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Fleet Management
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EN PRATIQUESOMMAIREN°44 - FÉVRIER 2011
Dossier
L’intérêt porté aux véhicules respectueux de l’environnement et aux nouveaux concepts de propulsion
ne cesse de croître. Notre dossier fait le point sur les dernières tendances et livre de précieux conseils en
matière de gestion du fl eet.
FleetManagement
SOMMAIREN°44 - FÉVRIER 2011
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
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L’automobile du futur est déjà là
C es dernières années, le secteur automobile a
été fortement mis sous pression par l’adoption
de normes et de législations environnementa-
les internationales. Les derniers Salons de l’Auto
ont naturellement eu un accent écologique assez marqué. Les
différentes marques ont mis leurs modèles respectueux de l’en-
vironnement sous le feu des projecteurs et la Fédération belge
de l’automobile et du cycle (FEBIAC), l’organisateur, a tenté d’ap-
porter sa contribution en soutenant la promotion des véhicules
électriques et des autres véhicules écologiques.
Une telle évolution est positive et nécessaire pour le monde
d’aujourd’hui et de demain. Mais maintenant que le climat
économique et fi nancier s’est quelque peu apaisé et que la
plupart des constructeurs ont mis en œuvre les nouvelles
normes environnementales dans leur assortiment, com-
ment va réagir le marché? Avec le slogan Drive your dream,
la FEBIAC annonçait bien la teneur de la 89e édition du Salon.
Remettons-nous à rêver... d’un monovolume spacieux pour
toute la famille, d’un utilitaire pratique ou d’une véritable so-
lution de transport pour l’entreprise.
2010 restera dans les annales de l’automobile en Belgique
avec un nouveau record d’immatriculations de voitures neu-
ves: 547.347 unités! Soit une hausse de 14,94% par rapport
FISCALITÉ DOSSIER : OPTIMISATION DES COÛTS
L’intérêt porté aux véhicules respectueux de l’environnement et aux nouveaux concepts de propulsion ne cesse de croître. Le dernier Salon de l’Auto l’a encore démontré. Plus que jamais, cette année, les visiteurs on pu admirer de nombreux concepts ainsi que des solutions novatrices déjà abouties et prêtes à la commercialisation. Que nous réserve l’avenir proche? Petit tour de piste.
FISCALITÉ DOSSIER
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
Déjà particulièrement discrets lors des derniers Salons, les
véhicules au LPG ont, cette année, complètement disparu
des palais du Heysel. « La plupart du temps, l’installation est
faite après la vente. Et c’est une moins value signifi cative sur le
marché de l’occasion, témoigne Jean-Marc Ponteville (Volk-
swagen). Cette décote oblige d’ailleurs souvent le propriétaire
à démonter l’installation pour revendre la voiture. » Au cata-
logue VW, on remarque une Golf montée de série au LPG.
« Nous en avons écoulé quelques exemplaires en 2010 mais
la demande reste confi dentielle. » En tout cas pas assez im-
portante pour justifi er sa présence sur son stand où VW a
préféré mettre en avant ses Passat, Touran et Caddy… au gaz
naturel. Avantage écologique: le LPG est un produit récupé-
ré sur l’extraction du pétrole. Par contre, plus lourd que l’air,
s’il s’échappe de son réservoir, il restera au sol. C’est pourquoi
la loi impose des mesures de prévention pour les parkings
fermés où peuvent stationner les véhicules LPG.
Au catalogue, mais pas au Salon
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
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à 2009 et une progression de 2,13% par rapport à 2008, qui
détenait jusqu’ici le record. La FEBIAC explique ce résultat ex-
ceptionnel par une confi ance accrue des consommateurs et
des entreprises, par l’amélioration du climat économique mais
aussi, certainement, par les primes fédérales sur factures ac-
cordées aux voitures qui rejettent peu de CO2. En effet, plus de
30% du marché des voitures neuves concerne des automobiles
qui affi chent des émissions de CO2 n’excédant pas 115g/km et
profi tant, dès lors, des primes fédérales. Un pourcentage qui a
d’ailleurs presque doublé par rapport à 2009.
Que nous apprend le tableau des immatriculations de voitures
neuves par type de carburant? Tout d’abord, essence et diesel se
maintiennent en tête du classement. Mais, derrière, les choses
se bousculent. Les hybrides, après avoir stagné en 2009, réalisent
une percée impressionnante tandis que l’électricité engrange, dès
sa première année dans ce classement, davantage d’immatricula-
tions que le gaz naturel. Le CNG progresse néanmoins. Mais très
faiblement et demeure une solution marginale dans l’ensemble.
Par contre, le LPG, est sans conteste le grand perdant de 2010, avec
des immatriculations en chute libre par rapport à 2008…
AVANCÉE VERTEEn 2010, les ventes de véhicules utilitaires légers ont éga-
lement enregistré une hausse (+2,46%) par rapport à 2009.
Mais avec 52.509 utilitaires légers (≤ 3,5t), 2010 reste bien
en deçà des résultats de la période 2004-2008. Pour ce qui
concerne les poids lourds (> 3,5t), les chiffres constatés sont
loin de ceux enregistrés durant la période 2007-2008. Mais
leur augmentation constante au cours des derniers mois an-
nonce un renouveau qui semble appelé à perdurer.
On constate que les particuliers ont tiré le marché vers le
haut. La part des sociétés diminue encore légèrement en
2010 avec 36,8%. Il est également à noter que les réductions
fédérales pour voitures propres ainsi que le bonus wallon, à
défaut de prime à la casse, ont permis aux particuliers d’ac-
quérir des voitures neuves plus propres et plus économiques
à des prix intéressants. Ainsi, lors de la première moitié de
2010, le marché des voitures neuves était principalement
soutenu par des achats privés tandis qu’à partir de l’été, on a
pu constater une recrudescence des véhicules immatriculés
au nom des sociétés. Ce dernier point semble indiquer une
croissance de l’activité économique.
PISTES MULTIPLESOn l’aura compris, le marché de l’automobile est en pleine
ébullition. Nous avons donc profi té de la grande messe belge
de l’automobile pour prendre le pouls chez les principaux
constructeurs. Car, qui sait, les concepts cars présentés dans
les palais du Heysel pourraient bien se retrouver rapidement
dans les fl ottes fl eet. Peugeot, par exemple, suit différentes
pistes écologiques. « Le downsizing de nos moteurs diesels ré-
duit fortement les émissions de CO2, avec notamment la fonc-
tion stop & start qui équipera prochainement les 308 et 508,
explique Adelheid Terryn (Peugeot Belgique-Luxembourg). En
100% électrique, la iOn arrive sur le marché. Il s’agit d’une pe-
tite quatre places destinée au grand public et à un usage essen-
tiellement urbain avec ses 150 km d’autonomie. »
« L’avenir de l’automobile se trouve certainement très largement en dehors de… l’automobile. »
2010 restera dans les annales de l’automobile en Belgique avec un nouveau record d’immatriculations de voitures neuves: 547.347!
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
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En matière d’hybride par contre, le Lion se distingue puisqu’il
travaillera avec un moteur diesel. Sa 3008 est d’ailleurs atten-
due pour octobre et ce sera une première mondiale. « Nous
avons choisi ce carburant pour conserver les avantages du die-
sel: sur autoroute, il consomme moins qu’une essence, et Peu-
geot bénéfi cie d’une longue expérience technologique puisque
nous avons notamment été les premiers à équiper nos voitures
de fi ltres à particules. En outre, nous estimions qu’il s’agissait de
la meilleure réponse pour notre marché européen où les motori-
sations qui se vendent le plus sont au diesel. » La 3008 HYbrid4
proposera un moteur puissant de 200ch et quatre roues motri-
ces. Mais, en ville, grâce à son moteur électrique, elle circulera
en silence… et (presque) sans polluer puisque Peugeot avance
un bilan plutôt vert: à peine 95g/CO2 par km.
