4
FRANCITÉ ÉDITORIAL Belgique-België P.P. Bruxelles X BC0452 Une partie significative de la Flandre médiatique et politique a décidé de lancer une originale et subtile offensive (si l’on peut dire) contre les Bruxellois francophones. Le prétexte - l’insécurité - est quelque peu nouveau et artificiellement monté en épingle mais il s’inscrit sans que cela soit vraiment surprenant dans une certaine tradition nationale-populiste qui caractérise de très influents milieux au nord du pays. Selon ces milieux, les dirigeants et commentateurs francophones bruxellois et les Wallons à leur suite feraient preuve de laxisme à l’égard d’une violence insupportable, engendrée par les immigrés. Ce décalage, cette nouveauté dans la manière de s’en prendre aux francophones ne manque pas d’habileté dans le contexte où baigne une partie de l’opinion publique d’aujourd’hui. En réalité, l’objectif de cette péripétie téléguidée est de prendre à revers les francophones bruxellois dans leur obstination à refuser la scission sans contrepartie de l’arrondissement de Bruxelles- Hal-Vilvorde et à revendiquer l’élargissement de Bruxelles vers sa périphérie en fonction du respect de la volonté des habitants que l’on consulterait à cet effet. Quel que soit l’angle sous le- quel on aborde le problème de Bruxelles, on s’aperçoit que ce qui sous-tend les revendications flamandes c’est toujours la fla- mandisation de la Capitale dont on va jusqu’à contester, un peu sottement, le caractère francophone à 90 %. On croit quelque part qu’il suffit de nier les droits démocratiques des immigrés francophones pour isoler les 55 % de Bruxellois, Wallons de la première, la deuxième ou la troisième génération et prétendre que les 10 % de néerlandophones ont le même poids. La néga- tion de toute démocratie réelle est au tournant. Le tout, à grand renfort de statistiques biaisées où les immigrés nés Belges (et ils sont des dizaines de milliers) sont tout simplement privés de leur appartenance à la francophonie. Comme ils sont ignorés dans l’emploi, le logement, les services publics alors que 34 % des emplois bruxellois sont occupés (parfois abusivement) par des Flamands. Sait-on que 10 % des emplois des habitants de la région flamande sont logés à Bruxelles ? Mais notre région serait à la fois mal gérée et dangereuse ! Pourquoi alors, s’en servir à ce point ? La question mérite d’être posée. Heureusement, tout ce remue-ménage dans la presse et les partis du nord du pays n’a eu qu’un succès très relatif. À l’ex- ception de quelques éditorialistes et politiques spécialisés dans l’auto-dérision et l’autocritique francophones, la quasi-totalité des commentateurs et responsables wallons et bruxellois, tous partis confondus, a repoussé les tentatives saugrenues d’obliger les Bruxellois francophones à se flageller. Ceux-ci ne sont pas prêts à tomber dans les pièges qui leur sont tendus. La police bruxelloise n’a pas raflé les juifs en 1942. Celle d’Anvers bien. Il y a parfois des exemples historiques de différence fondamentale dans l’approche des problèmes fondamentaux. Ainsi, quand M. Lukas VANDER TAELEN, député Groen, friand de jugements sommaires et dénigrants à propos de l’insécurité à Bruxelles, écrit que les francophones n’ont «pas encore digéré l’idée que la Wallonie n’est plus la grande nation qu’elle fut au début du siècle dernier» il montre combien son ignorance est grande de l’absence quasi-ontologique d’un nationalisme wallon assimilable à celui de la Flandre militante. Le droit du sol et celui des gens sont antagonistes. Comment ne le comprend-il pas ? Et quand il ajoute que nous n’avons «toujours pas compris que la francophonie n’a plus le même poids au niveau culturel qu’il y a cent ans» il montre sa cécité incroyable devant le phénomène irréversible de la franci- sation de Bruxelles et de sa périphérie. Nier la réalité ne la modi- fie pas. M. VANDER TAELEN l’ignore. Sa formulation agressive relève d’ailleurs d’une inutile provocation. Car si nous savons bien que le français n’est plus la perle de l’univers, qu’il existe plus de locuteurs en chinois, en farsi, en indi, en espagnol, en anglais qu’en français ; que l’anglais, pour des raisons de domination impéria- liste, tend à épouser la mondialisation économique ; nous savons aussi que le néerlandais n’existe pas sur le plan international, ce qui n’est nullement - d’après nous - une raison suffisante pour le maltraiter (comme on le fait du français en Flandre) sur le plan national et bruxellois. La conception francophone est celle du bon sens, de l’équité et du respect d’autrui. On souhaiterait beaucoup que la Flandre moderne soit capable de se hisser à ce niveau qui, seul, légitime l’État de droit auquel elle aspire. Serge MOUREAUX Président Honoraire du Parlement francophone bruxellois 1 Pleins feux sur la langue française Au cœur de la francophonie, l’Afrique 3 «Une rencontre africaine» Ateliers d’écriture autour de l’Afrique 2 La langue française en fête La politique de la langue française en marche 4 Un musée africain qui évolue À la rencontre des cultures africaines REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ • TRIMESTRIEL • NUMÉRO 61 • 1 e TRIMESTRE 2010 18 RUE JOSEPH II 1000 BXL La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe Pleins feux sur la langue française En ce début de printemps, un air de fête plane sur la Francophonie institutionnelle : elle soufflera ses quarante bougies. Une raison supplémentaire de célébrer ce 20 mars, Journée internationale de tous les francophones ! Au cœur de la francophonie, l’Afrique En 2010, cap sur l’Afrique francophone, où 15 pays membres de l’O.I.F. célèbrent leurs 50 ans d’indépendance : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Gabon, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Tchad et le Togo. « Dans les décombres du colonialisme, nous avons trouvé cet outil merveilleux, la langue françai- se », affirmait Senghor, l’un des pères fondateurs de la francophonie. Cet élan de solidarité francophone est né sous l’impulsion de trois dirigeants africains : le Sénégalais Senghor, le Tunisien Habib Bourguiba et le Nigérien Hamani Diori. Sans oublier le rôle tenu par le Cambodgien Norodom Sihanouk. Mettre le français au service de la solidarité, du développement et du rappro- chement des peuples, tel est leur ambitieux projet. C’est à Niger qu’est signée le 20 mars 1970 la Conven- tion créant l’Agence de coopération culturelle et tech- nique. Dès sa fondation, l’Afrique est déjà largement représentée avec 14 pays membres. Aujourd’hui, sur les 70 États et gouvernements de la francophonie, 32 sont africains. De nombreux projets de l’O.I.F. sont tournés vers l’Afrique. Citons le Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud, qui a déjà soutenu la réalisation de 1.400 œuvres audiovisuelles ; les Cen- tres de lecture et d’animation culturelle, qui donnent accès aux livres et à la culture dans les zones rurales de nombreux pays africains ; le marché des Arts du spectacle, créé en 1993, visant à promouvoir œuvres et artistes africains sur la scène internationale. De plus, le 14 e sommet de la Francophonie se tiendra à Kinshasa en 2012. Démocratie et francophonie 2010 marque le 10 e anniversaire la Déclaration de Bamako qui fonde les principes de la démocratie, des droits et libertés de la Francophonie. En vertu de ce texte, trois États africains ont récemment été suspendus de l’O.I.F. pour avoir enfreint ces principes fondamen- taux : la Guinée, Madagascar et la Mauritanie. Cette dernière a cependant pu réintégrer l’O.I.F. en décembre 2009, après avoir tenu des élections présidentielles dans des conditions satisfaisantes. L a Francophonie ne s’est pas faite en un jour. En 1926 est fondée l’Association des écrivains de langue française et en 1950 l’Union de la presse francophone, suivie en 1955 par la Communau- té des Radios publiques francophones. C’est en 1960 qu’apparait la première institution intergouvernemen- tale : la Conférence des Ministres de l’Éducation (Confe- men), dont aujourd’hui 41 États et gouvernements sont membres. Suivent en 1961 l’Association des universi- tés francophones, en 1967 l’Association internationale des parlementaires de langue française, et en 1969 la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports. Quant à elle, l’Agence de Coopération culturelle et technique voit le jour en 1970. Devenue Organisa- tion Internationale de la Francophonie, elle rassemble aujourd’hui 70 États et gouvernements répartis sur les cinq continents. Pour améliorer sa visibilité, une Mai- son de la Francophonie sera ouverte à Paris au prin- temps 2010, tandis que Montreux accueillera du 22 au 24 octobre le Sommet de la Francophonie.

