de rendement indiqués sont les taux de rendement total annuel composé historiques en date du 28 septembre 2012 qui tiennent compte des fluctuations de la valeur des titres et du réinvestissement de tous les montants distribués mais non des commissions d’achat et de rachat, des frais de placement, des frais optionnels ou de l’impôt sur le revenu payables par le porteur, lesquels auraient réduit le rendement. Un placement dans un organisme de placement collectif peut donner lieu à des frais de courtage, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Veuillez lire le prospectus simplifié avant d’investir. (2) 15 janvier 2009.

7,43 %

PROFITABLE POUR VOUS. PROFITABLE POUR LA PLANÈTE.Certains investissements sont plus payants que d’autres. Les portefeuilles SociéTerre 1 sont socialement responsables et offrent un potentiel de rendement intéressant. Ces portefeuilles représentent un investissement dans des entreprises tournées vers le développement durable.

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1 an 3 ans 5 ans depuis sa création

7,60 % 4,25 % S / O 7,43 %

Bâtirente, le système de retraite des syndicats af filiés à laCSN, est associé depuis leur création aux Principes pour l’in-vestissement responsable (PRI). L’ONU est à l’origine de cetteinitiative, qui a vu le jour à New York au printemps 2006 etqui a pour raison d’être la place croissante qu’occupent lesquestions écologiques, sociales et de gouvernance (ESG) dansles pratiques d’investissement.

PRINCIPES POUR L’INVESTISSEMENT RESPONSABLE

Bâtirente a souscrit dès 2006 au projet onusienEt 1200 institutions ont à ce jour posé le même geste que l’investisseur institutionnel

MICHEL GIROUX

Daniel Simard est le coordon-nateur général de Bâtirente, lesystème de retraite des mem-bres de la CSN.