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29 En partenariat avec pratique cahiers scientifiques Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008 Le fosinopril appartient à la famille des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), médicaments antihypertenseurs agissant sur le système rénine- angiotensine-aldostérone (SRAA). L’adjonction d’un diurétique thiazidique célèbre, l’hydrochlorothiazide, au fosinopril entraîne une synergie de type additif et diminue le risque de survenue d’hypokaliémie induite par le diurétique seul. L e fosinopril/hydrochlorothiazide est indiqué dans le traitement de l’hypertension artérielle en cas d’échec thérapeutique d’une monothé- rapie par un inhibiteur de l’enzyme de conversion. Quel mode d’action ? Le mode d’action global de l’association fosinopril/hydrochlorothiazide résulte des deux modes d’action de chaque molécule. Mode d’action lié au fosinopril Le fosinopril est un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) de l’angiotensine I en angiotensine II, substance vaso- constrictrice mais stimulant également la sécrétion d’aldostérone par le cortex surrénalien. Il en résulte : – une diminution de la sécrétion d’aldo- stérone ; – une élévation de l’activité rénine plasmati- que, l’aldostérone n’exerçant plus de rétro- contrôle négatif ; – une baisse des résistances périphériques totales avec une action préférentielle sur les territoires musculaire et rénal, sans que cette baisse ne s’accompagne de rétention hydrosodée ni de tachycardie réflexe, en traitement chronique. L’action antihypertensive du fosinopril se mani- feste aussi chez les sujets ayant des concen- trations de rénine basses ou normales. Mode d’action lié à l’hydrochlorothiazide L’hydrochlorothiazide est un diurétique thia- zidique qui agit en inhibant la réabsorption du sodium au niveau du segment cortical de dilution. Il augmente l’excrétion urinaire du sodium et des chlorures et, à un moindre degré, l’excrétion du potassium et du magnésium, accroissant de la sorte la diurèse et exerçant une action antihypertensive. Quelles contre-indications ? Elles résultent des contre-indications du fosinopril et de l’hydrochlorothiazide. Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les cas suivants : – hypersensibilité au fosinopril et aux sulfamides ; – antécédents d’angio-œdème (œdème de Quincke) lié à la prise d’un IEC ; – insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 mL/min) ; – encéphalopathie hépatique ; – grossesse (2 e et 3 e trimestres) ; – allaitement. Ce médicament est généralement décon- seillé dans les cas suivants : – hyperkaliémie ; – association aux diurétiques hyperkalié- miants, aux sels de potassium, au lithium, à l’estramustine, au sultopride ; – sténose bilatérale de l’artère rénale ou sur rein fonctionnellement unique ; – grossesse (1 er trimestre). Quelques définitions à connaître : enzyme fabriquée par le rein stockée dans les cellules de l’appareil juxtagloméru- laire et sécrétée dans le sang. Son rôle est de dégrader l’angiotensinogène pour libérer de l’angiotensine I. : enzyme ubiquitaire présentée sous deux formes, une forme circulante soluble et une forme tissulaire liée à la membrane des cellules de nombreux organes (rein, poumon, côlon, testicule, cerveau). : glycoprotéine fabriquée par le foie, dont l’essentiel des réserves se situe dans le plasma. La production in vivo d’angiotensine II augmente avec la concentration d’angiotensinogène. Son taux augmente en cas de : – prise d’estrogènes, prise de glucocorticoïdes ; – grossesse ; – maladie de Cushing ; – survenue de certaines formes d’hypertension artérielle. Son taux diminue dans les cas suivants : – insuffisance rénale ; – insuffisance hépatocellulaire ; – syndrome néphrotique ; – traitement par IEC. Quelle posologie ? La posologie habituelle est de 1 comprimé en une prise quotidienne. Lorsque la clairance de la créatinine est supérieure ou égale à 30 mL/min, la poso- logie est inchangée. Chez ces malades, la pratique normale comprend un contrôle périodique du potassium et de la créatinine, par exemple tous les deux mois en période de stabilité thérapeutique. Une clairance de la créatinine inférieure à 30 mL/min ou une créatininémie supé- rieure à 250 μmol/L signent une contre- indication. L’association permet des réductions plus importantes de la pression artérielle qu’avec chacun des produits administrés seuls. Le fosinopril inhibe l’axe rénine- angiotensine-aldostérone et tend à réduire la perte potassique induite par l’hydrochlorothiazide. Fosinopril/hydrochlorothiazide

