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Forêt Régionale de Ferrières Communes de Bussy-Saint-George, Chelles, Collégien, Croissy-Beaubourg, Emerainville, Favières, Ferrières-en-Brie, Jossigny, Pontault-Combault, Pontcarré, Roissy-en-Brie, Vaires-sur-Marne, Villeneuve-Saint-Denis) (Seine et Marne) Inventaire Entomologique 2002 Office Pour les Insectes et leur Environnement Bruno Mériguet, Pierre Zagatti, Camille Turlure, Olivier Boilly réalisé pour l'Agence des Espaces Verts de la Région Ile-de-France

Forêt Régionale de Ferrières - insectes.org · partie de ce travail a fait l'objet du Mémoire de Maîtrise de Biologie des Populations et des ... baron de Rotschild, en fit acquisition

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Forêt Régionale de Ferrières

Communes de Bussy-Saint-George, Chelles, Collégien, Croissy-Beaubourg, Emerainville, Favières, Ferrières-en-Brie, Jossigny, Pontault-Combault, Pontcarré,

Roissy-en-Brie, Vaires-sur-Marne, Villeneuve-Saint-Denis) (Seine et Marne)

Inventaire Entomologique 2002

Office Pour les Insectes et leur Environnement

Bruno Mériguet, Pierre Zagatti, Camille Turlure, Olivier Boilly

réalisé pourl'Agence des Espaces Vertsde la Région Ile-de-France

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Avant-Propos

Le présent travail a été effectué au cours de la saison 2002 par l'Office pour les Insectes et leur Environnement, à la demande de l'Agence des Espaces Verts de la Région Ile-de-France.

L'inventaire a été réalisé sous la responsabilité scientifique de Pierre Zagatti. Une partie de ce travail a fait l'objet du Mémoire de Maîtrise de Biologie des Populations et des Ecosystèmes de Camille Turlure et Olivier Boilly (Université Libre des Sciences de Lille).

Il nous est agréable de remercier ici tous ceux qui ont permis et facilité la réalisation de ce travail, Messieurs Clavel et Boulard de l'Agence des Espaces Verts ; Mademoiselle Bernard, Messieurs Belleville, Germain et Martinez, et tout le personnel de l'Office National des Forêts sur le site de la Forêt Régionale de Ferrières.

Enfin, nous remercions tout particulièrement Christophe Bouget et Jacques Lhonoré, de l'équipe Ecolsylv du CEMAGREF à Nogent-sur-Vernisson, qui nous ont communiqué les données relatives à leur étude sur les Coléoptères du massif de Ferrières. Sommaire 1) Présentation du site ..............................................................................................................2

A) Historique ................................................................................................................2 B) Description du site...................................................................................................2 C) Gestion sylvicole .....................................................................................................4

2) Pratiques entomologiques ....................................................................................................5

A) Méthodes d’échantillonnage utilisées .....................................................................5 B) Identifications et nomenclature utilisée...................................................................7

3) Liste des espèces observées en 2002 en Forêt Régionale de Ferrières ................................9

Coléoptères ...................................................................................................................9 Lépidoptères .................................................................................................................16 Odonates .......................................................................................................................17 Orthoptères ...................................................................................................................18

4) Commentaires sur les espèces..............................................................................................19 5) Répartition des espèces et caractéristiques de l’entomofaune observée ..............................25

A) La faune des ZNIEFF..............................................................................................25 B) Coléoptères saproxyliques bio-indicateurs..............................................................26

6) Propositions et mesures en faveur de la diversité entomologique .......................................29 7) Conclusions..........................................................................................................................35 8) Bibliographie........................................................................................................................36 Annexe : Echantillonnages CEMAGREF de Coléoptères en forêt de Ferrières......................39

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1) Présentation du site

La forêt régionale de Ferrières est située dans le département de Seine et Marne (77), à une vingtaine de kilomètres de Paris, sur le rebord Nord-Ouest du plateau de Brie. Elle s’étend sur environ 2900 hectares et forme ainsi, avec la forêt domaniale d’Armainvilliers, le plus vaste ensemble forestier à l’Est de Paris.

La partie Ouest de la forêt se situe dans les couloirs aériens de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle et de l’aérodrome voisin de Lognes-Emerainville.

A) Historique : A l’époque médiévale, l’ensemble des forêts de Crécy, Malvoisine, Coubert,

Armainvilliers et Ferrières faisait partie du domaine royal des Capétiens, à la frontière du Comté de Champagne (Ferrières était le nom générique donné aux forêts près desquelles on travaillait le fer à l’aide de forges à bras).

Ce vaste domaine fut ensuite partagé entre ecclésiastiques et séculiers : en 1763, les domaines de Pontcarré et Ferrières-en-Brie furent achetés par Joseph Fouché, duc d’Otrante. Après sa mort, les héritiers mirent en vente le domaine et c’est en 1829 que James Mayer, baron de Rotschild, en fit acquisition. Il y fit construire un château par l’architecte et paysagiste anglais Joseph Paxton, et y organisa de nombreuses réceptions mondaines et chasses à courre.

Ce n’est qu’en 1973 qu’a lieu le rachat de la forêt par la Région Ile-de-France, confiant la gestion à l’Agence des Espaces Verts.

B) Description du site : La Forêt Régionale de Ferrières, comme la plupart des forêts d’Ile-de-France, est

implantée sur des sols impropres à l’agriculture intensive (sols secs et sableux ou humides et argileux). Elle est sous climat océanique tempéré avec une influence continentale.

Elle est découpée en trois unités par la route départementale D 471. Le Parc de Ferrières délimité par un mur et parfois un double fossé reste une propriété privée.

Partie ouest : Le sous-sol est principalement constitué de limons loessiques donnant naissance à des

sols bruns lessivés. Seul le Nord-Est du village de Roissy-en-Brie, le long du Morbras, est constitué de calcaires et meulières de Brie (rendzines).

Il s’y développe une chênaie neutrophile ou chênaie-charmaie : Le chêne pédonculé y est dominant, parfois mélangé à des hêtres, charmes et tilleuls. La strate arbustive est formée de noisetiers, aubépines et ronces.

Une réserve de faune, clôturée, a été créée au Nord - le Parc Lamirault - pour préserver

la tranquillité de la grande faune (chevreuil, cerf Sika, sanglier). Cette partie est traversée par des lignes à haute tension, formant un couloir à

végétations herbacées, avec quelques arbres et arbustes clairsemés. On remarque la présence d’une allée de platanes au niveau de la Ferrandière, vestiges

des aménagements du XIXème siècle. Suite à la tempête de 1999, des chablis de peupliers sont exploités et remplacés par des plantations mixte de différentes essences de feuillus.

C’est aussi la zone de la forêt la plus humide, on y observe de nombreuses mares ainsi qu’un cours d’eau : le Morbras.

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Figure 1: Carte schématique de la géologie de la Forêt de Ferrières

Partie nord: Au Nord de Pontcarré les rendzines sont issues des calcaires et meulières de Brie, et

plus au nord, des argiles vertes et glaises à cyrènes forment des pélosols. On peut y observer des plantations de résineux et des régénérations naturelles de peupliers. A l’extrême Nord ont été réalisées des plantations sur d’anciennes terres agricoles. On notera la présence d’une allée de séquoias, le premier ayant été planté lors de la visite de Napoléon III au château de Ferrières le 16 décembre 1862.

Partie est : Cette partie est constituée de bandes alternées de limons loessiques et de calcaires et

meulières de Brie. On y retrouve la même végétation que dans la partie Ouest : une chênaie-charmaie, mais aussi des groupements purs de frênes (parcelle 81), de hêtres (parcelle 132), d’aulnes (parcelles 40 et 44), de chênes chevelus (parcelle 34) et ormes (parcelle 44)…

Elle est traversée d’ouest en est par la grande « route de la chasse », aménagée au XIXème siècle et on observe entre les parcelles 68 et 67, le vestige d’une allée de platanes.

Au sud-est se trouve le parc d’Hermières, récemment acquis, riche en chênes et hêtres avec un petit chablis de résineux en bordure de la route royale. Cette zone, moins humide que la précédente ; est néanmoins traversée par un cours d’eau, la Planchette.

D’autres essences, comme les érables, merisiers, bouleaux et alisiers sont également présents et disséminés sur l’ensemble de la forêt. Au nord est, près de Jossigny, sur la bute de Belle-Assise, des carrières ont été exploitées, permettant la formation de nombreuses étendues d’eau. Le sol, constitué de sables et grès de Fontainebleau (pélosol), ainsi que d’une ceinture de marnes à huîtres (sols bruns calcaires), permet le développement d’une chênaie acidophile, c’est à dire une forêt à futaie peu dense de chênes mélangés à des châtaigniers, ainsi que le

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développement d’espèces pionnières comme les bouleaux et les saules. La strate arbustive y est relativement dense.

C) Gestion sylvicole : Cette forêt est gérée par l’Office National des Forêts de la façon suivante : -50% de taillis sous futaie -30% de futaie feuillue -15% de futaie résineuse -5% de taillis La futaie est un peuplement d’arbres adultes nés de semis. Elle peut être uniforme

lorsqu’elle est formée d’une seule essence, ou mixte, et sa régénération peut être naturelle (dissémination) ou artificielle (semis).

Le taillis est une strate arborescente plus basse que la futaie, formée de bouquets de troncs partant d’une souche commune. C’est souvent le mode d’entretien retenu dans les parcelles de chasse pour fournir des abris au gibier. Le taillis sous futaie est un mélange formé d’arbres élevés et d’un taillis en sous-bois.

On retrouve au sein de la forêt ces trois types de structures, ainsi que des zones de régénération, des friches et des clairières.

Le débardage à cheval est toujours utilisé dans certaines parcelles de la forêt. Toutes les bermes des allées sont régulièrement fauchées. Suite aux tempêtes de décembre 1999, de grandes quantités de bois ont été stockées

sous formes de stères, et entreposées le long des allées. Il reste aussi quelques grumes débitées à partir des plus gros arbres.

La Forêt de Ferrières est fréquentée par le public ainsi que par des cavaliers en provenance de plusieurs centres équestres situés autour de la forêt. Des aménagements existent en multiples endroits : parkings, aires de pique-nique et panneaux informatifs. Des travaux de drainage et de stabilisation des chemins ont été réalisés, et des sentiers piétonniers et cyclistes ont été créés. Une piste cavalière sillonne l’intérieur de la forêt.

Certaines mares de superficie importante sont aménagées (bancs, ponts,…) et entretenues pour améliorer l’accès du public. La mare du Cormier et l’étang de la Planchette sont le reflet de ces aménagements.

Figure 2: Parcellaire de la Forêt de Ferrières en Brie utilisé lors de l’étude

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2) Pratiques entomologiques

La plupart des méthodes proposées ci-dessous permettent des échantillonnages qualitatifs, dont la qualité dépend beaucoup de l'expérience de l'entomologiste et de sa connaissance de la biologie des insectes. Les seules méthodes qui autorisent un travail quantitatif sont celles qui utilisent des pièges à interception non attractifs, les autres ne sont pas envisageables sans prendre des précautions drastiques (transects très précis pratiqués toujours par le même expérimentateur, pièges attractifs limités à une seule espèce etc…).

La prospection entomologique est l'étape de terrain. De son déroulement découle les résultats de l'étude. Elle s'appuie sur différentes méthodes d’échantillonnage. Les méthodes employées sur le site de la Forêt de Ferrières sont présentées ci dessous. Dans la plupart des cas, il est indispensable de sacrifier et de conserver des individus (en petit nombre !) pour les identifier correctement et surtout pour conserver une trace des échantillons observés, dont l'identité pourra toujours être vérifiée a posteriori par un spécialiste.

