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Cet été aura été marqué, comme chacun a pu le constater, par l’af- faire des Roms. On nous a saoulés au Rom ! Oui, on nous a saoulés au Rom comme pour nous faire oublier que les premiers respon- sables du déplacement de ces po- pulations de leurs pays Bulgarie et Roumanie, entrées dans l’Union Européenne en 2007 vers notre pays, c’était d’abord et avant tout, nos politiciens eux-mêmes, de droite comme de gauche, qui ont tous été d’accord pour abolir les frontières des états européens afin de permettre aux individus, aux capitaux et aux marchandises d’y circuler librement. Selon un schéma identique, ces mêmes politiciens arriveront un jour à nous faire pleurer sur notre langue perdue, alors que, comme nous le dénonçons depuis des années à travers nos écrits, ce sont eux les premiers responsables de l’aban- don de notre langue, tant sur le plan na- tional qu’international. Pour arriver à jouer leur comédie, pour arriver à nous faire croire qu’ils s’oc- cupent de nos intérêts et non des leurs, de l’avenir de notre pays et non de leurs plans de carrière, nos décideurs se sont approprié les moyens de communication de masse. Ils se vendent alors comme on vendrait une savonnette. Ils ont en cela des conseillers en communication, des rédacteurs de discours, des experts en sondage, des spécialistes en mercatique, des faiseurs d’apparence, des coiffeurs pour dames, etc., car le contenu de ce qu’ils ont à proposer ayant déjà été ven- du à la cause mondialiste, ils savent que désormais leur seul travail est de vendre du contenant, de l’emballage, c’est -à-dire parler au peuple de la bouteille et non plus parler de ce qu’il y a dedans. Nicolas Sarkozy par ses discours sur la langue française, sur la Francophonie et sur l’identité culturelle nous a vendu d’excellentes bouteilles. Le problème est qu’une fois ses bouteilles achetées et mises sur notre table pour la dégustation, il s’est avéré, comme on le sait tous, que derrière l’étiquette du vin millésimé qu’il nous proposait, ce n’était qu’horrible piquette, une vinasse tout juste bonne à être vendue en vrac dans des conteneurs en matière plastique. C’est un fait, le mandat de Nicolas Sarkozy aura été ca- tastrophique pour la langue française et TROISIÈME TRIMESTRE 2010 « La foi qui n’agit point, est-ce une foi sincère ? », Racine Numéro 61 FRATERNIPHONIE LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A.FR.AV Parc Louis-Riel - 2811 chemin de Saint-Paul, 30129 Manduel - FRANCE Site : www. francophonie-avenir.com - Chaîne-vidéos : www.youtube.com/user/afrav01 É D I T O R I A L çais-anglais, a mis en place l’enseignement obligatoire de l’an- glais dans nos écoles dès le CE1, c’est -à-dire dès l’âge de 7 ans pour nos enfants, a ins- tauré un système de visioconférence branché directe- ment sur les écoles britanniques pour renforcer l’anglais chez nos jeunes, a lancé des vacances en anglais pour les collégiens « défavorisées » dans cette langue, a fait ratifier le Protocole de Londres, un Protocole qui permet mainte- nant à un brevet rédigé en anglais d’avoir force de loi en France, a fermé les yeux sur l’anglicisation de l’Université française dans laquelle désormais il est possible d’enseigner en anglais. Rappelons aussi son comportement indigne lors du Sommet francophone à Québec en 2008, un Som- met qu’il a fait à toute vitesse et où il n’a pas voulu soutenir ouvertement le peuple québécois en lutte depuis plus de trois siè- cles contre son assimilation à l’anglais. Rappelons encore que c’est sous son man- dat qu’un pays appartenant à la Francopho- nie, le Rwanda, a basculé à l’anglais et que l’université algérienne est tentée de virer à l’anglais comme l’a fait en France, en pour la Francophonie. Pour ceux qui dou- teraient encore de cette triste réalité, rappe- lons qu’il a — ou qu’il a eu —, parmi ses ministres, de hautes sommités dignes d’être médaillées de l’ordre mondial de l’anglicisation, des sommités toutes recon- nues par l’Académie de la Carpette an- glaise ([email protected] ) : il s’agit en vrac de Lagarde, de Kouchner, de Darcos, de Pécresse, de Borloo, de Chatel, de Dati, de Bertrand, etc. Rappelons encore que notre cher commercio-président nous a vendu l’idée d’une France bilingue fran- toute impunité, l’école de Sciences Po dirigée par le haut vendu à la langue im- périaliste, le dénommé Richard Des- coings. Ajoutons à cela des restrictions budgétaires drastiques dans le domaine de la Francophonie et des organismes de diffusion de notre langue à travers le monde car il faut bien que notre prési- dent réponde favorablement aux directi- ves mondialistes de son ami Strauss- Kahn, président du Fonds Monétaire International, de réduire le déficit public pour continuer à enrichir les banques , le bilan du Sieur Sarkozy en matière de langue française, de francophonie et de lutte contre le tout anglais est donc tout simplement une vraie Bérézina. Lionel Jospin, pour prendre un mar- chand d’un autre style, nous avait vendu aussi, en son temps, une belle bouteille, en nous proposant, lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale dans les années 2000, le concept d’initiation aux langues étrangères en primaire. L’idée aurait pu être bonne s’il s’était agi d’une vraie ini- tiation aux langues étrangères, au pluriel, et non, une introduction à l’anglais, au singulier, comme cela s’est révélé exact dans 95 % des cas. Eh oui ! la bouteille qu’il nous a proposée, avait un contenu frelatée, l’étiquette nous présentait bien un produit intéressant d’ouverture vers les langues du monde, mais le contenu, hélas, répondait aux directives mondia- listes d’installer partout l’anglais. Bref, si ces gens-là avaient le statut de commerçant, nous pourrions les attaquer en justice pour publicité mensongère et escroquerie sur le produit, mais malheu- reusement ce sont des politiciens, alors ils ont le droit de nous mentir, de nous voler, et nous le droit vive la démo- cratie ! , de ne plus voter pour eux, c’est-à-dire de ne plus voter pour Bonnet Blanc, mais pour Blanc Bonnet, et vice versa tous les 5 ans. Heureusement, il y a tout de même encore, et notamment par l’inter-réseau, des moyens de communication de masse pour les décolleurs d’étiquettes et les déboucheurs de bouteilles que nous sommes. À nous, donc, de les investir, de les utiliser au maximum, pour, coûte que coûte, tenter de réveiller nos concitoyens tombés dans le coma éthylique, saoulés comme ils sont par la propagande « bling bling » et tapageuse de ceux qui ont l’ar- gent et le pouvoir. Le président de l’A.FR.AV Ne nous laissons pas saouler au Rom ! Faisons tomber les étiquettes !

Fraterniphonie n°61

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Journal de l'Aqqociation Francophonie AVenir (A.FR.AV) - troisième trimestre 2010

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FRATERNIPHONIE No 60 Page 1

FRATERNIPHONIE LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A. FR. AV

Parc Louis-Riel - 2811, chemin de Saint-Paul, 30129 Manduel - FRANCE.

www. francophonie-avenir.com

Cet été aura été marqué, comme chacun a pu le constater, par l’af-faire des Roms. On nous a saoulés au Rom ! Oui, on nous a saoulés au Rom comme pour nous faire oublier que les premiers respon-sables du déplacement de ces po-pulations de leurs pays — Bulgarie et Roumanie, entrées dans l’Union Européenne en 2007 — vers notre pays, c’était d’abord et avant tout, nos politiciens eux-mêmes, de droite comme de gauche, qui ont tous été d’accord pour abolir les frontières des états européens afin de permettre aux individus, aux capitaux et aux marchandises d’y circuler librement.

Selon un schéma identique, ces mêmes politiciens arriveront un jour à nous faire pleurer sur notre langue perdue, alors que, comme nous le dénonçons depuis des années à travers nos écrits, ce sont eux les premiers responsables de l’aban-don de notre langue, tant sur le plan na-tional qu’international.

Pour arriver à jouer leur comédie, pour arriver à nous faire croire qu’ils s’oc-cupent de nos intérêts et non des leurs, de l’avenir de notre pays et non de leurs plans de carrière, nos décideurs se sont approprié les moyens de communication de masse. Ils se vendent alors comme on vendrait une savonnette. Ils ont en cela des conseillers en communication, des rédacteurs de discours, des experts en sondage, des spécialistes en mercatique, des faiseurs d’apparence, des coiffeurs pour dames, etc., car le contenu de ce qu’ils ont à proposer ayant déjà été ven-du à la cause mondialiste, ils savent que désormais leur seul travail est de vendre du contenant, de l’emballage, c’est-à-dire parler au peuple de la bouteille et non plus parler de ce qu’il y a dedans.

Nicolas Sarkozy par ses discours sur la

langue française, sur la Francophonie et

sur l’identité culturelle nous a vendu

d’excellentes bouteilles. Le problème est

qu’une fois ses bouteilles achetées et

mises sur notre table pour la dégustation,

il s’est avéré, comme on le sait tous, que

derrière l’étiquette du vin millésimé qu’il

nous proposait, ce n’était qu’horrible

piquette, une vinasse tout juste bonne à

être vendue en vrac dans des conteneurs

en matière plastique. C’est un fait, le

mandat de Nicolas Sarkozy aura été ca-

tastrophique pour la langue française et

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TROISIÈME TRIMESTRE 2010 « La foi qui n’agit point, est-ce une foi sincère ? », Racine Numéro 61

FRATERNIPHONIE LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A.FR.AV

Parc Louis-Riel - 2811 chemin de Saint-Paul, 30129 Manduel - FRANCE

Site : www. francophonie-avenir.com - Chaîne-vidéos : www.youtube.com/user/afrav01

É

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çais-anglais, a mis en

place l’enseignement

obligatoire de l’an-

glais dans nos

écoles dès le CE1,

c’est-à-dire dès

l’âge de 7 ans pour

nos enfants, a ins-

tauré un système

de visioconférence

branché directe-

ment sur les écoles

britanniques pour

renforcer l’anglais

chez nos jeunes, a

lancé des vacances

en anglais pour les

collégiens « défavorisées » dans cette

langue, a fait ratifier le Protocole de

Londres, un Protocole qui permet mainte-

nant à un brevet rédigé en anglais d’avoir

force de loi en France, a fermé les yeux sur

l’anglicisation de l’Université française

dans laquelle désormais il est possible

d’enseigner en anglais. Rappelons aussi

son comportement indigne lors du Sommet

francophone à Québec en 2008, un Som-

met qu’il a fait à toute vitesse et où il n’a

pas voulu soutenir ouvertement le peuple

québécois en lutte depuis plus de trois siè-

cles contre son assimilation à l’anglais.