Fosinopril/hydrochlorothiazide

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Page 1: Fosinopril/hydrochlorothiazide

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En partenariat avec

pratiquecahiers scientifiques

Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008

Le fosinopril appartient

à la famille des inhibiteurs

de l’enzyme de conversion

(IEC), médicaments

antihypertenseurs agissant

sur le système rénine-

angiotensine-aldostérone

(SRAA). L’adjonction d’un

diurétique thiazidique célèbre,

l’hydrochlorothiazide,

au fosinopril entraîne

une synergie de type additif et

diminue le risque de survenue

d’hypokaliémie induite

par le diurétique seul.

Le fosinopril/hydrochlorothiazide est indiqué dans le traitement de l’hypertension artérielle en cas

d’échec thérapeutique d’une monothé-rapie par un inhibiteur de l’enzyme de conversion.

Quel mode d’action ?Le mode d’action global de l’association fosinopril/hydrochlorothiazide résulte des deux modes d’action de chaque molécule.

Mode d’action lié au fosinoprilLe fosinopril est un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) de l’angiotensine I en angiotensine II, substance vaso-constrictrice mais stimulant également la sécrétion d’aldostérone par le cortex surrénalien.Il en résulte :– une diminution de la sécrétion d’aldo-stérone ;– une élévation de l’activité rénine plasmati-que, l’aldostérone n’exerçant plus de rétro-contrôle négatif ;

– une baisse des résistances périphériques totales avec une action préférentielle sur les territoires musculaire et rénal, sans que cette baisse ne s’accompagne de rétention hydrosodée ni de tachycardie réflexe, en traitement chronique.L’action antihypertensive du fosinopril se mani-feste aussi chez les sujets ayant des concen-trations de rénine basses ou normales.

Mode d’action lié à l’hydrochlorothiazideL’hydrochlorothiazide est un diurétique thia-zidique qui agit en inhibant la réabsorption du sodium au niveau du segment cortical de dilution.Il augmente l’excrétion urinaire du sodium et des chlorures et, à un moindre degré, l’excrétion du potassium et du magnésium, accroissant de la sorte la diurèse et exerçant une action antihypertensive.

Quelles contre-indications ?Elles résultent des contre-indications du fosinopril et de l’hydrochlorothiazide.

Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les cas suivants :– hypersensibilité au fosinopril et aux sulfamides ;– antécédents d’angio-œdème (œdème de Quincke) lié à la prise d’un IEC ;– insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 mL/min) ;– encéphalopathie hépatique ;– grossesse (2e et 3e trimestres) ;– allaitement.

Ce médicament est généralement décon-seillé dans les cas suivants :– hyperkaliémie ;– association aux diurétiques hyperkalié-miants, aux sels de potassium, au lithium, à l’estramustine, au sultopride ;– sténose bilatérale de l’artère rénale ou sur rein fonctionnellement unique ;– grossesse (1er trimestre).

Quelques définitions à connaître: enzyme fabriquée par le rein stockée

dans les cellules de l’appareil juxtagloméru-

laire et sécrétée dans le sang. Son rôle est de

dégrader l’angiotensinogène pour libérer de

l’angiotensine I.

: enzyme ubiquitaire présentée sous deux

formes, une forme circulante soluble et une forme

tissulaire liée à la membrane des cellules de

nombreux organes (rein, poumon, côlon, testicule,

cerveau).

