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#Gabon : Allocution de l’Evêque Mike Jocktane Acteur politique, Membre de l’Union Nationale Membre du Front de l’Opposition pour l'Alternance #ViveLeGabonLibre ^FJ
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MIKE JOCKTANE | Déclaration du 08 Septembre 2015
MIKE JOCKTANE
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Peuple du changement, Mes chers compatriotes, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs Mesdames et Messieurs les journalistes, À vos titres, grades et qualités. Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, mes chers amis, La tradition adossée sur nos us et coutumes veut que la saison sèche, dans notre pays, soit la période
de vacances pendant laquelle chacun d’entre nous se retrouve auprès de sa famille pour prendre part
aux mariages notamment et autres manifestations familiales. Aussi, le mois de septembre est considéré comme le mois de toutes les rentrées. Rentrée scolaire,
rentrée académique, rentrée administrative, rentrée professionnelle et rentrée politique. C’est ce qui
explique ma sortie politique de ce jour, mardi 8 septembre 2015, avant celle de mon parti, l’Union
Nationale. Je suis très heureux de vous voir aussi nombreux et je vous remercie d’avoir répondu massivement à
mon appel de ce jour. Je souhaite profiter de cette occasion pour vous faire part de mon sentiment sur la situation intenable
que nous vivons depuis six ans dans notre pays. Une situation qui n’est pas à notre avantage, pour nous les partisans du changement. Une situation qui
est disséquée par tout ce que le Gabon compte d’experts en économie et en politique, une situation qui
est relayée très largement dans tous relais d’informations et de communication notamment dans les
réseaux sociaux. Mais une situation de laquelle, avec détermination et courage, nous pouvons nous en
sortir si nous restons déterminés, j’en suis convaincu. Le 17 décembre 2014, je faisais une déclaration politique dans laquelle je tirais la sonnette d’alarme,
comme tous les autres acteurs de l’opposition, sur la situation socio-politique et économique chaotique
de notre pays cinq ans après l’accession frauduleuse au pouvoir de Monsieur Ali Bongo ONDIMBA.
Presque un an après et à 11 mois de la fin du mandat usurpé de l’imposteur, l’état de la nation
gabonaise se dégrade et je dirais de manière irréversible si les émergents continuent de présider aux
destinées de notre pays. C’est parce que prenant conscience de la dégradation de la situation du Gabon que de très nombreuses
voix s’élèvent, dans l’opposition et même dans le PDG ces derniers jours. Pendant ce temps,
Monsieur Ali Bongo continue de s’auto-satisfaire de son action à la tête de l’Etat. Ceci est confirmé
par la teneur de son discours à la nation, le 16 aout, oups pardon, le 17 aout dernier, à l’occasion de la
célébration du 55ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. Je voudrais faire relever qu'Ali Bongo Ondimba, en prononçant son discours à la nation le 17 aout
2015, a une nouvelle fois violé la tradition républicaine qui voudrait que le Chef de l’Etat s’adresse à
la nation le 16 aout, pour non seulement faire l’état de la nation, mais aussi pour fixer les compatriotes
sur le cadre dans lequel s’inscriront les manifestations du 17 aout.
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Le fait qu’Ali Bongo ait prononcé son allocution au soir du 17 aout après les manifestations du 15, du
16 et du 17, prouve à suffisance que les Gabonais ont fêté cet anniversaire sans avoir une idée fixe sur
la situation du pays et ses perspectives. C’est une fois de plus la démonstration du peu d’intérêt qu’Ali
Bongo accorde aux usages républicains de notre pays. Gabonaises et Gabonais, chers amis, Mon statut d'homme d'église et par conséquent d'autorité morale dans ce pays m'oblige à entendre les
exclamations et la souffrance du Peuple. Aussi, ma responsabilité épiscopale m'exige de comprendre,
non seulement la misère de plus en plus accablante du peuple, mais également les raisons de celle-ci.