Rappelons encore que c’est sous son man-

dat qu’un pays appartenant à la Francopho-

nie, le Rwanda, a basculé à l’anglais et que

l’université algérienne est tentée de virer à

l’anglais comme l’a fait en France, en

pour la Francophonie. Pour ceux qui dou-

teraient encore de cette triste réalité, rappe-

lons qu’il a — ou qu’il a eu —, parmi ses

ministres, de hautes sommités dignes

d’être médaillées de l’ordre mondial de

l’anglicisation, des sommités toutes recon-

nues par l’Académie de la Carpette an-

glaise ([email protected]) : il s’agit en

vrac de Lagarde, de Kouchner, de Darcos,

de Pécresse, de Borloo, de Chatel, de Dati,

de Bertrand, etc. Rappelons encore que

notre cher commercio-président nous a

vendu l’idée d’une France bilingue fran-

toute impunité, l’école de Sciences Po

dirigée par le haut vendu à la langue im-

périaliste, le dénommé Richard Des-

coings. Ajoutons à cela des restrictions

budgétaires drastiques dans le domaine

de la Francophonie et des organismes de

diffusion de notre langue à travers le

monde — car il faut bien que notre prési-

dent réponde favorablement aux directi-

ves mondialistes de son ami Strauss-

Kahn, président du Fonds Monétaire

International, de réduire le déficit public

pour continuer à enrichir les banques —,

le bilan du Sieur Sarkozy en matière de

langue française, de francophonie et de

lutte contre le tout anglais est donc tout

simplement une vraie Bérézina. Lionel Jospin, pour prendre un mar-

chand d’un autre style, nous avait vendu aussi, en son temps, une belle bouteille, en nous proposant, lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale dans les années 2000, le concept d’initiation aux langues étrangères en primaire. L’idée aurait pu être bonne s’il s’était agi d’une vraie ini-tiation aux langues étrangères, au pluriel, et non, une introduction à l’anglais, au singulier, comme cela s’est révélé exact dans 95 % des cas. Eh oui ! la bouteille qu’il nous a proposée, avait un contenu frelatée, l’étiquette nous présentait bien un produit intéressant d’ouverture vers les langues du monde, mais le contenu, hélas, répondait aux directives mondia-listes d’installer partout l’anglais.

Bref, si ces gens-là avaient le statut de commerçant, nous pourrions les attaquer en justice pour publicité mensongère et escroquerie sur le produit, mais malheu-reusement ce sont des politiciens, alors ils ont le droit de nous mentir, de nous voler, et nous le droit — vive la démo-cratie ! —, de ne plus voter pour eux, c’est-à-dire de ne plus voter pour Bonnet Blanc, mais pour Blanc Bonnet, et vice versa tous les 5 ans.

Heureusement, il y a tout de même encore, et notamment par l’inter-réseau, des moyens de communication de masse pour les décolleurs d’étiquettes et les déboucheurs de bouteilles que nous sommes. À nous, donc, de les investir, de les utiliser au maximum, pour, coûte que coûte, tenter de réveiller nos concitoyens tombés dans le coma éthylique, saoulés comme ils sont par la propagande « bling bling » et tapageuse de ceux qui ont l’ar-gent et le pouvoir.

Le président de l’A.FR.AV

Ne nous laissons pas

saouler au Rom !

Faisons tomber

les étiquettes !

FRATERNIPHONIE No 61 Page 2

mercial comme un « appel

général et universel de

ralliement qui ne nécessite pas de traduc-

tion et donc

utilisé inva-

riablement à

l’internatio-

nal… En

adoptant "Be

Breizh* !", le

CRT veut

créer une

e x p r e s s i o n

unique qui ne

peut apparte-

nir qu'à la

B r e t a g n e ,

ancrée dans

son identité,

pour se démarquer encore plus fortement

et durablement des autres territoires.

"Be Breizh* !" répond au double objectif

de rajeunir l'image et de mobiliser les

Bretons. »

C'est que le verdict des agences de

«apubt» et de communication est formel et

sans appel : quand il s'agit de donner un

nom à un produit, à un service, de définir

une raison sociale ou une enseigne com-

merciale, une action de promotion quel-

conque, y compris donc celle d'une région

de France, l'essentiel est d'utiliser le moins

possible de mots français. Ceux-ci sont

« vieux », ils ont fait leur temps, et, au

contraire par exemple de "Be" et de

"Breizh", seraient bien incapables de

« rajeunir l'image » de la Bretagne. Sauf

exception rarissime, les dirigeants écono-

miques et politiques valident ce dénigre-

ment systématique, ce bannissement de

la langue française en se soumettant vo-

lontiers, sans doute même avec enthou-

siasme parfois, à ce diktat. Pour eux,

ce sont lesdites agences qui, en la

matière, font la loi, celle des marchés,

bien entendu.

M. Jean-Pierre Busnel

Président de l'Institut André Busnel

[email protected]

* Soyez (ou Sois) Bretagne !

Il paraît que la Bretagne et la Catalogne

sont aujourd'hui, dans toute l'Union euro-

péenne, les régions les plus attachées à la

promotion de leur langue régionale et les

plus ouvertes à l'invasion angloma-

niaque. Pour ce qui est de la Bretagne, on

ne voit pas vraiment de raison d'en dou-

ter. Dopé tout à la fois par la décentrali-

sation des pouvoirs publics et par la

construction européenne, le régio-

nalisme linguistique y est, en effet, en

plein essor. Quant à l'anglomanie, elle y

atteint les sommets que l'on sait, notam-

ment dans le milieu du tourisme.

D'où la prolifération, en Bretagne, d'ex-

pressions nouvelles associant mots an-

glais et bretons, mêlant inspiration com-

merciale et culturelle (ou politique),

comme si la langue française n'existait

plus. Elle n'épargne évidemment pas les

administrations publiques (communes,

départements et conseil région), loin de

là. C'est ainsi que le Président du Conseil

régional de Bretagne a présenté tout ré-

cemment un nouveau film de promotion

du tourisme en Bretagne. Son nom : "Be

Breizh* !" (voir la photo ci-contre).

Le recours au mot anglais "be" étant

tout de même appelé à soulever certaines

interrogations, voire certaines critiques,

le CRT (Comité régional du tourisme) le

justifie en présentant ce slogan com-

Régionalisme et anglicisation

SOMMAIRE

Éditorial : Faire tomber les étiquettes.

Régionalisme et anglicisation.

Les mercenaires du temps présent.

Suprême de colonisé : Richard Descoings.

Quelle histoire pour un drapeau !

Le bon coin des bonnes nouvelles :

- Alain Juppé

- Jean-Pierre Raffarin

- Association CO.U.R.R.I.EL

L’imposture rwandaise .

Le sommet de l’Étiquette-phonie

Le français au cœur de notre patrimoine.

101, oui ; 103, bonjour les dégâts !

L’Europe, De Weber et la géopolitique.

Régionalisme et anglicisation (bis).

Hussards noirs de la République ou

agents inconscients de l’Empire ?

L’A.FR.AV en réunion :

- L’Assemblée générale ordinaire

Les mercenaires du temps présent

Parmi nos ballonneux champions

du monde en 1998, trois sont partis

s’installer aux États-Unis « réviser

leur Marseillaise » en anglais :

Franck Lebœuf, Youri Dgorkaeff,

Thierry Henry...

Aimé Jacquet aimerait que les entraî-

neurs français prennent exemple sur

Houllier (NDLR : entraîneur de l’Olympique

Lyonnais), qui maîtrise l'anglais, et donc

peut « s'exporter » à l'étranger. Il s'est également fendu d'une confidence au quo-

tidien francilien, Le Parisien : il aurait rêvé d'entraî-

ner un jour en Premier League (sic). « Si j'avais su

parler anglais, je serais parti. Ça vaut le coup

d'aller en Angleterre...», a-t-il expliqué.

Source : Le Parisien, septembre 2010

Aim

é Jacq

uet

On met un point d’honneur à ce que

les joueurs français connaissent la Mar-

seillaise, encore une étiquette pour nous

cacher que tout ce monde-là n’a rien à

faire de la France et ne rêve, en fait, que

de parler anglais pour aller se vendre

ensuite au plus offrant à l’étranger.

Dans la série, nos sportifs sont des mercenaires vendus au pouvoir

de l’argent, voici Aimé Jacquet, l’entraîneur de l’équipe de France de

ballon victorieuse au mondial 98, qui ne rêvait, en fait, que de parler

anglais et de fuir en Angleterre pour aller lécher les ballons de la

Première Ligue britannique. Lamentable !

FRATERNIPHONIE No 60 Page 3

Zemmour se paie

« l’intouchable »

Richard Descoings. Le 5 janvier, sur RTL, Éric Zem-

mour s’en est pris au système

Descoings, expliquant pourquoi le

discours du patron de l’entreprise

Sciences Po et gourou de la discri-

mination positive en France séduit

tant nos politiques, qu’ils soient de

gauche ou de droite. Éric Zemmour s’est trouvé une

cible de choix. De celles que personne (ou si peu) n’ose jamais viser : l’intouchable Richard Descoings, patron de Sciences Po et grand prêtre français de la discrimination positive.

Pourtant les objections à son égard ne manquent pas. Marianne s’en fait d’ailleurs régulièrement le relais. Mais les critiques glissent sur Richard Descoings comme l’eau sur les

plumes d’un canard. Qu’importe que, sous prétexte d’une démocratisation nécessaire de notre système éducatif, la discri-mination positive mette à mal le principe d’égalité républicaine.

Qu’importe qu’elle finisse par créer de nouvelles inégalités, alors qu’elle prétend pourtant les réduire. Qu’importe, par exemple, qu’elle fasse naître au sein des classes sociales exis-

tantes de nouvelles castes, celle des gens qui ont eu accès à la voie privilégiée et celle, beaucoup plus large, composée de tous

les autres, immanquablement renvoyés à un double échec : ne pas avoir réussi à accéder à la voie privilégiée et ne pas avoir, non plus, réussi via la voie « traditionnelle ».