Comme son concurrent, Citroën travaille concrètement sur
plusieurs axes. Premièrement, l’amélioration constante des
moteurs thermiques diesel et essence. Pour ce dernier carbu-
rant, la marque aux chevrons prépare d’ailleurs, en collabora-
tion avec BMW, un moteur 3 cylindres qui devrait dégager à
peine une centaine de grammes de CO2 par kilomètre. Deuxiè-
mement, le développement du système micro-hybride couplé
à un stop/start de deuxième génération permet de diminuer
de 15% la consommation de carburant.
Troisièmement, le véhicule 100% électrique. La première
C-ZERO vient notamment d’être livrée chez Arval. Et quatriè-
mement, en fi n d’année, la DS5 HYbrid 4 offrira une combi-
naison de deux moteurs, un diesel et un électrique. « D’autres
options restent ouvertes mais à un horizon plus lointain, confi e
Luc Lion (Citroën). Aujourd’hui, le véhicule électrique ne répond
pas à tous les besoins. Il convient à un livreur en ville mais déjà
beaucoup moins à un navetteur. Les entreprises dont les véhicu-
les rentrent le soir à l’atelier peuvent se lancer sans craintes. Le
particulier devra par contre sans doute encore attendre. »
SUÈDE BIOSur le stand de Saab, contrairement aux dernières éditions
du Salon, les motorisations BioPower ne sont plus mises en
avant. « Ces modèles qui acceptent de rouler à l’E85 ont été
bien accueillis aux Pays-Bas, nous explique Sofi e Van Damme
(Saab). En Belgique, face à l’immobilisme gouvernemental, le
succès a été bien plus mitigé. Et sans gouvernement, la situa-
tion ne va pas s’arranger. Les voitures de presse peuvent tou-
jours être ravitaillées à la pompe expérimentale à Auderghem.
Mais l’accès n’est pas autorisé au grand public. »
Bien entendu, les frontaliers peuvent toujours faire le plein
« à l’étranger ». Mais dans de telles circonstances, diffi cile
de toucher un large public. « Nos clients se montrent davan-
tage réceptifs à notre motorisation de 180ch qui consomme
à peine 4,5l. » Avec la 9-3 ePower, Saab se lance également
dans l’électrique. 70 voitures vont vivre un test fl eet grandeur
nature cette année en Suède. La 9-3 ePower ne sera vraisem-
blablement pas commercialisée. Mais les futurs modèles
électriques de la marque s’en inspireront.
A problème identique, réponse identique chez les « confrè-
res » suédois de Volvo. « Les moteurs FlexiFuel restent populai-
res en Suède. En Belgique, nous avons conservé certains modèles
sur nos listes de prix. Mais la stratégie s’oriente vers l’électrifi -
cation, commente René Aerts (Volvo Cars Belgium). Les car-
burants bios n’ont pas été soutenus fi nancièrement. Donc, le
public s’est tourné vers nos modèles DRIVe qui permettaient
de bénéfi cier des 15% de remise fédérale sur le prix d’achat. Le
FlexiFuel, malgré son meilleur bilan énergétique fi nal, engen-
dre une consommation un peu supérieure au moteur essence
traditionnel. Le message vers le consommateur est donc passé
diffi cilement. Peut-être le bio reviendra-t-il à l’avant-plan avec
les biocarburants de deuxième ou troisième génération? Mais
il restera une solution parmi d’autres. L’avenir passera par un
mix des différentes technologies. »
L’arrivée de la voiture électrique s’opèrera en deux phases chez
Volvo: la première commercialisation réelle est attendue en
2012 avec une solution Plug-in Hybrid sur base de la V60 (mo-
teur électrique offrant 50 km d’autonomie et qui se verra cou-
plé à un moteur D5 diesel); et le projet de C30 DRIVe (une
DOSSIER
Le réseau routier doit encore s’adapter pour proposer des bornes de chargement en nombre suffi sant pour les véhicules électriques.
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
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Les automobilistes européens rouleraient en moyenne moins
de 50 kilomètres par jour. Le désavantage de l’autonomie des
voitures électriques serait donc, pour le moins, relatif. Aussi,
depuis fi n 2010, 12 stations Total Belgium (dix en région
bruxelloise, une à Anvers et une à Namur) ont été équipées
de bornes de recharge rapide pour voitures 100% électriques.
En développant cette infrastructure, Total entend jouer un
double rôle: celui de pionnier désireux de répondre aux be-
soins actuels et celui d’accompagnateur de l’essor des véhi-
cules électriques. Comme le dit leur slogan commercial, les
premières voitures électriques immatriculées sur le marché
ne devraient donc pas aller chez Total « par hasard »…
« Au-delà de la fourniture de carburants et lubrifi ants perfor-
mants, Total souhaite offrir de nouvelles solutions de mobilité
aux automobilistes et veiller à leur confort sur nos stations-
services, explique Pascal de Crem, Director Gas Benelux
& External Communication. La voiture électrique est une
réalité en devenir. Nos pompistes ont d’ailleurs accueilli très
favorablement cette idée de s’équiper d’un nouvel avantage
concurrentiel. » Le projet reste toutefois expérimental et il
sera analysé en collaboration avec la VUB, afi n d’étudier le
comportement des consommateurs.
« Comme les véhicules électriques sont encore peu nom-
breux sur les routes belges, il faudra sans doute patienter
un peu avant de tirer des conclusions. Dans une première
phase, nous nous attendons d’ailleurs essentiellement à
des recharges d’appoint. » Car n’oublions pas que les voi-
tures électriques peuvent être chargées à domicile, en 8
heures environ, sur une simple prise 220V. Mais en cas
de besoin « en route », les bornes de recharge « Quick
charge » Total sont compatibles avec tous les modèles
de voitures électriques actuels. Et ces bornes sont déjà
prévues pour être facilement adaptables aux véhicules
du futur.
Total propose quatre modes de recharge différents. Et les
tarifs pratiqués varient en fonction de la durée (par minute)
et du mode sélectionné. Le paiement peut s’effectuer au
comptant ou par carte prépayée « Plug to drive »:
- Mode 1: recharge rapide en courant continu (DC). En-
tre 20 minutes et 30 minutes pour une recharge à 80%.
(125A/400V, CC, 4€/10 minutes)
- Mode 2: recharge rapide en courant alternatif (AC). En-
tre 20 minutes et 30 minutes pour une recharge à 80%.
(63A/400V, CA triphasé, 4€/10 minutes)
- Mode 3: recharge semi-rapide. Environ 2,5 heures.
(32A/400V, CA triphasé, 4€/20 minutes)
- Mode 4 : recharge lente. Entre 6 heures et 8 heures
(16A/230V, CA monophasé, 4€/60 minutes).
DE L’ÉLECTRICITÉ SUR LES STATIONS-SERVICES TOTAL DE BELGIQUE
VW, ici avec son Caddy, joue la carte du gaz naturel. Cette solution particulièrement verte connaît un immense succès en Italie.
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
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full électrique disposant d’une autonomie de 150 km) entrera
en test cette année afi n de déterminer comment implémenter
le véhicule électrique en Belgique, en termes d’infrastructures.
« Cinquante C30 sont destinées au marché belge et 200 au mar-
ché suédois, essentiellement pour des autorités ou des grandes
entreprises dont les activités sont liées à l’électricité. De la sorte,
toutes les parties pourront tirer des enseignements précieux de
l’expérience, afi n d’adapter les stratégies. Les résultats de cette
phase test détermineront la commercialisation d’une voiture
100% électrique à l’horizon 2014-2016 ». Car pour René Aerts,
la voiture électrique n’est sans doute pas destinée à Monsieur
Tout-le-monde. « Le consommateur doit d’abord changer son
attitude. La plupart des employeurs vont utiliser ces voitures en
pool, dans un premier temps. Et certaines villes, comme Bruxel-
les et Gand, veulent se profi ler comme des zones urbaines vertes.