L'identification est une étape parfois réalisable sur le terrain, mais nécessitant presque systématiquement l'utilisation d'une loupe binoculaire et les ouvrages de déterminations spécifiques. La qualité des identifications assure la qualité de l'étude. Il est souvent indispensable de faire appel à des spécialistes pour des groupes particulièrement difficiles. Les seuls insectes qui peuvent être identifiés directement sur le terrain et relâchés sont : beaucoup de Lépidoptères Rhopalocères, quelques grosses espèces de Coléoptères emblématiques (Carabes, Lucanides et Scarabéoides, Cerambycides), quelques Orthoptères Ensifères, les mantes et la plupart des Odonates.

A) Méthodes d’échantillonnage utilisées (Colas, 1974)

1: Méthodes de prospection actives Chasse à vue : Les insectes sont échantillonnés à vue, le long de transects sur des

éléments linéaires du paysage au moyen d'un filet à papillons. Si le temps est ensoleillé, c'est la méthode efficace pour les Lépidoptères Rhopalocères ou Zygaenidae, les Odonates, les Coléoptères floricoles, mais aussi pour beaucoup d'espèces héliophiles vivant au niveau du sol, comme les Orthoptères ou les Cicindèles.

Fauchage : Le filet fauchoir est utilisé dans la végétation basse et permet de collecter une faune extrêmement abondante d'insectes (et d'arachnides). On essaiera dans la mesure du possible de faucher une espèce végétale à la fois.

Filet troubleau : C'est la version aquatique du précédent, indispensable pour la faune de pleine eau, plus difficile à utiliser pour la faune de fond (larves).

Parapluie japonais (nappe montée) : Une toile carrée de couleur claire de 120 x 120 cm est tendue sur un cadre pliant en bois. La nappe est maintenue d'une main sous le feuillage des arbres et arbustes pendant que l'on secoue brutalement les végétaux avec l'autre main (battage). Les insectes se laissent tomber sur la nappe où ils sont facilement collectés. Cette méthode capture tous les insectes présents sur les branches des arbres et des arbustes : Coléoptères Elateridae, Buprestidae, Chrysomelidae et Curculionidae, mais aussi Hémiptères et Homoptères, Névroptères, Trichoptères etc…

Visite des gîtes : Bien entendu, l'examen d'habitats très particuliers est indispensable : bois morts, notamment sous les écorces (à terre ou sur pied), intérieur des champignons, sous les grosses pierres, cavités dans les troncs, bouses et crottins, nids et terriers, talus de mousse au bord des ruisseaux etc. Certains examens sont destructeurs (arrachage des écorces,

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destruction des souches …) tous les gîtes ne sont donc pas systématiquement prospectés et les pierres sont remises en place.

Certaines méthodes améliorent la prospection des gîtes :

Enfumage : Pratiqué à l’aide d’un enfumoir d’apiculture fournissant une fumée dense qui chasse les insectes de leurs abris. Les insectes sont alors récoltés directement ou sur une nappe montée placée sous la zone explorée. Cette méthode limite la dégradation des habitats qui peuvent être visités à plusieurs reprise au cours de la saison. Elle est très efficace sur les stères de bois, les champignons, sur les sols craquelés, les écorces , ….

Tamis à excréments : composé de trois tamis de maillages décroissants, s’emboîtant

parfaitement les uns dans les autres. Il permet de recueillir des coléoptères coprophages. On dispose les excréments (crottins de chevaux, déjections de sangliers,…) sur le tamis supérieur et on le fractionne pour y déloger les insectes. Ces manipulations nécessitent, par mesure d’hygiène, le port de gants en latex.

Chalutage : Cette méthode, intermédiaire entre la prospection active et la récolte automatique, permet, grâce à un ou plusieurs grands filets tractés par une voiture sur les chemins carrossables, de récolter les nombreux insectes qui volent lors des chaudes soirées. Les insectes récoltés sont souvent de petite taille.

2: Dispositifs de récolte automatique

Pièges Barber : Les pièges sont constitués de gobelets en polystyrène (20 cl) enterrés

jusqu'au bord supérieur de façon à créer un puits dans lequel les insectes marcheurs vont choir. Une plaque (pierre, tuile ou écorce), disposée un centimètre au-dessus du bord supérieur du piège, protège de l'eau de pluie. Ces pièges ont été rendus attractifs par l'addition de 4 cl de vin additionné de sel (conservateur).Les pièges Barber ainsi appâtés sont très efficaces pour échantillonner la faune des Carabidae et des Silphidae. Ces pièges sont malheureusement facilement localisés et détruits par les mammifères ongulés, sauvages et domestiques.

Pièges à vin : Ces pièges sont fabriqués à partir d'une bouteille d'eau minérale en PVC dont le goulot a été découpé et serti à l'envers pour former un entonnoir. Le piège est rempli avec 0,2 l de vin et suspendu le long d'un tronc ou d'une branche maîtresse à une hauteur variant entre 3 et 15 mètres suivant la topographie du site. Un grillage sépare les insectes capturés du compartiment vin au fond de la bouteille.

Ce type de piège est efficace pour capturer des insectes floricoles comme les cétoines et certains Cerambycidae. Il capture également de nombreuses mouches (Syrphidae), des Noctuelles (Catocala spp.) et des Hyménoptères Vespidae (guêpes et frelons), ces derniers pouvant endommager gravement les insectes déjà présents dans le piège. Ces pièges aériens sont toutefois délicats à poser et à relever. Il s'agit parfois d'un piège très destructeur.

Nasses à hydrocanthares : La nasse est de forme cylindrique, de 15 cm de diamètre pour 40 cm de hauteur, réalisée en grillage PVC à maille de 5 mm. Aux deux extrémités du cylindre sont disposés deux cônes inversés pour piéger les insectes entrants. La nasse est munie de deux flotteurs (les coléoptères aquatiques respirent en surface) et appâtée avec du cœur de bœuf. Cette méthode facile à mettre en œuvre capture les gros Dytiscidae et Hydrophilidae. Les insectes capturés vivants peuvent facilement être relâchés après identification. La grande voracité des dytiques limite cependant les échantillonnages d'insectes aquatiques plus petits…

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Piège à interception : Ces pièges d'utilisation récente sont constitués d'un croisillon en Plexiglas transparent

placé au-dessus d'un entonnoir lui-même muni d'un flacon collecteur (liquide conservateur). L'ensemble est accroché le plus haut possible en milieu boisé. Le rendement de ce piège non destructeur est assez faible, mais il permet de capturer des espèces (Coléoptères xylophages notamment) qu'on ne trouve quasiment jamais par d'autres méthodes, espèces qui ne fréquentent que les strates les plus élevées de la canopée. Ce piège lourd et coûteux est cependant assez voyant et sujet au vandalisme.

Chasse à la lumière : Des lampes émettant beaucoup d'ultraviolet sont disposées devant un drap blanc tendu

verticalement au milieu d’un espace dégagé. Les insectes attirés par la lumière se posent sur le drap où ils sont aisément collectés. Cette méthode est applicable par de chaudes nuits d’été sans lune. Presque tous les groupes d’insectes volant ayant une activité nocturne ou crépusculaire sont attirés par ce dispositif, notamment les Lépidoptères.

3: Effort de prospection et couverture de l’espace étudié Ce paragraphe se résumera aux cartes représentant la projection des méthodes

énumérées ci dessus sur la surface de la Forêt de Ferrières ainsi que le nombre de visites effectuées sur chacune de parcelles visitées.

Figure 3 : Répartition et méthodes de prospection sur le massif forestier. B) Identifications et nomenclature utilisée

La priorité à été donnée au groupe d'insectes le plus important numériquement : les

coléoptères. Quelques espèces caractéristiques d'autres ordres ont été occasionnellement collectés. La grande majorité des Coléoptères ont été conservés et mis en collection pour vérifications éventuelles.

Les insectes ont été observés et collectés en 2002 par O. Boilly, B. Mériguet, C. Turlure , P. Zagatti.

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Les Coléoptères Elateridae ont été identifiés par A. Horellou, Les Coléoptères Staphylinidae par A. Mari et les autres insectes par B. Mériguet et P. Zagatti.

La liste des espèces présentée au chapitre suivant suit la nomenclature la plus récente qui nous soit accessible, en fonction des personnes-ressource qui ont pris la responsabilité des identifications.

Les sources bibliographiques pour la nomenclature et les identifications, sont rassemblée en fin de document.

L'inventaire de ce massif forestier a nécessité près d’une cinquantaine de sorties sur le terrain. Plus de 1600 spécimens ont été collectés, préparés et conservés, soit 1206 observations (espèce/parcelle/jour) qui concernent 362 espèces de Coléoptères, 9 espèces Orthoptères, 16 espèces d’Odonates et 49 espèces de Lépidoptères ; soit au total 436 espèces d’insectes.

Figure 4 : Nombre de visites par parcelles sur le massif forestier.

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3) Liste des espèces observées en 2002 en Forêt Régionale de Ferrières La liste des espèces observées de la forêt régionale de Ferrières présente le statut de

protection régionale (PR), ainsi que le statut d'espèces déterminantes (DET) pour les ZNIEFF telles qu'elles ont été présentées au CSRPN Ile-de-France en janvier 2001. Les espèces de Coléoptères repérées par FOR sont des espèces saproxyliques indicatrices de la qualité des milieux boisés, suivant la terminologie de Brustel (voir chapitre 5B). Les espèces qui font l'objet d'un commentaire sont suivies d'un astérisque (*)

Toutes les données présentées dans ces listes ont été saisies dans une base de données. COLEOPTERES Carabidae

• Cicindela campestris Linné • Cicindela hybrida Linné • Calosoma sycophanta Linné * • Carabus auratus Linné • Carabus nemoralis Müller • Leistus fulvibarbis Dejean • Nebria brevicollis Fabricius • Notiophilus palustris Duftschmid • Notiophilus rufipes Curtis • Notiophilus biguttatus Fabricius • Notiophilus substriatus Waterhouse * • Elaphrus riparius Linné • Elaphrus cupreus Duftschmid • Loricera pilicornis Fabricius • Clivina fossor Linné • Dyschirius aeneus Dejean • Paratachys bistriatus Duftschmid • Bembidion dentellum Thünberg • Bembidion varium Olivier • Bembidion articulatum Panzer • Bembidion octomaculatus Goeze • Bembidion doris Panzer • Bembidion lunulatum Fourcroy • Bembidion guttula Fabricius • Bembidion quadrimaculatum Linné • Bembidion illigeri Netolitzky • Bembidion lampros Herbst • Asaphidion curtum Heyden • Asaphidion stierlini Heyden • Perigona nigriceps Dejean * • Anisodactylus binotatus Fabricius • Diachromus germanus Linné • Ophonus rotundicollis Fairmaire et Laboulbène • Ophonus melleti Heer * • Pseudoophonus rufipes De Geer • Pseudoophonus griseus Panzer • Harpalus affinis Schrank • Stenolophus teutonus Schrank • Stenolophus mixtus Herbst • Bradycellus harpalinus Serville • Acupalpus dubius Schilsky • Anthracus consputus Duftschmid * • Poecilus cupreus Linné

