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Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique FORUM DE DAKAR 2015 Dakar, Sénégal 8-10 novembre 2015

FORUM DE DAKAR 2015 · 2015-10-11  · En 2015, le Forum de Dakar a permis d’élargir encore le spectre de nos réflexions et de noter l’importance cruciale d’une approche globale

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Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique

FORUM DE DAKAR 2015

Dakar, Sénégal8-10 novembre 2015

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

FORUM de DAKARRAPPORT 2015

Dakar, Sénégal8-10 novembre 2015

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

SOMMAIREMOT DE BIENVENUE de Mankeur NDIAYE .......................................................................................5

LE MOT de Jean-Yves LE DRIAN .........................................................................................................7

PROGRAMME du Forum 2015 ..............................................................................................................9

PANEL DE HAUT NIVEAU ......................................................................................................................17

DISCOURS D’OUVERTURE de SEM MACKY SALL ......................................................................... 19

LE DÉBAT .................................................................................................................................................... 21

Daniel Ona Ondo, Premier ministre, Gabon Komi Sélom Klassou, Premier ministre, Togo Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense, France Hervé Ladsous, Sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, Chef du département des opérations de maintien de la paix – Nations unies Interventions de : Moussa Faki Mahamat, Ministre des Affaires étrangères,Tchad

Ramtane Lamamra, Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Algérie

Hamdi Loza, Vice-ministre des Affaires étrangères, Égypte

PLÉNIÈRES, CONFÉRENCES & ATELIERS THÉMATIQUES

SÉQUENCE 1 Évolution des risques sécuritaires et des menaces ............................... ........28

PLÉNIÈRE 1 • Conférence 1 • Ateliers 1, 2 et 3

SÉQUENCE 2 RÉPONSES AFRICAINES : NOUVELLES STRATÉGIES .................................48

PLÉNIÈRE 2 • Conférence 2 • Ateliers 4, 5 et 6

SÉQUENCE 3 OPTIMISER LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ............68

PLÉNIÈRE 3 • Conférence 3 • Ateliers 7, 8 et 9

POUR CONCLURE… par Cheikh Tidiane GADIO ..........................................................................89

DISCOURS DE CLÔTURE de SEM Mohamed Boun Abdallah DIONNE ...................................91

LE FORUM DE DAKAR 2015

Dakar dans la presse ................................................................................................................................94

Les partenaires .......................................................................................................................................101

Les organisateurs ....................................................................................................................................109

Les intervenants du Forum 2015 ........................................................................................................110

La liste des participants ..........................................................................................................................120

Dakar en ligne .......................................................................................................................................... 133

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

MOT DE BIENVENUEde Mankeur Ndiaye Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais tout d’abord, au nom du Président de la République du Sénégal, Son Excellence Macky Sall, vous souhaiter une chaleureuse bienvenue à Dakar et vous exprimer en son nom le plaisir du Gouvernement et du peuple sénégalais de vous accueillir dans la pure tradition d’hospitalité, la téranga sénégalaise. Je vous remercie aussi d’avoir bien voulu répondre massivement, et à un niveau très élevé, à l’invitation du Sénégal. Cela témoigne de votre engagement à tous à relever les défis communs de la paix et de la sécurité en Afrique ainsi que la parfaite excellence des relations qui unit chacun de vos pays, au Sénégal. Nous attendions trois cent cinquante à quatre cents participants et nous nous retrouvons avec huit cents inscrits. Aussi, je voudrais exprimer nos sincères regrets à nos amis qui n’ont malheureusement pas pu participer à cette édition, par manque de place.

Nous voilà donc réunis, à nouveau à Dakar, pour la deuxième édition du Forum pour la paix et la sécurité en Afrique, dans la continuité de la mise en œuvre des décisions pertinentes du Sommet de l’Élysée tenu à l’initiative de François Hollande, Président de la République française, en décembre 2013. C’est pour moi l’occasion de saluer le dynamisme de notre partenariat avec la France, co-organisateur du Forum, représentée ici par Monsieur Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense, que je salue. Je souhaite également exprimer ma gratitude à l’ensemble des partenaires publics et privés du Sénégal et de la France dont les soutiens précieux constituent une illustration supplémentaire de l’importance de cette rencontre qui se tient au moment où le monde fait face à d’énormes défis liés notamment à la paix et à la sécurité internationale. Je veux particulièrement citer les menaces transversales et universelles comme le terrorisme, objet du premier panel, sous toutes ses formes ainsi que le radicalisme et l’extrémisme violents qui se développent partout à travers le monde. Comme l’a montré avec succès la première édition tenue les 15 et 16 décembre 2014, le Forum de Dakar permet d’approfondir le dialogue stratégique entre les parties prenantes africaines et les partenaires internationaux, d’animer les réflexions pour une vision partagée sur les menaces sur le continent en plus d’étudier les réponses les plus appropriées pour faire face aux défis du moment.

Ce Forum offre également l’opportunité d’examiner les moyens d’accompagner les progrès réalisés grâce aux initiatives africaines dans le domaine de la paix et de la sécurité : par la pertinence des choix des thèmes inscrits à l’ordre du jour, notamment l’évolution des risques sécuritaires et menaces, les réponses africaines, les nouvelles stratégies, le soutien international en faveur de la sécurité en Afrique ainsi que le panel de haut niveau de cet après-midi animé par des décideurs, des acteurs clés et des experts. Nous ferons de cette édition du forum un moment précieux de réflexions fécondes et de contributions à la problématique des défis sécuritaires et de la paix sur le continent dont les résultats auront naturellement des répercussions positives dans les autres régions du monde.

En vous souhaitant encore une fois la bienvenue, je voudrais vous remercier de votre attention.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

LE MOT de Jean-Yves Le Drian Ministre de la Défense, France

Mesdames, Messieurs,

Lors de la première édition, le Président Macky Sall avait souhaité que le Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique devienne un événement annuel. Grâce à son implication personnelle, au soutien des partenaires internationaux du Forum, cet engagement a pu se concrétiser et le Forum de Dakar est désormais devenu cet espace de réflexions et d’échanges informels de haut niveau que le président sénégalais avait appelé de ses vœux.

Par son format, par la diversité des profils des participants, la deuxième édition du Forum de Dakar a de nouveau marqué les esprits comme le lieu de dialogue informel entre acteurs institutionnels et chercheurs sur les défis sécuritaires auxquels le continent africain est confronté. À côté des réunions officielles et bien entendu des Sommets des chefs d’État et de gouvernement, cet événement a une fois encore montré toute sa pertinence pour renforcer la réflexion stratégique en Afrique.

Nous avons constaté lors de ce Forum la nécessité de continuer à renforcer les capacités des armées africaines, de contribuer à les moderniser et renforcer leur interopérabilité. Mais nous n’en sommes pas restés là. En 2015, le Forum de Dakar a permis d’élargir encore le spectre de nos réflexions et de noter l’importance cruciale d’une approche globale des questions de sécurité collective. La radicalisation idéologique comme ferment des risques sécuritaires a été explicitement évoquée par de nombreux intervenants et les événements dramatiques qui ont touché le continent africain depuis lors ont montré la pertinence des analyses et l’urgence de l’action. Nous devons réfléchir aux outils et aux méthodes à développer ensemble pour faire face à ces menaces. Si les combattants circulent, parfois d’un continent à l’autre comme au large de la Corne de l’Afrique, le message des terroristes circule plus vite encore. Cela nécessite de notre part une très grande vigilance et une capacité non moins grande d’agir collectivement pour mettre en échec un ennemi faible mais fugace et déterminé.

Cette année encore, des thèmes novateurs ont été discutés, tels que les défis sécuritaires de la croissance économique et la sécurisation des projets industriels et énergétiques. Le grand intérêt rencontré pour ces discussions a souligné à nouveau la particularité du Forum de Dakar qui offre l’opportunité d’aborder des sujets jusqu’ici largement délaissés dans de telles enceintes et qui sont pourtant au cœur des préoccupations des acteurs de la sécurité en Afrique.

Une fois de plus, sur ces sujets comme sur les autres, les discussions qui ont eu lieu dans le cadre des ateliers et conférences du Forum de Dakar nous ont fourni, à nous décideurs politiques, des perspectives issues de la mise en commun des expériences des participants, aussi variées que les institutions ou les entreprises qu’ils représentaient.

Il nous revient de convertir désormais nos réflexions et nos échanges en pistes d’action, ce qui est notre engagement quotidien, à nous qui sommes aux responsabilités politiques de nos pays respectifs, engagés en faveur de la sécurité et de la stabilité de long terme de l’Afrique, du développement et de la coopération par-delà les cultures et la géographie. Cet engagement d’action est le trait d’union d’un Forum à l’autre et je souhaite vivement que nous puissions nous retrouver avec le Président Macky Sall et le Ministre Mankeur Ndiaye à nouveau en 2016 pour marquer ensemble une nouvelle étape du Forum de Dakar.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

FORUM DE DAKAR 2015

PROGRAMME

Dimanche 8 novembre 2015 Hôtel Radisson Blu

Lundi 9 novembre 2015 Hôtel King Fahd

Mardi 10 novembre 2015 Hôtel King Fahd

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Dimanche 8 novembre 2015

Hôtel Radisson Blu

20 h 00 Cocktail d’ouverture

Lundi 9 novembre 2015

Hôtel King Fahd

9 h 00 à 9 h 30

Mot de bienvenue par SEM Mankeur Ndiaye, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur

SÉQUENCE 1 ÉVOLUTION DES RISQUES SÉCURITAIRES ET DES MENACES

9 h 30 à 11 h 00 PLÉNIÈRE 1 Les défis du terrorisme en Afrique

Président : Tiéman Hubert COULIBALY, Ministre de la Défense et des anciens combattants - Mali

Intervenants :Général Mohammed Babagana MONGUNO, National Security Adviser – Nigeria

Masakazu HAMACHI, Vice-ministre parlementaire pour les Affaires étrangères – Japon

Général Pierre DE VILLIERS, Chef d’État-major des armées – France

Elissa SLOTKIN, Acting Assistant Secretary, Department of Defense – États-Unis

Mongi HAMDI, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et Chef de la MINUSMA

11 h 15 à 13 h 00 CONFÉRENCE 1 Les défis sécuritaires de la croissance économique

Président : Kadré Désiré OUÉDRAOGO, Président de la Commission – CEDEAO

Intervenants : Betty BIGOMBE, Former Minister - Ouganda

Babacar NDIAYE, Ancien président de la Banque africaine de développement

Raymond GILPIN, Academic Dean - Africa Center for Strategic Studies

Alexandre MARC, Spécialiste en chef pour les questions de fragilité, de conflit et de violence – Banque mondiale

Atelier 1 Évolution de la menace terroriste : du transnational au transcontinental

Président : Ahmedou OULD-ABDALLAH, Président – Centre des stratégies pour la sécurité du Sahel/Sahara

Intervenants : Alain BAUER, Président – Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques

Zacharia YUSUF, Analyst – International Crisis Group (ICG)

Ashraf SWELAM, Director of the Cairo center for conflict resolution and peacekeeping in Africa – Égypte

Cas pratique : Libye (impact régional de la crise, présence de Daech)

Intervenant : Claudia GAZZINI, Senior Analyst – International Crisis Group (ICG)

Atelier 2Problématiques migratoires africaines. Migrations vers l’Europe, migrations intra-africaines, réseaux et trafics des êtres humains

Président : Dileita Mohamed DILEITA, Ancien Premier ministre de Djibouti, envoyé spécial de l’UA pour la Libye Intervenants :Ndioro NDIAYE, Ancienne ministre du Sénégal, présidente de l’Agence pour la migration, le leadership et le développement

Patricia DANZI, Directrice régionale des opérations pour l’Afrique – CICR

Petra HUECK, Head of Office – International Catholic Migration Commission (ICMC Europe)

Alphonse SECK, Secrétaire général – Caritas Sénégal

Discutant : Cristina BARRIOS, Conseiller politique, Service européen pour l’action extérieure (SEAE) – Union européenne

Cas pratique : Libye

Intervenant :Emilio MANFREDI, chercheur indépendant

Atelier 3 Progression de la radicalisation : dynamiques locales, régionales et internationales

Présidente : Nana O. TOURÉ-SY, Directrice régionale du PNUD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre – Nations unies

Intervenants :Mahamadou ABOU-TARKA, Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la paix – Niger

Louis GAUTIER, Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale – France

Bakary SAMBE, Coordinateur – Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique (ORCRA)

Mehdi TAJE, Institut tunisien des études stratégiques

Discutant : Zekeria Ould Ahmed Salem DENNA, Professeur – Université de Nouakchott

13 h 00 à 14 h 30 Déjeuner

PROGRAMME DES ATELIERSET DES CONFÉRENCES

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

15 h 30 à 17 h 30

PANEL DE HAUTNIVEAU

Discours d’ouverture de SEM Macky SallLE DÉBAT

Daniel Ona ONDO, Premier ministre du Gabon

Komi Sélom KLASSOU, Premier ministre du Togo

Jean-Yves LE DRIAN, Ministre de la Défense, France

Hervé LADSOUS, Sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, Chef du Département des opérations de maintien de la paix, Nations unies

SÉQUENCE 2 RÉPONSES AFRICAINES NOUVELLES STRATÉGIES

9 h 30 à 11 h 00 PLÉNIÈRE 2 Les médiations africaines : quelles leçons pour la prévention

et la gestion des crises ?

Président : Saïd DJINNIT, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs – Nations unies

Intervenants :Ramtane LAMAMRA, Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale – Algérie

Abdoulaye BATHILY, Représentant spécial du Secrétaire général et du Chef du Bureau régional pour l’Afrique centrale – Nations unies

Haile MENKERIOS, Under-Secretary General, Special Envoy for Sudan and South Sudan and Special Representative to the African Union – Nations unies

Gilbert KHADIAGALA, Professor of International Relations – Witwatersrand – Johannesburg

Landing SAVANÉ, Vice-président de l’Institut Panafricain de Stratégies (IPS)

20 h 00 Réception à la Résidence de France

Mardi 10 novembre 2015

10 h 00 à 12 h 00 CONFÉRENCE 2 Grands projets industriels et énergétiques africains face aux défis

sécuritaires

Président : Paul KOFFI, Ministre de la Défense – Côte d’Ivoire

Intervenants :Kabiné KOMARA, Ancien Premier ministre de Guinée, Haut-commissaire – OMVS

Ahmed MECHERAOUI, Ancien conseiller au ministère de l’Énergie – Algérie

Benjamin AUGÉ, Chercheur – Institut français des relations internationales (IFRI)

Alex VINES, Head of Africa Program – Chatham House

Guy SIDOS, Président directeur général – VICAT

Discutant : Iimura TSUTOMU, Directeur au département Afrique – Agence japonaise de coopération internationale (JICA)

Atelier 4 Pour une stratégie africaine contre le terrorisme : lutte contre les financements illicites et les réseaux transnationaux

Président : Soumeylou Boubeye MAÏGA, Ancien ministre du Mali, Envoyé spécial pour la lutte contre le terrorisme – Union africaine

Intervenants :Mahamat Saleh ANNADIF, Ancien ministre du Tchad, ancien représentant spécial de l’UA en Somalie et ancien chef de l’AMISOM

Abdoullah COULIBALY, Vice-président – Fondation du Forum de Bamako

Hassan BAAGE,Directeur adjoint du Bureau de l’évaluation et de l’assistance technique au Comité contre le terrorisme – Nations unies

Discutant : Pierre René Eugène LAPAQUE, Représentant régional – Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC)

Cas pratique : Boko Haram

Intervenant : Ali Abdel-Rhamane HAGGAR, Recteur – Université de N’Djamena

Atelier 5 Nouvelles approches contre les groupes terroristes : solutions régionales et réponses ad hoc

Président : Hiroute GUEBRE-SELLASSIE, Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Sahel – Nations unies

Intervenants :Général Iliyah Isah ABBAH, Commander of the Multinational Joint Task Force – Nigeria

Wullson Mvomo ELA, Directeur du Centre de recherche et documentation – Eiforces Cameroun

Wafula OKUMU, Executive Director – The Borders Institute

Discutant : Thomas KWASI TIEKU, Professor – King’s Western University Canada

Cas pratique : le G5 Sahel

Intervenant : El Hadj Mohamed NAJIM, Secrétaire permanent – G5 Sahel

Atelier 6 Modernisation des armées africaines et Réforme des Systèmes de sécurité

Président : Général Lamine CISSÉ, Ancien ministre du Sénégal, Président du conseil d’administration – Partners West Africa

Intervenants :Sam GULUBE, Secretary for Defence and Military Veterans – Afrique du Sud

Général David MUHOOZI, Commander of Land Forces – Ouganda

Mamadou Aliou BARRY, Conseiller sécurité au Ministère de la Justice – GuinéeKnox Chitiyo, Associate Researcher – Chatham House

Discutant : Thomas MANDRUP, Lecturer - Royal Danish Defence College

Cas pratique : modernisation et engagement dans les OMP : armées burundaise et éthiopienne

Intervenant : David AMBROSETTI, Directeur et chercheur – Centre français des études éthiopiennes (CFEE)

12 h 30 à 14 h 00 Déjeuner

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

SÉQUENCE 3 OPTIMISER LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

10 h 00 à 12 h 00 CONFÉRENCE 3 Sécurité maritime : soutenir une stratégie africaine

Président : Stanislas BABA, Ministre-conseiller mer à la Présidence – Togo

Intervenants :Habib KAMBANGA, Head of the Regional Early Warning Centre – SADC

Jean-Paul MALAN, Conseil national de sécurité – Côte d’Ivoire

Joao QUEIROS, Directeur Afrique subsaharienne – Ministère des Affaires étrangères – Portugal

Discutant : Marie-Hélène MAYSOUNAVE, Ambassadrice spéciale pour la lutte internationale contre la piraterie – MAEDI -France

Atelier 7 Le rapport du Panel indépendant de l’ONU sur les OMP : évolution de la doctrine onusienne de maintien de la paix et perspectives africaines

Président : Hervé LADSOUS,Sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, Chef du Département des opérations de maintien de la paix – Nations unies

Intervenants :Youssef MAHMOUD, Conseiller principal – International Peace Institute

Philippe ERRERA, Directeur général – Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) – France

Abdel Fatau MUSAH, Director of Political affairs – CEDEAO

Discutant : John KARLSRUD, Senior Research Fellow – Norwegian Institute for International Affairs (NUPI)

Cas pratique : l’usage de la force dans la MINUSMA

Intervenant : Mongi HAMDI, Représentant spécial du Secrétaire général au Mali et chef de la MINUSMA – Nations unies

Atelier 8 Le partenariat UE-Afrique : pour une meilleure adaptation des aides européennes aux besoins de sécurité africains

Président : Smaïl CHERGUI, Commissaire Paix et Sécurité – Union africaine

Intervenants :Alain LE ROY, Secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) – Union européenne

Alfredo Tijiutimo HENGARI, Senior Research Fellow – South African Institute of International Affairs

Cyriaque AGNEKETHOM, Directeur Maintien de la Paix et Sécurité régionale – CEDEAO

Discutant : Damien HELLY, Chargé de programme adjoint pour l’action extérieure de l’Union européenne – ECDPM

Cas pratique : la facilité de paix pour l’Afrique

Intervenant : José COSTA-PEREIRA, Conseiller Politique au Service européen pour l’action extérieure (SEAE) – Union européenne

Atelier 9 Le soutien international opérationnel aux capacités africaines (formation, renseignement, équipement, transport, logistique, etc.)

Président : Sam GULUBE, Secretary for Defence and Military Veterans – Afrique du Sud

Intervenants :

Vice Admiral Michael FRANKEN, Deputy to the Commander for Military Operations – Africom – États-Unis

Général Babacar GAYE, Ancien Représentant spécial du Secrétaire général pour la MINUSCA – Nations unies

André ROUX, Peacekeeping and Defense Analyst – Afrique du Sud

Discutant : Comfort ERO, Directrice du programme Afrique – International Crisis Group (ICG)

Cas pratique : la coopération de défense française

Intervenant : Général Pascal FACON, Commandant des Éléments français au Sénégal (EFS)

16 h 00 à 17 h 30 PLÉNIÈRE 3 Quel soutien international en faveur de la sécurité en Afrique ?

Président : Mankeur NDIAYE, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur

Intervenants :Raychelle OMAMO, Minister of Defence – Kenya

Pedro MORENES, Ministre de la Défense – Espagne

Mohamed Ibn CHAMBAS, Special Representative and Head of the United Nations Office for West Africa – Nations unies

Alain LE ROY, Secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) – Union européenne

Dong hwan CHOI, Special Envoy for the Government – République de Corée

18 h 00 Pour conclure… par Cheikh Tidiane GADIO, Président de l’Institut Panafricain de Stratégies

18 h 30 Discours de clôture par SEM Mohamed Boun Abdallah DIONNE, Premier ministre de la République du Sénégal

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

PANEL DE HAUT NIVEAU

Lundi 9 novembre 2015

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

DISCOURS D’OUVERTURE de SEM Macky Sall Président de la République du Sénégal

Mesdames, Messieurs,

Le peuple sénégalais et son gouvernement se réjouissent de vous recevoir à nouveau pour la 2e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Je vous souhaite, à tous et à toutes, la bienvenue et un agréable séjour au Sénégal.

Je voudrais particulièrement remercier tous les participants qui ont fait le déplacement d’Asie, d’Amérique, d’Europe, d’Afrique jusqu’à Dakar.

C’est pour pérenniser cet important cadre d’échanges sur la paix et la sécurité en Afrique que nous avons décidé de la tenue annuelle de ce rendez-vous. Cela témoigne de notre volonté commune de poursuivre la concertation, dans une approche globale et inclusive, pour répondre en amont aux défis sécuritaires complexes de l’Afrique ; d’autant plus que les crises, quand elles éclatent, sont plus difficiles à résoudre.

C’est pourquoi, il est important de privilégier une approche préventive, d’anticiper sur les menaces à la paix et à la sécurité, en lieu et place d’une démarche curative, quand le mal est déjà installé.

Mesdames et Messieurs,

Nous connaissons la typologie classique des menaces à la paix et à la sécurité en Afrique : la lutte pour le contrôle du pouvoir politique ou des ressources naturelles, les conflits frontaliers et identitaires, le séparatisme, etc. À ces racines du mal se sont malheureusement ajoutées d’autres causes d’instabilité. Je pense notamment au trafic de drogue, à la piraterie maritime, à la criminalité organisée et au terrorisme.

Ces sources d’instabilité sont encore plus diffuses, donc plus difficiles à cerner et à traiter ; surtout qu’elles peuvent prendre corps hors du continent et influer négativement sur la stabilité et le développement en Afrique.

C’est dire que nos défis en la matière sont nombreux, surtout que le terrorisme a tendance à se sanctuariser en Afrique, parce que ses cerveaux, agissant en réseaux, considèrent le continent comme le ventre mou du système international.

Voilà pourquoi les formes traditionnelles de prévention et de maintien de la paix sont peu opérationnelles, pour ne pas dire inefficaces – l’exemple du théâtre malien est éloquent à ce propos.

En raison de la nature même des risques, les missions de paix sont devenues plus complexes. Quand on fait face à des gens surarmés et déterminés, de surcroît sans foi ni loi, seule une réponse vigoureuse et tout aussi déterminée s’impose.

D’où l’importance de mandats adaptés aux circonstances, de règles d’engagement précises et d’équipements adéquats, si nous ne voulons pas que nos pays soient des cibles faciles sans moyens de se défendre.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Lutter efficacement contre le terrorisme en Afrique, c’est aussi développer des solutions régionales, dans une approche qui concilie le souci d’ouverture des frontières inhérent au processus d’intégration africaine et l’impératif de vigilance qu’imposent la lutte contre la criminalité transnationale et le terrorisme.

Il faut donc renforcer la collaboration entre nos services en matière de renseignement et d’échange d’informations, de collecte de données et de surveillance des réseaux de la criminalité transfrontalière.

C’est à ce prix seulement que nous pourrons combattre de manière plus efficace et durable ces menaces qu’aucun pays à lui seul ne peut éradiquer.

Je souhaite que le Sommet CEDEAO-CEEAC que nous envisageons de tenir prochainement sur la lutte contre le terrorisme examine sérieusement cet aspect de la coopération interrégionale.

Mais la paix et la sécurité en Afrique conditionnent aussi la paix et la sécurité dans le monde. D’une certaine manière, ce qui touche le continent affecte aussi d’autres pays du monde.

Il en est ainsi de la logique djihadiste, alimentée par une rhétorique radicale qui pousse des jeunes à commettre des attentats ou combattre à l’étranger. Pensons par exemple à tous ces jeunes embrigadés dans différents pays pour combattre en Syrie, en Afghanistan ou sur d’autres théâtres de conflits armés.

En conséquence, nous devons continuer à travailler avec les pays et institutions partenaires en matière de prévention et de règlement des crises, de maintien et de consolidation de la paix.

Nous devons continuer à lutter contre les causes profondes d’instabilité par la promotion de l’état de droit, l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes, pour leur donner des raisons d’espérer et les prémunir contre les chantres de l’obscurantisme et de l’extrémisme qui mènent à la violence.

Parce que c’est dans l’ignorance, la pauvreté et l’exclusion sociale que certaines causes d’instabilité trouvent un terreau fertile à leur éclosion.

C’est dans ce terreau qu’il faut éliminer les germes du mal pour une vision plus cohérente de la paix et de la sécurité en Afrique. Autrement, nous aurons traité les symptômes en laissant de côté la maladie.

Je déclare maintenant ouverts les travaux de la 2e édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Je vous remercie de votre aimable attention.

LE DÉBATLa première question est adressée au Président du Sénégal : Pouvez-vous partager votre réflexion sur les trois thèmes retenus pour ce Forum, à savoir, le terrorisme, les réponses africaines et les partenariats extérieurs ?

SEM Macky Sall

Président du Sénégal

Tout d’abord, je souhaiterais remercier les organisateurs pour la parfaite

symbiose de l’organisation de ce Forum.

Je crois que la question du terrorisme est forcément liée à la question de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Le terrorisme prospère là où les propagandes djihadistes peuvent prendre facilement racine. Il recrute dans les milieux défavorisés où les gens se sentent exclus. Aussi, l’approche militaire ne constitue que la composante la plus faible de la réponse à apporter au phénomène. Nous devons travailler à donner des perspectives à la jeunesse africaine pour ne pas la laisser entre les mains de propagandistes djihadistes. Nous devons faire en sorte que l’exclusion sociale soit combattue et que des politiques d’inclusion soient élaborées. Cela doit commencer par la réduction des inégalités de toutes sortes entre les milieux urbains et ruraux, mais également à l’égard des femmes, des jeunes etc. Nous devons pour cela développer des politiques d’intégration et d’emploi.

Parallèlement à ces politiques, il nous faut élaborer un discours philosophique et théologique.

« Il faut encadrer la formation des imams afin que

le message diffusé se fasse dans le sens d’un islam

tolérant, tel qu’il a toujours existé en Afrique de l’Ouest »

Cette question n’est pas seulement l’affaire des États, elle concerne la société dans son ensemble. Le port du voile intégral, par exemple, ne correspond ni à notre culture, ni à nos traditions, ni même à notre conception de l’islam. Nous devons avoir le courage de combattre cette forme excessive de vivre la religion qui veut nous être imposée. Notre société civile doit être à la pointe de ce combat, nos hommes politiques doivent assumer

également pleinement la lutte contre le terrorisme. Il en va de la sécurité nationale, celle des personnes et des biens. Tout le monde doit comprendre que nous ne saurions tolérer ce type de discours.

La lutte contre le terrorisme appelle à une grande coopération entre tous les Africains, puisque nous sommes dans un bloc d’intégration où les biens et les personnes circulent librement, ce qui favorise les crimes transfrontaliers et la libre circulation des terroristes. Il est nécessaire de poursuivre le processus d’intégration qui est aujourd’hui irréversible mais il faut en même temps prendre des mesures de contrôle aux frontières et dans les territoires.

S’agissant du rôle de ses partenaires, je crois que l’Afrique a suffisamment de bras. Elle a surtout besoin d’être accompagnée pour prendre en charge les problèmes du continent, notamment par la formation de ses forces armées, de ses forces spéciales, etc... Bien entendu, nous avons besoin de coopération, de formation. Mais des progrès doivent être faits. Notamment dans le financement accordé aux opérations de maintien de la paix sur le territoire. J’aime citer le cas du Mali. Quand le pays a été agressé, les pays africains ont spontanément décidé d’envoyer leurs troupes en soutien, sans mandat, par pure solidarité. Nous avons des hommes prêts à mourir pour leur continent.

« Nous avons des soldats prêts à donner leur vie pour

la sécurité et la paix sur ce continent. Mais nous avons également davantage besoin

de ressources »

Je tiens à préciser que lorsque je parle de forces armées, je fais référence à des armées au service de la nation et de la paix et de la sécurité dans le monde, loin du modèle des armées tribales et politiciennes qui existent parfois en Afrique.

SEM Komi Sélom Klassou

Premier ministre du Togo

Je voudrais avant toute chose remercier SEM le Président Macky Sall pour

l’accueil qui m’a été réservé et lui transmettre les salutations fraternelles de son homologue, ami

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

et frère du Togo qui regrette vivement de ne pouvoir participer aux débats, des imprévus de dernière minute ayant malheureusement empêché sa venue.

Monsieur le Président de la République a répondu de façon complète à la question qui lui a été posée. En grand stratège militaire, il a abordé toutes les thématiques.

« Le terrorisme est aujourd’hui un mal qui n’épargne aucun pays. Il prend des formes

sophistiquées. Aucun pays n’en est à l’abri »

Cette menace devient rampante au point que le phénomène se développe au-delà du territoire terrestre, sur les eaux et au niveau aérien. Nous devons mutualiser les efforts pour mieux combattre ce mal. Le lien entre le terrorisme et la pauvreté est évident et étroit. Les migrations le prouvent aujourd’hui. Si nous luttons contre la pauvreté, il y aura moins de candidats au terrorisme. Ceci étant dit, nous devons établir dans quelle mesure nous devons partager les expériences. Aucun pays à lui seul, ne peut lutter efficacement contre le terrorisme. Aussi nous avons besoin de l’expertise de nos partenaires qui ont cette expérience, notamment en ce qui concerne la lutte contre la piraterie. Justement, le Togo se prépare avec l’appui de l’UA à affiner les stratégies pour lutter contre ce phénomène. 90 % des flux commerciaux passent par la mer et avec ce que nous vivons dans le golfe de Guinée, il existe en moyenne une tentative de piraterie par semaine. La rencontre de Lomé prévue au premier trimestre 2016 s’inscrira dans la suite de ce Forum pour qu’ensemble nous arrivions à combattre ce mal qui n’épargne aucun pays.

Monsieur le Premier ministre du Gabon, deux pays de votre sous-région, le Tchad et le Cameroun, ont rejoint la lutte contre Boko Haram au Nigéria.

Est-ce que cela signifie que les Africains sont désormais prêts à faire un effort transrégional ?

Vivons-nous un nouveau temps en Afrique ?

À savoir, la mutualisation et le renforcement des capacités nationales de nos pays vont-ils s’articuler avec une démarche aussi bien régionale qu’interrégionale ou transrégionale ?

Sem Daniel Ona Ondo

Premier ministre du Gabon

Je voudrais, en écoutant ces propos, m’acquitter d’une tâche d’importance,

celle d’excuser SEM Ali Bongo, Président de la République du Gabon, qui pour des raisons

indépendantes de sa volonté n’a pas pu faire le déplacement au Sénégal. Je souhaiterais par ailleurs remercier SEM Macky Sall pour l’excellent accueil réservé à mon équipe et à moi-même depuis notre arrivée.

En ce qui concerne le terrorisme, l’Afrique centrale est en crise. Au Gabon, le terrorisme a touché l’exploitation illégale de nos ressources. Nous avons une zone, la zone frontalière entre le Cameroun et le Togo, où des groupes organisés sévissent sans contrôle des États. Nous y constatons le trafic d’êtres humains, de matières premières etc., problèmes qui ne laissent pas indifférent un gouvernement. Que faire face à cela ? Il faut une solution africaine. Mais les problèmes sont tellement importants qu’une solution africaine ne peut suffire. Naturellement je souscris à ce qu’a dit le Président Sall, mais la lutte contre le terrorisme requiert des moyens énormes et nous avons de maigres ressources que nous ne pouvons pas diriger à la fois contre le terrorisme et la lutte contre la pauvreté. Aussi nous avons besoin de prendre ce problème à bras le corps et nous ne pouvons y parvenir seuls. Nous avons besoin de la communauté internationale.

Le Gabon a toujours été présent dans toutes les réponses aux conflits en Afrique centrale. Le Gabon siège dans tous les programmes qui concernent la République Centrafricaine et a des troupes dans le pays.

« Nous sommes partisans de la mutualisation des moyens en Afrique. Comme on dit en Afrique, quand la maison de

son voisin brûle, il ne faut pas la laisser brûler car la vôtre

peut aussi brûler » Nous sommes très attentifs à ce qui se passe chez et autour de nos voisins en matière de terrorisme et nous participons activement à la lutte contre Boko Haram dans la région.

Monsieur le ministre Jean-Yves Le Drian, je cite le Général Pierre de Villiers, Chef d’État-major des armées françaises, qui a dit durant ce Forum : « Il faut penser à une solution aux défis du terrorisme dans un temps long », puis : « Gagner la guerre contre le terrorisme c’est bien mais gagner la paix en relevant les défis du développement et de la gouvernance c’est encore mieux ». Je souhaiterais votre commentaire sur ces deux assertions.

Jean-Yves Le Drian

Ministre de la Défense de la République française

Le chef d’État-major des armées françaises est sûrement d’accord avec

son ministre, donc son ministre ne peut qu’être d’accord avec lui.

Avant de répondre à cette question, je voudrais dire que je suis très interpellé par deux réflexions du Président Macky Sall. D’abord concernant la guerre médiatico-théologique qu’il va falloir engager : c’est vraiment la guerre du temps long. Ce qui me frappe le plus c’est que j’entends dire cela dans de nombreuses enceintes, que ce soit en Afrique, au Moyen-Orient ou également en France, par les responsables de la religion musulmane. Il va bien falloir à un moment donné que les acteurs se concertent pour mettre en œuvre une vraie synergie de médiatisation théologique de l’islam réel, qui est l’islam modéré, pour répondre à l’offensive caricaturale mais hautement technologique utilisée par les groupes terroristes pour convaincre des générations de jeunes, qui ne sont pas nécessairement pauvres. La pauvreté est un humus qui permet l’invocation théorique et théologique, mais ce ne sont pas nécessairement ces acteurs qui agissent. La question que je me pose est « Comment faire ? Quelles initiatives faut-il prendre ? ». J’étais récemment en Égypte avec Manuel Valls, le Premier ministre français, à l’université Al-Azhar, où le recteur de l’université tenait des propos assez proches de ceux que vient de tenir Macky Sall. Une des questions qui nous est posée pour la paix et la sécurité en Afrique est la manière de prendre ces initiatives coordonnées à cet égard. Ce n’est pas de la compétence directe du ministre de la Défense de la France, mais c’est une question majeure pour la suite.

Le terrorisme pénètre et ne peut gagner que lorsqu’il y a des failles dans les États, que ce soit des failles territoriales ou de gouvernance. Ce sont des États en faiblesse, voire des États faillis qui sont les proies des

groupes terroristes. On l’a vu au Mali lorsqu’il y avait une déliquescence de l’État, on le voit en République Centrafricaine où les risques sont majeurs, en Libye où il n’y a plus vraiment d’État aujourd’hui et où Daech et d’autres groupes terroristes progressent.

« Si l’on veut que les États tiennent, il leur

faut des structures militaires cohérentes et saines.

Ces armées ne doivent pas être des armées de clans

ou de tribus »À ce titre, une des conclusions du Forum de l’an dernier fut de s’assurer que les armées africaines soient sûres, structurées et opératoires. Pour cela il faut de l’aide bilatérale, ce que la France et d’autres pays font. Mais aussi de l’aide multilatérale, au niveau de l’Union européenne, tel qu’au Mali, en Centrafrique, en coopération avec l’Union africaine (UA). Former et équiper sont des priorités.

Sur les opérations de maintien de la paix. La préoccupation du Président Macky Sall est partagée par beaucoup d’acteurs. Maintenant que le Sénégal a été élu brillamment au Conseil de sécurité, il est certain que vous pourrez porter, cher Président, cette parole-là dans l’instance adéquate.

Comment rénover les partenariats entre les pays africains et le système des Nations unies sur les questions du maintien de la paix ?

Hervé Ladsous

Sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, Chef du

Département des opérations de maintien de la paix – Nations unies

Je souhaite tout d’abord vous transmettre les salutations chaleureuses

du Secrétaire général des Nations unies, Monsieur Ban Ki-moon, qui est extrêmement

pris par les préparatifs de la COP21, mais qui est très reconnaissant de cette initiative qui prend désormais toute sa place avec sa dimension continentale.

L’année 2015 a été marquée par une réflexion intense voulue par le Secrétaire général sur le devenir du maintien de la paix quinze ans après le rapport Brahimi. Trois concepts se détachent de ces réflexions : les populations, le rôle du politique et les partenariats.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Le maintien de la paix a pour but premier d’aider les populations à sortir des crises majeures. Ces crises sont majoritairement le fruit de problèmes de gouvernance, de développement, de pauvreté et de désespérance. Le terrorisme est ainsi en partie causé par les crises de gouvernance en Afrique. Leur traitement se fera nécessairement dans la durée.

C’est pourquoi l’approche politique est également essentielle à la résolution des crises sur le long terme.

« Le maintien de la paix doit s’inscrire dans un projet

politique. Sans un traitement politique des crises, toutes

les mesures entamées seraient inefficaces

et inutilement coûteuses » Concernant les partenariats, nous avons développé, au fil des années, toute une jurisprudence de coopération avec une série d’organisations. Aujourd’hui, le moment est venu de dresser le bilan et de voir comment nous pouvons encore faire davantage et mieux ensemble. Il est d’autant plus important de le faire en Afrique que s’y concentrent neuf des seize opérations de maintien de la paix des Nations unies et 80 % de nos Casques bleus. Les soldats de la paix africains représentent par ailleurs plus de la moitié des effectifs, pas seulement sur le continent mais aussi dans d’autres régions du monde. C’est d’ailleurs une générosité qu’il faut saluer.

Je ne suis pas un homme de concepts, mais un homme de considérations pratiques. Je vois qu’au fil des années nous avons acquis certaines expériences dont il faut tirer les leçons pour l’avenir. Ainsi, il faut considérer les différents modèles d’opérations de paix menées en Afrique :

– la MINUAD au Darfour, constitue un modèle d’opération conjointe ou hybride. Elle est menée par les Nations unies avec l’Union africaine (UA). Si sa mise en œuvre n’est pas toujours évidente, elle fonctionne.

– l’AMISOM, se caractérise, elle, par son extrême robustesse et surtout le fait qu’elle est dirigée par l’UA et soutenue dans son opération par différents partenaires : l’Union européenne, les États-Unis et les Nations unies.

Il existe également des modèles d’opérations parallèles, avec des partenaires non-africains. C’est le cas des opérations Serval, Barkhane, et Sangaris. Les mandats sont différents pour les acteurs en présence mais se complètent tous les uns les autres. Le travail y est effectué de manière parallèle mais dans une concertation tout à fait exemplaire.

Un autre élément est apparu au cours des opérations récentes. Il s’agit du séquençage avec dans un premier temps, l’engagement des organisations sous régionales qui passe, à un moment donné, la main à l’UA, qui elle-même passe le flambeau à l’ONU. C’est le cas par exemple du Mali et de la Centrafrique au sein desquels la CEDEAO et la CEEAC ont fait ce premier transfert d’autorité. Cette formule permet de répondre à la nécessité d’un déploiement très urgent et cela, nos frères Africains savent le faire beaucoup plus rapidement que nous aux Nations unies.

Je souhaite également dire toute l’importance que nous donnons au soutien sincère que nous apportons aux efforts des organisations sous régionales, et de l’Union africaine pour développer la force africaine en attente, les capacités de réponse immédiate aux crises, etc. Tout un investissement a été fait, au fil des années récentes, en termes intellectuel et d’expériences humaines. Je fais référence aux planificateurs militaires, aux logisticiens envoyés au siège de l’UA à Addis-Abeba, à celui de la CEDEAO à Abuja, etc. C’est ainsi que nous éviterons de refaire les mêmes erreurs et travaillerons avec une plus grande efficacité sur l’ensemble du continent.

Je souhaite dire un dernier mot sur le partenariat triangulaire qui associe les pays d’Afrique, les Nations unies, et les grands pays donateurs. Il s’agit de l’Union européenne et sa Facilité de paix pour l’Afrique, des États-Unis avec son Initiative en faveur des opérations de maintien de la paix dans le monde (Global Peace Operations Initiative ou GPOI), du Japon avec son récent programme de formation et d’équipement d’unités du génie africaines (pour le moment basé au Kenya et qui devrait ensuite s’élargir) et de bien d’autres encore. Je crois que tous ces programmes sont majeurs dans la mesure où ils permettent de concilier les capacités militaires humaines des armées africaines avec les outils du maintien de la paix du 21e siècle.

Moussa Faki Mahamat, Ramtane Lamamra et Hamdi Loza, respectivement Ministre des Affaires étrangères du Tchad, d’Algérie et Vice-ministre des Affaires étrangères d’Égypte, souhaitent faire une intervention depuis la salle.

Moussa Faki Mahamat

Ministre des Affaires étrangères du Tchad

Je voudrais tout d’abord, Monsieur le Président de la République, vous

présenter les regrets de votre frère, le Président Idriss Deby de ne pouvoir prendre part à cette deuxième édition du Forum international de Dakar. Il m’a chargé de vous réitérer son soutien, ainsi qu’aux organisateurs, à cet événement sur la paix et la sécurité en Afrique.

J’aimerais vous faire part des leçons que nous avons tirées des récents événements au Tchad. La première est que l’engagement coûte très cher. L’armée tchadienne a déployé 2500 soldats sur une distance de plus de 3000 km pour atteindre Ménaka et Kidal au Mali. Nous sommes convaincus de la nécessité d’intervenir. Cela implique des moyens financiers et matériels conséquents. En plus de l’engagement de l’État, il faut que l’engagement soit régional, puis continental avant d’être international. Aucun de nos États ne peut faire face seul à cette menace. Le Tchad ayant lui-même vécu des troubles pendant plusieurs décennies, et combattu sur un terrain qui est aujourd’hui utilisé par les terroristes, je peux vous affirmer qu’il faut un soutien conséquent.

« Les promesses, les annonces ne suffisent pas. Quand les

troupes sont engagées sur le terrain, la logistique doit suivre » La deuxième leçon à tirer est qu’il y a une nécessité de coordination indispensable sur le plan opérationnel. Cela nous ramène à la question « Quelle mission de maintien de la paix mettre en œuvre ? » : des missions mixtes comme au Darfour ? Des missions avec un mandat des Nations unies avec des Casques bleus et d’autres forces, notamment celles des partenaires et des armées nationales, comme c’est le cas en Centrafrique (MINUSCA) ou au Mali (MINUSMA) ? À l’automne 2015, à Bangui, les violences communautaires et inter-religieuses ont générées la mort de plusieurs dizaines de personnes. Comment peut-on laisser les populations subir de telles pertes ?

Tro is ième leçon : i l s ’ag i t d’un combat multidimensionnel et de longue haleine. Les groupes terroristes disposent de moyens significatifs dans la mesure où ils ont des armes, de l’argent de la drogue. Ils pensent même avoir le paradis. Pour faire face à cette idéologie, il nous faut apporter une réponse.

Voilà les quelques leçons que nous avons tirées de notre expérience.

Ramtane Lamamra

Ministre d’État des Affaires étrangères

et de la Coopération internationale d’Algérie

Je souhaite, avant de commencer, transmettre les salutations fraternelles du

Président Abdel Aziz Bouteflika à SEM Macky Sall et vous dire combien je me réjouis cette année

de pouvoir participer à cette deuxième édition du Forum.

Sur la question du terrorisme, l’Algérie a malheureusement eu sa propre expérience particulièrement meurtrière et nous pouvons aujourd’hui dire, avec assurance, que notre pays, au plan stratégique, a défait le terrorisme. Elle l’a défait en se mobilisant pendant toute une décennie. Cela avait d’ailleurs, à l’époque, été mal interprété et qualifié de violences politiques. L’Algérie a apporté une riposte militaire et sécuritaire qui est allée graduellement en se perfectionnant, en gagnant en moyens, en expériences, en formations. Mais également en mobilisant son propre peuple puisqu’à travers tout le territoire national se sont constitués des groupes de patriotes agissant au mieux pour repousser le phénomène. Parallèlement, l’État a tendu la main à ceux qui ont été induits en erreur en promulguant une loi sur le pardon, la concorde civile et une Charte de la paix et de la réconciliation nationale que le peuple algérien a adoptée par référendum à une écrasante majorité.

L’État algérien s’est attaqué à ce qu’on pouvait identifier comme des causes pouvant être mises à profit par l’extrémisme pour pouvoir recruter en faveur du terrorisme. Aussi, la jeunesse, la formation des imams, la famille, les médias ont reçu une attention particulière afin de pouvoir disséminer l’islam, non perverti par les extrémistes. La dé-radicalisation doit pouvoir être une démarche de tous les instants portée par l’ensemble de la société.

Au-delà du niveau national, sur le plan de l’Afrique, il y a un intérêt majeur à bénéficier des expériences existantes afin que nous puissions faire en sorte que la coopération interafricaine et internationale puisse pallier certaines failles.

