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Grippe : à quand un vaccin contre les fausses croyances ? Les semaines passent et la pression en faveur d’une vaccination massive de la population contre la grippe ne cesse d’augmenter. Mais les voix de grands scientifiques indépendants commencent à s’élever pour remettre en cause l’efficacité de ce vaccin. Notre journaliste scientifique Didier Lebail a mené l’enquête pour tenter d’éclairer le débat. F in septembre, dans un appel lancé par soixante-quinze députés de la majorité présidentielle, on pouvait lire que le risque est grand de voir s’entrechoquer la Covid-19 et la grippe durant la période hivernale. Craignant que cela n’entraîne des retards de diagnostics et un afflux massif de malades dans les hôpitaux, les signataires plaidaient pour une gratuité totale du vaccin antigrippal… En arrière-plan, le présupposé bien ancré dans les esprits que le vaccin assure une protection automatique contre la grippe… En réalité, le vaccin antigrippal devrait être prioritairement proposé aux amateurs de jeux de loto et autres jeux de grattage car la chance d’obtenir une réelle protection contre la grippe est particulièrement mince. Des scientifiques indépendants, ça existe encore ! « Encore une infox ! » vont rétorquer certains. Sauf que cet avis émane de la collaboration Cochrane, un réseau international de milliers de scientifiques indépendants ne jurant que par la médecine fondée sur les preuves (« Evidence-based Medicine » Grippe : à quand un vaccin contre les fausses croyances ? .. 1 Hypothyroïdie : le dosage de la TSH ne sert à rien ! ....3 Pour bien vieillir, rallongez vos télomères ! .............................. 6 L’huile essentielle de romarin pour doper la mémoire................... 6 Acides gras saturés : une mauvaise presse injustifiée ? .......................... 7 Ces deux plantes, mieux que les antibiotiques pour combattre Lyme ? .. 7 Dépression : votre (ancienne) pilule contraceptive mise en cause........... 7 Ne tremblez plus devant Parkinson ............................ 8 Le remède chinois à la dépression ................... 13 La mélatonine, le prochain antidouleur ? ................................ 17 Herpès : 4 milliards de personnes contaminées ! .... 18 Cette boisson chaude venue de Chine régule votre tension ........................ 21 Bêta-bloquants : Mesdames, vous êtes en danger ! ............................ 22 Ménopause et mal de dos : et si c’était une carence en vitamine D ? ................................. 22 Végétariens ou carnivores : qui sont les plus heureux ? ........... 22 Bergamote, la statine naturelle ! ........................... 23 À Noël, votre foie met les bouchées doubles ......... 24 Mal dormir bouche aussi vos artères ! .................................. 27 Sport en hiver : attention au froid, il pique le cœur ! .. 28 SOMMAIRE n°54 - décembre 2020

Grippe : à quand n°54 - décembre 2020 Grippe : à quand un

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Page 1: Grippe : à quand n°54 - décembre 2020 Grippe : à quand un

Grippe : à quand un vaccin contreles fausses croyances ?Les semaines passent et la pression en faveur d’une vaccination massive de la population contre la grippe ne cesse d’augmenter. Mais les voix de grands scientifiques indépendants commencent à s’élever pour remettre en cause l’efficacité de ce vaccin. Notre journaliste scientifique Didier Lebail a mené l’enquête pour tenter d’éclairer le débat.

F in septembre, dans un appel lancé par soixante-quinze députés de la majorité présidentielle, on pouvait lire que le risque est grand de voir s’entrechoquer la Covid -19 et la grippe durant la période hivernale.

Craignant que cela n’entraîne des retards de diagnostics et un afflux massif de malades dans les hôpitaux, les signataires plaidaient pour une gratuité totale du vaccin antigrippal… En arrière -plan, le présupposé bien ancré dans les esprits que le vaccin assure une protection automatique contre la grippe… En réalité, le vaccin antigrippal devrait être prioritairement proposé aux amateurs de jeux de loto et autres jeux de grattage car la chance d’obtenir une réelle protection contre la grippe est particulièrement mince.

Des scientifiques indépendants, ça existe encore !

« Encore une infox ! » vont rétorquer certains. Sauf que cet avis émane de la collaboration Cochrane, un réseau international de milliers de scientifiques indépendants ne jurant que par la médecine fondée sur les preuves (« Evidence-based Medicine »

Grippe : à quand un vaccin contre les fausses croyances ?

Grippe : à quand un vaccin contre les fausses croyances ? .. 1

Hypothyroïdie : le dosage de la TSH ne sert à rien ! ....3Pour bien vieillir, rallongez vos télomères ! .............................. 6L’huile essentielle de romarin pour doper la mémoire ................... 6Acides gras saturés : une mauvaise presse injustifiée ? .......................... 7Ces deux plantes, mieux que les antibiotiques pour combattre Lyme ? .. 7Dépression : votre (ancienne) pilule contraceptive mise en cause ........... 7

Ne tremblez plus devant Parkinson ............................ 8

Le remède chinois à la dépression ................... 13La mélatonine, le prochain antidouleur ? ................................ 17

Herpès : 4 milliards de personnes contaminées ! ....18Cette boisson chaude venue de Chine régule votre tension ........................ 21Bêta -bloquants : Mesdames, vous êtes en danger ! ............................ 22Ménopause et mal de dos : et si c’était une carence en vitamine D ? ................................. 22Végétariens ou carnivores : qui sont les plus heureux ? ........... 22

Bergamote, la statine naturelle ! ...........................23

À Noël, votre foie met les bouchées doubles ......... 24Mal dormir bouche aussi vos artères ! .................................. 27

Sport en hiver : attention au froid, il pique le cœur ! .. 28

SOMMAIRE

n°54 - décembre 2020

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Grippe : à quand un vaccin contre les fausses croyances ?

en anglais). Ils se sont donné pour objectif de produire et diffuser des « revues systématiques »1 de réfé-rence sur les questions de santé. Pour bien marquer leur indépendance, ils refusent tout financement provenant de sociétés commerciales ou suscep-tible de créer un conflit d’intérêt. Signe de la grande crédibilité dont ils bénéficient, une place leur est réservée dans les réunions de l’Or-ganisation Mondiale de la Santé.

Vous vous doutez bien que les pro-duits d’origine naturelle ne trouvent pas grâce à leurs yeux, faute d’un corpus de données de qualité. Mais comme ce ne sont pas des scien-tistes obtus, ils n’ont aucun scrupule à dézinguer médicaments ou vac-cins lorsque cela est justifié. Ainsi en va -t -il du vaccin contre la grippe.

L’efficacité du vaccin antigrippal est un mytheDémonstration avec trois revues d’études publiées ces dernières années par la collaboration Cochrane.

La première, datant de 2018, s’est proposé d’évaluer les effets de la vaccination pour prévenir la grippe au sein de la population adulte. Se fondant sur les résultats de plus de 50 études cliniques rassemblant plus de 80 000 sujets, les chercheurs ont établi qu’il faut vacciner 71 adultes pour qu’un seul échappe à la grippe grâce au vaccin2 !

1. La revue systématique propose une synthèse de la littérature scientifique à disposition sur une question donnée. Quand elle est bien faite, elle permet de produire un très haut niveau de preuve scientifique.

2. Demicheli V et al., « Vaccines for preventing influenza in healthy adults. » Cochrane Database Systemetic Reviews, 20183. Demicheli V et al., « Vaccines for preventing influenza in teh elderly. » Cochrane Database Systematic Reviews, 20184. Thomas RE et al., « Influenza vaccination for healthcare workers who care for people aged 60 or older living in long-term care institutions. » Cochrane Database

Systematic Reviews, 2016

Et qu’en est -il de l’efficacité de la vaccination antigrippale chez les per-sonnes âgées – d’autant plus ciblées cette année par les autorités sani-taires qu’elles sont durement affec-tées par la Covid -19 ? Toujours en 2018, les mêmes auteurs de l’étude précédemment citée ont révélé qu’il faut vacciner 30 personnes âgées pour qu’une seule ne déclare pas la maladie grâce au vaccin. Des résultats si décevants pour les auteurs qu’ils ont émis le souhait, dans leur conclusion, que la société investisse dans la recherche d’une nouvelle génération de vaccins antigrippaux beaucoup plus protecteurs pour cette tranche de population3.

« Escroquerie médicale » de grande ampleur ?Autre cible privilégiée pour la vac-cination antigrippale : les personnels soignants, en particulier ceux en contact avec les personnes âgées. En 2016, des chercheurs de la collabora-tion Cochrane ont abouti à la conclu-sion qu’il n’existe « pas de preuves concluantes justifiant la vaccination des personnels soignants en vue de prévenir la grippe chez les personnes âgées de 60 ans et plus résidant dans des établissements de soins de longue durée »4. Et il n’y a rien de nouveau sous le soleil puisque, dès 2010, la revue Cochrane discréditait déjà le vaccin antigrippal : « On ne dispose pas de preuves solides accréditant la croyance selon laquelle la vacci-nation est efficace pour prévenir la grippe chez les personnes âgées. »

En dépit d’études fiables aux conclu-sions défavorables produites par des scientifiques indépendants, la même petite musique pro-vaccinaliste se fait entendre année après année, à l’arrivée de l’automne… Dans ces conditions, admettez qu’il n’y a plus rien d’outrancier à penser, comme certains, que l’on est face à une « escroquerie médicale » de grande ampleur.

Didier Le Bail

Didier Le Bail est naturopathe, journaliste santé et auteur de plusieurs ouvrages, dont un de référence sur la vitamine D. Son site : www.naturopathe-vincennes.sitew.com

Maigre ratio : 71 adultes vaccinés pour qu'un seul échappe à la grippe.

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Rencontre avec le Dr Benoît Claeys

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Hypothyroïdie : le dosage de la TSH ne sert à rien ! (scandale en devenir)

Annie Casamayou (pour Santé Corps Esprit) : Pourquoi est ‑il si essentiel d’avoir une thyroïde qui fonctionne bien ?Dr Benoît Claeys : La thyroïde, c’est le thermostat de l’organisme, c’est la glande qui règle absolument tout. Elle synthétise des hormones thyroïdiennes exerçant une action sur les fonctions fondamentales de l’organisme.Le trouble le plus fréquent de la thyroïde est l’hypothyroïdie. Dans ce cas, les autres glandes et les autres hormones fonctionnent à un niveau trop bas. Parmi ses symptômes, le cœur bat trop lentement, la tension est trop basse, les liquides circulent mal, les jambes gonflent de même que les paupières, le système diges-tif fonctionne au ralenti et entraîne une constipation, le cerveau est mal oxygéné entraînant des migraines, des troubles de la concentration et une grande fatigue.Généralement, on réalise un dosage de la TSH, une hormone, pour véri-fier le fonctionnement de la thyroïde La TSH est sécrétée dans le cerveau par l’hypophyse, c’est l’hormone qui stimule la thyroïde. Sous son influence, la thyroïde va produire les deux hormones thyroïdiennes, la T3 et la T4.

A.C. : Le dosage de la TSH, est‑il un bon indicateur pour véri‑fier le bon fonctionnement de la thyroïde ?B.C. : Pour une majorité de méde-cins, traiter une thyroïde se résume en effet à doser la TSH alors que,

depuis 2017, cette méthode est obso-lète dans les pays anglo-saxons. C’est clairement un très mauvais indicateur : quand vous mesurez la TSH dans le sang, vous n’avez en réalité aucune idée de ce qui se passe pour les glandes du cerveau. C’est notamment le cas pour l’hypophyse, qui stimule la thyroïde, et l’hypo-thalamus qui, lui aussi, joue un rôle central dans la régulation hormonale. La synthèse et la régulation des hor-mones thyroï diennes obéissent en réalité à des mécanismes un peu plus complexes que la seule TSH. Il y a vingt ans, on ne le savait pas encore mais aujourd’hui un médecin qui conclut en disant à sa patiente « votre TSH est très bonne, donc votre thyroïde va très bien et si vous avez grossi, vous n’avez qu’à manger moins ou si vous êtes fatiguée, il faut vous bouger plus », c’est dépassé.Le deuxième paramètre que 99 % des médecins prennent en consi-dération, c’est le niveau de l’hor-mone T4. Mais ici aussi, cela n’a aucun sens puisqu’il n’y a pas de récepteurs à la T4 dans l’organisme. La T4 est seulement une forme de réserve destinée à être transformée en T3, la T3 étant la seule hormone active. Aujourd’hui, en 2020, ne pas doser la T3 est à mon sens une erreur médicale. Les autorités de santé

Hypothyroïdie : le dosage de la TSH ne sert à rien ! (scandale en devenir)Se fier à l’analyse classique de la TSH pour affirmer que votre thyroïde fonctionne ou pas serait une aberration. La médecine française stagne, là où les Anglo-Saxons ont compris que la T3 et l’iode sont les deux éléments indispensables pour comprendre et soigner cette maladie. Quelles sont les causes de l’hypothyroïdie et de la maladie d’Hashimoto ? Quelles stratégies adopter ? Révélations du Dr Benoît Claeys dans une interview aussi troublante que saisissante.

Le Dr Benoît Claeys soigne depuis plus de vingt ans, dans son cabinet de Waterloo, en Belgique, des patients souffrant d’hypothyroïdie et de thyroïdite de Hashimoto. Auteur du best-seller « En finir avec l’hypothyroïdie », il ras-semble toute son expérience dans son dernier ouvrage : « En finir avec la thyroïdite de Hashimoto », aux éditions Thierry Souccar.

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Hypothyroïdie : le dosage de la TSH ne sert à rien ! (scandale en devenir)

belges et françaises n’ont pas adap-té leurs recommandations depuis vingt ans. Les patients doivent se battre pour obtenir un dosage de la T3, c’est lamentable. On a d’un côté des patients qui n’arrivent pas à résoudre leur problème de thyroïde et de l’autre le corps médical qui n’évolue pas alors qu’il y a eu des dizaines de publications sur le rôle majeur de la T3 et que, depuis 2015, de plus en plus d’études concluent que si l’on veut prendre en charge correctement les malades, il faut doser la T3 et non pas la T4.Depuis la sortie de mon premier livre en 2015, les choses évoluent lentement ; on m’a critiqué et traité de charlatan mais très modestement je suis parvenu à faire bouger un petit peu les choses et j’obtiens main-tenant de plus en plus souvent le dosage de la T3. Hélas, il faudra sans doute encore vingt ans pour que le message soit entendu plus largement et que le dosage de la T3 devienne la norme.

A.C.  : Pour la thyroïde, l’iode est un oligo ‑ élément essentiel, faudrait‑il le doser aussi ?B.C. : Absolument, il faut le sou-ligner, une des causes principales de l’hypothyroïdie (sauf pour les cas d’Hashimoto), c’est la carence en iode. Pourtant les médecins ne demandent jamais un dosage de l’iode. C’est pourtant un élément indispensable. L’iode, pour la femme, participe à la prévention du cancer du sein et pour l’homme à la prévention du cancer de la prostate. Mais comme ce n’est pas prôné par l’industrie pharma-ceutique, la plupart des médecins ne cherchent pas à en savoir plus. Et concernant la thyroïde, comme la T3 et la T4 contiennent des atomes d’iode, s’il n’y a pas d’iode dispo-nible, vos fonctions thyroïdiennes ne marchent pas et cela provoque un goitre. Bon nombre de personnes viennent en consultation en me mon-

trant une échographie et les conclu-sions de leur radiologue qui indique bien la présence d’un goitre. Mais c’est tout, ça ne va pas plus loin. Pourtant il suffit de regarder dans Wikipédia : la première cause du goitre est une insuffisance en iode. Mais personne ne demande à vérifier son statut en iode.

J'estime que dans 50 % des cas,

le Levothyrox ne résout pas le problème.

Savez -vous aussi combien de femmes je reçois qui ont des difficultés à être enceintes ? Je trouve ça scandaleux. Devant une femme qui a des pro-blèmes de conception ou qui fait des fausses couches à répétition, il faut penser à la thyroïde.

Mais non, on leur dit que c’est la faute à pas de chance et on leur pres-crit un tas de traitements hormonaux, on leur fait des PMA et des insémi-nations artificielles, tout ça sans leur avoir jamais fait un bilan correct des hormones thyroïdiennes.

Et ne pas prescrire un dosage de l’iode à une femme enceinte, c’est grave, parce qu’en cas d’insuffi-sance, elle risque de mettre au monde un enfant qui aura une petite thyroïde ou une hypothyroïdie de naissance, ou pire, souffrira de crétinisme, un trouble physique et mental provoqué par une maladie thyroïdienne. À mes yeux, c’est criminel.