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• Poecilus versicolor Sturm • Pterostichus vernalis Panzer • Pterostichus strenuus Panzer • Pterostichus oblongopunctatus Fabricius • Pterostichus anthracinus Illiger • Pterostichus nigrita Fabricius • Pterostichus minor Gyllenhal • Pterostichus madidus Fabricius • Pterostichus cristatus L. Dufour • Molops piceus Panzer • Abax parallelepidepus Piller & Mitterpacher • Abax parallelus Duftschmid • Oxypselaphus obscurus Herbst • Platynus assimilis Paykull • Platynus livens Gyllenhal • Agonum sexpunctatum Linné • Agonum marginatum Linné • Agonum muelleri Herbst • Agonum duftschmidi Schmidt * • Anchomenus dorsalis Pontoppidan DET. • Amara plebeja Gyllenhal • Amara ovata Fabricius • Amara lunicollis Schiödte • Amara aulica Panzer • Badister dilatatus Chaudoir * • Demetrias monostigma Samouelle • Demetrias atricapillus Linné • Paradromius linearis Olivier • Dromius quadrimaculatus Linné • Microlestes minutulus Goeze

Dytiscidae • Rhantus notatus Fabricius • Colymbetes fuscus Linné • Acillius sulcatus Linné • Dysticus marginalis Linné

Hydrophilidae • Sphaeridium bipustulatum Fabricius • Sphaeridium scarabaeoides Linné • Hydrobius fuscipes Linné

Histeridae • Hololepta plana Sulzer

Silphidae • Nicrophorus humator Olivier • Nicrophorus vespilloides Herbst • Nicrophorus vespillo Linné • Silpha granulata Thünberg • Phosphuga atrata Linné

Scaphidiidae • Scaphium immaculatum Olivier * • Scaphidium quadrimaculatum Olivier

Staphylinidae • Paederus riparius Linné • Ocypus olens Müller • Velleius dilatatus Fabricius *

Lucanidae • Platycerus caraboides Linné FOR

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• Dorcus parallelipipedus Linné Trogidae

• Trox perrisi Fairmaire DET. * Geotrupidae

• Odontaeus armiger Scopoli DET. * • Typhoeus typhoeus Linné • Anoplotrupes stercorosus Scriba

Aphodiidae • Aphodius erraticus Linné * • Aphodius fossor Linné • Aphodius haemorroidalis Linné • Aphodius rufipes Linné • Aphodius sticticus Panzer • Aphodius granarius Linné

Melolonthidae • Serica brunnea Linné

Scarabaeidae • Euoniticellus fulvus Goeze DET. * • Onthophagus ovatus Linné • Onthophagus joannae Goljan DET. • Onthophagus coenobita Herbst DET. • Onthophagus similis Scriba DET. • Onthophagus fracticornis Preyssler DET. • Onthophagus vacca Linné DET.

Cetoniidae • Valgus hemipterus Linné • Cetonia aurata Linné • Trichius rosaceus Voet

Lymexylidae • Lymexylon navale Linné

Homalisidae • Homalisus fontisbellaquei Geoffroy

Lampyridae • Lampyris noctiluca Linné • Phosphaenus hemipterus Geoffroy

Cantharidae • Cantharis fusca Linné • Cantharis pellucida Fabricius • Cantharis bicolor Herbst * • Cantharis lateralis Linné • Cantharis livida Linné • Cantharis decipiens Baudi • Cantharis cryptica Ashes * • Cantharis pallida Goeze • Cantharis rufa Linné • Cantharis haemorrhoidalis Fabricius • Rhagonycha lutea Müller • Rhagonycha fulva Scopoli • Rhagonycha limbata Thomson • Rhagonycha lignosa Müller • Malthinus flaveolus Gyllenhal • Malthinus fasciatus Olivier • Malthodes minimus Linné

Malachiidae • Charopus pallipes Olivier

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• Malachius viridis Fabricius • Malachius bipustulatus Linné • Axinotarsus ruficollis Olivier * • Axinotarsus pulicarius Fabricius

Melyridae • Psilothrix viridicaeruleus Geoffroy • Dolichosoma lineare Rossi

Cleridae • Tillus elongatus Linné FOR * • Thanasimus formicarius Linné • Clerus mutillarius Fabricius

Salpingidae • Lissodema quadripustulatum Marsham * • Rhinosimus planirostris Fabricius

Pyrochroidae • Pyrochroa coccinea Linné • Pyrochroa serraticornis Scopoli

Lagriidae • Lagria hirta Linné

Alleculidae • Mycetochara linearis Illiger • Cteniopus flavus Scopoli

Tenebrionidae • Bolitophagus reticulatus Linné FOR • Uloma culinaris Linné DET. • Corticeus unicolor Piller

Melandryidae • Tetratoma desmaresti Latreille DET. FOR * • Orchesia micans Panzer FOR • Orchesia minor Walker FOR • Abdera flexuosa Paykull DET. FOR * • Melandrya caraboides Linné DET. FOR * • Conopalpus testaceus Olivier *

Anthicidae • Anthicus antherinus Linné

Oedemeridae • Xanthochroa carniolica Gistl * • Chrysanthia viridissima Linné * • Chrysanthia nigricornis Westh. • Oedemera podagrariae Linné • Oedemera nobilis Scopoli • Oedemera lurida Marsham

Helodidae • Microcara testacea Linné

Elateridae • Athous haemorrhoidalis Fabricius • Athous vittatus Fabricius • Athous difformis Boisduval et Lacordaire • Athous bicolor Goeze • Nothodes parvulus Panzer • Denticollis linearis Linné • Stenagostus rhombeus Olivier FOR * • Hemicrepidus hirtus Herbst • Ampedus nigerrimus Lacordaire FOR • Ampedus sanguineus Linné

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• Ampedus quercicola Reitter • Ampedus pomorum Herbst FOR • Dalopius marginatus Linné • Agriotes acuminatus Stephens • Agriotes pallidulus Illiger • Agriotes pilosellus Schönherr • Agriotes lineatus Linné • Agriotes obscurus Linné • Synaptus filiformis Fabricius • Adrastus rachifer Fourcroy • Melanotus villosus Geoffroy

Eucnemidae • Melasis buprestoides Linné • Hylis olexai Palm FOR • Hylis simonae Olexa FOR * • Dromaeolus barnabita Villa FOR * • Dirrhagus pygmaeus Fabricius FOR

Buprestidae • Chrysobothris affinis Linné • Agrilus ater Linné FOR * • Agrilus biguttatus Fabricius • Agrilus angustulus Illiger • Agrilus olivicolor Kiesenwetter • Aphanisticus elongatus Villa * • Aphanisticus emarginatus Olivier * • Trachys minutus Linné

Anobiidae • Ochina ptinoides Gyllenhal • Xestobium plumbeum Illiger • Hadrobregmus fulvicornis Sturm • Ptilinus pectinicornis Linné

Dermestidae • Anthrenus pimpinellae Fabricius • Anthrenus verbasci Linné

Mycetophagidae • Triphyllus bicolor Fabricius FOR • Litargus connexus Geoffroy

Byturidae • Byturus aestivus Linné • Byturus tomentosus Fabricius

Ostomatidae • Nemosoma elongatum Linné * • Tenebrioides fuscus Fabricius

Colydiidae • Pycnomerus terebrans Olivier FOR * • Coxelus pictus Sturm • Bitoma crenata Erichson • Colydium elongatum Fabricius

Bostrychidae • Xylopertha retusa Olivier *

Rhizophagidae • Rhizophagus bipustulatus Fabricius

Nitidulidae • Kateretes pedicularius Linné • Pocadius ferrugineus Fabricius

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• Glischrochilus quadriguttatus Olivier • Glischrochilus hortensis Fourcroy

Silvanidae • Silvanus bidentatus Fabricius • Silvanus unidentatus Fabricius • Psammoecus bipunctatus Fabricius

Cucujidae • Uleiota planata Linné

Erotylidae • Tritoma bipustulata Fabricius • Triplax russica Linné

Coccinellidae • Pullus haemorrhoidalis Herbst • Chilocorus bipustulatus Linné • Exochonus 4-pustulatus Linné • Coccidula rufa Herbst • Rhyzobius litura Fabricius • Hippodamia variegata Goeze • Anisosticta 19-punctata Linné • Aphidecta obliterata Linné • Adalia bipunctata Linné • Adalia 10-punctata Linné • Coccinella 7-punctata Linné • Oenopia conglobata Linné • Calvia 10-guttata Linné • Calvia 14-guttata Linné • Propylea 14-guttata Linné • Tytthaspis 16-punctata Linné • Psylobora 22-punctata Linné • Halyzia 16-guttata Linné • Vibidia 12-guttata Poda

Endomychidae • Endomychus coccineus Linné

Cerambycidae • Prionus coriarius Linné FOR * • Rhagium inquisitor Linné • Rhagium sycophanta Schrank FOR • Stenocorus meridianus Linné FOR • Grammoptera ruficornis Fabricius • Alosterna tabacicolor De Geer • Pseudovadonia livida Fabricius • Pachytodes cerambyciformis Schrank • Anoplodera sexguttata Fabricius FOR * • Corymbia scutellata Fabricius FOR • Corymbia rubra Linné • Corymbia fulva De Geer • Leptura maculata Poda • Leptura aurulenta Fabricius • Leptura quadrifasciata Linné • Stenurella nigra Linné • Stenurella melanura Linné • Arhopalus rusticus Linné • Trichoferus pallidus Fabricius * • Molorchus minor Linné * • Stenopterus rufus Linné • Aromia moschata Linné *

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• Pyrrhidium sanguineum Linné • Poecilium alni Linné • Xylotrechus rusticus Linné * • Clytus arietis Linné • Plagionotus arcuatus Linné • Plagionotus detritus Linné • Mesosa nebulosa Fabricius • Pogonocherus hispidus Linné • Anaesthetis testacea Fabricius * • Leiopus nebulosus Linné • Leiopus femoratus Fairmaire • Exocentrus adspersus Mulsant * • Saperda scalaris Linné * • Saperda populnea Linné • Oberea oculata Linné * • Agapanthia cardui Linné • Agapanthia villosoviridescens De Geer • Calamobius filum Rossi * • Phytoecia cylindrica Linné * • Tetrops praeusta Linné

Chrysomelidae • Donacia versicolorea Brahm DET. * • Orsodacne cerasi Linné • Zeugophora scutellaris Suffrian * • Oulema melanopus Linné • Oulema gallaeciana Heyden • Smaragdina flavicollis Charpentier • Smaragdina aurita Linné * • Cryptocephalus coryli Linné DET. • Cryptocephalus moraei Linné • Cryptocephalus vittatus Fabricius • Cryptocephalus ocellatus Drapiez • Cryptocephalus pusillus Fabricius • Timarcha tenebricosa Fabricius DET. * • Chrysolina polita Linné • Chrysolina varians Schaller • Chrysolina hyperici Forster • Gastrophysa viridula De Geer • Chrysomela populi Linné • Chrysomela tremulae Fabricius • Linaeidea aenea Linné DET. * • Phratora vitellinae Linné • Phratora vulgatissima Linné • Gonioctena rufipes De Geer • Galerucella pusilla Duftschmid * • Lochmaea caprae Linné • Luperus longicornis Fabricius • Cassida viridis Linné

Bruchidae • Bruchus rufimanus Boheman • Bruchus rufipes Herbst • Bruchidius varius Olivier

Anthribidae • Platyrrhinus resinosus Scopoli FOR * • Tropideres albirostris Herbst FOR • Platystomus albinus Linné FOR *