Je citerais une expérience modeste : à l’initiative du ministère algérien des Affaires religieuses, il y a une association des imams et prédicateurs de la région du Sahel qui s’est formée. Elle porte beaucoup de promesses en vue de la déradicalisation.

Enfin, l’Union africaine a créé un centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme basé en Afrique et

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

qui reçoit le soutien des Nations unies et de l’Union européenne. Beaucoup d’actions se font.

« L’Afrique ne sera pas un ventre mou pour le

terrorisme, elle sera un acteur, elle sera au rendez-vous de

l’histoire car le terrorisme sera défait. Le prix sera sans doute

élevé mais il le sera car il va à contre-courant

des valeurs humaines »

Hamdi Loza

Ministre adjoint des Affaires étrangères d’Égypte

Je voudrais exprimer l’appréciation de la délégation de l’Égypte au Forum pour

son soutien.

Pour revenir sur la remarque du ministre de la Défense français sur la guerre médiatico-théologique : il ne faut pas laisser les chefs religieux modérés combattre seuls contre les radicaux. Rien n’est plus dangereux qu’une idée, quand on n’a qu’une idée. Les fondamentalistes ont l’idée qu’ils sont supérieurs aux autres musulmans pour ne pas mentionner les non-musulmans. Ils ont l’idée qu’ils doivent imposer leur vision de l’islam sur toute une société. Il ne faut pas les laisser faire. Ils ont l’idée que les concepts de démocratie et de tolérance sont apportés de l’extérieur, que le drapeau, l’hymne national de la société ne doivent pas être respectés.

« Tous ces concepts doivent être confrontés courageusement, pas

seulement par les chefs religieux modérés mais par

toute la société, par les ministres de l’éducation et

de la culture, par les artistes »

Lorsqu’on dit que la danse et la musique sont des pêchés toute la société doit être prête à confronter ces idées. Merci.

Les trois thèmes du Forum que sont l‘évolution de la menace terroriste, les réponses africaines et l’appui de la communauté internationale ayant été traités avec le sérieux

et l’expérience qu’ils requièrent, je laisse maintenant la parole aux panélistes afin qu’ils concluent cette session.

Je dirais simplement que sur la question de la formation des imams nous devons travailler avec des pays qui ont le même modèle, la même compréhension de l’islam tolérant. Nous avons besoin d’une collaboration entre académies, d’une formation dans le sens d’une compréhension de l’islam qui s’adapte à nos sociétés. Il faut que cette religion s’adapte à ce que nous sommes. En effet, l’islam est pratiqué différemment au Moyen-Orient, au Maghreb ou au Sénégal.

« Une formation, non seulement des imams,

mais aussi des élites, est nécessaire afin de mener

la bataille psychologique »

En ce qui concerne les missions de maintien de la paix, certains formats actuels s’adaptent parfaitement à des conflits de basse intensité. En revanche, quand comme au Nord Mali, vous avez des forces armées qui font fi de l’unité nationale, qui attaquent les Casques bleus, qui tuent de façon quotidienne, alors on doit changer le mandat. Dans ce cas-là, la logique de « maintien » de la paix ne tient plus, il faut imposer la paix. Je le dis avec fermeté : sur certains théâtres, il faut adapter la nature des missions.

Ensuite, la question des partenariats. La France a joué un grand rôle et nous devons la féliciter mais elle ne peut pas assumer seule l’appui dont nous avons besoin. Nous devons également nous tourner vers d’autres partenaires européens, voir comment l’Union européenne et les autres grandes puissances peuvent organiser leurs interventions, notamment au niveau financier, dans le cadre d’une action durable. Nous devons trouver dans le Forum de Dakar des solutions à proposer à la communauté internationale pour répondre durablement à cette problématique.

SEM Komi Sélom Klassou,Premier ministre du Togo

Le terrorisme à des origines multiformes. C’est dans un cadre concerté que nous pourrons répondre à toutes les formes de déstabilisation de nos États qui sont entre autres le terrorisme et la piraterie.

« Le problème du chômage des jeunes, de la gouvernance

politique – et avec elle

la question de la corruption – administrative et économique sont autant de paramètres sur

lesquels nous devons travailler »

Il va falloir trouver des mécanismes qui, au-delà des réflexions, nous permettront d’aller vers l’action. En cela, nos partenaires, dont nous avons besoin aujourd’hui, peuvent être rassurés : nous avons la détermination de trouver des solutions. Sans l’intervention française au Mali, nous ne savons pas dans quelle situation serait l’Afrique aujourd’hui. Nous remercions également tous les autres partenaires internationaux et régionaux avec lesquels nous devons travailler dans une volonté concertée pour apporter de l’espérance à nos populations.

SEM Daniel Ona Ondo, Premier ministre du Gabon

J’ai trois petites remarques à faire. La première concerne la formation des armées et des élites militaires africaines qui est indispensable au combat que nous menons pour la paix et la sécurité. Je souhaite à ce propos remercier la France pour sa collaboration dans ce domaine.

Ensuite, j’estime que la pauvreté est le terreau idéal pour le terrorisme. Aussi, il faut lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale pour lutter contre le terrorisme. Car comme on le dit dans ma tribu, « les pauvres n’ont rien à perdre ».

Enfin, pour défaire le terrorisme, il faut se saisir de la question essentielle de son financement. Nulle réponse efficace ne pourra être apportée au phénomène si nous ne mutualisons pas nos moyens.

Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense de la France

Permettez-moi de faire quatre remarques. D’abord sur les opérations du maintien de la paix : il faut accepter qu’il y ait plusieurs types de missions mais il faut aussi qu’il y ait des missions beaucoup plus robustes que les autres, ce qui a nécessairement un revers en matière de moyens.

Deuxièmement, je crois beaucoup à la régionalisation de l’action ; le G5 Sahel, la force multinationale mixte qui se met en place autour du lac Tchad contre Boko Haram, etc. Ce sont des avancées récentes, mais très importantes et qu’il faut soutenir en vue de la mise en place de l’interopérabilité des armées africaines. Chacun sait bien qu’il y a une fusion entre le terrorisme et le grand banditisme, autour des trafics. Aussi, la lutte contre la piraterie fait partie de la lutte contre le

terrorisme et en cela je rejoins le Premier ministre du Togo, Monsieur Klassou.

Dernier point, je reviens volontiers sur l’observation de Monsieur Faki, Ministre des Affaires étrangères du Tchad.

« Quand des pays s’engagent, il faut que chacun soit conscient à un moment

donné qu’il faut leur renvoyer l’ascenseur »

Hervé Ladsous, Sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, Chef du Département des opérations de maintien de la paix - Nations unies

Nous sommes confrontés à des situations de plus en plus difficiles avec des mandats de plus en plus robustes. Je me réfère souvent au mandat de la MONUSCO en RDC, qui confie aux Casques bleus, et ce en toutes lettres, la mission de neutraliser des forces armées.

« Bien souvent, on ne nous donne pas les moyens

politiques de suivre. je peux vous assurer que tous les jours

nous travaillons à renforcer, à durcir, les moyens et les équipements »

D’ailleurs aujourd’hui, nous avons beaucoup moins de victimes pour le même nombre d’attaques. Nous devons continuer à investir dans du matériel solide, de haute technologie. Nous devons également continuer à investir dans le renseignement, ce que je tente de faire aux Nations unies, et qui devient une nécessité progressivement acceptée à New York depuis que nous sommes sur le théâtre malien.

Tout cela ne nous empêche pas de penser sur le moyen terme. Aussi, j’ai demandé à mes équipes, il y a un an et demi de travailler sur un concept d’opération pour lutter contre la piraterie dans le golfe de Guinée. Je ne peux pas dire que cela avait suscité un fol enthousiasme des membres du Conseil de Sécurité auxquels j’en avais parlé à l’époque. Ils m’affirmaient en effet que cela coûterait cher et je leur répondais que cela coûterait beaucoup plus cher dans quelques années si nous ne faisions rien dans l’intervalle.

Je remercie tous les panélistes, tous les intervenants et tous les participants pour leurs contributions et leur intérêt au débat.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

SÉANCE PLÉNIÈRE 1

LES DÉFIS DU TERRORISME EN AFRIQUE

Les intervenants :

Général Mohammed Babagana Monguno, National Security Adviser – Nigeria

Masakazu Hamachi, Vice-ministre parlementaire pour les Affaires étrangères – Japon

Général Pierre de Villiers, Chef d’État-major des armées – France

Elissa Slotkin, Acting Assistant Secretary, Department of Defense – États-Unis

Mongi Hamdi, Représentant spécial du Secrétaire général au Mali et chef de la MINUSMA - Nations unies

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SÉQUENCE 1

ÉVOLUTION DES RISQUES SÉCURITAIRES ET DES MENACES

CONFÉRENCE 1

Les défis sécuritaires de la croissance économique

ATELIER 1 Évolution de la menace terroriste : du transnational au transcontinental

Cas pratique : Libye (impact régional de la crise, présence de Daech)

ATELIER 2 Problématiques migratoires africaines. Migrations vers l’Europe, migrations intra-africaines, réseaux et trafics des êtres humains

Cas pratique : Libye

ATELIER 3 La progression de la radicalisation : dynamiques locales, régionales et internationales

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Alors qu’il avait longtemps été conçu comme un phénomène exogène, le développement d’un terrorisme proprement africain dans la dernière décennie a profondément modifié le contexte sécuritaire du continent. Si des groupes comme les Shebbab ou AQMI visent régulièrement des intérêts occidentaux, la majorité des victimes du terrorisme en Afrique sont des civils africains, et les symboles de l’État (forces de sécurité, administrations) sont fréquemment ciblés.

La résilience des groupes terroristes provient de leur capacité à tirer parti des faiblesses structurelles de certains États : absence de contrôle sur le territoire et les frontières, ancrage de l’économie illicite, inégalités régionales, etc. Face au terrorisme, une réponse sécuritaire robuste et complète, alliant renseignement et capacités opérationnelles, est nécessaire. Le terrorisme étant aujourd’hui une menace transnationale, cette réponse sécuritaire doit se faire à l’échelle des États, mais également dans un cadre régional. Enfin, la réponse sécuritaire doit être accompagnée de mesures politiques et socio-économiques de long terme, visant à minimiser l’attractivité de l’engagement extrémiste.

L’Afrique, une cible privilégiée des groupes terroristes ?

Il y a quelques années, on constatait une baisse des conflits en Afrique et une hausse du développement, le continent réalisait des avancées économiques importantes avec un taux de croissance de l’ordre de 5 %. Aujourd’hui, le terroriste est pourtant une réalité en Afrique.

D’un continent marginalisé, il est devenu le plus convoité et une cible privilégiée pour les groupes terroristes. Du Mali au Nigéria, du Cameroun à la République centrafricaine en passant par le Tchad, de la Somalie au Kenya, de l’Égypte à la Tunisie en passant par la Libye, le continent africain subit une violence accrue associant criminalité et instrumentalisation de la religion. Le fléau du terrorisme a opéré sournoisement un déplacement de son champ d’action vers la région du Sahel.

Cette violence extrême, inédite, rencontrée au quotidien, fait partie d’une stratégie de rupture, de surenchère de la terreur qui s’exprime par des modes d’actions mis en œuvre par des bandes souvent résiduelles, groupes armés terroristes en zone sahélienne, groupes qui prétendent administrer des territoires tels que Boko Haram, les Shebbab de Somalie, Daech. Tous font preuve d’une grande mobilité, réactivité, adaptabilité.

Le caractère transfrontalier, transnational de ce terrorisme profite non seulement de la porosité des frontières pour les traverser, mais aussi pour tenter de s’installer dans ces zones qui sont souvent difficiles à contrôler.

Le Mali en est un exemple édifiant dans la mesure où il offre notamment à la communauté internationale, une opportunité d’analyser la concomitance de turbulences politiques pouvant s’allier à un projet terroriste qui cherche à remplacer le système conventionnel de gouvernance par un système qui leur est propre.

Que faire face à la complexité de ce phénomène inquiétant pour le maintien de la paix et de la sécurité

en Afrique ? Où et comment diriger les ressources nécessaires à la mise en place rapide d’une riposte à cette menace ?

Mettre en œuvre une réponse sécuritaire africaine coordonnée avec le soutien de la communauté internationale

Malgré les défis que représentent les menaces terroristes sur le continent africain, des solutions existent. Certaines d’entre elles ont déjà été mises en œuvre par les pays touchés en étroite coordination avec leurs voisins, les organisations régionales et les institutions internationales dans le cadre de coopérations bilatérales et multilatérales.

Des solutions militaires ont notamment été proposées pour faire face au terrorisme. La nécessité de travailler à un partenariat élargi entre les différents pays concernés en fait partie et le G5 Sahel en est un exemple opérationnel.

La seconde solution appelle à une meilleure coopération en matière de renseignements et entre forces spéciales, ce qui reste encore à améliorer.

La troisième proposition rappelle qu’il est nécessaire de garder à l’esprit le trio opérationnel suivant : « Renseignement, suivi, neutralisation ».

Enfin, la dernière concerne la nécessité de poursuivre le travail entre les forces locales,

internationales et celles des Nations unies. Cela est déjà le cas au Mali où les forces maliennes coopèrent étroitement avec le G5 Sahel et la MINUSMA, et en vue de stabiliser le pays.

La nécessité d’une approche commune en matière de sécurité pour contrer cette menace globale, qui ne laisse aucun pays du continent indifférent, ni même au-delà, recueille le consensus de l’ensemble des participants et intervenants à cette première plénière.

Or une réponse exclusivement sécuritaire ne semble pas entièrement satisfaisante. Il faut non seulement réagir, mais aussi et surtout prévenir ces menaces et répondre en profondeur aux défis du terrorisme sur le continent.

Il ne suffit plus de gagner la guerre, il faut gagner la paix

Gagner la guerre comme cela a pu être constaté en Irak ou en Libye ne suffit pas. Sans politique sociale et lutte contre la pauvreté et la corruption, sans distribution équitable des ressources, sans justice sociale effective, l’Afrique ne verra pas la paix.

Aussi, au-delà de la stabilité, la question de l’État de droit se pose fermement dans ce débat où les acteurs donnent autant d’importance à des facteurs de prévention que de répression. L’un ne pouvant pas pour autant faire l’économie de l’autre, d’où la nécessité de mobiliser encore davantage de ressources pour répondre également à ces besoins en matière de gouvernance et de développement.

TIEMAN HUBERT COULIBALY

Il faut saluer les conclu-sions du Forum 2014,

parce qu’il a établi que les pro-blèmes transnationaux devaient faire l’objet d’une vision commune. Les solutions par-tagées doivent s’appuyer sur les moyens de nos États ou bien de nos sous-régions. Pour cela, l’examen de notre architecture de paix est plus que jamais nécessaire. En s’attaquant aux démocraties en construc-tion, les groupes terroristes en veulent à notre manière de vivre qui se fonde sur la liberté, celle de la croyance et celle d’en-treprendre.

MONGI HAMDIÀ la MINUSMA, nous avons œuvré avec nos partenaires, les autorités maliennes en

tête, pour garantir le processus de paix et de réconciliation, pour que la sta-bilité s’installe, pour que les écoles soient de nouveau ouvertes sur tout le territoire, et ce même à Kidal.

ELISSA SLOTKIN

Les initiatives prises au lendemain du 11  sep-tembre 2001 nous avaient

jusqu’alors donné le senti-ment que la communauté internationale avait réussi à porter un coup décisif au lea-dership d’Al Qaeda. Pourtant aujourd’hui les groupes terroristes sont plus nombreux, plus diffus, plus autonomes aussi. Leur structure a évolué et est moins hiérarchi-sée.

MASAKAZU HAMACHI

Nous sommes déterminés à nous impliquer davantage dans les débats sur la paix

et la sécurité en Afrique à tra-vers le Sommet du G7, le Conseil

de sécurité de l’ONU dont le Japon assure-ra la présidence à partir en juillet 2016, et la TICAD VI.

GÉNÉRAL MOHAMMED BABAGANA MONGUNOLes questions environne-mentales et d’emploi sont essentielles. Il faut dévelop-

per les régions productrices.

GÉNÉRAL DE VILLIERSIl est nécessaire de renouve-ler le contrat social qui devra être fondé sur la confiance et l’inclusion dans un État

de droit.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Ainsi, la coopération doit être totalement transversale au sein de chacun des pays, de leur gouvernement, de leurs autorités locales, mais aussi entre chacun des membres de la société civile.

En effet, aujourd’hui l’État ne doit pas devenir l’ennemi de certaines franges de ses citoyens et notamment d’une jeunesse exclue du processus de développement.

Par ailleurs, la paix, en dehors du progrès social, se gagne également par le discours. Un discours porteur de sens est à même de changer les perceptions, face à un ennemi qui sait manipuler parfaitement l’ensemble des moyens de communication qu’offre la mondialisation des médias tels que Youtube, Facebook et Twitter. Ces messages accessibles partout et par tous placent la violence au cœur de nos sociétés.

Les défis du terrorisme en Afrique ne pourront être relevés qu’au prix de ce combat multiforme et particulièrement complexe qui exige un investissement sans relâche pour défendre les valeurs partagées de la sécurité et de la paix en Afrique et dans le monde.

CONFÉRENCE 1

LES DÉFIS SÉCURITAIRESDE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Les intervenants :

Betty Bigombe, Former Minister – Ouganda

Babacar Ndiaye, Ancien président – Banque africaine de développement

Raymond Gilpin, Academic Dean - Africa Center for Strategic Studies

Alexandre Marc, Spécialiste en chef pour les questions de fragilité, de conflit et de violence – Banque mondiale

Le président :

Président Kadré Désiré Ouédraogo Président de la Commission – CEDEAO

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Un nombre important de pays africains affiche depuis une dizaine d’années des taux de croissance significatifs, dopés par la demande mondiale en matières premières et l’intérêt de partenaires commerciaux toujours plus variés. Certains pays voient même apparaître plusieurs indicateurs de l’émergence : hausse des effectifs de la classe moyenne, développement des services, etc.

Mais l’émergence peut être porteuse de nouveaux risques. En effet, les mutations structurelles à l’œuvre (démographiques, économiques, sociales, territoriales) s’inscrivent dans des contextes politico-institutionnels qui peuvent être défaillants, avec des États parfois mal équipés pour gérer efficacement les flux économiques et les revenus croissants. La croissance mal distribuée et inégalitaire peut alors générer des déséquilibres socio-économiques et territoriaux porteurs d’instabilité. Régions marginalisées, exode rural et urbanisation précipités, inégalités sociales accrues, dépendance au cours des matières premières, revendications populaires, aspirations nouvelles de la société civile : les États et les organisations africains doivent développer une réflexion sur ces défis de l’émergence afin que croissance et sécurité aillent de pair.

Pas de développement sans sécurité, ni de sécurité

sans développement ?Aujourd’hui, l’Afrique est plus attractive que jamais. La croissance économique des dix ou quinze dernières années a été phénoménale, des pays atteignant des taux de croissance de 9 % et ce, même durant la

crise financière internationale qui a durement touché le reste du monde. Elle n’attire pas seulement des investissements directs étrangers (IDE), mais aussi des investissements au niveau régional et national.

Comment expliquer alors l’accroissement quasi-concomitant de la violence et des conflits sur le continent ? Les indicateurs économiques ne peuvent, à eux seuls, expliquer ce phénomène. Il est indispensable de prendre en compte les facteurs politiques et sociaux pour mieux appréhender la complexité du lien non seulement entre la croissance économique et la sécurité mais surtout celui, plus large, entre le développement et la sécurité.

Quand les ressources naturelles dont regorge l’Afrique telles que les minéraux, le pétrole, le gaz, l’agriculture etc. sont une source évidente de croissance, mais que selon l’Union Africaine plus de 50 milliards de dollars quittent illégalement chaque année le continent, soit bien plus que l’aide extérieure accordée à l’Afrique, la question de la gouvernance se pose.

La croissance économique n’est pas le développement

L’Afrique ne souffre pas, en effet, de la croissance, mais de sa redistribution de la croissance car la croissance économique sans bonne gouvernance ne contribue pas à la sécurité. Les statistiques de la Banque mondiale montrent un lien fort entre la violence et les inégalités entre individus et, entre sous-régions dans un même pays, ce qui se traduit par des conflits. La source de la pauvreté et des conflits est la même : la faiblesse des institutions.

Les gouvernants peuvent être embarrassés quant au poids à donner à chacun des éléments de la gouvernance car il n’y a pas de solution globale pour ce dosage. Il faut regarder d’où vient la croissance et comment elle est composée dans chaque pays. Nous nous nourrissons de ce qui est produit par cette croissance car « le taux de croissance ne se mange pas ». Comme il n’y a pas de solution unique à cette problématique de redistribution, c’est à ce niveau que les gouvernants africains sont invités à communiquer les besoins qui sont propres à chacun de leur pays aux partenaires régionaux et internationaux.

Au niveau du continent cette fois, le développement économique peut être insuffisant pour garantir la paix et la sécurité. Un des facteurs importants freinant potentiellement le développement économique est l’impact que la croissance démographique a sur le développement. En effet, cette croissance exponentielle remet perpétuellement en question les avancées qui peuvent être faites par les politiques d’accès à l’eau potable ou l’accès à la terre par exemple. Par conséquent, le non-contrôle de la croissance démographique est un facteur de tension à prendre en considération.

De la nécessité d’investir dans la sécurité humaine

La société africaine ne pourra faire face à ses défis sécuritaires qu’en ayant une approche holistique innovante sur la croissance économique, le développement et la sécurité. Les politiques de développement en Afrique se sont, jusqu’à présent, essentiellement axées sur la croissance et la réduction

de la pauvreté, ce qui s’est avéré insuffisant. L’objectif de stabilité doit être intégré dans les politiques de développement. Il doit y avoir une intégration entre la politique, l’économie et les militaires.

En outre, alors que pendant des années la réflexion s’est principalement portée sur la sortie des conflits et la reconstruction, aujourd’hui c’est la question de la prévention qui prime. Le protocole de Lomé de la CEDEAO aborde justement cette question.

De fait, les conflits ne se forgent pas en une nuit. Ils sont le fruit d’inégalités réelles qui touchent les questions de la justice sociale, de l’éducation et de la santé. Autant de facteurs d’inégalité générant des conflits. Nous n’avons pas aujourd’hui les moyens d’ignorer ces facteurs.

De même, la sécurité n’est pas le domaine exclusif des États, mais elle relève aussi des populations. La paix est un comportement qu’il est nécessaire d’enseigner et pour ce faire, il est indispensable de remettre les femmes au cœur du débat sur la sécurité et la construction de la paix. À ce titre, la plateforme régionale et les cellules nationales mises en place dans le cadre du G5 Sahel sont à saluer.

En ce sens, le point 16 des objectifs du développement durable des Nations unies : promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes, est porteur d’espoir en terme de concrétisation de partenariats sur cette problématique.

RAYMOND GILPIN

« Nous devons coordonner les initiatives à la fois natio-nales et internationales avec

la réalité des menaces sécuritaires.

Nous devons investir davantage dans des mesures qui prennent en compte les acteurs non étatiques, car ils représentent la princi-pale menace à la paix et à la sécurité. »

KADRÉ DÉSIRÉ OUÉDRAOGO

« Est-ce que l’Afrique a les moyens d’assurer son

développement et donc d’assurer sa propre sécurité ?

La croissance économique peut être un début de réponse aux crises mais ne suffit pas en elle-même. »

BETTY BIGOMBE

« Jusqu’ici, la démocratie ap-paraissait comme le remède à tous les maux de l’Afrique.

Nous avons besoin de dévelop-per un nouveau raisonnement fondé sur une approche globale qui lierait la croissance éco-nomique, le développement et les questions de sécurité.

Je demande également aux organisateurs, de prendre en compte le rôle des femmes dans la paix et la sécurité. Nous ne pouvons pas faire sans les femmes. Elles sont le pilier des familles et des communautés ».

ALEXANDRE MARC

« Les conflits se développent en Afrique avec des dyna-miques transfrontalières. La

priorité est de renforcer des ins-titutions régionales telles que la CEDEAO en Afrique de l’Ouest.

La CEDEAO est un modèle mondial pour la gestion des conflits régionaux.

Selon l’OCDE, aujourd’hui 40 % des pauvres se trouvent dans des pays affectés par la vio-lence et les conflits, en 2030, ce sera 60 % des pauvres.

Les pauvres vont se trouver essentiellement dans les pays affectés par la violence et les conflits. »

BABACAR NDIAYE

« Les questions environne-mentales et d’emploi sont essentielles. Il faut dévelop-

per les régions productrices. »

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

ATELIER 1

ÉVOLUTION DE LA MENACE TERRORISTE :DU TRANSNATIONAL AU TRANSCONTINENTAL

Le Président :

Président Ahmedou Ould-Abdallah Président – Centre des stratégies pour la sécurité du Sahel/Sahara

Les intervenants :

Alain Bauer Président – Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques

Zacharia Yusuf Analyste – International Crisis Group (ICG)

Discutant :

Alexandre Marc Spécialiste en chef pour les questions de fragilité, de conflit et de violence – Banque mondiale

Cas pratique :

Claudia Gazzini Senior Analyst – ICG

Résumé

Avec la hausse des activités de Boko Haram, des groupes terroristes sahéliens et des Shebbab, l’Afrique est particulièrement frappée ces dernières années par le terrorisme, si bien qu’il est désormais courant de parler d’un arc de crise courant du Sahel à la Somalie. Les connexions entre ces groupes sont de plus en plus fréquentes. Avec le ralliement de certaines mouvances africaines à Al Qaeda et Daech, ainsi que les conséquences potentielles de la crise au Yémen, le radicalisme islamiste s’inscrit désormais dans le djihadisme international. Cependant, la plupart de ces groupes se définissent avant tout par un agenda local, ancré dans des problématiques politiques, identitaires et socio-économiques particulières.

L’expansion du terrorisme africain et son caractère transnational appellent à court terme des réponses sécuritaires nationales (renforcement des capacités des forces de sécurité notamment) et régionales (actions militaires conjointes, partage de renseignements, etc.). Pour lutter efficacement contre cette menace, une des priorités est de favoriser le redéploiement de l’État, notamment des services publics, dans les zones où les groupes terroristes sont actifs. Des aménagements institutionnels peuvent également être nécessaires pour ramener les régions périphériques et déterritorialisées dans le giron national.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

– Les connexions entre groupes terroristes africains peuvent-elles déboucher sur l’élaboration d’une stratégie commune ?

– Quelles conséquences pour les stratégies de lutte contre le terrorisme ?

Cas pratique

La deuxième partie de l’atelier traite du cas spécifique de la Libye. État failli au cœur de l’Afrique du Nord, la Libye est devenue un carrefour du djihadisme africain, connectant les groupes du Sahel, du Maghreb et de l’Égypte, et représente le point d’entrée de Daech sur le continent.

L’évolution de la menace terroriste en Afrique se caractérise aujourd’hui non seulement par son caractère transnational, mais également par sa dimension transcontinentale. Les groupes terroristes africains localisés comme Boko Haram et les Shebbab ont renforcé cette dernière année leur empreinte régionale,

et entretiennent entre eux des liens idéologiques, opérationnels et personnels croissants. Surtout, il apparaît que l’extrémisme africain, par l’implantation de l’État islamique (EI) en Libye et en Égypte et l’impact régional de la crise au Yémen notamment, est désormais davantage arrimé aux dynamiques djihadistes mondiales. Comment les dynamiques nationales, résultant notamment des défaillances de l’État africain, influent-elles sur ces évolutions ? Quelles nouvelles réponses concrètes apporter au niveau local, régional et international pour endiguer la propagation de la menace ?

Une menace qui évolue

Plusieurs points saillants sur cette évolution de la menace terroriste ont été dégagés. Tout d’abord, alors que le terrorisme d’hier, comme le Al Qaeda des années 1990-2000, cherchait à attaquer et détruire l’État, le terrorisme d’aujourd’hui cherche à construire son propre État. L’EI, en remettant au goût du jour le projet de califat, s’inscrit en effet dans une démarche territoriale, en cherchant à conquérir et administrer un espace toujours plus vaste. En se dotant d’un État, d’une zone sous son contrôle durable, l’EI bénéficie à la fois de la légitimité et des structures pour attirer à lui de nouvelles recrues.

Ensuite, avec l’État islamique, le terrorisme devient réellement global. Al Qaeda revendiquait être une organisation internationale, mais était en fait une structure très circonscrite géographiquement (une zone à la frontière pakistano-afghane) avec des affiliés internationaux. L’EI s’est doté d’un nouveau modèle d’organisation, avec des branches locales, notamment en Afrique. Il reste à voir si l’EI parviendra à devenir une organisation éclatée géographiquement tout en cherchant à conserver un commandement centralisé.

L’imbrication entre réseaux criminels et groupes terroristes est également désormais plus forte, les deux tirant parti de l’instabilité étatique et de la faiblesse de l’État de droit pour développer des relations toujours plus étroites. Enfin, les groupes terroristes contemporains, en particulier l’EI, se caractérisent par leur maîtrise des outils de communication et de marketing, bien supérieure à celle de la plupart des États africains.

Les groupes terroristes sur le terrain

Au Sahel, les dynamiques ci-dessus prospèrent sur un terreau favorable (systèmes politiques bloqués, administration et forces de sécurité indigentes, économies captives et informelles, urbanisation croissante mal contrôlée), favorisant la formation de groupes armés organisés et bien équipés. Au Sahel, la lutte antiterroriste est ainsi en fait d’abord une lutte contre des groupes armés, qui utilisent des modes d’actions militaires quand ils sont forts et se tournent vers des modus operandi terroristes et asymétriques quand ils sont affaiblis.

En Libye, ce sont les rivalités entre les deux gouvernements libyens qui permettent à la branche locale de l’EI, qui suit la même stratégie que dans le berceau syrien / irakien de l’organisation, de consolider son emprise territoriale sur la région de Syrte, avec l’accord tacite des tribus locales exaspérées par le vide sécuritaire. La compétition entre les deux gouvernements libyens empêche toute stratégie locale de lutte contre l’EI, chaque gouvernement accusant son rival d’instrumentaliser l’EI à son profit. Pour formuler une stratégie contre l’EI, il faut au préalable faire émerger au sein de la sphère politique libyenne une vision partagée sur ce qu’est l’EI et la menace qu’il représente ; la communauté internationale doit

favoriser le dialogue entre les deux gouvernements libyens sur ce sujet.

Sur les Shebbab somaliens, le diagnostic est sans appel : initialement un mouvement avec un agenda restreint à la Somalie, les Shebbab sont devenus une menace régionale, avec des modus operandi terroristes. Bien que les opérations de l’AMISOM et les frappes ciblées américaines les aient durablement affaiblis ces deux dernières années, ils sont désormais capables de mener des attaques terroristes d’ampleur dans les pays voisins, grâce à leurs réseaux dans la sous-région et leurs relations avec des groupes « frères ». Alors qu’ils sont toujours officiellement affiliés à Al Qaeda, l’EI tente désormais d’obtenir leur allégeance. Face au développement de mouvements proches des Shebbab sur leur sol, les pays de la région tels que le Kenya ne peuvent se contenter d’une réponse sécuritaire, et devraient prendre des mesures pour répondre aux préoccupations de leurs populations musulmanes.

Pistes pour des réponses

La force de ces groupes terroristes est que ce sont des groupes hybrides, utilisant au gré des conditions, des modes d’action militaires conventionnels et des modus operandi asymétriques et terroristes, à l’organisation souple et adaptative, et capables de faire évoluer leurs stratégies. Ces groupes ont également démontré leur capacité à cultiver leur ancrage local, en adaptant de manière circonstancielle leur rhétorique islamiste aux besoins, aux intérêts et aux cultures des communautés locales. Leur caractère évolutif est un problème pour les appareils d’État souvent rigides et peu réactifs, qui éprouvent régulièrement des difficultés à adapter leurs politiques publiques, leurs stratégies de défense et leur arsenal législatif aux transformations de la menace. Leur dimension transnationale est aussi un défi aux gouvernements et aux forces armées, habitués à travailler dans un cadre national.

Face à ces défis, il est impératif de réellement mettre en place des stratégies globales. La majorité des États entend développer de telles stratégies, mais dans les faits, les réponses sécuritaires sont toujours très dominantes, et peu de moyens sont véritablement consacrés à la prévention, à la lutte contre la radicalisation, ou à l’intégration politique et économique de régions marginalisées. Une réelle stratégie globale implique une participation concertée de tous les ministères, et l’implication par le

gouvernement de l’ensemble de la société (autorités locales, associations religieuses, etc.).

La prévention, en particulier, devrait être davantage développée. Il est ici essentiel pour l’État de s’appuyer sur les communautés locales, qui sont directement au contact des groupes extrémistes et ont la connaissance du tissu social local. Face à des groupes extrémistes qui utilisent la religion pour mobiliser de nouvelles recrues, il est notamment essentiel que l’État et les hautes autorités religieuses fournissent aux leaders d’opinion locaux les arguments théologiques pour contrer la rhétorique des groupes islamistes.

Enfin, les réponses sécuritaires doivent être adaptées aux contextes des États africains. Dans un certain nombre d’États faibles où le territoire n’est pas contrôlé, l’armée a la charge de missions d’ordinaires dévolues à la police et à la gendarmerie. Les approches militaro-policières de la lutte contre le terrorisme doivent prendre acte de cette spécificité. Des mécanismes doivent ainsi être mis sur pied pour faciliter la coopération entre les forces armées, la police et la gendarmerie (opérations, échanges de renseignements, etc.). La communauté internationale doit également en tenir compte dans ses offres de coopération et de formation : les partenaires doivent mettre l’accent davantage sur l’action que sur le type de force qui la porte, et mettre l’accent sur la coopération avec les forces armées.

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ATELIER 2

Problématiques migratoires africainesmigrations vers l’Europe, migrations intra-africaines, réseaux et trafics des êtres humains

Le Président :

Mohamed Dileita Ancien Premier ministre de Djibouti, envoyé spécial de l’UA pour la Libye

Les intervenants :

Ndioro Ndiaye Ancienne ministre du Sénégal, présidente de l’agence pour la migration, le leadership et le développement

Patricia Danzi Directrice régionale des opérations pour l’Afrique – CICR

Petra Hueck Head of Office – International Catholic Migration Commission (ICMC Europe)

Alphonse Seck Secrétaire général – CARITAS Sénégal

Discutant :

Cristina Barrios Conseiller politique – SEAE - UE

Cas pratique :

Emilio Manfredi Chercheur indépendant

RésuméLe phénomène de migration vers l’Europe s’est accru ces derniers mois. Si de nombreux migrants africains sont originaires de zones de conflit (Somalie, Soudan, etc.), la croissance démographique et l’absence de perspectives économiques pour les jeunes diplômés représentent cependant les principaux facteurs de migration vers l’Europe.

Mais la plupart des flux migratoires africains restent en réalité des migrations intra-africaines. Lorsque les pays d’accueil sont mal préparés à ces flux, ils peuvent engendrer des tensions locales (xénophobie, compétition pour l’accès aux ressources). Enfin, dans le cas de populations fuyant un conflit ou une crise (populations nigérianes

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menacées par les exactions de Boko Haram par exemple), ces mouvements sont susceptibles de prendre une ampleur potentiellement déstabilisatrice pour les pays d’accueil.

Des politiques de migration régionales, associant pays d’origine, pays de transit et pays de destination, apparaissent nécessaires pour gérer au mieux les phénomènes migratoires, intégrer les migrants dans les sociétés d’accueil, et s’attaquer aux réseaux criminels qui prospèrent sur les flux de population.

– Quelle stratégie Afrique-Europe face à la crise migratoire ?

– Quelles politiques nationales et régionales pour gérer les migrations intra-africaines ?

Cas pratique

La Libye est devenue depuis 2012 une voie de transit majeure pour les migrants africains, qui tentent de rejoindre l’Europe par la voie maritime. Des groupes criminels ont su exploiter le contexte politique et sécuritaire troublé de la Libye pour mettre sur pied des réseaux de passage sophistiqués.

La migration est l’une des principales préoccupations des gouvernements africains et de la communauté internationale. C’est un sujet à la fois ancien et d’actualité, particulièrement difficile à aborder tant sur le plan politique que sécuritaire. Désormais facilités par la mondialisation, les mouvements de populations croissent aujourd’hui de façon exponentielle et posent de nombreux défis : questions liées aux droits de l’homme, pénurie de main-d’œuvre et chômage, fuite des cerveaux, sécurité des routes migratoires, insertion sociale. Quelles solutions pour gérer la question migratoire quand les moyens physiques, matériels, ou financiers africains manquent ? Comment replacer l’Afrique au cœur du processus de prévention et de gestion des frontières africaines, à travers notamment l’élaboration d’une véritable politique commune ? Quelle coopération avec ses partenaires extérieurs ?

Migration et droits de l’Homme

Avec 214 millions de migrants dans le monde depuis 2014, tous les États sont désormais concernés par les déplacements de populations. L’explosion démographique et urbaine, les conflits armés, l’accroissement des contrôles et la fermeture progressive des voies légales de migration vers le Nord ont provoqué un accroissement massif des migrations. Plus de 50 millions de migrants seraient aujourd’hui africains, et les experts prévoient une intensification des flux migratoires.

La pénurie d’emploi ou encore les salaires trop faibles amènent de nombreux habitants à tenter leur chance ailleurs. Or, l’accueil des travailleurs migrants est particulièrement précaire, et l’insertion sociale est rendue parfois impossible en raison des discriminations subies et de la méfiance des populations locales. Le respect des droits de l’homme, tout au long du processus migratoire, n’est pas assuré (passage aux frontières difficiles, pratiques violentes, répression disproportionnée, et croissance du phénomène de trafic humain), notamment en raison de l’absence d’un cadre juridique clair et harmonisé. Or la population

migratoire est particulièrement vulnérable, notamment les femmes et les enfants qui subissent parfois des violences sexuelles. Nombreux sont ceux qui meurent sur le trajet, dans le désert du Sahara, ou encore noyés en Méditerranée. Certaines organisations humanitaires, telles que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), tentent d’apporter des soins (eau, nourriture), mais aussi de rétablir le contact des migrants avec leur famille. Beaucoup subissent des conditions de détention difficiles. Souvent mélangés à la population carcérale de droit commun dans les pays d’accueil, nombreux sont ceux qui ressortent traumatisés.

Sécurité et gestion des frontières

Les pays d’Afrique et d’Europe ne disposent pas de moyens physiques, matériels, ou financiers pour renforcer les contrôles aux frontières, très poreuses, qui s’étendent parfois sur des milliers de kilomètres. Le personnel affecté aux postes-frontières manque de formation pour assurer une gestion effective des mouvements de populations et des zones tampons, notamment en matière de sécurité. Dans certains pays (Mali, Nord du Niger, Cameroun, Nigéria), la

gestion des frontières est actuellement perturbée par l’incursion d’éléments radicaux et du terrorisme.

Coopération interrégionale

Si le Ghana, ou encore le Nigéria, ont aujourd’hui adopté une politique migratoire, aucun autre pays en voie de développement n’a encore formulé une véritable politique cohérente, inclusive et coordonnée en matière de migration. L’ensemble des pays africains et européens travaille selon ses propres intérêts et priorités du moment.

S’il existe bien un dialogue entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) (Accord de Cotonou), la coopération interrégionale demeure insuffisante. La migration de travail notamment, constitue un sujet de désaccord entre les pays d’origine et les pays d’accueil. La formulation d’une politique globale paraît désormais indispensable afin de répondre à l’ensemble des défis posés par le phénomène migratoire.

La Libye, carrefour migratoire

La situation en Libye est très préoccupante : sa position géostratégique et la faiblesse de l’État en ont fait aujourd’hui un lieu de transit particulièrement fréquenté. S’il n’existe pas de statistiques précises du nombre des migrants se trouvant sur le territoire libyen, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) estime que depuis janvier 2015, plus de 35 000 personnes ont traversé la Méditerranée depuis la Libye. L’effondrement du régime de Kadhafi a eu pour conséquence l’émergence de nombreuses filières d’immigration clandestine, particulièrement lucratives. L’absence de structures étatiques a laissé place à des groupes criminels facilitant le trafic d’êtres humains.

Quelles réponses africaines

La solution à ce problème est avant tout africaine. Seule une véritable prise de conscience généralisée sur les enjeux humains, économiques et sécuritaires des migrations et une volonté politique des gouvernements et des organisations sous-régionales permettront d’assurer une meilleure gestion des flux migratoires. Faire émerger une compréhension africaine commune du phénomène des migrations, des défis mais également des opportunités dont elles sont porteuses, est donc un préalable indispensable à la mise en place de mesures efficaces.

Les États doivent rapidement se doter de politiques migratoires et de dispositions législatives adaptées

et cohérentes ; ceci requiert une expertise et une expérience spécifiques, que les partenaires internationaux, ainsi que les grandes associations spécialistes du sujet, devraient apporter sous forme de conseils ou de missions d’expertise. Dans les pays où l’immigration est un sujet particulièrement sensible et polarisant, des campagnes de sensibilisation pourraient également être mises en place, afin que de potentiels sentiments xénophobes ne puissent dégénérer en violences. Les forces de sécurité doivent également être sensibilisées à la question de la gestion des migrants.

À l’échelle régionale, il est nécessaire de créer un cadre normatif harmonisé construit en partenariat entre les pays d’accueil, les pays d’origine et les pays de transit, à l’image de ce que la CEDEAO a commencé à mettre en place. Une bonne application de ces mesures sera nécessaire, ce qui nécessite une action coordonnée et appropriée de tous les services des États impliqués (forces de sécurité, douanes, administrations locales, etc.

Une meilleure coopération entre l’UE et les États et organisations africains apparaît également indispensable pour une gestion partagée des flux migratoires de l’Afrique vers l’Europe. En ce sens, le Sommet de La Valette constitue une initiative prometteuse, mais les déclarations d’intention ne seront pas suffisantes. La réponse à ce défi complexe des migrations est plurielle et multidimensionnelle, à la fois politique, humanitaire et socio-économique. Aussi, l’approche strictement sécuritaire semble insuffisante : seule une réponse globale, alliant coopération sécuritaire, aide au développement et assistance humanitaire permettrait de prendre la mesure des enjeux migratoires.

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ATELIER 3

La progression de la radicalisation : dynamiques locales, régionales et internationales

Le Président :

Nana O. Touré-Sy Directrice régionale du PNUD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre – Nations unies

Les intervenants :

Mahamadou Abou-Tarka Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la paix – Niger

Louis Gautier Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale – France

Bakary Sambe Coordinateur – Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique (ORCRA)

Mehdi Taje Institut tunisien des études stratégiques

Discutant :

Zekeria Ould Ahmed Salem Denna Conseiller politique – SEAE - UE

Cas pratique :

Emilio Manfredi Professeur – Université de Nouakchott

Résumé

La radicalisation se nourrit de l’exclusion politique, économique et sociale, qui rend une partie de la jeunesse plus sensible à des discours extrémistes. Elle est également rendue possible par les absences de l’État dans certains secteurs-clés, en particulier l’éducation, qui peuvent se trouver comblées par des acteurs non étatiques (locaux ou étrangers), tenants de lectures radicales de l’Islam.

La prévention de la radicalisation est complémentaire des initiatives de contre-terrorisme. Pourtant, dans un certain nombre d’États, une approche uniquement sécuritaire de la lutte contre les extrémismes prévaut parfois. De véritables politiques nationales de lutte contre la radicalisation apparaissent nécessaires : institutionnalisation

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

des échanges entre les responsables religieux, le gouvernement et les autorités locales ; lutte contre les discriminations et garantie de l’équité sur le marché de l’emploi ; liberté religieuse ; investissements dans le secteur éducatif, etc.– Comment répondre à l’implantation d’idéologies radicales au niveau étatique ?– Quelles stratégies communes doit-on envisager à l’échelle régionale ?

Bamako, Paris, Tunis, le nord du Nigéria : les attentats de novembre 2015 sont la triste illustration du fait que la radicalisation et le basculement vers l’extrémisme violent figurent aujourd’hui parmi les principales menaces à la paix et la sécurité internationale. En Afrique plus qu’ailleurs, le phénomène est en progression constante et touche de vastes territoires du continent se nourrissant de l’exclusion politique, économique et sociale. La multiplication et le renforcement ces dernières années des groupes islamistes radicaux (tels que AQMI, Boko Haram, Al-Mourabitoune, les Shebbab etc.), disposant de réelles capacités de nuisance, a relancé le débat sur les facteurs et les causes profondes de cette radicalisation en Afrique et sur les moyens d’y faire face. Quels sont les facteurs, au niveau local, national et régional, qui poussent des individus ou des groupes à se radicaliser ? Quelles stratégies communes peuvent être envisagées à l’échelle régionale afin de lutter contre ce phénomène « sans frontière » ?

Qu’est-ce que la radicalisation ?

La notion même de radicalisation est complexe et controversée. Il n’existe en effet aucune définition universellement acceptée tant dans le milieu universitaire qu’au niveau gouvernemental et intergouvernemental. Si l’imaginaire collectif tend à associer le concept de radicalisation au domaine religieux, et notamment à l’idéologie djihadiste, en réalité la radicalisation est un phénomène beaucoup plus complexe et pluriel qui est induit par des causes et des facteurs tout aussi multiples. Ceux-ci sont d’ordre à la fois politique, économique, social, culturel, voire psychologique. Par ailleurs, il importe de distinguer clairement radicalisation et terrorisme. Si le terrorisme est souvent le résultat d’un processus de radicalisation, l’inverse n’est pas toujours vrai. En d’autres termes, la radicalisation ne conduit pas systématiquement à l’action terroriste et à la violence. Ainsi, au moins deux formes de radicalisation peuvent être distinguées : la première étant idéologique, c’est-à-dire qu’elle induit la propagation d’idées et de croyances radicales chez l’individu ou le groupe ; la seconde se traduit par un passage à des actions de nature violente et coercitive pouvant s’assimiler au terrorisme.

