12
HAG’TIONS LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE LA HAGUE L L A HAGUE EN MER A HAGUE EN MER N° 64 - PRINTEMPS 2013

HAG’TIONS - Commune de la Hague

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

HAG’TIONSLE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE LA HAGUE

LL A HAGUE EN MERA HAGUE EN MER

N° 64 - PRINTEMPS 2013

2 - HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013

Quels seront les momentsforts du tourisme à la Hagueà partir du printemps ? 2013 sera l’année de l’eau, en vedette àLudiver, tandis que le Tourp propose uneprogrammation autour de la mer. Nousespérons d’abord une meilleure fréquen-tation que l’an dernier où notre offre a étéhandicapée par le mauvais temps, exceptéLudiver qui a réussi à augmenter lenombre de visiteurs. Le succès devraitêtre aussi au rendez-vous cette annéeavec le thème passionnant de l’eau. Leplanétarium suit l’odyssée de l’eau, de sanaissance cosmique à son arrivée surterre. En parallèle, la réflexion sur larénovation de la muséographie est encours : nous préparons Ludiver deuxièmegénération. Après une douzaine d’annéesd’exploitation, il s’agit d’imaginer unepédagogie et une scénographie pluscontemporaines, tout en étant vigilant surnos dépenses dans les années à venir.C’est aussi le cas pour le Tourp où nousavons amorcé une démarche de maîtrisedes coûts, qui devra se renforcer dans le futur.

Le Tourp aborde pour la première fois le thème du sauvetage en mer ? La première exposition autour de la mermet en scène l’Abeille Liberté, réinter-prétée par les aquarelles de Jean-LoupEve. À la fois universel et fortement local,le thème du sauvetage en mer ne laissepersonne indifférent ici. Nous connais-sons tous ce remorqueur d’assistance quenous apercevons du côté d’Omonville-la-Rogue dès qu’une tempête est annoncée.Ensuite, en partenariat avec le muséeThomas-Henry de Cherbourg, le manoirdu Tourp présentera une exposition surles bains de mer à l’époque impression-niste. Autour de ce thème de la mer, nous avonsmultiplié les propositions d’animations,car le Tourp est un lieu non seulement àvisiter mais aussi à vivre tout au long del’année. De plus, les événements créés,comme les Historiques, ont trouvé leurpublic, malgré la météo de l’an dernier.Le Tourp fonctionne bien et le fait quel’équipe soit soudée et motivée ycontribue.

E N J E U X

« NOTREDÉMARCHE DE MAÎTRISEDES COÛTSSERARENFORCÉEDANS LE FUTUR »

HAG’TIONSUne publication de la Communauté de communes de la Hague 8 rue des Tohagues BP 217 - 50442 Beaumont-Hague Cedex 02 33 01 53 33 - [email protected] Internet : www.lahague.com

Directeur de la publication : Michel Canoville. Rédaction en chef : Grégoire Martin. Enquêtes et rédaction : Fabienne Waks.

Photos : Élodie Auvray, Jean-Noël Duchemin, Jean-Loup Eve, Olivier Flamanc, Le Tourp,Mairie de Cherbourg, Sylvain Manquet, Grégoire Martin, Guillaume de Monfreid, Élodie Sanson, Antoine Soubigou, Tardi, Anne Thiébaut, D.R. Conception et réalisation : FAWA. Impression : Le Révérend.

Votre magazine est imprimé avec des encres végétales par uneentreprise Imprim’Vert. La marque Imprim’Vert garantit la gestion desdéchets dangereux dans les filières agréées. Le papier utilisé estcertifié PEFC. La certification PEFC garantit que le bois utilisé dans lafabrication du papier provient de forêts gérées durablement.

Yves-Marie BonnissentVice-président en charge

du tourisme et de la promotion

>>>« L’eau à Ludiver, la mer au Tourp »

