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MINISTEgraveRE DE LrsquoENVIRONNEMENT DE LrsquoEacuteNERGIE ET DE LA MER
Gestion des eaux pluviales Dix ans pour relever le deacutefi
Tome 1 Synthegravese du diagnostic et propositions
Rapport ndeg 010159-01eacutetabli par
Yvan AUJOLLET Jean-Louis HELARY Pierre-Alain ROCHE (coordonnateur) et Reacutemi VELLUET (CGEDD)avec la collaboration de Nathalie LENOUVEAU (CEREMA)
A v r i l 2 0 1 7
Les auteurs attestent qursquoaucun des eacuteleacutements de leurs activiteacutespasseacutees ou preacutesentes nrsquoa affecteacute leur impartialiteacute dans la reacutedaction
de ce rapport
Sommaire
Reacutesumeacute3 Liste des recommandations7
Recommandations 8
Propositions daction pour la mise en œuvre de certaines recommandations9
Introduction111 Synthegravese du diagnostic15
11 Enjeux majeurs15
12 Eaux pluviales une ressource pour la biodiversiteacute et un moyen de lutte contre les icirclotsde chaleur qui commencent agrave ecirctre pris en compte16
13 Eaux par temps de pluie vecteurs de pollution17
14 Pratiques de collectiviteacutes locales une mutation loin drsquoecirctre aboutie19
15 Eaux de ruissellement parent pauvre de la preacutevention des risques drsquoinondation23
16 Cadre juridique compliqueacute mais impreacutecis et incomplet26
17 Information et participation des habitants une cleacute essentielle31
18 Financements et services publics en quecircte drsquoune solution peacuterenne32
19 Conclusion 34
2 Pour une laquo deacutecennie 2017-2026 des eaux pluviales raquo39
21 Pourquoi un plan drsquoaction de dix anneacutees 39
22 Lorganisation des propositions39
3 Actions ne neacutecessitant pas de modification leacutegislative41
31 Ameacuteliorer les connaissances41
32 Acceacuteleacuterer la reacuteduction des deacuteversements laquo temps de pluie raquo43
33 Renforcer la preacutevention des risques lieacutes aux pluies intenses45
34 Deacutevelopper lrsquoanimation pour obtenir une acceacuteleacuteration et une meilleure efficaciteacute desactions 47
4 Eacutevolutions leacutegislatives49
41 Simplifier de faccedilon expeacuterimentale lrsquoexercice de la police de lrsquoeau49
42 Clarifier les compeacutetences des gestions des eaux pluviales et de ruissellement52
43 Quatre sceacutenarios et une variante pour structurer les compeacutetences54
44 Des deacutemarches connexes de mise en coheacuterence de lrsquoexercice drsquoautres compeacutetencesseraient utiles en privileacutegiant le niveau des EPCI-FP60
Conclusion61
Annexes63Annexe 1 Lettre de mission65
Annexe 2 Principaux ouvrages de reacutefeacuterence69
Annexe 3 Proposition pour des compleacutements de SISPEA71
Annexe 4 Propositions pour une reformulation des articles L2226-1 et R2226-1 du CGCT 79
Annexe 5 Preacutesentation et analyse des quatre sceacutenarios drsquoeacutevolution des compeacutetences descollectiviteacutes locales pour les eaux pluviales et le ruissellement81
Annexe 6 Liste des personnes rencontreacutees85
Annexe 7 Glossaire des sigles et acronymes91
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Reacutesumeacute
LrsquoEacutetat encadre des politiques sectorielles concernant les eaux pluviales pour
bull minimiser dans des circonstances de pluies relativement freacutequentes les effets sur lesmilieux naturels reacutecepteurs des pollutions transporteacutees par les eaux dites eaux pluviales
bull minimiser pour des pluies plus fortes voire exceptionnelles les risques pour lespersonnes ou les biens par les eaux dites de ruissellement
bull et plus reacutecemment favoriser le deacuteveloppement de la biodiversiteacute en ville et reacuteduire leseffets drsquoicirclots de chaleur
Les collectiviteacutes locales sont responsables de ces politiques Elles exercent ces compeacutetencespar
bull leur traduction dans divers documents de planification notamment ceux du droit delrsquourbanisme
bull divers services publics dont les enjeux sont lieacutes concernant speacutecifiquement le secteurde lrsquoeau (assainissement eaux pluviales urbaines gestion des milieux aquatiques etpreacutevention des inondations ndash GEMAPI)
bull leur prise en compte dans lrsquoexercice drsquoautres compeacutetences opeacuterationnelles (voirie etespaces publics) qui ont un fort lien avec les eaux pluviales
LrsquoEacutetat et les collectiviteacutes butent sur
bull la difficulteacute de concilier dans des milieux urbains empreints drsquohistoire lrsquoencouragementneacutecessaire agrave la dynamique des projets urbains et le respect des objectifs de maicirctrise desrisques et des impacts sur le milieu pour garantir la soutenabiliteacute et la reacutesilience de cessystegravemes lrsquoeacutelaboration et la mise en œuvre dans la dureacutee de strateacutegies globales malgreacutebeaucoup drsquoefforts nrsquoont pour lrsquoinstant guegravere apporteacute de reacutesultats probants tant pour lamaicirctrise des deacutebordements de temps de pluie que pour la preacutevention des risques lieacutes auruissellement
bull la nature du controcircle du respect des prescriptions celles-ci srsquoadressent agrave une multitudedrsquoinstallations priveacutees dont il faudrait pouvoir veacuterifier non seulement la conformiteacute agrave laconstruction mais aussi le bon fonctionnement dans la dureacutee
bull la faiblesse des meacutecanismes de financement de la part publique des actions agrave conduire
bull la confusion des deacutefinitions et des limites des champs drsquoaction de chacun
Les enjeux porteacutes par ces politiques sont importants mecircme si lrsquoon manque singuliegraverementdrsquoeacuteleacutements chiffreacutes au plan national pour les quantifier
bull la qualiteacute de vie attendue en ville par les populations ne peut ecirctre atteinte sans une fortepreacutesence de lrsquoeau et de la veacutegeacutetation ce sujet prend une importance tout nouvelle aveclrsquoeacuteleacutevation des tempeacuteratures estivales qui augmente agrave la fois le besoin drsquoeau les usagesconcurrents et lrsquointeacuterecirct du rafraicircchissement urbain
bull les rejets de temps de pluie via des deacuteversoirs drsquoorage repreacutesentent une partsignificative des flux polluants et contribuent au deacuteclassement de la qualiteacute des massesdrsquoeau Ils sont un vecteur preacutedominant de plusieurs micropolluants classeacutes ensubstances dangereuses Assurer cette qualiteacute et se preacutemunir de contentieux europeacuteenssuppose un effort accru de maicirctrise dans leur ensemble des systegravemesdrsquoassainissement
bull Les mesures preacuteventives (eacutevolution des produits et de leurs usages eacutevolution desveacutehicules et mutation des pratiques de deacuteplacements) impliquent de nombreuxaspects de la vie quotidienne Elles sont longues agrave mettre en place et nrsquoauront pasdrsquoeffet massif sur les flux eacutemis agrave court terme Les pratiques deacutesormais bienmaicirctriseacutees de deacutesimpermeacuteabilisation de reacutetention et drsquoinfiltration agrave la parcelle
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ainsi que lrsquooptimisation de la gestion des ouvrages existants doivent ecirctredeacuteveloppeacutees mais nrsquoapporteront pas non plus dans des deacutelais courts une reacuteponsecomplegravete Le deacuteveloppement drsquoouvrages de reacutetention si possible agrave lrsquoair librerestera indispensable mais ce sont des deacutemarches coucircteuses et drsquoinsertionurbaine difficile
bull Il convient drsquoeacuteviter de deacutevelopper des traitements tregraves complexes des eauxpluviales avant deacuteversement au milieu Une telle deacutemarche strictement curativedeviendrait vite obsolegravete en raison des mesures preacuteventives qui reacuteduiront les flux agravetraiter Des traitements des eaux deacuteverseacutees qui auraient lrsquoobjectif de retenir lesmicropolluants supposeraient des installations drsquoun degreacute de sophistication et drsquouncoucirct prohibitif qui ne pourraient se justifier que dans des contextes tregravesspeacutecifiques
bull La strateacutegie drsquoinvestissement doit donc combiner des actions de reacuteduction des fluxeacutemis par modification des produits et de leurs usages la maicirctrise agrave la parcelle etdes interventions pour diminuer les deacuteversements des reacuteseaux par temps de pluieCompte-tenu de la forte variabiliteacute des flux rejeteacutes selon les conditions climatiqueselle doit reacutepondre agrave lrsquoobjectif raisonnable aux eacutecheacuteances fixeacutees par les directivesde minimiser les risques de non-conformiteacute mais ne peut preacutetendre agrave assurer aveccertitude en toutes circonstances cette conformiteacute
bull Les pouvoirs publics doivent donc preacuteciser par un travail interactif entre lrsquoEacutetat lesagences de lrsquoeau et les collectiviteacutes concerneacutees un objectif agrave cinq et agrave dix ans dereacuteduction des flux polluants par temps de pluie Cet objectif peut ecirctre simplifieacutequand crsquoest neacutecessaire en un objectif de reacuteduction des volumes drsquoeau deacuteverseacutes
bull la reacutesilience des systegravemes urbains aux flots qui les traversent brutalement dans lescirconstances exceptionnelles est insuffisante et les dommages sont importants sansviser agrave maicirctriser ces volumes extrecircmement importants il est indispensable notammentpour la prioriteacute principale de la sauvegarde des personnes
bull drsquoameacuteliorer la connaissance collective de lrsquoexistence de tels risques
bull de maicirctriser les constructions dans les secteurs les plus exposeacutes ou drsquoen orienterles dispositions constructives pour faciliter la mise en seacutecuriteacute des habitants
bull de deacutevelopper par ailleurs des prescriptions de porteacutee plus geacuteneacuterale permettant deminimiser les effets drsquoinondations par ruissellement sur les constructions et leurseacutequipements
bull de travailler la forme des espaces publics et des voiries pour ameacuteliorer cettereacutesilience
bull drsquoameacuteliorer lrsquoalerte ce sujet nrsquoeacutetant cependant pas dans le champ du preacutesentrapport
________
La mission propose de
bull renforcer chacune de ces politiques (eaux pluviales et ruissellement) dans le cadreexistant notamment pour ecirctre mieux en mesure de faire face aux eacutecheacuteances de 2021 et2027 instaureacutees par les directives europeacuteennes Les efforts et les financements doiventse concentrer sur un objectif reacutealiste de reacuteduction des flux polluants qui doit ecirctreeacutetudieacute pour des eacutecheacuteances de cinq et de dix ans LrsquoEacutetat a un rocircle majeur agrave jouer dansla connaissance le deacuteveloppement de lrsquoautosurveillance (qui a beaucoup trop tardeacute agrave semettre en place) la circulation des expeacuteriences et lrsquoanimation des acteurs Il doit aussiecirctre plus clair et plus deacutetermineacute dans ses prescriptions notamment au regard des enjeuxde seacutecuriteacute des personnes des biens et des activiteacutes
bull moderniser lrsquoexercice de la police des eaux Il srsquoagit sur la base du volontariat auminimum de globaliser les autorisations de rejets deacutelivreacutees par lrsquoEacutetat auxcollectiviteacutes (autorisation globale de rejet) Dans une version plus ambitieuse la
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deacutelivrance des autorisations et le controcircle des rejets dans le milieu naturel agrave des tierspourraient ecirctre efficacement confieacutes aux collectiviteacutes (laquo transfert des activiteacutesdrsquoautorisation et de controcircle raquo) Ces derniegraveres controcirclent en effet deacutejagrave les rejets dansleurs reacuteseaux de collecte et les installations drsquoassainissement non collectif
bull Cette globalisation des autorisations et ce transfert des activiteacutes de controcircle enmatiegravere de police de lrsquoeau seraient conditionneacutes par un scheacutema directeur approuveacuteet par des prescriptions preacutecises et veacuterifiables concernant la maicirctrise duruissellement et des rejets de leur territoire et des bilans agrave eacutecheacuteances de cinq et dedix ans Ce dispositif serait reacuteversible notamment en cas drsquoinobservation de cesconditions
bull Ces eacutevolutions supposent des dispositions leacutegislatives Une phasedrsquoexpeacuterimentation (qui devra elle-mecircme ecirctre autoriseacutee par la loi) permettraitnotamment drsquoeacutevaluer les charges financiegraveres transfeacutereacutees La mission considegravere apriori que celles-ci seront drsquoun niveau extrecircmement modeste et ne devraient pasconstituer un obstacle
bull Ces simplifications sont eacutegalement agrave articuler avec celles des laquo permisenvironnementaux uniques raquo
bull Cette option recentrerait lrsquoaction de lrsquoEacutetat sur lrsquoobjectif drsquoobtenir des reacutesultatsglobaux concernant la reacuteduction des flux de pollutions et lrsquoameacutelioration de lareacutesilience aux risques et donnerait aux collectiviteacutes beacuteneacuteficiaires de cesautorisations uniques lrsquointeacutegraliteacute des leviers dont elles ont besoin pour agir en cesens
bull mieux deacutefinir et mieux articuler entre elles les politiques concernant les eauxpluviales et le ruissellement les mettre en synergie et en ameacuteliorer le financementCela suppose eacutegalement une adaptation leacutegislative
bull La mission propose drsquoexpliciter les compeacutetences de gestion des eaux pluviales etdrsquoadaptation aux risques de ruissellement dont les deacutefinitions actuelles sontimpreacutecises
bull Les doctrines actuelles bien que les lois soient peu explicites considegraverent que lagestion des eaux pluviales va de pair avec lrsquoassainissement des eaux useacutees Lacompeacutetence de ruissellement est elle sans grand support juridique et sansservice public associeacute
bull La mission a analyseacute diffeacuterents sceacutenarios de deacutefinitions et drsquoorganisation descompeacutetences
bull Inteacutegrer le ruissellement dans la compeacutetence GEMAPI tout en maintenant le lienentre les eaux pluviales et lrsquoassainissement preacutesente des avantages seacuterieux et estlrsquooption souvent privileacutegieacutee par les interlocuteurs que la mission a rencontreacutesEacutetendre au ruissellement la compeacutetence encore balbutiante de la GEMAPI nesemble cependant pas reacutealiste en tout cas agrave court terme Cela laisse eacutegalementperdurer la seacuteparation existante entre les politiques lieacutees aux milieux et auxrisques
bull Lrsquooption que privileacutegie la mission consiste agrave
bull eacutetablir une compeacutetence inteacutegreacutee attribueacutee explicitement aux eacutetablissementspublics de coopeacuteration intercommunale achevant lrsquointeacutegration delrsquoassainissement et de la gestion des eaux pluviales mais y inteacutegrant aussi leruissellement
bull fusionner le service public de gestion des eaux pluviales urbaines etcelui de lrsquoassainissement collectif en lrsquoeacutetendant au ruissellement avecdes dispositions financiegraveres adapteacutees Il srsquoagit drsquoabonder le budget annexedrsquoassainissement ainsi eacutelargi par une combinaison de compensations decharges de service public issues du budget geacuteneacuteral des collectiviteacutes pourles voiries et espaces publics et par des redevances drsquousage du serviceperccedilues sur les constructions et leurs annexes
bull doter lrsquoensemble drsquoun unique scheacutema directeur et comme crsquoest aujourdrsquohuile cas drsquoun unique zonage et faire de ce scheacutema directeur le cadre natureldrsquoappui pour les laquo autorisations globales de rejets raquo
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bull La question du ruissellement en milieu rural y compris dans les zones amont desbassins agrave dominante urbaine pose des difficulteacutes particuliegraveres La diversiteacute dessituations conduit finalement agrave proposer un sceacutenario permettant aux EPCI dedeacuteleacuteguer speacutecifiquement la compeacutetence de ruissellement aux structures geacuterant laGEMAPI dans des conditions qui le justifient
Quels que soient les choix leacutegislatifs retenus la mission propose drsquoarticuler les actions quiseront retenues dans un laquo plan drsquoaction partenarial 2017-2026 pour la reacuteduction de lapollution par temps de pluie et des dommages du ruissellement et pour la valorisation dela preacutesence de lrsquoeau en ville raquo qui pourrait ecirctre intituleacute plus simplement la laquo deacutecennie deseaux pluviales raquo copiloteacutee par lrsquoEacutetat et les associations de collectiviteacutes LrsquoEacutetat y seraitrepreacutesenteacute par les trois directions geacuteneacuterales en charge de la conduite de ces politiques ladirection geacuteneacuterale des collectiviteacutes locales la direction geacuteneacuterale de lrsquoameacutenagement dulogement et de la nature et la direction geacuteneacuterale de la preacutevention des risques
_______
Le diagnostic eacutetabli par la mission fait lrsquoobjet drsquoun rapport deacutetailleacute seacutepareacute (tome 2) Il est reacutesumeacuteau chapitre 1 du preacutesent rapport qui preacutesente ensuite les options eacutetudieacutees par la mission et lespropositions qursquoelle privileacutegie in fine
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Liste des recommandations
Recommandation ndeg 1 MEEM et ministegravere de lrsquointeacuterieur lancer unelaquo deacutecennie des eaux pluvialesraquo (plus exactement un laquo plan drsquoactionpartenarial 2017-2026 pour la reacuteduction de la pollution par temps de pluieet des dommages du ruissellement et pour la valorisation de la preacutesencede lrsquoeau en ville raquo) Mettre en place un comiteacute de pilotage partenarial co-animeacute par la DGALN (DEB et DHUP) la DGPR et la DGCL en y associanteacutegalement la DGITM39
Recommandation ndeg 2 DEB agences et offices de lrsquoeau en lien avec lesservices de police de lrsquoeau et les collectiviteacutes concerneacutees en 2017-2018pour le prochain programme des agences et offices de lrsquoeau 2019-2023deacutefinir et chiffrer en investissement des objectifs reacutealistes agrave cinq et dixans drsquoameacutelioration des performances des systegravemes drsquoassainissement partemps de pluie44
Recommandation ndeg 3 DGPR et DHUP ouvrir de faccedilon raisonneacutee etencadreacutee les PAPI aux actions drsquoameacutelioration de la reacutesilience urbainerenforcer la prise en compte des risques drsquoinondations lieacutes aux excegravesdrsquoeaux pluviales dans les PPR et deacutevelopper un document techniqueunifieacute (DTU) permettant de geacuteneacuteraliser certaines prescriptionsconstructives47
Recommandation ndeg 4 DEB AFB et DGPR organiser un ensembledrsquoappels agrave projets et de prix ou labellisations et des rencontres reacuteguliegraveresen srsquoappuyant sur un centre de ressources constituant un observatoiredes bonnes pratiques48
Recommandation ndeg 5 Mesure leacutegislative expeacuterimenter avec descollectiviteacutes volontaires un reacutegime deacuterogatoire drsquolaquo autorisation globalede rejet raquo srsquoappuyant sur des scheacutemas directeurs approuveacutes par lrsquoEacutetatEn faire le bilan apregraves cinq ans et envisager les conditions eacuteventuelles degeacuteneacuteralisation51
Recommandation ndeg 6 Mesure leacutegislative confier aux collectiviteacutesdisposant drsquoune laquo autorisation globale de rejet raquo la responsabiliteacute (horsICPE) de prescrire les dispositifs de rejets au milieu naturel sur leurterritoire En faire le bilan apregraves cinq ans et envisager les conditionseacuteventuelles de geacuteneacuteralisation52
Recommandation ndeg 7 Mesure leacutegislative expliciter les compeacutetencesdes collectiviteacutes au niveau des EPCI-FP dans les domaines de la gestiondes eaux pluviales et du ruissellement52
Recommandation ndeg 8 Mesure leacutegislative Deacutecider entre plusieurssceacutenarios drsquoarticulation et de mise en coheacuterence des compeacutetenceslaquo eaux pluviales raquo et laquo ruissellement raquo et des compeacutetences les plus
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proches GEMAPI et assainissement Adapter les textes enconseacutequence54
RecommandationsRecommandation ndeg 1 MEEM et ministegravere de lrsquointeacuterieur lancer une laquo deacutecennie deseaux pluvialesraquo (plus exactement un laquo plan drsquoaction partenarial 2017-2026 pour lareacuteduction de la pollution par temps de pluie et des dommages du ruissellement et pourla valorisation de la preacutesence de lrsquoeau en ville raquo) Mettre en place un comiteacute de pilotagepartenarial co-animeacute par la DGALN (DEB et DHUP) la DGPR et la DGCL en yassociant eacutegalement la DGITM39
Recommandation ndeg 2 DEB agences et offices de lrsquoeau en lien avec les services depolice de lrsquoeau et les collectiviteacutes concerneacutees en 2017-2018 pour le prochainprogramme des agences et offices de lrsquoeau 2019-2023 deacutefinir et chiffrer eninvestissement des objectifs reacutealistes agrave cinq et dix ans drsquoameacutelioration desperformances des systegravemes drsquoassainissement par temps de pluie44
Recommandation ndeg 3 DGPR et DHUP ouvrir de faccedilon raisonneacutee et encadreacutee lesPAPI aux actions drsquoameacutelioration de la reacutesilience urbaine renforcer la prise en comptedes risques drsquoinondations lieacutes aux excegraves drsquoeaux pluviales dans les PPR et deacutevelopperun document technique unifieacute (DTU) permettant de geacuteneacuteraliser certaines prescriptionsconstructives47
Recommandation ndeg 4 DEB AFB et DGPR organiser un ensemble drsquoappels agrave projetset de prix ou labellisations et des rencontres reacuteguliegraveres en srsquoappuyant sur un centre deressources constituant un observatoire des bonnes pratiques48
Recommandation ndeg 5 Mesure leacutegislative expeacuterimenter avec des collectiviteacutesvolontaires un reacutegime deacuterogatoire drsquolaquo autorisation globale de rejet raquo srsquoappuyant surdes scheacutemas directeurs approuveacutes par lrsquoEacutetat En faire le bilan apregraves cinq ans etenvisager les conditions eacuteventuelles de geacuteneacuteralisation51
Recommandation ndeg 6 Mesure leacutegislative confier aux collectiviteacutes disposant drsquounelaquo autorisation globale de rejet raquo la responsabiliteacute (hors ICPE) de prescrire lesdispositifs de rejets au milieu naturel sur leur territoire En faire le bilan apregraves cinq anset envisager les conditions eacuteventuelles de geacuteneacuteralisation52
Recommandation ndeg 7 Mesure leacutegislative expliciter les compeacutetences des collectiviteacutesau niveau des EPCI-FP dans les domaines de la gestion des eaux pluviales et duruissellement52
Recommandation ndeg 8 Mesure leacutegislative Deacutecider entre plusieurs sceacutenariosdrsquoarticulation et de mise en coheacuterence des compeacutetences laquo eaux pluviales raquo etlaquo ruissellement raquo et des compeacutetences les plus proches GEMAPI et assainissementAdapter les textes en conseacutequence54
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Propositions daction pour la mise en œuvre de certainesrecommandations
Ameacuteliorer les connaissances
DGPR (SCHAPI) Compleacuteter les reacuteseaux hydromeacutetriques dont les donneacutees sont bancariseacutees dans la bande de donneacutees HYDRO pour la gamme de surface 1-100 kmsup2
41
DGPR (SCHAPI) IRSTEA et IFSTTAR renforcer le dispositif de mesures hydromeacutetriques post-crise
41
DRI DEB et AFB poursuivre le programme de recherchedeacuteveloppement pour reacuteduire la contamination des milieux reacutecepteurs par les micropolluants transporteacutes par les reacuteseaux pluviaux notamment les hydrocarbures polycycliques insatureacutes (reacuteduction des pollutions agrave la source)
42
DEB et AFB faire aboutir avec les collectiviteacutes la mise en commun et la publication des donneacutees collecteacutees par les trois observatoires existants (Ile-de-France Nantes-Meacutetropole et Grand Lyon)
42
DEB et DGPR promouvoir un programme et un observatoire dans lrsquoArc meacutediterraneacuteen 42
DEB et DGPR initier avec des collectiviteacutes drsquoOutre-mer motiveacutees un programme de recherche sur les territoires tropicaux avec lrsquoideacutee drsquoy constituer agrave terme un centre de reacutefeacuterence et un observatoire sur les techniques de lrsquohydrologie urbaine adapteacutees
42
DEB agences de lrsquoeau offices de lrsquoeau et AFB acceacuteleacuterer la finalisation de la collecte de la bancarisation et de lrsquoexploitation des donneacutees drsquoauto-surveillance laquo reacuteseaux raquo pourles reacuteseaux unitaires et deacutevelopper des analyses systeacutematiques des donneacutees collecteacuteesgracircce agrave lrsquoautosurveillance notamment celles portant les volumes deacuteverseacutes pour disposer fin 2018 drsquoune base solide et homogegravene
43
Agences de lrsquoeau offices de lrsquoeau et AFB deacutevelopper un programme de mesures compleacutementaires de flux de polluants deacuteverseacutes par les deacuteversoirs drsquoorage (appui meacutethodologique et financements aux collectiviteacutes)
43
DEB avec lrsquoappui des agences de lrsquoeau et des offices de lrsquoeau lancer notamment dans les secteurs littoraux un recensement des deacuteversements des reacuteseaux seacuteparatifs pluviaux les plus importants et la caracteacuterisation de leurs rejets
43
DEB et DGCL compleacuteter les obligations des maires agrave publier dans leurs rapports annuels les deacutepenses consacreacutees aux SPA-GEPU
43
DEB et AFB deacutevelopper le systegraveme drsquoinformation des services publics drsquoeau et drsquoassainissement (SISPEA) pour accueillir les donneacutees patrimoniales et de deacutepenses concernant les SPA-GEPU
43
Optimiser les programmations de travaux
Agences et offices de lrsquoeau inclure dans les programmes par exemple sous forme drsquoappels agrave projet des modaliteacutes drsquointervention cibleacutees pour creacuteer les conditions permettant drsquoeacutelargir les baignades autoriseacutees
44
Agences et offices de lrsquoeau accroicirctre le caractegravere incitatif des aides pour les opeacuterationsde deacutebranchement ou tout au moins la reacuteduction des volumes de pollution deacuteverseacutes en reacuteseau notamment de zones drsquoactiviteacute de plus drsquoun hectare
44
Ameacuteliorer la prise en compte du ruissellement dans la politique de
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preacutevention des risques naturels
DGPR apregraves un retour drsquoexpeacuterience de la mise en œuvre du cahier des charges PAPI 3 examiner lrsquoopportuniteacute drsquoouvrir plus largement les programmes drsquoaction pour la preacutevention des inondations au financement des actions concernant les risques lieacutes au ruissellement (en maintenant des conditions restrictives deacutetailleacutees dans le rapport)
46
DGPR Renforcer les deacutemarches de PPR inondations ruissellement et de zonages pluviaux en privileacutegiant les avanceacutees concregravetes possibles agrave court terme par la deacutesignation de laquo secteurs drsquoeacutecoulements concentreacutes preacutefeacuterentiels raquo et de laquo zones preacutefeacuterentielles drsquoaccumulation des eaux de pluie raquo et en ameacuteliorant la coordination entreces deux deacutemarches
46
DGPR DEB et DHUP reprendre le guide laquo PPRI ruissellement en milieu peacuteriurbain raquo de 2003 pour le transformer en un guide du laquo PPRI ruissellement raquo Clarifier et standardiser les zonages proposeacutes et les prescriptions lieacutees Produire un guide intituleacute laquo du zonage pluvial aux PPRI-ruissellement raquo coordonner les zonages et les prescriptions et accompagner par une circulaire conjointe aux DREAL et aux DDT
46
DGPR renforcer les incitations agrave ce que les PPRI-ruissellement integravegrent des dispositions de sauvegarde des personnes dans les zones de concentration drsquoeacutecoulements rapides (vallons secs) Veiller agrave leur prise en compte dans les PAPI
46
Coordonner les actions milieux et risques et animer la politique de gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales et du ruissellement
DGALN AFB et DGPR en lien avec les agences et offices de lrsquoeau deacutevelopper organiser dans le temps et coordonner les appels agrave projets
48
DRI et CEREMA avec lrsquoappui de la DGALN de la DGPR du PUCA et de la MIQCP constituer au CEREMA en partenariat avec les collectiviteacutes les centres de recherche notamment le CSTB et lrsquoIFFSTAR et avec les associations scientifiques et techniques un centre de ressources des bonnes pratiques drsquourbanisme drsquoameacutenagement et de construction consacreacute agrave la gestion des eaux pluviales et de ruissellement
48
Reacuteformer les compeacutetences des collectiviteacutes
Reacuteforme leacutegislative retenir une compeacutetence inteacutegreacutee laquo eaux urbaines et ruissellement raquo appuyeacutee sur un scheacutema directeur laquo gestion des eaux urbaines et du ruissellement raquo Elle serait exerceacutee via lrsquoeacutelargissement du SPIC drsquoassainissement aux eaux pluviales et au ruissellement Le budget annexe ainsi adapteacute recevrait des recettes hybrides de taxeet de compensation de charges de services public Envisager quand la part rurale du bassin-versant le justifie de deacuteroger agrave lrsquouniciteacute de cette compeacutetence pour rattacher si neacutecessaire la compeacutetence laquo ruissellement raquo agrave la GEMAPI
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Introduction
La directrice de cabinet de la ministre de lrsquoeacutecologie du deacuteveloppement durable et de lrsquoeacutenergie aconfieacute au conseil geacuteneacuteral de lrsquoenvironnement et du deacuteveloppement durable (CGEDD1) par lettresigneacutee le 23 janvier 2015 (annexe 1) une mission drsquoexpertise sur la politique de gestion deseaux pluviales en France Cette mission de fond a ducirc par moment ecirctre interrompue pour ceacutederla place agrave drsquoautres missions dont les reacutesultats eacutetaient attendus de faccedilon urgente Crsquoest deux ansapregraves la commande que la mission est en mesure de rendre son rapport sur les questionscomplexes qui lui eacutetaient poseacutees
Une commande tregraves globale
Cette mission vise agrave eacutetablir un eacutetat des lieux puis agrave formuler des laquo propositions drsquoactionsprioritaires pour le deacuteveloppement de la politique de gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales raquo afinnotamment drsquoen ameacuteliorer la gouvernance
Les directions geacuteneacuterales du ministegravere de lrsquoenvironnement de lrsquoeacutenergie et de la mer ont identifieacutedouze theacutematiques non limitatives
bull la deacutefinition drsquoune politique geacuteneacuterale de gestion des eaux pluviales
bull le lien avec lrsquourbanisme et lrsquoarticulation en particulier avec les objectifs de densificationurbaine
bull la gouvernance de la gestion des eaux pluviales agrave lrsquoeacutechelon local
bull le deacuteveloppement des dispositifs agrave la parcelle la connaissance du patrimoine existant etson entretien
bull les coucircts et le financement de la gestion des eaux pluviales
bull le traitement de la pollution des eaux pluviales
bull la gestion des eaux pluviales et la gestion des risques inondations
bull la gestion des eaux pluviales et le changement climatique
bull la gestion des eaux pluviales et la biodiversiteacute
bull la gestion des eaux pluviales et la qualiteacute de lrsquoair
bull la gestion des eaux pluviales et les voiries
bull les innovations porteacutees par les actions en faveur de la ville durable notamment leseacutecoquartiers
Une deacutemarche de consultation particuliegraverement deacuteveloppeacutee
Lrsquoeacutequipe deacutesigneacutee est composeacutee drsquoYvan Aujollet de Jean-Louis Heacutelary de Pierre-Alain Roche(coordonnateur) et de Reacutemi Velluet (qui a quitteacute le CGEDD deacutebut 2016 en cours de mission) Lamission a eacuteteacute accompagneacutee et appuyeacutee dans lrsquoensemble de ses travaux par NathalieLe Nouveau directrice de projet agrave la direction technique laquo Territoire et ville raquo (DtecTV ex-CERTU) du centre drsquoeacutetudes et drsquoexpertise sur les risques lrsquoenvironnement la mobiliteacute etlrsquoameacutenagement (CEREMA) qui a activement participeacute agrave la reacutedaction du preacutesent rapport saufpour les propositions qui concernaient directement le CEREMA lui-mecircme
La mission avec lrsquoappui du CEREMA a organiseacute
bull un seacuteminaire le 9 septembre 2015 dont les actes ont eacuteteacute publieacutes seacutepareacutement par leCGEDD2
1 Un glossaire des sigles et des acronymes figure en annexe 7
2 laquo Vers une politique de gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales les eacuteclairages de la recherche raquo CGEDD 2015teacuteleacutechargeable gratuitement au lien httpwwwcgedddeveloppement-durablegouvfrvers-une-politique-de-gestion-integree-des-eaux-a2220html
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bull une eacutetude de parangonnage conduite par la DAEI sur les politiques de gestion des eauxpluviales conduites par 6 autres Eacutetats-membres de lrsquoUnion Europeacuteenne
bull des eacutechanges avec la commission laquo assainissement raquo de lrsquoassociation scientifique ettechnique pour lrsquoeau et lrsquoenvironnement (ASTEE) le 23 avril 2015 et le 22 novembre2016 ainsi qursquoavec le groupe laquo hydrologie urbaine raquo commun de lrsquoASTEE et de la socieacuteteacutehydrotechnique de France (SHF) le 19 feacutevrier 2016 et une contribution reccedilue de laFNCCR issue drsquoune reacuteunion de ses adheacuterents tenue le 8 septembre 2015
bull une eacutetude du CEREMA qui portait sur les strateacutegies de 20 collectiviteacutes particuliegraverementinvesties sur la question des eaux pluviales qui a eacuteteacute publieacutee3 et nrsquoest pas reprise ici
bull une eacutetude des coucircts de 20 services de gestion drsquoeaux pluviales conduite par leCEREMA agrave lrsquooccasion de la preacutesente mission qui figure au rapport de diagnostic
bull 7 tables rondes theacutematiques qui ont eacuteteacute lrsquooccasion de rencontrer les acteurs locaux et defaire le point des deacutemarches qursquoils avaient engageacutees au-delagrave de leurs theacutematiques dereacutefeacuterence
bull Paris (8 juin 2015) laquo Objectifs compeacutetences gouvernance agrave lrsquoeacutechelon local raquo
bull Lyon (18 septembre 2015) laquo Grandes opeacuterations drsquoameacutenagement raquo
bull Paris (9 novembre 2015) laquo Infrastructures interurbaines raquo
bull Nantes (21 septembre 2015) laquo Eacutecoquartiers urbanisme reacuteglementaire raquoassocieacutee agrave une visite de la plate-forme AQUASIM du CSTB
bull Bordeaux (4 novembre 2015) laquo Gestion coucircts et financements des servicespublics raquo
bull Montpellier (17 novembre 2015) laquo Performance des techniques alternativesinondations raquo
bull Marseille (17 deacutecembre 2015) laquo Inondations ruissellement coordination eauxpluviales - GEMAPI raquo
bull une enquecircte conduite par le CEREMA aupregraves des services de police des eaux sur lesdoctrines locales drsquointerpreacutetation et lrsquoexercice de la police de lrsquoeau pour la rubrique2150 relative aux eaux pluviales
Les acteurs rencontreacutes ont ainsi eacuteteacute nombreux Ils ont eacuteteacute extrecircmement disponibles et onttransmis agrave la mission de nombreuses contributions ce qui teacutemoigne de lrsquoampleur de leursattentes La liste figurant en annexe 6 ne preacutetend pas ecirctre exhaustive Nicolas Forray TheacuteregravesePerrin et Michegravele Rousseau ainsi que Thierry Galibert et Gilles Pipien du CGEDD ont apporteacuteleurs commentaires eacuteclaireacutes agrave plusieurs eacutetapes de la reacuteflexion et doivent ecirctre ici toutparticuliegraverement remercieacutes
Des eacutechanges intermeacutediaires approfondis ont par ailleurs eacuteteacute conduits aux eacutetapes-cleacutes avec lesdirections drsquoadministration centrale et des contributions leur ont eacuteteacute apporteacutees par la mission encours de route concernant des questionnements particuliers de celles-ci
Un rapport de diagnostic et un rapport de propositions
Il ne srsquoagit pas de paraphraser ici les nombreux et excellents ouvrages de reacutefeacuterenceexistant sur le sujet
La mission souhaite saluer la qualiteacute de nombreux ouvrages largement diffuseacutes qui ontlrsquoobjectif drsquointeacutegrer les nombreuses dimensions de ces probleacutematiques complexes Ils sontsouvent drsquoune ampleur consideacuterable Les principales reacutefeacuterences auxquelles la mission engage
3 Nathalie Le Nouveau Deroubaix J-F Gerolin A Kerlocrsquoh B Ramier D Gradel O Ruperd Y Meacuteneacutetrieux C LeMitouard E Correa E Dulac E Hautbois O Ganne M Soyer M Tardivo B (2016) laquo Politiques territoriales degestion des eaux pluviales les ressorts reacuteglementaires mobiliseacutes par 20 collectiviteacutes en France raquo Confeacuterenceinternationale NOVATECH 2016 28 juin ndash 1er juillet 2016 Lyon 10 p En ligne httpdocumentsirevuesinistfrhandle204260366
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le lecteur agrave se reacutefeacuterer ici sont reacutecapituleacutees en annexe 2 La mission nrsquoa donc pas entrepris deparaphraser ces exposeacutes complets et nrsquoa traiteacute que des questions directement neacutecessaires agraveson diagnostic
Le chapitre 1 du preacutesent rapport preacutesente une synthegravese des analyses conduites par la missionCelles-ci sont deacuteveloppeacutees dans un rapport de diagnostic auquel renvoie ce premier chapitreCe rapport de diagnostic est lui-mecircme formeacute de quatre chapitres et de nombreuses annexes quireacuteunissent notamment divers travaux de chiffrage conduits par la mission les analyses destextes et doctrines locales qui les interpregravetent un parangonnage europeacuteen et international etdes exemples de bonnes pratiques
Le chapitre 2 trace les grandes lignes drsquoune mobilisation de lrsquoensemble des acteurs dans les dixprochaines anneacutees La mission propose drsquoinstaurer une laquo deacutecennie des eaux pluviales raquo plusexplicitement un laquo plan drsquoaction partenarial 2017-2026 pour la reacuteduction de la pollution partemps de pluie et des dommages du ruissellement et pour la valorisation de la preacutesence delrsquoeau en ville raquo
Les outils existants peuvent ecirctre mieux mobiliseacutes Les actions preacuteconiseacutees par la mission dansce cadre sont preacutesenteacutees au chapitre 3
La mission est cependant convaincue que le cadre reacuteglementaire actuel et les outils existantsdrsquoaction publique sont largement perfectibles La compeacutetence aveacutereacutee dans ces domaines desservices des grandes collectiviteacutes locales notamment des meacutetropoles permet drsquoenvisager unenouvelle logique de lrsquoexercice de la police de lrsquoeau et une nouvelle reacutepartition des rocircles entrelrsquoEacutetat et les collectiviteacutes Concernant les questions eacuteconomiques et financiegraveres la missionayant constateacute les eacutechecs des tentatives multiples anteacuterieures propose de corriger certainsdeacutefauts des systegravemes actuels et drsquoouvrir aussi largement que possible la panoplie des solutionsoffertes aux collectiviteacutes Il est utile de clarifier la responsabiliteacute des collectiviteacutes plusieurssceacutenarios drsquoorganisation de ces compeacutetences sont discuteacutes Ces propositions sont preacutesenteacuteesau chapitre 4
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1 Synthegravese du diagnostic
Le preacutesent chapitre reacutesume le rapport de diagnostic et ses annexes ougrave lrsquoon trouvera leseacuteleacutements de justification de ces constats le deacutetail des dispositifs des explications deacutetailleacuteesdes reacutefeacuterences internationales et des exemples4
Ce chapitre deacutecrit (sect 11) le champ couvert par le rapport les liens entre les eaux pluviales et deruissellement et introduit les trois grands enjeux de la reacuteflexion
Il aborde successivement les eaux du quotidien en ville (sect 12) et la restauration des milieuxnaturels (sect 13) Les pratiques des collectiviteacutes locales les divers outils dont elles disposent etles avanceacutees de la recherche dans ces domaines sont preacutesenteacutes au sect 14
Le ruissellement les risques drsquoinondation et les politiques de preacutevention le sont au sect 15
Le sect 16 traite des principaux outils juridiques et reacuteglementaires et le sect 17 de lrsquoinformation et dela participation du public Le sect 18 deacutecrit les difficulteacutes de financement de ces politiques
La conclusion en sect 19 reformule ces diagnostics selon une grille drsquoanalyse plus transversale
11 Enjeux majeurs
111 Eaux pluviales et de ruissellement clarifier les deacutefinitions
Les eaux dites laquo pluviales raquo sont deacutefinies ici comme la partie de lrsquoeacutecoulement qui estlaquo geacutereacutee raquo par des dispositifs deacutedieacutes (infiltration stockage collecte transport traitementeacuteventuel) elles interagissent en permanence avec les eaux souterraines et les autresreacuteseaux
Les eaux dites laquo de ruissellement raquo sont deacutefinies ici non pas agrave partir drsquoun processusphysique drsquoeacutecoulement sur une surface mais comme la partie de lrsquoeacutecoulement qui nrsquoestpas laquo geacutereacutee raquo par des dispositifs deacutedieacutes
Ainsi deacutefinies les eaux de ruissellement srsquoeacutecoulent pour partie en surface et empruntent enparticulier les rues Elles transportent de nombreux macro-deacutechets et sont parfois drsquoune forteturbiditeacute jusqursquoagrave constituer des laves torrentielles Une part chemine dans le sous-sol (zone ditenon satureacutee trancheacutees et conduites voire meacutetro) Elles se stockent et se deacutestockent ensituation de fortes pluies non seulement dans le sol mais aussi en surface (zones inondeacutees) etdans le sous-sol (parkings caves)
Eaux pluviales et eaux de ruissellement sont les deux facettes drsquoune mecircme et seule eau quicircule sous sur et agrave travers la ville5
4 Comme les renvois au rapport de diagnostic auraient eacuteteacute neacutecessaires tout au long de ce chapitre ils ont eacuteteacute omispour ne pas alourdir la preacutesentation Les reacutedacteurs espegraverent que le lecteur y trouvera facilement les eacuteleacutementsdrsquoeacuteclaircissement et de justifications deacutetailleacutees
5 Leur distinction est drsquoautant plus difficile qursquoelles srsquoalimentent reacuteciproquement drsquoamont en aval Il serait souhaitableagrave terme drsquoabandonner la notion drsquoeaux de ruissellement qui est source de malentendus On pourrait ainsi deacutesignerpar laquo eaux pluviales raquo lrsquoensemble de ces deux notions et parler ensuite drsquo laquo eaux maicirctriseacutees raquo ou laquo eaux geacutereacutees raquoet drsquo laquo eaux en excegraves raquo quand on souhaite les distinguer Le preacutesent rapport nrsquoa pas franchi ce pas par souci decoheacuterence avec les usages courants et les expressions existantes
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112 Territoires concerneacutes
La gestion des eaux pluviales et de ruissellement telle qursquoelle est abordeacutee dans le preacutesentrapport concerne
bull les territoires impliqueacutes dans la formation drsquoeacutecoulements suffisamment brefs apregraves leseacutepisodes pluvieux pour ne pas consideacuterer que leur lieu de propagation occasionnelle(fosseacutes vallons secs voirie ou autres) constitue un cours drsquoeau
bull par souci de coheacuterence spatiale les territoires draineacutes par des ruisseaux et petits coursdrsquoeau contigus dont les bassins versants sont de mecircme eacutechelle que ces territoires et quireacuteagissent aux preacutecipitations dans des deacutelais similaires Les parties rurales de cesterritoires soint concerneacutees au mecircme titre que les parties urbaniseacutees ou depeacuteriurbanisation mecircme si la reacuteflexion est principalement deacutedieacutee aux territoirescomportant une partie urbaniseacutee significative
En revanche elle ne concerne pas les bassins versants drsquoune taille significativement supeacuterieureagrave ces territoires dont les cours drsquoeau peuvent ecirctre consideacutereacutes comme les laquo traversant raquo
113 Trois enjeux dont lrsquoimportance relative est diffeacuterente selon lescirconstances
Le rapport traite de trois grands enjeux qui ne sont pas importants dans les mecircmescirconstances
bull les eaux pluviales et le ruissellement comme ressource usages par reacutecupeacuterationdrsquoeau de pluie biodiversiteacute et zones humides paysage et reacutecreacuteation notamment durantles saisons chaudes et segraveches (eacuteteacute dans lrsquohexagone) Les besoins drsquoeacutevapotranspirationde la veacutegeacutetation et de rafraicircchissement de lrsquoespace urbain ou de reacutecreacuteation aquatiquesont alors plus importants et ces usages viennent en concurrence avec les besoinsagricoles(sect 12)
bull les eaux pluviales et le ruissellement comme vecteur de pollution lessiveacutee sur leterritoire se traduisant par des rejets dans les milieux reacutecepteurs (sect 13) Il srsquoagit dessituations de pluies ordinaires Souvent la question est sans grande conseacutequence quandles deacutebits des riviegraveres sont importants (peacuteriode hivernale dans lrsquohexagone) mais estcritique en peacuteriode drsquoeacutetiage Ce sujet concerne donc quelques jours ou dizaines de jourstous les ans
bull les eaux pluviales et le ruissellement comme facteur drsquoinondation quand les fluxdeacutepassent les capaciteacutes drsquoeacutecoulement des systegravemes preacutevus pour ceux-ci et perturbentles activiteacutes humaines (15) Crsquoest geacuteneacuteralement agrave partir de freacutequences deacutecennales queles problegravemes se posent mais ils changent de nature par paliers avec lrsquoampleur despreacutecipitations Les autres enjeux srsquoeffacent en situation de pluies exceptionnelles devantla preacuteservation des vies des biens et des activiteacutes
Les trois enjeux des eaux pluviales et de ruissellement se reacutevegravelent avec des freacutequencesdiffeacuterentes les ressources (enjeu quotidien) le deacuteversement de la pollution (enjeu dutemps de pluie) et les inondations (enjeu des situations rares et extrecircmes)
12 Eaux pluviales une ressource pour la biodiversiteacute et un moyen de lutte contre les icirclots de chaleur qui commencent agrave ecirctre pris en compte
Les ameacuteniteacutes urbaines procureacutees par lrsquoeau en ville (climat paysage reacutecreacuteation) et par labiodiversiteacute qursquoelle permet conduisent agrave se preacuteoccuper depuis peu de la ressource de sarareteacute de sa preacuteservation et de son emploi Or les ressources disponibles et le fonctionnementhydrologique sont beaucoup moins eacutetudieacutes agrave lrsquoeacutechelle des bassins urbaniseacutes qursquoagrave celle desgrands bassins-versants
Le changement climatique aura des effets preacutevisibles marqueacutes en France meacutetropolitaine sur lesressources en eau Il est susceptible par la compeacutetition drsquoaccegraves aux ressources qursquoil susciteranotamment avec lrsquoagriculture drsquoaffecter le deacuteveloppement des strateacutegies de renforcement de labiodiversiteacute en ville et de rafraicircchissement en peacuteriode de canicule dont il renforce pourtant lui-
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mecircme lrsquointeacuterecirct Il faut degraves agrave preacutesent prendre en compte ces contraintes en optimisant lesdispositifs dans le sens de la plus grande eacuteconomie possible de ressource
Le Conseil drsquoEacutetat a eacutemis en 2010 lrsquoideacutee que des recettes pouvaient ecirctre utilement tireacutees par lescollectiviteacutes ou par deacuteleacutegation leurs opeacuterateurs par la vente des eaux collecteacutees par temps depluie par le service de gestion des eaux pluviales urbaines consideacutereacute comme un fournisseurdrsquoeau agrave diffeacuterents usages Cette piste semble cependant ne pas ecirctre agrave lrsquoeacutechelle des enjeux dufinancement de ces services
13 Eaux par temps de pluie vecteurs de pollution
131 Une part importante de la pollution nrsquoest pas rejeteacutee par lesstations drsquoeacutepuration mais en amont de celles-ci par temps depluie
Les enjeux de la pollution urbaine notamment pour la conformiteacute aux directives europeacuteennesse deacuteplacent des eaux useacutees vers les eaux pluviales crsquoest sur ces derniegraveres qursquoil faudra dansles prochaines anneacutees concentrer les efforts
En effet lrsquoameacutelioration du traitement des eaux useacutees collecteacutees par temps sec reacutevegravelemaintenant lrsquoimportance des rejets de temps de pluie y compris pour les paramegravetres les plusclassiques de la pollution La part principale de cet enjeu concerne les reacuteseaux dits unitaires ougraveeaux pluviales et eaux useacutees sont meacutelangeacutees Cependant bien peu de reacuteseaux seacuteparatifs sontexempts drsquoentreacutees drsquoeaux useacutees les rejets des reacuteseaux laquo seacuteparatifs pluviaux raquo du faitnotamment de ces meacutelanges doivent eacutegalement ecirctre pris en consideacuteration
Les eaux pluviales et de ruissellement sont par ailleurs les vecteurs drsquoune part preacutepondeacuterantede certains micropolluants dont des substances dangereuses prioritaires pour lesquelles deseacutecheacuteances et des objectifs de reacuteduction preacutecis ont eacuteteacute fixeacutes
Ces rejets ne peuvent ecirctre quantifieacutes que par des mesures dites drsquoautosurveillance Pour lesdeacutebits et les freacutequences de deacutebordement lrsquoeacutetude comparative reacutealiseacutee par le bureau Milieu LTDpour le compte de la commission europeacuteenne preacutesenteacute en annexe du diagnostic deacutetailleacute montreque la France nrsquoeacutetait pas en 2015 parmi les pays ou les reacutegions les plus avanceacutes dans cedomaine (Royaume-Uni Danemark Wallonie Allemagne Irlande Pologne) et que des effortssignificatifs restent agrave accomplir pour rejoindre ce peloton de tecircte Les donneacutees sont encore plusinsuffisantes pour les flux de polluants laquo classiques raquo (DBO DCO) porteacutes par cesdeacuteversements Les informations restent extrecircmement pauvres pour les substancesdangereuses notamment les meacutetaux lourds et les hydrocarbures aromatiques polycycliques(HAP)
132 Les directives europeacuteennes induisent implicitement descontraintes fortes sur les rejets de temps de pluie
La directive laquo eaux reacutesiduaires urbaines raquo6 deacutefinit celles-ci7 comme laquo les eaux meacutenagegraveresuseacutees ou le meacutelange des eaux meacutenagegraveres useacutees avec des eaux industrielles useacutees etoudes eaux de ruissellement raquo et preacutevoit leur collecte et leur traitement jusqursquoaux eacuteveacutenementsdits laquo exceptionnels raquo La performance globale des systegravemes drsquoassainissement(raccordement collecte transport deacuteversements et traitement) incluant les deacuteversements detemps de pluie constitue deacutesormais avec la pollution agricole diffuse et la morphologie descours drsquoeau les principaux deacutefis pour reacutepondre aux objectifs europeacuteens
6 Directive 91271CEE du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux urbaines reacutesiduaires
7 La transposition en droit franccedilais de la directive a conserveacute le terme drsquoeaux useacutees pour ce qui aurait ducirc depuis ecirctrequalifieacute drsquoeaux reacutesiduaires urbaines
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La directive cadre sur lrsquoeau8 (DCE) et directive-cadre plus reacutecente sur la strateacutegie milieuxmarins 200856CE (DCSMM) eacutetablissent des objectifs pour mettre fin agrave la deacuteteacuterioration delrsquoeacutetat des masses drsquoeau de lrsquoUnion europeacuteenne et parvenir au bon eacutetat ou au bon potentiel desriviegraveres lacs et eaux souterraines et des eaux marines
Avec une premiegravere eacutecheacuteance en 2021 la DCE impose la reacuteduction des rejets de substancesdites substances dangereuses Cela concerne en particulier les substances dangereusesprioritaires (SDP) qui sont persistantes bioaccumulables et toxiques et des substances de laliste 1 de la directive 200611CE laquo concernant la pollution causeacutee par certaines substancesdeacuteverseacutees dans le milieu aquatique de la Communauteacute raquo dont une part est transporteacutee par leseaux pluviales
La gestion des eaux pluviales est notamment concerneacutee par les objectifs de reacuteduction decertaines substances dangereuses et ceci degraves lrsquoeacutecheacuteance 2021 pour les HAP et dans unemoindre mesure pour les produits phytosanitaires Crsquoest essentiellement une question demaicirctrise de la pollution agrave la source et de restriction drsquousage auxquels les systegravemes de gestion agravela parcelle peuvent contribuer
Comme crsquoest deacutejagrave le cas sur le littoral lrsquoaffichage drsquoambitions embleacutematiques de baignade enriviegravere (par exemple agrave lrsquooccasion de la candidature de Paris pour accueillir les Jeux Olympiquesen 2024) peut faire du respect de la directive baignade la contrainte europeacuteenne la pluspreacutegnante pour les rejets drsquoeaux pluviales en riviegravere
Atteindre le bon eacutetat eacutecologique des masses drsquoeau suppose de reacuteduire sensiblementlrsquoensemble des flux de pollutions deacuteverseacutees par temps de pluie
133 Les risques de non-atteinte des objectifs sont mal cerneacutes
Crsquoest dans les dix derniegraveres anneacutees agrave peine que les directives europeacuteennes sont apparuescomme contraignantes pour le temps de pluie dans lrsquoesprit de nombre de collectiviteacutes Lesenjeux lieacutes aux objectifs de la DERU et de la DCE se sont alors superposeacutes entraicircnant unecertaine confusion dans les esprits notamment ceux des eacutelus sur la nature des enjeux propresagrave chacune Les preacutecisions techniques neacutecessaires nrsquoont eacuteteacute expliciteacutees au plan national quereacutecemment par une note technique en date du 7 septembre 2015
Il nrsquoexiste pas aujourdrsquohui au plan national une analyse globale des risques de non-conformiteacuteune fois assureacutee la conformiteacute laquo station raquo ERU au regard de ces deux enjeux qui vont dominerles deacutepenses agrave venir
bull conformiteacutelaquo systegravemes drsquoassainissement raquo assurer la performance de collecte et detraitement des ERU
bull conformiteacute DCE atteindre le bon eacutetat des masses drsquoeau concerneacutees
La mission a collecteacute les eacutetudes disponibles mais nrsquoy a pas trouveacute la reacuteponse agrave la question quels sont les investissements prioritaires agrave preacutevoir agrave court et moyen terme pour la mise auxnormes correspondant au respect de la DERU et de la DCE
8 Directive 200060CE du 23 octobre 2000 eacutetablissant un cadre pour une politique communautaire dans le domainede leau
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14 Pratiques de collectiviteacutes locales une mutation loin drsquoecirctre aboutie
141 Strateacutegies drsquoameacutenagement et drsquoeacutequipement
Les collectiviteacutes ont deacuteveloppeacute des strateacutegies drsquoameacutenagement urbain qui ont fortement eacutevolueacuteau cours des derniegraveres deacutecennies Les infrastructures urbaines participant agrave la gestion des eauxpluviales sont le produit dune histoire complexe Leurs eacutevolutions traduisent les strateacutegiessuccessives adopteacutees pour geacuterer lrsquoaccroissement des eacutecoulements reacutesultant delrsquoimpermeacuteabilisation des sols Le socle conceptuel est agrave preacutesent mature diffusion destechniques dites alternatives passage de la seule preacuteoccupation des eacuteveacutenements extrecircmes agraveune approche par niveaux de services moduleacutes selon lrsquoimportance de la pluie inteacutegration dansle cycle urbain de lrsquoeau nouveaux usages des eaux pluviales et des infrastructures associeacuteesLrsquoamplification de la contribution de la gestion des eaux pluviales agrave la mutation vers des villesdurables se traduit par des ouvrages et ameacutenagements multi-fonctionnels qui posent auxcollectiviteacutes des questions nouvelles particuliegraverement en termes de gestion patrimoniale
1411 Du laquo tout-agrave-lrsquoeacutegout raquo aux techniques dites alternatives
Ces derniegraveres anneacutees les dispositifs se sont diversifieacutes notamment pour srsquoadapter auxexigences de densification urbaine toitures veacutegeacutetaliseacutees parkings permeacuteables cuves dereacutecupeacuteration des eaux de pluie double-fonctions jardin de pluie etc La qualification desperformances hydrologiques de ces dispositifs agrave diffeacuterentes eacutechelles temporelles donnent lieuactuellement agrave plusieurs programmes de recherche et deacuteveloppement Pour un moindre impactsur le cycle de lrsquoeau ces eacutevolutions visent agrave reacutetablir la hieacuterarchie naturelle de la seacutequenceERC (eacuteviter-reacuteduire-compenser) pour lrsquoimpermeacuteabilisation alors que lrsquohistoire avait plutocirctinverseacute lrsquoordre de ces facteurs Des collectiviteacutes se sont engageacutees dans des travaux dedeacutebranchement (deacuteconnexion) voire de deacutesimpermeacuteabilisation Les ouvrages de gestion agrave lasource des eaux pluviales ont donneacute lieu au deacuteveloppement drsquoun secteur drsquoactiviteacuteseacuteconomiques avec aujourdrsquohui une offre de produits abondante qui continue agrave se diversifier revecirctements permeacuteables produits creux en beacuteton structures alveacuteolaires ultra-leacutegegraverescaniveaux filtrants dispositifs de deacutecantation
Deux grandes doctrines se sont imposeacutees historiquement
La doxa laquo reacuteseaux seacuteparatifs raquo eacutetait assez simple eacuteviter autant que possible les meacutelangesdrsquoeaux useacutees et drsquoeaux pluviales en deacuteveloppant les reacuteseaux seacuteparatifs ougrave crsquoest possible Lesstations drsquoeacutepuration traitant des eaux agrave charge de pollution plus stable et plus concentreacuteesfonctionneraient mieux et agrave moindre coucirct et les eaux pluviales pas trop chargeacutees en pollutionpourraient ecirctre deacuteverseacutees au milieu sans traitement Ces eacuteconomies eacutetaient censeacuteescompenser les efforts drsquoinvestissement et drsquoentretien suppleacutementaires dus au double reacuteseau Lareacutealiteacute a eacuteteacute que cette seacuteparation des flux eacutetait souvent tregraves imparfaite (fuites raccordementserroneacutes etc) Srsquoil fallait un jour des traitements eacutelaboreacutes des eaux pluviales seacuteparatives celamettrait en cause cette logique
La doxa laquo techniques alternatives raquo qui a suivi a pour but de minimiser reacuteseaux et stationsde traitement moins de flux collecteacute en pluvial crsquoest moins de souci en aval dans tous les caset pour tous les reacuteseaux Son deacuteveloppement permet de minimiser les impacts toutes leseacutetudes le montrent cette strateacutegie va dans le bon sens Mais aussi volontariste soit-elle ellenrsquoa cependant pas permis sauf cas particuliers de reacuteduire significativement les flux sortants dusystegraveme urbain par temps de pluie Au mieux est-on parvenu agrave contrecarrer les effetsdrsquoaccroissement de ces flux issus de lrsquoaugmentation de population de lrsquourbanisation et deseacutequipements qui en reacutesultent9
9 Il nrsquoexiste pas aujourdrsquohui drsquoapproche statistique fiable de lrsquoimpermeacuteabilisation des sols au niveau national qui soitadapteacutee agrave la question des eaux pluviales et de ruissellement Les donneacutees publieacutees concernant lrsquoartificialisation dessols qui ont un autre objet font lrsquoobjet drsquointerpreacutetations souvent erroneacutees comme des donneacuteesdrsquoimpermeacuteabilisation
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1412 Des pratiques tregraves diffeacuterentes et bien des reacuteticences
Les techniques dites alternatives se sont largement deacuteveloppeacutees en France et le deacutebat nrsquoestplus aujourdrsquohui de passer drsquoune culture du laquo tout tuyaux raquo agrave la culture laquo pas tout au reacuteseaumecircme lentement raquo Les initiatives de deacuteconnexion (laquo hors des reacuteseaux volontairement raquoencourageacutees par les agences de lrsquoeau restent pour lrsquoinstant encore peu deacuteveloppeacutees Lrsquoideacuteeque laquo densiteacute forte et foncier rare et cher entraicircnent la neacutecessiteacute de bassins enterreacutes raquo resteancreacutee dans de nombreux esprits notamment dans le Sud-Est de la France Pourtant lestechniques agrave lrsquoair libre (y compris les toits et parois veacutegeacutetaliseacutes les jardins etc) sont largementpreacutefeacuterables ne serait-ce que pour des raisons drsquoexploitation et de controcircle Elles apporteraientcertainement dans ces territoires une partie des reacuteponses utiles mecircme si les volumes depreacutecipitations y sont bien supeacuterieurs agrave drsquoautres reacutegions
1413 Les niveaux de service et leur utilisation
Pour traduire lrsquoeacutevolution des objectifs de gestion des eaux pluviales prendre en compte lestransformations du systegraveme urbain et satisfaire des exigences de performances le reacutefeacuterentiellaquo La ville et son assainissement raquo eacutediteacute par le Certu et le MEDD en 2003 a introduit la notionde niveaux de service10 agrave lrsquoimage drsquoautres domaines ougrave ils sont pratiqueacutes depuis longtemps(viabiliteacute hivernale etc) Elle repose sur
bull lrsquoexplicitation des services rendus
bull leur hieacuterarchisation selon les conditions pluviomeacutetriques des pluies courantes(niveau N1) aux pluies exceptionnelles (niveau N4)
bull une adaptation aux enjeux locaux (sensibiliteacute des milieux naturels et de leurs usagesvulneacuterabiliteacute urbaine aux inondationshellip)
Les deacutemarches de mise en œuvre des niveaux de services tels qursquoils eacutetaient proposeacutes par leguide MEDDE-CERTU de 2003 nrsquoont pas eacuteteacute aussi nombreuses qursquoespeacutereacute Des simplificationssemblent possibles au vu de lrsquoexpeacuterience de ceux qui srsquoy sont engageacutes Une strateacutegie visant agraveune totale homogeacuteneacuteiteacute des freacutequences de satisfaction des niveaux de service sur lrsquoensembledrsquoune agglomeacuteration nrsquoest geacuteneacuteralement pas reacutealiste Il est preacutefeacuterable de srsquoattacher agrave releverprogressivement la satisfaction de ces niveaux de service en tenant compte des circonstancespropres agrave chaque secteur et drsquoagir si possible lagrave ougrave les enjeux sont les plus forts
1414 Ville permeacuteable ville-eacuteponge ville reacutesiliente
Ces reacuteflexions se prolongent dans les ideacutees de laquo ville-eacuteponge raquo (Figure 1) forgeacutees en Chine etpar le slogan laquo the future will not be dry raquo lanceacute par lrsquouniversiteacute de Washington11
10 Certu MEDD (2003) La ville et son assainissement principes meacutethodes et outils pour une meilleure inteacutegrationdans le cycle de lrsquoeau
11 Voir lrsquoouvrage reacutecent laquo Sponge city water resource management Ville permeacuteable lrsquoeau ressource urbaine raquoavant-propos de Sophie Barbaux ICI ed 2015 Eyrolles 2016
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La repreacutesentation symbolique de la ville-eacuteponge mecircme si elle est peu opeacuterationnelle et peutconduire agrave bien des confusions constitue un cadre approprieacute pour partager positivement lesobjectifs avec lrsquoensemble des acteurs concerneacutes et notamment de la population surmonter lesreacuteticences sur lrsquoinfiltration des eaux urbaines et elle complegravete utilement les messagesconcernant les ameacuteniteacutes tireacutees de la preacutesence agrave lrsquoair libre de lrsquoeau en ville
1415 Gestion patrimoniale des systegravemes trop complexes et trop reacutepartis pour ecirctre maicirctriseacutes par les seuls acteurs publics
Les diffeacuterentes strateacutegies mises en œuvre successivement dans les agglomeacuterations ont conduitagrave la constitution drsquoun systegraveme de plus en plus complexe de gestion des eaux pluviales Laconnaissance du patrimoine public est en retard pour les systegravemes de gestion des eauxpluviales par rapport agrave lrsquoeau potable et aux eaux useacutees Le deacuteveloppement des ouvrages degestion agrave la source pose aux collectiviteacutes des questions nouvelles de connaissance decontrocircle drsquoentretien de maintenance et de gestion patrimoniale
Un effort cibleacute et hieacuterarchiseacute de connaissance des ouvrages priveacutes est indispensable Du fait dunombre des installations priveacutees chercher agrave connaicirctre et agrave suivre individuellement les pluspetits de ces ouvrages est hors de porteacutee et sans utiliteacute eacutevidente La surveillance du reacuteseau doitpermettre en cas de dysfonctionnement constateacute drsquoengager des deacutemarches cibleacutees adapteacuteesau traitement des difficulteacutes rencontreacutees La reprise dans le patrimoine public des principauxouvrages priveacutes ne saurait ecirctre encourageacutee mais elle constitue dans certains cas le seulmoyen pratique pour eacuteviter que des ouvrages strateacutegiques ne tombent en deacutesheacuterence en cecas il est souhaitable de lrsquoanticiper pour la neacutegocier dans les meilleures conditions
Les ouvrages publics multifonctionnels neacutecessitent une clarification des organisations en chargede leur gestion et de leur entretien (voiries espaces verts assainissement autres)Lrsquoambiguiumlteacute conduisant le plus souvent agrave un deacuteficit de gestion ou parfois au contraire agrave unemultipliciteacute drsquointerventions Des services plus inteacutegreacutes et clairement responsabiliseacutes sontindispensables Plus drsquoefficaciteacute suppose de simplifier lrsquoorganisation des compeacutetences entre lescommunes et les intercommunaliteacutes et de deacutecloisonner les services techniques
142 Une recherche dynamique et pluridisciplinaire passer deshappy fews agrave la geacuteneacuteralisation des pratiques
En France lrsquohydrologie urbaine a donneacute lieu agrave la structuration drsquoune communauteacute scientifique ettechnique agrave partir des anneacutees 1970 peacuteriode agrave laquelle des besoins opeacuterationnels deconnaissances meacutethodes et outils ont eacutemergeacute Cette communauteacute scientifique srsquoest mobiliseacutee
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Figure 1 laquo The Sponge City raquo The Washington University 2014
pour eacuteclairer la mission du CGEDD Le seacuteminaire organiseacute le 9 septembre 2015 dans ce cadrea rassembleacute une centaine de personnes
Cette recherche est aujourdrsquohui largement pluridisciplinaire et montre un reacuteel dynamisme
Lrsquoappel agrave projets laquo Innovation et changements de pratiques micropolluants des eauxurbaines raquo organiseacute par le MEEM lrsquoOnema et les agences de lrsquoeau marque la reacuteaffirmation drsquounprogramme feacutedeacuterateur mettant en reacuteseau agrave lrsquoeacutechelle nationale treize projets laureacuteats lesacteurs institutionnels les eacutequipes les collectiviteacutes associeacutees au travers notamment deseacuteminaires deacutedieacutes12
Ce bilan flatteur drsquoune communauteacute scientifique et technique ayant une vision inteacutegreacutee desenjeux ne concerne cependant qursquoune vingtaine de grandes agglomeacuterations pour lrsquoessentieldes meacutetropoles Cette communauteacute active reste encore relativement isoleacutee des ameacutenageursdes urbanistes et des gestionnaires drsquoinfrastructures en dehors des acteurs directs de la gestiondes eaux pluviales
Les deacutemarches de niveaux de service lanceacutees en 2003 sont resteacutees cantonneacutees agrave quelquesgrandes collectiviteacutes Les collectiviteacutes de moins de 50 000 voire de 100 000 habitants nesemblent pas disposer de moyens suffisants pour acceacuteder agrave ce niveau de techniciteacute Elles secontentent souvent de deacutemarches plus classiques bien que celles-ci soient plus coucircteuses etmoins approprieacutees Les concepts sont parfois perccedilus comme trop theacuteoriques Malgreacute denombreux efforts la demande drsquooutils et de guides plus simples reste entiegravere
La mission propose dans le rapport de diagnostic diverses simplifications et des pistes pour unemeilleure adaptation de ces reacutefeacuterentiels aux reacutealiteacutes sans en modifier lrsquoeacutetat drsquoesprit geacuteneacuteral
143 Eacutetablir une strateacutegie reacutealiste drsquoinvestissement une neacutecessiteacutepour progresser
Les directives europeacuteennes sont deacuteterminantes pour les arbitrages des acteurs concernantleurs investissements dans un contexte ougrave les ressources financiegraveres sont contraintes
La strateacutegie drsquoaction semblerait a priori devoir deacutecouler drsquoune simple deacuteclinaison des directivespuis de la recherche des solutions techniques les mieux adapteacutees du chiffrage de ces solutionset de la mise en regard des moyens financiers neacutecessaires
Par la faccedilon dont les objectifs des directives sont formuleacutes les aleacuteas climatiques jouent un rocirclesignificatif dans le constat de conformiteacute ou non-conformiteacute Les strateacutegies de mises enconformiteacute ne peuvent donc assurer que le risque de non-conformiteacute en telle et telle date soitnul sauf agrave imaginer des dimensionnements peu reacutealistes13 Une reacuteelle deacuteclinaison de cesdirectives suppose de faire des choix organiseacutes dans le temps de risques de non-conformiteacuteqursquoil srsquoagit drsquoassumer (mecircme des strateacutegies tregraves coucircteuses ne peuvent apporter une certitudeabsolue drsquoecirctre conforme)
Il faut eacuteviter des deacutepenses curatives que les mesures preacuteventives rendront ensuite obsolegravetes la reacuteduction des micropolluants dans les produits et la maicirctrise agrave la parcelle des flux constituentagrave lrsquoeacutevidence la faccedilon vertueuse de traiter ce sujet Mais les mesures preacuteventives ainsi prises neporteront pas des reacutesultats suffisants et geacuteneacuteraliseacutes dans des deacutelais compatibles avec leseacutecheacuteances preacutevues par les directives
Les autres leviers disponibles et reacutealistes de la sphegravere de la gestion des eaux pluviales sont dudomaine de la gestion quantitative (maicirctrise agrave la parcelle et deacutesimpermeacuteabilisation techniquesdites alternatives stockage si possible agrave lrsquoair libre et eacutequipement des deacuteversoirs drsquoorage) Ilsdoivent permettre drsquoameacuteliorer sensiblement une situation de deacuteversement aujourdrsquohui
12 httpwwwonemafrLUTTE-CONTRE-LES-MICROPOLLUANTS
13 De nombreuses raisons poussent pourtant la chaicircne des acteurs concerneacutes (police de lrsquoeau maicirctres drsquoouvrageassistants agrave maicirctrise drsquoouvrage et maicirctres drsquoœuvre) agrave afficher des ambitions eacuteleveacutees pour minimiser ces risquesCes ambitions se traduisent par des deacutepenses auxquelles il est tregraves difficile ensuite de faire face et conduisent agraveafficher des calendriers de reacutealisation irreacutealistes Lrsquoeacutecart entre les ambitions afficheacutees et les reacutealisations induitensuite la perception drsquoun eacutechec mecircme quand des progregraves significatifs ont eacuteteacute enregistreacutes
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deacuteplorable Il est donc neacutecessaire de fixer des objectifs intermeacutediaires agrave cinq et agrave dix ans (desobjectifs de flux de deacuteversements par temps de pluie adapteacutes par agglomeacuterations et milieux) dechiffrer de faccedilon preacutecise les besoins correspondants (stockage gestion agrave la parcelle gestiondynamique ameacutelioration des reacuteseaux seacuteparatifs) et une hieacuterarchie drsquoactions de reacuteduction agrave lasource des eacutemissions de substances dangereuses qui porteront leurs effets agrave plus long termepuis que les acteurs se mobilisent de faccedilon deacutetermineacutee pour les mettre en œuvre et portentcette ambition adapteacutee aux reacutealiteacutes aupregraves des instances europeacuteennes
Ce travail conjoint et iteacuteratif de fixation drsquoobjectifs intermeacutediaires et de chiffrage des coucircts nrsquoestpas fait Il eacutetait tout agrave fait hors de la porteacutee de la mission drsquoy proceacuteder par elle-mecircme Soneacutetablissement suppose des choix explicites des pouvoirs publics et la mobilisation de moyensconseacutequents drsquoeacutetude Il est important qursquoil soit effectueacute dans le cadre de la preacuteparation desprochains programmes des agences de lrsquoeau Lrsquoeacutetablissement drsquoun cahier des charges-type deseacutetudes agrave conduire pour tenir compte agrave la fois de toutes les incertitudes de lrsquoeacutetablissement dudiagnostic de conformiteacute future pour des eacutecheacuteances deacutetermineacutees et des calendriers dereacutealisation des programmes de travaux paraicirct neacutecessaire pour eacuteviter de tels eacutecueils au-delagravedes documents interpreacutetatifs des arrecircteacutes-types Une proposition en ce sens est deacutetailleacutee enannexe du rapport de diagnostic
15 Eaux de ruissellement parent pauvre de la preacutevention des risques drsquoinondation
151 La tregraves forte variabiliteacute geacuteographique structure les enjeux etles besoins de connaissance
Les pluies ont une variabiliteacute qui domine la deacutetermination des ordres de grandeurs deseacutecoulements (Figure 2)
La connaissance de ces eacuteveacutenements pluvieux agrave des mailles de lrsquoordre du kmsup2 et des pas detemps de quelques minutes et la capaciteacute de les preacutevoir agrave des eacutecheacuteances de quelques heuresprogressent tregraves rapidement Ces eacutechelles de temps et drsquoespace sont parfaitement pertinentespour ces eacuteveacutenements et cela ouvre de nombreux espoirs drsquoameacutelioration opeacuterationnelle
Si la connaissance de la pluviomeacutetrie agrave des eacutechelles adapteacutees a deacutejagrave bien progresseacute et si lesreacuteseaux drsquoassainissement et drsquoeaux pluviales eux-mecircmes sont instrumenteacutes et modeacuteliseacutes dans
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Figure 2 Preacutecipitations (mm) horaires deacutecennales et journaliegraveres cinquantennales en France meacutetropolitaine Source Meacuteteacuteo-France 2014 Leacutegende et traceacutes simplifieacutes des contours ajouteacutes par la mission Attention les gammes chromatiques des deux graphiques sont opposeacutees
Pluies horaires de freacutequence deacutecennale Pluies journaliegraveres de freacutequence cinquantennale
200 agrave 400
gt400
100 agrave 200
lt100lt25
25 agrave 4040 agrave 55
gt7055 agrave 70
les plus grandes collectiviteacutes ces connaissances cantonneacutees aux reacuteseaux drsquoassainissementne reacutepond pas au besoin drsquohydromeacutetrie et de connaissance du fonctionnement hydrologique delrsquoensemble des eacutecoulements Cette compreacutehension hydrologique globale au-delagrave des reacuteseauxest en revanche difficile et insuffisante pour les bassins infeacuterieurs agrave 100 kmsup2 (surface de la villede Paris) notamment en milieu urbain
Les eaux de ruissellement peuvent emprunter une large gamme de cheminements tregravesdeacutependants de circonstances locales (localisation des preacutecipitations et particulariteacutestopographiques permanentes mais aussi temporaires du milieu urbain) Il est sans doute horsde porteacutee drsquoen faire une description qui permette drsquoen tirer des conseacutequences pratiques enmatiegravere de preacutevention Un certain nombre de tronccedilons de vallons secs de rues ou drsquoautresespaces sont cependant emprunteacutes ou inondeacutes par lrsquoeau lors de ces eacuteveacutenements drsquoune faccedilonplus preacutevisible Ils constituent ce que la mission propose de deacutenommer des laquo cheminementspreacutefeacuterentiels du ruissellement raquo ainsi que des laquo zones drsquoaccumulation preacutefeacuterentielle deseaux de pluie raquo la mission propose de concentrer les efforts de cartographie sur ceux-ci touten sachant que cela nrsquoeacutepuise pas la question
152 Changement climatique
Au-delagrave de la prise en compte habituelle au fur et agrave mesure de leur survenue des eacuteveacutenementsreacutecemment constateacutes dans la deacutefinition des aleacuteas hydrologiques les informations aujourdrsquohuidisponibles laissent supposer un risque drsquoaugmentation du nombre des occurrences deseacuteveacutenements de pluies intenses notamment dans le pourtour meacutediterraneacuteen Elles ne peuventqursquoinciter agrave renforcer la prise en compte de ces risques en reacuteduisant des niveaux devulneacuterabiliteacute qui sont drsquoores et deacutejagrave tregraves eacuteleveacutes dans le climat actuel Cela ne neacutecessite pas pourautant agrave ce stade une reacutevision des prescriptions de preacutevention ni des regravegles dedimensionnement des ouvrages visant agrave maicirctriser les eacutecoulements rapides en milieu urbaindans la mesure ougrave en tout eacutetat de cause une vision normative et homogegravene de ces niveaux deprotection se heurterait agrave la dispariteacute des situations et des marges de manœuvre accessiblespour reacuteduire cette vulneacuterabiliteacute Les connaissances se deacuteveloppant rapidement dans cedomaine un nouvel examen drsquoici cinq ans de cette question paraicirct neacutecessaire
153 Lrsquoexposition des biens et des personnes aux risquesdrsquoinondation par ruissellement
Les notions de ruissellement et de deacutebordement de cours drsquoeau eacutetant assez mal distingueacuteesles statistiques disponibles ne fournissent pas une mesure fiable des dommages constateacutes lieacutesspeacutecifiquement aux ruissellements Un eacuteveacutenement reconnu catastrophe naturellelaquo ruissellement raquo peut intervenir sur une tregraves large part du territoire Les zones de coteaux devignoble notamment en valleacutee du Rhocircne et le pourtour meacutediterraneacuteen concentrent une grandemajoriteacute des communes connaissant des deacuteclarations reacutecurrentes Les sinistres peuventconcerner des territoires vastes qui ne correspondent pas seulement avec les valleacutees desprincipaux cours drsquoeau (Figure 3)
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154 Les outils de preacutevention
Le dispositif franccedilais de preacutevention et de solidariteacute face aux catastrophes naturelles tel qursquoil aeacuteteacute conccedilu au sein du commissariat aux risques majeurs au deacutebut des anneacutees 1980 et qursquoil srsquoestensuite mise en œuvre notamment avec la loi Barnier srsquoarticule sur la compleacutementariteacute de deuxvolets impliquant lrsquoEacutetat
bull lrsquooutil prescriptif facteur de preacutevention srsquoimposant dans le cadre du droit de lrsquourbanismeaux nouvelles installations ou aux travaux modificatifs Les plans de preacutevention desrisques laquo ruissellement raquo sont peu freacutequemment reacutealiseacutes La plupart ont eacuteteacute motiveacutes parles ravinements de terres de coteaux drsquooccupation viticole Ils sont alors fondeacutesessentiellement sur la deacutesignation de trois types de zones (ruissellement thalwegsconcentrant les eacutecoulements temporaires zones drsquoaccumulation de lrsquoeau) Il serait utilemalgreacute la difficulteacute de cette deacutemarche de deacutevelopper des volets laquo ruissellement raquo desplans de preacutevention des risques drsquoinondation (PPRI) qui couvrent un plus grand nombrede communes Comme le rapport reacutecent CGEDD-IGA de retour drsquoexpeacuterience desinondations de mai-juin 2016 lrsquoa mis en avant les PPR ne sont pas pour le ruissellementplus encore que pour les deacutebordements de cours drsquoeau des outils commodes deprescriptions constructives Il manque un ensemble simple et standardiseacute deprescriptions constructives susceptibles de srsquoappliquer pour de tregraves grandes zones parexemple pour les zones dites laquo enveloppes des inondations exceptionnelles raquo
bull la solidariteacute nationale qui srsquoexprime agrave travers
bull un systegraveme drsquoassurancereacuteassurance garanti in fine par lrsquoEacutetat permettant lareacuteparation des biens priveacutes Les regravegles qui reacuteduisent les deacutedommagements desparticuliers quand la commune connaicirct freacutequemment des eacuteveacutenements deruissellement sans prendre de dispositions adapteacutees agrave reacuteduire la vulneacuterabiliteacute sontassez peu exigeantes Elles ne constituent pas un levier efficace pour la prise de
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Figure 3 De nombreux sinistres constateacutes dans des communes sans cartographie reacuteglementaire du risque Donneacutees drsquoun assureur repreacutesentant environ 15 des sinistres Au centre de la carte deacutepartement du Loiret En bleu fonceacute PPR approuveacutes En bleu clair PPR prescrits Source rapport CGEDD-IGA de retour drsquoexpeacuterience des inondations de mai-juin 2016
conscience locale du besoin drsquoadaptation au risque de survenue de ceseacuteveacutenements Lrsquoabsence de systegraveme de prescriptions constructives geacuteneacuteralesconduit agrave ce que les travaux apregraves sinistre se fassent agrave lrsquoidentique alors qursquoil seraitextrecircmement utile de pouvoir conduire agrave cette occasion des opeacuterationslaquo reconstruire mieux raquo
bull des aides agrave la reacuteparation des eacutequipements des collectiviteacutes et de faccedilon beaucoupmoins large que pour les deacutebordements de cours drsquoeau le soutien agrave leurs actionsde preacutevention Le Fonds de preacutevention des risques naturels majeurs (FPRNM)communeacutement deacutenommeacute laquo fonds Barnier raquo nrsquoest guegravere orienteacute vers les questionsde ruissellement les travaux de restauration des capaciteacutes drsquoeacutecoulement ne sonteacuteligibles agrave ces creacutedits que degraves lors qursquoils inteacuteressent un cours drsquoeau (ie comportantun eacutecoulement permanent ou saisonnier) et non pour les eacutecoulementstemporaires des eaux pluviales Les programmes drsquoactions de preacutevention contreles inondations (PAPI) constituent lrsquooutil de contractualisation entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes Ils ont eacuteteacute lanceacutes en 2002 et ont connu deacutejagrave deux geacuteneacuterations (PAPI1et PAPI2) La mission a eacuteteacute consulteacutee en cours de route par la DGPR sur desversions successives de projet de cahier des charges PAPI3 qui a eacuteteacute arrecircteacute aumoment de la finalisation du preacutesent rapport
16 Cadre juridique compliqueacute mais impreacutecis et incomplet
161 Eaux pluviales et de ruissellement reacuteunies ou seacutepareacutees parles textes
Les eaux pluviales et de ruissellement sont traiteacutees juridiquement drsquoune faccedilon fragmenteacutee quine permet pas de les appreacutehender aiseacutement dans leur globaliteacute Les textes ainsi que les outilspour leur mise en œuvre sont pour lrsquoessentiel organiseacutes en deux approches sectorielles laquo preacutevention des risques raquo et laquo protection des milieux naturels raquo (Figure 4)
Cela peut se comprendre par le fait que la gestion des eaux pluviales agrave la croiseacutee de nombreuxenjeux doit trouver sa place dans chacune des politiques ougrave elle doit ecirctre prise en compte Cespolitiques sont aussi marqueacutees par la difficulteacute agrave seacuterier les responsabiliteacutes publiques etpriveacutees
Cette fragmentation juridique contraste avec la vision tregraves inteacutegreacutee partageacutee par une fortecommunauteacute de chercheurs et de praticiens Les eaux pluviales donnent de ce fait pour uncertain nombre de ces speacutecialistes lrsquoimage drsquoune probleacutematique orpheline traiteacutee agrave la margedes enjeux dominants (risques drsquoinondation qualiteacute des milieux organisation urbaine) dontlrsquoimportance et lrsquouniciteacute seraient insuffisamment reconnues Ce sentiment a eacuteteacute freacutequemmentexprimeacute lors des entretiens et des tables rondes organiseacutees par la mission Ce manque delisibiliteacute rejoint alors dans la bouche de ces praticiens le sentiment drsquoune faible mobilisationdes eacutelus pour ces sujets (laquo il faut malheureusement que des pluies brutales et soudainesprovoquent des deacutegacircts parfois importants pour que les eacutelus se rappellent la neacutecessiteacute drsquoaffecterles ressources budgeacutetaires neacutecessaires agrave la protection des populations contre les effets desdeacutebordements de reacuteseaux raquo a-t-on ainsi entendu)
Seules deux mentions leacutegislatives lient eaux pluviales et ruissellement lrsquoarticle L211-7 CE (quitraite des compeacutetences en lien avec les SAGE) et lrsquoarticle L2224-10 CGCT qui traite deszonages drsquoassainissement Drsquoautres les traitent seacutepareacutement et notamment le texte instaurant leservice public (agrave caractegravere administratif) de gestion des eaux pluviales urbaines (SPA-GEPU)
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162 La gestion et la police de lrsquoeau
Crsquoest agrave lrsquoeacutechelle du SAGE que devraient ecirctre expliciteacutees les principales prescriptions assurant lacoheacuterence de gestion agrave lrsquoeacutechelle des bassins-versants pour les eaux pluviales et leruissellement Les SCOT et les PLU y compris les PLUi ne peuvent spontaneacutement assurercette coheacuterence car ils concernent des territoires qui sont rarement deacutelimiteacutes pour la prendreen compte Les SAGE restent encore parfois trop timides dans ces domaines quand ils sontreacuteduits agrave une simple transcription des principes du SDAGE Ils devraient apporter les preacutecisionsutiles pour leur deacuteclinaison opeacuterationnelle notamment pour la police des eaux
En lrsquoabsence drsquoarrecircteacute-cadre les services de lrsquoEacutetat ont deacuteveloppeacute des doctrines locales pourfaire application de la reacuteglementation concernant la rubrique 2150 (rejets drsquoeaux pluviales)ainsi que certaines autres rubriques proches de la nomenclature des installations ouvragestravaux et activiteacutes (IOTA) soumises agrave deacuteclaration ou agrave autorisation au titre de la police delrsquoeau14
Au-dessus de certains seuils le service de police de lrsquoeau de lrsquoEacutetat reprend la main lors delrsquoinstruction drsquoun projet drsquoameacutenagement degraves qursquoil y a rejet dans le milieu naturel alors que ledialogue srsquoest en geacuteneacuteral drsquoabord noueacute entre le maicirctre drsquoouvrage et la collectiviteacute Crsquoest pourtantbien souvent cette collectiviteacute qui dans le cadre drsquoune politique de maicirctrise des eaux pluvialescoheacuterente avec les objectifs de lrsquoEacutetat a encourageacute le peacutetitionnaire agrave rechercher une solutionsans rejet dans le reacuteseau Il srsquoensuit une complexiteacute de prescriptions et drsquointerlocuteursmobiliseacutes qui allongent les deacutelais de reacuteflexion preacuteliminaire deacutecourage la prise en compte degraveslrsquoamont de ces questions et favorise la recherche de manœuvres de contournement qui vont agravelrsquoencontre des objectifs rechercheacutes
14 Le rapport de diagnostic et ses annexes preacutesentent le bilan que le CEREMA mandateacute par la direction de lrsquoeau et dela biodiversiteacute (DEB) agrave lrsquooccasion de la preacutesente mission a pu tirer drsquoune importante enquecircte reacutealiseacutee aupregraves desservices de police de lrsquoeau en meacutetropole et dans les deacutepartements drsquoOutremer sur leurs pratiques Les doctrineslocales deacuteveloppeacutees par les services preacutesentent quelques dispariteacutes mais surtout leur eacutelaboration a conduit ceux-ci agrave se poser de nombreuses questions et cela a eacuteteacute fort utile Si un arrecircteacute de prescriptions geacuteneacuterales tregraves attendupeut reacutepondre agrave une part de ces interrogations il reste qursquoil manque un lien explicite entre les objectifs geacuteneacuterauxdes SDAGE et SAGE et les prescriptions individuelles
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Figure 4 Eaux pluviales et ruissellement les deux versants juridiques de la mecircme eau
163 Les outils agrave la disposition des collectiviteacutes restent aussi peufeacutedeacuterateurs
1631 Zonages des eaux pluviales et de ruissellement
La prise en compte des eaux pluviales et de ruissellement srsquoest traduite par la neacutecessiteacute depasser des regraveglements sanitaires annexeacutes au plan drsquooccupation des sols qui ne traitaientgeacuteneacuteralement que des conditions de raccordement aux reacuteseaux publics aux dispositions plusriches des zonages des eaux pluviales et de ruissellement Introduit par lrsquoarticle L 2224-10 ducode geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales ce dispositif srsquointegravegre dans le cadre du zonagedrsquoassainissement Lrsquoanalyse de plusieurs deacutemarches a permis de tirer les enseignementssuivants
bull le zonage est agrave la fois cartographie des pheacutenomegravenes et des enjeux et preacuteparation drsquounsystegraveme prescriptif adapteacute agrave ces enjeux et aux circonstances geacuteographiques
bull il est au service drsquoun objectif la meilleure maicirctrise des flux drsquoeau et de pollution et il nrsquoade sens que si lrsquoon est en mesure de montrer qursquoil y contribue pour cela lrsquoanalyse desflux drsquoamont en aval et de la vulneacuterabiliteacute et de la sensibiliteacute des milieux avals estindispensable Bien souvent cette preuve est difficile agrave apporter si le zonage ne srsquoappuieque sur une seule logique systeacutematique (imposer lrsquoinfiltration partout ougrave crsquoesttechniquement possible et sinon imposer des deacutebits de fuite jusqursquoagrave une pluie dereacutefeacuterence pour une collecte en reacuteseau)
bull la complexiteacute des paramegravetres agrave prendre en compte ne signifie pas une complexiteacuteidentique de la description des entiteacutes qui au final constituent le zonage crsquoest parlrsquoapprofondissement de la typologie des zones que le meilleur compromis est trouveacuteentre simpliciteacute et pertinence
bull de lrsquoobjectif de maicirctrise territorialiseacutee des eaux traduit par la cartographie agrave laprescription opeacuterationnelle adapteacutee zone par zone le chemin est encore long et laquestion de la simpliciteacute de la regravegle opeacuterationnelle y trouve toute sa place
1632 Scheacutema directeur de gestion des eaux pluviales (SDGEP)
Les scheacutemas directeurs de gestion des eaux pluviales sont des outils de planification et deprogrammation de mesures et drsquoameacutenagements Ils sont porteacutes par les collectiviteacutes et mettenten œuvre les prescriptions drsquoun regraveglement drsquoassainissement ou les complegravetent Ces scheacutemasconstituent des progregraves Ils sont cependant drsquoun statut mal eacutetabli Les propositions de la missionconduiront agrave leur donner une porteacutee nouvelle
1633 Prise en compte dans les documents drsquourbanisme
Lrsquoaccroissement de la taille des EPCI et le deacuteveloppement des PLUi tout comme lrsquoadaptationdes territoires couverts par les SCOT ne reacutepondent que partiellement au besoin de coheacuterencedes politiques de gestion de lrsquoeau et des risques drsquoinondations y compris de ruissellement quidoivent se poursuivre agrave lrsquoeacutechelle des SAGE La prise en compte de prescriptions plus claireseacutedicteacutees agrave ce niveau dans les documents drsquourbanisme reste donc un sujet drsquoactualiteacute malgreacuteles apports significatifs de la loi NOTRe
1634 Gestion des autorisations drsquourbanisme et des eaux pluviales
Une strateacutegie de controcircle du fonctionnement des dispositifs individuels suppose une analysepreacuteliminaire des enjeux car aucun service nrsquoest en mesure physiquement drsquoassurer un controcirclegeacuteneacuteraliseacute Quand bien mecircme il en aurait lrsquoobjectif et srsquoen donnerait les moyens celaconstituerait une activiteacute de faible efficaciteacute Aujourdrsquohui ces doctrines de controcircle par lescollectiviteacutes sont peu explicites et peu partageacutees Une attention particuliegravere doit ecirctre accordeacuteepour assurer degraves la conception que les ouvrages principaux sont visitables et si possiblevisibles de lrsquoexteacuterieur (non enterreacutes) pour que les eacuteventuels dysfonctionnements apparaissentsuffisamment preacutecocement pour permettre drsquointervenir agrave temps
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164 Des compeacutetences mal formaliseacutees
1641 Des responsabiliteacutes intimement lieacutees agrave drsquoautres compeacutetences des communes
Les eaux pluviales et le ruissellement ont des liens tregraves eacutetroits avec de nombreusesresponsabiliteacutes des communes ou intercommunaliteacutes
bull la gestion des espaces publics et des voiries
bull ces espaces sont les lieux naturels drsquoaccueil des eacutequipements
bull il faut geacuterer leurs propres eaux et les voiries contribuent agrave lrsquoimpermeacuteabilisation
bull lrsquoassainissement notamment par la preacutesence de nombreux reacuteseaux unitaires
bull lrsquourbanisme
bull la GEMAPI
bull La loi ndeg 2014-58 du 27 janvier 2014 relative agrave la modernisation de lrsquoadministrationpublique territoriale et lrsquoaffirmation des meacutetropoles (dite loi MAPTAM) a deacutefini lacompeacutetence GEMAPI par renvoi au Code de lrsquoenvironnement (missions 1deg 2deg 5deget 8deg de lrsquoarticle L 211-7 citeacute ci-dessus) et cette compeacutetence exclusive du bloccommunal fait partie comme rappeleacute ci-dessus des compeacutetences obligatoirementexerceacutees au niveau des EPCI-FP au plus tard agrave compter du 1er janvier 2018
bull Cette deacutefinition nrsquointegravegre pas le 4deg (laquo la maicirctrise des eaux pluviales et deruissellement ou la lutte contre leacuterosion des sols raquo) de cette liste
1642 Responsabiliteacute de la commune ou de lrsquoEPCI
Les lois reacutecentes qui ont compleacuteteacute et tregraves sensiblement renforceacute des transferts automatiquesde compeacutetences du niveau des communes agrave celui des EPCI-FP comportent des dispositionspour les voiries les transports lrsquoeau potable lrsquoassainissement la nouvelle compeacutetenceGEMAPI mais les eaux pluviales nrsquoy sont mentionneacutes nulle part De nombreux EPCI ont prisexplicitement par transfert la compeacutetence laquo eaux pluviales raquo compte tenu drsquoune part desreacuteseaux unitaires qui maillent la plupart des territoires des communes membres et drsquoautre partdans un souci leacutegitime drsquoassurer une uniciteacute de leur exploitation Beaucoup cependant en ontune interpreacutetation limitative certains considegraverent qursquoil ne srsquoagit en aucun cas drsquouneresponsabiliteacute concernant la maicirctrise du ruissellement voire certains lient ceci au peacuterimegravetre deces reacuteseaux unitaires (lrsquouniciteacute drsquoobjet physique rendant ineacuteluctable dans ce cas la neacutecessiteacutedrsquoun transfert conjoint) comme si lrsquoon parlait ici drsquoun service public Ils ne se considegraverent pasconcerneacutes par les reacuteseaux seacuteparatifs resteacutes communaux Dans beaucoup de cas les eauxpluviales ne sont pas mentionneacutees y compris dans des circonstances ougrave les compeacutetences defait sont exerceacutees par les eacutequipes intercommunales
La question de deacuteterminer quelle est la collectiviteacute (commune ou EPCI) compeacutetente en matiegraveredrsquoeaux pluviales soulegraveve des deacutebats
Linterpreacutetation que le transfert de compeacutetence assainissement emporte avec lui celui deseaux pluviales a eacuteteacute fixeacutee par une jurisprudence du conseil drsquoEacutetat reprise reacutecemment par unenote du ministegravere de lrsquoInteacuterieur du 13 juillet 201615 puis par les instructions du MEEM pour lamise en place de la SOCLE par une note du 7 novembre 2016 Une proposition de loi reacutecentetente de les remettre en cause16
15 laquo Note relative aux incidences de la loi ndeg 2015-991 du 7 aoucirct 2015 portant nouvelle organisation territoriale de laReacutepublique sur lexercice des compeacutetenceslaquo eauraquo etlaquo assainissementraquo par les eacutetablissements publics decoopeacuteration intercommunale raquo NOR ARCB1619996N signeacutee du directeur geacuteneacuteral des collectiviteacutes locales
httpcirculaireslegifrancegouvfrindexphpaction=afficherCirculaireamphit=1ampretourAccueil=1ampr=41128
16 La discussion de la proposition de loi ndeg100 adopteacutee en premiegravere lecture le 23 feacutevrier 2017 au Seacutenat pour lemaintien des compeacutetences eau et assainissement dans les compeacutetences optionnelles des communauteacutes decommunes et des communauteacutes drsquoagglomeacuteration a conduit agrave lrsquointroduction par amendement dans cette propositionde loi drsquoun article 4 ainsi libelleacute
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Pour explicite que soient ces textes il peut subsister dans lrsquoesprit de certains une question quinrsquoest pas mineure quand on dit que la compeacutetence eaux pluviales est transfeacutereacutee quelle estreacuteellement cette compeacutetence Le flou pouvait ecirctre toleacutereacute voire se reacuteveacuteler bien commode agravecertains eacutegards quand cette compeacutetence eacutetait placeacutee agrave lrsquoeacutechelon communal Ce nrsquoest plus lecas et cette compeacutetence meacuterite drsquoecirctre preacuteciseacutee deacutesormais
1643 Au-delagrave des EPCI quelles structures pertinentes
En matiegravere drsquoeaux pluviales le territoire de la commune a bien souvent peu de sens drsquoun pointde vue hydrologique Dans la tregraves grande majoriteacute des cas lrsquoeacutechelle communale nrsquoest donc paspertinente pour fixer les objectifs poursuivis par un zonage eaux pluviales Si lrsquoeacutechelle de lrsquoEPCIpeut en avoir deacutejagrave plus son peacuterimegravetre ne correspond malheureusement pas toujours auxcaracteacuteristiques des bassins versants
Partant du constat qursquoaucun peacuterimegravetre nrsquoest pertinent au regard de tous les problegravemes agrave reacutegleril faut donc que les collectiviteacutes adaptent les structures de gestion du cycle de lrsquoeau ensrsquoappuyant sur les diffeacuterents outils existants et notamment les eacutetablissements publicsdrsquoameacutenagement et de gestion de lrsquoeau (EPAGE) et les eacutetablissements publics territoriaux debassin (EPTB) qui permettent de rassembler au sein drsquoune mecircme organisation un minimum decompeacutetences pour geacuterer en commun des problegravemes semblables Dans le mecircme esprit on nesaurait neacutegliger les syndicats mixtes creacuteeacutes pour lrsquoeacutelaboration des scheacutemas de coheacuterenceterritoriale (SCoT) dont geacuteneacuteralement le peacuterimegravetre couvre plusieurs EPCI mais qui posent lesmecircmes difficulteacutes drsquoadeacutequation des peacuterimegravetres agrave ces enjeux
Mecircme quand les bassins deacutepassent les territoires des EPCI il serait aventureux de ne pasconserver lrsquoaffichage drsquoune responsabiliteacute directe et propre des communes et intercommunaliteacutessur leurs propres fonds et en lieu avec les politiques drsquourbanisme porteacutes par ces EPCI En celala reacuteflexion sur le ruissellement et les eaux pluviales ne sauraient aiseacutement srsquoassimiler au deacutebatconcernant la gestion qualitative et quantitative des cours drsquoeau
165 Deacutefinir la gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales
La deacutefinition de la notion de gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales que propose la mission reprendcertains eacuteleacutements drsquoune formulation proposeacutee par lrsquoassociation ARCEAU17 mais la complegravete eny inteacutegrant explicitement la question du ruissellement
