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Le Syndicat des biologistes (SOB, Jean Benoit), le Syndicat national des medecins biologistes (SNMB, Dr Claude Cohen) et le Syndicat des fabricants de reactifs de laboratoire (SFRL, Clau- de Buffard) ont mis sur pied le 19 octobre une grande cc Journee Portes Ouvertes ‘t dans 4 200 LABM pour proposer aux Francais un depistage gra tuit de l’hepatite C. an& en janvier 1999 par Bernard Kouchner, le depistage national du virus de I’hepatite C semblerait marquer le pas. Celement freinateur parait etre surtout la pro- portion elevee de Franqais seropositifs sans le savoir... Cette journee des LABM s’inscrivait dans le cadre de ce depistage national, qui est de la responsabilite du secretariat d’itat a la Sante. Mais ce qui apparait plus particuliere- ment valorisant pour les laboratoires impli- q&s, c’est la t&he de recueil epidemiolo- gique qui leur avait ete en quelque sorte confiee par I’lnstrtut national de veille sanitat- re (InVS). ClnVS a en effet profite de cette initiative pour proposer aux trois organisations profes- sionnelles partenaires d’elaborer un ques- tionnaire permettant de recueillir des infor- mations sur les FranCais et I’hepatrte C. Ce questionnaire en deux partres, concernant l’un les patients, I’autre le releve d’activite du laboratoire implique, est susceptible d’appor- ter a la Sante publique les elements epide- miologiques qui Iui manquent : I’avenir nous le dira. Premieres revelations aux JIB en novembre. Au-dela de I’aspect technique de la journee de depistage, la presentation et le descriptif de cette action ont fournr l’occasion aux trots partenaires de rappeler aux representants des medias le role et la place des LABM dans le systeme de Sante franqais. Ce n’est pas tous les jours, en effet, que les represen- tants des laboratoires d’analyses de biologre medicale sortent au grand jour pour faire de la communication... ce que nous disait regretter, il y a peu, un ancien presrdent syndical... En effet, ont rappele SDB, SNMB et SFRL, les 4 200 LABM constituent ~1 le premrer maillon de la chaine de soins aux totes du medecin generaliste “, avec pour avantage leur implantation geographiquement repartie. La biologie de proximite - que certarns voient menacee par quelques malheureuses deci- sions du pouvoir central - est particulrere- ment adaptee B la prevention, qui consiste a toucher le maximum de populations disper- sees. En outre, les LABM constrtuent des centres de recueil de donnees epidemiolo- giques (VIH, VHB, VHC) qui pourraient etre exploitees, mais la prevention n’a pas tou- jours trouve dans notre pays l’ecoute qu’elle rencontre outre-Atlantique. Le choix de I’hepatite C pour cette action de depistage (precedemment, les LABM ont contribue a depister le diabete de type 2) a ete fait en concertation avec I’lnVS surtout parce que la brologie de proximite est peut- etre plus apte a decouvrir le tiers de seropo- sitifs qui s’ignorent. Une pun& de dkpfstage du VHC pour mieux i! connaitre /es LABM. Cette proportion peut d’aiileurs etonner : les pouvoirs publics ont largement explique aux Franqais les incidents recents ou passes qui peuvent leur faire suspecter une seropositivi- te, et par ailleurs le depistage biologique est integralement pris en charge par I’assurance maladie. Rappelons que le nombre de sero- positifs pour le VHC est estime a 600 000 mais le chiffre d’un million est de plus en plus cite. Un depistage precoce ou oriente est d’au- tant plus necessaire que le traitement de I’hepatrte C a connu une amelioration incon- testable avec la disponibilite de la ribavirine orale (antiviral), systematiquement associee a un interferon alpha en stylo injecteur. J.-M. M. _ . .- - _. I _..^ _.......... l_-. . .._ -“1--1-- Pour I’economie de Sante, la grippe g&&e des depenses medicales et pharmaceutiques qui aug- mentent d&s 60 ans en raison d’une progressive perte d’efficacite immunitaire. Si /‘on ne parle toujours pas d’une prochaine c< grippe du siecle j>, on enregistre encore quelque 2 500 de&s annuels chez les 75 ans et plus, parce que la vaccination ne touche pas 100 O/o de ceux-ci malgre la prise en charge de I’assurance maladie, proposee il y a vingt ans pour proteger les sujets /es plus vu/r-Grab/es. usqu’en 1999, elle concernait les 70 ans et plus. Pour 2000-2001, la gratuite est accordee des 65 ans, et toujours a neuf affections de longue duke (ALD), dont cer- taines exposent au risque de desequilrbre grave d’un &at stable (decompensation) en cas de grippe. Une evaluation* a montre I’interet de vacciner des 65 ans (rapport coWbenefice favo- rable). Le vaccin a partir de cet age est desormais inscrit au calendrier vaccinal. Les autres Franqais (moins de 65 ans, non ALD) se font vacciner s’ils le veulent, a leurs frais (ou ceux de leur entrepnse). Cette tranche d’age etait consideree comme vulnerable il y a 40 ans. Actuellement, elle se trouve dans une forme physique assez bon- ne, et se perqoit comme telle. Si bien que les 65-75 ans se sentent peu concern&s ; ceux que le Dr Francois Baudier, responsable du Departement Sante publique a la Cnamts, appelle q les jeunes vieux 11. Si la prise en charge par l’assurance maladie de la vacci- nation des 65 ans a ete recommandee par les infectiologues et les economistes, c’est 8 Revue Francyse des laboratores, octobre 2000, N” 326

Grippe : les professionnels de santé doivent inciter les sujets à risque à se faire vacciner

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Le Syndicat des biologistes (SOB, Jean Benoit), le Syndicat

national des medecins biologistes (SNMB, Dr Claude Cohen) et

le Syndicat des fabricants de reactifs de laboratoire (SFRL, Clau-

de Buffard) ont mis sur pied le 19 octobre une grande cc Journee

Portes Ouvertes ‘t dans 4 200 LABM pour proposer aux Francais un depistage gra tuit de l’hepatite C.

an& en janvier 1999 par Bernard

Kouchner, le depistage national du virus

de I’hepatite C semblerait marquer le pas.