A.C. : Le médicament prescrit pour l’hypothyroïdie est le Levo thyrox, qu’en pensez‑vous ?B.C. : Selon mon expérience, j’estime que dans 50 % des cas, il ne résout pas le problème. Le Levothyrox c’est de la T4, mais comme il n’y a pas de récepteur à la T4 dans le corps, cette T4 doit être transformée en T3 active. Mais il existe 50 motifs différents et très

fréquents qui peuvent empêcher la transformation en hormone active ou empêcher la T3 de pénétrer dans les cellules. Par exemple, si vous n’avez pas assez de zinc ou pas assez de vita-mine D, la T3 ne peut pas entrer dans vos cellules. Même si vous en avez suffisamment. Or, le déficit en zinc concerne 80 % de la population. C’est un minéral que l’on trouve surtout dans la viande rouge mais les gens n’en mangent plus beau-coup, pour des raisons écologiques notamment, ou bien, s’agissant des personnes âgées, parce qu’elles n’ont plus la dentition nécessaire. Quand votre médecin vous prescrit du Levothyrox, il mesure la TSH et il vous dit « très bien Madame, votre TSH est bonne, votre traitement est bon, on se revoit dans un an ». Mais la thyroïde est essentielle dans l’organisme pour la qualité de vie et quand elle ne marche pas bien, cela fait des gens qui sont fatigués, qui grossissent, qui dépriment, etc.Les médecins ne s’intéressent pas au véritable problème, ici la thy-roïde. C’est par exemple le cas des statines pour le cholestérol. On sait pourtant aujourd’hui, contrairement à dix ans en arrière, que ça ne sert à rien. Votre médecin vous fait revenir tous les six mois pour vérifier votre cholestérol et renouveler votre pres-cription. Vous devenez un patient fidélisé et c’est une bonne affaire aussi financièrement. C’est triste à dire, mais c’est comme ça que va notre médecine : vous avez du cholestérol, je vous donne une statine, vous avez du diabète, de la metformine, vous êtes dépressif, un antidépresseur… On peut résoudre les problèmes d’une autre manière, de manière naturelle, mais pour ça il faut un bilan sanguin correct et complet et un bon examen clinique.

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Hypothyroïdie : le dosage de la TSH ne sert à rien ! (scandale en devenir)

A.C.  : Quelles sont les mani‑festations d’une maladie de Hashimoto ?B.C. : La maladie de Hashimoto se manifeste généralement comme une hypothyroïdie. C’est une pathologie auto immune qui résulte de l’attaque de la thyroïde par des anticorps spé-cifiques. Le système immunitaire se retourne contre la thyroïde qui va être détruite progressivement et qui ne pourra plus fonctionner correcte-ment. La maladie de Hashimoto est très fréquente. On ne connaît pas les chiffres précis, mais il y a environ 10 % de Français en hypothyroïdie et une grosse majorité d’entre eux, peut -être 90 %, souffre en réalité d’une thyroïdite de Hashimoto.Maintenant, Hashimoto est rarement diagnostiqué. Pourquoi ? C’est que les recommandations des autorités sanitaires imposent de rechercher la maladie de Hashimoto seulement si votre TSH est supérieure à 4,5. Si un médecin demande quand même l’analyse, il s’expose à devoir s’ex-pliquer devant le Conseil de l’ordre. Donc aucun médecin ne s’y risque. La législation date d’il y a quarante ans, elle a été établie en fonction des connaissances médicales de l’époque mais aujourd’hui elle n’est plus du tout adaptée et rien ne bouge.L’autre défaut des examens de bio-logie médicale, c’est qu’ils ne sont pas à 100 % fiables. Si vous avez Hashimoto depuis vingt ans, il est possible que la maladie ait complè-tement détruit votre thyroïde et donc, si vous n’avez plus de thyroïde, vous n’avez plus d’anticorps non plus. Il faut donc rechercher les signes cliniques de l’hypothyroïdie pour faire un diagnostic. Le problème, c’est que la durée moyenne d’une consultation chez le médecin est de treize minutes et il est impossible de faire un examen clinique sérieux en si peu de temps. Mes consultations durent une heure ; je demande au patient de se déshabiller, je le pèse, je prends sa tension, je mesure plu-

sieurs éléments. Les symptômes d’hypothyroïdie sont nombreux et certains sont vraiment typiques, par exemple si les dents ont mal poussé et qu’elles se chevauchent, si les pieds sont plats, cela me permet de soupçonner une thyroïde trop petite et qui ne s’est pas développée correc-tement, à cause notamment d’un déficit en iode de la mère.Maintenant, si ces signes qui résultent d’une thyroïde trop petite à la nais-sance ne sont pas présents mais qu’il y a d’autres signes, par exemple une fatigue, de la frilosité, une perte de cheveux et un signe très caractéris-tique, le tiers externe des sourcils absent, à ce moment -là, je suspecte

aussi une hypothyroïdie ou une thy-roïdite de Hashimoto. Ces signes, apparus après la puberté, témoignent aussi que la thyroïde dysfonctionne. Quand on prend le temps de faire un examen clinique vraiment sérieux, il est possible de faire le diagnostic clinique de Hashimoto.

A.C.  : Quelles sont les causes de la maladie de Hashimoto ?B.C. : La maladie n’est pas généti-quement transmissible mais on peut hériter d’une sensibilité à la déve-lopper. Il y a plusieurs facteurs de risque : un stress, un divorce, un licenciement ou un deuil par exemple. Mais aussi certaines maladies virales,

Reconnaître les signes d'un dérèglement de la thyroïde

Signes de sous‑dosage Signes de surdosageÀ surveiller au jour le jour

Le pouls : < 70 chez la femme et < 60 chez l’homme. Attention, ce signe n’est pas valable si vous présentez un trouble du rythme cardiaque (blocs de branche…) ou si vous prenez des médicaments pour le cœur (bêtabloquants).

Le pouls : > 80 chez la femme et > 70 chez l’homme. Attention, le café associé à des hormones thyroïdiennes peut provoquer une accélération du rythme cardiaque.

La tension artérielle : elle doit être de 12/8 mm de mercure. Si elle est plus basse (alors que vous ne prenez pas de médica­ments hypotenseurs ou de potassium), la principale raison est une fonction thyroïdienne qui fonctionne trop bas.

La tension artérielle : supérieure à 12/8, surtout le second chiffre, la cause peut être une dose trop élevée d’hormones thyroïdiennes.

Frilosité Palpitations

Fatigue matinale Nervosité

Œdème facial le matin (le visage « bouffi ») Tremblements

Mains froides Bouffées de chaleur

Pieds glacés y Selles trop fréquentes sans diarrhée y Maux de tête (attention : les maux de tête peuvent aussi être un signe de sous ­dosage)

y Sommeil difficile

Autres signes de sous‑dosageÀ surveiller sur plusieurs semaines consécutives

y Constipation y Moral bas, voire « dépression » y Peau sèche y Perte de cheveux y Ongles fragiles y Difficultés à digérer y Idéations lentes

y Migraines réfractaires à tout traitement préventif

y Teint jaunâtre y Chez la femme : règles anarchiques et/ou douloureuses

y Problèmes de stérilité

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Hypothyroïdie : le dosage de la TSH ne sert à rien ! (scandale en devenir)

ɕ L’huile essentielle de romarin pour doper la mémoire

Des chercheurs de l’Université de North-umbria, en Angleterre, se sont penchés sur les bienfaits de l’huile essentielle de roma-rin sur le cerveau et les résultats sont sur-prenants. Bien connue pour traiter l’acné ou les infections bactériennes de la peau, on sait moins que ses principes actifs, les 1,8 -cinéole, sont associés à une meilleure performance mentale. Une corrélation que les chercheurs2 ont établie par des tests sur vingt adultes exposés à l’huile de romarin à différentes concentrations pendant quatre, six, huit ou dix minutes avant d’être soumis à des tests cognitifs. Après des analyses sanguines, les cher-cheurs ont identifié que les échantillons qui contenaient le plus de 1,8 -cinéole cor-respondaient aux participants qui avaient obtenu de meilleurs résultats lors des tests. Une raison supplémentaire d’apprendre à utiliser les huiles essentielles !

en particulier la mononucléose infec-tieuse dont, effectivement, 50 % des malades de Hashimoto ont été atteints. Cependant, à mon sens, les hypersen-sibilités alimentaires sont une cause très fréquente. Il faut faire des tests sanguins (IMUPRO) et on trouve très fréquemment des hypersensibilités à certains aliments. Dans Hashimoto, une des plus courantes est l’hypersen-sibilité aux produits laitiers. À chaque fois que vous consommez ces pro-duits, votre muqueuse intestinale se détruit et provoque une hyperperméa-bilité intestinale. Est -ce Hashimoto qui déclenche les hypersensibilités ou les hypersensibilités qui déclenchent Hashimoto ? Pour le moment, je ne sais pas.

A.C.  : Quelle est l’importance de la nutrition dans la maladie d’Hashimoto ?B.C. : Le traitement de la mala-die est essentiellement nutritionnel. L’alimentation joue un rôle majeur car la thyroïde est enflammée à cause de l’attaque des anticorps et il faut diminuer cette inflammation. La première chose à supprimer, c’est le sucre qui est un poison. Ensuite on supprime le lait et les produits laitiers, et enfin le gluten. Que la personne soit sensible au gluten ou pas, le gluten reste toujours inflammatoire.Ensuite, on supprime les aliments repérés dans le test d’hypersensibilité.

On retrouve très fréquemment des valeurs élevées pour la vanille par exemple, et à chaque fois qu’on en consomme, cela enflamme l’intestin et crée un climat inflammatoire glo-bal dans l’organisme, ce qui aggrave Hashimoto. Mais si l’on ne fait pas le test d’hypersensibilité, c’est impos-sible à deviner. Donc, le fait d’élimi-ner ces aliments diminue le climat inflammatoire et calme les mani-festations de Hashimoto. Quand on fait ça, on se sent beaucoup mieux.

Propos recueillis par

Annie CasamayouNaturopathe

Pour aller plus loinLe diagnostic clinique complet de la thyroïde est à retrouver sur : https://docteurclaeysbenoit.be/

1. Lucia Alonso-Pedrero and al., « Ultra-processed food consumption and the risk of short telomeres in an elderly population of the Seguimiento Universidad de Navarra (SUN) Project », The American Journal of Clinical Nutrition, June 2020, https://doi.org/10.1093/ajcn/nqaa075

2. Mark Moss and al., « Plasma 1,8-cineole correlates with cognitive performance following exposure to rosemary essential oil aroma » Ther Adv Psychopharmacol. 2012 Jun; https://doi.org/10.1177/2045125312436573

ɕ Pour bien vieillir, rallongez vos télomères !

On ne peut certes pas changer son âge mais on peut choisir sa façon de vieillir ! Notamment en agissant sur les facteurs qui réduisent naturellement la lon-gueur des télomères, ces structures situées à l’extré-mité des chromosomes et dont le rôle est capital dans le vieillissement (et les maladies associées à l’âge). Plusieurs facteurs peuvent réduire la longueur des télomères comme le stress, le tabac, le manque de sommeil ou les aliments ultra-transformés. Une nouvelle étude1 menée sur 886 participants, et publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition, établit clairement la corrélation entre mau-vaise alimentation et vieillissement : manger trois portions quotidiennes d’aliments ultra-transformés double le risque de télomères courts.Les chercheurs travaillent maintenant à définir quelles sont, dans ces produits, les causes majeures de ce raccourcissement des télomères : la teneur en sel, en graisses saturées, en sucre, leur pauvreté en fibres ? Une raison de plus de privilégier les produits bruts, bio et la cuisine maison.

Actualités

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Actualités

1. Arne Astrup and al., « Saturated fats and health: a reassessment and proposal for food based recommandations. » JACC, 2020 - https://www.onlinejacc.org/content/76/7/844

2. Feng J and al., « Evaluation of Natural and Botanical Medicines for Activity Against Growing and Non-growing Forms of B. burgdorferi », Front. Med. 7:6. https://doi.org/10.3389/fmed.2020.00006

3. Rupali Sharmaa Samantha and. al., « Use of the birth control pill affects stress reactivity and brain structure and function », Hormones and Behaviour, August 2020,4. https://doi.org/10.1016/j.yhbeh.2020.104783

ɕ Acides gras saturés : une mauvaise presse injustifiée ?

Les acides gras, aussi appelés graisses saturées, ont mau-vaise presse. Ils ont en effet la réputation d’augmenter les risques de maladies car-diovasculaires et les cancers. Des études tentent pour-tant de remettre en cause ce postulat. Une récente méta-analyse montre qu’il n’y a aucun bénéfice prouvable à réduire les graisses saturées sur les maladies et accidents cardiovasculaires.Malheureusement, les graisses ont été diabolisées dans les années '70 sur le principe sim-pliste et erroné que la consom-mation de gras créait des graisses dans le corps. Le gras s’est trouvé relayé au rang de pire que le sucre. À cela s’est ajouté le mythe selon lequel il serait responsable du choles-térol, mauvais pour la santé. Le gras insaturé (oméga -3 et oméga -6) est cependant très bon pour la santé. Quant au gras saturé qu’on retrouve dans les graisses animales (viande, beurre etc.), il faut nuancer le propos car certains sont meilleurs que d’autres.S’il y a bien un type de gras à éviter comme la peste, c’est le « gras trans ». Ce sont des graisses totalement artifi-cielles, obtenues par un pro-cédé chimique. Mais rassurez-vous, vous n’en trouverez pas si vous consommez une alimenta-tion à base d’aliments naturels.

ɕ Ces deux plantes, mieux que les antibiotiques pour combattre Lyme ?

Avec une explosion des cas, Lyme est devenue la maladie vectorielle la plus fréquente dans l’hémisphère Nord. Elle est due à une bactérie, Borrelia burgdorferi, transmise par une morsure de tique. Le patient présente alors un érythème et une grande fatigue. Malgré un traitement antibiotique, la bactérie peut demeurer dans l’organisme et donner des symptômes graves à long terme (douleurs articulaires, troubles neurologiques…). Trouver un traitement est donc un enjeu capital. Des Américains2 ont donc voulu savoir si certaines plantes pouvaient offrir les mêmes effets que les antibiotiques sans les effets secondaires, en détruisant toutes les formes persistantes de Borrelia. Deux plantes ont attiré leur attention : la renouée du Japon (Polygonum cuspidatum) et la quinine du Ghana (Cryptolepis sanguinolenta). Même avec un faible dosage, les deux plantes parvenaient à empê-cher la division cellulaire de la bactérie et à détruire les microco-lonies. Mieux, la seconde, prise sur sept jours, détruisait toutes les bactéries.

ɕ Dépression : votre (ancienne) pilule contraceptive mise en cause

Si, comme plus de 150 millions de femmes, vous avez un jour été sous pilule contraceptive, ceci vous concerne. Certains effets secon-daires, comme la thrombo-embolie veineuse, le risque accru d’AVC, voire de cancers, sont bien connus, mais un autre effet néfaste vient s’ajouter à cette liste : des troubles de l’humeur, dus à des modifi-cations cérébrales. Une étude3 de l’Université d’Ottawa, publiée dans Hormones and Behavior, confirme ce lien. Les femmes qui ont pris la pilule à l’adoles cence ne présentent pas le même fonctionnement ni les mêmes structures cérébrales. Par exemple, le traitement de la mémoire de travail d’images neutres est différent, de même que la réponse au stress. Pour toutes les femmes, en revanche, il a été constaté une augmentation notable du cortex préfrontal pendant la sollicitation de la mémoire de travail par des stimuli négatifs (scène de violence, accident de voiture, etc.)… Ceci permettrait notamment d’expliquer pourquoi prendre une pilule contraceptive exposerait à 70 % de risques de dépression…

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Dossier

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Ne tremblez plus devant Parkinson : bouchez ces trous qui rongent votre cerveau

L a maladie de Parkinson a un point commun avec les autres maladies chroniques : il est

important d’en repérer les symp-tômes le plus tôt possible pour empê-cher le développement d’un état irréversible.

D’autre part, si « Parkinson » est connue depuis au moins un demi-siècle, il semblerait que cette mala-die existe depuis toujours, et c’est peut -être le fait d’avoir touché des personnalités comme le pape Jean-Paul II, Mohamed Ali ou l’acteur Robin Williams qui l’a élevée au rang de cause majeure de la méde-cine contemporaine.