Ces premières expériences pratiques seront certainement riches
d’enseignements. »
POUSSÉE CNGChez Fiat, on se montre satisfait des résultats obtenus en
Europe avec le gaz naturel. A un tel point que cette tech-
nologie continue à être développée plus largement sur la
DOSSIER
En attendant les voitures électriques de série, les constructeurs laissent leur créativité s’exprimer avec leurs concepts cars.
2008 % du total 2009 % du total 2010 % du total
Essence 110.953 20,7% 115.619 24,3% 127.396 23,3%
Diesel 422.683 78,9% 358.412 75,3% 415.744 76%
LPG 402 0,1% 294 0,1% 244 0,0%
Electricité / / / / 47 0,0%
Gaz naturel 32 0,0% 30 0,0% 39 0,0%
Hybrides 1877 0,4% 1839 0,4% 3877 0,7%
Total 535.947 100% 476.194 100% 547.347 100%
Source: FEBIAC
IMMATRICULATION DE VOITURES NEUVES PAR TYPE DE CARBURANT
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
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gamme, notamment avec le Doblo en version « cargo » ou
« transport de personnes ». « Le potentiel du gaz naturel est
intéressant pour un usage utilitaire ou privé, souligne Domi-
nique Fontignies (Fiat Group Automobiles Belgium). C’est
pourquoi nous veillons à renforcer notre offre d’année en an-
née. En outre, nous nous sommes récemment engagés dans
une importante alliance avec le groupe Chrysler aux Etats-
Unis et le gaz naturel fait partie des technologies que nous
souhaitons partager. »
Selon lui, le marché est réceptif… pour peu que l’infrastruc-
ture suive. « Le groupe Colruyt, par exemple, s’intéresse de très
près au gaz naturel. Il devrait développer différents points de
ravitaillement via son réseau Dats, pour son propre fl otte de
véhicules mais aussi pour ouvrir le réseau à tout client. La Bel-
gique a encore un certain retard à combler sur le Grand-duché
de Luxembourg, par exemple, qui avec ses cinq stations est
bien mieux desservi. » En 2010, Fiat a écoulé 140.000 véhicu-
les équipés au gaz naturel à travers l’Europe… dont à peine
une vingtaine en Belgique.
Actuellement, la Belgique compte à peine trois stations de
remplissage publiques au gaz naturel: Anvers, Malines, Bru-
ges. Pas de quoi stimuler les foules… malgré un prix de revient
de moins de 2 euros aux 100 kilomètres pour rouler au CNG
(Compressed natural gas). Soit tout de même quatre fois moins
cher que le diesel. Mais sous l’impulsion d’Ecofi llco, les choses
devraient prochainement changer, avec l’apparition d’une poi-
gnée de « GreenPoint Supplies », des lieux de ravitaillement
en carburants alternatifs qui commenceront par proposer du
CNG. On devrait les retrouver, dans un premier temps, à Gand,
Ostende, Sint-Katelijne-Waver ou encore Braaschaat.
Pour installer une pompe de ravitaillement en gaz naturel, la
Wallonie et Bruxelles laissent, jusqu’ici, pratiquer librement.
La Flandre, par contre, impose quelques règles. Comme celle,
par exemple, de bénéfi cier au minimum d’un espace de 60
m³ autour de la pompe et de respecter des distances de sécu-
rité entre la machine et une porte ou une fenêtre. Une instal-
lation complète (pompe, cuves, compresseur et distributeur)
pour un remplissage lent de plusieurs véhicules, soit de 1h
à plusieurs heures en fonction du débit autorisé par la ma-
chine et de la taille des réservoirs, coûte 25.000 euros htva.
Une installation pour un remplissage rapide (2 minutes) de
plusieurs véhicules s’élève à 60.000 euros. Un investissement
à amortir – à nouveau – grâce à du volume.
HYDROGÈNE ALLEMANDMercedes Car Group (incluant Smart) continue également
à travailler sur plusieurs voies. Pour l’hydrogène, contraire-
ment à BMW qui a travaillé avec le moteur classique, Mer-
cedes compte utiliser la pile à combustibles pour augmenter
l’autonomie d’un moteur électrique en chargeant en perma-
nence sa batterie. « Nous ne pense pas que l’hydrogène puisse
avoir de l’avenir avec un moteur traditionnel, note Erik Van
Den Heuvel (Mercedes). Notre technique devrait autoriser 400
kilomètres d’autonomie et permettre un plein en trois minu-
tes. L’Allemagne entend, d’ici cinq ans, se doter de mille points
d’approvisionnement en hydrogène. Leur réseau est en plein
développement avec quatre partenaires. »
La stratégie de BMW consiste à se positionner comme lea-
der mondial dans le segment des automobiles de prestige
en matière de produits et services assurant une mobilité in-
dividuelle durable. C’est pourquoi de la Série 1 à la Série 6, les
BMW bénéfi cient de mesures qui réduisent les émissions et
la consommation des véhicules, mieux connues sous le nom
d’Effi cientDynamics. « Dans un deuxième temps, BMW a suivi
la voie de l’hybridation qui, elle aussi, gagne petit à petit toute
notre gamme, indique Christophe Weerts (BMW Group Belux).
En outre, nous avons débuté une phase de test du full électrique
depuis deux ans avec la Mini E. » Il s’agit d’ailleurs de la plus
grande fl otte testée à ce jour avec pas moins de 600 Mini E.
Et BMW poursuit sur sa voie puisque la marque allemande
compte développer une Série 1 ActiveE, un coupé 4 places,
« Les hybrides réalisent une percée impressionnante tandis que l’électricité engrange davantage d’immatriculations que le gaz naturel. »
2008 % du total 2009 % du total 2010 % du total
Sociétés 227.259 42,4% 177.675 37,3% 201.463 36,8%
dont leasing 126.946 23,7% 92.035 19,3% 103.003 18,8%
Indépendants 28.190 5,3% 25.785 5,4% 30.379 5,6%
Particuliers 280.498 52,3% 272.734 57,3% 315.505 57,6%
Total 535.947 100% 476.194 100% 547.347 100%
Source: FEBIAC
IMMATRICULATION DE VOITURES NEUVES PAR TYPE DE PROPRIÉTAIRE
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
24pour le tester dans d’autres pays… et donc d’autres condi-
tions. « Nous tablons sur une commercialisation destinée aux
grandes villes pour 2013. » Mais sur le plus long terme, BMW
continue de penser que l’hydrogène reste une voie à étudier.
« Nous avons prouvé avec notre Série 7 ActiveHybrid que la
technologie tenait la route. Actuellement, nous travaillons
sur un réservoir d’hydrogène à la fois d’une plus grande capa-
cité, pour augmenter l’autonomie de la voiture, et d’une plus
grande légèreté pour diminuer le poids du véhicule. Et nous
n’excluons pas de nous pencher sur la pile à combustible pour
soutenir l’hydrogène. »
La station-service de Drogenbos, qui avait défrayé la chro-
nique en ravitaillant BMW en hydrogène durant ses tests a
désormais coupé ses vannes depuis que les Série 7 ne roulent
DOSSIER
Cinquante C30 électriques vont être testées sur le marché belge et 200 sur le marché suédois, essentiellement par des autorités ou des grandes entreprises dont les activités sont liées à l’électricité.