FRANCITÉ /61

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Pleins feux sur la langue française. Au coeur de la francophonie, l’Afrique. La politique de la langue française en marche. Un musée africain qui évolue. À la rencontre des cultures africaines...

Citation preview

Page 1: FRANCITÉ /61

FRANCITé éDITORIAL

Belgique-BelgiëP.P.

Bruxelles XBC0452

Une partie significative de la Flandre médiatique et politique a décidé de lancer une originale et subtile offensive (si l’on peut dire) contre les Bruxellois francophones. Le prétexte - l’insécurité - est quelque peu nouveau et artificiellement monté en épingle mais il s’inscrit sans que cela soit vraiment surprenant dans une certaine tradition nationale-populiste qui caractérise de très influents milieux au nord du pays. Selon ces

milieux, les dirigeants et commentateurs francophones bruxellois et les Wallons à leur suite feraient preuve de laxisme à l’égard d’une violence insupportable, engendrée par les immigrés. Ce décalage, cette nouveauté dans la manière de s’en prendre aux francophones ne manque pas d’habileté dans le contexte où baigne une partie de l’opinion publique d’aujourd’hui.

En réalité, l’objectif de cette péripétie téléguidée est de prendre à revers les francophones bruxellois dans leur obstination à refuser la scission sans contrepartie de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde et à revendiquer l’élargissement de Bruxelles vers sa périphérie en fonction du respect de la volonté des habitants que l’on consulterait à cet effet. Quel que soit l’angle sous le-quel on aborde le problème de Bruxelles, on s’aperçoit que ce qui sous-tend les revendications flamandes c’est toujours la fla-mandisation de la Capitale dont on va jusqu’à contester, un peu sottement, le caractère francophone à 90 %. On croit quelque part qu’il suffit de nier les droits démocratiques des immigrés francophones pour isoler les 55 % de Bruxellois, Wallons de la première, la deuxième ou la troisième génération et prétendre que les 10 % de néerlandophones ont le même poids. La néga-tion de toute démocratie réelle est au tournant. Le tout, à grand renfort de statistiques biaisées où les immigrés nés Belges (et ils sont des dizaines de milliers) sont tout simplement privés de leur appartenance à la francophonie. Comme ils sont ignorés dans l’emploi, le logement, les services publics alors que 34 % des emplois bruxellois sont occupés (parfois abusivement) par des Flamands. Sait-on que 10 % des emplois des habitants de la région flamande sont logés à Bruxelles ? Mais notre région serait à la fois mal gérée et dangereuse ! Pourquoi alors, s’en servir à ce point ? La question mérite d’être posée.

Heureusement, tout ce remue-ménage dans la presse et les partis du nord du pays n’a eu qu’un succès très relatif. À l’ex-ception de quelques éditorialistes et politiques spécialisés dans l’auto-dérision et l’autocritique francophones, la quasi-totalité des commentateurs et responsables wallons et bruxellois, tous partis confondus, a repoussé les tentatives saugrenues d’obliger les Bruxellois francophones à se flageller. Ceux-ci ne sont pas prêts à tomber dans les pièges qui leur sont tendus. La police bruxelloise n’a pas raflé les juifs en 1942. Celle d’Anvers bien. Il y a parfois des exemples historiques de différence fondamentale dans l’approche des problèmes fondamentaux.

Ainsi, quand M. Lukas VANDER TAELEN, député Groen, friand de jugements sommaires et dénigrants à propos de l’insécurité à Bruxelles, écrit que les francophones n’ont «pas encore digéré l’idée que la Wallonie n’est plus la grande nation qu’elle fut au début du siècle dernier» il montre combien son ignorance est grande de l’absence quasi-ontologique d’un nationalisme wallon assimilable à celui de la Flandre militante. Le droit du sol et celui des gens sont antagonistes. Comment ne le comprend-il pas ? Et quand il ajoute que nous n’avons «toujours pas compris que la francophonie n’a plus le même poids au niveau culturel qu’il y a cent ans» il montre sa cécité incroyable devant le phénomène irréversible de la franci-sation de Bruxelles et de sa périphérie. Nier la réalité ne la modi-fie pas. M. VANDER TAELEN l’ignore. Sa formulation agressive relève d’ailleurs d’une inutile provocation. Car si nous savons bien que le français n’est plus la perle de l’univers, qu’il existe plus de locuteurs en chinois, en farsi, en indi, en espagnol, en anglais qu’en français ; que l’anglais, pour des raisons de domination impéria-liste, tend à épouser la mondialisation économique ; nous savons aussi que le néerlandais n’existe pas sur le plan international, ce qui n’est nullement - d’après nous - une raison suffisante pour le maltraiter (comme on le fait du français en Flandre) sur le plan national et bruxellois.

La conception francophone est celle du bon sens, de l’équité et du respect d’autrui.

On souhaiterait beaucoup que la Flandre moderne soit capable de se hisser à ce niveau qui, seul, légitime l’État de droit auquel elle aspire.

Serge MOUREAUX Président Honoraire du Parlement francophone bruxellois

1 Pleins feux sur la langue française Au cœur de la francophonie, l’Afrique

3 «Une rencontre africaine» Ateliers d’écriture autour de l’Afrique

2 La langue française en fête La politique de la langue française en marche

4 Un musée africain qui évolue À la rencontre des cultures africainesREVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ • TRIMESTRIEL • NUMÉRO 61 • 1e tRiMEStRE 201018 RUE JOSEPH ii 1000 BXL

La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe

Pleins feux sur la langue françaiseEn ce début de printemps, un air de fête plane sur la Francophonie institutionnelle : elle soufflera ses quarante bougies. Une raison supplémentaire de célébrer ce 20 mars, Journée internationale de tous les francophones !

Au cœur de la francophonie, l’AfriqueEn 2010, cap sur l’Afrique francophone, où 15 pays membres de l’O.I.F. célèbrent leurs 50 ans d’indépendance : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Gabon, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Tchad et le Togo.