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Curculionidae • Otiorhynchus impressiventris Fairmaire • Polydrusus pterygomalis Boheman • Polydrusus sericeus Schaller • Polydrusus sparsus Gyllenhal • Sciaphilus asperatus Bonsdorff • Strophosoma melanogrammum Förster • Strophosoma capitatum De Geer • Liophloeus tessulatus Müller • Sitona cambricus Stephens • Sitona lineatus Linné • Sitona flavescens Marsham • Tanymecus palliatus Fabricius * • Lixus iridis Olivier • Larinus turbinatus Gyllenhal • Hylobius abietis Linné • Hylobius transversovittatus Goeze * • Magdalis flavicornis Gyllenhal • Cossonus parallelipipedus Herbst • Stereocorynes truncorum Germar * • Mononychus punctumalbum Herbst • Rhinoncus pericarpius Linné • Tapinotus sellatus Fabricius * • Nedyus quadrimaculatus Linné • Curculio venosus Gravenhorst • Curculio glandium Marsham • Rhynchaenus quercus Linné • Rhynchaenus salicis Linné • Stereonychus fraxini De Geer • Cionus tuberculosus Scopoli • Cionus hortulanus Geoffroy • Cionus alauda Herbst • Gymnetron bipustulatum Rossi • Apion frumentarium Linné • Apion haematodes Kirby • Deporaus betulae Linné

Platypodidae • Platypus cylindricus Fabricius

LEPIDOPTERES Pyralidae

• Eurrhypara hortulata Linné Lasiocampidae

• Lasiocampa quercus Linné • Euthrix potatoria Linné

Sphingidae • Deilephila elpenor Linné

Hesperiidae • Thymelicus sylvestris Poda • Ochlodes venata Bremer & Grey

Papilionidae • Papilio machaon Linné

Pieridae • Aporia crataegi Linné DET PR *

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• Pieris brassicae Linné • Pieris rapae Linné • Gonepteryx rhamni Linné

Lycaenidae • Lycaena phlaeas Linné • Neozephyrus quercus Linné • Celastrina argiolus Linné • Polyommatus icarus Rottemburg

Nymphalidae • Argynnis paphia Linné • Vanessa atalanta Linné • Vanessa cardui Linné • Inachis io Linné • Aglais urticae Linné • Polygonia c-album Linné • Araschnia levana Linné • Limenitis populi Linné DET PR * • Limenitis camilla Linné • Apatura ilia Denis & Schiffermüller DET * • Apatura iris Linné DET * • Pyronia tithonus Linné • Aphantopus hyperantus Linné • Maniola jurtina Linné • Melanargia galathea Linné DET

Drepanidae • Habrosyne pyritoides Hufnagel • Tethea or Denis & Schiffermüller • Watsonalla binaria Hufnagel

Geometridae • Lomaspilis marginata Linné • Macaria alternata Denis & Schiffermüller • Plagodis dolobraria Linné • Opisthograptis luteolata Linné • Biston betularia Linné

Lymantriidae • Lymantria monacha Linné • Lymantria dispar Linné

Arctiidae • Miltochrista miniata Forster • Arctia caja Linné • Phragmatobia fuliginosa Linné

Noctuidae • Catocala fulminea Scopoli * • Deltote bankiana Fabricius DET * • Pseudoips prasinanus Linné • Calocasia coryli Linné • Craniophora ligustri Denis & Schiffermüller • Callopistria juventina Stoll

ODONATES Lestidae

• Lestes viridis Van der Linden • Sympecma fusca Van der Linden DET

Platycnemidae • Platycnemis pennipes Pallas

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Coenagrionidae • Coenagrion puella Linné • Coenagrion scitulum Rambur DET PR * • Ischnura elegans Van der Linden • Pyrrhosoma nymphula Sulzer

Aeshnidae • Aeshna cyanea Müller • Anax imperator Leach

Libellulidae • Crocothemis erythraea Brullé • Libellula depressa Linné • Libellula quadrimaculata Linné • Orthetrum brunneum Fonscolombe DET * • Orthetrum cancellatum Linné • Sympetrum sanguineum Müller • Sympetrum striolatum Charpentier

ORTHOPTERES Tettigoniidae

• Leptophyes punctatissima Bosc • Conocephalus discolor Thunberg • Metrioptera roeselii Hagenbach DET * • Tettigonia viridissima Linné • Platycleis albopunctata Goeze

Gryllidae • Oecanthus pellucens Scopoli PR

Acrididae • Chrysochraon dispar Germar • Chorthippus parallelus Zetterstedt

DICTYOPTERES Mantidae

• Mantis religiosa Linné DET PR

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4) Commentaires sur les espèces • Calosoma sycophanta : Cette grande et belle espèce méridionale est rarissime en Ile-de-

France : un spécimen à Fontainebleau en 1974 et un autre dans l'Essonne en 1951. C'est un élytre qui a été trouvé à Ferrières en 2002.

• Notiophilus substriatus : Une espèce assez rare liée aux zones sablonneuses, généralement sur des substrats plus ouverts et plus secs que les autres espèces du genre.

• Perigona nigriceps : Il s'agit d'une espèce synanthrope dont l'observation en Ile-de-France est exceptionnelle. On la trouve généralement dans des débris végétaux en décomposition où elle est probablement prédatrice d'autres arthropodes.

• Ophonus melleti : Espèce xérophile peu commune qui fréquente les friches et les milieux ouverts, surtout sur terrains calcaires.

• Anthracus consputus : Ce carabique des zones marécageuses est bien rare en Ile-de-France.

• Agonum duftschmidi : Le complexe d'espèces proches d'Agonum viduum a été révisé par Schmidt en 1994. Là où l'on considérait classiquement avoir deux espèces, Schmidt en a mis en évidence au moins cinq pour la faune de France moyenne. Les anciennes données concernant Agonum viduum auctorum et A. moestum auctorum sont donc toutes à revoir. Il est à noter que la distinction spécifique ne peut se faire que par dissection des mâles, les femelles demeurent dans tous les cas anonymes.

• Badister dilatatus : Espèce des grands marécages, ce carabique n'avait apparemment jamais été observé dans le département de Seine-et-Marne.

• Scaphium immaculatum : Rare espèce mycétophage qui vit dans les vieux bois partiellement décomposés et les champignons des arbres, parfois typique des milieux sablonneux (dunes aux Pays-Bas).

• Velleius dilatatus : Ce gros staphylin est un commensal des nids de frelon. Il est sans doute répandu mais sa biologie particulière le rend particulièrement difficile à observer.

• Trox perrisi : Espèce très rare que l'on trouve dans les nids d'oiseaux, notamment de rapaces et de pics. L'espèce est également attirée par les sources lumineuses riches en UV. Son observation en dehors de la forêt de Fontainebleau est exceptionnelle.

• Odontaeus armiger : Espèce terricole très rare en Ile-de-France. Un couple a été capturé au piège lumineux. Le mâle est d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'un individu "major", dont tous les caractères sexuels secondaires sont hypertrophiés (allométrie).

• Aphodius erraticus : La faune des scarabéoides coprophages de la Forêt de Ferrières est remarquable, avec 6 espèces d'Aphodius et 6 espèces d'Onthophagus, plus quelques espèces remarquables comme la suivante. Les recycleurs de matière organique trouvent encore sur Ferrières de quoi s'alimenter, tant à partir des animaux sauvages que des domestiques.

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• Euoniticellus fulvus : Un beau scarabée coprophage des zones ouvertes. Comme les autres bousiers inféodés aux mammifères domestiques, cette espèce rare a beaucoup souffert des traitements antiparasitaires systématiques du bétail.

• Cantharis bicolor : Espèce très caractéristique et cependant rarement signalée en Ile-de-France.

• Cantharis cryptica : Cette espèce est généralement confondue avec Cantharis pallida Goeze dont elle ne se distingue que par la morphologie des pièces génitales. Les deux espèces sont présentes en Forêt Régionale de Ferrières.

• Axinotarsus ruficollis : Les Axinotarsus sont de minuscules malachides bariolés qui s'attrapent par fauchage des zones ouvertes fleuries. Comme souvent dans la famille, les mâles présentent de spectaculaires expansions à l'extrémité des élytres. Cette espèce est la moins fréquente des trois que compte le genre en Ile-de-France.

• Tillus elongatus : C'est un prédateur d'insectes xylophages, notamment d'Anobiidae, qui fréquente exclusivement les vieux troncs de feuillus. Hôte classique des vieilles futaies de plaine, l'espèce est un indicateur de la qualité des peuplements forestiers.

• Lissodema quadripustulatum : Les Salpingidae sont de très petits hétéromères que l'on trouve très communément dans les pièges à interception aériens. Cette espèce, caractérisée par les contours dentelés de son prothorax est parmi les plus rares de la famille en Ile-de-France.

• Tetratoma desmaresti : Les Tetratoma, coléoptères mycétophages, sont des espèces peu courantes qui sont fréquemment classées dans une famille à part, les Tetratomidae. Ils se développent dans les champignons des arbres et sont caractéristiques des vieux bois en décomposition. T. desmaresti est une espèce rarissime qui n'était connue que du massif de Fontainebleau pour la moitié nord de la France.

• Abdera flexuosa : Rare espèce mycétophage qui vit dans les champignons des vieux feuillus, notamment les hêtres.

• Melandrya caraboides : C'est la plus grosse espèce de Melandryidae, un xylophage secondaire caractéristique des peuplements feuillus âgés.

• Conopalpus testaceus : Un autre Melandryidae rare et caractéristique des vieilles futaies feuillues.

• Xanthochroa carniolica : Cet oedémère nocturne est une espèce méridionale et orientale en limite d'aire en Ile-de-France. Les mentions de cette espèce peu fréquente sont toutes récentes et il est possible qu'il s'agisse d'une espèce en expansion.

• Chrysanthia viridissima : Les adultes de cette oedémère se trouvent sur les fleurs, alors que les larves saproxylophages vivent dans les conifères. L'espèce est en extension mais demeure peu commune en Ile-de-France.

• Stenagostus rhombeus Olivier (= villosus Geoffroy) : Ce gros taupin est prédateur à l’état larvaire de larve de Cerambycidae (Megopis scabricornis, Cerambyx cerdo, C. scopolii, …). Cette espèce est peu sélective. La larve a besoin de deux années avant de se

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nymphoser. Les adultes apparaissent fin juin et restent actif jusqu’au mois de septembre. Ils ont une activité principalement nocturne. La captures par d’autre moyens que le piège attractif aérien amorcé avec du vin sont rares.

• Hylis simonae : Le genre Hylis (= Hypocoelus) n'a été révisé qu'assez récemment, par Olexa et par Palm entre 1950 et 1970. Comme les espèces sont de plus très difficiles à identifier, il n'est pas étonnant qu'une espèce comme H. simonae soit signalée ici pour la première fois d'Ile-de-France.

• Dromaeolus barnabita : C'est une espèce très rare, qui comme Tetratoma desmaresti, n'était connue que du massif de Fontainebleau pour la moitié nord de la France. D. barnabita a cependant été observée bien plus que de coutume en 2002 à Fontainebleau et il est possible que sa relative abondance soit une conséquence de la tempête de décembre 1999. L'évolution naturelle de la nécromasse forestière et l'absence de chablis plus récents devraient limiter les populations de ces saproxyliques dans les prochaines années.

• Agrilus ater : Ce beau bupreste des peupliers et des saules est devenu très rare en Ile-de-France. Il n'est présent qu'en quelques points de Seine-et-Marne, y compris dans la Forêt Régionale de Bréviande.

• Aphanisticus elongatus : Ce rare petit bupreste n’a pas été signalé d’Ile-de-France depuis de nombreuses années. La larve se développerait sur les Cypéracées. L’adulte se prend sur ces même plantes au fauchage. Les adultes s’observent du mois de mai jusqu’au mois de septembre.

• Aphanisticus emarginatus : La biologie de cette espèce est à peu près identique à celle d’A. elongatus. Il semble qu’il y ait deux générations par an, les adultes hivernants assurant la reproduction au printemps. Cette espèce est, d’après nos observations franciliennes, plus fréquente que la précédente.