Les facteurs d’émergence et de progression de la radicalisation : dynamiques locales, régionales et internationales

Tout processus de radicalisation est le produit d’un mélange complexe de facteurs d’attraction (« pull factors ») et d’impulsion (« push factors ») qui relèvent généralement de dynamiques à la fois locales, régionales et internationales. Si les spécificités géographiques sont importantes dans l’analyse des causes sous-jacentes de la radicalisation, il semble que certaines questions clés transcendent les particularismes locaux et nationaux. Ainsi, de manière générale, la radicalisation se nourrit de toute forme d’exclusion, qu’elle soit politique, économique, sociale ou culturelle. Ces formes d’exclusion sont en partie issues des manquements de l’État dans la mise en œuvre de ses fonctions régaliennes (éducation, justice, services sociaux de base etc.) et dans le respect du contrat social qui le lie aux citoyens. Cette exclusion touche en priorité la jeunesse, les femmes et les groupes marginalisés.

À l’exemple de l’expansion de Boko Haram dans la zone du Lac Tchad ou d’Al Qaeda au Sahel, les processus de radicalisation, en particulier au sein d’une jeunesse pléthorique souvent désabusée et sans emploi, répondent en grande partie à des logiques économiques et moins à des facteurs religieux ou idéologiques. Ces conclusions rejoignent celles formulées lors de l’édition 2014 du Forum international de Dakar au cours duquel le déficit de gouvernance politique et économique des États et la désaffection des autorités centrales et locales de la sphère sociale avaient été identifiés comme des facteurs explicatifs de la diffusion de la radicalisation. Les voies de cette diffusion étant principalement liées à la capacité d’acteurs infra-étatiques, qui évoluent souvent dans la sphère d’influence des pays du Golfe, à remplir le vide laissé par les autorités politiques, sociales ou religieuses, en particulier dans les régions périphériques des États.

Au-delà des dynamiques locales et nationales, décisives dans l’explication des processus de radicalisation, un double mouvement de régionalisation et d’internationalisation des idéologies radicales est à l’œuvre au niveau du continent africain. Ainsi, la radicalisation s’explique aussi par l’interaction entre des tendances globales de l’islam radical, et notamment la diffusion de l’idéologique wahhabite dans certains pays

africains au travers des importants financements déployés par les États du Golfe, et des circonstances régionales, telle que l’influence de la crise libyenne au Sahel. On observe également une interconnectivité croissante entre les groupes armés islamistes, entraînant une propagation du phénomène djihadiste sur le continent, facilités par la grande mobilité des combattants, la porosité des frontières et l’utilisation de moyens de communication modernes. Le radicalisme change donc d’échelle, ce qui accroît d’autant plus la menace qu’il représente pour la paix et la sécurité du continent.

Faire face à la radicalisation : quelles stratégies communes à l’échelle régionale ?

Les États africains et les organisations régionales et sous-régionales, avec l’appui de leurs partenaires, ont largement investi ces dernières années le champ de la lutte contre la radicalisation et de l’extrémisme violent. À l’instar des actions de réinsertion socio-économiques des populations de la région du Lac Tchad menées par la Haute Autorité à la consolidation de la paix du Niger, les initiatives de « déradicalisation » sont nombreuses et multiples à l’échelle du continent. Pourtant, les politiques de lutte contre la radicalisation accusent un profond retard

face à l’évolution des groupes radicaux faisant craindre à certains spécialistes un « choc des extrêmes » (Islam radical vs. christianisme évangélique) dans les années à venir, sous fond d’aggravation des tensions ethnico-religieuses. La radicalisation étant invariablement complexe (issue de causes multiples), il existe aujourd’hui un consensus sur la nécessité d’adopter une approche multidimensionnelle, globale et durable afin de lutter efficacement contre ce phénomène. Ainsi, si les stratégies militaires de lutte contre la radicalisation sont essentielles pour contenir la menace, la solution à long terme passera inévitablement par des programmes structurels mettant l’accent sur la prévention et combinant les dimensions sécuritaire, politique, économique, sociale et culturelle. De plus, le caractère transnational de la menace radicale nécessite une coopération accrue entre les États pour créer et mettre en œuvre ces programmes. Cette approche peut se faire aux niveaux national et régional, notamment en mettant en œuvre des mécanismes de contrôle et d’alerte précoce, en renforçant la capacité des institutions judiciaires en en harmonisant les cadres légaux nationaux, en promouvant les programmes éducatifs et la réhabilitation socio-économique des jeunes en particulier, et même en consolidant les associations de femmes et les autorités religieuses dans leur rôle de prévention de la radicalisation.

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SÉQUENCE 2

RÉPONSES AFRICAINES / NOUVELLES STRATÉGIES

CONFÉRENCE 2

Les grands projets industriels et énergétiques africains face aux défis sécuritaires

ATELIER 4 Pour une stratégie africaine contre le terrorisme : lutte contre les financements illicites et les réseaux transnationaux

Cas pratique : Boko Haram

ATELIER 5 Nouvelles approches contre les groupes terroristes : solutions régionales et réponses ad hoc

Cas pratique : le G5 Sahel

ATELIER 6 Modernisation des armées africaines et Réforme des Systèmes de sécurité

Cas pratique : modernisation et engagement dans les OMP : armées burundaise et éthiopienne

SÉANCE PLÉNIÈRE 2

LES MÉDIATIONS AFRICAINES : QUELLES LEÇONS POUR LA PRÉVENTION ET LA GESTION DES CRISES ?

Le Président :

Saïd Djinnit Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs - Nations unies

Les intervenants :

Ramtane Lamamra Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale – Algérie

Abdoulaye Bathily Représentant spécial du Secrétaire général et du Chef du Bureau régional pour l’Afrique centrale – Nations unies

Haile Menkerios Under-Secretary General, Special Envoy for Sudan and South Sudan and Special Representative to the African Union – Nations unies

Gilbert Khadiagala Professor of International Relations, Witwatersrand – Johannesbourg

Landing Savané Vice-président de l’Institut Panafricain de Stratégies (IPS)

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La prévention et la médiation des crises et conflits sont aujourd’hui au cœur des activités de l’Union africaine (UA) et des communautés économiques régionales. L’UA et les communautés économiques régionales se sont dotées de mécanismes spécifiques. Intervenant de plus en plus dans des crises intra-étatiques, les médiations traitent ainsi de sujets toujours plus complexes, comme le modèle de l’État, le partage du pouvoir ou la refonte des forces de sécurité.

Face à ces problèmes, les médiations africaines apparaissent comme un outil souple et pertinent de résolution des crises. Elles montrent cependant également quelques limites : conflit d’attribution et chevauchement de mandats entre l’UA et les communautés économiques régionales, médiations parfois paralysées par les dissensions entre États membres, réticence des organisations régionales à user de la coercition (sanctions par exemple) envers les protagonistes d’une crise, faible coopération avec les acteurs de médiation locaux (organisations religieuses, société civile, etc.). Répondre à ces défis permettra de contribuer à l’émergence d’un véritable modèle africain de prévention et de médiation, à la fois réactif et efficace.

Une expertise qui a fait ses preuves sur le continent

L’Afrique a accumulé une expérience exceptionnelle en matière de médiations. Depuis les années 1990, les organismes régionaux se sont dotés de mécanismes de prévention et de gestion des crises et les exemples de médiations sont très nombreux et variés en termes d’architecture.

Il y a quelques années encore, la médiation relevait de l’action de personnalités et se faisait dans la plus

grande discrétion. On note une évolution avec les médiations de deuxième génération ; plus multilatérales et plus inclusives.

À l’exception de la Libye et du Soudan, où les médiations sont menées par les Nations unies et l’Union européenne, les conflits récents en Afrique ont bénéficié d’une médiation menée par les institutions régionales. En effet, les pays de la région ayant une meilleure compréhension de la réalité politico-économique et culturelle ont une plus grande influence sur les parties en conflit. De plus, ils ont davantage à perdre si le conflit se propage à leurs frontières avec des conséquences telles que des flux de réfugiés, des transferts d’armes et des actes de violence. De ce fait, les pressions et les sanctions sont rarement efficaces si les pays frontaliers ne sont pas impliqués dans les négociations. Enfin, si nécessaire, ils sont en mesure de déployer des troupes bien plus rapidement que les institutions internationales.

Bien que l’élément régional soit essentiel dans la résolution des crises, l’implication des instances internationales, s’avère très souvent utile aussi bien en termes des ressources humaines que matérielles et ce, du stade des premiers signes d’une crise, à la mise en œuvre des accords sur le terrain, en passant par la négociation elle-même, à condition qu’elle soit tenue dans un climat de confiance entre toutes les parties impliquées dans ce processus qui peut s’étendre sur plusieurs années. Les actions conjointes sont ainsi à privilégier dans le temps.

Ces médiations multi-acteurs sont rendues de plus en plus difficiles à mesure que les conflits se complexifient. Il est par conséquent légitime de questionner la pertinence de cette expertise pour répondre aux nouvelles menaces sécuritaires qui touchent l’Afrique.

Quelles médiations face à la complexification

des conflits ?

Depuis la lutte de libération nationale pour l’indépendance, où deux visions s’affrontaient clairement, à partir des années 1980, nous avons à faire sur le continent à des mouvements de type nouveau, qui ont comme caractéristique une revendication de type identitaire (religieux, ethnique, régional).

La recherche de la construction de l’État-nation n’a pas été achevée, ce qui donne encore lieu à des conflits en Afrique. En effet, les conflits opposent désormais des segments d’une même nation et remettent en cause le vivre ensemble. L’Afrique traverse une période de transition démocratique où la gouvernance est remise en cause par des segments de plus en plus importants de la société.

Entrent en jeu les paramètres de la gouvernance, d’une identité nationale qui est souvent perçue différemment en fonction des parties en conflit, de la nature de la médiation. Le danger devant les multiples visages de ces revendications est que de plus en plus nous avons affaire à des médiations qui se superposent, ce qui représente un risque de perte de l’unité nécessaire au succès d’une médiation.

L’émergence de la conscience citoyenne ne peut pas être ignorée de la médiation. Soif de justice sociale, de reconnaissance des identités plurielles et de la gouvernance font écho sur tout le continent et se traduisent souvent, face à l’absence d’accès aux institutions, par de la violence identitaire, souvent de caractère transfrontalier.

Pour des processus de médiation plus inclusifs

des acteurs de la société civile

L’expertise régionale et internationale qui s’est construite au fil des années de médiation en Afrique, ne semble plus suffisante à appréhender les menaces non-conventionnelles auxquelles le continent doit faire face aujourd’hui. Comment alors renforcer cette infrastructure de la médiation ? Deux propositions émergent clairement.

La première pourrait se résumer avec la formule utilisée par le gouvernement Gbagbo en Côte d’Ivoire après l’échec des négociations de Marcoussis : « Asseyons-nous et discutons ». Le dialogue avec la société, mais au-delà la médiation par la société elle-même semble être une approche prometteuse pour traiter des tensions qui l’affectent directement. Aussi, par exemple, des concertations nationales sur, et non pas contre, le terrorisme pourraient aider à créer un antidote contre ce phénomène. Le rôle des médiateurs experts ne serait pas nié. Il semblerait que les sociétés africaines détiennent assez de ressort en leur sein pour aider à diffuser l’idée que la paix et la tolérance font partie des valeurs à défendre.

Deuxièmement, dans ce sens, le rôle de la femme serait à affirmer, beaucoup plus nettement que ce n’est actuellement le cas, comme facteur de médiation et de cohésion sociale. La résolution 1325 des Nations unies qui reconnaît la femme comme un élément pour la construction, la reconstruction nationale et le maintien de la paix est notamment essentielle pour garantir le succès des médiations africaines autant au niveau de la prévention que dans la gestion des crises.

SAÎD DJINNIT

Il existe encore en Afrique des conflits de gouver-nance.

LANDING SAVANÉ

Tant que la société ne sera pas en mesure de trouver les

antidotes qu’il faut pour se guérir de ses travers, l’intervention extérieure peut difficilement remplir cette fonction. Nos socié-tés africaines ont déjà montré cette capacité dans le cadre des conférences nationales sou-veraines par exemple.

GILBERT KHADIAGALA

Afin de faire face à des menaces non conven-

tionnelles, nous devons faire participer aux médiations des médiateurs non conventionnels tels que des aînés, des jeunes ou des femmes, et avoir une approche du bas vers le haut plutôt que l’inverse.

PROFESSEUR DIABATE

Les forces des femmes sont la production, la trans-

mission des valeurs, les alliances et surtout elles sont une force électorale dans la mesure où elles représentent 64% des votants en Afrique. […] Il faut renforcer le leadership des femmes car ce sont elles qui vont vulgariser la culture de la paix.

RAMTANE LAMAMRA

Le terrorisme fait partie des ennemis de la médiation, il

a intérêt à ce que les efforts de bonne volonté ne soient pas couronnés de succès dans la mesure où il prospère dans les situations de confusion, d’absence de l’État. C’est notre grand défi au Mali.

Les efforts de l’Afrique sont colossaux, le réseau panafricain des sages de l’Union afri-caine, permet la mise en place d’une culture de la médiation conforme aux traditions afri-caines pour arriver à l’objectif 2020, plus de conflit en Afrique.

ABDOULAYE BATHILY

À l’heure actuelle nous avons affaire à des conflits de types nouveaux, nous

devons mettre en place des médiations de types nouveaux.

Avec l’héritage d’une géographie coloniale ar-bitraire soit on opte pour l’unité d’un territoire avec toutes ses diversités, soit nous accep-tons la dislocation d’un pays. De ce fait, la tolérance est un élément fondamental pour la construction de l’État-nation.

L’unité de la médiation est fondamentale au niveau régional et au niveau international, sans cela, nous tomberons dans le chaos, comme au Burundi.

HAILE MENKERIOS

Les principaux vecteurs des conflits actuels en

Afrique sont les défis liés à l’exclusion d’un partage équitable du pou-voir, à un manque d’égalité concernant les opportunités économiques,à des proces-sus électoraux et constitutionnels désor-ganisés, liés aux changements de pouvoir et à une recrudescence de la violence et du terrorisme.

Les facteurs encourageant les instances régionales à agir en tant que médiateurs sont une proximité, la volonté politique souple et la capacité à faire pression sur ses pairs ce qui comprend l’isolation poli-tique, la consolidation de la paix, etc.

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CONFÉRENCE 2

LES DÉFIS SÉCURITAIRES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Les intervenants :

Kabiné Komara Former Minister – Ouganda

Ahmed Mecheraoui Ancien président – Banque africaine de développement

Benjamin Augé Academic Dean - Africa Center for Strategic Studies

Alex Vines Spécialiste en chef pour les questions de fragilité, de conflit et de violence – Banque mondiale

Guy Sidos Spécialiste en chef pour les questions de fragilité, de conflit et de violence – Banque mondiale

Discutant :

Limura Tsutomu Directeur au département Afrique – Agence japonaise de coopération internationale (JICA)

Président :

Président Paul Koffi Koffi Ministre de la Défense – Côte d’Ivoire

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La sécurisation des grands projets économiques est un enjeu majeur pour les États et organisations régionales africains. Ces projets sont susceptibles d’être pris pour cible aussi bien par des groupes terroristes cherchant à faire un coup d’éclat (à l’instar de l’attaque sur In Amenas) que par des réseaux criminels en quête de revenus.

Le secteur des hydrocarbures, enjeu économique majeur en Afrique, nécessite des installations importantes et lourdes qui constituent des cibles privilégiées (plateformes, raffineries, pipelines, etc.). La question de la sécurisation des installations et des voies d’acheminement représente ainsi une préoccupation centrale des États gaziers et pétroliers, qui ne sont pas toujours bien armés pour faire face à des menaces asymétriques. Si les gazoducs et oléoducs transfrontaliers et l’exploitation commune des centrales hydroélectriques constituent désormais un vecteur de coopération et d’intégration régionales, la mutualisation des dispositifs de sécurité reste insuffisante. Or, l’émergence de nouvelles régions pétrolières et gazières, comme l’atteste la découverte de ressources d’envergure en Afrique de l’Est ces dernières années, impose de trouver des solutions communes innovantes.

Projets industriels et énergétiques : bombes

ou opportunités sociales ?

L’Afrique détient 10 % du pétrole mondial et 1/3 de ses ressources en minéraux. L’extraction est encore une activité très importante sur le continent et attire encore beaucoup d’investissements extérieurs. Facteurs potentiels de croissance, les grands projets industriels et énergétiques africains peuvent s’avérer être des sources exceptionnelles de redistribution des richesses au niveau national mais peuvent également s’avérer, dans les cas de mauvaise gestion de ces projets, devenir de réelles sources de crises, voire de conflits.

D’un côté, l’industrie de transformation est un générateur de paix sociale dans la mesure où elle crée des emplois (5 emplois créés à la transformation pour un emploi créé à l’extraction). De même, les industries extractives peuvent être un élément de redistribution des richesses nationales et notamment dans les zones rurales.

De l’autre, des ressources telles que le pétrole peuvent facilement devenir des vecteurs de chantage politique

et des armes de guerre. À ce titre, l’exemple du delta du Niger, où entre 2006 et 2009, la production a été réduite par quatre, est édifiant.

Aussi ces ressources naturelles dont l’Afrique regorge peuvent être perçues par certains comme une véritable malédiction pour les populations affectées par l’impact de ces industries sur la pêche ou l’agriculture par exemple.

Leçons tirées de l’expérience algérienne du terrorisme

et bonnes pratiquesEn Algérie, avant la décennie noire du terrorisme, les projets n’avaient pas particulièrement de protection de l’ordre de la sécurité industrielle. Depuis les choses ont changé. Le terrorisme a frappé dans toutes les régions, le système de production pétrolière a été épargné mais pas son exploitation.

En 2013, le drame du site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, où plus de 800 personnes ont été prises en otage, a engendré la mise en place de nouvelles mesures de sécurité des installations pétrolières et gazières et de toutes les infrastructures industrielles du pays. Ce qui a progressivement permis un renouement avec le développement socio-économique, la culture et la confiance du citoyen.

En outre, ce triste événement rappelle la nécessité d’intégrer des évaluations des risques très tôt dans les analyses sécuritaires mais également celles de mettre en place des systèmes informatiques performants alimentés par des renseignements fournis par les

communautés locales, les employés comme les autorités locales.

Par ailleurs, il existe des guides de bonnes pratiques publiés par les Nations unies et l’OCDE sur les questions de l'entrepreneuriat et des droits humains, et pour les entreprises multinationales.

Prendre en compte toutes les parties prenantes

L’implication forte des populations locales dans l’extraction, la production et la surveillance des infrastructures, est essentielle. Si les populations adhèrent à ces projets elles deviennent la meilleure source de protection contre les menaces. Ces concertations doivent prendre place dès les études d’impact. En effet, la sécurisation des projets industriels ne relève pas seulement des forces de sécurité et de défense. Elle dépend aussi de l’acceptation des populations des projets concernés et de la perception de ses retombées.

Les États et les industriels doivent s’assurer que ces consultations soient faites, sans quoi les projets ont très peu de chances d’aboutir, et s’ils venaient à l’être sans, les risques sécuritaires et sociaux pourraient être coûteux pour l’ensemble des parties prenantes.

Au-delà du respect du principe d’acceptabilité, les entreprises se doivent de respecter également l’esprit des lois dans les projets industriels. De leur côté, les États pourraient encourager les politiques de responsabilité sociale des entreprises et s’assurer de l’intérêt des accords préalables de leurs communautés.

PAUL KOFFI KOFFI

Il est nécessaire de sécuri-ser les infrastructures éner-gétiques et des transports.

Car sans énergie, il n’y a pas de développement.

La sécurisation des sites industriels bénéficie aux sociétés, à leurs employés mais aussi aux populations et aux États.

AHMED MECHERAOUI

En Algérie, le terrorisme a été vaincu non seule-ment grâce à la politique

de sécurité, à la politique de concorde nationale, mais surtout grâce à la volonté du peuple algérien qui a opté pour la paix dans le pays

LIMURA TSUTOMU

Le développement doit être à la fois inclusif, en incluant le facteur écono-

mique, politique, militaire et social, mais aussi, résilient, avant de pou-voir être dynamique.

ALEX VINES

Une étude sur les conflits liés aux industries extrac-tives en Afrique ces 10/15

dernières années met en évi-dence qu’un prix plus élevé des matières premières entraine plus de violence et de rivalité. Une faible consommation de ma-tières premières devrait maintenant assurer la possibilité de mettre en place des institu-tions et des systèmes de responsabilisation pour éviter les rivalités.

KABINÉ KOMARA

L’expérience de l’Organisa-tion pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS)

montre que la gestion concertée de l’eau peut être un facteur de préservation de la paix en favorisant l’accès à l’eau et l’électricité indispensables au développent industriel

BENJAMIN AUGÉ

Les questions environne-mentales et d’emploi sont essentielles. Il faut déve-

lopper les régions productrices.

GUY SIDOS

La stabilité ne peut re-poser que sur la bonne gouvernance et sur l’État

de droit qui constitue pour chacun un gage de sécurité. Cependant, quand les États n’appliquent pas leurs propres règles, leur autorité disparaît et une autre la remplace.

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ATELIER 4

Pour une stratégie africaine contre le terrorisme : lutte contre les financements illicites et les réseaux transnationaux

Le Président :

Soumeylou Boubeye Maïga Ancien ministre du Mali, Envoyé spécial pour la lutte contre le terrorisme – UA

Les intervenants :

Mahamat Saleh Annadif Ancien ministre – Tchad

Abdoullah Coulibaly Vice-président de la Fondation du Forum de Bamako – Mali

Hassan Baage Directeur adjoint du Bureau de l’évaluation et de l’assistance technique au Comité contre le terrorisme – Nations unies

Discutant :

Pierre René Eugène Lapaque Conseiller politique – SEAE - UE

Cas pratique :

Ali Abdel-Rhamane Haggar Recteur de l’Université de N’Djamena

Résumé

La résilience des groupes sahéliens, de Boko Haram et des Shebbab soulève la question de leur financement. Ainsi le Sahel, carrefour entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord, est une zone où les trafics et la contrebande font partie intégrante du tissu économique local. Les groupes extrémistes locaux peuvent s’y associer avec les réseaux criminels, tirant ainsi des trafics une part importante de leurs revenus. Les Shebbab somaliens, quant à eux, se financent essentiellement par le biais de trafics (ex. : charbon de bois) mais également grâce aux contributions de milieux d’affaires cherchant une protection ou encore aux dons de sympathisants issus de la diaspora. Pour s’attaquer aux sources de financement du terrorisme, certains États et organisations tels que le G5 Sahel travaillent désormais sur le contrôle des flux monétaires et l’élimination des sources de revenus identifiées des groupes.

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– Quelles perspectives concernant la coordination de stratégies régionales contre ces trafics transfrontaliers, voire transcontinentaux ?

– Comment mettre en œuvre un programme efficace de contrôle des flux qui ne déstructure pas les tissus économiques locaux, fondés sur le commerce transfrontalier ?

Cas pratique : Boko Haram

Le cas pratique traite des sources de financement de Boko Haram. Le groupe n’est pas inséré dans les trafics internationaux à la même échelle que les groupes sahéliens, et ses principales sources de financement et d’approvisionnement sont peu sophistiquées : pillages de banques, rançons d’otages, vols de matériel militaires, trafic local de médicaments, etc. Les pays de la région ont pris des mesures visant à limiter les financements du groupe.

Dans la lutte antiterroriste, la lutte contre les financements illicites du terrorisme est un aspect majeur. Des groupes tels que Boko Haram ou les Shebbab sont résilients car ils ont su développer des capacités de financement durables, élaborées et variées. Éliminer ces groupes signifie donc, au-delà de la réponse étroitement sécuritaire traditionnellement privilégiée, s’en prendre à leurs sources de financement, un volet de la lutte antiterroriste négligé en Afrique. Quels sont les mécanismes de financement des groupes terroristes ? Dans quelle mesure les défaillances de l’État leur offrent-elles un terrain propice à l’expansion économique ? Quel arsenal législatif et répressif les Africains doivent-ils mettre en place ?

Les sources de financement des groupes terroristes

Le terrorisme s’enrichit sur la base de financements illicites aux origines variées. Les kidnappings contre rançons, le trafic de drogue et d’armes, l’exploitation des ressources naturelles, les dons d’organisations wahhabites, notamment des pays du Golfe, mais aussi de la part de grands groupes terroristes internationaux.

Dans ce contexte, le lien entre les organisations criminelles et terroristes s’est accru ces dernières années, notamment en Afrique de l’Ouest, région dans laquelle des liens privilégiés se sont développés avec les groupes criminels du golfe de Guinée, en termes de trafics d’armes et de piraterie. Les Shebbab et Boko Haram tirent notamment des ressources importantes de leur implication dans le commerce illicite d’armes légères. Pour Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), on évoquait en 2013 un besoin en financement de plus de 2 millions de dollars par mois, soit entre 25 et 30 millions de dollars par an. Pour atteindre ces buts, les groupes développent des économies criminelles élaborées, à grande échelle, avec des méthodes parfois similaires à celles des États.

Ainsi, un groupe comme Boko Haram a réellement développé une véritable économie criminelle. On estime les revenus annuels du groupe à près de 10 millions de dollars. Ces fonds proviennent de « mécènes » internationaux, notamment du Moyen-Orient, mais aussi du kidnapping, d’attaques de banques, de ressources agricoles et piscicoles, d’extorsion auprès des populations et de taxes perçues directement par l’organisation dans les zones peu contrôlées par l’État. Tout comme pour les autres organisations terroristes, les fonds transitent dans un système opaque, extérieur au système financier classique des États.

Cette problématique des financements illicites pose également la question du système économique et monétaire des États. En effet, les organisations criminelles ou terroristes abusent du manque de contrôle et donc de traçabilité des flux financiers pour accroître leurs financements. Dans des économies basées sur les échanges en espèce, le contrôle est plus difficile, et permet à ces organisations de faire transiter leurs fonds par des convoyeurs d’argent en liquide très aisément. Au Nigéria, seulement 30 % de la population possède un compte bancaire. La question est de savoir comment formaliser le fonctionnement des transactions dans les sociétés sans disloquer les systèmes économiques locaux, l’économie formelle et l’économie informelle étant très liées et interdépendantes dans nombre d’États.

La question des financements illicites et des réseaux criminels transnationaux est à étudier en lien avec les frontières et notamment leur porosité, notamment en Afrique de l’Ouest. La démilitarisation progressive de ces zones a entraîné l’émergence de trafics multiformes, humains, de drogue, d’armes, etc. Ces zones à la marge, éloignées des capitales, se caractérisent souvent par une faible présence de l’État, un développement minimal et des infrastructures défaillantes. Les États ne sont pas équipés pour lutter

contre les trafics transnationaux. En effet, le système de contrôle aux frontières, notamment de capitaux, n’est pas du tout optimal à l’heure actuelle et ne permet pas une traçabilité des contrevenants.

Gérer la frontière

Les organisations terroristes agissent principalement dans les États disposant d’une faible expertise ou d’un faible appareil législatif en termes de contrôle des flux financiers. Ainsi, les États doivent s’assurer que la question du financement des organisations terroristes figure explicitement dans leurs dispositifs de lutte contre le terrorisme. Le système légal doit être approfondi, et inclure des dispositions relatives à la détection et la pénalisation d’organisations finançant ces groupes. Ces mesures doivent être pensées de façon globale, et mises en place au niveau local en prenant en compte les spécificités du terrain. La lutte contre l’aspect financier du terrorisme doit également s’ancrer dans une lutte plus globale, pas seulement antiterroriste, mais contre toutes les formes de criminalité. Elle doit aussi inclure des dispositions relatives au blanchiment d’argent, peu présent ou non mis en place dans les États actuellement. Ces dispositifs doivent être intégrés dans une architecture institutionnelle étatique qui inscrit cette lutte dans la durée, et non plus dans le cadre de réactions ad hoc comme on peut l’observer actuellement.

Outre les cadres légaux évoqués précédemment, le renforcement des capacités et de l’expertise des corps spécialisés (douanes notamment) et des systèmes judiciaires est impératif. Ainsi, l’importance de la coopération entre les services de contrôle financier et de douanes des États concernés a été soulignée à plusieurs reprises. Il faudrait ainsi créer des commissions intersectorielles spécialisées et en mesure d’apporter une expertise technique aux services de police ou judiciaires. Cette coopération doit être engagée au niveau régional, pour garantir une efficacité des différentes mesures et une continuité transnationale des dispositifs mis sur pied. Les officiers de police et judiciaires, souvent peu informés sur la lutte contre le blanchiment d’argent par exemple, doivent également faire l’objet de mesures de sensibilisation et de formation spécifiques, afin d’intégrer les exigences de la lutte contre les financements illicites.

Le renforcement des capacités aux frontières des États, en termes de formation des militaires, des services de police, des services de renseignement, est au cœur de la lutte contre les financements et les trafics illicites, et doit prendre en compte les intérêts

des populations locales pour être efficace. Dans cette optique, la création de « pays frontières », induisant la création d’infrastructures partagées par les États concernés dans ces zones frontalières, comme les écoles, les centres de santé, les douanes, est une option envisageable. De cette façon, les États pourraient rétablir le contrôle sur les zones frontalières et empêcher les réseaux criminels et terroristes de s’implanter dans ces zones où ils prospèrent aujourd’hui dans les interstices laissés par l’État.

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ATELIER 5

Nouvelles approches contre les groupes terroristes : solutions régionales et réponses AD HOC

Le Président :

Hiroute Guebre-Sellassie Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Sahel – Nations unies

Les intervenants :

Général Iliyah Isah Abbah Commander of the Multinational Joint Task Force – Nigeria

Wullson Mvomo Ela Directeur du Centre de recherche et documentation – Eiforces Cameroun

Wafula Okumu Executive Director – The Borders Institute

Discutant :

Thomas Kwasi Tieku Professor– King’s Western University Canada

Cas pratique :

El Hadj Mohamed Najim Secrétaire permanent – G5 Sahel

Résumé

Parallèlement, la lutte contre les groupes terroristes exige souvent des réponses rapides que l’Architecture de paix et sécurité africaine (APSA) ne garantit pas toujours à ce stade. Ainsi, que ce soit dans la lutte contre Boko Haram ou contre les terroristes sahéliens, des coalitions ad hoc d’États volontaires se sont mises sur pied et obtiennent des résultats positifs.

– Les dispositifs ad hoc sont-ils seulement une solution temporaire en attendant que les Forces africaines en attente soient pleinement opérationnelles ou doivent-ils être pérennisés ?

– Quelle peut être leur articulation avec l’APSA ?

Cas pratique : G5 Sahel

Il est intéressant d’analyser le cas du G5 Sahel. Créé en février 2014, le volet militaire de ce cadre de coordination a favorisé une meilleure coopération entre les pays du Sahel dans le domaine de la lutte antiterroriste. Aujourd’hui

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se pose la question de son articulation avec d’autres organismes de coopération régionale, au premier rang desquels le Processus de Nouakchott.

Au Sahel et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest, la perméabilité des frontières et la déficience des structures de l’État créent un climat propice à la prolifération de groupes terroristes. Faisant fi des frontières, leurs activités se définissent entre autres par leur caractère transnational. Pour répondre à la menace qu’ils constituent, les pays de la zone se sont organisés en coalition ad hoc afin de renforcer leur coopération en matière de sécurité dans la région. Dans quelles mesures cette nouvelle approche marque-t-elle l’émergence d’une véritable volonté politique africaine ? Comment inscrire ces coalitions sur le long terme ?

Les mécanismes de coopérations ad hoc : une avancée politique…

La criminalité organisée et le terrorisme ont pu prospérer sur le continent africain en raison notamment de la désunion et du manque de coopération entre États africains. À l’origine de cela, l’absence de définition commune de ce qui est entendu par « terrorisme », l’existence d’une méfiance ou d’une rivalité entre certains États, ou encore la faiblesse capacitaire des forces armées nationales.

Malgré la persistance de ces lacunes, la prise de conscience progressive de la nature transfrontalière de ces phénomènes a conduit les pays africains à opter pour des réponses multiplicatrices de forces, à l’échelle bilatérale ou à l’échelle des Communautés économiques régionales (CER). Les premières s’avérant insuffisantes et les secondes tardant à se concrétiser, une autre voie a été initiée par des États en proie à des difficultés nécessitant une réponse rapide : les coopérations ad hoc, c’est-à-dire en dehors des CER, dont la Force multinationale mixte (FMM) et le G5 Sahel sont une illustration. Ce type d’alliance découle également du fait que la doctrine du maintien de la paix, sur laquelle se fondent les Nations unies, mais aussi l’Architecture de paix et de sécurité africaine (APSA), paraît dépassée à l’heure où les conflits dans lesquels interviennent les forces africaines sont des situations de guerre, et que de nouvelles approches sont inévitables.

Avec ces mécanismes de coopérations ad hoc, il est donc apparu que dès lors qu’il y avait une volonté politique et une cause commune identifiée, les États étaient capables de dépasser leurs rivalités et de s’allier efficacement. Preuve en est l’adoption par

Boko Haram de méthodes de guerre « désespérées » (attentats suicides et non plus attaques massives) suite à la mise en place par les pays du Bassin du Lac Tchad de la FMM.

… mais des difficultés pratiques

Toutefois, les coopérations ad hoc se heurtent à plusieurs écueils. L’un des défis de ces coopérations ad hoc sera de se pérenniser – ou de passer le relais à une CER ou à l’UA –, autrement dit de faire se perpétuer cette alliance et sa nécessité d’être. L’objectif étant que ces coopérations, après avoir été pourvoyeuses de stabilité, deviennent également des outils de prévention des crises, à même d’intervenir afin de « tuer le conflit dans l’œuf » chez un État voisin, quand bien même il ne s’agirait pas là d’une menace jugée commune. En effet, intervenir une fois que la crise est installée a un coût humain, financier, politique et socio-économique plus élevé qu’une action préventive.

Par ailleurs, l’augmentation du nombre de théâtres d’opération en Afrique combinée à une superposition de forces « qui n’ont de forces que le nom » invite à davantage de pragmatisme, notamment en partageant les moyens déjà à disposition. L’incapacité des contingents africains à se déployer seuls sur un théâtre d’opération en raison du manque de certaines capacités clés – sur le plan logistique notamment –, risque de s’aggraver au regard de défaillances déjà amèrement constatées sur les terrains d’engagement actuels, aussi simple que le ravitaillement alimentaire des troupes.

Enfin, la question demeure quant à savoir si les mécanismes de coopération ad hoc affaiblissent l’APSA en ce qu’ils génèrent une superposition de forces, ou au contraire la renforcent en ce qu’ils permettent de tester l’efficacité de nouvelles voies. Si les actions entreprises débouchent sur des résultats avérés, elles nécessitent aussi et surtout la mobilisation d’importants moyens. Cependant, les États africains souffrent de lacunes capacitaires, ce qui suppose une dépendance accrue de leur part envers leurs partenaires extérieurs, singulièrement lors des déploiements. L’hypothèse formulée est que les mécanismes ad hoc pourraient créer davantage de difficultés et de complexité dans un environnement organisationnel déjà saturé. Ici, le cas par cas doit rester le mot d’ordre et le principe de réalité et d’efficacité le moteur de l’action.

Une approche de lutte antiterroriste nécessairement multidimensionnelle… et ancrée dans les populations

L’intensification des coopérations pour réagir à des menaces sécuritaires, principalement le terrorisme, génère l’impression d’une militarisation accrue de la région et d’un surdimensionnement de l’élément militaire dans la réponse donnée. Or, avec les exemples irakiens et afghans, il est aujourd’hui convenu qu’une canonnade peut aisément accroître la radicalisation, favoriser le recrutement dans des groupes armés terroristes, voire favoriser l’alliance entre différents groupes. Une réponse militaire ne peut venir à bout du terrorisme et de l’extrémisme violent, si elle n’est pas accompagnée par un volet « développement » et « bonne gouvernance ». Cette affirmation est d’autant plus vraie dans les zones transfrontalières où transitent tant des éléments terroristes que des populations. La militarisation et le strict contrôle des frontières, s’ils peuvent paraître séduisants, ne sauraient constituer une réponse satisfaisante pour des populations faisant fi des frontières autant qu’elles en jouent pour garantir leur subsistance.

Lutter contre le terrorisme implique de s’interroger et d’agir sur les facteurs structurels – et non pas seulement conjoncturels – ayant conduit à l’émergence de ce phénomène. Si la marginalisation socio-économique est souvent évoquée, la corruption, symptôme de la « mal-gouvernance », l’est moins : elle est pourtant généralisée à tous les échelons de la société, générant un sentiment d’injustice, d’impunité et de frustrations au sein d’une population déjà fragilisée par l’absence de moyens minimaux de subsistance et la difficulté d’accès aux services de base.

Les stratégies visant à éradiquer le phénomène terroriste doivent donc s’adresser prioritairement aux populations. Ce sont en effet elles qui acceptent les éléments terroristes (en les hébergeant, les nourrissant, les cachant) ou, au contraire, les rejettent. La désolidarisation des populations des éléments terroristes peut se faire par la mise en place de politiques adéquates dont l’objectif sera d’éviter que les jeunes basculent dans le djihadisme, et donc de rendre celui-ci non attractif. L’éducation, dès le plus jeune âge, est le vecteur le mieux indiqué. Repenser les programmes scolaires doit permettre de promouvoir l’ingénierie sociale à même de conduire à des changements sociétaux positifs, de développer des formations adaptées au marché du travail, mais aussi de donner une place plus grande à l’éducation religieuse afin

que le message dénaturé des djihadistes ne puisse pénétrer les esprits.

Sur ce point, la diffusion de l’islam véritable ne peut se faire sans le développement d’un discours de proximité relayé par les leaders communautaires et religieux. L’exemple mauritanien de la retransmission télévisée du débat entre imams et terroristes emprisonnés, a permis non seulement d’obtenir le repentir de 70 % de terroristes mais également d’expliquer à la population mauritanienne le contenu de la religion musulmane.

Pour conclure, si, pour lutter contre le terrorisme, les coopérations régionales font l’objet d’un consensus quant à leur nécessité, leur format (forces de CER, force hybride, mécanisme ad hoc…) continue de faire débat, de même que leur doctrine (maintien de la paix dans des situations de guerre…), malgré certains succès avérés dans le Bassin du Lac Tchad. L’exigence d’une approche globale alliant sécurité et développement plaçant au cœur des actions les populations n’est plus à discuter, au contraire de ses modalités qui peinent à se traduire sur le terrain.

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ATELIER 6

MODERNISATION DES ARMÉES AFRICAINES ET RÉFORME DES SECTEURS DE SÉCURITÉ

Le Président :

Général Lamine Cissé Ancien ministre du Sénégal, Président du conseil d’administration – Partners West Africa

Les intervenants :

Sam Gulube Secretary for Defence and Military Veterans – Afrique du Sud

Général David Muhoozi Commander of Land Forces – Ouganda

Mamadou Aliou Barry Conseiller sécurité au Ministère de la Justice – Guinée

Knox Chitiyo Associate Researcher – Chatham House

Discutant :

Thomas Mandrup Lecturer – Royal Danish Defence College

Cas pratique :

David Ambrosetti Directeur et chercheur – Centre français des études éthiopiennes (CFEE)

Résumé

Dans un passé encore récent, le cadre d’emploi des forces armées africaines répondait essentiellement à des problématiques de défense du territoire national. Aujourd’hui, la multiplication des missions de maintien de la paix sur le continent et la participation croissante de contingents africains à ces missions à l’extérieur de leur territoire introduisent un nouveau paradigme dans la définition des capacités militaires nationales indispensables pour honorer tant les anciens que les nouveaux engagements.

L’intégration des missions conduites par l’ONU en particulier est subordonnée à un certain de nombre de critères, tant dans le domaine de l’équipement que dans ceux de l’entraînement ou de la formation.

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– Dans quelle mesure les armées africaines se mettent-elles en mesure de remplir ces critères ?

– Cet engagement dans des missions extérieures contribuent-elles à moderniser les outils de défense ?

Cas pratique : modernisation et engagement dans les OMP : armées burundaise et éthiopienne

La deuxième partie de l’atelier s’intéresse plus spécifiquement aux effets sur l’armée burundaise de sa participation aux missions de paix. Contribuer à l’AMISOM et la MINUSCA a permis aux forces armées burundaises, issues de l’intégration entre l’ancienne armée et les mouvements rebelles, de se professionnaliser et de s’équiper, notamment grâce aux formations et aux dons de matériels par les partenaires internationaux, et de devenir un corps à la fois efficace et légitimiste.

La force armée est incontournable pour la stabilité du continent africain. Tantôt forces de soutien au pouvoir en place, tantôt instrument de répression à usage politique interne, tantôt forces d’interposition ou de maintien de la paix, les armées africaines deviennent dans l’agenda politique et diplomatique du continent un acteur essentiel de la paix des États et des processus de sortie de crise. Mais, dans bien des pays, elles sont mal équipées et font difficilement face aux menaces transnationales qui prennent la forme du terrorisme. Dès lors, la problématique de la modernisation des appareils militaires et celle de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) constituent un enjeu dans les réponses aux crises qui menacent la paix sur le continent. Au niveau national, comment les armées peuvent-elles se moderniser pour répondre aux missions confiées par l’instance politique ? Pourquoi la RSS peut-elle accroître le professionnalisme des forces et consolider les institutions politiques et militaires ? Quels défis, en termes de coopération régionale et internationale, les armées nationales doivent-elles relever pour se moderniser efficacement sans dépasser des budgets difficiles à sanctuariser ?

Le défi d’une modernisation des armées par l’appropriation de la RSS et le maintien de la paix

Dans l’agenda diplomatique des pays du continent africain, la réforme du secteur de la sécurité permet aux États de disposer d’un cadre normatif et d’une gouvernance du secteur de la sécurité, à travers plusieurs mesures tels que le code de bonne conduite des forces armées et services de sécurité adopté par les pays de la CEDEAO (2015), le cadre de prévention des conflits de la CEDEAO (2008), le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance (2001). À l’échelle des États, on constate une position plus volontariste des dirigeants politiques et militaires de moderniser les armées de leur pays sans se sentir menacé par elles ; soit en appliquant

une réforme du secteur de la sécurité (RSS), soit en s’impliquant comme force de paix dans des opérations de pacification régionale sous la bannière de l’Union africaine ou de l’ONU. Au Burundi, en dépit d’un contexte politique difficile marqué en 2015 par la révision de la Constitution du pays pour faciliter la candidature puis la victoire au mois de juillet de la même année de Pierre Nkurunziza à l’élection présidentielle, les soldats burundais de la paix ont modernisé leur formation, renouvelé leurs équipements et restructuré leur organisation à l’aide des opérations de paix auxquelles ils ont pu prendre part. Les dividendes géopolitiques tirés de leurs missions de maintien de la paix, à l’échelle nationale, constituent un bénéfice majeur pour les pays, sans négliger les bénéfices individuels associés à une image valorisée du soldat devenu un faiseur de paix. En intervenant en faveur de la paix dans les pays voisins déchirés par la guerre, le Burundi en tire un prestige international et convertit sa participation au maintien de la paix en influence politique dans les affaires internationales et régionales.

Promouvoir la condition sociale du soldat et mutualiser la réponse sécuritaire

Malgré la volonté affichée par le pouvoir politique dans plusieurs pays d’Afrique de moderniser leurs forces armées, de nombreux défis doivent être relevés. Le premier est d’abord celui de la condition sociale du soldat : la modernisation des armées est bien souvent réduite à sa dimension technique, limitée au renouvellement des équipements et des matériels. Or, moderniser les armées impose également aux décideurs politiques et militaires d’intégrer la question de l’amélioration de la condition sociale du soldat c’est-à-dire le recrutement, la formation, la carrière et le retour à la vie civile. Le processus de modernisation n’est donc pas que technique ; il vise également à transformer l’environnement social du soldat en

sanctuarisant son statut professionnel. L’autre défi renvoie à l’indispensable mutualisation, à l’échelle régionale, de la réponse sécuritaire. Celle-ci passe par une coopération militaire et une coordination politique allant au-delà des ensembles régionaux (CEDEAO, CEEAC) pour répondre aux menaces devenues transfrontalières, transnationales et transrégionales. Les pays de la commission du Bassin du Lac Tchad et le Bénin ont montré leurs nouvelles ambitions politico-militaires face à la menace terroriste transétatique avec la mise en place de la Force Multinationale Mixte composée des soldats tchadiens, nigérians, nigériens et camerounais. Enfin, le succès des opérations repose sur une harmonisation des standards professionnels et sur la capacité des armées africaines à promouvoir l’interopérabilité. Aussi, le processus de modernisation doit promouvoir une culture professionnelle commune permettant aux forces de disposer des mêmes standards opérationnels et d’accroître leur capacité à conduire l’action militaire ensemble.