Récemment, suite à une forte concentration de particules fi nes,
les autorités ont à nouveau déclenché l’alerte smog qui limite,
entre autres, la vitesse sur les autoroutes à 90 km/h. En ce qui
concerne le transport routier, les véhicules équipés d’un moteur
diesel contribuent majoritairement aux émissions massives de
particules nocives pour la santé. Pourtant, les voitures à mo-
torisation essence et hybride doivent également adapter leur
vitesse. Or, rappelons-le, en se concentrant uniquement sur le
CO2, avec notamment des avantages fi scaux pour les voitures
émettant peu de CO2, et sans tenir compte des émissions de
particules fi nes, les autorités belges ont contribué à la diésélisa-
tion à outrance de notre parc automobile. Si le principe du pol-
lueur-payeur était appliqué, la limitation de vitesse serait alors
valable uniquement pour les conducteurs de véhicules diesel.
Car, contrairement à ce que l’on essaye souvent de faire
croire aux automobilistes, malgré l’installation de filtres à
particules, les émissions de substances nocives (hydrocar-
bures, NOx) des voitures diesel restent bien plus hautes
que pour les voitures essence et hybride. Surtout en ville.
Il est toutefois pratiquement impossible pour les autorités
de faire la différence entre les voitures essence et diesel
lors des contrôles de vitesse. « C’est pourquoi, afin d’éviter
à l’avenir des alertes smog, il est absolument nécessaire de
trouver des solutions durables au problème des particules
fines, commente Koen Dekoning, Public Relation Manager
de Toyota Belgium. L’instauration d’une fiscalité automobi-
le plus favorable à l’environnement qui prendrait en compte
toutes les émissions nocives ou la suppression de la diffé-
rence de prix entre l’essence et le diesel à la pompe en sont
deux exemples. C’est uniquement ainsi que le parc automo-
bile belge retrouvera un mixte équilibré de motorisations
essence et diesel. »
Alerte smog? Merci l’Etat belge…
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
25plus en Belgique. « Nous attendons maintenant un signe des
autorités pour aller vers l’hydrogène. Ce n’est pas à BMW, en
tant que constructeur, de fournir un carburant. Nous sommes
un fournisseur de mobilité individuelle durable. » Car Christo-
phe Weerts en est persuadé: il y a une clientèle, tout d’abord
professionnelle, intéressée par les véhicules peu pollueurs.
C’est une question de primes, de législations et de taxations.
Les sociétés de fl eet, de leur côté, ont toujours envie de voi-
tures dynamiques. « Et c’est notre crédo, des voitures moins
polluantes mais plus performantes. »
SOLUTIONS MULTIPLESPour Jean-Marc Ponteville (Volkswagen), on ne sait pas et on
ne peut pas encore dire actuellement quelle sera « la » solu-
tion de l’avenir. D’autant qu’il y aura sans doute « des » solu-
tions, dépendant de différents paramètres, comme le lieu où
l’on roule. Au Brésil, tout le monde « carbure » à l’éthanol. En
Allemagne, le gaz naturel est bien implanté. « On peut donc
imaginer que d’autres zones géographiques privilégient l’essen-
ce, le diesel ou l’électricité. Au lieu de dépendre d’un carburant
universel, comme c’était le cas jusqu’à aujourd’hui avec le pétro-
le, selon le lieu et peut-être même l’usage de l’automobiliste, de
nouvelles technologies vont se développer. Et si l’on tient compte
des éventuelles restrictions dans le futur, comme les éco pastille
en Allemagne, l’accès des centres-villes où les émissions sont li-
mitées, il faudra peut-être aussi répondre différemment. »
L’avenir de l’automobile se trouve certainement très large-
ment en dehors de… l’automobile, ajoute-t-il. Les réglemen-
tations, les lieux de production, les taxes… ces éléments
exogènes exerceront une influence sur la façon de rouler
demain et sur le carburant consommé. Electricité, gaz na-
turel, hydrogène, biocarburants… techniquement, tout est
(pratiquement) opérationnel. Reste encore à l’infrastructure
à s’adapter. « L’électricité est sans doute la principale solu-
tion d’avenir mais actuellement, sur le marché, elle n’est pas
rentable. Les constructeurs ne peuvent produire une voiture
électrique à un prix rentabilisable. Néanmoins, il faut bien se
lancer. Mais l’électricité restera un marché de niche sans sou-
tien des autorités. En attendant, VW continuera à développer
différentes pistes. »
Avec sa 3008 HYbrid4, Peugeot sera le premier constructeur à coupler un moteur électrique au moteur diesel traditionnel.
1. Renault 58.340
2. Volkswagen 53.512
3. Peugeot 52.635
4. Citroën 48.569
5. Opel 40.705
6. Ford 38.426
7. Audi 29.474
8. BMW 28.946
9. Mercedes 20.333
10. Toyota 20.309
Source: FEBIAC
Immatriculation de voitures neuves par marque en 2010
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
26
Quel est le rôle du Fleet Manager aujourd’hui?
Dominique Wilkin: « Le Fleet Manager est le responsable de
la politique fl eet et de la gestion de fl otte des véhicules de
société d’une entreprise. Il prend en charge l’implémentation
de cette politique et des tenants et aboutissants de sa ges-
tion. Selon l’entreprise, le périmètre d’action est bien enten-
du variable. Un fl eet owner s’occupera plutôt de la gestion
opérationnelle des véhicules de société, comme le font cer-
taines sociétés de services. Une entreprise optera pour l’une
ou l’autre fonction essentiellement en fonction des actions à
mener, de la maîtrise des paramètres importants et des res-
ponsabilités en termes de contact, etc. »
Peter Van Hoeck: « Ex-division de Kodack, Carestream est de-
venu indépendant depuis mai 2007. Depuis, notre entreprise
possède une fl otte repartie sur 17 pays. Mon rôle se révèle
essentiellement stratégique car une personne seule ne peut
gérer 750 véhicules. Néanmoins, je m’occupe plus spécifi que-
ment de l’opérationnel des fl ottes de la Belgique et de la Fran-
ce, pour des raisons historiques. Carestream est une entité de
vente et de services dans l’imagerie médicale. En Belgique,
nous comptons 30 véhicules de fonction pour 34 employés.
La taille de la fl otte par pays, même en Italie ou en France,
ne justifi e pas que l’on affecte quelqu’un à temps plein à
la gestion opérationnelle. Au début, certains de mes collè-
gues y consacraient de 20% à 30% de leur temps de travail.
En Belgique, nous avons rapidement externalisé la gestion
opérationnelle de la fl otte. Et les autres pays ont rapidement
suivi la tendance. Je m’occupe de défi nir la politique voiture.
J’entretiens donc des contacts permanents avec les départe-
ments RH des différents pays en matière de compensation,
des modèles à choisir, etc. Nous essayons d’homogénéiser au
maximum notre politique à travers Europe, en respect des lé-
gislations locales, bien entendu. Nous avons signé un contrat
européen avec trois constructeurs, afi n d’obtenir un avantage
budgétaire grâce à de meilleures remises. Chaque pays doit
suivre une politique bi-marque mais peut choisir librement
deux de nos trois fournisseurs. En Belgique, nous privilégions
Ford et Renault. Nous proposons également deux types de
voitures à nos employés, selon leur statut: une business car
ou une management car. »
Comment aborder une politique fl eet?
Dominique Wilkin: « La politique fl eet doit-être spécifi que à
chaque entreprise. Toutefois, je conseille d’impliquer systéma-
tiquement les RH pour analyser l’aspect ‘avantage en nature’
et la rédaction d’une car policy, ou à tout le moins d’un rè-
Homogénéiser sa politique fleet pour maîtriser les coûts!
FISCALITÉ DOSSIER : OPTIMISATION DES COÛTS
Dès qu’on parle de fl eet management, mille questions surgissent. Acheter ou louer? Comment maîtriser les coûts? Quels rôles l’employeur et le conducteur doivent-ils jouer? Quel avenir pour notre mobilité? Réponses avec deux Fleet Managers: Peter Van Hoeck, Travel & Fleet Manager chez Carestream, et Dominique Wilkin, Fleet & Mobility Manager chez Thales Alenia Space ETCA et président de Fleet Corner.