Car Parkinson reste une maladie du vieillissement plutôt qu’une maladie « de la vieillesse ». En effet, elle accélère le vieillissement mais elle n’est pas réservée aux personnes âgées. C’est une dégénérescence cérébrale qui délite le cerveau jusqu’à ce que la réflexion et la mobi-lité deviennent impossibles. C’est un fait méconnu mais Parkinson ne tue pas directement, au sens où les fonc-tions vitales des organes ne sont pas atteintes. Toutefois, l’immobilisation du malade et sa désensibilisation en font une maladie effrayante, d’autant plus qu’elle touche une part signifi-cative de la population.

Déjà connue dans l’Égypte ancienneL’âge moyen de diagnostic de la maladie de Parkinson est 58 ans, toutefois les personnes qui ont une activité physique régulière sont beaucoup plus protégées que les autres.

Dans les périodes où la vie était plus courte et où l’effort physique était la norme, il n’est pas étonnant qu’elle ait été à peine remarquée. Elle ne devait passer alors que pour une forme de sénilité particulière. C’est peut -être la raison pour laquelle cette maladie du tremblement, pourtant connue depuis la Haute Antiquité, n’a été étudiée que récemment.

Elle a commencé à être diagnos-tiquée de façon plus régulière au XVIIIe siècle, avec l’application de la théorie scientifique à la méde-cine. Pourtant, elle a été mention-

Ne tremblez plus devant Parkinson : bouchez ces trous qui rongent votre cerveauSi Parkinson fait peur, c’est parce que les causes de cette maladie neuro-dégénérative restent énigmatiques. Tandis que l’origine intestinale est explorée, les pesticides sont aussi pointés du doigt. Des remèdes et protocoles préventifs commencent à voir le jour et donnent déjà des résultats probants. Voici des pistes naturelles pour repousser « sans trembler » la maladie.

Dr Thierry Schmitz Médecin généraliste diplômé de l’université de Louvain, conférencier, directeur pédagogique d’une école de naturopathie en Belgique, il se passionne pour les différentes approches alternatives

de la santé depuis plus de 25 ans.

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Ne tremblez plus devant Parkinson : bouchez ces trous qui rongent votre cerveauSi Parkinson fait peur, c’est parce que les causes de cette maladie neuro-dégénérative restent énigmatiques. Tandis que l’origine intestinale est explorée, les pesticides sont aussi pointés du doigt. Des remèdes et protocoles préventifs commencent à voir le jour et donnent déjà des résultats probants. Voici des pistes naturelles pour repousser « sans trembler » la maladie.

née dans un papyrus égyptien du XIIe siècle avant J. -C. où un pha-raon se met à baver avec l’âge, un des symptômes graves et avancés de la maladie. On en trouve également des mentions dans la Bible, dans un texte ayurvédique du Xe siècle avant J. -C. et enfin chez Galien, l’un des plus éminents personnages de l’histoire de la médecine et médecin des empereurs romains.

Il fallut toutefois attendre 1817 pour qu’un apothicaire anglais du nom de James Parkinson consacre spécifi-quement un essai à cette pathologie, connue alors sous la forme d’une paralysie tremblante, shaky palsy. En 1865, William Sanders appelle la maladie du nom de Parkinson et le terme a été popularisé par le célèbre Jean -Martin Charcot. Les autres découvertes liées à la maladie, comme celle des corps de Lewy ou de la substantia nigra (substance noire), arrivent au XXe siècle.

La dépression, le deuxième signeLa maladie de Parkinson se caracté-rise par la dégénérescence des neu-rones qui fabriquent de la dopamine. La dopamine est un neurotransmet-teur qui véhicule des informations à travers le cerveau. Il permet notam-ment la communication entre les « bras » des cellules cérébrales, les synapses. C’est de ce neurotransmet-teur que dépend la motricité.

Ce même élément chimique nous permet de donner nos « ordres » à nos membres pour se mouvoir. Avec la maladie de Parkinson, les réserves de dopamine sont vides – pire encore, les cellules qui devaient la fabriquer sont tout simplement détruites.

La dopamine est aussi le neurotrans-metteur du système biologique dit hédonique. Lorsque nous remplis-sons des besoins naturels, physio-

logiques ou affectifs, notre cerveau nous récompense avec de la dopa-mine qui se diffuse dans notre cer-veau. Ainsi, le fonctionnement de la dopamine explique le pouvoir des addictions qui sont une libération artificielle de dopamine – d’où le nom de dope, pour la drogue, en argot. Elle explique aussi pourquoi les dépressifs ont autant de difficulté à « sortir du lit » et à « se bouger ». La dépression est souvent relative à un manque de dopamine et c’est l’un des signes les plus forts de la maladie de Parkinson.

Plus de 100 000 personnes touchées en FranceLa maladie de Parkinson est, après celle d’Alzheimer, la seconde mala-die dégénérative la plus courante en France. Elle ne se révèle quasiment jamais avant 45 ans mais 1 % des plus de 65 ans en sont touchés. Le vieillissement de la population n’est pas étranger à sa progression même si d’autres causes, comme nous le verrons, sont en jeu.

Avec la maladie de Parkinson, c’est une zone bien spécifique du cerveau qui se dégrade : la substance noire. Même si ces cellules qui produisent de la dopamine représentent moins de 1 % du réseau neuronal, leur destruction implique le délitement des zones du cerveau qui lui sont directement connectées : thalamus, noyau sous -thalamique, striatum notamment.

La perte de contrôle des mouvements et les tremblements caractéristiques de la maladie de Parkinson sont les symptômes significatifs du délite-ment de ce réseau neuronal.

Un autre trait caractéristique de la maladie est la présence de corps de Lewy, que l’on retrouve également dans d’autres maladies neurodé-génératives. Ce sont des agrégats

Un tiers de « faux Parkinson »Vous tremblez depuis toujours ? Ou depuis vos 50 ans ? Si c’est le cas, il est trois fois plus probable que vous souffriez d’un tremble-ment dit « essentiel » plutôt que de la maladie de Parkinson.En effet, en France 300 000 per-sonnes sont atteintes par cette pathologie bénigne – sans consé-quences graves pour la santé – tan-dis qu’une centaine de milliers de personnes le sont par Parkinson, ce qui est aussi un gros chiffre.Le tremblement essentiel touche une personne sur vingt (soit 5 %) de plus de 65 ans. Entre un tiers et la moitié des personnes qui ont été diagnostiquées « Parkinson » en sont en fait atteintes.Il en existe des formes sévères et invalidantes qui poussent ceux qui en sont atteints à chan-ger de métier (surtout s’ils sont manuels). Le problème est que la honte empêche un bon diagnostic

du patient, lequel craint justement un Parkinson précoce.Deux conseils si vous tremblez naturellement : évitez l’alcool et les sucreries. Éloignez -vous aussi des appareils électroniques : ordi-nateurs, box, wifi, etc. Adoptez notamment un réveil mécanique et gardez votre téléphone loin de vous. Ce sont des mesures simples qui s’appliquent particulièrement dans ces cas -là.Il est également important d’avoir de bons apports en oméga -3 qui renforcent les fonctions cérébrales. On en trouve dans l’huile de pois-son, de périlla, de noix et le krill. Le magnésium et la vitamine D sont de première importance.Enfin, l’ashwagandha, une plante indienne qui améliore les échanges neuronaux, peut avoir de bons résultats dans ce cas. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin ou votre naturopathe.

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anormaux d’une protéine particu-lière, l’alpha -synucléine. Dans le cas de Parkinson, on les retrouve notamment dans la plus importante des zones atteintes, celle de la subs-tance noire. Ces corps semblent être porteurs d’une information capable de déclencher l’apparition de la maladie.

Les 5 stades de la maladie à surveillerSi la maladie se déclare presque exclusivement chez des patients âgés, il est encore impossible de déterminer exactement ce qui la déclenche. Toutefois des facteurs d’aggravation et de protection ont été identifiés scientifiquement.

Seuls 15 % des patients sont atteints de formes génétiques de la maladie. Donc, même si la génétique peut être défavorable, ce n’est que rarement une maladie héréditaire. Les popula-tions d’origine méditerranéenne sont

plus à risque de posséder un facteur génétique, tandis que la maladie est beaucoup plus rare chez les per-sonnes dont le patrimoine génétique vient de l’Europe du Nord.

Les chercheurs s’accordent pour dire que la maladie n’arrive pas subitement mais est la conséquence d’une lente évolution. La baisse de dopamine serait d’abord compensée par le cerveau. Les symptômes sont donc très longs à apparaître : ils ne se manifestent que lorsque la moitié ou plus des neurones à dopamine ont disparu.

La maladie, elle, évolue en 5 stades : ● Stade I : les signes apparaissent,

mais d’un seul côté, sans gêne. ● Stade II : les signes, toujours d’un

seul côté, entraînent une gêne. ● Stade III : les signes apparaissent

des deux côtés, la posture se modifie même si l’autonomie reste complète.

● Stade IV : le patient peut encore marcher mais son autonomie est réduite.

● Stade V : la marche est impos-sible, l’autonomie est perdue.

Mais d’où vient Parkinson ?Deux facteurs peuvent aujourd’hui expliquer la forte prévalence de cette maladie :

● Le premier, c’est le vieillisse-ment de la population mondiale : le papy boom représente une cohorte démographique nombreuse. Il est donc beaucoup plus aisé de définir, d’une part, qui vieillit anormalement vite et quels maux l’atteignent, et d’autre part, qui échappe le mieux et le plus longtemps à la dépendance liée à l’âge.

● L’autre facteur est environnemen-tal. Si nous vivons plus vieux, c’est grâce aux progrès de l’hygiène et au fait que nous échappons au travail harassant des siècles passés. Cela a été rendu possible par l’industrie qui est en retour source de pollu-tions, lesquelles touchent autant les personnes les plus âgées que les travailleurs exposés à des produits dangereux. Or, des études reconnues officiellement font aujourd’hui le lien entre Parkinson et l’activité agricole, notamment.Il est donc important de distinguer ce qui favorise la maladie (la génétique, la pollution environnementale) et d’autre part ce qui peut la freiner, comme l’exercice physique. Enfin, nous aborderons des traitements visant à freiner la maladie et qui sont porteurs d’espoir.

Trois signes distinctifs de ParkinsonLorsqu’une personne est signifi-cativement atteinte par la maladie de Parkinson, elle est atteinte par au moins un des trois symptômes qui la caractérisent :

y L’immobilisation (akinésie) : les mouvements deviennent plus lents, leur coordination plus dif-ficile. Même la marche devient une épreuve. Le visage du patient se fige, devient impassible ; le clignement des yeux est réduit, la marche est lente, à petits pas, sans balancement de bras, avec parfois des trépidations face aux obsta-cles. L’écriture devient plus petite, en pattes de mouche (microgra-phie), due à la perte d’amplitude et à la rigidité du geste.

y Le raidissement (hypertonie) : les muscles perdent de leur force et se raidissent, notamment ceux qui soutiennent la colonne verté-

brale (iliocostaux, longissimus et épineux). Cela entraîne une posture penchée vers l’avant. Les membres, chez 85 % des patients atteints, gardent la posture dans laquelle ils ont été laissés (l’ef-fet « tuyau de plomb »), et ne reviennent à la normale que méca-niquement, comme sous l’effet d’une roue dentée.

y Les tremblements des membres, surtout des bras et des mains, qui ont lieu au repos. Attention toutefois, car 30 % des patients ne les subissent pas.Parmi les symptômes secondaires, on trouve les troubles du sommeil, de la réflexion, de la mémoire et de la concentration, de l’équilibre, ainsi que la dépression, une ten-dance à baver, des constipations et… des envies irrépressibles d’uriner.

Parkinson : la moitié des neurones à dopamine ont disparu.

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Des trous dans l’intestin aux trous dans le cerveauRécemment, des chercheurs en médecine ont trouvé un rapport entre maladie de Parkinson et mauvaise santé intestinale. Ils en sont même venus à penser que cette pathologie pouvait être causée par une inflam-mation intestinale.

En effet, les patients touchés par la rectocolite hémorragique (saigne-ments chroniques de l’intestin) et par la maladie de Crohn (une maladie auto-immune intestinale), ont 28 % de risques en plus de développer la maladie de Parkinson. De plus, il a été observé que 78 % des patients atteints de Parkinson ayant reçu un anti-inflammatoire intestinal ont connu une amélioration de leur cas.

Depuis longtemps, les médecins ont remarqué que la constipation est un des symptômes les plus courants de la maladie et qu’elle apparaît chez la moitié des malades.

Les corps de Lewy, ces étranges agrégats de protéines, ont aussi été retrouvés dans la partie neurale du système digestif des malades, ce qui a conduit Heiko Braak, neu-roanatomiste de l’université d’Ulm, en Allemagne, à émettre l’hypo-thèse d’une origine intestinale de Parkinson. Les corps de Lewy se déplacent vraisemblablement de l’intestin vers le cerveau par le nerf vague. L’inflammation pourrait ainsi diffuser une information erronée et des comportements pathologiques.

Le nerf vague est une colonne verté-brale nerveuse qui dessert la plupart des organes, or il a été prouvé sur les souris que les fibres d’alpha-synucléine dont sont faits les corps de Lewy pouvaient emprunter cette « autoroute ». On a démontré récem-ment que le risque de contracter la maladie de Parkinson est plus

1. https://www.nature.com/articles/nrdp2017132. Terme qui regroupe tout ce qui élimine les menaces pour les récoltes, dont les herbicides.

faible chez les patients dont le nerf vague a été sectionné. Reste que le nerf vague n’est pas le seul chemin, d’autres canaux nerveux pourraient être empruntés à l’occasion.

Le fait est que l’alpha-synucléine, cette protéine qui s’agrège sous la forme de corps de Lewy, reste mystérieuse. Elle semble liée à des réactions immunitaires vis -à -vis de norovirus, mais il se pourrait aussi que ces agrégats se forment suite à des infections bactériennes. Les agrégats se multiplieraient alors dans le cerveau et attireraient à eux des prions, ces parasites protéiniques responsables notamment de la mala-die de la vache folle, qui creusent des trous dans certaines parties du cerveau.

Toutefois, il est important de nuan-cer. Si les malades se plaignent de constipation en général depuis une dizaine d’années avant l’apparition des symptômes de la maladie, tous ne subissent pas une inflammation de l’intestin. Heiko Braak a également trouvé des corps de Lewy dans le nez de certains patients, ce qui laisserait penser qu’il y aurait « plusieurs voies d’entrée » de la maladie de Parkinson dans le corps.

Parkinson répandu en plein champLa MPTP a été créée comme anal-gésique pour la première fois en 1957. Les usagers de cette drogue « récréative » ont contracté des symptômes irréversibles de la mala-die de Parkinson. Heureusement, la MPTP est aujourd’hui presque introuvable… hormis dans certains laboratoires pharmaceutiques où elle sert à « inoculer » la maladie aux singes servant à l’étude.

Le danger qui suscite une inquiétude, nettement plus légitime, c’est l’utili-sation de la MPTP (ou de la roténone

et du paraquat aux effets similaires) comme herbicide – tueur de mau-vaises herbes. C’est une réalité : nous avons tous avalé ces substances, ne serait -ce que dans des quantités infimes.

D’autant que leur emploi s’est beau-coup accru depuis une quarantaine d’années puisqu’elles sont plus faci-lement biodégradables que le DDT, un pesticide interdit au cours des années 1970 et 1980.

Un article publié dans l’un des plus importants journaux scientifiques au monde, Nature, estime qu’à cause de ces herbicides on peut prévoir un doublement du nombre de cas de la maladie de Parkinson entre 2005 et 2030. D’où l’importance de privilégier le bio et de faire la cuisine vous -même1 !

Plus généralement, les travaux agri-coles et de jardinage sont à considérer avec circonspection. Une exposition régulière aux pesticides2 augmente le risque de contracter la maladie de près de 70 % ! (Le risque passe de 3 % sur la population générale à 5 % sur cette population particulière). Et en effet, la maladie de Parkinson est plus fréquente à la campagne qu’en ville.

Le risque est tellement sérieux que les autorités françaises elles -mêmes l’ont admis officiellement : en 2006, un cas de Parkinson a été reconnu comme maladie professionnelle et le lien entre la maladie et les pes-ticides a été officiellement reconnu le 7 mai 2012 par l’État français (décrets N°2012 -66529, 30, 31).