Le défi d’une sanctuarisation des budgets du secteur de la sécurité

Le continent africain est dépendant des bailleurs de fonds internationaux pour le soutien du complexe sécuritaire et militaire africain. L’ instrument européen, Facilité africaine de paix, a provisionné un montant de 750 millions d’euros pour la période 2014-2016. Les États-Unis ont annoncé consacrer 800 millions de dollars dans le programme d’aide à la sécurité en Afrique lors du Sommet USA-Afrique tenu en août 2014. Lors de la réunion du G5 Sahel en décembre 2014 à Nouakchott, le groupe des Cinq du Sahel a estimé à 15 milliards de dollars ses besoins pour stabiliser la zone Sahel. Mais le financement pour la paix et la sécurité doit être une affaire africaine. La sécurité est un bien public. Le développement économique ne peut se produire sans prendre en compte la sécurité. Or, les gouvernements allouent une part des ressources budgétaires de leurs PIB bien trop faible pour couvrir les besoins en matière de sécurité et répondre aux nouvelles menaces. Sans réduire les ressources économiques consacrées à l’éducation, la santé, le logement ou l’agriculture, le secteur de la défense doit pouvoir disposer d’un budget sanctuarisé donnant aux forces les conditions d’un professionnalisme et d’une action efficace. La modernisation des armées passe par la sanctuarisation des ressources économiques consacrées à ce secteur.

Si la modernisation des armées est un processus multiforme qui mêle des logiques culturelles, politiques, techniques et sociales, celui-ci impose au pouvoir

politique de s’inscrire dans un temps long pour ainsi consolider les institutions politiques et étatiques. La modernisation des armées africaines apparaît en définitive comme un préalable à la mise en œuvre des solutions africaines aux défis de la sécurité sur le continent.

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SÉQUENCE 3

OPTIMISER LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

CONFÉRENCE 3

sécurité maritime : soutenir une stratégie africaine

ATELIER 7 Le rapport du Panel indépendant de l’ONU sur les OMP : évolution de la doctrine onusienne de maintien de la paix et perspectives africaines

Cas pratique : l’usage de la force dans la MINUSMA

ATELIER 8 Le partenariat UE-Afrique : pour une meilleure adaptation des aides européennes aux besoins de sécurité africains

Cas pratique : la facilité de paix pour l’Afrique

ATELIER 9 Le soutien international opérationnel aux capacités africaines (formation, renseignement, équipement, transport, logistique, etc.)

Cas pratique : la coopération de défense française

SÉANCE PLÉNIÈRE 3

QUEL SOUTIEN INTERNATIONAL EN FAVEUR DE LA SÉCURITÉ EN AFRIQUE ?

Le Président :

Saïd Djinnit Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur

Les intervenants :

Raychelle Omamo, Minister of Defence – Kenya

Pedro Morenes Ministre de la Défense – Espagne

Mohamed Ibn Chambas Special Representative and Head of the United Nations Office for West Africa – Nations unies

Alain Le Roy Secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) – Union européenne

Dong Hwan Choi Special Envoy for the Government – République de Corée

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Avec la mise en place de l’Architecture africaine de paix et sécurité (APSA), l’Union africaine (UA) et les États africains se sont dotés des outils leur permettant de répondre aux défis sécuritaires du continent. En accord avec les acteurs africains et en s’inscrivant dans les priorités définies par eux, la communauté internationale s’efforce d’accompagner cet élan.

Le soutien international prend plusieurs formes : aide opérationnelle (interventions militaires en soutien d’opérations africaines, renseignement, logistique, etc.), contribution au renforcement des capacités de défense (formations, dons d’équipement, etc.), financements, conseil. Les acteurs africains font d’ailleurs face à un nombre croissant d’offres en matière de coopération de paix et sécurité, venant de nombreux partenaires : coopérations de défense bilatérales, actions de l’Union européenne, soutien aux organisations régionales, etc. L’harmonisation et la coordination des offres d’assistance des partenaires, d’une part, et la synergie entre les propositions des partenaires et les besoins des acteurs africains d’autre part, sont nécessaires pour rendre plus efficace la contribution de la communauté internationale au développement de l’APSA et des capacités de sécurité africaines.

De la dynamique de l’aide dans un environnement

où les menaces sont globalisées

La plupart des questions clés auxquelles l’Afrique doit répondre aujourd’hui trouvent leurs réponses au niveau mondial : le changement climatique, la migration, la stabilité du système financier et les modèles de développement.

Face aux menaces asymétriques qui ont effacé les limites entre sécurité intérieure et extérieure, l’interdépendance est réelle et l’Afrique, n’ayant pas toujours les moyens de faire face à ces nouvelles menaces à la paix et à la gouvernance, est une des régions du monde qui bénéficie le plus d’aide extérieure pour y faire face.

Donner du poisson, apprendre à pêcher ou apprendre à fabriquer des filets ? Voilà une métaphore qui résume les enjeux du soutien international aujourd’hui en Afrique.

Une grande attractivité de l’aide internationale

En se concentrant essentiellement sur l’aide liée au maintien de la paix et à la sécurité, l’Afrique bénéficie massivement de l’aide internationale : le financement de 98 % des programmes de l’Union africaine est assuré par l’aide internationale.

Sur 16 opérations de maintien de la paix des Nations unies dans le monde, 9 ont lieu sur le terrain africain, mobilisant ainsi 80 % des Casques bleus. 70 % du budget des Nations unies est dirigé vers l’Afrique.

L’implication de l’Union européenne est également très importante, avec le Fonds européen pour le développement (FED) consacrant 25 milliards d’euros à l’Afrique pour la période 2014-2020. Sur 31 opérations menées depuis 2003 dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), 16 ont eu lieu en Afrique. De plus, la Facilité de paix pour l’Afrique (APF) contribue à hauteur de plus de 1,6 milliard d’euros à la sécurité en Afrique depuis 2004, avec entre autres un programme consacré à rendre l’architecture africaine de paix plus concrète. L’instrument

contribuant à la stabilité et à la paix (IcSP) finance des opérations d’ordre civil avec notamment un soutien aux gendarmeries. Enfin l’Afrique accueille plus de 52 délégations européennes sur le continent.

Considérable, le soutien international permet-il pour autant de répondre aux attentes africaines en matière de paix et de sécurité ?

La première assistance, c’est d’écouter l’Afrique

C’est aujourd’hui le temps de l’Afrique, comme cela a été largement abordé dans les précédentes discussions. Mais l'Afrique parvient-elle pour autant à se faire entendre - ne serait-ce que sur les affaires qui la concernent directement ? L’exemple de l’intervention en Libye et de ses conséquences désastreuses sur la situation sécuritaire en Afrique donne matière à réflexion. En effet, cette action unilatérale a mené au démantèlement de l’armée libyenne, engendrant des flux migratoires et d’armes incontrôlables, dont l’Afrique et le reste du monde ne se sont pas encore relevés.

Écouter l’Afrique est indispensable pour atteindre les objectifs de paix et de sécurité sur le continent et dans le monde.

Les acteurs africains souhaitent que le soutien international ne se traduise pas seulement par des actions d’urgence mais également, en complémentarité, par des actions ancrées dans le long terme, sans quoi, il est impossible de répondre aux menaces sécuritaires auxquelles doivent faire face les Africains.

L’action doit se porter aussi bien sur les dynamiques de développement que sur celles de la sécurité, car comme vu plus tôt, il existe une interdépendance réelle

entre ces deux aspects nécessaires à la prévention et au maintien de la paix.

Enfin, concrètement, l’Afrique demande de prendre part au processus de décisions mis en place dans le cadre des Nations unies, au moins, en ce qui concerne les affaires africaines.

Vers une nouvelle forme de partenariat immatériel ?

Les problématiques de partages d’expériences et d’informations, entre pays africains, mais aussi et surtout peut-être, entre les expériences de coopérations telles que celles au sein de l’Union européenne sont particulièrement pertinentes pour permettre de tirer les leçons et les bonnes pratiques des pairs en matière de maintien de la paix et de sécurité. Les initiatives telles que ce forum ouvert à tous types d’acteurs impliqués sur ces questions, sont très appréciées.

Dans le même sens, l’aide immatérielle en ce qui concerne la mutualisation des informations, des renseignements et de la recherche, nécessaires à l’élaboration d’études qualitatives et quantitatives pour permettre une meilleure cartographie de la criminalité est appelée à être renforcée. En effet, elle est à la base des interventions pour la paix et la sécurité sur le continent. À ce titre, l’intervention d’Interpol et d’Europol serait appréciée lors des prochaines éditions pour soutenir l’action des comités des chefs de police.

Les efforts de mutualisation sont appelés à être poursuivis également pour trouver des sources de financements alternatives telles que les financements innovants et la lutte contre les flux financiers illégaux afin de financer le développement de manière endogène.

DONG HWAN CHOI

Le gouvernement de Corée poursuit une politique de bon-heur pour le village mondial.

La crise d’Ebola a alerté sur l’im-portance d’une politique de sécurité sani-taire mondiale. Le gouvernement de Corée va verser 100 millions de dollars dans le cadre de « Save life for all » pour renforcer les pays touchés par Ebola..

PEDRO MORENES

Le développement ne peut s’entendre que dans un environnement de sécurité :

sécurité juridique, alimentaire, sé-curité dans le trafic maritime et aérien, dans l’acheminement des matières premières, dans les investissements mais aussi, évidemment, sécurité physique des personnes pour l’exer-cice de leurs droits.

RAYCHELLE OMAMO

Nous ne voudrions pas seu-lement apprendre à pêcher mais également à fabriquer

des filets.

Quand aurons-nous des capacités suffi-santes ? L’Afrique doit mettre ses affaires en ordre. Il faut que nous fixions des priorités avant de recevoir de l’aide/du soutien.

Les Africains doivent se retrouver autour d’une table, sinon, ils feront partie du menu

ALAIN LE ROY

L’Europe est là pour le temps long et nous sou-haitons intervenir dans

l’ensemble des secteurs. Nous avons énormément de projets dans les réformes d’institutions civiles de la police, de l’armée, le contrôle des frontières, la surveillance maritime, avec un seul objectif, rendre ces actions plus efficaces, plus légi-times et plus durables.

L’engagement européen est massif, parte-narial et donne une place de plus en plus importante à l’aspect sécurité. Nous allons d’ailleurs continuer dans ce sens.

MOHAMED IBN CHAMBAS

Les opérations militaires internationales, souvent citées, doivent être davan-

tage renforcées dans la lutte contre les menaces terroristes.

Il est nécessaire de répondre aux urgences tout en apportant des solutions durables.

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CONFÉRENCE 3

SÉCURITÉ MARITIME : SOUTENIR UNE STRATÉGIE AFRICAINE

Les intervenants :

Habib Kambanga, Head of the Regional Early Warning Centre – SADC

Jean-Paul Malan, Conseil national de sécurité – Côte d’Ivoire

Joao Queiros, Directeur Afrique subsaharienne du Ministère des Affaires étrangères – Portugal

Discutant :

Marie-Hélène Maysounave, Ambassadrice spéciale pour la lutte internationale contre la piraterie – MAEDI – France

Président :

Stanislas Baba, Ministre-conseiller mer à la Présidence - Togo

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Alors que la piraterie maritime dans l’océan Indien est en nette décrue grâce aux opérations internationales et aux mesures prises par les armateurs, les États riverains du golfe de Guinée font toujours face à un niveau d’insécurité maritime préoccupant, comme en attestent la persistance des trafics illicites, l’exploitation illégale des ressources halieutiques et l’augmentation du niveau de violence des actes de piraterie et de brigandage maritime. Conscients des effets délétères de l’insécurité maritime sur leur souveraineté et leurs économies, les pays du golfe de Guinée, au travers de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, de la Communauté économique des États d’Afrique centrale et de la Commission du golfe de Guinée, ont convenu d’une réponse régionale, autour du développement d’une architecture de sécurité maritime, laquelle monte en puissance depuis 2013.

Dans le même temps, les États côtiers de la zone se dotent progressivement de capacités de surveillance et d’intervention en mer, et doivent encore progresser en matière d’échange d’informations, d’harmonisation des procédures (pour l’exercice d’un droit de poursuite notamment) et des législations. Cette synergie a vocation à s’étendre, vers l’ouest avec l’opérationnalisation des zones F et G, et au sud et à l’est, en connexion avec la Southern African Development Community (SADC) et la Commission de l’océan Indien (COI). Enfin, au regard du caractère transcontinental des flux illicites, une réflexion sur une gestion de l’espace du grand-Atlantique sud, associant les acteurs sud-américains, doit être

encouragée, marquant l’importance stratégique du commerce et de l’économie bleue.

L’importance stratégique des océans est indiscutable et le développement de l’économie bleue essentiel à la sécurité maritime et à la lutte contre la piraterie. En effet, 90 % du commerce africain est maritime, 90 % de la population de la CEDEAO vit en bord de mer et, à titre d’exemple 85 % des recettes douanières de la Côte d’Ivoire proviennent du port d’Abidjan, lequel emploie directement 60 000 personnes. Nous pouvons aisément en conclure que les mers et océans sont une source de croissance et de bien-être pour une grande partie de la population africaine.

Cet espace pourrait ainsi être un pilier du développement sur le continent. Pour autant l’espace maritime africain ne semble pas bénéficier du même contrôle sécuritaire que l’espace terrestre. Aussi, la sécurité maritime se pose clairement comme une problématique menaçant sérieusement l’économie, la paix et la stabilité sur le continent africain.

La question des moyens : l’espace maritime africain,

une zone de non-droit ?

Les formes de criminalité les plus diverses prolifèrent dans l’espace maritime africain et ce, aussi bien dans le golfe d’Aden que dans celui de Guinée : pêche illégale, contrebande en tous genres, trafic d’êtres humains, d’armes et de drogues sont le lot quotidien

de ces espaces. Au cours des trois dernières années (2012-2014), les statistiques du Bureau maritime international (BMI) ont enregistré 151 cas d’attaques dans le golfe de Guinée.

La volonté politique des acteurs africains ne semble pas manquer, bien au contraire, nous verrons plus bas l’ensemble des initiatives politiques prises en ce sens. En revanche, il n’en est pas de même des moyens matériels pour mettre en œuvre ces politiques au niveau national et régional. L’utilisation des satellites ou des moyens aériens est encore plus que parcimonieuse du fait de leur coût trop élevé ou de leur absence totale.

Dans la mesure où il est impossible de plaider pour la non-réaction, nous soutenons vigoureusement une action collective qui réduirait les coûts.

De la nécessité d’une mutualisation des moyens

La mutualisation des moyens doit se faire sur trois niveaux distincts : à l’échelle nationale dans le cadre d’une meilleure coopération inter-agences, à l’échelle régionale et transrégionale et avec les partenaires internationaux.

Au niveau national, l’exemple de la Côte d’Ivoire semble pertinent avec la mise en place d’une approche globale qui prend en compte les facteurs suivants : environnement, économie, tourisme. Elle s’est traduite par la stratégie de l’action de l’État en mer,

création de deux préfectures maritimes pour la partie opérationnelle. Ensuite, des moyens matériels ont été acquis pour renforcer les capacités des administrations concernées. Cette stratégie s’inscrit dans la réforme du secteur de la sécurité et est traduite dans la loi de programmation militaire 2016-2020.

Les initiatives au niveau régional notables sont le G7 + amis du golfe de Guinée et la stratégie de sécurité de la SADC 2011. Dans le cadre de la SADC, ont déjà été mis en place un système d’alerte précoce ainsi que des accords d’entente entre le Mozambique, la Tanzanie et l’Afrique du Sud afin de mettre en place des patrouilles conjointes.

La mutualisation des informations et des renseignements est également primordiale pour mener à bien ces différentes opérations et permettre une meilleure coordination terre/mer dans la lutte contre la criminalité.

Au niveau international, les autorités africaines appellent à un appui technique et financier pour renforcer les instruments déjà en place et permettre leur mise en œuvre. Il s’agit de soutenir, entre autres, l’architecture de Yaoundé, la stratégie de l’Union africaine, celle de la SADC, mais aussi la Cresmao et la Cresmac. Une question demeure quant à l’absence totale des Nations unies sur les questions de sécurité maritime alors que la moitié de la population mondiale dépend de la mer. Les autorités appellent le Conseil de sécurité à s’emparer de cette question.

STANISLAS BABA

Il est nécessaire de travail-ler en coordination avec les organisations sous-ré-

gionales, la coordination inter-nationale sur les affaires maritimes, mais également au niveau national avec une coor-dination interministérielle.

HABIB KAMBANGA

La souveraineté en mer doit être pratiquée de la même manière que sur le

continent.

JEAN-PAUL MALAN

Nos partenaires régionaux africains mais aussi l’Union européenne permettent de

garantir l’État de droit et aident aux actions transfrontalières de mer et de terre, avec nos voisins.

JOAO QUEIROS

L’appropriation et la capacité africaine à construire sont les deux clés de voûte de notre

coopération avec le continent.

Le développement de l’économie bleue est essentielle pour trouver une solution durable à la piraterie maritime.

MARIE-HÉLÈNE MAYSOUNAVE

L’appropriation passe par la formation, la montée en puis-

sance des capacités, l’échange de renseignements et d’efforts nationaux qui doivent être soutenus par la communauté internationale.

Il y a une volonté partagée d’avancer et je suis optimiste pour que les Africains continuent à définir leurs besoins pour que les partenaires internationaux puissent les aider de la manière la plus ciblée possible.

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ATELIER 7

LE RAPPORT DU PANEL INDÉPENDANT DE L’ONU SUR LES OMP : ÉVOLUTION DE LA DOCTRINE ONUSIENNE DE MAINTIEN DE LA PAIX ET PERSPECTIVES AFRICAINES

Le Président :

Herve Ladsous Sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, Chef du Département des opérations de maintien de la paix – Nations unies

Les intervenants :

Youssef Mahmoud Conseiller principal – International Peace Institute

Philippe Errera Directeur général, Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) – France

Abdel Fatau Musah Director of Political affairs – CEDEAO

Discutant :

John Karlsrud Directeur de recherche – Norwegian Institute for International Affairs (NUPI)

Cas pratique :

Mongi Hamdi Secrétaire général adjoint, Représentant spécial du Secrétaire général au Mali et chef de la MINUSMA – Nations unies

Résumé

Les défis rencontrés sur le terrain, notamment dans la gestion des belligérants et la protection des civils, ont mis en valeur certaines limites opérationnelles et doctrinales des opérations de maintien de la paix (OMP) et les ont amenées à évoluer. Ainsi, la Brigade d’intervention de la MONUSCO témoigne d’une volonté de réponse plus robuste face aux groupes menaçant la paix et se rendant coupables d’exactions. Au vu de ces enseignements et mutations, l’ONU, avec en particulier le rapport Ramos-Horta de juin 2015, a entamé une réflexion pour adapter le maintien de la paix aux nouveaux contextes politico-sécuritaires et rendre les OMP plus efficaces.

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Pour cela, l’équilibre entre aspects politiques et militaires, la prévention des crises, l’usage de la force, la responsabilisation des contingents, le rôle de l’analyse et du renseignement, la répartition des responsabilités entre OMP et missions régionales joueront un rôle déterminant.

– Quelles réponses apporter aux limites opérationnelles et doctrinales des OMP ?

– Quelles applications pour les OMP en Afrique ?

– Quelles articulations entre les OMP et les initiatives africaines ?

Cas pratique : l’usage de la force dans la MINUSMA

La seconde partie de cet atelier traite plus spécifiquement du cas de la MINUSMA. Cette mission est dotée d’un des mandats les plus robustes de l’histoire des OMP. La question se pose néanmoins de savoir si elle possède aujourd’hui les moyens de le mettre en œuvre, et, sinon, de quelle manière ils peuvent être renforcés.

Contrairement aux pronostics faits à la fin des années 1990, la demande dans le domaine du maintien de la paix s’est intensifiée au cours des dix dernières années. L’essentiel des activités de maintien de la paix sont aujourd’hui menées sur le continent africain où sont déployées neuf des seize opérations de maintien de la paix (OMP) existantes au niveau international, mobilisant près de 90 % des Casques bleus des Nations unies. En retour, l’Afrique continue de fournir une partie considérable du personnel en uniforme des opérations des paix des Nations unies (cinq des dix premiers pays contributeurs sont africains). Dans le même temps, les OMP sont confrontés à une transformation de la dynamique des conflits, caractérisés par une régionalisation et une internationalisation croissante, et une accentuation des menaces non conventionnelles, émanant notamment de groupes extrémistes et criminels. Enfin, les OMP continuent de faire face à une pression constante afin d’exécuter des mandats de plus en plus larges et complexes sous fond de contraintes financières, opérationnelles et logistiques. Dans ce contexte, le rapport du Panel indépendant de haut niveau sur les opérations de paix des Nations unies (« HIPPO » en anglais), quinze ans après le rapport Brahimi de 2000, représente une opportunité unique de faire évoluer la doctrine onusienne en matière de maintien de la paix vers une plus grande adaptation aux nouvelles exigences posées par l’évolution du contexte international et africain en particulier.

S’adapter à l’évolution des conflits et des menaces : du maintien de la paix à la gestion des conflits ?

La résurgence des conflits intra-étatiques, la déstructuration des sociétés et l’effondrement des structures étatiques, qui ont marqué la période post - guerre froide, ne sont pas en soi des phénomènes nouveaux. En revanche, les conflits et enjeux sécuritaires qui menacent aujourd’hui la paix et la sécurité internationale sont de plus en plus soumis à des enjeux régionaux et internationaux, attisés par des intérêts extérieurs, et font l’objet d’une implication croissante, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, de groupes infra-étatiques transnationaux disposant de moyens considérables. La facilité avec laquelle ces groupes locaux se connectent avec des réseaux globaux puissants, qu’ils soient d’origine criminels ou terroristes, diffère des expériences passées et pose des défis majeurs pour notre réponse collective. Une part importante des Casques bleus en Afrique sont désormais déployés au sein de théâtres d’opération faisant l’objet d’un conflit ouvert, de stratégies de contre-insurrection ou de contre-terrorisme, et au sein desquels nombre de forces en présence ne font pas partie d’un quelconque processus de paix. Ainsi, comme le souligne un rapport du Secrétaire général d’avril 2015 : « la plupart des soldats de la paix récemment déployés se trouvent dans des endroits où il n’y a plus guère de paix à maintenir et où une action énergique est souvent nécessaire pour exécuter les mandats de protection des civils »1.

Face à ces nouveaux enjeux, il apparaît nécessaire de faire évoluer, voir de réformer, à la fois la doctrine et la pratique, du maintien de la paix au niveau international. C’est tout l’enjeu du travail effectué par le Panel indépendant de haut niveau sur les opérations de paix des Nations unies, dont le rapport a été rendu au mois de juin 20152. Dans ses conclusions, le Panel souligne la nécessité de consolider les fondements sur lesquels se basent les missions de paix (« l’esprit du maintien de la paix », tel qu’énoncé par l’article premier de la Charte) et de faire prévaloir la primauté de l’action politique et la prévention des conflits à des solutions d’autre nature. Les Casques bleus n’ont ainsi ni les moyens, ni la vocation, d’engager dans la durée l’usage de la force, notamment pour des opérations de contre-terrorisme. En d’autres termes, l’utilisation de la force ne peut être que tactique, limitée et accompagnée d’une stratégie politique. Toutefois, si le Panel rappelle avec force les principes de base du maintien de la paix (impartialité ; consentement des parties ; non-recours à la force sauf en cas de légitime défense ou de défense du mandat), il considère que ces critères doivent être interprétés avec « flexibilité ». Cela répond en partie à la demande de certains États, notamment africains, d’intensifier le recours à la force par les missions des Nations unies. Cela est déjà le cas en particulier en République Démocratique du Congo (RDC), où la mission des Nations unies (MONUSCO) s’est vue confier un mandat d’imposition de la paix par le Conseil de sécurité avec la mission de « neutraliser » les groupes rebelles identifiés.

« L’ère du partenariat » : renforcer la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales

Comme l’a souligné à plusieurs reprises le Secrétaire général des Nations unies, nous sommes entrés dans une « ère du partenariat » en matière de maintien de la paix. Aujourd’hui plus que jamais, l’engagement des partenaires régionaux, à travers notamment l’Union africaine (UA), les Communautés économiques régionales (REC) et l’Union européenne (UE), est devenu une nécessité urgente. Leur implication apporte une valeur ajoutée à la fois forte et spécifique sur la base des avantages comparatifs, que ce soit en termes de rapidité de la réponse, de connaissance de la dynamique des conflits ou encore de volonté

politique. Ainsi, au Mali et en République centrafricaine, la CEDEAO et la CEEAC, conjointement avec l’UA, sont intervenus dans les premiers instants de la crise pour calmer une situation explosive. Dans les deux cas, l’ONU n’aurait pas été en mesure de fournir et déployer le parapluie sécuritaire nécessaire en temps opportun. En Afrique plus qu’ailleurs, les partenaires régionaux s’engagent de façon croissante aux côtés des Nations unies à toutes les étapes des conflits. Les modèles de cet engagement multilatéral sont divers (opérations conjointes, appui aux opérations de maintien de la paix de l’UA, transition de l’UA aux Nations unies etc.) et adaptés aux circonstances propres de la crise considérée. Le partenariat des Nations unies avec l’UA et les autres organisations sous régionales a vocation à croître au cours des prochaines années. Ainsi, alors que la Force africaine en attente (FAA) devrait être opérationnelle très prochainement, une fenêtre d’opportunité sans précédent est ouverte afin que les Nations unies travaillent main dans la main avec l’UA pour renforcer ses capacités, à la fois sur les plans politiques, institutionnels et opérationnels. La question du financement et de la répartition du « fardeau » du maintien de la paix accompagne celle du partenariat. À cet égard, il sera indispensable à l’avenir d’améliorer la prévisibilité, la durabilité et la flexibilité de financement de l’UA afin qu’elle dispose des pleines capacités de se déployer rapidement et efficacement. Aujourd’hui, le Fond pour la paix créé par l’UA pour financer ses opérations de paix demeure insuffisant et l’organisation panafricaine compte surtout sur les contributions des donateurs extérieurs, au premier desquels l’UE, pour financer ses opérations. Toutefois, des efforts sont actuellement entrepris pour augmenter la part des ressources propres dédiée à ses opérations, comme le démontre la décision prise au Sommet de l’UA de janvier 2015 d’affecter 25 % des contributions des États membres au budget des opérations de paix sur une période de cinq ans. De son côté, l’ONU a élaboré différents plans pour financer les opérations de l’UA. Il reviendra aux États membres dans les mois à venir de se prononcer sur les différentes recommandations faites par le Panel de haut niveau sur les modalités d’appui aux OMP conduites par l’UA avec le consentement du Conseil de sécurité des Nations unies. Celles-ci prévoient notamment l’utilisation, au cas par cas, des contributions au budget des Nations unies mises à

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(1) Rapport du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix des Nations unies (S/2015/446), « Unissons nos forces pour ma paix : privilégions la politique, les partenariats et l’action en faveur des populations », 17 juin 2015

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(2) Rapport du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix des Nations unies (S/2015/446), « Unissons nos forces pour ma paix : privilégions la politique, les partenariats et l’action en faveur des populations », 17 juin 2015

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

recouvrement, y compris pour couvrir les coûts liés au déploiement de personnel en uniforme. Si ces mesures permettront d’améliorer la répartition des charges liées aux opérations de paix, plusieurs défis perdurent. C’est en particulier le cas du faible taux de financement et de remboursement des opérations, qui sous-tendent des enjeux chroniques de manque de capacités.

L’expérience de la MINUSMA

La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA), créée par la Résolution 2100 du Conseil de sécurité (avril 2013), est dotée d’un des mandats les plus robustes de l’histoire des OMP. Depuis son déploiement, en juillet 2013, elle s’est investie pleinement dans l’ensemble de son mandat et particulièrement dans l’implication de toutes les parties maliennes dans un accord de paix inclusif et durable. À la suite de la signature de l’Accord de paix d’Alger, les 15 mai et 20 juin 2015, le mandat de la MINUSMA a été prorogé au 30 juin 2016 par l’adoption de la résolution 2227 au Conseil de sécurité avec comme priorités principales la mise en œuvre de l’Accord de paix et la supervision du cessez-le-feu. Toutefois, malgré l’amélioration de la situation suite à la signature de l’Accord, celle-ci reste très fragile. Les affrontements violents qui ont eu lieu au cours des mois d’août et septembre 2015 dans

le nord du pays, près d’Anefis, et qui constituent des violations du cessez-le-feu, en sont la preuve. Dans ce contexte instable, les Casques bleus de la MINUSMA sont souvent directement visés par des attaques asymétriques (depuis 2013, plus d’une quarantaine de Casques bleus ont été tués). Alors que de nombreuses forces tentent de mettre en péril le processus de paix, la MINUSMA s’emploie à renforcer ses capacités afin de mettre pleinement en œuvre son mandat. Elle a pour cela renforcé sa coopération avec les partenaires régionaux, notamment l’UA, la CEDEAO, l’UE et la force française Barkhane. Par ailleurs, elle s’est dotée de nouvelles technologies peu ou pas employées jusqu’à présent dans le cadre des OMP, notamment l’utilisation de drones de surveillance. En ce sens, la MINUSMA est considérée légitimement comme un laboratoire de nouvelles technologies et de formes novatrices d’intervention, à l’exemple de l’accent placé récemment sur le renseignement.

ATELIER 8

LE PARTENARIAT UE-AFRIQUE : POUR UNE MEILLEURE ADAPTATION DES AIDES EUROPÉENNES AUX BESOINS DE SÉCURITÉ AFRICAINS

Le Président :

Smaïl Chergui Commissaire Paix et Sécurité – Union africaine

Les intervenants :

Alain Le Roy Secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) – Union européenne

Alfredo Tijiutimo Hengari Senior Research Fellow – South African Institute of International Affairs

Cyriaque Agnekethom Directeur Maintien de la Paix et Sécurité régionale – CEDEAO

Discutant :

Damien Helly Chargé de programme adjoint pour l’action extérieure de l’Union européenne – ECDPM

Cas pratique :

José Costa-Pereira Conseiller Politique au Service européen pour l’action extérieure (SEAE) – Union européenne

Résumé

L’Union européenne (UE) entend apporter son soutien à la consolidation de l’Architecture africaine de paix et sécurité (APSA). Au cœur de l’approche globale de l’Union européenne, la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) représente aujourd’hui l’instrument privilégié de l’UE pour agir sur les terrains africains, autant dans la résolution de crises que dans le renforcement des capacités de sécurité africaines. Parce qu’elle peut mobiliser des moyens financiers et une expertise considérables, civile comme militaire, l’UE s’est imposée comme un partenaire incontournable sur un certain nombre de secteurs majeurs tels que la réforme du secteur de la sécurité (EUTM Mali, EUTM Somalie, EUSEC en RDC).

Le développement des partenariats en matière de sécurité et de défense, tant avec les organisations régionales africaines qu’avec les États tiers, est vu par l’UE comme une condition essentielle de son action.

Checkpoint de la MINUSMA à Kidal, Nord-Mali. Source : MINUSMA/ Blagoje Grujic

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

– Quels peuvent être les moyens d’optimiser la contribution européenne à la résolution durable des crises et au développement des capacités de sécurité africaine ?

– Comment assurer une meilleure coordination entre les actions de l’UE et celles des autres partenaires internationaux ?

– Comment renforcer le dialogue avec les acteurs africains sur leurs besoins ?

Cas pratique : la Facilité de soutien à la paix en Afrique (APF)

La deuxième partie de l’atelier s’intéresse plus particulièrement à la Facilité de soutien à la paix en Afrique (APF). Cet outil financier de l’UE, rattaché au principal instrument d’aide au développement de l’Union, le Fonds européen de développement (FED), vise à soutenir les efforts en matière de paix et de sécurité des organisations régionales africaines. L’UE constitue ainsi le principal soutien international à l’APSA.

L’Union européenne (UE) est le principal partenaire de l’Afrique en matière de paix et de sécurité. Ce partenariat s’inscrit sur plusieurs niveaux : politique, militaire, financier, etc. Débutée véritablement au début des années 2000, la relation UE-Afrique se caractérise par sa solidité et sa pérennité. Pour autant, elle connaît des limites qui, face à l’évolution actuelle des menaces qui pèsent sur l’Afrique (prolifération de groupes armés terroristes, criminalité organisée, piraterie maritime, violences contre le personnel des organisations internationales, etc.), ont besoin d’être confrontées. Il s’agit aujourd’hui pour la communauté européenne de s’adapter au nouveau contexte sécuritaire africain et, pour les Africains, de prendre davantage leur responsabilité dans le destin sécuritaire de leur continent. Comment se définit la relation UE-Afrique ? Quelles pistes à explorer pour faire évoluer le partenariat, pour l’adapter aux nouvelles menaces ? Quelles solutions africaines pour s’approprier enfin sa propre sécurité ?

Le partenariat stratégique UE/Afrique : le rôle majeur de l’APF

Le partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique a véritablement débuté avec le premier Sommet historique du Caire de 2000 où un dialogue politique plus structuré entre les deux parties avait alors été amorcé, prévoyant notamment des rencontres régulières entre hauts fonctionnaires et ministres, et où un plan ambitieux faisant de la paix et de la sécurité un de ses secteurs clés avait alors été adopté. Ce partenariat n’a eu de cesse de se renforcer au fil des années et il est aujourd’hui admis que l’agenda 2063 de l’UA (à la fois une vision et un plan d’action global sur 50 ans) est une ambition difficilement réalisable sans le soutien de l’UE. Ce partenariat pour la paix et la sécurité repose sur plusieurs initiatives : la Politique européenne de

voisinage qui œuvre pour la paix et la sécurité, en faisant par exemple de l’aide à la RSS dans certains pays méditerranéens, la Stratégie globale de l’UE dont la doctrine donne toute sa place à l’assistance et à la sécurité, des missions de formations militaires (EUTM Mali ou Somalie entre autres), des opérations militaires navales (Atalante) et des opérations civiles (EUCAP Sahel Niger, Cap Nestor).

Pour autant, ce qui caractérise fondamentalement la relation UE-Afrique est l’aspect financier du partenariat. L’UE est le premier bailleur de fonds de la sécurité africaine, à travers notamment son assistance à l’Union africaine. L’instrument le plus important dans la gamme des initiatives européenne est la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique (APF), nourrie par le FED, outil spécialement créé pour l’Afrique. Elle est dotée de 300 millions d’euros pour une période de 3 ans, montée à 450 millions depuis peu. Depuis 2004, l’APF a débloqué 1,6 milliard d’euros.

Elle se caractérise par :

– Son objectif premier qui est de soutenir l’appropriation africaine dans le domaine de la paix et de la sécurité. Elle contribue ainsi au financement de la CEDEAO (à hauteur de 5 millions d’euros), de l’Union africaine dont elle finance 80 % des programmes et de l’AMISOM, mission de paix africaine en Somalie, à hauteur de 140 millions d’euros par an. Elle finance également des centres d’excellence, des cycles d’entraînement et d’exercices (Amani Africa).

– Sa capacité à répondre dans l’immédiat à travers notamment le mécanisme de réponse précoce qui permet de débloquer rapidement des fonds pour financer les phases préparatoires des actions de médiation et les missions de renseignement menées

par l’UE ou les CER ainsi que pour renforcer ponctuellement les cellules de planification en vue des opérations de soutien à la paix.

– La symbiose qu’elle permet entre le court terme et le long terme, en finançant notamment des bureaux de liaison.

– Sa prévisibilité : elle permet un appui systématique. Elle a ainsi débloqué 900 millions d’euros pour la période 2014-2016, qui inclut un montant de 325 millions d'euros destiné essentiellement à l’appui des opérations de soutien de la paix en cours en 2014.

– Sa flexibilité : Elle est ouverte à la participation extérieure puisque les États membres et les pays tiers peuvent apporter des contributions.

À l’APF s’ajoutent d’autres instruments couverts par le FED comme le Programme indicatif national (PIN) et le Programme régional indicatif (PIR) qui est destiné à l’ensemble des pays membres des deux organisations sous régionales que sont la CEDEAO et l’UEMOA. Ce dernier vise à contribuer à la réduction de la pauvreté à travers une intégration économique et parfois à prévenir des conflits au niveau régional. Il prévoit un montant initial de 350 millions d’euros pour la période 2014-2020.

Redéfinir le partenariat stratégique pour faire face aux nouvelles menaces

Les initiatives européennes et les crédits qui les accompagnent témoignent de l’importance du partenariat stratégique entre l’UE et l’Afrique. Pour autant, face aux nouvelles menaces (expansion des groupes terroristes et criminels entre autres), il est aujourd’hui nécessaire d’ajouter de nouveaux paramètres et une nouvelle dimension à ce partenariat.

La question de la redéfinition du récipiendaire de l’aide européenne se pose. L’Union africaine est de loin le bénéficiaire le plus important de l’APF et est très souvent considérée comme l’interlocuteur principal par les acteurs européens même lorsque les débats tournent autour de problématiques régionales et/ou nationales. Cette prérogative est contestée par une part non négligeable des décideurs africains qui estiment que les problèmes bilatéraux et régionaux ne peuvent plus n’être adressés que par des réflexes panafricanistes. Il s’agira pour les décideurs européens d’impliquer davantage les régions et les États africains dans les processus de décision liés à l’assistance notamment dans le cadre du PIN et du PIR. Les régions jouant un rôle primordial en Afrique, Il est

également important de mettre systématiquement l’agenda régional au programme des réunions européennes. Ces questions sont de taille car elles interrogent sur le principe de subsidiarité africaine et la concurrence qui existe entre l’UA et les Communautés économiques régionales (CER) qu’il faut régler pour un meilleur partage des responsabilités et donc une efficacité accrue dans le dialogue avec l’Europe.

Un autre élément à développer est la capacité de réponse rapide de l’Union aux crises qui éclatent en Afrique. S’ils existent, les instruments européens ne sont pas toujours appropriés à la situation. Le PIR, par exemple n’apporte pas de réponse assez rapide. L’APF a les capacités de réagir rapidement mais ne déploie son appui que sous certaines conditions et il faut parfois plusieurs mois entre les négociations et le déblocage de l’aide financière. Comment améliorer la capacité de réponse rapide de l’UE dans ces cas-là ? Un début de réponse est peut-être à chercher du côté de la gestion administrative des institutions européennes. Ainsi, il existe une importante rotation du personnel au sein du FED qui nuit à l’efficacité du dialogue et du suivi car à chaque nouvelle équipe, tout le dialogue est à reconstruire. Pour pallier ce manquement, pourquoi ne pas faire jouer un rôle plus important aux délégations de l’UE ?

Il est également nécessaire de faire concorder les réponses militaires européennes au nouveau contexte sécuritaire africain. Dans cette optique, l’ONU invite l’UE à utiliser des groupements tactiques européens qui seraient financés par les contributions obligatoires des Nations unies. Au niveau communautaire, la question qui se pose aujourd’hui est celle de la définition de l’initiative européenne « Train and Equip », un programme de financement d’une partie de l’équipement des troupes formées par la communauté. Cette initiative encouragée par la majorité des acteurs européens, africains et internationaux, est limitée par la législation de l’Union qui interdit le financement de certaines dépenses à caractère militaire. Elle constitue un obstacle à la possible fourniture d’équipements létaux aux forces armées africaines. Il faut pourtant pouvoir débloquer cette situation car l’évolution toujours plus dangereuse des menaces en Afrique appellent à une redéfinition des réponses à y apporter.

Enfin, il est primordial que les États membres de l’UE mettent en œuvre leurs engagements en sortant des logiques nationales et renforcent les outils de sécurité européens, notamment en ce qui concerne les dotations en personnel.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Sortir des logiques bailleurs/receveurs pour voir émerger l’appropriation africaine

L’évolution des formes des réponses européennes n’ira pas sans une responsabilisation accrue des dirigeants africains car les Africains doivent être les premiers acteurs de leur propre sécurité. Les dirigeants africains doivent faire la preuve de leur volonté politique de s’affranchir à terme de ce soutien en optant pour des choix engageant l’autonomisation. Des évolutions dans ce sens sont à noter : aujourd’hui, le ton même du dialogue politique a changé. Les Africains sont plus sûrs d’eux et affirment qu’il est indispensable que l’appropriation africaine prenne corps. L’Union africaine est ainsi fière de communiquer sur la réussite de l’exercice Amani II qui s’est achevé en novembre 2015 et qui confirme la possibilité de déployer la CARIC rapidement en cas de crises. Les Africains expriment de plus en plus la volonté de ne plus continuer à dépendre indéfiniment des partenaires extérieurs pour financer leurs programmes et de sortir de la logique bailleur/receveur. À l’ONU, des chefs d’États africains au travers de l’UA se sont engagés à financer à hauteur de 25 % ses opérations de paix,

les 75 % restants devant être tirés des contributions obligatoires des États membres de l’ONU. La Task Force Boko Haram, initiative panafricaine, est engagée avec les moyens propres des États africains, les Européens fournissant 50 millions d’euros et les États-Unis 5 millions de dollars pour l’appui logistique. Pour autant, l’autonomie demande une dynamique panafricaine qui tarde à se concrétiser du fait notamment des défauts de contributions des États membres de l’Union africaine, malgré les propositions avancées.

Pour réduire la dépendance financière et accroître ses recettes propres, les chefs d’État de l’UA ont adopté le principe d’une taxe sur les billets d’avion, nuits d’hôtel et SMS. Un rapport sur les nouvelles formes de financement auquel l’organisation panafricaine pourrait recourir est en cours d’élaboration et étudie notamment le modèle de la CEDEAO qui, avec un système de taxation sous régional, arrive à lever des sommes considérables. L’organisation étudie également la possibilité de récolter une partie des taxes levées au niveau sous régional (via les CER).

ATELIER 9

LE SOUTIEN INTERNATIONAL OPÉRATIONNEL AUX CAPACITÉS AFRICAINES FORMATION, RENSEIGNEMENT, ÉQUIPEMENT,TRANSPORT, LOGISTIQUE, ETC.

Le Président :

Sam Gulube Secretary for Defence and Military Veterans – Afrique du Sud

Les intervenants :

Vice Admiral Michael Franken Deputy to the Commander for Military Operations – Africom – États-Unis

Général Babacar Gaye Ancien Représentant spécial du Secrétaire général pour la MINUSCA - Nations unies

André Roux Peacekeeping and Defence Analyst - Afrique du Sud

Discutant :

Comfort Ero Directrice du programme Afrique - International Crisis Group

Cas pratique :

Général Pascal Facon Commandant des Éléments français au Sénégal (EFS)

Résumé Pour favoriser la réalisation des objectifs africains de consolidation d’une architecture continentale de paix et de sécurité, l’appui à la montée en puissance de ce dispositif constitue une priorité stratégique pour nombre de partenaires extérieurs au continent. Cet appui se concrétise au travers de modalités d’engagement extrêmement variées, allant de l’aide budgétaire bilatérale à l’envoi de troupes sur le terrain. La définition des besoins constitue une phase cruciale dans la mise en œuvre d’une coopération efficace. Dans le domaine du soutien aux opérations en cours, le cadre juridique et financier nécessite également au préalable une définition précise et consensuelle.

– Comment inscrire ce soutien international dans un processus d’autonomisation des institutions et acteurs africains œuvrant pour la sécurité du continent ?

– De quelle manière assurer une coordination optimale entre les différents soutiens internationaux au renforcement des capacités de défense africaines ?

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Cas pratique : la coopération de défense française

La deuxième partie de l’atelier s’intéressera plus spécifiquement au cas de la coopération de défense française. Depuis une vingtaine d’années, celle-ci repose sur le renforcement des capacités locales de gestion et de prévention des crises, grâce en particulier au renforcement de l’outil militaire national dans les pays africains. La coopération de défense française met ainsi en œuvre un certain nombre d’actions de formation et assure le déploiement de conseillers aussi bien auprès des États que des organisations sous-régionales. Pour être pleinement efficace, cette coopération doit trouver une adéquation optimale aux besoins africains et, alors que l’offre de coopération sécuritaire a fortement augmenté ces dernières années, se coordonner au mieux avec ses partenaires traditionnels (États-Unis, Union européenne, pays européens), mais également les nouveaux acteurs de la sécurité en Afrique (BRICS en particulier).

La plupart des pays africains, tout comme les organisations régionales et sous régionales, ne sont pas en mesure de se doter de forces suffisamment solides et équipées pour faire face aux crises du continent. Les mécanismes

développés par l’Union africaine (UA) tels que la Force africaine en attente (FAA), la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (CARIC) et l’AMISOM (la seule opération de paix continentale), sont dépendants du soutien opérationnel et d’une assistance des partenaires internationaux pour se déployer et exister. Une difficulté supplémentaire se pose aujourd’hui aux forces armées africaines : l’évolution de la nature des menaces auxquelles elles sont confrontées (terrorisme, criminalité organisée, violences contre les forces de paix onusiennes sur le terrain, etc.). Se pose alors la question de l’adéquation du soutien extérieur à la réalité de la situation. Comment adapter les aides en matière de soutien opérationnel extérieur à ces nouveaux dangers ? Cette adaptation peut-elle se faire sans une responsabilisation des Africains à leur propre sécurité ? Quelles pistes pour faire émerger un véritable partenariat entre les Africains et leurs alliés ?