« Dans les décombres du colonialisme, nous avons trouvé cet outil merveilleux, la langue françai-se », affirmait Senghor, l’un des pères fondateurs

de la francophonie. Cet élan de solidarité francophone est né sous l’impulsion de trois dirigeants africains : le Sénégalais Senghor, le Tunisien Habib Bourguiba et le Nigérien Hamani Diori. Sans oublier le rôle tenu par le Cambodgien Norodom Sihanouk. Mettre le français au service de la solidarité, du développement et du rappro-chement des peuples, tel est leur ambitieux projet.C’est à Niger qu’est signée le 20 mars 1970 la Conven-tion créant l’Agence de coopération culturelle et tech-nique. Dès sa fondation, l’Afrique est déjà largement représentée avec 14 pays membres. Aujourd’hui, sur les 70 États et gouvernements de la francophonie, 32 sont africains. De nombreux projets de l’O.I.F. sont tournés vers l’Afrique. Citons le Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud, qui a déjà soutenu la réalisation de 1.400 œuvres audiovisuelles ; les Cen-

tres de lecture et d’animation culturelle, qui donnent accès aux livres et à la culture dans les zones rurales de nombreux pays africains ; le marché des Arts du spectacle, créé en 1993, visant à promouvoir œuvres et artistes africains sur la scène internationale. De plus, le 14e sommet de la Francophonie se tiendra à Kinshasa en 2012.

Démocratie et francophonie2010 marque le 10e anniversaire la Déclaration de Bamako qui fonde les principes de la démocratie, des droits et libertés de la Francophonie. En vertu de ce texte, trois États africains ont récemment été suspendus de l’O.I.F. pour avoir enfreint ces principes fondamen-taux : la Guinée, Madagascar et la Mauritanie. Cette dernière a cependant pu réintégrer l’O.I.F. en décembre 2009, après avoir tenu des élections présidentielles dans des conditions satisfaisantes.

La Francophonie ne s’est pas faite en un jour. En 1926 est fondée l’Association des écrivains de langue française et en 1950 l’Union de la

presse francophone, suivie en 1955 par la Communau-té des Radios publiques francophones. C’est en 1960 qu’apparait la première institution intergouvernemen-tale : la Conférence des Ministres de l’Éducation (Confe-men), dont aujourd’hui 41 États et gouvernements sont membres. Suivent en 1961 l’Association des universi-tés francophones, en 1967 l’Association internationale des parlementaires de langue française, et en 1969 la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports. Quant à elle, l’Agence de Coopération culturelle et technique voit le jour en 1970. Devenue Organisa-tion Internationale de la Francophonie, elle rassemble aujourd’hui 70 États et gouvernements répartis sur les cinq continents. Pour améliorer sa visibilité, une Mai-son de la Francophonie sera ouverte à Paris au prin-temps 2010, tandis que Montreux accueillera du 22 au 24 octobre le Sommet de la Francophonie.

Page 2: FRANCITÉ /61

PAGE 2

Deux écrivains francophones primésFin 2009, le prix Goncourt a été décerné à une écrivaine d’origine métissée : Marie Ndiaye, pour son roman Trois femmes puissantes. Ces trois récits entremêlés de femmes qui luttent pour leur dignité entre la France et l’Afrique ont fait l’unanimité du jury. Au travers d’une langue riche et sensuelle, les thèmes des relations familiales et de l’immi-gration clandestine se déploient avec force. Fille d’un père sénégalais et d’une mère bre-tonne, Marie Ndiaye publie à 18 ans son premier roman Quant au riche avenir. Près de 25 ans plus tard, elle est l’auteur d’une ving-taine de récits, de nouvelles et de romans, dont Rosie Carpe, récompensé par le Prix Fé-mina en 2001.

Quant au Prix Médicis, il est échu au Qué-bécois d’origine haïtienne Dany Laferrière pour L’énigme du retour. Né en 1953 à Port-au-Prince, ce romancier, essayiste, scénariste et cinéaste pose avec finesse, dans sa dernière œuvre primée, la question de l’identité et de l’exil. Dans une fiction largement autobiogra-phique, il imagine son retour en Haïti suite au décès de son père. À cette occasion resur-gissent des épisodes douloureux du temps de la dictature Duvalier. Dans ce dernier roman, au style élégant et limpide, il adopte un ton plus grave que dans la plupart de ses autres écrits. Parmi ses plus grands succès figurent Comment faire l’amour à un nègre sans se fatiguer ? (1985), traduit dans plusieurs langues et porté à l’écran, Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ? (1993) ou en-core, plus récemment, Je suis un écrivain japonais (2008). Soulignons qu’il est le deuxième écri-vain québécois à obtenir ce prix prestigieux. Marie-Claire Blais l’avait remporté en 1966 pour Une saison dans la vie d’Emmanuel.

trois prix d’écriture hainuyersLa Direction générale des Affaires culturel-les du Hainaut annonce trois prix de 2.500 euros chacun, qui seront attribués en 2010, et auxquels les candidatures doivent être dé-posées pour le 31 mars : Le Prix de littérature française Charles Plisnier (consacré à l’essai)

Le Prix biennal de langues régionales (prose, poésie, théâtre)

Le prix biennal de vulgarisation scientifiquePour tout renseignement : M. Jacques LANOTTE, téléph. 064/31.25.30

BRÈVES

En 2007, le Conseil supérieur de la langue française devient le Conseil de la langue française et de la politique linguistique. Présidée par Jean-Marie Klinkenberg, l’institution se compose de 16 membres, spécialistes en linguistique, en socio-économie, en enseignement, en droit ou en médias.