L'indifférence complice ne peut plus être une attitude acceptable. J'ai fait le choix de réagir et de
répondre. Répondre aux attentes de l’Eglise et du Peuple de Dieu, troublé pour la plupart par un profond mal-
être provoqué par une société dans une crise profonde. Répondre à nos concitoyens d’obédiences culturelles diverses, qui sont préoccupés par l’insécurité
ambiante causée entre autres par l'augmentation rapide des crimes rituels pour lesquels d'ailleurs les
coupables ne sont toujours pas inquiétés. Les Gabonais doutent de leurs avenirs, de celui de leurs familles accablées par une crise globale et
« paupérisante » qui a fini de les désenchanter. Les Gabonais nous observent et veulent faire confiance
à quelqu'un, nous faire confiance... Répondre par notre action volontaire en vue de réinventer l’unité nationale, gravement affaiblie, ces
temps derniers, par une gouvernance politique fondée sur le règne d’une minorité de nantis défiant la
République et son idéal et prônant au contraire et seulement la loi du plus fort. Enfin, puisque la démocratie a rendez-vous avec notre histoire, nous devons dès à présent répondre
aux enjeux de demain. C'est notre responsabilité historique devant la Nation qui continue de pleurer
ses dignes fils, parmi lesquels, André Mba Obame, le vrai vainqueur de l’élection présidentielle
anticipée d’Août 2009, et dont j'ai été l’un des plus proches compagnons de Barcelone jusqu'à sa
dernière demeure à Medouneu. Amo a mené avec courage, détermination et patriotisme le noble combat pour la restauration de la
République et la grandeur du Gabon éternel, souvent dans des difficultés extrêmes et ce jusqu'au
sacrifice de sa vie. Le Gabon tout entier a su à l'occasion des obsèques historiques de notre grand
leader se rassembler pour lui rendre un hommage plus que mérité. En sa mémoire, je vous prie de bien vouloir vous lever afin d'observer une minute de silence. Je vous
remercie. Je lance donc ici et maintenant un appel à la mobilisation général du peuple d'Amo pour faire aboutir
son ambition dans les délais les plus brefs. Je l'ai déjà dit et je le dis encore j'irai jusqu'au bout. Vous
pouvez compter sur moi. J’ai toujours tenu les engagements que j’ai pris et ceux qui me connaissent bien peuvent en témoigner.
Et puis, je suis Gabonais. J’aime mon pays de toutes mes fibres et je me bats pour lui comme on se bat
pour sa famille. Je veux l’aider à retrouver sa prospérité ; je voudrais que pour chaque Gabonaise et
chaque Gabonais le dépassement de soi puisse être possible ; j’aimerais que le goût de la liberté soit
plus fort que la peur de l’échec ; je souhaiterais que vous soyez toujours fiers d’être Gabonais.
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Et pour que tout cela se réalise un jour, je puiserai en moi toutes les forces de mon expérience et de
mon patriotisme. Nous vivons des temps difficiles. Nous ne les surmonterons qu’en gardant intacte
notre ambition de hisser le Gabon vers le meilleur de lui-même. Notre pays a toutes les qualités pour
se reprendre et surprendre le monde. Le bonheur est une conquête. L’avenir est une aventure. Ouvrons
les portes de la liberté, de l’alternance et le souffle du progrès nous portera. Mes Chers Compatriotes, Mesdames et Messieurs, Je suis Mike Jocktane et je m'adresse à vous en tant qu'Evêque et en tant que personnalité politique. Mon combat est noble, je rêve en effet d'un Gabon libre, gagnant et où il fait bon vivre pour tous.
C'est le sens de mon engagement. Comme Amo le disait: "Je ne peux choisir ni comment mourir ni
quand mais je peux décider de comment et pourquoi je vais vivre." Faire triompher le peuple
Gabonais, tel est mon sacerdoce. Or, le Gabon va mal et les Gabonais souffrent chaque jour un peu plus. La crise est profonde et la
mauvaise gouvernance politique actuelle suscite des craintes justifiées parmi ceux qui aiment le
Gabon. Au lieu de les rassembler, le pouvoir émergent amplifie par ses mauvais choix la fracture entre
les gabonais. Monsieur Ali Bongo reste volontiers sourd aux appels au dialogue exprimés à la fois par
l'opposition, par Héritage et Modernité, un courant de Gabonais patriotes pourtant issue du PDG et la
Communauté internationale. L'amour du pays nous impose à tous, pour le bien collectif à inviter Ali
Bongo à prendre l'initiative d'appeler les forces vives de la nation à un dialogue politique national
inclusif. Alors, puisque nous entrerons bientôt en 2016, année de la future élection présidentielle, je lance un
ultime appel à Ali Bongo, afin qu’il comprenne enfin l’urgence de ce dialogue politique. Ce rendez-
vous exceptionnel sera l'occasion de discuter enfin, ensemble, des problèmes de notre pays aux plans
politiques, économiques, sociaux et culturels. La réflexion commune doit permettre de trouver des solutions opérantes, consensuelles et inclusives