Éric Zemmour, lui, va encore plus loin et démonte le système Descoings en quelques phrases assassines. Prenant pour appui de sa démonstration le refus des grandes écoles de se voir impo-

ser par l’État un quota de 30 % de boursiers et la réaction outra-gée du bon Monsieur Descoings dans Le Monde daté du mardi 5 janvier, il analyse les raisons du succès du patron de Sciences

Po auprès des élites médiatiques et politiques : « Richard Des-coings plaît. Il plaît à la droite. Il plaît à la gauche. À chacun, Descoings dit ce qu’il veut entendre. À la droite, il dit « modèle

américain », « modernité », à la gauche : « lutte contre les iné-galités », « intégration des enfants d’immigrés » et à tous, « économie de

la connaissance ». Et de poursuivre : « Il est le fils

spirituel de Pierre Bourdieu » pour

qui, explique-t-il, « il fallait abaisser le niveau d’exigence culturelle de l’école pour lutter contre les inégalités sociales — programme largement accompli depuis lors… Mais par un pa-

radoxe qui n’est qu’apparent, plus l’école a baissé son niveau plus le nombre de pauvres qui accédaient naguère aux grandes écoles a baissé. Et alors là, Richard Descoings, tel Zorro,

arrive pour faire sauter le dernier village gaulois de l’excel-lence scolaire : les grandes écoles. (…) Le paradoxe, c’est qu’il

a été intronisé par le président Sarkozy qui avait fait campagne au nom du mérite républicain. Mais le discours de Descoings flatte le penchant anti-élitiste de notre président qui a tant souf-

fert gamin, paraît-il, avec La Princesse de Clèves ». Et Zemmour de conclure : « En fait, Richard Descoings est à

la confluence historique et idéologique d’une extrême gauche

post-soixante-huitarde qui avait pour projet de liquider la culture bourgeoise et d’une droite libérale qui veut livrer au marché des générations de consommateurs malléables parce

qu’incultes. Il est à la fois le fossoyeur de l’élitisme républicain et l’idiot utile du capitalisme. Décidément, cet homme a tout pour plaire ! »

Tout est dit…

Voici une histoire scandaleuse : L'école de Sciences Po

de Reims fonctionne en anglais et qui plus est, avec de

l'argent public !

Rappel : -- Selon l'Article 2 de notre Constitution, La

langue de la République est le français.

-- Selon l'Article 1er de la loi n° 94-665 du 4

août 1994 relative à l'emploi de la langue française, la

langue française est un élément fondamental de la person-

nalité et du patrimoine de la France. Elle est la langue de

l'enseignement, du travail, des échanges, etc.

Contre cette école qui s’est mise hors la loi avec son

enseignement en anglais, il y a vraiment de quoi protes-

ter auprès de notre Président, auprès de nos députés,

auprès de nos sénateurs, etc. Écrivons !

Monsieur le Président de la République

Palais de l'Élysée

55, rue du Faubourg Saint-Honoré

75008 Paris

Pourquoi ont-ils choisi le campus rémois de Sciences Po et non pas Paris par exemple ? Sou-vent à cause de l'enseignement donné en anglais.

« Vous êtes des pionniers. » C'est par ces mots que le directeur de Sciences-Po, Richard Descoings, accueillait la toute première promotion du campus rémois lors de la journée inaugurale offi-cielle. Comment ces pionniers, des jeunes filles ou garçons de 17 à 19 ans, se retrouvent-ils à Reims, plutôt qu'à Paris, Londres ou New-York ? Qu'est-ce qui les a poussés à venir dans notre ville ? Car leur choix n'est pas un choix par défaut ! Au risque de déce-voir nombre de nos lecteurs, ce n'est ni la beauté de notre cathé-drale ni la qualité de notre Champagne qui les a décidés.

Leur motivation est en revanche souvent liée à une parti-cularité de cette nouvelle antenne de Sciences-Po en province, le fait que les cours y soient tous donnés en anglais.

Source : www.lunion.presse.fr du samedi 4 septembre 2010

Suprême de colonisé : Richard Descoings !

Vous remarquerez que le drapeau français est

absent de l’enceinte de Sciences Po de Reims !

Rich

ard

Desco

ing

s

De France, pas besoin

de timbrer pour

écrire au Président

de la République

« Il est à la fois le

fossoyeur de l’élitisme

républicain et l’idiot

utile du capitalisme. »

Note : L’art de se tirer une balle dans le pied.

Les collectivités locales participent à hauteur

de 3000 euros par élève et par an pour les

frais de scolarité de ces jeunes anglicisés.

FRATERNIPHONIE No 61 Page 4

Madame le Chef de la division linguistique,

Je me permets de vous écrire, car je suis très étonné que l’OIF

ne puisse pas fournir aux associations, aux organismes, aux

écoles, aux particuliers qui le demandent, moyennent finance s’il

le faut, des drapeaux de la Francophonie.

En effet, une de nos adhérentes, Mme Noëlle Vesser, de Pro-

vins, désirant un drapeau francophone pour en pavoiser son bal-

con le jour de la fête de la Francophonie et en désirant un autre

pour l’offrir au maire de sa ville afin de le convaincre de le

mettre à côté du drapeau français au fronton de la mairie —

puisque notre drapeau national y côtoie déjà le drapeau européen

—, s’est vu répondre par vos services que cela n’était pas prévu.

Apparemment, donc, l’OIF n’a pas pensé, dans le cadre notam-

ment de ces relations avec le public, dans le cadre de sa publicité

extérieure, de mettre à la disposition de ceux qui le désirent, des

drapeaux francophones.

Cela, faut-il le dire, est bien triste, car la Francophonie aurait

bien besoin d’un peu de lumière sur elle et, ce faisant, d’une

importante campagne de mise en avant : la population

française, et notamment les jeunes générations, connaissant

mieux le monde anglo-saxon que le monde francophone.

Pour information, le samedi 4 septembre, notre association

était présente au Forum des Associations de Nîmes (voir la

photo à l’en tête de cette lettre). Nous avons eu l’occasion alors

de voir passer, dans les allées du Forum, un bon nombre de

jeunes enfants avec des drapeaux britanniques que le Wall

Street Institute de Nîmes se faisait un plaisir de leur offrir.

Nous vîmes également moult jeunes gens avec des drapeaux

européens que la Maison de l’Europe distribuait à tour de bras.

Bref, ce n’est pas par hasard que notre jeunesse est colonisée

par la pensée anglo-saxonne et par la gent européiste, son al-

liée, car, partisans de l’anglais comme partisans de l’intégration

européenne, se donnent les moyens, eux, de leurs ambitions,

contrairement à la Francophonie qui, elle, semble bien timorée

sur la plan de la communication médiatique.

Pourtant, la Francophonie pourrait s’investir

d’une belle mission en France : faire contrepoids

à l’Union européenne et aider le peuple français à

se décoloniser du monde anglo-saxon. Cela dit, et pour en revenir au drapeau de la Francophonie, je

vous prierai, Madame le Chef de la division linguistique, de

bien vouloir me dire ce que je peux annoncer à notre adhérente,

Mme Noëlle Vesser, quant aux drapeaux de la Francophonie

qu’elle attend depuis mars 2010. Précisons encore, comme elle

a pu le dire à vos services, notre adhérente est, bien sûr, tout à

fait prête à payer ces drapeaux.

De notre côté, comme nous avons l’intention de demander à

nos adhérents de prendre contact avec leurs maires respectifs

pour que ceux-ci acceptent de mettre le drapeau de la Franco-

phonie au fronton de leurs mairies le jour de la Francophonie, il

nous serait utile d’avoir un tarif pour un drapeau francophone

au format des drapeaux officiels de la République.

Plus généralement encore, il nous serait très utile d’avoir un

tarif de drapeaux francophones à divers formats, des drapeaux

en tissu, mais également des drapeaux en papier pour la distri-

bution de masse.

Dans l’attente d’une réponse de votre part qui nous permettra,

nous l’espérons, de faire flotter les couleurs de la Francophonie

un peu partout en France, au hasard des lieux d’habitation de nos

adhérents, nous vous prions d’agréer, Madame le Chef de la divi-

sion linguistique, l’expression de toute notre considération.

Régis Ravat

Président de l’A.FR.AV

Le drapeau francophone

Quelle histoire pour avoir un drapeau de la Franco-

phonie ! Il y a 4 ans de cela, en 2006, nous avions écrit à

l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie)

pour demander un drapeau francophone. Il a fallu plus

d’un an pour qu’on daigne nous en envoyer un.

Force est de constater cependant que, 3 ans après

notre demande, qui avait étonné tout le monde à l’OIF

(?), rien n’a été fait pour permettre au public, aux asso-

ciations, aux organismes, etc. de se procurer aisément

un drapeau de la Francophonie.

Apparemment, on dort toujours à l’OIF !

Voici donc la lettre que nous avons adressée à Mme

Akondjia, responsable du service en question, pour ten-

ter de sonner le réveil :

Voici notre association au Forum des Associations de

Nîmes, le 4 septembre 2010. Au fond de notre stand,

vous remarquerez le drapeau de la Francophonie, un dra-

peau que nous a gracieusement offert Mme Dominique

Girault, de l’OIF, en 2007, le drapeau du Québec acheté à

Québec par notre Président lors de son voyage dans ce

pays en 1984, la carte de la Francophonie offerte par

l’Agence de la Francophonie en 1995.

En attendant que cette dame daigne nous répondre,

écrivez-lui, vous aussi, pour lui demander un drapeau

francophone, ça participera à monter le son du réveil :

Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)

Mme Marie-Louise Akondjia,

Chef de la division linguistique

15 quai André Citroën

75015 Paris

FRATERNIPHONIE No 60 Page 5

Le bon coin... des bonnes nouvelles

Pour une fois qu'un membre de la classe politique française dénonce l'anglomanie vivement et publi-quement, on aurait bien mauvaise grâce à ne pas le citer volontiers. Il s'agit de M. Alain Juppé, ancien

Premier ministre (de 1995 à 1997), maire de Bordeaux de 1995 à 2004 et, de nouveau, depuis 2006. Ce n'est pas un ministre en exer-cice qui ferait cela ! Mais il est vrai que M. Juppé est plus ou moins en retrait de la sphère politique désormais, qu'il est agrégé de lettres classiques et qu'il appartient à une génération où l'attachement à la langue française est encore généralement vivace. Toujours est-il qu'il vient de publier sur son « blogue-notes » un franc « coup de gueule » à ce propos, intitulé « Confusion intellectuelle» ( http://

www.al1jup.com/?p=777 ). En voici un extrait : « ... La véritable explication de l’actuelle épidémie de “franglais”, c’est, selon moi, le snobisme : comme nous

p a r l o n s mal l’anglais (cf. supra), il est plus facile, pour donner le change, d’émailler notre conversation de mots a n g l a i s qui font chic. Mainstream… Autre exemple : cette publicité d’une grande marque automobile qui vante les mérites de son véhicule… “energy saving”, comme si, pauvres couillons de consommateurs français, nous ne s a v i o n s pas ce qu’économiser l’énergie veut dire. Grotesque ! ... La mondialisation, ce n’est pas l’américanisa-t i o n universelle. C’est la diversité. Y compris la diversité linguistique ... ».