• Nemosoma elongatum : Les Ostomatidae (= Trogositidae) sont des insectes saproxyliques de taille moyenne qui sont soit prédateurs comme Nemosoma elongatum, soit mycétophages. Cette espèce cylindrique et très allongée est bien adaptée à la chasse dans les galeries de xylophages sur de très vieux bois cariés, chênes ou hêtres. C'est une espèce assez rare comme la plupart des membres de la famille.

• Pycnomerus terebrans : Rare espèce au régime probablement saproxylophage qui se rencontre dans les troncs cariés de feuillus, généralement associé à des fourmis du genre Lasius. Elle se prend habituellement dans les pièges d'interception aériens.

• Xylopertha retusa : Un bostryche xylophage secondaire du chêne, toujours rare.

• Prionus coriarius : Ce gros xylophage est encore assez commun en Ile-de-France, la larve vit sur les gros chênes et hêtres morts très dégradés.

• Anoplodera sexguttata : C'est une lepture réputée rare qu'on observe de plus en plus fréquemment dans la région parisienne. La larve se développe sur feuillus, et les adultes sont assez faciles à observer sur les fleurs de sureau ou d'ombellifères.

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• Trichoferus pallidus : Espèce rare en France et qui n'était connue que de la Forêt de Fontainebleau pour l'Ile-de-France. On attire les adultes, parfois en nombre, dans les pièges à vin. Les larves vivent dans les vieux chênes.

• Molorchus minor : Commun en zones montagneuses, ce petit longicorne des conifères est rarement observé dans la Région.

• Aromia moschata : Cette grande espèce des saules est très spectaculaire et facile à observer. Elle est cependant très localisée, même si ses effectifs peuvent être importants sur les arbres favorables.

• Xylotrechus rusticus : Une espèce des feuillus, grise, remarquablement homochrome et difficile à observer. Elle est en fait rarement citée en dehors de Fontainebleau.

• Anaesthetis testacea : Un longicorne des feuillus, nocturne et très discret. Les citations franciliennes récentes ne le mentionnent que de Fontainebleau.

• Exocentrus adspersus : Espèce polyphage sur le petit bois mort de feuillus, elle est devenue le longicorne le plus commun au battage à Ferrières. Il pourrait s'agir là encore d'un "effet tempête" temporaire dû à la quantité importante de houppiers laissés en place depuis décembre 1999.

• Saperda scalaris : Une magnifique espèce des feuillus, notamment les merisiers. C'est une des saperdes qui s'attaque aux arbres dépérissants et qui semble assez rare, ou en tous cas localisée en Ile-de-France.

• Oberea oculata : C'est une espèce discrète et peu observée malgré sa taille et sa couleur. Hôte exclusif des saules, elle est assez rare dans la Région.

• Calamobius filum : L'aiguillonier est apparu en Ile-de-France il y a une quinzaine d'années, c'est apparemment une espèce en extension vers le nord, mais qui reste assez rare. Les larves se développent dans la tige des graminées sauvages (avoines).

• Phytoecia cylindrica : Un autre longicorne dont les larves se développent dans des plantes herbacées (ombellifères), l'espèce est assez rare dans toute la France.

• Donacia versicolorea : Cette donacie vit sur Potamogeton. Ses larves se développent en milieu aquatique. Elles respirent à l’aide d’un trocart qu’elles plantent dans les tissus des végétaux. L’adulte vit hors de l’eau et ne s’en éloigne que rarement. Toutes les donacies sont en régression considérables en Ile-de-France et toutes les espèces ont été classées en déterminantes de ZNIEFF.

• Zeugophora scutellaris : Cette petite chrysomèle des peupliers est très rare en France.

• Smaragdina aurita : Espèce peu commune, on la trouve sur les noisetiers et divers feuillus.

• Timarcha tenebricosa : Autrefois très fréquent, le crache-sang est devenu franchement rare dans nombre de secteurs d'Ile-de-France, bien que ses plantes-hôtes, les gaillets, soient toujours aussi communs.

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• Linaeidea aenea : Cette chrysomèle des aulnes affectionne les zones humides (espèce déterminante de ZNIEFF). Assez commune dans l'ouest et le nord de la Région, elle n'avait, à notre connaissance, jamais été signalée de Seine-et-Marne.

• Galerucella pusilla : Cette chrysomèle des milieux frais et humides a été observée sur Lythrum salicaria, Veronica spp., Stachys palustris. C'est une espèce très discrète peut-être plus fréquente que ses rares observations ne le laissent supposer.

• Platyrrhinus resinosus : A l'instar des Eucnemidae et, dans une moindre mesure des Salpingidae, les Anthribidae sont des insectes réputés rares que de nouvelles méthodes d'échantillonnage comme les pièges d'interception aériens permettent d'observer assez facilement. La larve de P. resinosus se développe dans le bois mort de feuillus. Elle montre une préférence pour le hêtre attaqué par des champignons xylophages (Nummularia bulliardi entre autres). L’adulte se rencontre de juin à septembre dans les futaies âgées.

• Platystomus albinus : Un autre Anthribidae au remarquable dimorphisme antennaire et à la biologie comparable à celle de l'espèce précédente.

• Tanymecus palliatus : C'est un gros charançon rare et localisé en Ile-de-France.

• Hylobius transversovittatus : Ce proche parent du charançon du pin est strictement inféodé à la salicaire. Assez rare en France, il a cependant été sélectionné comme auxiliaire potentiel pour une introduction dans le cadre de la lutte contre la salicaire européenne, peste végétale aux Etats-Unis.

• Stereocorynes truncorum : Ce charançon Cossonini est un insecte xylophage lié au bois dépérissant. Il n'a été que très rarement cité hors du massif de Fontainebleau depuis une cinquantaine d'années.

• Tapinotus sellatus : Ce rare charançon de la lysimaque est de plus en plus souvent observé, il s'agit peut-être d'une espèce en extension dans la Région.

• Aporia crataegi : Exceptionnelle observation d'une femelle de gazé, espèce non observée depuis 30 ans et présumée éteinte en Ile-de-France.

• Limenitis populi : Le grand sylvain était un hôte classique des zones humides des grandes forêts franciliennes. Au bord de l'extinction, il n'est plus signalé que de la région de Fontainebleau.

• Apatura ilia, Apatura iris : Le petit et le grand mars fréquentent les bois frais et humides. Les deux espèces sont en très forte régression dans toute la région parisienne.

• Catocala fulminea : Cette catocale est une espèce thermophile en limite d'aire, rare en Ile-de-France.

• Deltote bankiana : Noctuelle des prairies marécageuses et des sentiers humides en très forte régression par cause d'une destruction massive de ses habitats.

• Coenagrion scitulum : Cette demoiselle est localisée et sans doute en régression en Ile-de-France, elle fréquente des mares forestières relativement fermées.

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• Orthetrum brunneum : Une espèce des mares ensoleillées, d'apparition récente en Ile-de-France, en extension.

• Metrioptera roeselii : Cette sauterelle est une espèce typique des zones fraîches et humides. Elle est localisée et assez rare en Ile-de-France.

Aporia crataegi – le gazé

Metrioptera roeselii

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5) Répartition des espèces et caractéristiques de l’entomofaune observée A) La faune des ZNIEFF

Les ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) sont des

zones du territoire national où des éléments remarquables du patrimoine naturel ont été identifiés. Les ZNIEFF de type I sont de petites surfaces caractérisées par leur richesse écologique, celles de type II correspondent à de grands ensembles naturels homogènes.

Ces ZNIEFF ont été établies sur la base de relevés naturalistes, en fonction de la présence d'espèces remarquables et caractéristiques de milieux remarquables : les espèces déterminantes de ZNIEFF (les listes sont régionales).

Sur la Forêt de Ferrières, cinq secteurs on étés inscrits en ZNIEFF, deux de type I

(2414033 et 2414038) et trois de type II (1182, 77146021 et 77181021). Ces dernières couvrent presque toute l'étendue de la forêt.

Ces zones n'ont pas été établies sur la base de données entomologiques , mais plutôt à partir des données botaniques ou ornithologiques. Cependant, de nombreuses espèces déterminantes de ZNIEFF ont été observées lors de notre inventaire entomologique et nous présentons sur la figure 4 leur densité par parcelles situées ou non en ZNIEFF (on rappellera ici que les ZNIEFF de Ferrières n'ont pas fait l'objet d'une attention particulière lors de la prospection)..

Figure 5 : Espèces déterminantes et ZNIEFF de la Forêt Régionale de Ferrières

On rappellera ici que nos inventaires ont mis en évidence 17 espèces de Coléoptères, 6 Lépidoptères, 3 Odonates et 2 Orthoptères déterminants pour les ZNIEFF en Ile-de-France.

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B) Coléoptères saproxyliques bio-indicateurs Déterminer la valeur patrimoniale des milieux naturels est un des objectifs prioritaires

des gestionnaires d'espaces et des naturalistes. En fonction de la nature des milieux étudiés, certaines espèces animales ou végétales pourront être sélectionnées comme bio-indicateurs, dès lors que leurs exigences écologiques étroites (espèces sténoèces) les cantonnent à des milieux de qualité.

La qualité recherchée dans un milieu peut être un faible état de pollution, un faible taux d'intensification des activités agricoles ou bien un fort taux de naturalité d'un espace peu anthropisé.

Pour les milieux forestiers, la qualité du milieu s'exprime par l'hétérogénéité spécifique et paysagère des peuplements, la présence simultanée d'arbres appartenant à toutes les classes d'âge, l'abondance des "accidents sylvicoles" (arbres dépérissants, arbres à cavités, arbres attaqués par des champignons etc…) et enfin par l'abondance de bois mort à terre (chablis) et sur pied (chandelles).

Les coléoptères saproxyliques sont des espèces liées au cycle du bois, qu'il s'agisse de xylophages, de saprophages, de mycétophages ou de prédateurs des précédents. Certains de ces saproxyliques ont des exigences extrèmement strictes et ne se rencontrent que dans les rares secteurs forestiers européens qui n'ont pas connu d'interventions sylvicoles notables depuis des siècles. D'autres espèces, moins rares, peuvent se trouver dans des peuplements où est pratiquée une sylviculture de production respectueuse de la biodiversité.

Ces insectes constituent donc d'excellents bio-indicateurs de la qualité des milieux forestiers et Brustel a proposé un référentiel de 300 espèces utilisables pour caractériser une forêt française (Brustel 2001). Pour chaque espèce est défini un indice de patrimonialité (Ip) qui tient compte de la rareté de l'espèce dans les échantillonnages (en fonction de leur origine géographique), et un indice fonctionnel de saproxylation (If) qui exprime les exigences écologiques de l'espèce.

Ipn = indice de patrimonialité pour les espèces de la moitié nord de la France. - “1” Espèces communes et largement distribuées (faciles à observer). - “2” Espèces peu abondantes ou localisées (difficiles à observer). - “3” Espèces jamais abondantes ou très localisées (demandant en général des efforts

d’échantillonnage spécifiques). - “4” Espèces très rares, connues de moins de 5 localités actuelles ou contenues dans

un seul département en France. If = indice fonctionnel de saproxylation (habitat larvaire) : - “1” Espèces pionnières dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeantes en terme

d’habitat. - “2” Espèces exigeantes en terme d’habitat : liées aux gros bois, à des essences peu

abondantes, demandant une modification particulière et préalable du matériau par d’autres organismes et/ou prédatrices peu spécialisées.