Une gestion des eaux pluviales est dite inteacutegreacutee quand elle deacuteveloppe de faccediloncoordonneacutee entre toutes les eacutechelles drsquoespaces pertinentes (urbains peacuteriurbains etruraux agrave leur amont direct) la multipliciteacute des fonctionnaliteacutes des systegravemes eteacutequipements contribuant agrave la gestion de lrsquoeau de pluie
Cette gestion contribue agrave valoriser lrsquousage et la preacutesence de lrsquoeau en ville agrave reacuteduire lesflux de pollution par temps de pluie et agrave limiter la formation drsquoeacutecoulements rapidesconcentreacutes et de zones drsquoaccumulation occasionnels dans les situations de pluies tregravesfortes
laquo Le 6deg du II de lrsquoarticle L 5214-16 du code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales est compleacuteteacute par les mots laquo des eauxuseacutees et si des mesures doivent ecirctre prises pour assurer la maicirctrise de leacutecoulement des eaux pluviales ou despollutions apporteacutees au milieu par le rejet des eaux pluviales la collecte et le stockage de ces eaux ainsi que letraitement de ces pollutions dans les zones deacutelimiteacutees par la communauteacute en application des 3deg et 4deg de larticle L2224-10 raquo raquo
Selon son exposeacute des motifs cet amendement vise laquo agrave seacuteparer la compeacutetence laquo eaux pluviales raquo de la compeacutetencelaquo assainissement raquo afin de permettre aux communauteacutes de communes qui font le choix drsquoexercer la compeacutetenceassainissement de ne pas inteacutegrer la compeacutetence eaux pluviales raquo Cette initiative parlementaire qui srsquoinscrit dansune proposition de loi qui par ailleurs a pour but principal comme son intituleacute lrsquoindique de revenir sur les transfertsobligatoires de compeacutetences des compeacutetences eau et assainissement au niveau intercommunal teacutemoigne du faitque le deacutebat sur la jonction des compeacutetences assainissement et eaux pluviales reste vif
17 laquo Critegraveres drsquoeacutevaluation de la gestion des eaux pluviales drsquoun ameacutenagement raquo Alexandre SANTINI Sophie RAVELVersion du 15052015 ARCEAU
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Elle cherche dans toute la mesure du possible agrave geacuterer les eaux au plus pregraves du lieu ougrave lapluie est tombeacutee et agrave minimiser les ruissellements ou agrave deacutefaut leurs effets sur les vieshumaines et les biens
17 Information et participation des habitants une cleacute essentielle
Les trois volets concernant le preacutesent rapport (deacuteveloppement des aneacutemiteacutes de lrsquoeau en villemaicirctrisegestion de la pollution et maicirctriseadaptation aux risques de ruissellement) ne peuventse concevoir sans lrsquoimplication des habitants
bull lrsquoeau - ressource les solutions sont largement fondeacutees sur une eacutevolution de laconception et de la gestion drsquoespaces dont les fonctionnaliteacutes sont complexes etpartageacutees La compreacutehension et lrsquoimplication de la socieacuteteacute civile est cruciale En effet uncertain nombre des solutions conduisent agrave confier agrave des communauteacutes drsquoacteurs laconception et la gestion de certains de ces espaces (jardins communautaires parexemple) dans une frange nouvelle entre espace public et espace priveacute Les lieuxnaturels de deacutebat ne sont pas speacutecifiquement organiseacutes autour des probleacutematiques delrsquoeau ce sont les outils de la concertation et du deacutebat sur les espaces publics
bull lrsquoeau - vecteur de pollution les enjeux des flux de pollution via les eaux pluviales sonttregraves mal connus de la population ce qui peut contribuer agrave la faible mobilisation constateacuteedes collectiviteacutes Le partage des enjeux avec la population est essentiel agrave lrsquoeacutemergencedrsquoun appeacutetit collectif aux bonnes pratiques En effet les solutions reacutesident dans lrsquoeacutevolutiondes produits employeacutes et des pratiques de consommation De mecircme la maicirctrise agrave laparcelle des eaux de pluie implique directement chaque acteur individuel Il srsquoagit le plussouvent drsquoinstallations en terrain priveacute avec des enjeux agrave la fois de conception maisaussi drsquoentretien qui lui incombent
bull lrsquoeauruissellement - risque drsquoinondation il nrsquoy a guegravere de doute que la question estsouvent meacutediatiseacutee et concerne les populations tregraves directement Mais la meacutemoire deseacuteveacutenements est extrecircmement fugace et les territoires susceptibles drsquoecirctre concerneacutes sontlarges cela dilue la perception du risque sans doute encore moins clairement identifieacuteque le deacutebordement des cours drsquoeau mecircme si une part de difficulteacute est commune Lesdispositions drsquoinformation du public concernant les risques naturels sont essentiellementlieacutees agrave lrsquoexistence des PPR18 et drsquoatlas de zones inondables Pour le ruissellementcomme on lrsquoa vu cela reacuteduit sensiblement la nature des obligations en raison durelativement faible nombre de PPR prescrits ou approuveacutes sur ce volet Drsquoailleurslrsquoobligation drsquoinformation des habitants par les maires de commune ayant un PPRapprouveacute au minimum tous les deux ans est largement ignoreacutee et les services de lrsquoEacutetatcontrocirclent peu si les collectiviteacutes respectent cette obligation Lrsquoinitiative19 desensibilisation et drsquoinformation qui a eacuteteacute lanceacutee deacutebut septembre 2016 concernant leterritoire meacutediterraneacuteen dont une bonne part des enjeux relegraveve de ce qursquoil est convenudrsquoappeler ici ruissellement est de ce point de vue une premiegravere eacutetape majeure
Il convient aussi de consideacuterer avec la population lrsquoarticulation de ces trois volets Les traiterseacutepareacutement aboutirait agrave des compreacutehensions erroneacutees des enjeux il est en effet tentant decroire qursquoune approche sectorielle reacutesoudra tous les problegravemes
18 L125-2 du Code de lrsquoenvironnement laquo Dans les communes sur le territoire desquelles a eacuteteacute prescrit ou approuveacuteun plan de preacutevention des risques naturels preacutevisibles le maire informe la population au moins une fois tous lesdeux ans par des reacuteunions publiques communales ou tout autre moyen approprieacute sur les caracteacuteristiques du oudes risques naturels connus dans la commune les mesures de preacutevention et de sauvegarde possibles lesdispositions du plan les modaliteacutes drsquoalerte lrsquoorganisation des secours les mesures prises par la commune pourgeacuterer le risque ainsi que sur les garanties preacutevues agrave lrsquoarticle L 125-1 du Code des assurances raquo
19 Lrsquoannonce faite par la ministre le 7 juillet 2016 preacutevoit laquo Un soutien financier sera apporteacute aux 122 territoires agraverisque important dinondation (TRI) pour mener des actions de sensibilisation actions de formation dans 700collegraveges de lrsquoarc meacutediterraneacuteen En septembre 2016 une campagne deacutedieacutee de communication relayeacutee par lespreacutefets et les maires dans les deacutepartements de larc meacutediterraneacuteen pour acqueacuterir les bons comportements en casde pluies intenses et se doter drsquoun kit de seacutecuriteacute raquo Cette derniegravere disposition a eacuteteacute en effet mise en œuvre dans ledeacutelai indiqueacute
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La tentation est aussi grande dans la population que chez les techniciens et les eacutelus de partirdrsquoun seul de ces enjeux qui tient particuliegraverement agrave cœur de deacutevelopper les solutions qui yreacutepondent et ensuite de consideacuterer que lrsquoon a ainsi tout reacutegleacute
bull si les parties prenantes partent des perceptions porteacutees par les enjeux de milieu naturelelles peuvent ecirctre tenteacutees de surestimer la reacuteponse des mesures de gestion agrave la sourceen imaginant qursquoelles sont aptes agrave reacutesoudre les questions de ruissellement dans touscontextes quelle que soit lrsquoimportance de la pluie
bull inversement dans une approche domineacutee par la preacutevention des risques drsquoinondationsles acteurs peuvent confondent lrsquoameacutelioration de la reacutesilience des systegravemes urbains et laprotection par des ouvrages de reacutegulation amont
La synthegravese agrave rechercher est deacutelicate et doit ecirctre adapteacutee agrave chaque situation geacuteographiqueCes choix ne sont imaginables que srsquoils sont co-construits avec la population La notion degestion inteacutegreacutee trouve une ambition essentielle en matiegravere de concertation et de participation
Une ambition pour la gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales constituer un cadreconceptuel global accessible agrave tous permettant une compreacutehension commune Il srsquoagitdrsquoeacutelaborer ensemble une combinaison des strateacutegies possibles qui soit adapteacutee auxcirconstances locales chacune ne pouvant au mieux que reacutepondre agrave lrsquoun de ces enjeux(ressources pollution ou risques) sans ecirctre en mesure drsquoen traiter la globaliteacute
18 Financements et services publics en quecircte drsquoune solution peacuterenne
181 Eaux pluviales un service public en quecircte drsquoun peacuterimegravetreclair et drsquoun financement stabiliseacute
La mission du laquo service public (agrave caractegravere administratif) de gestion des eaux pluvialesurbaines raquo (SPA-GEPU) ne couvre pas les rejets au milieu naturel (compeacutetence de lrsquoEacutetat)comme cela a eacuteteacute montreacute ci-dessus
Mais elle ne couvre pas non plus les eaux de ruissellement Si lrsquoexcegraves drsquoeau provient drsquouneinsuffisance de dimensionnement du systegraveme de gestion des eaux pluviales la responsabiliteacutedu SPA-GEPU peut cependant ecirctre engageacutee Lrsquoappreacuteciation de cette insuffisance ne peutcependant pas srsquoappuyer sur une norme (la reacutefeacuterence agrave un dimensionnement laquo au deacutecennal raquoayant eacuteteacute abandonneacute depuis longtemps) Les textes ne preacutecisent pas par ailleurs la nature desobligations qui incombent agrave la collectiviteacute pour reacuteduire la vulneacuterabiliteacute du systegraveme urbain auruissellement
Pour donner toute sa porteacutee agrave cette notion de service public il faudrait bien distinguer le rocircledrsquoautoriteacute organisatrice du service (la collectiviteacute) et celui drsquoopeacuterateur du service (public oupriveacute) qui en est chargeacute20 La qualification explicite dans la loi de ce service en SPA ne facilitepas cette distinction Il nrsquoy a pas de raison deacuteterminante qui conduise agrave ce que les eauxpluviales soient geacutereacutees par un SPA et les eaux useacutees par un SPIC alors mecircme que le ConseildrsquoEacutetat et les ministegraveres compeacutetents lient eacutetroitement ces deux responsabiliteacutes
La creacuteation du SPA-GEPU est facultative degraves lors qursquoaucun texte ne dit qursquoelle constitue uneobligation Srsquoagissant drsquoun SPA la plupart du temps les collectiviteacutes ne prennent mecircme pas lapeine de le constituer par un acte formel mecircme si elles lrsquoexercent de fait
1811 On ne connaicirct pas les charges financiegraveres des SPA-GEPU
Lanalyse des charges financiegraveres du service public agrave caractegravere administratif de gestion deseaux pluviales urbaines (SPA-GEPU) se heurte agrave de grandes difficulteacutes Une eacutetude conduite parle CEREMA agrave partir des budgets de vingt grandes collectiviteacutes est preacutesenteacutee dans le rapport de
20 Voir sur ces notions le rapport CGEDD-IGA laquo eau potable et assainissement agrave quel prix raquo reacutefeacuterenceacute en annexe
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diagnostic Elle montre que lrsquoon peut estimer entre 25 euro et 50 euro par habitant et par an la chargepour de grandes collectiviteacutes hors frais de personnel En labsence de donneacutees permettantdeacutetablir une estimation il semble raisonnable de consideacuterer que les charges reacuteelles(fonctionnement et investissement) des SPA-GEPU seacutetablissent pour la France entiegravere dansune fourchette de 15 agrave 25 Mdeuroan
1812 Trouver une recette speacutecifique une succession deacutechecs
Rien nempecircche a priori les collectiviteacutes de doter de moyens adeacutequats le SPA-GEPU cest unequestion de prioriteacute agrave affecter agrave ce secteur par rapport agrave dautres Force est de constaterquelles ne semblent pas le faire agrave un niveau adapteacute aux besoins21 La solution implicitementmise en œuvre a eacuteteacute quand il y avait des reacuteseaux unitaires drsquoasseoir partiellement la recettesur la facture drsquoeau en sous-dotant par le budget geacuteneacuteral le budget annexe drsquoassainissementdes compensations qui auraient eacuteteacute dues Pregraves dun quart agrave un tiers des deacutepenses des eauxpluviales serait ainsi laquo subventionneacute raquo via la facture drsquoeau et cette subvention impliciterepreacutesenterait de lordre de 5 de cette facture Cela ne reacutesout qursquoune part de la question etne peut ecirctre consideacutereacute comme une solution satisfaisante notamment dans la situation nouvelleougrave les deacutepenses lieacutees aux eaux pluviales prendront un poids important dans les prochainesanneacutees
Les meacutecanismes de financements ont fait au fil des ans lobjet dun concours Leacutepinepermanent de la taxation Les solutions eacutetudieacutees ont parfois eacuteteacute mises en œuvre quelquesanneacutees mais nrsquoont pas prospeacutereacute Plusieurs enseignements peuvent en ecirctre tireacutes
bull la taxe drsquoameacutenagement est une contribution one shot pertinente pour financer desinvestissements mais pas pour lrsquoexploitation drsquoun service Elle ne srsquoest cependant mecircmepas reacuteveacuteleacutee un outil efficace pour que les nouvelles constructions compensent lescharges drsquoinvestissement qursquoelles induisent pour la collectiviteacute en termes drsquoeaux pluvialeset de ruissellement Les politiques municipales de maicirctrise des eaux agrave la parcelle ont eacuteteacuteles seules deacutemarches effectives qui aient alleacutegeacute les charges publiques et remis ladeacutepense agrave charge du constructeur Cela explique drsquoailleurs agrave la fois lrsquointeacuterecirct que nombrede collectiviteacutes y ont trouveacute et les reacuteticences qursquoelles ont susciteacutees
bull lrsquoideacutee a priori logique drsquoun meacutecanisme taxeaide par les agences de lrsquoeau a eacuteteacute bloqueacutedegraves lors que les communes par lrsquoimpermeacuteabilisation des espaces publics allaient setrouver alors redevables des agences sur leur budget geacuteneacuteral Un meacutecanisme agravedestination des agences de lrsquoeau consideacutereacute comme une imposition de toutes natures nepeut cependant sous peine drsquoinconstitutionnaliteacute (eacutegaliteacute devant lrsquoimposition) eacutecarter lesespaces publics des taxations Lrsquoeacutelargissement des compeacutetences des agences de lrsquoeau agravela biodiversiteacute terrestre et marine a ouvert de nouveau lrsquohypothegravese de telles taxationsmais avec lrsquoobjectif de financer drsquoautres activiteacutes que la gestion des eaux pluviales
bull la taxe pluviale instaureacutee au beacuteneacutefice direct des communes nrsquoa pas prospeacutereacute Lalourdeur du dispositif de perception a eacuteteacute souvent mise en avant Mais crsquoest lagrave encore ledeacutesagreacutement de voir les budgets de voirie amputeacutes pour alimenter les budgetsdrsquoassainissement qui a peseacute lourd dans le deacutesinteacuterecirct de beaucoup drsquoeacutelus pour cettemesure Seuls ceux qui eacutetaient en charge des syndicats drsquoassainissementpotentiellement beacuteneacuteficiaires de la taxe la soutenaient veacuteritablement
bull lrsquoinstauration de taxes nouvelles speacutecialiseacutees eacutetablies sur des assiettes vertueuses a descoucircts de transaction tregraves eacuteleveacutes
bull les expliquer et les faire accepter est difficile dans un paysage fiscal deacutejagravepassablement encombreacute
bull le montage de systegravemes de perception adeacutequats est deacutelicat
21 Que les voiries publiques et les espaces publics aient une part significative drsquoenjeux lieacutes aux eaux pluviales estindeacuteniable Il nrsquoest cependant qursquoagrave constater les exoneacuterations de taxe drsquoameacutenagement pour comprendre que destaxations par des collectiviteacutes publiques portant sur des collectiviteacutes publiques sont difficiles agrave mettre en œuvre Parailleurs bien des collectiviteacutes ont aujourdrsquohui mecircme dans ces conditions a priori tregraves favorables des difficulteacutes pourtrouver des ameacutenageurs motiveacutes pour deacutevelopper les urbanisations dont elles estiment que leurs collectiviteacutes etleurs habitants ont besoin
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Lexemple de la GEMAPI montre quil est possible daffecter le produit dune taxe additionnelle(appuyeacutee sur les taxes existantes et donc de coucirct de collecte extrecircmement faible) aufinancement dun SPA22
Peu drsquoarguments srsquoopposent agrave lrsquoorientation proposeacutee par le conseil drsquoEacutetat dans son rapportLeau et son droit qui considegravere que ce SPA est en quelque sorte un archaiumlsme et qursquoil devraitrejoindre le statut de SPIC comme pour les services publics drsquoeau potable et drsquoassainissement(SPEA) Ce statut de SPIC facilite lidentification de beacuteneacuteficiaires du service rendu et duneredevance reacutemuneacuterant ce service La taxe pluviale deacutefinissant une assise adapteacutee au faitgeacuteneacuterateur rendant neacutecessaire la gestion des eaux pluviales entrait visiblement dans la logiquedun futur SPIC Ce pas navait cependant pas eacuteteacute franchi par le leacutegislateur mais cela auraitdonneacute de la coheacuterence agrave la deacutemarche Aucune raison de fond ne justifie drsquoeacutecarter cettepossibiliteacute Il semble en effet logique que les collectiviteacutes puissent taxer les impermeacuteabilisationssi elles jugent que crsquoest plus pertinent que de srsquoappuyer sur leurs recettes geacuteneacuterales pourmieux cibler les contributeurs
Il serait en revanche erroneacute de consideacuterer que la seule recette drsquoun SPIC doive ecirctre le paiementpar des usagers drsquoun service rendu En effet des deacutepenses rendues neacutecessaires par laneacutecessiteacute de service public (ici par exemple la gestion des eaux pluviales imposant des flux agraveun service drsquoassainissement) peut donner lieu agrave compensation de charges comme crsquoest tregravesgeacuteneacuteralement le cas des services publics de transports de personnes Crsquoest agrave travers desmeacutecanismes renforceacutes de compensation de charges de service public que la mission proposerade traiter cette question car il lui semble que crsquoest le cadre le plus adeacutequat pour organiser lesflux financiers Mais elle reste consciente que changer seulement drsquooutillage financier ne reacutesoutpas le fondement de la motivation des collectiviteacutes Une meilleure mise en lumiegravere delrsquoimportance de ces enjeux reste indispensable
19 Conclusion
Le laquo problegraveme des eaux pluviales raquo peut ecirctre approcheacute de plusieurs faccedilons
bull de connaissance les connaissances sont notamment insuffisantes
bull pour les deacuteversements de pollution par temps de pluie dont lrsquoimportance devientcruciale pour le respect des directives europeacuteennes (notamment directive eauxreacutesiduaires urbaines -DERU- et directive-cadre sur lrsquoeau -DCE) les autoriteacutesfranccedilaises sont encore moins bien armeacutees qursquoun certain nombre drsquoautres payseuropeacuteens Les donneacutees drsquoauto-surveillance doivent encore ecirctre renforceacutees leurstaux de bancarisation sont encore tregraves heacuteteacuterogegravenes entre les bassins et a fortiorileur exploitation nationale nrsquoa pas commenceacute veacuteritablement Le passage desdonneacutees ainsi collecteacutees (concernant essentiellement les deacutebits et les volumesdeacuteverseacutes) agrave des informations pertinentes sur des flux de pollution suppose descampagnes de mesures compleacutementaires les objectifs de la DCE concernant lessubstances dangereuses prioritaires conduiront agrave terme agrave accorder une attentionnouvelle aux reacuteseaux pluviaux seacuteparatifs qui sont aujourdrsquohui extrecircmement malconnus un premier pas a eacuteteacute fait dans cette direction avec la note technique du12 aoucirct 2016 laquo relative agrave la recherche de micropolluants dans les eaux brutes etdans les eaux useacutees traiteacutees de stations de traitements des eaux useacutees et agrave leurreacuteduction raquo
bull pour les inondations par ruissellement les pheacutenomegravenes physiques sont encoremal connus aux eacutechelles fines requises et trop peu de donneacutees sur les flux sur lespetits bassins-versants sont bancariseacutes Un progregraves tregraves important dans la
22 Une telle disposition trouvait au moins un anteacuteceacutedent dans la taxe denlegravevement des ordures meacutenagegraveres (TEOM)Ce dispositif aurait pourtant pu ecirctre consideacutereacute assez heacuteteacuterodoxe budgeacutetairement car il eacutechappe au principeduniversaliteacute budgeacutetaire et de non-affectation des recettes aux deacutepenses sans que pour autant il sagisse dunbudget annexe dans les comptes des deacutepartements ni de la contrepartie speacutecifique dun service rendu agrave caractegravereindustriel et commercial
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production de lames drsquoeau est apporteacute par les ameacuteliorations de la couverture et dela calibration des radars meacuteteacuteorologiques Il ne trouve pas son indispensablecompleacutement dans une observation hydromeacutetrique adapteacutee Une densificationraisonnable des stations hydromeacutetriques bancariseacutees pour des bassins de moinsde 100 kmsup2 lrsquoemploi de technologies innovantes drsquoobservation et un renforcementde lrsquoorganisation de releveacutes de terrains et drsquoexploitation hydrologique post-eacuteveacutenement sont neacutecessaires
bull territoriale
bull la varieacuteteacute des situations (geacuteographiques climatiques et historiques) ne doit jamaisecirctre perdue de vue et doit guider lrsquoaction
bull cette varieacuteteacute est reacuteelle quant agrave la sensibiliteacute des milieux reacutecepteurs
bull elle est extrecircmement deacuteterminante pour la conception de systegraveme de gestion deseaux pluviales et surtout pour la reacuteduction des effets du ruissellement Les diversterritoires sont exposeacutes agrave recevoir des quantiteacutes drsquoeau pluviale sans communemesure les uns avec les autres et les conditions drsquoeacutecoulement (lieacutes aux pentes ausol au sous-sol aux eacutequipements existants) sont eacutegalement tregraves diffeacuterentes Lesobjectifs ne peuvent ecirctre homogegravenes Une logique normative nationale en termesde freacutequence de protection nrsquoest pas reacutealiste Les solutions ne peuvent pas nonplus ecirctre rechercheacutees par lrsquoapplication systeacutematique des mecircmes recettes alors queles contextes sont si diffeacuterents
bull par nature drsquoeacuteveacutenements
bull lrsquoideacutee de gestion inteacutegreacutee qui sous-tend la commande mecircle des probleacutematiquesde risques correspondant agrave des situations exceptionnelles et des enjeux degestion quasi quotidienne aussi seacuteduisant que soit ce concept encore faut-ilsrsquoassurer qursquoil est preacutefeacuterable agrave une approche seacuteparant ces entreacutees de natures sidiffeacuterentes et qursquoil apporte une plus-value agrave leur traitement Les services de lrsquoEacutetat(qui peuvent trouver plus commode et plus efficace de travailler selon une grillelaquo politique des risquespolitique des milieux raquo) nrsquoont pas la mecircme approche queles collectiviteacutes Celles-ci sont plus porteuses drsquoune vision de laquo gestion inteacutegreacutee raquoqui traduirait au mieux lrsquouniciteacute de leurs preacuteoccupations dans la conception dumodegravele urbain du futur Neacuteanmoins elles sont frileuses quant aux responsabiliteacutesconcernant le ruissellement qursquoelles perccediloivent comme source potentielle decontentieux alors qursquoune clarification pourrait au contraire mieux deacutelimiter la naturede cette responsabiliteacute dont la porteacutee est aujourdrsquohui trop incertaine
bull technique et de coheacuterence des conceptions de lameacutenagement urbain
bull les techniques sont disponibles et eacuteprouveacutees pour la maicirctrise des eaux pluviales agravela parcelle (reacutetention et lrsquoinfiltration) et la gestion des reacuteseaux accueillant des eauxpluviales Leurs domaines drsquoemploi sont bien cerneacutes mecircme si nombre de servicesde voirie restent encore reacuteticents
bull les solutions de valorisation de lrsquoeau et de la biodiversiteacute en ville sont drsquoexpeacuterienceplus reacutecente mais drsquoores et deacutejagrave bien eacutetablies
bull les mesures drsquoadaptation des espaces publics et de la voirie aux pheacutenomegravenes depluies extrecircmes pour en supporter au mieux la survenue (reacutesilience auruissellement) sont en revanche tregraves peu eacutetudieacutees et leur mise en œuvre tregraves peuavanceacutee La distinction entre les enjeux de protection des personnes et ceux deprotection des biens et la hieacuterarchisation des prioriteacutes est sans doute plus difficile agravefaire que pour le deacutebordement des cours drsquoeau
bull institutionnelle
bull la confusion entre compeacutetence de la collectiviteacute et obligation de mettre en place unservice public associeacute agrave cette compeacutetence subsiste
bull lattribution aux EPCI-FP des compeacutetences relatives aux eaux pluviales semblefaire deacutebat malgreacute les preacutecisions apporteacutees par le Conseil drsquoEacutetat et les ministegraveresconcerneacutes Elle bute encore sur la question quelles sont preacuteciseacutement cescompeacutetences laquo eaux pluviales raquo obligatoirement transfeacutereacutees Lrsquoadheacuterence desquestions de ruissellement avec la GEMAPI est elle encore beaucoup moinsanalyseacutee
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bull une clarification de lensemble reste neacutecessaire (compeacutetence juridique et servicepublic associeacute) Cela suppose de speacutecifier les rocircles dautoriteacute organisatrice de cesservices publics
bull lrsquoarticulation des compeacutetences doit tenir compte des territoires pertinents degestion de lrsquoeau Les outils pour assurer de faccedilon volontaire ces coordinationsexistent Les strateacutegies drsquoorganisation des compeacutetences locales pour lrsquoeau(SOCLE) doivent dici fin 2017 preacutevoir larmature des syndicats dans une reacuteflexionconduite agrave lrsquoeacutechelle des grands bassins Cest donc le moment de sassurer quetous les territoires sensibles sont bien couverts par une structure adapteacutee
bull financiegravere
bull les ressources mobiliseacutees sur les budgets geacuteneacuteraux pour la gestion du servicepublic des eaux pluviales (SPA-GEPU) sont mal connues et vraisemblablementinsuffisantes une part de financement provient du volet assainissement de lafacture deau ce qui nest quun pis-aller peu justifiable les tentatives multiples(redevances des agences de leau ou taxes sur limpermeacuteabilisation au profit descommunes) pour creacuteer des ressources financiegraveres speacutecifiquement affecteacutees agrave lagestion des eaux pluviales ont eacutechoueacute
bull les coucircts de mise en conformiteacute aux prescriptions europeacuteennes sont mal connusIls pourraient repreacutesenter un effort important pour lequel aucun dispositif definancement creacutedible nrsquoest en place agrave un moment ougrave les ressources budgeacutetairessont rares Eacutetablir une strateacutegie de reacuteduction des flux de pollutions par temps depluie agrave cinq ans et agrave dix ans semble indispensable pour avancer Les mesures dereacuteduction de lrsquousage de produits contenant des micropolluants sont essentiellesElles ne peuvent cependant produire des effets immeacutediats Il serait inconsideacutereacutedrsquoengager des deacutepenses curatives excessives pour traiter agrave court terme unepollution qui ne sera plus eacutemise agrave moyen ou long terme
bull la solidariteacute nationale et les systegravemes drsquoassurance couvrent comme pour lesinondations par deacutebordements de cours drsquoeau les besoins de la reacuteparation et delrsquoindemnisation des biens sans traiter la question des personnes En revanche lescharges de preacutevention des inondations exceptionnelles sont a priori consideacutereacuteescomme relevant des efforts propres aux collectiviteacutes pour le ruissellement urbainpar opposition aux inondations par deacutebordements de cours deau Ces deacutepensesqui incombent au budget geacuteneacuteral de la collectiviteacute peuvent ecirctre imputeacutees sur denombreux budgets (voiries espaces publics eaux pluviales) Les deacutepenses demaicirctrise des inondations par ruissellement ne sont geacuteneacuteralement que tregravespartiellement identifieacutees dans les programmes drsquoaction de preacutevention desinondations (PAPI) La solidariteacute assurantielle est faiblement mobiliseacutee pour lesactions de preacutevention et inadapteacutee agrave favoriser les deacutemarche laquo mieuxreconstruire raquo Elle est en revanche geacuteneacutereuse et peu exigeante pour la reacuteparationagrave lrsquoidentique les franchises par exemple ne sont pas releveacutees en lrsquoabsence dezonage pluvial et de ruissellement Les indemnisations des biens des collectiviteacutesnrsquoont elles aucune conditionnaliteacute aux politiques de preacutevention conduites Cetensemble drsquooutils est donc peu orienteacute vers la reacuteduction des dommages
bull de coheacuterence des politiques publiques
bull la gradation des eacuteveacutenements du temps sec aux eacuteveacutenements extrecircmes induit unepanoplie de situations auxquelles reacutepondent deux approches (milieux et risques)mobilisant des outils financiers diffeacuterents (adapteacutes agrave la nature permanente ouexceptionnelle des eacuteveacutenements) des directions geacuteneacuterales diffeacuterentes au sein duministegravere et des reacuteglementations diffeacuterentes En preacuteciser les frontiegraveres serait enapparence essentiel pour deacutelimiter laquo qui fait quoi raquo et laquo qui paie quoi raquo Cesfrontiegraveres sont cependant et resteront irreacutemeacutediablement floues car elles ne sontpas eacutetablies sur des reacutealiteacutes physiques objectivables Il convient donc de se poserla question de lrsquoefficaciteacute de cette dichotomie
bull les politiques drsquoameacutenagement urbain sont des synthegraveses drsquoun grand nombredrsquoenjeux et soumises aux pressions fortes des objectifs de court terme Ellesnrsquointegravegrent que rarement des politiques de preacutevention des risques en milieu urbainCela supposerait une plus forte anticipation une plus grande fermeteacute et unecontinuiteacute drsquoaction mieux eacutetablie
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bull une meilleure inteacutegration des infrastructures interurbaines dans les strateacutegies depreacutevention des risques et de maicirctrise de la pollution est neacutecessaire crsquoest drsquoabordune question de coordination des directions drsquoadministrations centrales qui devraitpouvoir aiseacutement trouver une reacuteponse
bull le passage agrave l laquo urbanisme de projet raquo via la reacuteforme des PLU dans la loi ALUR aeacuteteacute perccedilu par nombre dacteurs du secteur de leau comme une reacutegression pourles politiques environnementales Il a en effet conduit agrave renoncer agrave une deacutemarcheprescriptive deacutetailleacutee et preacutecise Cependant les deacutecennies ougrave cette strateacutegieprescriptive eacutetait en vigueur nrsquoont guegravere fait la preuve de son efficaciteacute parexemple les deacutemarches de reacuteduction de lrsquoimpermeacuteabilisation sont agrave lrsquoœuvre depuisune vingtaine drsquoanneacutees mais le bilan en est mitigeacute
bull reacuteglementaire
bull les services ont des difficulteacutes pour intervenir sur les terrains priveacutes afin de fairerespecter les servitudes destineacutees au libre eacutecoulement de leau (vallons secs) etles prescriptions sur les ouvrages de stockage (notamment reacuteservoirs souterrainset autres dispositifs non accessibles) et drsquoinfiltration
bull Les deacuteclarations drsquointeacuterecirct geacuteneacuterale (DIG) qui permettent aux acteurs publicsdrsquointervenir sur terrain priveacute sont peu employeacutees
bull on constate une superposition de deux reacutegimes drsquoautorisation la police de leau(Eacutetat) et le raccordement au reacuteseau (collectiviteacutes) La frontiegravere semble simple etlogique (rejet en milieu naturel responsabiliteacute de lrsquoEacutetat ou rejet dans uneacutequipement dont la collectiviteacute est responsable) Mais cette distinction estinapproprieacutee pour conduire des politiques pourtant eacuteminemment souhaitables dedeacuteraccordement et de gestion agrave la parcelle
La politique de gestion des eaux pluviales et de ruissellement srsquoappuie en France sur unecommunauteacute drsquoacteurs scientifiques et techniques tregraves motiveacutes en bonne osmose avec lesgrandes meacutetropoles et quelques villes Mais cette communauteacute drsquoacteurs peine agrave geacuteneacuteraliserles bonnes pratiques agrave deacutefinir des organisations simples et efficaces agrave assurer un dialogueadeacutequat avec les ameacutenageurs dans des contextes ougrave la pression immobiliegravere est parfoisconsideacuterable et agrave geacuterer les interfaces entre le milieu rural peacuteriurbain et urbain Les situationsrencontreacutees sont tregraves disparates Elles sont agrave la fois le fruit de reacutealiteacutes geacuteographiques tregravescontrasteacutees et drsquohistoires urbaines ou de sensibiliteacutes tregraves diffeacuterentes
Les enjeux sont reacuteels
bull sans reacuteduction sensible des rejets de temps de pluie beaucoup de masses drsquoeau ausein et en aval des agglomeacuterations ne seront pas en bon eacutetat en 2021 ni mecircme en2027 La France nrsquoest pas particuliegraverement en avance en Europe dans la preacuteparationde ces eacutecheacuteances mais ses difficulteacutes ne sont pas speacutecifiques Les exigencesconcernant les micropolluants sont sans doute les plus difficiles agrave maicirctriser dans cesdeacutelais car cela repose essentiellement sur des changements de produits et drsquousageslargement deacuteveloppeacutes Il nrsquoen demeure pas moins qursquoune reacuteduction significative desflux de pollution deacuteverseacutes par temps de pluie apporterait des ameacuteliorations sensibles etnrsquoest pas hors de porteacutee par la mise en oeuvre drsquoune panoplie de mesures preacuteventivesLa fixation drsquoobjectifs reacutealistes et un programme drsquoaction mobilisateur sont neacutecessairesdans le cadre de la preacuteparation des prochains programmes des agences de lrsquoeau
bull sans reacutevision des strateacutegies de preacutevention des risques lrsquoeacutevolution des dommages desinondations par ruissellement est mal maicirctriseacutee Elle peut grever financiegraverement de plusen plus les meacutecanismes de solidariteacute nationale et sans mesures correctrice affaiblircette solidariteacute Il existera toujours des pheacutenomegravenes drsquoune telle lrsquoampleur qursquoil estdeacuteraisonnable drsquoen chercher la maicirctrise par des mesures structurelles Pour cescirconstances il ne srsquoagit pas de consideacuterer que la puissance publique est deacutedouaneacuteede tout effort (comme un laquo cas de force majeure raquo) Il srsquoagit de deacutefinir ce qursquoelle doitfaire pour ameacuteliorer de la reacutesilience des systegravemes urbains agrave ces eacuteveacutenements Si cettelogique est bien reconnue par les textes elle est encore peu traduite concregravetement
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Lrsquoerreur serait de croire que lrsquoon peut apporter une reacuteponse unique et nationale agrave la diversiteacutedes situations Le flou des cadres reacuteglementaires et institutionnels a peut-ecirctre eacuteteacute favorable agrave ladynamique de ce secteur Beaucoup drsquoinnovations ont eacuteteacute possibles beaucoup drsquoacteurs sontintervenus sans neacutecessairement se poser la question de leur leacutegitimiteacute agrave le faire et ils ont bienfait Que les deacutepenses affeacuterentes aient pu ecirctre imputeacutees de tregraves nombreuses faccedilons a aussisans doute eacuteteacute une facilitation (quand le leacutegislateur a tenteacute drsquoavancer vers des dispositifs plusconstruits il a bien vite ducirc faire machine arriegravere)
Aujourdrsquohui lrsquoobjectif nrsquoest plus seulement de susciter et drsquoencourager des pionniersLrsquoenjeu de reacutepondre agrave un deacuteplacement des prioriteacutes de lrsquoaction publique Ce domainedes eaux pluviales et du ruissellement sera au cœur des prioriteacutes de la prochainedeacutecennie Preacuteparer ce rendez-vous suppose une seacuterieuse reacutevision des cadres de miseen œuvre de ces politiques
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2 Pour une laquo deacutecennie 2017-2026 des eaux pluviales raquo
21 Pourquoi un plan drsquoaction de dix anneacutees
Les propositions reacutesultant du diagnostic qui preacutecegravede tiennent compte de quatre constats ayanttrait au calendrier
bull les eacutecheacuteances-cleacutes de 2021 et 2027 sont deacutesormais tregraves proches et il reste une dizainedrsquoanneacutees pour faire face agrave des enjeux qui sont encore mal cerneacutes ce qui suppose uneforte acceacuteleacuteration des deacutemarches les chiffrages des investissements neacutecessaires nesont pas faits Les mesures de preacutevention agrave la source nettement preacutefeacuterables neporteront pas des effets suffisants aux eacutecheacuteances fixeacutees par les directives pour assurerlrsquoabsence totale de risque de non-conformiteacute Il faut eacuteviter des opeacuterations curativesdispendieuses qui deviendraient de plus obsolegravetes quand les mesures preacuteventives ferontpleinement leur effet Un objectif agrave cinq ans et agrave dix ans de reacuteduction des volumes drsquoeauet de pollution deacuteverseacutes par temps de pluie doit srsquoappuyer sur une strateacutegie qui chiffre ethieacuterarchise les investissements selon leur efficaciteacute son eacutelaboration suppose unimportant travail de chiffrage technique et de recalage iteacuteratif
bull la concomitance de ces eacutecheacuteances avec
bull drsquoune part la prise de conscience que les questions de risque de ruissellement enmilieu urbain ont eacutegalement eacuteteacute deacutelaisseacutes et que les changements climatiquesaussi atteacutenueacutes qursquoils pourront lrsquoecirctre vont rendre ces questions de plus en pluspreacutegnantes
bull et drsquoautre part la monteacutee en puissance des deacutemarches de deacuteveloppement de labiodiversiteacute en ville en lien avec des ressources en eau alimenteacutees par les eaux deces mecircmes territoires
font qursquoun plan drsquoaction pour plus drsquoefficaciteacute et de lisibiliteacute doit srsquoinscrire dans la dureacutee il est proposeacute de le preacutevoir sur la deacutecennie 2017-2026
bull les eacutevolutions dans lrsquoorganisation des responsabiliteacutes et des compeacutetences tels quepreacuteconiseacutes par la mission demandent des reacuteformes leacutegislatives et la mise au point desoutils reacuteglementaires ainsi que des phases drsquoexpeacuterimentation et drsquoeacutevaluation qui nepeuvent produire des reacutesultats immeacutediats
La mission preacuteconise de globaliser ces deacutemarches et drsquoinstaurer une laquo deacutecennie des eauxpluviales raquo (plus exactement laquo plan drsquoaction partenarial 2017-2026 pour la reacuteduction de lapollution par temps de pluie et des dommages du ruissellement et pour la valorisation dela preacutesence de lrsquoeau en ville raquo) Celle-ci ne peut reacutesulter de la seule initiative de lrsquoEacutetat et nepeut se concevoir sans implication partenariale forte des collectiviteacutes concerneacutees
Recommandation ndeg 1 MEEM et ministegravere de lrsquointeacuterieur lancer une laquo deacutecennie deseaux pluvialesraquo (plus exactement un laquo plan drsquoaction partenarial 2017-2026 pourla reacuteduction de la pollution par temps de pluie et des dommages duruissellement et pour la valorisation de la preacutesence de lrsquoeau en ville raquo) Mettreen place un comiteacute de pilotage partenarial co-animeacute par la DGALN (DEB etDHUP) la DGPR et la DGCL en y associant eacutegalement la DGITM
22 Lorganisation des propositions
Il est tout agrave fait possible de traiter seacutepareacutement tel ou tel aspect et notamment de reprendredans des plans drsquoaction speacutecifiques de faccedilon seacutepareacutee les deacutemarches concernant les risques etles milieux Certains interlocuteurs de la mission sont convaincus au vu des eacuteleacutements de
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diagnostic reacuteunis que cela serait plus efficace car cela permettrait des avanceacutees plusopportunistes lagrave ougrave le calendrier le permet et cela ne laquo brouillerait raquo pas les messages
Si cette conception sectoriseacutee peut ecirctre assez satisfaisante pour assurer la lisibiliteacute de lrsquoactionde lrsquoEacutetat et si elle peut aussi se reacuteveacuteler finalement eacutegalement assez confortable pour lescollectiviteacutes elle ne semble pas partageacutee par les speacutecialistes du domaine ni par les collectiviteacutesles plus avanceacutees qui au contraire mettent en avant tout lrsquointeacuterecirct drsquoune approche inteacutegreacutee Lamission propose comme la commande lrsquoy incitait des eacutevolutions qui permettent de clairementorganiser les compeacutetences de faccedilon inteacutegreacutee tout en comprenant la difficulteacute drsquoune deacutemarcheglobalisante dans des modes de fonctionnement habituellement plutocirct sectoriseacutes
La mission a bien entendu tenu compte de ce que les moyens aujourdrsquohui disponibles sontmodestes tant au sein des collectiviteacutes locales que de lrsquoEacutetat et que les marges de manœuvrepour les ajuster sont certainement tregraves faibles Elle ne disposait pas des outils neacutecessaire poureacutetudier la faccedilon de les optimiser et de les inteacutegrer dans des arbitrages plus globaux quideacutepassent le champ de cette commande ce travail drsquoeacutevaluation des moyens et de calibragedes ambitions est la premiegravere suite concregravete agrave conduire degraves 2017 qursquoil conviendra de donner agravece rapport si ses orientations eacutetaient retenues
Le chapitre 3 regroupe les actions agrave lancer rapidement dans le cadre juridique actuel pourconforter geacuteneacuteraliser et dynamiser des deacutemarches existantes avec des objectifs de reacutesultat agravecinq ans et agrave dix ans en lien avec les eacutecheacuteances 2021 et 2027 de la DCE destineacute agrave permettrenotamment agrave lrsquoEacutetat de mieux jouer son rocircle de reacutegulateur tout en reacutepondant agrave des besoins descollectiviteacutes de mieux exercer leurs responsabiliteacutes
Le chapitre 4 reacuteunit les propositions drsquoexpeacuterimentation de clarification et drsquoeacutevolutionsinstitutionnelles qui neacutecessitent un support leacutegislatif avec divers sceacutenarios faisant lrsquoobjet drsquouneanalyse comparative
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3 Actions ne neacutecessitant pas de modification leacutegislative
31 Ameacuteliorer les connaissances
311 Reacuteseaux de mesures et observatoires
Il srsquoagit drsquoameacuteliorer les connaissances et les observatoires en hydromeacutetrie et qualiteacute des eaux
bull confortement et exploitation de bases de donneacutees des deacuteversements de temps depluie et en partager les donneacutees
bull renforcement de la connaissance des eacuteveacutenements extrecircmes sur les petits bassins-versants (meacutesoeacutechelle 1-100 kmsup2) dans la poursuite des deacutemarches laquo SHYPRE-SHYREG deacutebit raquo et Floodscale23 Il conviendrait de compleacuteter les reacuteseaux par unecentaine de stations suppleacutementaires par rapport aux engagements reacutecents
bull doubler les creacutedits des retours drsquoexpeacuterience
bull instrumenter un site par exemple sur lrsquoicircle de la Reacuteunion en zone tropicale ou peut-ecirctre en saisissant lrsquooccasion du deacuteveloppement drsquoun centre de veille hydro-meacuteteacuteorologique en Nouvelle-Caleacutedonie tel que les assises de risques de Nouvelle-Caleacutedonie lrsquoont proposeacute
bull lancement drsquoune nouvelle eacutetape de connaissances aborder en quantiteacute et enqualiteacute les rejets au milieu des reacuteseaux seacuteparatifs pluviaux et non plus les seuls reacuteseauxunitaires en prioriteacute dans les secteurs littoraux
Lrsquoensemble de ces mesures compleacutementaires des dispositions deacutejagrave prises peut ecirctre a priorieacutevalueacute agrave 10 Meuro drsquoinvestissement 1Meuroan de creacutedits fonctionnement et 1Meuroan de personnel
Proposition daction ndeg 1 DGPR (SCHAPI) Compleacuteter les reacuteseaux hydromeacutetriques dont lesdonneacutees sont bancariseacutees dans la bande de donneacutees HYDRO pour la gamme de surface 1-100 kmsup2
Proposition daction ndeg 2 DGPR (SCHAPI) IRSTEA et IFSTTAR renforcer le dispositif demesures hydromeacutetriques post-crise
Les trois observatoires de terrain en hydrologie urbaine existants sont une base inestimabledrsquoaccumulation de connaissances indispensables agrave lrsquoameacutelioration des pratiques de maicirctrise deseaux pluviales Les programmes de recherche en cours produisent en continu des reacutesultatsinteacuteressants et bien publieacutes Comme on lrsquoa vu les tentatives pour constituer des basesdrsquoinformation partageacutees fortement souhaiteacutee par la communauteacute des chercheurs et despraticiens nrsquoa encore pas pu se concreacutetiser malgreacute plusieurs tentatives Toutes les difficulteacuteseacutevoqueacutees sont surmontables y compris le fait que lrsquoinitiative est essentiellement dans la maindes collectiviteacutes concerneacutees et que malgreacute leur bonne volonteacute prouveacutee dans ces domaines laneacutecessiteacute drsquoune orchestration drsquoensemble du projet semblerait utile (voir ci-dessous lespropositions concernant lrsquoanimation)
Le paradoxe est que lrsquoarc meacutediterraneacuteen malgreacute la puissance historique de lrsquouniversiteacute deMontpellier dans le domaine de lrsquohydrologie urbaine ne dispose pas drsquoun observatoiredrsquohydrologie urbaine si lrsquoon met de cocircteacute lrsquoobservatoire Ceacutevennes-Vivarais qui est orienteacute versdes eacutechelles plus larges que le sujet ici eacutevoqueacute Crsquoest drsquoautant plus dommageable que lamission a rencontreacute chez certains acteurs de profondes convictions que les solutionsalternatives laquo du Nord raquo nrsquoeacutetaient pas agrave lrsquoeacutechelle des enjeux des pluies de ce territoire et que
23 Ces deacutemarches sont deacutetailleacutees dans le rapport de diagnostic
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par ailleurs la densiteacute urbaine et la valeur du foncier y excluaient les solutions laquo agrave lrsquoair libre raquodont la mission a pourtant constateacute tout lrsquointeacuterecirct de les privileacutegier La mission a souligneacute agrave denombreuses reprises le fait qursquoil fallait en effet ecirctre tregraves prudent dans les transpositionshasardeuses mais ne partage pas non plus des jugements laquo agrave lrsquoemporte-piegravece raquo consideacuterantque des efforts drsquoadaptation et drsquointeacutegration permettront certainement de progresser commedrsquoailleurs un grand nombre des interlocuteurs qursquoelle a rencontreacutes srsquoy eacutevertue Il ne semble pasagrave la connaissance de la mission que lrsquoon dispose dans drsquoautres pays meacutediterraneacuteens drsquoun outilde cette nature dont on pourrait beacuteneacuteficier Lrsquoutiliteacute semble donc aveacutereacutee drsquoun quatriegraveme sitelaquo deacutemonstrateur raquo constituant un observatoire solide impliquant dans la dureacutee sur le modegraveledes trois existants baseacute pour lrsquoArc Meacutediterraneacuteen dans lrsquoune des grandes collectiviteacutesfortement impliqueacutees aujourdrsquohui dans ces questions (Montpellier Marseille Nicircmes CannesAntibes ou Nicehellip) en lien eacutetroit avec lrsquoobservatoire reacutegional des risques majeurs Une analysede lrsquoexistant et des propositions ont eacuteteacute reacutecemment confieacutees au CEREMA
De la mecircme faccedilon lrsquoabsence drsquoun outil de travail permettant drsquoapprofondir les questions propresaux reacutegimes tropicaux se fera tocirct ou tard sentir mecircme si aujourdrsquohui rares sont les acteurs quiy sont mobiliseacutes concregravetement sur ce sujet ce qui se comprend bien en raison des importantesprioriteacutes existant par ailleurs concernant les eaux potables et les eaux useacutees et par ailleurs auxrisques cycloniques qui reposent eux sur un socle bien eacutetabli de strateacutegie de preacutevention Lesconditions climatiques (tempeacuterature divers facteurs de corrosion etc) et geacuteographiques (solssous-sols penteshellip) y sont particuliegraveres Dans certains cas les infrastructures existantes deleur niveau de maintenance sont tregraves faibles Cela suppose de deacutevelopper des solutionsadapteacutees et non de simplement transposer des solutions eacuteprouveacutees pour les climats de lrsquoouestdu continent europeacuteen24 Lrsquoeacutemergence et la concreacutetisation de tels projets prend du temps Ilserait tregraves utile drsquoamorcer sans doute dans un premier temps via des programmes derecherche deacutedieacutes un tel projet et de nouer les partenariats indispensables agrave sa peacuterenniteacute
Proposition daction ndeg 3 DRI DEB et AFB poursuivre le programme derecherchedeacuteveloppement pour reacuteduire la contamination des milieux reacutecepteurs par lesmicropolluants transporteacutes par les reacuteseaux pluviaux notamment les hydrocarburespolycycliques insatureacutes (reacuteduction des pollutions agrave la source)
Proposition daction ndeg 4 DEB et AFB faire aboutir avec les collectiviteacutes la mise en communet la publication des donneacutees collecteacutees par les trois observatoires existants (Ile-de-FranceNantes-Meacutetropole et Grand Lyon)
Proposition daction ndeg 5 DEB et DGPR promouvoir un programme et un observatoire danslrsquoArc meacutediterraneacuteen
Proposition daction ndeg 6 DEB et DGPR initier avec des collectiviteacutes drsquoOutre-mer motiveacutees unprogramme de recherche sur les territoires tropicaux avec lrsquoideacutee drsquoy constituer agrave terme uncentre de reacutefeacuterence et un observatoire sur les techniques de lrsquohydrologie urbaine adapteacutees
312 Autosurveillance et bancarisation des donneacutees
Fonder les strateacutegies pour les dix anneacutees qui viennent suppose de disposer au plus vitedrsquoinformations fiables concernant les rejets Si la deacutemarche est bien engageacutee elle est encoreheacuteteacuterogegravene entre les bassins (Seine-Normandie et les Outre-mer eacutetant particuliegraverement enretard dans ce domaine) Entre drsquoune part les obligations de lrsquoarrecircteacute du 21 juillet 2015preacuteciseacutees par la note technique du 7 septembre 2015 et drsquoautre part des observatoires quiresteront en nombre tregraves limiteacute il y a lieu de soutenir des compleacutements de mesure pour qursquounnombre suffisant de donneacutees soit recueilli sur un nombre suffisant drsquoagglomeacuterations enparticulier pour les micro-polluants et que des deacuteversements de reacuteseaux dits seacuteparatifspluviaux comportant cependant des parts importantes drsquoentreacutees drsquoeaux useacutees soientinstrumenteacutes ou couvrant des surfaces impermeacuteabiliseacutees importantes (la rubrique 2150 inclut
24 Mecircme si les eacuteveacutenements pluvieux nrsquoont pas une ampleur qui ne connaicirct pas drsquoanalogues dans lrsquohexagoneexception faite de la faccedilade laquo au vent raquo de lrsquoicircle de la Reacuteunion qui deacutetient des records mondiaux
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un seuil de 20 ha qui est sans doute une bonne reacutefeacuterence mais le choix du seuil suppose unepetite eacutetude drsquoimpact que la mission nrsquoa pu reacutealiser)
Proposition daction ndeg 7 DEB agences de lrsquoeau offices de lrsquoeau et AFB acceacuteleacuterer lafinalisation de la collecte de la bancarisation et de lrsquoexploitation des donneacutees drsquoauto-surveillance laquo reacuteseaux raquo pour les reacuteseaux unitaires et deacutevelopper des analysessysteacutematiques des donneacutees collecteacutees gracircce agrave lrsquoautosurveillance notamment celles portantles volumes deacuteverseacutes pour disposer fin 2018 drsquoune base solide et homogegravene
Proposition daction ndeg 8 Agences de lrsquoeau offices de lrsquoeau et AFB deacutevelopper un programmede mesures compleacutementaires de flux de polluants deacuteverseacutes par les deacuteversoirs drsquoorage(appui meacutethodologique et financements aux collectiviteacutes)
Proposition daction ndeg 9 DEB avec lrsquoappui des agences de lrsquoeau et des offices de lrsquoeau lancer notamment dans les secteurs littoraux un recensement des deacuteversements desreacuteseaux seacuteparatifs pluviaux les plus importants et la caracteacuterisation de leurs rejets
313 Chiffrer les coucircts des services
Le deacutefaut drsquoinformation sur le coucirct des services publics est tregraves important et le fait qursquoil srsquoagissedrsquoun service public agrave caractegravere administratif assujetti agrave des normes comptables ne rend passimple lrsquoidentification de ces deacutepenses Ce nrsquoest pas une raison suffisante pour ne passrsquoefforcer de progresser dans ce domaine Sauf agrave renoncer agrave toute ideacutee de service public il fauttrouver le moyen de surmonter cet obstacle Le plus efficace pour cela est drsquoinstaurer uneobligation de publication des donneacutees dans lrsquoesprit de la laquo reacutegulation par la mise en lumiegravere raquoqui est le choix de la reacutegulation agrave la franccedilaise dans ces domaines (voir en annexe 2 reacutefeacuterencebibliographique au rapport CGEDD laquo eau potable et assainissement agrave quel prix raquo 2016)Lrsquoobjectif drsquoune premiegravere publication geacuteneacuterale des donneacutees de 2018 en 2020 sembleaccessible Des groupes de travail techniques doivent preacutealablement preacuteciser les donneacuteesrequises et examiner comment les produire en tenant compte des regravegles de la comptabiliteacutepublique Une premiegravere proposition a minima est preacutesenteacutee en annexe 3
Proposition daction ndeg 10 DEB et DGCL compleacuteter les obligations des maires agrave publier dansleurs rapports annuels les deacutepenses consacreacutees aux SPA-GEPU
Proposition daction ndeg 11 DEB et AFB deacutevelopper le systegraveme drsquoinformation des servicespublics drsquoeau et drsquoassainissement (SISPEA) pour accueillir les donneacutees patrimoniales et dedeacutepenses concernant les SPA-GEPU
32 Acceacuteleacuterer la reacuteduction des deacuteversements laquo temps de pluie raquo
321 Deacutefinir et chiffrer un programme drsquoinvestissement reacutealiste
Les informations disponibles mecircmes trop partielles montrent que la conformiteacute des systegravemesdrsquoassainissement (et sans ignorer les enjeux des pollutions chroniques maintenant le deacutefimajeur de la minimisation des flux de pollution par temps de pluie) sera avec le renouvellementdes installations existantes lrsquoenjeu majeur des investissements des services publicsdrsquoassainissement dans les dix ans agrave venir
Les programmes de travaux correspondants ne sont cependant pas deacutefinis Les agences delrsquoeau nrsquoont pas aujourdrsquohui dans ce domaine une vision creacutedible des projets des collectiviteacutes Ilmanque une strateacutegie permettant pour les concevoir de faccedilon eacuteconome dans un contexte ougrave il
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sera difficile de mobiliser des ressources financiegraveres massives suppleacutementaires Telles que sontformuleacutees la DERU et la DCE une logique de risque zeacutero de non-conformiteacute aboutirait sansaucun doute agrave des chiffrages dissuasifs au lieu de stimuler lrsquoaction cela conduirait lesdeacutecisions agrave ecirctre sans cesse repousseacutees
Les eacutecheacuteances des directives concernant les substances dangereuses prioritaires et de faccedilonplus geacuteneacuterale les micropolluants ne doivent pas inciter agrave des travaux curatifs inadapteacutes Lastrateacutegie pour les dix prochaines anneacutees avec la fixation des objectifs agrave atteindre ne peut sereacutesumer agrave une deacuteclinaison des directives Elle doit reposer sur une iteacuteration entre les moyensmobilisables et les objectifs viseacutes Il ne srsquoagit pas de viser lrsquoexcellence partout mais seulementde diminuer autant qursquoil est raisonnable les risques de non-conformiteacute25 Certes les donneacuteesdisponibles immeacutediatement ne sont pas entiegraverement suffisantes pour faire cet exercice de faccedilonparfaitement fondeacutee et il meacuteritera drsquoecirctre reacuteviseacute mais il ne faut pas mecircme avec des hypothegravesesun peu grossiegravere agrave produire une programmation volontariste plutocirct que de rester dans unelogique de guichet auquel les collectiviteacutes viennent srsquoadresser au fur et agrave mesure que lkeursprojets sont precircts
Recommandation ndeg 2 DEB agences et offices de lrsquoeau en lien avec les services depolice de lrsquoeau et les collectiviteacutes concerneacutees en 2017-2018 pour le prochainprogramme des agences et offices de lrsquoeau 2019-2023 deacutefinir et chiffrer eninvestissement des objectifs reacutealistes agrave cinq et dix ans drsquoameacutelioration desperformances des systegravemes drsquoassainissement par temps de pluie
Que des collectiviteacutes se donnent lrsquoambition drsquoeacutelargir les possibiliteacutes de baignade nrsquoest pas unobjectif mineur mais au contraire une avanceacutee deacutecisive en termes drsquoimage et drsquoattractiviteacutesusceptible de retombeacutees eacuteconomiques touristiques significatives La baignade est porteusedrsquoune valeur symbolique forte et offre des ameacuteniteacutes nouvelles pour la vie quotidienne et crsquoestcertainement lrsquoobjectif le plus lisible et le plus mobilisateur pour le grand public Pour la gestiondes eaux pluviales crsquoest cependant une exigence redoutable dont des villes comme Marseilleeacuteprouvent deacutejagrave quotidiennement la difficulteacute en raison notamment des risques bacteacuteriologiqueslieacutees aux meacutelanges des eaux pluviales et des eaux useacutees
322 Renforcer de maniegravere prioriseacutee le soutien financier agrave lamaicirctrise des flux polluants deacuteverseacutes
Proposition daction ndeg 12 Agences et offices de lrsquoeau inclure dans les programmes parexemple sous forme drsquoappels agrave projet des modaliteacutes drsquointervention cibleacutees pour creacuteer lesconditions permettant drsquoeacutelargir les baignades autoriseacutees
Les agences de lrsquoeau ont lanceacute de nombreux appels agrave projets portant sur les deacutebranchementsou des reacuteductions drastiques des rejets en reacuteseaux Comme les thegraveses de Guido Petrucci et deJeacutereacutemie Sage lrsquoont montreacute une strateacutegie fondeacutee sur la seule limitation des deacutebits de fuites26
nrsquoest pas optimale pour les techniques de reacutetention agrave la parcelle celles-ci peuvent eacutegalementecirctre utilement geacutereacutees avec des objectifs de volumes de rejets Ces appels drsquooffres auront ainsiinteacuterecirct agrave voir leurs objectifs eacutelargis en tenant compte de ces reacutesultats de recherche
Il ne srsquoagit en rien de reacuteduire les ambitions mais drsquoouvrir la palette des solutions pour obtenirles reacutesultats attendus au moindre coucirct
Proposition daction ndeg 13 Agences et offices de lrsquoeau accroicirctre le caractegravere incitatif des aidespour les opeacuterations de deacutebranchement ou tout au moins la reacuteduction des volumes depollution deacuteverseacutes en reacuteseau notamment de zones drsquoactiviteacute de plus drsquoun hectare
25 Des gains significatifs en termes de rejet pourraient par exemple encore ecirctre obtenus par des politiques plusvolontaristes de mise en conformiteacute des raccordements
26 Par exemple dans un appel drsquooffre de lrsquoagence de lrsquoeau Seine-Normandie objectif drsquoabsence de rejet trois mois paran alors qursquoune strateacutegie limiteacutee agrave un mois et comportant des prescriptions en volume auraient sans doute conduitagrave des dimensionnements beaucoup plus raisonnables pour des flux de pollution plus faibles
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323 Mobiliser les financements possibles
Lrsquoeacutetude de vingt-deux cas de grande collectiviteacutes a montreacute que la contribution de leurs budgetsgeacuteneacuteraux aux deacutepenses du budget annexe avaient augmenteacute en quelques anneacutees Les eacutecartsdes sommes identifieacutees entre ces cas sont tregraves grands Dans le cadre actuel mecircme si celui-cifera lrsquoobjet plus loin de propositions drsquoeacutevolution il semble utile et agrave porteacutee des services de lrsquoEacutetatsous lrsquoimpulsion des preacutefets drsquoentreprendre une deacutemarche cibleacutee aupregraves des principalescollectiviteacutes ayant des montants tregraves faibles de deacutepenses pour les eaux pluviales imputeacutees aubudget geacuteneacuteral et dans le mecircme temps des compensations eacutegalement tregraves faibles du budgetgeacuteneacuteral vers le budget annexe pour analyser avec elles les raisons de ces faibles montants etles accompagner notamment dans le cadre de la preacuteparation de la prise de compeacutetenceassainissement par les EPCI agrave reacutetablir des montants adapteacutes aux besoins et aux reacutealiteacutes
33 Renforcer la preacutevention des risques lieacutes aux pluies intenses
Ce paragraphe est consacreacute aux propositions speacutecifiques aux outils techniques etreacuteglementaires du secteur des risques Les propositions drsquoappels agrave projets et drsquoanimation relatifagrave ce thegraveme sont en revanche reacuteunies au paragraphe suivant avec celles relatives de lapreacutevention des pollutions
331 Encouragement des collectiviteacutes locales agrave mieux tenir comptedu risque drsquoinondation
Le cahier des charges PAPI 3 eacutetabli deacutebut 2017 integravegre les eacuteleacutements suivants
laquo La reacutealisation des zonages pluviaux (3deg et 4deg de lrsquoarticle L 2224-10 du code geacuteneacuteral descollectiviteacutes territoriales) agrave deacutefaut drsquoecirctre deacutejagrave effectueacutee doit ecirctre preacutevue par les communes ouleurs EPCI Crsquoest notamment le cas pour les projets de PAPI situeacutes sur lrsquoarc meacutediterraneacuteenCes zonages doivent ecirctre reacutealiseacutes dans le cadre de la mise en œuvre du PAPI drsquointention ou agravedeacutefaut dans le cadre du PAPI si lrsquoeacutetape drsquointention nrsquoeacutetait pas neacutecessaire
Quand lrsquoaleacutea ruissellement est traiteacute le dossier de PAPI doit clairement distinguer ce qui relegravevede la gestion du ruissellement pluvial de ce qui relegraveve de la gestion des inondations parruissellement lieacutees agrave des pluviomeacutetries exceptionnelles
Le fonds de preacutevention des risques naturels majeurs (FPRNM) peut participer au financementdrsquoouvrages ou drsquoameacutenagements permettant de ralentir les ruissellements relevant de la gestiondes inondations par ruissellement lieacutees agrave des pluviomeacutetries exceptionnelles27 (le financementdes reacuteseaux drsquoeau pluviale eacutetant exclu) raquo
Ces formulations qui ouvrent de faccedilon maicirctriseacutee les PAPI 3 au champ du ruissellement sontproches des propositions qui avaient eacuteteacute formuleacutees par la mission (voir rapport de diagnostic)De faccedilon plus geacuteneacuterale la mission propose les objectifs suivants
bull afficher une prioriteacute claire pour les mesures de sauvegarde des vies humaines
bull lier les ouvertures des financements PAPI au ruissellement agrave lrsquoexistence drsquoun volet PPRI-ruissellement approuveacute (et non seulement prescrit)
bull agrave deacutefaut dans un premier temps peut-ecirctre les lier agrave lrsquoidentification via les zonagespreacutevus par les textes de secteurs drsquoeacutecoulements preacutefeacuterentiels et de zones drsquoaccumulationpreacutefeacuterentielles des eaux de pluie
bull concentrer les aides de travaux de reacutegulation aux mesures de preacutevention susceptibles dereacuteduire la vulneacuterabiliteacute des secteurs drsquoeacutecoulements preacutefeacuterentiels et de zonesdrsquoaccumulation preacutefeacuterentielles des eaux de pluies pour autant que les eacutetudes derentabiliteacute socio-eacuteconomiques aient montreacute que les avantages retireacutes de ces travaux sonttregraves supeacuterieurs agrave ceux pour la limitation des deacutebordements de cours drsquoeau
27 apregraves analyse au cas par cas par les services de lrsquoEacutetat permettant de deacuteterminer lrsquoassiette effectivement eacuteligible au
FPRNM
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bull limiter partout ailleurs les interventions agrave des travaux drsquoameacutelioration de la reacutesilience dusystegraveme urbain (voirie mobilier) sans objectif de reacutegulation ni de reacutetention ainsi qursquoauxmesures entreprises par les collectiviteacutes sur le bacircti (y compris priveacute) pour reacuteduire lesrisques de pertes de vies humaines (refuges en eacutetage accegraves aux toitures etc)
Proposition daction ndeg 14 DGPR apregraves un retour drsquoexpeacuterience de la mise en œuvre du cahierdes charges PAPI 3 examiner lrsquoopportuniteacute drsquoouvrir plus largement les programmes drsquoactionpour la preacutevention des inondations au financement des actions concernant les risques lieacutesau ruissellement (en maintenant des conditions restrictives deacutetailleacutees dans le rapport)
332 Inteacutegrer autant que possible les PPR ruissellement etinondations et deacutevelopper les prescriptions speacutecifiquesadapteacutees au sein de ces PPR
Les PPR ne sont certainement pas la solution universelle pour reacutepondre aux enjeux des risquesdrsquoinondation par excegraves drsquoeaux pluviales (ruissellement) comme lrsquoexpeacuterience lrsquoa montreacute mais ilsconstituent neacuteanmoins dans les cas ougrave les aleacuteas sont les plus marqueacutes et les plus facilementzonables un outil cibleacute qursquoil ne faut pas neacutegliger La prise en compte de ce risque pacirctit delrsquohabitude prise par les services de privileacutegier les PPR mono-risques qui ne sont deacutejagrave eux-mecircmes pas faciles agrave faire aboutir De ce fait certains risques plus deacutelicats agrave transcrire endispositions reacuteglementaires sont bien souvent laisseacutes de cocircteacute alors que leurs enjeux sontimportants et que la population agrave juste titre ne fait pas la diffeacuterence La mission considegravere quela deacutemarche de reacutefeacuterence devrait bien au contraire ecirctre un PPRI comportant un voletruissellement si crsquoest justifieacute plutocirct que de vouloir faire vivre seacutepareacutement deux PPR mono-risques
Proposition daction ndeg 15 DGPR Renforcer les deacutemarches de PPR inondations ruissellementet de zonages pluviaux en privileacutegiant les avanceacutees concregravetes possibles agrave court terme parla deacutesignation de laquo secteurs drsquoeacutecoulements concentreacutes preacutefeacuterentiels raquo et de laquo zonespreacutefeacuterentielles drsquoaccumulation des eaux de pluie raquo et en ameacuteliorant la coordination entreces deux deacutemarches
Proposition daction ndeg 16 DGPR DEB et DHUP reprendre le guide laquo PPRI ruissellement enmilieu peacuteriurbain raquo de 2003 pour le transformer en un guide du laquo PPRI ruissellement raquoClarifier et standardiser les zonages proposeacutes et les prescriptions lieacutees Produire un guideintituleacute laquo du zonage pluvial aux PPRI-ruissellement raquo coordonner les zonages et lesprescriptions et accompagner par une circulaire conjointe aux DREAL et aux DDT
Les actions concernant le bacircti existant qui ont un fort impact sur la seacutecuriteacute des biens et despersonnes mais aussi les interventions de deacuteblaiement et de nettoyage reacutegulier des vallonssecs meacuteritent agrave la fois drsquoecirctre rendus obligatoires quand les risques le justifient Elles peuventjustifier une maicirctrise drsquoouvrage publique intervenant sur le patrimoine priveacute soit directementsoit par des aides individuelles comme des opeacuterations de renouvellement urbain voire dereacutesorption drsquohabitat insalubre Cela peut se faire avec lrsquoappui drsquooutils existants mais rarementutiliseacutes pour de telles actions comme les deacuteclarations drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral (DIG)
Proposition daction ndeg 17 DGPR renforcer les incitations agrave ce que les PPRI-ruissellementintegravegrent des dispositions de sauvegarde des personnes dans les zones de concentrationdrsquoeacutecoulements rapides (vallons secs) Veiller agrave leur prise en compte dans les PAPI
333 Deacutevelopper des prescriptions geacuteneacuterales
Nombre de constructions sont et seront construites ou reacutenoveacutees en dehors des zonages desPPR tout en eacutetant exposeacutees agrave un risque drsquoecirctre inondeacutees de freacutequence deacutecennale agrave centennaleLa mission preacuteconise de mettre en place un Document Technique Unifieacute (DTU) qui reacuteunisse unensemble de prescriptions eacuteleacutementaires permettant de minimiser les effets de lrsquoinondation parruissellement sur les constructions Paradoxalement un DTU existe dans le secteur du risquesismique ougrave la normalisation tregraves pousseacutee (euro-codes) permettraient drsquoimaginer qursquoil seraitsuperflu alors que rien de tel nrsquoexiste dans le domaine des inondations et singuliegraverement de
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celles dues au ruissellement Ces prescriptions concerneraient les reacuteseaux eacutelectriques et lechauffage les mateacuteriaux drsquoisolation thermique les huisseries les refuges en toiture etc Ellessrsquoappliqueraient sur les sous-sols et les rez-de-chausseacutee Elles auraient vocation agrave concernerdes zones larges par exemple celles ougrave la deacutemarche EPRI avait identifieacute des risques cellesidentifieacutees comme laquo enveloppes des inondations exceptionnelles raquo voire de faccedilonindiffeacuterencieacutee des territoires qui seraient reacuteputeacutes soumis agrave des cumuls de pluies importants etpas seulement des pluies fortes
Le caractegravere eacuteleacutementaire et largement diffuseacute de ces prescriptions en feraient un outil adapteacute ausecteur de la construction En effet celui-ci ne peut aiseacutement srsquoadapter avec des prescriptionsconstructives deacutetailleacutees et diffeacuterentes au cas par cas touchant chacune des territoires de petitetaille Une certaine standardisation des bonnes pratiques paraicirct encore plus importante pour leruissellement que pour le deacutebordement de cours drsquoeau ougrave lrsquoon comprend que de nombreusesprescriptions doivent passer par les PPR agrave la fois pour ecirctre adapteacutees agrave des reacutealiteacuteseffectivement cerneacutees par les modeacutelisations et parce qursquoelles pour objectif speacutecifique de ne pasaggraver la situation lrsquoensemble pouvant induire des prescriptions (par exemple desconstructions sur pilotis) non geacuteneacuteralisables hors des zones concerneacutees Des guides reacutecentsciteacutes en annexe ont montreacute qursquoil y a agrave la fois un besoin et des eacuteleacutements disponibles sans pourautant aller au bout de ces deacutemarches et leur donner une porteacutee adapteacutee La mission estconsciente que les DTU posent eux-mecircmes une difficulteacute de mise en œuvre effective par lesprofessionnels et ne sont pas correctement respecteacutes par certains drsquoentre eux Neacuteanmoins ilsconstituent un ensemble structureacute Ils incluent deacutejagrave certaines mesures concernant la conceptiondes fondations qui sont une excellente base pour un tel DTU Ce DTU preacutesenterait un doubleinteacuterecirct pour les politiques de preacutevention
bull pour la construction neuve en eacutevitant que des erreurs soient systeacutematiquementcommises (isolants thermiques non hydrofuges en sous-sol ou rez-de-chausseacutee quiconstituent de veacuteritables eacuteponges sont tregraves longs agrave seacutecher et ont perdu apregraves seacutechage laplus grande part de leurs capaciteacutes isolantes)
bull pour la reacutenovation servir de base agrave une prise en charge par les assurances des mesuresles plus eacuteleacutementaires des deacutemarches laquo reconstruire mieux raquo (laquo build back better raquo) Parexemple la substitution drsquohuisseries aluminium agrave des huisseries bois pour des vitrines derez-de-chausseacutee de magasins inondeacutes induit un leacuteger surcoucirct qui suffit agrave reproduire agravelrsquoidentique Sans systegraveme de prescription qui impose ces modifications seul lrsquoexistant estpris en compte pour les remboursements des assurances Lrsquoexistence de prescriptionsne reacutesout pas entiegraverement cette question car une mise aux normes reste toujours uneameacutelioration de la valeur du bien ce que ne peut couvrir une assurance Il convient debien consideacuterer que le reacutegime CatNat est speacutecifique la garantie par lrsquoEacutetat doitsrsquoaccompagner raisonnablement de quelques deacuterogations aux regravegles geacuteneacuterales desreacutegimes drsquoassurance Le respect de la prescription deviendrait alors une obligation pourbeacuteneacuteficier de lrsquoassurance comme toute conformiteacute qui srsquoimpose Les assureurs eacutetant enresponsabiliteacute de srsquoimpliquer dans le respect de ces prescriptions des meacutecanismesdrsquoajustement seraient naturellement induits
Recommandation ndeg 3 DGPR et DHUP ouvrir de faccedilon raisonneacutee et encadreacutee lesPAPI aux actions drsquoameacutelioration de la reacutesilience urbaine renforcer la prise encompte des risques drsquoinondations lieacutes aux excegraves drsquoeaux pluviales dans les PPR etdeacutevelopper un document technique unifieacute (DTU) permettant de geacuteneacuteralisercertaines prescriptions constructives
34 Deacutevelopper lrsquoanimation pour obtenir une acceacuteleacuteration et une meilleureefficaciteacute des actions
Les outils drsquoanimation lieacutes drsquoune part agrave la pollution et drsquoautre part aux risques sont geacutereacutes defaccedilon tregraves cloisonneacutes Il est proposeacute ici de les renforcer et surtout drsquointeacutegrer dans le cadre de ladeacutecennie des eaux pluviales lrsquoensemble de ces deacutemarches dans un tout plus lisible et pluscoheacuterent Les deacutemarches drsquoappels agrave projet de prix et de labellisation de projet ont montreacute debons reacutesultats Il convient de poursuivre cette dynamique en veillant agrave associer lesprofessionnels des secteurs de lrsquoameacutenagementconstruction et ceux de lrsquoeau et des risques en
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srsquoappuyant sur le reacuteseau technique (notamment CEREMA et CSTB) et les associationsprofessionnelles et scientifiques et techniques deacutejagrave impliqueacutees dans ces sujets (au niveaunational ASTEE SHF et au niveau reacutegional le GRAIE lrsquoADOPTA et ARCEAU) De nombreuxsujets seraient inteacuteressants
bull reacuteduction des pollutions par temps de pluie
bull deacuteraccorder des zones drsquoactiviteacutes
bull innover dans les deacutemarches drsquoinsertion urbaine (jardins de pluie etc)
bull innover dans les solutions techniques toitures mixtes multi-services agrave la foisveacutegeacutetaliseacutees et eacutequipeacutees de panneaux photovoltaiumlques ou de chauffe-eausolaires
bull mobiliser le public sur les enjeux de la maicirctrise agrave la source et reacuteduire les eacutemissionsde micro-polluants dans la continuiteacute des projets de recherche en coursMicroMegas ROULEPUR et MATRIOCHKAS
bull reacutesilience urbaine aux risques drsquoinondation dus aux excegraves drsquoeaux pluviales
bull adapter les constructions existantes dans les zones de fortes concentrationdrsquoeacutecoulement rapides avec sans doute un focus particulier pour les bacirctimentsrecevant du public (suiterenouvellement de lrsquoappel agrave projet deacutejagrave reacutealiseacute)
bull adapter la voirie et les espaces publics pour reacuteduire les risquesdrsquoembacircclesdeacutebacirccles en cas de crue torrentielle sur lrsquoespace urbainhellip
La coordination des initiatives dans le temps et entre les acteurs susceptibles de lancer de telsappels agrave projets meacuterite attention et il serait utile que ces initiatives aujourdrsquohui disperseacuteesfassent lrsquoobjet drsquoune concertation et drsquoune communication collective Le fait de clarifier lesvolumes financiers mobilisables et de rendre plus explicite les contributions de chacun sur unebase pluriannuelle est un eacuteleacutement important de stimulation et creacutedibilisation de la mobilisationdes acteurs de la recherche-deacuteveloppement
Proposition daction ndeg 18 DGALN AFB et DGPR en lien avec les agences et offices delrsquoeau deacutevelopper organiser dans le temps et coordonner les appels agrave projets
Mecircme si la communauteacute des acteurs de lrsquohydrologie urbaine eacutechange en son sein de faccedilon tregravesactive le dialogue entre les ameacutenageurs les urbanistes et les gestionnaires des eaux pluvialesreste insuffisant Un observatoire national des bonnes pratiques ayant lrsquoobjectif de constituer lelieu drsquoanimation manquant agrave lrsquointerface entre les professionnels du secteur eauxrisque et dusecteur urbanismeconstruction Le CEREMA est aujourdrsquohui au sein des organismesscientifiques celui qui semble le mieux placeacute pour heacuteberger un tel centre tout en associanteacutetroitement le CSTB et lrsquoIFSTTAR Il est important que le Plan Urbanisme ConstructionArchitecture (PUCA) et la mission interministeacuterielle pour la qualiteacute des constructions publiques(MIQCP) en soient parties prenantes
Proposition daction ndeg 19 DRI et CEREMA avec lrsquoappui de la DGALN de la DGPR du PUCAet de la MIQCP constituer au CEREMA en partenariat avec les collectiviteacutes les centresde recherche notamment le CSTB et lrsquoIFFSTAR et avec les associations scientifiques ettechniques un centre de ressources des bonnes pratiques drsquourbanisme drsquoameacutenagement etde construction consacreacute agrave la gestion des eaux pluviales et de ruissellement
Recommandation ndeg 4 DEB AFB et DGPR organiser un ensemble drsquoappels agraveprojets et de prix ou labellisations et des rencontres reacuteguliegraveres en srsquoappuyant surun centre de ressources constituant un observatoire des bonnes pratiques
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4 Eacutevolutions leacutegislatives
Les eacutevolutions proposeacutees sont de deux ordres
bull faire eacutevoluer sensiblement lrsquoexercice de la police des eaux
bull clarifier et organiser compeacutetences et services publics
41 Simplifier de faccedilon expeacuterimentale lrsquoexercice de la police de lrsquoeau
Les travaux qui ces derniegraveres anneacutees ont eacuteteacute nombreux pour chercher agrave simplifier lesautorisations environnementales se sont jusqursquoagrave preacutesent essentiellement preacuteoccupeacutees demieux organiser celles deacutelivreacutees par lrsquoEacutetat
bull pour des autorisations relevant de divers reacutegimes pour un mecircme projet en les regroupantdans un permis environnemental unique Les cas ougrave un mecircme titulaire eacutetait concerneacutepour divers projets par plusieurs autorisations relevant du mecircme reacutegime nrsquoont pas eacuteteacuteexplicitement abordeacutes
bull les interfaces de ces proceacutedures de permis environnemental unique avec les proceacuteduresconduites par ailleurs par les collectiviteacutes au titre de leurs propres responsabiliteacutes ontplutocirct eacuteteacute consideacutereacutees comme des questions de coordination
Il est proposeacute dans le cas des eaux pluviales de compleacuteter ces deacutemarches en traitant deuxnouvelles dimensions
bull introduire une notion de programme (ou projet global) sous la forme drsquoun scheacutemadirecteur de gestion des eaux pluviales28 (SDGEP voir ci-dessus sect 1632) et alleacutegerles dispositions concernant les ouvrages relevant de la rubrique 2150 29
bull introduire un transfert aux collectiviteacutes disposant drsquoun SDGEP de certaines autorisationspour leur permettre drsquoinstruire en totaliteacute des projets de tiers et de srsquoaffirmer commeautoriteacute organisatrice Il srsquoagit de mieux inteacutegrer la gestion des reacuteseaux et la maicirctrise desrejets agrave la source Les enjeux sanitaires (pollutions possibles des nappes proximiteacute decaptages) et environnementaux (pollution des sols et du sous-sol) sont tregraves seacuterieux
Les particulariteacutes drsquoinstruction des ICPE ougrave la question des eaux nrsquoest en geacuteneacuteral paspreacutepondeacuterante tout en eacutetant deacutejagrave encadreacutees par une reacuteglementation inteacutegreacutee pour la gestion delrsquoeau les excluent de cette recommandation
Cette expeacuterimentation suppose une disposition leacutegislative en raison des transferts de chargeqursquoelle pourrait a priori entraicircner Lrsquoexpeacuterimentation qui reposera sur le volontariat permettranotamment de preacuteciser les modaliteacutes de cette simplification et de chiffrer les coucircts induitseacuteventuels La mission considegravere qursquoil srsquoagit essentiellement de supprimer des doublons et desimplifier les proceacutedures pour ce qui concerne les collectiviteacutes Ces deacutemarches sont de nature agravegeacuteneacuterer des eacuteconomies partageacutees entre lrsquoEacutetat et les collectiviteacutes tout en apportant agrave la fois plusde coheacuterence dans lrsquoaction plus de lisibiliteacute pour les peacutetitionnaires et plus drsquoadaptation auxreacutealiteacutes locales
411 Globaliser les autorisations de rejets de temps de pluieaccordeacutees aux collectiviteacutes locales sur leur territoire
Dans le premier cas il srsquoagit essentiellement de laquo globaliser les autorisations raquo pour parvenir agraveune reacuteglementation globale des rejets de temps de pluie compleacutementaire de celle du tempssec Il ne srsquoagit pas a priori drsquoy inclure les autorisations individuelles des rejets des stations
28 Des propositions preacutesenteacutees plus loin conduiront agrave eacutelargir cet outil
29 La mission pour simplifier un sujet deacutejagrave compliqueacute nrsquoa pas inclus dans le peacuterimegravetre de ses propositions drsquoautresrubriques notamment les rejets en mer Elle nrsquoa en effet pas beacuteneacuteficieacute du mecircme eacuteclairage tregraves documenteacute sur lespratiques des services concernant ces rubriques que sur la rubrique 2150 Les reacuteflexions des services si elles sepoursuivent dans la voie proposeacutee par la mission pourront utilement reacuteeacutevaluer le peacuterimegravetre deacutefinitif agrave donner agrave ladeacutemarche en examinant srsquoil est pertinent ou non drsquoy inclure drsquoautres rubriques
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drsquoeacutepuration Dans une version qui sera examineacutee ci-apregraves de fusion des compeacutetences eauxpluviales et assainissement agrave travers des outils entiegraverement communs lrsquooption drsquouneacutelargissement global de cette conception agrave lrsquoensemble de ces domaines serait logique Unepremiegravere phase drsquoexpeacuterimentation de porteacutee limiteacutee aux rejets de temps de pluie pourrait ecirctreutile
Le meacutecanisme proposeacute serait de relever tregraves sensiblement les seuils du niveau autorisation encas de scheacutema approuveacute pour que ne subsiste en pratique qursquoun reacutegime de deacuteclarationpermettant aux services de lrsquoEacutetat de disposer drsquoune information permettant de suivre ces formesdrsquoautorisations globales Degraves lors si drsquoautres rubriques ou drsquoautres reacutegimes (deacutefrichementespegraveces proteacutegeacutees zones humideshellip) conduisaient agrave justifier le maintien drsquoune autorisationunique drsquoune installation particuliegravere par lrsquoEacutetat cette disposition nrsquoy ferait pas obstacle
Le scheacutema envisageacute serait tregraves proche des scheacutemas directeurs de gestion des eaux pluvialesexistants (SDGEP) quand ils sont drsquoune qualiteacute suffisante (voir ci-dessus sect 1632) en veillantagrave ce qursquoils integravegrent les objectifs globaliseacutes de reacuteduction des flux de pollution et laprogrammation des investissements neacutecessaires les dispositifs drsquoinstrumentation neacutecessairesau suivi des rejets etc tous outils dont la collectiviteacute doit disposer en tout eacutetat de cause pourses propres besoins de gestion
Ce dispositif serait lrsquooutil naturel de la mise en œuvre la plus coheacuterente et la plus aboutie de lastrateacutegie drsquoobjectifs de reacuteduction des flux agrave eacutecheacuteance de cinq et dix ans qui constitue le cœurdes propositions de la mission pour la laquo deacutecennie des eaux pluviales raquo
Des globalisations des autorisations par masses drsquoeau pour une famille de deacuteversoirs drsquooragesexistent drsquoores et deacutejagrave et sont diversement employeacutees et comprises il srsquoagit lagrave de donner uneimpulsion et un cadre beaucoup plus volontariste agrave ces deacutemarches qui ont eacuteteacute dicteacutees par lepragmatisme des services sans pour autant disposer drsquoun cadre clair pour le faire
Les dispositions agrave preacutevoir pour eacuteviter des deacuterives sont
bull un compte-rendu annuel adresseacute par la collectiviteacute beacuteneacuteficiaire au service de lrsquoEacutetatassurant le controcircle srsquoappuyant sur une autosurveillance adapteacutee au scheacutema retenu etdes mesures de controcircle inopineacute
bull la suspension de ce reacutegime deacuterogatoire (relegravevement du seuil drsquoautorisation) en casdrsquoeacutecart au respect des prescriptions de lrsquoarrecircteacute approuvant le scheacutema en lrsquoattente drsquouneclarification et drsquoun accord sur des mesures correctives
bull en cas de non-respect caracteacuteriseacute la suppression de ce reacutegime en lrsquoattente delrsquoapprobation drsquoun nouveau dispositif
Cette globalisation est drsquoautant plus inteacuteressante que la collectiviteacute a un reacuteseau plus importantet plus complexe agrave geacuterer les meacutetropoles mais aussi certaines communauteacutes urbaines serontnaturellement les candidats avec lesquels il sera le plus satisfaisant de conduire la phasedrsquoexpeacuterimentation Des versions simplifieacutees pour les plus petites collectiviteacutes pourront ecirctre tireacuteesdes premiers retours drsquoexpeacuterience
Quelques questions que la mission nrsquoa pas eacuteteacute en mesure drsquoeacutelucider agrave ce stade de la reacuteflexionmeacuteriteraient un approfondissement
bull ce scheacutema aurait-il le statut drsquoun planprogramme (soumis agrave eacutetude drsquoincidence) oudevrait-il ecirctre consideacutereacute comme un projet (soumis agrave eacutetude drsquoimpact) Le preacutesent texte aeacuteteacute reacutedigeacute dans une articulation classique planprojet Lrsquooption laquo projet global raquo a unpreacuteceacutedent les plans de gestion pluriannuels des opeacuterations de dragage drsquoentretien desriviegraveres et des canaux (PGPOD) qui font lrsquoobjet drsquoune autorisation unique pouvant allerjusqursquoagrave dix anneacutees Des deacutemarches simplifieacutees sont alors opeacutereacutees sans nouvellesenquecirctes pour les actions opeacutereacutees annuellement Dans cette option ougrave lrsquoautorisationunique serait consideacutereacutee comme un projet la notion de relegravevement de seuil pour unreacutegime deacuterogatoire de deacuteclaration nrsquoaurait plus de sens et une proceacutedure simplifieacuteedrsquoeacutechange et drsquoinformation annuels pourraient srsquoy substituer
bull Faut-il ouvrir agrave une validiteacute de cinq ou de dix ans le systegraveme deacuterogatoire en applicationdu scheacutema approuveacute Si le choix eacutetait fait de dix ans une eacutevaluation agrave mi-parcoursserait neacutecessaire
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Recommandation ndeg 5 Mesure leacutegislative expeacuterimenter avec des collectiviteacutesvolontaires un reacutegime deacuterogatoire drsquolaquo autorisation globale de rejet raquo srsquoappuyantsur des scheacutemas directeurs approuveacutes par lrsquoEacutetat En faire le bilan apregraves cinqans et envisager les conditions eacuteventuelles de geacuteneacuteralisation
412 Confier sous conditions aux collectiviteacutes la gestion desautorisations agrave des tiers
Une deuxiegraveme dimension de porteacutee diffeacuterente mais compleacutementaire et coheacuterente avec lapreacuteceacutedente consiste agrave transfeacuterer aux collectiviteacutes dans le cadre de ces mecircmes scheacutemaslrsquoinstruction des autorisations de la rubrique 2150 hors ICPE de ce fait elles pourraientreacuteglementer les rejets au milieu naturel comme ceux effectueacutes dans leurs reacuteseaux de faccediloncoheacuterente et disposer de lrsquoensemble des outils de dialogue avec les ameacutenageurs et lesconstructeurs
Transfeacuterer une activiteacute de police de lrsquoeau est-ce tout simplement possible ou cela se heurte-t-ilagrave une impossibiliteacute de principe concernant une activiteacute reacutegalienne
Cette reacuteforme serait plus audacieuse que la preacuteceacutedente mais elle connaicirct eacutegalement unpreacuteceacutedent les organismes uniques de gestion concerteacutee (OUGC) en matiegravere de gestion despreacutelegravevements drsquoeau pour lrsquousage agricole sont preacutevus pour disposer drsquoune autorisation uniquede preacutelegravevement qui se substitue aux autorisations individuelles de chaque agriculteurpreacuteleveur la police de lrsquoeau des preacutelegravevements individuels est de ce fait transfeacutereacutee agrave unorganisme qui nrsquoest pas un service de lrsquoEacutetat mais en geacuteneacuteral une chambre drsquoagriculture30
Le terme de laquo police de lrsquoeau raquo recouvre en fait un reacutegime drsquoautorisationdeacuteclarationadministratif avec les controcircles et les sanctions preacutevues par les textes controcircles dont lrsquoexercicedemande des assermentations Selon des juristes consulteacutes par la mission la gestion de tellesautorisations peuvent parfaitement ecirctre confieacutee agrave une collectiviteacute qui exerce de nombreusespolices administratives par ailleurs
La mission nrsquoa cependant pas exploreacute lrsquoensemble des points juridiques qui meacuteriteapprofondissement pour mettre en œuvre cette mesure
bull laquo Confier raquo la gestion (terme volontaire geacuteneacuteral) de ces autorisations doit-il ecirctreconsideacutereacute comme un transfert de compeacutetence ou comme une deacuteleacutegation decompeacutetence
bull Quelles conditions pratiques sont-elles requises pour que les agents de la collectiviteacutesoient habiliteacutes agrave exercer ces fonctions
bull Un deacuteleacutegataire du service public peut-il exercer ces compeacutetences pour le compte de lacollectiviteacute
A priori la mission nrsquoa identifieacute aucun obstacle juridique dirrimant
La question des autorisations uniques donneacutees au regard drsquoune autre reacuteglementation que larubrique 2150 devrait connaicirctre la mecircme reacuteponse que pour la globalisation preacuteceacutedente siune autorisation de lrsquoEacutetat est requise pour drsquoautres raisons concernant le mecircme projet il y a lieude lrsquoinstruire dans le cadre des autorisations uniques de lrsquoEacutetat car le dispositif serait sinon drsquounecomplexiteacute excessive (crsquoest la raison pour laquelle il est proposeacute drsquoexclure les ICPE) Lesmesures de compte-rendu et de suspension en cas de non-respect envisageacutees au paragraphepreacuteceacutedent seraient de mecircme neacutecessaires
30 Ce sont des eacutetablissements publics administratifs de lrsquoEacutetat pouvant avoir une composante drsquoactiviteacute agrave caractegravereindustriel et commercial de la cateacutegorie des eacutetablissements publics eacuteconomiques (terme introduit par lrsquoarticle 84 dela loi no 94-679 portant diverses dispositions dordre eacuteconomique et financier lrsquousage courant continuant agrave parler delaquo chambres consulaires raquo)
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Recommandation ndeg 6 Mesure leacutegislative confier aux collectiviteacutes disposant drsquounelaquo autorisation globale de rejet raquo la responsabiliteacute (hors ICPE) de prescrire lesdispositifs de rejets au milieu naturel sur leur territoire En faire le bilan apregraves cinqans et envisager les conditions eacuteventuelles de geacuteneacuteralisation
42 Clarifier les compeacutetences des gestions des eaux pluviales et de ruissellement
La confusion des textes et les ambiguiumlteacutes que cela geacutenegravere concernant les responsabiliteacutessemble appeler si lrsquoon ne souhaite pas srsquoen tenir au statu quo une clarification qui repositionnecorrectement les compeacutetences responsabiliteacutes objectifs et objets de services publics en cause
Recommandation ndeg 7 Mesure leacutegislative expliciter les compeacutetences descollectiviteacutes au niveau des EPCI-FP dans les domaines de la gestion des eauxpluviales et du ruissellement
On va consideacuterer ici dans la continuiteacute des dispositions existantes qursquoil y a deux volets majeursde compeacutetence du bloc communal agrave consideacuterer (eaux pluviales et ruissellement) on examineraau paragraphe suivant celle de les fusionner etou de les associer agrave drsquoautres compeacutetences
Dans lrsquoesprit de la mission ces compeacutetences sont obligatoirement exerceacutees par le bloccommunal en tant que compeacutetences exclusives comme lrsquoeau potable lrsquoassainissement ou laGEMAPI
Pour fixer les niveaux drsquoexercice des deux compeacutetences ainsi deacutefinies
bull pour les eaux pluviales crsquoest une compeacutetence dont le ministegravere de lrsquointeacuterieur a deacutejagravepreacuteciseacute que son niveau drsquoexercice eacutetait lieacute agrave celui de lrsquoassainissement des eaux useacuteeslrsquoensemble constituant une compeacutetence de gestion des eaux urbaines crsquoest donc auniveau des EPCI-FP
bull pour le ruissellement cette compeacutetence a des liens forts tant avec la gestion des eauxpluviales drsquoune part et la GEMAPI drsquoautre part toutes deux exerceacutees au niveau desEPCI
Il ne semble donc pas faire de doute que ces deux compeacutetences doivent obligatoirement ecirctreexerceacutees par un transfert systeacutematique preacutevu par la loi au niveau des EPCI-FP
Le fait que cela conduise dans certains cas agrave seacuteparer lrsquoautoriteacute qui prescrit dans ces deuxdomaines de lrsquoautoriteacute qui est en charge des documents drsquourbanisme quand la commune gardecette compeacutetence peut ecirctre objecteacute Mais drsquoune part cela nrsquoest pas une situation inhabituelledans drsquoautres domaines et drsquoautre part le nombre des PLUi augmente sensiblement malgreacute lespossibiliteacutes existantes de minoriteacute de blocage ce qui traduit bien que lrsquointer-communalisation deces politiques drsquourbanisme et drsquoameacutenagement est bien le sens de lrsquohistoire
Lrsquoexplicitation de superpositions possibles de gestion comme existant deacutejagrave agrave lrsquoarticle R 2226-1et pour la GEMAPI permet de mecircme de traiter la question de lrsquoarticulation avec lescompeacutetences de voiries et drsquoespaces publics quand celles-ci ne sont pas transfeacutereacutees agravelrsquoEPCI FP
421 Compeacutetence de laquo gestion et maicirctrise des eaux pluviales raquo
La compeacutetence de gestion et de maicirctrise des eaux pluviales est tourneacutee vers leseacuteveacutenements dont la collectiviteacute estime avoir la maicirctrise Elle consiste agrave
bull deacutefinir les objectifs drsquoun systegraveme de reacutetention de lrsquoeau agrave la parcelle de stockagedrsquoinfiltration de collecte et de traitement des eaux de pluie permettant drsquoeacuteviter des
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deacutebordements de reacuteseaux pour une panoplie de circonstances compatibles avec lesencadrements du reacutegulateur qui fixent des performances minimales agrave atteindrenotamment au regard du milieu naturel
bull organiser un systegraveme drsquoaction reacutepondant agrave ces objectifs A ce titre la collectiviteacute
bull eacutetablit des documents speacutecifiques de zonage et de prescriptions les transcrit dansles documents drsquourbanisme et les fait respecter via des pouvoirs de police dont elledispose
bull est lrsquoautoriteacute organisatrice drsquoun service public de gestion des eaux pluviales Ellelui fixe ses objectifs srsquoassure de son financement lui confie la responsabiliteacute decreacuteer ou drsquoentretenir des ouvrages et de geacuterer les prescriptions aux particuliers(autorisations de raccordement obligations de deacutebranchement) permettant lagestion de ces ouvrages
La mission considegravere que la deacutefinition et la constitution de ce service public qui peut prendretoutes formes approprieacutees agrave la reacutealiteacute des enjeux devrait ecirctre une obligation et que leszonages pluviaux le soient eacutegalement31
La formulation actuelle des articles L2226-1 et R 2226-1 concernant le service public degestion des eaux pluviales urbaines comporte deacutejagrave une part des ingreacutedients eacutevoqueacutes ci-dessusIl srsquoagit donc de restructurer ces formulations dans une logique diffeacuterente et dans un texte quisrsquoagissant de la deacutefinition drsquoune compeacutetence relegraveve a priori du code de lrsquoenvironnement lapartie concernant le service public pouvant eacuteventuellement rester au CGCT Lrsquoannexe 4preacutesente des propositions de reformulation de ces articles pour clarifier ces compeacutetences
Il conviendrait eacutegalement de moderniser le contenu du zonage pluvial pour qursquoil integravegre plusexplicitement
bull les zones prioritaires de deacuteconnexion et de deacutesimpermeacuteabilisation
bull la valorisation utilisation de lrsquoeau de pluie (agrave lrsquoinstar de la REUT pour les EU)
bull les preacutecisions neacutecessaires concernant les avis des services drsquoassainissement sur lespermis de construire agrave lrsquoinstar du SPANC
Il conviendrait enfin drsquoeacutelargir conjointement les regraveglements drsquoassainissement aux eaux pluviales(plusieurs collectiviteacutes disposent drsquoun regraveglement pluvial sans que celui-ci ait explicitement uneexistence juridique)
422 Compeacutetence de laquo maicirctrise des risques occasionneacutes par leruissellement raquo
La compeacutetence de maicirctrise des risques occasionneacutes par le ruissellement serait agrave intituler ainsipour bien marquer qursquoil srsquoagit lagrave de la partie que la compeacutetence de gestion des eaux pluvialesne peut geacuterer des eacutecoulements qui deacutepassent les capaciteacutes de reacutetention drsquoinfiltration ou decollecte et de traitement Il ne srsquoagit donc pas de les geacuterer mais de prendre des mesures qui enatteacutenuent les conseacutequences