Comment vous protéger ?L’exercice physique et notamment la pratique sportive permettent d’écar-ter sensiblement le risque de maladie de Parkinson. Il en va de même, paradoxalement, pour le tabac : les

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risques des fumeurs sont réduits d’un tiers (ce qui n’enlève rien aux méfaits du tabac par ailleurs), les chercheurs ne comprennent cependant pas pourquoi. Ils émettent éventuelle-ment l’hypothèse qu’un entretien du système hédonique (plaisir- récompense) permet de conserver la production de dopamine. Les solanacées (dont le poivron et l’au-bergine) sont d’ailleurs des plantes qui contiennent naturellement de la nicotine et semblent prévenir légère-ment Parkinson, d’après de récentes études.

De même, le café pourrait avoir un rôle protecteur, certainement pour les mêmes raisons.

Mais n’oublions pas la vitamine B6 et surtout les oméga -3. Parmi ces graisses précieuses, la DHA est indispensable au développement du cerveau et aide à son bon fonctionne-ment. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’elle puisse empêcher la dégé-nérescence des capacités cérébrales même si, là aussi, la recherche est encore incapable de dire exactement pourquoi.

Les chercheurs se penchent égale-ment sur les patients ayant subi une vagotomie, c’est-à-dire une coupe du nerf vague, celui -là même qui permet le passage des corps de Lewy de l’intestin au cerveau. Ces patients sont moins susceptibles de déve-lopper Parkinson. Enfin, le fait que la maladie de Parkinson touche un peu plus d’hommes que de femmes (55 % des cas, contre 45 %), ouvre une piste qui doit être confirmée sur le rôle protecteur des œstrogènes.

Atremorine, une solution ?Pour moi, le traitement le plus effi-cace à ce jour contre la maladie de Parkinson est un traitement 100 % naturel. Élaboré par le professeur espagnol Ramón Cacabelos, il a

fait l’objet de nombreuses études concluantes.

Son nom ? L’Atremorine. C’est un complément nutritionnel préparé à partir d’une petite légumineuse appelée fève des marais. Les patients peuvent prendre de l’Atremorine quel que soit le stade de leur maladie. Toutefois, plus tôt la maladie est prise en charge, plus il restera de substance noire et mieux le patient parviendra à reprendre une vie normale.

Le principe de l’Atremorine est d’être riche en L -Dopa, molécule à partir de laquelle le corps fabrique la dopamine. Le L -Dopa est reconnu même par l’OMS comme le médica-ment le moins cher pour freiner la maladie de Parkinson. Et ce grâce à deux effets :

● Compensation du manque de dopamine et des cellules qui la fabriquent.

● Préservation des tissus qui pro-duisent la dopamine. C’est la neu-roprotection.

Donc, d’un côté, l’Atremorine, par son effet neuroprotecteur, permet de conserver la santé des cellules du cerveau. De l’autre, elle augmente le taux de dopamine dans le sang, ce qui permet de conserver toute la mobilité et la fluidité dont les patients ont besoin.

L’Atremorine insuffle une dose intense de dopamine à partir d’in-

grédients 100 % naturels, couplés à un ajout de vitamine E. Ainsi le taux de dopamine du patient peut dépasser les 500 %. Elle permettrait aux patients de mieux vivre et bloque l’avancée de la maladie ! Elle amé-liore en effet la mobilité du patient et rend ses mouvements plus fluides.

Ce traitement porte un message d’es-poir dans la mesure où l’âge moyen du premier diagnostic est de 58 ans. On estime aujourd’hui qu’une par-tie croissante de la population (au moins 0,2 %) contracte la maladie dès 55 ans.

Le traitement par Atremorine est plus complexe qu’un traitement conven-tionnel mais il améliore la condition du patient sur le long terme. Il faut trouver les bons dosages et, pour cela, le patient doit en parler avec son médecin, ou rechercher un médecin qui accepte ce traitement.

Dr Thierry Schmitz

Ces produits favorisent ParkinsonVoici une liste des produits les plus courants dont les autorités (France ou EFSA pour l’Europe) reconnaissent elles -mêmes un lien avec la maladie de Parkinson :

y Les organochlorés (dont le DDT – interdits, ils sont encore présents dans l’environnement) ;

y Roténone (utilisé même par l’agriculture biologique jusqu’en 2011) ;

y Paraquat (interdit dans l’UE) ;

y Agent Orange (interdit mais encore présent dans la terre et les eaux) ;

y Carbamate, pyréthroïde, heptachlore ;

y Amphétamines ; y Manganèse ; y Trichlo (trichloréthylène) ; y PCB ; y Halopéridol (médicament

antipsychotique).

Carnet d’adressesVous trouverez l’Atremorine sur www.perfecthealthsolutions.euPour alimenter la santé du cerveau, sur le même site : DHA + Liposomé

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Médecine chinoise

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Stoppez ces émotions tristes qui rongent vos organes : le remède chinois à la dépression

L ’état dépressif est malheureu-sement mal identifié et bien souvent confondu avec l’an-

xiété, l’angoisse, voire des troubles du comportement remettant en ques-tion la confiance en soi.

Coup de mou ou dépression profonde ?Il faut pourtant savoir faire la dif-férence entre ce que nous nom-mons fréquemment la déprime, la dépression, l’anxiété, l’angoisse et les phobies.

La déprime est la manifestation la plus fréquente dans les pathologies du comportement, elle touche essen-tiellement les personnes sachant identifier la cause. La déprime arrive souvent dans la vie sans prévenir : une petite baisse de régime, plu-sieurs mauvaises nouvelles qui s’en-chaînent et l’on se met à broyer du noir. Cette morosité ne doit pas s’ins-taller sous peine de se transformer en véritable dépression.

Pour savoir s’il s’agit d’une déprime, il faut en rechercher la cause :

● Est -elle suscitée par l’environ-nement ?

● Des habitudes de vie sont-elles en cause ?

● Sommes-nous confrontés à des problèmes de santé ou nos proches ?

L’éternel optimiste n’existe pas. Même les plus enjoués de nos proches connaissent quelques pas-sages à vide se traduisant par un changement d’attitude. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est pourquoi un sujet peut devenir dépressif alors qu’un autre confronté à des événe-ments similaires est épargné.

Malheureusement, il n’existe pas une explication bien établie, c’est plutôt une combinaison de différents fac-

Dr Michel Frey Docteur en médecine, il est spécialiste des questions de vieillissement et de fertilité. Durant ses années de pratique au service des armées, il a étudié l’impact négatif du stress sur l’organisme et a développé un protocole adapté pour y répondre. Michel Frey est également diplômé de médecine traditionnelle chinoise et auteur de nombreux ouvrages

de référence dans ce domaine.

Stoppez ces émotions tristes qui rongent vos organes : le remède chinois à la dépressionCoups de blues ou vraie dépression ? Dans une société qui accepte mal les fragilités, oser parler de dépression est difficile et le traitement trop souvent à base de molécules chimiques. Plus subtile, la médecine chinoise propose une explication énergétique à ces troubles de l’humeur en interrogeant les émotions rattachées à vos organes. Et si la peur logée dans vos reins était la véritable cause de vos souffrances psychiques ?

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Stoppez ces émotions tristes qui rongent vos organes : le remède chinois à la dépression

teurs qui est, le plus souvent, à l’ori-gine de ce trouble du comportement.

Les femmes deux fois plus impactéesHommes et femmes ne sont pas égaux devant cette dérive inhabi-tuelle de ressenti aux émotions. En effet, les femmes sont plus de deux fois plus susceptibles d’y être confrontées au cours de leur vie. Cette maladie touche en moyenne un homme sur dix et une femme sur cinq. De plus, la déprime peut apparaître plusieurs fois au cours d’une vie, probablement à cause de variabilités hormonales.

Si cet état est plus fréquent chez les jeunes adultes (sept déprimés sur dix ont moins de 45 ans), il n’épargne ni les enfants ni les personnes âgées. Si votre enfant est triste, irritable, perd l’appétit ou a de mauvais résultats scolaires de manière durable, il est important de consulter un pédiatre ou un pédopsychiatre pour connaître l’origine de ces problèmes. De la même manière, chez les personnes âgées, une hostilité ou une irritabilité injustifiées ne sont pas forcément un travers de l’âge mais peuvent être le symptôme d’un état de déprime.

Reconnaître les changements de comportementLa première des choses est de pou-voir identifier la cause de ce change-ment d’état, celui-ci se manifestant de manière progressive. Elle est bien souvent liée à une période de contra-riété importante impliquant une inca-pacité à trouver une solution pour la gérer. Il faut par la suite comprendre pourquoi cet événement identifié a su prendre une telle importance pour nous déstabiliser.

Cela peut être la récurrence d’événe-ments non solutionnés qui finit par

prendre une trop grande importance, au point de ne pas savoir y faire face.

La règle la plus judicieuse à adop-ter est d’engager la parole avec ses proches ou des spécialistes de l’écoute ; le simple fait de parler de ses émotions douloureuses permet bien souvent de relativiser l’impact émotionnel.

La dépression, c’est l’étape qui suit la déprime. Proche cousine de la déprime, cette manifestation est de toute évidence non identifiée clai-rement. C’est une véritable mala-die caractérisée par les troubles de l’humeur et du comportement au quotidien. Il s’agit d’une pathologie psychique qui touche plus de trois

millions de personnes en France selon l’INPS (Institut National de Prévention et de l’Éducation pour la Santé), soit environ près de 5 % de la population. Et les causes sont variées : l’environnement, l’édu-cation, probablement une forme d’hérédité et des circonstances contextuelles.

9 symptômes majeurs de la dépressionLes symptômes de la dépression peuvent être évoqués spontanément par un sentiment de perte de goût et d’envie au quotidien. Mais cet état lié à la dépression peut également

Troubles unipolaires et troubles bipolaires : de quoi s’agit ‑il ?Les troubles unipolaires corres-pondent à l’état dépressif perma-nent, récurrent sans alternance comportementale alors que les troubles bipolaires se manifestent par une alternance d’état de dépres-sion suivi d’un état d’excitabilité.Les symptômes des maladies unipolaires se manifestent par :

y humeur dépressive, y désintérêt général et/ou perte

de plaisir, y évolution du poids, y troubles du sommeil, y évolution du comportement

psychomoteur, y fatigue, y sentiment de dévalorisation, y troubles cognitifs (troubles de

la mémoire).Les symptômes des maladies bipolaires se caractérisent par :

y Sentiment d’excitabilité très intense avec logorrhée verbale, alternant avec un état d’extrême irritabilité.

y Hyperactivité, agitation et énergie débordantes.

y Idées de grandeur, estime de soi démesurée.

y Débit de parole accéléré. Par exemple la personne parle sans arrêt, coupe la parole aux autres.

y Augmentation importante du nombre d’activités profession-nelles, scolaires, sociales ou fami-liales.

y Diminution du besoin de dor-mir. La personne peut ainsi se sentir reposée après seulement trois heures de sommeil.

y Accélération de la pensée, la personne ressent un trop -plein d’idées ou se perd parfois dans ses idées.

y Manque et perte de jugement. y Grande distraction, la personne

est incapable de fixer son attention sur un sujet.

y Comportements à risque qui procurent du plaisir. Par exemple des achats impulsifs, des inves-tissements financiers risqués ou hâtifs, des comportements sexuels à risque.Face à cette multitude de symp-tômes où chacun peut se recon-naître, il est important de différen-cier la véritable pathologie.

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Stoppez ces émotions tristes qui rongent vos organes : le remède chinois à la dépression

être masqué par des pathologies dites de somatisation. La somatisation est une réaction de l’organisme qui peut se traduire par de multiples manifes-tations qui vont des oppressions tho-raciques aux palpitations, jusqu’à la cancérisation des cellules, en passant par tous les troubles et perturbations du transit.

Ainsi, une insomnie à l’endormis-sement, un réveil agité en milieu de nuit, une céphalée inexpliquée, une dermatose réactionnelle, un spasme intestinal et bon nombre de mani-festations peuvent cacher un état dépressif sous -jacent.

D’autant qu’il existe toujours une forme de culpabilité à reconnaître un état dépressif, ce qui explique ces mécanismes de somatisation.

Il existe neuf symptômes majeurs dans la dépression décrits dans le DSM V (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders) :1. Humeur dépressive présente pra-tiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet (pleurs fréquents) et éventuelle-ment irritabilité chez l’enfant et l’adolescent.2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités, presque tous les jours (signalée par le sujet ou obser-vée par les autres).3. Perte ou gain de poids significatifs en l’absence de régime (ex. modifi-cation du poids corporel en un mois excédant 5 %), ou diminution ou augmentation de l’appétit.4. Insomnie ou hypersomnie presque toutes les nuits.5. Agitation ou ralentissement psy-chomoteur au quotidien (constaté par les autres).6. Fatigue ou perte d’énergie res-sen tie.7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappro- priée.

8. Diminution de l’aptitude à penser et à se concentrer ou indécision.9. Pensées de mort récurrentes (idées suicidaires sans plan précis, tentative de suicide ou plan précis pour se suicider).

La dépression : une origine génétique ?De nombreux chercheurs psychoneu-rologues ont analysé les origines des troubles du comportement.

Certains ont évoqué des gènes res-ponsables transmis par les parents et des chercheurs suédois et australiens ont établi un lien entre notre ADN et notre vulnérabilité à la dépression.

Le chromosome 17 est porteur des gènes impliqués dans la voie de la sérotonine, un régulateur de l’humeur.

Les gènes seraient responsables à 40 % de notre vulnérabilité à la dépression, du moins si l’on en croit des travaux suédois et australiens réalisés sur des paires de jumeaux.

« Cette part génétique apparaît rela-tivement basse comparée à celles de la schizophrénie (80 %) ou du trouble bipolaire (90 %) », souligne Nicolas Ramoz, chercheur au Centre de psychiatrie et neurosciences, Inserm U894, de l’hôpital Sainte-Anne à Paris (Sciences et Avenir N°817, 2015).

D’autres évoquent les conditions d’éducation dès la plus tendre enfance. Enfin, la plupart confessent que l’état dépressif se « construit » au cours du temps en fonctions des événements du parcours de vie.

Ainsi, l’environnement (stress, alimentation, alcool…) influe sur l’expression de l’ADN, souligne Nicolas Ramoz, chargé de recherche à l’INSERM, intervenant au col-loque du Congrès français de psy-chiatrie. Ce sont les facteurs dits épigénétiques. Les recherches dans ce domaine sont très récentes.

Tout est possible et c’est tout est un ensemble de paramètres qu’il ne faut pas négliger.

Le chromosome 17 est impliqué dans la régulation de notre humeur et serait en partie responsable d’une tendance à la dépression.

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Stoppez ces émotions tristes qui rongent vos organes : le remède chinois à la dépression

Quand la société refuse la dépressionDevant toutes ces manifestations pathologiques, la médecine chimique a pris une place importante. Entre les anxiolytiques et les antidépresseurs, notre pays reste le champion de la prescription.

Quelle qu’en soit la raison, cultu-relle ou conjoncturelle, force est de constater que notre société n’ac-cepte pas les états dépressifs. Il est aisé de constater que l’évocation d’un mal -être psychologique fait fuir l’environnement d’une personne et l’isole. L’attitude classique des proches, démunis, est bien souvent de se détourner du problème.

L’isolement prend alors forme et aggrave cet état, d’où le recours aux médecines conventionnelles par l’apport des molécules chimiques, et notamment aux molécules de synthèse que sont les antidépres-seurs souvent prescrits dans le cas de dépression d’intensité moyenne à sévère.

Pour les cas mineurs, on préfèrera le soutien de la psychothérapie d’ac-compagnement afin d’identifier la cause et permettre alors au patient d’y faire face.

Si le contexte est complexe et si la dépression semble résister aux trai-tements avec récurrence des troubles psychiatriques, le médecin généra-liste peut adresser son patient à un psychiatre pour prise en charge.

La solution médicamenteuse est certainement proposée devant l’ur-gence de la détresse mais reste tout de même mal tolérée dans la plupart des cas.

Devant le tableau clinique de dépres-sion importante, les médecines dites non conventionnelles n’ont mal-heureusement guère leur place, par contre elles sont un accompagne-ment indiscutable le temps du trai-tement allopathique.

La tristesse aux poumons, la peur dans les reinsLa médecine chinoise propose une explication énergétique à ces troubles de la dépression.