- “3” Espèces très exigeantes dépendantes le plus souvent des espèces précédentes (prédateurs de proies exclusives ou d’espèces elles-mêmes exigeantes) ou d’habitats étroits et rares (champignons lignicoles, cavités, très gros bois en fin de dégradation, gros bois d’essences rares …)

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Notre inventaire en 2002 a révélé la présence de 26 espèces de coléoptères du

référentiel de Brustel sur la Forêt Régionale de Ferrières. Espece If Ipn Platycerus caraboides 2 2 Tillus elongatus 2 2 Bolitophagus reticulatus 3 2 Tetratoma desmaresti 3 4 Orchesia micans 3 2 Orchesia minor 3 2 Abdera flexuosa 3 3 Melandrya caraboides 2 2 Stenagostus rhombeus 2 2 Ampedus nigerrimus 2 2 Ampedus pomorum 2 2 Hylis olexai 2 2 Hylis simonae 2 3 Dromaeolus barnabita 2 2 Dirrhagus pygmaeus 2 2 Agrilus ater 1 2 Triphyllus bicolor 3 2 Pycnomerus terebrans 3 3 Prionus coriarius 2 2 Rhagium sycophanta 1 1 Stenocorus meridianus 2 2 Anoplodera sexguttata 1 2 Corymbia scutellata 2 2 Platyrrhinus resinosus 2 2 Tropideres albirostris 2 2 Platystomus albinus 2 2 Pour synthétiser ce résultat sur la Forêt Régionale de Ferrères, nous avons observé :

- en terme de rareté : 1 espèce commune et largement distribuée 21 espèces peu abondantes et localisées 3 espèces jamais abondantes ou très localisées 1 espèce très rare et très localisée (Tetratoma desmaresti).

- en terme d’habitat :

3 espèces pionnières dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeantes. 16 espèces exigeantes. 7 espèces très exigeantes.

L'utilisation d'un référentiel comme celui-ci pour caractériser objectivement une forêt

nécessite la prise en compte de protocoles d'échantillonnage standardisés pour pouvoir comparer des sites entre eux. De telles grilles d'évaluation n'existent pas encore (un groupe de travail coordonné par l'OPIE et le Ministère de l'Agriculture doit proposer prochainement des

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protocoles standardisés) aussi la caractérisation des forêts françaises au moyen du référentiel de Brustel utilise beaucoup de données de la littérature, privilégiant les sites les plus fréquentés par les naturalistes.

La découverte sur Ferrières de ces 26 espèces après une seule saison de prospection prouve à l'évidence que la forêt régionale présente un intérêt patrimonial considérable au niveau des habitats forestiers, patrimoine qu'il importe de préserver et de développer par des mesures de gestion appropriées qui seront développées dans le paragraphe suivant.

Figure 6 : Répartition des espèces saproxyliques bio-indicatrices.

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6) Propositions et mesures en faveur de la diversité entomologique

Considérations générales :

Au travers des différentes recommandations, nous proposons une gestion en faveur de la biodiversité, dans ses deux acceptions principales, diversité des espèces et diversité des habitats. Une diversité biologique importante à tous les niveaux est indicatrice de la qualité de l'environnement, celui ci reflétant les nombreuses contraintes qui pèsent aussi bien sur les insectes que sur les hommes.

L’étude de terrain nous a conduit à établir une liste d’espèces présentes sur la Forêt de Ferrières et ses abords. Les individus observés sont les représentants de populations bien implantées localement. L’ensemble de ces populations est le patrimoine entomologique de la Forêt de Ferrières en Brie qu’il s’agit de préserver.

Ce patrimoine résulte des gestions passées et des exigences écologiques de l’entomofaune. Il convient donc dans un premier lieu de préserver les milieux et les habitats déjà présents. Ensuite nous pourrons nous attacher à améliorer la diversité en offrant des habitats peu fréquents ou en régression, mais aussi en permettant des échanges entre les différentes populations présentes au niveau régional. Préserver les habitats existants :

Les insectes peuvent réaliser leurs cycles de développement dans des environnements aux dimensions bien plus restreintes que les vertébrés. Ces micro-habitats entomologiques sont à peu près aussi variés qu’il y a d’espèces d’insectes, d'autant plus qu'un grand nombre d’espèces occupent à l’état larvaire et à l’état adulte des habitats différents, ce qui augmente les contraintes.

Le maintien d’une espèce sur le massif est soumis à la présence de micro-habitats favorables et à la perpétuation de ceux ci. La brièveté des cycles de développement des insectes leur impose de se reproduire chaque année, et de trouver chaque année les conditions trophiques indispensables à la croissance de leurs larves.

Dans la plupart des cas, la présence d'une population viable sur un site implique que les modes de gestion de l'espace mis en œuvre dans un passé proche étaient favorables au maintien de l'espèce. Tout changement de mode de gestion doit donc être abordé avec une grande prudence, et n'impliquer qu'une fraction de la surface. En cas d'erreur stratégique, le temps nécessaire à la reconstitution du milieu peut être suffisamment long pour que les effectifs de certaines populations s’effondrent définitivement.

Favoriser les déplacements de la faune par des corridors naturels

La gestion du patrimoine naturel doit s’envisager au niveau global, non seulement de la forêt mais aussi de la Région. La création d'espaces naturels protégés se fait bien trop souvent au détriment des zones interstitielles, sacrifiées sur l'autel de l'urbanisation. Dès lors, les habitats favorables aux espèces sont de plus en plus fragmentés et les noyaux de populations de plus en plus isolés. Pour les insectes, qui ont des potentialités de déplacement et de colonisation généralement bien plus faibles que celles des vertébrés, cette situation aboutit à un isolement génétique complet des populations, et bien souvent leur disparition à plus ou moins brève échéance. Cette fragmentation des habitats est probablement aujourd'hui un des facteurs principaux de la diminution des populations d'insectes constatée en Ile-de-France.

La création et le maintien de corridors verts (haies, bosquets, pelouses naturelles, rivières avec une large ripisylve …) entre ce massif et les autres ensembles forestiers de la région est indispensable. Les bords de routes judicieusement exploités et entretenus peuvent

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également jouer un rôle efficace pour beaucoup d’espèces. Localement, il existe une très grande zone de d’échange avec la Forêt d’Armainvilliers. Il serait pertinent de créer une jonction entre la plus grande partie de la forêt et le secteur de la Réserve.

Les milieux prioritaires :

Les milieux prioritaires pour la conservation de la biodiversité en Ile-de-France sont les zones humides, les milieux ouverts : landes et pelouses, et les zones forestières. Ces trois types de milieux sont présents sur des superficies variables dans la Forêt Régionale de Ferrières. Il nous semble indispensable que les mesures que nous préconisons pour le maintien de la diversité entomologique soient intégrées au mieux dans le plan de gestion global de la Forêt.

• Les zones humides :

La Forêt de Ferrières est installée sur un plateau. L’écoulement de l’eau y est très limité ce qui favorise les milieux humides. Ces derniers sont présents sous de nombreuses formes, mares, fossés ou petits ruisseaux. On trouve également des zones humides temporaires, mares ou suintements, dont l’intérêt écologique est considérable pour les insectes (Odonates en particulier). Certaines des espèces qui s'y développent au stade larvaire ne peuvent pas se maintenir dans des mares permanentes.

Les milieux humides en permanence sont principalement représentés sur le site par des mares. Les berges de ces dernières sont souvent abruptes. La mise en place de pentes plus douces, propices au développement de la flore aquatique, favoriserait aussi la faune. Les herbiers aquatiques sont d'ailleurs absents des tous les points d’eau que nous avons observés.

L’entretien des canaux et des fossés doit être mené avec le souci d'une gestion de l’eau et non seulement de son évacuation. Cet entretien sera conduit en prenant en compte l’impact sur la flore et la faune déjà présentes. Un calibrage trop brutal se traduit par une augmentation du débit préjudiciable à la majorité des espèces. A l'inverse un ralentissement exagéré de l'écoulement (obstructions par exemple) pourra aboutir à une eutrophisation du système et donc à un appauvrissement spécifique important.

Les milieux humides sont très bien représentés dans la forêt. Il n’est pas nécessaire

d’envisager une augmentation des dispositifs visant à freiner l’écoulement des eaux. Il faudra simplement veiller lors de chaque aménagement à ne pas provoquer de modifications majeures du système hydrographique de la forêt.

• Les milieux ouverts et leur association avec d’autres formations

D’une dynamique très différente de celle des milieux boisés, les milieux ouverts réagissent et se modifient d’année en année. Cet état est transitoire et ne se maintient naturellement que dans des conditions très particulières. La gestion est d’autant plus difficile que ces milieux sont très variés. Ils se caractérisent par la disparition de la strate des végétaux arborescents et sont occupés par une flore basse ou buissonnante, ou même des sols nus.

Dans la Forêt de Ferrières, tous les milieux ouverts résultent directement de l’activité humaine (bords de chemins, pelouses, zone sous une ligne à haute tension, carrières de sablines). Sans un entretien régulier, ces milieux retournent vers un peuplement de type forestier. Le choix de la méthode pour maintenir le milieu ouvert est déterminant pour les populations d'insectes.

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Broyage ou fauchage : L’entretien des milieux ouverts permet de maintenir la flore à

un niveau compatible avec la sécurité (bords de routes et chemins). L’utilisation du broyage est traumatisante pour l’ensemble de l'écosystème. Ce traitement ne permet qu’à des espèces à reproduction rapide ou particulièrement résistantes de se développer. Il faut donc lui préférer le fauchage qui détruit beaucoup moins d’animaux (pontes, larves, adultes) et laisse aux occupants de la strate herbacée le temps de quitter les plantes coupées.

Dans la Forêt de Ferrières, les milieux ouverts sont nettoyés une, deux, voire trois fois

par an. Les insectes se développent de manière synchrone avec la végétation qui leur servira d'abri ou de nourriture pour eux-mêmes et leurs descendance. La fauche de cette végétation réduira le taux de reproduction des insectes associés à ces milieux. Nous conseillons donc d’une part d’organiser la fauche pour réduire les interférences avec les cycles biologiques des insectes en opérant soit au printemps soit en automne, d’autre part de restreindre les fauches au strict minimum surtout si aucun impératif de sécurité n’est présent. Il est aussi possible pour répartir le travail d’entretenir une partie des pelouses au printemps et l’autre en automne. Deux types d’écosystèmes seront ainsi créés. Il faudra par contre veiller à pérenniser l'entretien sous cette forme en n'intervertissant pas les fauches printanières et automnales.

La hauteur de fauchage aura un impact très important sur le développement de la flore.

Cet impact se répercutera sur la faune. Une fauche basse (3 cm) favorise le stade juvénile de l’herbe, qui présente une croissance rapide. Une fauche plus haute (10 cm) tendra à ralentir la croissance de l’herbe diminuant du même coup la production de matière organique. Une fauche haute permet aussi a certaines plantes d’assurer leur cycle biologique malgré la fauche.

La diversité des espèces botaniques est liée à la nature des sols. Les sols riches sont

souvent dominés par un petit nombre d'espèces banales à développement rapide (des espèces nitrophiles comme les orties et les consoudes). Les sols pauvres présentent une cohorte plus diversifiée de plantes, à développement plus lent. Ces milieux pauvres du point de vue nutritif (milieux oligotrophes) présentent généralement une diversité floristique bien plus grande, et donc une meilleure diversité entomologique.

Une manière de ne pas augmenter de façon trop importante cette richesse, outre des travaux de décapage, d’inversion d’horizon lors de travaux, consiste simplement à ne pas laisser sur place les produit de fauche mais à les exporter, pour éviter d'enrichir le sol en azote organique.