Le soutien opérationnel international doit être évolutif et modulable

L’objectif du soutien opérationnel international aux forces armées africaines consiste à construire et/ou renforcer les capacités africaines de réponses aux crises. La nature du soutien est fonction de différentes temporalités. Le soutien longue durée concerne une vaste palette de domaines telles que la formation à la collecte et l’analyse du renseignement, la compréhension d’un environnement hostile, l’élaboration d’une chaîne de commandement et de contrôle, d’une chaîne de ressources humaines, ou encore de procédures standard d’opération (PSO). C’est également bien en temps de paix que l’accent doit être mis sur le renforcement des capacités pour prévenir les crises, notamment en aidant les pays africains à se doter d’une grille d’analyse à même d’identifier des facteurs déclencheurs. Dans

le temps court, le soutien opérationnel conjoncturel en phase de pré-déploiement répond à des besoins portant essentiellement sur l’aide au processus de planification et à la préparation à la projection (formation – équipements – entraînement). Une fois projetées sur un théâtre, les forces armées africaines comptent sur le soutien international principalement pour l’apport de capacités dont ils sont dépourvus (santé, transport aérien, renseignement…) ou pour le déploiement d’une force extérieure en cas de « coup dur » (sur le modèle de Licorne ou de Serval).

Pour autant, la nature des menaces auxquelles doivent faire face les forces armées africaines ne cesse d’évoluer depuis ces vingt dernières années : conflits ethniques, terrorisme, pillage des ressources naturelles, criminalité organisée, groupes dotés d’équipements militaires sophistiqués, viol comme arme de guerre, attaque contre des Casques bleus, enfants soldats etc. Ces paramètres changent les conditions de l’engagement opérationnel, imposant aux partenaires extérieurs de renouveler et d’adapter leurs offres de soutien aux forces armées africaines. Pour davantage d’efficacité, cette réponse doit être définie en concertation étroite avec ses bénéficiaires de façon à engager la responsabilité des deux parties.

Responsabiliser les partenaires extérieurs

Il est de la responsabilité des partenaires extérieurs de s’investir dans la durée auprès des pays africains : d’abord et avant tout sur le plan financier, d’autant plus que l’UA n’est pas en mesure d’assumer seule le financement de la Force africaine en attente (FAA) ; ensuite, en matière de formation, afin de garantir une évolution progressive vers l’appropriation des savoir-faire puis l’autonomisation des forces armées ; enfin, en matière d’équipements (via les cessions

notamment), pour donner aux forces africaines les moyens de leurs interventions.

Il leur revient également de se coordonner afin d’éviter les doublons dans les offres de soutien qu’ils apportent aux forces armées africaines : l’avenir du soutien international opérationnel reposera peut-être sur une division du travail assortie d’une spécialisation accrue des partenaires dans un ou plusieurs domaines du soutien.

Les responsables internationaux sont comptables de la pertinence de leur coopération opérationnelle. La réponse doit en effet se composer de solutions adaptées aux spécificités du continent africain. Par exemple, les élongations nécessitent davantage d’efforts en matière logistique, ce qui a conduit les États-Unis à faire des propositions en la matière à huit pays africains. Les offres de formation doivent également correspondre aux théâtres de crise actuels et donc s’adapter. Par exemple, la coopération militaire française fonde sa légitimité sur l’expertise de ses formateurs acquise sur de récents théâtres d’opérations (Serval/Barkhane, Sangaris ou Atalante). C’est donc en concertation que doivent être imaginées et décidées les formes de soutien opérationnel les plus efficaces et novatrices pour répondre au plus juste aux besoins des forces armées africaines.

Responsabiliser les Africains

C’est précisément aux Africains que revient la plus grande partie du travail de définition et d’expression de leurs besoins. Certes, la question du soutien est une question de financements mais il faut aller au-delà et affiner l’analyse : en qualité de bénéficiaires, les Africains sont les mieux placés pour dresser, à l’échelle nationale, la liste de leurs lacunes et de leurs attentes vis-à-vis de leurs partenaires internationaux.

Les Africains sont également acteurs de leur propre sécurité et, en tant que tels, ils se doivent de fixer les contours du soutien international dont ils veulent bénéficier. Ils ont été les premiers concernés par l’évolution de la nature des menaces sur les théâtres d’opérations : en effet, depuis les années 1990, ils sont confrontés à l’emploi de la force dans des missions de maintien de la paix robustes. C’est pourquoi ils se doivent de participer à la redéfinition de la doctrine du maintien de la paix, sur laquelle se fondent les Nations unies mais aussi l’Architecture de paix et de sécurité africaine (APSA), afin de l’adapter aux situations de guerre auxquelles font face les soldats africains, qui

nécessitent parfois le déploiement d’une véritable force d’intervention.

La diminution du soutien international n’ira pas sans une responsabilisation accrue des dirigeants africains. Tout d’abord, ces derniers sont les témoins coupables des crises qu’ils laissent émerger, lorsqu’ils préfèrent le silence au courage politique d’une interpellation sur un événement chez un pays voisin. Pourtant, une telle action empêchant la survenue d’une crise aurait pour avantage de limiter les coûts de toutes natures inhérents à tout déploiement de forces armées.

Ensuite, les dirigeants africains doivent faire la preuve de leur volonté politique de s’affranchir à terme de ce soutien en optant pour des choix porteurs d’avenir, autrement dit l’autonomisation et non plus seulement l’accompagnement.

Enfin, la persistance d’une concurrence entre l’UA et les Communautés économiques régionales (CER), voire au sein d’une même région, combinée à une absence de contrôle de l’UA sur les brigades sous-régionales de la Force africaine en attente (FAA), paralysent la capacité de réaction rapide sur le continent, et posent la question de la dépendance à une force extérieure.

Quels défis pour le soutien international opérationnel de demain ?

Ces vingt dernières années, de nombreuses réalisations ont eu lieu qui sont autant de preuves du long chemin parcouru par les États africains pour prendre en charge leur sécurité sur leur continent. Plusieurs défis demeurent toutefois prégnants :

Le premier que doivent relever les organisations régionales africaines est sans doute celui de la mémoire institutionnelle, dont l’absence empêche d’établir des procédures standard préalables à tout déploiement, de conserver une expertise technique ou encore de tirer des enseignements des déploiements précédents en vue d’améliorations. C’est sur la base de ces « lessons learnt » que l’APSA se construira en marchant.

Ensemble, les Africains et leurs partenaires pourraient également réfléchir à l’approfondissement d’une tendance existante de coopération trilatérale UE/ONU/UA où les Africains fourniraient les troupes, un partenaire membre des Nations unies apporterait son expertise (officier de liaison pour aider à la planification par exemple), l’UE aiderait à préparer la paix par le

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biais de financements programmatiques, le tout sous mandat des Nations unies.

Les Africains devront prendre en compte, dans leurs choix d’engagements opérationnels, la nécessité de durer. En effet, l’augmentation du nombre de théâtres d’opérations en Afrique, engendrant un engagement toujours plus important des ressources humaines, financières et matérielles, risque de conduire à une surchauffe de leurs forces armées nationales. La solution résiderait peut-être dans un « pooling and sharing » africain, dont la mise en œuvre induirait l’acceptation, par chaque État, de la perte d’une partie de sa souveraineté.

Pour conclure…par Cheikh Tidiane Gadio Président de l’Institut Panafricain de stratégies (IPS)

Nous parvenons au terme de nos travaux et comme le disait feu le Président du Bénin, Mathieu Kérékou, « ce qui est dit est dit et ce qui est dit sera fait ». Aussi, j’espère que vous me permettrez une dérogation à la règle habituelle des restitutions des travaux. Plutôt que de faire la synthèse des débats des plénières, des conférences et des ateliers, je souhaite dire un mot sur le Forum de cette année dans son ensemble.

Le Forum de Dakar se veut informel. Il n’a pas vocation à y voir adopter des résolutions ou toutes autres mesures contraignantes pour les décideurs. Le Forum de Dakar est un lieu de rencontre pour nos leaders (nos chefs d’État, l’Union africaine, les organisations de communautés régionales) qui y discutent des décisions à adopter pour les Africains, au nom des Africains. Il est important que de telles rencontres leur donnent des éléments de réflexion.

Le Forum permet également une liberté de parole extraordinaire. Un Général y a par exemple fait une proposition absolument pertinente et audacieuse. Proposition qu’il n’aurait peut-être pas pu faire dans le cadre d’un sommet formel de l’UA ou de la CEDEAO. Cette proposition m’a personnellement marqué et je pense que tous les participants doivent repartir avec cette idée en tête : « pour soutenir l’Afrique il faut commencer par écouter l’Afrique ».

Cela signifie deux choses importantes. Il ne suffit pas de faire des monologues croisés avec nos partenaires. Il est extrêmement important de s‘écouter mutuellement en tant que partenaires. La crise libyenne en témoigne. En effet, les Africains y ont réagi et proposé des options de sortie de crise mais n’ont pas été écoutés. Pourtant tout ce qui avait été prédit par les Africains s’est malheureusement avéré être vérifié par la suite. L‘autre élément est que les Africains ont des choses à dire, qu’ils sont prêts à formuler un discours.

Le professeur Alioune Sall a d’ailleurs proposé que le Forum soit encore plus audacieux qu’il ne l’est. Il nous encourage à y chercher les « ruptures qualitatives ». C’est-à-dire y tenir un nouveau discours et non plus réarranger ceux qui existent déjà avec des mots différents. Cela implique d’oser sortir des sentiers battus, oser penser à un avenir différent pour l’Afrique.

Concernant le terrorisme par exemple, le Général français Pierre de Villiers, Chef d’État-major des armées, a affirmé que la lutte va s’inscrire sur le long terme, dans le cadre d’une démarche compréhensive sur le continent africain. Il a par ailleurs dit que « gagner la guerre c’est bien mais gagner la paix c’est mieux et pour gagner la paix, il faut gagner la bataille du développement et de la gouvernance  ». Cela parle aux pays africains. Après 55 ans d’indépendance, quels sont les pays africains qui peuvent affirmer avoir gagné la bataille de la souveraineté alimentaire, de l’éducation, de la santé, des infrastructures, de l’énergie, etc. ? Le combat continue. Gagner cette bataille du développement et de la gouvernance pourrait contribuer à limiter le sentiment d’exclusion d’une partie de nos sociétés et ainsi jouer dans la prévention du terrorisme.

L’année dernière nous avions abordé neuf thèmes, cette année nous avons fait une synthèse autour de trois grands thèmes : les menaces sécuritaires, les réponses africaines, et les partenariats internationaux. Toutefois d’autres problématiques, bien sûr, nous

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interpellent. Nous ne nous pouvons pas ne pas évoquer la piraterie maritime, qui fera prochainement l’objet d’un congrès au Togo, et la migration qui a engendré une crise aussi bien en Afrique qu’en Europe. Feu le Président sénégalais Senghor, a toujours affirmé que l’Afrique devait avoir une relation spéciale avec l’Europe, d’abord à cause de sa proximité, mais aussi des échanges. Le Président Wade a lui toujours pensé que si l’Europe n’acceptait pas la main tendue de l’Afrique, d’autres pays le feraient. Il est dans l’intérêt de l’Europe d’accepter ce partenariat mutuellement bénéfique.

Je propose que le Forum de l’année prochaine soit consacré aux jeunes qui ont été mentionnés plus de cent fois dans ce Forum mais qui n’ont pas eu, cette année, la chance de s’exprimer sur notamment les raisons de la prise de risque liée à l’émigration. Je propose également une plénière consacrée aux femmes.

L’Afrique doit prendre en charge sa sécurité, ne pas la sous-traiter. Pour autant nos pays n’ont pas les moyens de gérer les défis sécuritaires individuellement. Sur le continent, nous avons les cadres et les compétences pour prendre en charge les questions de défense et de sécurité. Il a ainsi été noté qu’aujourd’hui, l’Afrique ne manque pas de volonté politique. Il existe bien des plans et des stratégies en Afrique mais leur mise en œuvre reste problématique. Il nous faut des moyens. Le ministre des Affaires étrangères du Tchad, Moussa Faki, a mentionné, par exemple, à juste titre les deux ans qu’il aura fallu pour mettre en place une force de réaction rapide. Aujourd’hui, il nous faut des forces régionales panafricaines. Comme le disait Mandela, « C’est impossible tant que cela n’a pas été fait ».

Je souhaite pour finir citer une phrase que j’ai entendue récemment : « l’Occident a perdu le monopole de l’avenir, l’Afrique peut créer de nouvelles modernités » Il suffit d’avoir le courage et l’audace.

Merci beaucoup.

Discours de clôture…par Sem Mohamed Boun Abdallah Dionne Premier ministre du Sénégal

Mesdames, Messieurs,

Je souhaite avant tout vous dire au terme de cette deuxième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, toute la satisfaction du chef de l’État, SEM Macky Sall, pour l’engagement et l’intérêt dont la communauté que nous formons désormais a fait preuve durant ces deux jours d’intenses et de fructueuses réflexions.

Je tiens à saluer l’organisation parfaite de cette édition qui a enregistré un taux de participation record d’environ huit cents personnes, je dirais même mille personnes si je m’en fie aux chiffres énoncés hier par le ministre d’État Cheikh Tidiane Gadio. Par la même occasion, permettez-moi de vous féliciter au nom du chef de l’État, le Président Macky Sall et de remercier nos partenaires, en particulier, la France, mais aussi le Japon, la République de Corée, la Chine, le Qatar, la Suisse, les Pays-Bas, la Norvège ainsi que l’ensemble des pays amis, la Commission de l’Union africaine, la CEDEAO, l’UMOA, l’Organisation des Nations unies et toutes les organisations internationales et régionales, pour le soutien précieux qu’ils ont apporté à la réussite de cette deuxième édition du Forum.

Mes félicitations vont aussi aux différents partenaires de la société civile, du milieu académique et du secteur privé qui n’ont ménagé aucun effort pour que les objectifs attendus de ce Forum, soient atteints avec succès. Je souhaite donner une mention spéciale, bien entendu, à notre ministre des Affaires étrangères, SEM Mankeur Ndiaye, et à toute son équipe sous la tutelle duquel est placé le Forum. Un grand merci également à l’Institut panafricain de stratégies (IPS), que dirige notre compatriote Cheikh Tidiane Gadio et à la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS), ainsi qu’à l’ensemble de leurs collaborateurs qui nous accompagnent depuis le début avec le professionnalisme et le dévouement qui les distinguent.

Cet élan solidaire entre les États, les diplomates, les forces de défense et de sécurité, les organisations non-gouvernementales et les centres d’intelligence, les journalistes et les milieux académiques est la meilleure illustration de la cause commune indispensable pour endiguer le fléau du terrorisme et de ses phénomènes connexes afin que l’Afrique, notre Afrique, en ce qui la concerne relève les défis de la paix, de la sécurité et du développement.

C’est assurément dans cet esprit d’ouverture et de dialogue qui est l’essence, l’ADN même, du Forum de Dakar que s’inscrivait la volonté du Président de la République du Sénégal quand il prenait l’initiative de prolonger le sommet de l’Élysée de 2013 sur la paix et la sécurité en Afrique pour en faire le modèle de notre Forum. Il souhaitait par ce biais que soit approfondie la réflexion autour des enjeux sécuritaires afin de dégager des recommandations pertinentes dont la mise en œuvre devra aider à asseoir et à préserver une paix et une sécurité durables, socles de tout développement économique et social.

Il me plaît également de constater que cet esprit de générosité et de partage que je sollicitais l’année dernière lors de mon discours d’ouverture, que j’avais eu à prononcer au nom du Chef de l’État, a irrigué vos travaux. En effet, vous avez abordé sans complaisance et avec beaucoup de lucidité les différents points inscrits à l’ordre du jour de cette édition, qui ont bénéficié de l’éclairage averti des panélistes et des experts ici présents.

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Le panel de haut niveau sous la présidence du Chef de l’État, les trois séances plénières, les trois conférences, ainsi que les neuf ateliers ont dû refuser du monde, ce qui témoigne de l’ardeur dont vous avez fait montre pour ne laisser de côté aucune préoccupation sur les sujets brûlants qui nous préoccupent tous ici. Je relève les efforts que vous avez également consentis, la qualité et l’actualité des trois thèmes du Forum à savoir, l’évolution des risques sécuritaires et des menaces, les réponses africaines et les nouvelles formes d’initiatives de la communauté internationale à cet égard et enfin, comment renouveler le soutien international en faveur de la sécurité en Afrique.

Mesdames, Messieurs, vos échanges fructueux à la suite de ceux que vous aviez eus au cours de la première édition du Forum de Dakar, permettront d’engendrer, d’enrichir et de consolider les enseignements tirés autour de l’impératif de prévenir et de résoudre les conflits en Afrique et ceci de manière holistique. En effet, les défis qui se posent étant globaux, il nous faut envisager les ruptures indispensables et les continuités nécessaires aptes à parfaire nos actions sur le chemin du progrès.

À titre préventif, il s’agira de poursuivre les efforts respectifs menés jusque-là dans le cadre de la démocratie, de l’état de droit et de la bonne gouvernance, de la lutte contre la pauvreté, du renforcement de l’accès à l’éducation et la santé, de la promotion des droits de l’homme, de la création d’emplois pour les jeunes, du combat contre l’endoctrinement de ces derniers au nom de prétendus préceptes religieux et de la promotion de la culture de la paix et de la tolérance, mais aussi du renforcement de la coopération en matière de renseignements, qui n’est plus un mot tabou, et de la gestion des mouvements transfrontaliers sans entrave bien entendu, aux politiques d’intégration en cours en Afrique. À titre curatif, il conviendrait de continuer la réflexion autour de la meilleure manière de procéder en termes de partenariats tant sur le plan multilatéral que bilatéral, au renforcement de l’architecture africaine de paix et de sécurité, un outil essentiel au niveau continental d’adaptation aux opérations de maintien de la paix, de modernisation des forces de défense et de sécurité et de sécurisation de nos frontières.

Mesdames, Messieurs,

Avec l’institutionnalisation de notre Forum, nous formons aujourd’hui et désormais une communauté.

Je ne doute point que nous serons encore plus nombreux dans les prochaines années au regard de notre détermination en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique. Cette mobilisation dans la durée sera un atout certain pour éviter de traiter les symptômes et de laisser de côté la maladie comme le soulignait hier SEM le Président

Macky Sall autour du panel de haut niveau de ce Forum. En tout cas, par ma voix, le Sénégal réitère son engagement ferme à contribuer à la lutte contre le terrorisme qui sera une de ses priorités dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité où il vient d’être élu comme membre non-permanent pour la période 2016-2017. Il en sera de même par les autorités compétentes de nos pays respectifs qui veilleront au traitement approprié des conclusions majeures ressorties de la trame des deux éditions du Forum de Dakar.

Je déclare à présent clos les travaux de la deuxième édition.

LE FORUM DE DAKAR 2015

Dakar dans la presse

Les partenaires

Les organisateurs

les intervenants du Forum 2015

Liste des participants

Dakar en ligne

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LE 2E FORUM SUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ EN AFRIQUE OUVRE À DAKARRFI - 9 novembre 2015

À Dakar, s’ouvre ce lundi 9 novembre la seconde édition du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique. (…) « Nous n’avons pas voulu faire de ce forum une réunion de chefs d’État. Nous avons voulu que ce forum soit le cadre d’un échange libre », souligne le maître de cérémonie, Mankeur Ndiaye, Ministre sénégalais des Affaires étrangères.

Co-organisateur de ce forum, notamment en appui financier, l’État français, est représenté par Jean Yves Le Drian, le ministre de la Défense. « Le thème reste malheureusement tout à fait d’actualité. Ce forum s’installe dans le paysage de la réflexion sur la sécurité et la paix qui donne aujourd’hui des résultats. Et je souhaite que ces deux jours soient deux jours d’initiatives pour l’Afrique que nous aimons tous beaucoup. »

Pour le grand ordonnateur de ce forum, l’homme politique sénégalais Cheich Tidiane Gaido, l’un des débats les plus importants por-tera sur la capacité des États africains à s’allier dans la lutte contre le terrorisme. « Si l’Afrique ne se met pas en première ligne, y compris ses amis qui veulent la soutenir ne pourront pas faire le travail à sa place. Et ensuite si les partenaires internationaux sont d’accord pour qu’on mette en place des forces régionales africaines. C’est à peu près ça, je crois, les grands objectifs de ce forum ». (…)

PAIX ET SÉCURITÉ : STRATÉGIE AFRICAINEBBC Afrique - 9 novembre 2015

La capitale sénégalaise accueille aujourd’hui la deuxième rencontre du Forum international sur la Paix et la Sécurité en Afrique. (…) La rencontre a pour objectif de développer des échanges et des contacts directs entre les acteurs concernés mais aussi d’approfondir le dialogue stratégique entre les Africains et leurs partenaires internationaux.

Lors de ce forum plusieurs points devraient être évoqués dont la lutte contre le terrorisme, la pré-vention des crises, la sécurité maritime ou encore

la problématique de la migration. Autant de thèmes actualité alors que des groupes armés sévissent toujours au Mali, Boko Haram, dans la zone du lac Tchad et que les candidats au départ pour l’Europe se font de plus en plus nombreux. (…)

LUTTE CONTRE LE TERRORISME EN AFRIQUE – MACKY TROUVE LES FORMES TRADITIONNELLES « PEU OPÉRATIONNELLES »SEN360 - Mariama Diémè 10/11/2015

Les formes traditionnelles de prévention et de maintien de la paix en Afrique sont « peu opéra-tionnelles », a dit le président sénégalais Macky Sall, lors du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité, lundi à Dakar.

« Nos défis en la matière sont nombreux, surtout que le terrorisme a tendance à se sanctuariser en Afrique, parce que ses cerveaux, agissant en réseaux, considèrent le continent comme le ventre mou du système international », a déploré Macky Sall. (…)

« Lutter efficacement contre le terrorisme en Afrique, c’est aussi développer des solutions ré-gionales, dans une approche qui concilie le souci d’ouverture des frontières inhérent au processus d’intégration et l’impératif de vigilance qu’im-pose la lutte contre la criminalité transnationale et le terrorisme », a-t-il ajouté.

Il a également affirmé à cette occasion qu’il faut donc « renforcer » la collaboration entre les services des pays africains en matière d’échange d’informations, de collecte de données et de surveillance des réseaux de la criminalité trans-frontalière.

LE FORUM DE DAKAR POUR LA MISE EN PLACE D’UNE VÉRITABLE FORCE MILITAIRE PANAFRICAINEAgence congolaise de presse - Kinshasa – 10 novembre 2015

(…) Dans son message, le président du Séné-gal Macky Sall a dit : « Ce qui a changé, c’est la perception que nous avons de la sécurité du continent. Il y a quelques années, le débat même était prohibé, le fait de parler de défense

et d’action militaire. Aujourd’hui, il est établi que l’on ne peut pas parler de développement sans sécurité, sans paix et sans stabilité ». C’est dans ce contexte que ce 2e Forum a retenu comme l’un des thèmes principaux dans les discussions, la protection des frontières maritimes, notam-ment celle des frontières terrestres de la zone Sahel-Sahara où cinq pays de la région ont commencé à travailler ensemble. Les autres questions sur la menace de Boko Haram au Nigéria, la crise en Libye et le terrorisme ne seront pas escamotées. (…)

SMAÏL CHERGUI : « LA SÉCURITÉ EN AFRIQUE, C’EST LE TRAVAIL DES AFRICAINS »Propos recueillis à Dakar par l’Opinion - Pascal Airault – 11 novembre 2015

La deuxième édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s’est tenue les 9 et 10 novembre à Dakar, a permis de faire le point sur les crises du continent, sur les réponses apportées par les armées régio-nales et leurs partenaires extérieurs comme la France. Présent à cet événement, le Com-missaire de l’Union africaine à la paix et à la sécurité, l’Algérien Smaïl Chergui, plaide pour une implication plus grande des Africains dans la résolution des conflits.

Smaïl Chergui : « (…) La sécurité de l’Afrique par les Africains est donc possible à condition de trouver de nouvelles solutions de finance-ment. Les dirigeants africains en discutent. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est parvenue à dégager 600 millions de dollars grâce à la mise en place de taxes sur les échanges commerciaux. »

LE GÉNÉRAL LAMINE CISSÉ PRÉCONISE UNE RÉFORME DU SECTEUR DE LA SÉCURITÉAPS Sénégal – Dakar, 10/11/2015

« Au Sénégal, on a besoin de faire la réforme du secteur de sécurité, parce qu’il faut faire une montée en puissance des unités, compte tenu de plusieurs critères. Nos voisins sont nos premiers amis, nos premiers ennemis, cela, tout le monde le connaît en matière de stratégie », a déclaré

l’ancien chef d’état-major général des armées (CEMGA), le général Lamine Cissé.(…) Il intervenait au cours d’un panel organisé dans le cadre du deuxième Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, dont l’édition 2015 porte sur la gouvernance du secteur de la sécurité. (…)

AFRIQUE, QUELLE FEUILLE DE ROUTE POUR UNE SORTIE DE CRISE ? La Croix - François d’Alançon (à Dakar) – 11/11/15

(…) « Le temps long ». C’est un thème récur-rent dans les interventions du général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, réaf-firmé à Dakar, devant le Forum pour la paix et la sécurité en Afrique des 9 et 10 novembre : la nécessité d’inscrire l’action militaire dans la durée. « L’histoire nous montre que la résolution d’une crise demande en moyenne une quinzaine d’années », insiste le plus haut gradé français, en ajoutant : « Gagner la guerre ne suffit pas, il faut aussi gagner la paix », ce qui implique de « gagner la bataille de la gouvernance et du développement ». (…) Gouvernance ? Dévelop-pement ? Au fil des conférences et des ateliers du Forum de Dakar, les intervenants n’ont cessé d’insister sur cette dimension, comme si c’était la pièce manquante du puzzle. (…)

UN ANCIEN MINISTRE SÉNÉGALAIS DES AE PRÉCONISE LA CRÉATION D’UNE BASE MILITAIRE PANAFRICAINE CONTRE LE TERRORISMEXinhua - 10 novembre 2015

« Il faut une armée panafricaine pour mieux lutter contre le terrorisme. Nos armées seules, faute de moyens, ne peuvent à elles seules faire face au terrorisme. Je pense qu’il nous faut une base militaire panafricaine », a indiqué l’an-cien ministre sénégalais des Affaires étran-gères, Cheikh Tidiane Gadio, à la presse avant l’ouverture lundi de la deuxième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. L’ancien ministre a esti-mé que l’Afrique ne doit pas uniquement se baser sur l’aide des partenaires occidentaux pour assurer sa sécurité. Elle doit s’organiser, mettre en place une base militaire panafricaine « capable de défendre le continent ».

RENSEIGNEMENT : LE FORUM DE DAKAR, UN MUSTJeune Afrique - 16 novembre 2015

La communauté française du renseignement n’a pas snobé le récent Forum de Dakar sur la paix et la sécurité (9-10 novembre).

La plupart des six services qui la composent y étaient représentés, dont deux au plus haut niveau. Les généraux Jean-François Hogard, patron de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), le service de contre-ingérence au sein des forces armées, et Christophe Gomart, de la Direction du renseignement militaire (DRM), ont multiplié les rencontres avec les responsables des services maliens, mauritaniens et tchadiens.

« On a besoin de vous, vous avez besoin de nous », leur ont-ils expliqué. Également de la partie : le diplomate Didier Le Bret, qui, depuis le mois de juin, occupe à l’Élysée le poste stra-tégique de coordonnateur national du renseigne-ment. Il a profité du forum pour réunir autour d’une table les représentants des pays concernés par la menace Boko Haram, un dossier qu’il suit de près.

BOKO HARAM : LES SERVICES DE RENSEIGNEMENT RENFORCENT LEUR COORDINATIONLe Figaro – Alain Barluet, envoyé spécial à Dakar –

19/11/2015

(…) Encouragés par la détermination du nouveau président nigérian, Muhammadu Buhari, les pays occidentaux, dont la France, sont convenus d’accroître leur aide en matière de renseignement au profit des pays du lac Tchad et d’appuyer leurs efforts pour se coordonner.

« Le vrai sujet d’inquiétude pour les pays africains, c’est Boko Haram, et leur demande en matière de renseignement est forte », explique un res-ponsable du renseignement français présent la semaine dernière au Forum sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tenait la semaine dernière à Dakar.En marge de cet événement, de nombreux contacts ont eu lieu entre des responsables

militaires français, dont le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, et leurs homologues de la Force multinationale mixte (FMM), mise en place l’été dernier entre le Nigéria, le Tchad, le Cameroun, le Bénin pour combattre Boko Haram. « L’absence d’effort coordonné de notre part a beaucoup encouragé nos adver-saires », concède le général nigérian Ilyah Isah Abbah, qui commande la FMM.

FORUM INTERNATIONAL DE DAKAR : « AUCUN PAYS SEUL NE PEUT VAINCRE LE TERRORISME… LE TOUT MILITAIRE NE SUFFIT PAS AUSSI… »Malijet – Abdoulaye Diakité, envoyé spécial à Dakar – 9 novembre 2015

Les travaux de la 2e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique se sont ouverts ce lundi 9 novembre 2015 au King Fadh Palace de Dakar, au Sénégal. (…)

Le chef d’État-major des armées françaises, le général Pierre de Villiers, (…) a développé trois approches pour lutter contre la menace : maintenir l’attention au temps long, c’est-à-dire développer des actions dans la durée. La deuxième, c’est le respect du droit international et en troisième position l’approche globale qui permet de mettre les efforts en synergie. Le général de Villiers a expliqué que le tout militaire ne suffit pas. L’action militaire doit être soutenue par les actions de développement afin que les jeunes désespérés ne soient pas tentés par la sirène des terroristes. « Lorsque la force avance, la violence recule, et quand le dialogue avance, la paix avance », a-t-il conclu.

Elissa Slotkin, assistante à la sécurité au département de la Défense des États-Unis a été un peu plus claire : un seul pays ne peut combattre le terrorisme. (…) Aussi, selon l’Américaine, il n’y a pas une solution universelle dans la lutte contre le terrorisme. À chaque cas, son approche.

SÉNÉGAL : LE TERRORISME EN AFRIQUE, ENJEU D’UN FORUM À DAKARRFI - 9 novembre 2015

(…) Tout l’intérêt de ce forum, c’est la liberté de ton. Homme-orchestre de ce premier débat, Tiéman Coulibaly, le ministre malien de la Dé-

DAKAR DANS LA PRESSE

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

fense, estime que les mouvements djihadistes ont désormais un véritable projet politique : « Le terrorisme est une réalité et il a un projet politique. Ce qui se passe sur le continent au-jourd’hui interpelle à plus d’un titre, car ce projet politique nous pose, en effet, un défi sécuritaire et militaire. Mais il pose aussi un défi économique, il pose un défi social » (…)

« Combattre militairement oui, mais il faut aussi penser au développement », réplique le chef de la Minsuma, force des Nations unies au Mali, Mongi Hamdi : « L’acheminement de l’eau et de l’électricité aux régions déshéritées constitue une étape importante pour le partage des dividendes de la paix. Il n’y a pas de développement sans sécurité, il n’y a pas de sécurité sans dévelop-pement ». (…)

ALIOUNE SALL : L'ACTION CONTRE LE TERRORISME « DOIT S’INSCRIRE DANS LA DURÉE »RFI - Guillaume Thibault – 10 novembre 2015

Le forum Paix et sécurité se termine ce soir à Dakar. Depuis hier, lundi 9 novembre, 800 personnes y participent. Experts, militaires, classe politique, chercheurs sont présents. L’idée de l’État sénégalais est d’organiser des échanges informels pour que les idées, les débats soient poussés, libérer la parole, sortir des clichés. Le chercheur Alioune Sall, directeur exécutif de l’Institut des futurs africains basé à Pretoria essaye justement de faire entendre, de proposer une autre vision que la vision purement militaire, sur l’impact du terrorisme en Afrique et les solutions pour le réduire. (…)

RFI : On vous a entendu en salle plénière très critique avec ce qui est dit, notamment avec peut-être cette vision arriérée du terrorisme. Expliquez-nous.

Alioune Sall : (…) j’étais quand même heureux d’entendre des responsables civils et militaires dire que la lutte contre le terrorisme devait être inscrite dans la durée, qu’il n’y avait pas de so-lution militaire, purement militaire à la lutte contre le terrorisme. J’ai dit que cela me paraissait être des réflexions qui allaient dans la bonne direction. L’action doit s’inscrire dans la durée. Il faut faire du temps son allié parce que les transformations structurelles, par lesquelles se

définit le développement, demandent du temps, prendront du temps (…)Ça pour vous, c’est nouveau ?C’est quelque chose que l’on entendait rare-ment dans des rencontres comme celle-ci où généralement les préoccupations sécuritaires prennent le dessus sur toute autre considé-ration. (…)

FORUM DE DAKAR SUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ EN AFRIQUE : LE SÉNÉGAL RÉITÈRE SON « ENGAGEMENT FERME » À LUTTER CONTRE LE TERRORISME Maghreb Arab Press, Dakar – 10 nov. 2015

Le combat contre ce fléau sera l’une des priorités du Sénégal dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité des Nations unies où il vient d’être élu en tant que membre non permanent pour la période 2016-2017, a affirmé le Premier ministre, Mahammad Dionne, à la clôture du forum international sur la paix et la sécurité en Afrique tenu à Dakar du 9 au 10 novembre.

(…) Le forum de Dakar s’est penché sur des sujets les plus brûlants de l’heure ayant trait notamment au partenariat international, la pi-raterie maritime, les enjeux de la migration et la lutte antiterrorisme. Sur ce dernier point, les panélistes ont insisté sur le fait que l’Afrique doit prendre en charge sa sécurité et le premier pas à faire dans ce sens consiste à mutualiser les efforts et à rompre le cercle vicieux dans lequel les questions de la défense et de la sécurité en Afrique sont inscrites.

LUTTE CONTRE LE TERRORISME EN AFRIQUE : RÉSISTER À L’INSTINCT GRÉGAIRELe Monde.fr – Gilles Olakounlé Yabi, économiste et analyste politique –24.11.2015

Les attentats de Paris se sont produits trois jours seulement après la fin du deuxième Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, dont le thème principal était « les défis du terrorisme en Afrique ». Très largement inspiré et organisé par le gouvernement français, le ministère de la défense en tête, ce grand rendez-vous a été l’occasion pour tous les intervenants d’affirmer

qu’aucun pays n’était à l’abri du terrorisme et que la réponse au terrorisme devait être globale. À Dakar, on a beaucoup parlé de radicalisation religieuse, de financement illicite des groupes terroristes, de coopération régionale au Sahel et au-delà, des besoins des forces armées de la région et de ce que les partenaires principaux dans le domaine de la sécurité, la France, les États-Unis, l’Europe, pouvaient apporter aux États africains. (…)

MUNGUNO, OTHERS SEEK JOINT EFFORT OF SAHEL REGION AGAINST TERRORISMThe Guardian Nigeria – Victoria Ojugbana, Dakar, Senegal – November 10, 2015

(…) The National Security Adviser of Nigeria, General Mohammed Babagana Munguno, who stated this need while speaking on the challenges raised by security at the opening session of the two-day Dakar International Forum on Peace and Security in Africa, said: “Countries in the Sahel region face vulnerabilities exacerbated by the rising threat of extremism and transnational effect.” (…)

While appealing to the international community for aid in this area, Munguno said: “I would like to appeal to the representatives of these countries to please continue to encourage your governments to work hand in hand with your organisation to crush these criminals wherever they are. The pervasiveness of terrorism in Africa presents a challenge to peace, security and stability.” Increasing alliances between other networks have produced the potential to destabilise states and positions of anarchy.

The Dakar International Forum on Peace and Security in Africa condemned the activities of the terrorists in Nigeria known as Boko Haram, Al-shabaab in Mali, the Chad, Senegal, Came-roun, Kenya among other African nations. (…)

LA CRAINTE D’UN NOUVEAU FRONT OUVERT AU SUD DE LA LIBYE Le Monde – Nathalie Guibert – 16 novembre 2015

(…) « Daech [acronyme arabe de l’EI] cherche des troupes nouvelles pour aller vers le sud. C’est ce qu’ils feront si on ne les empêche pas », a

souligné une source française de haut niveau, en marge du deuxième Forum pour la sécurité en Afrique, tenu à Dakar les 9 et 10 novembre.

En Libye, ont constaté les responsables réu-nis à Dakar, l’EI n’est pas combattu : il s’installe chaque jour davantage dans les vides créés par la concurrence des clans qui luttent pour le pouvoir à Tripoli, Benghazi et Tobrouk, et qui n’ont pas encore trouvé un accord sous la médiation de l’ONU.(…)

Un autre motif d’inquiétude est apparu dans les conversations à Dakar : des combattants africains liés à l’EI en Irak et en Syrie sont en train de rentrer sur le continent. (…)

LE SAHEL CRAINT LA CONTAGION DE L’EXTRÉMISME RELIGIEUX VIA LA LIBYE Les Échos – Anne Bauer – 11 novembre 2015

La France, dont la force militaire est plus que jamais présente au Sahel et en Afrique de l’Ouest, compte sur une mobilisation accrue des États africains pour enclencher de réelles coopéra-tions militaires entre eux afin de lutter contre le terrorisme.

Réunis pour la deuxième édition du Forum de Dakar sur la sécurité et la paix en Afrique, nombre de ministres, de militaires et de chercheurs afri-cains ont fait part de leur inquiétude face à la progression de l’insécurité au Nigéria, en Afrique de l’Ouest et dans la zone du Sahel, et de leur désarroi face à la radicalisation d’une partie de la jeunesse séduite par les mouvements terroristes, notamment par Boko Haram. Le chaos libyen et les routes qu’il a ouvert à tous les trafics (drogue, arme, êtres humains, etc.) est aussi la préoccupation numéro un des États voisins du Sud. (…)

« Les forces de maintien de la paix de l’ONU sont devenues un modèle inefficace face à des groupes sans foi, ni loi et surarmé », a mis en garde le président du Sénégal Macki Sall, en ouverture du Forum, une rencontre initiée par la France et son ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui compte sur ce lieu de débat pour créer peu à peu une « culture de la sécurité », afin que les Africains s’emparent eux-mêmes des enjeux de la lutte contre le terrorisme.

« IL FAUT EMPÊCHER TOUTE JONCTION ENTRE BOKO HARAM ET L’ÉTAT ISLAMIQUE EN LIBYE » Le Monde.fr – Propos recueillis par Joan Tilouine (Dakar, envoyé spécial) – 11 novembre 2015

Commissaire pour la paix et la sécurité de l’Union africaine (ua), l’Algérien Smaïl Cher-gui a assisté lundi 9 et mardi 10 novembre au Forum pour la sécurité et la paix en Afrique. selon lui, le développement de l’architecture sécuritaire africaine est encourageant malgré le manque de moyens pour affronter les menaces posées par le terrorisme. (…)

Le Monde : À la tribune du Forum de Dakar, le mi-nistre des affaires étrangères tchadien, Moussa Faki Mahamat, a exprimé le besoin d’un engagement régional et continental renforcé, de même que le déblocage de financements internationaux…

Smaïl Chergui : Certains États africains qui com-battent le terrorisme de Boko Haram se sentent effectivement peu aidés par la communauté internationale. Surtout dans un contexte écono-mique marqué par la chute du cours du pétrole. Nous travaillons en ce moment à l’organisation d’une conférence des donateurs et à la création de nouvelles forces africaines sur le modèle de la Force mixte multinationale. (…)

TCHAD – MOUSSA FAKI MAHAMAT : « NOUS SAVONS QUE BOKO HARAM A ÉTÉ AMOINDRI »Jeune Afrique – Rémi Carayol, à Dakar –10 novembre 2015

À Dakar, où il a participé les 9 et 10 novembre au Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, a mis l’accent, lors d’une session publique, sur le coût que représente pour son pays la lutte contre les forces djihadistes dans le Sahel. (…)

FORUM DE DAKAR – BOKO HARAM DANS LA LIGNE DE MIRE Paris-Match – François de Labarre 10 novembre 2015

Lors de la deuxième édition du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’est tenue a

Dakar les 8 et 9 novembre, l’accent a été mis sur la lutte contre la secte islamiste Boko Haram.

« Certains ne croyaient pas qu’ils allaient se développer », confiait hier soir en haussant les sourcils une figure du renseignement. Le re-proche s’adressait à ceux qui, dans ce milieu confiné, ont sous-évalué le groupe terroriste qui sévit au Nord du Nigéria et aux alentours du lac Tchad. Cette secte a occupé l’ensemble des discussions pendant cette rencontre à laquelle participaient 1 100 personnes dont de nombreux responsables africains. Avec 17 000 morts et 2,5 millions de personnes déplacées, le bilan de Boko Haram pourrait presque rivaliser avec celui de Daech, auquel une partie des islamistes nigérians a d’ailleurs décidé de s’affilier.

« Boko Haram est à son apogée »En marge du forum, le chef d’État-major de l’armée, Pierre de Villiers, a rencontré pour la première fois son homologue nigérian. L’objectif pour l’armée française est d’accompagner la force mixte qui combattra Boko Haram dans le Nord du Nigéria en fournissant du renseigne-ment, des formations et plus si affinités. (…) Les héros des guerres africaines contre le terrorisme sont… les Africains eux-mêmes. C’est tout l’objet d’un Forum dédié aux Africains, où Jean-Yves Le Drian a insisté sur l’importance d’aider les États à se doter « d’armées pas de clans ni de tribus, mais au service de l’État ». Sur ce point le Tchad sert de modèle, l’engagement de son armée a été largement applaudi.

AUTOUR DU LAC TCHAD, BOKO HARAM A MIS EN PLACE « UNE PRÉDATION AGRICOLE TOTALE » Libération – Jean-Louis Le Touzet – 19 novembre 2015

Le groupe terroriste nigérian, qui a prêté allé-geance à l’EI, taxe toutes les étapes de la « Route du poisson » pour financer ses activités.

C’est dans la zone asséchée du Lac Tchad, au pli des frontières du Nigéria, du Niger, du Tchad et du Cameroun, que la secte Boko Haram, récemment affiliée à l’État islamique, se serait repliée. (…) « Cette zone du lac peu contrôlée a toujours posé des problèmes de sécurité à tous les pays voisins », expliquait la semaine dernière le colonel nigérien Mahamadou Abou Tarka. Président de la Haute Autorité à la consolidation

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

de la paix à Niamey, il s’exprimait lors d’un atelier sur « la lutte contre les financements illicites et les réseaux transnationaux », au Forum de Dakar sur la paix et la sécurité.

Pour la première fois, des informations ont fil-tré sur le financement de Boko Haram. Nous sommes loin des extractions de pétrole et des sociétés-écrans de l’État islamique, mais « dans une prédation agricole totale », selon l’officier. (…)

MALI : S. BOUBEYE MAÏGA : « IL FAUT QUE NOUS AYONS UNE ARMÉE QUI INCARNE L’IDENTITÉ DU PAYS »Par maliweb -18 novembre 2015

Sahelien.com : Vous revenez du forum sur la paix et la sécurité à Dakar, quelles sont les résolutions de ce forum ?

Soumeylou Boubèye Maïga : Le forum a fait l’état des lieux de la sécurité dans le Sahel, d’une manière générale. On a parlé du terrorisme et de ses multiples formes, et aussi du financement des actions de lutte contre le terrorisme, notamment Boko Haram. On a fait le point sur les efforts qui sont faits au niveau du continent, pour voir si ce sont des efforts adéquats et adaptés. Mais l’idée générale du forum est, que les Africains puissent s’approprier la réflexion stratégique sur les ques-tions de sécurité sur le continent, pour que ça ne soit pas seulement, l’apanage des structures et des personnes étrangères au continent. Le forum a fait des recommandations dont la première, est de mutualiser les capacités des pays qui sont concernés par la même menace, ensuite le développement par ces pays d’un certain nombre d’efforts spécifiques, surtout sur le renforcement de leurs capacités à se renseigner et, à gérer la menace sur laquelle ils s’appuient. Et enfin, plus de coopération internationale, mais une coopération dans laquelle les Africains devraient progressivement occuper, une place de plus en plus intéressante, puisque c’est chez eux qu’il y a le théâtre des opérations. (…)

LES FAIBLESSES DE L’ÉTAT MALIEN AU GRAND JOURLibération – Jean-Louis Le Touzet 20 novembre 2015

(…) L’attaque de l’hôtel Radisson, au cœur de Bamako, met une fois de plus en lu-mière la désarticulation de l’État malien. (…) « Comment sécuriser les 7 000 kilomètres de frontières du pays ? » interrogeait justement Abdoullah Coulibaly, le directeur du Forum économique de Bamako dans une intervention le 10 novembre à Dakar, lors du Forum sur la paix et la sécurité. (…)

« Si on ne peut pas sécuriser les frontières et mettre la main sur des flux financiers et des armes qui alimentent ces groupes, en revanche, il serait peut-être intéressant de regarder ce qui se passe parfois au sein même des antichambres des ministères de la région », pointait un cher-cheur français au Forum de Dakar. En réaction à cette sortie saisissante, un ancien ministre malien présent avait souri. Mais il est difficile d’écarter « le nerf de la guerre » du terrorisme sahélien : « L’argent du trafic de drogue », selon un observateur averti. (…)

CONTRIBUTION DE L’ALGÉRIE À LA PAIX AU MALI, UN « ENRICHISSEMENT » DE LA PRATIQUE DE MÉDIATIONAPS Algérie – 10 novembre 2015

DAKAR - La contribution « qualitative » de l’Algérie à l’œuvre de paix et de réconciliation au Mali constitue un « enrichissement » de la doctrine et de la pratique de la médiation, a affirmé lundi à Dakar le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra (…) dans une allocution prononcée au Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique.

(…) « Avec le risque toujours perceptible de résurgence du phénomène des coups d’État militaires, et avec également la menace qui pèse sur l’intégrité territoriale de pays africains fragiles en contravention du principe cardinal de l’intangibilité des frontières héritées lors de leur accession à l’indépendance, avec enfin les défis inhérents aux mouvements migratoires et aux problèmes environnementaux y compris les changements climatiques, les champs sont nombreux où les médiations africaines sont appelées à se déployer en mobilisant les vastes réservoirs de sagesse », a souligné M. Lamamra dans son allocution.