Bloc-notes de Michel Canoville

Comme partout, et comme tout le monde,nous sommes entrés de plain-pied dans unenouvelle ère de restriction budgétaire. Avant delever des impôts, la collectivité va s’employer àfaire des économies. C’est ainsi que je conçoisnotre feuille de route. En conséquence, noustravaillons à la modernisation de nos services,nous nous penchons sur toutes nos actions etexaminons chaque ligne budgétaire. Il ne fautpas laisser les habitudes prendre le dessus maisregarder les choses de près dans un objectif derationalisation et d’économie sans diminuer laqualité de notre service public, garantie par letravail commun des élus et des agents. C’est bienle rôle d’un élu d’éviter que la routine s’installe.Avec la gestion centralisée des équipementsscolaires, nous avons déjà économisé 20 %d’énergie. Et il est vrai que la premièreéconomie, c’est une énergie non consommée.D’où l’importance du Plan climat que nous avonslancé grâce à l’ingénierie mutualisée du Syndicatmixte du Cotentin. Il permet un service auxcitoyens, en termes de conseils et de finance-ments. Quand on connaît le poids des dépensesénergétiques dans le budget des ménages, c’estune aide au pouvoir d’achat. Les actions de covoi-turage initiées par le département et la régionvont également dans ce sens, d’autant que leCotentin manque de lignes de transport régu-lières. En plus d’économiser de l’énergie, nousgagnons sur tous les tableaux si on recrée du liensocial dans une société de plus en plus indivi-dualiste. Avec l’exposition sur l’Abeille Liberté qui se pour-suit au Manoir du Tourp, nous prenons le contre-pied de cet individualisme. Nous voyons la viedes gens de mer, le quotidien des personnes quiprotègent nos côtes et nos vies. Cette exposition,qui a été inaugurée par le Préfet maritime,exprime une grande richesse humaine et unesolidarité. Des valeurs qu’il ne faut pasoublier.»

HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013 - 3

La mer est également auprogramme du départementculture de la CCH ? La mer va être en vedette dans l’ensemblede la Hague, car le département culture de laCCH propose aussi des initiatives, exposi-tions, rencontres, autour de ce thème. Ce partage très prometteur permettra de mutualiser l’offre culturelle en directionde tous les publics. De plus, cette articulationentre le Tourp et trois de nos départements— culture, éducation, sport et vie associative— ouvre des perspectives intéressantes.

La Hague s’associe régulièrement à des initiatives culturelles à Cherbourg.Quelles sont les principalesopérations ? Depuis la fermeture du musée Thomas-Henry, nous avons noué un riche partena-riat sur de grands projets. Nouspoursuivons l’opération Le Musée fait lemur, lancée en 2012, qui affiche cetteannée des fac-similés d’œuvres dans unquartier d’Octeville durant les trois moisd’été. Elle y intègre des œuvres de Millet.J’y suis évidemment sensible en tant qu’élude Gréville-Hague. Nous nous associonségalement à la 7e Biennale du 9e art quirend hommage au dessinateur Tardi.Enfin, nous fêtons cette année le cinquan-tenaire des Parapluies de Cherbourg ; lefilm de Jacques Demy a été tourné en 1963avec la toute jeune Catherine Deneuve.Nous sommes toujours volontaires pourparticiper à des grands événements quirayonnent jusque chez nous. La notoriété deCherbourg bénéficie au territoire de laHague et à l’ensemble du Cotentin.

«Le rôle du SCOTYves-Marie Bonnissent représente la CCH au SCOT(schéma de cohérence territoriale). C’est un pland’occupation des sols à l’échelle du Cotentin puis-qu’il définit les grandes orientations d’aménage-ment du territoire, et met en application les lois,comme le Grenelle de l’environnement et, biensûr, la Loi littoral. Il détermine les surfaces àprendre en compte par rapport à l’artisanat, l’in-dustrie, le logement. Se pose la question,cruciale pour le territoire, de la préservation desterres agricoles qui disparaissent à grandevitesse. Le législateur souhaite préserver cesterres mais la tâche est difficile dans la pratique.Actuellement, une demi-douzaine de communesdu canton établissent chacune leur Plan locald’urbanisme (PLU) qui est présenté au comitésyndical du SCOT avant validation. Le PLU doitaussi intégrer une vision intercommunale, lesdeux échelons devant être étroitement impliquéspour aboutir à une véritable cohérence.

© Jacques Tardi - 2013

© J

acqu

es T

ardi

4 - HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013

À S U I V R E

UNE MAISON POUR LA SANTÉ

Direction la Maison médicale, ce nouveau bâtiment vitré et lumineux situé à deux pas d’une

autre maison de la Hague, celle desservices publics. La Maison médicalerépond à une priorité de la collectivité :maintenir et pérenniser une présencemédicale ainsi qu’un service de soins dequalité sur le territoire. « Avec cette struc-ture, nous envisageons sereinementl’avenir sur ce plan, indique ChristianCauvin, vice-président de la CCH encharge de l’action économique. Nousavons travaillé durant quatre ans sur ceprojet, car il était nécessaire de prendrenotre temps et de dessiner une configura-tion qui recueille l’assentiment des diffé-rents acteurs de la santé. Le souci des élusest avant tout que nos concitoyens dispo-sent de soins de qualité sur place et queles praticiens exercent dans d’excellentesconditions. » L’avenir est aussi en ligne demire. Cette Maison médicale représenteclairement un atout pour attirer denouvelles générations de soignants etprévenir ainsi le risque de désert médical,cauchemar de tout territoire. Les consultations commenceront progres-sivement à partir du deuxième trimestre.Quatre médecins, un dentiste, une infir-mière, un kinésithérapeute s’installerontau fur et à mesure avec leur propre maté-riel. En outre, deux diététiciennes, deuxpodologues et un psychologue assurerontdes permanences. « Cette liste n’est pasexhaustive : le personnel de santé exer-