À chacun de nos organes est ratta-ché un sentiment, ainsi la peur est attribuée aux reins, la colère au foie, l’hystérie au cœur, la mélancolie à la rate et enfin la tristesse aux poumons.

Ainsi, chaque fragilité énergétique peut engager une manifestation excessive de l’émotion et, de la même manière, un excès d’émo-tion va altérer l’énergie de l’organe correspondant.

Dans le cas de la dépression, c’est essentiellement un trouble des reins et du cœur qui occasionne l’angoisse, l’anxiété et le stress.

L’acupuncture se positionne parfai-tement bien pour traiter les troubles du comportement et il existe des points particuliers situés le long de la

colonne para-vertébrale qui harmo-nisent ces états d’âme en profondeur.

Dans tous les cas de figure, il faut privilégier le rôle et l’importance de la parole que la médecine chinoise accorde à l’énergie du cœur appelée « Shen » ou esprit subtil.

Gardons la molécule chimique pour les troubles importants risquant de mettre en danger la vie du patient mais ne perdons pas de vue la place de la pharmacopée dite univer-selle pour préserver notre capital psychologique.

En phytothérapie : le millepertuis et le griffoniaFace aux troubles de la dépression, certaines plantes peuvent améliorer votre état.

● Le millepertuis ou Hypericum perforatum dont les principes actifs agissent sur trois principaux messa-gers chimiques (neurotransmetteurs)

À l’origine de l’anxiété, un stress d’anticipation en excèsLa dépression ne doit pas être confondue avec l’angoisse et l’anxiété qui restent des manifes-tations moins importantes du point de vue du vécu au quotidien.Il faut définir l’anxiété comme une émotion souvent ressentie de manière désagréable. Elle correspond bien souvent à l’at-tente plus ou moins consciente d’un danger ou d’un problème à venir. L’anxiété est un phéno-mène normal, présent chez tous les individus. Elle peut cependant prendre un caractère excessif et patholo-gique dans différentes situations. Les sujets souffrant de troubles anxieux sont envahis par ce sen-timent d’inconfort ou de peur

secondaire à une anticipation excessive d’éventuelles difficultés avant même que les problèmes ne soient survenus. Les psychiatres parlent parfois de « peur sans objet ». L’origine est souvent rat-tachée à l’éducation et particu-lièrement au stress parental de la peur du quotidien.Quant à l’angoisse, elle se définit comme un état de totale impuis-sance face à un événement soudain et se traduisant par une oppression thoracique allant de la grande inquiétude jusqu’à la crise de panique. Dans ce cas, il n’y a pas d’anticipation aux événements, la manifestation est brutale mais toujours rattachée à un événement plus ou moins identifié.

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Stoppez ces émotions tristes qui rongent vos organes : le remède chinois à la dépression

que sont la sérotonine, la noradréna-line et la dopamine.

● Le griffonia ou Griffonia sim­plicifolia, plante venue d’Afrique utilisée pour son composant actif, un acide aminé du nom barbare de 5 -HTP ou 5 -hydroxytryptophane. Son action peut être considérée comme l’antidépresseur végétal naturel mais doit être absorbée par un probiotique dont les souches sont bien ciblées*.

● La rhodiole ou Rhodiola rosea Russa, une autre plante adaptogène venue du grand Est, indiquée pour régulariser le cortisol (hormone du stress). Appelée « golden root » ou racine d’or, cette substance naturelle complexe et rare permet à l’orga-nisme de s’adapter aux différents stress de l’organisme, quelle que soit leur origine.

Les plantes adaptogènes, comme leur nom l’indique, permettent à l’orga-nisme d’utiliser toutes ses capacités pour s’adapter aux conflits du quo-tidien. Leurs molécules actives s’ap-parentent à l’organisation de notre système, lui permettant de s’adapter aux situations conflictuelles.

● Enfin, n’oublions pas le safran, le Crocussativus originaire de l’Asie mineure. Les stigmates de cette plante possèdent une action antidépressive en plus de propriétés antalgiques et anti -inflammatoires. Ce sont le safranal et la crocine qui inhibent la recapture de la sérotonine. Le safran est particulièrement intéressant dans l’accompagnement des troubles sexuels liés aux antidépresseurs.

Mais attention, bien que ces remèdes soient issus de plantes, il n’en reste pas moins vrai qu’à haute posologie, ils peuvent devenir toxiques. Dans

tous les cas de figure, il faut toujours consulter un phytothérapeute ou herboriste pour le bon choix théra-peutique. En règle générale, toutes ces plantes citées sont déconseillées chez la femme enceinte ou allaitant.

Il faut reconnaître que la seule manière d’éviter l’escalade de la dépression et de ses troubles associés reste la qualité de l’hygiène de vie et surtout les techniques de méditation, de pratique des arts martiaux, des médecines dites non convention-nelles (acupuncture, homéopathie, phytothérapie…) et un accompagne-ment en psychothérapie pour libérer la parole afin d’identifier l’origine du blocage psychologique.

Dr Michel Frey

1. « Analgesic Efficacy of Melatonin: A Meta-Analysis of Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Trials. » Si Nae Oh 1 2 , Seung-Kwon Myung 3 4 5, Hyun Jung Jho 6, DOI: 10.3390/jcm9051553

Le safran couplé à la rodhiola lutte activement contre les effets de la dépression.

ɕ La mélatonine, le prochain antidouleur ?

Le lien entre mélatonine et réduction de la douleur était jusqu’alors controversé. Une nouvelle étude1 vient faire pencher la balance avec des conclusions claires : dans tous les cas, la mélatonine a réduit significativement la douleur chronique, mais aussi, dans une moindre mesure, la douleur postopératoire aiguë. Déjà en 2005, une étude avait été menée par des chercheurs singapouriens sur une quarantaine d’adultes touchés par le syndrome du côlon irritable (il se manifeste par des douleurs abdominales et des

troubles du transit). La moitié des malades avait reçu un complément alimentaire de mélatonine (3 mg) avant le coucher et l’autre moitié avait reçu un placebo. Au bout de deux semaines, ceux qui avaient reçu l’hormone ont constaté une nette diminution des douleurs abdominales. Les chercheurs explique-raient cet effet antidouleur par la capacité de la mélatonine à activer les récepteurs aux opiacés, c’est-à-dire les molécules dérivées de la morphine. Elle agirait donc comme la morphine sur la douleur.

Actualités

Sources et référencesconsultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2020/11/sce54/sources.pdf

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Dans le cabinet du naturopathe

Christian Brun Professeur de Naturopathie, il enseigne dans la plus prestigieuse école de formation en France : le CENATHO-Paris.Consultant à Versailles

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Herpès : 4 milliards de personnes contaminées ! En faites ‑vous partie ?

L ’herpès, que les scientifiques nomment « Herpes simplex virus » (HSV), est dû à un

virus de la famille des herpesviridæ qui regroupe aussi les virus de la varicelle, du zona et de la mono-nucléose. Il se présente sous deux formes : l’herpès HSV -1 (labial) et HSV -2 (génital).

Le virus de l’herpès touche la peau et les muqueuses par poussées. Celles-ci sont déclenchées par cer-tains facteurs comme la fatigue, le stress, le soleil, les menstruations pour les femmes, etc.

Plus répandu qu’on ne le pense, l’OMS estime à environ 4 milliards de personnes de moins de 50 ans qui seraient touchées par l’herpès oral (HSV -1) et plus de 491 millions par

le type 2, l’herpès génital. Un chiffre en constante augmentation compte tenu de la contagiosité de ce virus qui empoisonne la vie quotidienne des malades.

HSV ‑1 : contaminé (et contagieux) à vie !Le HSV -1 (ou l’herpès de type 1) se traduit plus spécifiquement par un herpès labial. C’est le fameux bou-ton de fièvre, banal et bien connu. Cependant il est extrêmement conta-gieux et se transmet directement par contact des lésions des muqueuses buccales. Même s’il est relativement bénin, les précautions sanitaires sont à prendre au sérieux car, quand vous attrapez ce virus, vous le gardez à vie !

La première contagion par le HSV-1 remonte le plus souvent à l’enfance, avant l’âge de 20 ans. Le virus touche principalement le pourtour des lèvres et l’intérieur de la bouche. Mais il se propage très facilement et il peut vite atteindre la région géni-tale (notamment s’il y a eu un rap-port oro -génital). De même, il peut se transmettre au nouveau -né au moment de l’accouchement si la maman est porteuse.

Loin d’être un simple bouton…Généralement, vous ne montrez aucun symptôme de contamina-tion par le HSV -1, si ce n’est « un bouton de fièvre ». Cette affection bénigne commence par des petits picotements, des démangeaisons, une sensation de brûlure, etc. mais se concrétise parfois par des plaies douloureuses.Après la première poussée d’herpès, les crises peuvent réapparaître ponc-tuellement en fonction des situations. Les boutons disparaissent généra-

Herpès : 4 milliards de personnes contaminées ! En faites ‑vous partie ?Quoi de plus banal qu’un bouton de fièvre ? Si cette affection est aujourd’hui courante, n’oublions pas qu’à l’origine de l’herpès se cache un virus : le HSV (l’Herpes simplex virus). Sous ses deux formes, labial ou génital, l’herpès est complexe à soigner car aucun traitement n’est vraiment satisfaisant. Heureusement, la naturopathie explore d’autres pistes, aussi efficaces en prévention que pour guérir.

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Herpès : 4 milliards de personnes contaminées ! En faites ‑vous partie ?

Herpès : 4 milliards de personnes contaminées ! En faites ‑vous partie ?Quoi de plus banal qu’un bouton de fièvre ? Si cette affection est aujourd’hui courante, n’oublions pas qu’à l’origine de l’herpès se cache un virus : le HSV (l’Herpes simplex virus). Sous ses deux formes, labial ou génital, l’herpès est complexe à soigner car aucun traitement n’est vraiment satisfaisant. Heureusement, la naturopathie explore d’autres pistes, aussi efficaces en prévention que pour guérir.

lement en 7 à 15 jours, ne laissant aucune trace.

… il a des conséquences dommageablesL’impact psychologique altère profondément la vie de nombreux patients atteints. En effet, l’aspect visuel de l’herpès labial peut être stigmatisant et complexant pour de nombreuses personnes.De plus, le virus de l’herpès ne s’ar-rête pas là… À terme, s’il infecte votre cerveau, il peut provoquer une encéphalite ou, au niveau des yeux, des complications comme des kératites.À l’heure actuelle, les médicaments antiviraux réduisent la gravité et les fréquences des poussées mais n’éli-minent pas le virus dormant dans votre organisme : l’herpès se garde à vie, notamment dans vos ganglions lymphatiques.

Contagieux sans le savoirL’herpès buccal est généralement asymptomatique et beaucoup de porteurs ignorent qu’ils peuvent transmettre le virus. Toutefois, si vous notez l’apparition d’un bouton de fièvre, veillez aux lésions qui peuvent s’ensuivre et évitez tout contact buccal, de même que les rapports sexuels oro -génitaux.Gardez en tête que les personnes les plus sensibles à l’éclosion de

cet herpès sont généralement fra-giles et/ou immunodéprimées, car un faible système immunitaire faci-lite la propagation du virus. Cette année, le stress et l’angoisse liés au coronavirus ont très certainement provoqué une baisse dommageable de vos défenses immunitaires (pour une démonstration scientifique de ces faits, lisez mon ouvrage « Stress et immunologie »).

HSV ‑2 : une infection sexuellement transmissibleLe HSV -2 (ou l’herpès de type 2) est quant à lui un virus génital. Il se transmet exclusivement par voie sexuelle et, comme le HSV -1, il perdure toute la vie. Néanmoins, il peut lui aussi passer complètement inaperçu ou bien se traduire par des petites vésicules sur le sexe ou au niveau anal. Le HSV -2 fait partie des infections sexuellement transmis-sibles (IST) et le chiffre des conta-minations ne fait qu’augmenter : on recense 491 millions de cas en 2020, soit 17 % de plus qu’en 2019 !

Bien entendu, cet herpès génital peut avoir des répercussions non négli-geables sur les relations sexuelles et donc altérer la vie de couple. Il convient d’utiliser des préservatifs et, pour les femmes, d’alerter votre

gynécologue si vous êtes atteinte du HSV -2.

Cet herpès est d’autant plus grave chez les personnes immunodépri-mées, notamment les patients sous médication anticancer, les personnes ayant subi une greffe d’organe, en cas de maladie auto immune, etc.

Une infection au HSV -2 multiplie enfin par trois le risque de contrac-ter le VIH (virus du sida) en raison de l’immunodéficience. Ainsi, 60 à 90 % des séropositifs ont aussi le HSV -2 !

Des facteurs de risques communs

● Le stress, qui épuise le système immunitaire ;

● La fatigue, le surmenage, les peurs et l’anxiété qui altèrent eux aussi votre système de défense ;

● Une pathologie infectieuse (virale, bactérienne ou mycosique) qui mobilise excessivement vos glo-bules blancs et vos anticorps ;

● La période menstruelle ; ● Une exposition excessive au

soleil ; ● Des traumatismes cutanés tels

que plaies, coupures, gerçures, etc. ; ● Une immunodépression acquise

(en cas de maladie auto-immune) ou provoquée par des traitements médicamenteux ou chirurgicaux, etc.

Lysine, optimisme et légumes : ma stratégie anti‑herpèsPour repousser le virus de l’herpès, ou au moins empêcher au maximum son réveil, voici mes préconisations :

1. Renforcez votre système immunitaireLa première démarche est de limi-ter (voire de supprimer) tous les facteurs de risque et de renforcer

Si un des symptômes visibles de l’herpès est le bouton de fièvre, beaucoup sont porteurs du virus sans le savoir.

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Herpès : 4 milliards de personnes contaminées ! En faites ‑vous partie ?

votre système de défense non spé-cifique, que ce soit par la barrière cutanée, les muqueuses, les larmes, la salive, l’acidité du suc gastrique ou encore notre système immunitaire spécifique avec des globules blancs spécialisés.

2. Changez d’alimentationIl convient d’établir un plan alimen-taire équilibré en tenant compte de votre âge, de votre équilibre hormo-nal et de votre vitalité, mais aussi de votre situation personnelle et professionnelle. Évitez les produits dévitalisants (tabac, alcool, sucre, chocolat, sodas, aliments raffinés ou trop cuits, etc.) et introduisez des éléments vitalisants (plus de légumes et de fruits, des crudités, des aliments biologiques, une cuisson respectueuse, etc.).

3. Misez sur la lysine ! Certains aliments contiennent un acide aminé spécifique qui lutte contre ce virus : c’est la lysine. Elle agit en opposition avec un autre acide aminé : l’arginine (le virus cesserait de se multiplier lorsque le taux de lysine est supérieur à celui de l’arginine). Donc si vous êtes sujet à l’herpès, évitez la consomma-tion d’aliments contenant beaucoup d’arginine (chocolat, oléagineux comme les noix, noisettes, amandes, cacahuètes, etc. ainsi que l’arachide). Inversement, consommez davantage d’aliments riches en lysine (œufs, légumineuses, poissons, viandes,

fromages surtout le parmesan, chou-croute, soupe miso, etc.).

4. Adoptez une attitude positive !Entourez -vous de personnes opti-mistes, passionnées et joyeuses ! De même, concrétisez des petites actions quotidiennes qui entretiennent votre positivité, comme faire de l’exercice physique (marchez pieds nus dans la rosée du matin, c’est fantastique !), caresser des animaux, exprimer votre gratitude, etc.

Crise d’herpès : on sort les huiles essentiellesEn période d’infection, je vous recommande de prendre un mélange d’huiles essentielles chémotypées (ce qui veut dire que vous connaissez exactement l’espèce botanique de la plante) aux vertus antibactériennes et antivirales.

Voici une synergie que vous pouvez utiliser :1 goutte d’HE de Ravintsara aroma­tica + 1 goutte d’HE de cannelle + 1 goutte d’HE de sarriette dans une ½ cuillerée à café de miel, environ 3 fois par jour pendant 4 à 5 jours.Vous pouvez également mettre ce mélange sous la voûte plantaire, sur les poignets ou sur la colonne vertébrale. La peau est très fine à ces endroits -là, ce qui permet de bien faire pénétrer les substances actives.Mais par mesure de précaution, n’uti-lisez pas les huiles essentielles chez la femme enceinte ou allaitante, ainsi que chez les enfants de moins de 3 ans.