qui seules pourront garantir la paix des esprits et des cœurs. La paix sociale est à ce prix. J'affirme que
ce n'est pas l'Etat de siège permanent que nous subissons depuis 2009 qui garantira la paix. Le Gabon n'est pas en guerre et ce n'est pas en maintenant les canons pointés vers le peuple souverain
que l'on parviendra à apaiser sa colère. Le Gabon est divisé et Ali Bongo est celui qui divise la nation. Même dans son propre camps, d'un
côté il y a sa légion étrangère et leurs obligés, les nouveaux riches devenus, par les détournements
dans des proportions jamais égalés auparavant des deniers publics; Et de l’autre, des Gabonais lucides,
intellectuellement honnêtes, patriotes et certainement sincères regroupés au sein du mouvement
Héritage et Modernité et qui demandent un changement de politique et de méthode. Le PDG est divisé en fait, entre les monarchistes du Gabon (MOGABO) et les défenseurs de la
République. En très peu de temps, Ali Bongo a réussi la performance extraordinaire d’écarteler la base
électorale reçue en Héritage. Dans son discours du 17 AOUT 2015, Monsieur Ali Bongo a stigmatisé les enseignants qui s'ils sont
régulièrement en grève, ne font en réalité que revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail.
Il a ainsi tenté de dresser la grande majorité du Peuple contre une partie de ses composantes, en
l’occurrence des travailleurs syndiqués. Il devrait plutôt assumer sa part de responsabilité et celle de
son gouvernement, dans les blocages et les incompréhensions, à l’origine des crises successives et
préoccupantes du secteur de l’Education qui est miné par de nombreux maux, parmi lesquels les
problèmes de sécurité à l’Ecole, des fraudes aux examens, des effectifs pléthoriques, du manque de
matériels pédagogiques etc... Monsieur Ali Bongo, sachez que vous ne pourrez pas reformer ce secteur
sans les enseignants.
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L'éducation de la jeunesse est une priorité aussi les choix budgétaires effectués doivent le démontrer.
Le gouvernement doit revaloriser les salaires des enseignants, tous les enseignants y compris ceux du
préscolaire et du primaire et tout mettre en œuvre pour moderniser notre système éducatif. La fonction
d'enseignant est une fonction noble que vous vous devez de protéger. Je ne conçois pas qu'un
gouvernement qui se dit responsable puisse être en conflit permanent avec le corps enseignant aussi
bien en période scolaire que pendant les vacances. Le discours du 17 aout 2015 a fini de me convaincre du mépris d'Ali Bongo pour peuple gabonais. J'affirme pour être entendu que Gabon n’a pas besoin d’aumône, juste de bonne gouvernance. Le
Gabon est un pays riche qui n'a besoin de la générosité et de la pitié de personne. Le juste partage des
ressources que Dieu nous a donné suffirait à combler les attentes de tous. Le peuple gabonais est un
peuple digne, autonome et habitué à l'effort. En tout cas, il s'agit de la vision que j'ai de mes
compatriotes. Monsieur Ali Bongo, ne nous insultez pas en nous promettant des dons de biens
immobiliers qui en France font l'objet d'une procédure judiciaire dans le cadre de l'affaire dite des
biens mal acquis. Ce que les gabonais veulent et qu'ils méritent ce n'est pas ce que vous êtes venu promettre et dont
d'ailleurs nous doutons de la faisabilité mais d'un travail bien rémunéré pour tous. Toutes nos cultures
enseignent ce même principe biblique: "Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front" : Donnez du travail aux Gabonais. Mais par contre puisque vous vouliez traiter de la question de l'héritage de feu Omar Bongo, il me
semble que vous auriez pu commencer en répondant clairement, preuve à l'appui à la question
troublante de votre filiation et donc de vos origines. Vous savez que cette question est cruciale surtout
à moins d'un an de la présidentielle. Toujours dans le discours du 15 aout 2015, sur le plan économique, Monsieur Ali Bongo s’est vanté
pour le Gabon d’une croissance économique oscillant autour de 5% entre 2010 et 2014. Il a ensuite
reconnu que « cette croissance n’aura de sens que si elle permet de créer plus d’emplois et d’aider nos
populations à sortir de la précarité et de la pauvreté ». A mon sens, il n’y a pas meilleur aveu d’échec de la politique de l'émergence. Les familles gabonaises
dans les villes et jusque dans l’arrière-pays ne voient pas les dividendes du progrès que revendiquent
les zélés de ce régime. Les entreprises privées licencient à grande échelle, quand elles ne ferment pas
boutique tout simplement. L’administration publique est régulièrement en grève. On entend dire que
même les banques sont également en situation difficile, singulièrement la Banque Gabonaise de