MACKY SALL : « NOUS NE SAURIONS ACCEPTER QU’ON VIENNE NOUS IMPO-SER UNE AUTRE FORME DE RELIGION »Le Point Afrique – Joséphine Johnson – 10 novembre 2015

Mission réussie pour le Forum Paix et Sécurité de Dakar, dont l’un des principaux objectifs a aussi été de libérer la parole. C’est la seconde édition de ces rencontres qui réunissent au Sénégal chercheurs, militaires, diplomates et classe politique. Et l’hôte qui reçoit n’est autre que le président sénégalais Macky Sall. En ouvrant le second débat lundi, il a provoqué un véritable électrochoc chez les participants et, bien entendu, dans les médias. Connu pour ses prises de position en faveur d’une pratique tolérante de la religion, le chef de l’État séné-galais a interpellé directement ses pairs. (…)

S’organiser sur le plan des médias et du ren-seignement

Co-organisatrice du Forum de Dakar, la France était représentée par Jean-Yves Le Drian, Mi-nistre français de la Défense. Il a aussi plaidé pour une promotion de l’islam modéré, en riposte à la propagande djihadiste sur les réseaux so-ciaux. « Il va falloir que les acteurs se concertent pour mettre en œuvre une vraie synergie de médiatisation théologique de l’islam modéré et pour répondre à l’offensive caricaturale mais hautement technologique utilisée par les groupes terroristes », a-t-il souligné. En écho, le président sénégalais a insisté sur la nécessité d’échan-ger plus de renseignements entre les pays du Sahel alors que les groupes armés islamistes ne connaissent pas de frontières. (…)

POURQUOI DOIT-ON AIDER L’AFRIQUE CONTRE L’ISLAMISME ? JDD – 21 novembre 2015

François Clemenceau, rédacteur en chef au JDD, revient, à l’occasion de son Grand angle diplo de la semaine, sur le 2e Forum de Dakar sur la paix et la sécurité qui s’est tenu la semaine dernière, avant les attentats de Paris et la prise d’otages meurtrière à Bamako :

« Le 2e Forum de Dakar sur la paix et la sécurité qui s’est achevé au Sénégal mardi 10 novembre dernier a mis en lumière une angoisse collective

face à un sujet qui a longtemps été tabou, celui de l’islamisation des sociétés africaines. Un défi que plus aucun pays ne peut résoudre seul, sur-tout lorsqu’il se transforme en menace terroriste.

Il y a dix-huit mois, le président sénégalais Macky Sall estimait lors d’une interview au JDD que l’islam sénégalais était un rempart contre les intégrismes venus d’ailleurs. Et pourtant, à la veille de ce Forum il a fait arrêter plusieurs prédicateurs pour activité terroriste. Pour lui, la répression ou les interventions militaires au Sahel ne suffiront pas. Sans développement économique, sans jus-tice sociale, sans éducation, les jeunes africains resteront tentés par l’aventure de la migration ou du terrorisme, fut-ce au péril de leur vie. » (…)

FORUM INTERNATIONAL SUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ : MOBILISATION GÉNÉRALE DE LA SOCIÉTÉ CONTRE L’EXTRÉMISME RELIGIEUX LE SOLEIL – Propos recueillis par Ibrahima Khaliloullah Ndiaye – 10 novembre 2015

La 2e édition du Forum international sur la sécurité et la paix de Dakar s’est ouverte hier. Une occasion, pour le président sénégalais, d’appeler à une formation théologique des guides religieux pour qu’ils ne tombent ou versent pas dans le terrorisme. (…) Invitant la classe politique et la société civile à être à l’avant-garde du combat, il a aussi exhorté à repenser les opérations de paix onusiennes. (…)

Le président sénégalais Macky Sall a mis, hier, un ensemble de mesures dans la corbeille en perspective de la lutte contre le terrorisme et l’instabilité à l’occasion du panel de haut niveau de la 2e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité. (…)

SENEGAL’S SALL SEEKS “TOLERANT ISLAM” Vanguard Nigeria – Nov. 10, 2015

Senegal’s President Macky Sall on Mon-day called for African countries to promote a “tolerant Islam” and share intelligence to combat jihadist groups across the continent.

“We must develop a philosophical and theolo-gical discourse, training imams with a sense of a tolerant Islam,” he said, speaking at the Dakar

International Form on Peace and Security in the Senegalese capital.

“We cannot allow them to impose another form of religion” with practices that “do not correspond to our traditions or our conceptions of Islam”, he said.

“We must have the courage to fight this excessive form” of Islam, Sall added.

The president’s remarks echoed those made by French Defence Minister Jean-Yves Le Drian who also called for the promotion of moderate interpretations of Islam, and for Islamist propa-ganda over social media to be fought.

Sall also pushed for better intelligence sharing between the countries of the Sahel in an effort to combat regional militant groups.

VOILE INTEGRAL, PRÊCHES DANS LES MOSQUÉES, ETC. : LE GÉNÉRAL MACKY OUVRE UN NOUVEAU FRONTLe Quotidien – Dieynaba Kane – 10 novembre 2015

Au Forum sur la paix et la sécurité de Dakar, le Président Macky Sall a enfilé le treillis du général prêt à aller au front avec ses troupes. Toute une posture radicale pour se dresser contre des ennemis nouveaux, dans un contexte de lutte contre le terrorisme. Ce nouveau front ouvert par le général Sall est constitué par le port du voile intégral, une bonne formation des imams en vue d’asseoir un islam tolérant et modéré au Sénégal et, enfin, un certain type de discours des hommes politiques liés aux dernières arrestations opérées chez des imams et ayant des soubassements politiciens. (…)

À DAKAR, LA FRANCE ORGANISE LA DÉFENSE DE L’AFRIQUE Jeune Afrique – Romain Mielcarek 10-11-2015

Au Forum de Dakar, la France se montre particulièrement active. Il s’agit pour Paris de convaincre tous ses partenaires africains de s’engager toujours plus dans la sécurité collective. Renseignement, conseil, formation, etc., les Français multiplient les initiatives pour organiser la défense des pays du continent... Et la leur. (…)

En Afrique, la France est presque sur tous les fronts et cherche à mobiliser au maximum les forces locales. La Force multinationale mixte, en cours de mobilisation pour lutter contre Boko Haram, a été l’une des priorités françaises au cours de ce Forum. Elle a déjà bénéficié des apports en renseignement de Paris. Un haut responsable militaire français assure ainsi que des informations d’une rare qualité, notamment sous la forme d’images satellitaires, ont été remises aussi bien aux Nigérians qu’aux Tchadiens. Ici aussi, la collaboration est le mot d’ordre : « Les Africains apportent du renseignement humain et nous apportons du renseignement technique, explique un autre militaire français. Ce n’est pas du renseignement de même nature. » (…)

Paris cherche à mettre en place ce type de collaborations dans tous les secteurs. Jean-Yves Le Drian a ainsi pu discuter avec plusieurs de ses homologues de la piraterie dans le Golfe de Guinée. Il s’agit d’aider les différents pays à communiquer et à collaborer entre eux, les militaires français formant des spécialistes et conseillant les marines locales. « Le rôle d’un forum comme celui-ci, note le ministre de la Défense français, c’est de renforcer la prise de conscience et d’aider à ce qu’il y ait une coordination des acteurs. » (…)

LE FORUM DE DAKAR SUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ EST UNE RÉUSSITE, SELON JEAN-YVES LE DRIANAPS Sénégal – Dakar 10/11/2015

(…) « L’ensemble des retours que nous pouvons avoir, montre à la fois la force et la qualité de ce second forum qui apparaît comme une réussite », a-t-il dit lors d’une conférence de presse. (…)

Pour le ministre français de la Défense, le Forum est une « satisfaction » en raison de « la qualité des échanges » entre participants.

« L’histoire de ce forum est un pari que nous avons engagé l’année dernière pour faire en sorte qu’à la fois des responsables politiques, respon-sables militaires, diplomates, des experts universi-taires (puissent) constituer une culture de sécurité en Afrique et contribuer à la prise en compte par les Africains de leur propre sécurité », a expliqué Jean Yves Le Drian.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

« Le champ d’influence de ce forum s’est considérablement élargi. Je suis sûr que ça se reproduira l’année prochaine. Il a été décidé en partenariat avec le Sénégal que désormais ce forum aura son annualité », a indiqué le ministre français de la Défense.

« Nous ferons que le forum de Dakar soit le creuset de la sécurité en Afrique », a-t-il ajouté.

SÉCURITÉ DE L’AFRIQUE : LE DRIAN TENTE D’ÉCRIRE LE SCÉNARIO D’UNE COPRODUCTION FRANCO-AFRICAINE L’Opinion – Pascal Airault – 12 novembre 2015

(…) Les équipes de l’hôtel de Brienne, dont le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, ont beaucoup consulté les responsables africains et onusiens lors de la deuxième édition du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’est tenue à Dakar les 10 et 11 novembre.

Dans les salles privatives du Fahd Palace de Dakar, à l’abri des regards indiscrets, les responsables africains se succèdent pour des huis clos avec le ministre français de la Dé-fense et son directeur de cabinet. Jean-Yves le Drian, qui a gagné l’épithète d’« Africain » à la faveur de son engagement sur les théâtres d’opérations, reçoit notamment le président sé-négalais, Macky Sall, le Premier ministre togolais, Komi Selom Klassou, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le ministre malien de la Défense, Tiéman Hubert Coulibaly, une délégation égyptienne, le patron des Casques bleus, le Français Hervé Ladsous.

Son bras droit Cédric Lewandowski, que la presse dépeint en héritier de Jacques Foc-cart (l’ex-M. Afrique du général de Gaulle et de Pompidou), s’entretient, lui, avec le mi-nistre ivoirien de la Défense, Paul Koffi Koffi, le commissaire paix et sécurité de l’Union afri-caine, Smaïl Chergui, et plusieurs représentants et envoyés spéciaux africains de Ban Ki-Moon (Mohamed Ibn Chambas, Monji Hamdi…).

Les deux hommes ont mené, en tout, une quarantaine d’entretiens en milieu de semaine au Sénégal, au cours desquels ils ont essayé de coécrire les scénarios de sortie de crise sur la Libye, le Mali, la Centrafrique ou face à Boko Haram. (…)

CLÔTURE DU FORUM DE DAKAR : « LES CONCLUSIONS SERONT PRISES EN COMPTE », SELON MAHAMMAD DIONNEPressAfrik – Ousmane Demba Kane – 10 novembre 2015

Quand le Président Macky Sall prenait l’initiative de prolonger le sommet de l’Élysée sur la paix et la sécurité en Afrique, de 2013, il escomptait de faire participer les Africains à trouver des solutions pour les problèmes de leur continent. C’est l’avis de Mahammad Boun Abdallah Dionne, le Premier ministre du Sénégal qui procédait à la cérémonie de clôture de la deuxième édition du forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. (…)

Selon lui, ce sommet a permis aux participants « d’aborder sans complaisance et avec lucidité les différents points inscrits à l’ordre du jour de cette édition qui ont bénéficié de l’éclairage averti des panélistes et des experts ». (…)

WILL A WAR ON TERROR WORK IN AFRICA? Mail & Guardian – South Africa Liesl Louw-Vaudran – 11/27/2015

Several hundreds analysts from think tanks across the continent, as well as military ex-perts and high-ranking officials from the UN and the African Union, attended the Dakar International Forum on Peace and Security in Africa conference in Senegal, where Le Drian spoke earlier this month.

The conference focused on challenges raised by terrorism in Africa. Many pointed out that poverty, marginalization and the influence of radical islamist ideology are major factors in driving frustrated young African to join terror groups. (…)

The question was repeatedly asked : why can Africa not tackle its own problems instead of having to rely on foreign intervention ? This may serve to exacerbate the problem rather than solve it, some argued.

LES PARTENAIRES

REPUBLIQUE DU SÉNÉGALUn peuple – Un but – Une foi

Association pour leForum de Dakar

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

L’édition 2015 du Forum de Dakar pour la Paix et la Sécurité en Afrique a confirmé l’inscription de cet événement important dans l’agenda in-ternational du continent africain. Les débats ont témoigné de la volonté des acteurs étatiques et des organisations régionales d’apporter une réflexion prospective large aux grands enjeux de sécurité du continent, dans une vision particuliè-rement pertinente du continuum entre sécurité extérieure et sécurité intérieure.

À ce titre, les réflexions qui ont porté sur la capacité des États à garantir une libre-circulation sécurisée des populations à travers des frontières maîtrisées ont été particulièrement intéressantes.

La qualité et la diversité des responsables pré-sents ont permis de souligner l’importance de ce rendez-vous mais également le rôle moteur joué par la République du Sénégal et son Chef de l’État dans l’animation stratégique de ces sujets.

Le Groupe Imprimerie Nationale, partenaire de plusieurs États du Continent dans la fourniture de documents d’identité sécurisés, a été heureux d’apporter son concours au succès de cette édition et se réjouit de voir le Forum de Dakar s’inscrire dans la durée.

Cette deuxième édition confirme, si besoin était, la pertinence de cet événement pour débattre des enjeux majeurs sur la sécurité en Afrique. En effet, l’actualité récente des crises et des opérations dans cette partie du monde impose un dialogue étroit et régulier avec l’ensemble des acteurs confrontés à cette problématique.

Il est tout particulièrement important de pouvoir obte-nir un accès direct auprès des plus hauts décideurs africains mobilisés afin de confronter nos analyses et proposer ensemble des solutions efficaces pour le renforcement de la sécurité régionale.

Le Forum international de Dakar est aussi un mo-ment privilégié pour l’industrie qui doit assumer pleinement son rôle en permettant aux États africains de se doter de capacités performantes et adaptées pour lutter contre les différents types de menaces.

Nous suivons avec intérêt les activités du « Club Dakar » et attendons avec impatience les futures éditions du Forum.

PHILIPPE BURTIN Président directeur général

L’organisation de ce second forum international de Dakar a été une occasion unique d’échanger sur les grands défis d’aujourd’hui et de demain en matière de sécurité, non seulement pour le continent africain, mais également pour le monde. Dans un contexte géopolitique de plus en plus complexe où les acteurs étatiques doivent faire face à des organisations armées et structurées, ces deux jours de rencontres ont permis de mieux appréhender les visions et attentes en matière de protection et de sûreté des États.

L’évolution des conflits vers des formes asymé-triques ou hybrides, la diffusion anarchique des me-naces à travers des actes terroristes plus fréquents et de grandes envergures ont amené les Forces militaires et de polices, en Afrique et en Occident à adapter leur entraînement, leur mode opératoire et à redéfinir leurs besoins en termes d'équipements.

C’est dans ce cadre que Nexter a souhaité être un partenaire important de ce second rendez-vous à Dakar, en présence de nombreuses person-nalités du monde africain, afin de rencontrer les autorités et d’échanger sur leurs expériences et leur analyse de la situation. En tant que princi-pal fournisseur des Forces terrestres françaises depuis plusieurs décennies, le Groupe Nexter a pu partager son expertise reconnue dans les domaines de la protection, de la mobilité, de l’appui feu, de la modularité. Ceci a permis aussi de nouer des relations de confiance sur le sol africain, notamment avec les forces armées Gabonaises, désormais équipées de véhicules blindés ARAVIS® pour un bataillon déployé en Centrafrique dans le cadre des Nations unies.

La seconde édition du Forum International de Dakar confirme une nouvelle fois que les enjeux

de Paix et de Sécurité en Afrique sont au cœur des préoccupations de tous : politiques, forces de sécurité, intellectuels, industriels…

Bouygues Énergies et Services est présent en Afrique depuis plus de 60 ans. Nos activités afri-caines se concentrent dans le domaine de la production d’énergies, des réseaux électriques, des réseaux de télécommunications et de l’industrie. Nous sommes ainsi fiers de pouvoir contribuer au déploiement d’infrastructures essentielles au développement des territoires, au bien-être des populations et respectueuses de l’environnement.

Avec un continent de plus d’un milliard d’habi-tants, composé d’États souverains dont certains ont les plus forts taux de croissance économiques du monde, l’Afrique possède un potentiel de développement prometteur.

Toutefois, la Paix et la Sécurité sont des facteurs clés pour l’essor des activités économiques. Dans ce contexte, notamment marqué par de très vives tensions internationales, notre groupe évolue et a fait de sa politique de sécurité et de conformité des déterminants majeurs de sa politique de croissance.

Notre participation au Forum de Dakar 2015 témoigne de notre attachement à ces enjeux. Nous saluons également la naissance du Club de Dakar autour du Ministre de la Défense de la République Française, M. Jean-Yves Le Drian et tenons enfin à remercier l’ensemble des organisateurs.

CMA CGM, en tant qu’armateur, couvre par ses services maritimes et terrestres tous les pays africains sans exception. À ce titre, nous sommes en tant qu’opérateur économique confrontés aux différents problèmes de sécurité évoqués lors du forum de Dakar.

Nous avons été très intéressés par la multiplicité des témoignages, la diversité des intervenants – à la fois gouvernementaux et issus du secteur privé -, et les analyses pertinentes qui se sont dégagées des différents ateliers.

Nous avons besoin, en tant qu’acteur écono-mique présent sur tout le continent, de ce type de rencontre qui met en perspective le lien étroit entre les questions de paix et de sécurité et les problématiques de croissance auxquelles nous participons en tant que transporteur et organi-sateur de transports multimodaux.Nous saluons le format de ce forum et la qualité de ses échanges.

Ce second Forum International sur la paix et la sécurité en Afrique vient confirmer le succès de la première édition et impose cet événe-ment comme le rendez-vous incontournable d’échanges et de débats avec les plus hautes autorités africaines sur les défis sécuritaires et le combat pour la paix en Afrique.

Le nombre croissant de participants et en particulier d’entreprises montre l’attachement que l’ensemble de la communauté politique et économique attache à ce continent et à son développement sécuritaire.

À DCNS, partenaire fidèle de ce Forum, nous croyons fermement en ce continent et en ses in-nombrables potentiels, humains et économiques et souhaitons pouvoir contribuer, par notre expérience des systèmes navals et le développement de so-lutions complètes et modulaires, à répondre aux préoccupations actuelles de nombreuses institutions africaines face à l’accroissement des actes de pira-terie et des menaces sur les ressources maritimes.

Ce Forum est pour nous une occasion exception-nelle d’enrichir nos connaissances et de mieux comprendre les défis sécuritaires de ce continent. Il est non seulement un lieu d’échanges privilégiés mais il offre très concrètement la possibilité de voir en un même lieu les principales institutions africaines et d’élargir les opportunités de mise en contact avec d’autres organismes parfois méconnus de notre entreprise.

Par ailleurs, il convient de relever le ton des échanges, particulièrement libre et ouvert, que ce soit lors des discussions en séance plénière ou des débats lors des ateliers thématiques, ce qui contribue à faire de ces échanges de vrais moments de « parler vrai » et de « liberté de penser ».Enfin, cette édition a vu la naissance du « Club de Dakar » qui s’est réuni pour la première fois

à l’initiative du ministre de la Défense français et des organisateurs du Forum. C’est une ini-tiative heureuse à laquelle nous souscrivons complètement, convaincus que nous sommes de l’importance de soutenir les initiatives des pays d’Afrique dans le combat pour la stabilité et la paix en Afrique, et convaincus par ailleurs du rôle central que doit y jouer la France, autant au niveau politique qu’économique.

DANIEL CHAUSSEPrésident

Très investi en Afrique pour l’ensemble de ses activités – défense et sécurité, aéronautique et transport – Thales est fier et heureux d’avoir participé activement au premier Forum inter-national de Dakar. Par la qualité des échanges, grâce au soutien apporté par des personnali-tés politiques de premier plan mais aussi des chercheurs de haut niveau et des décideurs économiques de différents horizons, cette nou-velle enceinte d’échanges a pleinement rempli son rôle. Le Forum international de Dakar s’est affirmé d’emblée comme un lieu de rencontre privilégié sur des enjeux majeurs pour la région et au-delà, qu’il s’agisse de la protection des frontières terrestres et maritimes, de la lutte contre le terrorisme, ou encore de la protection des ressources naturelles.

Ce forum est d’autant plus important aujourd’hui que l’Afrique, zone de croissance majeure à l’échelle mondiale, continuera à se développer de façon importante au cours des prochaines décennies. Au-delà du succès de cette première rencontre, nous souhaitons donc à cette initiative de nombreuses et fructueuses rééditions, au service de programmes collectifs de paix, de sécurité et de développement.

Le groupe Orange est fier d’avoir pu apporter sa contribution à l’organisation du Forum de Dakar de novembre 2015. La qualité des intervenants a permis de traiter de l’enjeu de la stabilité du continent dans ses différentes composantes et

de discuter de réponses adaptées en présence de représentants de nombreux pays.

Plus que jamais, le groupe Orange s’engage dans les pays où il est présent afin d’apporter à tous des services de communication de qualité et de contribuer au développement social et écono-mique, éléments essentiels de la stabilité nationale.

Accélérateur de particules : voilà comment que je résumerai cet événement

Accélérateur de rencontres : planifiées ou au gré des échanges, mais toujours de très bon niveau et grandement facilitées par une équipe remar-quable, ces rencontres sont pour ma part les plus-values les plus notables de cet événement.

Accélérateur de réflexion : lieu d’échanges multi-culturels par essence, j’ai pu y valider un certain nombre d’axes et de concepts mais aussi en découvrir d’autres. La stimulation stratégique engendrée est forte.

Accélérateur de temps : Sans conteste possible, ces 48 heures produisent un retour sur inves-tissement très démultiplié.

Accélérateur de notoriété : au-delà des incan-tations et des slogans, le niveau des invités, les rencontres positionnent d’emblée les sociétés qui y participent. La forte représentation politique de multiples pays est essentielle car nos domaines d’activité, nos produits, nos services nécessitent un interfaçage fort avec les puissances publiques.

Pour cette première participation, la société SERIS (société de sécurité 400 M€ de CA, 12 000 personnes) ne peut que se féliciter de sa présence au Forum de Dakar.

GUY SIDOSPrésident directeur général

En renouvelant sa participation à la 2e édition du Forum de Dakar, le Groupe VICAT, implanté avec

LES ENTREPRISES PARTENAIRES

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

ses sociétés depuis plus de 70 ans sur le conti-nent, a voulu apporter son soutien à l’initiative née des conclusions du sommet de l’Élysée de 2013 porté par Président de la République Française, M. François HOLLANDE, tout en faisant entendre la voix d’un industriel sur la question du défi sécuritaire liée au développement.

L’édition 2015 du Forum, dans un contexte géo-politique marqué par l’exacerbation des tensions internationales, a constitué une belle opportunité pour se rencontrer, échanger, mieux comprendre et se comprendre. Le Forum s’ancre désormais dans l’agenda politique et sécuritaire africain.

Je retiens notamment que le thème clé de ce rendez-vous, « la lutte contre la radicalisation violente » aura été l’objet de déclarations fortes, en particulier du Président de la République du Sénégal, M. Macky SALL. Des propos enga-gés, suivis d’efforts majeurs, qui trouvent un écho singulier après les attentats de Paris et de Bamako et résonnent avec la poussée du terrorisme en Afrique.

Alors que l’importance de la coopération entre États de la région, et au-delà face aux défis transnationaux (terrorisme, drogue, piraterie, etc.), a été soulignée avec justesse par le ministre de la Défense de la République du Mali T. H. COULIBA-LY, ce Forum a également permis de renforcer la compréhension commune des enjeux sur la base de la confrontation des regards d’experts militaires et sécuritaires, de politiques, de hauts fonctionnaires et d’acteurs économiques.

En ma qualité d’industriel, il m’apparaît que les témoignages apportés par les acteurs du sec-teur privé constituent un apport majeur qui aura participé à l’élaboration de réponses concrètes aux défis du développement et à la lutte contre l’insécurité.

Dans cette dynamique, je tiens à saluer la nais-sance du Club de Dakar autour du ministre de la Défense de la République Française, M. Jean-Yves LE DRIAN. Cette initiative souligne sa volonté de renforcer le dialogue entre secteur privé et États.

Je veux remercier les Présidents de la CEIS, de l’IPS et leurs équipes pour la qualité de l’or-ganisation. La dimension que les Présidents O. DARRASON et C.T. GADIO ont voulu donner

au Forum de Dakar, constitue un bel exemple du dialogue transversal et multiculturel qui doit prévaloir dans la conduite des relations et dans l’établissement d’une stratégie pour un déve-loppement durable, citoyen et éthique qui seul pourra répondre aux défis sécuritaires majeurs auxquels nos pays sont confrontés.

CHRISTOPHE FARNAUD Vice-président Afrique

La deuxième édition du Forum de Dakar a confir-mé sa place privilégiée d’enceinte informelle d’échanges de haut niveau sur des enjeux ma-jeurs pour la région et au-delà, qu’il s’agisse de la protection des frontières terrestres et maritimes, de la lutte contre le terrorisme, ou encore de la protection des ressources naturelles.

L’Afrique, au-delà des difficultés actuelles, reste une zone de croissance majeure à l’échelle mon-diale, qui continuera à se développer de façon importante au cours des prochaines décennies. Nous sommes très heureux que le Forum soit là pour contribuer à éclairer cet avenir, au service de programmes collectifs de paix, de sécurité et de développement.

PATRICK POUYANNÉ Président-directeur général

Participer au développement social et écono-mique des pays où il est présent est au cœur de la stratégie d’engagement sociétal du groupe Total. C’est particulièrement vrai dans le cas du continent africain, avec une présence dans plus de 40 pays, tant dans l’exploration et la produc-tion d’hydrocarbures que dans la distribution de produits pétroliers et de services associés. Cependant, les activités de notre Groupe ne peuvent contribuer efficacement à la croissance et à la prospérité du continent africain que si la paix et la gouvernance le permettent. C’est pour ces raisons que l’initiative du Gouvernement français de décembre 2013, qui a conduit au premier forum de Dakar pour la paix et la sécurité en Afrique doit être saluée. Total

soutient cet événement et se félicite que les dirigeants africains aient décidé de le pérenniser. La seconde édition tenue en novembre 2015 a confirmé que le forum de Dakar constitue une opportunité unique d’échanges libres et ouverts auxquels sont associés le monde éco-nomique et les diverses institutions nationales et internationales.

OLIVIER LAFAYE Directeur International Défense et Sécurité

Safran est présent en Afrique dans ses trois grands métiers : l’aéronautique, la défense et la sécurité.

L’objectif du groupe est d’accompagner le dé-veloppement du continent dans une approche à long terme. En effet le trafic aérien augmente significativement pour répondre à la mobilité croissante des individus et aux échanges éco-nomiques qui progressent ; les compagnies aériennes africaines se développent, générant un besoin croissant d’aéronefs. L’exploitation des ressources naturelles nécessite le recours à des moyens aériens, notamment hélicoptères, très importants. La sécurité est un facteur-clé permettant cette croissance. La sécurité revêt plusieurs acceptions : Sécurité des frontières, nécessitant aussi bien des équipements fiables pour détecter tous facteurs d’hostilité que des moyens d’identification des personnes et des biens qui circulent sur de vastes espaces. Identification des personnes, ce qui permet d’établir des états civils et des titres d’identité fiables et sécurisés. Cela conduit à bâtir des registres électoraux et ipso facto des élections incontestables. Mais aussi à favoriser l’essor du gouvernement numérique et des transactions économiques.

Ce forum s’impose comme une enceinte majeure, voire unique, où se retrouvent po-litiques, intellectuels, militaires, policiers et industriels, et où s’établissent les échanges avec les décideurs. Ceci a permis de faire mieux comprendre les solutions que peut offrir le groupe. Enfin, le tropisme pro-français lié à la qualité de la relation et des échanges bilatéraux est un atout –clé. En ce sens, le forum joue sans aucun doute un rôle essentiel

dans la définition d’une nouvelle relation entre la France et l’Afrique.

La deuxième édition du Forum international sur la Paix et la Sécurité en Afrique s’est tenue à Dakar les 9 et 10 novembre 2015. Monsieur Jean-Michel Palagos, président-directeur général de la société Défense Conseil International, y était représenté par le général (2s) Philippe Lafoix, chef de projet et correspondant gendarmerie de DCI.

Placé sous le Haut parrainage de SEM Macky Sall, Président de la République du Sénégal, et organisé par le ministère sénégalais des affaires étrangères avec l’appui du ministère français de la défense et de l’association française de soutien au Forum, ce forum a développé en particulier l’évolution des risques sécuritaires et des me-naces, notamment la question du terrorisme et celle de la radicalisation, sur l’ensemble du continent africain.

Ce Forum a en outre été l’occasion de rencontrer de nombreuses autorités politiques, militaires et universitaires françaises et, par conséquent, de faire connaître davantage encore la société DCI. Dans ce cadre, Monsieur Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, est intervenu à plusieurs reprises. Il a également pu rencontrer une tren-taine d’industriels, dont le représentant de DCI, pour les remercier de leur présence et pour les inviter au prochain Forum. Cette seconde édition a ainsi vu la naissance du « Club de Dakar ».

Les rencontres avec les dirigeants et les militaires de haut rang africains ont également été très fructueuses et très intéressantes.

Enfin, lors des différentes interventions des plus hautes autorités, le rôle et le soutien de la France, en présence du ministre de la défense et relati-vement à la paix et à la sécurité en Afrique, ont été maintes fois salués.

Le deuxième Forum international de Dakar vient de se tenir, laissant espérer que cette mani-festation deviendra désormais un rendez-vous traditionnel et systématique de l’année en cours pour tous ceux qui s’intéressent à la sécurité et aux questions de défense en Afrique.

Le continent, dont les capacités de développe-ment sont aujourd’hui mondialement reconnues et dont la croissance économique, mais aussi celle de la population, vont continuer à se ma-nifester à une hauteur très significative, connaît encore une réelle et préoccupante instabilité :

Le Maghreb reste une zone où la radicalisation constitue un risque non négligeable.

La Libye est éclatée en factions diverses et devient, dans nombre de ses territoires, une zone refuge pour les responsables de l’État islamique, dit Daech.

Les régions subsahariennes demeurent soumises à la pression constante des attaques extrémistes.

Fort heureusement, la projection des troupes françaises, dans le cadre des opérations SERVAL puis BARKHANE, la montée en puissance et les interventions sur le terrain des forces africaines elles-mêmes, la prise de conscience de la com-munauté internationale, ont permis de faire face au danger et de juguler les avancées terroristes. La reconnaissance unanime de ces risques de déstabilisation, la volonté affichée de les sur-monter, la nécessité de s’engager collectivement pour les combattre, l’importance des enjeux pour l’Afrique elle-même, mais aussi l’Europe et finalement le monde dans son ensemble, sont aujourd’hui partagées et font l’objet d’un consensus qu’il convient toutefois de conforter.

Dans ce paysage encore instable, où sont sus-ceptibles de se faire jour les risques les plus graves, mais aussi de se concrétiser les plus grands espoirs, le Forum de Dakar constitue aujourd’hui un atout essentiel et irrempla-çable d’échanges, de confrontation d’idées et de bonnes pratiques, de prise en compte des

enjeux à leur juste dimension.

Les convergences de vue, l’esprit de responsabi-lité des différentes autorités, la lucidité devant la réalité de la situation, mais aussi la dynamique à instaurer de manière conjointe dans les réactions opérationnelles, peuvent plus facilement émerger aux travers des discussions, conférences et divers échanges que seul un regroupement de ce niveau peut permettre.

De ce fait, le Forum de Dakar prend une dimen-sion et une part désormais irremplaçables pour tout ce qui concerne la sécurité et la défense du continent, et, par ricochet, de l’Europe.

L’organisation générale, digne des plus vifs éloges, comme les conditions matérielles, ex-cellentes, facilitent la qualité des réflexions des uns et des autres et leur partage le plus efficace. L’amphithéâtre, les espaces de conférences bien équipés, les sites hôteliers constituent autant de facilités pratiques qui permettent les meilleures approches sur le fond.

La société LH Aviation est particulièrement fière d’être l’un des partenaires de cette rencontre internationale.

Elle se trouve ainsi en situation de souligner combien il est essentiel que les États souverains garantissent la maîtrise de leur espace aérien, complément indispensable des opérations de sécurité terrestres menées par ailleurs, préven-tives ou d’interventions opérationnelles, nationales ou multinationales. Le système aéroterrestre, proposé par notre société, qui se veut global, tout en étant fortement modulable et adaptable aux besoins de chacun, constitue sans nul doute l’un des outils essentiels à faire valoir dans la panoplie des moyens à mettre en œuvre pour assurer la première des libertés des États comme des personnes : une sécurité garantie dans un environnement protégé.

La société LH Aviation exprime le vœu que le Forum de Dakar, auquel elle a l’honneur de par-ticiper, continue d’en être, chaque année, l’un des indispensables vecteurs et constitue durablement un facteur clé de succès, sur le plan international, pour apporter les réponses les plus adaptées à ces diverses questions hautement stratégiques.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Les guerres et leur cortège de violences et de misères sont le fléau de l’Afrique. Elles obèrent son développement et l’empêchent de tirer parti de son fort potentiel humain, énergétique et minéralier. Les entreprises responsables ne peuvent que le déplorer et doivent s’engager pour apporter la paix, terreau indispensable pour créer de la valeur et donc du développement. Le Forum international de Dakar est un lieu privilégié pour cela. On s’y retrouve, on y parle librement, on écoute l’autre….et on avance. Au lieu de mettre en avant les divergences, on cherche les convergences. Au lieu d’incriminer le passé, on regarde l’avenir. Sans nier les impératifs de sécurité, prérequis à tout développement, on y parle éducation, démographie « raisonnable », création d’infrastructures utiles, écologie, etc.

Il n’est pas surprenant que ce Forum se déroule à Dakar, capitale du Sénégal. Ce pays a toujours connu la paix et a toujours soigné l’éducation de sa jeunesse. Dépourvu de richesses naturelles, comparativement à ses voisins, il a toujours fait le pari de sa richesse humaine. Il est donc le lieu privilégié pour héberger une rencontre des bonnes volontés.

En 2014, le Groupe PONTICELLI est devenu partenaire du premier Forum de Dakar. Ce fut un succès encourageant qui nous a incité à relever à nouveau le défi. L’année 2015 aura vu le Forum s’élargir à d’autres participants et les discussions devenir plus concrètes. Son succès indéniable est unanimement reconnu au point que des puissances d’autres continents ont décidé d’y participer. C’est un signe qui ne trompe pas.

Cette démarche encourageante et porteuse d’espoir plaît aux entreprises. Le Groupe PON-TICELLI y voit des signes encourageants pour l’avenir et est fier de s’y associer dans le cadre de sa politique de responsabilité sociétale et environnementale (RSE).

Le nombre et la qualité des participants té-moignent, sans aucun doute, du succès de cette deuxième édition du Forum de Dakar.

Il nous a été permis de découvrir un lieu propice aux échanges et aux discussions, tant avec les responsables politiques que militaires.

Nous avons pu apprécier tout au long de ce forum, le haut niveau de confiance manifesté par un grand nombre de responsables gou-vernementaux et leur implication à trouver des solutions aux défis sécuritaires cruciaux du continent africain de demain.

Nous avons la forte volonté de participer à la prochaine édition et ainsi de poursuivre le travail déjà accompli.

Nous tenons particulièrement à féliciter les or-ganisateurs de ce Forum pour le sérieux et la disponibilité dont ils ont fait preuve pendant ces deux jours.

La paix et la sécurité sont devenues des prio-rités pour l’Afrique de par leur impact sur le développement du continent. Si par le passé les politiques de sécurité et de développement ont pu paraître différenciées, il apparaît claire-ment aujourd’hui qu’il faut une synergie entre ces domaines afin que l’Afrique apporte des réponses communes et urgentes face aux défis qui s’imposent à elle. La 2e édition du Forum International de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique a permis d’engager sur le sujet un véritable dialogue entre partenaires africains et internationaux. Il y fut souligné que la réflexion stratégique devait se doubler d’un examen des moyens d’accompagnement des initiatives pour la paix et la sécurité. Le Forum de Dakar constitue donc une opportunité unique pour approfondir les partenariats avec l’Afrique.

Le salon Shieldafrica s’inscrit dans cette dy-namique, présentant des solutions concrètes pour répondre aux défis du continent africain : sécurisation des villes, des flux et des ressources, de l’activité économique, lutte contre le terrorisme transfrontalier, cybersécurité, etc. Shieldafrica, salon international de la sécurité et de la défense qui se déroulera du 24 au 26 janvier 2017 en Côte d’Ivoire à Abidjan contribuera à une Afrique plus sûre, maître de son destin, protégeant ainsi son développement. Industriels exposants du

monde entier et responsables de la sécurité et de la défense en Afrique ne manqueront pas ce rendez-vous qui s’inscrit résolument dans ce projet ambitieux.

MICHEL ROUSSIN Chargé de mission auprès de la Direction Générale

et de la Présidence – Vice-Président du MEDEF

International

Le Forum international de Dakar pour la paix et la sécurité 2015 est la deuxième édition à laquelle j’ai eu la chance de pouvoir participer. Cette initiative du Président sénégalais Macky Sall a rencontré un vif succès. La présence plus impor-tante cette année de hautes personnalités telles que des Premiers ministres et des ministres de la Défense, illustre parfaitement l’intérêt des acteurs décisionnaires pour la réflexion et l’échange en vue d’élaborer une stratégie africaine de lutte contre le terrorisme.

Cette année, j’ai ressenti une grande satisfaction. Les Africains sont conscients de leurs responsa-bilités, et ils ne sous-traitent plus leur défense. La prise de conscience est générale. Le Nigéria, le Niger, le Tchad, le Cameroun, le Burkina sont déjà dans l’action et participent à la bataille contre les menaces sécuritaires sur leur continent.

Il était important qu’un nombre significatif d’en-treprises françaises et africaines participent à ces travaux. En effet, sans sécurité, point de développement possible. Le témoignage et la participation d’acteurs économiques du secteur privé aux travaux du Forum ont démontré que l’ensemble des forces vives est concerné par un retour à une sécurité durable.

La mobilisation de tous les acteurs en présence est l’aspect qui m’a le plus marqué lors de ces travaux. Qu’il s’agisse de la France dont le rôle a été précisé, de l’Union européenne qui parti-cipe aux efforts de lutte contre les menaces, ou encore des États-Unis qui, très concrètement, participent aussi à la lutte contre le terrorisme. Les comptes rendus des séances de travail font état des propositions, mais aussi des directions

prises par les représentants des États.

Nous nous sommes quittés renforcés dans notre volonté et celle des gouvernements concernés de lutter ensemble, de coordonner nos efforts. La langue de bois, plaie de ce type de conférences, a été bannie. Une volonté internationale s’est manifestée. Nous avons un an pour travailler en-semble et mettre un frein à l’expansion terroriste.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

LES ORGANISATEURS

Sous le haut parrainage de SEM Macky Sall, Président de la République du Sénégal

Le Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur de la République du Sénégal, sous l’autorité de M. Mankeur NDIAYE, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur

Avec le soutien du Ministère de la Défense de la République française, sous l’autorité de M. Jean-Yves LE DRIAN,

l’appui du Cabinet du ministre sous la direction de Cédric LEWANDOWSKI, Directeur des Cabinets civil et militaire du ministre de la Défense ainsi que le support opérationnel de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie

Avec l’appui de l’Association de Soutien au forum de Dakar (Asfordak) Président : Pierrick BLAIRON

et de l’Association pour le Forum de Dakar (Afdak)

Président : Cheikh Tidiane GADIO

L’Institut panafricain de stratégies (IPS)Président : Cheikh Tidiane GADIO, Président du Comité de pilotage du Forum

Vice-Présidents : Landing SAVANE, Moussa SECK

La Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS)Président : Olivier DARRASON

Conseiller spécial : Hugo SADA

Conseiller du Président : Éric SCHMIDT

Contacts du Forum

[email protected][email protected]

[email protected][email protected]

Toutes les équipes d’organisation du Forum de Dakar 2015 sur www.dakarforum.org

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

GENERAL LLIYASU ISAH ABBAH Commander of the Multinational Joint Task Force – Nigéria

Le général Iliya Abbah, ayant servi dans les forces nigérianes, a été nommé en juillet 2015 Commandant de la Force d’intervention conjointe multinationale dans le cadre de la lutte contre Boko Haram. Il avait été précédemment chargé des opérations dans le delta du Niger, une région pétrolifère stratégique au Sud du Nigéria.

MAHAMADOU ABOU-TARKA Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la paix - Niger

Le Colonel Mahamadou Abou Tarka est ac-tuellement le Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix du Niger, qui met notamment en œuvre le Projet Contribution à la Consolidation de la Paix dans le nord du Niger du PNUD.

CYRIAQUE AGNEKETHOM Directeur des opérations de maintien de la paix et de la sécurité régionale

Docteur en Sciences politiques, Cyriaque Pawoumotom Agnekethom est un acteur im-portant au sein de la CEDEAO. Il a été notam-ment été Chef de l’Unité des armes légères de la Commission de l’organisation régionale. Aujourd’hui, il y exerce la fonction de Directeur des opérations de maintien de la paix et de la sécurité régionale.

DAVID AMBROSETTI Directeur - Centre français des études éthiopiennes

Docteur en science politique de l’Université Montesquieu Bordeaux IV / IEP de Bordeaux, David Ambrosetti est chargé de recherches au Centre national de la recherche scienti-fique (CNRS, France), en poste à l’Université Paris X Nanterre. Ancien chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM), il est éga-lement chercheur associé au Centre d’Étude d’Afrique Noire (CEAN, IEP de Bordeaux) et collaborateur scientifique au Réseau d’études en politique internationale (REPI) de l’Université libre de Bruxelles, en lien avec le Pôle Bernheim

d’études sur la paix et la citoyenneté. Il poursuit actuellement ses recherches sur l’action de l’ONU au Soudan.

MAHAMAT SALEH ANNADIF Ancien Représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine en Somalie, ancien chef de l’AMISOM, ancien ministre – Tchad

Mahamat Saleh Annadif, de nationalité tcha-dienne, a été Représentant spécial du pré-sident de la Commission de l’UA en Somalie et chef de l’AMISOM du 1er novembre 2012 au 2 juillet 2014. M. Annadif a été chef du Bureau de liaison de l’Union africaine auprès de l’Union européenne de mai 2006 à mars 2010. Auparavant, il a occupé les fonctions de ministre des Affaires étrangères de son pays de 1997 à 2003.

BENJAMIN AUGE Chercheur - Institut français des relations internationales (IFRI)

Docteur en géographie de l’Institut français de géopolitique (université Paris 8), il est par ailleurs le rédacteur en chef de la lettre d’informations Africa Energy Intelligence (groupe Indigo Publi-cations). Il est également intervenant à l’École de Guerre, HEC, Sciences Po Paris ainsi qu’à l’École nationale d’administration (ENA). Chercheur as-socié à l’IFRI, ses recherches se focalisent sur la gouvernance des secteurs pétrolier, gazier et électrique dans les pays africains. Benjamin Augé s’intéresse notamment aux conflits entre les différents acteurs (locaux, nationaux, interna-tionaux) pour le contrôle des zones pétrolières ainsi qu’aux litiges frontaliers liés aux gisements pétroliers et gaziers.

HASSAN BAAGE Directeur adjoint - Bureau de l’évaluation et de l’assistance technique - Comité contre le terrorisme - Nations unies

Hassan Baage est actuellement Chef de Service au sein de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme de l’ONU. Il a auparavant été responsable des affaires juridiques, en charge des contrôles et de la gestion des frontières (notamment les douanes et les contrôles de

l’immigration), mais aussi pour l’aviation et la sécurité maritime. M. Baage est aussi le re-présentant du Comité au sein du Groupe de travail sur la gestion des frontières pour l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme de l’ONU (CTITF). Avant son parcours aux Nations unies, il a exercé le rôle de Responsable technique au sein de l’Organisation mondiale des douanes, de 1998 à 2005.

STANISLAS BABA Ministre, Conseiller mer – Présidence de la République - Togo

Stanislas Baba a occupé plusieurs postes mi-nistériels. Il a notamment été ministre chargé des relations avec le Parlement et Secrétaire Général du Gouvernement. Il est depuis 2013 conseiller à la Présidence de la République. Nommé conseiller pour la mer fin 2013, le ministre Baba est devenu aujourd’hui le prin-cipal expert de niveau stratégique du domaine maritime togolais.

CRISTINA BARRIOS Conseiller politique – Service européen pour l’action extérieure, SEAE- Union européenne

Cristina Barrios est une analyste spécialiste des politiques de l’Union européenne et des rela-tions Europe – Afrique. Elle a exercé le poste de chercheure et chargée de Projet UE au sein de l’Institut de Recherche et d’Enseignement sur la Négociation (« IRENE ») intégré à l’ESSEC, et a travaillé pour le think-tank espagnol FRIDE. Elle a rejoint l’EUISS en avril 2013, et a travaillé sur les relations Europe – Afrique, le suivi des ten-dances internationales en termes de promotion de la démocratie, de résolution de conflits et de politiques de développement. Elle est à présent Conseillère politique au sein du Service européen pour l’action extérieure (SEAE).