çant déjà sur le territoire est bien sûr lebienvenu. Ce regroupement de compé-tences médicales et paramédicalesrenforcera les échanges entre les prati-ciens au bénéfice des patients », remarqueChristian Cauvin. À terme, les soignantsenvisageront peut-être d’aller vers unecertaine mutualisation, voire d’harmo-niser horaires ou remplacements. Unstudio destiné à accueillir un médecinremplaçant ou un praticien en voie d’ins-tallation vient compléter les lieux. Cettestructure convient bien aux jeunes méde-cins car ils rechignent de plus en plus àprendre un cabinet en solitaire.

Attirer d’autresspécialistes

« Nous avons réussi à bâtir un lieu trèsagréable, qui correspond à la demandedes professionnels de la santé, préciseAline Lescène, directrice des affairesgénérales et juridiques de la CCH. Surune dizaine de cabinets, deux sont encorelibres aujourd’hui. » D’un côté, les condi-tions de travail sont les plus confortablespossibles. D’un autre côté, un véritableservice de proximité existe au profit deshabitants. « Nous nous félicitons de laréelle pluridisciplinarité de cette Maisonmédicale et nous souhaitons encorel’étendre, notamment avec un orthopho-niste ou d’autres spécialités qui ne sontpas encore représentées sur notre terri-toire », conclut Aline Lescène.

HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013 - 5

U ne grande vague salée est attendue sur le territoire. Avant la prochaine diffusion

sur Arte du téléfilm Les Déferlantes,adapté du roman éponyme deClaudie Gallay et tourné cet hiverdans la Hague, la mer tient lavedette, prend la pose en aquarelles,photos, carnets de voyage et susciterencontres et échanges. Du Tourpaux différentes bibliothèques etmédiathèques, l’identité maritime dela Hague est décryptée sur tous lesplans, de l’art à la gastronomie. Sansoublier la réalité, comme le rappellela place donnée au sauvetage.

DOSSIER

MARENOSTRUM

>>>

© Antoine Soubigou

6 - HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013

D ès les frimas de février et jusque mi-mai, la mer a pris ses quartiers au Tourp : l’Abeille Liberté est au

cœur de la première exposition de l’année.La vie à bord du remorqueur d’assistance,un des plus puissants au monde, est resti-tuée avec poésie par les aquarelles de Jean-Loup Eve, peintre et architecte. Le visiteurplonge dans le quotidien de la douzaine demembres d’équipage, les accompagne dansleurs interventions parfois bien musclées.Avec Gilbert Hurel, qui écrit les textes de sonlivre, l’artiste a embarqué une quarantainede jours sur le remorqueur, répartis sur unepériode de deux ans. Il a fait un millier dephotos à bord puis a réalisé ses aquarellesdans son atelier. « Ayant eu la grande chancede vivre cette expérience unique, j’ai voulufaire passer de la poésie en restituant l’uni-vers très technologique de l’Abeille Libertéqui a pour mission de sauver les gens. » Un voyage sonore complète l’expositiongrâce à des films réalisés lors d’opérationsde sauvetage en haute mer.Ensuite, à partir du 2 avril, la médiathèquedu Tourp ouvre sa magnifique salle aupeintre nomade Patrick Serc (voir page 12)qui met en scène l’univers du voyage àtravers des carnets à l’intense poésie quimélangent passé imaginé et présent rêvé.Avec la complicité du département culture,le plasticien va se démultiplier, présentantson carnet de voyage inédit sur la Hague,guidant les profanes qui veulent réaliser leurpropre carnet et se baladant avec sa cara-vane-musée qui rassemble une partie de ses

D O S S I E R

MARENOSTRUM

créations. L’épopée normande des bains demer est contée dès le 18 mai avec une expo-sition des plus belles affiches balnéaires dela Belle Époque. Le littoral normand setransforme alors avec la création de stationsbalnéaires huppées. De nombreuses affichesvantent leurs attraits. À l’extérieur du Tourp, l’art contemporain seconjugue aussi avec la mer. Jean-NoëlDuchemin, le « pêcheur de tons », exposeson univers salé, fait de poissons, cétacés etsirènes sur des supports marins comme lesmâts en carbone des voiliers ou les voiles dechanvre.

NNouvelle vague au Touvelle vague au Tourpourp

L’Abeille Liberté, remorqueur d’assistance.© Antoine Soubigou

Page du carnet de voyage de Patrick Serc.