FISCALITÉ DOSSIER
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
27
glement automobile, qui spécifi era les devoirs et obligations
de chacune des parties. Soit, d’une part, l’entreprise et, d’autre
part, le conducteur. Financièrement, l’approche doit s’orienter
du total cost of use jusqu’au total cost of ownership, restitution
du véhicule incluse. De la sorte seulement on pourra obtenir
une idée du coût réel à l’usage du véhicule où tous les postes
sont inclus: amortissements, fi scalité (+taxe CO²), carburant,
frais liés à l’usage quotidien (entretien, pneus, assistance),
etc. Cette approche TCU + TCO permet de mieux approcher les
comparatifs de benchmark et d’obtenir le coût d’usage à priori
et le coût réel à posteriori (à la restitution du véhicule en fi n de
contrat). Selon la disponibilité des ressources humaines inter-
nes, une personne bien avisée pourra superviser la gestion des
coûts. Autrefois, pour estimer un budget fl eet, on se basait sur
le prix du véhicule. Puis uniquement sur son loyer, sans tenir
compte des taxes ou de la déductibilité… Maintenant, toutes
les données périphériques sont primordiales pour dégager
une analyse la plus fi ne possible. Parce que deux véhicules qui
paraissent identiques ont des coûts réels tout à fait différents.
Selon leur valeur résiduelle, leur consommation, leurs émis-
sions de CO2, etc. Et parfois même, un véhicule dont le prix de
base s’avère supérieur pourra se révéler fi nancièrement plus
intéressant au décompte fi nal. »
Législation, taxation, perfectionnement techniques… le secteur
automobile a fortement changé au cours des dernières années.
Comment vous tenez-vous informés des nouveautés?
Peter Van Hoeck: « Depuis que nous travaillons avec des
loueurs au lieu d’acheter nos voitures, ils sont devenus notre
première source d’information régulière sur les changements
de législation, les pratiques, etc. En outre, avec nos antennes
dans plusieurs pays, nous vivons différentes expériences et
nous n’hésitons jamais à dupliquer une pratique qui a fait ses
preuves par ailleurs. La nouvelle législation nous a essentiel-
lement poussés à diminuer la motorisation de nos véhicules
pour réduire la consommation et, surtout, maitriser les émis-
sions de CO2. Mais celle-ci ne s’est pas accompagnée d’une
diminution du budget. Au contraire, le conducteur a pu béné-
fi cier d’une enveloppe plus large pour se ‘payer’ une fi nition
d’une catégorie supérieure ou quelques options en plus. »
Dominique Wilkin: « L’information continue en matière de
fi scalité, de technologies, de législation, d’environnement…
est indispensable pour offrir aux entreprises et aux conduc-
teurs le meilleur rapport coûts/services. L’information aidera
à déterminer les actions à mener et les décisions à prendre,
notamment pour constituer son catalogue de véhicules de
société. Au cours des derniers mois, les changements les plus
signifi catifs ont sans doute été réalisés dans les avancées
technologiques des constructeurs. En deux ans, ils ont dras-
tiquement fait évoluer les motorisations des véhicules pour
réduire les émissions de CO2 la consommation de carburant.
Car, en Belgique, la fi scalité est, malheureusement, unique-
ment centrée sur le CO2, et non sur les autres particules fi -
nes polluantes. La gestion fl eet s’axe désormais sur quelques
points particuliers qui pouvaient sembler secondaires il y a
quelques années et, notamment, le downsizing. »
Faut-il internaliser ou externaliser la gestion des véhicules
de société?
Dominique Wilkin: « Cela dépend de nombreux paramètres.
Que veut-on fournir comme service? Que souhaite-t-on pou-
voir obtenir en termes d’analyse? Le paramètre qui permet
de rentabiliser au mieux la gestion fl eet reste l’expérience de
la personne en charge: négociation avec les importateurs et
fournisseurs, assurances, services, restitution des véhicu-
Dominique Wilkin: « La responsabilité sociale de l’entreprise induit des changements de comportement. La politique fl eet est amenée à suivre ce chemin. Une entreprise doit garantir la mobilité de son personnel. Et cela ne passe pas forcément par un véhicule à moteur. »
« La gestion fl eet s’axe désormais sur quelques
points particuliers qui pouvaient sembler
secondaires auparavant, dont le downsizing. »
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
28
les, avantage pour le personnel et impacts salariaux, aspects
fi nanciers… Calculer un ROI entre gestion interne et externa-
lisation n’est pas aisé a priori parce que de nombreux coûts
indirects et hors contrat n’apparaissent, par exemple, pas
avant la fi n du contrat de location. A une personne qui hé-
site entre les deux possibilités, je conseillerais plutôt de se
demander si l’implication de la personne amenée à s’occuper
de la gestion fl eet aura un retour suffi samment intéressant
pour l’entreprise et si ses connaissances se révèleront assez
pointues pour offrir un service moins onéreux mais tout aus-
si effi cace que celui d’un consultant externe qui ne connaît
pas tous les rouages de l’entreprise. »
Faut-il acheter ses voitures de société ou les louer?
Dominique Wilkin: « Tout dépend de la réalité de chaque
entreprise et notamment de ses liquidités. Les banques pri-
vilégiaient l’achat il y a quelques années. Aujourd’hui, elles
n’hésitent plus à opter pour la location long terme, déjà uni-
quement pour la simplifi cation administrative dans la ges-
tion des services. Ne nous leurrons pas, l’opérationnel de la
gestion fl eet est une question de spécialistes. Travailler en in-
terne n’est sans doute pas la solution idéale car la tâche exige
une certaine disponibilité des ressources et la connaissance
des différents paramètres, mais donne une visibilité per-
sonnalisée et de ce fait une réactivité ou pro-activité sur les
actions à mener rapidement. Veillons à ne pas tomber dans
le piège de la facilité et profi ter des taux d’intérêt bas pour
acheter et, ensuite, se rendre compte que l’administratif et le
service ne suivent pas. Les PME, par exemple, feraient mieux
de se concentrer sur leur core business plutôt que sur la ges-
tion des véhicules, ceci est souvent proportionnel à la taille
de la société. Des sociétés de leasing de plus petites tailles
s’orientent vers le service de proximité et le conseil pour la
gestion fl eet de PME. »
La crise a-t-elle poussé à maîtriser les coûts?
Peter Van Hoeck: « Certainement. Nous avons externalisé la
gestion de notre fl otte mais également ôté certaines presta-
tions des contrats qui nous lient aux loueurs. Externaliser la
gestion de la fl otte permet aux équipes de se recentrer sur
leur travail. Et avec un professionnel externe qui prend en
charge votre fl otte, vous pouvez confi er la gestion de la carte
essence, des pneumatiques, des assurances, etc., à d’autres
acteurs. Car, en réalité, aujourd’hui, les loueurs ne se pré-
sentent plus comme des vendeurs d’un produit fi nancier, à
savoir la location d’un véhicule, mais comme des gestionnai-
res de fl ottes. Parce qu’en réalité, ils ne gagnent plus grand-
chose sur la location d’un véhicule alors que leur marge sur
les prestations annexes est bien plus importante. Or, leur
service sur ces prestations annexes n’est pas nécessairement
irréprochable. Mais une des plus grandes sources de gains,
quand la taille de votre fl otte le permet, consiste à mettre
plusieurs loueurs en compétition, pour chaque véhicule à re-
nouveler. Pour nos trente véhicules en Belgique, nous avons
décidé de systématiquement challenger un second loueur.
Les prestations de contrat sont, bien entendu, parfaitement
identiques afi n de pouvoir comparer effi cacement les prix.