MAMADOU ALIOU BARRY Conseiller sécurité - Ministère de la Justice - Guinée

Diplômé en droit et en économie, Mamadou Aliou Barry est spécialiste des questions de défense et de sécurité dans les États d’Afrique de l’Ouest. En 2000, après près de vingt ans de carrière militaire, il rejoint le Ministère de la Justice où il occupe les fonctions de directeur

administratif et financier des services péniten-tiaires de l’outre-mer et, en 2004, il rejoint le Cabinet du ministre de la Justice. En 2008, il choisit de se mettre à la disposition du Gouver-nement guinéen comme conseiller auprès du Premier ministre. Il est aujourd’hui Président de l’Observatoire national de la démocratie et des droits de l’homme en Guinée.

ABDOULAYE BATHILY Représentant spécial du Secrétaire général et du Chef du Bureau régional pour l’Afrique centrale - Nations unies

Le Professeur Abdoulaye Bathily, de nationalité sénégalaise, a été nommé Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA). Depuis juillet 2013, il occupait le poste de Représentant spécial adjoint du Secrétaire général à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Avant d’entrer aux Nations unies, le Professeur Abdoulaye Bathily avait assumé plusieurs fonctions gouvernementales au sein du gouvernement sénégalais.

ALAIN BAUER Président - Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques

Professeur titulaire de la Chaire de Criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers (depuis 2009), Alain Bauer a été élu Président du Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS) en 2012. Il a co-présidé la mission sur le Livre blanc de la Sécurité publique français (2010-2011). Il est également devenu Président du Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques en décembre 2009, puis Président du Groupe de travail sur les fichiers des douanes (2009-2010) et enfin président du Groupe de travail sur les fichiers du Ministère de la Justice (2010).

BETTY BIGOMBE Ancienne ministre - Ouganda

Nommée Directrice Fragilité, Conflit et Violence auprès de la Banque Mondiale en juin 2014, Betty Oyella Bigombe a occupé le poste de ministre d’État pour les Ressources en eau en

Ouganda, ainsi que députée de la circonscription des femmes du district d’Amuru.

MOHAMED IBN CHAMBAS Représentant spécial du Secrétaire général Chef du Bureau pour l’Afrique de l’Ouest - Nations unies

M. Mohammed Ibn Chambas, du Ghana, a été nommé Représentant spécial et Chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA) en 2014. De 2010 à 2012, Mohamed Chambas a été Secrétaire général du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Auparavant, il fut Président de la Commission de la CEDEAO, de 2006 à 2009, et Secrétaire exécutif de la même institution, de 2002 à 2005. Mohamed Chambas, qui est un ancien membre du Parlement du Ghana, a aussi été ministre adjoint des affaires étrangères du Ghana, en 1987, et ministre adjoint de l’édu-cation chargé de l’enseignement supérieur, de 1997 à 2000. Entre 1991 et 1996, il s’impliqua dans les efforts de médiation de la CEDEAO au Libéria.

SMAÏL CHERGUICommissaire Paix et Sécurité – Union africaine

Smaïl Chergui, de nationalité algérienne, est Commissaire de l’Union africaine à la paix et à la sécurité depuis le 12 octobre 2013. Auparavant, celui-ci était Ambassadeur d’Algérie en Russie. M. Chergui a occupé plusieurs postes au sein de la diplomatie algérienne, notamment en tant qu’Ambassadeur en Éthiopie.

KNOX CHITIYO Chercheur associé - Chatham House

Dr. Knox Chitiyo est un chercheur associé au Royal United Services Institute (RUSI – Chatham House). Ses travaux se concentrent sur la défense africaine, la sécurité et la diplomatie, la diaspora africaine, la réforme du secteur de la sécurité et l’éducation et le secteur militaire. De 1992 à 2003, il a été Conférencier et Directeur adjoint de l’Université du Zimbabwe. Il est devenu Directeur des études du Zimbabwe Learning Center en 2003 et enfin Chef du département Afrique du RUSI de 2006 à 2011.

DONG HWAN CHOIEnvoyé spécial du Gouvernement de Corée

Dong Hwan Choi est diplômé de l’Institut interna-tional d’administration publique de Paris. Il débute sa carrière de diplomate au sein du ministère des Affaires étrangères coréen. Successivement directeur adjoint de la division Maghreb et de la coopération économique, il sera premier secré-taire de l’ambassade de Corée à Paris, premier conseiller du président de l’Assemblée nationale de Corée du Sud, ministre plénipotentiaire et consul général de l’ambassade de Corée du Sud en France. En 2007, il est nommé ambassadeur de Corée au Sénégal avec qui il n’a de cesse, depuis, de nouer des relations étroites.

GÉNÉRAL LAMINE CISSÉ Président du Conseil d’Adminis-tration de Partners West Africa, ancien ministre - Sénégal

Le général d’armée Lamine Cissé est un officier général sénégalais. Il a été le premier Inspec-teur Général des Forces Armées (Sénégal) à accéder au prestigieux grade de général, Chef d’état-major général des armées. En 1996, il devient le 7e CEMGA de l’armée sénégalaise. Il a également été le premier militaire sénégalais à occuper le poste stratégique de ministre de l’Intérieur (Sénégal) en 1997. En 2001, il a été nommé Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef du Bureau des Nations unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BONUCA). Il est enfin le président fondateur président de l’Observatoire international de la démocratie et de la gestion des crises et conflits (OIDEC) basé à Dakar et fondé en avril 2000.

JOSÉ COSTA PEREIRA Conseiller Politique – Service européen pour l’action extérieure, SEAE – Union européenne

José Costa Pereira est conseiller politique pour le Service Européen d’Action Extérieure (SEAE). Il a commencé sa carrière au sein des institutions euro-péennes en tant que Chef du Département Afrique du Secrétariat du Conseil de l’Union européenne, et Chef de l’équipe spéciale pour la politique en Afrique du Haut Représentant. Il a également exercé plu-sieurs fonctions au sein du gouvernement portugais.

LES INTERVENANTS DU FORUM 2015

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

ABDOULLAH COULIBALY Vice-président - Fondation du Forum de Bamako

Abdoullah Coulibaly est membre Fondateur de la Fondation Forum de Bamako et vice-président du Forum, mais aussi promoteur du pôle uni-versitaire Amadou Hampaté Bâ. Il a également récemment été nommé Président du Comité national d’Organisation du Sommet Afrique-France (CNOSAF) 2016.

TIÉMAN HUBERT COULIBALY Ministre de la Défense et des anciens combattants - Mali

Tiéman Hubert Coulibaly est diplômé de l’Uni-versité de Saint-Etienne (France). Dès 1994, il entre en politique au sein de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD), en tant qu’animateur de comités, puis secrétaire général du Conseil exécutif et enfin président en mars 2010. Il a exercé les fonctions de ministre des Affaires étrangères et de la coopération inter-nationale de 2012 à 2013, puis ministre des domaines de l’État et des affaires foncières dans le gouvernement de Oumar Tatam Ly, et enfin ministre de la Défense jusqu’à aujourd’hui.

PATRICIA DANZI Directrice régionale des opérations pour l’Afrique – Comité international de la Croix Rouge, CICR

Patricia Danzi a été Directrice des opérations du CICR pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Elle est à présent Directrice des Opérations en Afrique.

ZEKERIA OULD AHMED SALEM DENNA Professeur - Université de Nouakchott

Zekeria Ould Ahmed Salem Denna est professeur de Science Politique à l’Université de Nouakchott. Diplômé de Sciences Politique de l’Institut d’études politiques de l’Université de Lyon 2, il a publié de nombreux articles et contribué à la rédaction d’ouvrages sur la sociologie politique, les relations internationales et l’étude des institu-tions, du développement et de la gouvernance en Mauritanie et au Sénégal. De 2005 à 2007, il a également été nommé Secrétaire général des Ministères mauritaniens de l’Enseignement

supérieur et du Développement rural.

DILEITA MOHAMED DILEITA Envoyé spécial de l’UA pour la Libye, ancien Premier ministre de Djibouti

Dileita Mohamed Dileita a été nommé par Dr. Nkosazana Dlamini-Zuma au poste d’Envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour la Libye en juin 2014. Après des études au Caire et à Alger, il rentre à Djibouti en 1981 et travaille au protocole de la Présidence de la République avant d’être nommé diplomate à l’ambassade de France à Paris, puis à Addis-Abeba comme Ambassadeur. Entre 2001 et 2013, M. Dileita a occupé le poste de Premier ministre de la Ré-publique de Djibouti et a été président de l’Union pour la majorité présidentielle jusqu’en 2012.

MAHAMMED BOUN ABDALLAH DIONNE Premier ministre du Sénégal

Informaticien de formation, Mahammed Boun Abdallah DIONNE a travaillé chez IBM et à la BCEAO avant d’entamer une carrière dans la diplomatie et la politique. Il a été notamment Chef du bureau économique de l’ambassade du Sénégal à Paris, Coordonnateur du Plan Sénégal Émergent et a officié comme expert à Cnuced au Maghreb. Proche de longue date du Président Macky Sall, il a été son directeur de cabinet à la Primature. Il est nommé Premier ministre du Sénégal en juillet 2014.

SAÏD DJINNIT Envoyé spécial du SGNU pour les Grands Lacs - Nations unies

Said Djinnit est l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs depuis 2014. Auparavant, il a été Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et il a dirigé le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA). Après avoir occupé le poste de Secrétaire général adjoint aux Affaires politiques de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), Said Djinnit est devenu le Commissaire de l’Union Africaine (UA) pour la paix et la sécurité.

COMFORT ERO Directrice du programme Afrique - International Crisis Group (ICG)

Comfort Ero has been the Crisis Group’s Nai-robi-based Africa Program Director since Ja-nuary 2011. She previously worked with the Crisis Group as West Africa Project Director. As Program Director, Dr. Ero oversees projects covering South, West, Central and the Horn of Africa. She has a PhD from the London School of Economics, University of London.

PHILIPPE ERRERA Directeur général des relations internationales et de la Stratégie (DGRIS) – France

Depuis août 2013, Philippe Errera est le Direc-teur général des relations internationales et de la stratégie du ministère français de la Défense. Il a commencé sa carrière en 1996 au sein du ministère des affaires étrangères au Service de la politique étrangère et de sécurité commune. Après avoir servi en poste à Washington, M. Errera a notamment été Conseiller pour les affaires stratégiques et multilatérales du ministre des affaires étrangères et européennes, puis Directeur de cabinet du ministre entre 2009 et 2010.

GÉNÉRAL PASCAL FACON Commandant des Éléments français au Sénégal (EFS)

Ancien conseiller Afrique du Chef d’état-major des armées, puis assistant militaire du com-mandant de la force Serval, le général de bri-gade Facon a occupé les fonctions de Général adjoint de l’État-major interarmées de force et d’entraînement à Creil (France). Il est depuis le mois d’août 2015 Commandant des Eléments français au Sénégal (EFS).

VICE ADMIRAL MICHAEL FRANKEN Commandant adjoint des Opérations militaires,AFRICOM – États-Unis

Le Vice-amiral Michael Franken est le Comman-dant adjoint des opérations militaires au sein du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM). Avant d’accéder à cette fonction, il a été assistant spécial auprès du directeur des Forces marines, commandant de la Force conjointe pour la Corne de l’Afrique à Djibouti, et sous-directeur Stratégie, Planification et Politique au Centre de commandement américain.

DR. CHEIKH TIDIANE GADIO Président de l’Institut panafricain de stratégies (IPS), ancien ministre – Sénégal

Docteur en Communication, Cheikh Tidiane GA-DIO a été Coordinateur pour l’Afrique occidentale francophone du programme WorLD de la Banque mondiale. Nommée ministre d’État, il occupe pendant neuf ans la fonction de Ministre des Affaires étrangères du Sénégal. Cheikh Tidiane Gadio est aujourd’hui le Président l’IPS qui œuvre à la promotion du Panafricanisme.

LOUIS GAUTIER Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale - France

Louis Gautier, docteur en Science politique, diplômé de Sciences Po Paris et de l’Ècole Nationale d’Administration, est conseiller maître à la Cour des comptes, fonction qu’il a exer-cée de 2002 à 2014. Il est, depuis octobre 2014, Secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, auprès du Premier Ministre. Il a également été Conseiller, puis Directeur adjoint du cabinet du Ministre de la Défense de 1991 à 1993. Il a ensuite exercé les fonctions de Conseiller pour la défense du Premier Ministre de 1997 à 2002.

GÉNÉRAL BABACAR GAYE Ancien Représentant spécial des Nations unies pour la MINUSCA - Nations unies

Babacar Gaye a été le Représentant spécial des Nations unies et le Chef de la MINUSCA. Il a également exercé les fonctions de Représentant spécial et Chef de la BINUCA. En août 2010, il a été nommé par le Secrétaire général Ban Ki Moon Conseiller militaire pour les Opérations de maintien de la paix à New York.

CLAUDIA GAZZINI Senior Analyst - ICG (ICG)

Claudia Gazzini est analyste sur la Libye au sein d’International Crisis Group depuis 2012. Auparavant, elle a travaillé pour Reu-ters et Associated Press à Rome. Elle a été chercheure associée à l’Institut Universitaire européen de Florence, et chercheure asso-

ciée du Programme d’Etudes africaines de la Northwestern University.

RAYMOND GILPIN Doyen des Affaires académiques -Africa Center for Strategic Studies

Titulaire d’un doctorat en économie du développe-ment de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) et d’un certificat exécutif en finances internationales et marchés financiers de l’Université de George-town, le Professeur Raymond Gilpin est le doyen du Centre d’Études stratégiques de l’Afrique. Il a auparavant été directeur du Centre pour les économies durables de l’United States Institute for Peace (USIP), économiste principal au Groupe de la Banque africaine de développement, directeur de recherche à la Banque centrale de Sierra Leone et économiste à la Banque Mondiale.

HIROUTE GUEBRE-SELLASSIE Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Sahel - Nations unies

Hiroute Guebre Sellassie a été nommée en 2014 Envoyée spéciale et Chef du Bureau de l’ONU pour le Sahel. Depuis 2007, elle était Directrice de la Division des affaires politiques et Chef du Bureau régional de Goma au sein de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Avant de rejoindre les Nations unies, Mme Guebre Sellassie travaillait chez OXFAM.

SAM GULUBE Secrétaire d’État à la Défense et aux anciens combattants - Afrique du Sud

Dr. Sam Gulube a été nommé Secretary for Defence de l’Afrique du Sud en décembre 2011. Auparavant, il a été Conseiller du Ministre d’État de la Sécurité de mars à décembre 2011. De 2006 à 2011, il a exercé la fonction de Directeur médical natio-nal des Services nationaux du sang d’Afrique du Sud. De 2003 à 2006, il a également occupé le poste de Responsable de l’Agence universelle des services. Il a été Représentant adjoint de l’African National Congress (ANC) auprès du Bureau des Nations unies à New York de 1979 à 1986, où il a été responsable de la mission d’observation de l’ANC auprès des Nations unies. Il a joué un rôle

clé dans les campagnes de l’ANC pour lutter contre l’apartheid aux États-Unis, et internationalement.

ABDEL - RHAMANE ALI HAGGAR Recteur de l’Université de N’Djamena

Ali Abderamane Haggar, enseignant chercheur, est nommé Recteur de l’Université de N’Djamena par décret présidentiel du 12 novembre 2012. Professeur d’économie, auteur de pièces de théâtre et ancien Secrétaire Général à la Prési-dence de la République, Ali Abderamane Haggar est aussi le président-fondateur de HEC-Tchad., un institut d’études supérieures en Economie, Gestion et Communication.

MASAKAZU HAMACHI Vice-ministre parlementaire pour les Affaires étrangères - Japon

Depuis le mois d’octobre 2015, Masakazu Hamachi est Vice-ministre parlementaire pour les Affaires étrangères du Japon. Diplômé en droit en 1994, il rejoint UBS Securities Japan. En 2006, M. Hamachi réussit l’examen national du Barreau. Il est élu à la Chambre des Représentants pour la première fois en décembre 2012.

MONGI HAMDI Secrétaire général adjoint, Représentant spécial du Secrétaire général au Mali et chef de la MINUSMA - Nations unies

Le 20 janvier 2015, Mongi Hamdi a pris ses fonctions de chef de la mission des Nations unies au Mali. (MINUSMA). Depuis janvier 2014, il occupait le poste de ministre des Affaires étran-gères de la Tunisie. Pendant plus de 25 ans, M. Hamdi a occupé diverses fonctions au sein des Nations unies, dont celui de chef du cabinet du secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le dévelop-pement (CNUCED), puis celui de directeur de la planification stratégique et de la coordination au bureau du Secrétaire-général de la CNUCED.

DAMIEN HELLY Chargé de programme adjoint pour l’action extérieure de l’UE - ECDPM

Damien Helly est actuellement Chef-adjoint du

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

Programme de renforcement de l’action extérieure de l’Union européenne au sein du Centre européen de gestion des politiques de développement, rôle qu’il exerce depuis mars 2013. Il a également été intervenant pour le Département de Relations internationales et de Diplomatie du Collège d’Eu-rope à Bruges. Il a obtenu un doctorat en science politique de Sciences Po Paris.

ALFRED TIGIUTIMO HENGARI Directeur de recherche - South African Institute of International Affairs (SAIIA)

Dr. Alfredo Tijurimo Hengari est responsable de recherches à l’Institut sud-africain d’Affaires internationales (SAIIA). Il a obtenu un doctorat en sciences politiques. Avant de rejoindre SAIIA en 2012, il a enseigné les relations internationales et la géopolitque à l’Université du Cap (Afrique du Sud), et à l’Ecole de commerce de Rouen (France). Dr. Hengari est aussi un chercheur auprès du Département des Opérations de Maintien de la Paix des Nations unies (DOMP). De 2002 à 2003, il a également été nommé Chef de Cabinet et Assistant spécial du Premier ministre de la République de Namibie.

PETRA HUECK Directrice - Commission catholique internationale des migrations

Après des études en droit international à l’Université d’Utrecht, puis en anthropologie sociale et culturelle à l’Université de Louvain, Petra Hueck a travaillé de 1987 à 1990 à la Direction générale des Relations extérieures de la Commission européenne (RELEX). Elle a occupé le poste de consultante auprès du Pro-gramme des Nations unies pour le développement (PNUD) de 1991 à 1993 avant d’être nommée Directrice du bureau Europe d’ICMC en 2005.

TSUTOMU IIMURA Directeur au département Afrique - Agence japonaise de coopération internationale (JICA)

Iimura Tsutomu fait partie de la Japanese Inter-national Cooperation Agency (JICA), une agence non-gouvernementale chargée de coordonner l’assistance officielle pour le développement (ODA) pour le gouvernement. De 2005 à 2007, Iimura Tsutomu a travaillé pour l’agence de la JICA basée à Dakar. En 2007, il a été chargé de développer une

nouvelle agence à Kinshasa, où il est basé depuis.

HABIB KAMBANGA Head of the Regional Early Warning Centre - SADC

M. Habib Kambanga est le responsable princi-pal, chargé de l’analyse en chef des menaces sécuritaires et des politiques de la SADC, et se trouve donc à la tête d’une organisation dont la mission est d’analyser et d’anticiper les nouvelles menaces entre autres dans le domaine de la sécurité maritime.

JOHN KARLSRUD Directeur de recherche - Norwegian Institute for International Affairs (NUPI)

Dr. John Karlsrud est Chargé de Recherches et Responsable du Programme de formation pour la paix du Norwegian Institute of Inter-national Affairs. Il est actuellement chercheur associé du Centre de Coopération internationale de l’Université de New York et associé externe du Centre d’études pour la mondialisation et la régionalisation de l’Université de Warwick, où il a obtenu son doctorat. Il a également occupé les fonctions d’Assistant spécial du Représentant spécial des Nations unies au Tchad et a participé au Programme de Développement des Nations unies LEAD.

GILBERT KHADIAGALA Professeur de Relations Internatio-nales - Université de Witwatersrand - Johannesbourg

Gilbert Khadiagala est Professeur de Relations Internationales et Chef de département à l’uni-versité de Witwatersrand. Diplôme de sciences politiques au Kenya et au Canada, il s’est spécia-lisé dans les relations internationales africaines, la gestion et résolution des crises, les organisations régionales et sous-régionales, et la politique com-parée. Il est auteur de nombreuses publications sur les questions politiques et sécuritaires en Afrique australe, Grands Lacs, et dans la Corne de l’Afrique. Il travaille aujourd’hui sur la formation de l’État au Sud Soudan.

KOMI SELOM KLASSOU Premier ministre - Togo

Docteur en hydro-climatologie, Komi Selom Klassou a occupé de nombreux postes à gou-vernementaux. Il a été ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports puis des Enseignements primaire et secondaire. En 2007, il devient Pre-mier Vice-président de l’Assemblée nationale togolaise. Nommé à la primature en juin 2015, il entend mettre son expérience à profit pour poursuivre la politique de relance économique, de la lutte contre la pauvreté et de l’emploi pour la jeunesse togolaise.

PAUL KOFFI KOFFI Ministre de la Défense - Côte d’Ivoire

Titulaire d’un diplôme d’ingénieur statisticien économiste à l’ENSEA d’Abidjan, de l’ENSAE à Paris, et titulaire d’Executive MBA de l’ISM Paris et de l’Université St John à New York, Paul Koffi-Koffi est, depuis le 13 mars 2012, ministre délégué auprès du Président de la République de Côte d’Ivoire, chargé de la Défense. Il a oc-cupé des fonctions politiques tant au niveau national qu’international, notamment en tant que consultant pour l’OUA, le PNUD ou encore de la BAD sur le Rapport Economique de l’Afrique.

KABINÉ KOMARA Haut-Commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), ancien ministre

Kabiné KOMARA, guinéen, a débuté sa carrière dans le milieu de la finance. En 2008, alors qu’il est Directeur de département au sein de la Banque africaine d’import-export au Caire, le président guinéen le choisit pour occuper les fonctions de Premier ministre, fonction qu’il occupera jusqu’en 2010. La Commission de l’Union africaine lui confie à deux reprises la conduite de sa mission d’observation pour la présidentielle au Togo (2013 et 2015). Il est actuellement Haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).

HERVE LADSOUS Sous-secrétaire chargé des opéra-tions de maintien de la paix, Chef du Département des opérations de maintien de la paix– Nations unies

Depuis le 2 septembre 2011, Hervé Ladsous

occupe le poste de Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU (DOMP). Auparavant, il a occupé plusieurs postes au sein du Ministère français des Affaires étran-gères, qu’il a intégré en 1971. Il a notamment été ambassadeur de France à Pékin (2006-2010) avant d’être nommé Directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères. Il a également occupé le poste de Représentant permanent de la France auprès de l’OSCE, et Représen-tant permanent adjoint de la France auprès des Nations unies à New York.

RAMTANE LAMAMRA Ministre d’état, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale - Algérie

Ramtane Lamamra est un diplomate algérien, actuel ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration d’Alger, il a été nommé à deux reprises (2008-2013) Commissaire pour la paix et la sécurité de l’Union africaine. Il a également exercé les fonctions d’Ambassadeur d’Algérie en Autriche en 1992, et auprès de l’Agence international de l’énergie atomique (AIEA). Il occupe ensuite les fonctions d’Ambassadeur d’Algérie à l’ONU entre 1993 et 1996, puis d’Ambassadeur d’Algérie à Washington D.C. entre 1996 et 1999.

PIERRE RENÉ EUGENE LAPAQUE Représentant régional - Office des Nations unies contre la drogue

Pierre Lapaque est un «commissaire division-naire» de la police française qui a rejoint la Police en 1982 et a travaillé jusqu’à la fin de l’année 1998 dans divers services régionaux de police judiciaire. De 2010 à juillet 2012, il a été nommé Chef de la Section d’appui à la mise en œuvre du Service de la criminalité organisée au sein de l’ONUDC, qui traite de tous les aspects liés à la criminalité organisée et au blanchiment d’argent. Depuis août 2012, Pierre Lapaque est le Représentant du Bureau régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, basé à Dakar, au Sénégal, qui couvre 22 pays de la région.

JEAN-YVES LE DRIAN Ministre de la Défense - France

Jean-Yves Le Drian a exercé plusieurs fonc-tions politiques. Il a notamment été maire de Lorient de 1981 à 1998 et président du conseil régional de Bretagne de 2004 à 2012. Proche de François Hollande, il assiste ce dernier, alors simple candidat, dans les questions de défense. Ce dernier le nommera ministre de la Défense, à la suite de l’élection présidentielle de 2012.

ALAIN LE ROY Secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) - Union européenne

Depuis mars 2015, Alain Le Roy exerce les fonc-tions de Secrétaire général du Service Européen d’Action Extérieure (SEAE). Il a également été Ambassadeur de France en Italie. De 2008 à 2011, Alain Le Roy a été Sous-Secrétaire géné-ral pour les Opérations de maintien de la paix des Nations unies. Il a également occupé plusieurs postes au sein de l’administration française, et notamment au sein de la Cour des Comptes et du Ministère des Affaires étrangères.

YOUSSEF MAHMOUD Conseiller principal - International Peace Institute

Youssef Mahmoud, de nationalité tunisienne, a été le Représentant spécial pour la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) du 1er juin au 31 décembre 2010, date à laquelle le mandat de la mission s’est terminé. Youssef Mahmoud a assumé de 2007 à 2009 les fonctions de Représentant exécutif du Secrétaire général et de Chef du Bureau intégré des Nations unies au Burundi (BINUB). Il a également exercé les fonctions de Représentant résident du Programme des Nations unies pour le déve-loppement (PNUD) en Guyane. M. Mahmoud a par ailleurs occupé le poste de Directeur de la Division de l’Afrique II du Département des affaires politiques de l’ONU.

SOUMEYLOU BOUBEYE MAÏGA Envoyé spécial pour la lutte contre le terrorisme, ancien ministre du Mali- UA

Soumeylou Boubèye Maïga a exercé le métier de journaliste jusqu’au début des années 1990.

Vice-président et membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali – Parti africain pour la solidarité et la justice, il devient en 1992 chef de cabinet du Président de la République ma-lienne Alpha Oumar Konaré. Nommé ministre de la Défense et des Anciens combattants en 2013, il est à présent Représentant de l’Union africaine dans la crise en République centrafri-caine, coordinateur d’une équipe consultative d’experts sur la question du terrorisme et de l’extrémisme violent.

JEAN-PAUL MALAN Secrétaire Adjoint du Conseil National de Sécurité - Côte d’Ivoire

Jean-Paul Malan est actuellement Secrétaire général du Conseil national de Sécurité de Côte d’Ivoire. En 2008, il a été nommé en qualité de Coordonnateur du Programme de service civique national. De 2005 à juin 2007, il a exercé les fonctions de Chef de la Cellule de désarme-ment, de démobilisation et de réinsertion des ex combattants au PNDDR. De 1998 à décembre 2005, il a également été Conseiller technique des différents Premiers ministres, ministres de la Planification du Développement de RCI.

THOMAS MANDRUP Chercheur - Royal Danish Defence College

Thomas Mandrup est un Professeur associé de l’Institut de Stratégie du Royal Danish Defense College. Ses champs d’études sont centrés sur l’Afrique, avec l’étude de la gouvernance sécuritaire, de la sécurité régionale, des guerres hybrides, des nouveaux types de conflits ou de la SADC, et des travaux spécifiques sur la privatisation du conflit, les acteurs non-étatiques, les stratégies asymétriques ou l’intervention.

EMILIO MANFREDI Chercheur indépendant

Emilio Manfredi est un chercheur basé en Afrique subsaharienne depuis près de 15 ans. Après avoir été reporter dans la région pour différents médias internationaux, il a travaillé pour Human Rights Watch et International Crisis Group. Il a ensuite été consultant pour diverses ONG et agences gouvernementales. Actuellement basé à Dakar, il travaille sur la jeunesse, les migrations, les activités criminelles et la radicalisation. Il a

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

également été à la tête du rapport d’ICG intitulé « The Central Sahel : A perfect Sandstorm ».

ALEXANDRE MARC Spécialiste en chef pour les questions de fragilité, de conflit et de violence - Banque mondiale

Alexandre Marc est Chief Specialist Fragilité, Conflit et Violence de la Banque Mondiale. De 2009 à 2012, il a été Cluster leader pour la cohésion sociale et la prévention de la violence au sein du Département de développement social de la Banque Mondiale. De 1999 à 2005, il a été Responsable du secteur pour le développement social en Europe et Asie centrale, responsable du programme de reconstruction post-conflit en Europe de l’Est. Il a également été Directeur du Roma Education Fund entre 2006 et 2007 et chercheur au Centre d’Etude des Relations internationales (CERI) à Paris.

MARIE-HÉLÈNE MAYSOUNAVE Ambassadrice spéciale pour la lutte internationale contre la piraterie – MAEDI -France

Marie-Hélène Maysounave travaille au Ministère français des Affaires étrangères et du Déve-loppement international. Elle est actuellement Ambassadrice spéciale chargée de la lutte in-ternationale contre la piraterie.

AHMED MECHERAOUI Ancien conseiller au ministère de l’Énergie - Algérie

Ahmed Mecheraoui a été Conseiller principal du ministre de l’Energie et des Mines algérien Youcef Yousfi à partir de 2011. Auparavant, il a travaillé en Libye en tant que Manager de la branche libyenne de Sonotrach, puis Manager de l’entreprise Geophysical service de 2002 à 2005, basé à nouveau en Libye. De 1998 à 2002, il a été Vice-président de Sonatrach, la Compagnie nationale de pétrole algérienne, en charge de l’exploration, de la recherche et du développement. Il possède un diplôme en géophysique de l’Institut National des Hydro-carbures d’Algérie.

HAILE MENKERIOS Envoyé spécial et Représentant spécial auprès de l’Union africaine - Nations unies

Depuis mai 2013, Haile Menkerios est le Chef du Bureau des Nations unies auprès de l’Union africaine (BNUUA) et Représentant spécial auprès de l’Union africaine. Auparavant, celui-ci occupait les fonctions d’Envoyé spécial du Secrétaire général au Soudan et au Soudan du Sud.

GENERAL MOHAMMED BABAGANA MONGUNO National Security Adviser - Nigéria

Le Major Général Mohamed Babagana Monguno a été nommé Conseiller pour la Sécurité nationale le 13 juillet 2015 par le président Muhammadu Buhari. Le Général Monguno était chef de l’Agence de renseignements militaires à l’État-major de l’armée nigériane de juillet 2009 à septembre 2011. Il a servi en tant que Chef du département logistique de l’État-major et Commandant de la formation et de la doctrine de l’armée. Il a aus-si été Commandant de la Brigade de la Garde, commandant adjoint du National Defence College, et chef du renseignement militaire.

PEDRO MORENES Ministre de la Défense - Espagne

Pedro Morenes y Alvarez de Eulate est un homme d’affaires et homme politique espagnol. Initialement industriel, il est nommé Secrétaire d’État à la Dé-fense en 1996, jusqu’en 2000, puis Secrétaire d’État à la Sécurité et enfin Secrétaire d’État à la Politique scientifique et technologique en 2002. Après avoir travaillé dans le secteur privé pendant 9 ans, il est nommé ministre de la Défense en 2004.

GENERAL DAVID MUHOOZI Commander of Land Forces - Ouganda

Le Major Général David Muhoozi est un avocat et militaire ougandais. Il est actuellement Comman-dant des Forces terrestres de l’Uganda People’s Defence Force (UPDF), troisième plus haut grade de l’armée ougandaise. Il a été nommé à cette fonction en mai 2013, pour prendre la suite du Général Edward Katumba Wamala, nommé Chef d’État-major des Armées ougandaises.

ABDEL FATAU MUSAH Directeur des affaires politiques - CEDEAO

Abdel-Fatau Musah est le Directeur des Affaires

politiques de la CEDEAO. D’avril 2005 à mars 2009, il a occupé les fonctions de Conseiller principal pour la prévention des conflits auprès de l’Agence danoise pour le développement international (Danida) et la CEDEAO. Il a conduit le processus d’adoption du Cadre de Prévention des Conflits de la CEDEAO, un outil opérationnel pour les interventions conjointes en matière de paix et de sécurité dans la région de la CEDEAO. Il travaille également en lien avec les instances de la CEDEAO chargées de la paix et de la sécurité, accompagne la Commission dans la réponse aux menaces sécuritaires et le développement de solutions, et coordonne les missions d’observation électorale de la CEDEAO dans la région.

WULLSON MVOMO ELA Directeur Centre de recherche et documentation - Cameroun

Wullson Mvomo Ela est un universitaire ca-merounais, Professeur à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, et Directeur de Recherche. Il a également été Chargé des Études auprès de la Délégation Générale de la Sureté Nationale. Actuellement, Wullson Mvomo Ela est Coordonnateur Régional de la Stratégie des Nations unies contre le terrorisme en Afrique Centrale.

EL HADJ MOHAMED NAJIM Secrétaire permanent - G5 Sahel

Najim Elhadj Mohamed est socio-économiste, spécialiste des questions de développement. Il totalise une trentaine d’années d’expérience dans l’administration publique axée sur la planification du développement économique et social en général et la gestion décentralisée du dévelop-pement en particulier. Il a été Coordonnateur du Secrétariat Permanent de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté au Cabinet du Premier Ministre, et Secrétaire général de la Haute Autorité à la Sécurité Alimentaire à la Présidence de la république du Niger.

BABACAR NDIAYE Ancien président de la Banque africaine de développement - Sénégal

Babacar Ndiaye est diplômé de l’École supérieure de Commerce (Toulouse), de Sciences-Po Paris

et du Centre d’Etudes Bancaires et Financières de la Caisse Centrale de Coopération (France). Il est Ambassadeur itinérant et plénipotentiaire de la République du Sénégal. Président d’Honneur de la Banque Africaine de Développement (BAD), cette distinction lui a été conférée en 1995 par les Gouverneurs de l’Institution au terme de 30 années de carrière, dont 10 en tant que Président de la BAD.

MANKEUR NDIAYE Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur

Depuis le 29 octobre 2012, S.E.M. Mankeur Ndiaye est ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur. Diplomate de carrière, il a été élevé au rang d’ambassadeur en 2003, occupant notamment les fonctions d’Ambas-sadeur du Sénégal à Paris au début de l’année 2012, avant sa nomination ministérielle par S.E.M. Macky Sall, Président de la République du Sénégal.

NDIORO NDIAYE Présidente – Agence pour la migration, le leadership et le développement, ancienne ministre du Sénégal

Après des études de médecine à Dakar, Bor-deaux et Paris, Ndioro Ndiaye est l’une des deux premières femmes africaines à avoir été reçues au concours de l’agrégation en France, ce qui lui permet d’assumer ensuite les fonctions de Chef du Département d’odontologie et de stomatologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Elle est par la suite nommée Ministre du Développement social en 1988. Elle devient par la suite Directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de 1999 jusqu’en 2009. Elle est actuellement membre du Conseil d’Ad-ministration de l’Institut Panafricain de Stratégies.

WAFULA OKUMU Directeur executif - The Borders Institute

Dr. Wafula Okumu est actuellement basé à Ad-dis Abeba, en tant que Directeur exécutif du Borders Institute (TBI). Auparavant, il a travaillé sur les problématiques frontalières pour l’Union africaine. Il a également occupé la fonction de Chef du Programme d’analyse sur la sécurité en

Afrique au sein de l’Institut d’études sécuritaires de Pretoria.

RAYCHELLE OMAMO Ministre de la Défense – Kenya

Avocate de formation, l’ambassadrice Raychelle Omamo a fait carrière dans le domaine de la diplomatie et du droit. Elle a exercé au sein de la Haute Cour de justice pendant 27 ans puis au sein de différents organismes juridiques na-tionaux. Elle a été distinguée à de nombreuses reprises pour sa contribution au développement de l’État de droit dans son pays. Elle est la pre-mière femme à avoir été nommée présidente de la Société de droit du Kenya. Elle a représenté le Kenya à l’étranger à de nombreuses reprises, que ce soit en tant que déléguée permanente auprès de l’UNESCO ou en tant qu’ambassadrice dans plusieurs pays européens. En 2013, le President Uhuru Kenyatta lui confie les fonctions de ministre de la Défense.

DANIEL ONA ONDOPremier ministre - Gabon

Économiste de renom, Daniel Ona Ondo a oc-cupé plusieurs postes ministériels, d’abord à la Santé en tant que ministre délégué, puis succes-sivement à la Culture, à l’Éducation nationale et aux Postes. En 2007, député, il est élu premier vice-président de l’Assemblée nationale. Nommé en janvier 2014 au poste de Premier ministre par le Président Ali Bongo, il fait aujourd’hui de la lutte contre la pauvreté une priorité.

KADRÉ DÉSIRÉ OUÉDRAOGO Président de la Commission - CEDEAO

Kadré Désiré Ouédraogo est Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis 2012. Homme politique burkinabé, Premier ministre du Burkina Faso de 1996 à 2000, il a été gouverneur adjoint de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest jusqu’à ce qu’il soit nommé Premier ministre par le Président Blaise Compaoré. En 2001, il a été nommé Ambassadeur du Burkina Faso au Royaume-Uni.

AHMEDOU OULD-ABDALLAH Président - Centre des stratégies pour la sécurité du Sahel/Sahara

Ahmedou Ould-Abdallah, de nationalité mau-ritanienne, a occupé plusieurs postes au sein du gouvernement mauritanien avant d’entamer une longue carrière au sein des Nations unies. De 2007 à 2010, il a été Représentant spécial du Secrétaire Générale de l’ONU en Somalie et Chef du Bureau politique des Nations unies pour la Somalie. Auparavant, M. Ould-Abdallah était RSSGNU au Burundi avant d’être nommé pour l’Afrique de l’Ouest de 2002 à 2007. M. Ould-Abdallah est désormais Directeur du Centre stratégique pour la sécurité du Sahel-Sahara.

JOAO QUEIROS Directeur Afrique subsaharienne - Ministère des affaires étrangères - Portugal

Joao Queiros est directeur Afrique du ministère des Affaires étrangères portugais. Son expertise lui permet de présenter la politique de coopé-ration portugaise en vue du renforcement de la sécurité maritime du Grand Atlantique Sud, et plus spécifiquement des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique lusophone.

ANDRÉ ROUX Peackeeping and Defence Analyst - Afrique du Sud

André Roux est un consultant international indépendant possédant une importante expé-rience militaire. Il a été déployé dans plusieurs missions des Nations unies. Ses larges connais-sances en gestion de conflit, opérations de maintien de la paix et plus spécifiquement sur les questions de développement et de mise en œuvre de formations au maintien de la paix en Asie, Afrique et Europe lui ont conféré une considérable expérience sur de nombreuses questions de défense.

MACKY SALLPrésident de la République – Sénégal

Ingénieur géophysicien de formation, Macky Sall a occupé la fonction de Conseiller spécial sur l’Energie et des mines à la Présidence avant de diriger, pendant 10 ans, la mairie de la ville de Fatik. De 2004 à 2007, il exerce la fonction de Premier ministre, détenant le record de longévité à la primature sous la présidence d’Abdoulaye Wade. Après avoir été Président de l’Assemblée

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

nationale, Macky Sall est élu en 2012 Président de la République du Sénégal.

BAKARY SAMBE Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique

Bakary Sambe, politologue de formation, est le coordonnateur de l’Observatoire des radicalismes et des conflits religieux en Afrique (ORCRA). Diplômé de l’Université Lumière Lyon 2 en is-lamologie, langues et civilisations arabes et de l’Institut d’études politiques de Lyon en relations internationales, il a notamment publié en 2011 l’ouvrage « Islam et diplomatie ». Il est également enseignant chercheur au Centre d’Études des Religions (CER), UFR des Civilisations, Religions, Arts et Communication à l’Université Gaston Berger, Saint Louis du Sénégal.

LANDING SAVANE Vice-président – Institut panafricain de stratégies, IPS

Landing Savané est le Vice-président de l’Institut Panafricain de Stratégies. Après des études à Toulon, il intègre l’INSEE où il obtient en 1969 un diplôme d’ingénieur statisticien économiste. Ancien ministre d’État, Landing Savané est un homme politique sénégalais, ayant notamment fondé le parti « And-Jëf ».

ALPHONSE SECK Secrétaire général - CARITAS Sénégal

L’abbé Alphonse Seck, prêtre diocésain de l’Archidiocèse de Dakar, a été nommé Secré-taire général de Caritas Sénégal en mars 2015. Ordonné prêtre en 1983, il a occupé de hautes fonctions dans l’Archidiocèse de Dakar. Il a été Directeur des œuvres de 1987 à 2001, et Responsable de la Commission Justice et Paix pour la Guinée Bissau, les Iles du Cap Vert, la Mauritanie et le Sénégal.

GUY SIDOS Président directeur général - VICAT

En 1984, Guy Sidos est diplômé ingénieur de l’École Navale et devient officier de marine. Il quitte le service actif en 1999, après avoir commandé le sous-marin nucléaire d’attaque

« Perle ». Il rejoint alors le groupe VICAT en tant qu’ingénieur usine. En 2001, il prend la direction de la cimenterie de Ragland, en Alabama, aux États-Unis. En 2002, il est nommé Directeur général de « National Cement », entreprise qui regroupe les activités américaines de VICAT. En 2004, il rejoint la France pour devenir Directeur général délégué du groupe VICAT, puis Directeur général en 2008. Sur proposition du Président Jacques Merceron-VICAT, Guy Sidos a été nom-mé Président directeur général du groupe VICAT à l’issue de l’Assemblée Générale du 6 mai 2014

ELISSA SLOTKIN Acting Assistant Secretary, Department of Defence - États-Unis)

Elissa Slotkin est Secrétaire adjoint de la Défense chargée des Affaires de sécurité internationale au sein du Département de Défense des États-Unis d’Amérique. De septembre 2012 à janvier 2015, elle était Sous-Secrétaire adjointe à la Défense, chargée des Questions de sécurité internationale. Elissa Slotkin a également occupé les fonctions de Directrice Irak au sein du Conseil National de Sécurité.

ASHRAF SWELAM Directeur - Centre régional pour la résolution des conflits et pour la paix en Afrique - Égypte

Ashraf Swelam est le Directeur du Cairo Center for Conflict Resolution and Peacekeeping in Africa. Avant de rejoindre le Centre en 2013, il a occupé les fonctions de conseiller principal auprès de la Commission constitutionnelle chargée de rédiger la nouvelle Constitution égyptienne. Après son dé-part du ministère des Affaires étrangères, il a été Conseiller politique d’un des principaux candidats à l’élection présidentielle. Il a également occupé des fonctions de conseiller principal au sein de grandes ONG égyptiennes, notamment en tant que Conseiller du Chef du Conseil National égyptien de compétitivité (2012) ou Directeur général du Forum économique international d’Égypte (2009-2011).

MEHDI TAJEInstitut tunisien des études stratégiques

Mehdi Taje, diplômé de l’Université Paris V René-Descartes et du Collège de défense de l’OTAN à Rome, est expert en géopolitique et

en méthodologies de la prospective et de l’an-ticipation. Il dirige le cabinet de conseil Global Prospect Intelligence spécialisé dans l’analyse géopolitique et prospective et l’évaluation des risques. Parallèlement, il a été jusqu’à mars 2012 expert auprès de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES, Présidence de la République) et a représenté la Tunisie au sein du comité de pilotage du Centre euromaghrébin de recherche et d’études stratégiques.

ANDREAS ESHETE TESSEMA Prime Minister Advisor - Éthiopie

Le Professeur Andreas Eshete est un universitaire réputé, Président de l’Université d’Addis-Abeba pendant plus de 9 ans. Il a occupé les fonctions de Président de la Commission des Droits de l’Homme et de la Démocratie de l’UNESCO, et est devenu conseiller du Premier ministre éthiopien en 2011, avec rang de ministre. Il est également Président adjoint du Forum de Tana.

THOMAS KWASI TIEKU Professeur - King’s Western University Canada

Thomas Kwasi Tieku est un Professeur enseignant à la Munk School of Global Affairs et au New College de l’Université de Toronto. Ses recherches se focalisent sur les médiations internationales, les institutions régionales, les organisations inter-nationales et l’analyse de la politique étrangère. Professeur émérite, il a enseigné dans des Uni-versités comme celle de Birmingham, Boston et Cornel. Il a récemment co-rédigé un rapport sur les médiations pour le Département de Gestion des Conflits de l’UA et le Centre pour le Dialogue Humanitaire basé à Genève.

NANA O. TOURÉ-SY Directrice régionale du PNUD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre - Nations unies

Nana O.Touré-Sy exerce actuellement la fonction de Directrice régionale du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), basée à Dakar. Auparavant, elle travaillait en tant qu’éco-nomiste principale au sein du PNUD.

GÉNÉRAL PIERRE DE VILLIERS Chef d’État-major des Armées - France

Le Général d’armée Pierre de Villiers a pris ses fonctions de chef d’état-major des armées le 15 février 2014. A l’issue de sa scolarité à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, il choisit de servir dans l’Arme Blindée Cavalerie. Il alterne ensuite les responsabilités en régiment. Ensuite, il exerce notamment la fonction de chef du cabinet militaire du Premier ministre de septembre 2008 jusqu’en mars 2010, date à laquelle il est nommé major général des Armées.

ALEX VINES, Directeur du Programme Afrique - Chatham House

Alex Vines est à la tête du Programme Afrique de Chatham House depuis 2002, et est devenu en 2008 Directeur des Etudes Régionales et de la Sécurité internationale. En 2012, Alex Vines a été nommé Directeur pour les Etudes régionales et en Droit international. Il a présidé le Panel d’ex-perts des Nations unies sur le Libéria de 2001 à 2003. Il a aussi été membre du personnel électoral des Nations unies au Mozambique et en Angola, et a été consultant pour l’Office des Nations unies contre la Drogue et le Crime, et pour la CEDEAO. Il a enfin travaillé à Human Rights Watch en tant que chercheur principal sur les entreprises et les Droits de l’Homme.