En soutien, les compléments non accessoires• Huile d’Haarlem : 1 capsule le soir au coucher pendant 1 semaine, puis 2 capsules pendant 1 mois débloquent votre foie. Elle est aussi anti -infectieuse et aide à la synthèse hépatique de la gluthation peroxy-dase (une enzyme antioxydante qui lutte contre les attaques extérieures).• Vitamine C : idéale pour sou-tenir votre système immunitaire et réduire la fatigue. Je préfère la forme liposomale, qui permet à priori une meilleure absorption. Les prix sont cependant très variés sur le marché : pour un mois à 500 mg par jour, privilégiez une formule aux envi-rons de 10 Euros (ex : QuantavitC

La circoncision médicale, une protection supplémentaire ?Les hommes auraient une solution pour diminuer leur risque d’ex-position au HSV -2, mais aussi au VIH et au papillomavirus ! En réduisant la surface interne du prépuce (très sensible et per-méable aux virus), la circonci-sion masculine divise par deux le risque de lésions et de transmis-sion virale.

Enfin, la kératinisation de la peau au moment de la cicatrisation apporterait une protection sup-plémentaire. Attention cepen-dant, si elle diminue le risque de contamination, la circoncision ne protège pas à 100 % des virus ! Il est donc indispensable d’ap-pliquer les mesures d’hygiène préconisées.

En cas d’herpès, évitez les aliments contenant de l’arginine : noix, amandes, chocolat etc...

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Herpès : 4 milliards de personnes contaminées ! En faites ‑vous partie ?

de Phytoquant). Prendre 1 gélule matin et midi.• Granuphytol® immunité (labo-ratoire Copmed) est un extrait hydroalcoolique de plantes antisep-tiques (thym, achillée millefeuille, ail, angélique, olivier, eucalyptus, échinacée, ginseng, ortie piquante, pin, romarin, etc.). Prenez 2 sticks par jour que vous faites fondre sous la langue.• Téloregen® (laboratoire Cop-med) : 3 gélules par jour au moment des repas pendant 2 mois. Ce com-plément associe notamment racine d’astragale, carnosine, NADH et vitamine B12. Attention : il est déconseillé aux femmes ayant des antécédents de cancer du sein, aux personnes ayant subi une transplan-tation d’organe, en cas de maladie auto immune ou si vous suivez un traitement immunosuppresseur.• Probiotiques immunité (labo-ratoire Copmed) : 1 gélule par jour, de préférence le matin avant le petit-déjeuner, pendant 2 mois. Cette synergie contient les souches Lac­tobacillus plantarum, Lactobacillus acidophilus, Bifidobactérium lactis, dont l’action immuno modulatrice est renforcée par la vitamine D3.• Destressil (laboratoire Copmed) : 3 gélules par jour, de préférence au moment des repas, pendant 2 mois. Ce complément est utile en cas de stress intense et de fatigue grâce à l’action de la rhodiole, de l’angé-

lique et de la mélisse, ainsi que des vitamines B1 et B6 qui facilitent la décontraction.• Myco défenses® (laboratoire Copmed) est un complexe de cham-pignons immunostimulants com-prenant du shiitake, du maïtaké, du reishi et un extrait de pleurote : pre-nez 3 gélules par jour au moment des repas pendant 2 mois. Attention : il est déconseillé aux femmes enceintes ou allaitantes.• Lapacho Bromélaïne (labora-toire Copmed) : 3 gélules par jour de préférence le matin avec le petit-dé-jeuner pendant 2 mois. L’écorce de lapacho, la vitamine C, la bromé-laïne et le cuivre fortifient le sys-tème immunitaire. Attention : il est déconseillé aux femmes enceintes ou allaitantes et chez les personnes souffrant de troubles de la coagula-tion sanguine.

Pour terminer, je partage avec vous un conseil de Pierre-Valentin Marchesseau (1911 -1994), père de la naturopathie française, pour vous soulager : « Dès les premières sen-sations de brûlures et picotements sur les lèvres ou sur le sexe, prépa-rez une petite pâte avec un peu de bicarbonate de soude et d’eau, puis appliquez sur les zones concernées. » C’est très efficace.

Pour lutter contre ce virus tout par-ticulièrement, vous devez travailler sur différents plans en évitant les facteurs favorisant son éclosion, mais aussi en stimulant vos systèmes de défense garants de votre combat contre les éléments invasifs.

Christian Brun

1. Xu, Renfan MD and al., « Effect of green tea supplementation on blood pressure » Medicine, February 2020, https://doi.org/10.1097/MD.0000000000019047

Actualités

ɕ Cette boisson chaude venue de Chine régule votre tension

Sept millions, c’est le nombre d’accidents vascu-laires par an dans le monde et l’hypertension en est l’une des causes principales. Pas étonnant que les chercheurs s’impliquent dans la recherche d’un remède pour réguler la tension. Si les médicaments offrent une solution uniquement aux symptômes, ils ne sont pas sans effets secondaires. Un ingrédient insoupçonné a fait ses preuves et serait une solution intéressante dans la lutte contre l’hypertension : le thé vert. C’est ce qu’une récente méta-analyse1 a montré, croisant 24 études autour

de 1690 patients. Si la consommation de thé vert a permis une diminution importante de la tension artérielle chez les hypertendus, cela pourrait s’ex-pliquer en partie par la présence de flavonoïdes, puissants antioxydants qui facilitent la circulation sanguine et favorisent la santé des cellules et de la paroi des vaisseaux sanguins. Contrairement à certaines croyances qui assimilent le thé aux effets de la caféine, le thé vert n’est pas contre-indiqué aux hypertendus. Il serait même très conseillé.

Pour renforcer vos défenses immunitaires, consommez des champignons comme le shiitake (disponibles aussi sous forme de compléments alimentaires).

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Actualités ɕ Bêta ‑bloquants :

Mesdames, vous êtes en danger !

Les bêta -bloquants sont par-fois prescrits pour réduire l’hypertension artérielle. Or, les hommes sont surreprésen-tés dans les études interna-tionales visant à étudier leurs effets secondaires, cela alors même que le genre peut jouer un rôle dans les résultats.Une équipe de l’Université de Bologne vient rétablir l’équi-libre1 en s’intéressant aux données de 13 764 adultes souffrant d’hypertension arté-rielle. Ils les ont ensuite sépa-rés en deux groupes : ceux qui prenaient des bêta bloquants et ceux qui n’en prenaient pas.Le résultat est sans appel : les femmes ont un taux d’in-suffisance cardiaque 4,6 % plus élevé que les hommes lorsqu’elles se présentent à l’hôpital avec un syndrome coronarien aigu, tandis que celles qui font un infarctus avec STEMI (infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST ou infarctus du myocarde transmural) ont 6,1 % de risques supplémen-taires de développer ensuite une insuffisance cardiaque par rapport aux hommes atteints de la même pathologie. Les chercheurs émettent l’hy-pothèse d’une interaction entre hormonothérapie substitutive et bêta-bloquants et préconisent d’ajuster les recommandations à destination des femmes pour une plus grande prudence.

ɕ Ménopause et mal de dos : et si c’était une carence en vitamine D ?

Plus de 60 ans, et voilà Mesdames que vous avez mal au dos ! Et si tout cela venait de la ménopause ? On savait déjà que la chute des œstrogènes à cette période favorisait la dégénérescence des disques lombaires. On vient d’identifier qu’une carence en vitamine D peut aussi y contribuer.Une récente étude2 parue dans la revue Menopause vient de le révéler, ouvrant la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques pour les femmes qui souffrent de douleurs lombaires liées à un manque de renouvellement osseux. 232 participantes de 65 ans en moyenne ont été suivies pendant 18 mois. 87 % d’entre elles présentaient une carence en vitamine D, de légère à sévère (< 10 ng/ml). Les chercheurs ont également constaté que les douleurs étaient plus sévères en cas de carence et la dégénérescence plus grave car souvent située dans le bas du dos. La supplémentation est donc une piste très intéressante : à raison de 4000 UI de vitamine D par jour, on atteint le taux normal de 30 ng/mg dans le sang, sans risque de toxicité. Une raison de plus pour sur-veiller régulièrement vos réserves en vitamine D, notamment l’hiver (elles sont aussi capitales pour préserver votre immunité !).

ɕ Végétariens ou carnivores : qui sont les plus heureux ?

Manger trop de viande ou pas de viande, nous exposerait, dans les deux cas, au risque de faire une dépression. C’est ce que montre une étude3 du Journal nutritonals neuroscience qui a suivi plus de 2000 participants sur près de 10 ans. Les participants étaient catégorisés en 3 groupes : les grands consommateurs de viande (tous types de viande confondus), les moyens consommateurs et les végétariens. Les résultats ont montré une courbe en forme de U non équivoque.Manger de la viande 2 à 3 fois par semaine, dont 1 à 2 fois au maxi-mum de la viande rouge, serait le ratio présentant le moins de risques de développer des symptômes dépressifs.Si l’on prêtait déjà à la consommation excessive de viande rouge des cas de cancer, de maladies cardiovasculaires mais aussi un vieil-lissement précoce, cet excès est considéré maintenant comme un vecteur d’apparition de symptôme dépressif tout autant que le régime végétarien. Alors si votre moral baisse, pensez à regarder le contenu de votre assiette : la solution pour retrouver votre bonne humeur s’y trouve sûrement.

1. Raffaele Bugiardini and al., « Prior Beta-Blocker Therapy for Hypertension and Sex-Based Différences in Heart Failure Among Patients With Incident Coronary Heart Disease Hypertension », 2020;76:819–826, https://doi.org/10.1161/HYPERTENSIONAHA.120.15323

2. Sharmayne and al., « Vitamin D supplementation may improve back pain disability in vitamin D deficient and overweight or obese adults » The Journal of Steroid Biochemistry and Molecular Biology, January 2019,https://doi.org/10.1016/j.jsbmb.2018.09.005

3. Demosthènes B. Panagiotakos and al. “To evaluate the association of meat consumption with prevalent depressive symptomatology and cardiovascular disease (CVD) incidence in apparently healthy individuals.”Journal Nutritional neuroscience, 2020 https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/1028415X.2020.1750169

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Phytothérapie

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P lante jusqu’ici principalement utilisée en parfumerie et en aromathérapie, les récentes

études ont montré que le jus de ber-gamote renfermait une quantité bien supérieure en flavonoïdes que le reste des agrumes, jusqu’à dix fois plus que l’orange ! Parmi ses composés actifs, on peut citer la naringine, et son métabolite actif la naringénine, connues pour leurs puissants effets antioxydants et anti-inflammatoires.

La bergamote est disponible sous forme de jus, d’huile essentielle ou d’extrait enrichi en flavonoïdes. Sa consommation améliore considéra-blement la glycémie et la résistance à l’insuline ; elle bénéficie particu-lièrement aux personnes atteintes de maladies métaboliques (diabète, stéatose hépatique, syndrome méta-bolique, etc.).

Un super fruit anticholestérol !Les effets positifs de la bergamote se reflètent surtout dans l’amélioration des profils lipidiques. Elle entraîne une forte baisse des triglycérides et une réduction du mauvais cholestérol avec, en contrepartie, une augmen-tation du bon cholestérol. La berga-mote exerce en effet une action sur plusieurs enzymes impliquées dans la synthèse et le transport du choles-térol. Toutefois si la bergamote peut améliorer le profil lipidique, ce n’est pas un remède miracle pour perdre du poids ! Car n’oublions pas que 30 % des personnes atteintes d’obé-sité n’ont pas de problème de dysli-pidémie ! Si la bergamote agit sur le taux de lipides dans le sang, seuls des résultats modestes et variables ont été observés sur la perte de poids. Cependant une étude a dernièrement conclu que l’association bergamote + pectines permettait une baisse de 15 % du poids corporel.

Plus efficace que le paracétamolAu niveau hépatique, la bergamote baisse la charge graisseuse et surtout l’inflammation. Plusieurs études ont montré les puissants effets de la bergamote sur ces voies métabo-

liques avec une baisse des cytokines (les médiateurs de l’inflammation), ainsi qu’une augmentation des enzymes antioxydantes telles que la superoxyde dismutase ou la glu-tathion peroxydase.

L’avantage considérable de la ber-gamote est qu’elle bénéficie d’une excellente tolérance et d’une absence de toxicité quasi totale. D’autres propriétés ont été décrites comme son action anti-infectieuse, antal-gique, antitumorale, veinotonique et antihypertensive. La recherche médicale s’implique de plus en plus dans la quête de solutions naturelles pour soigner les maladies neurodégé-nératives. Les résultats impliquant ce super agrume antioxydant sont éton-nants ! Et c’est une bonne nouvelle quand on sait comment l’inflamma-tion et le stress oxydant favorisent le vieillissement cellulaire.

Si un certain nombre de ces études ont jusqu’ici été réalisées in vitro sur des cultures de cellules cérébrales, l’effi-cacité de la bergamote sur les symp-tômes de l’anxiété est intéressante, d’autant plus qu’elle n’apporte pas d’effet sédatif comme le Diazépam. De quoi donner bon espoir que la bergamote devienne un traitement naturel prometteur pour les patholo-gies du système nerveux central.

Nicolas Wiernsperger Physiologiste

En substitutionL’ensemble des études por-tant sur la bergamote montre très clairement un effet anti-lipidique épatant, au point que certaines la placent au niveau des statines. L’effet additif de ces deux substances permet ainsi de réduire la dose de sta-tines (ayant de nombreux effets secondaires), voire de la rem-placer totalement.

Bergamote, la statine naturelle !Les plantes et les agrumes du groupe Citrus ont le vent en poupe. La raison ? Leur richesse en polyphénols, notamment en flavonoïdes. La bergamote, fruit du bergamotier, Citrus bergamia en latin, pousse presque exclusivement en Calabre. Qui est -elle, cette composante du régime méditerranéen qui repousse le diabète, le surpoids et les maladies cardiovasculaires ? Éléments de réponse.

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Alexandra Ochando Docteur en pharmacie et rédactrice web santé, spécialisée en phytothérapie et nutrition.

Huiles essentielles

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À Noël, votre foie met les bouchées doubles (offrez‑lui ce cadeau)

E n temps normal, un système digestif en bonne santé est capable d’assurer ses fonc-

tions et d’assimiler les aliments sans le moindre problème. C’est tout autre chose pendant les fêtes de fin d’année où les excès d’aliments gras, de sucre et d’alcool ne sont pas rares. À terme, on se retrouve avec un système digestif fatigué et qui fonctionne mal, avec de lourdes conséquences telles qu’un ralen-tissement de l’irrigation cérébrale ou encore une accélération de la déminéralisation osseuse et du vieil-lissement cellulaire.

Le foie est la plus grosse glande (ou organe sécréteur) de l’organisme.

Le foie : l’organe clé de votre corpsIl est impliqué dans le nettoyage et l’excrétion des déchets organiques et, à ce titre, il est le principal émonc-toire de notre organisme. Ses fonc-tions vont au -delà de la sécrétion de bile pour soutenir la digestion.

Le foie intervient notamment dans la sécrétion de certaines vitamines qu’il va stocker ; il joue aussi un rôle pré-pondérant dans la détoxification et le traitement des déchets de tout notre système (hormones, médicaments, aliments…). En drainant environ 1,5 litre de sang par jour, il est très facilement surchargé par une ali-

mentation inadaptée, mais aussi par la prise prolongée de médicaments et par la toxicité ambiante (polluants atmosphériques, entre autres). Enfin, il tient une place essentielle dans notre immunité. En effet, votre ter-rain immunitaire dépend en partie de la bonne santé de votre foie. Il est donc primordial de prendre soin de lui, surtout en période d’épidémie.

Votre foie est ‑il au bout du rouleau ?Certains signes ne trompent pas, tels que la sensation de nausée, de lourdeur en dessous de l’estomac, de langue pâteuse. D’autres, en revanche, sont moins évidents : la fatigue, par exemple, si elle dure, est un signe de dysfonctionnement hépatique comme le sont aussi cer-tains troubles rénaux, certaines dou-leurs dorsales, voire certains troubles endocriniens ou troubles de l’hu-meur. Il est important de consulter lorsque vous avez un doute.

À Noël, votre foie met les bouchées doubles (offrez‑lui ce cadeau)Les fêtes approchent. L’idée des repas qui s’éternisent et des douleurs digestives qui les accompagnent vous inquiète… Rassurez-vous, les huiles essentielles vont vous aider : associées à quelques mesures hygiéno-diététiques, elles devraient vous permettre de passer des fêtes sereines. En bonus, retrouvez les astuces aroma qui vous aideront, après les fêtes, à retrouver un appétit régulier et à stopper les fringales.