Cette compeacutetence ne trouve pas le mecircme support que la preacuteceacutedente dans les textes existantset son explicitation peut dans une certaine mesure ecirctre consideacutereacutee comme une creacuteationsachant qursquoelle existe tout de mecircme implicitement dans la compeacutetence geacuteneacuterale puisqursquoagrave denombreuses reprises la jurisprudence a consideacutereacute la responsabiliteacute des collectiviteacutes en lamatiegravere Elle consiste agrave
31 En milieu rural il peut nrsquoy avoir aucun enjeu Cette preacuteconisation tient compte du fait que la mission procircneeacutegalement que la responsabiliteacute en soit porteacutee par les EPCI-FP Il sera tregraves rare deacutesormais compte-tenu de leurtaille qursquoils ne couvrent que des espaces ruraux Cela conduit agrave consideacuterer que le cas geacuteneacuteral est celui ougrave desdeacutebordements de reacuteseaux sont agrave envisager Crsquoest le zonage qui permettra de discerner au sein de lrsquoespace couvertpar lrsquoEPCI-FP les territoires ougrave lrsquoenjeu est mineur Les expeacuterimentations permettront de srsquoassurer quel reacutegime estpreacutefeacuterable un reacutegime volontaire agrave lrsquoinitiative des collectiviteacutes preacutesente lrsquoavantage drsquoune claire responsabiliteacute de lacollectiviteacute dans la deacutemarche mais il risque drsquoecirctre drsquoune porteacutee insuffisante La mission preacuteconise a priori qursquoagravelrsquoissue de lrsquoexpeacuterimentation fondeacutee sur le volontariat si celle-ci est fructueuse soit instaureacute un reacutegime obligatoireouvert agrave deacuterogation justifieacutee
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bull deacutefinir les objectifs drsquoameacutelioration de la reacutesilience du systegraveme urbain aux eacuteveacutenements depreacutecipitations deacutepassant les capaciteacutes du systegraveme de gestion des eaux pluviales cettedeacutefinition se fait dans un esprit analogue avec celui de la deacutefinition par la collectiviteacute desniveaux de seacutecuriteacute des systegravemes de preacutevention des inondations par deacutebordements decours drsquoeau eacutetablis dans le cadre de la GEMAPI un document intituleacute laquo scheacutemadirecteur drsquoameacutelioration de la reacutesilience aux risques de ruissellement raquo (SDARRR)ou plus simplement laquo scheacutema directeur de gestion du ruissellement raquo (SDGR)pourrait ecirctre le document soumis agrave enquecircte publique et agrave eacutevaluation environnementalequi servirait de support agrave la contractualisation financiegravere des PAPI qui eux nrsquoy sont passoumis Dans le cas ougrave cette compeacutetence serait lieacutee agrave drsquoautres le peacuterimegravetre de cesscheacutemas directeurs devront ecirctre adapteacutes ce qui sera deacutetailleacute dans lrsquoanalyse dessceacutenarios
bull organiser un systegraveme drsquoaction reacutepondant agrave ces objectifs A ce titre la collectiviteacute
bull transcrit dans les documents drsquourbanisme les obligations (issues pour lrsquoessentieldes PPRI-ruissellement) et les fait appliquer
bull srsquoassure que les riverains procegravedent aux entretiens neacutecessaires au respect du libreeacutecoulement des eaux
bull adapte le mobilier urbain et la gestion de la voirie pour minimiser les risquesdrsquoembacirccles et de deacutebacirccles
bull confie agrave un service public dont elle est lrsquoautoriteacute organisatrice la tacircche drsquointervenirsur le domaine public voir sur le domaine priveacute en cas de carence de lrsquoaction desriverains (eacuteventuellement pour mettre en œuvre une DIG)
bull comme dans le cas de la GEMAPI les ouvrages sur lesquels ce service public estsusceptible drsquointervenir peuvent ne pas ecirctre de proprieacuteteacute communale ouintercommunale (voiries remblais etc) Les mecircmes faciliteacutes de servitudes et desuperpositions de gestion devraient donc ecirctre ouvertes pour ce service commepour celui de la GEMAPI
Le caractegravere obligatoire de la constitution de ce service public se discute (la question estdiffeacuterente de celle de la compeacutetence examineacutee ci-dessus) Certains territoires peuvent ecirctresuffisamment agrave lrsquoabri de la survenue de ce type drsquoeacuteveacutenements etou lrsquoimportance historique desreacuteseaux peut y permettre de geacuterer ces eaux systeacutematiquement comme des eaux pluvialesrendant lrsquoinstauration de ce service public superflu On pourrait arguer que degraves lors qursquoaucunPPR ruissellement ne serait prescrit cela constituerait la reconnaissance par lrsquoEacutetat qursquoun telservice public nrsquoy serait pas neacutecessaire Inversement bien entendu on nrsquoimaginerait pas qursquounPPR soit prescrit et que cela nrsquoentraicircne pas lrsquoobligation de mettre en place le service publicpermettant de mettre en œuvre les mesures de preacutevention neacutecessaires
La mission ne considegravere pas qursquoinstaurer un lien entre PPR et service public soit pertinent bienau contraire pour les raisons exposeacutees preacuteceacutedemment quand la preacutesence drsquoenjeux majeurs deruissellement qui ne seront pas couverts par des PPR Les DICRIM et les PCS peuvent sereacuteveacuteler des reacutefeacuterences plus pertinentes mais lagrave encore le lien entre services publics et autresoutils a peu de chances drsquoecirctre approprieacute
A ce stade la mission preacuteconise de srsquoen remettre agrave un reacutegime geacuteneacuteral drsquoobligation avecpossibiliteacute de deacuterogation justifieacutee comme proposeacute ci-dessus pour les eaux pluviales Elle fait deplus lrsquohypothegravese que les conditions de deacuterogation dans les deux cas pourraient ecirctre les mecircmesPar ailleurs les propositions plus avanceacutees qursquoelle fait ci-apregraves pour la fusion des compeacutetenceset des services publics videraient de sens cette difficulteacute apparente
43 Quatre sceacutenarios et une variante pour structurer les compeacutetences
Divers scheacutemas drsquoorganisation des compeacutetences et des outils correspondants (zonagesscheacutemas directeurs services publics flux financiers) sont envisageables Ils font lrsquoobjet dessceacutenarios qui sont preacutesenteacutes ici et deacutecrits de faccedilon plus deacutetailleacutee en annexe 5 puis compareacutes
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Recommandation ndeg 8 Mesure leacutegislative Deacutecider entre plusieurs sceacutenariosdrsquoarticulation et de mise en coheacuterence des compeacutetences laquo eaux pluviales raquo etlaquo ruissellement raquo et des compeacutetences les plus proches GEMAPI etassainissement Adapter les textes en conseacutequence
431 Preacutesentation des quatre sceacutenarios
Les tableaux 1 et 2 illustrent le principe geacuteneacuteral de chacun des quatre sceacutenarios eacutetudieacutes quirepreacutesentent les diverses faccedilon de combiner les diverses compeacutetences selon leur proximiteacute
Eaux useacutees Eaux pluviales Ruissellement GEMAPI
Sceacutenario 1 EU EP R CE
Sceacutenario 2 EU+EP R+CE
Sceacutenario 3 EU EP+R CE
Sceacutenario 4 EU+EP+R CE
Tableau 1 Quatre sceacutenarios analyseacutes pour le regroupement des compeacutetences EU eaux useacutees EP eaux pluviales R ruissellement CE cours drsquoeau (GEMAPI)
Sceacutenario 1 Chaque compeacutetence srsquoappuie sur un scheacutema directeur speacutecifique (laquo gestion des eaux pluviales raquo etlaquo ameacutelioration de la reacutesilience aux risques de ruissellement raquo) des zonages et des outils de financement propres La plupart de ces outils existent
Sceacutenario 2 Associer la compeacutetence assainissement des eaux useacutees et la compeacutetence eaux pluviales dans une compeacutetence laquo gestion des eaux urbaines raquo Constituer un budget annexe et un SPIC uniques pour ces deux compeacutetences reacuteunies Les doter de recettes perccedilues pour partie sur les usagers domestiques pour les eaux useacutees comme actuellement et pour partie drsquoune recette laquo eaux pluviales raquo celle-ci pourrait combiner une compensation pour charges de service public issue du budget geacuteneacuteral pour les eaux pluviales des voiries et espaces publics etou drsquoune taxe sur les surfaces impermeacuteabiliseacutees des bacirctiments et des parkings et voiries priveacutes Inteacutegrer la compeacutetence ruissellement agrave la GEMAPI Eacutelargir le champ drsquoemploi des recettes de la GEMAPI au ruissellement et remonter les plafonds de taux
Sceacutenario 3 Promouvoir la gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales et de ruissellement dans une compeacutetence globale et eacutetendre le champ du SPA-GEPU aux actions concernant les risques de ruissellement Ledoter de ressources financiegraveres par une taxe additionnelle du mecircme type que la taxe GEMAPI et lui conserver son statut de SPA
Sceacutenario 4 Privileacutegier la synergie avec lrsquoassainissement et la coheacuterence de la compeacutetence de gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales et de ruissellement en fusionnant ces compeacutetences Cette compeacutetence laquo eaux urbaines et ruissellement raquo serait appuyeacutee sur un scheacutema directeur laquo gestion de lrsquoassainissement etdu ruissellement raquo et exerceacutee via lrsquoeacutelargissement du SPIC drsquoassainissement avec des recettes hybrides comme dans le sceacutenario 3
Tableau 2 Quatre sceacutenarios analyseacutes pour le regroupement des compeacutetences Descriptionsyntheacutetique
On reprend succinctement ci-dessous une partie de la preacutesentation de chaque sceacutenariofigurant en annexe
Sceacutenario 1 srsquoen tenir agrave expliciter les compeacutetences
Le sceacutenario 1 met en œuvre les explicitations deacuteveloppeacutees ci-dessus des compeacutetences eauxpluviales et ruissellement
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Sceacutenario 2 extrapoler les tendances actuelles et ameacuteliorer les synergiesinternes de chacune des deux politiques laquo milieux raquo et laquo risques raquo
Lrsquooption qui vient rapidement agrave lrsquoesprit consiste agrave fusionner chacune de ces compeacutetences avecles compeacutetences qui leur sont les plus proches
bull eaux pluviales avec lrsquoassainissement des eaux useacutees dans une compeacutetencelaquo assainissement des eaux urbaines raquo le SPIC assainissement et le SPA-GEPU telque redeacutefini ci-dessus seraient reacuteunis en un seul SPIC pourvu drsquoun budget annexe drsquounlaquo scheacutema directeur drsquoassainissement raquo (SDA) raquo et beacuteneacuteficierait des autorisationsuniques de rejets proposeacutees au sect 41
bull ruissellement comme une extension du champ de la GEMAPI (ce qui nrsquoest pas le casaujourdrsquohui)
Ce sceacutenario permet de ne pas creacuteer de complications excessives par rapport au scheacutema decompeacutetences existant tout en levant les derniegraveres ambiguiumlteacutes qui subsistent concernant lefinancement des eaux pluviales toutes les deacutepenses drsquoun service de gestion des eauxurbaines devraient ecirctre affecteacutees sur le mecircme budget annexe Ce budget annexe eacutelargi auxeaux pluviales serait alimenteacute par deux sources
bull Une taxe additionnelle sur les taxes existantes si lrsquoon souhaite la simpliciteacute deperception tout en garantissant une affectation des recettes agrave ce service public dontseraient cette fois exoneacutereacutees les collectiviteacutes locales
bull Une contribution du budget geacuteneacuteral redeacutefinie comme la laquo compensation de charges deservice public raquo pratiqueacutee dans nombre de SPIC exeacutecutant des services drsquointeacuterecircteacuteconomique geacuteneacuteral (SIEG) Cette charge de service public est la part imputable auxvoiries et espaces publics des deacutepenses de fonctionnement et drsquoinvestissement duservice
Lrsquoexercice de la compeacutetence laquo GEMAPI eacutetendue au ruissellement raquo reposerait (outre lesdispositions preacuteexistantes pour la GEMAPI actuelle) sur
bull un laquo scheacutema directeur drsquoameacutelioration de la reacutesilience au risque de ruissellement raquo(SDARRR agrave constituer)
bull les servitudes issues des PPR ruissellement-mouvement de terrain ou des voletsruissellements des PPRN et des PPR inondation quand il y en a (dispositionsexistantes)
bull les PAPI 3 comme outils de mise en œuvre financiegravere des scheacutemas directeurs (dispositifsexistants)
bull les recettes de type GEMAPI agrave eacutetendre au secteur du ruissellement
Sceacutenario 3 Constituer une compeacutetence laquo eaux pluviales etruissellement raquo
La juxtaposition de lrsquoexposeacute des deux compeacutetences compleacutementaires lrsquoune tourneacutee vers lesrisques la GEMAPI et lrsquoautre vers les milieux et lrsquoassainissement le peacuterimegravetre de lrsquoune(risques) eacutetant eacutetroitement deacutependante du peacuterimegravetre choisi par lrsquoautre (les eaux pluvialeslaquo geacutereacutees raquo) ne peut manquer de poser la question de la pertinence de les concevoir en uneseule compeacutetence inteacutegreacutee La seacuteparation du SPA-GEPU eacutelargi et de lrsquoassainissement rendcependant complexe la mise en place des meacutecanismes de financement
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Sceacutenario 4 Srsquoappuyer sur la compeacutetence drsquoassainissement pour traitereaux pluviales et ruissellement
Le quatriegraveme sceacutenario constitue une compeacutetence laquo assainissement et ruissellement raquo qui
bull srsquoappuie sur les synergies existantes entre les eaux pluviales et lrsquoassainissement (lapartie laquo geacutereacutee raquo des eaux) comme dans le sceacutenario 2
bull fait la synthegravese des compeacutetences eaux pluviales et ruissellement comme dans lesceacutenario 3
Lrsquoavantage de ce sceacutenario est son pragmatisme il eacutevite les complexiteacutes de frontiegraveres dont on avu qursquoelles eacutetaient artificielles entre eaux pluviales et ruissellement mais srsquoappuie sur unservice public industriel et commercial structureacute agrave une bonne eacutechelle
Il preacutesente quelques inconveacutenients et notamment
bull il ne reacutepond pas agrave lrsquoobjectif drsquoune meilleure inteacutegration des politiques de maicirctrise desrisques drsquoinondation par deacutebordement et par ruissellement
bull il peut poser des difficulteacutes pour deacuteleacuteguer si les collectiviteacutes le souhaitent la partieruissellement de cette compeacutetence au niveau des EPAGE et des EPTB ce qui eacutetaitrendu plus facile par le sceacutenario 2
bull il nrsquoencourage pas la mobilisation des moyens des fonds risques pour lrsquoameacutelioration de lareacutesilience urbaine au risque de ruissellement
432 Synthegravese comparative des quatre sceacutenarios
Les 4 quatre sceacutenarios partagent lrsquoavantage de clarifier les compeacutetences et leur niveaudrsquoexercice (EPCI-FP)
Le sceacutenario 1 qui est une base indispensable agrave tous les autres nrsquoapporte cependant pas deveacuteritable reacuteponse nouvelle
Le sceacutenario 3 en faisant des compeacutetences eaux pluviales et ruissellement un bloc preacutesente lelrsquointeacuterecirct de bien mettre en lumiegravere la coheacuterence des actions agrave mener dans ces deux domainescompleacutementaires En seacuteparant ce bloc des autres compeacutetences a priori plus solides(assainissement et GEMAPI) il preacutesente lrsquoavantage de le mettre en avant comme unepreacuteoccupation forte mais nrsquoest guegravere propice agrave une vision inteacutegreacutee et fragmente lesfinancements
Les sceacutenarios 2 et 4 srsquoappuyant sur des extensions des compeacutetences existantes sont les pluscreacutedibles en termes de mise en œuvre notamment pour eacuteviter des coucircts et beacuteneacuteficier desmeilleures synergies
Le sceacutenario 2 preacutesente lrsquoavantage de bien lier les enjeux de deacutebordement de cours drsquoeau et deruissellement Lrsquoextension de la GEMAPI plus reacutecente et geacutereacutee agrave des eacutechelles de territoire pluslarge risque de poser de seacuterieuses difficulteacutes et la coheacuterence pluvialruissellement est mise decocircteacute Il peut ecirctre inteacuteressant dans certains territoires drsquourbanisation faible et tregraves discontinue
Le sceacutenario 4 qui srsquoappuie le plus sur la compeacutetence bien structureacutee de lrsquoassainissement estde ce point de vue le plus creacutedible
Le tableau 3 preacutesente la synthegravese des quatre sceacutenarios et de leurs avantages et inconveacutenients
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Sceacutenario Scheacutemas directeurspour couvrir lrsquoassainissement les eaux pluviales et le ruissellement
Services publics et recettes associeacutes
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Faciliteacute de mise en œuvre
Acceptabiliteacute
Sceacutenario 1 explicitation des 2 compeacutetencesEP et R
3 scheacutemas - SDA- SDGEP- SDARRR
TA(BG)+SPA Limites difficiles agrave deacutefinir nombreux interfaces opeacuterationnels
Tregraves fractionneacute peu lisible difficile agrave porter car nrsquoapportant pas dereacuteponse suffisante
Sceacutenario 2 compeacutetence EU+EPcompeacutetence GEMAPI+R
2 scheacutemas -SDA ou SDER- SDARRR
GEMAPI+R TA(BG)+SPAEU+EP SPIC avec CCSP et taxe affecteacutee eacuteventuelle
Simple agrave partir de lrsquoexistant
Difficile de faire eacutevoluer la GEMAPI qui est encore peu structureacutee et reste fragile
Sceacutenario 3 1 compeacutetence autonome EP+R
2 scheacutemas - SDA- SDGEPARRR ou SDGEPR
TA(BG)+SPA Ne srsquoappuie pas sur des services existants
Difficile agrave porter compte-tenu des liens forts entre eaux pluviales et assainissement
Sceacutenario 4 1 compeacutetence EU+EP+R
1 scheacutema - SDEUR
SPIC avec CCSP et taxe affecteacutee eacuteventuelle
Simple agrave partir de lrsquoexistant
Tableau 3 Sceacutenarios deacutevolution institutionnelle EU eaux useacutees EP eaux pluviales R ruissellement CE cours drsquoeau TA taxe additionnelle BG budget geacuteneacuteral SPA service public administratif SPIC service public industriel et commercial CCSP compensation de charges de service public Les acronymes des scheacutemas renvoient aux deacutefinitions dans le textes Pour les noms des scheacutemas directeurs voir annexe 5
Crsquoest le sceacutenario 4 que la mission propose de privileacutegier La mission apregraves avoir fait cetteanalyse a pu eacutechanger de faccedilon informelle avec divers interlocuteurs dans les services descollectiviteacutes locales et de lrsquoadministration
Le sceacutenario 4 liant eaux pluviales et ruissellement avec les eaux useacutees apparaicirct bien aux yeuxdes collectiviteacutes urbaines comme le plus pragmatique pour eacuteviter que la politique deruissellement reste laquo orpheline raquo Il inquiegravete cependant agrave deux titres
bull ses conseacutequences financiegraveres et les responsabiliteacutes qursquoil engendre Cette inquieacutetude semecircle aussi au soupccedilon que lrsquoEacutetat laquo cherche une nouvelle fois agrave se deacutecharger desresponsabiliteacutes sur les collectiviteacutes qui nrsquoont pas plus que lui les moyens drsquoy faire face raquoLe travail drsquoexpeacuterimentation tel qursquoil est proposeacute semble bien reacutepondre agrave cette reacuteticenceSi la mission est consciente qursquoelle propose drsquoouvrir une boicircte de Pandore concernant leruissellement elle pense qursquoelle en a bien peseacute les risques ce qui est compris icicomme une extension de leurs responsabiliteacutes nrsquoaccroicirct en fait en rien la reacutealiteacute decelle-ci aujourdrsquohui au vu de la jurisprudence La clarification de ces responsabiliteacutes et lamise en place de dispositifs opeacuterationnels pour y faire face paraissent agrave la missionpreacutefeacuterable au flou actuel
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bull son adeacutequation en milieu rural32 Cette reacuteticence a eacuteteacute deacutetailleacutee preacuteceacutedemment ellesrsquoappuie sur lrsquoideacutee qursquoil y aurait trop peu drsquoenjeu pour justifier un tel dispositif en milieurural Il est rappeleacute une nouvelle fois ici que la future structure des EPCI conduit agravemodifier sensiblement lrsquoimage des collectiviteacutes et des territoires ruraux car les seuils depopulation sont placeacutes de telle sorte que dans la plupart des cas les EPCI incluent ouincluront des centres-bourgs qui justifieront la deacutemarche La logique proposeacutee par lamission reposant sur des deacuterogations lui semble une faccedilon mieux adapteacutee agrave cecontexte nouveau en cours de structuration pour reacutepondre agrave ces preacuteoccupations
Du point de vue des agents de lrsquoEacutetat une certaine propension agrave privileacutegier lrsquoextension de laGEMAPI et le maintien drsquoun cloisonnement entre milieux et risques politiques bien lisibles lesinclinerait plutocirct vers le sceacutenario 2 Lrsquoinquieacutetude concerne les cultures techniques des acteursqui porteront ces deacutemarches et les eacutechelles de territoires les plus pertinentes pour mener lesactions
bull les services drsquoassainissement gardent au sein des services de lrsquoEacutetat lrsquoimagedrsquoameacutenageurs et gestionnaires de grands reacuteseaux et une certaine appreacutehension se faitjour agrave leur voir confier des responsabiliteacutes plus larges ayant de forts enjeuxenvironnementaux
bull mettre lrsquoaccent eacutegalement sur le ruissellement a fait ressurgir la crainte de voir lestechniques alternatives mises de cocircteacute et une politique drsquoouvrage de reacutegulation venir srsquoysubstituer
bull certains srsquoinquiegravetent de la capaciteacute de ces services compris comme tregraves urbains agraveappreacutehender des questions de maicirctrise du ruissellement en amont sur des territoiresruraux et agrave ecirctre sensibles agrave toutes les dimensions environnementales Les acteursmobiliseacutes au sein des EPAGE et des EPTB semblent dans cet esprit mieux concentreacutessur les enjeux environnementaux et sur ces eacutechelles ce qui justifierait le sceacutenario 2
Les deux premiegraveres de ces reacuteticences semblent faciles agrave surmonter et le rapport de diagnosticteacutemoigne au contraire de la forte mobilisation des services urbains pour les consideacuterationsenvironnementales La derniegravere objection meacuterite en revanche plus drsquoattention car drsquoune faccedilonou drsquoune autre elle touche agrave lrsquoarticulation des eacutechelles de territoire entre EPCI-FP et bassin-versant pertinents pour conduire les politiques de lrsquoeau et des risques lieacutes agrave lrsquoeau
433 Comment ameacuteliorer le sceacutenario 4 privileacutegieacute par la missionpar une variante plus souple
Trois reacuteponses agrave la question des territoires et de lrsquoarticulation avec la GEMAPI susciteacutees par lesceacutenario 4 peuvent ecirctre apporteacutees
bull il est difficile de projeter aujourdrsquohui une image contemporaine de la gouvernance urbaineet des services de villes-centres dans la configuration et lrsquoeacutetat drsquoesprit des futurs EPCIde plus grande taille et ayant des gouvernances et responsabiliteacutes ougrave les interfacesurbain-rural sera mieux traiteacute qursquoaujourdrsquohui certaines meacutetropoles montrent drsquoores etdeacutejagrave lrsquoexemple reacuteussi de lrsquointeacutegration de ces politiques complexes
bull la mission a bien preacuteconiseacute un renforcement du dispositif de prescription notammentconcernant le ruissellement dans les SAGE avec lrsquoideacutee que crsquoest bien agrave cette eacutechelleque doivent naturellement ecirctre exprimeacutees les coheacuterences neacutecessaires
bull il faut cependant privileacutegier partout ougrave cela sera utile le fait que ces compeacutetences (eauxpluviales et surtout ruissellement) comme la GEMAPI puissent ecirctre deacuteleacutegueacutees sur desterritoires pertinents agrave des EPAGE voire des EPTB (bien qursquoalors on soit en geacuteneacuteral agravedes eacutechelles a priori trop diffeacuterentes) ce qui supposerait alors de les deacutetacher dans cescas de lrsquoassainissement pour tout ou partie du territoire
32 Cette reacuteticence srsquoexprime deacutejagrave mecircme sur le lien entre les compeacutetences laquo assainissement raquo et laquo eaux pluviales raquocomme en teacutemoigne la proposition de loi ndeg100 adopteacutee par le Seacutenat citeacutee au sect 1641 Crsquoest drsquoailleurs le signeqursquoeaux pluviales et ruissellement sont assez intimement lieacutes dans lrsquoesprit de certains eacutelus
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La mission propose agrave lrsquoissue de cette analyse de tenir compte de la grande varieacuteteacute desituations par une variante qui assouplit le sceacutenario 4 qui permettrait au cas par cas de seacuteparerlrsquoexercice de la compeacutetence de ruissellement La compeacutetence de ruissellement ainsi deacutetacheacuteede la compeacutetence inteacutegreacutee pourrait alors ecirctre confieacutee agrave la mecircme entiteacute agrave qui les EPCI auraientpar ailleurs confieacute la compeacutetence GEMAPI Les conditions de cette seacuteparation au sein de lacompeacutetence resteraient agrave deacutefinir et agrave encadrer il srsquoagit de traiter des contextes ougrave drsquoune partles centres urbains sont de tregraves petite taille (infeacuterieurs par exemple agrave 5 000 habitants) ougrave lesversants agricoles repreacutesentent des enjeux de ravinement drsquoeacuterosion et pollution qui jouent unrocircle majeur dans la gestion du ruissellement et non drsquoun dispositif laquo agrave la carte raquo Cettedeacuterogation serait accordeacutee par le preacutefet agrave la demande de la collectiviteacute concerneacutee
Proposition daction ndeg 20 Reacuteforme leacutegislative retenir une compeacutetence inteacutegreacutee laquo eauxurbaines et ruissellement raquo appuyeacutee sur un scheacutema directeur laquo gestion des eaux urbaineset du ruissellement raquo Elle serait exerceacutee via lrsquoeacutelargissement du SPIC drsquoassainissement auxeaux pluviales et au ruissellement Le budget annexe ainsi adapteacute recevrait des recetteshybrides de taxe et de compensation de charges de services public Envisager quand lapart rurale du bassin-versant le justifie de deacuteroger agrave lrsquouniciteacute de cette compeacutetence pourrattacher si neacutecessaire la compeacutetence laquo ruissellement raquo agrave la GEMAPI
44 Des deacutemarches connexes de mise en coheacuterence de lrsquoexercice drsquoautres compeacutetences seraient utiles en privileacutegiant le niveau des EPCI-FP
Ces divers sceacutenarios ont mis de cocircteacute la question de relation pourtant forte entre lescompeacutetences eaux pluviales et ruissellement avec celles des espaces publics et de la voirie
En effet on bute pour aborder ce sujet de faccedilon geacuteneacuterale sur la dispariteacute des niveauxdrsquoexercice de ces diverses compeacutetences et il semble difficile pour une compeacutetence qui mobilisesensiblement moins de moyens de proposer une disposition qui viendrait la deacutecouper parexemple au niveau communal pour certains ouvrages et au niveau intercommunal pour ceuxqui seraient laquo drsquointeacuterecirct communautaire raquo comme pour la voirie ou les parcs et jardins
La mission sort du peacuterimegravetre de la commande pour insister sur tout lrsquointeacuterecirct qursquoil y aurait nonseulement du point de vue des eaux pluviales et de ruissellement mais aussi pour la coheacuterencedrsquoensemble de lrsquoorganisation des services de collectiviteacutes agrave ce que ces compeacutetences de voirieet drsquoespaces publics soient le plus vite possible exerceacutees au niveau intercommunal et non plusau niveau communal
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Conclusion
La mission tient agrave remercier les commanditaires de leur compreacutehension pour la longue dureacutee degestation de ce rapport Ce temps a cependant eacuteteacute utile pour permettre de nombreusesiteacuterations avec des publics varieacutes pour beacuteneacuteficier de travaux de fond notamment lrsquoenquecircteconduite par le CEREMA aupregraves des services et pour srsquoarticuler au mieux avec drsquoautresmissions concernant notamment les questions drsquoinondation
Si lrsquoideacutee de gestion inteacutegreacutee deacuteveloppeacutee dans la commande srsquoest reacuteveacuteleacutee particuliegraverementfructueuse et se reacutevegravele extrecircmement utile dans la conception renouveleacutee de lrsquoameacutenagementurbain elle nrsquoapporte pas agrave elle seule la solution pour progresser concregravetement dans lesdomaines ougrave les enjeux sont les plus forts pour ce qui concerne lrsquoaction de lrsquoEacutetat
La perspective dans un cadre bien deacutefini drsquoune relation nouvelle entre lrsquoEacutetat et les collectiviteacutespour lrsquoexercice de la police de lrsquoeau avec une logique drsquoobjectifs plus globaux et un partageplus opeacuterant des responsabiliteacutes nrsquoeacutetait au deacutebut de la mission qursquoune boutade lanceacutee lorsdrsquoune reacuteunion Elle est apparue extrecircmement prometteuse
De la mecircme faccedilon lrsquoimpossibiliteacute de mettre des limites administratives agrave des pheacutenomegravenesphysiques qui ne sont que les composantes drsquoun mecircme eacutecoulement est apparue de plus enplus deacuteterminante pour rechercher des solutions Crsquoest donc finalement par cette logiqueinspireacute par les hydrologues que la mission a eacuteteacute conduite de proche en proche agrave proposerdrsquointeacutegrer le plus possible les compeacutetences des collectiviteacutes et les outils dont elles disposentalors qursquoil nrsquoest en revanche pas inopeacuterant que lrsquoEacutetat mobilise aupregraves drsquoelles des outils devocation plus speacutecifiqueLa mission remercie donc toutes celles et tous ceux dont les contributions ont conduit auxpropositions qursquoelle a eacuteteacute conduite agrave formuler Elle remercie tregraves speacutecifiquement le CEREMApour lrsquoinestimable appui qursquoil lui a apporteacute
Yvan AUJOLLET Jean-Louis HELARY Pierre-Alain ROCHE
Inspecteur deladministration du
deacuteveloppement durable
Ingeacutenieur geacuteneacuteraldes ponts des eaux
et des forecircts
Ingeacutenieur geacuteneacuteral des ponts des eaux
et des forecircts
Reacutemi VELLUET
Nathalie LENOUVEAU
Ingeacutenieur des ponts des eaux
et des forecircts
Directrice de projet Direction technique Territoires et Ville
CEREMA
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Annexes
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Annexe 1 Lettre de mission
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Annexe 2 Principaux ouvrages de reacutefeacuterence
La mission invite auxquels le lecteur agrave se reporter aux principaux ouvrages suivants
bull laquo La ville et son assainissement raquo 2003 CERTU33
bull laquo Geacuterer les inondations par ruissellement pluvial guide de sensibilisation raquo CEPRI201434
bull laquo Leau dans la ville une amie qui nous fait la guerre raquo Catherine Carreacute Jean-ClaudeDeutsch Editions de lrsquoAube 2015
bull laquo Gestion patrimoniale des reacuteseaux drsquoassainissement raquo ASTEE 2015
bull laquo Meacutemento pour la conception et le dimensionnement des systegravemes de gestion des eauxpluviales et de collecte des eaux useacutees raquo dit laquo reacutevision de lrsquoinstruction technique IT 77 raquoASTEE 201635
bull laquo Eau potable et assainissement agrave quel prix raquo rapport CGEDD-IGA juin 2015
bull laquo Guide pour la prise en compte des eaux pluviales dans les documents de planificationdrsquourbanisme raquo GRAIE36 2014
Une mise agrave jour de lrsquolaquo Encyclopeacutedie de lrsquoHydrologie Urbaine et de lrsquoAssainissement raquocoordination B Chocat Eurydice TecampDoc Lavoisier 1997 est en cours
Parmi les lectures recommandeacutees pour une culture approfondie du sujet on peut citer sanssouci drsquoexhaustiviteacute
bull Albert CAQUOT laquo Eacutecoulement des eaux pluviales raquo CRASc Seacuteance du 20 octobre1941 Acadeacutemie des Sciences Paris37
bull Karl IMHOFF laquo Manuel de lassainissement urbain raquo Traduit et commenteacute par PierreKoch Dunod 1955
bull Michel DESBORDES laquo Reacuteflexions sur les meacutethodes de calcul des reacuteseaux urbainsdassainissement pluvial raquo Thegravese de doctorat USTL Montpellier 1974
bull Gabriel DUPUY et Georges KNAEBEL laquo Assainir la ville hier et aujourdrsquohui raquo Dunod1982
bull Andreacute GUILLERME laquo Les temps de lrsquoeau la citeacute lrsquoeau et les techniques raquo eacuted duChamp Vallon 1984
Figurent en annexe du rapport laquo diagnostic raquo quelques extraits du rapport du Conseil drsquoEacutetatlaquo lrsquoeau et son droit raquo et du rapport CIMAP concernant la politique de lrsquoeau La mission a travailleacuteconcomitamment avec la reacutedaction de plusieurs autres rapports qui dans le domaine desrisques abordent des questions connexes Ils sont teacuteleacutechargeables surhttpwwwcgedddeveloppement-durablegouvfrles-rapports-r44htm
bull laquo Propositions drsquoactions pour lutter contres les inondations en zonemeacutediterraneacuteenne et limiter leurs conseacutequences raquo synthegravese du collegravege laquopreacuteventiondes risques naturels et technologiques raquo CGEDD ndeg 010664-01 aoucirct 2016
bull Freacutedeacuterin Perrin et Philippe Sauzey (IGA) Bernard Meacutenoret et Pierre-Alain Roche(CGEDD) laquo Retour drsquoexpeacuterience des inondations de mai-juin 2016 des affluentsdes bassins moyens de la Seine et de la Loire raquo rapport CGEDD ndeg 0107743-01IGA ndeg1 6080 feacutevrier 2017
33 httpwwwterritoires-villeceremafrla-boutique-r11html On trouve sur ce site de nombreuses autres publicationsrelatives au sujet notamment les plaquettes reacutecentes teacuteleacutechargeables gratuitement laquo milieux humides etameacutenagement urbain raquo laquo technique alternatives aux reacuteseaux drsquoassainissement pluvial raquo laquo les collectiviteacutes localeset le ruissellement pluvial raquo laquo eaux pluviales des responsabiliteacutes partageacutees une compeacutetence agrave clarifier raquo
34 httpwwwceprifrpublications-et-documentshtml de nombreux autres guides ayant un lien avec le preacutesent sujet ysont teacuteleacutechargeables gratuitement
35 Teacuteleacutechargeable gratuitement sur httpwwwasteeorgproductions
36 Teacuteleacutechargeable gratuitement sur httpwwwgraieorggraieindexhtm Ce site reacuteunit de nombreuses autrespublications du GRAIE sur le sujet des eaux pluviales eacutegalement teacuteleacutechargeables gratuitement
37 httpjlbkprofreefrshduhdfromatozcaquot-1941pdf
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Annexe 3 Proposition pour des compleacutements de SISPEA
A lrsquoheure actuelle les indicateurs en matiegravere drsquoassainissement visent essentiellement lesservices publics drsquoassainissement collectif (des eaux useacutees) qui peuvent ecirctre assureacutes par descomposants seacuteparatifs ou unitaires et les services publics drsquoassainissement non collectif Lesindicateurs du service drsquoassainissement collectif sont actuellement au nombre de dix-neuf quatre indicateurs descriptifs (D) et quinze indicateurs de performance (P) Ils visent agrave donnerune vision de lrsquoensemble du service de la collecte des eaux useacutees agrave leur deacutepollution de saperformance et de sa durabiliteacute agrave la fois sous lrsquoangle eacuteconomique environnemental et socialLes indicateurs du service drsquoassainissement non collectif sont actuellement au nombre detrois deux indicateurs descriptifs et un indicateur de performance Ils visent agrave donner unevision du deacuteploiement du service et de lrsquoeacutevolution des mises en conformiteacute des installationsCes indicateurs sont construits agrave partir de calculs susceptibles de mobiliser des variablesdeacutecrites dans le reacutefeacuterentiel SISPEA
Mieux tracer les coucircts une deacutemarche agrave faire conjointement avec lesprogregraves de SISPEA concernant lrsquoassainissement
Ce systegraveme preacutesente des deacutefauts qui ont eacuteteacute releveacutes dans le rapport laquo eau potable etassainissement agrave quel prix raquo CGEDD-IGA 2016 qui ne permettent pas une reconstitutiondes grandes composantes de formation des coucircts du service Ils ne sont mecircme pascorrectement renseigneacutes pour une information aussi essentielle et eacuteleacutementaire que le chiffredrsquoaffaires du service par exemple Les preacuteconisations de cette preacuteceacutedente mission visant agraveconsolider et agrave compleacuteter SISPEA nrsquoont pas eacuteteacute mises en œuvre pour lrsquoinstant En effet leComiteacute national de lrsquoeau a demandeacute agrave ne pas engager ce chantier prioritairement pour tenircompte de la difficulteacute actuelle des autoriteacutes organisatrices agrave faire face aux travaux agrave conduirepour la mise en œuvre de la loi NOTRe (compeacutetence des EPCI au plus tard en 2020)
Le jour ougrave il sera deacutecideacute de compleacuteter SISPEA sur ces volets pour disposer drsquoune vision pluseacuteconomique de ces services il est clair au vu des difficulteacutes rencontreacutees par la preacutesentemission pour disposer drsquoinformation financiegraveres et eacuteconomique sur les SPA-GEPU que cespreacuteconisations pour lrsquoeau potable et lrsquoassainissement devront ecirctre simultaneacutement compleacuteteacuteessur le champ des eaux pluviales avec le mecircme objectif drsquoobjectivation et de transparence Lamise agrave disposition drsquoune preacutesentation conjointe et claire des deacutepenses de budget geacuteneacuteral et debudget annexe et des flux entre ceux-ci paraicirct indispensable pour progresser
Compleacuteter dans la logique actuelle de SISPEA les paramegravetres concernant les eauxpluviales
Dans le cadre du systegraveme actuel et en se limitant aux types de variables et drsquoindicateursactuels SISPEA comporte de seacuterieuses lacunes concernant les eaux pluviales Cela traduitdrsquoailleurs implicitement le fait que bien qursquoun service public le SPA-GEPU soit instaureacute par laloi dans la pratique ne comportant pas de budget annexe et nrsquoeacutetant pas consideacutereacute commeindustriel et commercial il semble hors peacuterimegravetre de SISPEA Pourtant au contraire lrsquointricationphysique et en termes de conseacutequences environnementales de ces deux services est telleqursquoils ne sauraient ecirctre pertinemment disjoints comme drsquoailleurs les orientations ministeacuteriellespour la SOCLE le montrent
Il est donc proposeacute dans un premier temps drsquoune part drsquoexpliciter ce qui est partageacute entre lesservices publics EU et EP en cas de systegraveme partiellement unitaire (pour les connaicirctre et nepas avoir de double compte) et drsquoautre part de compleacuteter le jeu actuel drsquoindicateurs pour couvrirpleinement le service public de gestion des eaux pluviales urbaines Les deux tableaux suivantsproposent ainsi des adaptations et compleacutements en termes drsquoindicateurs et de variables endonnant une vision globale assainissement des eaux useacutees collectif et non collectif et gestiondes eaux pluviales
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Tableau 4 Liste des indicateurs de performance du service drsquoassainissement collectif (EUC) et non collectif (EUNC) (en noir) et propositions drsquoajustements et de compleacutements le service public de gestion des eaux pluviales (EP) (en bleu)
Thegraveme Code Libelleacute Uniteacute EUC EUNC EP
Abonneacutes D2010 Estimation du nombre dhabitants desservis par un reacuteseau de collecte des eaux useacutees strictes unitaire ou seacuteparatif
Hab
Abonneacutes D--- Estimation du nombre dhabitants desservis par un reacuteseau de collecte unitaire
Hab
Service D--- Estimation du nombre dhabitants desservis par un reacuteseau de collecte des eaux pluviales strictes
Hab
Service D--- Estimation du nombre drsquohabitants eacutequipeacutes drsquoun dispositif eacutevitant ou limitant le deacuteversement des eaux pluviales dans les ouvrages publics
Hab
Service D3010 Eacutevaluation du nombre drsquohabitants desservis par le service public drsquoassainissement collectif
Hab
Service D3020 Indice de mise en œuvre de lrsquoassainissement non collectif 0 agrave 100
Service D--- Indice de mise en œuvre de la gestion des eaux pluviales urbaines
0 agrave 100
Reacuteseau D2020 Nombre drsquoautorisations de deacuteversement drsquoeffluents drsquoeacutetablissements industriels au reacuteseau de collecte des eaux useacutees
uniteacute
Reacuteseau D--- Nombre drsquoautorisations de deacuteversement drsquoeffluents drsquoeacutetablissements industriels inteacutegrant la gestion des eaux pluviales
uniteacute
Boue D2030 Quantiteacute de boues issues des ouvrages drsquoeacutepuration t MS
Abonneacutes D2040 Prix TTC du service au msup3 pour 120 msup3 euro m3
Abonneacutes P2011 Taux de desserte par des reacuteseaux de collecte des eaux useacutees strictes
-- Taux de desserte par des reacuteseaux de collecte unitaire
-- Taux de desserte par des reacuteseaux de collecte des eaux pluviales strictes
Reacuteseau P2022B Indice de connaissance et de gestion patrimoniale des reacuteseaux de collecte des eaux useacutees strictes
uniteacute
-- Indice de connaissance et de gestion patrimoniale des reacuteseaux de collecte unitaire
uniteacute
-- Indice de connaissance et de gestion patrimoniale du eaux pluviales strictes
uniteacute
Collecte P2033 Conformiteacute de la collecte des effluents aux prescriptions deacutefinies aux prescriptions nationales issues de la directive ERU
Eacutepuration P2043 Conformiteacute des eacutequipements drsquoeacutepuration aux prescriptions nationales issues de la directive ERU
Eacutepuration P2053 Conformiteacute de la performance des ouvrages drsquoeacutepuration du service aux prescriptions nationales issues de la directive ERU
Boue P2063 Taux de boues issues des ouvrages drsquoeacutepuration eacutevacueacutees selon des filiegraveres conformes agrave la reacuteglementation
Gestion financiegravere
P2070 Montant des abandons de creacuteance ou des versements agrave un fonds de solidariteacute
euro m3
Abonneacutes P2511 Taux de deacutebordement drsquoeffluents dans les locaux des usagers
Nb 1 000 hab
Reacuteseau P2522 Nombre de points du reacuteseau de collecte des eaux useacutees neacutecessitant des interventions freacutequentes de curage par 100 km de reacuteseau
Nb 100 km
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Thegraveme Code Libelleacute Uniteacute EUC EUNC EP
Reacuteseau P--- Nombre de points du reacuteseau de collecte des eaux pluviales neacutecessitant des interventions freacutequentes de curage par 100 km de reacuteseau
Nb 100 km
Reacuteseau P2532 Taux moyen de renouvellement des reacuteseaux de collecte des eaux useacutees strictes
P--- Taux moyen de renouvellement des reacuteseaux de collecte unitaire
Systegraveme P--- Taux moyen de renouvellement du systegraveme de gestion des eaux pluviales (strictes )
Epuration P2543 Conformiteacute des performances des eacutequipements drsquoeacutepuration au regard des prescriptions de lrsquoacte individuel
Collecte P2553 Indice de connaissance des rejets au milieu naturel par les reacuteseaux de collecte des eaux useacutees strictes
uniteacute
Collecte P--- Indice de connaissance des rejets au milieu naturel par les reacuteseaux de collecte des eaux unitaires
uniteacute
Collecte P--- Indice de connaissance des rejets au milieu naturel par le systegraveme de gestion des eaux pluviales (strictes)
uniteacute
Gestion financiegravere
P2562 Dureacutee drsquoextinction de la dette de la collectiviteacute an
Gestion financiegravere
P2570 Taux drsquoimpayeacutes sur les factures drsquoeau de lrsquoanneacutee preacuteceacutedente
Gestion financiegravere
P--- Taux de la contribution au titre des eaux pluviales38 dans les recettes drsquoexploitation du budget annexe assainissement
Abonneacutes P2581 Taux de reacuteclamations au titre des eaux useacutees Nb1000 hab
P--- Taux de reacuteclamations au titre des eaux unitaires Nb1000 hab
Usagers P--- Taux de plaintes au titre des eaux pluviales Nb1000 hab
Conformiteacute P--- Taux de conformiteacute des dispositifs eacutevitant ou limitant le deacuteversement des eaux pluviales dans les ouvrages publics
38 En cas de reacuteseau partiellement unitaire et drsquoentretien drsquoeacutequipements pluviaux
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Tableau 5 Liste des variables de performance du service drsquoassainissement collectif (EUC) et non collectif (EUNC) (en noir) et propositions drsquoajustements et de compleacutements le service public de gestion des eaux pluviales (EP) (en bleu)
Code Libelleacute Uniteacute EUC EUNC EP
VP056 Nombre dabonneacutes ab
VP124 Nombre potentiel dabonneacutes de la zone relevant de lassainissement collectif
ab
VP177 Montant HT de la facture 120 msup3 au 1er janvier de lanneacutee N+1 revenant au deacuteleacutegataire
euro HT pour 120 msup3
VP190 Montant HT de la part fixe annuelle revenant au deacuteleacutegataire sur lafacture au 1er janvier de lanneacutee N+1
euro HTan
VP178 Montant HT de la facture 120 msup3 au 1er janvier de lanneacutee N+1 revenant aux collectiviteacutes
euro HT pour 120 msup3
VP191 Montant HT de la part fixe annuelle revenant agrave la collectiviteacute sur la facture au 1er janvier de lanneacutee N+1
euro HTan
VP179 Montant total des taxes et redevances affeacuterentes au service dansla facture 120 msup3 au 1er janvier de lanneacutee N+1
euro pour 120 msup3
VP213 Taux de TVA applicable sur lensemble de la facture
VP217 Agences de leau (redevance modernisation des reacuteseaux) euroHTVAmsup3
VP218 Voies Navigables de France (VNF) Rejets euroHTVAmsup3
VP219 Autres taxes et redevances applicables sur le tarif (hors TVA) euroHTVAmsup3
DC184 Montant HT des recettes lieacutees agrave la facturation pour lanneacutee N (hors travaux)
euro HT
VP068 Volume factureacute msup3
DC195 Montant financier HT des travaux engageacutes sur le systegraveme de collecte transport et traitement des eaux useacutees (strictes)
euro HT
Montant financier HT des travaux engageacutes sur le systegraveme de collecte transport et traitement (composantes unitaires)
euro HT
Montant financier HT des travaux engageacutes sur le systegraveme de gestion des eaux pluviales urbaines (strictes)
euro HT
VP183 Eacutepargne brute annuelle euro
VP182 Encours total de la dette euro
VP119 Somme des abandons de creacuteances et versements agrave un fonds de solidariteacute (TVA exclue)
euro HTVA
VP185 Montant TTC factureacute (hors travaux) au titre de lrsquoanneacutee N-1 au 3112N
euro TTC
VP268 Montant restant impayeacutes au 3112N sur les factures eacutemises au titre de lrsquoanneacutee N-1
euro TTC
VP003 Nombre de reacuteclamations eacutecrites reccedilues par lopeacuterateur relatives au systegraveme drsquoassainissement drsquoeaux useacutees (strictes et unitaires)
uniteacute
Nombre de reacuteclamations eacutecrites reccedilues par lopeacuterateur relatives au systegraveme de gestion des eaux pluviales
uniteacute
VP152 Nombre de reacuteclamations eacutecrites reccedilues par la collectiviteacute relativesau systegraveme drsquoassainissement drsquoeaux useacutees (strictes et unitaires)
uniteacute
Nombre de reacuteclamations eacutecrites reccedilues par la collectiviteacute relativesau systegraveme de gestion des eaux pluviales
uniteacute
VP186 Pollution collecteacutee estimeacutee en DBO5 kg DBO5j
VP176 Charge entrante en DBO5 kg DBO5j
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Code Libelleacute Uniteacute EUC EUNC EP
VP209 Quantiteacute des boues admises par une filiegravere conforme tMS
VP210 Nombre de bilans sur 24 h reacutealiseacutes dans le cadre de lrsquoautosurveillance reacuteglementaire conformes
uniteacute
VP211 Nombre de bilans sur 24 h reacutealiseacutes dans le cadre de lrsquoautosurveillance reacuteglementaire
uniteacute
VP141 Existence dun plan du reacuteseau couvrant au moins 95 du lineacuteaire estimeacute du reacuteseau de collecte [des eaux useacutees strictes et unitaire] hors branchements
0 ou 1
Existence drsquoun plan du systegraveme de gestion des eaux pluviales couvrant au moins 95 du lineacuteaire estimeacute du reacuteseau de collecte des eaux pluviales hors branchements
0 ou 1
VP142 Mise agrave jour du plan des reacuteseaux de collecte des eaux useacutees (stricts et unitaires) au moins annuelle
0 ou 1
Mise agrave jour du plan du systegraveme de gestion des eaux pluviales urbaines (strictes) au moins annuelle
0 ou 1
VP143 Informations structurelles complegravetes sur chaque tronccedilon du reacuteseau de collecte des eaux useacutees strictes (diamegravetre mateacuteriau anneacutee approximative de pose)
0 ou 1
Informations structurelles complegravetes sur chaque tronccedilon du reacuteseau de collecte et ouvrage de stockage et de traitement des eaux pluviales (dimensions mateacuteriau anneacutee approximative de reacutealisation)
0 ou 1
VP144 Existence dune information geacuteographique preacutecisant laltimeacutetrie des canalisations (du reacuteseau de collecte des eaux useacutees strictes et unitaires)
0 ou 1
Existence dune information geacuteographique preacutecisant laltimeacutetrie des canalisations (du reacuteseau de collecte des eaux pluviales strictes)
VP145 Localisation et description de tous les ouvrages annexes (du reacuteseau de collecte des eaux useacutees) (postes de relegravevement deacuteversoirs bassins drsquoorage)
0 ou 1
Localisation et description de tous les ouvrages annexes du systegraveme de gestion des eaux pluviales (postes de relegravevement bassin de reacutetention)
0 ou 1
VP146 Deacutenombrement des branchements EU et eacuteventuellement EP pour chaque tronccedilon du reacuteseau (de collecte des eaux useacutees strictes unitaires) (nombre de branchements entre deux regards de visite)
0 ou 1
Deacutenombrement des branchements EP pour chaque tronccedilon du reacuteseau de collecte des eaux pluviales strictes (nombre de branchements entre deux regards de visite)
0 ou 1
VP147 Deacutefinition et mise en œuvre dun plan pluriannuel denquecircte et dauscultation du reacuteseau
0 ou 1
VP148 Localisation et identification des interventions (curage curatif deacutesobstruction reacutehabilitation renouvellement)
0 ou 1
VP149 Existence dun plan pluriannuel de travaux de reacutehabilitation et de renouvellement (programme deacutetailleacute assorti dun estimatif chiffreacute portant sur au moins 3 ans)
0 ou 1
VP150 Mise en œuvre dun plan pluriannuel de travaux de reacutehabilitation et de renouvellement
0 ou 1
VP023 Nombre dinondations dans les locaux de lusager uniteacute
VP046 Nombre de points noirs (sur le reacuteseau de collecte des eaux useacutees unitaire et seacuteparatif)
uniteacute
VP199 Lineacuteaire de reacuteseaux de collecte unitaires (hors branchements) km
VP200 Lineacuteaire de reacuteseaux de collecte seacuteparatifs eaux useacutees (hors branchements)
km
VP077 Lineacuteaire de reacuteseau de collecte eaux useacutees (seacuteparatif et unitaire) hors branchements
km
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Code Libelleacute Uniteacute EUC EUNC EP
VP140 Lineacuteaire de reacuteseau renouveleacute (de collecte des eaux useacutees strictes et unitaires) au cours des cinq derniegraveres anneacutees (quel que soit le financeur)
km
Lineacuteaire de reacuteseaux de collecte eaux pluviales strictes (hors branchements)
km
Lineacuteaire de reacuteseau de collecte des eaux pluviales (unitaires et seacuteparatifs) hors branchements
km
Lineacuteaire de reacuteseau de collecte des eaux pluviales strictes renouveleacute au cours des cinq derniegraveres anneacutees (quel que soit le financeur)
km
VP158 Identification sur plan et visite de terrain pour localiser les points de rejets potentiels aux milieux reacutecepteurs (reacuteseaux de collecte des eaux useacutees non raccordeacutes deacuteversoirs dorage trop plein de postes de refoulement)
0 ou 1
Identification sur plan et visite de terrain pour localiser les points de rejets potentiels aux milieux reacutecepteurs (reacuteseaux de collecte des pluviales ouvrages de stockage et restitution des eaux pluviales trop plein de postes de refoulement)
0 ou 1
VP159 Eacutevaluation sur carte et sur une base forfaitaire de la pollution collecteacutee en amont de chaque point potentiel de rejet (population raccordeacutee et charges polluantes des eacutetablissements industriels raccordeacutes)
0 ou 1
VP160 Reacutealisation denquecirctes de terrain pour reconnaicirctre les points de deacuteversements et mise en œuvre de teacutemoins de rejet au milieu pour identifier le moment et limportance du deacuteversement
0 ou 1
VP161 Reacutealisation de mesures de deacutebit et de pollution sur les points de rejet suivant les prescriptions deacutefinies par larrecircteacute du 22 deacutecembre 1994
0 ou 1
VP162 Reacutealisation dun rapport preacutesentant les dispositions prises pour lasurveillance des systegravemes de collecte et des stations deacutepuration
0 ou 1
VP163 Connaissance de la qualiteacute des milieux reacutecepteurs et eacutevaluation de limpact des rejets sur le milieu reacutecepteur
0 ou 1
Eacutevaluation de la pollution deacuteverseacutee par les reacuteseaux unitaires au milieu reacutecepteur
0 ou 1
VP164 Eacutevaluation de la pollution deacuteverseacutee par les reacuteseaux pluviaux stricts au milieu reacutecepteur
0 ou 1
VP165 Mise en place dun suivi de la pluviomeacutetrie caracteacuteristique du systegraveme dassainissement et des rejets des principaux deacuteversoirsdorage et systegravemes de gestion des eaux pluviales
0 ou 1
VP228 Densiteacute lineacuteaire dabonneacutes [sur le reacuteseau de collecte des eaux useacutees]
abkm
VP229 Ratio habitants par abonneacutes habab
VP250 Existence dun plan de reacuteseaux mentionnant la localisation des ouvrages annexes (relegravevement refoulement deacuteversoirs drsquoorage ) et les points dautosurveillance du reacuteseau (10 points)
0 ou 1
VP251 Mise agrave jour annuelle du plan des reacuteseaux (de collecte des eaux useacutees strictes et unitaires) agrave partir dune proceacutedure formaliseacutee (5points)
0 ou 1
Mise agrave jour annuelle du plan des reacuteseaux de collecte des eaux pluviales strictes agrave partir dune proceacutedure formaliseacutee (5 points)
0 ou 1
VP252 Existence dun inventaire des reacuteseaux (de collecte des eaux useacutees seacuteparatif et unitaire) avec mention pour tous les tronccedilons repreacutesenteacutes sur le plan du lineacuteaire de la cateacutegorie de lrsquoouvrage et de la preacutecision des informations cartographiques (0 ou 10 pts en fonction de cet item et des 2 ci-dessous)
0 ou 1
Existence dun inventaire des reacuteseaux de collecte des eaux pluviales seacuteparatifs avec mention pour tous les tronccedilons repreacutesenteacutes sur le plan du lineacuteaire de la cateacutegorie de lrsquoouvrage et de la preacutecision des informations cartographiques (0 ou 10 pts en fonction de cet item et des 2 ci-dessous)
0 ou 1
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VP253 Pourcentage du lineacuteaire de reacuteseau pour lequel linventaire des reacuteseaux (des eaux useacutees seacuteparatif et unitaire) mentionne les mateacuteriaux et diamegravetres (0 agrave 5 points)
Pourcentage du lineacuteaire de reacuteseau de collecte des eaux pluvialesseacuteparatif pour lequel linventaire des reacuteseaux mentionne les mateacuteriaux et diamegravetres (0 agrave 5 points)
VP254 Mise agrave jour annuelle de linventaire des reacuteseaux (de collecte des eaux useacutees seacuteparatifs et unitaires) agrave partir dune proceacutedure formaliseacutee pour les informations suivantes relatives aux tronccedilons de reacuteseaux lineacuteaire cateacutegorie douvrage preacutecision cartographique mateacuteriaux et diamegravetres
0 ou 1
Mise agrave jour annuelle de linventaire des reacuteseaux de collecte des eaux pluviales seacuteparatifs et des ouvrages de stockage et de traitement agrave partir dune proceacutedure formaliseacutee pour les informations suivantes relatives aux tronccedilons de reacuteseaux lineacuteaire cateacutegorie douvrage preacutecision cartographique mateacuteriauxet diamegravetres
0 ou 1
VP255 Pourcentage du lineacuteaire de reacuteseau (de collecte des eaux useacutees strictes et uniaires) pour lequel linventaire des reacuteseaux mentionne la date ou la peacuteriode de pose (0 agrave 15 points)
Pourcentage du lineacuteaire de reacuteseau de collecte des eaux pluvialesseacuteparatif pour lequel linventaire des reacuteseaux mentionne la date ou la peacuteriode de pose (0 agrave 15 points)
VP256 Pourcentage du lineacuteaire de reacuteseau (de collecte des eaux useacutees seacuteparatif et unitaire) pour lequel le plan des reacuteseaux mentionne laltimeacutetrie (0 agrave 15 points)
Pourcentage du lineacuteaire de reacuteseau de collecte des eaux pluvialesseacuteparatif pour lequel le plan des reacuteseaux mentionne laltimeacutetrie (0agrave 15 points)
VP257 Localisation et description des ouvrages annexes du systegraveme de collecte des eaux useacutees (relegravevement refoulement deacuteversoirs doragehellip) (10 points)
0 ou 1
Localisation et description des ouvrages annexes du systegraveme de collecte des eaux pluviales (relegravevement refoulementhellip) (10 points)
0 ou 1
VP258 Inventaire mis agrave jour annuellement des eacutequipements eacutelectromeacutecaniques sur les ouvrages de collecte et de transport des eaux useacutees (strictes et unitaire) (10 points)
0 ou 1
Inventaire mis agrave jour annuellement des eacutequipements eacutelectromeacutecaniques sur les ouvrages de collecte et de transport des eaux pluviales strictes (10 points)
0 ou 1
VP259 Nombre de branchements de chaque tronccedilon dans le plan ou linventaire des reacuteseaux (de collecte des eaux useacutees strictes et unitaires) (10 points)
0 ou 1
Nombre de branchements de chaque tronccedilon dans le plan ou linventaire des reacuteseaux de collecte des eaux pluviales strictes (10 points)
0 ou 1
VP260 Localisation des interventions et travaux reacutealiseacutes (curage curatif deacutesobstruction reacutehabilitation renouvellement) pour chaque tronccedilon de reacuteseau (de collecte des eaux useacutees seacuteparatif et unitaire) (10 points)
0 ou 1
Localisation des interventions et travaux reacutealiseacutes (curage curatif deacutesobstruction reacutehabilitation renouvellementhellip) pour chaque tronccedilon de reacuteseau de collecte des eaux pluviales strictes (10 points)
0 ou 1
VP261 Existence et mise en œuvre dun programme pluriannuel drsquoinspection et dauscultation du reacuteseau (de collecte des eaux useacutees seacuteparatif et unitaire) assorti dun document de suivi contenant les dates des inspections et les reacuteparations ou travaux qui en reacutesultent (10 points)
0 ou 1
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Code Libelleacute Uniteacute EUC EUNC EP
Existence et mise en œuvre dun programme pluriannuel drsquoinspection et dauscultation du reacuteseau de collecte des eaux pluviales strictes et autres composants du systegraveme de gestion des eaux pluviales (bassin de reacutetentionhellip) assorti dun document de suivi contenant les dates des inspections et les reacuteparations outravaux qui en reacutesultent (10 points)
0 ou 1
VP262 Existence et mise en œuvre dun plan pluriannuel de renouvellement [du reacuteseau de collecte des eaux useacutees strictes et unitaires] (programme deacutetailleacute assorti drsquoun estimatif portant sur aumoins 3 ans) (10 points)
0 ou 1
Existence et mise en œuvre dun plan pluriannuel de renouvellement des composants du systegraveme de gestion des eauxpluviales urbaines (programme deacutetailleacute assorti drsquoun estimatif portant sur au moins 3 ans) (10 points)
0 ou 1
VP265 Total des points obtenus pour lexistence et la mise agrave jour du plandu reacuteseau (drsquoeaux useacutees strictes et unitaires)
uniteacute
VP266 Total des points obtenus pour lexistence et la mise agrave jour du descriptif deacutetailleacute du reacuteseau (drsquoeaux useacutees strictes et unitaires)
uniteacute
VP--- Total des points obtenus pour la deacutefinition des eacuteleacutements constitutifs du systegraveme de gestion des eaux pluviales urbaines distinguant les parties formant un reacuteseau unitaire avec le systegravemede collecte des eaux useacutees et les parties constitueacutees en reacuteseau seacuteparatif et identifiant les eacuteleacutements eacuteventuellement affecteacutes agrave un autre usage
uniteacute
VP168 Deacutelimitation des zones drsquoassainissement non collectif par une deacutelibeacuteration
Deacutelimitation des zones 3deg et 4deg au titre de lrsquoarticle L 2224-10 du CGCT
VP169 Application drsquoun regraveglement de service public drsquoassainissement non collectif approuveacute par une deacutelibeacuteration
VP170 Mise en œuvre de veacuterification de conception et drsquoexeacutecution des installations reacutealiseacutees ou reacutehabiliteacutees depuis moins de 8 ans
VP171 Mise en œuvre du diagnostic de bon fonctionnement et drsquoentretien des autres installations
VP172 Existence drsquoun service capable drsquoassurer agrave la demande du proprieacutetaire lrsquoentretien des installations
VP173 Existence drsquoun service capable drsquoassurer agrave la demande du proprieacutetaire les travaux de reacutealisation et de reacutehabilitation des installations
VP174 Existence drsquoun service capable drsquoassurer le traitement des matiegraveres de vidange
VP167 Nombre total drsquoinstallations [drsquoANC] controcircleacutees depuis la creacuteation du service
VP166 Nombre drsquoinstallations [drsquoANC] controcircleacutees jugeacutees conformes ou ayant fait lrsquoobjet drsquoune mise en conformiteacute
VP267 Autres installations drsquoANC] controcircleacutees ne preacutesentant pas de dangers pour la santeacute des personnes ou de risques aveacutereacutes de pollution de lrsquoenvironnement
VP--- Nombre total de dispositifs eacutevitant ou limitant le deacuteversement deseaux pluviales dans les ouvrages publics controcircleacutes depuis la creacuteation du service
uniteacute
VP--- Nombre de dispositifs eacutevitant ou limitant le deacuteversement des eaux pluviales dans les ouvrages publics jugeacutees conformes ou ayant fait lrsquoobjet drsquoune mise en conformiteacute
uniteacute
VP--- Nombre drsquoautres dispositifs controcircleacutes ne preacutesentant pas de danger pour la santeacute ou de risques aveacutereacutes de pollution pour lrsquoenvironnement ou de risques drsquoinondations pour les personnes et les biens
uniteacute
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Annexe 4 Propositions pour une reformulation des articlesL2226-1 et R2226-1 du CGCT
En application du sceacutenario 1 qui consiste simplement agrave mieux expliciter les compeacutetences degestion des eaux pluviales et de ruissellement il y a lieu de compleacuteter les articles qui en traitentau code geacuteneacuteral des collectiviteacutes locales Les propositions qui suivent nrsquoont pas eacuteteacute mises aupoint dans leur formulation juridique notamment dans la ventilation agrave opeacuterer entre les articlesleacutegislatifs et reacuteglementaires et sont preacutesenteacutees ici pour expliciter les eacuteleacutements qui semblentutiles agrave preacuteciser Certains deacuteveloppements sont directement inspireacutes drsquoune proposition de laFNCCR bien que celle-ci soit tregraves diffeacuterente quant agrave ses orientations
Article L2226-1Formulation actuelle Formulation proposeacutee
[entre crochets lrsquooption traitant eacutegalement du ruissellement]
Art L2226-1La gestion des eaux pluviales urbaines correspondant agrave la collecte au transport au stockage et au traitement des eaux pluviales des aires urbaines constitue un service public administratif relevant des communes deacutenommeacute service public de gestion des eaux pluviales urbaines
Un deacutecret en Conseil drsquoEacutetat preacutecise les modaliteacutes dapplication du preacutesent article
ArtL2226-1 Les eacutetablissements publics de coopeacuteration intercommunale sont compeacutetents en matiegravere de gestion des eaux pluviales urbaines [et de ruissellement]A ce titre
(a) ils sont les autoriteacutes organisatrices drsquoun service public agrave caractegravere industriel et commercial de gestion des eaux pluviales [et du ruissellement]
(b) ils deacutefinissent sur leur territoire les objectifs de gestion des eaux pluviales permettant dans la mesure du possible de maicirctriser agrave la parcelle de reacuteutiliser ou drsquoinfiltrer les eaux pluviales de collecter les eaux pluviales qui ne peuvent pas ecirctre reacuteutiliseacutees ou infiltreacutees dans une limite qursquoils explicitent de transporter de stocker et de traiter les eaux pluviales collecteacutees et de limiter les deacuteversements des pollutions transporteacutees par celles-ci au milieu naturel [ces objectifs sontfixeacutes en conformiteacute aux textes europeacuteens nationaux aux SDAGE et le cas eacutecheacuteant aux SAGE]
(c) [ ils deacutefinissent les objectifs drsquoadaptation permettant drsquoameacuteliorer la reacutesilience de leur territoire et des territoires situeacutes en aval au ruissellement et limiter les effets de ceux-ci lors des circonstances deacutepassant les limites qursquoils ont fixeacutees pour la gestion des eaux pluviales ] [ces objectifs sont fixeacutes en conformiteacute aux textes europeacuteens nationaux aux PGRI et le cas eacutecheacuteant aux SLGRI et aux PPR]
(d) ils deacutefinissent sur lrsquoensemble de leur territoire les zones mentionneacutees au 3deg et au 4deg de lrsquoarticle L2224-10 et transcrivent au sein du document accompagnant ce zonage les objectifs deacutefinis au (b) [et au (c)]
(e) ils deacutefinissent les mesures applicables agrave lrsquointeacuterieur de ces zones aux proprieacuteteacutes et constructions publiques et priveacutees y compris la voirie ces mesures constituant un regraveglement des eaux pluviales [et du ruissellement]
(f) ils eacutetablissent et reacutevisent reacuteguliegraverement un scheacutema directeur de gestion des eaux pluviales [et du ruissellement] de nature agrave mettre en œuvre les objectifs deacutefinis en (b) [et (c)] et les mesures deacutefinies en (e)
Article R 2226-1Formulation actuelle Formulation proposeacutee
Article R 2226-1La commune ou leacutetablissement public compeacutetent chargeacute du service public de gestion des eaux pluviales urbaines mentionneacute agrave larticle L 2226-1
Article R 2226-1
R 2226-1-1
Lrsquoeacutetablissement public compeacutetent chargeacute du service public de gestion
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laquo 1deg Deacutefinit les eacuteleacutements constitutifs du systegraveme de gestion des eaux pluviales urbaines en distinguant les parties formant un reacuteseau unitaire avec le systegraveme de collecte des eaux useacutees et les parties constitueacutees en reacuteseau seacuteparatif Ces eacuteleacutements comprennent les installations et ouvrages y compris les espaces de reacutetention des eaux destineacutes agrave la collecte au transport au stockage et au traitement des eaux pluviales laquo 2deg Assure la creacuteation lexploitation lentretien le renouvellement et lextension de ces installations et ouvrages ainsi que le controcircle des dispositifs eacutevitant ou limitant le deacuteversement des eaux pluviales dans ces ouvrages publicslaquo Lorsquun eacuteleacutement du systegraveme est eacutegalement affecteacute agrave un autre usage le gestionnaire du service public de gestion des eaux pluviales urbaines recueille laccord du proprieacutetaire de cet ouvrage avant toute intervention raquo
des eaux pluviales urbaines [et du ruissellement] mentionneacute agrave lrsquoarticle L 2226-1 1deg deacutefinit les eacuteleacutements constitutifs du systegraveme de gestion des eaux pluviales urbaines en distinguant les parties formant un reacuteseau unitaire avec le systegraveme de collecte des eaux useacutees et les parties constitueacutees en reacuteseau seacuteparatif Ces eacuteleacutements comprennent les installations et ouvrages y compris les espaces de reacutetention des eaux destineacutes agrave la collecte au transport au stockage et au traitement des eaux pluviales
2deg confie agrave un opeacuterateur public ou priveacute la gestion service public comportant notamment la creacuteation lexploitation lentretien le renouvellement et lextension de ces installations et ouvrages ainsi que le controcircle des dispositifs eacutevitant ou limitant le deacuteversement des eaux pluviales dans ces ouvrages publics Lorsquun eacuteleacutement du systegraveme esteacutegalement affecteacute agrave un autre usage le gestionnaire du service public de gestion des eaux pluviales urbaines recueille laccord du proprieacutetairede cet ouvrage avant toute intervention
R 2226-1-2
Cet opeacuterateur exerce le controcircle des eacutecoulements mentionneacutes par lrsquoarticle 640 du code civil agrave lrsquoexclusion des cours drsquoeau il assure la veacuterification de la conformiteacute des projets de constructions et drsquoameacutenagements au regard des mesures prises en application du 3deg et du 4deg de lrsquoarticle L2224-10 du CGCT donnant lieu agrave lrsquoeacutetablissement drsquoune attestation jointe agrave tout deacutepocirct de demande de permis de construire ou drsquoameacutenager lorsque le projet est situeacute dans une zone deacutelimiteacutee conformeacutement agrave lrsquoarticle L2226-1 (c)
Drsquoautres eaux preacutesentant des caracteacuteristiques comparables agrave celles des eaux pluviales peuvent ecirctre collecteacutees transporteacutees stockeacutees et traiteacutees dans les mecircmes conditionsA lrsquoissue du controcircle mentionneacute ci-dessus le service public de gestion des eaux pluviales eacutetablit un document preacutecisant srsquoil y a lieu les travaux agrave reacutealiser pour mettre en œuvre les mesures prises en application de lrsquoarticle L2224-10 Chaque proprieacutetaire concerneacute fait proceacuteder agrave ses frais aux travaux prescrits par le service public administratif de gestion des eaux pluviales dans un deacutelai drsquoun an agrave compter de la notification du documentLes agents du service public de gestion des eaux pluviales ont accegraves aux proprieacuteteacutes priveacutees pour proceacuteder au controcircle mentionneacute ci-dessus et pour surveiller la reacutealisation des travaux prescrits dans le cadre de cecontrocircle
R 2226-1-3
Les deacutepenses et recettes de ce service public sont retraceacutees dans un budget annexe de lrsquoeacutetablissement public
R 2226-1-4
Les modaliteacutes drsquoapplication du preacutesent article sont preacuteciseacutees par un deacutecret en Conseil drsquoEacutetat qui indique notamment les sanctions imposeacutees aux proprieacutetaires en cas drsquoobstacle mis agrave lrsquoaccomplissement du controcircle mentionneacute au e) ci-dessus ou drsquoinachegravevement des travaux prescrits par le service public administratif de gestion des eaux dans le deacutelai drsquoun an
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Annexe 5 Preacutesentation et analyse des quatre sceacutenariosdrsquoeacutevolution des compeacutetences des collectiviteacutes locales pour
les eaux pluviales et le ruissellement
Sceacutenario 1 srsquoen tenir agrave expliciter les compeacutetences
Le premier sceacutenario consiste agrave srsquoen tenir aux explicitations preacuteceacutedentes des compeacutetences eauxpluviales et ruissellement
Lrsquoexercice de la compeacutetence eaux pluviales reposerait sur
bull le scheacutema directeur de gestion des eaux pluviales (dispositif existant agrave adapter)eacuteventuellement accompagneacute par le systegraveme associeacute des autorisations uniques de rejetsproposeacute au sect 41
bull le volet eaux pluviales du zonage drsquoassainissement et des eaux pluviales (dispositifexistant)
bull les contrats pluriannuels avec les agences de lrsquoeau pour le financement (dispositifsexistants)
bull le SPAGEPU (dispositif existant)
Lrsquoexercice de la compeacutetence ruissellement reposerait sur
bull un scheacutema directeur drsquoameacutelioration de la reacutesilience au ruissellement (agrave constituer)
bull les servitudes issues des PPR ruissellement-mouvement de terrain ou des voletsruissellements des PPRN et des PPR inondation quand il y en a (dispositionsexistantes)
bull les PAPI3 comme outils de mise en œuvre financiegravere des scheacutemas directeurs (dispositifsexistants)
Sceacutenario 2 Une deacutemarche extrapolant les tendances actuelles conserver la seacuteparation milieux et risques
Lrsquooption qui vient rapidement agrave lrsquoesprit consiste agrave fusionner chacune de ces compeacutetences avecles compeacutetences qui leur sont les plus proches
bull eaux pluviales avec lrsquoassainissement des eaux useacutees dans une compeacutetencelaquo assainissement des eaux urbaines raquo (dans une logique inteacutegreacutee deacutejagrave fortementpreacutesente)
bull ruissellement comme une extension du champ de la GEMAPI (ce qui nrsquoest pas du tout lecas aujourdrsquohui)
Ce sceacutenario permet de ne pas creacuteer de complications excessives par rapport au scheacutema decompeacutetences existant
Il bute sur la difficulteacute que la GEMAPI srsquoexercera de fait souvent agrave un niveau de territoirelargement supra-EPCI (EPAGE ou EPTB) alors que le ruissellement mecircme srsquoil deacutepasse biensouvent lrsquoeacutechelle de lrsquoEPCI neacutecessite plutocirct une action proche de cette eacutechelle De mecircme celasuppose de reprendre le scheacutema financier de la GEMAPI en relevant les plafonds preacutevus parles textes alors que la taxe GEMAPI nrsquoest pas encore mise en œuvre et reste contesteacutee parcertain au motif de lrsquouniversaliteacute budgeacutetaire Il est vraisemblable que nombre drsquoacteurssouhaitant preacuteserver lrsquoeacutemergence de la GEMAPI ne souhaiteront pas relancer un deacutebat dont lereacutesultat parlementaire pourrait aller agrave lrsquoopposeacute de leur intention initiale
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Lrsquoadossement des eaux pluviales agrave lrsquoassainissement qui est deacutejagrave largement une reacutealiteacute nereacutesout pas en lui-mecircme la question des recettes Sans affectation drsquoune recette laquo eauxpluviales raquo speacutecifique au budget annexe drsquoassainissement lrsquoeacutevolution des deacutepenses agrave venirmontre une justification de plus en plus deacutelicate drsquoun preacutelegravevement deacutejagrave excessif sur lesconsommateurs drsquoeau au beacuteneacutefice des contribuables
Il convient dans le sceacutenario 2 de lever les derniegraveres ambiguiumlteacutes qui subsistentconcernant le financement des eaux pluviales toutes les deacutepenses drsquoun service deseaux reacutesiduaires urbaines devraient ecirctre affecteacutee sur le mecircme budget annexe Si desdeacutepenses doivent leur origine dans le budget geacuteneacuteral les meacutecanismes de transferts debudget agrave budget doivent ecirctre employeacutees pour que lrsquointeacutegraliteacute des deacutepenses de ceservice public unifieacute soit imputeacutee sur la mecircme comptabiliteacute et que quand des syndicatssont constitueacutes ils prennent clairement en compte cette compeacutetence drsquoensemble etque quand des deacuteleacutegations de services sont preacutevues elles couvrent lrsquoensemble de ceservice
Une part de lrsquoeacutechec de la taxe pluviale a tenu agrave ce que dans ses derniegraveres eacutetapes elleconcernait autant les collectiviteacutes elles-mecircmes au titre de lrsquoimpermeacuteabilisation des espacespublics et voiries que les proprieacuteteacutes priveacutees Il apparaicirct degraves lors que deux voies sont agrave privileacutegierpour alimenter ce budget annexe eacutelargi aux eaux pluviales
bull Une taxe additionnelle sur les taxes existantes si lrsquoon souhaite la simpliciteacute deperception tout en garantissant une affectation des recettes geacuteneacuteral agrave ce servicepublic
bull Si lrsquoon ne veut pas creacuteer de taxes nouvelles une reacutevision drastique des contraintes decontribution du budget geacuteneacuteral au budget annexe pour assurer que cette compensationest adeacutequate Cette contribution du budget geacuteneacuteral au budget annexe dont le principeexiste deacutejagrave comme on la vu mecircme si les pratiques sont en retrait des reacutealiteacutes doit ecirctreconsideacutereacutee du point de vue du budget annexe non comme une subvention maiscomme la compensation de services rendus On est finalement dans le cadre naturel dela laquo compensation de charges de service public raquo pratiqueacutee dans nombre de SPICexeacutecutant des services drsquointeacuterecirct eacuteconomique geacuteneacuteral (SIEG)
bull Une solution mixte qui aurait la preacutefeacuterence de la mission car elle serait adapteacutee agrave lanature de chaque composante
bull une taxe speacutecifique pour maicirctrise des eaux pluviales qui serait la taxe pluvialedont seraient cette fois exoneacutereacutees les collectiviteacutes locales
bull une compensation de charge de service public apporteacutee par le budget geacuteneacuteralvenant compenser seulement la part imputable aux voiries et espacespubliques des deacutepenses de fonctionnement et drsquoinvestissement du service lrsquoEPCIse chargeant de conventionner avec les autres gestionnaires de voiries publiques(communes deacutepartement Eacutetat) pour alimenter cette contribution
Lrsquoexercice de la compeacutetence laquo assainissement des eaux urbaines raquo reposerait sur
bull un laquo scheacutema directeur de gestion des eaux urbainesraquo (SDGER) ou plus simplementlaquo scheacutema directeur drsquoassainissement raquo (SDA) si lrsquoon ne craint pas lrsquoambiguiumlteacute de ceterme qui couvrirait agrave la fois les eaux pluviales comme indiqueacute ci-dessus et les eauxuseacutees (dispositif existant agrave adapter) eacuteventuellement accompagneacute par le systegraveme associeacutedes autorisations uniques de rejets proposeacute au sect 41 qui pourrait eacuteventuellement alorsecirctre eacutetendu aux rejets des stations drsquoeacutepuration
bull le zonage drsquoassainissement et des eaux pluviales (dispositif existant)
bull les contrats pluriannuels avec les agences de lrsquoeau pour le financement (dispositifsexistants)
bull la fusion du SPIC drsquoassainissement et du SPAGEPU
Lrsquoexercice de la compeacutetence laquo GEMAPI eacutetendue au ruissellement raquo reposerait (outre lesdispositions preacuteexistantes pour la GEMAPI actuelle) sur
bull un laquo scheacutema directeur drsquoameacutelioration de la reacutesilience au risque de ruissellement raquo(SDARRR agrave constituer)
Rapport ndeg 010159-01 Gestion des eaux pluviales Dix ans pour relever le deacutefiTome 1 Synthegravese et propositions
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bull les servitudes issues des PPR ruissellement-mouvement de terrain ou des voletsruissellements des PPRN et des PPR inondation quand il y en a (dispositionsexistantes)
bull les PAPI 3 comme outils de mise en œuvre financiegravere des scheacutemas directeurs (dispositifsexistants)
bull les recettes de type GEMAPI agrave eacutetendre au secteur du ruissellement
Sceacutenario 3 Constituer une compeacutetence laquo eaux pluviales etruissellement raquo
La juxtaposition de lrsquoexposeacute des deux compeacutetences compleacutementaires lrsquoune tourneacutee vers lesrisques la GEMAPI et lrsquoautre vers les milieux et lrsquoassainissement le peacuterimegravetre de lrsquoune(risques) eacutetant eacutetroitement deacutependante du peacuterimegravetre choisi par lrsquoautre (les eaux pluvialeslaquo geacutereacutees raquo) ne peut manquer de poser la question de la pertinence de les concevoir en uneseule compeacutetence inteacutegreacutee
Deacutejagrave quelques reacutefeacuterences les associent deacutejagrave comme lrsquoarticle L211-7 deacutejagrave citeacute
laquo 4deg La maicirctrise des eaux pluviales et de ruissellement ou la lutte contre leacuterosion des sols raquo
attestant ainsi de leur proximiteacute Mais surtout lrsquoexercice de la police des eaux pour la rubrique2150 couvre de fait deacutejagrave les deux types de preacuteoccupations
Cette option preacutesente les avantages suivants
bull il ne faut pas confondre lrsquointeacuterecirct drsquoune approche analytique des compeacutetences aveclrsquoeacutemiettement de celles-ci dans une profusion de deacutemarche et proceacutedures segmenteacutees
bull ces compeacutetences sont un peu des compeacutetences gigognes ou emboicircteacutees dont lesdeacutefinitions sont interdeacutependantes et qui sont deacutependantes des eacutequipements de lacollectiviteacute agrave un instant donneacute on aspire plutocirct agrave ce que la deacutefinition drsquoune compeacutetenceait une certaine stabiliteacute dans la dureacutee et soit assez globale pour srsquoadapter aux eacutevolutionssans neacutecessiter des actes complexes de redeacutefinitions
bull lrsquoinstauration quasi ex-nihilo du service public pour la partie ruissellement risque drsquoecirctredifficile alors que lrsquoextension de compeacutetence ou simplement la clarification quandcertaines pratiques drsquointerventions sont deacutejagrave en place paraicirct un mouvement pluspragmatique et plus efficace en termes de synergie
bull les outils de cartographie reacuteglementaire (zonages pluviaux et PPRI-ruissellement)comme on lrsquoa vu doivent drsquoecirctre en parfaite coheacuterence
Lrsquoexercice de la compeacutetence laquo eaux pluviales et ruissellement raquo reposerait sur
bull un laquo scheacutema directeur de gestion des eaux pluviales et drsquoameacutelioration de lareacutesilience aux risques de ruissellement raquo (SDGEPARRR) dont lrsquointituleacute pourrait ecirctreheureusement simplifieacute en laquo scheacutema directeur de gestion des eaux pluviales et duruissellement raquo (SDGEPR) (dispositif existant agrave adapter) eacuteventuellement accompagneacutepar le systegraveme associeacute des autorisations uniques de rejets proposeacute au sect 41
bull le volet eaux pluviales du zonage drsquoassainissement et des eaux pluviales (dispositifexistant) et les servitudes issues des PPR ruissellement-mouvement de terrain ou desvolets ruissellements des PPRN et des PPR inondation quand il y en a (dispositionsexistantes)
bull le SPAGEPU existant eacutetendu aux actions publiques neacutecessaires pour ameacuteliorer lareacutesilience aux risques de ruissellement
bull les contrats pluriannuels avec les agences de lrsquoeau et les PAPI3 comme outils de miseen œuvre financiegravere (dispositifs existants)
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En revanche les tropismes de ces deux compeacutetences lrsquoune vers la GEMAPI lrsquoautrelrsquoassainissement font que dans ce sceacutenario des mesures renforceacutees de coordination sontneacutecessaires pour ne pas perdre des synergies preacuteexistantes Ce point se retrouvera dansdrsquoautres sceacutenarios et sera traiteacute une fois qursquoune solution privileacutegieacutee sera deacutegageacutee
Sceacutenario 4 Une deacutemarche pragmatique srsquoappuyer sur la compeacutetencedrsquoassainissement pour traiter eaux pluviales et ruissellement
Le quatriegraveme sceacutenario constituant une compeacutetence laquo gestion des eaux useacutees et des eauxpluviales et ameacutelioration de la reacutesilience aux risques de ruissellement raquo dont lrsquointituleacutepourrait ecirctre utilement simplifieacute agrave laquo gestion des eaux urbaines et ruissellement raquo voirelaquo assainissement et ruissellement raquo si le terme nrsquoest pas consideacutereacute comme trop ambiguconsiste agrave
bull srsquoappuyer sur les synergies existantes entre les eaux pluviales et lrsquoassainissement (lapartie laquo geacutereacutee raquo des eaux) en confortant lrsquouniteacute de ces compeacutetences comme dansle sceacutenario 2
bull constatant lrsquointerdeacutependance des compeacutetences eaux pluviales et ruissellement adjoindrecette compeacutetence agrave la preacuteceacutedente comme dans le sceacutenario 3
Lrsquoexercice de la compeacutetence laquo gestion des eaux urbaines et ruissellement raquo reposerait sur
bull un laquo scheacutema directeur de gestion des eaux urbaines et drsquoameacutelioration de lareacutesilience aux risques de ruissellement raquo (SDGEUARRR) dont lrsquointituleacute pourrait ecirctreheureusement simplifieacute en laquo scheacutema directeur des eaux urbaines et duruissellement raquo (SDEUR) (dispositif existant agrave adapter) eacuteventuellement accompagneacutepar le systegraveme associeacute des autorisations uniques de rejets proposeacute au sect 41
bull le zonage drsquoassainissement et des eaux pluviales (dispositif existant) et les servitudesissues des PPR ruissellement-mouvement de terrain ou des volets ruissellements desPPRN et des PPR inondation quand il y en a (dispositions existantes)
bull la fusion du SPIC drsquoassainissement et du SPAGEPU dans un seul SPIC eacutetendu auxactions publiques neacutecessaires pour ameacuteliorer la reacutesilience aux risques de ruissellement
bull la combinaison de recettes (compensation de charges de service public et taxe affecteacutee)telle que proposeacutee au sceacutenario 2 en effet degraves lors que lrsquoon envisagerait de mettre enœuvre les options proposeacutees dans le sceacutenario 2 ces mecircmes solutions de financementsont tout autant adapteacutees agrave un service public encore eacutelargi aux questions deruissellement
bull les contrats pluriannuels avec les agences de lrsquoeau et les PAPI 3 comme outils de miseen œuvre financiegravere (dispositifs existants)
Lrsquoavantage de ce sceacutenario est son pragmatisme il eacutevite les complexiteacutes de frontiegraveres dont on avu qursquoelles eacutetaient fort artificielles entre eaux pluviales et ruissellement mais srsquoappuie sur unservice public industriel et commercial structureacute agrave une bonne eacutechelle
Il preacutesente eacutevidemment quelques inconveacutenients et notamment
bull il ne reacutepond pas agrave lrsquoobjectif drsquoune meilleure inteacutegration des politiques de maicirctrise desrisques drsquoinondation par deacutebordement et par ruissellement
bull il peut poser des difficulteacutes pour deacuteleacuteguer si les collectiviteacutes le souhaitent la partieruissellement de cette compeacutetence au niveau des EPAGE et des EPTB ce qui eacutetaitrendu plus facile par le sceacutenario 2
bull il nrsquoencourage pas la mobilisation des moyens des fonds risques pour lrsquoameacutelioration de lareacutesilience urbaine au risque de ruissellement
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Annexe 6 Liste des personnes rencontreacutees
Nom Preacutenom Organisme Fonction
Ameacutenageurs priveacutes et industrielsBARGE Olivier PROLOGIS Vice-Preacutesident
CHARPIN Isabelle UIC Rhocircne-Alpes Responsable du deacutepartement techniques
CASTAING Patrick APIRM association pour la preacutevention des pollutions industrielles et la protection de lenvironnement Rhocircne-moyen
Secreacutetaire Geacuteneacuteral
Associations de collectiviteacutes et techniquesMAUROUX Simon Association des communauteacutes
de FranceJuriste
PRETRE Apoline Association des communauteacutes de France
Chargeacutee de mission
DELAERE Pauline Association des maires de France
Chargeacutee de mission eau environnement
FLAJOLET Andreacute Association des maires de France
Preacutesident de la commission Environnement et deacuteveloppement durable
STEPHAN Gwenola Association des maires de France
Responsable de la mission Deacuteveloppement durable
SEMBLAT Laure FNCCR Feacutedeacuteration nationale descollectiviteacutes conceacutedantes et des reacutegies Deacutepartement cycle de lrsquoeau
Chargeacutee de mission
BACOT Laeligtitia GRAIE - OTHU Chargeacutee de mission amp Secreacutetaire geacuteneacuterale
Assurance et reacuteassuranceNUSSBAUM Roland Mission des Risques Naturels
(assurances)Directeur
Bureaux drsquoeacutetudes paysagistes consultants avocatsBENARD Michel INFRASERVICES PDG
BRETAUD Patrice ARTELIA Responsable Division Hydraulique Urbaine Meacutediterraneacutee
BRUEL Anne-Sylvie
Atelier de paysages Bruel Delmar Paysagiste DPLG
BENEDETTI Murielle BRL Ingeacutenierie Directrice Projet Assainissement et Eaux Useacutees
TOITOT Pascal Cabinet Merlin Directeur reacutegSud-Ouest Atlantique
PAPIN Manuel Ceramide ndash Agence drsquoingeacutenierie et de paysage Nantes
Ingeacutenieur associeacute
ROLLAND Emmanuel Ceramide ndash Agence drsquoingeacutenierie et de paysage Nantes
Ingeacutenieur associeacute
DEBAR Philippe CEREG Ingeacutenieacuterie Responsable du service Ingeacutenierie
BALLADES Jean-Daniel
Consultant Consultant
CHAVE Sylvain Predict services Responsable Ingeacutenierie
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Nom Preacutenom Organisme Fonction
PIERLOT Daniel SEPIA Conseil Directeur technique
THIEFFRY Patrick Thieffry amp Associeacutes Avocats Avocat associeacute co-fondateur
SAVARY Patrick EC eau Directeur
HAZIZA Emma Mayanne environnement Directrice
HITIER Sonia SERL Chef de projet en ameacutenagement
Collectiviteacutes locales et leurs groupementsGENDREAU Nicolas Bordeaux Meacutetropole Directeur de lrsquoeau
JACQUET Anne-Lise Bordeaux Meacutetropole Vice Preacutesidente en charge de lrsquoeau lrsquoassainissement et des risques inondationsMaire drsquoArtigues-pregraves-Bordeaux
AHYERRE Mathieu Bordeaux Meacutetropole Direction de lrsquoeau
Responsable du Service Prospective et Travaux
BOUFFARD Anne Bordeaux Meacutetropole Direction de lrsquoeau
Chargeacutee drsquoeacutetudes
LE NOACH Herveacute Communauteacute drsquoagglomeacuteration deLa Rochelle
Chef du service eau
HERIN Jean-Jacques
Communauteacute drsquoagglomeacuteration duDouaisis
Directeur de lrsquoameacutenagement
CARASSOU-MAYAN Philippe Communauteacute drsquoAgglomeacuteration Pays de Leacuterins
XXXX
SALVI Sylvain Communauteacute drsquoAgglomeacuteration Porte Isegravere
Chargeacute drsquoopeacuterations Eau et assainissement
QUILLIEN Ronan Conseil Deacutepartemental de Seine-Saint-Denis
Responsable du Bureau de Liaison avec lAmeacutenagement et lUrbanisme
GUILLON Anne Conseil Deacutepartemental des Hauts de Seine
Directrice de lrsquoeau
LEHOUCQ Christophe Conseil Geacuteneacuteral des Hauts de Seine
Adjoint au chef du service eacutetudes et controcircle de deacuteleacutegation
ROUX Christian Conseil Geacuteneacuteral des Hauts de Seine
Chef du service
BAUCHEREL Daniel Deacutepartement de Seine-et-Marne Direction des routes
Chargeacute de mission
SOURIGUERE () Katia Deacutepartement des Alpes-Maritimes
XXXX
ROY Beacuteneacutedicte MABB Chargeacutee de mission SAGE Bourbre
FABRE Pierre Meacutetropole de Lyon Direction de lrsquoameacutenagement
Chargeacute drsquoopeacuteration UrbanismeOpeacuterationnel
CHARENTUS Thierry Meacutetropole de Lyon Direction de lrsquoeau
COSSAIS Nina Meacutetropole de Lyon Direction de lrsquoeau
Doctorante
SIBEUD Eacutelisabeth Meacutetropole de Lyon Direction de lrsquoeau
Responsable du service Eacutetudes
DESHONDES Pascal Meacutetropole de Marseille XXXX
FUCHS Florence Meacutetropole de Montpellier Directrice de lrsquoeau
RICHARD Seacutebastien Nantes Meacutetropole Direction Cycle de lrsquoeau
Pocircle strateacutegie Deacuteveloppement animation cycle de lrsquoeau
PRENVEILLE Alain Rennes Meacutetropole Responsable du service maicirctrise drsquoœuvre Espaces
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Nom Preacutenom Organisme Fonction
publics
VACQUIER Geacuteraldine Syndicat du bassin versant du Lez (SYBLE)
Directrice
RAY Christian Syndicat intercommunal du bassin cannois
Ingeacutenieur
EMPHOUX Valeacuterie Ville drsquoAntibes Cheffe du service Eaux pluviales Inondations
MILOVANOVITCH Pierre Ville de Bordeaux Secreacutetaire geacuteneacuteral adjoint
ONZON Thomas Ville de Cannes Directeur geacuteneacuteral des Services Techniques
MARTI Beacuteatrice Ville de Montpellier Cheffe du service hydraulique urbaine
NUEL Jean-Luc Ville de Nicircmes Chef du service pluvial
NEZEYS Alexandre Ville de Paris Service eau et assainissement
Ingeacutenieur drsquoeacutetudes
BAQUET Jean-Marc Ville de Villenave drsquoOrnon Responsable du service domaine public
MAINGAULT Jeacuterocircme Ville de Villenave drsquoOrnon Chargeacute de mission environnement
VENEL Hugues Ville de Villenave drsquoOrnon DGST
GUILBERT Denis Nantes Meacutetropole Directeur du Cycle de lrsquoeau
Commission europeacuteenneRAKEDJIAN Bruno Commission europeacuteenne
Direction Geacuteneacuterale Environnement
Expert eau et assainissement
Eacutetablissements publicsSCHOENMAKERS Vincent Agence drsquourbanisme Bordeaux Urbaniste
DOMONT Marie-Claire
Agence de lrsquoEau Adour-Garonne Directrice adjointe de la Deacuteleacutegation Reacutegionale Aquitaine
POJER Katy Agence de lrsquoeau Rhocircne-Meacutediterraneacutee-Corse
Expert Assainissement
COLLET Marc Agence de lrsquoeau Seine-Normandie
Directeur geacuteneacuteral adjoint
MONBRUN Marie-Dominique
Agence de lrsquoeau Seine-Normandie
Directrice de la connaissance et de lrsquoappui technique
EacutetatNICLKLAUS Doris CGDD SEEIDD Cheffe du bureau de
lrsquoeacutevaluation des politiques des risques de lrsquoeau et des deacutechets
CHALLEAT Marc CGEDD MIGT de Marseille Coordonnateur
PERRIN Theacuteregravese CGEDD MRR Membre
PIPIEN Gilles CGEDD MIGT de Marseille Membre
TIBERGHIEN Freacutedeacuteric Conseil drsquoEacutetat Conseiller
MONTADON Isabelle DDT du Rhocircne Service eau et nature
Chef de lrsquouniteacute assainissement
CARDELLI Bernard DDTM Alpes-Maritimes Chef de service Eau Risques
LANGUMIER Julien DDTM Bouches-du-Rhocircne Adjoint au chef de service urbanisme ndash Chef du pocircle Risques
DURAND Laurence DDTM Bouches-du-Rhocircne Service Mer Eau Environnement
Cheffe du pocircle Milieux aquatiques
FAIRON Patrick DDTM Bouches-du-Rhocircne Adjointe agrave la Cheffe du pocircle
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Nom Preacutenom Organisme Fonction
Service Mer Eau Environnement Milieux aquatiques
ROUBAUD Philippe DDTM du Gard Chargeacute drsquoeacutetudes et travaux hydrauliques
STANISLAVE Lionel DDTM du Nord Chef de la cellule police de lrsquoeau
REYNAUD Chantal DDTM du Var Service de lrsquoeau et des milieux Aquatiques
Cheffe de service
SCARATO Roland DDTM du Var Service de lrsquoeau et des milieux aquatiques
Chargeacute de mission
DARNIS Eacuteliane DDTM Heacuterault Cheffe de cellule Gestion pluviale et assainissement
LESSOILLE Guy DDTM Heacuterault Chef du service eau et risques
XXX DGALN DEB En charge SNB
XXX DGALN DEB En charge TVB
BUTLEN Jean-Baptiste
DGALN DEB AT Adjoint agrave la sous-directrice de lrsquoaction territoriale
GIBAUD Catherine DGALN DEB ATAT1 Cheffe de bureau
OSWALD Anne DGALN DEB AT5 Chargeacutee de mission animationpolice de lrsquoeau
BRULE Karine DGALN DEB GR Sous-directrice
LANGLAMET Aureacutelie DGALN DEB GR GR3 Chargeacutee de mission eau assainissement
VENTURINI Christophe DGALN DEB GR GR3 Adjoint agrave la cheffe de bureau
SOULIAC Laure DGALN DEB GR3 Cheffe du bureau de lutte contre les pollutions industrielles et domestiques
VENTURINI Christophe DGALN DEB GR3 Adjoint agrave la cheffe du bureau de lutte contre les pollutions industrielles et domestiques
CHAMOUTON Sandrine DGALN DHUP QV3 Adjointe au chef de bureau
TARDIVO Beacuteneacutedicte DGEC BQA Chargeacutee de mission qualiteacute delrsquoair et transport
FIORINA Christel DGITM DIT GRN ARN5 Cheffe du bureau de la politique de lrsquoenvironnement
GARDAIS Eric DGITM DIT GRN ARN5 Adjoint agrave la cheffe de bureau
GARDAIS Eric DGITM DIT GRN ARN5 Adjoint agrave la cheffe de bureau
X DGPR SRNH
BASIN Beacuterengegravere DGPR SRNH BRM Cheffe de bureau
MOREL Mathieu DGPR SRNH BRM Chargeacute de mission inondation
BASIN Beacuterangegravere DGRP SRNH BRM Cheffe de bureau Risques meacuteteacuteorologiques
MOREL Mathieu DGRP SRNH BRM Chargeacute de mission inondation
PRINCIPATO Guillaume DIR Est SIR Lorrain BER 3 Responsable bureau drsquoeacutetudes routiegraveres
THERASSE Eric DIR Meacutediterraneacutee SIR Montpellier
Chef du Pocircle environnement
LALOT Didier DREAL Languedoc Roussillon Adjoint au chef du service Risques
CARMIGNANI Fabienne DREAL PACA Chargeacutee de mission Risques inondations
XXX ONERC
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Nom Preacutenom Organisme Fonction
Opeacuterateurs de reacuteseauxMICHAUD Anne-
CeacutecileLyonnaise des eaux - Lyre Ingeacutenieure speacutecialiste en
pluvial
LrsquoAZON Jacotin SGAC socieacuteteacute de gestion de lrsquoassainissement de Bordeaux
Responsable Pocircle Innovation Environnement
BURGUIN Benoicirct SGAC socieacuteteacute de gestion de lrsquoassainissement de Bordeaux
Directeur deacuteleacutegueacute
RechercheLEDUC Alexandre Cerema Infrastructures de
transports et MateacuteriauxIngeacutenieur chargeacute drsquoeacutetudes
GAUME Eric IFSTTAR Directeur du deacutepartement Geacuteotechnique Environnement Risques Naturels et Sciences de la Terre
PAYRASTRE Olivier IFSTTAR Chercheur
CHOCAT Bernard INSA de Lyon Professeur eacutemeacuterite
BARRAUD Sylvie INSA de Lyon - OTHU Professeure amp Directrice Feacutedeacute recherche
BILLET Philippe Institut droit environnement de Lyon
Directeur
WEREY Caty Irstea ndash ENGEES UMR GESTE Enseignante chercheure
LEGAT Yves Irstea GPIE ETBX Chercheur en statistiques appliqueacutees agrave la gestion patrimoniale des infrastructures
RULLEAU Beacuteneacutedicte Irstea GPIE ETBX Chercheure
NOURRIT Guillaume Pocircle de compeacutetitiviteacute eau Chargeacute de mission
DESBORDES Michel Polytech Montpellier Expert
BORRELL Valeacuterie Universiteacute de Montpellier Maicirctre de confeacuterence
TASSIN Bruno Universiteacute Paris Est LEESU Directeur de recherche
GROMAIRE Marie-Christine
Universiteacute Paris-Est LEESU Directrice adjointe
BALAGUER Renaud Cerema Meacutediterraneacutee Chef de deacutepartement Risques Eau Constructions
DELGADO Joseacute-Luis Cerema Meacutediterraneacutee Chef du service Risques Inondations Littoraux et Hydrauliques
FERRO Yannis Cerema Meacutediterraneacutee Chargeacute drsquoeacutetudes
SERVIER Alexandre Cerema Nord-Picardie Chargeacutee drsquoeacutetude Hydraulique
FERRIER Veacuteronique Cerema Sud-Ouest Chargeacutee drsquoeacutetudes eau assainissement
TRINCAT Anne-Marie Cerema Sud-Ouest LRPC de Bordeaux
Chargeacutee drsquoeacutetudes
VALLIN Valeacuterie Cerema Sud-Ouest LRPC de Bordeaux
Responsable de lrsquouniteacute Assainissement
SAULAIS Muriel Cerema Territoires et ville Chargeacutee drsquoeacutetudes Eau et biodiversiteacute
TANGUY Jean-Michel
CGDD DRI Conseiller du directeur
BREMOND Pauline Irstea Chargeacutee de recherche en eacuteconomie
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Nom Preacutenom Organisme Fonction
Transports
URBAIN Yves APPR Autoroutes Paris-Rhin-Rhocircne
Chef du pocircle Environnement
PAMS CAPOCCIONI Cicely SNCF Reacuteseau Direction Ingeacutenierie et projet
Responsable Eacutequipe Hydraulique Projet Ingeacutenierie
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Annexe 7 Glossaire des sigles et acronymes
Sigle acronyme
Signification
AB Agence de bassin
ADOPTA Association pour le Deacuteveloppement Opeacuterationnel et la Promotion des Techniques Alternatives en matiegravere deaux pluviales
AFB Agence franccedilaise pour la biodiversiteacute
AFNOR Agence franccedilaise de normalisation
ALUR Accegraves au logement et urbanisme reacutenoveacute (loi)
ARCEAU(-IdF) Association recherche collectiviteacutes dans le domaine de lrsquoeau (Ile-de-France)
ARIA Analyse recherche et information sur les accidents
ASTEE Association scientifique et technique pour lrsquoeau et lrsquoenvironnement
BDHI Banque de donneacutees historiques sur les inondations
CA Communauteacute drsquoagglomeacuteration
CC Communauteacute de communes
CCR Caisse centrale de reacuteassurance
CE Conseil drsquoEacutetat
CEREMA Centre deacutetudes et dexpertise sur les risques lenvironnement la mobiliteacute et lameacutenagement
CERTU Centre drsquoeacutetude et de recherche sur les techniques urbaines
CGCT Code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales
CGDD Commissariat geacuteneacuteral au deacuteveloppement durable (MEEM)
CGEDD Conseil geacuteneacuteral de lrsquoenvironnement et du deacuteveloppement durable
CIMAP Comiteacute interministeacuteriel de modernisation de lrsquoaction publique
CMI Commission mixte inondation
CoTITA Confeacuterences Techniques Interdeacutepartementales des Transports et de lrsquoAmeacutenagement