Ces produits peuvent être valorisés éventuellement sous forme de compost. Les sols nus des carrières : Les sols nus tels qu’ils existent dans les carrières de

sablines sont précieux pour la diversité écologique. Livrés à eux-mêmes ces terrains vont progressivement être colonisés par une flore pionnière peu exigeante mais qui va mettre en place un sol qui permettra à son tour l’installation d’une flore plus dense. A chacun de ces stades, la faune s’adapte, les espèces les plus exigeantes disparaissent.

Il n’est pas question de faucher dans les zone de carrières, mais il faudra probablement envisager un débroussaillage partiel de celles-ci.

Les milieux pionniers : Ces milieux sont le résultat d’un remaniement régulier, par

suite de l’activité des animaux (sangliers, lapin, taupes) ou des hommes. La faune et la flore qui s’y développent se sont adaptées à ces bouleversements, certaines espèces (des carabidae xérophiles par exemple) ne se rencontrent que dans ces milieux.

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La Forêt de Ferrières ne compte pas beaucoup de milieux de ce type, mais la réduction des activités humaines sur l’ensemble de la forêt pourrait les amener à disparaître. Ainsi l’activité motocycliste dans les carrières de sablines produit des dégradations et des nuisances sonores, mais cette activité maintient d’autre part des milieux ouverts et pionniers.

Zones herbacés hautes : A défaut de préserver hors de la fauche de grandes surfaces

de plantes herbacées , nous proposons de maintenir des zones d’herbes hautes sous forme de bandes larges établies le long des boisements. Cette fauche partielle des champs (comme ceux situés sur la commune de Roissy-en-Brie) sera plus favorable qu’une fauche totale.

Lisières et ourlets, les écotones : Dans le prolongement de la proposition précédente,

l’entretien des milieux ouverts doit se faire en relation avec les milieux limitrophes. Les zones de transition entre les milieux ouverts et les parcelles forestières sont le lieu de prédilection de nombreuses plantes buissonnantes (aubépines, prunelliers …) dont la floraison est mise à profit par de nombreuses espèces d’insectes pour s'abriter ou s'alimenter. Ces transitions doivent être progressives, tant au niveau de la couverture du sol que de la hauteur des buissons. Il est parfaitement envisageable de ne faucher ces zones, pour les maintenir buissonnantes, que deux ou trois fois par décennies.

Intégrer les cheminements dans l’environnement : Les chemins et les routes

parcourent la forêt. Leurs abords directs seront entretenus selon les possibilités par un fauchage annuel, mais l'entretien du revêtement doit aussi être intégré dans la gestion. Historiquement, les routes forestières et les chemins ont étés revêtus avec les matériaux disponibles localement. Les chemins étaient en terre battue, et les routes parfois goudronnées. Une modification des ces habitudes, comme par l'apport de granulats de calcaire, provoque une modification des qualités physico-chimique du sol, et donc bien souvent la disparition partielle de la flore et de la faune locales. D’autre part, le lessivage du revêtement et les ruissellements peuvent entraîner également une modification de la faune et de la flore des milieux adjacents. Nous proposons que les prochaines remises en état de routes et de chemins prennent en compte la nature physico-chimique des revêtements qui seront mis en place.

Arbres sous la ligne a haute tension : Enfin nous tenons à attirer l’attention sur une

démarche intéressante dont il conviendra de suivre les résultats dans l’avenir. Sous la ligne électrique dans le secteur de Roissy, un îlot de jeunes chênes a été maintenu. Alors que leur croissance aurait nécessité un abattage, ils ont été taillés de manière à leur maintenir une taille compatible à avec les contraintes de sécurité.

Si ces arbres sont régulièrement entretenus, ils pourront donner naissance à un milieu assez particulier dont il serait intéressant de suivre l'évolution.

• Les zones forestières

Notre inventaire révèle que ce sont les espèces liées au cycle de dégradation du bois qui présentent la plus grande valeur patrimoniale pour la Forêt Régionale de Ferrières. Ce potentiel peut être maintenu et enrichi par un certain nombre de dispositions.

Diversité spécifique des essences : Les insectes saproxyliques présentent une

sélectivité quant à l’essence qu’ils peuvent exploiter. Les peuplements de résineux sont des écosystèmes importés et présentent un intérêt limité pour la faune de notre Région. Les essences feuillues, qui permettent le développement de très nombreuses espèces doivent être

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favorisées. La diversité des essences doit être maintenue en fonction des possibilités de croissance et de la qualité géologique des sols. La Forêt de Ferrières présente une réelle diversité d’essences. Certaines de celles ci sont peu abondantes, comme le hêtre, le merisier, le frêne ou le tilleul. Le chêne présente un fort potentiel entomologique mais il ne saurait à lui seul permettre la diversité des espèces observées.

Hétérogénéité des classes d’âge : Les micro-habitats spécifiques aux insectes

n'apparaissent que progressivement et souvent sur des arbres âgés qui atteignent ou dépassent l'âge optimal de rentabilité sylvicole. A l'inverse, toute une cohorte d'insectes se développe préférentiellement sur des sujets jeunes, comme certains xylophages (buprestes) et surtout les phyllophages frondicoles. Dans certains cas, l'adulte ne pondra ses œufs que dans des gros bois cariés mais ne s'alimentera que sur des arbres jeunes, ou sur les fleurs des clairières (longicornes). Pour une gestion raisonnée de la diversité entomologique il est donc indispensable de préserver des arbres de toutes les classes d'âge dans un peuplement, de même il est indispensable de ménager des discontinuités et des ouvertures dans le paysage forestier. Les espèces d'insectes les plus remarquables sont liées à un ou plusieurs stades bien précis de l'évolution de l'arbre, l'absence de ce stade dans un peuplement en évolution se traduira immanquablement par la disparition de l'insecte.

Le bois mort : Ce qui est valable pour les arbres vivants est également valable pour le

bois mort. La tempête de 1999 a eu un effet pervers même chez les gestionnaires soucieux de préserver la biodiversité. La quantité importante de bois mort à terre a pu donner l'illusion que toute une faune de décomposeurs allait s'installer durablement. Or la très grande majorité de la nécromasse disponible a été "figée" dans le temps le 26 décembre 1999, les organismes impliqués dans les processus initiaux de la décomposition du bois n'ont plus de matériel frais pour s'installer et il faut s'attendre à une diminution importante des populations d'insectes saproxyliques dans les prochaines années. Pour préserver le potentiel de recyclage il faut donc que les peuplements forestiers présentent des bois morts d’âges différents, mais il faut également prêter une attention particulière aux bois morts sur pied (chandelles). Pour des raisons évidentes de sécurité les forestiers préfèrent le bois mort à terre (chablis) à celui resté sur pied. Il s'agit cependant de deux systèmes très distincts, les gradients de température et d'hygrométrie sont différents et les espèces qui les habitent ne sont pas les mêmes, qu'il s'agisse des vertébrés (oiseaux et chiroptères contre amphibiens et reptiles) des champignons ou des insectes saproxyliques.

Préserver les arbres remarquables : Cette proposition s’applique non seulement aux

arbres remarquables par leur aspect ou leur âge, mais aussi aux arbres vieillissants qui présentent un état avancé d’évolution. Ces arbres sont remarquables par la fonge et la faune qu'ils abritent et doivent être préservés, en particulier s’ils sont suffisamment éloignés des chemins et des lieux de passage du grand public. Ces arbres sont les seuls dans lesquels se forment des cavités à même d’accueillir une avifaune (pics et rapaces nocturnes) et une entomofaune particulière (grandes cétoines, grands buprestes et grands capricornes, Trogidae…) qui leur confèrent une très forte valeur patrimoniale. Depuis quelques années de nombreuses propositions de gestion donnent le chiffre d’un arbre préservé par hectare. Cette valeur n’est qu’empirique car nous ne possédons pas assez de recul pour pouvoir estimer l’impact d’une telle mesure. L'abattage systématique des vieux arbres sans valeur sylvicole ne peut avoir notre assentiment. A titre d’exemple, au cours de l’année 2002, la parcelle 55 a été partiellement exploitée, et un chêne remarquable au titre évoqué ci dessus a été abattu, pour une valeur dérisoire en bois de chauffage. Nous nous interrogeons sur la réelle nécessité de détruire cet arbre. Préserver tous les arbres âgés n’est pas toujours chose possible. Aussi au

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lieu de préserver des arbres répartis uniformément au sein de la forêt, nous proposons une alternative : créer des groupements d’arbres destinés à vieillir ensemble.

Ilots de vieillissement : Les îlots de vieillissements sont des ensembles d’arbres d’une

classe d’âge souvent homogènes, répartis sur une surface suffisamment restreinte pour être entretenue de façon raisonnable par le gestionnaire mais suffisamment importante pour constituer une réserve de micro-habitats conséquente pour la faune. Ces îlots peuvent être créés à partir des peuplements déjà existants. Dans le cadre d’une gestion logique, une fois mis en place, ces îlots ne devraient pas pouvoir être réintégrés dans un mode de gestion conventionnelle avant la disparition des derniers arbres. Le nombre et la constitution des îlots est à définir sur l’ensemble de la forêt. L’idéal serait de posséder au moins un îlot pour chacune des principales essences de la forêt et peut être plus pour les essences très représentées ou avec un fort potentiel (chêne, hêtre). Les dégâts occasionnés par les ouragans de décembre 1999, nous suggèrent de prévoir plusieurs zones qui seront les sanctuaires pour les espèces les plus exigeantes, car la brutalité des événements naturels pourrait assez aisément les balayer, réduisant à néant les efforts entrepris dans le long terme en faveur de la diversité biologique.

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7) Conclusions Le cortège entomologique mis en évidence sur l'ensemble de la Forêt Régionale de

Ferrières en Brie est remarquable bien qu'étant resté jusqu'alors méconnu des entomologistes. Au travers des 436 espèces identifiées, il est possible d'en dresser un état de la diversité entomologique. La richesse de l'entomofaune de la Forêt Régionale de Ferrières, tient dans la nature des nombreux peuplements végétaux et dans la présence de nombreuses zones ouvertes au sein du massif. Les très nombreuses interfaces ainsi créées participent activement à cette richesse peu ordinaire pour une forêt de cette dimension en Ile-de-France.

Les trois grands types d'écosystèmes prioritaires pour la conservation dans notre région, zones humides, zones ouvertes et zones boisées ont révélé des espèces originales mais c'est dans le domaine des espèces forestières que nous avons découvert les insectes à plus forte valeur patrimoniale.

Ce sentiment est renforcé par l'examen d'un inventaire de Coléoptères effectué par le CEMAGREF de Nogent-sur-Vernisson en 2001 et 2002 en Forêt Régionale de Ferrières. Les résultats, qui nous ont courtoisement été communiqués par les auteurs (Annexe page 39), montrent la présence de 207 espèces, dont 108 ne figurent pas dans notre inventaire (l'étude du CEMAGREF a mis l'accent sur certaines familles que nous n'avons pas activement recherchées).

C'est pour préserver et diversifier le patrimoine entomologique de la Forêt Régionale

de Ferrières que nous avons proposé des mesures de gestion parfois originales, souvent contraignantes. Le public qui fréquente le site ne manquera pas de s’étonner de telle ou telle pratique qu’il ne comprend pas. Il est indispensable d‘associer aux mesures de gestion les plus visibles une démarche d’information du public. L'OPIE lutte depuis des années contre les idées reçues et le désintérêt envers les insectes, il nous paraît particulièrement judicieux d'utiliser un terrain comme celui de Ferrières, à travers les infrastructures déjà présentes (initiation des Forestiers Juniors par exemple) pour renforcer cette démarche pédagogique, à la fois vers les jeunes mais aussi les adultes.