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À Noël, votre foie met les bouchées doubles (offrez‑lui ce cadeau)

L’aroma en soutien de votre foieVoici les huiles essentielles à privi-légier pour soutenir votre foie et la fonction hépatique.

La menthe poivrée : l’antivomitive par excellence

● La menthe poivrée (Mentha x piperita L.), produit de l’hybridation entre Mentha aquatica L. (la menthe aquatique) et Mentha spicata L. (la menthe verte).Ses spécificités biochimiques (com-posés actifs majoritaires) sont le menthol, un monoterpénol et la men-thone, une cétone, suivis de près par un oxyde assez connu, le 1,8 cinéole.La menthe poivrée est un excellent régulateur et protecteur hépatique. Ella va agir à la fois comme cholé-rétique, en favorisant la production de bile, et comme cholagogue, en favorisant l’excrétion de la bile. De plus, elle va stimuler la fonc-tion pancréatique. C’est une huile essentielle puissante et envahissante, autant que l’est la plante dans nos jar-dins; elle sera donc à consommer et à utiliser avec prudence, sans dépasser les 6 gouttes par jour en application locale et 1 goutte par voie interne.Elle est contre-indiquée chez les femmes enceintes et allaitantes

et chez les enfants de moins de 30 mois ainsi qu’en application sur le visage chez les enfants en géné-ral, par précaution. Elle est aussi contre-indiquée en cas d’asthme et de bronchopathie car elle peut être à l’origine de bronchospasme.En dehors de ces contre-indications, et si vous ne devez avoir qu’une HE, la menthe poivrée est parfaite grâce à son vaste champ d’action au niveau de la sphère digestive.Pour l’utiliser, versez 1 goutte direc-tement sous la langue ou sur un comprimé neutre, ou encore sur un morceau de mie de pain. Vous pou-vez aussi verser 1 goutte sur une cuillerée de miel que vous plongerez dans une infusion tiède (car les huiles essentielles sont thermolabiles) de menthe et de romarin. Une prise par jour est généralement suffisante ; si ce n’est pas le cas, essayez d’y asso-cier les solutions qui vont suivre, en fonction des symptômes ressentis.

C’est la crise : votre synergie chocLes huiles essentielles ont tendance à délivrer toute leur puissance en synergie plutôt que seules. Voici donc le mélange que je vous propose en cas de foie débordé :• 1/3 d’HE de romarin à verbénone (Rosmarinus off. verbenoniferum L.), • 1/3 d’HE de lédon du Groenland (Ledum groenlandicum),

• 1/3 d’HE d’estragon (Artemisia dracunculus).Versez 3 gouttes du mélange ou bien 1 goutte de chaque huile essentielle dans une cuillerée à café d’huile végétale ou de gel d’aloe vera, ou tout autre véhicule approprié, et mas-sez la région du foie, juste en dessous de la cage thoracique, à droite, 1 à 2 fois par jour avec ce mélange.

Pourquoi choisir ces huiles essentielles ?Le romarin à verbénone, quasi endémique de Corse, produit une huile essentielle riche en verbénone, une cétone, ainsi qu’en acétate de bornyle, un ester. Elle est particu-lièrement indiquée pour son action au niveau de la sphère hépatobiliaire et notamment en tant que régulateur hépatique. À la fois cholérétique et cholagogue, elle va aussi contribuer au drainage, à la détoxification et au rééquilibrage du foie. Elle est déconseillée, du fait de la présence de cétones (neurotoxiques), chez les bébés, les femmes enceintes et allaitantes.L’huile essentielle de lédon du Groenland, riche en monoterpènes et sesquiterpènes de type sélinène va avoir une action à la fois régé-nératrice et cicatrisante de la cellule hépatique. Elle sera donc particuliè-rement indiquée si, en plus de l’excès alimentaire, vous consommez des médicaments au long cours. Elle va aussi contribuer au nettoyage rénal et favoriser la dépuration.Quant à l’huile essentielle d’estra-gon, elle est bien connue dans le domaine de la digestion au sens large. Riche en méthylchavicol, elle sera antispasmodique avec notam-ment une action calmante sur les hoquets et l’aérophagie. Elle va aussi être parfaitement indiquée dans les troubles hépatobiliaires avec une action supplémentaire au niveau du pancréas. Enfin, elle va stimuler la digestion.Cette synergie, bien que relativement spécifique de la fonction hépatique,

Comment choisir la « bonne » huile essentielle ?Quand il s’agit de choisir des huiles essentielles pour traiter un problème, il n’y a pas UNE bonne réponse. Une fois établie la liste des huiles qui seront potentielle-ment efficaces pour calmer vos symptômes, il vous faut mainte-nant les sentir.Cela peut paraître étonnant, c’est pourtant presque aussi important que d’établir la première liste. En effet, comme on en a déjà parlé,

une grande partie de l’action des huiles essentielles réside dans leur arôme. Si l’odeur de l’huile sélectionnée vous dérange et que vous n’êtes pas à l’aise avec elle, alors il y a peu de chance que vous obteniez l’effet escompté dans sa totalité. Et en cas de crise de foie et de nausées, vous conviendrez que l’odeur va vraiment avoir son importance pour un soulagement rapide !

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va aussi agir de façon plus large sur votre santé, comme c’est générale-ment le cas en aromathérapie du fait de la complexité biochimique de chaque huile essentielle. Néanmoins, si vous sentez que votre foie n’est pas le seul fautif, la suite de cet article devrait vous apporter un complément de réponse.

Digestion difficile ? Les responsablesLes causes d’une digestion lente et difficile peuvent être variées. Lorsque, plusieurs heures après votre repas, vous avez encore l’impression que vous venez à peine de sortir de table, c’est que votre système digestif fonctionne au ralenti.

Sans nausées, vous pouvez écarter la seule surcharge hépatique. Cela ne veut pas dire que votre foie est au mieux de sa forme, mais en tout cas, il n’est pas totalement débordé et, a priori, il n’est pas le seul à être en difficulté.

Reflux gastriques, hyper acidité, ballonnements sont autant de symp-tômes que vous pouvez expérimenter pendant ces fêtes de fin d’année et qui risquent de vous gâcher de bons moments, à moins que vous n’ayez recours à l’aromathérapie.

Quand l’estomac prend feuL’excès de nourriture peut affecter en première ligne votre estomac. Il va en effet être confronté à des aliments dont il n’a pas forcément l’habitu-de (épices, association, boissons…) et en grande quantité qui plus est.Le problème de notre estomac est que sa plus grande qualité est aussi son plus gros défaut, à savoir un pH acide de 1,2 garantissant une attaque de première ligne des aliments et des pathogènes. Les repas pléthoriques, en dérangeant le bon déroulement de la vidange gastrique, vont déclencher des reflux gastriques. L’acide présent dans l’estomac va alors déborder

et attaquer la fragile muqueuse de l’œsophage.Manger en moins grande quantité et éviter les vêtements trop serrés limitera ce phénomène. Ajoutez à cela 1 goutte d’huile essentielle d’es-tragon, sur un comprimé neutre ou encore sur une cuillerée de miel à glisser dans votre infusion de ver-veine. Vous pourrez répéter cette prise 2 à 3 fois par jour.Si les troubles gastriques perdurent malgré la prise d’estragon ou au -delà des gros repas de fêtes, essayez la synergie suivante :• 1/3 d’HE de menthe poivrée,• 1/3 d’HE de basilic (Ocimum basi­licum L.),• 1/3 d’HE de coriandre (Corian­drum sativum).Versez 3 gouttes de ce mélange ou 1 goutte de chaque huile essentielle sur un comprimé neutre à avaler après les principaux repas, 2 fois par jour, jusqu’à l’arrêt des brû-lures. Cette synergie peut aussi être appliquée sur le plexus solaire, en massage et à raison de 2 ou 3 fois par jour. Dans ce cas, versez 2 à 3 gouttes dans un peu d’huile végé-tale d’amande, d’abricot ou de gel d’aloe vera.L’huile essentielle de basilic exo-tique dont la spécificité biochimique est le méthyl-chavicol, au même titre que l’huile essentielle d’estragon, est un puissant antispasmodique. Elle va calmer les spasmes gastro-in-testinaux et apaiser les douleurs gastriques. À cela s’ajoute un effet antistress, toujours intéressant dans les troubles digestifs qui sont rare-ment dus uniquement à des excès ou troubles alimentaires.L’huile essentielle de coriandre, quant à elle, est un tonique diges-tif ayant aussi une action anti-inflammatoire à ce niveau. Elle est particulièrement indiquée dans le cadre de gastrites et d’ulcères gastriques (toutefois plus particuliè-rement liés au stress).

Luttez contre les ballonnementsQuelle désagréable expérience de sortir de table avec le ventre gonflé ! Sans parler de l’inconfort ressenti dans les vêtements.Ce phénomène peut être lié à des boissons gazeuses, sucrées ou pas, mais aussi à des boissons conte-nant des composés qui retardent la digestion telles que le café, le thé, les tanins du vin. Peuvent aussi être en cause des aliments tels que les graisses, les sucres raffinés et les produits laitiers, si vous tolérez mal le lactose.Pour limiter ces ballonnements, pen-sez à ajouter des herbes et des épices dans vos plats : carvi, coriandre, aneth, gingembre, menthe… Limitez aussi les produits industriels et faites le plein de fibres si vos intestins les tolèrent. Mais le cas échéant, ne les supprimez pas totalement car elles sont indispensables au bon dérou-lement de la digestion, à un bon transit, mais aussi pour assurer une immunité efficace.En dehors de la mise en place de ces mesures hygiénodiététiques, vous trouverez aussi un soulagement rapide avec des huiles essentielles telles que celles d’estragon, de carvi, de coriandre et de menthe poivrée. Pensez également à l’argile blanche et au charbon, tous deux excellents absorbants. Ils vous procureront un

L’HE de basilic exotique est un puissant antispasmodique.

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soulagement rapide. Évitez toutefois de les utiliser au long cours car leur pouvoir absorbant est tel qu’ils vont perturber l’assimilation des vita-mines et de toute médication prise de façon concomitante.

Et le citron dans tout ça ?Le citron, son jus et aussi son huile essentielle (Citrus limonum op. zeste) sont généralement réputés pour aider au nettoyage et au fonctionnement du foie. D’ailleurs l’huile essentielle de citron est la plus consommée au monde, ce qui en fait aussi une importante cible pour la falsification. Ses spécificités biochimiques sont le limonène (photosensibilisant, donc prudence avec la voie cutanée), le ß -pinène et des citrals.Elle est effectivement active au niveau de la sphère hépatique. Son action antivomitive sera intéressante en cas de mal des transports (ou de nausées de la femme enceinte). On lui connaît aussi une action décongestionnante hépatique qui la rend intéressante en cas de crise de foie, quelle qu’en soit l’origine.En plus de son action sur la sphère hépatique, l’huile essentielle de citron est un bon antibactérien. Pensez à en ajouter dans vos produits d’entretien de la maison. Vous pouvez aussi la diffuser car, en plus de ses proprié-tés antiseptiques atmosphériques, elle mettra de bonne humeur toute la famille.

Stop aux fringales post‑fêtes !La faim est un signal naturel qu’il n’est pas bon de stopper « artificiel-lement ». C’est une sensation ins-tinctive et déclenchée par le besoin qu’a notre organisme de renouveler ses réserves d’énergie. Le meil-leur moyen d’apaiser la faim est donc simplement de se nourrir en conscience, c’est-à-dire de prendre le temps d’apprécier ce que l’on mange dans de bonnes conditions. Dans ce cas, votre corps et votre cerveau sauront vous dire quand vous arrêter, à condition de leur prêter une oreille attentive.

Toutefois, dans des circonstances de fêtes et d’excès, notre cerveau et notre

système digestif peuvent se retrou-ver perturbés par les apports anar-chiques de nourriture et surtout d’aliments glucidiques. Quand c’est le cas et que vous avez l’impression d’avoir faim en permanence, voici un mélange à parts égales d’huiles essentielles à respirer pour couper la faim :• HE de girofle (Eugenia caryo - phyllata),• HE de cannelle de Ceylan (Cinna­momum zeylanicum).

Respirez au flacon quand la faim se fait sentir entre les repas. À répéter plusieurs fois par jour si nécessaire.

Alexandra Ochando

Vos six mesures diététiques pour des repas de fête en toute légèretéVoici quelques astuces simples et pleines de bon sens qu’il est bon de garder à l’esprit si vous voulez éviter que les repas de famille vous restent sur l’estomac :

y Mangez sans excès, mais sans vous priver la semaine avant.

y Sortez et marchez après le repas, l’idéal étant une balade d’au moins 30 minutes.

y Buvez de l’eau ou des tisanes tièdes entre les repas, et 1 à

2 verres d’eau pour chaque verre de vin.

y Évitez toutefois de boire en trop grande quantité au cours des repas, cela accentuerait d’éven-tuels ballonnements.

y Enfin, évitez les restes gras le lendemain, laissez -vous le temps de récupérer et le temps à votre système digestif de se remettre un peu au ralenti.

ɕ Mal dormir bouche aussi vos artères !

Alimentation, sédentarité, tabagisme : les facteurs de risques de maladies cardiovasculaires sont connus de tous. Sauf une cause ! Grâce à une obser-vation à grande échelle réalisée sur 1600 partici-pants, à la Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis, il est désormais établi qu’un sommeil fragmenté augmente l’inflammation chronique, facteur clé de l’athérosclérose. Les chercheurs de l’Université de Berkeley à l’origine de l’étude1 rappellent que

l’accumulation de plaques au niveau des artères passe longtemps inaperçue jusqu’à ce que le flux sanguin vers le cœur, les poumons ou le cerveau ne soit bloqué… et provoque une maladie cardiaque fatale. Et les effets d’un mauvais sommeil ne se limitent pas seulement aux troubles cardiaques puisque les chercheurs ont mis en évidence son impact sur la santé mentale (dépression) et les troubles neurologiques (Alzheimer). S’il fallait vous en convaincre, dormir est définitivement le premier pas vers la longévité en bonne santé !

Actualités

1. Vallat R and al., « Broken sleep predicts hardened blood vessels », PLOS Biology 18(6): e3000726. https://doi.org/10.1371/journal.pbio.3000726

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Activité physique

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Sport en hiver : attention au froid, il pique le cœur ! (Neuf règles pour le protéger)

L es conditions météorologiques se dégradent. Le froid est là ! Pluie et verglas l’accom-

pagnent. Une petite voix cherche toutes les excuses imaginables pour vous faire rester bien au chaud. Elle vous murmure de ne pas sortir car s’exercer dans ces conditions de froid peut être dangereux pour la santé. Devez -vous l’écouter et ne pas faire de sport ? Vous savez pourtant que la sédentarité est catastrophique pour votre santé…

Effectivement, l’exercice par temps froid peut entraîner des effets néfastes sur votre santé.

En dessous de 5°, risque cardiaque augmentéEt pour cela, nul besoin d’aller dans le grand froid, au pôle Nord ou en montagne. Même par nos latitudes, le froid peut majorer le risque car-diovasculaire encouru à l’effort. Le froid a en effet une cible principale : le système cardiovasculaire.

Hors du contexte sportif, la morta-lité par maladies cardiovasculaires varie selon la température ambiante suivant une courbe en « U ». Elle est

minimale entre 15 et 25°C mais elle augmente franchement en dessous de 5°C et au -dessus de 30°C.

L’exposition au froid majore le stress cardiovasculaire. L’exposition du corps entier au froid n’est pas seule en cause ; une exposition au froid localisée suffit pour exercer ce stress cardiovasculaire. Deux zones sont particulièrement sensibles : le visage et les extrémités (mains et pieds).

Vos mains ont froid ? Attention au rythme cardiaqueLe froid active le système nerveux autonome sympathique. Celui -là même qui nous permet de réagir face au danger en stimulant notre organisme pour le mettre en état de « combattre ou fuir ». Une

Sport en hiver : attention au froid, il pique le cœur ! (Neuf règles pour le protéger)Les effets positifs du sport sur votre santé sont une évidence pour vous. Pourtant, quand l’hiver approche, il n’est pas rare que votre envie de sortir courir diminue. Et s’exercer par temps froid n’est pas anodin : le cœur est la cible première du froid et le risque d’accident cardiovasculaire est réel. Que faire alors ? Pratiquer ou non ? Découvrez comment continuer à vous entraîner par tous les temps et en toute sécurité.