© Jean-Loup Eve

HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013 - 7

D O S S I E R

MARENOSTRUM

À l’initiative du département culture de la CCH et de son projet baptisé « Un Brin d’mer », la grande bleue ne

reste pas cantonnée au Tourp mais voguedans la Hague, au travers d’expositions, derencontres, de concerts autour de l’identitémarine du territoire. À chaque lieu, sonprojet. Chants de mer et contes de gardiensde phare seront au rendez-vous sous unchapiteau au jardin botanique de Vauville,un événement organisé par la bibliothèque.Le Land Art s’installe sur la plage de Vauvillele 21 avril avec un atelier d’arts plastiques àpartir d’objets trouvés sur place. La média-thèque de Jobourg invite le 24 mai desgrands voyageurs qui ont fait un tour du monde et accueille l’exposition d’unevingtaine de photos sur le sauvetage en mer d’Antoine Soubigou, faisant écho aux

aquarelles de Jean-Loup Eve. Le photo-graphe a participé à nombre d’exercices enmer avec le SNSM (Société nationale desauvetage en mer) et a été marqué par laréactivité et la maîtrise des sauveteurs. Il asaisi aussi le calme des personnels duCROSS (Centre régional opérationnel desurveillance et de sauvetage), impassiblesderrière leurs écrans. « Exposer mes photossur le sauvetage en mer à deux pas duCROSS et de la station de Goury est une sortede privilège », remarque Antoine Soubigou.Il est également très heureux de participer àune table ronde sur les métiers et leshommes engagés dans le sauvetage en mer,le 19 avril prochain, en compagnie de YoannSanson de la SNSM, du directeur du Cross etde Jean-Loup Eve. Cette rencontre seraanimée par Laurent Marvyle, le présenta-teur du magazine Littoral de France 3. Mais la mer se dessine aussi et les monstresmarins et autres géants, œuvres d’enfants,seront présentés à la base nautiqued’Omonville-la-Rogue lors de la fête dunautisme, les 25 et 26 mai. Elle se dégusteaussi : ainsi, quatre chefs de la Hague vontcoiffer leur toque ou leur bandana pourdonner des leçons de cuisine. La Malle auxépices, la Bruyère, le Moulin à vent et leRacine participent à ce festival des saveursmarines les 1er et 2 juin. Un Brin d’mer seconclura alors en beauté avec un spectaclede rue, La vraie vie des pirates, et un jeu depiste familial autour de Goury.

Un Brin d’mer à partager

Programme Un Brin d’mer à consulterwww.lahague.com

Plongée au cœur du CROSS. © Antoine Soubigou

© Antoine Soubigou

© Antoine Soubigou

8 - HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013

D O S S I E R

MARENOSTRUM

La SNSM à la rescousse

Station de sauvetage en mer de Goury :en haut, au repos, trône le canot Mona Rigolet à la taille impression-

nante. Tout le long du mur, défile l’histoirede la navigation et du sauvetage à partir de1870. Des tableaux rappellent les expédi-tions de sauvetage, 800 en 150 ans,détaillent les bateaux et le nombre depersonnes secourues. On y croise vapeur,goélette, cotre, brick, sloop, puis, au XXe siècle, hydravion, patrouilleur. Lapériode contemporaine apporte vedette,voilier, véliplanchiste, chalutier et plon-geur. En 1896, les hommes de la station ontsauvé 132 personnes sur le DundeeEsperance. L’an dernier, une vingtaine debateaux ont été secourus et une quaran-taine de personnes sauvées. Quand l’alerteest donnée par le Cross, les bénévoles de lastation disposent d’un quart d’heurechrono pour appareiller. Autant dire qu’ilshabitent et travaillent dans un rayon de 10 km. S’ils sont huit bénévoles par sortiedont un treuilliste qui reste à terre, ils sont13 en tout, à se relayer et vivent accrochésà leur boîtier d’alerte. Le Mona Rigolet estun des plus gros canots de France. « Nous comptons moins de sorties quecertaines stations du Midi car les plaisan-ciers amateurs ne se ruent pas sur le RazBlanchard. Toutefois, nous couvrons unezone importante. De plus, chacune de nosinterventions est longue car nous devonsramener les bateaux à Cherbourg »,explique Yoann Sanson, yeux bleus demarin et silhouette d’adolescent malgré sapetite quarantaine. Bénévole depuis unequinzaine d’années, il est patron du canotde sauvetage depuis le début de 2013,

succédant à Remi Leparmentier, toujoursprésident de la station. Yoann Sanson estdésormais responsable du bateau et de sabonne marche, guidé par le Cross qui aune vision globale du problème et disposed’une palette de moyens d’intervention,pouvant mobiliser un hélicoptère, leremorqueur l’Abeille Liberté ou encore lesforces de la douane et de gendarmerie.L’équipage du Mona Rigolet est constituéde marins retraités — la limite d’âge étantde 68 ans — ou en activité, de pompiers etde salariés d’Areva. Yoann Sanson estconducteur de travaux voirie à la CCH. Ilreste toujours sur le qui-vive, ses affairespréparées le soir pour être prêt à sauterdans sa voiture en cas de bip. Pareil dans lajournée quelle que soit sa tâche en cours.Le sauvetage n’attend pas.