La politique de la langue française en marche

Le nouveau Conseil compte 6 commissions : Orthographe, Terminologie, Multilinguisme,

Immigration, Féminisation et Ingénierie linguistique. Elles doivent donner des avis sur la politique de la langue et de la francophonie, tant en Communauté française qu’au niveau international ; sur l’évolution de la situation linguisti-que en Communauté française et la place du français face aux langues régionales ; enfin, sur l’évolution du français et son enrichissement.Par cette réorganisation, il s’agit avant tout d’agir plus efficacement, comme le montre le bilan 2008. Ainsi, la réforme orthographique de 1990 a connu une nouvelle impulsion, fort médiatisée, avec trois circulaires ministérielles et la publi-cation du feuillet Sept règles pour nous simplifier l’orthographe, dont 130.000 exemplaires ont été envoyés aux éco-les. Le Conseil poursuivra cet effort d’information, pour vaincre les réti-

cences qui sont encore nombreuses. Il veut aussi poursuivre la réforme, afin de réduire les nombreuses incohérences qui subsistent. Avec le Conseil international de la langue française, il a organisé le 17 septembre 2009 à Paris un colloque sur le thème « Penser l’orthographe de demain ». Y étaient conviés linguistes, académiciens et autres spécialistes. Ont été abordés l’accord du participe passé, le pluriel des noms composés, les diver-gences entre le participe présent et l’ad-jectif verbal, etc. (voir Francité n°60).Réorienter la politique terminologique, tel est le deuxième cheval de bataille du Conseil. En dix ans, la Communauté française a mené un travail terminolo-gique important en collaboration avec la France. Son but : fournir des équiva-lents français aux termes anglais dans les sciences et les techniques, grâce à une « Banque terminologique » (plus de 3.500 termes). Depuis 2008, la Com-mission Terminologie étudie un nouvel

outil, mieux approprié aux besoins des citoyens de la Communauté française : seront privilégiés ses domaines de com-pétence, tels l’enseignement, la culture, le sport, la petite enfance, l’adoption, l’éducation à la santé.En troisième lieu vient le renforcement du multilinguisme. Un des enjeux ma-jeurs de la politique linguistique de la Communauté française est de garantir la présence du français au niveau européen. En particulier, il s’agit d’assurer la com-pétitivité des francophones sur le marché de l’emploi ainsi que la mobilité des jeu-nes à l’extérieur de la Communauté. Pour y parvenir, le Conseil prône le renforce-ment du polyglottisme des travailleurs. Il veut aussi désamorcer les préjugés des francophones sur les autres langues et sur leur propre multilinguisme. Inciter les té-lévisions francophones à utiliser le sous-titrage plutôt que le doublage constitue l’une des solutions préconisées.Citons pour terminer d’autres préoccupa-tions du Conseil : favoriser l’intégration des immigrants en valorisant leurs lan-gues d’origine et en les incitant à maitriser le français, renforcer la féminisation des noms de métier, développer l’ingénierie linguistique, simplifier l’administration, faire mieux connaitre la politique linguis-tique de la Communauté française.

Recensions

Si vous voulez appliquer la nouvelle or-thographe en profondeur, voici un guide précieux : le Grand vadémécum de l’ortho-

graphe recommandée. Cinq millepattes sur un nénufar. Plus de 5.000 mots touchés par les rectifications y sont répertoriés. Pour atteindre ce résultat, la linguiste québécoise Chantal Contant a intégré au lexique de base la liste des mots réformés du Robert ainsi que ceux des travaux de Nina Catach, et bien d’autres sources lin-guistiques comme le correcticiel Antidote. Grâce à une présentation dynamique, le lecteur peut repérer facilement l’essentiel de la nouvelle orthographe, notamment par un tableau des 50 mots les plus fréquents et le résumé des règles.

Chantal Contant, Grand vadémécum de l’orthogra-phe moderne recommandée. Cinq millepattes sur un nénufar. Québec, Éd. De Champlain S.F., 2009.

La nouvelle orthographe in extenso

La collection « Escales des lettres », publiée par le Castor Astral, s’enrichit d’un nou-veau titre, exceptionnel à plusieurs égards : La terre promise – Flamands en Wallonie, essai que le journaliste flamand Pascal

VERBEKEN a consacré au demi-million de Flamands qui ont émigré aux 19e et 20e siè-cles. Déjà réédité six fois en néerlandais, cet ouvrage a reçu aux Pays-Bas le prestigieux Prix M.J. Brusse du meilleur livre journa-listique (une première pour un journaliste belge…). Tordant le cou à de nombreux cli-chés, et reprochant à la Flandre actuelle son triomphalisme, Pascal VERBEKEN parcourt l’ancien sillon industriel du Borinage à Liège, donnant la parole à des dizaines de témoins, et dressant le portrait nuancé d’une région qui se cherche, entre compréhension du passé et désir d’un avenir meilleur.

Pascal Verbeken, La terre promise, Flamands en Wallonie, Éditions Le Castor Astral ; « Escales des lettres », 2010.