Développement, autrefois fleuron de l’économie nationale. Elle n’est même plus capable d’octroyer
des crédits, ni à la clientèle extérieure, ni même à ses employés. Partout, plutôt que d’accélérer la mobilisation des ressources longtemps inutilisées, les licenciements
abusifs et ininterrompus sont devenus la marque de fabrique des prétendus grands managers en panne
de stratégie de développement réaliste et offensif. Monsieur Alexandre Barro Chambrier estime à
juste titre que la compétence technocratique se fait toujours attendre pour envisager sérieusement
l’Emergence. L’Etat, privé de sa capacité d’impulsion au profit des agences pilotées depuis la Présidence de la
République ne joue toujours pas son rôle de moteur du développement. Monsieur Ali Bongo et son
gouvernement semblent être dépassés par la situation et n'avoir plus aucune solution à apporter. La crise financière liée à la baisse du cours du pétrole, réduit encore les possibilités du gouvernement à
répondre aux exigences de développement et aux attentes des populations. Le pouvoir émergent n'a
pas su profiter des années précédentes de forte plus-value pétrolière et aujourd'hui, à la crise politique
majeure s'ajoute par le fait de l'incompétence une crise financière aigue.
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Au plan Social : Les gabonais ont du mal à comprendre la société dans laquelle ils vivent. Avec ces statues érigées aux
principaux carrefours de la ville (Gigi, Commissariat Central, entrée de la Sablière…) d’une sculpture
particulière, témoignant d’une sorte de néo colonisation tirant son inspiration d’Afrique de l’Ouest, et
non du génie gabonais propre. Des édifices publics, symboles de l’histoire en marche, détruits sans que la moindre explication ne soit
fournie par le pouvoir Des bouleversements culturels qui se multiplient, avec en toile de fond une guerre des religions qui ne
dit pas son nom, avec des velléités de domination d’une religion sur les autres, pour en faire dans les
faits la religion par excellence d’accès aux responsabilités publiques. Ceci est inacceptable et nous
nous devons de résister. Que dire de la rapide dépravation des mœurs de la société Gabonaise, orchestrée au sommet, pour
mieux avilir et contraindre les élites? Les crimes rituels, l'essor des pratiques sexuelles incestueuses, la
promotion de l'homosexualité, toutes choses qui agressent notre identité morale et culturelle. Je ne peux ne pas épiloguer sur la faiblesse effective du pouvoir d'achat des populations. Se loger
décemment, par exemple, est devenu un exercice difficile voire impossible pour les fonctionnaires. Les fonctionnaires au Gabon sont devenus des travailleurs pauvres. Nous nous devons de reconnaitre finalement que le Nouveau Système de Rémunération, dont se
gargarise le pouvoir émergent, n’est en réalité qu’un réaménagement des différentes primes
transformées en valeur indiciaire Ainsi, point n’est encore utile de parler des sans-emplois qui pour
survivre se livrent en définitive à la mendicité, à la prostitution, quand ils ne servent pas de clientèles
politiques à quelques manipulateurs astucieux. Qu’est ce qui arrive à notre société? Où ce pouvoir compte-t-il mener notre nation? Je suis convaincu que si nous ne faisons rien, nous allons inexorablement vers un gouffre. Pour cette
raison, j’invite le peuple à la vigilance. J'invite le peuple à refuser de se renier et à se tenir prêt à
défendre la patrie. Mes Chers Compatriotes, AMO est mort mais il n’est pas mort ! AMO nous a montré le Chemin. AMO a fixé le cap que nous
devons suivre ! N’AYONS PAS PEUR ! Aucune société ne peut vivre sans un idéal qui l’inspire, ni une connaissance claire des principes qui
guident son organisation politique. Les Nations qui comptent pour toujours, sont celles qui sont
gouvernées selon ces deux principes. Plus qu’auparavant, l'esprit gabonais éprouve le besoin de comprendre. Nos concitoyens veulent avoir
une idée claire de ce que va être leur avenir. C’est le rôle des hommes et femmes politiques de
partager les visions du futur. La vie dans nos partis politique doit nous permettre de définir le Gabon dans lesquels nous souhaitons
bien vivre tous ensemble. J'ai conscience que souvent nos partis sont mal perçus dans l'opinion, à
cause parfois des crises qui les secouent fortement en interne. L'animation d'un parti politique, je le
sais par expérience n'est jamais simple. C'est pourquoi, les militants doivent être larges et conciliants
en gardant les yeux fixés sur les objectifs prioritaires. Cependant, il doit y avoir chez tous une ferme
volonté de favoriser la bonne pratique démocratique dans le parti et de ne plus permettre la dictature
d'une famille, d'une ethnie ou d'un clan. Une nouvelle éthique doit conditionner nos rapports et
activités dans le parti.