Le fait de « truffer notre français de mots empruntés à l'anglais » est bel et bien, comme le dit l'auteur, parfaitement « ridicule ». Dans l'immense majorité des cas cela ne correspond, en effet, strictement à aucune utilité, à aucune nécessité, à aucune rationalité. Pour la bonne raison que les mots anglais mêlés en vrac aux mots français dans une sorte d'ébauche de bilinguisme de bazar, utilisés à profusion sur le territoire français par les milieux commerciaux essentiellement, mais pas seulement par eux, car le mimé-tisme anglomaniaque (notons que M. Juppé parle d'« épidémie ») n'épargne plus grand monde désormais, bref, pour la bonne raison que ces mots anglais ne sont nullement destinés à des anglophones qui ne comprendraient pas un mot de français, mais à des ... francophones (et peu importe que ces derniers ne les comprennent pas — ce qui est souvent le cas —, on ne se donnera surtout pas la peine de les traduire en

français). Le but visé est tout simplement d'essayer de développer les chiffres d'affaires et de valoriser les images. Et pour cela, disent, unanimes, les « créatifs » de la publicité et de la communication, il importe, autant que faire se peut, de cacher les mots français, qui ont fait leur temps, qui sont suspects, à l'heure de la globalisation, d'exprimer un penchant rétrograde pour le « repli identitaire », tandis que, à l'inverse, en faisant généreusement étalage d'un vocabulaire riche de quelques ... dizaines de mots anglais, on serait bien de son temps, invariablement à la mode, à l'avant-garde du mouvement de la société, « branché », ouvert aux autres et « moderne ».

M. Jean-Pierre Busnel ([email protected]) Président de l'Institut André Busnel La Louisiane partici-

pera au Sommet de la Francophonie organisé en octobre 2010 à Montreux (Suisse), a annoncé l'ex-Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, lors de sa visite dans cet État du Sud des États-Unis, en septembre dernier. La Louisiane « est invitée pour étudier comment elle

peut être associée au travail de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). C'est le début d'une démarche », a déclaré à l'AFP M. Raffarin, qui est le représentant de la France au sein de l'OIF. M. Raffarin a indiqué avoir remis aux au-

torités louisianaises une invitation du gou-vernement suisse et du secrétaire général de la Francophonie, Ab-dou Diouf, pour participer au som-met. La Louisiane étant un État fédéré au sein des États-Unis, « il

n'y a pas encore de procédure d'intégration », a ajouté l'ancien chef du gouvernement. « C'est déjà un pas considérable que la Louisiane soit invitée », a-t-il remarqué.

Interrogé sur d'éventuelles difficultés diplomatiques à l’égard de Washington, M. Raffarin a observé que « c'est toujours un peu compliqué quand il y a une province ou un État (d'un côté) et un État fédéral (de l'autre) ».

« On avait connu le même problème avec le Québec et l'État fédéral canadien », a ajouté M. Raffarin, qui a effectué une visite en Louisiane avec six autres sénateurs, afin de marquer la solida-rité de la France après la marée noire du golfe du Mexique et le passage de l'ouragan Katrina, il y a tout juste cinq ans.

La Louisiane comptait quelque 7% de francophones parmi ses 4,5 millions d'habitants au dernier recensement de 2000. L'État conserve le nom de l'immense territoire offert au roi de France Louis XIV par l'explorateur Robert Cavelier de la Salle en 1682.

Ce territoire, qui couvrait tout le bassin du Mississippi, a été vendu aux États-Unis par Napoléon Bonaparte en 1803 pour 15 millions de dollars, entraînant un doublement de la superficie des Etats-Unis. Le système juridique de l'État de Louisiane reste influencé par le code civil napoléonien.

Source : AFP

Bravo à Alain Juppé

Bravo à Jean-Pierre Raffarin

Le 20 juillet 2010, dans la Cour du Cloître Saint-Louis, haut lieu de rencontre des festivaliers, un grand débat s'est tenu sur la place et l'avenir de la langue française,

soumise en France même à des attaques d'une portée et d'une virulence inédite dans tous les domaines de son application.

Coorganisé par le Festi-val d'Avignon et l'asso-ciation COURRIEL*, ce débat s'est voulu une manière d 'alert er les citoyens sur ce sujet émi-nemment politique, et les risques bien réels encou-rus en dehors de tout débat d'envergure : le basculement de la France

dans ce « tout-à-l'anglais » promu avec insistance par des dirigeants économiques dénationalisés pour flatter les intérêts de la Finance, et orchestré avec complaisance voire conviction par la majorité de la classe politique.

Face à l'accumulation préoccupante des cas de basculement à l'anglais (pans entiers des formations universitaires et supérieures, communication publicitaire et interne des grands groupes, projets de réforme de l'enseignement, affaiblissement des lois linguistiques, organismes internationaux...), nous avons saisi l’occasion de ce Festival pour participer, encore une fois, à rompre le silence entourant cette question.

Bravo à Gaston Pellet,

à Matthieu Varnier

et à Georges Gastaud

Ala

in J

up

Jean-Pierre Raffarin

Nos amis du CO.U.R.R.I.E.L

*Contact : [email protected]

Site : http://www.courriel-languefrancaise.org/index.php

FRATERNIPHONIE No 61 Page 6

Appui médiatique aux assassins :

Radio-Canada poursuit sa besogne répugnante Grâce aux reportages complaisants de Radio-Canada, Paul

Kagame a la voie libre pour poursuivre sa répression et ses mas-sacres pendant encore sept ans au Rwanda et au Congo. La po-

pulation du Québec et du Canada est systéma-tiquement désinformée dans ce dossier. Au lendemain du triomphe de Paul Kagame à l’élection présidentielle rwandaise, qui a fait l’objet de reportages des plus complai-

sants de la part de Radio-Canada, où l’on ne fait qu’effleurer le sujet de la répression et du

massacre des opposants, il est certain qu’aucun journaliste de ce média public, financé avec l’ar-

gent des contribuables, ne nous parlera des procès du Tribunal pénal international pour

le Rwanda (TPIR) où des per-sonnes comme le juge turc Aydin Sefa Akay, dans l’affaire Ntawukulilyayo, et

comme les juges de la chambre d’appel, dans l’affaire Zigiranyi-razo, refusent de suivre docilement les diktats de l’Empire état-sunien, conservent leur intégrité et ne gobent pas les mensonges des syndicats de délateurs du Front patriotique rwandais (FPR). Le juge Akay appelle poliment ces mensonges des « contradic-tions » dans les témoignages.

Radio-Canada et les autres médias à la solde de la ploutocratie internationale, incarnée au Québec surtout par Paul Desmarais (Note de l’A.FR.AV : comme par hasard, ce monsieur est un grand ami de Nicolas Sarkozy !), véritable propriétaire de Radio-Canada (grâce aux ententes secrètes entre Gesca* et cette société d’État),

se contentent de nous parler superficiellement et épisodiquement du Rwanda pour entretenir l’histoire convenue du génocide des Tutsis, le plus grand et le plus horrible mensonge du XXe siècle, qui sert à masquer les crimes de Paul Kagame et de ses complices du FPR pour faciliter le pillage du Congo. De nom-breuses et riches entreprises canadiennes profitent grandement de ce pillage et de leur alliance avec Paul Kagame. Aucune ana-lyse sérieuse n’est faite par Radio-Canada. Jamais les « contra-dictions » ne sont relevées. Jamais Radio-Canada ne nous parle des infâmes gacacas (tribunaux communautaires villageois) et des prisons rwandaises. Paul Kagame est le sauveur des Tutsis, qui a mis fin au génocide, nous répète constamment Radio-Canada.

Mais pourquoi le supposé idéologue génocidaire Habyarimana (Note de l’A.FR.AV : ancien président du Rwanda, assassiné par les hommes de Kagame) n’a-t-il pas touché à un seul cheveu de la tête d’un Tutsi pendant les dix-sept années de paix où il était au pou-voir, de 1973 à 1990 ? Pourquoi, comme par hasard, des mas-sacres se sont-ils mis à se produire lorsque le FPR est arrivé dans le décor, avec sa guerre de conquête entreprise en octobre 1990 ? Pourquoi le génocide s’est-il déroulé en suivant la progression du FPR ? Les journalistes de Radio-Canada ont-ils lu Davenport et Stam ? Voici entre autres choses ce que concluent ces deux

auteurs, après leurs recherches autrement plus sérieuses que les farces sordides de Radio-Canada :

Les massacres dans la zone tenue par les Forces armées rwan-daises semblaient augmenter selon la progression du FPR dans sa conquête militaire du territoire du Rwanda. Aux endroits où le FPR faisait des gains, les massacres à grande échelle gagnaient en intensité. Lorsque le FPR arrêtait sa progression, les massacres diminuaient beaucoup. Les données révélées dans nos cartes géographiques sont conformes à ce qu’ont toujours dit les dirigeants des Forces armées rwandaises [du régime Habyarimana], à savoir qu’ils auraient pu mettre fin à la plupart des massacres si le FPR avait tout simplement cessé son invasion. Cette conclusion est contraire à ce que prétend le gouvernement de Paul Kagame, selon lequel le FPR aurait pour-suivi son invasion pour mettre fin aux massacres.

Pourquoi, si Paul Kagame est un sauveur, un document interne du Département d’État daté de septembre 1994 affirme-t-il que le FPR et des civils tutsis travaillant pour son compte tuaient au moins 10 000 Hutus par mois dans le cadre d’une campagne de nettoyage ethnique devant permettre un remplace-ment de la population hutue du Sud du Rwanda par des Tutsis venus de l’extérieur ?

Si Paul Kagame est un sauveur, pourquoi le massacre de Kibe-ho*, en 1995 ? Pourquoi le bombardement des camps de réfugiés de Goma*, en 1996 ? Pourquoi la traque impitoyable et le massa-cre de plus de 200 000 Hutus dans les forêts du Zaïre, en 1997 ? Pourquoi James Kabarabe* ? Pourquoi Laurent Nkunda* ? Pour-quoi Thomas Lubanga* ? Pourquoi Jean Bosco Ntaganda* ? Tous des exécutants de Kagame. Tous des soi-disant sauveurs des Tutsis. Tous des chasseurs de supposés génocidaires.

Jamais, autrement qu’en des termes vagues, Radio-Canada ne nous parle des mandats d’arrêt espagnols contre 40 complices de Kagame pour génocide et crimes contre l’humanité.

Jamais Radio-Canada ne nous parle de l’internement dans un camp de rééducation de la Canadienne Susan Thomson.