Et les différences se révèlent parfois signifi catives selon la
marque que vous privilégiez et le portefeuille des loueurs.
Par exemple, sur un mois en Angleterre où douze véhicules
ont été renouvelés, pour sept véhicules, notre loueur ‘tradi-
tionnel’ était meilleur marché de 10 £ par mois, par véhicule.
Mais sur les cinq autres, il était plus cher de 50 £ à 70 £ par
mois, par véhicule. »
Sur quels postes jouer pour économiser de l’argent?
Dominique Wilkin: « Le leasing opérationnel tient compte et
intègre l’ensemble des services requis, du loyer du véhicule
à l’assurance ou aux pneus. Or, à partir d’une certaine taille
de fl otte, certains services peuvent être ôtés du contrat de
leasing. Je pense notamment à l’assurance omnium. Si votre
fl otte compte 200 véhicules ou plus, vous gagnerez à vous
assurer en fonds propres, en défi nissant la valeur d’un pot
commun pour l’assurance dégâts matériels, la RC et respon-
sabilité juridique étant par défaut prise chez l’assureur via
le courtier, comme l’assurance conducteur, souvent oubliée
dans les contrats de certains loueurs. Mutualiser la cotisation
permet d’absorber les dégâts matériels de toute une fl otte.
Les statistiques de sinistralité sont dans ce cas très intéres-
santes afi n d’évaluer le coût de ce montant à allouer par véhi-
cule, par mois, et déterminer le coût réel de l’assurance pro-
pre. Le carburant peut aussi facilement s’externaliser auprès
Peter Van Hoeck: « Les carburations alternatives vont péné-trer les fl ottes un jour ou l’autre. Mais, pour le moment, les entreprises qui utilisent l’image verte de leur fl otte comme outil marketing sont quand même bien moins nombreuses que celles qui ne l’utilisent pas. »
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
29
de pétroliers. Ceux-ci fournissent d’ailleurs des informations
très utiles, comme une connexion en ligne permettant de ré-
cupérer toutes les données et consommations des conduc-
teurs. Ces chiffres pourront ensuite être injectés dans les ba-
ses de données de l’entreprise pour affi ner ou compléter les
reportings par conducteur, ou pour l’ensemble de la fl otte. Se
doter d’un logiciel spécifi que de gestion dépend de la fi nesse
du reporting souhaité. Mais en tout état de cause, ne pas
prendre le premier venu. Car on en trouve à tous les prix. Et le
logiciel doit vraiment apporter une plus-value. »
Quels sont les défis à relever pour le fleet management
de demain?
Peter Van Hoeck: « On voit que les politiques fl eet ont été
modifi ées suite aux changements de législation. Toutefois,
dans le secteur médical, on observe une certaine compéti-
tion pour attirer les talents et le véhicule de fonction est un
des éléments sur lesquels jouer. Il y a donc toujours quelque
part dans le secteur une certaine ‘pression’ pour faire mieux
que la concurrence. Et parfois, les demandes des nouveaux
embauchés se heurtent avec notre politique. Par exemple, les
SUV, coupés ou voitures de sport ne sont pas autorisées par
notre car policy. Et il ne s’agit pas de faire une exception pour
une personne, sous risque de voir cette dérogation faire tache
d’huile. L’homogénéité dans la politique fl eet est un des élé-
ments principaux pour garder une maitrise des coûts. Mais si
l’environnement est certainement une préoccupation essen-
tielle, nous n’aurons sans doute pas dès demain une fl otte de
véhicules électriques. La donne a changé depuis 2010, avec un
intérêt direct pour le conducteur de rouler avec un véhicule
au taux de CO2 acceptable puisqu’il est taxé dessus. Mais ce
n’est pas encore un automatisme, la plupart des travailleurs
ne sont pas encore sensibilisés. Et l’entreprise qui veut aller
de l’avant doit quand même veiller à ne pas se mettre hors jeu
face à la concurrence. Surtout si dans son cas offrir d’autres
solutions de mobilité n’est pas chose aisée. Nos spécialistes,
techniciens et représentants commerciaux qui sillonnent
les routes de Belgique ont besoin de leurs outils de travail et
donc d’un coffre spacieux. Ils peuvent diffi cilement prendre le
bus, qui par ailleurs est loin d’offrir des connexions régulières,
ou un vélo. Les carburations alternatives vont certainement
pénétrer les fl ottes de véhicules de société un jour ou l’autre.
Mais, pour le moment, les entreprises qui utilisent l’image
verte de leur fl otte comme outil marketing sont quand même
bien moins nombreuses que celles qui ne l’utilisent pas. »
Dominique Wilkin: « Le défi majeur reste la maîtrise des
coûts. Nous allons de plus en plus vers la sensibilisation des
conducteurs à propos du coût d’utilisation de leur véhicule de
société: sinistralité, consommation de carburant, comporte-
ment au volant, etc. Cela permettra de réduire des coûts maî-
trisables uniquement par le conducteur, par une bonne sensi-
bilisation et communication. En dehors de ces coûts, on peut
agir au sein d’une gestion fi nancière plus fi ne pour contrôler
les taux d’intérêt, les valeurs résiduelles, l’état du véhicule en
fi n de contrat, etc. Pour les autres préoccupations essentielles,
mobilité et environnement sont fort liés. De nombreuses ac-
tions sont à mener au sein des entreprises. Quelques grandes
organisations se sont déjà lancées avec des projets veillant à
inciter les conducteurs à opter pour un choix rationnel et en-
vironnemental. Surtout depuis que la redevance pour l’usage
privé est aussi liée au taux de CO2. Les conducteurs vont deve-
nir de plus en plus prudents dans leurs choix. Enfi n, la respon-
sabilité sociale de l’entreprise induit également des change-
ments de comportement importants en termes de politique
environnementale au sein de l’entreprise. Et donc, la politique
fl eet est amenée à suivre le même chemin. Une entreprise
doit garantir la mobilité de son personnel. Et cela ne passe
pas forcément par un véhicule à moteur. Si des alternatives
de mobilité adaptées aux situations existent, pourquoi s’en
priver et ne pas prendre le meilleur type de transport à un
moment donné : voiture hybride ou électrique, transport pu-
blic, moto, scooter, vélo… »
Association professionnelle, Fleet Corner (www.fl eet-
corner.be) a pour objectif de rassembler mensuellement
les fl eet managers et acteurs majeurs du secteur fl eet
autour d’un thème touchant à l’exercice de leur métier:
pratiques intéressantes, étude de cas, témoignages
d’implémentation de solutions et d’optimisation de ges-
tion fl eet, présentations d’outils ou de logiciels, débats
sur des thèmes d’actualité, innovations technologiques,
nouveautés fi scales, questions fi nancières, modes d’ac-
quisition, outsourcing, stratégie de la mobilité, gestion
du comportement du conducteur… Fleet Corner joue un
rôle de conseil mais propose avant tout à ses membres
de partager leurs expériences. Les nouveaux venus peu-
vent de la sorte rapidement rencontrer des confrères qui
ont déjà été confrontés aux mêmes problématiques en
termes d’optimisation et de gestion de leur politique
fl eet. Ces échanges d’expériences professionnelles se
font dans un cadre moins formel qu’un rendez-vous B
to B traditionnel où le contenu, le professionnalisme,
les pistes de réfl exions, la convivialité, aident chacun à
trouver l’information fl eet souhaitée.