Un autre regard sur les Flamands de Wallonie

Une semaine pour fêter la langue française

Avec pour slogan « Les mots défilent », calembours, aphorismes, poésies et spectacles s’animeront sur les places, les parcs et autres lieux de rencontre de la ville famennoise, sans oublier la présen-tation de la collection Jeux de langage à la bibliothèque provinciale assortie d’animations le dimanche 14 mars lors de la « Foire aux mots ».

Le programme complet des manifestations est disponible sur le site www.marchevilledesmots.be.

Du 13 au 21 mars, la francophonie mettra sa langue à l’honneur sur le thème du « mouvement ». En Belgique francophone, c’est Marche-en-Famenne qui a été choisie pour incarner cette thématique.

Page 3: FRANCITÉ /61

PAGE 3

Ateliers d’écriture autour de l’AfriqueVous souhaitez participer au concours « Une rencontre africaine » mais vous manquez d’inspiration… Inscrivez-vous à un atelier d’écriture sur ce thème. Des animateurs expérimentés, membres du réseau Kalame, vous proposeront de nombreuses pistes ludiques et efficaces.

Samedi 6 mars, de 10 h à 13 h pour une rencontre africaineÀ partir de nombreux objets africains (masques, objets usuels et décoratifs...), de photos et de guides de voyage, chaque participant pourra choisir l’objet de sa ren-contre africaine : un objet, un masque, un homme, une femme ou un enfant, un pays, un animal, un lieu ou encore une plante. Chacun, à partir de cet objet, écrira les circonstances de cette rencontre. Le style sera totalement libre : récit, conte, poésie, article journalistique, polar…

Né au Rwanda, où il a vécu 8 ans, Jean-Luc Marlière anime régulière-ment des ateliers d’écriture en rapport avec l’Afrique. Responsable du centre de documentation et d’information chez Médecins Sans Frontières, il se rend plusieurs fois par an sur ce continent (Rwanda, Burundi, Bur-kina Faso, Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, entre autres) pour former du personnel local à la gestion de bibliothèques, d’archives et d’informations.

Samedi 13 mars, de 10 h à 13 h la NégritudeLa Négritude (ses auteurs, ses acteurs, ses causes et ses conséquences...) n’est plus simplement figée dans une époque, une revendication, une révolte, une nécessité, elle s’est installée dans les bibliothèques, dans les histoires des pays, dans les conscien-ces... ou finalement, peut-être pas autant ?Re-venir à la poésie, aux langues d’une Afrique première à travers des auteurs qui ont su et dû montrer leur peau sous une autre bannière, voici une invitation à un séjour chez les poètes nègres, fiers de l’être, à un voyage vers le centre de la Terre.

Aucune connaissance des auteurs et du mouvement de la Négritude n’est prérequise.L’atelier se fera l’allié de votre écriture personnelle, pas de celle des auteurs évoqués.

Milady Renoir a entamé son activité d’animation sur un coup de tête un soir de bal du 14 juillet 2003. Sa résolution dans une main (la droite), sa fer-veur autodidacte envers les littératures dans l’autre (main), elle confronte ses forces et ses langueurs au monde des écritures, approfondissant besoins et désirs pour un atelier ouvert à tous. Le souci de partage et de respect avec le groupe est une des fondations principales de son animation. Infos complémentaires sur : http://atelier-milady.skynetblogs.be.

Samedi 20 mars, de 10 h à 13 h l’Afrique dans tous ses sensPartons d’une rencontre avec des livres d’écrivains africains. Des mots à recevoir, à partager. Revenons à vous. Une rencontre réelle avec un Africain, ici ou ailleurs. Loin des clichés. Un souvenir marquant ou fugace. Ajoutons-y de la musique, des odeurs, des objets à toucher, des photos pour s’envoler… La personne deviendra personnage évoluant dans un monde imaginaire que vous aurez esquissé, avec l’aide des participants du groupe. Vous repartirez avec l’envie de poursuivre votre texte : nouvelle, conte, poésie ou lettre, en fonction de votre sensibilité. Je prévois de quoi nourrir votre écriture, mais si vous souhaitez apporter vos propres objets, photos, musiques, livres, ils sont les bienvenus.

Claire Ruwet est mariée à un Africain et mère de trois enfants métis qui lui ont inspiré entre autres ses premiers livres : Blanc foncé en 2007 et Mon présent est ailleurs en 2009. En 2002, elle a remporté avec son texte « La mère de terre » le premier prix du concours de la Maison de la Francité dans la catégorie « adultes ». Elle anime des ateliers d’écriture, conte et chante en s’accompagnant d’instruments surprenants. Plus d’infos : www.tole-ruwet.be.

Réservation au 02/219.49.33 ou [email protected].

Prix par atelier : 15 euros.

Lieu : Maison de la Francité (avenue des Arts 19F à 1000 Bruxelles – métro Arts-Loi)

«Une rencontre africaine» : racontez la vôtre !Nous attendons votre texte pour le 18 avril au plus tard. La Remise des Prix aura lieu le vendredi 28 mai. Les trente lauréats seront personnellement avertis par courrier.