Jamais Radio-Canada ne nous parle de l’assassinat des pères québécois Simard (1994) et Pinard (1997) par le FPR, au Rwanda, pour lesquels le gouvernement du Canada n’a donné aucune réponse aux familles et à la population canadienne, alors qu’un enquêteur et militaire canadien qui était sur place, à l’été 1994, Tim Isberg, a produit un rapport incriminant le FPR. C’est curieux quand même que les mauvais clients de l’Empire états- unien, eux, attirent constamment l’attention de Radio-Canada, comme en Iran, dans l’affaire Zahra Kazemi. Pourquoi cette double norme ? Expliquez-moi, mesdames et messieurs de Radio-Canada.

Jamais, donc, Radio-Canada ne nous parle du Rwanda lorsque des Canadiens innocents, nés au Canada, sont directement victimes du FPR. C’est quand même incroyable.

Jamais Radio-Canada ne nous a donné la version des détenus du TPIR de ce qui s’est passé sur la colline de Kabuye, un endroit où M. Ntawukulilyayo aurait prétendument envoyé des Tutsis se faire abattre, s’il faut en croire les syndicats de déla-teurs de Paul Kagame. Radio-Canada croit les assassins en liberté au lieu de croire les innocents que l’on a emprisonnés en

À la rentrée scolaire de septembre, le Rwanda, pays d'Afrique Noire dont la langue de l'enseignement était jusqu'à maintenant le français,

a basculé à l'anglais. C'est le président-génocidaire, Paul Kagame, le protégé des États-Unis d'Amérique et de la trilatérale des décideurs anglo-saxons, qui a décidé cela pour remercier ses amis anglophones de l'avoir mis en place à la tête du pays. Cet événement est passé totalement sous silence en France. Évidemment, nos journalistes et politiciens vendus à l’anglais pour la plupart, n’ont pas eu envie de parler de cela, de peur, somme toute, de ternir la belle image de leur langue préférée et adulée. Car, c’est connu, en France, pour la plupart des Français, la langue anglaise ne s’est pas imposée au monde par les violences de l’Empire bri-tannique (génocide des Acadiens, pendaison de Louis Riel, assimilation des francophones de l’Ouest-canadien, mépris des Québécois, etc.) ou par les manœuvres géopolitiques du conglomérat anglo-saxon (CIA et Cie), mais par la beauté intrinsèque de cette langue. Merci donc à l’excellentissime Bernard Desgagné qui, par son travail d’investigation sur le Rwanda, a su nous éclairer d’une façon étincelante sur la réalité politique de ce pays.

L’imposture rwandaise P

au

l K

agam

e

*Gesca Limitée est une filiale de la Power Corporation du Canada ; elle est responsable de 7 journaux québécois et ontariens dont les lignes éditoriales sont ouvertement en faveur du fédéralisme canadien.

FRATERNIPHONIE No 60 Page 7

invoquant les mensonges de ces assassins. Jamais Radio-Canada ne nous parle de l’acquittement de Pro-

tais Zigiranyirazo*, dans le procès phare qui devait prouver hors de tout doute, le complot des « extrémistes hutus » (c’est-à-dire, en réalité, les opposants du FPR). Radio-Canada préfère croire sur parole les menteurs et les assassins à la solde de Kagame et de ses maîtres étatsuniens.

Jamais Radio-Canada ne met en cause la justice cana-dienne lorsqu’elle collabore avec Kagame et ses syndicats de délateurs pour faire condamner un innocent, Désiré Munyaneza, qui, espérons-le, finira par être disculpé un jour.

Pourquoi Mme Isabelle Richer, chroniqueuse judiciaire à Ra-dio-Canada, a-t-elle censuré l’avocat de la défense québécois John Philpot, dans son reportage sur la condamnation de Désiré Munyaneza ? Je le lui ai déjà demandé, mais elle ne m’a jamais répondu.

Pourquoi Mme Richer n’a-t-elle jamais dit un mot sur les ondes sur les montages des suppôts de Kagame au ministère de

la Justice du Canada, en collaboration avec la GRC (Gendarmerie royale du Ca-nada) et l’Agence des servi-ces frontaliers, pour tenter de faire expulser du Canada

Victor Ndihokubwayo et l’envoyer se faire exterminer dans une prison rwandaise ? Aujourd'hui, M. Ndihokubwayo poursuit le procureur général du Canada pour 1,7 million de dollars.

Imaginez le montant de l’éventuelle poursuite qu’intentera M. Munyaneza contre Ottawa. Combien valent cinq, dix ou quinze années de la vie d’une personne passées en prison ? Maher Arar a obtenu dix millions et demi de dollars pour avoir passé un peu plus d’un an dans une prison syrienne. Que méritent les salo-pards qui œuvrent au cœur de l’État fédéral canadien, qui tirent les ficelles derrière et qui, loin d’agir de bonne foi, sont parfaite-ment conscients qu’ils s’en prennent à des innocents ?

Je sais ce que fait Radio-Canada. Je ne suis pas dupe. De plus en plus de gens le savent. Et le dossier du Rwanda n’est pas le seul où Radio-Canada agit en vulgaire instrument de propagande payé avec l’argent des contribuables pour les désinformer. Il n’y a qu’à regarder du côté de Lockerbie pour trouver un véritable nid de vipères au sujet duquel Radio-Canada nous rebat les oreilles avec la désinformation de Washington. J’ai écrit à tous les journalistes de Radio-Canada ayant fait des reportages sur la libération du Libyen Al-Megrahi. Jamais aucun n’a dit la vérité sur cet attentat.

Un jour, Radio-Canada et ses journalistes qui ignorent totale-ment les renseignements que des citoyens leur font parvenir de bonne foi, croyant avoir des chances de mettre fin à la désinfor-mation, auront des comptes à rendre devant le tribunal de l’His-toire.

Radio-Canada et d’autres acteurs médiatiques se taisent, ferment les yeux, protègent leur petite carrière et gobent tous les mensonges, dans les faux rapports, dans la bouche des faux ex-perts, sans prendre « le temps » de chercher plus loin, en faisant semblant que « toutes les autorités » disent la même chose. À cause de Radio-Canada, des gens comme le colonel Luc Marchal n’existent pas, lui qui était pourtant au cœur des événements de 1994, au Rwanda. À cause de Radio-Canada, l’Empire et ses laquais peuvent continuer de mettre des pays entiers à feu et à sang, dans des guerres impérialistes, de piller allègrement le Congo et de favoriser la stigmatisation, l’extermination et le

génocide des Hutus, sans jamais avoir de comptes à rendre à la population, qui est systématiquement tenue dans l’ignorance de ce qui se passe vraiment. Mesdames et messieurs les journalistes, n’avez-vous pas honte de travailler pour Radio-Canada ?

M. Bernard Desgagné

Gatineau - (Québec)

[email protected]

* Si vous voulez approfondir le sujet, n’hésitez pas à consulter le site de Bernard Desgagné : http://

web.me.com/bernarddesgagne/Rwanda/Accueil.html

Le sommet de l’Étiquette-phonie

Le saviez-vous, le Sommet de la Francophonie qui devait avoir lieu cette année en octobre à Madagascar, a été reporté à Mon-treux, en Suisse ? Pourquoi ne se déroulera-t-il pas à Madagascar, comme prévu et décidé lors du dernier Sommet francophone en 2008, à Québec ? — On ne sait pas. Pourtant, on a beau écouter les informations à la radio, à la télévision et lire nos journaux, nos journalistes, très curieux, comme nous le savons, sur les affaires qui touchent la Francophonie, ne nous ont pas tenus au courant. Nous cacherait-on des choses, comme pour le Rwanda ?

Le saviez-vous aussi, l’actuel président de l’OIF, M. Abdou Diouf, arrive en fin de mandat, et le prochain Sommet sera l’oc-

casion de le réélire, ou pas, à la tête de l’OIF ? Le saviez-vous encore, Mme Calixthe Beyala se présente au poste de Président de l’OIF ? Connaissez-vous son programme, ses vues sur la francophonie ? — Non, bien sûr, car ça n’intéresse pas les médias anglicisés,

donc ça ne doit pas intéresser le commun des francophones.

Certes, nous ne sommes pas encore une répu-blique bananière, mais à fermer les yeux sur le

diktat de nos médias anglicisés et sur la colonisation de nos élites par la pensée

libéro-mondialo-anglo-américaine, nous en prenons le chemin.

Dans la série, on nous met des étiquettes partout pour nous empêcher de voir le contenu des choses, voici l’étiquette OIF, estampillée Office International de la Francophonie, une organisation qui a l’air aussi apte à s’occuper de la franco-phonie que de nous procurer des drapeaux francophones, c’est peu dire (voir, en cela, la page 4 de ce journal).

Abdou Diouf brigue un 3e mandat, pourquoi faire ? Conti-nuer à enterrer la francophonie ? C’est l’ami de Sarkozy, il risque donc, hélas, d’être réélu. Pourtant son bilan est mauvais : en France, la francophonie est ignorée, n’a aucune visibilité et est totalement muette devant le pouvoir qui privilégie l’anglais, par-tout. En Afrique, à l’image du Rwanda et de Madagascar, elle a perdu des points. En Amérique, elle se garde d’intervenir contre l’assimilation à l’anglais qui guette les Québécois, et en Asie, elle se meurt. Notons également, c’est révélateur, Jean Charest, le Pre-mier ministre actuel du Québec, fossoyeur de français chez lui par sa loi 103, soutenait la candidature de Diouf, en octobre 2009.

Mme Calixthe Beyala, pourquoi pas ? Elle est diamétralement opposée au discret et

effacé Abdou Diouf. Elle connaît les pro-blème de l’Afrique côté populaire et non

côté bourgeois comme Diouf. Elle connaît les jeunes, elle vit dans la ban-

lieue parisienne (93). Elle a un parler franc, elle n’a pas peur d’affronter les

médias et n’est pas une assidue des salons feutrés parisiens, elle veut faire la Franco-

phonie des peuples et veut axer sa politique francophone sur la langue française. Bref, elle est dyna-mique et apportera des idées nouvelles pour la Francophonie. Nous lui avons écrit pour lui demander de créer le Grand Prix International de la Chanson en français, elle nous a répondu, alors qu’Abdou Diouf ne l’a jamais fait.

Jean-Pierre Colinaro

(30) Nîmes

Pour la soutenir :

http://www.calixthebeyala.com/

Il faut à tout prix mener les jeunes à s'intéresser à la Francopho-nie, nous pensons que la chanson serait un très bon tremplin pour cela. Il doit y avoir en Afrique francophone moult voix d'or que la Francophonie a le devoir de sortir de l'ombre pour le plus grand profit de l'Afrique, des Africains et de notre langue commune.