: glycoprotéine fabriquée

par le foie, dont l’essentiel des réserves se situe

dans le plasma.

La production in vivo d’angiotensine II augmente

avec la concentration d’angiotensinogène.

Son taux augmente en cas de :

– prise d’estrogènes, prise de glucocorticoïdes ;

– grossesse ;

– maladie de Cushing ;

– survenue de certaines formes d’hypertension

artérielle.

Son taux diminue dans les cas suivants :

– insuffisance rénale ;

– insuffisance hépatocellulaire ;

– syndrome néphrotique ;

– traitement par IEC.

Quelle posologie ?

La posologie habituelle est de 1 comprimé en une prise quotidienne.

Lorsque la clairance de la créatinine est supérieure ou égale à 30 mL/min, la poso-logie est inchangée. Chez ces malades, la pratique normale comprend un contrôle périodique du potassium et de la créatinine, par exemple tous les deux mois en période de stabilité thérapeutique.Une clairance de la créatinine inférieure à 30 mL/min ou une créatininémie supé-rieure à 250 μmol/L signent une contre-indication.

L’association permet des réductions plus importantes de la pression artérielle qu’avec chacun des produits administrés seuls. Le fosinopril inhibe l’axe rénine-

angiotensine-aldostérone et tend à réduire la perte potassique induite par l’hydrochlorothiazide.

Fosinopril/hydrochlorothiazide

Page 2: Fosinopril/hydrochlorothiazide

30pratique

cahiers scientifiques

Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008

Principales précautions d’emploi à respecter en pratique

Surveiller l’équilibre hydro-électrolytique

: risque d’hyponatrémie imposant un contrôle avant la mise en route du traitement, puis à

intervalles réguliers par la suite, particulièrement chez les sujets âgés, les dénutris et les cirrhotiques.

: l’association IEC/diurétique hypokaliémiant n’exclut pas la survenue d’hypokaliémie, notamment

chez certains sujets (les sujets âgés et/ou dénutris et/ou polymédiqués, les cirrhotiques avec œdèmes et

ascite, les coronariens, les insuffisants cardiaques, les diabétiques et les insuffisants rénaux). Un contrôle

régulier du potassium plasmatique sera effectué. Le premier contrôle du potassium plasmatique doit être

effectué au cours de la semaine qui suit la mise en route du traitement.

Chez les patients présentant un espace QT long, d’origine congénitale ou médicamenteuse, l’hypokaliémie

favorise la survenue de troubles du rythme sévères, en particulier des torsades de pointes, potentiellement

fatales, surtout en présence d’une bradycardie.

: risque d’augmentation légère et transitoire de la calcémie.

Attention aux épisodes de diarrhée et de vomissements risquant d’induire des désordres hydro-électrolytiques.

Surveiller la glycémie Compte-tenu de l’effet hyperglycémiant modeste de l’hydrochlorothiazide, le contrôle de la glycémie doit être

systématique chez le diabétique.

Surveiller l’uricémie Chez les patients uricémiques, la tendance aux accès de goutte peut être augmentée : la posologie sera donc

adaptée en fonction de l’uricémie.

Tenir compte de la fonction rénale du sujet

L’hydrochlorothiazide n’est actif que lorsque la fonction rénale est normale ou peu altérée.

Chez le sujet âgé, la valeur de la clairance de la créatinine doit être réajustée en fonction de l’âge, du poids et

du sexe du patient, selon la formule de Cockcroft* par exemple :

* Clcr = [(140 – âge) × poids] / [0,814 × créatininémie]

(avec l’âge exprimé en années, le poids en kg, la créatininémie en μmol/L).

Cette formule est valable pour les sujets âgés de sexe masculin et doit être corrigée pour les femmes en

multipliant le résultat par 0,85.