Celement freinateur parait etre surtout la pro-

portion elevee de Franqais seropositifs sans

le savoir...

Cette journee des LABM s’inscrivait dans le

cadre de ce depistage national, qui est de la

responsabilite du secretariat d’itat a la

Sante. Mais ce qui apparait plus particuliere-

ment valorisant pour les laboratoires impli-

q&s, c’est la t&he de recueil epidemiolo-

gique qui leur avait ete en quelque sorte

confiee par I’lnstrtut national de veille sanitat-

re (InVS).

ClnVS a en effet profite de cette initiative

pour proposer aux trois organisations profes-

sionnelles partenaires d’elaborer un ques-

tionnaire permettant de recueillir des infor-

mations sur les FranCais et I’hepatrte C. Ce

questionnaire en deux partres, concernant

l’un les patients, I’autre le releve d’activite du

laboratoire implique, est susceptible d’appor-

ter a la Sante publique les elements epide-

miologiques qui Iui manquent : I’avenir nous

le dira. Premieres revelations aux JIB en

novembre.

Au-dela de I’aspect technique de la journee

de depistage, la presentation et le descriptif

de cette action ont fournr l’occasion aux trots

partenaires de rappeler aux representants

des medias le role et la place des LABM

dans le systeme de Sante franqais. Ce n’est

pas tous les jours, en effet, que les represen-

tants des laboratoires d’analyses de biologre

medicale sortent au grand jour pour faire de

la communication... ce que nous disait

regretter, il y a peu, un ancien presrdent

syndical...

En effet, ont rappele SDB, SNMB et SFRL,

les 4 200 LABM constituent ~1 le premrer

maillon de la chaine de soins aux totes du

medecin generaliste “, avec pour avantage

leur implantation geographiquement repartie.

La biologie de proximite - que certarns voient

menacee par quelques malheureuses deci-

sions du pouvoir central - est particulrere-

ment adaptee B la prevention, qui consiste a

toucher le maximum de populations disper-

sees. En outre, les LABM constrtuent des

centres de recueil de donnees epidemiolo-

giques (VIH, VHB, VHC) qui pourraient etre

exploitees, mais la prevention n’a pas tou-

jours trouve dans notre pays l’ecoute qu’elle

rencontre outre-Atlantique.

Le choix de I’hepatite C pour cette action de

depistage (precedemment, les LABM ont

contribue a depister le diabete de type 2) a

ete fait en concertation avec I’lnVS surtout

parce que la brologie de proximite est peut-

etre plus apte a decouvrir le tiers de seropo-

sitifs qui s’ignorent.

Une pun& de dkpfstage du VHC pour mieux

i! connaitre /es LABM.

Cette proportion peut d’aiileurs etonner : les

pouvoirs publics ont largement explique aux

Franqais les incidents recents ou passes qui

peuvent leur faire suspecter une seropositivi-

te, et par ailleurs le depistage biologique est

integralement pris en charge par I’assurance

maladie. Rappelons que le nombre de sero-

positifs pour le VHC est estime a 600 000

mais le chiffre d’un million est de plus en plus cite.

Un depistage precoce ou oriente est d’au-

tant plus necessaire que le traitement de

I’hepatrte C a connu une amelioration incon-

testable avec la disponibilite de la ribavirine

orale (antiviral), systematiquement associee

a un interferon alpha en stylo injecteur.

J.-M. M.

_ . .- - _. I _..^ _.......... l_-. . .._ -“1--1--

Pour I’economie de Sante, la grippe g&&e des depenses medicales et pharmaceutiques qui aug- mentent d&s 60 ans en raison d’une progressive perte d’efficacite immunitaire.

Si /‘on ne parle toujours pas d’une prochaine c< grippe du siecle j>, on enregistre encore quelque

2 500 de&s annuels chez les 75 ans et plus, parce que la vaccination ne touche pas 100 O/o de ceux-ci malgre la prise en charge de I’assurance maladie, proposee il y a vingt ans pour proteger

les sujets /es plus vu/r-Grab/es. usqu’en 1999, elle concernait les 70 ans

et plus. Pour 2000-2001, la gratuite est

accordee des 65 ans, et toujours a neuf

affections de longue duke (ALD), dont cer-

taines exposent au risque de desequilrbre

grave d’un &at stable (decompensation) en

cas de grippe.

Une evaluation* a montre I’interet de vacciner

des 65 ans (rapport coWbenefice favo-

rable). Le vaccin a partir de cet age est

desormais inscrit au calendrier vaccinal. Les

autres Franqais (moins de 65 ans, non ALD)

se font vacciner s’ils le veulent, a leurs frais

(ou ceux de leur entrepnse).

Cette tranche d’age etait consideree comme

vulnerable il y a 40 ans. Actuellement, elle se

trouve dans une forme physique assez bon-

ne, et se perqoit comme telle. Si bien que les

65-75 ans se sentent peu concern&s ; ceux

que le Dr Francois Baudier, responsable du

Departement Sante publique a la Cnamts,

appelle q les jeunes vieux 11. Si la prise en

charge par l’assurance maladie de la vacci-

nation des 65 ans a ete recommandee par

les infectiologues et les economistes, c’est

8 Revue Francyse des laboratores, octobre 2000, N” 326