En 2020, la station devrait disposer d’unnouveau canot d’un coût non négligeable :1,2 million d’euros. Si un quart est payé parla SNSM, un quart par le conseil régional etun quart par le conseil général, la stationdoit contribuer pour le dernier quart et setourne vers des donateurs. La CCH a déjàrépondu présente pour verser 15 000 euroschaque année jusqu’en 2019.Yoann Sanson préfère ne pas évoquer lessorties marquantes car ce sont souventcelles qui se terminent mal. En revanche, ila plaisir à se souvenir de ce bébé transféréd’un voilier en train de couler. « C’est cegenre d’histoire qui donne un sens à notreboulot. D’ailleurs, fait rare, les parentsnous écrivent chaque année. Sur lemoment, on ne pense pas aux risques. Auretour, on se dit que c’était chaud. »

Le canotd’Urville-Nacqueville

La station d’Urville-Nacqueville estdotée d’un nouveau canot depuis2011. De dimension plus impor-

tante que son prédécesseur, il a falluconstruire un bâtiment plus vastepour accueillir le SNS 702 Raz-Bannes.En 2012, la station a comptabilisé 8 sorties et secouru 30 personnes.

Mona Rigolet

Le commandant d’un pétrolier est témoin du naufrage d’un cargo à la fin des années 1960.

L’équipage entier a trouvé la mortsauf un matelot qui avait revêtu unecombinaison de plongée. Le comman-dant Rigolet, puisque c’est son nom, afabriqué un modèle de combinaisonisotherme qui s’enfile au-dessus desvêtements. Pour la tester, il ademandé à être largué en pleine merlors d’une tempête dans le RazBlanchard. Il avait promis qu’il n’ou-blierait pas la station si son inventionvoyait le jour. La combinaison, dont leprototype est exposé dans la stationde Goury, a été homologuée etéquipe obligatoirement les bateauxde commerce et de pêche. Lecommandant a fait un don importantà la station de Goury à une condition :que le bateau porte le nom de safemme, Mona Rigolet.

© Antoine Soubigou

© Antoine Soubigou

Yoann Sanson, nouveau patron du canot.

Programme du Tourp

>>>> Du 23 février au 12 mai au Tourp. Abeille liberté, la vie à bord d’un remorqueurd’assistance. Aquarelles de Jean-Loup Eve.Livre aux éditions Aquarelles. 35 euros

AnimaAnimations auttions autour de l’our de l’Abeille LibertéAbeille Liberté ..

>>>> Dimanche 14 avril : démonstration d’aqua-relle par l’artiste et séance de dédicace.

>>>> Les 29 et 30 avril : atelier aquarelleouvert à tous animé par l’artiste.

>>>> Les 5 et 9 avril : deux journées réservéesaux scolaires.

>>>> Le jeudi 9 mai : exposition animée entre15 h et 17 h.

>>>> Du 2 avril au 2 juin : exposition de Patrick Serc,peintre nomade dans la médiathèque.

>>>> Du 22 au 26 avril : stage « Autour d’uncarnet de voyage » : de la randonnée contéepour trouver l’inspiration, en passant par l’ap-prentissage de la calligraphie, pour réaliser uncarnet de voyage à la façon de Patrick Serc.

>>>> Du 18 mai au 29 septembre : Laconquête de l’Ouest : l’affiche balnéairenormande à l’époque impressionniste.Exposition organisée dans le cadre du FestivalNormandie Impressionniste, en partenariatavec le Musée d’art Thomas-Henry deCherbourg-Octeville.

>>>> Le 18 mai : à l’occasion de la Nuit desmusées, une visite nocturne théâtralisée pourretrouver l’ambiance rétro des bains de mer.

>>>> Du 29 juin au 1er septembre : Z comme…,exposition extérieure d’art contemporain, deJean-Noël Duchemin « pêcheur de tons ».Réalisez votre propre manche à air « queue desirène » et découvrez l’univers ludique deJean-Noël Duchemin lors des ateliers de l’été.

HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013 - 9

D O S S I E R

MARENOSTRUM

L’art de la vague

L’architecte Guillaume de Monfreid, aquarelliste des bords de mer, décrit et peint à sa manière la mer

avec ses pinceaux sino-japonais et sa finepeinture anglaise.

Interprétantla classifica-tion de l’An-glais Douglassur l’état de lamer, l’artiste,a u t e u r d ulivre Trésorde la Hague,propose unecinquantained’aquarellesfiguratives ouquasi abstrai-tes, mélanco-l i q u e s o u

gaies, sages ou déchaînées en plus de sesdessins à la plume. Qu’il soit originaire ducap de la Hague ou de Biarritz, de Brest oude Toulon, le lecteur y reconnaîtra sa mer etses humeurs vagabondes.

Vagues, la mer dans tous ses états de Guillaume de Monfreid — éditions Glénat. Collection Hommes et océans, 176 pages. Renseignements sur www.glenatlivres.com

Préfecture maritime : le bicentenaire

Voici deux cents ans que la Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a pris ses quartiers à Cherbourg.

Cet événement est fêté par une exposition surson histoire et de nombreuses conférences etinitiatives. Il se conclura en beauté le 2 juinprochain par une journée portes ouvertes à labase navale avec des démonstrations de plon-geurs démineurs, la visite de l’Abeille Libertéet de goélettes de la marine, au rythme dufameux Bagad de Lann-Bihoué.

© Ministère de la Marine

1 0 - HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013

Chaque matin, du mardi au samedi, à 9 heures, le minibus de l’entraide sociale du troisième âge* arrive dans

une des trois communes desservies etcueille à domicile le premier passager de lajournée. Destiné aux habitants du canton deplus de 60 ans, adhérents de l’association, ilpeut accueillir huit personnes. Le trajetchange tous les matins. Au volant, selon lasemaine, Marjolaine Barbier ou FabriceLemarinel. Leur premier geste quand ilsarrivent au garage à 8 h 40 : vérifier sur leurportable si un habitué s’est désisté. Puis latournée commence reliant plusieurscommunes à Beaumont-Hague. Le véhiculeest stationné sur le parking du Super Ujusqu’à 11 h avant de refaire le chemininverse et de déposer chacun chez soi. À l’heure du déjeuner, le chauffeur gare leminibus devant chez lui avant de reprendrele volant. L’après-midi, direction Cherbourgau départ d’autres communes. Le minibusarrive vers 14 h 30 sur le parking Notre-Dame et repart au plus tard à 17 h 30, voirebien avant si tout le monde est revenu. Àchaque fois, Marjolaine ou Fabrice aide àremettre le caddy sur place, à porter lespaquets dans le bus, et à s’y installer sinécessaire. Entre-temps, Marjolaine fait sescourses, va s’aérer ou en profite pourdévorer un thriller dans le minibus car ellen’a pas le temps de lire chez elle. Fabrice,lui, court les librairies avec une prédilectionpour le rayon astrologie. « Les passagerssavent toujours où me trouver. Mais noussommes de retour bien avant eux au cas où

ils auraient besoin d’un coup de main. Il est rare que nous transportions plus decinq passagers, en général ce sont lesmêmes personnes, des habitués. D’ailleurs,ils appellent la veille quand ils ne viennentpas », constatent les deux chauffeurs. Lepremier officie depuis neuf ans après avoirété apiculteur, la seconde a pris les manettesvoici trois ans. Auparavant, elle avait fait desremplacements au CIAS pour le portage desrepas. Une trentaine de personnes montent à bordchaque semaine pour aller faire des coursesou se rendre à des rendez-vous à Beaumont-Hague, Les Pieux ou Cherbourg. Elles sontun peu plus nombreuses l’été quand desrésidents reviennent pour les beaux jours.La doyenne, âgée de 98 ans, est très attachéeà ce service et emprunte régulièrement leminibus. Une sortie conviviale est program-mée le vendredi après-midi. Le thème estproposé par le chauffeur de service quiappelle les adhérents pour savoir s’ilsveulent participer. En hiver, quand les possi-bilités sont réduites, le cinéma a la cote. Enété, visites de jardins, expositions, baladessont proposés. « Les adhérents apprécientles visites au Tourp : ils ont beaucoup aiméBoris Vian et adoré l’an dernier l’expositionde Christian Malon sur les agriculteurs carils aiment bien voir les photos de gens qu’ilsconnaissent. » Des grandes sorties d’unejournée sont également au programmedurant les beaux jours : Granville, Bayeux, leMont Saint-Michel figurent parmi les desti-nations phares.

Marjolaine Barbier et Fabrice Lemarinelsont très attachés à leurs passagers, desfemmes dans leur grande majorité. Au fil dutemps, ils ont noué une relation amicaleavec elles, qui pour certaines, adorentdiscuter avec eux, voire se confier et les invi-tent volontiers à partager un café.