Sa réponse : Nous pensons que c’est une excellente idée, bravo !

FRATERNIPHONIE No 61 Page 8

rentabilité, les personnels du spectacle vivent dans

une intense précarité qui les soumet de fait aux diktats de l'argent-roi ;

* Sarkozy ne cesse d'attaquer tout ce qui fait le cœur de la

culture : sa gratuité, sa liberté, son indépendance par rap-port au capital et à l' « employabilité » vue par les capitalistes : on se souvient de ses déclarations pitoyables contre l'étude de

La Princesse de Clèves… bref, le peuple n'a pas besoin d'être cultivé, et la culture n'a pas besoin d'être populaire : c'est le contraire même de ce qu'ont voulu faire Descartes, publiant en

français le Discours de la méthode, ou Diderot, concluant son introduction à L'Encyclopédie par cet appel : « hâtons-nous de rendre la philosophie populaire » !

* et surtout, surtout, ce pouvoir détruit à la hache la lan-gue française, « langue de la République » au titre de l'article II de la Constitution. Il ferme les yeux sur les grossières viola-

tions de la loi Toubon qui protège le français du « tout-anglaisa» ; censé défendre la francophonie en France et dans le monde, Sarkozy laisse les grandes firmes « françaises », Carre-

four, Auchan, Renault, Peugeot, etc. basculer leurs communica-tions, leurs enseignes, leurs administrations internes, à ce que le baron Seillière, ex-chef de file du MEDEF et de "Business

Europe" appelle « la » langue des affaires et de l'entreprise, l'anglais entrepreneurial. Les ministres Pécresse, — Prix de la

Carpette anglaise pour son anglophoni-

sation systématique des facs et de la Recherche —, Kouchner (« l'avenir de

la Francophonie passe par l'anglais »), Chatel (qui diminue les horaires de français et multiplie les enseignements

en anglais de disciplines non-linguistiques), mettent en place sans aucun débat public sur la langue, une

situation irréversible dans laquelle le français est lentement, mais sûrement, refoulé de l'espace public au profit du

"Globish" entrepreneurial. Et non seu-lement la « gauche » établie ne réagit pas à cet assassinat de notre patri-

moine le plus essentiel (« la France

commence avec sa langue, disait

l'historien Braudel : et il n'y a

aucun doute qu'elle finirait avec elle ! »), mais la triste

Martine Aubry, héritière de l'eurocrate Delors, promeut partout la stupide devise « liberté, égalité, "CARE" » au lieu du beau mot républicain de « fraternité ».

Dans ces conditions, ceux qui veulent connaître et trans-

mettre le patrimoine culturel national doivent passer à la résistance sociale, civique, linguistique, active. La mémoire,

plus que jamais, est un sport de combat : combat contre le capi-talisme, contre l'U.E. des financiers, contre le FMI et l'OMC de MM. Strauss-Kahn et Lamy, combat contre le MEDEF, contre

le dangereux régime sarkozyste, contre les capitulations politiques et linguistiques de la fausse gauche, combat pour la renaissance de la « France des travailleurs » chantée par Jean

Ferrat, combat pour la renaissance des luttes anticapitalistes et révolutionnaires, combat pour rendre sens et vertu propulsive aux trois plus beaux mots de la langue française, « liberté,

égalité, fraternité ».

Georges Gastaud ([email protected])

philosophe, auteur de « Patriotisme et internationalisme »

et de « Lettre ouverte aux bons Français qui assassinent la

France », fils de Résistant antifasciste

Les Français, et plus largement, les habitants de notre pays, manifestent chaque année leur attachement à l'héritage de la na-tion, — à ce qu'on appelle d'un mot un peu tristounet son « patri-

moine » —, en participant massivement aux « journées du patri-moine » qui se déroulent un samedi-dimanche de septembre.

Mais les démocrates et les résistants sociaux que nous sommes

ne doivent pas laisser le pouvoir et ses médias utiliser ces belles journées, qui semblent marquer la pérennité si rassurante de la

nation, pour cacher le fait que la France, notre pays, ses acquis sociaux, son héritage laïco-républicain, ses traditions militantes combatives, ses services publics (École laïque, SNCF, poste,

EDF, hôpitaux, Équipement, etc.), sa production industrielle et agricole, sa recherche scientifique, son Éducation nationale, — et par dessus tout la langue française, premier service public gra-

tuit de France, base de sa littérature et de sa culture à la fois si originale et si universaliste, sont en danger de mort et en cours

de décomposition organisée.

Le « patrimoine » ne se réduit pas en effet aux châteaux, aux musées, aux œuvres d'art et aux grandes réalisations que l'on visite en famille après avoir mis ses habits du dimanche. Le patri-

moine, c'est ce que Marx place à la base de l'historicité humaine quand il montre que « l'essence de l'homme n'est pas inhé-rente à l'individu isolé, mais (que), dans sa réalité, elle est

l'ensemble des rapports sociaux ». L'homme ne serait en effet qu'une bête s'il n'héritait pas des outils manuels et intellectuels forgés par les générations antérieures, et avec

ces outils de l'ensemble des savoir-faire, des savoirs et des savoir-être en évolution constante qui constituent la culture au sens large. C'est parce que nous héritons de ceux qui nous

ont précédés, et qu'à chaque génération nous pouvons prendre pour base de nos activités le legs des générations antérieures, que nous pouvons PROGRESSER contraire-

ment aux animaux, si intelligentes qu'en soient certaines espèces, qui doivent repartir de zéro à chaque génération. Comme le disait Auguste Comte, « l'humanité est composée

de plus de morts que de vivants »... et c'est dialectiquement pour cela que son progrès est toujours possible.

Or ce patrimoine est actuellement méthodiquement

détruit, tant à l'échelle de notre pays qu'à l'échelle de l'hu-manité. L'héritage du travail passé de l'humanité est saccagé

à la hache par le pourrissant capitalisme « moderne » qui, loin de stimuler le progrès humain comme il l'a fait pour une part, à un coût humain et écologique très élevé, au 19e siècle, ne porte plus

dans ses flancs qu'un monstrueux parasitisme financier (les 225 plus grandes fortunes mondiales possèdent autant, quand on les additionne, que les deux milliards d'humains les plus pauvres !).

Au-delà du verbiage hypocrite sur les droits de l'homme et sur le « développement durable », la devise réelle des maîtres du grand capital pourrait bien être en réalité « nos profits valent

mieux que vos vies » et « après nous le déluge »… Appliqué à la France, cet exterminisme capitaliste prend le

visage du sarkozysme triomphant. (…)

Quant à la culture française, cœur de notre patrimoine, et au cœur de ce cœur qu'est la langue française (premier identifiant national d'après tous les sondages d'opinion), ce pouvoir à

genoux devant le MEDEF et l'Union européenne les saccage comme jamais :

* transforme la culture française et son patrimoine d'importance

mondiale en marchandise : le Louvre, Versailles, la Sorbonne, deviennent des « marques » vendues à l'étranger, la culture du pays des Lumières sert d'argument touristique aux pires potentats

pétroliers des Émirats ! * le spectacle vivant est étranglé et soumis à des critères de

Le français au cœur de notre patrimoine

FRATERNIPHONIE No 60 Page 9

101, oui ; 103, bonjour les dégâts !

Actuellement au Québec se joue peut-être l’avenir de la langue française. Bizarrement personne ne parle de ce problème en France. Nos journaleux à la télévision, c’est connu — voir Maryse Burgot sur France 2, notamment — préfèrent nous parler du dernier film étatsunien sorti, de la dernière tournée internationale d’une vedette anglo-américaine ou du dernier fait divers en provenance de Londres que de nous tenir informés de ce qui se passe en francophonie.

C’est vraiment lamentable !

Résumé de la situation. Un an après l’arrivée au pouvoir de René Lévesque en 1976, — René Lévesque était le chef du Parti Québécois (PQ), un parti indépendantiste —, le Québec se dote d’une loi pour arrêter l’anglicisation du pays et assurer sa refrancisation dans les domaines gagnés par l’anglais. Cette loi a eu pour nom LOI 101 ou Charte de la langue française. Dans le texte, cette loi définit les droits linguistiques de tous les citoyens du Qué-bec, qu’ils soient d’origine autochtone, française, britannique ou issus de l’immi-gration récente, en faisant du français, qui est la langue de la majorité (90% de la population), la langue officielle de l'État

québécois. Comme la loi stipulait que la langue de travail au Québec était le français, des campagnes de francisation furent lancées pour aider les entreprises dont la langue de fonction-nement était l’anglais, à passer au français. La loi a exigé aussi que tout affichage et toute communication au Québec soient en français. Au niveau de l’enseignement, l'obligation fut faite pour la majorité des enfants du Québec de fréquenter l'école publique française ; une dérogation fut cependant accordée à la minorité anglophone qui obtint le droit, elle, de fréquenter une école publique en anglais. Ainsi, les francophones, les autochtones francophones, les allophones (immigrés récents qui n’ont ni l’anglais ni le français pour langue maternelle), sont priés d’aller à l’école publique francophone.

Ces mesures importantes redonnent à la majorité franco-phone, si longtemps dominée et méprisée par la minorité anglophone, l'impression d'être chez elle, au Québec.

Le problème dans cette affaire, c’est que le Québec n’étant pas encore un pays indépendant, un organe des instances fédé-rales — le Canada est une confédération de 10 provinces et de 3 territoires —, la Cour Suprême du Canada, pour la nommer, vient constamment rogner les avancées de la loi 101 sous pré-texte que cette loi est antinomique avec la Charte canadienne des Droits et des Libertés. Autrement dit, parce que le renard anglophone n’est pas content qu’on lui ait fermé le poulailler québécois francophone, il est allé se plaindre auprès de ses amis d’Ottawa (capitale fédérale du Canada) pour que ceux-ci lui redonnent la liberté de continuer d’aller faire à sa guise ses déprédations dans le poulailler francophone. Ainsi, de fil en aiguille — plus de 200 amendements en 30 ans — est arrivée la loi 103, une loi qui permettra à un non-anglophone au Québec d’accéder à l’école publique anglaise. Comment ? Par les écoles dites « passerelles ». Ce sont des écoles privées, payantes et non subventionnées où l’enseignement est dispensé en anglais. Selon la loi 103, il suffira alors de passer 2 ou 3 ans consécutifs dans ces écoles, pour avoir ensuite le droit d’intégrer l’école publique anglaise. De plus, un enfant baigné dans ce type d’école donnera le droit à ses frères et à ses sœurs, ainsi qu'à sa descendance de fréquenter à leur tour le réseau public anglo-phone. Bref, il en sera fini de l’obligation d’aller à l’école fran-çaise au Québec et le français risque alors, bien sûr, de suivre la pente inexorable du déclin.