Dr Fabrice Kuhn Médecin généraliste, diplômé en biologie et en médecine du sport. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la nutrition et l’activité physique.

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Sport en hiver : attention au froid, il pique le cœur ! (Neuf règles pour le protéger)

vasoconstriction (diminution du dia-mètre des vaisseaux) périphérique et viscérale se met en place. L’élévation de la résistance au flux sanguin péri-phérique dans les extrémités permet de limiter les pertes de chaleur par celles -ci et éviter au maximum que vos mains et pieds deviennent trop froids.

En revanche, cette vasoconstric-tion élève la tension artérielle. La fréquence cardiaque, quant à elle, varie peu sous l’influence du froid. Le travail cardiaque croît. Or on sait que l’effort physique majore le stress cardiaque même dans des conditions thermiques neutres.

Quelques -unes des réponses de notre organisme face au froid sont faites aussi pendant l’effort. Par

exemple, la tension artérielle s’élève. Le rythme cardiaque s’accélère. Le travail cardiaque s’intensifie. Mais, surtout, les réponses au froid et à l’effort s’accumulent.

Et pour couronner le tout, les per-sonnes ayant une pathologie car-diaque sont encore plus sensibles au froid et à l’effort. C’est chez ces per-sonnes-là qu’il faudra être particuliè-rement attentif pour éviter les risques d’accident cardiovasculaire. Si la tension s’élève, le risque de rupture vasculaire et d’hémorragie (AVC) se majorent. L’augmentation du travail cardiaque exige plus d’oxygène et favorise le risque d’infarctus. Enfin, le risque arythmique se multiplie.

Ainsi, une exposition au froid majore immédiatement le risque cardio-

vasculaire pour les trois jours qui suivent.

Le risque d’engelure qui résulte d’une vasoconstriction prolon-gée n’apparaît, quant à lui, qu’au froid intense et en cas d’exposition durable. Les patients atteints de la maladie de Raynaud savent bien que le froid leur est préjudiciable.

Asthmatiques : protégez vos bronches !Si le cœur est la cible privilégiée du froid, il n’est pas le seul à en subir les assauts. Les bronches sont rapi-dement irritées par le froid, surtout par le froid sec.

Mes neuf conseils de prudence pour du sport toute l’annéeLe sport dans le froid, c’est pos-sible si l’on garde en tête quelques règles de prudence.1. Méfiez -vous notamment des conditions météorologiques qui accompagnent le froid. S’il pleut ou s’il vente, le froid sera encore plus stressant pour votre organisme. Et si l’air est sec, ce sont vos bronches qui souffriront davantage.2. Les personnes cardiaques, asth-matiques ou bronchitiques seront encore plus prudentes et devront peut -être reporter leur effort ou choisir un sport à pratiquer en inté-rieur. Pourquoi ne pas en profiter pour faire de la musculation ou de la natation ?3. Si vous décidez de sortir, couvrez- vous bien. N’hésitez pas à cumuler les couches. L’isolation sera plus franche. Les extrémités (mains, pieds, oreilles) feront l’objet d’une attention particulière. Sachez que la pluie accroît la sensation de froid car elle joue le rôle de conducteur thermique.4. Pensez à bien vous échauf-fer. Débutez progressivement

l’effort puis élevez l’intensité. Glissez -y quelques accélérations. L’échauffement sera un peu plus long que d’habitude.5. Privilégiez les efforts courts et pas trop intenses. Les efforts intenses ont le quadruple inconvé-nient de fragiliser l’intestin (et donc de favoriser les infections), d’être plus exigeants pour les muscles (risque accru d’accident muscu-laire), d’être plus exigeants pour le cœur et de nécessiter plus de débit aérien au niveau des bronches.6. Évitez les arrêts trop prolon-gés qui stoppent la production de chaleur par les muscles et risquent de vous laisser glisser dans l’hypothermie.7. Pensez à activer vos muscles dans les parties où vous avez froid.8. Pensez à boire même s’il fait froid et si l’effort dure plus de 30 à 45 minutes, et/ou si l’effort est intense. Au mieux il s’agira d’une boisson glucidique (bois-son du commerce ou jus de fruit dilué). Cela protégera votre intes-tin. N’oubliez surtout pas de boire

car vous avez quand même perdu de l’eau, et profitez -en pour boire chaud afin de bien vous réchauffer.9. Pensez à votre ration de récu-pération si vous avez fait un effort intense ou prolongé (plus d’une heure en course à pied et la plupart des efforts, ou plus d’une heure et demie à vélo). Elle vous permettra de protéger votre intestin et réduire le risque infectieux. Elle doit asso-cier glucides (40 à 50 g environ) et protéines (20 g environ). Cela peut être une banane ou un autre fruit et un peu de formage blanc ou un œuf, ou encore une tranche de jambon par exemple.

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Sport en hiver : attention au froid, il pique le cœur ! (Neuf règles pour le protéger)

Les personnes asthmatiques le res-sentent bien et savent qu’elles font plus de crises dans ces conditions météorologiques. Elles doivent donc prendre garde au grand froid.

L’effort par grand froid est problé-matique car la forte demande en oxygène majore le flux bronchique. Avec l’effort, le sportif inspire rapi-dement de grandes bouffées d’air froid. Pour aggraver les choses, ce mécanisme est démultiplié car, à l’effort, l’inspiration n’est plus seu-lement nasale mais aussi buccale pour répondre à l’énorme demande en oxygène. Or, en raison d’un trajet moins rectiligne, l’air passant par le nez est plus réchauffé en arrivant aux bronches que l’air passant par la bouche. Tout cela augmente le risque de crise asthmatique aiguë.

Il existe un autre phénomène qui vous concerne probablement moins mais dont le risque est réel. Les sportifs s’exerçant très souvent et longuement au froid sec, comme les skieurs de fond ou les cyclistes, peuvent devenir asthmatiques alors qu’ils ne l’étaient pas auparavant. La faute en incombe à l’irritation chronique suite à l’exposition au froid sec.

Le risque de maladies virales respira-toires hautes (rhumes, rhinopharyn-gites, bronchites…) est aussi accru. Les efforts intenses et prolongés majorent, eux aussi, le risque d’in-fection virale respiratoire haute. À l’inverse, s’exercer régulièrement renforce le système immunitaire et diminue le risque infectieux.

Soyez vigilant et ne vous exercez surtout pas si vous êtes enrhumé ou couvez une infection virale. Contrairement à la rumeur, transpi-rer ne combat pas l’infection. Inutile donc d’aller courir pour suer quand vous êtes malade. Au contraire, l’effort pourrait aggraver les choses et favoriser des infections plus graves (mycoardites par exemple).

38°C minimum pour vos musclesÀ basse température les muscles fonctionnent mal. C’est pour cela qu’on s’échauffe avant de faire du sport. Cela permet au muscle d’at-teindre sa température de fonction-nement idéal, au -dessus de 38°C. Le mot « échauffement » est donc à prendre en sens premier du terme.

En conséquence, une mauvaise adaptation du muscle au froid peut entraîner un risque de blessure mus-culaire accru (le fameux claquage). Les muscles les plus profonds sont moins impactés car ils sont isolés du froid par la graisse. Lorsqu’il fait froid, accordez donc un peu plus d’attention à votre échauffement musculaire.

Quelle dépense d’énergie ?Le froid a la réputation d’exiger une plus grande dépense énergétique. Au repos, c’est vrai, il faut produire de la chaleur. Mais à l’effort, il n’y a pas de majoration de la dépense calorique car 25 % des calories produites sont utilisées pour le mouvement et 75 % perdues sous forme de chaleur. C’est ce qui fait que nous transpirons à l’effort, même quand il fait froid.

C’est d’ailleurs parce que nous transpirons même quand il fait froid que nous devons boire en s’exerçant en hiver. Le vrai risque est que si l’ef-fort diminue (fatigue par exemple), la production de chaleur diminue et l’hypothermie guette.

Notre corps a même trouvé le moyen de détourner cette déperdition d’énergie à son profit : frissonner quand il fait froid. Frissonner c’est contracter ses muscles et donc pro-duire certes un peu de mouvement (les secousses musculaires), mais aussi beaucoup d’énergie à perdre et à transformer en chaleur. C’est pour-quoi vous frissonnez au repos mais pas à l’effort. C’est aussi pourquoi on conseille d’agiter les localisations où vous avez froid. Mais, attention, plus que de les secouer c’est d’acti-ver les muscles dans ces parties qui réchauffe.

Dr Fabrice Kuhn

Références : Tiina M Ikäheimo and al., « Cardiovascular diseases, cold exposure and exercise. » 2018, journal temperature DOI: 10.1080/23328940.2017.1414014Ito R, Yamashita N, Ishihara K, Matsumoto T. « Rain exacerbates cold and metabolic strain during high-intensity running. » J Sports Med Phys Fitness. 2019;59(10):1601-1607. doi:10.23736/S0022-4707.19.09865-7

Comme nous transpirons même en dessous de zéro, il est important de boire pour s’hydrater.

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LIVRES

Le guide anti-AlzheimerProfesseur Philippe AMOUYELLe livre de poche, Novembre 2020288 pages – 7,70 eurosSe demander où sont nos clés, comment cette personne se prénomme ou la date anniversaire de ses amis sont des choses qui arrivent. Mais avec l’âge, on s’inter-roge : et si c’était la maladie d’Alzheimer ? Philippe Amouyel, spécialiste des maladies du vieillissement, apporte des pistes pour retarder l’arrivée des premiers signes et repousser l’échéance de la maladie. Ce guide comporte de nombreux tests et conseils pour agir sur les facteurs d’apparition de la maladie et créer des rituels simples de prévention. Au fil des pages, vous trou-verez des exercices pour vous aider à garder votre cerveau en pleine forme.

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Je m’initie à l’alimentation anti-inflammatoireLaetitia PROUST’MILLLON et Alix LEFIEF-DELCOURT, Leduc Éditions, Décembre 2020 – 20 eurosDe nombreuses maladies sont liées à une inflammation chronique : asthme, obési-té, polyarthrite rhumatoïde, migraine… Notre alimentation moderne trop riche en sucre, en produits raffinés et aliments acidifiants, qui oublie les bonnes graisses, les fibres et les antioxydants, est une des causes de ces inflammations chroniques. Au travers de ce livre, les auteurs mettent l’accent sur des nutri-ments et des aliments clés aux propriétés anti -inflammatoires naturelles, indis pen-sables pour retrou ver énergie et santé.

Ostéo-gymMarc PEREZ, Leduc Éditions, Novembre 2020 – 14,90 eurosAlors que de nombreux ouvrages pro-posent des solutions uniques basées sur une seule pratique, ce livre regroupe une multitude de techniques avec des exercices très simples pour cibler les zones qui vous font souffrir. Ostéo-gym explore les bienfaits du Qi Gong, du yoga, du renforcement musculaire, des étirements, des massages sans oublier la digitopuncture. L’auteur, médecin du sport, ostéopathe, met ses trente ans de pratique au ser-vice du plus grand nombre afin d’ap-porter une solution qui convienne à chacun en fonction de ses prédisposi-tions naturelles.

Revue mensuelle Numéro 54 - décembre 2020Directrice de la publication et rédactrice en chef : Clémence BaudenRédactrices : Clémence Fruit et Anne-Charlotte GrossiSanté Corps Esprit – BioSanté ÉditionsAdresse du siège social : Rue du Lion d’Or 1, 1 003 LausanneRegistre journalier N° 2043 du 3 février 2016CHE-208.932.960 - Abonnement annuel : 74 eurosAbonnements : Pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 3 59 55 36 42, rendez-vous sur https://www.sante-corps-esprit.com/vos-questions ou adresser un courrier à BioSanté Éditions – service courrier 679 avenue de la République 59 800 Lille - FranceISSN 2504-0472

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« On ne se libère pas d’une chose en l’évitant mais en la traversant. » Cesare Pavese

Et si vous osiez prendre la vie à « contre‑courant » ?Votre respiration est un allié de choix pour vous aider à affronter le quotidien sereinement. Grâce à la respiration Viloma pranayama, vous avez l’opportunité de percevoir votre journée sous un angle différent.

En sanskrit « viloma » signifie à rebrousse-poil et « pranayama » repré-sente la respiration. Viloma pranaya­ma est donc une respiration contre l’ordre naturel des choses. En effet, cette respiration se fait par paliers, et non en continu, sur les inspirations et les expirations. Par un contrôle subtil de la circulation de l’air, elle est un moyen d’allonger la durée du souffle et de normaliser la tension artérielle.Viloma pranayama apporte une sen-sation de légèreté physique, de joie de vivre et de calme. Le système ner-veux et le mental passent au repos. L’ensemble du corps s’harmonise.

Viloma pranayama en pratique • Installez -vous en posture assise

confortablement sur votre tapis ou sur une chaise, les pieds stables sur le sol. Prenez le temps de vous détendre quelques instants en fermant les yeux et en observant vos respirations naturelles. • Prenez une profonde inspiration

suivie d’une profonde expiration.

Cycle A : l’inspiration fractionnée • Inspirez pendant 2 -3 secondes, faites

une pause en immobilisant légèrement le diaphragme. • Reprenez l’inspiration 2 -3 secondes

et de nouveau faites une pause. • Continuez à faire des inspirations

de palier en palier jusqu’à ce que les poumons soient complètement pleins.

• Lorsque les poumons sont pleins, bloquez votre souffle pendant 5 à 10 secondes. • Expirez en une seule fois douce-

ment, régulièrement et profondément. • Répétez ce cycle d’inspirations

complètes par paliers 5 fois de suite.

Cycle B : l’expiration fractionnée • Prenez une profonde inspiration sui-

vie d’une expiration : videz complète-ment les poumons. • Inspirez sans pause, profondément,

sans toutefois forcer le remplissage pulmonaire. • Expirez pendant 2 -3 secondes, faites

une pause de la même durée et reprenez l’expiration 2 -3 secondes, bloquez… Continuez jusqu’à vider entièrement les poumons par paliers en relâchant progressivement l’abdomen. • Faites une brève rétention de 5 à

10 secondes poumons vides, inspirez doucement et profondément en une seule fois. • Répétez ce cycle d’expiration par

paliers 5 fois de suite. • Allongez -vous en savasana afin de

vous reposer en respirant normalement et calmement. • Un cycle A et un cycle B forment un

Viloma pranayama complet. Lorsque vous serez à l’aise avec le cycle A et le cycle B, il sera possible de combi-ner les deux cycles en effectuant des paliers sur les inspirations et expira-tions successives.

Perfectionner Viloma PranayamaIl ne sera pas question d’augmenter la durée des paliers mais plutôt leur nombre. Pour ce faire, il est nécessaire de réduire la quantité d’air expirée ou inspirée à chaque palier. Un débutant qui remplit ou vide ses poumons en 3 ou 4 paliers peut, avec de l’entraîne-ment, atteindre 8, 10 paliers ou plus. La respiration doit être silencieuse et l’arrêt se fait sans brutalité en fermant la glotte. Tout doit rester fluide malgré l’augmentation du nombre de paliers.

VariantesVous pouvez pratiquer Viloma pra­nayama en engageant mulabandha, le verrou énergétique situé au niveau du chakra racine. Il convient alors de contracter toute la zone du périnée à chaque rétention du souffle et de relâ-cher sur les inspirations ou expirations selon qu’il s’agit du cycle A ou B.Il est possible également de marquer des paliers de rétention sur les 7 prin-cipaux chakras en commençant du bas vers le haut sur le cycle A et de haut en bas avec le cycle B. En visualisant la couleur du chakra concerné à chaque palier, vous harmonisez ces derniers.Enfin, Viloma pranayama peut être pratiqué lors d’une marche en pleine nature en utilisant le nombre de pas pour créer un rythme dans les paliers. Viloma pranayama devient alors un dynamisant extraordinaire.

Contre ‑indicationsIl est déconseillé de pratiquer Viloma pranayama en cas de : • Problèmes cardiaques, • Grosse fatigue, • Grossesse.

Stéphanie DELALEUF Professeure de yoga, lithothérapeute

et praticienne en aromathérapie www.yogananta.fr

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Inspire et Expire fractionné

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SANTÉ ‑CORPS‑ESPRIT DÉCEMBRE 2020