Le coin des fl eet managers
« Nous allons de plus en plus vers la sensibilisation des conducteurs à propos du coût d’utilisation de leur véhicule de société. »
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
30
L e fournisseur d’énergie Electrabel a profi té de son
déménagement vers le quartier Bruxelles Nord
pour lancer un projet pilote: un pack mobilité
sur mesure. Sur ses 7.000 collaborateurs, 3.100
ont en effet migré vers des bureaux fl ambants neufs. Ce chan-
gement d’air fait partie des plans de l’entreprise pour réduire
ses émissions de CO2 de 21%, notamment grâce à de nouveaux
bureaux beaucoup moins énergivores. Mais ce déménagement
implique également une réfl exion sur la question de la mobilité.
Les collaborateurs impliqués sont actuellement employés sur 16
sites différents, répartis dans toute la Belgique. Avec cette cen-
tralisation, Electrabel souhaite aussi stimuler l’utilisation des
transports en commun.
« Nous sommes toutefois conscients que tout le monde n’a pas
la possibilité de venir travailler en train, tram ou bus, explique
Sarah De Bruyn, porte-parole d’Electrabel. Certains employés
habitent trop loin de stations de transports publics, d’autres
ont besoin de leur voiture pour se déplacer pendant leurs heu-
res de travail. La mobilité est donc une question de fl exibilité.
Pour l’instant, nous en sommes encore à la phase test, cela si-
gnifi e que nos collaborateurs pourront choisir parmi différen-
tes combinaisons prochainement. »
FORMULES FLEXIBLESExemple: certains collaborateurs ont déjà un abonnement
de train, mais disposent aussi d’une place de parking pour
pouvoir se rendre de temps en temps au bureau en voiture.
Avec le nouveau système, ils pourront renoncer à leur em-
placement de parking et opter pour un reclassement de leur
abonnement de train en 1re classe. Ou, autre possibilité, ils
pourront garder leur abonnement 2e classe et échanger leur
place de parking contre un abonnement au programme de
co-voiturage Cambio ou au système bruxellois de location de
vélos Villo! Pour d’autres, par contre, l’idéal sera de combiner
un emplacement de parking à une gare ou à une station de
métro avec un abonnement de transport.
FLEET ET RSE« Le plus important est que chacun puisse faire des choix en fonction
de sa propre situation. Nous allons évaluer et corriger régulièrement
ce projet pilote, confi e-t-elle. Lors des réunions d’information sur le
déménagement, nous l’avons présenté aux collaborateurs concer-
nés qui l’ont accueilli très positivement. Ils devront prochainement
faire leur choix parmi les différents avantages proposés dans le pack.
L’implémentation concrète aura lieu lors de la première phase du
déménagement, début 2011. » Pour l’instant, ce nouveau système
de fl exible income plan reste limité aux 3.100 travailleurs du quar-
tier Bruxelles Nord. Il n’est pas encore déterminé s’il sera ensuite
étendu aux autres collaborateurs de la société.
En 2009, PwC est parvenu à réduire la consommation de son
parc automobile belge de 10% par rapport à 2008. Dans le
courant de l’année 2008, une grande partie des véhicules a
été remplacée et PwC a résolument opté pour une approche
de fl otte verte en mettant un accent particulier sur l’écologie.
Désormais, la consommation de carburant et les émissions de
CO2
sont des critères de choix prioritaires pour les nouveaux
Des entreprises explorent de nouvelles voiesElectrabel et PwC ont très récemment pris des mesures innovantes pour fondamentalement restructurer leur politique fl eet. Flexibilité, multimodalité et responsabilité sociétale en sont les maîtres mots. Partage d’expériences.
FISCALITÉ DOSSIER > FLEET MANAGEMENT
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
31
véhicules de la fl otte. En outre, depuis le mois d’octobre, l’en-
treprise a lancé son programme My Fuel Consumption, une
application intranet permettant aux collaborateurs de suivre
de près leur consommation. En liant ce programme à l’intro-
duction progressive de véhicules hybrides et à une attention
accrue pour la sécurité, PwC souhaite continuer à réduire la
consommation de sa fl otte dans les années à venir.
Pour Christian Claessens, Director chez PwC et responsa-
ble, entre autres, du parc automobile, toute entreprise a
une responsabilité sociale. « Le respect de l’environnement
joue un rôle majeur. Une organisation telle que PwC prend de
nombreuses initiatives en ce sens. Je pense par exemple à la
diminution de la consommation de papier dans l’entreprise. Et
la fl otte est un autre moyen d’apporter notre contribution à
l’édifi ce d’une planète plus propre. La création d’un parc auto-
mobile complètement vert est un processus progressif. Notre
fl otte belge compte actuellement 1.056 véhicules. On ne les
remplace pas comme ça du jour au lendemain par des alterna-
tives plus respectueuses de l’environnement. »
PwC a donc déjà mené une première grande opération de
remplacement en 2008. Les juniors (un à trois ans d’an-
cienneté) et les seniors (quatre à huit ans d’ancienneté) ont
pu choisir un modèle moins polluant, même si leur voiture
n’était pas encore arrivée en fi n de contrat. Et depuis sep-
tembre, l’Audi A1 a été ajoutée au segment senior. Ce choix
constitue un bon exemple de la nouvelle approche de PwC,
dans laquelle les aspects écologiques tels que les émissions
de CO2 et la consommation sont devenus des critères plus
importants dans le choix des nouvelles voitures de société. «
Auparavant, le look et l’image de la voiture étaient beaucoup
plus importants », précise Christian Claessens.
« Pour le travailleur, une voiture de société est un argument
décisif dans le choix d’un employeur, ajoute-t-il. L’attrait de la
voiture joue un rôle important. Depuis lors, nous avons mis un
nouvel accent en ce qui concerne le choix de nouvelles voitures
dans les différents segments: les émissions de CO2 et la consom-
mation de carburant sont devenus des critères prioritaires, au
même titre que la sécurité. L’attrait et l’image sont relégués
au second plan. Nous avons fi xé nos normes d’émissions et
de consommation pour ce segment et avons ensuite passé en
revue quelques modèles de voitures comparables. Nous avons
fi nalement choisi l’A1. Avec une consommation nominale de
3,9 litres aux 100 km et des émissions de CO2 de 99 g, elle est
arrivée en tête de notre test. Il s’agit en outre d’une voiture très
sûre. Dans ce contexte, son image positive est la bienvenue. »
ELECTRICITÉ POSITIVEL’élaboration d’un parc automobile vert va toutefois au-delà
de la simple mise à disposition de véhicules plus respectueux
de l’environnement. Les travailleurs doivent également soute-
nir un tel projet. En défi nitive, ce sont eux qui font leur choix
parmi les modèles proposés. PwC entreprend de nombreuses
initiatives pour montrer à ses collaborateurs qu’ils peuvent
eux aussi contribuer à un monde plus propre. « En mars de
l’année dernière, nous avons organisé un Hybrid Car Test Drive
Day, car nous ajoutons progressivement des véhicules hybrides
à notre fl otte. Ce jour-là, les collaborateurs pouvaient essayer
ces voitures afi n de se rendre compte de leur comportement
sur route. L’évaluation qui a suivi a révélé que la majorité des
travailleurs avait un avis très favorable sur ces voitures hybri-
des. Il est bien possible que nous organisions à nouveau ce
genre d’action pour les voitures électriques. Car quel que soit
votre style de conduite, être au volant de tels véhicules néces-
site quand même quelques adaptations et une certaine accou-
tumance de la part du conducteur. »
La sécurité est un autre aspect important. Rouler vite im-
plique non seulement une consommation plus élevée, mais
aussi un danger accru. Les collaborateurs qui ont eu trois
accidents en tort sont invités à suivre un cours de remise à
jour qui cible essentiellement la conduite sûre et défensive. «
Cette initiative a déjà largement porté ses fruits: en appliquant
une gestion effi cace et effi ciente des accidents dans la fl otte
depuis 2009, PwC est parvenue à réduire le nombre d’accidents
de quelque 20% », conclut Christian Claessens.