CSTB Centre scientifique et technique du bacirctiment
CU Communauteacute urbaine
DBO Demande biologique en oxygegravene
DCE Directive-cadre europeacuteenne
DCO Demande chimique en oxygegravene
DDT Direction deacutepartementale des territoires
DEB Direction de lrsquoeau et de la biodiversiteacute (DGALN-MEEM)
DERU Directive eaux reacutesiduaires urbaines
DGALN Direction geacuteneacuterale de lrsquoameacutenagement du logement et de la nature (MEEM)
DGCL Direction geacuteneacuterale des collectiviteacutes locales (ministegravere de lrsquointeacuterieur)
DGITM Direction geacuteneacuterale des infrastructures de transports et de la mer (MEEM)
DGPR Direction geacuteneacuterale de la preacutevention des risques (MEEM)
DHUP Direction de lrsquohabitat de lrsquourbanisme et des paysages (DGALN-MEEM)
DIG Deacuteclaration drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral
DRI Direction de la recherche et de lrsquoinnovation (CGDD-MEEM)
DTU Document technique unifieacute
EP Eaux pluviales
EPAGE Eacutetablissement public drsquoameacutenagement et de gestion de lrsquoeau
EPCI(-FP) Eacutetablissement public de coopeacuteration intercommunale (-agrave fiscaliteacute propre)
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Sigle acronyme
Signification
EPRI Estimation preacuteliminaire des risques drsquoinondation
EPTB Eacutetablissement public territorial de bassin
ERU Eaux reacutesiduaires urbaines
EU Eaux useacutees
FNCCR Feacutedeacuteration nationale des collectiviteacutes conceacutedantes et des reacutegies
FPRNM Fonds de preacutevention des risques naturels majeurs (dit laquo fonds Barnier raquo)
GEMAPI Gestion des milieux aquatiques et de la preacutevention des inondations
GRAIE Groupe de recherche Rhocircne-Alpes sur les infrastructures et lrsquoeau
HAP Hydrocarbures aromatiques polycycliques
ICPE Installation classeacutee pour la protection de lrsquoenvironnement
IDRRIM Institut des routes des rues et des infrastructures pour la mobiliteacute
IFEN Institut franccedilais de lrsquoenvironnement (dont les activiteacutes ont eacuteteacute reprises par le SoeS)
IFSTTAR Institut franccedilais des sciences et technologies des transports de lameacutenagement et des reacuteseaux
IGA Inspection geacuteneacuterale de lrsquoadministration (ministegravere de lrsquointeacuterieur)
IOTA Installations ouvrages travaux et activiteacutes (nomenclature de la police de lrsquoeau)
IRSTEA Institut national de recherche en sciences et technologies pour lenvironnement et lagriculture
ISO International standardisation organisation
IT Instruction technique
MAPTAM Modernisation de lrsquoadministration publique territoriale et affirmation des meacutetropoles (loi)
MEEM MEDD MEDDE
Ministegravere de lrsquoenvironnement de lrsquoeacutenergie et de la mer (peacuterimegravetre actuel) ministegravere de lrsquoenvironnement et du deacuteveloppement durable ministegravere de lrsquoeacutecologie du deacuteveloppement durableet de lrsquoeacutenergie (peacuterimegravetres anteacuterieurs)
MIQCP Mission interministeacuterielle pour la qualiteacute des constructions publiques
MRN Mission des risques naturels
NF Norme franccedilaise
NOTRe Nouvelle organisation territoriale de la Reacutepublique (loi)
OdE Office de lrsquoeau
ONEMA Office national de lrsquoeau et des milieux aquatiques (dont les activiteacutes ont eacuteteacute reprises par lrsquoAFB)
ONERC Observatoire national sur les effets du reacutechauffement climatique
OTHU Observatoire de terrain en hydrologie urbaine
PAPI Programme drsquoaction pour la preacutevention des inondations
PGPOD Plan de gestion pluriannuel des opeacuterations de dragage drsquoentretien des riviegraveres et des canaux
PGRI Programme de gestion du risque drsquoinondation
PLU(-i) Plan local drsquourbanisme (-intercommunal)
PPI Programme pluriannuel drsquoinvestissements
PPR(-I -N) Plan de preacutevention des risques (- drsquoinondations -naturels)
PUCA Plan Urbanisme Construction Ameacutenagement
R Ruissellement
RATP Reacutegie autonome des transports parisiens
SAGE Scheacutema drsquoameacutenagement et de gestion des eaux
SCHAPI Service central drsquohydromeacutetrie et de preacutevision des inondations (SRN-DGPR-MEEM)
SCOT Scheacutema coheacuterence territoriale
SDA Scheacutema directeur drsquoassainissement
SDAGE Scheacutema directeur drsquoameacutenagement et de gestion des eaux
SDARRR Scheacutema directeur drsquoameacutelioration de la reacutesilience au risque de ruissellement (hypothegravese de travail)
SDGEP Scheacutema directeur de gestion des eaux pluviales
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Sigle acronyme
Signification
SDEUR Scheacutema directeur de gestion des eaux urbaines et du ruissellement (proposition de la mission)
SETRA Service drsquoeacutetude sur les transports les routes et leurs ameacutenagements (dont les activiteacutes ont eacuteteacute reprises par le CEREMA)
SHF Socieacuteteacute hydrotechnique de France
SISPEA Systegraveme drsquoinformation sur les services publics drsquoeau et drsquoassainissement
SLGRI Strateacutegie locale de gestion des risques drsquoinondations
SNCF Socieacuteteacute nationale des chemins de fer
SNGRI Strateacutegie nationale de gestion des risques drsquoinondations
SOCLE Strateacutegie drsquoorganisation des compeacutetences locales de lrsquoeau
SOeS Service drsquoobservation et des statistiques (CGDD-MEEM)
SPA (-GEPU) Service public agrave caractegravere administratif (-de gestion des eaux pluviales urbaines)
SPIC Service public agrave caractegravere industriel et commercial
SRADDET Scheacutema reacutegional drsquoameacutenagement de deacuteveloppement durable et drsquoeacutegaliteacute des territoires
SRN Service des risques naturels (DGPR-MEEM)
STU Service technique de lrsquourbanisme (qui a fait place au CERTU dont les activiteacutes ont eacuteteacute reprises par la direction technique laquo territoire et ville raquo du CEREMA)
TEOM Taxe drsquoenlegravevement des ordures meacutenagegraveres
TRI Territoire agrave risque important drsquoinondation
VRD Voiries et reacuteseaux divers
ZAC Zone drsquoameacutenagement concerteacute
Rapport ndeg 010159-01 Gestion des eaux pluviales Dix ans pour relever le deacutefiTome 1 Synthegravese et propositions
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httpwwwdeveloppement-durablegouvfr
MINISTEgraveRE DE LrsquoENVIRONNEMENT DE LrsquoEacuteNERGIE ET DE LA MER
Gestion des eaux pluviales
Tome 2 Diagnostic dettaillet
Rapport de diagnostic ndeg 010159-01eacutetabli par
Yvan AUJOLLET Jean-Louis HELARY Pierre-Alain ROCHE (coordonnateur) et Reacutemi VELLUET (CGEDD)avec la collaboration de Nathalie LENOUVEAU (CEREMA)
A v r i l 2 0 1 7
Les auteurs attestent qursquoaucun des eacuteleacutements de leurs activiteacutespasseacutees ou preacutesentes nrsquoa affecteacute leur impartialiteacute dans la reacutedaction
de ce rapport
Sommaire
Introduction41 Pheacutenomegravenes et enjeux plus mal connus qursquoil ne semblerait5
11 Situer la gestion des eaux pluviales et du ruissellement5
12 Pour une approche reacutealiste du cycle de lrsquoeau en milieu urbain et peacuteriurbain6
13 Lrsquoeau une ressource pour la biodiversiteacute en milieu urbain10
14 Qualiteacute des eaux et des milieux11
15 Caracteacuteriser et observer les eacuteveacutenements extrecircmes13
16 De grands progregraves sont possibles et neacutecessaires dans les connaissances20
2 Strateacutegies drsquoameacutenagement et conception des ouvrages des mutations engageacutees depuisplus de trente ans mais un processus loin drsquoecirctre abouti22
21 Strateacutegies drsquoameacutenagement et drsquoeacutequipement22
22 Infrastructures lineacuteaires et transport34
23 Deacutefinir la gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales36
24 Une recherche dynamique et pluridisciplinaire37
25 Lrsquohydrologie urbaine au-delagrave des happy fews38
3 Cadre juridique compliqueacute mais impreacutecis et incomplet40
31 Introduction 40
32 Les engagements internationaux ne doivent pas ecirctre ignoreacutes41
33 Lrsquoencadrement europeacuteen nrsquoest pas speacutecifique aux eaux pluviales mais est preacutegnant41
34 En France la reacuteglementation est eacuteclateacutee entre diffeacuterents codes46
35 La multipliciteacute des outils de planification aux diffeacuterentes eacutechelles de territoire47
36 Les outils agrave la disposition des collectiviteacutes restent peu feacutedeacuterateurs54
37 Des compeacutetences mal formaliseacutees59
38 Lrsquoinformation et la participation des habitants66
4 Financements et services publics en quecircte drsquoune solution peacuterenne68
41 Eaux pluviales un service public en quecircte drsquoun financement stabiliseacute68
42 Ruissellement une solidariteacute de la reacuteparation mais pas de la preacutevention72
Conclusion74
Annexes75 Table des annexes 75
Annexes geacuteneacuterales81Annexe 1 Lettre de mission83
Annexe 2 Glossaire des sigles et acronymes87
Annexe 3 Annexe 3 Extraits du rapport du conseil drsquoEacutetat laquo lrsquoeau et son droit raquo91
Annexe 4 Extraits du rapport CIMAP laquo politique de lrsquoeau raquo95
Annexes citeacutees principalement au chapitre 197Annexe 5 Champ de la mission99
Annexe 6 Pourquoi parler de ruissellement Sait-on modeacuteliser lrsquoeau agrave travers et sur laville 105
Annexe 7 Flux polluants et eaux pluviales109
Annexe 8 La zone centrale drsquoIle-de-France analyse des flux polluants des deacuteversementsde temps de pluie119
Annexe 9 Les pluies et leur mesure121
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Annexe 10 Les deacutebits et leur mesure127
Annexe 11 La peacuteriode de retour du risque de deacutefaillance drsquoun ameacutenagement hydrologique une variable agrave risque 137
Annexe 12 Risques et logement dans le Sud un teacutelescopage des politiques publiques 147
Annexe 13 Les communes listeacutees par le rapport PONTON149
Annexe 14 Des eacuteveacutenements pluvieux et des inondations par ruissellement particuliegraverementremarquables 151
Annexes citeacutees principalement au chapitre 2157Annexe 15 Utilisation de la notion de niveaux de services159
Annexe 16 Gestion patrimoniale161
Annexe 17 Voiries et infrastructures de transport169
Annexe 18 Infiltrer des difficulteacutes speacutecifiques avec les pollutions dissoutes 177
Annexe 19 Parangonnage179
Annexe 20 La recherche sur les eaux pluviales en France193
Annexes citeacutees principalement au chapitre 3203Annexe 21 Reacutegulation compeacutetence responsabiliteacute service public cadre drsquoanalyseservant au preacutesent rapport205
Annexe 22 Les objectifs de deacuteveloppement durable207
Annexe 23 Les eaux pluviales et le ruissellement dans les textes europeacuteens209
Annexe 24 Les pays europeacuteens face agrave la prise en compte des deacuteversements de temps depluie des reacuteseaux unitaires dans la mise en œuvre de la DERU et de la DCE Comparaisonavec les Eacutetats-Unis213
Annexe 25 Les eaux pluviales et le ruissellement dans les lois et regraveglements franccedilais 233
Annexe 26 Les PPRI237
Annexe 27 Exemple de prescriptions drsquoun PPRI - ruissellement239
Annexe 28 SDAGE et SAGE241
Annexe 29 Exemples de formulations concernant les eaux pluviales dans des SAGE243
Annexe 30 Les eaux pluviales agrave travers les outils de planification dans le Bas-Rhin245
Annexe 31 Police de lrsquoeau pour la gestion des eaux pluviales des doctrines locales pourla rubrique 2150251
Annexe 32 Installations classeacutees au titre de lrsquoenvironnement (ICPE)279
Annexe 33 Quatre exemples de zonages pluviaux285
Annexe 34 Les prescriptions relatives agrave lrsquoautosurveillance289
Annexe 35 La prise en compte des eaux pluviales dans les PLU et sa mise en œuvre dansles autorisations drsquourbanisme291
Annexe 36 Organisation des compeacutetences dans la zone centrale de collecte des eauxuseacutees et pluviales drsquoIcircle-de-France et meacutetropole du Grand-Paris295
Annexe 37 Les domaines preacutevus agrave lrsquoarticle L211-7 du Code de lrsquoenvironnement297
Annexes citeacutees principalement au chapitre 4299Annexe 38 Le service public de gestion des eaux pluviales urbaines301
Annexe 39 Les charges et les financements des SPA-GEPU305
Annexe 40 Analyse des coucircts de la gestion des eaux pluviales pour le SIAAP309
Annexe 41 Analyse des deacutepenses de 22 grandes collectiviteacutes hors deacutepenses depersonnel 311
Annexe 42 Essai de reconstitution des deacutepenses des SPA-GEPU323
Annexe 43 Une approche des coucircts drsquoinvestissement pour les eaux pluviales par lrsquoagencede lrsquoeau Artois-Picardie325
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Annexe 44 Prendre en compte les rejets de temps de pluie pour eacutetablir un programme demaicirctrise des rejets de temps de pluie pour se mettre mise en conformiteacute avec la DCE unexercice deacutelicat 327
Annexe 45 Les outils de financement pour les eaux pluviales une succession drsquoespoirs etde deacuteboires 329
Annexe 46 Le financement de la preacutevention des effets du ruissellement331
Annexe 47 La politique contractuelle les PAPI335
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Introduction
Le preacutesent Tome 2 apporte des eacuteleacutements deacutetailleacutes de diagnostic concernant les diversenjeux traiteacutes par le Tome 1 du rapport laquo politique de gestion inteacutegreacutee des eauxpluviales ndash dix ans pour relever le deacutefi synthegravese du diagnostic et propositions raquo Il nereprend pas la preacutesentation du contexte geacuteneacuteral de la commande ni les reacutefeacuterencesbibliographiques principales ni lrsquoexplication du deacuteroulement de la mission
Pour faciliter une lecture rapide des principaux points examineacutes par la mission ce rapportrenvoie lui-mecircme agrave de nombreuses annexes qui deacuteveloppent les sujets qui neacutecessitent desanalyses ou des explications plus deacutetailleacutees ou agrave des exemples qui ont sembleacute richesdrsquoenseignements
La page nrsquoest pas blanche loin de lagrave la gestion des eaux pluviales srsquoancre dans des reacutealiteacutesvarieacutees avec de tregraves forts contrastes des caracteacuteristiques geacuteographiques agrave prendre en compteet des heacuteritages diffeacuterents drsquoune histoire complexe de lrsquoameacutenagement des villes et desterritoires
La mission a tenteacute de srsquoapproprier autant que crsquoeacutetait possible les eacutevolutions majeures desconceptions qui sont intervenues notamment dans les 50 derniegraveres anneacutees la longueaccumulation drsquoespoirs de succegraves et drsquoeacutechecs que cela a constitueacute et la diversiteacute desexpeacuteriences ainsi capitaliseacutees Elle ne preacutetend pas ici en faire une synthegravese qui deacutepasserait lecadre et les moyens de ce travail mais passer en revue les principaux points indispensablespour eacutetablir un diagnostic de la situation
Le preacutesent Tome 2 est organiseacute en quatre chapitres
bull chapitre 1 les deacutefinitions le domaine abordeacute les connaissances et les besoins decompleacutement
bull chapitre 2 les pratiques de gestion des eaux pluviales (objectifs dispositionstechniques et organisation de la recherche)
bull chapitre 3 les compeacutetences de lrsquoEacutetat et des collectiviteacutes et les outils agrave dispositionspour organiser et planifier lrsquoaction
bull chapitre 4 les services publics et les financements
Lrsquoannexe 1 rappelle la commande Elle est eacutegalement preacutesente dans le tome 1 du rapport
Lrsquoannexe Erreur source de la reacutefeacuterence non trouveacutee est un glossaire des sigles et acronymesutiliseacutes Elle est eacutegalement preacutesente dans le tome 1 du rapport
Lrsquoannexe 3 reproduit des extraits du rapport du conseil drsquoEacutetat laquo lrsquoeau et son droit raquo
Lrsquoannexe 4 reproduit des extraits du rapport CIMAP sur la politique de lrsquoeau
Les autres annexes sont reacutepertorieacutees par chapitre
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1 Pheacutenomegravenes et enjeux plus mal connus qursquoil ne semblerait
Ce premier chapitre preacutecise les pheacutenomegravenes auxquels le rapport srsquointeacuteresse preacutecisele vocabulaire employeacute et preacutesente un rapide eacutetat des lieux de la connaissancequantifieacutee de ces pheacutenomegravenes et de leurs enjeux
11 Situer la gestion des eaux pluviales et du ruissellement
Lrsquoannexe 5 preacutesente une reacuteflexion deacutetailleacutee sur le champ du preacutesent rapport et les raisons quiconduisent au choix proposeacute par la mission pour expliciter celui-ci On propose drsquoen retenirque
La gestion des eaux pluviales et du ruissellement concerne les territoires impliqueacutesdans la formation drsquoeacutecoulements suffisamment brefs apregraves les eacutepisodes pluvieux pourne pas consideacuterer que leur lieu de propagation occasionnelle (fosseacutes vallons secsvoirie ou autres) constitue un cours drsquoeau1
Elle concerne eacutegalement par souci de coheacuterence spatiale les territoires draineacutes par desruisseaux et petits cours drsquoeau contigus dont les bassins-versants sont de mecircmeeacutechelle que ces territoires et reacuteagissent aux preacutecipitations dans des deacutelais similaires
Elle ne concerne en revanche pas directement les bassins-versants des cours drsquoeau quisont drsquoune taille significativement supeacuterieure agrave ces territoires et qui peuvent ecirctreconsideacutereacutes comme les traversant
Les parties rurales de ces territoires sont concerneacutees au mecircme titre que les parties urbaniseacuteesou de peacuteriurbanisation mecircme si la reacuteflexion est principalement deacutedieacutee aux territoirescomportant une partie urbaniseacutee significative
Pour eacuteviter des redites avec drsquoautres rapports la question des mesures drsquoalerte et de gestion decrise qui sont pourtant des eacuteleacutements majeurs de lrsquoadaptation aux risques ne sont pasabordeacutees sauf agrave la marge
Le champ de la reacuteflexion eacutetant ainsi deacutelimiteacute on consideacuterera trois grands enjeux
bull les eaux pluviales et le ruissellement comme ressource usages par reacutecupeacuterationdeau de pluie biodiversiteacute et zones humides paysage et reacutecreacuteation Cet enjeu est assezreacutecent mais il fait lrsquoobjet de nombreuses deacutemarches inteacuteressantes agrave lrsquoinitiative descollectiviteacutes locales Le changement climatique lui donne une actualiteacute particuliegravere
bull les eaux pluviales et le ruissellement comme vecteur de pollution lessiveacutee sur leterritoire et les rejets dans les milieux reacutecepteurs Cet enjeu a aussi eacutemergeacute assezreacutecemment depuis que le traitement de la pollution des eaux useacutees srsquoest ameacutelioreacute Lesdeacuteversements de temps de pluie sont un enjeu bacteacuteriologique avec des conseacutequencessanitaires et touristiques Pour les paramegravetres physico-chimiques les plus classiquescomme la demande biologique en oxygegravene mais surtout pour certains micro-polluantsces rejets vont devenir une preacuteoccupation dominante pour la restauration du bon eacutetateacutecologique des masses drsquoeau dans les anneacutees agrave venir
bull les eaux pluviales et le ruissellement comme facteur drsquoinondation quand les fluxdeacutepassent les capaciteacutes drsquoeacutecoulement des systegravemes preacutevus pour ceux-ci et perturbentles activiteacutes humaines Cela a eacuteteacute longtemps la seule preacuteoccupation et on aurait puespeacuterer que les dispositions en vigueur depuis des deacutecennies pour veiller agrave ce que ledeacuteveloppement de lrsquourbanisation prenne en compte ces aleacuteas ait permis que cettequestion soit deacutesormais maicirctriseacutee Malgreacute beaucoup drsquoefforts il nrsquoen est rien Les risqueslieacutes au ruissellement de lrsquoeau en ville ne sont pas toujours clairement pris en compte
1 Voir la deacutefinition en annexe 5 qui a eacuteteacute reacutecemment consolideacutee au niveau de la loi Agrave noter qursquoune extension dudomaine drsquoexercice de la police de lrsquoeau sans pour autant proposer de modifier la notion de cours drsquoeau a eacuteteacuteproposeacutee par certains et est preacutesenteacutee en annexe 5
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dans les politiques drsquourbanisme Lrsquoadaptation du systegraveme urbain pour ecirctre plus reacutesilientaux eacuteveacutenements extrecircmes est presque toujours neacutegligeacutee
Ces enjeux ne sont par deacutefinition pas importants dans les mecircmes circonstances (Figure 1)
bull comme ressource il srsquoagit de plus particuliegraverement des saisons chaudes et segraveches (eacuteteacutedans lrsquohexagone) lorsque les besoins drsquoeacutevapotranspiration de la veacutegeacutetation et derafraicircchissement de lrsquoespace urbain ou de reacutecreacuteation aquatique sont les plus importantset viennent en concurrence avec les besoins agricoles
bull comme vecteur de pollution il srsquoagit de maicirctriser les situations de pluies ordinairesque les eaux srsquoinfiltrent dans le sous-sol et y transfegraverent les polluants qursquoelles soientcollecteacutees puis traiteacutees avec les eaux useacutees qursquoelles deacutebordent et rejoignent souventmeacutelangeacutees avec des eaux useacutees le milieu sans traitement Souvent la question est sansgrande conseacutequence quand les deacutebits des riviegraveres sont importants (peacuteriode hivernalesdans lrsquohexagone) et mais est critique en peacuteriode drsquoeacutetiage Ce sujet concerne doncquelques jours ou dizaines de jours tous les ans
bull comme facteur drsquoinondation crsquoest geacuteneacuteralement agrave partir de freacutequences depreacutecipitations deacutecennales que les problegravemes se posent mais ils changent de nature aufur et agrave mesure que les preacutecipitations deviennent exceptionnelles (plusieurs paliersdrsquoampleur des enjeux peuvent ecirctre rencontreacutes)Tous les autres enjeux srsquoeffacent ensituation de pluies exceptionnelles devant la preacuteservation des vies et des biens
Lrsquoideacutee de gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales et de ruissellement tend agrave prendre en comptelrsquoensemble de ces enjeux en les faisant se rejoindre et se compleacuteter La varieacuteteacute des enjeux etdes circonstances conduira bien entendu agrave ne pas consideacuterer cet objectif comme un but en soimais drsquoen eacutevaluer lrsquoutiliteacute
12 Pour une approche reacutealiste du cycle de lrsquoeau en milieu urbain et peacuteriurbain
121 Quelques rappels
Crsquoest drsquoune hydrologie essentiellement urbaine2 et peacuteriurbaine qursquoil va srsquoagir ici
bull de petites tailles de bassins-versants de quelques hectares agrave quelques dizaines dekmsup2 voire exceptionnellement centaines ou milliers de kmsup2 dans les grandes
2 Pour des exposeacutes peacutedagogiques drsquohydrologie urbaine on peut se reporter aux cours en ligne de Jean-LucBertrand-Krajewski agrave lrsquoINSA agrave Lyon et de Jean-Claude Deutsch puis Bruno Tassin agrave lrsquoENPC
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Figure 1 Importance des enjeux selon lintensiteacute des pluies (rouge fort enjeu orange enjeu moyen vert faible enjeu)
agglomeacuterations et les meacutetropoles on appellera ici laquo meacuteso-eacutechelle raquo la gamme de 1 agrave100 kmsup2 environ pour laquelle les reacuteflexions du preacutesent rapport sont essentiellementconcentreacutees
bull un enjeu trop souvent ignoreacute lrsquoeacutevaporation et lrsquoeacutevapotranspiration du couvertveacutegeacutetal Lrsquoeau qui est habituellement consideacutereacutee comme une ressource agrave lrsquoeacutechelle desgrands bassins-versants lrsquoeacutetait plus rarement jusqursquoagrave une eacutepoque reacutecente dans lesespaces urbains On observe aujourdrsquohui une grande eacutevolution on srsquointeacuteressedeacutesormais agrave la ressource en eau en ville non pas seulement pour lrsquoalimentation en eaupotable qui est geacuteneacuteralement transporteacutee depuis lrsquoexteacuterieur du systegraveme urbain maispour la veacutegeacutetation les cultures la diminution des tempeacuteratures estivales etcLrsquoeacutevapotranspiration et lrsquoeacutevaporation (la chaleur latente deacutegageacutee par le changement dephase de lrsquoeau liquide agrave la vapeur drsquoeau transfegravere de lrsquoeacutenergie du sol vers lrsquoatmosphegravereet donc refroidit le sol et en diminue le rayonnement infra-rouge) preacutesentent un inteacuterecircteacutenergeacutetique pour la reacuteduction des icirclots de chaleurs crsquoest donc un bilan eacutenergeacutetiqueautant qursquohydrologique qui doit ecirctre fait La ville nrsquoest ni un espace mineacuteral ni un espaceimpermeacuteable loin de lagrave et leacutevapotranspiration y est importante Ces nouveaux usagesconduisent agrave srsquointeacuteresser depuis peu agrave lrsquohydrologie de ces bassins-versants par tempssec
bull le rocircle actif de lrsquoeau notamment lors des pheacutenomegravenes de pluies intenses laquo lrsquoeaufait son chemin raquo Elle ne srsquoeacutecoule pas dans un reacuteceptacle fixe mais elle estlaquo morphogegravene raquo Elle creuse eacuterode deacuteblaie transporte constitue des embacirccles romptdes ouvrages permanents ou les obstacles provisoires qursquoelle a elle-mecircme constitueacutes(deacutebacirccles) dissout remet en suspension transporte mais aussi seacutedimente divers typesde polluants notamment hydrocarbures et meacutetaux lourds ou de mateacuteriaux pollueacutes etcolmate par ses deacutepocircts le fond des endroits ougrave elle stagne
bull les conditions offertes agrave lrsquoeau pour srsquoeacutecouler et des systegravemes de stocks et de fluxcomplexes (Figure 2) toitures sols plus ou moins impermeacuteabiliseacutes offrant des capaciteacutesvariables drsquoinfiltration vers les nappes souterraines superficielles ou plus profondeseacutechanges avec les reacuteseaux urbains souterrains qui sont loin drsquoecirctre eacutetanches (eauxuseacutees eaux pluviales trancheacutees galeries et ouvrages souterrains) possibiliteacutes destockage dans des volumes clos (caves parkings souterrains etc) ou non clos (pointsbas de la flaque agrave la zone inondeacutee) multipliciteacute de possibiliteacutes drsquoeacutecoulement agrave travers lesespaces publics et de voirie constituant une topographie tregraves distincte du terrain naturel
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Figure 2 Repreacutesentation du cycle de leau en milieu urbain Source C Joannis seacuteminaire 9 septembre 2015 CGEDD
122 Les termes retenus dans le preacutesent rapport
Les textes on le verra utilisent tout une panoplie de termes pour tenter de cateacutegoriser cespheacutenomegravenes Cette terminologie est domineacutee par deux entreacutees principales
bull une preacuteoccupation lieacutee agrave la laquo pollution raquo ougrave lrsquoon distingue le laquo temps sec raquo et le laquo tempsde pluie raquo il est difficile de deacutelimiter ce qui relegraveve de lrsquoassainissement des eaux useacutees etde la pollution transporteacutee par les dites laquo eaux pluviales raquo au niveau europeacuteen leslaquo eaux reacutesiduaires urbaines raquo deacutesignent lrsquoensemble formeacute par les eaux useacutees et leseaux pluviales quand elles sont meacutelangeacutees avec les eaux useacutees
bull une preacuteoccupation lieacutee aux laquo risques raquo ougrave lrsquoon distingue communeacutement les eaux dedeacutebordements de cours drsquoeau (inondations) et les eaux dites laquo de ruissellement raquo oulaquo de ruissellement urbain raquo quand on souhaite faire la diffeacuterence entre milieu rural etmilieu urbain
Nous consideacuterons dans le preacutesent rapport que lrsquoeau arrivant sur le sol3
bull est stockeacutee srsquoinfiltre ou est reprise par eacutevapotranspiration
bull rejoint le cas eacutecheacuteant un dispositif de collecte des eaux qui va drainer celle-ci soit versdes stockages des tuyaux des dispositifs drsquoinfiltration bref ce qui constitue le systegravemede gestion des eaux pluviales qui a eacuteteacute conccedilu pour les recevoir cette partie est ce quenous appellerons ici globalement les laquo eaux pluviales raquo
bull laquo ruisselle raquo crsquoest-agrave-dire chemine rapidement hors du systegraveme de gestion deseaux pluviales lorsqursquoelle est en exceacutedent par rapport agrave la capaciteacute de ce systegraveme agrave lastocker ou agrave la faire infiltrer
Les inondations dites laquo par remonteacutee de nappes souterraines raquo ont eacuteteacute abordeacutees par denombreux interlocuteurs de la mission Une gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales ne saurait leseacutecarter degraves lors qursquoelles se produisent sur des versants ou coteaux et au pied de ceux-ci et nondu deacutebordement drsquoun cours drsquoeau ou drsquoun aquifegravere de grande extension Neacuteanmoins il a eacuteteacutechoisi ici de ne pas alourdir les formulations Sous le terme drsquolaquo eaux de ruissellement raquo ceuxqui souhaitent faire une distinction comprendront dans le preacutesent rapport ce qursquoilsappelleraient laquo eaux de ruissellement et de remonteacutees de nappes de versants raquo agrave lrsquoexclusiondes remonteacutees de nappes alluviales et profondes
Les eaux dites pluviales sont dans lrsquoacceptation commune la partie de lrsquoeacutecoulement quiest laquo geacutereacutee raquo par des dispositifs deacutedieacutes (infiltration stockage collecte transporttraitement eacuteventuel) elles interagissent en permanence avec les eaux souterraines etles autres reacuteseaux
Les eaux dites de ruissellement sont la partie de lrsquoeacutecoulement qui nrsquoest pas laquo geacutereacutee raquopar ces dispositifs Elles srsquoeacutecoulent pour partie en surface et empruntent en particulierles rues Elles transportent de nombreux macro-deacutechets et sont parfois drsquoune forteturbiditeacute jusqursquoagrave constituer des laves torrentielles Une part chemine dans le sous-sol(zone dite non satureacutee trancheacutees et conduites voire meacutetro) Elles se stockent et sedeacutestockent en situation de fortes pluies pas seulement dans le sol mais aussi ensurface (zones inondeacutees) et dans le sous-sol (parkings caves)
Eaux pluviales (au sens des eaux laquo geacutereacutees raquo) et eaux de ruissellement sont avec cesdeacutefinitions les deux facettes drsquoune mecircme et seule eau qui circule sous sur et agrave traversla ville Leur distinction telle que deacutecrite ci-dessus reste drsquoautant plus difficile qursquoellessrsquoalimentent reacuteciproquement drsquoamont en aval
3 Nous ne reprenons donc pas ici la distinction car elle nous semble induire des erreurs de conception entre 3meacutecanismes tels qursquoils sont souvent deacutecrits
bull le reacuteservoir laquo sol raquo qui assurerait lrsquointerception de la pluie son stockage temporaire dans une capaciteacute dereacutetention et une infiltration vers les nappes qui serait gouverneacutee par des lois drsquoeacutecoulement en milieu poreuxnon satureacute
bull le ruissellement qui serait la collecte de ces eaux de surverse du reacuteservoir sol dans des eacutecoulements diffus
bull le transport de lrsquoeau qui serait assureacute par des eacutecoulements formeacutes
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Il serait souhaitable agrave terme drsquoabandonner la notion drsquoeaux de ruissellement qui estsource de malentendus On pourrait ainsi deacutesigner par laquo eaux pluviales raquo lrsquoensemble deces deux notions et parler ensuite drsquo laquo eaux maicirctriseacutees raquo ou laquo eaux geacutereacutees raquo et drsquo laquo eauxen excegraves raquo quand on souhaite les distinguer Neacuteanmoins le preacutesent rapport ne retientpas ces expressions par souci de coheacuterence avec les usages courants et lesexpressions existantes
Lrsquoannexe 6 deacutetaille les raisons drsquoun tel choix qui ne va pas de soi mais qui nous a sembleacute lecompromis le plus raisonnable entre les usages et la compreacutehension des pheacutenomegravenes et denotre capaciteacute opeacuterationnelle agrave les modeacuteliser Elle montre eacutegalement comment le systegravemehydrologique urbain fonctionne selon quatre modes tregraves diffeacuterents selon que lrsquoon est en tempssec en petite pluie en pluie forte et en pluie exceptionnelle Ces modes de fonctionnementsont scheacutematiseacutes par la figure 3 et seront repris au chapitre 2 lors de la discussion sur ladeacutefinition des niveaux de service
Les eaux de ruissellement peuvent emprunter une large gamme assez difficile agrave cerner decheminements tregraves deacutependants de circonstances souvent tregraves locales (localisation despreacutecipitations et particulariteacutes temporaires du milieu urbain) mais un certain nombre de tronccedilonsde vallons secs de rues ou drsquoautres espaces qui sont freacutequemment emprunteacutes par lrsquoeau lorsde ces eacuteveacutenements peuvent ecirctre consideacutereacutes comme constituant ce que lrsquoon propose ici dedeacutenommer laquo cheminements preacutefeacuterentiels du ruissellement raquo et ceux qui sont inondeacutes encontrebas comme des laquo zones drsquoaccumulation preacutefeacuterentielle des eaux de pluie raquo
Malgreacute la complexiteacute du ruissellement il est souhaitable et possible drsquoidentifier deslaquo cheminements preacutefeacuterentiels du ruissellement raquo ou des laquo zones drsquoaccumulationpreacutefeacuterentielle des eaux de pluie raquo tout en eacutetant parfaitement conscient que cela nrsquoeacutepuisepas la diversiteacute des espaces susceptibles drsquoecirctre concerneacutes
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Temps sec preacutepondeacuterance de lrsquoeacutevapotranspiration et des eacutechanges sol-sous-sol ndash reacuteseaux - nappes
Pluie modeacutereacutee preacutepondeacuterance des laquo eauxpluviales raquo ou laquo eaux geacutereacutees raquo
Forte pluie preacutepondeacuterance des flux drsquoeaux pluviales ou eaux laquo geacutereacutees raquo et des deacuteversements du systegraveme dans le milieu
Pluie majeure preacutepondeacuterance des eaux deruissellement crsquoest-agrave-dire des eacutecoulements et des stockages hors systegraveme geacutereacute des eaux pluviales
Figure 3 Quatre modes diffeacuterents de fonctionnement du systegraveme hydrologique urbain selon limportance de la pluie au regard des systegravemes de gestion existants des eaux pluviales Source mission
13 Lrsquoeau une ressource pour la biodiversiteacute en milieu urbain
Les ameacuteniteacutes urbaines lieacutees au cycle de lrsquoeau en ville (climat paysage reacutecreacuteation) et agrave labiodiversiteacute que permet sa preacutesence conduisent agrave se preacuteoccuper depuis peu de la ressourceque constitue lrsquoeau en ville et donc de sa rareteacute de sa preacuteservation et de son emploi Or lesressources disponibles et le fonctionnement hydrologique des bassins urbaniseacutes par temps secsont beaucoup moins eacutetudieacutes4 qursquoelles ne lrsquoont eacuteteacute agrave lrsquoeacutechelle des grands bassins-versants
4 Lrsquoattention srsquoest jusqursquoagrave reacutecemment concentreacutee sur la modeacutelisation des reacuteseaux drsquoeau useacutees ou pluviales enprenant les eacutechanges avec le milieu (eaux dites laquo parasites raquo fuites deacutebordements) comme les limites externes dusystegraveme repreacutesenteacute On ignore alors que comme toute autre partie de bassin lrsquoeau est omnipreacutesente dans le sous-
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Lrsquoideacutee que lrsquoinfiltration accrue des eaux pluviales ou sa reacutetention en surface et sa reacuteutilisationpourvoira agrave ces besoins drsquoeacutevapotranspiration reste sans doute vraie tant que ces usages sontcomme aujourdrsquohui encore tregraves modeacutereacutes et tant que lrsquoon accepte un deacutepeacuterissement estival parstress hydrique peu coheacuterent avec les objectifs de reacuteduction de la tempeacuterature Lrsquohistoire desvilles a montreacute que souvent des importations drsquoeau depuis des territoires exteacuterieurs eacutetaientneacutecessaires aux jardins destineacutes au bien-ecirctre urbain5
Aujourdrsquohui seules sont reacuteutilisables les eaux collecteacutees des toitures et bien sucircr des espacesverts La pollution chimique des espaces de voirie a conduit agrave ne pas en permettre lareacuteutilisation Cette limite qui peut sembler de bon sens ne lrsquoest pas aussi eacutevidemment que celaquand on integravegre le simple fait que lrsquoon autorise pourtant leur infiltration avec des preacutecautionseacutevidemment Eacutelargir cette reacuteutilisation agrave lrsquoensemble des eaux de pluie quel qursquoen soit la surfacereacuteceptrice avec les mecircmes preacutecautions que pour lrsquoinfiltration semblerait une piste pour donnerun peu plus de marge de manœuvre agrave ces usages
Les effets du changement climatique sur les ressources en eau disponibles en eacutetiage enFrance meacutetropolitaine sont consideacutereacutes pour les hydro-climatologues comme de forteprobabiliteacute avec des baisses preacutevisibles des deacutebits drsquoeacutetiage variables selon les bassins maisgeacuteneacuteralement marqueacutees (par un effet combineacute drsquoeacutevolution des tempeacuteratures accroissantlrsquoeacutevapotranspiration du couvert veacutegeacutetal et de preacutecipitations estivales plus faibles) Les effetsdrsquoicirclots de chaleur se renforccedilant par lrsquoaugmentation des tempeacuteratures estivales montrent que lessystegravemes urbains de rafraicircchissement qui aujourdrsquohui ne pegravesent guegravere en termes deconsommation de ressources font faire partie des usages qui entreront de faccedilon accrue encompeacutetition avec drsquoautres usages (notamment agricoles) dont beaucoup considegraverent qursquoilsseront eacutegalement croissants
Lrsquoabsence drsquoarrosage estival dans les zones de tension qui devraient ainsi srsquoaccroicirctre est doncde nature agrave devenir la regravegle commune La recherche drsquoespegraveces reacutesistantes ainsi que lareacutecupeacuteration des eaux de pluie leur stockage et leur reacuteutilisation constituent pour le milieuurbain des dispositifs en principe similaires aux retenues collinaires pour le milieu rural maisavec des capaciteacutes de stockage tregraves sensiblement infeacuterieures Ils sont donc sans doute unecondition au deacuteveloppement de ces ameacuteniteacutes urbaines indispensables (biodiversiteacute en ville etrafraicircchissement urbain) Ainsi limiteacute par des questions drsquoarbitrage et drsquoeacutequiteacute des usages delrsquoeau urbain-rural ainsi que les relativement faibles volumes raisonnablement stockables ledeacuteveloppement drsquoune ville verte significativement rafraicircchie durant les canicules risque de nepas ecirctre possible partout et notamment dans les reacutegions ougrave les besoins en seraient pourtantles plus forts
Le changement climatique aura des effets preacutevisibles marqueacutes en France meacutetropolitainesur les ressources en eau Il est susceptible par la compeacutetition drsquoaccegraves aux ressourcesqursquoil suscitera notamment avec lrsquoagriculture drsquoaffecter le deacuteveloppement des strateacutegiesde renforcement de la biodiversiteacute en ville et de rafraicircchissement en peacuteriode decanicule dont il renforce pourtant lui-mecircme lrsquointeacuterecirct Il faut degraves agrave preacutesent prendre encompte ces contraintes en optimisant les dispositifs dans le sens de la plus grandeeacuteconomie possible de ressource
14 Qualiteacute des eaux et des milieux
Au sens de la directive europeacuteenne qui leur est consacreacutee (voir chapitre 3) les eauxreacutesiduaires urbaines qursquoil srsquoagit de collecter6 et de traiter sont drsquoune part les eaux de rejetsdes usages domestiques ou industriels raccordeacutes au reacuteseau drsquoassainissement qursquoon appelle
sol La complexiteacute est drsquoautant plus grande en milieu urbain que de nombreux ouvrages souterrains viennentaccroicirctre la connectiviteacute du sous-sol (trancheacutees drains etc)
5 Il nrsquoest drsquoailleurs pas surprenant que ce soit la ville de Paris qui deacuteveloppe de la faccedilon la plus volontariste cesstrateacutegies de climatisation par lrsquoeacutevapotranspiration drsquoune part elle est au cœur du plus grand icirclot de chaleur etdrsquoautre part elle beacuteneacuteficie du fait de lrsquohistoire drsquoimportants apports drsquoeau brute agrave partir des aqueducs datant pour laplupart du XIXe siegravecle Au Japon pour laquo faire uchimizu raquo crsquoest-agrave-dire asperger de lrsquoeau pour rafraicircchir lrsquoair ambiant ilconvient de ne pas utiliser de lrsquoeau potable mais de lrsquoeau de reacutecupeacuteration non traiteacutee
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communeacutement les eaux useacutees et drsquoautre part les eaux pluviales quand elles sontmeacutelangeacutees avec les eaux useacutees (notamment au sein des reacuteseaux dits unitaires) Lrsquoannexe 7tente de reacutesumer les connaissances drsquoensemble dont on dispose sur le poids de la pollutiontransmise par les eaux pluviales
Les impacts des rejets de temps de pluie eacutetaient vers 1980 encore masqueacutes par les pollutionsdes eaux useacutees domestiques industrielles et agricoles ceci a domineacute la politique deseacuteparation des reacuteseaux entre des eaux pluviales (reacuteputeacutees pouvoir ecirctre rejeteacutees au milieu sanstraitement) et des eaux useacutees dont le traitement eacutetait indispensable
Gracircce aux efforts des collectiviteacutes et des industries pour lrsquoeacutepuration de leurs eaux useacutees cesimpacts du temps de pluie se reacutevegravelent deacutesormais importants voire largement preacutepondeacuterantspour certains paramegravetres
Aujourdrsquohui seulement un quart du total de la demande biologique en oxygegravene (DBO paramegravetreindicateur de la pollution organique) rejeteacutee au milieu naturel par les villes du bassin Seine-Normandie est contenue dans les rejets des stations drsquoeacutepuration Tout le reste provient desdeacuteversements non traiteacutes Ces flux concernent principalement les reacuteseaux dits unitaires lors deseacutepisodes pluvieux Leur meilleure maicirctrise sera un enjeu crucial des prochaines anneacutees pour lareconquecircte du bon eacutetat chimique et eacutecologique des ressources en eau Il en est de mecircme pourles matiegraveres en suspension (MES)
Ces rejets de temps de pluie par le meacutelange avec les eaux useacutees principalement dans lesreacuteseaux unitaires sont des facteurs indirects de risques bacteacuteriologiques concernant la santeacutesujet qui concerne essentiellement les activiteacutes de production drsquoeau potable la baignade et laconchyliculture
Les flux de micro-polluants transporteacutes par les eaux pluviales en reacuteseaux unitaires ouseacuteparatifs sont drsquoune part des meacutetaux hydrocarbures notamment les hydrocarburesaromatiques polycycliques (HAP) lieacutes aux voiries et issus du transport routier et drsquoautre part desmeacutetaux et biocides lieacutes aux bacirctiments et issus des revecirctements de toiture et de faccedilade Pources substances les deacutebordements de temps de pluie sont les principaux rejets et deseacutecheacuteances et objectifs preacutecis de reacuteduction sont fixeacutes (on en trouvera le deacutetail agrave la fin delrsquoannexe 7)
Le constat que les eaux pluviales seront un enjeu crucial pour la qualiteacute des masses drsquoeau dansles prochaines anneacutees rencontre sans doute lrsquoadheacutesion de la plus grande part des speacutecialistesmais nrsquoest pas partageacute par tous Notamment nombre de praticiens soulignent agrave juste titre qursquoilne faut eacutevidemment pas en deacuteduire que lrsquoon puisse baisser la garde sur la qualiteacute destraitements par les stations drsquoeacutepuration
Ce constat est en effet eacutetabli sur des informations aujourdrsquohui trop parcellaires Lrsquoannexe 7dresse le bilan que la mission a pu eacutetablir des informations et connaissances de synthegravesemalheureusement tregraves insuffisantes de la part de la pollution collecteacutee et rejeteacutee par temps depluie Si les outils reacuteglementaires permettant une premiegravere ameacutelioration des connaissancesconcernant les rejets de temps de pluie sont theacuteoriquement en place (autosurveillance reacuteseau)la France reste cependant tregraves en retard quant agrave lrsquoinstrumentation correspondante la collecteeffective la bancarisation de ces donneacutees et leur exploitation Aujourdrsquohui aucune synthegravesenationale quantifieacutee creacutedible concernant le poids des flux polluants rejeteacutes au milieu par lesdeacuteversoirs drsquoorage et leur impact sur le bon eacutetat des masses drsquoeau nrsquoest possible alors mecircmeque toutes les analyses fragmentaires disponibles et les reacutesultats de recherche sur des sitesanalyseacutes en deacutetail laissent penser que ces flux sont tregraves significatifs voire parfois deacuteterminants
Le seul suivi des volumes deacuteverseacutes tel qursquoil est principalement preacutevu ne sera pas repreacutesentatifsans efforts compleacutementaires de mesure de la reacutealiteacute des flux de pollution deacuteverseacutes lesconcentrations aux divers deacuteversoirs eacutetant tregraves variables
Les reacuteseaux seacuteparatifs pluviaux sont pour lrsquoinstant ignoreacutes de ces suivis Les principaux drsquoentreeux meacuteriteraient cependant une seacuterieuse attention
6 Cette expression (collecte et traitement) est ici et souvent dans le preacutesent rapport utiliseacutee pour simplifier de faccedilongeacuteneacuterale en y incluant les dispositifs drsquoinfiltration de gestion agrave la parcelle et drsquoassainissement non collectif
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Lrsquoameacutelioration du traitement des eaux useacutees collecteacutees par temps sec reacutevegravele maintenantlrsquoimportance des rejets de temps de pluie y compris pour les paramegravetres les plusclassiques de la pollution La part principale de cet enjeu concerne les reacuteseaux ditsunitaires ougrave eaux pluviales et eaux useacutees sont meacutelangeacutees Bien peu de reacuteseauxseacuteparatifs sont exempts drsquoentreacutees drsquoeaux useacutees
Les eaux pluviales et de ruissellement sont par ailleurs les vecteurs drsquoune partpreacutepondeacuterante de certains micropolluants dont des substances dangereusesprioritaires pour lesquelles des eacutecheacuteances et des objectifs de reacuteduction preacutecis ont eacuteteacutefixeacutes
15 Caracteacuteriser et observer les eacuteveacutenements extrecircmes
Le reacutegime des preacutecipitations et notamment lrsquointensiteacute la dynamique et la dureacutee deseacuteveacutenements de pluies dans une gamme de temps de retour allant de quelques mois agrave unecentaine drsquoanneacutees sont les facteurs les plus importants de caracteacuterisation des inondationsissues du ruissellement
Les eacuteveacutenements de lrsquoautomne 2015 dans le Sud-Est de la France puis les crues geacuteneacuteraliseacuteesdu Nord de la France en mai-juin 2016 ont tregraves reacutecemment illustreacute les situations de pluieslocaliseacutees intenses et persistantes possibles sur le pourtour meacutediterraneacuteen mais aussi lapossibiliteacute de connaicirctre des cumuls en 24 h ou 48 h de lrsquoordre de 100 mm sur une large part duterritoire
Lrsquoannexe 9 rappelle quelques informations concernant la mesure et la caracteacuterisation despluies notamment extrecircmes et lrsquoannexe 10 traite des deacutebits et deacuteveloppe les travaux en courspour caracteacuteriser les risques et les questions souleveacutees par la repreacutesentation des eacutecoulementsdes eacuteveacutenements de pluies intenses
151 La mesure et la connaissance des pluies a beaucoupprogresseacute
Les pluies ont une variabiliteacute qui domine la deacutetermination des ordres de grandeurs deseacutecoulements (Figure 4)
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La connaissance de ces eacuteveacutenements pluvieux agrave des mailles de lrsquoordre du kmsup2 et des pas detemps de quelques minutes et la capaciteacute de les preacutevoir agrave des eacutecheacuteances de quelques heuresprogressent tregraves rapidement Ces eacutechelles de temps et drsquoespace sont parfaitement pertinentespour ces eacuteveacutenements et cela ouvre de nombreux espoirs drsquoameacutelioration opeacuterationnelle
152 Lrsquohydromeacutetrie des petits bassins-versants et la connaissancedes eacutecoulements rapides geacuteneacutereacutes par des pluies intensesnrsquoont pas autant progresseacute
On srsquointeacuteresse ici aux eacutecoulements rapides (quelques minutes agrave quelques jours) geacuteneacutereacutes pardes pluies intenses fortes agrave extrecircmes sur des bassins-versants dits de meacuteso-eacutechelle nedeacutepassant pas une centaine de kmsup2 hors des bassins de cours drsquoeau peacuterenne Les deacutebitsspeacutecifiques de ces eacutecoulements rapides sont de quelques centaines de Ls agrave quelques msup3s parkmsup2
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Figure 4 Preacutecipitations (mm) horaires deacutecennales et journaliegraveres cinquantennales en France meacutetropolitaine Source Meacuteteacuteo-France 2014 Leacutegende et traceacutes simplifieacutes des contours ajouteacutes par la mission Attention les gammes chromatiques des deux graphiques sont opposeacutees
Pluies horaires de freacutequence deacutecennale Pluies journaliegraveres de freacutequence cinquantennale
200 agrave 400
gt400
100 agrave 200
lt100lt25
25 agrave 4040 agrave 55
gt7055 agrave 70
Figure 5 Deacutebits deacutecennaux et centennaux pour une maille de 1km2 Estimation SHYREG Source rapport EPRI ruissellement et crues soudaines 2011
Les deacutebordements stockages dans des zones drsquoaccumulation et inondations correspondantsseront appeleacutes ici par commoditeacute des inondations par les eaux de ruissellement
Le systegraveme hydrologique urbain comme le systegraveme rural est tregraves complexe et tregraves varieacute agrave ceseacutechelles
Les connaissances hydrologiques des eacutecoulements rapides geacuteneacutereacutes par des pluies intensespour les meacuteso-eacutechelles (1-100 kmsup2) ne reposent pas sur un reacuteseau de mesure au sol deacuteveloppeacuteagrave ces eacutechelles Elles se fondent sur quelques rares bassins instrumenteacutes sur des bilanshydrologiques post-eacuteveacutenement peu nombreux et sur des systegravemes de calcul srsquoinscrivant dansdes deacutemarches dites de descente drsquoeacutechelle (on controcircle sur de plus grands bassins desestimations faites agrave ces eacutechelles agrave partir de donneacutees de pluie) comportant de fortes incertitudes
Cela contraste avec les progregraves de la connaissance des pluies Des reacuteseaux de mesures ausol sans preacutetendre agrave une repreacutesentativiteacute qui serait hors de porteacutee et des analyseshydrologiques approfondies a posteriori des eacutepisodes les plus importants sont les principauxmoyens de faire progresser ces connaissances Lrsquoideacutee que lrsquoon puisse se contenter de modegravelespreacutedictifs agrave partir de la seule connaissance des pluies sans disposer drsquoune variable de controcircleaval observeacutee sur le terrain est un leurre dangereux compte-tenu notamment de la complexiteacutedes pheacutenomegravenes en cause agrave ces eacutechelles
Crsquoest aujourdrsquohui vers lrsquohydromeacutetrie et la connaissance du fonctionnementhydrologique pour les bassins infeacuterieurs agrave 100 kmsup2 plutocirct que vers la connaissance dela pluviomeacutetrie qui a deacutejagrave bien progresseacute qursquoil faudrait orienter les moyenssuppleacutementaires mobilisables
Les efforts annonceacutes par la ministre le 8 juillet 20167 suite agrave la reacuteunion de la Commission mixteinondation portent notamment sur le renforcement des reacuteseaux hydromeacutetriques pour unbudget de 2 millions drsquoeuros drsquoinvestissement drsquoici mi 2017 pour installer 80 capteurssuppleacutementaires laquo dont la moitieacute sur les cours drsquoeau drsquoIcircle-de-France et du Centre agrave lrsquoorigine desreacutecentes inondations et qui nrsquoeacutetaient pas suffisamment eacutequipeacutes raquo
Crsquoest sans doute la premiegravere prise de conscience qursquoun effort de reacuteeacutequilibrage des efforts pourdisposer drsquoune meilleure information hydrologique pour des bassins plus petits est neacutecessaireMais la gamme de bassin ainsi envisageacutee pour une incorporation dans VIGICRUE est plutocirct de100 agrave 1 000 kmsup2 et est donc drsquoun ordre de grandeur encore trop grande pour la gestion deseaux pluviales et du ruissellement
153 Changement climatique
On considegravere geacuteneacuteralement8 que le changement climatique est susceptible de se traduire parune augmentation de la freacutequence des eacuteveacutenements localiseacutes de preacutecipitations intenses agraveeacutecheacuteance 2071-2100 notamment dans le secteur meacutediterraneacuteen (Figure 6)
7 httpwwwdeveloppement-durablegouvfrSuite-aux-inondations-recenteshtml
8 Voir notamment lrsquoactualisation reacutecente des projections climatiques faite en 2014 par Gaeumllle Ouzeau Michel DeacutequeacuteManel Jouini Serge Planton et Robert Vautard sous la direction de Jean Jouzel volume 4 laquo Sceacutenariosreacutegionaliseacutes eacutedition 2014 pour la meacutetropole et les reacutegions drsquoOutre-mer raquo du rapport laquo le climat de la France au21egraveme siegravecle raquo DGPR 2014 teacuteleacutechargeable gratuitement au lien httpwwwdeveloppement-durablegouvfrLe-climat-de-la-France-au-21ehtml
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Contrairement agrave une croyance assez reacutepandue cette eacutevolution probable agrave long terme nrsquoest pasconstateacutee dans les 60 derniegraveres anneacutees (Figure 7) mecircme si certains travaux9 montrentlocalement une tendance agrave lrsquoaugmentation acceacuteleacutereacutee dans les derniegraveres deacutecennies (Figure 8)
9 Sur les Ceacutevennes le risque de pluies extrecircmes drsquointensiteacute eacutegale ou supeacuterieure aux pluies les plus intenses de 2014aurait ainsi tripleacute en 70 ans une estimation qui comporte eacutegalement une grande marge drsquoincertitude (drsquoun facteur13 agrave un facteur 13) Pour une synthegravese de ces travaux voir le site httpwwwinsucnrsfrnode5552 citant lapublication drsquoorigine plus difficile drsquoaccegraves Vautard R G-J van Oldenborgh S Thao B Dubuisson G LenderinkA Ribes S Planton J-M Soubeyroux and P Yiou laquo Extreme fall 2014 precipitation in the Ceacutevennes mountains raquoBull Amer Meteorol Soc DOI101175BAMS-D-15-000881
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Figure 7 Nombre annuel deacutepisodes de fortes pluies (cumul journalier) sur les reacutegions meacutediterraneacuteennes depuis 1958 Source ONERC 2015 httpwwwdeveloppement-durablegouvfrPluies-diluviennes-dans-le-sud-esthtml
Figure 6 Comparaison des projections avec deux modegraveles diffeacuterents du nombre de jours de pluies intenses Source Meacuteteacuteo-France httpwwwmeteofrancefrclimat-passe-et-futurimpacts-du-changement-climatique-sur-les-phenomenes-hydrometeorologiqueschangement-climatique-et-episodes-mediterraneens
On discutera au chapitre suivant les strateacutegies de maicirctrise des risques dus au ruissellement eton verra notamment que lrsquoobjectif drsquoune protection homogegravene en freacutequence via des regravegles dedimensionnement fait peu de sens Les eacuteleacutements aujourdrsquohui disponibles pour lrsquoeacutevolution despluies extrecircmes ne sont pas aussi tangibles pour une prise en compte opeacuterationnelle que laremonteacutee des niveaux de la mer Neacuteanmoins ce point doit rester un seacuterieux point de vigilanceles connaissances dans ce domaine eacutevoluant rapidement et une reacuteeacutevaluation drsquoici cinq ans decette strateacutegie paraicirct neacutecessaire
Au-delagrave de la prise en compte habituelle au fur et agrave mesure de leur survenue deseacuteveacutenements reacutecemment constateacutes dans la deacutefinition des aleacuteas hydrologiques lesinformations aujourdrsquohui disponibles sur les tendances de long terme lieacutees auchangement climatique pour les pluies extrecircmes laissent supposer un risquedrsquoaugmentation du nombre des occurrences des eacuteveacutenements de pluies intensesnotamment dans le pourtour meacutediterraneacuteen
Elles ne peuvent qursquoinciter agrave renforcer la prise en compte de ces risques en reacuteduisantdes niveaux de vulneacuterabiliteacute qui sont drsquoores et deacutejagrave tregraves eacuteleveacutes dans le climat actuel
Cela ne neacutecessite pas pour autant agrave ce stade une reacutevision des prescriptions depreacutevention ni des regravegles de dimensionnement des ouvrages visant agrave maicirctriser leseacutecoulements rapides en milieu urbain dans la mesure ougrave en tout eacutetat de cause unevision normative et homogegravene de ces niveaux de protection se heurterait agrave la dispariteacutedes situations et des marges de manœuvre accessibles pour reacuteduire cette vulneacuterabiliteacute
Les connaissances se deacuteveloppant rapidement dans ce domaine un nouvel examendrsquoici cinq ans de cette question paraicirct neacutecessaire
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Figure 8 Evolution de 1950 agrave 2014 des maxima saisonniers (automne) de 14 seacuteries homogeacuteneacuteiseacutees sur les Ceacutevennes et de leur moyenne (courbe marron) Source Vautard et al 2014
154 Lrsquoexposition des biens et des personnes aux risquesdrsquoinondation par ruissellement
Les activiteacutes humaines se sont adapteacutees au moins partiellement agrave lrsquoexistence des risquesdrsquoinondation par ruissellement et plus geacuteneacuteralement aux risques drsquoinondationMalheureusement depuis la deuxiegraveme guerre mondiale des strateacutegies aventureusesdrsquooccupation des fonds de valleacutees et de vallons secs pour lrsquourbanisation mais aussi en milieuplus rural pour le tourisme de plein air10 peuvent avoir largement corrigeacute ce constatdrsquoadaptation au risque On reprend ici quelques formulations eacuteclairantes de Maurice Pardeacute surcette question (Encadreacute 1)
Maurice Pardeacute11 notait en parlant des crues tregraves importantes que plusieurs bassins de la reacutegion grenobloise notamment la Romanche avaient connues en septembre 194012 laquo Cest dire que lhabitat humain permanent deviendrait impossible lagrave ougrave existent de nombreux villages ou des villes et ougrave se dressent quantiteacute dusines Les pires crues de nos riviegraveres alpestres sont en somme meacutediocres parce que produites par des chutes deau jamais comparables aux trombes deau ceacutevenoles languedociennes roussillonnaises ou mecircme provenccedilales raquo
Maurice Pardeacute par ailleurs indiquait cependant en 1963 laquo Crsquoest veacuteritablement une manie pour les ingeacutenieurs municipaux ou ceux de lrsquoEacutetat que la mise en tunnel de torrents susceptibles de crues fantastiques que personne ne saurait calculer avec la prudence neacutecessairehellip raquo
Encadreacute 1 Des adaptations des occupations humaines aux risques mais des strateacutegies imprudentes Maurice Pardeacute 1940 et 1963
Dispose-t-on drsquoinformations qui permettent de distinguer lrsquoexposition des biens et despersonnes au risque drsquoinondations et couleacutees de boues de celle des inondations pardeacutebordement de riviegraveres
On comprend bien que nombre drsquoeacuteveacutenements extrecircmes occasionnent ces deux typesdrsquoinondations Mais la difficulteacute drsquoappreacuteciation va bien au-delagrave car en fait aucune base dedonneacutees ne permet de distinguer ces eacuteveacutenements Au point que lorsqursquoune thegravese analyse endeacutetail les mortaliteacutes dans le Sud-Est elle ne peut que citer que des chiffres globaux tous typesdrsquoeacuteveacutenements confondus
La mission Ponton apregraves les crues de Nicircmes en 1988 avait identifieacute cinquante villessusceptibles drsquoecirctre concerneacutees par des risques de mecircme nature (la liste en est rappeleacutee enannexe 13)
Entre 1982 et 2014 725 des communes franccedilaises on fait lrsquoobjet au moins une fois drsquounarrecircteacute CatNat laquo ruissellement et couleacutee de boue raquo Leur reacutepartition et la concentration surcertains territoires de communes ayant connu plus drsquoun arrecircteacute par an en moyenne durant cettepeacuteriode (Figure 9) montre drsquointeacuteressantes divergences avec les cartes de pluies oudrsquoeacutecoulement preacuteceacutedemment preacutesenteacutees (Figure 4)
bull les Ceacutevennes et les Pyreacuteneacutees orientales sont peu concerneacutees par de telles deacuteclarationCatNat drsquoeacuteveacutenements localiseacutes ce qui renvoie sans nulle doute agrave lrsquoadaptation delrsquooccupation humaine rappeleacutee ci-dessus par une citation de Maurice Pardeacute
bull les pays de coteaux avec une forte preacutesence de la vigne ressortent de faccedilonspectaculaire notamment dans la valleacutee du Rhocircne qui nrsquoest pourtant pas exposeacutee agrave desintensiteacutes de preacutecipitations exceptionnelles
10 Philippe Bodinot et Thierry Galibert laquo Mise en œuvre des dispositifs reacuteglementaires et techniques en matiegravere deseacutecuriteacute des terrains de campings vis-agrave-vis des risques naturels raquo rapport CGEDD ndeg019312-01 et IGA ndeg 16005-15079-01 feacutevrier 2016 non public
11 Maurice Pardeacute laquo La crue de septembre 1940 dans les Alpes du Nord raquo Revue de geacuteographie alpine 1941 t 29ndeg1 pp 107-132 httpwwwperseefrdocrga_0035-1121_1941_num_29_1_4301
12 La crue en question avait eacuteteacute estimeacutee agrave 580 msup3s agrave Seacutechilienne par M Pardeacute
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bull les zones cocirctiegraveres meacutediterraneacuteennes quelles soient de relief escarpeacute ou au contraire tregravesplat sont extrecircmement preacutesentes crsquoest bien que la densiteacute drsquousage (agricole urbain) deces territoires srsquoy est concentreacutee drsquoune faccedilon a priori peu coheacuterente avec la nature desrisques encourus cette sur-exposition non maicirctriseacutee fait croire agrave beaucoup de partiesprenantes agrave croire que ces territoires sont exposeacutes agrave des reacutegimes hydrologiques aussiexceptionnels que les Ceacutevennes ce qui nrsquoest pas le cas Lrsquoannexe 12 insiste sur ceterritoire meacutediterraneacuteen et les enjeux de la question de lrsquohabitat et du foncier enconfrontation avec les risques
Lrsquoannexe 14 deacutecrit quelques eacuteveacutenements reacutecents dont lrsquoampleur a eacuteteacute particuliegravere
Le retour drsquoexpeacuterience et le partage des connaissances sur les eacuteveacutenements leur nature leurscauses et leurs conseacutequences sont lacunaires et non systeacutematiques Lrsquoobservatoire nationaldes risques naturels partenariat sur les donneacutees des risques naturels entre la DGPR la caissecentrale de reacuteassurance (CCR) et les principales socieacuteteacutes de reacuteassurance priveacutees actives enFrance (la principale est Scor suivie de PartnerRe qui a fait en 2010 lrsquoacquisition de Paris Reacute)et les socieacuteteacutes drsquoassurance regroupe un certain nombre de bases de donneacutees dont certainesrelatives aux eacuteveacutenements
bull La base de donneacutees Erisk13 ndash donneacutees assurancielles de la CCR sur les eacuteveacutenementsCatnat
bull La base de donneacutees historiques sur les inondations (BDHI14) de la DGPR mise en placeavec lrsquoappui drsquoIRSTEA
Les eacuteveacutenements les plus reacutecents recenseacutes dans la BDHI sont les crues de janvier 2014 dans leVar avec un travail de retour drsquoexpeacuterience reacutealiseacute par le CEREMA La deacutemarche de retourdrsquoexpeacuterience nrsquoest cependant pas systeacutematique Les eacuteveacutenements constateacutes durant ces trentederniegraveres anneacutees et les eacutetudes de risques de ruissellement intense confirment la pertinence dela liste de cinquante villes particuliegraverement exposeacutees du rapport Ponton
13 httpseriskccrfrfaceserisk-accueiljsp
14 httpbdhifrappliwebwelcome
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Figure 9 Reacutepartition des arrecircteacutes CatNat ruissellement et couleacutees de boues de 1982 agrave 2014 Source DGPR MRR 2014
Dans le domaine des risques technologiques la DGPR a mis en place la base de donneacuteeslaquo Analyse Recherche et Information sur les Accidents raquo (ARIA)15 qui comporte 40 000 reacutesumeacutesdrsquoaccidents Rien de tel nrsquoexiste pour les risques naturels
Le poids du ruissellement dans les coucircts des dommages (qursquoon va ici assimiler agrave la notionlaquo orages raquo dans les documents de la CCR) est illustreacute par les eacuteveacutenements du 25 mai agrave 4 juin2016 le 10 juin la CCR estimait de 700 Meuro agrave 16 Mdeuro le coucirct des inondations de deacutebordementde riviegraveres des affluents du cours moyen de la Seine et de la Loire et agrave 100 agrave 135 Meuro (soit delrsquoordre de dix fois moins) celui des orages ayant affecteacute le Nord la Lorraine lrsquoOuest lrsquoYonne laNormandie et le Centre
Les notions de ruissellement et de deacutebordement de cours drsquoeau eacutetant assez mal distingueacuteesles statistiques disponibles ne fournissent pas une mesure fiable des dommages constateacutes lieacutesspeacutecifiquement aux ruissellements
Un eacuteveacutenement reconnu catastrophe naturelle laquo ruissellement raquo peut intervenir sur unetregraves large part du territoire Les zones de coteaux de vignoble notamment en valleacutee duRhocircne et le pourtour meacutediterraneacuteen concentrent une grande majoriteacute des communesconnaissant des deacuteclarations reacutecurrentes
16 De grands progregraves sont possibles et neacutecessaires dans les connaissances
Trois enjeux majeurs et compleacutementaires ont servi de guide agrave cette premiegravere analyse desconnaissances disponibles les ressources en eau les rejets polluants et les inondations
bull Lrsquohydrologie geacuteneacuterale des ressources en eau du systegraveme urbain dans sonfonctionnement habituel (hors eacuteveacutenements de forte pluie) est encore balbutianteLrsquoeacutevolution des strateacutegies que lrsquoon va deacutecrire en chapitre 2 et les besoins renforceacutes parle changement climatique rendent neacutecessaire une ameacutelioration significative de cesconnaissances Elle ne pose pas a priori de difficulteacutes meacutethodologiques majeures horspointes de crue et devrait naturellement progresser avec le regain drsquointeacuterecirct qursquoelleconnaicirct aujourdrsquohui Lrsquoinfluence du changement climatique et les compeacutetitions drsquoaccegravesaux ressources en peacuteriode drsquoeacutetiage sont cependant agrave prendre en compte degraves agrave preacutesentpour optimiser ces deacuteveloppements
bull Le poids relatif des rejets de temps de pluie des reacuteseaux unitaires et dans une moindremesure des reacuteseaux seacuteparatifs sur la qualiteacute des milieux reacutecepteurs commence agravedevenir significatif voire preacutepondeacuterant par rapport aux rejets traiteacutes de temps sec
bull Ces rejets ne peuvent ecirctre quantifieacutes que par des mesures ditesdrsquoautosurveillance Celles-ci qursquoil srsquoagisse de deacutebits et de freacutequences dedeacutebordement ougrave la France nrsquoest pas dans le peloton de tecircte des pays europeacuteensselon une eacutetude comparative commanditeacutee par la commission europeacuteenne(annexe 24) mais surtout de flux de polluants laquo classiques (DBO DCO) ou desubstances dangereuses notamment meacutetaux lourds et HAP sont encore tregraveslacunaires non bancariseacutees et ne font lrsquoobjet drsquoaucune synthegravese nationale
bull Les enjeux de la pollution urbaine notamment pour la conformiteacute aux directiveseuropeacuteennes se deacuteplacent donc des eaux useacutees vers les eaux pluviales quidemanderont certainement dans les prochaines anneacutees drsquoy concentrerdrsquoimportants efforts
bull La connaissance des inondations lieacutees aux preacutecipitations extrecircmes a toujours eacuteteacuteidentifieacutee comme une preacuteoccupation majeure
bull La connaissance des pluies a consideacuterablement augmenteacute En revanche laconnaissance hydrologique pour les bassins-versants de meso-eacutechelle (1 agrave100 kmsup2) doit pouvoir faire lrsquoobjet de grands progregraves bancarisation des donneacuteeshydrologiques (notamment en provenance des collectiviteacutes locales)compleacutementation des reacuteseaux documentation hydrologique des eacuteveacutenements
15 httpwwwariadeveloppement-durablegouvfr
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locaux par une hydrologie post-eacuteveacutenement repreacutesentation hydrologique despheacutenomegravenes et leur quantification La reacutepartition geacuteographique de lrsquoampleur de cespheacutenomegravenes est tregraves contrasteacutee et ceci drsquoautant plus que lrsquoon srsquointeacuteresse agrave despheacutenomegravenes extrecircmes et que lrsquoon se situe agrave des eacutechelles ougrave les repreacutesentationstheacuteoriques valables agrave lrsquoeacutechelle des parcelles ne font plus sens et ougrave lrsquoon nebeacuteneacuteficie pas encore des pheacutenomegravenes inteacutegrateurs opeacuterant pour de plus grandessurfaces Croire que lrsquoon pourra faire progresser les connaissances de cespheacutenomegravenes par de simples meacutethodes dites de descente drsquoeacutechelle ougrave lrsquoon nebouclerait des estimations hydrologiques eacutetablies agrave eacutechelle de quelques kilomegravetrescarreacutes sur la connaissance de la pluie et de quelques caracteacuteristiquesgeacuteomorphologiques que par des controcircles de vraisemblance eacutetablis au niveau debassins-versants jaugeacutes de quelques centaines ou milliers de kilomegravetres-carreacutes estun leurre
bull Les conseacutequences humaines des inondations par ruissellement et couleacutees deboue sont mal identifieacutees et mal mesureacutees notamment en raison de la difficulteacute agraveles distinguer en pratique drsquoautres eacuteveacutenements
bull Seacuteparer les cours drsquoeau et les eaux pluviales ne peut se faire sur la seule base desdeacutefinitions administratives Il y a une continuiteacute de situations entre les fosseacutes et lesruisseaux et entre les vallons secs et les petits cours drsquoeau urbains
bull La deacutelimitation du champ drsquointervention que lrsquoon qualifie de gestion des eauxpluviales et de ruissellement si on doit la distinguer de celle des cours drsquoeau doitconcerner des territoires coheacuterents On propose de la construire en eacutecartantseulement les cours drsquoeau laquo traversant le territoire raquo crsquoest-agrave-dire dont le bassin-versant est sensiblement plus grand que les territoires dont les eaux pluviales secollectent sans constituer de cours drsquoeau (selon la deacutefinition administrative)
bull Si lrsquoon sait concregravetement distinguer les eaux pluviales (celles qui font lrsquoobjet drsquouneaction destineacutee agrave en faciliter lrsquoinfiltration le stockage agrave la parcelle la collecte et letraitement) et les eaux qui empruntent des cheminements qui ne sont pas deacutedieacutes agravecette fonction il est difficile pour ces derniegraveres de faire une distinction physiqueentre des eaux que lrsquoon appellerait de ruissellement et des eaux drsquoeacutecoulementconcentreacute Il est proposeacute ici de parler drsquoeaux de ruissellement pour deacutesigner cetensemble qui est donc le compleacutementaire des eaux pluviales En effet on saitencore mal modeacuteliser autrement que par quelques outils de recherche encoredifficiles agrave geacuteneacuteraliser lrsquoeau laquo agrave travers et sur la ville raquo en situation de fortes pluiesdont les eacutecoulements srsquoorganisent de faccedilon extrecircmement deacutependante decirconstances particuliegraveres agrave chaque eacuteveacutenement
bull Pour autant on nrsquoest pas entiegraverement deacutemuni srsquoil srsquoagit de deacutefinir quelquessecteurs que lrsquoon propose ici drsquoappeler laquo secteurs de concentration preacutefeacuterentielledes eacutecoulements raquo et laquo zones drsquoaccumulation preacutefeacuterentielle des eaux de pluie raquoqui ont la particulariteacute drsquoecirctre le plus souvent concerneacutes quand il y a des eacutepisodespluvieux importants en raison de leur situation Mais il faut ecirctre conscient que cesquelques voiries ou thalwegs sont loin drsquoeacutepuiser lrsquoensemble des cheminements ougravelrsquoeau peut faire des ravages
bull Quel que soit le champ de preacuteoccupation eacutevoqueacute ci-dessus il est domineacute par la tregravesgrande varieacuteteacute des situations geacuteographiques et historiques La plus grande erreur seraitpar esprit de systegraveme de croire qursquoil faudrait dans toutes ces situations reacutepondre auxmecircmes objectifs ce serait certainement disproportionneacute ou inaccessible dans bien descas et a fortiori srsquoeacutevertuer agrave employer pour y parvenir les mecircmes solutions
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2 Strateacutegies drsquoameacutenagement et conception des ouvrages desmutations engageacutees depuis plus de trente ans mais un
processus loin drsquoecirctre abouti
Le preacutesent chapitre trace un rapide tableau de lrsquoeacutevolution des pratiques
bull la gestion des eaux pluviales et la maicirctrise de lrsquoimpermeacuteabilisation par lesservices des collectiviteacutes (sect 21 et annexes 15 et 16)
bull la prise en compte de ces enjeux chez les gestionnaires drsquoinfrastructures et deservices publics de transport (sect 22 et annexe 17)
bull Le deacuteveloppement de la recherche et ses liens avec les praticiens (sect 24 etannexe 20)
Des exemples eacutetrangers inteacuteressants sont reacuteunis dans lrsquoannexe 19
21 Strateacutegies drsquoameacutenagement et drsquoeacutequipement
Les infrastructures urbaines participant agrave la gestion des eaux pluviales sont le produit dunehistoire complexe Leurs eacutevolutions traduisent les strateacutegies successives adopteacutees pour geacutererlrsquoaccroissement des eacutecoulements reacutesultant de lrsquoimpermeacuteabilisation des sols Le socleconceptuel est agrave preacutesent mature diffusion des techniques alternatives passage de la seulepreacuteoccupation des eacuteveacutenements extrecircmes agrave une approche par niveaux de services moduleacutessuivant lrsquoimportance de la pluie inteacutegration dans le cycle urbain de lrsquoeau deacuteveloppement denouvelles dimensions et nouveaux usages des eaux pluviales et des infrastructures associeacuteesLrsquoamplification de la contribution de la gestion des eaux pluviales agrave la mutation vers des villesdurables se traduit par des ouvrages et ameacutenagements multi-fonctionnels qui posent auxcollectiviteacutes des questions nouvelles particuliegraverement en termes de gestion patrimoniale
211 Du laquo tout-agrave-lrsquoeacutegout raquo aux techniques dites alternatives
Les territoires sont aujourdhui les heacuteritiers des strateacutegies de gestion des eacutecoulements drsquoeauxpluviales et techniques de conception adopteacutes successivement par le passeacute Leur rappelcontribue agrave eacuteclairer la compreacutehension de la situation actuelle (Figure 10)
A la fin du 19ᵉ siegravecle les theacuteories hygieacutenistes ont imposeacute lrsquoeacutevacuation des eaux useacutees et deseaux pluviales de la ville par le renvoi au milieu naturel le plus rapidement possible Crsquoestlrsquoavegravenement du laquotout agrave lrsquoeacutegoutraquo ou reacuteseau unitaire progressivement geacuteneacuteraliseacute sur le modegravelecreacuteeacute par lrsquoingeacutenieur des Ponts et Chausseacutees Eugegravene Belgrand agrave Paris porteur drsquoune vision deville segraveche et saine16 Un grand nombre de rus urbains deviennent des eacutegouts17 Ce principe aeacuteteacute confirmeacute par les instructions techniques La circulaire CG1333 de 1949 invitait deacutejagrave agrave limiterles surverses unitaires de temps de pluie pour des motifs sanitaires Elle preacutesentait eacutegalementla possibiliteacute de seacuteparer lrsquoeacutevacuation des eaux useacutees et des eaux pluviales alors que desexigences de traitement des eaux useacutees se faisaient jour consacreacutes la loi sur lrsquoeau de 1964
Cette conception de la gestion des eacutecoulements srsquoest progressivement heurteacutee dans lesgrandes meacutetropoles agrave lrsquoextension urbaine qui a entraicircneacute la saturation progressive de reacuteseauxcentraliseacutes Des inondations pluviales brutales sont apparues degraves les anneacutees 70-80provoquant des deacutegacircts parfois importants comme agrave Nancy Bordeaux ou dans le deacutepartementde la Seine-Saint-Denis Drsquoun recours systeacutematique aux tuyaux drsquoeacutevacuation unitaire ouseacuteparatif la conception de lrsquoassainissement a eacutevolueacute vers des techniques de stockage ndash
16 Si les reacuteseaux unitaires restent un modegravele dominant en particulier dans les centres-villes anciens des villes fontexception comme Toulouse totalement assaini en seacuteparatif ou encore des villes littorales au deacuteveloppement plusreacutecent comme Antibes
17 Dans lrsquoagglomeacuteration nanceacuteienne sur les bords de Meurthe par exemple les bassins versants du systegravemedrsquoassainissement portent le nom de ces ruisseaux canaliseacutes dans leur partie aval
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eacutecrecirctement au moyen de bassins de retenue Ils avaient eacuteteacute expeacuterimenteacutes dans des villesnouvelles degraves le deacutebut des anneacutees 1970 pour des motifs geacuteneacuteralement eacuteconomiqueseacutecologique et paysager Les premiers principes de dimensionnement apparaissent danslrsquoinstruction technique 77-284 de 1977 Cette approche nouvelle visait drsquoabord agrave reacutesoudre desinsuffisances hydrauliques qui nrsquoavaient pas eacuteteacute anticipeacutees et ensuite agrave concilier extension desagglomeacuterations et maicirctrise de la vulneacuterabiliteacute urbaine aux inondations pluviales
Dans le mecircme temps face aux lacunes observeacutees en hydrologie urbaine un important effortdrsquoacquisition de connaissances a eacuteteacute entrepris Cette modernisation a conduit agrave promouvoir agravela fois les techniques dites alternatives (aux reacuteseaux traditionnels par canalisations enterreacutees)mais eacutegalement agrave renouveler les modes traditionnels drsquoexploitation en mobilisant desconnaissances scientifiques plus approfondies La gestion des eaux pluviales srsquoest doncorienteacutee dans deux directions compleacutementaires depuis les anneacutees 1980
bull un eacutelargissement des techniques agrave mettre agrave œuvre agrave lrsquoeacutechelle des opeacuterationsdrsquoameacutenagement quelle qursquoen soit la taille (bassins mais aussi noues fosseacutes chausseacuteesagrave structures-reacuteservoir puits drsquoinfiltrationhellip) Ces pratiques ont eacuteteacute diffuseacutees par plusieursguides nationaux18 puis en 2003 par le titre II du fascicule 70 du CCTG laquo Ouvrages derecueil stockage et restitution des eaux pluviales raquo drsquoapplication volontaire19
bull un renforcement des compeacutetences et lrsquoaffirmation drsquoun secteur professionnel capabledrsquoassurer la maicirctrise du cycle des eaux pluviales La gestion en temps reacuteel srsquoestdeacuteveloppeacutee notamment dans le deacutepartement de petite couronne drsquoIle-de-France(singuliegraverement en Seine-Saint-Denis degraves les anneacutees 80) puis agrave Bordeaux agrave Lyon agraveMarseille agrave Nantes mobilisant des donneacutees pluviomeacutetriques les informations desreacuteseaux radars avec des dispositifs de calibration qui ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour cesusages des modegraveles pluie-deacutebit et des modegraveles hydrauliques des reacuteseaux proprementdits avec le cas eacutecheacuteant des algorithmes de gestion automatique ou semi-automatiquepour exploiter au mieux les capaciteacutes des reacuteseaux et de leurs ouvrages
Depuis les anneacutees 1990 la maicirctrise des flux drsquoeau est remonteacutee plus en amont jusqursquoauxparcelles et bacirctiments Lrsquoinfiltration in situ des eaux pluviales a eacuteteacute deacuteveloppeacutee lrsquoameacuteliorationdes connaissances sur le fonctionnement des ouvrages drsquoinfiltration les risques de colmatageet de transfert de pollution ayant estompeacute certaines reacuteticences Aujourdrsquohui lrsquoinfiltration estpreacutefeacutereacutee agrave la restitution des eaux pluviales agrave deacutebit limiteacute dans les reacuteseaux lorsque les conditionslocales le permettent Des travaux de recherche et deacuteveloppement reacutecents ont confirmeacute agrave partirde simulations de chroniques de pluies qursquoen termes de maicirctrise des flux drsquoeau la juxtapositiondes telles solutions eacuteleacutementaires drsquoinfiltration eacutetait plus efficace agrave lrsquoeacutechelle globale que lessolutions de reacutetention agrave deacutebit limiteacute pour les gammes de pluie les plus freacutequentes20 On parleeacutegalement de laquo zeacutero rejet raquo drsquoabattement de volume ou drsquoabattement de lame de pluie
Ces derniegraveres anneacutees les dispositifs se sont diversifieacutes notamment pour srsquoadapter auxexigences de densification urbaine toitures veacutegeacutetaliseacutees parkings permeacuteables cuves dereacutecupeacuteration des eaux de pluie double-fonctions jardin de pluie etc La qualification desperformances hydrologiques de ces dispositifs agrave diffeacuterentes eacutechelles temporelles donnent lieuactuellement agrave plusieurs programmes de recherche et deacuteveloppement Ces eacutevolutions visentaussi agrave passer de la compensation de lrsquoimpermeacuteabilisation des sols agrave la reacuteduction delrsquoimpermeacuteabilisation des sols voire son eacutevitement pour un moindre impact sur le cycle delrsquoeau Des collectiviteacutes se sont engageacutees dans des travaux de deacuteconnexion voire dedeacutesimpermeacuteabilisation Crsquoest par exemple de cas du deacutepartement des Hauts-de-Seine desmeacutetropoles du Grand Lyon (porteuse drsquoun projet transversal laquo Ville permeacuteable raquo) de Strasbourget de Brest ou encore de la communauteacute drsquoagglomeacuteration du Douaisis
18 Deux guides deacutedieacutes aux techniques alternatives sont publieacutes aux eacuteditions Tec et Doc (1994) auxeacuteditions Certu (1998)
19 Ministegravere de lrsquoEacutequipement des Transports du Logement du Tourisme et de la Mer (2003) Cahier des clausestechniques geacuteneacuterales Fascicule ndeg70 Ouvrages drsquoassainissement Titre I Reacuteseau Titre II Ouvrages de recueilde restitution et de stockage des eaux pluviales 419 p En reacutevision (2014-2016)
20 Voir agrave cet eacutegard la thegravese de Guido Petrucci (2012) La diffusion du controcircle agrave la source des eaux pluviales confrontation des pratiques agrave la rationaliteacute hydrologique Universiteacute de Paris Est Plusieurs meacutecanismes entrent enjeu dans la modification des eacutecoulements geacuteneacutereacutee par la multiplication des ouvrages eacuteleacutementaires de reacutetention agravedeacutebit limiteacute lrsquoallongement des dureacutees drsquoeacutecoulement agrave deacutebit limiteacutes susceptibles de se superposer lrsquoaugmentationdu temps de reacuteaction du bassin versant (allongement artificielle des temps de concentration) et de la sensibiliteacute auxpluie de plus longue dureacutee Lrsquoinfiltration permet en partie de srsquoen affranchir
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Les ouvrages de gestion agrave la source des eaux pluviales ont donneacute lieu au deacuteveloppement drsquounsecteur drsquoactiviteacutes eacuteconomiques avec aujourdrsquohui une offre de produits abondante qui continueagrave se diversifier revecirctements permeacuteables produits creux en beacuteton structures alveacuteolaires ultra-leacutegegraveres caniveaux filtrants dispositifs de deacutecantation Des travaux de normalisation ont eacuteteacuteengageacutees au sein de la commission P16E - Assainissement de lrsquoAFNOR pour deacutefinir desprotocoles drsquoeacutevaluation de leurs performances en matiegravere de maicirctrise des flux de polluants
Figure 10 Synthegravese des eacutevolutions de la gestion des eaux pluviales (Cerema adapteacute de Petrucci G 2012 Certu MEDD 2003 et AERMC 2014)
212 Des pratiques tregraves diffeacuterentes et bien des reacuteticences
Plusieurs agglomeacuterations franccedilaises font figures de pionniegraveres et championnes de la gestioninteacutegreacutee des eaux pluviales Certaines comme les deacutepartements de la petite couronnedrsquoIle-de-France Lyon et Bordeaux se sont engageacutees dans la gestion alternative des eauxpluviales ont preacutefigureacutee degraves les anneacutees 1980 les eacutevolutions apporteacutees par la loi sur lrsquoeau de1992 Elles ont ainsi deacuteveloppeacute des reacuteponses et des compeacutetences locales sans politiquenationale ni communautaire mais avec lrsquoappui des scientifiques et des administrationsnotamment du service technique de lrsquourbanisme (STU) Elles sont aujourdrsquohui bien inseacutereacuteesdans les reacuteseaux y compris internationaux Des collectiviteacutes comme Rennes ou encore leDouaisis les ont suivies adaptant les approches aux speacutecificiteacutes de leur territoire sur les plansde lrsquohistoire urbaine et eacuteconomique de la geacuteographie et de la sensibiliteacute des milieux naturels
A lrsquoeacutechelle nationale 25 ans apregraves la loi sur lrsquoeau de 1992 les reacutesultats sont cependantdisparates Si le socle est solide et mature et les objectifs font consensus un certain nombre defreins restent identifieacutes agrave la mise en œuvre des techniques alternatives de gestion des eauxpluviales Certains territoires qui ont eacuteteacute reacuteticents agrave mettre en œuvre des techniques alternativesbeacuteneacuteficient de ce fait de moins de recul La culture professionnelle des ameacutenageurs resteencore marqueacute par les voiries et reacuteseaux divers (VRD) et ceux-ci font encore peu appel agrave despaysagistes
Les fortes preacutecipitations du sud-est de la France conduisent agrave des volumes agrave mettre en œuvresignificativement supeacuterieurs lagrave ou les enjeux sont plus eacuteleveacutes et le foncier rare et cher expliquela forte propension agrave y reacutealiser des ouvrages enterreacutes Lrsquohabitude de voir de lrsquoeau en surface aeacuteteacute perdue elle est alors perccedilue neacutegativement Par ailleurs la stagnation de lrsquoeau est reacuteputeacuteeattirer les moustiques21 Les services urbains ne sont pas habitueacutes non plus agrave lrsquoexploitation deces ouvrages parfois en co-gestion entre services eau voirie propreteacute espaces vertshellip
21 Une eacutetude de lrsquoobservatoire de terrain en hydrologie urbaine (OTHU) est en cours sur ce sujet dont les reacutesultatssont attendus fin 2016 Le deacuteveloppement des larves suppose de lrsquoeau stagnante au moins quatre jours sur defaibles profondeurs La plupart des eacutequipements de techniques alternatives nrsquoont pas drsquoeau stagnante sur de tellesdureacutees Par ailleurs contrairement agrave des ideacutees reacutepandues le moustique-tigre aedes albopictus du genrestegomyia vecteur de la dengue du chikungunya (il a supplanteacute aedes aegyti par exemple agrave la Reacuteunion en 2005)et du virus Zika (conjointement avec aedes aegyti) se reproduit dans des soucoupes de pots de fleurs gouttiegraveresmal videacutees vieux pneus reacutecipients en fer ou en plastique abandonneacutes flaques deau apregraves les fortes pluies maispas dans les espaces veacutegeacutetaliseacutes (noues lagunes) ni dans les zones boueuses
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Les techniques agrave la parcelle sont parfois eacutecarteacutees au profit de lrsquointeacutegration drsquoouvrages dans desopeacuterations drsquoensemble (ZAC ou lotissements) pour des raisons qui ne sont pas seulementtechniques crsquoest un moyen de mettre agrave la charge de la collectiviteacute des deacutepenses qui relegraveventsinon des constructeurs
Les techniques dites alternatives se sont largement deacuteveloppeacutees en France et le deacutebatnrsquoest plus aujourdrsquohui celui de passer drsquoune culture du laquo tout tuyaux raquo agrave la culture laquo pastout au reacuteseau mais lentement raquo Les initiatives de deacuteconnexion (hors des reacuteseauxvolontairement raquo encourageacutees par les agences de lrsquoeau restent pour lrsquoinstant encorepeu deacuteveloppeacutees Lrsquoideacutee que laquo densiteacute forte et foncier rare et cher raquo entraicircnent laneacutecessiteacute de solutions de bassins enterreacutes reste ancreacutee dans de nombreux espritsnotamment dans le Sud-Est de la France Pourtant les techniques agrave lrsquoair libre (y comprisles toits et parois veacutegeacutetaliseacutes les jardins etc) sont largement preacutefeacuterables ne serait-ceque pour des raisons drsquoexploitation et de controcircle et y apporteraient certainement unepartie des reacuteponses utiles mecircme si les volumes de preacutecipitations y sont bien supeacuterieursagrave ceux drsquoautres reacutegions
213 Les niveaux de service et leur utilisation
Pour traduire lrsquoeacutevolution des objectifs de gestion des eaux pluviales prendre en compte lestransformations du systegraveme urbain et satisfaire des exigences de performances le reacutefeacuterentiellaquo La ville et son assainissement raquo eacutediteacute par le Certu et le MEDD en 2003 a introduit la notionde niveaux de service22 (Tableau 1) agrave lrsquoimage drsquoautres domaines ougrave ils sont pratiqueacutes depuislongtemps (viabiliteacute hivernale etc) Elle repose sur
bull lrsquoexplicitation des services rendus
bull leur hieacuterarchisation selon les conditions pluviomeacutetriques des pluies courantes(niveau N1) aux pluies exceptionnelles (niveau N4)
bull une adaptation aux enjeux locaux (sensibiliteacute des milieux naturels et de leurs usagesvulneacuterabiliteacute urbaine aux inondationshellip)
Des indicateurs drsquoeacutevaluation et reacutesultats sont ensuite associeacutes aux diffeacuterents niveaux deservices De telles formalisations selon les conditions pluviomeacutetriques ont eacutegalement eacuteteacutedeacuteveloppeacutees agrave lrsquoeacutetranger (CEPRI 2015)23
Ces deacutefinitions sont mobilisables tant aux eacutetapes de conception que drsquoexploitation ou dereacutenovation du systegraveme Cela suppose la connaissance du comportement du systegraveme et de sagestion de ses limites de ce qui se passe au-delagrave de ses capaciteacutes de stockage etdrsquoeacutecoulement pour articuler des leviers relevant de la preacutevention des risques et de la gestion decrise Cette connaissance srsquoappuie sur le deacuteveloppement de la surveillance (pluviomeacutetriedeacutebitmeacutetriehellip) et de la modeacutelisation deacutetailleacutee et peacuterenne des systegravemes Drsquoabord formuleacutees pourla gestion des systegravemes drsquoassainissement unitaires dominants en France ces notions ont eacuteteacutetransposeacutees sans difficulteacute agrave lrsquoeacutechelle de lrsquoensemble drsquoun systegraveme local de gestion des eauxpluviales par exemple dans le cadre drsquoun projet drsquoameacutenagement urbain24
Pour deacutecider des seuils entre niveaux de services en particulier entre les niveaux N3 et N4 lereacutefeacuterentiel La ville et son assainissement eacutevoque la reacutefeacuterence agrave la norme europeacuteenneNF EN 752 relative aux reacuteseaux drsquoeacutevacuation et drsquoassainissement agrave lrsquoexteacuterieur des bacirctiments(rappeleacutee en fin de lrsquoannexe 115) Cette norme actuellement en reacutevision propose la veacuterificationde critegraveres de mise en charge et de deacutebordement selon le type de secteur et les enjeuxassocieacutes25 Ces notions ne sont que partiellement adapteacutees aux nouvelles conceptions desystegravemes de gestion des eaux pluviales modulaires et agrave ciel ouvert
22 Certu MEDD (2003) La ville et son assainissement principes meacutethodes et outils pour une meilleure inteacutegrationdans le cycle de lrsquoeau
23 On peut citer par exemple les strateacutegies de gestion du ruissellement agrave deux ou trois degreacutes des eacuteveacutenementsfreacutequents aux eacuteveacutenements extrecircmes proposeacutee par le CIRIA en Grande-Bretagne Le nombre de degreacutes (ou deservices) tend agrave exprimer la graduation rechercheacutee dans la maicirctrise des eacutecoulements et de leurs impacts
24 Voir agrave cet eacutegard les repegraveres pour les instructeurs de la police de lrsquoeau et des milieux aquatiques MEDDE Ceremanovembre 2014
25 Freacutequence de calcul des inondations peacuteriode de retour de 10 ans en zones rurales 20 ans en zones reacutesidentielles30 ans en centres-villes zones industrielles et commerciales et 50 ans pour les meacutetro et passages souterrains
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Niveaux deservice
Objectifs de service
Pluies faiblesNIVEAU 1
Lrsquoobjectif est le maintien de la qualiteacute des rejets (pas de fonctionnement dessurverses du reacuteseau) Les eaux pluviales peuvent ecirctre recueillies en premier lieudans des ouvrages permettant leur reacuteutilisation (sous reacuteserve drsquoun usage compatibleavec la santeacute) Les noues les trancheacutees drainantes les chausseacutees reacuteservoirs lesfosseacutes suffisent agrave en assurer lrsquoeacutevacuation
PluiesmoyennesNIVEAU 2
Le systegraveme drsquoassainissement doit continuer agrave fonctionner sans deacutebordement Lessurverses fonctionnement Lrsquoimpact sur le milieu reacutecepteur reste limiteacute etcontrocircleacuteLes noues trancheacutees drainantes chausseacutees reacuteservoirs fosseacutes compleacuteteacutes de puitsou de bassins drsquoinfiltration sont encore suffisants Des petits ouvrages de retenuecomme les toitures-terrasses peuvent ecirctre interposeacutesIl srsquoagit donc pour les niveaux 1 et 2 drsquoun laquo reacuteseau mineur raquo
Pluies fortesNIVEAU 3
Les deacutebordements localiseacutes du systegraveme sont accepteacutes de mecircme qursquounedeacuteteacuterioration sensible de la qualiteacute du milieu reacutecepteur La prioriteacute est au risqueinondation Les eaux pluviales exceacutedant les capaciteacutes des ouvrages eacutenumeacutereacutes ci-dessus sontachemineacutees vers les espaces publics tels que la voirie ou les espaces collectifs quipar leur localisation spatiale leur orientation leur fonction mecircme et leur eacutequipementde surface peuvent aider agrave stocker ou agrave eacutevacuer ces eaux vers des ouvragesdrsquoinfiltration ou vers les cours drsquoeau et jouer ainsi un rocircle de laquo reacuteseaux majeur raquo
PluiesexceptionnellesNIVEAU 4
Les deacutebordements se geacuteneacuteralisent les objectifs sur la qualiteacute du milieu sontabandonneacutes La seule prioriteacute est drsquoeacuteviter la mise en peacuteril des personnesIl srsquoagit lagrave drsquoune situation de catastrophe naturelle pour laquelle on aura preacutevu degraveslrsquoesquisse des projets drsquourbanisme ou drsquoameacutenagement les possibiliteacutes drsquoeacutevacuationdes flots agrave moindre dommage (hellip)Ces eacutecoulements empruntent le laquo reacuteseau majeur raquo ameacutenageacute pour le niveau 3 (hellip)mais deacutepassent les seuils de seacutecuriteacute qui lui sont associeacutes
Tableau 1 Hieacuterarchisation des objectifs drsquoun systegraveme drsquoassainissement unitaire en fonction de cinq niveaux de services associeacutes agrave des importances croissantes de preacutecipitations (Certu MEDDE 2003 p 52)
Pregraves de quinze ans apregraves la publication de ce reacutefeacuterentiel national dresser un bilan delrsquoappropriation de concept de niveaux de service reste deacutelicat Les expeacuteriences de quelquescollectiviteacutes qui le mobilisent explicitement illustrent son inteacuterecirct son potentiel opeacuterationnel etson adaptabiliteacute Lille Meacutetropole le Grand Lyon ou encore Marseille Meacutetropole (Annexe 15)
La veacuterification du comportement des ameacutenagements nouveaux face agrave des pluiesexceptionnelles tend agrave se diffuser mecircme si les donneacutees pluviomeacutetriques correspondantesrestent empreintes drsquoincertitudes importantes Citons la notion de laquo parcours des eauxpluviales agrave moindre dommage raquo introduite par exemple par la doctrine des DDT de la reacutegionRhocircne-Alpes
Les principales difficulteacutes pour lrsquoemploi de la deacutemarche proposeacutee de niveaux de services sont
bull lrsquoeacutevaluation des niveaux de services actuellement rendus en situation de reacutefeacuterenceneacutecessite une connaissance assez fine du fonctionnement du systegraveme jusqursquoau modedeacutegradeacute (modeacutelisation deacutetailleacutee autosurveillance capitalisation des deacutebordementshellip)
bull ces niveaux de services sont probablement variables dans lrsquoespace selon les bassinsversants et quartiers ils appelleraient une restitution spatialiseacutee susceptible de soulignerles diffeacuterences de vulneacuterabiliteacute ou de protection
bull certains niveaux de services peuvent apparaicirctre faibles au regard des seuils-ciblespreacuteciteacutes des collectiviteacutes parviennent tout juste agrave reacutesorber des inondations de freacutequenceannuelle tant leurs reacuteseaux sont solliciteacutes
bull drsquoautres collectiviteacutes pensent constater lrsquoeacutevolution de la pluviomeacutetrie et la banalisationdrsquoeacuteveacutenements laquo exceptionnels raquo notamment dans le sud-est
bull la distinction de quatre niveaux de service peut apparaicirctre importante et non justifieacutee entoute situation
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Enfin cette deacutemarche fait le lien entre trois principaux secteurs (assainissement eaux pluvialeset inondations) sans rendre compte eacutegalement des autres services urbains auxquelles les eauxpluviales sont de plus en plus ameneacutees agrave contribuer ameacuteniteacutes biodiversiteacute etc
Les deacutemarches de mise en œuvre des niveaux de services tels qursquoils eacutetaient proposeacutespar le guide MEDDE-CERTU de 2003 nrsquoont pas eacuteteacute aussi nombreuses que lrsquoon aurait pulrsquoespeacuterer
Des simplifications semblent possibles au vu de lrsquoexpeacuterience de ceux qui srsquoy sontengageacutes La preacutesentation des pheacutenomegravenes telle qursquoelle a eacuteteacute faite dans la partie 1 et enannexe 6 tendrait drsquoune part agrave inteacutegrer le temps sec pour srsquoassurer de tenir compte dela dimension de ressources des eaux urbaines Il conviendrait drsquoautre part de passer dequatre agrave trois niveaux pour les situations de pluies
Les quatre niveaux finalement proposeacutes sont bull temps sec bull pluie avec absence de deacutebordement du reacuteseau drsquoeau pluviale bull rejets deacutebordants sans ruissellement ni inondation notablebull rejets deacutebordants et ruissellement geacuteneacuterant des inondations
Une strateacutegie visant agrave une totale homogeacuteneacuteiteacute des freacutequences de satisfaction desniveaux de service sur lrsquoensemble drsquoune agglomeacuteration nrsquoest geacuteneacuteralement pas reacutealisteIl est preacutefeacuterable de srsquoattacher agrave relever progressivement la satisfaction de ces niveauxde service en tenant compte des circonstances propres agrave chaque secteur et drsquoagir sipossible lagrave ougrave les enjeux sont les plus forts
214 Ville permeacuteable ville-eacuteponge ville reacutesiliente
On a preacutesenteacute au chapitre 1 lrsquoeacutemergence de lrsquoeau urbaine comme une ressource pour denombreux usages et ameacuteniteacutes urbaines et rappeleacute qursquoil conviendra dans ces deacutemarches debien veiller agrave ne pas confondre lrsquoeau disponible sur son propre territoire dont on ne saurait tropencourager lrsquousage et lrsquoeau que la ville importe du milieu rural pour son bien-ecirctre qui fait appel agravedes ressources rareacutefieacutees en eacuteteacute en compeacutetition avec drsquoautres usages ces tensions croicirctrontavec le reacutechauffement climatique