UNEJOURNÉEAVEC... MARJOLAINEET FABRICE

Au volant du minibus

Adhésion : 4 euros par an. Trajet du matin ou après-midi : 3 euros.

Sortie demi-journée : 5 euros. Sortie journée : 8 euros.

> Renseignements à la Maison des services publics <

Covoiturage,les avancées

La Région fait évoluer son site Internet www.covoiturage-basse-normandie.fr en intégrant les préférences et avis des prati-

quants afin de conforter et d’accroître le nombred’adeptes. Le site comporte plus de 3 300 inscritset une trentaine d’entreprises bénéficient d’unespace dédié ou mutualisé avec d’autressociétés. La CCH s’est engagée à favoriser lecovoiturage en participant à la démarche déve-loppée par la MEF aux côtés de la région Basse-Normandie afin d’informer les habitants et lepersonnel des entreprises des avantages ducovoiturage. Une convention de partenariat aété signée le 7 février dernier. La MEF proposeaux entreprises, collectivités et associations duPays du Cotentin d’informer et de sensibiliserleurs salariés aux avantages du covoiturage pourles déplacements domicile-travail, de les inciterà s’inscrire sur le site Internet.

* Une des activités de l’entraide sociale du 3e âge est la mise à disposition d’unminibus pour ses adhérents. Le nombre de passagers diminuant, les clubs quile demandent peuvent profiter une fois par mois de ce service.

HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013 - 1 1

Miss White © Anne-Lise Le Pellec

Vilain petit canard © Marc Mesplié

La vraie vie des pirates

© Pascale Pascale

BRÈVESPremières colonnes enterrées pour les déchetsSix points de regroupements des déchets encolonnes enterrées sont en service depuis le 1er avril sur six communes : Vauville, Omonville-la-Rogue, Urville-Nacqueville, Sainte-Croix-Hague, Tonneville et Acqueville. Au-delà de leurcaractère esthétique, ces colonnes enterréespermettent la collecte des verres, des orduresménagères et des emballages en un même lieu.Le service est ainsi plus performant et accueilledavantage de volumes en été, en particulier surles communes très fréquentées de la côte. Eneffet, les points de collecte des déchets enapport volontaire sont souvent submergés parde nombreux sacs déposés de manière anar-chique et représentent une nuisance pour lecadre de vie des riverains.

La cyber-base s’installe à la MSPUn nouvel espace numérique a ouvert sesécrans juste à côté de la Maison des servicespublics à la fin février. La Cyber-base, crééevoilà dix ans, s’intègre dans ce pôle de proxi-mité. Les deux animateurs assistent les visi-teurs pour la recherche sur Internet, larédaction de CV et la formation en ligne. LaCyber-base est ouverte à tous les publics pouraccéder à Internet et aux différentes applica-tions multimédia. Des ateliers d’initiation etd’information sont proposés tous les jours, dumardi au samedi. 02 33 87 58 10 www.lahague.com/cyberbase

Spectacles de printempsPlein tube avec les cousins, le 5 avril. Julot et Renépartent en croisade contre la tristesse des ronds-points.Opération réhabilitation pour donner envie de refaireun tour gratuit. Un spectacle de cirque qui tourne enpromenade tonitruante et joyeuse. Le 18 mai, MissWhite and the drunken piano sont en concert. Ce trio,comme son nom ne l’indique pas, mise sur la diversitédes genres, entre trip hop, piano bar, blues groovy ouballades aux teintes irlandaises. Un mélange singulierenchanté par l’énergie folle de la chanteuse et sa voixenvoûtante. Le vilain petit canard fait coin coin le 22 mai dans un décor de seaux en zinc, de baignoireset dans un fatras de ferraille. Deux comédiennes de laCompagnie Créature abritent dans les plis de leursrobes les aventures du caneton rejeté par tous dans unthéâtre de marionnettes intime et touchant. Enfin, La vraie vie des pirates est contée par Afagthéâtre le 1er juin. Quatre comédiens relatent à leurmanière l’histoire de ces hommes réputés cruels etsans scrupules. Entre combats de sabre et acrobaties,on apprendra qu’ils ont inventé la sécurité sociale etsurtout une autre manière de vivre, loin du joug desgouvernants.