ZAKARIA YUSUF Analyst - International Crisis Group (ICG)

Zakaria Yusuf est, depuis 2013, analyste pour International Crisis Group Somalie. Après avoir obtenu son diplôme à l’Université Nationale de Somalie, il a enseigné le droit et occupé les fonc-tions de conseiller légal après du gouvernement et de nombreuses organisations non-gouverne-mentales. Il est également membre exécutif de l’organisation Somali Human Rights Defenders.

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

1. GÉNÉRAL LLIYASU ISAH ABBAH Commander of the Multinational Joint Task Force – Nigéria

2. AHMED MOUSSA ABOUBAKER Directeur adjoint - Présidence de la République - Djibouti

3. MAHAMADOU ABOU-TARKA Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la paix - Niger

4. PATRICIA ADAM Députée du Finistère, Présidente de la Com-mission de la Défense nationale et des Forces armées - Assemblée Nationale - France

5. BOULMAN ADIL Sahara Media Agency

6. KOMLAN ADJITOWOU Chef d’état-major général adjoint des Forces armées - Togo

7. JEAN-MARIE ADZE Directeur de cabinet adjoint - Primature - Gabon

8. CYRIAQUE AGNEKETHOM Directeur Maintien de la paix et sécurité régio-nale - CEDEAO

9. MOHAMED AHMED Chef d’État-major des Armées adjoint - Forces armées nigériennes

10. CORNÉLIUS AÏDAM Directeur exécutif - Pax Africana - Togo

11. ABDOUL AIDARA Enseignant chercheur – UCAD, CEDS

12. PASCAL AIRAULT Journaliste - L’Opinion

13. FRANÇOIS D’ALANÇON Journaliste - La Croix

14. SERGE BERNARD EMMANUEL ALIANA IPS

15. JUAN IGNACIO ALVARES GORTARIMinistre conseiller - Ambassade d’Espagne au Sénégal

16. ALEJANDRO ENRIQUE ALVAR GON-ZALEZ SAN MARTIN Secrétaire général de la politique de Défense - Ministère de la Défense - Espagne

17. DAVID AMBROSETTI Directeur - Centre français des études éthio-piennes

18. NUHU ANGBAZO Defence Attaché – Nigerian Embassy in Senegal

19. EMMANUEL KWESI ANING Dean / Director - Faculty of Academic Affairs and Research - Kofi Annan International Peacekee-ping Training Center

20. MAHAMAT SALEH ANNADIF Ancien représentant spécial de l’UA en Somalie et chef de l’AMISOM, ancien ministre - Tchad

21. IBRAHIMA ANNE Journaliste - Walfadjri

22. AHMED EL ARJA PDG - CIM d’Equipement

23. SAINKOUDJE ASMA Coordinatrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest – ONUDC – Nations unies

24. PAUL ATANGA NJI Ministre chargé de mission à la Présidence - Cameroun

25. BENJAMIN AUGE Chercheur - Institut français des relations internationales

26. AXEL AUGE Enseignant - Chercheur - École militaire de Saint-Cyr

27. AMADOU BA Ministre de l’Economie, des finances et du plan - Sénégal

28. MAGATTE BA Conseiller technique Défense - Primature - Sénégal

29. AMADOU LAMINE BA Ancien ambassadeur du Sénégal à Washing-ton - IPS

30. OUMAR DEMBA BA Ministre d’État, Conseiller diplomatique - Présidence de la République - Sénégal

31. HASSAN BAAGE Directeur adjoint - Bureau de l’évaluation et de l’assistance technique - Comité contre le terrorisme - Nations unies

32. MAMADOU BAAL Responsable communication - IPS

33. STANISLAS BABA Ministre, Conseiller mer – Présidence de la République - Togo

34. SIDY BADJI Journaliste - Sud Quotidien

35. THIERNO MOUCTAR BAH Université Cheikh Anta Diop de Dakar

36. JEAN-PATRICK BAILLET Directeur général - NEXTER Systems

37. FRÉDÉRIC BARDENET Conseiller diplomatique, Directeur développement Afrique subsaharienne - SNCF

38. ALAIN BARLUET Journaliste – Le Figaro

39. CRISTINA BARRIOS Conseiller politique – SEAE - UE

40. MAMADOU ALIOU BARRY Conseiller sécurité - Ministère de la Justice - Guinée

41. AUGUSTE BARRY Ancien ministre de l’intérieur - Burkina Faso

42. ABDOULAYE BATHILY RSSGNU - Nations unies

43. ALAIN BAUER Président - Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique

44. ANNE BAUER Journaliste - Les Echos

45. ALEXIS BAUTZMANN Journaliste - Diplomatie

46. PHILIPPE BEAULNE Ambassadeur du Canada au Sénégal

47. PHILIPPE OLIVIER BEGUIN Premier conseiller - Ambassade de Suisse au Sénégal

48. DANIEL BEKELE MULUGETA Executive Director of the Africa division - Human Rights Watch

49. HICHEM BEN YAICHE Rédacteur en chef - Le Magazine de l’Afrique - IC Publications

50. RODNEY BENN Vice-président - African Institutional Sales - EUTELSAT

51. PIERRE BENOIT-BOUVERESSE Journaliste - TV5 Monde

52. ANDREW BERGEN AFRICOM - Department of State - USA

53. GÉNÉRAL FRÉDÉRIC BETH Inspecteur général des Armées – Ministère de la Défense - France

54. EMMANUEL BETH Associé Senior - ESL & Network

55. BETTY BIGOMBE Former Minister - Uganda

56. CHRISTOPHE BIGOT Directeur de la stratégie - Ministère de la Défense - France

57. ABDOULAYE BIOTCHANE Economiste - Bénin

58. PIERRICK BLAIRON Président - ASFORDAK

59. ERIC BLANCHOT Directeur exécutif - ONG Promédiation

60. JEAN-MARIE BOCKEL S é n a t e u r d u H a u t - R h i n - Commission des affaires étrangères, de la défense et des Forces armées – Sénat - France

61. PHILIPPE BOTTRIE Directeur des Affaires publiques - AIRBUS Group

62. ALI BOUKEHA Conseiller - Ambassade d’Algérie au Sénégal

63. THIERRY BOURGEOIS Directeur Sûreté - TOTAL

64. FABRICE BOUSSALEM Sahel Team Leader and Program Coordinator - PNUD - United Nations

65. MAHAMAT BRAHIM SEID Chef d’État-major général des Armées - Tchad

66. AHMED BRAHIM VALL Chef du deuxième bureau - État-major général des Armées - Mauritanie

67. JEAN-JACQUES BRIDEY Député du Val-de-Marne - Assemblée nationale - France

68. ALAN BRYDEN Chef du département des partenariats public- privés - DCAF

69. CARMEN LILIANA BURLACU Ministre plénipotentiaire - Ministère des Affaires étrangères - Roumanie

70. PHILIPPE BURTIN PDG - NEXTER Systems

71. NATHALIE CANTAN Chargée de mission Sahel – DGRIS – Ministère de la Défense - France

72. RÉMI CARAYOL Journaliste – Jeune Afrique

73. PER CARLSON Ambassadeur de Suède pour le Sénégal

74. LAURENT CELERIER Conseiller du Directeur général - ANSSI

75. MOHAMED IBN CHAMBAS Special Representative and Head of the United Nations Office for West Africa – United Nations

76. DANIEL CHAUSSE Président - DS Avocats

77. SMAÏL CHERGUI Commissaire Paix et Sécurité de l’UA

78. LIONEL CHIRCOP Imprimerie nationale - France

79. KNOX CHITIYO Associate Researcher - Chatham House

80. DONG HWAN CHOI Republic of Korea Special Envoy

81. FRÉDÉRIC CHOLE Centre de crise - MAEDI - France

82. MARAMANY CISSÉChargé de la RSS, Ministre conseiller - Prési-dence de la République - Guinée Conakry

83. GÉNÉRAL LAMINE CISSÉ Président du conseil d’administration de Partners West Africa, ancien ministre - Sénégal

84. IDRISSA CISSÉDirecteur de l’office central pour la lutte contre le trafic illicite des stupéfiants - Direction générale de la Police nationale - Sénégal

85. BABOU CISSÉ Universitaire - Sénégal

86. MAHAMANE CISSE-GOURO Chief of the Africa branch – Office of the High Commissioner for the Human Rights – United Nations

87. FRANÇOIS CLEMENCEAU Rédacteur en chef international - Journal du Dimanche

88. VICTORIA COIFMAN Professor African Studies - University of Minnesota

89. PATRICK COLAS DES FRANCSDirecteur général - COGES

90. COLONEL RÉGIS COLCOMBET Cellule internationale - Cabinet du ministre de la Défense - France

91. BRIGITTE COLLET Ambassadrice de France en Éthiopie et auprès de l’UA

LA LISTE DES PARTICIPANTS

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Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

92. CHARLES COLLINS Vice-President Business Développement - MSS security

93. COLONEL MARC CONRUYT Attaché de défense - Ambassade de France au Sénégal

94. ALBRECHT CONZE Chef de mission EUCAP Sahel Mali - UE

95. JOSÉ COSTA PEREIRA Conseiller Politique – SEAE - UE

96. TIÉMAN HUBERT COULIBALY Ministre de la Défense et des anciens com-battants - Mali

97. ADAMA ECKBERG COULIBALY Chief Economist - Economic Commission for Africa – United nations

98. ABDOULLAH COULIBALY Vice-président - Fondation du Forum de Bamako

99. SARAH COVINGTON Senior Analayst - African Research Group

100. VALÉRIE CROVA Journaliste - France Culture

101. SERGIO LUIZ CRUZ AGUILAR Director of GEPCI and OCI – State University of Sao Paulo

102. THOMAS DAKOURE Conseiller du ministre, contrôleur général de police - Ministère de la Sécurité - Burkina Faso

103. PATRICIA DANZI Directrice régionale des opérations pour l’Afrique - CICR

104. VINCENT DARRACQ Chargée de mission – DGRIS – Ministère de la Défense - France

105. OLIVIER DARRASON Président - CEIS

106. CHRISTOPHE DECROIX Journaliste - RTL

107. ZEKERIA OULD AHMED SALEM DENNA Professeur - Université de Nouakchott

108. RINALDO FRANÇOIS DEPAGNE Directeur du Projet Afrique de l’Ouest - ICG

109. JAY DHARMADHIKARI Conseiller pour les affaires européennes - Cabinet du ministre de la Défense - France

110. GIORGIO DHIMA Chef de service Affaires politiques - Département fédéral des Affaires étrangères - Suisse

111. IBRAHIMA DIA Conseiller principal Afrique - Akio Capital

112. ADAMA DIAKHATE Conseiller technique Sécurité - Primature - Sénégal

113. ABDOU KHADRE DIAKHATE Manager Director - MD MBACO-International

114. NADIA DIAKITE Président - Fondation Life Builders

115. LOUIS DIAKITE Président du conseil - Alink Telecom

116. ABDULAYE DIAKITE Rédacteur en chef - MaliJet

117. ABDOULAYE DAOUDA DIALLO Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique - Sénégal

118. KIBILY DEMBA DIALLO Directeur de la coopération - Direction générale de la sécurité - Mali

119. MALICK ABUBAKAER HAMID DIALLORédacteur en chef - Afrik.com

120. BABACAR DIALLO Directeur général - Centre d’études diplomatiques et stratégiques de Dakar

121. BOUBACAR DIALLO Journaliste - Fondation Hirondelle

122. BRUNO DIATTA Ministre chef du protocole - Sénégal

123. IBRAHIMA DIAWADOH Chargé de mission auprès du Premier ministre - France

124. MOUSSA DIAWARA Directeur général - Direction générale de la sécurité - Mali

125. MOUSTAPHA DIEYE General Manager - AFRICOM - Department of State - USA

126. MAGUETTE DIEYE Chargé du maintien de la paix - Ministère des Forces armées - Sénégal

127. ABDOULAYE DIEYE Directeur Europe Amérique Océanie - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

128. DILEITA MOHAMED DILEITA Envoyé spécial de l’UA pour la Libye, ancien Premier ministre de Djibouti

129. MOHAMED BOUN ABDALLAH DIONNE Premier ministre - Sénégal

130. MOMAR DIOP Ambassadeur - Sénégal

131. PAPE DIOP Ambassadeur - Sénégal

132. ALIOUNE BADARA DIOPUniversitaire - Sénégal

133. LÉOPOLD DIOUF Ambassadeur - Sénégal

134. BABACAR DIOUF Conseiller spécial - Centre des hautes études de défense et de sécurité - Sénégal

135. ABDOULAYE DIOUF SARR Ministre du Tourisme et des transports aériens - Sénégal

136. SAÏD DJINNIT Envoyé spécial du SGNU pour les Grands Lacs - Nations unies

137. KOFFI FABRICE DJOSSOU Directeur régional - ABS Afrique

138. JEAN-PHILIPPE DORENT Directeur général international - HAVAS World Wide

139. STÉPHANE DOYON Responsable de l’Unité Afrique de l’Ouest - Médecins sans frontières

140. TIEBILE DRAME Ancien ministre - Mali

141. ALIOUNE DRAMÉ Université Jean Moulin Lyon 3

142. CHARLES-HUBERT DUFOUR Directeur de la région subsaharienne – THALES

143. JEAN-MARC DUQUESNE Délégué général - GICAT

144. ANJA H. EBNOTHER Directrice adjointe - DCAF - Suisse

145. MOUSTAPHA MAHMOUD ELKOUNY Ambassadeur d’Égypte au Sénégal

146. FRÉDÉRIC ENCEL Chercheur – Institut d’études politiques

147. COLONEL BONAVENTURE CHRYST ENGOBO Secrétaire général adjoint - Conseil national de sécurité - République du Congo

148. COMFORT ERO Directrice du programme Afrique - ICG

149. PHILIPPE ERRERA Directeur général – DGRIS – France

150. PAUL ETOU Direction générale de la sûreté du territoire – République du Congo

151. GLENNS T. ETYANG EKISAFirst secretary - Africa & AU Directorate – Ministry of Foreign Affairs - Kenya

152. VALERIA FABBRONI Directrice des opérations - Fondation suisse de déminage

153. GÉNÉRAL PASCAL FACON Commandant des Eléments français au Sénégal

154. MOUSSA FAKI MAHAMAT Ministre des Affaires étrangères - Tchad

155. JEAN-LOUIS FALCONI Directeur des Affaires internationales, stratégiques et technologiques- SGDSN - France

156. GÉNÉRAL PAPA KHALILOU FALL Ministère des Forces armées - Sénégal

157. BABACAR FALL Directeur général - Pana

158. BRUNO FANUCCHI Grand Reporter - Le magazine de l’Afrique

159. EMMA FARGE Journaliste - REUTERS

160. CHRISTOPHE FARNAUD Vice-président en charge des Relations institu-tionnelles internationales - THALES

161. MAMADOU GUÈYE FAYE Haut commandant de la gendarmerie et Directeur de la Justice militaire - Sénégal

162. RAMATOULAYE BA FAYE Directeur Asie Pacifique Moyen Orient - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

163. JEAN FÉLIX-PAGANON Ambassadeur de France au Sénégal

164. THOMAS FESSYJournalist - BBC News

165. PHILIPPE FOLLIOTDéputé du Tarn - Assemblée nationale - France

166. FRÉDÉRIC FOUCAUD Editions Jean – Cyrille Godefroy

167. VINCENT FOUCHERAnalyste principal - ICG

168. YVES FOULON Député, Maire de la Gironde - Commission de la Défense nationale et des Forces armées - Assemblée nationale - France

169. DIDIER FRANCOIS Grand reporter - Europe 1

170. VICE ADMIRAL MICHAEL FRANKEN Deputy to the Commander for Military Operations AFRICOM - USA

171. CHEIKH TIDIANE GADIO Président de l’IPS, Ancien Ministre d’État du Sénégal

172. JESUS JIMENEZ GARCIA Directeur international - Queiroz Galvao Inc

173. LOUIS GAUTIER Secrétaire général - SGDSN - France

174. JACQUES GAUTIER Député, Vice-président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées - Sénat - France

175. GÉNÉRAL BABACAR GAYE Ancien RSSGNU pour la MINUSCA - Nations unies

176. SERIGNE BAMBA GAYE Directeur de la Prospective et de la Recherche Stratégique - Timbuktu Institut

177. MOR TALLA GAYE Journaliste - L’Obs

178. CLAUDIA GAZZINI Senior Analyst - ICG (ICG)

179. AMIRAL MARIN GILLIER Directeur de la coopération de sécurité et de défense - MAEDI - France

180. RAYMOND GILPIN Academic Dean - Africa Center for Strategic Studies

181. BRUNO GIORGIANNI Directeur des Affaires publiques - Dassault Aviation

182. JEAN GLAVANY Député des Hautes-Pyrénées - Assemblée na-tionale - France

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124 125

Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

183. AMANDINE GNANGUENON Directrice de projet - Institut des mondes africains - EHESS

184. GÉNÉRAL CHRISTOPHE GOMART Directeur du Renseignement militaire - Ministère de la Défense - France

185. ANAS EL GOMATI Directeur général - SADEQ Institute

186. JEAN-LUC GONZALES Attaché de sécurité intérieure - Ambassade de France au Sénégal

187. JOAQIN GONZALES - DUCAY Ambassadeur de l’UE au Sénégal

188. EMMANUEL GOUÉ Représentant opérationnel régional - MSF

189. ANTOINE GOUZÉE DE HARVEN Coordonateur de programme sur les menaces sécuritaires transrégionales et la migration - UE

190. KOKI MULI GRIGNON Deputy permanent representative - Permanent Mission of Kenyafor - UN

191. LAURENT GRIMALDI EUTELSAT BB4 Africa

192. HIROUTE GUEBRE-SELLASSIE Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Sahel - Nations unies

193. BABACAR GUEYE Centre des Hautes études de défense et de sécurité - Sénégal

194. GÉNÉRAL CHEICK GUEYE Chef d’État-major de l’Armée de terre - Sénégal

195. BASSIROU GUEYE Ambassadeur du Sénégal à Paris

196. MOMAR GUEYE Ambassadeur, Représentant permanent du Sé-négal à Addis-Abeba

197. NATHALIE GUIBERT Journaliste - Le Monde

198. PHILIPPE GUINAND Chef de délégation régionale - Comité interna-tional de la Croix-Rouge

199. YOUSSOUPHA MBARGANE GUISSE Chercheur - IPS

200. SAM GULUBE Secretary for Defence and Military Veterans - South Africa

201. MATTHEW JAMES MURARI GUREME Chief of staff - Rapid Deployment Capability Center - Uganda

202. BIRANE HADY CISSE Journaliste - APS

203. ABDEL-RHAMANE ALI HAGGAR Recteur de l’Université de N’Djamena

204. MASAKAZU HAMACHI Vice - ministre parlementaire pour les Affaires étrangères - Japon

205. MONGI HAMDI RSSGNU au Mali et chef de la MINUSMA - Nations unies

206. NICOLAS HAQUE Journaliste - Al Jazeera

207. FABIENNE HARA Conseillère spéciale pour le Forum de Dakar - DGRIS – Ministère de la Défense - France

208. JÉROME HEITZ Directeur de missions - France Expertise Internationale

209. DAMIEN HELLY Chargé de programme adjoint pour l’action extérieure de l’UE - ECDPM

210. ALFRED TIGIUTIMO HENGARI Senior Research Fellow - South African Institute of International Affairs

211. GEORGE W. HODGSON UK Ambassador in Senegal

212. GÉNÉRAL JEAN-FRANÇOIS HOGARD DPSD - Ministère de la Défense - France

213. MATHURIN HOUNGNIKPO Conseil national de sécurité - Côte d’Ivoire

214. PETRA HUECK Head of Office - International Catholic Migration Commission (ICMC Europe)

215. VICENTE HUESO Attaché de défense - Ministère de la Défense - Espagne

216. RÜDIGER HUTH Deputy policy Director - Ministry of Defence - Germany

217. TSUTOMU IIMURA Directeur - Département Afrique - Agence japonaise de coopération internationale

218. EDWARD IRUNGU Director Public Affairs - Ministry of Foreign Affairs - Kenya

219. KATYEN C. JACKDEN Nigerian Ambassador in Senegal

220. ARNAUD JAMET Président exécutif - Seris Security

221. JEAN-HERVÉ JEZEQUEL Analyste principal - ICG

222. CHRISTIANE AGBOTON JOHNSON Centre des hautes études de défense et de sécurité - Sénégal

223. JEAN-LOUIS JOLIVET Coordinateur régional - ECHO - UE

224. COLONEL NICOLAS JOVANOVIC DGRIS - Ministère de la Défense - France

225. SORY KABA Directeur général des Sénégalais de l’extérieur - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

226. HABIB KAMBANGA Head of the Regional Early Warning Centre - SADC

227. CHRISTIANE KAMMERMANN Sénatrice représentant les Français établis hors de France - Sénat - France

228. COLONEL BERNHARD KAMPMANN Germany’s Ambassador in Senegal

229. GÉNÉRAL DE BRIGADE AIR OUSMANE KANEChef d’État-major de l’Armée de l’air - Sénégal

230. ALY KARAKI PDG - Groupe S.M.B.S.

231. MAMADOU KARIDJO Ministre de la Défense - Niger

232. IBRAHIM KARINGAMA WALY Chef d’État-major particulier - Présidence de la République - Niger

233. RUDOLPHE KARL Journaliste - WADR

234. JOHN KARLSRUD Senior Research Fellow - Norwegian Institute for International Affairs

235. MONCEF KARTAS Chercheur et coordinateur de projet - Small Arms Survey

236. GÉNÉRAL MOHAMED ABDEL KHALIK KASHKOOSH Academic Advisor on Security Issues - Regional Center for Strategic Studies - Egypt

237. TIDIANE KASSE Directeur - Fahamu Afrique

238. RYUICHI KATO Agence japonaise de coopération internationale

239. AMADOU KEBE Secrétaire général - Ministère des Affaires étran-gères - Sénégal

240. KARIM KEITA Président de la Commission de la défense - Assemblée nationale - Mali

241. BOUBACAR KEITA Directeur de la Sécurité militaire - Mali

242. LOUIS MAGLOIRE KEUMAYOU Journaliste - Club de l’Information Africaine

243. MOHAMMED KHABBACHI Director - Sahara Media Agency

244. GILBERT KHADIAGALA Professor of International Relations - Witwaters-rand - Johannesburg

245. AMON KILLEEN Regional Director for West Africa – Department of Defence - USA

246. DONG-SUK KIM Professeur - Académie nationale diplomatique de la République de Corée

247. KIDANE KIROS Institute for Peace and Security Studies - Uni-versity of Addis Ababa

248. ABDEL FATTAH EL KISHKI Ministère de la Défense - Égypte

249. TAKASHI KITAHARA Ambassadeur du Japon au Sénégal

250. SELOM KOMI KLASSOU Premier ministre - Togo

251. PAUL KOFFI KOFFI Ministre de la Défense - Côte d’Ivoire

252. KABINÉ KOMARA Ancien Premier ministre de Guinée, Haut- commissaire - OMVS

253. SHIGERU KONDO Ambassade du Japon au Sénégal

254. FIFATIN GRACE KPOHAZOUNDE Responsable des Affaires politiques - Bureau du sous-secrétaire général du DPKO - Nations unies

255. ATSUSHI KUWABARA Ministry of Foreign Affairs - Japon

256. FRANÇOIS DE LABARRE Journaliste - Paris Match

257. GUILLAUME LACAILLE Conseiller politique - Eucap Sahel Mali - UE

258. JEAN-ÉRIC LACOUR Attaché de sécurité intérieure régional - Ministère de l’Intérieur - France

259. JEAN-PIERRE LACROIX Directeur – NUOI – MAEDI - France

260. HERVE LADSOUS Sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, Chef du Département des opérations de maintien de la paix – Nations unies

261. OLIVIER LAFAYE SAFRAN

262. PHILIPPE LAFOIX Chef département sécurité intérieure - DCI - Ministère de l’Intérieur - France

263. RAMTANE LAMAMRA Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale - Algérie

264. KNUT LANGELAND Norwegian Special Envoy for Sahel - Ministry of Foreign Affairs - Norway

265. PIERRE RENÉ EUGÈNE LAPAQUE Représentant régional - ONUDC

266. KRISTA LARSON Journalist - Associated Press

267. JEAN-YVES LE BOUILLONNEC Député du Val de Marne - Assemblée nationale - France

268. DIDIER LE BRET Coordonnateur national du renseignement - Présidence de la République - France

269. JEAN-YVES LE DRIAN Ministre de la Défense - France

270. VÉRONIQUE LE GOFF Conseillère pour la communication et les relations avec la presse - Cabinet du ministre de la Défense - France

271. ÉTIENNE LE HARIVEL DE GONNEVILLE Sous-directeur Affaires stratégiques - MAEDI - France

272. VALÉRIE LEROUX Journaliste - AFP

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126 127

Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

273. ALAIN LE ROY Secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) - Union européenne

274. JEAN-LOUIS LE TOUZET Journaliste - Libération

275. SIDI MOHAMED LEBECHIR Directeur général adjoint - DGDSE - Niger

276. JOO HYUN LEE Directrice adjointe de la division Afrique - Ministère des Affaires étrangères - Corée du Sud

277. FRANÇOIS LEFEBVRE Directeur général - Groupe Ponticelli Frères

278. CÉDRIC LEWANDOWSKI Directeur du cabinet civil et militaire du ministre - Ministère de la Défense – France

279. PHILIPPE LEYMARIE Journaliste – Le Monde diplomatique

280. ALEXANDRE LIEBESKIND Directeur régional adjoint Afrique – Centre de dialogue humanitaire - Suisse

281. ANNETTE LOHMANN Représentante résidente - Fondation Friedrich Ebert

282. FRANÇOIS LONCLE Député de l’Eure - Assemblée nationale - France

283. JEANNY LORGEOUX Sénateur du Loir-et-Cher - Commission des Affaires étrangères, de la défense et des Forces armées - Sénat - France

284. AYMERIC LORTHIOIS Direction d’Afrique et de l’océan Indien - MAEDI - France

285. LIESL LOUW - VAUDRAN Journalist - Institute for Security Studies

286. HAMDY LOZA Vice-ministre des Affaires étrangères - Égypte

287. ANNE ELISABETH LUGON - MOULIN Ambassadeur - Département fédéral des Affaires étrangères - Suisse

288. ELSALHIN A. M. SAAD Parliamentary - House of Representatives – Libya

289.YOUSSEF MAHMOUD Conseiller principal - International Peace Institute

290. AZIZA MAIGA Députée - Assemblée nationale - Mali

291. IBRAHIM MAIGA Chercheur - Institute for Security Studies

292. SOUMEYLOU BOUBEYE MAÏGA Envoyé spécial pour la lutte contre le terrorisme, ancien ministre du Mali- UA

293. JEAN-PAUL MALAN Conseil national de sécurité - Côte d’Ivoire

294. OUMAR MALL Directeur général - Police Nationale - Sénégal

295. THOMAS MANDRUP Lecturer - Royal Danish Defence College

296. EMILIO MANFREDI Chercheur indépendant

297. OUSMANE MANGANE Journaliste - Radio Chine International

298. ALEXANDRE MARC Spécialiste en chef pour les questions de fragilité, de conflit et de violence - Banque mondiale

299. THIERRY MARIGNY Orange

300. MARTA MARTINELLI Acting Deputy Director - Open Society Foundation

301. ALAIN MARTY Député de la Moselle - Assemblée nationale - France

302. PRINCE MASINGA Defence Attaché in Senegal - Department of Defence - South Africa

303. EDMOND MASSIMA Conseiller économique et social - Primature - Gabon

304. GERALD MATHIS Army attaché – US Embassy in Senegal

305. FREDERIC MAURO Trésorier - ASFORDAK

306. MARIE-HÉLÈNE MAYSOUNAVE Ambassadrice spéciale pour la lutte internationale contre la piraterie – MAEDI -France

307. CHEIKH TIDIANE MBODJI Conseiller militaire – UNOCA – Nations unies

308. AHMED MECHERAOUI Ancien conseiller au ministère de l’Énergie - Algérie

309. MOHAMED MEGUET Directeur générale de la sûreté nationale - Police nationale - Mauritanie

310. PAUL IGNACE MELLA Force Commander - UNAMID – United Nations

311. MARC MÉMIER Sahel Governance and Security Specialist - UNDP - United Nations

312. PIERRE MENDY Directeur Sécurité du territoire - Sénégal

313. HAILE MENKERIOS Under-Secretary General, Special Envoy or Sudan and South Sudan and Special Repre-sentative to the African Union – United Nations

314. JACQUES MERCERON - VICAT Président d’honneur Paris - VICAT

315. CLAIRE MEYNIAL Journaliste - Le Point

316. ROMAIN MIELCAREK Journaliste - DSI

317. YOUSSOUPHA MINE Journaliste - Seneweb

318. ANTHONY MINKO MILANE Premier conseiller - Primature - Gabon

319. PHILIPPE MIQUEL Directeur général Afrique de l’Ouest et Centrale - ENGIE

320. SACHIKO MIYAKE Conseillère technique - Ambassade du Japon en France

321. T. MOLETSANE Staff Officer Defence Foreign Relations - De-partment of Defence - South Africa

322. CHARLES RICHARD MONDJO Ministre de la Défense nationale - République du Congo

323. PIERRE MONGO Directeur général des Renseignements extérieurs - Ministère de la Défense nationale - République du Congo

324. GÉNÉRAL MOHAMMED BABAGANA MONGUNO National Security Adviser - Nigeria

325. GUILLEM MONSONIS Journaliste - TTU

326. PATRICK MONTLIAUD Directeur du développement – Imprimerie na-tionale – France

327. PEDRO MORENES Ministre de la Défense - Espagne

328. COLONEL SCOTTIE MORGAN Chef de mission militaire et attaché de défense - Ambassade des États-Unis au Sénégal

329. MONDAY RIKU MORGAN Chief of Defence Intelligence - Nigéria

330. SAID MOUFTI Directeur de recherche - Institut Royal des Etudes Stratégiques - Maroc

331. AMR MOUSSA Ancien secrétaire général de la Ligue arabe

332. ABDERAHMANE MOUSSA HASSANE Conseiller spécial pour la sécurité – Présidence de la République - Tchad

333. GÉNÉRAL DAVID MUHOOZI Commander of Land Forces - Uganda

334. STELLA MUNYI Director of Legal Affairs – Ministry of Foreign Affairs - Kenya

335. YEM MUSA Director - Defence affairs - Nigéria

336. ABDEL FATAU MUSAH Director of Political affairs – CEDEAO

337. WULLSON MVOMO ELA Directeur - Centre de recherche et documen-tation - Cameroun

338. EL HADJ MOHAMED NAJIM Secrétaire permanent - G5 Sahel

339. MOHAMED NASSIRI Journaliste - Maghreb Arab Press

340. FATOU BINETOU RASSOUL NDAO Ambassadeur du Sénégal à Praia

341. SALIOU NDAYE Ambassadeur du Sénégal à Banjul

342. MANKEUR NDIAYE Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur

343. BABACAR NDIAYE Ancien président de la Banque africaine de développement

344. BACRE WALY NDIAYE Avocat à la cour - Sénégal

345. PAUL NDIAYE Centre des hautes études de défense et de sécurité - Sénégal

346. ADJARATOU WAKHA AÏDARA NDIAYEDirectrice éxecutive - Partners West Africa

347. SIDY ALPHA NDIAYE Universitaire - Sénégal

348. MICHELLE NDIAYE Director for Africa Peace and Security Program - Institute for Peace and Security Studies

349. IBRAHIMA NDIAYE Journaliste - Le Soleil

350. NDIORO NDIAYE Ancienne ministre du Sénégal, présidente de l’agence pour la migration, le leadership et le développement

351. HASSANE NDOYE Ambassadeur du Sénégal à Bamako

352. ADINA NEGREA Conseillère à la Direction Moyen-Orient et Afrique - Ministère des Affaires étrangères - Roumanie

353. SONAR NGOM Conseiller Technique - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

354. FATOU ISADORA NIANG Conseiller diplomatique du Premier ministre - Sénégal

355. COMMANDANT MEÏSSA NIANG Gendarmerie nationale - Sénégal

356. PAPA KHALY NIANG Directeur général - Agence d’assistance à la sécurité de proximité

357. IPPEITA NISHIDA Research Fellow - Tokyo Foundation

358. DENIS NKWEBO Rédacteur en chef adjoint – Le Jour

359. CLIXTE NSIE EDANG Ministre délégué auprès du ministre d’État - Gabon

360. JEAN-PAUL NTAB Ministère des Forces armées - Sénégal

361. CHARLES NYUYKONGE Researcher – Accord South Africa

362. ROMAIN BIENVENU OBA Conseiller Politique - Ministère de la Défense nationale - République du Congo

363. JACQUES OBINDZA Chef du Département Afrique -Ministère des Affaires étrangères et de la coo-pération - République du Congo

364. VICTORIA OJUGBANA Journalist - The Guardian Nigeria

365. AYODELE OKE Executive Director – National Security Agency - Nigéria

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128 129

Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

366. OLIVER OKEKE Vice-president - Joseph Agro Industries

367. WAFULA OKUMU Executive Director - The Borders Institute

368. RAMIRO ARMANDO DE OLIVEIRA LOPES DA SILVA Directeur exécutif - WFP Rome

369. ADAME RAYCHELLE OMAMO Minister of Defence - Kenya

370. DANIEL ONA ONDO Premier ministre - Gabon

371. MICHEL REGIS ONANGA M. NDIAYEAmbassadeur du Gabon au Sénégal

372. AMIR OSMAN Manager - Open Society Foundation

373. JONAS OSSOMBEY Journaliste - L’Union

374. MOCTAR OUANE Conseiller diplomatique du Président - UEMOA

375. GILBERT OUÉDRAOGO Ministère des Affaires étrangères - Burkina Faso

376. KADRÉ DÉSIRÉ OUÉDRAOGO Président de la Commission - CEDEAO

377. AHMEDOU OULD-ABDALLAH Président - Centre des stratégies pour la sécurité du Sahel/Sahara

378. ILLA OUSMANE Député, Président de la commission de la dé-fense et de la sécurité - Assemblée nationale - Niger

379. GÉNÉRAL HAMID OUZZINE Chef de division - Forces armées royales ma-rocaines

380. GUENTER LEO OVERFELD Head of division for West and Central Africa – Ministry of Foreign Affairs - Germany

381. COLONEL JEAN-MARC OZENNE Direction du renseignement militaire – Ministère de la Défense - France

382. AMIRAL XAVIER PAITARD Conseiller Défense - CEO MBDA

383. GÉNÉRAL JEAN-PAUL PALOME-ROS Ancien Commandant allié Transformation de l’OTAN, ancien Chef d’État-major de l’Armée de l’air - France

384. ARNAUD DE PELLEGARS Conseiller pour les affaires de défense et de sécurité - SGDSN - France

385. GÉNÉRAL ÉMILE PEREZ Directeur de la coopération internationale - Ministère de l’Intérieur - France

386. THEODORUS PETERS Ambassadeur des Pays Bas au Sénégal

387. OLIVIER PEZET Conseiller Crises et conflits - AFD

388. OLIVIER PIEPSZ Directeur Amérique Latine et Afrique - SAFRAN

389. MARCENARO PIETRO President - Centro Studi Africani

390. JEROME PIGNE Doctorant - Ecole des hautes études en sciences sociales

391. PATRICE PYRA Directeur commercial Afrique Subsaharienne - DCNS

392. JOAO QUEIROS Directeur Afrique subsaharienne - Ministère des Affaires étrangères - Portugal

393.MICHÈLE RAMIS Ambassadrice chargée de la lutte contre la cri-minalité organisée - MAEDI - France

394. GÉNÉRAL JEAN RANNOU Conseiller du Président - CEIS

395. DAVID NDRIAMPA RAVELOSON Directeur du cabinet militaire et de la sécurité nationale - Primature - Madagascar

396. SEDATU REEVES Commissioner for Administration and Professional Standards - National police - Liberia

397. CHRISTOPHE REMY Président du Conseil d’administration - LH Aviation

398. ELMOSTAFA REZRAZI International Research Group For Transregional & Emerging Areas Studies

399. EVENCE RICHARD Directeur de la protection et de la sécurité de l’État - SGDSN - France

400. HUGO RICHARD Chef adjoint du cabinet civil - Cabinet du ministre de la Défense - France

401. CYRIL ROBINET Conseiller politique - Opération Barkhane - France

402. BENJAMIN ROGER Journaliste - Jeune Afrique

403. VINCENT ROUGET Analyste Afrique de l’Ouest - Département ana-lyse des risques - Control Risks

404. GWENDAL ROUILLARD Député du Morbihan - Assemblée nationale - France

405. BÉRANGÈRE ROUPPERT Researcher

406. MICHEL ROUSSIN Medef International, ancien ministre de la coo-pération - BOLLORE

407. ANDRÉ ROUX Peacekeeping and Defence Analyst - South Africa

408. NELLY SABARTHES Political Affairs Officer - Office of the UNSRSG for children and armed conflict – United Nations

409. HUGO SADA Conseiller spécial pour le Forum de Dakar - CEIS

410. HAMIDOU SAGNA Directeur de la communication - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

411. SELIM SAHEB ETTABA Directeur du bureau régional - AFP

412. PIERRE-ERIC SAINT-ANDRÉ Directeur général adjoint - Bouygues énergies et service

413. SARAH SAKHO Journaliste - France 24

414. HAMADOU SALI Président du conseil d’administration - Camrail

415. MACKY SALL Président de la République - Sénégal

416. ABDOUL WAKHABOU SALL Directeur - Police de l’air et des frontières - Sénégal

417. ALIOUNE SALL Chercheur prospectiviste - Directeur exécutif - Futurs africains

418. MAMADOU SAMBE Centre des hautes études de défense et de sécurité - Sénégal

419. BAKARY SAMBE Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique

420. GÉNÉRAL GARCIA SANCHEZ FERNANDO Chef d’État-major de la Défense – Espagne

421. LANDING SAVANE Vice-président - IPS

422. MARIE ANGÉLIQUE SAVANE Première présidente, consultante internationale - Mécanisme africain d’évaluation par les pairs / NEPAD / UA

423. COLONEL GUY SAVARD Attaché de défense pour l’Afrique de l’Ouest - Ambassade du Canada au Sénégal

424. ANDREAS SCHEU Defence attaché – German Embassy in Senegal

425. COLONEL PIERRE SCHILL Chef d’État-major particulier adjoint du Président - Présidence de la République - France

426. ERIC SCHMIDT Conseiller du Président - CEIS

427. DAGMAR SCHMIDT TARTAGLI Ambassadeur de Suisse au Sénégal

428. CHRISTOPHE SCHMIT Chef de cabinet - Coordination nationale du rensei-gnement – Présidence de la République - France

429. ELISABETH SCHWABE - HANSEN Senior advisor – Ministry of Foreign Affairs - Norway

430. DIONNE SEARCEY Journalist - New York Times

431. BAKARY SECK Ambassadeur du Sénégal en Guinée Bissau

432. FODÉ SECK Représentant permanent du Sénégal auprès des Nations unies

433. IBRAHIM AL KHALIL SECK Secrétaire général adjoint - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

434. ALPHONSE SECK Secrétaire général - CARITAS Sénégal

435. COLY SECK Directeur du cabinet - Ministère des Affaires étrangères – Sénégal

436. MOUSSA SECK Vice-président - IPS

437. ZOUHAIER SEDDIK Directeur général des opérations - Ministère de l’Intérieur - Tunisie

438. BOUALAM SEM HACENE Ambassadeur d’Algérie au Sénégal

439. ANDREA SEMADENI Ambassadeur de Suisse en Éthiopie

440. BOUBACAR SEYE NDIAYE Président - Horizon sans frontières

441. CHONG - WEON SHIN Ambassadeur de la Corée du Sud au Sénégal

442. GEORGE SIBOTCHIWE Directeur executif - African Democratic Institute

443. MAXIME SICARD Coordinateur de projet – ONUDC – Nations unies

444. RAMLA SIDI AHMED Présidente fondatrice - MSS Security

445. GUY SIDOS PDG - VICAT

446. S. SIGUDU Chief Director Intelligence Processing - Depart-ment of Defence - South Africa

447. DENIS SIMONNEAU Directeur relations européennes et internatio-nales - ENGIE

448. ELISSA SLOTKIN Acting Assistant Secretary, Department of De-fence - USA

449. BRICE SOCCOL Président - Public & Private Link

450. MICKAEL SORIA Cabinet du ministre de la Défense - France

451. CHEIKH HADJIBOU SOUMARE Président de la Commission de l’UEMOA

452. GÉNÉRAL MAMADOU SOW Chef d’État-major général des Armées - Sénégal

453. JUGE DIOR FALL SOW Consultant - IPS

454. JÉRÔME SPINOZA Chargé de mission Afrique - SGDSN - France

455. KAROLINA STASIAK Conseiller politique - Délégation de l’UE au Sénégal

456. GÉNÉRAL MICHEL STOLLSTEINER Conseiller Défense – DCAF - Suisse

457. PETER PAUL STRZOK Development NGO

458. EMMANUEL SUQUET Conseiller politique - NUOI – MAEDI - France

459. ASHRAF SWELAM Director of the Cairo center for conflict resolution and peacekeeping in Africa – Egypt

Page 68: FORUM DE DAKAR 2015 · 2015-10-11  · En 2015, le Forum de Dakar a permis d’élargir encore le spectre de nos réflexions et de noter l’importance cruciale d’une approche globale

130 131

Forum international de Dakarsur la Paix et la Sécurité en Afrique

460. HAMDOURABY SY Professeur - CASR 3PM

461. MARIEME SY Directeur Afrique-UA - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

462. W. STUART SYMINGTON Deputy Assistant Secretary of State - Department of State - USA

463. CORINNE TABURIAUX Directrice générale - Sofrecap

464. MEHDI TAJE Institut tunisien des études stratégiques

465. KANOJERERA KENNEDY TANAKA Political Researcher - African Democratic Institute

466. KAORI TANAKA Agence Japonaise de coopération internationale

467. JEAN-MARC TANGUY Journaliste - Le MAMOUTH

468. THIERRY TARDY Senior Analyst - European Union Institute for Security Studies

469. MARCO TEIXERA Law Enforcement Advisor - UNODC – United Nations

470. ANDREAS ESHETE TESSEMA Advisor to the Prime Minister - Ethiopia

471. JEAN-PHILIPPE THENOZ Direction du réseau agence monde - CMA-CGM

472. LORI-ANNE THEROUX-BENONI Head of Office – Institute for Security studies

473. BARHAM THIAM Directeur du Centre d’action antimines - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

474. MOHAMED LAMINE THIAW Directeur des organisations internationales et de la mondialisation - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

475. MAME OUMAR THIAW Conseiller technique - Ministère des Affaires étrangères - Sénégal

476. GUILLAUME THIBAULT Grand reporter – RFI

477. THOMAS KWASI TIEKU Professor - King’s Western University Canada

478. PAUL ROBERT TIENDREBEOGO Représentant permanent - OIF

479. JOAN TILOUINE Journaliste - Le Monde Afrique

480. NAFISSATOU TINE Juriste - IPS

481. AUGUSTIN TINE Ministre des Forces armées - Sénégal

482. SIMON TIVOLLE Journaliste - Radio France

483. NANA O. TOURÉ-SY Directrice régionale du PNUD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre - Nations unies

484. LORRAINE TOURNYOLS DU CLOS Déléguée générale à la stratégie - Direction du renseignement militaire - France

485. SALIOU TRAORÉ Journaliste - EFE

486. DIDIER TRUTT PDG - Imprimerie nationale - France

487. SAYOKO UESU Analyste Cellule terrorisme international - Ministère des Affaires étrangères - Japon

488. SANDER VAN DER SLUIS Coordinateur mission pour la paix - Ministère des Affaires étrangères - Pays-Bas

489. BENGT VAN LOOSDRECHT Coordinateur pour le Sahel - Ministère des Af-faires Etrangères - Pays-Bas

490. LUIS VASSY Conseiller diplomatique du ministre - Cabinet du ministre de la Défense - France

491. JAMES VECHERY Air Force Officer - AFRICOM - Department of State - USA

492. LAURENT VIGUIE Sous-directeur Afrique Occidentale - MAEDI - France

493. GÉNÉRAL PIERRE DE VILLIERS Chef d’État-major des Armées - France

494. ALEX VINES Head of Africa Program - Chatham House

495. ALBERTO VIRELLA Ambassadeur d’Espagne à Dakar

496. ADAMA WADE Journaliste - Financial Afrik

497. LÉOPOLD WADE Directeur général de l’Administration Territoriale - Ministère de l’Intérieur - Sénégal

498. HE WENPING Director of African Studies - Chinese Academy of Social Sciences -Institute of West Asian & African Studies

499. RICHARD WERLY Journaliste – Le Temps

500. OLAKOUNLE GILLES YABI Directeur exécutif - WATHI

501. CLÉMENT YAO Journaliste - Fraternité Matin

502. ZAKARIA YUSUF Analyst - ICG

503. LEÏLA ZERROUGUI RSSGNU pour les enfants et les conflits armés - Nations unies

504. JIANHUA ZHONG Représentant spécial pour les affaires africaines - Chine

505. DOMINIQUE HADO ZIDOUEMBA Professeur - Éditeur

506. MARTIN ZIGUELE Ancien Premier ministre, Président du Parti MLPC - République Centrafricaine

507. JAMES ZUMWALT US Ambassador in Senegal

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