Au-delagrave de ces preacutecautions encore insuffisamment prises en consideacuteration ces ideacutees sontdeacutesormais bien inteacutegreacutees dans les mutations des villes vers le deacuteveloppement durable danslrsquoesprit de la laquo Water sensitive city raquo (Australie) (cf Figure 11)
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Ces reacuteflexions se prolongent dans les ideacutees de laquo ville-eacuteponge raquo (Figure 12) et par le sloganlaquo the future will not be dry raquo lanceacute par lrsquouniversiteacute de Washington26 Cette formulation a eacuteteacuteforgeacutee en Chine La ville de Chengdu par exemple a annonceacute en 2015 un plan explicitementintituleacute laquo to become a Sponge City raquo dont la repreacutesentation reacutesume les diverses composantes(cf Figure 13)
26 Voir lrsquoouvrage reacutecent laquo Sponge city water resource management Ville permeacuteable lrsquoeau ressource urbaine raquoavant-propos de Sophie Barbaux ICI ed 2015 Eyrolles 2016
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Figure 12 laquo The Sponge City raquo The Washington University 2014
Figure 11 Inteacutegration et sophistication croissante de la gestion des eaux urbaines dans le temps (Fletcher amp al 2014 adapteacute de Whelans amp al 1994)
La repreacutesentation symbolique de la ville-eacuteponge mecircme si elle est peu opeacuterationnelle etpeut conduire agrave bien des confusions constitue un cadre approprieacute pour partagerpositivement les objectifs avec lrsquoensemble des acteurs concerneacutes et notamment de lapopulation surmonter les reacuteticences sur lrsquoinfiltration des eaux urbaines Elle complegraveteutilement les messages concernant les ameacuteniteacutes tireacutees de la preacutesence agrave lrsquoair libre delrsquoeau en ville
215 Les politiques conduites ont-elles jusqursquoagrave preacutesent permis dereacuteduire significativement lrsquoimpermeacuteabiliteacute des sols
Si lrsquoimpermeacuteabilisation des sols est le premier facteur aggravant pour des pluies petites oumoyennes lrsquoappreacutehender agrave une eacutechelle nationale voire territoriale pour caracteacuteriser lrsquoampleurdes enjeux associeacutes reste encore deacutelicat faute de reacutefeacuterentiel et drsquoindicateurs deacutedieacutes En matiegraveredrsquoameacutenagement du territoire (suivi de lrsquoeacutetalement urbain consommation drsquoespaces agricoles etnaturels etc) crsquoest la notion drsquoartificialisation des terres qui est mise en avant et eacutevalueacutee dansle temps Ce sont bien deux notions diffeacuterentes distingueacutees par la Commission Europeacuteennedans les lignes directrices pour limiter atteacutenuer ou compenser lrsquoimpermeacuteabilisation des sols27
bull lrsquoimpermeacuteabilisation des sols deacutesigne le recouvrement permanent drsquoun terrain (oudrsquoune parcelle de terre) et de son sol par un mateacuteriau artificiel impermeacuteable (asphalteou beacuteton par ex) notamment lors de la construction de bacirctiments et de routes seule
27 Commission europeacuteenne (2012) Lignes directrices concernant les meilleures pratiques pour limiter atteacutenuer oucompenser lrsquoimpermeacuteabilisation des sols 68 p en ligne httpeceuropaeuenvironmentsoilpdfguidelinespubsoil_frpdf
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Figure 13 Scheacutema de principe du plan laquo pour devenir une ville-eacuteponge raquo de Chengdu (Chine) httpwwwgochengducnnewsspecial-reportschengdu-plans-to-become-sponge-city--a1287html
une partie drsquoune zone urbaniseacutee est reacuteellement impermeacuteabiliseacutee car les jardins lesparcs urbains et autres espaces verts ne sont pas recouverts drsquoune surface eacutetanche
bull lrsquoartificialisation des terres eacutegalement deacutenommeacutee consommation drsquoespace deacutecritlrsquoaugmentation des zones urbaniseacutees ou occupeacutees par des infrastructures28 ceprocessus couvre notamment lrsquoapparition drsquoagglomeacuterations disperseacutees dans les zonesrurales lrsquoexpansion des zones urbaines autour drsquoun noyau urbain (eacutetalement urbaincompris) et la reconversion des terres agrave lrsquointeacuterieur drsquoune zone urbaine (densification)
Les eacutevaluations de lrsquoartificialisation des sols tant au niveau europeacuteen que franccedilais fontlrsquohypothegravese surprenante que des terres agricoles quel qursquoen soit le mode de conduite descultures ne seraient pas artificialiseacutes ce sont essentiellement en fait des observations de lamutation de la destination agricole ou vers drsquoautres vocations que ces eacutetudes srsquointeacuteressentCrsquoest le cas par exemple des enquecirctes et analyses conduites par le Ministegravere en charge delrsquoagriculture qui met en eacutevidence la reacuteduction du rythme drsquoartificialisation des terres enmeacutetropole depuis 20062930 Il constate que cette artificialisation est porteacutee par de grands travauxcomme le chantier de ligne agrave grande vitesse entre Tours et Bordeaux mais surtout le voisinagedes grands centres urbains et des grands axes de communication31 Selon lui trois facteursexpliqueraient ce ralentissement
bull la crise eacuteconomique de 2008 qui a fortement impacteacute le secteur de la construction
bull la surface des terres libeacutereacutees par lrsquoagriculture et disponibles pour lrsquoartificialisation
bull les politiques locales drsquourbanisme en application des lois Grenelle 1 (2009) et 2 (2010) etla loi de modernisation de lrsquoagriculture et de la pecircche (2010)32
Les donneacutees drsquoimpermeacuteabilisation ainsi estimeacutees apparaissent neacuteanmoins eacuteleveacutees Cela tientprobablement aux eacutechelles drsquoobservation et aux critegraveres drsquoanalyses drsquoimages et de classificationde lrsquousage de sols utiliseacutees Ce nrsquoest que dans une certaine mesure deacutependante des conditionslocales (formes drsquourbanisationhellip) que lrsquoartificialisation des terres se traduit effectivement parune impermeacuteabilisation des sols Les eacutetudes qui ont eacuteteacute conduites pour certaines collectiviteacutespar exemple dans le cadre des eacutetudes drsquoopportuniteacute de la taxe pour la gestion des eauxpluviales assise sur lrsquoimpermeacuteabilisation des sols ont mis en eacutevidence le manque de donneacuteespertinente dans les statistiques accessibles et la neacutecessiteacute de constituer une base drsquoinformationadapteacutee Lrsquoexemple de lrsquoanalyse conduite sur un secteur reacutesidentiel de lrsquoagglomeacuteration deNantes agrave partir de lrsquoanalyse cadastrale et de connaissances locales met ainsi en eacutevidence lapart preacutepondeacuterante des espaces verts publics et priveacutes avec un taux drsquoimpermeacuteabilisation de40 agrave 50 selon les sous-bassins versants (Tableau 2)
28 Selon les analyses AGRESTE en 2014 les sols artificialiseacutes repreacutesentent 51 millions drsquohectares soit 93 duterritoire meacutetropolitain et les sols impermeacuteabiliseacutes bacirctis et non bacirctis seraient constitueacutes de 32 millions drsquohectaressoit 23 de ces sols artificialiseacutes Ces donneacutees reposent cependant sur des donneacutees qui ne permettent pasdrsquoanalyser agrave la bonne maille le caractegravere permeacuteable ou impermeacuteable des sols et surestiment vraisemblablementfortement cette impermeacuteabilisation
29 Les donneacutees preacutesenteacutees proviennent des publications les plus reacutecentes qui deacutecrivent aussi lesmeacutethodes employeacutees CGDD (2015) Le point sur lrsquooccupation des sols en France progression plusmodeacutereacutee de lrsquoartificialisation entre 2006 et 2012 Observation et statistiques ndeg219 deacutec 2015 4 p MAAF (2015) Utilisation du territoire Lrsquoartificialisation des terres de 2006 agrave 2014 pour deux tiers surdes espaces agricoles AGRESTE Primeur Ndeg 326 ndash juillet 2015 6 p
30 + 130 par an (2000-2006) et + 049 par an (2006-2012)
31 Observatoires et statistiques ndeg219 (Deacutec 2015) 32 les PLU et les SCoT doivent fournir une analyse de la consommation passeacutee drsquoespaces naturels agricoles et
forestiers et deacuteterminer des objectifs de consommation eacuteconome de lrsquoespace pour le futur
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Bassin versant urbain du Pin sec Bassin versant urbain des Gohards
Occupation des sols Surface (ha) Surface () Surface (ha) Surface ()
Espaces verts 159 506 1063 611
Toitures 57 182 251 144
Chausseacutees 67 213 288 166
Trottoirs et parkings 31 99 138 79
TOTAL 314 100 174 100
dont surfacesimpermeacuteabiliseacutees
155 494 677 389
Tableau 2 Exemples de distribution de lrsquooccupation des sols de bassins versants urbains artificialiseacutes agrave vocation reacutesidentielle dans lrsquoagglomeacuteration nantaise (drsquoapregraves Lampreacutea 2009)
Il nrsquoexiste pas aujourdrsquohui drsquoapproche fiable de lrsquoimpermeacuteabilisation des sols au niveaunational qui soit adapteacutee agrave la question des eaux pluviales et de ruissellement Lesdonneacutees publieacutees sur lrsquoartificialisation des sols ne sont pas exploitables pour analyserles impacts sur les eacutecoulements
Pour autant que cela ait eacuteteacute eacutetudieacute les politiques conduites nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregravesprobants en France La comparaison de la zone centrale de lrsquoIcircle-de-France et de la reacutegion deMunich33 montre un fort contraste
bull de 1996 agrave 2010 ces surfaces impermeacuteabiliseacutees ont continueacute drsquoaugmenter en Icircle-de-France (4 au total avec lrsquoexception notable des Hauts-de-Seine ougrave ces surfaces ontreacutegresseacute) la population passait globalement de 107 M hab agrave 117 M hab soit unaccroissement de population de 94
bull dans le mecircme temps Munich qui srsquoeacutetait fixeacute un objectif de baisse de 10 a atteint unebaisse de 6 la population dans le mecircme temps passait de 12 Mhab agrave 135 Mhab soitune croissance de 125
Si lrsquoagglomeacuteration parisienne avait obtenu un reacutesultat analogue agrave Munich de - 6 (soit 10 desurfaces actives contributrices de moins que la situation constateacutee en reacutegion parisienne) lamodeacutelisation a montreacute que les deacuteversements au milieu auraient eacutegalement eacuteteacute environ 10 infeacuterieurs de ce qursquoils ont eacuteteacute (8 drsquoeacutecart pour les volumes et 12 pour les chargespolluantes)
Quand les deacutepartements franciliens affichent leurs ambitions pour lrsquoavenir il apparaicirct clairementque seuls ceux qui se sont engageacutes dans une politique volontariste de deacuteconnexion parviennentagrave inverser la tendance mais que la plupart des territoires projettent des impermeacuteabilisationsencore croissantes (Figure 14)
33 Les chiffres drsquoeacutevolution compareacutee ont eacuteteacute citeacutes par Edith Creuzet Agence de lrsquoeau Seine-Normandie dans sacommunication laquo gestion alternative des eaux pluviales raquo colloque Arceau-Astee laquo Eaux meacutegapoles etchangements globaux enjeu locaux et perspectives internationales raquo 31 mars 2016
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Les politiques de maicirctrise de lrsquoimpermeacuteabilisation ne sont pas reacutecentes mais leur miseen œuvre ne semble pour lrsquoinstant pas avoir inverseacute les tendances en France
216 Gestion patrimoniale des systegravemes trop complexes et tropreacutepartis pour ecirctre maicirctriseacutes par les seuls acteurs publics
Les diffeacuterentes strateacutegies mises en œuvre successivement dans les agglomeacuterations ont conduitagrave la constitution drsquoun systegraveme de plus en plus complexe de gestion des eaux pluviales Ledeacuteveloppement des ouvrages de gestion agrave la source pose aux collectiviteacutes des questionsnouvelles de connaissance de controcircle drsquoentretien et de maintenance et de gestionpatrimoniale (ce sujet est deacuteveloppeacute dans lrsquoannexe 16)
2161 Connaicirctre le patrimoine public
Le patrimoine de gestion des eaux pluviales est relativement jeune et connaicirct une croissanceimportante en se diversifiant selon les contextes et strateacutegies locales Si les reacuteseaux unitairesetou seacuteparatifs restent encore dominants34 une multipliciteacute de laquo techniques alternatives raquo leursont juxtaposeacutees voire substitueacutees et concernent un beaucoup plus grand nombre drsquoacteursLes ouvrages multifonctionnels superficiels ont fait lrsquoobjet drsquoun certain effort de standardisationmais par nature mecircme et heureusement lrsquointeacutegration des ouvrages se fait laquo sur mesure raquodans le tissu urbain Lrsquoeacutequilibre des fonctionnaliteacutes et des doctrines drsquoentretien ne saurait ecirctreuniforme sans vider de sens ces deacutemarches Par ailleurs lrsquoextension des intercommunaliteacutes agravedes territoires peacuteri-urbains voire ruraux soulegraveve des questions nouvelles de qualification dupatrimoine fosseacuteshellip
Des collectiviteacutes se sont engageacutees dans des inventaires patrimoniaux publics En comparaisondes progregraves accomplis dans la connaissance patrimoniale des services drsquoeau etdrsquoassainissement celle du service public de gestion des eaux pluviales urbaine est en retardalors qursquoon supposerait que ce patrimoine plus jeune soulegraveverait moins de difficulteacute dereconstitution drsquohistoriques lointains Crsquoest souvent parce que le service gestionnaire nrsquoa pas eacuteteacuteclairement identifieacute que la meacutemoire des ouvrages construits mecircme relativement reacutecents srsquoestperdue et que ceux-ci se retrouvent laquo orphelins raquo
34 Selon les enquecirctes laquo Eau 5000 communes raquo en 2008 la collecte des eaux pluviales eacutetait assureacutee par un lineacuteaire dereacuteseaux unitaires (97 000km) et seacuteparatifs (95 000 km) sensiblement eacutegal soit 192 000 km
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Figure 14 Les eacutecarts drsquoambition des strateacutegies de maicirctrise de lrsquoimpermeacuteabilisation des sols en Ile-de-France Source documents de travail du scheacutema directeur drsquoassainissement de la zone centrale drsquoIle-de-France
Les efforts de connaissance du patrimoine public sont en retard pour les systegravemes degestion des eaux pluviales par rapport aux eaux potables et agrave lrsquoassainissement Lamultipliciteacute des maicirctrises drsquoouvrage et les ambiguiumlteacutes dans la deacutefinition des servicesgestionnaires y contribuent
2162 Connaicirctre et controcircler en fonctionnement le patrimoine priveacute
Mecircme les collectiviteacutes les plus mobiliseacutees sur le sujet ont une connaissance tregraves relative dupatrimoine drsquoouvrages priveacutes Une connaissance exhaustive constitue un travail pharaoniqueque peu ont entrepris comme lrsquoa fait Bordeaux Meacutetropole Se pose ensuite la question delrsquoactualisation de la connaissance de lrsquoeacutetat de fonctionnement de ces ouvrages de taille souventtregraves modeste Mecircme dans ce cas il est rapidement apparu qursquoune connaissance exhaustiveeacutetait agrave la fois hors de porteacutee et sans utiliteacute reacuteelle au regard des enjeux globaux Ceci conduit lescollectiviteacutes les plus motiveacutees agrave deacutefinir un seuil (souvent en volume de stockage) en dessousduquel elles considegraverent que lrsquoeffort ne se justifie pas Un service drsquoune meacutetropole de quelquescentaines de milliers drsquohabitants peut aiseacutement avoir une connaissance approfondie dequelques dizaines drsquoouvrages majeurs une connaissance moins deacutetailleacutee de quelquescentaines drsquoouvrages plus modestes et inventorier quelques milliers drsquoouvrages sans lesconnaicirctre preacuteciseacutement mais ne pourra jamais srsquointeacuteresser aux dizaines de milliers decomposantes que supposerait une maicirctrise parfaite du sujet
Ce deacuteficit de connaissance qui semble insurmontable peut ecirctre interpreacuteteacute comme une difficulteacutemajeure et certains en dressent un tableau alarmant35 Cette inquieacutetude ne semble pas tenircompte de la reacutealiteacute des eacutechelles auxquelles on srsquointeacuteresse Pour les plus petits ouvrageslrsquoessentiel est de connaicirctre les conditions de raccordement au reacuteseau comme pour tous lesautres branchements36 lrsquoessentiel des dysfonctionnements est constitueacute par les deacutefauts debranchement (notamment quand des efforts ont eacuteteacute consentis pour constituer des reacuteseauxseacuteparatifs et qursquoen fait les eaux collecteacutees sont significativement meacutelangeacutees du fait de laneacutegligence dans les raccordements)
Une approche pragmatique de ces questions en hieacuterarchisant les enjeux comme lrsquoesquisseBordeaux Meacutetropole notamment paraicirct indispensable
Des eacutequipements construits par des ameacutenageurs sur prescription des collectiviteacutes notammentquand une strateacutegie de mutualisation agrave lrsquoeacutechelle drsquoune ZAC ou drsquoun lotissement a eacuteteacute conduitesont susceptibles de jouer un rocircle majeur dans la gestion drsquoensemble des eaux pluviales Maisles transferts successifs de responsabiliteacute lieacutes aux ventes et reventes et agrave la disparition duchamp de responsabiliteacute de lrsquoopeacuterateur drsquoorigine de ce projet posent une difficulteacute de traccedilabiliteacutequi fait porter de forts risques de deacutesheacuterence de ces ouvrages Dans ces cas les collectiviteacutespreacutefegraverent souvent accepter le transfert de ces ouvrages dans leur patrimoine tout en sachantque cela entraicircne alors un transfert de charges drsquoentretien et de renouvellement qui nrsquoesttheacuteoriquement pas justifieacute
Un effort cibleacute et hieacuterarchiseacute de connaissance des ouvrages priveacutes est indispensablemais ce travail doit ecirctre conduit pragmatiquement Du fait du nombre des installationspriveacutees suivre individuellement les plus petits de ces ouvrages est hors de porteacutee etsans utiliteacute eacutevidente La surveillance du reacuteseau doit permettre en cas dedysfonctionnement constateacute drsquoengager des deacutemarches cibleacutees adapteacutees au traitement
35 Pierlot 2014
36 La mission est consciente drsquoune apparente contradiction pourquoi imposer des prescriptions aux constructeurs silrsquoon se deacutesinteacuteresse ensuite de la performance effective de ces ouvrages et qursquoon en suit pas le fonctionnementdans la dureacutee Il convient cependant drsquointeacutegrer que pour de toutes petites installations ce nrsquoest qursquoundysfonctionnement geacuteneacuteraliseacute drsquoun grand nombre de ces installations qui peut introduire de veacuteritables deacutefauts Lasurveillance du reacuteseau que doit permettre de surveiller lrsquoapparition de ces situations semble suffisante pourdeacuteclencher des campagnes speacutecifiques adapteacutees agrave corriger des situations qui auraient excessivement deacuteriveacuteesLrsquoampleur des enjeux semble permettre de consideacuterer qursquoune strateacutegie reacuteactive et non preacuteventive est justifieacutee agrave ceniveau alors qursquoelle serait dangereuse pour les ouvrages plus importants
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des difficulteacutes rencontreacutees La reprise dans le patrimoine public des principauxouvrages priveacutes ne saurait ecirctre encourageacutee mais constitue dans certains cas le seulmoyen pratique pour eacuteviter que des ouvrages strateacutegiques tombent en desheacuterence ence cas il est souhaitable de lrsquoanticiper pour le neacutegocier dans les meilleures conditions
2163 Organiser les services geacuterer et entretenir les ouvrages
La gestion du systegraveme de gestion des eaux pluviales appelle des adaptations desorganisations inventaire et caracteacuterisation du patrimoine exploitation et maintenanceinfeacuteodeacutees agrave la pluie reacuteactiviteacute au moindre dysfonctionnement mobilisation de nouveaux savoir-faire relevant du geacutenie veacutegeacutetal et de lrsquoingeacutenierie eacutecologique gestion des sous-produits etc
Sur le plan organisationnel le deacuteveloppement de ce nouveau patrimoine srsquoinscrit geacuteneacuteralementau sein des services drsquoassainissement en interface avec drsquoautres services au fil dudeacuteveloppement de la multifonctionnaliteacute des ouvrages propreteacute espaces verts espacespublics voiries seacutecuriteacute publiquehellip Cette multifonctionnaliteacute induit un risque de deacutesheacuterence desinstallations (aucun service ne se considegravere en responsabiliteacute) ou inversement la multipliciteacutedes interventions reacutesultant des superpositions de compeacutetences occasionne des redondancesdrsquointervention et lrsquoincompreacutehension des administreacutes Lille Meacutetropole par exemple a abordeacute cesquestions avec les communes dans le cadre de la preacuteparation drsquoun guide sur la gestion deseaux pluviales Par ailleurs des reacuteponses consistent agrave mutualiser les services voire agrave creacuteer unservice transversal en charge de la qualiteacute des espaces publics
Les ouvrages publics multifonctionnels neacutecessitent une clarification des organisationsen charge de leur gestion et de leur entretien lrsquoambiguiumlteacute conduisant soit agrave un deacuteficit degestion soit au contraire agrave une multipliciteacute incoheacuterente drsquointerventions Des servicesplus inteacutegreacutes et clairement responsabiliseacutes sont indispensables Plus drsquoefficaciteacutesuppose de simplifier lrsquoorganisation des compeacutetences entre les communes et lesintercommunaliteacutes et de deacutecloisonner les services techniques
22 Infrastructures lineacuteaires et transport
Les reacuteseaux de transport urbains (voiries tunnels meacutetros parkings) et interurbains (autoroutesroutes nationales et deacutepartementales) sont concerneacutes agrave plusieurs titres par les questions deseaux pluviales
- en tant que systegraveme essentiel au fonctionnement eacuteconomique vulneacuterable auxperturbations
bull par le rocircle eacuteconomique particulier que joue la mobiliteacute interurbaine
- en tant qursquoinfrastructure lineacuteaire
bull par lrsquoobstacle que constituent les infrastructures lineacuteaires agrave lrsquoeacutecoulement des eaux
bull par le rocircle que les infrastructures jouent en offrant des lits temporaires aux eaux avecdes eacutecoulements tregraves rapides
bull par la quantiteacute et la qualiteacute des eaux des plates-formes routiegraveres
221 La mobiliteacute menaceacutee par les inondations
Les services publics (transports urbains et interurbains) mais de faccedilon plus geacuteneacuterale toute lamobiliteacute subissent de fortes perturbations en situation drsquoinondation pluviale Lrsquoannexe 17deacuteveloppe ces divers aspects
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Tout drsquoabord sont perturbeacutees les circulations qui deacutependent drsquoinfrastructures souterrainesinondeacutees par remonteacutees drsquoeau par les reacuteseaux par infiltration (notamment quand les niveauxdes nappes phreacuteatiques sont au plus haut) ou par surverse parkings souterrains meacutetrotunnels etc
La RATP a mis en place un programme drsquoinvestissement drsquoun montant de 40 millions drsquoeurospendant la peacuteriode 2014-2015 pour 305 stations Face aux infiltrations du reacuteseau parisien etdrsquoIcircle-de-France lrsquoeacutetancheacuteiteacute drsquoune cinquantaine de stations va ecirctre reprise depuis la voirie(20 000 m2 eacutetancheacuteifieacutes)37 Le programme vise agrave substituer des dispositifs drsquohabillage jugeacutes plusadapteacutes et plus estheacutetiques aux plaques de polyester Ces dispositifs masquent plutocirct qursquoils netraitent les infiltrations (la peacuterenniteacute des infrastructures peut ecirctre menaceacutee)38
Les risques drsquoentreacutees drsquoeau par surverse dans les entreacutees de stations ou de parkings sont enreacutegion Ile-de-France comme dans la plupart des grandes villes une question lieacutee audeacutebordement des cours drsquoeau Les conseacutequences (comme pour le meacutetro de Prague) peuventecirctre majeures et le retour agrave la normale demander plusieurs anneacutees
Les tunnels routiers sont geacuteneacuteralement des points bas du reacuteseau ougrave les pompes drsquoexhauresouvent boucheacutees par les fines transporteacutees par lrsquoeau boueuse ne suffisent pas agrave mettre agrave secles installations
Les parkings souterrains font lrsquoobjet de strateacutegies parfois incoheacuterentes au regard des eauxpluviales Il faut certainement y laisser entrer lrsquoeau et ils doivent ecirctre conccedilus pour ecirctre inondeacutessans dommages majeurs Les dommages aux veacutehicules qui nrsquoauraient pas eacuteteacute retireacutes ne valenteacutevidemment pas les risques pris par les usagers pour tenter de les deacuteplacer quand il est troptard
SNCF-reacuteseaux a fait remarquer que certains PPRi nrsquointegravegrent pas les eaux de ruissellement etles remonteacutees de nappes phreacuteatiques dans des cas ougrave pourtant ces pheacutenomegravenes concernentpourtant des gares SNCF Il semble qursquoil nrsquoy a pas drsquoeacutechange entre la SNCF et le MEEM surlrsquoexploitation des retours drsquoexpeacuteriences lieacutes agrave la gestion des eaux pluviales
222 Les infrastructures lineacuteaires un seacuterieux deacutefaut de prise encompte des enjeux pluviaux
La perception des concepteurs et des exploitants de voiries a eacuteteacute domineacutee historiquement nonsans raisons par deux besoins
bull mettre agrave disposition des usagers du service une plate-forme ougrave ils puissent circuler enseacutecuriteacute (sans preacutesence drsquoeau en surface)
bull preacuteserver la structure de chausseacutee et son assise de risques de deacutegradation
Malgreacute le deacuteveloppement des solutions techniques dites laquo alternatives raquo permettant de concilierlrsquoensemble des objectifs il persiste une reacuteticence des services de voirie agrave lrsquoeacutegard de cestechniques Ces reacuteticences sont plus fortes par exemple que celles qursquoon a pu connaicirctre ausein des services des parcs et jardins agrave lrsquoeacutegard des deacutemarches zeacutero-phyto ou de fauchestardives
Pour les risques drsquoinondation
- on ne dispose pas drsquoinventaires des voiries interurbaines susceptibles drsquoecirctresubmergeacutees par les crues soudaines aucun plan geacuteneacuteral pour reacuteduire lrsquoeffethydraulique nrsquoest aujourdrsquohui deacutefini ni par lrsquoEacutetat ni par les conseils deacutepartementaux
- les expeacuterimentations faites en ce sens dans le Gard nrsquoont pas eacuteteacute geacuteneacuteraliseacutees amismeacuteriteraient drsquoecirctre poursuivies
37 Propreteacute et lutte contre les infiltrations sur le reacuteseau (dossier de presse RATP 13 feacutevrier 2014)
38 Les stations qui suivent les Grands Boulevards (lignes 8 et 9) empruntent un ancien bras du fleuve quiconnaicirct encore un eacutecoulement via le lit drsquoalluvions Elles sont particuliegraverement concerneacutees (Roche etal laquo hydrologie quantitative raquo 2012 deacutejagrave citeacute)
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- une part significative des laquo morts eacutevitables raquo des crues soudaines meacutediterraneacuteennessont le fait de comportements inconsideacutereacutes drsquoautomobilistes connaissant bien les lieuxmais srsquoaventurant par excegraves de confiance en soi et dans leur veacutehicule une strateacutegie desensibilisation et drsquoorganisation est proposeacutee par ailleurs dans un rapport du CGEDD39
Pour les rejets
- les ouvrages de gestion des eaux pluviales du reacuteseau routier national non conceacutedeacute 40
sont tregraves mal connus et sont peu geacutereacutes Sauf exception et sans qursquoon disposedrsquoanalyse pertinente pour le dire ce mecircme diagnostic doit srsquoappliquer aux patrimoinesdeacutepartementaux La situation est sans doute meilleure pour le reacuteseau routier nationalconceacutedeacute
- quand ces dispositifs sont geacutereacutes la destination des sous-produits de curage reste unedifficulteacute seacuterieuse pour les services Les pratiques sont vraisemblablement biensouvent non conformes aux prescriptions
- lrsquoopeacuterateur ferroviaire SNCF ne se distingue pas significativement de ces pratiquesnotamment concernant lrsquoemploi de produits phyto-sanitaires
- dans les meacutetropoles ougrave ces questions sont mieux maicirctriseacutees la reacuteutilisation des eauxde voirie reste aujourdrsquohui interdite globalement et sans discernement Il serait utileeacutevidemment avec la plus grande prudence drsquoexaminer comment ces eaux pourraientecirctre reacuteutiliseacutees
23 Deacutefinir la gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales
Dans un document agrave paraicirctre de lrsquoassociation ARCEAU41 on trouve les deacutefinitions suivantes
laquo Gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales Mode de gestion des eaux pluviales reposant sur unestrateacutegie drsquoeacutevaporation drsquoinfiltration de reacuteutilisation ou de restitution diffeacutereacutee de lrsquoeau agrave deacutebitreacuteguleacute vers le milieu naturel ou le reacuteseau Il srsquoagit par conseacutequent drsquoune gestion des eauxpluviales laquo au plus pregraves de la source raquo in situ qui srsquoinscrit dans une deacutemarche de valorisationde la ressource en eau et de limitation des infrastructures deacutedieacutees aux seuls transports ettraitement de lrsquoeau La gestion inteacutegreacutee peut ecirctre modulable avec les systegravemes de gestiontraditionnelle et se fondre dans des structures urbaines ayant drsquoautres usages ou beacuteneacuteficesElle se deacutecline en systegravemes et dispositifs innovants qui permettent autant de geacuterer lrsquoinondabiliteacutedrsquoun territoire en la controcirclant (plutocirct que drsquoaggraver les risques agrave lrsquoaval) que de reacuteinteacutegrer leseaux pluviales dans le cycle naturel de lrsquoeau
Gestion traditionnelle des eaux pluviales mode de gestion ayant recours agrave des ouvragesde collecte et de stockage enterreacutes Regroupe un ensemble de techniques reposant sur leconcept du laquo tout tuyau raquo Les eaux pluviales sont collecteacutees et concentreacutees vers un mecircmeexutoire
Gestion agrave la parcelle mode de gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales qui vise agrave geacuterer aumaximum les eaux de pluies in situ agrave lrsquoeacutechelle de la parcelle (crsquoest-agrave-dire directement lagrave ougrave ellestombent) Dans ce document exigences reacuteglementaires qui imposent une limitation des deacutebitsetou des volumes agrave lrsquoaval des parcelles sur un territoire Ces regravegles sont plus ou moinscontraignantes et peuvent aller jusqursquoagrave lrsquointerdiction de tout rejet vers lrsquoaval drsquoune parcelle Lanotion de parcelle peut ecirctre diversement interpreacuteteacutee selon les regraveglements raquo
39 Marc Challeat Nicolas Forray Thierry Galibert Marc Nohlier et Gilles Pipien laquo Propositions drsquoaction pour luttercontre les inondations en zoine meacutediterraneacuteenne et limiter leurs conseacutequences raquo rapport CGEDD ndeg 010664-012016 tbp
40 Un rapport CIMAP (CGEDD-IGF) concernant la gestion du reacuteseau routier national non conceacutedeacute en cours definalisation au moment de la reacutedaction dresse un eacutetat des milieux syntheacutetique de cette question
41 laquo Critegraveres drsquoeacutevaluation de la gestion des eaux pluviales drsquoun ameacutenagement raquo Alexandre SANTINI Sophie RAVELVersion du 15052015 ARCEAU
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La deacutefinition de la notion de gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales que propose la mission reprendcertains eacuteleacutements de cette formulation mais la complegravete par la question du ruissellement
Une gestion des eaux pluviales [et de ruissellement] est dite inteacutegreacutee quand elledeacuteveloppe de faccedilon coordonneacutee entre toutes les eacutechelles drsquoespaces pertinentes(urbains peacuteriurbains et ruraux agrave leur amont direct) la multipliciteacute des fonctionnaliteacutesdes systegravemes et eacutequipements contribuant agrave la gestion de lrsquoeau de pluie Cette gestioncontribue agrave - valoriser lrsquousage et la preacutesence de lrsquoeau en ville - reacuteduire les flux de pollution par temps de pluie- limiter dans les situations de pluies tregraves fortes la formation drsquoeacutecoulementsoccasionnels rapides et concentreacutes et de zones drsquoaccumulation
Elle cherche dans toute la mesure du possible agrave geacuterer les eaux au plus pregraves du lieu ougrave lapluie est tombeacutee et agrave minimiser les ruissellements ou agrave deacutefaut leurs effets sur les vieshumaines et les biens
La mention [et du ruissellement] dans cette formule rappelle la difficulteacute drsquoorigine des deacutefinitionsrencontreacutee au premier chapitre comme parler de gestion inteacutegreacutee dans une logique quidistinguerait eaux pluviales et ruissellement alors que les pheacutenomegravenes sont indissociablementassocieacutes lrsquoun eacutetant la partie exceacutedentaire de lrsquoautre
24 Une recherche dynamique et pluridisciplinaire
En France lrsquohydrologie urbaine a donneacute lieu agrave la structuration drsquoune communauteacute scientifique ettechnique agrave partir des anneacutees 1970 peacuteriode agrave laquelle des besoins opeacuterationnels deconnaissances meacutethodes et outils ont eacutemergeacute42 Lrsquoannexe 20 dresse un eacutetat des lieux desacteurs impliqueacutes aujourdrsquohui elle montre un reacuteel potentiel et des visions partageacutees fortes etpertinentes par une large communauteacute scientifique en relation effective avec certains acteursopeacuterationnels tregraves impliqueacutes au sein des collectiviteacutes Crsquoest une force consideacuterable sur laquelleil est souhaitable qursquoune deacutemarche active en faveur de la gestion des eaux pluviales et duruissellement sache srsquoappuyer
Cette communauteacute scientifique srsquoest mobiliseacutee pour eacuteclairer la mission du CGEDD Leseacuteminaire organiseacute le 9 septembre 2015 dans ce cadre a rassembleacute une centaine depersonnes Douze chercheurs des milieux universitaires et du reacuteseau scientifique et techniqueont syntheacutetiseacute et partageacute agrave cette occasion leurs reacutesultats avec les membres de la mission maisaussi avec des repreacutesentants des services de lrsquoeau et de lrsquoassainissement des collectiviteacutes desservices de police de lrsquoeau de lrsquoEacutetat et de lrsquoingeacutenierie priveacutee Les chercheurs ont eacutevoqueacute lesderniegraveres connaissances acquises ce qui eacutetait mucircr pour le transfert et lrsquoidentification desverrous agrave lever Les deacutebats et les contributions ont eacuteteacute restitueacutes dans des actes43 structureacutesselon quatre principaux axes de recherche et deacuteveloppement en milieu urbain et peacuteri-urbain
bull la connaissance de la pluie des flux drsquoeaux et leur maicirctrise
bull la caracteacuterisation des pollutions transfeacutereacutees des sources drsquoeacutemissions des flux et deleurs impacts
bull la conception et lrsquoeacutevaluation des dispositifs de limitation des flux drsquoeau et de polluants
bull les acteurs strateacutegies territoriales et modaliteacutes de gouvernance
Cette recherche est aujourdrsquohui largement pluridisciplinaire et montre un reacuteel dynamisme Lesreacutesultats en sont reacuteguliegraverement partageacutes (seacuteminaires et colloques des associations ASTEE et
42 Une thegravese en sociologie a reacutecemment reconstitueacute les conditions de structuration de cette communauteacute dont lesobservatoires de terrain en hydrologie urbaine sont aujourdrsquohui lrsquoune des expressions ancreacutes dans trois territoires etpartageacutes avec les collectiviteacutes Soyer M (2014) laquo Soliditeacute de lrsquoexpertise prudence de lrsquoinnovation Chercheurs etpraticiens dans les observatoires de terrains en hydrologie urbaine raquo Thegravese de doctorat Universiteacute Paris Est 570p Voir eacutegalement Dupuy G Knabbel G (1979) laquo Choix techniques et assainissement urbain en France de 1800agrave 1977 raquo Rapport de recherche pour le Ministegravere de lrsquoEquipement Institut drsquoUrbanisme de Paris ndash Universiteacute ParisVal de Marne ainsi que Desbordes M (2001) laquo Emergence de lrsquohydrologie urbaine le poids de la demandesociale raquo Colloque International OH2 laquo Origines et Histoire de lrsquoHydrologie raquo Dijon 9-11 mai 2011 9 p
43 En ligne httpwwwcgedddeveloppement-durablegouvfrvers-une-politique-de-gestion-integree-des-eaux-a2220html
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SHF GRAIE et ARCEAU journeacutees doctorales eacuteveacutenements internationaux NOVATECHICUDhellip) La cartographie des eacutequipes impliqueacutees (Annexe 20) montre un eacutequilibre entre leseacutetablissements du reacuteseau scientifique et technique du MEEM et les universiteacutes en interfaceavec des reacuteseaux internationaux (JCUDhellip) La cartographie des projets de recherche montre larichesse et lrsquoimportance des travaux conduits mais elle met eacutegalement en eacutevidence unediversiteacute qui tient plus agrave la recherche des montages financiers incitatifs cette recherche dontles terrains drsquoexpeacuterience et une part significative des financements deacutepend des grandescollectiviteacutes locales nrsquoa longtemps pas eacuteteacute feacutedeacutereacutee au sein de grands programmes et malgreacuteles efforts de partage a pu apparaicirctre excessivement foisonnante
Lrsquoappel agrave projets laquo Innovation et changements de pratiques micropolluants des eauxurbaines raquo organiseacute par le MEEM lrsquoOnema et les agences de lrsquoeau marque la reacuteaffirmationdrsquoun programme feacutedeacuterateur mettant en reacuteseau agrave lrsquoeacutechelle nationale treize projets laureacuteats lesacteurs institutionnels les eacutequipes les collectiviteacutes associeacutees au travers notamment deseacuteminaires deacutedieacutes44
Cette communauteacute active reste encore relativement isoleacutee des ameacutenageurs des urbanistes etdes gestionnaires drsquoinfrastructures en dehors des acteurs directs de la gestion des eauxpluviales Le nombre des collectiviteacutes reacuteellement mobiliseacutees et qui se tiennent informeacutees de cesprogregraves des connaissances est modeste car seules celles disposant drsquoeacutequipes structureacuteesdeacutedieacutees peuvent acceacuteder en pratique agrave ces ceacutenacles Les bureaux drsquoeacutetudes qui sont tregravesnombreux agrave intervenir dans le domaine sont a priori les relais cruciaux entre cette communauteacutescientifique et les constructeurs et ameacutenageurs
A lrsquooccasion des tables rondes reacutegionales la mission a pu appreacutecier les excellentescompeacutetences de ses interlocuteurs Elle est consciente que cette deacutemarche malgreacute ses effortsne lui a guegravere permis de cocirctoyer la grande majoriteacute des ingeacutenieries certainement beaucoupmoins motiveacutee par ces questions Elle a entendu cette communauteacute drsquoacteurs avanceacutesdeacutenoncer chez nombre de bureaux drsquoeacutetudes les courtes vues les analyses minimalistes et latendance naturelle agrave privileacutegier les solutions de lourd geacutenie civil plus reacutemuneacuteratrices et plussimples agrave concevoir La poule et lrsquoœuf laquo commande publiqueconseil et offre de solutionsapporteacutees par lrsquoingeacutenierie raquo lrsquoune alimentant lrsquoautre alternativement ne fonctionne pas encorede faccedilon geacuteneacuterale pour tirer les conceptions vers les meilleures pratiques le temps despionniers apregraves 40 ou 50 ans drsquoefforts et de peacutedagogie est certes reacutevolu et les deacutemarchesrappeleacutees dans le preacutesent chapitre largement issues de cette communauteacute de chercheur et depraticiens sont deacutesormais matures et solidement eacutetablies mais ne sont pas pour autant assezlargement pratiqueacutees
25 Lrsquohydrologie urbaine au-delagrave des happy fews
Les techniques dites alternatives se sont laquo installeacutees dans le paysage raquo et ont geacuteneacutereacute unsecteur eacuteconomique maintenant bien eacutetabli Les deacutemarches plus reacutecentes dedeacuteconnexion et de laquo ville-eacuteponge raquo inteacutegrant lrsquoensemble des dimensions de laprobleacutematique sont en bonne voie de vulgarisation bien qursquoelles ne trouvent encoreque peu de territoires de mise en œuvre effective
La recherche est disperseacutee en de nombreux organismes mais ceux-ci ont susrsquoorganiser pour eacuteviter que cette dispersion preacutesente des effets neacutegatifs
Les laquo hydrologues urbains raquo constituent une communauteacute scientifique pluridisciplinairedynamique et productive incluant les sciences humaines et entretenant un interfaceeacutetroit avec certains services opeacuterationnels des collectiviteacutes dont le niveau technique esttregraves eacuteleveacute
Ce bilan flatteur ne concerne cependant qursquoune dizaine agrave une vingtaine de grandesagglomeacuterations pour lrsquoessentiel des meacutetropoles
44 httpwwwonemafrLUTTE-CONTRE-LES-MICROPOLLUANTS
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Les collectiviteacutes de moins de 50 000 voire 100 000 habitants ne disposent pas demoyens suffisants pour acceacuteder agrave ce niveau de techniciteacute Elles se contentent souventde deacutemarches plus classiques bien que celles-ci soient plus coucircteuses et moinsapproprieacutees Les concepts sont parfois perccedilus comme trop theacuteoriques et les acteurs debonne volonteacute semblent continuer agrave manquer drsquooutils et de guides simples ce qui peutsembler surprenant car de nombreux efforts ont eacuteteacute faits dans ce domaine
Les deacutemarches de niveaux de services lanceacutees en 2003 qui sont resteacutees cantonneacutees agravequelques grandes collectiviteacutes illustrent bien ces difficulteacutes La mission proposediverses simplifications et des pistes pour une meilleure adaptation de ces reacutefeacuterentielsaux reacutealiteacutes sans en modifier lrsquoeacutetat drsquoesprit geacuteneacuteral
Lrsquoorganisation trop sectorielle des services des collectiviteacutes et lrsquoarticulation tropcomplexe des compeacutetences entre communes et intercommunaliteacutes sont mal adapteacuteesau deacuteveloppement des ouvrages multifonctionnels qui se deacuteveloppent
La deacutecentralisation de la maicirctrise des eaux en nombreux dispositifs drsquoinfiltration ou destockage souvent priveacutes pose des difficulteacutes nouvelles pour la connaissancepatrimoniale et le controcircle du bon fonctionnement Il convient cependant drsquoaborder cesquestions de faccedilon pragmatique et hieacuterarchiseacutee Une intervention curative drsquoensemblesur un quartier reste un moyen adapteacute pour ces dispositifs de faible effet individuel Laprise en gestion par la collectiviteacute de certains ouvrages pour les inteacutegrer dans dessystegravemes de plus en plus performant de gestion en temps reacuteel apparaicirct souvent utilemecircme si ceux-ci ont eacuteteacute eacutetablis par des opeacuterateurs priveacutes
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3 Cadre juridique compliqueacute mais impreacutecis et incomplet
Le preacutesent chapitre est deacutedieacute aux compeacutetences aux outils de planification et decontrocircle concernant tant lrsquoEacutetat que les collectiviteacutes locales
bull les engagements internationaux
bull lrsquoencadrement europeacuteen et ses conseacutequences en termes de programmation en vue dela mise en conformiteacute aux directives
bull la reacuteglementation franccedilaise
bull les diffeacuterentes eacutechelles de territoires
bull les outils des collectiviteacutes locales
bull la formalisation juridique de la compeacutetence laquo eaux pluviales raquo
bull les obligations et les outils drsquoinformation de concertation et de participation du public
Les services publics seront traiteacutes au chapitre 4 en lien avec les questions de financement
31 Introduction
Bien que lrsquoeau ait fait lrsquoobjet drsquoune attention toute particuliegravere du leacutegislateur45 les eaux pluvialeset le ruissellement sont traiteacutees de faccedilon fragmenteacutee selon la nature des textes au travers deprismes sectoriels qui ne permettent pas de les appreacutehender aiseacutement dans leur globaliteacute alorsque comme on lrsquoa rappeleacute au chapitre 1 ce ne sont physiquement que diffeacuterentes facettes drsquounmecircme processus de formation des eacutecoulements plus ou moins rapide de lrsquoeau Ces approchessectorielles sont essentiellement domineacutees par la seacuteparation des approches laquo milieuxnaturels raquo et laquo risques raquo et par la difficulteacute de leur inteacutegration dans une approche laquo urbanismeet droit des sols raquo Cela peut se comprendre par le fait que la gestion des eaux pluviales agrave lacroiseacutee de nombreux enjeux doit trouver sa place dans chacune des politiques ougrave elle doit ecirctreprise en compte Ces politiques sont aussi marqueacutees par la difficulteacute agrave seacuterier lesresponsabiliteacutes publiques et priveacutees
Cette fragmentation juridique contraste avec la vision tregraves inteacutegreacutee partageacutee par une fortecommunauteacute de chercheurs et de praticiens Les eaux pluviales donnent pour un certainnombre de ces speacutecialistes lrsquoimage drsquoune probleacutematique orpheline traiteacutee agrave la marge desenjeux dominants (risques drsquoinondation qualiteacute des milieux organisation urbaine) dontlrsquoimportance et lrsquouniciteacute serait insuffisamment reconnue Ce sentiment a eacuteteacute freacutequemmentexprimeacute lors des entretiens et des tables rondes organiseacutees par la mission Ce manque delisibiliteacute rejoint alors dans la bouche de ces praticiens le sentiment drsquoune faible mobilisationdes eacutelus pour ces sujets (laquo il est bon que des pluies brutales et soudaines provoquent desdeacutegacircts parfois importants pour rappeler aux eacutelus la neacutecessiteacute drsquoaffecter les ressourcesbudgeacutetaires neacutecessaires agrave la protection des populations contre les effets des deacutebordements dereacuteseaux raquo a-t-on ainsi entendu)
Lrsquoannexe 21 deacutetaille le cadre interpreacutetatif et la terminologie utiliseacutee par la mission
bull lrsquoEacutetat et le parlement exercent un rocircle de reacutegulateur pris dans un sens tregraves large etveillent notamment agrave la mise en œuvre de politiques reacutepondant aux encadrementseuropeacuteens
bull La commune ou les intercommunaliteacutes exercent une compeacutetence qui srsquoinscrit dans sescompeacutetences geacuteneacuterales A priori rien ne semble devoir neacutecessiter que cette compeacutetencesoit expliciteacutee Le fait qursquoune compeacutetence particuliegravere ne soit pas expliciteacutee nrsquoexonegravere pasune collectiviteacute de voir sa responsabiliteacute reconnue par la jurisprudence Deacutefinir une
45 On se reacutefeacuterera souvent ici au rapport du Conseil drsquoEacutetat laquo Lrsquoeau et son droit raquo publieacute en 2010 dont quelques extraitsconcernant aussi bien le preacutesent chapitre que le suivant sont repris en annexe 3
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compeacutetence crsquoest laquo attribuer raquo une mission aux collectiviteacutes de faccedilon explicite de faccedilonfacultative ou obligatoire exclusive ou partageacutee
bull Une bonne gouvernance suppose que la collectiviteacute pour exercer cette compeacutetencesrsquoappuie sur des outils de natures diverses
bull les outils concerteacutes et publics drsquoaffichage des objectifs et drsquoeacutevaluation qursquoelle sefixe pour lrsquoexercice de cette compeacutetence
bull les outils de prescription (urbanisme police des reacuteseaux) permettant de clarifieragrave quelles regravegles les individus doivent se conformer pour participer au succegraves desobjectifs afficheacutes
bull les outils de controcircle permettant drsquoassurer le respect de ces prescriptions
bull si cette compeacutetence est drsquoorganiser un service public la collectiviteacute en est alorslrsquoautoriteacute organisatrice et confie celui-ci agrave un opeacuterateur public ou priveacute (ceci seradeacuteveloppeacute au chapitre 4)
32 Les engagements internationaux ne doivent pas ecirctre ignoreacutes
Au-delagrave de lrsquohorizon europeacuteen les efforts agrave consentir par la France pour atteindre certainescibles des objectifs de deacuteveloppement durable (ODD) adopteacutes en septembre 2015 par lesNations-Unies (Annexe 22) font lrsquoobjet drsquoune analyse par le CGEDD en cours au moment de lafinalisation du preacutesent rapport Plusieurs conventions et traiteacutes internationaux comportent parailleurs de forts engagements concernant les milieux marins (OSPAR46 convention deCarthagegravene47 etc) On considegravere ici pour simplifier que les ambitions correspondantes ont eacuteteacutereprises pour lrsquoessentiel de ce qui est susceptible de concerner les eaux pluviales dans lesdirectives et regraveglements europeacuteens48
33 Lrsquoencadrement europeacuteen nrsquoest pas speacutecifique aux eaux pluviales mais est preacutegnant
Lrsquoannexe 23 reacutecapitule les directives concernant les eaux pluviales et le ruissellement Auniveau europeacuteen il nexiste pas de directive speacutecifique deacutedieacutee agrave la politique des eaux pluvialeset il nrsquoest pas envisageacute qursquoil y en ait une agrave court terme
331 Reacuteduction des pollutions
La directive laquo eaux reacutesiduaires urbaines raquo49 deacutefinit les eaux reacutesiduaires urbaines50 comme laquo leseaux meacutenagegraveres useacutees ou le meacutelange des eaux meacutenagegraveres useacutees avec des eauxindustrielles useacutees etou des eaux de ruissellement raquo et preacutevoit leur collecte et leurtraitement jusqursquoaux eacuteveacutenements exceptionnels La performance globale des systegravemesdrsquoassainissement (raccordement collecte transport deacuteversements et traitement) incluant lesdeacuteversements de temps de pluie constituera deacutesormais avec la pollution agricole diffuse et lamorphologie des cours drsquoeau les principaux risques de non-conformiteacute
46 La convention OSPAR pour la protection du milieu marin de lrsquoAtlantique du Nord-Est entreacutee en vigueur le 25 mars1998 preacutevoit drsquoobliger lrsquoutilisation des meilleures techniques disponibles (best avalilable practices BAT) et desmeilleures pratiques environnementales (best environmental practices BEP) pour reacuteduire les deacutebordements detemps de pluie Texte teacuteleacutechargeable agrave httpwwwosparorg On remarquera que la convention HELCOM ditedrsquoHelsinki analogue drsquoOSPAR pour la mer Baltique comporte des obligations plus preacutecise limitant agrave 10 jours paran les deacuteversements
47 Cette Convention signeacutee agrave Carthagegravene (Colombie) le 24 mars 1983 a pour objet la protection et la mise en valeurdu milieu marin dans la reacutegion des Caraiumlbes La Commission de lrsquoOceacutean Indien qui regroupe 7 pays dont la Francea des objectifs analogues sans disposer drsquoune convention eacutequivalente
48 La directive inondation la DCE et la DERU srsquoappliquent eacutegalement dans les DOM mais pas la DCSMM
49 Directive 91271CEE du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux urbaines reacutesiduaires
50 La transposition en droit franccedilais de la directive a conserveacute le terme drsquoeaux useacutees pour ce qui aurait ducirc depuis ecirctrequalifieacute drsquoeaux reacutesiduaires urbaines
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La directive cadre sur lrsquoeau51 (DCE) et la directive-cadre plus reacutecente sur la strateacutegie milieuxmarins 200856CE (DCSMM) eacutetablissent des regravegles pour mettre fin agrave la deacuteteacuterioration de lrsquoeacutetatdes masses drsquoeau de lrsquoUnion europeacuteenne et parvenir au bon eacutetat eacutecologique et chimique desriviegraveres lacs et eaux souterraines et des eaux marines
La DCE organise avec une premiegravere eacutecheacuteance en 2021 un ensemble puissant drsquoobligationsconcernant la reacuteduction des rejets de substances dites substances dangereuses et notammentdes substances dangereuses prioritaires (SDP) qui sont persistantes bioaccumulables ettoxiques et des substances de la liste 1 de la directive 200611CE laquo concernant la pollutioncauseacutee par certaines substances deacuteverseacutees dans le milieu aquatique de la Communauteacute raquo dontune part est transporteacutee par les eaux pluviales
Lrsquoannexe 77 reprend ces obligations et les principales eacutecheacuteances tant au plan communautaireque dans les objectifs nationaux de reacuteduction qui ont eacuteteacute afficheacutes
La DCE et la DCSMM neacutecessitent pour atteindre le bon eacutetat eacutecologique des massesdrsquoeau de reacuteduire sensiblement lrsquoensemble des flux de pollutions deacuteverseacutees par tempsde pluie
La gestion des eaux pluviales est notamment concerneacutee par les objectifs de reacuteductionde certaines substances dangereuses et ceci degraves lrsquoeacutecheacuteance 2021 pour leshydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et dans une moindre mesure pour lesproduits phytosanitaires Crsquoest essentiellement une question de maicirctrise de la pollutionagrave la source et de restriction drsquousage auxquels les systegravemes de gestion agrave la parcellepeuvent contribuer (voir chapitre 2)
Des ambitions embleacutematiques de baignade en riviegravere (par exemple agrave lrsquooccasion de lacandidature de Paris pour accueillir les Jeux Olympiques) peuvent faire du respect de ladirective baignade la contrainte europeacuteenne la plus preacutegnante pour la gestion des eauxpluviales pour des agglomeacuterations rejetant en riviegravere comme crsquoest deacutejagrave le cas sur lelittoral
3311 Les risques de non-atteinte des objectifs sont mal cerneacutes
Lrsquoannexe 24 deacutecrit les principaux enseignements que la mission a tireacutes drsquoune revue reacutecenteconduite par la commission europeacuteenne aupregraves des eacutetats-membres Ceux qui ont pu chiffrer lesmises aux normes eacutevoquent de montants consideacuterables et encore ces dispositions nereacutepondront pas agrave tous les critegraveres Il faut eacutegalement se poser la question des deacutelais danslesquels les actions porteront leurs effets les moyens de preacutevention en amont les plussouhaitables ne donneront drsquoeffets sensibles geacuteneacuteraliseacutes qursquoagrave long terme Le temps neacutecessaireagrave leur deacuteploiement agrave eacutechelle suffisante pour avoir des effets tangibles sur les rejets est difficile agraveappreacutecier par la mission mais il nrsquoest guegravere eacutetabli qursquoil soit compatible avec les deacutelais prescritspar les directives quel que soit le volontarisme de ces politiques
Crsquoest dans les dix derniegraveres anneacutees agrave peine que les directives europeacuteennes sont apparuescomme contraignantes pour le temps de pluie Les enjeux lieacutes aux objectifs de la DERU et de laDCE se sont alors superposeacutes entraicircnant une certaine confusion dans les esprits notammentceux des eacutelus sur la nature des enjeux propres agrave chacune
bull les contraintes geacuteneacutereacutees par la DCE sont diffeacuterentes celles de la DERU La prise encompte simultaneacutee des deux reacutefeacuterences conduit agrave des reacuteorientations dans les choixdrsquoinvestissement sans pour autant les rendre neacutecessairement plus coucircteux (exemple delrsquoeacutetude reacutealiseacutee agrave lrsquooccasion de lrsquoeacutelaboration du nouveau scheacutema directeurdrsquoassainissement de la zone du syndicat interdeacutepartemental drsquoassainissement delrsquoagglomeacuteration parisienne (SIAAP - annexe 40) Le SIAAP faisait eacutetat en 2011 dunbesoin de plus dun milliard deuros Les travaux plus approfondis de son nouveau SDAont rameneacute dans un deuxiegraveme temps ce chiffre agrave moins de 400 millions pour des
51 Directive 200060CE du 23 octobre 2000 eacutetablissant un cadre pour une politique communautaire dans le domainede leau
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reacutesultats similaires Les objectifs baignade peuvent eux conduire agrave accroicirctre lesinvestissements neacutecessaires
bull entre les contraintes reacuteelles des directives et les interpreacutetations qui ont pu en ecirctre faitespour srsquoassurer de la conformiteacute des strateacutegies de preacutecaution peuvent entraicircner desdeacutepenses inutiles La deacutefinition drsquoun programme de travaux de mise en conformiteacute devraitreposer sur le choix drsquoun risque raisonnable drsquoun constat de non-conformiteacute dans unedureacutee donneacutee Cela doit faire lrsquoobjet drsquoune analyse au regard des coucircts du programme etde la dureacutee de son deacuteploiement Il manque des reacutefeacuterences meacutethodologiques pour eacutetablirles eacutetudes neacutecessaires agrave ces appreacuteciations (lrsquoannexe 44 propose quelques orientationsconcernant des points deacutelicats pour lrsquoeacutetablissement drsquoun tel cahier des charges)
bull drsquoautres directives (baignade mer par exemple) peuvent avoir un impact important surces strateacutegies drsquoinvestissement
Il nrsquoexiste pas aujourdrsquohui au plan national une analyse globale des risques de non-conformiteacuteune fois assureacutee la conformiteacute laquo station raquo ERU (crsquoest-agrave-dire la conformiteacute des rejets des stationsdrsquoeacutepuration sur lesquels les efforts se concentrent souvent) au regard de ces deux enjeux quivont dominer les deacutepenses agrave venir
bull conformiteacute laquo systegravemes drsquoassainissement raquo assurer la performance de collecte et lerespect des objectifs de temps de pluie
bull conformiteacute DCE atteindre le bon eacutetat des masses drsquoeau concerneacutees
La mission a interrogeacute les speacutecialistes des agences de leau et collecteacute les eacutetudes disponibles52Aucun des speacutecialistes des six agences consulteacutees na eacuteteacute en mesure de reacutepondre agrave laquestion quels sont les investissements prioritaires agrave preacutevoir agrave court et moyen terme pour lamise aux normes correspondant au respect de la DERU et de la DCE sur votre bassin Laquestion a encore moins pu ecirctre exploreacutee outre-mer aupregraves des offices de lrsquoeau dans lamesure ougrave les besoins de lrsquoassainissement des eaux useacutees y sont moins bien satisfaits etconstituent une prioriteacute reconnue de tous
Les plans pluriannuels dinvestissement (PPI) speacutecifiques aux eaux pluviales ne sont pasobligatoires et quand les collectiviteacutes preacutesentent leurs PPI globales il est impossible dy tracerce qui est speacutecifique agrave ce sujet
Les reacuteflexions de lrsquoagence de lrsquoeau Artois-Picardie sont instructives des difficulteacutes auxquelles lesagences sont aujourdrsquohui confronteacutees (Annexe 43) Comme on lrsquoa vu il srsquoagit de lrsquoagence delrsquoeau qui srsquoest la premiegravere preacuteoccupeacutee drsquoimpulser le deacuteveloppement des autosurveillancesreacuteseaux et qui dispose de la meilleure banque de donneacutees sur les deacuteversements par temps depluie
3312 Eacutetablir une strateacutegie reacutealiste drsquoinvestissement une neacutecessiteacute pour progresser
La strateacutegie drsquoaction semblerait a priori devoir deacutecouler drsquoune simple deacuteclinaison des directives rechercher des solutions techniques les mieux adapteacutees contre tout risque de non-conformiteacutechiffrer ces solutions et mettre en regard des moyens financiers neacutecessaires Une telle visiondeacuteductive prenant excessivement au pied de la lettre les objectifs conduirait agrave des strateacutegiesabsurdes La mission constate drsquoailleurs qursquoavec pragmatisme personne ne met veacuteritablementen œuvre de telles strateacutegies
La doxa laquo reacuteseaux raquo eacutetait assez simple eacuteviter autant que possible les meacutelanges drsquoeaux useacuteeset drsquoeaux pluviales notamment en deacuteveloppant les reacuteseaux seacuteparatifs lagrave ougrave crsquoeacutetait possibleLes stations drsquoeacutepuration traitant des eaux agrave charge de pollution plus stable et plus concentreacuteesfonctionneraient mieux et agrave moindre coucirct et les eaux pluviales pas trop chargeacutees en pollutionseacutetaient censeacutees pouvoir ecirctre deacuteverseacutees au milieu sans traitement Ces eacuteleacutements drsquoeacuteconomies etde performances eacutetaient censeacutees compenser les efforts drsquoinvestissement et drsquoentretiensuppleacutementaires dus aux doubles reacuteseaux
La doxa laquo techniques alternatives raquo qui a suivi a permis de minimiser reacuteseaux et stations detraitement moins de flux collecteacute en pluvial crsquoest moins de souci en aval dans tous les cas et
52 Notamment une eacutetude non publieacutee portant sur dix collectiviteacutes conduite par la DEB avec un groupe de travailreacuteunissant la FNCCR les collectiviteacutes concerneacutees en 2013 Elle a fait lrsquoobjet du stage La mission a eu accegraves auxdonneacutees de travail de cette eacutetude mais les informations ainsi collecteacutees sont peu utilisables pour lrsquoobjectif viseacute ici
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pour tous les reacuteseaux Son deacuteveloppement permet de minimiser les impacts toutes les eacutetudesle montrent cette strateacutegie va dans le bon sens Mais aussi intense soit-elle elle ne permetcependant sauf cas particuliers de reacuteduire suffisamment les flux sortants du systegraveme urbainpar temps de pluie Au mieux est-on parvenu agrave contrecarrer les effets drsquoaccroissement de cesflux issus de lrsquoaugmentation de la population de lrsquourbanisation et des eacutequipements qui enreacutesultent
Les leviers disponibles doivent ecirctre combineacutes et les choix devront tenir compte de lrsquoexistantnotamment de la configuration unitaire ou plus ou moins seacuteparative des reacuteseaux
bull Leviers preacuteventifs
bull 1 Modifier les produits utiliseacutes reacuteduire lrsquousage ou reacutecupeacuterer les produitsusageacutes au lieu de rejet crsquoest a priori la principale voie pour les micropolluants desusages domestiques artisanaux et industriels et drsquoentretien des espaces urbains etsans doute une voie possible pour les deacuteplacements (tranferts modaux eacutevolution desveacutehicules) ces eacutevolutions souhaitables se situent dans des eacutechelles de temps qui nereacutepondent pas aux eacutecheacuteances agrave cinq ou dix ans des directives leur acceacuteleacuteration estune urgence
bull 2 Reacuteduire les flux par la maicirctrise agrave la source et lrsquoinfiltration cette voievertueuse largement procircneacutee mais encore trop faiblement mise en œuvre ne suffirapas agrave elle seule
bull 3 Reacuteduire les deacuteversements par une meilleure maicirctrise et gestion des reacuteseauxle deacuteveloppement de stockages cette voie est assez largement pratiqueacutee mais seheurte aux difficulteacutes drsquoinsertion et agrave des coucircts eacuteleveacutes Lrsquoaugmentation des fluxreacutesultants agrave faible charge variable et souvent trop faibles en entreacutee dans les stationsdrsquoeacutepuration pose des difficulteacutes drsquoexploitation et de performance eacutepuratoire Pour lesparamegravetres classiques cette logique peut sembler adeacutequate mais elle ne reacutesout pasla question des micro-polluants ceux-ci ne peuvent aujourdrsquohui ecirctre retenus par lesstations drsquoeacutepuration qursquoau prix de compleacutements de traitement drsquoun coucirct et drsquounecomplexiteacute tregraves eacuteleveacutee
bull Leviers curatifs
bull 4 Assurer un traitement eacuteleacutementaire des rejets de temps pluvial (deacuteversementsou exutoires de reacuteseaux pluviaux) solution qui rencheacuterit les coucircts drsquoexploitation posede seacuterieuses difficulteacutes drsquoinsertion mais est susceptible de reacuteduire la charge rejeteacuteeen polluants classiques Elle constitue un compleacutement raisonnable aux actions dereacuteduction des deacuteversements dans les grandes agglomeacuterations
bull 5 Assurer un traitement pousseacute des eaux pluviales Crsquoest sans aucune doute laseule strateacutegie qui en compleacutement des preacuteceacutedentes assurerait drsquoecirctre au rendez-vous des directives mais elle entraicircnerait des coucircts agrave lrsquoeacutevidence prohibitifs et desdifficulteacutes techniques consideacuterables
Pour des pollutions dont il faut espeacuterer reacuteduire agrave terme tregraves consideacuterablement les flux par uneeacutevolution des usages et des produits utiliseacutes et par le deacuteveloppement des techniquesalternatives lrsquoideacutee drsquoun traitement pousseacute des eaux pluviales apparaicirct agrave juste titre absurde agravelrsquoensemble des professionnels rencontreacutes par la mission Notamment lrsquoeffort consenti pourseacuteparer les eaux pluviales et les eaux useacutees reposait sur le postulat que les eaux pluviales nedevraient pas faire lrsquoobjet de traitements pousseacutes
Les strateacutegies plus ou implicites actuelles consistent agrave poursuivre les efforts drsquoameacutelioration enprivileacutegiant les mesures preacuteventives
bull au niveau national en pesant sur les produits (levier 1)
bull au niveau local en privileacutegiant une combinaison des leviers 2 et 3 voire ponctuellement4
bull collectivement en faisant comme si ces efforts intensifieacutes allaient permettre dereacutepondre aux objectifs dans les eacutecheacuteances prescrites alors qursquoil est tregraves vraisemblableque ce ne sera pas le cas Par cet affichage on ne mesure pas les eacutecarts et finalementon ne mesure pas de combien il est possible de se rapprocher de telle ou telle partie desobjectifs plus agrave porteacutee et dans des deacutemarches laquo sans regret raquo
Une strateacutegie raisonnable et chiffrable consisterait agrave
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bull renforcer le levier 1 laquo usages raquo qui preacutesente lrsquoimmense avantage drsquoeacuteviter la geacuteneacuterationdu flux et paraicirct la seule piste vraiment creacutedible pour les micropolluants Il conviendraitde mieux appreacutecier des eacutecheacuteances raisonnables pour que les mesures prises sur lesusages modifient significativement les flux de micropolluants notamment de HAP
bull mettre en regard les avantages sur le milieu et les coucircts agrave consentir pour divers niveauxdrsquoambition des leviers laquo gestion des eaux pluviales raquo 2 et 3 Combineacutes dans uneproportion deacutependant de la situation existante ils permettent de reacuteduire les flux rejeteacutespour des paramegravetres classiques
bull eacuteviter des strateacutegies curatives dispendieuses dont lrsquoutiliteacute environnementale estdiscutable agrave plus long terme
bull reacute-ouvrir si neacutecessaire53 la discussion europeacuteenne concernant les eacutecheacuteances desobjectifs des directives pour certains paramegravetres La France nrsquoest pas dans une situationoriginale au plan europeacuteen dans ce domaine elle nrsquoest ni la plus avanceacutee ni la pluseacuteloigneacutee du but
Des interpreacutetations simplistes de la DCE conduiraient agrave des programmes de travauxinadapteacutes agrave lrsquoameacutelioration reacuteelle des performances de conformiteacute Par la faccedilon dont lesobjectifs des directives sont formuleacutes les strateacutegies de mises en conformiteacute supposentde faire des choix organiseacutes dans le temps des risques de non-conformiteacute
De nombreuses raisons poussent la chaicircne des acteurs concerneacutes (police des eauxmaicirctres drsquoouvrage assistants agrave maicirctrise drsquoouvrage et maicirctres drsquoœuvre) agrave afficher desambitions eacuteleveacutees pour minimiser ces risques Ces ambitions peuvent se traduire pardes deacutepenses auxquelles il est tregraves difficile ensuite de faire face Afficher descalendriers de reacutealisation irreacutealistes preacutesente le risque de se voir consideacutereacute comme endeacutefaut mecircme si des progregraves significatifs ont pourtant eacuteteacute apporteacutes
Lrsquoeacutetablissement drsquoun cahier des charges-type des eacutetudes agrave conduire paraicirct neacutecessairepour eacuteviter de tels eacutecueils au-delagrave des documents interpreacutetatifs des arrecircteacutes-types ilfaut en effet tenir compte agrave la fois de toutes les incertitudes de lrsquoeacutetablissement dudiagnostic de conformiteacute future pour des eacutecheacuteances deacutetermineacutees et des calendriers dereacutealisation des programmes de travaux
Lrsquoeacutetablissement drsquoune strateacutegie collective reacutealiste consisterait agrave eacuteviter des deacutepensescuratives que les mesures preacuteventives de reacuteduction des usages et de maicirctrise agrave lasource rendront obsolegravetes
Il faut savoir fixer un objectif intermeacutediaire agrave cinq et dix ans chiffrer de faccedilon preacutecise lesbesoins se mobiliser de faccedilon deacutetermineacutee pour les mettre en œuvre et porter cetteambition adapteacutee aux reacutealiteacutes aupregraves des instances europeacuteennes
Les leviers disponibles et reacutealistes de la sphegravere de la gestion des eaux pluviales sontessentiellement du domaine de la gestion quantitative (maicirctrise agrave la parcelle etdeacutesimpermeacuteabilisation techniques dites alternatives stockage si possible agrave lrsquoair libreet eacutequipement des deacuteversoirs drsquoorage) Ils devraient permettre drsquoameacuteliorer sensiblementune situation de deacuteversements aujourdrsquohui meacutediocre
Crsquoest par une telle approche pragmatique et non par une incantation sans cesserenouveleacutee pour le respect drsquoobjectifs geacuteneacuteraux sans doute trop difficiles agrave atteindredans les deacutelais annonceacutes que lrsquoon a le plus de chance de progresser concregravetement
Ce travail conjoint de fixation drsquoobjectifs et de chiffrage des coucircts nrsquoest pas fait Il eacutetaittout agrave fait hors de la porteacutee de la mission drsquoy proceacuteder par elle-mecircme Son eacutetablissementsupposerait un choix explicite des pouvoirs publics et la mobilisation de moyens
53 La mission constate ici simplement qursquoelle nrsquoest pas en mesure de dire au vu des eacuteleacutements dont elle dispose si lamobilisation de tous les acteurs est susceptible de parvenir aux reacutesultats attendus Elle nrsquoaffirme pas pour autantque ce ne sera pas le cas Si les analyses deacutetailleacutees qursquoil faut reacutealiser pour cela montraient une telle difficulteacutepossible il ne srsquoagirait que de questions de deacutelais et non drsquoobjectifs
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conseacutequents drsquoeacutetude Il est important qursquoil soit effectueacute dans le cadre de la preacuteparationdes prochains programmes des agences de lrsquoeau
332 La directive-cadre inondation (DCI)
La directive laquo inondations raquo54 deacuteveloppe plus une meacutethodologie que des objectifs quantifieacutes Ladirective inondation et sa transposition leacutegislative (article L 566-1 et suivants du code delrsquoenvironnement) deacutefinissent par exemple la notion de risque drsquoinondation laquo Le risquedinondation est la combinaison de la probabiliteacute de survenue dune inondation et de sesconseacutequences neacutegatives potentielles pour la santeacute humaine lenvironnement les biens dont lepatrimoine culturel et lactiviteacute eacuteconomique raquo
Ses enjeux seront deacuteveloppeacutes agrave lrsquooccasion des dispositions nationales qui la deacuteclinent
34 En France la reacuteglementation est eacuteclateacutee entre diffeacuterents codes
Lrsquoannexe 25 preacutesente les plus importants parmi les nombreux textes traitant directement ouindirectement des eaux pluviales et du ruissellement
Le plus ancien le code civil qui date de 1804 deacutefinit des droits drsquousage drsquoune part et desservitudes lieacutees agrave lrsquoeacutecoulement gravitaire des eaux de ruissellement En reacutesumeacute le proprieacutetairedrsquoun terrain situeacute en contrebas drsquoun autre doit recevoir les eaux qui en proviennent pourautant que la main de lrsquohomme nrsquoy ait rien changeacute il se lit donc comme une contrainte pourles prioritaires avals Il instaure ainsi a contrario la responsabiliteacute de lrsquoamont agrave lrsquoeacutegard de lrsquoaval agravelrsquointeacuterieur des bassins versants de ne pas modifier les conditions naturelles ou drsquoen assumer lesconseacutequences
Le code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales (CGCT) nrsquoinstaure aucune obligation publiqueni de collecte des eaux pluviales ni de raccordement agrave un reacuteseau public comme il le fait pour leseaux reacutesiduaires urbaines Il nrsquoindique nulle part que les collectiviteacutes aient une compeacutetencedans ce domaine dont il expliciterait le contenu Mais il leur deacutefinit deux missions speacutecifiquesdont on comprend qursquoelle sont facultatives
bull deacutelimiter un zonage qui lie dans sa formulation assainissement eaux pluviales etruissellement
bull organiser un service public (agrave caractegravere administratif) de gestion des eaux pluvialesurbaines (celui-ci fait lrsquoobjet du chapitre 4) Il ne lie pas eaux pluviales et ruissellement
Le code de lrsquoenvironnement traite de cinq dimensions compleacutementaires
bull des prescriptions de porteacutee nationale concernant la maicirctrise des rejets au milieu agrave traverslrsquoexercice de la police de lrsquoeau
bull des dispositifs nationaux concernant les risques drsquoinondations de couleacutees de boues etc
bull la planification par
bull la strateacutegie nationale de gestion des risques drsquoinondations (SNGRI)
bull au niveau des grands bassins les scheacutemas directeurs drsquoameacutenagement des eaux(SDAGE) et les plans de gestion du risque drsquoinondation (PGRI)
bull agrave lrsquoeacutechelle plus locale les scheacutemas drsquoameacutenagement des eaux (SAGE) (voirAnnexe 28) les territoires exposeacutes agrave des importants drsquoinondation (TRI) lesstrateacutegies locales de gestion du risque drsquoinondation (SLGRI) et les PPR (plans depreacutevention des risques)
bull les outils drsquointervention eacuteconomique (redevances et programmes des agences de lrsquoeau)En revanche au-delagrave de lrsquoarticle L561-3 du code de lrsquoenvironnement les outilsdrsquointervention financiegravere dans le domaine des risques relegravevent du code des assurances(fonds Barnier) ou du CGCT (fonds drsquoindemnisation des biens non assurables)
54 Directive 200760CEdu 23 octobre 2007 relative agrave lrsquoeacutevaluation et agrave la gestion des risques drsquoinondation
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bull les continuiteacutes eacutecologiques qui concernent eacutegalement la biodiversiteacute en ville notammentpar les scheacutemas reacutegionaux de continuiteacute eacutecologique destineacutes agrave ecirctre inteacutegreacutes dans lesfuturs scheacutemas reacutegionaux drsquoameacutenagement durable et de deacuteveloppement des territoires(SRADDET)
Le code de lrsquourbanisme
Crsquoest au niveau du PLU que se concentrent les dispositions speacutecifiques aux eaux pluvialesavec notamment la possibiliteacute drsquoy inteacutegrer le zonage pluvial mis en place par le CGCT (articlesL123-1-5 et article L 222-4-10 creacuteant ainsi des prescriptions de nature agrave limiter les deacutebits defuite des futures constructions par toutes solutions techniques faisant appel soit agrave de lrsquoinfiltrationsoit agrave du stockage soit un mixte de deux ainsi que de reacuteduire lrsquoimpermeacuteabilisation des sols)
La probleacutematique des eaux pluviales peut eacutegalement trouver sa place drsquoune part dans lesregraveglements de zones (notamment zones drsquoameacutenagement concerteacute (ZAC) et lotissements) dontlrsquoarchitecture a eacuteteacute profondeacutement modifieacutee par le deacutecret ndeg 2015-1783 relatif au contenu duregraveglement du plan local drsquourbanisme
Les eaux pluviales apparaissent dans le code de la santeacute publique et dans celui de la voirieroutiegravere Les dispositions concernant les interdictions drsquousage de produits phytosanitairesfigurent au code rural et de la mer mecircme quand elles visent speacutecifiquement les espacespublics des collectiviteacutes ou les infrastructures de transport
35 La multipliciteacute des outils de planification aux diffeacuterentes eacutechelles de territoire
Reflets de cette reacuteglementation eacuteclateacutee diffeacuterents outils juridiques peuvent ecirctre mobiliseacutes parles opeacuterateurs et les services deacuteconcentreacutes de lrsquoEacutetat et les collectiviteacutes locales pour unepolitique locale de gestion des eaux pluviales Aucun drsquoentre eux nrsquoest speacutecifique agrave cet enjeumais les eaux pluviales y ont leur place
Comme au niveau europeacuteen et au niveau national vont coexister aux diverses eacutechelles deterritoires les outils de la gestion de lrsquoeau ceux de la gestion des risques et ceux delrsquoameacutenagement et de lrsquourbanisme La figure 15 reacutesume les autoriteacutes compeacutetentes lesdocuments de planification et les outils de controcircle de ces diverses eacutechelles de territoires quisont deacutecrits succinctement dans ce paragraphe ainsi que leur articulation
Lrsquoannexe 30 illustre par quelques exemples dans le territoire du deacutepartement du Bas-Rhin lafaccedilon dont les prescriptions des documents de diverses natures et de diverses eacutechelles sereacutepondent
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351 Le volet ruissellement des plans de preacutevention de risquesdrsquoinondation (PPRI)
Les territoires exposeacutes agrave des risques importants drsquoinondation (TRI) sont deacutefinis au niveau desdistricts hydrographiques (grands bassins) dans le cadre des plans de gestion des risquesdrsquoinondations (PGRI) deacuteclinant eux-mecircmes la strateacutegie nationale de gestion des risquesdrsquoinondation (SNGRI)55 Ce sont pour la plupart des territoires urbains et comme cela a eacuteteacuterappeleacute ci-dessus ils sont bien souvent exposeacutes agrave la fois agrave des risques de deacutebordements decours drsquoeau et agrave des risques de ruissellement Chacun drsquoentre eux doit fait lrsquoobjet drsquoune strateacutegielocale de gestion des risques drsquoinondation (SLGRI)
Au sein et au-delagrave de ces TRI lrsquooutil prescriptif principal relevant de la responsabiliteacute de lrsquoEacutetatest le plan de preacutevention des risques On parle communeacutement de PPR inondation et de PPRruissellement souvent associeacute aux mouvements de terrains Lrsquoannexe 26 rappelle lrsquoobjetgeacuteneacuteral des PPRI Nous preacutefeacuterons ici nous inscrire dans une logique dite laquo multirisques raquo quiau sein des PPR-I consiste agrave deacutevelopper un laquo volet ruissellement raquo Si les approches ditesmultirisques des PPR semblent souvent plus difficiles pour les services dans ce caslrsquoexpeacuterience a montreacute que sans la dynamique forte des PPRI les PPR strictementruissellement avaient de la peine agrave avancer
Il y a assez peu de guides meacutethodologiques pour lrsquoeacutelaboration drsquoun volet ruissellement drsquounPPRI contrairement aux autres risques qui sont largement plus documenteacutes On se reacutefeacuterera au
55 Lrsquoarticle L 566-43 du code de lrsquoenvironnement preacutevoit lrsquoeacutelaboration drsquoune strateacutegie nationale de gestion des risquesdrsquoinondation qui deacutefinit notamment les grands objectifs de reacuteduction des conseacutequences neacutegatives potentiellesassocieacutees aux inondations les orientations et le cadre daction et les critegraveres nationaux de caracteacuterisation delimportance du risque dinondation Cette strateacutegie a eacuteteacute valideacutee en octobre 2014 et pose trois objectifs augmenterla seacutecuriteacute des populations exposeacutees stabiliser agrave court terme et reacuteduire agrave moyen terme le coucirct des dommages lieacutesagrave lrsquoinondation raccourcir fortement le deacutelai de retour agrave la normale des territoires sinistreacutes Elle preacutevoit eacutegalementquatre principes directeurs pour mener agrave bien ces objectifs (solidariteacute subsidiariteacute synergie des politiquespubliques priorisation et ameacutelioration continue)
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Figure 15 Les compeacutetences et les outils de planification et de controcircle aux diverses eacutechelles deterritoireSource mission
guide de reacutefeacuterence eacutetabli par lrsquoEacutetat en 200456 pour le ruissellement peacuteriurbain (qui traite en faitde la globaliteacute de la probleacutematique du ruissellement urbain) et agrave un guide plus reacutecent eacutelaboreacutepar le CEPRI57 en 2014
La mission a examineacute trois PPRI-ruissellement et srsquoest appuyeacutee sur une eacutetude reacutealiseacutee parlrsquouniversiteacute Paris I Pantheacuteon Sorbonne pour le compte de la DGPR58
Un exemple est fourni en annexe 27 par le PPRI de la valleacutee de la Leacutezarde en Seine-MaritimeLrsquoencadreacute 6 donne un aperccedilu des prescriptions en zone de plus fort aleacutea Il faut noter que lebassin de la Leacutezarde est situeacute au nord du Havre dans une zone peacuteriurbaine mais dont lescommunes restent peu peupleacutees Crsquoest une probleacutematique qui tient du ruissellement rural etfaiblement urbain avec des pheacutenomegravenes importants drsquoeacuterosion
Les autres cas (Avallon dans lrsquoYonne et Valmondois-Parmain dans le Val drsquoOise) concernentdes situations assez analogues de petites collectiviteacutes fortement inseacutereacutees dans des contextesagricoles et naturels environnant
Dans ces cas les zones effectivement concerneacutees par les risques les plus forts sontdrsquourbanisation reacutecente
Malgreacute les difficulteacutes de meacutethode recenseacutees aupregraves des DDT(M) qui les ont eacutelaboreacutes leszonages reacutesultants de ces reacuteflexions comportent comme on pouvait le supposer a priori unaleacutea maximum concentreacute dans les thalwegs qui sont des vecteurs naturels du ruissellement etdans les zones drsquoaccumulation situeacutes en contrebas (Figure 16)
Le peacuterimegravetre drsquoun PPRI inteacutegrant une probleacutematique ruissellement (PPRI-R) doit traiter uninterface deacutelicat entre un territoire rural souvent situeacute en amont et un territoire urbaniseacute situeacute enaval (ou en contrebas) Mecircme quand il concerne des enjeux essentiellement urbains il peutdevoir concerner conjointement plusieurs communes Le peacuterimegravetre se reacuteduit malheureusementnotablement comme par exemple agrave Cannes apregraves les pluies violentes de lrsquoautomne 2015 ougraveun tel PPRI-R nrsquoest envisageacute pour lrsquoinstant qursquoagrave lrsquoeacutechelle communale
De lrsquoeacutetude de lrsquouniversiteacute Paris I ressort une demande unanime des services locaux interrogeacutesdrsquoavoir agrave leur disposition une meacutethodologie commune drsquoeacutelaboration pour de tels PPRI-R Ilsemble bien que le guide de 2004 pourtant tregraves peacutedagogique ait bien souvent eacuteteacute perdu devue
Les donneacutees drsquoobservation apregraves des crues pluviales fortes sont rares Aussi les servicessrsquoappuient agrave la fois sur des analyses de topographie de capaciteacute drsquoinfiltration locale en lesmariant avec une approche plus historique autant que possible Lrsquoeacutevaluation de lrsquoaleacutea reste leprincipal problegraveme Tous ces services soulignent combien la connaissance fine des territoiresest un eacuteleacutement-cleacute pour aboutir agrave eacutelaborer des documents creacutedibles mais qui ne gegravelent pas lescapaciteacutes drsquourbanisation future des collectiviteacutes concerneacutees
De nombreux services deacutepartementaux de LrsquoEacutetat ont pris lrsquoinitiative de publier des guidesgeacuteneacuteralement didactiques rappelant la leacutegislation existante pour donner aux collectiviteacutes despistes drsquoaction et de collaboration (par exemple Alpes-Maritimes et Var dans le sud-est etSeine-Maritime) Ces documents sont accessibles sur les sites des DDT ou des preacutefectures
Lrsquoideacutee est trop souvent reacutepandue qursquoun PPR ne pourrait avoir par principe drsquoeffet que sur lesconstructions neuves Un PPR peut prescrire notamment pour la mise en seacutecuriteacute despersonnes mais aussi des biens des mesures srsquoimposant aux bacirctiments existants Apregravesapprobation du PPR les proprieacutetaires disposent alors drsquoun deacutelai de cinq ans pour assurer la
56 laquo Plans de preacutevention des risques naturels (PPR) les risques drsquoinondation le ruissellement peacuteriurbain raquo DPPRseptembre 2004
httpdeveloppementdurabledocumentationdeveloppement-durablegouvfrvuedocpdfid=Urbamet-0273754ampprint=true
57 laquo Geacuterer les inondations par ruissellement urbain raquo Centre europeacuteen de preacutevention du risque drsquoinondation (CEPRI)octobre 2014 httpwwwceprinetactualitesitemsRuissellementhtml
58 Document non publieacute
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mise en conformiteacute des installations agrave ces prescriptions il srsquoagit souvent de deacuteplacement dereacuteseaux eacutelectriques ou drsquoinstallations de chauffage pour les mettre hors drsquoeau ou dudeacuteveloppement de solutions de refuges pour les habitations de plein pied Force est cependantde constater que le respect de ces prescriptions nrsquoest quasiment jamais veacuterifieacute ne serait-ce queparce que les agents qui auraient agrave faire un tel controcircle ne disposent pas des moyens juridiquessuffisants pour entrer dans des espaces priveacutes
Le guide paru reacutecemment pour les analyses de vulneacuterabiliteacute au risque drsquoinondation59 estpreacutecieux pour orienter les deacutemarches tant reacuteglementaires que de construction de projetsdrsquoameacutelioration de la reacutesilience Les deacutemarches de type laquo build back better raquo porteacuteesnotamment par la dynamique du projet de recherche RAITAR proposent apregraves un eacuteveacutenementde ne pas remettre en eacutetat agrave lrsquoidentique mais de tenir compte du risque Les appels agrave projets 60
marquent aussi le progregraves dans ces domaines
Le risque pour un bacirctiment neuf de se voir envahi par lrsquoeau soit dans sa cave soit agrave son rez-de-chausseacutee ne pourra sans doute jamais ecirctre entiegraverement inclus dans des cartographiesreacuteglementaires Le rapport CGEDD-IGA laquo retour drsquoexpeacuterience des inondations des bassinsintermeacutediaires de la Seine et de la Loire de mai-juin 2016 raquo deacutejagrave citeacute preacuteconise desprescriptions constructives de porteacutee geacuteneacuterale comme un document technique unifieacute (DTU)laquo construction drsquoun bacirctiment en tenant compte du risque drsquoinondation raquo Les prescriptions drsquountel DTU pourrait concerner la conception des sous-sols et des rez-de-chausseacutee inondables(localisation des eacutequipements eacutelectriques et de chauffage mateacuteriaux hydrofuges agrave utiliser dansces niveaux pour les isolations thermiques pour eacuteviter leur deacutegradation en cas drsquoinondation dubacirctiment etc ) Ces propositions qui sont particuliegraverement adapteacutees pour la question desruissellements dont le risque est beaucoup plus diffus que celui des deacutebordements de coursdrsquoeau sont reprises dans le rapport de proposition
Les plans de preacutevention des risques laquo ruissellement raquo sont peu freacutequemment reacutealiseacuteset les PPR inondations comportent encore plus rarement un volet ruissellement La
59 laquo Reacutefeacuterentiel national de vulneacuterabiliteacute aux inondations raquo CEPRI et CEREMA 2016 httpwwwdeveloppement-durablegouvfrIMGpdfGuide_Referentiel_national_vulnerabilite_inondationspdf
60 La seconde eacutedition du grand prix drsquoameacutenagement laquo mieux bacirctir en terrain inondable constructibleraquo agrave lrsquoautomne2016 est destineacutee agrave rechercher des solutions innovantes permettant de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute des constructions etdes quartiers
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Figure 16 Zonage du PPRI-volet ruissellement dAvallon
plupart ont eacuteteacute motiveacutes par les ravinements de terres des coteaux drsquooccupationessentiellement agricole notamment viticole Ils sont fondeacutes essentiellement sur ladeacutesignation de trois types de zones (ruissellement thalwegs concentrant leseacutecoulements temporaires zones drsquoaccumulation de lrsquoeau)
Un laquo document technique unifieacute raquo permettant de couvrir des prescriptions susceptiblesde srsquoappliquer plus largement que ces zonages serait utile
352 La gestion de lrsquoeau
Lrsquoannexe 28 rappelle le rocircle des SDAGE et des SAGE concernant les eaux pluviales
Les SDAGE couvrant de grands territoires ne sont sans doute pas les plus approprieacutes poureacutedicter des prescriptions techniques tregraves preacutecises en matiegravere de ruissellement car celles-cisrsquoappliquant agrave des contextes trop divers peuvent srsquoaveacuterer difficile drsquoapplication Cependant leSDAGE reste un outil essentiel la deacutefinition drsquoobjectif de reacutesultats pour les mesures decompensation de lrsquoimpermeacuteabilisation ne peut srsquoenvisager raisonnablement qursquoagrave cette eacutechelle
Les SAGE dont le peacuterimegravetre couvre un nombre restreint de bassins versants constituent untrait drsquounion plus preacutecis et mieux adapteacute avec les documents de planification urbaine (PLUessentiellement) Les extraits figurant en annexe 29 illustrent le traitement des eaux pluvialesdans des SAGE Dans le cas de la Normandie la mesure preacutesenteacutee est accompagneacutee drsquouneacutecheacuteancier et drsquoun chiffrage Les SLGRI pour lrsquoinstant sont plutocirct faibles quant agrave la question duruissellement et meacuteriteraient drsquoecirctre rendues plus opeacuterationnelles
Crsquoest agrave lrsquoeacutechelle du SAGE etou de la SLGRI que devraient ecirctre expliciteacutees lesprincipales prescriptions assurant la coheacuterence de gestion agrave lrsquoeacutechelle des bassins-versants pour les eaux pluviales et le ruissellement Lrsquoeacutechelle du SDAGE et du PGRIcomme celle des SRADDET est geacuteneacuteralement trop globale pour cela
Cette approche par bassins-versants est cependant indispensable de srsquoassurer de lacoheacuterence hydrologique des prescriptions Les SCOT et les PLU y compris les PLUI nepeuvent spontaneacutement assurer cette coheacuterence car ils concernent des territoires quisont rarement deacutelimiteacutes pour la prendre en compte Les SAGE et les SLGRI reste encoreparfois trop timides dans ces domaines quand ils sont reacuteduits agrave une simpletranscription des principes du SDAGE ou du PGRI Ils devraient apporter les preacutecisionsutiles pour leur deacuteclinaison opeacuterationnelle notamment pour la police des eaux et pourla maicirctrise des ruissellements
353 La reacuteglementation des installations ouvrages travaux etactiviteacutes (IOTA) et des installations classeacutees au titre de laprotection de lrsquoenvironnement (ICPE)
Lrsquoannexe 31 reproduit quelques extraits drsquoun article reacutecemment publieacute61 et deacuteveloppe de faccedilondeacutetailleacutee le bilan que le CEREMA mandateacute par la direction de lrsquoeau et de la biodiversiteacute (DEB) agravelrsquooccasion de la preacutesente mission a pu tirer drsquoune importante enquecircte reacutealiseacutee aupregraves desservices de police de lrsquoeau en meacutetropole et dans les deacutepartements drsquooutremer sur lesconditions dans lesquelles en absence drsquoarrecircteacute cadre ils faisaient application de lareacuteglementation concernant la rubrique 2150 (rejets drsquoeaux pluviales) ainsi que certainesautres rubriques proches de la nomenclature des installations ouvrages travaux et activiteacutes(IOTA) soumises agrave deacuteclaration ou agrave autorisation au titre de la police de lrsquoeau
Il ressort de ce bilan de nombreux enseignements
bull une complexiteacute eacutetonnante de situations dont se plaignent beaucoup des ameacutenageursrencontreacutes par la mission ainsi parfois que les services eux-mecircmes (voir encadreacute 2)
61 Nathalie Le Nouveau Quene A Gerolin A Ferro Y Kerloch B Valin V Degrave M et Ferrier V laquo La gestion deseaux pluviales en France une ambition nationale des speacutecificiteacutes locales quelles doctrines de lrsquoEacutetat territorial raquoNovatech 2016
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Une part significative de cette complexiteacute est lieacutee au fait que les raccordements auxreacuteseaux sont geacutereacutes par les conventions avec les collectiviteacutes qui sont donc les premiegraveresagrave engager le dialogue avec les peacutetitionnaires alors que les rejets laquo agrave lrsquoicirclot raquo vers le milieunaturel de plus en plus favoriseacutes par les doctrines de maicirctrise agrave la source relegravevent de lapolice de lrsquoeau (rubrique 2150)
bull une certaine diversiteacute drsquointerpreacutetations sous la forme de laquo doctrines locales raquo (reacutegionalesou deacutepartementales) qui dans une certaine mesure ont eacuteteacute drsquoautant plus neacutecessairesque lrsquoarrecircteacute-cadre national instaurant des prescriptions geacuteneacuterales en eacutelaboration depuisplusieurs anneacutees nrsquoest pas paru
bull ces doctrines traduisent une forte mobilisation des services de lrsquoEacutetat pour apporter deseacuteclaircissements et des guides cet effort eacutetant eacutevidemment justifieacute par lrsquoenjeu de cesautorisations
bull cette rubrique reacuteglemente certes des rejets au titre de la police de lrsquoeau mais esteacutegalement un outil puissant de prescription pour la maicirctrise des risques deruissellement
bull au final le sentiment qui alimentera les propositions de la deuxiegraveme partie de la missionque de la part de lrsquoEacutetat lrsquoexercice de la reacuteglementation rejet par rejet conformeacutement agravecette nomenclature ne permet pas de traduire tregraves aiseacutement les objectifs globaux quecette reacuteglementation poursuit Il manque lrsquoexplicitation drsquoun objectif global de rejet pourun systegraveme de gestion des eaux pluviales pour un territoire donneacute
laquo Je mrsquoadresse au service de la collectiviteacute pour connaicirctre les conditions de raccordement aureacuteseau On mrsquoexplique que la politique est plutocirct de rechercher une gestion agrave la parcelle etdrsquoeacuteviter tout rejet dans le reacuteseau Je suis drsquoaccord sur le principe Mais on me dit alors laquo pour une installation non raccordeacutee ce nrsquoest plus notre service qui est compeacutetent il fauttraiter avec le service de police de lrsquoeau de lrsquoEacutetat raquo Lagrave on me dit que les prescriptionssanitaires rendent difficiles le rejet dans le sous-sol En tout avant de deacuteposer mon dossierjrsquoen ai pour plusieurs mois pour savoir quoi faire raquo
laquo Jrsquoai deux phases dans mon ameacutenagement et chacune indeacutependamment passe en dessousdes seuils de soumission agrave autorisation On me dit agrave juste titre qursquoil ne faut paslaquo saucissonner raquo mon dossier Mais ma deuxiegraveme phase est loin drsquoecirctre avanceacutee et ne sereacutealisera pas avant longtemps Comment dois-je monter mon dossier raquo
laquo Crsquoeacutetait tellement compliqueacute que de guerre lasse compte-tenu de lrsquourgence drsquoavancerfinalement on a choisi avec la collectiviteacute une solution de raccordement bien cela ne soitcertainement pas celle qui aurait eacuteteacute preacutefeacutereacutee raquo
laquo Jrsquointerviens sur toute la reacutegion X Selon les deacutepartements les doctrines de lrsquoEacutetat sontdiffeacuterentes et je comprends mal pourquoi Mais de toutes faccedilons degraves qursquoon parle drsquoun dossierparticulier dans une grande agglomeacuteration il faut aussi tenir compte de la doctrine de lacollectiviteacute Et crsquoest elle qui me deacutelivre le permis de construire Je nrsquoai pas envie de jouerlaquo Arlequin valet de deux maicirctres raquo62 Jrsquoai drsquoautres soucis avec ces projets et jrsquoattends qursquoonme reacuteponde de faccedilon simple claire et avec des prescriptions faisables techniquement etraisonnables financiegraverement raquo
Encadreacute 2 Quatre teacutemoignages dameacutenageurs ougrave sadresser et comment se traite une demande concernant les eaux pluviales
La figure 17 illustre les diverses configurations possibles
62 Piegravece de Jean-Pierre des Ours de Mandajors joueacutee en 1718 au Theacuteacirctre-Italien dont le sujet a eacuteteacute rendu ceacutelegravebre parla piegravece laquo Arlecchino servitore di due padroni raquo piegravece en 3 actes de Carlo Goldoni 1745
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Lrsquoannexe 34 rappelle les prescriptions drsquoautosurveillance auxquelles sont soumis les deacuteversoirsdrsquoorage Il faudra cependant en France encore une forte mobilisation pour parvenir agrave desreacutesultats pour toutes les collectiviteacutes concerneacutees mecircme si les plus structureacutees sont maintenantmieux armeacutees pour y faire face
En application de lrsquoarticle L 214-7 du code de lrsquoenvironnement les installations classeacutees au titrede la protection de lrsquoenvironnement (ICPE) sont soumises aux obligations de la loi sur lrsquoeauConformeacutement agrave la circulaire du 8 feacutevrier 1995 la police de lrsquoeau pour les ICPE srsquoapplique parle biais de proceacutedures dites ICPE qui leur sont propres (voir le deacutetail des proceacutedures et desprescriptions en annexe 32) celles-ci ne sont geacuteneacuteralement pas instruites par les services ditsde police de lrsquoeau
Lrsquoautorisation environnementale unique63 (AE) constitue deacutesormais une proceacutedure communeconcernant avant tout les Iota et les ICPE Drsquoautres formaliteacutes peuvent aussi ecirctre incluses danscette proceacutedure en fonction des caracteacuteristiques du projet
Lrsquoordonnance ndeg 2016-354 du 25 mars 2016 relative agrave larticulation des proceacuteduresdautorisation durbanisme avec diverses proceacutedures relevant du code de lenvironnement64 aintroduit dans le code de lrsquourbanisme un article L 425-14 preacutevoit que les travaux autoriseacutes parle permis ou la deacutecision de non-opposition agrave deacuteclaration preacutealable ne peuvent pas commenceravant lintervention de lautorisation ou de la deacutecision favorable requise au titre de la police deleau Si cela clarifie un peu lrsquoenchevecirctrement des proceacutedures pour les peacutetitionnaires cesdispositions de bon sens nrsquoen reacutesolvent pas pour autant la question poseacutee de la complexiteacute desinterlocuteurs pour un mecircme projet
63 Rapport au Preacutesident de la Reacutepublique relatif agrave lrsquoordonnance no 2017-80 du 26 janvier 2017 relative agrave lrsquoautorisationenvironnementale Ordonnance no 2017-80 du 26 janvier 2017 relative agrave lrsquoautorisation environnementale Deacutecret no
2017-81 du 26 janvier 2017 relatif agrave lrsquoautorisation environnementale Deacutecret no 2017-82 du 26 janvier 2017 relatif agravelrsquoautorisation environnementale (JO 27 janv 2017 textes nos 17 agrave 20)
64 Elle est accompagneacutee drsquoun deacutecret drsquoapplication ndeg2016-355 du mecircme jour qui modifie la partie reacuteglementaire auxarticles R431 et R441 R451 correspondante
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Figure 17 Services compeacutetents et seuils de deacuteclarationautorisation pour les eaux pluviales Source CEREMA document eacutetabli pour le preacutesent rapport