La Maison de la Francité remercie cha-leureusement tous ses partenaires, sans qui le concours n’aurait pu se réaliser :

affiche pour Francite�61.indd 1 26/02/10 9:31:46

Ainsi que : le Centre belge de la bande dessinée • le Cen-tre de l’Audiovisuel à Bruxelles • le Centre du Film sur l’Art • le Domaine des Grottes de Han • les Éditions Éole (Ortho) • les Éditions Le Lombard • les Éditions Racine • Nias papeterie • Tropismes libraire

Grâce à ces différents parraineurs, de nombreux prix récompenseront les ga-gnants. Relevons entre autres des chè-ques jusqu’à 1.250 euros octroyés par différentes institutions francophones, des dictionnaires Le Robert, des ouvrages De Boeck, des abonnements à la Libre Belgi-que et aux revues Bayard-Milan jeunesse, des livres, des bandes dessinées, un ate-lier de musique pour les jeunes lauréats au Musée royal de l’Afrique centrale, des abonnements aux activités de la Maison de la Poésie et de la langue française à Namur, des entrées gratuites, des chè-ques-cadeaux, etc. En outre, les meilleurs textes seront publiés en volume. Le règlement du concours est disponible sur le site internet www.maisondelafrancite.be ou au 02/219. 49. 33.

L’Unesco patronne notre concours

Le 1er février, la Commission belge francophone et germanophone pour l’Unesco a octroyé son patronage à notre concours « Une rencontre africaine ». En cette année internationale du rappro-chement des cultures, la Maison de la Francité, qui promeut la diversité cultu-relle, se réjouit d’être associée à cette belle initiative onusienne. Par « cultures », rappelle Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’Unesco, on entend non seulement les arts et les lettres mais aussi les modes de vie, les valeurs, les traditions et les croyan-ces. L’échange et le dialogue entre les cultures sont la meilleure arme pour construire la paix, souligne-t-elle. Inciter au dialogue et à la connaissance récipro-que favorise le respect pour la culture de l’autre et permet de briser les barrières entre les peuples. Ainsi, la créativité artistique, et notamment littéraire, est au cœur de cette quête d’ouverture et de compréhension mutuelle des nations.

Page 4: FRANCITÉ /61

Éditeur responsableDaniel LAROCHE, 18 rue Joseph II à 1000 BruxellesConception graphiqueMarmelade - www.marmelade.betirage 8.000 exemplairesAvec l’aide de la Commission communautaire française

PAGE 4

LA MAiSOn DE LA FRAnCitÉTÉLÉPH. 02/219.49.33 - TÉLÉCOP. 02/219.67.37COURRiEL : [email protected] - intERnEt : www.maisondelafrancite.beBUREAU DE DÉPÔt : BRUXELLES X P 101012

Découvrez l’Afrique à deux pas de chez nous

Un musée africain qui évolue À la rencontre des cultures africaines

Saviez-vous que la Maison de la Francité abrite dans ses murs une bibliothèque spécialisée en littératures africaines, unique en Bel-gique ? Quant à lui, le Musée royal de l’Afrique centrale recèle des collections tout à fait remarquables. Sans oublier l’association de développement culturel Africalia, ou encore les lieux de rencontre comme l’Horloge du Sud et le récent Espace Magh, qui mettent en avant les créations multiculturelles.

Institut de recherche scientifique consacré à l’Afrique, le musée de Tervuren détient des pièces uniques comme des objets ethnogra-phiques rares ou les archives complètes d’Henry Morton Stanley, d’une grande valeur historique. Citons aussi sa section d’entomolo-gie, qui compte quelque six millions d’insectes, et sa collection de bois tropicaux, la plus importante d’Europe

Par ailleurs, Africalia soutient des projets culturels en Afrique comme Cinétoile, qui vise à sti-

muler la promotion et la diffusion du ci-néma africain en Afrique, ou des ateliers d’écriture théâtrale pour les femmes au Zimbabwe. infos www.africalia.be.

Au croisement du quartier multico-lore Matonge et des institutions euro-péennes, l’Horloge du Sud accueille de nombreuses rencontres multiculturelles. Dans une ambiance chaleureuse, les vi-siteurs peuvent assister à des concerts, des conférences et des débats tout en dé-

Accueillie à la Maison de la Francité, Coopération par l’Éducation et la culture est une O.N.G. qui encourage les échanges Nord-Sud et tend à favoriser une meilleu-re connaissance des cultures contemporai-nes d’Afrique. Pour C.E.C., la culture doit être prise en compte dans toute démarche de développement, tant au Nord qu’au Sud. Elle constitue un prérequis, préci-se-t-elle, dans la lutte contre le racisme, l’européocentrisme, les stéréotypes et les

Depuis plusieurs années déjà, le Musée africain mène un vaste projet de rénovation, qui tou-

che à la fois à la modernisation de ses collections mais aussi aux valeurs qu’il souhaite défendre. Il a ainsi renforcé sa collaboration avec des institutions afri-caines partenaires afin de présenter aux visiteurs des visions croisées. Dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Congo, plusieurs ex-positions organisées par le Musée por-tent un regard critique sur la colonisa-tion et donnent la parole aux Africains : 1 Congo belge en images : exposition de plus

de 100 photos du Congo belge sélectionnées parmi les Archives du Musée royal de l’Afrique centrale, qui interroge la présence belge au Congo. À voir au Fotomuseum à Anvers jusqu’au 16 mai 2010. infos www.fotomuseum.be. En collaboration avec le Musée royal de l’Afrique centrale.

gustant des plats aux saveurs africaines. infos www.horlogedusud.be.