Christian Claessens: « Auparavant, le look et l’image de la voiture étaient beaucoup plus importants. Aujourd’hui, les émissions de CO2 et la consommation de carburant sont devenus des critères prioritaires, au même titre que la sécurité. »
Sarah De Bruyn: « Nous sommes conscients que tout le monde n’a pas la possibilité de venir travailler en train, tram ou bus. Nos collaborateurs vont pou-voir choisir parmi différentes combinaisons. »
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
32
E t la raison en est très simple: les coûts sala-
riaux sont « si élevés » chez nous qu’il faut
constamment faire preuve d’inventivité pour
attirer les talents, les rémunérer correctement
et, le cas échéant, les récompenser. Il ne faut pas voir d’autre
explication à la quasi-généralisation des plans de pension,
des titres-repas et autres assurances hospitalisation. Mais
en parallèle au facteur « coût salarial », une autre tendance
lourde se dessine: le souhait des collaborateurs de bénéfi -
cier d’avantages susceptibles de leur faciliter l’existence, de
leur assurer un meilleur confort au travail (au bureau ou à
la maison) et un meilleur équilibre en vie professionnelle et
vie privée. C’est dans ce souci des employeurs de se rendre
plus attractifs, sur le plan du recrutement ou de la rétention,
que s’inscrivent des avantages tels que la mise à disposition
d’une garderie ou l’intervention dans les frais de crèche, la
mise à disposition d’un ordinateur portable ou le paiement
d’une connexion internet à domicile et bien sur, la fameuse
voiture de société.
Mais saviez-vous que les Belges mettent, en moyenne 37,
minutes pour se rendre au bureau? C’est en tout cas ce qu’a
Voiture de société: un must ?La Grande Enquête des Salaires de Références/K.U.Leuven 2010 vient encore de le rappeler: la Belgique fi gure parmi les pays européens au sein desquels les avantages extralégaux sont les plus… avantageux, du moins dans les grandes entreprises. La carte carburant et la voiture de société font partie des 10 avantages les plus répandus.
TEXTE : LAURENT CORTVRINDT
DOSSIER
Source: Grande Enquête des Salaires Références/K.U.Leuven,
2010 (réalisée auprès de plus de 63.000 personnes: 42% de fem-
mes et 58% d’hommes, 67% des sondés possèdent un diplôme
de l’enseignement supérieur, 77% ont le statut d’employé et la
tranche d’âge la plus représentée est 30-39 ans (34%)).
Top 10 des avantages les plus répandus
Indemnité de déplacement 65%
Assurance complémentaire maladie
ou hospitalisation58%
Titre-repas ou repas offerts dans/à l’extérieur
de l’entreprise57%
Plan de pension ou assurance-groupe 43%
Ecochèques 35%
Primes de mariage ou de naissance 31%
GSM 23%
Carte carburant 18%
Laptop ou pc à domicile 18%
Voiture payée par l’employeur ou mise à
disposition en leasing17%
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°44 - FÉVRIER 2011
33
récemment révélé une étude de la société Regus, à laquelle
11.000 personnes ont participé dans treize pays différent,
dont la Belgique. En Europe, les participants belges sont
d’ailleurs ceux qui mettent le plus de temps pour se rendre
sur leur lieu de travail... Ce triste résultat fait dire à Eduard
Schaepman, directeur général de Regus Benelux, que ces
chiffres ne sont pas en phase avec notre époque. « Grâce aux
technologies modernes – courrier électronique, Internet, télé-
phones portables, PDA, bornes d’accès sans fi l –, peu importe où
vous vous trouvez pour effectuer votre travail. Or, le Belge dé-
clare en moyenne passer quotidiennement près de 75 minutes
par jour dans le trafi c pour se rendre et revenir du bureau. Il est
donc urgent de changer radicalement notre mode de travail. »
Au cours des deux dernières années, près d’un travailleur
sur cinq interrogé a déclaré avoir déjà pensé à quitter son
emploi à cause des longs temps de trajet. En Belgique, le
pourcentage atteint 15% des sondés. Et plus le temps de
parcours est long, plus le pourcentage augmente: pour ceux
qui passent plus d’une heure par jour dans leur voiture ou
dans les transports en commun, 39% déclarent avoir déjà
réfléchi à trouver un autre travail. Pour la population Belge
interrogée, ce pourcentage augmente encore, pour attein-
dre 44%. Eduard Schaepman plaide donc pour une révision
urgente et complète de notre manière de travailler et des
flux de circulation des activités liées au travail. « Dans le cas
contraire, on risque de voir beaucoup d’entreprises perdre des
employés de talent uniquement pour des raisons liées à la du-
rée des déplacements vers leur bureau. »
Car tout le monde s’en souvient certainement, 2010 fut
une année particulièrement dense en matière d’embou-
teillages avec un « pic » de mille kilomètres de files comp-
tabilisées le 10 février. Et, malheureusement, rien n’in-
dique que la situation pourrait s’améliorer dans le futur.
En effet, Touring Mobilis a réalisé un classement des dix
« pires » journées en matière de bouchons sur nos routes
au cours des 15 dernières années. Et, mauvaise surprise,
2008, 2009 et 2010, soit les trois dernières années en date,
trustent à elles seules tout ce top 10. 2010 monte d’ailleurs
carrément sur les trois marches du podium avec un record
hallucinant de 948 kilomètres.
Mais on se souviendra également de la défunte année pour
son triptyque infernal des 30 novembre, 1 et 2 décembre.
En outre, les matins semblent plus « noirs » que les soirs
puisqu’ils sont présents à sept reprises dans le classement. Et
sept fois également, la cause des fi les est imputée à la neige.
Un problème visiblement aussi insoluble pour nos autorités
que les nids d’autruches qui se multiplient d’année en année
sur notre réseau routier. Néanmoins, si les entreprises ne
comptent sans doute pas cotiser pour aider le gouvernement
et les communes à remplir leurs greniers de sel, elles peuvent
proposer des véhicules à quatre roues motrices à leurs em-
ployés ou, à tout le moins, prévoir des pneus neiges dans leur
contrat de location. Quelques euros supplémentaires qui fe-
ront la différence en temps voulu…
Source: Touring Mobilis
Embouteillages: les 10 journées les plus noires des 15 dernières années
Jour Files Jour de la semaine Période Raison
10/02/2010 948 km Mercredi Matin Neige
2/12/2010 650 km Jeudi Matin Neige
1/12/2010 540 km Mercredi Soirée Neige
17/12/2009 513 km Jeudi Soirée Neige
19/10/2010 465 km Mardi Matin Grève SNCB
23/11/2008 412 km Dimanche Soirée Neige
5/01/2009 408 km Lundi Matin Neige
8/02/2010 395 km Lundi Matin Conditions météo
28/04/2009 391 km Mardi Matin /
30/11/2010 391 km Mardi Matin Neige
La Chine est connue pour sa faculté à innover lorsque
surgissent des problèmes. Et rien n’arrête le pays le plus
peuplé au monde… pas même ses embouteillages. Nos
confrères du China Daily l’ont récemment rapporté,
les embarras de circulation ont stimulé les neurones
de quelques entrepreneurs chinois. Leur idée est toute
simple: mettre un chauffeur à disposition pour se « far-
cir » les fi les à la place d’un automobiliste lorsque ce-
lui-ci se trouve coincé dans les embouteillages. Pendant
ce temps, un second chauffeur conduit l’automobiliste
« débloqué », mais à moto cette fois, jusqu’à sa destina-
tion. Sa voiture arrivant, quant à elle, à l’endroit souhaité
une fois la circulation devenue fl uide. Un service, parait-
il, très prisé des businessmen dont les avions ou les ren-
dez-vous d’affaires urgents ne peuvent attendre...
COINCÉ DANS LES FILES EN CHINE? PAS DE PANIQUE…