L’hypovolémie, secondaire à la perte d’eau et de sodium induite par le diurétique en début de traitement, entraîne une

réduction de la filtration glomérulaire. Il peut en résulter une augmentation de l’urée sanguine et de la créatininémie.

Cette insuffisance rénale fonctionnelle transitoire est sans conséquence chez le sujet à fonction rénale

normale mais peut aggraver une insuffisance rénale préexistante.

Prudence chez les sujets ayant une athérosclérose connue

Compte-tenu du risque d’hypotension, débuter le traitement à faible posologie chez les sujets ayant une

cardiopathie ischémique ou une insuffisance circulatoire cérébrale.

Sportifs et contrôle antidopage

Risque de réaction positive des tests de contrôles antidopage.

Risque d’hypotension artérielle et/ou d’insuffisance rénale

Une stimulation importante du système rénine-angiotensine-aldostérone est observée, en particulier au cours

des déplétions hydrosodées importantes (régime désodé strict ou traitement diurétique prolongé), chez les

patients à pression artérielle initialement basse, en cas de sténose artérielle rénale, d’insuffisance cardiaque

congestive ou de cirrhose œdémato-ascitique.

Le blocage de ce système par un inhibiteur de l’enzyme de conversion peut alors provoquer, surtout lors de

la première prise et au cours des deux premières semaines de traitement, une brusque chute tensionnelle

et/ou, quoique rarement et dans un délai plus variable, une élévation de la créatinine plasmatique traduisant

une insuffisance rénale fonctionnelle parfois aiguë.

Dans tous les cas de figure, la mise en route du traitement doit alors être progressive.

Intervention chirurgicale Interruption thérapeutique, lorsqu’elle est possible, recommandée l’avant-veille de l’intervention.

Conduite et utilisation de machines

Recommander la prudence en raison du risque de vertiges.

Présence de lactose Ce médicament contient du lactose. Ceci doit être pris en compte chez les patients souffrant de diabète sucré.

Photosensibilisation En cas de survenue de réaction de photosensibilité sous traitement, il est recommandé d’interrompre le

traitement. Si une réadministration du traitement est indispensable, il est recommandé de protéger les zones

exposées au soleil ou aux UVA artificiels.

Le fosinopril agit par l’intermédiaire de son méta-

bolite actif, le fosinoprilate, les autres métabolites

étant inactifs.

À savoirUtilisation chez certains sujets à risque particulier

La fonction rénale (créatininémie) et la kalié-mie devront être appréciées avant le début du traitement. La dose de départ sera ajus-tée ultérieurement en fonction de la réponse tensionnelle, a fortiori en cas de déplétion hydrosodée, afin d’éviter toute hypotension de survenue brutale.

Chez les malades atteints d’insuffisance rénale légère à modérée et chez ceux atteints de néphropathie glomérulaire, la pratique médicale normale comprend un

contrôle périodique du potassium et de la créatinine. Aucune adaptation posologique n’est nécessaire.

Chez les patients en insuffisance cardia-que sévère (stade IV) ou chez les patients diabétiques insulinodépendants (tendance spontanée à l’hyperkaliémie), l’instauration du traitement se fera sous surveillance médi-cale avec une posologie initiale réduite.

Ne pas interrompre un traitement par bêta-bloquant chez un hypertendu atteint d’insuf-fisance coronarienne : l’IEC sera ajouté au bêtabloquant.

Le traitement de l’hypertension artérielle rénovasculaire est la revascularisation.Néanmoins, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion peuvent être utiles aux malades présentant une hypertension rénovasculaire dans l’attente de l’intervention correctrice ou lorsque cette intervention n’est pas possible. Le traitement doit alors être institué avec une dose faible et une surveillance de la fonc-tion rénale et de la kaliémie doit être exer-cée, certains patients ayant développé une insuffisance rénale fonctionnelle réversible à l’arrêt du traitement.