Pour faire un parallèle avec ce qui se passe en France, nous pourrions comparer la Cour Suprême du Canada, qui est un or-gane supranational pour le Québec, à la Cour de Justice euro-péenne qui est un organe supranational pour la France. Mine de rien, mais les Français le savent-ils, la Cour de Justice euro-péenne empêche l’application pleine et entière de la loi Toubon sur le français. En effet, chaque fois que nous écrivons à une DGCCRF (les Fraudes) pour demander le respect de la langue française à travers la loi Toubon, immanquablement cet organis-me s’appuie sur un arrêté de la CJE pour classer l’affaire.

Hélas, au train où va l’anglicisation, on peut facilement imaginer que demain, en France, il y aura des écoles publiques et privées qui enseigneront en anglais, Sciences Po à Reims en est un exemple frappant, et vu l’engouement que l’anglais suscite auprès de la population, nous pouvons prévoir que, comme au Québec, les Français seront nombreux à vouloir mettre leurs enfants dans de telles écoles. Qui va protester, et sur quelle base pourra-t-on protester, alors que les lois françaises, et même la Constitution protégeant notre langue, seront court-circuitées par des juridictions supranationales ?

On le voit donc, le problème qu’a actuellement le Québec avec la loi 103, est un problème de fond qui touche au droit des Peuples, au droit des Nations, de vivre, de travailler et de scolariser leurs enfants dans la langue même de la Nation.

Mais que faire, si le peuple, abruti par des décennies et des décennies d’anglicisation, est demandeur d’anglais, et qu’il est même prêt à accepter le basculement linguistique ?

Au 18e siècle, les révolutionnaires pensaient que le peuple était tellement aliéné par des siècles et des siècles de soumission, qu’il était incapable par lui-même de se libérer et qu’il fallait, par conséquent, pour le sortir de ses préjugés, lui imposer la dictature des idées révolutionnaires porteuses de sa libération.

Faudra-t-il demain, sur le même canevas, imposer aux peuples la dictature de leurs propres langues pour éviter qu’ils se laissent aller à accepter l’anglais colonisateur des mondialistes angliciseurs ?

RR

Lancement de la campagne nationale d'opposition à l'adoption de la loi 103

Toujours préoccupé par la survie de la langue française, Impé-ratif français poursuit son travail et lance une

« Campagne nationale d'opposition à la loi 103 ». Cette campagne vise à dénoncer l'adoption de la loi 103, qui affaiblit la

langue française en rétablissant les écoles-passerelles que sont les écoles

privées non subventionnées et qui leur fournit, en outre, un financement nouveau.

« Malgré une opposition quasi unanime du côté francophone, la

ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine Saint-Pierre, persiste dans son entêtement pour finalement trancher en faveur de la défrancisation des francophones et de l'anglicisation des allophones. La ministre n'a pu s'empêcher de mettre au panier la pérennité de la majorité francophone pour rendre une décision favorable à une minorité composant moins de 8 % de la population », de déclarer le président d'Impératif français, Jean-Paul Perreault.

Par sa campagne d'opposition à l'adoption de la loi 103, Impé-ratif français affirme :

• Qu'une nation qui se respecte, ne peut accepter qu'une

autre lui impose ses règles. • Que le Québec doit dire NON à la Cour Suprême du

Canada ! Et NON, à la démolition de la loi 101 ! • Qu'il doit dire NON au retour des écoles passerelles angli-

cisantes et NON au projet de loi 103. Jean-Paul Perrault

Impératif français, www.imperatif-francais.org

René Lévesque

1922-1987

Jea

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FRATERNIPHONIE No 61 Page 10

La Belgique sacrifiée sur l'autel de l'Union

Transatlantique ? Comme tous les observateurs l’ont remarqué, mais peu com-

menté, « l’informateur*» nommé par le Roi, a reçu les Chefs des

deux principaux exécutifs européens en les personnes des

Présidents Barroso et Van Rompuy. L’on se doute, que cette

démarche inhabituelle en pareil cas et qui sort apparemment du

mandat confié par le Roi à M. De Wever, ne pouvait avoir pour

objet une discussion de salon sur l’Union Européenne et la

présidence belge qui n’est en rien l’affaire

de M. De Wever, tant qu’il n’est pas

aux affaires.

L’analyste ne peut dès lors que

conjecturer, mais il ne faut pas être

grand clerc pour penser que l’avenir

de l'État-Nation belge a dû être au

centre de ces discussions, et très

probablement le sort de la Région de

Bruxelles-Capitale, dans l’hypo-

thèse de l’accession du proto-

État (entendez la Région fla-

mande) au statut d'État souve-

rain, objectif ultime de M. De

Wever, que ce soit par une pro-

clamation unilatérale ou un

quelconque acquiescement des

a u t r e s p a r t i e s s u r

« l’évaporation de la Belgi-

que ».

Il n’a pas dû échapper à M.

De Wever, qui est historien,

qu’un tel changement boulever-

serait le consensus européen

qui a présidé à la séparation de

la Belgique du Royaume des

Pays-Bas par le traité de 1839,

garanti par les Puissances de

1815. J’invite M. De Wever à

lire ou à relire ce traité qui est

un modèle du genre en la ma-

tière, en cas de nécessité.

Lors de cette rencontre, M. De

Wever aura pu – c’est notre

hypothèse – sonder les deux hiérarques européens sur différents

scenarios, et notamment celui qui consisterait à faire de la région

bruxelloise une Ville-État (à l’instar, par

exemple, de Brême ou de Bâle) qui pourrait

disposer d’un Sénat et figurer parmi le États-Membres, avec

une co-gestion de la Commission dans le cadre d’un statut de

Capitale de l’Union. Ainsi, la Flandre serait délivrée de l’épine

bruxelloise en évitant de donner satisfaction aux partis franco-

phones qui réclament « la continuité territoriale Wallonie-

Bruxelles », laquelle reste de toute évidence une chimère, et

l’arrondissement BHV (arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde, où

il y a une forte population francophone) serait scindé de fait contre

des garanties formelles aux minorités francophones de Flandre

sous l’égide de l’UE.

Que pourrait faire la « Belgique résiduelle » dans ce cas ?

Soit, elle conserve la Wallonie territoriale actuelle si elle reçoit

l’accord de l’Assemblée générale des Nations-Unies sur avis du

Conseil de Sécurité d’hériter du nom de Belgique, ce qui a été

refusé à la Serbie pour l’ex-Yougoslavie. Soit, ce qui nous

paraît le plus probable, elle se démembre et ses éléments

rallient soit la France pour la partie picarde et liégeoise, soit

l’Allemagne ou le Grand-duché de Luxembourg pour les

régions de langue allemande et la province éponyme (voir les

déclarations récentes de M. H-G Lampertz).

On voit donc que les options souverainistes de M. De Wever

débouchent sur une problématique géopolitique européenne qui

pourrait ébranler l’Union, dans la mesure où d’autres régions

pourraient prétendre au même traitement. Ce qui renforcerait le

courant des tenants d’une Europe des régions hostiles aux

États-Nations.

Déjà la Catalogne se heurte aux limites de la Constitution

espagnole en matière d’autonomie des Régions. La Padanie –

entendez le Nord de l’Italie – par la voix de la Lega, réclame

l’autonomie fiscale.

En réalité, la démarche de M. De Wever se situe dans une

mouvance de l’Europe des Régions (nouveaux États ?) et qui

situe le cœur de la souveraineté dans les compétences fiscales

et sociales : si l’on scinde les législations fiscales et sociales au

sein d’un État, le prescrit constitutionnel d’égalité entre les

Belges n’a plus de sens. En fait, il a déjà disparu puisqu’en

matière de successions les citoyens sont traités différemment

dans les trois Régions existantes. Ainsi, la Belgique qui a déjà

cédé son pouvoir régalien de battre monnaie, et de définir celle-

ci par rapport au dollar, à la BCE, et d’autres pouvoirs à la

Commission, se verrait privée du droit de lever l’impôt et de

définir le niveau des droits sociaux, c'est-à-dire de réguler la

solidarité, par la dévolution aux Régions.

Ainsi, ce qui resterait de l'État confédéral (diplomatie,

défense au minimum) se verrait dépendre de la bonne volonté

des Régions pour se financer, celles-ci pouvant l’étrangler à

leur guise : c’est le monde à l’envers.

Cela est-il acceptable pour l’Europe ? Si le phénomène se

limite à la future ex-Belgique, à la limite, oui. Au point de vue

géostratégique, la Belgique a perdu à la fois son rôle de champ

de bataille de l’Europe et d'État tampon neutre qu’elle a joué de

1830 à 1940, du fait de l’unification européenne. Comme l’écri-

vait "The Economist" en septembre 2008, "Time to abolish

Belgium" (traduction : Il est temps de supprimer la Belgique)

est en parfaite convergence avec M. De Wever.

Le problème est que si l’on étend cela à d’autres États-

Nations plus ou moins régionalisés, l’on pourrait aboutir à

des résultats surprenants en France, en Espagne, en Italie,

en Grande-Bretagne et dans la plupart des cas sur une base

linguistique, qui inévitablement entraîne la revendication

culturelle, puis politique, de l’autonomie à la souveraineté

(Catalogne, Écosse etc. ).

L’Europe, Bart De Wever et la géopolitique

L’existence de la stratégie développée dans le texte qui

suit, pourrait expliquer beaucoup de mystères, y com-

pris celui de l’imposition de l’anglais, du démantèlement

sournois du modèle social européen — les privatisations

vont monter en flèche —, de l’effacement progressif du

concept de « service public » en tant que bras opération-

nel de la justice sociale et de la démocratie, etc.

A-t-on demandé notre avis et, surtout, celui des

Belges, dans ce cas spécifique ?

Pouvons-nous encore nous croire citoyens de pays

démocratiques ?

Mme Anna Maria Campogrande

Bruxelles

*M. Bart De Wever, chef du

parti séparatiste flamand, le

N-VA (Nieuw-Vlaamse Allian-

tie, en français : la Nouvelle

Alliance flamande, droite na-

tionaliste), a été nommé par le

Roi, « informateur », c’est-à-

dire qu’il a pour mission de

rassembler des informations

auprès des différents partis

politiques afin d’entendre les

points de vue et les souhaits

de chacun concernant la for-

mation d’un nouveau gouver-

nement. Il en fera un rapport

au Roi et conseillera ce der-

nier quant à la désignation

d’un Formateur qui formera

un nouveau gouvernement.