Dans le même esprit, l’espace Magh, inau-guré en mars 2009, accueille les projets artistiques engagés, métissés et pluridis-ciplinaires contemporains. Les cultures du Maghreb côtoient celles du Nord et du Sud. Disciplines et activités diverses y sont proposées, telles que pièces de théâ-tre, films, musique, arts visuels, danses ou rencontres littéraires. L’espace Magh comprend aussi un café-restaurant cos-mopolite, une bibliothèque et une DVD-thèque. infos www.espacemagh.be.

préjugés. Ainsi, les missions de l’associa-tion sont doubles : au Nord, contribuer au changement des mentalités en favorisant les rencontres et le dialogue des cultures ; au Sud, privilégier le soutien aux projets éducatifs et culturels.Convaincue que la littérature permet le mieux d’approcher les réalités humai-nes, culturelles et politiques d’autres peuples, C.E.C. a créé et anime depuis trente ans une bibliothèque spécialisée

en littératures africaines, qui contient plus de 6.000 ouvrages. Y figurent nom-bre de romans, de nouvelles, de recueils de poèmes et de pièces de théâtre issus d’une cinquantaine de pays africains. Mais l’on y retrouve aussi des ouvra-ges de sciences politiques, d’histoire, de sciences sociales et d’art. En outre, un nouvel espace DVD propose des films de réalisateurs africains, des documen-taires ou encore des rencontres filmées d’artistes et d’écrivains. Le catalogue est disponible sur le site Internet : www.cec-ong.org.

Par ailleurs, C.E.C. conçoit des expositions itinérantes telles Le Noir du Blanc, Notre Congo/Onze Congo, Femmes d’Afrique. De même, elle organise des animations et des conférences. Sensibiliser le grand public et le milieu éducatif au poids et à

l’influence des stéréotypes dans notre per-ception de l’autre, engager une réflexion sur les représentations européennes des populations africaines et inversement, tels sont les objectifs de C.E.C.

Créée en 2001, l’ASBL Africalia est active à la fois en Belgique et en Afrique pour promouvoir les cultures africaines contemporaines. Ainsi, elle participe à des évènements culturels tels que le festival des cinémas africains à Ixelles, la Foire du Livre, des expositions de photos, des journées de réflexion.

Atelier de perfectionnement Dans le n°60 de Francité, nos lecteurs ont pu découvrir dans ses moindres détails l’« Atelier de perfectionnement en français oral ». Destinée aux personnes qui n’ont pas « la parole facile », cette formation a pour but d’aider les participants dans des étapes importantes de leur vie : réussir des examens oraux ou une défense de mémoire, convaincre lors d’un entretien d’embauche en vue de décrocher un emploi, ou encore être capable de s’imposer verbalement en situation professionnelle…

Lancé en 2009, et rencontrant un vif intérêt dans le public, cet apprentissage est organisé en deux sessions annuelles : une au printemps, l’autre en automne, chacune comportant 10 séances...La session de printemps 2010 vient de dé-marrer ce 3 mars pour s’achever le 12 mai. Les séances, qui ont lieu le mercredi de 18h à 20h30, sont animées par Mme Jacqueline Paquay, comédienne et professeure à l’Acadé-mie de musique d’Etterbeek. Les inscriptions sont clôturées, mais il est possible de s’inscrire

déjà pour la session d’automne, qui débutera fin septembre (dates à confirmer). Il suffit aux personnes intéressées de renvoyer leur Bulletin d’inscription, disponible sur le site Internet de la Maison de la Francité, après l’avoir com-plété, daté et signé. Remarque importante : il est demandé aux candidats à l’Atelier d’être parfaitement assidus aux séances. Une telle formation n’a d’utilité et d’efficacité que si les participants assistent ponctuellement à toutes les séances : c’est à cette condition qu’ils ver-ront leurs efforts pleinement récompensés.

2 Fleuve Congo. 4700 km de nature et culture en effervescence : exposition interactive sur l’im-mense fleuve Congo, véritable artère de l’Afrique centrale. Du 27 avril 2010 au 9 janvier 2011 au Musée royal de l’Afrique centrale.3 Indépendance ! Souvenirs congolais à

travers 50 ans d’indépendance. Le 30 juin 1960, le Congo proclame son in-dépendance. Pour le cinquantième anniver-saire, le Musée organise une exposition qui place dans leurs contextes historique, politi-que et géographique les évènements survenus peu avant, pendant ou après l’indépendance. À l’aide de témoignages de Congolais, de photos, d’objets, de documents audiovisuels, l’exposi-tion offre une multitude de perceptions sur le sujet. Du 1er juin 2010 au 9 janvier 2011 au Musée royal de l’Afrique centrale. infos www.congo2010.be.