Une hypotension importante peut nécessi-ter la mise en place d’une perfusion intra- veineuse de sérum salé isotonique.Une hypotension transitoire n’est pas une contre-indication à la poursuite du traitement. Après rétablissement d’une volémie et d’une pression artérielle satisfaisante, il est possible de reprendre le traitement soit à posologie réduite, soit avec un seul des constituants.

Chez certains hypertendus sans lésion rénale apparente préexistante et dont le bilan bio-logique témoigne d’une insuffisance rénale fonctionnelle, le traitement sera interrompu et éventuellement repris soit à posologie réduite, soit avec un seul des constituants.

Médicament déconseillé au cours du 1er trimestre.

Médicament contre-indiqué au cours des 2e et

3e trimestres. Le risque malformatif, s’il existe,

est vraisemblablement faible.

En cas d’exposition fortuite, la découverte d’une

grossesse en cours de traitement ne justifie pas

crânienne sera surveillée par échographie.

En revanche, la découverte d’une grossesse sous

cette association impose de modifier le traitement

et ce, pendant toute la grossesse.

Médicament contre-indiqué.

Page 3: Fosinopril/hydrochlorothiazide

31 pratique

cahiers scientifiques

Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008

Fosinopril/hydrochlorothiazide : Interactions médicamenteuses

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32pratique

cahiers scientifiques

Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008

thiazide entraîne une synergie de

type additif et diminue le risque de

survenue d’hypokaliémie induite

par l’hydrochlorothiazide seul.

-

rielle en cas d’échec thérapeutique

d’une monothérapie par IEC.

-

primé en prise quotidienne.

l’insuffisant rénal et le sujet âgé.

toux, céphalées, asthénie, vertiges,

hypotension, troubles cutanés,

troubles digestifs, crampes mus-

culaires, dysgueusie, dépression,

confusion, nervosité, troubles

respiratoires, troubles hématologi-

ques, exceptionnellement œdème

de Quincke, possibilité d’aggrava-

tion d’un lupus érythémateux aigu

disséminé préexistant, vascularite

nécrosante...

perturbations biologiques : hypo- ou

hyperkalémie, hyponatrémie avec

hypovolémie, augmentation modérée

de l’urée et de la créatinine, hyper-

uricémie, hyperglycémie, hypercal-

cémie exceptionnelle, augmentation

des enzymes hépatiques et/ou de la

bilirubine, troubles hématologiques.

grossesse et l’allaitement.

-

ploi à respecter.

-

trolytique, de la glycémie, de l’uricémie.

de photosensibilisation.

Pour en savoir plusRatsimbazafy V, Mangot G, Cassat C. L’hypertension

artérielle et son traitement. Actualités pharmaceutiques

2001 ; 396 : 29-46.

Laronze JY. Antihypertenseurs appartenant à la famille

des inhibiteurs de l’enzyme de conversion. In: Traité

de chimie thérapeutique, volume 3. Médicaments du

système cardiovasculaire. Tec & Doc Lavoisier, 1992.

L’efficacité et la tolérance du fosinopril chez l’enfant n’ont pas été établies.

Des inhibiteurs de l’enzyme de conversion ont exceptionnellement entraîné une agranulo- cytose et/ou une dépression médullaire lorsqu’ils étaient administrés : à doses élevées, chez des patients insuffisants rénaux asso-ciant des maladies de système (collagénoses telles que lupus érythémateux disséminé ou sclérodermie), avec un traitement immunosup-presseur et/ou potentiellement leucopéniant.Le strict respect des posologies préconisées semble constituer la meilleure prévention de la survenue de ces événements. Toutefois, si un inhibiteur de l’enzyme de conversion doit être administré chez ce type de patients, le rapport bénéfice/risque sera soigneusement mesuré.

Quels effets indésirables ?