FRATERNIPHONIE No 60 Page 11

Si une telle évolution devait se préciser, nous assisterions à

une totale remise en cause du rôle des États-Nations résiduels

dont les compétences réduites (diplomatie, défense) tomberaient

rapidement dans l’escarcelle de l’Union dont les pouvoirs

augmenteraient à première vue en interne, amorçant ainsi une

évolution vers un fédéralisme à l’américaine. Le confédéralisme

belge aurait alors servi de modèle transitionnel vers le

fédéralisme européen, qui pourrait englober des Villes-États, des

Régions États et des États-Nations classiques.

Certes, cela ne serait pas sans effet sur la composition des

Exécutifs et Législatifs européens et affecterait particulièrement

leur puissance et leur influence dans les affaires du Monde, dans

le sens d’un affaiblissement. Une telle évolution répondrait aux

souhaits de ceux qui, à l’instar de la Fondation Bertelsman,

voudraient déjà dissoudre l’embryon de puissance

européenne dans une grande assemblée trans-

atlantique, et l’économie européenne dans un marché

financier et libre-échangiste piloté par la City et Wall

Street. Mais nous savons que l’UE subira encore bien des trans-

formations et des tests de résistance, et que l'État-Nation s’il

peut être vulnérable, peut aussi rester un repère pour les peuples

dans des situations désespérées et lorsqu’il se trouve un homme

pour en assumer le destin.

Certes, il ne s’agit là que de quelques hypothèses émises à

partir de la démarche inhabituelle de M. De Wever. Néanmoins,

gageons que celle-ci nous réservera dans l’avenir quelques

conséquences inattendues en politique belge, européenne et

internationale. La lecture du "TIME" daté de ce 2 août vient

curieusement conforter notre hypothèse. M. De Wever y tient un

langage sans ambages, destiné à être entendu des milieux

fédéralo-régionalistes européens et transatlantistes : "De Wever

admits not only that he would never talk about Flemish indepen-

dance if Europe were not there, but also that he hopes that one

day we will wake up and just notice that between Europe and the

regions, Belgium has just evaporated" (traduction : De Wever

admet non seulement qu'il n’aurait jamais parlé d’indépen-

dance flamande si l'Europe n'était pas là, mais qu'il espère

également qu’un jour nous nous réveillerons et noterons

qu'entre l'Europe et les régions, la Belgique s'est juste

volatilisée)

La N-VA espère y arriver en transférant les compétences

fiscales et sociales aux régions. La Flandre n’a pas besoin de

Roi, ni d’armée a dit un des chefs de file de la N-VA. La Flandre

souveraine par une double dévolution douce récupérera les unes,

les autres, la défense et l’action extérieure échéant à l’Europe.

C’est probablement-là ce que le Ministre-Président de la Ré-

gion flamande, Peeters, appelle une révolution copernicienne.

Pour réussir ce projet, la N-VA et son commandant, Bart De

Wever, se trouve dans la situation d’une navette spatiale qui doit

rentrer dans l’atmosphère terrestre à une heure et un point bien

précis. Si la manœuvre réussit, la nature politique de l’Union

pourrait s’en trouver transformée. John Loughlin de l’Université

de Cambridge affirme "that if it [Belgium] can’t hold itself

together, it raises issues about the European project as a

whole" (traduction : que si [la Belgique] ne peut plus faire un

ensemble, elle soulève des questions au sujet du projet

européen dans sa totalité).

Il semble que l’on en soit à un tel point que l’on puisse

conclure, avec Bart De Wever dans son entrevue au TIME :

« C’est tellement désespéré que j’en deviens optimiste ».

Jacques LIPPERT, Directeur-Adjoint de l’Academia Poli-

tica Europea, Institut Européen des Affaires Internationales

Bruxelles, le 30 aout 2010 (http://www.ieri.be/

Régionalisme et anglicisation (bis)

Enseignement : l'idée de privilégier l'anglais en

Flandre crée la polémique. Le ministre de l'Enseignement de la Flandre, la région

néerlandophone du Nord de la Belgique, a déclenché une polémique en proposant de privilégier l'apprentissage de l'anglais au détriment du français, la deuxième langue nationale, alors que le pays est en pleine crise politique.

« On ne parle pas le français partout dans le monde, alors que l'anglais est de plus en plus une langue mondiale », a déclaré dimanche dans le journal flamand Het Nieuwsblad le ministre, Pascal Smet.

« Plutôt l'anglais que le français comme seconde langue dans nos écoles », estime le ministre socialiste qui relève que la connaissance de l'anglais chez les jeunes Flamands est loin d'être excellente.

Le chef du gouvernement flamand, le chrétien-démocrate Kris Peeters, a recadré son ministre. « L'anglais devient de plus en plus la langue véhiculaire, c'est clair, mais il ne doit pas remplacer le français. Nous devons examiner comment il peut trouver sa place à côté du néerlandais et du français dans notre enseignement », a-t-il déclaré.

La ministre francophone de l'Enseignement, Marie-Dominique Simonet, a regretté une « initiative contraire à l'ou-verture de la Flandre vers ses partenaires wallons et français ».

« Avec Bruxelles, la France et la Wallonie à nos portes, il est crucial de parler le français pour trouver un bon boulot », a sou-ligné la présidente de l'union des professeurs de français de Flandre, Claudine De Rockere.

La sortie de Pascal Smet est d'autant plus embarrassante que les partis flamands et francophones n'arrivent pas à s'entendre sur une vision commune de l'avenir du pays et la formation d'un nouveau gouvernement, trois mois après les législatives du 13 juin.

Le néerlandais, parlé par six millions de personnes en Flandre, est la première langue du royaume. Jusqu'ici, l'apprentissage du français — parlé par 4,5 millions de Belges — comme première langue étrangère y est obligatoire.

Le français est toutefois en recul chez les jeunes Flamands, plus attirés par l'anglais. Les francophones, longtemps réticents à apprendre le néerlandais, s'y sont mis ces dernières années, même si l'apprentissage du néerlandais reste facultatif dans l'enseignement en Wallonie.

BRUXELLES, le 27 sept 2010 (AFP)

Tiens donc ! Comme, c’est bizarre !

Dès qu’il y a du régionalisme dans l’air,

l’anglais n’est pas loin. En fait, tout cela répond bien aux

directives mondialistes :

Chacun sa langue ethnique et

l’anglais pour tous, en attendant le

gouvernement central, bien sûr.

Pasc

al

Sm

et

FRATERNIPHONIE No 61 Page 12

BULLETIN(1) d’adhésion ou de renouvellement d’adhésion à l’A.FR.AV.

BULLETIN d’abonnement ou de renouvellement d’abonnement à Fraterniphonie

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À le Signature :

(1) à photocopier, copier ou découper.

(2) biffer les mentions qui ne correspondent pas à votre choix.

Ex-enseignante à la retraite, je suis particulièrement critique sur le rôle des enseignants, à tous les niveaux, devant l’invasion de l'anglais à l’école qu'ils acceptent tous sans rechigner.

Les enseignants sont politiquement classés « à gauche » , ils devraient donc, en théorie, avoir le poil hérissé à chaque injustice qu’ils voient passer. Pourquoi, alors, ne s’insurgent-ils pas contre l’injustice de mettre de l’anglais partout dans nos écoles et d’y écarter, ce faisant, les autres langues étrangères ? Pourquoi ne dénoncent-ils pas cette discrimination ?

Avez-vous remarqué une manifestation quelconque d’ensei-gnants contre la politique du tout anglais dans nos écoles, une grève, une action pour contredire les directives ministérielles en la matière ? Une politique d’anglicisation qui ira bientôt du berceau jusqu’au tombeau !

Pourquoi le corps enseignant accepte-t-il cette insolente intrusion et invasion, alors qu'il a la charge d'enseigner les valeurs de notre langue et de notre culture ?

J'ai énormément de reproches à lui faire ! De plus, cette « élite », (cette caste !) intellectuelle est bien

peu ouverte au dialogue. J’ai des amis enseignants et je puis vous dire que toute discussion avec eux sur les problèmes linguistiques est quasiment impossible. Je peux réagir avec eux sur tous les sujets, sauf sur ce point précis du tout anglais à l’école !

Pourtant, il n'y a pas de bonne hégémonie fut-elle linguis-tique ! Toutes les hégémonies sont condamnables ! Pourquoi, alors, ne pas combattre celle-là ?

Il serait donc, de mon point de vue, très salutaire de montrer du doigt et de dénoncer l’apathie des enseignants face à l’anglais qui colonise nos écoles.

Leur responsabilité face à cette invasion est très grande, elle conforte nos politiciens dans la volonté qu’ils ont de vouloir tous nous angliciser.

Mme Jeanine Detrouvel (72) Le Mans

Remerciements à nos aimables correctrices :

Mme Juliette de Rougé (49) Segré,

Mme Madeleine Laval (30) Manduel.

Voici le témoignage d’une adhérente, du Mans, ex-enseignante à la retraite qui a vu, au fil des ans, le contenu enseigné de nos écoles baisser à un niveau des plus médiocres sans que pour autant le corps enseignant s’en émeuve outre mesure.

Hussards noirs de la République ou agents inconscients de l’Empire ?

C’est flagrant, le corps enseignant s’intéresse plus

à défendre le contenant, classes, postes, etc. que le

contenu (de la bouteille), c’est-à-dire, ce qui est

enseigné dans nos écoles. Mise en place de l’anglais

partout et mise au rabais de l’enseignement du

français, tout le monde s’est tu. Pourquoi ?

Notre Assemblée générale ordinaire annuelle aura lieu, cette année, le dimanche 21 novembre 2010 à 14 heures, au Parc Louis Riel à Manduel. D’ores et déjà, vous pouvez nous envoyer vos questions, suggestions et propositions concernant l’Association, celles-ci seront mises à l’ordre du jour de la réunion.

Cet avis vaut convocation.

FRATERNIPHONIE Parc Louis Riel

2811, chemin de Saint-Paul

30129 Manduel - France Courriel : [email protected]

Directeur de la publication :

Régis Ravat

Conception et responsable PAO :

Sylvie Costeraste

Directeur mercaticien :

Jean-Pierre Colinaro

Diffusion France et étranger :

Mustafa Bensima

ISSN / 1266-3247

Dépot légal à parution

L’A.FR.AV. est une association

apolitique, de résistance

linguistique et culturelle,

régie par la loi de 1901,

déclarée à la préfecture du Gard

et parue au Journal Officiel

le 13 décembre 1989.

L’A.FR.AV en réunion