MIKE JOCKTANE | Déclaration du 08 Septembre 2015
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Je suis membre à part entière de l’Union Nationale. C'est le parti où Amo m'a emmené et m'a laissé.
L'Union Nationale qui est au demeurant la première force politique de l'opposition doit avoir le
courage de s'ouvrir aux autres et l'audace de conduire le combat contre la dictature du pouvoir PDG. Aussi, je suis membre de plein droit du Front dans lequel je me suis associé à d'autres pour faire
gagner le Gabon. La pensée qui guide mon action en politique et dans le Front en particulier c'est que
le pouvoir appartient au peuple. C'est la raison pour laquelle, confirmant mon adhésion totale à l'idée
d'une candidature unique je me bats pour que le processus de désignation soit clair, transparent,
sincère, crédible et populaire. Des primaires me paraissent le meilleur moyen pour garantir une vrai
légitimité à celui qui le moment venu sera notre champion. A ce titre, le Président en exercice du Front
Monsieur Jean de Dieu Moukagni Iwangu a fait une proposition pour leurs organisations et leurs
financements qui me parait réalisable. J'invite toutes les forces vives de la nation, les leaders politiques et de la société civile libre à un
sursaut patriotique car ce qui nous rassemble est plus fort que nos divergences et le Gabon nous
l'exige. Dans notre opposition, nous nous comportons comme si Monsieur Ali Bongo avait déjà quitté
le palais mais c'est ensemble, c'est en étant unis que nous gagnerons ce combat. C'est la responsabilité de notre opposition de travailler de façon systématique et organisé pour
informer le peuple et éduquer le citoyen. Nous devons hâter le changement. Oui, le changement c’est
aujourd'hui! Le changement c'est maintenant! Demain, risque d’être trop tard ! Dans nos partis, nous devons lutter contre Le tribalisme qui nous affaibli, l’affairisme, l'amour de
l'argent facile, le clientélisme religieux et politique, la politisation de l’administration, la corruption et
le népotisme. Le Gabon a besoin d’une ambition nouvelle. Nous devons lui présenter une offre politique originale.
Je plaide donc en faveur d’un nouveau système politique. Les élections de 2016 seront peut-être
l'occasion de la recomposition de la vie politique. Nous devrons dès que possible pouvoir nous
rassembler autour des valeurs de modernité, d'authenticité, de liberté et de progrès. Nous sommes nombreux déjà et dans tous les bords politiques à militer pour un régime avec des
pouvoirs équilibrés, associant différents acteurs à l’exercice du pouvoir. Un régime avec des élections
politiques à deux tours, la limitation du nombre de mandats présidentiels, garantissant au Chef de
l’Etat véritablement élu, une légitimité synonyme d’acceptation par le peuple. Le Gabon doit devenir
une vrai démocratie avec une Présidence de la République forte mais aux antipodes de l'hyper
présidence actuel, qui confère paradoxalement au Président de la République, l’omnipotence,
l’irresponsabilité mais la permanence au pouvoir. Notre Responsabilité est de proposer un Pacte Républicain, pour bâtir une société plus juste et
d'ouverture où la différence d’opinion sera considérée comme une source d’enrichissement. La présidence de la République étant la clef de voute de toutes les institutions, il faudra au plus vite en
restaurer la dignité, le prestige et l’efficacité. Cela passe par l’avènement d’une présidence modérée,
avec des contres pouvoirs institutionnels réels. Mes chers compatriotes, Il y a urgence à découvrir une ambition capable de concilier, au sein de la République, les aspirations
individuelles, l’harmonie sociale, et l’intérêt général. Cela me semble tout à fait possible.
Maintenant ! Je vous remercie.