Céphalées, sensations vertigineuses, lipo-thymie, hypotension orthostatique ou non.Éruptions cutanées, prurit.Troubles digestifs, dysgueusie.Troubles sexuels, sécheresse de la bouche.Une toux sèche a été rapportée avec l’uti-lisation des IEC. Elle est caractérisée par sa persistance ainsi que par sa disparition à l’arrêt du traitement. L’étiologie iatrogéni-que doit être envisagée en présence de ce symptôme. Dans le cas où la prescription d’un IEC s’avère indispensable, la poursuite du traitement peut être envisagée.Exceptionnellement : angio-œdème (œdème de Quincke).Augmentation modérée de l’urée et de la créatinine plasmatique, réversible à l’arrêt

du traitement. Cette augmentation est plus fréquemment rencontrée en cas de sténose des artères rénales, d’hypertension artérielle traitée par diurétiques et d’insuffisance rénale. En cas de néphropathie glomérulaire, l’ad-ministration d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion peut occasionner une protéinurie.Hyperkaliémie, habituellement transitoire.Une anémie a été rapportée avec des inhi-biteurs de l’enzyme de conversion, sur des terrains particuliers (transplantés rénaux, hémodialysés). La baisse du taux d’hémo-globine, modérée, survient dans un délai de 1 à 6 mois, puis reste stable. Elle est réversi-ble à l’arrêt du traitement. Celui-ci peut être poursuivi chez ce type de patients, en prati-quant un contrôle hématologique régulier.

chlorothiazideEn cas d’insuffisance hépatique, possibilité de survenue d’encéphalopathie hépatique. Dans ce cas, l’administration de fosinopril/hydrochlorothiazide doit immédiatement être interrompue.Possibilité d’aggravation d’un lupus érythé-mateux aigu disséminé préexistant, vas-cularite nécrosante, syndrome de Lyell exceptionnel.Des cas peu fréquents de réaction de photo-sensibilité ont été rapportés.Nausées, constipation, vertiges, asthénie, paresthésies, céphalées, rarement consta-tés et cédant le plus souvent à une réduction de posologie.Exceptionnellement : pancréatite, troubles visuels en début de traitement.Une déplétion potassique avec hypokalié-mie, notamment en cas de diurèse intensive, et particulièrement grave dans certaines populations à risque.

Une hyponatrémie avec hypovolémie à l’ori-gine d’une déshydratation et d’une hypoten-sion orthostatique, voire d’un syndrome confu-sionnel. La perte concomitante d’ions chlore peut secondairement entraîner une alcalose métabolique compensatrice : l’incidence et l’amplitude de cet effet sont faibles.Une élévation de l’uricémie et de la glycémie au cours du traitement : l’emploi de ces diu-rétiques sera soigneusement discuté chez les sujets goutteux et diabétiques.Une augmentation des lipides plasmatiques à forte dose.Des troubles hématologiques, beaucoup plus rares, thrombocytopénie, leucopénie, agranulocytose, aplasie médullaire, anémie hémolytique.Hypercalcémie exceptionnelle. �

Jacques BuxeraudProfesseur des Universités,

professeur de chimie thérapeutique,Faculté de pharmacie de Limoges (87)

[email protected]

Un angio-œdème de la face, des extrémités, des

lèvres, de la langue, de la glotte et/ou du larynx a

été rarement signalé chez les patients traités par

un IEC, fosinopril inclus.

immédiatement et le patient surveillé jusqu’à

disparition de l’œdème. Lorsque l’œdème ne

concerne que la face et les lèvres, l’évolution est

en général régressive sans traitement, bien que les

antihistaminiques aient été utilisés pour soulager

les symptômes.

L’angio-œdème associé à un œdème laryngé peut

glotte ou du larynx, pouvant entraîner une obstruc-

tion des voies aériennes, une solution d’adrénaline

administrée rapidement et les autres traitements

par la suite chez ces patients.

Les patients ayant un antécédent d’œdème de

Quincke non lié à la prise d’un IEC ont un risque

accru d’œdème de Quincke sous IEC.

À savoir