Lors de lrsquoinstruction drsquoun projet le dialogue srsquoest en geacuteneacuteral drsquoabord noueacute avec lacollectiviteacute sur lrsquohypothegravese drsquoun rejet dans son reacuteseau Les services de la collectiviteacutedans le cadre drsquoune politique de maicirctrise des eaux pluviales en coheacuterence avec lesobjectifs de lrsquoEacutetat encouragent le peacutetitionnaire agrave rechercher une solution sans rejetdans le reacuteseau Le dossier doit alors ecirctre de nouveau instruit par le service de police delrsquoeau de lrsquoEacutetat srsquoil y a rejet dans le milieu naturel au-dessus de certains seuils Il srsquoensuitune succession complexe de prescriptions et drsquointerlocuteurs Cela allonge les deacutelais dereacuteflexion preacuteliminaire deacutecourage la prise en compte degraves lrsquoamont de ces questions etfavorise des manœuvres de contournement qui vont agrave lrsquoencontre des objectifsrechercheacutes
Les doctrines locales deacuteveloppeacutees par les services preacutesentent des dispariteacutes Leureacutelaboration a conduit agrave se poser de nombreuses questions et cela a eacuteteacute fort utile Unarrecircteacute de prescriptions geacuteneacuterales tregraves attendu peut reacutepondre agrave une part de cesinterrogations
Il manque pour les grandes agglomeacuterations notamment un lien explicite entre lesobjectifs geacuteneacuteraux des SDAGE et PGRI et les prescriptions individuelles un maillonintermeacutediaire reacutesidant dans la fixation drsquoobjectifs par grand systegraveme de gestion deseaux pluviales pourrait apporter une reacuteponse agrave cette question et ceci sera examineacute dansles propositions de la mission
36 Les outils agrave la disposition des collectiviteacutes restent peu feacutedeacuterateurs
Ce paragraphe traite de trois sujets
bull les outils plus ou moins speacutecifiques aux eaux pluviales
bull les regraveglements drsquoassainissement Ils explicitent les modaliteacutes de raccordement desusagers du service aux reacuteseaux publics et ils constituent la base mecircme du servicerendu agrave lrsquousager
bull les zonages des eaux pluviales et du ruissellement dans le cadre des zonagesdrsquoassainissement
bull les scheacutemas directeurs de gestion des eaux pluviales (SDGEP)
bull la transcription des enjeux de maicirctrise des rejets et de reacuteduction des risques dans laplanification urbaine (SCOT PLUI PLU)
bull lrsquoapplication du droit des sols
LrsquoEacutetat qui est en geacuteneacuteral associeacute durant lrsquoeacutelaboration de ces outils y intervient de plusieursfaccedilons
bull laquo porter agrave connaissance raquo des servitudes et contraintes reacuteglementaires agrave inscrire dansles documents
bull laquo porter agrave penser raquo sur les enjeux du territoire concerneacute
bull controcircle de leacutegaliteacute
Compte tenu du caractegravere deacutecentraliseacute de lrsquourbanisme et de lrsquoameacutenagement les strateacutegies sontdrsquoessence locale et de ce fait disparates Cette multipliciteacute de solutions est loin drsquoecirctre inutile etinapproprieacutee car elle permet de reacutepondre agrave une grande diversiteacute de situations Il estvraisemblable que le flou des notions juridiques a eacuteteacute particuliegraverement propice agrave laisser lechamp ouvert pour de nombreuses initiatives et innovations
Les services drsquoassainissement des collectiviteacutes locales ont lors des tables rondes souvent misen avant leur difficulteacute agrave agir globalement Ils mettent parfois en avant le manque drsquointeacutegrationde la probleacutematique des eaux pluviales dans les lois et les regraveglements et la multipliciteacute desinterlocuteurs et des postures au sein des services de lrsquoEacutetat Mais lagrave nrsquoest pas lrsquoessentiel
Une grande part de ces difficulteacutes reacutesulte de la faible coordination interne aux collectiviteacutes entreles services chargeacutes de lrsquoassainissement de lrsquourbanisme des voiries et des espaces verts Lefait que les services de voirie systeacutematiquement inviteacutes aient rarement trouveacute le temps departiciper aux rencontres locales organiseacutees par la mission est eacuteloquent agrave cet eacutegard Ce constat
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fait eacutecho agrave la qualiteacute souvent tregraves ineacutegale de lrsquoingeacutenierie dont disposent les collectiviteacutes ce quiaccentue sans doute la diversiteacute des strateacutegies locales mises en œuvre
361 Regraveglement drsquoassainissement
Le regraveglement drsquoassainissement est un document obligatoire (CGCT L2224-12) Il fixe le cadredes accords liant le proprieacutetaire du reacuteseau drsquoassainissement son exploitant et les usagersdesservis Il est possible drsquoeacutetablir un regraveglement speacutecifique aux eaux pluviales qui est alorsdistinct du regraveglement speacutecifique agrave lrsquoassainissement des eaux useacutees
Le regraveglement deacutefinit les modaliteacutes de deacuteversement des eaux useacutees et des pluviales dans lesreacuteseaux de la collectiviteacute Il peut reacuteglementer imposer ou interdire la reacutealisation deraccordements drsquoeaux pluviales au reacuteseau public
Crsquoest drsquoabord en reacuteglementant les deacuteversements drsquoeaux pluviales dans le reacuteseau que lacollectiviteacute via son service public va interdire les rejets au reacuteseau pour des pluies infeacuterieures agraveun seuil qursquoelle deacutefinit cet outil agrave lui seul pourrait sembler suffisant pour influencer lesnouveaux ameacutenagements
362 Zonage des eaux pluviales et de ruissellement
La prise en compte des eaux pluviales et de ruissellement srsquoest traduite par la neacutecessiteacute depasser des regraveglements sanitaires annexeacutes au plan drsquooccupation des sols qui ne traitaientgeacuteneacuteralement que des conditions de raccordement aux reacuteseaux publics aux dispositions plusriches des zonages des eaux pluviales et de ruissellement
Introduit par lrsquoarticle L 2224-10 du code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales ce dispositif quisrsquointegravegre dans le cadre du zonage drsquoassainissement permet aux collectiviteacutes localescompeacutetentes (commune EPCI ou partage entre les deux) de deacutefinir
laquo 3deg Les zones ougrave des mesures doivent ecirctre prises pour limiter limpermeacuteabilisation des sols etpour assurer la maicirctrise du deacutebit et de leacutecoulement des eaux pluviales et de ruissellement
4deg Les zones ougrave il est neacutecessaire de preacutevoir des installations pour assurer la collecte lestockage eacuteventuel et en tant que de besoin le traitement des eaux pluviales et deruissellement lorsque la pollution quelles apportent au milieu aquatique risque de nuiregravement agrave lefficaciteacute des dispositifs dassainissement 65raquo
Lrsquoeacutelaboration drsquoun zonage pluvial demande de solides ressources drsquoingeacutenierie et reste drsquounusage encore tregraves limiteacute drsquoapregraves lrsquoeacutetude reacutealiseacutee par lrsquouniversiteacute Paris I En effet sur les 59reacuteponses reccedilues et exploitables seules 19 font eacutetat de zonages reacutealiseacutes par des communesexposeacutees au risque de ruissellement
Les pratiques en matiegravere drsquoeacutelaboration de ces zonages se sont ameacutelioreacutees Lrsquoannexe 33preacutesente quatre exemples qui illustrent ces eacutevolutions66
65 Cette formulation nrsquoest pas tregraves heureuse sur le fond on comprend aiseacutement que crsquoest drsquoabord au milieu que cettepollution nuit et non agrave lrsquoefficaciteacute des dispositifs drsquoassainissement mecircme si les difficulteacutes drsquoexploitation lieacutees auxvariations de charge sont reacuteelles Mais cette formulation nrsquoest pas anodine elle traduit la volonteacute permanente destextes de ne pas expliciter une responsabiliteacute des collectiviteacutes agrave lrsquoeacutegard du milieu qui pourrait interfeacuterer avec lesrocircles de police Le texte laisse ainsi volontairement entendre que la collectiviteacute ne serait concerneacutee que degraves lorsque ces pollutions nuisent agrave lrsquoefficaciteacute de leurs propres eacutequipements Cette restriction est deacutesormais tregraves obsolegravetedegraves lors que lrsquoon comprend bien que la conformiteacute des systegravemes drsquoassainissement srsquoappreacutecie globalement
66 Pour plus drsquoinformations on peut se reacutefeacuterer agrave deux ouvrages didactiques laquo geacuterer les inondations par ruissellementpluvial raquo CEPRI octobre 2014 deacutejagrave citeacute et laquo guide pour la prise en compte des eaux pluviales dans les documentsde planification et drsquourbanisme raquo GRAIE avril 2014 Les cas citeacutes ici pour illustrer la gradation meacutethodologiquesont tous emprunteacutes agrave de grandes villes doteacutees de services extrecircmement compeacutetents Leur utilisation pour illustrerchaque stade de reacuteflexion ne signifie en rien que les deacutemarches dans chaque cas se limitent agrave ces seulesconsideacuterations Crsquoest encore moins un jugement par la mission sur la maturiteacute des politiques conduites par cescollectiviteacutes Les services rencontreacutes ont tous fait part de la dynamique de reacuteflexion dans laquelle ils sont engageacutes
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Lors des tables rondes organiseacutees par la mission la question de la plus ou moins grandesophistication des zonages en lien avec les prescriptions qui y sont attacheacutees a fait lrsquoobjet denombreux deacutebats (Encadreacute 3)
A Bordeaux ville pionniegravere dans ce domaine bien qursquoelles soient simples et instaureacutees delongue date les opeacuterateurs et leurs maicirctres drsquoœuvre ont encore du mal agrave connaicirctre etcomprendre les regravegles concernant le ruissellement Ce sujet est geacuteneacuteralement accessoiredans leurs preacuteoccupations de conception des projets et ne constitue qursquoune contrainte agraveinteacutegrer parmi de tregraves nombreuses autres Les services drsquoassainissement envisagent deproposer aux eacutelus de rendre moins uniformes ces prescriptions car le territoire de la meacutetropolereacuteunit en effet des espaces dont les caracteacuteristiques au regard des eaux pluviales et de leurseffets sont tregraves divers Au vu de cette longue expeacuterience de dialogue avec les opeacuterateurs ilsrestent extrecircmement vigilants agrave ne pas trop compliquer mecircme pour de tregraves bonnes raisonstechniques les prescriptions
Encadreacute 3 La prudence issue de lexpeacuterience des services dassainissement agrave Bordeaux quant agrave la complexiteacute des regravegles des zones deaux pluviales
Au vu de ces diverses expeacuteriences et de ces eacutechanges il convient de rappeler quelquesprincipes qui paraissent doivent guider la conception de ces documents (zonages etregraveglements)
- le zonage est agrave la fois cartographie des pheacutenomegravenes et des enjeux et preacuteparation drsquounsystegraveme prescriptif adapteacute agrave ces enjeux et aux circonstances geacuteographiques
- il est au service drsquoun objectif la meilleure maicirctrise des flux drsquoeau et de pollution et ilnrsquoa de sens que si lrsquoon est en mesure de montrer qursquoil y contribue Pour cela lrsquoanalysedes flux drsquoamont en aval et de la vulneacuterabiliteacute et de la sensibiliteacute des milieux avals estindispensable
- bien souvent cette preuve est difficile agrave apporter srsquoil ne srsquoappuie que sur une logique(imposer lrsquoinfiltration partout ougrave crsquoest techniquement possible et sinon imposer desdeacutebits de fuite jusqursquoagrave une pluie de reacutefeacuterence pour une collecte en reacuteseau)
- la complexiteacute des paramegravetres agrave prendre en compte ne signifie pas une complexiteacuteidentique de la description des entiteacutes qui au final constituent le zonage crsquoest parlrsquoapprofondissement de la typologie des zones que le meilleur compromis est trouveacuteentre simpliciteacute et pertinence
- de lrsquoobjectif de maicirctrise territorialiseacutee des eaux traduit par la cartographie agrave laprescription opeacuterationnelle adapteacutee zone par zone le chemin est encore long et laquestion de la simpliciteacute de la regravegle opeacuterationnelle y trouve toute sa place
- lrsquoeacutechelle geacuteographique est souvent dicteacutee par des consideacuterations institutionnelles etnon physiques et nrsquoest pas toujours approprieacutee
363 Scheacutema directeur de gestion des eaux pluviales (SDGEP)
Le scheacutema directeur de gestion des eaux pluviales qui peut ecirctre eacutelaboreacute agrave diffeacuterentes eacutechelles commune intercommunaliteacute bassin versant deacutepartement est un document facultatif Il estcependant souvent eacutelaboreacute pour expliciter la mise en œuvre de la politique de gestion des eauxpluviales et du risque de ruissellement et quand ils sont eacutetablis au niveau communal etintercommunal traduire en plan drsquoactions et programmes de travaux les orientations etprescriptions du zonage des eaux pluviales et de ruissellement
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Il srsquoagit drsquoun moyen de tracer les grandes lignes de gestion des eaux pluviales et du risque deruissellement pluvial urbain et rural ainsi que de planifier la construction coordonneacuteedrsquoouvrages collectifs ou encore de communiquer aupregraves de la population
Lrsquoeacutelaboration du zonage pluvial est une eacutetape dans la reacutealisation de tels scheacutemas directeurs quipeuvent eux aussi ecirctre annexeacutes aux PLU et voir leurs prescriptions retranscrites dans certainsarticles du regraveglement du PLU
Le SDGEP peut venir cadrer aussi bien le zonage pluvial que le PLU dans le controcircle dudeacuteveloppement du territoire afin de limiter lrsquoimplantation drsquoenjeux socio-eacuteconomiques dans desespaces exposeacutes au risque drsquoinondation par ruissellement pluvial
Dans un avis reacutecent67 lrsquoAutoriteacute environnementale notait pour un sujet tregraves similaire que lelaquo scheacutema directeur dameacutenagement hydraulique de lAigues Vives agrave Baillargues [hellip] teacutemoignedune volonteacute des maicirctres douvrage de prendre en compte ce risque de faccedilon coordonneacutee[mais] ce scheacutema na pas de valeur opposable raquo
A Mayotte un effort important a eacuteteacute reacutealiseacute pour produire de tels scheacutemas de faccedilon coheacuterentesur lrsquoensemble de lrsquoicircle (encadreacute ndeg4) Ils sont cependant tregraves loin de pouvoir ecirctre mis en œuvretant en ce qui concerne les capaciteacutes de maicirctrise drsquoouvrage que les amorces financiegraveresneacutecessaires pour enclencher les aides et du fait de lrsquoexistence drsquoautres prioriteacutes neacutecessitant detregraves importants efforts
A Mayotte toutes les communes disposent depuis peu drsquoun scheacutema directeur des eauxpluviales eacutetabli sous lrsquoimpulsion de lrsquoEacutetat et avec lrsquoappui drsquoun mecircme bureau drsquoeacutetudes ce quien assure une excellente coheacuterence drsquoensemble Un guide meacutethodologique a eacuteteacute reacutealiseacute Cesdocuments reposent sur une analyse preacutecise et deacutetailleacutee de la situation dans chaquecommune Les preacuteconisations sont plutocirct preacutecises et concregravete Srsquoil y a lieu de se reacutejouir decette deacutemarche la difficulteacute majeure reste cependant celle de leur mise en œuvre pour demultiples raisons faiblesse des eacutequipes pour porter la maicirctrise drsquoouvrage des opeacuterationsenvisageacutees impossibiliteacute des budgets communaux de deacutegager les parts drsquoautofinancementneacutecessaires alors que le service drsquoassainissement des eaux useacutees est embryonnaire et quemecircme lrsquoentretien courant permettant le fonctionnement des ouvrages existants nrsquoest pasassureacute (caniveaux obstrueacutes par les deacutechets ouvrages casseacutes etc les scheacutemas mettent eux-mecircmes ces reacutealiteacutes en eacutevidence)
Encadreacute 4 Les scheacutemas directeurs de gestion des eaux pluviales de Mayotte
Si cette difficulteacute de mise en œuvre est particuliegraverement preacutegnante agrave Mayotte de faccedilon plusgeacuteneacuterale on ne peut qursquoecirctre frappeacute par la profusion de scheacutemas laquo de bonnes intentions raquo quifleurissent de toutes parts sans pour eacutetant ecirctre ancreacutes dans un processus creacutedible de mise enœuvre et de financement voire sans que la collectiviteacute ait veacuteritablement lrsquointention de les mettreen œuvre dans un deacutelai raisonnable
Les scheacutemas directeurs de gestion des eaux pluviales sont porteacutes par les collectiviteacuteset mettent en œuvre les prescriptions drsquoun regraveglement drsquoassainissement ou lescomplegravetent Ces scheacutemas sont des progregraves Ils ont cependant un statut mal eacutetabli Ils nefont geacuteneacuteralement pas lrsquoobjet des proceacutedures (concertations preacutealables enquecirctespubliques eacutetudes drsquoeacutevaluation environnementale) qui leur confeacutereraient une meilleurecreacutedibiliteacute et un poids plus explicites dans les enchaicircnements deacutecisionnels
Leur existence ne signifie cependant pas qursquoils sont effectivement mis en œuvre dansdes deacutelais raisonnables Ils sont trop souvent eacutetablis sans veacuteritable analyse de lacapaciteacute de la collectiviteacute agrave les inseacuterer dans ses programmes pluriannuels
67 Avis deacutelibeacutereacute ndeg 2016-33 de lrsquoAutoriteacute environnementale adopteacute en seacuteance du 22 juin 2016 sur la suppression dupassage agrave niveau ndeg33 et la deuxiegraveme phase du pocircle deacutechanges multimodal de Baillargues (34) teacuteleacutechargeablegratuitement
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drsquoinvestissement voire parfois sans que la capaciteacute de maicirctrise drsquoouvrage pour lesconduire soit bien eacutetablie
La mission proposera dans ses propositions de combler ces lacunes non pour ajouter unestrate de plus dans un systegraveme de textes deacutejagrave compliqueacute mais pour en faire au contraire unoutil de base des mesures de simplification qursquoelle propose drsquoexpeacuterimenter pour lrsquoexercice de lapolice de lrsquoeau
364 Prise en compte dans les documents drsquourbanisme
Il serait inopeacuterant de preacutetendre conduire une politique de gestion des eaux pluviales et duruissellement sans que celle-ci srsquointegravegre dans un projet urbain qursquoelle contribue agrave servir Lrsquoideacuteeqursquoil ne srsquoagit pas ici de raisonner la politique des eaux pluviales comme une contrainte maiscomme une dimension positive du projet urbain nrsquoest malheureusement pas entiegraverementpartageacutee notamment au sein de certains services de lrsquoEacutetat
Lrsquoannexe 35 deacutecrit les eacutevolutions induites par la loi ALUR vers un urbanisme de projet faisanteacutevoluer ainsi le caractegravere des prescriptions des documents drsquourbanisme La planificationurbaine est avant tout porteuse drsquoun projet de deacuteveloppement de la commune et deacutesormais desEPCI pour les PLUI
Il est logique et souhaitable que les collectiviteacutes locales disposent de la plus grande latitudepour proceacuteder aux arbitrages de prioriteacutes des politiques qui relegravevent de leurs situationsparticuliegraveres En revanche il y a tout lieu drsquoinsister aupregraves de toutes les autoriteacutes sur laneacutecessiteacute de prendre en consideacuteration toutes les dimensions de ces probleacutematiques pour deacutefinirune strateacutegie qui soit durable et que les avantages tireacutes de celles-ci ne geacutenegraverent pas desrisques inconsideacutereacutes
Le chapitre 2 a montreacute que le bilan de la politique de maicirctrise de lrsquoimpermeacuteabilisation en Franceeacutetait difficile agrave eacutetablir mais pour autant qursquoon puisse lrsquoappreacutecier agrave travers quelques exemplesrestait assez mitigeacute par rapport agrave drsquoautres pays europeacuteens
La remise agrave lrsquoair libre drsquoanciens rus (ravines cadereaux vallons secshellip la multipliciteacute desappellations eacutetant lrsquoillustration de lrsquohistoire locale) en est un axe de travail important En faisantdisparaicirctre lrsquoeau des villes nos anciens se positionnaient dans une orientation reacutesolumenthygieacuteniste Mais ce faisant les zones drsquoinondations de ces eacutegouts naturels ne disparaissaientpas Elles eacutetaient plus sucircrement oublieacutees Crsquoest lagrave sans doute une leccedilon de lrsquohistoire destechniques en matiegravere drsquoeaux pluviales que les meilleurs dispositifs alternatifs sont ceux quirestent agrave lrsquoair libre
Lrsquoaccroissement de la taille des EPCI et le deacuteveloppement des PLUI tout commelrsquoadaptation des territoires couverts par les SCOT ne reacutepondront que partiellement aubesoin de coheacuterence des politiques de gestion de lrsquoeau et des risques drsquoinondations ycompris de ruissellement qui doivent se poursuivre agrave lrsquoeacutechelle des SAGE
La prise en compte de prescriptions plus claires eacutedicteacutees agrave ce niveau dans lesdocuments drsquourbanisme reste donc un sujet drsquoactualiteacute malgreacute les apports significatifsde la loi NOTRe
365 Gestion des eaux pluviales et des autorisations drsquourbanisme
Lrsquoannexe 35 rappelle que le dialogue entre lrsquoameacutenageur et lrsquoautoriteacute qui deacutelivre lrsquoautorisation deconstruire est essentiel et ce dialogue tous les praticiens insistent sur ce point doit se nouer leplus en amont possible
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Les services rencontreacutes ont par ailleurs insisteacute la difficulteacute qursquoils avaient pour effectuer descontrocircles de qualiteacute sur les dispositifs reacutealiseacutes puis la difficulteacute drsquoen controcircler le fonctionnementdans la dureacutee
Aucun service nrsquoest en mesure physiquement drsquoassurer un controcircle geacuteneacuteraliseacute Quandbien mecircme il en aurait lrsquoobjectif cela constituerait une activiteacute de faible efficaciteacute auregard des beacuteneacutefices reacuteels attendus
Une strateacutegie de controcircle du fonctionnement des dispositifs individuels suppose uneanalyse preacuteliminaire des enjeux Aujourdrsquohui ces doctrines de controcircle par lescollectiviteacutes sont peu explicites et peu partageacutees
Une attention particuliegravere doit ecirctre accordeacutee pour assurer degraves la conception que lesouvrages principaux sont visitables et si possible visibles de lrsquoexteacuterieur (non enterreacutes)pour que les eacuteventuels dysfonctionnements apparaissent suffisamment preacutecocement etpermette drsquointervenir agrave temps
37 Des compeacutetences mal formaliseacutees
Au nom de quelle(s) compeacutetence(s) les communes ou les EPCI interviennent-ils
Nous avons eacuteviteacute de poser drsquoembleacutee la question en nous ancrant drsquoabord dans les pratiquescar la reacuteponse est assez compliqueacutee et pas tregraves claire mais il est maintenant neacutecessaire delrsquoaborder
371 Eaux pluviales et ruissellement reacuteunis ou seacutepareacutees par lestextes
Seulement deux mentions leacutegislatives lient eaux pluviales et ruissellement
bull L211-7 CE (compeacutetences en lien avec les SAGE mais non incluses dans la GEMAPI)
bull 4deg La maicirctrise des eaux pluviales et de ruissellement ou la lutte contre leacuterosiondes sols
bull L2224-10 CGCT zonage (apregraves AC 1deg et ANC 2deg)
bull 3deg Les zones ougrave des mesures doivent ecirctre prises pour limiter limpermeacuteabilisationdes sols et pour assurer la maicirctrise du deacutebit et de leacutecoulement des eaux pluvialeset de ruissellement
bull 4deg Les zones ougrave il est neacutecessaire de preacutevoir des installations pour assurer lacollecte le stockage eacuteventuel et en tant que de besoin le traitement des eauxpluviales et de ruissellement lorsque la pollution quelles apportent au milieuaquatique risque de nuire gravement agrave lefficaciteacute des dispositifs dassainissement
Drsquoautres les traitent seacutepareacutement
bull Service public de gestion des eaux pluviales urbaines
bull IOTA
bull PPRi-ruissellement
Il apparaicirct donc que lrsquoorganisation des textes comme des outils est du point de vue dureacutegulateur organiseacute en deux versants et une responsabiliteacute de synthegravese (Figure 18)
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Cette triple responsabiliteacute est organiseacutee au niveau central dans deux directions geacuteneacuterales(risques et ICPE DGPR eau biodiversiteacute agrave la DEB ameacutenagement et logement agrave la DHUP ausein de la DGALN) Les outils deacuteveloppeacutes coexistent et srsquoadressent agrave des situationsdiffeacuterentes que lrsquoon peut grossiegraverement situer en freacutequence de survenue en reprenant pourcela les analyses du chapitre 1 (Figure 19)
bull respect des objectifs deacutefinis par des directives europeacuteennes fortement dominantes pourles enjeux de protection des milieux naturels eau et biodiversiteacute (engageant notammentsa responsabiliteacute financiegravere en cas de contentieux europeacuteen)
bull seacutecuriteacute publique (preacutevention des risques indemnisation reacuteparation) cette politiquedeacuteploie lrsquoessentiel de ses outils pour les inondations par deacutebordements de riviegraveresclairement de niveau geacuteographique exteacuterieur agrave lrsquoeacutechelle de la collectiviteacute et considegravere leseaux pluviales reacuteputeacutees produites sur le territoire de la collectiviteacute comme de saresponsabiliteacute
bull prescriptions drsquourbanisme censeacutees assurer la synthegravese des enjeux
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Figure 18 Eaux pluviales et ruissellement les deux versants juridiques de la mecircme eau Source mission
372 Des responsabiliteacutes du bloc communal intimement lieacutee agravedrsquoautres compeacutetences
Actuellement la responsabiliteacute des eaux pluviales en termes de gestion incombe aux communesau titre de leur compeacutetence geacuteneacuterale sur leur territoire
Compte tenu notamment de lrsquoimportance des espaces publics et de voiries agrave la fois commereacuteceptacles des ouvrages agrave construire et par les besoins de collecter ou de traiter leurs propreseaux ainsi que leur contribution agrave lrsquoimpermeacuteabilisation elle a de forts interfaces avec cescompeacutetences Par la preacutesence de nombreux reacuteseaux unitaires elle a eacutegalement partie lieacutee avecla compeacutetence drsquoassainissement au point que certains considegraverent qursquoelle y est incluse (voir ci-apregraves) Par les prescriptions qursquoelle suppose en termes drsquourbanisme elle est enfin tregraves lieacutee agravecette compeacutetence
Si lrsquoon met en regard cette reacutealiteacute telle qursquoelle est perccedilue depuis le bloc communal (Figure 20)avec celle de lrsquoEacutetat (Figure 19) domineacutee par un systegraveme agrave deux versants (risques et milieux) etpar la seacuteparation des solidariteacutes drsquoeacutechelle de bassin (deacutebordements de cours drsquoeau) et deresponsabiliteacute propre du bloc communal (ruissellement) on perccediloit la complexiteacute de lrsquoexercice
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Figure 19 Enjeux pour lrsquoEacutetat et organisation des administrations centrales pour y faire face Les limites indiqueacutees en freacutequence ne sont eacutevidemment pas uniformes sur le territoire et constitue une sorte de repegravere illustratif geacuteneacuteral Source mission
Pour les communes et intercommunaliteacutes une triple responsabiliteacute est dominante
bull seacutecuriteacute publique en interaction avec lrsquoEacutetat
bull inteacutegration dans des politiques drsquourbanisme (droit du sol) drsquoameacutenagement devoiries et drsquoespaces publics (impliquant des risques contentieux freacutequents avec lesriverains quant agrave la suffisance des mesures prises)
bull organisation de services publics soit agrave caractegravere administratif soit agrave caractegravereindustriel et commercial qui lient souvent tregraves intimement eaux pluviales et eauxuseacutees mais qui tournent souvent le dos aux questions de ruissellement
Les codes qui pourraient expliciter cette compeacutetence de gestion des eaux pluviales ne le fontpas Le code de lrsquoenvironnement mentionne agrave lrsquoarticle L 211-7 alineacutea 4deg drsquoune liste de douzedomaines (voir annexe 37) laquo maicirctrise des eaux pluviales et de ruissellement ou la luttecontre lrsquoeacuterosion des sols raquo mais il ne srsquoagit en rien de lrsquoaffectation drsquoune compeacutetence agrave unniveau de collectiviteacute
373 La compeacutetence GEMAPI
La loi ndeg 2014-58 du 27 janvier 2014 relative agrave la modernisation de lrsquoadministration publiqueterritoriale et lrsquoaffirmation des meacutetropoles (dite loi MAPTAM) a deacutefini la compeacutetence GEMAPI parrenvoi au Code de lrsquoenvironnement (missions 1deg 2deg 5deg et 8deg de lrsquoarticle L 211-7 citeacute ci-dessusvoir annexe 37) et cette compeacutetence exclusive du bloc communal fait partie comme rappeleacuteci-dessus des compeacutetences obligatoirement exerceacutees au niveau des EPCI-FP au plus tard agravecompter du 1er janvier 2018
Cette deacutefinition nrsquointegravegre pas le 4deg (laquo la maicirctrise des eaux pluviales et de ruissellement ou lalutte contre leacuterosion des sols raquo) de cette liste Il nrsquoen demeure pas moins qursquoil y a aux interfacesdes ajustements indispensables des limites drsquointervention respectives entre les collectiviteacutes quiin fine seront chargeacutees de ces compeacutetences et on le verra pour des questions drsquoimputationbudgeacutetaire des besoins de clarification mecircme quand toutes ces compeacutetences seront exerceacuteespar la mecircme collectiviteacute
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Figure 20 Enjeux pour les collectiviteacutes de la gestion des eaux pluvialesSource mission
374 Responsabiliteacute de la commune ou de lrsquoEPCI
Les lois reacutecentes qui ont compleacuteteacute et tregraves sensiblement renforceacutes des transferts automatiquesde compeacutetences du niveau des communes agrave celui des EPCI-FP comportent des dispositionspour les voiries les transports lrsquoeau potable lrsquoassainissement la nouvelle compeacutetenceGEMAPI mais les eaux pluviales srsquoy sont mentionneacutes nulle part
Ne serait-ce qursquoen se limitant aux compeacutetences dont on a indiqueacute ci-dessus qursquoelles avaient defortes adheacuterences avec la question des eaux pluviales et du ruissellement la cartographie descompeacutetences entre les communes et les EPCI-FP est encore complexe mecircme si le mouvementvers lrsquointercommunaliteacute a eacuteteacute fortement impulseacute (Tableau 3)
bull La voirie sauf exception (voiries drsquointeacuterecirct communautaires ou anciennes routesdeacutepartementales pour les meacutetropoles peut rester communale ainsi que les espacespublics la distinction est ensuite tregraves complexe entre les transferts de proprieacuteteacutes et lesmises agrave dispositions du patrimoine pour exercer la compeacutetence
bull Lrsquoeau potable et lrsquoassainissement en 2020 et la GEMAPI en 2018 passent au niveauintercommunal68
bull si un fort mouvement vers les PLUI est enregistreacute lrsquourbanisme et le droit des solspeuvent rester au niveau communal
EPCI-FP Compeacutetences obligatoires Compeacutetences facultatives
Communauteacute de communes (CC)
bull Ameacutenagement de lespacebull Eau potable et assainissement (au 112020)bull GEMAPI (au 112018
bull Environnement
bull Politique du logement et du cadre de vie
bull Voirie
Communauteacute dagglomeacuteration (CA)
bull Politique de la villebull Eau potable et assainissement (au 112020)bull GEMAPI (au 112018)
bull Entretien et gestion de voirie de parcs de stationnement
Communauteacute urbaine (CU)
bull Ameacutenagement de lespace communautaire
bull Politique de la ville dans la communauteacute
bull Gestion des services dinteacuterecirct collectifbull Protection et mise en valeur de lenvironnement et de
la politique du cadre de viebull Eau potable et assainissement (au 112020)bull GEMAPI (au 112018)
Meacutetropole
Compeacutetences preacuteceacutedemment deacutevolues aux communes
bull Ameacutenagement de lespace meacutetropolitain
bull Politique de la ville
bull Gestion de certains services dinteacuterecirct collectifbull Protection et de mise en valeur de lenvironnement et
de politique du cadre de viebull Eau potable et assainissement (au 112020)bull GEMAPI (au 112018)
Compeacutetences preacuteceacutedemment deacutevolues au deacutepartement
bull Gestion des routes deacutepartementalesbull Zones dactiviteacutes et promotion agrave leacutetranger du territoire
et de ses activiteacutes eacuteconomiques
bull Deacuteleacutegation de lEacutetat agrave la demande de la meacutetropole
bull Grands eacutequipements et infrastructures
Tableau 3 Compeacutetences communales transfeacutereacutees aux EPCI-FP obligatoirement ou facultativement ayant un lien eacutetroit avec la gestion des eaux pluviales et du ruissellement Ce tableau simplifieacute ne reprend les particulariteacutes de certaines meacutetropoles agrave statut particulier Source mission
68 Pour une description deacutetailleacutee de ces meacutecanismes on peut se reporter au rapport reacutecent laquo eau potable etassainissement agrave quel prix raquo CGEDD et IGA 2016
httpwwwladocumentationfrancaisefrrapports-publics164000289indexshtml
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De nombreux EPCI ont pris explicitement par transfert la compeacutetence laquo eaux pluviales raquocompte tenu drsquoune part des reacuteseaux unitaires qui maillent la plupart des territoires descommunes membres et drsquoautre part dans un souci leacutegitime drsquoassurer une uniciteacute de leurexploitation Beaucoup cependant en ont une interpreacutetation limitative certains considegraverentqursquoil ne srsquoagit en aucun cas drsquoune responsabiliteacute concernant la maicirctrise du ruissellementCertains lient ceci au peacuterimegravetre de ces reacuteseaux unitaires un peu dans la mecircme logique que ladirective laquo eaux reacutesiduaires urbaines raquo (lrsquouniciteacute drsquoobjet physique rendant ineacuteluctable dans cecas la neacutecessiteacute drsquoun transfert conjoint) comme si lrsquoon parlait ici drsquoun service public et ne seconsidegraverent pas concerneacutes par les reacuteseaux seacuteparatifs resteacutes communaux Dans beaucoup decas les eaux pluviales ne sont pas mentionneacutees y compris dans des circonstances ougrave lescompeacutetences sont de fait exerceacutees par les eacutequipes
La question de deacuteterminer quelle est la collectiviteacute (commune ou EPCI) compeacutetente en matiegraveredrsquoeaux pluviales soulegraveve des deacutebats
Linterpreacutetation que le transfert de compeacutetence assainissement emporte avec lui celui deseaux pluviales a eacuteteacute fixeacutee par une jurisprudence du conseil drsquoEacutetat concernant Marseille(deacutecision ndeg349 614 du 4 deacutecembre 2013)
3 Consideacuterant en deuxiegraveme lieu quaux termes de larticle L 5215-20 du code geacuteneacuteral descollectiviteacutes territoriales I- La communauteacute urbaine exerce de plein droit au lieu et place descommunes membres les compeacutetences suivantes (hellip) 2deg En matiegravere de gestion des servicesdinteacuterecirct collectif a) Assainissement et eau (hellip) quil reacutesulte de ces dispositions que lacompeacutetence eau et assainissement est transfeacutereacutee de maniegravere globale auxcommunauteacutes urbaines ce qui inclut la gestion des eaux pluviales que par suite la courna pas commis derreur de droit en jugeant que la communauteacute urbaine Marseille ProvenceMeacutetropole seacutetait vu transfeacuterer degraves sa creacuteation la compeacutetence de la gestion des eauxpluviales
Cette position a eacuteteacute reprise dans plusieurs reacuteponses ministeacuterielles69 puis encore plusreacutecemment par une note du 13 juillet 201670 Les ministres y explicitent la porteacutee geacuteneacuterale de lajurisprudence du conseil drsquoEacutetat qui portait sur une communauteacute urbaine et que certainsvoulaient interpreacuteter comme speacutecifique agrave ce cas La loi NOTRe (article 64) par analogie avecles raisonnements qui ont conduit le conseil drsquoEacutetat agrave statuer pour Marseille Provence Meacutetropoleentraicircnerait donc de facto le transfert de la compeacutetence des eaux pluviales aux EPCI-FP drsquoici2020 sur lrsquoensemble du territoire La note conclut laquo Par conseacutequent les collectiviteacutesterritoriales et leurs groupements compeacutetents en matiegravere dassainissement sont degraves agrave preacutesenttenus dassurer un service deacutevacuation et de traitement des eaux pluviales Il nexiste quuneexception pour les communauteacutes de communes autoriseacutees jusquagrave la loi NOTRe agrave nexercerquune partie de la compeacutetence laquoassainissementraquo dans la mesure ougrave en application desdispositions transitoires issues de larticle 68 de la mecircme loi les communauteacutes de communesont jusquau 1er janvier 2018 pour mettre leur statut en conformiteacute celles existantes agrave la datede publication de la loi et ayant deacutecideacute de ne pas exercer totalement cette compeacutetencepeuvent jusquagrave cette date ne pas assumer la gestion des eaux pluviales Elles y seront enrevanche tenues ensuite raquo
Cependant la Gazette des communes71 se fait lrsquoeacutecho drsquoune incertitude quant agrave la volonteacute duleacutegislateur de fixer la compeacutetence eaux pluviales aux EPCI estimant notamment que par lareconnaissance drsquoun service public de gestion des eaux pluviales (article L 2226-1 du CGCT)une compeacutetence au moins implicite est deacutefinie et qursquoil convient donc de la transfeacuterer clairement
69 Reacuteponse du ministre de lrsquointeacuterieur agrave la question eacutecrite ndeg 86 284 de M Damien Abad (deacuteputeacute de lrsquoAin) publieacutee auJO du 29 deacutecembre 2015 reacuteponse du ministre de lrsquoameacutenagement du territoire de la ruraliteacute et des collectiviteacutesterritoriales agrave la question eacutecrite ndeg19 211 de M Henri Tandonnet (seacutenateur du Lot-et-Garonne) publieacutee au JO du 30juin 2016
httpswwwsenatfrquestionsbase2015qSEQ151219211html
70 laquo Note relative aux incidences de la loi ndeg 2015-991 du 7 aoucirct 2015 portant nouvelle organisation territoriale de laReacutepublique sur lexercice des compeacutetenceslaquo eauraquo etlaquo assainissementraquo par les eacutetablissements publics decoopeacuteration intercommunale raquo NOR ARCB1619996N signeacutee du directeur geacuteneacuteral des collectiviteacutes locales
httpcirculaireslegifrancegouvfrindexphpaction=afficherCirculaireamphit=1ampretourAccueil=1ampr=41128
71 Article paru dans la Gazette des communes le 13 avril 2016
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aux EPCI si le leacutegislateur le souhaite par analogie de traitement avec le cas delrsquoassainissement
La note du MEEM du 7 novembre 201672 pour la mise en œuvre des strateacutegies drsquoorganisationdes compeacutetences locales de lrsquoeau (SOCLE) indique
laquo Le service public de gestion des eaux pluviales urbaines est deacutesormais rattacheacute lacompeacutetence laquo assainissement raquo Le Conseil drsquoEtat a eu lrsquooccasion de se prononcer en ce sensen estimant qursquoil reacutesulte des dispositions du CGCT que la compeacutetence laquo assainissement raquoinclut la gestion des eaux pluviales (CE 4 deacutecembre 2013 communauteacute urbaine MarseilleProvence Meacutetropole ndeg 349614) Par conseacutequent les collectiviteacutes territoriales et les EPCIcompeacutetents en matiegravere drsquoassainissement sont degraves agrave preacutesent tenus drsquoassurer un servicedrsquoeacutevacuation et de traitement des eaux pluviales raquo
laquo Cette regravegle ne souffre qursquoune exception pour les communauteacutes de communes autoriseacuteesjusqursquoagrave la loi NOTRe agrave nrsquoexercer qursquoune partie de la compeacutetence laquo assainissement raquo dans lamesure ougrave en application des dispositions transitoires issues de lrsquoarticle 68 de la mecircme loi lescommunauteacutes de communes ont jusqursquoau 1er janvier 2018 pour mettre leur statut en conformiteacutecelles existantes agrave la date de publication de la loi et ayant deacutecideacute de ne pas exercer totalementcette compeacutetence peuvent jusqursquoagrave cette date ne pas assumer la gestion des eaux pluvialesElles y seront en revanche tenues agrave compter du 1er janvier 2018 raquo
La discussion de la proposition de loi ndeg100 adopteacutee en premiegravere lecture le 23 feacutevrier 2017 auSeacutenat laquo pour le maintien des compeacutetences eau et assainissement dans les compeacutetencesoptionnelles des communauteacutes de communes et des communauteacutes drsquoagglomeacuteration raquo a conduitagrave lrsquointroduction par amendement dans cette proposition de loi drsquoun article 4 ainsi libelleacute
laquo Le 6deg du II de lrsquoarticle L 5214-16 du code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales est compleacuteteacutepar les mots laquo des eaux useacutees et si des mesures doivent ecirctre prises pour assurer la maicirctrisede leacutecoulement des eaux pluviales ou des pollutions apporteacutees au milieu par le rejet des eauxpluviales la collecte et le stockage de ces eaux ainsi que le traitement de ces pollutions dansles zones deacutelimiteacutees par la communauteacute en application des 3deg et 4deg de larticle L 2224-10 raquo raquo
Selon son exposeacute des motifs cet amendement vise laquo agrave seacuteparer la compeacutetence laquo eauxpluviales raquo de la compeacutetence laquo assainissement raquo afin de permettre aux communauteacutes decommunes qui font le choix drsquoexercer la compeacutetence assainissement de ne pas inteacutegrer lacompeacutetence eaux pluviales raquo Cette initiative parlementaire qui srsquoinscrit dans une propositionde loi qui par ailleurs a pour but principal comme son intituleacute lrsquoindique de revenir sur lestransferts obligatoires de compeacutetences des compeacutetences eau et assainissement au niveauintercommunal teacutemoigne du fait que le deacutebat sur la jonction des compeacutetences assainissementet eaux pluviales reste vif
Pour explicite que soient les notes du 13 juillet 2015 et du 7 novembre 2016 il peut subsisterdans lrsquoesprit de certains une question qui nrsquoest pas mineure quand la compeacutetence eauxpluviales est transfeacutereacutee quelle est reacuteellement le contenu preacutecis de cette compeacutetence Le flouqui pouvait ecirctre toleacutereacute voire bien commode agrave certains eacutegards quand cette compeacutetence eacutetaitplaceacutee agrave lrsquoeacutechelon communal meacuterite drsquoecirctre preacuteciseacutee deacutesormais
La jurisprudence du Conseil drsquoEacutetat et les positions reacutecentes et reacutepeacuteteacutees des ministrespourtant extrecircmement preacutecises nrsquoont pas encore suffi agrave convaincre totalement nombrede collectiviteacutes que lrsquoambiguiumlteacute eacutetait leveacutee sur les liens entre assainissement et eauxpluviales notamment pour les reacuteseaux seacuteparatifs Il y a aussi lieu de srsquointerroger sur ladeacutelimitation entre la gestion des eaux pluviales et celle du ruissellement urbain Alorsque la loi explicite que la GEMAPI et lrsquoassainissement devront ecirctre exerceacutesprochainement au niveau des EPCI elle ne le dit pas explicitement pour les eauxpluviales et le ruissellement
72 DEVL1623437N
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Lrsquoannexe 36 preacutesente le cas particulier de la gestion des eaux pluviales et de lrsquoassainissementde la zone centrale drsquoIcircle-de-France et de la meacutetropole du Grand Paris et compare
bull le maintien parfaitement possible au regard des textes de la gestion des eaux useacutees etpluviales telle qursquoactuellement organiseacutee en trois niveaux contrairement agrave ce qui estsouvent dit la loi nrsquoa cependant pas verrouilleacute ce statu quo
bull un systegraveme alternatif agrave deux niveaux dont la mise en œuvre est deacutesormais faciliteacutee par lareacuteforme des lois MAPTAM et NOTRe mecircme srsquoil reste quelques ambiguiumlteacutes
La mission nrsquoa cependant pas consideacutereacute qursquoil entrait dans le champ de sa mission de faire desrecommandations sur ce cas particulier qui est eacutevidemment de grande importance
375 Au-delagrave des EPCI quelles structures pertinentes
En matiegravere drsquoeaux pluviales le territoire de la commune a bien souvent peu de sens drsquoun pointde vue hydrologique Lrsquoeacutechelle communale nrsquoest donc pas dans la tregraves grande majoriteacute des caspertinente pour fixer les objectifs poursuivis par un zonage eaux pluviales Si lrsquoeacutechelle de lrsquoEPCIpeut en avoir deacutejagrave plus son peacuterimegravetre correspond rarement aux caracteacuteristiques des bassinsversants Les syndicats mixtes creacuteeacutes pour lrsquoeacutelaboration des scheacutemas de coheacuterence territoriale(SCoT) dont geacuteneacuteralement le peacuterimegravetre couvre plusieurs EPCI posent les mecircmes difficulteacutesdrsquoadeacutequation des peacuterimegravetres agrave ces enjeux
Partant du constat qursquoaucun peacuterimegravetre nrsquoest pertinent au regard de tous les problegravemes agrave reacutegleril faut donc que les collectiviteacutes adaptent les structures de gestion du cycle de lrsquoeau ensrsquoappuyant sur les diffeacuterents outils existants et notamment les eacutetablissements publicsdrsquoameacutenagement et de gestion de lrsquoeau (EPAGE) et les eacutetablissements publics territoriaux debassin (EPTB) qui permettent de rassembler au sein drsquoune mecircme organisation un minimum decompeacutetences pour geacuterer en commun des problegravemes semblables
Mecircme quand les bassins deacutepassent les territoires des EPCI il serait aventureux de ne pasconserver lrsquoaffichage drsquoune responsabiliteacute directe et propre des communes et intercommunaliteacutessur leurs propres fonds En cela la reacuteflexion sur le ruissellement et les eaux pluviales ne sauraitaiseacutement srsquoassimiler au deacutebat concernant la gestion qualitative et quantitative des cours drsquoeau
38 Lrsquoinformation et la participation des habitants
Les trois volets concernant le preacutesent rapport (deacuteveloppement des aneacutemiteacutes de lrsquoeau en villemaicirctrisegestion de la pollution et maicirctriseadaptation aux risques de ruissellement) ne peuventse concevoir sans lrsquoimplication des habitants dans des registres que lrsquoon peut expliciter pourchacun de ces volets
bull lrsquoeau - ressource les solutions sont largement fondeacutees sur une eacutevolution de laconception et de la gestion drsquoespaces dont les fonctionnaliteacutes sont complexes etpartageacutees La compreacutehension et lrsquoimplication de la socieacuteteacute civile est cruciale drsquoautantqursquoun certain nombre des solutions conduisent agrave confier agrave des communauteacutes drsquoacteurs laconception et la gestion de certains de ces espaces (jardins communautaires parexemple) dans une frange nouvelle entre espace public et espace priveacute73 les lieux dedeacutebat naturels ne sont pas speacutecifiquement organiseacutes autour des probleacutematiques delrsquoeau ce sont les outils de la concertation et du deacutebat sur les espaces publics
bull lrsquoeau - vecteur de pollution les enjeux des flux de pollution via les eaux pluviales sonttregraves mal connus de la population ce qui peut contribuer agrave la faible mobilisation constateacuteedes collectiviteacutes le partage des enjeux avec la population et lrsquoeacutemergence drsquoun appeacutetitcollectif aux bonnes pratiques est drsquoautant plus essentiel que les solutions reacutesident pourune bonne part (les micropolluants) dans lrsquoeacutevolution des produits employeacutes et des
73 Voir Pierre-Alain Roche laquo La rueacutee vers les biens communs immateacuteriels big bubble ou big bang du big data sans bigbrother raquo in laquo Territoires en transition mettre lrsquointelligence numeacuterique au cœur des services publics raquo ASTEE juin2016 On y deacutecrit notamment la faccedilon dont ces nouvelles pratiques notamment lrsquoeacutemergence des logiquescommunautaires et des soft laws (droit souple) qui les accompagnent deacuteplacent les notions sur le diagrammedrsquoElinor Ostrom des biens collectifs des biens communs des biens priveacutes et des biens de club
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pratiques de consommation et dans la maicirctrise agrave la parcelle des eaux de pluies enterrain priveacute avec des enjeux agrave la fois de conception mais aussi drsquoentretien quiimpliquent directement chaque acteur individuel
bull lrsquoeauruissellement - risque drsquoinondation il nrsquoy a guegravere de doute que la question estsouvent meacutediatiseacutee et concerne les populations tregraves directement Mai la meacutemoire deseacuteveacutenements est extrecircmement fugace et les territoires susceptibles drsquoecirctre concerneacutes sontlarges cela dilue la perception du risque sans doute encore moins clairement identifieacuteque le deacutebordement des cours drsquoeau mecircme si une part de difficulteacute est commune Lesdispositions drsquoinformation du public concernant les risques naturels et on peut lecomprendre aiseacutement sont directement lieacutees agrave lrsquoexistence des PPR74 pour leruissellement cela reacuteduit sensiblement la nature des obligations en raison durelativement faible nombre de PPR prescrits ou approuveacutes sur ce volet Drsquoailleurs ilsemble bien que lrsquoobligation drsquoinformation au minimum tous les deux ans soit largementignoreacutee Les services de lrsquoEacutetat ne controcirclent pas reacuteguliegraverement que les collectiviteacutesrespectent cette prescription Lrsquoinitiative75 de sensibilisation et drsquoinformation qui a eacuteteacutelanceacutee deacutebut septembre 2016 concernant le territoire meacutediterraneacuteen dont une bonnepart des enjeux relegraveve de ce qursquoil est convenu drsquoappeler ici ruissellement est de ce pointde vue une premiegravere eacutetape majeure
Mais il convient aussi de consideacuterer lrsquoarticulation de ces trois volets les traiter seacutepareacutementaboutirait agrave des compreacutehensions erroneacutees des enjeux dont les principales difficulteacutes sont dansla compreacutehension de la pertinence des reacuteponses apporteacutees par diverses strateacutegies car latentation est aussi grande dans la population que chez les techniciens et les eacutelus de partir drsquounde ces enjeux qui tient particuliegraverement agrave cœur de deacutevelopper les solutions qui y reacutepondent etensuite de consideacuterer que lrsquoon a tout reacutegleacute
bull transposer inconsideacutereacutement des solutions dans des contextes ou pour des problegravemes ougraveelles sont inapproprieacutees la maicirctrise des eaux agrave la parcelle ne peut par exemple ecirctreconsideacutereacutee comme une solution universelle agrave tous types de problegravemes y compris quandles pluies journaliegraveres deacutepassent 100 mm
bull inversement il reste un risque de confondre lrsquoameacutelioration de la reacutesilience des systegravemesurbains et la protection par des ouvrages de reacutegulation amont la limite agrave rechercher estdeacutelicate et doit ecirctre adapteacutee agrave chaque situation geacuteographique et ces choix ne sontimaginables que srsquoils sont co-construits avec la population
La notion de gestion inteacutegreacutee trouve en matiegravere de concertation et de participation uneambition essentielle constituer un cadre conceptuel global accessible agrave touspermettant une compreacutehension commune et une eacutelaboration partageacutee de lacombinaison approprieacutee aux circonstances locales des strateacutegies possibles dontchacune ne pourrait au mieux que reacutepondre agrave lrsquoun de ces enjeux (ressources pollutionou risques) sans ecirctre en mesure drsquoen traiter la globaliteacute
Les propositions preacutesenteacutees dans la deuxiegraveme partie inteacutegreront ces diverses dimensions etleur coordination
74 L125-2 du Code de lrsquoenvironnement laquo Dans les communes sur le territoire desquelles a eacuteteacute prescrit ou approuveacuteun plan de preacutevention des risques naturels preacutevisibles le maire informe la population au moins une fois tous lesdeux ans par des reacuteunions publiques communales ou tout autre moyen approprieacute sur les caracteacuteristiques du oudes risques naturels connus dans la commune les mesures de preacutevention et de sauvegarde possibles lesdispositions du plan les modaliteacutes drsquoalerte lrsquoorganisation des secours les mesures prises par la commune pourgeacuterer le risque ainsi que sur les garanties preacutevues agrave lrsquoarticle L 125-1 du Code des assurances raquo
75 Lrsquoannonce faite par la ministre le 7 juillet 2016 preacutevoit laquo Un soutien financier sera apporteacute aux 122 territoires agraverisque important dinondation (TRI) pour mener des actions de sensibilisation actions de formation dans 700collegraveges de lrsquoarc meacutediterraneacuteen En septembre 2016 une campagne deacutedieacutee de communication relayeacutee par lespreacutefets et les maires dans les deacutepartements de larc meacutediterraneacuteen pour acqueacuterir les bons comportements en casde pluies intenses et se doter drsquoun kit de seacutecuriteacute raquo Cette derniegravere disposition a eacuteteacute en effet mise en œuvre dans ledeacutelai indiqueacute
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4 Financements et services publics en quecircte drsquoune solutionpeacuterenne
Au chapitre 3 eacutetaient deacutecrits les outils de reacutegulation les compeacutetences de lrsquoEacutetat et descollectiviteacutes et les moyens de ceux-ci pour afficher leurs objectifs et prescrire des actionsconcourant agrave la reacutealisation de ces missions
Le preacutesent chapitre aborde les outils drsquointervention et les financements qui permettent agrave lrsquoEacutetat etaux collectiviteacutes drsquoagir directement (services publics) ou drsquoaccompagner les acteurs locaux
bull organisation et financement du service public (agrave caractegravere administratif) de gestion deseaux pluviales urbaines (SPA-GEPU) Les difficulteacutes rencontreacutees pour assurer unniveau minimal de chiffrage permettant de raisonner sur ces eacutequilibres eacuteconomiques aconduit la mission agrave revenir sur les raisons de ce grand manque de lisibiliteacute
bull reacuteparation indemnisation et preacutevention des dommages drsquoinondation de ruissellement
Si les dispositifs de planification nrsquooffrent que peu de ponts entre eaux pluviales etruissellement les services publics et les financements dans ces deux domaines sont encoreplus seacutepareacutes
Nous aborderons donc successivement les eaux pluviales puis le ruissellement en tentant dedeacutefinir lrsquoobjet et les statuts des services publics associeacutes drsquoen analyser les besoins et lesmeacutecanismes et de financement existants ou ayant eacuteteacute anteacuterieurement proposeacutes ouexpeacuterimenteacutes
41 Eaux pluviales un service public en quecircte drsquoun financement stabiliseacute
Lrsquoannexe 38 analyse en deacutetail les questions qui touchent agrave la justification au peacuterimegravetre duservice public de gestion des eaux pluviales creacuteeacute par lrsquoarticle 48 de la loi ndeg2006-1772 du 30deacutecembre 2006 sur lrsquoeau et les milieux aquatiques (LEMA) ainsi qursquoaux questions souleveacuteespar le caractegravere administratif de ce service public Ce service avait eacuteteacute instaureacute suite agrave de longsdeacutebats en coordination eacutetroite avec la creacuteation drsquoune taxe affecteacutee mais celle-ci a ensuite eacuteteacutesupprimeacutee le service public eacutetant neacuteanmoins maintenu
La mission du SPA-GEPU ne couvre ni les rejets priveacutes directs au milieu naturel(compeacutetence de lrsquoEacutetat) ni les eaux de ruissellement mecircme si les excegraves de celles-ci sielles sont consideacutereacutees comme reacutesultant drsquoune insuffisance de dimensionnement dusystegraveme de gestion des eaux pluviales engagent la responsabiliteacute du SPA-GEPU
La limite entre les eacutequipements publics dont la charge repose sur le service de voirie oucelui des espaces verts et ceux qui relegravevent du service de gestion des eaux pluvialesnrsquoest pas deacutefinie de faccedilon preacutecise par les textes et bien souvent ces eacutequipementsquand ils existent se trouvent en deacutesheacuterence
La creacuteation du service est facultative degraves lors qursquoaucun texte ne dit que cela constitue uneobligation
La premiegravere conseacutequence de lrsquoinstauration drsquoun service public fucirct-il administratif estqursquoelle permet de distinguer le rocircle drsquoautoriteacute organisatrice du service et celuidrsquoopeacuterateur du service (voir sect 31 et annexe 21)
On se reportera agrave lrsquoannexe 38 et agrave quelques extraits tregraves eacuteclairants du rapport du conseil drsquoEacutetatlaquo lrsquoeau et son droit raquo reacuteunis en annexe 3 qui explicitent la faccedilon relativement erratique dont lesservices publics dans le secteur de lrsquoeau ont pu ecirctre consideacutereacutes comme relevant de lrsquoun oulrsquoautre des reacutegimes laquo service public administratif raquo et laquo service public industriel et commercial raquo
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Lrsquoannexe 38 montre qursquoil nrsquoy a pas de raisons deacuteterminantes qui conduisent agrave ce que les eauxpluviales soient geacutereacutees par un SPA et les eaux useacutees par un SPIC alors mecircme que le ConseildrsquoEacutetat et le ministegravere compeacutetent lient eacutetroitement ces deux responsabiliteacutes (voir sect 374)
411 On ne connaicirct pas les charges financiegraveres des SPA-GEPU
Lanalyse des charges financiegraveres du service public agrave caractegravere administratif de gestion deseaux pluviales urbaines (SPA-GEPU) se heurte agrave de grandes difficulteacutes comme le montrent lesannexes 39 40 41 et 42 qui retracent les travaux conduits par la mission pour preacuteciser lanature des charges de ces services collecter des informations et eacutetablir quelques estimations
Lrsquoannexe 41 preacutesente une eacutetude conduite par le CEREMA agrave la demande de la mission pourexaminer les donneacutees concernant 22 grandes collectiviteacutes et tenter drsquoen tirer des ordres degrandeurs Hors deacutepenses de personnel elle conclut agrave une fourchette raisonnable dedeacutepenses 25 agrave 50 eurohabitantan
Lrsquoannexe 42 preacutesente divers croisements drsquoinformations permettant de consideacuterer que lrsquoordre degrandeur communeacutement admis des charges reacuteelles des SPA-GEPU correspond agrave un tiers decelles de lrsquoassainissement soit 2 Mdeuroan nrsquoest pas irreacutealiste mais qursquoil faut au moins luiaffecter une incertitude de +-500 Meuro Ces eacuteleacutements confirment que les contributions du budgetgeacuteneacuteral au budget annexe drsquoassainissement sont eacutetablies par les collectiviteacutes agrave des niveauxinfeacuterieurs agrave la charge geacuteneacutereacutee ce qui conduit agrave faire subventionner ces charges par leconsommateur drsquoeau
En labsence de donneacutees permettant deacutetablir une estimation il semble raisonnable deconsideacuterer que les charges reacuteelles (fonctionnement et investissement) des SPAGEPseacutetablissent dans une fourchette de 15 agrave 25 Mdeuroan Pregraves dun quart agrave un tiers desdeacutepenses des eaux pluviales seraient subventionneacutees par les recettes perccedilues aupregravesdes usagers des services drsquoassainissement sur la facture drsquoeau Le poids sur la facturedeau serait donc de lordre de 5
412 Trouver une recette speacutecifique une succession deacutechecs
Rien nempecircche a priori les collectiviteacutes de doter de moyens adeacutequats le SPA-GEPU cest unequestion de prioriteacute agrave affecter agrave ce secteur par rapport agrave dautres Force est de constaterquelles ne semblent pas le faire agrave un niveau adapteacute aux besoins Le preacutelegravevement sur la facturedeau ne suffit dailleurs sans doute pas agrave satisfaire les besoins au moins tels que lesresponsables de ces services et la communauteacute technique les considegraverent puisque mecircme descirculaires ministeacuterielles ont parleacute drsquoun problegraveme des eaux pluviales
La premiegravere cateacutegorie de recettes possibles repose sur lrsquoacte de bacirctir etou drsquoimpermeacuteabiliser lrsquoexemple typique en est la taxe drsquoameacutenagement
Au-delagrave de telles taxes lieacutees agrave lacte de bacirctir etou dimpermeacuteabiliser (taxes one shot orienteacuteesa priori vers le financement dinvestissements) la question des taxes reacutecurrentes destineacutees agravetrouver des assiettes adapteacutees agrave la nature du service rendu et susceptibles davoir un effetincitatif agrave des pratiques vertueuses ont eacuteteacute eacutetudieacutees tenteacutees puis supprimeacutees
Les meacutecanismes de financements ont ainsi fait au fil des ans lobjet dun veacuteritable concoursLeacutepine de la taxation depuis 40 ans sans pour autant que les solutions eacutetudieacutees voire misesen œuvre quelques anneacutees parviennent agrave ecirctre peacuterenniseacutees Le seul fait qui semble agrave peu pregraveseacutetabli est que les utilisateurs des services publics deau potable et dassainissement (SPEA)apportent une contribution significative (sans doute un quart agrave un tiers de la deacutepense) sans quela gestion des eaux pluviales puisse ecirctre associeacutee aux charges dues au titre de cette facture
On preacutesente en annexe 45 trois outils ou deacutemarches principaux
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bull la taxe drsquoameacutenagement qui est un outil de perception au beacuteneacutefice du budget geacuteneacuteral quinrsquoest pas sans lien avec le sujet
bull la taxe drsquoimpermeacuteabilisation au beacuteneacutefice des agences de lrsquoeau Il srsquoagissait non pas definancer directement le fonctionnement du SPA-GEPU mais de financer les aidesqursquoelles apportent et qui sont aujourdhui financeacutees par des redevances (rameneacutees agrave destaxes figurant dans la facture deau des utilisateurs des SPEA) deacuteconnecteacutees de cesactions ces tentatives nrsquoont pas abouti
bull la taxe pluviale au beacuteneacutefice des SPA-GEPU qui a eacuteteacute supprimeacutee peu drsquoanneacutees apregraves sacreacuteation
Le tableau 4 reacutecapitule ces outils et ces tentatives
Nature de lataxation
Nom Beacuteneacuteficiaire RedevableAssiette
Peacuteriode Reacutesultat
Ameacutenagement
Redevance eau pluviale Agence de leau Ameacutenageur constructeur Eacutetudieacute de 1980 agrave 2006
Jamais mis en oeuvre
Taxe dameacutenagement commune ameacutenageur Sest subsitueacutee aux taxes citeacutees ci-dessous en 2015
Pas de lien direct avec deacutepenses de reacuteseaux impossibiliteacute de veacuterifier que la taxe alimente le SPA de faccedilon suffsante
Participation pour voirie et reacuteseaux (PVNR)
Commune Ameacutenageur constructeur Creacutee par la loi Solidariuteacute et renouvellement urbain (SRU) le 14 deacutecembre 2000
Supprimeacutee en 2003
Participation pour voirie et reacuteseaux (PVR)(facultative)
Commune Ameacutenageurconstructeur Creacuteeacutee par la loi Urbanisme et habitat (LUH) le 2 juillet 2003
Supprimeacutee en 2015
Taux majoreacute de taxe dameacutenagement (6 agrave 20)
Commune Ameacutenageurconstructeur
Participation pour la reacutealisation deacutequipements publics exceptionnels
Commune Ameacutenageurconstructeur (hors habitat)Projets dune eacutechelle suffisante
Creacuteeacute par la loi du 18 juillet 1985
Programme dameacutenagement densemble (PAE) Contributions aux charges des ZAC
Ameacutenageur Constructeur Creacuteeacute en 2005 Abrogeacute en 2012
Projet urbain partenarial (PUP)
commune ameacutenageur Creacuteeacute par la loi du 25 mars 2009
Financementreacutecurrent desbesoins du
service
Redevance impermeacuteabilisation
Agence de leau Commune impermeacuteabiliseacute (Corine land Cover)
Agrave leacutetude
Taxe pour la gestion des eaux pluviales urbaines
commune proprieacutetaire Instaureacutee en 2010 Supprimeacutee en 2014
Tableau 4 Recettes speacutecifiques eacutetudieacutees ou mises en œuvre pour le financement des servicespublics de gestion des eaux reacutesiduaires urbaines Source mission
Plusieurs reacuteflexions semblent pouvoir ecirctre deacuteduites de ces exemples
bull la taxe drsquoameacutenagement est une contribution one shot pertinente pour financer desinvestissements mais pas pour lrsquoexploitation drsquoun service Elle ne srsquoest cependant mecircmepas reacuteveacuteleacutee un outil efficace pour que les nouvelles constructions compensent lescharges drsquoinvestissement qursquoelles induisent pour la collectiviteacute en termes drsquoeaux pluvialeset de ruissellement La maicirctrise agrave la parcelle a eacuteteacute somme toute la seule strateacutegie queles collectiviteacutes ont pu conduire pour remettre la deacutepense agrave charge du constructeur Unebonne partie du succegraves de ces strateacutegies au-delagrave de leur pertinence technique tient agravecette dimension financiegravere drsquoalleacutegement de la charge publique ou drsquoeacutevitement drsquounecharge publique indue par lrsquoabus des acteurs priveacutes selon lrsquoangle sous lequel on seplace
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bull lrsquoideacutee a priori logique drsquoun meacutecanisme taxeaide par les agences de lrsquoeau a eacuteteacute bloqueacutedrsquoembleacutee degraves lors que les communes par lrsquoimpermeacuteabilisation des espaces publics setrouvaient redevables76 or un meacutecanisme agrave destination des agences de lrsquoeau ne peutsous peine drsquoinconstitutionnaliteacute (eacutegaliteacute devant lrsquoimposition) eacutecarter les espaces publicsdes taxations
bull la taxe pluviale telle qursquoelle eacutetait conccedilue mecircme si elle eacutetait au beacuteneacutefice direct descommunes nrsquoavait guegravere plus de chance de se deacutevelopper Sans doute plus que lalourdeur du dispositif de perception qui a eacuteteacute beaucoup mise en avant crsquoest ledeacutesagreacutement que les budgets de voirie soient amputeacutes pour alimenter via cette taxe lesbudgets drsquoassainissement qui a sans doute peseacute lourd dans le deacutesinteacuterecirct de beaucoupdrsquoeacutelus pour cette mesure sauf bien entendu de ceux qui eacutetaient en charge des syndicatsdrsquoassainissement potentiellement beacuteneacuteficiaires de la taxe
bull Dans toutes les hypothegraveses il semble souhaitable de corriger progressivement par unemesure contraignante eacutevidemment deacutelicate agrave mettre en œuvre la distorsion introduitepar la faiblesse des compensations des budgets geacuteneacuteraux vers les budgets annexespour les reacuteseaux unitaires drsquoautant que le poids des deacutepenses se deacuteplace de plus enplus vers la dimension eaux pluviales
bull lrsquoinstauration de taxes nouvelles speacutecialiseacutees eacutetablies sur des assiettes vertueuses77 ades coucircts de transaction tregraves eacuteleveacutes tant par lrsquoeacutenergie pour expliquer et faire accepter ledispositif dans un contexte ougrave les acteurs perccediloivent le paysage fiscal comme deacutejagravepassablement encombreacute que par la gestion et lrsquoexploitation du systegraveme speacutecifique deperception qursquoil faut alors monter78
bull lexemple de la GEMAPI montre quil est possible daffecter le produit dune taxeadditionnelle appuyeacutee sur les taxes existantes au financement dun SPA Une telledisposition trouve au moins un anteacuteceacutedent dans la taxe denlegravevement des orduresmeacutenagegraveres (TEOM)79 Ce dispositif aurait pourtant pu ecirctre consideacutereacute budgeacutetairementassez heacuteteacuterodoxe car il eacutechappe au principe duniversaliteacute budgeacutetaire et de non-affectation des recettes aux deacutepenses sans que pour autant il sagisse dun budgetannexe80 ni de la contrepartie speacutecifique dun service rendu agrave caractegravere industriel etcommercial
bull peu drsquoarguments srsquoopposent agrave lrsquoorientation proposeacutee par le conseil drsquoEacutetat dans sonouvrage Leau et son droit consideacuterant que ce SPA est en quelque sorte un archaiumlsmeet qursquoil devrait rejoindre le statut de SPIC comme pour les services publics drsquoeau potableet drsquoassainissement (SPEA) Ceci le ferait entrer dans lidentification de beacuteneacuteficiaires dun
76 Crsquoest pour des raisons de mecircme nature que lrsquoideacutee mecircme que le redevable de llsquoagence de lrsquoeau soit la collectiviteacutequi a en charge lrsquoassainissement et est donc responsable des rejets au milieu et non le consommateur qui est agravelrsquoorigine de la charge polluante mais ne maicirctrise pas les rejets a toujours eacuteteacute eacutecarteacutee Hormis les deacutebats de fond lasimple raison qursquoil est preacutefeacuterable pour la collectiviteacute que sur la facture des consommateurs la charge de laredevance soit apparente mais que lrsquoallegravegement de la facture lieacutee aux aides soit masqueacute est une raison pratiquequi suffit agrave eacutecarter tout deacutebat On trouvera dans laquo lrsquoeau potable et lrsquoassainissement agrave quel prix raquo CGEDD 2015deacutejagrave citeacute des calculs qui montrent la faccedilon significative dont ces conventions en apparence neutres modifient lapreacutesentation du prix de lrsquoeau
77 Des taxations ou redevances pour services rendus peuvent ecirctre laquo confortables raquo de faible coucirct de perceptionsouvent eacutetablies sur des assiettes larges mais assez eacuteloigneacutees de leur objet permettant des recettes importantes etdonc de bons rendements et de surcroicirct avec des taux marginaux souvent plus indolores elles peuvent ecirctrelaquo vertueuses raquo crsquoest-agrave-dire ajusteacutees au mieux mais comportent alors des assiettes plus eacutetroites neacutecessitent destaux eacuteleveacutes (qui peuvent ecirctre perccedilus eacutevidemment comme souhaitables pour faire eacutevoluer les pratiques crsquoest lrsquoespritdu laquo double dividende raquo analogue agrave un laquo signal prix raquo) et ont des coucircts de collecte qui peuvent se reacuteveacuteler eacuteleveacutes
78 Il faut se rappeler que pour les consommateurs domestiques les taxes des agences de lrsquoeau apparaissent commeadditionnelles sur une facture existante et que les donneacutees neacutecessaires agrave leur eacutetablissement sont globales agravelrsquoeacutechelle du service drsquoeau On voit bien par ailleurs la difficulteacute de perception des redevances des agriculteurs voireparfois des industriels mecircme quarante ans apregraves lrsquoinstauration du principe de ces redevances
79 On peut consideacuterer que la logique est identique pour la part deacutepartementale de la taxe dameacutenagement qui reacutesultede la fusion des anciennes taxe deacutepartementale pour les espaces naturels sensibles (TDENS) et taxedeacutepartementale pour le financement des CAUE En effet ces taxes deacutepartementales (aujourdhui fusionneacutees)sappuient strictement sur les assiettes de la taxe dameacutenagement et sont affecteacutees agrave des usages speacutecifiques(eacutechappant ainsi au principe duniversaliteacute budgeacutetaire et de non affectation des recettes aux deacutepenses) sans quepour autant il sagisse dun budget annexe dans les comptes des deacutepartements
80 Pour une analyse plus geacuteneacuterale des budgets annexes et de leur emploi ainsi que du lien entre SPIC et SPA etbudgets annexes voir le rapport reacutecent de Franccedilois Auvigneacute Jean-Pierre Battesti Catehrine Sueur CharlotteBaratin et Baptiste Mandard laquo revue des deacutepenses relatives aux budgets annexes des collectiviteacutes locales raquo IGFndeg2016-M-003 et IGA ndeg 16046-16001-01 mai 2016
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service rendu et dune redevance reacutemuneacuterant ce service La taxe dimpermeacuteabilisationdeacutefinissant une assiette adapteacutee au fait geacuteneacuterateur rendant neacutecessaire la gestion deseaux pluviales entrait visiblement dans la logique dun futur SPIC Ce pas na cependantpas eacuteteacute franchi de faccedilon somme toute surprenante car cela aurait donneacute de lacoheacuterence agrave la deacutemarche
bull il est erroneacute de consideacuterer que la seule recette drsquoun SPIC doive ecirctre le paiement par desusagers drsquoun service rendu En effet des deacutepenses rendues neacutecessaires par la neacutecessiteacutede service public (ici par exemple la gestion des eaux pluviales) peut donner lieu agravecompensation de charges comme crsquoest tregraves geacuteneacuteralement le cas des services publics detransports de personnes
413 Lrsquoeau pluviale comme ressource des espoirs de recettes
Comme eacutevoqueacute ci-dessus le Conseil drsquoEacutetat a eacutemis en 2010 lrsquoideacutee que des recettes pouvaientecirctre utilement tireacutees par les collectiviteacutes ou par deacuteleacutegation leurs opeacuterateurs par la vente deseaux collecteacutees par temps de pluie par le service de gestion des eaux pluviales urbainesconsideacutereacute comme un fournisseur drsquoeau agrave diffeacuterents usages Cette piste semble cependant nepas ecirctre agrave lrsquoeacutechelle des enjeux
42 Ruissellement une solidariteacute de la reacuteparation mais pas de la preacutevention
Les paragraphes preacuteceacutedents eacutetaient deacutedieacutes aux deacutepenses reacutecurrentes lieacutees aux enjeuxenvironnementaux et agrave la maicirctrise des petits deacutebordements Le dispositif franccedilais de preacuteventionet de solidariteacute face aux catastrophes naturelles tel qursquoil a eacuteteacute conccedilu au sein du commissariataux risques majeurs au deacutebut des anneacutees 1980 et qursquoil srsquoest ensuite mise en œuvre notammentavec la loi Barnier srsquoarticule sur la compleacutementariteacute de deux volets impliquant lrsquoEacutetat
bull lrsquooutil prescriptif facteur de preacutevention srsquoimposant dans le cadre du droit de lrsquourbanismeaux nouvelles installations ou aux travaux modificatifs (les volets laquo ruissellement raquo desPPRI) Cet outil comme on lrsquoa lu au chapitre 3 est assez peu mobiliseacute en ce quiconcerne le ruissellement
bull la solidariteacute nationale qui srsquoexprime agrave travers
bull un systegraveme assurancereacuteassurance garanti in fine par lrsquoEacutetat permettant lareacuteparation des biens priveacutes les regravegles qui reacuteduisent les deacutedommagements desparticuliers quand la commune connaicirct freacutequemment des eacuteveacutenements deruissellement sans prendre de dispositions adapteacutees agrave reacuteduire la vulneacuterabiliteacute sontassez peu exigeantes et ne constituent pas un levier efficace pour la prise deconscience locale du besoin drsquoadaptation au risque de survenue de ceseacuteveacutenements
bull des aides agrave la reacuteparation des eacutequipements des collectiviteacutes
bull des actions de preacutevention qursquoelles megravenent mais dans une mesure beaucoup plusmodeste que pour les deacutebordements de cours drsquoeau
Lrsquoannexe 46 preacutesente un certain nombre de rappels concernant ces divers outils
Le systegraveme drsquoindemnisation des dommages des catastrophes naturelles Cat-Nat estparticuliegraverement peu articuleacute pour ce qui concerne le ruissellement avec les actions depreacutevention
Le Fonds de preacutevention des risques naturels majeurs (FPRNM) communeacutement deacutenommeacutelaquo fonds Barnier raquo geacutereacute par la caisse centrale de reacuteassurance (CCR) et alimenteacute par une primedrsquoassurance agrave hauteur drsquoenviron 190 Meuro par an nrsquoest guegravere orienteacute vers les questions deruissellement les travaux de restauration des capaciteacutes drsquoeacutecoulement ne sont eacuteligibles agrave cescreacutedits que degraves lors qursquoils inteacuteressent un cours drsquoeau (comportant un eacutecoulement permanent ousaisonnier) et non pour les eacutecoulements temporaires des eaux pluviales
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Les programmes drsquoactions de preacutevention contre les inondations (PAPI) constituent lrsquooutil decontractualisation entre lrsquoEacutetat et les collectiviteacutes (voir annexe 47) Ils ont eacuteteacute lanceacutes en 2002 etont connu deacutejagrave deux geacuteneacuterations (PAPI 1 et PAPI 2) La troisiegraveme geacuteneacuteration (PAPI 3) eacutetait enpreacuteparation durant la mission et la mission a eacuteteacute consulteacutee en cours de route par la DGPR surdes versions successives de projet de cahier des charges PAPI 3 La version finalement arrecircteacuteeest proche des suggestions de la mission et est citeacutee dans le rapport de proposition avec lesprolongements que la mission propose agrave plus long terme dans cette voie
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Conclusion
Les analyses reacuteunies dans le preacutesent rapport sont syntheacutetiseacutees dans le premier chapitre durapport laquo Gestion des eaux pluviales dix ans pour relever le deacutefi synthegravese du diagnostic etpropositions raquo
Yvan AUJOLLET Jean-Louis HELARY Pierre-Alain ROCHE
Inspecteur deladministration du
deacuteveloppement durable
Ingeacutenieur geacuteneacuteraldes ponts des eaux
et des forecircts
Ingeacutenieur geacuteneacuteral des ponts des eaux
et des forecircts
Reacutemi VELLUET Nathalie LENOUVEAU
Ingeacutenieur des ponts des eaux
et des forecircts
Directrice de projetDirection technique Territoires et Ville
CEREMA
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Annexes
Table des annexesAnnexe 1 Lettre de mission83
Annexe 2 Glossaire des sigles et acronymes87
Annexe 3 Annexe 3 Extraits du rapport du conseil drsquoEacutetat laquo lrsquoeau et son droit raquo91
A 31 Reacutegime juridique des eaux de pluie91
A 32 Services publics91
Annexe 4 Extraits du rapport CIMAP laquo politique de lrsquoeau raquo95
Annexe 5 Champ de la mission99
A 51 Eaux urbaines et eaux pluviales et de ruissellement99
A 52 Dans quelle mesure les cours drsquoeau sont-ils exclus Ougrave marquer la limite 101
A 53 Une eacutevolution de la police de lrsquoeau pour y inclure des vallons secs ne conduiraitpas agrave pour autant agrave modifier la notion de cours drsquoeau102
A 54 Urbain peacuteriurbain et rural103
A 55 Risques quelles limites 104
Annexe 6 Pourquoi parler de ruissellement Sait-on modeacuteliser lrsquoeau agrave travers etsur la ville 105
A 61 Des repreacutesentations classiques inadapteacutees aux meacutesoeacutechelles (1-100 kmsup2) 105
A 62 Sait-on repreacutesenter aujourdrsquohui la circulation de lrsquoeau en ville 105
A 63 Pourquoi utiliser le terme de ruissellement tout en consideacuterant qursquoil nrsquoest paspertinent hydrologiquement 106
A 64 Lrsquoincapaciteacute agrave modeacuteliser lrsquoensemble des pheacutenomegravenes nrsquoinduit pas uneincapaciteacute agrave identifier un reacuteseau laquo drsquoeacutecoulement preacutefeacuterentiel raquo ougrave se concentre plusfreacutequemment qursquoailleurs les eacutecoulements et des laquo zones drsquoaccumulation des eaux depluies raquo 107
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A 65 Les modes de fonctionnement du systegraveme hydrologique urbain107
Annexe 7 Flux polluants et eaux pluviales109
A 71 Lrsquoeau de pluie est-elle un vecteur de pollution avant drsquoavoir toucheacute le sol 109
A 72 Eaux pluviales et eaux useacutees110
A 73 Une vision de synthegravese nationale est aujourdrsquohui inaccessible111
A 74 Paramegravetres classiques de pollution113
A 75 Meacutetaux lourds micropolluants et substances dangereuses114
A 76 Les effets constateacutes sur les milieux reacutecepteurs115
A 77 Lrsquoagenda de la reacuteduction des rejets de substances dangereuses et pesant surle bon eacuteteacute chimique des eaux116
Annexe 8 La zone centrale drsquoIle-de-France analyse des flux polluants desdeacuteversements de temps de pluie119
Annexe 9 Les pluies et leur mesure121
A 91 Les progregraves de la connaissance de la variabiliteacute spatiale des pluies extrecircmes 121
A 92 Reacuteseaux de mesure122
A 93 Pluies intenses124
Annexe 10 Les deacutebits et leur mesure127
A 101 Lrsquohydrologie des petits bassins-versants est complexe127
A 102 Les informations hydromeacutetriques sont rares et disperseacutees127
A 103 La variabiliteacute pluviomeacutetrique reste cependant deacuteterminante129
A 104 Lrsquohydromeacutetrie est difficile et tregraves lacunaire pour ces eacutechelles130
A 105 Risques de crues soudaines133
Annexe 11 La peacuteriode de retour du risque de deacutefaillance drsquoun ameacutenagementhydrologique une variable agrave risque 137
A 111 Concepts de base137
A 112 Peacuteriodes de retour theacuteorique et empirique137
A 113 Incertitudes hydrologiques et fluctuations drsquoeacutechantillonnage139
A 114 Peacuteriode de retour une variable probablement mal perccedilue sociologiquement 141
A 115 Choix du niveau de protection drsquoun ameacutenagement142
A 116 Conclusions145
Annexe 12 Risques et logement dans le Sud un teacutelescopage des politiquespubliques 147
A 121 Lrsquoacuiteacute des enjeux du ruissellement147
A 122 Preacutevention des risques et logement des tensions entre politiques publiques 148
Annexe 13 Les communes listeacutees par le rapport PONTON149
Annexe 14 Des eacuteveacutenements pluvieux et des inondations par ruissellementparticuliegraverement remarquables151
A 141 En meacutetropole151
A 142 Deacutepartements et reacutegions drsquoOutre-mer153
A 143 A lrsquoeacutetranger154
A 144 Les records mondiaux de pluie155
Annexe 15 Utilisation de la notion de niveaux de services159
Annexe 16 Gestion patrimoniale161
A 161 Un patrimoine jeune qui srsquoaccroicirct en se diversifiant et en srsquoadaptant161
A 162 Une connaissance patrimoniale partielle agrave ameacuteliorer163
A 163 Des exigences de gestion accrues du quotidien agrave la crise164
A 164 Entre gestion sectorielle gestion inter-services et gestion mutualiseacutee165
A 165 Un deacuteficit de connaissance et de controcircle des dispositifs priveacutes166
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Annexe 17 Voiries et infrastructures de transport169
A 171 Les voiries un patrimoine majeur des collectiviteacutes locales169
A 172 Lrsquoassainissement pluvial de la plate-forme routiegravere une exigence premiegravere deseacutecuriteacute et de confort des usagers169
A 173 Lrsquoeau premier facteur de vieillissement des chausseacutees traditionnelles170
A 174 La difficile diffusion des techniques dites alternatives dans le secteur routier 171
A 175 Les infrastructures lineacuteaires obstacles aux eacutecoulements naturels171
A 176 Les voiries vecteurs privileacutegieacutes drsquoeacutecoulement rapide173
A 177 Des exigences plus reacutecentes de protection des milieux reacutecepteurs agrave mieuxeacutetayer 174
A 178 Valoriser les eaux de voirie175
A 179 Un patrimoine mal connu et rarement geacutereacute175
A 1710 Geacuterer les sous-produits une filiegravere loin drsquoecirctre maicirctriseacutee176
Annexe 18 Infiltrer des difficulteacutes speacutecifiques avec les pollutions dissoutes 177
Annexe 19 Parangonnage179
Annexe 20 La recherche sur les eaux pluviales en France193
A 201 Eacutemergence dune communauteacute scientifique et technique dans les anneacutees1970-1980 193
A 203 Implication des pocircles de compeacutetitiviteacute depuis 2010195
A 204 Cartographie des acteurs de la recherche et deacuteveloppement196
A 205 Panorama des projets de RampD conduits ces dix derniegraveres anneacutees197
A 206 Une nouvelle dynamique feacutedeacuteratrice199
A 207 Les dispositifs de valorisation et de transferts200
Annexe 21 Reacutegulation compeacutetence responsabiliteacute service public cadre drsquoanalyseservant au preacutesent rapport205
Annexe 22 Les objectifs de deacuteveloppement durable207
Annexe 23 Les eaux pluviales et le ruissellement dans les textes europeacuteens209
A 231 La directive inondation209
A 232 Les directives pour la preacuteservation et de la restauration des milieuxaquatiques 209
A 233 Les autres directives et regraveglements ayant un effet significatif sur la gestiondes eaux pluviales211
A 234 Ces directives se complegravetent mais leurs conseacutequences sont encore malappreacutecieacutees 211
A 235 Les eaux pluviales ne semblent pas devoir faire lrsquoobjet drsquoune directiveparticuliegravere 211
Annexe 24 Les pays europeacuteens face agrave la prise en compte des deacuteversements detemps de pluie des reacuteseaux unitaires dans la mise en œuvre de la DERU et de la DCEComparaison avec les Eacutetats-Unis213
A 241 Rappel du cadrage leacutegislatif europeacuteen213
A 242 Les reacutegulations et pratiques des Eacutetats-membres216
A 243 Eacutetats-Unis points-cleacutes du cadre deacutedieacute agrave la maicirctrise des surverses de tempsde pluie des systegravemes unitaires226
A 244 Les deacuteveloppements proposeacutes par le consultant231
Annexe 25 Les eaux pluviales et le ruissellement dans les lois et regraveglementsfranccedilais 233
A 251 Code civil des dispositions de plus de 200 ans toujours drsquoune grandeactualiteacute233
A 252 Code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territorial234
A 253 Code de lrsquoenvironnement234
A 254 Code de lrsquourbanisme235
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A 255 Autres codes236
Annexe 26 Les PPRI237
Annexe 27 Exemple de prescriptions drsquoun PPRI - ruissellement239
Annexe 28 SDAGE et SAGE241
A 281 Les SDAGE241
A 282 Les SAGE242
Annexe 29 Exemples de formulations concernant les eaux pluviales dans desSAGE 243
A 291 Extrait du SAGE du Lez-Mosson et eacutetangs palavasiens (34)243
A 292 Extrait du SAGE de Cailly-Aubette-Robec (76)244
Annexe 30 Les eaux pluviales agrave travers les outils de planification dans le Bas-Rhin 245
A 301 SDAGE et PGRI245
A 302 Le niveau sous-bassin bassin de vie est encore en construction247
Annexe 31 Police de lrsquoeau pour la gestion des eaux pluviales des doctrines localespour la rubrique 2150251
A 311 Les proceacutedures au titre de la loi sur lrsquoeau pour rejets drsquoeaux pluviales aumilieu naturel251
A 312 Enquecircte sur la vision des services de police de lrsquoeau de la rubrique 2150 254
A 313 Enjeux environnementaux et probleacutematiques territoriales256
A 314 Les probleacutematiques speacutecifiques rencontreacutees par les services avec la rubrique2150 260
A 315 La place des eaux pluviales dans les documents strateacutegiques locaux266
A 316 Lrsquoarticulation des missions de lrsquoEacutetat et des collectiviteacutes273
A 317 Des besoins de sensibilisation et de formation276
A 318 Synthegravese et voies de progregraves277
Annexe 32 Installations classeacutees au titre de lrsquoenvironnement (ICPE)279
A 321 Lrsquoinstruction des dossiers279
A 322 Les regravegles qui srsquoappliquent aux ICPE280
A 323 La reacutevision de lrsquoarrecircteacute de 1998282
A 324 Orientations pour les ICPE282
Annexe 33 Quatre exemples de zonages pluviaux285
A 331 Des zonages peu eacutelaboreacutes285
A 332 Des zonages directement issus drsquoune cartographie de lrsquoinfiltrabiliteacute285
A 333 Des zonages plus orienteacutes vers la gestion agrave lrsquoeacutechelle des bassins-versants286
A 334 Une approche plus complegravete287
Annexe 34 Les prescriptions relatives agrave lrsquoautosurveillance289
Annexe 35 La prise en compte des eaux pluviales dans les PLU et sa mise enœuvre dans les autorisations drsquourbanisme291
A 351 Maicirctrise de lrsquoimpermeacuteabilisation un bilan mitigeacute291
A 352 Les dispositions prescriptives et la loi ALUR291
A 353 La mise en œuvre293
Annexe 36 Organisation des compeacutetences dans la zone centrale de collecte deseaux useacutees et pluviales drsquoIcircle-de-France et meacutetropole du Grand-Paris295
Annexe 37 Les domaines preacutevus agrave lrsquoarticle L211-7 du Code de lrsquoenvironnement 297
Annexe 38 Le service public de gestion des eaux pluviales urbaines301
A 381 Pourquoi un service public 301
A 382 Un peacuterimegravetre qui reacutesulte de compromis301
A 383 Constituer un SPA-GEPU nrsquoest pas une obligation303
A 384 Pourquoi un service public 303
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A 385 Quelle diffeacuterence entre un SPA et un SPIC 303
Annexe 39 Les charges et les financements des SPA-GEPU305
A 391 La nature des deacutepenses305
A 392 Lrsquoestimation des deacutepenses agrave 50 pregraves 305
A 393 Les contributions des budgets geacuteneacuteraux vers les budgets annexes sontanormalement basses307
Annexe 40 Analyse des coucircts de la gestion des eaux pluviales pour le SIAAP309
Annexe 41 Analyse des deacutepenses de 22 grandes collectiviteacutes hors deacutepenses depersonnel 311
A 411 Des difficulteacutes de connaissance des coucircts et des modaliteacutes de financement 311
A 412 Une vision nationale des deacutepenses limiteacutee issue de la comptabiliteacute publique 312
A 413 Les contributions laquo eaux pluviales raquo drsquoun eacutechantillon de collectiviteacutes314
A 414 Des exemples de deacutepenses reacutealiseacutees directement sur le budget geacuteneacuteral317
A 415 La mise en place de participation communale au titre des voiries317
A 416 Zoom sur lrsquoexemple de la communauteacute drsquoagglomeacuteration du Havre (CODAH) 318
Annexe 42 Essai de reconstitution des deacutepenses des SPA-GEPU323
A 421 Un exercice drsquoestimation difficile323
A 422 La contribution des budgets geacuteneacuteraux aux budgets annexes peut-elle ecirctreconsideacutereacutee comme la compensation des charges induites 324
Annexe 43 Une approche des coucircts drsquoinvestissement pour les eaux pluviales parlrsquoagence de lrsquoeau Artois-Picardie325
Annexe 44 Prendre en compte les rejets de temps de pluie pour eacutetablir unprogramme de maicirctrise des rejets de temps de pluie pour se mettre mise enconformiteacute avec la DCE un exercice deacutelicat327
A 441 Des meacutethodologies agrave mettre au point327
A 442 Des enjeux financiers consideacuterables exemple des reacuteflexions du SIAAP328
Annexe 45 Les outils de financement pour les eaux pluviales une successiondrsquoespoirs et de deacuteboires329
A 451 La taxe dameacutenagement329
A 452 Les taxes drsquoimpermeacuteabilisation proposeacutees par les agences de leau329
A 453 La taxe pluviale330
Annexe 46 Le financement de la preacutevention des effets du ruissellement331
A 461 Les Cat-Nat et les biens assurables332
A 462 Les outils de financement mobilisables pour la preacutevention332
Annexe 47 La politique contractuelle les PAPI335
A 471 Rappels335
A 472 Quelle prise en compte des enjeux du ruissellement est-elle possible etsouhaitable dans les PAPI 3 336
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Annexes geacuteneacuterales
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Annexe 1 Lettre de mission
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ANNEQ 1
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ANNEXE 2
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Annexe 2 Glossaire des sigles et acronymes
Sigle acronyme Signification
AB Agence de bassin
ADOPTA Association pour le Deacuteveloppement Opeacuterationnel et la Promotion des Techniques Alternatives enmatiegravere deaux pluviales
AFB Agence franccedilaise pour la biodiversiteacute
AFNOR Agence franccedilaise de normalisation
ALUR Accegraves au logement et urbanisme reacutenoveacute (loi)
ARCEAU(-IdF) Association recherche collectiviteacutes dans le domaine de lrsquoeau (Ile-de-France)
ARIA Analyse recherche et information sur les accidents
ASTEE Association scientifique et technique pour lrsquoeau et lrsquoenvironnement
BDHI Banque de donneacutees historiques sur les inondations
CA Communauteacute drsquoagglomeacuteration
CC Communauteacute de communes
CCR Caisse centrale de reacuteassurance
CE Conseil drsquoEacutetat
CEREMA Centre deacutetudes et dexpertise sur les risques lenvironnement la mobiliteacute et lameacutenagement
CERTU Centre drsquoeacutetude et de recherche sur les techniques urbaines
CGCT Code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales
CGDD Commissariat geacuteneacuteral au deacuteveloppement durable (MEEM)
CGEDD Conseil geacuteneacuteral de lrsquoenvironnement et du deacuteveloppement durable
CIMAP Comiteacute interministeacuteriel de modernisation de lrsquoaction publique
CMI Commission mixte inondation
CoTITA Confeacuterences Techniques Interdeacutepartementales des Transports et de lrsquoAmeacutenagement
CSTB Centre scientifique et technique du bacirctiment
CU Communauteacute urbaine
DBO Demande biologique en oxygegravene
DCE Directive-cadre europeacuteenne
DCO Demande chimique en oxygegravene
DDT Direction deacutepartementale des territoires
DEB Direction de lrsquoeau et de la biodiversiteacute (DGALN-MEEM)
DERU Directive eaux reacutesiduaires urbaines
DGALN Direction geacuteneacuterale de lrsquoameacutenagement du logement et de la nature (MEEM)
DGCL Direction geacuteneacuterale des collectiviteacutes locales (ministegravere de lrsquointeacuterieur)
DGITM Direction geacuteneacuterale des infrastructures de transports et de la mer (MEEM)
DGPR Direction geacuteneacuterale de la preacutevention des risques (MEEM)
DHUP Direction de lrsquohabitat de lrsquourbanisme et des paysages (DGALN-MEEM)
DIG Deacuteclaration drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral
DRI Direction de la recherche et de lrsquoinnovation (CGDD-MEEM)
DTU Document technique unifieacute
EP Eaux pluviales
EPAGE Eacutetablissement public drsquoameacutenagement et de gestion de lrsquoeau
EPCI(-FP) Eacutetablissement public de coopeacuteration intercommunale (-agrave fiscaliteacute propore)
EPRI Estimation preacuteliminaire des risques drsquoinondation
EPTB Eacutetablissement public territorial de bassin
ERU Eaux reacutesiduaires urbaines
EU Eaux useacutees
FNCCR Feacutedeacuteration nationale des collectiviteacutes conceacutedantes et des reacutegies
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Sigle acronyme Signification
FPRNM Fonds de preacutevention des risques naturels majeurs (dit laquo fonds Barnier raquo)
GEMAPI Gestion des milieux aquatiques et de la preacutevention des inondations
GRAIE Groupe de recherche Rhocircne-Alpes sur les infrastructures et lrsquoeau
HAP Hydrocarbures aromatiques polycycliques
ICPE Installation classeacutee pour la protection de lrsquoenvironnement
IDRRIM Institut des routes des rues et des infrastructures pour la mobiliteacute
IFEN Institut franccedilais de lrsquoenvironnement (dont les activiteacutes ont eacuteteacute reprises par le SoeS)
IFSTTAR Institut franccedilais des sciences et technologies des transports de lameacutenagement et des reacuteseaux
IGA Inspection geacuteneacuterale de lrsquoadministration (ministegravere de lrsquointeacuterieur)
IOTA Installations ouvrages travaux et activiteacutes (nomenclature de la police de lrsquoeau)
IRSTEA Institut national de recherche en sciences et technologies pour lenvironnement et lagriculture
ISO International standardisation organisation
IT Instruction technique
MAPTAM Modernisation de lrsquoadministration publique territoriale et affirmation des meacutetropoles (loi)
MEEM MEDD MEDDE Ministegravere de lrsquoenvironnement de lrsquoeacutenergie et de la mer (peacuterimegravetre actuel) ministegravere de lrsquoenvironnement et du deacuteveloppement durable ministegravere de lrsquoeacutecologie du deacuteveloppement durable et de lrsquoeacutenergie (peacuterimegravetres anteacuterieurs)
MRN Mission des risques naturels
NF Norme franccedilaise
NOTRe Nouvelle organisation territoriale de la Reacutepublique (loi)
OdE Office de lrsquoeau
ONEMA Office national de lrsquoeau et des milieux aquatiques (dont les activiteacutes ont eacuteteacute reprises parlrsquoAFB)
ONERC Observatoire national sur les effets du reacutechauffement climatique
OTHU Observatoire de terrain en hydrologie urbaine
PAPI Programme drsquoaction pour la preacutevention des inondations
PGPOD Plan de gestion pluriannuel des opeacuterations de dragage drsquoentretien des riviegraveres et des canaux
PGRI Programme de gestion du risque drsquoinondation
PLU(-i) Plan local drsquourbanisme (intercommunal)
PPI Programme pluriannuel drsquoinvestissements
PPR(-I -N) Plan de preacutevention des risques (- drsquoinondations -naturels)
R Ruissellement
RATP Reacutegie autonome des transports parisiens
SAGE Scheacutema drsquoameacutenagement et de gestion des eaux
SCHAPI Service central drsquohydromeacutetrie et de preacutevision des inondations (SRN-DGPR-MEEM)
SCOT Scheacutema coheacuterence territoriale
SDA Scheacutema directeur drsquoassainissement
SDAGE Scheacutema directeur drsquoameacutenagement et de gestion des eaux
SDGEP Scheacutema directeur de gestion des eaux pluviales
SETRA Service drsquoeacutetude sur les transports les routes et leurs ameacutenagements (dont les activiteacutes ont eacuteteacute reprises par le CEREMA)
SHF Socieacuteteacute hydrotechnique de France
SISPEA Systegraveme drsquoinformation sur les services publics drsquoeau et drsquoassainissement
SLGRI Strateacutegie locale de gestion des risques drsquoinondations
SNCF Socieacuteteacute nationale des chemins de fer
SNGRI Strateacutegie nationale de gestion des risques drsquoinondations
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Sigle acronyme Signification
SOCLE Strateacutegie drsquoorganisation des compeacutetences locales de lrsquoeau
SOeS Service drsquoobservation et des statistiques (CGDD-MEEM)
SPA (-GEPU) Service public agrave caractegravere administratif (-de gestion des eaux pluviales urbaines)
SPIC Service public agrave caractegravere industriel et commercial
SRADDET Scheacutema reacutegional drsquoameacutenagement de deacuteveloppement durable et drsquoeacutegaliteacute des territoires
SRN Service des risques naturels (DGPR-MEEM)
STU Service technique de lrsquourbanisme (qui a fait place au CERTU dont les activiteacutes ont eacuteteacutereprises par la direction technique laquo territoire et ville raquo du CEREMA)
TEOM Taxe drsquoenlegravevement des ordures meacutenagegraveres
TRI Territoire agrave risque important drsquoinondation
VRD Voiries et reacuteseaux divers
ZAC Zone drsquoameacutenagement concerteacute
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Annexe 3 Annexe 3 Extraits du rapport du conseil drsquoEacutetatlaquo lrsquoeau et son droit raquo
A 31 Reacutegime juridique des eaux de pluie
Lorsque lrsquoeau est immobile ou au repos son reacutegime juridique est attrait par le reacutegime deproprieacuteteacute du lieu qui lrsquoaccueille Lorsque en revanche elle ruisselle drsquoune proprieacuteteacute agrave une autreou laquo court raquo le droit de proprieacuteteacute ne peut plus appreacutehender un fluide qui ne fait que passer etprend en eacutetroite relation avec la proprieacuteteacute des lieux traverseacutes la forme atteacutenueacutee drsquoun droitdrsquousage ndash relatif ndash ou drsquoune servitude de laquo passage raquo (extrait du rapport p 51)
[hellip]
Lrsquoeau qui srsquoeacutecoule ou lrsquoeau courante reacutegie par les articles 640 644 et 645 du code civil peut sepreacutesenter sous deux grandes formes les eaux de ruissellement et lrsquoeau des cours drsquoeau
Le reacutegime des eaux de ruissellement est deacutefini par lrsquoarticle 640 en vertu duquel laquo Les fondsinfeacuterieurs sont assujettis envers ceux qui sont plus eacuteleveacutes agrave recevoir les eaux qui en deacutecoulentnaturellement sans que la main de lrsquohomme y ait contribueacute Le proprieacutetaire infeacuterieur ne peutpoint eacutelever de digue qui empecircche cet eacutecoulement Le proprieacutetaire supeacuterieur ne peut rien fairequi aggrave la servitude du fonds infeacuterieur raquo De porteacutee tregraves geacuteneacuterale cet article enserre lesproprieacutetaires voisins dans des obligations reacuteciproques au regard des eaux qui srsquoeacutecoulent drsquounfonds agrave lrsquoautre (extrait du rapport p52)
[hellip]