En savoir plus sur les réseaux sociauxQuelles sont les pratiques des jeunes autour desréseaux sociaux ? À partir d’un travail en partenariatentre la Cyber-base, le CIAS et Familles rurales, unaccompagnement des parents et des relais éducatifs(MJ, accueil périscolaire...) est proposé. Une conférenceest organisée le 6 juin à 20 h 30 à la MSP sur lesaspects positifs de ces pratiques, la sensibilisation auxrisques, les modes d’accompagnement. Un caféparents, prévu le 20 juin à 18 h 30 à la maison desjeunes d’Urville-Nacqueville, suivra cette premièreinitiative ainsi que des ateliers à leur intention àpropos de Facebook. Ces rencontres seront animéespar une psychothérapeute et un médiateur/animateuren nouvelles technologies.

La semaine de 4,5 jours à partir de la rentrée 2014Attachée à un service public d’éducation de qualité, laCCH demande une dérogation pour reporter à larentrée scolaire 2014 l’application de la réforme desrythmes scolaires sur le territoire de la Hague. Cesprochains mois permettront une large concertationpour définir l’organisation la plus adaptée à la mise enplace de la semaine de 4,5 jours, en cohérence avecles conditions matérielles, le transport et les chargesfinancières à engager. Les premières études indiquentune dépense supplémentaire globale de l’ordre de 250 000 euros.

Concours « Villes et villages étoilés » : La Hague brilleQuatre communes de la Hague ont reçu des étoiles2012 lors de la quatrième édition du concours « Villeset villages étoilés » organisé par l’Association natio-nale pour la protection du ciel et de l’environnementnocturnes (ANPCEN). 216 communes françaises ont étédistinguées pour leur engagement dans la diminutionde la pollution lumineuse. Saint-Germain-des-Vaux obtient 4 étoiles, Jobourg etVauville 3 étoiles et 2 pour Biville. En novembre 2012,les 4 communes lauréates avaient signé la charte pourla protection du ciel et de l’environnement nocturnesavec l’ANPCEN au planétarium Ludiver.

Le nautisme fait la fêteLa « Fête du nautisme » revient les 25 et 26 mai pourla 4e année consécutive, organisée par la CCH et lesassociations nautiques. De multiples activités sont àdécouvrir dans les bases nautiques d’Omonville-la-Rogue, d’Urville-Nacqueville et à Océalis.Les dessins d’enfants du concours organisé par un Brind’mer seront exposés à la base nautique d’Omonville-la-Rogue à cette occasion.Renseignements : > Hague Marine : [email protected] ou 06 60 69 37 58> AS ArevaPlongée : [email protected] ou 06 86 93 64 38> YCOR : [email protected] 02 33 52 64 93 > Cotentin Nautisme : 02 33 78 19 29> Assun Voile : 02 33 03 30 52 [email protected]

1 2 - HAG’TIONS N° 64 - MARS - AVRIL - MAI 2013

Le Livre des Smogleurs, c’est un carnet de voyage au cœur de la Hague, œuvre de Patrick Serc, le peintre nomade. Marin et

artiste, il a le voyage au cœur et l’océandans la tête. Ce natif de Valognes,engagé à 20 ans dans la marine avant desuivre des études aux Beaux-Arts deCaen, livre ses carnets de voyagecomme autant d’histoires extraordi-naires. En hiver, il travaille dans sonatelier à la confection de grandsformats. Dès que vient le printemps, ilpart à l’aventure dans sa caravane-musée ou en bateau. Ce plasticien sait créer à la confluencede plusieurs langages artistiques, s’exprimant toujours autour du voyage,sa grande affaire, son univers.Adorateur de Stevenson, il se décritcomme trafiquant de merveilleux,imaginant des faux plus vrais que desoriginaux, comme un peintre de l’illu-sion qui met une couche supplémen-taire sur la patine du temps. À50 ans passés, il a gardé l’esprit de l’en-

fance et crée les objets et les carnetsqu’il aurait rêvé de trouver quand il étaitpetit. À cette époque, il passait sesvacances dans la Hague chez son oncle.Quand le département culture de la CCHlui a demandé de concevoir un carnet devoyage et un portfolio, les souvenirsd’enfance sont revenus au galop et il aentrepris un voyage dans sa propremémoire. Mais il ne faut jamais se fieraux histoires de Patrick Serc qui n’aimerien tant que mélanger réalité et fiction,souvenirs et rêves. « Cette recherche est

celle d’un paysage intérieur, d’un paysimaginaire qui m’habite et dont je suisl’unique capitaine. C’est aussi celle del’enfance, de la mienne passée enCotentin », écrit-il. Pirates et contreban-diers ont fait irruption entre les tracesdes balades avec son cousin. Autantd’aventures que l’artiste recrée sur unvieil album de photos à la couverture envelours où il colle et dessine à l’encre deChine, au fusain et à l’acrylique. PatrickSerc revisite l’histoire pour un carnet devoyage en forme de bouteille à la mer.

HISTOIRES DE LA HAGUE

LE TRAFIQUANT DE MERVEILLEUX