Seule une prise de conscience et une évolution profonde de la mentalité du citoyen

peut assurer un avenir au patrimoine biologique de notre nature francilienne.

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8) Bibliographie Aguilar J. d', Dommanget J.-L. et Préchac R. 1998. – Guide des Libellules d'Europe et d'Afrique du Nord, 463 p., Delachaux & Niestlé, Neuchâtel-Paris. Balachowsky A., 1949. – Faune de France, Coléoptères Scolytides. T. 50, 320 p., Librairie de la faculté des sciences, Paris. Balazuc J., Fongond H. et Perrault G.G. 1989. – Catalogue des Coléoptères de l'Ile-de-France: I Caraboidea, 101 p., ACOREP, Paris. Baraud J., 1992. – Coléoptères Scarabaeoidea d'Europe, Faune de France 78, 856 p. + 11 planches, Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles, Paris et Société Linnéenne de Lyon, Lyon. Bense U., 1995. – Longhorn beetles, illustrated key to the Cerambycidae and Vesperidae of Europe., 512 p., Margraf Verlag, Weikersheim, Allemagne. Bellmann H. et Luquet G.-C. 1995. –Guide des sauterelles, grillons et criquets d'Europe occidentale, 384 p., Delachaux & Niestlé, Neuchâtel-Paris. Bergeal M. et Doguet S., 1992 – Catalogue des Coléoptères de l'Ile-de-France: III Chrysomelidae, 78 p., ACOREP, Paris. Bonadona P., 1991 – Les Anthicidae de la Faune de France (Coleoptera), 155 p., Société Linnéenne de Lyon, Lyon. Bordat P. et Inglebert H., 1997 – Catalogue des Coléoptères de l'Ile-de-France: VI Lucanoidea et Scarabaeoidea, 65 p., ACOREP, Paris. Brustel H., 2001 – Coléoptères saproxyliques et valeur biologique des forêt françaises, perspectives pour la conservation du patrimoine naturel, 327 p., Thèse de l’Institut National Polytechnique de Toulouse, Toulouse. Cantonnet, F., Casset L. et Toda G., 1997 – Coléoptères du massif de Fontainebleau et de ses environs, 308 p., Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du massif de Fontainebleau, Fontainebleau. Chopard L., 1951. – Faune de France, Orthoptéroïdes. T. 56, 359 p., Lechevalier, Paris. Colas G., 1974. – Guide de l'entomologiste. 323 p., Boubée, Paris. Doguet S., 1994. – Coléoptères Chrysomelidae, volume 2 Alticinae, Faune de France 80, 694 p., Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles, Paris Freude, H., Harde, K.W. & Lohse, G.A. (Eds.), 1964-1983. – Die Käfer Mitteleuropas. Tomes 2 à 11. Goecke & Evers Verlag, Krefeld, Allemagne.

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Annexe Coléoptères collectés en 2001 et 2002 sur le site de la Forêt Régionale de Ferrières Christophe Bouget Biodiversité et gestion des forêts de plaine - Ecosylv Ecosystèmes forestiers et paysages Institut de recherches pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement - CEMAGREF Domaine des Barres F-45 290 Nogent-sur-Vernisson Les espèces en caractères gras sont celles qui sont absentes de l'inventaire OPIE 2002 Carabidae

• Calosoma inquisitor Linné • Cicindela campestris Linné • Carabus auratus Linné • Carabus nemoralis O.F. Müller • Notiophilus palustris Duftschmid • Notiophilus biguttatus Fabricius • Notiophilus rufipes Curtis • Nebria brevicollis Fabricius • Nebria salina Fairmaire et Laboulbène • Leistus ferrugineus Linné • Leistus rufomarginatus Duftschmid • Elaphrus cupreus Duftschmid • Loricera pilicornis Fabricius • Clivina fossor Linné • Dyschirius globosus Herbst • Trechus obtusus Erichson • Tachyta nana Gyllenhal • Asaphidion curtum Heyden • Asaphidion stierlini Heyden • Bembidion doris Panzer • Bembidion quadrimaculatum Linné • Bembidion lunulatum Fourcroy • Bembidion mannerheimi Sahlberg • Bembidion lampros Herbst • Bembidion properans Stephens • Bembidion deletum Serville • Bembidion dentellum Thunberg • Bradycellus harpalinus Serville • Acupalpus dubius Schilsky • Acupalpus meridianus Linné • Stenolophus teutonus Schrank • Anisodactylus binotatus Fabricius • Anthracus consputus Duftschmid • Parophonus maculicornis Duftschmid • Harpalus latus Linné • Stomis pumicatus Panzer • Poecilus cupreus Linné • Poecilus versicolor Sturm • Molops piceus Panzer • Abax parallelepipedus Piller et Mitterpacher

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• Abax parallelus Duftschmid • Pterostichus ovoideus Sturm • Pterostichus melanarius Illiger • Pterostichus strenuus Panzer • Pterostichus oblongopunctatus Fabricius • Pterostichus cristatus Dufour • Pterostichus madidus Fabricius • Platynus assimilis Paykull • Platynus livens Gyllenhal • Olisthopus rotundatus Paykull • Anchomenus dorsalis Pontoppidan • Agonum sexpunctatum Linné • Agonum versutum Sturm • Calathus rotundicollis Dejean • Amara plebeja Gyllenhal • Amara similata Gyllenhal • Badister bullatus Schrank • Badister dilatatus Chaudoir • Lebia chlorocephala Hoffmann • Lebia marginata Fourcroy • Paradromius linearis Olivier • Dromius agilis Fabricius • Dromius quadrimaculatus Linné • Calodromius spilotus Illiger • Syntomus obscuroguttatus Duftschmid

Silphidae • Xylodrepa quadrimaculata Schreber • Oeceoptoma thoracica Linné

Scaphidiidae • Scaphidium quadrimaculatum Olivier

Lucanidae • Platycerus caraboides Linné • Dorcus parallelepipedus Linné

Geotrupidae • Anoplotrupes stercorosus Scriba • Typhoeus typhoeus Linné

Melolonthidae • Serica brunnea Linné

Cetoniidae • Cetonia aurata Linné

Buprestidae • Chrysobothris affinis Fabricius • Agrilus angustulus Illiger • Agrilus sulcicollis Lacordaire • Agrilus biguttatus Fabricius • Agrilus pratensis Ratzeburg • Agrilus laticornis Illiger • Agrilus obscuricollis Kiesenwetter • Agrilus olivicolor Kiesenwetter • Agrilus viridis Linné • Trachys minutus Linné

Byrrhidae • Cytilus sericeus Forster • Porcinolus murinus Fabricius

Eucnemidae • Melasis buprestoides Linné

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Drilidae • Drilus flavescens Geoffroy

Homalisidae • Homalisus fontisbellaquei Geoffroy

Anobiidae • Ptilinus pectinicornis Linné • Hemicœlus rufipes Thunberg

Lymexylidae • Hylecoetus dermestoides Linné

Ostomatidae • Nemosoma elongatum Linné

Cleridae • Thanasimus formicarius Linné

Sphindidae • Aspidiphorus orbicularis Gyllenhal • Sphindus dubius Gyllenhal

Rhizophagidae • Rhizophagus cribratus Gyllenhal • Rhizophagus parallelocollis Gyllenhal • Rhizophagus picipes Olivier • Rhizophagus ferrugineus Paykull • Rhizophagus perforatus Erichson • Rhizophagus parvulus Paykull • Rhizophagus nitidulus Fabricius • Rhizophagus bipustulatus Fabricius

Silvanidae • Silvanoprus fagi Guerin-Meneville • Uleiota planata Linné • Silvanus bidentatus Fabricius • Silvanus unidentatus Olivier

Laemophloeidae • Cryptolestes duplicatus Waltl

Cryptophagidae • Cryptophagus pubescens Sturm • Cryptophagus setulosus Sturm

Erotylidae • Tritoma bipustulata Fabricius • Triplax lacordairei Crotch • Triplax lepida Faldermann • Triplax rufipes Fabricius • Triplax russica Linné • Dacne bipustulata Thunberg

Biphyllidae • Diplocoelus fagi Guérin-Meneville

Mycetophagidae • Litargus connexus Fourcroy • Mycetophagus decempunctatus Fabricius • Mycetophagus piceus Fabricius • Mycetophagus quadripustulatus Linné

Ciidae • Sulcacis affinis Gyllenhal • Orthocis alni Gyllenhal • Ennearthron cornutum Gyllenhal

Melandryidae • Tetratoma ancora Fabricius

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• Abdera biflexuosa Curtis • Melandrya barbata Fabricius • Melandrya caraboides Linné • Orchesia undulata Kraatz

Mordellidae • Anaspis frontalis Fabricius • Anaspis flava Linné • Variimorda villosa • Tomoxia bucephala

Colydiidae • Bitoma crenata Fabricius • Synchita humeralis Fabricius • Coxelus pictus Sturm • Cicones variegatus Hellwig • Colydium elongatum Fabricius

Lagriidae • Lagria atripes Mulsant et Guillebeau

Tenebrionidae • Corticeus unicolor Piller & Mitterpacher

Alleculidae • Mycetochara linearis Illiger

Pyrochroidae • Pyrochroa coccinea Linné

Salpingidae • Rhinosimus planirostris Fabricius • Rhinosimus ruficollis Linné • Lissodema quadripustulatum Marsham

Cerambycidae • Prionus coriarius Linné • Rhagium sycophanta Schrank • Stenocorus meridianus Linné • Alosterna tabacicolor Degeer • Cortodera humeralis Schaller • Grammoptera ruficornis Fabricius • Anoplodera sexguttata Fabricius • Corymbia scutellata Fabricius • Pachytodes cerambyciformis Schrank • Leptura aethiops Poda • Leptura aurulenta Fabricius • Leptura maculata Poda • Leptura quadrifasciata Linné • Stenurella melanura Linné • Molorchus umbellatarum Schreber • Aromia moschata Linné • Poecilium alni Linné • Pyrrhidium sanguineum Linné • Ropalopus femoratus Linné • Plagionotus arcuatus Linné • Plagionotus detritus Linné • Clytus arietis Linné • Xylotrechus antilope Schönherr • Xylotrechus rusticus Linné • Mesosa nebulosa Fabricius • Leiopus nebulosus Linné • Exocentrus adspersus Mulsant • Stenostola dubia Laicharting

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• Tetrops praeusta Linné Anthribidae

• Tropideres albirostris Herbst • Enedreytes sepicola Fabricius • Platyrhinus resinosus Scopoli • Platystomus albinus Linné • Anthribus nebulosus Forster • Dissoleucas niveirostris Fabricius

Scolytidae • Scolytus carpini Ratzeburg • Scolytus intricatus Ratzeburg • Scolytus multistriatus Marsham • Scolytus rugulosus Müller • Dryocoetes autographus Ratzeburg • Dryocoetes villosus Fabricius • Ernoporicus caucasicus Lindemann • Ernoporicus fagi Fabricius • Ernoporus tiliae Panzer • Hylastes cunicularius Erichson • Leperisinus fraxini Panzer • Pityophthorus pityographus Ratzeburg • Platypus cylindrus Fabricius • Pteleobius vittatus Fabricius • Taphrorychus villifrons Dufour • Thamnurgus varipes Eichhoff • Trypophloeus asperatus Gyllenhal • Xyleborus cryptographus Ratzeburg • Xyleborus dispar Fabricius • Xyloterus domesticus Linné • Xyleborus dryographus Ratzeburg • Xyleborus germanus Blandford • Xyleborus monographus Fabricius • Xyleborus peregrinus Eggers • Xyleborus saxesenii Ratzeburg • Xyloterus signatus Fabricius