Aucune disposition du code civil dans sa version de 1804 ne traitait de la question de laproprieacuteteacute de lrsquoeau de pluie Lrsquoimportance pratique de cette question a cependant nourri uneimportante jurisprudence tout entiegravere dicteacutee par le principe simple selon lequel chacun a lapleine proprieacuteteacute des eaux de pluie qui tombent sur son fonds en vertu du droit drsquoaccessioncombineacute au droit de proprieacuteteacute du sol Cette construction jurisprudentielle a eacuteteacute reprise par la loidu 8 avril 1898 sur le reacutegime des eaux qui est agrave lrsquoorigine de la reacutedaction preacuteciteacutee et toujours envigueur de lrsquoarticle 641 Mais si cette loi consacre la jurisprudence attribuant la pleine proprieacuteteacutedes eaux de pluie au proprieacutetaire du fonds elle preacutecise immeacutediatement que cette eau retrouvele droit commun degraves lors qursquoelle sort du terrain et que si elle beacuteneacuteficie drsquoune servitude naturelledrsquoeacutecoulement lrsquousage qui en est fait ne doit pas lrsquoaggraver Lrsquoarticle 641 dispose agrave cet eacutegardque laquo Si lrsquousage de ces eaux [pluviales] ou la direction qui leur est donneacutee aggrave laservitude naturelle drsquoeacutecoulement eacutetablie par lrsquoarticle 640 une indemniteacute est due au proprieacutetairedu fonds infeacuterieur raquo Cette disposition fait eacutecho agrave lrsquoarticle 640 preacuteciteacute du code relatif auxservitudes mutuelles qui deacutecoulent du passage naturel des eaux drsquoun terrain agrave lrsquoautre (extraitdu rapport p 54)
A 32 Services publics
En ce qui concerne la gestion quantitative et qualitative du grand cycle de lrsquoeau le ConseildrsquoEacutetat invite agrave mieux preacuteciser les utilisations souhaitables et souhaiteacutees des eaux pluviales etdes eaux useacutees et les normes applicables agrave ces utilisations agrave deacutefinir le modegravele eacuteconomiquecorrespondant agrave lrsquoutilisation des diffeacuterentes cateacutegories drsquoeaux et agrave confeacuterer agrave ces diffeacuterentsservices publics la nature drsquoun service public industriel et commercial si leur financement parlrsquousager srsquoavegravere possible (extrait de lrsquointroduction de J-M Sauveacute)
[hellip]
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Cette compeacutetence communale [collecte des eaux pluviales] est souvent rattacheacutee agravelrsquoassainissement car la moitieacute des reacuteseaux drsquoassainissement sont unitaires crsquoest-agrave-direcollectent dans le mecircme reacuteseau eaux useacutees et eaux pluviales Dans cette hypothegravese ellecomporte la reacutealisation et la gestion des reacuteseaux de canalisations des ouvrages de stockage(deacuteversoirs drsquoorage etou bassins agrave ciel ouvert ou enterreacutes) et des installations de traitement etdrsquoeacutepuration de ces eaux Et elle doit ecirctre transfeacutereacutee globalement avec la compeacutetenceassainissement agrave un EPCI lorsqursquoun transfert est obligatoire Mais cette liaison entre collectedes eaux pluviales et assainissement nrsquoest ni geacuteneacuterale ni absolue Et le financement de ceservice facultatif fait lrsquoobjet de dispositions speacutecifiques Car complication suppleacutementaire lanature juridique de ces trois services nrsquoest pas identique au terme drsquoune eacutevolution sinueuseretraceacutee en annexe 11 les services de distribution drsquoeau potable et drsquoassainissement sontconsideacutereacutes comme des services publics industriels et commerciaux (SPIC) quel que soit leurmode drsquoexploitation tandis que le service de collecte des eaux pluviales est resteacute un servicepublic administratif (SPA)
Les extraits qui suivent sont issus de lrsquoannexe 11 du rapport
Eau potable
Si la distribution de lrsquoeau potable bien public a eacuteteacute tregraves tocirct consideacutereacutee comme un service publiclocal sa nature juridique est longtemps resteacutee mixte avant de basculer franchement du cocircteacute desservices publics industriels et commerciaux (SPIC) Le statut de lrsquoassainissement qui esteacutegalement aujourdrsquohui un SPIC a aussi connu une peacuteriode drsquoincertitude Quant au service decollecte des eaux pluviales sa nature diffegravere de celle des deux services preacuteceacutedents
[hellip]
Avant 1926 le service public de distribution drsquoeau potable est consideacutereacute comme industriel etcommercial si sa gestion est deacuteleacutegueacutee au secteur priveacute et administratif srsquoil est geacutereacute en reacutegie Lajurisprudence du Conseil drsquoEacutetat quoique reacuteserveacutee sur la gestion directe de services industrielset commerciaux par les collectiviteacutes publiques et sur le deacuteveloppement drsquoun socialismemunicipal a toujours consideacutereacute lrsquoeau comme un bien particulier pouvant indiffeacuteremment ecirctreexploiteacute en reacutegie par la commune ou deacuteleacutegueacute agrave un entrepreneur alors qursquoil consideacuterait parprincipe que toutes les activiteacutes industrielles et commerciales eacutetaient eacutetrangegraveres aux attributionsleacutegales des conseils municipaux (avis du 2 aoucirct 1894)
[hellip]
Comme tout SPIC quel que soit son mode de gestion doit eacutequilibrer ses deacutepenses par sesrecettes les redevances dues par les usagers en vertu de lrsquoarticle L 2224-12 du code geacuteneacuteraldes collectiviteacutes territoriales (CGCT) et assises sur le volume drsquoeau potable acquis doiventnormalement ecirctre fixeacutees agrave un niveau suffisant pour couvrir les charges du service
[hellip]
Le tarif doit trouver sa contrepartie directe dans le service rendu agrave lrsquousager il ne peutincorporer des sommes sans rapport avec la valeur des prestations fournies
[hellip]
Assainissement
Si la distribution drsquoeau potable se traduit de maniegravere preacutepondeacuterante par un service rendudirectement agrave lrsquousager et peut aiseacutement se deacutefinir comme un service privatif que concreacutetise laneacutecessiteacute de financer un branchement particulier priveacute il nrsquoen va pas neacutecessairement de mecircmepour lrsquoassainissement Ce service possegravede en effet une dimension collective nettement pluscaracteacuteriseacutee que la distribution drsquoeau potable srsquoil exige aussi un raccordement priveacute au reacuteseaupublic les beacuteneacutefices attendus de lrsquoassainissement concernent principalement lrsquoameacutelioration dela santeacute publique drsquoougrave lrsquoincorporation degraves lrsquoorigine des regravegles correspondantes dans ce code etla preacuteservation de la ressource contre la pollution
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Lrsquoheacutesitation sur la nature juridique de ce service eacutetait drsquoautant plus permise que le raccordementau reacuteseau collectif drsquoassainissement donnait parallegravelement lieu en vertu du code de la santeacutepublique agrave la perception drsquoune taxe indeacutependante du service rendu agrave lrsquousager Lrsquoarticle 75 de laloi de finances du 29 novembre 1965 et le deacutecret no 67-945 du 24 octobre 1967 ayant preacutevuque laquo les reacuteseaux drsquoassainissement et les installations drsquoeacutepuration publics sont financiegraverementgeacutereacutes comme des services agrave caractegravere industriel et commercial raquo quelles conseacutequencesfallait-il tirer de cette affirmation La jurisprudence du Conseil drsquoEacutetat dans ses formations tantcontentieuses qursquoadministratives et la jurisprudence judiciaire ont dans un premier tempseacutecarteacute la nature de SPIC Puis le Conseil constitutionnel et le Tribunal des conflits ont qualifieacute leservice drsquoassainissement de SPIC Certaines deacutecisions du Conseil drsquoEacutetat lrsquoimpliquaienteacutegalement deacutejagrave avant que le Conseil constitutionnel ne se prononce en 1983 mais la plupartdes commentateurs estiment que la jurisprudence nrsquoa eacuteteacute deacutefinitivement clarifieacutee que plus tardLa nature de SPIC du service drsquoassainissement est maintenant affirmeacutee par lrsquoarticle L 2224-11du CGCT
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Eaux pluviales
Quant au service facultatif de la collecte des eaux pluviales il demeure un SPA (art L 2224-10du CGCT) agrave la charge du budget geacuteneacuteral de la collectiviteacute mais peut ecirctre jumeleacute et deacuteleacutegueacuteavec celui du traitement des eaux useacutees auquel cas il donne lieu agrave des calculs savants maisopaques drsquoimputation sur le budget geacuteneacuteral de la collectiviteacute Les charges de ce service sontparticuliegraverement lourdes dans les grandes villes ougrave du fait de lrsquoimpermeacuteabilisation geacuteneacuteraliseacuteedes sols il faut reacutealiser et entretenir des ouvrages de stockage et de deacutepollution des eaux deruissellement pour limiter la pollution des cours drsquoeau ou du littoral ougrave elles sont rejeteacutees cesdeacutepenses sont estimeacutees agrave un tiers des deacutepenses du service drsquoassainissement collectif
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Annexe 4 Extraits du rapport CIMAP laquo politique de lrsquoeau raquo
La gestion des eaux pluviales pose deux types de problegravemes la gestion quantitative avec laquestion de la gestion des inondations par ruissellement urbain et la question qualitative
bull Le problegraveme se pose en particulier sur le littoral et pour les agglomeacuterations dune tailledisproportionneacutee par rapport aux capaciteacutes du milieu reacutecepteur et revecirct deux aspects Lepremier est quantitatif lintensiteacute des ruissellements peut entraicircner des inondationsviolentes et dommageables (dimensionnement des reacuteseaux bassins eacutecrecircteurs) ledeuxiegraveme est qualitatif pollution lieacutee aux mauvais branchements flux drsquoorages
bull Les conseacutequences sont importantes
bull Fermeture des plages plusieurs semaines par an
bull Rejet drsquoune proportion importante des flux polluants dans les milieux naturels avecdes conseacutequences potentielles sur les usages agrave laval conchyliculture baignademicros et macro-deacutechets allant dans les milieux marins
bull Effets pouvant ecirctre deacutevastateurs sur lrsquoactiviteacute des conchyliculteurs (eacutetang de Thauet baie de Morlaix)
bull Pollution geacuteneacuteraliseacutee par les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
bull La reacutesolution de cette question dont un certain nombre de collectiviteacutes locales ont prisconscience se heurte agrave des questions de financement et dorganisation
bull On notera que la conformiteacute des deacuteversements de temps de pluie avec la DERUcommence agrave ecirctre souleveacutee avec insistance par la Commission europeacuteenne LeRoyaume-Uni a ainsi eacuteteacute condamneacute sur ce point par la CJUE pour les deacuteversementsexcessifs de lagglomeacuteration londonienne contraignant cette agglomeacuteration agrave deacuteciderdun programme dinvestissement dun coucirct supeacuterieur agrave 4 milliards de livres
(rapport drsquoeacutetat des lieux p 35)
La mise aux normes des stations de traitement des eaux useacutees vis-agrave-vis de la directive ERU estaujourdhui en bonne voie dachegravevement une fois les derniers sites en cours de contentieuxtraiteacutes (pour les DOM et la Corse) il restera agrave sassurer du maintien de la conformiteacute dans ladureacutee et des mises aux normes des nouvelles non conformiteacutes qui apparaissent tous les ans agravemettre aux normes les agglomeacuterations infeacuterieures agrave 2 000EH et agrave tirer les conseacutequences delrsquoarrecirct de la cour de justice europeacuteenne dans le cadre du contentieux avec le Royaume-Uni surle dimensionnement des reacuteseaux et des stations par temps de pluie81 y compris en favorisantles solutions de reacutetention agrave la source
(rapport de propositions p 14)
81 La maicirctrise des eaux pluviales constitue un enjeu pour de nombreuses collectiviteacutes Car srsquoil est relativement facilede preacutevoir les volumes drsquoeaux useacutees domestiques rejeteacutes dans les reacuteseaux drsquoassainissement il en va diffeacuteremmentdes eaux pluviales dont les brutales variations de deacutebit provoquent des inondations et des deacuteversements drsquoeauxuseacutees non traiteacutees dans les milieux Lrsquoaugmentation de lrsquoimpermeacuteabilisation des villes ne fait que renforcer cespheacutenomegravenes Le 18 octobre 2012 la cour de justice de lrsquoUnion europeacuteenne a condamneacute le Royaume-Uni pour non-respect des objectifs de la directive Eaux Reacutesiduaires Urbaines (91271CE) Crsquoest la 1egravere condamnation drsquoun payseuropeacuteen visant des rejets excessifs drsquoeaux useacutees non traiteacutees au niveau de deacuteversoirs drsquoorage bien qursquoagrave lrsquoaval laqualiteacute du milieu soit bonne au regard des critegraveres de la directive baignade (20067CE)
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Annexes citeacutees principalementau chapitre 1
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Annexe 5 Champ de la mission
On deacuteveloppe ici les discussions qui ont servi de base au choix du peacuterimegravetre des enjeuxcouverts par le preacutesent rapport sous la deacutenomination qursquoil a eacuteteacute proposeacute de retenir de gestiondes pluviales et du ruissellement
A 51 Eaux urbaines et eaux pluviales et de ruissellement
Les eaux ppluviales et le ruissellement couvrent en milieu urbain une partie significative desenjeux de la laquo gestion inteacutegreacutee des eaux urbaines raquo (laquo integrated urban watermanagement raquo) qui consiste agrave organiser les compleacutementariteacutes de toutes les dimensions de lagestion de lrsquoeau en lien avec les besoins urbains (y compris lrsquoeau potable les riviegraveres etc)
Cette notion de gestion inteacutegreacutee des eaux urbaines a eacuteteacute expliciteacutee au niveau international dansles anneacutees 9082 comme une deacuteclinaison speacutecifique de la notion plus geacuteneacuterale de gestioninteacutegreacutee des ressources en eau (GIRE) terme qui est plutocirct reacuteserveacute aux eacutechelles de bassinnationales ou internationales Cette notion est encore aujourdrsquohui tregraves employeacutee mecircme srsquoilsubsiste une ambiguiumlteacute dans la formulation anglaise de reacutefeacuterence qui peut se traduire commelaquo gestion urbaine des eaux raquo ou laquo gestion des eaux urbaines raquo83
La figure 21 extraite drsquoun document de lrsquoassociation professionnelle International WaterAssociation (IWA) en vue de la confeacuterence internationale HABITAT III (Quito 2016) et la figure22 issue drsquoune ouvrage publieacute deacutebut 2016 par lrsquoOrganisation de coopeacuteration et dedeacuteveloppement eacuteconomique (OCDE) teacutemoignent en autres de la vitaliteacute de ces notions
82 Voir par exemple C Macsimovičs E Tejada-Guibert et P-ARoche ed laquo Urban water management deadlock orhope raquo UNESCO Presse des Ponts 2001
83 Voir par exemple le reacutecent rapport laquo Urban water challenges in the Americas a perspective from the Academies ofSciences raquo UNESCO IANAS 2015 qui deacutecline ce concept dans 23 eacutetudes de cas Document teacuteleacutechargeable aulien wwwianasorgbooksbooks_2015waterurban_water_210315pdf
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Figure 21 Cadre geacuteneacuteral des principes des villes pour pour leau quatre niveaux et cinq blocs dactions pour que les acteurs de la gestion de leau instaurent une gestion durable de leau dans leur villes Source the IWA principles for Water Wise cCities tbp IWA 2016
La gestion des eaux pluviales nrsquoa pas pour objet les relations de la ville avec de grandesriviegraveres au bord desquelles elles sont souvent installeacutees quand celles-ci drainent des bassins-versants de taille tregraves sensiblement supeacuterieure agrave celle de la ville
On ne peut se limiter aux seules zones urbaniseacutees par coheacuterence il convient de traiter ici ducycle de lrsquoeau dans des bassins-versants ou des parties amont de bassins-versants dequelques kmsup2 agrave quelques dizaines voire centaines de kmsup2 (et milliers de kmsup2 pour les grandesmeacutetropoles) dont une partie significative est urbaniseacutee
Ces bassins-versants concentrent souvent dans leurs parties les plus en aval des activiteacuteshumaines et drsquoimportantes surfaces de bacirctiments de parkings ou de voiries agrave la foisvulneacuterables aux risques drsquoinondation et ayant un effet significatif sur la qualiteacute des eaux
La commande incite agrave inteacutegrer dans la reacuteflexion lrsquoensemble du cycle de lrsquoeau urbaine prise iciau sens de lrsquoeau qui circule dans les bassins-versants urbaniseacutes qursquoil pleuve ou non horscours drsquoeau qui les traversent
Une part de cette eau qui circule interagit de plus avec les reacuteseaux drsquoadduction drsquoeau potablequi constituent un apport geacuteneacuteralement depuis lrsquoexteacuterieur du bassin-versant concerneacute etdrsquoassainissement des eaux useacutees qui participent plus ou moins aux eacutecoulements
Par rapport agrave la notion de gestion des eaux urbaines la gestion des eaux pluviales
bull eacutetend le champ de preacuteoccupation agrave des territoires ruraux affecteacutes par des eacutecoulementsrapides cette extension est particuliegraverement justifieacutee on le verra
bull restreint la prise en consideacuteration des riviegraveres (et dans une moindre mesure des nappessouterraines de grande extension) en ne les consideacuterant que comme des milieuxreacutecepteurs dont il convient de se preacuteoccuper du bon eacutetat eacutecologique et chimique maissans inclure ni les actions de geacutenie eacutecologique qui les concernent directement ni lesameacuteniteacutes sociales lieacutees agrave la freacutequentation des riviegraveres en traverseacutee des villes
Cette restriction peut ecirctre un handicap au regard de la volonteacute des commanditaires drsquoune notionde gestion inteacutegreacutee En tant que de besoin la mission eacutetendra dans le preacutesent rapport le champdes preacuteoccupations aux sujets de gestion des eaux urbaines
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Figure 22 Cadre deacutevaluation de la gouvernance de leau dans les villes Source Water Governance in Cities OCDE 2016
Le scheacutema de la figure 23 illustre ces diverses notions et leurs recouvrements
A 52 Dans quelle mesure les cours drsquoeau sont-ils exclus Ougrave marquer la limite
On ne srsquointeacuteresse pas ici a priori aux cours drsquoeau formeacutes et peacuterennes mecircme srsquoils sontintermittents mais aux eacutecoulements intermittents lieacutes directement aux eacutepisodes pluvieux Ladistinction peut paraicirctre bien artificielle quand on appreacutecie la globaliteacute du cycle de lrsquoeau et onvoit mal comment srsquoeacutetablit la limite entre les deux domaines
Comme il y a de nombreuses conseacutequences notamment en matiegravere de responsabiliteacute desriverains (on y reviendra) lrsquoadministration est chargeacutee de proceacuteder agrave une deacutelimitation de ce quiest reconnu comme laquo cours drsquoeau raquo Apregraves une premiegravere circulaire en 2005 une nouvelledeacutefinition geacuteneacuterale qui a eacuteteacute donneacutee par lrsquoinstruction du 3 juin 2015 relative laquo agrave la cartographieet lrsquoidentification des cours drsquoeau et agrave leur entretien raquo (NOR DEVL1506776J) srsquoappuyant surlrsquoarrecirct Ndeg 334322 MEDDTL cEARL Cintrat du 21 octobre 2011 du Conseil drsquoEacutetat laquo constitueun cours drsquoeau un eacutecoulement drsquoeaux courantes dans un lit naturel agrave lrsquoorigine alimenteacute par unesource et preacutesentant un deacutebit suffisant une majeure partie de lrsquoanneacutee raquo Trois critegraveres cumulatifsdoivent ainsi ecirctre retenus pour caracteacuteriser un cours drsquoeau
bull la preacutesence et permanence drsquoun lit84 naturel agrave lrsquoorigine
bull un deacutebit suffisant une majeure partie de lrsquoanneacutee85
84 Lrsquoannexe de lrsquoinstruction preacutecise laquo Ce lit se caracteacuterise par un deacuteniveleacute suffisant qui le distingue de certainseacutecoulements eacuterosifs pouvant geacuteneacuterer des ravines et dont lrsquoemplacement varie drsquoune anneacutee agrave lrsquoautre En outrelrsquoeacutecoulement possegravede une dynamique de transport solide qui confegravere au support de lrsquoeacutecoulement un substratcaracteacuteristique et diffeacuterencieacute du sol de la parcelle adjacente Les pheacutenomegravenes drsquoeacuterosion de deacutepocirct de charriage detransport de matiegravere en suspension ont ainsi des conseacutequences visibles notamment sur le fond du lit desruisseaux raquo
85 Lrsquoannexe de lrsquoinstruction preacutecise laquo Le cours drsquoeau est un milieu caracteacuteriseacute par un eacutecoulement non exclusivementalimenteacute par des eacutepisodes pluvieux locaux Ainsi on peut proposer un critegravere de preacutesence drsquoeacutecoulement apregraves unepeacuteriode ougrave la pluviositeacute aura eacuteteacute non significative Un tel critegravere a donc vocation agrave eacuteliminer de lrsquoinventaire les fosseacutesrecueillant les eaux de ruissellement et ougrave se manifestent temporairement des eacutecoulements apregraves les pluies raquo etlaquo par ailleurs certains cours drsquoeau ont des eacutecoulements naturellement intermittents raquo
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Figure 23 La gestion des eaux pluviales et les autres notions de la gestion de leauEn jaune peacuterimegravetre de la gestion inteacutegreacutee urbaine de lrsquoeau
bull lrsquoalimentation par une source86 raquo
La loi ndeg2016-1087 du 8 aoucirct 2016 pour la reconquecircte de la biodiversiteacute de la nature et despaysages a repris de faccedilon simplifieacutee ces dispositions pour leur donner une porteacutee leacutegislative laquo constitue un cours deau un eacutecoulement deaux courantes dans un lit naturel agravelorigine alimenteacute par une source et preacutesentant un deacutebit suffisant la majeure partie delanneacutee Leacutecoulement peut ne pas ecirctre permanent compte tenu des conditionshydrologiques et geacuteologiques locales raquo
Mais exclure les cours drsquoeau veut-il dire que lrsquoon exclut lrsquoensemble des bassins-versants deceux-ci Cela nrsquoaurait eacutevidemment aucun sens rares sont les territoires concerneacutes par lagestion des eaux pluviales qui ne deacutebouchent pas sur des cours drsquoeau au sens ci-dessous Demecircme on le verra il y a tout inteacuterecirct agrave traiter eaux souterraines et eaux de surface comme untout indissociable dans la reacuteflexion Il srsquoagirait donc de traiter ici des eacutecoulements de lrsquoeau dansdes territoires qui se situent en amont de la limite amont fixeacutee aux cours drsquoeau
Tel qursquoainsi preacutesenteacute cela ne fait non plus guegravere de sens car cela reviendrait agrave consideacuterer desterritoires tregraves fragmenteacutes en milieu rural on ne srsquointeacuteresserait qursquoaux territoires draineacutes pardes fosseacutes qui ne sont pas reconnus comme des ruisseaux et en milieu urbain on exclurait lesbassins-versants des petits cours drsquoeau dont le rocircle dans la conception drsquoensemble de lagestion des eaux pluviales est pourtant essentielle Les bassins-versants des ruisseaux ou despetites riviegraveres urbaines87 assurant la coheacuterence du territoire concerneacute ne peuvent eacutevidemmentpas ecirctre eacutecarteacutes de la reacuteflexion
Trouverait-on une meilleure coheacuterence de lrsquoapproche par des notions de rapiditeacute deseacuteveacutenements Si lrsquoon sait deacutefinir des crues-eacuteclairs ou des crues torrentielles par exemple cesnotions pertinentes pour certains climats sont totalement inapproprieacutees au regard de la plupartdes autres situations qui relegravevent pourtant agrave lrsquoeacutevidence de la preacutesente reacuteflexion
La formulation de synthegravese qui reacutesulte de ces reacuteflexions est preacutesenteacutee dans le rapport
A 53 Une eacutevolution de la police de lrsquoeau pour y inclure des vallons secs ne conduirait pas agrave pour autant agrave modifier la notion de cours drsquoeau
Une extension du champ drsquoexercice de la police de lrsquoeau a eacuteteacute proposeacutee Citons ici lescollegravegues qui ont formuleacute cette proposition
Les laquo vallons secs raquo deacutesignent localement les lits de tregraves petits cours drsquoeau intermittents detype meacutediterraneacuteen ou des fonds de talwegs qui ne coulent que pendant des eacutepisodespluvieux Leurs bassins versants qui recueillent lrsquoeacutecoulement des eaux de pluie peuvent ecirctre lesiegravege de ruissellements importants Souvent totalement imbriqueacutes dans les ensembles urbainsles laquo vallons secs raquo sont alors tregraves contraints ils sont parfois utiliseacutes pour faire passer desreacuteseaux drsquoassainissement des eaux useacutees et peuvent passer en pleine ville entre deuximmeubles ou mecircme sous les immeubles ou des voiries Ces laquo vallons secs raquo sont le plussouvent des proprieacuteteacutes priveacutees (geacuteneacuteralement partageacutees en leur milieu entre les proprieacutetairesriverains)
86 Lrsquoannexe de lrsquoinstruction preacutecise laquo Un cours drsquoeau mecircme srsquoil ne coule pas toute lrsquoanneacutee doit donc ecirctre alimenteacutepar au moins une autre source que les seules preacutecipitations Lrsquoalimentation par une source permet ainsi de preacuteciserla notion de laquo deacutebit suffisant une majeure partie de lrsquoanneacutee raquo Le cours drsquoeau se distingue du fosseacute ou de la ravinequi ne font qursquoeacutevacuer le ruissellement issu des preacutecipitations Cette source nrsquoest pas neacutecessairement localiseacuteeElle peut ecirctre ponctuelle agrave lrsquoendroit ougrave la nappe jaillit mais ce peut aussi ecirctre lrsquoexutoire drsquoune zone humide diffusenotamment en tecircte de bassin ou un affleurement de nappe souterraine Comme pour le critegravere de deacutebit suffisantune majeure partie de lrsquoanneacutee il faut prendre en consideacuteration que certaines sources peuvent se tarir agrave certainespeacuteriodes raquo
87 Il nrsquoy a pas de limite distinguant ruisseaux et cours drsquoeau ni a fortiori de deacutefinition des laquo petites riviegraveres urbaines raquo
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La saturation des laquo vallons secs raquo leur obstruction par des embacirccles lrsquoeffondrement de leursberges et les monteacutees drsquoeau brutales qursquoils connaissent peuvent jouer un rocircle majeur danslrsquoaggravation des inondations Il est donc manifeste que ces laquo vallons secs raquo meacuteritentdrsquoentretenus et geacutereacutes comme constitutifs de reacuteseaux drsquoeacutecoulement sensibles
Il faut viser la preacuteservation du bon eacutecoulement des crues des laquo vallons secs raquo
Srsquoagissant des milieux aquatiques le code de lrsquoenvironnement vise explicitement la conciliationdrsquoexigences multiples dont la conservation et le libre eacutecoulement des eaux et la protectioncontre les inondations
Ainsi les dispositions leacutegislatives du code de lrsquoenvironnement soumettent agrave proceacutedure et agravecontrocircle suivant les dangers quils preacutesentent et la graviteacute de leurs effets la reacutealisation desinstallations ouvrages travaux et ameacutenagements (IOTA) susceptibles en particulier de laquo nuireau libre eacutecoulement des eaux raquo et laquo daccroicirctre notablement le risque dinondation raquo
Les dispositions reacuteglementaires fixent lrsquoapplication de ces dispositions88 et visent de maniegraverelimitative les seuls IOTA reacutealiseacutes dans les lits mineurs et majeurs des cours drsquoeau lesassegravechements de zones humides et les rejets drsquoeaux pluviales dans le milieu Donc la laquo policede lrsquoeau raquo des IOTA ne srsquoapplique pas aux fonds de talweg ou laquo vallons secs raquo Ceux-ci eneffet ne reacutepondent souvent pas agrave la deacutefinition des cours drsquoeau bien qursquoils soient susceptibles decrues soudaines et deacutevastatrices De tels IOTA sur des fonds de talwegs ou des laquo vallonssecs raquo ne relegravevent alors que des obligations geacuteneacuterales du code civil Leur soumission au codede lrsquoenvironnement et donc agrave la laquo police de lrsquoeau raquo uniquement pour les aspects de protectioncontre les inondations et de conservation du bon eacutecoulement des eaux apparaicirctrait doncpertinente89
Recommandation ndeg5 Modifier lrsquoarticle R214-1 du code de lrsquoenvironnement afin drsquoinclure unedisposition permettant son application agrave tous les fonds de talwegs et laquo vallons secs raquo poursatisfaire aux objectifs de protection contre les inondations et de conservation du boneacutecoulement des eaux (DGPR et DEB) raquo
La preacutesente mission constate que cette proposition ainsi que les instructions reacutecentes citeacutees ennote de bas de page ne conduisent pas agrave modifier la deacutefinition des cours drsquoeau
A 54 Urbain peacuteriurbain et rural
Il est rare mais il peut arriver que la deacutefinition retenue concerne des territoires deacutepourvusdrsquohabitation et drsquoactiviteacutes humaines autres qursquoagricoles Ces situations ougrave les seulespreacuteoccupations concerneraient lrsquoeacuterosion des sols et le transfert de produits phytosanitaires aumilieu ne sont pas au cœur de la commande le ministegravere en charge de lrsquoagriculture nrsquoeacutetantdrsquoailleurs pas partie prenante de la commande
On considegravere que sans se limiter aux enjeux strictement urbains et peacuteri-urbains laprobleacutematique agrave analyser concerne ceux de ces bassins-versants dont une part non neacutegligeableest urbaniseacutee Ces bassins-versants concentrent souvent dans leurs parties les plus en avaldes activiteacutes humaines et drsquoimportantes surfaces de bacirctiments de parkings ou de voiries agrave la
88 laquo Lrsquoarticle R214-1 du code de lrsquoenvironnement dispose que peuvent en particulier ecirctre soumis agrave deacuteclaration ouautorisation pour ce qui inteacuteresse la preacutevention des inondations les installations ouvrages travaux et activiteacutesdans le lit mineur qui constituent un obstacle agrave lrsquoeacutecoulement des crues les modifications de profils en long ou entravers les consolidations ou protections de berges lrsquoentretien autre que par le proprieacutetaire riverain et les remblaisen lit majeur raquo note de bas de page du rapport citeacute
89 laquo Par un courrier aux preacutefets du 12 octobre 2016 relatif agrave la cartographie des cours drsquoeau la ministre en charge delrsquoenvironnement indique la possibiliteacute laquo de faire figurer ces zones drsquoeacutecoulement [ne pouvant ecirctre consideacutereacuteescomme des cours drsquoeau mais preacutesentant des enjeux particuliers au regard du risque drsquoinondation] sur lescartographies des cours drsquoeau selon un code de repreacutesentation distinct (hellip) raquo note de bas de page du rapport citeacute
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fois vulneacuterables aux risques drsquoinondation et ayant un effet significatif sur la qualiteacute des eaux crsquoest lagrave le cœur des enjeux qui vont ecirctre traiteacutes
A 55 Risques quelles limites
Concernant les risques la mission a consideacutereacute utile de proposer les choix suivants
bull exclure du champ de la gestion des eaux pluviales les pheacutenomegravenes lieacutes auxdeacutebordements de grands cours drsquoeau selon la seacuteparation faite ci-dessus
bull inclure les mouvements de terrain laves torrentielles et couleacutees boueuses degraves lors qursquoilssont geacuteneacutereacutes par les preacutecipitations
bull traiter comme un tout les enjeux de ruissellement urbain et peacuteriurbain voire ruraux deces territoires dans la mesure cependant ougrave une dimension urbaine suffisante existent
La commande avait fait le choix de ne pas demander agrave la mission drsquoaborder la question desmesures drsquoalerte et de gestion de crise qui sont pourtant des eacuteleacutements majeurs de lrsquoadaptationaux risques Un rapport du CGEDD (2009) a traiteacute de cette question90 Depuis ce rapport desprogregraves ont eacuteteacute constateacutes que la preacutesente mission abordera donc agrave la marge de son rapportDes propositions fondeacutees sur les retours drsquoexpeacuterience du CGEDD en zone meacutediterraneacuteennesont formuleacutees parallegravelement par un rapport reacutecent et il nrsquoy avait donc pas lieu de doublonner cetravail Enfin des mesures ont eacuteteacute annonceacutees en juin 2016 qui integravegrent des renforcements desmoyens de preacutevision et drsquoalerte qui concernent des bassins-versants de taille modeste ainsi queles alertes aux crues soudaines
90 Michel Le Quentrec Jean-Louis Ravard et Pierre Verdeaux laquo Le ruissellement urbain et les inondationssoudaines connaissance preacutevention preacutevision et alerte raquo rapport CGEDD ndeg0005487-01 feacutevrier 2009httpwwwladocumentationfrancaisefrvarstoragerapports-publics094000166pdf
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Annexe 6 Pourquoi parler de ruissellement Sait-onmodeacuteliser lrsquoeau agrave travers et sur la ville
Le choix de terminologie retenu dans ce rapport est loin drsquoecirctre neutre et ne reacutesulte pas drsquounconsensus eacutetabli Il suppose donc quelques discussions et explications
A 61 Des repreacutesentations classiques inadapteacutees aux meacutesoeacutechelles (1-100 kmsup2)
Comme indiqueacute dans la partie principale du rapport nous ne reprenons pas ici la distinction carelle nous semble induire des erreurs de conception entre 3 meacutecanismes tels qursquoils sontsouvent deacutecrits
bull le reacuteservoir laquo sol raquo qui assurerait lrsquointerception de la pluie son stockage temporaire dansune capaciteacute de reacutetention et une infiltration vers les nappes qui serait gouverneacutee par deslois drsquoeacutecoulement en milieu poreux non satureacute
bull le ruissellement qui serait la collecte de ces eaux de surverse du reacuteservoir sol dans deseacutecoulements diffus
bull le transport de lrsquoeau qui serait assureacute par des eacutecoulements formeacutes
Ces repreacutesentations sont en effet sans doute pertinentes agrave lrsquoeacutechelle drsquoune parcelle ouinversement quand il srsquoagit de repreacutesenter de grands bassins-versants Elles ignorent en effet agravela fois la puissance morphogegravene de lrsquoeau la complexiteacute et lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale (le stockagene se fait pas dans un sol dont il srsquoagirait de connaicirctre la capaciteacute mais dans les videsaccessibles agrave lrsquoeau du systegraveme urbain lrsquoinfiltration ne passe pas que par la percolation dans lesol mais par toutes les pertes des reacuteseaux des galeries etc) les eacutecoulements rapides diffusne sont pas du ruissellement en nappe en surface etc
A 62 Sait-on repreacutesenter aujourdrsquohui la circulation de lrsquoeau en ville
Il faut se rappeler que ce qursquoon appelle lrsquohydrologie urbaine a eacuteteacute longtemps consideacutereacutee commela modeacutelisation des reacuteseaux ce qui supposait drsquoen appreacutecier les flux drsquoentreacutee et impliquait doncune repreacutesentation de la transformation de la pluie en eacutecoulement en cela elle constatenotamment quand ces reacuteseaux sont satureacutes des deacutebordements dont les volumes et les deacutebitsne sont souvent pas les parties les mieux maicirctriseacutees de ces modegraveles Rien nrsquoy est dit de ce quedevient lrsquoeau qui nrsquoest pas dans les reacuteseaux ougrave va-t-elle ougrave se stocke-t-elle comment circule-t-elle sur les voiries et les autres circuits possibles dans ce grand systegraveme complexetridimensionnel qui lui est offert De mecircme quand un volume significatif est stockeacute par unparking souterrain inondeacute en amont la faccedilon de le prendre en compte est deacutelicate
Bref pour faire simple disons que lrsquoon sait modeacuteliser en routine les eaux pluviales (ougravelrsquoessentiel se passe dans des reacuteseaux que lrsquoon modeacutelise depuis de nombreuses anneacutees) quelrsquoon a progresseacute plus reacutecemment pour les situations de temps sec mais que les tentativesreacutealiseacutees pour modeacuteliser lrsquoeau laquo sur et agrave travers la ville raquo en situation que nous qualifions ici deruissellement restent encore aujourdrsquohui assez theacuteoriques et peu deacuteveloppeacutees
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A 63 Pourquoi utiliser le terme de ruissellement tout en consideacuterant qursquoil nrsquoest pas pertinent hydrologiquement
En utilisant ce terme volontairement globaliseacute de laquo ruissellement raquo nous actons en fait pour unepart la difficulteacute drsquoaller de faccedilon pertinente dans une description plus fine des processus Leparadoxe apparent de ce choix crsquoest que la plupart des hydrologues reacutepugnent agrave juste titre agraveparler de ruissellement
Le bilan hydrologique que lrsquoon peut faire agrave partie des observations de pluie drsquoune part et dedeacutebits drsquoautre part (dans des sections supposeacutees controcircler lrsquoessentiel du flux sortant drsquounbassin-versant) permet de distinguer des parties de flux drsquoeacutecoulement lent et rapide et la partde la pluie qui srsquoest stockeacutee dans le bassin-versant (grosso-modo 70 de la pluie tombeacutee enzone tempeacutereacutee en France en site urbain finit par srsquoeacutecouler agrave lrsquoexutoire du bassin urbain le restepartant en eacutevapotranspiration ou alimentation de nappes plus profondes ne contribuant pas agrave lareacutealimentation du deacutebit de ces exutoires Bien souvent les eacutecoulements rapides interviennentsans qursquoil y ait pour autant un eacutecoulement apparent sur le sol que lrsquoon puisse assimiler agrave duruissellement au sens commun du terme
Ce sont bien de ces eacutecoulements rapides hors reacuteseaux organiseacutes dont nous parlons ici sous leterme de ruissellement Pourquoi ne pas abandonner le terme et ne pas parlerdrsquo laquo eacutecoulements rapides hors systegraveme pluvial raquo
La mission a choisi compte-tenu des enjeux que cela repreacutesente et on le verra desterminologies utiliseacutees dans la reacuteglementation drsquoemployer ce terme de ruissellement mais avecles preacutecautions de langage expliciteacutees dans lrsquoencadreacute du rapport
Ce terme peut ecirctre cependant mal compris il ne srsquoagit pas seulement drsquoune propagation delrsquoeau sur la surface du sol mais drsquoun ensemble de flux dont la propagation est rapide (au regarddes meacutecanismes drsquoinfiltration) et qui se partagent entre des eacutecoulements de surface et dans lesous-sol et mobilisent des stockages temporaires de surface et souterrains Ce nrsquoest pas nonplus lrsquoensemble des flux rapides puisque certains passent par les reacuteseaux preacutevus agrave cet effet
Est-il raisonnable de qualifier de laquo ruissellement raquo les flots qui constituent de veacuteritables riviegraveresimproviseacutees agrave travers la ville
Un tel choix ne fait pas consensus car il donne une acception tregraves large de cette notion deruissellement qui nrsquoest pas intuitive notamment parce que la culture laquo soit lrsquoeau srsquoeacutecoule soitelle ruisselle raquo est tregraves preacutesente comme srsquoil y avait deux pheacutenomegravenes drsquoeacutecoulement vraimentdistinguables physiquement Dans les discussions de la mission avec certains de sesinterlocuteurs une autre option est souvent avanceacutee reacuteduire le plus possible le champ attribueacuteau terme ruissellement et consideacuterer qursquoil vaudrait mieux eacutelargir la notion de cours drsquoeau oucreacuteer une notion suppleacutementaire drsquo laquo eacutecoulement concentreacute raquo avec lrsquoideacutee sous-jacentesouvent que le ruissellement est un pheacutenomegravene diffus et universel auquel on ne pourrait pasgrand-chose et qursquoen revanche la notion drsquoeacutecoulement en nous rapprochant des notions decours drsquoeau donnerait une image de meilleure possibiliteacute de deacutevelopper des strateacutegies drsquoaction
On pourrait penser trouver une formulation de synthegravese en parlant de laquo ruissellement eteacutecoulement concentreacute hors eaux pluviales raquo La mission considegravere cependant qursquoune telleapproche laisserait entendre une fois de plus qursquoil y aurait deux pheacutenomegravenes qursquoil seraitleacutegitime de seacuteparer lrsquoun de formation de la production drsquoeau exceacutedentaire qui serait leruissellement qui serait ensuite transporteacute via un reacuteseau temporaire de type hydrographique leslaquo eacutecoulements concentreacutes raquo
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A 64 Lrsquoincapaciteacute agrave modeacuteliser lrsquoensemble des pheacutenomegravenes nrsquoinduit pas une incapaciteacute agrave identifier un reacuteseau laquo drsquoeacutecoulement preacutefeacuterentiel raquo ougrave se concentre plus freacutequemment qursquoailleurs les eacutecoulements et des laquo zones drsquoaccumulation des eaux de pluies raquo
Il serait erroneacute pour autant de srsquoabriter derriegravere la complexiteacute du systegraveme urbain et lrsquoideacuteegeacuteneacuterale que lrsquo laquo eau peut passer partout raquo pour en deacuteduire une incapaciteacute agrave deacutefinir une partiedu territoire urbain habituellement parcouru par des flux drsquoeau importants en situations de fortesou tregraves fortes pluies
Lrsquoobservation la plus eacuteleacutementaire des eacuteveacutenements permet agrave lrsquoeacutevidence de tracer descheminements constituant un laquo reacuteseau drsquoeacutecoulements preacutefeacuterentiels raquo formeacutes de thalwegsvallons secs voiries exutoires de concentrations drsquoeacutecoulement qui sont assez systeacutematiquementemprunteacutes alors que drsquoautres ne le sont que dans des circonstances tregraves particuliegraveres
La deacutefinition des cours drsquoeau (cf annexe 5) ne couvre pas ces cas Il faut pourtant y agir
A 65 Les modes de fonctionnement du systegraveme hydrologique urbain
Les flux eacutevoqueacutes dans la figure 2 nrsquoont pas la mecircme importance relative selon lrsquointensiteacute de lapluie On peut distinguer de faccedilon simplifieacutee quatre modes de fonctionnement du systegravemehydrologique urbain (Figure 24) temps sec faible pluie forte pluie et pluie majeure Il ne srsquoagitpas ici drsquoune distinction fondeacutee sur la freacutequence des eacuteveacutenements mais sur les limites descapaciteacutes du systegraveme de gestion des eaux pluviales
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Temps sec preacutepondeacuterance de lrsquoeacutevapotranspiration et des eacutechanges sol-sous-sol ndash reacuteseaux - nappes
Pluie modeacutereacutee preacutepondeacuterance des laquo eauxpluviales raquo ou laquo eaux geacutereacutees raquo
Forte pluie preacutepondeacuterance des flux drsquoeaux pluviales ou eaux laquo geacutereacutees raquoet des deacuteversements du systegraveme dans le milieu
Pluie majeure preacutepondeacuterance des eaux deruissellement crsquoest-agrave-dire des eacutecoulements et des stockages hors systegraveme geacutereacute des eaux pluviales
Figure 24 Quatre modes diffeacuterents de fonctionnement du systegraveme hydrologique urbain selon limportance de la pluie au regard des systegravemes de gestion existants des eaux pluviales Source mission
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Annexe 7 Flux polluants et eaux pluviales
A 71 Lrsquoeau de pluie est-elle un vecteur de pollution avant drsquoavoir toucheacute le sol
La composition chimique de lrsquoeau de pluie a eacutevolueacute durant les anneacutees 1990-2000 (Tableau 5) etnrsquoest pas homogegravene sur le territoire (Tableau 6) Si cette eau ne correspond souvent pas auxnormes de potabiliteacute en raison notamment de son aciditeacute (la norme eacutetant de 65 agrave 95) et de satrop faible mineacuteralisation elle ne contient que des quantiteacutes assez modestes de substancespolluantes
Evolution Commentaire
Baisse de la preacutesence de sulfatesRemplacement au cours des anneacutees 80 des centrales thermiquespar des centrales nucleacuteaires Ce paramegravetre est essentiel dans ladeacutetermination de lrsquoaciditeacute de lrsquoeau
Baisse de lrsquoammonium Le gaz ammoniac se transforme en ammonium au contact de lrsquoeau
Hausse tendancielle preacutesencenitrates
180 mgm2 par an en moyenne (1990-1991) 296 mgm2 en moyenne (1999-2000)Soit 03 mglitre drsquoeau de pluie
Variation de lrsquoaciditeacuteDans un mecircme lieu lrsquoaciditeacute peut varier entre 38 (eau tregravesagressive) agrave 7 (eau neutre) Lrsquoeacutecart est encore plus important quandon le mesure entre plusieurs sites
Tableau 5 Evolution dans le temps de la composition chimique de leau de pluie en Meacutetropole Source G Miquel rapport de lrsquoOPECST ndeg215 2002-2003
Reacutegions Caracteacuteristiques
Nord-EstFortement exposeacute aux pluies acides Les deacutepartements et reacutegionsqui reccediloivent le plus de pluies acides sont aussi ceux qui reccediloiventle plus de soufre et de nitrates
Alpes-Maritimes PH mesureacute 78
Ardegraveche PH mesureacute 38
Reacutegions oceacuteaniquesLa pluie est naturellement chargeacutee en chlorures potassiumcalcium magneacutesium et sodium (jusqursquoagrave 100 kghectare et par an)
Littoral atlantique
Les pluies contiennent plus de 10 mg de chlorures par litre Cetteteneur deacutecroicirct progressivement mais lrsquoinfluence naturelle maritimese fait encore sentir jusqursquoagrave 100 km agrave lrsquointeacuterieur des terres Au-delagravela teneur en chlorures ne deacutepasse par 25 mg par litre
Tableau 6 Variations reacutegionales de la composition de leau de pluie Source G Miquelrapport de lrsquoOPECST ndeg215 2002-2003 Il conviendrait drsquoajouter dans les commentairesrelatifs agrave la baisse de la preacutesence ds sulfates la deacutesulfurisation geacuteneacuteraliseacutee des combustiblespeacutetroliers
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A 72 Eaux pluviales et eaux useacutees
Au sens de la directive europeacuteenne qui leur est consacreacutee (voir chapitre 3) les eauxreacutesiduaires urbaines qursquoil srsquoagit de collecter91 et de traiter sont drsquoune part les eaux de rejetsdes usages domestiques ou industriels raccordeacutes au reacuteseau drsquoassainissement qursquoon appellecommuneacutement les eaux useacutees et drsquoautre part les eaux pluviales quand elles sontmeacutelangeacutees avec les eaux useacutees (notamment au sein des reacuteseaux dits unitaires)
Avec lrsquoameacutelioration de la collecte et du traitement des eaux useacutees qui a eacuteteacute la prioriteacute de toutesles strateacutegies drsquoassainissement92 jusqursquoagrave ces derniegraveres anneacutees eacutemerge aujourdrsquohui unesituation nouvelle dont beaucoup drsquoacteurs nrsquoont sans doute pas encore pris la pleine mesure les eaux pluviales (comme vecteur de pollution) et les deacutebordements de temps de pluie (commecirconstance de rejet) mecircme srsquoils ne concernent que quelques jours par an en moyennerepreacutesentent deacutesormais une grande part des rejets globaux au milieu (les 34 pour la DBO dansle bassin Seine-Normandie)
Les flux polluants lieacutes aux eaux pluviales (transports de matiegraveres preacutesentes dans les milieux ousur les surfaces ougrave les eaux srsquoeacutecoulent toitures voiries faccedilades sol et sous-sol) et ceux deseaux useacutees (lieacutees au circuit de preacutelegravevement drsquoeau potable ou non de consommation et de rejetde celle-ci par les populations et les activiteacutes) ont des origines et des compositionscomplegravetement diffeacuterentes
bull preacutepondeacuterance drsquohydrocarbures de meacutetaux (zinc et aluminium notamment) et demicropolluants dans les eaux pluviales biocides utiliseacute pour le traitement des toitures etdes faccedilades
bull preacutepondeacuterance de pollution organique et microbiologique - contaminations feacutecales - dansles eaux useacutees
Leurs effets se combinent notamment lorsque les eaux pluviales contribuent au deacutebordementdes eaux useacutees agrave partir des reacuteseaux unitaires mais aussi bien souvent agrave partir des reacuteseauxsupposeacutes seacuteparatifs on constate des arriveacutees importantes drsquoeaux dites claires ou parasitesdans les reacuteseaux censeacutes ecirctre deacutedieacutes exclusivement aux eaux useacutees et du fait des erreurs debranchements et de la non eacutetancheacuteiteacute des reacuteseaux dans les reacuteseaux seacuteparatifs deacutedieacutes aux eauxpluviales
Crsquoest aujourdrsquohui la question des rejets des deacuteversoirs drsquoorage des reacuteseaux unitaires en raisonde ces meacutelanges entre eaux pluviales et eaux useacutees qui domine les efforts drsquoameacutelioration desconnaissances opeacuterationnelles La France est plutocirct en retard dans ce domaine et lesinformations sont encore trop lacunaires (voir ci-dessous)
Les rejets des reacuteseaux pluviaux stricts sont encore plus mal recenseacutes et de faccedilon geacuteneacuterale lesflux de matiegraveres polluantes notamment les micropolluants ne sont connus qursquoagrave lrsquooccasion detravaux de recherche sur des sites speacutecifiques et ne font pas encore lrsquoobjet de suivissysteacutematiques Il faut cependant srsquoattendre lorsque des donneacutees seront recueillies agrave ce quecertains des plus grands et des moins performants reacuteseaux pluviaux dits seacuteparatifs se reacutevegravelentveacutehiculer une pollution qui soit de lrsquoordre de grandeur des seuils de lrsquoautosurveillance imposeacuteesur les deacuteversoirs des reacuteseaux unitaires
Le ravinement lrsquoeacuterosion les vitesses drsquoeacutecoulement les lieux drsquoaccumulations des meacutecanismesde deacutepocircts de temps secs et de lessivage par temps de pluie deacuteterminent drsquoune faccedilon complexeles transports des matiegraveres polluantes particulaires et dissoutes durant les eacutepisodes pluviaux93
91 Cette expression (collecte et traitement) est ici et souvent dans le preacutesent rapport utiliseacutee pour simplifier de faccedilongeacuteneacuterale en y incluant les dispositifs drsquoinfiltration de gestion agrave la parcelle et drsquoassainissement non collectif
92 Des plans nationaux drsquoaction se sont succeacutedeacutes apregraves un laquoplan drsquoaction pour la mise aux normes delrsquoassainissement des eaux useacutees des collectiviteacutes locales raquo de 2007 agrave 2011 domineacute par les stations drsquoeacutepuration dela pollution domestique le nouveau plan drsquoaction 2012-2018 a mis lrsquoaccent sur la conformiteacute du systegravemedrsquoassainissement (et non plus seulement des stations drsquoeacutepuration et sur la collecte par temps de pluiehttpwwwassainissementdeveloppement-durablegouvfrdocuments2011_09_27_Plan_daction_assainissement_version_finalepdf
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A 73 Une vision de synthegravese nationale est aujourdrsquohui inaccessible
La connaissance des flux de pollution lieacutes aux deacuteversements de temps de pluie repose sur lesdonneacutees drsquoautosurveillance des systegravemes drsquoassainissement (voir chapitre 3) et sur des travauxde recherche conduits sur des sites speacutecifiques Certains eacutetats des lieux des districtshydrographiques (au sens de la directive-cadre sur lrsquoeau) eacutetablis en 2013 dans le cadre de lapreacuteparation des scheacutemas directeurs drsquoameacutenagement et de gestion des eaux (SDAGE) commecelui de la Seine et des bassins cocirctiers normands comportent des eacuteleacutements de synthegraveseconcernant les flux rejeteacutes au milieu qui distinguent les eaux pluviales des eaux useacutees ainsique les rejets des stations et ceux des deacuteversoirs94 Un bilan de quelques donneacutees sur les fluxde pollution issu de diverses deacutemarches est preacutesenteacute ici sans qursquoune synthegravese nationale soitencore possible95
Les agences de lrsquoeau qui sont toutes conscientes de lrsquoenjeu sont aujourdrsquohui agrave des stades tregravesdiffeacuterents de collecte et de bancarisation des donneacutees drsquoautosurveillance stations96 La premiegravereagrave srsquoecirctre mobiliseacutee compte-tenu de la sensibiliteacute de ses milieux reacutecepteurs et de la densiteacute depopulation est Artois-Picardie qui a commenceacute degraves 2007 Cette agence dispose pour 2014des donneacutees de 400 deacuteversoirs drsquoorages (date pluie volume deacuteverseacute eacuteventuellement deacutebut etfin de lrsquoeacutepisode) Le bilan syntheacutetique de ces donneacutees pour 2014 montre lrsquoimportance desvolumes deacuteverseacutes (Encadreacute 5)
93 Le seacuteminaire sur les apports de la recherche laquo Vers une politique de gestion inteacutegreacutee des eaux pluviales leseacuteclairages de la recherche raquo du 9 septembre 2015 citeacute en introduction a permis de dresser qualitativement letableau de ces enjeux voir notamment la table ronde 2 contribution de Ghassan Chebbo Veacuteronique RobinJohnny Gaspeacuteri et Jean-Luc Bertrand Krajewski On se reportera aussi avec beaucoup drsquointeacuterecirct agrave la thegravese qui serabientocirct publieacutee de Jeacutereacutemie Sage (LEESU) intituleacutee laquo Concevoir et optimiser la gestion hydrologique duruissellement pour une maicirctrise agrave la source de la contamination des eaux pluviales urbaines raquo soutenue agravelrsquoUuniversiteacute Paris-Est le 11 juillet 2016 Outre le tregraves grand inteacuterecirct des propositions de lrsquoauteur pour faire eacutevoluer lesprescriptions et les dimensionnements des ouvrages vers une conception inteacutegrant mieux un objectif de reacutegulationen volume plutocirct qursquoen limitation de deacutebit de fuite on lira notamment lrsquoanalyse tregraves eacuteclairantes des limites qursquoilsuggegravere des approches classiques laquo deacutepocirct-lessivage raquo
94 Plus preacuteciseacutement les by-pass en tecircte de station (qui pourraient ecirctre consideacutereacutes comme des deacuteversoirs drsquoorage)sont consideacutereacutes comme partie inteacutegrante de la station et leurs flux contribuent agrave lrsquoestimation du rendement ce celle-ci Ceci est lrsquoheacuteritage drsquoune eacutepoque ougrave lrsquoattention se concentrait sur la laquo conformiteacute station raquo et non la laquo conformiteacutesystegraveme drsquoassainissement raquo dans son ensemble il srsquoagissait alors de srsquointeacuteresser agrave la deacutepollution de la pollutioneffectivement collecteacutee
95 Aux Eacutetats-Unis on savait dire par exemple degraves 2004 qursquoil y a 746 reacuteseaux unitaires couvrant 15 de la populationqursquoil y a 9 000 deacuteversoirs drsquoorage pour lesquels ont eu lieu 40 000 deacuteversements dans lrsquoanneacutee rejetant 33 Md msup3drsquoeau non traiteacutee
96 Les agences de lrsquoeau collectent les donneacutees drsquoautosurveillance et eacutetablissent leurs redevances sur ces bases etapportent des aides agrave la deacutepollution Les obligations preacuteciseacutees reacutecemment ndash juillet 2015 (on les deacutetaille enchapitre 3) sont de suivre tous les rejets au milieu drsquoune certaine importance Il srsquoagit bien de passer drsquouneautosurveillance des rejets des stations (souvent appeleacutee laquo autosurveillance-station raquo) agrave une autosurveillance delrsquoensemble du systegraveme drsquoassainissement incluant les flux non collecteacutes et les deacuteversements On parlera iciconformeacutement agrave lrsquousage drsquolaquo autosurveillance-reacuteseau raquo
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Le bassin Artois-Picardie repreacutesente une pollution eacutemise de lrsquoordre de 6 M EH97 En 2014 200 Mmsup3 eacutetaient traiteacutes en station de traitement des eaux useacutees dont 20 agrave 30 provenantdes eaux pluviales (soit de lrsquoordre de 50 Mmsup3) Sur les 400 deacuteversoirs drsquoorage eacutequipeacutes ont eacuteteacutemesureacutes en 2014 16 000 jours cumuleacutes de deacuteversements (40 jours par an en moyenne de deacuteversement soit 11 des jours pour lrsquoensemble de ces deacuteversoirs) Le cumul des deacuteversements mesureacutes en volume eacutetait de 475 Mmsup3 chiffre qui sous-estime les deacuteversements totaux de lrsquoordre de 20 agrave 30 (deacuteversoirs non instrumenteacutes et deacuteversoirs instrumenteacutes sans eacutevaluation de dureacutee drsquoeacutepisode Lrsquoarrecircteacute de 2007 preacutevoyait une obligation pour 70 des deacuteversoirs au-dessus de 10 000 EH et sont a priori instrumenteacutes les deacuteversoirs au-dessus de 120 kg DBO) Les deacuteversements peuvent ecirctre eacutevalueacutes agrave 60 Mmsup3 Autotal donc ce sont environ 110 Mmsup3 drsquoeau pluviales qui sont collecteacutees (soit 70 du volume des eaux useacutees drsquoenviron 150 Mmsup3) dont la moitieacute environ sont traiteacutees avant rejet
Encadreacute 5 Les deacuteversements par temps de pluie dans le bassin Artois-Picardie Source note de Didier Mosio et Anne-Laure Mill produite agrave la demande de la mission Extrapolations et commentaires de la mission
Lrsquoannexe 8 preacutesente les reacutesultats drsquoune analyse deacutetailleacutee de la part des flux polluants lieacutes auxdeacuteversements par temps de pluie de la zone centrale drsquoIcircle-de-France (peacuterimegravetre drsquoaction dusyndicat interdeacutepartemental drsquoassainissement de lrsquoagglomeacuteration parisienne - SIAAP)
Cet exemple pris dans un territoire ougrave le poids des eaux reacutesiduaires urbaines est pourtantparticuliegraverement eacuteleveacute et ougrave les pluies sont modeacutereacutees et qui est par ailleurs eacutequipeacute drsquoimportantsreacuteseaux unitaires montre que les flux de temps de pluie deacutebordant des reacuteseaux sanstraitement constituent aujourdrsquohui une part significative des flux rejeteacutes au milieu98 Il confirmeeacutegalement que les flux deacuteverseacutes par chaque deacuteversoir drsquoorage ont des charges polluantes tregravesdiverses et que ces ratios sont variables eacutegalement selon les situations De ce fait lesextrapolations agrave partir de volumes de deacuteversements pour calculer des flux de pollutions sonttregraves difficiles Crsquoest pourtant bien agrave partir des flux de pollutions que doit se piloter la strateacutegie dereacuteduction des deacuteversements de temps de pluie pour avoir la meilleure efficaciteacute sur la qualiteacutedes milieux Dans cet exemple le classement des deacuteversoirs selon leur volume dedeacuteversement et selon leur volume de rejet de DBO599 ou de DCO100 par exemple est tregravesdiffeacuterent Il serait neacutecessaire chaque deacuteversoir important soit instrumenteacute pour permettre desmesures de qualiteacute ou tout au moins que des campagnes de mesures soient entreprises aumoment de la preacuteparation des scheacutemas directeurs
Des bilans reacutealiseacutes notamment par le SOeS et lrsquoIFREMER agrave la demande de la DEB dans lecadre des plans successifs laquo micropolluants raquo101 montrent que les meacutetaux lourds (notammentle zinc provenant du lessivage des toitures les hydrocarbures (provenant notamment dulessivage des chausseacutees) et surtout les hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP)102
97 Equivalent-habitant (EH) Uniteacute de mesure de la charge organique biodeacutegradable deacutefinie par la directive du 21 mai1991 conccedilue pour repreacutesenter la quantiteacute eacutemise par personne et par jour 1 EH = 60 g de DBO5jour soit 216 kgde DBO5an Des tables convertissent drsquoautres sources de pollution dans cette uniteacute
98 Lorsqursquoon se concentre sur la peacuteriode drsquoeacutetiage ougrave les faibles deacutebits rendent les impacts de ces rejets beaucoupplus sensibles
99 DBO (demande biologique en oxygegravene) Uniteacute de mesure de la pollution organique baseacutee sur la quantiteacutedoxygegravene consommeacutee agrave 20 degC et agrave lobscuriteacute pendant un temps de reacutefeacuterence pour assurer loxydation desmatiegraveres organiques preacutesentes dans leau par voie biologique La DBO5 cest-agrave-dire la quantiteacute doxygegraveneconsommeacutee apregraves 5 jours dincubation est conventionnellement utiliseacutee La DBO5 est repreacutesentative que de lapollution organique carboneacutee biodeacutegradable
100 DCO (demande chimique en oxygegravene) Uniteacute de mesure de pollution qui integravegre tous les composeacutes oxydables (selsmineacuteraux et composeacutes organiques) susceptibles de consommer de lrsquooxygegravene dans lrsquoeau Elle inclut donc la DBOLe facteur DCODBO5 drsquoun effluent urbain est de lrsquoordre de 2 agrave 25
101 Le laquo plan national sur les micropolluants 2010-2013 raquo a fait lrsquoobjet drsquoun bilan Il coexistait avec deux autres plansnationaux le plan national de lutte contre les polychlorobipheacutenyles (PCB) et le laquo plan national sur les reacutesidus demeacutedicaments raquo le laquo plan micropolluants 2016-2021 pour preacuteserver la qualiteacute des eaux et la biodiversiteacute raquo integravegreces trois preacuteoccupations Un effort particulier a eacuteteacute fait pour assurer son articulation avec le plan national Santeacuteenvironnement 3 (PNSE3) lanceacute en deacutecembre 2014 ndash notamment son action 53 concernant les perturbateursendocriniens
102 Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont geacuteneacutereacutes par lrsquoincineacuteration de deacutechets la combustion decarburants automobiles de charbon ou de bois des productions industrielles (acieacuteries aluminerieshellip) ou sont issus
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constituent des facteurs importants de deacuteclassement des masses drsquoeau en lien direct avec lesflux de polluants transporteacutes par les eaux pluviales laquo les micropolluants autres que lespesticides sont sources de deacutepassement de normes sur 40 des points dans les cours drsquoeau[hellip] La majoriteacute des deacutepassements est due aux HAP et PBDE103 raquo
A 74 Paramegravetres classiques de pollution
Lrsquoannexe 8 montre eacutegalement que les flux de temps de pluie deacutebordant des reacuteseaux sanstraitement constituent aujourdrsquohui une part significative des flux rejeteacutes au milieu104
Lrsquoeacutetat des lieux du bassin de la Seine et des fleuves cocirctiers normands preacutesente une analysecomplegravete des flux annuels de DBO5 et de DCO ainsi que les flux drsquoazote sous ses diffeacuterentesformes (Figure 30) Les flux non traiteacutes repreacutesentent globalement 77 de la pollution rejeteacutee enDBO5 (65 pour la DCO) une grande part de ceux-ci provenant des deacutebordements de tempsde pluie des eaux meacutelangeacutees pluviales et domestiques (et industriels raccordeacutes) dans lesreacuteseaux unitaires la contribution agrave la production du pluvial est marginale (45 74 pour laDCO) Pour les flux drsquoazote la contribution du pluvial est de lrsquoordre de 10 du flux totalcollecteacute Mais la quasi-absence de traitement de cette pollution dans les reacuteseaux seacuteparatifspluviaux et le deacutebordement des eaux des reacuteseaux unitaires conduisent agrave un rejet hors stationsde 16 si lrsquoon srsquointeacuteresse agrave lrsquoazote rejeteacute sous toutes ses formes et de 30 si lrsquoon se limite agravelrsquoazote sous forme reacuteduite
Flux de DBO5 et de DCO (KTan) Flux drsquoazote (KTan) sous ses diverses formes
Figure 25 Flux polluants issus du systegraveme urbain hors industries non raccordeacutees Bassin Seine et cocirctiers normands Donneacutees extraites de lrsquoeacutetat des lieux 2013
de processus naturels (eacuteruptions volcaniques feux)
103 PBDE Poly-bromo-dipheacutenyls-eacutethers servant pour ignifuger des textiles ou plastiques
104 Lorsqursquoon se concentre sur la peacuteriode drsquoeacutetiage ougrave les faibles deacutebits rendent les impacts de ces rejets beaucoupplus sensibles
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A 75 Meacutetaux lourds micropolluants et substances dangereuses
Nous reprenons ici quelques passages des actes du seacuteminaire organiseacute par le CGEDD et leCEREMA le 9 septembre 2015
laquo Pendant longtemps les recherches ont porteacute sur les polluants globaux traditionnels (MESDCODBO azote phosphore) et quelques micropolluants (certains meacutetaux et hydrocarbures)Depuis les anneacutees 2000 les micropolluants sont devenus une theacutematique de recherche agrave partentiegravere et le nombre de polluants eacutetudieacutes dans les eaux de ruissellement (eaux pluviales ouRUTP) a augmenteacute consideacuterablement Cependant de cette approche naicirct un certain nombrede questions Le nombre des micropolluants est aujourdrsquohui de plusieurs milliers voire deplusieurs dizaines de milliers Leur toxiciteacute et leur eacutecotoxiciteacute sont pour la majoriteacute drsquoentre euxau mieux suspecteacutees au pire meacuteconnues Il en est de mecircme pour leurs produits dedeacutegradation dont on connaicirct mal par ailleurs les modes de production et drsquoeacutevolution de lrsquoamontagrave lrsquoaval des hydrosystegravemes urbains raquo [hellip]
laquo Cette production est lieacutee soit au lessivage des surfaces urbaines (toitures bacirctis) desveacutehicules ou encore du mobilier urbain soit des activiteacutes qui srsquoy deacuteroulent A titre drsquoexemple deseacutemissions importantes en cuivre et en zinc ont eacuteteacute rapporteacutees pour certaines toituresmeacutetalliques Certains pesticides peuvent ecirctre eacutegalement eacutemis depuis les faccedilades Pour leshydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) les eacutemissions lieacutees au trafic automobileconstituent la principale source raquo[hellip]
La contribution des eaux pluviales dans les flux de meacutetaux lourds ou de HAP vers le milieu peutecirctre preacutepondeacuterante Lrsquoeacutetat des lieux du bassin de la Seine et des cours drsquoeau cocirctiers normandsde 2013 tente un premier chiffrage de ces flux pour une vingtaine de substances Le tableau 7est extrait de ces donneacutees
Rejets (en kgan) Industrie Stations drsquoeacutepuration Eaux pluviales
Zinc et ses composeacutes 9600 41 400 [190 000 - 200 000]
Cuivre et ses composeacutes 1800 5400 [23 200 - 37 700]
Chrome et ses composeacutes 260 2100 [220 - 3400]
Benzo(a)pyregraveneBenzo(b)fluoranthegraveneBenzo(k)fluoranthegraveneBenzo(ghi)peacuterylegraveneIndeno(123-cd)pyregravene
3 203203
94391311651
[30 - 45][50 - 100][20 - 40][30 - 70][30 - 50]
Nonylpheacutenols 300 23 [240 - 570]
Diuron 04 58 [90 - 260]
Composeacutes du tributyleacutetain(Tributyleacutetain cation)
004 06 [1 - 7]
Tableau 7 Origines des flux (kgan) de quelques substances dangereuses Source donneacutees extraites dun tableau plus complet de leacutetat des lieux du bassin de la Seine et des cours drsquoeau cocirctiers normands 2013 pp 275-276
La connaissance de ces flux est relativement preacutecise pour quelques bassins-versantsnotamment pour les trois observatoires urbains OPUR en reacutegion parisienne (depuis 1994)OTHU agrave Lyon depuis 1998 et ONEVU agrave Nantes en 2006 reacuteunis dans le reacuteseau URBIS depuis2010 qui a constitueacute le SOERE (systegraveme drsquoobservation et drsquoexpeacuterimentation sur le long terme)URBIS labelliseacute par AllEnvi Ce label a cependant eacuteteacute perdu pour ne pas avoir fait aboutir etpeacuterenniser un systegraveme drsquoinformation commun Des reacuteflexions sont en cours pour relancer ceprojet
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Une base de donneacutees plus large pour la peacuteriode 2010-2013 a eacuteteacute creacutee dans le cadre drsquoune ANR(INOGEV)
Les travaux de recherche105 ont identifieacute la preacutesence drsquoun certain nombre de substancesprioritaires de la directive cadre europeacuteenne sur lrsquoeau (HAP alkylpheacutenols phtalates diuronisoproturon atrazine plomb) dans les eaux pluviales drsquoun bassin versant amont agrave des niveauxde contamination globalement plus faibles qursquoagrave lrsquoaval des reacuteseaux seacuteparatifs (certainsparamegravetres ont eacuteteacute mesureacutes au-dessus des NQE) Ce travail a montreacute que les techniquesalternatives diminuent les volumes drsquoeau rejeteacutes vers lrsquoaval drsquoenviron 50 et reacuteduisent lesmasses de contaminants eacutemises de 20 agrave 80 (MES DCO PCB HAP alkylpheacutenols meacutetauxtraces) par effet de diminution de volume (fixation par le sol de micropolluants infiltreacutes)
Des travaux meneacutes en reacutegion nantaise montrent que le meacutecoprop qui nrsquoeacutetait pas preacutesent agravelrsquoexutoire du bassin versant apparaicirct dans lrsquoeacutecoquartier du fait des relargages car il estincorporeacute dans certaines toitures veacutegeacutetaliseacutees agrave cause des enduits de faccedilades106 Une autreeacutetude montre que la contribution des retombeacutees atmospheacuteriques par rapport aux concentrationsretrouveacutees agrave lrsquoexutoire est infeacuterieure agrave 40 pour une majoriteacute de meacutetaux de HAP ou dePBDE107
Par ailleurs une base de donneacutees unique au niveau national108 a permis drsquoobtenir dans lesreacuteseaux seacuteparatifs des donneacutees comparables (77 micropolluants eacutetudieacutes109) sur trois bassinsversants aux contextes diffeacuterents en termes de trafic drsquooccupation des sols ou de taille En cequi concerne les HAP la variabiliteacute inter-eacuteveacutenementielle srsquoexplique par les diffeacuterences de traficde mecircme que pour les meacutetaux Ces polluants sont majoritairement preacutesents sous formeparticulaire Les veacutehicules sont eacutegalement composeacutes de matiegraveres plastiques qui geacutenegraverentdivers polluants tout comme le mobilier urbain (abris de bus en PVC panneaux publicitairesetc) ou les surfaces comme le bitume le beacuteton le geacutenie civil etc
A 76 Les effets constateacutes sur les milieux reacutecepteurs
Nous reprenons ici aussi un extrait des actes du seacuteminaire du 9 septembre 2015
laquo Les rejets agrave des deacutebits et des volumes parfois tregraves eacuteleveacutes en fonction de lrsquointensiteacute et de lahauteur des preacutecipitations qui les ont geacuteneacutereacutes peuvent accroicirctre de maniegravere significative lesdeacutebits et les vitesses drsquoeacutecoulement des milieux aquatiques dans lesquels ils se produisent Audroit des rejets on observe des eacuterosions localiseacutees (affouillements) ou eacutetendues et parfois despheacutenomegravenes marqueacutes drsquoincision et de creusement des lits des cours drsquoeau pouvant conduire agravedes modifications geacuteomorphologiques significatives Les impacts chimiques des polluantstraditionnels (MES DCODBO N et P) ont eacuteteacute eacutetudieacutes depuis de nombreuses anneacutees et sontdirectement lieacutes agrave la preacutesence des polluants transporteacutes par les rejets
Lorsque les deacutebits et volumes drsquoeaux pluviales deacuteverseacutes sont significatifs par rapport agrave ceuxtransitant dans les cours drsquoeau on observe geacuteneacuteralement une augmentation des concentrationsdes polluants concerneacutes dans les milieux aquatiques Les rejets de MES peuvent entraicircner descolmatages du lit et modifier temporairement ou durablement la composition des zoneshyporheacuteiques Les MES sont eacutegalement le vecteur des polluants preacutesents en phaseparticulaire Les rejets de matiegravere organique oxydable (DBO) entraicircnent une baisse de laconcentration en oxygegravene dissous des milieux aquatiques Si cette baisse est suffisammentlongue et prononceacutee elle peut conduire agrave des mortaliteacutes piscicoles
105 laquo Flux de micropolluants dans les eaux de ruissellement urbaines et effets de diffeacuterents modes de gestion agravelrsquoamont raquo thegravese drsquoAdegravele Bressy LEESU 2010 httpstelarchives-ouvertesfrtel-00582379fileTH2010PEST1051pdf
106 Preacutesentation de Veacuteronique Ruban chercheuse agrave lrsquoIfsttar et coordinatrice de lrsquoobservatoire nantais ONEVU(seacuteminaire citeacute en introduction 9 sept 2015)
107 Johnny Gasperi chimiste au LEESU (seacuteminaire citeacute en introduction 9 sept 2015)
108 Projet ANR INOGEV qui srsquoest deacuterouleacute entre 2010 et 2013
109 Des diffeacuterences sont apparues srsquoagissant du nickel et du chrome du fait de la preacutesence de sites industriels
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Les rejets drsquoazote et de phosphore dans les milieux aquatiques avec des eacutecoulements tregraveslents ou relativement fermeacutes (certaines baies de mecircme que les lacs et ruisseaux urbains parexemple) contribuent au pheacutenomegravene drsquoeutrophisation
Les concentrations en meacutetaux HAP et micropolluants organiques des milieux aquatiques sonteacutegalement augmenteacutees significativement par les rejets drsquoeaux pluviales A lrsquoeacutechelleeacuteveacutenementielle les rejets de certains polluants (meacutetaux pesticides HAP par exemple) dans leseaux pluviales peuvent repreacutesenter une contribution significative et parfois majeure des rejetsurbains par rapport aux rejets des stations drsquoeacutepuration A lrsquoeacutechelle annuelle la contribution deseaux pluviales aux flux polluants totaux rejeteacutes dans un milieu aquatique est variable selon lessites et les polluants de ratios de 20 agrave 60 ont eacuteteacute observeacutes sur certains sites parisiens
Les impacts biologique et eacutecologique affectent la bioceacutenose des milieux aquatiques Pour uncertain nombre de substances (pesticides PCB certains meacutetaux) les rejets drsquoeaux pluvialesentraicircnent des pheacutenomegravenes de bioaccumulation et de bioamplification le long des chaicircnestrophiques pouvant conduire agrave terme agrave la disparition de certaines espegraveces (maladies longeacuteviteacuteplus faible reproduction perturbeacutee) et donc agrave la perturbation de lrsquoeacutecosystegraveme et des populationspreacutesentes
Les tregraves nombreux micropolluants organiques suivis plus reacutecemment dans les eaux pluvialesont des conseacutequences sur les milieux aquatiques encore tregraves mal documenteacutees Certainessubstances semblent ecirctre bioaccumulables eacutecotoxiques et sont suspecteacutees pour certainesdrsquoentre elles drsquoecirctre des perturbateurs endocriniens susceptibles drsquoaffecter les populations desmilieux aquatiques Des eacutetudes de long terme sur les effets des expositions chroniques agrave desfaibles concentrations pour la bioceacutenose sont neacutecessaires
Pour toutes ces raisons lrsquoatteinte du bon eacutetat chimique et eacutecologique de certains milieuxaquatiques neacutecessite une reacuteduction significative des rejets drsquoeaux pluvialesraquo
On ajoutera agrave ces constats lrsquoimpact des pollutions bacteacuteriennes porteacutees par ces rejets drsquooragesnon traiteacutes conduisant agrave rendant obligatoire la fermeture temporaire des baignades en bord demer ou en riviegravere ainsi que sur les activiteacutes de conchyliculture
Toutes les appreacuteciations geacuteneacuterales ci-dessus ne permettent agrave elles seules de quantifierlrsquoimportance des rejets lieacutes aux eaux pluviales par rapport drsquoune part aux eaux reacutesiduairesurbaines (crsquoest drsquoautant plus difficile quand il y a un reacuteseau unitaire qui meacutelange ces eaux) etdrsquoautre part par rapport agrave la sensibiliteacute du milieu
Ce sont geacuteneacuteralement bien les eacuteveacutenements de pluies modestes qui contribuent le plus eacutetantplus nombreux au deacuteclassement des masses drsquoeau
A 77 Lrsquoagenda de la reacuteduction des rejets de substances dangereuses et pesant sur le bon eacuteteacute chimique des eaux
Le constat que les substances dangereuses doivent faire lrsquoobjet drsquoactions volontaristes desEtats dans le cadre de la DCE srsquoest traduit dans la mise en place drsquoobjectifs ambitieuxdrsquoameacutelioration des connaissances mais aussi de reacuteduction voir de suppression des rejets
Les polluants speacutecifiques de lrsquoeacutetat eacutecologique (PSEE) sont les laquo substances dangereusesrecenseacutees comme eacutetant deacuteverseacutees en quantiteacute significative dans les masses drsquoeau de chaquebassin raquo Une liste de PSEE par bassin figure dans lrsquoarrecircteacute de surveillance du 7 aoucirct 2015(modifiant lrsquoarrecircteacute du 25 janvier 2010)
Lrsquoeacutetat chimique de la masse est consideacutereacute comme mauvais si la concentration drsquoau moins unpolluant (principe laquo one out all - out raquo) dans lrsquoeau les seacutediments ou le biote deacutepasse uneconcentration appeleacutee NQE (norme de qualiteacute environnementale) deacutefini au niveau europeacuteenpar la directive 201339UE Il peut srsquoagir de concentrations moyennes ou maximales
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Les eacutecheacuteances de suppression des eacutemissions de substances prioritaires sont eacutechelonneacutees pources diverses substances (Figure 31)
La DCE ne fixe pas explicitement dobjectifs de reacuteduction pour les substances dangereuses nonprioritaires qui entrent dans la caracteacuterisation de lrsquoeacutetat chimique des eaux mais preacutecise qursquoil estattendu des Eacutetats membres que des actions pour reacuteduire la pollution par ces substances soientengageacutees Il a eacuteteacute deacutecideacute en France dappliquer la mecircme logique en terme de surveillance etreacuteduction que pour les autres substances
Pour une preacutesentation tregraves claire et preacutecise de la traduction qui a eacuteteacute faite en France voir lanote technique DEB-DGPR du 11 juin 2015 relative laquo aux objectifs nationaux de reacuteduction deseacutemissions rejets et pertes de substances dangereuses dans les eaux de surface et agrave leurdeacuteclinaison dans les SDAGE 2016-2021 raquo NOR DEVL1429906N
Linventaire des eacutemissions sera reacutealiseacute en 2019 et des mesures compleacutementaires serontinteacutegreacutees dans les PDM mis agrave jour en 2021 ce qui justifie des objectifs de reacuteduction agraveleacutecheacuteance du 3e cycle de SDAGE en 2033
Parmi les HAP lrsquoanthracegravene qui a un objectif europeacuteen de suppression en 2028 fait lrsquoobjet drsquouneambition particuliegravere (-30 en 2021) plus forte que celle des autres nouvelles substancesprioritaires qui ont un objectif franccedilais de reacuteduction de -10 en 2021) Ces choix sont reacutesumeacutesdans le tableau 8
De faccedilon eacutevidemment tregraves simplifieacutee on peut consideacuterer que les eaux pluviales sontparticuliegraverement concerneacutees par les eacutecheacuteances suivantes
bull Anthracegravene objectif particulier de 2028 les eaux pluviales sont concerneacutees par lestraitements du bois des constructions
bull Cadmium 2021 les eaux pluviales sont concerneacutees par de nombreux usages mais lesrejets majeurs dans le milieu sont plutocirct dans les deacutechets solides (piles notamment)
bull Di phthalate (DEHP) 2033 les eaux pluviales sont marginales mais concerneacutees par lesreacuteseaux unitaires
bull Nonylpheacutenols 2021 flux mineur au regard des flux passant par les stations deacutepuration
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Figure 26 Evolution de la liste des substances prioritaires et des eacutecheacuteances associeacutees Source DEB 2016
bull HAP 2021 les eaux pluviales sont fortement concerneacutees les pheacutenomegravenes delessivage eacutetant preacutepondeacuterants par rapport aux rejets dusage
bull Composeacutes du tributyleacutetain 2021 les eaux pluviales sont concerneacutees par le lessivagedes faccedilades
bull Dioxines et composeacutes de type dioxine 2027 les eaux pluviales ne sont concerneacutees quemarginalement par le lessivage de sols pollueacutes par des eacutemissions atmospheacuteriques
bull Produits phytosanitaires 2021 pour les eaux pluviales une partie de la question esttraiteacutee par les restrictions de commercialisation et drsquousage dans les jardins et lesespaces verts mais il reste la question de la deacuterogation pour les voiries
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Tableau 8 Les objectifs nationaux de reacuteduction des substances dangereuses Source note technique DGPR-DEB de juillet 2015
Annexe 8 La zone centrale drsquoIle-de-France analyse des fluxpolluants des deacuteversements de temps de pluie
Sur le systegraveme de la zone centrale drsquoIle-de-France les 5 premiers rejets en volume quiexpliquent 52 du volume global de rejet deacutepasseacute 2 jours par an sont dans lrsquoordredeacutecroissant Garges-Epinay Clichy Fresnes-Choisy la Briche et le collecteur drsquoEnghein et les5 premiers pour la DBO5 qui repreacutesentent 57 du flux sont dans le mecircme ordre deacutecroissantClichy la Briche Garges-Epinay le canal du Chesnay et le canal de la Frette (Figure 27)
Sur ce mecircme systegraveme de grande ampleur les flux deacuteverseacutes aux deacuteversoirs drsquoorages ontrepreacutesenteacute une proportion de 15 agrave 20 au deacutebut des anneacutees 2000 pour repreacutesenter audeacutebut de lrsquoordre de 10 de lrsquoensemble des rejets (Tableau 9) ceci eacutetant ducirc agrave la fois agrave lrsquoeacutecart depluviomeacutetrie des deux peacuteriodes et aux efforts de maicirctrise des flux drsquoorage (Figure 28)
Pluie annuelle moyenne (mman) Volume deacuteversements temps de pluie hors chocircmage (Mmsup3an)
1998-2003 716 293640
2004-2011 578 161492
Tableau 9 Volumes annuels (lmillions de msup3 par an) deacuteverseacutes par temps de pluie et pluviomeacutetrie Zone centrale dIle-de-France Donneacutees tireacutees de documents de travail de la preacuteparation du scheacutema directeur dassainissement 2014 non publieacutes
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Figure 27 Volumes (msup3) et flux de DBO5 (kg) quotidiens deacuteverseacutes Valeurs deacutepasseacutees 2 jours par an par temps de pluie Zone centrale dIle-de-France Document de travail de la preacuteparation du scheacutema directeur dassainissement 2014 non publieacute
Pour les flux annuels de DBO5 deacuteverseacutes la proportion est plus eacuteleveacutee (27 en moyenne) tregravesfluctuante (de 13 agrave 30 ) et assez stable sur lrsquoensemble de la peacuteriode (Figure 29) Cetexemple montre que les flux de temps de pluie deacutebordant des reacuteseaux sans traitementconstituent aujourdrsquohui une part significative des flux rejeteacutes au milieu (bien entendu celareacutesulte notamment du fait que la plus grande part des flux de matiegraveres polluantes sont traiteacuteesde faccedilon efficace par les stations les flux marginaux en volumes le sont moins en chargepolluante110
110 Lorsqursquoon se concentre sur la peacuteriode drsquoeacutetiage ougrave les faibles deacutebits rendent les impacts de ces rejets beaucoupplus sensibles
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Figure 28 Volumes annuels (millions de msup3an) rejeteacutes au milieu aux deacuteversoirs dorage et aux stations deacutepuration Zone centrale dIle-de-France Synthegravese par la mission de donneacutees des documents de travail de la preacuteparation du scheacutema directeur dassainissement 2014 non publieacutees Les donneacutees de 2004 sont incomplegravetes et nont pas pu ecirctre traiteacutees
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 20110
200
400
600
800
1000
1200
Deacuteversoirs dorage Stations deacutepuration
Volu
me
s a
nn
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ls r
eje
teacutes
(m
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ns
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)
Figure 29 Charges de DBO5 (tonnesan) rejeteacutees au milieu aux deacuteversoirs dorage et aux stations deacutepuration Zone centrale dIle-de-France Synthegravese par la mission de donneacutees des documents de travail de la preacuteparation du scheacutema directeur dassainissement 2014 non publieacutees Les donneacutees de 2004 sont incomplegravetes et nont pas pu ecirctre traiteacutees
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 20110
5000
10000
15000
20000
25000
Deacuteversoirs doragesStations deacutepuration
Ch
arg
es
de
DB
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jeteacute
es
(t)
Annexe 9 Les pluies et leur mesure
A 91 Les progregraves de la connaissance de la variabiliteacute spatiale des pluiesextrecircmes
Les pluies ont une variabiliteacute qui domine la deacutetermination des ordres de grandeurs deseacutecoulements111
La mesure de la pluie repose sur un reacuteseau au sol bancariseacute drsquoenviron 2200 pluviographes soitune densiteacute sur lrsquoessentiel du territoire drsquoenviron drsquoun poste pour 300 kmsup2 Cette densiteacute estaccrue sur les parties du territoire ougrave les pluies sont les plus variables dans le temps et danslrsquoespace et y atteint alors de lrsquoordre drsquoun poste pour 100 kmsup2 Localement dans un certainnombre drsquoespaces urbains les reacuteseaux des collectiviteacutes non bancariseacutes au niveau nationalatteignent une densiteacute drsquoun poste pour 10 agrave 30 kmsup2 Elle est compleacuteteacutee deacutesormais parlrsquoutilisation des donneacutees de radars dont les technologies et la couverture du territoire ontsensiblement progresseacute depuis 30 ans Celles-ci permettent deacutesormais de produire avec unefiabiliteacute raisonnable des estimations en temps reacuteel de lames drsquoeau avec une maille eacuteleacutementairedrsquo1 kmsup2 au pas de temps horaire et vraisemblablement agrave court terme agrave 15mn112
Les preacutecipitations qui vont concerner le preacutesent rapport se distinguent par leur intensiteacute maisaussi par leur dureacutee sur le mecircme bassin dureacutee deacuteterminante pour le volume qui srsquoeacutecoule
On peut distinguer
Les pluies intenses (atteignant 10 mm en dix minutes) de courte dureacutee (moins de30 minutes) atteignant 20 agrave 30 mm de pluie cumuleacutee concernent lrsquoensemble duterritoire
Les pluies fortes laquo remarquables raquo113 dont lrsquointensiteacute forte se poursuit de une agrave troisheures (cumulant 50 agrave 200 mm) sont exceptionnelles en plaine (ougrave elles ne deacutepassentguegravere 100 mm) mais concernent les reliefs montagneux leurs pieacutemonts exposeacutes auvent et les zones meacutediterraneacuteennes et tropicales
Les pluies laquo meacutemorables raquo (abats drsquoeau) de forte intensiteacute stationnaires plusieursheures et deacutepassant sensiblement 200 mm concernent essentiellement les zonesmeacutediterraneacuteennes et tropicales
Les pluies laquo exceptionnelles raquo qui constituent souvent des records mondiauxdeacutepassant 500 mm en un jour se concentrent sur les Ceacutevennes et la faccedilade au vent delrsquoicircle de la Reacuteunion
111 Pour prendre la mesure de ces quantiteacutes drsquoeau preacutecipiteacutees rappelons que lrsquoon parle de lames drsquoeau (une lamedrsquoeau drsquoun millimegravetre repreacutesente 1 litre par msup2) sans commune mesure entre elles de quelques mm agrave de lrsquoordre dumegravetre Sur une surface de 10 kmsup2 qui accueille en milieu urbain de 10 000 agrave 200 000 habitants
bull une pluie banale de climat tempeacutereacute (1 agrave 10 mm de pluie) repreacutesente un volume de 10 000 agrave 100 000m3 (soitlrsquoeacutequivalent du volume drsquoun agrave dix parkings souterrains de 200 places)
bull une averse exceptionnelle de 100 mm en quelques heures apporte un million de msup3 soit le volume de 100parkings souterrains de 200 places ou 25 km de tunnel de meacutetro)
bull 1 m de pluie comme on peut en rencontrer en 24 heures lors drsquoun eacutepisode ceacutevenol centennal ou en peacuteriodecyclonique sur le versant au vent de la Reacuteunion dix millions de msup3 crsquoest-agrave-dire 1000 de ces parkings de 200places ou 250 km de tunnel de meacutetro
112 Localement des cartes radars recalibreacutees sont exploiteacutees en routine au pas de temps de 5 minutes
113 Les qualificatifs employeacutes ici (laquo remarquables raquo laquo meacutemorables raquo et laquo exceptionnelles raquo) sont inspireacutes du sitedeacuteveloppeacute par Meacuteteacuteo-France qui reacutepertorie ces eacuteveacutenements (httppluiesextremesmeteofr)
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La connaissance de ces eacuteveacutenements pluvieux agrave des mailles de lrsquoordre du kmsup2 et des pasde temps de quelques minutes et la capaciteacute de les preacutevoir agrave des eacutecheacuteances dequelques heures progressent tregraves rapidement Ces eacutechelles de temps et drsquoespace sontparfaitement pertinentes pour ces eacuteveacutenements et cela ouvre de nombreux espoirsdrsquoameacutelioration opeacuterationnelle
A 92 Reacuteseaux de mesure
La mesure114 de la pluie au sol au sol repose sur un reacuteseau de plus de 2190 pluviomegravetres(Figure 30) dont les donneacutees sont collecteacutees dans la base de donneacutees climatologiques geacutereacuteepar meacuteteacuteo-France (BDCLIM) et eacutegalement preacutesentes sur la plateforme PhyC du service centraldrsquohydromeacuteteacuteorologie et drsquoappui agrave la preacutevision des inondations (SCHAPI) service techniqueplaceacute au sein de la direction geacuteneacuterale de la preacutevention des risques (DGPR)
bull 820 geacutereacutes par la Meacuteteacuteorologie nationale (607 stations Radome115 (564 en meacutetropole) et213 stations Salamandre116 (192 en meacutetropole))
bull 582 geacutereacutes par les services de preacutevision des crues (SPC)
bull 311 geacutereacutes par Eacutelectriciteacute de France
bull 477 (392 en meacutetropole) deacutetenues par des collectiviteacutes ou des opeacuterateurs et geacutereacutees parconvention par Meacuteteacuteo France
bull un nombre inconnu drsquoautres stations essentiellement en milieu urbain geacutereacutees par lescollectiviteacutes locales ou leurs opeacuterateurs et qui ne sont pas bancariseacutees
Ces reacuteseaux ont donc une densiteacute sur lrsquoessentiel du territoire drsquoenviron drsquoun poste pour 300 kmsup2et cette densiteacute est accrue sur les parties du territoire ougrave les pluies sont les plus variables dansle temps et dans lrsquoespace et atteint de lrsquoordre drsquoun poste pour 100 kmsup2 Localement dans uncertain nombre drsquoespaces urbains les reacuteseaux non bancariseacutes au niveau national descollectiviteacutes atteignent une densiteacute drsquoun poste pour 10 agrave 30 kmsup2
114 On traite ici la question de la connaissance des pheacutenomegravenes on abordera la question des preacutevisions et du tempsreacuteel dans un chapitre ulteacuterieur
115 Stations automatiques teacuteleacutetransmises mesurant de faccedilon automatique la tempeacuterature et lhumiditeacute sous abri lespreacutecipitations et le vent (vitesse et direction) agrave une hauteur de 10 megravetres Certaines stations mesurent desparamegravetres compleacutementaires comme la pression lhumiditeacute dans le sol le rayonnement la visibiliteacute leacutetat du soletc
116 Stations automatiques teacuteleacutetransmises mesurant deux paramegravetres (pluie et tempeacuterature)
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Lameacutelioration de la couverture radar de Meacuteteacuteo-France (Figure 31) repose sur le renouvellementprogressif des radars agrave longue porteacutee (freacutequences de la bande S de 2 agrave 4 GHz ou plussouvent de la bande C de 4 agrave 8 GHz) sur linteacutegration de radars frontaliers dans la mosaiumlque(radar de Jersey et les radars suisses notamment celui de la Dole) et enfin sur linstallation denouveaux radars Pour ces derniers agrave lexception de la Corse du Sud qui est en bande C cesradars en bande X de 8 agrave 12 Ghz sont de porteacutee plus reacuteduite en raison de la forte atteacutenuationdu signal par les preacutecipitations Les radars ont maintenant eacutequipeacutes pour mesurer la vitesseradiale par effet Doppler-Fizeau La geacuteneacuteralisation de la double polarisation117 a permis
117 Au lieu drsquoeacutemettre des train drsquoonde tous polariseacutes horizontalement qui ne permettent qursquoune mesure de reacuteflectiviteacuteles radars agrave double polarisation alternent des eacutemissions drsquoondes polariseacutees horizontalement et verticalement ce qui
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Figure 30 Les pluviographes dont les donneacutees sont bancariseacutees Source SCHAPI 2016
Figure 31 Deacuteveloppement du reacuteseau de radars meacuteteacuteorologiques enmeacutetropole Source SCHAPI 2016 DPOL double polarisationPRT pulse repetition time
drsquoameacuteliorer de faccedilon substantielle la qualiteacute des lames deau sur tous les radars et notammentsur les bandes X Les radars en bande X du projet RHYTMME (Vars Mont Maurel MontColombis Nice) ainsi que le radar du Moucherotte (Grenoble) sont deacutesormais opeacuterationnelsleurs apports sont importants notamment pour mener des avertissements sur les cruessoudaines dans des zones jusqursquoalors tregraves mal couvertes Deux radars de la mecircme gammedevraient ecirctre implanteacutes dans le Morbihan ainsi que dans le massif central Le coucirctdrsquoinvestissement dun radar bande X est 1Meuro alors qursquoil est de 15 agrave 2 Meuro pour un radar de typebande C Il nexiste pas de collectiviteacutes posseacutedant de tels eacutequipements certaines beacuteneacuteficient duservice apporteacute par des laboratoires de recherches posseacutedant leur propre radar (Mont Vialdans les Alpes Maritimes utiliseacute par lagglomeacuteration de Nice Puys-de-Docircme pour Clermont-Ferrand ENPC agrave Marne-la-Valleacutee service non opeacuterationnel agrave ce jour) dautres sappuient surdes systegravemes de calibrage deacuteveloppeacutes par des entreprises priveacutees (ex systegraveme CALAMAR deRhea-Kisters utiliseacute par le SPC Grand Delta mais aussi par Nicircmes et Montpellier ainsi que parcertains deacutepartements de petite couronne francilienne avec un calibrage118 toutes les 5 minutes)agrave partir dimages radar de Meacuteteacuteo France
Le calibrage des lames deau radar avec les donneacutees au sol a progresseacute les scores des lamesdeau laquo Antilope raquo en teacutemoignent (maille de 1 kmsup2 avec un recalage horaire des radars parkrigeage119 des donneacutees sols avec une pondeacuteration adapteacutee en fonction du caractegraverestratiforme ou convectif des nuages) Des travaux tregraves avanceacutes sur la tregraves haute reacutesolutioninteacutegrant toujours la spatialisation de la calibration devraient encore ameacuteliorer les reacutesultats Unecalibration infra-horaire (15 minutes) pour les secteurs soumis aux pheacutenomegravenesmeacutediterraneacuteens paraicirct neacutecessaire et est agrave lrsquoeacutetude Les donneacutees des pluviomegravetres des SPC nesont cependant pour lrsquoinstant pas utiliseacutees par Meacuteteacuteo France alors qursquoelles pourraient tregravesutilement agrave coucirct tregraves marginal ameacuteliorer ces estimations de lames drsquoeau
Des utilisations sont deacuteveloppeacutees pour des collectiviteacutes comme lrsquoexemple de la ville drsquoAntibesrencontreacutee par la mission
La plateforme RAINPOL est une application pour la preacutevision et la gestion des criseshydromeacuteteacuteorologiques utilisant un radar en bande X Elle a eacuteteacute deacuteveloppeacutee par la socieacuteteacuteNovimet dans le cadre drsquoun programme de coopeacuteration europeacuteen piloteacute par lrsquoIRSTEA la reacutegiondu Pieacutemont italien et le Conseil geacuteneacuteral des Alpes-Maritimes Associeacutee depuis 2010 agravelrsquoexpeacuterimentation dans un contexte de crues torrentielles urbaines la ville drsquoAntibes lrsquoutilisecomme un outil drsquoanticipation des preacutecipitations et drsquoaide agrave la deacutecision destineacutee aux servicesopeacuterationnels
Le service drsquoavertissement de pluie intense agrave lrsquoeacutechelle des communes (APIC) est baseacute sur lesmesures radar de Meacuteteacuteo-France qui permet de caracteacuteriser les preacutecipitations en temps reacuteelavec une preacutecision au kilomegravetre Lrsquointensiteacute de la pluie est compareacutee agrave des reacutefeacuterencesclimatologiques locales Si une commune comporte plusieurs pixels caracteacuteriseacutes par une pluieintense ou tregraves intense (2 niveaux drsquoavertissement ldquopluie intenserdquo et ldquopluie tregraves intenserdquo) lesresponsables de la commune sont alerteacutes par mail appel teacuteleacutephonique ou sms selon lescaracteacuteristiques de leur abonnement Il ne srsquoagit donc pas drsquoune preacutevision mais bien drsquounavertissement eacutetabli agrave partir drsquoobservations
A 93 Pluies intenses
Rappelons ici la preacutesentation qursquoen font Le Quintrec et al 2009 rapport CGEDD citeacute
laquo Les preacutecipitations intenses sobservent dans des zones ougrave latmosphegravere fortement instableest le siegravege de cellules convectives plus ou moins nombreuses et plus ou moins organiseacutees
bull Un systegraveme convectif peut ecirctre reacuteduit agrave une seule super-cellule caracteacuteriseacutee par lapreacutesence dun cumulonimbus geacuteneacuterant un orage violent isoleacute Le territoire concerneacute agrave unmoment donneacute atteint quelques kilomegravetres carreacutes et la dureacutee de vie de la cellule deacutepasse
permet la mesure de la taille des gouttes et facilitent la suppression du pheacutenomegravene dit de bande blanche et ladeacutetection drsquoeacutechos fixes
118 La production drsquoune estimation de preacutecipitations agrave partir des donneacutees de reacuteflectiviteacute radar passent par destransformations de ce signal qui ne sont pas stables dans le temps ni uniformes geacuteographiquement
119 Krigeage meacutethode drsquointerpolation spatiale de donneacutees ponctuelles Pour plus de deacutetail cf Roche et al 2012
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rarement une heure mais les pluies peuvent alors atteindre 100 mm lorsque la cellulestationne au-dessus du mecircme territoire Pratiquement tout point de France peut ecirctreaffecteacute avec une probabiliteacute plus ou moins forte et encore mal connue Cest la cause dela majoriteacute des cas de ruissellement localiseacute et soudain
bull Un systegraveme convectif eacutevoluant au-dessus dune surface surchauffeacutee ou qui beacuteneacuteficiedun refroidissement caracteacuteriseacute en altitude ou les deux agrave la fois est le siegravege denombreuses cellules convectives agrave des stades de maturiteacute diffeacuterents eacutevoluantseacutepareacutement dans une zone ou organiseacutees en lignes Ces systegravemes orageux concernentdes centaines ou quelques milliers de kilomegravetres carreacutes et affectent un territoire pendantplusieurs heures Le cumul des preacutecipitations peut atteindre localement quelquescentaines de millimegravetres Ces situations geacutenegraverent agrave la fois du ruissellement et des cruesrapides des riviegraveres et des fleuves cocirctiers dans le ou les bassins versants concerneacutes
bull Des manifestations pluvio-orageuses sobservent agrave plus grande eacutechelle lorsque lairchaud et humide en provenance de la Meacutediterraneacutee - ougrave la tempeacuterature de leau estencore eacuteleveacutee en fin deacuteteacute deacutebut dautomne ndash est souleveacute par le relief des Ceacutevennes dela Montagne Noire des Corbiegraveres de lest des Pyreacuteneacutees ou du sud des Alpes etrencontre des masses dair froid en provenance du Nord Ces eacutepisodes peuvent affecterplusieurs deacutepartements pendant un agrave quelques jours et geacuteneacuterer des cumuls depreacutecipitations de plusieurs centaines de millimegravetres voire pregraves dun megravetre comme lors del laquo aiguade raquo entre le 16 et le 19 octobre 1940 dans le Vallespir Ces situations peufreacutequentes sont agrave lorigine de crues deacutevastatrices et eacutetendues torrentielles avec destransports solides consideacuterables dans les hautes valleacutees Laspect ruissellement urbainest preacutesent mais souvent secondaire dans la catastrophe
Dans toutes les situations associeacutees agrave des systegravemes convectifs la distribution despreacutecipitations sur la zone affecteacutee est particuliegraverement heacuteteacuterogegravene les accidents du reliefinfluencent agrave micro-eacutechelle lorganisation des cellules nuageuses et les pluies en reacutesultant
Dautres cas de ruissellement urbain peuvent ecirctre la conseacutequence de pluies dintensiteacutemodeacutereacutee affectant un bassin satureacute par des pluies anteacuterieures reacutecentes Cest le cas dans lePays de Caux et geacuteneacuteralement dans les zones de plaine Ces types de preacutecipitations sont lacause de submersion en milieu habiteacute quelles que soient les zones arroseacutees agglomeacuteration oupetit bassin versant en amont Dans la suite de ce rapport nous assimilerons ruissellementurbain et crues soudaines raquo
On peut compleacuteter cette preacutesentation par quelques eacuteleacutements quantitatifs
A lrsquoeacutechelle europeacuteenne des pluies extrecircmes de faible dureacutee souvent de faible extensionspatiale se produisent en peacuteriode estivale agrave lrsquooccasion drsquoorages violents (preacutecipitationsconvectives) sur une large part de lrsquoEurope continentale les tregraves fortes intensiteacutes alorsenregistreacutees sont alors proches des maxima mondiaux La courbe-enveloppe constitueacutee agrave partirdes donneacutees collecteacutees par le recensement europeacuteen HYDRATE (Figure 34) montre que lesdeacutebits pseudo-speacutecifiques120 sont proches des maxima mondiaux pour de petites surfaces debassins-versants
Pour des dureacutees plus longues de quelques heures crsquoest tout speacutecifiquement dans lesCeacutevennes que se concentrent la particulariteacute de cellules convectives stationnaires reacutealimenteacuteescontinucircment par des masses drsquoair chaud et humide En revanche les eacutepisodes de la cotemeacutediterraneacuteenne franccedilaise sont loin de repreacutesenter des eacuteveacutenements exceptionnels agrave lrsquoeacutechellemondiale (Figure 35)
Pour des dureacutees de quelques heures agrave 3 jours ce sont les pluies cycloniques du versant auvent de lrsquoicircle de la Reacuteunion qui deacutetiennent les records mondiaux 261 mm en une heure422 mm en trois heures 687 mm en six heures 1 m en un jour 2 m en deux jours 3 m en troisjours Pour des dureacutees plus longues ce sont les pluies de mousson sur la bordure sud de lachaicircne himalayenne qui deacutetiennent ces records (Figure 35)
120 Les deacutebits dits speacutecifiques sont les deacutebits drsquoun cours drsquoeau rapporteacutes agrave la surface du bassin versant de celui-ci etsont mesureacutes en msup3skmsup2 Pour comparer des eacuteveacutenements ayant conduit agrave des deacutebits Q mesureacutes sur des bassins-versants de surfaces A diffeacuterentes on utilise communeacutement la notion de deacutebit dit peudospeacutecifique QA 06 Lrsquouniteacute estalors msup3s(kmsup2)06
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Annexe 10 Les deacutebits et leur mesure
A 101 Lrsquohydrologie des petits bassins-versants est complexe
La distinction entre les pluies notamment quant agrave leurs dureacutees renvoie essentiellement agrave lataille des bassins-versant qui concernent les eaux pluviales de quelques hectares agrave quelquescentaines de kmsup2 (meacuteso-eacutechelle) avec des temps de reacuteponse ou de reacuteaction allant de quelquesminutes agrave quelques heures
La terminologie des eacutepisodes hydrologiques correspondants est assez floue ruissellement (plutocirct utiliseacute en hydrologie urbaine et dans les deacutemarches reacuteglementaires)ruissellementintense mais aussi eacutecoulements rapides crues-eacuteclairs crues soudaines (termes plusfreacutequemment utiliseacutes par les hydrologues notamment du fait que lrsquoemploi du terme deruissellement leur apparaicirct inapproprieacute) submersion rapides (qui concerne aussi lesinondations par la mer)hellip Autant les pluies sont un pheacutenomegravene relativement simple agravecaracteacuteriser pour les enjeux qui nous concernent ici (intensiteacute et dureacutee) mecircme si les situationsmeacuteteacuteorologiques sont elles plus complexes agrave deacutecrire autant une typologie des pheacutenomegraveneshydrologiques est hasardeuse
On srsquointeacuteresse aux eacutecoulements rapides (quelques minutes agrave quelques jours) geacuteneacutereacutespar des pluies intenses fortes agrave extrecircmes sur des bassins-versants dits de meacuteso-eacutechelle ne deacutepassant pas quelques centaines de kmsup2 hors des bassins de cours drsquoeaupeacuterenne Les deacutebits speacutecifiques de ces eacutecoulements rapides sont de quelquescentaines de Ls agrave quelques msup3s par kmsup2 Les deacutebordements stockages dans des zonesdrsquoaccumulation et inondations correspondants seront appeleacutes ici par commoditeacute desinondations par les eaux de ruissellement
A 102 Les informations hydromeacutetriques sont rares et disperseacutees
Les donneacutees nationales hydromeacutetriques comportent tregraves peu de stations couvrant des bassinsde petite taille (actuellement la banque HYDRO compte 119 stations ayant des bassins-versants de moins de 10 km2 et 20 de moins drsquo1 kmsup2) Les informations hydrologiques pour lespetits bassins-versants sont essentiellement produites par les collectiviteacutes mais ne sontgeacuteneacuteralement pas bancariseacutees au niveau national et bien souvent elles concernent les reacuteseauxdrsquoeaux pluviales et non les eacutecoulements dans leur ensemble
Les petits bassins-versants de meacuteso-eacutechelle ne font donc pas aujourdrsquohui lrsquoobjet drsquoune mise encommun des chroniques de deacutebits mesureacutes permettant drsquoanalyser lrsquohydrologie agrave des eacutechellesfines de territoires tout en rendant compte de la diversiteacute des situations et de la complexiteacute despheacutenomegravenes121
La connaissance de ces eacuteveacutenements agrave petite eacutechelle ne srsquoappuie en effet pas sur un reacuteseauqui pour ecirctre repreacutesentatif neacutecessiterait des deacutepenses consideacuterables mais sur diversesapproches
bull quelques bassins-versants repreacutesentatifs expeacuterimentaux (BVRE) et un site-observatoirehydroclimatique (Ceacutevennes-Livarais) bien instrumenteacutes et faisant lrsquoobjet de suiviscontinus
121 Ce deacutefaut de bancarisation des donneacutees produites par les collectiviteacutes et lrsquoaccegraves de tous agrave ces donneacutees mais aussile coucirct de mise agrave disposition des donneacutees nationales restent depuis pregraves de quarante ans des sujets de profondeinsatisfaction collective Cette insuffisance ne peut que sembler paradoxale au regard des efforts collectifsconsentis qui sont somme toute tregraves conseacutequents pour produire ces donneacutees Les stations susceptibles drsquoecirctreconcerneacutees nrsquoont pas eacuteteacute recenseacutees
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bull trois sites drsquohydrologie urbaine mieux instrumenteacutes par les collectiviteacutes et les organismesde recherche et faisant lrsquoobjet de deacutemarche de recherche dans la dureacutee (reacutegionparisienne Grand Lyon et Nantes-meacutetropole)
bull des analyses de terrain post-crue conduite essentiellement par lrsquoIFSTTAR enconcertation avec le SCHAPI Depuis 10 ans une mission par an de ce type a eacuteteacuteconduite Elle recueille dans les semaines et les mois qui suivent un eacuteveacutenementlrsquoensemble des informations susceptibles de permettre de deacutecrire et quantifier leseacutecoulements et une analyse hydrologique de lrsquoeacuteveacutenement est produite
bull drsquoautres analyses post-eacuteveacutenements sont eacutegalement reacutealiseacutes par les servicesdrsquoassainissement parfois documenteacutes de faccedilon deacutetailleacutee (pratiques courantes desdeacutepartements de petite couronne drsquoIcircle-de-France et du SIAAP du Grand Lyon deMarseille de Bordeaux par exemplehellip) Cette documentation reste cependant interne agravela collectiviteacute et agrave son exploitant
bull des travaux de modeacutelisation que lrsquoon appelle laquo de descente drsquoeacutechelle raquo qui consistent agravetravailler agrave ces eacutechelles laquo non jaugeacutees raquo agrave partir des informations disponibles sur de plusgrands bassins-versants jaugeacutes en exploitant des donneacutees de topographie voire decontexte geacuteomorphologique issues de systegravemes drsquoinformation geacuteographique nrsquointeacutegrantpas de donneacutees hydrologiques
Le systegraveme urbain comme le systegraveme rural est pourtant tregraves complexe et tregraves varieacute agrave ceseacutechelles La connaissance hydrologique de tels eacuteveacutenements agrave des eacutechelles de quelques kmsup2est ainsi trop fragmentaire et mal bancariseacutee Cela contraste avec les progregraves de laconnaissance des pluies Des reacuteseaux de mesures au sol sans preacutetendre agrave unerepreacutesentativiteacute qui serait hors de porteacutee et des analyses hydrologiques approfondies aposteriori des eacutepisodes les plus importants sont les principaux moyens de faire progresser cesconnaissances Lrsquoideacutee que lrsquoon puisse se contenter de modegraveles preacutedictifs agrave partir de la seuleconnaissance des pluies sans disposer drsquoun bouclage de terrain compte-tenu notamment de lacomplexiteacute des pheacutenomegravenes en cause agrave ces eacutechelles est un leurre dangereux
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Figure 32 Deacutebit (msup3s) quinquennal pour une surface de 1 km2 Source SHYPRE IRSTEA 2014 Leacutegende et traceacutes simplifieacutes des contours ajouteacutes par la mission
lt1
1 agrave 4lt1
gt4
A 103 La variabiliteacute pluviomeacutetrique reste cependant deacuteterminante
La grande variabiliteacute spatiale des pluies domine les variations de production drsquoeacutecoulementrapide Crsquoest pourquoi le travail conduit par IRSTEA (SHYPRE et sa version reacutegionalemeacutediterraneacuteenne SHYREG) pour valoriser les donneacutees pluviographiques par unerepreacutesentation hydrologique simplifieacutee agrave maille reacuteguliegravere de 1 km2 permet de donner une imagegeacuteneacuterale en ordre de grandeur de la varieacuteteacute des eacutecoulements qui illustre correctement cettesituation Ces estimations ne reposent pas sur une validation solide122 au regard du faiblenombre de bassins versants jaugeacutes drsquoune taille adapteacutee (Figure 32) mais sur un controcircle devraisemblance baseacute sur la coheacuterence de ces informations avec celles des bassins versantsjaugeacutes de plus grande taille
Ces eacuteleacutements reprennent le fort contraste entre
bull les situations exceptionnelles au niveau mondial des Ceacutevennes et de lrsquoEst reacuteunionnais
bull les cas deacutejagrave plus communs de lrsquoarc meacutediterraneacuteen dans son ensemble et des Outre-merstropicaux
bull les probleacutematiques communes aux zones de montagnes les plus escarpeacutees et les plusarroseacutees (Alpes et Pyreacuteneacutees) qui connaissent de tregraves nombreux analogues en Europe
bull et le reste du territoire meacutetropolitain qui connaicirct des conditions tempeacutereacutees
La reacuteflexion concernant les politiques de preacutevention exprimeacutees en termes de temps de retourdes eacuteveacutenements (une strateacutegie historiquement communeacutement admise consistait agrave se proteacutegercontre un eacuteveacutenement deacutecennal) tendent agrave induire agrave tort dans lrsquoesprit de nombreux acteursrencontreacutes que les mecircmes reacuteponses pourraient ecirctre apporteacutees agrave la preacutevention des risques surlrsquoensemble du territoire et que les mecircmes niveaux de preacutevention y seraient accessibles avecdes moyens similaires On trouvera en annexe 11 une contribution de Michel Desbordes sur lafragiliteacute et les incertitudes qui entourent la deacutefinition de freacutequences drsquoeacuteveacutenements de cettenature qui invite agrave la plus grande prudence
Les situations et modes de fonctionnement deacutecrits en annexe 6 concernent donc diffeacuteremmentles territoires
bull Tous les territoires sont concerneacutes par les deux trois premiers modes de fonctionnement(temps sec faible pluie et forte pluie occasionnant des deacutebordements du reacuteseau pluvialqui ont des effets environnementaux significatifs)
bull Une grande partie des territoires urbains peut ecirctre concerneacutee par la situation de pluiemajeure qui occasionne des dommages aux biens et aux personnes Ce sont des risquesrares Les eacutepisodes qui les geacutenegraverent ne sont cependant pas neacutecessairement comme onle croit trop souvent des orages isoleacutes mais peuvent au contraire ecirctre de grandeextension geacuteographique ce qui confegravere agrave ces eacuteveacutenements des conseacutequencesimportantes et dans le mecircme temps une difficile preacutevention
bull Dans certains territoires cette situation de pluie majeure est suffisamment freacutequente pourneacutecessiter des mesures seacuterieuses de preacutevention Cela ne signifie pas pour autant que letraitement des enjeux correspondant aux situations de plus faibles pluies y soient absentet que les solutions pour y reacutepondre soient inadapteacutees
Les territoires123 qui connaissent relativement freacutequemment des pluies de plus de100 mm en une agrave deux heures et de faccedilon encore plus marqueacutee et deacutelimiteacutee ceux quisubissent des pluies de plus de 200 mm en une journeacutee connaissent des enjeux
122 Lrsquoaction nationale de recherche (ANR) EXTRAFLO a neacuteanmoins permis de srsquoassurer que ces estimations eacutetaientconsistantes avec les informations disponibles de la banque HYDRO sur de plus grands bassins-versants
123 Ceci rejoint les observations du rapport du CGPC dit rapport Ponton (voir sect 154 et annexe Erreur source de lareacutefeacuterence non trouveacutee) suite agrave lrsquoinondation de Nicircmes de 1988 qui distinguait trois zones dans lesquelles desrisques particuliers devaient ecirctre particuliegraverement surveilleacutes
bull les deacutepartements du sud-est (avec des orages de plus de 100 mmh pouvant deacutepasser 200 mmh) Pyreacuteneacutees-Orientales Aude Heacuterault Gard Bouches-du-Rhocircne Var Alpes-Maritimes Corse-du-Sud Haute-Corse ArdegravecheLozegravere
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quantitatifs de maicirctrise des eaux pluviales qui ne peuvent ecirctre confondus avec ceux quiconcernent la plus grande partie du territoire meacutetropolitain (qui ne sont soumis agrave unepluie horaire de 100 mm que de faccedilon totalement exceptionnelle)
A 104 Lrsquohydromeacutetrie est difficile et tregraves lacunaire pour ces eacutechelles
Les donneacutees nationales hydromeacutetriques comportent tregraves peu de stations couvrant des bassinsde petite taille (actuellement la banque HYDRO124 compte 2031 stations pour des bassins demoins de 1 000 kmsup2 752 stations de bassins de moins de 100 km2 119 de moins de 10 km2 et20 de moins drsquo1 kmsup2 Les informations pour les petits bassins-versants sont essentiellementproduites par les collectiviteacutes
Ces nombres de bassins jaugeacutes sont agrave comparer au nombre de bassins de cette taille Au-dessus de 100 kmsup2 la proportion de bassins jaugeacutes est significative et en dessous elle devientdeacuterisoire
Les petits bassins-versants de moins de 50 voire 100 kmsup2 dans leur diversiteacute pourtantgrande de comportements hydrologiques ne sont guegravere connus par des chroniques de deacutebitsmesureacutes
Les efforts annonceacutes par la ministre le 8 juillet 2016125 suite agrave la reacuteunion de la Commission mixteinondation portent notamment sur le renforcement des reacuteseaux hydromeacutetriques pour unbudget de 2 millions drsquoeuros drsquoinvestissement drsquoici mi 2017 pour installer 80 capteurssuppleacutementaires laquo dont la moitieacute sur les cours drsquoeau drsquoIcircle-de-France et du Centre agrave lrsquoorigine desreacutecentes inondations et qui nrsquoeacutetaient pas suffisamment eacutequipeacutes raquo
Crsquoest sans doute la premiegravere prise de conscience qursquoun effort de reacuteeacutequilibrage des efforts pourdisposer drsquoune meilleure information hydrologique pour des bassins plus petits est neacutecessaireLes objectifs sont ceux drsquoune inteacutegration dans VIGICRUE et donc dans un systegraveme depreacutevision tourneacute vers des cours drsquoeau certes plus petits mais encore drsquoune taille qui nrsquoest pascelle des petits bassins urbains
Les connaissances hydrologiques des eacutecoulements rapides geacuteneacutereacutes par des pluiesintenses pour les meacuteso-eacutechelles (1-100 kmsup2) ne reposent pas sur un reacuteseau de mesureau sol deacuteveloppeacute agrave ces eacutechelles Elles se fondent sur quelques rares bassinsinstrumenteacutes sur des bilans hydrologiques post-eacuteveacutenement peu nombreux et sur dessystegravemes de calcul srsquoinscrivant dans des deacutemarches dites de descente drsquoeacutechellecomportant de fortes incertitudes
bull une seconde zone avec des eacutepisodes moins intenses (70 mmh) Ariegravege Drocircme Vaucluse Alpes-de-Haute-Provence Hautes-Alpes et Pyreacuteneacutees-Atlantiques
bull enfin quelques deacutepartements ougrave lrsquoon a enregistreacute des eacutepisodes de plus de 100 mmh (Haute-Vienne) ou de 70 mmh(Eure Haute-Marne Loire-Atlantique Niegravevre Lot)
124 On peut remarquer que pour 129 stations de la banque HYDRO la donneacutee pourtant eacuteleacutementaire de la surface dubassin-versant nrsquoest pas renseigneacutee
125 httpwwwdeveloppement-durablegouvfrSuite-aux-inondations-recenteshtml
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La bancarisation des donneacutees produites par les collectiviteacutes et lrsquoaccegraves de tous agrave ces donneacuteesmais aussi le coucirct de mise agrave disposition des donneacutees nationales restent depuis pregraves dequarante ans des sujets de profonde insatisfaction collective Ces difficulteacutes ne peuvent quesembler paradoxales au regard des efforts collectifs consentis qui sont somme toute tregravesconseacutequents pour produire ces donneacutees cette question de la constitution de bases de donneacuteeshydro-meacuteteacuteorologiques adapteacutees aux eacutechelles de lrsquohydrologie urbaine appellera de la part de lamission la formulation de propositions
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Figure 33 Nombre de stations hydromeacutetriques de la banque HYDRO controcirclant un bassin-versant de taille donneacutee Pourcentage de bassin non jaugeacutes Source donneacutees duSCHAPI graphique eacutetabli par la mission
1000 100 10 10
500
1000
1500
2000
2500
0001
0010
0100
1000
10000
100000
1000000nombre bassins jaugeacutes
pourcentage bassins jaugeacutes
surface du bassin versant (km2)
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Pour une description de la deacutemarche de probabilisation et de reacutegionalisation des donneacuteesutiliseacutees dans SHYPRE et SHYREG126 voir le site httpwwwhydris-hydrologiefroutilshtml
126 La meacutethode SHYPRE a pour but de geacuteneacuterer de tregraves longues chroniques de hyeacutetogrammes et drsquohydrogrammes afinde deacuteterminer des quantiles de pluie de deacutebit et de cote du plan drsquoeau drsquoun barrage SHYPRE est mise en œuvre agrave
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Figure 34 Deacutebits pseudo-speacutecifiques extrecircmes recenseacutes en Europe (HYDRATE 2009) Source E Gaume
Figure 35 Deacutebits pseudo-speacutecifiques mondiaux Source E Gaume
A 105 Risques de crues soudaines
Redonnons la parole agrave Le Quintrec et al 2009
laquo Un pheacutenomegravene dont la freacutequence semble augmenter
Leacutevolution aussi bien en freacutequence quen intensiteacute des pluies paroxystiques est lobjet duneattention particuliegravere dans le cadre du changement climatique Le reacutechauffement delatmosphegravere sur une grande eacutepaisseur augmente en effet sa capaciteacute agrave contenir de la vapeurdeau Le GIEC indique que cela devrait conduire agrave une augmentation de la freacutequence despreacutecipitations intenses Si selon de nombreux experts laugmentation du risque est probable ilest cependant preacutematureacute de tirer une conclusion deacutefinitive dautres facteurs que la teneurmaximale en vapeur deau dans latmosphegravere intervenant dans la geacuteneacuteration de tellespreacutecipitations
La probabiliteacute est faible quun eacuteveacutenement pluvieux intense circonscrit agrave une zone de faiblesuperficie et dont le positionnement est aleacuteatoire affecte une zone urbaine ou un bassinversant sensible eacutegalement peu eacutetendu Mais le nombre des eacuteveacutenements tout comme celui dessites sensibles est suffisamment eacuteleveacute pour que leur superposition ne soit pas rare Si lafreacutequence de tels eacuteveacutenements est variable geacuteographiquement aucune commune nest vraimentagrave labri mecircme si laleacutea na jamais eacuteteacute constateacute par le passeacute Les fichiers de catastrophesnaturelles font eacutetat de plusieurs dizaines de cas chaque anneacutee entre avril et octobre (enmoyenne plus de deux cas par an dans lAisne la Seine-Maritime et le Pas-de-Calais un peumoins dans lHeacuterault le Maine-et-Loire et le Vaucluse) et les guides de reacutefeacuterence indiquent uneaugmentation sensible des inondations par ruissellement parallegravelement agrave lextension peacuteri-urbaine
La reacutepeacutetition a priori anormale dans une mecircme commune deacuteveacutenements reconnus catastrophenaturelle laquo inondation et couleacutee de boue raquo ou laquo inondations couleacutees de boue et mouvementsde terrain raquo a donneacute lieu agrave une eacutetude du CERTU en 2006 portant sur pregraves de 80 000enregistrements en vingt ans Bien que comportant des biais administratifs (superficie de lacommune freins incitations ou inteacuterecircts plus ou moins marqueacutes selon les deacutepartements agrave userde la proceacutedure de catastrophe naturellehellip) et des incertitudes sur la cause reacuteelle de lacatastrophe (inondation par deacutebordement ou par ruissellement malgreacute un filtrage sur la dureacuteede leacuteveacutenement) cette eacutetude met clairement en eacutevidence la forte vulneacuterabiliteacute de certaines villes(Nice Marseille Antibes Bordeaux Lyon Rouen Strasbourg Saumur Argenteuil hellip) ougrave detelles situations se reacutepegravetent au moins 13 fois en vingt ans et de quelques deacutepartements ougraveplusieurs dizaines de communes ont eacuteteacute sinistreacutees cinq fois ou plus (Seine-Maritime Pas-de-Calais Seine-et-Marne Aisne Moselle Maine et Loire ) raquo
Les choses se compliquent lorsqursquoon essaie de mettre en regard ces pluies avec les bassins-versants sur lesquelles elles tombent pour deux raisons
bull laquo lrsquoimportant crsquoest ougrave ce qursquoelle tombe raquo127
bull la pluie observeacutee ponctuellement nrsquoest pas la lame drsquoeau reccedilue en moyenne surune surface Selon les types de preacutecipitations et leur dynamique de deacuteplacementlrsquoextension des territoires recevant les mecircmes intensiteacutes de preacutecipitation est tregravesvariable drsquoun diamegravetre de quelques centaines de megravetres agrave quelques dizaines dekilomegravetres On parle de lrsquo laquo abattement des pluie raquo pour traduire lrsquoeacutecart entre lesmesures ponctuelles et les lames drsquoeau inteacutegreacutees sur une surface
bull la dureacutee des eacutepisodes est agrave mettre en regard avec la physique propre auxeacutecoulements sur chaque bassin-versant et agrave ses laquo temps de reacuteaction raquo laquo tempsde concentration raquo etc
partir drsquoune chronique de pluie observeacutee La meacutethode SHYREG est une reacutegionalisation de la meacutethode SHYPRE quipermet de constituer une base de donneacutees des quantiles de pluie et de deacutebit de la reacutegion eacutetudieacutee au pas drsquoespacede 1 kmsup2 Les quantiles de la base de pluies SHYREG jusquagrave la peacuteriode de retour de 100 ans de la Francemeacutetropolitaine sont disponibles aupregraves de Meacuteteacuteo-France
127 Emprunt agrave Boris Vian laquo la bombe atomique raquo
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bull la dynamique drsquoun eacutepisode et de ses deacuteplacements donneacutes au regard du bassinquestion qui fait le lien avec la faccedilon dont le bassin reacuteagit
bull laquo rien ne se perd rien ne se creacutee tout se deacuteplace 128raquo
bull une fois lrsquoeau tombeacutee au sol son devenir est complexe et un multitude depheacutenomegravenes entre en jeu Si elle ne disparaicirct eacutevidemment et si la part qui repart agravelrsquoatmosphegravere par eacutevaporation ou eacutevapotranspiration est faible dans le cours drsquouneacutepisode pluvieux la modeacutelisation de ces processus de stockage deacutestockagetransferts est complexe
De nombreuses tentatives sont conduites pour permettre au-delagrave de la modeacutelisationparticuliegravere drsquoun bassin-versant de preacutedeacuteterminer agrave partir drsquoun ensemble simple decaracteacuteristiques des bassins-versants la faccedilon dont ils se comportent Ce travail sur lequelbeaucoup drsquohydrologues continuent agrave buter semble agrave certain plus simple degraves lors que lrsquoonsrsquointeacuteresse agrave de petits bassins et drsquoautant plus facile que ceux-ci sont fortement urbaniseacutes etque les pluies reccedilues sont importantes Cette simplification des pheacutenomegravenes au-delagrave decertains niveaux qui est agrave lrsquoorigine y compris en hydrologie geacuteneacuterale de nombreusesmeacutethodes comme le GRADEX repose sur les ideacutees suivantes
bull le sol et le sous-sol ont une capaciteacute drsquoinfiltration limiteacutee leur effet est important pour lesfaibles quantiteacutes drsquoeau mais quand ces capaciteacutes sont satureacutees toute lrsquoeau laquo ruisselle raquoet crsquoest un eacutecoulement de surface qui est preacutedominant
bull ceci est drsquoautant plus marqueacute drsquoune part que les pentes sont fortes et drsquoautre part que lasurface du sol est plus impermeacuteabiliseacutee129
bull il y a donc au fur et agrave mesure du deacuteveloppement drsquoun eacutepisode pluvieux des laquo surfacescontributrices raquo les plus proches des exutoires qui sont satureacutees et lrsquoextension de celles-ci srsquoaccroicirct vers lrsquoamont au fur et agrave mesure de la saturation des sols130
bull les bassins amont plus ruraux plus faiblement impermeacuteabiliseacutes ont des coefficients deruissellement plus faibles eacuteventuellement compenseacutes par de plus fortes pentesconduisant agrave des eacutecoulements plus rapides
bull il faut distinguer le ruissellement en surface et lrsquoeacutecoulement dans le reacuteseau amont(caniveaux autres cheminements preacutefeacuterentiels)
Meacutethodes et modegraveles drsquoemploi deacutesormais courants valorisant les donneacutees des modegravelesnumeacuteriques de terrain permettant drsquoavoir une repreacutesentation assez reacutealiste des pentes se sontmultiplieacutes sur ces principes Nul doute que ces deacutemarches ont marqueacute un progregraves par rapportaux eacutepoques anteacuterieures
De nombreuses eacutetudes montrent cependant les limites de ces approches131
128 Emprunt plus qursquoapproximatif agrave Antoine Lavoisier laquo [hellip] car rien ne se creacutee ni dans les opeacuterations de lart ni danscelles de la nature et lon peut poser en principe que dans toute opeacuteration il y a une eacutegale quantiteacute de matiegravereavant et apregraves lopeacuteration que la qualiteacute et la quantiteacute des principes est la mecircme et quil ny a que deschangements des modifications raquo (Traiteacute eacuteleacutementaire de chimie 1789 wwwlavoisiercnrsfr) Il reprenait lrsquoideacuteedrsquoAnaxagore laquo Τούτων δὲ οὕτω διακεκριμένων γινώσκειν χρή ὅτι πάντα οὐδὲν ἐλάσσω ἐστὶν οὐδὲπλείω (οὐ γὰρ ἀνυστὸν πάντων πλείω εἶναι) ἀλλὰ πάντα ἴσα ἀεί raquo (laquo Apregraves cette seacuteparation de touteschoses il faut savoir que le tout nest en rien ni plus grand ni plus petit Car il nest pas possible quil yait plus que le tout mais le tout est toujours eacutegal agrave lui-mecircme raquo)
httpremacleorgbloodwolfphilosophesanaxagorefragmentshtm
129 Crsquoest ce que dit la formule de Caquot dont la mise en œuvre a eacuteteacute preacuteconiseacutee par lrsquo laquo instruction techniquerelative aux reacuteseaux dassainissement des agglomeacuterations raquo circulaire interministeacuterielle ndeg 77284INTMinistegravere de lInteacuterieur 1977 Q = aIβIMPγAδ avec I pente du plus long parcours de leau IMP coefficientdrsquoimpermeacuteabilisation a β γ δ coefficients numeacuteriques empiriques La formule est eacutetablie pour I compris entre 02 et5 A lt 200 ha et IMP compris entre 02 et 1
130 La theacuteorie des surfaces contributrices a eacuteteacute deacuteveloppeacutee notamment par JK Kirkby (laquo hillslope hydrology raquo Wileyed 1978) et Keith Beven (laquo on subsurface stormflow an analysis of response times raquo Hydrological sciencesJournal 412 505-521 1982 En hydrologie urbaine elle trouve sa formulation degraves lrsquoouvrage de GastonReacutemeacutenieras (laquo hydrologie de lrsquoingeacutenieur raquo Eyrolles 1972) qui fournit une meacutethode pratique de deacuteterminationdrsquoisochrones pour calculer un hydrogramme de ruissellement par la meacutethode rationnelle
131 On en trouvera une premiegravere analyse critique dans laquo hydrologie quantitative raquo Roche PA E Gaume et J Miqueldeacutejagrave citeacute On pourra se reporter plus reacutecemment aux articles drsquoEric Gaume et de ses confregraveres agrave lrsquoIFFSTAR pourdes retours drsquoexpeacuteriences de crues urbaines
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Les pheacutenomegravenes qursquoil convient de ne pas neacutegliger pour ameacuteliorer la compreacutehension de ceseacutecoulements complexes sont
bull pour les situations de relativement faibles pluies et au deacutebut des eacutepisodes plus intenses
bull les nappes souterraines interagissent fortement avec les reacuteseauxdrsquoassainissement et drsquoeaux pluviales les trancheacutees et autres remaniements dusous-sol constituent des cheminements preacutefeacuterentiels qui peuvent convoyer desdeacutebits significatifs agrave grande vitesse mecircme depuis les zones les plus amont
bull les versants pentus comportent souvent des terrains de fortes macro-porositeacutes132moins soumis au compactage impermeacuteabilisant ducirc agrave la battance des pluies133
bull lrsquoimpermeacuteabiliteacute des sols urbains facile agrave constater ponctuellement est tregravesperturbeacutee par la multipliciteacute des trous et ouvrages mettant en communication le solavec des horizons plus profonds
bull pour les eacutepisodes de plus grandes preacutecipitations quand les eacutecoulements sortent deslaquo reacuteseaux mineurs raquo constitueacutes par lrsquohomme pour les guider pour occuper les laquo reacuteseauxmajeurs raquo qui ne sont a priori pas faits pour cela
bull les volumes de stockage souterrains et amont ne sont pas une constante qui unefois satureacutee laisserait tout lrsquoeacutecoulement en surface bien au contraire plus y adrsquoeau et plus il y a de caviteacutes qui se remplissent (caves parkings) et drsquoespacesougrave lrsquoeau srsquoaccumulent (flaques etc)
bull lrsquoeau ne se deacuteplace pas dans un milieu physique invariant mais contribue elle-mecircme en cours drsquoeacuteveacutenement agrave faccedilonner les cheminements qursquoelle emprunte ceci peut se faire en eacuterodant le sol de cheminements preacuteexistant constituant encours drsquoeacuteveacutenement des nouveaux cheminements preacutefeacuterentiels de beaucoup plusgrande deacutebitance que les cheminements preacuteexistants inversement en deacutecantantdans les fonds de flaques les particules fines transporteacutees elle peut localementcolmater des espaces habituellement plus permeacuteables) ceci relativise lapertinence de lrsquoideacutee de surfaces contributives croissantes drsquoaval en amont et desisochrones
bull en surface lrsquoeau peut srsquoeacutecouler en nappe degraves qursquoelle a une lame drsquoeau drsquoeacutepaisseursuffisante pour contrecarrer la viscositeacute et selon la rugositeacute du terrain (ce que lrsquoonentend souvent par ruissellement) mais aussi tregraves souvent comme un eacutecoulementhydraulique essentiellement filaire (ce qui ne veut pas dire mono-dimensionnel carau contraire ces eacutecoulements souvent tregraves turbulents se deacuteveloppant dans destopographies peu reacuteguliegraveres sont tri-dimentionnels) dans des lits temporaires (lescaniveaux puis les chausseacutees et thalwegs plus ou moins occupeacutes puis lrsquoensembledes espaces publics) il nrsquoy a pas de distinction entre des zones amont quiruisselleraient et des zones aval qui transporteraient lrsquoeau dans des reacuteseaux cesmeacutecanismes sont mecircleacutes et se produisent en tous lieux Tous ces pheacutenomegravenesconcourent au fait que les coefficients de ruissellement peuvent rarement ecirctre priscomme des constantes dans le cours de lrsquoeacuteveacutenement sans que ce sujet puisse selimiter agrave reacuteduire les premiegraveres pluies drsquoune capaciteacute drsquoinfiltration et deremplissagestockage initial de quelques millimegravetres
bull lrsquoeau comme elle faccedilonne ses cheminements souterrains faccedilonne aussi lesconditions de ses eacutecoulements de surface et ceci drsquoune faccedilon extrecircmementdifficile agrave preacutevoir par le transport de gros mateacuteriaux (y compris des arbres dumobilier urbain des voitures etc) qui forment des embacirccles qui peuvent obstruerlrsquoun de ses cheminements et la conduire vers drsquoautres jusqursquoagrave une deacutebacirccle quinrsquointervient pas toujours mais est souvent extrecircmement destructrice car analogueagrave la rupture drsquoune digue de faible hauteur
Ces reacuteflexions concernant la repreacutesentation des pheacutenomegravenes peuvent sembler un deacutebatdrsquoexperts sans conseacutequence pratique car de toutes faccedilons la repreacutesentation par des modegraveles
132 Macroporositeacute ou laquo porositeacute en grand raquo les vides au sein du sol sont des quelques millimegravetres et en bonneconnexion entre eux permettant une circulation rapide de lrsquoeau ce sont souvent de surcroicirct des sols meubles ougravelrsquoeau va deacuteplacer les mateacuteriaux en creacuteant de nouveaux cheminements de forte deacutebitance
133 Les gouttes de pluie avec lrsquoeacutenergie cineacutetique lieacutee agrave leur chute dans lrsquoatmosphegravere martegravelent le sol Ce faisant ellespeuvent tout autant le deacutesagreacuteger et favoriser son entraicircnement par la circulation de lrsquoeau et tasser les premierscentimegravetres du sol en en refermant les pores rendant celui-ci impermeacuteable
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de la reacutealiteacute drsquoun eacuteveacutenement est toujours assez globale et ne peut preacutetendre agrave une totaleexactitude et cela marque bien les limites de preacutevisibiliteacute de ces pheacutenomegravenes
Elles se reacuteveacuteleront cependant essentielles quand il srsquoagira drsquoeacutevoquer les meacutethodes de zonagesles mesures de preacutevention adapteacutee lrsquoefficaciteacute des techniques dites alternatives etc
Drsquoores et deacutejagrave elles nous conduisent agrave eacuteviter drsquoeacuteventuelles sur-interpreacutetations des approchescomme celle des laquo indicateurs de ruissellement intense potentiel raquo IRIP deacuteveloppeacutes parIRSTEA qui tentent aujourdrsquohui aujourdrsquohui de cartographier et combiner des facteurs depotentiels de production134 de transfert et drsquoaccumulation pour deacutefinir ces IRIP(Figure 36)
Ces approches srsquoinscrivent dans les travaux que la direction geacuteneacuterale de la preacutevention desrisques (DGPR) conduit en collaboration avec le BRGM et le CEREMA pour la mise en placedrsquoici 2018 drsquoune cartographie du ruissellement intense
134 Les facteurs a priori pris en compte pour la production sont la permeacuteabiliteacute lrsquoeacutepaisseur lrsquoeacuterodabiliteacute la pente etlrsquooccupation du sol Pour le transfert srsquoajoutent la preacutesence drsquoaxes drsquoeacutecoulement preacutefeacuterentiels le sens des rupturesde pentes et la compaciteacute (indice de Horton)
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Figure 36 Eacutetude de la sensibiliteacute de la France aux inondations par ruissellement intense Pascal Breil amp A Chiavarino IRSTEA Preacutesentation seacuteminaire DGPR deacutecembre 2015
Potentiel daccumulationPotentiel de transfertPotentiel de production
Risque de ruissellement intense
Annexe 11 La peacuteriode de retour du risque de deacutefaillance drsquounameacutenagement hydrologique une variable agrave risque
Texte de Michel Desbordes (professeur honoraire PolytechrsquoMontpellier Universiteacute Montpellier2) de 2011 reproduit ici avec lrsquoaccord de lrsquoauteur
A 111 Concepts de base
Soit X une variable aleacuteatoire pouvant prendre suivant un processus temporel (ouchronologique) drsquoapparition une valeur x sur son domaine de variation xm xM Soit Dx laprobabiliteacute de deacutepassement drsquoune valeur x particuliegravere probabiliteacute reacutesultant theacuteoriquement dela laquo fonction de distribution raquo des probabiliteacutes de X La peacuteriode de retour T de la variable Xreacutepond agrave
Prob [X ge x] = Dx et T = 1Dx (eq1)
T est la dureacutee laquo moyenne raquo seacuteparant deux reacutealisations successives de X ge x dans le processusaleacuteatoire drsquoapparition dans le temps de la variable X Elle srsquoexprime ainsi en uniteacutes de tempscorrespondant agrave la distance temporelle moyenne entre deux apparitions de la variable X aucours du processus temporel
Pour illustrer le propos imaginons une dureacutee drsquoobservation de N anneacutees au cours desquelleson a observeacute n reacutealisations telles que X ge x (n pouvant ecirctre gt ou lt agrave N) on obtiendrait T parexemple en anneacutees uniteacute usuelle de comptabiliteacute du temps en multipliant 1Dx par Nn
A 112 Peacuteriodes de retour theacuteorique et empirique
Si le laquo jeu raquo de probabiliteacute agrave lrsquoorigine de la variable X est connu (fonction densiteacute de probabiliteacutef(x) et processus drsquoapparition temporel) alors la peacuteriode de retour peut se deacuteduiretheacuteoriquement de lrsquoeacutequation 1 ci-dessus
Pour les variables laquo naturelles raquo supposeacutees aleacuteatoires comme de nombreuses variableshydrologiques (pluies deacutebits neige vent hellip) le jeu de probabiliteacute supposeacute agrave lrsquoorigine de cesvariables est quasiment inconnu Le caractegravere aleacuteatoire masque en fait notre incapaciteacute plus oumoins totale agrave inscrire lrsquoapparition de ces variables dans des processus deacuteterministes (decauses agrave effet) Le traitement probabiliste de ces variables ne peut donc se faire que parlrsquoeacutevaluation de leurs probabiliteacutes drsquooccurrence ou de leurs peacuteriodes de retour et relegraveve delrsquoestimation statistique qui doit satisfaire agrave la theacuteorie de lrsquoinfeacuterence statistique crsquoest-agrave-dire agrave latheacuteorie de lrsquoeacutechantillonnage Cette theacuteorie comporte un certain nombre de regravegles de baseauxquelles doit satisfaire la prise drsquoeacutechantillons notamment par exemple
bull la stationnariteacute (invariance) du (ou des) processus de geacuteneacuteration des variables (pas delaquo changement climatique raquo par exemple durant lrsquoeacutechantillonnage pas de modificationsde lrsquooccupation des sols (urbanisation deacuteforestations etc) drsquoune uniteacute hydrologiquependant lrsquoeacutechantillonnage etc)
bull la stationnariteacute du mode de prise drsquoeacutechantillons et du mode de mesure des variables (pasde changement des sites et des dispositifs de mesure durant lrsquoeacutechantillonnage)
bull lrsquoindeacutependance stochastique de deux valeurs successives de la seacuterie chronologiquedrsquoobservation (ce qui nrsquoest pas le cas par exemple des hauteurs de pluies successivessur une dureacutee infeacuterieure agrave 12 agrave 24 h (pheacutenomegravene de laquo persistance raquo))
Lrsquoapproche empirique conduit alors agrave une estimation de la peacuteriode de retour T soit
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Tes = Tv + ε(T) (eq2)
dans laquelle Tes est la valeur estimeacutee agrave partir de lrsquoeacutechantillonnage Tv la vraie valeur de T etε(T) un reacutesidu aleacuteatoire dont la distribution est geacuteneacuteralement inconnue dans la mesure ougrave ladistribution de la variable X est eacutegalement inconnue
Lrsquoestimation de lrsquoeacutequation 2 tend vers la vraie valeur T lorsque la taille de lrsquoeacutechantillon tend verslrsquoinfini (loi des grands nombres)
La dureacutee des seacuteries drsquoobservation des variables hydrologiques eacutetant neacutecessairement limiteacutee(rarement supeacuterieure agrave la centaine drsquoanneacutees en geacuteneacuteral) lrsquoestimation de la peacuteriode de retourdrsquoune valeur particuliegravere de ces variables sera en geacuteneacuteral drsquoautant moins preacutecise que cettevaleur sera plus rarement atteinte ou deacutepasseacutee dans la seacuterie des observations Ceci estdrsquoautant plus vrai qursquoil nrsquoest pas toujours facile de srsquoassurer de la stationnariteacute du modedrsquoeacutechantillonnage sur des dureacutees longues au cours desquelles les appareils les modesopeacuteratoires les sites de mesure ont pu connaicirctre diverses modifications (station de jaugeagedrsquoun cours drsquoeau modifieacutee par des crues successives environnement drsquoun pluviomegravetre oupluviographe modifieacute par des constructions ou la pousseacutee de la veacutegeacutetation modification desappareils de mesure ou des meacutethodes de jaugeage hellip)
Lrsquoeacutevaluation empirique de la peacuteriode de retour drsquoune variable hydrologique supposeacutee aleacuteatoirerepose sur le deacutenombrement agrave partir des seacuteries chronologiques observeacutees de cette variable hauteur de pluie sur une dureacutee donneacutee intensiteacute maximale moyenne sur une dureacutee donneacuteedeacutebit de pointe drsquoun hydrogramme de crue volume de crue sur une dureacutee donneacutee Lesexemples ci-dessus sont proposeacutes pour rappeler un point important source de confusionpossible dans le traitement des donneacutees hydrologiques On notera en effet que la notion depeacuteriode de retour suppose une relation drsquoordre (ge agrave) (eq 1) et donc une variable unique ducircmentidentifieacutee Elle ne peut srsquoappliquer simplement par exemple agrave un processus stochastiquetemporel comme celui rencontreacute dans lrsquoanalyse des hauteurs de pluie successives sur unedureacutee dt donneacutee laquo La pluie ou la crue de peacuteriode de retour T raquo nrsquoont donc pas de sens entenducomme la reacutealisation drsquoun processus i(t) ou h(t) (intensiteacute ou hauteur de pluie variant en fonctiondu temps au sein drsquoun laquo eacuteveacutenement raquo ou laquo eacutepisode raquo pluvieux ou deacutebimeacutetrique) Elle nrsquoa desens au regard de lrsquoeacutequation 1 qursquoau travers drsquoune variable identifieacutee indeacutependante du tempset correspondant par exemple agrave la hauteur maximale de pluie sur une dureacutee ∆t au sein drsquouneacuteveacutenement ou au deacutebit maximal drsquoune crue etc
Supposons une variable hydrologique X observeacutee n fois au cours de N anneacutees Ce sera parexemple la hauteur de pluie drsquoun mois particulier auquel cas n sera eacutegal agrave N Ou encore lahauteur maximale de pluie en 1 heure observeacutee au sein drsquoun laquo eacuteveacutenement pluvieux raquo Dans cecas n nombre drsquoeacutepisodes pourra ecirctre tregraves supeacuterieur agrave N Si la hauteur de pluie mensuelle nepose pas de problegraveme de deacutefinition si ce nrsquoest pour les pluies se produisant le dernier jour dumois preacuteceacutedent et se poursuivant le premier jour du mois de mecircme que celle se produisant ledernier jour et se poursuivant le premier jour du mois suivant il nrsquoen va pas de mecircme pour ladeacutefinition drsquoun laquo eacutepisode pluvieux raquo qui peut reacutepondre agrave une certaine subjectiviteacute Ladeacutetermination de la peacuteriode de retour drsquoune valeur particuliegravere de la variable X deacutecoule duclassement par ordre deacutecroissant des valeurs observeacutees Soit j le rang de classement drsquounevaleur particuliegravere la freacutequence empirique de deacutepassement pourrait reacutepondre agrave
Dj = jn (eq3)
Au demeurant la formule 3 implique que la plus petite valeur de rang n serait toujoursdeacutepasseacutee (Dn = 1) De la mecircme faccedilon si lrsquoon reacutealise un classement par ordre croissant lafreacutequence empirique (de non deacutepassement cette fois) pour le rang j devient
Fj = jn = Prob [X le xj] = 1 ndash Dj (eq4)
et donc pour la valeur de rang n la plus grande Fn = 1 et donc Dn = 0 qui signifie que cettevaleur ne pourrait ecirctre deacutepasseacutee Pour contourner les difficulteacutes reacutesultant de lrsquoemploi deseacutequations 3 et 4 diverses formules de calcul des freacutequences empiriques ont pu ecirctre proposeacuteescomme par exemple
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Dj = j (n +1) (eq5)
De mecircme le recours agrave la theacuteorie de lrsquoeacutechantillonnage permet de deacuteterminer lrsquoestimation desfreacutequences empiriques drsquoeacutechantillons tireacutes drsquoune population megravere dont la fonction de distributionserait connue Une formule geacuteneacuterale peut ecirctre
Dj = (j ndash α) ( n + β) (eq6)
dans laquelle α deacutepend de la nature de la fonction de distribution Ainsi pour des fonctions dedistribution agrave comportement exponentiel utilise-t-on la formule de Hazen dans laquelle α esteacutegal agrave 05 et β = 0 Les formules 3 5 ou 6 conduisent donc agrave des valeurs de T qui peuvent ecirctresensiblement diffeacuterentes selon le rang j de la valeur classeacutee et la taille de lrsquoeacutechantillonSupposons 100 observations au cours drsquoune dureacutee de 50 ans soit en moyenne 2 eacuteveacutenementspar an Lrsquoeacutequation 3 donne pour j = 1 2 50 et 100
bull j = 1 D1 = 1100 et T1 = 1D1 = 100 uniteacutes de 50100 anneacutees (ou 6 mois) soit enanneacutees T1(ans) = (1001) (50100) = 50 ans
bull j = 2 rarr T2 = (1002) (50100) = 25 ans
bull j = 50 rarr T50 = (10050) (50100) = 1 an
bull j = 100 rarr T100 = (100100) (50100) = 05 an = 6 mois
De mecircme lrsquoeacutequation 5 conduit-elle agrave
j = 1 T = 505 ans j = 2 T = 2525 j = 50 T = 101 an j = 100 T = 0505 ans = 606 mois
et lrsquoeacutequation 6 pour α = 05 et β = 0
j = 1 T = 100 ans j = 2 T = 333 ans j = 50 T = 111 an j = 100 T = 05025 = 603 mois
La formule empirique retenue peut donc avoir une incidence non neacutegligeable sur lrsquoestimation dela peacuteriode de retour empirique drsquoune variable hydrologique en particulier pour les valeurs lesplus eacuteleveacutees
A 113 Incertitudes hydrologiques et fluctuations drsquoeacutechantillonnage
Les donneacutees hydrologiques de base comme les preacutecipitations ont longtemps eacuteteacute partiellesincomplegravetes et de dureacutees drsquoobservation reacuteduites Leurs traitements en vue de lrsquoobtention devariables de projet de peacuteriode de retour donneacutee sont donc incertains et lieacutes agrave lalaquo repreacutesentativiteacute raquo ou laquo vraisemblance raquo des seacuteries observeacutees au regard de la population megravereagrave laquelle ces donneacutees hydrologiques sont supposeacutees appartenir
Les jeux probabilistes agrave lrsquoorigine de ces donneacutees eacutetant inconnus les traitements statistiquesreposent sur des hypothegraveses de leur appartenance agrave une population dont les caracteacuteristiquesstatistiques seraient connues Les traitements statistiques consistent alors agrave estimer agrave partirdes observations les paramegravetres deacutecrivant les populations megraveres auxquelles sont supposeacuteesappartenir ces observations Ces estimations sont entacheacutees drsquoincertitudes et conduisent agraveeacutevaluer le degreacute de confiance que lrsquoon peut leur accorder
La mesure des preacutecipitations aux petites eacutechelles de temps par exemple nrsquoa deacutebuteacute qursquoagrave la findu 19ᵉ siegravecle Crsquoest ainsi qursquoun premier pluviographe fut installeacute agrave lrsquoObservatoire de ParisMontsouris en 1873 Cependant pour la reacutealisation de lrsquoInstruction Geacuteneacuterale 1333 de 1949 pourles systegravemes drsquoassainissement des agglomeacuterations lrsquoingeacutenieur Grisollet ne srsquoappuya que sur laseacuterie 1927-1946 car en 1927 on avait changeacute lrsquoappareil initialhellip La formule de calcul du deacutebitde ruissellement pluvial deacutecennal de la CG 1333 nrsquoeacutetait donc valable que pour les pluies deParis observeacutees sur une peacuteriode assez courte de 20 ans Or suivant lrsquoirreacutegulariteacute du climat lesfluctuations naturelles drsquoeacutechantillonnage des variables hydrologiques peuvent entraicircner des
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incertitudes tregraves significatives sur les estimations des peacuteriodes de retour de valeurs particuliegraveresde ces variables Ainsi la seacuterie de reacutefeacuterence Montpellier Bel Air 1920-1971 compte peu depreacutecipitations intenses bien qursquoelle couvre une peacuteriode de 50 ans Dans la deacutecennie suivante1972-1981 on a au contraire observeacute plusieurs pluies intenses (1979 1980 1981hellip) Ainsipour des dureacutees de 30 minutes agrave 2 heures inteacuteressant lrsquohydrologie urbaine une hauteur depluie de peacuteriode de retour 30 ans sur 1920-1971 nrsquoa plus qursquoune peacuteriode de retour de 10 anssur la peacuteriode 1920-1981hellip Les estimations des peacuteriodes de retour ont donc varieacute dans unrapport de 1 agrave 3 Certes les hauteurs de pluies de mecircme peacuteriode de retour dans les deuxseacuteries varient dans des proportions beaucoup moins importantes (20 agrave 30 )
De mecircme la mesure des deacutebits de crue des cours drsquoeau excegravede rarement la centainedrsquoanneacutees voire moins pour des cours drsquoeau de petite taille Ainsi pour le Lez fleuve cocirctiermeacutediterraneacuteen traversant Montpellier la premiegravere station de jaugeage a eacuteteacute installeacutee en 1975Lrsquoestimation de la crue centennale agrave Montpellier a de ce fait fortement fluctueacutee depuis cettedate Les derniegraveres estimations ont drsquoailleurs donneacute lieu agrave une controverse la crue centennaleeacutetant estimeacutee selon les experts agrave 750 ou 900 m3s Si lrsquoon fait lrsquohypothegravese que la cruecentennale est bien de 900 m3s cela signifierait que lrsquoestimation agrave 750 aurait une peacuteriode deretour de 46 ans environ en supposant que les deacutebits varient comme le logarithme de leurpeacuteriode de retour A lrsquoinverse si la crue centennale devait ecirctre agrave 750 cela signifierait quelrsquoestimation agrave 900 finalement retenue par les autoriteacutes aurait une peacuteriode de retour de 250 ansLa peacuteriode de retour apparaicirct donc comme une variable peu fiable car tregraves lieacutee aux fluctuationsdrsquoeacutechantillonnage Dans ce cas pour une fluctuation de deacutebit de 20 la peacuteriode de retourvarie dans un rapport de 1 agrave 5
Plus encore pour deacuteterminer le deacutebit drsquoune uniteacute hydrologique donneacutee il conviendrait dedisposer non de la pluie observeacutee en un point de cette surface mais de la hauteur moyenne depluie (laquo lame raquo) sur cette derniegravere Lagrave encore les fluctuations spatiales des preacutecipitationspeuvent conduire agrave des incertitudes consideacuterables quant agrave la peacuteriode de retour du pheacutenomegravenespatial le seul inteacuteressant finalement lrsquoameacutenagement des uniteacutes hydrologiques Ainsi agrave Nicircmeslors de lrsquoeacuteveacutenement du 3 octobre 1988 a-t-on constateacute que les hauteurs de pluies sur desdureacutees de 2h agrave 6h observeacutees en 3 points du site hydrologique nicircmois (4500 hectares) avaientpar rapport agrave la station laquo de reacutefeacuterence raquo de Nicircmes Courbessac des peacuteriodes de retour variantde 80 agrave plus de 5000 ans selon les meacutethodes drsquoajustement des donneacutees aux distributionspotentielles de probabiliteacute
La faible densiteacute moyenne des reacuteseaux de pluviographes au regard de la dimension moyennedes pheacutenomegravenes convectifs agrave lrsquoorigine des preacutecipitations intenses conduit agrave la sous-estimationde la freacutequence drsquoapparition spatiale de ces pheacutenomegravenes Pour le Languedoc-Roussillon parexemple on a pu montrer qursquoun laquo objet raquo pluvieux de 30 km2 nrsquoavait que 7 de chance drsquoecirctreintercepteacute par le reacuteseau existant (pluviomegravetres) sur la peacuteriode 1870-1957 et 20 sur la peacuteriode1958-1997 Pour un objet de 80 km2 ces pourcentages sont respectivement de 20 et 50 Lespeacuteriodes de retour spatiales des pluies qualifieacutees drsquointenses ou drsquoexceptionnelles sont doncbeaucoup plus faibles que ne le laisserait supposer lrsquoanalyse statistique des donneacutees desreacuteseaux drsquoobservation Lrsquoeacutetude ci-dessus ne concernait en outre que des preacutecipitations sur desdureacutees de 24 h Sur des dureacutees plus courtes inteacuteressant lrsquohydrologie urbaine les fluctuationsdrsquoeacutechantillonnage spatial sont certainement encore plus importantes comme lrsquoatteste lrsquoexemplenicircmois indiqueacute ci-dessus Lrsquoexploitation des images du reacutecent reacuteseau de radarsmeacuteteacuteorologiques de Meacuteteacuteo France devrait permettre lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetude des distributionsspatiotemporelles des pluies intenses
Les eacutetudes reacutegionales sur les preacutecipitations permettent drsquoeacutevaluer les eacutecarts entre les pluiesobserveacutees en un point particulier et leurs homologues reacutegionaliseacutees Ainsi la pluie centennalejournaliegravere estimeacutee agrave partir de la seacuterie Montpellier Bel Air 1920-1971 est de lrsquoordre de 260 mmLa pluie laquo reacutegionale raquo issue de divers travaux reacutecents (CEMAGREF drsquoAix-en-Provence LHMUniversiteacute Montpellier 2) serait de lrsquoordre de 310 mm (+ 19 ) En supposant que les hauteursde pluie varient comme le logarithme de leurs peacuteriodes de retour cela signifierait que la pluiecentennale de Montpellier Bel Air aurait une peacuteriode de retour de 48 ans par rapport agrave la pluiecentennale reacutegionaliseacutee et donc se produirait en moyenne 2 fois plus souvent Ainsi uneincertitude de + ou - 20 sur une hauteur de pluie de peacuteriode de retour supposeacutee de 20 50 et
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100 ans correspondraient agrave des intervalles drsquoincertitudes de 11-36 ans 23-110 ans et40-250 ans respectivement pour leurs peacuteriodes de retour (soit -45 agrave + 150 )
Un autre problegraveme relatif aux fluctuations drsquoeacutechantillonnage concerne le rocircle futur deschangements climatiques annonceacutes rocircle qui commence agrave preacuteoccuper les ameacutenageurs Alrsquoheure actuelle divers sceacutenarios du GIEC proposent pour diverses reacutegions du globe les effetssupposeacutes de ces changements sur les pluies journaliegraveres Outre le fait que ces preacutevisionsconcernent des eacutechelles drsquoespace tregraves importantes lrsquoeacutechelle de temps de 24 h est peufavorable aux eacutetudes des ameacutenagements de petits bassins versants comme les bassinsversants urbaniseacutes Certes il est possible par des techniques dites laquo de deacutesagreacutegation raquo derelier les pluies de 24 h agrave celles sur des dureacutees plus courtes (travaux du CEMAGREFdrsquoAix en Provence du LHM de lrsquoUniversiteacute Montpellier 2 ou du LTHE de lrsquoUniversiteacute JosephFourrier de Grenoble) Des changements drsquoeacutechelle iso freacutequence sont eacutegalement obtenus agravelrsquoaide des classiques courbes laquo intensiteacute-dureacute-freacutequence raquo dont le modegravele le plus reacutepandu estcertainement celui dit laquo de Montana raquo proposeacute en 1904 par le Professeur Talbot et qui srsquoeacutecrit
iM(tT) = a(T) t b(T) (eq7)
dans laquelle a et b sont des paramegravetres numeacuteriques drsquoajustement aux donneacutees observeacutees etiM(tT) lrsquointensiteacute moyenne maximale sur la dureacutee t Il est geacuteneacuteralement neacutecessaire pour couvrirdes dureacutees t de quelques minutes agrave quelques jours drsquoavoir recours agrave 2 ou 3 couples (ab)Supposons que lrsquoon puisse deacutecrire lrsquointervalle de 2 h agrave 24 h par un seul couple (ab) alorsdrsquoapregraves lrsquoeacutequation 7 pour t ge 2 h on pourrait eacutecrire
iM (tT) = iM (24 T) (t24)b(T) (eq8)
Le facteur drsquoeacutechelle b(T) preacutesente une certaine constance agrave lrsquoeacutechelle de la planegravete il est parexemple de lrsquoordre de - 05 pour T = 10 ans Au demeurant srsquoil doit y avoir changementclimatique cela signifie que lrsquoeacutechantillonnage est instationnaire ce qui pourrait avoir uneincidence sur le facteur drsquoeacutechelle Cette incidence devrait ecirctre cependant modeste puisque b(T)semble preacutesenter une certaine stabiliteacute quel que soit le climat terrestre passeacute (depuis que lrsquoonmesure les preacutecipitations) et actuel On devrait donc theacuteoriquement pouvoir juger des effets duchangement climatique sur les pluies inteacuteressant les ameacutenagements urbains Il conviendraitdans un premier temps drsquoanalyser les incertitudes propres aux diffeacuterents modegraveles climatiques(agrave eacutegaliteacute drsquohypothegraveses de deacuteveloppement) et veacuterifier qursquoelles ne sont pas supeacuterieures agrave cellesreacutesultant des fluctuations actuelles laquo naturelles raquo drsquoeacutechantillonnage conseacutequences des modesde mesure des preacutecipitations Rappelons qursquoun pluviographe de bague reacuteceptrice de 400 cm2
repreacutesente un eacutechantillonnage de 10ndash8 agrave lrsquohectare et de 10ndash10 au km2 et qursquoil faut une certainedose drsquooptimisme pour penser qursquoil est repreacutesentatif de lrsquohomogeacuteneacuteiteacute et de lrsquoisotropiespatiotemporelle des champs preacutecipitants Comme le faisait remarquer Jean-Marie Massonun hydrologue de lrsquoUniversiteacute Montpellier 2 laquo La seule chose dont on soit sucircr crsquoest qursquoentre lesgouttes il ne pleut pas raquo
A 114 Peacuteriode de retour une variable probablement mal perccedilue sociologiquement
Dire qursquoune variable hydrologique est par exemple deacutecennale ou centennale signifie qursquoelle arespectivement 10 et 1 de risque de se produire chaque anneacutee ou qursquoelle laquo revient raquo enmoyenne une fois tous les 10 ou 100 ans La perception sociologique de la dureacutee moyenneseacuteparant deux reacutealisations successives drsquoun pheacutenomegravene rare en reacutefeacuterence agrave la dureacutee moyennede la vie humaine masque lrsquoimportance des risques reacuteels par rapports agrave drsquoautres risques usuels(santeacute transports constructions hellip)
Consideacuterons deux eacuteveacutenements hydrologiques de peacuteriode de retour 10 ans et 100 ans Sur desdureacutees de 20 30 et 50 ans ils ont respectivement 878 958 et 995 de se produire pourT = 10 ans et 182 26 et 395 pour T =100 ans Pour un pheacutenomegravene centennal pour lequelon peut penser qursquoil entraicircnerait des dommages importants les probabiliteacutes drsquooccurrenceapparaissent donc eacuteleveacutees Imaginons un jeu de hasard type Loto pour lequel on a 1 chance
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sur 13 millions de gagner en jouant une combinaison eacuteleacutementaire Supposons qursquoun joueur joueune combinaison deux fois par semaine durant six ans La probabiliteacute eacuteleacutementaire p de gagneragrave chaque tirage est donc de 113 millions soit 769 10-8 La probabiliteacute de ne pas gagner estdonc q = 1 ndash p En six ans le joueur aura joueacute 624 fois et la probabiliteacute qursquoil ne gagne pas est deq624 soit environ 0999 952 et donc (1 ndash q) = 48 10-5 qursquoil gagne crsquoest-agrave-dire tregraves peu Durantcette peacuteriode il a par contre 585 de risque de subir une crue centennale srsquoil est exposeacute agrave cerisque Il a donc 1 219 fois plus de risque de subir une crue centennale durant 6 ans (dureacutee drsquounmandat municipalhellip) que de gagner au Loto en jouant 2 fois par semaine durant cette dureacutee Ilaurait de mecircme environ 1 000 fois moins de chance de gagner en jouant durant 50 ans deuxfois par semaine que de subir une crue centennale au cours de cette dureacutee Sur une anneacuteetoujours en jouant deux fois par semaine la probabiliteacute drsquoun gain est de lrsquoordre de 8 10 -6 Celasignifie que la laquo peacuteriode de retour raquo drsquoun gain annuel est de lrsquoordre de 125 000 ans Il estprobable que peu de joueurs de Loto soient conscients de ces rapports de probabiliteacute Etcependant chaque semaine (voir plus aujourdrsquohui) des centaines de milliers de personnes (etplus) jouent au Loto avec lrsquoespoir de gagner tout en pensant qursquoils ont peu de risque de subirun pheacutenomegravene reacuteputeacute centennal au cours de leur existencehellipEt il est vrai que lrsquoun ouquelques-uns drsquoentre eux gagnenthellip A contrario ces joueurs ne joueront sans doute pas agrave lalaquo roulette russe raquo alors qursquoils ont 833 de chance sur un coup de ne pas subir de dommageet mecircme 335 de chance drsquoeacutechapper 6 fois de suite agrave ce dommage pour peu que chaqueessai ait lieu dans les mecircmes conditions Cette derniegravere probabiliteacute est sensiblement eacutegale agravecelle drsquoobserver une crue centennale sur une dureacutee de 50 anshellip
Les probabiliteacutes ci-dessus concernent lrsquooccurrence drsquoun seul eacuteveacutenement de peacuteriode de retour Tau cours drsquoune dureacutee donneacutee de n anneacutees On peut eacutegalement calculer les probabiliteacutesdrsquoobserver k eacuteveacutenements sur cette dureacutee Ces probabiliteacutes reacutepondent agrave une loi binomiale dontlrsquoexpression est
Prob k = Ckn pk (1 ndash p)n ndash k (eq9)
Ainsi a-t-on respectivement 328 et 756 de risque drsquoobserver 2 crues au moins centennalessur des dureacutees de 30 et 50 ans Ou encore 59 de risque drsquoobserver 3 crues au moinscentennales au cours de 100 ans Ces risques sont donc significatifs et tregraves supeacuterieurs agrave ceuxaccepteacutes dans drsquoautres domaines de la vie courante
A 115 Choix du niveau de protection drsquoun ameacutenagement
En dehors de quelques grands ameacutenagements hydrauliques (grands barrages par exemple)pour lesquels des normes internationales fixent les niveaux de protection qursquoils doivent assureret donc les peacuteriodes de retour des eacuteveacutenements qursquoils sont supposeacutes controcircler les choix desniveaux de protection reacutesultent de lrsquohistoire des deacuteveloppements des techniques et desadaptations conseacutequences des sinistres constateacutes A propos de grands barrages on noteraque la regravegle a longtemps eacuteteacute de calculer leurs eacutevacuateurs de seacutecuriteacute pour un pheacutenomegravenemillennal La regravegle est deacutesormais de retenir une peacuteriode de retour T de 10 000 ans Cechangement ne provient certes pas drsquoune ameacutelioration de nos connaissances en matiegravere depheacutenomegravenes hydrologiques drsquoun accroissement continu des dureacutees drsquoobservations ou drsquouneameacutelioration des traitements statistiques de ces derniegraveres Drsquoailleurs agrave de telles eacutechelles detemps se pose la question de lrsquoinstationnariteacute climatique Lrsquoeacuteleacutevation du niveau de protectionest dicteacutee par des consideacuterations drsquoordre psychosociologique au regard des risques reacutesultant dela rupture drsquoun ouvrage et pouvant condamner cette technique dans une reacutegion donneacuteeLrsquoaugmentation continue du nombre drsquoouvrages accroicirct en effet les risques de ruptures dansune reacutegion donneacutee agrave lrsquoeacutechelle drsquoune vie humaine Ainsi au cours drsquoune vingtaine drsquoanneacuteesentre 1959 et 1979 une dizaine de ruptures ont fait de lrsquoordre de 35 000 victimes Ces sinistresnrsquoont certes pas militeacute en faveur du deacuteveloppement de ces ouvrages et conduit agrave reacuteviser leursnormes de seacutecuriteacute La liste ci-dessous reacutecapitule ces sinistres
1959 Espagne Wega de Fera 144 victimes 1959 France Malpasset 423 1960 BreacutesilLrsquoOros 1000 1961 Ukraine Kiev 145 1962 Coreacutee du Sud Sunchon 163 1963 ItalieLongarone 2118 1967 Indoneacutesie Kebumen 160 1970 Argentine Mendoza 100 1972
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Colombie Foleacutedon 60 1972 USA Logan 450 1976 USA Teton 140 1979 Inde Madu30 000
En assainissement pluvial urbain par exemple la protection deacutecennale a eacuteteacute eacuterigeacutee en principedoctrinal national apregraves la publication de la Circulaire geacuteneacuterale 1333 de 1949 Lors de sareacutevision agrave la faveur de lrsquoInstruction Technique 77 284 de 1977 les reacutedacteurs du documentreprirent cette doctrine tout en la modulant Ainsi peut-on lire en page 22 (Chapitre II laquo Calculdes deacutebits drsquoeau pluviale raquo)
laquo Il est souvent admis a priori qursquoil est de bonne gestion de se proteacuteger du risque de freacutequencedeacutecennale Cependant un degreacute moindre pourra ecirctre consideacutereacute comme acceptable par leMaicirctre drsquoouvrage dans les zones modeacutereacutement urbaniseacutees et dans les zones ougrave la pentelimiterait strictement la dureacutee des submersions (hellip) En sens inverse dans les quartiersfortement urbaniseacutes et deacutepourvus de relief le Maicirctre drsquoouvrage nrsquoheacutesitera pas agrave calculer lescollecteurs principaux en vue drsquoabsorber les deacutebits de peacuteriode de retour de 20 ans voire 50 ansde maniegravere agrave eacuteviter mecircme agrave de tels intervalles des inondations eacutetendues et prolongeacuteescompte tenu de la longeacuteviteacute des ouvrages et de lrsquoaccroissement continuel du coefficient deruissellement raquo
On notera que la modulariteacute de la peacuteriode de retour du risque eacutetait dicteacutee par desconsideacuterations de deacutegacircts reacutesultant de la dureacutee des submersions potentielles dans des secteursagrave faible relief Divers sinistres majeurs survenus en France agrave la fin des anneacutees 1980 et dansles anneacutees 1990 (Nicircmes 1988 Vaison la Romaine 1992 Puisserguier (Heacuterault) 1996 Aude1999) montregraverent que plus que la dureacutee de submersion la vitesse des eacutecoulements en surfaceeacutetait responsable des dommages les plus graves et notamment des pertes en vies humaines
La question des conseacutequences de pheacutenomegravenes pluvieux de peacuteriode de retour supeacuterieure agravecelle utiliseacutee pour le calcul des ouvrages avait eacuteteacute eacutegalement abordeacutee par lrsquoIT 77-284 et lrsquoonpeut lire au Chapitre 1 paragraphe I400 laquo La pluviomeacutetrie de la reacutegion raquo laquo Il est doncineacutevitable drsquoaccepter des insuffisances occasionnelles pour les ouvrages et drsquoen mesurer lesconseacutequences (hellip) en examinant les chemins de lrsquoeau en cas drsquoinsuffisance des reacuteseaux raquo
En reacutealiteacute lrsquoabsence au deacutebut des anneacutees 1980 drsquooutils de simulation permettant de jugerrapidement des conseacutequences drsquoun choix donneacute limita fortement la porteacutee de cesrecommandations qursquoil srsquoagisse de la modulariteacute de la peacuteriode de retour de protection et afortiori des conseacutequences de pluies extrecircmes elles mecircme assez mal connues agrave lrsquoeacutepoque Parsuite les Maicirctres drsquoouvrages choisirent des peacuteriodes de retour de protection au greacute deshabitudes locales ou de recommandations techniques proposeacutees au fil des ans par desorganismes comme le Service Technique de lrsquoUrbanisme ou le CERTU Crsquoest ainsi que sontproposeacutees aujourdrsquohui les niveaux de protection de la norme NF EN 752-2 qui peut se reacutesumeraux eacuteleacutements suivants
Freacutequence de mise encharge
Lieu Freacutequencedrsquoinondation
1 an zones rurales 1 tous les 10 ans
1 tous les 2 ans Zones reacutesidentielles 1 tous les 20 ans
1 tous les 2 ans centre-ville ZI ou commerciales si risque drsquoinondation veacuterifieacute 1 tous les 30 ans
1 tous les 5 ans centre-ville ZI ou commerciales si risque drsquoinondation non veacuterifieacute
1 tous les 30 ans
1 tous les 10 ans passage souterrain routier ou ferreacute 1 tous les 50 ans
De mecircme pour les ouvrages de retenue des eaux pluviales lrsquoEncyclopeacutedie de lrsquoHydrologieUrbaine (1997) indique laquo Mecircme si on choisit souvent des peacuteriodes de retour drsquoinsuffisance dumecircme ordre de grandeur que celles prises en compte pour les reacuteseaux (10 agrave 20 ans) il ne fautpas heacutesiter agrave prendre parfois en compte des peacuteriodes de retour beaucoup plus longues (100200 voir 500 ans) lorsqursquoun deacutebordement drsquoun bassin fait courir des risques graves agrave lapopulation raquo (voir les observations ci-dessus agrave propos des grands barrages)
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Srsquoagissant de preacutecipitations sur des dureacutees infeacuterieures agrave 24 heures et donc observeacutees agrave lrsquoaidede pluviographes estimer une hauteur de pluie de peacuteriode de retour 200 ou 500 ans avec unecinquantaine drsquoanneacutees drsquoobservation peut poser problegraveme sur le plan statistique
Lrsquoextrapolation des fonctions de distribution retenues pour caracteacuteriser lrsquooccurrence drsquounpheacutenomegravene donneacute peut conduire agrave des approximations tregraves grossiegraveres Nous avons vu le casde lrsquoestimation de la peacuteriode de retour des pluies sur Nicircmes le 3 octobre 1988 suivant lesdureacutees retenues et les modegraveles statistiques utiliseacutes Certains avaient conclu par reacutefeacuterence agrave lastation de Nicircmes Courbessac agrave un pheacutenomegravene de peacuteriode de retour 500 ans En reacutealiteacutelrsquoexamen des archives de la ville depuis le 14ᵉ siegravecle montre que le site a connu depuis cettedate de nombreuses inondations qui auraient donneacute lieu agrave des dommages seacuterieux dans la villedrsquoaujourdrsquohui (laquo instationnariteacute raquo de lrsquooccupation des sols faussant la statistique des laquodommages raquo) Ainsi lrsquoexamen de ces sinistres conduit agrave conclure que lrsquoeacuteveacutenement de 1988eacutetait probablement agrave peine centennal et que le site nicircmois preacutesente deacutesormais des risques dedommages significatifs pour des freacutequences bien supeacuterieures De mecircme a-t-on conclu peut ecirctreun peu vite au caractegravere millennal des crues de septembre 2002 dans le Gard au coursdesquelles les preacutecipitations avaient atteint localement 700 mm en 24 heures (laquo Lrsquoeacutequivalentdrsquoune anneacutee de preacutecipitations raquo selon lrsquoexpression chegravere aux journalistes appreacuteciation nrsquoayantaucun sens statistique dans une reacutegion ougrave mecircme les pluies annuelles ne sont pas normalementdistribueacuteeshellip) En reacutealiteacute des recherches effectueacutees dans les gorges du Gardon ont montreacuteqursquoune grotte dont le niveau drsquoouverture se situait agrave 3 m au-dessus du niveau atteint en 2008avait eacuteteacute envahie au moins trois fois par des crues depuis le 16egraveme siegravecle gracircce agrave lrsquoanalyse aucarbone 14 des seacutediments qui y avaient eacuteteacute retrouveacutes Si donc on compte ces 3 crues cellesreacutecentes de 1958 et de 2008 et la crue monstrueuse de 1404 qui engloutit totalement le villagede Massillan la peacuteriode de retour des crues de 2008 serait donc a peine centennale sachantque drsquoautres crues auraient pu se produire avec des niveaux infeacuterieurs agrave la cote des grotteshellip
Face agrave ces incertitudes la tendance actuelle est agrave lrsquoaugmentation des peacuteriodes de retour deprotection des travaux neufs en matiegravere drsquoassainissement urbain ne serait-ce que pourcompenser certaines erreurs du passeacute lrsquoinstationnariteacute de la vulneacuterabiliteacute des secteursconstruits ou la constitution drsquoune marge drsquoadaptation pour de futurs deacuteveloppements
Par ailleurs plus que la valeur absolue de la peacuteriode de retour de protection que devrait assurerun ouvrage donneacute les Maicirctres drsquoouvrages devraient attacher plus drsquoimportance au poids relatifde cette valeur sur les caracteacuteristiques de lrsquoouvrage A ce sujet on peut simplifier lrsquoanalyse dece poids par quelques calculs simples Drsquoapregraves la formule rationnelle drsquoun usage courant poureacutevaluer les deacutebits de ruissellement de bassins versants urbaniseacutes ces derniers sontproportionnels aux intensiteacutes moyennes des preacutecipitations sur les temps de concentration desbassins Ces deacutebits sont donc entacheacutes des mecircmes incertitudes toutes choses eacutegales parailleurs Leurs conseacutequences sur les dimensions moyennes des ouvrages peuvent ecirctreappreacutecieacutees par de simples consideacuterations hydrauliques Pour une eacutevacuation agrave pleine sectionpar un tuyau circulaire de diamegravetre D la formule de Strickler conduit agrave
Q = (14)83 K D83 α12 (eq10)
K eacutetant le coefficient de Strickler et α la pente du collecteur Lrsquoeacutequation 8 donne
∆QQ = 83 ∆DD = ∆ii = ∆T(T log T) (eq11)
i eacutetant lrsquointensiteacute moyenne sur la dureacutee du temps de concentration Ainsi une incertitude de20 sur la pluie de projet se traduirait-elle par une incertitude de 75 sur le diamegravetre du tuyauSi le coucirct des collecteur devait repreacutesenter 50 du coucirct total du reacuteseau lrsquoincertitude sur ce coucirctreacutesultant de celle sur la pluie de projet ne serait donc que de lrsquoordre de 4 crsquoest-agrave-dire bieninfeacuterieure agrave celle avec laquelle le coucirct du projet peut ecirctre estimeacutehellipAinsi passer drsquoune protectiondeacutecennal agrave une protection centennal soit T multiplieacute par 10 conduirait agrave multiplierapproximativement le deacutebit de projet par 2 le diamegravetre moyen des collecteurs par 1375 et lecoucirct du reacuteseau par 119 Il est donc possible drsquoassurer un surcroicirct de protection au sensstatistique du risque sans pour autant entraicircner des deacutepenses consideacuterables
Un problegraveme demeure cependant qui fut retenu lors des travaux de lrsquoInstruction 77-284 choisirune peacuteriode de retour de protection tregraves eacuteleveacutee peut entraicircner de mauvais fonctionnements
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quasi permanents des ouvrages fondeacutes sur des eacutevacuations gravitaires des ruissellements lesvitesses drsquoeacutecoulement ne permettant pas des conditions satisfaisantes drsquoauto curage et doncentraicircnant des surcoucircts drsquoexploitation qui pourraient devenir une contrainte eacuteconomiquemajeure au regard de la dureacutee de vie des ouvrages Crsquoest dans ce cadre lagrave que les systegravemes destockage peuvent preacutesenter un grand inteacuterecirct dans la mesure ougrave suivant leur mode dereacutegulation ils peuvent assurer des niveaux de protection tregraves eacuteleveacutes tout en garantissant desfonctionnements hydrauliques acceptables agrave lrsquoaval
A 116 Conclusions
Depuis le deacuteveloppement des reacuteseaux de pluviographes au milieu du 20egraveme siegravecle on disposeaujourdrsquohui drsquoune information consideacuterable autorisant la reacutealisation de multiples sceacutenarios par lebiais de progiciels de simulation du comportement des bassins versants et de leurseacutequipements drsquoassainissement Ces progiciels ont connu des deacuteveloppements tregraves importants agravela fin des anneacutees 1980 On dispose donc theacuteoriquement drsquoun arsenal drsquooutils qui devraientdeacutesormais autoriser une approche laquo intelligente raquo de lrsquoameacutenagement hydrologique des sitesurbaniseacutes
Si le niveau de protection que devrait assurer les ouvrages reste de la compeacutetence descollectiviteacutes territoriales la peacuteriode de retour associeacutee agrave ce niveau ne peut ecirctre qursquoun paramegravetreindicatif dont la sensibiliteacute agrave la nature des donneacutees hydrologiques manipuleacutees limite la porteacuteedans lrsquoestimation fiable des risques encourus Plus que la deacutefinition au coup par coup opeacuterationapregraves opeacuteration de la peacuteriode de retour que devrait assurer les ouvrages de chaque opeacuterationlrsquoameacutenagement urbain devrait relever deacutesormais drsquoune approche inteacutegreacutee des conseacutequenceshydrologiques agrave lrsquoeacutechelle des bassins versants sur lesquels ces opeacuterations sont reacutealiseacutees Eneffet quand bien mecircme chaque opeacuteration serait correctement conccedilue pour assurer un niveaude protection donneacute la non lineacuteariteacute des processus hydrologiques ne permet pas drsquoassurer quece niveau serait globalement atteint pour lrsquoensemble des opeacuterations drsquoune uniteacute hydrologiqueparticuliegravere Crsquoest notamment le cas des ameacutenagements comportant de nombreux bassins deretenue des eaux pluviales qui par lrsquoallongement artificiel des temps de concentration peuventconduire localement agrave lrsquoaval agrave des deacutebits plus importants que ceux qui auraient existeacute enlrsquoabsence de ces bassins de retenue
Par ailleurs les reacutesultats issus des bases de donneacutees des arrecircteacutes de catastrophe naturellelaquo inondation raquo (arrecircteacutes laquo catnat raquo) permettent de srsquointerroger sur les niveaux de protectionmoyens assureacutes par les systegravemes existants En 2003 le Directeur du Bureau des RisquesNaturels indiquait qursquoau cours de la peacuteriode 1982-2003 4 199 communes avaient beacuteneacuteficieacute deplus de cinq arrecircteacutes Pour ces communes la freacutequence empirique de deacutesordre eacutetait doncinfeacuterieure agrave quatre ans En supposant que ces communes eacutetaient doteacutees drsquoeacutequipementsdrsquoassainissement autorisant une maicirctrise deacutecennale classique des ruissellements celasignifierait (drsquoapregraves lrsquoeacutequation 9) que la probabiliteacute drsquoune telle accumulation drsquoincidents au moinsdeacutecennaux serait seulement de 44 ce qui est bien sucircr tregraves faiblehellip
La consultation de la base de donneacutees laquo Gaspar raquo du MEEDDM est ainsi tregraves richedrsquoenseignement pour juger du niveau moyen de protection des eacutequipements communaux faceau risque drsquoinondation Ainsi agrave la suite du sinistre de Draguignan en juin 2010 le bilan laquo catnatraquode la reacutegion PACA fait apparaicirctre des reacutesultats parfois surprenants Sur la peacuteriode 1982-2009soit 28 ans 281 communes sur 963 (292) ont beacuteneacuteficieacute de plus de 3 arrecircteacutes dont 114 de 6 agrave10 dont 20 de plus de 10 le maximum eacutetant de 21 pour une commune Avec la mecircmehypothegravese que ci-dessus les communes agrave 6 arrecircteacutes nrsquoavaient que 37 de risque de connaicirctre6 eacuteveacutenements au moins deacutecennaux durant la peacuteriode 1982-2009 Ce risque tombe agrave 002 pour 10 arrecircteacutes et agrave 57 10-14 pour le record Il est par conseacutequent tregraves probable que denombreuses communes franccedilaises soient dans des situations de grande vulneacuterabiliteacute dont lesorigines peuvent ecirctre nombreuses et parmi lesquelles on peut rencontrer
bull des donneacutees climatologiques inadapteacutees (seacuteries pluviomeacutetriques courtes en climatirreacutegulier comme le climat meacutediterraneacuteen) pour calculer des ouvrages conccedilus il y aquelques dizaines drsquoanneacutees
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bull une topographie favorable agrave la concentration des eacutecoulements intra et extra-muros
bull une sous estimation des deacutebits potentiels de petits cours drsquoeau apparemment inoffensifset de lrsquoimportance de leurs champs drsquoinondation
bull la densification continue de lrsquourbanisation et lrsquoaccroissement de lrsquoimpermeacuteabilisation parrapport aux hypothegraveses initiales
bull des erreurs dans la conception des systegravemes drsquoeacutecoulement conduisant agrave de multiplesincidents lors drsquoeacutepisodes de pluie intense non neacutecessairement exceptionnels fils drsquoeaude voirie mal conccedilus avaloirs mal implanteacutes ou mal entretenus entonnement et grillesde protection mal placeacutes et favorisant les obstructions par les flottants etchellip
Parfois la non prise en compte des retours drsquoexpeacuterience dans une reacutegion donneacutee la laquo perte demeacutemoire raquo peut entraicircner des conseacutequences graves Ainsi apregraves les eacuteveacutenementscatastrophiques de Nicircmes en octobre 1988 qui avait mis en eacutevidence le risque pluvial drsquoautoinondation des agglomeacuterations lrsquoIngeacutenieur Geacuteneacuteral Ponton en conclusion de son rapportdrsquoexpertise avait signaleacute un certain nombre de villes plus particuliegraverement exposeacutees agrave ce risqueparmi lesquelles Vaison la Romaine qui fut sinistreacutee en 1992 et hellip Draguignan Lesresponsables du deacuteveloppement de cette ville ont-ils tenu compte du rapport Ponton
Deacutesormais le deacuteveloppement de lrsquourbanisation dans une collectiviteacute et a fortiori un ensemblede collectiviteacutes installeacutees sur le mecircme systegraveme hydrologique devrait ecirctre analyseacute au traversdrsquoun Scheacutema Directeur drsquoAssainissement intercommunal en vue drsquoune gestion inteacutegreacutee deseacutecoulements dans ce systegraveme Mais au-delagrave drsquoune analyse pour une maicirctrise classique deseacutecoulements crsquoest-agrave-dire pour des risques laquo ordinaires raquo correspondant agrave des peacuteriodes deretour de 10 agrave 50 ans par exemple les deacuteveloppements de lrsquourbanisation devraient faire lrsquoobjetdrsquoeacutetudes de vulneacuterabiliteacute sous des pheacutenomegravenes rares agrave exceptionnels qui pourraient remettreen question certaines options en raison des risques encourus Ces eacutetudes ont longtempseacutetaient difficiles agrave mettre en œuvre en raison de lrsquoabsence de progiciels de simulation delrsquoinondabiliteacute drsquoun secteur donneacute Ces outils se deacuteveloppent rapidement actuellement etdevraient ecirctre disponibles tregraves prochainement
Lrsquoutilisation de ces outils devrait permettre de limiter la multiplication des erreursdrsquoameacutenagement ayant conduit depuis 1982 agrave un accroissement continu des preacutelegravevements autitre de la garantie laquo dommages raquo des contrats drsquoassurance Srsquoil est classique de dire que laquo lerisque zeacutero nrsquoexiste pas raquo en matiegravere drsquoinondation cette banaliteacute eacutenonceacutee agrave chaquecatastrophe par des laquo responsables raquo ne reacutesiste pas agrave lrsquoanalyse Pour le Deacutepartement du Gardpar exemple on estime que seulement 7 du territoire est exposeacute agrave un risque eacuteleveacutedrsquoinondation il y a donc theacuteoriquement beaucoup drsquoespace ougrave lrsquoon peut se consideacuterer agrave lrsquoabri dece risque Cela peut donc interroger sur le traitement mutualiste de ce risque par le biais drsquounfond drsquoindemnisation alimenteacute par une majoriteacute drsquoindividus ne courant aucun risque pour leursbiens immobiliers Cette observation doit cependant ecirctre tempeacutereacutee au regard des pertes en vieshumaines dont une proportion eacuteleveacutee reacutesulte de conducteurs de veacutehicules pouvant se trouverloin de leur reacutesidence non exposeacutee Ce risque est deacutesormais une composante incontournabledes inondations pluviales en milieu urbain ou par des crues eacuteclair en climat meacutediterraneacuteenAinsi entre les inondations de 1958 et de 2002 dans le Gard on a estimeacute que la populationgardoise passe 13 fois plus de temps agrave bord drsquoun veacutehicule automobile (Michel Lescure CG 30)Quoiqursquoil en soit on ne peut deacutesormais se reacutefugier derriegravere le laquo cas de force majeure raquo degraves qursquoilcommence agrave pleuvoir laquo un peu fort raquo Lrsquoinformation hydrologique et les outils de simulation descomportements hydrologiques des bassins versants existent et doivent ecirctre utiliseacutes de faccedilonpreacuteventive pour limiter ces spectacles deacutesolants dont rendent compte les journaux teacuteleacuteviseacutesapregraves chaque orage significatif se produisant du nord au sud du pays laquo Responsable raquo sansrisque pourrait bien ecirctre une espegravece en voie de disparition dans des socieacuteteacutes de plus en plusporteacutees agrave lrsquoaction judiciaire
M Desbordes Assas 21 janvier 2011
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Annexe 12 Risques et logement dans le Sud unteacutelescopage des politiques publiques
La preacutesente annexe insiste sur lrsquoutiliteacute de mettre en regard les politiques publiques concernantle logement et les risques dans le pourtour meacutediterraneacuteen ougrave lrsquoacuiteacute des enjeux de ces deuxpolitiques publiques est susceptible de geacuteneacuterer des injonctions contradictoires Force est deconstater que les nombreux rapports produits notamment par le CGEDD sont concentreacutes surlrsquoun ou lrsquoautre de ces sujets mais pas sur la conciliation raisonnable de ces politiques et surlrsquoobjectivation du poids des contraintes imposeacutees par lrsquoun sur lrsquoautre
A 121 Lrsquoacuiteacute des enjeux du ruissellement
Ce paragraphe srsquoappuie plus particuliegraverement sur le rapport du CGEDD de 2016 laquo propositionsdrsquoactions pour lutter contre les inondations en zone meacutediterraneacuteenne et limiter leursconseacutequences raquo (ndeg 010664-01) et sur divers documents dont un guide eacutelaboreacute par la DDTMdes Alpes-Maritimes agrave destination des collectiviteacutes locales et des eacutechanges intervenus au coursdes tables rondes de Montpellier et Marseille
Quelques chiffres permettent de comprendre lrsquoimportance des risques lieacutes aux inondations dansles deux reacutegions PACA et anciennement Languedoc-Roussillon
bull ce sont environ 200 deacutecegraves recenseacutes entre 1988 et 2011 lrsquoanneacutee 2014 seule a vu ladisparition de 23 personnes
bull le montant des deacutegacircts infligeacutes aux eacutequipements publics se sont eacuteleveacutes agrave plus de 140millions drsquoeuros pour 2014 celui pour les particuliers pris en charges dans le cadre de laproceacutedure catastrophe naturelle srsquoeacutetablissant agrave plus drsquoun milliard drsquoeuros
Cela tient tout drsquoabord agrave la brutaliteacute des pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques observeacutes dont lecaractegravere exceptionnel de ceux concernant les Ceacutevennes mais aussi pour des eacuteveacutenements demoindre ampleur dans les Alpes du sud ougrave des orages dont les preacutecipitations peuvent deacutepasser400 mm restant bloqueacutes pendant plusieurs heures aux mecircmes endroits La traduction en est unruissellement pouvant provoquer des accumulations drsquoeau sur des hauteurs pouvant atteindre2 megravetres dans les points bas en bordure de littoral apregraves avoir deacutevaleacute les pentes des vallons
Le caractegravere exceptionnel de ces pluies est aggraveacute localement par les faits suivants
bull la nature juridique variable des systegravemes drsquoeacutevacuation des eaux de ruissellement allantdu priveacute plus ou moins collectif (ces ouvrages eacutetant souvent situeacutes en fonds de parcellepriveacutees sans que la partie faisant office de reacuteseau drsquoeacutevacuation ne fasse lrsquoobjet deconventions claires en matiegravere de proprieacuteteacute ni drsquoentretien) au public rapporteacute auxcommunes lrsquoassainissement des eaux pluviales leur incombant alors que la compeacutetenceeaux useacutees est communautaire comme crsquoest le cas agrave Nicircmes avec les caderaux
bull le manque de gestion coordonneacutee des eaux pluviales agrave lrsquoeacutechelle du bassin versant lacompeacutetence communale ne permettant pas de reacuteduire les deacutebits drsquoapport des zonessitueacutees en amont qui geacuteneacuteralement subissent les plus fortes tensions en matiegraveredrsquourbanisations nouvelles agrave cet eacutegard on constate des interpreacutetations au rebours dusens qursquoil convient de leur donner des articles L640 et 641 du code civil quilaquo cautionneraient raquo des augmentations de deacutebits sans que les secteurs geacuteographiquessitueacutes en aval ne puissent ni srsquoopposer par manque de coordination et ni en revenir agrave unesituation anteacuterieure aux urbanisations nouvelles creacuteatrices de ces apports voir agrave cepropos lrsquoexplicitation pertinente qui en est donneacutee par Patrick Savary (Annexe 25)
bull un manque drsquoentretien les systegravemes ouverts drsquoeacutevacuation des eaux de ruissellement setrouvant encombreacutes par des embacirccles provoquant des reacutetentions drsquoeaux non maicirctriseacutees
bull parfois lrsquooubli mecircme de lrsquoexistence des zones drsquoexpansion des rus recouverts devenusdes eacutegouts publics drsquoeacutevacuation des eaux pluviales agrave cet eacutegard la remise agrave lrsquoair libre de
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certains tronccedilons de tels ouvrages meacuteriterait drsquoentrer dans le cadre de programmes depreacutevention
bull le non recours plus ou moins systeacutematique de prescriptions de limitation des eaux deruissellement produite par les opeacuterations nouvelles drsquourbanisme soit par absence detoute reacutefeacuterence agrave de telles mesures dans les PLU soit par manque de coordinationgeacuteneacuteralement lieacutee au fait que les PLU restent de peacuterimegravetre communal agrave cet eacutegard lareacutegion PACA se distingue particuliegraverement par un nombre tregraves majoritaire de documentsde planification urbaine encore en eacutelaboration seul un tiers du total de ceux-ci eacutetantactuellement approuveacute Malgreacute tout la progression du PLU intercommunal est reacuteelleavec 548 EPCI qui ont adopteacute cette compeacutetence repreacutesentant plus de 20 du total deleur nombre et pregraves du tiers de la population nationale
Face aux eacuteveacutenements observeacutes reacutecemment la neacutecessiteacute drsquoeacutetablir de faccedilon encoreexpeacuterimentale des volets ruissellement des PPRI portant sur des peacuterimegravetres essentiellementcommunaux srsquoest faite jour Ce sera sans doute le cas pour Cannes dans les Alpes-Maritimes etMontpellier en Languedoc-Roussillon Lrsquoeacutelaboration de ces prescriptions par lrsquoEtat ne manquerapas de se heurter agrave de nombreuses contestations Le rapport ndeg 010664-01 du CGEDDpreacuteceacutedemment citeacute met en exergue plusieurs points que la mission souhaite rappeler
bull une adaptation reacuteglementaire et peut-ecirctre leacutegislative pour les campings et autresreacutesidences leacutegegraveres de tourisme dans le choix de leur implantation apparaicirct neacutecessaire
bull une attention particuliegravere doit ecirctre porteacutee aux voies submersibles surtout dans lesdeacutepartements du Gard et de lrsquoHeacuterault
bull lrsquoemploi des reacuteseaux sociaux et autres moyens de communication dans lrsquoalerte despopulations sont agrave eacutetudier
bull la mobilisation de moyens de surveillance par la reacuteserve civique du type Force 06 dansles Alpes-Maritimes pour la lutte contre les feux de forecircts serait tregraves utile
A 122 Preacutevention des risques et logement des tensions entre politiques publiques
La reacutegion PACA est classeacutee en zone tendue au regard des besoins en logements alors quelrsquoancienne reacutegion Languedoc-Roussillon est dans une situation plus favorable La constitutionde fonciers constructibles est un reacuteel souci Les eacutelus solliciteacutes par lrsquoEtat notamment en matiegraverede logement social ne manquent pas de faire valoir la multiplication des interdictions drsquourbaniserreacutesultant de la juxtaposition des plans sectoriels de preacutevention aux risques Les 23 descommunes de la reacutegion connaissent une exposition agrave quatre voire cinq risques (seacuteismeinondations incendies de forecircts glissements de terrains avalanches hellip)
A titre drsquoillustration la commune des Arcs dans le Var qui a fait lrsquoobjet drsquoun classement justifieacute enmatiegravere de carence au regard de lrsquoarticle 55 de la loi SRU par manque de production delogements locatifs sociaux dans la preacuteceacutedente peacuteriode triennale ne se prive pas de rappelerque ses possibiliteacutes de construire ont eacuteteacute fortement reacuteduites agrave cause notamment de lrsquoaleacuteainondation de lrsquoArgens Drsquoautres EPCI comme la meacutetropole de Nice qui a fait de reacuteels efforts enmatiegravere de construction de logements sociaux font le mecircme constat
Si la confusion entre logement dans son ensemble et logement social dans ces posturessemble abusive (car la construction srsquoy poursuit agrave un rythme soutenu montrant que despossibiliteacutes existe) la question du coucirct du foncier reste agrave lrsquoeacutevidence preacutegnante Les restrictionsapporteacutees par la preacutevention des risques peuvent en ecirctre un des facteurs drsquoexplication ce quireste agrave veacuterifier agrave supposer que ces contraintes soient leveacutees la pression fonciegravere et le prixdiminueraient-ils pour autant dans des territoires dont lrsquoattractiviteacute pour des populations aiseacuteessemble si forte Une mission speacutecifique sur ces questions drsquointerface entre ces politiquessemblerait neacutecessaire pour consolider la coheacuterence de lrsquoaction de lrsquoEacutetat et fournir aux servicesqui en ont la responsabiliteacute les arguments utiles agrave leur action
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Annexe 13 Les communes listeacutees par le rapport PONTON
Le rapport Ponton sans preacutetendre ecirctre exhaustif attirait lrsquoattention sur la situation de 50villes susceptibles drsquoecirctre confronteacutees agrave des eacuteveacutenements du mecircme type que lacatastrophe de Nicircmes qursquoil caracteacuterisait ainsi
Alpes-de-Haute-Provence Chacircteau-Arnoux Digne Manosque Sisteron
Alpes-Maritimes Antibes Beaulieu Beausoleil Cannes Cap-drsquoAil Carros Egraveze GattiegraveresGrasse Menton Nice Roquebrune-Cap-Martin Saint-Jean-Cap-Ferrat Sophia-AntipolisVillefranche-sur-Mer
Ardegraveche Aubenas Bourg-Saint-Andeacuteol Le Teil Viviers
Ariegravege Foix
Aude Carcassonne Fitou Leacutezignan Limoux Narbonne
Bouches-du-Rhocircne Aix-en-Provence Carry-le-Rouet Cassis La Ciotat Gardanne MarseilleMartigues Sausset-les-Pins Vitrolles
Corse Ajaccio Bastia
Drocircme Monteacutelimar
Gard La Grand-Combe Saint-Christol-legraves-Alegraves Le Vigan Villeneuve-legraves-Avignon
Heacuterault Beacuteziers Lodegraveve Montpellier Segravete
Lozegravere Florac Mende
Pyreacuteneacutees-Atlantiques Saint-Jean-de-Luz
Pyreacuteneacutees-Orientales Ceacuteret Collioure Prades Vernet-les-Bains
Var Bandol Cavalaire Draguignan Hyegraveres Sainte-Maxime Saint-Raphaeumll Saint-TropezSanary-sur-Mer Toulon
Vaucluse Apt Vaison-la-Romaine
La circulaire du 16 aoucirct 1994 a preacuteciseacute par les eacuteleacutements de la politique de preacutevention du risquedrsquoinondations rapides et indique lrsquoengagement drsquoun programme de diagnostic des zonessoumises agrave des crues brutales dans trente deacutepartements du sud-est de la France Lrsquoeffort aparticuliegraverement porteacute sur les zones urbaniseacutees ougrave la preacutesence humaine est concentreacutee (500habitants minimum) Chaque commune fait lrsquoobjet drsquoune cartographie au 125 000 ougrave sontreporteacutes la geacuteomorphologie de la riviegravere les limites des bassins versants peacuteri-urbains et lesrenseignements concernant les crues historiques
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Annexe 14 Des eacuteveacutenements pluvieux et des inondations parruissellement particuliegraverement remarquables
A 141 En meacutetropole
Les exemples ci-dessous dont la plupart sont repris du guide du CEPRI laquo geacuterer les inondationspar ruissellement pluvial raquo 2014 ne sont pas exhaustifs et ne constituent pas neacutecessairementdes eacuteveacutenements laquo purement pluviaux raquo
Octobre 1988 - Nicircmes
Une inondation par ruissellement se produit suite agrave une pluie ayant atteint localement 420 mmen 6 h faisant 9 morts 10 blesseacutes et occasionnant de nombreuses probleacutematiques de reacuteseauxvitaux endommageacutes Le montant des deacutegacircts srsquoeacutelegraveve agrave 4 milliards de francs (610 Meuro) Les eauxont stagneacute pendant 6 jours en ville car les exutoires naturels eacutetaient obstrueacutes (remblais routierset ferroviaires embacirccles) Elles auraient pu ecirctre eacutevacueacutees en quelques heures
Aoucirct 1989 - Narbonne
Un orage particuliegraverement localiseacute srsquoabat le 5 aoucirct 1989 sur lrsquoagglomeacuteration de Narbonne soitmoins drsquoun an apregraves lrsquoeacutepisode de Nicircmes Les cumuls sont importants 235 mm en 24 h dont lamajoriteacute tombeacutee en seulement quelques heures (127 mm en 2 h) Le reacutesultat est la formationdrsquoune lame drsquoeau dans les rues de la ville atteignant par endroits 180 m ainsi que lasubmersion de lrsquoautoroute et de routes nationales bloquant la circulation Heureusementlrsquoeacuteveacutenement nrsquoa fait que des deacutegacircts mateacuteriels et lrsquoeau srsquoest eacutevacueacutee rapidement
Juin 1990 ndash Paris et Seine-Saint-Denis
Le 27 juin 1990 une pluie orageuse dont la peacuteriode de retour est estimeacutee entre 25 et 50 ansselon les endroits srsquoabat sur Paris et le deacutepartement de la Seine-Saint-Denis alors en peacuteriodede seacutecheresse Une nappe de ruissellement se forme dans les 10 min qui suivent le deacutebut de lapluie pour srsquoestomper 45 min apregraves seulement Malgreacute la rapiditeacute du pheacutenomegravene on auramesureacute des hauteurs drsquoeau allant de 20 cm dans certaines rues de Paris agrave 150 m agrave Aulnay-sous-Bois Suite agrave cela le trafic routier et ferroviaire est bloqueacute pendant plusieurs heures dansla capitale Cependant ce qui a le plus marqueacute crsquoest la mort de 80 t de poissons dans la Seinesuite agrave la pollution de celle-ci par les eaux ruisseleacutees et les deacuteversements du reacuteseau unitaireCela marque un tournant dans la reconnaissance du pouvoir pollueur des eaux pluviales de laneacutecessiteacute de les seacuteparer des eaux useacutees et de les traiter avant de les renvoyer au milieureacutecepteur
Janvier 1996 - Puisserguier (Heacuterault)
Le 28 janvier 1996 apregraves un automne et un hiver particuliegraverement pluvieux un eacutepisode pluvio-orageux intense touche la ville de Puisserguier Les sols satureacutes nrsquoabsorbent pas la pluie quiruisselle fortement sur le relief marqueacute formant une lame drsquoeau qui traverse le centre-ville eninondant de nombreux bacirctiments au passage (eacutecole logements commerces) Une couleacutee deboue drsquoenviron 150 m drsquoeacutepaisseur (jusqursquoagrave 250 m) se forme tuant 4 personnes emportant desveacutehicules et arrachant des vignes
Novembre 1999 - Labastide-Rouairoux (Tarn)
Les intempeacuteries des 12 et 13 novembre 1999 ont geacuteneacutereacute dans le Tarn et les deacutepartements de lareacutegion Languedoc-Roussillon des inondations par deacutebordement de cours drsquoeau parruissellement des couleacutees de boue et des glissements de terrain Lrsquoeacuteveacutenement marquant fut leglissement de terrain de Labastide-Rouairoux deacuteclencheacute par des pluies intenses sur un solinstable Le pheacutenomegravene a toucheacute un bacirctiment en aval faisant 4 victimes
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